Zut18

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ÉTÉ 2013

Culture Te n d a n c e s Lifestyle STRASBOURG

NUMÉRO 18


GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG - 34 rue du 22 Novembre Shopping mode 24h/24 sur Galerieslafayette.com

JEAN-PAUL GOUDE POUR AUBERTSTORCH. REMERCIEMENTS À ANNE FONTAINE ET WOLFORD. MGL 957 503 931 RCS PARIS

GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG


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PROCHAIN NUMÉRO

ZUT ! 19 Sortie automne 2013

Photo : Alexis Delon / Preview - www.preview-tm.fr

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Bruno Chibane

Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Caroline Lévy

Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Emmanuel Abela

Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Céline Loriotti

Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Myriam Commot-Delon Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

Philippe Schweyer

Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67


OURS

R

RÉDACTEURS

Emmanuel Abela, Natacha Anderson, Cécile Becker, Agnès Boukri, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Justine Goepfert, Xavier Hug, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Flora-Lyse Mbella, Sébastien Ruffet, Vanessa Schmitz-Grucker, Philippe Schweyer, Jolan Thouvenot, Claire Tourdot

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Rédactrice en chef mode Myriam Commot-Delon Direction artistique brokism

D

GRAPHISTES

brokism, Laurence Bentz

S

STYLISTES

Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy

A

ASSISTANTE STYLISME

Justine Goepfert

P

Eric Antoine, Pascal Bastien, brokism, Alexis Delon / Preview, Caroline Lévy, Tony Trichanh, Christophe Urbain

I

Laurence Bentz, Laurène Boglio

S

STAGIAIRES COMMUNICATION ET DÉVELOPPEMENT

Diffusion

Zut ! Team + Novea www.distri-imprim.fr Commercialisation & developpement

François-Xavier Cheraitia, Bruno Chibane, Anthony Gaborit, Justine Goepfert, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse

Roland Anstett

Juliette Fiszka, Anthony Gaborit, Justine Goepfert, Jolan Thouvenot

R

RETOUCHE NUMÉRIQUE

Emmanuel Van Hecke / Preview Camille Vogeleisen / Preview

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MANNEQUIN

Marina / Studio KLRP

C

COIFFURE

Alexandre Lesmes / Avila

M

MAKE-UP

Jacques Uzzardi

ZUT ! 4

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Marina / Studio KLRP Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi Visière en osier LUCA DELLE LAMA chez Il Salone Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

PHOTOGRAPHES

ILLUSTRATRICES

Responsable d’édition Sylvia Dubost

Zut . 18

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : juin 2013 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

www . zutmagazine . com


DU 26 JUIN AU 30 JUILLET

STRASBOURG – LAMPERTHEIM 8, rue du chemin de Fer. R.N. 63 Tél : (33) 3 88 18 41 00


SOMMAIRE

08 Éditorial

Life style

10 Courrier des lecteurs 12 Toute première fois Supers slips

14 Ma crise à moi Au pays de Cheeta

16 Au bon parfum Sauve qui peut !

18 Strasbourg vu par

Christophe Tailleur, Annabelle Barros-Cardoso, Isabelle Chalaye, Benoit Hecker, Vincent Jungmann, Jérôme Fricker & Gilles Egloff, Anne Westermann, Robert Ostermann.

73

Ten dances

31

Cult ure

104 Gastronomie

Le Gavroche obtient une première étoile Michelin : rencontre avec la famille Fuchs.

106 Gastronomie

Restaurant Le Cornichon masqué

74 Mode 84 Must

Tendance Arty

86 Dressing

Come as you are, Laure Loewenguth.

33 Expos d’été

50 Instant flash

Marie-Lou Berry & Bérangère Krief, Lorette Nobécourt, Fernando Arrabal,Nick Waterhouse, Gonzales & Laurent Lafitte.

62 Culture Zut !

Les sélections de la rédaction.

100 Miam

Un chef, une recette : Julien Médard

Holy Holidays

La sélection Zut ! des expositions à ne pas manquer cet été, en trois parcours thématiques : la représentation, la contestation et l'autre dimension.

99

88 Urban styles

Pas besoin d’arpenter les capitales européennes pour dénicher des looks pointus. Strasbourg regorge de petites pépites fashion : florilège estival !

92 Wanted !

Quoi de neuf dans les boutiques de Strasbourg ?

94 Tendances Zut !

Les sélections de la rédaction.

108 Gastronomie

Le Pied de Mammouth, Il Girasole, Le jardin de l’Orangerie, Ô Gourmet.

110 Sorties

Le Fat Black Pussycat nous ouvre ses portes et livre sa playlist.

112 Sport

L'Euro-tournois de Handball.

116 Upcoming

Des vélos urbains et branchés en bois et acier pour WOOD.b, et un café parents-enfants avec Des Roses et des Choux : des projets urbains et malins.

118 Design Spécial assises.

120 Design

Rencontre avec Astrid Fleischmann, nouvelle directrice commerciale de Roche Bobois Strasbourg.

122 Déco

Rencontre avec Christina Klein, créatrice de La Boule Verte.

124 Lifestyle Zut !

Les sélections de la rédaction.

ZUT ! 6


HABITANTS DE ET DE LA CUS, RG OU STRASB C

NE AVE FÊTEZ LE VÉLO EN CAMPAG -RHIN ! BAS DU L ÉRA GÉN SEIL LE CON

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LES DIMANCHES DE 10 H À 19 H 16 JUIN À SAULXURES I 23 JUIN À SAVERNE I 30 JUIN À STRASBOURG I 7 JUILLET À BARR

Direction de la communication CG Bas-Rhin / CITEASEN / NIS&FOR

NOMBREUX CADEAUX ET LA CARTE DES ITINÉRAIRES CYCLABLES OFFERTS À CHAQUE PARTICIPANT

VILLAGE VÉLO JEUX CONCOURS SCÈNES MUSICALES BALADES GOURMANDES CIRCUITS DÉCOUVERTES (10 KM ET 20 KM)

PETITE RESTAURATION

TOUT LE PROGRAMME SUR


ÉDITO

Kate préparant son célèbre assaisonnement à salade

—— LES SALADES DE KATE

Par Philippe Schweyer

Alors que je suis affalé dans le canapé, Kate débarque à l’improviste avec un assortiment de sushis et de makis, une belle laitue et une bouteille de Porto. Depuis son mariage avec Jamie, elle ne m’a pratiquement pas donné signe de vie si ce n’est un petit message de temps en temps. Alors que je plonge les mains dans l’eau glacée pour laver consciencieusement la salade, Kate, qui aime bien me montrer ses jolis seins quand elle prépare l’assaisonnement, s’approche de moi avec sa jolie petite moue boudeuse : - Dis donc, ça marche bien ton Zut ! - Ben oui, pas mal… - Il paraît que tu vas même en faire un en allemand ? - Punaise, qui t’as dit ça ? - Quelqu’un… - Baden-Baden c’est cool-cool ? - Selbstverständlich ist es cool ! (Bien sûr que c’est cool…) Je vois bien qu’elle me fait un peu la gueule, mais je ne sais pas trop où elle veut en venir. Kate est comme la plupart des femmes, un peu compliquée à décrypter à froid et impossible à stopper une fois qu’elle est lancée. Tout en secouant le panier à salade de toutes ses forces, elle tire nerveusement sur sa cigarette électronique. - Tu ne trouves pas ça bizarre ? - Was ? (Quoi ?) - Phil ! Cela fait plus de quatre ans que Zut ! existe et je n’ai pas fait une seule fois la couv ! You’re amazing, my dear! (tu es incroyablement étonnant mon chéri !) - Bien sûr que je suis étonnant… You see, Zut ! is not a magazine comme les autres… - Don’t tell me fucking french salads! (ne me raconte pas de salades). I am not born from the last rain! Do you really think that i’m not assez belle for Zut ! ?

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- Don’t shout, Kate! (ne crie pas, les voisins vont appeler la police) I’m not the boss (je ne suis qu’un petit employé de rien du tout). Bruno is the big boss and Manu is the very big rédaction chief! I love you Kate! (je t’aime mais c’est Bruno et Manu qui décident) - Si tu love me, call your Bruno immediately! - But Bruno is very busy… (mais Bruno ne répond jamais au téléphone) - Shut your mouth! I bring you some delicious sushis and you are so bad with me! - If you want, i will speak to Alexis. He is a big photographer (je glisserai un mot au photographe qui fait toutes nos photos de couverture). And i will also speak to Myriam, she’s a very good styliste! (je ferai mon possible, mais c’est Myriam qui décide…) - It’s so cruel! I want so much to be on the next cover… (je veux être en couv du prochain Zut ! ou je fais un malheur !) - Ok… I will see ce que je peux faire for you… Give me a glass of Porto, please! (Ok, calme tes nerfs et sers-moi vite un verre de Porto. Je meurs de soif, moi). Une heure plus tard, enfin apaisée, Kate s’endort sur mon canapé sans avoir touché à ses sushis. Elle a à peine avalé trois minuscules feuilles de salade et une demi-bouteille de Porto. Je m’approche pour contempler son visage si particulier animé de tics imperceptibles. C’est le moment d’en profiter pour la photographier en plein sommeil, histoire de faire le buzz sur Instagram et Facebook. Mais pas question de la mettre en couv de Zut ! Non mais…


STRASBOURG 1, place du Temple Neuf + 33 3 88 32 13 85 PARIS BORDEAUX CANNES


CO U R R I E R D E S LE C T E U R S

LE MAGAZINE À QUI PARLER

——

WAOUH ZUT !,

Je suis une lectrice assidue de Zut ! et une collectionneuse de chaussures. Mon mari me dit que c’est pathologique, mais je m’en fiche. Lui il collectionne les dinky toys, chacun son truc… Pourquoi les lacets du jeune homme en photo page 119 du dernier numéro sont-ils défaits ? — Mona, 50 ans.

WAOUH MONA,

Par Philippe Schweyer

Une lectrice qui n’aime pas les tatouages, une amatrice de football féminin et une autre qui collectionne les belles pompes, un lecteur qui aimerait connaître le secret de notre succès et un autre qui hésite à s’équiper… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! ——

HEY ZUT !,

Je n’aime pas les tatouages et j’ai du mal à comprendre qu’un sociologue aussi éminent que David Le Breton perde son temps à étudier ces sottises. Sinon, merci pour votre générosité : il m’a fallu trois mois pour arriver au bout du dernier numéro qui était tout simplement sublime. — Fatou, 45 ans.

HEY FATOU,

Si David Le Breton s’intéresse aux tatouages, c’est peut-être tout simplement parce qu’il s’intéresse aux gens. Nous aussi, nous nous intéressons aux gens, c’est pour ça que nous parlons de leurs pratiques. Nous avons même une fan extrême qui s’est fait tatouer le logo de Zut ! sur le bas-ventre. C’est pas dingue la vie ? ——

TROP FOU ZUT !,

Je suis un très fidèle lecteur de Zut ! Le dernier numéro était vraiment super classe ! J’ai été très intéressé par l’article sur Bande à part, la revue de cinéma sur iPad. Malheureusement je ne suis pas équipée. Vous croyez que ça vaut la peine ? — Samy, 41 ans.

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TROP FOU SAMY,

Avec des courriers comme le vôtre, on se sent super utiles à la société ! Bien sûr que ça vaut sûrement la peine de s’équiper pour accéder à Bande à part ! (j’avoue j’en ai bavé comme vous, mais j’aime tellement l’odeur de l’encre et du papier que je n’ai pas encore franchi le cap…). ——

COOL ZUT !,

Une question métaphysique me taraude au sujet de l’écrivain Philippe Djian photographié dans le dernier numéro de Zut !. Philippe Djian est-il abonné à votre remarquable magazine ? Si oui, pouvez-vous me donner son adresse, je voudrais lui envoyer un de mes poèmes. — Béatrice, 48 ans.

PAS COOL BÉATRICE,

Que faites-vous du respect de la vie privée de nos abonnés ? Notre fichier est conservé dans un coffre-fort sécurisé. Kate Moss, Michael Douglas, Gérard Depardieu, Madonna ou Christel Meyer qui habite 9, rue des Oiseaux à Niederschaeffolsheim apprécient tout particulièrement notre discrétion. ——

BOUH ZUT !,

J’ai adoré les photos de la fille en couverture du dernier numéro. Pourquoi faut-il que vous ayez autant de talent ? Quand je lis Zut !, je me sens toute nulle… — Zoé, 17 ans.

BOUH ZOÉ,

Vous n’êtes pas la seule à vous pâmer devant le talent de nos collaborateurs, mais ils n’ont pas toujours été aussi géniaux. Certains étaient même de gros nuls à votre âge (ne comptez pas pour moi pour donner des noms…)

On ne peut que vous féliciter pour votre amour des belles pompes, votre sens de l’observation et votre attachement à Zut !. Si vous aimez les chaussures bien lacées, c’est que votre niveau d’exigence est encore plus élevé que celui de notre styliste et que vous ne devez pas être facile à vivre tous les jours… ——

MUTUELLEMENT ZUT !,

Depuis que j’ai découvert le dernier numéro de Zut !, je suis sur le cul ! Alors que l’on nous rabâche les oreilles avec la crise de la presse, vous réussissez à faire un magazine gratuit exceptionnel ! C’est quoi votre secret ? — Lucas, 74 ans.

MUTUELLEMENT LUCAS,

Savoir mutualiser les énergies créatives, voilà notre secret ! Face aux grands groupes de presse qui sont des paquebots impossibles à manœuvrer, Zut ! est un hors-bord de compétition qui surfe sur la hype en enchaînant les figures de style avec une insolence décourageante ! ——

ZUT ZUT !

Quel bonheur de découvrir enfin un vrai dossier sur le foot féminin dans mon magazine préféré ! En plus il a été écrit par un homme qui a l’air de s'y connaître… — Claudia, 25 ans.

ZUT CL AUDIA

Sachez que notre journaliste sportif préféré adore traîner dans les vestiaires des sportives. Il serait tout à fait capable de se glisser sous la douche d’après match pour enquêter sur les dessous du haut niveau.


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CHRONIQUE

TOUTE PREMIÈRE FOIS

— Par Fouzi Louahem — Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur

SUPERS SLIPS

— Petit, je passais des heures à lire des bandes dessinées

sur des gars au pouvoir extraordinaire. Ils s’appelaient Superman, Iron Man, Spiderman. Rien d’exceptionnel à cela, me direz-vous, un enfant de huit ans a bien le droit d’être fasciné par des surhommes en collant, capables d’envoyer des lasers avec leurs yeux. Si ce n’est que j’étais persuadé que ces comics étaient une transposition documentaire de la réalité. Pour moi les super héros existaient bel et bien, ils vivaient en Amérique, ils sauvaient notre monde tous les jours, et visiblement à voir la tête de mes parents quand je leur en parlais, j’étais le seul à être au courant. À l’époque, je vivais à Mulhouse, ce qui, étrangement, appuyait mes théories. Théorie 1 : À Mulhouse, les bâtiments sont bas, les avenues sont larges et les toits sont en pente, ce qui impliquerait pour Spider-Man ou Batman une impossibilité de se déplacer discrètement. Théorie 2 : Le manque flagrant de génie du mal dans la région. Théorie 3 : Les invasions extraterrestres ne commencent jamais dans le Haut-Rhin.

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Théorie 4 : Bon nombre de Mulhousiens portent un nom se terminant par le suffixe -mann (Trautmann, Schneidermann, etc.), ce qui restreint les possibilités en matière d’originalité dans le nom. Théorie 5 : Le baeckeoffe aurait les mêmes propriétés que la kryptonite – seule faiblesse de Superman. Pas étonnant donc que les super héros préfèrent New York à Illzach, Gotham à Riedsheim ou Metropolis à Schweighouse. Pourtant, il m’arrivait de rêver à un Bat-signal lancé depuis la tour de l’Europe, que Spider-Man entoile le méchant Pietro qui me volait mon argent de poche à l’école, que Superman fasse des super-trucs rue du Sauvage, ou que la sexy Wonder Woman choisisse comme identité secrète celle de ma maitresse de CM2. Le jour où j’ai compris que les super héros n’existaient pas, j’ai pris conscience que les slips rouges sur les collants bleus ne seraient jamais une alternative vestimentaire et, enfin, qu’il ne fallait jamais compter que sur le collectif pour changer la société.


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CHRONIQUE

MA CRISE À MOI

— Par Agnès Boukri — Photo Pascal Bastien

A U P AY S D E C H E E T A

— Hier après midi, j’ai surpris une bribe de conversation

téléphonique entre mon fils et son meilleur ami, Albert. Il lui disait : « Moi, la famille de ma mère, comparée à celle de mon père, c’est comme si tu mettais des singes avec des humains. » Sur le coup, je n’ai rien dit, légèrement vexée… Je suis partie méditer dans la cuisine… Mes yeux se sont posés sur les bananes du marché achetées le matin même. Je ne sais pas ce qui m’a pris d’en acheter une dizaine – certainement la flemme de les détacher les unes des autres et puis, je trouvais ça joli, une petite “grappe” de bananes. J’ai pensé ensuite à mes manières. Pas toujours très élégantes, il est vrai, mais bon, je n’ai jamais épouillé personne. Les chimpanzés adorent exhiber leurs parties génitales. Non, ça ne peut pas être ça non plus. Bref, il faut que je me fasse à l’idée d’être une guenon sans raison. Et d’élargir le débat à : pourquoi l’autre me voit‐il d’une façon si différente de ce que je suis ? C’est souvent arrangeant d’avoir des idées toutes faites sur son prochain ; ça permet de ne pas penser à soi et à son gros derrière qui traîne par terre.

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Moi-même suis très forte pour décider que les autres sont des abrutis finis. J’ai ainsi créé le vide autour de moi. Les cancans n’atteignent plus mes oreilles poilues de guenon. J’apprécie d’autant plus de manger mes bananes que je les savoure en pleine conscience*. C’est peut‐être ça mon côté simiesque. Chercher ma vérité et gratter mon cul rouge et pelé sans me soucier du jugement des humains. *La pleine conscience consiste à ramener son attention sur l’instant présent. Par exemple, lorsque vous mangez une banane, vous pensez à la banane et à rien d’autre. Lorsque vous vous lavez les pieds, vous pensez à vos pieds et à rien d’autre, lorsque vous dansez le boogiewoogie, vous pensez au boogie‐woogie et à rien d’autre et ainsi de suite…


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CHRONIQUE

AU BON PARFUM

— Par Sylvia Dubost — Illustration Lætitia Gorsy

SAUVE QUI PEUT

— Cela fait un an que la menace gronde. Depuis que le

dermatologue Ian White a remis à la commission européenne un rapport préconisant qu’une centaine de matières entrant dans la composition des parfums soient reconnues comme allergènes. Qu’elles soient, en conséquence, réduites à 0,01% de la composition, voire, pour certaines tout simplement interdites. Parce que 1 à 3 % de la population y serait allergique ou potentiellement allergique. Et depuis un an, la Commission s’interroge sur la nécessité de réviser la législation… Ces molécules sont l’épine dorsale, les clés de voûte de l’édifice de la parfumerie moderne. Si elles venaient à être interdites, ce serait la fin, pour reprendre les mots de l’éditeur Frédéric Malle, « de la parfumerie telle qu’on la connaît aujourd’hui ». Il n’y a qu’à voir… Dans le collimateur de M. White, l’atronol et le chloratronal, qu’il souhaiterait interdire totalement. Des noms barbares pour des molécules naturellement présentes dans la mousse de chêne, qui donne aux parfums cette belle note de fond boisée, caractéristique de chefs d’œuvre comme Miss Dior (l’original, 1947), Mitsouko (1919) ou Vol de Nuit de Guerlain (1933). Également sur la sellette, la coumarine, l’isoeugénol, l’eugénol, le géraniol, le citral, le methyl-eugénol, qu’Ian White veut voir réduire à 0,01% de la composition… La coumarine, on la trouve dans la fève tonka, à l’odeur ronde et chaude, baumée et joliment poudrée. C’est l’un des ingrédients clés de la fameuse guerlinade, dont la recette gardée secrète habille la plupart des grandes créations de la maison et les rend si reconnaissables : Jicky, L’Heure bleue, Shalimar, Chamade… L’isoeugénol est un constituant de la voluptueuse et suave fleur d’Ylang-Ylang, également présente dans la guerlinade, mais aussi dans la composition d’Opium, de Coco, du N°5, de Tabac Blond, de Cuir de Russie, d’Arpège… Quant au citral, on le trouve dans le cédrat, le citron ou la mandarine (bye Bye L’Eau d’Hadrien, Habanita, et la quasi totalité des parfums cités ci-

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dessus, qui s’ouvrent bien souvent sur des notes d’agrumes), l’eugénol dans la muscade, le clou de girofle, la cannelle… et le methyl-eugénol dans la rose… Peut-on sérieusement envisager une parfumerie sans la rose, l’alpha et l’oméga de la parfumerie, présente dans 90% (à la louche) des jus. Cette énumération donne le vertige. Si Bruxelles venait à légiférer, ce serait un peu comme si, dans la galerie des peintures du Louvre, on demandait à repeindre les toiles sans utiliser de bleu, ni de vert, et seulement 0,01% de rouge et de jaune… La commission pourrait-elle être aussi étriquée, et ravaler le parfum au rang de simple artefact industriel ? Dans le doute, et en attendant une décision qui devrait tomber en 2014, je préfère faire du stock. Et sauver, mois par mois, les chefs d’œuvre de mon musée imaginaire… Sans eux, le monde ne sentira plus jamais beau. Ce mois-ci, je sauve Joy, Jean Patou (Henri Alméras 1930). Un bouquet jasmin-rose, à la fois dense et lumineux. L’eau de toilette (plus pimpante) et l’eau de parfum (plus profonde) sont si différentes qu’on se doit de posséder les deux ! Paris, Yves Saint Laurent (Sophia Grojsman, 1983). Cette jolie composition à base de roses, délicate et délicieusement surannée, est le parfait parfum de printemps. Chamade, Guerlain (Jean-Paul Guerlain, 1969). Des notes de tête aux notes de fond, de la verdeur mordante à la langueur moelleuse en passant par la richesse troublante du cœur floral : un voyage olfactif envoûtant peut durer plusieurs jours. Cette alliance entre jacinthe, ylang et galbanum est l’un des plus beaux parfums du monde. L’extrait est à se damner. Cristalle, Chanel (Henri Robert, 1974). Citron, vétiver et mousse de chêne : ce parfum méconnu est pourtant un joli chypré d’été, à la fois frais et racé. En eau de toilette impérativement !


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Réalisation Caroline Lévy

STRAS BOURG VU PAR Ils vivent, travaillent et créent en Alsace. Ces acteurs culinaires nous chatouillent le palais et nous présentent leur lieu préféré à Strasbourg. Rencontres.

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ANNABELLE BARROSCARDOSO 36 ans

Gourmande assumée

MER 5 JUIN

OÙ ? Parc du Contades

——— « C’est vraiment le lieu de tous mes apprentissages : vélo, roller et luge ! J’y garde des souvenirs dont certains restent gravés sur les arbres, mais aussi sur mes genoux ! Un parc où la mixité sociale est reine, qui m’a incontestablement appris la tolérance dès l’enfance. » Jean et perfecto zippé Dsquared, débardeur Rick Owens, le tout chez Algorithme.

ACTU !

Fête le 50e anniversaire de la Pâtisserie Koenig cette année. Lancement des glaces artisanales faites maison. Développement de l’activité traiteur personnalisé. 10, rue des Francs-Bourgeois 03 88 32 28 36 www.patisserie-koenig.com

PHOTO brokism

19 ZUT !


ANNE WESTERMANN 43 ans

MAR 11 JUIN

Co-gérante de Pains Westermann

P H OTO brokism

Robe Luisa Cerano chez Vicino

Où ? Place Broglie

——— “ Depuis 18 ans, je traverse cette place au moins deux fois par jour. En véritable caméléon, elle vit au rythme de ceux qui la sillonnent… Déserte le matin, elle s’anime vers midi pour finalement ressembler à une cour d’école à l’heure du goûter ! Les jours du marché elle prend des allures de village et les samedis, la place se métamorphose en un espace de fête pour célébrer ses mariés ! Un bonheur. ” ZUT ! 20

ACTU !

La boulangerie Pains Westermann vient de fêter son 1er anniversaire. Fournisseur de pains des restaurants Buerehiesel, Secrets de Table et Porcus. Avec jusqu’à 25 variétés de pains, tout est fait sur place. Spécialité estivale : le pain à la graine de courge et le Rahmkuchen, spécialité alsacienne dont la recette est familiale. 1, rue des Orfèvres 03 88 22 56 45 pains@westermann.fr


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BENOIT HECKER 32 ans

Caviste alternatif

VEN 7 JUIN

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Chemise à carreaux et pantalon en toile Scotch & Soda, le tout aux Galeries Lafayette.

OÙ ? Square Quai Finkwiller

——— “ C’est dans cette rue que j’ai installé ma toute première boutique : je lui garde donc un attachement très fort.Cet espace vert plus isolé a aussi contribué à dynamiser ce quartier, en y organisant des fêtes de commerçants. Des moments conviviaux dont j’ai la nostalgie. ”

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Déménagement de la boutique Œnosphère à la Krutenau. Lancement de l’activité bar à vin et ateliers œnologie tous les mercredis. 33, rue de Zurich 03 88 36 10 87 www.oenosphere.com


CHRISTOPHE TAILLEUR 52 ans Hôtelier restaurateur

MER 5 JUIN

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Perfecto Paul Smith Mainline, jean et polo Dsquared, le tout chez Algorithme.

OÙ ? Berges du Palais Rohan

——— “ Aux pieds du Palais, hautement symbolique par rapport à mon activité, j’aime me promener pour décompresser aussi souvent que possible. Une balade qui me permet de réfléchir au calme, et très appréciée aussi par mon chien Stella… ”

ACTU  !

L’hôtel Rohan deviendra cet été un établissement 4 étoiles, après deux années de travaux. Le restaurant l’Irokoi a lance son brunch les dimanches et jours fériés de 11h à 17h. Ouverture des deux terrasses du restaurant, rue du Maroquin et place du Vieil Hôpital. Hôtel Rohan - 03 88 32 85 11 Restaurant l’Irokoi - 03 88 23 31 41 17, rue du Maroquin www.hotel-rohan.com

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VINCENT JUNGMANN 41 ans

Restaurateur

LUN 10 JUIN

Veste teddy en cuir et polo American Vintage au Printemps Strasbourg.

OÙ ? Terrasse de Zuem Ysehuet

——— “ Ce restaurant à deux pas du centre-ville est le premier endroit où j’ai travaillé en arrivant à Strasbourg. J’ai toujours été amoureux de ce jardin-terrasse verdoyant, où l’on arrive à entendre les oiseaux chanter en plein cœur de la cité ! ”

ZUT ! 24

P H OTO brokism

ACTU !

Fêtera bientôt les 20 ans de son restaurant Au petit Tonnelier. Ouverture de la terrasse et nouvelle carte de saison, avec une cuisine du marché intégralement fait maison. Concerts jazz ou classiques au sous-sol, les mardis soirs. Exposition de ses peintures dans la boutique Pyramide et Au petit Tonnelier. 16, rue des Tonneliers 03 88 32 53 54 www.aupetittonnelier.com



JÉRÔME FRICKER 40 ans

GILLES EGLOFF

VEN 7 JUIN

40 ans

Restaurateurs

P H OTO Christophe Urbain

Jérôme : polo et pantalon en toile / Gilles : marinière et chino Le tout Freeman T. Porter.

OÙ ? Kiosque à fleurs Bernard Deutsch (pl. Gutenberg)

——— “ Il est notre fournisseur officiel depuis plus de dix ans ! Situé au carrefour de nos établissements, sa sélection de fleurs est toujours juste et adaptée à l’esprit de chaque lieu. À chaque installation, cet espace éphémère illumine la place ! ”

ZUT ! 26

ACTU !

Ouverture de leur 3e restaurant, La Hâche – après L’Epicerie et La Corde à linge – avec une carte « bistro », tous les soirs jusqu’à minuit. 11, rue de la Douane 03 88 32 34 32 www.la-hache.com


MAR 11 JUIN

ROBERT OSTERMANN 42 ans

PDG Mezzo di Pasta

P H OTO brokism

Perfecto en cuir Calvin Klein, T-shirt Paul Smith Sport, chèche Printemps, Jean Diesel, le tout au Printemps Strasbourg

Où ? Place Gutenberg

——— “ J’aime cette place et surtout la statue de Gutenberg, qui inventa le principe de l’impression en Europe. Il a permis de garantir une plus grande diffusion de l’histoire et du savoir par l’écrit. En fervent adepte de Max Gallo et de ses ouvrages sur les moments qui ont forgé le monde, notre pays et notre civilisation, je suis d’autant plus sensible à cette place riche de souvenirs. ”

ACTU !

Carte de saison : salades, sandwichs et glaces italiennes. Lancement à la rentrée de nouvelles recettes de sauce des grands classiques. Ouverture prochaine d’un Mezzo di Pasta en Asie ! Ouverture d’un nouveau restaurant dès l’automne, avec une grande évolution du concept www.mezzodipasta.fr

27 ZUT !


ISABELLE CHAL AYE 45 ans

Animatrice radio

JEU 6 JUIN

PHOTO Christophe Urbain

Robe Luisa Cerano chez Vicino.

OÙ ? Jardin de France Bleu Alsace

——— “ Depuis toute jeune, je rêvais de travailler dans cette institution alsacienne. Admirative devant cette superbe bâtisse, une ancienne banque, je me souviens avoir enfin frappé à la porte, pour finalement y travailler depuis 20 ans ! Cet espace de verdure au bord de l’eau lui confère encore un charme fou. ”

ZUT ! 28

ACTU !

Animation de l’émission culinaire Cordon Bleu, du lundi au vendredi de 10h à 10h30 sur France Bleu Alsace, 101.4 FM. Cordon bleu est partenaire de La Fête de la gastronomie, le 21 septembre au Relais de la Poste à la Wantzenau.


Restauration 7j/7 • Entreprises • Fêtes de fin d'année • Cocktails • Réceptions

Conception graphique : Chic medias / Photo : Christophe Urbain

“Une des plus belle terrasse de Strasbourg”

Le Jardin de l’Orangerie

Parc de l’Orangerie • 67000 Strasbourg • 03 90 41 68 05 W W W. J A R D I N O R A N G E R I E . F R


T

Théâtre actuel et public de Strasbourg

Saison estivale 2013

A

P

S

création graphique bentz + brokism

été cour été jardin 16.07 ↓ 23.08

TAPS GARE-LAITERIE + TAPS SCALA – STRASBOURG info-réservation Boutique Culture +33 (0)388 23 84 65 www.strasbourg.eu

CONCERTS SOIRÉES CLASSIQUES SPECTACLES JEUNE PUBLIC LECTURES MUSICALES


photo brokism

Z

culture


Haute école des arts du Rhin

HEAR 2013

24 > 30 JUIN CONCERTS ET EXPOSITION DE FIN D’ÉTUDES Vernissage exposition le 28 juin à 18h - Strasbourg

ON ÉTAIT TELLEMENT AILLEURS 14 juin > 13 juillet Exposition collective, Solène Bouffard, Claude Horstmann, Joséphine Kaeppelin et Julia Wenz. Vernissage le 13 juin à 18h - La Chaufferie - Strasbourg CIRCUITS BIJOUX Cet automne, l’atelier Bijou de la HEAR s’expose Du 4 septembre au 4 octobre, vitrines du Palais Royal - Paris Du 19 septembre au 2 mars 2014, musée des Arts décoratifs - Paris

www.facebook.com/hear.fr

PLAY > URBAN

WWW.HEAR.FR

Postgalerie (3.OG) Karlstraße 16 b - 76133 Karlsruhe Postfach 110305 - D-76053 Karlsruhe info@ccf-ka.de

Depuis janvier 2011, la HEAR - Haute école des arts du Rhin regroupe l’École supérieure d’art de Mulhouse, l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et l’Académie supérieure de musique de Strasbourg.

Résidence croisée avec la Wits School of Arts - Johannesburg. Exposition, performances, rencontres. Du 30 septembre au 19 octobre, Le Maillon et espace urbain - Strasbourg

LA FONDATION CENTRE CULTUREL FRANCO-ALLEMAND DE KARLSRUHE contribue avec enthousiasme à l’approfondissement des relations franco-allemandes et au rapprochement entre les peuples des deux pays, dans le Rhin supérieur, par le biais de près de 80 manifestations chaque année notamment dans le domaine de la littérature, des beaux-arts, de la musique et du théâtre.

www.ccf-ka.de

Pablo Bouteiller est issu de l’école supérieure d’art d’Avignon. Également diplômé du Centre européen de recherche et de formation aux arts Verriers de Vannes le chatel basé en Lorraine, il passe par la cristallerie royale de Saint Louis.

PaBlo BoutEillEr “Tout a commencé avec Paul Klee, le code de la forme et son langage des couleurs puis avec Mark Rothko et l’expressionnisme abstrait. Ce mouvement m’a séduit par la communication d’une émotion à travers une peinture. Mais même dans l’abstrait il faut conserver une certaine mesure, je garde toujours le contrôle. J’ai donc voulu jouer sur cette illusion et matérialiser notre perception du réel à l’imaginaire.“ Une très belle exposition en perspective que nous avons plaisir de vous présenter.

MiniMal art is back !

Stiftung Centre Culturel Franco-Allemand de Karlsruhe

Exposition du 19 juin au 14 juillet 2013.

Magasin Cinna - 23 rue de la Nuée Bleue à Strasbourg

15 Place du Temple Neuf 67000 Strasbourg 0388231111 Robert.Walter@orange.fr


La forme & au delà La repré sen tation

L’été est toujours propice à la découverte. Ça tombe bien, les musées, fondations et centres d'art de l’Est de la France, ainsi que nos voisins allemands et suisses proposent de belles expositions, thématiques, monographiques voire rétrospectives.

La contes tation

Zut ! vous propose sa sélection : 3 parcours, 15 expositions pour explorer l’image, ses formes et extensions possibles.

L’ autre dimen sion

expos ition s d'été

33 ZUT !


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La représentation Avant de s’abstraire, l’image était représentation. Elle l’a été durant des siècles et le reste aujourd’hui avec des approches bien différentes : un parcours sur plus de 5 siècles d’images.

L’automne de la Renaissance : d’Arcimboldo à Caravage 4 mai au 4 août ——

Musée des Beaux-arts de Nancy www.renaissancenancy2013.com

La sophistication et la précision extrêmes du maniérisme tardif (1570-1610), en 150 chefsd’œuvre. La Renaissance italienne se donne à voir, en même temps qu’elle s’efface, dans les nombreuses Renaissances qui naissent à Prague, à Paris, à Madrid ou même à Nancy. C’est bien l’œuvre d’un italien, Giuseppe Arcimboldo, qui donne son titre à l’exposition. Mais un Italien appelé à Prague en 1562, qui laisse vagabonder son imagination débridée et donne le ton à la cour de Ferdinand 1er. C’est bien là, dans les grandes cours européennes, que s’exprime l’art maniériste, détournant les codes, les symboles et le vocabulaire de la Renaissance italienne tout en se rapprochant de la nature. Chaque artiste y

va de sa touche personnelle. À la cour de Rodolphe II, au service duquel il entre plus tard, Arcimboldo se souvient des masques antiques dans son célèbre Vertumne. Rubens, peintre officiel de la cour d’Albert et d’Isabelle d’Espagne, doit sa fortune artistique à sa palette de couleurs qui lui vaudra, de la part de Delacroix, le surnom d’« Homère de la peinture ». On doit aux artistes avant-gardistes, notamment les Surréalistes, d’avoir redécouvert ces peintres aux accents modernes. C’est encore ce XXe siècle qui reconnaîtra le génie d’un peintre longtemps précédé par sa sulfureuse réputation : le violent et torturé Le Caravage, reconnu et encensé à la Cour du cardinal Del Monte, révolutionne la manière de peindre par un habile jeu de contrastes. Génie irascible envoyé en exil à deux reprises, il laisse derrière lui un héritage inestimable pour la peinture ex pos ition s d'été

Hans Hoffmann, L’Aile bleue, Staatsbibliothek, Bamberg

européenne. Dès sa disparition, de nombreux peintres adoptent le style « caravagesque » : une composition en largeur, baignée d’une lumière dramatique et de tons rouges, bruns et noirs, qui précipitent le spectateur dans la scène. On ne s’étonnera pas de sa présence à Nancy, où il exposé depuis plus de 400 ans L’Annonciation, commandée par son grand admirateur Henri II de Lorraine. Par Vanessa Schmitz-Grucker


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C’est  une “ Image  d’Epinal ”

Poupée à habiller. Planche 2. Denis Sportsman, chromolithographie dessinée par Maréchaux, éditée en 1936 par l’Imagerie Pellerin, Épinal, Coll. Musée de l'Image

Jusqu’au 16 avril ——

Musée de l’Image d’Epinal www.museedelimage.fr

L’image comme vecteur essentiel d’informations et d’idées… Questions à Martine Sadion, conservatrice, autour de la magistrale exposition consacrée à l’image d’Épinal. Une question sous-tend cette exposition : qu’est-ce qu’une image d’Épinal ? Comment y répondre ? Pour le comprendre, on montre une série marquante, réalisée et diffusée dans toute la France aux alentours de 1830, qui raconte les faits et gestes de Napoléon. À partir de là, l’image d’Épinal essaime au point de devenir un genre, un genre qui a notamment contribué à la restauration de l’Empire. On croit que l’imagier Pellerin est né en 1796, mais ça n’est pas le cas. Il est né en 1809 et c’est primordial. Pourquoi ? Parce que cette date correspond à la politique napoléonienne, au moment où l’Empereur travaille son image et décide d’investir les campagnes les plus profondes à travers l’imagerie populaire. C’est le début de la communication. Utilise-t-on des stéréotypes pour que l’image soit simple et compréhensible par tous ? Contrairement à ce qu’on imagine, l’imagerie d’Épinal a une vocation morale ou politique. Ce sont des images de société ; elles ne sont pas simples à comprendre, il y a différents niveaux de lecture. À Épinal, nous avons produit des images de 1850 à 1930, et le stéréotype vient de la répétition d’un même modèle : la petite fille sage, le bon petit soldat, l’avocat avec sa grande robe. Toutes ces images ont été reproduites pendant des années !

D’où vient cette idée que l’image d’Épinal est démodée ? C’est notre regard contemporain sur ces images anciennes qui fait qu’on les trouve un peu naïves, bécasses. Mais en leur temps, elles étaient complètement modernes. Il faut se garder d’avoir un regard d’aujourd’hui lorsqu’on regarde ce genre d’images, il faut se réadapter à l’époque. Pourquoi faisait-on des images de petites filles sages ? Parce que les mamans les achetaient pour éduquer leurs filles... Comment expliquez-vous que l’image d’Épinal soit devenue un genre à part entière ? Les imagiers d’Épinal, Charles Pinot et Jean-Charles Pellerin, avaient une politique de diffusion extrêmement bien rodée. D’abord distribuées par des colporteurs, les images sont ensuite vendues par des représentants, dans les boutiques, dans les librairies. C’est une vraie expos ition s d'été

politique commerciale, qui a fait que les images d’Épinal étaient présentes partout à la fin du XIXe. Elles ont dépassé les frontières de la Lorraine et ont été copiées, reproduites, achetées partout. Cette imagerie était vendue pour informer les gens. Petit à petit, elle a servi la politique ou la religion ; elle a même servi à égayer les enfants ! Toutes ces fonctions qu’on pouvait attribuer à l’image en feuille sont passées à d’autres domaines : les journaux d’abord, puis la télévision. La photographie a généralisé le besoin de reconnaître les gens, or ça n’était pas le cas à l’époque. Les images d’aujourd’hui se sont créées sur le modèle de celles qui ont été produites au XIXe siècle ; elles ne répondent cependant pas aux mêmes finalités. Par Cécile Becker


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Max  Ernst Jusqu’au 8 sept. ——

Fondation Beyeler à Riehen (Bâle) www.fondationbeyeler.ch

Rétrospective de l’un des plus grands artistes du XXe, qui tente de situer l’image au-delà de l’image. Parmi les Surréalistes, Max Ernst a toujours tenu une place à part. Sans doute était-il – et de loin ! – l’artiste le plus doué de cette génération, en tout cas l’un des plus prolifiques et des plus diversifiés. Peintures, collages, sculptures, rien n’échappait à son envie sans cesse renouvelée de pousser plus loin les limites de sa propre création. De ses débuts dadaïstes à Cologne à ses développements new-yorkais, en passant par sa période parisienne, il a toujours fait figure de pionnier, multipliant ses sources d’inspiration, qu’elles soient plastiques ou même textuelles. Ses tentatives innovantes – frottage, grattage, décalcomanie et oscillation – manifestaient une soif de découverte que ne peut que lui envier le grand Picasso lui-même. Bien sûr, l’histoire très officielle le place dans l’ombre de figures comme Salvador Dalí ou de Marcel Duchamp, et le grand public doit encore se familiariser avec un corpus infini, mais Max Ernst rivalise d’ingéniosité et de vivacité avec ces deux piliers de l’art du XXe. Peut-être même ajoute-t-il cette touche de générosité et d’espièglerie – en éternel gamin – qui le rend aujourd’hui encore si attachant, si souriant. À la Fondation Beyeler, la grande rétrospective qui lui est consacrée, avec plus de 170 peintures, collages, dessins, sculptures et livres illustrés, permet d’épouser l’immensité de son œuvre. On y découvre un artiste qui tente de situer l’image au-delà de l’image, dépassant les problématiques de perspective et de plan – ce choix qui s’opère entre les 2 ou les 3 dimensions de la représentation –

et nous conduit dans un espace mental parfois sidérant – en lien avec son amour de la psychanalyse, mais aussi de la philosophie, de l’ethnologie et de l’astronomie –, un espace dans lequel l’esprit peut se plonger, voire s’y attarder. On reste parfois fasciné par sa capacité à nous entraîner dans un ailleurs plastique, mêlant sur une même toile tant de techniques, toujours avec virtuosité. Max Ernst, dans le domaine du jazz, serait un band à lui tout seul, pratiquant les soli de saxo, de piano ou de batterie avec le même génie et la même énergie. Et pourtant, rien de démonstratif dans sa manière de faire : juste l’impulsion de l’instant qui le conduit à confronter et éprouver sa propre pratique avec la même opiniâtreté, loin de toute convention esthétique, au profit de la créativité pure. Cette exposition permet de mesurer l’immense héritage de Max Ernst, et la saisissante actualité de son œuvre. Par Emmanuel Abela

ex pos ition s d'été

Max Ernst, L’Ange du foyer ou Le Triomphe du surréalisme, 1937 Huile sur toile, 114 x 146 cm, collection privée © 2013, ProLitteris, Zurich


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Vues  d’en  haut Jusqu’au 7 oct. ——

Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr

L’apparition des images aériennes a fait basculer l’art de représenter le monde. On doit bien l’avouer, jamais nous n’avions envisagé l’histoire de l’art du XXe siècle sous cet angle. L’exposition du Centre Pompidou-Metz, pilotée par Angela Lampe, met au jour une vraie révolution : les premiers clichés aériens, réalisés vers 1860 par les photographes Nadar à Paris et James Wallace Black à Boston, ont montré la terre d’un point de vue vertical, et changé la face des arts plastiques à tout jamais. Ces images entraînent une véritable rupture dans la conception et la représentation du monde. Moins de 50 ans après la naissance de la photographie, qui avait profondément bouleversé la peinture, cette avancée technologique entraîne un basculement fondamental : elle signe la fin de la perspective, qui avait révolutionné l’art de la représentation à la Renaissance (et la régissait depuis). Pour la deuxième fois dans l’histoire de l’humanité (la première étant la naissance de la cartographie), on change donc de point de vue sur le monde. Celui-ci redevient une surface plane, sans reliefs ; la géométrie euclidienne a vécue. Les avantgardes, au premier rang desquelles les cubistes, se passionnent pour ces points de vue qui déploient des panoramas infinis. Par le biais de la presse puis du cinéma, elles se diffusent largement. Pendant la Première Guerre mondiale, les films tournés par l’armée dévoilent des humains minuscules dans un paysage immense fendu par les tranchées. Piet Mondrian désigne ainsi les actualités d’avant-film comme l’un des facteurs décisifs dans son cheminement vers une peinture géométrique, faite de carrés et rectangles.

El Lissitzky, Proun G7, 1923 Détrempe, tempera, vernis et crayon sur toile, 77 × 62 cm Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf © Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf / Walter Klein, Düsseldorf

Par leur puissance et leur magie, par les possibilités qu’offre ce nouveau point de vue, ces images ressurgissent chez de nombreux peintres et photographes – les œuvres de Delaunay, Malevitch, Moholy-Nagy, Kandinsky, El Lissitsky en font la lumineuse démonstration –, dans l’art de propagande, où la position verticale confère une impression de domination, dans l’architecture – chez Le Corbusier et Van Doesburg –, plus tard dans le Land Art – les artistes s’inspirent des structures de paysages encore inconnues –, les drippings de Jackson Pollock. Autant d’œuvres que l’exposition éclaire ici d’un jour nouveau. Mais à mesure que l’histoire avance, le regard vertical change de sens. Il se banalise et finit pas ne plus mettre en doute ce que l’on croyait savoir du monde. Lui qui avait révélé la ville horizontale – Los Angeles vs New York – pointe désormais les ratés du développeexpos ition s d'été

ment urbain, et des artistes comme Ed Ruscha dénoncent l’étalement effréné et le cancer pavillonnaire. Il devient également synonyme de surveillance permanente des territoires et des citoyens, de paysages dévastés par la guerre que photographie Sophie Riestelhueber. Certes, ces Vues d’en haut continuent à nous révéler les beautés du monde (certainement pas le volet le plus intéressant de la création, à telle enseigne que cette exposition, qu’on croyait commise par Yann Arthus-Bertrand, avait failli nous échapper). Dans un étrange et déprimant mouvement de balancier, elles en soulignent désormais la face obscure. Au fil du siècle, elles ne convoquent plus la magie, mais le désenchantement… Par Sylvia Dubost


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Maurizio  Cattelan 8 juin au 6 oct. ——

Fondation Beyeler à Riehen (Bâle) www.beyeler.com

Derrière les piècesphares de cette star de l’art contemporain se dessine une œuvre complexe et sensible, entre hyperréalisme et art conceptuel. On lui doit les images les plus marquantes de l’art de ces dernières années. Avec ses sculptures de cire maltraitant des « icônes », qui se vendent des millions, Maurizio Cattelan est, avec Damien Hirst ou Jeff Koons, une star du marché. Ses œuvres les plus connues : Him (2001), où Hitler est agenouillé dans

la prière, et surtout La Nona Ora (1999), figurant le Pape Jean-Paul II écrasé par une météorite. Devenues icônes à leur tour, elles occultent une grande partie de l’œuvre de Maurizio Cattelan. Employé dans un hôpital (notamment à la morgue), puis designer industriel, la légende raconte que Cattelan se lance dans l’art après avoir vu des œuvres de Michelangelo Pistoletto (actuellement invité du musée du Louvre). Un maître de l’Arte povera, ce mouvement qui défie l’industrie culturelle et plus largement la société de consommation… ce qui, eu égard au succès de Cattelan, peut aujourd’hui paraître paradoxal… En réalité, son œuvre est riche, et tout en contrastes. Elle est à la fois jubilatoire – osons ce terme galvaudé – et empreinte de mélancolie, traversée par un ex pos ition s d'été

Maurizio Cattelan Ansicht der Ausstellung KAPUTT, Fondation Beyeler, Riehen/Basel Auflage von 3 Exemplaren sowie 2 Epreuves d’Artiste von Untitled, 2007 Präparierte Pferde Foto: Serge Hasenböhler, Basel

humour ironique et un goût certain pour la provocation, mais aussi par beaucoup de poésie. Elle est marquée par la peur de l’échec et déploie des stratégies de fuite de l’artiste. Pour sa première exposition personnelle à New York, Cattelan avait ainsi accroché à la porte fermée de la galerie vide un panneau marqué « Je reviens de suite »… À la Biennale de Venise en 93, il avait loué son espace à une agence de publicité qui y avait installé une publicité pour du parfum. Titre : Working Is a Bad Job. À Amsterdam, il reprend les œuvres


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d’un artiste exposant dans la galerie d’à côté et se les attribue, dans une exposition qu’il intitule Another Fucking Readymade (1996). Malhonnête, énervant… et totalement jouissif ! Si le monde de l’art est toujours au cœur de ses réflexions – il a littéralement scotché son galeriste italien au mur, pendant toute une journée –, son travail est souvent éminemment politique. En 1991, il devient manager, en Italie, d’une équipe de foot entièrement composée d’immigrés nord-africains, portant le slogan « Raus » (« dehors ») sur leur maillot… Des actions évidemment impossibles à reproduire et à exposer, contrairement à ses sculptures hyperréalistes, traversés par les mêmes thèmes et paradoxes que le reste de son œuvre. Au musée de Rotterdam, il apparaît (sculpté) crevant le plancher pour faire intrusion dans la galerie des Beaux-arts, au milieu des maîtres flamands – œuvre vendue plus de 7 millions d’euros en 2011 et qui perd complètement son sens sortie de ce contexte. Et dans Bidibidobidiboo (1996), écureuil empaillé suicidé dans sa cuisine, on retrouve à la fois sa noirceur et son humour absurde. En 2011, fuite ultime, Maurizio Cattelan annonce son retrait de la vie artistique, à l’occasion d’une rétrospective au musée Guggenheim de New York. Il a voulu l’exposition All (Tout) comme un monument commémorant son existence insignifiante et avait accroché, au centre de la prodigieuse spirale, a peu près tout ce qu’il a produit depuis 1989. Une vie d’un travail d’une remarquable cohérence, pendu comme du vulgaire linge… ou comme un suicidé. Dieu sait ce qu’il aurait été capable de suspendre dans les jardins et les salons de Versailles qu’Aillagon avait, un temps, songé à lui confier. Des sculptures d’enfants morts, comme à Milan ? Versailles a fini par se dégonfler. Car contrairement aux autres stars qui l’ont investi, Murakami ou Jeff Koons, Cattelan est bien trop incontrôlable. Par Sylvia Dubost

Emil  Nolde, La  splendeur  des couleurs 15 juin au 13 oct. ——

Musée Frieder Burda à Baden-Baden www.museum-frieder-burda.de

Le maître de l’expressionisme allemand transmet dans la peinture la puissance des émotions. « Un cousin des profondeurs », c’est ainsi que Paul Klee nommait ce personnage mystérieux, plein de contradictions et d’ambivalence. S’il n’est qu’une quête dans la vie d’Emil Nolde, c’est celle de la reconnaissance. Nolde ne passera que deux ans au côté des expressionnistes du groupe Die Brücke. Ils avaient aimé ses compositions florales aux larges aplats et aux couleurs vives. Mais Nolde cherche ses marques. Il part pour Berlin, rejoint la Sécession berlinoise, la quitte pour fonder la Nouvelle Sécession, peint des toiles religieuses, détruit ses toiles, se passionne pour l’art primitif et l’abstraction avant de revenir, après-guerre, aux sources. Et ce retour aux sources annonce le début expos ition s d'été

Emil Nolde, Hohe Sturzwelle, 1948 68,5 x 88,5 cm, Ölfarben auf Leinwand

d’une période trouble que l’innocence des fleurs de Nolde pourrait vite faire oublier. Dès 1935, il adhère au Parti Nazi. Ce qu’il souhaite profondément, c’est d’être enfin accepté. Ce sera le cas, pour un temps. Protégé par Goebbels, il a toutes les faveurs du Régime hitlérien avant que celui-ci ne confisque près d’un millier de ses toiles, dont certaines ont été détruites lors de la campagne contre l’art dégénéré. Amer, Nolde rentre dans le Schleswig où il mourra 20 ans plus tard. Il laisse une œuvre aussi complexe que le personnage mais comme lui fondamentalement attachée à la terre et à la nature. Par Vanessa Schmitz-Grucker


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La contestation Longtemps outil des pouvoirs politiques et religieux, l’image a également servi la contestation. Elle éprouve pour cela ses propres limites et cherche l’ailleurs du côté des mots et de l’action : un parcours sur la frontière de la poésie et du concept.

Steve  McQueen Jusqu’au 1er sept. ——

Schaulager, à Bâle / Munchenstein www.schaulager.org

Rétrospective pléthorique de ce cinéaste et vidéaste au regard radical et poétique. À tous ceux fâchés avec l’art contemporain ou qui boudent les expositions alors que le soleil brille, deux bonnes nouvelles s’offrent à eux. Primo, le Britannique Steve McQueen va les réconcilier avec leurs idées préconçues ; secundo, le calendrier lunaire prévoit un été pourri. Deux excellentes raisons donc pour se rendre au Schaulager, transformé pour l’occasion en véritable cité des images : pas moins d’une quinzaine de salles de cinéma pour le prix de deux séances en multiplexe. Prenant prétexte des films remarqués – et remarquables – Hunger et Shame, magistralement interprétés par Michael Fassbender, respectivement en activiste politique gréviste de la faim et en golden boy accro au lucre et au stupre, cette exposition présente la partie immergée du travail de Steve McQueen, remarquable iceberg parti à la dérive des représentations sociales, des conséquences éthiques de la mondialisation sauvage, de l’emprise des corps sur les esprits. L’image animée est prédominante, notamment dans Giardini ou Gravesend, faux documentaires au traitement esthétique soigné, mais c’est l’installation Pursuit, menant le visiteur à un contexte

trouble où ses sens sont déboussolés, qui propose une expérience totale et saisissante à vivre. L’œuvre de McQueen ne se laisse pas aisément appréhender d’un seul tenant. Elle comporte tant de portes d’entrées, du poétique au réflexif, qu’elle peut néanmoins difficilement laisser insensible. Pour mieux profiter de cet édifice complexe, le Schaulager vous donne la possibilité d’accéder au site trois fois pour le prix d’une entrée et a concocté un programme de rencontres autour du travail de l’artiste ex pos ition s d'été

qui ne déroge pas à la règle d’excellence de cette fondation. Pour les sceptiques, ou ceux qui préfèrent malgré tout les plages, séance de rattrapage possible à la fin de l’année avec la sortie prévue du troisième long métrage de Steve McQueen, Twelve Years A Slave. Par Xavier Hug


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Abstraction américaine Jusqu’au 22 sept. ——

Fondation Fernet-Branca, à Saint-Louis www.fondationfernet-branca.org Robert Rauschenberg’s Art Car, 1986 © BMW AG

L’abstraction est explorée de manière singulière par des artistes américains à partir des années 50. On redécouvre aujourd’hui un pan entier de la création aux Etats-Unis.

Steve McQueen, Bear, 1993

Quand on s’intéresse aux États-Unis de l’après-guerre, on s’attache beaucoup à l’expressionnisme abstrait, puis au pop art. On délaisse cependant ces artistes qui ont imposé d’autres formes d’abstraction, géométrique ou plus onirique. Certains d’entre eux ont obtenu la reconnaissance, d’autres en revanche restent méconnus du public européen. Sans constituer un groupe à part entière, ils n’ont cessé de se croiser et d’échanger leurs pratiques plastiques pour des développements parfois surprenants. L’exposition Abstraction Américaine à la Fondation Fernet-Branca restitue les liens qui les unissent en s’attardant sur sept d’entre eux, Hans Hoffmann, Jack Tworkov, Charles Pollock – le expos ition s d'été

frère aîné de Jackson Pollock –, Adolph Gottlieb, David Smith, Richard PousetteDart et Sam Francis, tout en insistant sur la singularité de chacun d’entre eux. L’exposition s’achève sur un hommage à Robert Rauschenberg, l’artiste qui a préparé le terrain au pop art, et le Art Car qu’il a conçu pour BMW en 1986 : un hymne à la mobilité qu’il qualifiait lui-même d’« accomplissement ». Par Emmanuel Abela


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Beat  Generation / Allen  Ginsberg Jusqu’au 9 sept. ——

Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr

15 juin au 1 sept. ——

ZKM de Karlsruhe www.zkm.de

Au sein de la Beat Generation, le poète Allen Ginsberg a poussé un cri, dont l’écho nous parvient aujourd’hui encore. Au sein de la Beat Generation on retient souvent Jack Kerouac et William S. Burroughs, des figures au parcours chaotique, spontanément légendaires. Mais la personne qui s’est montrée la plus influente reste le poète Allen Ginsberg. Au-delà du fait qu’il s’est fait lui-même l’apôtre de ses brillants compagnons, son œuvre a irradié les années 60 aussi bien d’un point de vue esthétique que politique. Il semblait nécessaire de resituer sa place véritable, au cœur de cette lame de fond qui a bousculé les mentalités, et bien des idées reçues, aux Etats-Unis pour la génération des baby-boomers arrivée à maturité au moment de la guerre du Vietnam. Howl, l’ouvrage qu’il a publié à l’automne 1956, a marqué autant les esprits que Sur la route, insistant non sur l’insouciance possible – et le mythe du départ –, mais sur la nécessité d’une prise de conscience en cette période troublée de l’après-Guerre. Allen Ginsberg a été de tous les combats. Omniprésent, avec cette pointe de narcissisme qui le caractérisait, on le voit au côté de tous ceux qui luttaient contre le conformisme, de tous ces garçons et ses

filles qui militent tous azimuts pour la reconnaissance de leurs droits élémentaires, contre le racisme, contre la course à la terreur, à la production et à la consommation, bref, contre la lobotomie des masses en pleine guerre froide. Il harangue, manifeste, autant qu’il apaise – on se souvient de son intervention décisive au moment de la Convention nationale démocrate de Chicago en 1968, à l’occasion de laquelle il calme les esprits alors que la police multiplie les actes de répression. Cet ami de Bob Dylan, mais aussi du Clash, a diffusé jusqu’à sa mort une parole de paix, aux accents révolutionnaires toutefois, et invité les jeunes gens à s’élever contre l’injustice, avec des effets qui se font ressentir aujourd’hui encore. En février 1980, n’affirmait-il pas au Magazine Littéraire, avec toujours la même pugnacité, un manifeste de combat qui anticipait l’ère d’Internet ? « Une véritable révolution dans les rapports humains est proche. Les individus doivent prendre d’assaut les moyens de communication et les contrôler. Les techniques employées par les poètes pour changer le monde des arts peuvent être facilement appliquées aux centraux téléphoniques, ex pos ition s d'été

Allen Ginsberg, Peter Orlovsky and friends of Rocky Flats Truth Force, meditating on R. R. Tracks outside Rockwell Corporation Nuclear Facility’s Plutonium bomb trigger factory, Colorado, halting trainload of waste fissile materials on the day Plutonian Ode was completed, July 14, 1978. Photo: Steve Groer, Rocky Mountain News

maisons de la radio, services de contrôle de l’information, tables d’écoute, aux ramifications les plus intimes du vaste réseau qui recouvre de sa toile d’araignée les parties les plus civilisées du monde. » Il ne semblait pas évident de restituer la pluralité de ses actions au sein de la Beat Generation, c’est pourquoi Jean-Jacques Lebel, acteur et spécialiste de la période, a opté pour un dispositif multimédia qui restitue par l’image et le son la vraie richesse artistique du mouvement : une sélection de films – dont le classique Pull my Daisy de Kerouac et Ginsberg –, de documentaires, des performances live, de textes manuscrits, photographies, entretiens et reportages. Bon nombre de documents inestimables qui révèlent l’éternelle jeunesse d’une vision poétique au service du monde. Par Emmanuel Abela


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Altars  of  Madness Jusqu’au 15 sept. ——

Casino Luxembourg www.casino-luxembourg.lu

Le Metal extrême comme source d’inspiration de l’art contemporain. Questions à Damien Deroubaix, artiste et commissaire d’exposition.

Damien Deroubaix, World Downfall, 2007 268 x 410 cm. Courtesy of the artist

L’exposition s’articule autour de trois courants musicaux. Quels sont leurs points communs ? Ils puisent aux mêmes sources mais divergent sur les thèmes et les esthétiques. Le grindcore est très engagé et critique violemment la société de consommation. Le death metal dérive vers des délires ados et satanistes. Le black metal est lié au paganisme et entretient un rapport au paysage. Leur autre point commun, c’est une imagerie très forte, avec des pochettes toujours travaillées. Et c’est pour cela qu’ils influencent beaucoup les artistes. Comment ces influences émergentelles dans les œuvres ? Sous forme de citation ou dans la construction des œuvres. Dans un passage de Cremaster 2, Matthew Barney fait jouer Dave Lombardo, batteur de Slayer, avec des centaines de milliers d’abeilles. Il recourt à la citation directe, qu’il transcende par une idée folle. Elodie Lesourd reprend une œuvre de Banks Violette, une sculpture de sel reproduisant une église de Norvège incendiée par des musiciens de black metal…

Et chez vous ? Je suis proche du grindcore dans la construction : c’est une musique très saccadée, comme un bombardement, et on retrouve dans mes peintures un matraquage d’images. Je reprends aussi certains éléments de l’imagerie. De plus, une de mes toiles, World Downfall, reprend le titre d’un album de Terrorizer. Quelle place prennent-elles dans la création contemporaine ? Avec Jérôme Lefèvre [co-commissaire, nldr], on voulait faire un fanzine old school [Conservative Shithead, nldr], en invitant à chaque fois un musicien et un artiste. On a fait le premier avec le batteur de Napalm Death et Jeff Walker, puis avec Elodie Lesourd et deux musiciens… Et on s’est rendu compte qu’il y avait de plus en plus de monde. Cette imagerie a beaucoup marqué le travail d’artistes qui ont commencé dans les années 90 – y compris des méga-stars comme Matthew Barney et Harmony Korine [présents dans l’expo, ndlr] – et dont le travail arrive aujourd’hui à maturité. Ces esthétiques, deviennent des éléments de la cuisine artistique, au même titre que l’art contemporain, l’histoire de l’art et le monde dans lequel on vit. Un monde particulièrement sombre depuis une dizaine d’années… Par Sylvia Dubost

expos ition s d'été


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Tinguely@Tinguely Jusqu’au 30 sept. ——

Musée Tinguely, à Bâle www.tinguely.ch

Jean Tinguely est révélé dans toute son actualité comme l’un des précurseurs des préoccupations esthétiques d’aujourd’hui.

Jean Tinguely, Study for an End of the World No. 2, dans le désert du Nevada, 1962, extrait du journal télévisé de David Brinkley, NBC, 1962

Si plus de 22 ans après la disparition de Jean Tinguely, certains ne voient que la dimension ludique de certaines de ses œuvres, celles-ci n’en gardent pas moins toute leur force subversive. L’artiste suisse reste pionnier à bien des égards dans le questionnement de notre aliénation à la machine : dissolution de l’être dans un environnement mécanique, inutilité du mouvement et des bruits – lesquels sont détournés avec poésie –, constituent autant de thématiques actuelles déjà pleinement contenues dans ses œuvres. Le nouveau regard que porte le Musée Tinguely sur l’actualité de son œuvre révèle les fascinations propres de l’artiste et ses inquiétudes légitimes. Les premières tentatives, les happenings et ferrailles du début des années 60 et naturellement ses grandes sculptures sont perçues aujourd’hui avec le recul nécessaire qui les réinscrit dans une histoire qui part de Duchamp pour nous conduire aux développements esthétiques les plus récents. On resitue enfin Tinguely comme l’un des précurseurs de la scène artistique internationale d’aujourd’hui, à sa plus juste place… Par Emmanuel Abela

ex pos ition s d'été


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Matthew  Day  Jackson. Total  Accomplishment Jusqu’au 10 oct.

Matthew Day Jackson, Axis Mundi, [Außenansicht], 2011 Divers matériaux (Cockpit d’un Bombardier B-29) Collection privée Courtesy Matthew Day Jackson und Hauser & Wirth ZKM | Karlsruhe, 2013 © Foto: Franz Wamhof

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ZKM, à Karlsruhe www.zkm.de

À travers ses sculptures monumentales, l’artiste décrit un monde qui mène l’homme à sa perte. Le ZKM consacre à l’artiste américain Matthew Day Jackson sa première exposition monographique en Allemagne. Total Accomplishment interroge la place de l’utopie et de la contre-utopie dans un monde où le capitalisme n’est plus un modèle d’exploitation économique mais un fait social. Le titre de cette exposition s’inspire de l’ouvrage du philosophe français Paul Virilio, La Bome informatique, qui expose la thèse du progrès technique conduisant l’Homme à sa perte. Matthew Day Jackson, encore peu connu du Vieux Continent, a réalisé plusieurs pièces à l’occasion de cette exposition qui met à mal les mythes de force et de super-puissance engendrés par la bombe atomique. Le parcours de l’exposition de ce jeune artiste, dont l’œuvre est essentiellement sculpturale, s’articule autour de deux grandes pièces principales : Axis mundi et Kiloton Room. Axis mundi n’est autre que le cockpit d’un bombardier B-29, celui qui a bombardé Nagasaki et Hiroshima et ouvert l’ère des rapports de force, des tensions et des destructions. En face, Kiloton Room montre un Paris dévasté, incendié. Où que nous regardions, l’Homme a semé la mort et la misère. Jackson met en relation cette course effrénée vers la modernité avec l’industrie du divertissement. Pendant toute la durée de l’exposition, le visiteur pourra voir des extraits d’une œuvre encore inachevée, expos ition s d'été

24 Hours of Television. La vidéo dénonce la décadence qu’entrainent les médias depuis 1970 et In Search of…, le premier divertissement de masse qui annonçait la nouvelle donne : divertir pour dominer. Total accomplishment sonne comme un dernier appel au réveil avant que le programme ne s’auto-détruise. Par Vanessa Schmitz-Grucker


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L’autre dimension De tous temps, l’architecture s’est distinguée parce qu’elle intégrait d’emblée cette autre dimension qui lui permettait de situer l’espace. À l’égal des autres arts, elle a participé à la construction de la pensée humaine : un parcours sur 2 siècles de tentatives architecturales et d’urbanisme.

Interférences / Interferenzen. Architecture Allemagne-France 1800-2000 Jusqu’au 21 juillet ——

Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg www.strasbourg.musees.eu

Une fascination réciproque entre la France et l’Allemagne à l’origine d’un incroyable dynamisme architectural. L’architecture a toujours été au cœur des questions d’affirmation de pouvoir ; elle a été le symbole visible des événements historiques, politiques et culturels qui ont longtemps marqué les relations vécues sur un mode conflictuel entre la France et l’Allemagne, avec ses récurrences dramatiques. Et pourtant lorsqu’on interroge Jean-Louis Cohen, l’un des deux commissaires de l’exposition Interférences / Interferenzen, sur l’influence des tensions entre la France et l’Allemagne, il réaffirme sans ambiguïté l’autonomie de l’architecture sur le politique. Les projets des Neustadt de Strasbourg et Metz,

par exemple, s’appuient sur des études urbanistiques antérieures à l’annexion de 1870. Strasbourg, érigée en capitale du nouveau Reichsland, devient un symbole de diffusion du pouvoir allemand par la pierre. La Place de la République, ancienne Kaiserplatz, et son Palais du Rhin, ancien Kaiserpalast, sont des exemples aboutis de l’architecture wilhelmienne, une architecture éclectique qui se veut colossale, mais qui révèle surtout une double ex pos ition s d'été

Robert Mallet-Stevens, Pavillon des renseignements et du tourisme à l’exposition internationale de Paris, 1925, tirage sur papier rehaussé de crayon, fusain et gouache, 128 x 100 cm, musée des Arts Décoratifs, Paris. Photo : les Arts décoratifs, Paris


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influence esthétique : le monumentalisme n’est pas sans rappeler les canons esthétiques du néo-classicisme français. Il en résulte une architecture aux velléités classicisante et baroquisante qui regarde des deux côtés du Rhin, avec la même finalité ostentatoire. L’extension de Metz, plus éloignée géographiquement et symboliquement, est plus tardive. Les influences s’y déclinent différemment. Si la gare est une volonté affichée de germanisation, le “coin français” construit à l’angle des rues Charlemagne et Gambetta est un exemple de possibles juxtapositions. Le récit de cette exposition n’a pas étépensé comme un discours dogmatique. Jean-Louis Cohen précise que les échanges entre la France et l’Allemagne ne se font pas à sens unique et qu’ils ne concernent pas uniquement les zones de contact comme Strasbourg, Metz, le Pays de Bade ou la Sarre. Cette exposition qui retrace deux siècles de relations entre l’Allemagne et la France, entre 1800 et 2000, s’intéresse également aux échanges lointains entre Paris et Berlin ; les villes regardent l’une vers l’autre, et institutionnels, critiques, architectes se déplacent et importent leurs modèles. Alors qu’on s’est beaucoup intéressé aux échanges franco-allemands dans le champ de la littérature, des arts plastiques, mais aussi des sciences, les 400 documents réunis pour l’occasion – plans, dessins, maquettes, photographies, films, livres et œuvres d’art – permettent un bel état des lieux des villes et des paysages urbains français et allemands, de leurs croisements, de leurs différences dans la course à la modernité, mais aussi de leurs rapprochements irrésistibles. Les œuvres nuancent ainsi les raccourcis d’une trop stricte lecture politique et montrent que, malgré les antagonismes, l’espace artistique européen constituait une réalité, une base culturelle commune née de ces échanges ininterrompues.

Louis Kahn, Salk Institute in La Jolla, Californie (1959-1965) © The Architectural Archives, University of Pennsylvania

Louis  Kahn, The  Power  of architecture Jusqu’au 11 août ——

Vitra Design Museum à Weil-am-Rhein www.design-museum.de

Par Vanessa Schmitz-Grucker

Défiant le modernisme, Louis Kahn a su forger une vision unique de l’architecture. Alors que l’architecture nous entoure sans cesse, nous n’y prêtons guère attention. Quoi de plus banal, après tout, qu’une quotidienne balade en ville ? Louis Kahn a, tout au long de sa vie et de son œuvre, essayé de corriger cela en proposant une vision de l’architecture qui dépasse les simples fonctions utilitaires de l’habitat. Et c’est là que réside l’intérêt de cette exposition qui mêle art et réflexion sociale, carrière professionnelle et privée de l’architecte. Déclinée en six parties – Ville, Science, Paysage, Pavillon, Présent éternel et Communauté –, The Power of Architecture permet de rentrer en profondeur dans la pensée et les réalisations d’un professionnel regardé par ses pairs comme un grand humaniste qui appuie sa morale architecturale sur des volumes structurés à l’Antique. Qui, en effet, peut prétendre avoir édifié des bâtiments pour les trois grandes religions monothéistes ? Qui s’est vu confier la réalisation d’une Assemblée nationale d’un pays étranger ? Une occasion immanquable pour (re)découvrir le musée conçu par Frank Gehry et le magasin de design pensé par Herzog & DeMeuron, trois autres architectes qui déplaceront votre vision du quotidien. Par Xavier Hug

expos ition s d'été


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Ed  Ruscha, Los  Angeles Apartments 8 juin au 29 sept. ——

Kunstmuseum de Bâle www.kunstmuseumbasel.ch

Le maître du Pop Art démonte les façades du rêve américain. Pour avoir participé à l’exposition légendaire au titre programmatique New Paintings of Common Objects, et exécuté la non moins légendaire peinture Standard Station Amarillo, Texas, Ed Ruscha a eu le droit d’entrer dans le cénacle des artistes pop. Moins médiatisé que ses confrères Andy Warhol ou Roy Lichtenstein, il n’a jamais cédé à la facilité et son approche conceptuelle du Pop Art l’a quelque peu déclassé. Ce n’est pas une raison pour bouder cette exposition présentée avec beaucoup de soins et de pédagogie. La série Los Angeles Apartments dresse un inventaire des façades de la ville, entre documentation photographique et relecture artistique en un ensemble de dessins au graphite et à la mine de plomb. Ces deux médias peuvent se lire comme les pôles positif et négatif de ce qui se tapit

derrière cette ville au nom enchanteur – autrement dit, « légendaire et programmatique » ! La photo montre une façade propre, parfaite incarnation du rêve américain, l’angélisme, là où le dessin minimalise les informations contenues dans chaque photo pour en tirer sa substance, miroir inversé d’une ville où les habitations seraient synonymes d’aliénation par l’interchangeabilité. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? L’aspect pop réside dans l’aspect décontracté et désinvolte de clichés pris un peu à la manière du touriste qui prépare ses diapos de retour. Laissons le mot de la fin à Ed Rusha : « Los Angeles est pour moi comme une allée de devantures, de surfaces dressées perpendiculairement à la rue, où il n’y a presque rien derrière. Tout se résume ici à la façade. C’est ce qui m’intéresse tellement dans cette ville, son caractère de façade permanente. » Par Xavier Hug

ex pos ition s d'été

Ed Ruscha, St. Tropez, 1965-2003, Kunstmuseum Basel © Ed Ruscha


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Instant Flash Ils viennent se produire sur une scène, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs ou écrivains, ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.

ZUT ! 50


Par Caroline Lévy // Photo Christophe Urbain

MARILOU BERRY BÉRENGÈRE KRIEF GIRLS DON’T CRY

Lundi 09h00. Seule dans une salle de cinéma de 1000 âmes, j’étais ce matin la première en France à assister à la projection d’un film aux accents girly… Joséphine, bande dessinée de Pénélope Bagieu, est adaptée dans une comédie légère anti-morosité ! Marilou Berry y incarne un personnage joyeusement bordélique aux préoccupations parisiennes burlesques, une trentenaire célibataire en passe de s’assumer. Complété par l’humoriste Bérengère Krief, le duo fonctionne à l’écran comme à l’apéro ! Bretzels et Perrier rondelle, rencontre décomplexée avec de vraies filles. Toutes les femmes peuvent s’identifier à Joséphine… Qui est-elle vraiment ? Bérengère Krief & Marilou Berry : [en chœur, ndlr] Bah c’est nous, et c’est toi ! M.B. : On a toutes quelque chose que l’on n’aime pas chez soi. Pour Joséphine en l’occurrence ce sont ses fesses, ce qui va être la source de ses problèmes ! Elle représente cette génération de filles en quête de perfection… Une sorte de néo Bridget Jones ? M.B. : Au contraire, c’est une anti Bridget Jones, qui est très timide et ne s’assume pas vraiment. Joséphine, c’est tout l’inverse, elle est ultra snob et a une grande gueule qu’elle va devoir apprendre à fermer !

On connaît bien la série américaine Girls ou la mini-série Bref à laquelle Bérengère a participé… Comment expliquez-vous cette tendance du trentenaire looser comme sujet d’inspiration ? B.K. : Il y a de nouveaux codes aujourd’hui, aussi bien dans la vie amoureuse que sociale et c’est très inspirant. Dans Bref, quand on m’a proposé le rôle du « plan cul régulier », j’ai trouvé ça totalement normal ! La génération de mes parents avait l’œil qui brille, comme si j’annonçais que je jouais dans un film porno ! M.B. : C’est un peu comme dans les années 70, mais en déjà libre ! De nouveaux codes qui démocratisent aussi la femme, pouvant être à la fois drôle et sexy… M.B. : C’est tout nouveau pour moi ! C’est la première fois que j’ai un personnage aussi girly… Mais Joséphine n’est pas drôle en soi, elle a juste une vie de merde qui rend certaines situations comiques ! Dans les années 70, il y a eu toute une génération de femmes, amenée notamment par la troupe du Splendid [dont sa mère l’actrice Josiane Balasko, ndlr], qui faisait rire sans être dans l’esthétisme. Puis, dans les années 80, il y a eu comme une régression, avec la fille potiche et rigolote. Aujourd’hui, grâce à la scène et au stand-up, on découvre des humoristes qui s’adressent aussi bien aux garçons qu’aux filles, tout en étant jolies !

B.K. : Ça me fait toujours penser à Valérie Lemercier à ses débuts. On a l’impression qu’elle devait se rendre moche pour être marrante, alors qu’elle est sublime aujourd’hui. Quand je monte sur scène, je ne me pose pas la question de mettre un nœud dans les cheveux ou de porter une robe ! Pourtant le physique a forcément une influence sur les personnages que l’on vous propose… M.B. : Je me suis toujours trouvée belle à certains moments de ma vie. Avec 20 kilos de plus, c’est évident que le regard des autres était différent, mais ça ne m’a jamais empêché de me sentir sexy ! Je trouve ça agréable dans les rôles que je joue de ne pas avoir à être jolie ni sans cesse dans le contrôle. Je trouve ça très épanouissant de ne pas avoir de statut de belle femme parce que tes personnages sont plus riches ! Je pense à ces icônes de la beauté qui dès qu’elles font un faux pas courent à la catastrophe… B.K. : La girl next door c’est tellement mieux ! M.B. : On va pouvoir avoir des rides tranquillement et vieillir sans qu’on nous fasse chier ! Propos recueillis à l’Hôtel Régent Petite France à l’occasion de l’avant-première du film Joséphine, le 27 mai à l’UGC Ciné Cité

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INSTANT FL ASH

Par Natacha Anderson // Photo Pascal Bastien

LORETTE NOBÉCOURT L’AUTEURE FACE À SON DÉSIR

Elle a la peau diaphane et un regard bleu cobalt, traversé parfois par l’inquiétude. Habillé de blanc et de gris clair satiné, son corps mince frémit comme celui d’une bête sauvage qui se méfie de l’homme. Douce d’apparence, Lorette Nobécourt livre pourtant des combats avec son corps, son âme, en quête d’absolu et de silence. Voilà pourquoi Hildegarde de Bingen, religieuse éclairée du XIIe siècle, lui est apparue comme la figure à honorer dans son dernier livre, La Clôture des Merveilles. Elevée au rang de Docteur de l’Église en 2012 par Benoît XVI, « reliée » au ciel par des visions, à la fois rebelle et traversée par l’amour, celle qu’elle nomme H. a écrit de nombreux ouvrages de médecine, botanique, mais aussi des pièces de théâtre, des chants, créé une langue pour mieux transcrire la parole divine, fondé deux monastères et s’est battue pour que la vie, la sensualité et la bienveillance ne soient pas confisquées à la chrétienté par « la froidure des hommes » d’église. Lorette Nobécourt retraçait dans son ouvrage précédent, La Patagonie intérieure, son voyage à la recherche d’elle-même. Est-ce ce chemin qui l’a ZUT ! 52

menée à H. ? « C’est en arrivant dans ce bout du monde que j’ai ressenti le besoin de me retourner vers un espace intérieur, un élément physique matérialisé en moi par une clôture ». Son âge – elle a bientôt 45 ans – participe-t-il de cette quête ? « Tout à fait. Il y a un mouvement, on entre dans un autre temps. Il faut apprendre à vieillir. On en a fini avec le contrat social, faire carrière, avoir des enfants. L’heure est venue de récupérer sa vie… » Ce qu’elle aime chez H. est son insoumission. « Hildegarde n’est prise dans le désir de personne. Généralement, on est pris dans celui de son père, de sa mère… C’est si long d’arriver à son propre désir… » Elle qui certifie qu’elle serait sans doute morte si elle n’avait pas écrit depuis l’enfance, a touché, comme H., grâce au verbe qu’elle manie avec brio, à « la source de vie vivante ». Propos recueillis à l’occasion de la rencontre à la Librairie Kléber le lundi 10 juin


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Par Caroline Lévy // Photo Eric Antoine

LAURENT LAFITTE COMÉDIEN-FRANÇAIS

Trublion hilarant aux César, performer incontesté en maître de cérémonie aux Molière, l’acteur de 40 ans a fait du chemin depuis sa première apparition télé dans le sitcom mythique des années 90, Classe mannequin ! Un parcours atypique ponctué de choix assumés le faisant osciller de la comédie aux grands classiques du théâtre, jusqu’à son one-man-show qui révèlera au public sa superpuissance comique. Dans Les Beaux Jours de Marion Vernoux, il crève l’écran aux côtés de Fanny Ardant. Dans le rôle à contre-emploi d’un jeune trentenaire, il entretient une relation passionnée avec une sexagénaire fraîchement retraitée, qui les mènera à un vaudeville délicat. Une histoire d’adultère entre adultes, avec comme toile de fond la nouvelle vie du senior moderne : « Ce film m’a permis d’avoir une certaine empathie avec ma mère ! Non pas qu’elle ait une histoire avec un garçon plus jeune – enfin pas à ma connaissance –, mais parce que sa retraite a débuté au moment du tournage. Cette thématique était abstraite jusqu‘alors, et puis en tant ZUT ! 54

qu’acteur je ne m’étais jamais posé la question. J’ai plus peur du chômage que de la retraite ! » Bizarrement, ce sont ses interventions décalées aux César qui lui vaudront le rôle : « Il n’y a rien de plus révélateur d’une personnalité que son humour. On peut faire semblant d’être intelligent, profond et mystérieux ; mais être drôle ne se joue pas », déclare l’acteur. Une aisance dans tous les registres saluée par ses pairs, qui lui offrent le Graal, la Comédie-Française : « Ce n’est ni un trophée, ni une décoration ! Il s’agit d’un engagement, en intégrant une troupe de professionnels de qualité. C’est exceptionnel de pouvoir jouer les textes de Nicolas Gogol, Voltaire et Marcel Aymé dans la même année… » Pas de fuite des cerveaux pour notre acteur national. Lafitte en avant ! Propos recueillis à l’Hôtel Cour Corbeau à l’occasion de l’avant-première du film Les Beaux jours, le 7 juin à l’UGC Ciné Cité


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Par Vanessa Schmitz-Grucker / Photo Pascal Bastien

FERNANDO ARRABAL SPÉCIMEN CONFORME

Arrabal n’est pas que le dramaturge aux cents pièces de théâtre. Il n’est plus celui qui jouait aux échecs avec Duchamp dans son hôtel à New York. Il est maintenant un homme fatigué qui peine à sortir de son lit tandis que je l’attends avec toute la patience dont je suis capable, un jour de grand soleil à 15h, autant dire aucune [la rédaction confirme, ndlr]. Feignant de ne pas comprendre que nous sommes là pour lui, il s’installe au fond de la salle. L’interroger ne présente pour lui « aucun intérêt ». Replié sur lui-même, il peine à évoquer les 7 opéras qu’il a écrits mais qu’il n’a jamais dirigés. Il attend donc 19h58 « pour être ébloui, conquis par la création de Kahn et Bart ». Et il s’interroge sur le pourquoi de la création. Pourquoi ici, pourquoi maintenant, pourquoi lui ? « Luis Borges et moi, nous nous sommes souvent demandés “Pourquoi ?” Pourquoi Borges, au moment où il ressent le besoin d’évoquer son père, écrit un poème ou une nouvelle ou un roman ? ». Il se pose beaucoup de questions, l’Arrabal. Trop peut-être pour lui qui cultive les paradoxes et qui ne comprend pas, par exemple, ZUT ! 56

pourquoi les théoriciens l’ont étiqueté Théâtre de l’Absurde – « Absurde, quel absurde ? » s’est écrié Houellebecq à leur sujet – alors que lui-même me confie que « Beckett [lui] a dit des choses capitales sur l’absurde et [qu’il] suit son opinion, ainsi que celle de Ionesco ». Comprenez bien : « La confusion règne. Accidentellement, on nous a mis dans le même sac mais peut-être qu’il en sera autrement dans 100 ans ». Mais alors qui est Arrabal ? « Voilà bien un art que je pratique au quotidien ! » Aussi simple qu’un Tweet. Tous les jours, il y publie une définition de l’adjectif “arrabalesque”. Je cherche en vain une cohérence entre l’homme agacé et le poète engagé, une cohérence qui peut-être n’existe jamais. Il me souhaite une bonne vie. Je lui souhaite bon courage. Propos recueillis à l’Hôtel Ibis à l’occasion de la présentation d’Apokaliptica à l’auditorium du MAMCS le 13 juin 2013 et de la rencontre à la Librairie Kléber la veille.


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INSTANT FL ASH

Par Emmanuel Abela et Justine Goepfert // Photo Christophe Urbain

NICK WATERHOUSE DANDY HORS TEMPS

Et si dans le domaine de la soul, la vraie star aujourd’hui c’était lui ? En un album, Nick Waterhouse, du haut de ses 26 ans, a créé un son qui s’inspire d’hier pour nous raconter quelque chose d’aujourd’hui. Quand on le croise la première fois, l’effet est saisissant : sa dégaine 50’s – blue jean et t-shirt blanc – nous replongeait tout droit dans la série Happy Days, version Richie. Après s’être enquis de notre présence, il part se changer pour la séance photo. On le retrouve cinq minutes plus tard en tenue de scène : chemise manches longues rentrée dans un pantalon taille haute en velours plissé, raie de côté, lunettes vintage à la Buddy Holly. On le découvre tout à fait charmant, extrêmement exigeant dans le choix de ses mots : « La musique, comme l’art ou la poésie, ça doit vous marquer. Je recherche la vérité ! » Cette vérité, il la partage avec tous ses amis qui constituent la scène de San Francisco, dans un registre plus psychédélique, les fameux Ty Segall, Thee Oh Sees et les Allah-Las dont il a été amené à produire le premier album éponyme. « Je les ai poussés à enregistrer, et je crois que c’est précisément le ZUT ! 58

rôle du producteur que de conduire les artistes à atteindre le niveau de motivation suffisant pour faire de vrais choix musicaux. À partir de cette expérience, tout est devenu logique pour moi. » Il insiste longuement sur une approche de la musique qui se construit de manière très visuelle : François Truffaut a pour lui autant d’importance que les Them – « Avec les amis, nous avons tous grandi dans la ville de Gloria [titre des Them, ndlr], et nous nous sommes retrouvés dans des endroits différents » – ou Otis Rush, et d’insister sur la pratique du dessin qui a précédé pour lui la musique. Reste la question du temps, et cette interrogation sur la musique du passé. Avec conviction, il écarte l’idée de faire à la manière des pionniers 50’s du rhythm’n’blues. Pour lui, « le temps n’existe pas ! La musique se vit hors du temps. » Propos recueillis le 21 mai à La Laiterie Time’s All Gone, Innovative Leisure / Differ-Ant


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INSTANT FL ASH

Par Cécile Becker & Céline Loriotti // Illustration Laurène Boglio

CHILLY GONZALES LE CAÏD POP

Mais qui est vraiment cet homme au peignoir qui transpire à grosse gouttes sur son piano ? Ses deux mains s’agitent comme des crabes surexcités sur le clavier, puis il s’arrête, s’empare de son micro et se met à donner une masterclass de musique. Il blague souvent, se permet des allers-retours impertinents entre la musique et la politique, il sait prendre des risques, aime surprendre pour mieux captiver son public. Il contrôle les masses et envisage presque ses concerts comme des « opérations militaires ». Il oscille constamment entre l’intime et l’exagération. La seule constante est ce génie musical qu’il clame, oui mais… « Je ne me considère pas vraiment comme un génie, j’en joue sur scène. Je fais de la musique qui parle de la musique, un vrai génie parle de la société. Je suis comme un mathématicien, j’ai compris assez tard que j’avais un goût pour les harmonies et pour les émotions. Les artistes sont souvent dans le cliché, leur discours est très prévisible, ils ont peur d’être des individus. À l’inverse, il y a les rappeurs, dont le langage m’inspire : c’est un fantasme très authentique avec beaucoup de douleur transfor-

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mée, grâce à la musique, en joie. » Gonzo est un personnage à part entière, il joue, détourne et improvise. Si musicalement, à l’inverse, tout est écrit, il joue constamment avec les frontières : « Je m’impose d’être ouvert. Je suis dans un genre de musique pop avec des couleurs classiques et une approche rythmique un peu jazz. Je ne suis pas un artiste classique, je suis un pianiste fasciné par le hip-hop. Je ne vais pas faire semblant d’être dans le rap game, mais je pense mon monde comme si j’étais un rappeur. » L’œuvre de Gonzales est un savant mélange de matières musicales et théâtrales, l’une ne va pas sans l’autre. C’est l’artiste, sa musique et ce qu’il a à en dire. Lui qui se décrit accro au travail n’en oublie jamais pour autant la notion de jeu : « Je suis dans la musique pure, sans prétention. Je privilégie le plaisir du Faire. » Propos recueillis le 27 avril à la Salle des Fêtes de Schiltigheim Chilly Gonzales, Solo Piano II, Gentle Threat


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CULTURE ZUT ! FESTIVAL

Photo : Guillaume Chauvin

VIRAGE PARTAGÉ

ALL AROUND THE WORLD

EXPO

Partir à la découverte des usages du monde. Voilà le beau projet de trois photographes prometteurs originaires de Strasbourg et de Lyon. À mi-chemin entre la photo d’art et le reportage documentaire, ils se sont introduits dans l’intimité d’hommes et de femmes en marge. Guillaume Chauvin a passé l’hiver en Sibérie, région inquiétante et surprenante. En Belgique, Laureen Machu a rencontré les accros du « reborning », qui utilisent un poupon en kit pour pallier un besoin affectif. Dans la même région, Chloé Meunier a souhaité mettre en lumière l’existence de Marylin, vieillard travesti de 60 ans. Un hommage à des destins singuliers. (C.T.) L’Usage du monde, du 28 juin au 20 septembre la galerie Stimultania www.stimultania.org ZUT ! 62

Professionnels, amateurs, populations régionales et populations lointaines se rejoignent pour une nouvelle édition du festival Ramp’art festif. Placé sous le signe de l’échange et du partage, l’événement-phare de musique actuelle dans le nord de l’Alsace met à l’honneur cette année le jazz et la culture rom. Au programme, l’accordéoniste Marcel Loeffler et son jazz manouche mais aussi des mélodies plus exotiques. En collaboration avec les danseurs et musiciens de Moussa Coulibaly et de Darpana, le quartet jazz Ozma initie un voyage musical entre Inde du Sud et Burkina Faso. Ce sera aussi l’occasion pour le groupe alsacien Laréosol de présenter son projet Les Arts voyageurs, réalisé avec U-bic, Francko Mehrstein Trio et plus de 400 jeunes. De la musique métissée, des rencontres populaires… et tout ça en plein air ! (C.T.) Ramp’art festif, du 28 au 30 juin au Relais Culturel de Wissembourg www.rampartfestif.fr


Création graphique : bentz + brokism

PHOTO

DOUCE FRANCE Humaniste dans la voix comme dans l’objectif, Pierre Jamet immortalise dès 1930 les années d’insouciance de l’avantguerre puis de la paix retrouvée. Aux quatre coins de l’hexagone, il chante avec le quatuor vocal les Quatre Barbus, toujours accompagné de son appareil photo, prêt à fixer sur pellicule la douceur de vivre « à la française ». Le photographe, proche de Robert Doisneau et de Willy Ronis, se fait le témoin d’une nation portée par sa jeunesse, aussi modeste que créative. Des pavés parisiens au sable de Belle-Île-en-Mer, des vendeurs de glaces ambulants aux déjeuners dominicaux, Pierre Jamet jette sur la quotidienneté, les plaisirs simples et les instants de vie, un regard bienveillant. (C.T.)

Pierre Jamet, du 28 juin au 4 août à la Chambre www.la-chambre.org

LÉ GÈR’ ÉTÉ

SPECTACLES

Avec les TAPS, la saison estivale vibre de concerts, de soirées classiques, de spectacles jeune public et de lectures musicales. Aux TAPS Gare-Laiterie et Scala, la programmation riche oscille entre textes classiques et contemporains, musiques, images et marionnettes, ne nous laissant jamais en repos. Au programme, des concerts de jazz, des spectacles jeune public, des concerts classiques et des lectures musicales, de la nature et des fleurs des champs avec Il y a quelqu’un dans le vent, un bout de la Beat Generation avec Beat It !, Bach, BartÓk ou Chopin ou encore de la musique Klezmer avec Amerika !. Les mondes se traversent et se vivent avec légèreté (et 24 spectacles !) durant plus d’un mois à Strasbourg ! (C.B.) Eté cour été jardin, du 16 juillet au 23 août aux TAPS Gare-Laiterie et Scala www.taps.strasbourg.eu

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CULTURE ZUT ! Visuel : Bertrand Gondouin, Shining

EXPO

B ES T O F ARTS

WINDOW SHOPP’ART Dans les années 50 déjà, les vitrines des Galeries Lafayette ne ressemblaient à aucune autre devanture de grand magasin. Peter Knapp y débutait comme directeur artistique et mariait avec génie la mode et l’art. Et c’est cet état d’esprit qui anime l’opération « Vitrines sur l’Art », dont c’est déjà la 5e édition cette année. Le but ? Transformer les devantures de cinq boutiques, dont celle de Strasbourg, en une véritable exposition. En juillet, on pourra donc y découvrir des œuvres proposées par le CEAAC, le FRAC Alsace et les Musées de la Ville Strasbourg, en écho à la programmation estivale de ces institutions. Un lèche-vitrine arty qu’on ne pourra pas nous reprocher ! (J.G.)

Ibrahim Maalouf

Vitrines sur l’Art, du 3 au 31 juillet aux Galeries Lafayette de Strasbourg www.galerieslafayette.com

Pour célébrer le début de l’été, la galerie Radial invite ses artistes préférés ! Durant la saison estivale se succèderont les peintres et plasticiens qui ont marqué l’année et les murs de la galerie strasbourgeoise. Les artistes de l’exposition Sound & Paper sont de retour : Pius Morger, Gabriele Chiari et Jan Hendriks explorent la thématique du son et du papier, de l’image acoustique et de l’image visuelle. La Fausse fiction de Bertrand Gondouin sera là aussi, réinterprétant des décors de films cultes. Ce sera aussi l’occasion de redécouvrir le travail du franco-suisse Hugo SchüwerBoss, une peinture abstraite décomplexée inspirée de la culture populaire. Le meilleur de l’art… les pieds en éventail ! (C.T.) Exposition d’été du 6 juillet au 1er septembre à la galerie Radial www.radial-gallery.eu

AVENTURES MUSICALES FESTIVAL

Wolfi Jazz n’en est qu’à sa troisième édition, et pourtant le festival s’est positionné comme un rendezvous incontournable du genre. Depuis 2011, il fait la part belle aussi bien au meilleur du jazz français et international qu’aux musiques qui pulsent à travers le monde. Le bel espace du Fort Kléber, un ancien fort militaire du XIXe situé à Wolfisheim, à moins de dix minutes en voiture de Strasbourg, retentit de ces belles aventures musicales, dont certaines aventureuses, défricheuses, mais toujours généreuses à destination d’un public conquis dans une ambiance conviviale et festive. Après Al Jarreau, Manu Katche, Goran Bregović ou McCoy Tyner lors des éditions précédentes, place à Ibrahim Maalouf, Richard Galliano, Eric Legnini et Kellylee Evans pour une nouvelle programmation de feu ! (E.A.) Wolfi jazz, du 26 au 30 juin à Wolfisheim - www.wolfijazz.com

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Photo : Pascal Bastien

Photo : Pierre Filliquet

CULTURE ZUT ! CLASSIQUE

DANS LE GRAND BAIN

EXPO

CHEMIN FAISANT

Que diriez-vous d’une petite promenade de part et d’autre du Rhin ? Le Centre Européen d’Actions Artistiques de Strasbourg et le Städtische Galerie d’Offenburg organisent une exposition croisée, rassemblant 25 artistes français et allemands et explorant l’importance de la promenade et de la divagation dans la création artistique. Côté français, le pionnier de la vidéo Robert Cahen présentera Les Cicatrices de l’invisible, créé en 2004 à mi-chemin entre projection expérimentale et travaux de paysagistes. Yannick Demmerle photographie les forêts d’Allemagne orientale, empruntes d’une inquiétante étrangeté. Le Strasbourgeois Pierre Filliquet sonde quant à lui les profondeurs de la forêt rhénane, l’une des dernières forêts primaires d’Europe. Valérie Graftieaux se réapproprie des gravures de randonnées du XIXe siècle. Une excursion en pleine nature, propice à la disponibilité mentale. (C.T.) Wanderung-Promenade, du 28 juin au 20 octobre au CEAAC de Strasbourg et du 30 juin au 6 octobre à la Städtische Galerie d’Offenburg www.ceaac.org

Contre toute idée reçue, la musique classique se vit entre amis et même en famille. C’est le cas à l’occasion d’un événement festif et spectaculaire au Jardin des deux rives. Le programme 2013 de la Symphonie des deux rives ne déroge pas à la tradition qui s’installe : des hits classiques bien sûr, comme le 4e mouvement de la Symphonie n°9 de Beethoven – l’hymne officiel de l’Europe retentira en ce lieu hautement symbolique –, l’Ouverture de Guillaume Tell de Rossini, le magnifique Vissi d’arte avec la soprano londonienne Aivale Cole, extrait de La Tosca de Puccini, des pièces de Mozart, Wagner ou Stravinsky, mais ça n’est pas tout ! L’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, sous la direction de Laurent Petitgirard, proposera quelques petits détours du côté des musiques de films, avec des œuvres de John Williams (Les Dents de la mer et La Guerre des étoiles), Nino Rota, compositeur attitré de Federico Fellini, et Eric Serra. Verser une larme au bord du Rhin sur le thème du Grand Bleu : un grand moment en perspective ! (E.A.) Symphonie des deux rives, avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, le 29 juin au Jardin des deux rives www.philharmonique-strasbourg.com

PROJET

L ANGUE POP’

Se réapproprier le mythe de Babel pour l’adapter à notre époque, faisant écho à la langue unique d’une génération hypnotisée par l’outil Internet et les réseaux sociaux…C’est le pari audacieux de Raphaël Bloch et Aurélien Benoilid, deux Strasbourgeois passionnés qui ont décidé de porter cette histoire de la Génèse et d’en faire une comédie musicale surprenante. Après dix ans de gestation, la naissance de Babel l’héritage prend enfin forme. Le spectacle haut en couleurs musicales rassemble autour de valeurs universelles résolument contemporaines. Quand le langage du son n’a plus de frontières, nous on souhaite longue vie au Babel tour. (C.L.) www.babelheritage.fr ZUT ! 66


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LIVRE

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TOUCH THE SKY

C’est à l’autre bout du monde, plus précisément en Corée du Sud, que Nathalie Savey a trouvé sa terre promise. Envoyée en résidence au pays du matin calme par le CEAAC à l’automne 2012, la photographe y découvre un lieu apaisant et surtout grandiose. À l’image de son travail, la nature coréenne est polyforme, aussi froide que brûlante, aussi verdoyante qu’aride. Oscillant entre horizontalité naturelle et verticalité spirituelle, Nathalie Savey questionne l’équilibre entre ciel et terre établit par l’homme. Ses clichés capturent avec subjectivité la beauté de la montagne sacrée de Gyerongsan, des cascades de l’île de Jeju et des environs du parc de Beckhansan à Séoul. Au CEAAC, elle présente une série de photographies, une vidéo et des cartes postales sonores réalisées en partenariat avec Radio en Construction. (C.T.) Two Faces, exposition de Nathalie Savey, du 27 juin au 28 juillet au CEAAC www.ceaac.org

Emir Kusturica et le No Smoking Orchestra

FESTIVAL

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CARREFOUR DES ENRHUMÉS Dans Du Féminaire, le Strasbourgeois Alexandre Zahnbrecher dresse une délicieuse liste de 661 mots français pour dire le sexe féminin. De Abricot à Zouzou en passant par Autoroute du Sud, Chemin des Dames, Clapier, Crougnougnou, Entrée du public, Etui à cigare, Forêt-Noire, Ligne Maginot, Mignardise, Petite sœur, Pilou-pilou, Tabatière, Tirelire à moustaches ou USB, chaque terme est une invitation à étoffer son vocabulaire tout en admirant les photographies et les collages de Henri Maccheroni. (P.S.) Alexandre Zahnbrecher, Du Féminaire, illustrations de Henri Maccheroni, Les Lieux-Dits éditions

L A N O U V E L L E NOTE B L E UE Le jazz dans toute sa diversité. À l’occasion de sa 24e édition, le Strasbourg Jazz Festival propose un tour d’horizon qui ancre ses ramifications jusque dans les musiques du monde, notamment du côté des Balkans. Jamie Cullum côtoie la sublimissime Youn Sun Nah ; Hugh Laurie délaisse ponctuellement son rôle de Dr. House pour livrer sa passion du piano – nul doute que le blues de ce génial séducteur fera succomber le public féminin ! –, mais la plus grande surprise vient sans doute d’Emir Kusturica et de son No Smoking Orchestra qui, n’en doutons pas, mettra le feu au Palais des Congrès. On le constate depuis quelques éditions déjà, la dimension festive est mise à l’honneur dans ce festival très ouvert qui s’adresse à tous les publics et tous les âges. (E.A.) Strasbourg Jazz Festival, du 2 au 10 juillet au Palais de la Musique et des Congrès - www.festival-strasbourg.com



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Tendances


holy holidays Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila / www.facebook.com/avilafactory Make-up artist Jacques Uzzardi / www.jacquesuzzardi.com Mannequin Marina / Studio KLRP Post-prod Camille Vogeleisen / Preview Assistante Justine Goepfert

Robe en dentelle de coton, encolure asymétrique ISABEL MARANT et sandales ajourées JIMMY CHOO, les deux chez Ultima. Bague Givre en or jaune, émeraudes et perles Keshi ÉRIC HUMBERT.

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Maillot de bain deux pièces RACHEL PAPPO chez Alice Lange Le Boudoir. Collier et bague Oursin en or jaune et diamants ÉRIC HUMBERT.

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Maillot de bain une pièce imprimé MARYAN MEHLHORN chez Alice Lange Le Boudoir. Bague Givre en or jaune, émeraudes et perles Keshi ÉRIC HUMBERT. Lunettes à verres miroir ANDY WOLF chez Opticiens Maurice Frères.

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Top foulard en soie imprimée gansée de cuir surpiqué GUSTAVOLINS et short en denim PIERRE BALMAIN, les deux chez K.Collections à Colmar. À la main, une fleur d’Allium Cristophii BERNARD DEUTSCH (03 88 66 63 67).

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Maillot de bain une pièce imprimé MARYAN MEHLHORN chez Alice Lange Le Boudoir. Visière en osier LUCA DELLA LAMA chez Il Salone. Collier Lagoon en or jaune, diamants taille brillant, perles d’Australie et Tahiti ÉRIC HUMBERT.


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Maillot de bain une pièce chez Alice Lange Le Boudoir. Collier et bague Oursin en or jaune et diamants ÉRIC HUMBERT. Sandale rouge GIANVITO ROSSI chez Ultima. Lunettes papillon ANDY WOLF chez Opticiens Maurice Frères.

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Maillot de bain une pièce ANNA CLUB by LA PERLA chez Alice Lange Le Boudoir. Gilet oversize en maille lamé vert, TSUMORI CHISATO et ballerines en caoutchouc de Fernando et Humberto Campana pour MELISSA, les deux chez K.Collections. Collier Chat en or jaune et tourmaline ÉRIC HUMBERT.

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MUST

UNLIMITED Cet été, pour écumer expos et centres d’art, le must sera d’adopter cette panoplie arty, qui vous rendra digne d’entrer au musée.

— Chemise en popeline de coton, peinte d’éclaboussures de pinceau par l’artiste belge Jacques Weemaels, collection P-É 2013 JEAN-PAUL KNOTT chez K.Collections. www.jeanpaulknott.com

Réalisation Myriam Commot-Delon —— Photo Alexis Delon / Preview

— Jeux de patchwork, thermo-coutures et graphisme digne du constructivisme 80’s de l’école de Memphis pour le sac le plus artistiquement correct de la saison : Sac 2 jours par Silvia Fendi et Karl Lagerfeld, FENDI chez Ultima. www.fendi.com

— Jean Each x Other, imprimé d’un poème Robert Montgomery. Le nom de ce nouveau label androgyne qui fusionne mode et art provient d’ailleurs d’une œuvre de cet artiste poète londonien qui cisèle les mots et les intègre dans le paysage urbain. Denim 5 poches, EACH X OTHER chez K.Collections. www.each-other.com

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Par Myriam Commot-Delon ——— Photos Tony Trichanh

Co m e as yo u Cet été, Zut ! se glisse dans le dressing de Laure Loewenguth. Passeport, mademoiselle !

J’ai 26 ans et je suis la dernière d’une fratrie de 4 enfants. Je travaille depuis peu à la boutique Albe. Avant j’étais responsable du Rézo pendant 3 ans. La mode ? C’est un peu une tradition familiale : ma maman nous confectionnait nos vêtements, et avec trois filles à la maison, toutes piquées par le virus, les armoires étaient bien remplies !

Signe particulier ?

Un tatouage représentant ma famille sur la jambe droite, réalisé par Léanka (Lucky Électric, 9, rue des Pucelles) d’après un dessin de ma sœur jumelle. ZUT ! 86

Ton uniforme ?

Pantalon + chemisier + un rouge mat MAC sur les lèvres. Col fermé de préférence, avec des motifs, des imprimés. Règle n°1, toutes les couleurs se tentent et règle n°2, je ne porte jamais deux jours de suite la même chose.

À talons ou à plat ?

À plat, mais j’ai tout de même quelques paires de talons, dont ces trois paires d’escarpins offertes par ma sœur jumelle qui travaille à Paris chez Chanel. Sinon, un peu toutes les formes, des slippers, des derbys, des ballerines ou des sneakers, Nike de préférence, et colorées !

Tes achats de saison ?

Un chemisier Carven, un pantalon écossais Paul Smith, une robe en soie fluo simplissime Equipement, le tout chez Albe. Une nouvelle paire de boots en daim bleu Heschung. J’en ai une belle collection, j’adore, elles sont hyper confort…

Toutes griffes dehors ou pas ?

Sonia by Sonia Rykiel, C.O.S (les jupes, les pulls homme à prendre en taille S) et surtout A.P.C. Je ne manque jamais de faire un tour à leur Surplus du 18e quand je suis de passage à Paris, et j’ai accumulé pas mal de leurs pièces lorsque je m’occupais du Rézo… Côté griffes, chez eux, cet été ce sera cette robe chemisier en popeline panthère !


Ta fashion fixette ?

Les lunettes… Je suis myope… J’ai acheté les dernières il y a une semaine avec ma maman, des solaires rétro chic Céline avec une correction pour la conduite. Sinon je porte en ce moment ces Ray Ban à verres miroirs de couleur, et mes lunettes de vue sont de vraies vintage. Toutes viennent de chez Maurice Frères, rue des Hallebardes.

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Et la déco ?

Une édition limitée du RAR Eames, ce tapis en feutre ou ces plateaux Hay, achetés à la Galerie Fou du Roi. Et sur les murs, principalement des œuvres de l’illustratrice goth’n’roll Marie Meier. www.mariemeier.fr

Tes sorties ?

Le cinéma ! Je suis fan de tous les Tarantino et de Won Kar-wai. Derniers films vus : The Grandmaster, Singué Sabour de Atiq Rahimi, Iron Man… Mon préféré ? Tokyo Eyes de Jean-Pierre Limosin. Je me déplace le plus souvent à vélo, j’ai un Cycle Angot vert 50’, un tandem noir, customisé avec des selles Brooks marron.

Blog & web : tes préférés ?

J’achète très peu sur Internet, plutôt quand je suis en vacances dans une ville, mais il fut un temps où j’allais régulièrement voir les nouveautés sur Urban Outfitters. Je reçois la newsletter de & Other Stories, j’ai hâte de découvrir leur boutique rue Saint-Honoré à Paris. Je vais aussi voir les bonnes adresses sur RAD. Côté blog, Garance Doré et The Sartorialist. www.raaad.fr www.stories.com 87 ZUT !


Pas besoin d'être à Paris Berlin ou Londres pour dénicher des looks pointus : Strasbourg regorge de pépites stylées ! Florilège.

Urban Styles Ma t t h ieu

—— Par Caroline Lévy ——

2 7 a ns

Sa l o mé 20 ans

s t y l i s te

é tudiante e n archi

Tremble, Woodkid ! Le jeune créateur de la marque M.O.H – distribué au Bon Marché s’il vous plait ! – adopte le chapeau qui a fait ton succès ! Matthieu superpose et mixe les inspirations, de la chemise à carreaux au t-shirt amérindien : un look rock jusqu’aux boots des pieds !

Explosion de fluo et transparence pour notre plastic girl ! Le combo brassière-legging et méduses à talons est audacieux et nous replonge illico dans les 80’s, mode vestiaire de Gym Tonic !

Le titre qui définit ton style ? Alphabet Pony de The Kills.

Le titre qui définit ton style ? Bubble Butt de Major Lazer.

Ton dernier ZUT ! Avoir découvert sur le site du Bon coin que mon ex était en train de vendre mes affaires ! La loose.

Ton dernier ZUT ! M’être trompée d’aéroport pour mes vacances en Turquie. Je suis allée naturellement à Charles de Gaulle… C’est à cause de l’abréviation CDG, qui me fait trop penser à la marque Comme des Garçons !

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Urban Styles Br i e uc 20 ans

Manu e l 19 ans

é tudia nt e n m ode

étudiant e n archi

Un look hybrido-chic illuminé par un choix de couleurs estivales qui donne bonne mine ! On adore la veste immaculée Marc Jacobs portée sur les épaules, que Manuel relève d’une fleur fraîchement cueillie en guise de pochette.

Sans être un saint, Brieuc n’en reste pas moins perché ! Avec son bermuda – l’incontournable de l’été – l’acrobate du style prend de la hauteur et ça lui va bien.

Le titre qui définit ton style ? Water Bombs de Twinsy.

Le titre qui définit ton style ? Shoom de Trust.

Ton dernier ZUT ! Après avoir craqué sur une veste moutarde achetée à la friperie le Léopard, j’ai constaté une fois chez moi qu’elle avait une odeur de cave et de cigarette froide… Dur.

Ton dernier ZUT ! Mal réveillé, je me suis douché avec mes chaussettes… et puis je me suis recouché, ce n’était pas mon jour !

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communiqué

Shopping stylé !

Comment ça « Roppenheim », ça ne sonne pas glam ? essayer Roppenheim The Style outlets, c’est l’adopter ! a l’instar du million de serial-shoppeurs qui a pénétré, en même pas huit mois dans cet univers de shopping à prix doux et qui a soufflé le 25 avril sa première bougie.

Ensemble Les Petites...

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n univers pensé comme un village de style alsacien où l’on shoppe tranquillement sans être importunés par le bruit des voitures ou des scooters. Ici, c’est la musique qui guide nos pas dans des allées soignées entre jolies fontaines et espaces de détente pour une pause gourmande. Ce que l’on aime surtout, c’est la qualité des boutiques conforme aux concepts des marques. Ici, on fait notre choix dans les cabines d’essayage comme partout ailleurs… Mais avec au minimum 30%* de réduction ! La mode, La mode... Entre copines ou en famille, on craque pour les bikinis Petit Bateau, pour les robes en soie de la Parisienne «Les Petites...» ou encore les tops basics mais so chic d’American Vintage, que l’on trouve à prix incroyables ! Et on reste à l’affut des offres temporaires chez Guess ou Pepe Jeans. On fait le plein de vernis Kiko et on succombe au style so girly-glam des Néréides qui font craquer les stars branchées. En plus, il n’y a qu’ici que l’on

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Boutique American Vintage

Les Néréides

on pRépaRe SeS vaCanCeS... En faisant le plein de bagages Samsonite ou de lunettes de soleil dernier cri. Et pour se faire un corps d’enfer, on se remet au sport avec style, grâce aux gigantesques boutiques Nike, Adidas, Le Coq Sportif ou Asics. On Abro se chausse local et so chic avec Heschung qui propose ici des prix imbattables ou on craque pour les so confort Crocs. S’iL ReSTe un peu de TempS... Un petit peu parce qu’on ne pense pas qu’à nous, mais aussi pour se faire pardonner, on relooke notre moitié chez Eden Park ou Gant... Et on équipe la mai-

son d’objets et d’ustensiles de cuisine design chez WMF. Le tout à seulement 30 minutes de Strasbourg, avec à l’arrivée un parking gratuit. Roppenheim The Style Outlets, ou la nouvelle expérience shopping à prix doux et aux services sympas, nous, on l’a adopté…

Boutique Schumacher

A 30 minutes de Strasbourg Ouvert lundi-samedi 10.00 - 19.00 www.thestyleoutlets.com RoppenheimTheStyleOutlets


Wa n t e d M O D E

— Quoi de neuf, Boys ? — Par Myriam Commot-Delon

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1 Frenchy Aux Bermudes

Chez Freeman, cet été, le bermuda est roi ! Du très preppy, comme ce modèle urbain avec son petit carreau impeccable, au modèle plus army et kaki, le choix est vaste et les styles variés. Jean, velours used, toile de couleur, fourche basse ou mi-mollets, votre valise sera légère et les gambettes des messieurs enfin libérées de leurs pantalons. Bermuda homme en coton Peken, 2 poches et 1 poche ticket à l’arrière, FREEMAN T.PORTER 17, rue de la Haute Montée www.freemantporter.com

Voilà enfin la version virile de You’re so French !, le guide de style hyper affuté qui a sauvé de la noyade stylistique plus d’une lectrice perdue face à sa garderobe ! Des portraits de parisiens, connus ou pas, des témoignages de spécialistes, des illustrations… C’est toujours aussi didactique et bobo parisien mais essentiel pour tout homme pétri d’interrogations sur le look à adopter pour avoir la french touch. Isabelle Thomas, styliste avisée, et Frédérique Veysset, photographe (accessoirement aussi blogueuses toutes les deux), maitrisent très bien leur sujet. À quand la version kids ? Isabelle Thomas et Frédérique Veysset, You’re so french Men ! Secrets d’élégance masculine, Éditions de La Martinière, 25 €

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Gatsby VS Elsass

Folklorique, un costume en tissu kelsch ? Certainement pas, quand il est travaillé par Xavier Hédoire, maître-tailleur décalé qui n’hésite pas à détourner les matières pour updater le classique costume sur mesure. Après la version denim et élasthanne de ce printemps, place à l’été et à sa version écossaise Made in Alsace. Le bermuda remplace le sempiternel pantalon mais la chemise et le nœud papillon restent de rigueur pour cet adepte du look old school. surmesures par Xavier Hédoire 30, rue du Vieil Hôpital 03 90 20 39 04 www.xavierhedoire.com

Smart

La star des polos anglais ? Un John Smedley. Adrian est le nom du petit dernier : une matière toujours aussi divine, une ligne plus fittée, pas plus de 3 boutons et un col XS à porter bien net. Cette griffe culte, spécialisée dans le tricotage et dont la naissance remonte à 1784 dans le Derbyshire, est la préférée de beaucoup de stars, comme Pete Doherty, qui ne jure que par cette maille luxueuse qui ne se détend pas et garde de la tenue en toutes circonstances. En exclusivité chez Revenge Hom, le QG des dandys strasbourgeois. John Smedley, chez Revenge Hom 4, rue du Fossé des Tailleurs - 03 90 22 37 69 - http://revenge-hom.com ZUT ! 92


Design de référence…

DESIGN • MOBILIER • LUMINAIRES

* selon concession par magasin

Fauteuil EGG design Arne Jacobsen, édition originale Fritz Hansen

8 - 9 quai St Jean STRASBOURG 7 - 9 route de Neuf-Brisach*- 68000 COLMAR

www.quartz-design.fr *

Cassina

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ARCHITECTURE INTÉRIEURE AMÉNAGEMENT DE BUREAUX ET LIEUX PUBLICS


Photo : Alexis Delon / Preview - Ligne Ethiopian’s Dream n°6, Komodo

TENDANCE ZUT ! JOAILLERIE

ESSENCE DE VIE

J OYAU X É T É

Eric Humbert est un maître joaillier globe-trotter hors du commun. De ses voyages, il rapporte des carnets de croquis remplis de dessins et de notes, enrichis d’une dimension spirituelle. Autant de nourritures essentielles à la phase de réalisation, qu’il met en œuvre dans son atelier boutique niché à Strasbourg, au pied de la cathédrale. Un créateur vraiment atypique qui a présenté trois de ses créations lors de l’exposition Reflet(s), Rencontres autour du bijou, qui s’est déroulé début juin au Palais de Tokyo, à Paris. Cet événement, dédié à la bijouterie-joaillerie made in France et organisé par le Comité Francéclat, était parrainé et mis en scène par la « Jeanne d’Arc du design », Matali Crasset. Une reconnaissance hors Alsace prestigieuse pour un joaillier inclassable et singulier. (M.C.D.) Joaillerie Éric Humbert 46, rue des Hallebardes - 03 88 32 43 05 www.eric-humbert.com - www.franceclat.fr

ZUT ! 94

MODE

Après l’été viendra l’automne, et chez Diesel on a déjà pensé la femme de demain. Décontractée mais glamour, la collection FW13 proposera des couleurs et matières innovantes, toujours en harmonie avec l’état d’esprit de la marque : rester soi-même, quoi qu’il advienne ! Pour cette saison, les incontournables seront retravaillés en deux lignes : Wild Camou, avec un imprimé fort et une dominance de rouge, et Crack-o-dile, avec un jeu de textures et des couleurs hivernales mais pop. On note également l’arrivée des 5 poches Mutation : des jeans qui changent de peau grâce à de nouvelles techniques de transformation ! Il n’y a pas de doute, lady Diesel est certes rock, mais cet hiver, elle sera encore plus féminine et audacieuse ! (J.G.) Diesel 5, rue du Dôme 03 88 23 68 05 www.diesel.com


Visuel : Collection Ted Baker

BOUTIQUE

MASHUP CRÉATIF

TÊTES À CLIC

SHOPPING

La saison estivale n’est pas forcément synonyme de temps mort pour le shopping. Bien au contraire… Les Galeries Lafayette innovent et proposent un service inédit aux shoppeuses compulsives aussi à l’aise dans les allées que sur la toile. Click & Collect, leur nouveau concept astucieux, permet de commander son produit en ligne et de se le faire livrer gratuitement en magasin. Une révolution pour celles qui avaient jeté leur dévolu sur une couleur non référencée ou ne trouvaient pas leur modèle coup de cœur à la bonne taille ! Cadeau bonus : la possibilité d’échange et de remboursement comme pour un achat classique… Cette saison, c’est aussi l’occasion d’en prendre plein les yeux avec la griffe londonienne Ted Baker fraîchement débarquée avec son vestiaire preppy vitaminé, qui illuminera vos soirées dans les garden parties les plus en vue ou tout simplement à un pique-nique chic. L’été sera show ! (C.L.) Galeries Lafayette 34, rue du 22 novembre - 03 88 15 23 00 www.galerieslafayette.com

Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, et chez Marjy&co elles arrivent même par deux ! Cet été, l’enseigne de la styliste Marie-José Moisson franchit une étape de plus dans son ascension en s’installant rue des Juifs. Le nouvel espace de vente proposera non seulement la collection vêtements et accessoires Marjy et des bijoux de créateurs associés, mais aussi, en exclusivité, une collection homme avec service sur-mesure. Quant à la boutique quai des Bateliers, elle sera transformée en pop-up store éphémère pendant tout le mois de juin, et accueillera des créateurs strasbourgeois tels que Lili Poetry, la Dame de Lys, Tizitoon et Mybibi Bybibi, 100 x ni l’oie. Double victoire et double dose de plaisir ! (J.G.) Marjy&co 41, quai des Bateliers 30, rue des Juifs www.marjy.fr

95 ZUT !


TENDANCE ZUT !

JEAN

BUZZ DENIM

ICÔNE

Ce n’est pas parce que c’est l’été qu’il n’y a pas de nouveautés chez G-Star Raw. Les arrivages trendy tout chauds pointent toujours leur nez début juin, et c’est généralement du très pointu et du limité qui part en deux minutes. Les collections pre-fall annoncent bien évidemment la mode de cet automne-hiver, et la suivre est toujours une très bonne idée pour être tout sauf périmé, la rentrée venue. G-Star Raw nous appâte sans trop de difficulté avec son nouveau denim Made in Italy : du jean premium bleu indigo, piqueté de petites taches de peinture sur une toile used et texturisée. Bref, du très sexy et du très « James Dean » ! À porter avec une veste worker bien fittée et d’un beau bleu-noir : la couleur 2014, rigoureuse, rassurante et omniprésente dans les collections. Une allure minimaliste à chapeauter d’une casquette « à la française », pour lui donner le bon gimmick de la saison ! Une frenchy cap qui fait se déchaîner toutes les célébrités, de N.Y à Londres, de Jon Hamm à David Beckham, en passant par Justin Timberlake, Spike Lee, Benicio del Toro, Daniel Craig, Maththew McConaughey, Michael Stipe et même Woody Allen ! (M.C.D)

BO(OUI !)

Jean New Radar Slim, veste Correct Maga Blazer et casquette Davis Flat Cap Boutique G-Star Raw 9, rue du Dôme - 03 88 23 51 66 www.g-star.com

T-shirt The Next Day, Paul Smith x David Bowie, en vente chez Algorithme la Loggia 6, rue Gutenberg – 03 88 23 61 61 www.algorithmelaloggia.com

ZUT ! 96

Notre « Hero » de l’été, c’est lui ! Entre The Next Day, son dernier album avec clip délicieusement sulfureux, et David Bowie Is, l’exposition londonienne du Victoria & Albert Museum, il y a aussi ce T-shirt Paul Smith pour fêter son retour en fanfare. Plus besoin d’habiter sur Mars pour vivre à l’heure Ziggy Stardust. (M.C.D)


SINGIN ’IN THE RAIN MODE Le temps est capricieux ? Et bien, nous aussi ! Pas question de se laisser gâcher la vie par des changements climatiques et des averses qui tombent sans prévenir : cet été, il faudra se parer à toutes les situations et Superdry l’a bien compris. La boutique strasbourgeoise, autrefois domicilié place Gutenberg, se déplace de quelques mètres pour s’installer au 10, rue des Grandes Arcades. Au programme, toujours un large choix parmi les basics – T-shirt, sweaters ou jeans – qui ont fait le succès de Superdry, mais aussi des pièces de saison à shopper de toute urgence. On y retrouve notamment le bermuda retroussé, véritable hit des collections hommes cet été, et des coupe-vents aux couleurs électriques, pour être looké, sans être trempé ! (J.G.) Superdry 10, rue des Grandes Arcades à Strasbourg 1, route de l'Europe à Roppenheim www.superdry.fr

JOAILLERIE

DIAMONDS & PEARLS Courant août, la rue du Dôme accueillera une nouvelle venue : la boutique Pandora ! La marque de bijoux, déjà très connue à l’étranger, y installera sa toute première boutique strasbourgeoise. Au-delà des gammes traditionnelles, Pandora magnifie le concept du bijou à composer soi-même avec sa collection de « charms » : des perles en métaux précieux qui accessoirisent bracelets, colliers et boucles d’oreille ! Qu’ils soient en argent massif, or, verre de Murano ou sertis de pierres fines ou de diamants, les « charms » sont interchangeables et déclinées sur plusieurs thèmes variés, permettant de se créer un bijou 100% personnalisé. Pourquoi ne pas commencer par une jolie petite breloque « valise » pour immortaliser les vacances de cet été ? (J.G.) Bijouterie Pandora Rue du Dôme à Strasbourg - www.pandora.net/fr-fr


P R É-P R O D U C T I O N

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PRISES DE VUES

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PHOTO

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POST-PRODUCTION

— 03 90 20 59 59 —

W W W. P R E V I E W-T M . F R

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VIDÉO NUMÉRIQUE


photo brokism

Z

Lifestyle


MIAM

Un c h e f une recette r i e n q u e p o u r Zu t !

— PHOTOS — Alexis Delon / Preview — RÉALISATION — Myriam Commot-Delon

ZUT ! 100

À table ! Mais avant de déguster, il va falloir cuisiner. Cet été, c’est Mojgan Henriet, propriétaire de l’hôtel restaurant Le Chut qui nous a accueilli, et son chef Julien Médard qui nous a simplifié une de ses recettes marines au subtil accord sucré-salé.


Da u r a d e sa u v a g e To m b ée d e c h ay o t t es à la t o m at e, t agli at elles d e c o u rget t es , velo u t é d e p o i s s o n au s afran

1 daurade grise de 2kg Demandez à votre poissonnier de vous lever les filets en lui laissant la peau et de vous réserver la tête (sans ouïes ni yeux) et l’arête centrale pour la réalisation du fumet de poisson.

—————— Po u r 8 per s o nnes ——————

Fumet de poisson — 1 échalote et 2 gousses d’ail — 1 branche de thym, de romarin et de laurier — 10 cl de vin blanc sec · Mettre tous ces ingrédients dans une casserole avec la tête et les arêtes, couvrir avec de l’eau à hauteur et laisser cuire 20 minutes, sans ébullition. · Réduire à 1/2 litre. · Filtrer et réserver pour la sauce.

La tombée de chayottes — 6 chayottes — 10 grosses tomates épluchées et coupées en dés — 2 échalotes et 1 gousse d’ail coupées en dès — 2 cuillères à soupe de miel — 1 branche de thym frais — 1 fève tonka — 75cl de bouillon de volaille — De l’huile d’olive pour la cuisson · Éplucher les chayottes, enlever le noyau, couper en dès. · Faire revenir dans une casserole les échalotes, l’ail et le thym sans coloration, ajouter les chayottes, les tomates, le bouillon de poule, la fève tonka râpée et le miel. · Laisser cuire 20 minutes environ (il ne faut pas que la chayotte soit réduite en purée), égoutter et faire réduire le jus récupéré de ¾ et reverser sur les chayottes.

Le velouté de poisson au safran — — — — —

Le fumet de poisson 1 échalote coupée en dés 10 cl de vin blanc 1gr de safran en poudre ou pistils 10 g de farine + 10 g de beurre pour le roux blanc — 1 cuillère à soupe de crème épaisse et 1 noix de beurre · Réaliser un roux blanc en mélangeant la farine et le beurre pendant 2 mn. Laisser refroidir. Réserver au frais. · Mettre les échalotes, le safran et le vin blanc dans une casserole et laisser cuire jusqu’à réduction presque complète du vin. Mouiller avec les 50 cl du fumet de poisson et réduire de moitié pour corser le goût. · Lier la sauce avec un peu de crème et de roux puis réserver. · Cuire la daurade à l’unilatérale, côté peau uniquement, pendant 5 minutes environ (cela dépend de l’épaisseur du poisson). · Réaliser des lanières de courgettes avec un économe et les poêler avec un peu de beurre et d’eau, cuire jusqu’à évaporation de l’eau puis faire glacer. · Poser la daurade sur la tombée de chayottes, disposer les courgettes et finir par la sauce, montée au beurre au préalable.

QUEL VIN ? Sainte Agathe 2012 100% Tressallier (ou Sacy) Domaine du Chaillot, chez Oenosphère Pierre Picot a décidé de planter une parcelle de ce vieux cépage qu’on retrouve chez l’AOC voisine de Saint-Pourçain : il est rare de le trouver vinifié seul. Pâle aux reflets verts, son nez est délicat et évoque une belle fraîcheur, sur des notes minérales, herbacées et de fruits blancs. En bouche, il est vif et parfaitement équilibré, a un joli gras mais reste bien droit, tout en longueur, avec une bonne persistance. L’ensemble est plaisant et se marie délicatement avec cette composition d’été. Prix TTC : 12.80 €

Oenosphère 33, rue de Zurich 03 88 36 10 87

101 ZUT !


MIAM

LE CHEF

Le Ch ut

Hôtel-restaurant Le Chut 4, rue du Bain-aux-Plantes 03 88 32 05 06 hote-strasbourg.fr

Originaire d’Orléans, Julien Médard a choisi l’Alsace pour prendre son envol : chef de partie poisson au Relais de la Poste, plusieurs postes dans des hôtels quatre étoiles, deuxième second chez Yvonne et chef du Chut depuis deux ans.

Ses points forts ?

Toujours des produits français et de saison. Le respect des produits du terroir, des légumes de plein champ, de la pêche française, voilà les fondamentaux de sa cuisine, fraiche et pleine de subtilité.

Sa botte secrète ?

Les herbes. Avec peut-être une petite préférence pour la sarriette et la marjolaine et un amour pour les épices, qui ont vocation à être mélangées et avec lesquelles il jongle avec précision.

Son incontournable ?

Un stage chez Pierre Hermé lui a donné le virus des macarons. Depuis, il y en a toujours un à sa carte, c’est sacré ! Ce printemps, c’était la rhubarbe et le sapin. Cet été, on se délectera d’une nouvelle édition à base de pêches de vigne et de… Chut, c’est encore en pleine élaboration !

ZUT ! 102

Son second ?

Jérémy, son frère, de quatre ans son cadet, est son second depuis son arrivée au Chut. Une cuisine à quatre mains, un binôme de sang et de gourmets. Ici, le temps est précieux, les journées bien remplies et le service de midi et du soir ne laissent guère de temps pour le farniente ! Une dévotion et un amour du métier qui enchantent les papilles de leurs clients, enfin ravis du retour des beaux jours et de la nouvelle carte estivale.

La chayotte ?

Appelée aussi cristophine, ce fruit de la famille des cucurbitacées ressemble à une grosse poire côtelée et biscornue, ferme et au goût délicat, entre la courgette et la pomme de terre.

La daurade ?

Faute de pagre à point bleu le jour de la réalisation de cette recette, c’est une daurade grise qui a été cuisinée. Vous pouvez aussi la remplacer par un bar sauvage.

Mobilier chiné et vintage mais raffinement contemporain, il règne dans cet hôtel une ambiance très particulière. Une blondeur scandinave et un équilibre parfait entre design et pièces anciennes signent la décoration très personnelle de Mojgan Henriet, architecte, hôtelière et restauratrice, femme atypique qui a réussit à dessiner un lieu intemporel. Un mélange plein d’esprit qu’on retrouve dans les huit chambres, toutes meublées de manière différente, ou dans le petit salon de l’étage avec ses accrochages de toiles contemporaines, ses beaux livres de cuisine, ses petits bureaux dorés à la feuille d’or et sa collection de luminaires fifties. On adore aussi le petit patio croulant sous la végétation et la terrasse installée le long de l’Ill, abritée d’auvents en coton immaculé.



GASTRONOMIE

Gavroche e s t g r a n d — PAR — Par Flora-Lyse Mbella — PHOTOS — Pascal Bastien

Après vingt-deux ans, Benoît et Nathalie Fuchs ont décroché le Graal de la gastronomie : une étoile Michelin. Une récompense qu’ils n’attendaient plus que dans un petit coin de la tête et du cœur et qu’ils ont accueillie avec joie et modestie. Rien n’a changé, rien ne changera. À part le mouvement perpétuel de la carte. Car après tout, on est récompensé pour ce qu’on fait, pas pour ce qu’on pourrait faire. Comme beaucoup de chefs, Benoît Fuchs est plutôt taiseux. Cependant, ses yeux parlent pour lui et évoquer cette étoile avec lui, c’est comme illuminer une constellation dans son regard : « En fait, c’est comme gagner aux Jeux Olympiques. On s’entraîne, on s’entraîne et puis un jour, ça paie et le sentiment qu’on ressent est intense. Et puis après, on retourne s’entraîner. Avec les deux étoiles en ligne de mire car finalement, je suppose que le meilleur moyen de garder celle-là, c’est de viser l’étape supérieure. » Car ses Jeux Olympiques à lui, c’est chaque jour dans sa cuisine, avec son fils Alexis. Leur partition à eux est dominée par la fraîcheur des produits. La carte du Gavroche est très changeante, en fonction des saisons et des arrivages pour une cuisine qui utilise le riche terroir alsacien, tout en s’en démarquant. Les plats sont très graphiques, dans une volonté affichée de ne pas verser dans l’esbroufe. La simplicité est donc de mise, du moins en apparence : ZUT ! 104

un gage de complexité et de recherche en coulisse. « Je n’ai pas de plat signature comme la plupart des chefs et c’est une volonté de ma part mais aussi de celle des clients. Je me lasse facilement, j’aime me renouveler et pour les habitués, avoir une carte toujours différente, ça permet aussi de voyager tout le temps », ce qui fait du service le véritable point d’ancrage des aficionados du Gavroche. — Un couple avant tout Cela fait donc deux décennies que Benoît et Nathalie Fuchs ont investi cette petite rue Klein, qui jouxte la fameuse rue d’Austerlitz. Une adresse discrète, à l’image du couple, concentré sur son

objectif : satisfaire les clients. Le chef rejoint d’ailleurs souvent son épouse en salle après le service pour les saluer : « Si l’un d’entre nous est absent, ça ne va pas et on nous le dit », sourit-il. Pur produit de la cuisine alsacienne, formé au Cerf à Marlenheim et au Bueheriesel d’Antoine Westermann, Benoît Fuchs s’est aussi promené au Danemark et à Miami avant de revenir se fixer dans sa région natale. Il passe tout d’abord dans la cuisine de la fameuse winstub chez Yvonne avant d’ouvrir ce bistrot de quartier avec son épouse, sur le pas de porte qui jouxte l’actuel restaurant. Les débuts sont difficiles mais grâce à la complémentarité du duo, l’affaire tient le coup. La cuisine, qui s’est affinée avec le


———— Le Gavroche 4, rue Klein à Strasbourg 03 88 36 82 89

restaurant-gavroche.com ————

temps, y est pour beaucoup, mais l’accueil de Nathalie est tout aussi primordial : « Nous avons toujours eu cette philosophie de dire que quand un client pousse la porte de notre restaurant, il doit se sentir comme chez nous, à la maison. » Le Gavroche ne s’est donc pas paré des oripeaux des restaurants étoilés avec service précieux et, somme toute, assez impersonnel. Le raffinement était de toute façon présent avant la récompense, une politique conjointe : « Nous avons nous-mêmes imaginé la décoration, sobre, avec peu de tables mais qui facilitent la convivialité. Et comme nous avons la chance d’avoir une clientèle fidèle... » C’était déjà le cas auparavant mais l’étoile est venue renforcer les choses : il faut réserver avant de venir au Gavroche, d’autant plus que le restaurant marque sa différence d’une autre façon encore : par ses jours d’ouverture et de fermeture. Le restaurant est ouvert du lundi au vendredi. Ces horaires « à la parisienne » sont le résultat d’une volonté : « La vie de famille est aussi importante pour nous et pour notre personnel. Arrêter le samedi et le dimanche, c’est avoir un peu le rythme de tout un chacun. Nous travaillons déjà très tard tous les soirs alors le week-end, c’est sacré », explique le couple.

gourmet

- S av e u r S M é d i t e r r a n é e n n e S -

Traiteur

Fraîcheur


GASTRONOMIE

À l’ombre des gargouilles — PAR — Par Flora-Lyse Mbella

Il existe des institutions dont le classicisme est le trait essentiel. Mais l’ADN du Cornichon masqué est essentiellement composé d’anticonformisme et d’originalité. Dans ces murs âgés de plusieurs siècles, c’est la fraîcheur qui domine, celle des produits et celle de l’esprit insufflé par l’équipe. Il y a beaucoup de petites places pleines de charme dans le vieux Strasbourg. Celle du marché Gayot, avec ses arbres et ses pavés, est une des plus appréciées et fréquentées. Au pied de la cathédrale, elle est bordée de bars et restaurants aux identités très marqués. Chacun déploie sa terrasse une fois les beaux jours revenus, sans oublier le voisinage, traditionnellement jeune et noctambule. Le Cornichon Masqué est une des plus anciennes enseignes au cœur de cet espace protégé. En hiver, on ne saura que trop vous recommander de baisser la tête quand vous entrez dans la maison : construite pour les nains du Palais Rohan, elle est aussi petite et biscornue que les pavés de la place. Les agents immobiliers diraient « un cachet extraordinaire ». En été, la terrasse peut compter jusqu’à 140 personnes en cas d’affluence. Et le toutStrasbourg se retrouve au Cornichon. Le midi, en semaine, l’ambiance est plutôt business : professions libérales, politiciens, journalistes sont nombreux à s’y attabler. Quand arrive le crépuscule, les copains peuvent rigoler et les amoureux roucouler. L’assiette très bistrot est fraîche, avec ZUT ! 106

des produits de saison à profusion, une simplicité rassurante et une générosité toute alsacienne. La carte ne varie pas très souvent : la richesse du Cornichon Masqué est affichée sur les ardoises des suggestions qui changent très souvent en fonction des envies du chef Gérald et de l’humeur du marché. La tendance est aussi à la variété sur la carte des vins sélectionnés par Pierre : les vins d’Alsace sont largement représentés mais comme dans les meilleures maisons, on ne veut pas se lasser, ni lasser le client. Alors les vins changent très souvent, avec des références de vins « nature » (sans ajout de produits lors de la vinification), de vins élevés en biodynamie et de grandes bouteilles, remontant parfois loin (1989 pour

———— Le Cornichon masqué 17, place du Marché Gayot 03 88 25 11 34 ————

les connaisseurs), toujours avec le souci du bon rapport qualité-prix. Autre avantage pour l’amateur curieux : presque tous ces nectars sont proposés au verre. Le service est détendu et amical. Et l’addition sait rester douce.



GASTRONOMIE

L’ e a u à l a b o u c h e La Finesse de Mammouth

L’Italie sans toc

Le Pied de Mammouth

4, rue Sellenick 03 88 21 06 92 58, avenue de la Forêt Noire 03 88 34 71 33 ZUT ! 108

Photo Il Girasole

Photo Pascal Bastien

l y en a des burgers à Strasbourg. Des traditionnels, des innovants, certains à la carte, certains qui font la carte. Et puis il y a Le Pied de mammouth. Désormais deux enseignes pour deux fois plus de plaisir. S’il est vrai que le burger est à la mode en ce moment, ceux du Pied de Mammouth ne seront jamais dépassés. Pourquoi ? Parce qu’il y en a pour tous les goûts avec des produits sains. Alors il est conseillé de réserver ou de passer sa commande par téléphone avant de pousser la porte parce que le succès est au rendez-vous et c’est mérité. Avec ou sans fromage (de toutes sortes, et nous avons une faiblesse pour le brie), avec ou sans steak, on est dans la gourmandise et le fait-maison, avec des produits venant le plus souvent possible de la production locale. Ajoutez à cela des frites maison fabuleuses… Il est vrai que le service n’est pas ultra rapide, mais comme tout est fait maison, c’est un peu inévitable, et le jeu en vaut la chandelle. Et n’oubliez pas de demander le ketchup. Fabriqué avec du vinaigre balsamique, il est juste fantastique !

l est d’une pièce, Matteo Bissanti. L’homme est affable mais s’il a choisi la France pour sa vie personnelle, il n’a absolument pas renoncé à ses racines. L’homme des Pouilles dirige ce Girasole qui pourrait être qualifié de gastronomique mais qui revendique aussi une certaine fidélité à l’immense patrimoine culinaire italien, dans sa version familiale. Laissez vos clichés pizza-pasta sur le pas de la porte et laissez-vous guider par l’authenticité des produits utilisés par le chef. Rome a inventé beaucoup d’éléments de la cuisine et de la gastronomie actuelles, Matteo Bissanti veut le faire savoir. Généreuse, équilibrée, pleine de soleil, la cuisine du Girasole se veut la plus authentique possible. Les légumes grillés sont, par exemple, une valeur sûre de la cuisine italienne. On oublie aussi souvent que le foie gras, inventé par les Egyptiens, a été perfectionné par les Romains. Le chef, lui, n’oublie rien. Notez aussi que vous pouvez vous faire livrer.

Il Girasole

12, quai Saint-Nicolas 03 88 37 16 76 www.ilgirasole.fr


Avec l’été, l’appel des terrasses et des apéros entre copains, le bonheur se trouve dans nos assiettes ! Ça tombe bien, Strasbourg regorge de trésors culinaires qu’il serait indécent de ne pas déguster. Focus sur quatre restaurants qui nous mettent les crocs au ventre…

Jardin authentique

On dirait le Sud

L

C

hocolat, aubergine, champagne. Ce n’est pas un menu, mais cela cadre totalement avec la proposition de Ô Gourmet, traiteur méditerranéen. La boutique est ouverte du matin au soir et le but est bien de régaler son monde toute la journée. C’est en tout cas le but poursuivi par Shener et Zéliha Cinar qui ont imaginé ce concept haut de gamme et précieux de cuisine provenant de tout le bassin qui borde la Grande Bleue, de la Turquie à l’Espagne. Le couple s’est copieusement entouré pour les fabrications : le pain vient de Lenôtre à Paris, les pâtisseries orientales de chez Amande et Cannelle à Strasbourg, un sommelier-conseil sélectionne les vins, la carte des jus de fruits est signée Alain Milliat. La carte pour la dégustation sur place est foisonnante ainsi que celle de leur service traiteur : « Notre idée est vraiment unique à Strasbourg, et nous allons la peaufiner en fonction des remarques de nos clients. L’objectif est de fleurir partout dans le pays quand nous serons prêts. » En attendant, les produits rares sont au rendez-vous : on a beaucoup aimé.

Le jardin de l’Orangerie Parc de l’Orangerie 03 90 41 68 00 www.jardinorangerie.fr

Photo brokism

Photo Christophe Urbain

a verdure du Parc de l’Orangerie et la gourmandise de son Jardin. Sans avoir peur de s’avancer à l’excès, on peut dire que nous tenons là l’une des plus belles terrasses de Strasbourg, au dessus de l’eau et des babils des enfants. De fait, il y deux terrasses dans l’établissement. Le restaurant en possède une, ainsi que le bar. À la carte, des plats simples mais authentiques, avec de vrais produits de saison issus de l’agriculture régionale. À la grande fierté du patron, Didier Wollenschlaeger, qui tient à un rapport qualité-prix juste. « Nous choisissons même nos bœufs sur pied : la traçabilité est irréprochable. Et puis, acheter dans la région, en circuit court, c’est souvent beaucoup moins cher que d’aller commander ailleurs. Enfin, nos clients nous disent la plupart du temps que c’est bien meilleur. » Du côté du bar, à l’ambiance très lounge, les cocktails sont en vedette, avec et sans alcool, et on peut y déguster à tout moment de la journée, des petites collations, des « snackings » comme on dit, sucrés et salés.

Ô Gourmet

31, rue du Fossé des Tanneurs 03 88 32 33 33 www.o-gourmet.fr

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SORTIR

Nuit f é l i n e — PAR — Cécile Becker

— PHOTO — Eric Antoine

Si un chat noir traverse devant vous, c’est le malheur assuré. Le nouveau bar alternatif Fat Black Pussycat, imaginé par les trois mousquetaires Nico, Rob et Pat, tord le cou à cette superstition en instaurant une atmosphère brute et sauvage où le chat noir devient présage de (très) bonne soirée.

Le nom Fat Black Pussycat évoque irrémédiablement un imaginaire un peu inquiétant. On a déjà croisé ce gros chat noir dans un film de 1963, racontant l’histoire d’un tueur fétichiste des talons hauts, mais aussi au fronton d’un bar new-yorkais où Bob Dylan aurait écrit le titre Blowin’ in the Wind. Folk ? Brut ? Ou même carrément horrifique, notre Fat Black ? « Rien de tout ça, ou presque, répond le légendaire Rob. J’étais effectivement dans ce bar à New York, et j’y ai juste passé une soirée mémorable. Je suis rentré et j’ai proposé ce nom, Pat et Nico ont trouvé ça rigolo. En anglais, ça apporte une touche fun. Essaye de le traduire en français pour voir... » Avec Nicolas Fabbian, le gérant du bar – Rob se décrivant lui-même comme « l’éminence grise » –, ils développent leur idée de bar autour d’un caveau construit comme un salon de lecture : des livres au sol et au mur. Une accumulation dont ils sont friands : pensez aux cassettes audio du Phonographe, autre haut-lieu de la branchitude strasbourgeoise. « Ce caveau, poursuit Rob, c’était presque un rêve de gosse. J’avais vu ça dans un fast-food qui présentait des bibliothèques en trompe-l’œil, on y a juste ajouté du relief. On imaginait quelque chose de très rustique, mais le résultat est très moderne finalement, grâce à la patte de Samuel Richard. » Petit plus, comme l’explique Nico, « la lumière rouge provient du sol. Du coup, plus il y a de monde, plus l’ambiance se tamise, c’était inattendu, mais ça marche vraiment

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———— Fat Black Pussycat 3, rue Klein 09 67 15 25 60

bien. » En bas, on danse, en haut on discute tout en grignotant des planchettes. Un double usage pensé dès l’ouverture. S’ils imaginent d’abord un bar jazz, le fait d’avoir attendu l’ouverture du caveau a installé une ambiance plus chill out en haut du bar, rehaussé par le cabinet de curiosités totalement imaginé par Sophie Lienhard : zinc, couleurs chaudes, tête de boucs et radiographies. Côté nouveautés, le Fat, pour les intimes, dispose pour l’été d’une petite terrasse et proposera le résultat d’une expérimentation toujours en cours autour du film Sueurs Froides d’Hitchcock : un shooter à manger. « On compose tous les jours, l’idée c’est de proposer de l’originalité. » conclut Rob. De quoi faire sortir les griffes à tous les chats nocturnes...

Ouvert tous les jours sauf dimanche de 16h à 4h (horaires d’été)

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La playlist du gros minou noir Busta Rhymes – Wheel of Fortune Afu-Ra – God of Rap Wu-Tang Clan – Sound the Horns Gang Starr – Full Clip Kanye West feat. Jamie Foxx – Gold Digger Three Loco - Neato Apollo Brown & Guilty Simpson feat. Planet Asia – Nasty P.O.S – We Don’t Even Live Here De La Soul feat. Lucien Papalu – Say la Vee Gesaffelstein – Viol Mosh - Taurus



SPORTS

LA

— PAR — Sébastien Ruffet

M AT U R I T É ASSU

— ILLUSTRATION — Laurence Bentz

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RÉE


En attendant ses 20 ans, l’an prochain, l’Eurotournoi de Handball de Strasbourg célèbre sa 20 e édition. Car bien sûr, une première édition, c’est l’An Zéro. En 19 ans donc, cette compétition a eu le temps de grandir, de faire ses erreurs de jeunesse, avant d’arriver à maturité et d’avoir le droit de répondre à ses parents.

Porté sur les fonts baptismaux par l’inénarrable Christian Carl et sa célèbre moustache, l’Eurotournoi avait pour but, à l’origine, de combler un vide : « Il existait des tournois de jeunes, mais aucun tournoi de haut niveau sur Strasbourg, se rappelle le président du tournoi. On voulait donc faire une compétition du niveau de la Robertsau, qui évoluait alors en N1B. Et puis quelqu’un a dit – je pense que c’est Branko Karabatic mais ma mémoire est faillible – « et pourquoi pas le plus haut niveau ? » On a tenté le coup. » Dès 1994, Montpellier débarque, remporte le tournoi, et le championnat de France la saison qui suit. Né sous une bonne étoile, l’Eurotournoi verra encore passer les équipes les plus puissantes du moment : Kiel en 2002 deviendra dans la foulée le club le plus extraordinaire d’Europe, et en préparation olympique, la Russie, puis la France à deux reprises, décrocheront ensuite l’or aux JO ! « Cette compétition est si relevée que quand tu la gagnes, tu as toutes les chances de faire de belles choses derrière », acquiesce Daniel Costantini, l’ex-sélectionneur des Bleus, le premier à avoir amené les Barjots à Strasbourg. Tout sauf amical Placé dans la dernière ligne droite avant la reprise du championnat, l’Eurotournoi est une ultime étape vers les choses sérieuses. Pas question donc de laisser filer. Christian Omeyer, aujourd’hui directeur sportif du Sélestat Alsace Handball, précise : « Dans la préparation il y a deux phases. Dans la première, tu fais une remise en route, tu bosses le foncier. Dans la deuxième, tu valides tout ton

travail. Forcément, tu as envie que tout soit parfait avant d’attaquer le championnat. Ça fait que les équipes sont très au point. » Et n’ont surtout pas l’intention de perdre. Costantini : « Je suis étonné de voir autant d’orgueil. Je vois certains entraîneurs prendre des risques pendant ce tournoi, qui est amical pourtant ! » Derrière le challenge sportif – que Barcelone a jusqu’ici toujours refusé, « trop compliqué nous disent-ils », selon Christian Carl – il y a aussi une organisation réglée au millimètre et un accueil déjà légendaire. Mais pour Daniel Costantini, il ne faut pas s’y tromper, « la bonne humeur c’est une chose, mais les organisateurs sont surtout des gens qui ont une compétence exceptionnelle. Ils ont appris pour atteindre l’excellence. Il y a quelques années, les Hongrois venaient pour donner des conseils, aujourd’hui, ils viennent prendre une leçon. » En plus du professionnalisme pointu des organisateurs strasbourgeois, Christian Carl, son directeur du tournoi Christophe Célény et toute l’équipe des bénévoles, l’aspect chaleur humaine est aussi déterminant. Sans oublier la gastronomie, toujours mise à l’honneur. « Je salive déjà des saucisses que je vais manger en VIP », claironne ainsi Daniel Costantini.

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Le plateau 2013 ————

L’Eurotournoi 2013 se déroulera du 29 août au 1er septembre au Rhénus Sport de Strasbourg. Parmi les équipes engagées, encore du très haut niveau au programme, avec côté français le PSG « version Qatar », qui vient de survoler le championnat de France, Chambéry, habitué des premiers rôles, les Espagnols d’Aragon, les Russes de Tchekhov ou encore les Hongrois de Vezprem… « Ce qui intéressant, note Daniel Costantini, l’ancien coach des Bleus, c’est la diversité du handball proposé. Le hand espagnol, et le hand russe, ce sont deux choses différentes ! C’est un plateau très éclectique. » Une incertitude plane quant à la participation de Montpellier, peut-être repêché dans un tournoi « Wild Card », qui peut lui donner accès à la prochaine Ligue des Champions. Cette compétition se déroulera le même week-end que l’Eurotournoi. La décision sera rendue alors que Zut ! aura déjà bouclé ces lignes… Les organisateurs ont toutefois dans leurs manches d’autres atouts, et le remplaçant éventuel sera de toute façon de très haut niveau.

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SPORTS

— 20 éditions, et des souvenirs gravés dans les mémoires

Quand Kiel épate la galerie De l’avis de tous, le THW Kiel de 2002 est l’équipe la plus incroyable à avoir foulé les parquets de l’Eurotournoi, encore installé à la Robertsau et aux Malteries à Schiltigheim. Christophe Célény : « Ils sont arrivés avec les sponsors, le bus les attendait à l’aéroport, Audi leur avait mis des TT à disposition à Kehl… Ils faisaient des footings le matin à l’Orangerie, ils étaient suivis par deux webmasters qui publiaient des infos au quotidien… » Christian Carl surenchérit : « Ils sont venus à dix joueurs, et ils ont gagné le tournoi ! Tous les autres étaient 14 ou 15, ils faisaient tourner… Eux, ils avaient une équipe d’anciens, avec les meilleurs Suédois, Olsson, Lövgren… Et ils ont renversé tout le monde. C’était tellement impressionnant. » Quand la tension devient palpable À l’époque, en 1996, le tournoi invitait deux fois huit équipes. Il fallait jouer à Reichstett, Truchtersheim, aux Malteries et à la Robertsau. Des voyages plaisants. Célény : « Nos plus anciens spectateurs se rappellent cette époque et la regrettent presque ! Il y avait un certain charme à aller d’une salle à l’autre, à choisir ses matchs… » Mais plus que tout, c’est la finale PSG-Celje que le directeur du tournoi garde en mémoire : « Une finale épique, qui a quasiment fini en bagarre générale ! »

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Quand les Japonais font des saltos sur les tables Lors de chaque édition, un dîner de clôture est organisé avec toutes les équipes présentes. Même si la tradition s’est un peu perdue, ce moment est l’occasion pour les équipes de faire le show, voire de « bizuter » les plus jeunes en leur faisant chanter une chanson devant le gratin mondial du handball. Souvenir particulier, en 1999, quand les joueurs de Suzuka ont commencé à réaliser des saltos sur les tables ! Quand la bière coule à flots 2009, la finale Montpellier-Hambourg est un moment d’excellence dans le handball européen. Les supporters allemands sont venus en masse. Bilan : +30% à la buvette ! « On aime bien accueillir les clubs allemands parce qu’on sait qu’on va vendre plus de bière », rigole Christophe Célény.

L’équipe catalane des Granollers Photo : Christian Carl

Quand certains refusent de s’entraîner Le club allemand de Nordhorn a surpris tout le monde en 2005. « En trois jours, ils ne se sont pas entraînés une seule fois », se souvient Christian Carl. « Par contre, ils nous ont demandé les itinéraires de la Route des Vins, et comment aller à Europapark ! » Dans la joie et la bonne humeur, les Allemands prendront la 3e place du tournoi sur six équipes engagées. Comme quoi… Quand les Suédois réveillent tout le monde On le répète, l’Eurotournoi est parfois tout sauf amical. Le souvenir de l’équipe incriminée est flou, mais Christophe Célény se rappelle clairement avoir été réveillé un matin par un coach scandinave qui voulait punir ses joueurs, après une mauvaise prestation la veille, en leur infligeant une séance matinale. « Il nous a prévenu à 7h du matin. Les joueurs étaient au petit déjeuner. On avait nettoyé la veille au soir, et la salle n’était pas sèche. On a dû mobiliser des bénévoles pour essuyer le sol pour que les mecs puissent s’entraîner… En fait, c’est nous qui avons été punis ! »


Nicola Karabatic Photo : Christian Carl

IL GIRASOLE ristorante italiano

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Quand C.Omeyer croise Lövgren Christian Omeyer était un honnête joueur de D1 avec Sélestat. Mais rien de comparable avec les Internationaux français, dont son frère Thierry. L’Eurotournoi lui aura donc permis de croiser le fer avec les meilleurs du monde. « J’étais capitaine de Sélestat, et je fais le toss avec Lövgren qui jouait à Kiel, et qui est une référence mondiale absolue… Pour moi, c’est un moment particulier de me retrouver face à lui à ce moment-là. » Quand arrive le lundi Les dernières équipes reparties, il s’agit pour les bénévoles de tout ranger. « Le lundi, on dirait une armée de zombies », note Christian Carl. « On a pas dormi de la nuit, parce qu’on est tous sortis et qu’on a raccompagné les équipes à leur avion à l’aube, et on se retrouve à bouffer des McDo en salle de presse… Certains se sont déjà endormis dans la sauce barbecue. » Quand le bus part sans les joueurs En général, les joueurs sont assez sages sur les premiers jours du tournoi. Le samedi soir et le dimanche soir, en revanche, ça se gâte. « Ils se connaissent tous, et vont souvent boire des coups, sans pour autant faire les fous », modère toutefois Christian Carl. « On est parfois dans le normal ! Par contre, c’est déjà arrivé qu’un mec fasse la java, et qu’il soit tellement bourré qu’il ne se réveille pas le matin. Et dans ce cas-là, le coach fait partir le bus ! Les autres aussi sont bourrés, mais ils ont réussi à se lever eux… » Le président de l’Eurotournoi ne donnera pas de nom, mais avouera tout de même que les joueurs français sont souvent dans les bons coups… Et les joueurs des Balkans, surtout s’ils arrivent à se retrouver entre eux. Vous êtes prévenus.

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UP COMING

Éco-systèmes — PAR — Cécile Becker

WOOD.b Il y a eu les BMXs, il y a les fixies, il y aura les WOOD.b. Ces deux vélos diffèrent seulement par leurs systèmes de vitesse et de freinage mais gardent une base commune : l’alliance de deux matières recyclables, l’acier et le bois. Imaginés par le duo de designers Thierry Boltz et Claude Saos, ce vélo haut de gamme dispose d’une structure en hêtre fabriqué par l’artisan Thibaut Malet et d’éléments en acier produits par le cadreur François Cau. L’idée germe à l’automne dernier, comme l’explique le designer Thierry Boltz : « On a essayé de trouver une alternative aux classiques tout aluminium et tout acier. Comme on utilise le bois surtout pour notre mobilier et que je suis personnellement un passionné de vélo, on s’est lancé. Ça a été un beau challenge car notre travail est très proche des arts plastiques, même s’il s’agit là de vie quotidienne et d’un objet très fonctionnel. » Neuf mois et une tonne de dessins, d’essais et de recherches plus tard, ils trouvent les deux artisans, l’un dans l’Isère l’autre en Lozère, et cherchent à concevoir un vélo qui, tant dans la conception que l’utilisation, ait un impact environnemental moindre. Si des bicyclettes en bois existent déjà, notamment aux États-Unis et en France – la marque Moustache Bikes a sorti le Vélibois à Épinal –, elles sont respectivement soit conçues pour la course, soit pour la location. Le WOOD.b est lui, urbain, mais surtout un objet design, déjà breveté. S’il est l’œuvre de designers passionnés, le but est, à terme, de le commercialiser. ZUT ! 116

Les prochaines étapes risquent de faciliter l’affaire de nos deux designers puisqu’ils seront présents à Pression Design du 29 juin au 7 juillet à Mulhouse, mais aussi et surtout au salon Eurobike en Allemagne où ils concourent pour l’ID Award à la fin du mois de juillet. Pour le reste, comme nous le confie Thierry Boltz, « les réactions sont déjà très positives, on attend simplement un partenariat pour une production plus conséquente, un fabricant qui ait les reins solides. » Une affaire qui roule. www.boltzsaos.com

———— WOOD.b À découvrir aux salons Pression Design à Mulhouse & Eurobike à Friedrichshafen www.boltzsaos.com ————

Photo : byspielplatz

Deux projets strasbourgeois pour une approche analogue de la vie et de la ville.


Des Roses & des Choux —————— Dis-moi ce que tu aimes… ——————

———— Des Roses & des Choux ———— Café parents-enfants Ouverture prochaine À suivre sur Facebook

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— ILLUSTRATIONS — Laurence Bentz

La nouvelle est tombée le 9 juin dernier : la collecte engagée par Eugénie Ruff pour son projet de café parentsenfants sur le site de crowfunding Kiss Kiss Bank Bank lui a rapporté 11 510 €, soit 1 510 euros de plus qu’escompté. Une victoire pour cette jeune maman qui avait besoin d’un apport supplémentaire pour boucler son dossier auprès des banques. « Dommages » collatéraux des Internets : de nombreuses structures ont montré leur soutien à Eugénie et les médias ont commencé à affluer. « Sur Facebook, j’ai parfois pu toucher plus de 15 000 personnes par semaine, nous dit Eugénie. Ce réseau social m’a permis de me faire connaître, à la condition essentielle de toujours faire vivre la page. » Ainsi, quasiment tous les jours, des éléments du concept ont été dévoilés, notamment des ateliers. On retrouvera donc des cours de Pilates, de yoga ou de chant prénatal pour

femmes enceintes, de l’éveil musical pour les bébés, de la danse, du cirque, des cours de cuisine pour les enfants ou encore de la brico-déco et de la couture pour les parents. Les papas ne sont pas en reste puisque, grâce à la collecte de dons supplémentaires, Eugénie souhaite installer un flipper dans le café ! Côté déco, elle continue : « J’aimerais les murs d’une couleur sobre et chic, relevée par des touches vives. Un esprit vintage et design à la fois : des verres Duralex, des jouets et du mobilier chinés… » Et le lieu ? Eugénie hésite entre deux espaces : l’un à la Krutenau, l’autre en centre-ville. Pour suivre l’affaire, il suffit de rester branché sur Internet : rendez-vous sur le site de Zut ! dès l’information tombée, et bien sûr, sur la page Facebook du café…

Premier plat servi ? Un hachis parmentier servi avec une belle salade. Simple mais cuisiné maison avec des produits de qualité ! Cocktail de fruits fétiche ? Orange, banane, fraise. Équilibré, désaltérant, onctueux et acidulé. Cupcake favori ? Chocolat avec un glaçage spéculoos. Un aliment plaisir gourmand et intemporel, qui invite à la nostalgie et au spleen. Chanson fétiche ? Girls Just Want to Have fun de Cindy Lauper, avec une maman épanouie, toute la famille suit ! Moment préféré de la journée ? Le brunch : on démarre la journée de façon dynamique en partageant un repas entre amis. En semaine : le petit café entre copines après avoir déposé les enfants. Se prendre une demi-heure avant d’entamer sa journée pour papoter, c’est plus efficace qu’un Lexomil !

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DESIGN

Pouce ! On se pose. Trend alert déco : voici une sélection de 9 sièges modèles avec une vraie valeur ajoutée. — PAR — Myriam Commot-Delon

+ ZEN

+ VIF

+ VINTAGE

+ OSCILLANT

Avec sa belle assise XXL et son très chic profil XS, Catifa 80 donnerait presque envie de s’asseoir en tailleur. Design Lievore Altherr Molina (2006) pour ARPER, en vente chez decoburo.

Mademoiselle est si fine, si élancée et son dos si délicatement incliné… Merci, Monsieur Ilmari Tapiovaara, de lui avoir donné de si jolis atours lors de sa naissance en 1956. ARTEK, en vente à La Maison Scandinave.

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Exit les dossiers, place à l’incontournable Tabouret 60, dans une édition spéciale anniversaire revisitée en orange fluo par Tom Dixon et disponible jusqu’à fin 2013. ARTEK, en vente à La Maison Scandinave.

Enfin la version rocking chair du fauteuil Luxembourg ! Et toujours sa palette de couleurs qui oscille du plus peps au plus sobre. Design Frédéric Sofia pour FERMOB, en vente chez Quartz.


+ VERSATILE

+ TROMPEUR

+ JEUNE

+ TECHNO

Tip Ton offre une nouvelle manière de s’asseoir. En deux temps : normale ou basculée vers l’avant pour redresser le bassin et la colonne vertébrale. Design Edward Barber & Jay Osgerby pour VITRA, en vente à la Galerie Fou du Roi.

Avec son assise transparente et sa structure tubulaire qui ne fait qu’un avec son piètement, la chaise Bloom est le nid design le plus gracile et juvénile de l’été. CALLIGARIS.

Avec sa coque en polyuréthane, ses accoudoirs évidés et son piètement en bois, le fauteuil Elephant Wood est tout léger. Design Neuland par Eva Paster and Michael Geldmacher pour KRISTALIA, en vente chez decoburo.

Luca Nichetto a encore sévi ! Origami et technologie de l’industrie automobile sont les moteurs de Motek, une chaise qui risque de se plier à beaucoup d’usages. CASSINA en vente chez Pyramide.

+ MODERNE

La chaise Comback Chair est inspirée d’une chaise Windsor mais réalisée en technopolymère thermoplastique coloré dans la masse et disponible en blanc, noir, rouge orangé, noisette, gris-bleu ou jaune. Design Patricia Urquiola pour KARTELL.

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DESIGN

— PAR — Cécile Becker — PHOTOS — brokism

Lignes de vie

1500 m² de tendances design, des grands noms comme Ora-Ito, Jean-Paul Gautier ou même Jean Cocteau, un peu d’éco-conception mais surtout beaucoup de style, le magasin Roche Bobois Strasbourg applique le grand principe de l’enseigne : “ de l’art appliqué à la vie ” sous l’œil passionné de la nouvelle directrice commerciale : Astrid Fleischmann.

« Une ligne, un visuel, un toucher », c’est la définition du design selon Astrid Fleischmann, fraîchement arrivée du magasin nancéien pour diriger la partie commerciale de Roche Bobois Strasbourg. Tables, canapés, chaises, buffets ou encore bibliothèques, les deux collections annuelles proposées par la franchise s’attachent à présenter un large panel d’inspirations, de couleurs et de matières. Chez Roche Bobois, fleuron du mobilier haut de gamme français, il s’agit de mêler design contemporain et nouveaux classiques mais surtout de privilégier l’humain : « Il y a toujours cette notion de relations privilégiées chez nous, explique Astrid Fleischmann. Nous travaillons avec des fabricants depuis de nombreuses années, mais aussi des designers que nous tentons toujours de renouveler pour proposer de la jeunesse et de la fraîcheur. » Éditeur et distributeur, Roche Bobois préZUT ! 120

sente systématiquement des exclusivités : ce que l’on voit chez Roche Bobois, on ne le trouve nulle part ailleurs. Et c’est sûrement cet œil affûté pour l’aménagement qui a séduit l’équipe de Barack Obama lorsqu’elle a fait appel en urgence à l’éditeur pour relooker la suite présidentielle lors du sommet de l’OTAN ! De l’élégance, de la mode, de l’innovation, de quoi attendre avec impatience la prochaine collection à la rentrée, et profiter, d’ici là, des soldes d’été ! Roche Bobois Strasbourg, 8, rue du Chemin de Fer à Vendenheim 03 88 18 41 00 Soldes du 26 juin au 30 juillet www.roche-bobois.com


Un nouvel état d’esprits

Petit déjeuner de 7h à 11h Restaurant ouvert 7/7 j de 11h à 23h 17-19, rue du Maroquin & Place du Vieil Hôpital 67000 STRASBOURG Tél : 00 33 (0)3 88 23 31 41 irokoi@christopherestauration.fr

L&là

www.hotel-rohan.com

17-19, rue du Maroquin 67000 STRASBOURG Tél : 00 33 (0)3 88 32 85 11 Fax : 00 33 (0)3 88 75 65 37 info@hotel-rohan.com

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DÉCO

Dans sa bulle — PAR — Cécile Becker

Christina Stein est née un crayon dans la main. Ex-journaliste politique en Allemagne, installée à La Wantzenau, elle se consacre désormais à la création d’objets qui révèlent une vraie philosophie de la nature et de la vie. La Boule Verte, c’est un design d’inspiration nordique : fonctionnel, sobre, mais chaleureux. UN VASE Alea Iacta Est

UN BOUGEOIR Escargot tout chaud

UNE PLANCHE Notre pain quotidien : le Brett, les Brettchen Sorte d’hommage à sa double vie francoallemande, ces planches et planchettes rendent hommage à l’ustensile de cuisine incontournable en Allemagne : le Brettchen, un plateau rectangulaire qui remplace l’assiette à l’heure du petit-déjeuner ou de l’Abendbrot, le repas froid des Allemands. Christina Stein a choisi un bois de prunier ou de cerisier gravé d’expressions qui font notre « pain quotidien ».

Voilà un bougeoir sur lequel il ne faut pas se brûler les doigts. Initialement conçu pour un cadeau de mariage, cet escargot représente « le tourbillon de la vie » : la lumière, la beauté, le danger aussi. Cet objet reflète la notion de jeu que La Boule Verte porte haut et fort : « Je veux faire sourire », nous dit la créatrice. Pari réussi, puisque ce bougeoir suscite à tous les coups la bonne humeur.

Cet autre vase est le fruit d’un accident : le fabricant – que Christina Stein veut toujours de la région et qu’elle fait participer intégralement à ses créations, apprenant les ficelles du design au fil de ses objets – est confronté à un problème de conception, qui le mène à différents tests. Le résultat : un cube comme un dé que l’on lance et qui s’arrêterait sur une face, sur un angle ou sur une pointe. Toujours friande de philosophie derrière ses objets, la créatrice souhaite illustrer le mouvement et le jeu dans notre vie.

UN VASE Les 5 continents 5 essences de bois, un poids, une couleur, des nervures à chaque fois différentes : ces vases peuvent être superposés, décalés, alignés pour un effet des plus personnels. En forme de cubes, ils rappellent les jeux d’enfants mais font aussi écho à ce design chaleureux que La Boule Verte défend. « J’ai envie que l’on pose mes objets et qu’on sente immédiatement que l’on est chez soi. J’ai choisi le bois car il y a de la vie dans cette matière », explique Christina Stein. www.la-boule-verte.com

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Kompotti Chopping boards (Marimekko)

Monkey, S and L by Kay Bojesen (Rosendahl)

5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 06 08 86 67 30 · info@lamaisonscandinave.fr www.lamaisonscandinave.fr · Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30

Table Acacia Ø120cm à partir de 1073€ Vaisselier Password L124xH150xP52cm à partir de 1768€ Chaise Bloom en polycarbonate à partir de 208€ Tapis Very Flat gris 200x300cm à partir de 744€ Ces produits se déclinent tous dans différents coloris et finitions

Agenceur d’espaces de vie à prix accessibles

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www.calligaris.eu


Pols Potten

LIFESTYLE ZUT !

NOUVEAU

SAUT À L’EL ASTABIL

ARCHI BE AU

MAISON

Mis entre parenthèse le temps des travaux, l’espace Maison du Printemps Strasbourg renait de ses cendres et propose au 5e étage du bâtiment avantgardiste un loft contemporain perché. Ponctué par la lumière du jour grâce aux baies vitrées subtilement facettées, ce décor façon maison d’architecte offre toute la panoplie nécessaire au quotidien, avec ustensiles incontournables de l'art de la table et grandes maisons de luxe. On craque littéralement pour le cabinet de curiosités et ses griffes scandinaves ultra pointues, comme Pols Potten et ses objets déco étranges ou Ferm Living, la marque danoise aux motifs graphiques qui se déclinent à l’infini, du papier peint au textile. So charming le living ! (C.L.) Printemps Strasbourg 1-5, rue de la Haute Montée 03 69 71 40 75 www.printemps.fr ZUT ! 124

Richard Wendling, le propriétaire du showroom Elastabil, vient de plonger tête baissée dans le design, en faisant l’acquisition de la concession Ligne Roset, son voisin du quai Kellermann, pour s’y installer et entamer une nouvelle aventure au concept ultra-global. On y retrouve donc tout son univers, ses services dédiés à la décoration, aux tissus (pour la confection de rideaux et de stores), à la réfection de sièges ainsi que les tapis Toulemonde Bochart dont il est le revendeur officiel et les objets de décoration qui faisaient tout le charme de son ancienne adresse. Un regain décoratif enthousiasmant pour Richard Wendling, qui fuit le total look et préfère de loin les décalages et le beau design distribué par Ligne Roset. Un concentré déco hyper stylé arrivé à point pour fêter l’anniversaire des 40 ans du canapé Togo, une des stars de la maison. De très bons motifs pour filer découvrir la nouvelle âme et le propriétaire des lieux, non ? (M.C.D) Elastabil + Ligne Roset 8, quai Kellermann 03 88 23 16 23 www.ligneroset.fr


SANTÉ

L ARME FATALE La sécheresse oculaire touche un Français sur sept, parfois même sans qu’il le sache. Gêne et inconfort peuvent aujourd’hui être soulagés grâce une technologie inédite dont le traitement est disponible en exclusivité à Strasbourg. 3 questions à Laurent Morin, directeur d’Expert Vision Center Qui est concerné par ce problème ? Les personnes qui ont régulièrement les yeux qui démangent ou ressentent une sensation de brûlure et de fatigue oculaire. Les porteurs de lentilles sont souvent sujets à ce genre de désagrément. Quels sont les symptômes ? Ils sont si courants qu’ils sont souvent considérés comme une conséquence normale de notre mode de vie, avec des facteurs aggravants comme l’ordinateur ou la climatisation. Les yeux irrités et l’inconfort visuel demeurent des symptômes évocateurs. Un dérèglement peut générer un excès de larmes pour compenser cette sècheresse. Un premier test est disponible sur www.testdeloeilsec.com. Quelles sont les solutions durables ? Tearscience a développé un procédé innovant et récemment intégré dans notre centre – la 2e machine en France – dont le traitement est simple, durable et indolore. Il y a un examen préalable pour savoir si le patient est éligible, avant un traitement de 12 minutes, pour une qualité de vue et de vie retrouvée ! (C.L.) Expert Vision Center à Strasbourg - 03 88 84 71 48 www.testdeloeilsec.com

D’HIER ET D’AUJOURD’HUI BIJOU

Une boutique aux airs de galerie, synonyme d’évasion, où chaque objet devient bijou. Les parures y possèdent un caractère unique, brut et si pur qu’il parvient à s’échapper de la matière. Parmi elles, les ellipses de Céline Flageul, jeune designer parisienne qui emprunte la forme de trajectoires célestes : le long du cou, elle fait graviter les pièces qu’elle martèle et recouvre d’or fin. Elle rejoint ainsi le cercle d’artistes en lévitation chez Pêle Mêle. (J.J.) Pêle Mêle - 9, rue des Veaux à Strasbourg - 03 88 32 54 59 www.pelemele.eu


SDB

Salle de bain Colorup, Marazzi chez Forgiarini

LIFESTYLE ZUT ! I L B AG N O

PALME D’OR

DRESSING

C’est sans conteste le show room le plus cinématographique de la région, et un lieu hautement recommandable pour aménager son intérieur… en l’occurrence son dressing ! Pour cela, Nové accueille Rimadesio, une des stars du dressing italien. Une enseigne luxueuse, réputé pour la finesse de ses profils, ses couleurs sourdes et la recyclabilité optimale de ses matériaux… Une recherche stylistique sophistiquée et des marques raffinées accompagnent pertinemment ce cador du rangement : Scrigno, qui maitrise parfaitement le contre-châssis pour portes coulissantes escamotables, ou L’invisible par Portarredo qui élimine les montants, les moulures couvre-joints et les charnières apparentes, garantissant un espace maximum de 2 mm entre la porte et le mur. À accessoiriser de luminaires Qis Design et des divins tapis Duetto de la finlandaise Hanna Korvela, tissés à la main en laine, coton ou fibre de papier. (M.C.D) Nové, 42 avenue Clemenceau à Mulhouse - 09 80 94 48 80 www.nové.com

Les Français ne rigolent pas avec leur salle de bain ! Champions d’Europe du temps passé à se pomponner, ils sont aussi les plus exigeants sur le confort de cette pièce à vivre. Les fabricants italiens, eux, sont champions du monde des salles de bains aussi pratiques qu’idylliques ? Ainsi, depuis plus de 55 ans, l’entreprise Forgiarini réussit avec succès en proposant des matériaux de qualité et des meubles au design stylisé, pour des salles de bains répondant aussi bien aux besoins de praticité qu’aux critères de beauté ! Avec une gamme de couleurs, matières, formes et textures des plus diversifiée, Forgiarini propose un large panel d’ambiances et une réalisation personnalisée qui, certo, ne laissera personne sur le carreau ! (J.G.) Forgiarini 4, rue Transversale C à Vendenheim (transféré au magasin 21, rue du Chemin de Fer à Lampertheim, du 19 juin au 2 septembre - 03 88 18 20 01) www.forgiarini-carrelage.net

HYBRID IS BEAUTIFUL AUTO

À l’avant de la nouvelle berline premium, la Lexus IS 300h, le bouleversement est de taille… Habituée au design classique et chic, la marque de luxe du groupe Toyota propose avec ce nouveau modèle, le premier de la gamme à bénéficier du Lexus Hybrid Drive, un style fort empreint de sportivité. Sa calandre fuselée lui confère une élégance agressive, doublée d’une présence routière et une identité de marque affirmées. Son habitacle sportif, axé sur le conducteur et également disponible pour la version F SPORT, est d’une ergonomie parfaite. Avec sa conduite dynamique grâce à son moteur de rêve, la consommation de carburant reste maitrisée. Audacieuse et économique, it IS amazing ! (C.L.) Lexus - 42, rue des Tuileries à Souffelweyersheim - 03 90 22 14 14 www.groupehess.com

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PÂTISSERIE - SALON DE THÉ CHOCOL ATIER - TRAITEUR

Illustration : Laurence Bentz

PICNIC

QUAND ON PARTAIT SUR LES CHEMINS

En selle pour profiter de toute la diversité et de la richesse du Bas-Rhin à l’occasion de la 2e édition des Fêtes du Vélo. 7 évènements sont proposés dans 7 communes, avec différents circuits, pour toute la famille, la belle-famille, les amis, débutants ou confirmés. La nouveauté de cette saison allie le sportif au gustatif : les balades gourmandes ! Randonnées vélo et pauses-dégustation partagées avec les restaurateurs et producteurs locaux pour les amateurs du plein air pour tous les goûts. (J.J.) Fête donc du vélo ! du 26 mai au 8 septembre dans le Bas-Rhin Balades gourmandes dans les communes de Villé, Saulxures, Saverne et Strasbourg - 03 88 76 65 15 - www.bas-rhin.fr

BO PRIX DESIGN

Quand le Red dot distingue, le monde du design exulte… Non, il ne s’agit pas là du groupe mythique, mais d’un prix international d’excellence distinguant les meilleurs projets design de l’année. Avec sa collection Ottawa pour BoConcept, Karim Rashid, l’un des plus prolifiques designers de sa génération, ajoute un nouveau trophée à son palmarès. D’une sensualité minimaliste et organique, il signe pour la griffe danoise des modèles aux lignes structurées, avec la nature au cœur de son inspiration – un écho aux grands espaces canadiens où il a vécu. On pense notamment à sa célèbre chaise et son assise rappelant une feuille, aux poignets d’un bahut en forme de vague et à sa table s’allongeant à l’infini – ou presque – pour des moments conviviaux à vivre sans devoir compter ses hôtes ! Pratique, fonctionnel et esthétique, Ottawa est en passe de devenir une icône. Bravo. (C.L.) Collection Ottawa par Karim Rashid pour BoConcept 4, rue du Chemin de Fer à Lampertheim – 03 88 81 66 53 www.boconcept.fr

10 rue des Francs Bourgeois

tél. 03 88 32 28 36

info@ patisserie­koenig.com

www.patisserie­koenig.com


LIFESTYLE ZUT ! COCHONNET

C ARREAU S UR L A PROVENC E

TOM FOOT

STAGE

La montée du Racing en National, et la perspective de revoir bientôt le club au meilleur niveau, suscite bien des vocations : nombreuses sont les jeunes pousses à s’identifier à ces nouvelles idoles qu’elles rêvent de côtoyer un jour. Depuis longtemps, les stages d’été constituent cet instant de rencontre possible qui permet de passer du fantasme à la réalité : le jeune joueur y voit l’occasion d’être pris en charge par des éducateurs spécialisés qui sauront approfondir les acquis et les amener à progresser dans un environnement sportif adapté, au Centre de formation. Dans la perspective du tournoi final à la Meinau, il se montrera très à l’écoute des conseils avisés prodigués par les joueurs du club. Une manière pour lui de vivre une expérience de pro, au cœur de son Racing, le temps d’un rêve éveillé. (E.A) Stages du 8 au 12 juillet et du 5 au 9 août au Racing Club de Strasbourg 03 88 44 55 00 COCKTAIL

15 ans que les Masters de Pétanque sillonnent les boulodromes de France durant l’été, et trois que notre Alsace fait partie du circuit itinérant. Un blockbuster pour boulistes, avec une sélection des meilleurs joueurs de la région et un Master jeunes le 1er jour. Cette année, avec la participation de l’Association Régionale d’Aide aux Handicapés Moteurs (ARAHM), amateurs, jeunes et joueurs handicapés pourront, l’espace d’une journée (le 17 juillet), s’initier à la pétanque ou participer ensemble à une compétition. Alors pas question de faire la Micheline ! (J.J.) Les Masters de Pétanque, les 16, 17 et 18 juillet au Complexe Sportif de Lixenbuhl à Illkirch-Graffenstaden www.arahm-asso.fr

À SIROTER FREY Jamais à court d’idées chic et originales, Alina Bagaric, la pétillante responsable de la boutique Frey Wille de Strasbourg, vient de lancer le cocktail Frey Wille Pure Art en collaboration avec le H, le Lounge bar de l’Hôtel Hilton. Une composition colorée et fruitée, comme les motifs de la célèbre maison d’émaux viennoise. Inauguré lors de la Fête des mères, ce breuvage arty à base de Gin Bombay Sapphire, de Martini rosé, griottes et rhubarbe, est déclaré cocktail le plus élégant de l’été et sera accompagné lors de sa dégustation d’un cadeau surprise de la part de la Maison Frey Wille. Une belle initiative qui ravira les fans de la marque, et une jolie idée d’invitation estivale à un moment d’exception pour la femme de sa vie, sa fiancée, sa maman ou une amie très chère ! (M.C.D) Cocktail Frey Wille Pure Art, à découvrir les vendredis, samedis et dimanches jusqu’à fin juillet au H, bar lounge de l’Hôtel Hilton 1, avenue Herrenschmidt - 03 88 37 10 10 - www.hilton.com Boutique Frey Wille - 1, place du Temple Neuf - 03 88 32 13 85 - frey-wille.com ZUT ! 128


TERRASSE

JARDIN SECRET

En centre-ville, on n’a pas toujours la possibilité de se réfugier au cœur d’une terrasse privée, bordée d’allées verdoyantes et d’arbres fruitiers. Pourtant, à Strasbourg, ce coin isolé de toute agitation urbaine existe, on le trouve à l’hôtel du Sofitel Grande Île ! Après l’opération d’embellissement des chambres, l’hôtel décide d’ajouter une touche de culture régionale avec ce jardin consacré aux vignes d’Alsace. En prolongement du lobby, cet espace de détente ouvert au public se veut représentatif des valeurs alsaciennes ; soit chaleureux, discret, emprunt de traditions mais dynamisé par quelques touches de modernité. Avec une carte à venir, et l’été indien qui se profile, nul doute que le jardin des « Sept cépages » a de beaux jours devant lui. (J.G.) Sofitel Grande Île 4, place Saint-Pierre-le-Jeune 03 88 15 49 00

DESIGN

L A NOU VE L L E CO N S T EL L AT IO N Le projet Sirius se veut à terme l’équivalent de ce que fut la Neustadt en son temps : un programme qui fera la liaison entre le centre-ville et ses faubourgs. Le bâtiment passif, avec une volumétrie et une façade qui expriment une noblesse architecturale, des terrasses et des balcons joliment exposés, est l’occasion d’un bel investissement aux abords du Neudorf : un appartement de 2 à 5 pièces, économe en énergie, au cœur d’un espace en mouvement. (J.G.) Sirius Strasbourg Étoile 03 88 21 46 21 votreappart.com


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JUIN - JUILLET - AOÛT 2013

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