ZU Culture Tendances Lifestyle City magazine Gratuit
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Lorraine | Luxembourg Été 2017
T
A.P.C.
DISPONIBLE CHEZ BOULET 51 GRANDE RUE - 54000 NANCY
Chez Zut !
Le costume n'est pas obligatoire
Zut ! recherche des commerciaux indépendants ! À Nancy, Metz et Luxembourg Envoyez votre candidature au directeur de la publication bruno.chibane@chicmedias.com
Zut ! team
Contri— buteurs
contact@chicmedias.com ou prenom.nom@chicmedias.com Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Emmanuel Abela Responsable d'édition Cécile Becker Directeur artistique Hugues François
Commercialisation & développement Bruno Chibane +33 (0)6 08 07 99 45 Caroline Lévy +33 (0)6 24 70 62 94 Céline Loriotti +33 (0)6 64 22 49 57 Philippe Schweyer +33 (0)6 22 44 68 67 Alexandre Zebdi +33 (0)6 48 14 30 86
Rédacteurs Emmanuel Abela, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Caroline Châtelet, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Léa Lemmel, Caroline Lévy, Fanny Ménéghin, Adèle Sagan, Philippe Schweyer, Aurélie Vautrin
Photographes Julian Benini Alexis Delon / Preview Arno Paul Henri Vogt
Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex
Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon
Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview
Stagiaire graphisme Clémentine Ohmann Lisa Santi
S.à.R.L. au capital de 37 024 euros Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : juin 2017 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789
Illustrateurs Laetitia Gorsy
Responsable promotion et partenariats Céline Loriotti
chicmedias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg 03 67 08 20 87
Stylistes Myriam Commot-Delon Caroline Lévy Adèle Sagan
Design graphique Clémence Viardot
Corrections Sylvia Dubost
Ce magazine trimestriel est édité par
Modèle Léana Waldeck / Initials A.A Coiffure Gregory Alcudia / Avila Make-up et manucure Maili Nguyen
Diffusion LD Diffusion 32, rue d’Oelleville 88500 Totainville Abonnements abonnement@chicmedias.com
Crédits couverture Robe longue Anaïs en coton, collection Laetitia Ivanez x Galeries Lafayette. Sandales en cuir bicolore Givenchy. Lieu : Groupe scolaire Simone Veil à Lingolsheim. Architectes : Richter architectes & associés. Nos remerciements aux architectes
Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Léana Waldeck / Initials A.A www.initials-aa.com Coiffeur Gregory Alcudia / Avila www.avila-coiffure.com Make-up et manucure Maili Nguyen / Avila Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview
Stagiaire rédaction Wendy Noel Stagiaire photo Louise Lejay
Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview.fr
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10 Édito 12 Au bon parfum
27 — Culture
Les parfums cultes Arpège, Lanvin, 1927
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14 Nancy vu par
Fernand Léger à Pompidou-Metz et à la Cité radieuse de Briey
Coline Cuny Grégory Cauvin Magali Louis
18 Metz vu par
Emilie Maitre Rachel Burgy Éric Maire
22 Luxembourg vu par Claudie Grisius René Penning Audrey Dhyvert
ARTS
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DESIGN
Le Grand détournement à la Galerie Poirel
MUSIQUE
69 — Lifestyle
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Foxtails Brigade Cédric Klapisch Frànçois and the Atlas Mountains Nada Surf
Studio Delle Alpi, du beau pour enfants et parents
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Portrait de la révélation nancéienne Laura Cahen
INSTANT FLASH
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KIDS
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ZUT À TABLE
SÉLECTIONS
La tendance Alcools et cocktails, avec Don Juliac, Cambusier et Monsieur Saint-Louis
49 — Tendances
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Les sélections de la rédaction
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SÉRIE MODE
Coolness
60
DRESSING
Come as you are : Diane
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BLOTTER
Quand the dream est devenu true
64
L’HOMME
A.P.C débarque chez Boulet à Nancy
66
SÉLECTIONS
Les sélections de la rédaction 8
SÉLECTIONS
Les sélections de la rédaction
GA L E R I E S L A FAY E T T E M E T Z 4 R U E W I N ST O N C H U R C H I L L
DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H30 À 19H30 ET LE SAMEDI DE 9H30 À 20H 44 GL 552 116 329 RCS PARIS - WEDNESDAY AGENCY - PHOTO RETOUCHÉE
Z UT Édito
Le droit au bonheur Par Philippe Schweyer
J’étais en panne au bord de l’autoroute des vacances avec la voiture du boulot. Le macadam collait à mes tongs et je n’avais rien d’autre à faire que de compter les voitures en attendant la dépanneuse. J’aurais pu me taper la tête contre la rambarde de sécurité, mais ça n’aurait servi à rien. Alors que je m’efforçais de positiver, une Mini Cooper s’est immobilisée sur la bande d’arrêt d’urgence. Vêtue d’un mini-short blanc et d’une chemise en lin légèrement transparente, une femme entre deux âges s’est approchée. Tout en désignant mon véhicule aux couleurs de Zut, elle a engagé la conversation :
— J’adore votre magazine. Ça doit être tellement euphorisant de bosser dans la mode. — Tout n’est pas si rose chez Zut… — Oui, mais quelle classe ce magazine ! — Il y a beaucoup de pression. — Sans pression, la vie serait tellement ennuyeuse ! — Il y a aussi de plus en plus de concurrence… — Aucun magazine n’arrivera jamais à la cheville de Zut ! C’est vous qui faites les photos de couverture ? — Non, c’est Alexis qui a l’exclu. C’est un as ! — Et vous, vous vous faites quoi comme photos ? — Je ne fais pas de photos. Je vends de la pub… — Mince, je vous avais pris pour un photographe. Si j’avais su, je ne me serais pas arrêtée… C’est dangereux de rester là. — C’est exactement ce que m’a dit le dépanneur. — Si vous aviez été photographe, je vous aurais proposé de boire un verre à la prochaine station. — Pas de chance… — Ne dites pas ça. Il faut de tout pour faire un monde. 10
— J’aurais préféré être du bon côté. — Dites-vous que vous auriez pu naître dans un pays en guerre. — La guerre est à nos portes. — Arrêtez de me faire peur. — Ce qui me fait peur à moi, c’est que ce soit si facile de plaire aux femmes quand on est photographe. — Vous êtes terriblement superficiel. — Je m’efforce d’être réaliste. — Ce que je recherche, c’est une relation stable et profonde, mais je dois avouer que les photographes me font rêver. — Si j’avais été photographe, j’aurais pu me payer un beau 4x4. Je ne serais pas là à attendre une dépanneuse en plein cagnard. — Arrêtez de vous plaindre. Je déteste les hommes qui gémissent. — Vous préférez sans doute les beaux photographes ténébreux. — La vie est trop courte pour se coltiner un vendeur de pub dépressif en panne sur l’autoroute. — Je crois que j’ai compris. — À votre place, je ferais un stage dans la photo. — J’ai la vue qui baisse. — J’adore les myopes, mais vous manquez trop d’ambition. Un peu plus tard, assis à côté du dépanneur, je me suis mis à somnoler. À la radio, Michel Houellebecq chantait Playa Blanca d’une voix délicieusement monocorde. La voiture de la boîte n’était pas réparable, mais cela n’avait pas grande importance. Je vivais dans un pays magnifique, remis en marche par un nouveau président plein d’allant. Les coins sympas pour planter ma tente ne manquaient pas. Le temps d’un été au bord de l’eau, rien ne m’empêchait de me faire passer pour un as de la photo. Moi aussi, j’avais droit au bonheur. Il suffisait de le vouloir.
Chronique
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Au bon parfum LES PARFUMS CULTES Arpège, Lanvin, 1927 Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy
Après la guerre, le monde a changé. Et, de manière certes plus anecdotique, celui de la parfumerie aussi. Les maisons de couture ont pris le pouvoir, et hors Coty et Guerlain, les parfumeurs vont petit à petit disparaître. Le parfum s’associe désormais au vêtement, et est souvent conçu comme cadeau pour les riches clientes. Chanel, avec le N°5, assoie cette ère. Jeanne Lanvin (aujourd’hui la plus ancienne maison de couture toujours en activité) suit aussi cette tendance. En 1927, elle demande cependant à Paul Vacher et André Fraysse de créer un parfum pour les 30 ans de sa fille adorée et inspiratrice, MarieBlanche de Polignac. C’est un majestueux bouquet de rose, de jasmin et d’ylang sur un lit de vanille, de patchouli et de santal. Une composition finalement assez classique, mais aux matières somptueuses. Marie-Blanche, musicienne émérite, déclare en la sentant : « On dirait un arpège. » Des notes liées interprétées par une main déliée. Le jus s’installe dans un beau flacon boule noir, opaque et gravé d’or, où la mère et sa fille, encore enfant, sont enroulées dans de fluides étoffes qui 12
rappellent celles de la maison de couture. De la même famille que le N°5, Arpège est son pendant nocturne. Plus mystérieux, plus hivernal, plus classique aussi. Les aldéhydes restent en retrait, alors que chez son aîné de quelques années, elles explosaient. Dense mais tout en retenue, Arpège n’est pas un parfum à sillage, c’est un parfum pour soi. Un parfum poudré, élégant, légèrement savonneux, qui dégage quelque chose d’abstrait et pourtant de chaleureux. Si on y détecte bien les fleurs, il possède surtout un effet de matière étonnant. Un peu noisette et crémeux, c’est une étole de fourrure dans laquelle on s’enroule. Un animal doux et chaud, domestiqué et rassurant : Arpège est un chat qui ronronne. Considéré comme l’un des cinq plus beaux parfums de tous les temps (par un classement obscur souvent cité, dont on ne trouve plus la source mais qui, en l’occurrence, semble pertinent), Arpège peut verser du côté bon chic bon genre. Aussi, pour lui rendre vraiment hommage et le porter sans lourdeur, il convient de le décaler. Voire même d’être un homme, comme l’envisage le critique Luca Turin. Et ça, on en convient, c’est le chic ultime.
Photo jerome@jisays.com
Soutenez SOS hépatites en téléchargeant les deux hymnes rock de la campagne composés et interprétés par Jewly, marraine de l’association.
www.savoir-c-guerir.com #savoirCguerir
est fier de porter cette campagne.
Avec le soutien de
Ensemble pour
Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Nancy. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle. Réalisation Adèle Sagan Photos Arno Paul
Nancy vu par
Magali Louis Chargée de programmation et de production à la Filoche 34 ans
OÙ ?
Théâtre du L.E.M Mer. 07 | 06
« Ce théâtre, consacré aux arts de la marionnette et géré par la compagnie En verre et contre tout, est un lieu que j’adore pour sa beauté et sa chouette programmation. » www.la-filoche.fr
Actu
Lancement de la saison 17/18. Vernissage du cycle « Noir » le 6 octobre avec le trio de jazz CE2 polars. Expositions, spectacles, jeux, ateliers jusqu’au 6 janvier… Robe Essentiel Antwerp chez Appolonie.
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Coline Cuny Chineuse de 20.tage pour We loft
OÙ ?
« C’est dans cette rue, juste à côté de la Maison Prouvé, que nous avons installé We loft. C’est aussi le quartier de l’école de Condé où j’ai fait mes études. Un petit périmètre plein d’énergies artistiques. »
Rue de la Colline Mer. 07 | 06
28 ans Kimono imprimé Handmade by Emine chez We loft.
Actu
Ouverture de We loft le samedi de 10h à 19h et sur rdv le reste de la semaine. Ouverture occasionnelle le dimanche avec divers ateliers et événements à retrouver sur les pages Facebook et Instagram de We loft. 109, rue de la Colline www.contact20tage. wixsite.com/20tage
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Grégory Cauvin Secrétaire général du CCN-Ballet de Lorraine
OÙ ?
Passerelle métallique de la rue Lecreulx Mer. 07 | 06
38 ans Sweat Bleu de Paname, pantalon Homecore, chaussettes Royalties et baskets Zespà, le tout chez Boulet à Nancy.
« Je vais régulièrement me promener et courir ici, au bord de l’eau. Cet endroit charmant fait partie de mon quotidien par sa proximité avec mon travail et mon lieu de vie. »
Actu
Les Plaisirs de la découverte, création originale par Peter Jacobson, Thomas Caler et Rachid Ouramdane, du 29 juin au 2 juillet à l’Opéra national de Lorraine. Programme tous publics « 50 ans ! » pour fêter l’anniversaire du CCN. www.ballet-de-lorraine.eu
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Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Metz. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle. Réalisation Adèle Sagan Photos Julian Benini
Metz vu par
Rachel Burgy Gérante des Vedettes 33 ans
OÙ ?
Maison de l’écluse au Plan d’eau Mar 30.05
« Cet endroit bucolique permet de prendre le temps de respirer à deux pas de chez soi. »
Actu
Nouvelle terrasse d’été. Ouvert tous les jours de 11h à 23h, le dimanche de 11h30 à 19h. Les Vedettes 24, place du Quarteau +33 (0)3 87 62 56 84 Débardeur en résille Liu Jo, chez Liu Jo à Metz.
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Emilie Maitre Coach sportive 37 ans
OÙ ?
« C’est un lieu en plein air que j’affectionne. Avec son plan d’eau et son stade d’athlétisme, il fait partie de mes endroits favoris pour donner mes cours de TRX ainsi que mes coaching personnalisés. »
Smec
Mar. 30.05
Robe en satin avec col foulard souple Liu Jo, chez Liu Jo à Metz.
Actu
Programme vidéo « Help me » : rouleau massant trois fois par semaine durant 30 min, durant 12 semaines : raffermissement et gommage peau d’orange garantis ! Nombreux cours dans la semaine, matériel fourni (inscription sur le site). Naturel’Fitness +33 (0)6 58 11 88 36
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Éric Maire Restaurateur 54 ans
OÙ ?
Place de Chambre Mar 13.06
Bermuda Lee Cooper et mocassins Nike au Vestiaire à Metz et Nancy.
« J’ai ouvert mon premier restaurant, L’Écluse, sur cette place en 1996. J’y ai reçu une étoile au guide Michelin : une consécration dans ma carrière. En 2008, j’ai ouvert mon 2e restaurant, À côté, sur cette même place. Cet endroit a beaucoup évolué depuis avec l’ouverture des terrasses il y a 9 ans. »
Actu
Nouvelle carte de saison. Arrivée d’un sommelier, la carte de vins s’étoffe. Ouverture de la terrasse avec des animations le week-end. Tout l’été : bar à cocktails à partir de 19h. 19 août, bal masqué pour le 1er anniversaire du restaurant. La Voile Blanche www.voile-blanche.fr
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Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Luxembourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle. Réalisation Adèle Sagan Photos Julian Benini
Luxem bourg vu par
Audrey Dhyvert Dénicheuse de créateurs 38 ans
OÙ ?
Gare ferroviaire de Hollerich Ven. 02 | 06
« J’ai une attirance pour les gares… Je dois tenir ça de mon grand-père qui était contrôleur ! Je vais souvent en Belgique prendre en photos les nombreux trains réformés, pour l’atmosphère et la beauté qui s’en dégage. »
Actu
Organisation du marché des créateurs pour le Festival de musique Food For Your Senses du 4 au 6 août au Kirchberg. Passe moi l’sel Chérie www.passemoilselcherie.com Facebook : passemoilselcherie T-shirt Samsøe Samsøe et gilet Baum und Pferdgarten, le tout chez Honey / Mustard.
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Claudie Grisius
OÙ ?
« Cette rue est pour moi la rue de la mode luxembourgeoise. C’est pourquoi nous l’avons choisie pour y implanter notre boutique en décembre 2016. »
Rue Philippe II Ven. 02 | 06
Gérante et créatrice de la marque vol-t-age 44 ans Jupe en dentelle et débardeur en soie imprimé Snake royale vol-t-age.
Actu
Sortie de la ligne Week planner, jeux de mots brodés en sequins sur des sweat-shirts et des t-shirts (Mumday, Juiceday…). Nouvel imprimé Snake royale, mélange de fleurs de lys, motifs serpent et dentelles à retrouver sur foulards, tops en soie ou coton. vol-t-age 18, rue Philippe II www.vol-t-age.com
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René Penning Directeur administratif de la Kulturfabrik
OÙ ?
Dans la cour de la Kulturfabrik Ven. 02 | 06
45 ans Marinière Norse Projects chez Honey / Mustard.
« Je m’identifie à ce lieu que je fréquente depuis 25 ans. Nous sommes à Esch-sur-Alzette, ville où je vis, travaille et tiens à m’engager. »
Actu
Festival Kufa’s Urban Art à partir du 1er juillet : 3 mois d’interventions urbaines d’artistes du monde entier, workshops pluridisciplinaires, rencontres, concerts, foodtrucks… Kulturfabrik 116, rue de Luxembourg Esch-sur-Alzette www.kulturfabrik.lu
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Collection desseins La collection desseins laisse libre cours aux artistes : photographes, plasticiens ou illustrateurs en publiant leurs carnets. Une adresse au corps, à la nudité, à la sensualité.
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La Vitrine - 14, rue Sainte-Hélène - 67000 Strasbourg - 03 67 08 20 87
Culture
Set Design Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon / Preview
ZU T
Culture Expositions
FRAGMENTS DE MODERNITÉ Par Benjamin bottemer
Fasciné par les arts, la technique, l’architecture, Fernand Léger pratique un art total, libre et transdisciplinaire. Les deux expositions, Fernand Léger : le Beau est partout au Centre Pompidou-Metz, et Le Corbusier et Léger, Visions polychromes à la Cité radieuse de Briey, dévoilent toutes les nuances d’une œuvre connectée à son époque.
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— 01
Fernand Léger au Centre Pompidou-Metz
La peinture de Fernand Léger témoigne de la sensibilité de son auteur pour une époque en mouvement permanent, où les sources d’inspiration les plus diverses donnent naissance à un nouveau langage.
Les Disques dans la ville (1920) Point d’orgue de sa période mécanique, cette toile réunit diverses préoccupations de Léger, fasciné par l’effervescence du Paris des années 1910. Les formes circulaires évoquent des rouages mécaniques ou 29
la pellicule du cinéma, on retrouve des lettrages tels qu’ils parsèment les murs de la ville en signalétiques et publicités et d’autres éléments recréant un instantané de la vie urbaine.
Collection Centre Pompidou © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Jacques Faujour/Dist. RMN-GP © Adagp, Paris, 2017
ZU T
Culture Expositions
Les Grands Plongeurs noirs (1944)
Léger fera davantage entrer les corps dans sa peinture avec des réalisations inspirées par le monde du ballet et du cirque, dont il est friand. Ces plongeurs affranchis de la gravité, imbriqués, colorés, rappelant des acrobates, constituent des figures récurrentes d’une partie de son œuvre. « Je suis
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en bagarre avec le corps humain et la couleur pure », confierat-il à Le Corbusier depuis son exil new-yorkais, au début des années 40. Collection Centre Pompidou © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Jacques Faujour/ Dist. RMN-GP © Adagp, Paris, 2016
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Les Constructeurs (état définitif) (1950) Les Constructeurs témoigne de l’engagement politique de Léger, qui souhaite donner à l’art une fonction sociale. Les ouvriers, héros de la reconstruction d’aprèsguerre, apparaissent dans un tableau complexe parsemé de grands aplats de couleurs. Une toile emblématique qui constitue un condensé de toute son œuvre. Biot, musée national Fernand Léger Photo © RMN-Grand Palais (musée Fernand Léger) / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2017
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La Noce (1911-12) Léger inaugure sa propre version du cubisme, en marge de Braque et de Picasso, avec cette œuvre-manifeste qui reçut un accueil hostile de la critique lors de sa présentation au Salon des indépendants de 1912. On y entrevoit le dynamisme, l’interpénétration des formes humaines et urbaines que le peintre développera dans les années à venir. Collection Centre Pompidou © Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Dist. RMN-GP © Adagp, Paris, 2017
Fernand Léger, le Beau est partout —› 30.10
Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr 31
ZU T
Culture Expositions
Photo : Julian Benini
— 02
Fernand Léger à la Cité radieuse de Briey Le Centre Pompidou-Metz et l’association Première rue exposent les échanges entre deux esprits entretenant une vision commune, qui ont fait de la couleur un idéal esthétique et politique.
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Trois lieux étaient envisagés par les équipes du Centre Pompidou-Metz pour l’organisation d’un événement décentralisé autour de leur exposition Fernand Léger : le Beau est partout. Entre le haut-fourneau U4 à Uckange et Bataville, près de Moussey, deux sites industriels reconvertis en structures culturelles, et la Cité radieuse de Briey, l’une des cinq Unités d’habitation imaginées par Le Corbusier, c’est cette dernière qui l’a emporté. La relation privilégiée entre les deux hommes et l’intérêt de Léger pour l’architecture, qui appelait de ses vœux une « entente à trois entre le mur, le peintre et l’architecte », aura finalement convaincu la structure messine d’investir ce bâtiment qui symbolise des valeurs artistiques et sociétales partagées. Ainsi, la couleur, « indis-
pensable à la vie » selon le peintre, et que l’architecte introduit dans les « rues » et sur la façade de la Cité radieuse, constitue l’angle privilégié de l’exposition. « Les deux hommes menaient une recherche et entretenaient des idées humanistes et politiques très proches, expliquent Anne Horvath et Elia Biezunski, commissaires d’exposition de Le Corbusier et Léger : Visions polychromes. Pour Léger, la peinture de chevalet est bourgeoise et élitiste, alors que la peinture murale est à portée de tous. Le Corbusier entretenait le même idéal concernant l’habitat collectif. Ils étaient en outre tous deux convaincus de la nécessité de l’interdisciplinarité des arts. » Achevée en 1961, la Cité Radieuse de Briey connaîtra des vagues de départs successives dès la fin de la décennie. Fermé entre 1983 et 1987, le bâtiment frôlera la démolition avant que la Ville de Briey, avec le soutien de l’État, parvienne à sauver le bâtiment aujourd’hui entièrement habité sous la forme d’une copropriété. L’association Première rue est créée à ce moment : elle a pour rôle la valorisation de la Cité radieuse par l’organisation d’événements culturels et de visites guidées, notamment d’un appartement témoin et de la « première rue », son premier étage, entièrement préservés. Elle loue également deux appartements à la compagnie messine Osmosis ; plusieurs artistes et graphistes sont installés dans les logements. « Le Corbusier a créé toutes les conditions pour que les gens se croisent, explique Véronique Léonard, responsable de l’association Première rue. Les échanges, le lien social entre habitants... c’est aussi l’esprit Le Corbusier qui a été préservé ici. » Comme le rappellent Anne Horvath et Elia Biezunski, « le bâtiment est une œuvre en lui-même ». On visite la première rue, son alignement de portes colorées soulignées par les lumières qui les surplombent. Les appartements d’origine, des duplex qui s’imbriquent les uns dans les autres, offrent de grandes surfaces vitrées et des balcons aux murs colorés qui donnent à la façade son allure de patchwork.
Installée dans la Galerie blanche, logement transformé en espace d’exposition, Visions polychromes rend compte des multiples échanges, correspondances et références à la pensée de l’un et de l’autre que Léger et Le Corbusier entretiendront tout au long de leur vie. Organisée de manière chronologique, l’exposition rassemble documents, lettres, dessins, plans, extraits d’émissions radiophoniques qui témoignent d’une influence partagée et mutuelle autour de la polychromie. On débute par les années 1920, la rencontre, la collaboration dans la Revue de l’Esprit Nouveau, leur enthousiasme pour le collectif d’architectes néerlandais De Stijl, qui annoncent une ère de « peinture en liberté ». Léger veut « briser » le mur, ou du moins rendre l’espace « élastique » par la couleur, Le Corbusier invoque son utilisation en blocs monochromes pour insuffler vie et émotion à l’habitat. Malgré cette concordance de vues, la plupart de leurs projets communs seront avortés. « La richesse de leurs échanges a compensé cette succession de rendez-vous ratés, dont subsistent des traces, indiquent Anne Horvath et Elia Biezunski. Les archives exposées sont très diverses, souvent
méconnues, et possèdent leur esthétique propre. » Leurs interventions successives sur la villa de Jean Badovici à Vézelay, les fresques de Léger pour le Pavillon de l’Esprit Nouveau de Le Corbusier sont au nombre de leurs rares collaborations. Léger imaginera un village et un hôpital polychromes, une fresque murale monumentale pour un projet de l’architecte Paul Nelson ; Le Corbusier créera des Cités radieuses, l’usine Claude et Duval de SaintDié-des-Vosges, aux intérieurs colorés… des réalisations au service d’un idéalisme qui vire parfois à l’utopie, où la couleur a un effet curatif voire spirituel. Autant de manifestes, achevés ou inaboutis, que l’on retrouve au cœur de la Cité Radieuse de Briey, cadre idéal pour la pensée de deux avant-gardistes.
Le Corbusier et Léger : Visions polychromes —› 24.09
Cité Radieuse Le Corbusier Briey-en-forêt www.centrepompidou-metz.fr www.lapremiererue.fr L'appartement témoin de la Cité radieuse, préservée par l'association Première rue Photos : Julian Benini
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Z UT Culture Design
Second volet d’un triptyque consacré à la collection design du Centre National des Arts Plastiques à la Galerie Poirel, Le Grand détournement nous fait entrer au sein d’un laboratoire où pratiques et matières sont manipulées.
OBJETS À L’ E N V E R S Par Benjamin Bottemer
Photo : Michel Giesbrecht
Après Zones de confort en 2015, Le Grand détournement, à travers l’une des collections design les plus importantes d’Europe, nous introduit dans l’atelier des artistes à la découverte de procédés inattendus par lesquels les designers malmènent la notion d’utilitarisme dominant le discours de la production industrielle. Les matières les plus improbables ou les plus courantes, les technologies les plus avancées comme le savoir-faire le plus basique 34
sont utilisés pour donner naissance à des objets qui naviguent à contre-courant. « L’humour, la subversion, l’héritage politique de cette notion de détournement font partie de notre propos, explique Juliette Pollet, commissaire d’exposition. L’atelier est pour les designers une terre de liberté, de créativité, là où dans l’industrie l’émancipation reste à conquérir. » On pense à la pratique du Ikea hacking, qui détourne les meubles de la firme suédoise pour créer des
et l’Abbaye des Prémontrés présentent
objets nouveaux comme le vélo d’enfant de Samuel Bernier et Andreas Bhend, designers de moins de 30 ans dont l’œuvre côtoie Autoprogetazzione, la chaise réalisée par Enzo Mari, père du Do It Yourself, en 1974. « Les designers ne s’expriment plus dans la refus ou la transformation radicale, ils cherchent plutôt à négocier avec la réalité tout en faisant un pas de côté », poursuit Juliette Pollet. Environ 80 pièces pour un peu plus d’une vingtaine d’artistes et collectifs internationaux sont présentées à la Galerie Poirel. La scénographie exploite l’architecture tout en longueur des lieux, composée de deux grands espaces reliés par une mezzanine. Celle-ci permet de prendre de la hauteur sur les quatre grands socles accueillant des assemblages de pièces de natures diverses parfois agencées ensemble, sans que des thématiques précises ne leur soit attribués. « Il existe des passerelles, mais nous avons plutôt voulu créer quelques chose de visuel, des contrastes, et inviter le visiteur à aller chercher les informations », indique David des Moutis, commissaire d’exposition. L’esthétique « crafty » du monstrueux confident de Nacho Carbonell ou les vases dessinés grâce à un logiciel de modélisation sonore de François Brument : on retrouve autant de formes et de matières que de chemins possibles dans Le Grand détournement, empruntés par Martino Gamper sur les pièces déclassées du Mobilier National, François Azambourg avec les moules brûlés du Centre International d’Art Verrier à Meisenthal, le collectif Delo Lindo qui recycle des câbles PVC, ou encore Julien Carretero avec des lustres réalisés à partir de moules de plâtre… « Les designers peuvent introduire de l’aléatoire dans des process a priori figés, changer les paramètres d’un objet rendu malléable grâce à la main ou à l’ordinateur, note Juliette Pollet. Le résultat n’est pas une dissertation sur le design : c’est une expérience sensible. »
Le Grand détournement —› 29.10 Galerie Poirel | Nancy www.poirel.nancy.fr
la mousson d’été écrire le théâtre d’aujourd’hui
du 24 au 30 août 2017
université d’été européenne rencontres théâtrales internationales à l’Abbaye des Prémontrés Pont-à-Mousson – Lorraine 03 83 81 20 22 – www.meec.org
au programme de cette 23e édition lectures, spectacles, conférences, débats, spectacle de rue, Université d’été européenne
les spectacles : NON C’EST PAS ÇA (Cie Le Grand Cerf Bleu) WALKING THÉRAPIE (dir. Fabrice Murgia) en partenariat avec le projet de coopération Fabulamundi. Playwriting Europe «Crossing generations» soutenu par le programme culture 2014-2020 de l’Union Européenne / avec le soutien du CnT, de la SACD et de l’ONDA Photo : Michel Giesbrecht
Programme complet le 15 juin sur www.meec.org
• conception graphique Julien Cochin
avec les auteurs : REBEKKA KRICHELDORF (Allemagne) LOLA MOLINA (France) PAULINE PEYRADE (France) ROLAND SCHIMMELPFENNIG (Allemagne) RASMUS LINDBERG (Suède) PHILIPPE MINYANA (France) CHRISTOPHE PELLET (France) LISA NUR SULTAN (Italie) MARÍA VELASCO (Espagne) LOLA BLASCO (Espagne) IVAN VIRIPAEV (Russie)
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Culture Portrait
CLAIROBSCUR Par AurĂŠlie Vautrin Photos Arno Paul
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Depuis Mon Loup en 2012, la Nancéienne Laura Cahen a fait son trou. Certains ont découvert cette voyageuse infatigable en première partie de Christophe. Une révélation qui n’attendait qu’une belle confirmation : c’est chose faite avec un premier album joliment intitulé Nord.
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lic, Flash, Photo. « Attend, je reviens, je suis trop bien coiffée. C’est pas la peine d’avoir tout cet attirail si c’est pour ressembler à une petite fille modèle ! » Elle s’éclipse du studio silencieusement, pieds nus sous sa longue robe noire, maquillage de guerrière sur le visage. Revient quelques instants plus tard, des mèches rebelles supplémentaires s’échappant de son chignon – un sourire collé sur ses lèvres et les yeux pétillants de malice. Son rire d’enfant résonne. La séance peut continuer, et on se dit qu’il est bien difficile de ne pas tomber sous le charme de cette drôle de jeune femme… Elle, c’est Laura Cahen. Chanteuse-musicienne-compositrice-interprète. Tombée dedans quand elle était petite. Piano à quatre ans, chant à dix, intégralité d’Aretha Franklin à douze. Et qui, du haut de ses 26-bientôt-27-ans, a sorti son premier album, Nord, en février dernier. Qui a foulé le sol de centaines de scènes, françaises, canadiennes, italiennes et même chinoises. Qui rêve de découvrir l’Amérique du Sud et de prendre le Transsibérien. Une Laura Cahen version 2017, qui, sur scène, s’affirme et affirme, ose et (en) impose. Qui a grandi et mûri. Qui sait ce qu’elle veut – et surtout ce qu’elle ne veut plus. Exit l’univers pop-sucré-bonbon-acidulé de Mon Loup, bluette d’amour et de poésie qu’elle avait composée, à l’origine, pour Luce, mais qu’elle s’était finalement appropriée il y a quelques années. « Je n’ai jamais regretté de l’avoir chanté, non, parce qu’au final elle m’a ouvert des portes, cette chanson, elle m’a permis de tourner un peu partout… Et puis, à l’époque, je me retrouvais quand même dans ce texte. » Avant, oui, mais plus maintenant. Inclus à la playlist de France Inter ou pas, plus de Loup à croquer dans ses concerts désormais. « Peut-être que je la rechanterai dans quelques années, je ne sais pas, mais pour le moment j’ai besoin de faire entendre 37
que ce n’est pas du tout ça ce que je fais. » Parfaire son univers. Lui ajouter une bonne dose de mélancolie et un ou deux grain(s) de folie, plus d’audace et moins de légèreté. Alors, à l’époque, malgré le succès ambiant et sous les bons conseils de Samy Osta, le petit génie derrière Feu! Chatterton et La Femme, qui par la suite dirigera son album, elle choisit de prendre son temps. « En sortant un disque trop tôt on se serait pris un mur. Ce que je fais en vérité est tellement différent de Mon Loup… Les gens n’auraient pas compris. » Nouvel univers Il aura donc fallu attendre quatre ans pour découvrir un premier album. Onze titres d’une beauté pure, sauvage, crépusculaire. Des paroles travaillées au scalpel, des accords envoûtants, une voix mélodieuse, douce comme du satin, enveloppante comme un drap blanc, qui nous transporte et nous emporte. Entre temps, était sorti O, un EP en forme de carte de visite, où la belle glissait déjà certaines chansons du futur Nord. Histoire peut-être, de nous aider à trouver le temps moins long – et de semer une à une les graines de son univers. Les Inrocks, France Inter, Télérama, tous soulignaient, déjà, le talent d’une demoiselle qui en avait dans la voix et même ailleurs. « L’idée était de remettre les compteurs à zéro, et de dire : voilà ce que je suis. » Cet album, il parle d’elle. De l’exil, de l’exode. De sa famille, de ces moments où les petites histoires viennent flirter avec la grande. « Mes ancêtres ont été chassés d’Espagne au moment d’Isabelle la Catholique, ils sont descendus vers le Maroc et l’Algérie… D’où ils se sont refaits chassés en 1962. Alors ils sont remontés petit à petit vers le Nord, jusque Nancy, où je suis née. » Silence. Le temps de digérer cette drôle de résonance avec le contexte actuel. (In)consciemment ou pas, ce fil rouge s’est imposé de lui-même. « Ces histoires ont
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Culture Portrait
bercé mon enfance, mais jusqu’à présent, je n’avais pas creusé le sujet plus que ça. Une fois, j’en avais parlé avec ma grand-mère, je l’avais même carrément interviewée, mais elle est décédée peu de temps après et je n’ai jamais écouté la K7 depuis parce que je n’ose pas, tu vois. » Nouveau silence, son joli rire, cette fois, sonne triste. « Quand je façonne mes chansons, j’essaye d’adopter une forme d’écriture automatique. Ma première quête n’est pas le sens. J’aime bien me laisser guider par le son, poser des syllabes les unes après les autres… Je laisse parler l’inconscient. Et en relisant, je me suis rendue compte que je revenais toujours à ça, en fait, tout le temps : la fuite, le voyage, la guerre, le froid. » Entre les lignes Il est midi passé, le soleil s’est trouvé un chemin entre les nuages pour s’inviter dans la conversation. Petite touche de douceur supplémentaire qui auréole la demoiselle sirotant son verre de menthe à l’eau. Elle acquiesce doucement quand on lui dit qu’il faut plusieurs écoutes pour recevoir réellement ses chansons. Sourit timidement lorsque l’on ajoute qu’au-delà d’être écouté, Nord est un disque qui se ressent. Parce qu’elle joue avec sa voix, la musicalité des syllabes, avec la reverb et les instruments. Avec le double-sens des mots et les images cachées. Un peu, aussi, sans doute, parce qu’elle y a mis une partie de son cœur, de ses tripes, de son âme. Sa voix comme un guide dans la brume, comme le chant d’une sirène, déchirant, ensorcelant. « Je ne vois pas mes chansons comme une histoire avec un début et une fin, mais plus comme un tableau. Comme dans l’art abstrait où la personne qui regarde va se projeter dans l’œuvre et faire face à sa propre émotion. » Ajoutant, avec son sourire malicieux, « j’aime bien l’idée qu’il y ait un peu de boulot aussi pour l’auditeur… » Laura Cahen, c’est également ce regard vif nimbé de noir qui nous fixe sur la pochette de l’album. Dans la vraie vie, c’est une fille douce, réservée, qui se « fait toute petite ». Sur scène, au contraire, elle « a besoin de (s)e faire un peu grande ». Alors s’est imposé ce personnage, mi-guerrière mi-apache, masque de maquillage noir sur les yeux, cheveux relevés, robe chargée d’histoire portée jadis par sa mère. « L’idée est venue en tournant un clip il y a deux ans, pour représenter un oiseau noir, à la Black Swan, en contraste avec les oiseaux blancs de la
“L’idée était de remettre les compteurs à zéro, et de dire : voilà ce que je suis.” vidéo. Il y a aussi une référence aux femmes berbères des années 1900. Ça avait tellement de sens… Je l’ai gardé. » L’étincelle d’enfance rejaillit dans ses yeux. « Porter ce masque pour monter sur scène, ça me donne de la force. Comme une cape de super-héros ! » On parle alors de cinéma et de La Leçon de piano, de Gainsbourg et de Bashung, des paysages sublimes de Saint-Pierre-et-Miquelon où elle a tourné son dernier clip dans la neige et le froid, de l’île du Grand Colombier, envahie chaque printemps par des millions de Fous de Bassan, grands oiseaux blancs qui la fascinent – « C’était magique, il y en avait partout, l’effet d’une boule à neige que tu renverses, tu vois ? » – de l’universalité de sa musique malgré la barrière de la langue. 38
De peinture et du groupe qu’elle avait monté au lycée, de Barbara et de Camélia Jordana. De son envie d’être journaliste quand elle était gamine, de poney-club, de barrières inconscientes et de saut dans le vide. De son spectacle à la Salle Poirel, avec musiciens, danseurs sur scène et dans les airs… Puis l’interview se termine, la parenthèse se referme, la vie reprend son cours. Avec le souvenir d’une rencontre pleine de douceur et l’envie furieuse de repartir très vite vers le grand Nord. Laura Cahen, Nord, Bellevue Music www.lauracahen.com
ARSENAL BAM TRINITAIRES 17—18
ORCHESTRE NATIONAL DE LORRAINE
PRENEZ VOS PLACES !
10 ANS DE BORN BAD RECORDS ABRAHAM INC. AMADOU & MARIAM JEAN-EFFLAM BAVOUZET HÉLA FATTOUMI / ÉRIC LAMOUREUX FRANCO FAGIOLI ANGÉLIQUE KIDJO ADAM LALOUM SANDRINE PIAU THOMAS DE POURQUERY BALLET PRELJOCAJ ANNE QUEFFELEC SHIYEON SUNG
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RODOLPHE BURGER PHILIPPE CASSARD ABLAYE CISSOKO LE CONCERT SPIRITUEL BRAD MEHLDAU ORCHESTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES ORCH. NATIONAL DE LORRAINE PATRICE THE RESIDENTS RONE SANSEVERINO TINARIWEN …
N° de licences d’entrepreneur de spectacles de Metz en Scènes : 1-1097300 Arsenal 1-1097302 Trinitaires 1-1097303 Bam 2-1097304 / 3-1097305 – Orchestre national de Lorraine : 2-1097266 / 3-1097267. Conception : fredetmorgan.com
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FOUGUEUX À DEUX
FOXTAILS BRIGADE Par Fanny Ménéghin | Photo Arno Paul
Tout droit venue du grand Ouest américain, la Foxtails Brigade accompagnait Emily Jane White pour sa tournée européenne. Installés dans le catering de L’autre Canal, Anton le violoniste et Laura la chanteuse évoquent ce qui constitue leur premier album en tant que groupe de rock. Ils avouent avoir envoyé valser leurs habitudes minimalistes sans problème. « Aujourd’hui, c’est beaucoup plus assumé et presque exubérant, confie Anton. Nous étions comme des enfants dans une confiserie. Du coup, nous avons vraiment testé plein de nouvelles choses. » Avec sa silhouette menue et ses grands yeux, Laura a bien une allure enfantine,
mais qu’on ne se laisse pas amadouer, les paroles qu’elle fredonne sont plutôt dark et parfois même inquiétantes. Dans le morceau We Are Not Ourselves, on se demande même qui, d’Alice au Pays des Merveilles ou des jumelles de Shining, s’est emparé du micro. Anton ajoute, un sourire en coin : « Son père est un réalisateur de film d’horreur, alors elle a ça dans le sang ! » Et Laura de rougir très légèrement et de rétorquer que, malgré tout, « même si [elle] trouve ça assez drôle, [sa] première intention n’est pas de faire peur aux gens avec [ses] chansons… » Elle précise : « Si ça sonne bien, je garde le morceau et je fonce ! » Quand on leur demande de raconter des 40
anecdotes de concerts, très vite, Anton et Laura évoquent leurs « street shows ». Pour eux, la rue est la scène la plus sincère et la plus brute. « Personne ne t’attend, explique Anton, tu dois être bon. Et si tu assures dans un concert de rue, c’est que tu es dans un bon mood pour les concerts en salle. » Laura, qui a initié le groupe à la rue, ajoute que « c’est un moyen de se réécouter et de se reconnecter à sa musique ». Propos recueillis le 8 novembre à L’Autre Canal, à Nancy
UN HOMME À FILMS
CÉDRIC KLAPISCH Par Aurélie Vautrin | Photo Arno Paul
C’est un peu le copain rieur que l’on rêve tous d’avoir, qui nous amène en voyage sans bouger de notre canapé, qui sait nous faire sourire et grandir autant que pleurer. Car il est de ces cinéastes qui savent capturer l’instant. Respirer l’air du temps. Raconter les petits bonheurs de la vie et ses contrariétés aussi… Avec, toujours, une jolie dose de poésie. Le Péril jeune, c’est lui. Un air de famille, Chacun cherche son chat, L’Auberge espagnole et ses deux suites aussi. Depuis toujours, il fait du cinéma, du documentaire, de la série télé pour raconter les liens qui nous lient, l’amour, la famille, l’amitié… la fraternité. L’envie d’ailleurs puis de rentrer. Mais pour son
petit dernier, Klapisch a choisi de prendre son temps. Car si Ce qui nous lie sort dans les salles en juin, il lui trotte en tête depuis dix ans. Et, une fois n’est pas coutume, il perd la jeune garde de la french touch – Pio Marmaï, François Civil, Ana Girardot – non pas dans les rues d’une ville mais dans les allées des vignes. Et cette chronique d’une fratrie propulsée à la tête du domaine viticole familial à la mort de leur père, c’est un peu le film de la maturité. Comme la synthèse d’une filmo qui fait déjà rêver. Sa manière à lui, le « réalisateur européen » de conter la France, ses couleurs, son métissage, ses contradictions. En pleine discussion sur son long-métrage, il nous 41
confie, tout sourire, l’arrivée imminente de son bébé Cinétek – un service de VoD proposant les films préférés de réalisateurs du monde entier – sur les boxs des salons français. Et glisse, un peu plus tard mais dans la même discussion, qu’il fut, dans son jeune temps, plutôt doué en saut à la perche avec un record à 4,60m. Au final, l’homme est à l’image de ses films : sincère, attachant, entier. Dans le partage de l’amour du cinéma comme celui de la vie. Propos recueillis le 30 mai dans les locaux de France Bleu Nancy
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POLITIQUE POÉTIQUE
FRÀNÇOIS AND THE ATLAS MOUNTAINS Par Aurélie Vautrin | Photo Arno Paul
Printemps 2017. Le monde a changé, Frànçois and the Atlas Mountains aussi. Nouvelle formation, nouvel état d’esprit, nouvelles envies – dont celle de mettre des mots là où il faut, pour panser les plaies et continuer d’avancer. Solide Mirage, dernier album en date, qui mêle rock frenchie, pop british et groove africain, a été écrit et enregistré à Bruxelles, où vit désormais le leader, Frànçois Marry, profondément marqué par les événements de ces dernières années. « L’œil du cyclone », comme il aime à appeler sa ville, cœur de l’Europe où cohabitent non sans heurts hauts fonctionnaires et demandeurs d’asile. « Pour la première fois, je n’avais pas cette sensation de bulle protectrice comme
à Bristol ou à Bordeaux. Cette fois, j’étais en plein dedans. » Finie la pop légère et colorée, le poète dégaine ses rimes les deux pieds dans le monde réel. « Avant, je faisais de la musique pour faire rêver. La posture de l’artiste en connexion spirituelle avec quelque chose de plus grand, j’ai longtemps trouvé ça noble. Aujourd’hui je trouve ça lâche. On fait partie d’une génération d’artistes qui s’est enfermée dans une vie de privilèges. Avec cet album, j’ai l’impression de ne pas tourner pour rien. » Alors, les métaphores s’envolent, la politique se fait poétique, mais ce n’est pas une raison de lui coller une étiquette de chanteur engagé. « Le terme est beaucoup trop fort, je me sentirais imposteur de l’utiliser. Plutôt un catalyseur. 42
Du moins, l’envie est là. » Frànçois Marry conte, et en français uniquement s’il vous plaît, le monde que nous sommes en train de (dé)construire. « C’est un album très gris-bleu », dit-il avec un sourire. Qui se teinte aussi, évidemment, des mille couleurs de l’Afrique. « C’est l’Europe telle que je la perçois en fait, multi-ethnique, multi-culturelle. J’ai juste saisi ce qu’il y avait autour de moi. » Avec l’espoir de quelque chose de meilleur à venir. Un mirage, peutêtre, mais qui mérite d’être recherché. Propos recueillis le 28 avril à l’occasion du concert à L’Autre Canal, à Nancy
AMOUREUX DE LA FRANCE
NADA SURF Par Fanny Ménéghin | Photo Arno Paul
Un vent new-yorkais souffle sur Nancy. L’Autre Canal bouillonne d’une douce effervescence pendant les dernières répétitions du concert qui a lieu ce soir-là. Depuis la petite salle, où nous installons le studio photo, on peut entendre quelques notes qui s’échappent de la scène voisine. Puis plus un bruit, et les membres du groupe Nada Surf font leur entrée. Nous avions préparé notre plus bel accent américain pour les accueillir, mais c’est en français que Matthew Caws, le chanteur, nous salue. Tant pis. Dans quelques heures ils présenteront au public nancéien leur tout dernier album, You Know Who You Are. « On a voulu que le titre du disque soit inspirant, nous explique Matthew, tu ne
sais pas qui tu es, mais peut-être que tu le sauras un jour et il ne faut pas arrêter de chercher. C’est un sentiment assez universel. » Il s’excuse brièvement de chercher ses mots : il a passé la nuit à discuter sur Skype avec sa femme, mais il reprend vite ses esprits pour expliquer que désormais il essaye de donner moins de limites à son inspiration et de laisser libre cours à ses envies musicales. « Aujourd’hui, on se lâche beaucoup plus dans nos morceaux. Les textes sont plus directs et les rythmes plus assurés. Au début, je me prenais beaucoup la tête, mais maintenant je laisse mes intuitions me guider. » 20 ans après Popular, son morceau phare, il n’y a pas de doute, Nada Surf sait dompter la vague des années. 43
Matthew répond à chaque question avec calme et précision, puis il s’amuse un peu de notre instant chauvin lorsqu’on l’interroge sur le morceau Rushing, dont le clip a été tourné à Paris : « C’est une lettre d’amour à la ville, j’ai voulu lui rendre hommage. » Et c’est ainsi, que le temps d’un concert, Nancy est devenu le spot de surf le plus In Love et le plus rock de France. Propos recueillis le 15 novembre à L’Autre Canal, à Nancy
Sélections Culture
Gandini Juggling — Photo : Alice Allart
Village en mouvement FESTIVAL 19 + 20.08.17 Chassepierre (BE) www.chassepierre.be
Depuis 1973, une petite commune belge traversée par la Semois se transforme le temps d’un week-end en théâtre à ciel ouvert. Chassepierre est devenu un événement majeur du théâtre de rue en Grande région, et symbolise parfaitement le désir d’enchanter l’espace public porté par les quelque cinquante compagnies réparties sur une quinzaine de sites au 44
cœur et aux abords du village. La balade fait partie du jeu : de déambulations en performances monumentales, d’installations farfelues en entre-sorts venus d’ailleurs, jongleurs, danseurs, acrobates, comédiens et musiciens (souvent un peu tout cela à la fois) vous invitent à quitter le monde réel en franchissant les frontières de Chassepierre. (B.B.)
UN PEU PLUS PRÈS DES ÉTOILES FESTIVAL 28.06 -> 17.09.17 Metz – espaces publics www.constellations-metz.fr Visuel : Werner Moron — L'Architecture de la chance — Photo : Alain Janssens
La programmation estivale messine se regroupe cette année sous le nom de Constellations, avec concerts, spectacles et expositions ainsi que le parcours Pierres numériques, dix installations entre la cathédrale SaintÉtienne et les Trinitaires. Lux Animae, un video-mapping sur les murs de la cathédrale créé par Yann Nguema, constituera l’attraction majeure du parcours, où l’on pourra admirer d’autres éléments du patrimoine messin habités par une rampe de skateboard numérique, un astéroïde hypnotique, un stéréoscope animé dans un container percé de rayons de lumière ou encore une bétonnièreboule à facettes. (B.B.)
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Une Mousson qui ne s’émousse pas FESTIVAL LA MOUSSON D’ÉTÉ 24 -> 30.08.17 Abbaye des Prémontrés Pont-à-Mousson www.meec.org
Dans les métiers artistiques, les auteurs figurent parmi les professions les plus précaires. Rares sont ceux qui vivent de leur travail d’écriture. Concernant le théâtre, ils peinent à voir leurs textes mis en scène ou seulement lus et édités. Dans ce contexte, les festivals dédiés aux écritures contemporaines sont d’autant plus importants. Depuis plus de 20 ans, la Mousson d’été permet aux auteurs, spectateurs, comédiens, metteurs en scène, traducteurs ou encore éditeurs de se rencontrer. Créée et dirigée par le metteur en scène et actuel directeur de La Manufacture Michel Didym, elle propose lectures, mises en espaces, concerts, rencontres… L’édition 2017 s’oriente vers les questions de la résistance. Pour Michel Didym, elles sont multiples, « résistance intérieure, résistance à l’oppression, à l’argent ou encore à la domination familiale ». Résistons, donc ! (C.C.) Visuel : L'auteur Tiago Rodrigues, qui présentera son spectacle Entre les lignes
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Okuda, Coloring the world
NUANCES URBAINES L’exposition Zone Urbaine Créative investit la galerie de l’Arsenal de Metz ainsi que son esplanade pour présenter Le Nouveau visage du graffiti, une quatrième édition mettant en lumière les artistes les plus actuels du mouvement tout en rappelant son histoire. Dans la première partie, vous pourrez découvrir les photographies de Silvio Magaglio, qui a suivi le bouillonnement créatif 46
du graffiti en France dans les années 90. Ensuite, place au graffiti à l’heure du numérique de Koolfunc’88, 2Shy et Sawe : une esthétique qui a explosé au début des années 2000 et forgé une nouvelle facette de la discipline. La troisième partie est dédiée au graffiti writing et aux formes les plus contemporaines, où l’artiste se réapproprie les codes du graff en atelier à travers des créations croisant
les disciplines et les pratiques. Sur l’esplanade, jusqu’au 6 août seulement, le container de la TATA galerie accueillera les œuvres de David Soner. (B.B.) EXPO ->17.09.17 Arsenal Metz www.arsenal-metz.fr
Un été à Meisenthal Au cœur de ce pittoresque et bucolique village de fond de vallée, les bâtiments du site verrier portent les traces des activités passées et de leurs mutations. Le Musée du verre, le Centre International d’Art Verrier et la Halle verrière racontent une histoire à la fois singulière et universelle, où la pratique artisanale a emprunté les trois voies possibles : tradition, innovation et transformation. Au cœur de l’été, ils offrent ainsi la possibilité d’une échappée culturelle et forestière au beau milieu du massif des Vosges du Nord. (S.D.) — Le Musée du verre expose une centaine d’opalines de foires, objets du quotidien en verre opaque fabriqués en série et à petit prix entre 1865 et 1930. (-> 31.10.17)
— Le CIAV invite à observer les souffleurs de verre au travail et à assister aux démonstrations de soufflage commentées. Le résultat de leur travail, conçu avec des designers, est disponible dans la galerieboutique. (-> 31.10.17) — La Halle verrière fait entrer en collusion les grandes installations minimalistes et radicales d’Alf Schuler avec les autoportraits un peu foufous de Urs Lüthi, qui cohabitent ainsi dans cette friche immense. (01.07.17 -> 31.08.17) FESTIVAL -> 31.10.17 Site verrier de Meisenthal www.site-verrier-meisenthal.fr
Photo : Guy Rebmeister
PETIT MAIS COSTAUD Le festival Jazzpote en a sous le pied : non content de proposer un événement convivial où il fait bon déguster un barbecue au son de ses apéros concerts, il assure aussi et surtout une programmation de haute volée. En têtes d’affiche cette année, le maître Henri Texier et son Hope quartet, le bouillonnant Émile Parisien en quintet avec comme invité la légende du piano Joachim Kühn, et The Bad plus, trio de Minneapolis qui dynamite le jazz parce qu’il le vaut bien. (B.B) FESTIVAL
The Bad Plus by Jay Fram
04 -> 08.07.17 Théâtre en bois / Nest Thionville www.jazzpote.com 47
pré-production — prises de vues — photo post-production — vidéo numérique — 03 90 20 59 59 —
Tendances
Set Design Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon / Preview
Photographe Alexis Delon / Preview www.preview.fr Réalisation Myriam Commot-Delon
Coolness Mannequin Léana Waldeck / Initials A.A www.initials-aa.com Coiffeur Gregory Alcudia / Avila www.avila-coiffure.com Maquillage et manucure Maili Nguyen / Avila Post-prod Camille Vogeleisen /Preview www.preview.fr Lieu Groupe scolaire Simone Veil à Lingolsheim. Architectes : Richter architectes & associés.
Haut Ă effet pliage, pantalon de jogging et trainer basses Speed en maille stretch, le tout Balenciaga.
Body en coton Fraiche chez www.fraichestore.com.
Veste et short en toile de coton Jil Sander Navy. Sac Air Hobo avec bandoulière amovible Balenciaga.
Robe longue AnaĂŻs en coton, collection Laetitia Ivanez x Galeries Lafayette. Sandales en cuir bicolore Givenchy.
Hoodie XXL en coton Fraiche chez www.fraichestore.com.
Top drapé en soie à col bénitier à dos en maille et jupe évasée en lin Ipsae. Lunettes Dolce & Gabbana Eyewear, collection Mambo printemps-été 2017. Casquette en coton Fraiche chez www.fraichestore.com.
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Crop-top asymétrique en coton et lin mélangé (existe aussi en noir) Isabel Benenato. Culotte Fraiche chez www.fraichestore.com. Lunettes Gucci.
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Tendances Dressing
Come as you are Par Adèle Sagan Photos Julian Benini
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Rencontre avec la pétillante Diane, infirmière et instagrameuse inspirante, au Grand Hôtel de la Reine à Nancy, quelques jours avant ses vacances à Bali.
Passeport, Mademoiselle ! Je m’appelle Diane, j’ai 23 ans et je suis infirmière au bloc opératoire. Je vis à Nancy depuis 20 ans. Mordue de mode, j’ai créé, durant mes études, ma marque de vêtements (PasEncore) ainsi que mon blog. J’aime bouger, visiter, sortir, découvrir de nouveaux endroits et j’adore par dessus tout voyager. Toutes ces choses, je les partage au quotidien sur les réseaux sociaux. Peux-tu nous décrire ton style ? Je pense que mon style c’est de ne pas en avoir un. J’aime m’adapter, mélanger les tendances, les époques et les genres. Je peux passer d’un look sport chic à une tenue plus rock avec un perfecto en cuir noir, puis porter des tenues un peu plus gipsy… Cela m’amuse de jouer avec différentes pièces pour trouver LE bon mix. Ton dernier coup de cœur mode pour cet été ? Imprimée, unie, longue ou courte, la robe portefeuille fait une silhouette magnifique. Ta pièce fétiche ? J’en ai beaucoup. Mais en ce moment mon outfit favori est une veste Mango à sequins noirs et argent, que j’ai depuis plusieurs années, un jean destroy et mon sac Dior.
Tes marques de maillot de bain préférées ? La marque Sowe Biarritz qui permet de mixer les imprimés à l’infini. J’ai rencontré la créatrice lors d’un séjour à Biarritz et je l’adore, tout comme ses maillots de bains. Il y a aussi Hipanema, Eres, mais aussi Kiabi ou H&M… Je suis accro aux maillots – j’en emporte toujours une vingtaine en vacances. Une règle de beauté ? J’en ai plusieurs mais disons que gommage, hydratation et autobronzant sont à mes yeux le parfait combo en cette période estivale. Tout particulièrement le spray Tea to Tan de By Terry et le lait Mixa hâle progressif. Mais aussi et toujours, un soin dans mon salon de beauté préféré Jolie Môme à Nancy. Quelle est ta relation au parfum ? Fidèle ! J’alterne trois parfums : Ivoire de Balmain, Her de Narciso Rodriguez et Alahine de la maison Téo Cabanel : un parfum de niche aux notes de patchouli, vanille et iris découvert il y a peu. Tes boutiques favorites en Lorraine ? Après vous et Dress K’od à Nancy, By Outfitter à Metz et la superbe boutique Dior à Luxembourg. Diane sur les réseaux sociaux @dianeperreau
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Tendances Focus
They had a dream
Duo au bureau comme à la ville, Mathilde et Benjamin ont lancé Blotter Atelier en 2012, à Metz. Une marque intemporelle, qui favorise les collaborations avec les artistes, distribuée dans une trentaine de points de vente en France. Dernier coup de filet, leur collection #DRMCMTRU (the dream comes true).
Par Cécile Becker
Jacket Grandview
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La genèse ? Benjamin travaille pour une petite marque streetwear qui détonne, il est chargé de la création, de la distribution, de la communication et de la commercialisation. Mathilde est directrice d’un magasin Levi’s à Rouen. La marque streetwear disparaît, Mathilde pousse Benjamin à continuer. Grâce aux nombreux contacts du premier et à des créateurs coups de cœur croisés, ils créent une société de distribution en 2007. Au fil du temps, leur vaste réseau de distributeurs réclame des produits réalisés avec des matières plus nobles : c’est le déclic. En 2012, première collection P/E avec une styliste lyonnaise. Un an plus tard, ils sont suivis par une quinzaine de distributeurs fidèles ! Leur patte ? — Lier leur amour de l’art et leur passion de la mode. — Associer des artistes à leurs collections. « Blotter devient la toile sur laquelle les artistes peuvent s’exprimer », explique Benjamin. — De ces collaborations naissent des motifs qui terminent en imprimés, broderies ou patchs. — Développer des actions culturelles en lien avec leur collection. Dernier exemple : l’exposition au printemps dernier chez Tata Galerie (espace d’exposition mobile) et à la Galerie Octave Cowbell à Metz. —« Une collection, on la pense comme une œuvre d’art : il n’y a pas d’abattage, on passe du temps sur chaque produit. » Le style Blotter Atelier ? Épuré et intemporel, qui privilégie le confort. Des matières en trompe-l’œil, « raides à première vue mais extrêmement fluides : de la crêpe, de l’acétate de cellulose, de la viscose ou du lycra ». Mathilde et Benjamin ont toujours aimé les chemises longues – pour femmes et hommes – qu’on retrouve comme un leitmotiv dans leurs différentes collections. Leur volonté ? « Détyper l’homme et détyper la femme. » Comment ? Avec notamment une ligne unisexe qui fait un carton.
Sweater Skyline
Une pièce pour l’été ? Leur veste Grandview en denim, un bombers unisexe personnalisable. On choisit quoi ? Matière et patch. Le denim est japonais, tissé, les encres sont bio. De l’actu ? — La dernière collection P/E 2017 #DRMCMTRU (the dream comes true) inspirée par l’œuvre de JeanChristophe Massinon. La caravane comme un transport vers le rêve, le volant comme symbole de légèreté. — Blotter Atelier s’installe à Los Angeles ! Repérée par une agence, la marque prépare actuellement son lancement outre-Atlantique et participe à un fashion salon cet été. — Développement de la prochaine collection A/H 2017/2018, baptisée Landscape. — Participation au marché des créateurs du MUDAM Luxembourg, les 1er et 2 juillet. — Nouveau site Web à venir. Où shopper Blotter dans le (très) Grand Est — Le Nouvel Accord à Strasbourg — Superhuit concept store à Nancy — Reservoir Shop à Bruxelles www.blotteratelier.com 63
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Télescopage urbain Par Myriam Commot-Delon
Lookbook A.P.C. A/H 2017
Décidemment, le concept store masculin Boulet Store, ouvert début 2016 par Michaël Ribeiro, a apporté une sacrée dose de hype à la ville !
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Sa force ? Instaurer avec justesse un dialogue cohérent entre des marques françaises et scandinaves, minimalistes et accessibles, telles que Bleu de Paname, Le Slip Français, les chaussures Zespà ou Veja, LA Panoplie, Rains, Selected ou Sandqvist, tout en buvant un thé ou en remplissant son tote bag de produits d’épicerie fine. Chez Boulet, on capte l’essence des choses dans un espace à l’architecture raw, où les murs mis à nus n’ont rien à cacher et où trône avec humour une moitié de Fiat 500 vintage faisant office de comptoir. Les initiés ont vite compris qu’une sacrée dose d’élégance cool habitait les lieux, et ce n’est pas l’arrivée imminente du très chic label A.P.C. qui va les contrarier. L’autre bonne nouvelle ? Jean Touitou, Monsieur A.P.C., fête la saison prochaine les 30 ans de sa maison en rééditant des pièces d’archives de la collection Hiver 87 (et, non, ça n’a pas pris une ride !). À retrouver dès cet été chez Boulet Store, le QG masculin le plus rapide et affuté de l’Est. Boulet Store 51, Grande rue | Nancy +33 (0)3 83 44 31 48 www.boulet-store.com
Lookbook A.P.C. A/H 2017
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Sélections Tendances
ACCESSOIRES
La belle brochette Sally & Jane 14, rue Taison | Metz +33 (0)3 57 28 84 73
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À piqueter sur son panama, son pull, le revers de sa veste ou ses espadrilles, les broches brodées pleines de fantaisie de Macon & Lesquoy nous emballent ! À collectionner pour mieux les mixer et redécouvrir les joies de l’accumulation. (M.C.D.)
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ACCESSOIRES
Vider son sac (1) Pour lui | La forme bowling du
Voyageur de Paul Marius plaira aux fans de maroquinerie vintage aimant voyager léger. Disponible en deux tailles et deux couleurs, il n’attend plus que votre maillot de bain et quelques chemises pour partir en week-end. (M.C.D.) (1)
MODE
No Kontrol Extrabold 24, avenue de la Liberté Luxembourg www.extrabold.eu
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Maroquinerie Grand Rue 89, bis Grande Rue Nancy www.grandrue.fr
Ce printemps-été signe enfin le grand retour de l’équipementier athlétique italien Kappa ! Rebaptisé Kappa Kontroll, il a puisé dans ses archives et réinterprété l’iconique t-shirt à rayures Buren de la Juventus de Turin. Porté sur la pelouse dans les eighties par Platini, il gagne cette saison ses lettres de noblesse fashion sur le bitume. Les bons combos ? À dégommer pour les filles d’une jupe plissée, de chaussettes sporty et d’une paire de « mocs » et à porter bien rentré dans un pantalon carrot pour les garçons. Ou le contraire. (M.C.D.)
(2) Pour elle | Le sac Mini
Hepburn de la créatrice Coralie Amsellem ne saura rester vide trop longtemps… En python et cuir suédé jaune flashy, doté de deux poches intérieures et d’une chaîne plaquée or pour un porté épaule ou bandoulière, il possède tous les atouts pour faire danser les tenues de vacances. (M.C.D.) Ted 20, rue Serpenoise Metz www.ted-metz.com
PORTFOLIO
Pas cliché Le concept store nancéien Superhuit ne fait pas que vous habiller, il nourrit aussi vos yeux de belles images, comme avec le dernier coffret Wombat, une édition spéciale consacrée aux 70 ans de Magnum Photos. (M.C.D.) Superhuit Concept Store 8, rue d’Amerval Nancy +33 (0)9 60 07 91 66 Instagram : superhuit_store 67
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Lifestyle
Set Design Myriam Commot-Delon — Photo Alexis Delon / Preview
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Lifestyle Kids
In wood they trust Par Benjamin Bottemer Portrait David Laurent Objets Studio Delle Alpi
Le Studio Delle Alpi, duo de designers travaillant au Luxembourg et en Italie, conçoit des jouets et des meubles destinés aux enfants, dont les lignes élégantes et les couleurs épurées séduisent aussi les plus grands.
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“Il nous tient à cœur de concevoir des objets qui plaisent autant aux adultes qu’aux enfants tout en étant atypiques.”
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nne Kieffer et Arnaud Mouriamé sont retombés en enfance un peu par hasard. Lorsqu’ils prennent leur indépendance en 2012 et fondent le Studio Delle Alpi, ils se cherchent encore et souhaitent avant tout lier leurs compétences et celles d’artisans dont ils admirent le travail. « On voulait travailler le bois, allier graphisme et design, et mixer cela avec la sérigraphie que pratiquaient des amis bruxellois. Les motifs, les couleurs de nos premières créations collaient assez bien au monde de l’enfance… et puis c’est un univers sympa, qui permet d’exprimer sa créativité avec un peu de folie ! » Anne, Luxembourgeoise qui a étudié le design en Suisse et aux États-Unis, et Arnaud, Bruxellois issu du monde de la communication et graphiste, skient dans les Alpes lorsque leur vient leur première idée de concept : ils baptiseront donc leur studio en référence à la chaîne montagneuse, à l’Italie où ils souhaitent travailler, et à Turin où Anne a longtemps résidé et qui abritait à l’époque le mythique stade de football Stadio Delle Alpi. Dès leurs débuts, le duo désire s’affranchir des canaux traditionnels et travailler
en fonction de ses propres critères… tout en se facilitant la vie. « Concevoir un objet puis chercher une grande marque pour le produire et le distribuer, c’est très difficile, il faut des contacts et arriver au bon moment. On ne voulait pas attendre. » Après les tables et tabourets sont venus les jouets, notamment leurs emblématiques silhouettes animales à roulettes. Le Studio Delle Alpi, qui travaille entre Milan et Luxembourg, fait produire une partie de sa collection en Italie, utilise du bois issu de forêts gérées durablement et fait appel à de petits producteurs et à des artisans spécialisés comme des sérigraphes ou des céramistes : un autre attrait du travail à petite échelle. « On redécouvre des artisans “cachés”, très compétents mais qui n’ont pas leur place dans le monde de la production de masse. On peut les rencontrer, échanger directement, aller voir, toucher... un contact que l’on perd en travaillant pour une industrie. » Né en pleine période où le jouet en bois fait un retour en force, le studio applique les codes du design pour adultes à des objets pour enfants, pensant toujours aux parents craignant de voir leur salon envahi de plastique aux couleurs criardes, adeptes du vintage et soucieux du développement durable. Leurs meubles ne dépareilleraient pas dans un foyer aménagé selon les dernières tendances, et leurs jouets font 71
aussi des objets de décoration attrayants. Ce n’est pas par hasard : cela fait partie de la stratégie d’Anne et Arnaud. « Il nous tient à cœur de concevoir des objets qui mixent les deux mondes, qui plaisent autant aux adultes qu’aux enfants tout en étant atypiques. On pense aussi à la durabilité : lorsque l’enfant grandit et délaisse ses jouets, ou que les meubles ne sont plus adaptés, ils peuvent continuer à vivre dans la maison sans finir au grenier. » Le Studio Delle Alpi élargit sa gamme au rythme d’une ou deux créations par an. Un duo de chaises et un bureau, présentés à la Semaine du design à Milan en avril dernier, seront ainsi commercialisés à la rentrée. On peut trouver leurs objets sur le site du studio et chez environ 70 revendeurs, boutiques et sites web majoritairement basés en Europe du nord (dont la France et le Luxembourg) mais aussi en Corée du Sud, au Japon et aux États-Unis. Anne et Arnaud poursuivent ainsi un parcours éloigné des modèles classiques avec un langage bien à eux alimenté par des valeurs de proximité, de responsabilité et une créativité exprimée en toute liberté. www.studiodellealpi.com Instagram : studiodellealpi
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Lifestyle Kids
Meubler avec des jouets, s’amuser sur un meuble... chez Studio Delle Alpi, tout est possible.
COLLECTION PLAY-WOOD Les best-sellers du Studio Delle Alpli sont de mignons animaux à roulettes, girafes, éléphants, chiens, alligators mais aussi voitures. Ils sont nés après la création des premiers tabourets et tables, toujours présents au catalogue : à l’origine, le duo de designers eut l’idée d’utiliser les chutes de bois pour réaliser de petits objets.
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“Chaque pièce est unique : nos céramistes créent leurs propres moules et produisent à raison d’un exemplaire par semaine seulement.”
ENZO THE PIGGY Enzo, dont le nom est une référence amusée à la tirelire traditionnelle, est réalisé en céramique par des artisans italiens, avec un joli bouchon en liège.
THE CARGO LINE Un chariot, un rangement, un meuble ? Les trois à la fois. The Trailer et The Superbox sont utilisables séparément ; assemblés ils sont parfaits pour transporter ses affaires aux quatre coins de la maison, et peuvent ensuite se transformer en meuble en ajoutant des pieds.
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Lifestyle Kids
THE TEMPLES OF SPEED Les tables Monza et Dromo traduisent parfaitement la volonté du Studio Delle Alpi de plaire aux enfants comme aux parents : ces derniers peuvent l’utiliser comme table d’appoint et profiter d’un verre tandis que les premiers jouent aux petites voitures le long des mythiques tracés des circuits italiens.
WALTER DESK / GENO & GURRI Les derniers-nés du Studio Delle Alpi. Le Walter desk s’adapte aux usages des enfants 2017 avec ses rangements et ouvertures pensés pour les objets numériques. Genno & Gurri, du nom des enfants de Bambi, est une réinterprétation de la chaise de montagne en deux tailles, adaptées aux enfants et aux adultes. Disponibles dès septembre.
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50 compagnies professionnelles 200 artistes internationaux Théâtre, cirque, danse, marionnettes… LIBRAMONT
BASTOGNE
E411
PRÉVENTE jusqu’au 18 août à 19 h 1 jour : 16 € (enfants : 8 €) 2 jours : 24 € (enfants : 12 €)
BOUILLON
Simon 6306
NEUFCHATEAU
SUR PLACE 19 & 20 août
BERTRIX
CHASSEPIERRE
(paiement uniquement en liquide)
1 jour : 20 € (enfants : 10 €) 2 jours : 30 € (enfants : 15 €)
FLORENVILLE FRANCE
MONTMEDY
Navettes (bus TEC) à partir de la gare de Marbehan (1 €)
O B J E T S — M AT I È R E S — I D É E S
Concept-store & projets d’aménagement
ARLON
VIRTON
G-D DE LUXEMBOURG
sens et contre-sens
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Sally & Jane 31, rue de Pont-à-Mousson | 57950 Montigny-lès-Metz 06 62 29 41 66 www.bleujasmin.fr
14, rue Taison - Metz 03 57 28 84 73
NEM
Le Grand Détournement du 03 juin au 29 octobre 2017 à la Galerie Poirel une exposition de la collection design du Centre national des arts plastiques www.poirel.nancy.fr
ZUT À TABLE La tendance
Sacrés cocktails Par Aurélie Vautrin
Tout le monde le sait, en été, l’apéro, c’est sacré : en terrasse ou sur la plage, en famille ou entre amis, sous le soleil des tropiques ou de la place Saint-Louis... Petites suggestions locales pour changer des traditionnels pastis/spritz/ mojito – et même, bousculer vos habitudes en dégustant votre cocktail pendant le repas. À consommer – évidemment – avec modération !
Photo : Henri Vogt
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DON JULIAC, L’APÉRO ÉCOLO
Martin Smodis — Photo : Arno Paul
CAMBUSIER L’APÉRO RÉTRO-CHIC La liqueur, ringard ? Attendez de voir les magnifiques bouteilles de Cambusier, la petite nouvelle sur le marché… Son design épuré, son petit drapeau français, son étiquetage chic et trendy… De quoi se laisser convaincre de troquer son habituel vodka-martini pour un cocktail au délicieux goût de rétro, non ? D’autant que le concept de la jeunette est de mettre en avant une liqueur par (nouvelle) région française – comme mirabelle pour le Grand Est, cassis pour la Bourgogne-FrancheComté et citron pour la région PACA. Derrière la marque, il y a Martin Smodis – et ses deux acolytes plein de bons conseils, Sidonie Smodis et Théo Asknari-Moog – fraîchement sorti de l’école, dont l’envie première était de redorer le blason d’une boisson tombée en désuétude, comme la bière, redevenue tendance dans les années 80 grâce aux micro-brasseries. « Il y a un grand retour du cocktail depuis quelques temps, et la liqueur est justement à la base de nombreuses recettes. On s’est dit qu’en changeant leur packaging, leur image, on pourrait à nouveau faire consommer ces liqueurs traditionnelles à tout le monde, et pas seulement aux touristes. » Ils ont donc choisi un fruit et un producteur de liqueur par région, « au goût et au coup de cœur avant tout », et les ont rassemblés sous une même image de bouteille à marinière. « Je cherchais un nom purement français, qui sonnait comme Corbusier… Et je suis tombé sur “cambusier”, qui désigne un marin en charge du ravitaillement des navires. Le choix était fait ! » Ne vous reste plus qu’à monter à bord. Liqueur Cambusier | Nancy www.cambusier.com
« Tout est parti d’un clafoutis raté. » Cela fait trois ans que Kevin Juliac a lancé sa marque de rhum, Don Juliac – à prononcer avé l’acceng évidemment. Pas encore la trentaine, mais une âme d’écolo à la sauce MacGyver, une immense soif d’apprendre et une éthique à toute épreuve lui ont permis de multiplier les expériences. « J’ai créé ma première entreprise à 14 ans, j’avais besoin d’argent, je savais jardiner, je suis devenu “Piti jardinier, sauvetage de jardin en friche”, je me faisais dix euros de l’heure en plein soleil et c’était officiel ! » Il est comme ça, Kevin Juliac. Mille idées à la seconde et une vie à cent à l’heure. Il fait tout, du sol au plafond, de la création à la distillation, privilégiant toujours le local, de l’imprimeur sur verre au fournisseur de bouchons en liège, du miel lorrain à la vanille de Madagascar trouvée à l’Ile aux épices, « parce que pouvoir serrer une main c’est plus sympa ». Tout est affaire de tests, de macération, de mélange heureux – et parfois malheureux : « J’ai fait des essais avec des bonbons, des fruits confits… Personne n’est mort mais il y a eu des trucs vraiment ignobles ! » Des trucs vraiment délicieux aussi – et ces cinq cocktails très différents les uns des autres. « Je voulais toucher tous les côtés du palais. Du coup, mielcannelle est plutôt sucré, cacao-mirabelle plus fort, miel-gingembre plus poivré… Physalis-tonka est à la fois doux, acidulé et fruité, et houblonkarkadé, un peu plus amer. » Chez lui, tout est dans le détail, et surtout pas dans les limites, puisque, comme il est écrit sur la porte de son local, « c’est en se plantant que l’on finit par pousser ». Et le résultat est un pur délice ! Don Juliac | Nancy www.donjuliac.com
Kevin Juliac — Photo : Arno Paul
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ZUT À TABLE La tendance
À DÉCOUVRIR : MIXOLOGIE ET FOODPAIRING Chez Monsieur Saint-Louis, fraîchement installé sur la place du même nom à Metz, Angelo Montana, associé à Florian Fritsch, nous initie à l’art du cocktail en faisant appel à la science, pour un résultat qui fait frétiller les papilles.
Quelle est la philosophie de Monsieur Saint-Louis ? Avant tout, de bousculer les codes de la consommation. Pour la plupart des gens, le cocktail se résume au mojito ou à une vodka avec du jus de fruits. On a eu envie de les pousser à découvrir d’autres choses. Alors on a transformé le traditionnel « mets et vins » en « mets et cocktails ». Servir un plat avec un cocktail spécialement créé pour l’accompagner, c’était très couru dans les soirées mondaines Outre-Manche en 1900. C’est ce que l’on appelle le foodpairing ? Exactement. L’association de saveurs à la fois côté solide et côté liquide. L’art et la manière de combiner des aliments qui contiennent les mêmes composants aromatiques. J’étais un passionné de cocktails, mon chef cuisinier venait d’un établissement avec un macaron… Ce fut le moyen de lier les deux. Le soir, nous avons une carte classique pour les gens moins aventureux, et une carte spéciale « foodpairing », avec par exemple un carpaccio de dorade finement tranché avec un gin mare à base d’olive et de thym, ou encore un carpaccio de courgettes avec un cocktail à base de sirop de poivron rouge. Comment construisez-vous ces associations ? Ce sont des propositions, qui viennent autant du chef cuisinier que du chef barman. Nous sommes vraiment une équipe de passionnés… La mixologie, au final, c’est comme la gastronomie en cuisine. On utilise des produits frais, de saison, on crée nous-mêmes nos sirops, nos infusions au poivre, au basilic, au citron vert – par exemple en ce moment on présente un gin infusé au sirop de pastèque et poivre Timut, fait maison justement. L’objectif est d’apprendre ou de réapprendre au client certaines saveurs. On s’amuse, on crée. Les cartes sont changées chaque mois. Et puis, il y a un mystère caché chez Monsieur SaintLouis, une énigme à déchiffrer. Regardez bien le logo. Et rappelez-vous de la prohibition. Mais… Chut… C’est un secret ! Monsieur Saint-Louis 59, place Saint-Louis | Metz Facebook : monsieursaintlouis
Photo : Julian Benini
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JUILLET AOÛT 2017 EXPO / ART CONTEMPORAIN ALF SCHULER & URS LÜTHI SAVOIR-FAIRE & DESIGN VERRIER DÉMONSTRATIONS DES SOUFFLEURS GALERIE-BOUTIQUE EXPO / PATRIMOINE VERRIER BAZAR, COLLECTION D’OPALINES DE FOIRE EXPO / ART NOUVEAU ÉMILE GALLÉ, DÉSIRÉ CHRISTIAN… AVEC LE SOUTIEN : DU MINISTÈRE DE LA CULTURE (DRAC GRAND EST) DE LA RÉGION GRAND EST DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA MOSELLE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU PAYS DE BITCHE DU PARC NATUREL RÉGIONAL DES VOSGES DU NORD
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Sélections Lifestyle
PEINTURE
Se mettre au vert Bleu Jasmin 31, rue de Pont-à-Mousson Montigny-lès-Metz www.bleujasmin.fr www.littlegreene.fr
À découvrir en exclusivité chez
collections de céramiques en
Bleu Jasmin, le QG inspirant
raku ou planches à découper en
de la décoratrice d’intérieur
bois brut. Autre nouveauté de la
Myriam Mazur, ce vert tendre
maison de couleurs anglaise, une
Aquamarine tiré du nouveau
nouvelle finition de peintures,
nuancier Little Greene. Idéal pour
Flat Oil Eggshell, le satiné quasi
réveiller l’esprit shaker d’une
mat dont on rêvait pour repeindre
cuisine et mettre en valeur ses
ses boiseries intérieures. (M.C.D.)
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ARTS DE LA TABLE
ASSOIFFÉ
Pile dans la tendance exotique qui n’en finit plus de donner du piquant à nos intérieurs, ces verres d’un joli vert teinté et texturé qui s’empilent pour former un cactus stylisé. (M.C.D.) -> Set de 6 verres empilables (2 verres avec anse + 4 verres sans anse), Saguaro Glasses, Doiy Design.
HÔTELLERIE
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Depuis 2009, les propriétaires s’attellent à rendre sa noblesse à cet hôtel emblématique du centre de Nancy, tout en respectant l’époque et le quartier dans lequel il grandit. Fresques évocatrices en tête de lit pour rappeler la période faste et luxueuse du XVIIIe, ambiance cosy et moderne dans la décoration, rien n’est laissé au hasard dans l’alliance du confort et de l’histoire de ce lieu d’exception. (L.L.)
RESTAUR ATION BAR À COCKTAILS Restauration jusqu’à
22h30
semaine
Hôtel de Guise 18, rue de Guise | Nancy www.hoteldeguise.com 81
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weekend
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DESIGN
Décalé Mais qui se cache derrière la maison d’édition de design Valérie Objects ? Axel Van den Bossche, dirigeant de la géniale marque anversoise Serax, Frank Lambert et Veerle Wenes, directrice artistique. Sa différence ? Des collections haut de gamme, à la distribution sélective, signées par des architectes ou artistes tels que le duo Muller van Severen, Maarten Baas ou Chris Kabel avec son vase Hidden. Conçu à l’origine pour le très trendy magazine espagnol The Plant Journal (aujourd’hui The Plant), il a pour singularité de présenter les fleurs en dehors du vase ! (M.C.D.) Collections Serax et Valérie Objects En vente chez Modules 17, rue d’Amerval Nancy +33 (0)3 83 23 15 59
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Culture Tendances Lifestyle
ZU Culture Tendances Lifestyle
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City magazine Gratuit
City magazine Gratuit
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Le journal Haguenau & alentours
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REPORTAGE
La forêt de Haguenau
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DOSSIER
L'été dans l'eau
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N o 1 — MAI 2017
COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE HAGUENAU LES TEMPS FORTS DE L'ÉTÉ
Oh les beaux jours !
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VU PAR…
Bischwiller Brumath Haguenau Pfaffenhoffen
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REPORTAGE
Éco-quartier Thurot
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Lorraine Été 2017
Strasbourg Été 2017 1
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Trimestriel
Strasbourg
Culture — Kultur Tendances — Trends Lifestyle
City magazine Free
Français | Deutsch
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Trimestriel
Lorraine/Luxembourg
Culture — Kultur Tendances — Trends Lifestyle
City magazine Free
Français | Deutsch
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Journal "Haguenau et alentours"
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Rhin Supérieur Nord Oberrhein Nord
Rhin Supérieur Sud Oberrhein Sud
Frühling—Sommer Printemps—Été
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Rhin Supérieur Nord Franco-allemand
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Zut 05
Semestriel
Rhin Supérieur Sud Franco-allemand
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