Zut19 strasbourg

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automne 2013

culture tendances lifestyle Strasbourg NumĂŠro 19 / Gratuit


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Direction de la rédaction & commercialisation Bruno Chibane bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45 Rédacteur en chef Emmanuel Abela eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

numéro 20

Directrice artistique mode Myriam Commot-Delon myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67 Directeur artistique brokism hello@brokism.com 06 22 76 58 32

Zut ! édition Strasbourg

Photo : Alexis Delon / Preview - www.preview-tm.fr

sortie décembre

Développement commercial Philippe Schweyer ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67 Développement commercial Caroline Lévy levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Développement commercial Céline Loriotti cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

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6 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Rédactrice en chef mode Myriam Commot-Delon Direction artistique brokism Responsable d’édition Sylvia Dubost

Rédacteurs Natacha Anderson, Cécile Becker, Benjamin Bottemer, Myriam Commot-Delon, Jérémie Decoopman, Sylvia Dubost, Justine Goepfert, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Vanessa Schmitz-Grucker, Valentine Schroeter, Philippe Schweyer, Romain Sublon, Claire Tourdot Design graphique brokism

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Wandi / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi Robe patineuse à découpes ajourées Plein Sud, sac Barbara BuI chez L’Altra. Lunettes Alain Mikli chez Opticiens Maurice Frères.

Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy

Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Photographes Pascal Bastien, brokism, Alexis Delon / Preview, Léone Julitte, Tony Trichanh, Christophe Urbain

Diffusion Zut ! Team + LD Diffusion www.distri-imprim.fr

Illustratrices Laurence Bentz, Laetitia Gorsy, Ariane Pinel Stagiaire communication et développement Valentine Schroeter Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Wandi / Up Models Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi

Commercialisation & développement Bruno Chibane, François-Xavier Cheraitia, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : octobre 2013 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789 Merci à Alain Kieffel, directeur de Schell & Cie, et à Alexandre Lesmes, gérant d'Avila Factory, pour leur accueil lors du shooting mode de ce numéro dans le site de l'ancienne usine Junkers à la Meinau www.schell-et-cie.com www.avila-coiffure.com/

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8 Zut ! Sommaire

37 Culture 38 TOURNAGE Abd al Malik Le chanteur et poète revient au Neuhof pour tourner son premier film.

12 éditorial

40 BIJOU

14 courrier des lecteurs

16

L’atelier de la HEAR Gros plan sur les créations des étudiants. 44 OPÉRA

toute première fois Back to the futur

Laurent Spielmann Confessions du directeur de l'Opéra national de Lorraine

18 au bon parfum Sans filtre

46 PHOTO

20 strasbourg vu par Sylvie Debra-Schott, Jean-Baptiste Schmider, Les Webavardes, Gontran Froehly et Anne Fantinel, Dominique Grylla, Audrey Charpiat, Saori Jo, Janine Francke, Vincent Léopold

François Leclerc L’artiste rétablit le lien entre peinture, graphisme et photographie. 48 ARTS Pièces montrées Les 30 ans du Frac Alsace en 4 œuvres commentées. 50 BD Cyril Bonin Avec Amorostasia, il interroge le rôle des sentiments dans notre société. 52 BD Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Rijsberg Le duo adapte avec tendresse L’Astragale, roman culte d’Albertine Sarrazin

automne 2013

édition Strasbourg

54 INSTANT FLASH Tahar Rahim, Yolande Moreau, Zep, Emmanuel Devos, Serge Bozon.

culture tendances lifestyle Strasbourg Numéro 19 / Gratuit

64 CULTURE Les sélections de la rédaction


Art de de vivre Art vivre L’adaptabilité L’adaptabilitéest estsymbole symbolede demodernité modernité– –– Art de vivre L’adaptabilité est symbole de modernité Les systèmes systèmes d’aménagement créativité. Les d’aménagementUSM USMconjuguent conjuguentesthétique esthétiqueetet et créativité. Les systèmes d’aménagement USM conjuguent esthétique créativité.            

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10 Zut ! Sommaire

121 Lifestyle 123 SPORT

75

RCSA Rencontres croisés avec les frères Keller.

Tendances

128 BUSINESS Mise au Green Retour sur une success story à la sauce alsacienne.

76 MODE Never Land Shooting automnal.

130 BUSINESS

90 MODE

Zut numéro 19

La Coop Portrait de l’entreprise, hier, aujourd’hui, demain.

Diesel Nouveau départ sous l’égide de son nouveau DA, Nicola Formichetti.

134 GASTRO Un chef, une recette Risotto de céleri et encornets poêlés par Jour de fête.

94 MODE HOMME Bigger Than Life Les nouveaux Gatsby.

138 RESTOS

98 JOAILLERIE

Zut ! à table 7 lieux à découvrir.

Ecrous, cailloux, bijoux Une sélection luxueuse et audacieuse.

142 ARCHI L’école d’architecture de Strasbourg Visite de la nouvelle extension.

100 BIJOUX Brillez, et puis Zut ! Du nouveau dans les boutiques de Strasbourg.

146 DESIGN

102 FLASH MOOD

IN-EI Issey Miyake Des luminaires poétiques et innovants.

Up to date Nos envies de saison : des fringues, des shoes, du design.

148 DESIGN Bureaux Deux pièces-phare et leurs accessoires.

106 KIDS Paul & Louison Une délicieuse ligne pour fillettes, made in Strasbourg. 108 DRESSING Come as you are 110 STREET Urban Styles 112 TENDANCES Les sélections de la rédaction.

150 DÉCO

automne 2013

MySpacePlanner L’architecte d’intérieur débarque à Strasbourg. 152 DÉCO Repérage Un choix d’objet pour revisiter votre cuisine. 154 LIFESTYLE Les sélections de la rédaction.



12 Zut ! édito

20 numéros le plus bel âge PAR PHILIPPE SCHWEYER

L’autre jour, je croise Gérard Lefort, qui dirige le service Culture de Libération, en train de lire un vieux numéro de Zut ! dans le wagon-bar du TGV Strasbourg-Paris : - Salut Gérard, ça fait plaisir de te voir avec un Zut ! - Ben, il traînait là… C’est quand même nettement mieux que TGV Magazine. Au fait, t’as vu qu’on fête les quarante ans de Libé… J’espère que tu vas acheter le livre. - Quarante ans ! Punaise, ça me fout un coup de vieux… - Et moi donc. Au fait, Zut !, ça marche comment ? - De mieux en mieux ! On est en pleine croissance… - Ah bon ? - On va bientôt fêter nos cinq ans. Même moi, j’ai du mal à y croire ! Si on compte le numéro zéro, on en est déjà à vingt numéros rien qu’à Strasbourg. - Vingt numéros ! C’est le bel âge ! - Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge ! - Ah ah… - On est vraiment partis de rien en 2008. On avait juste une table, des ordis, quelques idées, un peu d’alcool, des clopes et pas mal d’envie. - Je me demande comment vous faites pour vous en sortir avec la crise de la presse… À Libé on sert les fesses depuis des années. On est plutôt en décroissance ces dernières années…

- T’as vu la maquette de Zut ! ? Avec un magazine pareil, on s’en fiche pas mal de la crise de la presse… Croismoi, les annonceurs se précipitent pour être dans Zut ! - Tu ne vas pas me faire croire que tes commerciaux se tournent les pouces… - Non, c’est pas ça… N’empêche qu’il suffit de montrer le magazine pour que les annonceurs sortent leur chéquier. - C’est dingue ! Si je raconte ça aux collègues à Paris, ils ne vont pas me croire… - Tu ferais mieux de faire un papier sur Zut ! Bruno adorerait avoir son portrait en 4e de couverture de Libé. - Si je fais un portrait, ça sera de toi. - Ah bon ? Pourquoi moi ? - Lui, c’est un businessman, alors que toi t’es un artiste. Tu joues avec les mots et ça c’est beau ! - C’est vrai, mais sans lui je ne serais rien… - Et lui, tu crois peut-être qu’il serait le roi du pétrole à Strasbourg sans toi et les autres ? Sans rédac' chef, sans styliste, sans D.A. ? C’est pas lui qui serait capable d’écrire des trucs de dingo sur le parfum, de sélectionner des fringues ou de prendre des photos aussi léchées… Sans vous, ton Bruno serait encore un grotteux ! - Faut pas pousser ! T’imagines Bruno sapé comme à l’époque de la guerre du feu ? Par contre, ce qui est sûr, c’est que si tu fais un papier sur moi

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et pas sur lui, la jalousie peut le rendre complètement fou. Ce n’est pas mon problème. Lui, il vend de la pub, alors que toi, t’es un putain d’artiste. Quand je te lis, je prends mon pied. Je ne sais pas comment tu fais pour être aussi drôle… T’étais pas le dernier pour la déconne non plus quand t’étais jeune… Merci pour le compliment, tu verras que le temps passe plutôt vite… Tu crois qu’on devrait faire un bouquin pour fêter nos cinq ans ? C’est du boulot un bouquin. Bruno pense qu’on pourrait faire bosser des stagiaires. À Strasbourg aussi, vous avez des stagiaires ? Ben ouais, comme partout… Si tu as de bons stagiaires, ça change tout pour ton livre… T’as des trucs à raconter ? On pourrait parler des coups de speed… Du stress qui monte avant chaque numéro… Des bouclages qui n’en finissent pas. Il vaudrait mieux vous mettre en valeur. Oui, mais c’est moins drôle. Quand Zut ! aura quarante ans, tu n’auras plus envie d’être drôle… Bon alors, quand c’est que tu fais un article sur Zut ! dans Libé ? Faut voir… Appelle-moi dans cinq ans.


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14 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

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LE MAGAZINE QUI FAIT SALIVER LES PÉPÉS

Super nana, Pas facile de répondre à votre question. Super Fouzi n’étant pas joignable, je dirais qu’il a voulu dire qu’en comprenant que les super héros n’existaient pas, il a pris conscience qu’il valait mieux compter sur le collectif que sur un Superman providentiel ou une Superwoman pas cool pour changer la société… C’est pas beau, ça ?

ÉTÉ 2013

Culture Te n d a n c e s Lifestyle STRASBOURG

NUMÉRO 18

Une lectrice en manque de sujets qui fâchent, une autre qui craque pour le rotin, un lecteur qui se met le doigt dans l’œil, un autre qui reprend goût à la vie en salivant devant une dorade sauvage… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Chéri Zut !, Trop cool la photo de Kate Moss à poil dans sa cuisine. N’empêche que pendant que vous nous parlez des salades de Kate, pas un mot sur les Roms et les vrais sujets qui fâchent. Bibi, 45 ans Chéri Bibi, Si on se crève le ciboulot pour faire léger, c’est justement parce qu’on préfère éviter de raconter n’importe quoi sur les faux sujets qui fâchent. Pour nous, les Roms ne sont ni un problème ni une menace. Au lieu d’avoir peur pour rien, nous préférons regarder l’avenir avec confiance. Bibise. Super Zut !, J’ai beaucoup aimé la chronique de Fouzi sur les super héros et le dessin de Ariane Pinel avec Superman, Ironman, Batman et Trautmann m’a bien fait sourire. Par contre, je ne suis pas certaine d’avoir compris la fin du texte. De quoi Fouzi a-t-il pris conscience ? Nana

Mon œil Zut !, Je ne sais pas qui place les pages de pub dans Zut !, mais c’est un sacré farceur. Dans le dernier numéro, il y a une super photo de Fernando Arrabal avec deux paires de lunettes dont un modèle anglais complètement loufoque qui doit faire très mal aux yeux, en vis-à- vis d’une page de pub pour « l’arme révolutionnaire contre la sécheresse oculaire ». Rien que pour ça, je suis fou du magazine Zut ! Salvador, 38 ans Mon œil Salvador, Sachez que le placement des pubs est une étape très importante et que personne ne connaît la formule magique de Zut ! La formule du Coca, à côté, c’est du pipi de chat en bouteille de 3 cl… Wow Zut !, J’ai adoré la fille en couv du dernier numéro. Depuis, je ne porte plus que des casquettes en rotin… Le rotin, ça change vraiment la vie ! Emmanuelle, 17 ans Wow Emmanuelle, Vous n’êtes pas la seule à apprécier le rotin. Savez-vous que l’on peut même fabriquer des fauteuils super sexy avec du rotin ? C’est super excitant, non ? Psy Zut !, Je suis une lectrice acharnée de Zut ! et une dingue de déco. Mon mari me dit qu’il faudrait que j’aille voir un psy, mais je préfère changer de canapé tous les trois mois que de me payer une psychothérapie. Coco, 47 ans

Psy coco, Changer de canapé tous les trois mois, c’est presque encore plus dingue que de s’allonger chez un psy ! Racontez-nous tranquillement comment tout ça a commencé… Dodo Zut !, Depuis que ma petite-fille m’a fait découvrir Zut !, j’ai repris goût à la vie. Votre photo de dorade sauvage sur tombée de chayottes surmontée de lanières de courgettes m’a fait sacrément saliver ! Luigi, 94 ans Dodo Luigi, Saliver en feuilletant Zut !, c’est la meilleure façon de retrouver la fureur de vivre. Merci à votre petite-fille de vous avoir fait saliver devant une dorade (en tournant les pages, vous trouverez peut-être d’autres raisons de saliver encore plus fort…). Koukou Zut !, Quel plaisir pour les yeux de découvrir votre sélection de neuf sièges. Dommage que vous ne vous soyez pas donné la peine d’indiquer leurs prix respectifs. Riki, 25 ans Koukou Riki, C’est vrai qu’ils sont beaux ces sièges ! Mais malgré son épaisseur, Zut ! n’est pas le catalogue de La Redoute. Pour connaître les prix, il suffit de chercher un peu… Vous avez une autre remarque ?


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16 Par Fouzi Louahem Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur

toute première fois

10

BACK TO THE FUTUR

J’ai lu un jour dans une interview de l’écrivain Michel Houellebecq qu’il pensait à propos de l’inspiration et des obsessions qu’on ne faisait que ressasser ses passions adolescentes. Cette réflexion m’a d’abord laissé songeur, puis tout naturellement elle a ouvert un abîme en moi. C’est sûrement excessif, au regard des souffrances de nos contemporains, et je pense plus précisément à Charles qui dans les Ch’tis à Hollywood est littéralement acculé au suicide car Jordane lui a volé son tube de Pento. C’est sans doute excessif mais cela me pousse à faire un sacré bilan sur ma vie. Voici mes six désillusions adolescentes : 1. Adolescent, j’entretenais amoureusement une longue chevelure de jais et je pouvais passer des heures à la coiffer. Aujourd’hui, cette tignasse brille par son absence. 2. Adolescent, je pensais aussi que mon nez était disproportionné par rapport à mon visage, bien que mes parents m’aient assuré que mon visage grandirait

à son tour. Aujourd’hui, je me suis fait une raison et je porte une grande paire de lunettes et des chaussettes rouges. 3. L’adolescent chargé en hormones que j’étais était obsédé par Sabrina – la chanteuse aux mensurations épiques –, aujourd’hui je pense que Cécile Duflot gagnerait en sympathie à suivre l’exemple de cette Italienne au grand cœur et que Sabrina pourrait tout autant se lancer en politique. 4. À dix-huit ans, j’étais persuadé qu’aimer Bergman, Massacre à la tronçonneuse et les films de kung-fu faisait de moi un cinéphile aux goûts atypiques. Aujourd’hui je passe pour un fidèle lecteur de Télérama. 5. Adolescent, je pensais qu'être végétarien était cool – rapport aux animaux, tout ça ! –, aujourd’hui je pense que manger de la viande c’est dangereux et pas Swaggy – rapport aux consignes de l’OMS, tout ça !

6. Dans les années 80, je portais fièrement mon badge « touche pas à mon pote », aujourd’hui je pense qu’un slogan comme « touche pas à mon Rom » ferait ricaner Jean Roucas. Je vous rassure, mon passage de l’adolescence à l'âge adulte n’est pas fait que de pertes, il y a aussi des constantes : en effet, dans les années 90, je lisais Philippe Djian, j’écoutais les Pixies et je portais des Slangs, aujourd’hui je lis le nouveau Philippe Djian – conseillé par Télérama –, j’ai téléchargé le nouveau Pixies sur mon iPhone, et je crois que mon jeune stagiaire végétarien porte des Slangs, un tee-shirt à l'effigie de Sabrina et des cheveux long pour cacher ses grandes oreilles.


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18 Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

18

SANS FILTRE

Elle est bien loin, l’époque où le tabac était synonyme d’élégance… Aujourd’hui, la peau est peut-être devenu le dernier endroit où sentir sa belle odeur. Pas celle des feuilles qui sèchent, qu’à moins d’avoir vécu à la campagne avant-guerre ou voyagé hors des sentiers battus sous les tropiques, personne n’a jamais vraiment senti. Pas non plus celle des cigares, plus lourde, plus patchouli, terreuse et humide. Ni celle d’un fond de cendrier au lendemain d’une nuit d’angoisse. L’odeur d’un tabac finement coupé, qu’on hume le nez dans la blague. Beau dans la vie, il est sublime en parfum. Chaud, légèrement sucré et miellé, voire caramel, il se teinte parfois de bois blond, celui des copeaux d’un crayon à papier, ou se fait épicé et sec, arrosé d’un peu d’alcool brun… Toujours riche, fin et nuancé, le tabac est (en toute subjectivité), l’une des plus belles notes en parfumerie. L’une des plus discrètes aussi. Depuis que la disparition tragique de Gucci pour homme (malheur…), il habite plutôt les parfums rares (on oubliera l’inepte Amen Fleur de Havane chez Mugler…). La note tabac n’est pourtant pas difficile à obtenir : on peut extraire des feuilles une absolue, et reproduire l’odeur

que s’en dégage par la technique du headspace*. Peut-être est-ce son raffinement et les images qu’elle charrie qui la tienne éloignée des flacons. Androgyne et racé, le premier jus construit autour d’elle (à notre connaissance) donne le ton. L’immense Le Tabac blond de Caron (Ernest Daltroff, 1920) s’inspire de ce nouveau produit, introduit par les Américains pendant la Grande Guerre et fumé par les garçonnes qui le préfèrent au tabac brun. Sec, mat, très masculin, il est le parfum d’une déesse en costume pantalon, qui tire sur son fume-cigare après avoir piloté son biplan. Les tabacs récents sont souvent plus ambrés, plus vanillés, mais toujours ambivalents, aussi beaux avec un costume façonné main sur Savile Row que porté par une femme en jean. On les aime blonds et secs, quand leur sillage se fait discret et élégant, et on les préfère réchauffés à même la peau. Le parfum dans ce qu’il a de plus raffiné, de plus troublant et de plus beau. * technique qui permet de reproduire la composition moléculaire d’une odeur. Celle-ci ne contient souvent qu'une partie des molécules de l'élément odorant (fleur, feuille, bois…), c'est pourquoi l'extrait de rose, par exemple, ne sent pas comme la fleur.

De bons tabacs Aqua di Cuba, Santa Maria Novella. Plus cigare que cigarette, très miellé et épicé : un tabac addictif. Feuilles de tabac, Miller Harris (Lyn Harris, 2000). Chic et subtil, avec de belles notes de cuir en fond : un tabac de lord. Back To Black, By Kilian (Calice Asancheyev-Becker, 2009). Sec, ambré mais sans sucre, discret et facetté : un tabac très sombre et très beau. Tobacco vanille, Tom Ford (2007). Riche et matiné de crème anglaise : un tabac résolument gourmand. Volutes, Diptyque (Fabrice Pellegrin, 2012). Chaud, ambré, alcoolisé et vanillé : un tabac offensif.



20

Strasbourg vu par Ils vivent, travaillent, créent et sortent dans Strasbourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré. Réalisation Caroline Lévy

О


21

Sylvie Debra-Schott 50 ans

Directrice générale de l’ARIA

OÙ ? L’Aubette 1928 « Il s’agit d’un musée très particulier à mes yeux, représentatif du mouvement artistique du début du XXe siècle auquel je suis sensible. En plein cœur de la cité sur la place Kléber, on peut la traverser sans jamais s’y arrêter, ce qui est dommage. »

Actu !

lun 23 sept

20 ans de l’ARIA (Association Régionale des Industries alimentaires d’Alsace) début 2014. Premier anniversaire de « Savourez l’Alsace », marque collective alimentaire des produits fabriqués en Alsace (plus de 1000 références) www.aria-alsace.com Robe Miu Miu chez Ultima prêt-à-porter.

Photo Alexis Delon Remerciements aux Musées de la Ville de Strasbourg


22

Jean-Baptiste Schmider

mer 2 sept

48 ans Créateur de France Autopartage

Photo brokism

Veste doudoune façon chemise Moncler chez Ultima prêt-à-porter.

OÙ ?

Square Saint-Jean « Ce lieu isolé est au cœur de la cité et du quartier Gare auquel je suis très attaché. Aux pieds de l’ancienne BMS et de l’église dans laquelle je me suis marié, ce coin de verdure est le témoin d’un nouveau mode de vie urbain avec un composte et un jardin collectif à proximité. »

Actu !

Changement de nom : Auto’trement et France Autopartage deviennent Citiz. Ouverture de la 16e structure régionale du réseau Citiz à Dijon. Ouverture de nouvelles stations devant la chaîne Arte et prochainement dans le quartier Saint-Thomas, à Oswald et Neuhof. www.citiz.coop


23

Gontran Froehly Anne Fantinel

42 ans

35 ans

Co-auteurs et réalisateurs

ven 13 sept

Anne : robe, veste et ceinture en cuir chez One Step. Boucles d’oreilles La2L chez Hinc & Nunc.

Photo Christophe Urbain

OÙ ?

Actu !

Cour d’Oxford

Diffusion sur Alsace 20 de la série Hopla Trio, initiée par l’OLCA et la Région Alsace et produite par Seppia. www.facebook.com/hoplatrio

« C’est un quartier dans lequel nous travaillons tous les deux. Il est visuellement extrêmement graphique, presque cinématographique ! Loin des clichés sur Strasbourg, il entre en cohérence avec notre série. »


24

Janine Francke 42 ans

Gérante de Yogamoves

mar 24 sept

Veste, top en sequins et jean chez Marc Cain.

Photo brokism

OÙ ?

Actu !

Pont Sainte-Madeleine

Premier anniversaire du club de Vendenheim. Lancement des cours de Yoga doux. Journées portes ouvertes le 12 octobre à Strasbourg et le 13 octobre à Vendenheim.

« Au pied du Palais Rohan, ce pont récemment rénové témoigne de la sauvegarde du patrimoine de la ville en le réhabilitant sans le dénaturer. Il est en cohérence avec la place du Château à quelques pas d’ici. J’y passe chaque jour avec beaucoup de plaisir ! »

Yogamoves 10, rue de la Râpe à Strasbourg 19, rue du Commerce à Vendenheim www.yogamoves.fr


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Taglan c’est l’alliance d’un design intemporel avec de nobles essences de bois et des matériaux actuels, pour agencer votre cuisine, séjour ou chambre et créer ainsi le cadre de vie qui vous ressemble !

L’épure des lignes contemporaines en courbes et l’ingénieux îlot central de ma cuisine Hélios en frêne olivier massif et son plan de travail en résine acrylique, sont autant d’atouts pour magnifier mon art culinaire au quotidien...

Taglan, la signature de vos pièces à vivre...

4 Rue Grenchen 67600 Sélestat 03 88 82 82 16 taglan.com


26

Audrey Charpiat 26 ans Agitatrice d’intérieurs

mar 17 sept

Veste trench bi-matières Burberry chez L’Altra.

OÙ ? Le manège des chevaux de bois « Je rêverais d’avoir un carrousel dans mon salon ! J’aime venir le regarder en action parce qu’il nous amène dans un monde d’innocence et d’insouciance d’où l’on entend le rire des enfants… »

Photo brokism

Actu !

Changement de nom de la boutique Placard Design, qui devient L’Espace. Conception et aménagement du salon de coiffure Vue sur l’Ill. Participation à la Nuit du Design, le 12 octobre. L’Espace 22, rue de Bouxwiller 03 88 22 02 78 La Cuisine 6a, rue Kellerman 03 88 37 59 72 www.sifferlin.com


futur classique

Éric Humbert 46 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg tÊl & fax 03 88 32 43 05 info@eric-humbert.com www.eric-humbert.com

www.insecable.com

Toutes nos collections et nos tarifs sur simple demande


28

Dominique Grylla 42 ans Comédien

ven 13 sept Blouson en cuir et t-shirt Freeman T. Porter.

OÙ ? Cloître Saint-Pierre-le-Jeune « C’est une bulle de silence en plein cœur de la ville dont on ressort ragaillardi ! Un lieu d’où se dégage une belle énergie, avec des peintures médiévales que j’affectionne beaucoup. J’y viens me ressourcer. »

Photo Christophe Urbain

Actu !

One man show Seul en selle, best of de 10 ans de café-théâtre, les 12, 19 et 26 octobre à la Java. Projet d’un duo burlesque début 2014. www.grandom.org


29

Saori Jo 32 ans

auteur-compositeur interprète

mar 17 sept

Veste, top et legging en cuir Pianurastudio, le tout chez Vicino.

OÙ ? Passerelle du Pont aux chats « Je l’appelle le pont aux cadenas ! Je suis touchée par ce regain de romantisme de la jeune génération, avec ses nouvelles formes de déclaration d’amour. Il fait aussi le lien avec le quartier de la Krutenau où j’ai longtemps habité. »

Photo Christophe Urbain

Actu !

Sortie de l’album Home 2.17 AM et du single Some Chocolat nommé aux Hopla Awards dans la catégorie clip. Concert caritatif aux profits de la Croix-Rouge avec Mikelangelo Loconte, le 9 novembre à l’espace culturel de Vendenheim. www.saorijo.com


30

Vincent Léopold 53 ans

mar 25 sept

Créateur du concept Trop Bon

Pull Gran Sasso et parka bi-matières Henry Cotton’s, le tout chez Dome.

OÙ ? Place des Tripiers « Avec sa vue privilégiée sur la Cathédrale, cette place donne accès à la rue des Tonneliers, rue gourmande par excellence ! Un véritable lien social où se mêlent les générations et les genres, et un métissage urbain à l’image de Trop Bon ! »

Photo brokism

Actu !

Lancement du concept Trop Bon : le resto’rue pour bien manger dans la rue. Tripteur à retrouver les midis sur les parvis de la Place des Halles les mardis et jeudis et de Rivétoile les lundis, mercredis et vendredis. Présence prochaine au Printemps Strasbourg et sur le parvis de la Maison de la Région www.trop-bon.fr


Auto’trement devient

135 voitures en libre-service dans 15 villes d’Alsace

03 88 237 347 • alsace.citiz.fr


32

Les Webavardes

ven 27 août

De gauche à droite : Isabelle Schmidt, 35 ans : perfecto Claudie Pierlot et robe Ted Baker. Elise Wohlgemuth Lambour, 28 ans : veste Comptoir des Cotonniers et top en soie Galeries Lafayette. Nawal Gillet, 42 ans : chemisier Michael Kors et veste Ted Baker. Le tout aux Galeries Lafayette.

OÙ ?

L’Atlantico « Au-delà de sa situation de choix, cette péniche a une valeur symbolique puisque c’est ici que nous avons trouvé le nom des Webavardes et que nous faisons nos brainstormings, qui se prolongent en moments de farniente. Autant lier l’utile à l’agréable ! »

Photo Léone Julitte

Actu !

Prochain afterwork connecté et féminin « Ça va faire mâle ! », le jeudi 7 novembre à partir de 18h30 à l’étage Homme des Galeries Lafayette www.leswebavardes.fr


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des livres sublimes Ă lire ailleurs

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la culture n’a pas de prix

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Nicolas de Largillière, La Belle Strasbourgeoise / Musée des Beaux-arts de Strasbourg © Photo Musées de Strasbourg, M. Bertola


Cult ure


38 Zut ! Culture Tournage

MISE EN ABYME PAR CÉCILE BECKER PHOTOS CHRISTOPHE URBAIN

Après Qu’Allah bénisse la France, récit autobiographique d’un parcours semé d’embûches, de bonheurs et de spiritualité, Abd al Malik revient sur ses terres au Neuhof pour filmer cette même histoire, de manière presque documentaire. Bribes de tournages et morceaux de vie.


39 « Il faudrait réfléchir à ce qu’est vraiment la cité, […] il faudrait comprendre et faire comprendre la désolation, la misère intérieure de ceux qui l’habitent. Je ne dis pas qu’il leur est impossible d’y vivre des moments heureux ; mais tous sont en souffrance, parce qu’ils n’ont pas choisi leur situation et qu’elle leur semble fixée pour toujours. »*

Nichée à l’arrière du stade, l’équipe du tournage est presque invisible. La seule et unique caméra glisse discrètement entre les grilles de protection, au ras du sol. On croirait presque à un jour normal au Neuhof, en plein cœur d’un match de foot entre copains, supportés par une foule de jeunes. Mais comment savoir si on assiste à une scène quotidienne quand on n’a jamais mis les pieds dans ce quartier ? Ce serait malhonnête que de l’affirmer. C’est justement pour offrir aux lecteurs, et bientôt aux spectateurs, une vision plus juste des quartiers qu’Abd al Malik a écrit, et tourne désormais, Qu’Allah bénisse la France. « On parle des cités mais pas assez de l’intérieur, regrette-t-il. Avec ce livre, comme avec ce film, je veux rendre hommage aux gens des cités, au quartier, à ma ville, à une certaine histoire de France qu’on ne connaît pas forcément. Je veux raconter les choses comme elles sont, sans les arranger. D’une certaine façon, c’est un film militant et universel. » Un film qui marque l’arrivée d’un Malik déterminé derrière les caméras : « OK, on se met en place messieurs ! », « Je veux terminer sur un plan serré sur eux ! Vas-y shoote ! » Deux jeunes se disputent en

marge du match de foot. Avec réalisme, mais aussi douceur et bienveillance, Abd al Malik veut « faire parler les événements d’eux-mêmes ». Ainsi, il a choisi des techniciens, régisseurs et acteurs qui l’ont accompagné durant sa jeunesse et viennent compléter une équipe de professionnels déjà intime avec ceux qui vivent là. Consigne : « Il faut lâcher prise, tout montrer. » Abd al Malik veut mettre en avant sa singularité à la manière d’un Scorsese ou d’un Coppola, ce cinéma qu’il admire. Mais plus que de démontrer une intellectualité hermétique, il se fait défendeur d’une culture pop : « Tout comme mes livres ont amené des gens à la littérature, j’aimerais bien qu’ils se mettent à être cinéphile après avoir regardé mon film. De toute façon, tout n’est que prétexte à être amené à la vraie vie. » La vie, la vraie, avec ses grâces, ses incompréhensions et ses contrariétés. *Extraits de Qu’Allah bénisse la France ! d’Abd al Malik, Albin Michel – collection Espaces libres

Qu’Allah bénisse la France d'Abd al Malik, sortie sur les écrans prévue à partir du printemps 2014


40 Zut ! Culture Bijou

À l’atelier Bijou de la Haute École des Arts du Rhin, on s’attache au bijou contemporain dans ce qu’il révèle de son temps : sens, symbolique et relation au corps. Zut ! est allé à la rencontre de Florence Lehmann, l’une des deux responsables de l’atelier, et de quelques-uns de ses étudiants. Ils évoquent pour nous des pièces qui reviennent d’une exposition prestigieuse à Paris

LA PARURE DE SOI PAR EMMANUEL ABELA ET VALENTINE SCHROETER

Marion Delarue, Imprints, coton


41 “ J’ai réalisé cet ensemble de bracelets et bagues en arrivant à l’atelier. Je me suis inspirée des motifs de croissance des poireaux, qui s’imbriquent les uns dans les autres, pour créer les systèmes d’ouverture et de fermeture de ces pièces. Comme je découvrais les objets de transformation du métal, j’ai laminé des plaques très épaisses tout en conservant les marques du laminoir sur l’objet. Ce qui est intéressant, c’est que le mécanisme de fermeture du bracelet est contraignant : il nécessite l’intervention d’une autre personne. Il implique une dépendance et crée du lien autour de l’objet. ” Marine Dominiczak, Allium Porrum, bracelets et bagues, laiton Comment le formuler mieux que Frédéric Bodet, le conservateur des collections modernes et contemporaines de la cité de la Céramique de Sèvres ? « Le désir de plaire est de tous les désirs celui qui définit le mieux la nature humaine : désir d’être au monde pour les autres, d’être au mieux de soi-même à travers le regard et le jugement d’autrui. » Et de poursuivre : « La parure s’avère une arme essentielle pour le jeu de la séduction en société, la fascination qu’exerce habituellement un bijou sur le corps instaurant un véritable petit pouvoir sur celui ou celle qui entrera dans notre ligne de mire. » Depuis les débuts de l’humanité, le bijou revêt cette fonction dans le jeu de séduction qui s’opère à tous les niveaux, aussi bien sensuel, que politique ou rituel. Dans l’espace très inspirant de l’atelier Bijou à la Haute École des Arts du Rhin, Florence Lehmann, l’une des deux enseignantes avec Sophie Hanagarth, interroge ces différents niveaux, rappelant au passage que le bijou constitue « l’une des premières manifestations d’art abstrait au monde ». Si on remonte aux premiers coquillages percés, « dont on suppose qu’ils étaient enfilés » sur des squelettes du paléolithique, datés d’avant les premières empreintes de mains, on peut supposer que la parure humaine revêt immédiatement une dimension hautement symbolique. C’est d’ailleurs cette dimension-là qui semble motiver certaines des étudiantes qui entourent Florence, comme Charlotte Achkar, en deuxième année à la HEAR mais qui entame sa première année à l’atelier Bijou. Elle évoque « le rapport au

corps, et l’intérêt pour l’objet et la matière. La dimension usuelle, sociale mais aussi naturellement symbolique du bijou ». Elle poursuit avec conviction : « Ce qui m’importe c’est également ce qu’il signifie. » À l’écouter, on prend conscience que cet atelier, créé dès 1892, le seul en France avec celui de l’Ensa à Limoges, ne met pas l’accent uniquement sur la technique, mais bien sur la pensée autour de l’objet lui-même ; il en devient un espace de réflexion et d’exploration. « C’est en se penchant sur ce qui a existé qu’on réinjecte du sens, le sens d’aujourd’hui », nous confirme Florence Lehmann. « Le bijou fait signe, il est œuvre d’art et moyen d’expression. Il est porté et permet de parler de soi. » Bijoux en balade Avec un brin de malice, Florence nous montre certaines des pièces qui viennent tout juste de revenir d’une belle exposition dans les vitrines du péristyle de la galerie de Valois du Palais Royal à Paris. Des broches de Carole Deltenre par exemple, qui s’apparentent à de véritables petits reliquaires avec la mention gravée de ce qu’elles sont censées contenir, Ci-gît un crampon de Louis Saha ou Ci-gît une partie du maillot déchiré de Claude Makélélé. Des pièces très amusantes qui confirment qu’on peut s’inscrire dans une thématique, sur les valeurs nationales en l’occurrence,

avec humour. Carole Deltenre, on connaissait déjà son travail sur des bagues et des broches, des Nymphes réalisées à partir d’empreintes de clitoris en porcelaine et entourées de manière très précieuse par des filigranes que l’artiste fabrique elle-même – un travail qui n’a pu malheureusement être présenté au Palais Royal. Il apparaît évident que ces travaux s’apparentent à des démarches très conceptuelles, dans des approches que certains plasticiens pourraient aisément revendiquer. C’est également le cas pour Bienvenue, une timbale en argent de Christophe Marguier, diplômé en 2005, qui s’inspire d’un petit pot de glace, avec la cuillère à placer à côté, ou pour les œuvres de Annie Sibert, diplômée en 2009, comme Pellicule sur son support-camion qui insiste sur la dimension « transportable » du bijou. Au hasard des pièces, on s’attache également aux œuvres de Sébastien Carré – ces dernières peuvent provoquer dans un premier temps un drôle de sentiment par leur dimension organique –, puis à celles de Marine Dominiczak, une ancienne étudiante qui revient pour un an de monitorat, et enfin à celles de Yiumsiri Vantanapindu, une artiste née à Bangkok qui s’apprête à partir au Laos dans le cadre des résidences croisées du CEAAC.


42 Culture Bijou

La vitalité d’un art On mesure dès lors la diversité des approches et les possibilités qui s’offrent à chacun de ces étudiants, parfois à l’interne, en relation avec les autres ateliers de la HEAR, métal, verre, terre, céramique, bois, etc., ou en relation avec les écoles partenaires à travers l’Europe. « Comme nous sommes assez peu nombreux, on finit par retrouver les mêmes personnes », nous explique Sébastien qui est parti étudier un an à l’école Massana à Barcelone. Comme beaucoup de jeunes bijoutiers, il alimente les réseaux, intègre des collectifs avec la finalité de rencontrer un jour les collectionneurs de bijoux contemporains dans les grands centres que constituent en premier lieu Munich, avec une concentration de galeries, dont la galerie Spectrum, ou spots éphémères, ainsi qu’un salon annuel très prisé, mais aussi Amsterdam où s’est créée en 1976 la première galerie spécialisée, la galerie Ra. D’autres formulent le rêve secret d’intégrer les ateliers de grands artistes aussi bien dans le domaine de la mode que des arts plastiques, comme ça a été le cas un temps, toujours dans le cadre de ses études, pour Nelly Zagury au sein du studio de Matthew Barney. D’ici là, et même si on ne compte pas de galeries équivalentes en France, certains bijoutiers issus de la HEAR ont l’occasion de participer à la vaste exposition organisée au Musée des Arts Décoratifs, rue de Rivoli, à Paris, sur neuf étages, Dans la ligne de mire, scènes du bijou contemporain, ainsi que dans des galeries associées à cette exposition. Une manière pour eux de montrer la vitalité et l’extrême richesse d’un art qui associe plus qu’aucun autre la dimension publique à l’intimité, ce qu’on montre et ce qu’on cherche à préserver de soi. Atelier Bijou de la HEAR 1, rue de l’Académie www.esad-stg.org

“ Dans ce travail, je m’appuie sur des souvenirs d’enfance : en Thaïlande, on porte sur soi des objets porte-bonheur sous forme de pendentifs. Je suis partie sur une forme assez simple. Les maillons sont construits à partir du même module, déclinables à l’infini. Chaque anneau est créé, soudé, assemblé à la main. Le tout enferme deux œufs qui symbolisent pour moi à la fois la naissance et le commencement. ” Yiumsiri Vantanapindu, 1/11/11, collier, porcelaine noire, fer

Annie Sibert, Pellicule, anneau, acier, argent

Christophe Marguier, Bienvenue, timbale, argent

“ J’ai toujours travaillé sur le corps humain en partant d’un élément qui, une fois démultipliée, donne la forme finale et le motif. J’ai ainsi décliné chaque organe, le cœur, mais aussi le tube digestif ou les intestins, dans une démarche modulaire qui me permet d’interroger le mouvement. Avec un procédé simple inspiré de la cotte de maille qui limite le nombre d’actions, j’ai créé Le Refuge, une pièce qu’on peut placer devant, mais également derrière soi, pour se recouvrir le visage par le dessus, d’où la présence d’ouvertures pour les yeux et la bouche.” Sébastien Carré, Le Refuge, collier, aluminium


SAiSon 13-14 MCBTH William Shakespeare / Guy Cassiers 2 > 6 octobre • Des arBres à aBaTTre Thomas Bernhard / Claude Duparfait, Célie Pauthe 3 > 19 octobre • HanniBal Christian Dietrich Grabbe / Bernard Sobel 10 > 19 octobre • Que faire ? (le reTour) Jean-Charles Massera, Benoît Lambert (and guests…) / Benoît Lambert 13 novembre > 1er décembre • liQuiDaTion Imre Kertész / Julie Brochen 29 novembre > 19 décembre • love anD Money Dennis Kelly / Blandine Savetier 15 > 26 janvier • Pulvérisés Alexandra Badea / Jacques Nichet, Aurélia Guillet 4 > 21 février • le MisanTHroPe Molière / Jean-François Sivadier 11 > 21 mars • folie CourTeline Georges Courteline / Ivan Grinberg 18 > 30 mars • reQuieMaCHine Marta Górnicka 28 mars > 1er avril • une faille Sophie Maurer / Mathieu Bauer 4 > 12 avril • Graal ThéâTre PerCeval le Gallois Florence Delay, Jacques Roubaud / Christian Schiaretti, Julie Brochen 6 > 23 mai • les serMenTs inDisCreTs Marivaux / Christophe Rauck 7 > 17 mai • fesTival PreMiÈres 9e édition, à strasbourg Jeunes metteurs en scène européens 5 > 8 juin

abonnement / location 03 88 24 88 24 / www.tns.fr


44 Zut ! Culture Scène

PAR EMMANUEL ABELA PHOTO ARNO PAUL


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DE FIL EN AIGUILLE

L’opéra, il est tombé dedans tout petit, mais n’y a goûté que plus tard. À la tête d’abord de l’Opéra du Rhin, puis de celui de Lorraine, Laurent Spielmann transmet sa vision de la musique, ouverte et démultipliée.

L’instant premier est souvent déterminant, et même s’il déconseille La Flûte enchantée aux enfants – « Ils s’y ennuient beaucoup ! » –, Laurent Spielmann se souvient de l’opéra qu’il a vu dès l’âge de 5 ou 6 ans. « J’ai fait le poulailler avec ma sœur – c’était donc très haut, j’étais loin –, et au moment d’entrer, j’ai vu des dames qui me semblaient vraiment âgées ; elles étaient habillées en noir, elles me parlaient en alsacien. Je leur ai dit que je ne parlais pas alsacien. Elles m’ont dit : “Mais cet opéra est en allemand !” Ce à quoi j’ai répondu que je venais pour la musique. » Il y a de l’aplomb dans cette manière de répondre, laquelle a dû déconcerter ces dames, mais il y a surtout une forme de conviction dont le gamin en grandissant n’a surtout pas cherché à se départir. Conforté par un environnement très favorable, il écoute très tôt beaucoup de musique classique. « À Strasbourg, la venue des grands musiciens, Isaac Stern, Yehudi Menuhin, Sviatosla Richter, m’a permis de découvrir les concertos. » Depuis sa première expérience de La Flûte, l’opéra n’est de loin pas une évidence, la voix chantée ne lui plaît pas ; il délaisse l’opéra, mais y reviendra. Au départ, Laurent Spielmann se destine à une carrière de musicien. Pianiste, étudiant en musicologie, il donne des concerts mais se rend bien vite compte qu’il est entouré de meilleurs musiciens que lui. Il passe de l’autre côté et organise des concerts pour ses amis, puis pour le Centre culturel de Strasbourg, notamment dans le cadre des journées consacrées à de grands compositeurs contemporains, Iannis Xenakis, Karlheinz Stockhausen ou Pierre Henry. Au moment où le Ministère de la Culture décide la création d’un Festival de Musique Contemporaine à Strasbourg, Musica, il assiste Laurent Bayle dans son organisa-

tion, puis lui succède en 1986. On découvre dès lors sa volonté de faire cohabiter des formes très différentes, la musique contemporaine, le jazz ou les musiques dites de traverse, le théâtre chanté et déjà l’opéra. Sous sa houlette, le festival se développe et s’installe durablement dans le paysage culturel de l’Est de la France, avec des liens qui se tissent très tôt avec l’Allemagne et la Suisse. Le hasard fait assez bien les choses, et le voilà sollicité par la maire de Strasbourg nouvellement élue, Catherine Trautmann, pour réactiver l’Opéra du Rhin, une “belle au bois” s’endormant progressivement. Le pari est risqué – le voilà à nouveau confronté à l’opéra –, mais le succès est au rendez-vous. « Nous avons augmenté le nombre de productions », se souvient-il. Il œuvre dans le sens d’une ouverture aux jeunes générations, fait vivre les répertoires et ramène le public à la “maison”. Une recette qui fait que l’Opéra du Rhin devient opéra national ; une recette qui lui permet de rééditer l’exploit avec l’Opéra de Lorraine, dont il prend la direction en 2001, et qui devient à son tour opéra national en 2006. S’il se défend d’avoir été missionné pour faire de ces maisons des opéras nationaux – « Ma mission, c’est de diriger un opéra, et cela du mieux possible ! » –, le résultat est là : aujourd’hui, à Nancy, les 66 musiciens et les 30 artistes de chœur révèlent l’esprit de partage et de transmission de la belle équipe en place et de son directeur général dans le cadre d’un beau projet artistique. En témoigne la saison 2013-2014, qui fait le grand écart temporel entre L’Orfeo de Monteverdi et la création d’Il Medico dei Pazzi de Giorgio Battistelli. De 1607 à 2014, quatre siècles nous contempleraient. Ces deux œuvres racontent-elles quelque chose de l’histoire de l’opéra ? « Monteverdi oui, on en est sûr. Pour Battistelli pas encore, nous dit-il un

brin taquin. L’Orfeo est considéré comme le premier opéra – même si ça n’est pas forcément le premier – ; enfin, on arrivait à mettre en musique une histoire racontée. Il y a des paroles et de la musique, et tout s’est inscrit ainsi, créant un nouveau genre qu’on a appelé opéra. Battistelli c’est autre chose ; c’est un grand compositeur dont on parle beaucoup. Là, il fait une création pour nous, et en 2015, il crée un opéra à la Scala. Il est considéré comme celui qui a repris le flambeau de Luciano Berio. De l’Italie de l’époque de Monteverdi à celle d’aujourd’hui, la musique continue à nous interpeller. » Qu’on ne voie cependant pas dans la programmation de cette année, un « reader’s digest » de l’opéra, même si les instants jalons posés pourraient constituer un concentré historique. « Ça n’est pas une décision programmatique. On picore, et surtout on aborde des formes différentes. C’est le cas avec l’hommage à Wagner [Siegfried et l’anneau maudit en mars, ndlr], on s’approche du théâtre musical qui est une forme d’aujourd’hui. » Les clins d’œil sont multiples, la programmation du Barbe Bleue d’Offenbach renvoie au Barbe Bleue de Bartók dans un registre comique qui renvoie à Battistelli, et ainsi de suite. Nous pourrions multiplier les exemples à l’infini, mais ce qui importe pour Laurent Spielmann, ce sont « les fils qui se nouent entre les propositions que nous formulons et ce fil général qui crée une identité ». Opéra national de Lorraine 1, rue Sainte-Catherine à Nancy 03 83 85 33 20 www.opera-national-lorraine.fr


46 Zut ! Culture Arts

PHOTOGRAPHI(ST)E PAR VALENTINE SCHROETER

Il apparaît que la peinture, le graphisme et la photographie ne sont parfois séparés que d’une fine pellicule. La preuve en images avec le travail du photographe François Leclerc. François Leclerc nous le dit lui-même, son travail n’entre dans aucune case connue. Il nous a même confié avoir eu un penchant pour le surréalisme de Max Ernst, il y a bien longtemps, à l’époque où il maniait encore le pinceau. L’appareil photo, qui ne lui servait alors qu’à ajouter du détail à ses tableaux, est finalement devenu son principal outil de travail. Mais la peinture s’est invitée dans ses clichés. Dès le premier coup d’œil, les effets graphiques de la série Silence sèment le doute : est-ce du dessin, de l’aquarelle ou vraiment de la photographie ? Les noirs profonds des pontons et les formes très géométriques des brindilles brouillent les pistes. « Ce n’est pas une manière tout à fait classique de faire de la photo. Je constate une proximité avec le pictorialisme, le Bauhaus, Man Ray, Edward Steichen, László Moholy-Nagy. Je suis plus ‘graphie’ que ‘photo’. » Le plus surprenant dans le travail de François Leclerc, c’est que la retouche est quasi inexistante. Un léger travail de contraste et un nettoyage sommaire sur Photoshop, mais rien de plus. Le photographe s’attache beaucoup à la composition, et se laisse porter par les conditions que lui offre la nature : « Je me laisse faire. Je compose avec la nature. » Dans les clichés de François Leclerc, le

François Leclerc, Runes, 60x42 cm

réel est transformé en modules abstraits. D’ailleurs, pour lui, la photographie ne représente pas la réalité : « Ce qu’on a en tête c’est de prendre la réalité. Mais en fait ce n’est pas vrai, la photo ce n’est plus du tout la réalité. Elle est extraite d’un contexte, et à partir de là, on peut vous faire croire n’importe quoi. » Son utilisation du trompe-l’œil souligne cette idée : en prenant un wagon citerne ou un mur de pierre de très près, le photographe fait apparaître un paysage, bien lointain de l’environnement citadin où les photos ont été prises : « Je me laisse porter par l’imagination quand je prends la photo. C’est un peu visionnaire. Evidemment que, si on voyait ce qu’il y a autour, on rêverait beaucoup moins ! » À travers sa quête de l’instant, François Leclerc dépeint un monde graphique et

poétique aux faux airs de Land art et nous invite à observer notre environnement immédiat d’une nouvelle manière avec comme credo « C’est le regardeur qui fait le tableau », comme l’affirmait Marcel Duchamp. François Leclerc, exposition permanente à la boutique Pêle-Mêle www.francoisleclerc.odexpo.com Pêle-Mêle 9, rue des Veaux à Strasbourg 03 88 32 54 59 www.pelemele.eu


13 novembre > 1er décembre 2013 de Jean-Charles Massera, Benoît Lambert (and guests…)

mise en scène

Benoît Lambert 03 88 24 88 24 • www.tns.fr

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b l o www.tns.fr/blog


48 Culture FRAC Alsace

REG/ART PAR EMMANUEL ABELA & VANESSA SCHMITZ-GRUCKER

The Stream, 2007 Photographie couleur contrecollée sur aluminium, 123 x 155,5 cm © Laurent Montaron Courtesy Galerie Schleicher + Lange, Paris

Laurent Montaron

Jeune artiste français protéiforme, il conçoit son travail photographique non pas comme un arrêt sur image mais comme une narration ouverte. L’essentiel de l’image – il parle de “part manquante”– ici le son de la rivière enregistrée, se passe dans l’imaginaire du spectateur. Une réflexion sur le temps donc, le temps de l’enregistrement qui passe et que symbolise l’objet plastiquement mis en avant. (V.S.G.) Exposition Formes et Forces au MAMCS à Strasbourg

Les Fonds régionaux d’art contemporain ont 30 ans. Un anniversaire qui se fête en Alsace de manière collective, en quatre temps, avec des Pièces Montrées dans des lieux clefs du nord au sud de l’Alsace. Parmi la foultitude d’œuvres, un choix commenté de 4 images.

Burning Cities, 2009 Projection vidéo couleur, 5’05 © Clément Cogitore

Clément Cogitore

Comme dans la plupart de ses films, l’artiste alsacien Clément Cogitore, à la fois cinéaste, plasticien et vidéaste, aime jouer sur des situations de l’entre-deux : dans sa vidéo Burning Cities, il cultive encore un peu plus sur les significations doubles et forcément pleine d’ambiguïté des images qui défilent sous nos yeux : veillée aux flambeaux, crémation rituelle ou plus festive, autodafé, attaque aérienne, feux d’artifice, fusillade, cris d’allégresse ou de détresse, tout se mélange. Avec les sentiments troubles et malaisés qu’il génère, l’artiste nous invite à une vigilance accrue. (E.A.) Exposition Chaud, froid, sec et humide au Musée Historique / Chapelle des Annonciades de la Ville de Haguenau


49

Pièces montrées - Frac Alsace, 30 ans de Collection Au Musée Historique à Haguenau, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, le FRAC à Sélestat et la Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis jusqu’au 23 mars 2014 www.culture-alsace.org

Major Tom, 2009 Polypropylène, hélium, oxygène, 150 cm de diamètre © Universal Research of Subjectivity

Edith Dekyndt

Avec un ballon empli d’air et d’hélium, l’artiste belge questionne les limites de la physique et ses réalités. La pièce est mouvante, elle se déplace dans l’espace, ses mouvements étant conditionnés par l’environnement dans lequel elle se trouve et le flux des visiteurs. Tantôt poétique, tantôt inquiétante, elle défie les lois de la gravité et interroge celles d’un univers dans lequel on évolue sans plus même en prendre conscience. (V.S.G.) Exposition Incubus au Frac Alsace à Sélestat

Sections Of a Happy Moment, 2007. Projection vidéo noir et blanc, 26’ © David Claerbout and Bick Productions

David Claerbout

C’est dans le croisement entre image fixe et image mouvement que l’artiste belge David Claerbout, à la fois photographe et vidéaste, cherche une voie nouvelle pour l’art vidéo. Avec le soin particulier qu’il apporte à la composition de ses travaux, il inscrit sa pratique hautement contemporaine dans la filiation directe de tous les artistes qui ont cherché à se poser la question double du temps et de l’espace. Sa réflexion sur le regard, mais aussi sur la narration, en font un héritier aussi bien des plus grands peintres figuratifs que des cinéastes qui se sont attachés à la modernité quand celle-ci s’appuie sur la quotidienneté. (E.A.) Exposition La Collection impossible à la Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis


50 Zut ! Culture BD

LA CHRONIQUE DES SENTIMENTS PAR VALENTINE SCHROETER

L’impalpable qui sommeille en chacun serait-il nécessaire au bon fonctionnement matériel du monde ? Vaste question. Dans Amorostasia, le Strasbourgeois Cyril Bonin dessine un univers où s’aimer est interdit et interroge le rôle des sentiments dans notre société.

Dans votre nouvel album, Amorostasia, les amoureux sont statufiés… Je regrettais qu’on ne puisse pas retenir les moments heureux de la vie, et à partir de cette idée-là j’ai imaginé une épidémie qui ne toucherait que les personnes heureuses. Or le bonheur, c’est assez vaste ! Donc en y réfléchissant un peu plus, j’ai décidé de concentrer l’histoire autour du sentiment amoureux. Vous racontez l’histoire du point de vue d’un personnage principal féminin. J’ai toujours bien aimé avoir des personnages féminins assez forts dans les différents albums que j’ai pu réaliser. Du coup, on découvre l’histoire à travers ses yeux, on s’identifie à elle et on est plus directement touché que si c’était un homme qui regardait de l’extérieur. Petit à petit, on rentre dans l’intimité du personnage. Elle en vient à remettre en question son propre couple et se rend compte que non seulement elle peut douter des sentiments de son compagnon mais également de ses propres sentiments. C’est l’un des aspects que j’avais envie d’aborder : dans une relation amoureuse, le doute persiste… Avec cette épidémie, nul doute possible. Vous avez longtemps travaillé en binôme, et maintenant vous privilégiez le travail en solo. Était-ce une envie ? J’avais depuis longtemps envie de travailler seul. Quand je travaillais avec des scénaristes, je rongeais mon frein, j’avais toujours envie de mettre mon grain de sel. Dans la série Fog, on échangeait beaucoup avec le scénariste Roger Seiter avant de démarrer une histoire, ce qui me permettait de mettre de côté mes propres envies. Mais petit à petit, ces envies se sont affirmées. Et puis je me suis jeté à l’eau, j’ai commencé à écrire. Le travail en équipe favorise la rencontre humaine, mais

j’avoue avoir davantage de plaisir à travailler seul, notamment parce qu’au moment de l’écriture il faut vraiment que je m’immerge dans l’histoire pour pouvoir créer la mise en situation et trouver le ton juste. Je prends aussi plaisir à manier la langue, les mots. Je suis très attaché aux dialogues. Les mots suffisent, et parfois même dépassent l’image, puisqu’ils permettent

au lecteur de se faire sa propre vision. Il y a vraiment une réelle puissance des mots. L’art de la bande dessinée, c’est de jouer avec les deux et de faire naître une complémentarité entre les deux. Cyril Bonin, Amorostasia, Futuropolis www.futuropolis.fr


TAPS THÉÂTRE ACTUEL ET PUBLIC DE STRASBOURG

TAPS SCALA TAPS GARE-LAITERIE

www.taps.strasbourg.eu tél. 03 88 34 10 36

RAINER WERNER FASSBINDER PHILIPPE DORIN / KARIN SERRES LISE MARTIN / THOR HUNGWALD LAURENCE VIELLE / VOLTAIRE RODRIGO GARCIA / ANDRÉ WECKMANN STANISLAS COTTON / DANIIL HARMS SABRYNA PIERRE / JEAN COCTEAU JEAN RACINE / BENOÎT FOURCHARD PETERLICHT / LUCIE DEPAUW DOROTHÉE ZUMSTEIN / SIMON GRANGEAT CLÉMENCE WEILL / ADRIEN CORNAGGIA JON FOSSE / JOHN PATRICK SHANLEY TAHER NAJIB / TENNESSEE WILLIAMS CHRISTOPHE TOSTAIN / TORGNY LINDGREN

Visuel Kathleen Rousset, graphisme Polo

LES AUTEURS DE LA SAISON 2013-14


52 Zut ! Culture BD

L’AMOUR ET LA VIOLENCE PAR CLAIRE TOURDOT

L’an passé, Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg entraient dans le monde de la bande dessinée par la porte du roman graphique avec Mine, une vie de chat. Pour leur seconde collaboration, le duo adapte avec une tendresse qui leur est propre L’Astragale, roman culte d’Albertine Sarrazin. Il y a tout juste un an, je découvrais le travail attachant d’Anne-Caroline Pandolfo et de Terkel Risbjerg. Le couple venait de publier sa première création commune : l’histoire fantastique d’une mystérieuse femme-chat trouvant dans la figure de Grand Léon un amant protecteur. Construit à la façon d’un conte, ce bijou rare d’onirisme et de sensibilité se distinguait dans le vaste monde de la bande dessinée. Le projet d’adaptation de L’Astragale était alors déjà présent à leurs esprits. « Dans l’écriture d’Albertine Sarrazin, j’ai retrouvé une poésie qui n’est pas loin de celle d’Anne-Caroline…, confie Terkel Risbjerg. Je me suis tout de suite dit que c’était pour nous. ». Paru en 1965, L’Astragale est le premier roman d’une écrivaine au destin hors norme. Albertine Sarrazin y conte les déboires d’Anne, 19 ans, échappée de prison où elle était incarcérée pour braquage. Un récit autobiographique qui retentira fortement dans la France d’avant 68. Tout en finesse, Anne-Caroline Pandolfo restitue le langage singulier qui a fait le succès de L’Astragale. Mots d’argot, dialogues incisifs et tournures poétiques s’entrechoquent au fil de la cavale frénétique de la fugitive. Sauvée par Julien après s’être brisée un os de la cheville – le fameux astragale –, Anne tente de vivre et de faire survivre l’impossible histoire d’amour qu’elle partage avec son protecteur. Multipliant les écarts temporels et les angles, le récit semble se mouvoir de lui-même, soutenu par un trait mordant. Terkel Risbjerg illustre avec justesse cette passion aussi belle que cruelle, alternant larges aplats, saturations graphiques et découpes délicates tout en noir et blanc. À la manière d’un Toulouse-Lautrec, sa ligne particulière dépeint un Paris fait de débrouilles et de rencontres imprévues sur les trottoirs des grands boulevards. Adaptée à la bande dessinée, L’Astragale révèle avec réalisme une intensité de propos autant que d’images, comme une hymne à la liberté.

Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg, L’Astragale, d’après le roman d’Albertine Sarrazin, éditions Sarbacane www.editions-sarbacane.com

Rencontre le 19 octobre à 15h à la librairie Kléber


www.szenik.eu Le magazine vidéo des scènes du rhin supérieur Un média unique dans le Rhin supérieur Une sélection de spectacles sur 3 pays et dans 2 langues, des contenus textes, vidéo et son : szenik met le web 2.0 au service de la création dans la région

L’appLication mobiLe szenik est désormais disponibLe

RoCK-pop-eleCtRo

théâtRe/theateR

Danse/tanz

jazz Dépasser les frontières : projet après projet.

Projet cofinancé par le Fonds européen de développement régional - FEDER.

Hôtel California • Exposition collaborative HEAR (Strasbourg) + HGK (Bâle) + hKDM (Freiburg) 28.09 – 10.11.13  ◊ Kunstverein - Offenburg - Mittelbaden Arnaud Vasseux • Exposition Biennale internationale du verre de Strasbourg Opening Night le 18 octobre de 14h à 23h 05 – 27.10.13  ◊ La Chaufferie - Strasbourg Ville(s) en-jeu(x) • Événements du 10 au 25 octobre 2013 Saison sud - africaine en France Ville artistes jeu et enjeux • Rencontres avec 15 artistes et intervenants 18 et 19.10.13 ◊ Maillon-Wacken - Strasbourg (entrée libre)

www.villesenjeux.org

Zugzwang • Exposition Une sélection d’œuvres de l’équipe 1 par Martine Chantrel Vernissage de l’exposition le 6 novembre à 19h 07.11 – 20.12.13  ◊ Centre culturel français - Freiburg •• •

www.hear.fr facebook.com/hear.fr

Image : Melissa Bennett, François Duconseille, Marie Fricout, Jean-Christophe Lanquetin, Silvio Milone.

ClassiqUe/KlassiK

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gratuitement pour smartphones et ipad


54 Zut ! Culture Instant Flash

Ils viennent se produire sur une scène, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs ou auteurs, ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.


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Cowboy sensible

Tahar Rahim PAR CÉCILE BECKER PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Il retire son chapeau, là pour cacher « sa coupe de merde ». Se passe la main dans les cheveux, le regard vissé dans le sol. Il pose mais ne sait pas s’il est supposé cacher ses mains dans ses poches ou les poser sur le rebord de la fenêtre. Embarras du corps, témérité de l’esprit. Tahar Rahim fanfaronne, gratifie le photographe d’un « merci, mec » appuyé d’un clin d’œil mais lorsque le début de l’interview sonne, il s’agite constamment sur sa chaise sans jamais trouver une assise confortable. Le discours, lui, est assuré. « Ici, comme à la maison », puisque Strasbourg s’impose comme sa troisième ville après Belfort et Paris – une partie de sa famille y a élu résidence –, le jeune prophète trace son chemin : « Je m’efforce de jongler entre le cinéma d’auteur et le cinéma grand public. Je n’abandonnerai jamais l’un pour l’autre, mais je refuse de jouer dans un film bête. Ma sensibilité d’acteur me guide vers un cinéma que j’ai moi-même envie de voir. » Accepte-t-il alors toujours des rôles qui lui ressemblent ? Plutôt ceux qui le mettent en danger. Son jeu est sur le fil entre l’explosion et la retenue : « Souvent en marge de la société, ces gens que j’interprète sont ceux qui nous ramènent le plus à notre propre personne et nous touchent le plus. Ce sont des cours de récréation pour moi. J’aime ça, les films où je sens

que je peux péter. » Toujours en tension, il joue souvent « comme des battements de cœur », il ralentit, accélère « pour qu'on y croit ». Avant toute chose, être acteur c'est exposer la réalité, sa propre réalité, s'amuser avec le scénario et y apporter sa propre personnalité : « Je ne pourrais jamais être un acteur marionnette, j'ai besoin d'être force de propositions, de me sentir concerné par mon personnage. D'être habité par lui. Tout doit être viscéral. » Malgré tout, Tahar Rahim dit être un acteur toujours en apprentissage et excelle justement dans les rôles d’élèves, que ce soit au sein d’une prison (Un prophète) ou d’une centrale nucléaire (Grand Central). Un homme, un vrai, qui assume ses zones d’ombre, mais aussi ses émotions : « J’ai appris à mieux exprimer la sensibilité féminine qui m’habite et habite chaque homme. » Lui qui a deux fois interprété un amoureux au bord du précipice (Love and Bruises, Grand Central), sait aussi parler d'amour et de passion : « Une relation amoureuse passe par la passion : elle peut être douce ou chaotique, mais dire que l'on tombe amoureux, ce n'est pas anodin. L'amour, c'est l'impalpable qui te prend de l'intérieur et te dirige, ça te rend aveugle. Le monde à 180 degrés peut se réduire à 10 degrés, c'est-à-dire la largeur des épaules de la personne

que tu as en face de toi [rires]. Mais pour aimer sainement, se libérer d'un rapport dominant/dominé, il faut sortir de la passion. » Sortir de la passion, pas toujours… Car Tahar Rahim entretient une relation passionnelle au cinéma, à tel point qu’il confie vouloir un jour écrire un scénario et pourquoi pas, un jour, passer à la réalisation ? Sur les rails d’une carrière toujours plus prometteuse, le jeune caïd à la tignasse folle a laissé place à un cowboy sûr de lui, armé d’une sensibilité qui le prévient de tout dérapage. Tout est sous contrôle. Propos recueillis le 25 juillet à l’Hôtel Hannong, à l’occasion de l’avant-première de Grand Central


56 Zut ! Culture Instant Flash

Loyale usurpatrice

Yolande Moreau PAR VANESSA SCHMITZ-GRUCKER / PHOTO PASCAL BASTIEN

Pas moins de neuf ans sont écoulés entre la première réalisation de Yolande Moreau et Henri. Quand on l’interroge sur les raisons de cette attente, elle explique qu’elle était occupée par d’autres projets, avant de confesser timidement : « J’étais très inquiète d’y aller seule. J’ai toujours eu le syndrome d’usurpation. Comme si c’était pas fait pour moi. C’est très crétin parce que j’adore ça. » L’œuvre est moins légère, plus âpre que Quand la mer monte, bien qu’on y retrouve des thèmes similaires : la solitude, la rencontre, l’amour, auxquels vient s’ajouter, ici, la transgression. Elle est sous-entendue tout au long du film par la co-existence de deux mondes perméables : celui des “normaux” et celui des déficients mentaux qu’incarne Rosette, l’héroïne. C’est elle qui franchit les limites, et pousse Henri à aller plus loin, à « partir pour mieux revenir ». Ce besoin de transgression est palpable, jusqu’à être traduit plastiquement par une ligne rouge dans la piscine, que Rosette franchit avant d’être rappelée à l’ordre : « J’aime beaucoup cette scène de la piscine car elle me permet de parler en images, c’est plus facile pour moi. » Il en va ainsi des pigeons voyageurs qu’élève Henri et par lesquels Yolande Moreau a voulu exprimer l’idée de l’aller

et du retour, du cheminement : « Il ne se passe pas grand chose pendant la parenthèse à la mer. Pourtant, Henri revient changé. Il a grandi. Rosette l’a réveillé. C’est juste ça l’histoire que je voulais raconter, en fait, le réveil d’un homme. » Pas de marginaux donc, juste des gens ordinaires en proie à des problèmes existentiels traduits par un traitement très réaliste. La marque du cinéma belge ? « Je ne sais pas ce qui nous réunit. J’ai peur de dire des bêtises. Les Dardenne sont à l’origine d’une patte, ils ont montré qu’il y avait des choses possibles au cinéma, mais on est tous très différents. » Propos recueillis le 13 septembre à l’Hôtel Hannong à l’occasion de l’avant-première de Henri au cinéma Star


Un jour mon prince viendra

rossini

CEnDriLLon nouvELLE proDuCtion Coproduction avec le Scottish Opera

La Cenerentola

Enrique Mazzola misE En sCènE Sandrine Anglade DirECtion musiCaLE

Chœurs de l’onr orchestre symphonique de mulhouse

Le programme 2013-2014 des médiathèques est disponible

/bib2strasbourg

Cours

de

DAnsE

africain / afro contemporain Gymnase de l’école St

h-20 h 30

Thomas 2, rue

Danse africaine > je 20

h 30-22 h

Strasbourg de la Monnaie 67000

strasbourg opéra 25, 29, 31 oct, 5 nov. 20 h 3 nov 15 h

muLhousE sinnE 15 nov. 20 h / 17 nov. 15 h CoLmar théâtrE 28 nov. 20 h

GADECompagnie

www.gadecompagnie.com

www.operanationaldurhin.eu

saison 2013-2014 – photo nis&for – graphismE onr – licences 2-1055775 et 3-1055776

je 19 Afro contemporain >


58 Zut ! Culture Instant Flash

Une chic fille

Emmanuelle Devos PAR NATACHA ANDERSON / PHOTO PASCAL BASTIEN

Tout en dégustant du vin blanc – d’Alsace bien sûr –, Emmanuelle Devos parle de son dernier film, La Vie domestique, comme de ses propres expériences de manière spontanée, intelligente et lumineuse. À propos du choix du rôle : « Il se trouve que j’avais lu il y a cinq ans Arlington Park de Rachel Kusk, qui a inspiré le film. Quand j’ai rencontré Isabelle (Czajka, ndlr) et vu son scénario, j’étais heureuse de retrouver ce livre. Il y a des gens qui ont des choses à faire ensemble et qui ont besoin l’un de l’autre pour s’exprimer. » À propos de Juliette, son personnage, qui va s’installer à contre-cœur avec mari et enfants dans une banlieue résidentielle : « Elle se rend vite compte qu’un piège lui est tendu, un piège dans lequel elle ne tombera pas. » L’histoire se déroule sur une seule journée, où l’on découvre le quotidien des mères au foyer qu’elle va croiser. « Tout homme ou femme peut ressentir ce sentiment vain de l’existence. Est-ce que je laisse les autres prendre ma vie, est-ce qu’elle m’appartient ou pas ? » Et les enfants ? « Ils mangent tellement de temps quand ils sont petits ! Mais aussi, je pense à tous ces moments délicieux passés dans les parcs et les aires de jeux. Ça me terrorise

maintenant ces poussettes où les enfants font dos et non plus face à leurs mamans, qui parlent sans cesse au téléphone ! J’ai envie de leur dire, profitez de cette parenthèse de vie, ça va si vite ! Quand j’y pense, je pleure. » Oui, décidément, cette actrice aux yeux magnifiques est quelqu’un qu’on aimerait avoir comme amie, pour parler durant des heures des enchantements et désillusions de la vie d’une femme, en évoquant Stefan Zweig, Alfred de Musset ou Virginia Woolf. Propos recueillis le 23 septembre au Chut, à l’occasion de l’avant-première de La Vie domestique au cinéma Star Saint-Exupéry


André S. Labarthe

Deux nouveaux titres disponibles

André S. Labarthe

André S. Labarthe

Madagascar

recueil de dessins

Belle à faire peur (accords perdus 4)

Photo : Patrick Messina

« On l'aura compris : le lapsus est au cœur de ces recueils dont l'agencement doit tout au hasard. Le lapsus et son cortège de vérités noires jetées sur le papier comme on se jette par la fenêtre au terme d'une vie encombrée de méprises ou d'approximations également inexcusables, de faux souvenirs, de contrevérités, de déchets divers, de tout ce que je reproche aux écrivains que j'admire de traquer avec soin puis d'éliminer. Oui, c'est cela : je souhaite qu'on circule parmi ces notes comme dans un inconscient. »

Autres livres d'André S. Labarthe parus chez LimeLight Éditions, disponibles au siège de l’association :

Le Traité du verre, en effet (Accords Perdus 3), 2011, 15 € Happy end (Accords Perdus 2), 2008, 15 € Bataille, Sollers, Artaud, 2002, 20 € Bataille à Perte de Vue (Le Carnet), 1997, 14 € À Corps Perdu, Évidemment, 1997, 15 € Tempo, 1993, 10 €

Chic Médias - LimeLight Éditions

Chic Médias - LimeLight Éditions

82 pages - 24 €

72 pages - 19 €

LimeLight Éditions 11, rue du Milieu - 67202 Wolfisheim / bruno@limelight-editions.fr


60 Zut ! Culture Instant Flash

Dandy cool

Serge Bozon PAR CÉCILE BECKER / PHOTO CHRISTOPHE URBAIN

Il est réalisateur, mais aussi acteur. On l'a vu dans son propre film Mods, gravitant autour d'une bande de poseurs étudiants déblatérant sur la maladie d'un des leurs. On l'a vu plus récemment dans le film de Yann Le Quellec, Je sens le beat qui monte en moi, interpréter un guide touristique fasciné par le rock'n'roll, vêtu tout de bleu et arborant la cocarde Mod. Tous ses films ont en commun d'afficher un goût pour la musique, que ce soit dans la bande originale elle-même ou dans la représentation des corps : « Je reste intéressé, instinctivement, même intimement, aux choses liées à la musique et à la danse. » Faudrait-il plus d'indices pour affirmer que Serge Bozon est lui-même un Mod ? Il suffit d'une rencontre pour aller un peu plus loin : le voilà, pantalon serré, bottines et chemise un brin psychédélique. « Je ne connais rien à la mode, je m'habille en recopiant les pochettes de disques de The Action, John's Children ou Rupert's people », explique t-il. Repère pour comprendre l'exigence musicale du dandy : Marc Bolan, leader de T.Rex, a brièvement fait partie de John's Children. Voilà. Serge Bozon est un fanatique absolu de

musique : punk, garage, popsike, tout ce qui transpire l'énergie, le primitivisme et même la sensualité. À Strasbourg, il a profité de l'avant-première de son film Tip Top pour prendre sous le bras trois valisettes de 45T et passer quelques disques au Mudd Club. Derrière les platines, la montée en puissance est graduelle : Bozon est calme, concentré. Quelques verres de vin blanc plus tard, le voilà scrutant les danseurs, s'agitant lui-même et poussant des cris viscéraux sur un solo de guitare électrique frénétique. La nuit tombée, le réalisateur intello au débit de paroles digne d’une moto de course (mais alors vintage !) se transforme en adolescent fougueux jamais rassasié de sons d'un autre temps. Il poursuivra la soirée à explorer la vinylothèque d'un ami jusqu'à plus soif. Jusqu'à en vomir. Propos recueillis le 27 août à l'Hôtel Hannong et dans tout Strasbourg, à l'occasion de l'avant-première de Tip Top au cinéma Star


L'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne...

Espace Culturel de Vendenheim - Saison 13/14 14, rue Jean Holweg espace.culturel@vendenheim.fr - 03 88 59 45 50

sletto & corso Nicolas Boulard Valentin Carron Nicolas Cilins Jean Claus Jeremy Deller Sarah Derat Goldiechiari Tom Holmes Scott King Genêt Mayor Adrien Missika Tom Nicholson Amy O’Neill Alessandro Piangiamore Renata Poljak Tony Regazzoni Andreas Slominski Franz West Raphaël Zarka Commissaires

20e

biennale d’art contemporain sélest’art

21 sept - 27 oct 2013

Marc Bembekoff Julien Fronsacq

www.selest-art.fr Devis n°:

ArtsWaves 1c rue du Vignoble 68570 OSENBACH France Téléphone: 06-15-16-04-07 courriel : artswaves@voila.fr

BIBLIOTHÈQUE HUMANISTE

Mapping Vidéo -Sélest'Art 2013 - Sélestat – création d'un mapping vidéo d'une durée de 6 minutes sur une musique d'Hol Baumann – projection le 21 septembre 2013 Adressé à

Ville de Sélestat

Date

Code postal

398

Devis

22/05/13

Responsable Arnaud Masson

Adresse

67600

Ville

SELESTAT

Pays

France

Téléphone Quantité

Description

Code T.V.A.

P.U.

Montant

Etude technique et logistique 1

Etude sur site du système de projection et de ses contraintes techniques :

1

450,00 €

450,00 €

Placement des vidéoprojecteurs/angle et puissance de projection/puissance Réalisation du contenu 1 1 1 1 1

Captation vidéo pour banque d'images

1

450,00 €

450,00 €

Création et réalisation du contenu (entre 6 et 8 minutes) - animation/vidéo/2D -

1

3 000,00 €

3 000,00 €

1

1 000,00 €

1 000,00 €

1

900,00 €

Composition musicale par Hol Baumann Tests/mise en place du système/calage et exploitation tests sur site avant le lancement/exploitation et calage vidéo sous Resolume Mise en place d'1 média serveur dédié au mapping vidéo

1

450,00 €

Materiel

Remise Total H.T. Mode paiement S’agissant de prestations de services, le délai de paiement est fixé à 10 jours date de facturation.

TVA

19,60%

900,00 € 450,00 € 2 487,46 € 3 762,54 € 737,46 €

Acompte

Solde Total T.T.C.

4 500,00 €


62 Zut ! Culture Instant Flash

L‘intuitif rock

Zep PAR VALENTINE SCHROETER / PHOTO PASCAL BASTIEN

Rien n’est jamais plus incertain qu’un instant d’interview, surtout quand celui-ci est avancé de deux heures. 18 septembre, 17h, nous sommes tranquillement installés à la rédaction, et là, coup de téléphone : l’échange avec Zep a lieu dans le quart d’heure. Branle-bas de combat, sprint jusqu’au tram, arrivée en trombe à l’Aubette, où l’auteur échange avec le public. Nous nous glissons furtivement dans les loges, installons quatre chaises entre les cartons et le buffet de sucreries. Sa conférence terminée, Zep entre dans la petite pièce, discret et souriant. La veille, il se confiait sur le plateau du Grand Journal, mais maintenant il est à nous ! Pull col V bleu azur, cheveux grisonnants et regard pétillant : le charme de la simplicité opère dès le premier instant. Avec un calme olympien, il nous livre d’une voix suave les clés de son nouvel opus, Une histoire d’hommes, une BD qui rompt avec l’univers de Titeuf pour s’adresser à un public adulte. Il nous parle rock, mais nous confie sa part d’intimité : « Le rock, l’ambition autour de la musique c’est vraiment le prétexte, mais le vrai thème de la BD, c’est comment grandir, comment dépasser ses regrets, comment devenir un homme. » Zep introduit chacune

de ses répliques par un bref silence, comme pour être sûr de nous fournir les mots les plus justes. Puis, quand nous lui demandons si l’artiste se doit d’être visionnaire pour réussir – allusion à l’un des passages les plus troublants, mais chut, on a promis de ne rien révéler –, le dessinateur nous surprend par une réponse pleine de philosophie : « C’est quelque chose qui est un peu surnaturel, mais je pense que par moment on peut avoir une intuition. C’est l’empreinte de quelque chose que le corps va nous dire de manière insistante, mais nous, on n’a pas du tout les clés pour le comprendre. » Propos recueillis le 18 septembre à l’Aubette dans le cadre des Bibliothèques Idéales Une histoire d'hommes, Rue de Sèvres


©Getty Images

111 ans

et toujours vert

Depuis 1902, l’esprit Coop anime notre région avec passion. Aujourd’hui, la “Coopé” et ses 144 magasins se renouvèlent pour vous offrir le meilleur du commerce alsacien. À deux pas de chez vous, en plus de nouveaux services, retrouvez un choix complet de grandes marques, de premiers prix, une sélection d’excellents produits locaux et de tradition et une belle gamme bio... Parce que marier les nouvelles tendances avec nos 111 ans d’expérience,

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64 SÉLECTIONS culture

ARTS

Les voies de la création L’acte créateur reste un mystère. Dans un exposé de 1957 resté célèbre, le grand Marcel Duchamp s’est penché lui-même sur la question. Dans Le Processus créatif, il associait de manière poétique la démarche de l’artiste à celle d’un « être médiumnique qui, du labyrinthe par-delà le temps et l’espace, cherche son chemin vers une clairière ». Dans son ouvrage Artistes à l’œuvre, Vanessa Schmitz-Grucker, par ailleurs collaboratrice régulière de Zut ! et Novo, interroge cet instant créateur en allant à la rencontre de 12 artistes (Ben, Claude Lévêque, Annette Messager, Bernar Venet, Xavier Veilhan, Bertrand Lavier…). Surpris dans un premier temps à l’idée de dévoiler quelque chose de leur propre pratique artistique, ils se sont livrés de bonne grâce au jeu de la rencontre, de la confidence, au cœur même de l’atelier. Pour prolonger cette lecture, certains des artistes présents dans le livre viennent à la rencontre du public. Bertrand Lavier échangera sur sa vision de l’art à la Librairie Kléber alors

que Marco Godinho se lancera dans une performance in situ, à la salle blanche. Autre événement d’importance, la venue de Claude Lévêque à l’Auditorium du MAMCS pour une rencontre d’exception dans le cadre de la nocturne du musée le 22 novembre. Une occasion trop rare de dialoguer avec cet immense artiste. (E.A.) Rencontre avec Bertrand Lavier et performance de Marco Godinho, le 23 octobre à la Librairie Kléber www.librairie-kleber.com

Rencontre avec Claude Lévêque dans le cadre de la nocturne du MAMCS, le 22 novembre (réservation le soir) www.musees.strasbourg.eu À lire : Vanessa Schmitz-Grucker, Artistes à l’œuvre. L’art contemporain en pratique, Eyrolles Bertrand Lavier, Walt Disney Production n° 1, peinture sur résine polyester, 1995.


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66

CONCERT

Bad boy gentil Dans un papier du quotidien Libération revenant sur la dernière édition de La Route du Rock, on retrouve la dream folk de Jacco Gardner aux côtés du rock foutraque de Jackson Scott. Coïncidence ? Les Panimix, qui nous ont permis d'assister à un superbe concert de Jacco Gardner, font maintenant venir le sale gosse sympa Jackson Scott. Sa musique oscille entre psychédélisme, folk et punk et est aussi maladive et violente, que douce et mélodique, à la fois inspirée de Pavement et des Pixies que « des trucs merdiques qui passent à la radio ». Un rock jouissif adoubé par Bradford Cox, tête pensante de Deerhunter et Atlas Sound. Besoin d'un autre argument ? C'est tip top, tout simplement. (C.B.) Jackson Scott, concert co-produit par Panimix et Hiéro Colmar, le 31 octobre au Troc'afé, 8, rue du Faubourg de Saverne www.facebook.com/panimix soundcloud.com/jollyyjackk

DANSE

LIVRE

Murs et mémoires Guillaume Romero, jeune photographe passionné par le patrimoine bâti, s'est lancé dans une vaste investigation des édifices alsaciens inhabités : « À la manière d'un archéologue, j'avais pour objectif de constituer un répertoire photographique de la région. J'ai vécu cette expédition comme un jeu, une véritable chasse aux trésors », écrit-il. Ainsi, une soixantaine de clichés se succèdent sur ces pages où l'on se promène en compagnie du photographe, clichés qui révèlent une histoire très riche en même temps qu’ils poussent à la rêverie. Un travail quasiment documentaire où la photographie laisse libre court à la fiction ; un voyage, construit graphiquement par nos collaborateurs bentz + brokism, où le temps est comme suspendu. (C.B.) Guillaume Romero, L'Habitable inhabité en Alsace, 30 € Exposition du 7 au 30 novembre à La Station, 7, rue des Ecrivains à Strasbourg, vernissage le 7 à 18h30 www.guillaumeromero.com

Action ! Quel est le point commun entre le hip hop et les Frères Lumière ? Le lien se résumerait-il en deux mots : Pockemon Crew ? La troupe de breakdancers, Lyonnaise elle aussi, signe un nouveau spectacle, Silence, on tourne !, en hommage au 7e art. Les danseurs y créent un parallèle entre le cinéma, les comédies musicales des années 30-40 et le hip hop new-yorkais, à travers des chorégraphies euphorisantes qui nous propulsent dans le passé. Avec deux titres de champions du Monde et d’Europe et trois titres de champions de France, la réputation du Pockemon Crew n’est plus à faire : il fait partie des troupes de danse hip hop les plus connues au monde. Mais malgré leur succès, les Lyonnais gardent les pieds sur terre, ou plutôt sur le bitume, n’oubliant jamais que leur danse est née de la rue. En cultivant ce fil rouge et tout les codes qui l’accompagnent, le Pockemon Crew mène le hip hop vers d’autres sphères. (V.S.) Silence, on tourne !, le 13 décembre au centre socio-culturel de Vendenheim - 03 88 59 45 50 espace.culturel@vendenheim.fr


Graphisme : Chicmedias / photo : StĂŠphane Louis

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CINÉ-CONCERT

Superfreak DOCUMENTAIRE

Encrer la peau Montre-moi ton tatouage, je te dirai qui tu es. Dans le documentaire Fleur de bagne, Mathieu Z’Graggen et Yves Brua, accompagnés de Cécile Becker (une Zut !-collaboratrice), partent à la rencontre des tatoués, passionnés, tatoueurs et spécialistes du tatouage. Cultivant l’esthétique de la contemplation, le documentaire retrace l’histoire du tatouage de la fin des années 1980 jusqu’à nos jours, soulignant par la même l’étonnante émergence de cet art jusque là réservé aux marginaux. Ponctués d’explications graphiques, les portraits et interviews révèlent des personnalités particulières pour qui le tatouage est un moyen d’expression autant qu’un style de vie. Cadre intimiste, prises de vue travaillées, propos éclectiques… Fleur de bagne fait le point sur un phénomène de société, empruntant le chemin de traverse des relations inhérentes au tatouage. (C.T.) Fleur de bagne de Mathieu Z’Graggen, Yves Brua et Cécile Becker, documentaire co-produit par Sous les pavés la Prod et Alsace 20 Diffusion le 14 décembre sur Alsace 20 www.fr.ulule.com/fleur-bagne www.facebook.com/Fleur-de-Bagne

CONCERT

Hey Les filles en sont folles, les médias en raffolent, le HEK pour Hanni El Khatib passionne les foules mais est lui, plutôt passionné par l'année 1964 : il roule dans une Rambler et gratte une guitare de cette année-là. Après un premier album réjouissant et abrasif, le Californien tatoué revient avec Head in the Dirt et continue de délivrer un rock'n'roll plutôt brut de décoffrage mais avec une couleur plus pop. Un peu de vintage rockab' chaud chaud chaud. (C.B.) Hanni El Khatib en concert le 20 novembre à La Laiterie www.artefact.org

De Tod Browning, on a tendance à ne retenir que Freaks (1932), alors que L’Inconnu n’est pas moins terrifiant. Le récit d’Alonzo, qui se fait amputer des bras pour séduire sa partenaire Nanon, terrifiée à l’idée d’être touchée par les hommes, continue de faire frissonner tous ceux qui découvrent le film, d’autant plus que la belle, bien entendu, une fois guérie de sa phobie, tombe amoureuse du rival d’Alonzo. Sorti au moment du passage en parlant, le film constitue cependant l’un des chefs d’œuvre du muet, qui inspire bien des compositeurs. On se souvient de l’adaptation magnifique de Rodolphe Burger avec les élèves du Conservatoire. Là, c’est au tour de Stéphan Oliva, pianiste très fin et cinéphile, de créer une bande son élégante, qui mêle composition et instants d’improvisation live. (E.A.) L’Inconnu de Tod Browning, ciné-concert de Stéphan Oliva, le 14 novembre dans le cadre de Jazzdor à la Salle du Cercle à Bischheim


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FESTIVAL PHOTOGRAPHIE

Terres dévastées Plus d’un siècle les sépare, et pourtant tant de thèmes les rapprochent : la photo de guerre, l’impérialisme anglais, une forme de compassion à l’égard des terres ravagées. L’Irlandais John Burke, l’un des pionniers du photojournalisme au XXe, et l’Anglais Simon Norfolk ont notamment ceci en commun de s’intéresser à l’Afghanistan, à cette nuance près que le second s’inscrit délibérément dans la démarche du premier. Il marche dans ses traces, retrouve son regard, révélant au passage l’actualité – l’acuité, sans doute – et la douceur de ce regard-là ! Les portraits, les paysages dévastés, les architectures ruinées, constituent un matériau narratif sublime et silencieux. (E.A.) Photographs from the war in Afghanistan, exposition à Stimultania jusqu’au 5 janvier www.stimultania.org Simon Norfolk, A cemetery on the flanks of Asmai mountain, Kabul, extrait de la série Photographs from War in Afghanistan

Art en fleur Depuis maintenant deux décennies, Sélestat fait de l’art contemporain un vecteur dynamique à l’écoute de son temps en organisant dans ses murs la biennale d’art contemporain Sélest’art. Fil rouge de cette 20e édition, Sletto & Corso est l’association de deux idées qui marquent l’image de la ville, croisant avec ingéniosité la figure mythique du géant fondateur de la cité et la tradition estivale du corso fleuri. Dans toute la ville mais aussi sur les hauteurs du HautKoenigsbourg, 19 artistes invités posent un regard réflexif sur leur société, dégageant chacun une alternative particulière. Au centre de la création, se trouve la notion de « monument » : qu’il soit commémoratif ou transitoire, allégorique ou festif, le monument est, par essence, une notion à construire. (C.T.) Sletto & Corso, biennale d’art contemporain Sélest’art, jusqu’au 27 octobre à Sélestat et au château du Haut-Koenigsbourg www.selest-art.fr Genêt Mayor, Biggie Yorke, 2013, peinture sur bois Courtesy de l'artiste et de la galerie Samy Abraham, Paris Photo : David Betzinger

THÉÂTRE

Langue vivante Folklorique l’alsacien vous-dites ? La compagnie strasbourgeoise Voix Point Comme... dépoussière le parlé elsassisch dans une création à la perspective humaniste et européenne. L’Heure d’alsacien rend ainsi hommage à l’écrivain André Weckmann, disparu l’an passé après avoir défendu tout au long de sa carrière de professeur le dialecte alsacien. Comme une ouverture sur deux mondes aux cultures parallèles, la création rassemble les plus beaux vers du poète, retraçant les heures sombres de l’occupation allemande mais aussi la perspective d’un jour meilleur et lumineux. La musique et la parole chantée accompagnent les mots prononcés en alsacien, français mais aussi en allemand, soulignant la profonde musicalité des langues. Par cette mise en scène multilingue, Christian Rätz fait s’entrecroiser les arts dans un dialogue fertile. Car c’est avant tout un alsacien moderne qui est célébré ici, loin des clichés et images désuètes. (C.T.) L’Heure d’alsacien, du 27 novembre au 1er décembre au Taps Scala à Strasbourg www.taps.strasbourg.eu



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MUSIQUES

THÉÂTRE

REVUE

Fin de partie

Papier / Ciseaux Titiller la boussole

Comme un pied de nez, Julie Brochen a choisi pour sa dernière création solo à la tête du TNS de porter à la scène Liquidation, le roman d’Imre Kertész, prix Nobel de Littérature en 2002. Keserü, éditeur, persuadé que son ami écrivain a laissé avant de se suicider un ultime chef d’œuvre intitulé Liquidation, mène l’enquête pour mettre la main sur le manuscrit. Grâce aux personnages qui ont traversé la vie de cet auteur, Keserü remonte le fil d’une personnalité et d’un parcours marqués par l’Histoire, où l’on lit en filigrane celui de Kertész. Avec l’ensemble de la troupe permanente, Julie Brochen retranscrit ce récit polyphonique sur le plateau. Une réécriture collective pour aborder des questions à la fois artistiques et métaphysiques. (S.D.) Liquidation, du 29 novembre au 19 décembre au Théâtre National de Strasbourg www.tns.fr Charlotte Salomon, Vie ? ou Théâtre ? [4925]

L'équipe de Cut fête la sortie de son troisième numéro comme si c'était le dernier : en grande pompe. Alors que s’enchaînent projections et mixes (avec beaucoup d'alcool) à Strasbourg et à Paris en compagnie de Serge Bozon, jetons un coup d’œil attentif à ce qui se trame dans ce numéro. Romain Sublon, le rédacteur en chef, revient avec Stéphane Libs sur l'excellent film de Patrick Grandperret, Mona et Moi, dans un très long entretien où l'on assiste aux retrouvailles du réalisateur avec les acteurs Dominique Galliéni, Jean-François Stévenin, Denis Lavant et Antoine Chappey. Dans ces jolies pages fournies en illustrations, on croise du western spaghetti, Jacques Robiolles, la peine de mort au cinéma, Maurice Pialat ou encore John Cassavetes, mais expliqué aux enfants. Cut se détache de l'actualité pour nous faire son cinéma, écrit avec intelligence et humour. Et puis comme nous avons avec eux pour seules différences un « Z » et un point d'exclamation, on vous encourage à les soutenir pour espérer voir naître un quatrième numéro ! (C.B.) 3e numéro de la revue Cut, dans toutes les bonnes librairies et sur le site de R-Diffusion, 13 € www.cutlarevue.fr www.r-diffusion.org

C’est déjà la 18e édition des Nuits Européennes, un festival qui en toute discrétion nous livre le meilleur de ce qui se fait à travers le continent, et souvent au-delà. Depuis 1995, des artistes qui se situent à la croisée des chemins, entre musiques du monde, jazz et électro, franchissent les frontières avec un esprit d’aventure et une volonté de défrichage des genres. Cette année, afin de nous offrir une édition « pétillante et survitaminée », les organisateurs ont cherché aux quatre coins du monde, du Cap Vert au Brésil, de la Réunion à l’Europe, de quoi nous désorienter de manière heureuse. Ils réunissent en un lieu unique, le PréO à Oberhausbergen, la fine fleur des artistes d’aujourd’hui : Zé Luis, Lindigo, Mélissa Laveaux, la troublante Lucia de Carvahlo et St. Lô, une belle découverte dans un registre séduisant entre électro et trip hop. (E.A.) Les Nuits Européennes, du 16 au 19 octobre au PréO à Oberhausbergen 03 88 56 90 39 - www.le-preo.fr www.lesnuits.eu Visuel : Lucia de Carvahlo – Photo : Linda Hickmann


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90 Zut ! Tendances § Mode

Fresh Start PAR CLAIRE TOURDOT

Avec l’arrivée de Nicola Formichetti au poste de directeur artistique, Diesel entre dans une nouvelle ère ! La marque experte dans l’art du denim s’offre les services d’une tête brûlée de la mode, aussi imprévisible qu’excentrique. Premier pas vers la différence, le projet Diesel Reboot ou comment démolir pour reconstruire.

Campagne Diesel, photo : Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin


91 “ Nous voulons rappeler aux gens le pouvoir de la mode. Ce que nous portons nous donne le pouvoir de communiquer nos idées, de nous exprimer, et projette notre originalité dans le monde ” Nicola Formichetti

Si le nom de Nicola Formichetti ne vous évoque rien, son travail de styliste ne vous est en revanche sûrement pas inconnu. Rappelez-vous de la robe en viande portée par Lady Gaga en 2010 lors des MTV Video Awards et du look délirant de la diva dans le clip de Bad Romance : des exemples forts d’un travail inventif et sans limites imaginé par le créateur italo-japonais. Après deux années fructueuses à la tête de la maison Thierry Mugler, Nicola Formichetti use depuis le printemps dernier de son talent pour redynamiser la marque italienne Diesel. Il devient l’héritier du célèbre fondateur Renzo Rosso – qui le juge « aussi fou que lui » –, apportant un nouveau souffle au groupe. L’opportunité pour le styliste de voir ses créations portées en dehors des tapis rouges et évoluer dans la rue. Depuis sa création en 1978 et sa fulgurante ascension dans les années 90, Diesel défend une image non-élitiste. S’adressant à une société créative, ses valeurs sont celles du courage et de la liberté : porter un vêtement de la marque équivaudrait à une prise de position, un moyen pour chacun d’affirmer sa personnalité. « Tout le monde devrait avoir la liberté d’être qui il veut et de s’habiller comme il souhaite », confie Formichetti. Alors que la patte Renzo Rosso était largement marquée par le vintage, le nouveau directeur artistique prend, lui, le parti d’une mode ouverte sur le futur, révélatrice de temps nouveaux et capable de refléter l’esprit d’une génération en devenir. De cette vision de la mode à échelle globale est née l’idée d’une communauté elle aussi globale. En intégrant la « brave army » Diesel, Nicola Formichetti pose les premières pierres d’une nouvelle ère où tout est à réimaginer. Derrière le projet Diesel Reboot se cache le gigantesque

plan de reconstruction d’une image de marque déjà légendaire. Reboot, ou « redémarrer» en français, signifie l’ADN Diesel – matériaux nobles (denim, cuir, soie), coupes parfaites, finitions travaillées – repensé à la sauce Formichetti. En somme, une réinvention complète de la marque tout en respectant l’héritage et les codes à l’origine de son succès. Un challenge accepté et relevé haut la main par le jeune créateur, qui confirme une fois encore son inventivité. Avec la création du Tumblr dieselreboot. tumblr.com, Formichetti fait entrer la griffe dans l'ère des réseaux sociaux, s’adressant directement à la génération Internet. Le projet prend l’allure d’un vaste forum rassemblant une communauté internationale, créative et audacieuse. Chaque internaute peut poster librement une œuvre, illustration ou image de son choix et alimenter le Tumblr de la marque à la façon d’un pêle-mêle d’inspirations. Le nouveau directeur artistique montre ainsi son soutien aux jeunes talents et artistes émergents, puisant dans ses sources brutes une inspiration précieuse pour ses collections futures. « Nous sommes très enthousiastes à l’idée de construire une communauté créatrice qui aura une voix et pourra véritablement collaborer avec Diesel. La chose sympa avec Tumblr c’est que les personnes créatives ont accès à un espace d’échanges alors qu’ils n’en avaient peut-être pas la possibilité auparavant. Ce qui ne changera jamais avec Diesel, c’est cet esprit de collaboration et ce sens de l’aventure. Vraiment, il n’y a pas de limite », explique Formichetti qui régulièrement lance des défis à ses collaborateurs virtuels. La quatrième et dernière mission en date est certainement la plus parlante : « Show me your

artwork » permettra à une centaine d’artistes sélectionnés via Tumblr d’exposer leurs travaux dans le temple de la mode parisien. Rendez-vous entre le 14 et le 23 octobre aux Galeries Lafayette Haussmann pour découvrir ces talents sortis de l’ombre. Parallèlement à ce projet collectif se dessine un second volet. Celui d’une campagne publicitaire imaginée sous la forme d’un manifeste, comme une nouvelle ligne de conduite à suivre pour le consommateur moderne. « I resurrected the destructed », « Art is a guarantee of sanity », « I write my own story », « I am not what I appear to be »… autant de formules significatives d’un état d’esprit libérateur. Les photographes Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin mettent en scène sur fonds acidulés 18 héros de cette nouvelle génération, de l’étoile montante japonaise Kiko Mizuhara à l’artiste new-yorkais Ben Ackerman, en passant par le DJ italien Bob Rifo, moitié du duo électro The Bloody Beetroots. Le regard de ces ambassadeurs hors norme exprime sans détours le pouvoir détenu par une diversité à l’intérieur la globalité. Avec Diesel Reboot, Nicola Formichetti n’en finit pas de composer l’aventure Diesel, lui conférant d’or et déjà, une dimension planétaire. Diesel 5, rue du Dôme à Strasbourg 03 88 23 68 05 dieselreboot.tumblr.com


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Sean Gabriel Ellul, The Mirror, acrylique et crayons sur papier, 2013

Zut ! Tendances § Mode

Le projet Diesel Reboot débarque sur la plateforme Tumblr et invite les artistes à proposer leurs inspirations du moment. Sélection Zut ! des images qui vont peut-être transformer la marque. Nicola et Riccardo

fondateurs de Melancolie (mit Monstern), Italie « On a voulu faire partie de l’aventure Diesel Reboot pour son côté fun et innovant. Diesel exprime véritablement l’esprit du bon goût italien tenace et créatif, avec son approche élégante et animée. » melancholiemitmonstern. tumblr.com Colophon, papiers sur canevas

Sean Gabriel Ellul artiste-peintre, Malte

Pourquoi avoir participé au projet Diesel Reboot ? « J’ai entendu parlé du projet sur Facebook et Tumblr, en plus d’être un fidèle de Diesel depuis longtemps. Je suis curieux de voir le travail de Nicola Formichetti pour la marque… J’aime aussi ce que Diesel représente, on peut définir cela comme une liberté d’état d’esprit. J’ai pensé que participer à Diesel Reboot serait une excellente opportunité pour gagner en visibilité grâce aux médias sociaux. Du fait de sa notoriété, Diesel est une marque suivie par beaucoup de monde et permet à mon travail de toucher une plus large audience. »

Comment conjuguer art et mode ? « La mode et l’art devrait travailler ensemble, s’enrichir mutuellement. Le monde ne fonctionne pas seulement de façon globalisée mais aussi de manière internationalisée. Tout est connecté, même à un niveau superficiel. » seangabrielellul.tumblr.com

Photo Ricardo Rivera


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David Kohlver

Photographe et illustrateur, New York « Je connaissais la marque Diesel assez vaguement, pour être honnête. J’ai entendu parler du projet Diesel Reboot grâce à Nicola Formichetti que je suis depuis qu’il travaille pour Mugler : j’adore sa vision des choses. » davidkohlver.tumblr.com

“ La créativité de Diesel Reboot vient de la rue et de vraies personnalités. Nous voulons montrer que Diesel n’a pas pour but de vendre une image mais de célébrer ce que les gens sont déjà ” Nicola Formichetti

David Kohlver, Pink Flamingo, photographie

Nicola Formichetti par Karim Sadli

Diesel en quelques dates… - 1978 : création de la marque par Renzo Rosso et Adriano Goldschmied - 1982 : naissance du logo à tête de Mohican et du slogan Only the brave - 1991 : polémique autour de la première campagne publicitaire Diesel - 1995 : précurseur des nouvelles technologies, Diesel crée son site www.diesel.com - 2009 : lancement d’une ligne de parfums (Fuel for Life, Only the Brave et Loverdose) - 2013 : Nicola Formichetti est nommé directeur artistique

… et chiffres - 5000 points de vente dont 300 boutiques dans le monde - 3000 employés dans 80 pays - 1,2 milliards de chiffre d’affaire en 2010 - 40% des ventes réalisées sont des jeans Campagne Diesel, photos : Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin Tous les autres visuels proviennent de dieselreboot.tumblr.com


94 Zut ! Tendances § Shopping

Biggerthan-life PAR MYRIAM COMMOT-DELON

The Great Gatsby : impossible cet automne d’échapper au héros fitzgéraldien ! Rentrée stylée oblige, concentronsnous sur les détails et les accessoires qui signent ce dress code très mâle et très glam. Alors, quel Jay Gatsby serez-vous cette saison ? Old style ou rock’n’roll ?

Oui, Gatsby le Magnifique est bien né en 1925 sous la plume de Francis Scott Fitzgerald. Oui, son allure était d’une folle élégance. Oui, c’était l’époque d’un American Dream très WASP, d’un New York très snob et décadent, embrasé de jazz, où le champagne coulait à flot, où les fêtes étaient démesurées et les voitures rutilantes. Alors, après le Gatsby de Baz Luhrmann et un été très « années folles », il était logique que cet automne il soit de nouveau de toutes les fêtes ! Pour continuer à swinguer au rythme de la BO du film, anachronique et buzzy (Jay-Z, Beyoncé, Florence and The Machine, The XX, Lana Del Rey…) il va vous falloir arborer une garde-robe hyper codée. Reste à savoir quel Gatsby vous avez préféré… Alan Ladd, Robert Redford ou Leonardo Di Caprio ? En voici deux nouveaux types, bien sous tous rapports… Et si vous ne trouvez pas le vôtre, à vous d’en inventer d’autres, les nouveaux Gatsby sont très versatiles !


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Le Gatsby Rétro Photo Opticiens Maurice Frères / Magazine Lunettes Attitudes AH 2013-14

Vous rêvez d’accrocher dans votre penderie un costume Brooks Brothers ? Old school, un brin nostalgique mais surtout pas passéiste, vous allez adorer cette sélection empreinte de références et d’histoire…

Manteau et pantalon VIVIENNE WESTWOOD MAN, foulard LA COMÉDIE HUMAINE et canne PASSOTTI, le tout chez Revenge Hom. Lunettes The Great Gatsby par Massada chez Maurice Frères. Sac Écrivain Scott, inspiré par celui de F. Scott Fitzgerald, BLEU DE CHAUFFE chez Algorithme la Loggia. www.bleu-de-chauffe.com

Pull en laine d’agneau GALERIES LAFAYETTE, 59,99 €.

Brogues Burwood Sandalwood CHURCH’S chez Dôme, 510 €.

Lunettes solaires LINDA FARROW LUXE chez Opticiens Maurice Frères, 311 €.

Chemise VAN LAAK, 195 € et cravate en soie CANALI, 95 € chez Dôme.

Parka HACKETT chez Dôme, 750 €.

Lunettes de vue CLAYTON FRANKLIN chez Opticiens Maurice Frères, 439 €.


96 § Tendances Bigger Than Life

Le Gatsby Rockeur Photo Opticiens Maurice Frères / Magazine Lunettes Attitudes AH 2013-14

Et pourquoi pas un cuir puisque c’est le nouveau smoking ? Glam’Rock et même un chouia bling, vous osez assortir votre jean à votre bolide cramoisi et vous ne crachez pas sur un détail légèrement subversif ou décalé.

Perfecto, chemise et jean DSQUARED2 chez Algorithme La Loggia. Lunettes solaires DSQUARED2 chez Opticiens Maurice Frères.

Pull en pure laine GRAN SASSO chez Dôme, 190 €.

Slippers en cuir glacé PRADA chez Ultima, 490 €.

Lunettes solaires ANDY WOLF chez Opticiens Maurice Frères, 315 €.

Sneakers à semelle rouge DIOR HOMME chez Ultima, 550 €.

Boucle en acier rhodié et émail, 470 €, ceinture, 130 €, stylo plume et boutons de manchette, 505 €. Le tout FREY WILLE.

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98 Zut ! Tendances § Joaillerie

Écrous & cailloux

Exposer ses trésors et ces petites choses particulières à nos yeux… Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Photo Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Des pierres, précieuses comme des souvenirs de voyages.

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Audace, hyper luxe et détournement au rayon bricolage. Cartier ~ Collier, bagues et boucles d’oreilles, collection Maillon Panthère, en or gris et diamants. Bracelet Juste un clou, très grand modèle, en or jaune

Boites / coffrets en verre coloré ou transparent, collection Vitriini, design Anu Penttinen pour IITTALA à La Maison Scandinave.


100 Zut ! Tendances § News Bijoux

Brillez, et puis zut ! Oui, les bijoux ont une fonction sociale, érotique et sentimentale.

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Parée pour Lover  1

Diams  2

Avec son double K entrelacé, le diamantaire Korloff est le spécialiste des alliances et bagues de fiançailles. Les différentes lignes de joaillerie, l’horlogerie, les accessoires de luxe et les parfums, sont à découvrir dans cette nouvelle adresse strasbourgeoise. (M.C.D)

Après une rentrée Swinging London, le Printemps Strasbourg se remet à l’heure française ! Place à la création made in France avec notamment la divine collection Hélène Zubeldia. La dernière ligne de la créatrice, qui a fait ses premières armes chez Lanvin Korloff Paris et Chloé, est réalisée à partir 14, bis rue de la Mésange de verre taillé et de cristaux www.korloff.fr Swarovski et revendique des inspirations felliniennes : « Cette saison, le cinéma italien des années 60 a totalement influencé mes créations. Un héritage de la Dolce Vita ! » (C.L.) Hélène Zubeldia au Printemps Strasbourg 1-5, rue de la Haute Montée www.printemps.fr

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Doré ou argent ?

Lac d’émail  3

Si l’influente it-blogueuse Garance Doré, avec son style chic, décontracté et si frenchy, s’encanaille les poignets d’une accumulation de bracelets en cuir tressé et de charms en argent Pandora, on se rend ! Et on file composer le sien avec la flopée de nouveautés de leur lumineuse boutique, ouverte cet été à Strasbourg. (M.C.D) Pandora 23, rue du Dôme 03 88 35 89 67

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Frey Wille, qui ne manque jamais d’idées pour dynamiser les rendez-vous avec sa clientèle, présentera le 15 novembre sa nouvelle collection Passionate Russia. Après son atelier de la soie du 28 septembre dernier et celui de La Nuit du Design, dédiée à l’architecte Hundertwasser, c’est à la Russie que le célèbre émailleur consacre cette saison toute sa créativité, avec son thème Swan Lake et son motif de tulle rose émergeant de l’émail noir. (M.C.D) Frey Wille 1, Place du Temple Neuf www.freywille.com


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102 Zut ! Tendances § Flash Mood

UP to date PAR MYRIAM COMMOT-DELON

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Des envies, en vrac, des fringues, des shoes, du design, tout et rien.

L’ongle 2013-14 est kaki. On file donc fissa se faire camoufler écolo. Disponible aux Galeries Lafayette et chez Algorithme.

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Le Mambo du décalco

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Eighties et enfantin les faux tatouages ? Pas pour Marine Dominiczak, une ex élève de l’ESAD, et ses tattoos de cheveux éphémères. Où ? Chez Baptiste et Garance, 6, rue des Veaux et chez www.mambomambo.fr

Génial crochet fluo à usages multiples de Diane Steverlynck et Chevalier-Masson. Où ? À la Galerie Fou du Roi. New site internet : www.fouduroi.eu

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Treilli custom La veste army vintage est indispensable, même en hiver. Mais celle de Project Foce, doublée d’une fourrure amovible, avec un mix corps / manches, un poil trop luxe, c’est mieux. Où ? Chez Vicino, 6, rue Frédérique Piton.

Si Azzedine Alaïa s’offre une rétrospective au musée Galliera*, qui va nous offrir ces divins derbys ? Où ? Aux Galeries Lafayette Strasbourg. *Jusqu’au 26 janvier, Paris XVIe. 01 56 52 86 00

Lynchez, mangez Dressez votre table sur un scénario de David Lynch ! Bernardaud fête ses 150 ans avec la crème des artistes contemporains et 12 services d’un luxe accessible et créatif. Où ? Au Printemps Strasbourg. 03 69 71 40 75


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104 Zut ! Tendances § Flash Mood

UP to date PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Connecté Une matière qui devient l’ADN d’une collection d’accessoires technologiques ? Ora Ïto signe avec Kvadrat une ligne avec un supplément d’âme. www.ora-ito.com

Délurée - Allurée Avec sa belle toile coton Finistère 600 deniers, le sac musette Mariole de Bleu de Chauffe va faire de nous un très bon petit soldat old-school. bleu-de-chauffe.com

Tartan cheap

La coollab shoes Cette saison, le très classique modèle Verbier de la manufacture de chaussures Heschung est lifté au camo par Yuketen. www.heschung.com

Céline se tient à carreau cette saison. Elle bloque sur l’imprimé écossais de Tati et, côté manucure, nous laisse entrevoir un retour de la griffe écarlate. À méditer. Où ? Chez Albe. www.celine.com

Trash can Qui aurait pensé, l’an passé, que la poubelle papier du concept store parisien Merci s’imprimerait aussi bien sur la poubelle Vipp ? www.merci-merci.com www.vipp.com

Dodo Vous rêvez de vivre entouré de mobilier Prouvé mais que vous n’avez plus que 45 € sur votre compte ? Épargnez et filez sagement au lit avec un des t-shirts Sleepy Jones d’Andy Spade. Où ? Chez Colette. www.colette.fr

Le garçon qui buzz On peut avoir moins de 25 ans, une dégaine de graphiste à skate et bloquer sur les chaussures des filles. Eugène Riconneaus le fait très bien depuis ses 12 ans, et ses stilettos sont aussi sexy que ses souliers de skateboard. www.eugenericonneaus.com


Modèles : Rick Owens

Rick Owens Paul Smith Dsquared2 Kris Van Assche Diane Von Fürstenberg Red Valentino Church’s Barbour Parajumpers Allude Bleu de Chauffe Patrizia Pepe Philipp Plein Scunzani

PRÊT-À-PORTER - CHAUSSURES - ACCESSOIRES - BEAUTÉ

6 rue Gutenberg - 67000 Strasbourg - 03 88 23 61 61


106 Zut ! Tendances § Mode Kids

So Cute PAR MYRIAM COMMOT-DELON ILLUSTRATIONS LAURENCE BENTZ PHOTOS ALEXIS DELON / PREVIEW

Bienvenue à Paul et Louison, une nouvelle et douce griffe enfantine made in Alsace créée par Aude Wiedenhoff. Sa particularité ? Des micro-collections dévoilées tous les deux mois, rien que pour les jeunes demoiselles de moins de 2 ans. Un bel âge pour être gâté tous les (60) jours, non ?


107

Paul et Louison FABRICATION FRANÇAISE

Paul et Louiso FABRICATION FRANÇAISE

Depuis le mois de mai, Aude Wiedenhoff fait ce qui lui plait. Oublié son premier travail comme chef de projet dans la grande distribution : elle envisage désormais sa vie comme une aparté pleine de jolies étoffes, de patrons soigneusement élaborés, de lignes simples et soignées pour habiller les toutes petites filles ! Rétro et délicat, ce tout petit vestiaire nimbé de rose n’a pourtant rien de passéiste ; Aude est une jeune femme bien ancrée dans son époque et friande d’un style épuré et contemporain. Côté fibre maternelle, c’est un sans faute : elle a hérité de l’œil intransigeant d’une grand-mère couturière, et sa ligne porte le nom de ses deux enfants. Fabrication française, finitions parfaites, imprimés intemporels et couleurs douces et joyeuses signent son style preppycharmant.

Après avoir élaboré ses premiers patrons dans son petit atelier niché au cœur de son appartement familial, elle vient, pour bien commencer sa rentrée, de trouver à les produire en petite quantité en Alsace chez un spécialiste du tricotage travaillant pour des marques prestigieuses et frenchy. De quoi lui laisser plus de temps pour se consacrer à la distribution et commercialisation de sa jeune société, et de suivre pas à pas la confection et la diffusion de chacune des pièces de son charmant trousseau.

Un seul bémol ? Les mamans des futurs petits Paul désespèrent. Mais la jeune créatrice leur promet qu’elle se penchera prochainement sur leur cas ! Mais encore ? Un site tout frais, plein d’idées cadeaux et très joliment mis en image par le trait léger de l’illustratrice strasbourgeoise (et collaboratrice de Zut !) Laurence Benz.

On a hâte de découvrir tous les deux mois ses micro-collections exclusives, des séries limitées comme des pochettes surprises, avec à chaque fois deux robes et deux accessoires coordonnés. Un avant-goût des prochaines ? Des robes en jersey et du tricot sont attendus cet hiver et ses duos de barrettes, « ses permanents », réalisés dans les tissus de ses robes, risquent fort de fleurir aussi les jolies têtes des grandes écolières de maternelle !

chez Baptiste et Garance 6, rue des Veaux

www.pauletlouison.com Les micro-collections de Paul et Louison sont distribuées à Strasbourg

chez Vanille Cachou à Obernai www.vanillecachou.fr chez Ma Boite à Idées à La Wantzenau 9, rue des Héros www.maboiteaidees.fr


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PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Zut ! Tendances § Dressing

PHOTOS TONY TRICHANH

Come As You Are

Pour une rentrée studieuse, stylée et un brin rock, Zut ! a demandé à la blogueuse d’Ashes of Midnight de glisser ses indispensables dans sa valise de rentrée. Un sans-faute et un bien joli paquetage !

Passeport, mademoiselle ! Hélène Huynh, je suis Alsacienne, originaire du Vietnam. Cette année, je suis étudiante en Master1 Management à Mulhouse puis j’enchainerai sur un M2 Luxe à Lyon ; j’ai déjà fait des stages chez Bijorhca, Romwe et Sugarlips… Sur mon blog Ashes of Midnight, je poste mes looks quand j’en ai le temps et l’envie. Comme c’est l’été [à l’heure où nous rédigions ces lignes, ndlr…], je suis en transit entre la Suisse, pour un job d’été pas très glamour – il faut bien préparer la rentrée, Mulhouse et Strasbourg… D’où ma valise [vintage en popeline beige et cuir chocolat, ndlr] ! http://ashesofmidnight.blogspot.fr Ton style ? Rock-preppy mais surtout cool. Cool Raoul, je dirais même ! J’aime être à l’aise dans mes vêtements ! Ta fashion fixette ? Un petit col, blanc de préférence, bien boutonné : ma marque de fabrique ! Ta tenue, aujourd’hui ? Un chemisier imprimé et une combi-short en jean délavé Monki avec des creepers bordeaux. Toutes griffes dehors ou pas ? Principalement des pièces abordables et du shopping en ligne : Asos et Monki sont mes préférées, sinon Massimo Dutti, Pull & Bear, Top Shop ou Rad. Côté bijoux, des bagues en accumulation ou alors une seule, plus rock et imposante… Tes shoes ? Des Chelsea boots et surtout mes Keds et uniquement des Keds. En blanc, noir, marine, même usées, je les adore, elles font un si joli pied… Surtout pas de Vans, c’est trop lourd… Mes running aussi, mais uniquement pour le sport.


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“Je n’achète pas ce qui est la mode, loin de là… J’aime les intemporels. ”

Alors, cette valise ? La poignée a cédé pendant le voyage ! J’y ai glissé mes classiques : un sweat gris imprimé, à porter avec un petit chemisier (pour le col, toujours), deux shorts féminins en crêpe, un pull marin… In-dé-mo-da-ble ! C’est la pièce à avoir toute l’année dans son armoire. Sinon, été comme hiver, il faut un skinny noir. Le mien ? Un Zara, acheté il y a trois ans, nickel. C’est ma base rock incontournable. J’y ai aussi glissé un pull loose tout simple en maille chinée, qui sera parfait sous mon petit perf noir un peu straight, et une jolie blouse à col en macramé et voile transparent… toujours porter avec un top en dessous ou sous un pull, sinon ça vire au vulgaire, je déteste… Et puis un trench beige et un manteau bleu marine, très pensionnat, de chez Monki. Côté sac, pour cet automne, ce sera ce sac à dos en feutre trouvé au rayon homme chez Monoprix. Ah ! Et ma paire de collants noirs et opaques. Un couturier ? Dans les meilleurs ? En haute couture ? Alber Elbaz pour Lanvin ! Des it-girls ? Alexa Chung, Cara Delevingne ou le mannequin danois Freja Beha Erichsen. Ton dernier livre ? J’en suis à la moitié : Une vie de Guy de Maupassant.

Dans ton ipod ? Du rock indépendant : The Vaccines, Phoenix, Vampire Weekend… Blog & web : tes préférés ? http://fellt.com/garypepper http://natalieoffduty.blogspot.fr http://songofstyle.blogspot.fr http://mariannan.costume.fi


110 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles Textes & photos Caroline Lévy

Manon 19 ans, étudiante écolo D’humeur Lol cat comme son top, la féline Manon enfonce le clou avec un accessoire en renard utilisé comme tour de cou. Le motif pied de poule est de sortie et de saison, ainsi que ce sac à dos aux écussons surprenants, hérité de son arrière grandmère ! Coup de cœur pour sa banane revisitée qu’elle arbore fièrement. Le titre qui définit ton style ? Just Can’t Get Enough de Depeche Mode. Ton dernier Zut ! À l’instant ! Quand tu m’as abordée, j’ai oublié mon portable sur la table du salon de thé…


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Maxime Henri 19 ans, humanitaire Avec son blaser et son chemisier récupérés de la garde-robe de sa grand-mère, le jeune homme affiche un look hybride assumé jusqu’au bout des godillots ! L’étole portée à l’épaule confirme son dandy style, même Maxime en rit !

Léo 21 ans, étudiante aux Arts déco Attrapée au vol juste en face de nos bureaux, la jolie Léo mixe fripes et basiques avec aisance. Veste en daim graphique et socques estivales rehaussées d’un collant opaque pour affronter le retour du froid, on adore.

Le titre qui définit ton style ? Personal Jesus de Johnny Cash.

Le titre qui définit ton style ? Fade To Grey de Visage. Ton dernier Zut ! On m’a récemment piraté ma carte bleue pour acheter des dromadaires en Afrique… La loose.

Vladimir 27 ans, architecte & serveur Look garçon de cérémonie à la sauce hipster pour Vladimir, qui assume le complet chemise bermuda avec brio. Baskets en liège Gourmet et une jolie moustache qu’il bichonne soigneusement avant son départ pour Shanghai. Au poil.

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Ton fashion faux-pas En prépa arts plastiques, j’aimais mixer mini-jupe et talons aiguilles. Sur les échafaudages, c’était du plus bel effet !

Le titre qui définit ton style ? Formidable de Stromae. Ton fashion faux-pas J’ai eu look tout à fait charmant où je portais crête, dreadlocks et une vingtaine de piercings sur le corps : un style trash version dandy punk. Tout un concept !


112 SÉLECTIONS tendances

MODE

Marc Who ?

Marc Cain ! Leader du prêt-à-porter féminin en Allemagne, la multinationale est une marque familiale fondée en 1973 par son directeur général Helmut Schlotterer et réputée pour ses matières sophistiquées et son prêt à porter féminin haut de gamme.

Plusieurs lignes ? Marc Cain Collections et sa couture à la pointe de la technologie se mixe avec Marc Cain Sport, plus cool avec des motifs sophistiqués et ultra confort. D’ailleurs les deux se croisent en boutique, comme dans un vrai dressing.

Le plus ? Un tombé et des coupes irréprochables pour un vestiaire entièrement lavable à la machine, des imprimés exclusifs et d’une technicité rare.

Où ? À Strasbourg, à la place de Patricia Pepe, qui rejoint les rayons voisins d’Algorithme La Loggia pour faire place à la première boutique française de Marc Cain. (M.C.D)

Pour qui ? Des femmes actives à la vie trépidante, qui aiment la mode et recherchent une garde-robe s’adaptant à toutes les situations.

Marc Cain 8, rue Gutenberg - 03 67 15 88 23


ANNETTE GORTZ -PIANURASTUDIO- TRICOT CHIC -LUISA CERANO- DISMERO- LIU.JOMARCCAIN- MANILA GRACE- TWIN SET -CBY WHITE -FOCE

ANNETTE GÖRTZ PIANURASTUDIO TRICOT CHIC LUISA CERANO DISMERO LIU.JO

MANILA GRACE MARCCAIN TWIN-SET CBY + WHITHE PROJECT FOCE

MODE

Gentlemec Cette saison, la boutique Dome accueille une nouvelle griffe dont l’héritage britannique signe définitivement l’élégance au masculin. Hackett, ou la quintessence du style anglais, sa silhouette racée au vestiaire d’un classicisme strict surprend par le raffinement des coupes et la perfection de ses lignes. Une ode au flegme anglais joliment incarné pour cette collection par James Bond himself ! (C.L.) Hackett chez Dome – 24, rue du Vieux Marché aux Grains 03 88 75 54 88

B.A.

Paie ta moustache Le mouvement Movember reprend du service. Le concept : sensibiliser aux questions de santé masculine en se laissant pousser la moustache durant le mois de novembre. L’initiative internationale arrive – enfin – à Strasbourg. Le hair designer et spécialiste de la barbe Eli S., la boutique Revenge Hom et le modéliste Xavier Hédoire s’y associent, en reversant une partie des recettes de leurs offres spéciales à la recherche. Ô mâles heureux ! (C.L.) Eli S. - 06 12 70 19 51 Revenge Hom - 4, rue du Fossé des Tailleurs – 03 90 22 37 69 Xavier Hédoire - 30, rue du Vieil Hôpital – 03 90 20 39 04

Prêt à porter féminin 6 rue Frédéric Piton - Strasbourg 03 88 23 19 39


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SHOES RÉOUVERTURE

New Home Revenge Hom s’est offert une nouvelle déco, mais on ne vous dit rien, la surprise vous attend dès sa réouverture en octobre. Une nouvelle peau pour mettre en scène les plus belles peausseries, soigneusement choisies par Valérie, expertes en belles matières, accessoires raffinés, maroquinerie luxueuse, souliers chics et vestiaire masculin ultra dandy. Et toujours Vivienne Westwood Man en exclusivité ! (M.C.D)

Macadame Cet hiver, Mona va libérer l’animal qui sommeille en vous avec ces sneakers bien sous tous rapports. Zippé et avec une semelle skate, cet indispensable de l’hiver sera votre wild card pour arpenter le bitume. Et ces bottines à empiècement rabattu vont faire galoper sexy les cow-girls des villes. (M.C.D) Mona 83, Grand Rue - 03 88 23 29 22 Bottines en cuir grainé, 239 € / Sneakers en peau suédée, 269 €

Photo : robe Meliou, Les Roussoeurs

Revenge Hom 6, rue du Fossé des Tailleurs 03 90 22 37 69 - http://revenge-hom.com

MEN

Red & Cool Une chemise en jean + cette doudoune sans manches d’un beau rouge profond = la bonne équation pour se donner un twist worker cet hiver. Freeman T Porter prouve encore une fois avec cette nouvelle collection qu’elle fait partie du top 5 des des meilleurs griffes sportswear et denim du moment. (M.C.D) Freeman T Porter 17, rue de la Haute-Montée www.freemanporter.com

MODE

Love Store Hic & qui ? Nunc. Que celles qui ne connaissent pas cette boutique et e-shop de jeunes créateurs rougissent de honte ! Entre jolies sapes aux accents rétro et bijoux trendy, la fraicheur est au rendez-vous. Côté news automnales, on ne rate pas la collection Les Roussoeurs, dessinée par deux jumelles au CV séduisant : l’école Syndicale de la Haute Couture, Dice Kayek, Velvetine et Mc Queen. (M.C.D) Hic & Nunc Store 4, rue de la Brigade Alsace-Lorraine - 03 69 73 13 27


MARDI, MERCREDI, VENDREDI 10H - 19H JEUDI 10H - 20H SAMEDI 9H - 17H

VUE SUR L’ILL

Tél. : 03 88 24 14 44

MON COIFFEUR.

28, Quai des Bateliers 67 000 Strasbourg

SHU UEMURA ART OF HAIR.


116

MODE

Alta moda OUTLET

MaxiMode

Vicino inaugure sa première saison avec Manila Grace, une griffe féminine et bohème, fabriquée à 95 % en Italie. Le mood 2013-14 ? Superpositions cosy, mix d’imprimés, étoles moelleuses et réminiscences péruviennes. Une griffe à découvrir et accessoiriser avec les nouveaux boots et sneakers de la marque Twin-Set. (M.C.D) Vicino - 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39

Depuis son lancement, le centre de marques ne cesse de surprendre par le choix de ses boutiques. Son offre complète et internationale séduit désormais tous les publics, et la fashionista en prime ! Après la marque britannique All Saints, c’est au tour de Diffusionne Tessile de s’y installer en exclusivité française. Incontournable en Italie, le magasin d’usine propose les anciennes collections des griffes haut de gamme du groupe Max Mara, à des prix imbattables. (C.L.) http://roppenheim.thestyleoutlets.fr

WEB

L’easy shop Duo glamour et vitrine alléchante pour les bloggeuses strasbourgeoises de Lizzycasalou, qui lancent enfin leur e-shop. On craque pour leur sélection pointue de créateurs qu’elles dénichent aux quatre coins du monde. Bijoux ethniques, accessoires graphiques et robes délicieuses : leurs coups de mode sont notre coup de cœur et sont désormais accessibles à prix doux ! (C.L.) www.lizzycasalou.com

SHOPPING

Initials B.B. Dieu créa la femme et Brigitte Bardot créa sa griffe ! L’icône incontestée des sixties n’en finit pas d’inspirer la planète fashion. Les Galeries Lafayette lui dédient un espace avec un éventail de tendances impulsées par le style BB : robe version baby doll, motifs en damiers so yéyé ou look mythique de motarde. À quelques pas du corner, on découvre un tout nouvel écrin de 40 m2 somptueusement aménagé pour une clientèle VIP : un show-room isolé des rayons pour profiter d’un moment unique dans un cadre d’exception. (C.L.) Brigitte Bardot aux Galeries Lafayette 03 88 15 23 00 - www.galerieslafayette.com


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123 Zut ! Lifestyle × Sport

Frangins malgré eux Marc Keller et François sont frères, mais le premier est le président du second et le second est l’entraîneur du premier. Et tous les deux se retrouvent aux manettes du RC Strasbourg Alsace. Mélange des genres et confusions des sentiments ? Peut-être pas. Tentative de réponse sous la forme d’un portrait croisé. PAR ROMAIN SUBLON PHOTOS PASCAL BASTIEN


124 × Sport RCSA

Il faudrait commencer par leur parcours. Rien ne l’impose, mais dans le milieu très hiérarchisé du football, ça roule comme ça, au palmarès. T’es un bon ou t’es pas un bon, on s’en fiche… T’as gagné quoi ? Marc Keller : né le 14 janvier 1968 à Colmar. Attaquant. 150 matches en L1 – dont une saison avec le FC Mulhouse, le club de ses débuts –, 26 buts. Finaliste de la Coupe de France avec le Racing Club de Strasbourg en 1995, il participe à la courte campagne en Coupe de l’UEFA, avec un 16e de finale contre le Milan AC de Maldini, Baresi, Weah et Simone, qui se solde par une défaite 0-1 à la Meinau – à la 78e, Marc avait pourtant une balle de but, mais son tir passe de peu à côté du poteau. Il est aussi passé par West Ham, Portsmouth

et Blackburn. 9 sélections en équipe de France dont 1 but face au Brésil. Il a failli faire partie des 22 joueurs sélectionnés pour la Coupe du Monde en 1998. Dirigeant, il est passé par Strasbourg (20012006), avec un bilan très positif surtout pour le Centre de formation (une Formule 1 à cette époque, qui remporta la coupe Gambardella face au Lyon de Benzema et Ben Arfa) puis Monaco (2006-2011) avant de revenir au Racing depuis 2012. François Keller : né le 27 octobre 1973 à Colmar. Joueur, il évoluait le plus souvent au poste de milieu défensif. 36 matches en division 1, pour 1 but. Il a participé à la belle épopée du Racing en coupe de l’UEFA en 1997 (victoire face aux Glasgow Rangers et Liverpool, proche de l’exploit face à l’Inter Milan avec une victoire 2-0 à l’aller). Il a aussi fait une

pige d’un an en Angleterre, à Fulham (champion de D3) sous les ordres de l’immense Kevin Keagan. Et puis, il a disputé une Coupe du Monde, militaire certes, aux côtés d’Eric Carrière, William Gallas ou Laurent Robert… En tant qu’entraîneur, il fut plusieurs fois vainqueur de la Coupe d’Alsace, champion de CFA2 et de CFA. Entraîneur de l’équipe 1 du RCS depuis deux ans, il a permis au club de s’extraire du CFA2 puis du CFA pour accéder au National. Marc et François, deux frangins, deux destins. Partis tous les deux de Balgau, petite bourgade proche de Colmar qui n’aura pas non plus vu sortir de ses frontières moult stars (sur Wikipedia, Marc Keller est la seule personnalité liée à la commune), ils ont tous les deux atterri au


125 “ On vient d’une famille très unie, et mon frère restera toujours mon frère. De l’extérieur, ça peut paraître compliqué, mais pour moi ça rend les choses plus simples. ” Marc Keller, président du RCSA

RC Strasbourg. L’un a le talent, l’autre le goût du travail – et comme on ne tient pas à périr dans un magma caricatural, on nuancera en disant que le talentueux n’était pas non plus allergique au travail et que le besogneux n’était pas non plus dénué de talent. Mais quand même, l’un avait dans les pieds ce que l’autre avait dans le bide. François et Marc, l’un a de la tchatche, l’autre soupèse chacun de ses mots. Quand le premier a la vanne facile, n’hésitant pas à chambrer ses joueurs, ses collègues, ou parfois celui qui passe, le second a le sourire enjôleur, le mot qui même s’il se veut piquant sera toujours suffisamment rond pour ne pas faire bobo. L’un est l’arrière-boutique, l’autre la vitrine. Pour ce portrait croisé, on a finalement rencontré les deux séparément. C’était mieux ainsi. Au lieu de voir l’un déteindre sur l’autre, ou lui voler sa couleur, on pouvait ainsi en profiter dans ce qu’ils ont à proposer individuellement. Car oui, les footballeurs sont des individus. « Il y a deux ans, j’ai signé un contrat de cinq ans avec Frédéric Sitterlé pour prendre la tête de l’équipe 1. Il est parti un an après, puis Marc est arrivé. Et maintenant, il est obligé de me payer et de travailler avec moi jusqu’au bout !, s’amuse François. Mais la probabilité de voir à Strasbourg un coach tenir son contrat du début à la fin est quand même très faible… » Marc, de son côté, confie : « On vient d’une famille très unie, et mon frère restera toujours mon frère. De l’extérieur, ça peut paraître compliqué, mais pour moi ça rend les choses plus simples. Il n’y a pas de doute sur l’honnêteté de l’autre, ni sur sa volonté de bien faire. On avait déjà un peu cette relation en 2002. Quand j’étais directeur général et François coach de l’équipe 2. » François Keller n’a jamais été choisi par son frère. En ce sens, il ne lui doit rien. La carrière de Marc, et son statut de Président,

en font inévitablement un possible facilitateur dont François, davantage dans l’ombre, serait le bénéficiaire. Et pourtant, non ! En 2002, Marc arrive avec IMG à la tête du Racing deux ans après que François a pris la tête du CFA2 avec l’équipe 2. Et aujourd’hui rebelote, Marc arrive deux ans après la prise de fonction de François à la tête de l’équipe 1. « Ce n’est jamais Marc qui m’a fait venir. » François dit ça sans animosité, il a simplement la sagesse de celui qui accepte aujourd’hui que l’on puisse reconnaître son travail à sa juste valeur. Et cette valeur tient précisément à l’indépendance de son lien fraternel. « J’ai été pour François un frein plutôt qu’un accélérateur, souffle Marc. Quand je suis parti du club en 2006, il a même un peu payé pour moi. Mais que je sois absent quelques années lui a aussi permis d’éclore. Les gens comme Nasser Larguet, Freddy Zix, Max Hild ou Jacky Duguépéroux ont toujours vu un fort potentiel en lui », renchérit-il. « Avec Marc, on a une relation de famille et de respect de la hiérarchie. C’est plus un paternel plus qu’un fraternel. On n’a jamais vraiment été potes, il est pour moi un vrai grand frère », conclut François. François Keller est un fidèle, qui ne lâche rien ni personne. Le genre de type qui, quand le navire coule, continue de jouer à la belote avec les passagers. Et entre deux atouts maîtres, il n’hésite pas à venir au secours. « Licencié le 30 juin 2011, j’ai été réembauché dans la foulée par Frédéric Sitterlé. J’avais passé des entretiens pour être coach adjoint, à Tours et Sedan. Ça a failli aboutir… Mais je voulais surtout rester actif et suivre les jeunes. Donc j’ai accepté de revenir à Strasbourg, d’abord gratuitement, pour encadrer les jeunes. Jusqu’à ce que l’on me propose de prendre la tête de l’équipe 1. Je n’ai pas eu le temps de gamberger, et puis je cherchais du boulot ! Et celui-ci n’est pas dégueu. » C’est vrai qu’il y a pire, entraîneur de Thionville par

exemple. Le boulot, certes, ne se refuse pas, mais il n’est pas non plus si simple. « C’est plus dur d’entraîner Strasbourg en National que certains clubs de L2 ! », lâchent les deux frangins. Les grands clubs, entendons par grands ceux qui ont une histoire, sont nombreux à avoir pris du temps pour retrouver une place au soleil ; on pense à Caen, Brest, Valenciennes ou, dans une moindre mesure, Nantes. D’autres ont plongé dans la galère peu avant ou après le Racing, Lens, Grenoble ou Le Mans. Et puis il y a l’exemple de Cannes qui ne voit toujours pas le bout du tunnel. « On a un peu l’image du PSG du National, mais c’est trompeur. Notre budget est loin d’être largement supérieur aux autres. Il faut se méfier, on peut végéter longtemps à ce niveau, c’est difficile d’en sortir… », confie Marc Keller. Porté par son lointain désir de devenir entraîneur, François y croit. Pour témoigner de sa passion, il faut se rappeler de sa décision, assez rare pour être soulignée, de laisser sa carrière de footballeur de côté, dès l’âge 26 ans. « J’ai eu l’opportunité d’aller au Mans, mais plutôt que de faire le saltimbanque en L2, j’ai préféré accepter la proposition du club qui consistait à encadrer les jeunes en CFA. Je n’avais que 26 ans mais j’avais la garanti d’intégrer le staff. J’ai préféré cela. Je suis fils de paysan, je réfléchis en construisant l’avenir. Le fait d’avoir joué la Coupe d’Europe me fait regretter de ne pas avoir eu plus de talent. Je vais essayer de rattraper ça dans ma carrière d’entraîneur ! » Quand François Keller a pris la tête de l’équipe 1, il a rapidement senti une différence majeure : « J’étais plus proche des joueurs quand j’étais coach de l’équipe 2. Là, il faut que je trouve une nouvelle distance. Avant, j’avais le rôle de celui qui relançait les joueurs, maintenant j’ai le rôle de celui qui peut les frustrer parce qu’il ne les fait pas jouer. »


126 × Sport RCSA

Marc a lui encore plus de distance avec le groupe. Mais son statut et son passé lui confèrent un charisme qui permet un bon équilibre. Parce que n’oublions jamais ça : Marc Keller a bien failli être champion du monde en 1998 ! « Beaucoup de gens me parlent de la Coupe du Monde évidemment. De mon but contre le Brésil aussi [en match amical, un an avant, ndlr], de ma déception possible à ne pas avoir été pris dans les 22 [Aimé Jacquet avait constitué plusieurs pré-listes, retirant les joueurs au fur et à mesure pour arriver aux 22 élus ; eh oui, Aimé Jacquet a inventé la télé-réalité, ndlr]. Il y avait de la déception, mais je ne suis pas dans l’amertume. Je reste même très proche de la génération 98, je joue régulièrement avec eux pour les tournois ou les matches de charité. J’étais par exemple aux 10 ans du titre, cette génération m’a complètement intégré. » Le temps d’un silence, puis : « J’ai eu une belle carrière. Aurais-je pu faire mieux ? Peut-être, sûrement… Je ne regrette rien. Je ne viens pas d’une famille de footeux, je n’ai jamais été sélectionné en équipe d’Alsace ou ailleurs. Ma première sélection, c’est en équipe de France A’ ! »

Se souvient-il du jour où lui a été annoncée sa non sélection pour la Coupe du Monde 98 ? On imagine que oui forcément. Mais la réalité du souvenir est encore plus précise que nous ne l’imaginions. « Je savais que je ne faisais pas partie des 15 meilleurs. Mais il restait 7 places à prendre. Je l’ai appris vers 16h, je m’en souviens très bien. J’habitais à Lauterbourg, et juste après le coup de fil, Thierry Gilardi m’appelle pour me dire qu’il est au courant mais qu’il me propose de faire la Coupe du Monde, avec Canal+. J’accepte et demande juste à ne pas couvrir les matches de l’équipe de France. J’ai plusieurs fois revu Aimé Jacquet. On n’en a jamais reparlé lui et moi. C’est un beau souvenir et, oui, j’aurais pu être champion du monde. Mais d’autres plus prestigieux ne l’ont pas été : Ginola, Cantona… Ma philosophie, c’est de regarder droit devant. Le passé ne m’intéresse pas. » Et devant lui, il y a le Racing, l’envie de remonter rapidement. Et puis, il y a le dessert, la cerise sur le gâteau. « Mon autre activité c’est Canal+. Là il ne s’agit que du plaisir d’aller sur tous les grands terrains d’Europe. Je rencontre des gens et discute

avec eux ; Yaya Touré, Lampard, Wenger… J’adapte mon programme en fonction des matches du Racing, évidemment ! » Finalement, lors de cette rencontre où les deux frangins ne se seront croisés que le temps de la séance photo, il n’a été question qu’une seule fois de hiérarchie, d’une forme aléatoire d’autorité quand Marc a demandé à François de changer de T-shirt. Lequel, bien qu’un chouïa circonspect, s’est exécuté. Ce serait dommage de se faire virer pour un T-shirt. www.rcstrasbourgalsace.fr


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128 Zut ! Lifestyle × Business

Bovine idylle PAR CAROLINE LÉVY PORTRAIT PASCAL BASTIEN

Après plus de 25 ans dans l’arène de la mode, Mise au Green prend le taureau par les cornes : la marque aux trois vaches accueille de nouveaux investisseurs qui comptent lui redonner un coup de fouet. Derrière cette success story à la sauce alsacienne, une fratrie : Bruno et Patrick Moock. Retour sur un label à suivre.

L’histoire commence en 1986 pour les frères Moock, alors respectivement dans la mode et l’audit financier. Bruno tient à l’époque une boutique avant-gardiste pour homme à Strasbourg appelée Mise au Point – en référence à la chanson de Jackie Quartz. Il laisse déjà sa créativité s’y exprimer à travers une sélection de marques pointues qu’il déniche aux quatre coins du monde. Il est d’ailleurs l’un des premiers distributeurs en France de la marque américaine Ralph Lauren. Son frère Patrick, qui détenait alors une micro société dans l’univers du golf, décide de le rejoindre pour créer une marque qui ferait écho à leurs valeurs. « Nous nous sommes retrouvés naturellement sur ce projet. D’ailleurs, le nom Mise au Green n’est qu’un mauvais jeu de mots, une sorte de mixture de fin de soirée en référence à nos métiers de l’époque ! », raconte Patrick. Un duo gagnant-gagnant qui fera bientôt des émules, notamment au salon du prêt-à-porter masculin de Paris en septembre 1986, où il sera installé sur le coin de table d’un fournisseur. La chemise, leur mono-produit de l’époque, affiche vaches, coq, arbre et herbier, avec pour seul mot d’ordre la nature. La mode est dans le pré À l’heure où la vache qui rit et le chocolat Milka utilisent la bête à cornes comme emblème depuis des décennies, les frères Moock ne savent pas encore que la vache sera plébiscitée par leurs tout premiers acheteurs : Harrod’s à Londres, Bloomingdales à New York et Hémisphère à Paris. La version romancée aurait voulu que ce soit un clin d’œil à leurs grands-parents marchands de bestiaux, mais la réalité est bien plus pragmatique : « Ce sont finalement nos clients qui ont choisi cette signature. Le succès de ce modèle à travers le monde a imposé ce motif. » Nous sommes

Développement durable Au début des années 90, la griffe alsacienne décide alors d’opérer un virage à 180° en conservant sa signature, mais en la rendant accessible au plus grand nombre. Une nouvelle marque de sportswear est née sous l’impulsion de ses dirigeants : « Notre chance a été de ne pas être uniquement des créatifs, mais aussi des gestionnaires. Nous avons mis en place une sorte de marketing durable afin de pérenniser la marque avec des prix plus accessibles et des collections faciles à porter au quotidien », confie Patrick. Le mono-produit qu’était la chemise se transforme en une gamme complète pour hommes, rejoints depuis quelques années par la femme et l’enfant. La famille Mise au Green s’agrandit alors dans un esprit classique et intemporel, avec le trio de vaches comme ornement indéfectible. Fort de l’expérience de Bruno Moock dans sa première boutique strasbourgeoise – ruelle des Pelletiers –, transformée jusqu’à aujourd’hui aux couleurs de Mise au Green, la distribution de la marque se fera de façon stratégique pour ne pas dépendre du bon vouloir des acheteurs.

Loeb était très disponible à l’époque et s’interrogeait sur une éventuelle reconversion. C’est avant tout une rencontre et une envie de travailler ensemble. La parenthèse s’est éteinte naturellement lorsqu’au contraire sa carrière a connu le succès qu’on lui connaît », se souvient l’un des deux chefs d’entreprise. Lui succèdera Thierry Omeyer dans la même lignée du sportif alsacien, car Mise au Green utilise ses racines comme un extraordinaire vivier de compétences et de savoir-faire qu’il faut valoriser. Depuis les entreprises de fabrication dès les premiers pas de la marque, jusqu’à son implantation géographique essentiellement basée dans le Grand-Est « car il était impératif de mailler le territoire en plaisant à notre région avant d’envisager notre développement ailleurs ». Depuis une dizaine d’années, le siège social de 5000 m2 – bureaux et entrepôt – est basé à Eckbolsheim et compte à ce jour 35 personnes, pour un effectif total de 150 salariés. Avec un chiffre d’affaires avoisinant les 50 millions d’euros réalisé à 95% en France, le réseau Mise au Green comptabilise 75 boutiques en propre et 60 corners – notamment aux Galeries Lafayette. La griffe, plutôt nordiste par culture et ses coupes amples, touche les marchés étrangers proches, avec des implantations en Suisse, Allemagne, Belgique et au Luxembourg. L’arrivée en juin dernier des investisseurs Weinberg Capital Partners et Nexicap dans le capital promet un souffle nouveau dans l’entreprise dont les frères Moock restent majoritaires. L’histoire des vaches n’a pas finit de s’écrire…

L’Alsace étable Vient alors l’ère Loeb ! En 2005, la star des rallyes d’origine alsacienne signera une collection et constituera un fabuleux coup de projecteur sur la marque : « Sébastien

43, rue du 22 Novembre 2, ruelle des Pelletiers Centre Cial Rivetoile Corner aux Galeries Lafayette www.mise-au-green.com

à l’époque de la grande broderie avec des pièces très marquantes, presque ostentatoires, qui séduiront un public jet-set de Saint-Barth à Monaco, attiré par l’esprit artisanal et décalé de Mise au Green. Durant les six premières années, les ventes de la marque se feront quasi exclusivement en dehors de l’hexagone, un succès retentissant qui affichera alors 95% du chiffre d’affaires réalisé à l’export.


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130 Zut ! Lifestyle × Business

Passé, présent, futur PAR CÉCILE BECKER

Voilà, c’est fini : la Coop quitte le Port du Rhin. À la fin de l’année, les employés quitteront ce quartier emblématique pour investir massivement Reichstett. Un moment-clé qui appelle les regards vers le passé et la riche histoire de cette entreprise régionale, mais amorce aussi son avenir. Si la Coop change de stratégie, elle n’oublie pas ses fondamentaux et reste plus que jamais proche de ses clients.

Tout le monde aime la « Coopé » et, en un sens, l’histoire de cette enseigne, c’est un peu notre histoire à nous. Au risque d’un excès de sentimentalisme. Aller acheter des knacks et des pommes de terres made in chez nous dans le magasin du coin pour aider mamema à cuisiner la traditionnelle choucroute : cela se transmet de génération en génération. Des gestes qui ne s’oublient pas et qui fondent l’image de proximité de la Coop. En somme, pour tout Alsacien, ces quatre lettres ce sont surtout les 144 enseignes disséminées sur tout le territoire. Mais l’année dernière, avec l’organisation du festival de l’Ososphère, tous les regards se sont braqués sur l’enclave Coop au Port du Rhin, que les employés commençaient à quitter pour investir 20 000 m² d’entrepôts modernes et fonctionnels à Reichstett. L’occasion de revenir sur une histoire très riche. En 1902, des ouvriers métallurgiques se réunissent pour fonder une coopérative à Strasbourg : le premier magasin est ouvert au 15, rue des Dentelles, premier d’une

longue série. En 1911, la Coop construit son siège au Port du Rhin. Fait rarissime alors que la plupart des terrains appartiennent au Port autonome : les Coopérateurs sont propriétaires du terrain, qui s’étend aujourd’hui sur 7 hectares. Georges Haffner, ancien Responsable de la vie de la coopérative, qui a, après 40 ans, quitté l’entreprise, est en quelque sorte le garant de cette histoire et la raconte avec passion : « Sur site, il y avait tout. Le chais d’embouteillage, une cave à vins, une cave à fromages où l’on faisait un peu d’affinage mais surtout de la découpe, une usine de pâtes, une boulangerie, une pâtisserie, une boucherie-charcuterie, un laboratoire qui torréfiait le café, un garage pour entretenir la flotte de véhicules et même tous les corps de métiers autour du bâtiment : des menuisiers, des frigoristes pour effectuer des dépannages dans les magasins. » La Coop Port du Rhin est en quelque sorte une cité à elle toute seule, régulièrement menacée. Pendant les Première et Deuxième Guerres mondiales, l’entreprise passe successivement entre les


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132 × Business Coop

Repères 1902 Fondation de l’UCA (Union des Coopérateurs d’Alsace), sociétémère du groupe Coop Alsace. Elle est alors composée de 170 000 sociétaires.

La Coop Port du Rhin pendant le festival de l'Ososphère en décembre 2012

mains allemandes et françaises : « Je suis tombé sur des documents d’archives qui témoignent que les Allemands voulaient à l’époque liquider la Coop, raconte Georges Haffner. Mais un rapport rédigé par un officier l’a sauvée : ça aurait été trop dommage de ne pas s’appuyer sur un tel réseau. La Coop a été sauvegardée, mais de peu. » Après la Guerre, avec les Trente Glorieuses, le réseau s’étend. En 1961, le premier supermarché en libre service ouvre à la Meinau. Dix ans plus tard, la success story continue : les coopératives de Mulhouse puis Colmar fusionnent avec celle de Strasbourg et l’Union des Coopérateurs d’Alsace est alors complète. Dans les années 70, on compte plus de 800 magasins dans plus de 1100 communes sur toute la région. La Coop mène une vie tranquille… jusqu’à la crise. En 2002, la dégringolade commence. La Coop essaye de résister en revendant des bâtiments de son parc immobilier, mais rien n’y fait : la pression de la concurrence s’ajoute aux problèmes financiers et une crise de gouvernance finit par achever tout espoir de reprise. Le groupe enregistre des pertes phénoménales jusqu’à une restructuration en 2011 : une nouvelle équipe entame un désendettement progressif. L’alliance avec Leclerc, puis Casino, permet à l’enseigne de souffler un peu.

Aujourd’hui, la Coop modernise son organisation logistique, met en place une nouvelle stratégie marketing adaptée aux nouveaux modes de consommation tout en s’appuyant sur les valeurs de l’enseigne : la proximité et les produits locaux. La nouvelle recette semble fonctionner. Du noir naît la lumière, même si la nostalgie s’empare des locaux originels. « Au Port du Rhin, les murs sont chargés d’histoire, explique Georges Haffner. C’est un bâtiment où nous avons sué. Pour beaucoup, quitter les lieux a été très difficile. » Une nouvelle page de l’histoire de la Coop se tourne. Mais pour Georges Haffner, curieux et passionné de nature, pas question de tirer un trait sur 40 ans de bons et loyaux services, il continue de parcourir les archives, tente de les réunir et de les conserver : « Quand vous vivez avec quelqu’un pendant 40 ans, vous le connaissez par cœur. C’est un peu la même chose avec la Coop. » Un sentiment fort qui dépasse même les employés et fait que tout Alsacien reste attaché à ce logo, ces magasins, cette histoire.

2008 Accord d’approvisionnement et d’affiliation avec E.Leclerc, contrat d’enseigne pour les hypermarchés et supermarchés. 2012 Les 144 magasins du réseau de proximité sont approvisionnés par Casino, qui fournit 460 références de produits régionaux. Du groupe Coop Alsace sont issues deux unités économiques autonomes Hypercoop / Foncière Hypercoop, créées en 2012, qui gèrent l’exploitation et le patrimoine foncier des six hypermarchés et des 22 magasins Leclerc Express. UCA, qui gère la fabrication de produits alimentaires (boucherie-charcuterie, boulangerie, gestion des cafétérias). Le groupe Coop Alsace est le 2e employeur de la région avec 2700 salariés. En deux ans, l’endettement de Coop Alsace est passé de 142 millions à 20 millions d’euros.


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L'enclave de la Coop au Port du Rhin

3 questions à Christophe Gros directeur général du groupe Coop Alsace Christophe Gros a intégré le groupe à la fin de l’année 2012 et s’est fixé comme « challenge important et passionnant » de pousser plus loin, plus haut, la réorganisation du groupe. Alsacien, il est attaché à l’enseigne et tient à conserver le patrimoine de l’entreprise tout en installant une stratégie moderne.

Comment faire pour valoriser l’histoire du groupe tout en amorçant le futur ? Nous cherchons vraiment à nous appuyer sur l’histoire pour rebondir. Accueillir le festival de l’Ososphère a par exemple été un moyen

d’occuper des bâtiments historiques et d’y proposer des choses résolument modernes. L’origine du modèle Coop a inspiré la relance, car c’est l’offre régionale qui nous distingue en premier lieu de la concurrence : nous insistons sur « l’authenticité » de l’enseigne. Pour faire simple : nous reprenons les bonnes recettes et les mettons au goût du jour. Comment renouveler l’image un peu « vieillotte » du groupe ? D’abord, nous avons complètement renouvelé la communication : nouvelle charte graphique, publicités plus dynamiques, et nous avons entamé le relooking intérieur des 144 magasins, non seulement à travers le merchandising des produits Casino, qui change notre

image, mais aussi par l’information. Deux magasins pilotes, à Molsheim et avenue des Vosges à Strasbourg, ont tenté l’expérience. Nous élargirons ce relooking à l’ensemble du réseau d’ici à la fin de l’année. Il y aura aussi un nouveau dress code, plus actuel, pour nos collaborateurs. Concernant les produits, nous mettons en valeur les produits bio et la traçabilité, la boucheriecharcuterie s’appuie sur des circuits courts et nous avons implanté le snacking : les sandwichs sont faits avec nos charcuteries et notre pain, puisque les boulangeries sont désormais dans les magasins. Nous insistons beaucoup sur les produits régionaux : fruits, légumes, viandes. En élargissant les horaires d’ouverture d’une quarantaine de magasins, en offrant des produits sains

et locaux, en proposant des prix raisonnables, nous nous adaptons aux nouvelles habitudes de consommation. Peut-on dire que la Coop est enfin sortie de la crise ? Ce que nous avons déjà mis en place porte ses fruits : le chiffre d’affaires s’est nettement amélioré. Mais nous avons encore du travail : si ces signaux sont positifs, nous ne pouvons pas encore mesurer tout l’impact du plan d’action avant 2014. Nous cherchons à nous adosser à un fournisseur exclusif de pour les magasins de proximités. Casino apparaît dans les discussions. L’objectif est de continuer à croître pour atteindre l’équilibre économique. www.coop-alsace.fr


134 Zut ! Lifestyle × Miam

Un chef une recette

Rien que pour Zut ! Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Cet automne, direction la Krutenau chez Jour de Fête, un nouveau restaurant-caviste où bistronomie et vin « nature » s’acoquinent fichtrement bien. Entre bonne humeur et affinités gustatives, Frédéric Camdjian, Irène Lassus au « piano » et une équipe de passionnés nous ont concocté une recette automnale caliente : un céleri / encornets à réveiller tous nos sens !


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Risotto de céleri, encornets poêlés Pour 4 personnes • 2 beaux encornets (achetés chez le poissonnier La Marinière, sur le marché place de Zurich le mercredi et boulevard de la Marne le samedi) • 1 boule de céleri rave • 1 citron • 1 échalote • 1 verre de vin blanc sec • 20 cl de bouillon de volaille (que vous pouvez remplacer par un bon cube bio) • 100 g de mascarpone • Du parmesan à volonté • Huile d’olive • Une bonne pincée de piment d’Espelette • Fleur de sel et poivre du moulin

— Faites mariner la chair des encornets nettoyés dans de l’huile d’olive, avec un filet de citron et du piment d’Espelette, laissez reposer 2 heures. — Pelez la boule de céleri au plus près de la peau, c’est là que se concentrent les vitamines. Avec une mandoline ou au couteau, coupez-le en tranches d’environ 3 mm d’épaisseur. — Coupez les tranches en bâtonnets, puis en dés réguliers.

— Sur feu doux, faites fondre une belle noisette de beurre. Ajoutez l’échalote, laissez-la suer sans prendre de couleur, versez le vin blanc et laissez patiemment réduire. — Ajoutez le céleri et le bouillon. Laissez cuire jusqu’à ce que le céleri soit tendre mais légèrement croquant (goûtez, vous êtes le meilleur juge). — Incorporez le mascarpone, puis le parmesan râpé. Salez et poivrez selon votre goût, tenez au chaud.

— Faites rapidement revenir l’encornet à feu vif (1 à 2 mn de chaque côté) et servez aussitôt sur le risotto de céleri. — Vous pouvez saupoudrer d’un nuage de piment d’Espelette et d’un peu de ciboulette finement coupée pour la couleur.


136 × Miam Jour de fête

Une recette, un lieu Une cave à manger et des mordus de nature « J’ai deux passions dans la vie, le son et le vin. » Pour Frédéric Camdjian, le son, c’était à Paris, avec sa société de production. Mais depuis cet été, à Strasbourg, c’est le vin qui a pris le dessus. Sauf qu’un changement de cap n’inclut pas toujours de balayer d’un revers de main les années passées. La quarantaine est un bel âge pour se poser de bonnes questions et démarrer une autre vie. C’est au cours de l’enregistrement d’une de ses émissions qu’il a rencontré Alain Passard, chef potager sincère et charismatique, propriétaire de l’Arpège et surtout un des meneurs de file de cette nouvelle génération de chefs qui privilégient produits, textures et saveurs. Entre eux naît un vrai échange : « C’est lui qui m’a donné envie de faire partie de ce monde-là… Je ne voulais pas monter qu’une cave, et quand je l’ai rencontré, il y a 6 ou 7 ans, l’évidence d’une table s’est imposée. Le vin nature, quand il est pris tel quel, les gens peuvent parfois s’y perdre… Ils n’ont pas toujours les codes et cela a alors tout son sens de conseiller le vin en lien avec la cuisine qu’on fait. » Le vin à la bouche Mais Frédéric a un autre mentor parisien : Gérard Katz, propriétaire à Paris de La Cave des Papilles. Un pionnier, un des premiers cavistes français à avoir fait découvrir au public, dès 1996, une autre façon de boire du vin. « Une plaque tournante du vin nature ! Gérard m’a ouvert la porte de tous les vignerons, c’est chez lui d’ailleurs que j’ai rencontré Pierre, en charge aujourd’hui de la cave chez Jour de fête. » Il évoque ensuite des noms, parce que le vin sans l’assiette… Une migration de chefs sous influence bistronomique comme Bertrand Grébaut de Septime ou Sven Chartier de Saturne. Côté Cuisine Irène Lassus est alsacienne. Il y a quelques années, elle avait son propre restaurant à Paris : Les Petites Sorcières, vendu depuis à Ghislaine Arabian. Avant de suivre Frédéric en Alsace pour l’ouverture de Jour de Fête, elle cuisinait pour ses fidèles, certains prestigieux et d’une loyauté sans

faille. Parce que la cuisine d’Irène est un festin. Elle a le sens du produit, de la cuisson et elle aime les belles assiettes. Mais n’y cherchez pas de simagrées, de ronds de jambes ou d’effets bœuf ! Ses joues de porc ont des airs de carbonnade, l’épaule d’agneau est marinée aux épices, coriandre, citron et miel, le bœuf de son tartare vient de l’Aubrac (plus précisément de chez Hugo Desnoyer), ses pieds de porc sont déstructurés et panés d’une chapelure à la graine de courge, et le cochon de lait est cuit entier, au four. Côté dessert, elle dit que ce n’est pas son fort mais comment ignorer la simplicité et le goût régressif de son « pudding comme Raquel », une recette glanée à Paris lors d’un « petit stage » printanier au Baratin (resto culte bellevillois dédié au vin nature) pour « se remettre en selle » avant son retour en Alsace ? Au trot, secondée en cuisine par Joe, sa carte joue la précision : elle y superpose les saveurs, les fait se côtoyer ou les fusionne en les amalgamant. Mais toujours sans surenchère. Comme elle, menue et juvénile dans son jean brut, ses Birkenstock, son T-shirt noir ultra straight et son ardoise gonflée d’émotions primales. Un vrai Jour de Fête pour tous les bons vivants et les amoureux des beaux produits de saison. Côté cave « Je dois avoir le plus grand nombre de références de Bruno Schuller dans le monde : au moins 70… En Auvergne, Patrick Bouju est un vigneron qui travaille une nouvelle terre, avec des doses infimes de soufre, tout comme Pierre Beauger, un autre vigneron Auvergnat qui fait du 100 % nature depuis une dizaine d’années et dont les noms de ses cuvées sont très rock’n’roll : "Johnny Rotten" ou "Je n’ai pas trouvé de nom pour cette cuvée" ! En Savoie, Jean-Yves Peron est incontournable et en Bourgogne, Yann Durrieux avec ses cuvées "Love and pif" (un bourgogne aligoté) ou "Cuvée Manon" (un chardonnay, tendu et minéral) qu’il cultive dans une région si difficile à faire bouger ! »

Le vin conseillé par Pierre pour accompagner la recette d’Irène Bruno Schueller Domaine Gérard Schueller et Fils Pinot blanc, Cuvée III KL Un vin frais, minéral avec un nez assez floral et une pointe d’agrumes. Sans sulfites ajoutés. Bouteille à 12 €

MEMO Les 3 familles de vins alternatifs - Les vins bio : ils sont issus de la culture biologique, label qui concerne la vigne et non le processus de vinification. - Les vins issus des familles biodynamiques : la culture du raisain est biologique et prend de plus en considération sur les cycles lunaires. - Les vin naturels : on cultive avec des méthodes bio ou biodynamique et on travaille naturellement au niveau du chais : pas d’ajouts de produits de synthèse et un usage du soufre minime.


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Jour de Fête, cave et table 6, rue Sainte Catherine 03 88 21 10 10 ouvert les midis du mardi au vendredi et les soirs du mercredi au samedi

De gauche à droite : Frédéric Camdjian, Joe, Pierre et Irène Lassus. Côté déco, Jour de Fête affiche un décor bistrot revisité : du mobilier scandinave vintage (étagères String et luminaires Louis

Poulsen) et des carreaux ciments multicolores côté restaurant, grisés côté cave. Et trônant près du zinc, la Rolls des trancheuses à jambon : une Berkel, belle comme une pièce d’orfèvrerie.


138 Zut ! Lifestyle × Resto

Photo Léone Julitte

Zut à table !

Photo Pascal Bastien

Black Angus Le Black Angus, c’est avant tout une viande bovine d’origine américaine que le restaurant grill a adopté comme produit phare. Elle y est notamment déclinée en trois spécialités maison incontournables : le hamburger, l’entrecôte et le tartare. Le restau propose également de généreuses pièces de charolais Label Rouge et de Wagyu du Koubé, de la volaille ou encore du poisson, toujours mijotés dans le respect des produits de saisons. Côté déco, le Black Angus est un petit cocon au mobilier patiné et à l’ambiance country-chic, bordé d’une terrasse à l’abri des platanes, loin du tapage strasbourgeois. (V.S.) Mar. au sam. 12h - 14h 19h30 - 21h30

2, place des Meuniers 03 90 20 38 22 www.facebook.com/ blackangus.strasbourg

Le pied de Mammouth Ils ont rencontré un succès si fou qu’ils ont ouverts un deuxième restaurant. Et pour cause, la rumeur circule : les burgers du Pied de Mammouth seraient les meilleurs de la ville. Pourquoi ? C’est simple : tous les produits sont frais, de qualité et locaux, lorsque c’est possible. Et l’accessoire indispensable du burger, les frites, sont excellentes. Le défi, si vous l’acceptez : tester tous les burgers de la carte. Le classique Arnacoeur : pur bœuf, ketchup maison, tomate, oignon rouge et salade ; le dingue Leviathan : agneau haché, sauce au bleu, poitrine fumée, tomate, salade ; le végé Maître Zen : tofu grillé, sauce au miel et soja, piment doux, tomate, oignon rouge et salade. Voilà, j’ai faim. (C.B.) Lun. 12h - 14h Jeu. au sam. 12h - 14h / 19h - 22h Dim. 19h - 21h

4, rue Sellenick - 03 88 21 06 92 58, avenue de la Forêt-Noire 03 88 34 71 33

La Hache La Hache ouvre désormais ses portes pour le déjeuner dans sa version bistrot, toujours avec le même leitmotiv : une cuisine maison savoureuse et de saison. Le samedi, le restaurant mijote un pot-au-feu authentique aux effluves qui rappellent l’enfance, en parfaite adéquation avec l’ambiance familiale de l’établissement qui détrône aisément les bistrots parisiens en ajoutant à l’ambiance rétro-chic un ingrédient bien de chez nous : la convivialité. (V.S.) Lun. au sam. 12 h- 00h Dim. 19h - 1h30

11, rue de la Douane 03 88 32 34 32 www.la-hache.com


Restauration 7j/7 • Entreprises • Fêtes de fin d'année • Cocktails • Réceptions

Conception graphique : Chic medias / Photo : Christophe Urbain

“Une des plus belle terrasse de Strasbourg”

Le Jardin de l’Orangerie

Parc de l’Orangerie • 67000 Strasbourg • 03 90 41 68 05 W W W. J A R D I N O R A N G E R I E . F R


140 Zut ! Lifestyle × Resto

Empire Steak Building La frénésie du sandwich au pain brioché venu des US continue, et Strasbourg accueille depuis cet été le dernier-né des spécialistes du burger. L’Empire Steak Building contre-attaque : ici tout est artisanal et fait maison, du pain moelleux à la viande hachée certifiés casher jusqu’aux desserts dont les recettes secrètes sont importées des States ! On se laisse surprendre par la tranche de tofu fondue façon cheddar de l’Empire burger. Et pour les plus carnassiers : le burger à la coppa de bœuf ! La décoration est pensée comme un diner américain tout droit sorti de la série Happy Days. Vas-y Fonzie ! (C.L.) Dim. au ven. 11h45  - 14h30 18h45 - 22h30 Fermeture les vendredis à partir du 8 novembre

68, boulevard Clemenceau 03 88 32 57 71 www.facebook.com/ EmpireSteakBuilding

Winter

Ô Gourmet

Reprise en juin dernier par Julien et Suzanne Maestra, la maison Winter a rafraîchi sa décoration intérieure, plus aérée et lumineuse, tout en préservant l’essentiel : l’identité du lieu, tout en chaleur boisée, charpente apparente, meubles et tableaux anciens. Les habitués de cette institution strasbourgeoise, réputée pour l’excellence de sa pâtisserie, s’y retrouvent dans une ambiance café « kränzel ». Mais Winter tient aussi bonne table : le midi, des assiettes généreuses perpétuent la tradition alsacienne. Le soir, à partir du jeudi, les amateurs de cartes plus audacieuses à prix doux peuvent savourer un roulé wrap au saumon fumé ou des bâtonnets de veau à la pistache. (J.D.)

Petit temple du snacking chic, Ô Gourmet propose à toute heure de quoi mettre du soleil dans nos humeurs gustatives. Une large gamme de saveurs méditerranéennes vous y attendent, consommer sur place, dans un espace ambiancé lounge, ou à emporter pour des apéros improvisés. Laissez-vous transporter vers ce que le Sud a de plus riant : les classiques ajvar, homous, tzatziki sont au rendez-vous ; on peut déjeuner léger avec moult crocs en bouche, tartelettes, wraps, et mini-kebabs trop mignons, et se laisser tenter par une pâtisserie orientale. Une saveur particulière a retenu notre attention ? On peut repartir avec le produit, qui figure à coup sûr dans l’offre d’épicerie fine. (J.D.)

Lun. au mer. Jeu. au sam.

Lun. au jeu. Ven. et sam.

8h - 19h 8h - 23h

25, rue du 22 Novembre 03 88 32 85 40 86 patisseries-winter.fr

10h - 19h 10h - 21h

31, rue du Fossé des Tanneurs 03 88 32 33 33 www.o-gourmet.fr


Photo Léone Julitte

Perle de Saveurs Dans la cour d’un ancien hôtel particulier de style Renaissance se niche une de ces adresses qu’on aime à se transmettre entre amis. Cette perle brille autant par son espace intimiste, où le chic de nappes satinées voisine avec la familiarité de buffets rétro et le caractère élaboré des mets. Aux fourneaux, Régis Gutapfel se lance dans des alchimies saisonnières de produits frais. Il manifeste un goût particulier pour les émulsions et réductions, et une grande patience quand il suit la lente imprégnation de son bourguignon sur près de 30 h ! L’accueil, assuré par Magali Karl, se veut chaleureux et sans prétention, et les formules permettent de choisir, à prix abordable, parmi une carte très créative, pleine de détails précieux, qui se renouvelle tous les mois. Pas étonnant que l’équipe du tournage de L’Année prochaine, réalisé par Vania Leturcq, ait choisi ce lieu comme cantine ! (J.D.)

— Spécialités Gambas XXL et noix de Saint Jacques rôties, palet de potiron caramélisé aux amandes, réduction de potimarron à l’huile d’argan Foie gras de canard mi-cuit, poires maniguettes confites au safran et barre de céréales aux fruits secs Bourguignon de joues de bœuf confites, pommes de terre rôties au four Mar. au jeu. 11h45 - 14h 18h30 - 22h30 Ven. et sam. 11h45 - 14h 18h30 - 23h

9, rue des Dentelles 03 88 22 19 81 www.perlesdesaveurs.fr


142 Zut ! Lifestyle × Archi

School’s Out ! PAR EMMANUEL ABELA PHOTOS PASCAL BASTIEN

Espace, transparence et modularité des volumes : l’extension de la nouvelle École d’architecture, conçue par Marc Mimram, instaure un dialogue entre la ville, les habitants du quartier gare et les étudiants.

Exposition Enseigner l’architecture au XXe siècle à Strasbourg : des Beaux-Arts à l’Université du 7 novembre au 17 janvier Publication de l’ouvrage Enseigner l’architecture à Strasbourg.Des Beaux-Arts à l’Université et de l’ouvrage École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg – Marc Mimram ArchitecteIngénieur de Sophie Treicat, Collection L’Esprit du lieu.


143

La qualité d’un espace architectural ne s’évalue véritablement que par ceux qui l’investissent. Et à voir comment l’extension de l’École Nationale Supérieur d’Architecture de Strasbourg est “habitée” – voire “animée” – par les étudiants moins de 15 jours après son inauguration par la Ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, on suppose un réel plaisir doublé d’un confort certain. Et pourtant, la problématique était de taille : comment penser l’architecture d’une école d’architecture ? Bien au-delà des questions multiples liées à la densité, mais aussi aux déplacements des 800 étudiants et 200 personnels dans l’établissement, les espaces ainsi créés doivent raconter quelque chose de l’architecture dans ce qu’elle peut présenter de très inspirante pour les futurs architectes. Marc Mimram, architecte et ingénieur à qui l’on doit la passerelle des Deux Rives, s’est posé la question, tout en cherchant à inscrire son bâtiment dans l’espace du quartier. Tout en évitant le « bréviaire », il a tenté d’appuyer son projet, « substrat de points de vue théoriques » en rapport avec la question de la pédagogie, sans occulter ni l’usage du lieu, ni le plaisir qu’on peut lui associer. Pour cela, il a opté pour un dispositif simple : un empilement décalé

de boîtes où ont lieu cours, workshops et conférences. Le socle transparent du rez-de-chaussée donne à voir l’accueil, un espace d’exposition qui sera amené à accueillir des événements organisés à l’Ensas, une cafétéria et l’accès aux amphithéâtres. Au-dessus, 3 boîtes superposées de deux niveaux chacune, abritent les ateliers et les salles d’enseignement. La structure repose sur 8 poteaux aiguilles que l’architecte nomme avec un brin de malice « talons aiguilles », ce qui libère l’espace central : cette « faille » centrale fédère le tout, elle constitue de manière vertigineuse le réseau de circulation du sous-sol jusqu’au 6e, et assure le lien entre l’intérieur et l’extérieur. Les matériaux sont laissés bruts, le bêton est apparent, de même que les éléments structurant – des poutres en métal Vierendeel – qui, facétie de l’architecte, reproduisent les motifs de certains colombages alsaciens, tout comme d’autres en résille métal rappelle les rideaux qu’on laisse suspendre à l’extérieur. La structure devient une vêture, ce qui une nouvelle fois rend hommage au patrimoine de la ville et notamment à la “dentelle” qu’on rencontre sur la façade occidentale de la Cathédrale de Strasbourg.


144 × Archi École d’architecture

Sans chercher à jouer la carte du didactique à fond, Marc Mimram a quand même à cœur de transmettre implicitement une manière d’aborder l’architecture, cultivée, sensible et ouverte. D’où le nom qu’il donne à cette extension, la Fabrique, qui sous-entend qu’elle se situe en “fabrique des savoirs”, ouvert sur la ville – sur laquelle la terrasse du 6e offre un beau panorama –, dans un quartier stratégique, à deux pas de la gare. Aujourd’hui, et dans l’attente du réaménagement des anciens locaux à l’horizon 2015 – le garage-école

reconverti dans les années 80 par les architectes Guy Clapot et Michel Moretti –, qui portera à 8000 m2 la surface dédié à l’enseignement dans l’ensemble des deux bâtiments, on mesure le plaisir des étudiants à évoluer de salle en salle, à se retrouver dans les parties communes et à se lancer dans leurs propres projets. De manière inspirante à bien des égards, dans un lieu qu’ils se sont visiblement appropriés.

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146 Zut ! Lifestyle × design

PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Plié / allumé En japonais, IN-EI signifie « ombre, obscurité, nuance ». IN-EI ISSEY MIYAKE est le nom d’une collection poétique, dessinée par Issey Miyake et éditée par Artemide, qui cisèle la lumière dans un tout nouveau matériau inédit.

DÉCRYPTAGE NUMÉROLOGIQUE Issey Miyake ? Ce couturier est un chercheur. Ses deux best seller sont Pleats Please, une étoffe plissée magique qui a fêté ses 20 ans l’an passé et A-POC (acronyme de « a piece of cloth »), autre concept vestimentaire à base de grands rouleaux de tissus stretch à découper à vif pour créer une garde-robe sans coutures. Le reality lab ? Le studio de création d’Issey Miyake, un groupe de huit personnes, animés par la même approche novatrice en matière de design et de matériaux, entièrement tournés vers les besoins de l’homme. Son actualité ? Le Reality Lab s’est penché sur un nouveau processus, utilisant un programme mathématique, mis au point à partir des principes de géométrie tridimensionnelle du mathématicien Jun Mitani, pour créer un nouveau tissu.

132 5. issey miyake ? C’est le petit nom intrigant (voir encadré) de cette méthode extrêmement ingénieuse qui ouvre un champ inédit aux recherches en technologies textiles, d’abord appliquée à la création de vêtements puis aux luminaires.

DU PROJET

Le concept ? Une pièce de tissu unique, livrée et pliée à plat, à redéployer pour la matérialiser en suspensions, lampes de table ou de sol.

2. indique le pliage initial en 2D

La matière première ? Les leds et une fibre régénérée à partir de bouteilles de PET qui présente une capacité de diffusion unique de la lumière et produite via de nouveaux processus permettant une réduction de 40 % de la consommation d’énergie et d’émission de CO2. Pour qui ? Pour les matheux fans de design, les éco-responsables, les voyageurs esthètes, les techno addicts et les contemplatifs.

132 5. ISSEY MIYAKE 1. chaque produit se compose d’une pièce unique de tissu 3. évoque la 3D de son déploiement dans l’espace 5. précédé d’un espace vide, se réfère à la métamorphose de ces formes destinées à se transformer en vêtements ou en objets. Ce chiffre représente à la fois l’imagination et l’avenir de l’homme devenu responsable face à l’environnement. Artemide et In-ei Issey Miyake sont distribués en exclusivité chez Quartz 8 - 9, quai Saint Jean 03 88 22 47 78 www.quartz-design.fr


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148 Zut ! Lifestyle × Design

Bureaux solaires Retour aux sources pour les bureaux de rentrée : fonctionnalité et pragmatisme signent un nouvel élan formel. À nimber, côté mur, d’un jaune optimiste et lumineux pour décaler ce trop plein de rigueur. PAR MYRIAM COMMOT-DELON

1935

Accessoires

Bureau S285, Marcel Breuer

Panier multifonction avec deux compartiments et deux boites pour organiser son nécessaire à thé. Rangement Norm par Menu, en vente à La Maison Scandinave, 119 €

Bouilloire avec 4 niveaux de températures d'eau, reposant sur un socle toupie à 360°. Modèle Styline TWK 8611 de Bosch, disponible chez La Cuisine, 99,99 € www.sifferlin.com

Chaise empilable, avec ou sans accoudoirs, en polypropylène ou aluminium peint ou poli. Modèle Branka par Abaka, design Jorge Pensi, en vente chez decoburo


149 Un air de famille 1935

2013

Naissance du bureau S285 par Marcel Breuer, l’un des plus importants designers et architectes du mouvement Bauhaus. Son cadre en acier tubulaire avec son plateau minimaliste et son espace de rangement suspendu est d’une esthétique élégante et utilitaire. La valeur ajoutée ? Une impression de flottement et un vrai manifeste moderniste.

Dans le même souci d’efficacité pragmatique que Marcel Breuer, les lignes courbes du bureau Most, dessiné par les architectes espagnols Tabuenca & Leache, respectent l’héritage du Bauhaus. La valeur ajoutée ? Sa configuration, qui rend possible plusieurs formes d’organisation pour un travail individuel ou en équipe.

Bureau S285, design édité par Thonet chez decoburo

Bureau Most, design Tabuenca & Leache, architectes, édité par Akaba chez decoburo

2013

Bureau Most, Tabuenca & Leache

La couleur Amarillo RSB23, coll. Bensimon, peinture acrylique mat poudré, Ressource. Les peintures Ressource sont disponibles chez Lisème Home Interiors. 2, quai Finkmatt http://deco.liseme.com Desserte mobile et cylindrique en bois peint, avec 3 espaces de rangement pivotant à 360°. Chariot Barboy (1963), design Verner Panton, en vente à La Maison Scandinave, 1150 €

Suspension composée de 10 lamelles en métal laqué. Luminaire Moon (1960), design Verner Panton, en vente à La Maison Scandinave, à partir de 592 €


150 Zut ! Lifestyle × Déco

SpaceMan PAR BENJAMIN BOTTEMER

Gilles Clauss est un jeune architecte d’intérieur strasbourgeois installé à Nancy. Avec bientôt une trentaine de réalisations, aussi bien en habitat que pour des commerces et bars, un spa et une boîte de nuit en Lorraine, sa société MySpacePlanner ambitionne d’investir la capitale alsacienne.

Projet d’habitat : une maison neuve de 400 m² dans le Grand Nancy

« On a pu travailler aussi bien sur des appartements d’étudiants, où il faut être astucieux, que sur de grandes maisons comme celles-ci, où il n’y a pas de limites. » Face à de tels volumes, MySpacePlanner a veillé à rester homogène dans ses propositions, gérant l’aménagement comme la conception d’un mobilier sur mesure, notamment la création d’un lustre unique avec Art et Floritude à Paris.


signalétique pour votre commerce C’est quasiment en autodidacte que Gilles Clauss a abordé la profession d’architecte d’intérieur. Après une formation Arts Appliqués au lycée Marc Bloch à Bischheim, il entame un BTS de design d’objets qu’il abandonnera pour tenter de rejoindre une école d’architecture. Travaillant en parallèle à feu l’Appart à Vendenheim, il est débauché par la concurrence : à 19 ans, il rejoint le magasin de meubles design Formes et Couleurs à Nancy. Il y passe sept années où il découvre de nombreux aspects de l’architecture d’intérieur, de la vente au travail sur chantier. « J’ai tout appris sur le terrain, raconte Gilles Clauss. À Formes et Couleurs, j’ai découvert que de nombreux clients, tout comme les artisans, étaient déçus par le manque de suivi et de relation avec leur architecte. J’ai alors compris qu’en travaillant là-dessus, j’avais ma place dans ce métier. » Dans un premier temps, Gilles invite ses clients à remplir une « boîte » de couleurs, de photos, d’objets dont l’esthétique leur correspond. Un préalable ludique en vue d’une « hyper-personnalisation » de leur espace de vie ou de travail. La carrière avortée de Gilles Clauss dans le design ne l’empêche pas de mettre à profit sa sensibilité et son talent pour le dessin : dès

qu’il en a l’occasion, il crée des meubles et des luminaires avec des artisans qui sont pour lui des partenaires privilégiés, tout comme le graphiste et l’architecte qui composent l’équipe de MySpacePlanner. Un nouveau défi se prépare pour la jeune entreprise : la rénovation d’un lieu mythique de la nuit nancéienne : les Caves du Roy, place Stanislas. « On a décidé de faire table rase et d’en faire un lieu lumineux, avec beaucoup de vidéos et de projections aux côtés d’un collectif spécialisé. Pour les couleurs, nous allons reprendre celles de la place Stanislas : or, noir, blanc et beige. » Récemment installé dans de nouveaux locaux à Nancy, la société se tourne aussi vers Strasbourg. « Mon travail chez Formes et Couleurs m’a ouvert un réseau essentiellement lorrain, explique Gilles. Mais je reste très attaché à Strasbourg, j’y ai ma famille et mes amis, c’est une ville qui avance, qui bouge beaucoup. Y pratiquer mon métier me permettrait de la redécouvrir et d’apporter de nouvelles possibilités. Ce serait comme un retour aux sources. » MySpacePlanner 73, rue Isabey à Nancy www.myspaceplanner.fr

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152 Zut ! Lifestyle × Déco

Inventaire PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Un moule, un fauteuil, une assiette, une bouteille, un torchon, une table, un porte-manteau, un jouet… mais revisités, pour amuser le quotidien !

c

d

b Capitonnée / Chaise Piña en tube d’acier tressé, tissu et piètement bois, design James Hayon pour Magis chez La Cuisine et L’Espace (anciennement Placard Design). www.sifferlin.com

e

g

f

a Pise / Soliflores Ivre en céramique de couleur, Serax chez La Cuisine. www.sifferlin.com

b

a

c Folklo / Torchons Folklore, imprimés d’un motif géométrique inspiré par les colombages alsaciens, 100 % made in France, Sonia Verguet chez La Cuisine.

101 / Chaise-jouet Puppy Dalmatien, design Eero Aarnio pour Magis chez Pyramide, 2, rue des Sœurs www.pyramide-design.com

h

e 2 en 1 / Bout de canapé en chêne teinté et chapeau amovible en acier laqué, design Fred Rieffel pour Roche-Bobois. Coloris blanc, taupe, moutarde et turquoise. www.roche-bobois.com

d

Colour / Porte-manteau Hang It All de Charles et Ray Eames, colorisé par Hella Jongerius, nouvelle DA des couleurs chez Vitra, en vente à la galerie Fou du Roi. f

g Pointu / Assiette Plié – Geometry créée par le chef étoilé belge Peter Goossens et la céramiste Ann Van Hoey pour Serax chez La Cuisine. h Toi mon Toit / Moule en silicone pour « bouchées maison », Sonia Verguet pour Konstantin Slawinski à la galerie Fou du Roi. www.fouduroi.eu


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154 SÉLECTIONS lifestyle

DESIGN

Excès de cuivre

Le cuivré est la nouvelle épidémie qui touche le design et cette déferlante se retrouve cet automne aussi bien dans le matériau même que dans la couleur des objets. - En Finlande, l’architecture moderne et son mariage béton / verre est une tradition populaire, un vocabulaire du contraste qui a nourri l’imaginaire du designer Magnus Pettersen pour la conception de sa lampe de table Leimu. Son nom signifie : « les lumières rougeoyantes d'un coucher de soleil »… De quoi combler les addicts d’éclairage diffus ou de poésie nordique et inaugurer avec brio, la nouvelle collection d’intérieur 2013, lancée cet automne par Iittla. - À gauche, Lantern, le célèbre photophore en verre soufflé crée en 1999 par Harri Koskinen revient cette saison, dans une

version liftée et électrifiée de couleur cuivre. Mais il est toujours édité dans sa version originelle et sa flamme pourra se choisir parmi le grand choix de bougies disponibles à La Maison Scandinave, distributeur exclusif d’Iittala en Alsace. (M.C.D) La Maison Scandinave 5, quai des Pêcheurs 03 88 22 08 03


MOBILIER

The Taglan touch Taglan, c'est l'alliance du savoir-faire artisanal français et de l'esthétique contemporaine. L'entreprise, forte de 20 ans d'expérience, propose un large choix de cuisines et de mobilier en bois massif à la signature intemporelle. Mêlant des essences de bois nobles minutieusement sélectionnées à des matériaux élégants comme le verre thermoformé ou encore l'ardoise, les designers et ébénistes de Taglan imaginent des meubles de qualité aux lignes épurées qui sublimeront votre intérieur. Le raffinement à la française ! (V.S.) Taglan création - 4, rue Grenchen à Sélestat - 03 88 82 82 16 - www.taglan.com

DESIGN

Danish origami Quand le design scandinave rencontre l’art ancestral japonais de l’origami, cela donne naissance à Hamilton, le dernier-né de la maison danoise Bo Concept. Ce modèle de fauteuil hybride à l’allure racée et aux lignes sculpturales se pare de cuir ou de tissu aux couleurs acidulées. Un coussin amovible et un repose-pied assorti invitent au plus grand confort, pour se lover avec élégance même à la maison. Déballé c’est plié ! (C.L.) Bo Concept 4, rue du Chemin de Fer à Lampertheim 03 88 81 66 53 www.boconcept.fr


156

EXPO

DÉCO

Rési-dense

Plaisir polychrome

Viviane-Lucie aime les créateurs et elle n’est pas la seule ! Cette dénicheuse de talents expose ses poulains dans un show-room dédié à la création. Un espace atypique entre la galerie d’art et le concept-store où cohabitent subtilement mode, art et design. Pour cette 3e édition, l’exposition J’aime les créateurs invite 17 artistes et met à l’honneur l’univers digital avec des œuvres numériques. Une visite (virtuelle) s’impose ! (C.L.)

Plus qu’un salon de coiffure, Vue sur l’Ill joue sur plusieurs tableaux en faisant également office de galerie d’art et de dépôt-vente. Un concept à part entière ! Ce lieu haut en couleurs se veut accueillant mais surtout atypique, comme l’a imaginé Mauro, son gérant. S’appuyant sur le projet impulsé par ce dernier, le concepteur d’intérieur Espace Sifferlin a su créer un endroit original aux idées déco uniques, à l’image d’un étonnant mur de Lego ou de renversantes étagères. Le nouveau spot des chineurs et amateurs d’art dépeignés. (V.S.) Vue sur l’Ill - 28, quai des Bateliers à Strasbourg - 03 88 24 14 44 Espace Sifferlin - 22, rue de Bouxwiller à Strasbourg - 03 88 22 02 78 - www.sifferlin.com

L'espace documentation chez Forgiarini

Exposition J’aime les créateurs, les 15 et 16 novembre à la Résidence de l’Aar - 9, rue des Arquebusiers www.jaimelescreateurs.com

DOUCEURS

avanti ! C’est en 1912 qu’Eugène Weiss crée le Napolitain, ce petit moulage en chocolat qu’on aime déguster avec un bon café. Les amateurs de cacao aimant les sensations intenses vont faire frémir leurs papilles en dégustant ce nouveau coffret aux trois saveurs inédites : un 100 % Côte d’Ivoire, un 100 % Vietnam et un 100 % République Dominicaine… 100 % éruptif ! (M.C.D) www.weiss.fr

DÉCO

La crème de la crème Forgiarini, leader du carrelage en Alsace, fait peau neuve et vous accueille dans un show room contemporain de 600 m2 sans égal en France. Vous pourrez concevoir votre salle d’eau de A à Z grâce à un suivi personnalisé et une documentation étoffée. En plus du grand choix de meubles de bain, de faïence et de mosaïques, le magasin consacre désormais un large espace à un produit inédit : la pierre naturelle. Le must de la salle de bain à deux pas de Strasbourg. (V.S.) Forgiarini - 4, rue Transversale à Vendenheim - 03 88 18 41 41 – www.forgiarini.net


new

and

Le disquaire ultra-design de Strasbourg 49 Grand’rue | STRASBOURG TÊl. 03 88 22 44 48 | www.33andco.com

2 place des meuniers | 03 90 20 38 22 | info@blackangus-strasbourg.com www.blackangus-strasbourg.com | facebook.com/blackangus.strasbourg


Photo : Denu et Paradon / L’Observatoire International

158

AUTO

CONCEPT

Duke Face

Chevauchée urbaine

Si vous avez cru apercevoir un volatile perché sur le toit d’une Mini Paceman sillonnant le centre-ville, inutile d’aller consulter. Avec le concours photo « Capable de shooter un canard en plein vol », cette opération a renoué avec l’ADN de Mini et son univers déjanté. La marque sait aussi s’engager dans de nobles causes puisqu’une voiture customisée ouvrira la course féminine La Strasbourgeoise, au profit de la lutte contre le cancer du sein, le 11 octobre. AUTOP ! (C.L.)

Au cœur de Strasbourg, l’IRCAD fera revivre l’ancien Haras National de Strasbourg, transformé en un complexe inédit et ambitieux. Cet ensemble classé aux monuments historiques rassemblera trois activités : un biocluster réservé aux entreprises innovantes dans le domaine médico-chirurgical, une brasserie et un hôtel. La cuisine sera orchestrée par le chef triplement étoilé Marc Haeberlin et l’hôtel 4 étoiles proposera 55 chambres. La conception et la décoration sont signées par le duo de designers Jouin-Manku. Ouverture des portes du manège le 17 octobre. La rentrée s’annonce hippique ! (C.L.) Les Haras 23, rue des Glacières - www.les-haras.com

231 East Street, un des lauréats Commerce Design 2013

Mini à l’Espace H 2, rue Emile Mathis à Hoenheim 03 88 75 37 53 http://mini.espace-h-strasbourg.fr

COLLOQUE

Éloge de la marche Après le tram et le vélo, le piéton reprend pied sur le pavé strasbourgeois. Ville pionnière en matière de mobilités, Strasbourg repense, à l’instar d’autres villes dans le monde, son plan d’urbanisme pour donner toute sa place à la marche à pied, à la fois plaisir et mode de transport alternatif accessible à tous. En témoignent les transformations des rues des Frères, de la Brigade Alsace-Lorraine et du Maire Kuss. Pour accompagner ces transformations et faire partager les réflexions qui les ont motivées, la Ville invite élus, urbanistes et chercheurs de tout poil à penser la marche à pied. (S.D.) Colloque Le piéton au cœur de la ville, le 17 octobre à la Cité de la Musique et de la Danse Sur inscription : www.strasbourg.eu/colloque-pieton

COMMERCE

Dessine moi un shop Après un succès retentissant, la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin remet le couvert et lance sa seconde édition de Commerce Design, concours qui récompense les commerçants pour leur aménagement intérieur et extérieur en valorisant le talent des architectes et designers qui y ont collaboré. Pour y participer : être un commerce ouvert au public à Strasbourg, et avoir ouvert ou été rénové entre le 1er janvier 2011 et le 28 février 2014. À vos marques, prix, gagnez ! (C.L.) Commerce Design, dossier d’inscription à remettre à la CCI avant le 28 février 2014 www.commercedesignstrasbourg.com


MOBILIER

Le meuble même Quoi de mieux que le « sur mesure » pour créer le dressing parfait ? La gamme de placards mureaux In Ipso offre une large palette de matières et de motifs pour les finitions intérieures et extérieures. Grâce à ces rangements innovants fabriqués à 100% en Alsace, vous pourrez concevoir un meuble au gré de vos envies, en ayant la garantie d'un produit de haute qualité. Chez Premier Plan, laissez libre cours à votre créativité ! (V.S.) In Ipso chez Premier Plan - 7, rue de la Nuée Bleue à Strasbourg 09 67 28 25 46 - www.premierplan-strasbourg.com

DESIGN

Agitée du bocal Jeunesse, humour et good vibrations animent Petite Friture, la maison d’édition d’Amélie du Passage. Elle multiplie depuis 4 ans les rencontres avec la crème des jeunes designers et sera l’invitée, le 12 octobre, de la Galerie Fou du Roi lors de la Nuit du design. Elle nous fera découvrir ses objets esthétiques et fonctionnels, comme la suspension Vertigo de Constance Gruisset, aérienne, pliable, légère et sacrément frétillante ! (M.C.D) Petite Friture, exposition du 11 au 28 octobre à la Galerie Fou du Roi - 4, rue du Faisan - www.fouduroi.eu 03 88 24 23 25


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PRINTEMPS - ÉTÉ 2013

Culture Te n d a n c e s Lifestyle

SOMMER 2013

HAUT-RHIN NUMÉRO 1

Haut-rhin N°1 Kultur Tre n d s Lifestyle __________

in Straßburg

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automne 2013

automne 2013

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Allemagne N° zéro culture tendances lifestyle

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Lorraine Numéro 4 / Gratuit

Lorraine N°4

Strasbourg Numéro 19 / Gratuit

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automne 2013

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