Été 2016
Culture Tendances Lifestyle
Strasbourg Numéro 30
City magazine Gratuit
WEDNESDAY Agency - 44 GL 552 116 329 RCS PARIS
GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG 34 RUE DU 22 NOVEMBRE
DU MERCREDI 22 JUIN AU MARDI 2 AOÛT 2016 JUSQU’À -50% SUR UNE SÉLECTION D’ARTICLES* *Sélection d’articles signalés en magasin et sur galerieslafayette.com. Remise applicable sur le prix initial. Non cumulable avec toute offre en cours.
Chez Zut !
Le costume n'est pas obligatoire
Zut ! recherche des commerciaux indĂŠpendants ! Envoyez votre candidature au directeur de la publication bruno.chibane@chicmedias.com
4 Saison 16-17 Iphigénie en Tauride
Goethe | Jean-Pierre Vincent - 13 | 25 sept
ANGELUS NOVUS AntiFaust Sylvain Creuzevault - 23 sept | 9 oct
Dans la solitude des champs de coton
Bernard-Marie Koltès | Charles Berling | Léonie Simaga - 1er | 11 oct
Le Temps et la Chambre
Botho Strauss | Alain Françon - 3 | 18 nov
Médée poème enragé
Jean-René Lemoine - 23 nov | 3 déc
Par-delà les marronniers - Revu(e) Jean-Michel Ribes - 7 | 17 déc 2016
Dom Juan
Molière | Jean-François Sivadier - 3 | 14 janv
Erich von Stroheim
Christophe Pellet | Stanislas Nordey - 31 janv | 15 fév
Neige
Orhan Pamuk | Blandine Savetier - 1er | 15 fév
Des roses et du jasmin Adel Hakim - 28 fév | 8 mars
2666
Roberto Bolaño | Julien Gosselin - 11 | 26 mars
Sombre Rivière Lazare - 14 | 25 mars
Providence
Olivier Cadiot | Ludovic Lagarde - 15 | 25 mars
Baal
Bertolt Brecht | Christine Letailleur - 4 | 12 avr
Le froid augmente avec la clarté
Thomas Bernhard | Claude Duparfait - 25 avr | 12 mai
Médée-Matériau
Heiner Müller | Anatoli Vassiliev - 29 avr | 14 mai
Le Radeau de la Méduse
Georg Kaiser | Thomas Jolly - 1er | 11 juin
03 88 24 88 24 | www.tns.fr | #tns1617
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Valérie Dréville, actrice associée © Jean-Louis Fernandez
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Zut ! Ours
Contributeurs Zut ! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Administration & gestion Charles Combanaire Rédacteur en chef Emmanuel Abela
Rédacteurs Emmanuel Abela, Florence Andoka, Cécile Becker, Marie Bohner, Myriam Commot-Delon, Juliette Comte, Sylvia Dubost, Éric Genetet, Justine Goepfert, Caroline Lévy, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Romain Sublon, Isabella Twist Stagiaire rédaction Émilie Bauer, Ninon Fauchart, Séverine Manouvrier Stagiaires communication Déborah Klintz Julien Marmillot
Directeur artistique Hugues François
Design graphique Hugues François Clémence Viardot
Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon
Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy
Responsable d’édition Sylvia Dubost Secrétaire de rédaction Cécile Becker Promotion et partenariats Caroline Lévy Céline Loriotti Commercialisation & développement Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Shabname Shariati
Photographes Gregory Alcudia, Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Hugues François, Christophe Urbain, Henri Vogt, Sandro Weltin Illustrateurs Laurence Bentz, Laetitia Gorsy Retouche numérique Camille Vogeleisen / Preview Modèles Marie / Up Models Paris Coiffure Gregory Alcudia / Avila Make-up Jacques Uzzardi Assistantes mode Céline Breton Lil Scheiber
Ce magazine trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg 03 67 08 20 87 S.à.R.L. au capital de 37 024 euros Tirage : 9 000 exemplaires Dépôt légal : juin 2016 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789
Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau à Strasbourg Abonnements abonnement@chicmedias.com
Crédits couverture Manteau imprimé Topolina chez Marbre Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Marie/ Up Models Coiffeur Gregory Alcudia / Avila Make-up artist Jacques Uzzardi Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview-tm.fr
3 000 spectacles vivants
.com
alsace.com
Instant alsacien pris sur le vif le 9 mai 2016 au Palais Rohan de Strasbourg.
Agence d’Attractivité de l’Alsace
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12 Édito
14 Courrier des lecteurs
16 Au bon parfum Les parfums cultes # 5 : Arpège
18 Les dessous de table Éric Genetet avec Julie Ewa et Cédric Kanté.
24 Strasbourg vu par Nicolas Di Pol Moro, Claude Fricker, Jean-Jacques Mahr, Elias Tachy, Murat Sancar, Virginie Holm.
35 Culture 36 Arts Musée national Jean-Jacques Henner Retrouvailles avec un peintre alsacien majeur du XIXe siècle.
40 Portrait Kuno Schlegelmilch Le maquilleur de théâtre et de cinéma s’attache à créer du fond en modelant la forme.
42 Musiques Philippe Manoury Actualité foisonnante pour ce compositeur passionné par l’informatique musicale.
44 Cahier d’été Sons & Visions
65 Tendances 66 Mode Super Land Un vestiaire d’été archi super
Sélection d’expositions, d’animations et de festivals en Alsace.
82 Beauté Ma beauté luxe by Zut !
52 Instant Flash
Collab’ entre Zut ! et le pop-up store Ma beauté luxe.
Nancy Huston, L’Impératrice, Breakbot, Arman Méliès, Antonin Peretjatko.
60 Neue Vague L’OPS joue Colt Silvers.
62 Les copains d’abord Des news de Médiapop, Jean HansMaennel, Christelle Sturtz et Gilles Pudlowski.
84 Shopping homme On est pas bien là ? Envoyer valser le travail et filer à la mer
86 Mode FRAICHE Le label strasbourgeois aux vêtements à messages.
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90 Tendances Bijoux Brillez, et puis zut !
92 Urban Styles La fashion chez les cyclistes de Strasbourg.
94 Tendances Zut ! Les sélections de la rédaction.
101 Lifestyle 102 Sport Bowling Il n’y pas que The Big Lebowski, il y a le bowling de l’Orangerie aussi…
106 Sport Water-polo Immersion dans le Team Strasbourg : entre pression financière et explosion d’un sport social.
110 Patrimoine Musée du bagage Une collection de malles légendaires.
112 Design V8 Designers Les V8 s’exposent au CIAV et revisitent des objets industriels de manière artisanale.
116 Design Outdoor Campements contemporains pour gypstetters urbains.
122 Design Commerce Design Strasbourg Eurométropole Visite des commerces avant la délibération.
124 Zut ! à table Le dossier Des petits coins d’Italie à Strasbourg, portraits, rencontres et carnet d’adresses non-exhaustif.
132 Zut ! à table La recette Le vitello tonnato de Qu’est-ce qu’on mange ?
134 Zut ! à table La tendance Avec Weck, la gastro remet le bocal au goût du jour.
136 Zut ! à table Les lieux Café Bâle, Les Frangines, Chez Nous, East Canteen, Les Garçons Parisiens, Gelati Factory, Santa Elena.
148 Zut ! à table Le match Frozen Yoghurt vs Iced Tea.
150 Lifestyle Bien-être Massages, soins du corps, routines zen, bienvenus à l’Institut de la Robertsau.
152 Lifestyle Zut ! Les sélections de la rédaction.
Culture, musique, sport : plongez dans l’été ! Programme complet sur
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Zut ! Édito
Une idée de génie Par Philippe Schweyer Photo Annie Hall de Woody Allen
Cela faisait des semaines que je cherchais une idée pour donner un sens à ma vie. À mon âge, il était temps de changer de métier si je ne voulais pas que sur ma tombe il y ait écrit « vendeur de pub ». En pénétrant dans le bureau de mon expert-comptable, j’ai senti que ma vie était peut-être sur le point de basculer. Tout en bourrant sa pipe, il m’a fait signe de m’allonger sur son divan dernier cri. - On en était où la dernière fois ? - Vous me disiez qu’il fallait que je regarde la réalité des chiffres en face… - Hmm… - Que ce n’était plus possible de dépenser plus que ce que je gagne… - Hmm… - Que j’avais passé l’âge de faire des magazines pour le plaisir ou pour la gloire… - Hmm… - Qu’il était temps pour moi de devenir raisonnable et de penser à ma retraite… - Hmm… - Qu’il fallait que je trouve une idée pour renverser la vapeur… - Hmm… - Voilà en gros où on était… - Alors cette idée ? - Quelle idée ? - Votre idée pour repartir du bon pied. - J’ai pensé à quelque chose… - Quoi ? - Un café… - Vous voulez un café ? - Non, j’ai pensé que je pourrais peut-être ouvrir un café… - Vous ? - Oui, moi.
- C’est sûr qu’il y a moyen de générer de sacrés bénéfices avec un établissement bien tenu. Un bon café, c’est du solide… pas comme vos magazines… - Vous voyez que je peux encore avoir de bonnes idées ! - À condition de limiter les charges et de ne pas faire de gros travaux. - Hmm… - Quoi hmm ? - Mon idée géniale, c’est justement de faire de très gros travaux puis d’embaucher une grosse équipe de gens géniaux pour ouvrir un café avec un concept génial totally original. - Je me méfie comme de la peste de tout ce qui est original. - Bien sûr, c’est pour ça que vous êtes expert-comptable. - Et l’argent ? - J’ai trouvé l’idée. À vous de trouver l’argent. - Vous êtes vraiment génial. - Merci. Je vous dois combien ? - Comme d’habitude… - Ok. - À la semaine prochaine.
> agir au cœur de vos vies
cet été,
! l a t o t écran
nt e m e t r A p é d e r de vot e in z A g A m e l c Ave ile,
b o m % 0 0 1 i l p p sur a ! 7 6 % 0 0 1 , e t 100% innovan mobile
À télécHArger À ParTir de JuiLLeT
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Zut ! Chronique
Par Philippe Schweyer
Courrier des lecteurs
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MERCI QUI ?
Une lectrice qui s’évade en écoutant le vinyle de Nicolas Comment, une autre qui aimerait bien que son mari quitte de temps en temps son pyjama, un lecteur qui n’hésite pas à pomper le grand Anatole France… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent !
La folie des passions Zut !, Tabarnak ! J’suis écœuré par votre magazine que j’ai découvert sur Facebook. Il faut être fou comme un balai et sacrément passionné pour sortir un magazine aussi pointu en province. Anyway, je préfère la folie des passions à la sagesse de l’indifférence ! — Xavier, 27 ans. La folie des passions Xavier, C’est vrai qu’il faut être un peu fou et drôlement passionné pour s’embarquer dans une aventure de presse comme la nôtre par les temps qui courent. Heureusement, plus on est de fous plus on rigole (pas tous les jours, faut pas exagérer non plus). Pyjama Zut!, Depuis qu’il est à la retraite, mon mari passe ses journées en pyjama. Il ne se donne même plus la peine de s’habiller pour descendre chercher son satané journal. Moi qui suis une lectrice de Zut !, j’avoue avoir un peu honte de vivre avec un zozo pareil. — Zaza, 69 ans. Pyjama Zaza, Ok, votre mari passe sa vie en pyjama. Et dites-vous bien que s’il continue à chercher le journal, c’est qu’il n’a pas complètement renoncé à s’intéresser au monde extérieur.
Easy Zut!, La dernière fois que j’ai voyagé sur easyJet, j’ai eu la peur de ma vie en traversant une zone de fortes turbulences. Ma voisine qui lisait Zut ! semblait beaucoup plus détendue. Elle n’arrêtait pas de rire en lisant l’édito dans lequel il était question d’un certain Thomas T… — Isia, 30 ans. Easy Isia, C’est vrai, le dernier édito était un poil plus drôle que d’habitude. Malheureusement, je crois savoir de source proche que s’il n’obtient pas une augmentation de salaire conséquente, notre éditorialiste ira vendre ses services à la concurrence dès la rentrée de septembre. Harcèlement Zut !, Depuis que Denis Beaupin est accusé de harcèlement par ses anciennes collègues, je connais quelques hommes politiques de la région qui se tiennent tout à coup miraculeusement à carreau. J’avoue que c’est plutôt reposant. — Mireille, 44 ans Harcèlement Mireille, Lancer ce genre d’insinuation est particulièrement grave. Soit vous savez des choses et vous devez vous adresser à la justice sans plus attendre, soit vous ne savez rien du tout et ce n’est vraiment pas très sport de nous faire perdre notre temps pour rien. Solange Zut !, J’ai vu sur votre site que vous faisiez la promo de Solange, « une fille qui te parle d’elle, du quotidien, de poils, de livres ou de féminité, confortablement installée sur YouTube ». Je ne comprends vraiment pas ce que vous trouvez à cette gonzesse !? — Philippe, 50 ans.
Solange Philippe, Si vous n’êtes pas sensible à l’humour de Solange, c’est certainement une question de sensibilité (vous semblez en être totalement dénué) à moins que ce ne soit tout bêtement une question de génération (même si notre vénérable rédac-chef prétend adorer Solange). Cœur Zut !, Je kiffe tellement votre dernière couverture que j’ai obligé ma mère à m’acheter des lunettes de soleil en forme de cœur. Depuis, j’ai un succès fou avec les beaux gosses du collège. Grâce à vous, je viens de comprendre pas mal de choses de la vie… — Lolita, 13 ans. Cœur Lolita, Si à ton âge tu as déjà compris qu’une paire de lunettes pouvait changer ta vie, tu vas enfin pouvoir te concentrer sur tes études. Il serait peut-être temps que tu comprennes qu’une bonne éducation est presque aussi importante qu’une belle paire de lunettes. Rose Planète Zut !, Grâce à Zut ! j’ai découvert Rose Planète, le dernier album de Nicolas Comment sorti en vinyle chez Médiapop Records. Depuis, je l’écoute en boucle dans mon petit cocon pendant que mes amis manifestent sous la pluie contre la loi travail. — Nikki, 39 ans. Rose Planète Nikki, Encore une lectrice sensible au charme de Nicolas Comment ! Grâce à Chic Médias et à son généreux patron, vous pourrez bientôt découvrir la muse de Nicolas Comment photographiée dénudée par ses soins dans un superbe livre à paraître à la rentrée… Merci qui ?
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Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy
au bon parfum
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LES PARFUMS CULTES Arpège, Lanvin, 1927
Après la guerre, le monde a changé. Et, de manière certes plus anecdotique, celui de la parfumerie aussi. Les maisons de couture ont pris le pouvoir, et hors Coty et Guerlain, les parfumeurs vont petit à petit disparaître. Le parfum s’associe désormais au vêtement, et est souvent conçu comme cadeau pour les riches clientes. Chanel, avec le N°5, assoie cette ère. Jeanne Lanvin (aujourd’hui la plus ancienne maison de couture toujours en activité) suit aussi cette tendance. En 1927, elle demande cependant à Paul Vacher et André Fraysse de créer un parfum pour les 30 ans de sa fille adorée et inspiratrice, Marie-Blanche de Polignac. C’est un somptueux bouquet de rose, de jasmin et d’ylang sur un lit de vanille, de patchouli et de santal. Une composition finalement assez classique, mais aux matières somptueuses. Marie-Blanche, musicienne émérite, déclare en la sentant : « On dirait un arpège. » Des notes liées interprétées par une main déliée. Le jus s’installe dans un beau flacon boule noir, opaque et gravé d’or, où la mère et sa fille, encore enfant, sont enroulées dans de fluides étoffes qui rappellent celles de la maison de couture.
De la même famille que le N°5, Arpège est son pendant nocturne. Plus mystérieux, plus hivernal, plus classique aussi. Les aldéhydes restent en retrait, alors que chez son aîné de quelques années, elles explosaient. Dense mais tout en retenue, Arpège n’est pas un parfum à sillage, c’est un parfum pour soi. Un parfum poudré, élégant, légèrement savonneux, qui dégage quelque chose d’abstrait et pourtant de chaleureux. Si on y détecte bien les fleurs, il possède surtout un effet de matière étonnant. Un peu noisette et crémeux, c’est une étole de fourrure dans laquelle on s’enroule. Un animal doux et chaud, domestiqué et rassurant : Arpège est un chat qui ronronne. Considéré comme l’un des cinq parfums de tous les temps (par un classement obscur souvent cité, dont on ne trouve plus la source mais qui, en l’occurrence, semble pertinent), Arpège peut verser du côté bon chic bon genre. Aussi, pour lui rendre vraiment hommage et le porter sans lourdeur, il convient de le décaler. Voire même d’être un homme, comme l’envisage le critique Luca Turin. Et ça, on en convient, c’est le chic ultime.
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Zut ! Rencontre
Par Éric Genetet Photos Hugues François
Les dessous de table 8
JULIE EWA ET CÉDRIC KANTÉ Le 1er juin 2016
Dans chaque numéro de Zut !, les personnalités alsaciennes se mettent à table avec Éric Genetet.
19 C’est aussi le plaisir qui a guidé Cédric il y a un an, lorsqu’il a décidé de revenir en Alsace et de signer à Vauban. Pour être dans l’actu du début de l’été, nous avons réuni le foot – l’Euro a commencé au moment où vous lisez ce texte – et les livres, puisque l’odeur de la plage est sur toutes les lèvres. J’ai invité un footballeur en fin de carrière et une jeune auteure de polar dans un lieu réputé, La Tour de Jade. Le « Vietnamien » de l’avenue des Vosges. Mes invités attendent devant le restaurant, ils ont, semble-t-il, fait connaissance et échangé quelques mots. J’ai l'impression qu’ils sont là depuis longtemps tellement ils ont l’air de bonne humeur. Peut-être se sont-ils googlelisés avant de venir ? La dernière fois que j’ai vu Cédric Kanté, c’était il y a quelques années, à la télé, dans un match de Ligue des Champions. Il était opposé à Lionel Messi avec son club grec du Panathinaïkos. Sa carrière pro s’est achevée il y a un an, il en a profité pour retrouver la formation de ses débuts à Strasbourg. Une chance pour le football alsacien. Et je suis très honoré de recevoir Julie Ewa, qui fait partie, avec Agnès Ledig et Céline Lapertot, du groupe des écrivains dont on parle au-delà du Grand Est. Il fait moche, ce printemps a oublié de devenir le printemps. Une saison humide comme on l’imagine à Saïgon. Une odeur parfumée s’échappe de La Tour de Jade, institution qui a ouvert ses portes en 1976. La maman de Françoise Jenny, la patronne, a créé ce lieu au décor sobre, avec nappes et serviettes blanches ; l’ambiance d’une autre époque. Porc, canard, bœuf et crevettes y sont cuisinés avec respect et passion depuis quarante ans. Certains ne s’y trompent pas : Gilles Pudlowski, le critique qu’il faut séduire quand on tient un restaurant et à sa réputation, est en train de dîner avec des amis. À ma droite, Julie Ewa. Née en 1991, originaire d’un petit village du Sundgau. Après cinq années à étudier la philosophie à la faculté de Strasbourg, elle est aujourd’hui en formation pour devenir éducatrice spécialisée. Depuis son enfance, elle a deux passions : le sport et la littérature. Elle écrit depuis l’âge de six ans.
Son roman Les Petites, chez Albin Michel, est en librairie depuis janvier. L’histoire se passe à Mou di, en Chine, où la politique de l’enfant unique a fait des ravages. Alors qui s’inquiéterait de la disparition d’une nouvelle fillette ? À ma gauche, Cédric Kanté. Né en 1979 à Strasbourg, solide défenseur formé à Vauban, international malien (42 sélections), il a joué au Racing, à Istres, Nice, à Athènes, Sochaux, Ajaccio. Il est Champion d’Alsace avec Vauban depuis quelques semaines. Un titre obtenu haut la main dans la peau du grand-frère et capitaine. L’idée de les réunir était évidente. Julie est une ancienne sportive de haut niveau, troisième au Championnat de France de saut en hauteur. Elle a arrêté à 17 ans ; une mauvaise réception, le dos craque, la douleur est trop forte, le verdict sans appel : hernie discale, fin de carrière. Elle ne fera plus de sport pendant quatre ans. Aujourd’hui, pour le plaisir, elle enchaîne les footings.
Ce sont des histoires d’efforts et de sueur qui lient mes invités, un regard d’une même intensité sur le parcours de l’autre : nous parlons comme si ce n’était pas la première fois, ce qui ne nous empêche pas de commander des bières et de l’eau qui pétillent. C’est aussi le plaisir qui a guidé Cédric il y a un an, lorsqu’il a décidé de revenir en Alsace et de signer à Vauban après une carrière bien remplie d’une dizaine d’années sur la planète foot. C’est le sport sans média ou presque, le foot de quartier sur les terres de ses débuts, un retour aux sources, comme en 1986, quand il avait 6 ans. Cédric évoque sa carrière hésitante à son arrivée au Racing Club de Strasbourg avec qui il a signé son premier contrat. Au début, il est souvent prêté ; on dit ça d’un joueur de football, oui. En tout, il disputera près de 500 matchs professionnels. Cette éclosion tardive s’explique en partie ; contrairement à la plupart de ses contemporains de footballeurs, Cédric a suivi un cursus normal jusqu’au bac avant
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Zut ! Rencontre
Malgré le succès de son livre, il n’y a pas une seule paillette dans l’air : Julie ne recherche aucun projecteur, elle de signer pro. Aujourd’hui, il termine un diplôme universitaire de gestion des organisations sportives, commencé pendant sa carrière. Il est en pleine réflexion sur son avenir… et le Racing vient de remonter en Ligue 2, il aura peut-être un rôle à jouer, il en a envie, en tout cas. Julie a écouté, posé quelques questions et parlé d’un match qui aura lieu bientôt : une rencontre de 24h pour venir en aide à la famille d’un joueur décédé. Si son calendrier le permet, Kanté le footballeur se fera un plaisir de fouler la pelouse de Wolschwiller. Il a toujours été sensible aux bonnes causes. Depuis dix ans, il est même le parrain d’Unis vers le Sport. Créée en 2001, cette association organise des programmes d’éducation et d’insertion par le sport dans les quartiers prioritaires de Strasbourg et sa région et l’accès à l’éducation et à la pratique sportive dans les pays en voie de développement. Très impliqué, Cédric va s’investir encore plus à partir de cet été. Pendant sa carrière, il a échangé quelques maillots avec d’autres joueurs, des tenues que l’association vendait aux enchères. Il faut dire qu’il en a croisé, de la graine d’attaquant : Ibrahimovic, Drogba, Eto’o, Morientes et le meilleur de tous, Lionel Messi : « Quand il est en face de toi, tu sens qu’il vient d’une autre planète. » Pour rester sur la nôtre, de planète, lors des déplacements, Cédric lisait beaucoup, des romans historiques et des polars ; vous comprenez pourquoi j’ai invité Julie Ewa qui n’a pas oublié de lui offrir son dernier livre. C’était un cas à part dans le milieu du foot, un type avec un livre dans les mains, ce n’est pas fréquent : « Il y a pas mal de jeunes qui lisent, des biographies notamment, mais c’est vrai qu’il y a plus de tablettes que de romans dans les chambres des footballeurs. » Des écrans sur lesquels on retrouve des séries, que Cédric adore regarder de temps en temps : Game of Thrones, il est fan. Julie
veut faire passer ses messages, c’est tout.
sourit, elle aussi, elle n’a rien raté, elle sait exactement où en est la 6e saison. Cédric a deux épisodes de retard, mais Julie n’a rien « spoilé »… Quant à moi, ils me regardent tous les deux comme si je revenais d’un exil de 30 ans : « Tu ne connnnaaaaiiiiss pas ? Mais c’est génnnniiiaaaalll. » Je passe pour un vieux ringard bloqué sur 24 heures chrono. Les sujets de conversation s’emboîtent : Cédric lit Le Capital au XXIe siècle, le livre de Thomas Piketty qui étudie la dynamique de la répartition des revenus et patrimoines dans les pays développés depuis le XVIIIe siècle. On glisse un mot sur la politique décevante et versatile du gouvernement, sur les impôts, l’égalité des chances, le MEDEF, Pierre Gattaz qui diabolise les gens. Julie enchaîne avec la question essentielle du revenu minimum que les Suisses voulaient adopter et se demande si ce ne serait pas mieux que toutes ses aides sociales et cette lourdeur administrative. On commande les spécialités de la maison : nems, dim sum, salade vietnamienne au crabe et au poulet, puis porc au caramel, canard et poulet Tour de Jade, avec riz gluant et riz cantonnais. On partagera, c’est le principe de la cuisine vietnamienne. Jusque-là, Julie n’a pas beaucoup parlé d’elle. Elle évite le sujet, mais nous insistons. Elle écrit depuis toute petite, c’est
sa vocation. Elle aime l’idée d’agir sur le monde à des niveaux différents, avec ses livres et aussi dans son métier : « Pour partager une autre vision des choses. Avec le roman tu touches plus de monde, mais dans le social, on est au cœur des choses, sur le terrain, vraiment dans l’action, tu peux faire vivre tes idées. » Dans le roman, ses idées vivent librement à travers ses personnages, mais il y avait un manque. Et là, son histoire devient géniale : elle travaille dans le social parce qu’elle a écrit Les Petites. Après cinq ans de philosophie, elle avait envie de créer une héroïne, une fille de son âge qui fait partie de l’association Les Blouses Roses, des personnes qui interviennent en maison de retraite ou en milieu hospitalier pour distraire les enfants malades ou les personnes âgées. Son héroïne part en Chine et s’engage dans la protection de l’enfance : « En écrivant, j’ai projeté un tas de choses sur elle et je me suis inscrite aux Blouses Roses. » Après, elle décide même de changer complètement de voie, elle a besoin d’être dans le concret. Elle entre en apprentissage pour devenir éducatrice, intervient à domicile dans le but de donner des outils aux parents qui ont perdu confiance en eux et dans leur capacité à s’occuper de leurs enfants. Elle travaille actuellement dans l’accompagnement des MIE (mineur étranger isolé).
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Malgré le succès de son livre, il n’y a pas une seule paillette dans l’air, elle ne recherche aucun projecteur, elle veut faire passer ses messages, c’est tout. Son parcours est incroyable : le sport, l’écriture, le social, une authenticité qui construit un bel être humain, une fille épanouie, simple, qui ne « se la pète pas » d’écrire des polars à succès et récompensés par des prix (Prix du Polar Historique de Montmorillon). Bingo. Ce qui la rend heureuse, c’est avant tout quand les gens lui disent qu’ils ont découvert des choses, une culture qu’ils ne connaissaient pas. Elle se livre un peu plus, mais ne boit que de l’eau gazeuse. Cédric est en retard d’une bière sur moi, mais compte se rattraper rapidement. Les plats sont des délices, ils nous emmènent ailleurs. La plupart du temps, lors de ce rendezvous dans Zut !, un truc se passe, comme une fraternité de l’instant. Nous avons créé un lien. Durera-t-elle au-delà de ce dîner ? Je ne sais pas, mais on s’en fout. Je viens de passer deux heures très riches, avec deux cerveaux qui aiment la vie et ses vertus. Je ne prends aucun risque si j’écris que Cédric ne se retrouvera jamais dans une affaire de sextape ou dans une vidéo débile sur Internet. Pour lui, certains joueurs devraient adopter un profil bas. Julie se demande s’il existe un sentiment de toute-puissance quand on est médiatisé à ce point. Cédric, qui a pour habitude de défendre sa corporation, explique que certains joueurs pètent les plombs car ils gagnent des sommes folles très jeunes. À un moment, ils ne peuvent pas aller quelque part sans être certains que cela sera médiatisé, ils attendent les caméras et les photographes, c’est le jeu. Julie sent que les gens lui attribuent parfois de « la toute-puissance » : « La notoriété détourne la relation d’humain à humain, c’est effrayant, j’ai peur de ça. Mon histoire familiale a participé à ma vision désenchantée de l’argent. Si j’en gagne beaucoup un jour, j’en ferai quelque chose, comme construire des centres d’accueil. »
À la fin du dîner, comme c’est la tradition, je demande à mes deux invités de dire un mot sur l’autre, Cédric se lance : « C’est une belle surprise, je me sens à l’aise avec elle, elle a ce côté intello qui n’exclut pas, et social où je me retrouve complètement. C’est une personnalité intéressante. » J’ajoute qu’en plus de tout cela, elle ne joue jamais, et Julie de conclure avec son humour : « Je suis peut être une grande manipulatrice. » Elle garde le mot de la fin pour Cédric : « Tu es aux antipodes des préjugés que j’ai sur les joueurs de foot, ça c’est clair. Ce qui me surprend, c’est ton humanité, je pense que tu es quelqu’un
de très humain, tu sais d’où tu viens, tu restes fidèle à tes valeurs, à tes principes, et en même temps tu ne juges pas ceux qui s’écartent de cette voie. » C’est bon d’avoir dîné, très bien dîné. Merci La Tour de Jade, ici on oublier le mépris ambiant et le temps qui vire au gris, c’est bon d’être unis vers… la vie. La Tour de Jade 57, avenue des Vosges 03 88 35 14 37
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Strasbourg vu par Réalisation et textes Caroline Lévy
Strasbourg sait nous mettre l’eau à la bouche, et ses acteurs aussi ! Ils sont restaurateurs, chefs de cuisine ou chefs d’entreprise. La gastronomie est leur métier. Ils nous font découvrir leur lieu préféré et jouent au modèle.
О
Où ? La nouvelle douane « Je suis devenu fan de ce lieu situé à quelques pas du resto. J’y vais quotidiennement me ravitailler en produits frais de qualité 100% locaux. Je soutiens l’initiative de ces producteurs qui ont réussi à redonner une seconde vie à ce lieu. »
Actu !
1er anniversaire du Bistrot Coco. Soirées Mets & Cocktails tous les 3e jeudis du mois, en collaboration avec le bartender Lucas Gacitua-Petit. Sur réservation. Bistrot Coco 8, rue de l’Écurie 03 90 20 39 39 Veste en laine Ly Adams et nœud papillon Revenge Hom, le tout chez Revenge Hom. Photo : Christophe Urbain
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Nicolas Di Pol Moro 28 ans
mer 8 juin
Chef et gĂŠrant du Bistrot Coco
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Propriétaire du Saint-Sépulcre
Claude Fricker 41 ans mar 7 juin
Photo : Christophe Urbain
Où ? Place Benjamin Six « En plus de sa formidable situation à l’entrée de la Petite France, elle a toute une histoire à mes yeux : c’est ici en 2007 que tout a commencé, aux commandes de La corde à linge. J’aime aussi la vie de quartier que ses habitants ou passants lui insufflent. Du réveil au coucher, elle ne cesse de se transformer. »
Actu !
Mise en place d’une nouvelle équipe. Réouverture de la « mini » terrasse. Saint-Sépulcre 15, rue des Orfèvres 03 88 75 18 45 www.saintsepulcre.fr Robe One Step
TOUTES LES FEMMES SONT UNIQUES Nouvelle Collection Été
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Jean-Jacques Mahr 62 ans
Président du groupe Eventail
mer 7 juin
Photo : Christophe Urbain
Où ? Hall Rhénus / la SIG « Fan de basket, je retrouve dans ce sport collectif de nombreux points communs avec les valeurs du groupe : performance, esprit d’équipe, combativité et respect. Nous sommes d’ailleurs partenaires de la SIG partageant un objectif commun : donner du plaisir aux gens, que ce soit par la gastronomie ou le sport ! »
Actu !
Regroupement des entreprises Effervescence Traiteur, Kieffer Traiteur et Espace Kaléido au sein du groupe Eventail. Nouveau laboratoire de production de 1200 m2 à Vendenheim. www.effervescence.fr www.kieffer-traiteur.com www.lekaleido.com Blazer LBM, polo Henri Cotton’s et pantalon chino Tramarossa, le tout chez Dome.
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Elias Tachy 59 ans
Médecin et propriétaire du Cèdre
lun 6 juin
Photo : Hugues François
Où ? Fac de Médecine « C’est véritablement à cet endroit que tout a commencé pour moi. Cette faculté a été le premier lieu strasbourgeois visité à mon arrivée du Liban, elle a ouvert la voie à ce que je suis aujourd’hui. Mes enfants ont d’ailleurs pris le même chemin… »
Actu !
20e anniversaire du restaurant Au Cèdre courant septembre. Installation d’une nouvelle terrasse. Au Cèdre 1, rue Saint-Gothard 03 88 25 14 69 www.au-cedre.com Chemise en coton Dsquared2 chez Ultima prêt-à-porter.
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Murat Sancar 25 ans Propriétaire du Banquet des Sophistes
jeu 26 mai
Photo : Christophe Urbain
Où ? Barrage Vauban
« Cette terrasse située à l'entrée de la ville et offre une perspective exceptionnelle. Elle symbolise d'une certaine façon le trait d'union entre l’histoire, avec le quartier de la petite France, et la modernité. Les racines constituent notre socle pour regarder vers l'avenir et avancer… »
Actu !
Ouverture du restaurant il y a 6 mois et lancement de la terrasse. Plusieurs projets dans la restauration en cours : à suivre ! Le Banquet des Sophistes 5, rue d’Austerlitz 03 88 68 59 67 Veste croisée Paul Smith et t-shirt Rick Owens chez Algorithme.
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Virginie Holm 29 ans
Guide et fondatrice de Food & City Tours
ven 10 juin
Photo : Hugues François
Où ? Le marché Broglie « J’emmène régulièrement les visiteurs dans ce lieu de vie dont certains artisans sont partenaires de nos circuits. Cette place qui se modifie au gré des manifestations qu’elle accueille devrait davantage être intégrée dans les itinéraires de visite. Incontournable ! »
Actu !
2e anniversaire de Food & City Tours et lancement du nouveau site Internet. Développement des réseaux de commerçants et artisans partenaires des visites guidées. www.foodandcitytours.com Combinaison, veste en denim et ceinture en cuir, le tout One Step.
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Photographie : Hugues Franรงois | Laurence Bentz
Cahier Culture
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Zut ! Culture Arts
Volume courbe Par Emmanuel Abela
La réouverture du Musée national Jean-Jacques Henner scelle nos retrouvailles avec un peintre alsacien majeur du XIXe siècle, dont on redécouvre l’importance plastique depuis quelques années. Jean-Jacques Henner, La Source, 1881, RMN Grand-Palais Franck Raux
À 12 ans, Jean-Jacques Henner voulait devenir peintre. Chose étonnante pour ce fils de paysans du Sundgau, dernier-né d’une fratrie de 6 enfants d’une famille qualifiée de « mi-rurale mi bourgeoise ». Encouragé dans sa vocation par son professeur de collège à Altkirch, c’est à Strasbourg qu’il perfectionne ce qui semble une prédisposition chez lui : le dessin. Avant de partir à Paris et d’intégrer l’École des beaux-arts en 1847, à l’âge de 18 ans. Les copies au Louvre, les portraits réalisés pour gagner quelques sous complètent son éducation artistique, avant qu’il n’obtienne après plusieurs tentatives infructueuses le prix de Rome, qui lui permet de parfaire son art à la Villa Médicis. En Italie donc, comme beaucoup des grands maîtres qui l’ont précédé. Il faut dire qu’il se rêve en « grand artiste », comme le relate Claire Bessède dans le nouvel ouvrage qui lui est consacré à l’occasion de la réouverture du musée à son nom, à Paris. Les choses ne sont pas acquises pour autant, et bien qu’il participe de manière récurrente de 1863 à 1903 aux Salons organisés par la Société des artistes français, il reste en quête constante de visibilité. Les achats sont là, par l’État notamment qui alimente les musées de province, tout comme par certaines galeries, mais le peintre reste identifié comme un artiste de l’institution, un statut confirmé par ses fonctions de membre du jury du Salon ou au sein de l’Académie des beaux-arts. Même s’il est reconnu et honoré en son temps, force est cependant de constater que sa notoriété aujourd’hui se constitue auprès d’un public de connaisseurs et que
ce peintre mériterait mieux que l’étiquette d’académicien qu’on lui colle assez aisément sur le dos. Qu’on en juge – et même si l’Histoire de l’art se raconte du côté des vainqueurs, autrement dit des peintres impressionnistes et post-impressionnistes de la fin du XIXe, dont certains étaient ses amis –, il y a quelque chose de tout à fait fascinant dans l’art de Jean-Jacques Henner : la ruralité et l’expression du quotidien propre aux avant-gardes se mêlent à une mystique quasi-symboliste qui le singularise totalement. Le fait qu’il ait croisé la route de Gustave Moreau n’étonne guère, tant sa facture s’inscrit dans la tradition des Grands Maîtres pour épouser les formes de son temps, dans une veine « picturale » selon la distinction stylistique qu’en fait son contemporain, le grand historien de l’art Heinrich Wölfflin. On reste fasciné par l’intimité rustique qui se dégage du portrait de Paul Henner à la médaille en 1867, le romantisme suranné de La Source en 1881 et la flamboyance d’une Madeleine irradiante de 1885. Même l’académisme italianisant, et presque désuet, de son Adam et Eve découvrant le corps d’Abel de 1858 – la période romaine, donc ! – nous touche. Autant d’exemples choisis parmi les collections du Musée national Jean-Jacques Henner qui manifestent une diversité plastique dans laquelle on se doit de replonger aujourd’hui. C’est en cela que la réouverture du musée nous semble tellement importante : elle révèle une urgence, l’actualité d’une œuvre, la nécessité de celle-ci.
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Zut ! Culture Arts
Salon rouge Photo : Hartl Meyer
Le Musée national Jean-Jacques Henner
Jean-Jacques Henner, Paul Henner à la médaille, avant 1867, RMN Grand Palais Franck Raux
En rénovation depuis 2014, le Musée national Jean-Jacques Henner a rouvert ses portes en mai, avec de nouveaux aménagements et un accrochage sur 3 étages de 300 œuvres – des peintures et dessins sélectionnés parmi les 2300 œuvres conservées –, meubles, objets et documents. La campagne de travaux a cherché à réhabiliter l’entrée du musée, ainsi que le salon néo-Renaissance et le jardin d’hiver. Lesquels seront dédiés à une programmation culturelle, concerts, spectacles et conférences. Une nouvelle verrière donne plus d’éclat aux espaces intérieurs de cet hôtel particulier situé au cœur de la plaine Monceau, dans le 17e arrondissement de Paris. Un quartier prisé par les figures de l’époque, Sarah Bernhardt, Alexandre Dumas fils ou Gabriel Fauré, entre autres. Cette clarté nouvelle et la tonalité particulièrement chaleureuse des espaces – magnifiques salon des colonnes et autre salon rouge ! – subliment la présentation du travail d’un artiste familier d’un quartier autrefois majeur dans la grande bascule de l’art du XIXe vers les avant-gardes du siècle suivant. 43, avenue de Villiers Paris 17e www.musee-henner.fr
FESTIVAL DE MUSIQUE D’OBERNAI Direction artistique Geneviève Laurenceau
Légendaire ! Mythique !
Si la musique vous était contée ? ThéâTre AcTuel eT Public de STrASbourg 19/07
JE NE SUIS PAS UN SERIAL KILLER
D’après Dan Wells | Lecture musicale TAPS SCALA 20H30
20/07
TRIO « C’EST PAS SI GRAVE » Concert classique TAPS SCALA 20H30
21/07
POUCET
Théâtre jeune public | Dès 7 ans TAPS LAITERIE 14H30 et 17H
22/07
JEREMY LIROLA UPTOWN DESIRE
Jazz | TAPS SCALA 20H30
26/07
LA SAISON DE L’OMBRE
D’après Léonora Miano | Lecture musicale | TAPS SCALA 20H30
27/07
VOIX DE COCTEAU
Musique classique | Théâtre TAPS SCALA 20H30
28/07
JEANNE DE SONGE
Jeune public | Dès 5 ans TAPS LAITERIE 14H30 et 17H
29/07
OZMA PHOTO CONCERT « 1914-1918, D’AUTRES REGARDS » Musique et projection d’images d’archives TAPS SCALA 20H30
02/08
VARIATIONS THÉBAINES
De Dominique Zins | Lecture musicale TAPS SCALA 20H30
03/08
DUO QUIGNE « D’ICI ET D’AILLEURS » Concert classique TAPS SCALA 20H30
Spectacles gratuits sur réservation à la boutique culture Tél. 03 88 23 84 65 infos : www.taps.strasbourg.eu
7E éDITION
22/07 - 29/07
04/08
ROMANCE
Jeune public | Marionnette | Dès 3 ans TAPS LAITERIE 14H30 et 17H
05/08
MOUSSA COULIBALY
Concert | Musiques du monde TAPS SCALA 20H30
09/08
L’ÉTRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON De Francis Scott Fitzgerald Lecture musicale TAPS SCALA 20H30
10/08
AU FIL DE L’ONDE Concert classique TAPS SCALA 20H30
11/08
MOMO
D’après le roman de Michael Ende Jeune public | Conte, chant, image et musique | Dès 7 ans TAPS LAITERIE 14H30 et 17H
12/08
MATSKAT
Concert | Variété pop/rock TAPS SCALA 20H30
16/08
L’ANALPHABÈTE
D’Agota Kristof | Lecture musicale TAPS SCALA 20H30
17/08
AMOURS ET TOURMENTS Récital TAPS SCALA 20H30
18/08
GRAINES DE PAPIER
Jeune public | Dès 3 ans TAPS LAITERIE 14H30 et 17H
19/08
LOLOMIS
Concert | Transe/world TAPS SCALA 20H30
www.FESTIVALMUSIQUEOBERNAI.cOM RENS. & RéSERVATIONS : 03 88 95 64 13
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Zut ! Culture Portrait
Le sens des métamorphoses Par Séverine Manouvrier & Déborah Klintz Photo Christophe Urbain
Kuno Schlegelmilch, chef maquilleur à La Comédie de l’Est et au Théâtre du Peuple de Bussang, évoque sa conception du métier et son rapport singulier au metteur en scène. Rencontre avec un artiste qui s’attache à créer du fond en modelant la forme.
Quand on nous dit maquillage, on pense grimage, postiche, barbouillage, superficialité et entourloupe. On maquille une voiture volée, on masque la réalité, on cache la misère, au mieux on enjolive. Pour Kuno Schlegelmilch, maquilleur et coiffeur pour le théâtre et le cinéma, il s’agit de tout autre chose : le maquillage est un art, l’art de donner forme à un contenu. « La forme pour la forme ne m’intéresse pas », dit-il. D’origine allemande, c’est à Francfort, puis à Hambourg, notamment aux BeauxArts, qu’il s’est formé. En Allemagne, le métier de maquilleur comprend à la fois la fabrication des perruques, le maquillage, les effets spéciaux et les masques. Enfant, déjà, il était entouré d’une famille d’artistes, baignait dans le monde du théâtre, de l’opéra, de la musique et de la peinture. « J’ai eu l’honneur de jouer dans une mise en scène coachée par Bertolt Brecht. Comme j’étais moi-même maquillé, que j’ai eu des perruques et fait l’objet de transformations, petit à petit je me suis intéressé à cela, car c’était lié à la littérature et à la musique, à la forme et au contenu », explique Kuno. À Hambourg, il rencontre Jérôme Savary qui le fait venir à Montpellier, au Nouveau Théâtre Populaire de la Méditerranée. Puis c’est aux côtés de Patrice Chéreau qu’il exercera son art. Il conçoit son travail comme un processus créatif, une synthèse entre l’acteur, le personnage et les intentions du metteur en scène qu’il traduit en dessins, dans un premier temps : « Pour La Reine
Margot, j’ai fait entre 1 500 et 1 800 dessins jusqu’à ce que Patrice Chéreau fasse son choix. » C’est en lisant le texte qu’il trouve son inspiration : « Je me fie à ma perception. Mon travail est subjectif : je cherche ce qui est vraiment nécessaire dans la description de l’auteur, c’est un exercice de style. Je peux prendre des libertés, mais qui doivent être raisonnées par rapport à un contenu et un personnage, ce que le metteur en scène veut raconter ». Dans La Reine Margot, par exemple, sur les conseils du réalisateur, il s’est inspiré du Radeau de la Méduse afin d’atteindre une esthétique dans l’horreur, une beauté dans la mort. Kuno Schlegelmilch cherche avant tout à être juste ; pour s’approcher au plus près de la vérité, il va jusqu’à parfaire ses connaissances en anatomie : « Quand je sculpte un nez, je dois comprendre comment il est constitué. Quand on comprend l’intérieur, l’extérieur est simple ! » Sa démarche se situe du côté de la finesse et de la subtilité, voire de la psychologie : « L’acteur doit transparaître, rester lisible malgré la transformation et l’intégrer, sinon cela ne fonctionne pas. » À écouter Kuno Schlegelmilch, on en oublierait presque que le théâtre est un jeu de vraisemblances tant il cherche à transcender le réel.
41 Esquisses préparatoires de maquillage par Kuno Schlegelmilch. Personnage d’Obéron sur le visage de Pierre-Alain Chapuis et de Titania sur le visage d’Anne Le Guernec.
Le Songe d’une nuit d’été
« Par l’art, pour l’humanité. » Utopie ou philosophie, telle est la devise visible de chaque côté de la scène du Théâtre du Peuple, classé monument historique en 1976. Une scène qui fait se côtoyer amateurs et professionnels l’espace d’une saison, depuis 1895. Premier théâtre populaire français, né de l’idéal philanthropique de démocratisation culturelle de Maurice Pottecher, fils d’un industriel devenu écrivain et poète, ce symbole de la décentralisation nous invite cette année à profiter d’une parenthèse anglosaxonne après le Canada, la Belgique et l’Allemagne à l’honneur les saisons précédentes. Mise en abyme du 6e art, cette pièce semble
coller à la peau, toute de bois faite, du Théâtre de Bussang, à travers la promesse d’une brise estivale. Le cadre du théâtre du Peuple, qui sera cet été le décor d’un songe, mettra en lumière une forêt magique, étrange, point de rencontre entre plusieurs personnages : Obéron, roi des Elfes, Titania, reine des fées, une troupe d’artisans répétant une pièce de théâtre, et deux couples d’amoureux transis. Un moment d’ensorcèlement en plein cœur des Vosges. Guy Pierre Couleau, metteur en scène du Songe d’une nuit d’été et directeur de la Comédie de l’Est, nous invite à partager « une saison et une année placées sous le signe de la métamorphose ».
Métamorphoses d’Ovide ou métamorphose de Kuno Schlegelmilch, voyage de notre humanité dans le monde des esprits, écho d’une transformation nécessaire de notre société ; l’hybridation semble d’actualité. Entre onirisme et jeu, fantasme et réalité, le passage à Bussang semble être, à l’instar du passage dans le monde des esprits, une étape nécessaire. (D.K.)
Le Songe d'une nuit d’été Mise en scène Guy Pierre Couleau 14.07 --> 27.08 Théâtre du Peuple Bussang (88) www.theatredupeuple.com
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Zut ! Culture Musique
Dans l’ère du temps réel Par Cécile Becker Photo Christophe Urbain
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Compositeur prolifique de musique contemporaine, Philippe Manoury semble ne jamais pouvoir s’arrêter. Entre créations, reprises, nouvelles versions de ses propres partitions et l’organisation de la seconde Académie de composition avec Musica, sa saison 2016-2017 s’annonce mouvementée. Portrait.
L’œil est déterminé, l’affirmation est précise mais le geste détendu. Philippe Manoury a le calme des grands hommes, de ceux qui ne montrent aucun signe de panique alors que la liste de ses projets ferait pâlir Stakhanov. Hier à Paris pour la répétition d’une nouvelle version de sa Partita donnée au festival Manifeste de l’ircam, aujourd’hui à Strasbourg pour suivre à distance le travail des étudiants de la nouvelle promotion de l’Académie de composition Philippe Manoury – Musica, demain à la Philharmonie de Cologne (Philippe Manoury y est en résidence jusqu’en 2019) pour travailler sa Trilogie Köln avec François Xavier-Roth et le Gürzenich Orchester ; il ne montre aucun signe de faiblesse. Au contraire : son regard frise dès qu’on le questionne sur sa propension à bousculer les rituels. Chez Philippe Manoury, l’orchestre est en partie parmi le public, suivant les indications que leur donnent 28 moniteurs vidéos (pour la pièce Ring). « Il y a des compositeurs qui restent en phase avec ce qu’on leur demande : une musique calibrée pour les orchestres symphoniques. Moi, j’ai toujours voulu faire bouger les choses, ce qui peut être difficile, surtout dans ce milieu très conservateur, affirme-t-il. La musique doit passer par l’expérimentation, elle ne doit pas se contenter de s’inscrire dans une tradition. Si l’orchestre symphonique était le reflet de la société bourgeoise du XIXe siècle – hiérarchie, groupes homogènes – il doit aujourd’hui être le symbole de la société dans laquelle on vit. Sous peine de voir disparaître ce que l’on appelle la musique savante. » Rien n’est figé, tout reste à inventer, quitte à se revisiter lui-même. La Partita II en est un exemple,
son travail pour rallonger son Sound and Fury (1995) un autre. L’occasion, aussi, de porter un regard sur le Philippe Manoury d’il y a 25 ans : « J’étais davantage dans une optique esthétique bien déterminée. J’avais encore des modèles assez forts ». Stockhausen, Boulez et Xenakis en tête, pour laisser place aujourd’hui à Debussy, « un miracle » qui a révolutionné la forme musicale. Après une enfance campagnarde en Corrèze, baigné dans l’univers de la musique populaire – son père était un spécialiste de l’accordéon – (« nous ne nous rendons pas forcément compte que c’est grâce aux formes populaires qu’ont pu se former les formes savantes »), il arrive à Paris et développe « une aversion pour l’école ». La musique devient un refuge et dès 14 ans, il écrit ses premières partitions. À 18 ans, il découvre Stockhausen au théâtre de la Ville : « J’ai été marqué par le fait qu’il réunisse l’instrumental et l’électronique. » À cette époque, il suit la classe de musique électronique du Conservatoire en auditeur libre. Déçu par « une vision de la musique trop intuitive » et en recherche « d’une base théorique », il lorgne du côté des universités américaines, en plein développement de l’informatique musicale. Avant de partir au Brésil pour d’autres horizons, il dépose un projet autour du son électronique à l’ircam qui sera accepté à son retour. « C’est là que tout a commencé », plus précisément, le développement successif de processeurs permettant l’analyse et la synthèse en temps réel de signaux sonores. Philippe Manoury se passionne pour cette nouvelle technique et pour « la théorie du chaos, la physique quantique, l’astrophysique et l’émergence des formes ». Cet imaginaire
scientifique se retrouve notamment à travers son utilisation des probabilités. La musique du compositeur se veut surprenante, enveloppante, en interaction avec l’interprétation des musiciens grâce à l’utilisation de l’informatique. Après plus de cinq ans d’enseignement à l’Université de San Diego, où il regrette que les étudiants n’aient pas l’occasion de développer leurs singularités, trop formatés par une longue relation avec leurs professeurs, il fait ses bagages pour Strasbourg. C’est ici qu’il trouvera la proximité avec l’Allemagne « où se fait près de 80% de [sa] vie musicale » et qu’il tentera de bouger les lignes de la musique contemporaine. En toute logique, il se lie avec le festival Musica, qui, outre le fait de présenter son œuvre, lui donne l’occasion de développer l’Académie de composition Philippe Manoury – Musica. Durant deux semaines de présence de 10 jeunes compositeurs du monde entier, il atteste de la vivacité du milieu, accompagné d’un autre compositeur – cette année, Alberto Posadas. En transparence, c’est aussi contre la méfiance vis-à-vis de la musique savante qu’il œuvre, comment ? Expérimenter, échanger, bousculer : trois maîtres-mots pour lutter contre un certain conservatisme. Nécessaire. Académie Philippe Manoury – Musica, présentation des lauréats durant le festival, du 19 septembre au 1er octobre academie.festivalmusica.org www.philippemanoury.com
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SONS & VISIONS
L’été, la belle saison, propice à la découverte. Sélection d’expositions et de concerts.
Stimultania www.stimultania.org -> 31.07.16
PASCAL BASTIEN Pourquoi le titre de votre ouvrage Aujourd’hui, c’est toujours maintenant ? joue-t-il ainsi sur des temporalités multiples ? Le titre est une phrase prononcée un jour par mon fils de 5 ans. Il s’agit d’évoquer le rapport spécifique de l’enfance au temps, à sa multiplicité comme à sa dilatation. La photographie suspend le temps en arrêtant un moment mais ce qu’elle montre excède la seule réalité de l’instant. Elle est toujours un support qui conduit aux souvenirs sans qu’ils soient toujours liés à la situation immortalisée. Vous photographiez votre vie quotidienne, en particulier les enfants et les vacances. Beaucoup de chapitres du livre font référence aux jours de la semaine. Ce qui m’intéresse c’est de raconter des petites histoires à partir de mon quotidien. Les images et les récits qui les accompagnent peuvent parler d’hier comme de demain. C’est très subjectif. J’y parle aussi de mon sentiment de paternité, de mon rôle de photographe. Quel est ici le statut du texte qui accompagne les séries de photographies ? Ça faisait très longtemps que j’avais envie d’expérimenter une narration photographique qui sorte du livre d’images. Comme neige au soleil, mon premier ouvrage, publié également chez Médiapop, procédait de la même manière. Je me suis inspiré de romans graphiques comme ceux de Riad Sattouf ou de Marjane Satrapi. Bien
À lire : Aujourd'hui, c'est toujours maintenant ?, Médiapop éditions
sûr, la photo marche différemment parce qu’elle part nécessairement de l’existant. En même temps, je n’avais pas envie que les photos viennent illustrer le texte. Mon métier de photographe de presse m’impose un rapport normé du texte et de l’image, j’avais donc envie d’en sortir. Il n’y a que dans la presse où tu dis ce que tu montres. Dans la réalité, tu peux être dans un lieu et penser à autre chose. Dans ces deux livres, je joue avec ça.
Même en voyage, il semble que vous continuez à photographier des choses proches, les gens en particuliers. D’une manière générale, je documente mon quotidien. J’ai toujours un Rolleiflex avec moi. L’argentique est un retour aux sources. Mon regard reste bienveillant, les rapports avec la société et les autres y sont apaisés. C’est une photographie d’acceptation du monde. Je ne fais pas des photos tous les jours, mais je tiens à photographier des choses parfaitement ordinaires que l’on ne regarde pas forcément. (F.A.)
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TAPS Laiterie et Scala 19.07.16 -> 19.08.16 www.taps.strasbourg.eu
ÉTÉ COUR, ÉTÉ JARDIN
Visuel : Romance de Yseult Welschinger et Éric Domenicone – Photo : Marine Drouard
Comme chaque année, les TAPS animent l’été strasbourgeois à grands renforts de concerts, soirées classiques, lectures musicales et spectacles jeune public : 20 jolis événements pour habiter ces longues journées de repos. Après le premier spectacle Je ne suis pas un serial killer, la bonne humeur se décline avec Trio c’est pas si grave, concert autour de Brahms, Dvorak et Strauss, L’Étrange Histoire de Benjamin Button revisitée en lecture musicale. Coup de cœur pour le spectacle de marionnettes Romance, d’après un texte et imagier conçus par l’auteur et illustrateur de bande dessinée Blexbolex. Place à l’été ! (C.B.)
CEAAC www.ceaac.org 18.06.16 -> 17.10.16
ULTRALOCAL
Adrián Balseca, Medio Camino, 2014
Actuellement, « mondialisation » rime tristement avec « délocalisation ». L’exposition Ultralocal prend à contrepied la tendance actuelle à partir de différentes propositions artistiques qui expérimentent la question du développement durable. L’ère anthropocène dans laquelle nous vivons – terme issu de la géologie pour caractériser l’époque de l’histoire de la Terre où les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre – a totalement bouleversé notre manière de percevoir le monde et d’interagir avec celui-ci. Et s’il y a bien une chose que la crise environnementale vers laquelle nous semblons inévitablement nous diriger nous apprend, c’est que nos actions locales ont des répercussions globales sur l’ensemble du monde. Le titre du cycle d’expositions dans lequel s’inscrit Ultralocal, « Think global, act local », se lit dès lors comme une maxime. Pour y parvenir, les œuvres au sein de l’exposition revisitent la notion d’utopie et renversent l’idée d’un ailleurs lointain, atemporel et fantasmé.
Elles transposent l’utopie dans le hic et nunc, l’ici et le maintenant. Le contexte immédiat et local alors devient support de la création artistique. Ainsi, l’artiste mexicaine Minerva Cuevas, née en 1975, a créé une société non lucrative : Mejor Vida Corporation (Entreprise pour une vie meilleure). Elle propose des petits services non monnayés tels que des tickets de métro gratuits, le nettoyage d’espaces publics ou la rédaction de lettres de recommandation. Agir localement, c’est agir au sein de la collectivité pour la communauté. Mais c’est aussi proposer des solutions durables. Dans un climat économique et social actuellement mouvementé, Ultralocal résonne d’autant plus fort. L’exposition est également un appel à la prise de conscience écologique de ses commissaires d’expositions, Lauranne Germond et Loïc Fel (COAL), commissaires invités pour cette saison et tous deux membres du COAL, la Coalition pour l’art et développement durable. (E.B.)
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Musée Tomi Ungerer www.musees.strasbourg.eu -> 02.09.16
ONCLE SAM, THOMAS NAST ET TOMI UNGERER Une satire politique et sociale de l’Amérique Thomas Nast, The sacred elephant. This animal is sure to win, if it, Harper’s Weekly, 8.3.1884
On lui doit la figure de Santa Claus, et tous les codes qu’on peut lui associer – la liste des cadeaux, le passage par la cheminée, la réception des présents dans des chaussettes. On lui doit les symboles des partis républicain et démocrate, l’éléphant et l’âne. Enfin, on lui doit l’affirmation des figures de l’Oncle Sam, mais aussi de Columbia comme symboles des États-Unis. Et pourtant, Thomas Nast (1840-1902) est Allemand, originaire de Landau. C’est avec son immense culture du dessin qu’il a su s’imposer comme l’un des pères de la caricature en publiant au sein du journal new-yorkais Harper’s Weekly une œuvre pleine d’humour, mais aussi pleine de gravité quand il s’agit d’aborder les grands débats de son temps : l’esclavage, le racisme, le sort des natifs américains, les Indiens, ou celui des immigrés chinois en proie au racisme. En parcourant les Unes d’époque, on surprend un homme d’une grande humanité, Républicain convaincu, qui ne lâche jamais rien quand il s’agit de lutter contre l’injustice. Son arme : le trait. Un trait raffiné, riche, foisonnant. Un trait assassin quand il s’agit de pointer ses ennemis, comme ces politiques véreux qui s’enrichissent sur le dos – et la crédulité ! – du bas peuple. Il les pourchasse, les harcèle sans relâche, obtenant parfois leur inculpation. Au final, la somme des documents réunis dans le cadre de cette exposition – 150 exemplaires du Harper’s Weekly en provenance d’archives publiques et de collections privées en Allemagne – retrace l’histoire des États-Unis de la seconde moitié du XIXe de manière directe, non sans une pointe de cynisme. Plus d’un siècle après, on constate que certains sujets restent malheureusement d’actualité. Dans
l’intervalle, au cours des années 60, Tomi Ungerer a puisé dans les motifs popularisés par Thomas Nast – la figure détournée de l’Oncle Sam en pleine guerre du Viêt-Nam par exemple ou la figure de la mort très présente dans les dessins qui dénoncent les ravages de la guerre –
pour dresser à son tour le portrait critique d’une Amérique en proie au doute. En proie à ses vieux démons. (E.A.)
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L’imaginaire macabre dans les arts graphiques Galerie Heitz, Palais Rohan www.musees-strasbourg.eu -> 28.08.16
DERNIÈRE DANSE Tomi Ungerer, Rapt, dessin original pour la série « Rigor Mortis », 1983. Musée Tomi Ungerer © Musées de la Ville de Strasbourg / Diogenes Verlag AG Zürich
C’est un sujet fascinant, inquiétant… et graphique. La danse macabre et ses macchabées aux côtelettes bien alignées connaissent un grand succès dans les arts graphiques depuis les débuts du XVIe. À Strasbourg, ville d’imprimerie, on connaît bien le sujet. L’exposition Dernière danse balaye les différents regards que les artistes ont portés sur la mort qui danse. Moralisatrice La danse macabre rappelle l’inéluctabilité de la mort, qui peut frapper n’importe qui, y compris les riches et les puissants, comme dans la belle série de Hans Holbein le jeune. Trompe-la-mort Elle désamorce aussi le danger par l’ironie et l’humour, et dès la fin du XVe siècle. Avec le développement de la satire au XIXe, elle prend un nouvel essor. Satirique La mort attend au tournant les profiteurs et les hypocrites, comme ce chanoine bedonnant de Jean Ignace Isidore Grandville, fauché en plein repas. Engagée Otto Dix dépeint les horreurs de la première guerre mondiale, puis plus tard les collages de John Heartfield dénoncent la barbarie du fascisme. Réjouissante Dans sa série Rigor Mortis, le trait délié de Tomi Ungerer donne à ses sujets dansants une dynamique volontiers grivoise. Avec des œuvres de Damien Deroubaix et Winshluss, Dernière danse inscrit
aussi la bande dessinée et la gravure contemporaine dans une longue histoire, qui remonte à la tradition médiévale des danses macabres. Et l’on se réjouit encore et toujours de la précision du trait, quand le squelette figurant la mort permet aussi à l’artiste de montrer toute sa virtuosité. Vive la mort, donc ! (S.D.)
En contrepoint : Rigor Mortis et autres danses macabres -> octobre 2016 Musée Tomi Ungerer
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La Chambre www.la-chambre.org 24.06.16 -> 24.07.16 17.08.16 -> 28.08.16
PAPIERS, S’IL VOUS PLAIT
François Cornu, assassin de Mme Duperray, Le Petit Parisien, 9 janvier 1931. Collection Musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon-sur-Saône
Nous nous sommes tous déjà prêtés à l’exercice de la photo d’identité. Depuis son introduction dans les procédés judiciaires au XIXe siècle, la photo d’identité n’a cessé d’entretenir un rapport ambigu avec les autorités : elles s’est pliée aux besoins de l’identification et du fichage, le contrôle policier, le recensement militaire ou le fichage de migrants… Papiers, s’il vous plait offre un aperçu sur l’évolution de cette forme familière et nous en révèle les particularités en s’appuyant sur une importante collection d’images mise à disposition par le musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône et la collection du Strasbourgeois Ivan Epp. (E.B.)
MAMCS www.musees.strasbourg.eu -> 23.10.16
LE CABINET DES MERVEILLES
Jean Barbault, Berger italien et bufflonne quittant une grotte, vers 1750. Musée des Beaux-Arts de Strasbourg Photo : M. Bertola
La vitalité des musées d’une ville se mesure par sa politique d’acquisition, et comme celle-ci n’est pas toujours connue du grand public, que faire de mieux que de réunir quelques-unes des pièces acquises sur une période donnée ? Ici, le parti-pris est de montrer ensemble 140 œuvres acquises sur 15 ans, sans distinction parmi les 10 musées de la Ville de Strasbourg. Dans ce qui s’apparente à un enchaînement thématique de cabinets de curiosités, la confrontation des périodes, techniques et styles fait naître une émotion diffuse : qu’elles nous soient familières ou pas, on s’attache à ces œuvres comme si elles étaient nôtres. (E.A.)
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Festiv'été 02.07 -> 18.09 ete.strasbourg.eu
Jardin des deux rives www.longevity-festival.com 23.07.16 -> 24.07.16
FESTIV’ÉTÉ
LONGEVITY FESTIVAL
Mayaan Nidam
La « lumière intemporelle » des façades de la Cathédrale dès la nuit tombée, 37 spectacles de rue, une exposition de sculptures monumentales de coiffes alsaciennes sur les places du centre-ville, danses et musiques folkloriques, les DOCKs d’été installés sur la base nautique de la presqu’île André Malraux, le bal populaire et le spectacle pyrotechnique du 14 juillet, « le sport pour tous » dans les parcs, les animations de la tournée ludique Arachnima dans les quartiers… La Ville de Strasbourg nous fait tourner la tête tout l’été. Son manège à elle, c’est l’art, la musique, le sport, la fête, et nous ! (E.B.)
En seulement 4 ans, le Longevity Festival a su s’imposer comme le rendez-vous estival incontournable pour tous les amateurs de musique électronique. Le choix du Jardin des deux rives n’est pas anodin puisqu’il s’agit du premier festival transfrontalier. Porté par une équipe issue des deux pays constituée de fins connaisseurs, ce temps fort de l’amitié franco-allemande propose une programmation pointue, construites autour d’artistes de renommée internationale (Mayaan Nidam !), avec pas moins de quatre performances live dont une des producteurs DeWalta & Mike Shannon, rencontre hybride entre jazz et minimale. Et il ne sera pas uniquement question de musique puisque, comme à son habitude, le festival exposera des installations artistiques sur le site et partout à Strasbourg. (E.B.)
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La Petite Pierre 05.08.16 -> 15.08.16 www.festival-augresdujazz.com
Obernai 22.07.16 -> 29.07.16 www.festivalmusiqueobernai.com
AU GRÈS DU JAZZ
FESTIVAL DE MUSIQUE D’OBERNAI
François Salque Photo : Tavernier
Photo : Amadou et Mariam - DR
D’été en été, le festival de la Petite Pierre s’est décidément imposé comme un rendez-vous musical incontournable. Les raisons à cela ? Un cadre propice, une programmation exigeante mais tournée vers le public, et un auditoire qui se reconnaît dans de belles propositions scéniques. Avec un idéal d’ouverture, les artistes de renom côtoient les jeunes pousses, le jazz s’encanaille dans sa version funk, il n’hésite pas à pousser la porte des musiques du monde. Tantôt mélancolique, souvent festif, bref, perçu dans toute sa plénitude. Des noms ? Dianne Reeves, Richard Galliano – une fois en duo avec Sylvain Luc, l’autre fois avec Philippe Catherine ! –, Yuri Buenaventura, Amadou & Mariam, Maceo Parker et Stanley Clarke. On en passe et des meilleurs ! (E.A.)
Le lien du Festival de musique d’Obernai avec la fantaisie n’est plus à prouver. Cette 7e édition, tout en légendes, mythologies et entremêlements musicaux, ne fait pas exception. Tous les concerts organisés dans la ville célèbrent le mélange des genres comme élément indispensable d’une musique qui se vit, vectrice d’un imaginaire foisonnant. S’y croiseront conteurs, musiciens, dessinateur, chanteurs d’oiseaux (!), et même un physicien pour une conférence-piano entre physique et mythes. Que ce soit avec Schubert, dont les Lieder seront interprétés par le pianiste David Bismuth et Pierre-François Blanchard en version jazz et classique, avec les légendes du jazz et du tango ou accompagnés des Fables de La Fontaine, les musiciens raconteront et joueront l’amour, la passion et l’aventure. Il était une fois… (C.B.)
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Zut ! Culture Instant Flash
Femme totale
Nancy Huston Par Emmanuel Abela Photo Pascal Bastien
On a beau la connaître, l’émerveillement reste entier. Nancy Huston séduit au-delà de la séduction même, par son engagement, sa conviction et ce qu’elle affirme d’ellemême : une femme totale. Loin des bons sentiments, que ce soient des romans ou des recueils de réflexions personnelles, ses livres constituent les armes du combat qu’elle mène contre une forme de satisfaction intellectuelle. Elle le rappelle à l’envi : « Un livre qui n’est pas un geste politique n’est pas un bon roman. » À ce titre, son dernier livre, Le Club des miracles relatifs, construit autour de la personnalité singulière de Varian, un jeune homme doté d’une sensibilité rare, s’apparenterait presque à un manifeste tant il bouleverse les idées reçues. Jusque dans son approche typographique : en effet, la diction heurtée du garçon – qu’on découvre dans toute sa douce féminité lue par Nancy elle-même –, nous vaut quelques décrochages visuels dans le livre, qui ne sont pas sans rappeler les expérimentations d’un certain E.E. Cummings lui-même. « Sa voix passe par mon corps », nous relate-t-elle. Et de nous montrer comment elle appuyait sur la barre d’espace pour créer sa langue propre. Ces séparations graphiques ont le mérite de nous plonger au cœur de la pensée de ce gamin en butte à la réalité des choses, les conditions de travail dans la province de l’Alberta, rebaptisée Terrebrute, les instants de torture mentale et physique qu’il
subit avec une violence inouïe dans ce qui s’apparente à un temps d’après : d’aprèsl’homme, d’après la vie possible. Chaque espace entre les mots constitue un souffle poétique, cet instant ultime nécessaire à la réflexion ; il n’est révélateur d’aucun handicap, d’aucune folie, seulement d’un temps en suspension face à l’accélération dramatique des choses. Celle qui a relevé « quelque chose de l’ordre de l’animalité dans la manière de nous réunir récemment », sous-entendu après les attentats, attend autre chose de nous que de nous dédouaner comme nous le faisons sans cesse. Elle attend un sursaut d’humanité dans les relations que nous entretenons à l’autre. Ce niveau d’empathie qui nous construit et qui traverse constamment les pages de ses Carnets de l’incarnation, réunis dans l’intervalle de la publication de son roman, en puisant dans des textes publiés ces dernières années ici ou là. Elle y interroge le fait de « naître fille devenir femme », mais aussi « naître garçon devenir homme », et toutes les actions de la vie, avec cette conclusion troublante qu’elle attribue à Varian : tout est corps. « Oui, tout est corps, confirme-t-elle, visiblement ravie qu’on ait pointé ce passage-là. L’esprit fait partie intégrante du corps, tout comme on peut affirmer que le corps fait partie de l’esprit. Comme je suis la fille d’un mathématicien, j’ai toujours eu un penchant scientifique. Dans les dix dernières années de ma vie, j’ai
pris conscience que le “je” est une construction du cerveau. Ce “je” ne se maintient en place que quelques années, la majorité de la vie, mais pas toute la vie – ça n’est pas là quand on naît, ça n’est souvent plus là quand on s’en va –, mais cette manière de créer un “je” est visiblement ce qui a contribué à la survie de notre espèce. » Tout en sous-entendant de manière implicite que ce “je” met aujourd’hui l’espèce en danger, elle affirme avec une candeur désarmante que malgré les préoccupations qui sont les siennes, elle n’a jamais été aussi heureuse. En tant que femme, épouse et écrivain. Un bonheur auquel on aime se rattacher, comme la force d’une conviction intime. Propos recueillis le 3 mai à la librairie Kléber À lire : Le Club des miracles relatifs, Actes Sud Les Carnets de l'incarnation, Actes Sud
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Désuète et parfaite
L’Impératrice Par Isabella Twist Photo Henri Vogt
Découvert en 2012 grâce à son titre éponyme, L’Impératrice fait partie de ces groupes sur lesquels on tombe par hasard. On a le coup de foudre, on s’emballe, puis on le perd de vue, un peu comme un amour d’été. On le recroise aujourd’hui avec la même intensité. L’heure d’attente passée avec son nouveau manager Antoine Bigot, fondateur en solo de Microqlima, le label qui a déjà révélé Isaac Delusion, est riche d’informations : j’apprends que « toutes les grandes majors sont là ce soir ! » Signe évident de l’engouement pour cette formation qui se cache derrière l’image d’une femme. Si bien que lorsque L’Impératrice arrive enfin, plurielle et téméraire, c’est entourée de quatre garçons, Martin, Tom, David et Hagni, et emmenée par son leader, Charles
de Boisseguin. Flore Benguigui, la chanteuse, les taquine : « Je vous préviens, désormais vous ne pourrez plus vous dissimuler derrière moi ! » Ils ont entre 20 et 30 ans, ils sont beaux, malicieux et complices. Charles explique : « La base de ce projet, c’était la volonté de proposer autre chose qu’un format pop où le public est guidé par la voix et oublie le reste. Nous cherchons à révéler aux gens la puissance d’une super ligne de basse, la présence d’une guitare ou l’énergie d’une batterie. » Ce qu’il reste à l’écoute des morceaux, c’est l’étreinte passionnée et sincère des retrouvailles. Laquelle résonne et fait écho de manière juste et intime à la fois. « Nous aimons suggérer, nous précise Charles. Nous laissons la liberté à notre public d’imaginer ce qu’il veut. »
Derrière la fascination à peine dissimulée pour les 70’s, il reste cette intuition qui nous renvoie à nos relations premières – primitives –, androgynes et intemporelles. « Une musique parfaite, c’est la rencontre de la joie et de la mélancolie. » Impériale, L’Impératrice. Merci Madame ! Propos recueillis le 18 mars à La Laiterie
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Frenchies but chic
Breakbot Par Isabella Twist Photo Henri Vogt
À Strasbourg, Irfane a grandi rue des Juifs. À La Laiterie, il nous accueille comme à la maison. C’est ici qu’il a assisté à ses premiers concerts, et ce jour-là, en plus, c’est son anniversaire. Thibaut aka Breakbot joue avec son fils dans les loges. L’ambiance est détendue, on est comme un dimanche de barbecue entre copains. Ils nous racontent leur rencontre en 2009, leurs premières expériences musicales, leurs influences communes : le rap des années 90, le funk, la soul, ce cheminement d’une génération qui cherche à découvrir des sons toujours plus anciens. « On aime bien l’histoire de la musique, se pencher sur les différentes époques, c’est passionnant. Il n’y a pas de plaisirs plus vifs que de trouver un son inconnu au bataillon, qu’on va s’empresser de parta-
ger. C’est un peu comme ça que s’est construite notre amitié. » L’arrivée d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur, ainsi que de voix féminines sont « le fruit d’une envie de pousser le live encore plus loin, de rendre le spectacle plus vivant », amenant une note supplémentaire à la sensualité naturelle et désormais plus mature du groupe. Sur Still Waters, ils poursuivent leur exploration d’une disco-funk insouciante et hédoniste, qui leur permet de rendre la vie plus belle. Aidés de David, le grandfrère de Thibaut, ils « mixent, structurent, ajoutent les petits trucs qui manquent » et finissent par « obtenir vraiment le son [qu’ils] veulent ». Le résultat est un album plein de reliefs, sans redite, plus intime aussi, qui atteste de la maturité de la
formation. Tous deux se livrent en confiance. « Bien plus qu’une collaboration sous la forme d’un one-shot, on partage aujourd’hui une vision d’ensemble qui s’appuie sur une émulation constante. » By your side, you should know… Propos recueillis le 18 mars à La Laiterie
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Zut ! Culture Instant Flash
Chic type
Arman Méliès Par Séverine Manouvrier Photo Christophe Urbain
À quelques heures de son entrée en scène, Arman Méliès, bras et mains tatoués, doigts bagouzés, cheveux plaqués, apparaît dans sa loge ; il invite à prendre place sur un sofa, propose un soda, plus débonnaire que poli, disponible et disposé à s’épancher sur ce qui l’anime : l’écriture et la composition. Cet artiste, qui a « un peu de mal avec l’étiquette de la chanson française », respire une élégance et un certain dandysme. Il suit sa propre route, prend le temps de réfléchir à ce qu’il va raconter, la direction esthétique qu’il va emprunter pour mieux se réinventer. Un artiste sans étiquette, certes, mais qui appartient à une famille de musiciens, celle qui reste indépendante et cultive un univers singulier.
Après avoir composé pour Alain Bashung, Hubert-Félix Thiéfaine et Julien Doré, Arman Méliès, qui a « longtemps avancé masqué », assume pleinement ses titres plus personnels, sans se poser la question de sa légitimité : « Aujourd’hui, l’âge et l’expérience font que je me sens à l’aise et à ma place », dit-il en soulignant toutefois qu’il « apprécie quand la question de la pudeur liée à l’interprétation ne se pose pas ». Les compositions qu’il révèle sur scène sont des « pop songs, plus ou moins rock, avec quelque chose de très classique dans l’écriture ». Malgré son goût prononcé pour les versions instrumentales avec lesquelles « on peut se permettre d’étirer les choses », son talent se situe du côté de ces songwriters, ces musiciens capables d’ajouter des mots
sur une portée, de nous emporter dans leur imaginaire, sur fond de douce mélodie, l’air de rien… Humble et droit dans ses bottines – qui ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Christophe, « un modèle, une personne très importante dans le paysage musical français » –, il partage un petit bout de son « pain d’épices maison », en toute simplicité, puis s’éclipse, laissant une note d’authenticité. Propos recueillis le 14 avril à La Laiterie
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un événement
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Zut ! Culture Instant Flash
Absurde et contre tout
Antonin Peretjatko Par Cécile Becker Photo Christophe Urbain
Dans l’univers du cinéaste Antonin Peretjatko, les gags s’enchaînent à une vitesse folle : entre 21 et 23 images par seconde au lieu des 24 habituelles. De quoi être désarçonné lorsqu’on ne s’attend pas à un tel débit, associé, en sus, à un comique azimuté. Une réplique, un geste ou une situation gênante : l’absurde se loge partout. « Chaque chose que je vois dans la rue, ou une anecdote racontée, se transforme potentiellement en chose comique. C’est une gymnastique, admet-il. Mais plus on s’entraîne, plus les choses viennent naturellement. Toute la difficulté, c’est de donner une légitimité au gag pour ne pas diluer le film. » Dans La Fille du 14 juillet, le patron de Pator s’appelait le docteur Placenta et « l’héroïne » Truquette. Déjà, le duo Vincent Macaigne/Vimala
Pons fonctionnait à merveille : deux manières bien personnelles de se mouvoir, de s’exprimer et d’enchaîner les positions incongrues. Dans ce nouveau film, La Loi de la jungle – tourné en Guyane –, guidés par un réalisateur qui ne laisse aucune place au hasard, ils sont magistraux. Antonin Peretjatko s’y attaque aux multiples absurdités administratives : démarches fastidieuses, multiplication des stagiaires et volontés politiques de coller le modèle métropolitain à un territoire singulier. On y prend une nouvelle fois la mesure de sa capacité à grossir un microphénomène ordinaire – « Je ne vois pas ce qui peut être plus absurde que la vie » – pour l’emmener à l’hilarité. Ainsi, en Guyane, l’aphrodisiaque fait danser, le cerveau mou se mange, la chenille joue
de l’accordéon, le paresseux devient un compagnon ; les animaux sont plus beaux que l’humain. « Ils sont extraordinaires. Le principe de départ était aussi de filmer des animaux qui amènent quelque chose au film, qui incarnent la poésie de la jungle. » Humour, surréalisme, tendresse, critique du système… Absurde mais bougrement malin. Propos recueillis le 3 juin à l’hôtel Hannong, à l’occasion de l’avant-première de La Loi de la jungle aux cinémas Star
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Zut ! Culture News
Neue Vague Par Cécile Becker
Colt Silvers Orchestral Réjouissant ! Le groupe de rock Colt Silvers travaille depuis plusieurs mois avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg sur une adaptation symphonique de son album Red Panda, sorti il y a trois ans. Une preuve que ces musiques, si éloignées soientelles, peuvent se réunir et donner naissance à de belles collaborations. Tout commence à l’automne 2014 lorsque Julien Hohl – tête pensante du label Deaf Rock au sein duquel évolue Colt Silvers – rencontre Anthony Ernst, délégué artistique de l’OPS. Ce dernier lui propose de « réserver 3 séances pour l’enregistrement de l’orchestre », prévues… un an plus tard, le temps de soumettre le projet à l’arrangeur Hervé Jamet et de bénéficier du soutien de la Ville (45 000 €). Fin 2015, Manuel Mendoza, puis Marko Letonja dirigent l’OPS en studio. En marge, Deaf Rock confie la réalisation d’un documentaire et des captations vidéos aux Indépendants, boîte de prod proche du label, et propose au Musée Tomi Ungerer de se joindre au projet. Résultat, un projet totalement transmedia – un CD/ DVD sortira à l’automne 2016 –, une pochette réalisée par Tomi Ungerer himself accompagnée d’un livret réunissant des œuvres d’autres illustrateurs et les partitions de l’orchestre, une adaptation live pour la traditionnelle Symphonie des Arts estivale, première présentation publique du projet. À voir et à entrendre ! Colt Silvers Orchestral Le 12 juillet à 19h30 au Jardin des Deux Rives (Symphonie des Arts) Sortie du CD/DVD, automne 2016 www.deafrockrecords.com Photo : Les Indépendants
Le thé glacé
par Dammann Frères, c’est facile, savoureux et rafraîchissant.
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Zut ! Culture Actu
Les copains dˇabord
L'actu des collaborateurs et des amis de Zut !
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Theo Hakola I Fry Mine in Butter!
Médiapop records www.mediapop-records.fr
David Cascaro La Liste La collection Samuel-Weis d’art contemporain
Éditions Médiapop www.mediapop-editions.fr
On a beau savoir tout ce qu’on sait sur Theo Hakola, on a beau suivre le gaillard depuis plus de 30 ans, à l’époque d’Orchestre Rouge déjà, avec Passion Fodder ensuite, le plaisir reste entier. Mieux que cela : on comprend avec cette série de reprises d’où il vient, lui, et même d’où on vient, nous. The Clash, Tim Buckley, Richard Hell ou le Velvet Underground, ces artistes parmi tant d’autres racontent une histoire de la musique qui l’a nourri, musique pleine de sens de toute une génération, celle flamboyante des années 70, à l’époque où naissaient des utopies nouvelles. La voix de Theo, dont on redécouvre la portée, fragile et troublante à la fois, ne rend pas simplement hommage, elle situe une posture manifeste : une invitation à tout recommencer comme au premier instant. Folk-country dans la tonalité, mais toujours aussi punk dans l’esprit. (E.A.)
Marquée par des figures célèbres comme Andres Serrano, Nan Goldin, ou encore Nobuyoshi Araki, la collection d’art contemporain de Michel Samuel-Weis n’est pas assimilable à une sensibilité esthétique, ni à la recherche exhaustive d’un mouvement ou d’un artiste. Dans quelle intention a-t-il acquis tant d’œuvres ? Plus qu’un ouvrage de sociologie de l’art, David Cascaro a insufflé à La Liste une dimension romanesque. Dis-moi comment tu collectionnes, je te dirai qui tu es. L’homme ne revend pas les œuvres qu’il achète. Son ambition est intellectuelle et consiste à parier que sa collection, une fois arrivée à son terme, sera une histoire de l’art contemporain depuis les années soixante-dix, rappelant toutes les mouvances qui auront eu lieu, toutes les figures qui auront compté, en espérant qu’elles compteront encore. (F.A.)
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Jean HansMaennel
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La Samouraï Entre ombre et lumière
Les bons mots des buveurs de bière
Gilles Pudlowski L’Alsace des écrivains
Fortuna Éditions club.editionsfortuna.net
La bière, opium du peuple ? En tout cas, le péché « mignon » des écrivains, des stars, des politiques et d’illustres anonymes qui nous livrent ici des phrases qui fleurent bon le houblon. Un hommage pétillant à l’or alsacien. « Combien y a-t-il de bière dans l’intelligence allemande ? », se demande Nietzsche, quand Jacques Chirac affirme : « Bien sûr que je suis de gauche ! Je mange de la choucroute et je bois de la bière. » (C.B.)
Christelle Sturtz
Fortuna Éditions club.editionsfortuna.net
Éditions Alexandrines
La relation qu’entretient l’Alsace aux écrivains ne se résume pas aux écrivains de la région, d’ErckmannChatrian à Jean-Paul Klée, ni même aux écrivains qui ont traversé la région, Voltaire, Hugo ou Aragon, parmi tant d’autres. Non, elle se vit par les lieux mêmes de cette relation, une colline, un bois, un village, une auberge… D’où l’idée de la parcourir de l’Alsace Bossue au Sundgau, en passant par l’Outre-Forêt, Colmar, Obernai et Strasbourg. Le résultat s’apparente à une belle rêverie littéraire, ancré dans un terreau culturel formidable. (E.A.)
Rien de tel que le récit d’un parcours de vie pour nous livrer quelque enseignement. Et Dieu sait si celui de Christelle Sturtz, « la Samouraï », championne de karaté dont la notoriété a été confortée par ses apparitions dans l’émission SOS : ma famille a besoin d’aide sur NRJ12, est assez riche pour nous offrir les clefs d’une existence : ses combats – dans tous les sens du terme –, ses amitiés indéfectibles, ses rencontres, ses lieux avec le Japon comme référence constante, ses lectures. Bref, une quête constante, ouverte, concentrée en un peu plus de 100 pages nourries. (E.A.)
pré-production — prises de vues — photo post-production — vidéo numérique — 03 90 20 59 59 —
Photographie : Hugues Franรงois | Laurence Bentz
Cahier Tendances
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Photographe Alexis Delon / Preview RĂŠalisation Myriam Commot-Delon
Super Land Post-prod Camille Vogeleisen / Preview www.preview-tm.fr Mannequin Marie / Up Models Paris www.upmodels.fr Coiffeur Gregory Alcudia / Avila www.avila-coiffure.com www.lapagedegreg.com Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Assistantes mode CĂŠline Breton et Lil Schreiber
Chemise en voile de coton, ceinture et jean boyfriend G-Star Raw. Colliers en or, brillants et opales Wolo d’Éthiopie Éric Humbert. Lunettes solaires Thierry Lasry chez Les Lunettes de Gisèle.
Blouse en popeline de coton Sofie D’Hoore chez Marbre. Montre Ma Première Poiray aux Galeries Lafayette.
Chemisier et jupe Paul Smith, sandales Roberto Del Carlo, montre Rehab 360 Fob, le tout chez Algorithme La Loggia.
Top transparent imprimé tatouage, blouse en lamé et pantalon Dries Van Noten, bracelets en pyrite turquoise, jade, or et pendentifs plumes Catherine Michiels, le tout chez Algorithme La Loggia. Collier en or et opale Wolo d’Éthiopie Éric Humbert.
Manteau imprimĂŠ Topolina et pantalon en popeline de coton Jil Sander Navy chez Marbre. Ballerines Prada chez Ultima.
Top en soie imprimée et short en coton Isabel Marant, sandales Jimmy Choo, le tout chez Ultima. Lunettes solaires Thierry Lasry chez Les Lunettes de Gisèle. Colliers en or, brillants et opales Wolo d’Éthiopie Éric Humbert.
Maillot de bain Watercult chez Alice Lange Le Boudoir.
Robe en dentelle Red Valentino et sandales cloutĂŠes Valentino chez Ultima.
Du pur luxe et puis Zut !
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Zut ! Tendances § Beauté
Par Myriam Commot-Delon
La collab de l’été pour être la plus belle ? « Ma Beauté Luxe by Zut ! » : une beauty box concoctée par nos soins et disponible dans le 1er pop-up store « Ma Beauté Luxe », qui lanc son concept à Strasbourg. 1 3
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Into the box Ma Beauté Luxe by Zut ! 1 | L’Eau Vitaminée de Biotherm Un gel douche vivifiant et exaltant à base de tensio-actifs doux pour laver corps et cheveux sans les dessécher.
Le contenu de la box « Ma Beauté Luxe » ? Six produits scandaleusement addictifs : cinq mini-produits coup de fouet dont un sillage ensoleillé et un produit maxi de la très chic ligne de beauté Giorgio Armani. L’atout de ce nouveau concept de box beauté ? Composer sa propre sélection de produits, au gré de ses envies, tout en bénéficiant des conseils affûtés de conseillères en beauté et de maquilleuses professionnelles.
2 | L’huile Skin Purifier de Shu Uemura Pour débarrasser son visage des produits solaires et dissoudre son mascara waterproof. 3 | La crème de corps Kiehl’s Un des produits cultes de la marque depuis sa création en 1970. À appliquer religieusement et généreusement après son bain ou sa douche. 4 | L’eau de parfum Acqua di Gioia de Giorgio Armani Un citrus boisé exaltant.
5 | Le mascara Hypnôse Star waterproof de Lancôme Pour une frange de cil 3D et ultra-glam. 6 | Maestro Liquid Summer de Giorgio Armani (Taille maxi) Un bronzeur liquide à la teinte universelle bronzante, infusé de micro nacres dorées doté d’une texture catalyseur qui fusionne avec la peau et laisse une sensation de peau nue. Un pur concentré d’été en une seule goutte… « Ma Beauté Luxe by Zut ! » | 49 € Pop-up store « Ma Beauté Luxe ! » chez Kiehl’s/Shu Uemura 19, rue des Orfèvres www.mabeauteluxe.fr
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Maquillage et coiffure réalisés avec la base de maquillage pour les yeux Eye shadow Primer Potion d’Urban Decay, le crayon liner Drawing pencil M white 91 (édition limitée printemps 2016) de Shu Uemura x Kye, la base de finition du teint (une crème booster d’éclat) Glow Creator Warm Glow de Shu Uemura, le rouge à lèvres mat doté d’une pigmentation hybride et d’un confort extrême Unlimited Suprême Matte Naive beige de Shu Uemura et l’huile protectrice pour cheveux colorés ColorProtect Shine Infusing Hair Oil Treatment de Kiehl’s. Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Marie / Up Models Paris Coiffeur Gregory Alcudia / Avila Make-up artist Jacques Uzzardi Chemisier Paul Smith chez Algorithme. Collier Éric Humbert.
On est pas bien là ?
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Zut ! Tendances § Shopping Homme
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Par Myriam Commot-Delon Photographe Alexis Delon / Preview Assistants Céline Breton, Lil Schreiber et Julien Marmillot Post-prod Camille Vogeleisen / Preview www.preview-tm.fr
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Visuel : Gérard Depardieu et Patrick Dewaere dans Les Valseuses de Bertrand Blier (1974).
Pour s’allonger, décontracté, au bord de l’eau, une panoplie aussi bleue que les flots.
01 | Filet en coton Filt à la Galerie Fou du Roi. 02 | Lunettes Garrett Leight x Thierry Lasry chez Les Lunettes de Gisèle. 03 | Short de bain Le slip Français chez Revenge Hom. 04 | Short de bain Orlebar Brown aux Galeries Lafayette. 05 | Espadrilles Art of Soule chez Revenge Hom. 06 | Claquettes Valentino (3 couleurs disponibles) chez Ultima. 07 | Montre Casio G-Shock aux Galeries Lafayette. 08 | Short de bain Paul Smith chez Algorithme La Loggia.
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09 | Lunettes Etnia chez Les Lunettes de Gisèle. 10 | Chèche en lin brodé Altea chez Revenge Hom. 11 | Masque de plongée adaptable à la vue Mares chez Les Lunettes de Gisèle. 12 | Panama Paul Smith chez Algorithme La Loggia.
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DA Matthieu Ruiz Photographe Ann-Ly Anangue Modèle Paul Deschamps
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Zut ! Tendances § Mode
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Fraiche, archi Fraiche Par Myriam Commot-Delon
Avec leurs messages parfois provocs, les t-shirts à messages nous avaient fait frôler l’overdose avant que des griffes arty comme le label Vêtements ne s’en emparent à nouveau. À Strasbourg, FRAICHE et ses deux créateurs Ann-Ly Anangue et Matthieu Ruiz (dé)rappent avec aisance entre mots et mode.
C’est quoi FRAICHE ? Un studio créatif, un label vidéographique, plus qu’une simple marque de prêt-à-porter. Bien qu’on soit pour l’instant plus connus pour notre streetwear unisexe. Vos débuts ? Matthieu : Après des études de design à Strasbourg, j’ai lancé le label FRAICHE peu de temps avant de rencontrer Ann-Ly, Parisienne et photographe. Notre tandem créatif [aussi un couple à la ville, ndlr] est né en 2012 avec une envie de créer des pièces aux messages positifs en langue française. Ann-Ly est en charge de l’univers visuel et des photos des collections, moi des vidéos et du design général de FRAICHE. Pourquoi ce nom ? Matthieu : Je voulais proposer une ambiance nouvelle, quelque chose de français et de simple qui aille droit au but et puisse en même temps avoir un certain second degré, le mot Fraiche était le mélange parfait de ces ingrédients. Un défaut ? On est ultra-perfectionnistes ! Du coup, on tient à tout maitriser. De la conception aux photos et à la vidéo en passant par la distribution… Quand on a été repérés par la plateforme RAD, le partenariat n’a pas été immédiat. On ne souhaitait pas aller trop vite et, finalement, on a convenu de ne distribuer chez eux que des collections exclusives afin de garder notre liberté artistique et de pouvoir éditer d’autres collections avec nos propres tissus et coupes. Ce contrat nous permet financièrement de faire évoluer la marque à notre rythme.
Les FRAICHE hits ? Ma Copine c’est la plus fraiche et Amour, Gainsbourg, Toujours. Nos premiers messages, des permanents qui ont toujours autant de succès ! Pourquoi vivre à Strasbourg ? La ville est cool, elle nous correspond et nous aide à garder la tête froide. Cela nous a permis de commencer notre activité artisanalement, de passer d’essais de sérigraphie réalisés chez nous à une production plus importante. La collection de cet été ? Un mini-vestiaire unisexe + nos basiques + une vidéo : SS16, Piscine Reloaded Un avant-goût de celle de l’AH 2016-17 ? Une vidéo + pas mal de jean + un acronyme : ARTS (L’Amour Runs The Street). On a opéré un virage, on s’est refermés pour puiser une nouvelle inspiration. Le label évolue, notre vestiaire s’est densifié [disponible en pré-commande dès cet été sur leur site, ndlr]. L’unisexe, un choix transgenre ? Aujourd’hui, sur la scène streetwear, un t-shirt ou un blouson en jean sont aussi bien portés par une fille qu’un garçon. Pour s’affranchir du calendrier mode, on a décidé cet hiver de produire principalement des vêtements oversized, en taille unique. Pour offrir à chacun, avec sa personnalité et son propre style, qu’il soit fille ou garçon, la possibilité de s’approprier chaque pièce. www.fraichestore.com www.rad.co/fr/brands/fraiche.html
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Zut ! Tendances § Mode Hoodie oversize en coton, capuche et manches extra-longues, taille unique, collection A-H 2016-17.
Casquette à carreaux, collection P-É 2016.
Blouson en denim, impression recto/verso, collection A-H 2016-2017.
Chemise en coton, coupe mixte slim fit, impression recto/verso, collection P-É 2016.
Lookbooks FRAICHE DA Matthieu Ruiz Photographe Ann-Ly Anangue Modèle Mahé Cabel et Paul Deschamps
Sweatshirt oversize en coton, manufacture française, capuche et manches ¾, taille unique, collection P-É 2016.
Photo : Alexis Delon / Preview
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Ann-Ly Anangue et Matthieu Ruiz, fondateurs du label FRAICHE
Battle Fraiche mi-mots mi-mode
Un groupe bien sapé Ann-Ly : TLC (RIP Left Eye) Un tweet prolepse A-H 2016-17 Matthieu : Ne cherchez plus l’amour, il est dans la rue.
Un mot à la mode à gommer M. : Je ne suis pas assez sociable pour savoir ce que les gens disent. A-L. : Je ne connais pas les derniers mots à la mode.
Un vêtement cubiste M. : Une veste de costume taille 54 sur une fille qui fait du 36.
Un label éloquent et cultivé Acne Studios et Misbhv. Ça fait deux, on est vraiment désolé.
Un slogan Nouvelle Vague Un jour on braquera la banque de l’amour. On s’envolera sur une île déserte. On dépensera tout là-bas. Plus gnan gnan, on n’a pas trouvé.
Un hasthag dadaïste #Dièse
Un tissu polyglotte Le cuir et le jean, non troué s’il vous plaît. Un rappeur bien troussé M. : Theophilus London, pas vraiment rappeur. A-L. : Tyler The Creator.
Un créateur existentialiste Vivienne Westwood pour la démesure désordonnée. Comme Des Garçons pour la démesure ordonnée.
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Zut ! Tendances § Bijoux
Brillez, et puis zut ! Par Myriam Commot-Delon
Une vague de bijoux paradisiaques.
Une Île Chez le joaillier Eric Humbert, la collection Givre est un hommage aux fonds marins. Dessinées pour enflammer l’été de leurs entrelacements texturés, les bagues emprisonnent selon l’envie, ou la demande des clientes, des brillants ou des pierres précieuses. Ce modèle en or jaune orné d’une imposante turquoise escortée de brillants nous transporte vers une terre sauvage, entre eaux cristallines et lueur incandescente. Joaillerie Eric Humbert 46, rue des Hallebardes www.eric-humbert.com
Kiss Cool Pandora 23, rue du Dôme www.pandora.net
Dernière création de la maison Pandora : une bague spirale aux accents Art déco nommée Océan scintillant. Chaque pierre d’oxyde de zirconium de couleur menthe glaciale semble posée au sommet de vagues dessinées par des lignes en argent aux étincelantes facettes triangulaires. À porter avec une accumulation de bracelets ornés de clips et de charms en verre turquoise pour un double effet menthol ultra-rafraîchissant. Et pour révéler ces vibrantes couleurs, juste une chemise immaculée et une peau délicatement hâlée.
New Age Un matelassage pavé de saphir… La nouvelle collection Salomé du joaillier Mauboussin est aussi chic que graphique et d’une modernité imparable ! On est d’emblée attiré par son relief et séduit par sa forme bombée et enveloppante. Sa valeur ajoutée ? La possibilité de choisir parmi les différents modèles de la collection, du modèle simple en argent à celui en or blanc orné d’un saphir de Ceylan de 0,16 carats, afin de satisfaire toutes les envies et tous les budgets. L’outsider ? Une plaque d’identité révélant les mêmes motifs : la chaîne au cou ultra-sexy de l’été. Mauboussin 48, rue du Vieux Marché aux Poissons www.mauboussin.com
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Zut ! Tendances § Street
Urban Styles Réalisation Caroline Lévy Photos Christophe Urbain
Notre fierté, à Strasbourg ? Être dans le peloton de tête des villes les plus cyclables du monde ! En juin, plus que jamais, le biclou est à la fête dans toute la ville. Qu’importe le modèle, customisé ou carrément fait main, les cyclistes enfourchent leur vélo avec style. Rencontre avec des looks deux roues !
➀ Just kids Victoire 25 ans, sommelière L’experte en vin pencheraitelle pour le rosé ? À en croire son total look, décliné jusqu’à son minivélo enfant joliment pimpé, elle assume son côté girly et ça lui va bien. On crie victoire !
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➁ Vélo de route à suivre
➂ Beach cruiser baby !
Alexis
Annabelle
44 ans, UX designer et fondateur de la marque de vélo MO&BIUS Amoureux de belles montures, Alexis en a fait sa seconde activité. Il chine les pièces, restaure et redonne vie à des vélos signés par un DA différent, pour des créations uniques. Ça roule. www.moetbius.cc
27 ans, cheffe de projet digital Depuis 15 ans, la jolie Annabelle arpente les rues aux manettes de son bolide tout droit sorti d’un décor de bord de plage californien. Big up à sa robe over logotée issue de la collab’ Urban Outfitters x Fila. À vos marques !
➃ Fixie fixette
➄ Tandem chic
Nelson
Céline et Paul-Lou
20 ans, pâtissier et livreur Même en off, Nelson garde l’attirail complet du livreur branché. Pignon fixe 100% fait maison, shoes de cycliste, sac à dos sanglé, tout y est. Deliveroo et Take it easy ne s’y sont pas trompés : en deux roues, il assure ! Ouvrez l’œil, il sonnera peut-être bientôt chez vous !
20 ans, étudiante en stylisme et étudiant en design Vanessa Paradis fredonnait en boucle « Tandem […] qui brille comme un diadème » avant même leurs naissances ! Le leur est rafistolé et customisé avec soin avec des accessoires dénichés chez Tiger, et ce duo stylé et souriant reste coordonné de la selle au pied ! On adore.
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SÉLECTIONS tendances
HOMME
Less is more Le vestiaire Balibaris du créateur Paul Szczerba ? Des basiques d’une justesse absolue aux coupes parfaites, qu’on a juste envie de garder au fil des saisons. Bombers, parka, pulls, chemises, jeans, pantalons, costumes fittés… ses essentiels incarnent avec bon goût la nouvelle désinvolture masculine contemporaine. (M.C.D.) Nouveau corner Balibaris au 1er étage des Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre www.balibaris.com
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Empilé
Photo : Greg Alcudia
Le Staq de G-Star, jean phare de l’automne-hiver 2016-17 ? Le designer Aitor Throup a utilisé une nouvelle méthode de confection grâce à une bande cousue en continu à l’intérieur du jean qui vient « pincer » et attacher la couture interne, lui donnant cet effet plissé, dit « stacking ». D’un effet déjà porté saisissant. (M.C.D.)
BEAUTÉ
Jusqu’au bout des ongles
Nouvelle invitée du salon Avila : la nail art stylist Maïli et ses doigts de fée de globe trotteuse. Dans son CV verni sur tranche – Lancôme, Armani, les défilés Chanel – une spécialité rapporté d’un de ses voyages : la manucure brésilienne. Kézaco ? Un rituel qui consiste à enfiler un gant ultra-hydratant découpé ensuite en mitaine pour pouvoir vernir ou plutôt « barbouiller » la totalité de l’ongle, cuticules comprises, pour enlever les débords afin d’obtenir une couverture parfaite. À la clé ? Ongles glam et mains de velours ! (M.C.D.) Chez Avila, tout l’été puis 2 samedis par mois dès septembre 69, rue des Grandes Arcades 03 88 23 05 43 06 32 34 28 88
G-Star Raw 9, rue du Dôme www.g-star.com
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ACCESSOIRES
Coup d’éclat Des semelles en caoutchouc naturel aux couleurs flashy qui sentent drôlement bon, des toiles écologiques de belle facture, une ligne épurée et old school… Les tennis et slip on de l’espagnol Oli13 ont tout pour plaire aux garçons. (M.C.D.) Chez Curieux? 6a, quai Kellermann www.curieux-store.com
Photo : Henri Vogt
LINGERIE
In progress La boutique Alice Lange – Le Boudoir fête ses 10 ans. Les festivités ? Une liquidation jusqu’au 30 juillet pour faire le plein de dessous chics et de maillots sexy avant la fermeture en août pour travaux d’embellissement. (M.C.D.) Alice Lange – Le Boudoir 4, rue de l’Outre www.alicelange-leboudoir.fr
OPTIQUE
Monocle truck Les lunettes de Gisèle 24, rue Brulée www.leslunettesdegisele.fr
Le dernier méfait de Marie et Frédéric, les deux propriétaires des Lunettes de Gisèle ? Un cream… Enfin plus précisément un chariot ambulant de glaces… Oups, de glasses. Joliment carrossé et orné de l’œil emblématique de la boutique (dont c’est le 1er anniversaire en ce mois de juin), il accueille une sélection de lunettes solaires et n’attendait plus que le soleil pour sillonner les rues de Strasbourg et rafraîchir le regard des vacanciers éblouis par notre si belle ville ! (M.C.D.)
GRANDE OUVERTURE S ØS TR E N E G R E NE S T RA S B O U R G
. .. s n a d e u n e v n Bie UN MONDE CHALEUREUX, BEAU ET JOYEUX
Chez les Soeurs Grene, vous trouverez une multitude d’objets design pour la maison, la fête, la cuisine ou encore le bureau. Vous trouverez également l’inspiration pour vos loisirs créatifs ainsi que des jouets d’éveil pour les plus petits. Les produits changent chaque semaine et sont présentés dans un labyrinthe de couleurs, d’odeurs, baigné de musique classique afin de créer la plus agréable des expériences ‘shopping ‘. Nous avons hâte de vous accueillir.
AmicnanlaemetenCtl, ara A
IN 2016 U J 7 1 E RE L OUVERTU Visitez notre jolie boutique et découvrez nos collections
8, Rue du Vieux Marché aux Grains / STRASBOURG
Du lundi au samedi: 9H30 - 19H30 - www.sostrenegrene.com - Facebook et Instagram @sostrenegrene
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ACCESSOIRES
Oh, bijou Laurence Di Costanzo a deux amours, le mobilier vintage et les bijoux. Son show-room niché près des quais est une adresse hybride et un terrain de jeu idéal pour mettre en scène enfilades en bois précieux, expositions photographiques et bijoux délicats à l’allure vintage. Notre coup de cœur ? Ce double collier en argent et perles de rocaille japonaises, dessiné et réalisé par la maitresse des lieux. Pêle-mêle 9, rue des Veaux www.pelemele.eu
HOMME
Mirage COS 21, rue du Dôme www.cosstores.com
La nouvelle allure des hommes cet été ? Une dégaine oversized de la chaine suédoise COS, d’une épure minimaliste, comme volée à la garde-robe féminine. Pour changer du fitté et être prêts à la rentrée à bousculer son vestiaire de volumes surdimensionnés. (M.C.D.)
https://www.etsy.com/fr/shop/louloudicosta
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Strasbourg
Kehl
ST URBAIN
Le plus grand projet urbain de France hors région parisienne BLACK SWANS
LES DOCKS
INET
Welcome Byzance - photos : E.Georges / SPL Deux-Rives / Saint-Urbain : SERS-Cabinet LAN-TOA / Black Swans : ICADE-Anne Demians / INET : Michel Spitz Architectes, Atelier Zündel Cristea
Photographie : Hugues Franรงois | Laurence Bentz
Cahier Lifestyle
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Zut ! Lifestyle × Sport
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Un strike jamais n’abolira le hasard Par Romain Sublon Photos Pascal Bastien
Selon Einstein, Dieu ne joue pas aux dés. Selon le Dude, il joue au bowling – et à coup sûr comme un Dieu. Si la Vérité n’est pas ailleurs, elle doit se cacher quelque part entre la quille 1 et la quille 3, là où le monde peut s’effondrer en un twist vrombissant. On ne pense pas assez souvent à faire un bowling. Désuet, jamais vraiment à la mode, le bowling a toujours souffert d’une image un peu ringarde. Les fléchettes, le billard, la pétanque, plus présents dans le paysage quotidien, jouissent d’un attrait les rendant immédiatement sympathiques. Dans la famille sport-loisir, le bowling c’est un peu le cousin en bout de table, il a l’air cool mais personne ne lui parle. « T’es fou c’est trop loin ! », « J’ai mal au bras, hier j’ai trop picolé », « Oh nan, je suis trop nul, je vais avoir l’air d’une cruche », « La musique des années 80 ou la techno de discothèques de province, moi, c’est pas possible », « Le bowling c’est la loose, on en fait un si tu veux mais sur la Wii »… En gros, y a toujours une bonne raison de ne pas y mettre les pieds. Pourtant, à chaque fois qu’une soirée bowling se prépare, ce qui arrive plus souvent que l’on oserait l’imaginer, tout le monde est sur le qui-vive. C’est comme les premiers pas sur la piste de danse ;
on a envie de se lancer, mais on a peur de passer pour un con. Le bowling c’est la vie, une lutte permanente contre ses inhibitions. À Strasbourg, c’est au jardin de l’Orangerie que ça se passe. Seule salle où l’on peut s’adonner à la passion des boules (d’autres sont à Dorlisheim, Erstein ou Phalsbourg, par exemple), le bowling de l’Orangerie est un lieu culte et Rudy Cencier une figure emblématique. « Je suis là depuis 14 ans, mais ça fait 18 ans que je vis dans le milieu du bowling, en tant que joueur et compétiteur. Mon domaine c’est la partie technique (machinerie, pistes, etc.). Je bosse également dans l’atelier où je m’occupe du perçage des boules, pour ceux qui veulent leur propre matériel. Il y a un travail intéressant à faire sur le perçage des boules réactives, sur les déplacements de masse. » Car oui, le bowling est aussi une affaire de matos. Le plaisir d’avoir sa propre boule, décider de son design, est incontestable. À cela on
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Zut ! Lifestyle × Sport
“ Si je ne fais pas monrituel avant de lancer maboule, ça casse tout mon jeu, je ne peux pas, même pour essayer.”
peut ajouter les chaussures : pour certains il peut être traumatisant de mettre son pied là où d’autres ont déjà sué. Et puis le gant, et pourquoi pas la tenue ; depuis The Big Lebowski et le légendaire Jesus, on ne devrait jamais jouer autrement que vêtu de pourpre. Au sous-sol du bowling de l’Orangerie, à côté de la salle de jeu de quilles dédiée aux enfants (de 2 à 7 ans), il y a la grande vitrine, comme un petit musée du joueur parfait ; porte-clés, boules, gants, coupes, assiettes, tout y est ! « J’ai connu le bowling avant et après l’euro. Comme tout le matériel vient des États-Unis, il y a eu un vrai changement. Avant l’euro, ça s’achetait en import, ça coûtait très cher ! Maintenant on fait le kit débutant à 148 € : paire de chaussures + sac + boule personnalisée. Un joueur loisir peut aborder ce genre de prix plus facilement. » Il suffit d’ailleurs de passer une seule fois à l’Orangerie pour se rendre compte d’une grande et belle spécificité du bowling : le métissage, aussi bien culturel, ethnique, social que générationnel. Tout le monde côtoie tout le monde, dans une image d’Épinal dont même Benetton aurait, en son temps, pu craindre le côté clich’ton. Des vieux, des jeunes, des couples, des groupes, des pros, des amateurs, des amateurs qui se prennent pour des pros et des pros qui n’en sont pas, des femmes voilées, d’autres non, des hommes en marcel, d’autres en écharpes, des Blancs, des Noirs et des à la peau fluo quand les lumières se tamisent passé 22h et que les néons dansent la salsa des quilles. Et sur la piste, même mixité ; ceux qui optent pour le back up (effet extérieur donné à la boule, « c’est très courant chez les femmes, question de morphologie, elles ont davantage le coude à l’intérieur », précise Rudy Cencier), d’autres pour le spinner (un jeu en toupie, avec une boule
qui tourne beaucoup), la version plus classique avec une boule qui part à l’extérieur pour revenir à l’intérieur et évidemment le tout droit, technique favorite du mâle dominant. « C’est surtout le jeu des quilleurs. Il y a beaucoup moins de strike mais ça offre une grande régularité. » Il y a aussi ceux qui ont inventé leur propre technique, comme le champion américain multi-titré Jason Belmonte. Lui lance sa boule des deux mains, dans une pratique nommée le shovel style ; en quelque sorte le Fabrice Santoro du bowling. Les professionnels ont leur rendez-vous compétition ; tous les mardis soir, pour disputer les interclubs dont les scores sont enregistrés à la Fédération. « L’Alsace est une terre familière du bowling, même si le sport qui prédomine, ce sont les quilles. Les quilles représentent environ 1 000 licenciés, au bowling on tourne plutôt autour de 450. Mais ça progresse et on sent un bel attrait pour ce sport. » L’Orangerie lui-même a eu son heure de gloire, avec un titre de Champion de France corpo en 2005. « On est candidat à l’organisation de l’Eurocorpo en 2018, ce serait top ! », s’enthousiasme Rudy Cencier, qui évoque aussi un grand chantier de refonte du bowling. Assister à une compétition c’est s’offrir un spectacle sur et en dehors de la piste car le bowling ne se résume pas seulement à des strike et des spare, c’est aussi le théâtre des petites obsessions et des grands rituels. Chaque joueur a sa façon de tenir la boule, d’attaquer la piste, de suivre la trajectoire de son lancer, de se retourner vers son clan. De celui qui arme haut à celle qui fait toujours le même nombre de petits pas en passant par celui qui opte pour trois va-et-vient avant chaque lancée. « Ce n’est pas forcément un sport très physique, mais qui joue beaucoup sur le mental. Les tics et rituels permettent d’atteindre cette concentration. » Jean,
croisé lors d’un entraînement, avoue : « Si je ne fais pas mon rituel avant de lancer ma boule, ça casse tout mon jeu, je ne peux pas, même pour essayer. » D’ailleurs, comment gère-t-on en compétition les joueurs plus fantasques, de nature à déstabiliser l’autre, à bousculer les rituels ? « Chacun est libre de son jeu, de son attitude, tranche Rudy Cencier avant de préciser, mais celui qui tente de déstabiliser son adversaire, par exemple en faisant tomber sa boule, est d’abord sanctionné d’un avertissement puis d’une amende de 45 € je crois, de mémoire. » Une amende ?! « Il peut ne pas la payer, mais tant qu’il n’a pas réglé son dû, il ne peut participer à aucune compétition. Mais bon, c’est rare, les gens sont plutôt là pour jouer, et gagner. » Le bowling ce n’est pas comme dans la vie ; tu ne deviens pas le meilleur par hasard. Bowling de l’Orangerie Au Parc de l’Orangerie www.jardinorangerie.fr
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Pour ne pas avoir l’air d’être une quille en bowling (ou quelques mots-clés pour briller dans la Société des boules)
— Frames Chaque partie est composée de 10 frames et chaque frame de deux coups sauf la 10e frame où tu peux jouer 3 coups si tu réussis un strike ou un spare. Compris ? — Strike C’est quand tu dégommes les 10 quilles d’un coup. — Spare C’est quand tu dégommes les 10 quilles en deux coups. — 300 Le score ultime (soit 12 strike). This is Spartaaaaaa!
— Split C’est le moment d’épater l’assistance car le split c’est le coup impossible, celui où ton chiffre est cerclé de rouge parce que, par exemple, il te reste deux quilles ; l’une est à l’extrême-droite, l’autre à l’extrême gauche. — Gutter C'est la loose, ta boule finit dans la rigole et quand tu te retournes les gens se moquent de toi et te jettent des Apéricubes au saumon. — White Russian 2cl de Kahlúa, 5cl de vodka, 3cl de lait, des glaçons, une paille et bam ! C’est toi le boss.
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Zut ! Lifestyle × Sport
The Team Time Par Sébastien Ruffet Photos Pascal Bastien
Écartelé entre pression financière et croissance sportive, le Team Strasbourg est à la croisée des chemins. Entre son rôle social de club nautique pour tous et l’exigence d'un club de water-polo de haut niveau, la question des priorités se pose, avec le danger de ne satisfaire ni l’un ni l’autre. À moins que les collectivités ne repensent leur façon de voir.
« Qu’on arrête de nous prendre pour des cons ! » L’avantage avec le coach Sébastien Bérenguel, c’est que le verbatim est à la presse écrite ce qu’Éric Cantona est au football. Écorché, sans concession, franc. Dans sa ligne de mire : les élus locaux. Qui promettent puis qui soustraient. « En gros, on reçoit 400 000 euros de subventions, ok, très bien. Sauf que derrière, on nous demande de payer nos lignes d’eau quand on s’entraîne : 200 000 euros ! On nous dit qu’il n’y a pas d’argent, mais on entend qu’avec la montée du Racing en Ligue 2, hop, deux millions sur la table. Très bien pour eux, c’est parfait, aucun problème là-dessus, mais un peu de justice, ce serait bien aussi. » Alors oui, Bérenguel en convient, le waterpolo est moins populaire que le football, mais le danger, c’est que le club, qui devient ambitieux et vise l’Euroligue régulièrement, se recentre fortement sur l’équipe fanion, au détriment du reste. Bérenguel (se resservant un café) : « Ici, on apprend aux jeunes des quartiers à nager. On fait de l’aquagym, de l’aquabike… Mais autre exemple : on fait un travail avec des gens qui ont une vraie phobie de l’eau. Pour ça, il faut travailler en petit groupe, donc on a demandé à la Ville si on pouvait prendre une ligne d’eau… On nous a dit
“ah non, il faut louer tout le petit bassin”. Bah conséquence : on ne fait rien. Et eux, leur investissement à 17 millions d’euros, il sert à rien. » 2 000 membres dans le sillage Si le Team Strasbourg s’est structuré en coulisses avec un Christophe Merkel à la chasse aux partenaires, la création d’un espace VIP les soirs de matchs, une communication renforcée, il est à l’heure de choix qui s’apparentent à un crève-cœur. Alors qu’il commence à concurrencer le gigantesque Marseille sur la scène nationale, il doit, au niveau local, réduire sa voilure. Au détriment de ses 2 000 membres. Oui, 2 000. Loin d’être un petit club. Et cette facturation des lignes d’eau, si elle se confirme cet été, va faire boule de neige : augmentation de la cotisation, réduction des actions sociales vers les quartiers du Neuhof, Neudorf et de Hautepierre et – peut-être – la perte de 7 emplois. « Pourtant il y a de plus en plus d’engouement. On met les élus face à leurs contradictions mais bon… Il faut aussi savoir qu’on fait un gros travail sur les jeunes, sur la formation… » Et quel club strasbourgeois peut se vanter d’envoyer un de ses joueurs aux Jeux Olympiques ? En l’occurrence Romain Blary, qui
abonde dans le sens de son coach : « On remplit la Kibitzenau à chaque match… Et aujourd’hui on fait partie des clubs à qui l’on veut confier des grands événements, comme le France-Serbie. Il faut qu’on arrive à choper un titre, être un des gros clubs de la ville, même si médiatiquement c’est difficile… Même la fédérale 1 au rugby est plus médiatisée que nous qui jouons les premiers rôles... » Et quand Serge Oehler, l’adjoint aux sports déclare : « C’est un club qui nous coûte de l’argent alors qu’il ne concerne que quelques initiés », c’est bien qu’il n’a pas pris en compte l’ensemble des actions menées par le club. Deux visions, deux lectures des chiffres, pour quel avenir ?
107 Romain Blary, l’étoile du Team Le 8 avril dernier, la France battait les Pays-Bas au bout du suspense (8-8, 4 tab à 3) en quart de finale du Tournoi de Qualification Olympique, et validait son billet pour Rio, la première olympiade tricolore depuis 24 ans ! À la pointe, Romain Blary, le Strasbourgeois. « La séance de tirs aux buts, je ne regardais pas, il y avait trop de sentiments qui se mélangeaient. Chacun réagit un peu à sa manière… Et après, j’ai mis pas mal de temps à réaliser qu’on l’avait fait. Mon téléphone c’est devenu un standard, j’ai reçu des centaines de messages. » Bien posé à Strasbourg depuis plusieurs années, Romain a vu son jeune frère, Quentin, le rejoindre en équipe première. « C’est bien, parce qu’au final, je ne l’ai pas vu grandir. On a 8 ans d’écart, et je suis parti à 18 ans… Trois ans à Nice, cinq en Espagne… Je revenais à la maison pour Noël… Ça nous permet de rattraper un peu de temps perdu. » Pour sa reconversion, le grand blond mise sur les nouvelles technologies. Un peu graphiste, un peu développeur, un peu web designer, et très geek, Blary planche sur un projet dans le monde sportif, mais qui reste pour l’heure confidentiel. Et qui pourra bien attendre la fin des JO.
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Zut ! Lifestyle × Sport
Bérenguel le Strasbourgeois Ce Lyonnais d’origine a commencé à coacher la SNS Water Polo (appellation d’origine) il y a 10 ans. Il avait alors 29 ans et sortait de l’eau après une dizaine d’années au plus haut niveau international. Son image d’entraîneur un peu dur s’est un peu assouplie au fil du temps : « Si t’es un peu trop dur, tu mets trop de distance avec tes joueurs. Mais il ne faut pas être trop pote non plus, il faut trouver l’équilibre. J’ai eu des entraîneurs italiens, des Serbes, ils étaient pires que moi ! » Pour celui qui a passé pas mal de temps à Marseille, ce qui frappe, c’est la rigueur alsacienne. « Une fois, j’ai mis les warnings pour aller chercher des clopes, c’était sur une voie de bus... Bah le bus est resté derrière à klaxonner ! À Marseille, ou à Nice, la double file, c’est un stationnement normal [rires]. » Et quid de l’arrivée des statistiques dans le waterpolo ? « On a des logiciels qui te permettent de savoir en temps réel où tu es le plus performant… Attaque, défense, droite, gauche… Perso, je marche beaucoup à l’instinct, à l’ancienne. Par contre, je vais regarder après coup pour confirmer ou infirmer une impression. » Toujours proche de ses joueurs, grande gueule assumée, Sébastien Bérenguel a eu une autre intuition : mettre une fille dans le staff, Manon Lhou-Moha, en qualité de préparatrice physique. « Les mecs sont totalement différents, ils se confient un peu plus facilement sur leurs problèmes persos. Entre mecs,
ça blague, ça rigole, mais ça ne se dévoile pas. Après une séance de prépa’, tu peux être sûr que j’ai 850 infos. C’est important pour comprendre où en est le joueur, comment il est dans sa tête. » Passionné, malin et goguenard : Bérenguel, ce Français.
Le chiffre 205 000 L’audience de L'Équipe 21 lors de la diffusion du match qualificatif pour les JO entre la France et les Pays-Bas. Deux fois l’audience habituelle, et la preuve que les sports « mineurs » peuvent intéresser les téléspectateurs. Encore faut-il les diffuser.
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STRASBOURG
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Zut ! Lifestyle × Patrimoine
Voyage, voyage Par Séverine Manouvrier Photo Henri Vogt
Après une première exposition au Grand Manège en 2015, le Musée du bagage de Haguenau investit les anciens locaux de la Banque de France avec l’exposition L’appel du lointain : une collection de malles légendaires unique en Europe, pour un voyage dans le temps…
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Si bien, si malle !
L’évolution des modes de transport a conditionné la forme des bagages. C’est ce que fait découvrir l’exposition L’appel du lointain. Dès l’entrée dans le hall de l’ancienne Banque de France, la salle des guichets qui surplombe une immense salle des coffres en sous-sol, le visiteur pénètre au cœur d’un endroit baigné d’une atmosphère délicieusement surannée, avec tout le charme qu’impliquent ces objets tombés en désuétude. La malle bombée pour laisser ruisseler la pluie sur les diligences, à dos plat que les voyageurs empilaient dans les trains, la malle-armoire contenant penderie et tiroirs pour les longs trajets en paquebot… puis les sacs souples mieux adaptés aux espaces réduits des avions : chaque bagage a sa particularité et sa place dans l’histoire. Le sac à main, apparu à la fin du XIXe siècle sous l’appellation « sac diligence », a quant à lui suivi l’évolution de l’émancipation de la femme. Bien plus qu’un simple objet utilitaire, le bagage est le témoin de son époque et atteste des évolutions sociologiques. Les 130 objets présentés sur un espace d’exposition de 250m2 invitent à un voyage dans le temps et dans l’espace. L’idée de la scénographie est de représenter les différents univers du voyage (la mer, la terre et l’air). Le premier pôle « expédition » rassemble des coffres d’explorateurs embarqués lors de voyages en mer, accessoirisés de boussoles, lunettes, lampes tempêtes, fioles et autres écritoires. On y trouve également le « coffre de Nuremberg » et son système élaboré de serrurerie dissimulée, une malle-table, un camphrier utilisé dans les cales de bateau pour repousser les insectes, le tout dans un décor constitué en partenariat avec le Musée de l’image d’Épinal. Dans le second pôle « exploration », le coffre en zinc (spécialement conçu pour les pays tropicaux) et la malle-lit Louis Vuitton sont des exemplaires rares, tout comme la malle-courrier
du grand-duc Cyrille Vladimirovitch de Russie. Le pôle « réinterprétation » s’articule autour d’événements historiques. La malle-bureau commandée par Sir Arthur Conan Doyle, célèbre auteur des aventures de Sherlock Holmes, est une merveille d’ingéniosité ; l’objet s’apparente davantage à un secrétaire doté de multiples tiroirs, d’un répertoire, d’un baromètre et d’un thermomètre. La visite se termine par un hommage à Jules Verne : une mise en scène recréant le hall de l’hôtel du Tour du monde en 80 jours. Des malles à harpe, contrebasse ou violoncelle côtoient une malle moulée sur les hanches de sa propriétaire, une tour à tiroirs, la malle Lily Pons qui n’est autre qu’un modèle unique Vuitton. En arrière-plan, on aperçoit même la première contrefaçon du célèbre malletier créateur de la vuittonite. Jean-Philippe et Marie Rolland, que l’on aperçoit dans une vidéo les présentant dans leur atelier de restauration à l’entrée du musée, ont confié gratuitement à la ville de Haguenau leur collection qui compte plus de 600 pièces afin de pouvoir les stocker et les exposer. La réserve du musée regorge encore de curiosités qui auront leur place dans d’autres expositions à venir. Autant dire que le voyage ne fait que commencer… Exposition L’appel du lointain jusqu’au 31 mai 2017 Au Musée du bagage 5, rue Saint-Georges Haguenau www.museedubagage.com
Jean-Philippe Rolland, passionné par l’histoire et les objets anciens, collectionne et restaure, avec son épouse Marie, les malles et les bagages depuis une quinzaine d’années. « Un jour, on m’a confié une malle familiale à restaurer et je me suis passionné pour les bagages anciens », explique-t-il. Au fur et à mesure de ses acquisitions, il a constitué une collection qui compte aujourd’hui 600 pièces. Par manque de place et de bonnes conditions pour la stocker, il l’a confiée gratuitement à la ville de Haguenau en échange d’un projet d’exposition. Alors que Los Angeles lui faisait de l’œil, il a souhaité que le Musée du bagage devienne une « locomotive touristique » pour Haguenau, dont il est originaire. Avec l’aide d’une vingtaine de bénévoles et d’une équipe constituée au sein de son atelier La malle en coin, il permet aux curieux locaux, mais aussi aux aficionados du bout du monde, notamment des pays d’Asie, de découvrir des pièces d’exception qui racontent toutes une histoire singulière.
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Zut ! Lifestyle × Design
Fonction première Par Emilie Bauer et Emmanuel Abela Portrait Henri Vogt
113 Depuis 10 ans, Sébastien Geissert et Pierre Bindreiff, les V8 Designers, entretiennent une relation soutenue au Centre International d’Art Verrier de Meisenthal. Les deux Strasbourgeois y exposent une série d’objets usuels réinterprétés en verre. Des objets industriels « contrefaits » de manière artisanale. Rencontre à deux voix. La relation qu’entretiennent Pierre Bindreiff et Sébastien Geissert au CIAV remonte au début de leur carrière commune, à l’époque où, fraîchement diplômés de l’École des Arts Décoratifs, ils viennent de fonder V8 Designers. À la suite d’une rencontre à Strasbourg, Yann Grienenberger, directeur du CIAV, leur offre leur baptême du feu dans les ateliers, à Meisenthal. « Nous découvrions l’artisanat véritable et un savoir-faire épatant, se souvient Sébastien. Quand nous avons travaillé sur le gobelet en verre soufflé Bix, nous avons élaboré un certain nombre d’idées, mais sans la contribution des artisans, aucune de ces idées n’était réalisable. » Selon eux, le verre est un matériau évident pour un designer, notamment le verre industriel. « C’est chatoyant et fluide. À un moment donné ça se moule, puis ça devient rigide. Alors réfléchir à la manière de créer une forme avec ce matériau, c’est relativement simple », explique Pierre. Ça l’est beaucoup moins cependant en ce qui concerne le verre soufflé. Sébastien précise : « Il n’est pas évident d’arriver à créer une forme, mais il est encore plus compliqué encore de dire quelque chose avec l’objet obtenu. Le processus est excessivement contraignant, mais il est en même temps très motivant. » Et de nous rappeler toutes les difficultés rencontrées autour de la production d’un objet du XXIe qui pose la question : comment boit-on aujourd’hui ? « De là est venue l’idée de la canette, nous relate Pierre. Nous ne souhaitions pas dessiner, nous étions dans la transposition de formes archétypales et pour nous ça suffisait à créer du sens. » Partir de l’objet de masse, et magnifier sa forme par le verre. Avant d’obtenir les 333 exemplaires de la série – une déclinaison numérotée comme un jeu autour des 33 cl du contenant original ! –, il en a fallu des tests et des réajustements de détails. « Le moule, il fallait en exagérer certaines parties pour obtenir la forme telle qu’elle a été pensée au départ. » D’où une relation au temps particulière : « Quand on voit un ouvrier souffler dans le verre, on a le
Gobelets Bix - Photo : Guy Rebmeister
sentiment que les choses vont vite, mais le temps de préparation est très long. » Avec le simple rajout d’un liseret en platine, seul élément distinctif de la forme originale, l’objet prend sa véritable dimension : une forme ordinaire, mais sublimée, qui s’inscrit dans son époque. Le titre un tantinet provocateur de l’exposition, basé sur une formule antinomique, Précieuses contrefaçons, nous renseigne sur les intentions des deux designers : comme pour la Bix, il s’agit d’interroger non seulement la valeur qu’on associe à un objet usuel, mais aussi l’attachement qu’on lui porte. « On constate en alignant tous les objets que nous avons produits au CIAV, que nous avons toujours fait référence à des objets industriels. D’une certaine manière, nous cherchons à contrefaire la production de masse. Ce qui nous semble “précieux”, c’est bien la fonction qu’on cherche à révéler derrière ces objets : le sens qu’on peut attribuer à ces objets-là. »
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Zut ! Lifestyle × Design
Verres à vin Collision - Photo : Guy Rebmeister
Suspensions Projo - Photo : Guy Rebmeister
“ La préciosité de l’objet tient dans ce qu’il raconte.”
À regarder ces objets de près, le verre à vin Collision, le réchaud Hot, la Baladeuse ou la suspension Projo, on ne se situe pas dans une critique de la société de consommation. Contrefaire n’est pas contredire, bien au contraire. On sent quelque chose de très respectueux dans l’acte de déclinaison de l’objet usuel choisi. La démarche est valorisante, elle permet de reconsidérer la forme d’un œil nouveau et parfois attendri. « Oui, j’aime l’idée que ça puisse revaloriser l’objet. Sa préciosité tient à ce qu’il raconte », confirme Sébastien. « Oui, poursuit Pierre, ce qui nous importe c’est d’exprimer un point de vue global sur l’objet. Et de lui associer des sensations. » Sensations visuelles, mais aussi tactiles. Ils l’admettent, ce qu’ils cherchent tous deux est de l’ordre de l’« indivisible », comme s’ils retournaient à l’essence même des objets quand ceux-ci sont réduits à leur plus simple expression, à leur « fonction primordiale ». Notamment quand il s’agit d’objets entrés dans la mémoire collective. Cette manière de penser rejoint leur manière de faire : au moment de la conception, dans l’échange, ils fonctionnent plus par soustraction que par addition. « Sans le vouloir, on parle forcément de nous,
admet Pierre. Les envies s’expriment chez l’un et chez l’autre. Nous cherchons une forme qui nous soit commune. Forcément, l’on parle d’identité, ce qui nous conduit à enlever ce qui semble en trop. » Enlever pour d’enrichir. « Plus on enlève, plus l’idée nous semblera forte ! », renchérit Sébastien. Les objets qui en découlent sont chargés. De manière intime, ils portent une mémoire. La leur à tous deux, la nôtre aussi. Précieuses contrefaçons --> 18.09 Centre International d’Art Verrier Meisenthal (57) www.ciav-meisenthal.fr
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Zut ! Lifestyle × Design
Meubler l’été
Terrasses et patios sont les oasis des gypsetters urbains. Notre sélection outdoor pour les transformer en campements contemporains et profiter du soleil avant de prendre le large.
Par Myriam Commot-Delon
Magic Et si vous sortiez le tapis persan pour piqueniquer ? Surtout cette version, imperméable d’un côté, toute douce de l’autre, aux motifs d’apparence classique qui dévoilent des graphismes ludiques (donuts, ampoules, oiseaux…) et transformable en sac pour le transport. Tapis Picnic Lounge (avec une balayette et 4 sardines), design Alex Bergman, Fatboy.
Coupé décalé L’alternative moderne aux meubles de jardin traditionnels ? Ce canapé aux lignes claires et aux accoudoirs creux et tronqués pour y ranger journaux ou téléphone. Canapé Magic Hole de Philippe Starck et Eugeni Quitllet, Kartell.
La Balade des gens heureux La première lampe éditée par Fermob est à LED, se pose ou s’accroche et possède une autonomie de 28 heures. Pour les (très) longues soirées. Lampe nomade Balad (2 tailles et 6 couleurs), Fermob.
Et hop ! Pour le gonfler, on le lance dans les airs, comme on déplierait une serviette de plage, et on le range ensuite dans son sac à bandoulière. À moins de 80 €, le nouvel indispensable des vacanciers aimant leur confort. Lamzac The Original en nylon ripstop, design Marijn Oomen, disponible en 7 couleurs, Fatboy.
Ariba, ariba ! Pour les tablées à rallonge, cette table d’extérieur passe de 6 à 10 convives en un clin d’œil. À choisir couleur piment ou dans les 22 autres couleurs disponibles. Table Costa en aluminium, Fermob.
She’s a rainbow Kettal fête ses 50 ans de création et d’innovation dans le mobilier extérieur. On allume les bougies, bien installés dans la toute nouvelle assise des frères Bouroullec. Fauteuil Stampa, design Ronan et Erwan Bouroullec (disponible en 30 couleurs), Kettal.
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Zut ! Lifestyle × Design
En kAAki L’iconique fauteuil AA s’offre de nouvelles housses en lin. Notre préférée ? La teinte kaki, idéale pour siester, bien camouflé au milieu des plantes vertes. Fauteuil AA, design Kurchan, Ferrari-Hardoy et Bonet, Airborne Ligne Roset / Cinna / Elastabil 8, quai Kellermann 03 88 23 16 23
Féérique Emblématique du travail de l’artiste Enzo Catellani, ce globe en fil d’aluminium à LED est désormais disponible en version outdoor. Lampe Fil de Fer Outdoor, Catellani & Smith Galerie K 30, rue de l’Ail Pyramide 32, quai des Bateliers www.pyramide-design.com
Les Garçons et Guillaume, à table ! Une version luxe et raffinée des tables champêtres utilisées dans les fêtes populaires. Un parasol auvent (optionnel) achèvera de lui donner une allure de bivouac chic. Table et banc Hopper, design Dirk Wynants, Extremis decoburo 4, Le Schlossberg à Zellenberg 03 89 21 72 00
Chez Mutina, la céramique est graphique et fantastique 1 | Les carrelages Pico de Ronan et Erwan Bouroullec Une matière réinventée, d’une modernité corbuséenne, proche d’un textile mais en grès cérame non émaillé, adapté pour les espaces publics comme à la maison, à l’intérieur et à l’extérieur. 2 | Les blocs en terre cuite Mistral de Barber & Osgerby Le claustra fait son retour. Ces nouveaux modules du cabinet de design et d’architecture londonien Barber & Osgerby se superposent pour créer des néo-cloisons en terre cuite. Mutina chez Forgiarini 4, rue Transversale C Vendenheim www.forgiarini.net
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Zut ! Lifestyle × Design
3 designers, 4 meubles d’été
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1 | La chaise Colander et la table Poule Design Patrick Norguet — Deux meubles malins. La chaise, empilable, a une assise piquetée de petits trous laissant s’écouler l’eau de pluie. La table, en aluminium laqué époxy, est dotée d’un plateau rabattable pour la ranger facilement. Encombrement minimum l’hiver revenu ! 2 | La chaise LP Stackable Design LucidiPevere — Candidate au top du classement 2016, cette nouvelle chaise est un futur classique. Ses atouts ? Du polypropylène renforcé de fibres de verre et moulé par injection, mat et doux au toucher, empilable et disponible en 5 coloris.
3 | Le fauteuil Elephant Design Eva Paster et Michael Geldmacher / studio Neuland — Primé en 2012, ce fauteuil en forme de pachyderme, enveloppant et réconfortant avec sa coque en polypropylène et son piètement en acier laqué fin et aérien, dégage une énergie positive, grace à la sensualité de ses formes biomorphiques.
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Zut ! Lifestyle × Design
Des vitrines bien léchées Par Séverine Manouvrier Photos Hélène Roth
Pour sa troisième édition, le concours Commerce Design Strasbourg Eurométropole a compté 76 candidats, un succès représentatif de l’attractivité commerciale et du dynamisme strasbourgeois. Un constat que partage Jean-Yves Bainier, président du jury.
Aujourd’hui, pour sortir du marasme ambiant et d’un contexte extrêmement concurrentiel, les commerçants doivent se montrer innovants afin de « créer un choc visuel qui donne l’envie de rentrer au client », souligne Jean-Yves Bainier, président du jury du concours Commerce Design Strasbourg Eurométropole. Il redoute même que « les commerçants qui ne s’engagent pas dans cette voie finissent pas être en décalage ». Organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) à partir d’un concept canadien, ce concours vise à encourager et promouvoir les initiatives de commerçants soucieux de proposer un aménagement de leur établissement, sous l’égide d’architectes et de designers. Pour sa troisième édition, 76 candidats ont répondu à l’appel, un succès dont se réjouit Jean-Yves Bainier : « L’augmentation exponentielle des candidatures est la preuve significative que ce concours fonctionne. Avec les membres du jury, nous avons été surpris par le dynamisme, la volonté et le courage de jeunes entrepreneurs qui se lancent dans des aventures formidables. » Une fois les différents lieux visités, et à l’issue d’une délibération, le jury a déterminé les 15 finalistes, dont l’identité sera divulguée lors de la cérémonie de remise de prix le 23 juin au Palais de la Musique et des Congrès. Si des évidences se sont très vite imposées, Jean-Yves Bainier reconnaît que les établissements méritants allaient bien au-delà d’une liste de 15 et que « la marge qui détermine l’éligibilité d’un candidat plutôt qu’un autre est très
ténue, d’où l’intérêt d’un jury qui confronte ses idées ». Au cours de deux jours et demi de « déambulations vertueuses », les jurés Jean-Yves Bainier, Ilana Isehayek, Frédéric Cronenberger, Vincent Minery et Sébastien Rozier, professionnels de l’architecture, du design, du marketing et de la communication, ont visité les 76 restaurants, cafés, hôtels et autres boutiques de prêt-à-porter afin d’évaluer la pertinence et l’originalité de l’aménagement, basés sur « des critères liés à tout ce qui concerne la valorisation du lieu et qui contribuent à créer une ambiance générale ». « Le deuxième jour, nous en avons visité 40, c’était un marathon, mais nous y sommes arrivés ! Dans certains cas, on a tout de suite décelé si le lieu était intéressant. Après chaque visite, nous remplissons une grille d’évaluation, en mettant des notes de 1 à 5 sur quatre points : séduction extérieure, esthétique du concept, créativité et innovation, et performance du design », précise le président du jury. Lors de la dernière matinée de visites, arrivés à bord de leur van loué pour l’occasion chez Citiz, les cinq membres ont procédé aux visites des derniers lieux de leur liste, notamment le Coffee Stub, le Burger Club et La Ruche aux 2 Reines. Tantôt interpellé par un mobilier original, des bols en céramique de Betschdorf (« enfin une revisite intéressante ! », s’exclamera l’un des jurés), un éclairage astucieux, le verre sablé d’une vitrine ou une toile tendue sur un mur, le jury a échangé avec le propriétaire des lieux, toisé le moindre recoin, de la
cuisine aux toilettes. Attentif aux détails, sensible à l’innovation, la créativité tant au niveau du concept d’aménagement que du mobilier, le jury a porté son attention sur la cohérence entre le design de l’espace et le produit : « Le commerce design, c’est un duo : un commerçant et un architecte d’intérieur-designer. Le duo doit se comprendre visuellement pour que l’alchimie fonctionne », précise Jean-Yves Bainier. Une alchimie qu’ils s’apprêtaient à estimer l’après-midi même, dans une concertation des plus confidentielles… Selon lui, « dans une ville où le commerce est florissant, il y a une ambiance, une atmosphère. Les commerces jouent un rôle déterminant dans l’animation de la ville, même si aujourd’hui certaines enseignes très intéressantes s’installent en périphérie ». Alors, puisque le commerce fait partie de la vie du citadin, c’est à lui qu’incombe la responsabilité d’élire son coup de cœur ; du 24 juin au 31 juillet, les votes numériques seront comptabilisés, via un site dédié, en postant un selfie sur Instagram ou en suivant un FlashCode sur le plan géant installé place Gutenberg. À vos votes et rendez-vous en septembre pour découvrir qui succèdera à l’hôtel Mercure Saint-Jean et au restaurant Les Haras, vainqueurs des éditions précédentes.
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“Les commerces jouent un rôle déterminant dans l’animation de la ville.” Frédéric Cronenberger au Burger Club
Commerce Design Strasbourg Métropole Remise des prix du jury --> 23 juin Palais de la Musique et des Congrès Vote en ligne --> 24 juin au 31 juillet www.commercedesign strasbourg.com Instagram : #StrasbourgDesign
Au premier plan, Jean-Yves Bainier et Ilana Isehayek
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ZUT À TABLE LE DOSSIER
Un petit coin d’Italie Par Cécile Becker Photo Christophe Urbain
125 L’été appelant les saveurs du sud dans l’assiette, Zut ! s’est penché sur la gastronomie italienne. Où et comment trouve-t-on l’Italie à Strasbourg ? Sélection non-exhaustive des bonnes adresses de la ville, avec une incursion à Mulhouse.
C’ Les produits de base à toujours avoir dans sa cuisine « Il ne faut jamais manquer de pâtes, d’huile d’olive et de légumes : l’aubergine par exemple, qu’on peut congeler pour en avoir toute l’année. Il faut du piment, de la menthe, du basilic et beaucoup de condiments : du miel, du vinaigre. 3 ingrédients maximum dans l’assiette suffisent ! » Gianfranco Aiello Grasser
La boîte à liens — Blog de cuisine à fouiller undejeunerdesoleil.com — Blog qui ne manque pas de piquant et de bonnes recettes mangiareridere.fr — Recettes et news (en italien) lacucinaitaliana.it — Histoire de la gastronomie (en italien) taccuinistorici.it
était il y a quelques semaines, et les Internets s’en souviennent encore, marqués au fer rouge par le hashtag #carbonaragate. Le site Demotivateur proposait une recette de carbonara surfant sur la tendance du one-pot-pasta. Des farfalle (!), des lardons (!), des oignons (!), un peu d’eau, le tout dans une seule et même casserole (!!), quelques minutes de cuisson, une bonne cuillérée de crème fraîche (!!!), « et voilà ». Ce n’est pas la première fois que les Français proposent des interprétations olé-olé des recettes italiennes : chaque émission, blog ou forum culinaire promet son lot de sorties de route. Gianfranco Aiello Grasser, Sicilien expatrié à Strasbourg est passionné de gastronomie, est l’un des nombreux particuliers de la ville chez qui se fournir en produits directement importés d’Italie – ses oranges et son huile d’olive de Sicile sont excellentissimes. Pour répondre à ces offenses, rien de tel qu’un peu de pédagogie qu’il mène notamment tous les jeudis en concoctant un dîner complet où se côtoient des inconnus qui ont pour seul point commun d’avoir été cooptés. À savoir ? « On ne peut pas parler d’une seule cuisine italienne ! », réplique-t-il. Giulia Silvestrini de l’Institut culturel italien à Strasbourg complète : « C’est comme les dialectes : à 20km près la langue change, la cuisine aussi. » Du nord au sud, selon le climat et l’histoire, l’assiette peut être radicalement différente. « Pour résumer, au nord, on retrouve des influences françaises, autrichiennes et germaniques, c’est aussi une cuisine plus bourgeoise. Plus on descend, plus la pâte à pizza se fait épaisse car il fallait que les estomacs soient bien remplis. En Sicile et en Sardaigne, au carrefour des cultures, on trouve des influences arabes, espagnoles et grecques, plus de légumes et d’agrumes », ajoute Gianfranco. Comme
partout ailleurs, les recettes typiques sont passées à la moulinette de l’appropriation culturelle. Même au sein du pays de Nanni Moretti, les désaccords sont nombreux : les lasagnes, béchamel ou pas béchamel ? En Émilie-Romagne oui, une histoire d’influences françaises ; dans le sud : hors de question. Viandes ou lardons dans le ragù (injustement appelé sauce bolognaise) ? Viandes à Bologne, lardons à Naples. Néanmoins, la gastronomie italienne, aussi diverse soit-elle, ne déroge pas à une règle : « C’est une cuisine de produits. Des produits simples qu’on manipule au minimum, une cuisine de “maison”, populaire », poursuit-il. Une cuisine qui appelle la convivialité. Tous les enfants et petits-enfants d’immigrés, nombreux en Alsace-Lorraine, le savent : le repas est un moment sacré, on se sert, on se ressert, on parle plus fort que son voisin, on rit, on se régale. « Ce sont justement ces enfants ou petits-enfants qui viennent frapper à notre porte pour apprendre l’italien et la culture du pays de leurs aînés, précise Giulia Silvestrini. Ce retour aux racines explique peut-être l’explosion de la culture italienne. Dans la dernière partie du XXe siècle et au début du XXIe, l’Alsace et la Lorraine ont vu arriver une grosse vague d’immigration italienne pour répondre aux besoins de l’industrie métallurgique. Aujourd’hui, dans une moindre mesure, les institutions européennes ont pris le relais, notamment à Strasbourg. » Il est tout aussi intéressant de constater que la plupart des restaurateurs ou commerçants rencontrés dans le cadre de ce dossier ont immigré pour des raisons de cœur. Ah, l’Italie… — Semaine de la cuisine italienne de qualité autour du Parmigiano Reggiano 21 --> 27 novembre Institut culturel italien 7, rue Schweighaeuser iicstrasburgo.esteri.it
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ZUT À TABLE LE DOSSIER
Comme là-bas
Mitico « Il n’y a pas que la pizza en Italie », il y a aussi le panzerotto, chausson fourré et frit, prince de la rue et spécialité des Pouilles dont les parents de Fabrizio Di Panno sont originaires. Ici, c’est le produit-phare, décliné pour la papille française et fait maison – la pâte aussi. Pour un voyage vers le talon de la botte, on opte pour le traditionnel L’Originale : mozzarella, tomates, « e basta ! » Un délice auréolé de la bonne humeur et du sourire de Fabrizio. (C.B.)
Par Cécile Becker | Photo Christophe Urbain
Une petite épicerie où trouver des produits italiens de qualité sans se ruiner. Charcuterie, pâtes fraîches, fromages, vins, poutargue : à L’Ottima scelta (« excellent choix » en italien), on trouve toute l’Italie dans un petit couloir.
48, Grand Rue mitico-stradafood.fr
L’ Ottima scelta est un petit trésor tenu par Giuseppe, Sarde originaire du petit village de Jerzu – terre du cépage Cannonau – et Marianne Cerina, mari et femme. Ils se sont rencontrés en Sardaigne, elle était en vacances, ils ne se sont plus quittés, il l’a suivie à Strasbourg. En 2001, ils ouvrent leur laboratoire de pâtes fraîches et fournissent les Galeries Gourmandes et le restaurant parisien favori de Monica Bellucci, Sardegna a Tavola, un client toujours fidèle. En plus de la fabrication de ravioli et culurgiones (ravioli farcis de purée de pommes de terre, menthe et pecorino sardo, à retrouver dans l’épicerie), Giuseppe a l’idée d’ouvrir sa propre épicerie en 2013 : « J’avais envie de cette ambiance typique des épiceries en Italie où tous les habitants aiment se retrouver, où on trouve de très bons produits avec un bon rapport qualité/prix. » Commercial de métier, Giuseppe sait comment négocier ses produits, et mieux, il garde un œil sur leur fabrication. Certains s’étonnent des petites affiches garantissant une charcuterie sans gluten. « Je m’assure que les animaux aient été élevés dans de bonnes conditions, qu’ils n’aient pas mangé de farine et qu’aucune farine n’ait été
Come a Roma ajoutée à la transformation. Elle accélère le séchage des charcuteries. Sans gluten, ça veut donc dire garanti 100% viande et pas industriel. » Mortadelle, jambons, lardo di Colonnata, porchetta, salami de toutes sortes : un paradis pour viandards qui viennent régulièrement chercher leur plateau de charcuterie à partager pour un prix tout doux (entre 10 et 15 €, généreusement servi). En bon Sarde, il propose une palette de pecorino, du plus doux au plus piquant, et du vin de sa région, le fameux Cannonau, et bien sûr toutes sortes de pâtes et de gourmandises salées et sucrées. Un concentré d’Italie servi avec le sourire et de bons conseils, où on a plaisir à observer Marianne, Giuseppe ou leur fille servir les nombreux clients pour passer le temps, qui, ici comme en Italie, a tendance à s’étirer. Une deuxième boutique devrait d’ailleurs ouvrir très bientôt…
L’Ottima scelta 6, quai des Bateliers 09 84 08 26 67
Rendre à César ce qui est à César, ou plutôt à Federico Bartoloni, le premier à avoir introduit la pizza romaine à Strasbourg. Depuis 2006, Come a Roma propose une immense variété de pizze au poids et à la coupe. Lila, pesto, roquette, la classique tomates cerises ou l’étonnante à la pomme de terre (un classique !)… Place à la gourmandise. Nos doigts en brillent encore. (C.B.) 7, rue de la Chaîne comearoma.com
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L’or de l’Italie Par Cécile Becker | Photo Christophe Urbain
Fromage coté en bourse, le plus copié au monde, le parmigiano reggiano bénéficie d’un label qualité européen. Davide Grimaldi, commerçant ambulant, propose un parmesan affiné par sa famille à Traversetolo. ADN d’un indispensable du frigo.
Pane e Vino ! Restaurant ++ italien et bar à vins, In Vino Veritas propose, en plus de ses excellents antipasti et plats, des vins naturels et biodynamiques italiens exceptionnels. Sélection. Lieux de production Parme, Reggio Emilia, Modène, Bologne (rive gauche du Reno) et Mantoue (rive droite du Pô). Règles « Elles sont très strictes », confirme Davide Grimaldi. Vaches nourries à l’herbe ou au foin, exclusivement, lait cru sans aucun additif, écrémé naturellement. Affinage entre 12 (minimum) à 48 mois. Signes particuliers Meules gravées « parmigiano reggiano » en pointillés + code laitier + mois et année de production + poinçon ovale du consortium, organisme qui contrôle la production du parmesan. Couleur paille. Fromage moelleux, finement granulé. Utilisation « Partout ! Comme les Français utilisent l’emmental. Le parmesan, c’est la fierté de l’Italie », déclare Davide. À saupoudrer sur pâtes et risotto sans modération… En fines lamelles dans une salade avec de belles tomates. Davide Grimaldi, parmesan, charcuteries et olives Tous les mardis et samedis au marché boulevard de la Marne et les mercredis au marché de la Krutenau.
— Rosso Masieri, domaine Angelino Maule Un rouge de Vénétie, frais, léger et sur le fruit, à boire surtout en été et particulièrement pour l’apéritif ou par accompagner une belle volaille. — Pithos Rosso, domaine Cos Un vin sicilien assez puissant, solaire, fruité, épicé, plus charnu. À siroter sur la belle terrasse du restaurant ou à accompagner d’une viande braisée ou en sauce. — Quinto quarto (cépage Rebula), domaine Franco Terpin Blanc nature non filtré. Plutôt sur le fruit et à associer à de la charcuterie. (C.B.) In Vino Veritas 25, place de la Cathédrale 03 88 32 75 85 restaurant-invinoveritas.fr
Il Panzerotto Soyons honnêtes : nous avons failli ne rien écrire sur ce petit restaurant plein de charme tant l’accueil fut froid, voire désagréable (après « enquête », il est en fait très variable). L’essentiel étant le goût et la qualité des produits, andiamo. La pizza ? Délicieuse et à pâte fine, elle se décline en version végé, agrémentée de mozzarella fior di latte ou de coppa. La focaccia est gonflée à souhait et côtoie mini calzoni, panzerotti (les patrons viennent des Pouilles) et piadina, une alternative à la pizza originaire d’Emilie-Romagne : une fine galette de farine au froment et saindoux farcie. Très bon. On reviendra la peur (et l’envie) au ventre, mais on reviendra. (C.B.) 63, rue du Faubourg de Pierre 03 88 35 45 41
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ZUT À TABLE LE DOSSIER
Bellissima ! Par Cécile Becker | Photo Christophe Urbain
Institution à Strasbourg recommandée par le Guide Michelin, la Villa Casella est un lieu hors du temps à la cuisine ultra-précise.
A
ntonio Casella est partout : en cuisine, en salle, derrière le bar et attablé avec ses clients. Son exigence, il se l’applique d’abord à lui-même en se levant tous les matins à 7h pour aller faire son marché et passer ses commandes. Depuis 1994, ce patron est une figure de la gastronomie italienne de haut vol à Strasbourg. Après avoir tenu une trattoria rue des Charpentiers, c’est ici qu’il a décidé de poser son empreinte en 1999 :
un large espace raffiné sur lequel s’ouvre la cuisine, une terrasse à l’avant et une très belle cour, à l’ombre d’oliviers ramenés d’Italie. Dans l’assiette, c’est une symphonie de goûts. Les pâtes sont faites maison, arrosées d’huile d’olive et d’un délicat pesto de truffes. La cuisson du risotto aux asperges vertes est fine, et la dorade sicilienne couchée sur un lit de fenouil, tomates, câpres, olives et amandes au four, frétille encore sur les papilles l’heure du déjeuner largement passée. « Je
sélectionne les produits avec attention. Je veux rester sincère et honnête sur ce que je fais, garder la même discipline et le même souci du travail bien fait. » La perfection.
Villa Casella 5, rue du Paon villacasella.fr Traiteur Emporio Casella 13, boulevard Tauler emporiocasella.fr
129 L’avventura
Una bella famiglia Par Cécile Becker | Photo Christophe Urbain
Ouvert en janvier dernier, le Monteleone promet un voyage gustatif à travers toute l’Italie. On entre au Monteleone comme on entrerait dans une maison italienne : accueillis par une douce chansonnette et par le chant du cuisinier. Massimo Solinas, le patron sarde – il a revendu son premier restaurant Monteleone à Paris, où il officiait en tant que chef –, chapeaute cette quasi-famille chaleureuse : Thierry le chef, Giuseppe le second et Marco en salle. On y trouve quelques spécialités sardes – notamment les pâtes fregula et malloredus –, des délicieuses pizze (également à emporter), mais surtout des produits frais, « bien exploités », pour montrer « l’étendue de la gastronomie italienne ». Les deux ardoises (suggestions du chef et plats du jour – entrée + plat, 13€80) changent tous les jours selon les arrivages et l’humeur de Thierry et Massimo – qui, même s’il est passé en salle, ne peut s’empêcher de mettre la main à la pâte. Canard arrosé de soleil, risotto, bruschetta, carpaccio de poulpe, pesto, calamars farcis à la mode sarde, tout y passe. Massimo et son équipe sont heureux et ça se ressent dans l’assiette ! Une très belle adresse qu’on aurait aimé garder pour nous. Monteleone 2, rue du Faubourg de Saverne 03 88 35 79 05
L’historique Par Marie Bohner | Photo Christophe Urbain
Affaire familiale – Franck Riegel en cuisine, et Graziella, son épouse, en salle –, La Grappa a fêté ses 20 ans en décembre. Si le poisson qu’on y prépare est fameux, ce sont avant tout pour les pâtes que les gens reviennent. Celles-ci sont chères à Franck Riegel. « Mon produit italien préféré, ce sont des pâtes simples, cuisinées en garniture : sauce tomate, ail, basilic. Même les gens qui mangent du poisson me disent : “Le poisson était bon, mais alors vos pâtes !” [Rires] » Les recettes proposées sont souvent des classiques revisités, comme la timbale de fruits de mer. Certaines suggestions sont plus exotiques, comme ce thon en croûte de sésame – avec des pâtes bien sûr ! « La qualité des pâtes vient du blé dur, avec lequel on ne peut pas se tromper. Une cuisson al dente, une sauce avec des produits nobles : des tomates, des herbes... Ne pas hésiter à mettre ce qu’il faut pour donner du goût. Certains travaillent les pâtes fraîches, moi je trouve ça un peu lourd. Même quand ma mère en faisait je n’arrivais jamais à terminer l’assiette ! [Rires] » La Grappa 5, rue du Vieux Marché aux Vins 03 88 75 98 60
Formé et inspiré par Ciro Polge – chef bergamasque croisé au Bocconi à Paris et dans l’émission Pimp my plat sur France 4 –, Jérôme propose vins italiens, salades, antipasti mais surtout, sandwichs et crostini fournis en charcuteries et fromages importés d’Italie. Parfait pour un déjeuner sur le pouce ou pour l’apéro, attablés autour de l’assiette des copain’gs (un best-seller) et de l’incontournable spritz. (C.B.)
104, Grand Rue lavventura.fr
L’Oro Di Napoli Adresse confidentielle, ambiance familiale : ici, il faut prendre le temps de se plonger dans les saveurs et les accents de Naples. Pizza, focaccia : les recettes, créatives, méritent d’être testées. Le panuozzo, spécialité de la région de Naples, un chausson fourré cousin de la calzone, offre un vrai moment d’exotisme à nos papilles. Nul besoin d’être supporter du SSC Napoli pour apprécier ! (M.B.)
65, rue de Sélestat orodinapoli.fr
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ZUT À TABLE LE DOSSIER
La Pizzeria des Théâtres
Association de goûts
L’établissement a beau être discret, tapi au creux de la rue Brulée, il est une institution strasbourgeoise depuis les années 80. Ses pizze simples à pâte fine, élancées et croustillantes, sont tellement généreuses qu’elles ont tendance à déborder des assiettes. Un restaurant intime et accueillant pour les amoureux romantiques et les gourmands impénitents. (M.B.) 23, rue Brulée 03 88 35 59 64
Par Marie Bohner
Pizze à la part, produits frais et associations originales : chez Square Delicatessen, l’Italie se mêle aux influences américaines.
Photo Henri Vogt
Photo Sandro Weltin
La Vetta
D
es pizze à la part, réalisées avec des produits frais, pour Tom, co-responsable du lieu, la base, c’est une bonne farine. « Cela va avec une bonne levure et de l’eau à bonne température. Après avoir testé plusieurs farines, nous faisons venir la nôtre d’Italie. » Square Delicatessen invite au « foodpairing » : « Associer les saveurs de nos bières à celles que l’on peut retrouver dans les pizzas. Par exemple, associer des bières plus amères à des viandes ou à certains fromages. » Les bières viennent de la micro-brasserie améri-
caine Brooklyn. Il y a ici un parfum « americano » en plus des saveurs italiennes… Le conseil de l’été : associer une part de pizza à l’une des recettes de spritz. Comme le thé glacé, le spritz est mijoté maison : « La recette classique du spritz c’est l’apérol, un alcool amer à base d’orange, rallongé au vin blanc pétillant – le Prosecco – et à l’eau pétillante. Ici, au Square Delicatessen, nous avons créé nos propres recettes : concombre, fleur de sureau, abricot... Nous faisons des préparations maison, par exemple le gin infusé au concombre, ou des sirops comme le
citronnade-gingembre que nous utilisons dans le spritz au concombre. » Pour digérer le tout, il faut tester le seul café issu d’une machine à piston de Strasbourg, come in Italia, parce que « cela rend le café un peu plus fort, sans que le grain soit brûlé. Cela ôte l’amertume que l’on peut trouver en fin de bouche sur certains cafés. » Tout est dans le détail ! Square Delicatessen 12, rue du Vieux marché aux grains 03 88 32 11 05
Au cœur du carré d’or strasbourgeois et de ses établissements résolument alsaciens, à deux pas de la cathédrale, Antonio et Filomena concoctent en toute intimité leur cuisine napolitaine – pizzas, calamars et autres délicatesses – depuis plus de 12 ans. À découvrir ! (M.B.) 16a, rue du Sanglier 03 88 23 59 84
L’Italien du coin Gilles est Auvergnat, mais quand il a repris l’ancien Vésuve, l’Italie s’est imposée, comme le four à bois – dont la construction serait prohibée aujourd’hui en ville : « On ne pouvait pas effacer 40 ans d’histoire ! » Avec Robin et Visvalingam, il propose des pizzas au fil des produits de saison, locaux ou italiens. (M.B.) 20, rue du Faubourg de Saverne 03 88 22 03 29
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La cour des grands
Le Panier des Pâtes Les voilà les délicieuses pâtes fraîches, faites maison, accompagnées d’une bonne sauce à emporter ! Un traiteur où l’on se délecte des pizze, des galettes de légumes à la ricotta ou des arancini – ces boules de riz fourrées originaires de Sicile, entourées de chapelure et frites sont un cadeau de Dieu. (C.B.)
Par Séverine Manouvrier | Photo Hélène Roth
Seul restaurant italien doublement étoilé de France, Il Cortile propose depuis 2001 des plats magnifiés par Stefano d’Onghia, chef humble originaire des Pouilles, son fils Sébastien et Jean-Michel Feger.
7, rue d’Austerlitz panierdespates.fr
Fior Di Pizza
L
e désir de Stefano d'Onghia « d’approfondir le domaine culinaire italien » l’a amené à se lancer dans l’aventure de la restauration, en autodidacte. « Notre idée de départ n’était pas d’aller chercher les étoiles, mais de faire une cuisine italienne de qualité, avec des produits importés d’Italie, et en février 2007, la première étoile est tombée », précise Stefano. Sa cuisine raconte ses racines et son respect des bons produits. Il tient à amener des produits typiques comme la puntarella de Catalogne, la cima di rapa, la mozzarella di bufala, « la vraie ». Son huile d’olive provient des Pouilles : « C’est une huile artisanale et familiale produite par mon cousin qui a son frantoio, son moulin, à Noci. » Début février 2014, c’est en ouvrant le guide rouge qu’il découvre son deuxième macaron : « Une grosse émotion, car c’est un travail d’équipe, un accomplissement, beaucoup de choses ont défilé. » Il souhaite avant tout continuer à affiner ses plats et à être créatif pour garder ses deux étoiles. Si on lui parle d’une troisième étoile, il calme le jeu en affirmant : « Soyons sages, modestes et humbles, fiers de ce que nous avons fait. » L’humilité, la marque des grands. Il Cortile 11, rue des Franciscains | Mulhouse ilcortile-mulhouse.fr
La « véritable » carbonara, selon Stefano « Une simple carbonara est souvent mal faite ! Jamais de la vie on ne peut imaginer une carbonara cuisinée avec de la crème ! » Capisce ? « Vous faites cuire vos pâtes, griller une pancetta très légèrement fumée, vous la faites dégraisser, vous retirez l’excédent de gras. Ensuite, vous ajoutez des arômes et des épices [dont il gardera le secret]. Une fois que les pâtes sont cuites, vous ajoutez la pancetta, afin que tout cela mijote
ensemble, que les pâtes en prennent le goût. À la dernière minute, vous mettez un peu d’eau de cuisson pour que les pâtes ne soient pas sèches. Enfin, vous versez les jaunes d’œufs qui vont enrober le tout, créer du liant. »
La bataille pour la meilleure pizza de la ville fait rage ! Come a Roma ? Il Panzerotto ? L’Oro di Napoli ? Une histoire de goût. La journaliste choisira cette petite échoppe aux airs de trattoria tenue par Federico Durante, où la pizza se déguste à la coupe. La pâte est maturée 48h (LA différence), la charcuterie et le fromage viennent d’Italie et les légumes sont frais, livrés du jour. Gros coup de cœur pour la courgette, crème de truffe et la gorgonzola, speck même si la base margherita vaut déjà le détour. Croustillante, moelleuse, goûteuse et accompagnée d’une bière Moretti s’il vous plaît ! (C.B.) 2, Grand Rue strasbourg-pizza.fr
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ZUT À TABLE LA RECETTE
Une rosace d'été
Alors, Qu’est-ce qu’on mange ? Charles Sengel et Vanessa Rochman proposent leur version du vitello tonnato, une recette milanaise qu’ils affectionnent. À table !
Par Cécile Becker Photos Christophe Urbain
Ici la cuisine est à la hauteur de l’interrogative qui trône sur la vitrine : simple, directe, saupoudrée d’originalité et suscitant la gourmandise. Alors, Qu’est-ce qu’on mange ? Des plats de saison sans chi-chi, du traditionnel revisité avec brio par Charles Sengel, arrosé d’une carte des vins concoctée par Vanessa Rochman, sa compagne, en salle. À l’occasion d’un changement de carte, légèrement augmentée, ils nous offrent leur vitello
tonnato, une entrée signature qui peut tout aussi bien être servie en plat. « C’est un des premiers plats que j’ai fait quand je suis arrivé en cuisine, on en trouve rarement à Strasbourg ! », lance Charles Sengel. L’équilibre de sa sauce anchoisthon-câpres est parfait, rehaussé par le petit goût sucré du poivron goutte.
133 Vitello Tonnato Pour 4 personnes • 2 rôtis de veau, 200 à 250g chacun • jus de veau • oignon cébette • poivrons gouttes • pickles d’oignon rouge • mesclun • sel, poivre
Pour la sauce • mayonnaise • 130g de thon cuit en boîte • 5 anchois • 15g de câpres • jus d’½ citron
➀ Préchauffez le four à 80°C. Réchauffez le jus de veau. Ficelez les rôtis.
➁
Disposez les rôtis dans un plat et arroser de jus de veau chaud, mais pas bouillant. Enfournez à 80°C durant une heure.
Les secrets du chef
➂
Caramélisez les os de veau au four, sans matière grasse, puis transférezles dans une casserole. Déglacez au vin blanc. Couvrir d’un mélange d’échalotes, d’oignons, de carottes, de persils et d’herbes aromatiques. Mouillez à hauteur et laissez réduire (environ une journée pour qu’il ne reste qu’1/3 du liquide).
Mettez la mayonnaise et tous les éléments de la sauce dans le mixeur. Mixez.
➃
Dressage : Tranchez le veau en fines tranches et disposez-le en rosace dans une assiette. Salez, poivrez. Déposez-y la sauce par petites touches. Au centre, ajoutez le mesclun assaisonné selon votre goût. Sur les petits monts de sauce, alterner fanes d’oignon cébette hachées finement, poivrons gouttes et petits losanges de pickles d’oignon. À accompagner d’une bonne bouteille, conseillée par Vanessa Rochman : un Saint-Chinian, Languedoc du Clos Bagatelle. « Un vin ample, fruité mais sec à associer à une viande blanche ou à un poisson. »
— Pour un jus de veau maison
— Pickles d’oignons rouges Le pickles d’oignons rouges peut être conservé et agrémenter toutes vos salades d’été. À vous donc d’adapter les quantités ! Taillez les oignons à cru, en forme de losanges. Laissez bouillir une dizaine de minutes dans 2/3 de vinaigre, 1/3 d’eau. Lorsqu’on voit presque au travers des oignons, c’est prêt !
— Le secret de Charles Sengel pour ne pas rater sa mayonnaise ? Remplacer l’huile de tournesol par l’huile de pépins de raisin et ajouter un trait de vinaigre Melfor. Rappel : 1 œuf, ½ litre d’huile, 1 cuil. à soupe de moutarde, sel, poivre
Qu’est-ce qu’on mange ? 7, rue des Tonneliers 03 88 32 59 71 www.questcequonmangestrasbourg.fr
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ZUT À TABLE LA TENDANCE
Tous agités du bocal ! Par Séverine Manouvrier
Le bocal a définitivement détrôné la verrine : place au bio, au local, au « prêt-à-manger », sur la carte de grands chefs. Marie Le Corre, dirigeante de la société MCM Emballages, s’est spécialisée dans la stérilisation et la conserve, et distribue notamment les fameux bocaux Weck. C’est ce qui s’appelle avoir du flair.
Marie Le Corre, qui travaille avec ses filles Cyrille et Morgane, dirige sa société MCM Emballages depuis 2007. En vendant des machines et des emballages pour stériliser et conserver, elle répond à une tendance très actuelle : le retour du bocal dans la cuisine. Et le bocal en question est le premier conçu par la société Weck en 1901, entièrement en verre et sans armatures métalliques, garanti sans bisphénol, avec joints en caoutchouc naturel, « le seul à passer au micro-ondes », précise Marie le Corre. En plus de s’inscrire dans un contexte où le recyclage, le bio et l’anti-gaspillage deviennent des préoccupations majeures, sa société fait écho à une tendance initiée par de grands chefs de la gastronomie. « Des chefs se sont emparés du bocal Weck pour inventer une nouvelle façon de manger : ils font du prêt-à-manger gastro à emporter ou consommer sur place, mais dans un bocal », explique-t-elle. C’est ainsi qu’est née Boco, l’association de grands chefs (ils sont quatorze à ce jour), « la bande à Ferniot », dont les restaurants fleurissent en région parisienne mais aussi en Suisse et en Belgique, jusque dans le service restauration de la SNCF et bientôt des avions. L’idée ? Proposer une restauration rapide (entrées, plats et desserts
en bocaux) et saine, dans un respect de l’environnement. « Cette idée très parisienne à la base a fait son chemin en donnant des idées à d’autres », si bien que des enseignes comme Fleck&co, PUR etc. à Strasbourg, ou Les bocaux de l’agneau à Illkirch en ont fait leur concept. Peut-être faites-vous partie des 80% de clients qui repartent avec le bocal plutôt que de récupérer leur consigne tant ils le trouvent joli ? Morgane, qui est à l’origine de la vente en ligne sur le site de la société, s’en réjouit : « Nous restons dans une logique économique et écologique, les clients emportent leur bocal pour le réutiliser ou le détourner de son usage premier, c’est de la récup’ ! Après, ils viennent sur notre site pour acheter les clips ou les joints ! » Entre tradition et écologie, le retour de la conserve en verre en dit long sur notre époque et cette envie de se concentrer sur l’essentiel et le goût des choses simples…
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“Des chefs se sont emparés
du bocal Weck pour inventer une nouvelle façon de manger.”
Showroom MCM Emballages 12, rue Forlen Geispolsheim
www.mcm-europe.fr www.facebook.com/ mcm.emballages
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ZUT À TABLE LES LIEUX
Café Bâle Par Cécile Becker Photos Henri Vogt
137 Hipsters, râleurs, vegan, végé, glutenophobes, viandards, travailleurs pressés, apéro lovers, pères et mères de famille ont enfin un point commun… de ralliement : le Café Bâle, successeur de La ville de Bâle, illustre cantine trônant place d’Austerlitz depuis les années 50 – même plus, si l’on en croit les anciens. Christophe Gros et Pierre Ohmann, amis de (très) longue date, ont pris les manettes de cet espace fin décembre 2015. Sans tambour ni trompette, ils ont ouvert durant un mois, fin janvier 2016, pour « sentir » les lieux et anticiper les ajustements. Trois mois de travaux éclair plus tard, l’ouverture début mai suscite un bel enthousiasme, et pour cause. D’abord, le Café Bâle nouvelle version jouit d’un superbe écrin imaginé par les quatre associés et mis en formes par l’Atelier NoMa : de larges baies vitrées, une stammtisch en bois massif – qui cache sous son plateau des prises pour les travailleurs en goguette –, des chaises chinées, un mur végétal et de magnifiques lustres d’inspiration scandinave. Ensuite, la large terrasse habillée de chaises bleues est un atout de taille pour les Strasbourgeois(es) habitué(e) s au jeu des chaises musicales en cette période ensoleillée. Enfin, le Café Bâle n’est ni un restaurant, ni un bar, ni une brasserie, ni un espace de coworking, ni un café, mais tout à la fois. « Nous voulons que tout le monde s’y retrouve, explique Christophe Gros. Notre leitmotiv c’est de faire que ce lieu colle à l’esprit
de la ville : ouverte, dynamique et conviviale et surtout, qu’il se réinscrive dans le parcours de ses habitants. Ce café, on le voit comme un lieu de vie, sans étiquette. » Si l’agencement et l’atmosphère rappellent le Café Belga à Bruxelles, référence soufflée par notre photographe et largement approuvée par Christophe et Pierre, la carte, elle, prône encore une fois l’ouverture. Personne n’est oublié. Pierre Ohmann, couteau suisse de la restauration strasbourgeoise – il est passé par le Cornichon Masqué, la Stub ou Chez Franchi – a longuement observé l’offre des bars et restaurants de la ville. Il est arrivé à un constat : « Partout, il y a des concepts. Et quand ce ne sont pas les concepts, ce sont les cartes qui ne conviennent pas à tout le monde… » Au Café Bâle, on peut tout manger et à tout moment. Brunch ? Petit-déjeuner ? Déjeuner ? Goûter ? Dîner ? Part de tartes flambées pour accompagner le Picon ? Burgers, finger food, jolis plats de pâtes, salades, club sandwich, parts de tarte… il y en a pour tous les goûts et surtout, tous les régimes alimentaires. Le + ? C’est sans doute le seul « bar » strasbourgeois où l’on peut siroter un très bon verre de vin à l’apéritif. C’est simple : on adore !
Tarifs — Petit-déjeuner (-> 11h) 3,50 € -> 12 € — Brunch (dimanches -> 16h) 28 € à volonté 14 € pour les –14 ans gratuit pour les –4 ans — Déjeuner | Entrée + plat ou plat + dessert | 12 € — À la carte | 6 € -> 13 € — Dîner | 6 € -> 24 € Horaires d’ouverture Lun -> Dim | 7h30 - 1h30 Terrasse | jusqu’à 0h30
Café Bâle 24, rue d’Austerlitz 03 88 25 53 82 www.cafebale.com
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ZUT À TABLE LES LIEUX
Les Frangines Par Myriam Commot-Delon Photos Henri Vogt
Horaires d'ouverture Lundi -> vendredi | 10h30 - 19h Samedi | 11h - 17h
Aux manettes de cette adresse sucrée/salée de vente à emporter ouverte fin 2015, Gorica (Go) et Bernadette (Be), deux vraies sœurs aux diminutifs pleins d’allant, et une pâtissière aux doigts de fée, Stéphanie. L’envie ? Infuser une jolie énergie à la rue des Sœurs en y cultivant l’art du bien grignoter et du homemade. La déco ? Un comptoir immaculé flanqué d’une coquette stammtisch entourée de coussins moelleux, pour papoter avant de repartir avec son déjeuner sous le bras. Dans le bec ce printemps ? Toujours les recettes salées et bien troussées de Go – ses quiches revisitées et ses divines lasagnes (dont une recette veggie journalière) – et l’arrivée estivale de salades de graines ou de pâtes aux légumes émincés, servies dans des bols généreux. Les pâtisseries, toujours aussi caressantes et régressives, fêtent le retour des fruits rouges. Chic, à nous les cheesecake aux myrtilles et les tartelettes aux fraises avec leur sablé breton à la fleur de sel ! Les désormais classiques de la maison, l’indétrônable gâteau aux carottes chapeauté de fondant immaculé, la tarte aux pommes toute dorée, les cookies XXL ou le cake aux amandes nous donnent à nouveau envie de faire une pause goûter. Le bonus ? Si l’envie de faire appel à ces habiles pâtissières vous titille, elles réalisent aussi sur commande des buffets pour une prochaine fête et des cakes design (la spécialité de Be) pour des anniversaires sur-mesure.
Gorica et Stéphanie, pâtissière
Les Frangines 18, rue des Sœurs 03 88 68 60 04
www.le-banquet.com
Rhétorique raffinée
de plats bistronomiques à Strasbourg
Le Banquet des Sophistes 5, rue d'austerlitz, 67000 Strasbourg
03 88 68 59 67
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ZUT À TABLE LES LIEUX
Chez Nous Par Justine Goepfert Photos Henri Vogt
Tarifs Plat seul | 9,50 € Plat + entrée ou dessert | 14 € Entrée + plat + dessert | 17,50 € Horaires d’ouverture Mercredi -> samedi | midi & soir Dimanche | midi
Chez Nous 359, rue de la Wantzenau 09 83 22 44 34 www.cheznousstrasbourg.com
C’est niché au cœur du paisible quartier de la Wantzenau que le restaurant Chez Nous a ouvert ses portes il y a presque 2 ans. À l’origine du projet, une belle histoire : celle de la rencontre entre Morgane Fritsch et Fabrice Richard, elle diplômée d’arts appliqués et passionnée de pâtisserie, lui chef cuisinier. Un coup de foudre plus tard, le duo se lance sur un concept de bistronomie chic et authentique, à deux chefs ! Dans nos assiettes ? Du vert, du local et un maximum de bio, dans le respect du produit et du bien-être animal. Œufs de la voisine ou fruits et légumes de la ferme Baehl à Kriegsheim, on retrouve surtout le goût du vrai et du fait-maison. À midi, les menus se permettent un petit tour du monde, avec notamment ces linguines alla genovese mêlant savamment la pasta italienne
aux petit-pois et haricots assaisonnés au pesto. La dégustation se fait dans le calme grâce à une disposition espacée des tables, pour un moment intimiste et convivial - il faut dire que tout est pensé pour que l’on se sente chez soi – et la décoration, associant design et poutres en bois, ajoute une touche de charme. La cerise sur le gâteau ? La belle terrasse ombragée et son jardin au bord de l’Ill. Cet été, pourquoi ne pas s’y rafraichir avec une délicieuse Pavlova rhubarbe et fraises ? Exquis !
East Canteen
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Par Juliette Comte Photo Henri Vogt
Horaires d’ouverture Tous les jours | 12h -> 23h
East Canteen 2, place des Orphelins 03 67 68 01 08 www.eastcanteen.com
Direction la Krutenau pour découvrir cette surprenante cantine asiatique qui, depuis mi-avril, ne désemplit pas. Ouvert tous les jours, en continu, East Canteen bouillonne d’énergie. Avec ses influences exotiques mais aussi supra-urbaines, on découvre une cuisine populaire : la street food asiatique. De la ferveur de Bangkok aux douceurs de ses rivages, de la surprenante Corée à Tokyo la connectée. Vapeurs, bouillons, woks, fritures, nouilles, riz, coco, gingembre… On voyage. Des spécialités bien connues et d’autres encore méconnues guident nos pas vers l’Asie : Gyosas, Pad Thai, Dak Gangkeong, Okonomiyaki, Baozi… Baozi ? C’est la petite brioche fourrée qui nous emballe ! On aime aussi les thés glacés maison : feuilles de menthe, jasmin & litchi, grenade et citronnelle. Les cocktails livrent des compositions originales et fraîchement délicieuses…
Quant à l’univers esthétique, bambou et métal se choquent, s’électrochoquent. Lueurs fluorescentes versus végétalisation ardente. Les rouges intenses animent les verts mystérieux. Éclats de lumières et de matières. Jeux de tables, à partager et pour s’isoler. Sensualité de l’alcôve privée. Frénésie de la grande salle. Exotisme et urbanisme se confrontent. Paradoxe de l’Asie. Ambiance euphorisante… et excitante à la fois. L’équipe suit. Respect et sourires les animent pour faire vivre ce ce lieu. La clientèle branchée est au rendezvous. Le plus : la cantine se prolonge en extérieur, sur une jolie place arborée et exposée au soleil de midi ! Et pour une note sucrée, le flan coco thai… ça vous tente ?
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ZUT À TABLE LES LIEUX
Les Garçons Parisiens Par Émilie Bauer Photos Henri Vogt
Tarifs Gourmands | < 3,50€ Crémeux | < 4€ Salades | < 4€ Horaires d’ouverture Lun -> jeu | midi & soir Ven | 11h -> 21h Sam | 11h -> 20h Dim | 11h -> 15h
Les Garçons Parisiens 37, rue des Frères www.lesgarconsparisiens.fr
Riche de ses nombreux voyages aux quatre coins du monde, Alexandre Gorj, le globe-trotter qui se cache derrière la recette du Gourmand (cette pâtisserie salée revisitée à base de pâte à bretzel ou de pâte feuilletée), s’est inspiré du meilleur des traditions culinaires mondiales. C’est dans un cadre chaleureux et convivial, qui nous évoque une boulangerie rustique d’antan, que les Garçons Parisiens bousculent l’univers de la restauration rapide à Strasbourg. Avec leurs rouleaux gourmands, leurs salades de saison et leurs crémeux onctueux, c’est une explosion de saveurs garantie à chaque bouchée. Et le menu change selon les envies du jour. Une raison supplémentaire pour très vite se fidéliser aux Garçons Parisiens.
La glace artisanale 100% plaisir 16, rue dâ&#x20AC;&#x2122;Austerlitz - Strasbourg 74, Grand-Rue 86, Grand-Rue 2, rue du MarchĂŠ aux Poissons Haguenau
gelati-factory.fr
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ZUT À TABLE LES LIEUX
Gelati Factory Par Émilie Bauer Photos Henri Vogt
Tarifs La petite (2 parfums au choix) | 2,50 € Topping | 0,80 € Horaires d’ouverture Tous les jours | 12h30 -> 23h30 (uniquement quand le ciel alsacien est clément)
Gelati Factory 16, rue d’Austerlitz www.gelati-factory.fr
Qui a dit qu’il fallait attendre l’arrivée du soleil pour profiter des plaisirs de l’été ? Direction la Gelati Factory, temple de la glace italienne. Avec une carte proposant 21 parfums, glaces italiennes onctueuses et sorbets savoureux faits maison sont la fierté de cette entreprise familiale qui, depuis trois générations, fait saliver les petits comme les grands gourmands. Fondée en 1946 à Haguenau par George Vonau, la glacerie est désormais tenue son fils, Serge Vonau. Après l’ouverture de deux autres boutiques à Haguenau, une quatrième a ouvert ses portes en 2012 à Strasbourg et est gérée par sa fille, Sarah. Leur amour pour la glace se ressent jusque dans sa fabrication : de la glace italienne onctueuse aux sorbets goûteux à souhait, tout est fait dans le respect de la tradition artisanale. Chez la famille Vonau, c’est le meilleur de
la glace ou rien ! Le comptoir, revêtu de mosaïques vénitiennes roses, nous dévoile des sorbets sous cloches à l’ancienne ainsi qu’un grand choix de topping, chantilly et coulis. Rien n’est trop beau pour satisfaire nos fringales estivales. L’entreprise familiale ne compte pas en rester là et espère bien poursuivre son ascension jusqu’au sommet… glacé bien sûr.
Le Groupe Eventail est le nouveau partenaire de tous vos événements à Strasbourg, dans le Grand Est et ailleurs… Une envie gourmande ? Un mariage ? Un congrès à organiser ? Tous les prétextes sont bons pour émoustiller vos papilles ! Classique ou insolite, grandiose ou intimiste, Effervescence vous accompagne pour créer l’événement qui vous ressemble ! #MiamMiam www.effervescence.fr 03 88 83 82 82
À 10 minutes de Strasbourg, l’Espace Le Kaleido est un lieu design à privatiser pour tous vos événements. Mariage, séminaire, événement d’entreprise ou soirée de gala, quelles que soient vos envies, cet espace saura répondre à vos attentes. Les 4 espaces modulaires, le parking privatif, la terrasse avec piscine, et son parc à l’orée de la forêt raviront tous vos invités. www.lekaleido.com 03 88 68 12 01
Kieffer Traiteur allie son expérience aux produits d’excellence pour vous créer une réception sur mesure. Un mariage féerique, une soirée de gala, un cocktail unique, pour tous vos événements, Kieffer saura rendre vos manifestations exclusives. Grâce au savoir faire de ses brigades, Kieffer Traiteur conjugue avec délicatesse l’être et le paraitre culinaire pour vous offrir un délicieux moment d’exception. www.kieffer-traiteur.com 03 88 83 45 45
Zone d’activité du Sury – 1 allée du Château de Sury – 67550 VENDENHEIM
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ZUT À TABLE LES LIEUX
Santa Elena Par Émilie Bauer Photo Henri Vogt
Menu Entrée, plat et dessert | 27 € Entrée + plat ou plat + dessert | 22 € Horaires d’ouverture Lun -> sam | midi & soir Ven + sam | -> 22h30 Santa Elena 11, rue Sainte-Hélène 03 88 22 88 96
Envie de voyager ? Rendez-vous au restaurant Santa Elena au cœur de la ville. Son chef a quitté l’Argentine, son pays natal, pour venir s’installer en France en 2005. Après l’ouverture d’un premier lieu à Angers – et qui a connu un succès fou –, ce restaurant de cuisine latino-américaine a ouvert ses portes à Strasbourg, il y a à peine un an. Dans un décor épuré et contemporain, bien loin des clichés folkloriques, le dépaysement a lieu dans l’assiette. Une cuisine authentique, riche en couleurs et des jeux de saveurs et de textures. La recommandation du chef ? Le seco de cordero, une souris d’agneau cuite à la bière et parfumée à la coriandre, accompagnée de manioc frit et sa purée de petit pois et menthe, sa spécialité ! Vous pourrez vous désaltérer avec un Fernet cola, une boisson amère à base d’herbes et de feuilles de cola dont les jeunes argentins raffolent ! Un régal pour les yeux et les papilles. (E.B.)
24, rue d’Austerlitz – 67000 Strasbourg – 03 88 25 53 32 – www.cafebale.com Ouvert tous les jours : 7h30 – 01h30
zas P i zo f f e e & Ct h A r t wi
New-York style Italian Delicatessen www.square-deli.com
where
12 rue du vieux marché aux grains strasbourg 03 88 32 11 05
Pizzas à la part & Café au piston le tout, sur place ou à emporter petits–déjeuners sucrés ou salés formules au déjeuner / antipasti apéritifs, bières & vins fins italiens
open
tous les jours 9:00 à 00:30 cuisine ouverte de 11:30 à 23:30
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ZUT À TABLE LE MATCH
Ice, ice baby Par Caroline Lévy
Photo : Henri Vogt
Besoin d’un rafraîchissement qui secoue ? Entre Iced Tea et Frozen Yogourt, la déferlante glacée s’annonce comme l’alternative healthy des grosses chaleurs. Notre match de l’été : Frozen Yogurt vs Thé glacé
Frozen Yogurt
Thé glacé
by Manolya Coffee
by Dammann Frères
Ce yaourt glacé importé de Californie a contaminé l’Europe ! Le froyo – l’abréviation pour Frozen Yogurt – est devenu en quelques saisons le goûter estival de la génération YOLO – acronyme de You only live once. Healthy is the new sexy ! Fabriqué avec une base de lait et de yaourt 0% légèrement sucré, ce yaourt glacé est plus light que sa grande sœur la crème glacée. À composer soi-même et aux combinaisons infinies.
L’astuce diet Remplir le contenant de fruits fraîchement découpés pour éviter les toppings trop riches. Notre recette Alterner fraises, framboises et bananes sur une base de muesli aux céréales relevé par l’onctueux yaourt glacé sans garniture. Copieusement diététique !
2, rue du Vieux marché aux vins www.manolya.com
Qu’il soit noir ou vert, infusé à froid ou à chaud, le thé glacé désaltère. Cette saison, la nouvelle gamme Dammann Frères décline ses thés signatures en version sachets 100% fraîcheur. Healthy is the new sexy ! Une alternative au soda zéro calorie. Dégusté glacé, les saveurs fruitées et fleuries du thé sont décuplées. Une boisson fraîche et détox zéro intox ! Astuce diet Avec une larme d’alcool ou mélangé à de l’eau pétillante, le thé Bali se transforme en un cocktail girly à l’heure de l’apéro, parfait pour la ligne.
Notre recette Pour 1l d’eau de source. Infuser pendant huit heures un sachet cristal de thé glacé Bali. Ajouter 0,5l d’eau gazeuse, un bouquet de menthe fraîche froissée et des rondelles de pamplemousse, pour accentuer les saveurs d’agrumes.
48, rue du Fossé des tanneurs www.dammannstrasbourg. wordpress.com
re tro u ve z- no
u s su r :
EEN EAST CANT
restaurant / bar mixed asian food & beverages Gyozas / Baozi / Okonomiyaki / Dak Gangjeong Pad Thaï ... Bières japonaises / Thés glacés maison Sakés / Cocktails / Whiskeys japonais ...
2 place des Orphelins - Krutenau 03 67 68 01 08 eastcanteen.com
ouvert 7j/7 de 12h à 00h30 - cuisine en continu
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Zut ! Lifestyle × Bien-être
Zenitude Par Justine Goepfert Photos Henri Vogt
Dans une vie à 100 à l’heure, il est parfois difficile de bien prendre soin de soi. Entre beauté, massages délassants et programmes remodelants, l’Institut de la Robertsau règle le problème en un tournemain !
Temple du bien-être depuis 1999, l’Institut de la Robertsau a su, au fil des années, compléter son offre de soins pour répondre aux besoins aussi bien de la gent féminine que masculine. Avec une équipe de six professionnelles, un coin onglerie et pas moins de six salles privatives, l’institut mêle détente et esthétique dans un cadre chic, chaleureux et intimiste, propice à la relaxation. Côté beauté, on retrouve tous les classiques : soins des ongles avec pose de capsules et de vernis dont la célèbre marque OPI, mais aussi épilation et maquillage permanent avec teinture cils et sourcils. Côté relaxation, on se laisse surprendre par les rituels exotiques tels que le rituel balinais délassant, la réflexologie plantaire thaïlandaise ou encore le bain japonais : un véritable tour du monde destiné à la relaxation et à la détente musculaire. Ces massages sont accompagnés de produits performants tels que les soins visage Carita, les crèmes garanties sans paraben et sans silicone Cinq Mondes, la gamme japonaise Annayake ou encore les soins Thémaé à base de thé.
Institut de la Robertsau 30, rue Boecklin 03 88 31 31 88 www.institut-robertsau.com
Le plus ? De nombreux produits de ces marques sont disponibles à l’achat, directement en institut, pour prolonger les soins chez soi. Vous voilà détendu mais pas rassuré d’exhiber votre corps sur la plage cet été ? Relax, l’institut dispose aussi des dernières technologies en matière d’amincissement et de raffermissement. Au choix : rituel brésilien à base de grains de
café, soin palper-rouler LPG-CM6, cryothérapie ou programme ICE IOS mêlant chromothérapie et stimulation/ refroidissement du muscle pour brûler les graisses sans courbatures. Ne reste plus qu’un bon gommage pour préparer sa peau au soleil, quelques crèmes pour l’hydrater, et vous pourrez arborer un corps de dieu grec sans avoir bougé un doigt de pied. On dit quoi ? Namasté.
152 SÉLECTIONS lifestyle
DÉCO
Grene spirit Les sœurs Grene, boutique de déco danoise, débarquent à Strasbourg : déco, papeterie, jouets, ustensiles de cuisine, textiles, pour accessoiriser son intérieur dans un style bohème et scandinave et à prix tout doux ! Les + ? Chaque semaine, de nouveaux produits sont mis en vente sur de courtes périodes et viennent compléter la gamme permanente pour réinventer sa déco. Leur site propose également des idées originales pour customiser les produits. Coups de cœur à profusion en perspective ! (S.M.) Les sœurs Grene 8, rue du Vieux Marché aux grains www.sostrenegrene.com
Julien Rhinn x Forgiarini
Cuisine Latino-Américaine
OUTDOOR
Terrasse boisée
Depuis 60 ans, le savoir-faire de Forgiarini est aussi au service du bois. La création de terrasses s’accompagne de conseils pour répondre au mieux aux objectifs, pérennes et écologiques, de l’installation d’extérieurs Showrooms Forgiarini à Vendenheim, Lampertheim, en bois. Les résineux en circuit court sont privilégiés car issus des forêts alsaciennes Kogenheim et Mulhouse www.forgiarini.net et allemandes pour une durée de vie de plus de dix ans. Un choix écolo pour un extérieur résistant ! (N.F.)
DÉCO
La bohème Incontournables de toute déco boho qui se respecte, les attraperêves ont fait leur retour dans nos intérieurs. Ceux de Laura Casanova sont joliment épurés et s’exposent cet été à l’atelier floral Balsamine d’où l’on risque aussi de ressortir les bras couverts de succulentes. (M.C.D.) Exposition Laura Casanova chez Balsamine -> 31 août 40, route d’Oberhausbergen www.lauracasanova.fr www.boutiquebalsamine.fr
Ouvert du lundi jeudi 12h00 - 14h00 19h30 - 22h00 vendredi & samedi 12h00 - 14h00 19h30 - 22h30 Restaurant Santa Elena 11, rue Sainte-Hélène 67000 Strasbourg 03 88 22 88 96
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Photo : Henri Vogt
BRUNCH
Éden Les brunchs du Sofitel Strasbourg Tous les dimanches 11h30-14h Brunch | 32€ (16 € pour les moins de 16 ans) 4, place Saint Pierre le Jeune 03 88 15 49 10 www.sofitel.com
Ouvrir l’hôtel à la ville ou faire entrer la ville dans l’hôtel, c’est l’envie clairement affichée du Sofitel. Les brunchs dominicaux sont destinés aux Strasbourgeois, et pas seulement aux résidents de l’hôtel. Les salles de séminaire transformées en salles de restauration s’ouvrent sur la terrasse intérieure et son vignoble, comme un havre de verdure au milieu des bâtisses environnantes. Les approches thématiques, pain, vin, fromage, viennoiserie
et pâtisserie constituent autant d’invitations. De « rituels », nous dit-on, comme célébrations du plaisir gastronomique. Des produits frais bien sûr, de saison, et la volonté de diversifier les approches gustatives. Il est plaisant de constater lors de la mise en place le mariage subtil des couleurs et d’anticiper les saveurs comme de belles promesses. (E.A.)
Illustration : Laurence Bentz
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DÉCO
Mahary* Cet été, le M Project de Baobab Collection met à l’honneur les artisans et le savoir-faire ancestral malgache. Le résultat ? Des bougies aux parfums originaires de l’île de Madagascar enveloppés d’étuis en raphia à l’identité joyeuse. (M.C.D.) M Project by Baobab Collection chez La Boite à Bougies www.laboiteabougies.fr et chez Quartz www.quartz-design.fr * « Créer » en malgache
APPLI
Winstub mon amour ! Repaires pour visiteurs curieux ou véritable QG des Alsaciens, les plats tradi ont la cote ! Désormais le stammtisch s’encanaille et se la joue hype avec des offres exclusives avec l’appli Fivory ! (C.L.)
Notre sélection gourmande Au bon vivant Ici, la tarte flambée est reine ! Convivialité et terroir en sont les maîtres-mots. 4, place du Marché aux Cochons de lait Au Meiselocker Décor typique et carte variée pour une cuisine locale de qualité. 39, rue des Frères
Au Tire-Bouchon Haut-lieu de la gastronomie alsacienne au pied de la Cathédrale dans une bâtisse atypique empreinte de charme. 5, rue des Tailleurs de pierre Mais aussi Aux Armes de Strasbourg, au Dôme et à la Table de Louise. - 50% sur la carte au premier paiement * Hors menus, hors boissons. Pour un minimum entrée/ plat ou plat/dessert ? Offre valable jusqu’au 24 novembre 2016.
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Photo : Hélène Roth
HOT-SPOT
Néo Bistrot Dans cette brasserie moderne, au décor néobaroque soigné, père et fille travaillent main dans la main. On se damnerait pour les tartes faites maison par le père, en charge de la cuisine – il a notamment fait ses armes chez Ladurée ! Apéro en happy hours de 17h à 20h ou restauration raffinée pour le déjeuner ou le dîner (le burger au poulet mariné vous fera oublier tout ce que vous savez sur ce sandwich chaud) pour un moment en toute convivialité. Ouvert depuis septembre, le café Runtz est d’ores et déjà un incontournable. (E.B.) Café Runtz 8, rue d’Austerlitz 03 88 35 21 18
Photo : Henri Vogt
HOT-SPOT
Cocktail hour Intemporel Bar 7, rue Hannong www.facebook.com/ IntemporelBarClub
Tout nouveau bar à cocktails et finger food, l’Intemporel propose dans un lieu cosy une large collection de classiques et de créations. Une quarantaine de boissons à accompagner d’en-cas sucrés ou salés faits maison : mini-burgers, ardoise de fromage ou
fondant au chocolat finiront d’éveiller les papilles. À adopter d’urgence, en attendant l’ouverture du club au sous-sol à la rentré. (N.F.)
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Photo : Studio Vingt Septembre
COLLAB
Premier RDV Le 1er juillet, au Grand Atelier, présentation d’un set à thé réalisé par la céramiste Laurence Labbé et la plasticienne Johanna Tagada, qui nous offre une nouvelle facette de son univers ultradélicat. Le + ? En profiter pour découvrir ses publications Poetic Pastel Press, fruits épistolaires et picturaux de ses différents projets, en partageant une collation. (M.C.D.) Johanna Tagada x Laurence Labbé Céramiste Vendredi 1er juillet de 16h à 19h Le Grand Atelier 17, rue de Rosheim www.johannatagada.net www.laurencelabbe.com
Illustration : Laurence Bentz
EXPO
Cycles ambulants Exposition 29 juin -> 30 septembre Hôtel du Département www.bas-rhin.fr
Y aura Fernand, y aura Firmin, y aura Francis et Sébastien, et puis Paulette ! Dans le cadre des opérations Happy’cyclette, après « Toutes à vélo » et le SlowUp, le Conseil Départemental du Bas-Rhin prolonge les festivités avec une exposition consacrée au vélo. Les photos du cycliste Michel Friz et de Jonathan Sarago
seront accompagnées de textes poétiques de l’écrivain-cycliste Laurent Bayart. À découvrir également : une collection de vélos modernes et anciens, et une forêt reconstituée pour en faire le cadre de vos selfies… (S.M.)
Illustration : Laurence Bentz
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FOOD
Boucheà-bouche Adeptes du #foodingue ou du #foodporn ? Rendezvous au tout premier et réjouissant festival Street Bouche ! Autour du burger – it-food ultime –, food trucks d’ici et d’ailleurs, DJs, village chill out et ateliers pour petits et grands, le tout dans un esprit éco-friendly. Du local, du bon, du beau, dans une ambiance digne des marchés anglais. Parfait ! (C.B.) Street Bouche 24.09 + 25.09 Coop | Port du Rhin www.facebook.com/streetbouche
Photo : Henri Vogt
DÉCO
Aimez K ! Aimée.K Gallery 28, rue des Tonneliers www.aimeekgallery.fr
Twister votre intérieur en un tournemain ? Direction Aimée.K Gallery pour trouver lampes, vases, cadres, nappes Le jacquard français ou bibelots intemporels : des pièces uniques d’ici ou d’ailleurs,
entre matières contemporaines et essences naturelles. En plus de nombreux objets déco, la boutique recèle d’accessoires de mode originaux. Vous y trouverez forcément de quoi (vous) faire plaisir ! (C.B.)
Des magazines 5 numéros par an
Titres trimestriels
Lorraine | Luxembourg Numéro 14
Strasbourg Numéro 30
04 —> 06.2016
39
2016
printemps
Culture Tendances Lifestyle
Été 2016
Culture Tendances Lifestyle
La culture n'a pas de prix
City magazine
City magazine
Gratuit
Gratuit
Strasbourg N° 30
Novo N° 39 (En co-édition avec médiapop)
Lorraine / Luxembourg N°14
Titres bilingues NUMÉRO - 01
HORS-SÉRIE 01
City magazine Alsace du Nord - Karlsruhe - Baden-Baden Français | Deutsch
Printemps | Été Frühling | Sommer 2016
Culture — Kultur Tendances — Trends Lifestyle
Printemps | Été Frühling | Sommer 2016
Culture — Kultur Tendances — Trends Lifestyle
Rhin Supérieur Sud / Oberrhein Süd Numéro 03
City magazine Colmar - Mulhouse - Freiburg - Basel Français | Deutsch
Free
HORS-SÉRIE / TOMI UNGERER
Rhin Supérieur Nord / Oberrhein Nord Numéro 03
Titre thématique
IMPRESSIONS REGARDS FRAGMENTS
~
IMPRESSIONS VIEWS FRAGMENTS
~
TOMI UNGERER
Free
Rhin Supérieur Nord N° 3
Rhin Supérieur Sud N° 3
EINDRÜCKE ANSICHTEN FRAGMENTE
NUMÉRO - 01 FRANCE : 22 €
9 771969 789015
Hors-série Tomi Ungerer Impressions, regards, fragments Décembre 2011
Des hors-séries événementiels
Hors-Série
Entreprise Réseau Territoire
Portraits. Février 2015 — Gratuit
Hors-série ADIRA N° 1 Février 2015
Hors-série ADIRA N° 2 Avril 2016
Hors-série Tennis N° 2 Mai 2016
Gratuit
13.05 — 21.05 2016
Hors-Série
L’économie au cœur des territoires.
Internationaux de Strasbourg
2016 | Gratuit
City magazine
Hors-Série ADIRA
CEN A
Des livres Collection Desseins
ASSEZ FLIRTÉ, BAISSER CULOTTE ! Anne-Sophie Tschiegg
Collection desseins
1
Au départ, l’idée est de Bruno Chibane. À la fin, ça me ressemble. On s’est d’abord dit que ça parlerait de couleur et que ça montrerait le cul. Pas vraiment le contraire, ou alors sans narration parce que parler de cul c’est toujours enlever, c’est recreuser les trous pour y loger le désir et tout ce qui passe.
ASSEZ FLIRTÉ, BAISSER CULOTTE ! Anne-Sophie Tschiegg
Visage, mis à nu Olivier Roller Regards sur 20 ans de portraits Décembre 2014
Prix : 28 €
ISBN : 978-2-9544852-1-8
9 782954 485218
Assez flirté, baisser culotte Anne-Sophie Tschiegg Avril 2016
UN SIÈCLE
CLESTRA HAUSERMAN In Inclusive Societies: A Challenge and A Goal
CLOISONS, ESPACES & MÉTROPOLES
Living Together
1913 - 2013
L A CLOISON AMOVIBLE
UN SIÈCLE CLESTRA HAUSERMAN
C L O I S O N , E S PA C E S & MÉTROPOLES
Des ouvrages d'entreprises & institutionnels
NT ANS D’AVENTURE INDUSTRIELLE AUTOUR D’UN PRODUIT UNIQUE :
7th Global Forum Baku 2016 United Nations Alliance of Civilizations
Un siècle Clestra Hauserman Cent ans d'aventure industrielle autour d'un produit unique : la cloison amovible Mai 2014
(Et techniquement, c’est le frottement d’un index sur un iPad).
MILO Songbook Nicolas Comment
Anne-Sophie Tschiegg
chicmedias éditions Collection desseins
Chic Médias éditions
Chic Médias éditions Collection desseins
Finalement, c’est devenu une sorte de journal qui dit les appétits au jour le jour. Les mots sont posés vite, par liste, comme des images et les images suivent les élans. J’avais juste envie de m’y sentir bien, que ce soit polymorphe et joyeux, que la femme y soit au centre, dessus et dessous.
Me We Us Des personnalités et ONG questionnent le vivre-ensemble sur l'invitation de l'Alliance des civilisations des Nations Unies. Avril 2016
Milo Songbook Nicolas Comment Octobre 2016
Chicmédias, créateur de contenus Presse Du magazine au hors-série thématique ! Stratégie éditoriale, découpage, writing, secrétariat de rédaction et éditing Rédaction Du billet au livre ! Conception, accompagnement éditorial et suivi de réalisation Photographie Des clics qui claquent ! Portraits, création d’images d’entreprise et institutionnelles Illustration Du crayon à l’écran ! Dessins de presse, portraits
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Graphisme De l’idée à la conception ! Création d’identité visuelle et d’univers graphiques
La Vitrine Point de diffusion des magazines Zut ! et Novo 14 rue Sainte Hélène 67000 Strasbourg 03 69 74 89 60
Prochain numéro Zut ! 31 Sortie octobre 2016
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