Zut ! 02

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ÉTÉ 2009

ZUT !

numéro 2 • STRASBOURG


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ZUT À LA FOURRURE ! in

Procha

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Contacts : Bruno Chibane // directeur de la rédaction / commercialisation // bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // rédacteur en chef // eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // directrice artistique mode // myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Brokism // graphisme // hfrancois@chicmedias.com // 06 22 76 58 32 Caroline Lévy // stylisme & commercialisation // levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 Philippe Schweyer // édito & commercialisation // pschweyer@chicmedias.com // 06 22 44 68 67

Photo : Christophe Urbain

(l’automne sera doux, doux, doux)


La Cuisine. 6a, quai Kellermann. 67000 Strasbourg. TĂŠl. 03 88 37 59 72 bulthaup.strasbourg@wanadoo.fr


bulthaup

Une nouvelle vision de la cuisine et de l’espace : voilà ce que vous offre bulthaup b2, une combinaison révolutionnaire mêlant table de cuisine, armoire-coffre et armoire à appareils. Cette solution d’une perfection hors du commun est élémentaire et claire sur le plan formel, rationnelle et évidente sur le plan fonctionnel. Comme le sont les vraies grandes idées.


Edito ZUT 02

UN HOMME EN TERRASSE

Marcello Mastroianni dans 8 1/2 de Federico Fellini

Le thermomètre affichait près de quarante degrés à l’ombre. Elle s’approcha les bras encombrés de sacs de marques à la mode, s’assit en face de moi et commanda un Schweppes Agrum’. Je pouvais admirer mon reflet dans les écrans géants de ses lunettes de soleil D&G. « Parle-moi de toi, me demanda-t-elle. - Que veux-tu savoir ? - Eh bien… Dis-moi ce que tu n’aimes pas ! - Rater le train pour une poignée de secondes, porter des chaussettes dépareillées, freiner pour éviter un vélo quand je suis en voiture… - Et encore ? - Freiner pour éviter un piéton quand je suis à vélo, l’atmosphère étouffante des pressings, le miel trop coulant… Et si tu me disais plutôt ce que tu aimes ? - Heu… Les terrasses. - Les terrasses ? Tu te moques de moi ? - Non, j’aime les terrasses. - Ah… - J’aime être assis en terrasse. Regarder les gens passer. Boire des verres. Refaire le monde. - Tu n’aimes pas les bars ? - Si bien sûr, mais je préfère les terrasses. En terrasse, on respire. Tout peut arriver. La vie circule. - Tu n’aimes pas être enfermé… - C’est ça. Dès qu’il fait beau, il faut que je sorte, que je voie du monde. - Et tu n’as pas l’impression de perdre ton temps quand tu passes tes journées en terrasse ?

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- Non. Je regarde comment les gens sont habillés, je les écoute parler. J’établis des statistiques en comptant les tatouages, les piercings, les nombrils… J’essaye de deviner ce qui se cache derrière un rire trop bruyant ou ce qu’écrit l’étudiante de la table d’à-côté dans son journal intime. Parfois je lis… - Tu arrives à lire en terrasse ? - Pas vraiment, mais ça me donne un genre… Elle tira quelques pièces de son sac pour régler sa consommation et se leva. Dans quelques minutes elle rentrerait chez elle, loin du brouhaha et de la circulation. Elle regarderait le monde à sa façon, depuis sa fenêtre, à la télé ou en feuilletant un magazine. Puis elle ferait un dernier tour sur Facebook et sur eBay avant de s’endormir en rêvant – peut-être – de retrouvailles enflammées avec un ancien fiancé sur le capot brûlant d’un nouveau cabriolet encore plus puissant. Pendant ce temps, toujours en terrasse, je continuerais à guetter je ne sais quoi, je ne sais qui… Philippe Schweyer


SCÈNE EUROPÉENNE

SAISON 2009/2010 PARTEZ TRANQUILLE, ON VOUS PRÉPARE LA RENTRÉE. WIM VANDEKEYBUS / MARCIAL DI FONZO BO / OSKARAS KORSUNOVAS OLYMPIQUE DRAMATIQUE / CHRISTIAN SMEDS / RUSSELL MALIPHANT / STEFAN KAEGI KOEN AUGUSTIJNEN / JEAN-YVES RUF / FAUSTIN LINYEKULA PIPPO DELBONO / PEEPING TOM / RACHID OURAMDANE / SOUAD MASSI JOSSE DE PAUW / PAOLO RIBEIRO / LEMI PONIFASIO / IVAN STANEV / KRYZTIAN LUPA... AVANT-PROGRAMME SOUS RÉSERVE DE MODIFICATION / PROGRAMME COMPLET DISPONIBLE SUR LE WEB À PARTIR DU 31 JUILLET INFOS : WWW-LE-MAILLON.COM

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SOMMAIRE

6. Edito 13. Histoires de Zut 14. La chronique ...... 15. Mon petit Racing

16.

d’un vendeur de pub (pas) raté

35

CULTURE

36. Dossier Arts

42 MAMIX

Chro

46

L’Œil de Zut !

56 58. Convoitise 54. L’ABC d’A.P.C.

Paper-Blog

50. Brèves

Culture...

53

74. Tendances 62.... 76. Parfums 78. Espace Déco Fred Rieffel Revi60. La Jeune

Fille Rock

val

86.

90. Agence Latitude 89 96. La maternité à Hautepierre 114. Brèves DÉTOURS

détours 101. Opus 93.Graphisme

Hella zut ! 8

Terrasses 112

110. Food Culture

L’Art

du Vin


S O RT I E NAT I O NA L E L E 17 J U I N 2 0 0 9

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OURS

ÉTÉ 2009

TEAM ZUT !

Directeur publication et rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Relecture et correction Arlette Jacq-Muller Directrice artistique mode Myriam Commot-Delon Graphisme Hugues François / brokism Comité de rédaction Charles Combanaire,

Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Caroline Lévy, Philippe Schweyer, Fabien Texier

CONTRIBUTEURS Nicolas Léger, Leslie Schmidt

Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview,

Alexandre Gautier, Olivier Legras, Stéphane Louis, Catherine Remmy / Preview, Christophe Urbain, W Dima Retouche numérique Camille Vogeleisen / Preview Illustrateur Audrey Canalès Make-up Sabine Reinling Coiffure Sébastien Rick Mannequins Luce, Lida / Angels Booker Rachid / Angels Stagiaire Gloria Chang

Photo de couverture Alexis Delon / Preview

Rédacteurs Sophie Beau, Nicolas Borg, Agnès Boukri,

Ce trimestriel est édité par

Chic Médias

10 rue de Barr - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 12500 euros impression : Sicop 3 rue Gabrielle Colette 67800 Bischheim Tirage : 7000 exemplaires dépôt légal : juin 2009 SIRET 50916928000013 ISSN : 1969-0789

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Direction Bruno Chibane Administration, gestion Charles Combanaire

Retrouvez entretiens photos et extentions audio/vidéo sur : flux4.eu zutmag.com facebook.com / zut


L ' A LT R A MARLENE POUR 4-5 Place du Temple Neuf - 67000 Strasbourg - 03 88 75 12 11 - altra@optimel.fr

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Chronique // #02 MA CRISE À MOI

Par Agnès Boukri // Peinture Bernard Quesniaux

Je fais ce qui me plaît

au pays des Yogis Le Yoga, c’est tendance. C’est ce que tout le monde dit et moi, ça m’énerve. Je ne vois pas pourquoi mon cours de yoga chéri serait bondé de fashion victims. Je n’arrive pas à comprendre que faire la chandelle avec un T-shirt roulé en boule sur les nénés puisse être à la mode. Moi, perso, je fais du Yoga car je suis toujours un peu énervée et que je me tiens toujours un peu mal ; l’adage silhouette redressée – mental reposé me séduisait ; d’autant que ça sonne bien avec mecs dans le panier. Je pratique le Yoga depuis le mois de septembre et pour rien au monde, je répète, pour rien au monde, je ne louperais un cours. Je suis une adepte inconditionnelle de la charrue, la table et la position de l’enfant. Quand j’entends « Inspirez », mon corps s’emplit de Joie, « Expirez » et ma Joie se propage tout autour de mon corps inspiré (je mens un peu parce qu’en fait, je galère à mort avec les expirations et les inspirations ; je confonds les deux). Elisabeth, ma copine, qui m’a suivie dans cette expérience de pleine maîtrise de soi, se fait complimenter toutes les cinq minutes par la prof ; ça m’énerve ; à vrai dire, ce n’est pas étonnant : elle a une tête à Yoga. On a l’impression qu’elle est tombée dedans quand elle était petite. Elle a le plus beau visage lumineux que je connaisse. Mais récemment, elle a cassé ma joie en prenant un air malicieux pour me faire remarquer que les tapis sentaient des pieds. Quelle ordure ! Moi qui aimais tant l’odeur de ces tapis, je m’en mettais plein les narines, étant persuadée d’humer des essences sacrées, je vais devoir faire un travail sur moi-même pour accepter les effluves de Babybel.

Je mentirais si je disais que la soumission de mon ego à la conscience suprême de l’absolu, le lundi de 13h30 à 14h30, a radicalement changé ma vie mais… quand même, je suis passée de l’état de grosse patate avachie à celui de grosse patate qui jouit de la vie. C’est toujours ça de pris !

Le cours de Yoga, c’est aussi une expérience sans pareille dans le vestiaire qui mesure 2 mètres sur 3 alors que nous sommes quelquefois 25 à nous habiller/déshabiller dans une joyeuse pagaille Zen and Culottes. Pour faire froutt-froutt avec les mecs, c’est sensationnel, sauf que y’en a pas.

agnes.boukri@free.fr

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Et quitte à passer pour un monstre monstrueux, je ne vous donnerai pas l’adresse de ce cours de Yoga fabuleux (on est full dans le vestiaire). Non, mais sans blague, on ne peut pas tous être zen ; pour apprécier la plénitude, il faut qu’il y ait des énervés en face. C’est le principe de l’écosystème spirituel !


Chronique // #03 HISTOIRES DE ZUT !

Par Myriam Commot-Delon

L’île de Zut, Croatie Vous en avez ras-le-bol du quotidien, vous voulez des vacances loin de tout, quitter une errance urbaine hystérique pavée de soucis et de talons vertigineux ? Vous noyer dans un enchantement mélancolique, une planque pour cet été où vous pourriez décompresser et lire et relire vos ZUT! ? Moi aussi. Trouver un drôle d’endroit, un lieu insolite, un endroit sauvage, et peut-être… 1 - Dormir dans une chambre capsule comme on peut en louer à Tokyo ou à Londres ? Gênant si on est un peu claustrophobe. 2 - Passer une nuit sur un matelas face à des requins à l’aquarium de Saint-Malo ? Mordant pour affronter la rentrée. 3 - Méditer dans une cellule monastique ? Évident avec votre City magazine qui va devenir la bible des Strasbourgeois. 4 - Évacuer son stress en Autriche, au cœur d’un tuyau de canalisation ? Fluide et malin pour lire un périodique qui décrypte les réseaux humains de la capitale alsacienne. 5 - S’allonger à l’intérieur d’une caravelle ? Idéal pour s’envoyer en l’air tout en gardant les pieds sur terre. 6 - Sombrer dans un campement de mineurs, histoire de se plonger au cœur de la ruée vers l’or ? Envisageable avec une revue née en période de crise. 7 - Se plonger au fond de la couette psychédélique d’une caravane Airstream, au milieu d’un champ au pied des Pyrénées, chez Perry, un ex-clown anglais ? Pas mal comme séjour incongru pour lire un trimestriel décalé. 8 - Boire du champagne au sein d’un hôtel bulle, sur une île, dans les Vosges à Raon l’Etape ? Dépaysant pour s‘enivrer sans s’exiler trop loin de Strasbourg.

Et se faire enlever en saharienne Saint Laurent par un Yves barbu et sauvage...

Une île… J’adore l’idée… Mais sur l’île de Zut dans l’archipel des Kornati en Dalmatie du Nord. Ah ! le bonheur de vivre en Robinson sur une île déserte. Juste une paisible marina et quelques maisons de pêcheurs louées à de rares touristes recherchant le clapotis des vagues et un soleil de plomb. Quelques munitions de base tout de même pour aborder ces vacances : une cantine remplie de bonnes choses, le dernier album d’Iggy Pop, Préliminaires, inspiré par La possibilité d’une île de Michel Houellebecq. Et essentiel : se prendre pour Catherine Deneuve, donc se faire une petite couleur platine avant de partir. Pour enfin se détendre loin du brouhaha urbain, perdu au milieu des oliviers, des figuiers et des vignes bercées par le chant des cigales et des grillons, lavant sa vaisselle à l’eau de mer, se ravitaillant au bateau épicerie qui sillonne l’archipel deux fois par semaine…

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www.yotel.com, www.asakusa-capsule.jp/english www.aquarium-st-malo.com www.senanque.fr www.dasparkhotel.net www.la-ferme-aventure.fr www.duntonhotsprings.com www.belrepayre.com www.museumotel.com

Renseignements sur l’île de Zut à l’Office National du tourisme croate : http://fr.croatia.hr Photo : Catherine Deneuve et yves Montand dans Le sauvage de Jean-Paul Rappeneau, 1975 / Iconothèque de la Cinémathèque française

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Chronique // #02 Mémoires d’un vendeur de pub raté

Par Philippe Schweyer // Illustration Audrey Canalès

So long, Leonard

Quand un vendeur de pub (appointé par Zut !) préfère réécouter ses vieux disques plutôt que de démarcher les boutiques tendance de Strasbourg, il se souvient avec une pointe de nostalgie de ses rencontres avec Leonard Cohen…

I’m your man (été 1992) Au volant de ma 205, j’écoute en boucle la cassette de la compilation I’m your fan éditée par les Inrockuptibles. Les reprises enregistrées par Nick Cave, House of Love, les Pixies, John Cale ou Murat seront ma bande-son de l’été. Subjugué par Ian McCulloch et Lloyd Cole, je n’écouterai les originaux de Leonard Cohen que bien des années plus tard. Clope au bec et mains sur le volant, je prend ma voix la plus grave pour chanter avec Bill Pritchard : And if you want a father for your child, or only want to walk with me a while across the sand, I’m your man…

Suzanne (été 1984) Suzanne takes you down to her place near the river… Après une journée de vélo sous un soleil de plomb, je m’arrête dans un camping posé le long de la Nationale 7. Une fille m’invite à écouter le premier album de Leonard Cohen sous sa tente. Dès les premières notes, je suis si ému par la chanson que j’oublie complètement d’embrasser la fille. Le lendemain, la tente et la fille ont disparu. Chelsea Hotel (été 1985) Je mange des toasts recouverts de beans à la sauce tomate sucrée dans la cuisine de l’auberge de jeunesse à Bath. L’odeur du pain grillé se mêle au parfum des jeunes anglaises fraichement douchées tandis qu’un poste de radio diffuse Chelsea Hotel : I need you, I don’t need you / I need you, I don’t need you / I need you, I don’t need you… Pour tester mon anglais je susurre « I need you » à une rouquine taquine. Comme elle éclate de rire, je tente de me rattraper en lui chuchotant « I don’t need you » à l’oreille, mais elle rigole de plus belle.

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First we take Manhattan (25 juillet 2008) Quelques minutes avant le début du concert de Leonard Cohen au festival Stimmen, je croise Rainer Oldendorf, un artiste dont je goûte autant le sens de l’humour que le travail. Il est accompagné de Gilles Tordjman, celui-là même dont je savourais les billets dans les Inrockuptibles au milieu des années 90. Après pas mal de bières et un concert envoûtant de près de trois heures, nous nous retrouvons à errer dans les rues de Lörrach. C’est l’occasion rêvée pour mes amis Laurent Vonna et Manu Gross de dire à Gilles Tordjman tout le bien qu’ils pensent de son livre sur Leonard Cohen, mais celui-ci est trop torché pour soutenir la conversation. Nous le laissons disparaître dans une rue obscure avec Rainer et la femme mystérieuse qui les accompagne. So long, Marianne (août 2009) So long Marianne, it’s time that we began
to laugh and cry and cry and laugh about it all again… Engourdi par le vin blanc et caressé par un vent divin, j’écoute religieusement Leonard Cohen dire une fois encore adieu à Marianne depuis la scène du Théâtre en plein air de la Foire aux vins de Colmar. So long, Leonard !

Dernier album : Live in London, Sony BMG En concert le 16 août à 19h30 à la Foire aux Vins de Colmar


Chronique // #02 MON PETIT...

Par Emmanuel Abela // visuels collection privée

Mon petit

Racing

Le 18 août 1978 : le Racing rencontre Metz pour le compte de la 6e journée de championnat. Metz est leader de la D1, le Racing second. Mes parents décident de m’accompagner. Ça se bouscule dans le quart de virage, mon père m’appelle : « Monte, rejoinsnous. » À côté de moi, un ouvrier s’inquiète : « Reste petit, on va te trouver une place. » Il me désigne un muret. « Tu seras bien, là. » Le Racing ouvre le score par Roland Wagner dès la 10e minute, mais la tension demeure. Gemmrich est la cible des critiques : « Jo, Albert ! » Mais Albert fait le break à la 70e, 2-0 : on me soulève du muret sur lequel je restais gentiment assis. Les gars du coin me prennent pour la mascotte et me ballottent avec tendresse dans les airs. Au troisième but, ils remettent ça, me soulèvent et m’embrassent. Ils règlent leur compte à l’adolescent qui en profite pour me ravir la place. « Lui, il dégage ! Vas-y petit, assieds-toi, c’est ta place. » Ce soir-là, le Racing prend la tête du Championnat, il ne la quittera plus. A Le 22 septembre 1978 : le quartier est mystérieusement calme. C’est soir de match, Christian Daniel est à l’antenne. Je guette le résultat : le Racing bat la grande équipe de Saint-Etienne 2-1, celle de Rocheteau, Piazza, Janvion et Lopez. Les choses deviennent sérieuses. A J’accompagne un ami de mes parents, il arbitre un match du Red Star. Il est à deux doigts de se faire lyncher – ça n’est pas la première fois –, mais je suis attiré par la foule des visiteurs qui assistent à un entraînement sur un terrain voisin. Sans trop y croire, je les rejoins. Je n’ose y croire : ils sont tous là, Dominique Dropsy, Yves Ehrlacher, Albert Gemmrich, Leonard Specht, Jacky Duguépéroux, Raymond Domenech ; Gilbert Gress donne des consignes sur le bord du terrain. Le temps s’arrête, je jurerais qu’ils ont chacun une auréole.

Au printemps 79, fin mars ou début avril : j’assiste à un match de D4 au FCSK 06, rue du Schnockeloch ; voilà que Gilbert Gress entre dans l’enceinte. Je cours à sa rencontre, le programme à la main. « Une dédicace, monsieur Gress, s’il vous plaît. - Tiens, mais tu as une dédicace de Joël [Tanter, ndlr]. Tu sais où il est, mon petit. - Oui, monsieur, il est là, derrière le poteau de corner, je vous montre… » A Vendredi 1er juin 1979 : le Racing joue pour le titre à Lyon ; une victoire et il est champion. J’ai le droit d’écouter la première demiheure du match à la radio. Au bout de 28 minutes, Wagner a marqué deux buts. Je peux éteindre le poste, je le sais : le Racing est champion (il l’emporte 3-0). A Samedi 2 juin 1979 : Je cours à la gare, accueillir les héros. J’ai tout juste le temps d’apercevoir le camion qui transporte les joueurs jusqu’à l’hôtel de ville. Je retourne à l’hôpital rendre visite à mon père. Porté par l’euphorie de l’instant, j’accroche dans la chambre le poster publié dans les DNA le jour même. « Qu’est-ce ?, m’interroge-t-il. - Mais papa, ce sont les joueurs du Racing ! Ils sont champions. » À son regard désemparé, je viens de comprendre ce que signifie le mot “amnésie”. Je prends également conscience que le temps de l’insouciance est passé.

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Pointe bic Cet été, il faut avoir enfin des ballerines à la pointe du styl(o). Ou choisir dans la sélection pointue de Karine Goldschmidt des boots tatoués, d’autres dessinés à la craie… Des modèles à part pour une collection de chaussures vraiment singulières et… crayonnées. (M.C.D) Ballerines Biography chez K.collections Cour Waldner Stephan, 5, rue des Marchands à Colmar 03 89 23 07 06

À nous les bonnes affaires !

Une théière des années 70, une robe Louis Féraud, un snoopy vintage, un coq de bruyère empaillé, un sandwich merguez et une botte d’asperges, le tout pour moins de 15€ ? C’est possible (et branché), en sillonnant les brocantes de la région. Toutes les infos sur http://vide-greniers.org

Tout est dit dans le titre : le projet handmadehightech, c’est la rencontre entre le savoir-faire traditionnel et les nouvelles technologies, entre les maîtres verrier du CIAV de Meisenthal et les jeunes designers de luminaires du collectif strasbourgeois idée. Pendant une semaine, du 16 au 20 juin, ils vont travailler ensemble à la création de prototypes foufous qui allieront moules anciens et leds high-tech. En attendant, ils exposent leurs boulots respectifs et leurs idées éclairées au CAUE. (S.D.) Jusqu’au 30 juin au CAUE, 5, rue Hannong à Strasbourg www.caue67.fr

Visuel : Grégoire Ruault – V8

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Kawaii 絵本可愛い

Ces Japonais sont trop forts… Et nous, ravies de trouver enfin des patrons canons pour nous et nos kids réunis dans de si jolis livres qu’on en oublierait presque qu’il faut sortir sa machine du placard pour les réaliser. Une nouvelle mercerie toute mignonne et trendy comme tout vient d’installer sa bobine rue Sainte Madeleine et nous donne déjà envie de travaux d’aiguilles. (M.C.D) Petite Emilienne 21, rue Sainte Madeleine à Strasbourg 03 88 36 64 47 - www.petite-emilienne.com

Lallemand chez Ingres

Merci, a ni kié, chokrane, danke, dhanyavad, a dank, ngiyabonga, grazie, thanks, Misaotra, gracias, arigatô…

La réappropriation des icônes et techniques de l’histoire de l’art d’une part, le corps de la femme de l’autre, voilà le fond et la forme du travail de Stéphane Lallemand, artiste installé à Strasbourg. Avec sa dernière série, Alte Pinakothek, il poursuit son hommage aux maîtres de l’histoire de l’art et la construction de son cabinet d’images érotiques. Sa Grande Odalisque fera partie tout l’été à Montauban de l’exposition Ingres et les Modernes, aux côtés d’œuvres de Picasso, Dalí, Robert Rauschenberg, Francis Bacon, David Hockney ou Martial Raysse… (S.D.) Du 4 juillet au 4 octobre au Musée Ingres de Montauban (82) 05 63 22 12 91 - www.montauban.com

ZUT ! à la morosité et merci à ce méga magique concept store solidaire optimiste. (M.C.D.) 111, boulevard Beaumarchais à Paris - 01 42 77 01 90

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Pavé littéraire Out ! Les étagères linéaires aux livres sagement alignés. Voici la bibliothèque idéale pour un butinage cultivé et écolo : un assemblage de guingois fait de briques alvéolées modulables, à remplir au choix d’ouvrages décalés, fleuris ou… mielleux. (M.C.D) Bibliothèque Fossile chez Roche Bobois Design Mostapha El Oulhani, Jérôme Garzon et Fred Sidnis 8, rue du Chemin de Fer 67450 Lampertheim www.roche-bobois.com

Sortez vos mouchoirs Incroyable Stéphanie Radenac : après les torchons littéraires et autres bonnets isothermes pour garder la tête froide, voilà qu’elle nous propose un ravissant mouchoir pour pleurer de rire ! Cet accessoire indispensable en coton égyptien de 30 cm sur 30 est brodé et roulotté main… en Suisse. On attend avec impatience la prochaine occasion de pleurer de rire. (P.S.) Prix de vente frais de port inclus : 25 € 06 07 89 61 30 http://favoritechoses.typepad.com/exclusive/stphanie_radenac

Cristal Olé !

Baccarat continue de nous étonner… Après sa noire et fructueuse collaboration avec Philippe Starck, c’est au tour de Jaime Hayon, jeune designer espagnol, de nous offrir une plongée cristalline et fastueuse dans son univers ibérique pimenté. Un mix rondement réussi mêlant du cristal coloré, de la céramique métallisée et des gravures à l’or fin. Mi Amor, le feu alimentant la passion, ces pièces surdimensionnées sont dignes d’un film d’Almodovar ! (M.C.D) Christal Candy Set par Jaime Hayon pour Baccarat Série limitée à 25 exemplaires 44, rue des Hallebardes à Strasbourg www.baccarat.com

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Du café et des idées Vous pensez que les musiques électro-acoustiques ne sont pas assez représentées à Strasbourg ? Vous vous demandez comment vivre de son art aujourd’hui ? si Strasbourg a besoin de nouvelles structures culturelles ? quelle place donner à l’artiste dans la ville ? comment financer l’art en temps de crise ? tout ça et bien d’autres choses encore ? Participez aux assises de la culture de la ville de Strasbourg et lancez votre café-culture, autour de la thématique de votre choix. (S.D.) Inscriptions sur : www.vousaussi.org

Rooooaaaarrrr !

Cet été, personnalisez vos T-shirts et affichez vos préférences ! www.divao.com

La bête est plus proche de nous qu’on ne veut bien l’admettre… et cela, Nelly Massera et Anne Zimmermann en sont persuadées. Les deux plasticiennes interrogent chacune à leur manière le lien qui unit l’homme et l’animal dans son rapport au monde. Nelly donne par exemple la parole à des chasseurs ou des poissons, Anne se glisse dans la peau de Paula Orpington, mi-femme mi-poule. Si on osait les mauvais calembours, on dirait que cette expo promet d’avoir du chien… mais on se retiendra. (S.D.) Du 3 au 23 juillet chez Accélérateur de particules, 12, rue du Faubourg de pierre à Strasbourg www.accelerateurdeparticules.net Visuel : œuvre de Nelly Massera

> Gemütlich C’est une adresse que l’on voudrait presque garder pour soi, un gîte merveilleux niché au cœur d’un petit village du Kochersberg, sur la route des vins d’Alsace, pas très loin de Strasbourg. Le Nussbaum, un ancien corps de ferme du XVIIe siècle où se sont succédées des générations de viticulteurs, vient d’être retapé et aménagé avec le plus grand soin par Christine & Christophe pour accueillir jusqu’à neuf personnes le temps d’un week-end ou d’une semaine de détente. Après une belle ballade à travers le vignoble et un bon repas (voir les adresses sur le site), le bienheureux visiteur s’endormira au choix dans la réserve de schnaps d’antan (s’Schnapskammerle), désormais une chambre spacieuse avec un lit double, le nid des oisillons (s’Vejelenescht) ou la chambre des étoiles (s’Starnestuwa)… Chaudement recommandé. (P.S.) Gîte Le Nussbaum 12, rue de l’École 67520 Nordheim - 06 62 39 90 24 www.gite-nussbaum.fr

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Filament flash Le Silicone détourne de manière ludique le fil et la douille de la suspension E27, qui ne font plus qu’un. Ils deviennent les éléments forts de ce luminaire où le superflu fait place à l’épure sans pour autant se priver de couleur. (M.C.D) Suspension E27 de Mattias Stahlbom, Muuto chez Aquatinte 5, quai des Pêcheurs à Strasbourg www.aquatinte.fr

DU CARACTÈRE

La deuxième édition de Strasbulles est sous pression. 120 auteurs présents, des rencontres-dédicaces, expositions, vente de livres. Le lot habituel des festival BD en somme. Mais il affirme son caractère avec un espace micro édition qui bénéficie d’une vraie place. Star cette édition et auteur d’une affiche acide comme on en rêvait, Émile Bravo, enfin distingué depuis son Spirou le journal d’un ingénu, le plus fidèle et le moins conventionnel de toute la série héritée de Rob-Vel, Jigé et Franquin. Signalons parmi la tonne de trucs prévus : un débat sur la bande dessinée et le livre numérique à Quai des Brumes avec des auteurs qui ne mâchent pas leurs mots, des projections de films d’animation des fondateurs pas frileux McCay et Tezuka, le concert de dessins pas gadget de Lauter et Vanoli, et surtout le salon de la micro-édition. (F.T.) Du 22 au 28 juin, place Lattre de Tassigny www.strasbulles.fr

Un destin qui a de l’allure Anne Fontaine la réalisatrice, pas la créatrice, de chemisiers à froufrou, était de passage à Strasbourg en avril pour présenter Coco avant Chanel, son biopic mode qui ne l’est pas vraiment ! Avec pour héroïne Audrey Tautou (celle qui court après un jeune éphèbe dans l’Orient Express pour Chanel N°5 !), le film s’empare des années d’apprentissage de Gabrielle Chanel avant son éclosion en Mademoiselle. En grande amoureuse de mode, on s’interroge sur le choix de cette période où finalement on ne parle jamais de Chanel. « Parce qu’à cette époque-là, rien n’est encore joué dans son destin, explique Anne Fontaine. Elle sera son propre terrain d’invention, va s’auto-éduquer et s’affranchir de cette condition. Devenir créatrice n’était pas une vocation et c’est cela qui m’intéressait. Ce n’est pas un film de mode, ni de couture, mais celui sur le destin d’une grande femme. » On comprend ainsi mieux l’héritage de style que Coco Chanel nous a laissé. (C. L.) Coco avant Chanel, en salle depuis le 22 avril photo : Christophe Urbain

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Ovni glossy Dans la famille des maillots farfelus, je demande le nageur structuré de Princesse Tam-Tam ! À bas les bikinis riquiquis, les tankinis et shorty… Mon maillot cet été sera kiwi, bouffant et satiné. Na ! (M.C.D) 5, rue des Hallebardes à Strasbourg 03 88 21 09 05 - www.princessetamtam.com

L’été, sortez ! Toutes les infos sur les animations culturelles et même l’achat de billets, c’est à la boutique culture, qui restera ouverte toute la saison. 10, place de la Cathédrale à Strasbourg 03 88 23 84 65

Faire son cinéma

Que vous soyez chef de service, patron d’une PME ou à la tête d’une association, Relayance vous propose de booster votre équipe grâce au cinéma. Pendant trois jours, des projections de « classiques » installeront un imaginaire tout en suscitant des échanges et de la réflexion. Parallèlement, chaque équipe aura à sa disposition des moyens professionnels pour réaliser et monter un véritable court métrage. Bien plus original qu’un combat de paint-ball ou qu’un stage commando pour resserrer les liens au sein de votre équipe et faire avancer vos projets ! (P.S.) Les 17, 18 et 19 septembre 5, place du Corbeau à Strasbourg 03 88 21 01 02 www.relayance.fr

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Bionic

Un élixir bio pour avoir des supers pouvoirs, danser, bachoter, courir jusqu’au bout de la nuit… On dit oui à ce cocktail stimulant de fruits, guarana, caféine… Et pour les réfractaires à la choucroute en été, je vous ai trouvé la version liquide de notre si chou plat local : un breuvage original… pauvre en calories et riche en vitamine C. (M.C.D) Bio Energy et jus de choucroute bio, Biotta www.biotta.ch

25 ans d’Aviat’ Les Aviateurs ont fêté leur 25e année de vol le 31 mai. Le mythique bar de la rue des Sœurs, aux murs peuplés de stars et autres figures du siècle, d’Hemingway à Clint Eastwood, a été repris en 2006 par Frank Meunier, capitaine du Rafiot, de L’Atlantico et de la non moins mythique Java. Ce changement de pilote prolonge l’existence de ce haut lieu des soirées strasbourgeoises mais lui assure aussi un regain de vitalité. Ouvert du lundi au dimanche de 19h à 4h, Les Aviateurs proposent différents moments : le lundi est dédié aux cocktails quand le dimanche l’est au champagne. Et comme il est bien difficile de résister à filer la métaphore, souhaitons-leur « bon vent » ! (N.L.) Les Aviateurs,12, rue des Sœurs à Strasbourg 03 88 36 52 69

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Petite écolière

Ex fin des sixties au Japon : Saya, une petite lycéenne en uniforme avec la jupe courte de rigueur, est envoyée enquêter sur d’horribles événements qui ont bouleversé une base américaine. Selon elle, pour régler le problème c’est simple : il suffit d’étriper à coup de sabre tous les démons qui s’y cachent ! Un détail non négligeable : Saya est elle-même un vampire, et pas commode du tout. Aux commandes de cette production franco-HK adaptée d’un anime et manga culte : le réalisateur de l’écurie Besson Chris Nahon, qui avait propulsé Jet Li dans Le Baiser mortel du dragon. Il est épaulé par Cory Yuen, le maître chorégraphe de Tsui Hark & Co, qui règle les innombrables ballets-combats de sabre du film. Devant la caméra : la petite coréenne Gianna (qui s‘est bouffé une bonne grue-caméra pendant le tournage d’une scène d’action aéroportée), Yasuaki Kurata (vétéran japonais des films de karaté chinois) et, grand méchant de l’affaire, la sublime Koyuki, qu’on a pu remarquer dans Kaïro et Le Dernier Samouraï. (R.K.) Sortie nationale le 17 juin www.blood-lefilm.com


Chelou « Est bizarre ce qui n’est pas conforme au réel tout en s’y référant. Est étrange ce qui échappe à notre entendement et déroute nos habitudes perceptives. Est incongru ce qui n’est ni convenu, ni convenable. » C’est autour de ces trois idées que Philippe Piguet a conçu le programme 09 de Sélest’art, qui envahit les lieux publics de la ville cet automne. (S.D.)

Photo : Alexis Delon / Preview

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ionnière

Après l’architecture nomade, voici la cuisine nomade. On aurait presque envie de l’emmener en vacances, cette b2, dernière-née des cuisines Bulthaup. Les designers viennois de Eoos ont imaginé ici une cuisine réduite au maximum, où toutes les fonctions sont contenues en trois éléments et un esprit atelier : une table, une armoire-coffre et une armoire à appareils. La b2 peut ainsi se poser dans n’importe quel espace, et signe la fin de la cuisine intégrée. Pour les pionniers d’aujourd’hui et de demain. (S.D.) Chez Bulthaup, 6a, quai Kellerman – 03 88 37 59 72 www.bulthaup.com

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Ils vivent, travaillent, créent, sortent, aiment à Strasbourg. Les hommes et Les femmes qui font vibrer LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ.

TRASBOURG VU PAR

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Coordination, stylisme et rédaction : Caroline Lévy Photographes : W Dima et Christophe Urbain


RESTAURANT LA VIGNETTE

CRONENBOURG

AVENUE DES VOSGES PARC CONTADES

RUE DES ORFÈVRES

Jardin BOTANIQUE

KRUTENAU

PALAIS UNIVERSITAIRE

PLACE D’AUSTERLITZ

ATELIER VOLANT

neudorf

Evelyne Loux & Christophe Meyer Grégory Jérôme Carine Duspeaux Stephane Robinot Sophie Beau & Moïse Goïta Christophe Greilsammer Jocelyne Choukroun Marjorie Deshayes

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Evelyne Loux & Christophe Meyer 43 ans et 50 ans, directrice du CEAAC et peintre / Jeudi 21 mai

Où ? Atelier Volant

« Cet ancien plateau industriel a été baptisé “Atelier Volant” à cause de l’impact du ciel par les grandes verrières. C’est un lieu en marge de la ville où CHRISTOPHE A aménagé de façon précaire pour travailler et accueillir nos enfants. Un espace-temps qui réinterroge intimement toutes les évidences sur lesquelles on s’appuie, une source d’énergie nouvelle pour les combats quotidiens. »

Actu ! Evelyne : Exposition Braun Braun Braun, Bad Beuys Entertain-

ment 1999-2007, jusqu’au 27.09 au CEAAC (lire p.48). Christophe : Travaille sur sa deuxième planche de skate, éditée par Bim ! Prépare une édition Black-Block/Bad-Bank en sérigraphie avec Nasa ; et pour la fin de l’année une expo Tigre à Shanghai.

Evelyne : Débardeur et top fleuri Marithé & François Girbaud. Christophe : Polo et veste en toile U-ni-ty, le tout chez Algorithme

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photo : Christophe Urbain


Grégory Jérôme

photo : W Dima

36 ans, responsable de service Étude et Accompagnement de projet à l’OGACA (agence conseil aux entreprises culturelles) / Jeudi 7 mai

Où ? Jardin botanique « On pourrait être ici n’importe où. Un endroit d’une grande quiétude, où voisinent le proche et le lointain, l’ordonné et le sauvage. J’aime l’idée de l’observatoire, l’idée qu’à partir d’un certain point l’on puisse avoir accès à des choses qui généralement nous échappent. Un décentrement. »

Actu ! Membre du comité scientifique des Rencontres interprofes-

sionnelles des arts plastiques à Bordeaux et modérateur des Journées d’informations professionnelles pour les arts plastiques à Brest. Projets en préparation entre Bruxelles et Strasbourg avec OKUP (collectif d’artistes). Polo Paul Smith et pantalon en toile U-ni-ty, le tout chez Algorithme

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photo : Christophe Urbain

Carine Duspeaux

33 ans, freelance en relations publiques et événementiel / Mercredi 6 mai

Où ? Rue des Orfèvres « Cette rue est la plus belle du centre, la plus gourmande ; c’est mon passage obligé de jour comme de nuit. Elle bouge, vit et sent bon ! Je la trouve intrigante et mystérieuse, peut-être à cause de ses façades et de ce qu’elles cachent ? »

Actu ! Bientôt les Vosges à Strasbourg ! www.madame-la-comtesse.fr Trench court Burberry chez l’Altra

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Stephane Robinot / DJ TAL STEF

photo : W Dima

42 ans, programmateur du festival Contre-Temps / Vendredi 15 mai

Où ? Place d’Austerlitz « J’adore cette place ! Avant, c’était un des seuls lieux à Strasbourg qui vivait 24h/24, du temps de sa fonction de gare routière. On y voyait des voyageurs en partance pour les quatre coins de l’Europe ! Aujourd’hui plus calme, elle reste agréable avec ses terrasses qui fleurissent au printemps. »

Actu ! Nouveau 45 tours sur le label Soultronik avec un combo afrobeat. Festival Contre-Temps, sur fond d’électro-groove et de cultures urbaines jusqu’au 14 juin www.myspace.com/soultronikmusic et www.contre-temps.net Veste infroissable U-ni-ty chez Algorithme

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Sophie Beau & Moïse Goïta 27 ans et 31 ans, commerciale et responsable de bar / Mercredi 20 mai

Où ? La terrasse du restaurant La Vignette « Ce lieu est symbolique ! C’est ici que l’on a eu notre premier rendez-vous… L’accueil y est très chaleureux, l’ambiance délicieuse surtout sur cette terrasse lors des longues soirées d’été. C’est une de nos adresses favorites où l’on adore se retrouver, c’est d’ailleurs là que je lui ai annoncé que j’attendais un enfant ! »

Actu ! Une petite fille pour le mois d’août et une grande surprise pour le mois de septembre ! Dès la rentrée ils vous accueilleront dans un tout nouveau lieu, un nouveau concept en plein cœur de Strasbourg… Moïse : Jean blanc et Polo effet délavé, le tout Prada chez Ultima Sophie : Robe en coton Paule Ka

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photo : W Dima


Christophe Greilsammer

photo : W Dima

41 ans, metteur en scène / Jeudi 7 mai

Où ? En face du 40 avenue des Vosges « Je regarde un lieu qui n’existe plus et où j’aimais beaucoup passer du temps : La Chambre des métiers, un café aujourd’hui remplacé par une agence bancaire. J’y ai rencontré la femme de ma vie après une répétition d’opéra au Palais des Fêtes ! »

Actu ! Electre de Hofmannsthal, 25 juin (avec les élèves du Conservatoire de Mulhouse). Goya de Rodrigo Garcia, fin septembre à Strasbourg et du 9 au 11 mars 2010 à La Filature / Festival Trans(e). L’Ombre de Andersen, 23 octobre à Tout Mulhouse Lit (avec la compagnie Didascalie.net) T-shirt et veste zippée en toile Marithé & François Girbaud

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photo : Christophe Urbain

Jocelyne Choukroun

52 ans, Responsable communication de la CCI / Jeudi 28 mai

Où ? Le Parc des Contades « Pour moi le Parc des Contades et ses alentours représentent toute mon enfance, avec ce kiosque comme symbole. J’y ai grandi et garde une grande nostalgie lorsque j’y reviens. J’ai décidé d’habiter à proximité, ce n’est peut-être pas un hasard… »

Actu ! Trophée Régional Export, événement qui récompensera en décembre 2009 des entreprises pour leurs performances et leur démarche exemplaire à l’export. www.strasbourg.cci.fr Chemisier manches ballon Calvin Klein et pantalon en toile Ralph Lauren, le tout Côté Chic Sac en cuir et anses en bois Kenzo, en dépôt-vente au Dressing

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photo : Christophe Urbain

Marjorie Deshayes

29 ans, consultante en histoire de l’art / Jeudi 30 avril

Où ? La pelouse du Palais Universitaire « C’est un endroit que j’aime car il est propre à la contemplation. Observer les ondulations de la lumière et des couleurs entre les feuilles des chênes et au ras de l’herbe ; sentir les effluves fraîches qui émanent du sol et des bourgeons des fleurs, sont autant de petits bonheurs simples auxquels je suis attachée. »

Actu ! Rédactrice pour Regioartline www.regioartline.org Créatrice d’Artspray, agence d’histoire de l’art qui accompagne les publics les plus divers dans leur découverte de l’art contemporain. Rencontre sur le mécénat à destination des PME et accompagnement de voyage à Venise, à l’occasion de la Biennale en septembre 2009. www.artspray.fr Robe polo en soie Christian Dior et sandales vernies Yves Saint Laurent, le tout Ultima

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welcomebyzance.fr // photo : Matton // Juin 2009

Jamais à court d’idées, Mathieu a toujours un bon plan à partager...

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CULTURES

ARTS // SCÈNES //MUSIQUES...

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Arts

Le discret Par Sylvia Dubost // Photo Stéphane Louis

Arrivé début 2008 à la tête de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, Otto Teichert préfère fréquenter les ateliers d’artistes que les dîners en ville, et parler boulot que perso. Pas évident de lui tirer le portrait…

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C’est pas le bon jour pour Otto Teichert. Ni la bonne semaine. Peut-être même pas le bon mois. Entre les examens d’entrée la semaine dernière, la présentation des diplômes en juin et la journée-rencontre avec une dizaine de plasticiens dans deux jours, l’école est en ébullition, et Otto Teichert un peu débordé. Et puis il n’aime pas trop parler de lui. En tout cas, pas tout de suite, et pas directement… Cordial mais un peu embarrassé, il préfère largement évoquer son travail, son parcours, de centres d’art en écoles, son engagement pour la sculpture contemporaine à une époque où elle était plus qu’oubliée. Imposant mais discret, Otto Teichert. On apprend néanmoins qu’il est originaire de région parisienne, son père de Düsseldorf. On aurait adoré en savoir plus sur son année de terminale, à Paris, en 1968 : on saura tout juste que « c’était vivifiant ». Sur son activité de plasticien aussi, qu’il abandonne vers 1990. « S’occuper des autres demande beaucoup de temps, explique-t-il. Pour pratiquer, il faut être complètement dedans, ne pas faire semblant. » Il finira néanmoins par révéler deux ou trois choses, un peu acculé. Sa passion pour le dessin et le papier, son activité de dessinateur de presse, « liée aux turbulences post-soixante-huitardes. À l’époque, on se posait la question de la diffusion de l’art, et le dessin de presse était vraiment un enjeu. » Où a-t-il publié ? « Un peu partout… » Avant de citer, après une longue hésitation, un magazine de moto et La Gueule ouverte, premier magazine écologique. Otto Teichert devient cependant loquace quand il s’agit d’évoquer ses études menées à Paris VIII, Centre Universitaire expérimental de Vincennes fondé par Edgar Faure en 68. On y croise Deleuze, Foucault, Lyotard et Popper, on y réenvisage les rapports entre professeurs et étudiants, entre université et société. « C’était le premier département d’arts plastiques intégré à l’université, qui offrait la possibilité d’un cheminement interdisciplinaire : musique, arts plastiques, théâtre, mais aussi philo, lettres, socio… La première année, il y avait autant d’AG que de cours. Tout était à construire. J’en ai usé et abusé car j’ai joué les prolongations : j’y suis resté presque 5 ans. » Là bas, il se lie avec le peintre Joël Kermarec, alors enseignant, et joue pour lui le rôle d’assistant. Ce fut une rencontre capitale. « Je préparais avec lui les expositions, je faisais les fonds de toile. Il m’a amené à rencontrer un nombre incroyable de personnes, dans un milieu pas forcément facile… c’est ça aussi, un enseignant ! » Kermarec lui a sans doute mis le pied à l’étrier… Lui qui imaginait alors un parcours dans la peinture et le dessin se retrouve très vite engagé dans des projets associatifs, à organiser des expositions, et à prendre des responsabilités. « Sans que je le décide, je me suis mis à m’occuper de structures. » Toujours hors de Paris, à une époque où tout reste à faire dans le domaine des arts visuels. On le sollicite pour Brétigny, dont il contribue à asseoir la crédibilité, puis pour fonder le Credac avec Philippe Cyroulnik, aujourd’hui directeur du 19 de Montbéliard. Ensemble, ils s’attachent à des artistes jeunes, des artistes oubliés comme Jean Degottex, des artistes sud-américains qui n’intéressent alors personne. Et toujours de la sculpture.

Puis, c’est la Ville de Mulhouse qui vient le chercher pour remonter l’école du Quai. Dès lors, son parcours se recentre sur la direction d’écoles : Limoges et Aubusson, Marseille, Strasbourg… « Je n’ai jamais voulu jouer au directeur d’école. Ce qui m’intéresse, c’est la question de l’art, la façon dont les élèves s’en saisissent pour construire une trajectoire. » D’ailleurs, il ne se considère pas comme un directeur de structure, plutôt comme un praticien. « C’est très critiquable, concède-t-il. Quelle validité cela a-t-il quand on ne pratique plus ? » À Strasbourg, il arrive en toute discrétion, dans un contexte difficile, au sein d’une équipe meurtrie par ses relations avec la précédente direction, et à qui il faut redonner confiance… Pour Otto Teichert, « un bon directeur d’école, c’est celui qui sait faire la boîte aux lettres, qui sait faire passer les messages, qui donne les moyens à chacun de se réaliser sans remettre en cause ce que peut réaliser le voisin. Il faut que les énergies restent fortes, intactes, mais se contaminent. » Laisser se développer les énergies, certes, mais il y a tout de même des choses sur lesquelles Otto ne transige pas : faire sortir les élèves de l’école pour voir de l’art. « C’est un vrai souci. Internet ne remplace par le fait de voir une œuvre, alors il faut souvent les obliger. C’est peut-être le seul endroit où je ferai violence aux élèves. » La curiosité est vitale, l’art aussi. « Peut-être que c’est ce qui fait le lien dans mon parcours, qui est resté intact, et que le passage à Vincennes a conforté. » On a bien failli prendre ça pour une confidence…

« Ce qui m’intéresse, c’est la question de l’art, la façon dont les élèves s’en saisissent pour construire une trajectoire. »

Otto Teichert en quelques dates 1949 : naissance à Faucoucourt (02) 1968 : Bac à Paris 1975 : nommé directeur artistique du Centre culturel de

Brétigny-sur-Orge 1986 : co-fondateur du Crédac à Ivry-sur-Seine 1991-1996 : directeur du Quai, école d’art de Mulhouse 1996-2002 : directeur de l’École nationale supérieure d’art

de Limoges-Aubusson 2002-2008 : directeur de l’École des beaux-arts de Marseille depuis 2008 : directeur de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg

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ARTS

Des jardins Par Fabien Texier Photos Christophe Urbain

L’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg tout le monde connaît, y est peut-être allé ne serait-ce que lors de l’exposition des diplômes en fin d’année. Bref plongeon dans le quotidien de ses élèves, à la suite des Commissaires Anonymes, Cécile, Charles, Juliette, Mathilde, qui organisent depuis janvier des expositions AVEC leurs condisciples.

Un cours avec Roger Dale L’école ouverte depuis 8h30 se remplit tranquillement. On avise Charles (3e année, graphisme), déjà vêtu d’un tablier taché d’encres, venu prendre un café juste devant la porte avant de retourner à l’atelier de sérigraphie, on le retrouvera vers midi. Quelques minutes plus tard le trio de filles arrive : Cécile, Juliette, Mathilde qui vont prévenir le populaire prof de couleur que nous suivons son cours. Entre-temps on salue Mike (qui aux Arts décos se fait appeler Michel), tout content du regroupement/mise en relation par le directeur des ateliers informatique/impression/ reliure : « fini la cave à l’Annexe ». Les filles sont de retour : Dale est d’accord, mais il tient à nous préciser qu’il s’agit d’un cours de fin d’année, que les élèves ont déjà assimilé les bases. Il fera toutefois un peu de théorie, moins pour le parterre de jeunes femmes studieuses qui l’entoure (il y a quand même un garçon caché dans ce cours, Cédric), que pour le photographe et moi. Armé de quelques livres d’art, il évoque le paysage chez Courbet, Corot, Camille Klaus, le Struthof et donc son propre travail de peintre, la foire Art Karlsruhe (ein bißchen plus ambitieuse que St’art), Richter et Anselm Kieffer. Tout cela pour en venir au fait : une expédition dans une forêt voisine de la ville que Dale ne tarde pas à décrire comme la jungle hostile du prégénérique des Aventuriers de l’Arche perdue ou d’Aguirre : « Je ne connais pas de sujet qui offre autant de résistance que le paysage. Je vous envoie en mission : vous êtes des commandos

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(…) S’équiper c’est vraiment une partie du boulot : si vous ne le faites pas bien tout le travail sera bâclé ! » Une bonne demi-heure plus tard, nous voilà à un endroit où l’Ill flirte avec le Rhin, non loin de La Wantzenau. Pas de réducteurs de tête en vue, des petits bancs plutôt. À peine arrivés, Dale exige le silence. Avec son accent anglais (canadien) et ses intonations douces, il l’obtient immédiatement. Petit tour en file indienne entre les arbres pour repérer des sujets, quelques hurlements toutefois quand on croise la route d’une couleuvre (du moins c’est ce qu’assure Cédric). Un coup d’œil au chevalet monté avec les moyens du bord par Élisa la veille et le groupe se disperse. Pas loin de nous nos trois commissaires avec cartons, peintures, ciseaux… et Cédric sous un pavillon. Cécile (2e année, design) soupire : « Il va encore faire des supers trucs, il passe son temps dans la nature ». Le site de l’artiste et du professeur : www.roger-dale.com


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Dans l’atelier de sérigraphie

Une réunion des Commissaires anonymes / BDE de La Mine

Après nous avoir accompagnés jusque-là, Mathilde (2e année, scénographie, qui se cherche un stage utile en ce domaine pour cet été) file à son cours d’anglais, la seule matière vraiment « chiante » aux Arts décos, paraît-il. Ici l’ambiance est plutôt virile : des barbus plus ou moins hirsutes, des machines, une bonne odeur de dissolvants et d’encre. Quelques filles tout de même, dont Julia Wauters venue donner un coup de main à Olivier Bron pour l’impression du prochain numéro de la revue de bande dessinée et illustration d’Écarquillettes prévu pour septembre (www.troglodyte.eu). Une ancienne élève nous confirmera plus tard cette impression de séparation par sexe selon les spécialités : « Du coup, les mecs c’est souvent des tueurs quand il n’y en a que quelques-uns dans un domaine. » Charles est en train de dupliquer et sécher des typons (un calque qui sert de matrice, un peu comme la plaque de l’imprimeur) pour un essai sur l’édition d’un livre de Sacha Léopold (www.sachaleopold. com), un de ses condisciples graphiste que les Commissaires ont exposé. « Comme il travaille beaucoup sur l’envers de l’édition, de l’impression, c’est intéressant d’expérimenter sur ses typons, c’est d’ailleurs la seule forme d’original qui existe en sérigraphie. Normalement on ne les duplique jamais. » À côté de ces éditions pour le groupe, il produit également des séries de dessins, que quelques amateurs n’hésitent pas à payer plutôt cher, et espère lancer une petite maison d’édition. « Ici on dispose d’un matériel parfois unique en école d’art et du moment que l’on se sert correctement des machines, Bernard (Bleny) et Olivier (Bieger) ne te posent pas de questions mais répondent aux tiennes. Des types comme Meloo, de Bongout à Berlin, ont tout appris dans cet atelier. » Charles nous quitte pour une visite de l’imprimerie Valblor avec sa section…

C’est une salle de travail à l’Annexe, bâtiment fort honorable en face de celui des Arts décos, où les sections relevant du graphisme et de l’illustration sont installées. Cécile, Charles, Mathilde et Juliette (2e année, objet et communication visuelle) sont venus avec Amani Désiré qui leur montre une vidéo de la performance qu’il a réalisée lors de son exposition commune avec Bettina Henni (une des chevilles ouvrières de Belles illustrations, voir plus bas), deux élèves de 4e et 5e année qu’ils ont choisi d’exposer ensemble. L’un présente une installation, l’autre des illustrations. Sélectionner et présenter le travail de leurs condisciples de toutes années, par duo et en mélangeant les genres une soirée durant, voilà le concept de base, les exposants étant partie prenante dans leurs propres expositions. Côté flyers et affiches, Charles est à l’ouvrage, plutôt béton. On essaye de gérer la presse et les invitations. Discussions autour des élèves pressentis pour une prochaine expo en octobre « Y sont sérieux ? » et d’éventuelles délocalisations hors les murs. Les Commissaires sont soutenus par l’École (il faut préparer le rendez-vous avec « Otto ») et le Bureau des Élèves qui gère La Mine (qui est à la cafétéria de fac ce que Le Lapin Agile serait au Flunch). Ce soir, justement, réunion du BDE dans le jardin de l’école autour d’une table bien achalandée en bière. Ils sont une bonne douzaine dont nos quatre commissaires mais seuls quelques-uns discutent le bilan financier. La participation devient générale dès qu’il s’agit de refaire les stocks d’alcool. On envisage des moyens de gagner de l’argent : faire payer plus ? Vendre la quantité de fringues oubliées à La Mine ? « Si ça se trouve, une fois nettoyées, on se rendra compte que c’est les nôtres ! » Vendre les affiches des soirées ? « Les gens les récupèrent déjà ! » On quitte la réunion alors que la conversation arrive sur la fête des diplômes. « On propose un bal de promo costumé ! » Côté thème, vous avez échappé à la soirée travelo-pirate, travelo-hawaïenne pour découvrir, normalement, la pirate-hawaïenne. www.lescommissairesanonymes.fr - www.ta-mine.fr

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Sur le départ : Belles illustrations En marge de ce petit reportage, nous tenions à revenir sur le travail de ceux qui vont quitter l’école a priori nantis d’un diplôme (sinon, on ne comprend pas). Le noyau de Belles Illustrations, Clément Paurd, Bettina Henni, Alexis Beauclair, Mathias Aregui, finit sa 5e année et devrait émigrer à Lyon avec une dizaine d’autres auteurs, élèves dans leur promo d’illustration, histoire de prendre un nouveau départ. Forte de l’excellent accueil qui lui été réservé au dernier festival d’Angoulême (avec notamment le 1er prix Jeunes Talents pour Clément), la revue de bande dessinée et d’illustration reviendra avec un troisième numéro en janvier 2010 et promet de suivre fidèlement l’évolution de ses auteurs.

Présentation des travaux de diplôme, du 26 au 28 juin, à l’École Supérieure des Arts Décoratifs, 1 rue de l’Académie - 03 69 06 37 77 - www.esad-stg.org

http://bellesillustrations.free.fr

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Arts

Par Sylvia Dubost // Photos Olivier Legras

Devant Signs of Emission de Donald Baechler au MAMCS

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Comment ça marche, la couleur dans l’art ? L’exposition Chromamix 2 conçue par le service éducatif des musées de Strasbourg, apporte quelques réponses passionnantes aux enfants comme aux adultes. Les nombreux ateliers qui l’accompagnent prolongent l’expérience : récit d’une après-midi au musée. La chargée d’accueil du service éducatif n‘est pas très optimiste. « Il n’y a que trois inscrits pour l’instant à l’atelier famille. » Devant notre mine déconfite, elle tente de nous rassurer : il arrive souvent que des personnes se présentent, comme ça, à l’heure dite. Au premier étage du musée d’Art moderne, pour patienter, on déambule entre les salles vitrées, toutes conçues sur le même mode. Sur la grande table centrale, des pots débordant de pinceaux, le long du mur, un évier et des rangées de tiroirs renfermant des godets d’aquarelle et de gouache, des papiers de toute taille et de toute sorte. Sur les murs, quelques dessins que les participants n’ont pas encore emportés et beaucoup de traces de peinture. On commence à connaître les lieux, hier encore on y a suivi des élèves de l’école Léonard de Vinci de l’Elsau, présents comme tous les mardis du 3e trimestre. Quatre élèves seulement ce jour-là. Isabelle, l’animatrice, précise qu’ils étaient bien plus nombreux lors de la première séance la semaine précédente, mais que les trois-quarts du groupe ont déserté car vraiment trop déçus de n’avoir croisé ni Ben Stiller, ni de squelettes animés (La Nuit au musée fait visiblement un carton chez les pré-ados)… Du coup, pour redémarrer en douceur après ce traumatisme, l’animatrice les a fait travailler sérieusement autour des couleurs complémentaires, mais n’a plus osé les emmener dans l’expo. En tout cas pas pour l’instant. On verra la semaine prochaine. « Il faut y aller doucement », soupire Isabelle. Les participants de l’atelier famille de cette après-midi, en effet plus nombreux que prévus, sont, eux, venus pour l’expo. Quatre adultes et cinq enfants de 4 à 11 ans, que Martine accueille dans la grande salle de gauche, avec la question qui tue : « Quand vous parlez de couleurs, vous dites quoi ? » Silence et œil rond. « Eh ben voilà, les couleurs ça fait tellement partie de notre quotidien qu’on n’en parle pas. Nous, cette après-midi, on va en parler ! » Quand chacun aura fini de citer sa couleur préférée, on passera aux choses sérieuses. « Quand vous faites de la peinture à la maison, vos couleurs viennent d’où ? » Félix, 11 ans, fait des mélanges, avec des gouaches, des tubes, et puis aussi un peu de peinture à l’huile. Line, 8 ans, fait de la peinture acrylique, mais bon, sa maman est peintre. Antonin, 5 ans, fait la tête… « Aujourd’hui, on va découvrir comment on fabrique les couleurs : à partir de pigments, qui viennent, à l’origine, de différents éléments naturels. » Martine exhibe une boîte à compartiments. Line est déjà hyper au courant pour le bois brûlé et le fusain. Le désespoir se dessine sur le visage d’Élena, 4 ans, devant les gentilles cochenilles séchées pour obtenir du rouge. Martine poursuit néanmoins sa dense introduction et explique comment, en mélangeant ces pigments à différentes matières, on obtient les couleurs avec lesquelles on peut peindre : peinture à l’œuf, acrylique née dans les années 60, peinture à l’huile née à la Renaissance, le brillant

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flamand, inventé par Van Eyck : « Ça me donne presque envie de faire des enfants pour les emmener au musée », me glisse le photographe. Avant de mettre tout ça en pratique, Martine entraîne le groupe dans une visite rapide du rez-de-chaussée de Chromamix 2. Elle s’arrête à l’entrée de l’expo sur la cible de Rondinone, peinte à l’aérographe dans des couleurs opposées (claires, foncées, vives, ternes), expliquant comment l’œil cherche à rendre nets ces contours flous ; sur l’expérience du prisme de Newton, qui prouve que la couleur est contenue dans la lumière. Antonin se réveille, rappelant qu’« on peut aussi faire ça avec le tuyau d’arrosage ». En 30 minutes, objets à l’appui, on aura notamment appris comment fonctionne un atelier de peintre à la Renaissance, que les couleurs étaient d’abord contenues dans des vessies de porc très fragiles, remplacées ensuite par des tubes en métal qui permettent aux impressionnistes de les transporter pour peindre en extérieur, et comment, avec une même couleur, le jaune, on obtient différents effets suivant la technique et le support employés… Bref, d’où vient la couleur et comment on peut l’utiliser. « Ce qu’on va d’ailleurs tout de suite expérimenter », après un dernier arrêt devant Signs of Emission de Donald Baechler, bel exemple d’emploi du jaune qui, même s’il semble laisser les plus jeunes un peu froids, n’entame pas la remarquable concentration du groupe… De retour dans l’atelier, chacun doit choisir une couleur, dans la longue série de pots de pigments. Après quelques tergiversations, sont élus le carmin naphtol, le jaune indien disazo, le bleu de cobalt sinus, l’écarlate pirrole… qui finiront tour à tour mélangés à du blanc d’œuf, du jaune aussi, de l’huile, de l’acrylique, des médiums qui les épaississent et les rendent plus brillants. Avec différents pinceaux, chacun les applique religieusement et côte à côté sur sa feuille pour constater que « ça sent pas pareil », comme le remarque très justement Antonin, désormais complètement réveillé, que

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« fait pas pareil » non plus et aussi que « l’huile ça sèche vraiment pas vite », contrairement à l’acrylique. Encore quelques expériences avec les couleurs complémentaires, toujours avec les précises et bienveillantes explications de Martine, et chacun pourra repartir avec sous le bras son petit glossaire de formes et de matières, qui aura visiblement amusé les adultes autant que les enfants. Et tous viendront à la Nuit des musées samedi, ils l’ont promis à Martine. Voilà qui semble encourageant. Sauf que, comme d’habitude, les quatre enfants présents ce jour-là sont ceux d’une peintre, d’une prof d’arts plastiques et d’un collaborateur du MAMCS… Les autres auront sans doute préféré passer une Nuit au musée.

Chromamix 2

Basée sur le même principe que Chromamix 1 au musée zoologique, l’exposition est une exposition « expérimentale » : au travers de manipulations et de questions, le visiteur appréhende les différentes nuances, matières, symboliques des couleurs, pour ensuite mieux observer les œuvres et appréhender les intentions de l’artiste. Destinée aux enfants accompagnés d’adultes, Chromamix 2 s’appuie sur des œuvres des différents musées de Strasbourg, mêlant art ancien et contemporain, arts populaires, et invite à une visite ludique à multiples niveaux de lecture. Chromamix 2, des pigments aux pixels, la couleur dans l’art Jusqu’au 15 novembre au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg


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MUSÉE DU VERRE + CENTRE INTERNATIONAL D’ART VERRIER

— EXPOSITIONS / PROJECTION / VISITES GUIDÉES DÉMONSTRATION SOUFFLEURS / BOUTIQUE / JUSQU’AU 31 OCT. 2009 / TOUS LES JOURS / 14 H > 18 H / SAUF MARDI / BILLETTERIE / — INFOS : 03 87 96 91 51 / 03 87 96 87 16 / CIAV-MEISENTHAL.COM

ÉVÈNEMENTS ÉTÉ 2009

— EXPO ”L’ENVERS DU DECOR“ / JUSQU’AU 31 OCT. MUSÉE DU VERRE / BILLETTERIE / — CONCERT / FETE DE LA MUSIQUE : 21 JUIN / 16 H / DON ROSS (GUITARISTE - CANADA) / HALLE VERRIÈRE / BILLETTERIE — EXPO ”DECORUM“ : 20 JUIN > 6 SEPT / 600 PROTOTYPES DE VERRE / 80 CRÉATEURS / HALLE VERRIÈRE / ENTRÉE LIBRE — BROCANTE DU VERRE : 5 JUILLET / 8 H > 18 H / SITE / BILLETTERIE — EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN / OLAF METZEL : 28 JUIN > 30 AOÛT / HALLE VERRIÈRE / ENTRÉE LIBRE — SPECTACLE ”CARAVANE DE VERRE“ / CIE OPOSITO : 31 JUILLET & 1ER AOÛT / EN SOIRÉE / ENTRÉE LIBRE © RIEDINGER


ARTS

L’œil de zut ! ...

par Sylvia Dubost

"Une sélection dans l'actualité des arts plastiques à Strasbourg et ailleurs, en trois images"

Assan Smati - Eaux-fortes Contrairement à ses sculptures, et notamment ses fameux chevaux bleus, les eaux-fortes d’Assan Smati ont été assez peu exposées. Elles ont pourtant leur place dans son œuvre, s’inscrivent tout autant dans l’histoire, tant par les formes qu’il choisit que par le regard qu’il porte sur le présent. Le trait est ici délicat, le sujet paraît onirique, mais Assan Smati est bien ancré dans le monde. Un monde entre beauté et laideur qui donne naissance à des êtres hybrides, inidentifiables, somme de nos terreurs. Dans ces cinq gravures exposées à Stimultania (aux côtés des photomontages de Franck Goldbronn, plus spectaculaires et moins pertinents), Smati reprend la forme du tondo, peinture ronde née dans l’Antiquité et très populaire à la Renaissance, et le motif de la chimère, être hybride dévorant des humains dans la mythologie grecque et possédant plusieurs génotypes dans la génétique contemporaine. Elles disent la même chose que ces sculptures mais avec la finesse, la simplicité et l’immédiateté du dessin, qui a bien du mal à se faire entendre… Jusqu’au 26 juillet à la galerie Stimultania à Strasbourg. 03 88 23 63 11 - www.stimultania.org

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You_ser 2.0 – Celebration of the consumer L’exposition You_ser, Le siècle du consommateur, installée depuis octobre 2007, s’adossait à un curieux discours. À partir de 1945 s’enclenche un bouleversement des rapports entre artistes et spectateurs : l’artiste devient actif, son regard vient parachever l’œuvre, qui ne peut exister sans lui. Il devient un usager avisé, un consommateur. Le rapprochement entre les deux concepts est surprenant et contestable… en tout cas l’exposition, composée d’œuvres d’art numérique, qui a définitivement entériné cette interaction entre les œuvres et le spectateur, a fait un carton. Organisme « in progress », de nouvelles œuvres tirent dorénavant la réflexion de You_ser vers la révolution web, où chacun a accès au savoir et où le consommateur peut devenir un agent du changement. La révolution par la consommation, voilà qui n’est pas banal. Si ce discours n’est pas toujours évident dans les œuvres (comme LoveLetters de David Link (visuel), un ordinateur qui génère automatiquement d’absconses lettres d’amour), l’exposition est aussi bluffante que le premier volet et mérite incontestablement le détour. Jusqu’au 30 août au ZKM de Karlsruhe www.zkm.de

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ARTS

Bad Beuys Entertainment – Braun Braun Braun La rencontre impossible entre Bad Boys Entertainment et Joseph Beuys, entre un label de hip hop américain et un artiste allemand, entre l’industrie du disque et un art social et humaniste. Issu du 9.5. (Cergy-Pontoise), nourri de culture urbaine, le collectif n’en reprend pas pour autant les codes, en tout cas pas de manière frontale. Pas de tag, pas de graph, quelques références musicales dans les titres des œuvres, et surtout un questionnement corrosif sur la ville, son urbanisme et la façon dont ces deux-là nous conditionnent. Les BBE savent néanmoins manier les clichés : la photo Sauvageons (ci-dessus), bel hommage à JP, définit le cadre et la forme de leur action : la cité et un angle toujours un peu décalé. Elle est même devenue la photo officielle du collectif, même si elle ne les représente pas directement. Pour le reste, beaucoup de maquettes d’immeuble, toujours un peu bricolées, des installations sonores, des vidéos, une sanisette à l’échelle 1, et toujours ou presque cette merveilleuse teinte de brun, celle dont on repeint le mobilier urbain pour tenter de le faire disparaître. Bad Beuys Entertainment ou la preuve que la « cité » ne dit et ne produit pas que ce qu’on attend d’elle. Jusqu’au 27 septembre au Ceaac à Strasbourg (Fermeture annuelle du 1er au 31 août) - 03 88 25 69 70 - www.ceaac.org http://badbeuys.ent.free.fr

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CULTURE ZUT !

The Feeling of Love & Lauter Les anormaux de la Triple Alliance et le cavalier solitaire de Herzfeld aux Eurockéennes. Bon ce n’est heureusement pas un vrai duo : ils ne jouent pas le même jour. En revanche ces Strasbourgeois ouvrent respectivement le vendredi (où l’on verra aussi l’immense King Khan vendredi) et le samedi à la Loggia et sur la plage. Pour certains il s’agira des meilleurs concerts garage-punk / folk sombre du WE, les autres trouveront une grosse pierre à s’attacher au cou avant de se jeter dans le lac du Malsaucy. (F.T.) Les 3 et 4 juillet aux Eurockéennes de Belfort - www.eurockeennes.fr www.myspace.com/_lauter www.myspace.com/thefeelingoflove

Foul Rain

Ardouvin - Géraud

La Chaufferie invite le Néerlandais Paul van der Eerden et ses dessins polymorphes. Avec son stylo bille et ses crayons de couleur, il explore les thèmes de la solitude, la détresse, la peur, la violence et la « lutte des sexes » sur des papiers de toute sorte et de préférence de petit format. Van der Eerden s’empare de registres et de références aussi variés que l’art tribal, la BD, la création spontanée, le graffiti, qu’il pousse dans leurs retranchements, et préfère se positionner à l’écart de la scène artistique qu’il trouve trop académique. Un artiste résolument à part. (S.D.)

C’est quoi ce bazar ? Sélestat invite deux artistes à investir le Frac et la chapelle SaintQuirin, et voilà qu’ils encombrent tout avec leurs installations… Des installations qui pourraient presque se ressembler dans la forme : au Frac Alsace, Pierre Ardouvin monte une caravane sur un tas de bois ; à la chapelle, Yann Géraud dresse une barricade de sculptures, des maquettes de volcans et un genre de campement romain. Mais dans le fond, elles découlent de deux processus complètement différents : le premier ravive avec humour nos souvenirs, remords et regrets communs, en l’occurrence ceux de vacances et les catastrophes estivales, le deuxième matérialise plutôt un concept et une pensée, voire même plusieurs, pour un travail plus directement politiques et engagés que celui d’Ardouvin. Yann Géraud, par ailleurs proche des Bad Beuys Entertainment, qui exposent actuellement au CEAAC à Strasbourg, lire page XX, est plutôt dans la spéculation, Ardouvin dans un rapport plus immédiat, plus narraatif mais parfois tout aussi cruel, au spectateur.

Du 19 juin au 7 octobre à La Chaufferie à Strasbourg www.esad-stg.org

Visuel : The Feeling of Love

FALSTAFF Pour sa dernière production programmée à l’Opéra du Rhin avant son départ, le directeur Nicholas Snowman propose une reprise du dernier opéra de Verdi, déjà présenté en 2004. Falstaff, dans la version mise en scène par Giorgio Barbero Corsetti, mêle opéra, théâtre et vidéo. Cette farce confisquée à Shakespeare, avec son Don Juan roulé dans la farine, est tirée d’un côté plus mélancolique, et jouée dans des décors inspirés par les premiers Fellini des années 50. (F.T.) Du 20 au 28 juin à l’Opéra National du Rhin - 03 88 75 48 96 - www.operanationaldurhin.fr

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(S.D.) Pierre Ardouvin, du 13 juin au 23 août au Frac Alsace à Sélestat Yann Géraud, du 13 juin au 16 août à la chapelle Saint-Quirin à Sélestat


CULTURE ZUT !

ÉTÉ COUR ÉTÉ JARDIN

Big Bang

Nina Hagen

Les spectacles de l’été sont de retour à Strasbourg avec les Taps. Ils se répartissent sur deux salles : musique au Scala, jeune public au Gare. Cette nouvelle saison est consacrée à une large palette de spectacles de la région : le théâtre de marionnettes succèdera à la musique bulgare, les textes de Boris Vian croiseront les mélodies de Schubert, les contes persans ou africains vogueront aux côtés des rythmes brésiliens… Quelques exemples parmi bien d’autres : Transcabaret le 4 août au Scala, un spectacle musical et théâtral de Pascal Holtzer qui convoque pêle-mêle : Kurt Weill, Cocteau, Mozart, Aperghis, Poulenc, Arletty… Le 18, Maliétes fait entendre sa musique de Grèce et de Turquie, accompagné d’une création vidéo de Frank Mahmoudian et du collectif Difraact. Côté Taps, le 21 juillet Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu, un spectacle en forme de boîte magique par la compagnie sur une musique de Weepers Circus. (F.T.)

De tout temps, Strasbourg s’est positionné comme l’une des places fortes des musiques électro-acoustiques. Les deux soirées Big Bang 09 organisées par Audiorama et Traces, en accord avec des structures très actives dans le domaine, Elektramusic et IntraMusiques, confirment ce statut. Au programme, cinq pièces jouées par une dizaine d’artistes, dont les compositeurs strasbourgeois Gualtiero Dazzi, Paul Clouvel et Bruno de Chénerilles, ainsi que le percussionniste Fritz Hauser, dans le cadre de concerts multimédia, avec dispositifs sonores et projections vidéo spatialisées. (E.A.)

Ça remonte à loin, mais on se souvient qu’elle fait partie de ces artistes qui ont été expulsés d’Allemagne de l’Est. Ingérable, on se souvient également de sa démonstration de masturbation féminine à la télévision : « Sans la jouissance, la vie est un enfer ! », affirmait-elle alors à juste titre, devant un parterre médusé. Nina Hagen reste insaisissable. Loin d’être assagie, cette égérie délurée demeure la figure punk par excellence, prête à toutes les outrances. Sa venue à Colmar est l’occasion de renouer avec un public qui lui est resté fidèle. (E.A.)

Du 18 juillet au 29 août à Strasbourg 03 88 23 84 65 www.strasbourg.eu

Les 19 et 20 juin, au Hall des Chars à Strasbourg (Friche Laiterie) 03 88 45 39 91 – www.audiorama.org

Le 13 août à la Foire aux Vins de Colmar 03 90 50 50 50 – www.colmar-expo.fr

Photo : Marie-Anne Bacquet

Couleurs contes

Souvenez-vous (si vous étiez là). 1990 : Jean Leloup, l’Amérique pas encore supertriomphante, l’espoir d’un monde plus juste à l’Est. C’est un peu l’histoire du Loup Gris et le Petit Chaperon Rouge du Russe Gari Bardin (La Nounou et les Pirates), fable politique et musicale et pâte à modeler résolument optimiste après la chute du Mur. À côté de ce bijou de 26 minutes, témoin d’un court dégel historique, le programme Couleurs Contes propose le mardi des films d’animation aussi pour les enfants. (F.T.) Le 7 juillet à la maison de l’image à Strasbourg, 31, rue Kageneck - www.videolesbeauxjours.org

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TENDANCES

MODE // DÉCO // BEAUTÉ //ACCESSOIRES...

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ABC/A.P.C

Par Myriam Commot-Delon // Photos Alexis Delon / Preview

Jean Touitou est le fondateur d’A.P.C, marque emblématique d’un chic parisien underground qui distille avec son élégance minimale, références musicales et pièces basiques… Sans tape à l’œil et faux-semblants. Anti Anti-mode est chez A.P.C. synonyme de simplicité : l’évidence stylistique de ses vêtements le prouve et si une tendance rock ou un look preppy sont le tempo de la maison, ce ne sont pas des étiquettes modeuses qui peuvent définir monsieur Touitou. Un catalogue de VPC, trente enseignes et environ 300 employés, c’est une politique d’ouverture qu’est en train de nous offrir celui qui fut révolutionnaire trotskiste dans sa jeunesse… Et qui est aujourd’hui une des rares personnes encore indé dans le milieu de la mode. Antihyperconsommation est le leitmotiv d’A.P.C et même si la marque devient moins confidentielle, il y a toujours peu de pièces dans les collections, justes et précises. L’esprit militaire de ses premières collections a fait place à une allure plus baby-doll pour la collection femme. Du coup ça a un peu remis les choses à leur place : une fille peut s’habiller comme son boy-friend mais une jolie robe sur une jolie fille, ça plaira toujours plus aux garçons. Et l’homme A.P.C. dans son évidente normalité nous offre la plus jolie manière d’être sexy… Ce qui n’est pas la chose la plus aisée à obtenir. Blue-jean, etc. La pièce-phare restera à jamais le jean, droit, bien raide à la Japonaise, qui s’assouplit au fur et à mesure, sans signes extérieurs de reconnaissance, juste le bouton gravé aux armes et cetera… Pas un ersatz de jean au prix incendiaire, à la fausse usure et aux moustaches de carnaval mais un Jean iconique, unisexe, qui vit sa vie pépère et se prend un petit coup de vieux au fil des nettoyages (à sec : les codes de lavage sont stricts, ça aussi c’est jouissif…). Cet été, la nouveauté est le «Butler jean» : les adeptes du jean brut peuvent acheter le leur à moitié prix en échange d’un de leur modèle porté, lifté, brodé à ses initiales et revendu en boutique à ceux qui veulent un vrai jean usé par des humains. Passez votre chemin, si vous changez de look à chaque saison ; marchez en crabe pour ne pas cacher un logo ou le it-bag de la saison… Bon ok, je mens un peu en disant qu’on s’en fiche de la mode quand on aime A.P.C., ce serait mentir de ne pas avouer que les pièces-phares de la saison et les accessoires font un buzz dès leur sortie et disparaissent comme des éclairs des rayons. Mais que reste-t-il justement après ? La bonne veste, le bon jean brut, des chemises sans fanfreluches, des robes de jeunes filles en liberty et des chaussures à semelles de crêpe et These Boots are made for walking ? Oui.

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Choice Oui, c’est un luxe de rester fidèle à ses idées. En désaccord avec les structures d’accueil pour la petite enfance, Il installe dans d’anciens locaux A.P.C., l’APE (Atelier de la Petite Enfance), une école maternelle privée de 40 enfants où va sa fille et dans laquelle il a essayé de cumuler les bons points d’autres systèmes d’éducation. La mienne, elle, a huit ans, ne vit pas près du jardin du Luxembourg, mais chante à tue-tête les chansons du groupe Housse de Racket… Qui ont illustré cette saison des T-shirts pour A.P.C. avec The teenagers, Koko von Napoo, Château Marmont et se sont produits sur scène avec Jean Touitou à Tokyo, il y a quelques semaines. Derrière l’anonymat des 3 lettres d’A.P.C., l’Atelier de Production et de Création est riche en collaborations. Jean Touitou mixe avec éclectisme musique électronique, jazz et franco-arabe sur son label musical, y prend beaucoup de plaisir et sait s’entourer de jeunes musiciens. Mais il peut aussi bien sortir pour les longues soirées d’hiver un disque de Karaoké A.P.C. que Produire en Inde Madras, la collection de la styliste anglaise Jessica Ogden. Collaborer avec Nike ou Suprême, une marque de street-wear et de skate newyorkaise, préférer cette saison rééditer un livre de Tony Duvert avec les éditions de Minuit ou faire des images avec Bruce Weber et les acteurs de Gomorra. Il lance un parfum pour septembre ? Non. Une onction dont le flacon sera mis en forme par l’excellent duo de graphistes M/M (un écrin de bois inspiré du premier accord de guitare de Waterloo Sunset de Ray Davies des Kinks), mais en série limitée et juste dans ses boutiques. Le sans-faute de ses références artistiques et musicales a toujours joué en sa faveur : regardez un film de Wes Anderson ou écoutez I’m Straight de Jonathan Richman and The Modern Lovers, puis associez bonne éducation et valeurs morales à ces deux références : et vous verrez que se fier aux goûts de Jean Touitou n’est pas une mauvaise idée. Et puis cet homme est capable depuis pas mal d’années de faire porter le même jean à mon mari… Toujours aussi sexy.


www.apc.fr www.rzostore.com www.myspace.com/houssederacket www.myspace.com/kokovonnapoo www.myspace.com/theteenagers www.myspace.com/chateaumarmont www.mmparis.com www.bruceweber.com Tony Duvert / les éditions de Minuit / APC, Abécédaire malveillant et Un Anneau d’argent à l’oreille.

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PAPER BLOG

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Par Myriam Commot-Delon Photo Alexis Delon / Preview Post-prod Camille Vogeleisen / Preview

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Ne parle pas la bouche pleine… Et quand la vaisselle sera faite, allez voir la première exposition mo-

nographique de Charlotte Brocard, Jeux Cuisine / on ne joue pas à table, du 05 juin au 1er août 2009, à la galerie fraich’attitude, 60 rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris – www.fraichattitude.com + Notre shopping à Strasbourg et sur le net… 1 + 2 + 3 + 4 / Gant de cuisine, torchon, tasses, boite, www.marimekko.fi chez Aquatinte, 5 quai des pêcheurs, Strasbourg 5 + 6 / Tablier en lin sérigraphié, Teresa Green et torchon, la Fiancée du Mékong. www.boutiqueceleste.com 7 + 8 / Magnet et sets de table, Nathalie Lété, www.monpetitart.com chez www.baptisteetgarance.com 9 + 10 + 11 + 12 / Miroir menteur, bols affamés, égouttoir indien, main à bagues en alu, www.tse-tse.com 13 / Tabouret La machine, Tsé & Tsé associées. www.sentou.fr 14 / Mobile radis, www.petitpan.com 15 + 16 + 17 + 18 + 19 + 20 / Couvert à salade, panier à pain, saladier, mesureur spaghettis, porte-plantes aromatiques, ouvre-boîte, www.muuto.com chez www.aquatinte.fr

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42 21 / Ambiance Designers Guild chez Art de vivre déco, 27 rue de la nuée bleue, Strasbourg 22 + 23 / La laitue, Les éditions de l’épure, Le Tang book, Larousse, les deux chez Soif de lire, 11 rue Finkmatt, Strasbourg. 24 / Eat me de Fabien Verschaere, Éditions CIAV, www.ciav-meisenthal.fr 25 / Robot culinaire, KitchenAid, www.printemps.com 26 + 27 + 28 / couverts, assiettes à sushi, brosse à vaisselle, www.rice.dk 29 + 30 / thés, www.kusmitea.com 31 / Pâtes, Inpetto, le tout à l’épicerie bucolique, 13 rue Sainte-Madeleine, Strasbourg. www.lifeismagnifique.fr 32 + 33 + 34 + 35 / Thé Amour, www.jardinsdegaia. com, mélanges d’épices bio, Herbaria, sirop à l’aspergule odorante et vinaigre aromatisé à la framboise, www.l-etagere-de-nos-grands-meres.fr, le tout à la table verte, 90 route du Polygone, 67100 Strasbourg. www.latableverte.com 36 / Cours de cuisine, www.cuisineaptitude.com 37 / Plan de travail en pierre bleue, www.carrieresduhainaut.com chez www.meazza.fr 38 / Robinetterie professionnelle, Chavonnet chez www.siehr.fr 39 / Poupée Blythe, www.thisisblythe.com 40 / Bouilloire, www.csao.fr 41 / www.lefooding.com 42 / Torchon littéraire, Je m’en lave les mains, Anna Rozen, www.stephanie-radenac-atelier.fr, vente en ligne chez www.favoritechoses.typepad.com

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ACCESSOIRES

Par Myriam Commot-Delon // Photo Catherine Remmy / Preview // Post-prod Camille Vogeleisen / Preview

Coups de pied futuristes dans les collections estivales…

De haut en bas et de gauche à droite : sandale en cuir bleu métallisé, Prada, tong en plastique métal nacré, Tods, escarpin multi-matière en cuir métallisé, coton surpiqué et reptile, Marc Jacobs, sandale à brides asymétriques en cuir métal et cordelette, Sergio Rossi, portefeuille et pochette en cuir argent monogrammé, Dior, spartiates à lanières cuir acier brossé, Miu-Miu, sandales gladiateur en cuir métal bronze et talon en plexyglas translucide, Robert Clergerie, le tout chez Ultima.

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Prêt à porter - Chaussures - Accessoires Femmes / Hommes 3, 4 et 8 petite rue de l’Église 67000 Strasbourg 03 88 21 91 66 www.ultima-mode.com

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SACS PRADA DIOR FENDI MIU MIU

59 zut ! modèle photo : Miu Miu


Style

La jeune fille L’allure et les points forts à adopter cet été pour traîner dans les festivals… ou à la superette. Par Myriam Commot-Delon // Photo Alexis Delon / Preview // Pack-shots Catherine Remmy / Preview // Post-prod Camille Vogeleisen // Modèle luce

Robe t-shirt Maje, bracelet en cuir Marithé & François Girbaud Blouson sans manches en cuir, écharpe en jersey étoilé, Sandro, Jean blanc, Diesel, T-shirt imprimé Blondie, bretelles pailletées en trompe l’œil, Pinko, le tout aux Galeries Lafayette. Gourmette, bague vanités, Yaz, ceinture cloutée, HTC, les deux chez Algorithme la loggia. Bottines en cuir vernis rouge, Dr Martens chez Elan.

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algorihme la loggia homme

femme

PRÊT À PORTER / ACCESSOIRES PARFUMS / CHAUSSURES / ROBES DE SOIRÉE DSQUARED2 t PAUL SMITH j CHRISTIAN LACROIX r BIKKEMBERGS Y

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Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Modèle Lida Kochetkova / Angels Coiffure Sébastien Rick Make-up Sabine Reinling Post-prod Emmanuel Van Hecke Boutiques l’Altra, Algorithme la loggia, K.collections, Paule KA, Ultima, Chapellerie Medernach, Celeste

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Robe longue en satin. Maria Calderara chez K.collections Manchette en plexiglas et gros-grain. Paule KA Sandales. Miu-Miu chez Ultima


Blouse drapée en soie, pantalon à rayures bayadères et gavroche en soie. Le tout Etro chez K.collections


Robe dos-nu, col v drapĂŠ. Etro chez K.collections


Robe bustier en jean, Miu-Miu chez Ultima Chapeau melon, Chapellerie Medernach


Twin-set en maille jacquard. Missoni chez L’Altra Manchette multicolore. Celeste


Poncho en soie gansée et imprimée. Missoni chez L’Altra Chapeau melon, Chapellerie Medernach Sandales soques en bois et cuir. Miu-Miu chez Ultima


Robe portefeuille en crĂŞpe. Dsquared2 chez Algorithme la loggia Sandales soques en bois et cuir. Miu-Miu chez Ultima Chapeau melon, Chapellerie Medernach


Veste reversible en soie imprimĂŠe. Etro chez K.collections Jonc en plexiglas. Celeste



Blouse froncée en soie tie & dye, Missoni et maillot de bain, Erès. Les deux chez L’Altra


Tunique smockée en popeline de coton, capeline en paille et gros-grain. Paule KA Maillot de bain. Erès chez L’Altra Sandales soques en bois et cuir. Miu-miu chez Ultima


MODE

Photos WBDima // Propos recueillis par Caroline Lévy

Alice 16 ans, lycéenne

Liam 22 ans, étudiante aux Arts déco

Ton style ? J’ai un style plutôt folk et bobo. J’aime la sobriété tout en y apportant une touche de couleur. Les matières ont aussi beaucoup d’importance pour moi, je suis très cuir et daim… Je porte une tunique Maje sur un legging Abercrombie direct de New York. Mes boots sont des Sandro et mon sac un Vanessa Bruno.

Ton style ? Mon look, c’est l’étrange croisement entre un gan-

Tes sorties ? En été, le Gayot c’est vraiment l’endroit où j’aime aller. Pour manger tout en restant dans le même quartier, l’ambiance 100 % italienne de Gepetto est incomparable. Le titre qui définit ton style Breackdown de Jack Johnson. Ton fashion faux pas (ah non faut pas !) J’ai tenté le vernis

jaune : une horreur, une impression de champignon au bout des ongles !

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gster, une pin-up et un gosse américain ! Je suis très récup’ : aujourd’hui je porte un jean H&M, mon pull vient d’Emmaüs et mes baskets sont des Adidas. Tes sorties ? Je suis assez souvent au bar de l’école, La Mine. Sinon, le Trolleybus et le Diable bleu pour boire un verre et de temps en temps à la Laiterie pour des soirées. Mais je suis surtout fan de la fête foraine de Kehl ! Le titre qui définit ton style Jump des Kriss Kross : gangster et

gosse américain ! Ton fashion faux pas Qu’on me prenne constamment pour une ado de la Star’Ac, c’est une faute de goût non ?


Shadmehr 29 ans, étudiante en graphic design

Renaud 26 ans, assistant de prod audiovisuel

Luiz 18 ans, étudiant en archi

TON STYLE ? Pour mon style, j’adore les mélanges et surtout les contrastes ! J’aime ajouter à mes tenues des accessoires de famille, j’ai l’impression de porter un peu mon histoire ! Mon foulard vient de ma grande cousine qui l’a donné à ma mère avant de quitter l’Iran et la chemise est à ma sœur. Mes baskets sont des Puma et mon jean un Fornarina coupé en bas.

TON STYLE ? Niveau style, je ne me prends

TON STYLE ? Je suis beaucoup dans l’ironie. Je n’essaie pas d’être fashion mais de trouver des pièces originales où je me sens à l’aise. Tout est une question d’attitude ! Je porte un jean Hells Bells, un gilet Devred, une chemise Mexx et des baskets commandées sur asos.com. Tous mes accessoires sont des Lazy Oaf.

TES SORTIES ? Les endroits que je fréquente

sont variés. Pour manger je vais souvent chez Broc en Stock et pour l’apéro j’aime bien le Troc’café et le Café des anges. Le titre qui définit ton style Ode To My

Family des Cranberries Ton fashion faux pas J’avais un jour

acheté une robe noire en simili latex que je croyais sexy… mais ça ne me mettait pas du tout en valeur au final !

pas trop la tête : il faut avant tout que je sois « confort ». Je porte une veste militaire chinée, un T-shirt Zara (on dirait plutôt un portrait de lui griffonné !!, ndlr), un jean Pace acheté en Suède et des baskets Kawasaki. TES SORTIES ? Je suis entre Strasbourg et

Paris, donc j’ai mes spots de prédilection lorsque je reviens, comme le Snack (Le Michel). J’aime bien aussi Jeannette et les Cycleux et l’Épicerie, des bars à concept sans chichi ! Le titre qui définit ton style Across the Universe des Beatles (a voulu dire La Carioca de la BO de la Cité de la peur, mais on l’en a dissuadé, ndlr) Ton fashion faux pas Acheter chaque

année les mêmes chaussures en plusieurs exemplaires. C’est pas facile à chausser un 46 de nos jours !

TES SORTIES ? J’aime bien le Rafiot pour ses

soirées. Pour manger un bout, je vais souvent au Mikado, un resto japonais qui fait de très bons sushis ! Pour boire un verre (même si je ne bois pas d’alcool !) j’aime bien Les Ambassadeurs. Le titre qui définit ton style Alala de C.S.S. Un groupe qui vient du Brésil, comme moi ! Ton fashion faux pas Avoir un jour eu

du goût !

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Chronique // #02 Au bon parfum

Par Sylvia Dubost

Blanche obsession

Marlene Dietrich dans Shanghai Express de Joseph von Sternberg, 1932

Entre jasmin, tubéreuse et gardénia…

Il ne faut jurer de rien, dit-on. J’aurais pourtant juré ne jamais porter ni fleurs blanches, ni soliflores : trop opulentes et trop « femme » pour les premières, trop évidents pour les seconds. L’année dernière, à la même époque, j’ai pourtant fait l’acquisition par le biais d’un forum de quelques millilitres de Jasmin full de Montale, un jasmin presque pur, mâtiné de fleur d’oranger. Chaud, exotique, sucré, tenace, avec cette légère note d’urine qui peut rendre la fleur si animale. C’en était fait de mes certitudes. Ma chasse au soliflore blanc a commencé, aussi inattendue qu’irrationnelle. Une amie m’a demandé un jour : « Mais à quoi ça sert, un parfum, si ça sent comme la fleur ? » Je n’ai pas su lui répondre de suite. À la réflexion, c’est justement cette (fausse) simplicité qui fait toute la beauté du soliflore. C’est un exercice de style, une interprétation subjective d’une matière. Comme pour faire la preuve de leurs différences, j’ai entrepris de comparer les « jasmins », en tout cas ceux que j’ai pu trouver : À la nuit, dans la collection export de Serge Lutens (2000), naturaliste, l’odeur de la fleur à la tombée du jour ; Sarrasins (2007), toujours chez Lutens, velouté et animal, digne des Mille et une nuits ; Jasmin impératrice Eugénie (Creed, 1870), chaud, envoûtant, au final assez loin de la fleur… La fleur blanche est vite devenue une obsession. J’en voulais toujours plus. Aussi, sans m’arrêter à la case ylang ylang ou fleur d’oranger, je suis passée directement à la plus puissante, la plus magnétique, la plus solaire, la plus animale, la plus

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dangereuse : la tubéreuse. On accorde à cette fleur originaire du Mexique un pouvoir érotique, et l’on raconte qu’à la Renaissance, on interdisait aux jeunes filles de se promener, le soir venu, dans les jardins où fleurit la tubéreuse : son parfum ensorcelant les aurait fait céder aux avances des jeunes gens. Le soliflore est l’un des plus capiteux, éclatants et suaves qui soient. J’ai enfin osé sentir Fracas (Robert Piguet, 1948, réédité en 1996), le mythe indépassable auquel toutes les autres tubéreuses sont un hommage : celle de Gaultier (Fragile, 1999), de Dominique Ropion pour Frédéric Malle (Carnal Flower, 2005), peut-être même celle de Lutens, la très narcotique Tubéreuse criminelle (1999)… Moi qui ne pensais jamais y entrer, je n’en suis pas sortie, de ces fleurs blanches… Cette année, j’ai commencé à investiguer le gardénia. Et j’ai désormais une nouvelle certitude : rien n’est plus beau, plus évocateur et plus troublant qu’une goutte de fleur blanche un soir d’été. Et les eaux d’été m’ennuient à tout jamais. Ça, je pourrais en jurer…

D’autres tubéreuses : Tubéreuse, L’Artisan parfumeur, la plus proche de la fleur Tuberosa, Santa Maria Novella, fruitée et pimpante Tubéreuse couture, Parfumerie Générale, solaire et ciselée Private collection Tubéreuse gardénia, Estée Lauder, une évolution plutôt jasminée


RALPH LAUREN • CALVIN KLEIN

29 rue du Dôme à Strasbourg 03 88 32 01 52

PAULE KA 29 rue du Dôme 67000 Strasbourg 03 88 32 08 36 www.pauleka.com


DÉCO

Par Myriam Commot-Delon // Photos Alexis Delon / Preview

C’est dans un ancien moulin hydraulique de la banlieue Ouest de la ville que Fred Rieffel, designer strasbourgeois, a choisi de s’installer avec sa famille. Briques apparentes, poutrelles industrielles, huisseries noires, béton ciré, murs blancs et béton gris : tous les codes d’un atelier sont réunis dans cet espace lumineux. Chaise en polypropylène blanc, hautes (Ikea), en contreplaqué 1043 (Fred Rieffel), en bois et vintage, entourent la table aux lignes épurées (AM/PM). Mugs et torchon (Marimmeko chez Aquatinte), Vase, Ikea PS Jonsberg (Hella Jongerius chez Ikea) et roses (Christiane Groll), luminaire B3 lux (Birgittoestergaard à la galerie Fou du roi), sur le bord de la fenêtre, coupe crushed bowl (Muuto chez Aquatinte).

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2 Vase violet Phlox (CIAV 2004), trio de boules en verre Podium (Meisenthal 2005), céramiques Hyperbol (Noel Schmitter à Betschdorf 2005) et fauteuil en drap de laine Pacha (ARFA), le tout par Fred Rieffel.

L’édifice en briques, flanqué de sa haute cheminée, entouré d’eau et de végétation, plante le décor. Une extension contemporaine en briques noires accueillant d’autres lofts s’est greffée au bâtiment d’origine, mais c’est dans le moulin, séduit par le charme industriel et champêtre du lieu, que le jeune couple a choisi de s’installer avec ses deux filles. Fred Rieffel fait partie de la jeune garde des designers qui privilégient le jeu de la simplicité aux effets de style superflus. Il a voulu avec sa femme Angèle un lieu apaisant et clair : un refuge pour se ressourcer, vivre et travailler, équipé de meubles aussi bien choisis pour leur valeur sentimentale que fonctionnelle. L’atelier-bureau avec son conduit de cheminée en briques laiteuses est recouvert partiellement d’un soubassement immaculé faisant office de panneau de travail, pour y accueillir esquisses, prototypes et échantillons de travail.

turel !

3 Le peps bleu ciel d’un fauteuil Polypropylène (Robin Day) se joue du noir de la porte ardoise où les fillettes expriment leur fantaisie à quatre mains.

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DÉCO

Un espace ouvert, libre & supernaTUREL !

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Siège Superlola édité chez Pianca Italie, lampadaire 99 Watts édité chez Ligne Roset et table basse Less éditée chez Roche Bobois, le tout Fred Rieffel.

La force du lieu : l’espace, la lumière et la nature environnante s’épanouissent sans compromis. Leur loft, traité comme un open space recloisonné est composé de trois chambres, d’une salle de bain, d’un bureau atelier et d’une grande pièce à vivre dans laquelle s’inscrit une cuisine linéaire. Le séjour inondé de lumière s’amuse des lois de l’apesanteur avec une suspension en papier très gonflée qui contrebalance l’imposante présence de la fenêtre en ogive. Dessous, sans maniérisme, est installée une grande table familiale en bois clair entourée d’un mix décontracté de chaises dépareillées blondes et blanches. Ici, pas de superflu ni de tape à l’œil ; les propriétaires, fidèles au lieu d’origine, lui ont laissé le premier rôle. La seule entorse aux murs blancs et grisés du salon se découvre à l’entrée des chambres nimbées du rose des fillettes ; elles bénéficient aussi de hautes baies, laissant entrer la lumière à flot de part et d’autre. La présence des sièges colorés de Fred et les trouvailles pimpantes d’Angèle chinées pour les filles ponctuent avec dynamisme cet espace intime.

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Dans le salon, l’arrivée des beaux jours transforme la terrasse en prolongation extérieure de l’espace lounge. Sa palette de couleurs forme un jeu subtil avec le nuancier du mur de briques : une image en miroir se crée entre la décoration et les matériaux d’origine du bâtiment gommant au passage la frontière entre intérieur et extérieur. C’est là que se trouve toute la réussite de ce lieu : la simplicité, l’atmosphère d’un espace est une complexe superposition d’éléments divers où l’évidence n’est pas fortuite. Elle se découvre souvent beaucoup plus complexe qu’elle ne le laisse deviner au premier abord et l’harmonie révèle ici toute sa dimension.


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Mimétisme pour le fauteuil rond (Fred Rieffel pour Habitat 2002-2004), qui s’approprie la végétation et l’acier galvanisé de la balustrade. 6 Drôle, gai et pimpant comme Madeleine, la chauffeuse Mini Kone (Fred Rieffel chez ARFA). 7 Rose poudré malabar, blanc et gris pour la chambre d’Ysé avec lit, boutis et dressing de charme. Lingère au miroir biseauté chapeautée de sacs en nylon bayadère. Tabouret Bubu 1er (Starck pour XO) et fanion brodé épinglé au mur. 5

Fred Rieffel et son studio de design, ce sont des réalisations pour Cinna, Ligne Roset, RocheBobois, CIAV, Habitat… des aménagements de lieux publics, un poste d’enseignant en design à l’École des arts décoratifs de Strasbourg, le label Via et de nombreuses distinctions et collaborations à des expositions de Milan à Tokyo… Studio Fred Rieffel 4, rue de la Chartreuse 67200 Strasbourg tel / fax : 03 88 12 65 10

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BEAUTÉ

FOREIGN // VENUS D’AILLEURS Par Nicolas Léger

Formée par l’association de talents solides et créatifs, la coiffure Foreign occupe tous les fronts : création et formation. Depuis l’ouverture du salon pilote de Strasbourg en 2002, l’aventure connaît une expansion impressionnante à travers l’Hexagone. Portrait d’une révolution en marche. Genèse d’une aventure

Pour un solfège de la coiffure

Tout commence à Strasbourg. Mathieu, le directeur artistique, y a travaillé sept ans. Formateur entre Londres et l’Hexagone, il collabore déjà avec Pierre-Jean Fuchs, alors distributeur d’une grande franchise anglaise. C’est de l’association de ces deux talents avec celui de Gilles Hecker ainsi que de la collaboration de jeunes graphistes et photographes strasbourgeois qu’est né Foreign. En 1999, la première collection est présentée. Comme toutes celles qui suivront, elle est le fruit d’une création collective où chacun ramène photos de magazine, films, dessins ou même des étoffes. Et toujours la même exigence en filigrane : combiner les tendances « latines », glamour, douces avec celles dites « anglo-saxonnes », plus affirmées, plus toniques. La rencontre de Coco Chanel et des Rolling Stones. Un véritable cocktail créatif. Le choix d’un métissage des genres permet en effet d’offrir des coupes plus personnalisées. Ce souci de l’individualité, l’équipe de Foreign en a pleinement conscience, à une époque où les femmes cherchent à reconquérir leur identité et à s’émanciper des diktats de la presse de mode. C’est là que réside la révolution de ces dernières années pour Mathieu qui s’en réjouit : « Les salons retrouvent tout leur sens. C’est là que l’on va se retrouver, pouvoir redevenir soimême. Les clients ne sont plus des « cibles » mais des singularités qu’il faut satisfaire». Du cas par cas, en somme. Dix ans plus tard, Foreign compte 35 salariés et quelque 50 salons partenaires ayant gardé leurs esprits propres et bénéficiant de cette valeur ajoutée. La collection 2009 ? L’accent est mis sur la féminité avec un côté rétro / vintage. La femme Foreign 2009, c’est à la fois l’actrice Marion Cotillard et la chanteuse Pink. Là encore, il s’agit de combiner l’élégance à la française et cette inventivité so british. N’y voyez pas une contradiction, mais un challenge, car comme le souligne Pierre-Jean, « c’est avant tout à des tempéraments que nous nous intéressons. »

En parlant de la ligne esthétique de Foreign, la comparaison entre musique et coiffure parcourt tout le propos du jeune directeur artistique. La coiffure a ses Mozart, que sont Sassoon, Antoni Mascolo. Mathieu et son équipe les ont fréquentés, se sont alimentés de leur travail et y ont appris ce que la formation avait de fondamental. Ainsi, elle représente une part importante de leur activité. L’ambition de Foreign au cours de ses stages, c’est d’enseigner un « solfège » à partir duquel les professionnels puissent se permettre des variations : « Avant de faire un riff, il faut maîtriser la base, ses gammes », insiste Mathieu avec enthousiasme. La démarche est payante : récemment, l’un des premiers collaborateurs formés par Foreign, Gaspard Reheisser, a eu Sharon Stone ou encore Galliano pour clients… Ce que les coiffeurs suivant les stages acquièrent, ce sont des outils, des idées innovantes afin de répondre aux exigences d’une clientèle toujours plus au fait. Du coup, l’équipe est en perpétuelle tournée à travers la France : les rencontres avec ces gens-là se font toujours entre deux déplacements. Quand je finis mon entretien avec Mathieu revenant du grand Ouest, Gilles repart pour Lyon. C’est que la marque a désormais un fort ancrage national et collabore notamment avec Redken du groupe L’Oréal. Le succès de Foreign, formant actuellement plus de 450 salons, est donc bien au rendez-vous. Résultat d’un réel travail solidaire dont Mathieu est plus que fier : « Tu diras bien que je suis pas seul. Surtout n’oublie pas de citer aussi les deux Sébastien, Alex, Orianne, Arnaud, Ludo et Lisette… » Voilà qui est fait.

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Retour sur des moments-clé des collections Foreign, commentés par Mathieu, le directeur artistique :

« Une des premières collections. Là, on est dans le côté rigoureux, sérieux. Elle nous a vraiment servi de support pédagogique dans les stages. C’était LA coupe Foreign. »

« Cette photo a 6 ans maintenant. Le mix entre anglo-saxon et latin est visible ici. On est plus sur l’idée d’un total look. »

« J’adore cette photo, avec ces cinq femmes. Ce genre de photo est terriblement difficile à faire sans retouche mais on a réussi. Elle donne bien le ton de la collection d’il y a 4 ans, qui était alors avant-gardiste. »

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« La nouvelle collection. L’esprit est définitivement plus vintage, mêlant à la fois un esprit rock et glamour. »

Foreign en quelques dates… 1998 : Pierre-Jean Fuchs, Mathieu et Gilles Hecker s’associent

et créent la marque Foreign. 1999 : Présentation de la première collection. 2002 : Ouverture du salon-pilote à Strasbourg, animé par Orianne,

rue des Serruriers. Le design intérieur est confié à l’équipe du Fou du roi. 2005 : Mise en place de salons partenaires : il y en aura plus de 50 dans le Grand Est et dans l’Ouest. 2009 : Extension de Foreign sur le territoire national avec l’ouverture de partenariats à Lyon. Foreign 18, rue des Serruriers, à Strasbourg - 03 88 23 08 66 3a, place de la Mairie, à Colmar - 09 71 48 48 66 www.foreign.fr

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« Notre clientèle est majoritairement féminine mais nous faisons aussi de la coiffure pour homme. Ici, c’est une approche très dandy tout en étant ultra-contemporaine. »


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SHOPPING ZUT !

Vous avez dit « coffret-cAdeaux »?

La fripe qui fait du bien

Vous vous trouvez en difficulté pour vos cadeaux ? www.acourtdidees.com est une adresse qui devrait vous permettre de résoudre tous vos problèmes. Créé par Estelle Demesse, ce site est le résultat du succès grandissant de son entreprise Sistra. Dédiée à l’accessibilité de l’emploi des personnes en difficulté professionnelle et sociale, cette dernière propose à travers son site des coffrets cadeaux thématiques solidaires. Ces créations reflètent quatre thèmes et tiennent compte des critères de qualité solides : respect des personnes et de l’environnement. Le caractère singulier et personnalisé offre à ces créations une vraie originalité. L’idée de base ? Donner un véritable sens au geste d’offrir. (L.S)

On l’attendait depuis tellement longtemps, nos vœux de modeuses à la recherche de revival authentique ont enfin été exaucés ! Une nouvelle friperie vient d’éclore à Strasbourg, un lieu sauvagement vintage comme on les aime : Le Léopard. Plus qu’une friperie habituelle, elle est citoyenne et responsable avant tout. C’est ici que se concrétise la notion d’économie solidaire, car Le Léopard est un relais d’Emmaüs France, qui lutte contre l’exclusion en créant des emplois durables. C’est la première fois que le Relais élabore un concept alliant style et solidarité en centre ville. Pièces d’époques, accessoires, chaussures et artisanat africain se côtoient dans un cadre agréable et détendu où l’on peut dénicher une pépite à chaque instant. La deuxième main qui tend la main, on dit chapeau !

www.acourtdidees.com

Le Léopard, 8 rue des Veaux à Strasbourg – 03 90 23 98 68 leleopard@le-relais.net www.lerelais.org Photo : Jean von Cramer

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Hot cocotte ! Être potier à Betschdorf ne veut pas dire seulement produire les traditionnelles poteries grises et bleues. Vincent Remmy travaille aussi le Raku, une technique d’émaillage japonais datant du XVe siècle. La maîtrise de ces deux techniques et un esprit d’ouverture (+ un brin de rébellion) lui ont permis de les unir et d’élaborer un grés culinaire qui conserve les aliments et peut passer au four. Cela donne une poterie très résistance (supérieure à la céramique), sans vernis toxiques grâce à la fameuse vitrification au sel des grés de Betschdorf. La gamme, qui a gagné le 2e prix de l’entreprise innovante en 2008, comprend une marmite, des plats à gratin, à kouglof… Son design est soit noir et tribal, soit ponctué d’une note plus asiatique lorsqu’elles sont tachetées de bleu. Et de nombreux restaurateurs l’ont aussi adopté pour ses capacités gustatives et sa botte secrète : confire les aliments avec maestria ! (M.C.D) Les Grés de Remmy, 8 route de Soufflenheim à Betschdorf (67) 03 88 54 44 16 www.gres-remmy.com


SHOPPING ZUT !

La création sous toutes ses formes Comment faire en sorte que l’art fasse partie intégrante de nos pratiques quotidiennes ? C’est une question qui se situe au cœur de la réflexion que mène la Fédération Régionale des Métiers d’Art d’Alsace (Frémaa). L’exposition Empreintes de Créateurs, consacrée à l’artisanat d’art et aux défilés de mode, dévoilera les nouvelles tendances des créateurs textiles et bijoutiers. Elle apportera des éléments de réponse sur la relation entre l’objet d’art d’aujourd’hui et son environnement esthétique, avec des artistes reconnus, parmi lesquels Annie Basté-Mantzer, Nathalie Rolland-Huckel, l’atelier auvergnat Art Fusion Création et Daphné Binckli, qui ne manquera pas de faire la démonstration de son extraordinaire chalumeau, l’outil principal de ses fabuleuses créations de perle en verre. (L.S.)

Dress code

Suivez le Guild !

Hermès, Louis Vuitton, Burberry, Kenzo, Paule Ka ou encore Paul Smith à des prix abordables ? En franchissant cet antre du luxe pour femmes, vous ne saurez plus où donner de la tête… Constituez-vous une nouvelle garde-robe au gré de vos envies au Dressing. Pour dénicher la perle rare, laissez-vous guider par Messa, la souriante gérante du lieu, vous y trouverez des pièces de qualité en dépôt-vente : prêt-à-porter, sacs, bijoux, chaussures, lunettes et ceintures de grandes marques. À découvrir vite.

En s’installant rue de la Nuée bleue à Strasbourg, la boutique Art de Vivre dédiée à la célèbre marque anglaise de décoration Designers Guild revendique son amour pour la couleur ! Amateur de motifs, de matières et d’imprimés, c’est le moment de personnaliser votre intérieur à l’infini… Designers Guild, une des marques anglaises les plus influentes dans le domaine du design, redéfinit les codes d’un nouveau style de vie dans laquelle la couleur agirait sur l’humeur, selon sa créatrice Tricia Guild ! C’est cette philosophie fraîche et acidulée qu’Alphonse Humbert, accompagné de son fils Dimitri, ont décidé d’importer à Strasbourg, euxmêmes décorateurs d’intérieurs installés à Sélestat depuis des années. Cette nouvelle collection printemps-été confirme cette habilité, en évoquant la romance et l’excentricité des maisons de campagne classiques anglaises. Leur décoration d’intérieur éclectique et leur approche bohème influencent l’esprit innocent au charme d’un temps révolu. Elle comprend des imprimés, papier peints, soies, tissés déclinés dans une palette de couleurs douces et romantiques pour une déco toute en nuances qu’on adore… (C.L.)

Le Dressing, 8 rue l’Épine à Strasbourg 03 88 36 16 40

Les 27 et 28 juin à la CCI de Strasbourg - www.fremaa.com Visuel : Françoise Wintz

T’as vu ta miniface ? Qui n’a jamais rêvé de voir sa statue posée sur un buffet, comme on expose une récompense un peu narcissique (non, ah bon ?) ? Et bien c’est désormais possible grâce à l’arrivée en force de la tribu MiniFace : des figurines en résine faites main qui reproduisent parfaitement le visage. Une idée cadeau extraordinaire, puisqu’il suffit d’envoyer une ou plusieurs photos de la personne à « minifacer », choisir un modèle pour le corps, valider le prototype, et quatre semaines plus tard vous recevez la figurine dans une petite boîte, déjà prête à offrir. Ça cartonne et c’est alsacien, alors on aime encore plus ! C.L. À partir de 49,90 euros (hors frais de port) www.1miniface.com

Designers Guild by L’Art de Vivre 27 rue de la Nuée Bleue à Strasbourg 03 88 16 20 04 Show room L’Art de Vivre 4 rue Antoine Jeanjean à Sélestat 03 88 92 32 29

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DÉTOURS

GASTRONOMIE // LIEUX // SORTIES // com’...


COMMUNICATION

Par Fabien Texier // Photos Alexis Delon

Ce n’est pas une agence de pub, plus non plus une agence de marketing. Latitude, Agence conseil en communication, vue par son gérant et mentor Philippe Schoen : Conversation autour d’un café et de la règle de 3.

Il y a les Vendredis saints, mais ce jour-là c’était un vendredi où l’on faisait le pont. Le petit bout de Neudorf qui jouxte la place de l’Étoile sommeillait sous le soleil de mai. La bâtisse, grande maison ou petit immeuble, où Latitude est sise, semblait déserte, d’ailleurs elle l’était. Quelques coups de sonnette à l’heure exacte du rendez-vous n’avaient guère donné de résultat. D’une fenêtre voisine montaient et retombaient les gammes d’un trompettiste novice, et la loi de Murphy se signifiait à moi dans sa version Dieu de Vengeance Mesquin : il suffit d’être ponctuel une fois dans sa vie pour que les autres se mettent à tarder. Alors que je scrutais la rue depuis une position hautement stratégique, Philippe Schoen ouvrait la porte dans mon dos et demandait : « Vous n’avez pas entendu le signal ? » Directement conduit en salle – d’attente ou salon ? – je réussissais néanmoins à vérifier d’un coup d’œil ma première impression : des pièces vidées de leurs occupants, plongées dans la pénombre, aucun bruit, pas même celui de nos pas, étouffé par une moquette de couleur heu… pantone E155-3 ? Soit ils étaient tous morts, soit le patron et moi étions les seuls à travailler un beau week-end prolongé comme celui-ci. « Un café ? » Par convention et manque d’imagination, j’acceptais. À côté de la pièce où je prenais place, une salle de réunion qui m’évoquait irrésistiblement, allez savoir pourquoi, celle d’Un homme un vrai où Mathieu Amalric se fait étriller par le boss d’une agence de téléservice. Philippe Schoen m’interroge : « Quel est l’axe de votre sujet ? — Ben… Un portrait de l’agence quoi… Comme on l’a fait dans les autres numéros avec Poste 4 et VO…

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Philippe Schoen, Directeur fondateur

— Poste 4 ? — Contexte si vous préférez… — C’est assez différent. — Oui vous êtes beaucoup plus nombreux… — Pas tant que ça : quinze. Il y a peut-être plus un esprit de famille chez eux ; à Latitude, ce serait davantage un esprit d’équipe. Nous ne sommes d’ailleurs pas du tout une agence de publicité, notre approche a toujours été plus proche du consulting, de la recherche de solutions par la communication. On pourrait très bien imaginer se séparer de notre petit pôle design graphique et intégrer à la place une fabrique de cartons : nous répondons aux besoins du client. Nos graphistes sont plutôt là pour intégrer le travail que nous sous-traitons ailleurs dans le projet d’ensemble. Une agence de com’ centrée autour d’un savoir faire qui est celui de l’image ne se positionne plus comme il faut d’un point de vue stratégique. — Houlah ! On va beaucoup trop loin là… On va plutôt commencer bêtement chronologique, sinon, on ne s’en sortira pas. — Après des études d’économie, je suis entré comme chargé du marketing chez Jebo, une entreprise familiale de biens d’équipement en 1981. À l’époque, les agences répondaient très mal à ce que je leur demandais, il n’y avait rien pour le secteur industriel. J’ai dû le faire moi-même, puis je l’ai fait pour d’autres. En 83, j’ai fondé Latitude. En 1992, nous sommes entrés dans une période de turbulences : de treize personnes, nous sommes repartis à un, puis deux, puis trois… En 2000, j’ai compris que l’industrie c’était un peu fini ; du marketing industriel nous avons évolué vers celui des biens de consommation. À partir de 2001, nous avons choisi deux axes de développement : le marketing et la communication interne avec l’idée de développer notre équipe à quinze-vingt personnes pour acquérir les compétences nécessaires.


« La crise donne à tout le monde envie de poser des questions, on a plus que jamais besoin de communiquer. »

— Ahah… Vous pouvez détailler ? — Pour le marketing il fallait être multicanal, prendre tous les moyens à notre disposition : les médias, l’événementiel, l’ebusiness. Nous disposons des consultants ou chefs de projets qui permettent de répondre aux besoins du client, avec le concours de sous-traitants ou non… La communication interne consiste à réfléchir en termes de projets d’entreprise : comment aider le manager à mieux communiquer. Il s’agit moins de faire que de conseiller le client et de le laisser faire… Ce qui nous amène au troisième axe… — Troisième ? Mais… — Oui, il découle des deux autres et les soutient : la formation. — Et le marketing industriel des débuts, c’est fini ?

photos ci-dessus (de haut en bas) : Philippe Julie, Directeur du pôle management Cendrine Massel, Directeur de Latitude Formation Isabelle Schaeffer, Directeur du pôle marketing

Règle de 3 3 chiffres : 15 salariés 1,9 million de chiffre d’affaires une cinquantaine de clients

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— Nous gardons encore 50 % de nos clients dans ce domaine. Je pense que l’industrie reviendra avec des réimplantations. La crise donne à tout le monde envie de poser des questions ; on a plus que jamais besoin de communiquer. Avec la crise énergétique et le réchauffement climatique, on ne consommera plus du tout la même chose de la même manière, les délocalisations vont devenir moins attractives. On est face à de nouvelles ruptures technologiques absolument colossales. — Enfin, on imaginait tous l’an 2000 avec des voitures volantes… et rien ! C’est dans la communication et la biologie que ça a bougé. — Pour l’automobile, on sait au moins que, comme le dirait Jeremy Rifkin, on passe de l’âge de la possession à l’age de l’accès. On a eu besoin de la physique relativiste pour aller dans l’espace, mais c’est la physique quantique qui permet l’existence des nouveaux processeurs… On est parti loin là, non ? — Un peu… Vous comptez toujours embaucher ? Par les temps qui courent, ça licencie plutôt ? — Nous devrions aller jusqu’à 25 personnes, nous en avons besoin pour notre programme de développement ; nous sommes à la veille de changements très importants dans la manière de travailler, de consommer, il faudra être prêt pour cela. Après, nous sommes à un tout petit niveau, il n’y pas grand risque avec une boîte de 15 personnes au niveau d’une région. Les moustiques s’adaptent toujours plus facilement à l’orage que les mammouths ! 3 rue des Alisiers 67100 Strasbourg 03 88 59 99 00 www.latitude.fr

3 histoires de communication : Benetton Il y eut cette campagne controversée avec le prêtre et la bonne-sœur qui a scandalisé certains cathos, suivi du sidéen qui a choqué des associations. C’est le travail habituel du photographe Oliviero Toscani ; rien n’obligeait Benetton à faire ça pour vendre. C’est une prise de position loin du faux humanisme bien-pensant. Jacques Chancel vs. Dali L’animateur de télévision tenait à le faire rentrer dans le cadre, à le traiter comme un imbécile, et Dali continuait à lui répondre avec subtilité et intelligence. C‘était un véritable défi d’ignorer les sarcasmes de Chancel qui tentait de le faire passer pour un clown à la moindre occasion. La Chute, d’Oliver Hirschbiegel Lanzmann disait que ce n’était pas une bonne idée de remettre Hitler au goût du jour, d’autres s’offusquaient de le voir montré comme un être humain. Mais regardez les vidéos de George Bush sur YouTube, il paraît sympathique. Hitler doit être montré sous un jour humain car ce sont d’autres êtres humains qui nous préparent la même chose que lui…

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3 prestations Latitude : Dark Dog C’est notre quatrième campagne avec eux. C’était amusant de voir une agence totalement inconnue des Parisiens nominée pour le prix de la publicité presse magazine entourée des agences de Sony et Nespresso… Et que dire de notre Sam, le « torero », en compétition avec le bellâtre du café ! Ville de Strasbourg : Conseils de quartier Pour moi, la communication, c’est partager une vision du monde. Le monde a un sens : si on est d’accord sur cela, on peut échanger dans une entreprise, sur le marché de la consommation ou dans un quartier. Nous avons été retenus par la Ville pour réaliser la communication sur les quartiers. Cinq de nos consultants animent chacun deux conseils : il faut ramener la parole, dégager les consensus et faire remonter la parole. Ça paraît loin du marketing et pourtant c’en est. Lilly Je ne peux pas vous parler des prestations que nous réalisons actuellement à l’intérieur des entreprises : c’est confidentiel. C’est dommage parce que c’est plus marrant, mais je peux vous parler d’il y a cinq ans. Nous avons solutionné une problématique de sécurité avec les intérimaires : comment apprendre à porter des caisses, à ouvrir une porte sans risque. On a mis en place un didacticiel qui servait également de test. Une fois effectué, Lilly savait si l’intérimaire pouvait travailler en sécurité ou non. À la fois transmission et validation de l’information !


EXPOSITION

Illustration tirée d’un prospectus pour la maison Chaud-Froid, 1955. Fonds BNU (D.R.).

Par Fabien Texier

Hella-Arno ! Lecteurs de Zut !, vous avez forcément vu ses affiches pour le Zoo de Mulhouse, les quinzaines commerciales, contemplé ses couvertures illustrées des Dernières Nouvelles du Lundi, ses réclames pour le ski. Nous avons profité du récent déménagement de l’atelier strasbourgeois du 64 au 26, avenue des Vosges pour poser quelques questions à Hella et Eugène.

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EXPOSITION

1963, l’Atelier Hella-Arno déménage, Fonds BNU (D.R.).

Vers 1930, Fonds BNU (D.R.).

Chère Hella, laissez-nous d’abord détromper les lectrices et lecteurs de Zut ! : votre nom n’est pas Arno. Hella : En effet, c’est le patronyme de mon époux, encore a-t-il été quelque peu raccourci… Hella-Arno est le nom de notre atelier. Eugène : Il s’agit de mon nom d’artiste, celui duquel je signe mes travaux depuis l’École des arts décoratifs.

Où vous vous êtes rencontrés, m’a-t-on laissé entendre… Hella : On est bien indiscret… Eugène n’était d’ailleurs pas le plus assidu d’entre nous. Je le comprends, cela dit : il travaillait déjà ici et là. Quant à moi, j’ai rendu ma carte d’élève au bout de six mois ! L’enseignement était très technique et j’en savais déjà assez de ce côté-là depuis mon séjour à Berlin dans les années 20.

Oui, il est vrai que vous êtes originaire d’Allemagne… Hella : Ce n’est pas exactement cela, jeune homme : d’origine tchèque et germanophone, de Jägerndorf. Mais depuis la fin de la guerre, la ville s’appelle Krnov. En 1927, suivant ma famille, j’ai choisi la France, même s’il s’agit de sa partie la plus germanique.

En Allemagne, à peine passé 20 ans, vous travailliez déjà, comme beaucoup de femmes de nos jours… Hella : Presque ! À l’époque, j’avais placé quelques illustrations, des affiches pour un industriel de Leipzig. Les affichistes femmes étaient chose courante outre-Rhin bien avant la guerre. Pour

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1972, Coll. part.

certaines, c’était une activité parfois reliée à leurs relations très personnelles avec des maîtres de la peinture et du dessin, mais ça n’a jamais été mon cas. Eugène : Non, jamais. Hella : Très tôt après notre mariage nous avons travaillé dans des agences comme Sopal à Strasbourg. Eugène : Où les talents d’Hella ont fait merveille ! À tel point que nous avons décidé d’en garder le bénéfice pour nous seuls… Hella : Et l’atelier Hella-Arno est né. En 1932 s’il m’en souvient… Nous suivions quelque peu la mode du futurisme, enroulements, dégradés à l’aérographe, qui étaient fort prisés des affichistes français de l’époque. On retrouve la trace dans nos travaux pour les cafés Ethel ou Eca…

Puisque vous évoquez ce sujet : quels ont été vos maîtres ? Hella : Il eût mieux valu parler d’influence. Certaines des publicités que nous avons signées avant-guerre relèvent peut-être un peu du Hohlweinstil. Ludwig Hohlwein était une référence graphique inévitable dans l’entre-deux guerres ; il a plusieurs fois fait la couverture de la Gebrauchsgraphik.

La Gebrauchsgraphik ? Hella : Une revue internationale consacrée à la publicité et aux « arts graphiques », une référence en Europe et en Amérique ! Mais, assez vite, c’est le grand pays de la typographie et de l’affiche qui nous a inspirés : la Suisse. Et singulièrement Herbert Matter, un ancien élève de Fernand Léger. Il vit aux États-Unis aujourd’hui… Eugène : C’est également un grand photographe !


Vers 1931, calendrier publicitaire, Coll. part.

Vers 1930, Coll. part.

De nos jours, l’AmĂŠrique fait rĂŞver tout le monde ! Hella : M. Khrouchtchev ne serait probablement pas d’accord avec vous, si l’on en croit les actualitĂŠs‌ Ce que peut faire cet homme avec sa chaussure est proprement sidĂŠrant ! Mais il est vrai que depuis la guerre, les modèles de la Fashion Illustration sont incontournables ; pour ma part, j’apprĂŠcie leur efficacitĂŠ quand il s’agit de mettre en valeur des vĂŞtements !

Comment travaillez-vous tous les deux ? Hella : Eugène ne dessine plus beaucoup, c’est dommage‌ Eugène : Ce sont les idĂŠes et la griffe d’Hella que l’on rĂŠclame ! Hella : Eugène s’occupe de toute la partie administrative, sans lui rien n’irait plus ! Il est aussi photographe et je dessine souvent d’après ses clichĂŠs. Y compris ces produits que l’on nous apporte sans cesse pour qu’il puissent trouver leur place dans les pages des Dernières Nouvelles d’Alsace.

1947, logo Skidress, Coll. part.

que nous n’avons pas peu contribuĂŠ Ă faire connaĂŽtre dès les annĂŠes 30 ! Nous sommes très fiers d’avoir pu aider monsieur Diebold Ă dĂŠvelopper en France le ski, ce sport si sain et si merveilleux ! Eugène : Oui, Ă condition de ne pas se casser la figure chère Hella‌ Propos (presque) recueillis en 1963, imaginĂŠs sur la base du catalogue de l’exposition Lika, Dorette, Hella... Femmes affichistes en Alsace de 1900 Ă 1980

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Joustra, BlĂŠdor, la Bière du PĂŞcheur, les vĂŞtements Adam, les chaussures Bata, Salamander, les cafĂŠs Sati, les rĂŠfrigĂŠrateurs amĂŠricains Kelvinator, Calgon, ce produit miracle pour machine Ă laver‌ Hella : Oui, mais nous avons aussi fait la rĂŠclame de nombreux magasins. Je me souviens de celle que nous avions faite pour le Magmod, il y a une petite dizaine d’annĂŠes pour l’inauguration des rayons alimentation avec les fameux escalators. C’est aussi Ă cette ĂŠpoque que nous avons fait une belle campagne pour Val d’Isère,

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Lika, Dorette, Hella... Femmes affichistes en Alsace de 1900 Ă 1980, du 30 juin au 20 septembre Ă la BNU 03 88 25 28 00 - www.bnu.fr

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ART & ARCHITECTURE

L’art c’est la vie Par Sylvia Dubost // photos d’architecture Klaus Stöber – portraits Pascal Bastien

À l’hôpital de Hautepierre, les espaces partagés de la maternité sont devenus il y a tout juste un an un « espace de transmission », conçu par la plasticienne Ilana Isehayek et l’architecte d’intérieur Edith Wildy. Cette commande publique dans un espace de soin est une première en France. Retour sur un projet exemplaire.

L’arbre et la source

Un lieu de vie

Dans le couloir un peu morne de l’hôpital, une zone de couleur franche joue comme un signal. Il se passe là quelque chose de différent. Derrière une large surface vitrée, un espace flambant neuf, qui dans les tons et les matériaux tranche avec le reste de l’équipement du CHU. Des puéricultrices s’y affairent, autour d’une grande structure circulaire qui rappelle un œuf éclos. À l’arrière, des fauteuils cocons incitent les mamans à rester allaiter, isolées visuellement du couloir mais en contact direct avec le personnel soignant. Un tableau vitré unit les fleuves et rivières du monde entier en un réseau imaginaire, tandis qu’au plafond, un anneau relie visuellement l’espace de soin au couloir. Partout, des tonalités bleutées que reprend, dans la salle à manger juste à côté, une grande photo rétroéclairée d’une surface aquatique. À l’espace Source de vie, au 4e étage de l’hôpital de Hautepierre, fait écho l’Arbre de vie au 5e. Le vert y remplace le bleu, le tableau vitré figure un arbre stylisé connectant les diminutifs affectueux “maman”, “papa”, “pépé”, “mémé”, dans toutes les langues parlées ici à l’hôpital. Dans la salle à manger, une pergola en bois et une photo de feuillage invitent à la rêverie. Dans les couloirs enfin, un côte à côte en bas et un face à face en haut appelle adultes et enfants à « pénétrer » l’architecture de façon ludique.

Les deux artistes retenues ont passé des heures avec le personnel pour évaluer leurs besoins et leurs envies, qu’elles ont intégrés dans la structure d’ensemble, le mobilier, les couleurs, l’éclairage. Elles ont réuni la salle d’allaitement et la pouponnière en un seul espace, où personnel et mamans ne sont plus côte à côte, mais face à face, peuvent se voir et échanger, et ont largement pris en compte l’aspect international de Hautepierre. Au pratique, elles joignent le symbolique – la naissance, la famille, la transmission, rappelés ici par le fleuve, l’arbre, l’anneau, l’œuf – et intègrent leur propres problématiques, sur la façon dont l’aménagement de l’espace influe sur la position et les mouvements du corps. « Elles ont opéré une mutation d’un lieu de travail en un lieu de vie », écrit Olivier Kaeppelin, délégué aux arts plastiques au ministère de la Culture. L’espace de transmission est la matérialisation de l’action que mène la délégation à la culture des Hôpitaux de Strasbourg, portée par Christelle Carrier et Barbara Bay. Il s’agit non seulement de diffuser l’art contemporain auprès de nouveaux publics mais aussi, et surtout, de faire réellement intervenir l’artiste dans le projet de la cité. Non pas en dernier, comme d’habitude, mais en premier

Un vrai pari La transmission et la place du corps dans l’espace ont été les deux axes forts du projet de la plasticienne Ilana Isehayek et la designer Edith Wildy, qui ensemble ont remporté l’appel d’offre pour la restructuration des parties communes des deux unités mère-enfant de la maternité de Hautepierre : espace de soin, espace d’allaitement, repas, réunions. Au départ, un simple projet de restauration qui deviendra une commande publique, la première dans un espace de soin et non plus dans un couloir ou une zone d’accueil. Israël Nisand, responsable du service, voulait y mettre 100.000 € ; il avait déjà contacté une décoratrice d’intérieur qui lui avait dessiné une « maison bleue ». « Avec Christelle Carrier, déléguée culturelle, on travaillait alors sur le projet d’accrochage d’œuvres du Frac dans les couloirs de la maternité. Je lui ai montré le projet de la maison bleue, elle a hurlé. » L’idée de la commande publique est lancée – un vrai pari. Même Michel Griscelli, alors conseiller arts plastiques de la Drac, était dubitatif. L’enjeu pour les artistes est à la fois symbolique et pratique : le cahier des charges est dense et doit avant tout répondre aux besoins du personnel soignant. « Au départ, rappelle Christiane Ichter, sage-femme cadre, les conditions de travail n’étaient agréables ni pour les mamans, ni pour le personnel, et le projet du service, cette notion de transmission et d’ouverture vers d’autres cultures, ne pouvait se réaliser dans ces conditions. »

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Arbre de vie, source de vie – espace de transmission Projet d’Ilana Isehayek et Edith Wildy / Atelier Fou du roi à la maternité de l’hôpital de Hautepierre www.ilanaisehayek.com www.fouduroi.org


«Un enjeu à la fois pratique et symbolique...»

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ART & ARCHITECTURE

Christiane Ichter Sage-femme cadre

Cécile Heaulme

Les filles ont rêvé à la maternité idéale, c’était peut-être la première fois qu’on leur a demandé ça. Ce projet a permis à chacune de s’exprimer, sur ses désirs, sa façon de travailler, et ça a aussi redynamisé l’équipe. L’artiste a ramassé tous ces petits bouts de rêve pour les traduire dans un décor et des choses pratiques. Le fait que ce soit un artiste et non un décorateur a apporté je crois une sensibilité, une capacité à lire dans l’affect. Finalement, cet espace circulaire favorise la transmission avec les mamans, mais aussi entre les agents, notamment entre les anciennes et les nouvelles, et je ne m’y attendais pas du tout. Cela a modifié les manières de travailler. Avant on était dans l’éducatif pur, il y a avait d’un côté l’enseignant, de l’autre l’enseigné. Ce rapport classique a été cassé, on envisage différemment notre rapport aux patientes, qui ont aussi des choses à nous apprendre.

J’ai accouché les premières fois dans l’ancien espace. La première chose que je me suis dite quand je suis arrivée ici, c’est que c’était beaucoup plus lumineux, et je trouve ça beau. Pourtant, les fenêtres doivent être les mêmes… On a toujours l’idée de l’hôpital un peu froid, un espace professionnel, alors que là il y a des couleurs, c’est une bonne idée de faire intervenir un artiste.

Céline Kessler

Valérie Gabriel Puéricultrice Ici, on fait prendre le bain aux bébés avec les mamans, on leur montre si c’est le premier, on est toujours à côté pour leur donner des conseils. L’agencement est fonctionnel, les tables sont à hauteur et c’est bien pour le dos. C’est convivial, on peut s’occuper de deux mamans à la fois, et demander à une collègue si on a un souci. Je trouve les tableaux sous verre agréables à regarder, les arbres, les fleuves, le rapport à la vie, c’est assez en lien avec ce qui se passe ici.

J’ai accouché de mon premier enfant ici, avant les travaux : c’était assez froid, avec de longs couloirs. Maintenant, c’est plus coloré, et c’est comme un cocon. J’aime bien l’espace rond, on voit les autres mamans, on peut discuter avec tout le monde, avec la sage-femme et les auxiliaires de puériculture si on a des questions à poser. Je me suis senti en sécurité.

La culture à l’hôpital Il ne s’agit pas seulement d’accrocher des tableaux dans des couloirs ou de proposer des animations aux patients. L’objectif de la délégation culturelle des Hôpitaux de Strasbourg, c’est de faire intervenir les artistes au cœur de problématiques de l’hôpital, de les inviter à interroger les pratiques de soins et la place du patient, et d’inciter le personnel soignant à y réfléchir avec eux. La culture participe ainsi à la construction de l’hôpital de demain. La maternité de Hautepierre est l’une de ces actions, au même titre que les résidences d’artistes invités à travailler sur les lieux sur le long terme. Une deuxième commande publique* a été lancée pour les espaces communs du nouvel hôpital civil.

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www.chru-strasbourg.fr

*commande publique : l’état ou la collectivité « commande » et finance l’œuvre d’un artiste, sélectionné par un comité de pilotage après un appel à projets.


Israël Nisand

Responsable du pôle gynécologie obstétrique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

« Ma philosophie est de regarder non pas ce qui nous sépare, mais ce qui nous unit. » Comment aviez-vous accueilli au départ l’idée de faire intervenir des artistes ? Avec doute, réserve et méfiance. Parce qu’on s’embarquait dans une commande publique, que je ne savais pas ce que c’était, que tout le monde me disait qu’elle n’avait jamais eu lieu dans un secteur de soin, qu’il fallait que je diffère l’organisation des locaux de deux-trois ans, tout ça pour un résultat pas forcément couronné de succès. Et puis j’avais l’impression que les artistes ne trouveraient pas l’inspiration dans ces locaux. Deux projets ont été jusqu’à la maquette. Un projet un peu fou que j’ai été le seul à défendre : des choses très sexe avec des fleurs, et on m’a fait remarquer à juste titre qu’en post-partum on n’était pas forcément très branché sur les pistils. J’étais donc plus tenté par l’autre projet qui était dans la transgression totale, mais maintenant, je n’ai aucun regret. Je trouve que c’est une très belle démonstration de ce que peut apporter un artiste dans un endroit comme celui-là. La première chose importante : l’endroit est beau. Nous offrons désormais l’hôtellerie la plus mauvaise de Strasbourg, à la limite de l’insalubrité. Les femmes oublient cela rien qu’à cause de ce lieu de vie.

Et le personnel soignant ? Il est radieux et ravi. D’abord parce qu’on l’a écouté sur les contraintes du lieu, que les artistes n’ont pas plaqué leurs idées et ne se sont pas juste fait plaisir. Ensuite parce qu’à la réflexion, il a pu changer sa manière de travailler autour de ce lieu.

Votre endroit préféré ? Le bar à bébé, comme on l’appelle. Je passe souvent, je regarde les mamans pouponner. Il y a une vraie atmosphère de convivialité à cet endroit-là. C’est le seul endroit qui regroupe les gens en transculturel massif : une Pakistanaise à côté d’une Française et d’une Maghrébine, des personnes qui ne fréquentent pas les mêmes rues, les mêmes magasins. Ma philosophie est de regarder non pas ce qui nous sépare, mais ce qui nous unit. La manière de toucher nos petits, c’est de l’humain pur et cru, même si on ne les touche pas de la même manière en Afrique et en Asie, et ça peut être intéressant de voir comment font les autres. Cela a trait à l’intime, à la transmission, à la culture. C’est vraiment un lieu important.

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Z ------ TERRASSES DE L’ÉTÉ

OPUS TERRASSES !

Par Emmanuel Abela & Leslie Schmidt // photos Catherine Remmy & Myriam Commot-Delon // illustrations Audrey Canalès

L’été à Strasbourg, les terrasses fleurissent sur les quais au bord de l’Ill ou sur les places du centre-ville. Chacun rivalise d’imagination à partir de concepts plus séduisants les uns que les autres. Sélection forcément subjective de la rédaction. Douze terrasses de restaurant ou de café, douze instants de vie…

Je ne suis pas une apparition, je suis une femme…

LE CORNICHON MASQUÉ Il fait bon s’y asseoir l’été. Dans l’un des emplacements privilégiés de la place du Marché Gayot, on peut opter pour un espace ombragé, entouré de végétation, devant une façade pittoresque au décor boisé. La carte renouvelée régulièrement est inventive, avec cuisine du terroir. Simple mais irrésistiblement tendance.

88 couverts – ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h et de 18h à 23h LE CORNICHON MASQUÉ 17, place du Marché Gayot 03 88 25 11 34

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Z ------ TERRASSES DE L’ÉTÉ

MYRTILLE & CIBOULETTE Située à Rivétoile, cette brasserie moderne propose une cuisine 100% naturelle dans un espace concept. Les assemblages de légumes et fruits frais, les papillotes, les brochettes, les smoothies et glaces maisons sont appréciés sur la terrasse aménagée de manière très confortable avec mobilier design et espace lounge.

Suzy Creamcheese, honey, what’s got into ya ? 85 couverts - terrasse ouverte dès 10h : cuisine de 12h à 15h et de 18h30 à minuit ; bar de 10h à minuit MYRTILLE & CIBOULETTE 3, place Dauphine 03 88 40 99 32 www.myrtille-ciboulette.com

LE CAFÉ DU THÉÂTRE A deux pas de la place de la République, ce café constitue l’un des espaces privilégiés par le tout-Strasbourg. Entre plats et douceurs, chacun goûtera les instants chaleureux de cette grande terrasse baignée de soleil.

Je suis prêt à fermer mon esprit / Je suis prêt à sentir tes caresses…

130 couverts - ouvert de 11h à 1h LE CAFÉ DU THÉÂTRE 1, avenue de la Marseillaise 03 88 24 88 61

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Z ------ TERRASSES DE L’ÉTÉ

Et l’homme A.P.C. dans son évidente normalité nous offre la plus jolie manière d’être sexy…

Le RAFIOT Les Strasbourgeois guettent les beaux jours pour s’allonger sur les transats de la terrasse de la péniche Le Rafiot. Ce petit coin de paradis, avec vue imprenable sur les berges de l’Ill, est très prisé pour des instants de détente, avec cocktails, lectures et petits moments de drague entre amis. En soirée, la programmation lounge prolonge le plaisir. La fête peut se prolonger dans l’espace du bas, avec une ambiance club, entre house et techno minimale. 200 couverts – ouvert du dimanche au jeudi de 11h à 1h et du vendredi au samedi de 11h à 4h Quai des Pêcheurs 03 88 36 36 16 www.rafiot.net

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Oh / Like a hobo from a broken home nothing’s gonna stop me / Oh Oh Oh Oh

OUVERT ! Changement de décor sur la place Benjamin Six. Le temps d’un été, les tartines mythiques de L’épicerie s’installent chez Ouvert !, restaurant éphémère anciennement appelé le Bureau. Vous allez pouvoir savourer cette délicieuse cuisine tout l’été et jusqu’à minuit le week-end dans un décor fraîchement relooké… La carte est celle de L’épicerie (les prix aussi !), avec quelques douceurs en plus, comme le fois gras de canard maison avec son pain de campagne. Succulent ! Pour les vins, Xavier, œnologue maison, propose un large choix de vins rouge au verre et de vins alsaciens. Pour les grandes soifs, venez déguster le mojito au basilic ou bien la caïpirina à la framboise. De quoi satisfaire vos longues soirées d’été. (S.B.) 300 couverts – ouvert de 11h45 à 23h OUVERT ! 2, place Benjamin Zix - 03 88 22 15 17

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Z ------ TERRASSES DE L’ÉTÉ

CAFÉ L’ATLANTICO Ambiance guinguette sur la terrasse de la péniche de l’Atlantico, rétro mais pas trop. Un espace où il fait bon lire et papoter longuement, quitte à refaire le monde entre jeunes gens en toute convivialité. Au choix, petits déjeuners copieux, avec un fameux chocolat chaud ou des planchettes de charcutaille et from’tons, quiches maisons et pasta, pour renouer avec les plaisirs d’antan.

La famille Citron se balade, Bébé Citron est à la traîne. Papa Citron se met en boule, le rejoint en disant : presse-toi.

114 places – ouvert de 6h à 1h30 Café l’Atlantico Quai des Pêcheurs 03 88 35 77 81

LE TROLLEY BUS Tout le monde s’y donne rendez-vous : photographes, graphistes et musiciens. Inutile d’espérer y lire tranquillement, la personne que vous avez espéré secrètement croiser est là ! La programmation musicale, entre sons hip hop, groove et monde, favorise la chaleur de l’instant.

Heart of Glass La, La, La, La, La, La, La, La, La,

60 places – Bar ouvert de 10h30 à 1h LE TROLLEY BUS 12, rue Sainte-Barbe - 03 88 32 47 96

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Z ------ TERRASSES DE L’ÉTÉ

ART CAFÉ On se souvient de James Dean sur la terrasse du MOMA, l’Art Café du MAMCS suggère des visions voisines dans un espace de rêve, avec vue sur la Petite France et les Ponts Couverts. L’endroit idéal pour échanger sur les collections du Musée ou la dernière exposition temporaire, autour d’une belle salade composée ou même d’une énorme tranche de tarte au fromage.

Christian Boltanski disait :

chacun reconstituera sa propre histoire…

150 couverts – ouvert du mardi au vendredi de 11h à 22h et du samedi au dimanche de 11h à 18h ART CAFÉ / RESTAURANT 1, place Hans-Jean Arp 03 88 22 18 88

LES TERRASSES DU HANNONG Après le Hannong Bar, l’hôtel Hannong lance les Terrasses du Hannong, un espace de 100m2 unique à Strasbourg, élégant et moderne, aménagé dans la cour intérieure de l’hôtel et harmonieusement paré de verre et de bois, au calme et à l’abri de l’animation de la ville. Le mobilier design (Vitra & Emu) et les lampadaires Inout viennent renforcer l’atmosphère résolument contemporaine de ce cadre intimiste et raffiné, parfaitement adapté pour les cocktails-réceptions que souhaitent organiser aussi bien les entreprises que les particuliers.

Toujours, ils se revoyaient, mais ils ne s’attendaient pas l’un l’autre…

Ouvert de 14h à 22h HÔTEL HANNONG 15, rue du 22 Novembre 03 88 32 16 22 http://hannong-bar.typepad.fr/

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Z ------ TERRASSES DE L’ÉTÉ

Pourquoi passer sous silence le beau et le discret ?

CHUT Le jardin intérieur de l’hôtel-restaurant Chut confère un sentiment de calme infini, au cœur de la Petite France, loin des tumultes de la ville avoisinante. Dans ce cadre apaisant de sobriété, baigné de lumière et de végétation, ce jardin-terrasse se présente comme une invitation au repos et à des formes de méditation autour d’une table gourmande.

16 couverts en cour intérieure et 40 sur la terrasse – ouvert du mardi au samedi de 11h30 à 14h et de 19h à 23h CHUT HÔTEL-RESTAURANT 4, rue du bain aux plantes 03 88 32 05 06 www.hote-strasbourg.fr

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Z ------ TERRASSES DE L’ÉTÉ

EL BARRIO Situé sur l’une des plus belles places de Strasbourg, ce restaurant vous révèlera toutes ses saveurs à travers une carte unique. Connu pour son fabuleux thé à la menthe fraiche et ses tapas, El Barrio est de retour. Avec l’arrivée d’un nouvel associé, Achour Al Machouri, le restaurant vous transportera ailleurs en l’espace d’un instant. Vous connaîtrez également l’évasion grâce à ses vins venant des quatre coins du monde. Le côté ensoleillé et aéré de sa terrasse fait de cet endroit un lieu d’exception. I understand just a little No comprende, it’s a riddle I’m on a mexican radio I’m on a Mexican, whoa-Oh, radio

60 places – ouvert du lundi au samedi de 12h à 15h et de 18h30 à 1h EL BARRIO 14, place du Marché Gayot 03 88 36 82 90

LES 3 CHEVALIERS Le décor à nu, les boiseries et les magnifiques encadrements dorés dans une superbe maison à colombage du XVIIe siècle avait fait la réputation de ce restaurant où l’on est accueilli en seigneur, avec des plats typiques réinterprétés avec brio par le cuisinier maison. Il ne manquait plus qu’une terrasse pour profiter de la vue sur les quais, le bâtiment de l’Ancienne Douane, le Musée Historique et bien sûr la Cathédrale de Strasbourg pour confirmer tout le plaisir qu’on avait à se rendre aux Trois Chevaliers. Œuvre admirable, la flèche de la Cathédrale se cache parfois dans les nues.

nues.

50 couverts – du mardi au samedi de 12h à 14h et de 19h à 22h LES 3 CHEVALIERS 3, quai des Bateliers 03 88 36 15 18

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Grande terrasse Des fruits, des lÊgumes, des smoothies et plein d’autres choses...

Ouvert Tous les jours de 10h à minuit Service avant et après sÊances de cinÊma

by L’Art de vivre votre dÊcorateur 3 place Dauphine à Strasbourg C.C RivÊtoile 03 88 40 99 32

27 rue de la NuĂŠe Bleue - Strasbourg - 03 88 16 20 04 - artdevivre.humbert@orange.fr

8]ji (xTEL 2ESTAURANT #(54 RUE DU "AIN AUX 0LANTES 3TRASBOURG &RANCE 4EL &AX % MAIL CONTACT HOTE STRASBOURG FR WWW HOTE STRASBOURG FR


GOURMANDISES

Dis-moi d’où tu manges Par Sylvia Dubost // illustration Tino - www.tinoland.com

Food culture festival des cultures et saveurs d’Europe, investit Strasbourg pendant tout le mois de juillet. Quand nourritures terrestres et spirituelles se croisent.

La cuisine, même si elle n’est pas nécessairement un art, fait partie de notre culture, et goûter la cuisine de l’autre, c’est un peu s’ouvrir à lui (n’en déplaise aux mangeurs de merguez du Racing). Encore faut-il savoir écouter et comprendre ce qu’elles peuvent nous dire. C’est ce à quoi s’emploie le festival Food Culture, dont c’est cette année la première véritable édition après un galop d’essai l’an passé, en alliant réflexion et dégustation. Piloté par quelques éminents restaurateurs strasbourgeois, ce projet doublement ambitieux s’appuie sur Cultures Culinaires d’Europe, ouvrage initié par Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l’Europe. « L’histoire de l’alimentation d’une société fait ressortir l’équilibre délicat et parfois les efforts qu’elle déploie pour préserver son identité culturelle tout en encourageant la diversité. Ce sont les différences et les relations à l’autre qui définissent l’identité. Les cuisines et produits n’ont commencé à se dire « locaux » qu’en se confrontant à de nouveaux produits et à de nouvelles habitudes. Si l’on y regarde de plus près, les recettes les plus “typiques” sont souvent le fruit d’échanges culturels. » Transmission et dialogue interculturel, c’est justement le thème retenu cette année. On pourra dialoguer autour des animations de rigueur dans ce genre de manifestation : dégustations, ateliers cuisine, expositions d’art de la table. Les tables européennes, qui se dresseront le samedi 11 juillet dans plusieurs rues de la ville (des Frères, des Tonneliers, des Arcades, du maire Kuss…), et où 80 restaurateurs proposeront un plat européen à 10€, promettent d’être le point d’orgue de la manifestation. A noter aussi : le chapiteau place Kléber, où l’on pourra se sustenter durant toute la durée du festival, et les quatre villages européens qui accueillent l’Italie place du Château, le Luxembourg place

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du Temple Neuf (on a hâte de découvrir sa cuisine !), la Pologne place de la Bourse et la Roumanie, place Gutenberg. Plus drôle : le banquet gaulois du 4 juillet, où l’on dégustera sanglier rôti (sisi!) et cervoise, et les deux bœufs à la broche du jeudi 9 juillet. Enfin, et c’est là la vraie originalité de la manifestation, toutes ces ripailles s’accompagnent d’un congrès, ouvert à tous, autour des questions de transmission et d’interculturalité (le 2 juillet au Conseil de l’Europe). Nourrir le corps aussi bien que l’esprit, voilà une ambition louable… mais Food culture est avant tout l’occasion de proposer un événement grand public, convivial et en plein air, qui animera la ville pendant dix jours. Espérons que l’Europe des saveurs de juillet aura plus de succès que celle du 7 juin… Food culture, du 2 au 12 juillet à Strasbourg www.culture-food.eu


terrasses - bars - food - clubbing Quai des Pêcheurs - Strasbourg - Tél. : 03 88 36 36 16 - www.rafiot.net

Bistrot – Resto – Dodo

La petite péniche rouge ouverte 7j/7 de 6h à 1h30


GOURMANDISES

Le vin comme un Art Par Charles Combanaire // photo Alexandre Gautier

Nul doute que le vin peut être pleinement apprécié comme un art. Rencontre avec Claude Mengler et découverte d’un des plus anciens cavistes de la ville, L’Art du Vin. Situé dans une rue au cachet traditionnel malgré le flot de touristes déversé quotidiennement par les bus, L’Art du Vin trouve naturellement sa place au milieu des enseignes dédiées aux métiers de bouche. « C’est une activité relativement récente. Auparavant, il n’existait que des marchands de boissons, telles les épiceries », nous confie Claude Mengler, gérant des sites strasbourgeois et haguenoviens. Amoureux d’authenticité, il quitte le monde de l’industrie à la recherche d’un certain mode d’expression culturelle. « Le vin se rattache à une convivialité multidimensionnelle, nous le consommons, nous en parlons, avec des amis, avec les clients. Nous avons une réelle vocation de conseil auprès de notre clientèle. C’est un peu comme au cinéma, le meilleur moment c’est quand on parle du film. » L’ouverture d’esprit fait bon ménage avec ce qui est plus qu’une boisson, mais un symbole culturel : « Nous avons des vins de notoriétés, des vins de découvertes, mais également des étrangers et bien sûr un grand nombre de référence en spiritueux. L’important c’est d’avoir des vins de caractère ». Car l’authenticité prime, elle est constamment recherchée par l’équipe de cavistes professionnels et de sommeliers. Ce petit monde sillonne les routes d’Europe, d’Italie en Espagne, en Autriche ou en Allemagne pour

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dénicher des perles rares à déguster. Mais comme le conclut si bien Claude Mengler : « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, ou comme celui-là qui conquit la Toison, Et puis est retourné plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! ». En effet, parmi plusieurs centaines de référence, plus de cent concernent les vins d’Alsace qui continuent d’enchanter les professionnels par leur qualité et leur diversité. Pour les beaux jours, Thierry Hoffer, caviste depuis 20 ans, nous offre sa sélection éclairée : Un rosé du Pays d’Oc, du domaine Lou Rozat à Pezemas. Parmi les Blancs, un Sylvaner peau rouge de Josmeyer. Et enfin, pour les vins rouges, un Arbois trousseau de chez Frederic Lornet.

L’Art du Vin 16, rue d’Austerlitz à Strasbourg 03 88 35 12 28 113a, route de Strasbourg à Haguenau 03 88 93 14 87 www.art-du-vin.eu


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Illusion culinaire

D’autres mondes

DECOR.UM

24 X 34 cm + un panorama de 80 fragments = 20 ans de travail : le résultat est mathématique et magique. C’est un livre riche des techniques, des produits et des hommes et femmes qui accompagnent le chef Olivier Nasty que propose la toute jeune maison d’édition Menu-Fretin. L’œil contemporain de ce jeune chef étoilé depuis 2004, qui officie au Chambard à Kaysersberg, aborde le territoire culinaire alsacien avec émotion et modernité. La gastronomie est ici dévoilée dans un ouvrage frais et actuel qui nous livre beaucoup plus que des recettes mais tout ce qui fait la valeur d’un plat. (M.C.D)

Les amateurs de sensations en famille seront comblés : situé à Ribeauvillé, au cœur du vignoble, Enigmatis emmène les explorateurs en herbe dans un jeu de piste semé d’embûches où les illusions d’optique inversent les proportions et les distances. Pour cette deuxième édition, enfants comme adultes se verront proposer un voyage dans l’irréel à travers deux parcours : Les Mondes de la Lumière à travers les légendes d’Alsace et Les Mondes de l’Obscurité qui défient les lois du réels. Toutes les heures, les Élastonautes proposent un spectacle, à partir de ballets aériens et du récit d’un conteur. (N.B.)

Le Centre International d’Art Verrier [CIAV] a poursuivi dans la confidentialité, durant trois ans, un programme de recherche et création intitulé « Relecture contemporaine des techniques traditionnelles de décor du verre » auquel ont participés 80 designers et étudiants. L’exposition Decor. um présente une sélection de 600 de ces pièces de recherches. Le CIAV accueille également le 5 juillet une brocante exclusivement dédiée aux objets d’occasion en verre et en cristal. (F.T.)

Mon Alsace, fragments d’un territoire culinaire d’Olivier Nasti,
préfaces de Marc Haeberlin et Jean-Georges Klein, éditions Menu-Fretin www.lechambard.fr www.menufretin.fr

Du 20 juin au 6 septembre au CIAV de Meisenthal (57) 03 87 96 87 16 www.ciav-meisenthal.fr

Du 09 juillet au 30 août à la Ferme de l’Hirondelle, route de Guémar à Ribeauvillé (68) www.enigmatis.fr

Chic et charme La Cour du Corbeau a retrouvé sa vocation première et devient un hôtel quatre étoiles. Rénové avec le concours des Bâtiments de France, bénéficiant du savoir-faire des gérants des hôtels Régent, cet ensemble du 16e siècle renaît en lieu d’exception. L’enchevêtrement des colombages, la patine des pavés et la quiétude des jardins privatifs offrent un cadre privilégié aux clients de l’établissement. Les chambres proposent tout le confort moderne du 21e siècle, en préservant l’authenticité du lieu. Le charme de l’endroit n’est pas réservé aux seuls clients de l’hôtel puisqu’un bar lounge est ouvert à tous de 15h à minuit. (N.L.) Cour du Corbeau, 6-8 rue des Couples à Strasbourg 03 90 00 26 26

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07-16 août 2009

[conception : grafikexpo.fr]

hY Y w P INN FGJMOHX HNO © b yDI C GFHHNGF

Colmar 62ème édition parc des expositions

03 90 50 50 50 www.foire-colmar.com ALLOFOIRE :

FNAC : 0 892 683 622 (0,34 `/min) www.fnac.com TICKETNET : 0 892 390 100 (0,34 `/min) www.ticketnet.fr LA POSTE : 0 810 00 51 78 (Prix d’un appel local) monbureaudeposte.laposte.fr

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cour waldner stephan 5 rue des marchands 68000 colmar 03 89 23 07 06 k.collections@free.fr


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