Zut ! 07

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AUTOMNE 2010

ZUT !

CULTURE TENDANCES DÉTOURS

STRASBOURG NUMÉRO 7




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OURS

CONTRIBUTEURS Rédacteurs Magali Barret, Cécile Becker, Agnès Boukri, Emmanuelle Chauvet, Nicolas Léger, Fouzi Louahem, Flora-Lyse Mbella, Marc Paul, Thomas Porreca, Sébastien Ruffet Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Jérôme Laufer, Olivier Metzger, Naohiro Ninomiya, Anémone du Roy de Blicquy, Nathalie Savey, Christophe Urbain Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview, Camille Vogeleisen / Preview IllustrateurS Laurence Bentz, Olivia Boutrou, Bernard Quesniaux, Henri Walliser Make-up Sabine Reinling, Nathalie Sienko Coiffure Sébastien Rick Mannequins Praskovia / DMA DIFFUSION Zut ! Team + Ultimatum ASSISTANT PROD Emmanuelle Chauvet Commercialisation & developpement Magali Barret, Emmanuelle Chauvet, Bruno Chibane, Caroline Lévy, Philippe Schweyer

Retrouvez entretiens, photos et extensions audio / vidéo sur : zutmag.com - facebook.com/zut - flux4.eu,

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STRASBOURG CITY MAGAZINE

TEAM ZUT ! Directeur publication et rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Relecture et correction Leonor Anstett, Sylvia Dubost Directrice artistique mode Myriam Commot-Delon Graphisme brokism Comité de rédaction Charles Combanaire, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Caroline Lévy, Philippe Schweyer, Fabien Texier

Ce trimestriel est édité par

Chic Médias

12 rue des poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : octobre 2010 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789


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De nouvelles idées pour aménager la cuisine et les espaces de vie. De nouvelles approches pour concevoir des univers personnels. De nouvelles informations sur bulthaup. Voilà ce que vous découvrirez, avec bien d’autres choses encore, en vous rendant chez nous – votre spécialiste de l'architecture pour la cuisine.


SOMMAIRE

22/

22. 24.

26.

CHRONIQUES

87/ Tendances

Ce petit quelque chose : Chorus Mémoires d’un vendeur de pub raté : Sunday Morning Ma crise et moi : Au pays des tue-l’amour

Une sortie, un nouvel espace, un produit trendy, les sélections de la rédaction

88. Mode femme : Neo 104. Déco : Roche Bobois loves Jean Paul Gaultier 106. Mode homme : Valets de nuit 110. Mode : Le luxe selon Ultima 112. Déco : Une histoire de tableaux 118. Tendances : Lolita 118. Tendances : Japan addict 122. Au bon parfum : Les mal aimés vol. 02 124. Urban Styles

Culture

127/ Détours

Arts : Le collecteur d’images Arts : L’œil de Zut ! Pub : Rétrospective Tomi Ungerer Illustration : Les Rhubarbus Littérature Rock : Patti Smith Portrait : Antoine Bernhart Stras’Diary : In the City Instant Flash : Rencontres avec Pio Marmaï, Clovis Cornillac, Richard Bohringer, Apichatpong Weerasethakul, Gilles Paquet-Brenner & Tatiana de Rosenay, Douglas Kennedyet Linda Lê.

128. Strasbourg vu par Loïc Guingand,

28/ SÉLECTION ZUT ! 28.

53/

54. 58. 62. 64. 66. 69. 72. 78.

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139. 142. 144. 146. 148.

150.

Aurore Mongel, Benjamin Boehm, Jacques Rieg-Boivin, François Wolfermann, Sylvie Chauchoy-Bècle, Eric Folzer et Horéa. Nuit : La plus belle pour aller danser Sports : Nikola Karabatic Sports : Alexandre Gavrilovic Gastronomie : Pudlowski L’appétit vient en regardant : courge, cougourde ou potiron Carnet d’adresses



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ÉDITO

DE BELLES DENTS, çA CHANGE LA VIE ! Il y a quelques jours, je reçois un mail me vantant un remède miracle pour avoir les dents blanches. Fatigué par tous les messages indésirables qui se déversent dans ma boîte mail, je tape de toutes mes forces sur mon clavier une réponse bien sentie à contact@dentsblanches.com : RIEN À FOUTRE D’AVOIR LES DENTS BLANCHES, VENDEZ-MOI PLUTOT DE L’ALCOOL FORT ET DU GENIE ! EST-CE QUE PATTI SMITH A LES DENTS BLANCHES ? EST-CE QUE JIM HARRISON A LES DENTS BLANCHES ??? Cela tombe bien, j’ai un rendez-vous le jour même pour un détartrage de saison. Alors qu’elle prend son pied en me torturant avec sa fraise et son crochet, ma dentiste me glisse sur le ton de la confidence : - Avec de nouvelles dents, vous pourriez augmenter votre chiffre d’affaires. C’est important dans votre job d’avoir une dentition parfaite. Si je vous fais un devis, ça ne vous coûte rien de demander à votre complémentaire ce qu’elle peut prendre en charge… Ça vous intéresse ? Malgré ses doigts de charcutière plein ma bouche, je me donne la peine d’articuler aussi poliment que possible : - Che… fais… aïe… véfléchir… aïe… ouïe… pitié !!! - De belles dents, ça change la vie ! (Là, elle me fait carrément un clin d’œil) Bon, vous pouvez vous rincer la bouche maintenant… Alors, je vous fais un devis ?

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Un peu plus tard, alors que je flâne au hasard dans Strasbourg, je tombe nez à nez sur Julia Roberts qui sort de chez United Legend les bras chargés de paquets (Albe, L’Altra, G-Star, Mona, Ultima, Vicino…). La star hollywoodienne me dégaine son plus beau sourire comme si j’étais ce bon vieux Richard Gere ou, mieux encore, Javier Bardem en personne. L’espace d’une seconde, je me dis que si je m’y prends bien, Julia va m’inviter à passer la soirée dans sa suite royale au Régent Petite France. Malheureusement, il suffit que je repense au mail de contact@dentsblanches.com et aux conseils insistants de ma dentiste pour perdre aussi sec tous mes moyens. Tétanisé, je laisse Julia Roberts s’éloigner vers son destin doré. Avec des dents blanches bien alignées, je n’aurais pas hésité une seconde à ouvrir la bouche pour lui proposer de porter ses paquets. Au lieu de quoi, me voilà les mains vides, tout seul dans les rues glacées de Strasbourg. Mais là, alors que je commence déjà à oublier Julia Roberts, j’aperçois Daniel Cohn-Bendit qui fait du lèche-vitrine en sifflotant un vieux tube de Roy Orbison : Pretty woman, don’t walk on by / Pretty woman, make me cry / Pretty woman, don’t walk away, hey... What do I see / Is she walking back to me / Yeah, she’s walking back to me / Oh, oh, Pretty woman… Strasbourg est décidemment une ville étonnante. Philippe Schweyer


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Chronique //

#07 Ce petit quelque chose

Mon petit chorus Par Emmanuel Abela // Photo DR

//// Le dimanche à midi, c’était l’instant Chorus sur Antenne 2. L’émission a été initiée en septembre 1978 par Antoine de Caunes, alors assistant-réalisateur à l’agence Sygma. Profitant d’un créneau rendu libre par la suppression de l’émission Blue Jean, il lance une idée simple : la diffusion hebdomadaire de 40 minutes de concert de groupes invités pour l’occasion. À une époque où le rock a disparu des écrans télé – rien n’avait remplacé l’émission Pop 2 –, l’émission Chorus s’apparente à un miracle venu du ciel. Il faut dire qu’au moment de son lancement, le rock vit une mutation profonde : de nouvelles esthétiques naissent sur les cendres du punk, toutes les certitudes sont bousculées et la vieille génération balayée en quelques mois. Réalisée par Claude Ventura, Chorus accompagne ce mouvement jusqu’en 1982, et sert de relais à une nouvelle vague d’artistes : The Clash, The Cure, The Police, The Jam, The Stranglers, The Undertones, XTC, Siouxsie and The Banshees, Magazine, Madness, The Pretenders, Elvis Costello, The Ramones… * C’est amusant, mais mentalement j’associe à Chorus l’image de Feargal Sharkey. La position accroupie du chanteur des Undertones m’avait fortement marqué lors d’une diffusion de l’émission. Tout gamin, je ne savais que penser de la musique, mais j’en mesurais l’intensité par cette posture singulière. * Dans la foultitude d’images et de sons utilisés ou créés dans le sublime générique signé Kiki Picasso et le collectif Bazooka : Denis par Blondie – « Je suis si folle de toi » –, Howard Devoto de Magazine, Tom Verlaine, Blank Generation par Richard Hell and the Voivoids, We’re Devo par Devo, Siouxsie and The Banshees, Joe Strummer, I’m a Cliché de X-Ray Spex avec Poly Styrene…

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Les groupes français sont bien représentés dans l’émission : les incontournables Téléphone nous rappellent qu’ils avaient constitué, un temps, un excellent groupe de rock – grâce aux extraits proposés, on se souvient combien nous étions attachés, adolescents, à la figure de Corine Marienneau – ; de même pour Trust ou Starshooter, dont on comprend mieux, trente ans après, l’immense popularité. Les autres, Marquis de Sade et Taxi Girl – les jeunes gens modernes dont on vante alors les qualités dans Actuel –, s’affirment en chefs de fil d’une new wave rayonnante en France. * Parmi les artistes issues de la génération précédente, Magma avec un impressionnant Hhai et Captain Beefheart qui se pose, quelques années avant son retrait volontaire, en influence majeure pour bien des jeunes artistes… * Le coffret DVD ne comprend pas moins de neuf heures de programmes. À guetter en vrac : Howard Devoto juché sur son pied de micro, les interventions décalées de Antoine de Caunes, son acolyte Jacky – futur Platine 45 – jouant avec un clébard ou mimant le sommaire de l’émission, le short léopard de Jacques Higelin, The Clash en train d’interpréter Jimmy Jazz peu de temps après la sortie de London Calling, Kraftwerk avec Radioactivity – en bonus caché –, Robert Smith gamin, le déhanché de Daniel Darc sur Chercher le garçon, les longs bras de Philippe Pascal, la présence de Dominique Laboubée des Dogs…


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Chronique //

#07 Mémoires d’un vendeur de pub raté

3 fois Sunday Morning Par Philippe Schweyer

Quand un vendeur de pub (appointé par Zut !) préfère papillonner plutôt que de démarcher les boutiques tendance de Strasbourg, il se souvient avec une pointe de nostalgie de trois versions très différentes de Sunday Morning, le premier morceau du fameux disque à la banane… Sunday Morning avec Lou Reed dans un canapé défoncé (1984) « Sunday morning brings the dawning / It’s just a restless feeling by my side / Early dawning, sunday morning / It’s just the wasted years so close behind… » Lou Reed était jaloux de Nico. Il composa pour elle Sunday Morning avant de changer d’avis et de refuser qu’elle l’interprète. Je me souviens parfaitement de la première fois que je l’ai entendu. Je connaissais la pochette à la banane signée Andy Warhol, mais je n’avais encore jamais écouté le premier album du Velvet. Un après-midi, je me retrouve chez un copain qui me propose de monter le meilleur groupe du lycée avec lui. En me montrant la pochette originale du 33 tours, celle avec la banane qui laisse apparaître sa chair rose quand on la pèle délicatement, il me confie : « Le premier album du Velvet Underground ne s’est peutêtre vendu qu’à quelques milliers de copies, mais chaque personne qui l’a acheté a formé un groupe. » On s’installe dans son canapé qui ressemble étrangement à celui que l’on voit sur les photos de la Factory et on écoute le charmant Sunday Morning plusieurs fois de suite sans dire un mot. Comme le reste du disque est rayé, je repars sans savoir à quoi ressemblent I’m Waiting for the Man, Venus in Furs ou All Tomorrow’s Parties (la préférée de Warhol), mais bien décidé à m’acheter une guitare électrique pour faire partie du prochain meilleur groupe du monde. Sunday Morning avec Etienne Daho dans une Ford Taunus (1990) « … Watch out the world’s behing you / There’s always someone around you / Who will call / It’s nothing at all… » Je termine la nuit dans la Ford Taunus de Nico-le. Au petit matin, une bonne sœur toque à la vitre embuée et nous demande, inquiète, si tout va bien. Quelques minutes après cette apparition divine, alors que le soleil commence à peine à se lever, l’autoradio diffuse une reprise de Sunday Morning par Etienne Daho. Bien sûr, la voix de Daho est moins venimeuse que celle de Lou Reed, mais ça me va très bien comme ça. Je sais que je n’oublierai jamais ce dimanche matin-là.

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Sunday Morning avec Rodolphe Burger à La Boutique (14 septembre 2010) « Sunday morning and I’m falling / I’ve got a feeling / I don’t want to know / Early dawning, sunday morning / It’s all the streets you crossed not so long ago… » Il y a foule à La Boutique, rue Sainte Hélène à Strasbourg, pour voir Rodolphe Burger en session intimiste accompagné de Marco de Oliveira à la guitare et de Jeanne Barbieri au chant. Comme le lieu est tout petit, il y a plus de monde à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ni tout à fait dedans, ni tout à fait dehors, je me poste dans l’embrasure de la porte. Rodolphe entame son set par Sunday Morning. Les deux guitares sont en retrait, caressantes. Le grain de la voix pleine d’aspérités de Rodolphe me touche en plein cœur, là où ça fait du mal / du bien. Je songe à tous les dimanches matins passés si vite. Même ceux qui discutent tranquillement à l’extérieur semblent touchés. Je me rappelle que sur l’album Live at Max’s Kansas City enregistré en 1970 (le premier disque pirate officialisé de l’histoire), on entend des conversations qui tournent autour du Pernod, de drogues (« T’as du calmant ? », « J’ai de l’excitant ! »), de Nixon et du Cambodge. Quarante ans plus tard, on ne parle plus de Nixon et du Cambodge, mais de Sarkozy (beaucoup), de Roms (un peu), de l’Irak et de l’Afghanistan (presque pas). Sourire aux lèvres, Ayline, à mes côtés dans l’embrasure de la porte, semble apprécier en connaisseuse. Après le concert, quelqu’un lui glisse qu’elle ressemble aux tableaux exposés dans la boutique, ses tableaux. Bien VU. Rodolphe Burger jouera Sunday Morning le 8 octobre à Sainte-Marie-aux-Mines dans le cadre du festival C’est dans la Vallée. www.cestdanslavallee.com



Chronique //

#06 Ma crise à moi

Je fais ce qui me plaît

au pays des tue-l’amour Par Agnès Boukri // Peinture Bernard Quesniaux

//// J’ai croisé hier après-midi un ami en pleine crise de couple ; je l’ai écouté avec toute l’attention d’une amie en pleine crise de couple. Il me disait qu’il n’en pouvait plus ; que sa femme se négligeait, qu’elle avait les pieds sales et laissait pousser ses cheveux gras. J’ai immédiatement pensé qu’Howard était en train de dire à une amie que j’avais des poils sur les seins ou pire, du miel dans les oreilles. C’est atroce ce qu’on peut balancer sur l’autre lorsqu’il a le dos tourné. Je ne pouvais plus regarder mon ami sans penser aux pieds cracrafouillas de sa femme. Je l’imaginais se coucher, la plante des pieds noire et pensais, en mon for intérieur, que ça ne se faisait pas : c’est quand même pas compliqué de se passer un coup de gant de toilette… surtout si ça peut sauver son couple. Puis, je me suis souvenue d’une histoire identique où un type se coupait les ongles des pieds devant la télé et les disposait sur la table du salon en forme de maison ou d’oiseau pour faire joli. Non mais hein ? Après ça, faut pas s’étonner de voir l’autre faire son baluchon. J’ai pour ma part toujours été très attentive à ne pas tuer l’amour précieux qui m’unit à Howard. Je vérifie régulièrement qu’une feuille de salade ne se soit pas coincée entre mes dents, je ne mange du munster que lorsqu’il est en tournée, et me fait le maillot chez Chantal. C’est la base de la pérennité de notre couple. Luimême ne se comporte pas en gros dégueulasse, comme souvent les hommes après quelques années d’union ; je n’ai donc rien à dire si ce n’est cette manie de se sentir les doigts après se les être mis dans le nez ou ailleurs. Mais bon, c’est presque mignon. Sauvons l’érotisme conjugal ! Souffler dans le bec de votre conjoint et lui demander si vous n’avez pas mauvaise haleine peut déstabiliser sérieusement sa libido mais la tentation est tellement forte. À ce jeu-là, je sens que je vais devoir me débarrasser de mes pantoufles à tête de chien ; les yeux verts d’Howard ne leur laisseront pas passer l’hiver, c’est moche. L’amour est un éternel réajustement où le poil au menton ne fait pas bon ménage avec les culottes à froufrous. Moi, j’ai choisi mon camp. Je vous laisse deviner lequel… agnes.boukri@gmail.com

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Qui ? The Coca-Cola Company et le fabricant de meubles Emeco Quoi ? La Navy Chair créée initialement en alu et fabriquée pour l’US Navy en 1944 Nouveau nom de code : 111 Navy Chair Nouvelle composition : 111 bouteilles en plastique recyclées (PET) Coca-Cola + des fibres de verre pour la robustesse de la chaise Disponible en 6 coloris à partir de fin octobre. 233 € www.madeindesign.com

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ARTS

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En novembre à Strasbourg, l’art contemporain vit à l’heure roumaine. Le projet e.cités, mené par Apollonia, invite chaque année à découvrir des artistes installés dans une capitale européenne, de préférence à l’Est. Sept événements en tout, expositions, workshop et conférences, dans son espace, à St-art, à l’institut culturel italien et à l’école supérieure des arts décoratifs, qui devraient satisfaire notre curiosité. (S.D.) Du 4 au 29 novembre à Strasbourg - www.apollonia-art-exchanges.com

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Le festival de cinéma d’animation pour tous les âges et toutes les techniques est de retour au Star. Avant-premières, longs et courts sont de la partie mais aussi des animations, un ciné-concert hommage au grand précurseur écrasé par Disney, Ub Iwerks, et des stages de réalisation pour les enfants et les ados… (F.T.) Animastar du 20 octobre au 3 novembre aux cinémas Star www.cinema-star.com


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Vague ongulaire… Le phénomène planétaire des ongles vernis n’en finit plus de montrer ses griffes ! Le gros dilemme sera de choisir son camp : Khaki avec Chanel, bicolore avec YSL ou jaune banane comme Philippe Katherine ? Duo vernis couleur Manucure Couture (4 harmonies) Yves Saint Laurent Env. 45 €

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Le denim s’anime ! Freeman T. Porter fait peau neuve ! La marque déjà reconnue en tant que spécialiste du pantalon et du denim se modernise et étend sa collection à des silhouettes résolument urbaines, à la frontière entre workwear, military et collège. Freeman, qui s’implante à Strasbourg, promet de faire vivre ses Freeman Store à l’aide de « RDV animés » mensuels : animations danses, vitrines vivantes, DJ… Freeman prend un nouveau cap et nous, on adore ! (E.C.) 17, rue de la Haute Montée www.freemantporter.com

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HISTOIRES COURTES Vincent Vanoli propose un recueil d’histoires courtes où le temps passe : visite à pied de Mont-Saint-Martin, tournée du facteur Vic Chesnut, sortie au Lac d’Alfeld, nuit du zombie avec Johnny Cash, un disque des Zombies grignoté… (l’auteur sera vendredi 8 octobre à 16h sur France Culture) Vincent Vanoli, Le Passage aux escaliers, L’Association

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En « mâle » de trouver la chemise qu’il vous faut ? Café Coton, temple de la chemise réputé pour la qualité de ses tissus et la diversité de ses modèles, vous invite à découvrir une nouvelle collection qui se décline à l’infini. Col français ou italien, poignets simples ou mousquetaires, coupe ajustée ou ample, ici c’est Monsieur qui choisit ! Avec ses 10 lignes de chemises, Café Coton habillera tous les styles, cet hiver on la porte à rayures ou à carreaux, avec ou sans coudière, mais il vous la faut dans votre dressing ! Tout l’apanage du smartboy version 2010. (C.L.) Café Coton - 121 Grand’rue 03 88 22 29 76 - www.cafecoton.com

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Initiatique Quand l’émoi amoureux, avec ses plaisirs et désillusions, est illustré sous la forme d’une pastorale grecque par l’ex-Strasbourgeoise Lucie Durbiano, cela donne… une bande dessinée aux scènes truculentes, mais abordées avec grâce et sensualité. Au final, un charmant traité sur l’éducation sexuelle… L’air de ne pas y toucher. (M.C.D.) Lo de Lucie Durbiano, Gallimard / Collection Bayou

Robert Tateossian CHEZ REVENGE Le Londonien Robert Tateossian travaille avec audace à remettre au goût du jour le bijou masculin. Avec une mention TB pour les bracelets en cuir tressé et argent de l’ex-golden boy reconverti dans la fabrication de boutons de manchettes à la fin des années 80, et surnommé The King of Cufflinks (roi des boutons de manchettes), qui renouvellent le genre et rejoignent la sélection toujours plus étoffée de la boutique Revenge. (M.C.D) www.tateossian.com

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Selection zut ! MODE

T’as tes mocs ? Oui, je parle bien de cette sage chaussure importée des U.S à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le symbole absolu des BCBG, les fameuses paires de mocassins 80’s en cuir noir que l’on avait juré ne jamais (ou plus) porter ! Eh bien, admettons son retour et son fort potentiel trendy. À porter évidemment comme Alexa Chung ou Chloé Sevigny avec du court, des socquettes, un jean boyfriend ou skinny. Mes préférés sont des Heschung, en beau cuir increvable, parce que cette chaussure est un placement à long terme et l’un des tops 10 de la wishlist de cet hiver. Et pour bien mesurer le phénomène, rien ne vaut un petit coup d’œil sur la réédition de la bible du style preppy, avec décorticage du look Ivy League des étudiants américains dans les sixties. (M.C.D) Take Ivy, photos by T .Thayashida, éd. PowerHouse Books – env. 30 € Mocassins Dahlia Anicalf, Heschung – 350 € www.heschung.com

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MODE

MUSIQUE

Nous pourrions passer beaucoup de temps à nous lamenter sur le fait que l’Alsacien Mathieu Delion, alias Kenkrieg, a quitté la région pour rallier Lyon. Il n’en reste pas moins un artiste d’exception, capable d’entraîner la pop sur le terrain de l’électro, et même du trip-hop. Sur Letters to a Mediatic World, les titres restent énigmatiques, xxxxxx, mmmmmm ou hhhhhh, mais le talent de songwriter de ce séduisant jeune homme est évident. Alors Kenkrieg, nous ne serons pas rancuniers, reviens quand tu veux ! (E.A.) Letters to a Mediatic World en vente sur amazon, fnac.fr, virginmega.fr www.myspace.com/kenkrieg

YSL CHEZ UNITED LEGEND Stephano Pilati chez YSL exprime avec justesse son talent indéniable pour la coupe dans cette nouvelle collection homme. Le style est d’une élégance affolante et le minimalisme son fer de lance : des hauts épurés dépassent de vestes courtes pour s’associer à des pantalons aux volumes ronds et amples, le tout dans une monochromie de gris en total look. Une très belle rentrée pour compléter la mode minimaliste et contemporaine que propose United Legend. (M.C.D) www.ysl.com

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ARCHI

Archi-sculpture Frank O. Gehry expose en lui-même. Le Vitra Design Museum, premier bâtiment édifié en Europe par l’architecte californien, présente 12 de ses plus récents projets, depuis le musée Guggenheim de Bilbao à l’incroyable complexe touristique de l’île de Sentosa à Singapour. Dessins inédits, maquettes et photographies éclairent les étapes de la conception de ses édifices expressionnistes. (S.D.) Du 2 octobre au 3 mai au Vitra Design Museum de Weil-am-Rhein (D) www.design-museum.de IAC Building (maquette), New York, 2003-2007

Luxe low Cos

MODE

Le bébé du géant H&M, le bien nommé COS – Collection of style – décide d’installer son nouveau-né dans le berceau de la mode strasbourgeoise, rue du Dôme. La marque pionnière en minimal chic à bas prix s’étend donc sur 400 m² dans un espace épuré, regroupant les collections Femme, Homme et Enfant. Forte de ses racines scandinaves, cette nouvelle Co(s) llection offre une déferlante de matières et de coupes irréprochables, joue avec les proportions et contraste les lignes et imprimés. Cos va secouer la silhouette de la citadine et on aime ça ! (C.L.) COS - 27, rue du Dôme 03 88 23 72 60 - www.costores.com MODE DESIGN

MINIMAL Des objets du quotidien, des bijoux... Les créations de Lucas Stoppele sont le fruit de rencontres avec des personnes, des techniques ou des matériaux. Conçus de manière à privilégier des formes légères et compréhensibles, ces objets comprennent quelques curiosités propres au design contemporain. Lucas Stoppele utilise divers matériaux, de l’or au verre en passant par la résine. Des créations originales renouvelées à chaque saison. Cet été, le créateur s’est attelé à la conception d’une table qui sortira cet automne. (C.B.) www.lucasstoppele.com

Paule Ka chez Albe Le retour de la marque aux lignes graphiques va ravir les Strasbourgeoises… Son chic strict est incarné cet hiver par l’icône mode Kirsten Owen qui accompagne la garde-robe originale et raffinée de la maison. Les tenues sont soignées, hyper élégantes sans être classiques et la sélection d’Albe pour cet hiver, un ravissement, tout en cachemire gris, tweed chiné et flash de rouge. (M.C.D) www.pauleka.com

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Selection zut ! Néo-pin-up

photo : Sébastien Coly

SCÈNE

GASTRO

On s’emballe pour l’arrivée du New burlesque à Strasbourg et on craque pour son ambassadrice Luna Moka. Phénomène furieusement tendance, le burlesque et ses pin-up inventent le strip-tease d’un nouveau genre, en détournant les codes de la séduction avec un humour subversif. Pour vous essayer à cet art follement rétro, Luna Moka organise des ateliers effeuillage : gants, corset, bas et nippies (pour les plus motivées!), toute la panoplie glam’ pour réveiller la Bettie Page qui sommeille en vous…(C.L.) Atelier effeuillage burlesque avec Luna Moka et Cherry Lyly Darling, dimanche 17 octobre chez Extatic, 9, rue du Dôme Le Glamour rétro, par Lady Flo, tea-time autour de la question du Glamour, le 7 novembre chez Extatic Burlesque Circus, le 5 et 6 novembre au Camionneur, 14, rue Georges Wodli www.lunamoka.com

CINÉMA

Bizarrodrome L’Étrange Festival dans sa version strasbourgeoise est de retour, une nouvelle fois aux cinémas Star. On évitera de le confondre avec le Festival Européen du Film Fantastique qui a eu lieu en septembre. De nouvelles pépites à découvrir… (F.T.) L’Étrange Festival du 29 au 31 octobre aux cinémas Star www.madcineclub.com

GASTRO

Hidden Insolenza Envie de pêcher par gourmandise ? Croquez la pomme chez Insolenza… Un lieu qui vous laisse osciller entre ambiance chaleureuse, cosy ou chocolatée… Au programme : snacking, boissons chaudes ou froides, mais surtout des chocolats froids frappés au chocolat blanc, au chocolat au lait, à la noisette ou la noix de coco… Le bar à chocolat idéal pour réveiller ses papilles ! Et tout ça, sur place ou à emporter. (E.C.) Insolenza, bar à chocolat 3, rue des Pucelles

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PH

gourmand S’il est des initiales plus évocatrices que d’autres, le PH de Pierre Hermé est loin d’être neutre ! Défricheur de saveurs et petit prince des macarons, il renoue avec son Alsace natale et y installe (enfin !) sa boutique, unique en province. Après un défilé en Haute Pâtisserie digne de la Fashion Week, le styliste gourmand présente une collection automne-hiver toujours plus colorée, aux mariages gustatifs étonnants. On fond pour les macarons crème brûlée et caramel au beurre salé et on se laisse surprendre par le bi-goût réglisse-violette. Personne ne reste Hermétique à l’appel du macaron ! (C.L.) Pierre Hermé aux Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre www.pierreherme.com www.galerieslafayette.com


modèle : Joseph

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Selection zut ! GASTRO

Bulles incendiaires Pour une vénérable maison de soda italienne qui fête ses 120 ans et s’offre un coup de jeune avec un packaging flashy aux pin-ups sexy et féminines jusqu’au bout des ongles ! (M.C.D) Limonades Abbondio « Vintage édition », 25 cl., en vente chez Isola Dei Sapori, épicerie fine et traiteur italien 86, route de Saverne à Oberhausbergen – 03 88 56 02 14

URBANISME

Revoir la ville La place Gutenberg habillée pour l’hiver, c’est un ascenseur en verre bombé menant au parking souterrain et émergent sur la place. Résultat final : fin novembre. www.parcus.com

COM’

Parlons Deutsch « Pas si kompliziert et très freundlich », c’est le message que font passer d’une seule voix les collectivités territoriales et l’Éducation nationale pour développer la pratique courante de l’allemand en Alsace. Une campagne de communication signée Grafiti ne manquant pas d’humour (affichage, spots TV et radio…) promeut l’apprentissage de la langue de Goethe, une langue pas si compliquée, idéale pour s’ouvrir aux échanges, à de nouvelles rencontres, voire à d’autres expériences professionnelles. www.deutsch-langueregionale.eu

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Musiques du monde

LIEU

Proposer un lieu ouvert sur la culture et qui évolue avec son quartier, c’est la volonté de la ville de Strasbourg placée dans l’ouverture de l’espace culturel Django Reinhardt. Autour de la médiathèque, de l’école de danse et de ce nouvel espace dédié aux musiques du monde, se développeront des programmations visant à dynamiser le quartier du Neuhof. L’espace Django Reinhardt proposera des spectacles d’artistes passionnés par le nomadisme. Mongolie, Colombie ou encore Afrique du nord seront mis à l’honneur : 25 spectacles sont prévus cette année avec la présence de Sylvain Luc ou encore du Colombien Cimarron. (C.B.) Espace culturel Django Reinhardt 4, impasse Kiefer à Strasbourg-Neuhof


THÉÂTRE DE STRASBOURG SCÈNE EUROPÉENNE

SAISON 2010 / 2011

THÉÂTRE LA MENZOGNA Pippo Delbono

22H13

Pierrick Sorin

BIG BANG

Philippe Quesne

LA NUIT DES ROIS

William Shakespeare / Jean-Michel Rabeux

EIN CHOR IRRT SICH GEWALTIG René Pollesch / Volksbühne Berlin

ERWAN ET LES OISEAUX Jean-Yves Ruf

OTRO (OR) WEKNOWITSALLORNOTHING

Enrique Diaz / Cristina Moura / Coletivo Improviso

NOTRE BESOIN DE CONSOLATION Julie Bérès

LES PENDUS

Josse de Pauw / Jan Kuijken

FESTIVAL PREMIÈRES

Jeunes metteurs en scène européens

DANSE SOIRÉE FORSYTHE

William Forsythe / CCN-Ballet de Lorraine

GARDENIA

MUSIQUE

Filles à la Page MUSIQUE

Jazz comme une image

Diaphanie, le nouvel album du Strasbourgeois Jean-Baptiste Aubert est un néologisme évoquant les contrastes entre les sons, entre les ambiances, la transparence aussi. D’une ambiance feutrée, l’auditeur se retrouve dans une autre ambiance, plus festive ou plus dark, c’est au choix. Des sons épurés, sans fioritures enregistrés tout en passion et délicatesse en avril 2010 avec des musiciens locaux : Gérard Muller et Raphaël Sonntag. (C.B.) Album disponible à la Fnac Strasbourg et sur www.jbaubert.com

Avec les Nuits Européennes, confrontation du psychosurfbilly de la Zombie Girl petersbourgeoise vs la no wave machin de l‘Américano-berlinoise Jessie Evan. En soutien pour ce duel (différé) en talons-résilles : Oleg Guitarkin et le batteur d’Iggy Pop et des Residents, Toby Dammit. (F.T.) Messerchups, vendredi 8 octobre à 20h à la Salle des Fêtes de Schiltigheim Jessie Evans, samedi 16 octobre à 20h au PréO d’Oberhausbergen www.lesnuits.eu

les ballets C de la B / Alain Platel / Frank Van Laecke

SHO-BO-GEN-ZO

Josef Nadj / Cécile Loyer / Joëlle Léandre / Akosh S.

DO YOU REMEMBER NO I DON’T François Verret

RAIO X

Cie Membros

FEBRE

Cie Membros

LAST MEADOW

Miguel Gutierrez and the Powerful People

MUSIQUE LES CONCERTS BRODSKY Kris Defoort / Dirk Roofthooft

DANS LES BRUMES ÉLECTRIQUES

Sidsel Endresen / Hakon Kornstad + Jan Galega Brönnimann’s Brink Man Ship avec Nils Petter Molvaer & Nya

ROSA LA ROUGE

Claire Diterzi / Marcial Di Fonzo Bo

PITURRINO FA DE MÚSIC Carles Santos

INGIURIA

Chiara Guidi / Socìetas Raffaello Sanzio

CIRQUE PETIT MAL

Race Horse Company

ÖPER ÖPIS

Zimmermann & de Perrot

SUR LA ROUTE

Les Colporteurs / Antoine Rigot

L’IMMÉDIAT Camille Boitel

www.le-maillon.com 03 88 27 61 81 Programmation complète et abonnements en ligne.


Selection zut ! Du bon pied !

MODE

Douillettes et haut perchées, à plateforme ou à plat, la marque JB Martin nous ravit par sa collection de chaussures élégantes et qui mettra la jolie citadine à ses pieds dans sa toute nouvelle boutique, installée rue des Hallebardes. Le chausseur français aux finitions impeccables mixe cette saison les matières et inspirations : androgyne, fatale, ou executive woman ; la femme JB Martin va en voir de toutes les couleurs ! On craque pour le derby kaki qui vient s’orner d’or pour un look masculin-féminin parfaitement maîtrisé et on affiche ses pieds encore manucurés de l’été dans ses nouvelles bottines hybrides à bouts ouverts (open toe). On les aime à lacets, compensées, ou à hauts talons, à mi-chemin entre la richelieu et la boots alpine. Il y en a pour tous les goûts et ça nous botte ! (C.L). JB Martin rue des Hallebardes www.jbmartin.fr

Anars Reloded

BD

TOURISME

Bons baisers dE Xi’an Traverser la grande muraille de Chine et se balader sur une gondole à Venise, tout ça en l’espace d’une heure. C’est possible. La 26e édition du salon international du tourisme et des voyages offre aux visiteurs l’occasion de flâner entre quelques 550 exposants représentant des pays européens ou plus lointains. Cette année, l’invité d’honneur sera la ville de Xi’an. À travers des expositions sur la Chine impériale, le public pourra découvrir une reconstitution du site archéologique de Xi’an avec sa fameuse armée de soldats en terre cuite. En marge du salon, se déroulera la deuxième édition de Solidarissimo avec la présence de nombreux pays africains qui viendront promouvoir le commerce équitable. (C.B.) Du 11 au 14 novembre au parc des expositions de Colmar, de 10h à 19h. www.sitvcolmar.com zut ! 38

Second volume des aventures du trio d’anarchistes de Forton ressuscité par le Strasbourgeois Trapp (scénariste) et son compère parisien Oiry. A priori, rien de plus putassier que de téléporter les emmerdeurs du début du XXe siècle au XXIe. On a craint de voir les irrécupérables (à part leur mobilisation sous les drapeaux durant la Grande Guerre) transformés en Zorros, zozos militants des bonnes causes genre bio et compagnie. Qu’on se rassure, ils n’en ont toujours rien à foutre de rien, ni de personne et roulent leur bosse aux hasards des opportunités plus ou moins louches. (F.T.) Trapp et Oiry, La Nouvelle Bande des Pieds Nickelés bio-profiteurs, Delcourt


PIÈCES UNIQUES · MATIÈRES NOBLES · FINITIONS MAIN Nos articles proviennent d'ateliers travaillant pour la haute couture

FOULARDS, SACS VILLE OU VOYAGE, CASQUES MOTO OU VÉLO, GANTS, CEINTURES, CHAUSSETTES, LUNETTES, PARAPLUIES, PETITE MAROQUINERIE....

6 rue du Fossé des Tailleurs - 67000 Strasbourg - 03 90 22 37 69 www.revengehom.blogspot.com - Facebook/Revengehom


Selection zut ! MODE

Une appli iPhone Heschung pour regarder à l’envi les beaux souliers de la marque alsacienne shootés par le photographe Christophe Urbain. Heschung sur iPhone disponible sur l’App Store

MODE

Ave Maria, Karl et A.P.C La VPC est trendy. Maria Luisa, acheteuse avant-gardiste avec sa boutique homonyme parisienne, s’est vue offrir par les 3 Suisses une carte blanche pour présenter ses chouchous : Bernard Willhelm, Natasha Brilli, Christophe Wijnants... Tout est canon. Karl Lagerfeld, autre invité guest star du géant de la VPC, s’est amusé à faire un shopping dans le catalogue et shooter les chics tenues composées par ses soins. Ou plus inattendu, tiré à quatre épingles et posant son séant, avec roulement de tambour, pour vendre une machine à laver. Drôle, mais dommage tout de même, on aurait aimé l’y voir nu comme YSL… Moins bling, plus cool mais voguant aussi sur la vague clean, A.P.C. (et son incontournable petit catalogue de VPC) s’associe à Aesop pour lancer une lessive pour vêtements délicats. Ah ! ne serait-ce pas ça le luxe ultime ? Zapper Karl et sa machine à laver ? (M.C.D.) www.3suisses.com www.apc.fr

Soin des textiles délicats, A.P.C. + Aesop, 27 € le flacon de 500 ml Veste femme en cuir multi-zip, Charles Anastase pour les 3 Suisses, 199 €

MUSIQUE

Couture MODE & Vintage

Le Kronos Qurtet aime Strasbourg et Strasbourg aime le Kronos Quartet. Il y a près de 20 ans, la célèbre formation californienne était venue présenter Different Trains de Steve Reich, une pièce qui avait été composée pour elle, et après laquelle elle avait interprété Jimi Hendrix. Cette démarche qui vise à réconcilier musique contemporaine et musique populaire est au cœur de la démarche de ce quatuor à cordes aussi familier avec David Bowie, Arvo Pärt que Björk. Son retour dans la capitale alsacienne constitue un véritable événement. (E.A.)

Vous en avez assez du virtuel sur eBay, vous voulez encore plus de frissons, enchérir en live et doper d’une pièce haute couture (certifiée) votre garderobe ? Alors, il est temps de passer aux choses sérieuses et d’assister à une vraie vente aux enchères : celle organisée à Strasbourg le 14 octobre par l’étude Gasser Audhui au Grand Hôtel est un très bon début. (M.C.D.)

Kronos Quartet en concert le 18 novembre à l’Auditorium du MAMCS www.musees-strasbourg.org

www.etudegasseraudhuy.fr www.le-grand-hotel.com

Purple Haze

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DESIGN

De corde et d’acier Déambuler entre les boutiques de design colmariennes dans une ambiance nocturne, c’est la proposition de la deuxième Nuit du design organisée dans le cadre des journées de l’architecture. Outre Bulthaup ou Roche Bobois, le showroom Décoburo, qui distribue entre autres la marque USM, ouvrira ses portes. L’occasion de découvrir les créations de Christian Peter, designer autodidacte favorisant la sobriété des lignes et des matériaux. Le créateur a confié le prototypage et la production de ses meubles à des artisans et PME de la région, Decoburo se charge d’ailleurs de la fabrication et de la diffusion de ses modèles. (C.B.)

L’ilôt communautaire : maquette réalisée par 50 classes françaises et allemandes

Bague Cubic Crystallization Ornella Iannuzzi

Nuit du design le 28 octobre à 18h www.decoburo.com

BIJOU

Pierre qui roule Pôle Bijou : le nouveau pôle dédié entièrement à la joaillerie ancienne et contemporaine, s’ouvre avec l’exposition Les bijoux Gemmes. L’occasion pour le public de découvrir la nature minérale et toutes les facettes de ces pierres qui ont toujours fasciné les hommes. Une trentaine d’artistes exposeront leurs créations dont Thierry Vendôme, Jacqueline Cullent ou Ornella Iannuzzi. Exposition Les bijoux Gemmes Pôle Bijou - 13, rue du Port à Baccarat www.polebijou.com

L’architecture durable

ARCHI

Et si on se baladait dans Strasbourg à bicyclette accompagné par un guide nous en expliquant ses recoins ? Les journées de l’architecture proposent un point de vue exceptionnel sur la ville et sur l’architecture de celle-ci en mettant l’accent sur la notion de durabilité des installations. Les journées de l’architecture, à Strasbourg et dans le Bade-Wurtemberg Jusqu’au 5 novembre www.ja-at.eu

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Selection zut !

Popul’art

ARTS

Top pop, top décalées, top détournées, les œuvres de Pop Shop jouent avec les mots et font rimer art et humour… Pop Shop - 29, place de la Cathédrale 03 90 24 98 66

DESIGN

Broc’chic Plongez dans le monde pop et coloré de Polychrome, pour une immersion totale dans les Trente Glorieuses ! Dans cette caverne rétro imaginée par Fanny et Hugo, deux amoureux de la brocante, tout est garanti d’époque. On y découvre des merveilles oubliées des années 50 à 70 : objets déco, mobiliers, vinyles, accessoires de mode, luminaires… Un endroit pour se faire plaisir avec une bricole ou convoiter des pièces d’exception. On chine enfin sans complexe ! (C.L.) Polychrome - 5, rue de l’Arc en Ciel 09 81 945 925 www.boutique-polychrome.fr DECO MUSIQUE

Retaper, c’est gagné

Blues Nature

Virginie Dury rénove, transforme, peint, patine. Au gré de ses interprétations, elle réveille des meubles chinés et leur donne une couleur contemporaine. Des créations uniques, des détournements subtils pour des meubles originaux.

L’association Music Matters file le blues à Strasbourg durant trois jours. Du 12 au 14 novembre se succèderont des interprètes et musiciens de blues classique et moderne au Molodoi mais aussi dans le quartier Montagne Verte. Yazid Manou, docteur ès Hendrix, présentera le Jimi Hendrix Day, un hommage à l’occasion du 40e anniversaire de sa disparition. Autre figure s’imprégnant de blues, John Lee Hooker Jr fera résonner son rhythm’n’blues aux consonances jazzy.

www.signesdair.typepad.com

Blues Nature Du 12 au 14 novembre www.mumaprod.com ©Tomi Ungerer

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- Photographies > Preview

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Répétitions d’Observation Action d’Emanuel Gat par le Ballet du Rhin - Photo Valentin & Langenbronn

Selection zut ! ARTS

G devient Gillig

Futur classique ?

DANSE

Il avait emballé le festival Nouvelles avec une danse sobre et au cordeau, à la fois sombre et solaire. Encensé par la critique internationale, le chorégraphe d’origine israélienne Emanuel Gat crée sa dernière pièce, Observation Action, pour et avec le Ballet du Rhin. (S.D.) A l’Opéra du Rhin, du 17 au 21 novembre www.onr.fr MODE

Évolution et tradition MUSIQUE

Roman folk Les Strasbourgeois LN B. et Fred L. (ancien grand manitou de Galerie 24), alias Grand March, s’inspirent de la contreculture des années 60 pour créer une musique appelant l’Amérique et ses balades sur les bords des routes poussiéreuses. Après un quatre titres de reprises, Novels, un mini-album constitué de leurs premières compositions est un joli opus folk-blues qui rappelle la voix et l’univers d’Alela Diane ou de Bonnie ‘Prince’ Billy. (C.B.) www.myspace.com/grandmarch

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C’est un vent de liberté, inspirée du style de l’Ouest américain, qui souffle rue du Dôme. L’ouverture de la boutique MCS Marlboro Classics signe le renouveau de la marque avec une collection citadine aux matériaux naturels. Vous pourrez y découvrir les lignes femme et homme qui sont désormais développées à part égale dans un souci de globalité. (M.C.D.) MCS Marlboro Classics 3, rue du Dôme

L’espace G change d’adresse et étend ses horaires d’ouverture pour devenir la galerie Bertrand Gillig, 15 boulevard Ohmacht. Six expositions sont prévues à l’année explorant le lien à l’architecture ou encore l’altération des éléments par le temps. Outre une exposition inaugurale avec les dessins d’Elisabeth Fréring et les sculptures de Pascale Morin, la galerie présentera des artistes strasbourgeois ayant une carrière internationale à la foire St-Art. 15, boulevard Ohmacht www.bertrandgillig.fr


photo : Sylvain Reiniche

MODE

Just Cavalli chez L’Altra

MODE

Pour accueillir la marque italienne aux accents glamour, L’Altra a travaillé des pièces androgynes pour assagir une ligne de jean rock’n’roll et de féminissimes pièces en jersey imprimé du fameux léopard. Et pour découvrir l’audace et la créativité de M. Cavalli, un bel ouvrage vient de sortir pour fêter les 40 ans de sa maison. Mert & Marcus à la photo et Fabien Baron à la D.A. Du lourd. (M.C.D.)

Blogs à part Pour cette rentrée mode, le Printemps Strasbourg se met à l’heure new-yorkaise et invite trois blogueuses strasbourgeoises à composer avec les marques, pour présenter les it-silhouettes de la saison ! En vraies fashionistas et sans se concerter, Wafa, Sarah et Charlotte ont opté pour trois looks sobres et chics en misant sur le court : cet automne, la jupe sera mini ou ne sera pas ! Le cuir, la maille, le top « loose » et le talon compensé sont les mots d’ordre de cette collection, selon nos modeuses prescriptrices de tendances. Quand les blogueuses sortent de la toile pour prendre la parole, on dit merci ! (C.L.) Printemps Strasbourg, rue de la Haute-Montée 03 69 71 40 75 - www.printemps.com www.wafasblog.com www.lamodedesarah.com www.tinkyminky.com

Roberto Cavalli par Roberto Cavalli, Rizzoli International Publications – 85€ www.robertocavalli.com

BIJOUX

Email et pépin

Auto(dé)collant

DECO

On croyait le phénomène Stickers en train de s’essouffler, mais c’était sans compter l’arrivée de Besticker.fr, petit dernier strasbourgeois du monde de l’adhésif ! On est scotché par les modèles décoratifs et ses réclames d’antan. Et on adhère aux stickers créatifs imaginés par des artistes locaux : Dan23 et ses vinyles soul et funky, Sophie Zazzeroni qui fait de ses illustrations de vrais habillages pour chambres d’enfants à croquer. On s’y colle tous ! (C.L.) www.bestikers.fr

Chez Pêle-Mêle, il y a de tout. Des fauteuils vintage aux meubles contemporains, en passant par des bijoux de créateur. Ce mois-ci, on découvre Florence Goury, qui crée des pièces uniques en s’inspirant d’univers oniriques et graphiques. Boucles d’oreilles pépin, iris ou bagues émaillées, tous ses modèles sont retravaillés à la main. (C.B.) Pêle-Mêle 9, rue des Veaux www.pelemele.eu Florence Goury : http://olfie-bijoux.blogspot.com

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Photo : Brigitte Enguerand

Selection zut ! MUSIQUE

LPPP

Connu depuis les années 80 pour ses vidéos où il met en scène son quotidien, Pierrick Sorin s’attaque maintenant au théâtre. Mêmes préoccupations (la vie de l’artiste), même esthétique bricolo, 22h13 (ce titre peut changer d’une minute à l’autre) voit lutter l’alter ego de Sorin, le comédien Nicolas Sansier, contre les tracas administratifs et logistiques qui le détournent de la fabrication de ses machines visuelles, qu’il manipule en direct sur la scène. (S.D.) Du 17 au 19 novembre au Maillon-Wacken www.le-maillon.com

Songes du Cambodge

Nouveau EP 4 titres disponible www.myspace.com/labophotopingpong

BD

Petit rappel pour cette œuvre d’un des plus intéressants auteurs strasbourgeois, parue juste avant les départs en vacances. Freddy Nadolny-Poustochkine, ancien de l’Institut Pacôme et auteur de La Chair des pommes chez ego comme x, croise des enfances européennes et cambodgiennes au temps des Khmers Rouges tout en sensibilité décalée, loin du didactisme et de la démonstration.

Vitriol bourgeois

La Colline empoisonnée, Freddy Nadolny-Poustochkine, Futuropolis

Du mariage au divorce, jusqu’au 24 octobre au TNS www.tns.fr

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THÉÂTRE

« À la même époque, il y a Ibsen à Oslo et Tchekhov à Moscou. En France, nous avons Feydeau. » Tout est dit. Alain Françon met en scène quatre pièces en un acte d’un auteur enfin reconnu comme essentiel. (S.D.)

On purge Bebé - Photo : Michel Corbou

Portrait de l’artiste au travail

THÉÂTRE

Chez Labo Photo Ping Pong – LPPP pour les friends –, la pop se vit de manière très colorée. Ces Strasbourgeois savent ne pas trop se prendre au sérieux, et c’est tant mieux. Mon Dieu, les Naïve New Beaters et autres Housse de Raquette n’ont qu’à bien se tenir, ces quatre-là vont leur botter les fesses, et avec le sourire en prime. Après, que la pochette soit signée brokism, personne ne pourra le leur reprocher. Ils font ce qu’ils veulent dans cette vie ! (E.A.)



Selection zut ! Le culte du Bo

DESIGN

Photo : Klaus Michael Grüber par Ruth Walz

Quel beau concept que de faire rimer design scandinave avec prix raisonnables ! Ce sont pourtant les maîtres-mots de la chaîne de magasins BoConcept déjà installée à Lampertheim, qui implante pour cette rentrée une boutique éphémère au Printemps Strasbourg. Spécialiste du mobilier modulable, cette enseigne danoise adapte et personnalise à l’infini pour une déco aux lignes pures, qui habillera toutes vos pièces. Une architecte d’intérieur est d’ailleurs à votre disposition pour décortiquer votre déco et composer avec vos espaces. Découvrez une nouvelle collection placée sous influence vintage et qui revisite les codes des années 60 et 70 dans un esprit résolument contemporain. Couleurs chaudes, matériaux industriels et naturels, fonctionnalités ultra étudiées pour une saison déco qui s’annonce chic, urbaine et dans laquelle on se sent déjà bien ! (C.L.) BoConcept Strasbourg ZAC Vendenheim à Lampertheim / 03 88 81 66 53 www.boconcept.fr THÉÂTRE

Re-naissance En 1984, Julie Brochen a vu 18 fois sa mise en scène de Bérénice. Aujourd’hui directrice du TNS, elle rend hommage à l’un de ses maîtres en donnant son nom à l’ex-espace Kablé, désormais Espace Klaus Michael Grüber. Le baptême sera célébré en grande pompe par un hommage à l’artiste allemand, avec sur la liste des invités Jeanne Moreau, Hanna Schygulla, Bruno Ganz, Michel Piccoli, Udo Samel… (S.D.) Le 17 octobre à l’espace Kablé (sur invitation uniquement) www.tns.fr

MUSIQUE

L’AJAM a 50 ans Pour le cinquantenaire de l’AJAM (Amis des jeunes artistes musiciens), l’association organise un concert philarmonique où les œuvres de Ravel, Schumann ou encore Gounod se croiseront. Concert de gala du cinquantenaire, le 23 octobre au Palais de la musique et des congrès, Salle Schweitzer www.ajam.fr

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Boutique éphémère au Printemps, jusqu’au 5 janvier 2011 Rue de la Haute Montée Niveau -1 du magasin


DESIGN

Murs 3D en moins de 2 Mathilde Nivet, experte en Paperworks, nous offre cet hiver chez The Collection, l’éditeur décalé de papiers design, le truc jaune qui nous fait tant envie pour booster notre déco. Allez vite visiter son site et découvrir aussi ses « villes de papier »… (M.C.D) Module 6 par Mathilde Nivet pour The Collection, 25 pièces à assembler en papier semi-rigide – 45 € www.thecollection.fr www.mathildenivet.com

PRESSE

Parce que si même le magazine GQ vous encourage à utiliser ZUT ! à tue-tête... Vous avez trouvé votre it-word !

LIVRE

Le Pavillon Alsace a rencontré un succès presque incroyable à l’exposition de Shanghai 2010, sans doute parce qu’il apportait des réponses, dont certaines inédites, en verre, acier, béton et aluminium sur une surface de 2100m2, sur quatre étages, à la myriade de questions qu’on peut se poser aujourd’hui en termes d’espaces et d’occupation de ces espaces. Pour mieux comprendre ce qui a fait le succès de cette belle aventure, l’A.A.D.I. (Alsace Architectural Design Institute) a réalisé un petit ouvrage qui présente le projet de manière très graphique, avec un grand nombre de photos, d’esquisses et de plans d’architecture. (E.A.) Le Pavillon Alsace, en vente en librairie www.aa-design-institute.com

Photo : Eric Antoine

S’incliner, c’est se positionner

MUSIQUE

Reflect what you are Le 14 septembre dernier, Rodolphe Burger donnait un concert acoustique à La Boutique, en compagnie de Marco de Oliveira, le guitariste qui l’accompagnait déjà au sein du Meteor Show Band, et de Jeanne Barbieri, une chanteuse de jazz strasbourgeoise. L’événement annonçait le spectacle programmé dans le cadre de l’édition anniversaire du festival C’est dans la Vallée, Le Velvet de Rodolphe Burger, le 8 octobre au Théâtre de Sainte-Marie-auxMines. Une belle assistance a pu découvrir des versions intimistes des titres emblématiques du Velvet Underground. Pour mémoire, le track-listing d’un soir : Sunday Morning, All Tomorrow’s Parties, I’ll Be Your Mirror, I’m Waiting For My Man, Pale Blue Eyes, If You Close The Door, Sweet Jane, Venus In Furs. (E.A.) Intégrale du concert en podcast sur www.flux4.eu www.cestdanslavallee.com www.rodolpheburger.fr

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Selection zut ! Les portes du paradis

Banana Split

MUSIQUE

MUSIC-HALL

Dernier-né des music-halls alsaciens, le Paradis des Sources fait peau neuve pour sa troisième saison. Velours et or pour le cadre, ambiance feutrée et sur la scène, une nouvelle revue grisante réglée par Ashley Evans, chorégraphe de Kylie Minogue. Quatre heures d’un show résolument Pop où se bousculent années folles, Michael Jackson ou encore les classiques french cancan, le tout en sirotant un verre, ce qui nous fait dire que le paradis se niche peut être au pied des Vosges. www.paradis-des-sources.com

Photo : John Hogg

Les jeunes gens modernes continuent d’aimer leur maman, ça n’est pas Katerine qui démentira le fait. Il suffit de regarder la pochette de son dernier album, Philippe Katerine, pour l’attester. Celui qu’on considère comme l’un des plus talentueux de nos artistes hexagonaux a la Banane, et ça se voit. Nul doute qu’il transmette à nouveau sur scène sa part de folie naturelle. On se souvient de ce qu’il nous disait un jour : « Quand je me rends de la Place du Tertre à la Place Clichy, j’imagine une forêt vierge, je me décris ce qui arrive et j’en arrive à regretter ce temps où j’habitais Paris. » Une manière comme une autre, très poétique en l’occurrence, de quitter le marasme ambiant et de retrouver son enthousiasme. (E.A.) En concert à La Laiterie le 23 novembre www.artefact.org

ARTS

Fou’art 100 galeries présentes, 40 galeries internationales, 10 000 m2 d’exposition, 30 000 visiteurs… St-art is back pour la 15e fois. La foire d’art contemporain réserve une place toute particulière cette année à la Catalogne, la Roumanie et l’axe rhénan, et comme d’habitude, à l’art du verre. (S.D.) Du 26 au 29 novembre au Parc des expositions www.st-art.fr

Visuel : œuvre de Marie-Anne Bacchichet

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Va-nu-pieds

DANSE

La chorégraphie Robyn Orlin ne cesse d’observer la société sud-africaine. Walking next to your shoes, création pour danseurs et chœur zoulou, revient sur leur arrivée dans les villes et leurs conditions de vie au début du XXe siècle. Un spectacle bruyant et chamarré, loin de toute esthétique documentaire, où la chaussure devient la symbole de la condition de tout un peuple. Les 15 et 16 octobre à Pôle Sud www.pole-sud.fr


Empty Spaces Observation Action Emanuel Gat Empty House Johan Inger Mulhouse, La Filature 30, 31 (15 h) octobre 20 h Colmar, Théâtre municipal 9 novembre 20 h Strasbourg, Opéra 17, 18, 19, 20, 21 (15 h) novembre 20 h

www.operanationaldurhin.eu


Adam Adach Saâdane Afif Pierre Ardouvin Kader Attia Gilles Barbier Valérie Belin Carole Benzaken Pierre Bismuth Olivier Blanckart Michel Blazy Rebecca Bournigault Céleste BoursierMougenot Stéphane Calais Claude Closky Philippe Cognée Stéphane Couturier Damien Deroubaix Leandro Erlich Richard Fauguet Bernard Frize Cyprien Gaillard Dominique Gonzalez-Foerster Laurent Grasso Camille Henrot Thomas Hirschhorn Valérie Jouve Claude Lévêque Didier Marcel Philippe Mayaux Mathieu Mercier Nicolas Moulin Bruno Peinado Philippe Perrot Pascal Pinaud Éric Poitevin Philippe Ramette Anri Sala Anne-Marie Schneider Tatiana Trouvé Felice Varini Xavier Veilhan Wang Du

10 ans de création en France

6 novembre 2010 - 13 février 2011 Musée d’Art moderne et contemporain, Strasbourg www.musees.strasbourg.eu

Frac Alsace, Sélestat frac.culture-alsace.org

ADIAF

www.adiaf.com

16.10.2010|| l 31.12.2011

STR ASBOURG ARGENTORATE UN CAMP LÉGIONNAIRE SUR LE RHIN (IER AU IVE SIÈCLE APRÈS J.-C.)

SÉRIE « FOUILLES RÉCENTES » N.8

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE PALAIS ROHAN, 2 PLACE DU CHÂTEAU WWW.MUSEES.STRASBOURG.EU

L’implantation du camp romain de Strasbourg-Argentorate au cœur de la ville actuelle © AIRDIASOL. Rothan, dessin Ch. Gaston, Inrap. Graphisme : Rebeka Aginako

LE PRIX MARCEL DUCHAMP

Graphisme : Rebeka Aginako

de leur temps



01 ARTS

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Le collecteur d’images Par Emmanuel Abela

Le collecteur d’images parcourt les musées, prend des notes, s’informe, et consigne dans son carnet personnel le fruit de ses recherches : reproductions, fragments et citations. Pour sa première documentation visuelle, Klimt, Schiele et les artistes viennois à Bâle, les œuvres de jeunesse de Warhol, Miró à Baden-Baden…

Étape 01•

Bâle/ Vienne 1900

L’exposition Vienne 1900 comble le collecteur d’images : des tableaux, des maquettes, des affiches, des photographies, du mobilier, de la verrerie, de l’argenterie, avec plus de 200 pièces qui restituent toute la modernité des artistes de Vienne au grand tournant du XXe siècle. Ils y sont tous représentés, les peintres, les architectes, les musiciens, les « designers », pour employer un terme anachronique, qui renvoie aux créations d’art appliqué. Les noms sont illustres : Gustav Klimt, Egon Schiele, Arnold Schoenberg – présent à double titre, le musicien initiateur du dodécaphonisme, mais aussi le peintre, dont la correspondance avec Vassily Kandinsky reste révélatrice de préoccupations plastiques et musicales communes –, Oskar Kokoschka, Otto Wagner, Joseph Maria Olbrich, Josef Hoffmann et bien sûr Adolf Loos. Le collecteur n’a pas vu de si bel ensemble depuis la célèbre exposition parisienne dans les années 80 : Vienne 1880-1938. L’Apocalypse Joyeuse. Il constate avec beaucoup de plaisir l’omniprésence des œuvres de Klimt, leader qui pose les orientations d’un vaste mouvement autour de la Sécession Viennoise, et mentor de bien des artistes à sa suite, parmi lesquels Egon Schiele et Oskar Kokoschka. Des portraits, des paysages, la réplique de la Frise Beethoven, qui ornait le bâtiment de la Sécession, construit en 1898 sur les plans de Joseph Maria Olbrich, égaient son regard ; il s’attarde sur les ornements, isole des instants chromatiques abstraits et revient inlassablement sur Les Poissons Rouges de 1901-02 et un dessin plus tardif,

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Egon Schiele Autoportrait, les mains sur la poitrine, 1910 Kunsthaus Zug, Stiftung Sammlung Kamm


le Nu allongé sur le ventre vers la droite de 1910. Il y voit comme une invitation et se souvient de ces quelques lignes rédigées par l’historien d’art autrichien Werner Hofmann : « En tant que styliste, Klimt ne voit dans l’instinct érotique que l’instigateur des arabesques les plus osées dont le corps humain, seul ou en couple, est capable. Au centre de ces formes sensuelles se trouve la femme. En prenant possession d’elle par sa peinture, Klimt fait de la disponibilité de la femme une métaphore esthétique et érotique : son corps est capable de tout, mais il est aussi modelable – capacité de jouissance totale devenu ligne. » Cette jouissance est source de méfiance pour le jeune Ludwig Wittgenstein, qui affirme la nécessité de « vivre dans le bien et dans le beau jusqu’à ce que la vie s’arrête d’elle-même » quand il est enrôlé et affecté au 2e régiment d’artillerie des forts de Cracovie en août 1914. Elle devient source de tourment et d’« impureté » quand elle se pose en obsession au détriment de l’activité intellectuelle et du travail. « L’homme est impuissant dans la chair, mais libre grâce à l’esprit », note-t-il dans ses carnets secrets, le 16 septembre 1914, alors qu’il entend d’importants coups de canon et de fusil au matin. Egon Schiele se voit épargner cette guerre absurde – il évite d’aller au front, malgré des obligations militaires qui perturbent son évolution artistique. Issu de la seconde génération d’artistes viennois, il vit la résolution d’un certain nombre de ses conflits intérieurs et, grâce à un début de reconnaissance, situe l’accomplissement d’un destin possible. La fébrilité laisse place à une assurance nouvelle chez ce peintre en pleine ascension. La grippe espagnole contractée, à la toute fin de la guerre, a malheureusement raison de cet artiste au succès croissant, le 31 octobre 1918. Le collecteur d’images s’est toujours méfié de cet artiste, non pas

tant pour la dimension sulfureuse d’une biographie dont on aime exagérer la part de scandale, mais plus pour l’ambiguïté d’un trait qu’il juge incertain, flou. N’empêche, il s’attache à certaines œuvres moins connues, notamment ce bel Autoportrait, les mains sur la poitrine de 1910, dont le raffinement intemporel et l’angulosité constituent pour lui une forme d’équilibre parfait entre classicisme et modernité. « Parce qu’il dut mourir à l’âge de vingt-huit ans, tout ce qui d’habitude s’étend sur de longues années, resta fortement condensé. Egon Schiele est simultanément enfant, adolescent, homme mûr et vieillard ; un enfant qui possède la maturité de tout ce qu’on peut vivre, un adolescent qui se sent mourir, un homme en qui tous les excédents d’énergie n’ont pas fini de se dépenser, un vieillard qui vit dans les rêves heureux de l’enfance », écrit Hans Tietze quelques mois après sa mort, en juillet 1919. De tous les architectes viennois, Adolf Loos reste celui qui alimente le plus les fantasmes plastiques du collecteur d’images, lequel conserve en mémoire la Colonne du Chicago Tribune de 1922 – une colonne dorique en forme de gratte-ciel –, comme l’un des projets les plus fantasques et peut-être les plus enthousiasmants de la période. Là aussi, il constate que l’esprit révolutionnaire peut servir une forme de tradition et que celui-ci conduit nulle part s’il ne cherche à s’inscrire dans ses propres filiations… Jusqu’au 16 janvier à la Fondation Beyeler, à Bâle www.fondationbeyeler.ch Gustav Klimt Nu allongé sur le ventre vers la droite, 1910 Collection E.W.K., Bern / Photo: Peter Lauri, Bern

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ARTS

Étape 02•

Bâle/

Andy Warhol. The Early Sixties La série télévisée Palettes sur Arte a clairement situé les enjeux des premiers Warhol, en dépassant les clichés généralement formulés sur le pop art et sa critique de la société de consommation. Alain Jaubert y démontre avec maestria que les Marylin et Liz du début des années 60 sont des « icônes comme la Joconde, [qu’] elles ont le même pouvoir de sidération, de fascination », mais qu’elles ont toutes deux un rapport à la mort. L’extrême dépouillement de ces portraits, leur approche sérielle, de même que la répétition de produits manufacturés, les boîtes de Campbell Soup, téléviseurs, bouteilles de Coca-Cola et autres natures mortes contemporaines, renvoient à certaines Vanités, ces images dans la peinture des XVIe et XVIIe siècles censées nous rappeler que nous allons tous mourir. Ils expriment indirectement un point de vue sur la vanité de l’art et dans un mouvement narcissique très subtil confrontent Andy Warhol à sa propre vision d’un art désincarné, mécanique, dont on pourrait soustraire l’artiste lui-même. Malgré les nombreuses rétrospectives consacrées à Andy Warhol, le collecteur d’images ne se lasse pas ; il s’attache avec toujours autant de plaisir à cette imagerie pop, qui pose les fondements de l’art actuel, insistant à la fois sur sa fulgurance et sa fugacité. Jusqu’au 23 janvier au Kunstmuseum, à Bâle www.kunstmuseumbasel.ch Andy Warhol Blue Liz as Cleopatra, 1962 - Photo : Daros Collection, Schweiz © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / 2010, ProLitteris, Zurich

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Étape 03 •

Karlsruhe/

Viaggio in Italia. Voyages d’artistes 1770-1880, à Karlsruhe Il fut un temps où le voyage en Italie faisait partie de la formation de tout jeune artiste. Durant son séjour, celui-ci se confrontait à l’œuvre des grands maîtres, se familiarisait avec les nouvelles iconographies, se formait aux techniques picturales et parcourait les sites architecturaux. Les productions de ces voyages constituent des volumes considérables au sein des collections de la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe. Pour une première sélection, il s’agissait de trouver une thématique ; l’option du paysage est courageuse, mais celleci révèle des traitements infinis, parmi les 150 peintures, cartons grand format, gravures, esquisses, dessins, aquarelles et études à l’huile réunis pour l’occasion. Le collecteur d’images s’émerveille, découvre des œuvres méconnues de Claude Lorrain, Jean-Honoré Fragonard ou même Camille Corot, qui manifeste une approche pré-impressionniste sidérante ; il compare les approches française, allemande et européenne, établit des relations entre les artistes représentés, lesquels ont parfois cheminé ensemble, avant de trouver leur propre voie plastique. Il s’attarde enfin sur les représentations sensibles du quotidien – certains diraient du « réel » –, et y découvre une source d’émotion visuelle inespérée. Jusqu’au 28 novembre à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe www.kunsthalle-karlsruhe.de Camille Corot Felsiges Waldtal bei Civita Castellana, 1826/27 Photo : SKK, Wolfgang Pankoke


Étape 04 •

Baden Baden/

Miró au Musée Frieder Burda à Baden-Baden

Pablo Picasso lui avait dit : « Après moi, c’est toi qui ouvres des portes. » Miró a dû apprécier le compliment, d’autant plus qu’il n’a eu de cesse de franchir de nouvelles limites plastiques : dès ses premières années à Barcelone, il est en contact avec les avantgardes, se lie d’amitié avec Picasso justement, mais aussi avec les artistes, écrivains et intellectuels qu’il rencontre à Paris avant même de s’y installer, André Masson, Paul Eluard, Robert Desnos, Tristan Tzara et Antonin Artaud. Dans le cadre de la grande exposition que lui consacre le Musée Frieder Burda, le collecteur d’images mesure le chemin parcouru par l’artiste et ses tentatives successives : les périodes du « réalisme magique » (1921-24), celle de ses « peintures de rêve » (1925-28), le recours aux collages, les premiers assemblages d’objets bruts, la réalisation des sculptures, gravures et céramiques au cours de la Seconde Guerre mondiale, au moment de sa reconnaissance américaine.

Goutte d’eau sur la neige rose de 1968. Il reste connecté aux bouleversements de son temps, il en sent intimement les soubresauts violents, tente de contenir ceux-ci avec la sagesse du peintre au faîte de sa gloire, mais la peinture continue d’exprimer son inquiétude manifeste. Le collecteur d’images a beau griffonner nerveusement son carnet – comme pour marquer une distance –, il n’en sort pas moins bouleversé. Jusqu’au 14 novembre au musée Frieder Burda à Baden-Baden www.museum-frieder-burda.de Joan Miró © Successió Miró / VG Bild-Kunst, Bonn 2010 Photo : Joan Ramon Bonet

À la suite d’un séjour new-yorkais, Miró se « libère au-delà des limites », et pousse le processus pictural jusqu’à atteindre une forme d’épure ultime, comme c’est le cas avec cette magnifique

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ARTS

L' oeil de Zut !

"Une sélection de l'actualité des arts plastiques, en trois images" par Sylvia Dubost

Ruines Chaos, du 8 octobre au 7 novembre à La Chambre. Les ruines de Detroit, du 15 octobre au 10 novembre, hors les murs au Maillon-Wacken www.la-chambre.org Photo : Marchand & Meffre, Ballroom, Lee Plaza Hotel, Detroit

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Il y a sans doute de l’ironie là-dessous : la Chambre inaugure son espace flambant neuf avec un cycle d’expositions autour de la ruine. Une ironie qui devient mordante, lorsque l’on apprend que ce cycle s’inscrit dans le cadre des journées de l’architecture, qui s’est cette année donné pour thème : « l’architecture, c’est durable ». On savait La Chambre impliquée dans son domaine de compétences, on la découvre incisive et engagée. Ces deux expositions nous montrent au contraire un monde où rien n’est durable. Guillaume Chamahian place en exergue de sa série Chaos (tout un programme) cette phrase de Claude Lévi-Strauss : « Le monde a commencé sans l’homme et il s’achèvera sans lui. » À l’évidence. En plus d’être abandonnées, comme toute ruine qui se respecte, celles de Chamahian sont muettes. Taisant leur emplacement et leur histoire, elles convoquent simultanément toutes nos peurs ancestrales : la guerre, les catastrophes

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naturelles, la fin du monde…Celles d’Yves Marchand et Romain Meffre sont quant à elles clairement identifiées et expliquées. Ces ruines de Detroit, ancien fleuron de l’industrie automobile américaine, témoignent du déclin d’une ville à tous points de vue, de la manière dont les profonds bouleversements économiques balaient tout sur leur passage.Certes, le sujet est un standard dans l’histoire de l’art, la ruine a toujours fasciné en ce qu’elle témoigne d’un monde à jamais perdu. Ici, cette « esthétique de la ruine », pure proximité avec le désastre, quel qu’il soit, est tout sauf romantique. Difficile de ne voir que là, malgré la beauté des images (surtout celles d’Yves Marchand et Romain Meffre), une poétique de la destruction et de l’abandon. Cette mise en parallèle des deux expositions met au contraire toutes ces cruautés au même niveau…


De leur temps (3). 10 ans de création en France : le prix Marcel Duchamp Du 6 novembre au 13 février au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg et au Frac Alsace à Sélestat www.musees-strasbourg.org www.culture-alsace.org Visuel : Claude Lévêque, Ether, 2002 Photo : André Morain © Adagp, Paris 2010

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Voilà un titre à rallonge et quelque peu ténébreux pour une exposition dont l’objectif est pourtant simple : présenter tous les nominés et lauréats du prix Marcel Duchamp depuis sa création, et proposer ainsi un panorama de la création contemporaine en France. Panorama vu depuis l’Adiaf, l’association pour la diffusion internationale de l’art français, constituée de plus de 300 collectionneurs (en majorité) et amateurs d’art qui distinguent chaque année un artiste résidant en France. Un paysage qu’habitent donc 40 artistes… et autant d’univers. Le prix Marcel Duchamp ne cherche pas à défendre une technique, une approche, un sujet. Sa sélection est donc éclectique, même si les commissaires tentent de l’organiser en d’un parcours thématique. Et c’est tant mieux ! Tout l’intérêt de ce genre d’exposition, c’est d’y voir des œuvres et des artistes qu’on n’a pas encore vus à Strasbourg, comme Tatiana Prouvé, Carole Benzaken, Laurent Grasso, Sâadane Afif ou le benjamin Cyprien Gaillard (30 ans) sélectionné pour le prix 2010 au côté de Céleste Boursier-Mougenot (né en 1961), Camille Henrot (1978) et Anne-Marie Schneider (1962). On se réjouira tout autant de retrouver Claude Lévêque, Thomas Hirschhorn, Xavier Veilhan, Damien Deroubaix, Mathieu Mercier ou Dominique GonzalezFoerster (née à Strasbourg). Et peu importe qu’il y ait ou pas de liens entre eux. C’est la diversité qui témoigne de la vitalité d’une scène artistique et peut enthousiasmer le grand public. Alors au diable la cohérence, vivent les œuvres !

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Michael Ackerman Half Life

Jusqu’au 24 octobre à Stimultania www.stimultania.org

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Ce qui frappe d’abord dans les images de Michael Ackerman, c’est ce grain tellement épais qu’il semble vouloir dissimuler ses sujets. Et qui rend tout gris et triste. Les paysages sont brumeux et neigeux, les intérieurs sordides, les personnages ravagés. Les images mêmes semblent griffées, froissées, comme les histoires et vies qu’elles évoquent, dont on ne sait très bien s’il s’agit de réalité ou de fiction, de passé ou de présent… ni même s’il s’agit de vies ou d’histoires. Pourtant, dans ces photographies accidentées, on ne peut s’empêcher de voir les blessures de l’Europe. La première image, prise à Berlin, semble planter un décor. Les suivantes, trains abandonnés sous la neige, sont sans équivoque. Les corps, souvent nus, sont décharnés ou noueux, les visages semblent hurler. Il fait toujours nuit, humide et froid. On ne sait jamais précisément ce que l’on voit. Les images ne sont jamais légendées, pourtant on voit clairement la prostitution, la drogue, les mines, la misère. La photographie de Michael Ackerman n’est ni documentaire ni narrative. Mais à travers l’accrochage qu’il propose, ses mises en parallèle entre les images, le propos paraît presque limpide. Il n’y a guère d’espoir dans Half Life, surtout dans cette installation finale, cube noir où une simple ampoule sur pied éclaire des dizaines de visages marqués par la vie, ou déformés par le mouvement. Ce n’est qu’en lisant le document qui accompagne l’exposition que l’on apprend que les photographies ont également été prises à New York et La Havane. Peu importe, l’histoire que l’on s’est raconté est bien installée.


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ILLUSTRATION

Les bêtes noires s’affichent Par Thomas Porreca

Le musée Tomi Ungerer nous invite à une séduisante rétrospective sur le travail publicitaire du célèbre artiste alsacien, avec un volume conséquent de 70 œuvres.

Le politiquement correct est une notion étrangère à Tomi Ungerer. Son œuvre fait valser satire et caricature sur une lente mélodie contestataire. Ce que Monsieur Ungerer combat avec talent, ce sont toutes les formes possibles d’intolérances. Dès son enfance, il a été le premier concerné par ce qu’il appelle ses « bêtes noires » : après avoir été renvoyé de son lycée pour un comportement jugé « pervers et subversif », il sera également renvoyé plus tard des Arts Décoratifs de Strasbourg pour « indiscipline ». Il n’en résulte aucune amertume, mais un profond dégoût pour la rigidité, dont on retrouve des traces dans son travail publicitaire. En 1954, alors qu’il a abandonné ses études, Tomi Ungerer commence à travailler comme dessinateur publicitaire pour des enseignes locales. Sa première commande, une affiche fameuse pour la papeterie Schwindenhammer de Turckheim : un cahier Corona, avec ses tons sublimement altérés. Après avoir sillonné l’Europe, il s’installe à New York en 1956 et réalise sa première campagne publicitaire pour les machines Burroughs. Ce sont les belles années new-yorkaises, avec sa campagne pour le New York Times. Nul ne peut oublier l’étonnante, la sulfureuse campagne pour le complexe de boutiques Truc, qui met en scène une jeune vierge nue en train de traire une licorne, avec le slogan Truc is stranger than fiction. Bien sûr, on redécouvre les posters protestataires contre la ségrégation raciale…

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L’accrochage mêle approche thématique et chronologique ; de salles en salles, on découvre les années canadiennes, sa rupture américaine, le retour en Alsace avec les nouvelles campagnes pour les produits laitiers frais CMA – près de huit affiches exposées –, les réalisations plus contemporaines avec les nombreux travaux pour l’Électricité de Strasbourg, et enfin les affiches à vocation culturelle comme celles réalisées pour le festival de jazz de Montreux, ainsi que l’affiche du film de Claude Lelouch Tout ça pour ça… Dans cette course contre le temps, une salle se dérobe cependant, elle est consacrée aux influences artistiques de l’époque avec Hélène Spitzer, Benjamin Rabier, Bernard Villemot... Des sources d’inspiration revendiquées par Tomi Ungerer lui-même. Au fil des campagnes, on constate les composantes du style Ungerer : la mise en relation intime de l’illustration et du slogan, une opposition nette entre les fonds noirs et les collages et autres lavis de couleur, des techniques récurrentes. On aime la sobriété pâle et la constance scénographique de son approche graphique ; on se plaît à découvrir ou redécouvrir ces affiches dans une ambiance sereine, un instant très agréable qu’on peut prolonger à la lecture de Poster de Diogenes Verlag, un livre retraçant toute l’œuvre publicitaire de Tomi Ungerer. Jusqu’au 21 novembre au musée Tomi Ungerer-Centre international de l’Illustration www.musees-strasbourg.org


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ILLUSTRATION

C i némas cinémas C’est bien d’illustration qu’on parle, envisagée hors des « sentiers battus » par les Rhubarbus ,un collectif qui expose ses affiches de cinéma imaginaires à l’Artichaut. Par Fabien Texier

À la sortie des Arts Décoratifs de Strasbourg, les illustrateurs désireux de vivre de leurs dessins se tournent le plus souvent vers deux secteurs de l’édition : la bande dessinée et le livre jeunesse. Anne Laval et Violaine Leroy, diplômées en 2005 avec Dominique Mermoux, ont opté pour le second. À eux trois, ils fondent le collectif « à géométrie variable » les Rhubarbus en 2006. Les fondateurs, bientôt les deux seules filles, organisent des expositions en faisant appel à d’autres illustrateurs, la plupart issus des mêmes années aux Arts Décos – ne pas y voir un critère de sélection –, avec comme objectif de les « faire sortir de leurs ateliers » et de leur permettre de partir à la rencontre d’auteurs, dont certains sollicités dans leur réseau d’amis ou parmi ceux avec qui elles ont déjà travaillé chez les éditeurs jeunesse. Avec Si on l’ouvrait, exposition à la BMS Centre-ville en 2007, où les auteurs réagissaient aux images produites par les dessinateurs, il devenait évident que ce type de travail pouvait permettre d’échapper aux formes et aux commandes les plus convenues de certains éditeurs. « Après avoir montré des images d’un projet qui se situait dans un univers de jungle, je n’ai plus eu que des propositions de livres en rapport avec la jungle ou la savane », s’amuse Violaine. Manque d’imagination de la part des directeurs de collection, voire de volonté face à la pression du marketing qui cherche des solutions faciles et un risque minimum. « On a même dit à l’un de nos illustrateurs que son boulot était super, mais certainement trop difficile à vendre. On lui a donc suggérer d’essayer autre chose. » La seconde exposition Cadavres Exquis montée en 2008 à la même médiathèque et à l’Artichaut, complique les choses avec un dessin qui inspire un texte qui inspire un dessin qui… Vu le côté un peu figé de Si on l’ouvrait, la forme a été repensée avec le concours d’une scénographe. « Mais ça a été très lourd à gérer et posait également des problèmes de logistique pour proposer l’expo ailleurs. »

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La troisième exposition, Mon cinéma, est donc plus légère et les textes ont été réunis dans un livret. Scénario, synopsis, jaquettes de DVD et critiques de films imaginaires fournis par les auteurs ont donc servi de base à la création d’affiches sérigraphiées par les illustrateurs. Un exercice qui sort les dessinateurs de leurs habitudes : « Amélie Dufour et Claire Frossard, dont on voit beaucoup le travail en jeunesse, ont délibérément été confrontées à des genres comme le film de vampire ou de monstres à la Godzilla. » Pour d’autres, elles ont cherché les parentés d’univers, l’un des participants, Samuel Teller a d’ailleurs fourni un pdf d’affiches de (vrais) films illustrées. Violaine travaillant sur un « film de S.F. poétique », n’a guère trouvé d’inspiration dans les exemples réels « des effets 3D sur les films récents, des aliens des années cinquante-soixante, à part 2001, rien qui puisse me servir. » En revanche, Ariane Pinel semble avoir beaucoup trituré l’iconographie pour Une femme avec une femme qu’on jurerait sorti de la fin 70’s, début 80’s. Même si elles avouent avoir triché avec les contraintes, puisque les crédits des films sont réduits à la portion congrue sur leurs dessins, Mon cinéma renoue aussi avec une tradition de l’affiche de cinéma illustrée, tombée en déshérence à quelques exception près : comme Floc’h (Woody Allen, Resnais), ou un timide revival avec Debeurme et Blain sollicités par Doillon et Amalric. Avec une belle symbiose entre le processus de création original et la forme finale particulièrement adaptée à l’exposition, les Rhubarbus ont réussi à sortir des « sentiers battus ». Mon cinéma, exposition jusqu’au 15 octobre à l’Artichaut, 56 Grand Rue affiches sérigraphiées en vente http://rhubarbu.over-blog.fr/


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MUSIQUE / LITTÉRATURE

Amour suprême Par Emmanuel Abela

Dans Just Kids, Patti Smith se raconte elle-même, elle relate sa relation avec Robert Mapplethorpe et ses débuts en tant qu’artiste. À l’occasion de la sortie de cette autobiographie,la Librairie Kléber organise une rencontre, une lecture et un instant musical.

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Il est évident que Patti Smith doit en grande partie sa reconnaissance à son parcours musical – fugace, mais flamboyant ! –, mais il serait bien dommage d’occulter l’extraordinaire écrivain et poète. Certains de ses ouvrages ont fait l’objet de traductions françaises, des écrits en prose dans les années 70, Corps de Plane réédité chez Tristram ou le célèbre Babel, recueil de textes entre 1974 et 1978, publié chez Christian Bourgois. D’autres ouvrages révèlent une pratique sensible, quasi mystique, de la photographie, comme Charleville ou Statues, construits autour de son attachement profond pour Arthur Rimbaud, mais aussi James Joyce, Virginia Woolf, Fernando Pessoa, Luis Borges et bien d’autres. Tout récemment, Présages d’Innocence, également publié chez Christian Bourgois, atteste d’une pratique poétique sensible qui s’inscrit dans la longue tradition de la littérature anglo-saxonne. Il faut dire que les livres ont toujours fait partie de sa vie. Dans Just Kids, la sublime autobiographie qu’elle publie conjointement aux Etats-Unis et en France, chez Denoël, elle rappelle que cet amour des livres date de sa plus tendre enfance. « Assise aux pieds de ma mère, je la regardais boire du café et fumer, un livre sur les genoux. Sa concentration m’intriguait. […] J’aimais regarder ses livres, palper leurs pages et soulever le papier de soie qui protégeait leur frontispice. Lorsqu’elle découvrit que j’avais caché son exemplaire rouge sombre du Livre des martyrs de Foxe sous mon oreiller dans l’espoir d’absorber sa signification, elle me fit asseoir à une table et s’attela à la tâche laborieuse de m’apprendre à lire. » La petite Patti apprend vite, et dévore les livres – « J’étais complètement éprise des livres. Je voulais les lire tous, et ceux que je lisais généraient de nouveaux désirs. » Plus tard, un fac-similé des Chants de l’Innocence et de l’expérience de William Blake rejoint ses trésors personnels – « Son nom est ton nom / Car il s’est nommé lui-même Agneau » –, mais l’ouvrage qu’elle ne quitte plus est son édition en français des llluminations d’Arthur Rimbaud. « Un pas de toi, c’est la levée des nouveaux hommes et leur en-marche. » Arthur Rimbaud, À une raison Patti Smith a déclaré récemment que dans sa vie, elle avait entretenu des relations amoureuses avec plusieurs hommes, dont une sérieuse, fidèle et indéfectible, avec Arthur Rimbaud. « Il détenait les clefs d’un langage mystique, écrit-elle, que je dévorais même lorsque je ne pouvais le déchiffrer tout à fait. » L’autre homme dont il est question dans Just Kids, n’est autre que le célèbre photographe Robert Mapplethorpe, qu’elle rencontre très jeune et avec qui elle vit à la fois ses premiers émois sentimentaux et ses premières tentatives créatives, le dessin d’abord et l’écriture. À la lecture de son récit, on découvre deux artistes à part entière qui ne se posent guère la question de la création, mais qui créent en permanence, avec cette approche médiumnique qui les connecte l’un à l’autre et à leur environnement culturel immédiat : l’appartement qu’ils partagent est l’objet de constants réaménagements, des dessins, des collages sont produits avec une frénésie qui finit par révéler chez Mapplethorpe sa part de tourment. La religion, le sexe inspirent des pièces de plus en plus complexes, avec cette part de trivialité presque morbide qui rompt avec l’insouciance ambiante ; tel un dandy, Robert renoue avec la tradition visuelle du XIXe siècle et anticipe les développements androgynes à venir. Michel-Ange, William Blake, Walt Whitman, Oscar Wilde, Jean Genet, Jean Cocteau, Lotte Lenya, Jackson Pollock, Bob Dylan, John Coltrane,

John Lennon, les Rolling Stones ou Tim Buckley alimentent leur réflexion artistique à tous les deux, mais Robert s’émancipe, se découvre une autre sexualité, ce qui n’est pas sans troubler Patti. La séparation est inéluctable, mais l’affection demeure… « Oh, prends-les en photo, a dit la femme à son mari un peu perplexe. Je suis sûr que c’est des artistes. Peut-être qu’ils seront quelqu’un, un jour. - Arrête ton charre. C’est rien que des gamins. » Il est amusant de constater que le rock fait partie de la vie de Patti, mais pas plus ni moins que pour les jeunes gens de sa génération. Il y a pourtant cet instant où elle découvre Jim Morrison sur scène au Fillmore East et ce sentiment étrange d’avoir la capacité, malgré le mythe naissant, d’en faire autant. L’un de ses amis, Ed Hansen, pressent l’attirance nouvelle ; il lui apporte un disque des Byrds, So You Want to Be a Rock’n’roll Star. « So you want to be a rock and roll star? / Then listen now to what I say. / Just get an electric guitar / Then take some time / And learn how to play. » (Ainsi, tu veux devenir une rock’n’roll star ? Alors, écoute ce que je dis : prend une guitare électrique, prends un peu de temps et apprends à en jouer) The Byrds, So You Want to Be a Rock’n’roll Star Dès lors, le récit s’attache à de nouvelles rencontres, à l’époque où elle vit au Chelsea Hotel : Todd Rundgren, Roger McGuinn des Byrds justement, Edie Sedgwick, les membres du Velvet Underground, Jim Carroll, Bob Dylan – qui lui accorde sa guitare –, Sam Shepard, alors membre des Holy Modal Rounders, Allen Lanier de Blue Öyster Cult – un groupe pour lequel elle écrit des paroles de chansons –, Allen Ginsberg et Lenny Kaye, critique et futur guitariste de son groupe… Malheureusement, on change de période et les disparitions s’enchaînent, celles de John Coltrane, Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Edie Sedgwick, Jim Morrison, John Lennon et finalement, bien plus tard, celle de Robert Mapplethorpe luimême, alors que Patti Smith a connu la célébrité et qu’elle vit sa retraite artistique au côté de Fred ‘Sonic’ Smith, l’ex-guitariste du MC5. Les pages qu’elle consacre, au début du livre et à la fin, à l’annonce du décès de son compagnon céleste constituent des instants d’émotion pure, silencieux comme une prière intérieure, simplement ponctués par le chant lointain de Maria Callas : « Vissi d’arte, vissi d’amore, non feci mai male ad anima viva ! » (Je vivais pour l’art, je vivais pour l’amour et n’ai jamais fait de mal à quiconque !) Puccini, Tosca Acte 2

Patti Smith, Just Kids, Denoël, sortie le 14 octobre Dédicace le 19 octobre à 16h30 et rencontre à 17h30 à La Librairie Kléber. La Ville de Strasbourg et la Librairie Kléber vous invitent à une soirée avec Patti Smith. Lectures, musique, chansons et dédicaces, une soirée habillée et réalisée par Rodolphe Burger, à partir de 20h à la Cité de la Musique et de la Danse

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1, rue Guillaume Tell 68100 Mulhouse 03 89 367 200

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Le jardinier des supplices Par Fabien Texier // photo Anémone Duroy de Blicquy

Son œuvre est plus connue et reconnue des initiés que du grand public. pourtant les peintures du Strasbourgeois Antoine Bernhart ne sont pas de celles qui s’oublient. Portrait en couleur d’un artiste dont les « toiles » nichent au cœur des ténèbres.

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C’est un grand type sec avenant et à l’air malicieux que l’on rencontre, rien à voir avec la mine de fourbe et sadique qu’affichent malgré eux (?) certains ministres d’ici ou d’ailleurs. Pas d’apéro pour lui, il ne boit plus trop d’alcool depuis sa grande période défonce, achevée il y a quinze ans. Volubile, il remarque au passage : « Les gens qui me connaissent d’abord par mon travail s’attendent souvent à rencontrer un type sinistre, il y a même des rumeurs selon lesquelles je dormirais dans un cercueil ! » On lui a maintes fois demandé d’où surgissaient en ce cas ces visons de corps torturés, d’organes génitaux exhibés et vivisectés qui s’invitent dans son esprit, et qu’il croque dans ses carnets. « Ces images se présentent comme ça, rien à voir avec le lieu où je me trouve, ou ce que je suis en train de faire. Ça peut très bien être alors que j’ai amené mes enfants manger au Quick et qu’ils jouent sur les toboggans. » Ensuite, certaines de ces images sont mises en relation avec un stock de photos (souvent issues des magazines bondage) où la disposition des corps, la lumière « frisante », des ombres sur un visage vont nourrir un nouveau dessin, dupliqué sur des calques, testé dans son organisation, collé sur de grands panneaux de bois, travaillé avec des « couleurs japonaises » et enfin passé au noir. Les éventrements, bêtes ou démons grimaçants, bois sombres, maisons de poupées, sexes hypertrophiés : toute une imagerie

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obsessionnelle qu’Antoine Bernhart estime probablement provenir de son enfance à Neuhof dans les années 50-60. « J’habitais du côté tranquille de la rue, mais de l’autre côté, c’était violent. Avec les copains, on y avait affaire aux bandes, on était invités par les gitans du Polygone à leurs fêtes où les parents refusaient d’aller. » Et surtout, la forêt, la grande Forêt de Neuhof. Un territoire imaginaire où les bandes de gamins s’affrontent à coup de lance-pierre, où il est facile de perdre un œil, où l’on trouve des animaux putréfiés, des morts pendus ou pris dans la glace, sans compter les bunkers avec les clochards parfois exhibitionnistes. « Mais c’était aussi un univers de féerie, comme cette fois où, caché dans un arbre creux, j’ai vu surgir un sanglier de la brume. » Toutefois, ce ne sont pas ces images qui vont surgir en premier chez Antoine Bernhart qui a 18 ans en 68, fait les 400 coups à Strasbourg, fréquente en marge situationnistes et surréalistes. Ce qui le conduit bientôt à la publication d’un livre où les dessins automatiques qu’il a réalisés durant son adolescence répondent aux textes de Christian Bernard, H. Ce dernier constitue un sésame pour intégrer le groupe surréaliste Phases alors qu’il part étudier les arts à Paris. Jusqu’en 73, il expose avec eux de Strasbourg à São Paulo mais le caractère de plus en plus pornographique de ses images le sépare du groupe. De retour à Strasbourg, les expositions se font plus rares, il fait de fréquents séjours à Londres. En 1984, en périphérie d’un concert de Johnny Thunder, il rencontre de fil en aiguille des acteurs de la


scène trash, garage, psycho. Il fait des affiches de concerts, flyers, pochettes d’album pour The Vibes, The Sting Rays, The Meteors, les Milkshakes, The Tall Boys, The Cramps… Par glissement, il en vient même à organiser durant deux, trois ans, des concerts à Strasbourg et dans la région. Aujourd’hui, il continue à dessiner des pochettes pour un label japonais Vinyl Japan, des affiches sérigraphiées pour NIN, les Stooges, les Melvins, par l’intermédiaire de l’éditeur et galeriste berlinois Bon Goût (rencontré alors que celui-ci débutait à Strasbourg). C’est à Londres qu’il devient accroc aux femmes japonaises, jusqu’à rencontrer la sienne. De là, des voyages au Japon dans les 90’s où il rencontre un écrivain alors passionné de bondage qui lui permet d’assister aux séances du club Kinbiken où cet art du ligotage est réservé aux esthètes subtils. Ce sont ces expériences jointes à la découverte du papier japonais et de couleurs spéciales qui vont définir son nouveau style. À partir de 1994, ses collaborations avec des magazines SM se multiplient à travers le monde, il publie dans des fanzines, des collectifs publiés par Bon Goût ou Le Dernier Cri… Quelques monographies sont également publiées par Mondo Bizarro et Bon Goût (Im Dunklen Wald, Igyou No Soiree, Skull Skool, Kuso Gaki, Doktor Max Messerschneck…) et les expositions, souvent collectives, reprennent de plus belle, en marge du circuit de l’art contemporain (Musée de l’érotisme, galerie Beaurepaire et librairie Le regard moderne à Paris, festival Fumetto à Lucerne, à

La Laiterie-CEJC…). Après un rocambolesque procès gagné contre les douanes suisses qui avaient confisqué les toiles envoyées à un collectionneur helvète, c’est curieusement la Confédération qui lui rendra le plus bel hommage avec l’exposition Hagiohygiecynicism en 2008 au musée d’Art moderne et contemporain de Genève. Assez peu présentée à Strasbourg, l’œuvre d’Antoine Bernhart fait une nouvelle apparition à la galerie spécialiste de l’art brut, RitschFisch. Les exemples donnés en regard de cet article en constituent assurément les échantillons les plus sages : pour public majeur et averti !

Exposition Antoine Bernhart Du 7 octobre au 6 novembre, à la galerie Ritsch-Fisch, 6 place de l’Homme de Fer www.antoine-b.com

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Stras’diary

IN THE CITY Textes et photos Cécile Becker (sauf Nosferatu/Musica - photo : Philippe Stirnweiss)

Septembre à Strasbourg, un mois chargé, très chargé. Sous une avalanche de soirées, festivals et expositions, chacun y met son grain de sel pour être visible dès la rentrée. Du 3 au 23 septembre, j’ai donc parcouru la ville et ses structures culturelles. Coups de cœur aidant, appareil au poing, j’ai choisi dix de ces manifestations, des incontournables aux soirées improbables.

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SEPT

Ça swingue !

Un cadre un peu spécial : une aire de practice, un parcours balisé de street golf en plein cœur de Strasbourg, pas une seule trace de gazon. L’initiative prise par le Golf de la Wantzenau rentrait dans le cadre de la compétition internationale de golf : l’Allianz EurOpen remportée par Romain Wattel, un Français amateur. On se dit souvent que le golf est un sport élitiste, le pratiquer en pleine ville a permis à des novices, vierges de tout green, de profiter d’un enseignement grande vitesse. Place Kléber / 14h30

Magnum

La moustache est devenue l’accessoire hype des modeux et s’affiche partout. La moustache, c’est aussi le symbole du label Deaf Rock (Colt Silvers, Electric Suicide Club) qui a décidé de lui rendre hommage lors d’une soirée au kitsch’n’bar. Rock, bières et filles à moustache. Kitsch’n’Bar / 23h30

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09

SEPT


11

SEPT

10

SEPT

Portraits

L’opening night, c’était l’occasion d’assister à une soirée exceptionnelle dans quelques galeries et musées strasbourgeois. À Stimultania, le photographe américain Michael Ackerman présentait Half Life, des photographies ténébreuses et des portraits fantomatiques. Tout ça dans une ambiance de kermesse où knacks et barbapapas étaient distribuées. Stimultania / 23h15

Des zombies partout

Il y avait comme un air d’apocalypse à Strasbourg le 11 septembre. Hasard des dates ? Contexte du festival du film fantastique aidant, plus de mille Strasbourgeois s’étaient donné rendez-vous place Kléber, pour la deuxième Zombie Walk. Une file interminable devant les stands de maquillage, une fanfare foutraque, des grrr et des cris… jusqu’à l’apothéose : le décompte du chef des zombies, Benoît Dreyfurst. Et ils partent, déambulent très lentement, effrayent les passants tantôt amusés, tantôt désarçonnés, ils tombent comme des mouches devant la cathédrale, bavent, hurlent, lèvent les bras. Un défilé surréaliste qui a fait le bonheur de tous : le nombre de zombie a été multiplié par trois comparé à l’année précédente. Place Kléber / 14h

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Stras’diary

14

SEPT

Radical Calin

Pour le lancement de l’association Radical Calin, le Molodoï a fait fort. Du rock à gogo, à en faire frétiller les tympans : math rock, emo rock, krautrock. L’accessoire indispensable : les boules quies. L’image sympa du soir : les deux musiciens de Pneu encerclés par le public. Molodoï / 0H

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18

SEPT

Un hiver culturel

D’étranges toiles tendues ornent la place Kléber, au moins une trentaine. Ce qu’il y a dessous ? Toutes les structures culturelles de Strasbourg, parfois d’ailleurs. Bienvenue au village culturel. Toutes viennent présenter leur nouvelle saison et répondre aux questions des intéressés. Je repartirai avec mon sac rempli de brochures, et l’envie de tout voir, de ne rien rater. Cette saison, on vous prévient, il y a des choses à voir et à entendre. Place Kléber / 16h


19

20 SEPT

Cour/Jardin, Face/Lointain

Les journées du patrimoine. Il a fallu que je choisisse quelque chose dans ce programme foisonnant. Plutôt que d’apprendre l’histoire d’un lieu auquel je ne m’intéresse que peu, j’ai choisi de me rendre au TNS pour comprendre ce bâtiment, et surtout jeter un œil aux ateliers de couture. Dimanche 9h30, lendemain de fête, réveil difficile, le résultat ? Une visite guidée simple et efficace, des explications sur le fonctionnement de l’école du TNS, ou sur l’atelier de confection des costumes. Je ressors maîtrisant totalement le vocabulaire théâtral. Notez bien : ne jamais dire le mot « corde » sur les planches, cela porte malheur.

SEPT

Le pouvoir de la littérature

Premier jour du festival Bibliothèques idéales, Strasbourg se place comme un lieu incontournable de la littérature française en invitant des écrivains, philosophes et penseurs à venir débattre de leur relation avec les mots. À l’Aubette, lors de ce premier débat, j’attendais surtout la venue de Bertrand Burgalat, musicien un peu fou que je devais photographier. Il ne viendra pas. Une sombre histoire de train, je crois. J’ai tout de même assisté au débat entre Alain Finkielkraut, Basile de Koch, Elisabeth Lévy, Jérôme Leroy, Renaud Camus et François Miclo. Les sorties de Camus m’ont particulièrement touché, dont celle-ci : « La littérature, c’est une façon de ne pas être là. » Aubette / 20h

TNS / 10h 75 zut !


Stras’diary

23

SEPT

22

SEPT

Alva Noto/Blixa Bargeld

Je connaissais Einstürzende Neubauten, moins les travaux solo de son chanteur à mèche Blixa Bargeld. Alva Noto, par contre, inconnu au bataillon. Je les découvre sur la scène de La Laiterie lors de l’ouverture du festival Ososphère. Des sons très métalliques, des cris parfois stridents, un dialogue électronique unique et assez magique. La Laiterie / 21h

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Symphonie de la terreur

Ambiance étrange au Palais U. Lumières, fumée, écran géant. Face à cette toile : un orgue, et quelques étranges instruments appartenant à Wolfgang Mitterer, compositeur autrichien qui vient présenter le deuxième événement de Musica. Je suis venue voir Nosferatu, film muet de Murnau qui sera mis en musique par Mitterer. La salle est comble, et assister à une projection un peu spéciale dans ce cadre est assez impressionnant. On frissonne, on s’extasie devant la maîtrise et la subtilité du compositeur. Un joli souvenir. Palais U / 20h30


GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG FEMME Claudie Pierlot, Mais il est oÚ le soleil ? HOMME The Kooples, Armani Collezioni, Schott, Marco Serussi MAROQUINERIE Sonia by Sonia Rykiel, Marc by Marc Jacobs, Aridza Bross, Givenchy, Zadig & Voltaire, ChloÊ, Blondie’s back, Desigual, Le temps des cerises LINGERIE La Perla ENFANT Boss MAISON La Maison de Gustave LAFAYETTE GOURMET Pierre HermÊ

NOUVEAUTÉS

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INSTANT FLASH Ils viennent se produire sur une scène à Strasbourg, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs, RÉALISATEURS ou ÉCRIVAINS... ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.

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Par Caroline Lévy Photo Pascal Bastien

Pio Marmaï Comédien libre

Cet après-midi d’été, j’ai rendez-vous avec un jeune acteur, à la dégaine faussement négligée, au regard insolent et à l’humour corrosif. Il a 26 ans et a déjà été nominé pour le César de la révélation masculine dans Le Premier jour du reste de ta vie en 2008. Mais comme son nom ne l’indique pas, Pio Marmaï est strasbourgeois ! Il est de passage éclair dans sa ville pour présenter D’amour et d’eau fraîche, le dernier opus d’Isabelle Czajka, dans lequel il joue un rebelle épris de liberté. Après une tentative d’interview échouée en terrasse, pour cause de nuisances sonores d’un groupe folkorique, nous entamons notre entrevue au calme, ponctuée de soubresauts maîtrisés avec un accent alsacien forcé pour l’occasion ! Retour aux sources. Tu joues souvent les délinquants libres et rebelles. Le rôle de Ben était fait pour toi ! Le rôle de Ben, c’est une sorte de parenthèse assez libre et volubile, avec la possibilité d’être dans une légèreté de jeu qui me ressemble profondément. Si je pouvais, j’irais à l’extrême de ça, parce que j’aime les acteurs qui jouent quasiment faux. Je suis beaucoup plus léger et rigolade, que souffrance et malheur ! Pourtant on me propose souvent des rôles de durs… Tu es un peu un enfant de la balle. Tes parents ont-ils influencé ta voie ? Ma mère est chef costumière à l’Opéra du Rhin et mon père est scénographe – décorateur, notamment pour Arte et le festival Musica. Il y a eu une influence évidente. Mes parents ont toujours été très impliqués dans la culture strasbourgeoise et m’ont éduqué dans la nécessité d’être créatif quoi que je fasse, que je sois acteur, réalisateur, mécano ou CRS [si, on peut être un CRS créatif, ndlr] !

compte de la complexité et du travail que cela demandait, chose que j’ai apprise plus tard… J’ai lu que tu étais le moins showbiz du cinéma français… ça doit être une interprétation du journaliste, il faut se méfier ! Je prends mon travail d’acteur comme un métier. Il y a évidemment une part d’image importante, de fête et de folklore. Je ne fais pas tout ça ! Je fais la fête avec mes potes qui bossent dans l’image, mais qui ne sont pas acteurs. Je préfère réparer mes motos dans mon atelier ! Après y avoir passé 18 ans, que t’inspire Strasbourg quand tu y reviens ? C’est la seule ville que je connaisse vraiment, où j’ai mes repères. J’ai de très bons souvenirs d’ado, à jouer du djembé sur les quais par exemple ! Je me souviens de bons concerts à La Laiterie ou de belles pièces au TNS. Et puis, maintenant qu’il n’y a plus le tandem politique, Strasbourg va faire de belles choses… En parlant de tandem, tu sais que sur le même principe que le Vélib’ à Paris, Strasbourg va avoir son… V’Rhin, V’bière, V’Märik, V’Choucroute, V’Drale, V’Cigogne… Aide-moi ! Vél’hop ! Excellent ! [fou rire de quelques minutes, ndlr] Mais tu vois, on reste dans la tradition laïque strasbourgeoise. J’aime tout ça ! Propos recueillis à l’Hôtel Europe à l’occasion de l’avant-première D’amour et d’eau fraîche le 12 août au Star Saint-Exupéry

Alors, pourquoi le théâtre et le cinéma ? Au début, ça s’est fait par facilité au lycée [des Pontonniers,ndlr]. Je faisais un peu marrer les gens, j’avais des bonnes notes et je prenais du plaisir à le faire. Alors, pourquoi ne pas gagner sa vie en prenant plaisir à rigoler ? Le cinéma, ce n’est que de la pignolade finalement ! On ne s’ouvre pas les veines pour de vrai, on pleure pour de faux, tout est pipeau. Je ne m’étais pas rendu

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Par Magali Barret // Gravure Henri Walliser

Clovis Cornillac COMÉDIEN

Enfant de la balle, Clovis Cornillac débute sa carrière sur les planches à 15 ans aux côtés de metteurs en scène aussi réputés que Peter Brook ou Alain Françon. Comédien au regard intense, acteurcaméléon au physique de boxeur, il s’impose aussi bien dans le cinéma d’auteur que dans les grosses productions commerciales. Pressée, je sors de chez moi en courant, je m’emmêle les pinceaux, casse un talon et arrive en clopinant. On me dirige vers le petit salon où m’attend Clovis, avec costume sombre et bottines noires très comme il faut, chemise spleen à boutons nacrés négligemment entrouverte…

fallait que je me débarrasse d’un lourd cheveu sur la langue. J’étais sur le point de jouer Britannicus en zozotant. J’ai réalisé que je me retrouverai en face de mille personnes à Nanterre en train de se foutre de moi. Donc, j’ai passé des nuits à me rééduquer, seul…

Avez vous déjà eu peur de ce métier ? Non, peut-être parce que je travaille beaucoup. Sur un plateau ou sur une scène, je me sens chez moi. [Il sourit, plante un regard doux et gris et continue, ndlr] Attention, je n’ai jamais pensé que j’étais un bon acteur. La seule chose que je sais, c’est que je suis à ma place.

Pourquoi enchaînez-vous les rôles ? Ma mère et ma grand-mère m’ont appris qu’on gagnait sa vie en travaillant et que cela voulait dire se lever le matin et y aller. Donc, ça me paraît normal d’enchaîner. Quand je reste plus de sept jours à ne rien faire, je culpabilise. En plus, j’adore mon métier…

Êtes-vous autodidacte ? Je trouve qu’on apprend mieux au contact du réel. À mes débuts, il

Propos recueillis le 28 juin à l’UGC Ciné-Cité lors de l’avantpremière de 600 Kilos d’or pur

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Quand vous préparez un rôle, cherchez-vous à vous inspirer de personnages ou de références dans l’histoire du cinéma ? Non, parce que je ne fonctionne pas comme ça. Je ne sais pas travailler dans l’imitation. Je travaille avec un imaginaire constitué de tout ce que j’ai pu lire en littérature ou voir dans les peintures, sculptures et dans les films…


Par Nicolas Léger // Gravure Henri Walliser

Richard Bohringer le Kinski français

Invité par la librairie Kléber, cette gueule du cinéma français est venue pour la lecture de Traîne pas trop sous la pluie, son dernier ouvrage. Voilà, le décor est planté. Reste à conter l’entrée fracassante du personnage. Un journaliste parlait d’ « atmosphère électrique » lors de son entretien avec Klaus Kinski. La rencontre avec Bohringer nous a permis d’en faire l’expérience. L’homme n’aime pas les entretiens et cela se voit : il ne faudra lui parler du livre et rien que du livre. Soit. On taira donc notre projet de portrait. Ajoutez un regard bleu glaçant, des silences inquisiteurs et vous aurez le cauchemar du journaliste. Mais même sur le livre, hymne à la vie, évoquant, entre autres, ses amis perdus et ses chutes, il est difficile d’en apprendre beaucoup plus : « Tout est dans le livre ! Je ne veux rien ajouter d’extérieur. Tout se passe entre moi et le lecteur. » La main tremble et on remercie le ciel de prendre les propos à l’écrit, gagnant ainsi quelques secondes salvatrices avant la prochaine question. Deuxième essai : parlons poésie. « La poésie ne souffre pas de « pourquoi ?» », lance le bonhomme dont le visage (ô joie !)

s’adoucit. Ça y est, la carapace de celui que l’on qualifie à longueur d’articles d’écorché vif, d’artiste maudit, est percée. Il évoquera Jack London, Cendrars, Rimbaud, ne s’expliquant pas pourquoi « les autres ont scindé la littérature en catégories artificielles ». Bohringer n’analyse pas ce qu’il fait, il fait. Un résumé de tout ça en guise de portrait ? Un homme à qui il ne faut jamais demander de se justifier mais parler de poésie. Ou encore : un homme qui n’a plus rien à prouver et ne demande qu’à rêver. Mais une question ou plutôt un mystère demeure : comment Bohringer a-t-il bien pu supporter les plateaux de Fogiel ? Propos recueillis le 22 septembre au restaurant Chez Yvonne Traîne pas trop sous la pluie, Flammarion

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Par Fabien Texier // Photo Christophe Urbain

Apichatpong Weerasethakul Réalisateur

C’est probablement la première Palme d’Or non-francophone à être venue faire la promo de son film à Strasbourg. Discret et concentré, le réalisateur thaïlandais essaye de nous expliquer quel est ce cinéma populaire, ces séries télé thaï dont le souvenir des images ont nourri son Oncle Boonmee. Peut-être est-ce là une communauté d’esprit qui a séduit le président du jury du festival de Cannes 2010, Tim Burton. Weerasethakul opine gentiment, c’est possible oui. Déjà décrété cinéaste majeur par la critique à travers le monde, vidéaste plasticien, il déroule avec une prudence de tortue et simplicité une pensée complexe… Il insiste sur le fait que ses compatriotes voient beaucoup d’humour dans ses références à leur culture… Au bout d’une demi-heure avec lui, on commence à comprendre pourquoi le film, à part le début, nous a tant ennuyé et ce que pourraient

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signifier ses spasmes d’esthétique à la David Hamilton… L’interview prendra fin avant qu’on n’ait pu pousser l’affaire. Quoiqu’il en soit, il nous a assuré que son film suivant, avec des « stars », une histoire politique propre à la région où Boonmee a été tourné, ne sera pas plus conventionnel que les autres : « J’en suis incapable. » Propos recueillis lors de l’avant-première de Oncle Boonmee à Strasbourg durant Ciné-Cool le 28 août au Star SaintExupéry.


Par Magali Barret // Photo Anémone du Roy de Blicquy

Gilles Paquet-Brenner & Tatiana de Rosnay réalisateur et Écrivain

Vendredi, 8h45, j’enfourche mon scooter, j’arrive 15 minutes plus tard au cinéma où a lieu la projection presse du film Elle s’appelait Sarah. A la fin du film, j’ai du mal à m’extirper de mon fauteuil, derrière moi, mon baromètre à émotion, Pauline, est en pleurs. 17h30, hôtel Régent Petite France, je fais connaissance de l’écrivain et du réalisateur, ils s’appellent entre eux avec beaucoup de tendresse, « la vieille » et « le petit jeune ». Gilles Paquet-Brenner avait envie de revenir à un cinéma de fond. « Je tombe alors sur le livre de Tatiana de Rosnay, j’ai littéralement dévoré l’intrigue captivante qui en plus de parler de la rafle du Vel d’hiv et des camps d’internement du Loiret, l’exprime d’un point de vue contemporain. Avant même de finir ma lecture, je souhaitais en faire un film. » Il est le premier à en faire la demande, elle accepte. Le succès aidant, l’auteur a ensuite croulé sous les propositions, notamment américaines, mais elle a maintenu sa confiance. « C’est compliqué pour un écrivain d’accepter la vision qu’un réalisateur

peut avoir sur mon livre. Mais j’ai décidé que ce serait Gilles dès le départ. Il y avait quelque chose de passionnant et de passionné chez lui lorsqu’il m’a expliqué sa vision de ma Sarah. » Pourtant, tout n’a pas été simple d’abord avec le livre que personne ne voulait publier. « Le sujet ne plaisait pas, pas assez sexy et on me demandait pourquoi je parlais du Vel d’hiv alors que je ne suis pas juive .» Il ne sortira que 4 ans plus tard. Ensuite, avec le financement du film, Gilles avoue en souriant : « Avec ma filmographie chaotique… Beaucoup aimaient le scénario mais pas le fait que je le réalise ! » Il continue : « C’est grâce à la ténacité de mon producteur et au souvenir de mon premier film Les Jolies Choses que des gens nous ont suivis. » À l’arrivée, un film sobre, ça serait dommage de passer à côté... Propos recueillis le 24 septembre à l’hôtel Régent Petite France à l’occasion de l’avant-première de Elle s’appelait Sarah à l’UGC Ciné-Cité.

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Par Nicolas Léger // Photo Anémone du Roy de Blicquy

Douglas Kennedy ÉCRIVAIN

Les Bibliothèques idéales ont accueilli Douglas Kennedy, auteur de best-sellers, pour évoquer un de ses écrits de jeunesse jusque-là inédit en France, Au-delà des pyramides. Ayant passé son enfance à Manhattan, il a commencé sa carrière dans la littérature comme dramaturge. Les désastres des représentations avec deux ou trois spectateurs l’ont persuadé de changer de voie. C’est sur la route qu’il a poursuivi ses aventures s’adonnant, avec succès, à l’écriture romanesque. On sent le plaisir d’évoquer ces années de bohême, comme s’il avait payé son tribut à la légende. Les Ray-Ban façon Truman Capote dans la poche de sa veste à fines rayures, Douglas Kennedy s’adresse à nous dans un français impeccable : « La majorité de mes lecteurs sont français, je leur devais bien ça. J’adore les langues. » À vrai dire, l’homme fait preuve d’une érudition et d’une curiosité impressionnantes : il a vécu à Berlin, Paris, Londres, parcouru le monde, est un mélomane averti et connaît les vins d’Alsace… Un peu plus et il s’en excuserait : « J’ai peur des gens avec des réponses. Seules les questions me fascinent. La vérité du

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monde, c’est comme dans un divorce, il y a toujours deux versions divergentes mais pourtant opiniâtres. » Kerouac ne fait pas pour autant partie de ses références : « J’ai été fasciné par Sur la route mais je n’ai jamais eu sa démarche…et les Marlboro étaient bien trop chères pour moi ! » Ce genre de soucis n’est plus d’actualité pour celui dont les droits d’adaptation au cinéma s’arrachent. Le 3 novembre sortira le film tiré du roman L’homme qui voulait vivre sa vie, avec Romain Duris pour incarner le personnage principal : « Je l’ai vu. C’est une adaptation très libre mais fine. Je suis comblé. » Propos recueillis le 23 septembre à la Librairie Kléber, lors des Bibliothèques Idéales Dernier ouvrage : Au-delà des pyramides, Belfond


Par Nicolas Léger // Photo Anémone du Roy de Blicquy

Linda Lê ÉCRIVAIN

Linda Lê fait partie des écrivains les plus talentueux présents à l’édition 2010 des Bibliothèques Idéales. Son dernier ouvrage, Cronos, décrit la résistance d’une femme dans une dictature fictive. La frange lui barrant le front, laissant deviner ses yeux, elle se prête avec courtoisie au jeu de l’entretien. Certains se plaisent à souligner qu’ils écrivent comme ils parlent : c’est tout l’inverse pour cette native du Viêt-Nam qui a appris le français dans Hugo ou Balzac. Chaque mot prononcé semble venir de loin, mûri, pesé, essayé. La conversation est émaillée de silences, véritables attentes du terme opportun. Lorsque l’on fait des parallèles avec ses autres romans, Linda se défend : « J’essaie de changer d’écriture à chaque nouveau roman. » En effet, la polyphonie de ce texte lui a permis de mettre en jeu différents registres de langage avec une délectation certaine : les élites du régime sont vulgaires et cyniques quand Una, l’héroïne, se fait la voix de l’espoir. « Je peux m’arrêter sur un mot des heures durant. Ils doivent être comme des silex, d’apparence inoffensive mais blessants à la moindre friction »,

lâche-t-elle timidement. Le choix d’une figure féminine forte n’est pas pour autant une ode à la féminité : « Ce qui m’importait, c’était d’explorer un îlot de résistance, de mettre la puissance de la fragilité et de la dignité à l’épreuve de l’oppression. » Vous l’aurez compris, faire un portrait de Linda Lê, c’est faire celui de son écriture, portée par une perpétuelle tension. Et les silences de cette femme n’en sont pas exempts… Propos recueillis le 23 septembre à la Librairie Kléber lors des Bibliothèques Idéales Dernier ouvrage : Cronos, Christian Bourgois

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Photo Yvan Helliot / Agence a-linea.com

Nouvelle boutique chaussures JB MARTIN 25 rue des Hallebardes - Strasbourg



neoTricot, dark, preppy, nude, futuriste, fifties, sauvage, minimaliste, smoking, bourgeoise, army, sixties… Cet hiver, révisez vos classiques. Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot–Delon Mannequin Praskovia / DMA Make-up Sabine Reinling, Nathalie Sienko Coiffure Sébastien Rick Post-prod Emmanuel Van Hecke, Camille Vogeleisen / Preview Assistante mode Emmanuelle Chauvet Boutiques Albe, L’Altra, Cartier, Heschung, Ipsae, K. Collections, Ultima

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Fusion du net et du moelleux chez MARTIN MARGIELA

Robe en mohair, mitaines hautes et pochette en cuir gras à bandoulière amovible Maison Martin Margiela ligne 1, caleçon en lainage Ilaria Nistri, escarpins en tricot Biography by Engels, le tout chez K.Collections

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Mise en beauté Sabine Reinling Coiffure Sébastien Rick

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Armure offensive et cuir texturé chez OBSCUR Manteau asymétrique en cuir et manches mitaines Obscur, débardeur en laine Y’s, jegging en coton stretch J.Brand, bottes cavalières en daim (modèle en exclusivité chez K.Collections) Free Lance, le tout chez K.Collections Maquillage Sabine Reinling zut ! 92


Dégaine old school chez DICE KAYEK

Veste 3 boutons avec sous-veste drapée sans manches et pantacourt à pinces en lainage Dice Kayek, gilet en laine anthracite Bruuns Bazaar, le tout chez Ipsae. Rangers Sergent Fe Vege en cuir asphalte, Heschung Maquillage Sabine Reinling

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Le nude se pare d’or rose avec CARTIER

Pendentif Trinity grand modèle, 3 ors et diamants, triple chaîne Trinity 3 ors, boucles d’oreilles Trinity 3 ors et diamants, montre Baignoire grand modèle, boîte en or rose 18 carats et bracelet en alligator Cartier. Chemisier drapé en soie, Chloé chez Albe Maquillage Sabine Reinling

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Renouer avec le court sixties chez Miu-Miu

Lâcher le léopard pour déchaîner ses classiques chez LANVIN

Robe zippée dos et gansée de satin de soie, sac en cuir à double bandoulière chaîne et gros-grain Lanvin. Collier, Armani Collezioni, le tout chez Albe Maquillage Sabine Reinling

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Détourner avec féminité l’uniforme minimaliste chez Y’S

Salopette à bavolet et doubles bretelles Y’s, ceinture en cuir et plexiglas Maison Martin Margiela ligne 1, sac Rubber 24h en caoutchouc Isaac Reina, le tout chez K.Collections. Bottines en daim Zanotti chez Ultima Maquillage Sabine Reinling

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Militariser le jour avec BARBARA BUI

Pardessus bicolore en drap de laine, bavolets et manches en cuir, pull et pantalon en coton huilé, zips chevilles, bottines façon santiags et besace en cuir à bandoulière chaîne BARBARA Bui, le tout chez L’Altra Maquillage Nathalie Sienko

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Renouer avec le court sixties chez MIU MIU

Pull chaussette, jupe portefeuille en drap de laine et col amovible en lainage beige Miu Miu, bottines YSL, le tout chez Ultima Maquillage Nathalie Sienko

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Zipper pour découper l’allure avec BALENCIAGA

Perfecto en cuir gris fumé, jupe en drap de laine à découpes laser Balenciaga et bottines YSL, sac imprimé panthère Prada, le tout chez Ultima Maquillage Nathalie Sienko

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Surjouer l’esprit néo-fifties avec PRADA

Robe sans manches en soie imprimée avec jupon attenant et escarpins bicolores en cuir vernis, les deux Prada chez Ultima Maquillage Nathalie Sienko

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Griser l’esprit smoking avec la vague féline chez JUST CAVALLI Manteau smoking en drap de laine et satin et robe drapée en jersey imprimé Just Cavalli chez L’Altra Maquillage Nathalie Sienko

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Par-dessus tout en camel chez CHLOÉ

Renouer avec le court sixties chez Miu-Miu Manteau court en lainage camel, chemisier drapé et ceinturé en soie rose poudré, jupe en tweed chiné et sac en cuir fauve, le tout Chloé chez Albe Pendentif Trinity, grand modèle, 3 ors et diamants Cartier Maquillage Sabine Reinling

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DÉCO

Roche Bobois

loveS J e an P a u l

Gau lt i e r par Myriam Commot-Delon

C’est une rentrée très home couture qui s’annonce : le couturier prolifique vient de s’associer à l’éditeur français. Attention, la vague Gaultier va déferler dans vos intérieurs ! Infatigable et expert dans l’art du détournement, le couturier, qui vient de quitter la direction artistique d’Hermès, a décidé de plonger tête baissée dans le domaine du design… Il avait déjà créé dans les années 90 quelques meubles ovnis pour le VIA, mais bien qu’encensés à l’époque par les journalistes, les meubles étaient restés à l’état de prototypes. Le public va enfin pouvoir les découvrir, cette année, réédités par Roche Bobois en série limitée. Le recyclage y est à son apogée avec un fauteuil inspiré des chars de gladiateurs (baptisé Ben Hur !), une commode faite d’une accumulation de valises et un miroir comme un diable de déménageur : des meubles mobiles et ludiques comme le plus facétieux de nos couturiers ! Concevoir un concept global fût un autre voyage stylistique qui lui tenait à cœur, et se faire offrir une carte blanche par le luxueux ensemblier, une occasion unique d’assouvir ses envies. Il se décida donc à explorer le domaine de la chambre et, à la manière d’un Alexandre le bienheureux, s’est vu allongé dans un lit couleur de peau, satiné et charnel à souhait, face à une armoire paravent… Pour finir par concevoir, avec un plaisir assumé, ces meubles fantasmés et théâtralisés, nomades et raffinés à la fois. Puis, fidèle à lui-même, Jean Paul Gaultier s’est frotté à l’exercice de l’habillage d’un canapé Roche Bobois dont il s’est emparé comme d’un trench ou d’un tee-shirt marin. Les codes « mode » chers au créateur viennent bousculer un de leur best-seller : le canapé Mah Jong du designer allemand Hans Hopfer. Avec ses coussins surpiqués posés à ras du sol, c’est un vrai canapé à l’orientale où l’on se jette, se couche ou se vautre pour refaire le monde. Il fait partie de ces meubles bobo(is) tellement cools avec ses réminiscences seventies, que l’on se plaît à le voir rhabillé pour l’hiver par le terrible Jean Paul Gaultier et ses détournements so sexy. L’habillage fashion de six graphismes (Tatoo, Dentelle, Calligraphie, Billet, Foulard et Kiss) est fidèle aux éléments utilisés dans ses collections de vêtements : un pschitt de dentelles très Dita Von Teese (qui s’est d’ailleurs effeuillée lors de son dernier défilé), un air de Madonna et de sa grand-mère avec leurs bustiers matelassés, une profusion de tatouages en trompel’œil... Les imprimés passent avec liberté et légèreté du glamour

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poudré au tribal baroque. Et bien sûr, les incontournables rayures, transformant, dans une autre version, le canapé en paquebot de luxe, lui faisant perdre son côté exotique au profit d’une allure maritime à nous faire chavirer. Forcément, cette saison, tenir salon sera on ne peut plus fashion !

Collection Jean Paul Gaultier chez Roche Bobois 8, rue du Chemin de Fer à Lampertheim 03 88 18 41 00 – www.roche-bobois.com Vous pourrez aussi découvrir jusqu’en octobre 2011, le mobilier de Jean Paul Gaultier conçu en collaboration avec Roche Bobois, mis en scène dans l’appartement de la Suite ELLE Décoration à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Paris. Palais de Chaillot - place du Trocadéro / Paris les samedis et dimanches de 14h à 17h


Version Couture du Canapé Mah Jong d’Hans Hopfer

Fauteuil à roulettes Ben Hur

Lit Paravent

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Valets de nuit

Réalisation Myriam Commot–Delon Photos Naohiro Ninomiya

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Bleu

« Le bleu n’a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont… » (Yves Klein)

Chaise en cuir chocolat et piètement acier, BoConcept, modèle Nomi, à partir de 349 € Blouson zippé en lainage et tricot, YSL. Polo, jean en denim grisé, sneakers cuir zippés à l’arrière, Dior homme, le tout chez United Legend. Portefeuille en anguille couleur plomb, Silvano Biagini chez Revenge. Montre automatique Calibre, acier fond blanc, Cartier. Livre : Reflection on Color de Cruz-Diaz, Fundación Juan March, 2009. Disponible à la librairie Quai des Brumes.

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Rouge

« Quand je n’ai pas de bleu, je mets du rouge » (Pablo Picasso)

Chaise noire en tissu enduit façon cuir, BoConcept, modèle Mira, à partir de 129 € Veste en jersey de laine, doublure imprimée pois, pull rayé couleur encre à double col, pantalon en flanelle grise, écharpe en lainage imprimé, le tout Unity chez Algorithme. Casque de vélo, modèle Cambridge, Yakkay, pochette pour Ipad en cuir façon croco, Giorgio Fedon, le tout chez Revenge. Bottines en daim velours pourpre, modèle Cerato, Heschung.

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Jaune

« Certains peintres transforment le soleil en un point jaune ; d’autres transforment un point jaune en soleil » (Pablo Picasso)

Chaise blanche en acrylique et piètement alu, BoConcept, modèle Cavona, 119 € Cardigan à col châle et coudières en cuir fauve, jean, chemise en coton vintage rapiécé et boots à boucles en cuir patiné, ligne Raw Essentials par G Star Raw. Sac en cuir porté main et bandoulière, coque pour iPhone en cuir façon croco, Giorgio Fedon, lunettes, Jumper-s, le tout chez Revenge. Montre automatique Santos 100 chrono « carbone » ADLC, or rose, Cartier.

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MODE

LE LUXE ULTIME selon Ultima

Par Myriam Commot-Delon // photos Naohiro Ninomiya

Au pays des merveilles, il est de bon goût de s’offrir un étage et d’égarer sa montre pour mieux se prélasser au cœur d’une des plus belles boutiques de Strasbourg.

Vers la mode, et au-delà

Philippe et Michèle Moubarak, propriétaires inspirés des enseignes Ultima, s’étaient donnés quelques devoirs de vacances cet été… Doubler la surface de leur boutique de prêt-à-porter de luxe et terminer les travaux avant la rentrée. Un chantier opéré avec maestria par l’atelier d’architecture Briot-Gomez, qui avait déjà œuvré à l’architecture intérieure de la boutique lors de sa création. L’extension ne pouvait qu’être fidèle à l’aménagement initial des lieux.

« L’outrenoir »

Un amour commun pour le noir et le minimalisme unit les protagonistes : une belle aventure humaine et architecturale qui puise son inspiration aux sources de l’élégance et du luxe. La boutique s’est donc enrichie d’un étage spacieux et le rez-dechaussée a subi un remodelage et une réorganisation des espaces. L’univers dédié à l’homme s’est élargi (avec Prada grande ligne,

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Giorgio Armani et Dolce & Gabbana…) et occupe désormais la place autrefois consacrée à la femme. Une partie du vestiaire féminin est présentée à son opposé pour se poursuivre à l’étage, après avoir gravi les marches noircies d’un escalier graphique (et aérien avec son garde-corps en verre translucide) faisant écho au long mur noir qui lui fait face, ponctué avec rigueur de niches blanches et lumineuses. En créateurs d’atmosphères uniques, Michel et Catherine Gomez ont découpé l’espace pour en souligner le vide, avec une volonté d’explorer les ressources spatiales et tactiles du noir. Abuser d’aplats brillants (ou reflétés dans un miroir afin qu’il se teinte de mystère), jouer avec la tonalité sombre et satinée du parquet posé à l’étage ou faire surgir un cube noir et intrigant, boite laquée, sombre et précieuse où trône un bar au plateau lumineux pour y déguster une coupe de champagne… Tout n’est que luxe et volupté et la lumière en cisèle le moindre détail.


La vie est belle

Un écrin à la hauteur des marques prestigieuses qu’ils sélectionnent avec fébrilité et passion chaque saison : très italien avec les lignes Prada, Miu Miu ou Dolce & Gabbana…. Ou ultra couture avec Dior et l’arrivée prochaine d’Yves Saint Laurent et de Givenchy, sans oublier Balenciaga et son entrée remarquée au sein de la boutique, avec une sélection de maroquinerie et de prêt-à-porter pour l’homme et la femme. L’hiver ne sera pas en reste avec, comme nouveauté, un corner Moncler à nous réchauffer le cœur et un vaste choix de tenues ultra sophistiquées pour se parer couture dès que l’occasion se présente… De beaux atours pour un très bel espace.

ULTIMA 4, petite rue de l’église – 03 88 32 87 69

Atelier d’architecture Briot-Gomez 7, rue de Sarrebourg – 03 88 15 75 67

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DECO

Dans un ancien entrepôt frigorifique Miko, un jeune couple de collectionneurs a créé un loft familial, rafraîchissant et bien loin de son passé glacial, où æuvres d’art et meubles design cohabitent tout naturellement avec le quotidien. Garantie anti-frilosité pour cet espace épuré qui déploie ses volumes fluides… et crée une toile de fond idéale pour accueillir les choix artistiques des propriétaires des lieux.

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par Myriam Commot-Delon // photos Alexis Delon / Preview

L’espace intermédiaire entre la cuisine et le salon offre une libre composition autour d’une toile d’Éric Dizambourg, de l’imposante ergonomie du fauteuil des frères Bouroullec et du chien Démonia. - Fauteuil Slow Chair en jersey et piètement métal Ronan & Erwan Bouroullec, Vitra - Lampe baladeuse May Day de Konstantin Grcic, Flos chez Mirabilia - Tabouret de bar Kant de Karim Rashid Casamania en vente chez Mirabilia - Peinture d’Éric Dizambourg - Galerie Jocelyn Wolff www.galeriewolff.com

Acquérir en 2006 à Strasbourg d’anciens locaux d’activités professionnelles pour les transformer en un loft ouvert à la lumière et agrémenté de meubles et d’œuvres contemporaines est une chose, les réhabiliter et obtenir le résultat escompté, une autre… À l’évidence, les propriétaires, Régis et Stéphanie y sont arrivés. Une aventure architecturale se faisant rarement sans une solide relation avec un architecte, c’est avec l’aide de Fabrice Perez qu’ils ont transformé des locaux vétustes en un volume moderne qui respire l’harmonie. Art et design y sont équitablement disposés et « vécus » de l’intérieur par leurs occupants grâce une judicieuse gestion de l’espace. En écrivant le nouvel usage du lieu, un loft familial, leur architecte a commencé par le débarrasser de tout cloisonnement pour créer un espace ouvert en duplex doté d’un sol en béton ciré qui confère au lieu un caractère « domestique industriel », avec comme point de départ du cahier des charges des propriétaires… un grand tableau au centre de cette réhabilitation ! Le lieu devait s’adapter aux besoins personnels des propriétaires et à leurs coups de cœur artistiques. Un mur fut donc érigé précisément pour accueillir un tableau aux dimensions généreuses (d’ailleurs revendu pour un autre depuis) et le plafond fendu sur toute sa longueur pour le tombé de lumière nécessaire à son éclairage. Le mur détermina ensuite la disposition des différents pôles et permit d’y apposer un escalier « origami » en acier plié et noirci ; ce dernier mène à l’étage et débouche sur un espace de repos propice à la lecture. Il sert aussi de passage pour accéder au mini-appartement de leur fille Zoé, dont l’originalité réside dans le morcellement méthodique des fonctions et apporte à la jeune fille l’indépendance nécessaire. Le rez-de-chaussée fonctionne à l’identique, avec des espaces privés à demi isolés grâce à des cloisons ouvertes. Ainsi, de part et d’autre, l’entrée-vestiaire et un double bureau-bibliothèque prolongé par l’enfilade d’une chambre et d’une salle de bain gardent leur intimité sans vraiment se couper de l’espace à vivre.

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La lumière, sculpteur virtuose des volumes intérieurs, est une des obsessions du maître des lieux et la domotique son alter ego (et accessoirement son domaine professionnel...). Elle est intégrée à l’architecture intérieure sous forme de bandeaux lumineux insérés dans les murs ou de spots aux faisceaux rigoureusement placés. Pour exemple, dans l’espace salle à manger, la table est placée sous une source lumineuse qui tombe exactement à son extrémité, en soulignant ses lignes, et en évitant toute source disgracieuse aux convives invités... La lumière, qu’elle entre par les baies vitrées, les panneaux de carreaux de verre de l’entrée ou les sources artificielles, joue ici très naturellement son rôle de révélateur d’architecture. Sans oublier un jeu de rideaux électriques, intérieurs et extérieurs, qui permet de s’adapter aux différentes ambiances souhaitées.

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Les meubles ou objets complètent avec subtilité ce jeu de transparences : carafe à vin Un verre de Claudio Colucci Fauteuil Ghost de Philippe Starck


À l’extérieur, le bâtiment à l’épiderme anthracite déploie sur toute sa longueur une terrasse en bois d’iroko...

Deux passages d’accès inclinés dynamisent la ligne profilée de ce ponton grisé, bordé d’une bande longitudinale de pelouse et créant un tapis végétal incitant à rompre avec l’environnement urbain. Les luminaires extérieurs jouent ici de leurs formes organiques et de leurs couleurs flashy pour dynamiser et éclairer l’ensemble à la nuit tombée. suspension extérieure orange en gomme de silicone Uto de Lagranja Design chez Foscarini et Suspension modulaire rouge Pod Lens de Ross Lovegrove chez Luceplan À l’intérieur, Ne rien mentir, œuvre sur papier de Patrick Sainton

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La chaise Chair One de Konstantin Grcic pose ses lignes géométriques et ses matériaux industriels à côté de la structure brute et graphique d’un futur ascenseur intérieur Au-dessus, gouache d’Émily Wolff

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Entourant une table basse industrielle en acier et bois de palette, un canapé et un fauteuil gris chiné Ecce, édité par la maison italienne Edra qui cultive l’originalité avec des meubles sensuels et pleins d’humour dessinés par l’ingénieur Francesco Binfaré (ex de chez Cassina pour la référence). Leur structure moelleuse cache un jeu de dossiers dépliables qui s’ouvrent comme des bras accueillants ! Peinture de Fabien Leclerc. À droite, table blanche extensible en acier de Roberto Barbieri

Mobilier Galerie Quartz – 8-9, quai Saint Jean 03 88 22 47 78 - www.quartz-design.fr Mirabilia - 22, rue Kuhn 03 88 16 17 62 - www.mirabilia-indoor-outdoor.fr Galerie Jocelyn Wolff est un jeune galeriste de 38 ans, Strasbourgeois, ami du propriétaire, et installé à Belleville depuis 2006. Nourrissant des échanges entre Paris et Berlin où il s’est installé dans le quartier de Mitte, il est aussi proche de l’avant-garde germano-suisse. Il expose Guillaume Leblon, Éric Dizambourg, Valérie Favre, Franz Erhard Walter… Galerie Jocelyn Wolff - 78, rue Julien Lacroix 75020 Paris - 01 42 03 05 65 – www.galeriewolff.com Architecte Fabrice Perez, architecte DPLG 101, rue de Bâle 03 88 84 01 06 - www.perezfabrik.com Domotique : Hager – système domotique Tebis - www.hager.fr

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TENDANCES

My namE IS... L olita Par Fouzi Louahem photo DR

Depuis quelques temps, votre grande fille qui vient de passer haut la main son bac de français s’est métamorphosée en Alice au pays des merveilles déjantée, sans même passer par la case job sous-payé à Eurodisney. Au menu, jupons, frous-frous, nœuds, rubans, bas blancs ou noirs, petites chaussures à talons et pourquoi pas une ombrelle pour se protéger du soleil et conserver un teint pâle et un peu rosé ? Elle invite ses meilleures amies à prendre le thé pour parler couture lors de séances interminables où elles s’échangent jupons, corsets et autres accessoires, elle a remisé ses slims au grenier et vous annonce fièrement qu’elle est une lolie goth et que la rentrée sera Lolita ou ne sera pas. Et bien sachez que votre fille se réfère à une tendance qui est née dans les années 90 à Tokyo dans le quartier de Harajuku, haut lieu de la mode japonaise. Cette relecture des looks gothiques, rock ou punk, courante dans nos contrées mais relativement marginale au pays du soleil levant, s’est développée jusqu’à devenir aujourd’hui un véritable phénomène de société. Cette tendance prend ses racines dans une société codifiée par la notion d’uniforme, la mode lolita apparaît alors comme un exutoire avant l’âge adulte où toutes les excentricités sont permises, tolérées voire encouragées par la société nippone. En France, vous croiserez des lolitas dans les rassemblements consacrés à la culture Manga comme la Japan Addict à Strasbourg ou la Japan expo à Paris et pour ne pas commettre d’impairs voici les différents styles de l’univers lolita. Pour se Japan-looker : Boutique Shi Fu Mi - 31, rue du Marais Vert Le site incontournable : www.capsuletokyo.com

Gothic Lolita Cette mode féminine très « underground » mais très lisse puise son inspiration dans la musique « métal » japonaise. Les vêtements portés sont d’inspiration victorienne. Ils font un usage important de dentelles, de rubans de couleur noire, bleue foncée et blanche.

Elegant Gothic Lolita Les Elegant Gothic Lolitas se caractérisent par des tenues rappelant les soubrettes fantasmées des comédies burlesques : courtes robes bouffantes noires et blanches, agrémentées d’un tablier en dentelles ainsi que de chaussettes hautes.

Elegant Gothic Aristocrat Les toilettes des Elegant Gothic Aristocrats sont bien plus « strictes » et surtout bien plus longues. En effet, exit les jupes tutu et nœuds en dentelles, les jupes s’allongent et le corset s’impose. Si ces attributs vous semblent familiers, c’est tout simplement parce que les Elegant Gothic Aristocrats, comme certaines gothiques européennes, s’inspirent de la mode victorienne (milieu du XIXe siècle en Angleterre).

Punk Lolita / Industrial Lolita Remise au goût du jour en particulier grâce au manga Nana d’Ai Yazawa, la mode Punk Lolita ou Industrial Lolita est la variation japonaise du look punk né en Grande Bretagne dans les années 70. Cependant, les Industrial Lolitas, à l’instar des autres Gothic Lolitas, n’ont absolument aucune revendication contestataire et anarchiques à la différence de leurs homologues d’outre-Manche.

Sweet Lolita Tout est fait dans ce style pour marquer un retour à l’enfance, tons pastels, couleurs roses, blanches, bleues, dentelles, jupes, accessoires enfantins, anglaises pour la coiffure et une attitude Kawaï à toute épreuve. Tous ces courants vestimentaires sont minoritaires au regard de la population japonaise, mais ils attestent d’une volonté de réinvention sublimée des styles et des modes européennes, alors sortez les dentelles de mamie, votre grande adorera.

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TENDANCES

Danielle Songue alias Lempkin’s Box, s’inspire du Japon, mais crée son propre style en abusant des froufrous et des dentelles.

Danielle Songue japan addict Par Fouzi Louahem // Photos Vladimir Tankovitch

Cette créatrice de mode de 25 ans est une fervente lectrice de manga. Son inspiration lui vient du pays du soleil levant où se développe depuis les années 90 le loligoth, une mode qui revisite les tendances que l’on connaît en Europe, le gothique ou le punk…, en les fantasmant, en y ajoutant frous-frous, rubans et autres accessoires. Danielle y voit un certain souci du détail qui fait toute la différence : « De la barrette en forme de gâteau à la breloque sur la chaussure assortie à celle-ci. » Le déclic se produit en 2008. Étudiante en art du spectacle, elle se rend à une convention dédiée à la culture japonaise et au manga à Strasbourg. Elle y découvre un univers coloré et ludique qui s’amuse des codes de la mode : « Il y avait de la crinoline et des jupons, des choses étonnantes, qu’on peut difficilement porter au travail. » Elle aime les vêtements élaborés « le petit pantalon qui tombe bien », et décide de façon autodidacte de mettre en forme ses fantasmes. La mode japonaise est onéreuse et difficile à trouver et à porter, l’écart entre les tailles japonaises et européennes est grand : « J’ai des copines qui s’habillent en 48, c’est compliqué quand on aime ce style. » Ceci pousse des dizaines de créateurs en herbe français vers leurs machines à coudre pour répondre à une demande sans cesse croissante. Très vite, elle porte ses propres créations, le bouche-à-oreille fonctionne à plein régime, les commandes s’enchaînent, il faut apprendre en faisant, décortiquer les modèles dans les zut ! 120

magazines. Viennent ensuite les salons et les conventions, puis « le net, un blog pour avoir des commentaires, un site plus élaboré, le statut d’auto entrepreneur ». Les tenues de Lempkin’s Box sont inspirées des vêtements début du siècle, de la belle époque mais aussi des années 60. « Elles sont plus intéressantes que ce que l’on voit aujourd’hui, mais il y a aussi la manière de les porter, en les réactualisant. On obtient de belles choses. Un corset c’est contraignant mais c’est beau. » Ses matières de prédilection sont le coton, la dentelle, les rubans, le satin, le vichy, le tout à la mode kawai. Et lorsqu’on lui demande d’où vient ce nom, Lempkin’s Box, elle nous raconte qu’elle collectionnait les boutons et les morceaux d’étoffes précieuses dans une boîte secrète et qui petit à petit a grandi pour se transformer en atelier. www.lempkinsbox.canalblog.com


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Chronique //

#07 Au bon parfum

Les mal aimés vol. 02 Il y a quelques semaines, une caissière curieusement intentionnée glisse dans le petit sac contenant mes achats un échantillon d’Angel. C’est sûrement une stagiaire. On ne l’a pas encore briefée sur le don d’échantillons. D’où sort donc cette vieillerie ? Peut-être a-t-elle voulu me donner l’occasion de redécouvrir ce parfum que j’ai détesté, comme la moitié de la population, depuis que l’autre l’a fait entrer dans le top 5 des meilleures ventes. Angel fait partie de ses parfums qu’on adore détester, parce que trop sentis, trop souvent mal portés. Pourtant, je le classe dans la même catégorie que Chanel n°5 et Shalimar, eux aussi des inamovibles du classement, et que Opium et Poison, que l’on retrouve un peu plus bas dans la liste. Des parfums que tout le monde connaît voire reconnaît, des mythes de la parfumerie moderne qui en ont chacun marqué une étape. Chanel n°5 (1921) fût le premier à contenir une forte dose d’aldéhydes, substance synthétique qui l’éloigne des bouquets naturalistes alors appréciés. Shalimar (1925) utilise le premier l’éthyl-vanilline, molécule de synthèse qui convoque une vanille exacerbée, et s’avère d’abord trop oriental pour les clientes françaises. 52 ans plus tard, Opium (1977), potion épicée assimilée à une drogue, crée un nouveau scandale. Dans cette veine vénéneuse, Poison (1985), pâtisserie orientale et florale, lance la vogue de parfums sucrés et hyper-capiteux. Angel (1992) en est l’engeance hyberbolique : Mugler renouvelle encore une fois l’oriental, en associant à une dose extravagante de patchouli (30% !) non plus des fleurs, mais des fruits, du chocolat, du caramel. Terriblement sucré, presque écœurant et pourtant légèrement androgyne, Angel a ouvert la voie à toutes les sucreries des années 90 et 2000, qui n’assumeront que rarement son côté outrancier. Ces parfums ont marqué des générations, restées fidèles. Les suivantes les ont reniés. Je vous mets au défi de trouver dans votre

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Par Sylvia Dubost // Illustration Laurence Bentz

entourage un individu de moins de 35 ans qui avouera aimer l’un de ceux-là. Le verdict est en général sans appel. « Ça sent la bourgeoise décolorée » (Shalimar), « Ça sent la cagole » (Angel) « Ça me rappelle une pétasse du lycée » (Poison), « Ça sent la vielle p*** » (Opium), « Ça sent la vieille » (n°5)… Ça sent surtout le conflit de génération. Tant de haine (et d’injustice) témoigne d’une méconnaissance, d’un certain snobisme et de la difficulté à résister à l’air du temps. Peut-être avais-je moi aussi banni Angel par pur snobisme… car je n’ai jamais abandonné aucun des autres. Si Mugler veut offrir à Angel une nouvelle jeunesse, comme en témoigne cet échantillon, peut-être devrais-je moi aussi lui redonner sa chance. Ce que j’ai fait… mais rien à faire. Même à faible dose, Angel m’est insupportable. Sans doute n’est-il pas encore assez ringard pour moi, et suis-je bien trop snob pour lui. Mes ringards préférés Poison, Christian Dior (Édouard Fléchier, 1985). J’assume… N°5, eau de toilette ou parfum, Chanel (Ernest Beaux, 1921). Pitié, oubliez l’eau de parfum ! Ivoire, Balmain (1980). Vert, propre et crémeux, un chic très daté dont la survie est menacée. Le Dix, Balenciaga (Francis Fabron, 1947). Malheureusement impossible à trouver. S’il vous en reste un flacon… Youth Dew, Estée Lauder (Joséphine Catapano, 1952). Je le préfère à Opium, qu’il a inspiré. Sans doute par snobisme…


LUISA CERANO SONJA MAROHN ANNETTE GÖRTZ MALIPARMI PIANURASTUDIO DISMERO TRICOT CHIC LOUISE DELLA CBY WHITE DES PETITS HAUTS MAX & MOI LIU.JO MARCCAIN

83, Grand’rue à Strasbourg 03 88 23 29 22

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MODE

Urban Styles Textes et photos Caroline Lévy

Thibault

Léa

24 ans, étudiant aux Arts déco

20 ans, étudiante en Arts appliqués

Associer le bleu marine au noir, c’est le pari réussi de Thibault qui ose la red touch pour ses mocassins Topman. Clin d’oeil aux lunettes bicolores de Chanel !

Léa ose mixer la couleur avec des pièces néo-classiques : top en dentelle, motif plumetis et collier de perles, pour un style décalé qu’elle agrémente d’accessoires vintage. On adhère.

La dernière fois que tu as dit ZUT ?

La dernière fois que tu as dit ZUT ? Ce matin sous une douche glacée, parce que je n’ai plus de gaz chez moi…

Ton fashion-faux pas ?

Le titre qui définit ton style ? Moi je joue de Brigitte Bardot

Le titre qui définit ton style ?

Ton fashion faux-pas ? Mes cheveux à l’époque ! J’avais une coupe improbable pleine de frisottis, hideux !

La dernière fois que j’ai voulu m’acheter un T-shirt et qu’il allait mieux à une copine…

Je ne crois pas au fashion faux-pas universel, au contraire. On peut tout oser ! Danse yrself clean de LCD Soundsystem

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SAMY

Instants volés ou furtives rencontres avec des strasbourgeois en goguette… Ils ont du style et prennent la pause. Clichés de mode.

Agata 18 ans, étudiant en mode

22 ans, visual merchandiser

Un « totalookaki » associé à des accessoires blingo-vintage, un sac baluchon chiné et des godillots façon Dr. Martens Cos : on dit « oui Samy ! »

On aime l’esprit oversize de la veste Cos portée sur une robe-pull graphique. Agata a assorti son headband à son vernis framboise, on adore !

La dernière fois que tu as dit ZUT ? à l’instant ! J’ai acheté ces chaussures il y a une heure, et je viens seulement de m’apercevoir que je marche avec la boule de papier à l’intérieur… Ton fashion-faux pas ? J’ai eu ma période Fluokids, j’avoue ! Le titre qui définit ton style ? Amsterdam de Peter Bjorn and John

La dernière fois que tu as dit ZUT ? Ce matin, quand j’ai renversé le lait par terre au p’tit déj. J’en avais partout ! Le titre qui définit ton style ? Good Fortune de PJ Harvey Ton fashion faux-pas ? C’est plus une question d’humeur chez moi. D’un jour à l’autre, le même jean peut devenir une faute de goût, c’est ce que j’appelle le « bad ass day » !

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IL MANQUAIT À STRASBOURG... Il manquait à Strasbourg un lieu de référence pour la création sur mesure de votre cheminée, classique ou design. Il manquait un espace pour choisir votre prochain poêle à bois ou à pellets, plus beau, plus performant. Il manquait un expert de l'énergie bois, de l'environnement et du chauffage.

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Il manquait Studio Rüegg !



StrasBourg Vu par... Coordination, stylisme et rédaction : Caroline Lévy Photos : Nathalie Savey et Christophe Urbain

Ils vivent, travaillent, créent, sortent, aiment à Strasbourg. Les hommes et Les femmes qui font vibrer LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ.

Loïc Guingand

37 ans, comédien et chroniqueur radio / Mercredi 1er septembre

Où ? Le Musée Zoologique de Strasbourg

Petit clin d’œil à ma première création théâtrale, Taxidermie en soussol. J’ai toujours beaucoup aimé l’atmosphère étrange de ce lieu, j’y venais tout gamin et j’y reviens maintenant avec mon fils. Une sorte de « bestiaire tridimensionnel à voyager dans le temps » où certains spécimens, comparables à « des curiosités barnumesques », semblent avoir mal supporté la patine des années. On en finit par se demander s’ils ont réellement vécu !

Actu ! Tous les jours de 16h45 à 18h dans l’émission Le Père Kalloteur sur France Bleu Alsace. Cet hiver, Loïc interprètera Don César de Bazan dans Ruy Blas de Victor Hugo, du 18 au 25 janvier 2011 au PréO à Oberhausbergen et du 3 mars au 2 avril 2011 au Théâtre de la Boîte Noire. Chemise en coton, col coupé au laser Balenciaga, veste blazer en laine Prada, le tout chez Ultima Prêt-à-Porter Photo : Christophe Urbain

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Aurore Mongel

28 ans, nageuse / Mardi 14 septembre

Où ? Presqu’île André Malraux

J’aime ce coin coupé de la ville. En plus d’habiter à proximité, je viens me poser de temps en temps sur les transats au bord de l’eau pour un moment de détente !

Actu ! Record de France et Championne d’Europe du 200m papillon petit bassin. Championnat de France élite de Natation à Strasbourg, du 23 au 27 mars 2011. Veste en cuir zippée Le Sentier et écharpe Maliparmi, le tout chez Vicino Godillots à sangles chez Mona

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Photo : Nathalie Savey


Benjamin Boehm

Photo : Christophe Urbain

17 ans, chanteur et lycéen / Mercredi 15 septembre

Où ? Le Pont tournant Ce pont en plein cœur de la Petite France représente Strasbourg dans toute sa diversité. Je suis très attaché à cette ville qui m’a permis de faire mes premiers pas artistiques et dans laquelle je continue à m’épanouir musicalement !

Actu ! Depuis sa participation à la Nouvelle Star sur M6, Benjamin enregistre un album avec ses compositions. Concert au Parc des Poteries le 9 octobre et au Molodoï le 16 octobre à 20h. Chemise G-Star et parapluie Pasotti chez Revenge Hom.

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Jacques Rieg-Boivin

49 ans, journaliste reporter et Président du Club de la presse Strasbourg-Europe / Mardi 14 septembre

Où ? Balcon du Club de la Presse

J’ai eu l’honneur d’en avoir été élu Président en mars 2010. J’ai l’habitude de dire que le Club de la presse est un couteau suisse. Mais on est loin de n’en utiliser que le tire-bouchon ! C’est un carrefour, un lieu stratégique, un bel outil de communication.

Actu ! Le Club de la Presse se mobilise au quotidien pour peser sur la libération des journalistes otages en Afghanistan. Avec l’agence de presse SAPA, production d’un magazine de 31 minutes pour l’émission Reportages de TF1. Soirée spéciale consacrée à Haïti, dans le cadre des Assises Internationales du Journalisme, le 18 novembre à l’Odyssée. Chemise PS/Paul Smith et veste en drap de laine avec poignets en molleton Mainline / Paul Smith, le tout chez Algorithme La Loggia.

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Photo : Nathalie Savey


François Wolfermann

Photo : Nathalie Savey

39 ans, librairie Kléber / Vendredi 17 septembre

Où ? La Passerelle du Pont aux Chats

Cet endroit m’évoque mes virées à vélo au petit matin après le passage des éboueurs et avant l’arrivée des enfants en classe. Un moment magique. Sido, la mère de l’écrivain Colette, réveillait sa fille tôt le matin pour qu’elle aille arpenter les prés avant le lever du soleil. Comme cela, lui disait-elle, « le monde t’appartient et personne ne pourra y toucher ». J’ai suivi ce conseil. C’est là aussi sur cette passerelle que je pense fort aux villes du Nord de l’Europe, qui sont mon imaginaire.

Actu ! Patti Smith ne fera qu’un déplacement en France, c’est à Strasbourg ! Mardi 19 octobre, rencontre à la librairie Kléber à 16h30, où elle présentera ses mémoires Just Kids. Soirée hommage sous forme de concert-lecture, organisée par Rodolphe Burger à la Cité de la Musique et de la Danse à 20h. Toutes les infos sur www.librairie-kleber.com Manteau en laine et écharpe en cachemire Marithé & François Girbaud

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Photo : Nathalie Savey

Sylvie Chauchoy-Bècle

46 ans, directrice du Zénith de Strasbourg / Jeudi 26 août

Où ? Sentier de l’Aubépine

J’ai découvert cet été cette langue de terre caressée par l’Ill, à deux pas du Parlement européen. Endroit paisible, bucolique qui a été laissé dans son jus sans être abandonné totalement. Un espace naturel, hors du temps où j’aime me ressourcer.

Actu ! Kool & the Gang + Chic le 13/10, Harlem Globe Trotters 16/10, Carmina Burana 8/11, Katie Melua 9/11, Deep Purple le 01/12 et Elton John & Ray Cooper le 18/12. Toutes les infos sur www.zenith-strasbourg.fr Robe en cuir manches ballon Paul Smith chez Algorithme La Loggia

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Photo : Christophe Urbain

Eric Folzer

32 ans, gérant de Strasbourg Transaction / Mercredi 15 septembre

Où ? Place des Tripiers

« Cette place à deux pas de la place Gutenberg représente pour moi le carrefour de l’Europe, « la Kreuzgass ». Elle est aussi l’épicentre du secteur sauvegardé ! »

Actu ! Premières réalisations immobilières de Strasbourg Transaction sur Colmar et Mulhouse en bureaux et commerces. Un développement souhaité de l’habitation sur Strasbourg. Et personnellement, un deuxième fils pour l’automne ! www.strasbourg-transaction.fr - 25, rue des Tonneliers - 03 88 32 02 32

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Horéa

41 ans, artiste plasticienne / Jeudi 26 août

Où ? Palais Universitaire

J’ai passé ma vie d’étudiante en Arts ici, et j’en garde d’excellents souvenirs. C’est l’endroit qui a fait danser mes neurones, une sorte de promenade intellectuelle pleine d’émotion…

Actu ! Décoratrice de la chambre de Barack Obama lors de sa venue pour le sommet de l’OTAN. Horéa expose chez Roche Bobois à Lampertheim et chez L’Uomo E La Donna, avenue de la Marseillaise à Strasbourg. Sur RDV dans son espace atelier, 22 rue de Molsheim à Strasbourg. http://horea.artosmose.fr Tunique torsadée et écharpe à capuche et poches intégrées Sita Murt Jean slim Version Originale, le tout aux Galeries Lafayette

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Photo : Nathalie Savey


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nuit

Ce soir je serai la plus belle pour aller danser... Par Jérôme Laufer & Cécile Becker

APPRÊTÉES POUR SÉDUIRE OU DANSER, ELLES SE FONT DÉSIRER. DEVANT LES CLUBS OU LES BARS, LES BELLES DE NUIT NOUS PARLENT DE TOUT OU PRESQUE...

Pourquoi le Living ?

Je viens tous les samedis soir parce que c’est que là que sont tous mes amis. L’ambiance est chaleureuse et puis la tranche d’âge est la même. Je vais aussi souvent à La Laiterie et dans quelques boîtes hip-hop.

Qu’est-ce que tu bois ?

De la vodka, mais je ne suis pas une grande buveuse. Quatre verres me suffisent à être saoule.

La chanson qui définirait une bonne soirée ?

Show Me Love de Michael Mind ou n’importe quelle chanson des Black Eyed Peas. J’adore danser.

Et côté séduction ?

Ce n’est pas ce que je cherche. Je ne fais pas attention aux garçons.

La phrase type des garçons qui te draguent ?

Judith,18 ans Étudiante en première année de droit Devant le Living, samedi 18 septembre, o 2H00

« Je t’offre un verre. » En général, ils viennent m’aborder en me donnant une petite tape dans le dos.

Combien de temps mets-tu à te préparer pour sortir ?

À peu près une heure. Ma tenue dépend surtout du temps qu’il fait dehors, parce que la plupart de mes soirées je les passe dehors à discuter. 139 139zut zut!!


nuit

CHARLOTTE,18 ans

JULIE,22 ans

EN TERMINALE

Étudiante en BTS Esthétique-Cosmétique

Devant le Living, samedi 18 septembre, o 2H30

Devant le RAFIOT, samedi 4 septembre, o 0H00

Tu SORS Où ?

Je suis arrivée il y a deux semaines à Strasbourg, je viens de Mulhouse. On m’a conseillé le Living.

Tu bois quoi en soirée ?

J’aime tout ce qui a des bulles ou les cocktails à base de vodka, gin ou tequila. Je suis rapidement saoule en fait. Je suis partie aux États-Unis où je buvais périodiquement. Du coup ma tolérance d’Alsacienne a baissé, aujourd’hui avec trois bières je suis par terre.

Le budget pour la soirée ?

Ca dépend de l’humeur de ma carte bancaire. J’essaye jusqu’à ce qu’elle ne marche plus. Quand je n’ai plus d’argent, je compte sur les garçons.

Et justement côté drague ?

Je ne me fais pas draguer tant que ça. Ce n’est pas ce que je cherche en sortant et je pense que ça transparaît. Je ne suis pas là à attendre avec la bouche en cœur, je suis là pour m’amuser avant tout.

La phrase type des garçons qui te draguent ? « Ouech mademoiselle, t’as un 06 ? »

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Comment choisis-tu ta tenue de soirée ?

Au hasard, selon mon humeur et mes envies. Je crois que mon style est assez original. J’essaye aussi de faire en sorte que ce soit pratique. Là, par exemple je porte des bottes dans lesquelles je peux glisser mon paquet de cigarettes ou mon argent, ça m’évite d’avoir à prendre un sac à main. Je porte un collant en dentelles, petit détail original et un t-shirt avec une gonzesse qui fait un « fuck ». Je cherche des trucs pas communs, j’essaye de sortir un peu du moule.

Ce que tu bois en soirée ?

J’aime bien les cocktails, genre les mojitos. Je dépense à peu près 15-20 euros par soirée. J’arrive à me faire payer des verres parfois.

Tu te fais souvent draguer ?

Je remballe souvent en tout cas. Je ne joue pas trop la carte de la séduction. Les techniques de drague sont trop cliché, je préfère montrer que je suis intéressée plutôt que l’inverse. Si ça fonctionne, on échange nos numéros.

Ça arrive souvent que tu rentres accompagnée ?

C’est pas mon but premier quand je sors en tout cas. Suivant mon état d’esprit et les rencontres que je fais, il peut y avoir des suites.


La Chaufferie galerie de l’école supérieure des arts décoratifs de strasbourg

Exposition 5, rue de la Manufacture des Tabacs, Strasbourg www.esad-stg.org/chaufferie

GEREON LEPPER

Du 15 octobre au 6 novembre 2010

MARIE,24 ans Kinésithérapeute Devant le CAFÉ DES ANGES, samedi 18 septembre, o 4H00

POURQUOI LE café des anges ?

Régulièrement oui. Une fois par mois si ce n’est plus. Je viens pour la musique. Et puis c’est gratuit, c’est ouvert tard, un bon lieu pour se retrouver.

Justement, quelle est la chanson représentative d’une bonne soirée ? Hit the Road Jack de Ray Charles, c’est entraînant.

Tu te fais souvent accoster ?

Ici, tu ne peux pas être tranquille. Pour aller aux toilettes, c’est le parcours du combattant, là je me suis faite accoster cinq fois.

La phrase type ?

« T’es belle » ou alors « On se connaît ? » alors que pas du tout. La technique, c’est aussi de me marcher dessus et de me proposer un verre pour se faire pardonner. Si le garçon est sympa, je tchatche un peu, s’il est bourré je ne préfère pas. C’est toujours plaisant de se faire draguer mais il y a des limites à ne pas dépasser. Parfois c’est indécent.

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sports

Nikola Karabatic, l’extra-terrestre terriblement humain Par Sébastien Ruffet // Photo Olivier Metzger

À 26 ans, l’arrière de l’équipe de France de handball a tout gagné. Tout ! Il fait partie de la génération dorée des Bleus. Derrière ce joueur d’exception, élu meilleur joueur du monde, se cache en fait un jeune homme d’une simplicité confondante. En dehors des parquets, le natif de Nis (Serbie) qui fait craquer ces dames, redevient un homme. Et ça, c’est plutôt rassurant.

Un soir d’Eurotournoi à Strasbourg, Nikola Karabatic avait refusé une interview alors qu’il devait monter sur le terrain une heure plus tard. Instantanément, le joueur de Montpellier s’était saisi de son portable et avait lancé : « Je te rappelle. » Quand on est journaliste depuis quelques années et qu’on est en face d’une star planétaire, forcément, le doute s’installe. C’est en fait le surlendemain que le téléphone sonne. À l’autre bout, l’arrière gauche tricolore avait tenu promesse. Dans le bus qui l’emmène en Bosnie avec le reste de l’équipe montpelliéraine pour un tournoi amical, Nikola parle posément.

clubs du championnat de France ont ainsi interdit les écouteurs entre le bus et le vestiaire et prié leurs joueurs de prendre quelques secondes pour signer des autographes. Les joueurs prétendent que la musique « sert à se concentrer ». Le plus grand sportif français du moment a son opinion : « Les écouteurs, ça m’isole trop, commence Nikola. Je n’aime pas trop, ça me fait entrer dans le match trop tôt, ça fait un surplus de pression. En te mettant tout de suite dans ta bulle, tu entres trop tôt dans ton match, et tu perds de l’influx nerveux. » Une démonstration que l’on ne manquera pas de faire suivre aux intéressés…

La musique, au quotidien…

Fondu du 7e art

L’ancien résident de la Cité de l’Ill à Strasbourg ne cache pas sa passion pour la musique. « J’écoute de tout, à part peut-être le hard-rock. » Certes, personne n’est parfait, et quand on creuse, on tombe sur des références pour le moins surprenante. « En ce moment, j’écoute le dernier album d’Eminem. Pas mal d’électro aussi, genre David Guetta. » Jusqu’ici, le cliché n’est pas loin, surtout quand Nikola affirme être l’ambianceur officiel de l’équipe en branchant son iPod dans le vestiaire à l’entraînement ou avant les rencontres. Mais on l’a dit, le grand-frère de Luka peut s’avérer plein de surprises : « Les Kings of Leon, ça passe bien… J’aime bien les sonorités des Balkans aussi, ça me rappelle un peu la Croatie [le pays de son père, ndlr]. Côté français, j’aime bien Christophe Maé. » Globalement, les sportifs de haut niveau ont peu de temps pour assister à des performances live. Mais Nikola a bon espoir de rattraper un peu le temps perdu, grâce à la nouvelle salle de Montpellier. « Le dernier concert que j’ai vu, c’était Cabrel à Toulouse. J’ai beaucoup aimé Goran Bregovic également, avec ces sons qui me rattachent à mes racines. » Une déception tout de même : « J’ai raté Christophe Maé à Béziers, il n’y avait plus de places. » Récemment, les footballeurs français ont été brocardés pour l’utilisation intempestive des écouteurs. Les supporters leur reprochent de les ignorer. « Honteux », un adjectif redondant, et encore plus depuis la débâcle tricolore au dernier mondial. Plusieurs

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Sur un terrain, on a rarement vu Nikola faire son cinéma. Dans son salon, il en est tout autrement. « Je suis accroc. Mais attention, toujours en V.O. La voix d’un acteur, ça fait partie de son jeu, de son art. Alors regarder un film avec la voix d’un autre, ça n’a pas de sens ! » Avec son emploi du temps souvent chargé, entre handball, déplacements et autres obligations, Nikola mise un peu plus sur les séries depuis quelques temps – « Les Sopranos, ça déchire » mais sait se dégager des plages horaires pour le 7e art, le plus souvent après 22h, quand il sait qu’il ne sera plus dérangé. « À Kiel, je me suis acheté un plasma 165 cm, avec le Blue-ray et le Home Cinema. Ça me permet d’entrer dans un autre monde, de m’évader. » Ses préférences, récemment, vont à Avatar, qui « aurait dû avoir l’Oscar », Démineurs et Into the Wild. Globalement, c’est l’action qui emporte les suffrages, avec une mention particulière pour Inception, le film-événement avec Leonardo DiCaprio.

D’un monde à l’autre

Quand il n’écoute pas son iPod à fond sur ses enceintes ou qu’il ne regarde pas un film dans sa salle de cinéma personnelle, Nikola Karabatic trouve encore un peu de temps pour les jeux vidéo, et notamment de grandes parties de Call of Duty en ligne… avec les autres joueurs de l’équipe ! Verdict ? « C’est moi qui gagne ! Mais il y en a quelques uns qui sont pas mal dans l’équipe… » Et pour compléter, « on a deux télés et deux Playstation 3 avec mon frère.


Alors on organise des tournois de PES [Pro Evolution Soccer, ndlr] à la maison. Et là, je dois reconnaître qu’il est meilleur. » Dans la vraie vie, Karabatic adore sa ville de Montpellier : « C’est une super ville. Kiel, je me faisais un peu « chier ». Hambourg, c’est une ville géniale mais c’était à 100 km de Kiel, je n’avais pas souvent l’occasion d’y aller. » Nikola se montrera plus disert sur la Croatie, son autre patrie, là où il déplace les foules : « La Croatie, c’est magique. C’est tellement beau dans les îles, les criques… Les jolies filles, ce n’est pas une légende hein ! J’adore ce pays. Plus tard, je me vois bien vivre six mois en France, six mois en Croatie… » Une vie de rêve ? Peut-être juste la vie normale d’un mec pas comme les autres.

LE HANDBALL ALSACIEN Thierry Omeyer, c’est le meilleur gardien du monde. Egalement formé à Sélestat, le jeune Mickaël Robin incarne la relève. Mais après ? « Le Hand en Alsace, c’est une catastrophe », estime Karabatic. « L’Alsace, c’est une terre de hand pour les gens mais pas pour les politiques. Pour faire du haut niveau, il faut une volonté politique. C’est simple, tu enlèves un peu au foot, tu mets au hand… Avec 7 millions, tu joues le titre, alors qu’en foot, ce n’est pas le transfert d’un joueur. Pour le moment, Strasbourg ne donne pas du tout envie de donner un coup de main ! » Dommage, parce qu’entre les familles Omeyer et Karabatic, il y aurait quelques compétences bien utiles...

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sports Par Sébastien Ruffet // Photo Pascal Bastien

Alexandre Gavrilovic à la conquête de l’Ouest...

APRÈS Un titre de champion d’Europe en Équipe de France Espoir, Alexandre Gavrilovic – Big Al sur le parquet – poursuit son rêve américain.

Voilà un pur Strasbourgeois qui cache bien son jeu. Son nom d’abord. Un patronyme qui fleure bon les rives de l’Adriatique, les shoots soyeux et la folie créatrice des « yougos ». Alexandre ne parle pourtant pas le serbo-croate, la langue de ses grands-parents paternels. Lui, il est alsacien pure souche, et se sent comme un poisson dans l’eau dans la capitale européenne. Les rues, il les connaît par cœur. Mais s’il « préfère la vie strasbourgeoise », il a tout de même mis le cap à l’ouest. Très à l’ouest. En Floride, à l’IMG Academy de Bradenton. Un parcours étonnant pour celui qui a commencé le basket à seulement 15 ans, fréquenté le centre de formation de la SIG pendant deux ans, avant d’être repéré par un entraîneur serbe (Dragan Jakovljevic – sans doute attiré par un nom en –ic dans une équipe de jeune) qui disposait de contacts dans le championnat universitaire américain. Une formule un peu alambiquée pour un résultat finalement concluant et une fantastique saison de découverte où le seul mot autorisé dans le monde de ce grand bonhomme de 19 ans était « basket ». « L’an passé, en preparation school, j’ai joué 67 matches, avec une moyenne de 25-30 minutes. L’enjeu, c’est de se faire remarquer par les scoots universitaires », le vrai tremplin vers la NBA.

L’été doré de « Big Al »

En l’espace d’un an, Alexandre a conquis son monde. Une vidéo sur YouTube, un surnom – « Big Al », et une sélection en équipe de France Espoir pour le championnat d’Europe des Bleuets en Croatie,

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en août dernier. Gavrilovic, même s’il ne fait pas partie du Cinq tricolore, repartira des Balkans avec une médaille d’or historique autour du cou. Le gaucher ambidextre (!), pas très grand pour un pivot mais diablement mobile, aurait pu passer un été de rêve si son transfert vers Providence n’avait pas avorté au dernier moment, pour d’obscures raisons administratives avec un impensable couac dans la retranscription des notes. Tant pis, il recommencera la saison chez Nick Bollettieri, avec la ferme intention de se rapprocher un peu plus de son rêve absolu, la NBA. Un championnat nordaméricain qui l’aimante, mais le cœur d’Alexandre restera toujours à la ville où il a grandi : « C’est un repère pour moi. Strasbourg, t’as envie de t’y balader. Aux USA, t’as pas envie, à part dans les centres commerciaux climatisés ! Tu ne verras jamais un bar ou une terrasse de restaurant en Floride… » Mais pour l’heure, trop tôt pour avoir un quelconque regret. « Les USA, c’est un rêve, rappelle Big Al. L’objectif, c’est de passer pro, et quand l’occasion d’aller aux States s’est présentée, je n’ai pas hésité une seconde. » Surtout que s’il aime Strasbourg, il aimait un peu moins la SIG, où il n’a jamais vraiment trouvé ses marques dans une ambiance qu’il ne goûtait guère. Si son destin pourrait être fulgurant, celui qui se verrait bien journaliste plus tard garde les pieds sur terre, mais la tête dans les étoiles. C’est forcément plus simple quand on est grand.


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gastronomIE

Pudlo wski Stakhanoviste du plaisir Par Flora-Lyse Mbella // Photos Naohiro Ninomiya

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S’il en est un qui fait la pluie et le beau temps gastronomique en Alsace, c’est lui. Admiré, décrié, craint, détesté, écouté : l’homme n’en a cure. Sanguin, franc du collier, il a bien conscience de ne pas faire l’unanimité. Peu importe, tombé dans la marmite gastronomique dès l’enfance, il ne peut concevoir sa vie autrement. Zut ! l’a rencontré. La première chose à savoir quand on va rencontrer Gilles Pudlowski, c’est qu’il a la bougeotte. Le lieu de rendez-vous a changé deux fois en l’espace de 24 heures et il faut toujours attendre un peu. Un article à finir, une tournure de phrase à fignoler : Gilles Pudlowski se voit avant tout comme un travailleur, « un ouvrier, pas un commerçant ». Lui, le Lorrain, aime l’Alsace pour ses vertus de travail : « Je suis atypique à Paris, rigole-t-il. Je rends toujours mes papiers à l’heure. Et à Paris, être à l’heure, c’est être en avance. C’est aussi pour ça que j’aime l’Alsace : c’est propre, c’est droit, c’est carré. » Car avant tout, Gilles Pudlowski est journaliste, il montre d’ailleurs fièrement sa carte de presse. « Mon premier job, c’est la littérature. J’ai besoin d’écrire. En voyage de presse, en France ou à l’étranger, j’écris toujours mon reportage sur place, contrairement à mes confrères. Je suis comme ça, j’en ai besoin. » Pour preuve, quand nous l’avons rencontré, son blog avait trois mois et déjà 340 billets publiés, sans compter ses chroniques dans les DNA, le Républicain Lorrain, Le Point, Saveurs, etc... n’en jetez plus, car il reste les guides* et les livres! « Cela fait bien trois ou quatre ans que tout le monde me dit : « mais lance-toi sur le net ! » Je m’y suis mis, j’aime la rapidité de ce média. Sur le papier, c’est de l’explication, on prend du recul. Sur le net, on donne de l’information, c’est très différent. »

Le cœur en Alsace

Quand on demande à Gilles Pudlowski : « Où est-ce, chez vous ? », il hésite. « Je dirais un tiers à Paris, un tiers en Alsace, un tiers ailleurs. Mais je travaille mieux en Alsace. J’ai un métier un peu fou. » Tellement fou que l’homme, qui avait publié un ouvrage sur comment rester mince en étant critique gastronomique, est obligé de prendre des mesures : « Ça fait trois jours que je suis en Alsace, ça fait trois jours que je ne mange pas le soir. C’est tellement facile dans ce métier de grossir ou de devenir alcoolique ou complètement mégalo. Ce n’est pas un job ordinaire, il ne conduit pas à la rigueur mais il faut absolument le faire sérieusement… » Sinon, gare aux conséquences. À la gastronomie, le jeune « Pudlo » y a été biberonné : quand il était enfant, ses parents l’amenaient régulièrement dans les grandes tables, lorraines ou alsaciennes toutes proches. Son pied-à-terre alsacien se trouve d’ailleurs très près de la frontière régionale, dans la région de Saverne. Est-ce que le coup de foudre pour l’Alsace a été immédiat ? « Non, j’étais en pension à Strasbourg. Cette ville me paraissait tellement sévère. Je préférais quand mes parents m’amenaient à Graufthal, près de la Petite Pierre, le Deauville des Lorrains. On y mangeait de superbes bouchées à la reine, des truites aussi... Cet amour m’est venu progressivement. »

« Écrire, c’est ce que je fais de mieux »

Il aurait pu rester journaliste politique ou critique littéraire, ses premières amours dans le journalisme. Après tout, il est diplômé de Sciences Po Paris. Mais les rencontres, les goûts, en ont décidé autrement. Remarqué par Christian Millau, co-fondateur du guide Gault&Millau, il commence à se spécialiser dans la gastronomie, au détriment de la critique littéraire qu’il exerçait jusqu’alors. La carrière de Gilles Pudlowski rayonne alors de Paris vers la province. Son premier ouvrage est pourtant un essai, qui sera suivi d’autres, souvent autobiographiques et évoquant son attachement à la France. Son œuvre comporte aussi un roman et bien sûr, ses guides avec les assiettes en guise de notation. Apprécie-t-il les autres guides ? « Nous sommes relativement peu à bien faire ce boulot. Le Michelin reste une référence, bien qu’il ne regarde pas assez vers l’Est. Un deux étoiles en Aveyron vaut un une étoile en Alsace », assène-t-il, un peu fâché contre le guide rouge. La gastronomie et la cuisine sont particulièrement à l’honneur en ce moment en France, dans les livres mais aussi à la télévision. On aurait pu croire que cette profusion le dérangerait, il n’en est rien : « On n’a jamais autant parlé de la qualité des produits, et du bienmanger. D’ailleurs, mon « jumeau astral », Jean-Luc Petitrenaud, en est l’un des chantres. J’en suis ravi. Pourquoi je n’y suis pas ? On ne m’a pas appelé et j’ai passé l’âge de frapper aux portes. » *Le guide Pudlo Alsace 2011 sortira le 7 octobre aux éditions Michel Lafon Plat préféré : « La choucroute. C’est changeant et c’est un plat de partage » Dessert préféré : « Les desserts glacés, et les desserts simples en général » Vin préféré : « Le Gewurtztraminer, qui n’est pas vendanges tardives. Un vin de fête qui aime les épices. Un vin rare » Madeleine de Proust : « La mirabelle. Elle est robuste, obstinée. C’est le fruit d’or de ma région, la Lorraine. On peut la déguster à toutes les sauces, et son eau-de-vie est magnifique. Rien que le mot, eau-de-vie, n’est-ce pas magnifique ? Il y a tout dans ce mot » Plat favori dégusté en Alsace cette année : « Les lasagnes au foie gras et morilles de Pascal Bastian à l’auberge du Cheval Blanc à Lembach »

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Chronique //

L’appétit vient en regardant n°6

6

courge, cougourde ou potiron... Cette 6e chronique culinaire est dédiée à la courge, appelée plus rarement cougourde, mais aussi potiron… Nous sommes dans la famille des cucurbitacées qui sont dotées d’une étonnante variabilité génétique, ce qui se traduit chez ces fruits par d’innombrables formes et couleurs et une grande diversité de tailles. Histoire ou légende : la mythologie raconte beaucoup de choses sur ce fruit ou ce légume, selon la façon de l’accommoder. Chez les Amérindiens, les courges sont considérées comme le fruit de la santé. En Europe, on lui prête bien des vertus et des bienfaits pour notre santé. Et puis, il y a les traditions, celle qui nous vient du Moyen-Âge et qui affirme que la plante tenait les loups à l’écart, et naturellement celle de notre ami américain qui, vestige des fêtes celtes, consiste à transformer les citrouilles en Jack-o’-lantern. Entre-temps, Agatha Christie a prêté à Hercule Poirot l’intention de consacrer sa retraite à l’amélioration du goût des courges, mais alors qu’il semble à ce dernier impossible de leur apporter « un certain bouquet », des grands chefs vénèrent ce fruit et parmi ceuxci, Marc Meurin. L’astuce : la conservation de ce fruit est relativement facile : il suffit de le conserver dans un local frais et de le surveiller périodiquement. Attention cependant, la courge est sensible aux chocs et doit être manipulée avec précaution. À savoir : avec un tian de courgettes et de tomates, vous allez découvrir les saveurs subtiles de ce fruit. Les ingrédients : 2 belles courgettes de taille moyenne, 8 tomates rouges, 2 oignons nouveaux, de l’huile d’olive, du thym effeuillé, du sel et du poivre. Et de la mozzarella pour la fin, un petit plus. C’est parti, lavez les légumes, ébouillantez les tomates (20 secon-

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Par Marc Paul / www.ghosttv.fr // Illustration Laurence Bentz

des dans l’eau bouillante), épluchez-les, ainsi que les oignons blanc, puis émincez-les. Préchauffez le four à 200°, coupez les courgettes en tranches de 4 mm environ, coupez les tomates en lamelles. Dans le plat de cuisson, disposez les tranches de légumes en alternant courgettes, tomates et oignons. Décorez selon l’envie du moment, versez un filet d’huile d’olive, saupoudrez de thym frais, salez et poivrez selon votre goût et enfournez pour une vingtaine de minutes. Régulièrement, appuyez légèrement sur les légumes avec une fourchette pour en extraire le jus et évitez qu’ils ne se dessèchent. Vers la fin de la cuisson, vous pouvez rajoutez de la mozzarella. Dès la fin de la cuisson, couvrez d’une feuille d’aluminium. Vous pouvez servir ce plat si simple mais tellement succulent. L’adresse : Le Louis XIII. Ce lieu est l’une des belles tables à Strasbourg, où les valeurs d’un service bien ordonné sont la clé de votre plaisir gourmand. Une mise en place digne de ce nom, une assiette qui est la fierté du patron, M. Charly, et qui vous ravit. Cet endroit bien connu, mais souvent oublié des tablettes des guides, je ne sais pour quelle raison, mérite votre attention. Une adresse de référence. Restaurant Le Louis XIII, 133, avenue de Colmar 03 88 34 34 28



Carnet dadresses Mode • Albe - 16, rue des Juifs - 03 88 36 88 16 • Algorithme La Loggia - 6, rue Gutenberg - 03 88 23 61 61 • L’Altra - 5, place du Temple Neuf 03 88 75 12 11 • Café Coton - 121 Grand’Rue - 03 88 22 29 76 • COS - 27, rue du Dôme - 03 88 23 72 60 • Freeman T. Porter - 17, rue de la Haute Montée • Galerie Lafayette - 34, rue du 22 novembre - 03 88 15 23 00 • G-Star - 9, rue du Dôme - 03 88 23 51 66 • Ipsae - 35, quai des Bateliers 03 88 52 13 55 • JB Martin - 25, rue des Hallebardes • K.Collections - 5, rue des Marchands à Colmar - 03 89 23 07 06 • Marithé+François Girbaud 22, rue de la Mésange - 03 88 23 08 08 • MCS Marlboro Classic - 3, rue du Dôme - 03 88 35 91 27 • Printemps - 1-5, rue de la Haute Montée 03 69 71 40 75 • Shi Fu Mi - 31, rue du Marais Vert - 03 88 38 64 93 • Ultima, Ultima Prêt-à-porter, Ultima 2 - 8, 4 et 3, petite rue de l’Église 03 88 32 87 69 • Ultima bis - 29, rue du Vieux Marché aux Vins - 03 88 75 64 32 • United Legend - 3, rue des Juifs - 03 88 22 32 88 • Vicino Boutique - 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39

Accessoires

• Cartier - 12, rue de la Mésange - 03 88 21 80 00 • Heschung - 11, rue du Chaudron - 03 88 32 31 80 • Mona - 83, Grand’Rue 03 88 23 29 22 • Pêle Mêle - 9, rue des Veaux - 03 88 32 54 59 • Revenge - 6, rue du Fossé des Tailleurs - 03 90 22 37 69

Beauté • L’Institut du Parc - 16, avenue de la Paix - 03 88 24 03 33 • Extatic - 9, rue du Dôme - 03 88 13 26 49 Déco • BoConcept - 4, rue du Chemin de Fer à Lampertheim - 03 88 81 66 53 - Corner Printemps Strasbourg, 1-5 rue de la Haute Montée • Bulthaup - La Cuisine - 6a, quai Kellermann - 03 88 37 59 72 • Cuir center - 6, rue du Chemin de Fer à Lampertheim - 03 88 18 44 10 • Galerie Quartz - 8-9, quai Saint Jean - 03 88 22 47 78 • Mirabilia - 22, rue Kuhn - 03 88 16 17 62 • Pop Shop Strasbourg - 29, place de la Cathédrale 03 90 24 98 66 • Polychrome - 5, rue de l’Arc-en-ciel - 09 81 94 59 25 • Roche Bobois - 8, rue du Chemin de Fer à Lampertheim - 03 88 19 97 74 • Signes d’Air - www.signesdair.typepad.com • USM / Décoburo - 4, Le Schlossberg à Zellenberg - 03 89 21 72 00

Restaurants • Chez Yvonne - 10, rue du Sanglier - 03 88 32 84 15 • Le Louis XIII - 133, avenue de Colmar - 03 88 34 34 28 Bars • Au Camionneur - 14, rue Georges Wodli - 03 88 32 12 60 • Café des Anges - 42, rue de la Krutenau - 03 88 36 11 69

• Kitsch N’ Bar 8, quai Charles Altorffer - 03 88 36 31 20 • L’Artichaut - 56, Grand Rue - 03 88 22 13 26 • Le Living room - 11, rue des Balayeurs - 03 88 24 10 10 • Le Rafiot - Quai des Pêcheurs - 03 88 36 36 16 • Insolenza - 3, rue des Pucelles - 03 90 22 59 10

Hôtels • Hôtel de l’ Europe - 38, rue du Fossé des Tanneurs - 03 88 32 17 88 • Le Château de l’Ill - 4, quai Heydt à Ostwald - 03 88 66 85 00 • Le Grand Hôtel - 12, place de la Gare - 03 88 52 84 84 • Régent Petite France - 5, rue des Moulins - 03 88 76 43 43 Culture • Cinéma Odyssée - 3, rue des Francs Bourgeois - 03 88 75 10 47 • Cinéma Star - 27, rue du Jeu des Enfants - 03 88 32 44 97 • Cinéma Star Saint-Exupéry - 18, rue du 22 Novembre - 03 88 32 34 82 • Espace Apollonia - 12, rue du Faubourg de Pierre - 03 88 52 15 12 • Espace culturel Django Reinhardt - 4, impasse Kiefer - 03 88 79 86 64 • FRAC - 1, espace Gilbert Estève à Séléstat - 03 88 58 87 55 • Galerie Bertrand Gillig 15, boulevard Ohmacht • La Chambre - 4, place d’Austerlitz - 03 88 36 65 38 • La Laiterie - 10, rue du Hohwald - 03 88 22 46 71 • Le-Maillon Place de la Foire exposition - 03 88 27 61 81 • Le Molodoi - 19, rue du Ban de la Roche - 03 88 22 10 07 • Le PréO - 5, rue du général de Gaule à Oberhausbergen - 03 88 56 89 46 • Librairie internationale Kléber - 1, rue des Francs Bourgeois - 03 88 15 78 88 • Librairie Quai des Brumes 120, Grand’rue - 03 88 35 32 84 • Musée archéologique - 2, place du château - 03 88 52 50 00 • Musée d’Art moderne et contemporain
1, place Hans Jean Arp - 03 88 23 31 31 • Musée Tomi Ungerer - 2, avenue de la Marseillaise - 03 69 06 37 27 • Opéra national du Rhin - Place Broglie - 03 88 75 48 96 • Palais de la Musique et des Congrès - Place de Bordeaux • Pôle Sud - 1, rue de Bourgogne - 03 88 39 23 40 • Stimultania 33, rue Kageneck - 03 88 23 63 11 • Théâtre National de Strasbourg - 1, avenue de la Marseillaise - 03 88 24 88 24 • UGC Ciné Cité 25, route du Rhin - 08 92 70 00 00 divers • Atelier d’architecture Briot - Gomez - 7, rue de Sarrebourg - 03 88 15 75 67 • Bemac - 18, quai Saint Nicolas - 03 88 25 84 88 14 bis, rue de la Mésange - 03 88 22 78 87 • Centre Commercial Rivétoile - 3, place Dauphine - 03 88 55 29 29 • Expert Vision Center Clinique Sainte Odile - 6, Rue Simonis - 03 88 84 • Electricité de Strasbourg - www.es-energies.fr • Fabrice Perez Architecte - 101, route de Bâle 03 88 84 01 06 • Parc des Expositions à Colmar - Avenue de la Foire aux Vins - 03 90 50 50 50 • Salle des fêtes de Schiltigheim - Avenue de la 2e Division Blindée - http://www.ville-schiltigheim.fr • Salon International du Tourisme et du Voyage - Parc des expositions à Colmar 03 90 50 50 50 • Isola Dei Sapori - 86, route de Saverne à Oberhausbergen - 03 88 56 02 14 • L’Aubette - 31, place Kléber - 0825 160 067 • Strasbourg Transaction - 25, rue des Tonneliers - 03 88 32 02 32 • Zénith de Strasbourg- 1, allée du Zénith - 03 88 10 50 50

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Trois mois avant mon prochain “ Zut ! ... J'aime mieux être sourde que d'entendre ça... ”


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