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HIVER 2010

ZUT !

CULTURE TENDANCES DÉTOURS

STRASBOURG NUMÉRO 8



Contacts : Bruno Chibane // directeur de la rédaction & commercialisation // bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // rédacteur en chef // eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // directrice artistique mode // myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 brokism // graphisme // hfrancois@chicmedias.com // 06 22 76 58 32

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Photo : Olivier Metzger

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OURS

CONTRIBUTEURS Rédacteurs Magali Barret, Cécile Becker, Agnès Boukri, Emmanuelle Chauvet, Charles Combanaire, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Cécile Fassel, Nicolas Léger, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Flora-Lyse Mbella, Marc Paul, Sébastien Ruffet, Catherine Schickel, Philippe Schweyer, Fabien Texier Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Cécile Almeida, Chloé Bamberger, Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Régis Guillaume, Stéphane Louis, Chrystel Lux, Olivier Metzger, Naohiro Ninomiya, Anémone du Roy de Blicquy, Nathalie Savey, Benoit Schupp, Christophe Urbain Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview IllustrateurS Laurence Bentz, Henri Walliser Make-up Nathalie Sienko Coiffure Francis Bermon / Extatic MODELES Alice, Henri, Hermès, Lise, Lucas, Mariana, Marie, Prune, Stéphane DIFFUSION Zut ! Team + Ultimatum Commercialisation & developpement Emmanuelle Chauvet, Bruno Chibane, Caroline Lévy, Philippe Schweyer

Retrouvez entretiens, photos et extensions audio / vidéo sur : zutmag.com - facebook.com/zut - flux4.eu

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STRASBOURG CITY MAGAZINE

TEAM ZUT ! Directeur publication et rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Relecture et correction Leonor Anstett, Sylvia Dubost Directrice artistique mode Myriam Commot-Delon Graphisme brokism

Ce trimestriel est édité par

Chic Médias

12 rue des Poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire

Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : décembre 2010 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789



La Cuisine. 6a, quai Kellermann. 67000 Strasbourg. TĂŠl. 03 88 37 59 72 bulthaup.strasbourg@wanadoo.fr


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De nouvelles idées pour aménager la cuisine et les espaces de vie. De nouvelles approches pour concevoir des univers personnels. De nouvelles informations sur bulthaup. Voilà ce que vous découvrirez, avec bien d’autres choses encore, en vous rendant chez nous – votre spécialiste de l'architecture pour la cuisine.


SOMMAIRE

12/

CHRONIQUES

71/

12. 14. 16.

Ma crise et moi : Au pays de l’animalité retrouvée Ce petit quelque chose : Marylin Mémoires d’un vendeur de pub raté : Sandinista !

18/

SÉLECTION ZUT !

18.

Une sortie, un nouvel espace, un produit trendy, les sélections de la rédaction

39/

Culture

72. Série mode : Gum Club 86. Shopping Cadeaux 92. Accessoires : Sa-K 94. Joaillerie : Nero 98. Déco : Décoburo 100. Au bon parfum : Élan mystique ? 102. Ésthétique : Optique Vision 104. Tendances : New Burlesque 106. Tendances : Luna Moka et Mistigris 108. Urban Styles

40.

Instant Flash : Rencontres avec Gaspard Ulliel et Mélanie Thierry, Ludivine Sagnier, Arnaud Fleurent-Didier, Patti Smith, Two Door Cinema Club.

47.

Littérature et Rock : Laurent Chalumeau et Antoine de Caunes 50. Arts : L’œil de Zut ! 54. Découverte : Le Musée de Minéralogie 58. Danse : Dégadézo 59. Enfants : visite guidée et portrait 65. Stras’Diary : In the City

Tendances

111/ Détours 112. Strasbourg vu par Seda Pumpyanskaya

Vincent Anstett, Amandine Giraudo, Paul Souviron et Louison, Kansas of Elsass, Olivier Kubler, Madani, Anne-Claire Cieutat. 120. Illustration : Tino 124. Remise en forme : personal traner chez Extatic 126. Sports : Aymeric Jeanneau 128. Sports : Jean-Paul Loth 130. Gastronomie : La Cocotte 132. Gastronomie : Soul Meat 134. Gastronomie : Publications culinaires 136. L’appétit vient en regardant : le cardon

138. Carnet d’adresses

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ÉDITO

MON PLAN DE TABLE Chaque année, je passe un temps fou à concocter la liste de mes invités pour le réveillon. Cette fois, j’ai prévenu mes amis six mois à l’avance qu’il allait y avoir du changement au niveau du plan de table. Ma femme m’en a un peu voulu de ne pas lui en avoir parlé avant. Avec son flair légendaire, elle a vite compris que ça allait mettre le souk dans nos relations et que certaines de ses copines risquaient de mal le prendre si elles n’étaient plus des nôtres. Moi, je me suis contenté d’observer le comportement des uns et des autres avec une jubilation non feinte. Il faut dire que c’est foie gras et champagne à volonté à notre table le soir du réveillon. Mi-novembre, ça devenait tellement intenable que j’ai compris qu’il était temps que j’arrête de jouer avec les nerfs de mes amis. Depuis quelques jours, Jean-Louis et François avaient commencé à se battre afin d’obtenir la meilleure place, juste à côté de ma femme. Histoire de changer un peu, j’aurais bien passé le réveillon avec Jean-Louis qui est nettement plus doué que François pour la déconne, mais mes beaux-parents n’ont cessé de me mettre en garde : - Tu ne peux pas faire ça. On ne va pas passer le réveillon avec un zozo pareil ! Il va picoler comme un trou et tu n’arriveras pas à le virer de chez toi avant 8 heures du mat ! Bien qu’ayant horreur de picoler et de me coucher à pas d’heure, j’étais prêt à tenter le coup. Au dernier moment, j’ai tout de même préféré être raisonnable. Pour une fois, je n’ai pas voulu jouer avec le feu. Quand j’en ai parlé à ma femme, elle a semblé regretter un bref instant le charme exotique de la diversité. Il faut dire que la tête de ses parents nous avait bien fait rire l’an passé. J’ai eu beau jeu de la remettre en place :

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- Quoi ! Toi-même tu disais que mes amies de banlieue ne savaient pas se tenir à table. - Oui, c’est vrai. Au moins cette année, on n’aura pas de problèmes avec les voisins à cause des pétards. Mais l’ouverture, qu’est-ce que tu en fais ? - L’ouverture, j’avoue que ça ne me fait plus trop marrer non plus. - Et ce pauvre J-M ? Tu sais bien qu’il risque de mal le prendre si on ne l’invite pas… - Oh lui, il en fait vraiment trop… Je préfère encore garder Eric. - Décidément, il te plaît celui-là… - Il est terrible ! Tout de même, cette fois il refuse de passer la soirée à surveiller les domestiques. - Tant mieux, ça me gênait un peu… - J’aimerais proposer à Jean-Louis de faire le deejay, même s’il n’y connait rien en musique. Qu’est-ce que tu en penses ? - Oh oui, il est capable de nous passer La Danse des canards ! Malgré mes efforts, je n’ai pas réussi à convaincre Jean-Louis. Vexé comme un pou de ne pas avoir obtenu la meilleure place à table, il a même refusé de s’occuper du feu d’artifices. Comme je le connais, il est capable d’organiser un réveillon avec mes anciens amis rien que pour m’emmerder. Sans lui et sa bande, c’est sûr qu’on risque de s’ennuyer un peu, mais au moins personne ne gâchera la fête en critiquant la déco de mon bureau ou en vomissant sur les tapis de ma femme. C’est déjà ça de gagné, en attendant 2012. Philippe Schweyer


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Chronique //

#07 Ma crise à moi

Je fais ce qui me plaît

au pays de l’animalité étouffée Par Agnès Boukri // Photo Chloé Bamberger

//// Je ne sais pas vous, mais moi, toutes les fois où je me retrouve au lit avec un amoureux, il me lèche les pieds. Et je ne sais pourquoi, ça ne se reproduit plus lors des ébats suivants. Je déteste ça ; peutêtre que mes puissantes pensées de dégoût les découragent. Je les regarde s’emparer de me chevilles et me dis : « Oh non, c’est pas vrai, ça recommence ! » J’ai toujours trouvé mes pieds dégueu au point de ne pas aller à la piscine de Molsheim avec mes copines lorsque j’étais adolescente. Un complexe qui ne m’a plus lâché depuis. En sandalettes, je m’attends toujours à ce que quelqu’un éclate de rire. Et au-delà de cette aversion pour mes extrémités (je n’ai guère tellement plus de considération pour mes mains), je m’interroge sur cette poussée d’amour qu’ils ont tous pour mes orteils la 1ère nuit. Je pense que c’est pour se donner un genre. Ils font un extra qui les dépasse eux-mêmes ou alors, peut-être, ont-ils visionné un film érotique japonais, où là, pour le coup, c’est tout à fait normal de se faire grignoter tendrement les doigts de pieds. Ce qui m’énerve le plus, c’est que (comme c’est la 1ère fois) je ne peux pas trop la ramener et leur donner mes préférences… Je passerai pour une bûcheronne. Comme eux, je joue la délicate en attendant que le supplice se finisse. Je prends mon mal en patience jusqu’à ce que le programme intéressant commence. On s’est super engueulé avec Howard hier soir parce qu’il ne voulait pas avouer, que lui aussi, tout comme la ribambelle d’ex qui l’ont précédé, s’est adonné au lapement intensif de ma voûte plantaire. Plutôt mourir que d’être mis dans le même sac que les autres. Il faisait semblant de réfléchir et de se repasser la scène alors que je suis tout de même bien placée pour savoir ce qui s’est passé. Dans ces moments-là, son déploiement de mauvaise foi est hors du commun : il prend un air lointain et fait comme si je n’avais pas de pieds.

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Monsieur Je-ne-me-souviens-de-rien-quand-ça-l’arrange se rappelle avoir fait le sanglier ce soir-là (?!). Je préfère ne pas savoir à quoi il fait allusion car je suis à 2 doigts de faire le poney sauvage et de me casser loin de la baraque. Il paraît que l’on peut faire des pronostics sur l’avenir de son couple à partir des événements de cette foutue 1ère fois. On trouve tout et n’importe quoi dans les magazines féminins, isn’t it miss Millett ? Le lien entre cette nuit et nos cinq ans de vie commune est difficile à établir ; Howard a effectivement un petit côté sanglier avec son corps ramassé, trapu, portant l’essentiel de son poids sur l’avant… mais mis à part ce détail physique flagrant, je ne vois rien qui ait pu conditionner le futur. Ah si, en réfléchissant bien, on peut éventuellement faire concorder ma position sexuelle préférée, celle du cul en trompette, et le fait qu’Howard m’offre un CD de Miles Davis à tous mes anniversaires. C’est subjectif tout ça. Quelquefois, j’aimerais avoir une animalité plus forte ; ne plus rien analyser, ne plus penser, ne voir aucun signe nulle part, ne plus m’embarrasser de scrupules sur la fidélité du couple et jeter ma culotte au nez du premier homme qui me plait. Oh oui, quelle bonne idée… Allez, c’est parti, je pars faire le tour du quartier, direction l’enfer et la damnation ! Ça tombe bien, Howard vient de me rappeler qu’il n’y a plus de pain dans le congèl ; je jetterai ma culotte au nez de l’inconnu sur le chemin de la boulangerie. J’ai 500 mètres pour exprimer mon animalité contenue. Plus rien ne peut plus m’arrêter ! agnes.boukri@gmail.com



Chronique //

#08 Ce petit quelque chose

Ma petite Marilyn Par Emmanuel Abela // Photo DR

//// Tout est contenu dans une photo : Marilyn Monroe regarde attentivement une sculpture en bronze de Degas, la Petite danseuse de 14 ans, exposée à Los Angeles en 1956. La jeune femme semble bouleversée par le secret qu’elle est en train de découvrir, celui du lien intime qui unit l’œuvre d’art à celui qui contemple. Quelques mois plus tard, à New York au cours de l’été 1957, Marcel Duchamp formule implicitement ce lien : « Selon toutes apparences, l’artiste agit à la façon d’un être médiumnique qui, du labyrinthe, par-delà le temps et l’espace, cherche son chemin vers une clairière. » Marilyn a emprunté bien des chemins, sans malheureusement entrevoir la moindre clairière, mais ce que la publication de Fragments révèle aujourd’hui, c’est qu’elle l’a fait avec une grande lucidité, loin des clichés, loin des fantasmes qu’on lui associe, se posant des questions essentielles, comme lors d’une séance photo avec André de Dienes à Long Island, en 1949. La scène est relatée par Antonio Tabucchi en introduction à l’ouvrage : Marilyn parle « réincarnation » et se rêve en papillon, mais quand le photographe lui parle « évaporation », « pluie » et « fertilité », la jeune femme court vers lui en « nuage », affirmant déjà sa volonté de se dés-incarner. * Seuls quelques fragments de nous Toucheront un jour des fragments d’autrui – La vérité de quelqu’un n’est En réalité que ça – la vérité de quelqu’un. On peut seulement le partager le fragment acceptable pour le savoir de l’autre ainsi on est presque toujours seuls. * Après son suicide, les affaires personnelles de Marilyn ont été léguées à Lee Strasberg, acteur et professeur d’art dramatique, avec qui elle entretenait une relation artistique soutenue, comme

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en témoignent certaines lettres qui lui étaient adressées. Des années après, Anna Strasberg, son épouse, tombe sur des boîtes remplies de documents écrits par Marilyn, des carnets notamment, dont sont extraits les notes et ébauches de poèmes qui figurent dans l’ouvrage. * L’enfance de chacun se rejoue tout le temps. Pas étonnant que personne ne connaisse l’autre ni ne puisse le comprendre Entièrement. Je ne sais pas si j’en arrive avec cette conclusion à tout laisser Tomber – ou si pour la première fois est peut-être je suis connectée avec la réalité – * Ce bel ouvrage confirme une intuition initiale : Marilyn est une femme cultivée, intelligente, fragile mais rayonnante. Si on ne juge pas les personnes à la qualité de leur bibliothèque, celle de Marilyn nous révèle que derrière son extrême candeur se cache une femme curieuse de ce qui l’environne : la présence des classiques de la littérature mondiale côtoie les œuvres de Walt Whitman, James Joyce, Samuel Beckett ou Jack Kerouac… * « Photographie mon âme », demande-t-elle à André de Dienes sur la plage de Long Island. Une tâche que le photographe juge alors techniquement impossible. Peut-être cette publication offre-t-elle, 42 ans après sa disparition, cette photographie au plus profond de l’âme que Marilyn Monroe appelait de ses vœux, comme un témoignage de ce qu’elle était véritablement. Fragments. Poèmes, écrits intimes, lettres, édité par Stanley Buchthal et Bernard Comment, Seuil


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Chronique //

#08 Mémoires d’un vendeur de pub raté

Sandinista ! Par Philippe Schweyer

Quand un vendeur de pub (appointé par Zut !) préfère passer six jours à se la couler douce sur une île déserte plutôt que de démarcher les boutiques tendance de Strasbourg, il réécoute avec une pointe de nostalgie Sandinista !, triple album génial de The Clash sorti le 12 décembre 1980, il y a pile trente ans. //// Lorsque je leur ai annoncé que je partais six jours sur une île déserte, mes amis ont voulu savoir quel disque j’allais emporter avec moi. C’était London Calling sans hésitation, mais au moment de boucler ma valise, j’ai eu l’intuition que ce serait encore mieux de partir avec Sandinista !. En tournant définitivement le dos au punk pour s’aventurer dans les directions les plus variées (rock, rap, jazz, dub, calypso, reggae, soul, blues, gospel…), Sandinista ! m’avait complètement déconcerté les premières fois que je l’avais écouté. Depuis, j’avais l’impression qu’il ne cessait de se bonifier. Le moment était enfin venu de le réécouter en entier. Face 1 (The Magnificent Seven, Hitsville UK, Junco Partner, Ivan Meets G.I. Joe, The Leader, Something About England) Lundi après-midi, après dix heures de vol et deux heures de bateau, je me retrouve seul au monde sur une île paradisiaque perdue au large du Nicaragua. Comme je suis là jusqu’à samedi, je décide d’écouter une face de Sandinista ! par jour (heureusement qu’il y a une platine vinyle posée sur le minibar). Ring ! Ring ! It’s seven A.M ! Dès les premières notes du riff de basse de The Magnificent Seven, mon cœur se remet à pulser comme au bon vieux temps. Trente ans après, le Clash me fait toujours le même effet. Même le batteur Topper Headon est convainquant quand il chante Ivan Meets G.I. Joe. Face 2 (Rebel Waltz, Look Here, The Crooked Beat, Somebody Got Murdered, One More Time, One More Dub) Mardi, je me réveille avec un méchant coup de soleil. Comme j’ai oublié d’emporter ma crème solaire (un comble sur l’île que me prête Liliane !), je passe la journée à siroter des margaritas à l’ombre d’un cocotier géant. Sur The Crooked Beat, c’est le bassiste Paul Simonon qui chante avec plus de nonchalance que sur Guns of Brixton. Pendant longtemps j’allais directement à la plage numéro 3 pour écouter Somebody Got Murdered, un morceau plus classique chanté par Mick Jones.

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Face 3 (Lightning Strikes (Not Once But Twice), Up in Heaven (Not Only Here), Corner Soul, Let’s Go Crazy, If Music Could Talk, The Sound of Sinners) Mercredi, je repère un sachet d’herbe planqué dans le tiroir de la table de nuit de Liliane. J’en fume la moitié en écoutant la troisième face jusqu’à ce que je tombe au fond de la piscine après avoir tenté de marcher sur l’eau en entonnant The Sound of Sinners. Face 4 (Police on My Back, Midnight Log, The Equaliser, The Call Up, Washington Bullets, Broadway) Jeudi, je me réveille persuadé d’avoir la police à mes trousses (le soleil doit taper très fort). Je me mets à courir comme un dingue sur Police on My Back, une reprise géniale d’un titre des Equals, le groupe d’Eddy Grant. Depuis la reprise de Police on Thieves de Junior Murvin, The Clash est passé maître dans l’art de dynamiter les standards du reggae. Pendant The Equaliser, je me souviens que Joe faisait mine de lire Karl Marx pour donner du grain à moudre aux rock-critics. Face 5 (Lose This Skin, Charlie Don’t Surf, Mensforth Hill, Junkie Slip, Kingston Advice, The Street Parade) C’est vendredi, mais toujours pas de compagnon à l’horizon. Après une dernière tentative de surf, je m’arrache des lambeaux de peau brûlée en écoutant le violon et la voix stridente de Tymon Dogg sur Lose this skin. Après ce crochet par l’Irlande, nouveaux changements de directions avec notamment Kingston Advice. Avant l’enregistrement de Sandinista !, Joe Strummer et Mick Jones avaient passé quelques jours reclus dans un hôtel à Kingston, Jamaïque. Face 6 (Version City, Living in Fame, Silicone on Sapphire, Version Pardner, Career Opportunities, Shepherds Delight) Samedi, après une dernière baignade, je fais ma valise tout en écoutant Career Opportunities chanté par les enfants du joueur de claviers Mickey Gallagher. Ça ressemble à du remplissage, mais cette version me semble désormais plus subversive que l’originale. En rentrant, je suggérerai à la direction de Pôle Emploi de l’utiliser comme musique d’ambiance…


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SÉlEction zut ! MODE

C’est mon cadeau Pour la petite histoire, l’an passé, aux Halles, je me suis mis à rattraper manu militari une fille blonde avec un cartable dément, ses initiales dorées et repoussées sur un cuir raide et épais. La demoiselle était londonienne et mon anglais approximatif, de fille prête à tout pour connaître la marque d’un sac inconnu et à tomber, avait retenu l’essentiel : Cambridge Satchel Company. Destinée à l’origine pour les écoliers, cette marque anglaise revisite la sacoche d’écolier dans des couleurs flashy (jaune, vert, rouge, violet) ou plus classiques (navy, noir et chocolat). Paul Smith les distribue pour cette fin d’année dans sa boutique du 7e arrondissement, mais ils livrent en France… Il faut juste être patient... Au fait, ces merveilles ne coûtent qu’une centaine d’euros et ont autant d’allure au dos des kids qu’en bandoulière sur le costume des messieurs. De rien. Je sais. (M.C.D) « Satchel » à bandoulière, cuir noir. Env. 115 € www.cambridgesatchel.co.uk

MODE

Evil and nice boys ! Comment faire un fuck à la vie et aux traditions ? Chez Vend’homme, un nouvel espace à Strasbourg, un jeune esthète de 25 ans, Vincent, nous livre sa vision smart et rock de la mode. Les jeans, T-shirts, chemises, cardigans, blazers et duffle coats sont choisis parmi les marques qu’il affectionne particulièrement : Bill Tornade, Firetrap et Eleven. Une manière de combler un manque à Strasbourg et de faire plaisir à sa clientèle autant qu’il se fait plaisir à lui-même… (E.C.) Vend’Homme 3, rue de l’Épine 03 90 41 87 34

L’œil

De 1968 à 1990, le metteur en scène Antoine Vitez tient comme un journal photographique de son travail. Il capture spectacles, répétitions, coulisses, et surtout les comédiens avec qui il travaille. 80 images, autant d’éclairages sur son œuvre, sont actuellement exposées à Strasbourg. Antoine Vitez, photographies, au TNS et au TJP-Grande scène et Petite scène Jusqu’au 18 décembre Place de la République 03 88 24 88 24 – www.tns.fr 7, rue des Balayeurs 1, rue du Pont St Martin 03 88 35 70 10 www.theatre-jeune-public.fr Photo : Antoine Vitez

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PHOTO ACCESSOIRES

All you need is John ! Pour son nouveau projet caritatif, la Maison Mont Blanc joue sur la corde Lennon, à l’occasion du 30e anniversaire de la disparition de l’ex-Beatle. Un instrument d’écriture à la plume en or 18 carats, résine noire précieuse rappelant les vinyles, et portrait du chanteur dans l’ouïe de la guitare. LE cadeau indispensable pour Noël et qui n’est pas réservé qu’aux mélomanes ! À la boutique Mont Blanc 18, rue de la Mésange - 03 88 22 20 98


DÉCO

Mieux qu’un S.M.S

Les Filles de Fer, c’est l’histoire de deux filles armées de chalumeaux qui soudent avec esprit des messages subliminaux, des noms d’oiseaux ou les prénoms de nos chérubins à fixer au mur. Une charmante idée que d’écrire des messages en fer pour souder des amitiés ou entretenir l’amour. Leurs seules limites à nos envies de mots les plus fous sont les points sur les i. Infini sans point sur les i, moi ça me ravit aussi. À vos commandes, offrez, faites passer ! Et allez visiter leur site, pour y découvrir leurs bons mots et la vidéo, filmée dans leur atelier, de leur processus de réalisation made in paradise ! (M.C.D) Mots à partir de 7 € la lettre www.fillesdefer.fr

Nimbus

DESIGN

Photo : Guy Rebmeister

La boule de noël annuelle du CIAV de Meisenthal, c’est l’idée cadeau pour ceux qui manquent d’idées. Un bel objet de designer, à prix raisonnable, fait main à Meisenthal par des maîtres-verriers au savoir-faire ancestral et qu’on peut accrocher bien ailleurs que dans le sapin. Exit la déco made in China, vive Cumulus, la boule 2010 signée par le jeune designer français Mandel Heit. (S.D.) Disponible en blanc, incolore et incolore sablé Liste des points de vente : www.ciav-meisenthal.com

MODE

Équipée rock S’il ne fallait choisir qu’une pièce pour booster sa garde-robe, ce serait lui : le perfecto et son cortège de références rock et rebelles. Celui de LIU.JO jeans est en denim gris, épaulé de strass et se porte avec une mini et des cheveux wavy. Pile dans la tendance pour se la jouer Ramones ou… Sid Vicious. (M.C.D) La marque LIU.JO jeans est disponible chez VICINO 6, rue Frédéric Piton 03 88 23 19 39

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SÉlEction zut !

DÉCO

Scotchant ! La belle idée de recyclage de cette fin d’année vient de la jeune société Pied de Poule qui décline des lignes de vaisselle en porcelaine avec un ton décalé et ludique. La collection Dépareillées est composée d’assiettes en faïence ancienne, chinée aux quatre coins de la France et réunie graphiquement d’un coup de « scotch » ! (M.C.D) Prix public conseillé des assiettes : 27 € pièce les grandes 24 € pièce les petites Liste des points de vente : www.pieddepoule.com

Little Garçons

MUSIQUE

Comme l’indique leur hit indie, ils sont restés Little Garço n dans leur tête, mais les Born Ruffians ont tout de même grandi construisant une pop anguleuse et sensuelle comme on en rencontre peu. Loin d’être the next big thing d’une Angleterre frivole, ils sont partis pour durer. (E.A.) En concert le 7 décembre à La Laiterie 13, rue du Hohwald 03 88 237 237 www.laiterie.artefact.org

BLOG

Blogingirl BD

Revues d’illustration À l’approche d’Angoulême, les collectifs strasbourgeois fourbissent leurs armes : à suivre en janvier, les sorties des nouveaux Nyctalope et Belles Illustrations. http://nyctalope.magazine.free.fr/ http://bellesillustrations.free.fr

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Les filles, si vous ne connaissez pas encore le portail chic et tendance The Trendy Girl, c’est le moment ! Ce magazine en ligne ouvert depuis 2007 – en tête du classement Wikio des sites de loisirs – nous parle mode, beauté, design, déco et lifestyle. Créée et gérée par l’agence strasbourgeoise Decys, cette vitrine de créations nous fait découvrir jeunes talents et autres artistes à suivre, dans un habillage ultra girly qui nous régale ! On craque aussi pour la Fashion Gallery aux looks déments classés par couleurs. A suivre sur la toile de toute urgence. (C.L.) www.thetrendygirl.net

SERVICE

Cargo écolo Livrer au centre-ville de Strasbourg peut vite devenir un casse-tête. Ultimatum a trouvé la solution : le vélo-cargo. Ce triporteur pouvant transporter 180 kg de marchandises permet d’éviter les embouteillages et peut circuler partout. Il est par ailleurs 100% propre, n’émet pas de Co2 et est économe. Une simple batterie rechargeable sur une prise de courant classique permet au moteur de repartir. Une belle initiative. (C.B) Ultimatum 7, rue Gloxin www.ultimatum.fr


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Ok. Mais libre comment ? De porter des vêtements juste faits pour lui, cet homme décomplexé et à l’aise dans une vie urbaine trépidante où les contraintes vestimentaires ne sont pas toujours adaptées à sa nouvelle vision du monde. Et c’est justement cette liberté que les collections Freeman T. Porter déclinent dans des tenues à la décontraction stylée. Un vestiaire décomplexé qui ne néglige pas une certaine sophistication. (J.R)

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ILLUSTRATION

Anouk Ricard

Anna et Froga, Top niveau d’Anouk Ricard, éditions Sarbacane Nous les hommes ! de Christian Voltz, éditions du Rouergue Dédicaces d’Anouk Ricard et de Christian Voltz le 4 décembre à la librairie Kleber.

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Copain - copine Burlesque mais poétique ! Le quatrième album des aventures d’Anna et de ses copains est encore au top niveau de l’humour. Le délicieux et charmant nouvel opus de la très douée Anouk Ricard est à offrir de toute urgence ! Mais quand les filles sont drôles, que font les garçons ? Ils veulent tous faire pareil. Egalité donc avec Christian Voltz qui va bien faire rire les mamans avec son nouvel album inspiré de ses amis… Les vrais. Il y pose la question cruciale de ce siècle : les hommes ne sont pas des gonzesses, mais sontils vraiment perdus sans leurs nanas ? La réponse du génial-bricolo-boy de l’illustration se trouve dans cet inventaire hilarant et essentiel sur le sujet. Ouf ! Enfin un peu de détente dans ce monde de brutes. (M.C.D)


Clown

CINÉMA

Pierre Étaix, graphiste, homme de cirque et de planches, assistant de Tati, acteur de Bresson, Fellini ou Oshima, aurait pu être notre Keaton national à nous. Passé à la réalisation en courts et longs métrages en 1961, il est assassiné une première fois pour cause de politiquement incorrect avec son long métrage de la consommation heureuse en 1969, Pays de Cocagne. Toujours présent en périphérie du cinéma mais au cœur du cirque, il ne réalise plus que quatre films jusqu’en 1989. À partir de 1990, Étaix perd les droits sur ses films qui ne pourront plus être montrés (procès et re-procès) jusqu’à cette année avec cette intégrale de ses huit films restaurés, présentés le 12 décembre par son complice, le scénariste Jean-Claude Carrière. (F.T.) Intégrale des films de Pierre Etaix, restaurés en 2010, Cinéma Star du 8 au 29 décembre 27, rue du Jeu des Enfants - www.cinema-star.com

L’art dans la poche

ARTS

Enfin un flyer qui regroupe toute l’actualité de l’art contemporain à Strasbourg. Édité par l’ensemble des structures œuvrant dans le domaine, il recense toutes les expos, de vernissages, rencontres, performances… et tient dans la poche. Une parution semestrielle est prévue. Calendrier disponible dans tous les musées et centres d’art

En off

LIVRE

Ils vivent tous au Neuhof et se livrent sans artifice dans l’ouvrage et le DVD qui leur est dédié. Le Neuhof, quartier dans Strasbourg met en scène des anonymes, héros immortalisés dans des clichés forts et des interviews poignantes qui font réfléchir. Un projet plein d’humanité sur un quartier de vie loin de l’image des blocs grisâtres, mené intelligemment par Sabine Bossuet, Régis Guillaume et Vincent Viac. (C.L) Le Neuhof, un quartier dans Strasbourg, éditions Les Petites Vagues, 16€

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MODE

Mode Illustrée

La diagonale de la raison

PHOTO

La diagonale a toujours fasciné Peter Knapp. Pour ce graphiste, peintre et cinéaste suisse, elle est source de mouvement et permet d’éprouver le cadre. Le bel espace de Stimultania se prête à un accrochage original de ses œuvres, dont certaines méconnues, et à une série de manifestations diverses – conférences, projections, rencontre – autour du travail foisonnant d’un artiste total. (E.A.) Peter Knapp, Diagonale Du 13 janvier au 3 avril à Stimultania, en collaboration avec le MAMCS et le Musée Nicéphore Niepce de Chalon-sur-Saône www.stimultania.org

ALI BABA OU LES QUARANTE VOLEURS

OPÉRA

Un opéra adapté au jeune public d’après le célèbre conte des Mille et Une Nuits. Avec, comme sésame pour mieux aborder le spectacle, un album illustré par Lucie Balanca et Virginie Bergeret. À Colmar, au Théâtre Municipal du 15 au 17 décembre et à Strasbourg, à la Cité de la Musique et de la Danse du 3 au 7 janvier

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Cet hiver, Anatopik, la pimpante et très graphique marque strasbourgeoise de prêtà-porter féminin, a choisi de s’associer à l’illustratrice Sophie Griotto. Le résultat est un joli mélange d’imprimés variés et colorés, très « jolie Madame » avec ses dessins féminins et élégants. Mais à chaque saison, son créateur ! Depuis la création de la marque en 2004, Anatopik, que l’on trouve en vente à Strasbourg chez I.T.O, a choisi de toujours innover en invitant un créateur à collaborer avec la marque pour chaque nouvelle collection. Une belle aventure au succès grandissant avec de nombreux points de vente et un site internet pour les fans de la marque créé par sa créatrice Véronique Arnold et son équipe de choc. En somme, des vêtements qui se suivent, mais qui ne se ressemblent pas... Et font des petits avec des collections enfants, déco et bijoux pour « anatopiker » le monde de bonne humeur. I.T.O 2, rue de l’Épine - 03 88 32 20 45 18, rue des Sœurs - 03 88 35 55 93 http://ito.ifrance.com

photo : Estelle Hoffert

SÉlEction zut !


12 rue des Hallebardes Ă Strasbourg / 03 88 22 22 68


SÉlEction zut ! WOOD

Bûches de Noël En hiver, pas question de se passer de chauffage. Plus agréable et plus romantique : la cheminée est pourtant difficile à approvisionner. En plus d’avoir été créé par un jeune entrepreneur alsacien, Brice Johner, lemarchedubois. com conseille et propose une sorte d’annuaire du bois pour trouver le fournisseur le plus proche et aide à déterminer la solution chauffage la plus adéquate à un habitat. (C.B) www.lemarchedubois.com PHOTO

Noir/Blanc La magie de l’argentique est loin d’avoir disparue. Jean-Claude Billing, ancien photographe de pub, a ouvert un atelier consacré à la photographie noir et blanc : développement de pellicule, agrandissement à partir de négatifs, et ouverture d’une galerie le mois prochain, tout y est, tout y sera. (C.B)

Good Vibrations

+18 ANS

On lui doit notre amour pour Brigitte Lahaie, Erika Bella et Tara White ! Marc Dorcel les a révélées dans ses productions pour adultes. Cet expert en luxure depuis 1979, pionnier de la pornographie familiale, lance sa première gamme de sextoys. Alors, mesdemoiselles et mesdames, vous avez le choix dans les petits souliers que vous allez poser au pied du sapin : l’Expert G avec sa tête recourbée, l’Orgasmic Rabbit – tête pivotante spéciale point G –, le Too Much et son double moteur, et toute la série Vibe – Secret Vibe, Genius Vibe et Ultimate Plug – pour un Noël très très câlin, seule ou à plusieurs. (E.A.) www.marcdorcel-sextoys.com

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Argentum 11, rue Calvin 06 28 94 19 72

Love Shop

BOUTIQUE

Chez Zoé ! Loveshop, on ne trouve pas de DVD pornos, plutôt des objets et gourmandises suscitant la sensualité et l’érotisme. Créée par deux anciens d’Ikea, cette toute jeune boutique propose parfums comestibles, bains de gelée, jeux de cartes ou encore sex toys. (C.B) Zoé ! Loveshop 17, rue des Moulins 09 71 55 01 22


Please ! Un bijou

DESIGN

Des bijoux en forme de plume : légers, fins, presque poétiques, d’autres en forme de nœuds, d’ailes : la nouvelle collection de Lucie Saint-Leu est raffinée, ultra-féminine. Jeune créatrice de bijoux issue des Arts décoratifs de Strasbourg, elle s’inspire de thématiques glamours, Bonnie & Clyde ou cabaret des années 20, pour créer. Elle collabore avec la marque Cocotte, travaille avec des designers du monde entier (Elena Gallen jouant sur les formes géométriques), et repasse souvent du côté de Strasbourg pour présenter ses bijoux. Déjà présente dans les corners du Printemps, elle s’installe maintenant à la boutique Pêle-Mêle. (C.B) À la boutique Pêle-Mêle - 9, rue des Veaux www.pelemele.eu www.luciesaintleu.com

LIVRE

Allan Rothschild enlève le haut Un an après La face cachée des fesses, co-écrit par Caroline Pochon et Allan Rothschild, le duo prend de la hauteur en publiant Le Culte des seins. Analysé sous l‘angle de la maternité et de la sexualité, nous voilà partis pour un voyage à travers les âges confrontant les différents regards que l’humanité porte sur ces deux objets de culte. L’auteur, d’origine strasbourgeoise, viendra présenter son livre dans sa ville, ce qui nous donnera l’occasion de méditer cette sentence de Fernandel sur la polymastie : « Les seins, c’est comme le Ricard. Un ce n’est pas assez ; trois, c’est trop. » (C.C.) Conversation avec Allan Rothschild, Vendredi 10 décembre à 17h30 à la librairie Kléber

GEM AIME !

Promis, vous serez un saint le jour de l'an et les jours suivants, si vous nous glissez sous le sapin, messieurs, cette gracile tiare pour ennoblir notre délicat port de tête.

BIJOU

Diadème « Antique » en laiton doré trempé à l’or fin, 159€ Envoi sous 48h et échange facile pour ceux qui ont peur de se tromper… http://aime-bijoux.com

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SÉlEction zut ! DÉCO

Absolu design Stylica est une nouvelle enseigne de mobilier et d’objets déco qui vous ravira par sa diversité et sa sélection haut de gamme. Vous y trouverez la crème du design Italien : l’univers pop et élégant de Kartell, ainsi que Driade, Zanotta, Crassevig ou encore MDF Italia et Serralunga avec son mobilier in & oudoor. Côté sols, la fantaisie de la géniale marque espagnole Nanimarquina côtoie l’éditeur français de tapis contemporains Serge Lesage. Mais vous y trouverez aussi pour vos cadeaux et votre maison, une large sélection d’objets Alessi et ses produits ludiques, l’épatante vaisselle détournée en verre et porcelaine de la maison Selletti ou D&M dépôt et sa porcelaine pure et minimale créée par des artistes belges. Une boutique dans l’air du temps qui comblera une clientèle exigeante et avisée avec la possibilité de commander dans chaque marque exposée, toutes les références de leurs catalogues. Une vision stylée du bonheur ! (M.C.D)

Ça roule

AUTO

« Elle est belle, elle est jeune, elle est intelligente. » Mannequin ? Jeune femme ? Non, c’est la nouvelle Citroën C3. Design retro chic, pare-brise Zénith, aérodynamisme : en plus de lignes fines et rondes et d’un confort de conduite à toute épreuve, la Citroën C3 nouvelle génération est high-tech et émet moins de CO2. Parfaite pour les virées à deux ou plus, si affinités. (C.B) Citroën Oblinger 101, route de Marienthal à Haguenau www.citroen-oblinger.fr

Stylica 8, rue des Frères Lumière à Brumath 03 88 83 87 51 ARTS

Musée personnel Vous vous rêvez en collectionneur d’art contemporain, mais les moyens vous manquent ? Une photographie de PatrickBailly-Maître-Grand ou une estampe de François Morellet sur vos murs, une vidéo de Robert Cahen ou de la légendaire Valie export sur l’écran plasma de votre salon, c’est désormais possible pour 25€ par an… le tarif de la carte PASS’relle du réseau des médiathèques, qui accueille désormais la toute nouvelle Artothèque. Il ne reste plus qu’à faire votre choix dans son catalogue, l’équipe de la médiathèque vous conseillera sur le transport et l’accrochage de l’œuvre. À l’Artothèque, médiathèque-Neudorf, rue du Marché 03 88 41 45 00 www.mediatheques-cus.fr

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GREEN’ant !

DÉCO

Sortez des sentiers battus en découvrant un fleuriste hors du commun avec lequel classe et minimalisme sont mis au service d’installations végétales et créations florales aussi classiques qu’inhabituelles : un concept qui n’est pas près de faner ! Thé, bougies, parfums d’intérieurs… On redécouvre la fleur par ses cinq sens. Et comme chez Green on ne se repose pas sur ses lauriers, même la vitrine s’adapte aux saisons et se pare de ses plus beaux atours ! Une bonne résolution pour cette nouvelle année ? On se jette des fleurs et on se met au vert ! (E.C.) Green Fleuriste 6E, place d’Austerlitz - 03 88 16 09 03 www.greenfleuriste.com


bis

CHAUSSURES ET SACS / FEMMES

ASH / MARITHÉ & FRANCOIS GIRBAUD / ESPACE DE CLERGERIE / QSP+ / DIESEL

29 rue du vieux marché aux vins à Strasbourg / 03 88 75 64 32 www.ultima-mode.com


SÉlEction zut ! Rien à cirer BEAUTÉ

Résistance ! Je rêve de lancer des commandos pendant les festivités de Noël pour échapper aux effluves de vin chaud. Pour suggérer ces happenings olfactifs, les boules puantes parfumées de Cire Trudon frisent la perfection. Et pour ceux qui n’ont plus envie de jouer aux sales gosses, cette vénérable manufacture française de cire qui existe depuis 1643 continue de produire les meilleures bougies au monde, sous sa très chic enseigne ou pour Hermès, Guerlain ou Dior… Avec Ramdame Touhami aux commandes de cet océan de paraffine, les bougies en jettent plein la vue et séduisent avec leur royale allure. S’offrir la flamme de Marie-Antoinette en 2010, c’est comme laisser traîner une paire de Converse dans un film historique. (M.C.D) Boules puantes parfumées, Cire Trudon Vente en ligne et infos : www.ombresportees.fr, http://ciretrudon.com, www.ramdane.com

TENDANCE

Fixette Le plus bobo des vélos envahit nos rues. Avec sa ligne parfaite et sa mécanique réduite à son plus simple appareil, le pignon fixe (ou fixie, son petit nom) déchaîne les passions ! Avec son réseau cyclable exemplaire, Strasbourg compte déjà une communauté d’amateurs et un réseau social ultra actif sur www.pignonfixestrasbourg.ning. com. Et pour le plaisir des yeux, on pédalerait volontiers jusqu’à New York sur www.bertellibici.com (C.L.)

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GABBA GABBA HEY

CONCERT

Mathieu Marmillot, par ailleurs leader charismatique des Manson’s Child et boss avisé du label colmarien Parklife Records, invite des groupes de la région qui ont trop peu l’occasion de jouer à Colmar, pour un festival au cours duquel chaque invité interprètera au moins un titre des irremplaçables Ramones (leur plus petit dénominateur commun). Avec The Log House, Mouse DTC, The Dee Dee’s, Botany Talk Home, Manson’s Child, Saint Amour et Edouard Von Shaeke. (P.S.) Le 17 décembre au Grillen 19, rue des Jardins à Colmar 03 89 216 180 – www.grillen.fr


Select bag

Photo : Raoul Gilibert

SCÈNES

Histoire d’A MODE

Une fin d’année en beauté pour la manufacture de souliers Heschung : la marque alsacienne (spécialisée à l’origine dans la fabrication de chaussures de ski) est devenue sous l’impulsion de Pierre Heschung, une marque incontournable dans le domaine des chaussures de luxe. Donner naissance à une ligne de maroquinerie en cohérence avec les valeurs de la maison était pour lui une évidence. Conçue en collaboration avec l’Atelier du Sartel (un studio de design qui collabore déjà avec la Maison Martin Margiela, Zegna, Davidoff…), la collection se devait d’être fidèle à leur savoir-faire artisanal tout en étant moderne et intemporelle. Un pari réussi avec des modèles au cuir végétal glacé ou du nubuck moelleux, des besaces, des sacs shopping ou de voyage. Et comme les détails ont de l’importance, le rivet, un point caractéristique des chaussures de ski, fait à la main, se retrouve sur les sacs… La boucle est bouclée. (M.C.D) Sac en nubuck taupe Boston-PM-Trapper, Heschung www.heschung.com

La jeune chorégraphe d’origine allemande Virginia Heinen, désormais installée à Strasbourg avec sa compagnie Blicke, affronte Martin Grandperret dans un duo passionnel et conflictuel, une histoire d’amour excitante et ennuyeuse, légère et dramatique. On la retrouvera en juin avec le Ballet du Rhin, qui l’invite pour la première fois à lui créer une pièce. Romanze, du 18 au 19 janvier À Pôle Sud 1, rue de Bourgogne 03 88 39 23 40 www.le-maillon.com

Searching Gold CONCERT

L’heure est à la confirmation pour The Dø, ce duo franco-finlandais qui a rencontré un immense succès en 2008 avec le hit On My Shoulders. Olivia Merilathi et Dan Levy nous reviennent avec un nouvel enregistrement en mars, mais le public aura l’occasion de se familiariser avec les titres du disque en les découvrant sur scène le 17 février à La Laiterie. Pour annoncer ce concert exceptionnel et le disque à venir, La Boutique expose, dès le 14 janvier, les photos que l’artiste mulhousienne Marianne Maric a réalisées avec le duo en Finlande pour la pochette du disque. Une manière originale de découvrir le groupe en toute intimité dans un environnement naturel plein de magie ! (E.A.) En concert le 17 février à La Laiterie 13, rue du Hohwald 03 88 237 237 www.laiterie.artefact.org Marianne Maric, exposition à La Boutique 10, rue Sainte-Hélène 09 52 17 45 23 31 zut !


SÉlEction zut ! BEAUTÉ

Fin de partie

Belle de Noël Photo : AgeLoc Gentle Cleanse & Tone

Tous les week-ends de décembre, avant Noël, la boutique Tendances et Matières propose une thématique mettant à l’honneur la beauté et les sens. Le 4 et 19 décembre : démonstration des produits avant-gardistes Nu Skin. Marque innovante, Nu Skin intègre dans ses gammes des humectants naturels et des matières premières favorisant le bien-être de la peau. Le 12 décembre, les papilles seront en émoi avec Stéphane Gross et ses choco-chics. Entre-temps, l’écrivain Yves-Olivier Muhlheim viendra dédicacer son livre Le Bouclier de SaintOdile, et un dîner gourmet aux chandelles est prévu pour les clientes privilégiées. Beaux cadeaux. (C.B) Tendances et matières 24, rue Thomann - 03 69 81 91 92 www.tendancesetmatieres.fr

SONS ÉCOLE

Un campus qui bouge !

Présente depuis plus de 15 ans à Strasbourg et depuis 4 ans à proximité de la Cathédrale, en plein centre historique, l’ISEG propose trois écoles, Finance, Marketing & Communication et Business School, pour un enseignement complet, avec alternance entre sessions à l’étranger et stages en entreprise. Les étudiants sont sollicités et placés au cœur de la vie de l’école : gala, journal interne, rencontres avec des professionnels… Le tout rythmé par des semaines thématiques pour une tête bien faite ET bien pleine ! Pour affiner votre projet de formation, n’hésitez pas à rencontrer les Iségiens et enseignants les samedi 11 décembre 2010 et mercredi 26 janvier 2011, lors des journées Portes ouvertes ! ISEG - 4, rue du Dôme 03 88 36 02 88 - www.iseg.fr

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Ecologie sonore Le son est une science. Le son s’observe, s’entend et se surveille. Nos cages à miel s’entretiennent, se bichonnent. Vous faire masser les oreilles ? Plonger la tête dans une bulle à l’univers auditif particulier ? Nous parlons ici de la 8e semaine nationale du son qui s’invite pour la première fois à Strasbourg grâce à la Cie Le Bruit qu’ça coûte et l’association Pince oreille et qui sensibilise de façon ludique le public aux enjeux de l’acoustique et à la santé auditive. Conférences, ateliers, performances, promenades et initiatives rigolotes se croiseront au centre ville et ailleurs. Créations sonores à destination des enfants, visualisation sonore dans les arts plastiques, une semaine pleine de découvertes qui vous fera voir vos oreilles différemment. Enfin... On s’entend. (C.B) 8e semaine nationale du son Du 24 au 30 janvier 2011 www.lasemaineduson.org

SCÈNES

Pour les élèves du groupe 39 de l’école du TNS, l’heure de la récré va bientôt sonner. À la fin de l’année, les élèves comédiens, metteur en scène ou régisseurs en auront fini avec leur trois ans de formation. Avant cela, ils ont quelques spectacles à présenter au public… dont le leur ! Les deux élèves metteurs en scène ont constitué leur équipe artistique pour monter le texte de leur choix : La Poule d’eau de Witkiewicz pour Hugues de la Salle et Rien n’aura eu lieu de Kevin Keiss, élève dramaturge, pour Amélie Enon. La Poule d’eau et Rien n’aura eu lieu, à l’espace Klaus Michael Grüber Du 4 au 10 janvier 18, rue Jacques Kablé 03 88 24 88 24 - www.tns.fr

ARTS

La matière révélée Rares sont les peintres qui expriment une telle exigence concernant leur art. Loin des circuits traditionnels – vous ne le croiserez jamais lors d’un racolage actif au quai aux Arts, ni lors d’un déballage en atelier ouvert –, Mathieu Wernert poursuit son rêve de peinture avec une extrême vigueur, qui le conduit à maltraiter la toile, la racler jusqu’à la révéler dans son extrême nudité. Il en résulte des toiles minimales riches en sensations plastiques : là un éclat, là un ultime fragment coloré, révèlent les traces d’une forme géométrique initiale éclatée, épuisée. Autant de restes magnifiés par le bel accrochage à l’éclairage subtil dans l’espace qui est entièrement dédié à l’exposition, à l’Illiade. (E.A.) Jusqu’au 12 décembre, à l’Illiade 11, allée François Mitterrand à Illkirch-Graffenstaden www.illiade.com


DÉCOUVREZ ANATOPIK, AINSI QUE D’AUTRES MARQUES, DANS NOS BOUTIQUES STRASBOURGEOISES.

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SÉlEction zut ! BIJOU

Or Série Des mots précieux à porter à même la peau, c’est le nouveau concept du joaillier Eric Humbert. ARTS On se pare de ces bijoux personnalisés et poétiques CLARK ET POUGNAUD tout en découvrant un site Christophe Clark et Virginie Pougnaud travaillent en couple : lui est photographe, Internet habillé de son elle peint les décors à échelle réduite qui servent d’écrin à leur fantaisie débridée. nouvel écrin.(C.L) Eric Humbert Joaillier 46, rue des Hallebardes 03 88 32 43 05 www.eric-humbert.com

L’écrivain Régis Jauffret, qui a choisi quelques-unes de leurs images pour illustrer les couvertures de ses livres chez Folio, ne s’y est pas trompé. A découvrir à la galerie de La Filature à Mulhouse jusqu’au 13 février. (P.S.) La Filature 20, allée Nathan Katz à Mulhouse 03 89 36 28 28 – www.lafilature.org

BEAUTÉ GASTRO

SHOW CACAO

Queen Of Scotland

Punk, rebelle ou anarchique. La princesse de cette fin d’année se farde à l’écossaise avec la collection Tartan Tale, tout droit sortie d’un conte poétique... (C.L.) Boutique MAC aux Galeries Lafayette www.maccosmetics.fr

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Pour Noël, Déclinaison Chocolat prend des allures de fêtes et s’associe à nos repas de réveillon pour un plaisir gustatif étonnant ! On fond pour la nouvelle version du sapin en chocolat qui s’orne de ses plus beaux apparats, aux couleurs de la boutique ! On craque aussi pour son foie gras au chocolat qui se marie volontiers à une délicieuse confiture de Noël : un chutney doux et sucré composé de fruits secs confits cuits au chaudron de cuivre. Un plaisir tout choco qu’on déguste sans modération. (C.L) Déclinaison Chocolat 105, Grand’Rue 03 88 32 90 56 www.declinaison-chocolat.com


Ville électronique

Visuel : Art of Failure

FESTIVAL

Du 11 au 20 février, Ososphère offre une nouvelle vie au môle Seegmüller. Cet ancien entrepôt d’armement, désaffecté depuis des années et bientôt transformé, accueille la deuxième volée de l’édition 2010-2011 de ce festival consacré aux cultures électroniques et numériques. Tandis que le groupe Dunes proposera un paysage multimédia à l’extérieur, des DJ proposeront dans l’espace bar des mix « pour conversation ». La partie exposition accueillera des œuvres d’art numérique avec, tous les soirs à 20h une performance. Sont attendus : Cécile Babiole, Antoine Schmitt, Pierre-Laurent Cassière, Carsten Nicolai et Philippe Poirier… Ososphère, du 11 au 20 février Au Môle Seegmüller www.ososphere.org

Artiste de mode

MODE

Septième ciel Oui, il est possible de s’envoyer en l’air en se serrant la ceinture. La marque DAZT (acronyme de Dans l’Air sur Terre..) revendique l’utilisation déviée des choses… Et le détournement des ceintures d’avion. Certains vont en profiter pour donner du maintien à leurs jeans baggy et leur tendance à subir une irrésistible attraction terrestre, les autres s’en serviront de bandoulière de sac. (M.C.D) Ceinture sangle en nylon et boucle en Aluminium et acier Disponible en 4 couleurs : gris, noir, rouge, bleu et marine, env. 49€ www.dast-industries.com

ÉCOLE ORT Strasbourg 14, rue Sellenick 03 88 76 74 76 www.strasbourg.ort.asso.fr

Et si la mode était un art comme les autres ? Une notion totalement intégrée par l’école ORT dans ses filières artistiques qui forment les stylistes de demain. D’abord, grâce au BTS Design de mode qui en deux ans développera créativité, sens de l’innovation et une acuité à savoir flairer les tendances : des compétences inhérentes aux métiers de la mode. Cette formation, unique en son genre dans la région, prépare ses jeunes apprentis au savoir-faire du prêt-à-porter, de la Haute Couture et du stylisme industriel. Pour y être admis, vous devez être issue d’une formation artistique auparavant. Si ce n’est pas le cas, rassurez-vous, vous pourrez intégrer la filière MANAA – Mise à niveau en arts appliqués – une sorte de classe préparatoire d’une année, qui vous permettra de rejoindre écoles d’art et d’architecture ou tout simplement ce BTS pour mordus de mode. Futurs stylistes ou créateurs en herbe, vous avez peutêtre un talent qui vaut de l’ORT ! (C.L.)

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SÉlEction zut ! DESIGN

À poêle !

Quoi de plus réconfortant qu’un bon feu de bois un soir de grand froid ? Le mythe de la cheminée n’a pas perdu une ride, et Studio Rüegg en sait quelque chose. Créateur de cheminées, de poêles à bois et installé depuis plus d’un an Grand’Rue, ils proposent des foyers sur mesure entre artisanat et design. De quoi rallumer la flamme... (C.B) Studio Rüegg 19, Grand’Rue 03 88 32 28 05 www.studio-ruegg.fr

Elfes de pain

ARTS

À Strasbourg, on ne présente plus Pétra Werlé qui crée des personnages de mie de pain et les mêle aux éléments organiques. Après une série associant ses personnages aux végétaux, elle a imaginé de 2007 à 2010 près de 90 pièces associant nature et nourriture. Le photographe Frantisek Zvardon a illustré le travail de la Strasbourgeoise mis en texte par Ariane Chottin sur des variations poétiques de Shakespeare. (C.B) De la nature des choses, de Pétra Werlé Photographies de Frantisek Zvardon Editions Castor et Pollux, 25 €

C oncep t hôtel LIEU Hôtels uniformisés, chambres similaires et aseptisées : le groupe Accor a souhaité sortir des habitudes hôtelières en sortant un concept attrayant : la collection MGallery. Le but : instaurer une ambiance cosy avec un thème fédérateur. A Strasbourg, l’hôtel cour du Corbeau propose une rencontre avec l’Histoire. Cour du Corbeau 6-8, rue des Couples www.mgallery.com

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BLOG

Granny Award Si Papy fait de la résistance, Mamy, elle, devient un vrai phénomène hype ! On découvre une génération qui troque volontiers carte vermeille contre une entrée à la Fashion Week… Dans son livre, le photographe Sacha Goldberger fait de sa Mamika – petite grand-mère en hongrois – l’héroïne de scènes de vie hilarantes, une cure de jouvence esthétique. On s’inspire aussi des looks urbains de nos aînés sur le blog américain Advanced Style, enfin l’âge d’or du style avec ces belles du senior ! (C.L.) Mamika. Grande petite grand-mère de Sasha Golberger, éditions Balland www.sachabada.com www.advancedstyle.blogspot.com


Zanotta Driade Kartell MDF Serralunga Nanimarquina Serge Lesage Alessi

Noir Désir

DÉCO

Le Printemps vous ouvre les portes de son Château et célèbre les Fêtes dans une ambiance aristo’chic pour un réveillon princier ! C’est l’occasion de succomber aux centaines d’idées cadeaux de la Boutique Noire, véritable cabinet de curiosités pour toutes les bourses. Objets design, traditionnels ou high tech viennent côtoyer de nombreuses tentations gourmandes et luxueuses. Vivez un Noël royal ! (C.L) Boutique Noire du Printemps Strasbourg, au 4e étage du magasin 5, rue de la Haute-Montée - 03 88 75 88 75 – www.printemps.com

Coup de pouce

SCÈNES

Drôles d’émancipations est une pièce empreinte de plaisanteries. Créé par la compagnie Kalisto, elle s’articule autour de trois œuvres de Tcheckhov : L’Ours, Méfaits du tabac et La Demande en mariage, mettant l’accent sur ces personnages qui tentent de vivre avec leurs défauts et leurs talents. Absurdité, humour et subtilité sont les maître-mots de ce spectacle « 3D live généreux » construit sans subventions, mais aidé par les « coups de pouce » des TAPS. (C.B) Drôles d’émancipations au TAPS Scala Du 7 au 11 décembre 96, route du Polygone www.taps.strasbourg.eu

nouvelle boutique

mobilier contemporain, design, tapis, objets déco

8 rue des Frères Lumière 67170 BRUMATH (sortie A4 ZI nord direction cinéma)

03 88 83 87 51 37 zut !


25 nov. - 23 déc. du mercredi au samedi de 15h à 19h

À MEISENTHAL

EXPOS/DÉMONSTRATIONS/VENTE 13 NOVEMBREÑ29 DÉCEMBRE 2010 SAUF 24 & 25 DÉCEMBRE

À STRASBOURG

MARCHÉ DE NOËL/PLACE B. ZIX 27 NOVEMBREÑ31 DÉCEMBRE 2010 AUTRES POINTS DE VENTE 03 87 96 87 16/CIAV-MEISENTHAL.COM

La Chaufferie Galerie de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg 5, rue de la Manufacture des Tabacs

www.esad-stg.org/chaufferie Photo © J.C.Lett.

Prochaine exposition : Carte blanche à la galerie Ritsch-Fisch, 6 janv. - 15 fév.

©RDNGR.COM

À L’AUBETTE 1928, PLACE KLÉBER 17 / 11 / 2010 - 23/12 / 2010 WWW.MUSEES.STRASBOURG.EU

Graphisme : Rebeka Aginako

TINO SEHGAL


CULTURE Arts, Musiques, Cinéma, Scènes...


INSTANT FLASH Ils viennent se produire sur une scène à Strasbourg, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs, RÉALISATEURS ou ÉCRIVAINS... ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.

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Par Caroline Lévy Photo Christophe Urbain

Gaspard Ulliel & Melanie Thierry Acteurs au parfum

En ce premier jour de grève nationale, j’avais la chance d’interviewer deux jeunes pointures du cinéma français. Vissée à mon Blackberry, je guette la moindre alerte d’annulation. Mais ce qui devait arriver n’arriva pas, Gaspard Ulliel et Mélanie Thierry m’attendaient dans les salons du Régent, fraîchement débarqués de Paris et disponibles ! Les deux nouveaux visages des maisons Chanel et Yves Saint Laurent partagent l’affiche du dernier Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier, dont ils tiennent les rôlestitres. On parle du film bien sûr, mais aussi de complicité et de mode sur fond de revendication syndicale ! Rencontre. Gaspard, votre personnage le duc de Guise est un insoumis. L’êtes-vous aussi dans la vie ? Gaspard Ulliel : Je ne pense pas être soumis, mais je ne suis pas non plus un rebelle qui cherche à s’affranchir de ce qu’on lui impose. Je suis dans une certaine droiture. Pour me rassurer je vais demander conseil à mes proches, mais bizarrement je les écoute peu, c’est étrange ! Marie de Montpensier est une grande séductrice qui n’a pas conscience de son pouvoir de séduction. Est-ce votre cas ? Mélanie Thierry : Je ne sais pas. Je ne me regarde pas beaucoup. Cela peut être assez repoussant de trop vouloir séduire, je trouve. G.U. : Mais n’oublions pas que c’est une actrice, donc forcément… [rires, ndlr]

Vous êtes les nouveaux visages des parfums Bleu de Chanel et Belle d’Opium d’Yves Saint Laurent. Comment conciliezvous ce nouveau titre d’égérie avec celui d’acteur ? G.U. : Nous sommes des égéries « parfum », ce qui est un plus. C’est la meilleure image possible pour un acteur, car on est dans l’abstrait avec un jus ou une fragrance. Je n’aurais certainement pas accepté de l’être pour autre chose… M.T. : Je ne me pose pas la question. Je suis juste flattée de pouvoir associer mon nom à celui d’une belle maison française et à un parfum aussi mythique qu’Opium. Avec Martin Scorsese et Romain Gavras pour la réalisation de vos publicités respectives… G.U. : Nous n’avions pas pensé à Scorsese au départ. Quand on m’a appelé pour m’annoncer que ce serait lui le metteur en scène, j’étais fou de joie. Ça amenait le projet dans une autre sphère et ça faisait vraiment le lien avec mon métier d’acteur. M.T. : Ce qui m’a plu dans le tournage, c’est de pouvoir danser. Pendant deux mois, j’ai eu comme professeur Akram Khan, le plus grand chorégraphe. Il m’a appris cette discipline, alors que je suis une piètre danseuse ! J’apprends à monter à cheval avec Bertrand [Tavernier, ndlr] et à danser pour l’histoire d’un parfum, c’est bien non ?

Comment vous êtes-vous accordés sur le tournage ? M.T. : Très bien, alors qu’on ne se connaissait pas avant. Ah si, de la salle de sport ! G.U. : Elle est assez sauvage, Mélanie, au début ! D’ailleurs pendant les essais, on était si mal habiles avec nos corps, qu’on s’est donné un coup de boule ! Mais une fois sur le tournage, on a appris à s’écouter et ça s’est très bien passé. Gaspard, vos parents sont stylistes, donc vous baignez dans la mode depuis toujours. Quel est votre lien avec cet univers ? G.U. : C’est quelque chose qui m’amuse et que je regarde d’un œil. Mais je ne la suis pas de façon assidue. M.T. : Je ne comprends rien ni aux défilés ni aux saisons ! Pourquoi le défilé d’été a lieu en plein hiver par exemple ? ça m’échappe complètement ! Mais j’apprécie certaines créations que je trouve parfois très artistiques. Sur moi, j’aime faire des fautes de goût. Chaque jour, j’ai un problème de couleur ou de proportion, mais je fais de mon mieux!

Propos recueillis à l’Hôtel Régent Petite France à l’occasion de l’avant première de La Princesse de Montpensier le 12 octobre à l’UGC Ciné Cité.

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Par Cécile Becker // Photo Pascal Bastien

Arnaud Fleurent-Didier Chanteur de pop

Ne lui dites pas qu’il est un chanteur de droite comme d’autres ont pu l’écrire, il a voté Bayrou. Ne lui dites pas qu’il fait de la chanson française, il préfère qu’on parle de pop. Ne lui dites pas qu’il a une belle voix, Arnaud Fleurent-Didier estime qu’il a « une voix de merde ». Inclassable, drôle et touchant, ce jeune chanteur a sorti il y a de ça un an un album qu’on pourrait qualifier de « thématique » : La Reproduction, relation parents-enfants, héritage culturel et problèmes avec la gent féminine, tout y est : « Avoir comme thème La Reproduction c’est un peu moche, mais voilà c’est comme ça, c’est une histoire de passage à l’âge adulte. » Arnaud Fleurent-Didier n’a pas fait l’unanimité avec ce disque : attaques sur son enfance de nanti ou comparaisons foireuses avec les vilains petits canards de la chanson française (Delerm, Bénabar, même Sardou). De toutes façons, la chanson française, ce n’est pas ce qu’il veut faire. En live, preuve en est faite sur la scène de l’auditorium du MAMCS, La Reproduction prend une toute autre dimension : plus étrange, noisy, rock. « On a retravaillé les arrangements pour les live, les instruments sont beaucoup plus importants. À trois, ce qui est bien, c’est zut ! 42

qu’on est plus énergique, et puis ce que j’aime bien, c’est quand quelqu’un joue mal, alors tout le monde joue de tout, on tourne. C’est plus beau comme ça. » Paroles simples, musique accessible, A F-D convainc au-delà de l’Hexagone. France Culture, le single de l’album a été traduit en plusieurs langues : italien d’abord, puis en allemand et en mandarin, il existe deux versions en anglais. « Je trouvais ça cool que le mec de Vampire Weekend [Ezra Koenig, ndlr] apporte sa propre version de France Culture parce que j’aime vraiment ce groupe. Et puis je suis allé à New York, là-bas, c’est facile de monter des projets, j’ai rencontré un ingé son qui lui aussi en a fait sa version. Du coup, j’ai deux versions : une Brooklyn et l’autre Manhattan. » Beau parcours pour quelqu’un qui a « une voix de merde ». Propos recueillis le 7 octobre au MAMCS. La Reproduction, Columbia


Par Caroline Lévy // Photo Christophe Urbain

Ludivine Sagnier Brute d’actrice

Ludivine Sagnier change de visage comme elle change de costume. Révélée par François Ozon dans Huit Femmes, elle a aussi brillé dans la comédie musicale Chansons d’amour de Christophe Honoré, pour incarner par la suite la femme de Mesrine dans les deux opus de Jean-François Richet, au côté de Vincent Cassel. Une sorte de joli caméléon aux yeux bleus, à la carrière déjà bien entamée. Mais après quelque temps d’absence – pour devenir maman une deuxième fois –, on la retrouve plus vraie que jamais et d’une justesse déstabilisante dans Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud, une adaptation de son propre roman. Véritable cyclone humain, elle joue Lily, une femme-enfant en totale communion avec la nature, légère mais inadaptée à la vie… « C’est la première fois que j’ai la chance d’avoir un rôle qui s’extériorise autant. Lily est tellement libre que tout est permis, on ne refreine aucun instinct. J’ai essayé de l’être aussi dans le jeu, pour ne pas la trahir », sussure l’actrice.

Un film esthétique qui amène le spectateur dans un voyage fantaisiste, comme si l’on feuilletait un cahier de tendances aux inspirations infinies au fil des tableaux. « Nous avions une directrice artistique sur le plateau, une fonction géniale mais rare. Elle nous a constitué une bible sensuelle remplie d’images et de matière, qui m’a beaucoup inspiré pour ce rôle. » Ludivine Sagnier est naturelle et sans artifice dans ce film et c’est ce qui lui plaît. « Au cinéma, on défonce les barrières, on est qui on veut être. Aucun diktat de la mode n’aura raison de ça. C’est une bulle de fiction où l’on peut être moche et grosse, ce qui ne m’empêche pas dans la vie d’avoir des envies de sophistication ! » Propos recueillis à l’Hôtel Europe à l’occasion de l’avantpremière de Pieds nus sur les limaces le 22 novembre au Star Saint-Exupéry.

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Par Caroline Lévy // Photo Pascal Bastien

Two Door Cinema Club Boys chic band

Dans les temps forts musicaux de l’année 2010, on retiendra l’explosion fulgurante des Two Door Cinema Club, véritable révélation électro-pop. Les trois acolytes Sam, Kevin et Alex – on se croirait dans un soap opera ! – nous enchantent avec des sons d’une fraîcheur désarmante. Un croisement parfait entre le café frappé qui enflamme déjà la scène internationale et l’Irish Coffee pour leurs origines qu’ils revendiquent fièrement. Car les garçons lookés des TDCC – pour la version hype ! – viennent d’une banlieue de Belfast, à laquelle ils sont attachés et qui a même inspiré leur nom : « À Bangor, il y a le Tudor Cinema, notre nom est une sorte de jeu de mots hommage ! Tout le monde nous soutient en Irlande. On se produit un peu partout dans le monde, ça met le pays au devant de la scène », explique Kevin, le bassiste du groupe bien plus bavard que ses compères. Pourtant, à en croire le titre de leur album Tourist History, leur vie actuelle ressemble plus à celle de vagabonds utilisant leur van comme résidence principale ! Sauf en France, où ils aiment poser leurs valises dès que possible, d’abord

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pour le label de musique parisien Kitsuné qui les a repérés puis signés. Mais aussi pour le public français qui a découvert par hasard le groupe lors d’un festival, alors qu’il remplaçait La Roux au pied levé ! Depuis c’est une vraie love story : « Notre public français aime vraiment notre musique et nous aimons vraiment le bon vin et le fromage ! » s’amuse Alex. Quant à leur style qu’ils cultivent très preppy, il s’inspire aussi de Kitsuné, également label de mode : « Il y a un lien indéniable entre musique et mode. Chez nous, elles se complètent parfaitement. On porte ce qu’on veut, du moment que nos vêtements sont propres ! » Propos recueillis le 16 novembre à la Laiterie Album : Tourist History, Cooperative


Par Nicolas Léger // Gravure Henri Walliser

Patti Smith POÉTESSE & ROCKEUSE

Patti Smith à Strasbourg : l’évènement a fait du bruit et a marqué les esprits. Il y avait l’icône, la légende du rock, que tout le monde attendait et il y eut la femme fragile, simple. Les yeux, ceux de la pochette de Horses, que l’on imaginait d’un noir d’obsidienne étaient d’un bleu-gris presque diaphane. Le visage dur, aux traits comme taillés dans le marbre, était souriant, bienveillant. Il faut décidément se faire à l’idée qu’un mythe, même rock, c’est-à-dire charnel et si contemporain, ne restera toujours qu’un mythe. La venue de Patti a pour beaucoup d’entre nous était une incarnation : un patchwork intime de mélodies, d’anecdotes et d’images devenu corps, là, sous nos yeux. Ici réside peut-être une partie la magie de cette rencontre. La conversation à la librairie Kléber et la lecture à la Cité de la musique nous ont apporté une autre des clés de ce mystère : Just Kids, son livre, est avant tout une histoire de gamins paumés dans un New York incandescent. Une constellation peuplée par l’amitié, l’amour, l’enthousiasme apparaît au lecteur : rien que des réalités humaines en somme, qui se sont transfigurées

dans l’art. Et cette transfiguration, nous y avons assisté : Patti Smith s’est levée, a récité People have the power devant une salle comble. Là est apparu devant nous, soudainement, ce visage de mauvais garçon, revanchard des photos noir et blanc. Il est deux heures du matin, devant la cathédrale, Patti s’arrête une minute. Elle penche légèrement la tête. Elle se retourne et sourit mélancoliquement : « Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la mort de Rimbaud. » Aucun lyrisme guimauve dans tout cela mais l’humanité dans sa beauté et sa fragilité, c’est tout. Bruce Springsteen avoue avoir ébauché Because The Night sans avoir pu l’achever : « J’étais trop lâche pour une chanson d’amour. C’est Patti qui a fini le boulot. » Patti Smith ou le courage d’aimer. Cette rare spontanéité contribue sûrement au mythe, et pourtant, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire que c’est la vie elle-même qui se dit dans ces moments-là. Just Kids, Patti Smith, éditions Denoël

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MUSIQUES

Inclination rock Par Emmanuel Abela

Keith Richards en 1965 au RCA Studio, à Hollywood, par Bob Bonis, dans The Lost Rolling Stones Photographs, Ed. Larry Marion

Antoine de Caunes et Laurent Chalumeau sont les meilleurs AMIS du monde et ça se voit. Ils parlent l’un de l’autre avec une admiration qu’ils ne cherchent pas à dissimuler. Ensemble, ils forment un bloc compact qui rétablit un certain nombre de vérités sur le rock et l’écriture en général.

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MUSIQUES

Antoine, on semble redécouvrir votre attache au rock, un peu comme si votre passage à Canal avait occulté tout ce qui précède, Chorus, Houba Houba et Rapido. N’est-ce pas agaçant pour vous de voir votre lien au rock ainsi oublié par les jeunes générations ? Antoine de Caunes : Agaçant non, parce que c’est dans l’ordre des choses. Je faisais des émissions de rock entre 1978 et 1992, mais une fois que j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour, non pas du sujet, mais de ce que je pouvais en faire à la télévision, je suis passé à autre chose. Je n’ai pas cessé d’aimer le rock pour autant. Ce qui est étonnant, c’est que vous n’avez pas revu les images qui constituent le coffret DVD de Chorus, l’émission que vous produisiez à la fin des années 70… A.d.C. : Cette édition est une initiative de l’INA à partir des archives que l’institut possédait. Il fallait renégocier des droits, restaurer les bandes. Je ne suis intervenu qu’au moment de la sélection. Mais c’est à l’INA que revient tout le mérite de ce travail. On suppose, Laurent, que vous avez regardé ces images. Laurent Chalumeau : Pour l’instant, j’ai revu essentiellement et plusieurs fois tous les plateaux de présentation d’Antoine. Je les recommande à tous les apprentis animateurs – et à tous les apprentis, tout court. C’est la preuve en images d’une marge de progression très grande. C’est une bonne nouvelle : un petit pas pour lui, un grand pas pour le reste de l’humanité ! [rires étouffés] Et pourtant, dès Chorus, vous posez quelque chose, Antoine, qui perdure dans votre manière d’animer à la télévision. A.d.C. : Mais alors c’est à mon corps défendant, parce que je ne me destinais absolument pas à présenter des émissions à la télévision. Je produisais Chorus, je programmais, je négociais avec les managers, je faisais venir les groupes à Paris et j’organisais le tournage. Mais comme je m’étais engueulé avec l’animateur que la chaine m’avait conseillé, j’ai d’abord essayé un casting avec tout ce que la rock-critic comptait de gâchettes en activité à l’époque – je donnerais cher pour retrouver cette bande aujourd’hui ! – et ça ne me plaisait pas : tous se croyaient obligés de jouer un personnage, le rocker fatigué avec le perfecto et tous ces clichés affairants. J’avais envie de quelque chose de très simple, avec des plateaux courts. Il s’agissait d’entrer dans le vif du sujet, à savoir les concerts. Ce qui semble vous lier, Antoine et Laurent, c’est naturellement cette passion commune pour le rock, mais aussi ce souci que vous apportez à la langue, qui ne doit pas exprimer un ton faussement jeune, ni répondre à des critères langagiers particuliers. A.d.C. : Oui, je me méfie beaucoup de cela. On partage ce point de vue avec Laurent : le rock ne s’adresse pas aux jeunes ni à un public ciblé, c’est de la musique qui est apparue au début des années 50, et quand on prend le train en marche avec Chorus, il s’est déjà passé deux ou trois choses. De manière générale en télévision, il me paraît plus sain de parler normalement, plutôt que de traiter les gens comme des crétins. Vous publiez un Dictionnaire amoureux du rock. L’adjectif « amoureux » le situe dans toute sa subjectivité. A.d.C. : À l’origine, le Dictionnaire est une proposition étrange d’un éditeur, Jean-Claude Simoën, qui dirige cette collection des

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Dictionnaires amoureux. Cet éditeur à l’ancienne, extrêmement érudit, fin et raffiné, qui, pour de bonnes raisons, est assez déconnecté du monde d’aujourd’hui, me propose d’en faire un sur le rock, alors qu’il n’y connaît strictement rien. C’était extrêmement intéressant pour moi parce que je n’avais pas en face de moi un éditeur tatillon qui allait me poser des questions sur mes choix ou les manques éventuels. Comme il ne s’agissait pas de faire un dictionnaire, il me fallait travailler sur ce lien amoureux avec le rock, une musique qui accompagne ma vie depuis plus de quarante ans et pour laquelle je garde une passion intacte. J’ai essayé de raconter cela sans que ça soit un livre de mémoires, ni un livre d’anecdotes, sans qu’il n’y ait non plus de révérence, mais en prenant du plaisir à écrire et à raconter. Il ne s’agissait pas non plus de brosser un tableau complet – loin de là, il faudrait 1000 pages de plus ! –, mais qui donne un aperçu de la raison pour laquelle on peut être attaché à une musique comme celle-là. Vous rendez tout de même votre lecteur jaloux, quand il découvre les noms des artistes que vous avez rencontrés : Bob Dylan, Paul McCartney, David Bowie, The Clash… Vous en profitez pour relater un certain nombre d’anecdotes, comme cette drôle de situation dans laquelle vous vous retrouvez avec James Brown. A.d.C. : Oui, j’ai eu affaire au parrain en personne ! Comme beaucoup d’artistes noirs américains de cette période-là, James Brown [il insiste sur la prononciation, ndlr] a été exploité jusqu’au trognon par des managers véreux. Quand il a connu un retour en grâce, il ne laissait plus rien passer : il avait des caprices comme celui de demander une petite rallonge au moment de monter sur scène… une fois la salle pleine ! Chuck Berry est connu pour cela… Ces anecdotes, mises en collier, finissent par raconter une histoire plus large. Si je peux me permettre, quand Laurent a rassemblé l’année dernière dans le recueil En Amérique ses chroniques publiées dans les années 80, c’était le moment où je me collais à la rédaction du Dictionnaire amoureux. Dans un premier temps, ça m’a donné des complexes terribles – monsieur sait écrire ! –, mais par la suite l’absence de toute forme de rockcriticism s’est avérée extrêmement stimulante pour moi. L.C. : J’allais justement rajouter que ce qui est unique avec le Dictionnaire d’Antoine, c’est son « lieu de parole » – comme on disait, jadis, quand j’étais étudiant –, sa posture par rapport aux artistes qu’il a croisés. Il est plus artiste lui-même que journaliste. Ça aménage un angle d’attaque, une altitude de vue pas si commune. Nous avons l’habitude de lire des articles de journalistes qui regardent ce qu’il se passe, le plus souvent en levant la tête, en donnant le sentiment que ça se passe au-dessus d’eux, avec un vieux fond de rancœur et de jalousie inconscient. Ce qui est tout à fait engageant et rafraichissant dans le Dictionnaire d’Antoine, c’est qu’à aucun moment on ne sent ça. Il y a une espèce de connivence qui n’empêche pas l’humilité, ni l’admiration. En retour, Laurent, Antoine vous situe au niveau de Nick Hornby, Nick Tosches ou Peter Guralnick, ces grands écrivains rock à cette différence près que vous n’écrivez pas systématiquement sur le rock. Chez vous, l’écriture rock passe dans le récit. L.C. : Le style rock, je ne sais pas ce que c’est, et les rares fois où j’ai l’impression de voir de quoi il s’agit, c’est pour vite changer de trottoir. Les tentatives à la fin des années 60 et dans les années 70 coïncidaient avec les maladies de croissance de la musique elle-


Joe Strummer à New York en 1980, par Roberta Bayley, dans Blank Generation revisited, Schirmer Books

même. D’écrire rock, ça serait quoi ? Ecrire avec des majuscules, des italiques, des onomatopées ? Non, même à propos du rock, ça serait rendre service au sujet et aux lecteurs que d’en parler normalement. À cet égard, le Dictionnaire d’Antoine est exemplaire, il est écrit dans un français presque suranné dans son excellence, avec des moments d’esprit – au sens le plus classique du terme – qui conviendraient bien à des sujets soi-disant plus nobles. Quand je travaillais à Rock’n’Folk, après deux ou trois ans à me chercher, à justement vouloir me la jouer rock-critic, j’ai commencé à faire à peu près correctement mon boulot le jour où je me suis mis à écrire sur la musique normalement, comme sur n’importe quel autre sujet. D’ailleurs, les articles qui ont survécu au temps et qui ont justifié d’être réunis l’an dernier dans mon recueil, ce sont des articles qui ont été écrits dans un français tout à fait normal. Dans votre dernier ouvrage, Bonus, on sent une nouvelle approche narrative avec cette volonté de donner au personnage une langue propre. L.C. : L’idée, c’est de disparaître en tant que narrateur omniscient au profit des personnages qui racontent eux-mêmes l’histoire. Je fais en sorte que l’intrigue avance le plus possible grâce aux dialogues. Le but c’est d’intégrer le lecteur – comme disent les correspondants de guerre en Irak et en Afghanistan – ; il vit cette histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule, avec des personnages qui se parlent à eux-mêmes avec leurs propres mots. L’une des difficultés – mais c’est aussi l’un des plaisirs –, c’est que chacun se crée sa petite musique à lui et identifie rapidement qui est qui dans le récit.

Il y a justement une actualité du langage, des mots dont on ne sait s’ils vont entrer dans le langage courant ou disparaître : peer to peer, iPod, etc… A.d.C. : Je peux me permettre un commentaire ? Je fais des lectures publiques des textes de Laurent sur scène, non pas parce que c’est mon meilleur ami – on n’en sortirait pas –, mais parce que c’est un grand écrivain… L.C. : Je vais vous laisser… A.d.C. : Ce qu’on ne dit pas là, c’est qu’il fait des romans extrêmement drôles. Je suis saisi à chaque fois : ces romans donnent un instantané de la société dans laquelle on vit en ce moment – la Sarkosie de ce début de troisième millénaire ! C’est épatant, c’est excessivement drôle et pertinent. L.C. : Je tiens à préciser que ça n’était pas l’intention de départ. Les personnages sont comme nous, ils habitent ici et maintenant – j’aimerais faire croire au lecteur qu’il pourrait les croiser –, ils ont des préférences culturelles, des opinions politiques, pour certains des indignations et pour d’autres des adhésions. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas moi-même en tant que citoyen ma part d’indignation, mais je n’ai pas la naïveté de croire que ce que je raconte pourrait faire avancer les choses d’un nanomètre. Mon ambition, c’est juste de faire passer un excellent moment à mon lecteur pendant une dizaine ou une douzaine d’heures. Propos recueillis à l’occasion de la rencontre à la librairie Kléber le 27 novembre Antoine de Caunes, Dictionnaire amoureux du rock, Plon ; Chorus, 3DVD, INA Éditions Laurent Chalumeau, Bonus, Grasset

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ARTS

L' oeil de Zut!

"Une sélection de l'actualité des arts plastiques, en quatres images" par Sylvia Dubost

Au travers Jusqu’au 9 janvier au T66 Kulturwerk à Fribourg (D), dans le cadre de la Regionale 11 www.regionale11.net

Florian Tiedje, Dans la ville #2

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Cet hiver, il faudra traverser la frontière pour voir les œuvres d’artistes strasbourgeois. Pour la 11e fois, la Regionale présente dans 15 lieux d’art contemporain entre Suisse, Allemagne et France, le travail des artistes qui travaillent dans cette région des trois frontières… étant entendu que chaque centre d’art participant doit présenter des artistes de chaque pays. Règle apparemment élastique car clairement transgressée cette année par le T66 Kulturwerk de Fribourg en Allemagne. Il paraîtrait que sa direction aurait été agacée par l’helvéto-centrisme de ses confrères suisses et qu’elle ait, par esprit de contradiction, choisi de n’exposer que des Alsaciens. Si la première information n’a pas été confirmée, il n’en reste pas moins que l’exposition Au travers est une proposition des photographes Marie Prunier et Florian Tiedje (le seul Sélestadien de l’étape), pour laquelle ils ont convié Antoine Lejolivet, Clémentine Margheriti, Clément Cogitore et Yun-Jung Song, tous installés à Strasbourg. Dans cet espace de trois étages, ils explorent différents points de passage

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entre les œuvres, en rapport avec les notions de mise en scène, de montage, de projection et l’univers cinématographique. Dans sa vidéo Travel(ing), Clément Cogitore poursuit un camion sur lequel est projeté une vidéo. Marie Prunier photographie pour sa série Passant des piétons anonymes sous un projecteur de cinéma. Florian Tiedje traque, dans une ville polonaise, le fantôme de Marylin Monroe. Quant à Clémentine Margueriti, elle laisse désormais visibles dans ses peintures réalisées d’après photo, les traces de flash ou de surexposition, dévoilant ainsi son procédé de fabrication… Un ensemble d’une belle cohérence, pour lequel il valait sans aucun doute la peine de transgresser les règles !


Duane Hanson & Gregory Crewdson Jusqu’au 6 mars 2011 au musée Frieder Burda à Baden-Baden www.museum-frieder-burda.de Visuel : Gregory Crewdson, Untitled (Blue Period), Beneath the Roses, 2005 144,8 x 223,5 cm Courtesy Gagosian Gallery, New York

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Rien ne semble rapprocher, à première vue, cette femme de ménage noire qui pousse son chariot et cette rue enneigée où marche un homme seul. Tout semble même opposer les sculptures grandeur nature et hyperréalistes de Duane Hanson et les photographies grand format ultra-sophistiquées de Gregory Crewdson. Deux artistes américains de générations différentes : le deuxième naît en 1962 quand le premier entame cette série qui le rendra célèbre et qu’il poursuivra jusqu’à sa mort en 1996. Il y représente de façon quasi documentaire des Américains de la classe moyenne : couple de retraités, femme au foyer, vendeur de voiture, voyageur assoupi sur son sac… Plus vrais que nature, leur regard un peu perdu et triste et leurs signes extérieurs de

non-richesse suscitent immédiatement l’empathie. Il n’y a rien de mystérieux chez eux, et l’on imagine sans peine à quoi peut bien ressembler leur vie. Comme celle de cette femme gironde, assise au milieu de ses objets sur un marché au puces. Gregory Crewdson, au contraire, se place du côté de la fiction. Ses images cinématographiques sont irréelles, ses personnages fantomatiques ressemblent plutôt à des allégories, perdus dans un décor sophistiqué. Sous ces ciels sombres, dans ces intérieurs sordides et ces rues vides de quartiers visiblement populaires, paraissant au bord de la folie ou du désespoir, ils suscitent plutôt le malaise. Extrêmement esthétisante, contrairement à celle de Hanson qui n’enjolive rien, l’œuvre de Crewdson semble nous montrer la vie intérieure des personnages. On y lit le vide, la peur, la solitude… un peu comme dans les yeux des sculptures de Duane Hanson. Chez l’un comme chez l’autre, chacun est toujours seul, même s’il est accompagné. À y regarder de plus près, Duane Hanson et Gregory Crewdson abordent par des angles différents un même sujet. Représentation d’une réalité socio-économique sous une forme réaliste ou représentation réalité mentale sous une forme poétique : in fine, ce qu’ils nous montrent là, c’est l’effondrement des rêves de la classe moyenne américaine.

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Gérard Fabre Jusqu’au 23 décembre à La Chaufferie www.esad-stg.org

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« Un broc géant accolé à une vague idée d’oreilles, le tout posé sur une sellette. » Ainsi Gérard Fabre décrit-il l’une des sculptures de la série des Babarévitch, « résultats de la rencontre fictive de deux plasticiens du début du vingtième siècle, l’auteur de Babar et Malevitch ». Rapprocher ainsi le bon éléphant héros de la littérature jeunesse, créé par Jean de Brunhoff, et le peintre abstrait créateur du suprématisme est un peu osé et nécessite une sacrée dose d’humour. Et d’humour, le plasticien marseillais Gérard Fabre ne manque pas. Non content d’opérer des croisements génétiques entre animaux et objets (une filiation surréaliste est sans doute à étudier), il achève de brouiller les pistes en se jouant des proportions. « Ces morceaux qui n’ont jamais les bonnes dimensions, la bonne échelle, ou la bonne position dans l’espace, explique Gérard Fabre, permettent d’amener le visiteur dans un univers qui lui paraît familier, juste le temps qu’il s’aperçoive qu’il n’en est rien…finalement… » Fabre se joue du spectateur, comme il se joue de l’Histoire de l’art : avec respect. Car si on peut s’amuser de ces volumes triviaux, à la limite du mauvais goût mais d’une certaine qualité décorative, il ne faudrait pas s’arrêter là. Les Babarévitch sont une étonnante synthèse des formes qu’a prise la création plastique au XXe siècle : elles sont à la fois des sculptures, des peintures monochromes (mais en volume), de simples objets en plâtre, papier mâché et peinture industrielle… Et bien évidemment, rien de tout cela !


Politrics. Le dessin politique de Tomi Ungerer Jusqu’à fin mars 2011 au musée Tomi Ungerer www.musees.strasbourg.eu Visuel : Bête Noire, 1994 © Musées de la Ville de Strasbourg / Tomi Ungerer

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Enfin le musée Tomi Ungerer consacre une exposition complète aux dessins politiques de l’hôte permanent ! Sans doute l’un des volets les plus passionnants de son œuvre prolifique et kaléidoscopique, d’ailleurs traversée de part en part par son combat contre le militarisme et le racisme, bien au-delà de l’affiche purement militante. Né à Strasbourg en 1931, Tomi Ungerer s’y essaye dès sa jeunesse, avec des critiques encore pleines de spontanéité contre la guerre et le nazisme. C’est au cours de son séjour aux États-Unis qu’il développe et affine cette pratique. Il s’exile à New York en 1956, à l’âge de 25 ans. « Je suis arrivé en pleine époque McCarthy, raconte-t-il, pendant la chasse aux sorcières. La guerre froide se réchauffait. De ce fait, New York était devenue un refuge où se retrouvaient tous les esprits opposés à un patriotisme aveugle, en quête de liberté d’expression. » Il y égratignera les principaux acteurs de la politique américaine (en particulier Nixon et Johnson), mais aussi des symboles comme l’Oncle Sam et la statue de la liberté. Ses dessins contre la guerre du Viet-Nam et la ségrégation raciale, dont la célèbre Black Power / White Power (1967), sont parmi ses meilleurs et ses plus connus. Ces thématiques continueront d’irriguer son œuvre : l’horreur de la guerre réapparaît dans la série Rigor mortis, celle du nazisme dans Babylon. Dans les décennies suivantes, il réalise notamment des affiches de campagne du SPD Willy Brandt (1972), s’engage durablement pour l’Europe et la protection de l’environnement, et surtout contre le nucléaire avec les dessins de Tomi Ungerer’s Schwarzbuch (Le livre noir de Tomi Ungerer, 1985). Toutes les causes qu’il défend ou les « bêtes noires » contre lesquelles il ne cesse de lutter ont sans aucun doute donné naissance à une des parties les plus brillantes de sa production.

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DÉCOUVERTE

F a s t e m i n ér a l Par Sylvia Dubost // Photos Christophe Urbain

Si les musées de l’Université sont méconnus des Strasbourgeois, celui de minéralogie est, pour beaucoup, complètement inconnu. À la faveur d’une exposition d’art contemporain à laquelle il participe, nous avons découvert là un véritable joyau, où le plaisir de la visite est aussi scientifique qu’esthétique. On part à la recherche de quelque chose et on trouve tout autre chose. L’anglais a un terme pour cela : serendipity. C’est par serendipity que nous avons découvert tout récemment le musée de minéralogie, en allant visiter l’exposition Éclats, que le CEAAC (Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines) a eu la bonne idée de proposer dans les deux lieux. Un musée dont nous ignorions jusqu’à l’existence et qui abrite pourtant, avons-nous appris par la suite, une des plus importantes collections de France. C’est d’abord l’atmosphère qui surprend. Au premier étage de l’institut de géologie de la rue Blessig, coincé entre le musée de zoologie et le palais U, dans l’un de ces bâtiments universitaires construits à l’époque de l’empereur Guillaume II, après un escalier et un couloir peints dans cette tonalité ocre indéfinissable qui caractérise l’ensemble de ces édifices, les deux salles d’exposition semblent ne pas avoir changé depuis le XIXe siècle… des vitrines de style wilhelmien, en bois sombre, judicieusement éclairées, contiennent des milliers de minéraux aux couleurs et aux formes fascinantes. Pas besoin d’être fan de minéralogie : la beauté des artefacts et l’étonnement que provoque immanquablement le lieu séduit n’importe quel visiteur. Car même si au final, on n’a pas forcément tout compris, on ne s’en extasie pas moins devant les quartz, les diamants, les météorites (le musée possède la deuxième collection de France), les minéraux fluorescents ou radioactifs, les instruments de mesure mystérieux et les antiques modèles de cristallographie…

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Pour ceux qui ne se contentent pas de la surface des choses, il est fort recommandé de faire appel aux lumières de Denis Leypold, le conservateur du musée, installé dans le bureau 140. D’ailleurs, en dehors du temps de l’exposition Éclats ou d’événements comme la Nuit des musées ou les Journées du patrimoine (où le musée est, paraît-il, dépassé par son succès), la visite se fait uniquement sur rendez-vous. « C’est un musée universitaire, rappelle M. Leypold, avant tout destiné aux étudiants en géosciences. Mais nous avons aussi toutes sortes d’autres visiteurs, des Strasbourgeois, beaucoup d’Allemands, quelques amateurs de minéralogie… en tout, nous recevons 3000 visiteurs par an. » Aussi, lorsque quelqu’un se présente à sa porte, M. Leypold est ravi de lui montrer les indispensables de la collection et de lui raconter son histoire et celle du lieu, qu’il a trouvé en piteux état lors de sa nomination en 1990. « Il y avait un embryon de collection au XVIIIe siècle, dans le cabinet de curiosité de Jean Hermann*. Après la guerre de 70 et la création de la nouvelle université impériale en 1872, les achats ont été considérables. » En 1919, la collection compte 30 000 échantillons du monde entier, peu ou prou le même nombre qu’aujourd’hui. « Dans les années 50, la minéralogie n’a plus été considérée comme importante pour l’enseignement et la recherche, et la collection était en danger », poursuit M. Leypold. Transformée en musée en 1975, elle connaît une deuxième vie… et en connaîtra peut-être une troisième, lorsque le bâtiment deviendra, d’ici quatre ans, un pôle de diffusion scientifique, entièrement tourné vers le


public. Les salles de cours qui jouxtent le musée, qui elles non plus ne semblent pas avoir changé depuis le XIXe siècle, seront relogées dans l’ancienne manufacture des tabacs. L’édifice sera modernisé mais M. Leypold nous rassure : le musée conservera ses magnifiques vitrines… et peut-être aussi les quelques petits objets décalés que le conservateur y a déposé pour, dit-il, « dérider les visiteurs ». * le cabinet de d’histoire des sciences naturelles de Jean Hermann est reconstitué au musée zoologique.

Musée de minéralogie 1, rue Blessig http://mms.u-strasbg.fr - http://science-ouverte.u-strasbg.fr (site du Jardin des sciences de l’université de Strasbourg) Exposition Éclats, jusqu’au 30 janvier au musée de minéralogie et au CEAAC – www.ceaac.org

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SCÈNES

Fe m m es d’i n t ér i eur Par Sylvia Dubost // Photo Christophe Urbain

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En 2002, Régine Westenhoffer et Antje Schur forment à Strasbourg leur compagnie de danse : Dégadézo, ou cet inattendu qui surgit dans l’univers domestique. Huit ans plus tard, alors qu’elles créent leur premier spectacle jeune public, elles restent fidèles à leur univers. Portrait et parcours d’une compagnie à deux voix et quatre mains. Obtenir en ce moment un rendez-vous commun avec Régine Westenhoffer et Antje Schur n’est pas chose facile. La première, toute jeune maman, jongle entre vie privée et vie professionnelle, la deuxième, entre des répétitions à Strasbourg et une création à Paris avec une autre compagnie. Mais c’est bien ensemble qu’elles assurent la direction artistique de la compagnie qu’elles ont créée en 2002. Antje et Régine se sont rencontrées en 1998, lorsqu’elles intègrent la compagnie de Mark Tompkins, à l’occasion de la résidence du chorégraphe à Pôle Sud, résidence qui a marqué durablement et la ville et leur parcours personnel. « Il nous a demandé deux années de notre vie, raconte Antje. Au départ, il cherchait huit personnes pour la création du premier spectacle. Au bout de ces six mois, il voulait continuer avec nous. Tout le monde est resté. » « Avec lui, nous avons appris beaucoup de choses, poursuit Régine, notamment l’autonomie. » Avant leur rencontre avec Tompkins, aucune n’était danseuse professionnelle… L’Alsacienne Régine a suivi une formation de comédienne, et l’Allemande Antje était encore étudiante aux Beaux-arts de Dresde. Leur désir de travailler ensemble n’est pourtant pas né durant ces deux années de travail intense, mais un peu plus tard. Antje se lance en 2001 dans un duo, intitulé Dégadézo, avec Eckhardt Müller, pour lequel Régine joue le regard extérieur. Il devient assez vite clair qu’une compagnie est en gestation (avec un quatrième acolyte, le créateur sonore Xavier Fassion) et que la direction artistique sera assurée par les deux filles. « Nous avons découvert que nous partagions un même intérêt pour l’univers domestique, les objets et les gestes quotidiens. » Naturellement nommée Dégadézo, son lieu de travail favori devient la galerie Stimultania, encore installée rue Sainte-Hélène, dont l’espace non-conventionnel permet toutes les expérimentations. Elle y développe un travail où le geste compte plus que la danse pure, où les arts visuels et la création sonore tiennent une grande place. Comme souvent, après l’underground vient l’institution. À la sortie d’un de leurs spectacles, Casa limite, Mathieu Jocelyn, directeur de l’Atelier du Rhin à Colmar, les invite en résidence… pour trois ans, de 2004 à 2007. Et cette fois, c’est à elles que revient

toute l’organisation du projet. « On nous a missionné pour beaucoup de choses, explique Régine, des ateliers dans les quartiers, des stages. On avait un lieu de travail, le personnel travaillait pour nous : cela nous a permis de nous structurer. Pour une jeune compagnie, c’est très important. » Cette deuxième résidence a beaucoup orienté la manière de travailler de la compagnie, qui a pris de la bouteille. Le travail avec les étudiants (en arts du spectacles, aux arts décoratifs ou au TNS) et en direction des publics fait partie intégrante de l’activité de la compagnie. Le prochain spectacle sera ainsi accompagné d’une petite forme, en tournée dans les écoles de la région, « pour préparer les enfants à voir la grande forme ». Et la grande forme, bien qu’à destination du grand public, s’inscrit dans le droit fil des précédentes. Pour Romane en bateau entre une chaise et un mot, Antje et Régine se sont appuyées sur les dessins d’une artiste allemande inconnue en France : Romane Holderried Kaesdorf (1922-2007). Des œuvres d’une liberté étonnante, entre absurde et art brut, où des femmes, souvent par deux, se confrontent à leur espace domestique et aux objets qui le peuplent…

Romane en bateau entre une chaise et un mot Du 11 au 15 janvier au TJP-Grande scène 03 88 35 70 10 – www.theatre-jeune-public. com Du 14 au 16 mars à Pôle Sud 03 88 39 23 40 – www.pole-sud.fr Reprise d’Opus Null, d’après le poème de Jean Arp, du 5 au 10 avril au Taps-Gare 03 88 34 10 36

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JEUNESSE

La culture avec les mômes, c’est pas une sinécure ! Par Catherine Schickel

Zut ! a décidé de s’occuper de mes mômes et m’a concocté un week-end avec trois expositions pour le jeune public. Passionnant, même si le dimanche soir, j’étais sur les rotules…

1 Photo : Régis Guillaume

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JEUNESSE

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3 © Samba Soussoko / Amopix

4 Gare de chemin de fer © Musée Alsacien / M.Bertola

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L’hiver est là et nous sommes à Strasbourg, pourtant il existe une alternative au Marché de Noël pour occuper vos bambins au mois de décembre. Il n’y a pas que les strass et les paillettes, les manèges enchanteurs et la patinoire cassebinette… La capitale alsacienne regorge de propositions pour captiver l’attention des enfants. Avec une générosité sans pareille, j’ai testé pour vous trois expositions dites « tout public ». La vaillante capitaine devant le Vaisseau, c’est moi, au centre de la photo (1), encore tout sourire au début de notre odyssée. Avec à ma droite Martha, 4 ans et Suzanne, 7 ans. Ça tombe bien, leur nouvelle exposition temporaire Grains de bâtisseurs est conseillée à partir de 7 ans. Dans ce parcours sur la construction de maisons en terre, il est proposé de multiples expériences (2) pour faire comprendre aux enfants que la terre est faite de grains, des petits, des moyens, des gros et qu’elle a des propriétés étonnantes. Suzanne a pu comprendre que le sable, pour être solide, doit être mouillé mais pas trop. Elle en avait déjà fait le constat cet été devant des châteaux de sable branlants, mais là l’expérimentation va plus loin et la physique granulaire devient vite un jeu d’enfant. Pour les parents, l’exposition est une formidable promotion pour le retour à une architecture en terre, une matière première peu coûteuse et écologique. Les exemples d’architecture résolument contemporaine en pisé finissent de nous convaincre. Mais plus encore que l’exposition, c’est un film projeté à l’auditorium du Vaisseau qui nous instruit tout en nous amusant. Réalisé dans les studios strasbourgeois d’Amopix, ce court-métrage d’animation en 3D de 13 minutes est une petite pépite de simplicité pour nous faire comprendre l’échelle du nanomètre. À l’heure où les nanotechnologies envahissent notre quotidien, l’histoire de ces deux personnages nous emmène dans un vaisseau (3) capable de se miniaturiser à volonté et nous projette dans le monde de l’infiniment petit. Si à ce stade du parcours, j’étais encore zen avec ma cadette de 4 ans que j’ai pu occuper au Vaisseau avec les jeux des tout-petits de l’exposition permanente, je sentais qu’il allait être dur de lui faire suivre patiemment le parcours d’images d’antan proposé par les Musées de Strasbourg au Palais des Rohan. J’ai donc envoyé mon assistant reporter de mari à la patinoire « casse-binette » de la place du Château, et nous voilà Suzanne et moi à l’assaut des Mondes de papier. Une bien belle exposition que l’on doit à Malou Schneider, la commissaire du Musée Alsacien. Faute de place au Musée Alsacien, elle a rassemblé au Château des Rohan dans un accrochage très réussi des trésors de l’imagerie populaire de Wissembourg. Ils n’ont d’ailleurs rien à envier aux fameuses images d’Épinal et sont à découvrir. Des images lithographiées hautes en couleurs qui nous donnent à imaginer l’univers tel qu’il se présentait à nos arrières grands-parents alsaciens. Et tous les décalages qui vont avec, comme ces images coloniales… Suzanne a bien évidemment préféré la partie consacrée aux jouets optiques et aux jeux de société (4).

Images à découper permettant par exemple aux garçons de monter leurs armées de Zouaves ou aux petites filles de monter un magnifique théâtre miniature. Troisième et dernière étape pour mes petits chaperons rouges : la ville d’Haguenau pour un parcours intitulé Loup y es-tu ? Jusqu’au 8 janvier, le loup s’expose à la médiathèque de la Vieille Ile, à la Bibliothèque des Pins et au Musée Historique à travers cinq expositions et multiples séances de contes, lectures et projections (5). Le Musée Historique présente notamment une série de dix pastels et un triptyque de Christophe Meyer. Tout un circuit qui au-delà de son intérêt esthétique est un moyen de mieux connaître le loup, afin de défendre son retour en France. Dimanche soir… Il était temps de rentrer. Le pari était gagné… J’avais réussi à faire une promenade intellectuelle en famille. Mais, au retour, c’était bon de s’affaler dans le canapé et de mettre les mômes devant la télé !

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1) Grains de bâtisseurs, une exposition pour redécouvrir ce qu’il y a sous nos pieds, jusqu’au 22 août 2011 au Vaisseau, 1 bis rue Philippe Dollinger à Strasbourg (projection du film Redux, les mercredis après-midi, samedis, dimanches et vacances scolaires) 03 88 44 65 65 - www.levaisseau.com 2) Des mondes de papier, L’imagerie populaire de Wissembourg, jusqu’au 31 janvier 2011 - Galerie Heitz / Palais Rohan, place du Château à Strasbourg 03 88 52 50 04 - www.musees.strasbourg.eu 3) Loup y es-tu ? À la Médiathèque de Haguenau et au Musée Historique, jusqu’au 8 janvier 2011 03 88 90 68 10 ou www.mediatheque.ville-haguenau.fr

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ANIMATION Par Catherine Schickel / Photo Pascal Bastien

3 QUESTIONS À MATHIEU ROLIN RÉALISATEUR & MOTION DESIGNER Rencontre avec le concepteur de Redux, beau court-métrage de vulgarisation scientifique en animation 3D, projeté actuellement au Vaisseau. Spécialisé dans des créations audiovisuelles mêlant graphisme en mouvement et vidéo, Mathieu Rolin nous reçoit dans son studio, Amopix, à deux pas de la cathédrale. D’où vient cette passion pour le motion design ? Il y a une dizaine d’années, lorsque j’étais étudiant à l’IUT Services et réseaux de communication d’Haguenau, il n’y avait pas de cours de motion design, mais tout le monde parlait déjà d’After effects… Lors d’un stage, j’ai découvert ce logiciel de vidéo numérique qui me permettait d’exprimer mes aspirations esthétiques. J’adore les beaux mouvements de caméra, et de façon virtuelle, je pouvais créer en numérique ces plans que je n’aurais pas eu les moyens de tourner dans la réalité. Je rêvais d’avoir des grues, des optiques perfectionnées… Mais à 22 ans, je ne pouvais pas produire ce genre de tournage. Après mes études, en 2002, j’ai créé mon propre studio : Amopix (Art of Moving Pixel). Aujourd’hui, ma spécialité est de mixer la vidéo à l’animation graphique. Je conçois des habillages vidéo, des clips, des films publicitaires pour des entreprises comme Hager, des documentaires pour la télévision… Quelles sont les étapes nécessaires pour réaliser les 13 minutes d’un court métrage 3D comme Redux ? C’est difficile à comptabiliser, disons qu’entre la préparation et la sortie du film, plus d’un an s’est écoulé. J’ai commencé à écrire ce film en 2008, dans le but de le proposer au Vaisseau. Le concept de base leur plaisait : deux enfants aventuriers qui piloteraient un vaisseau capable de se miniaturiser pour rentrer dans la matière. J’ai confié la création et la modélisation des personnages

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à Samba Soussoko, qui a travaillé six mois à temps plein sur ce projet. J’avais envie de petits personnages très tassés et enfantins inspirés de Calvin et Hobbes. J’ai ensuite endossé la casquette de réalisateur, producteur et monteur. La production consiste schématiquement à répartir le budget du film entre le son, la 3D, les comédiens qui font la voix off, le sound design. Au total, 21 personnes ont collaboré au film. Je travaille seul mais très bien entouré. Avec des spécialistes dans chaque domaine… Quelles sont vos références dans le monde de l’animation numérique ? Il y a plein de choses qui m’amusent, je ne vais pas être 100 % Spielberg, Cameron ou Pixar. Ce que j’aime, c’est me balader sur Vimeo, une formidable plate-forme pour les créatifs. Mais en ce qui concerne l’animation grand public, je suis fan des Indestructibles et de Monstres & Cie. L’animatique de Bob, le petit monstre vert à un œil, est vraiment bluffante…

Redux, à l’auditorium du Vaisseau dans le cadre de l’exposition Grains de bâtisseurs, jusqu’au 22 août 2011 Amopix 22, place de la Cathédrale à Strasbourg 03 88 35 82 46 – www.amopix.com



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Stras’diary

IN THE CITY Par Cécile Becker et Caroline Lévy

Cet automne fut dense en événements... entre expos, concerts, performance, séance de relooking et défilé, on ne savait plus où donner de la tête et des fêtes. Retour sur un agenda überchargé !

Photo : Cécile Becker

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OCT

Photo : Cécile Becker

Quand les verres remplacent les livres

La BNU, place de la République, est en travaux durant trois ans : jusqu’en janvier, l’administration déplace plus de 50 kilomètres de livres pour permettre aux usagers de retrouver un lieu plus ouvert et adapté aux pratiques numériques. Il paraissait donc opportun de dire au revoir à cette chère bibliothèque en la fêtant dignement : concerts, théâtres, lectures et visites au programme. À 21h, les organisateurs commencent déjà à refuser certaines personnes à l’entrée : environ 300 personnes se sont passées le mot. Le crémant coule à flots, et des verres vides remplacent les livres sur les étagères. Les visiteurs ont le sourire, alcool aidant, et se laissent guider. Une très bonne ambiance et l’occasion de faire la fête, entre les cartons, dans un lieu où l’on avait l’habitude de garder le silence et d’étudier. Lydie, 45 ans, dira : « Très étrange de retrouver ce lieu où j’ai révisé mon bac, très drôle de retrouver des pervers qui m’observaient au-dessus de leurs lunettes aussi. Et puis se retrouver là, vieux, jeunes autour d’un verre, c’est super. » (C.B.)

Quand on rencontre la styliste la plus connue du PAF, on révise studieusement son alphabet avant ! La féline et non moins brésilienne Cristina Cordula aurait pu présenter Des chiffres et des lettres, mais c’est dans Nouveau look pour une nouvelle vie, l’émission de relooking sur M6 qu’elle s’est fait connaître, en comparant chaque morphologie féminine à une lettre. Au programme, atelier relooking et petits fours allégés pour être subliiiiime en toute occasion ! (C.L.)

BNU / 21H

Holiday Inn / 19h

Toi, tu es un H

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OCT

Photo : Nicolas Dziopa

Stras’diary

Péniche Chic

Pour inaugurer l’association La Mode à Strasbourg, on a assisté à une soirée aux rythmes salsa à bord de la nouvelle péniche fraîchement amarrée sur les quais. C’était l’occasion de retrouver Avila pour un show coiffure sans (mini) vague et l’amiral des Galeries Lafayette pour un défilé latino et coloré, le tout commandé par Touch-Arts. Une chose est sûre, la mode à Strasbourg a le vent en poupe et ne mettra pas les voiles de si tôt ! (C.L.) Barco Latino / 20H

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Photo : Cécile Becker

OCT

Ça bulle ?

Qu’est-ce qu’une Bubble Night ? Je me le demandais. J’ai très vite compris en voyant cette danseuse onduler dans une bulle remplie d’air. Miss Tricky et Mascara Disorder aux platines, des vidéos mystiques et de la bonne musique, c’était l’idée de 37.5, une boîte d’événementiel qui se dit durable et qui lançait à cette occasion une longue série de soirées privées. (C.B.) Studio Saglio / 00h


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OCT

Strangers in the dark

Un pharaon portant un bandana, ce qui pourrait ressembler à une platine : le travail de Richie Reach, réalisateur, graffeur, peintre et graphiste, oscille entre le mélange des genres et la superposition d’icônes historiques avec des objets modernes, le tout en noir et blanc. Un vernissage qui m’a permis de voyager à l’époque des graffitis figuratifs. (C.B.) Galerie INK / 18h30

Photo : Cécile Becker

Photo : Cécile Becker

31

OCT

Japan Addict

Le cosplay, je connaissais : ces petits japonais qui se déguisent en personnage de manga et qui l’assument. Le phénomène a traversé les frontières et s’est maintenant bien installé à Strasbourg. À l’espace Marceau, une cinquantaine de stands aux couleurs du manga ont été installés. Si je l’avais voulu, j’aurais pu rentrer avec des rajouts rose fluo pour mes cheveux, des oreilles de chat et toutes sortes de bijoux et de déguisements. Un concours de cosplay était organisé. Par équipe, les jeunes déguisés ont dansé, performé devant un jury très sévère. Les gagnants étaient déguisés en sorte de samouraïs industriels, mais j’ai préféré ce couple déjanté. Ne me demandez pas pourquoi. (C.B.)

Espace Marceau Neudorf / 17h30 67 zut !


Stras’diary

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NOV

AH LES CROCO- CO Ça y est ! L’album Generalized Suspicion of Experts des Croco est disponible, partout où ils iront jouer en concert, mais également sur Internet. Pour fêter la sortie de cet album dont la pochette a été réalisée au Café Brant par Christophe Urbain – les amateurs de Kraftwerk apprécieront le clin d’œil 70’s –, le groupe a investi La Boutique, rue Sainte-Hélène, avec une bardée de T-shirts réalisés par différents jeunes créateurs et des travaux vidéos de haut vol, projetés sur les vitrines. Le temps était plutôt doux, alors tout en écoutant les fabuleuses notes de The Dark Passenger, nous avons pu boire quelques bières à l’extérieur en contemplant la vitrine éphémère. (C.B) LA BOUTIQUE / 19h

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Branding

Marketing

Identité Visuelle

Idée

Budget

Réseaux

Packaging

Sponsor

Team Manager

Publicité

Business Stratégie

Communication

Rough

Media

Merchandising

Agence

Marché

Direction Artistique

Networking

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Tendance

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Logotype Plan L’ISEG Marketing & Communication School

Créatif Buzz

L’ÉCOLE DES FUTURS ACTEURS DU MARKETING

Édition Design

est présent dans 7 villes de France 3$5,6 %25'($8; /,//( /<21 1$17(6 675$6%285* 728/286(

ET DE LA

http://mcs.iseg.fr

COMMUNICATION

Institut Supérieur Européen de Gestion. Établissements privés d’enseignement supérieur. Cette école est membre de



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the ) GUM CLUB) Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot–Delon Modèles Alice, Henri, Hermès, Lise, Lucas, Mariana, Marie, Prune, Stéphane Make-up Nathalie Sienko Coiffure Francis / Extatic Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview Assistantes mode Caroline Lévy & Emmanuelle Chauvet Assistant casting Gautier Ramin

Boutiques : La Vue + Belle, Galeries Lafayette, G-Star, Heschung, K.Collections, L’Altra, Marithé+François Girbaud, Revenge, Ultima

Stéphane : Costume en lainage, veste deux boutons, chemise à rayures, cravate en soie, le tout PRADA chez Ultima. Prune : Veste en laine et col doublé cuir, marinière et jean slim en simili cuir JUNIOR GAULTIER, chapeau en feutre IKKS, le tout aux Galeries Lafayette.



De gauche à droite : Hermès : Veste zippée à capuche, en tricot et nylon MONCLER chez Ultima. Jean MARITHÉ+ FRANÇOIS GIRBAUD. Lise : Perfecto en cuir blanc GALLIANO, t-shirt imprimé C.N.C, les deux chez K.Collections. Jean en coton huilé JUST CAVALLI chez L’Altra. Stéphane : Foulard ARMANI chez L’Altra. Alice : Blouson en lapin noir et cuir, doublé coton C.N.C et robe T-shirt en jersey imprimé GALLIANO chez K.Collections. Lucas : Veste façon caban en toile et lainage chevron MARITHÉ+FRANÇOIS GIRBAUD


Hermès : Pull rayé Nelson R, veste sans manches New Colorado en coton enduit et nylon gris acier, écharpe en laine, le tout chez G-Star. Jean en coton imprimé rayures MARITHÉ+FRANÇOIS GIRBAUD. Baskets DIOR HOMME chez Ultima. Marie : Gilet en tricot doublé de satin imprimé panthère D&G, robe débardeur à paillettes sur un T-shirt en jersey de coton BARBARA BUI, le tout chez L’Altra. Baskets bicolores à talon intégré ISABEL MARANT aux Galeries Lafayette.


Mariana : Robe en soie à épaulettes en néoprène, bottines en daim AF Vandervorst chez K.Collections. Henri : Blouson en lainage et cuir, REDSKINS, jean slim en simili cuir JUNIOR GAULTIER et chapeau en feutre IKKS, le tout aux Galeries Lafayette. Lunettes de vue en acétate, modèle Lemtosch MOSCOT chez La Vue + Belle.


Alice : Manteau structuré en lainage chevron MAISON MARTIN MARGIELA, caleçon en viscose et laine ILARIA NISTRI, bottines FREE LANCE, le tout chez K.Collections.


Lise : Blouson en cuir clouté or JUST CAVALLI, robe en soie à pois D&G et escarpins multibrides en daim gris BARBARA BUI chez L’Altra.


Lucas : Veste caban en lainage gris, Altéa chez Revenge. Pantalon chino en coton noir G-STAR. Lunettes de vue, Modèle Lemtosch MOSCOT chez La Vue + Belle. Mariana : Blouson en cuir et tricot TSUMORI CHISATO et robe en soie et paillettes C.N.C chez K.Collections. à droite / Stéphane : Blazer en coton G-STAR RAW. Foulard ARMANI chez L’Altra. Lise : Perfecto en cuir blanc GALLIANO, T-shirt imprimé C.N.C, les deux chez K.Collections. Jean en coton huilé JUST CAVALLI chez L’Altra.



Stéphane : Costume en lainage, chemise à rayures et cravate en soie, le tout PRADA chez Ultima.


Prune : Veste de costume en lainage, marinière et jean slim en simili cuir JUNIOR GAULTIER, chapeau en feutre IKKS, le tout aux Galeries Lafayette. Au sol de gauche à droite : Derbies pailletés ANNIEL aux Galeries Lafayette, bottines à plateau BURBERRY, sac D&G et escarpins multibrides en daim gris BARBARA BUI, le tout chez L’Altra. Baskets ISABEL MARANT aux Galeries Lafayette. Escarpins en poulain GIUSEPPE ZANOTTI chez Ultima.


Stéphane : Blazer en coton, T-shirt imprimé et cardigan en coton noir G-STAR, pantalon cargo kaki J BRAND chez K.Collections, derbies MARITHÉ+FRANÇOIS GIRBAUD. Lise : Robe-portefeuille en soie fuchsia et ceinture en gros grain D&G chez L’Altra et bottines en cuir clouté FREE LANCE chez K.Collections.


De gauche à droite : Stéphane : Blazer en coton G-STAR. Foulard ARMANI chez L’Altra. Mariana : Robe-pull en laine et mousseline de soie MIU-MIU chez Ultima. Alice : Blouson en lapin noir et cuir C.N.C chez K.Collections. Hermès : Veste zippée à capuche en tricot et nylon MONCLER chez Ultima.


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VOUS CHERCHEZ DES CADEAUX ? ZUT ! LES A TROUVÉ POUR VOUS

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1) Col en fourrure et lien en satin à nouer, en vente chez VICINO 2) Sandales Tribute en cuir vernis nude, Yves Saint Laurent, Coll.P.E 2011, en vente chez ULTIMA 3) Selle de vélo Brooks en cuir marron, en vente chez ESPRIT CYCLE 4) Tabouret ULM dessiné par Max Bill en 1952, Zanotta, en vente chez STYLICA 5) Suspension Vapeur en plastique tissé, Inga Sempé pour l’éditeur MOUSTACHE 6) Tapis Spiral en laine de Nouvelle-Zélande, Nanimarquina, en vente chez STYLICA 7) Boots Rohan, lacet et sangle, zut ! 86


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en cuir vachette, cousu Goodyear et semelle gomme, HESCHUNG 8) Couronne en bois flotté, GREEN FLEURISTE 9) Sac en cuir zippé de couleur fauve, Zibba chez REVENGE 10) Bracelet cuir, en veau Tadelakt plaqué argent et palladium, HERMÈS 11) Cache-pot en bois flotté, GREEN FLEURISTE 12) Lunettes écaille, modèle Lemtosh, Moscot, en vente chez LA VUE + BELLE 87 zut !


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1) Sac Lady, couleur corail, Coll.P-E 2011, Dior chez ULTIMA 2) Table basse laquée de plusieurs couleurs, Spline, Fred Rieffel chez ROCHE BOBOIS 3) Vase No Limit de Vanessa Mitrani chez ROCHE BOBOIS 4) Tabouret Mezzadro en acier chromé, siège vernis et base en hêtre, Achille et Pier Giacomo Castiglioni, Zanotta, en vente chez STYLICA 5) Chaise Bold, structure en acier recouverte de mousse polyuréthane, housse en textile amovible et livraison à plat, à monter soi-même. Big Game chez MOUSTACHE 6) Porte-manteaux en acier laqué, Aster, 4 couleurs, Alessandro Dubini pour Zanotta, en vente chez STYLICA 7) Coussin en lin imprimé, Rouge du Rhin chez ÉLASTABIL 8) Bottines Sass en cuir rouge façon zut ! 88


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croco, Mary Kyri chez L’ALTRA 9) Acai Spray, lotion réparatrice et apaisante, à base d’ingrédients 100 % bio, édition limitée avec étiquette de Jeff Koons. L’intégralité des bénéfices de cette opération mondiale sera reversée à la Koons Family Institute. KIEHL’S 10) Bougie parfumée, Santal Cardamone de Dominique Ropion, 220gr, aux éditions de parfums Frédéric Malle à L’INSTITUT DU PARC (Photo : Jacques Giaume) 11) Turbulette Ana Forêt, ouatée en microfibre, imprimée devant, dos en jersey bambou uni et fermeture boutonspression, disponible en 3 et 6 mois, ANATOPIK en vente chez I.T.O 12) Doudou en microfibre, Adula Chaperon, ANATOPIK en vente chez 89 zut ! I.T.O 13) Montres, collection Anne-Flore Marxer, SWATCH


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1) Chapeau en feutre et ruban en gros-grain, strass et passementerie, Maliparmi chez VICINO 2) Chemise en popeline rayée et cravate en soie à pois, CAFÉ COTON 3) Escarpins en cuir façon reptile, doublure en cuir bleu, JB MARTIN 4) Sac en cuir gris patiné façon croco, Giorgio Fedon chez REVENGE 5) Parfum Portrait of a Lady par Dominique Ropion aux Éditions de parfums Frédéric Malle, en vente à L’INSTITUT DU PARC 6) Patères vendues par lot de trois, en métal laqué, Cocktail Designers en vente chez DOMESTIC, www.domestic.fr 7) Lunettes de soleil, SPY Tron en vente chez LA VUE + BELLE 8) Vases, Vase of Phases, Studio DROR pour zut ! 90


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ROSENTHAL, en vente au PRINTEMPS 9) Suspension Vertigo en fibre de verre, fer et polyuréthane, par Constance Guisset chez l’éditeur PETITE FRITURE www.constanceguisset.com www.petitefriture.com (Photo Véronique Huygues) 10) Low-boots Aptenia, HESCHUNG 11) Michael Jackson par Arno Bani et Jéromine Savignon aux ÉDITIONS DU CHÊNE 12) Sac en toile enduite imprimée, Pianurastudio chez VICINO 13) iPAD, APPLE, en vente chez BEMAC - Manteau en chevron de laine, Maison Martin Margiela chez K.COLLECTIONS (Photo : Alexis Delon / Preview) 14) Bague Secret code en acier noir, SWATCH 15 ) Photophore Kivi (22 couleurs différentes) Heikki Orvola pour LITTALA chez AQUATINTE / (voir adresses p.130) 91 zut !


ACCESSOIRES

SA - K Débuts ? A/H 2010 Signes distinctifs ? Un sac-seau avec un K surpiqué comme signature. Du noir, du blanc, deux tailles et une anse modulable. Beau comme un pliage origami, le sac vide est plat comme une enveloppe. C’est la signature d’Isaac Reina. Mais qui est Isaac Reina ? Le designer rêvé pour les adeptes d’une maroquinerie confidentielle et minimaliste. Il fut aussi l’assistant pendant huit ans de Véronique Nichanian pour les collections homme Hermès et styliste de la maroquinerie Margiela. Ses inspirations vont du Bauhaus à Jasper Morrison, en passant par Arne Jacobsen, Jean Prouvé… Une évidence quand on découvre ses collections. Et Karine Goldschmidt ? Acheteuse passionnée, elle met en situation une sélection ultra-pointue dans sa boutique au décor ultra-blanc. Work in progress toujours. Pourquoi ? Une addiction des deux protagonistes, au cuir et à la peau. Le K a un épiderme souple et vivant, non doublé pour rester en contact avec la matière. Objectif : Revenir à un sac épuré et confidentiel, où le logo souligne la forme du sac, l’accompagne avec élégance et discrétion. Comme une toile monogrammée mais... sans le monogramme, juste l’initiale K. Où ? Uniquement chez K.Collections Cour Waldner Stephan 5, rue des Marchands à Colmar 03 89 23 07 06

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Par Myriam Commot-Delon Photo Alexis Delon / Preview

Co-branding / ISAAC REINA & K.COLLECTIONS / Naissance du sac K.


QUELQUES IDÉES CADEAUX POUR LES FÊTES !

Offrez une évasion le temps d'un soin d'exception, d'une pause raffinée avec les cosmétiques LA PRAIRIE et SENSAÏ KANEBO

Des nouveautés de FRÉDÉRIC MALLE : "Portrait of a Lady" un parfum mi-robe du soir et mi-conte des mille et une nuits Un diffuseur de parfums pour la maison, objet au design minimal La bougie, le savon liquide de l'hotel COSTES Les colognes ACQUA DI PARMA

INSTITUT DU PARC GUYLÈNE POUR 16 avenue de la Paix Strasbourg / 03 88 240 333 / guylene.pour@orange.fr


JOAILLERIE

NERO Dramatique et envoûtante, une eau laquée et d’encre. Ecrin mystérieux pour des bijoux sauvages et primitifs

Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

Joailleries Cartier, Gabriele Schwartz

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Bague Nérée, grand modèle en or noir Repossi, collection disponible à la joaillerie Gabriele Schwartz

La ligne Nérée de REPOSSI / Inspirée par Nérée, dieu marin primitif, la seconde collection de la ligne Ère de la maison Repossi est un enchantement, avec ses impressions florales japonisantes aux formes organiques. Gaïa Repossi, petite fille du fondateur, et son amie Eugénie Niarchos, respectivement directrice et conseillère artistique de la maison, nous entraînent avec hardiesse dans leur sillage en insufflant un œil mode rafraîchissant et créatif à la joaillerie… www.repossi.com

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Pendentif Panthère en or jaune, tsavorite et laque noire, cordon en passementerie et or CARTIER

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Bague Panthère en or jaune 18 carats, sertie de grenat, tsavorite, onyx et laque noire CARTIER

La ligne Panthère de CARTIER / Jeanne Toussaint, femme à la beauté dévastatrice et au caractère indomptable incarnait la séduction extrême. L’hommage de Louis Cartier à son épouse et collaboratrice ne pouvait que porter le surnom de l’envoûtante muse : La panthère. Un thème intemporel pour des bijoux immortels, rares et précieux, à l’image de leur couple et de leurs créations, du bestiaire flamboyant de la collection Tutti Frutti à la montre Tank ou Santos… www.cartier.fr

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DESIGN

OFFICE d e pointe Par Cécile Fassel // Photos Chrystel Lux

Envie de réaménager votre espace de travail ? Besoin d’un conseil en matière de design fonctionnel ? Le sourire, la chaleur, la générosité, une oreille attentive et une réponse pointue… Voici les ingrédients de la notoriété de l’agence Décoburo, à Zellenberg. Signe de reconnaissance : un exemplaire de Zut ! à la main. En cet après-midi de novembre, nous sommes attendues sur le parvis de la gare de Colmar. À bord d’une confortable berline, on nous conduit sur les jolies routes du vin vers le petit village de Zellenberg. Au sommet de ce charmant village, nous sommes invitées à profiter d’un moment de design au cœur de la campagne alsacienne… Bienvenue chez Décoburo, ou plutôt chez Lionel et Geneviève Klintz, car ici show-room et « home » ne font qu’un. Le savoir-faire du tandem de cette petite agence a su développer sa proposition au fil des projets : Décoburo est aujourd’hui une référence nationale en qualité d’agencement et de mobilier design pour l’espace du bureau. Distributeur national exclusif de la marque suisse USM, l’offre est complétée par une sélection de marques qui appliquent des garanties d’authenticité et de fiabilité, comme de Sede ou Arper, mais aussi des créateurs de luminaire tels que Belux ou des références de décoration comme Ruckstuhl ou Herman Miller. Quelle est la vocation de Décoburo ? Décoburo est née en 1986. Partis sur l’idée du recyclage de meubles de bureau d’occasion, nous nous sommes façonnés un savoir-faire que nous avons ensuite adapté à l’évolution du marché. De la vente, nous sommes passés au conseil, à l’aménagement et enfin au mobilier design. Quelles aujourd’hui sont les spécificités de l’aménagement d’un espace de travail harmonieux ? L’agencement, et plus spécifiquement celui d’un bureau, requiert l’écoute attentive des besoins du client : des besoins spatiaux,

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techniques et technologiques. Ses objectifs, son organisation, les contraintes de budget, de temps, tous ces facteurs vont participer de la proposition qui lui sera faite. C’est pourquoi nous travaillons avec un panel de marques de mobilier, de luminaires et de décoration sélectionnés pour leur fiabilité, leur design pointu et fonctionnel. Vous êtes le distributeur exclusif d’USM… Le design d’USM est une référence de simplicité, de pureté et de sobriété si caractéristique du design suisse. Il n’existe pas d’équivalent au monde, ce qui explique certainement que leur concept est aujourd’hui exposé au MoMA, à New York. Le développement de cette marque nous a permis d’affiner notre offre, et dans cette optique nous avons étoffé nos projets avec des marques de luminaires, de revêtements qui travaillent avec la même exigence. À partir de quel moment vous semble-t-il judicieux de venir vous consulter ? Le plus tôt possible ! En effet, plus le travail d’agencement peut s’organiser en corrélation avec les architectes en charge du projet ou avec l’entreprise qui se charge des équipements, plus le projet sera précis. Cela permet une certaine marge de manœuvre pour anticiper les détails techniques tels que la gestion des fluides et des goulottes électriques. Le budget peut ainsi se repartir de manière harmonieuse.


Dans la mesure où une société s’attache à diffuser une certaine identité de marque, vous en inspirez-vous dans la conception de son espace de travail ? Oui, nous cherchons avant tout à valoriser l’image d’une société. C’est ainsi que nous adaptons également les contraintes esthétiques aux contraintes budgétaires. Nous avons aujourd’hui plus de 40 fournisseurs qui nous permettent de faire cohabiter du mobilier design avec des marques moins onéreuses. Le design des produits que nous représentons est significatif de simplicité et de fonctionnalité pour une meilleure identification de la société à son nouvel espace de travail. Jusqu’où s’étend votre champ de compétences ? Notre clientèle exerce principalement des professions libérales ou vient des collectivités territoriales, mais nous comptons également 15% de particuliers pour lesquels nous aménageons toutes les pièces de la maison. Dans ce cas, nous accompagnons le projet du client et démarchons les marques susceptibles de répondre à certains usages domestiques. C’est un travail qui nous passionne car il requiert minutie et écoute. De plus, nous avons su adapter certaines de nos marques phares : nous avons proposé à USM un procédé qui permet de personnaliser le mobilier par thermocollage : le client nous suggère un type de graphisme qu’il souhaite mettre en application, et si nous le jugeons en adéquation avec l’esprit de la marque, il est possible de décliner toute la gamme.

La marque USM est bien représentée dans votre show-room qui se trouve être votre « chez-vous », n’est-ce pas trop difficile à vivre au quotidien ? Non pas du tout, au contraire ! Cela nous a paru naturel. Après plusieurs show-rooms successifs basés sur Colmar, nous avons privilégié le confort et l’opportunité de mettre en situation ce mobilier qui, comme vous pouvez le voir, répond aussi bien à un usage domestique qu’au travail. Nous avons aujourd’hui la chance de faire découvrir ces meubles dans un cadre privilégié, et les nouvelles technologies nous permettent de rester connectés avec l’ensemble de notre réseau. Nous avons distingué des espaces privés non visibles du public et nous aimons prendre soin de notre espace de vie, cela n’est donc absolument pas une contrainte. Votre passion est contagieuse… La plupart de nos clients partagent cette sensibilité, ce qui nous permet de développer des relations privilégiées avec chacun d’entre eux. Pour nous, chaque projet est une histoire et les histoires s’articulent, se complètent. Nous avons, par exemple, depuis peu l’opportunité de travailler avec le designer Christian Peter pour un design très contemporain et 100 % alsacien cette fois ! Décoburo 4, Le Schlossberg à Zellenberg 03 89 21 72 00 www.decoburo.com (visites sur rendez-vous)

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Chronique //

#08 Au bon parfum

Élan mystique ? Par Sylvia Dubost // Illustration Laurence Bentz

//// Bien que refusant de croire à une quelconque puissance supérieure, je dois admettre qu’en cherchant un sujet idoine pour cette rubrique, j’ai eu une drôle d’épiphanie. Décembre = Noël = encens. L’équation fut fulgurante et d’autant plus étrange qu’en cette période de fête, je lui préfère largement le vin chaud, et qu’en dépit de nombreux essais, je n’ai jamais réussi à aimer les parfums à l’encens. Celui de l’encensoir, cette note pierreuse, piquante, un peu épicée, vaguement boisée, qui émane de la résine de Boswellia, arbre de la péninsule arabique et d’Afrique de l’est, considérée dans l’Antiquité comme plus précieuse que l’or et offerte à l’enfant Jésus par des mages venus d’Orient. Quand on parle d’épiphanie… Si je l’aime dans la crypte, sur moi, elle m’a toujours glacé les sangs. Tellement connotée et imposante qu’elle semblait toujours dominer les autres, et les parfums à l’encens ne sentir qu’une seule chose… l’encens, froid et humide. Mais ce fut comme si j’avais entendu l’appel de la fumée blanche. J’ai intégralement retourné mon osmothèque, espérant avoir gardé quelques spécimens. J’en ai retrouvé… treize. Abandonnant l’idée d’interpréter ce chiffre, j’ai tout resniffé. Tout. La quasi totale de la série encens de Comme des Garçons : Jaisalmer, cannelle et piment ; Kyoto, vétiver, teck et café ; Zagorsk, bois et aiguilles ; Avignon, magnifiquement sombre et évidemment mystique. Comment avais-je pu croire que tous ces parfums se ressemblaient ! Encens et lavande de Lutens, aromatique et élégant. Feu Nu de Yves Saint Laurent, un OVNI dans la parfumerie de masse. L’eau Sento de Iunx, toute en transparence. Passage d’enfer de L’artisan parfumeur, 100% encens d’église, un peu trop premier degré pour moi. Angélique Encens de Creed, l’un de mes préférés, peut-être parce qu’il est plus cendre qu’encens. Incensi de Lorenzo Villoresi, Encens Flamboyant d’Annick Goutal… Après des années d’oubli, je suis tombée complètement en amour avec le sublime Messe de minuit d’Etro, un encens orangé au fond presque oriental qui dormait dans mon tiroir… ce même tiroir qui,

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à mon grand désespoir, ne contenait plus ni L’eau trois de Diptyque, ni Citta di Kyoto de Santa Maria Novella, que j’ai donnés, c’est sûr. J’ai activé tous les réseaux pour mettre la main sur ceux que je ne connaissais pas : Encens et Bubblegum d’État libre d’orange, Bois d’encens d’Armani, Hindu grass de Nasomatto, Cardinal de Heeley, Frankincense and Myrrh de Czech and Speake… Ce fut l’engrenage. Je crois bien que j’ai fait un choc mystique. À moins que ce ne fut une overdose. Toutes ces odeurs de sainteté m’ont fiché un tel bourdon que, malgré la beauté incontestable de certains d’entre eux, j’en ai conclu que, décidément, les effluves plus terrestres m’étaient plus aimables… Que diable, le ciel peut bien m’attendre. Ma liste de vœux terrestres pour Noël Bois et muscs, Serge Lutens (Christopher Sheldrake, 2005). Tout est dans le titre. Jicky, Guerlain (Aimé Guerlain, 1889). Lavande et civette : un masculin-féminin incontournable. Ambre précieux, Maître Parfumeur et Gantier (Jean Laporte, 1988). Ambre vanillé et poudré, le plus beau qui soit ! Moss Breches, Tom Ford (Stephen Nilsen, 2007). Un sous-bois moussu à tendance rétro. Messe de minuit, Etro (2000). Parce que quand même, il est sublime… L’Heure fougueuse, Cartier (Mathilde Laurent, 2009). Une odeur de crinière chaude à se damner.


PIÈCES UNIQUES · MATIÈRES NOBLES · FINITIONS MAIN Nos articles proviennent d'ateliers travaillant pour la haute couture

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ESTHÉTIQUE Par Caroline Lévy // Photos Naohiro Ninomiya

Ouvrez les yeux

C’est dans un havre design que la clinique Expert Vision Center trouve les solutions à vos problèmes de vue et d’esthétique. Découverte d’une technique qui change la vie.

Porteurs de lunettes et de lentilles, vous êtes-vous un jour imaginés totalement libres ? Voir net dès le réveil, ne plus chercher sa monture avant de lire ou ne plus devoir trouver des techniques sur mesure pour pratiquer votre sport… Expert Vision Center propose des solutions adaptées pour que ces contraintes ne soient plus qu’un mauvais souvenir. Situé au sein de la clinique Sainte-Odile, ce centre d’expertise spécialisé en chirurgie laser pour les yeux accompagne le patient dans toute sa démarche, des examens pré-opératoires à sa sortie. Grâce à une équipe de cinq chirurgiens ophtalmologistes d’expérience et à un plateau technique à la pointe, le processus est simple, rapide et indolore : l’opération dure environ vingt minutes, le même laps de temps nécessaire pour réussir à lire l’heure après l’intervention ! Et parce que voir n’a ni d’âge ni prix, ces techniques corrigent toutes les pathologies sur un patient majeur et ce, sans limitation. Dans cet espace sobre et épuré, tout est parfaitement étudié pour mettre en confiance le patient et faire de ce moment « chirurgical », celui qui aura transformé sa vie. Que ce soit pour des motivations esthétiques, pratiques ou sportives l’intervention coûte entre 1000 et 1600 euros par œil. Une nouvelle résolution : franchir le pas pour enfin libérer vos yeux ! Expert Vision Center Clinique Sainte-Odile 6, rue Simonis – 03 88 84 71 48 www.expert-vision-center.com

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TENDANCES

La parenthèse enchantée Par Fouzi Louahem

Le talon aiguille claque, la cambrure est vertigineuse et la démarche ondulante. La bouche soulignée de rouge sang nous invite à renouer avec une expérience disparue, la nudité lentement dévoilée, gracieusement amenée avec humour. Remis au goût du jour par le film Tournée de Mathieu Amalric, le new burlesque explose en France.

Novembre 2010, quelques spectateurs bravent le froid automnal, attroupés devant la salle de spectacle Le camionneur, attirés par la curiosité de découvrir cette tendance dont tout le monde parle, le new burlesque. Un spectacle où se mêlent outrance, exagération, pastiche, caricature et extravagance. Quelques notes d’un standard des années 40 remixé nous font patienter le temps de se rappeler que burlesque vient de l’italien burla (farce, plaisanterie), que ce terme s’appliquait au genre littéraire du XVIe siècle qui portait en dérision la poésie précieuse, il devient alors le genre parodique par excellence. Mais c’est l’Amérique de 1840 qui lui donnera un tout autre sens en désignant ainsi les spectacles de variété, de danse, de comédie légère et qui pour attirer les spectateurs avides de sensation y adjoint le strip-tease. Mais peu à peu, c’est cet art de l’effeuillage qui sera mis en avant. En 1870, les salles de Broadway ne désemplissent pas, mais il faudra attendre 1930 pour que le burlesque connaisse enfin son âge d’or et ses stars : Lili St-Cyr, Rose la Rose et Gypsy Rose Lee, qui avec son air mutin, du haut de ses 15 ans, susurrait au public quelques paroles de chanson, parfois certaines pensées comme pour elle-même, comme pour se rassurer. Les murmures parcourent l’assistance, on remarque l’élégance rétro de certaines spectatrices. Tailleur crayon, voilette, corset style victorien qui affine la taille et met en valeur les formes voluptueuses, les yeux sont soulignés de noir que fait ressortir une peau diaphane. On se surprend alors à rêver de Lili St-Cyr et à son fameux strip-

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tease à l’envers de 1951, la loi en Amérique interdisant aux danseuses de quitter la scène avec moins de vêtements qu’à leur arrivée, elle arrivait sur scène nue dans un bain moussant, avant un langoureux rhabillage. Sacrée Lily, quatre arrestations lui vaudront une notoriété grandissante, ainsi qu’une réputation d’audace et d’intelligence. Depuis, la pornographie et la libération de la femme ont fini d’enterrer le burlesque. Jusqu’aux années 2000 et sa vague de new burlesque qui en 2001 en Californie réunit lors du fameux Tease-O-Rama plus de trois milles spectateurs médusés. L’art n’est pas en reste et les photos de Katharina Bosse proposent alors une relecture contemporaine de l’effeuillage. Culture underground, le new burlesque commence aujourd’hui à poindre son nez auprès d’un plus large public : l’effeuilleuse Dita Von Teese en drapeau étendard, la chanteuse Christina Aguilera en version appauvrie dans le film Burlesque, ou encore, dans une lecture très poétique du mouvement, le film Tournée d’Almaric sorti en 2010. La première troupe de néo-burlesque française, les fameuses Kisses Cause Trouble posent en 2004 les jalons d’un burlesque trashy, ciblant avec prédilection la bêtise humaine, l’élite bien pensante et les excès de la religion tout en sublimant le corps féminin par le strip-tease. Suivent alors les troupes aux délicieux noms de Cerise Diva Champomy, Le Cabaret des Filles de Joie, Mimi de Montmartre, Scarlett Diamond... et Luna Moka, mais ceci est une autre histoire car la lumière s’éteint, le rideau rouge s’écarte pour laisser passer une jambe gainée de bas résille. On retient son souffle…


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TENDANCES

De Luna Moka à Mistigris une histoire de lady Par Fouzi Louahem Photo Benoit Schupp

Luna Moka aime se rendre chez Mistigris. La rencontre entre cette figure du new burlesque de Strasbourg et ce haut lieu du glamour fait des émules : nombreuses sont les jeunes filles à franchir le pas pour l’apprentissage d’une sensualité retrouvée.

Le corps de l’autre est affaire de fantasme, la nudité dévoilée est aussi affaire de fantasme, le burlesque lui est affaire de désir, un désir partagé, sans dommages collatéraux. L’effeuilleuse donne, joue, éblouit, parfois navre. Le spectateur, lui, vient chercher au choix le charme suranné des cabarets d’antan, le chic et la hype, un spectacle atypique, ou peut-être et c’est le cas de Claire Orly alias Luna Moka, une certaine idée du glamour. La chose qui saute aux yeux dès l’entrée en scène de Luna Moka, c’est sa capacité à incarner, l’espace d’un court passage sur la scène, la pin-up iconique des années quarante. Le maquillage est précis, la tenue flamboyante et froufroutante, le geste gracieux, le regard pétillant, elle donne tout à voir sans rien montrer. Accoudée au bar, essoufflée par son passage sur scène, cette artiste de 29 ans raconte sa vie londonienne. Comment cette Nancéienne a quitté la France pour parfaire son anglais, comment à ses moments perdus, elle s’est inscrite à un cour de french cancan avant de découvrir le néo-burlesque. « La première fois que je suis montée sur scène, c’était horrible, j’étais très raide, aujourd’hui avec l’entraînement et les conseils de mes professeurs, je prends du plaisir à l’effeuillage. J’aime son univers, les costumes, les bijoux, les

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histoires qu’on raconte, l’humour, tout cela est tellement féminin », me confie-t-elle, un sourire en coin. « J’étais très timide et le néoburlesque m’a soignée de ça, c’est une thérapie en quelque sorte. » Cette assurance, elle la travaille par un entraînement régulier chez elle, deux heures par jour lorsqu’elle prépare un spectacle, le reste du temps par des cours à Paris et avec Coralie, sa coach sportif chez Extatic à Strasbourg. Quand on aborde la question du strip-tease, elle m’avoue que le rapprochement l’énerve : « Je ne suis jamais nue sur scène, j’aime la suggestion, jouer avec le public, c’est toujours coquin jamais vulgaire. » D’ailleurs, son pire cauchemar serait de perdre sur scène ses fameux nippies, qui cachent habilement ses tétons. Quant aux costumes, elle les conçoit elle-même, aidée de sa grande mère qui n’hésite pas à lui suggérer des astuces pour pouvoir les enlever plus facilement. Luna Moka est passionnée, elle fait des émules, ses copines d’abord qu’elle invite aux cours qu’elle organise, mais aussi d’autres strasbourgeoises, parfois qui ne se sentent pas à l’aise avec leur corps et qui l’espace de deux heures apprennent dans une ambiance intime et détendue à enlever gants, veste, jupe et soutien-gorge avec grâce et charme, avant d’enchaîner sur une chorégraphie


Photos Naohiro Ninomiya

des plus simples. « La plupart du temps, les femmes le font pour elles, moins pour leurs hommes », ce qui explique l’assemblée majoritairement féminine présente aux show de Luna Moka. Sur les conseils de Luna Moka, je me rends dans le lieu incontournable du glamour à Strasbourg, un véritable boudoir plus qu’une boutique. Lady Mistigris est un de ces lieux où on se rend entres copines pour y découvrir le must de la lingerie rétro, du bijou fantaisie, des accessoires glamours et parfois coquins. Je surprends Stéphanie Fender en pleine création de bijoux et autre voilette. Elle me parle de son intérêt pour tout ce qui est bien-être, glamour et « chouchouttage » de la femme. Ces influences vont du baroque au plus fun – « en général, ce qui est mignon et qui me fait rire » –, on ne s’étonnera donc pas de voir des figurines de Bambi détournées et autres robots japonais côtoyer les faïences les plus fines. Quand on interroge cette jeune entrepreneuse sur le revival du glamour, elle nous lance « un merci Dita » tonitruant. « Avec Luna Moka, on a l’impression de s’être donnée rendez-vous, mais ça c’est fait naturellement, une envie de partager ce qui est beau, j’ai envie que mes clientes se sentent dans la peau d’Alice au

pays des merveilles, je les invite dans mon boudoir. » Le burlesque est affaire de partage sur la base d’une féminité parfois iconique, souvent offerte, qui, sait-on jamais, pourrait bien donner le ton à cette nouvelle décennie annoncée sinon douce au moins plus drôle et légère. Pour apprendre l’art de l’effeuillage : Des courts sont organisés régulièrement, toutes les infos sur le site de Luna Moka - www.lunamoka.com Pour se perdre et se retrouver : La boutique Lady Mistigris et son univers glamour 13, rue Sainte Madeleine à Strasbourg Le look Dita von Teese vous tente : Extatic vous coiffe et maquille sur la thématique de la pin-up 9, rue du Dôme (entrée 1, rue des Échasses) à Strasbourg

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MODE

Urban Styles Par Caroline Lévy

BENJAMIN 18 ans, étudiant en Arts

On salue ici l’allure preppy-dandy maîtrisée par Benjamin : gants de pilote, mocassins vintage et une mention spéciale pour la pochette en soie qui s’accorde parfaitement sur sa veste Sandro. So Chic.

Le titre qui définit ton style ? Dream de Priscilla Ahn

Ton fashion faux-pas ?

Je mélangeais tellement les couleurs, que je portais souvent deux chaussures différentes pensant que c’était classe…Erreur.

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CAMILLE 19 ans, étudiante en Histoire Camille ose un style anachronique en mixant des pièces d’époque avec un casque ultra flashy. Un look lutin mutin composé d’une marinière Cos et d’une jupe satinée qu’on sortirait pour une grande occasion ! On adore. Le titre qui définit ton style ? Jolie môme de Léo Ferré Ton fashion faux- pas ? Plus jeune, je portais des collants de toutes les couleurs, je trouvais ça frais ! Je me souviens d’un jaune particulièrement atroce…


ZOÉ & PATRICK

Instants volés ou furtives rencontres avec des strasbourgeois en goguette… Ils ont du style et prennent la pause. Clichés de mode.

JÉRÔME 18 ans et 19 ans, étudiants en Art du Spectacle Deux amis, deux styles. Zoé joue des gambettes avec des mi-bas à volants qu’elle associe joliment avec de la maille. Et un esprit rock furieusement assumé pour Patrick, avec un perfecto à franges et des boots André qu’il a lui-même cloutées. Un sans-faute. Le titre qui définit votre style ? Z :Good night Moon de Shivaree P : Red Sign de Kap Bambino Votre fashion faux-pas ? Z : J’ai eu ma période look de skateur, je ne sais pas ce qui m’a pris ! P : Une fabuleuse paire de converses à flammes que je portais sans complexe, mais une édition limitée attention !

25 ans, graphiste & illustrateur Un look street chic pour Jérôme résolument urbain. On aime le T-shirt décalé et les baskets Nike un poil rétro, 100% berlinois. Wir lieben ! Le titre qui définit ton style ? Fancy Footwear de Chromeo Ton fashion faux- pas ? J’en fais au moins un par jour… Mais le décrire voudrait dire que je sait l’identifier ! Je pense qu’aucun vêtement n’est interdit, tant qu’on s’assume.

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Massages aromatiques «�à la carte�», selon vos humeurs et vos émotions…

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StrasBourg Vu par... Coordination, stylisme et rédaction : Caroline Lévy Photos : Nathalie Savey, Christophe Urbain, Anémone du Roy de Blicquy, Pascal Bastien

Ils vivent, travaillent, créent, sortent, aiment à Strasbourg. Les hommes et Les femmes qui font vibrer LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ.

Kansas of Elsass

44 ans, Superstar / vendredi 12 novembre

Où ? Le Zénith

Le Zénith a toute son importance, car Kansas of Elsass & de Gang est le seul groupe alsacien à s’être produit seul dans cette salle, même si nous avons été tête d’affiche à la Foire aux vins de Colmar. Nos apparitions en live sont assez rares, cette date nous a donc profondément marqués.

Actu ! La sortie du troisième album en janvier 2011. De nouvelles vidéos sur le monde du « MMA » et sur la réalisation de la Kansas Kars V2, façon Pimp my Kar ! www.kansasofelsass.fr Blazer col satin et pantalon D&G, chemise Prada, le tout Ultima Prêt-à-porter Canne tête de mort Pasotti chez Revenge Hom Photo : Christophe Urbain

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Olivier Kubler

39 ans, fondateur et dirigeant de l’agence interactive Advisa et président de l’UCCA / jeudi 11 novembre

Où ? Port du Rhin

Amoureux de l’art et de la technologie, je suis sensible à la poésie des friches industrielles, elles portent le signe d’un monde finissant et de promesses nouvelles. Le Port du Rhin est au cœur d’une mutation et ce site en déshérence va être détruit dans quelques semaines. Une dernière visite en hommage à la sérendipité de cette scène street art indus.

Actu ! Les dernières réalisations d’Advisa : site e-commerce : www.lutinbotte.com ; site de marque : www.supra.fr ; applications iphone : Richard le Droff / Opéra national du Rhin. www.advisa.fr / www.facebook.com/advisa / ok@advisa.fr Union des Conseils en Communication d’Alsace. www.ucc-alsace.com Caban Arrow et pull en cachemire De Fursac le tout au Printemps Foulard Altea chez Revenge Hom

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Photo : Christophe Urbain


Vincent Anstett

Photo : Nathalie Savey

28 ans, escrimeur / dimanche 31 octobre

Où ? Stade de la Meinau

J’ai grandi dans ce quartier et, en passionné de foot, je suis venu dans ce stade de nombreuses fois. Avec mes fonctions à la FFF, j’aime retrouver le terrain alsacien, un retour aux sources qui me fait du bien, même si on est éloigné de mon sport !

Actu ! Responsable Sponsoring à la Fédération Française de Football. Début des qualifications Olympiques pour Londres 2012. www.vincentanstett.fr T-shirt, gilet zippé et caban en lainage, G-Star

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Photo : Pascal Bastien

Seda Pumpyanskaya

45 ans, Conseiller spécial de la communication au Conseil de l’Europe mercredi 3 novembre

Où ? L’Esca

J’habite à Strasbourg depuis 2005. Après avoir vécu en Amérique Centrale, j’avais besoin de lumière que je puiserais de chez moi ! Cette vue imprenable sur la ville me donne l’impression d’être dans un décor de théâtre qui s’anime au fil de la journée. Si je devais quitter Strasbourg, c’est cette vue qui me manquerait le plus…

Actu ! La question des Roms et la réforme générale du Conseil de l’Europe. Ouverture de nouveaux bureaux à Genève afin de facilier les contacts avec l’ONU dans nos missions diplomatiques. www.coe.int Robe-smoking en laine Armani Collezioni chez l’Altra

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Photo : Christophe Urbain

Amandine Giraudo, Paul Souviron & Louison

29 et 31 ans, illustratrice et plasticien / mardi 9 novembre

Où ? Antiquités Richard

Nous aimons l’étrangeté de ce lieu qui regorge de trésors et de curiosités. Nous passons souvent devant la vitrine ou dans le magasin, à la recherche d’une nouvelle bizarrerie que nous n’aurions pas vue ou qui viendrait juste de regagner ses comparses. On aime s’imaginer leurs histoires et leurs devenirs…

Actu ! Amandine est maman et professeur d’Arts appliqués. Plusieurs commandes en cours pour des biographies illustrées. Paul expose au Vitoria Artium Gasteis Museo en Espagne avec BlueSky, jusqu’en janvier 2011. Scénographie polymorphe d’Ososphère en février, en collaboration avec A. Lejolivet et C.Greilsammer. www.paulsouviron.free.fr - www.amandinegiraudo.canalblog.com Chemier en soie col claudine et jupe en cuir Sandro Collier moustache de la création d’Amandine Polo Fred Perry et cardigan Sandro, le tout aux Galeries Lafayette

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Anne-Claire Cieutat

34 ans, journaliste cinéma / mercredi 24 novembre

Où ? Rue Sainte-Hélène Strasbourg, où je suis née, est dotée d’une énergie singulière. Y circuler à vélo est une façon d’être en phase avec cette vigueur ambiante. Et la rue Sainte-Hélène, partiellement dépouillée des habituelles embûches pour cyclistes – mais par ailleurs habitée d’adresses conviviales – est l’une des rares au centreville à se laisser traverser sans décélération. L’ivresse urbaine ?

Actu ! Sur France Bleu Alsace : Le Magazine cinéma, le mercredi à 18h40 ; Le Journal des sorties, le mercredi à 8h40 et le vendredi à 8h40 et 18h40 ; mais aussi Les Trouvailles d’Anne-Claire, du lundi au vendredi à 9h40 et le week-end à 10h40. www.bleualsace.com. Egalement sur le site culturel Evene.fr et dans les DNA. Manteau Red Valentino, robe Gianfranco Ferré et ceinture Paul&Joe le tout chez Tendances et matières

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Photo : Nathalie Savey


Madani

Photo : Anémone du Roy de Blicquy

49 ans et demi, artiste plasticien/ vendredi 19 novembre

Où ? L’école des Arts décoratifs

J’ai d’excellents souvenirs dans cette école, où j’ai été à la fois élève et professeur. Je me souviens de nuits passées ici pour mes travaux artistiques, comme une sorte d’atelier ouvert hors du temps et de la réalité. Aujourd’hui, j’y viens me ressourcer et contemple ce lieu qui reste magique.

Actu ! Exposition à l’Atelier d’Art à partir du 10 décembre au 16, rue Sleidan à Strasbourg. Participation à Art Dubaï et Art Karlsruhe du 10 au 13 mars 2011, au Salon du Livre de Genève en mai 2011. Veste parka Gentleman Farmer, gilet MCS et écharpe Printemps, le tout au Printemps

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ILLUSTRATION

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Tino in Wonder land

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Par Fabien Texier

Originaire de Lyon, l’illustrateur Strasbourgeois Tino a commencé sa carrière d’indépendant alors qu’Internet arrivait en France. Son style en volume, minimaliste, est largement tributaire de son expérience informatique. Aisément reconnaissable et vraiment ludique, il se déploie dans un univers à découvrir sur son site Tinoland.

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Pump up the…

Tinobox à idées

Dans l’atelier qu’il partage du côté du MAMCS avec une bande d’architectes, une web-agency et une web-designer, Tino met le volume à fond. Absorbé par son travail sur iMac, il peut fredonner des tubes atroces pendant des heures jusqu’à ce que quelqu’un se mette à hurler et/ou à le frapper. Si on lui demande quel type d’illustrateur il est, alors qu’on s’attend à l’entendre définir son activité à coup de concepts ou en la rattachant à des domaines d’application, il nous répond : « en volume. » Avant qu’on se risque à lui rappeler qu’il n’est effectivement pas réduit à deux dimensions, il précise qu’il s’agit là de sa spécialité ; issue de sa formation à l’image de synthèse à l’Université de Strasbourg (bien avant qu’elle ne s’appelle ainsi, en 1994). « Cela fait partie de mes compétences, mais caractérise aussi mon style, inscrit dans le spatial et non dans le frontal. » Il est vrai que ses illustrations en volume, au minimalisme géométrique et coloré, l’esprit ludique (pour une fois l’adjectif n’est pas galvaudé) qui les anime, est bien identifié par le public. A priori, tout le monde a vu du Tino (ou du Tino-like) sans forcément le savoir puisque dans la com’, la presse ou l’édition, il est un peu partout comme d’autres (ex)strasbourgeois de la même génération qu’on retrouve chez Agent 002, Monsieur Z ou Sébastien Messerschmidt. Citons parmi ses clients les plus connus : Astrapi, Les Eurockéennes, Le Monde, BNP, Le Point, Total, Psychologie, Cuisines Schmidt, Télérama, Danone, Stratégies, Snecma, SVM Mac, Mac Donald, Sciences et Vie, EDF… et une bonne trentaine d’agence de com’ ou de publicité.

Pour Tino, qui reste dans la commande et se considère avant tout comme un artisan, peu importe pour qui il travaille pourvu qu’il arrive à y trouver ce qui peut l’amuser, le stimuler. « Je réponds à des exigences du client, je me plie aux contraintes techniques du support, mais quand on vient dans la boutique Tinoland, c’est qu’on a quelque chose de particulier à y chercher, qu’on adhère au style. Je fais du sur mesure. » Sans aucune volonté de faire œuvre, ses illustrations restent très identifiables, par la forme mais aussi parce qu’il tisse des liens entre tous ses projets et que tous proviennent de son univers imaginaire. Sa matérialisation virtuelle se trouve d’ailleurs sur son site « Tinoland, le wonderful world de Tino ». Une vitrine de son savoir-faire certes, mais surtout un grenier bourré à craquer et un espace de jeu, « d’exploration », nous dit-il. Emblématique, la Tinobox, « application ludique de dessin en volume » (créée pour l’éditeur Milan), boîte de jeu à fabriquer des univers accessibles aux petits comme aux plus grands. « Dans les nouvelles technologies c’est un des projets les plus aboutis qu’on ait mis en place avec Isabelle [Mainier, web-designer qui partage les locaux avec lui, ndlr], son usage est en phase avec son support, toujours utilisé au quotidien. J’aime beaucoup l’idée qu’une de mes créations vive sa vie propre. » D’où le regret de ne pas développer davantage ce genre de projets pour répondre à de nouvelles commandes, d’où la volonté de peutêtre les susciter en amont, de les provoquer plus que de les suivre. Travailler sur le web avec sa colocataire d’atelier, voire avec une équipe élargie (avec des développeurs) est, quoi qu’il en soit, assez réjouissant pour lui, comparé au labeur solitaire de l’illustrateur.

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ILLUSTRATION

De MacPaint à Tinoland Comme la grande majorité de ses confrères, Tino dessine depuis toujours, mais c’est lors de ses études à Lyon pour préparer un Bac F12 (arts appliqués) en 1986 que cela devient une activité à plein temps. Pour lui, ce sont les années fondatrices, celles aussi où il commencera à travailler sur ordinateur (après avoir croisé MacPaint sur le premier Mac grand public et sa « souris »). Cette étape « initiatique et extatique » est suivie d’une autre où les choses se précisent : aux Arts Décos de Strasbourg, dont il sort diplômé (en publicité) en 1991, et où il a manié l’Amiga pour réaliser des animations. Sa « formation » continue en agence de pub où il est directeur artistique durant trois ans, « mais ce que j’y ai fait, ce n’était pas vraiment moi ! » explique-t-il. En 1995, il suit un DESS image de synthèse : « C’était magique, toutes ces possibilités de modélisation, je pouvais donner forme à un univers, un pur bonheur. » Avec une première connexion à Internet en 1996, c’est la possibilité de s’affranchir des supports physiques et d’être en contact avec le monde entier, envoyer des images partout instantanément. En 1997, Tinoland voit le jour.

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La cinquième dimension En dépit de l’importance croissante que prend l’informatique dans son travail, Tino reste attaché à un mode de création où l’idée prend d’abord forme par la main, avec le dessin, avant d’être produite sur ordinateur, surtout avec le logiciel Illustrator, puis d’être diffusée via l’un ou l’autre support. « Pour ce qui est de la 3D, je vais davantage m’entourer de spécialistes. L’intérêt est d’être moins dans la machine et davantage dans le projet. » Une évolution qui correspond plus généralement à la sienne. Il nous la décrit comme une colline dont il aurait atteint le sommet et qu’il s’agit maintenant de redescendre. Après avoir accumulé les images, les commandes, les jouets qu’il a collectionnés avec ferveur, il s’agit pour lui d’évider, de radicaliser. On peut en voir une illustration dans son travail minimaliste pour le conseil général de la Marne ou dans l’édition de posters pour la galerie Artcurial. Après être passé par les trois dimensions de l’image de synthèse, avoir adopté la quatrième, planétaire et instantanée d’Internet, il part en quête d’une cinquième. S’il ne sait pas encore comment l’atteindre et quels seront les moyens d’y arriver, ce dont il est sûr, c’est qu’elle existe et qu’elle sera un jour visible sur : www.tinoland.com

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Visuels 1) Tirage numérique pour Artcurial 2) Projet de posters pour Artcurial

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3) Signalétique de la Maison de l’Enfance pour Urbane Kultur Architecture 4) Illustrations pour les éditions du Conseil Général de la Marne. Agence EuroRSCG Reims 5) Jeu Flash online pour le Comité Régional du Tourisme Alsace.
Avec Isabelle Mainier 6) Application interactive et online pour Toboclic-Milan éditions. 7) Visuel générique pour Rouge Tomate de Tartine Reverdy avec 2ni Ritter, Alexis et Myriam Delon.

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HORAIRES D’OUVERTURE Lundi au Samedi : 11h à 1h30 Dimanche : 18h à 1h30 1 rue Saint Guillaume à Strasbourg / 03 88 35 26 84

Illustrations : Jaek el Diablo 2010


sports

Mon personal trainer & moi Par Cécile Becker // Photos Cécile Almeida

Quand on pense personal trainer, on pense Victoria Beckham et toutes ces starlettes richissimes accro aux ventres plats. Cette pratique n’est pourtant pas réservée à l’élite. Pour le prouver, j’ai passé deux jours avec Coralie, coach chez Extatic. Il faut souffrir pour être belle.

Je ne fais jamais de sport. Alors quand on m’a demandé de passer deux heures avec une coach d’Extatic, j’ai pensé à une blague. Un coup de téléphone plus tard et quelques textos échangés avec Coralie et les rendez-vous sont pris. « Deux heures d’un coup, c’est trop » me dit-elle, nous ferons donc une heure d’introduction lundi, une heure de cours plus poussé mardi. Lundi, 15h30, mon corps et mon esprit sont encore en week-end, je suis engourdie et pas très motivée. J’entre. J’enfile un legging, un T-shirt, des baskets et c’est parti. Il faut d’abord faire le point sur mes capacités et mes limites – nombreuses : je fume, je bois et je ne sais pas où sont les adducteurs. On cause de mes pratiques sportives : j’ai un peu honte, je ne fais rien à part marcher, et encore ! J’essaye de compenser en lui disant que j’ai fait de la danse, du judo et de l’athlétisme étant petite, rien n’y fait, je suis nulle et il va falloir tout m’apprendre. Coralie prend des notes et des mesures : mes cuisses, mes hanches. Après tout ça, Coralie m’apprend qu’on va s’essayer au Pilates. OK, mais c’est quoi le Pilates ? Je pense à Ponce et du coup, jugement et crucifixion, ça ne me dit rien qui vaille. Coralie m’explique : « Le Pilates a été inventé par un danseur : Joseph Pilates, le but est de travailler sur la respiration, de contrôler les muscles en travaillant sur son esprit. Attention, il faut

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toujours effectuer les exercices de manière gracieuse. » Je m’exécute, c’est un peu compliqué : nous avons tous l’habitude de respirer avec le ventre, là je dois apprendre à faire tous les exercices non seulement en contractant les fessiers et les abdos mais en plus, en respirant avec ma cage thoracique. Selon Coralie, j’apprends vite, on passe donc à la vitesse supérieure en travaillant la zone des cuisses avec un élastique : appuyée contre un mur, je dois écarter mes jambes maintenues au niveau des genoux avec ce fameux élastique, un accessoire de l’enfer. Je souffre le martyre. Mes cuisses peuvent exploser d’une seconde à l’autre. Le temps des étirements arrive : pas très agréable, mais c’est pour mon bien. Je résiste. Je rentre chez moi, en marchant lentement mais sûrement, je ne fume pas sur le chemin, le sport présente des avantages. Mardi 9h45. J’avale un café et je cours en direction de la rue du Dôme. J’aurai bien entendu un peu de retard. En bonne coach, Coralie ne manquera pas de le relever. Pas de temps pour les excuses, le Powerplate m’attend. J’ai souvent vu cette machine à la télé, et j’avoue que je suis un peu excitée à l’idée de la tester. Sur une petite plateforme, le Powerplate produit de 30 à 50 vibrations par seconde pour autant de contractions des muscles. Ainsi, on se muscle plus


rapidement en fournissant un effort minime. Bon, super, sauf que Coralie pousse le vice en me faisant faire des exercices SUR le Powerplate : abdos, fessiers, cuisses, toutes les parties sensibles de mon corps y passent, debout, couchée ou assise sur la machine. Au final, c’est assez agréable et je suis étonnée du résultat assez immédiat. Mes cuisses, c’est du béton. Les courbatures de la veille se sont un peu réveillées, mais Coralie récompense mes efforts en massant mes jambes posées sur le Powerplate. Effet rafraîchissant, j’ai comme de la menthe dans mes jambes. Vient l’heure du swiss ball, alors ça j’aime bien parce que ça me rappelle ces énormes ballons avec lesquels je m’amusais quand j’étais en maternelle. Sauf que c’est un peu plus compliqué que ça : « Faire des exercices sur le swiss ball nécessite de travailler sur l’équilibre du corps, le but, c’est de ne pas tomber, il faut donc contracter au maximum tous les muscles du corps. » Effectivement, l’équilibre complique le tout et je manque à chaque exercice de tomber, je comprends vite le fonctionnement, c’est aussi plus ludique que de simples exercices au sol. La séance se termine plus rapidement que je ne le pensais, je suis déjà nostalgique et bizarrement, moi, pas sportive pour un sou, je m’y remettrais bien dans ces conditions : personnalisation des exercices, aide à la motivation, humour et effets garantis. Le personal trainer, je dis oui !

T’es qui toi ? Coralie, c’est quoi ton parcours ?

Après divers diplômes, j’ai donné pas mal de cours de 98 à 2000, de step, de stretching dans des clubs du coin. En 2001, j’ai décidé de perfectionner mes techniques en partant à San Francisco puis à Chicago en 2002, c’est là que j’ai découvert le personal training. J’ai ensuite créé ma propre entreprise de personal training et, depuis cette année, me voilà ici, chez Extatic.

Tu fais beaucoup de personal training ?

Ici, je donne beaucoup de cours semi-collectifs, mais les gens viennent surtout pour le Powerplate, il faut connaître cette machine pour bien l’utiliser. Ce n’est pas si simple, il faut savoir comment se positionner pour ne pas se faire mal.

Quelles qualités faut-il avoir pour être personal trainer ?

Etre à l’écoute surtout, savoir juger des capacités sportives d’une personne rapidement, bien observer le corps des élèves, savoir motiver et faire sourire les gens. Une relation spécifique se crée, c’est particulier. Propos recueillis par Magali Barret

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sports

Une grande bouffée d’air frais Par Sébastien Ruffet // Photo Pascal Bastien

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Aymeric Jeanneau a fini par revenir. Après quatre ans d’exil sur les bords du Rhône, à Villeurbanne, le meneur international a emprunté la route en sens inverse et repris le fil de son histoire strasbourgeoise, auréolée d’un titre de champion de France de basket en 2005. Et ce n’est sûrement pas pour couler une retraite paisible, malgré les apparences.

Pour les sportifs de haut niveau, la retraite à 62 ans est un concept très abstrait. En France, on aurait même tendance à les envoyer au placard dès 30 ans. Foutus. Cuits. Alors quand Aymeric Jeanneau, tout juste 32 ans, annonce son retour à la SIG en compagnie de John McCord (37 ans), Ricardo Greer (32 ans), ou Sacha Giffa (33 ans), les mauvaises langues ont tôt fait d’y voir un revival symbolique, mais pas très sérieux, du groupe champion de France en 2005. Pour le meneur, l’envie était surtout très forte de « repartir sur un projet ambitieux. Cela aurait pu être un autre club que Strasbourg. Mais j’ai aussi gardé une bonne image de mon premier passage ici (2004-2006, ndr). On a un vécu extra avec ces mecs, on a créé une complicité importante. » Et les soirées pizza-superbowl devraient rapidement revenir hanter les agendas. Vite trouver des repères dans le jeu, c’est important. En trouver dans sa vie, c’est indispensable. Celui qui lit avec assiduité des biographies de sportifs – actuellement Open d’André Agassi – reconnaît que sans sa famille, ses enfants, le basket n’aurait pas la même saveur : « Tu peux gagner, tu peux perdre, mais les enfants, ça continue ! J’arrive à faire la part des choses, même si forcément, le week-end, tout le monde vit au rythme du basket. Repas, sieste, déplacement, c’est eux qui doivent s’adapter… » Les trois rejetons de l’international ont déjà plongé dans le basket, sans que leur papa ne leur mette la pression. Selon un témoignage de l’aînée, Philomène, 8 ans, le petit dernier, Gaspard, « ne vient pas manger tant qu’il n’a pas mis son panier ! » Rigolard, Aymeric pointe du doigt le petit panneau en plastique accroché à la porte d’entrée, et si Isaac (6 ans) et sa sœur arpentent déjà les parquets, papa jure qu’il ne les a pas poussés. Ou si peu.

Un petit coin de paradis Dehors, deux arceaux de basket ont déjà été installés. Entre la maison à étage et le hangar agricole. Car la famille Jeanneau a élu domicile à la campagne, mais à quelques minutes seulement du Wacken et de son Rhénus. Pour Aymeric, c’est le paradis. « Les enfants ont fait des tours en moissonneuse avec les propriétaires qui ont des champs à côté. Ça me plaît énormément d’être dans un petit village. » La prise de contact avait pourtant suscité quelques interrogations dans le couple. « On avait vu des photos de la maison sur Internet, et elle nous plaisait beaucoup, se rappelle Aymeric. Ensuite, on a regardé sur Google Maps pour voir où elle était située… Et là, on a dit ‘’impossible de vivre là !’’. Et finalement, je me sens bien. En fait, je suis plus campagnard que citadin. » Lors de leur séjour dans la région lyonnaise, les Jeanneau avaient déjà opté pour un village non loin. En Alsace, ils vont en plus partir à la découverte du patrimoine. « On ne pouvait pas, lors de mon premier contrat à la SIG, car les enfants étaient trop petits, c’était

plus compliqué. Là, on peut plus facilement visiter, se balader, passer du temps ensemble. Récemment, on a fait une balade au château de Berstein, c’était chouette. » Philomène, toujours attentive aux propos de son père, acquiesce.

L’exigence pour mode de vie S’il a toujours honoré sa réputation de défenseur féroce sur les parquets, Aymeric Jeanneau, côté ville, apparaît beaucoup plus avenant. Que l’on ne s’y trompe pas, le regard bleu acier cache un éternel insatisfait, aussi exigeant avec les autres qu’avec lui-même. Une qualité selon lui. C’est même ce qui l’a amené tout en haut. « J’étais bon basketteur, bien sûr, mais pour aller plus haut, il a fallu beaucoup travailler. Dès 13-14 ans, j’avais la conscience du travail et de l’hygiène de vie du sportif. Je savais que pour être bon le lendemain, il ne fallait pas sortir le soir. Au moment de l’orientation, je n’avais aucune idée de métier, juste être basketteur. » Être « juste » basketteur. Un rêve tout simple. Une réalité à part. Pour les enfants, pas question pourtant de vivre dans un autre monde. Basketteur, c’est un travail. « Ils ne se rendent pas trop compte de ça, vu qu’ils passent leur temps à demander des autographes à mes coéquipiers… [sourire] Mais ils comprendront petit à petit cette notion de travail. » Pour l’heure, les parents insistent sur les notions de respect. Respect de l’autorité. Respect des frères et sœurs. Respect de l’autre. « J’ai enduré beaucoup de contraintes au début de ma vie. Aujourd’hui je gagne bien ma vie mais je n’ai quand même pas le sentiment de mériter autant d’argent. On en profite, mais ça ne correspond pas à la vraie vie. Il y a des gens qui bossent pour rien du tout. » La seule qualité qu’il acceptera de s’attribuer, c’est un mental phénoménal. Une capacité à tirer 100 % de la machine à chaque instant. « Il faut être capable de repousser ses limites, et c’est ça qui va faire la différence à ce niveau. Beaucoup de jeunes sont très forts, mais ne sont pas prêts à se faire mal. » Conscient de sa situation, enviable, Aymeric Jeanneau n’oublie pas d’être un homme simple. Un père attentif qui préfère les jeux de société en famille aux émissions TV. Un hôte attentionné qui s’assure de votre confort. Un joueur qui sait passer devant des supporters sans les ignorer. Un mec bien, tout simplement.

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sports

Extérieure ligne Par Sébastien Ruffet // Photo Stéphane Louis

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Modeste joueur professionnel, Jean-Paul Loth est surtout connu pour avoir dirigé l’équipe de France de Coupe Davis et pour ses commentaires endiablés sur TF1 et France Télévisions. Il fut la voix du tennis français de 1986 à 2004 et son timbre posé a accompagné les plus belles heures de la Coupe Davis.


À 71 ans, ce natif de Strasbourg garde cette classe surannée, ce port altier qu’il trimballe du côté de la Porte d’Auteuil à chaque Roland Garros, même sans plus entrer dans les cabines des commentateurs. Une élégance toute alsacienne, dans sa pratique du dialecte ou lorsqu’il arpente encore, raquette en main, les courts de l’Ill TC, pour une rencontre débridée avec Roland Ries – « un sacré malin » –, entre autres partenaires de jeu. Résident parisien depuis plus de cinquante ans, Jean-Paul Loth ne s’est jamais éloigné de son Alsace natale plus de six mois. Un retour aux sources indispensable, ne serait-ce que pour rendre visite à ses sœurs, toujours bien ancrées à Strasbourg. L’ancien capitaine de l’équipe de France a même proposé ses services à Philippe Richert, l’actuel président de la Région Alsace, pour être sur sa liste. « Je voulais simplement offrir mes compétences, mais sans étiquette politique. Ça n’a pas pu se faire, mais je reste un fervent défenseur de Strasbourg et de l’Alsace, et je ne manque jamais une occasion de rappeler que je suis Alsacien ! »

Premières balles… de foot ! Tout commence du côté du Wacken, où la maison familiale occupait l’emplacement actuel de la Maison de la Région. Le petit Jean-Paul veut faire du foot, et pour se payer ses premières chaussures, il connaît un bon plan : ramasser les balles au très sélect club de tennis voisin, une activité rémunérée de quelques sous. « J’aimais le bruit des balles, mais je voulais faire du foot », se remémore-t-il devant un petit café matinal. « Je me suis quand même fabriqué une raquette en bois et j’ai commencé à taper contre le mur de la maison. Un jour, un entraîneur passait par là et m’a donné une vraie raquette… Quelques semaines plus tard, je gagnais le championnat minime ! » Voilà pour la légende. Jean-Paul Loth mène alors de front les deux activités, jusqu’à ce qu’on appelle communément un signe du destin. « On jouait une finale avec mon équipe de foot. J’avais 13 ans. En fin de match, j’ai une occasion énorme, un truc que vous ne pouvez pas rater. Résultat : le ballon rebondit sur une motte devant moi, je loupe la balle et je me foule la cheville ! J’ai arrêté le foot là-dessus pour me consacrer au tennis. » Et merci la taupe ! Un paquet d’années plus tard, Jean-Paul Loth l’Alsacien, entre dans l’Histoire du sport télévisé en compagnie de son acolyte Michel Dhrey en commentant depuis Lyon l’homérique victoire des Bleus face aux États-Unis en finale de la Coupe Davis. Un sacre attendu depuis 59 ans ! Bien sûr, les larmes des téléspectateurs, il y est pour quelque chose. Cette analyse patriotique teintée d’émotion restera à jamais dans les archives de l’INA, sur un ace de Guy Forget écartant une balle de break pour Pete Sampras, puis sur cette mythique balle de match conclue par l’actuel capitaine de la sélection.

Un consultant moderne Son activité de consultant l’a conduit à rester « éveillé » sur les chemins empruntés par le tennis moderne. « Le jeu n’a pas évolué d’une bonne façon au virage des années 1990. On misait tout sur le physique, avec les dérives que cela peut engendrer. Après McEnroe et Edberg, Pete Sampras est complètement isolé pendant 15 ans dans ce registre offensif. L’arrivée de Federer est un vrai don du ciel ! Et depuis six ou sept ans, nous vivons une période exceptionnelle avec un Rafael Nadal qui a infiniment progressé, avec un physique et un mental hors du commun. » En aparté, l’ancien commentateur soulignera ses réserves sur ce physique sans égal. Rien n’accuse pourtant le n°1 mondial, mais « c’est très, très dur de mettre autant d’intensité dans chaque point d’un match de trois heures. Même Federer ou Djokovic ont des trous dans un match de longue durée. Lui jamais. » Il s’étendra encore un peu sur les doutes perpétuels qui accompagnent les tennismen espagnols, de Bruguera à Moya, en passant par Costa ou Ferrero. Comme tout mordu de sport, Jean-Paul Loth essaye de comprendre cette évolution, aussi bien physique que technique. Il paye même parfois de sa personne ! « J’essaye de jouer « moderne », de tester les prises fermées qu’utilisent les joueurs de nos jours pour mettre énormément d’effet. Mais en général, je me fais très vite un tennis-elbow et je reviens à ma vieille technique », raconte-t-il derrière cet air malicieux et ce léger sourire qui ne le quitte pas. S’il suit assidûment le circuit ATP, il n’a pour l’instant pas eu l’occasion d’apprécier les qualités de deux grands espoirs du tennis alsacien : Albano Olivetti (18 ans) et Pierre-Hugues Herbert (19 ans). Il jette un œil sur leurs résultats et attend de pouvoir constater de visu si les rêves les plus fous peuvent leur être permis. Mais en vieux briscard, Jean-Paul Loth prévient : « Il y a une « bande » dans le tennis. Un classement un peu intermédiaire, entre les 200 et 300 e places mondiales. Il faut absolument en sortir entre 18 et 22 ans. Et c’est à partir du moment où tu gagnes un challenger que tu peux commencer à y croire. » Pour l’heure, les deux apprentis champions sont aux alentours de la 600e place mondiale, et 2011 sera certainement riche d’enseignements. Au moment de franchir le pallier décisif, Jean-Paul Loth sera sûrement dans un coin, à jauger leurs progrès. Après Paul-Henri Mathieu, l’Alsace trouverait alors un nouveau fer de lance de niveau mondial. En attendant les commentaires élogieux d’un vieux bourlingueur toujours prêt à s’enflammer.

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GASTRONOMIE

Le petit nid de la Cocotte Par Flora-Lyse Mbella // Photos Naohiro Ninomiya

Julia Noth et Philippe Ball ont eu un coup de cœur pour cette brasserie de quartier, devenue un joli restaurant faisant la part belle à la fraîcheur des produits. Et bien sûr, aux fameuses cocottes en fonte.

La Robertsau. Un quartier prisé pour sa tranquillité, et sa proximité du centre-ville tout en ayant une vie proche de celle d’un village. Julia Noth en est une habituée. Cela fait maintenant deux ans que la jeune femme a investi la cuisine de cette enseigne dont elle est propriétaire avec son compagnon, Philippe, qui lui s’occupe de l’accueil et du service. Auparavant, Julia s’occupait de la pâtisserie de la mythique Vignette toute proche. Travailler ensemble, c’était une évidence pour le couple. Car Philippe, ingénieur son et éclairage pour des spectacles, était trop souvent absent. Aussi, la vente de ce qui s’appelait auparavant L’agneau fut une véritable aubaine.

Un nom, un concept

La cocotte 70, rue Boecklin 03 88 31 87 65

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En revanche, quand il fallut choisir un nom au restaurant dont ils avaient toujours rêvé, les deux jeunes gens hésitèrent longtemps : « Comme l’emblème du quartier est un poireau et que je suis très branchée légumes, nous avions dans l’idée d’en choisir un pour baptiser le restaurant », explique Julia. Mais aucun ne résonnait comme une évidence, jusqu’à ce qu’un jour... « Nous sommes allés chez le vétérinaire


pour le chat. Dans la salle d’attente, nous avons remarqué que c’était l’année des C. Et le nom nous est venu immédiatement, ainsi que le concept : La cocotte. » C’était donc trouvé, le restaurant prendrait leur nom et proposerait des cocottes. Mais pas avec n’importe quoi dedans : « Il y a beaucoup de maraîchers dans notre quartier, la plupart des légumes que nous servons viennent donc d’ici. C’est ce que nous voulions : une cuisine saine, pleine de fraîcheur. »

Simplicité et écoute

Et c’est plutôt réussi. Le restaurant reste une brasserie ouverte toute la journée, où l’on peut manger ou boire un pot indifféremment, dans la ligne de ce qu’il a toujours été : un point de rendez-vous pour les travailleurs du quartier. Mais le midi et le soir, il se remplit plutôt rapidement d’un public plus bigarré, ou plus chic. Par exemple, les employés des institutions européennes toutes proches y réservent des tablées entières. Car il est vrai que la chaleur du lieu est en parfait accord avec la cuisine de Julia, très fraîche, savoureuse et sans effet de style inutile. « J’adore les plats mijotés, un peu comme la cuisine qu’on faisait à la maison mais que l’on n’a plus le temps de faire : une souris d’agneau qui cuit trois heures, par exemple, explique la jeune femme. Les clients apprécient ce côté simple. C’est une cuisine du cœur avec une carte et des suggestions très variées. » Pas de chichi non plus dans le service, très pro mais aussi très simple et chaleureux. Pas d’uniforme, pas de cérémonial. Juste du plaisir et une écoute attentive du client : « Si une critique négative remonte de la salle, ça me rend presque malade, sourit Julia. Toute l’équipe s’implique, on veut avancer pour que les gens se sentent le mieux possible. On réfléchit, on change, on tente. » Comment dit-on déjà ? Petit à petit, La cocotte fait son nid.

SOUVENIR D’UNE CHEF En remontant le fil de ses souvenirs, Julia Noth, 35 ans, avoue que sa passion pour la cuisine lui est venue sur le tard. « Ma mère était propriétaire des Aviateurs, de la Java et du Café de l’Opéra. Ne sachant pas trop ce que je voulais faire, je lui donnais un coup de main de temps en temps. Quand je lui ai proposé de créer une carte de tapas pour le Café de l’Opéra, elle ne m’a pas fait confiance. Je me souviens que pendant trois semaines, dans mon petit studio de la place des Orphelins, j’ai cuisiné nuit et jour. Devant ma détermination, elle a fini par céder. » Deux ans après, à 25 ans, elle prend des cours de perfectionnement au lycée professionnel de Schiltigheim et travaille pour Le Clou, Le Crocodile ou encore Le Rosenmeer, à Rosheim. « Il était important que j’apprenne la cuisine au côté des plus grands chefs alsaciens. » En 2006, elle rencontre son compagnon Philippe Ball. « C’est grâce à lui si nous avons ouvert notre restaurant. Au départ je ne voulais plus travailler en famille. » En 2008, ils ouvrent le restaurant La cocotte. L’ambiance basse-cour du lieu ou les bons produits et la cuisine grand-mère leur ont-ils inspiré ce nom ? La réponse se trouve dans vos assiettes. Par Magali Barret

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GASTRONOMIE Par Charles Combanaire

Soul Kitchen Un an après l’ouverture du Phonographe, Alex et Patrick remettent le couvert avec la transformation de l’ancien Diable Bleu en Soul Meat, nouveau temple de la viande à Strasbourg. Dans les deux cas un seul mot d’ordre : qualité et convivialité.

L’histoire débute en 1999 rue de la Lanterne. Dans le bar du même nom officie Alex, un géant aux dreads naissantes qui se fait connaître sous le surnom de Rob. En face, Patrick bosse à Kiloshop, haut lieu de la fripe strasbourgeoise. Depuis lors ces deux-là ne ce sont plus quittés. « On a été coloc’, il m’a offert un chien qui me pourrit la vie et j’ai pris trente kilos depuis que je le connais », résume Patrick en souriant. Fils de restaurateur, pâtissier de formation, touche à tout, il se lance en 2009 avec son vieux pote dans l’aventure du Phonographe. Alex avait déjà une longue expérience de la nuit depuis la Lanterne, les regrettées Catacombes et le Trolley Bus, s’imposant comme une figure incontournable de la ville. Le temps était venu de créer son propre lieu. Avec une déco réalisée par Jaek El Diablo, c’est une véritable immersion dans un monde entre Marvel et Mario Bros. Le bar est composé de cassettes audio rétro-éclairées, sur les murs un Mickey Mouse réalisé au pochoir vous tend son majeur pendant que Mario vous attend en musique dans des toilettes hommages au célèbre jeu vidéo. Mais le plus important n’est pas là. Vins de producteurs choisis par le maître de maison, assiettes de fromages et charcuterie, bières de qualité. Ici, c’est pas que de la déco ! Sur ces entrefaites, l’occasion se présente de reprendre le Diable Bleu qui allait être mis en vente. L’aventure Soul Meat pouvait commencer. Le concept n’est pas vraiment compliqué mais sacrément

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efficace. On sort des poncifs de la restauration strasbourgeoise, vin blanc et waedele, pour revenir aux fondamentaux : viandes et vins… rouges. Ici, on ne ment pas. La viande, racée pour l’entrecôte ou la côte de bœuf (salers, limousine ou charolaise), locales pour le filet, fait partie intégrante du décor, la chambre froide donnant sur la salle. Le chef vient la chercher et la découpe sur le billot devant les clients. Frites et desserts sont « maison » tout comme le pain du Super Soul Cheese, un hamburger de 280 grammes. Difficile pour un zutiste affamé d’y résister. Le restaurant, ouvert actuellement jusqu’à 1h30 le sera bientôt jusqu’à 4h, comblant ainsi un grand manque dans la vie nocturne strasbourgeoise. Ne désemplissant pas, il s’impose déjà comme une belle réussite.

Soul Meat / Diable Bleu 1, rue Saint-Guillaume Ouvert toute la semaine, midi et soir jusqu’à 1h30 Le Phonographe 2, rue de l’Arc-en-Ciel Ouvert tous les soirs jusqu’à 1h


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GASTRONOMIE Par Flora-Lyse Mbella

Cookbooks Gourmandises à tous les étages, traditionnelles ou originales et toutes estampillées « made in Alsace ». Suivez le guide à travers les nouveautés, pour cuisiner comme un chef chez vous et concocter un repas de Noël surprenant.

Un MOF à plein régime !

Olivier Nasti est un chef talentueux et infatigable. Talentueux parce que sa cuisine, à la fois douce et goûteuse, est une réinterprétation du terroir alsacien respectueuse et innovante. Etoilé Michelin en 2005, l’infatigable a peaufiné sa technique jusqu’au succès au redoutable concours des Meilleurs Ouvriers de France en 2007. Il aime aussi la lumière et ne s’en cache guère car il a envie de faire briller l’Alsace au plus haut, lui le Belfortin.

3 questions à Olivier Nasti Des livres, du coaching de chefs, les 10 ans du Chambard largement fêtés, qu’est-ce qui fait courir Olivier Nasti ? C’est la passion. J’adore ce que je fais et j’aime le partager. L’Alsace est une terre merveilleuse avec un terroir si riche que j’en suis tombé amoureux. Alors j’essaie de la mettre en avant le plus possible, parce qu’elle le mérite bien et qu’elle n’est pas assez reconnue à mon sens. Quels sont les attraits de ces deux livres en ce qui vous concerne ? Ils sont complémentaires. Pour les amuse-bouches, avec Fabien Baumann, nous nous sommes beaucoup amusés à trouver plein de combinaisons pour le Kouglof. La nouveauté et la créativité nous ont guidés. Et puis, pour le menu noir avec Laurent Séminel, c’est déjà beaucoup plus technique. C’était une gageure de produire un « roadcook » comme celui-là, détailler chaque petite étape et la barrer au fur et à mesure. Mais le résultat est que tout le monde peut le faire, c’était là notre idée. La gastronomie française figure au patrimoine mondial de l’Unesco, ça vous inspire quoi ? Une plus grosse envie encore de faire mon métier, et le mieux possible !

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Amuse-bouches d’Alsace De Olivier Nasti et Fabien Baumann, photos : Franck Schmitt, éditions Ouest-France, 19,90€ Depuis 2007, le Kouglof est l’astre sucré de la galaxie Nasti, essentiellement située à Kaysersberg, fief du chef, et à Strasbourg depuis peu via le Flamme&Co. C’est un salon de thé original où Fabien Baumann est aux commandes. Ensemble, les deux chefs ont construit cet ouvrage-ovni. Ovni parce que tout d’abord, on achète le bouquin et le moule à kouglof en silicone en même temps. Bonne idée car plus d’excuses pour rater le mini-kouglof traditionnel, recette incontournable en sucré et en salé. Ovni aussi par ses recettes comme le kouglof aux écrevisses et à la sauce Nantua ou encore le brownie aux noix de pécan ! Les auteurs se sont régalés à le décliner à toutes les sauces (38 en tout, 17 salées et 21 sucrées), et en plus, c’est facile. Chapeau bas.

Noir Si Noir De Olivier Nasti, collection Menu Festin - Un thème, un menu, un chef, éditions Menu-Fretin, 9,50€ Après Mon Alsace, un ouvrage qui a reçu plusieurs prix nationaux et internationaux, Olivier Nasti a retrouvé l’éditeur-gastronome Laurent Séminel pour ce livre-menu. Un menu entièrement noir en cinq plats : voilà qui fera un effet terrible sur une table à n’importe quel moment de l’année. Du cappucino de trompettes de la mort à la guimauve à la réglisse, en passant par le fameux Saint-Pierre sur risotto au safran, jaune sous sa mousse de trompettes de la mort, noire : le menu est alléchant. Ces plats figurent à la carte du Chambard. C’est technique mais tout le processus de préparation est détaillé au maximum, avec même une liste de course. Un « roadcook » dit le chef, un « plaisir » dit la chroniqueuse.


Noël sera sucré ou ne sera pas. Pains d’épices ou recettes de chefs pâtissiers mondialement renommés, la saison est au craquage en fin de repas, au petit-déjeuner ou au goûter. Et ce n’est pas parce que tout est sucré que la variété manque ! Zut alors !

Au grand bonheur des desserts De Thierry Mulhaupt, photos de Stéphane Spach éditions Place Stanislas, 29€ Le virtuose des chocolatiers strasbourgeois, pâtissier de l’année dans le Pudlo Alsace 2011, vous raconte son histoire. Celle d’un jeune Haut-rhinois monté à Paris et qui apprend la science de la pâtisserie dans la capitale. Car oui, la pâtisserie, cette beauté, relève parfois de la science. C’est pourquoi Thierry Mulhaupt va vous aider à cheminer comme il aide les nombreux stagiaires qu’il accueille dans ses cours à son laboratoire de Mundolsheim. Pour illustrer, des photos d’une beauté rare, avec des perles de miel qui brillent sur une tarte à la framboise comme des diamants au cou d’une femme. Et tout ceci sans retouches. Celui qui donne aussi des cours aux États-Unis vous emmène pas à pas dans son monde, avec des recettes simples ou plus sophistiquées. Et pour terminer quelques conseils, notamment de nutrition. Car la pâtisserie, comme toutes les bonnes choses, on la goûte, on la savoure, mais on n’en abuse pas. www.mulhaupt.fr Rencontre avec Thierry Mulhaupt le 19 décembre à 15h à la librairie Kléber

Pains d’épices Fortwenger, éditions SAEP, 7,40€ Quoi de meilleur qu’un bon pain d’épices avec un vin chaud dégusté sur un marché de Noël... ou tranquillement à la maison. Avec cet ouvrage qui retrace toute l’histoire du pain d’épices et celle du créateur de la maison Fortwenger, on remonte le temps jusqu’à 1768, date de la création à Gertwiller, et même au delà. En avantpropos, on vous raconte tout, des épices à la façon de faire monter le pain, et même que le pain d’épices était une offrande lors de cultes païens, sans oublier le Palais du pain d’épices, véritable pays de Cocagne au cœur de l’Alsace. Et ensuite, place aux recettes, il y en a une cinquantaine. La base, les glaçages, les individuels, ceux en forme de maison, au miel ou au chocolat : vous saurez tout sur le pain d’épices et même au-delà avec des mangues, des lardons, des oignons ou même de la nougatine. www.fortwenger.fr

Pâtisserie ! L’ultime référence De Christophe Felder, éditions La Martinière, 39,90€ C’est du lourd, du très lourd. Le petit gars de Schirmeck a fait son chemin, au Crillon autrefois, dans le monde depuis et aussi dans l’édition avec pas moins de 25 bouquins, tous des succès ! Ce dernier opus, avec 210 recettes et 3200 photos, c’est presque une encyclopédie. Mais celui dont les cours sont très prisés à Strasbourg veut que tout le monde partage la joie qu’il éprouve à fabriquer ses gâteaux, entremets, macarons et autres ganaches. Le Paris-Brest, la brioche ou la feuille de chocolat décorative, la fleur en caramel : via des recettes ultra-didactiques et détaillées (certaines font 3 double-pages !), Christophe Felder se met à la portée de chacun par son vocabulaire mais aussi par des photos qui détaillent chaque étape. Avez-vous battu suffisamment vos œufs ? Le chocolat a-t-il suffisamment fondu ? La réponse est dans la photo. Une référence, à tous points de vue. www.christophe-felder.com

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Chronique //

L’appétit vient en regardant n°7

LA VITALITÉ DES CARDONS Par Marc Paul / www.ghosttv.fr // Illustration Laurence Bentz

//// Le cardon, un légume oublié, est d’une saveur redoutable. Les côtes de cardon, ou cardes, au goût très proche de celui de l’artichaut, se consomment cuites. Elles s’accommodent en sauté ou en gratin, souvent avec de la sauce blanche. Cette préparation sous forme de gratin, célèbre dans la région de Genève et à Lyon, est un des plats incontournables du repas traditionnel de la veille de Noël. Histoire Originaire des côtes méditerranéennes, le cardon se récoltait alors davantage à l’état sauvage et ce sont les Romains qui ont rendu ce légume plus fin. Sélectifs, ils ont adapté leur production de cardon afin de répandre sa culture dans d’autres régions. Au Moyen-Âge, ce légume était renommé mais souvent confondu avec l’artichaut. Les botanistes de l’époque étaient indécis sur son origine et sur le croisement d’espèces auquel il appartient. Le cardon fut exporté vers 1685 en Suisse par des émigrés protestants. S’installant à Plainpalais à proximité de Genève, ils développèrent la culture du cardon épineux. Aujourd’hui, il est considéré aux États-Unis comme une plante envahissante et parmi toutes les régions d’Europe, seule Genève a su préserver sa culture. Il fait fâcheusement parti des « légumes oubliés ». L’astuce Vous choisissez un beau plat bien ferme, enlevez le feuillage. Maintenant, il reste une opération délicate et légèrement fastidieuse qui est de bien éplucher les cardons. Il faut enlever les filaments des côtés de ce légume et, avec un économe, bien éplucher les faces plates. Ainsi, votre légume est paré à être coupé en morceaux de 6 à 7 centimètres. La recette Le grand classique, le cardon en gratin à moelle lyonnais : rincez à grande eau, mettez les cardons dans un récipient contenant 2/3 d’eau, 1/3 de lait et une tasse de farine déliée dans ce liquide ainsi composé. Laissez tremper pendant 30 minutes dans cette

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préparation, versez le tout dans votre faitout, salez et portez à ébullition pendant bien 30 minutes. Pour vérifier la cuisson, la pointe de votre couteau doit rentrer sans peine dans ce légume. Passez dans une écumoire vos cardons et faites-les sécher sur une grille ; pendant ce temps, prenez votre plat à gratin que vous beurrez – si vous avez de graisse d’oie, c’est encore mieux ! – ; mettez vos cardons pêle-mêle dans le plat sans oublier des les poivrer et de les saler, saupoudrez de noix de muscade, mouillez-les d’un fond de jus de veau, rajoutez la moelle en copeaux, mettez de la chapelure dessus et enfournez dans un four préchauffé thermostat 7, pour une cuisson de 30 minutes. La table Discrète, mais connue des amateurs de bonne cuisine, L’Assiette du vin est l’une des très belles tables de notre ville. Aussi bien l’équipe en cuisine qu’en salle, avec Philippe Roth maître des lieux, veillent à ce que l’instant vécu soit festif pour vos papilles. Le chef propose une cuisine du marché, mais inventive et moderne, avec une carte renouvelée hebdomadairement et des plats qui s’adaptent aux produits frais ramenés avec le cabas, dont le cardon en janvier. La décoration colle bien à l’ambiance bonne franquette qui règne ici. Sur la vitrine sont reproduits les vers d’une comptine tirée des noces de Bacchus, de quoi rappeler les plaisirs du bien manger et du bien boire. L’Assiette du vin 4, rue de la Chaîne à Strasbourg



Mode • Algorithme La Loggia - 6, rue Gutenberg - 03 88 23 61 61 • L’Altra - 5, place du Temple Neuf - 03 88 75 12 11 • Café Coton 121, Grand’Rue - 03 88 22 29 76 • Freeman T. Porter - 17, rue de la Haute Montée • Galerie Lafayette - 34, rue du 22 Novembre - 03 88 15 23 00 G-Star - 9, rue du Dôme - 03 88 23 51 66 • I.T.O - 2, rue de l’Epine - 03 88 32 20 45 et 18, rue des Soeurs - 03 88 35 55 93 • JB Martin - 25, rue des Hallebardes • K.Collections - 5, rue des Marchands à Colmar - 03 89 23 07 06 • Marithé+François Girbaud - 22, rue de la Mésange - 03 88 23 08 08 Printemps - 1-5, rue de la Haute Montée - 03 69 71 40 75 • Tendances et Matières - 24, rue Thomann - 03 69 81 91 92 • Ultima, Ultima Prêt-àporter, Ultima 2 - 8, 4 et 3, petite rue de l’Église - 03 88 32 87 69 • Ultima bis - 29, rue du Vieux Marché aux Vins - 03 88 75 64 32 • Vend’Homme 3, rue de l’Epine - 03 90 41 87 34 • Vicino Boutique - 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39

Accessoires • Cartier - 12, rue de la Mésange - 03 88 21 80 00 • Eric Humbert Joallier - 46, rue des Hallebardes - 03 88 32 43 05 Esprit Cycles 18, rue Jacques Peirotes - 03 88 36 18 41 • Gabrièle Schwartz - 3, rue de la Petite Eglise - 03 88 75 52 72 • Heschung 11, rue du Chaudron - 03 88 32 31 80 • Lady Mistigris - 18, rue Sainte Madeleine - 03 88 38 28 50 • La Vue + Belle - 49, rue du 22 Novembre 03 90 400 500 et 57, rue du Fossé des Tanneurs - 03 88 32 52 51 • Les Filles de Fer - www.fillesdefer.fr • Mont Blanc - 18, rue de la Mésange 03 88 22 20 98 • Pêle Mêle - 9, rue des Veaux - 03 88 32 54 59 • Revenge - 6, rue du Fossé des Tailleurs - 03 90 22 37 69 • Swatch - 12, rue des Hallebardes 03 88 22 22 68 • Zoé! Loveshop - 17, rue des Moulins - 09 71 55 01 55 Beauté • Diana Ehretsmann - Chez Extatic - dianalazdy@yahoo.fr - 06 16 74 78 76 • Extatic - 9, rue du Dôme - 03 88 13 26 49 L’Institut du Parc - 16, avenue de la Paix - 03 88 24 03 33 • MAC - www.maccosmetics.fr • Kiehl’s - 19, rue des Orfèvres - 03 88 22 45 95

Déco • Aquatinte - 5, quai des Pêcheurs - 03 88 25 00 32 • Bulthaup - La Cuisine - 6a, quai Kellermann - 03 88 37 59 72 • Cire Trudon www.ciretrudon.com • Domestic - www.domestic.fr • Elastabil - 1, rue de la Nuée Bleue - 03 88 75 08 04 • Home Destock - 13, rue du Maréchal Lefèbvre - 03 88 79 51 80 • Mirabilia - 22, rue Kuhn - 03 88 16 17 62 • Moustache - www.moustache.fr • Petite Friture - www.petitefriture.com Pied de Poule - www.pieddepoule.com • Roche Bobois - 8, rue du Chemin de Fer à Lampertheim - 03 88 19 97 74 • Studio Ruegg - 19, Grand’Rue 03 88 32 28 05 • Stylica - 8, rue des Frères à Brumath - 03 88 83 87 51 • USM / Décoburo - 4, Le Schlossberg à Zellenberg - 03 89 21 72 00

Restaurants - Gastronomie • Au Cheval Blanc - 59, rue Ziegelau - 03 88 84 53 26 • Déclinaison Chocolat - 105, Grand’Rue 03 88 32 90 56 • La Cocotte - 70, rue Boecklin - 03 88 31 87 65 • Soul Meat - 1, rue Saint Guillaume - 03 88 35 26 84

Bars • Au Camionneur - 14, rue Georges Wodli - 03 88 32 12 60 • Barco Latino - Quai des pêcheurs - 03 88 23 59 06 Hôtels • Holiday Inn - 20, place de Bordeaux - 03 88 37 80 00 • Hôtel de l’ Europe - 38, rue du Fossé des Tanneurs - 03 88 32 17 88 La Cour du Corbeau - 6-8 rue des Couples - mgallery.com • Le Grand Hôtel - 12, place de la Gare - 03 88 52 84 84 • Régent Petite France 5, rue des Moulins - 03 88 76 43 43

Culture • CIAV Meisenthal - www.ciav-meisenthal.com • La Chaufferie - 5, rue de la Manufacture des Tabacs - www.esad-stg.org/chaufferie Cinéma Star Saint-Exupéry - 18, rue du 22 Novembre - 03 88 32 34 82 • Galerie Heitz - 2, place du Château - 03 88 52 50 00 • Illiade - 11, allée François Mitterand à Illkirch Graffenstaden - www.illiade.com • La Bouquinette - 28, rue des Juifs - 03 88 35 69 18 • Label Park Life - www.myspace. com/parkliferecords • La Boutique - 10, rue Sainte Hélène - 09 52 17 45 23 • La Boutique Culture - Place de la Cathédrale - 03 88 23 84 65 • La Filature - 20, allée Nathan Katz à Mulhouse - 03 89 36 28 28 • La Laiterie - 10, rue de Hohwald - 03 88 237 237 • Le Grillen - 19, rue des Jardins à Colmar 03 89 21 61 80 • Le Kafteur - 3, rue Thiergarten - 03 88 22 22 03 • Le Vaisseau - Rue Alfred Kestler - 03 88 44 44 00 • Librairie Kléber - 1, rue des Francs Bourgeois - 03 88 15 78 88 • Librairie Quai des Brumes - 120, Grand’rue - 03 88 35 32 84 • Médiathèque de Haguenau - mediatheque.villehaguenau.fr • Médiathèque Neudorf - rue du Marché - 03 88 41 45 00 • Musée d’Art moderne et contemporain
- 1, place Hans Jean Arp 03 88 23 31 31 • Musée Tomi Ungerer - 2, avenue de la Marseillaise - 03 69 06 37 27 • Pôle Sud - 1, rue de Bourgogne - 03 88 39 23 40 Stimultania - 33, rue Kageneck - 03 88 23 62 11 • TAPS - 96, route du Polygone - www.taps.strasbourg.eu • Théâtre Jeune Public www.theatre-jeune-public.com - 03 88 35 70 10 • Théâtre National de Strasbourg - 1, avenue de la Marseillaise - 03 88 24 88 24

divers • Bemac - 18, quai Saint Nicolas - 03 88 25 84 88 - 14 bis, rue de la Mésange - 03 88 22 78 87 • Citroën - 101, route de Marienthal à Haguenau - 7, rue Grenchen ZI Nord à Sélestat - Rue du Kochersberg à Saverne - Zone Ariane de Buhl à Sarrebourg - www.citroen-oblinger.fr • Cuisine Aptitude - 2, quai des Bateliers - 03 88 36 11 72 • La Chaufferie - 5, rue de la Manufacture des Tabacs - www.esad-stg.org/chaufferie • Expert Vision Center - Clinique Sainte Odile - 6, Rue Simonis - 03 88 84 • Electricité de Strasbourg - www.es-energies.fr • Green Fleuriste - 6E place d’Austerlitz 03 88 16 09 03 • Insitut Supérieur Européen de Gestion - 4, rue du Dôme - 03 88 36 02 88 • Le Marché du bois - wwwlemarchedubois.com Luna Moka - www.lunamoka.com • ORT - 14, rue Sellénick - 03 88 76 74 76 • Parc des Expositions à Colmar - Avenue de la Foire aux Vins 03 90 50 50 50 • Strasbourg Transaction - 25, rue des Tonneliers - 03 88 32 02 32 • Ultimatum - 7, rue Gloxin - 03 88 22 98 42 Zénith de Strasbourg - 1, allée du Zénith - 03 88 10 50 50


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