Zut ! 09

Page 1



prochain numéro zut ! été 2011 A PARTIR DU 2 JUIN 2011

Contacts : Bruno Chibane // directeur de la rédaction & commercialisation // bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // rédacteur en chef // eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // directrice artistique mode // myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Caroline Lévy // développement et rubrique Strasbourg vu par // levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 brokism // graphisme // hfrancois@chicmedias.com // 06 22 76 58 32


BOUTIQUES HESCHUNG

11, RUE DU CHAUDRON 67000 STRASBOURG [33] 03 88 32 31 80 8, RUE DU MARCHÉ SAINT HONORÉ 75001 PARIS | [33] 01 40 20 48 18 20, RUE DU VIEUX COLOMBIER 75006 PARIS | [33] 01 45 44 50 40 11, RUE DE SÉVIGNÉ 75004 PARIS | [33] 01 42 71 33 68 14, PLACE DES GRANDS HOMMES 33000 BORDEAUX | [33] 05 56 43 66 00 7, RUE GASPARIN 69002 LYON | [33] 04 78 38 15 95 7 BIS, RUE DE LA GLACIÈRE 13100 AIX EN PROVENCE | [33] 04 42 27 18 24

CORNERS HESCHUNG FRANCE LE BON MARCHÉ | RIVE GAUCHE 75007 PARIS FRANCK ET FILS | 80 RUE DE PASSY 75016 PARIS GALERIES LAFAYETTE 40, BD HAUSSMANN | 75009 PARIS

CORNERS HESCHUNG INTERNATIONAL BARNEY’S NEW-YORK | SAN FRANCISCO | CHICAGO RENDEZ-VOUS MOSCOU BOUTIQUE EN LIGNE WWW.HESCHUNG.COM

HESCHUNG SUR IPHONE DISPONIBLE SUR L’APPSTORE. © H O R S TA X E . F R



3 petite rue de l'Église, STRASBOURG - 03 88 75 52 72


SOMMAIRE 16/ 16. 18.

CHRONIQUES Courrier des lecteurs

Je fais ce qu’il me plaît au pays de l’Ordnung über alles Ce petit quelque chose : Mon petit Staff

12/

SÉLECTION ZUT !

20.

22.

Une sortie, un nouvel espace, un produit trendy, les sélections de la rédaction

43/

Dossier vélo

53/ 54.

64.

68. 72. 74. 76.

80.

Mobilité, tendances et sports

Culture Instant Flash : Rrencontres avec Pedro Winter et Dj Mehdi, Aaron, La Fiancée, Camélia Jordana, Nicolas Duvauchelle, Gilles Lellouche, Anna Mouglalis Cinéma : Le tournage de Sherlock Holmes à Strasbourg Scènes : Les ateliers de décor du TNS Scènes : Alain Py à Pôle Sud : rétrospective Bande dessinée : Le collectif Nyctalope L’œil de Zut ! : Franck Scurti, Anselm Kieffer, David Favrod, Eric Tabuchi In the City : retour sur les événements des dernières semaines

87/ 88. 100. 102. 104. 106. 108 110. 118. 120. 122. 128.

Tendances Série mode : Un-folding Mode homme : Paper Street Accessoires : Noir & Fauve Shopping : Color Block Accessoires : Mégamix Bijoux : L’art (et la manière) Joaillerie : Joyaux exquis Beauté : Beau, belle, bio & addict Parfum : Le cuir Déco : In Situ Urban Styles

131/ Détours

132. Strasbourg vu par Julien Rhinn,

142. 146. 148. 150. 152.

154.

Aurore Heidelberger, Nicolas Schuster & François Werckmann, Grégoire Ruault, Caroline van Maenen, Clara & Jérôme Mallien, Antonia de Rendinger, Pascal Sarliève Sports : Roller Derby Immobilier : Le Premium Voiture : Lexus CT 200h Voiture : DS3 Série Spéciale « noir mat » L’appétit vient en regardant : le pissenlit Carnet d’adresses


photographe: StĂŠphane Spach

La Cuisine. 6a, quai Kellermann. 67000 Strasbourg TĂŠl. 03 88 37 59 72 bulthaup.strasbourg@wanadoo.fr www.bulthaup.com


bulthaup

Qualité et longévité. Les surprenantes nouveautés bulthaup sont les plus beaux investissements de demain. C’est le cas par exemple du système universel bulthaup b3. Il offre tout ce que l’on est en droit d’attendre aujourd’hui d’une ”grande” cuisine. Découvrez sa perfection, sa pérennité, la solidité de ses matériaux et le soin apporté à ses finitions ainsi que les divers avantages offerts par une solution d’aménagement intérieur modulable et unique en son genre.


EDITO VéloActivité

Philippe Schweyer

zut ! 10



OURS TEAM ZUT !

Directeur publication et rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Rédactrice en chef mode Myriam Commot-Delon Relecture et correction Leonor Anstett,

Sylvia Dubost, Stéphanie Linsingh Direction artistique Myriam Commot-Delon, brokism Graphisme brokism

CONTRIBUTEURS Rédacteurs

Crédits couverture : Photographe Alexis Delon / Preview Mannequin Myriam Averlant / New Madison Lieu Médiathèque André Malraux Robe housse sans manches, longueur cheville (portée courte sur la photo) TSUMORI CHISATO chez K.Collections. Sandales BALENCIAGA chez Ultima.

zut ! 12

Cécile Becker, Agnès Boukri, Charles Combanaire, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Pauline Hofmann, Caroline Lévy, Stéphanie Linsingh, Fouzi Louahem, Marc Paul, Sophie Ruch, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Fabien Texier Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Pascal Bastien, Sébastien Boue, Alexis Delon / Preview, Olivier Legras, Stéphanie Linsingh, Fouzi Louahem, Stéphane Louis, Arno Paul, Nathalie Savey, Christophe Urbain ASSISTANTE PHOTO Laurianne Rieffel-Kast Retouche numérique Emmanuel Van Hecke / Preview, Camille Vogeleisen / Preview IllustrateurS Laurence Bentz, Laetitia Gorsy, Paye ton blazon, Johanna Tagada Stagiaires Camille Muller (communication), Claire Verheecke (graphisme) Make-up Sabine Reinling Coiffure Sébastien Rick MODELE Myriam Averlant / New Madison DIFFUSION Zut ! Team + Ultimatum Commercialisation & dÉveloppement Emmanuelle Chauvet, Bruno Chibane, Caroline Lévy, Philippe Schweyer remerciements Aline Bachmann, Christiane Groll, Sylvie Cerf, Jacques Nussbaumer

Ce trimestriel est édité par

Chic Médias

12, rue des Poules - 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires Dépôt légal : avril 2011 SIRET : 50916928000013 ISSN : 1969-0789

Retrouvez entretiens, photos et extensions audio / vidéo sur : zutmag.com facebook.com/zut flux4.eu





COURRIER DES LECTEURS

Place aux jeunes ! Par Philippe Schweyer

//// HELLO ZUT !, Je vous remercie pour la rubrique Tendances qui m’a sauvée d’une migraine causée par les textes trop longs des pages précédentes. Mais je dénonce la faute de goût de la page 85 (un pantalon cargo porté avec des derbies). J’aurais préféré une paire de boots. Ludivine, 14 ans. HEY LUDIVINE, Merci pour ton courrier. Si tu as mal à la tête en lisant Zut !, qu’est-ce que ça doit être lorsque ton professeur de français te demande d’étudier Claude Gueux de Victor Hugo (dans lequel il dénonce la peine de mort). Quant à la faute de goût que tu dénonces sans me convaincre (n’est pas Victor Hugo qui veut), je suis certain que Myriam sera ravie d’apprendre que tu oses remettre en cause son stylisme. //// HEY ZUT ! J’ai dix-sept ans et je suis un garçon. Mes copains se moquent de moi parce que j’adore Zut !. Ils pensent tous que c’est un magazine réservé aux filles, mais c’est archi faux. Dans chaque numéro, il y a plein d’articles qui m’intéressent. Par exemple, vos rencontres avec des chanteurs ou des acteurs super connus. Dans le dernier numéro, il y avait même des filles nues (page 26). Ce serait bien qu’il y en ait plus souvent… Comme ça mes copains arrêteraient peut-être de se moquer de moi. Momo (par mail). HEY MOMO, Merci pour tes compliments. C’est vrai que Zut ! est aussi un magazine pour les hommes (ceux qui se moquent de toi parce que tu lis Zut ! sont jaloux parce que tu comprends mieux les filles qu’eux !). Tu verras que dans ce numéro, il est question de belles formes… automobiles (on ne peut pas montrer de jolies poitrines à chaque fois !).

zut ! 16

“ Fautes de goût

imaginaires, poitrines dénudées, petits vélos dans la tête, amies parisiennes et chroniqueurs dépassés : vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère. ”

//// Coucou ZUT !, Abonnée depuis vingt ans à ELLE, j’ai découvert Zut ! il y a quelques mois chez mon coiffeur. Je me demande comment vous réussissez à éditer à Strasbourg un magazine aussi “classe” que les magazines internationaux que je feuillète régulièrement en avion audessus de l’Atlantique. Quand je montre Zut ! à mes amies new-yorkaises, elles n’en croient pas leurs yeux. C’est impensable pour elles qu’il existe un magazine aussi élégant en France en dehors de Paris. Marie-Hélène (par Blackberry). HEY MARIE-HELENE, Merci pour votre petit mot et bravo au coiffeur qui vous a fait découvrir Zut !. Ce serait “classe” d’offrir un abonnement à vos amies new-yorkaises pour leur donner envie de venir vous voir plus souvent (il n’y a pas que le marché de Noël à Strasbourg !). Please ! Un bijou

//// Bonjour l’équipe de ZUT ! Ma femme est accro à Zut ! depuis le premier numéro. Elle entoure au feutre rouge les tenues et les accessoires qui lui plaisent. C’est pratique pour moi qui ne sais jamais quoi lui offrir pour lui faire plaisir (ou pour me faire pardonner mes petites virées nocturnes). Pour mes cinquante ans, j’aimerais bien qu’elle m’offre un vélo stylé pour faire la course avec les plus jolies filles de Strasbourg. Est-ce que vous savez où je peux en trouver un ? Gérard (par courrier) HEY GÉRARD, Votre femme va pouvoir vous faire plaisir pour votre anniversaire (même s’il serait grand temps de vous comporter en mari responsable). Suite à votre courrier, nous avons décidé de réaliser un petit dossier “vélo”. Ce serait sympa de passer nous voir avec votre nouvel engin (et votre femme) après votre anniversaire. Salut ZUT ! Votre vendeur de pub raté est un peu fatigué. Dans le dernier numéro, il nous a pondu toute une page sur Sandinista !, un disque sorti il y a trente ans ! Je suis étudiante en école de journalisme et je me dis que ça serait bien de donner leur chance à des jeunes comme moi plutôt qu’à des vieux punks nostalgiques. Charlotte, 22 ans.

DESIGN

Des bijoux en forme de plume : légers, fins, presque poétiques, d’autres en forme de nœuds, d’ailes : la nouvelle collection de Lucie Saint-Leu est raffinée, ultra-féminine. Jeune créatrice de bijoux issue des Arts décoratifs de Strasbourg, elle s’inspire de thématiques glamours, Bonnie & Clyde ou cabaret des années 20, pour créer. Elle collabore avec la marque Cocotte, travaille avec des designers du monde entier (Elena Gallen jouant sur les formes géométriques), et repasse souvent du côté de Strasbourg pour présenter ses bijoux. Déjà présente dans les corners du Printemps, elle s’installe maintenant à la boutique Pêle-Mêle. (C.B) À la boutique Pêle-Mêle - 9, rue des Veaux www.pelemele.eu www.luciesaintleu.com

LIVRE

ALLAN ROTHSCHILD ENLÈVE LE HAUT Un an après La face cachée des fesses, co-écrit par Caroline Pochon et Allan Rothschild, le duo prend de la hauteur en publiant Le Culte des seins. Analysé sous l‘angle de la maternité et de la sexualité, nous voilà partis pour un voyage à travers les âges confrontant les différents regards que l’humanité porte sur ces deux objets de culte. L’auteur, d’origine strasbourgeoise, viendra présenter son livre dans sa ville, ce qui nous donnera l’occasion de méditer cette sentence de Fernandel sur la polymastie : « Les seins, c’est comme le Ricard. Un ce n’est pas assez ; trois, c’est trop. » (C.C.) Conversation avec Allan Rothschild, Vendredi 10 décembre à 17h30 à la librairie Kléber

GEM AIME !

Promis, vous serez un saint le jour de l'an et les jours suivants, si vous nous glissez sous le sapin, messieurs, cette gracile tiare pour ennoblir notre délicat port de tête. Diadème « Antique » en laiton doré trempé à l’or fin, 159€ Envoi sous 48h et échange facile pour ceux qui ont peur de se tromper… http://aime-bijoux.com

BIJOU

HEY CHARLOTTE, Tu as raison, il faut se tourner vers l’avenir et faire confiance aux jeunes. Le vendeur de pub raté a compris le message. À toi de nous proposer des sujets dans l’air du temps pour notre numéro estival. Tu pourrais par exemple te charger de dénicher des terrasses sympas pour bronzer sans se déshydrater à Strasbourg.



Chronique //

#08 Ma crise à moi

Au pays de l’Ordnung über alles Par Agnès Boukri

//// J’en peux plus des cartes. Lorsqu’on me demande si j’ai la carte du magasin, j’ai toujours l’impression que c’est une question de vie ou de mort. Je l’ai, oui, mais pas sur moi. Je m’en fous tellement de ces cartes. J’en ai partout : dans mon sac, mes poches, sur le frigo, dans la bagnole, et pourtant, à chaque fois que j’annonce solennellement à la caissière que je ne sais pas où je l’ai mise, c’est comme si je lui avouais que ma vie est ratée. J’ai d’ailleurs toujours droit à un vieux sermon car je passe à côté de 3800 points ou d’un bon d’achat à 8 euros. Voilà ce que c’est que de ne pas être la top moumoute de l’organisation. J’ai bien conscience d’être impardonnable, ayant sous mon toit le roi du tri, sa phrase fétiche étant « chaque chose à sa place ». Les bons d’achat récoltés grâce à cet Ordnung über alles débordent de son portefeuille qui ne se ferme plus. Toute notre différence est là. C’est effectivement assez jouissif d’obtenir un bon de réduction d’un euro sur un paquet de tagliatelles, encore faudrait-il se souvenir où il est. Je n’aime pas l’ordre. Voilà, c’est comme ça. J’aime bien brouiller les pistes. Je n’ai, par exemple, jamais fait d’albums photos. Ça me dégoute presque. J’aime bien mettre des photos dans des pages de livres pour avoir le plaisir de les redécouvrir, un jour ou l’autre. Je me souviens aussi avoir tenté une frontière entre le sucré et le salé dans le placard de la cuisine. Le chocolat et le sucre en morceaux ont rejoint le pâté en boîte et le riz basmati, au grand dam d’Howard, deux jours plus tard. Quand à mon ordi, c’est pas gagné, je le sens bien. Impossible de retrouver la bonne version d’un texte word enregistré. Il est quelque part ; mais où ? Entre les noms de dossiers révélateurs – à ran-

zut ! 18

ger, à vérifier, à jeter, à ne pas jeter, à imprimer… – et les dossiers nommés Nouveau dossier (1) ou Nouveau dossier (2), mon cortex droit danse sa joie. Howard, lui, envisage l’Organisation avec un grand O comme un principe vital, alors que pour moi c’est un rejet cérébral. Oui, mais sans vouloir prêcher pour ma paroisse, être archi-organisé, c’est pas très fun. Ça ratatine les possibilités de bien se marrer. Les dîners improvisés sont les plus réussis, non ? Ne pas trouver ses clés, c’est l’occasion d’aller taper la discute avec la voisine, non ? Oublier de mettre de l’essence dans sa voiture, c’est la certitude de tomber en panne sur l’autoroute, non ? Ah mince, non, ça c’est pas un bon exemple… et pourtant, je préfère 1000 fois ça à l’idée que l’Ordnung ist das halbe Leben. C’est-à-dire que nos amis frontaliers pensent que l’organisation est la moitié de la vie. Hou la la, ça c’est du lourd. Je préfère ne pas m’imposer une réflexion trop poussée sur ce sujet. Il faut, pour l’heure, que je remette la main sur le bon d’achat offert par Howard, qui réduit de 30% ma commande passée avant 18h sur le site de La Redoute. Ne boudons pas ce plaisir. Si je veux marquer des points et espérer faire rougir ma chambre rose ce soir, allons dans le sens de l’organisateur de mes nuits d’amour !


Appelez

Edouard

Tél. :03 88 44 07 04

il s’occupe de tout !

hommes ou femmes de ménage 03 88 43 53 26 - www.euromaids.fr


Chronique // #09 Ce petit quelque chose

Mon petit Staff

En moins de deux ans, le Staff Benda Bilili a imposé le « nouveau chant du monde » à la planète tout entière. Cette formation de Kinshasa vient donner un concert à Schiltigheim dans le cadre des Nuits Européennes. Par Emmanuel Abela // Photo OIivier Legras

//// Ainsi, il existait le temps d’avant. Celui où les enfants ne connaissaient pas la faim, le temps d’avant le péché. C’est ce que nous relatent des gamins dans le zoo de Kinshasa en feuilletant des images de la Genèse, avant que l’un d’eux n’affirme avoir vécu ce temps-là. « Mec, tu sais quoi ? J’étais là, moi, avant qu’ils mangent le fruit. Personne n’avait jamais faim en ce temps-là. Et puis, le pays a changé et j’ai commencé à crever de faim. » La scène apparaît dans le film Benda Bilili, elle est révélatrice d’un état d’esprit qui, au-delà du désespoir, replace l’homme dans toute son humilité face aux éléments. Cet état esprit anime le Staff Benda Bilili, dont les membres majoritairement paraplégiques se retrouvent à bord de tricycles spectaculaires pour interpréter leurs chansons, le soir, précisément dans ce zoo. Au moment de les rencontrer aux Eurockéennes en 2009, on ne soupçonnait guère les enjeux de ce premier concert européen. Il s’agissait ni plus ni moins pour eux d’imposer « le nouveau chant du monde », à l’Europe dans un premier temps, à la planète toute entière ensuite. Avant le sound-check du matin, on les surprenait à répéter comme n’importe quel groupe au monde, dans un calme trompeur, mais Ricky nous rappelait combien l’instant était solennel. « C’est la première fois que le Staff joue à Paris [en l’occurrence à Belfort, ndlr]. J’invite les gens à venir voir comment le Staff va « cartonner » aujourd’hui. » Et de nous évoquer le parcours du jeune Roger, un enfant de la rue, un shégué, qu’il avait fini par prendre sous son aile. Ce gamin que les réalisateurs du film, Renaud Barret et Florent de La Tullaye, lui avaient présenté, possède un don : il a l’oreille absolue et produit avec sa guitare monocorde

zut ! 20

les soli qui constituent la marque de fabrique sonore du Staff. À la fin de l’échange avec Ricky, les volutes aiguës du satonge artisanal résonnaient sur les bords du lac de Malsaucy, créant ainsi une atmosphère pleine de poésie. Comme l’avait annoncé Ricky, le concert de l’après-midi fut un triomphe. Les milliers de personnes qui ont fini par s’attarder à la Loggia garderont à jamais un souvenir ému de cette prestation exceptionnelle. Moins de deux ans après, les membres du Staff ont accédé au rang de stars internationales, dépassant même la notoriété de Konono n°1 qui avait ouvert la voie aux formations de Kinshasa à travers le monde, mais l’humilité reste là ! Ricky, Koko, Theo et Roger, entre autres musiciens du groupe, se souviennent clairement d’où ils viennent et conservent cette candeur communicative qui conduit le public à tutoyer à leurs côtés une forme d’éternité, rythmée et naturellement festive. En concert le 2 mai à la Salle des Fêtes de Schiltigheim dans le cadre des Nuits Européennes www.lesnuits.eu Benda Bilili, un film de Renaud Barret et Florent de la Tullaye, DVD Studio 37 Très Très Fort, CD Crammed


PIÈCES UNIQUES · MATIÈRES NOBLES · FINITIONS MAIN Nos articles proviennent d'ateliers travaillant pour la haute couture

FOULARDS, SACS VILLE OU VOYAGE, CASQUES MOTO OU VÉLO, GANTS, CEINTURES, CHAUSSETTES, LUNETTES, PARAPLUIES, PETITE MAROQUINERIE....

4 rue du Fossé des Tailleurs - 67000 Strasbourg - 03 90 22 37 69 www.revengehom.blogspot.com - Facebook/Revengehom


SÉlEction zut ! Bientôt dans votre salon

ARTS

Vous qui lisez fidèlement et intégralement Zut ! savez désormais que l’Artothèque propose aux abonnés des médiathèques d’emprunter des œuvres et de transformer leur appartement en musée éphémère. Motivés mais hésitants, un peu perdus peut-être dans l’immensité du catalogue et des possibilités, l’exposition d’une partie des œuvres à La Chaufferie vous aidera à faire votre choix… (S.D.) Carte blanche à l’Artothèque, jusqu’au 7 mai à La Chaufferie 5, rue de la Manufacture des tabacs Visuel : Valérie Graftieaux, Ramures cérébrales, tirage numérique, 2007

DESIGN

CADEAUX

J’ai fait ma liste…

Ça y est, la saison des mariages a officiellement démarré… Avant de lancer son bouquet et de signer pour la vie, on pense aux listes ! Non pas celle des invités – et le sempiternel casse-tête du plan de table – mais bien celle des cadeaux ! Voyage de noces, maison et loisirs, votre mariage est aussi l’occasion de dire oui… à vos envies ! Avec ses partenaires Fnac, Conforama et ChateauOnline, le Printemps vous propose d’ouvrir une liste de mariage et de vous faire plaisir sans complexe. (C.L.) Printemps Listes 1-5, rue de la Haute-Montée 03 69 71 40 95 www.listes.printemps.com

zut ! 22

VAGÖ ET REVIENS ! C’est le retour du printemps ! Reste à profiter pleinement des premiers rayons de soleil, moulé dans un jean blanc très très moulant… Mais non, c’était juste pour voir si vous suiviez… Je disais donc, moulé, mais dans Vagö, le fameux fauteuil d’extérieur du designer Thomas Sendell pour IKEA avec ses réjouissantes lignes seventies, largement adopté à l’intérieur, lors de sa sortie à l’aube des années 2000. Oui, celui tant aimé et tant pleuré lors de l’arrêt de sa production est enfin réédité. Ouf, on est enfin parés pour la sieste ! Et la bronzette ne vous ruinera pas, son prix est toujours aussi attractif. (M.C.D.) Fauteuil Ikea PS Vagö – 19 € www.ikea.com

ARTS

IDIOLECTE(S) Jeanne Berger et Joséphine Kaeppelin, deux jeunes artistes en fin de cursus aux arts décos, se réunissent autour des questions du langage et exposent au Syndicat potentiel, 13 rue des Couples, du 26 avril au 7 mai. A noter qu’une édition limitée sur papier sera distribuée gratuitement aux visiteurs. (P.S.) www.josephinekaeppelin.com www.jeanne-berger.com


Visuel : Prinzip des Widerstands, 1971

ARTS

No border

Ancien DA du festival ars electronica aujourd’hui directeur du ZKM (musée des médias de Karlsruhe), ancien actionniste viennois devenu artisteactiviste des médias, usant avec fantaisie et force critique de la performance, de l’installation et de la vidéo aussi bien que de la poésie, Peter Weibel est un artiste majeur qui demeure mystérieusement méconnu en France. Apollonia répare cette injustice en lui consacrant une importante rétrospective avec expositions, performances, projections et journée d’études. (S.D.) Programmation No limits, jusqu’au 2 juillet dans différents lieux de la ville Renseignements auprès d’Apollonia : www.apollonia-art-exchanges.com

OUPS !

SHOPPING

Enfin le miroir de sac parfait pour dire Zut ! Mais pour être honnête, les boutons… vous êtes un peu au-dessus de tout ça. Et comme toute fille Zut ! digne de ce nom, vous êtes aussi un peu énervante. Du coup, narguer les copines en vous mirant le bout du nez avec ce miroir menteur est une occupation délicieuse qui vous ravit : « Oh ! Zut ! J’ai encore un teint délicieusement parfait ! » (M.C.D.) Miroir de sac (55 mm de diamètre), design Julien Crespel pour Macon&Lesquoy – 7,50 € l’unité www.maconetlesquoy.com

DESIGN

Lignes de faille

Petites merveilles Les mains dans la terre, des émaux à bout de pinceaux, Elise Lefebvre façonne de jolis bijoux et de délicates coupelles, pour une collection qui porte bien son nom : Wonderland. De grands méchants loups, tout en relief, traversent ainsi une assiette et suivent les pas du Chaperon Rouge, Bambi se balance au bout d’une chaine d’argent, tandis qu’un bulldog en céramique attend avec impatience de s’accrocher à votre veste. Et dans ce magasin de porcelaine, vous pourrez même trouver un collier éléphant ! (S.L.) Bijoux en porcelaine Wonderland, en vente chez Pêle Mêle 9, rue des Veaux – 03 88 32 54 59 www.elise-ceramique.com www.pelemele.eu

Frank Gehry, estampes d’architectes, jusqu’au 14 mai à la galerie Chantal Bamberger – 16, rue du 22 novembre www.galerie-bamberger.com

ARTS

Aujourd’hui célèbre pour ses gigantesques formes tout en ondulations et en angles aigus, l’architecte Frank Gehry défie les codes esthétiques et les contraintes techniques. Si ses édifices flirtent avec la sculpture, ses dessins, première vision du projet, évoquent presque un travail de couturier, du temps où tout commençait avec le drapage de l’étoffe. Des lignes abstraites et presque torturées, dont on se demande par quelle magie elles ont pu se muer en musée ou en maison. La frontière entre l’art et l’architecture n’a jamais été aussi poreuse. (S.D.)

23 zut !


SÉlEction zut !

Nouveau Juan scènes

MODE

Dandy cool

Espace chaussures & souliers Homme, niveau 1 des Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre 03 88 15 23 00

MODE

Bien dans mes pompes La Bagua est au chausson urbain ce que la Louboutin est au stiletto : une évidence ! Créée en 2009, la marque Bagua – qui signifie « huit figures de divination » en chinois – déchaîne les passions et met à l’aise nos petons avec ses deux modèles phares : La_Rob et La_ Krutno, clin d’œil assumé du créateur à sa ville de cœur, Strasbourg. Avec ou sans lacets, en toile ou en cuir, cette saison la Bagua se portera tout confort et sans complexe… (C.L.) En vente au RZOStore 15 bis, rue des Juifs www.baguashoes.com

zut ! 24

À NU

MUSIQUE

Ils se sont rencontrés au Cours Simon et étaient tous les deux à l’affiche de Nés en 68, le film générationnel d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau avec Laetitia Casta sorti en 2008. Depuis, Audrey Nobis et Gabriel Willem ont fusionné pour devenir Audriel, se sont installés en Alsace et viennent de sortir Se mettre à nu, un album de chanson folk intimiste mais pas coupé du monde. Pour défendre sans batterie ni basse les chansons dans lesquelles ils se livrent avec une sincérité touchante, les amoureux sont en tournée à travers le pays, simplement accompagnés par un deuxième guitariste. (P.S.) www.audriel.com

Photo : Franck Beloncle

Fort du succès de l’espace chaussures Femme créé l’an passé, les Galeries Lafayette décident de gâter ces messieurs en leur offrant plus de 100m² de souliers disposés dans un nouvel écrin. Cette saison, le mâle trouvera forcément chaussure à son pied dans les 30 marques qui lui sont proposées : le smart boy enfilera ses Fratelli Rossetti pour arpenter la ville, quand le dandy estival préfèrera ses Rivieras (en photo) pour un look casual dernier cri. L’offre compte aussi Kenzo, Church’s, by Hudson, G-star, Minelli, Redskin’s, Fred Perry… On craque pour la nouvelle marque Galeries Lafayette Paris et ses modèles chics à prix tout doux. (C.L.)

L’apanage du chef d’œuvre, c’est qu’on n’en finit jamais de le redécouvrir, avec un plaisir toujours intact. Dom Juan fait partie de ces classiques qu’on attend toujours avec bonheur, même si, à force de mises en scène vues, on a parfois du mal à être encore surpris. La version de Julie Brochen, directrice du TNS, joue en revanche l’inédit. Pour le rôle-titre, elle a pris le risque de caster Mexianou Medenou, grand gaillard d’origine béninoise, encore élève à l’école. Loin de l’homme mûr et irrespectueux qu’on s’était habitué à voir, il incarne un Dom Juan jeune, à la fois olympien et viscéralement rebelle à toute convention. A ses côtés, Ivan Hérisson campe un Sganarelle apeuré et déprimé. Ils partagent la distribution avec d’autres camarades et des comédiens plus chevronnés : Fred Cacheux est remarquable en Dom Carlos et André Pomarat, immense comédien et élève du groupe 1 de l’école, toujours d’une intensité rare. Au final, un spectacle inégal qui distille néanmoins une belle émotion… (S.D.) Dom Juan, jusqu’au 17 avril au Théâtre National de Strasbourg 1, avenue de la Marseillaise www.tns.fr


DIOR PRADA DOLCE & GABBANA GIORGIO ARMANI GUCCI BALENCIAGA MIU MIU MONCLER TOD’S HOGAN GIUSEPPE ZANOTTI MARC JACOBS FENDI YVES SAINT LAURENT GIVENCHY GALLIANO D&G SERGIO ROSSI CHLOÉ SACS PRADA YVES SAINT LAURENT BALENCIAGA DOLCE & GABBANA FENDI DIOR MIU MIU

PRÊT À PORTER / CHAUSSURES / ACCESSOIRES / HOMMES & FEMMES

3, 4 et 8 petite rue de l’Église à Strasbourg / 03 88 21 91 66 / www.ultima-mode.com


SÉlEction zut ! XL vs XS Crystal Renn par Claudia Knoepfel & Stefan Indledofer pour Vogue Germany, février 2011 – style : Nicola Knels

MODE

Campagne P-E 2011, Marina Rinaldi

DESIGN

DIM DAM DOM

Une plage de galets pour ce tapis hommage à la cultissime émission sixties de la télévision française, réalisée par Daisy de Galard et Peter Knapp, son DA prolifique. (M.C.D.) Tapis patchwork Dim Dam Dom constitué de ronds en poil de vache design Carmen Stallbaumer chez Cinna www.cinna.fr

zut ! 26

Après Tatjana Patitz l’an passé, l’Américaine Crystal Renn est la nouvelle muse de la collection Printemps-Été de la marque Marina Rinaldi. La belle porte à merveille le total look de la ligne denim et prouve, en chair et en os, que passé la taille 44, rien n’est perdu. Une révélation pour celles qui se refusaient de porter du jean, pensant que ce n’était réservé qu’à des brindilles birkiniennes ne dépassant pas le 36… Mais que m’apprend t-on ? Crystal aurait perdu quelques kilos depuis ? Tapotage express du clavier, vérification en urgence, angoisse de la rédactrice qui tenait son sujet et qui vient de le perdre : la vue de Crystal dans la série du Vogue allemand est un choc. Même look total jean que la campagne Rinaldi mais version XS. Mais je sais ce que vous allez penser à la vue de ces photos : elle est belle mince, mais absolument sublime plus ronde ! La marque italienne (qui fait partie du groupe Max Mara) n’y est pas pour rien… Innovatrice dans ce domaine, elle propose depuis les années 1980 une garderobe chic et glamour qui répond aux envies et exigences de ses clientes. Sans cesser de se renouveler pour coller à l’air du temps. Des avantages d’être voluptueuse… Une mince d’ailleurs n’y trouvera pas sa taille. Zut ! Dommage pour elle. (M.C.D.) Boutique Marina Rinaldi 1, rue Gutenberg – 03 88 75 73 33 www.marinarinaldi.com


N i j ins k y r e l o a ded

Le Ballet du Rhin revisite la musique de ballet russe en confiant trois partitions à trois chorégraphes. L’Australien s’attaque ainsi au mythique Sacre du printemps de Stravinsky, dont Michel Kéléménis réinterprète Le Baiser de la fée. Virginia Heinen, jeune chorégraphe allemande installée à Strasbourg, sort d’un quasioubli Chout de Serge Prokofiev. (S.D.)

scènes

Trilogie russe, du 1er au 7 juin à l’opéra du Rhin – 19, place Broglie www.onr.fr Visuel : Chout (photo de répétitions) - Photo : Valentin et Langenbronn

Match point : sandales contre mocassins Photo : Alou Diarra par Karl Lagerfeld

MODE

SPORTS

PFFF !

Moi, quand j’apprends que le look des joueurs de l’équipe de France de Football sera casual et pointu avec cet ultime maillot rayé inscrit au patrimoine culturel français… Je tape dans mes mains, je pousse des petits cris, j’embrasse la photo de Jean-Paul aimantée sur mon frigo, je forme une équipe avec ma famille puis je leur envoie un texto pour qu’ils rappliquent à la fête de notre grand-mère Ginette avec leur marinière et je file le lien à ceux qui en seraient dépourvus pour qu’ils cassent leur tirelire… (M.C.D.) Maillot extérieur disponible : www.nikestore.com www.fff.fr

Comment jeter aux orties l’idée préconçue qu’en dehors des tongs brésiliennes ou des nu-pieds à semelles de liège, il n’existe pas d’autre possibilité pour ces messieurs que de garder leurs derbys sur le bitume ? Voici deux solutions, pour deux types d’hommes, trouvés chez Heschung qui, outre ses derbys toujours plus-que-parfaits, offre dans sa collection Printemps-Été 2011 deux outsiders à ne pas négliger : 1. Des sandales bibliques au beau cuir gras pour séduire les barbus raffinés de la vague Hipster, qui aiment dévoiler leurs orteils dès les beaux jours. 2. Des mocassins à picots au cuir caramel d’une souplesse inouïe pour convaincre

les dandys urbains, toujours stylés sur le pavé, de s’y glisser pieds nus sans crainte de laisser aller. Dans les deux cas, l’allure sera toujours chevillée au corps, sans prolongations et avec obligation de porter les chevilles dénudées. Pour adopter sans hésiter, les bons codes vestimentaires de saison : pieds nus et pantalon feu du plancher ! (M.C.D.) Sandales Arizona Anicalf en cuir café et semelle et mocassins à picots Pawak en cuir chocolat, Heschung www.heschung.com

27 zut !


Photo : Vincent Beaume

SÉlEction zut ! scènes

À croquer !

Débordements

scènes

Vouloir tout tout de suite, se laisser déborder, se faire envahir, tenter de s’en dépêtrer, chanceler, écrouler et s’écrouler, tout faire tomber, ranger, laisser en plan, trébucher, empiler, ramasser, déraper, rattraper… oh et puis Zut ! Sur un plateau on ne peut plus encombré, l’artiste de cirque Camille Boitel et ses acolytes tentent de mettre de l’ordre dans un monde frénétique et enchainent les catastrophes. L’Immédiat, ou quand la tentative de trouver sa place ici-bas devient jubilatoire. A voir en famille, à partir de 8 ans. (S.D.) L’Immédiat, du 12 au 15 mai au Maillon-Wacken – place Adrien Zeller www.le-maillon.com

La ferme s’empare de Radial

La compagnie Actémobazar pose ses marmites à Strasbourg ! Les petits gloutons, dès 3 ans, pourront dévorer À Belles Dents, un spectacle visuel, musical et culinaire. Conçu et mis en scène par Delphine Crubézy, cette création gourmande réinterprète les contes traitant d’ogres et d’ogresses. Parce qu’en mangeant bonbons, gâteaux, maisons, enfants et sorcières avec le même appétit débordant, les petits convives engloutissent la peur liée à la dévoration. Un spectacle-dégustation poétique aux calories qui font grandir. (S.L.) À Belles Dents, du 8 au 15 avril au TJP-Petite scène 1, pont Saint-Martin 06 75 62 05 60 – www.actemobazar.fr

ARTS

Le magasin de costumes alsaciens quai de Turckheim disparaît pour laisser place à la galerie Radial. Et pour rester dans le thème des traditions, elle accueille Bernard Langenstein, photographe qui travaille sur les fourrages emballés dans des bâches, qu’on appelle « balles d’ensilage » (instant culture). Vous savez, celles que l’on voit entreposées dans les prés ou dans les champs ? Elles deviennent pour le photographe des faits plastiques. Quand l’agriculture devient art. (C.B.) Art Plastique, du 9 avril au 15 mai à Radial Art Contemporain - 11b, quai de Turckheim

zut ! 28


Retour aux Sources

illustration marie lallemand t réalisation www.insecable.com

Bijoux-Bretzels

Toutes nos collections et nos tarifs sur simple demande Éric Humbert 46 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg tél & fax 03 88 32 43 05 info@eric-humbert.com www.eric-humbert.com


SÉlEction zut !

ARTS

Crète + Alsace = Waydelich

Octo-gêne-air

ARTS

À 80 ans, Tomi Ungerer continue de se jouer des codes de la bienséance, donnant un nouveau souffle au dessin. Il gêne, il éblouit, il fait rire : par ces dessins satiriques, érotiques, affiches publicitaires, ou par ces dessins enfantins, il aura convaincu des générations entières et aura fait le tour du monde. La Ville de Strasbourg lui rend hommage en organisant une foultitude d’événements autour de son anniversaire. Premier arrêt : l’exposition Ogres, brigands et compagnie, Les livres pour enfants de Tomi Ungerer au Musée qui porte son nom. HAPPY B-DAY. (C.B.) Ogres, brigands et compagnie. Les livres pour enfants de Tomi Ungerer, du 8 avril au 7 août au Musée Tomi Ungerer 2, avenue de la Marseillaise - www.musees-strasbourg.org

zut ! 30

Raymond Emile Waydelich fait des siennes. Quand il part en voyage en Crète, impossible d’oublier sa terre natale. Alors plutôt que de dessiner des natures mortes, il reprend les particularités esthétiques de la Crète mais y colle l’imagerie alsacienne. Un exemple : un loup hurlant Hopla et d’autres clins d’œil déclinés en aquatintes, aquagravures ou céramiques. À voir à l’Estampe et au Musée archéologique. (C.B.)

20 ans de mémoire – Kreta, jusqu’au 24 avril à la galerie l’Estampe 31, quai des Bateliers Alsace-Kreta, jusqu'au 31 mai au Musée archéologique de la ville de Strasbourg


GASTRONOMIE

PAS QUE POUR LES GRANDS

En avril, cuisine ! Mais pas n’importe où, n’importe comment et n’importe quoi ! Le fin du fin et le chic du chic est d’avoir plus de 8 ans, de beaucoup aimer le chocolat, de se rendre accompagné chez Bulthaup, puis d’être abandonné par sa maman qui va aller se détendre en ville… Pendant ce temps, le cher ange sera pris en main par Aline et le chef Olivier Meyer qui lui ont concocté des recettes à se lécher les babines : Lämmele, sucettes choco-bananes, lapins en pâte d’amandes et œufs garni de mousse au chocolat ! Une très bonne idée de cadeau pour fêter les vacances de Pâques en attendant de découvrir dans le prochain Zut ! plein de photos de ces joyeux mais très sérieux cours culinaires ! (M.C.D.) Atelier culinaire, samedi 16 avril à 10h chez Bulthaup 6a, quai Kellermann - 03 88 37 59 72 bulthaup.strasbourg@wanadoo.fr

Photo : Christophe Urbain

ARTS

Etrange dessein

Le Bureau du dessin, qui réunit les écoles d’art de Metz, Épinal et Strasbourg, lance un défi à 40 étudiants : réaliser des œuvres dessinées qui pourraient être présentées sans murs. Tous debout !, une expo qui va pas être de la tarte ! (S.D.) Tous debout !, jusqu’au 25 avril chez Accélérateur de particules 12, rue de Faubourg de Pierre www.accelerateurdeparticules.net

Au-delà du réel

ARTS

Ce que vous regardez n’est pas vraiment ce que vous voyez. L’exposition Der Zweite Blick, en V.F. Au deuxième regard, rassemble des clichés qui se dérobent à la logique du premier regard. Parmi 12 artistes, on croise des techniques et des objets variés, on croise aussi une collaboratrice de Zut !, Anémone de Blicquy, représentant des « natures mortes » au sens premier du terme : des animaux enveloppés d’une pellicule plastifiée. Trouvez-en le sens. (C.B.) Der Zweite Blick, jusqu’au 1er mai à la Galerie Villa Streccius Stüdring 20 à Landau (D) - www.kunstverein-landau.de

31 zut !


SÉlEction zut ! TOUT LÀ HAUT Le Bottom-Up de Liu-Jo est le jean qui a le pouvoir de galber les fesses et de les sublimer mine de rien, avec juste… des coutures ingénieuses qui remontent daredare les charmants postérieurs de ces dames. Avec leur succès fou en Italie et Kate Moss en égérie, il est fort à parier que les Françaises vont en pincer pour ce tour de passe-passe ! À Strasbourg, faire un tour chez Vicino est une solution pour se la jouer bellissima et découvrir aussi l’arrivée de la ligne d’accessoires Liu-Jo qui vient de rentrer en exclusivité dans la boutique. (M.C.D.)

MODE

Chez Vicino – 6, rue Frédéric Piton 03 88 23 19 39

ÉCOLE

LIVRE

Tournez jeunesse ! Lycéens ou en passe de le devenir, vous avez peut-être une sensibilité à l’univers du 7e art et à l’image… Pour vous familiariser avec les arts visuels et cinématographiques, une option a spécialement été créée dès la seconde pour réveiller le Spielberg qui sommeille en vous ! La récente réforme du Bac a du bon et permet ainsi aux aficionados de l’audiovisuel de s’initier au montage, à la réalisation, au son et à toutes les techniques inhérentes au cinéma. L’ORT Strasbourg est le premier lycée en Alsace à

zut ! 32

intégrer ces options dans ses programmes de la seconde à la terminale (Bac STI2D), dès la rentrée prochaine. Pour séduire ces futurs génies de l’image, l’ORT a investi dans un labo aménagé avec des équipements et logiciels de traitement dernier cri. Moteur, jeunes… Action ! (C.L.) École ORT 14, rue Sellenick 03 88 76 74 76 www.strasbourg.ort.asso.fr

Hip Hip Hip Plossu

Médiapop éditions publiera prochainement Far Out ! Les années Hip : Haight-Ashbury, Big Sur, India, Goa de Bernard Plossu (avec des photographies couleurs et noir et blanc, dont de nombreuses inédites, un entretien récent et deux reportages parus dans Rock & Folk il y a quarante ans). Infos et souscription pour recevoir ce superbe “hipbook” de Bernard Plossu (164 pages) à prix préférentiel avant sa sortie en librairie sur www.mediapop.fr (P.S.)


CHECK OUT THE G - STAR STORE IN STRASBOURG 9 RUE DU DÔME, STRASBOURG operated by nitiba sarl


SÉlEction zut ! Alors on danse

scènes

Depuis 20 ans, le festival Nouvelles danse va fureter là où s’invente la danse d’aujourd’hui. Le résultat de ses dernières recherches se décline en plus de 20 propositions chorégraphiques et autant d’expérimentations, où la performance occupe une place de choix. Il faut tout voir, mais surtout ne pas manquer la journée particulière concoctée par la chorégraphe en résidence, la Madrilène La Ribot, au Frac Alsace. (S.D.) Nouvelles Strasbourg Danse, du 18 au 28 mai dans différents lieux de la ville et à Sélestat www.pole-sud.fr

Visuel : labofilm d’Olga Mesa - Photo : Susana Paiva

GRAPHISME

DUTY FREE

Le studio Horstaxe célèbre à La Boutique le lancement de sa galerie Store dédiée aux arts graphiques : Ludovic Bail, Rémy Gaudet et leurs acolytes ultra doués – qui œuvrent dans cette pépinière de design graphique et de web design – seront en vitrine dans des tenues affolantes pour présenter le lancement de leurs affiches sérigraphiées. Le soir du vernissage, Emmanuel Abela aux platines, a une pression quasi sérigraphique, typographique, cosmographique, stéréographique, iconographique… Ces gens sont psycho-rigides, pas gais du tout et ultra exigeants. Leurs clients aussi et ça donne un p… de beau travail ! (M.C.D.) Exposition Studio Horstaxe, du 8 avril au 11 mai à La Boutique 10, rue Sainte Hélène www.mots-et-sons.com www.myclientisrich.com Vente éphémère de six affiches 70x100 en sérigraphie. Tirages signés et numérotés, 33 exemplaires www.horstaxe.fr

zut ! 34


BBBOOK DESIGN

Avis à tous les BB du printemps : il existe enfin un album digne d’eux. Et en accordéon Messieurs Dames ! Parce qu’un livre de naissance qui se déplie permet de ne pas tourner la page trop vite sur les premiers mois de nos kids chéris. Carole Daprey est l’éditrice inspirée de cette nouvelle gamme de papeterie intitulée Plibook, comprenant pour l’instant, un carnet de voyage et un autre pour y jeter ses idées (au cas où la « Babymania » ne vous sensibiliserait guère mais le beau graphisme, oui !). Elle est aussi l’auteur d’un livre retraçant six décennies de mobilier pour enfants. La bible essentielle pour tout jeune parent féru de design et s’étant juré que le jour où… Il serait absolument évident que « petit moi » aurait droit au meilleur pour s’asseoir, dormir ou ranger ses jouets. Un « must have » pour tout kid-ing addict ! (M.C.D.) Album de naissance (9 x 18 cm), 38 pages – 14 € Mobilier design pour enfants par Carole Daprey – 25 € www.piqpoq.fr

MODE

À ZIGZAG SUPERSTORE

MODE

Enfin ! L’arrivée du printemps va voir fleurir dans les rues de la ville une flopée de t-shirts aux graphismes japonais avec l’ouverture d’un flagship Superdry. Un style vintage américain pour des basiques du casual… Le tout avec des matières usées, triturées, froissées et toutes douces. (M.C.D.)

Aucun danger d’aller dans le décor avec ces zigzags-là ! Une jolie pochette, à recycler en kit anti-bobos pour Lola mais qui sera aussi parfaite pour le make-up de Chiara ou les crayons de Tilda… Oui, un petit tour par le shop de Johanna Tagada s’impose pour découvrir ses séries limitées à croquer… (M.C.D.) Trousse Miam Attaque et Melle Zigzag, fait main & limité à trois exemplaires numérotés – 16 € bonjourjohanna.bigcartel.com

Superdry – 16, place Gutenberg – www.superdry.com 35 zut !


SÉlEction zut ! ARCHI

Des maisons bio

Manger bio, rouler à vélo, être un peu bobo… Nous vivons vert, alors pourquoi ne pas pousser le concept et vivre dans une maison écolo ? Guy Schneider, architecte alsacien, a poussé le vice jusqu’à proposer des biovillas abordables, construites selon les besoins de la famille et imbriquées dans leur environnement. Basse consommation, énergies renouvelables, matériaux sains et respectueux de l’environnement, ces maisons sont en plus très design. Nous, on aime. (C.B.) www.heliobois.com

MODE

KIDS

NEW HOM(E)

MODE

ABCDEUZ Charlotte et Marie Findeling sont sœurs et, le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs caboches fourmillent d’idées ! Leur marque Deuz propose aux petites têtes blondes des articles à la hauteur de leur imagination. Derrière Tapikid se cachent quatre tapis aux imprimés hauts en couleur, à combiner par paire, afin de créer un nouvel univers ludique pour les 2-10 ans. Des chutes de tissus des Tapikid, naissent les Big Bag, des trousses zippées à utiliser en housse de coussin ou en sac à jouets au gré des envies. Les grandes serviettes de table Napkid rendent l’heure du repas plus festive. Et pour les petits esthètes, Deuz édite même des posters sérigraphiés aux couleurs éclatantes. Pour ne rien gâcher, ces créations sont fabriquées dans des matières éco-friendly. (S.L.) Tapikid : 50 € – Big Bag : 28 € Napkid : 16 € ; posters ABCDEUZ + 12345 : 28 € www.deuz.biz

zut ! 36

L’Altra se refait une beauté Pour sa collection Printemps-Été 2011, L’Altra se déshabille et change de style en lançant un nouveau site Internet. Via Storia, Spark et WebComTV se sont associés pour créer une charte graphique de qualité pour présenter les vêtements de L’Altra, nouvelles couleurs à l’appui. (C.B.) À partir du 1er mai www.altramode-mp.com www.spark-edn.fr

La boutique Revenge Hom a déployé ses ailes et fait un petit saut de puce du 4 au 6 rue du Fossé des Tailleurs pour accueillir des collections d’accessoires dédiées à l’homme et à la femme. Difficile de ne pas trouver son bonheur dans cette pléthore d’articles raffinés provenant pour la plupart d’ateliers travaillant pour la haute couture. Du casque de moto à la maroquinerie Giorgio Fedon… la liste est trop longue pour tout vous citer ! On y a aussi repéré d’étonnants luminaires recouverts de feuilles d’argent et un rayon de vêtements haut de gamme en série limitée. Le tout, dans un esprit décalé très concept store à l’italienne ! Bref, un lieu hors normes à visiter avec assiduité, Valérie et Pascal, les deux associés, voyageant souvent pour vous dénicher toujours plus de nouveautés… (M.C.D.) Revenge Hom 6, rue du Fossé des Tailleurs 03 90 22 37 69


DESIGN © FREY WILLE

PARIS 1er: 167, rue Saint-Honoré | Tél. + 33 1 42 60 47 47 – 9, rue de Castiglione | Tél. + 33 1 42 60 12 34 www.frey-wille.com vienna, austria

STRASBOURG: 1, place du Temple Neuf | Tél. + 33 3 88 32 13 85 CANNES: 43, rue d’Antibes | Tél. + 33 4 93 68 21 88

Zut_Strasbourg_175x123_050411.innd 1

30.03.11 11:34

GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG NOUVEAUTÉS

NOUVEL ESPACE CHAUSSURES & SOULIERS HOMME Adidas, Azzaro, Calvin Klein, Dcco, Diesel, Doucal’s, Feiyue, Fratelli, Rossetti, Geox, Gstar, Guess, Hudson, Hummel, Ikks, Jim Rickey, Kenzo, Lacoste, Minelli, Redskins, Rivieras, Sebago, Timberland. + 50 m2 de marques supplémentaires à l’espace “Chaussures & Souliers” Femme

Ouvertures de 9h à 20h du lundi au samedi Place Kléber - Strasbourg

www.galerieslafayette.com


SÉlEction zut ! ONE STEP BEYOND…

MODE

Certains trouveront un air de Boltanski dans ce tas de fringues arty ou même… un brin de folie dans ce visuel de la nouvelle collection de la marque One Step. Mais pas d’affolement… Les clientes de cette jolie marque française de prêt-à-porter, habituées à une garde-robe féminine, vont pousser des cris de ravissement et être rassurées en découvrant la collection de cet été : un esprit titi parisien mâtiné d’un brin de romantisme sera là pour les combler. Mais les adeptes d’un look plus rock aussi ! Du lin, du cuir d’été, des matières naturelles ou du tencel (une fibre extraite du bois d’eucalyptus) seront là pour les conforter : trouver le vestiaire idéal de cet été sera chose facile en allant découvrir leur nouvelle collection en sifflotant gaiement cet air de Madness : « Hey you, don’t watch that, watch this ! » Et une étape là-bas suffira… (M.C.D.) Boutique One Step – 3, rue du Dôme 03 88 23 69 52 - www.onestep.fr

VÉLO

EN SELLE Détour obligé rue de Zurich pour découvrir Velojob, une nouvelle boutique de vélo trendy. Philippe et Thierry, amis de longue date et fans de deux roues, nous gâtent avec la marque Vanmoof (une exclu à Strasbourg) et des accessoires à gogo (nous vous avons fait une chouette sélection p.48 avec leurs trouvailles). Et on adore les patères trophées dessinées par Thierry avec des selles Brooks façon ready-made punchy ! (M.C.D.) Velojob 58, rue de Zurich 03 88 36 18 18

zut ! 38


MUSIQUE

S h e ’ s go t no S h oes Jewly, élue meilleur espoir local en 2008, sort un second album intitulé No Shoes. Du funk, du blues, du rock et une voix sensuelle s’accordent sur un album très bien produit. Des influences pointues, judicieusement harmonisées, rendues sur scène par une femme généreuse. L’originalité : le disque n’est disponible qu’en version physique sur Internet, au prix que vous voulez, à partir de 5 euros. (C.B.) Jewly, No Shoes www.jewlymusic.com/shop

LIVRE

Cartographie de l’amour « Quelle est la dernière personne que l’on aimera au fond de son cœur, que l’on emportera pour l’éternité quand il faudra quitter ce corps ? » Notre premier amour ? Notre mère ? Cette question obsède Léon Wolf, héros de Territoires amoureux, troisième roman de Louis Schalck, auteur strasbourgeois et directeur du Galet, centre social et culturel de Hautepierre. Victime d’un accident de la route, Léo, Casanova quadragénaire, plonge dans une réflexion intérieure articulée autour des femmes croisées durant sa vie, des souvenirs qu’elles lui ont laissés. Dans un style direct proche de la nouvelle, se distille le questionnement existentiel du personnage. (C.C.) Louis Schalck, Territoires amoureux, éditions de l’Harmattan, 134 pages – 13 €

Photo : Phil Sharp

Oh Corinne ! Après les Franz Ferdinand et Jacqueline, les Teenagers et Nicole, c’est au tour de Metronomy de s’attacher à un prénom français usuel : Corinne. Une manière pour toutes les Corinne de la Terre de prendre enfin leur revanche – il faut dire qu’elles n’ont pas été épargnées jusque là ! Aujourd’hui, les garçons ne les traiteront plus comme leur meilleure amie, très éloignée, mais prendront bien en compte les paroles de la chanson, « Oh Corinne, I’ve got pain in my heart / I think it’s because of you. » Le nouveau single de Metronomy, sans nul doute la pop-song de l’année, fait office de rédemption pour un

MUSIQUE

groupe qu’on croyait perdu depuis que Karl Lagerfeld avait décidé de se l’approprier – il reste cette belle pochette en édition limitée que le créateur avait réalisée pour Nights Out. Sur son troisième album The English Riviera, le groupe revient avec un groove renforcé, qui vient donner du liant à sa pop anguleuse. Une intelligence et une grande sensualité, à (re)découvrir sur scène. (E.A.) Metronomy (avec le génial Connan Mockasin en première partie) en concert le 26 mai à La Laiterie 13, rue du Hohwald www.laiterie.artefact.org

39 zut !


SÉlEction zut ! DÉGAINE HYPE

OUTDOOR

Un ancien pub irlandais transformé en boutique de vêtements conçus pour l’escalade ? Enfin un lieu comme on aimerait en trouver plus souvent ! Les boiseries d’origine ont été conservées, mais décalées avec des luminaires contemporains. Ajoutez à cela quelques meubles vintage fifties pour mettre en scène des vêtements outdoor qui renouvellent le genre et vous obtenez l’endroit rêvé pour les accros de varappe, ou ceux qui cherchent un t-shirt technique aux coudières jaunes matelassées pour jogger avec dégaine… (M.C.D.) Mountain Lion 19, rue Sainte-Barbe 06 24 15 95 14 www.mountain-lion.fr

MODE

à vos starting block, mesdemoiselles ! Mais juchées sur des stilettos, please ! La chose n’étant pas aisée, autant commencer de suite… Surtout vous êtes sélectionnée pour le concours Elite Model Look France 2011 ! Rendez-vous du 25 au 28 mai 2011 au centre commercial Rivétoile, le programme complet de ces jours de festivités stylées étant disponible sur le site de Rivétoile… (M.C.D.) www.rivetoile.com - www.elitemodel.fr/modellook

Le Majordome SERVICES

zut ! 40

RADAR MODE

Vous êtes à la recherche de prestations de qualité ? Sacha Guitry dans Désiré est votre fantasme absolu ? Vous êtes en émoi, rien qu’à l’idée d’avoir à la maison un bel homme mûr en redingote et plumeau ? Vos trois enfants vous rendent folle ou votre femme fait la grève du repassage ? Mais qui serait capable de vous sauver de cette galère et de vous combler, vraiment ? L’homme qui tombe à pic ? Lee Majors en personne ? Super Jaimie ? Non. Je peux vous assurer que rien ne vaut, dans ces caslà, un majordome, un vrai ! Ce domestique de haut vol, cet homme délicieux que sa livrée rend invisible, mais qui règle tous les soucis ménagers et d’intendance… La société Euromaids, avec l’aide de Claude Victor, son agence de communication, joue sur ce registre avec un sens de l’humour qui dépoussière l’idée que l’on se fait des gens

de maison : « Appelez Edouard, il s’occupe de tout ! » Et l’on se prend à rêver de l’avoir aussi chez soi ! Arrêtons de nous plaindre et opérons une tactique d’approche : avec une défiscalisation à 50% et une TVA à 5,5%, bénéficier d’une aide pour le ménage, le repassage, le jardin, le bricolage, les travaux de nettoyage ou la maintenance de votre résidence est tout à fait envisageable. Des Packs service adaptés à tous vos besoins existent, il suffit pour cela de les contacter pour établir un devis ! Et comme le disait Sacha Guitry : « Un homme qui ne demande jamais de service à personne finit par se faire la réputation d’un homme qui n’en rend pas. » (M.C.D.) Euromaids cleaning service 03 88 43 53 26 - edouard@euromaids.fr


LUISA CERANO ANNETTE GÖRTZ MALIPARMI PIANURASTUDIO DISMERO TRICOT CHIC LOUISE DELLA CBY WHITE LIU.JO MARCCAIN

VICINO Boutique 6 rue Frédéric Piton F-67000 Strasbourg Tél. 03 88 23 19 39

Objet de valeur La longévité est une qualité rare Les systèmes d’aménagement USM vous accompagnent au fil du temps

mobilier contemporain 4 le Schlossberg 68340 Zellenberg Tél 03 89 21 72 00 Fax 03 89 21 72 09 decoburo@orange.fr USM ALSACE/BELFORT/VOSGES/HAUTE SAÔNE

Découvrez la nouvelle brochure habitat « living essentials » sur www.usm.com/living/fr info@fr.usm.com www.usm.com


Venez dĂŠcouvrir le nouveau MacBook Air. Le Mac le plus portable. Sous tous les angles. La nouvelle gĂŠnĂŠration de MacBook intègre les plus rĂŠcentes technologies mobiles. Le nouveau 0DF%RRN $LU SRVVqGH XQ HVSDFH GH VWRFNDJH Ă DVK XQ WUDFNSDG 0XOWL 7RXFK XQH EDWWHULH ORQJXH GXUpH RIIUDQW MXVTX¡j KHXUHV G¡DXWRQRPLH HW MRXUV G¡DXWRQRPLH HQ YHLOOH XQ SURFHVVHXU HW GHV JUDSKLVPHV KDXWHV SHUIRUPDQFHV HW ELHQ SOXV 7RXW FHOD GDQV XQ ERvWLHU XQLERG\ DX[ OLJQHV pSXUpHV 9HQH] GpFRXYULU FKH] %(0$& OH 0DF%RRN $LU OH SOXV Ă€Q HW OH SOXV OpJHU MDPDLV FRQoX

Nouveau MacBook Air 13 pouces

Nouveau MacBook Air 11 pouces

CrĂŠdit gratuit de 3 Ă 12 mois* www.bemac.fr

18, quai St Nicolas 67000 Strasbourg 03 88 25 84 88

14b, rue de la MĂŠsange 67000 Strasbourg 03 88 22 78 87

1, rue Guillaume Tell 68100 Mulhouse 03 89 367 200

*Un crĂŠdit vous engage et doit ĂŞtre remboursĂŠ. VĂŠrifiez vos capacitĂŠs de remboursement avant de vous engager. 2IIUH UpVHUYpH DX[ SDUWLFXOLHUV YDODEOH GX DYULO DX PDL SRXU O¡DFKDW G¡XQ 0DF RX XQ L3DG j SDUWLU GH â‚Ź MXVTX¡j â‚Ź VXU XQH GXUpH GH j PRLV GH FUpGLW PD[LPXP ([HPSOH pour un crĂŠdit accessoire Ă une vente de 1 500 â‚Ź, vous remboursez 12 mensualitĂŠs de 125 â‚Ź hors assurance facultative. Le montant total dĂť est de 1 500 â‚Ź. Taux Annuel Effectif Global (TAEG) fixe de 0%. 7DX[ GpELWHXU IL[H GH /H FR€W PHQVXHO GH O¡DVVXUDQFH IDFXOWDWLYH HVW GH â‚Ź HW V¡DMRXWH DX[ PHQVXDOLWpV FL GHVVXV HQ FDV GH VRXVFULSWLRQ /H FR€W GX FUpGLW HVW SULV HQ FKDUJH SDU $SSOH VDQV HVFRPSWH SRXU SDLHPHQW FRPSWDQW &HWWH SXEOLFLWp HVW GLIIXVpH SDU %(0$& HQ TXDOLWp G¡LQWHUPpGLDLUH GH FUpGLW GH &$ &RQVXPHU )LQDQFH TXL DSSRUWH VRQ FRQFRXUV j OD UpDOLVDWLRQ G¡RSpUDWLRQV GH FUpGLW j OD FRQVRPPDWLRQ VDQV DJLU HQ TXDOLWp GH SUrWHXU 2IIUH UpVHUYpH DX[ SDUWLFXOLHUV PDMHXUV UpVLGDQW HQ )UDQFH PpWURSROLWDLQH 9RXV GLVSRVH] G¡XQ GURLW GH UpWUDFWDWLRQ 6RXV UpVHUYH G¡DFFHSWDWLRQ GX GRVVLHU GH FUpGLW SDU 6RILQFR PDUTXH FRPPHUFLDOH GH &$ &RQVXPHU )LQDQFH 6$ DX FDSLWDO GH HXURV ERXOHYDUG 5DVSDLO 3DULV 5&6 3DULV 25,$6 Qƒ FRQVXOWDEOH VXU ZZZ RULDV IU &RQGLWLRQV JpQpUDOHV GH O¡RIIUH GLVSRQLEOHV HQ PDJDVLQ 70 HW ‹ $SSOH ,QF $SSOH OH ORJR $SSOH 0DF%RRN 3UR VRQW GHV PDUTXHV G¡$SSOH ,QF GpSRVpHV DX[ eWDWV 8QLV HW GDQV G¡DXWUHV SD\V


DOSSIER / VÉLO

Strasbourg en selle Photo Pascal Bastien // Motif Wind as a lover de Johanna Tagada

Strasbourg, ville où l’on vit le vélo au présent, mais aussi au futur. Dans ce premier dossier de Zut ! consacré à la pratique du cycle, on parle mobilités, tendances, sports, et on croise Julien Absalon, le champion de VTT qui nous prodigue ses conseils.

43 zut !


DOSSIER / VÉLO

MR. VELO Par Stéphanie Linsingh et Emmanuel Abela

Comment êtes-vous arrivé à être identifié comme « Monsieur Vélo » tant à Paris qu’à Strasbourg ? J’ai commencé en 1994, lorsque la charte du vélo a été lancée à Strasbourg. C’était considéré comme important mais nous, responsables des vélos, étions complètement marginaux et considérés comme farfelus. Cette idée me plaisait bien. J’étais moi-même cycliste et, pour avoir vu beaucoup de villes allemandes et hollandaises, j’étais convaincu qu’il y avait là de vraies possibilités de développement. Roland Ries, alors premier adjoint au maire Catherine Trautmann, avait fait un discours à l’époque dans lequel il exigeait 25% de part modale vélo, 25% de part modale bus-tram et 50% de part modale voiture. Il avait ainsi défini un programme politique très clair qui facilitait le travail. Votre appellation véritable est « chef de projet innovation et mobilité alternative »… Quand je suis revenu à Strasbourg, j’ai voulu m’occuper de la politique générale de la voirie. En 1994, on pouvait travailler sur l’utilisation plus massive des vélos, mais aujourd’hui, il faut travailler sur une problématique plus globale. Depuis 2004-2005, je m’occupe essentiellement du « code de la rue ». Dans ce « code de la rue », le vélo a non seulement sa place, avec la marche à pied, mais il est aussi l’un des facteurs majeurs. Le code de la rue sert à favoriser la cohabitation des cyclistes, piétons et automobilistes ? En 1998, on avait lancé les zones 30 et cela n’a pas du tout marché car elles répondaient à des normes juridiques qui étaient peu respectées. On s’est donc dit qu’il fallait repenser la ville pour que Strasbourg devienne une ville « apaisée ». Il a été nécessaire de penser les aires piétonnes. Le « code de la rue » établi par un décret de 2008, définit la zone de rencontre entre piétons, cyclistes et automobilistes. La principale caractéristique de cette zone, importée de Belgique, est de rendre le piéton prioritaire. Le but ? Rendre la rue aux marcheurs.

zut ! 44

Vous êtes historien de formation. Comment expliquez-vous cette tradition d’une meilleure distribution entre vélo, piéton, transports en commun et voiture ? Beaucoup de villes françaises, dans les années 50, étaient peu ou prou des villes cyclables ou des villes « marchables ». Elles ont cependant presque toutes perdu cette qualité. Strasbourg était l’une des dernières à la perdre. Mais Pierre Pflimlin [maire de Strasbourg entre 1959 et 1983, ndlr], par exemple, n’était pas du tout favorable à la voiture. Dans sa jeunesse, il a fait beaucoup de vélo et il était persuadé que c’était une pratique à redorer. Cela explique le nouvel essor du vélo à Strasbourg. Puis, il y a la proximité de la ville avec d’autres pays où le vélo est fortement développé. Stuttgart, Bâle sont de bons exemples de villes cyclables proches de Strasbourg. Et si vous prenez les grandes régions européennes, vous pouvez faire un autre constat : les régions européennes les plus riches sont celles où l’on fait le plus de vélo, et inversement. Dans les régions plus pauvres, la voiture reste un objet d’ascension sociale. Plus on a une grosse voiture, plus on est quelqu’un de bien dans la société. Ici, je roule à vélo et je n’ai pas besoin d’auto pour prouver quoi que ce soit… Strasbourg est-elle identifiée comme une « ville-vélo » en France et à l’étranger ? En France, on est positionné en tant que ville modèle en ce qui concerne les vélos – il en est de même pour la marche à pied et le code de la rue. Mais par rapport aux villes européennes, le constat est mitigé. Par rapport à certaines villes comme Zurich ou Bâle, la réponse est non. En revanche, comparé à Barcelone ou Prague, oui. Tout dépend de l’endroit de référence. Cela dit, nous sommes dans le peloton de tête des villes européennes par rapport au vélo, même si c’est indéniable que face à certaines villes hollandaises ou allemandes de l’ouest et de la Suisse du Nord, on a encore du chemin à faire.


Jean-Luc Marchal est le « chef de projet innovation et mobilité alternative » à la CUS, mais il est plus connu sous le nom de Monsieur Vélo. Après un détour par Paris, il nous est revenu avec la volonté d’affiner un code de la rue, qui établit une nouvelle relation entre cycliste, piéton et automobiliste.

Photo : Pascal Bastien

Photo : Stéphanie Linsingh

Où louer un vélo à Strasbourg ? Les boutiques Vélhop Gare / Grande verrière de la gare, niveau -1 Centre / 3, rue d’Or Université / 23, boulevard de la Victoire

La fête du vélo C’est déjà la quinzième édition pour la fête du vélo : les 27, 28 et 29 mai prochains, les voitures restent au garage et chacun enfourche son vélo. Les petits comme les grands sont invités à partager des instants de convivialité cycliste. La nouveauté cette année, c’est la coïncidence des deux fêtes, celle du vélo et du cyclotourisme, afin de favoriser les échanges entre les pratiques. www.feteduvelo.fr

Photo : Pascal Bastien

Quelques chiffres 10% des déplacements à Strasbourg se font à vélo, contre 1 à 3% dans les autres grandes agglomérations françaises 536 km d’aménagements cyclables dans le département 21 véloparcs sur la CUS pour 1784 places 10 000 arceaux à vélo à Strasbourg

Le point sur le VÉlhop Lancé le 23 septembre dernier, il semble difficile de faire un bilan précis, en sachant que du fait d’un hiver long et rigoureux, avec de longues périodes enneigées, les statistiques sont faussées. Mais les chiffres dépassent déjà ceux de Vélocation. Un encouragement dans le sens de cette nouvelle pratique du vélo partagé. Depuis le début du printemps, les sorties de vélo ont connu une augmentation importante, et l’objectif du million de journées vélo ou locations journalières est affirmé pour l’année, soit une progression de la mise à disposition de 4000 vélos à l’horizon 2012.

45 zut !


DOSSIER / VÉLO

Pignon sur r(o)ue Texte Cécile Becker

zut ! 46


Ils sont jeunes, téméraires et passionnés de bicyclettes vintages. Retour vers le futur, vers les fondamentaux du biclou : cadre, guidon, pédales et un seul pignon avec sa chaîne pour entraîner l’ensemble, tout ça agrémenté par une pointe de modernité, couleurs flashy et matériaux de pointe. Bienvenue dans la communauté des fixies.

Bike Polo : droit au but

Photo Cécile Becker

Si tu t’arrêtes de pédaler, tu freines : le fonctionnement est simple mais peut rebuter. La trentaine de fixies strasbourgeois, noyau dur de fans de vitesse et de bricolage, ride, roule et n’a pas vraiment peur. Une culture de routards motivée par une sorte d’harmonie : quand les vélos font corps avec le bitume, quand le vélo fait corps avec son cycliste. À l’origine, dans les années 1990, il y a les coursiers new-yorkais lassés de se faire voler leurs pièces et désireux de faire partie d’un autre clan que celui des cyclistes chevronnés ou occasionnels. Ils montent alors un vélo simple qui leur permet de maîtriser leur cadence et de se différencier : le pignon fixe naît. Une culture qui va traverser l’Atlantique et ramener avec elle un ramassis de préjugés, aidé par ces Parisiens fringués de chemises à carreaux / Ray-Ban Wayfarer et leur cadre estampillé Fixed Gear, pré-fabriqué, la honte quoi. Franck, Strasbourgeois expatrié à Paris, raconte : « En 2008, quand j’ai commencé à Strasbourg, on devait être quatre ou cinq, on se sentait un peu seuls. Peu après, quand je suis arrivé à Paris, c’était complètement différent : il y avait un petit paquet de mecs qui roulaient pour le plaisir, c’était vraiment bien. Mais très vite se sont greffés les « hypes », qui n’ont d’ailleurs pas vraiment duré. Ça a pourri l’ambiance. » Une réputation qui colle au fixie. À Strasbourg, les hipsters ne sont pas vraiment présents dans les rangs : « Il y a eu un effet de mode, j’ai été le premier à être séduit ainsi, nous dit Maxime, l’effet de mode passé, il reste la passion, la passion du vélo dans sa globalité. Chacun est libre de passer ou non par cette étape. À Strasbourg, je pense qu’on est nombreux à l’avoir franchie. » Partant de ce postulat, une typologie peut être dressée. Il y a les punks, avec une philosophie – Life needs no brakes –, qui filent et roulent sans frein et s’enfilent, au goulot, des litres de synthol. Les bricolos, amateurs de pièces vintage, qui fouillent l’Internet à la recherche du must. Les pistards qui mangent des kilomètres et les polos : ceux qui ont fait du bike polo, un sport local mais un peu confidentiel. Souvent les catégories s’entrecroisent. Au final il y a ceux qui roulent sans frein et les autres, un débat épineux, mais tous font partie d’une seule et même communauté organisée à travers le forum Fixie Strasbourg. Cyrille ajoute : « Ceux qui sont présents sur le forum se connaissent, on est toujours prêts à s’entraider pour chercher un vélo, prêter une chambre à air. On tente de rouler le plus souvent en groupe. » Mais attention le fixie n’est pas une discipline macho. À Strasbourg, les copines des riders sont souvent incitées à s’y mettre. Une preuve que le fixie se démocratise et commence à être reconnu, même s’il fait encore figure d’ovni chez les profanes. « On va trop vite pour être vus, s’amuse Daphé, ça arrive que les gens nous arrêtent aux feux rouges : « Ah c’est un pignon fixe ! » Mais la plupart ne connaissent pas et nous demandent si c’est un vélo spécial, ils trouvent qu’on pédale bizarrement. Mais ils s’accordent à dire que c’est élégant. »

Quand le temps le permet, les pratiquants de bike polo se réunissent au skate park de Lingolsheim. Un sport qui a séduit les fixies depuis l’année dernière mais qui devient plus pro depuis le début de l’année. Julien explique : « Une des règles essentielles est de ne pas poser le pied à terre quand on joue à la balle. Après on joue généralement à six : trois contre trois, et le but, c’est de mettre des buts. » Le rendu est assez impressionnant et les cascades peuvent être assez brutales. Bien maîtriser sa monture et avoir conscience des autres joueurs est donc primordial. Une discipline qui séduit, les bike polo strasbourgeois seront d’ailleurs représentés au prochain NL Contest et le sont de plus en plus en France et ailleurs. Entre chaque ville, Besançon, Karlsruhe, Strasbourg, des échanges se créent. On a ainsi pu croiser des Lausannois taper la balle sur le terrain de Lingolsheim, qui avouent de bon cœur que la communauté strasbourgeoise est chaleureuse. Prochaine étape : la création d’une association pour être reconnus par la ville de Strasbourg et plusieurs compétitions de polo dont celle de Toulouse les 28 et 29 mai. Tout roule donc pour le fixie. www.fixie-strasbourg.com www.strasbourgbikepolo.blogspot.com

47 zut !


zut ! 48


49 zut !


ENDURANT par passion

Texte Sébastien Ruffet // Photo Sébastien Boue

Champion parmi les champions d’une catégorie cycliste occultée, le VTT, Julien Absalon nous raconte sa pratique du vélo. En guise de carte de visite, Julien Absalon a besoin d’un format A4. Double champion olympique, quadruple champion du monde, quintuple vainqueur de la coupe du monde et octuple champion de France, c’est ce qu’on appelle communément un « Monsieur ». Pourtant, la faible médiatisation du cross-country n’en fait pas une star, comme son palmarès pourrait le lui permettre. Peu importe. Le VTT, c’est d’abord une passion, pas un métier, encore moins un accessit vers la gloire. Le VTT, « deuxième sport de loisir en France, derrière la marche à pied », selon le champion, se pratique avant tout par plaisir. « J’y suis venu par hasard, c’est un ami qui m’a emmené en balade, et j’ai tout de suite aimé le côté effort physique au cœur de la nature. Le VTT, c’est un ensemble de sensations : de la vitesse, du pilotage, de l’adrénaline, de la sueur… Mais le principal, c’est que chacun peut évoluer à son rythme. Tout le monde a un vélo dans le garage, et on se retrouve à faire une balade, plus ou moins compliquée selon son niveau. » Pour Julien Absalon, le très haut niveau demande toutefois une exigence particulière : « on part sur une course d’une heure et demie – deux heures. Cela veut dire être fort physiquement, être endurant, tout en gardant de la lucidité sur le plan technique. Pour être à 100% en montée comme en descente, il faut être prêt ! » Si le VTT est un pur bonheur, le côté « casse-gueule » en rebute souvent plus d’un. Il est vrai que

zut ! 50

les terrains naturels, entre petits gravillons et pierres sournoises, sont souvent propices aux chutes. L’idée, c’est de se lancer sans appréhension. Julien admet que « c’est un sport à risque, mais il n’y a presque jamais d’accident grave. Par rapport au cyclisme sur route, on tombe plus souvent, mais on se fait moins mal, entre autres parce que les sols sont moins durs. Et c’est vraiment très fun. » C’est en tout cas le message qu’il essaye de faire passer aux plus jeunes pour les convaincre de se lancer. Apprentissage + sécurité = plaisir total. Vous vous y mettez quand ? Quelques conseils Pour une sortie idéale, Julien Absalon rappelle trois points à ne pas oublier au moment d’enfourcher votre monture : « Ne jamais sortir sans son casque. Ça doit être un réflexe, que ce soit pour une petite ou une grande balade. Mettre des gants. En cas de chute, ce sont les mains qui prennent en premier. Mettre des lunettes. Très important de se protéger les yeux en forêt : on peut parfois se prendre une branche qu’on n’avait pas vue ! » Les professionnels du cycle conseillent également de vérifier la pression des pneus avant de partir : le sous-gonflage risque de vous faire perdre de l’adhérence. Et puis, n’oubliez pas la petite révision mécanique de temps en temps, histoire de vous assurer que vos freins répondront le moment venu. Quant à l’effort physique à proprement parler, il vous invite à ne pas oublier le bidon de boisson fraîche !


Le BMX en 1ÈRE ligne

Texte Cécile Becker // Photo Celim Hassani

Les riders BMX sont partout. Chaque jour, on en voit un peu plus traverser la ville sur leurs petits vélos à grosses roues, ils n’ont peur de rien et au NL Contest, chaque année, ils nous impressionnent. Ces têtes blondes, une casquette bien vissée sur la tête et souvent, des Vans serrées sur leurs petits pieds commencent tôt sur le bitume et finissent par nous donner des sueurs froides sur les modules du skate park de la Rotonde. Le BMX, c’est pas pour les poules mouillées. En modèle, des dizaines de rider pro qui n’en finissent plus de convaincre avec leurs tricks incroyables, dont Nicolas Werlé, 23 ans, étudiant à Strasbourg. Cela fait six ans qu’il ride, il connaît par cœur les lignes de la Rotonde. Aujourd’hui, il sillonne le monde et affronte les meilleurs. Une notoriété et un style acquis à travers de nombreuses compétitions, et comme tous les autres c’est au NL Contest qu’il a commencé : « Le NL Contest a pas mal contribué au développement du BMX en Alsace, il a légitimé la scène strasbourgeoise sur toute la France. Lors des premiers NL Contest on était une quinzaine voire une vingtaine d’Alsaciens W– grand maximum – à participer. L’an dernier, nous étions une quarantaine de riders. Quand tu passes par le NL, après tu enchaînes les parutions, puis les compétitions. » Organisé par l’association Nouvelle Ligne qui œuvre chaque année pour développer les sports extrêmes, le NL Contest est un passage obligé pour tout jeune

qui se respecte. Organisé sur dix mois, il invite des grosses têtes toutes disciplines confondues (roller, skate, BMX) et dispose d’une renommée internationale qui ferait pâlir nos clubs de foot. Chaque année, on y découvre de nouvelles pratiques. Julien Lafarge, coordinateur général de l’association explique : « Il est important pour nous de faire la promotion de tous les sports de glisse et de faire participer un maximum de monde à cette grande fête. On veut continuer à surprendre le public. ». Cette année, outre le street, le NL proposera le dirt, BMX pratiqué là, sur des bosses naturelles. On aura aussi l’occasion de croiser l’équipe locale de Bike Polo. Des sports extrêmes donc dangereux, qui passionnent de plus en plus et de plus en plus tôt, particulièrement le BMX. Nicolas Werlé constate : « A Strasbourg, on doit être une centaine, le nombre de riders a considérablement augmenté ces deux dernières années. Le niveau est également en forte hausse, mais insuffisant. C’est peutêtre dû à un manque d’infrastructures. » Et qui dit sports extrêmes dit aussi sports individuels, même si Nouvelle Ligne chapeaute le tout en organisant régulièrement des événements, en BMX pour le moment, rien n’existe, ce qui freine encore leur reconnaissance auprès de la ville. Affaire à suivre. NL Contest, les 28 et 29 mai, Skate Park de la Rotonde

51 zut !



01 CULTURE / ARTS / SCÈNES / MUSIQUES / CINÉMA / TOURNAGE / EXPOSITIONS / BANDE DESSINÉE


INSTANT F L A S H

Ils viennent se produire sur une scène à Strasbourg, assurent des instants de promotion. Artistes pop, acteurs, RÉALISATEURS ou ÉCRIVAINS... ils posent et s’exposent. L’équipe de Zut ! en profite pour les rencontrer.


Par Caroline Lévy Photos Alexis Delon / Preview

DJ MeHDi & Pedro Winter Les enfants rois de la techno

Quand l’écurie française Ed Banger souffle ses huit bougies, c’est l’occasion d’inviter la crème de l’électro dans une compilation mixée à quatre mains. Pedro Winter alias Busy-P et DJ Mehdi ont regroupé leurs coups de cœur du moment dans Let The Children Techno, un disque frais et juvénile qui sent bon la maturité. Rencontre détente avec un label non conforme, juste avant d’électriser la scène… Vous fêtez les 8 ans du label, on a un peu l’impression d’être invité à un goûter d’anniversaire… Pedro Winter : Il y a un peu de ça, mais sans l’idée de régression. J’aime cette naïveté qu’ont les enfants que j’essaie d’avoir quand j’écoute un morceau. Garder une spontanéité infantile, sans faire de la musique électro pour bébé ! Pourtant la pochette de l’album est un clin d’œil à l’enfance… DJ Mehdi : Elle parle quand même plus aux adultes, qui peuvent mieux décoder les symboles. Dans Let The Children Techno, il y a évidemment l’idée de l’enfance, mais il y a aussi le mot techno ! On l’interprète de deux façons, soit on réhabilite un terme désuet, soit on s’approprie un genre de noblesse pour qualifier la musique électronique. On pense que c’est un bon titre tout simplement ! Le choix des titres de la compilation est très éclectique, comment s’est faite votre sélection ? P.W. : Dès le départ, on a fait appel à des gens d’univers assez différents, des artistes que l’on aimait bien. Le choix s’est fait de façon très naturelle et le résultat est assez ouvert. Depuis 15 ans, on brouille les pistes et mélange les genres. Cette compile, c’est un peu l’accomplissement de notre relation, où nos deux parcours musicaux pourtant si différents finissent enfin par se croiser… M. : … sur l’autoroute de la techno ! Vous avez tous les deux mixé cette compilation, vous tenez donc un peu les rênes du label… M. : Ah non ! Je ne suis qu’un artiste sur le label de Pedro. Mais on a l’habitude de mixer ensemble. Nous étions tous les deux DJ avant d’être producteurs, on peut donc encore s’appuyer sur notre technique pour amener de nouvelles choses et avoir une conversation avec le public, l’émouvoir…

Lorsque Mehdi fait sa Tragicomehdi, ça donne quoi ? M. : Le titre est à moitié une blague ! On a d’ailleurs hésité avec La Révolution des jasmins, parce que je suis d’origine tunisienne et qu’on a masterisé la compile au moment où Ben Ali s’en allait ! C’est Gaspard [de Justice, ndlr] qui a fait ce jeu de mot avant la composition même du morceau. J’ose poser la question proscrite. Vous écoutez quoi comme musique ? M. : Je propose de jouer carte sur table ! Je vais te citer les derniers morceaux qu’on a écoutés dans le bus avant de venir : Rick Ross, Nick Drake, Phoenix et Chet Baker. P.W. : Moi, pour faire court [il sort son Ipod, ndlr] : Air, Beastie Boys, Beck, Bootsy Collins, Daft Punk, David Bowie, Dinosaur Jr, Dr Dre, EPMD, ESG, Gang Starr, Prince, Queen, Smashing Pumpkins… Le label multiplie les collaborations avec des marques comme Eastpack, Sebago ou Nike. Musique et mode sontelles indissociables selon vous ? P.W. : C’est le côté pop du label ! Les marques, je les utilise assez égoïstement pour m’amuser. Ça me fait marrer d’avoir une paire d’Air Force One à mon nom par exemple ! La musique et la mode sont deux formes d’art avec une liberté totale. Avec Ed Banger, on fait plus de la haute-couture que du prêt-à-porter ! [fou rire général, ndlr] Propos recueillis à La Laiterie le 18 février par Caroline Lévy, Sophie Ruch et Pauline Hofmann Let The Children Techno (compilation Ed Banger/Because)

Pedro, ton label Ed Banger compte aujourd’hui 12 poulains. Te sens-tu plus moniteur de colo, papa, psy ou chef d’entreprise qui doit faire tourner sa boîte ? P.W. : Tout ça à la fois ! Pouvoir sans cesse changer de casquette, ça me met dans la peau d’un chauffeur de taxi qui monte dans sa voiture le matin et ne sait pas où il va finir sa journée. Le cumul de ces mandats rend mon boulot divertissant !

55 zut !


Texte Emmanuel Abela // Photo Arno Paul

Aaron DUO SENSIBLE

Pour Aaron comme pour tous les groupes, le virage du second album n’était pas le plus simple à négocier, et pourtant le duo a réussi à faire fructifier un capital sympathie et une grande popularité en un vrai succès critique. Le chanteur Simon Buret esquisse un sourire quand on lui pose la question de l’assise des 300 000 exemplaires vendus du premier album. Alors, liberté créatrice renforcée ou nouvelle inhibition ? « Ni l’un ni l’autre. Olivier [Coursier, ndlr] et moi avons la chance d’une certaine inconscience des choses, nous vivons le moment présent. Bien que nous soyons très contents du succès, ce qui nous intéresse, c’est de créer des choses. D’une certaine manière, cette approche nous permet de nous protéger. » Comme on le sent volontiers espiègle, on se risque à évoquer cette relation qui le lie à son comparse, dans cette formule en duo qui a expliqué bien des réussites musicales par le passé. Il réfute l’idée d’une relation « fusionnelle », s’amusant du fait que la question puisse lui être posée en ces termes. Et pourtant, il admet que la proximité qui se crée au cours d’une tournée n’empêche pas le

zut ! 56

plaisir de se retrouver, tous les deux seuls, en studio. De là naît peut-être cette intimité – cette gravité parfois – qu’on sent poindre sur le disque. Simon analyse les choses différemment : « J’ai gagné en confiance, ce qui me permet de mieux restituer ce qui imprime ma rétine au quotidien, les couleurs et les émotions contenues dans les peintures, les livres ou les films. » Restituer, transmettre et même recevoir, comme en témoigne la ferveur qui est manifesté au groupe sur scène : des instants que Simon, Olivier et leurs trois musiciens vivent comme une « expérience chamanique ». Propos recueillis à La Laiterie le 10 décembre Aaron sera en concert le 16 avril au Zénith de Strasbourg à l’occasion du festival des Artefacts www.festival.artefact.org Nouvel album : Birds in the Storm, Cinq7


Texte Caroline Lévy // Photo Christophe Urbain

CamÉlia jordana Nouvelle Étoile

Non non non, Camélia Jordana n’a rien perdu de sa superbe, même si elle a laissé ses lunettes fétiches sur le bas-côté ! Depuis son apparition remarquée à Baltard en 2009, la jeune dame Camélia, fraîchement majeure, est devenue grande. Elle a le blues dans la voix et un aplomb à faire pâlir ses aînés… Dans sa loge on est bien, on papote, parle chiffons et de sa tenue de scène à paillettes, sur fond de confidences musicales ! Un an après la sortie de son premier album, on la retrouve toujours aussi enjouée à nous parler de son disque, qu’elle a voulu éclectique et généreux : « J’aime trop de choses pour me cantonner à raconter la même histoire d’un bout à l’autre », explique l’exfiancée de la Nouvelle Star. C’est pourtant bien de son histoire qu’il s’agit, celle d’une adolescente « sinistre » et meurtrie par l’amour qui s’essaie avec brio dans des registres différents, où l’on navigue volontiers de sons yéyés à des mélodies spleen rappelant la grande Barbara : « Cette dame est entrée dans ma vie il y a six mois, pas avant ! Je la connaissais mais je ne l’avais jamais vraiment écoutée,

comme je découvre encore Nina Simone et Billie Holiday… » Cette confidence parfaitement assumée, elle s’en amuse : « Je passe mes journées avec des musiciens qui ont entre 30 et 40 ans, ils me font découvrir 12 000 morceaux par jour ! Ce sont eux qui nourrissent ma culture musicale. D’ailleurs, mon guitariste Grégory Dargent est strasbourgeois… » Au fil des années, ses indétrônables références Lily Allen, Kate Nash, Herman Düne ou CocoRosie ont laissé place à d’autres influences de musique du monde comme Danyel Waro ou Cesaria Evora. Une touche-à-tout volontaire, une chouette fille qui ne fait pas son âge, mais qui garde la candeur et l’humilité de sa jeune carrière prometteuse. Propos recueillis le 25 mars à La Laiterie Album : Camélia Jordana, Jive Epic/Sony BMG

57 zut !


Texte Emmanuel Abela // Photo Stéphane Louis

La Fiancée ARTISTE MULTIPLE

Quand elle vous croise, La Fiancée vous fait la bise d’emblée… L’enthousiasme et la fraîcheur de Claire, cette jeune artiste qui fait tout doucettement son trou parmi les artistes de la nouvelle vague française, sont presque désarmants. Quand elle nous donne les raisons qui l’ont conduite à renouer avec la pratique du EP à l’ancienne, le débit rapide de sa voix dénote une vraie conviction. « J’avais envie de faire des choses de manière assez spontanée. Et donc d’écrire la musique, de l’enregistrer et de la sortir la plus vite possible. » Un format court pour se révéler petit à petit ? « Oui, et prendre des risques, quitte à se planter un peu. » Là, on sent la maturité d’une artiste qui vit des pratiques de styliste de mode et d’illustratrice « de manière globale et en parfaite cohérence ». Pour ce troisième EP dont elle signe une nouvelle fois la pochette – « j’avais ce dessin qui traînait dans un de mes carnets et, comme c’était un autoportrait, j’y voyais une autre interprétation de moi. » –, elle a opté pour une série de six reprises, Etienne Daho, Jil Caplan, Benjamin Biolay, Brigitte Bardot, mais aussi un classique

zut ! 58

80’s du groupe anglais It’s Immaterial qu’elle interprète en duo à distance avec son auteur, JJ Campbell, Driving away from home. « Il était très touché qu’on déterre ainsi sa chanson, dont il n’avait plus entendu parler depuis 20 ans. » Enfin, elle revisite une merveille signée The Zombies, Smokey Day, dont on connaît également une version pop magnifiée, interprétée par Colin Blunstone en solo. Pour cette chanson à laquelle elle associe de jolis souvenirs avec son compagnon, elle opte pour une touche électro qui en dit long sur sa capacité à emprunter des voies esthétiques différentes. L’album se profile à l’horizon, écrit en partie par Florent Marchet et Edgar Ficat, déjà auteurs sur les autres EPs, et sans doute JP Nataf, entre autres contributions, mais la Fiancée, on se dit prêts à l’épouser de suite… Propos recueillis à La Laiterie le 18 mars Nouvel EP : EP3, Cinq7


Trilogie russe Le Sacre du printemps (SDP) Garry Stewart Chout Virginia Heinen Le Baiser de la fée Michel Kelemenis

Mulhouse, La Sinne 13, 14 mai 20 h 15 mai 15 h Colmar, Théâtre municipal 21 mai 20 h Strasbourg, Opéra 1er, 3, 4, 7 juin 20 h 5 juin 15 h

www.operanationaldurhin.eu


Texte Sophie Ruch // Photo Stéphane Louis

GILLES LELLOUCHE DANDY BRUT

S’il est beau et bon, Gilles Lellouche se défend d’être bankable. En multipliant au fil des années les activités de réalisateur, metteur en scène et acteur, il s’est – lentement mais sûrement – frayé un chemin sur la route du 7e art. Pour la première fois, à 38 ans, Gilles Lellouche se voit offrir des premiers rôles qu’il incarne avec l’enthousiasme et la passion d’un jeune acteur prometteur. De passage à Strasbourg sur le tournage de sa première expérience internationale, Sherlock Holmes 2, il rejoint Cédric Klapisch pour l’avantpremière de Ma part du gâteau. Après une première collaboration dans Paris sorti en 2007, l’acteur et le réalisateur se retrouvent sur ce long-métrage audacieux et ancré dans la réalité. France, magistralement interprétée par Karin Viard, est une mère divorcée, licenciée et fauchée. Combattive et attachante, elle saisit sa chance à Paris en suivant une formation de femme de ménage. Elle sera embauchée par Steve, incarné par Gilles Lellouche, un trader mil-

zut ! 60

lionnaire, cynique et sentimentalement handicapé. On assiste à une rencontre audacieuse où les âmes s’entrechoquent. Dandy, drôle et doué, Gilles Lellouche est un acteur polymorphe qui enchaîne les expériences cinématographiques. Celui qui livre avec sincérité que « certains acteurs disent avoir du mal à sortir de certains rôles, alors qu’au contraire c’est une manière de se créer son propre personnage » oscille entre les deux rôles de sa vie : l’homme sans détour et l’acteur que l’on attend au tournant. Propos recueillis le 4 février à l’Hôtel Régent-Petite France à l’occasion de l’avant-première de Ma part du gâteau à l’UGC Ciné Cité


Texte Caroline Lévy // Photo Stéphane Louis

Nicolas Duvauchelle Good boy

Longtemps enfermé dans le rôle du rebelle, Nicolas Duvauchelle, la jolie gueule tatouée du cinéma français, prend un vrai virage avec le film choral de Thierry Klifa, Les Yeux de sa mère, où il partage l’affiche avec une Catherine Deneuve éblouissante. Intense et toujours aussi instinctif en écrivain tourmenté, on le découvre assagi, et ça lui va bien. Le jeune talent m’attend sagement dans les salons de l’hôtel. Confuse de mon retard, je tente de m’expliquer avec une maladresse qui ne me quittera plus ! Vont s’enchaîner, tour à tour, une panne de magnéto et de stylo, qui dans la panique et l’autodérision de circonstance, me permettront de déchiffrer un des tatouages de l’ex-bad boy, ce qui le mettra farouchement mal à l’aise ! J’essaie de faire diversion en parlant du PSG, son équipe de cœur et du match victorieux de la veille, tout va mieux ! Si Nicolas Duvauchelle a été découvert dans une salle de boxe, il laisse derrière lui les rôles de petites frappes qui lui ont trop long-

temps collés à la peau. « Je n’ai pas envie d’être cantonné à l’image du mec aux nerfs à vif. » Dans Les Yeux de sa mère, il apparaît plus mûr et avare de mots, un rôle à contre-emploi de façade. « Je suis un peu comme ça dans la vie, à part quand j’ai bu ! [il rit !, ndlr] Je ne suis pas Fabrice Luchini, même si j’aime bien ce qu’il fait ! Chacun sa place. » Quant à son physique d’écorché, qui lui a valu d’être le visage de Levi’s, Hugo Boss, Louis Vuitton ou encore Miu Miu, il se sent flatté. « J’ai adoré travailler avec Terry Richardson sur plusieurs campagnes. Sinon, je sélectionne toujours les marques qui me sollicitent et j’en refuse souvent… Tant que ce n’est pas pour Canard WC ! », sourit l’acteur. Propos recueillis le 28 février à l’Hôtel Régent-Petite France, à l’occasion de l’avant-première des Yeux de sa mère au Star Saint-Exupéry et à l’UGC Ciné Cité

61 zut !


zut ! 62


Texte Cécile Becker // Photo Stéphane Louis

ANNA MOUGLALIS LA VOIX DE VELOURS

Son regard charmeur et sa voix rauque qui vous collerait presque des frissons en ont séduit, des réalisateurs. Mais devant la caméra et dans la vie, c’est Samuel Benchetrit qu’elle a choisi. Après leur belle collaboration sur J’ai toujours rêvé d’être un gangster, ils reviennent avec le trublion José Garcia pour le film Chez Gino : une comédie sur fond de pizza et de mafia. Installée à une table avec José Garcia devant une bouteille de Riesling bien entamée, elle attend que la dizaine de journalistes se succède, un peu comme dans une poissonnerie, demande si elle a le temps de fumer sa clope à peine roulée. Ce sera non. On lui parlera plutôt de beauté, de mode, de comédie et de musique.

Vous avez joué avec Josh Pearson, qui vient d’ailleurs de sortir un album solo [Last of the Country Gentlemen, ndlr], dans La Vie nouvelle de Philippe Gandrieux. Comment c’était ? Alors c’est déjà super de savoir qu’il a sorti un album, ça faisait longtemps : c’est un type très inspiré, un fils de pasteur [elle rit, ndlr]. Dans le film, c’était extraordinaire, il devait jouer en live le thème de Carmen à la guitare électrique [elle fredonne, ndlr], c’était très saturé, super beau. Sauf que le spectateur ne comprend rien, il ne voit que son visage, une espèce de barbe et des cheveux. Sur le plateau, il était raide et s’est vomi dessus, on n’a pas pu refaire la scène autant de fois qu’on le voulait.

On vous colle souvent cette image de beauté froide, ça vous ennuie ? À un certain niveau, j’ai édifié cette image. Au début de ma carrière, c’était tellement compliqué d’envisager une scène de baiser que je préférais jouer dans des films où la représentation de la sexualité était le sujet. Mais j’en ai eu vite marre, alors je suis partie à l’étranger, où j’étais exotique. Après deux films en Grèce et trois autres en Italie, je suis revenue et c’est là qu’on m’a proposé de jouer Simone de Beauvoir, Coco Chanel et Juliette Gréco. Si la projection qu’on a de moi correspond à ces personnages, je ne suis pas contre.

Armée de votre voix si rauque, on ne vous a jamais proposé de vous lancer dans la chanson ? J’avais fait une chanson avec Georges Moustaki que j’adore, et sur la BO de Chez Gino je chante le thème, je m’amuse, mais chanter c’est un métier. Un jour, ça viendra. Là, je vais faire une chanson avec Juliette Gréco. Grâce au film Gainsbourg, j’ai pu la rencontrer, c’est une femme que j’aime énormément. Elle m’a invitée à venir faire quelque chose avec elle, donc quoi que ce soit, j’y vais.

Quel est votre rapport à la beauté, à la mode ? On a commencé à me dire que j’étais belle le jour où Karl Lagerfeld a décidé que j’étais belle [dans le parfum Allure de Chanel, ndlr]. Le fait d’être regardée, c’est une chance et ça rend beau. Mais il y a un truc amusant avec ça : à partir du moment où j’ai été liée à la maison Chanel, je pouvais porter un t-shirt H&M et on me disait : « Ah, qu’est-ce que c’est chic ! » J’aime les belles choses, mais j’ai vraiment eu la chance d’être initiée à tout ça par Lagerfeld : la volupté, la beauté. Mais je ne connais pas la mode.

Votre album favori ? J’aime beaucoup Arcade Fire, mais j’écoute plutôt Funerals, pas le dernier. Et bon, même si je ne l’ai pas encore écouté, j’ai envie de répondre que c’est le nouveau Josh T. Pearson. On n’a qu’à dire ça. Propos recueillis le 15 mars à l’Hôtel Régent-Petite France, à l’occasion de l’avant-première de Chez Gino

Dans Chez Gino, on vous voit jouer un registre qu’on ne vous connaît pas, pourquoi ce choix ? Quand Samuel est arrivé avec ce projet, j’ai été ravie, il n’y avait que lui pour me proposer ça : ce rôle de grand-mère un peu loufoque. Je suis difficile en comédie et refuse de jouer une imbécile ou une nana vulgaire. Ici, je suis entre José et Samuel, qui ont fait preuve d’une générosité et d’une attention incroyable. Je me suis lâchée, j’avais besoin de ça.

63 zut !


CINÉMA

Ça tourne… ou presque

Texte Sylvia Dubost // Photo Benoît Linder

C’était l’événement du millénaire à Strasbourg : le tournage de Sherlock Holmes 2 place de la Cathédrale. Heureux bénéficiaire d’une des cinq accréditations pour visiter le plateau, on a failli tout voir.

C’était sûr, on allait épater la galerie. Ce serait le reportage de notre vie. Les Strasbourgeois nous jalouseraient, les confrères nous haïraient. Car nous ne nous serions que cinq, en tout et pour tout, à pouvoir pénétrer le saint des saints : le plateau du tournage qui alimentait toutes les conversations et les fantasmes de la ville depuis des jours. Il faut reconnaître que son secret était savamment gardé. De Sherlock Holmes 2, on ne savait rien… ou presque. Tout juste qu’on tournait là la scène d’ouverture du film et qu’il y aurait explosion. Rien sur l’intrigue, rien sur le planning de tournage. Dès lors, le public se massait aux abords du plateau clôturé, espérant en savoir plus, apercevoir quelque saynète et peut-être même Robert Downey Jr, dont on s’était pourtant évertué à confirmer l’absence. Et dire que nous allions tout voir de près… On nous l’a bien fait comprendre : nous étions les Élus…

zut ! 64

Après une bonne douzaine de coups de fil (chiffre à peine exagéré), plusieurs changements d’horaire et une intermédiaire à bout de nerfs, RDV était fixé jeudi à 10h à l’hôtel Sofitel. Et, fait météorologique incongru, il pleut. Le doute nous étreint : va-t-on devoir tout annuler ? Une Élue bien informée annonce alors que l’équipe tournerait dans la flèche de la cathédrale. Agitation dans les rangs : voilà vraiment de quoi épater la galerie et nourrir un beau papier. Interrogée, l’attachée de presse de Warner, venue tout exprès de Paris pour nous escorter, assure qu’elle ne sait vraiment rien du planning. Moira, l’attachée de presse de l’unité de tournage qui nous chaperonnera elle aussi ne dit rien non plus, à part, et à trois reprises, que la place est vraiment « a very nice set ». Arrivée (après avoir franchi le barrage) devant la cathédrale sur laquelle pointe effectivement la caméra, elle finit par lâcher, sur un ton d’agent secret trahissant un secret d’état, que l’un des hommes de Moriarty est posté au dessus de la rosace. Et qu’on ne peut


évidemment pas y monter. So much for the tournage, on dirait… Et que l’on ne peut pas non plus se promener sur le plateau, discuter avec les figurants, prendre de photos. Le doute nous taraude quant au contenu futur de nos papiers. Devant nos mines déconfites et nos cheveux humides, Moira nous propose de rencontrer, au chaud, la chef costumière, Jeanny Beavan, très sympathique et disponible responsable de l’équipe qui a créé les 350 tenues du film. Elle non plus ne dit pas grand-chose. À part qu’il y a eu 250 essayages avec les figurants strasbourgeois et qu’elle a travaillé à partir de photographies d’époque trouvées sur internet. C’est toujours ça de pris… De retour sur le plateau et sous la pluie, devant nos mines toujours peu enthousiastes, Moira, très RP, met les choses au clair : « En fait, ce n’est pas une visite de tournage mais plutôt une visite amicale… » Ça va mieux en le disant. D’autant mieux que ça commence à s’agiter : on dirait bien qu’une cascade en calèche se prépare. Interrogée, Moira ne peut rien nous dire. D’autant moins qu’elle est occupée à renvoyer deux individus qui se sont glissés sur le « very nice set » pour prendre des photos, ce qui est, nous rappelle-t-elle, rigoureusement interdit. Les photographes mieux inspirés et installés au dessus de la poste pour une vue plongeante sur la place n’en perdent pas une miette. « Non mais ça va pas être possible », répète l’attachée de presse de Warner à un journaliste au téléphone, tandis que la cascade ne se prépare plus et qu’il ne se passe toujours rien sur le plateau. « Vous savez que vous avez dû écraser des gens pour être là », lance-t-elle en raccrochant. Sentant les Élus toujours peu convaincus, Moira nous invite à rencontrer, au chaud, Lionel Wigram et Susan Downey (la femme de), les très sympathiques et disponibles producteurs qui, au contraire du reste de leur équipe, nous disent beaucoup de choses sur cette fameuse scène d’ouverture : ce sera un long plan séquence depuis le haut de la cathédrale jusqu’à l’explosion. Guy Ritchie, le réalisateur, aurait dit que c’était là « le plus grand shot de sa carrière ». Dommage pour nous, il a été tourné la veille. Lionel Wigram, décidément fort disert, révèle aussi qu’une scène, située à Paris, sera tournée au palais Rohan et Susan Downey qu’elle reviendra sans doute passer des vacances à Strasbourg avec son mari. Pas de quoi alimenter un papier mais peut-être épater les fans de Sherlock… De retour sous la pluie et sur le plateau où il ne se tourne toujours rien, Moira, jamais à court de bonnes intentions, nous propose de rencontrer la chef décoratrice Sarah Greenwood, qui dirige l’équipe qui a transformé la place de la Cathédrale. Elle ne peut pas nous dire grand chose à part qu’elle a travaillé avec 50 ou 60 personnes (à la louche…) à partir de photos d’époque trouvées sur internet. Derrière nous, Moira s’agite : un autre individu par elle non identifié vient de franchir les barrières de sécurité en toute impunité et s’avance sur le plateau en direction du Palais Rohan. Nous la rassurons sur ce téméraire inconnu. Roland Ries, le maire de Strasbourg, est visiblement bien informé. « Une scène va se tourner au château, confirme Moira. Et vous allez pouvoir y assister. » À la bonne heure. La mine radieuse, cinq Élus et leur escorte arrivent au palais Rohan… au moment où se déverse sur la place du Château une foule de chapeaux melon et de robes à tournure. « Ah ! Elle vient d’être tournée… » Si c’est pas ballot. D’autant plus qu’on nous signifie que la visite « amicale » est maintenant terminée. On aura quand même aperçu Guy Ritchie, de loin, derrière la caméra. Pas de quoi en faire un paragraphe. Quand on pense que le lendemain, repassant d’Élu à simple mortel et du plateau à l’arrière des barrières de sécurité, on a tout vu de la scène de l’explosion. On aurait pu en faire tout un papier.

Élémentaire mon cher Jude Retour sur cet après-midi glacial de février où, une nouvelle fois prise en otage dans mon quartier, j’évite les badauds hystériques sur le tournage du détective le moins privé de l’histoire…

Texte Caroline Lévy

« Je te dis qu’il est là Robert Downey, je le vois. Mets-toi accroupi et regarde bien. Mais si, le mec qui porte un bonnet… bah c’est lui ! » - Par contre Jude Law, c’est mort, il ne viendra pas. Que veux-tu qu’il fasse à Strasbourg s’il ne tourne pas, il a mieux à faire avec Sienna… » J’écoute d’une oreille les spéculations de la foule tout en consultant mon smartphone : « Alors, tu vas l’interviewer, Jude ? », me demande-t-on sans arrêt. Non, je n’ai pas d’accréditation et puis l’ex de la Madonne l’a confirmé, M. Law n’en sera pas ! En tentant de m’éloigner du nouveau Carré d’or du 7e art, j’optimise mon chemin et me décide à acheter des munitions pour mon outil de survie, la Nespresso. Dites-moi que c’est une sombre blague, qu’un sosie officiel de l’esthète anglais a remplacé au pied levé un Georges tout juste cloné en mal de capsules ! C’est bien lui, j’en suis sûre. Il empeste Dior Homme ! Jude Law est au téléphone, il parle fort et son accent sorti tout droit des Monty Python le trahit. « Je vous en prie mademoiselle, dites à ma fiancée que je suis bien à Strasbourg et que je suis seul dans la boutique », m’implore-t-il avec sa boîte de Volluto sous le bras. Je refuse maladroitement, ne sachant trop comment réagir. Je ne vais quand même pas m’immiscer dans la vie intime du couple. Et puis, sans prendre position, il n’avait pas été exemplaire avec Sienna Miller pendant l’épisode de la nounou ! Il s’excuse de cette intrusion et m’explique qu’il est venu prendre un peu l’air en Alsace, parce qu’entre Sienna et lui, ça bat de l’aile ! Elle a intercepté un SMS échangé avec son ex-girlfriend et mannequin Lily Cole, et depuis c’est l’hystérie ! Digne d’une psychologue de comptoir, je lui explique que ce n’est pas l’idéal de remettre le couvert avec d’anciennes conquêtes, fait dont il est assez coutumier. Je le laisse sur place et, d’une main compatissante à l’épaule, le salue : « Hey Jude, don’t make it bad ! * » *Eh Jude, ne gâche pas tout !

65 zut !


Sherlock Off Il nous faut des bourgeoises !!!

1

2

Ah oui : moi ! je suis une bourgeoise !

Ouais, toujours les mêmes qui passent en premier hein...

3

Oh !!! My god ! It’s too small !

On s’est pas déjà croisé sur le tournage des Invincibles ?

Ah ? Euuh...

Mmmh… Excellent ce fromage !


x 28 x 62

?

Putain ! 3H qu’on attend...

Merde ! J’ai paumé une petite perle blanche de ma boucle d’oreille ! ... Bein, j’vais la remplacer par une boulette de mie de pain...

Sorry but I am very cold in my oreilles... Euh have you coton ?

?

Oh no, yes, euh... One minute...

CAREFUUUUL !!! A girl became deaf after the explosion !

MERDE ! Je perds mon cul !!!


SCÈNES

Les bâtisseurs de théâtre Texte Sylvia Dubost // Photos Christophe Urbain

zut ! 68


Le Théâtre National de Strasbourg est l’un des derniers théâtres publics à bénéficier d’ateliers de construction de décors. Alors que les autres ferment, les siens se sont agrandi en septembre dernier. Six mois plus tard, Zut ! est allé vérifier si les occupants avaient pris leurs marques et ce qu’ils pouvaient bien fabriquer…

69 zut !


SCÈNES

“ À chaque nouveau projet, on a un nouveau problème à régler. C’est ce qui fait l’intérêt de notre travail. ”

Ce jour-là, le soleil inonde le grand espace de montage, presque désert. Après une période d’effervescence, le calme règne à nouveau dans les ateliers d’Illkirch. Ce qui donne le loisir à Hervé Cherblanc, le responsable, de faire la visite. « Tous les ateliers sont occupés », précise-t-il néanmoins d’emblée. Car les ateliers ne sommeillent jamais. Que ce soit pour les créations, les coproductions, les spectacles de l’école ou les prestations pour d’autres théâtres, il y a toujours quelque chose à construire… dans l’urgence ou pas. Aujourd’hui, une intervention s’impose sur le socle de la statue du commandeur. La première de Dom Juan, le nouveau spectacle de la directrice Julie Brochen, a lieu ce soir, « et le socle motorisé est tombé en panne hier pendant la générale ». Un système complexe sur lequel se penchent le scénographe Marc Puttaert et Casimir Lis, le chef de l’atelier serrurerie. « À chaque nouveau projet, on a un nouveau problème à régler. C’est ce qui fait l’intérêt de notre travail. » Dans l’atelier serrurerie, on travaille le métal, tout ce qui est mécanique et assemblage de structures. Et comme dans les trois autres (peinture, composites et tapisserie), pendant les périodes creuses, on œuvre aussi pour le théâtre. À côté des deux urgentistes, Michel procède à quelques opérations sur un complément de gradin pour l’espace Klaus Michael Grüber, sur lequel s’affairent aussi les voisins menuisiers. Les occupants des différents ateliers travaillent souvent ensemble sur les mêmes décors. Pour la grande verrière qui servait de décor à La Cerisaie (création 2010 de Julie Brochen), une partie de la structure était ainsi en métal et l’autre en bois (l’imitation était parfaite) « pour des questions de poids ». Les éléments sont ensuite assemblés dans le grand espace de montage qu’occupe aujourd’hui en partie Jean-Michel Kuhn. Il met un coup de peinture à une yourte pour la Comédie de l’Est à Colmar, qui n’a pas d’atelier, encore moins l’espace nécessaire. « Le nouvel espace de montage fait 10 mètres de haut, explique Hervé Cherblanc. Il est plus grand que la cage de scène du TNS. Avant, on ne pouvait pas voir le décor en entier. Et on était obligé de le démonter pour le transporter… » Désormais, la galerie qui court le long du 2e étage offre le recul nécessaire sur le montage en cours, « notamment si on travaille sur une toile peinte, cela permet de la voir en entier. Pour Dom Juan, nous avons ainsi créé un plancher peint de 300 m2 ». Les moyens de levage et les « portes King Kong » permettent un accès direct au quai de chargement et aux camions. « Les architectes d’IXO ont vraiment travaillé en collaboration avec nous. L’équipe des ateliers était présente à chaque réunion de chantier, et les architectes ont vraiment intégré les contraintes techniques. » Et ils ont vu grand : les espaces sont immenses. Et c’est à peine si l’on voit Alain Storck, seul derrière sa machine à coudre dans l’atelier tapisserie. Il est désormais l’un des deux derniers tapissiers de théâtre, « avec celui de la Colline à Paris ». Son collègue, parti

zut ! 70

à la retraite, n’a pas été remplacé. « Quand je suis arrivé, on faisait six créations par an. Aujourd’hui, il n’y en a plus qu’une… pour des raisons budgétaires. » Pourtant, il lui arrive de faire des semaines de 50 heures. « Je n’ai pas vraiment travaillé sur Dom Juan, mais je viens de faire 300 mètres de rideaux pour la Comédie de l’Est. » Moquette, châssis entoilés, chaises, canapés, matelas : doyen de l’équipe, au TNS depuis 24 ans, Alain Storck travaille parfois à l’ancienne, comme il l’a appris à l’école Baldung-Grien dans les années 70, avec le précieux matériel qu’il stocke dans un meuble impressionnant : un ancien décor de tribunal. Dans l’atelier composite juste à côté, où l’on assemble, comme son nom l’indique, des matériaux hétéroclites, les techniques sont plus modernes. Ici les normes de sécurité sont particulières, notamment concernant l’extraction. « Théoriquement, c’est de l’industriel, explique Jean-François Michel, même si on fait de l’artisanal. Avant, c’était catastrophique. On était parfois obligés de travailler dehors. » En ce moment, il se livre à quelques recherches sur le sol du spectacle de sortie des élèves. « Pour un spectacle de Jacques Vincey, il avait fallu réaliser une conque où jouaient les comédiens et qui permettait la transparence. Il avait fallu plusieurs essais pour y arriver. Personne n’était prêt à se lancer dans une recherche comme cela. » « Cette année, un tiers de notre activité était pour l’extérieur », précise Hervé. C’est une prérogative du ministère. Les ateliers de Chaillot ont fermé, celui de TNP aussi, et il faut bien fabriquer les décors quelque part. pour les ateliers du TNS, ces collaborations permettent de faire tourner l’atelier à plein régime. Avec neuf permanents, le personnel est plus réduit qu’il y a encore quelques années… et inquiet quant à la pérennisation des postes. « Réduire l’équipe en gardant la même activité, ça va être compliqué », s’inquiète Christian Hugel, chef de l’atelier menuiserie. Pourtant, pendant la création des décors de Dom Juan, en même temps que ceux des élèves, « il y avait 34 intermittents, les élèves, sans compter les stagiaires : c’était une vraie ruche ». En même temps qu’à leur poste, les permanents tiennent aussi à la qualité de leur travail. Tous viennent du bâtiment, et ne manifestent pas vraiment d’envie d’y retourner. « On est venus ici par hasard, raconte JeanFrançois Michel. Aucun ne s’est dit : je vais faire du théâtre. Par contre, on a tous accroché à la façon de travailler. Partout ailleurs, il n’est question que de productivité. Il y a peu d’endroit où l’on puisse faire des choses aussi variées et être impliqué. » www.tns.fr


71 zut !


SCÈNES

Humilité et discrétion : c’est peut-être le secret d’Alain Py, recordman du temps passé à la tête d’une structure culturelle strasbourgeoise. Après 32 années d’un parcours riche, transformant la MJC Meinau en Pôle Sud, lieu voué à la danse contemporaine et au jazz, cet amoureux de l’Afrique prend sa retraite sans avoir jamais oublié d’où il vient.

Un héros très discret Texte Sylvia Dubost // Photo Stéphanie Linsingh

« Il vaut mieux se taire et passer pour un con plutôt que de parler et ne laisser aucun doute à ce sujet. » Alain Py arrive en citant Pierre Desproges, et en tendant une carte postale reproduisant le logo des mines de potasse d’Alsace. On aurait presque pu s’en tenir là : tout était dit. Mais on insiste quand même. On voudrait revenir sur son parcours, sur quelques souvenirs, connaître le secret de sa longévité à la tête de Pôle Sud. « J’ai un certain sens politique, cela m’a aidé à rester à une bonne distance des choses. » Il en faut, du sens politique, pour survivre aux équipes municipales qu’il a vu se succéder. Son parcours comme responsable des jeunesses socialistes à Thann aux côtés de Jean-Marie Bockel, puis de militant syndical, l’aura certainement aidé. Car rien ne destinait Alain Py à prendre la tête d’une structure culturelle… Retour sur son parcours en quelques dates fondamentales. 1970 J’ai plus connu la campagne et la forêt que l’école mais je suis rentré aux mines de potasse très contrarié. Je n’avais pas fait d’études mais intellectuellement, j’étais plutôt avancé. Je viens d’une famille modeste mais mon père était très philosophe et très curieux. Nous avions des discussions interminables à table. 1976 J’ai été reçu à un concours de haut niveau pour recevoir une formation de directeur de structure à caractère socio-éducatif. Pour quelqu’un qui n’a pas le bac, vous imaginez ce que cela veut dire… J’ai donc dirigé le centre de vacances de Peugeot au sommet du Grand Ballon en 78-79, et pendant ce temps, j’ai été reçu au concours de fédération française des MJC. La formation était plus portée sur la gestion que sur l’action socio-culturelle. C’était un réseau constitué par des cocos, comme on disait à l’époque, et nous avons été suspects pendant des années.

zut ! 72

1979 J’ai choisi une MJC dont personne ne voulait parce qu’elle était trop difficile : celle de la Meinau. C’était le plus fantastique laboratoire que j’ai connu. On faisait du social, du socio-culturel et du culturel. On traitait de tous les sujets : l’homosexualité, la télé, les nouvelles technologies… On avait une salle art et essai, une programmation très intense. Tous les médias des années 70-80 étaient constitués de gens sortis de la MJC Meinau. Tous les artistes qui ont émergé sont passés par chez nous. On était le seul lieu à ne pas pouvoir être suspecté de connivence avec le pouvoir. Michèle Oster, journaliste à FR3, estimait que cela devenait n’importe quoi. Elle m’est rentrée dedans en interview, et elle n’avait certainement pas tout à fait tort. On a décidé, en accord avec le CA, de proposer un nouveau projet. 1984 J’ai fait la rencontre professionnelle la plus importante de ma vie : Joëlle Smadja [aujourd’hui co-directrice de Pôle Sud, ndlr]. On a construit le projet ensemble, et avec André Rodighiero, graphiste. Elle m’en a fait baver : elle était redoutable. Je ne pouvais pas aller aux toilettes, de peur de ne pas retrouver mon siège ! [rires] À l’époque, elle dirigeait le CIRA, c’était une grande connaisseuse de la danse. J’ai une totale confiance en elle pour la reprise de Pôle Sud. Philippe Ochem [programmateur jazz, ndlr] a également joué un rôle important, par sa connaissance des réseaux. Si Pôle Sud est ce qu’il est, c’est aussi grâce à lui. 1989 ll s’est passé beaucoup de choses cette année-là. En octobre, Catherine Trautmann, tout juste élue, a inauguré Pôle Sud. Et surtout, le mur est tombé ; nous étions à Berlin à ce moment-là. On était en tournée avec un groupe de jazz en RDA, en Pologne et dans les républiques soviétiques. À Rostov sur le Don, on m’a demandé de faire partie d’un jury de jazz. On me présentait tous


les matins comme « Alan Paï, he’s from France » et 2000 personnes m’applaudissaient. C’était très agréable ! [rires] On sentait bien que les choses allaient changer. Un jour, on m’a interrogé sur le macaron que je portais. Je leur ai dit que c’était pour le bicentenaire de la révolution française, que c’était le symbole de la liberté pour nous, tout comme la musique jazz pour les Noirs américains. Ça a jeté un froid… 1990 C’est l’année de la création du festival Nouvelles Danse, programmé essentiellement par Joëlle. Pour ma part, j’ai fait toute l’Afrique pour ramener des spectacles. Nous étions plusieurs programmateurs français à nous rendre en Côte d’Ivoire pour le MASA (Marché des Arts et du Spectacle Africain). Une année, Laurent Gbagbo a fait un discours inaugural anti-français (ce que je peux comprendre en un sens), dénonçant une nouvelle forme de colonialisme, et on s’est fait huer par une salle de 2000 personnes. 1999 On a mis en place des résidences longues d’artistes. Mark Tompkins était là en 1999-2000. C’est un homme qui respectait les silences, on pouvait passer des heures ensemble sans se parler. C’est un

introverti, un peu comme moi. Un peu comme Ousmane Sow [sculpteur d’origine sénégalaise, ndlr] aussi, que j’ai rencontré lorsqu’il était président des Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien. Il m’a beaucoup impressionné et m’a appris que le silence était aussi important que la parole. 2011 Quand on met en perspective ce parcours avec l’ancien prolo que j’étais, vous comprenez le vertige dans lequel je suis et la difficulté que j’ai à partir. Mais je pars heureux et je n’ai aucune frustration. J’ai eu énormément de chance, j’ai rencontré des gens extraordinaires et j’ai compris que les danseurs mangent beaucoup et que les musiciens boivent beaucoup ! [rires] Je vais maintenant me consacrer davantage à la nature, à la philosophie, aux idées. Mes passions premières depuis l’âge de 14 ans.

Pôle Sud 1, rue de Bourgogne à Strasbourg 03 88 39 23 40 – www.pole-sud.fr

73 zut !


ILLUSTRATION

Dans la série des collectifs d’édition/revue réputés qui deviennent la marque de fabrique de l’atelier d’illustration des Arts décos de Strasbourg, Nyctalope, à la veille des diplômes, a déjà mérité son brevet de pilote. Histoire d’une revue qui va maintenant devoir avancer en plein jour.

L’AURORE Texte Fabien Texier // Visuels Marion Fayolle & Yann Kebbi

Après Ecarquillettes (du collectif Troglodytes) ou Belles Illustrations, c’est une nouvelle promotion de l’Atelier d’Illustration de l’ESAD (qui présentera le diplôme final en juin) qui a donné naissance à une revue déjà très cotée au sein même de l’école. À l’origine, en novembre 2008 : un numéro 0 réalisé pour le Salon du livre de Colmar par la promo, alors en troisième année. Le fanzine est réalisé à l’instigation d’un des professeurs de l’atelier, Finzo, et composé sur le thème de la nuit. Un premier groupe d’une vingtaine d’élèves décide de poursuivre le travail avec un objet plus soigné dont la couverture est réalisée par Simon Roussin. Ce dernier n’est pas vraiment satisfait de l’objet, qui ne propose aucune ligne éditoriale. « Un truc de promo », nous disent les Nyctalopes d’aujourd’hui. Deux des auteurs, Marion Fayolle et Matthias Malingrëy, rejoignent Simon dans l’idée de structurer une vraie revue. Le numéro 2 n’est toutefois pas aussi abouti qu’ils le souhaitent puisqu’une bonne partie de l’énergie a été dépensée à convaincre les autres de suivre la même direction qu’eux, de leur confier le pouvoir. « C’est le numéro qui part le moins bien, l’absence de hiérarchie se ressent dans les ventes. » C’est avec la parution de ce numéro en janvier 2010 qu’ils fondent réellement leur collectif, dont le trio prend officiellement les rênes. Une note d’intention est rédigée pour tous les auteurs. Il s’agit alors de privilégier la narration, même sur un unique dessin, chaque auteur étant censé pouvoir définir le fond de sa démarche. « Il faut qu’il y ait quelque chose à lire, ne pas se contenter d’être pointu pour être pointu, mais aussi être audacieux, décalé. Le magazine a été conçu comme un espace qui puisse être expérimental, en marge de notre production habituelle. » À ce stade de leur jeune carrière, l’essentiel de leur production est publié dans Nyctalope, même si Simon a déjà signé un Robin Hood impressionnant paru chez l’Employé du Moi. Marion Fayolle prépare un livre chez Michel Lagarde et la couverture du numéro 4, dernier paru (officiellement) en mars, est signée par l’illustrateur free-lance Yann Kebbi qu’on a pu voir dans Libération. « C’est vrai que Nyctalope devient une sorte de vitrine pour chacun. Dans ces conditions, il faut que le niveau de qualité reste le même pour chacun. »

zut ! 74

Avec des techniques, des ambitions, des formats très différents (gravures, volumes « à découper », bandes dessinées parodiques en couleur) pour chaque auteur, la revue conserve une grande homogénéité. Un tout qui tend vers le très bon, voire l’excellent, même si l’on croit lire ici ou là l’influence ou des parentés avec quelques figures marquantes de l’illustration/bande dessinée d’auteur : Anna Sommer, Brecht Evens, Pierre La Police… Peut-être aussi de façon plus diffuse un certain esprit dégéesque, du nom du responsable de l’atelier d’illustration, virant à l’adjectif sans qu’il fasse réellement école. La succession des « histoires » présentées a aussi été savamment travaillée pour offrir des entrées et des pauses, un objet aussi pointu que lisible. « Au début, notre intention était de nous situer entre Belles Illustrations, un bel objet, plus narratif et accessible, et le côté plus fanzine d’Ecarquillettes. » Mission accomplie avec brio, mais il reste bien des questions pour le futur avec la sortie de l’École et le départ du trio dirigeant sous d’autres cieux. Avec 150 exemplaires, les numéros sont trop vite épuisés par la demande croissante. Or le cahier en couleur qui dénote dans ce type de production implique des coûts trop importants pour augmenter à ce jour le tirage. La marge de bénéfice d’environ 4€ pour un prix à la vente de 16€ ne semble pas suffisante pour régler la question. Belles Illustrations, dont les auteurs se sont éparpillés hors de Strasbourg, tient la rampe, mais la parution d’Ecarquillettes a souffert du départ de la ville et de la professionnalisation du groupe. Si aux Arts décos la relève pointe déjà son nez avec le collectif 3 fois par jour, l’avenir de Nyctalope, qui a dépassé le simple stade de la « revue prometteuse », est aussi riche qu’incertain. http://nyctalope.magazine.free.fr/


“ Il faut qu’il y ait quelque chose à lire, ne pas se contenter d’être pointu pour être pointu, mais aussi être audacieux, décalé. ”

75 zut !


L' Œil de Zut ! ARTS

"Une sélection de l'actualité des arts plastiques, en quatre images"

par Sylvia Dubost

Anselm Kiefer Jusqu’au 25 septembre au Musée Würth à Erstein www.musee-wurth.fr

Urd, Werdandi, Skuld,
2007 Huile, émulsion, gomme-laque, terre sur bois, branches et chaise pliante
- Photo : Charles Duprat

1

Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit te buvons à midi la mort est un maître d’Allemagne nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
 la mort est un maître d’Allemagne son œil est bleu il vise tire sur toi une balle de plomb il ne te manque pas Paul Celan, Fugue de mort Profondément nourri par la poésie, particulièrement par celle de Paul Celan, Anselm Kiefer élève une œuvre à la fois érudite et émotionnelle sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale. Artiste aujourd’hui célèbre et célébré, partout exposé et imprimé, il n’a eu de cesse de tenter de comprendre l’histoire et l’identité de son pays, et de se demander comment être un artiste allemand après l’Holocauste. Né en 1945 dans l’héritage d’un régime criminel et d’un pays désormais honni, il se livre en 1969, abandonnant des études de droit et de lettres, à une première expérimentation

zut ! 76

artistique. « Étudiant en droit, j’avais des professeurs brillants et fascistes. À l’école le sujet était évoqué pendant deux semaines. À la maison, on ne l’évoquait pas. » Anselm Kiefer se prend alors en photo, faisant le salut nazi, dans différentes villes de France, de Suisse et d'Italie, avec la volonté de réveiller les consciences et d’expérimenter lui-même cette folie. Interroger la mémoire collective à partir de ses propres émotions : c’est finalement ce qui pourrait caractériser l’ensemble de l’œuvre de Kiefer. Ses toiles, toujours figuratives, amassent, empilent la matière. Sable, terre, plomb, craie, cendre, objets qu’on dirait extraits de ruines, bois, cheveux… Saturées de couches et de sens, elles laissent transparaître le geste de l’artiste qui, inlassablement et désespérément, cherche à comprendre. Les titres de ses œuvres, depuis les années 90, évoquent davantage la nature, le cosmos, la poésie. Mais dans sa peinture comme dans ses installations, son geste ne s’est jamais apaisé, et les paysages évoquent toujours les fléaux à partir desquels nous tentons de construire…


Franck Scurti

Works of Chance Du 16 avril au 28 août au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg www.musees-strasbourg.org

2

Difficile a priori, de reconnaître une œuvre de Franck Scurti. Car le style de Scurti, c’est justement l’absence de tout effet de style. La matière à partir de laquelle il travaille n’est pas la sienne. Artiste définitivement lo-fi, il assemble, déplace et remanie des images et des objets du quotidien, connus et reconnus de tous. Scurti est un pirate sémantique, qui explore le présent (ou l’histoire proche) pour en détourner et s’en réapproprier les signes. Ainsi, dans Cool Memories (référence à un texte de Jean Baudrillard), il découpe dans un jean le contour d’une carte de France et le profil caricaturé du général de Gaulle : les symboles de la souveraineté nationale et du refus de l’atlantisme renvoient dès lors à une réalité globalisée et américanisée. Plus récemment, il schématise sur des tapis la mécanique du conflit afghan (War rugs) ou replace La Linea, personnage animé des années 70 râlant perpétuellement contre le monde entier et plus particulièrement contre son dessinateur, au cœur de colonnes de comptes et de courbes brisées, comme un petit porteur pestant contre la crise. Un peu à la manière d’un dessinateur de presse, il s’ancre dans une actualité immédiate en usant d’un langage universellement compris… même s’il mobilise de multiples références, du minimalisme au ready made, en passant par les dadaïstes, Francis Ponge et Marcel Broodthaers. Scurti lui-même définit son travail comme une « politisation des pratiques quotidiennes ». Il rejette non seulement les effets de signature, mais aussi la posture de l’artiste. Il écrivait d’ailleurs en 2001 dans Conditions de l’artiste à l’ère du MC World : « Structurellement, l’art est le dernier terrain libertaire dans la société. »

77 zut !


Eric Tabuchi Indoor Land / Minigolf Jusqu’au 29 avril au Maillon et jusqu’au 8 mai à La Chambre www.le-maillon.com – www.la-chambre.org

zut ! 78

3

Photographe depuis une dizaine d’années, Eric Tabuchi relie sa pratique à son passé d’étudiant en sociologie, familier du concept d’objectivité, et à sa découverte de Bernd et Hilla Becher, inventeurs de la photographie objective allemande. Pas de doute, donc, Eric Tabuchi est un photographe objectif. Objets architecturaux cadrés sans effet (quoiqu’il prenne quelques libertés avec la frontalité), absence de figure humaine, travail en série, tout y est. Pour lui comme pour ses illustres prédécesseurs, la photographie est avant tout une technique d’enregistrement d’images, et fonctionne comme un outil d’archivage de ce qui, bientôt peut-être, n’existera plus. Et si l’on privilégie les endroits déserts, c’est pour mettre en valeur leur forme. C’est l’objet qui est œuvre, pas la photographie. Il devient alors, pour Eric Tabuchi, un personnage, « comme s’il avait été placé artificiellement ». Eric Tabuchi passe beaucoup de temps dans sa voiture, sillonnant toutes les routes dans un rayon de 250 km autour de Paris, où il vit et accumulant les séries de façon mécanique : stations service abandonnées (actualisation d’une série de 1963 d’Ed Ruscha), restaurants chinois… Le détachement et l’absence d’émotion sont ici cruciaux. Si les motifs, avatars de ce que l’on appelle la France moche, sont souvent déprimants, le photographe ne signifie rien, il se contente de montrer. Certaines séries, comme Alphabet camion, ne manquent pas d’humour et le photographe peut même, parfois, leur suggérer un sens. Pour l’exposition au Maillon, il fait ainsi un clin d’œil à l’autre fonction du lieu, celle de foire exposition, évoquant tous ces espaces qui, à la périphérie des villes, sont les nouvelles terres promises du loisir contemporain.


David Favrod Gaijin Du 15 avril au 26 juin à Stimultania www.stimultania.org

4

David Takashi Favrod aurait voulu être japonais… en plus de suisse. Né à Kobé d’un père suisse et d’une mère japonaise, il émigre à Vionnaz, un village du Bas-Valais, à l’âge de six mois. Pourtant, élevé par sa mère, il se sent aussi japonais que suisse. À l’âge de 18 ans, il demande sa double nationalité… qu’on lui refuse. Qu’à cela ne tienne. David Favrod affirmera sa « nipponité » et sa double culture dans son travail. Avec la série Gaijin (littéralement, personne de l’extérieur), il recrée son Japon en Helvétie et questionne, de façon tour à tour ludique, décalée et poétique, aussi bien son identité que celle du Japon et les rapports que l’Occident entretient avec ce pays, si loin et si proche. Sumo, geisha, poulpe, puzzle de temple de Kyoto, samouraï en carton, nuage d’oiseaux en papier tout droit sortis du Voyage de Chihiro, dinosaure exposé aux radiations nucléaires (le monstre Godzilla)… avec son imagier hétéroclite, David Favrod s’invente à la fois des souvenirs nippons et recrée un Japon fantasmé. En réexplorant et réinventant les archétypes nippons, il réussit le grand écart entre une recherche intime et le questionnement d’un imaginaire collectif. Marcel Feil, conservateur du Foam Museum d’Amsterdam, résume ainsi la démarche du photographe : « David Favrod transforme des clichés visuels en un reflet intelligent et contemporain de la complexe relation entre soi, l’autre, l’image et la mémoire. »

79 zut !


Stras’diary

IN THE CITY

22

JAN

De bien beaux amis On pourrait dire de Johanna Tagada qu’elle est une sorte de styliste pour gentils monstres des rues … Mais pas que. Ancienne étudiante en design textile au Quai à Mulhouse, cette jeune demoiselle de 20 ans, qui a grandi en Alsace, aimerait coller ses grands monstres sympathiques (« Mes Copains », comme elle les appelle) sur tous les murs tristes, de Strasbourg ou d’ailleurs. Ce jour-là, rue de l’Aimant, elle a réalisé pour La Twall, événement organisé par l’ association strasbourgeoise Démocratie Créative, un happening sous forme de collage participatif qui consistait à habiller, avec la collaboration des spectateurs, deux bonshommes de papier avec tout un tas d’accessoires ou de vêtements variés (toujours en papier). « Une sorte de jeu participatif comme ce Monsieur Patate de mon enfance. Une construction dont je ne suis pas maîtresse, puisque le public a sa part d’action. » Vous n’y étiez pas ? Vous trouverez sur Internet une vidéo qui vous fera découvrir cette Battle (sans merci) de la sape selon Johanna ! Profitez-en aussi pour aller découvrir son blog : www.bonjourjohanna.com et son univers fluo-graphique où les rayures, les triangles et les pois se mélangent avec fun et fraîcheur ! (M.C.D / Photo : Tony Weingartner)

rue de l’Aimant

zut ! 80

Ces derniers mois furent denses en événements… entre expos, concerts ET performanceS, on ne savait plus où donner de la tête. Retour sur un agenda überchargé !


08 26

fév

JAN

Melting-Potes

L’objet du désir

Hé oh, non, on ne parle pas des femmes, là. L’objet du désir, ici, c’est un magazine féministe au nom évocateur : Les Poupées en pantalon. Des étudiantes ont un jour eu l’idée de le lancer pour donner une autre représentation de la femme. Reprenant la forme des féminins et leurs rubriques – horoscope, dossier, cuisine ou sexualité – elles y ajoutent une pincée de militantisme joyeux et la jeunesse qui fait défaut aux associations féministes. « De l’humour pour aller plus loin dans la réflexion », nous disent-elles. Et ce soir, à la Librairie Quai des Brumes où je suis, bien sûr, arrivée un peu en retard, devant des femmes et même quelques hommes, elles ne lâchent rien. Elles présentent leur troisième numéro bien fourni en blagues et en textes subjectifs avec un dossier complet sur la situation LGBT (pour Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres). Pour elles, en 2011, il reste des tonnes de mentalités à modifier, surtout en France. Ce soir, elles en auront convaincu des hommes qui partiront discrètement avec un exemplaire sous le bras. (C.B.)

Quand Arte nous invite à l’avant-première de Fortunes, sa nouvelle série qui sent bon la diversité, on a envie de répondre « oui » dans toutes les langues ! Enfin une fiction qui aborde avec légèreté une France multiculturelle où l’on s’amuse des archétypes et des identités sans jamais passer à côté… Trois Arabes et un Gitan, quatre galériens dans la bataille de la réussite en passe de faire for-thune ! (C.L.) UGC Ciné Cité

Holiday Inn

81 zut !


Stras’diary

20

fév

18

Fév

Poudre et rock’n’roll Rassurez-vous, Jean-Luc Delarue ne s’est pas reconverti en chanteur en-santiagué. Lavotour s’est installé le temps de quelques concerts dans trois laveries strasbourgeoises. Du rock détergent à la pop adoucissante, tout était réuni afin de nous nettoyer les oreilles. Troisième édition pour ce festival qui s’est déroulé dans quatre villes de France et près de 12 lavo-scènes. Au programme notamment, Margay Livelooping, one man band Lo-Fi. (C.C. / Photo : C.C.) laverie rue des Veaux

La griffure du temps

L’instant est au quasi-recueillement : les craquements provoqués par la griffure de l’aiguille des vieux pick-up sur les microsillons des 78 tours et la voix de Peggie Lee rompent un silence d’or. Pour la performance Les Aiguilles du passé, Philippe Poirier a investi le Môle Seegmüller ; dans ce lieu déserté, il a fixé sur la pellicule Super 8 la poussière accumulée par le temps. Y résonnent cependant les sons d’antan et y apparaissent des images qu’on croyait oubliées : des vieux posters de John Lennon ou Jimmy Page accrochées sur du papier peint par un jeune résident inconnu, dans une pièce au-dessus. Débute alors une plongée aux sources du blues, du jazz et naturellement du rock, avec l’évocation imagée de tant de figures tutélaires, ici Rahsaan Roland Kirk, là Jimi Hendrix, entre autres géants de la musique. Au cœur du festival Ososphère qui révèle une fois de plus la richesse des arts numériques, ces images Super 8 et ce son des vinyles cultivent le paradoxe ; ils n’en touchent pas moins la très belle assistance d’un soir et laissent en elle une trace émotionnelle durable. (E.A. / Photo : S.L.) Môle Seegmüller - festival Ososphère

zut ! 82


27

fév

Pikachu grandeur nature

21

fév

OH NO !

Plutôt oh oui ! Les Texans du groupe Oh No Oh My joue ce soir au Troc’, concert bien entendu organisé par les pointus et déglingués Panimix. Et comme prévu, il y a du monde et les retardataires regretteront de ne pas avoir réservé leurs billets. Une jolie soirée où tout le monde repartira heureux et avec l’air de la publicité Nissan Micra en tête : « Nice day for a walk in park… » (C.B.)

Je commence à être abonnée aux journées Japan Addict. Après être arrivée à la salle de la Bourse où a lieu une brocante organisée par le Lion’s Club, je me dis qu’on m’a trompée soit dans les dates, soit dans le lieu. J’envoie, puis regrette, un « gogole » transmis par texto à mon supérieur et me retrouve quelques minutes plus tard rue Sellenick. Bonne ambiance, il y a Pikachu et tout le Pokemon crew qui dansent comme des fous sur la scène. Des jeunes femmes se baladent même sans culottes sous leurs déguisements. Comparé à la dernière édition à l’espace Marceau au Neudorf, le phénomène a pris de l’ampleur et convaincu de nouveaux adeptes. (C.B.)

Palais des fêtes

Troc’afé

83 zut !


Stras’diary

24

MARS

04

MARS

Chair et encre

Être vierge de tout dessin épidermique à Tattoo World Strasbourg revient à être athée pendant une messe. Les arcanes vous échappent, mais vous comprenez que pour les initiés, l’instant est primordial. En pleine observation des aiguilles qui s’activent sur des toiles bien vivantes, il est possible qu’un Tchèque ou un Japonais tente de vous initier à cette grande confrérie, mais dans sa langue natale… Maori, tribal, old school prennent tout leur sens en côtoyant des genres moins codifiés, plus inattendus. Les tatoueurs strasbourgeois font honneur à la profession : Primitive Abstract, Marcus ou le petit nouveau Contraseptik prennent un malin plaisir à encrer leurs consentantes victimes. Le tout avec un brin d’irrévérence. (P.H. / Photo : P.H.)

Centre culturel Marcel marceau

zut ! 84

Supanova

Les Manson’s Child, on a beau bien les connaître, on a beau bien les apprécier, ils continuent de nous enthousiasmer avec leur version très mélodique de l’after-punk. La voix de Mathieu Marmillot se fond admirablement dans un mélange fuzzy, parfois très malin, dans lequel claviers et guitares nous titillent gentiment les oreilles. Là, on croit entendre Wire, ici, New Order, mais sans prétention aucune, et surtout avec un sens de l’autodérision accru – un état d’esprit très Devo, ce que confirment les tenues militaires allemandes –, le quartette colmarien nous livre un set coloré en phase avec l’exposition du moment, Knapp ça tourne ! : pop et en mouvement constant. (E.A. / Photo : Stéphane Louis)

Galerie Stimultania


31

Photo : Stéphanie Linsingh

MARS

27

MARS

Monstre de fanzine

Il fait chaud, le soleil brille, et pendant que certains se la coulent douce en terrasse, d’autres dessinent des monstres et autres curiosités. La Semencerie invite cet après-midi les passants, les amateurs de dessins, tous ceux qui le veulent, à venir participer à l’élaboration d’un fanzine sur le thème de la mutation. Le fanzine, réalisé en collaboration avec Papier Gâchette, maison d’édition associative, sera 100% sérigraphié et imprimé dans la nuit. En attendant, parents, enfants, jeunes mettent la main à la pâte, dessinent des bêtes étranges, des arbres un peu morts et d’autres choses plus joyeuses. Un joli moyen d’échanger autour de crayons de papier. (C.B.)

KNAPP DE FIN !

Pour clore en beauté l’expo hommage au grand Peter Knapp à Stimultania, le temple de la mode a invité son ancien directeur artistique pour un finissage Dim Dam Dom ! D’une galerie aux Galeries il n’y a qu’un pas… (C.L.)

Galeries Lafayette

La Semencerie

85 zut !


freemantporter.com

freeman store strasbourg - 17 rue de la haute montĂŠe


02 TENDANCES / MODE / ACCESSOIRES / BIJOUX /STREET STYLE / DESIGN / BEAUTÉ / DÉCO


Unfolding Photographe Alexis Delon / Preview - Réalisation Myriam Commot–Delon

Mannequin Myriam Averlant / New Madison Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistantes mode Emmanuelle Chauvet et Camille Muller Assistantes photo Laurianne Rieffel-Kast Make-up Sabine Reinling avec les produits MAC Coiffure Sébastien Rick

zut ! 88

Boutiques Cartier, Ipsae, K.Collections, L’Altra, Ultima Lieu Médiathèque André Malraux


Robe tube sans manches, portée ici en version longue (longueur genoux possible en doublant le fourreau) et fine ceinture en cuir, les deux MAISON MARTIN MARGIELA chez K.Collections. Sandales en cuir verni SERGIO ROSSI chez Ultima. Bracelet manchette et collier chaîne en or jaune CARTIER.

89 zut !


zut ! 90

Spencer et pantalon-jupe en satin rayé ton sur ton Y’S chez K.Collections. Bracelet Trinity CARTIER. Au mur : WIND, œuvre de PETER WEIBEL.


91 zut !


zut ! 92


Robe bustier en soie bleu ĂŠlectrique, MIU MIU chez Ultima. Collier ras du cou, en or blanc et diamants CARTIER.

93 zut !


zut ! 94

Top drapĂŠ, dos nu et jupe bicolore en reps de coton YVES SAINT LAURENT. Escarpins en daim et cuir verni FENDI, le tout chez Ultima.


Robe kimono en soie et satin DICE KAYEK chez Ipsae. Sandales en cuir bicolore MIU MIU chez Ultima. Collier OrchidĂŠe en or blanc, diamants et onyx CARTIER.

95 zut !


zut !Veste 96 en lin blanc à col officier, pantalon en lin et soie et colliers écharpe, le tout ARMANI COLLEZIONI chez L’Altra. Escarpins en daim et cuir verni FENDI chez Ultima.


Top imprimé en soie et jersey, jupe à poches drapées BARBARA BUI. Collier en lin et paillettes ARMANI COLLEZIONI, le tout chez L’Altra. Sandales en cuir verni, daim et lanières élastiques BALENCIAGA chez Ultima.

97 zut !


zut ! 98


Robe volantĂŠe en soie TSUMORI CHISATO chez K.Collections. Sandales BALENCIAGA chez Ultima.

99 zut !


Mode Homme

PAPER STREET

+ Veste zippée en popeline de coton Aero Gulf Jacket, pantalon en toile beige Aero Tapered, les deux G-STAR RAW. Low boots à 2 œillets, en cuir crème et semelle crêpe Yash Elan HESCHUNG + Blouson en cuir noisette Raw Essential, chemise en denim et jean enduit ARC Loose Tapered, le tout G-STAR RAW. Low boots marine Yash Hunting HESCHUNG

Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon


Agencement, Décoration et Rénovation Particuliers, Boutiques, Hôtels, Restaurants, Entreprises

Agencement, Décoration et Rénovation Particuliers, Boutiques, Hôtels, Restaurants, Entreprises

Créateurs d espaces intérieurs contemporains Créateurs d espaces intérieurs contemporains

5 quai au sable - 67000 Strasbourg - info@carteblanche-interieur.fr- 06 73 18 54 85

« Less is more »

5 quai au sable - 67000 Strasbourg - info@carteblanche-interieur.fr- 06 73 18 54 85


accessoires

NOIR & FAUVE

Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview Mannequin Myriam Averlant / New Madison Maquillage Sabine Reinling avec les produits MAC Coiffure Sébastien Rick

L’ACCORD GAGNANT-GAGNANT DE LA SAISON

Sandales plates en cuir plissé écru, vernis noir et semelle en cuir naturel CHLOÉ chez Ultima Bis

Sandales à talon compensé en cuir verni noir et fauve SERGIO ROSSI chez Ultima Bis

Ballerines en cuir verni, à lacets cheville et cocarde en raphia surpiqué de cuir naturel MARC JACOBS chez Ultima Bis

Escarpins en cuir verni et nœud surpiqué en cuir fauve PRADA chez Ultima Bis

Fourreau en satin léopard et décolleté à empiècement de satin noir, collants assortis D&G et cardigan au col bordé de plumes et de strass JUST CAVALLI, le tout chez L’Altra. Escarpins en daim et vernis FENDI chez Ultima. Lunettes solaires zut ! 102 TOM FORD chez La Vue + belle


Du 42 au 56

marinarinaldi.com

STRASBOURG 1, RUE GUTENBERG

35 quai des Bateliers STRASBOURG - 03 88 52 13 55

TÉL. 03 88 75 73 33


SHOPPING

COLOR BLOCK Oiseaux en cristal de Oiva Toikka IITTALA chez AQUATINTE

Coussin Ruuturouva de Maija Louekari MARIMEKKO chez AQUATINTE

Bottine Koshing Mustang en cuir safran, cousu Goodyear HESCHUNG

zut ! 104

Tissu Lappuliisa de Maija Louekari en 100% coton MARIMEKKO chez Aquatinte

Canapé 3 places SAARI, design par Lievore, Altherr, Molina ARPER chez DECOBURO

Horloge Watch Me de Rasmus Gottliebsen NORMAN COPENHAGEN chez AQUATINTE

Rocking Chair Pelicano de Michel Arnoult chez OBJEKTO

Par Myriam Commot – Delon

Plateau Kulkue de Maija Louekari MARIMEKKO chez AQUATINTE


Meuble USM HALLER à paroi métallique et couleur jaune or (RAL 1004) chez DÉCOBURO

QU’IMPORTE SI C’EST AUX PIEDS OU SUR LA TABLE DU SALON. POUR ENTRER DANS LE VIF DU SUJET, COMMENCER PAR UN ACCESSOIRE FLASHY EST UN BON DÉBUT. SURTOUT POUR CEUX OU CELLES QUI HÉSITENT À ARBORER LE TOTAL LOOK PANTONE.

Suspension en contreplaqué de bouleau Normann Copenhagen chez Aquatinte

Nu-pied en daim bleu turquoise ESPACE par CLERGERIE chez MONA

Low-boots Bharat en cuir velours rouge HESCHUNG

Sandale en cuir velours plissé bleu GINO VAELLO chez MONA

Sac en cuir orange GIORGIO FEDON chez REVENGE HOM

105 zut !


ACCESSOIRES

MÉGAMIX

Abuser des mélanges et mixer, dès ce printemps, couleurs et impressions sauvages pour coller à la tendance hippie chic de cet été.

Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview

Sac en serpent véritable SYLVANO BIAGINI chez Revenge

Sac en cuir multicolore et toile rayée FENDI chez Ultima

Sandales en cuir multicolore FENDI chez Ultima

zut ! 106

Pochette pour Ipad en cuir croco orange GIORGIO FEDON chez Revenge

Sac King Kong en cuir, velours mastic et impression zèbre BARBARA BUI chez L’Altra

Escarpins à semelle bois et cuir python DIOR chez Ultima

Gibecière George en cuir noisette, serpent et zèbre BARBARA BUI chez L’Altra


L’épure de votre intérieur... Pour magnifier vos instants de vie !

197. DESIGN vous présente des solutions & concepts contemporains pour l’aménagement de vos espaces de vie...

Distributeur Est

Nos conseillers et architectes d’intérieur, réels passionnés, vous présenteront nos collections séjour, cuisine, coucher & composable, mais aussi des idées décos afin de créer le cadre de vie qui vous ressemble ! Mardi au Vendredi 9h30 à 12h00 & 14h00 à19h00 Samedi 9h30 à 18h00

197 Av de Strasbourg - Brumath 03 90 29 50 40


ACCESSOIRES

L’ART (et la manière) Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview

De Klimt à Hundertwasser, les émaux Frey Wille possèdent les bons motifs pour s’accumuler et s’associer avec excès. Bagues et bracelets de différentes tailles, réalisés suivant les modèles, en émail et poudre d’or, montures dorées à l’or 24 carats, or massif 18 carats ou argent. Le tout FREY WILLE.


Canapé d’angle composable Agami Design Roberto Tapinassi et Maurizio Manzoni Table basse Décalo Design René Bouchara

Photo Michel Gibert. Remerciements : architecture : www.erpicum.org. Dongheum KIM. Assouline.

Collection Les Contemporains

Catalogues, actualités et magasins www.roche-bobois.com

STRASBOURG 8, rue du Chemin de Ger, R.N. 63 Tél. 03 88 18 41 00 strasbourg@roche-bobois.com

Conçu pour vous


EXQUIS

JOYAUX Photos Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Joailliers Cartier, Eric Humbert, Gabrièle Schwartz Fleurs Christiane Groll ___

___

BIJOUX

La sombre beauté tout en douceur et rondeur des perles

grises. Emprisonne une moitié d’anémone, menottée au vent.


Collier en perles de Tahiti et fermoir Menottes / DINH VAN chez GABRIĂˆLE SCHWARTZ


De sang-froid, un brillant serpent avala tout rond une opale multicolore. Un œillet tranché dans la largeur en fut tout retourné.

Pendentif L’œil du serpent, opale d’Éthiopie Wollo, or et brillants / ERIC HUMBERT


Une panthère rose brille de mille feux et pleure des saphirs. Poursuivie par une envolée de pétales recroquevillés.

La sombre beauté tout en douceur et rondeur des perles grises Emprisonne une moitié d’anémone, menottée au vent Bague Panthère en or blanc, diamants et saphirs / CARTIER


La transparence du quartz enchaîné et enveloppé de nœuds diamantés. Est surpris par la délicate envolée d’une rose feuilletée.

Bague en quartz rose, or rose et diamants / ISABELLE LANGLOIS chez GABRIÈLE SCHWARTZ


Une pleine lune d’opale lance des éclairs brillamment. Effrayé, un branchage biaise en se cachant derrière un couple de feuilles.

Pendentif opale Galaxie, opale d’Éthiopie, diamants, or blanc et or jaune / ERIC HUMBERT


Mimétisme d’une parure d’orchidées revêtue de diamants et de saphirs HybrideS. Le E dans l’A du Phalaenopsis n’est pas dupe.


Parure OrchidĂŠe en diamants, or blanc et saphirs / CARTIER


BEAUTÉ

Beau, belle, bio & addict Photo Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

9

1

7 3

2 8

5 6

4

Cosmétiques disponibles aux Galeries Lafayette (voir carnet d’adresses) Cartes à jouer format XXL, House of Cards Charles & Ray Eames, 1952

zut ! 118


Ce printemps, Zut ! a trouvé la solution so precious pour se faire un joli teint tout en préservant notre environnement. Trop chic et trop beau pour être vrai ? Focus sur ces marques bio, émergentes et engagées, qui commencent à se frayer un chemin dans les rayons beauté, aux côtés des grandes marques traditionnelles. Zut !, jamais en retard d’une tendance, va vous donner au moins trois bonnes raisons d’adopter ces nouvelles marques : 1. Dénicher une marque éthique et confidentielle nous range illico du côté « des personnes qui savent », et c’est toujours jouissif de donner ses trucs et astuces aux copines mal informées… 2. C’est le moment ou jamais d’envoyer en l’air les a priori du type « les crèmes bios, ça sent mauvais... » ou « pas très glamour comme emballage… », en découvrant enfin des textures moelleuses et des parfums délicats religieusement conservés dans des packagings sophistiqués. 3. L’ultime argument ne serait-il pas de prendre conscience que s’enduire d’onguents sans parabens, allergènes et autres composants chimiques est le beauty geste le plus chic et planétaire à adopter manu militari ? Voici donc une « It List » à découvrir au rayon beauté des Galeries Lafayette, pour une peau fresh et pulpy à vous rendre accro à la cosmétique bio !

Pomarium Créée par Fanny Marouani, Pomarium propose des concentrés performants en actifs naturels, issus des fruits du verger, en s’appuyant sur une démarche globale éco-consciente. Notre peau va adorer absorber avec gourmandise les produits de cette marque de cosmétiques bio haut de gamme qui use et abuse des pommes, pêches, prunes et autres fruits gorgés de soleil ! Zut + : frugivores, dans nos assiettes et dans notre salle de bain, même régime ! 1/ Sérum performance anti-âge aux polyphénols de pomme : idéal dès 30 ans, ce sérum aide la peau à se protéger des agressions extérieures quotidiennes et prévient les signes du vieillissement. 68 €

Ren Ren est né de l’expérience d’une femme enceinte qui ne pouvait plus porter ses produits de soin habituels… Se concentrer sur l’élaboration de produits stimulant la capacité naturelle de protection, de réparation et de renouvellement de la peau est devenu tout naturellement la priorité de cette entreprise britannique.

Vegetable Garden Cette ligne fondée sur la nutricosmétique sera votre deuxième maraîcher préféré ce printemps ! Les menus gourmands et les recettes potagères ne se contenteront plus de répondre à vos envies et besoins de fruits et légumes journaliers. Votre épiderme aussi va pouvoir se nourrir de leurs bienfaits grâce à ces soins nutritifs aux textures moelleuses. Zut + : C’est parti pour une cure beauté totale de légumothérapie ! 4/ Crème bio contour des yeux : un soin onctueux comme une crème fraîche, à base de fraise, myrtille, concombre, tomate et bleuet pour atténuer vos rides avec efficacité. 35 € 5/ Sorbet hydratant, peaux normales et mixtes : une crème « light » à l’étonnante texture verte qui soigne et purifie tout en hydratant parfaitement. 35 €

Absolution Une « vraie » marque bio globale et unisexe, qui attire immédiatement avec ses packagings « arty » et son graphisme « fait main ». Le concept de sa créatrice Isabelle Carron est simple : partant du constat que chaque peau a des besoins différents suivant les périodes, les crèmes se complètent selon vos désirs d’une goutte d’un de ses sérums, aux concentrés actifs puissants ! Zut + : Armé de votre petite coupelle pour vos mélanges sur-mesure, ce geste rapide et ultra ciblé va vite devenir addictif (surtout en entamant une cure printanière de renouvellement cellulaire avec la Solution + Éclat). 6/ Crème de l’Homme : parce que la peau d’un homme est plus épaisse, un soin spécifique lui est dédié pour hydrater en profondeur, raffermir l’épiderme et lutter contre l’apparition des rides. 56 € 7/ Crème du jour : un soin complet, antioxydant, hydratant et complété par un écran solaire minéral. 56 € 8/ Solution + Contrôle : pour régler les petits soucis de boutons et même apaiser les piqûres de moustiques. 69 € 9/ Solution + Anti-Âge : pour accentuer l’effet antioxydant. 69 €

Zut + : Nous allons vite devenir fans de ses formulations bioactives avancées, sans ingrédients synthétiques agressifs pour la peau… tout comme Kate Moss ou Sienna Miller. 2/ Huile de bain à la rose du Maroc : une huile pour le corps formulée pour redonner élasticité, confort et velouté à votre peau. 35,90 € 3/ Sérum SH²C prolongateur de jeunesse : retour à la fermeté et au teint nickel avec ce concentré anti-âge global. 71,80 €

119 zut !


Chronique //

#09 Au bon parfum

Donnez-nous du cuir !

//// Certaines matières sont duelles, et le cuir est de celles-là. La mode lui a conféré une aura sulfureuse, à la sexualité offensive. Gainée et harnachée, la femme portant cuir est soumise ou dominatrice. Les codes sont évidents. En parfumerie en revanche, tantôt âcre et sec ou plus moelleux, le cuir n’est qu’ambiguïté : il a toujours un côté androgyne. Racé et toujours d’un chic sans ostentation, il reste associé aux parfums masculins… ou à la garçonne des années 20. Son histoire en parfumerie est difficile à retracer avec précision. Son succès dans les années folles est lié à la vogue du « cuir de Russie », une méthode de tannage à base d’huile de bouleau. La légende raconte que les guerriers cosaques frottaient leurs bottes contre les arbres pour les imperméabiliser. D’abord utilisé pour parfumer le papier, le « cuir de Russie » est repris en parfumerie et, au début du XXe, nombreuses sont les maisons à en proposer leur version. Des parfums guerriers pour hommes chevauchant dans la steppe. La révolution de 1917 et la vague d’émigration de l’aristocratie russe à Paris ne font que renforcer son succès. À cette époque, les jupes raccourcissent, les cheveux aussi, et les femmes se mettent à fumer… Elles empruntent le parfum de leur époux et, frondeuses, adoptent ainsi Le Tabac blond de Caron (Ernest Beaux, 1919), dont l’accord fleuri épicé et chypre boisé peut rappeler le cuir. En 1924, Gabrielle Chanel, maîtresse du Grand duc Dimitri Pavlovich, crée des costumes pour les Ballets russes de Diaghilev et lance, toujours avec Ernest Beaux, son Cuir de Russie. Plus doux, plus moelleux, plus fleuri que ceux commercialisés jusqu’alors, c’est un parfum d’un raffinement extrême. Le cuir devient alors féminin. Une féminité émancipée et choquante, en pantalon et fume-cigarette. Aujourd’hui, le Cuir de Russie de Chanel paraît bien sage comparé à d’autres cuirs nés plus tard, comme Scandal de Lanvin (André Fraysse, 1933, discontinué), Bandit de Piguet (Germaine Cellier,

zut ! 120

Par Sylvia Dubost // Illustration Laetitia Gorsy

1944) ou Cabochard de Grès (Bernard Chant, 1959). Des cuirs violents, revendicatifs, engagés… et difficiles à apprivoiser ! Bien loin de cette note « daim », plus veloutée et censément plus féminine, avec laquelle on a tenté de moderniser le cuir (comme Daim Blond de Lutens, qui me donne personnellement la sensation d’être coincée dans un sac à main). Les rares cuirs encore disponibles dans la parfumerie de masse sont à mille lieux de ceux des débuts. Ils ont perdu toute leur force et il ne reste plus grand chose de cette femme émancipée qu’ils célébraient. Curieux virage de l’histoire, ils évoquent désormais une bourgeoise bon ton bien plus qu’une aviatrice… Mes cuirs préférés Royal English Leather, Creed (date invérifiable). Doux, poudré, mais racé, comme une Heure bleue au masculin. Cuir ottoman, Parfums d’empire (2006). Un cuir épicé et orangé, bien plus beau, à mon grand désespoir, sur la peau de mon fiancé… Cuir mauresque, Serge Lutens (Christopher Sheldrake, 1996). Très brûlé et assez brutal, il oscille entre la diva et le hippie. Cuir de Russie, Chanel (Ernest Beaux, 1919). À porter en tailleur pantalon, en fumant au casino… Dzing !, L’artisan parfumeur (Olivia Giacobetti, 1999). Un cuir praliné, gourmand et fauve. Bandit, Robert Piguet (Germaine Cellier, 1944). Froid et mauvaise fille, sa reformulation l’a malheureusement aplati… Leather Oud, Dior (François Demachy, 2010, exclusivité boutiques Dior). Un cuir boisé exotique et sensationnel !



DÉCO

IN SITU Par Myriam Commot Delon Photos Alexis Delon / Preview

Un mur convexe kaki clair pour envelopper un sas technique…

zut ! 122

Coup de projecteur sur un appartement de 190 m2, au centre ville de Strasbourg, entièrement réhabilité par Édith Wildy de l’atelier Fou du Roi.

… et offrir une toile de fond idéale pour accueillir les lignes du fauteuil Cité de JEAN PROUVÉ (créé en 1930 pour la cité universitaire de Nancy). Le canapé et les coussins ont été houssés de lin DOMINIQUE KIEFFER dans un camaïeu de verts et de gris et, sur le côté gauche, l’étagère aux tablettes puzzle Insert Coin de NILS HOLGER MOORMANN fait écho à celle qui s’inscrit contre le mur arrondi. Dessinée pour l’appartement, elle est composée d’un dos en Zebrano et de bois laqué blanc et gris mauve. Au sol, pouf HELLA JONGÉRIUS / VITRA et au premier plan, une Lounge Chair de RAY ET CHARLES EAMES.


« Dans un intérieur, j’aime qu’il y ait une matière, de l’aléatoire pour créer du vivant. »

Un poêle simplissime pour créer un coin de lecture chaleureux.

D

ifficile de refuser une carte blanche ! Les propriétaires, séduits par la visite d’une de ses réalisations, décidèrent de confier à Édith Wildy l’aménagement de leur nouvel appartement : une liberté précieuse mais qui n’en rend pas moins attentif aux désirs et besoins de ses clients ! Ajoutons à cela une certaine inclination pour la rondeur et les courbes, un talent certain pour compléter l’espace de meubles emblématiques et d’objets design et vous avez les grandes lignes d’un style qui affectionne les belles rééditions et le mobilier sur mesure. Une approche contemporaine qui ne laisse pas de place à l’improvisation, mais qui refuse les intérieurs figés ! De l’éclairage au choix des sols, tout a été minutieusement prévu pour optimiser l’espace et répondre aux besoins du quotidien. Le tout baigné dans une palette de gris beiges raffinés associés à des touches de sorbets fruités pour un appartement où l’on se sent d’emblée à l’aise.

Autour du poêle STUDIO RÜEGG, les matières naturelles sont à l’honneur avec des tabourets en liège Cork Family de JASPER MORRISSON, un fauteuil RAY ET CHARLES EAMES et un tapis en peau de vache naturelle NORKI. On aperçoit, sur l’enfilade basse conçue pour le salon, une coupe en bois de palmier recyclé, Basket par PIET HEIN EEK pour FAIR TRADE ORIGINAL. Et contre le mur, posée à même le sol, une affiche sérigraphiée complète ce jeu subtil de noir et caramel : Modern / Type & (End) du STUDIO HORSTAXE.

123 zut !


Ultime élégance de la table PROUVÉ pour un bureau baigné de lumière dorée

Table à plateau de chêne et piétement en tôle d’acier pliée et finition époxy de JEAN PROUVÉ (1950), entourée d’un fauteuil CH20, The Elbow Chair en chêne et cuir d’HANS J. WEGNER chez CARL HANSEN and SON et d’un rocking-chair de CHARLES et RAY EAMES. Meuble linéaire réalisé sur mesure.

Trônant au centre de la cuisine, un monolithe blanc, au plateau de Corian, sert d’axe central.

zut ! 124

Ouverte mais cachée du regard, la cuisine se dérobe et se découvre à l’envi suivant les différents endroits où l’on se trouve. Coloré et graphique, un bar fait office de meuble tampon avec la salle à manger et assume des lignes constructivistes tout en mixant chêne grisé, laque verte et Corian menthe à l’eau. Vase ALVAR AALTO / LITTALA chez Aquatinte et dessous-de-plat en perles de porcelaine KONSTANTIN SLAWINSKI.


Menthe à l’eau + vert laqué + gris = une recette chic et green pour la cuisine !

Dans la salle à manger, une installation lumineuse pleine de peps et gaie comme des macarons Ladurée.

Et cerise sur le gâteau, on ne peut qu’aimer le rose poudré du globe suspendu… Choisi tout spécialement parce qu’il « projette une lumière si flatteuse qu’il est difficile de s’en éloigner… » Suspensions Blossom de HELLA JONGERIUS chez BELUX, coupe bleue ALESSI et poupée KIMMIDOLL. Tabouret haut JEAN PROUVÉ et sur le mur du fond, l’horloge Mozia de GIOVANNI LEVANTI pour DIAMANTINI & DOMENICONI, joue le jeu de la couleur et de l’abstraction. À sa droite, une affiche sérigraphiée, D3E Trauma du STUDIO HORSTAXE, tandis que la table s’anime d’une touche de couleur rouge orangé avec le fauteuil CH24 d’HANS J. WEGNER (1949) chez CARL HANSEN and SON.

125 zut !


Une suite en open space mais avec des fonctions séparées

zut ! 126

Appliques Tolomeo, abat-jour en parchemin MICHELE DE LUCCHI pour ARTEMIDE. Linge de lit COCO HELLEIN et coussin rectangulaire Dot chez HAY.


U

n couloir aux murs recouverts de tissu tendu grisé (qui dessert aussi une chambre d’amis et sa salle de bain) permet d’accéder à la suite : en entrant, on découvre la fantaisie d’un panneau coulissant mauve, percé d’un oculus et isolant partiellement la salle de bain recouverte de béton de la même couleur. Un mur paravent, évidé et habillé de palmier, trône au centre de la pièce et fait office de tête de lit. Ce dernier, placé à l’arrière, est donc invisible au premier coup d’œil, ce qui lui procure l’intimité nécessaire. Côté entrée, il fait office de bibliothèque et jouxte le bureau de la maîtresse de maison ainsi que l’accès à une douche indépendante de la salle de bain. Édith Wildy, toujours soucieuse d’intégrer le mobilier in situ, a aussi créé une longue enfilade et un dressing qui viennent parfaire cette suite sophistiquée mais pas classique. À l’image du reste de cet appartement lumineux !

Devant le bureau, un fauteuil Rar RAY ET CHARLES EAMES / VITRA et une suspension Nuage de CÉLINE WRIGHT. Stores en lin DOMINIQUE KIEFFER.

Architecture intérieure Édith Wildy et Régis Vogel Atelier Fou du Roi, architecture & design 4, rue du Faisan (bureau d’études en arrière-cour) Mobilier Galerie Fou du Roi – 03 88 24 09 09 Poêle : Studio Rüegg – 19, Grand’Rue – 03 88 32 28 05 Sérigraphies : Studio Horstaxe. Sérigraphies à tirage limité à 33 exemplaires : www.horstaxe.fr Également disponible à la galerie Fou du Roi.

Mobilier et éviers DURAVIT. Béton du sol et du mur de la salle de bain MARIUS AURENTIS.

127 zut !


U r ba n St y l e s MODE

Textes et photos Caroline Lévy

MACHA MACHA 16 ANS, LYCÉENNE Macha ose la superposition et mixe les motifs pour un look boyish accentué par la casquette gavroche et les godillots. On salue la prise de risque de cette jolie rou(t)sse qui avoue avoir récupéré ses vêtements de-ci de-là ! LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ? Not a crime de Gogol Bordello. TON DERNIER ZUT ? Après avoir renversé une bouteille de rouge dans un excès d’enthousiasme !

LAURE LAURE 23 ANS, VENDEUSE Avec sa coupe garçonne et sa silhouette ultra-féminine, Laure ose assortir son lipstick à sa tenue signée Marc Jacobs. Tout en rayures, elle assure. Bravo ! LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ? Ah oui comme ça de Chroméo. TON FASHION FAUX-PAS ? Une jupe à imprimé « vache » de fabrication maison, que je portais au collège… Merci maman !

zut ! 128


Instants volés ou furtives rencontres avec des strasbourgeois en goguette… Ils ont du style et prennent la pause. LOOKS DE ROUX !

KARINA KARINA 18 ANS, ÉTUDIANTE EN ARTS APPLIQUÉS On aime le look preppy maîtrisé par Karina : blazer, derbies et sac à dos en cuir, le tout joliment vintage ! Le collant rayé vient ajouter une fantaisie discrète mais bienvenue...

ALIX ALIX 20 ANS, ÉTUDIANT EN MODE Cet étudiant au style casual maîtrise parfaitement les codes de ce printemps : un chino à pinces associé à un pull flashy et des desert boots… Alix a tout bon ! LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ? Un titre de Gucci Vump mélangé à du Oumpapa ! TON FASHION FAUX-PAS ? Un tas de foulards à motifs pour parfaire un style babacool… J’étais jeune ! http://al-idrizi.blogspot.com

TON DERNIER ZUT ? C’était dans un train. Je me suis rendue compte qu’un sombre inconnu était en train de me dessiner. Tellement décontenancée par la situation, j’en ai oublié sur le siège mon adorable chapeau Charlie Chaplin… Terrible zut ! LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ? Brain Damage de Pink Floyd

129 zut !



03 DÉTOURS / SPORTS / PORTRAITS / GASTRONOMIE / AUTOMOBILE / LIFESTYLE


zut ! 132


Coordination, stylisme et rédaction : Caroline Lévy Photos : Alexis Delon, Nathalie Savey, Christophe Urbain

StrasBourg Vu par ... Ils vivent, travaillent, créent, sortent à Strasbourg. Les hommes et Les femmes qui font vibrer LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ.

JULIEN RHINN

28 ans, paysagiste / jeudi 24 mars

Photo : Alexis Delon / Preview

OÙ ? ÉGLISE SAINT-PAUL

Un soir, sur un coup de tête, je suis monté en haut de l’échafaudage de ce monument historique, actuellement en restauration. J’y ai découvert une vue imprenable sur Strasbourg… Un plaisir évidemment accentué par le goût du risque et l’inaccessibilité du lieu au public !

ACTU ! De nombreux chantiers en cours… Développement à l’échelle nationale d’un concept de modules habitables indépendants, des espaces de vie à implanter en extérieur. www.rhinn-paysage.com Veste à poches zippées Lanvin, chemise à col inversé et jean Dior, le tout chez United Legend

133 zut !


AURORE HEIDELBERGER

33 ans, danseuse et vidéaste / vendredi 25 mars

OÙ ? L’HÔPITAL CIVIL

J’ai dansé dans les allées de l’hôpital lors d’un projet de vidéo-danse chorégraphié par Jean Gaudin, alors en résidence à Pôle Sud. J’ai le souvenir de répétitions dans ce lieu insolite, qui n’est pas forcément adapté à cet art ! Ce fut un plaisir de pouvoir emmener le spectateur en dehors des studios de danse habituels et d’investir cet espace public.

ACTU ! Colloque en Avignon sur le chorégraphe et metteur en scène Jan Fabre, le 12 mai. Projets théâtraux courant du mois de juin à Metz. Robe à motifs collection Audrey Marnay pour Claudie Pierlot, ceinture nœud en cuir et trench Claudie Pierlot, le tout au Printemps Strasbourg

zut ! 134

Photo : Christophe Urbain


NICOLAS SCHUSTER & FRANÇOIS WERCKMANN

Photo : Christophe Urbain

33 et 32 ans, fondateurs de My Client is Rich / vendredi 18 mars

OÙ ? LES BAINS MUNICIPAUX Nous aimons ce lieu parce qu’il est beau ! On a fait notre première réunion pour la création de l’agence dans l’étuve à air sec ! Et puis, c’est bien connu, le web-marketing a commencé dans l’Antiquité, donc pour nous c’est tout naturel de venir s’inspirer auprès des anciens !

ACTU ! La refonte de notre blog, plus orienté autour des métiers de l’agence et de l’actualité du web-marketing, une future référence sur cette thématique dans la blogosphère francophone. Une activité culturelle riche au travers de La Boutique : vente éphémère d’affiches graphiques de l’agence Horstaxe à partir du 8 avril. Et le lancement d’une offre spéciale pour les créateurs

d’entreprises à travers Laboutiquedescréateurs.fr pour soutenir le développement de l’activité de la région. www.myclientisrich.com / www.myclientisrich-leblog.com La Boutique, 10 rue Sainte-Hélène à Strasbourg Nicolas : Veste Givenchy, cardigan et t-shirt Prada, chèche D&G, le tout chez Ultima Prêt-à-porter François : Chino à pinces et chemise en denim Freeman T. Porter

135 zut !


ANTONIA DE RENDINGER

Photo : Christophe Urbain

35 ans, comédienne / mardi 22 mars

OÙ ? LE CABARET DU MAGIC MIRROR J’adore le charme nostalgique assumé de cette guinguette instal- de Strasbourg. Et sur scène en duo avec Sébastien Bizzotto, lée par l’Illiade pour le Printemps des Bretelles. J’ai plusieurs fois pour l’ouverture du Kafteur en septembre prochain. eu l’occasion de me produire dans ces chapiteaux qui fleurent www.entrescenes.com / www.marathon-impro.com bon Renoir, Toulouse-Lautrec, les plumes et l’absinthe ! Alors Robe à motifs avec sa ceinture Marc Cain chez Vicino que les théâtres se modernisent, que l’Élysée Montmartre part en fumée, une atmosphère bohème 1900 se dégage ici. Le spectacle est déjà dans les murs, un peu comme au musée Grévin... Je suis ici chez moi !

ACTU ! Signature avec EntreScènes, société de production et de diffusion de spectacles (la saison prochaine est déjà très remplie !). Le Marathon de l’Impro, du 9 au 16 avril au Hall des Chars, pour lequel Antonia a organisé une grande flashmob à la gare

zut ! 136


JÉRÔME & CLARA MALLIEN

Photo : Christophe Urbain

55 et 19 ans, journaliste et taekwondoïste-étudiante / jeudi 17 mars

OÙ ? PASSAGE WALTER BENJAMIN C’est un passage que nous empruntons souvent tous les deux. Il est ombragé et parfaitement calme, bien qu’en plein centre-ville ! Il s’agit certainement de l’endroit le plus clandestin de Strasbourg, c’est d’ailleurs assez drôle qu’il porte le nom d’un célèbre théoricien allemand…

ACTU ! Jérôme est journaliste au service culture des DNA. Il continuera à voir des films, qu’ils soient bons ou mauvais ! Clara est vicechampionne de France Elite de Taekwondo et championne de France universitaire. Sélection avec l’Équipe de France pour l’Open d’Espagne à Alicante. Jérôme : Trench et chemise De Fursac, cravate en tricot Printemps Clara : Perfecto court et top fleuri Sandro Le tout au Printemps

137 zut !


CAROLINE VAN MAENEN 35 ans, restauratrice / mardi 22 mars

OÙ ? RIVES DU PONT DU CORBEAU J’ai longtemps habité et travaillé dans ce quartier touristique. Pour retrouver une bulle d’oxygène, je venais souvent flâner sur ces rives et y regarder passer familles et amoureux. C’est un lieu inspirant et ressourçant, coupé de l’agitation de la ville…

ACTU ! Première étoile au Guide Michelin décrochée en mars dernier, deux années après la reprise du Relais de la Poste. Chaque dernier jeudi du mois, ateliers dégustations avec un Tour de France des cépages : Jura le 28 avril, Bourgogne le 26 mai et région Rhône le 30 juin. Et un menu spécial asperges vertes du Perthuis à la carte tout le mois d’avril. www.relais-poste.com Trench manches 3/4 Herno chez Ipsae

zut ! 138

Photo : Nathalie Savey


PASCAL SARLIÈVE

Photo : Nathalie Savey

46 ans, directeur de Roche Bobois / jeudi 17 mars

OÙ ? LA COUR DU CORBEAU J’aime la dualité de ce lieu, entre histoire et modernité. Depuis sa récente restauration, cet espace de vie en plein cœur de la ville est devenu un joyau contemporain tant pour l’architecture extérieure qu’intérieure…

ACTU ! Collection Echoes de l’architecte et designer Mauro Lipparini. Collection inspirée du glamour parisien avec des tissus signés Sonia Rykiel et références hausmaniennes pour la collection Parisienne de José Lévy. www.roche-bobois.com Chemise et veste double col Marithé & François Girbaud

139 zut !


GRÉGOIRE RUAULT

34 ans, designer / dimanche 27 mars

OÙ ? LA GARE DE STRASBOURG

J’entretiens un lien presque intime avec la Gare, car je me rends au moins une fois par semaine à Paris depuis bientôt un an, pour réaliser un projet ! J’aime aussi sa nouvelle architecture, une sorte d’ovni au milieu du paysage urbain. Elle me fait parfois penser à une vague qui s’avancerait vers les riverains…

ACTU ! Projets réalisés en collaboration avec Tamim Daoudi. Livraison de HIP, galerie d’art de 350m² à Paris. Coffret Bugatti pour Robert Klingenfus, vigneron à Molsheim. Et présentation de nouveaux projets lors du Parcours du design en juin prochain. www.studio-ruo.com Veste aux finitions inversées Paul Smith Mainline et pull Paul Smith, le tout chez Algorithme.

zut ! 140

Photo : Nathalie Savey


Lexus Strasbourg 42 rue des Tuileries - 67460 Souffelweyersheim TĂŠl. 03 90 22 14 14 - Fax 03 90 22 14 10 lexusstrasbourg@sneb.fr

Dg^Vh / %, %(' ',(


SPORTS

Girls just wanna have fights… Texte Fouzi Louahem // Photos DR

zut ! 142

Bas résilles et genouillères, rouge à lèvres et protège-dents, mini-jupe et patins à roulettes, le roller derby est la dernière sensation glisse à la mode, sport de contact girly, brutal et sexy.


Dans les conversations du lundi matin au bureau, il arrive parfois qu’on parle de ses courbatures et autres bleus dus à une activité physique quelconque, du classique « j’ai fait un foot avec les potes » au plus rare « j’ai coupé dix stères de bois ». Mais souvent l’oreille se tend lorsqu’on entend : « Ouah, ce week-end j’ai réussi à rentrer un offin smith fingerflip out to coffin nosewheeling. » Alors, ce collègue petit et tout moche devient un dieu du skate. Qu’on le veuille ou non, il y a des sports comme le skate, le surf, le roller, le BMX, qui vous donnent une street coolitude du plus bel effet. À cette liste non exhaustive de sports cool s’ajoute depuis peu en France et à Strasbourg le roller derby, avec la particularité pour celui-ci de ne s’adresser presque exclusivement qu’aux femmes. Au programme du roller derby, pour faire simple : course-poursuite et bousculade en patin à roulettes autour d’une petite piste ovale. Les équipes sont composées de cinq joueuses dont une jammeuse et quatre bloqueuses. On compte donc dix joueuses sur le terrain. Attaque et défense se jouent simultanément. Les deux jammeuses concurrentes ont pour objectif de dépasser l’équipe adverse et de marquer ainsi les points. Les huit autres aident leur propre jammeuse tandis qu’elles tentent de barrer le passage à la jammeuse adverse. Dans le roller derby, il faut barrer la route à l’adversaire, lui filer de grands coups d’épaules, de hanches ou de fesses pour la déséquilibrer, tout en prenant soin de ne pas chuter soi-même. La partie se joue en deux mi-temps de trente minutes. Contrairement aux apparences, le roller derby n’est pas tout jeune. Né des courses de roller du début du XXe siècle, il passionnait les foules dans les années quarante. Quelque part entre le basket-ball et le catch, ce sport-spectacle comptait en 1948 quarante mille pratiquants et occupait trois soirées par semaine à la télévision. En France, il fait une apparition sensationnelle à Paris en 1939 sous le nom de « roller catch », très vite interrompue par la guerre. C’est en 1947 que le roller catch revient à Paris au stade vélodrome du Vel d’Hiv. Tous les coups sont permis, les parties sont brutales et

leur mise en scène ressemble de plus en plus à celle des combats de catch. Bien que le roller derby historique ait connu le succès jusqu’aux années soixante-dix, le côté théâtral et chiqué du spectacle a fini par nuire au sport, qui disparaît dans les années quatre-vingt. C’est en 2001 à Austin au Texas que le roller derby renaît de ses cendres sous une forme plus moderne, presque essentiellement féminine et surtout complètement underground. Les contacts sont réels et les règles plus cohérentes et respectées. Côté code vestimentaire, mieux vaut mettre ses complexes au placard. L’uniforme est ouvertement sexy : mini-jupes, mini-shorts, débardeurs moulants, bas résille, sans distinction de taille et de poids. Certaines ont le corps couvert de tatouages, d’autres affichent une punk attitude affirmée. Le tout rehaussé de surnoms où la poésie le dispute à l’humour tel que Bitchy Warrior, Mad Cat, Painless Whore, Sweetie Poison ou La Teigne. À l’instar de films comme Rocky dans les années quatre-vingt, qui lança un exode d’adolescents, pré et post-pubères, dans les salles de boxe du monde entier, c’est la sortie du film Bliss en février 2010, réalisé par Drew Barrymore, qui sert d’élément déclencheur à l’émergence de la discipline en France. Le film, mettant en avant les vertus émancipatrices du roller derby, devient une des portes d’entrée vers cet univers sportif mais aussi stylé, sexy et underground. Aujourd’hui, il y a une vingtaine d’équipe en France : Les Petites Morts de Bordeaux, Les Pau’CD de Pau, les Spiders’ Black Widows de Rouen et bien sûr les Hell’s Ass Derby Girls de Strasbourg. Vous entendrez donc bientôt parler, devant la machine à café du bureau, de Janet Terror, la standardiste du deuxième, Bloodie Veggie, votre gynécologue asthmatique, Cosmic Anaïs, institutrice en petites sections, et autres Psycho Tsabby et Betty Bones.

143 zut !


Les Diablesses à roulettes SPORTS

Texte et photos Fouzi Louahem

Ça va vite, très vite : la mâchoire de Hell O’ Junkitty se crispe sur son protège-dents, les patins glissent sur le bitume, elle serre les coudes, plisse les yeux. L’étoile dessinée sur son casque accroche la lumière, elle sourit…

zut ! 144


Jeudi, fin d’après-midi, il fait froid et pourtant l’équipe de roller derby de Strasbourg s’est donnée rendez-vous sur le parvis du musée d’Art moderne, pour un court entraînement. Les skateurs également présents enchaînent les tricks pendant que ces demoiselles se changent. Casques, genouillères, protègedents et quads (on ne parle plus depuis belle lurette de patins à roulettes) font partie de la tenue réglementaire de ce sport de contact. Delphine alias Red D’e’F m’explique que le gymnase qui les abrite habituellement est fermé pour les congés scolaires, mais le premier lieu d’entraînement n’était autre qu’un parking, « seul lieu tranquille et abrité… bien qu’en pente ». De quoi asseoir la réputation underground du roller derby. Chassée par la pluie, la bande se rabat sur un café pour me raconter l’histoire peu commune de cette équipe. À l’origine, Céline, Colmarienne, fait l’acquisition du film Bliss de Drew Barrymore pour la médiathèque qui l’emploie. Elle est immédiatement séduite par l’histoire de cette banlieusarde qui s’émancipe en découvrant l’équipe de roller derby d’Austin Texas. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que celle qui deviendra Hell O’Junkitty se mette à la recherche via le Net et les comptes Facebook d’autres passionnées dans la région, intriguées comme elle par ce sport venu d’outreAtlantique. Les débuts sont laborieux : « À Colmar, on ne fédérait pas assez de personnes, on s’est dit qu’à Strasbourg, peut-être… » Trois mois plus tard, elles sont une vingtaine à user leurs patins sur le bitume de la capitale bas-rhinoise. Bien que réussi dans sa partie fictionnelle, Bliss ne dit pourtant pas grand-chose de la mécanique du roller derby. « Ce sont les coups, les chutes, la vitesse et l’ambiance rock’n’roll qui m’ont séduite au départ. Ensuite il a fallu se documenter. » Céline se repasse donc en boucle les vidéos YouTube, potasse les règles, s’entraîne à reproduire les mouvements dans son salon et s’improvise entraîneur. L’une des premières à rejoindre les Hell’s Ass Derby Girls par le biais du bouche à oreille est Audrey, alias Aileen Résurrection. « Je ne savais pas patiner, mais c’est le roller derby qui m’a donnée l’envie d’être sportive. Ça et l’ambiance de bande. » Car de bande, il est effectivement question, soudée par les difficultés de défricher un territoire vierge, par l’apprentissage, mais aussi par les chutes. « Au départ c’est impressionnant, d’autant qu’on n’avait pas toutes les protections nécessaires. Ensuite on s’est entraînées à tomber, m’explique Red D’e’FIl faut dire qu’au départ on n’osait pas se

donner des coups ou se pousser trop fort, mais on a vite compris que l’équipe adverse ne nous ferait pas de cadeaux. » C’est donc pleines d’espoir mais aussi d’un peu d’appréhension qu’elles se frottent pour la première fois à d’autres joueuses, lors d’un stage organisé à Paris. « Pour mon premier match, j’ai chuté, je me suis recroquevillée et j’ai vue trois filles me passer au-dessus de la tête. Et là je me suis dit, c’est trop bien, me confie Hell O’ Junkitty qui passe de la théorie à la pratique de façon brutale. Je me suis relevée et j’ai rattrapé le groupe, les gens hurlaient dans les gradins… » Cette première expérience en situation les conforte dans leur passion. « Même lorsqu’on avait envie de vomir avant une partie, on se disait que c’était le sport qu’on imaginait et, qu’après tout, notre niveau n’est pas si mauvais. » Aujourd’hui Audrey, Florence, Laura, Delphine, Clémence et Lucile sont étudiante, infirmière, archiviste ou comptable, mais lorsqu’elles chaussent leurs quads, elles deviennent Vicious Pixie, Aileen Resurrection, Betty Woodbones, Wolversin. Une bande de filles avec une passion commune pour cette poursuite infernale mais aussi pour l’imagerie sexy et gentiment punk que véhicule le roller derby. Car si le matériel est dur à dénicher, les tenues sont customisées par leurs soins. « On a vite compris que les joggings n’étaient pas très pratiques à l’entraînement. Les petites jupes, les shorts et les collants, c’est plus confortable. » D’autant que les extravagances vestimentaires sont plus qu’appréciées dans ce sport. Vous l’aurez compris, les hommes n’ont que peu de place dans cette pratique. Arbitre ou spectateur, ils auront le plaisir d’encourager cette bien charmante furie. Longue vie donc aux Hell’s Ass Derby Girls, qui ont su rêver leur sport ! Pour les contacter : rollerderbyalsace@gmail.com ou Hell's Ass Derby Girls sur Facebook

145 zut !


IMMOBILIER

un lieu de ville Par Caroline Lévy

Le Premium, concept imaginé par le promoteur immobilier Patrick Singer, verra le jour en juillet 2013, après deux années de travaux. Un centre de vie dans la ville, un pari ambitieux et séduisant qui donnera du relief au paysage urbain strasbourgeois. Il faudra s’armer de patience pour découvrir le futur complexe immobilier d’envergure qui remplacera l’actuelle concession Mercedes des garages Kroely, rue du Fossé des Treize. Le quartier du tribunal va vivre une véritable mutation dans les mois à venir, pendant la réalisation du plus important projet immobilier en centre-ville, qui commencera sa transformation dès la fin de l’été. Bien plus qu’une simple résidence haut de gamme, Le Premium regroupera en un seul lieu 60 logements et neuf villas - penthouses, un parking sécurisé de 300 places, un supermarché, un pôle médical, de la restauration et d’autres commerces de proximité. Ce projet s’adresse d’abord à une cible dite « new age » – entre 50 et 70 ans – qui a envie de vivre au centre-ville dans des espaces optimisés et adaptés à leurs besoins. Une conciergerie domestique privée est même prévue pour faciliter la vie des habitants du Premium, sans compter toutes les commodités accessibles mises à leur disposition. Excepté les villas des derniers étages – qui seront munies de jacuzzis ou de piscines privées sur le toit, l’intégralité des appartements sera des deux ou trois pièces, avec possibilité de terrasse. Toutes les habitations ont été pensées différemment par l’architecte Philippe Hammann, en charge de la conception du projet, qui a misé sur la luminosité et la clarté des espaces. Dans cette reconstruction spectaculaire d’une ancienne structure industrielle en un lieu de vie ouvert, le défi de l’architecte est de taille. Pour apporter un grain

zut ! 146

de poésie au complexe urbain, il a d’ailleurs intégré de nombreux espaces verts, avec notamment un mur végétalisé de 3000 m², réalisé par Patrick Blanc. Le projet immobilier garde au cœur de ses préoccupations l’utilisation d’énergies renouvelables, inscrite dans un engagement de développement durable. Pour acheter un de ces bijoux d’appartement, il faudra compter entre 4200 et 6400 euros le m². Le Premium, la première résidence de centre-ville où l’on peut avoir les pieds dans l’eau avec vue imprenable sur la cathédrale ! Le Premium Patrick Singer – Promotion Immobilière 33d, avenue de la Gare à Erstein – 03 88 64 43 43 www.patrick-singer.com / info@patrick-singer.com


Fragile

Exposition du Rodolphe 13 mai au 11 juin DOGNIAUX du mardi au samedi de 15h à 19h La Chaufferie

Galerie de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg 5, rue de la Manufacture des Tabacs www.esad-stg.org/chaufferie Prochaine exposition : Damien Deroubaix, 24 juin/ 2 août, 28 août/ 8 oct.

A R T S

G R U SBO

( Montage / Réalisation / Photos / Son / Effets spéciaux / Sonorisation )

En préparant un BACCALAUREAT S.T.G. ( Sciences & Technologie de la Gestion ) S.T.I. 2D ( Sciences & Technologies de l’Industrie & du Développement Durable ) Etablissement sous contrat d’association avec l’Etat 14 rue Sellénick 67000 STRASBOURG wwww.strasbourg.ort.asso.fr - Tél. : 03 88 76 74 76 - Fax : 03 88 76 74 74


AUTOMOBILE

Baby, you can drive my car !

Texte Emmanuel Abela

Albert du Noyer aime les voitures et ça se sait. Expert ès-qualités de l’automobile pour Zut !, il teste celles-ci sans complaisance. On ne la lui fait pas, mais il se laisse volontiers surprendre.

Mission 1 / Lexus CT 200h Lieu / Lexus Strasbourg, à Souffelweyersheim Testeur / Albert du Noyer

Aussi loin qu’il se souvienne, Albert du Noyer s’est toujours rêvé en James Bond testant les fonctionnalités et surtout les gadgets de la Bondmobile dans On ne vit que deux fois. En ultimate driver, ses yeux se sont spontanément égayés à l’idée de tester la nouvelle Lexus CT 200h. « Les voitures sont pour les hommes la même chose que les chaussures pour les femmes, non ? », s’amuse-t-il en forçant délibérément le trait. Et pourtant, derrière cette assurance toute masculine, c’est bien le petit garçon qui découvre le jouet qu’on lui soumet. Quand Lionel Costa, directeur de Lexus Strasbourg à Souffelweyersheim, lui annonce que le modèle vient d’être mis en service, « là entre midi et deux », le regard d’Albert du Noyer se masque d’une forme de tendresse. Il aime les premières fois. « Le cuir, est-ce important pour vous ? » Ah, si en plus, on le prend par les sentiments, il en deviendrait presque câlin ! À l’intérieur, il n’est pas au bout de ses surprises ; il vient d’entrer dans la voiture sans sortir la clé de sa poche et là, c’est toujours sans l’aide de la clé qu’il démarre le moteur. « La petite lumière s’allume en vert, à condition que la clé soit dans la voiture, tente

zut ! 148

de le rassurer Lionel Costa. Une simple impulsion et c’est bon ! » L’autre surprise, et pas des moindres, c’est le silence environnant. La « révolution silencieuse », telle qu’elle est annoncée dans les brochures, n’est pas une simple coquetterie de communication. Cette révolution est en marche. L’expert Albert du Noyer manifeste une petite pointe d’appréhension. Ses repères traditionnels en sont presque bousculés. La marche arrière qu’il n’ose visualiser sur l’écran, au-dessus du tableau de bord, lui semble toute nouvelle dans ce silence mécanique. Et puis, ça n’est pas tout ; il découvre qu’on a remplacé le levier de vitesse par un joystick et que la boîte de vitesse, c’est déjà du passé. « Il n’y a pas de boîte. Des cascades de pignons divisent la puissance et envoient soit vers les roues, soit vers le moteur électrique, soit vers les batteries. » La Lexus CT 200h n’est pas la première voiture hybride, mais cette « première compacte premium full hybrid au monde » présente sans doute la forme la plus aboutie de présence conjointe d’un moteur thermique et d’un moteur électrique. « La gestion de ce système est vraiment extraordinaire », insiste Lionel Costa. Contrairement


aux véhicules traditionnels, l’énergie du freinage généralement gaspillée entre les disques et les plaquettes permet d’alimenter la recharge des batteries. Albert du Noyer y voit une économie très appréciable sur des parcours à moins de 50 km/h, donc en ville, et la possibilité de ne pas solliciter le moteur thermique sur des trajets pourtant fréquents. Des voyants, et un schéma précis de la voiture, le renseignent en permanence sur l’utilisation des moteurs. En esprit critique et exigeant, il émettrait volontiers une petite réserve quant à la nécessité de solliciter le freinage, mais ce qu’il percevait comme une faille lui est retourné comme un avantage. « C’est comme si on avait deux systèmes de freinage, d’où un niveau de freinage extrêmement puissant par rapport à un véhicule traditionnel, même si évidemment il faut appuyer sur la pédale. » On ne l’y reprendra plus à chercher la petite bête, l’ami Albert, qui admet volontiers une souplesse dans la conduite de ce véhicule qui avance décidément sans bruit, sans à-coups, avec une constance dans la vitesse et une fluidité permanente. Visiblement à l’aise, il retrouve ses vieux réflexes et klaxonne quand on tente de lui refuser la priorité. Il aime tant quand la route s’ouvre à lui. Et pourtant, au détour d’un rond-point, il nous confie, en pleine prise de conscience, que la Lexus CT 200h est parfaite pour le père de famille : la gestion de la vitesse, les économies engendrées, les performances écologiques du système, le silence du moteur l’incitent à une conduite raisonnable, pour ne pas dire raisonnée. Une révolution donc, technologique et mentale, qui révèle au passage une nouvelle forme de maturité : un petit tour pour Albert, un grand tournant pour l’humanité ! Lexus Strasbourg 42, rue des Tuileries à Souffelweyersheim 03 90 22 14 14 www.lexus-strasbourg.com


AUTOMOBILE

Black is back ! Texte Emmanuel Abela

Pour son deuxième test pour Zut !, Albert du Noyer explore sa part d’ombre. Noir c’est noir, mais pour lui demeure toujours l’espoir.

Mission 2 / Citroën DS3 Série spéciale “noir mat” Lieu /Citroën Oblinger Haguenau Testeur / Albert du Noyer

C

modèle qui lui est présenté « va prendre de la valeur en vieillissant », d’autant que le noir mat est devenu très tendance depuis le dernier Salon International de l’Auto de Genève – déjà la 81e édition, ce qui ne rajeunit pas Albert… Il constate que cette peinture très spéciale nécessite un entretien délicat : la DS3 ne se passe pas au rouleau, ne se lustre pas, elle se bichonne, elle se câline…

On le sait, Albert du Noyer aime les petits privilèges, et quand on lui annonce que la Série est limitée pour l’ensemble de la France à 750 exemplaires seulement, il ne se montre plus qu’impatient de l’essayer. Il faut dire qu’il a une arrière-pensée, l’ami Albert. Sa ravissante épouse, elle aussi, aime les voitures ; elle a même tendance à apprécier la vitesse, y compris sur les petits trajets. Du coup, le test a valeur double : renseigner notre lectorat bien sûr, mais aussi comparer les performances de la DS3 avec la voiture que possède sa chère et tendre. En parfait connaisseur, il sait que le

Les premières sensations l’impressionneraient presque, mais fermement installé dans des sièges enveloppants, Albert du Noyer ne sourcille même pas, préférant contenir toute forme d’émotion. C’est sans doute l’effet de l’extérieur noir gothique qui impose une posture distante, très digne. Et pourtant, dès le premier kilomètre parcouru, son naturel rieur reprend le dessus ; la musique à fond, renforcée dans les graves par le caisson de basse situé au-dessus du tableau de bord, il éprouve les performances de ce qui s’apparente à un délicat petit bijou. En spécialiste, il rappelle à l’envi qu’elle est « coupleuse », entendez qu’elle est puissante. Il la sent bondissante, réactive, avec une très bonne reprise même à bas régime, tout en ayant un excellent équilibre dans les courbes. « Elle est confortable, souligne-t-il volontiers. La direction est précise, l’embrayage est doux et les vitesses passent bien. » Le verdict est enthousiaste, ce

omme nous tous, Albert du Noyer a vu la publicité avec Alfred Hitchcock à la télévision, mais quand il découvre le modèle de la Citroën DS3 Série Spéciale mis à sa disposition c’est à Spiderman 3 qu’il pense spontanément. Cette vision d’un noir très noir, somptueusement mat, le renvoie au sentiment de puissance de Peter Parker au moment où celui-ci découvre les effets de sa nouvelle tenue dans le troisième volet de la célèbre trilogie. Avant même de rentrer dans la voiture, il sent monter en lui la force négative du driver, conforté dans cette position par l’idée d’évoluer à proximité d’Oberhoffen-sur-Moder, la terre de Sébastien Loeb.

zut ! 150


qu’il ne manque pas de souligner à Jean-Louis Bouchez, Directeur général de Citroën Oblinger, venu à sa rencontre à l’issue du test. « J’ai du mal à lui trouver un défaut », lui avoue-t-il. « Vous ne l’avez pas trouvé, j’espère ? », s’inquiète son hôte, prêt à jouer le jeu. Albert du Noyer en trouverait bien un, rien que pour la forme ; il chipote pour des histoires de clé, mais sans conviction véritable. Et finalement, il admet volontiers qu’il remplacerait bien la voiture de sa femme par ce modèle-là, sans forcément avoir la garantie que la couleur lui plaise. Qu’à cela ne tienne : la DS3, nouvelle « icône du présent », se décline, avec la même perfection du design, dans des variations colorées très tendance, personnalisable à souhait, avec des univers spécifiques : Zebra, Onde, Perle, Urban Tribe, Plane, Codesign et Map. Largement de quoi satisfaire le plus vibrant des fantasmes de madame, au retour… Citroën DS3 Série spéciale “noir mat” Citroën Oblinger Haguenau 101, route de Marienthal, à Haguenau 03 88 90 60 60 www.citroen-oblinger.fr


Chronique // L’appétit vient en regardant n°8

pissenlit mon ami

Une chronique culinaire de Marc Paul, un peu d’histoire, des anecdotes, des conseils cuisine et des bons plans restaurants. Ce huitième épisode est dédié aux pissenlits, c’est la saison. Par Marc Paul / www.ghosttv.fr // Illustration Laurence Bentz

//// Le mot « pissenlit » vient du verbe « pisser » ou « pisse-enlit », car en manger donne envie de faire pipi, selon les traditions populaires ancestrales. Plante vivace contenant du suc laiteux avec une racine charnue en forme de betterave, le pissenlit, très répandu dans toute l’Europe, fait partie de la famille des composées. On lui connaît plus de 1000 espèces à travers le monde. Si certains le considèrent comme une mauvaise herbe, d’autres le cultivent. Il a une saveur amère, mais les variétés cultivées sont plus tendres et moins amères que les sauvages. Conseil d’ami Ne pas cueillir les pissenlits exposés à la pollution, au bord des routes par exemple. Privilégiez ceux des champs et aux bords des talus des forêts. Il faut bien les laver, et même les laisser tremper dans de l’eau avec deux verres de vinaigre blanc pendant au moins 30 minutes : cela attendrit les feuilles. Mangeons du pissenlit sans crainte pour la ligne… Quand nous mangeons des légumes, nous absorbons 90% d’eau, autant dire que l’on peut en avaler à volonté sans risque de grossir. Mais attention à ses amis lardons et œufs. Les jeunes feuilles coupées au printemps, avant le mois de mai, constituent une excellente salade. Les racines cueillies avant la floraison peuvent être mangées cuites. Les pissenlits aux lardons et croûtons grillés sont une recette classique, mais les betteraves rouges sont des compagnes idéales. Utilisez les feuilles plus dures pour les potages.

zut ! 152

Astuce L’huile de noix ou d’olive, mélangée à du vinaigre de vin ou de framboise, convient très bien à une salade de pissenlits. Vous pouvez cuire les pissenlits à l’étuvée à la manière des épinards, et les dégustez avec du beurre ou de la crème en accompagnement d’un filet de poisson. Le saviez-vous ? Le pissenlit gommeux, cultivé en Asie du Nord-Ouest ainsi qu’en Russie, produisait du caoutchouc dont on fabriquait… des pneus. Les racines de pissenlit contiennent du tanin, on en fait des teintures de couleur magenta ou brune. Le restaurant Au Canon, à Strasbourg. Depuis que Sandrine et Yvan l’ont reprise, cette brasserie au passé légendaire est redevenue une belle table. Conscients que la qualité de l’assiette est le meilleur vecteur de communication, ils se sont attachés les compétences d’un grand chef, Gérard Eckert. Vous pouvez pousser la porte de cette brasserie sans aucune appréhension. Un sourire, du confort et des mets excellents vous seront proposés, dont la fameuse salade de pissenlit du Canon. Brasserie au Canon 1, place Corbeau (ouvert 7 jours sur 7) 03 88 37 06 39


IN PROGRESS...

BOUTIQUE ZUT !

T-SHIRTS ÉDITION LIMITÉE SÉRIGRAPHIE

Tino

Paye ton Blason

brokism

Collection éditée en partenariat avec Cafca Chic médias / 12 rue des Poules / 67000 Strasbourg / bchibane@chicmedias.com www.zutmag.com - facebook/zut


CARNET D'ADRESSES

Mode • Algorithme La Loggia - 6, rue Gutenberg - 03 88 23 61 61 • L’Altra - 5, place du Temple Neuf - 03 88 75 12 11 • Freeman T. Porter - 17, rue de la Haute Montée • Galeries Lafayette - 34, rue du 22 Novembre - 03 88 15 23 00 • G-Star - 9, rue du Dôme 03 88 23 51 66 • Ipsae - 35, quai des Bateliers - 03 88 52 13 55 • K.Collections - 5, rue des Marchands à Colmar - 03 89 23 07 06 • Marina Rinaldi 1, rue Gutenberg -03 88 75 73 33 • Marithé+François Girbaud - 22, rue de la Mésange - 03 88 23 08 08 • One Step - 3, rue de Dôme - 03 88 23 69 52 Printemps - 1-5, rue de la Haute Montée - 03 69 71 40 75 • Superdry - 16, place Gutenberg • RZOstore - 15 bis, rue des Juifs • Tendances et Matières 24, rue Thomann - 03 69 81 91 92 • Ultima, Ultima prêt-à-porter, Ultima 2 - 8, 4 et 3, petite rue de l’Église - 03 88 32 87 69 • Ultima bis 29, rue du Vieux Marché aux Vins - 03 88 75 64 32 • United Legend - 3, rue des Juifs - 03 88 22 32 88 • Vicino Boutique - 6, rue Frédéric Piton 03 88 23 19 39 Accessoires • Cartier - 12, rue de la Mésange - 03 88 21 80 00 • Eric Humbert Joailler - 46, rue des Hallebardes - 03 88 32 43 05 • Frey Wille - 1, place du Temple Neuf - 03 88 32 13 85 • Heschung - 11, rue du Chaudron - 03 88 32 31 80 • Joaillerie Gabrièle Schwartz - 3, petite rue de l'Église - 03 88 75 52 72 • La Vue + Belle - 49, rue du 22 Novembre - 03 90 400 500 et 57, rue du Fossé des Tanneurs - 03 88 32 52 51 • Mona - 83, Grand'Rue - 03 88 23 29 22 • Pêle Mêle - 9, rue des Veaux - 03 88 32 54 59 • Revenge Hom - 6, rue du Fossé des Tailleurs 03 90 22 37 69 • Vélo Job - 58, rue de Zurich - 03 88 36 18 18 Beauté • Absolution - www.absolution-cosmetics.com • Galeries Lafayette Beauté - 34, rue du 22 Novembre - 03 88 15 23 00 MAC - www.maccosmetics.fr • Pomarium - www.pomarium.fr • Ren - www. renskincare.com Déco • Aquatinte - 5, quai des Pêcheurs - 03 88 25 00 32 • Bulthaup - La Cuisine - 6a, quai Kellermann - 03 88 37 59 72 • Cinna - 23, rue de la Nuée Bleue - 03 90 40 67 06 • Galerie du Fou du Roi - 4, rue du Faisan - 03 88 24 09 09 • Ikéa - 26, place de l'Abattoir - 08 25 10 30 00 Roche Bobois - 8, rue du Chemin de Fer à Lampertheim - 03 88 19 97 74 • Studio Ruegg - 19, Grand’Rue - 03 88 32 28 05 • USM / Décoburo - 4, Le Schlossberg à Zellenberg - 03 89 21 72 00 Restaurants - Gastronomie • Brasserie au Canon - 7, place du Corbeau - 03 88 37 06 39 - • Le Relais de la Poste - rue du Général

de Gaulle à la Wantzenau - 03 88 59 24 80

BARS • Troc'afé - 8, rue du Faubourg de Saverne - 03 88 23 23 29 Hôtels • Holiday Inn - 20, place de Bordeaux - 03 88 37 80 00 • Hôtel de l’Europe - 38, rue du Fossé des Tanneurs - 03 88 32 17 88 La Cour du Corbeau - 6-8, rue des Couples - 03 90 00 26 26 • Le Grand Hôtel - 12, place de la Gare - 03 88 52 84 84 • Régent Petite France - 5, rue des Moulins - 03 88 76 43 43

Culture • Accélerateur de particules - 12, rue du Faubourg de Pierre - 03 88 32 22 02 • Apollonia - 12, rue du Faubourg de Pierre - 03 88 52 15 12 • Centre Culturel Marcel Marceau - 5, place Albert Schweitzer • Cinéma Star Saint-Exupéry - 18, rue du 22 Novembre - 03 88 32 34 82 La Chaufferie - 5, rue de la Manufacture des Tabacs - www.esad-stg.org/chaufferie • Galerie Chantal Bamberger - 16, rue du 22 Novembre 03 88 22 54 48 • Galerie l'Estampe - 31, quai des Bateliers - 03 88 36 84 11 • La Chambre - 4, place d'Austerlitz - 03 88 36 65 38 • La Laiterie - 10, rue de Hohwald - 03 88 237 237 • Le-Maillon - Place Adrien Zeller - 03 88 27 61 81 • Médiathèque André Malraux - 1, Presqu'île André Malraux - 03 88 45 10 10 • Musée Archéologique - 3, place de la Grande Boucherie - 03 88 52 50 00 • Musée d’Art moderne et contemporain 1, place Hans Jean Arp - 03 88 23 31 31 • Musée Tomi Ungerer - 2, avenue de la Marseillaise • Musée Würth - Rue Georges Besse, ZI Ouest à Erstein 03 88 64 74 84 • Opéra National du Rhin - 19, place Broglie - 03 88 75 48 01• Pôle Sud - 1, rue de Bourgogne - 03 88 39 23 40 • Radial Art Contemporain - 11b, quai Turckheim - 09 50 71 08 34 • Stimultania - 33, rue Kageneck - 03 88 23 62 11 • Syndicat Potentiel - 13, rue des Couples 03 88 37 08 72 • TAPS - 96, route du Polygone - www.taps.strasbourg.eu • Théâtre Jeune Public - 1, place Saint Martin - 03 88 35 70 10 Théâtre National de Strasbourg - 1, avenue de la Marseillaise - 03 88 24 88 24 • UGC Ciné Cité - 25, route du Rhin - 08 92 70 00 00 divers • 197 Design - 197, avenue de Strasbourg à Brumath - 03 90 29 50 40 • Agence My Client Is Rich - La Boutique - 10, rue Sainte-Hélène 09 52 17 45 23 • Bemac - 18, quai Saint-Nicolas - 03 88 25 84 88 - 14 bis, rue de la Mésange - 03 88 22 78 87 • Carte Blanche - 5, quai au Sable 06 73 18 54 35 - christelle@carteblanche-interieur.fr• Centre Commercial Rivétoile - 3, place Dauphine - 03 88 55 29 29 • Christiane Groll 3, rue du Temple Neuf - 03 88 22 16 77 • Citroën - 101, route de Marienthal à Haguenau - 7, rue Grenchen ZI Nord à Sélestat - rue du Kochersberg à Saverne Zone Ariane de Buhl à Sarrebourg - www.citroen-oblinger.fr • Euromaids Cleaning Service -13, rue Lafayette à la Meinau - 03 88 43 53 26 Héliobois - 22, rue de Barr - 03 90 23 68 00 • Horstaxe Studio - 7, quai des Pêcheurs - 03 88 36 33 60 • Julien Rhinn Paysage - 57, allée de la Robertsau 03 88 77 98 74 • Les Bains Municipaux - 10, boulevard de la Victoire - 03 88 25 17 58 • Lexus Automobile - 42, rue des Tuileries à Souffelweyersheim - 03 90 22 14 14 • Moutain Lion - 39, rue Oberlin - contact@moutain-lion.fr • ORT - 14, rue Sellenick - 03 88 76 74 76 Palais des Fêtes - 5, rue Sellenick - 03 88 36 32 47 • Patrick Singer Promotion Immobilière - 33d, avenue de la Gare à Erstein - 03 88 64 43 43 Raphaëlimmo - Raphaël Grosse - 06 68 62 53 44 - raphaelimmo.com • Zénith de Strasbourg - 1, allée du Zénith à Eckbolsheim - 03 88 10 50 50

zut ! 154




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.