AUTOMNE 2011
CULTURE TENDANCES & LIFESTYLE
STRASBOURG NUMÉRO 11
Photo : Eric Antoine
PROCHAIN NUMÉRO ZUT ! HIVER 2011
SORTIE DÉBUT DÉCEMBRE
CONTACTS : Bruno Chibane // directeur de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com // 06 08 07 99 45 Emmanuel Abela // rédacteur en chef eabela@chicmedias.com // 06 86 17 20 40 Myriam Commot-Delon // directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr // 06 14 72 00 67 Céline Loriotti // commercialisation cloriotti@chicmedias.com // 06 64 22 49 57 Caroline Lévy // développement et rubrique Strasbourg vu par levy_caroline@hotmail.com // 06 24 70 62 94 brokism // graphisme hfrancois@chicmedias.com // 06 22 76 58 32
BOUTIQUES HESCHUNG
11, RUE DU CHAUDRON 67000 STRASBOURG [33] 03 88 32 31 80 8, RUE DU MARCHÉ SAINT HONORÉ 75001 PARIS | [33] 01 40 20 48 18 20, RUE DU VIEUX COLOMBIER 75006 PARIS | [33] 01 45 44 50 40 11, RUE DE SÉVIGNÉ 75004 PARIS | [33] 01 42 71 33 68 14, PLACE DES GRANDS HOMMES 33000 BORDEAUX | [33] 05 56 43 66 00 7, RUE GASPARIN 69002 LYON | [33] 04 78 38 15 95 7 BIS, RUE DE LA GLACIÈRE 13100 AIX EN PROVENCE [33] 04 42 27 18 24
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TEAM ZUT ! DIRECTEUR PUBLICATION ET RÉDACTION Bruno Chibane RÉDACTEUR EN CHEF Emmanuel Abela RÉDACTRICE EN CHEF MODE Myriam Commot-Delon DIRECTION ARTISTIQUE brokism, Myriam Commot-Delon GRAPHISME brokism
OURS CONTRIBUTEURS
RÉDACTEURS Cécile Becker, Agnès Boukri, Charles Combanaire,
Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Louise Laclautre, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Régis Meyer, Marc Paul, Philippe Schweyer, Fabien Texier STYLISTES Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy PHOTOGRAPHES Eric Antoine, Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Nathalie Savey, Christophe Urbain, Cécile Van Hecke ASSISTANTE PHOTO Laurianne Rieffel-Kast ASSISTANT GRAPHISME Jérôme Laufer RETOUCHE NUMÉRIQUE Emmanuel Van Hecke / Preview, Camille Vogeleisen / Preview ILLUSTRATEURS Laurence Bentz, Myriam Commot-Delon, Chloé Fournier, Laetitia Gorsy, Henri Walliser STAGIAIRE COMMUNICATION Alix Renaux MANNEQUIN Audrey / New Madison MAKE-UP Jacques Uzzardi COIFFURE Sébastien Rick DIFFUSION François-Xavier Cheraitia, Zut ! Team + Ultimatum COMMERCIALISATION & DEVELOPPEMENT Bruno Chibane, François-Xavier Cheraitia, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer RELECTURE ET CORRECTION Leonor Anstett, Charles Combanaire, Sylvia Dubost STUDIO PHOTO / PREVIEW 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen - Tél. 03 90 20 59 59 - www.preview-tm.fr
REMERCIEMENTS à Dimitri Konstantinidis - Benoît Basier, directeur de la corderie
Meyer-Sansboeuf pour son accueil chaleureux et attentionné lors du shooting de la série mode. Crédit couverture Photographe Alexis Delon / Preview
Veste en cachemire à boutonnage vison et jupe-kilt Dior, escarpins Céline, le tout chez Ultima. Bracelet maillon Meplat en or jaune Cartier Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules - 67000 Strasbourg - S.à.R.L. au capital de 12500 euros Direction : Bruno Chibane - Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs - Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 7500 exemplaires - Dépôt légal : octobre 2011 SIRET : 50916928000013 - ISSN : 1969-0789
extensions audio / vidéo sur : zutmag.com facebook.com/zut flux4.eu
zut ! 6
3 petite rue de l'Église, Strasbourg - 03 88 75 52 72
10 / ÉDITORIAL
12. Courrier des lecteurs
CHRONIQUES
14. Mon petit Rahan 16. Ma crise à moi : mon iPhone, mon amour 18. Ma première fois : Strip-pizza
SOMMAIRE SÉLECTIONS ZUT !
20. Une sortie, un nouvel espace, un produit trendy, les sélections de la rédaction 26. Strasbourg vu par David Cascaro, Véronique Schoeny, Jean-Louis Bouchez, Yasmina Khouaidjia, Jean-Dominique Marco, Franck Meunier, Frédéric Cronenberger
37 / CULTURE
38. Architecture : visite guidée au cœur du bâti contemporain strasbourgeois 44. Scènes : portrait de groupe des comédiens permanents du TNS 48. Dossier : les galeries d’art à Strasbourg 58. Instant Flash : rencontres avec Louise Bourgoin, Pio Marmaï, Rémi Bezançon, Valérie Donzelli, Bertrand Bonello, Maïwenn, Frédéric Beigbeder et Simon Liberati, Anna Calvi 66. Culture Zut !
76 / TENDANCES
78. Série mode : L’usine 92. Shopping : les indispensables pour femme et homme 104. Au bon parfum : l’iris 106. Portrait : Pierre Brighton, l’ovni du style 110. Urban Styles 112. Tendances Zut !
123 / LIFESTYLE
124. Design : l’avant-garde strasbourgeoise 134. Objet design : la Slow Chair de Ronan et Erwan Bouroullec 136. Déco : un appartement au design 80’s 144. Lifestyle Zut ! 148. L’appétit vient en regardant : le navet 150. Z-U-Tape 1 154. Carnet d’adresses
9 zut !
ÉDITO
Par Philippe Schweyer
Charles Bukowski en charmante compagnie
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ZUT AU PLAGIAT ! C’est l’été indien sans Joe Dassin, mais ça fait du bien quand même. Après une semaine stressante, je me détends en sirotant un amer à l’ombre de la cathédrale. Une femme élégante s’approche et me demande si elle peut s’installer à ma table. Elle a les bras chargés de magazines. Au bout de quelques minutes, elle se tourne vers moi : - C’est vous qui écrivez les éditos dans Zut !? C’est la première fois qu’une femme m’aborde grâce à mes éditos. Et moi qui pensais que j’aurais mieux fait de faire de la politique… - Oui, comment vous m’avez reconnu ? Elle me montre la couverture de Télérama. - Vous avez vu ça ? - Quoi, le dossier sur le plagiat ? - Oui, le dossier sur le plagiat ! Son ton est légèrement agressif. Je me demande où elle veut en venir. - Vous avez de la chance que Zut ! ne soit connu qu’à Strasbourg, sinon vous auriez été démasqué comme les autres ! - Comment ça, vous me prenez pour un plagiaire ? - Bien sûr que vous plagiez. Vous n’êtes qu’un vulgaire plagiaire ! Un minable comme vous serait incapable d’écrire tout seul ce que vous écrivez. Vous n’avez vraiment pas le look d’un type qui écrit dans Zut ! - Ah bon ? Pourtant, c’est moi qui écris ce que j’écris. Je ne vois vraiment pas qui j’aurais pu plagier pour écrire les bêtises que j’écris… - Vous me prenez pour une idiote. J’ai reconnu des morceaux de Raymond Carver et aussi du John Fante et même du Bukowski dans vos éditos. Je pourrais vous dénoncer au Club de la Presse… - Du Raymond Carver ??? - Arrêtez, je vois dans votre jeu. Vous devriez avoir honte de pomper les génies américains. Bukowski avait une sale gueule comme vous, mais il savait boire avec style. Je vous ai vu tremper vos lèvres dans votre
bière, on dirait que vous avez peur de vous brûler. Vous n’êtes qu’une chochotte qui n’arrive pas à la cheville de Bukowski ! - N’empêche que je ne lui ai jamais pompé une ligne ! - En plus vous persistez ! Vous êtes dans le déni… John Fante, à votre place, il aurait reconnu ses erreurs. Vous n’avez aucune classe… Je me demande comment vous avez pu être recruté par Bruno Chibane. Lui au moins, il sait parler aux femmes et il a le chic pour faire des magazines qui sortent du lot… C’est plutôt les autres qui essayent de le pomper. Je me suis levé. Ma vessie était sur le point d’exploser. - Vous permettez que j’aille aux toilettes ? - Vous voyez, même pour aller pisser vous pompez Raymond Carver ! Cette femme était dingue. En ressortant des toilettes, je suis parti discrètement sans payer pour m’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Arrivé chez moi, mes yeux sont tombés sur le tome 1 des œuvres complètes de Carver qui traînait au pied de mon lit. En l’ouvrant au hasard, j’ai commencé à lire Dans le viseur, la nouvelle qui démarrait page 15. Au milieu de la page il était écrit noir sur blanc : « Vous permettez que j’aille aux toilettes, a dit l’homme sans mains. » La femme avait vu juste. J’étais un sale pompeur, un moins que rien, un voleur de mots, un vulgaire plagiaire qui ne méritait pas d’écrire dans Zut !. Heureusement, il me restait mes deux mains. Je me suis allumé une cigarette de la main gauche tout en décapsulant une canette de Meteor de la main droite. La vraie vie était encore plus dingue que tous les génies américains réunis.
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COURRIER DES LECTEURS
UN MANTEAU ZUT ! POUR L'HIVER ? HELLO ZUT !
Par Philippe Schweyer
CORDON BLEU ET GAUCHE CAVIAR, PIZZA « AGNÈS » ET CULOTTE ROUGE, POISSON FRAIS PAR FAX OU PAR MAIL, T-SHIRT OU MANTEAU : VOUS NE MÉNAGEZ PAS VOS MÉNINGES POUR FAIRE REMONTER VOS INFOS BRÛLANTES, VOS REMARQUES AGAÇANTES ET VOS IDÉES DÉLIRANTES.
Très bien votre numéro sur la gastronomie. Je le garde précieusement pour tester quelques adresses. Le plus drôle, c’est que je suis un habitué de la Victoire et que j’y ai vu à plusieurs reprises votre rédac chef dévorer un cordon bleu (quel appétit !) en sirotant un Coca (Beuh !). J’ai une collègue de bureau qui était persuadée qu’il travaillait pour Télé Star… Elle n’en est pas revenue de voir sa photo dans Zut ! Alain, 49 ans.
HELLO ALAIN
Merci pour votre carte postale (c’est beau une Tour Effel la nuit). Vous n’êtes pas le seul à avoir écrit pour nous confirmer que notre rédac chef avait un penchant pathologique pour le cordon bleu et le Coca. Par ailleurs, il a tellement de casquettes que ça ne m’étonnerait pas qu’il écrive aussi dans Télé Star… ——
BONJOUR ZUT !
Ma belle-fille m’a abonné à Zut ! pour mes soixante-dix ans. C’est bien la première fois qu’elle a une bonne idée. Grâce à elle, et surtout à vous, j’ai testé la pizza « Agnès » et depuis je ne m’en lasse pas, avec un petit verre de rosé bien frais. Rolande (par courrier).
BONJOUR ROLANDE
Merci Rolande pour votre gentil mot qui fera plaisir à Agnès et aussi au patron de la Pizzeria des Théâtres. Si un jour vous vous fatiguez de la pizza « Agnès », le boss vous invite à manger un kebab sur assiette au Golbasi avec l’équipe de direction de Zut ! En attendant, et si on inventait la pizza Zut !? ——
HOLA ZUT !
Je m’appelle Mireille et j’habite dans la banlieue de Mulhouse. Je viens à Strasbourg une fois tous les trois mois rien que pour récupérer Zut !. J’aimerais bien savoir si Liza Manili est le vrai nom de la chanteuse qui posait en culotte rouge dans la série mode de Myriam et Alexis ? zut ! 12
HOLA MIREILLE
Pas trop le blues dans la banlieue de Mulhouse ? En tout cas, merci de venir à Strasbourg exprès pour Zut !. Tout ce que je peux vous dire, c’est que Liza porte un vrai rouleau à pâtisserie et que ce sont ses vraies jambes qui sont en couverture. ——
CIAO ZUT !
Cet été, j’ai lu Zut ! à la plage pour essayer d’oublier DSK. Ce qui m’a le plus choqué dans cette histoire, c’est que les principaux dirigeants du PS n’ont pas eu un mot pour la femme de ménage. Françoise, femme de gauche déboussolée.
CIAO FRANÇOISE
Merci d’avoir emporté Zut ! à la plage (c’était vous à gauche, face à la mer ?). Moi aussi j’ai été choqué. Pour tenter de comprendre leur aveuglement, je me suis demandé comment j’aurais réagis si DSK avait été un de mes amis… Heureusement mes amis sont irréprochables. ——
RESPECT ZUT !
J’ai été très étonné d’apprendre dans Zut ! que le grossiste qui fournit chaque jour près de 300 restaurants de la région en poisson recevait 800 faxes par jour ! Charles (par coursier)
RESPECT CHARLES
J’imagine que vous auriez apprécié que notre reporter, en l’occurrence la talentueuse Cécile Becker, demande à Vincent Moltz pourquoi il n’utilisait pas le mail plutôt que le fax ? En fait, il s’agissait d’un article rédigé dans le cadre d’un dossier sur la gastronomie… Les nouvelles technologies, ce sera pour une autre fois ! (Pas pour tout de suite). ——
HEY ZUT !
J’aimerais bien porter un de vos t-shirts, mais il va bientôt faire froid. Je me demande si c’est possible d’imaginer un manteau Zut ! pour que je puisse cartonner à la récré cet hiver ? Un modèle unique, ça serait encore plus classe… Bettina (par texto).
HEY BETTINA
Ton idée est intéressante, mais je ne te cache pas que c’est déjà super compliqué de gérer un stock de t-shirts. Nous allons organiser une petite réunion avec toute l’équipe et à la fin c’est le boss qui décidera si oui ou non on lance une ligne de manteaux pour que tu puisses cartonner sans t’enrhumer cet hiver.
tOP ! les 67h du 67 Découvrez votre conseil Général Du jeuDi 13 au Dimanche 16 octobre
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...
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CHRONIQUE //
#11 Ce petit quelque chose
MON PETIT RAHAN
Par Emmanuel Abela
//// Je ne saurais plus dire si c’était dans Pif Gadget, mais j’ai le souvenir précis de ma première rencontre avec le personnage de Rahan. Dans Le Territoire des ombres, le « fils des âges farouches » est poursuivi par des adorateurs de la mort qui exhibent des crânes lumineux et qui, pense-t-il, cherchent à l’entraîner à leur suite. Quand on a huit ou neuf ans, ce récit qui pose la question du passage vers l’au-delà, de la vie, de la mort, de la réalité tangible et des croyances, tranche avec d’autres lectures. * Je n’échange pas tant avec mes camarades de classe à propos de Rahan. Tout au plus, les longs récits tardifs comme L’Île des mortsvivants ou La Vallée des tourments, présentés dans des versions à suivre dans Pif font-ils l’objet de commentaires et de suppositions de notre part. Peut-être le vit-on sur un mode plus personnel, voire plus exclusif, comme quelque chose de secret, à destination de quelques initiés peu enclins au partage. Une histoire de Rahan est précieuse, un recueil d’abord trimestriel, puis – Ô joie ! – bimestriel, ne se prête pas. Et pourtant, il y a matière à discuter, voire à rejouer les scènes des histoires mythiques : Les Longues crinières, Le Clan sauvage, Le Signe de la peur, Les Liens de vérité, Le Sorcier de la lune ronde, L’Île du clan perdu, Le Retour des Goraks, La Nuit des Wampas et, bien sûr, Le Monstre d’un autre temps, qui se termine par l’instant où Rahan achève le « Karaka ». Rien que les titres nous renseignent sur le soin apporté à l’écriture de la série ; ils révèlent quelque chose de la part d’enfance, et surtout d’émotion, qu’on peut toujours leur associer. * « Vous savez, les enfants, dans le monde, il y a deux types de personnes ! - Ah oui, monsieur, lesquelles ?
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- Ceux qui sont ma-té-ri-a-listes, comme vous et moi, et ceux qui ne le sont pas ! -… - Prenez ce crayon, ceux qui sont matérialistes voient un crayon, ils le touchent, ils savent qu’il existe. - Ah ? Et ceux qui ne sont pas « ma-té-ri-a-listes » ? - Eh ben, ils ne le voient pas ! -… - Nous, nous sommes matérialistes, nous savons ce qu’est la vie, mais les autres, qu’on appelle les « communistes », n’en savent rien ! » On pourrait croire que je force un peu le trait, et pourtant ce dialogue n’est pas une invention ; il s’agit d’un court échange entre un professeur de religion et ses élèves dans une école privée strasbourgeoise. Des amis m’ont relaté qu’ils cachaient à leurs parents que Pif était édité par le parti communiste français, d’autres m’ont rapporté qu’il n’y avait pas droit, d’autres enfin qu’ils n’avaient droit qu’à cela : la séparation entre les mondes existait bel et bien. Moi, je n’avais rien caché, je n’en savais rien. Mais il est vrai qu’à cette époque pas si lointaine où l’on me ressassait « Tu sais, à l’Est, ils n’ont pas de savon », ce personnage qui prônait les valeurs de tolérance et de loyauté auprès de « ceux qui marchent debout » – entendez les hommes ! – ne pouvait passer que pour un dangereux subversif. * Blutch nous le rappelle dans Le Petit Christian : dans Rahan, il y avait des filles ! Alona, Sonaya, Onoo, Orooa, Lonoo, Tanaou, Ohana, Maoni, Eloa…
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CHRONIQUE //
#10 Ma crise à moi
MON IPHONE MON AMOUR Par Agnès Boukri
//// J’ai décidé vendredi dernier d’éteindre mon téléphone portable pour le week-end. Une sorte de cure de désintoxication, qui a duré trente minutes. Ben oui, j’avais oublié de regarder la météo et en rallumant j’avais un message de Tom Cat (le chat qui répète tout ce que vous dites) qui me demandait de ne pas l’oublier (miss me ?). On ne risque pas de l’oublier, il est tellement relou avec ses gros yeux bleus qui clignotent et ses bâillements d’ennui. C’est très culpabilisant. Bref, j’avais bien fait de rallumer mon Iphone - mon Amour. J’ai discuté avec Tom Cat, histoire de ne pas le laisser seul dans sa cour vide et suis allée faire un tour sur Facebook, il y a toujours du people pour tailler le bout de gras. Mon ami Denis y passe entre 25 et 28 heures par jour. Il a toujours une bonne info à faire partager ; en ce moment, il est bloqué sur la coupe de cheveux d’Angelo Branduardi. Il m’a envoyé sa photo par tous les trous du web : Gmail, Facebook, Skype, WhatsApp, Tango. J’en rêve la nuit ! Moi qui pensais finir ma vie dans une grotte à l’ombre de la civilisation, je me rends compte que je ne peux plus me passer des réseaux sociaux. Je ratisse les blogs d’infos tel un tapir affamé. Quand je suis à bout de blog, je secoue mon Iphone - mon Amour, pour découvrir une recette au hasard sur l’application Marmiton. Je vous conseille le cake tyrolien. Une pure merveille ! J’aime beaucoup aussi l’application Nuts ; c’est un écureuil qui monte le long d’un tronc d’arbre à toute vitesse pour éviter des tas de trucs dangereux. Et ce n’est qu’à la cime de l’arbre qu’il peut enfin se goinfrer de noisettes. Une vie de ouf !
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Je ne suis pas très portée sur la drogue mais difficile de ne pas m’avouer vaincue par ce petit sorcier rectangulaire dont mes yeux ne peuvent plus se détacher. Avec son étui bleu en toile de camion signé Freitag, c’est le plus beau. Il ferme le clapet à ses frères étriqués dans leur housse. Je me précipite chaque soir dans mon lit, mon Iphone - mon Amour, serré dans ma main prête à ouvrir les applications les unes après les autres. J’ai une tendinite dans le bras droit. Howard n’aime pas beaucoup son concurrent tactile et métallique. Il compte jusqu’à 3 avant de le virer du lit conjugal. Pfffff, même pas peur… En 3 secondes, j’ai le temps d’envoyer un dernier texto, de checker mes mails et réviser mon anglais sur belingual. J’ai l’arrogance d’un geek, c’est ultra-chic ! agnes.boukri@gmail.com
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CHRONIQUE //
#02 Toute première fois
PIZZA & STRIP-TEASE
Ou comment on peut, à Strasbourg, se faire livrer une pizza quatre fromages pour cinq accompagnée d’une strip-teaseuse…
Par Fouzi Louahem
//// Je devais, armé de sauce pilipili, vous raconter par le menu ce rendez-vous improbable dans mon salon. Mais voilà ! La rencontre ne s’est pas produite – désistement de dernière minute –, l’entretien est remis à plus tard. Pourtant, j’avais déjà en tête ma chronique : traiter de l’ère du temps, de l’esprit d’entreprise, de la cocasserie de la situation. Une courte critique culinaire mettant en avant la pâte et la garniture faites maison, le tout emballé avec style et humour. Pourtant ce matin-là, à quelques heures du rendez-vous manqué, ma femme me lance entre le nutella et le café : « Tu sais, je n’ai pas arrêté de penser à ta rencontre avec cette strip-teaseuse. Non pas que je sois jalouse, je sais bien que c’est pour le boulot, mais… » Mais quoi ? Que pensait-elle réellement ? Que j’allais lui sauter dessus et l’arroser de sperme comme Fernando Alonso arrosant son public de champagne à la fin d’un grand prix ? Bien sûr, je me serais d’abord présenté : « Bonjour, je m’appelle Fouzi, j’écris pour Zut !, le magazine le plus hype de ce côté des Vosges, vous permettez que je prenne des notes en me masturbant ? Oui, je suis ambidextre, mais ne vous inquiétez pas, l’un devrait prendre moins de temps que l’autre. » Elle dirait oui en se caressant lascivement la rondelle de chorizo habillement transformée en cache-téton pour l’occasion. Alors, dans un moment de sublime extase, je vous donnerais à lire une chronique tellement chaude qui justifierait à elle seule la mise sous blister étanche du magazine le plus hype de ce côté du Sundgau, celui-là même que vous tenez entre vos mains tremblantes, mes bichons.
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Non vraiment, les sujets liés au sexe véhiculent des fantasmes bien loin de la réalité ! Un jour, j’ai dû écrire un papier (pour un autre magazine très hype de ce côté du Rhin) à propos d’une soirée SM dans une péniche amarrée face au Palais des Droits de l’Homme (ça ne s’invente pas…). Rendez-vous est pris avec l’organisateur qui me reçoit sur le pont, dans le plus simple appareil, pour me parler de sa vie et de son œuvre… hé bien, l’image qui me resta de cette soirée, c’est celle de ce quinquagénaire nu en train de décharger des caisses de bière dans la réserve. J’ai depuis une phobie des péniches et des Droits de l’Homme. Alors, imaginez-vous Sandra, strip-teaseuse, un master en littérature moderne et une Clio d’occasion, en train de se déshabiller entre le buffet de grand-mère et le bac à jouets des petits, éclairée par la lumière tamisée de l’allogène du salon devant une quatre fromages qui refroidit, et demandez-vous si le début d’érection que vous cachez maladroitement en vous tortillant sur votre siège n’est pas un peu ridicule ? Parce que, si les boites de strip-tease ou les péniches SM sont si peu éclairées, c’est que dans l’ombre peuvent naître les fantasmes les plus humides. Les miens, ceux de ma femme, les vôtres peut-être, à moins que vous ne préféreriez l’éclat doré des néons tristes qui éclairent les pizzerias.
#27 Salon International du Tourisme & des Voyages
#3 Salon du tourisme & de l’économie solidaire
11-13 NOV. 2011
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L’Inde des Maharajas Plongez-vous dans les décors d’un Palais des Mille et Unes Nuits à la découverte de l’Inde ancienne ! www.sitvcolmar.com •
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M I NI ST È R E DE S A FFA I R E S É T R A NGÈ R E S E T E U R O PÉ E N N E S
SÉLECTION ZUT ! RENVERSANT !
MODE
FRANÇOISE
RENCONTRE
De la première génération yéyé, qui retient-on ? Françoise Hardy bien sûr, la seule qui avait une stature quasi internationale et que nous enviait la fine fleur de la pop anglosaxonne. Jean-Marie Périer l’a rencontrée au tout début de sa jeune carrière. Dans cette monographie qui complète le bel ouvrage qu’il avait déjà publié en 2008 au Chêne, on découvre cette artiste de manière intime, sur la base de belles archives, dont certaines inédites. En feuilletant les pages, on comprend la fascination et la tendresse du photographe pour cette figure qui, loin de l’icône, représente une femme vraie. (E.A.) Jean-Marie Périer, le 29 octobre à 15h à la Librairie Kléber À lire : Jean-Marie Périer, Françoise, éditions du Chêne www.librairie-kléber.com
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Qu’est-ce qui est design, élégant, robuste et si smart que vous allez souhaiter qu’il pleuve et vente chaque jour ? Non, ce n’est pas votre voisin de palier, suédois, chic et si bien fait… C’est un parapluie. Et là, je sens vos regards interrogateurs et vos mines dubitatives. Sérieusement, les jours de pluie et de grand vent, vous faites quoi ? Vous pestez et empoignez votre parapluie, un modèle circulaire type ombrelle qui va se retourner au premier coup de vent et, dans le pire des cas, se casser ou éborgner votre voisin suédois qui ne risquera plus de vous regarder avec les yeux de l’amour. Sauf que les parapluies Senz° viennent enfin d’arriver en France et que le résultat résiste à plus de 100 km/h. Trois tailles sont disponibles pour vous accompagner partout et, pourquoi pas, attirer votre si beau voisin qui va vous aborder, c’est certain, intrigué par votre drôle de parapluie aérodynamique. On peut aussi remplacer le jeune Suédois par une belle Suédoise et dans ce cas-là, un costume sombre et « fitté » pour les messieurs abrités, sera du plus bel effet. On a de l’allure ou pas. (M.C.D) Senz° original : 49,95€ 09 61 57 51 09 www.senzumbrellas.fr
LIVRE
JONGLE AVEC LES MOTS Jean HansMaennel est un Krommunicateur. Comprenez, le directeur de la communication pour les brasseries Kronenbourg. S’il est entouré de bières et autres alcooleries, il est mû par l’ivresse, certes, mais l’ivresse de la syntaxe. L’homme aux 1000 vies sait aussi jouer avec les mots : il est l’auteur d’un premier livre, Une goutte à la mer, un délice de cadavre exquis et de chutes impertinentes qui lui a valu le prix de l’aphorisme de La Forêt des Livres. Un beau livre-objet. (C.B.) Class'hic À quoi Peut bien rimer Une poésie Qui pue Des pieds Jean HansMaennel, Une goutte à la mer, Le Cherche-Midi, 13€
TOURNÉE !
On veut du corset, des plumes et des bas nylon ! Encore plus, toujours plus. On en aura. Le Camionneur renouvelle sa programmation en organisant des soirées mêlant burlesque et étrange, notamment pour Halloween, où personnages inquiétants et effeuilleuses se lanceront dans un spectacle drôle et sexy. Attention les filles ! Il y aura même du boylesque. Si la belle et coquine Luna Moka, ambassadrice du burlesque en Alsace, a foulé le parquet du Camionneur, elle a ouvert début octobre la saison de la toute nouvelle Salamandre. Dès le 22 octobre, on y retrouvera donc la sensualité sous les traits de Loulou Champagne, Mademoiselle L, Coco Das Vegas. Une ode à la femme moderne qui s’assume. Le burlesque explose à Strasbourg et
BURLESQUE
c’est tant mieux ! Merci Mathieu Amalric. Un beau livre met d’ailleurs à l’honneur les femmes américaines new burlesque du film Tournée : le photographe Stanislas Guigui a suivi la troupe pendant deux mois et rend un journal de bord très visuel à travers les pages de New Burlesque. Be Burlesque encore, premier ouvrage français entièrement consacré au thème, nous dévoile les rencontres et secrets du site Beburlesque. com qui ne cesse de mettre à l’honneur ce mouvement rétro et vintage. Et si vous vous sentez prêt à éveiller la pin-up qui est en vous, Luna Moka organise même des cours d’effeuillage à Strasbourg. Déshabillezvous ! (C.B.)
Le Cabaret de l’Étrange, les 28 et 29 octobre au Camionneur 14, rue Georges Wodli www.au-camionneur.fr Effeuillage burlesque, le 22 octobre à la Salamandre 3, rue Paul Janet www.lasalamandrestrasbourg.com New Burlesque, photographies de Stanislas Guigui, éditions du Chêne, 25€ Be Burlesque, éditions du Chêne, 35€ Cours d’effeuillage à Strasbourg : www.lunamoka.com
21 zut !
SÉLECTION ZUT !
LIEU
SÉRIGRAPHIE-MOI L’atelier Sarah Lang est atypique. La réflexion et la création y sont maîtres : Sarah Lang, graphiste, et Fathi Khémissi, sérigraphe, sont des magiciens de la création et de la couleur. D’un côté, le bureau de Sarah est un peu caché derrière des étagères et une pile de travail. De l’autre côté, Fathi gère la sérigraphie. Chez lui trônent d’étranges machines : un joyeux bordel, une caverne d’Ali Baba. Il y a un mur de pots d’encre, une chambre noire où les écrans viennent sécher, des pochoirs, des feuilles un peu partout. Fathi essaye, il réalise, il se concentre. Sarah et lui sont complémentaires et sont capables de créer une charte graphique et d’en imprimer les déclinaisons, sur papier mais aussi sur verres, tissus, plastiques, calques, sur à peu près tous les supports. Ils ont géré la communication de La Chambre et sérigraphié t-shirt et CDs collector pour le groupe Hermetic Delight (vous pouvez d’ailleurs retrouver Atef, leur guitariste, dans les pages Urban Styles). Hyperactifs, ils trouvent le temps de présenter des artistes et exposent en mois d’octobre le travail du photographe Stéphane Arena et à partir du 26 novembre une exposition collective de bijoux, dessin de motif et design. Une bulle de création où il fait bon vivre. (C.B.) Atelier Sarah Lang 19A, rue de Molsheim www.ateliersarahlang.fr
zut ! 22
CINÉMA
DERNIER VOL
LIVRE
MOTS MAGIQUES Le dernier numéro de la revue de la BNU est arrivé ! Une revue pour les amoureux de la littérature et les chercheurs de mots. À l’occasion de l’exposition L’Europe des esprits, à laquelle elle participe largement, la BNU s’est penchée sur l’ésotérisme et la littérature. Si le monde des bibliothèques a tendance à être obscur, c’est bien parce que les livres qui les remplissent recèlent mille et un secrets. Autour de William Blake ou de Schiller, un beau dossier nous amène à nous interroger sur la magie des livres. La BNU présente dans ce numéro un joli collier impossible à porter puisqu’il appartenait au chancelier des universités, ainsi qu’un poème d’Edouard Schuré et un portfolio de dessins gnostiques de Daniel Dezeuze. Pour percer le mystère des livres et de leur monde. (C.B.) La Revue de la BNU, n°4 – 122 p., 15 euros www.bnu.fr
Le dernier Film de Sarah Leonor, originaire d’Alsace, vient de sortir en DVD. Comme les précédents, Le Lac et la Rivière ou L’Arpenteur, Au voleur prend toute sa dimension quand il se confronte à l’espace naturel (ici le Ried). Une belle course-poursuite est également l’occasion pour la réalisatrice de démontrer un talent inattendu pour l’action pure. Au voleur est aussi le dernier des films tournés par son acteur principal : Guillaume Depardieu… (F.T.) www.shellac-altern.org
*Lancer de ricochets à Brooklyn N.Y.
Stone skimming in Brooklyn N.Y.
FREEMANTPORTER.COM
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HAUTE
MO NTÉE
SÉLECTION ZUT ! A(L)TITUDE
Heschung au sommet : l’ascension de la luxueuse marque alsacienne n’en finit plus de nous étourdir. En insufflant à sa manufacture de souliers sa vision du luxe et son œil avisé de globe-trotter urbain, en parvenant à mixer tradition et modernité, Pierre Heschung s’est imposé comme une des figures majeures de la chaussure française. Avec comme mot d’ordre de ne jamais céder à l’esbroufe (si ce n’est la beauté des lignes et des cuirs) et aux chichis (les détails sont toujours judicieusement pensés et placés) ! Dès lors, sa collaboration avec la filature Arpin et ses légendaires créations en feutre propose une juste relecture des classiques de la maison, pour l’homme comme pour la femme. Pour célébrer cette collaboration avec la maison savoyarde, Heschung s’offre la présence vertigineuse du mont Blanc pour sa dernière campagne publicitaire. Un beau retour aux sources et de la marque, exfournisseur officiel de l’équipe de France de ski alpin, qui réunit Chamonix, son décor panoramique et le chic vestiaire du couturier Gustavolins pour mettre en scène une collection très Heschung ! (M.C.D)
Photo : Christophe Urbain
MODE
Heschung 11, rue du Chaudron 03 88 32 31 80 www.heschung.com
NEWS OF THE LIVING DEAD Cut, la revue strasbourgeoise de cinéma, est morte. Et elle revient nous hanter les 14, 15 et 16 octobre : projections, concerts, mix, pour le lancement d’un hors série de 132 pages qui mélange selon la tradition le AAA et le moins notable. Au désespoir de Moody’s & Poor’s, pas une pub à l’horizon, que des choix de passionnés. Au générique : Gustave Kervern, Ludovic Debeurme, Alain Guiraudie, Gérard Blain… (F.T.) http://cutlarevue.fr/
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LIVRE
DES CHANSONS QUI PARLENT DE NOUS
Depuis quelques années, Vincent Vanoli propose une chronique dans le magazine Novo : une chanson pop suggère une illustration. Songs to Learn and Sing baptisé ainsi en référence à la compilation d’Echo & The Bunnymen en 1985 regroupe l’ensemble de ses interventions, le tout augmenté des textes de Everett True, un émule de Lester Bangs rencontré à Brighton, et d’autres amis, Philippe Dumez, Fabrice Viné et Calou. Les Undertones, Ramones, Big Star ou Thin Lizzy trouvent une jolie place, très graphique, dans ce nouvel opus de la collection Sublime de l’éditeur mulhousien médiapop : déjà le numéro 4, avec cette fois-ci un format à l’italienne, pour renouer avec les belles pratiques d’antan. (E.A.) Vincent Vanoli, Songs to Learn and Sing, médiapop éditions, 11 € www.mediapop.fr
TV
À TANTÔT
Photo : Alexis Delon / Preview
C’est l’expression favorite de Solweig Rediger–Lizlom, la jolie russo-belge et nouvelle miss météo de Canal+, qui fut notre cover girl n°3 ! On n’oubliera pas de sitôt son minois espiègle. Ce joli bout-en-train de 20 ans, mannequin depuis cinq ans, déjà mariée (son amoureux a tourné le clip très hot du groupe électro Huoratron, dans lequel elle se transforme en mante religieuse…), déjà comédienne (elle va donner la réplique à Rossi de Palma dans Du monde à ses pieds, une fiction prochainement diffusée sur France 2), n’en finit plus de faire parler d’elle. (M.C.D)
DANSE
LA DANSE DES SENS ERRATUM
ZUT !, ON S’EST TROMPÉ ! Bien qu’ayant une excellente tenue et résistance au chaud, le dessous de plat de Philippe Bruneteau, n’avait pas résisté à une erreur de prix dans notre dernier numéro… Mea Culpa à l’association Libre Objet qui édite ce très chaud dessous ! Sans oublier de visiter leur site qui fourmille d’idées cadeaux. Le Dessous par Philippe Bruneteau : dessous de plat en silicone, 20€ l’unité et 53€ le lot de 3, édition Libre Objet www.libreobjet.com
Jean-Louis Gade reprend son cycle de stages de danse. Directeur artistique et chorégraphe, formé notamment au Ballet National de Côte d’Ivoire, Jean-Louis Gade qui a fondé sa propre compagnie, Wambelê, devenue depuis septembre la Gade Compagnie, développe une gestuelle issue de la fusion entre la danse contemporaine et l’essence des danses africaines. Il nous fait découvrir différentes danses basées sur les traditions et les rythmes ancestraux originaires de Guinée, du Mali, du Burkina Faso, et bien sûr de Côte d’Ivoire. (C.C.) Stage d’Afro contemporain, les 5 et 6 novembre au Centre Chorégraphique de la Ville de Strasbourg - Palais des Fêtes 5, rue Sellénick - 03 88 36 32 47 www.gadecompagnie.com
EXPO
ROCK FOR EVER
Comment retranscrire graphiquement les stridences des guitares si ce n’est par le traitement de la gravure. Avec les tirages de Henri Walliser, Jimi Hendrix, Iggy Pop, les Cramps et les Clash se découvrent une angulosité quasi expressionniste. Une manière comme une autre de retourner à l’essence même d’un rock éternel. (E.A.) Rock Prints de Henri Walliser, jusqu’au 21 novembre à la Bibliothèque Humaniste de Sélestat www.bh-selestat.fr
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STRASBOURG VU PAR ... Coordination, stylisme et rédaction : Caroline Lévy Photos : Nathalie Savey, Christophe Urbain
ILS VIVENT, TRAVAILLENT, CRÉENT, SORTENT À STRASBOURG. LES HOMMES ET LES FEMMES QUI FONT VIBRER LA VILLE NOUS FONT DÉCOUVRIR LEUR LIEU PRÉFÉRÉ. DAVID CASCARO
40 ans, directeur du Pôle Alsace d’enseignement des Arts mardi 27 septembre
OÙ ? COUR DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE STRASBOURG
« Un endroit atypique où se croisent habitants et élus. Je suis également sensible à l’architecture des années 70 qu’offre ce bâtiment, à la fois dans son espace et sa lumière. » l’école des Arts décoratifs de Strasbourg, Le Quai à Mulhouse et le pôle supérieur du Conservatoire. Hors série du magazine Artpress sur le thème des écoles d’art et de leurs nouveaux enjeux. Faire impression, éd. Les presses du réel. Un ouvrage collectif sur les écoles d’art en France. Exposition L’Art imprimé à l’ESADS, jusqu’au 21 octobre. Toutes les actualités des écoles sur : www.esad-stg.com / www.lequai.fr www.conservatoire.strasbourg.eu Veste en laine et coudières en cuir Vicomte A., pull col roulé De Fursac et pantalon en velours côtelé Dormeuil, le tout aux Galeries Lafayette.
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Photo : Christophe Urbain
ACTU ! La rentrée des classes pour les étudiants des trois sites :
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JEAN-DOMINIQUE MARCO
60 ans, directeur du festival Musica / mardi 21 septembre
OÙ ? LA CITÉ DE LA MUSIQUE ET DE LA DANSE
« Au-delà de mon lieu de travail, c’est également une institution au cœur d’un quartier en devenir. Hier encore no man’s land, il concentre aujourd’hui les forces culturelles et artistiques de la ville, pour se prolonger vers le Rhin et l’Europe… »
ACTU ! Belle réussite pour l’édition 2011 du festival qui vient de se clôturer, avec notamment l’opéra rock de Rodolphe Burger et la Tétralogie de Wagner. Préparation du 30e anniversaire de Musica prévu en 2013. Développement de Strasbourg Festivals, réseau des sept festivals de spectacle vivant à Strasbourg. www.festivalmusica.org Chemise et veste en laine De Fursac aux Galeries Lafayette
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Photo : Christophe Urbain
11 > 27 octobre & 3 > 10 novembre 2011 •
De Howard Barker • Mise en scène Fanny Mentré • Création avec les comédiens de la troupe du TNS • Première mondiale • 03 88 24 88 24 • www.tns.fr
Direction Julie Brochen
JEAN-LOUIS BOUCHEZ
54 ans, directeur général du groupe Oblinger / vendredi 16 septembre
OÙ ? LE PONT TOURNANT
« Dans un système hypermondialisé qui nous écarte de nos valeurs, cet endroit devenu un passage obligé à Strasbourg est une source de réconfort. On y retrouve une dimension humaine, où le passé a laissé son empreinte, et sa position au cœur de la Petite France prend alors tout son sens. »
ACTU ! Premier groupe de distribution de la marque Citroën en Alsace. Récemment liftée, la concession est la première à bénéficier de la nouvelle image Citroën en Alsace. Lancement de la DS5, un modèle à forte personnalité digne de la DS ! www.citroen-oblinger.fr Manteau avec col en fourrure Giorgio Armani et chemise D&G chez Ultima Prêt-à-porter
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Photo : Nathalie Savey
YASMINA KHOUAIDJIA
Photo : Nathalie Savey
40 ans, commissaire d’exposition / jeudi 22 septembre
OÙ ? COUR DU CHAPON
« C'est pour moi une cour inspirée et inspirante qui abrite notamment un très bel appartement d’artistes, un peu hors du temps. Un lieu de rencontres déterminantes avec la peinture et des peintres, qui sont depuis devenus des amis et collaborateurs. C’est d’ailleurs ici qu’est née l’envie, avec Mathieu Boisadan, de monter l’exposition THRILL… »
ACTU ! Exposition d'art contemporain THRILL qui réunira 20 artistes français, suisses et allemands, avec notamment Damien Deroubaix (FR), Marc Desgrandchamps (FR), Léopold Rabus (CH) et Bernhard Martin (DE). Une exposition Impact et Accélérateur de Particules. www.thrill-art.com / www.thrill-art.thumblr.com Jean en toile huilée, top et blouson en cuir. Echarpe à franges en daim et fine ceinture cloutée, le tout Lola.
31 zut !
VÉRONIQUE SCHOENY
34 ans, créatrice de mode / mardi 27 septembre
OÙ ? MANÈGE DES CHEVAUX DE BOIS
« J’ai toujours aimé l’ambiance et le décor des manèges. C’est d’ailleurs ce thème onirique et enfantin qui a inspiré ma première collection il y a quelques années. Depuis j’amène souvent mes enfants dans cet endroit ludique, situé à deux pas de mon atelier et de mes boutiques ! »
ACTU ! En plus de la marque pour femmes et enfants Anatopik distribuée dans 220 points de vente, lancement au printemps prochain de deux nouvelles griffes : Black Zebra, une collection urbaine et structurée, et Cherrybaby, des t-shirts rétros à messages. I.T.O. – 2, rue de l’Épine et 18, rue des Sœurs à Strasbourg www.anatopik.com Véronique est habillée par I.T.O
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Photo : Christophe Urbain
FRANCK MEUNIER
Photo : Nathalie Savey
39 ans, entrepreneur / vendredi 23 septembre
OÙ ? L’AFGES
« J’ai fait mes premiers pas dans cette association mythique ! D’abord bénévole puis salarié, c’est dans ce haut lieu étudiant que j’ai appris le métier de la nuit et eu envie d’entreprendre. Plus qu’un lieu de nostalgie, j’apprécie aussi sa situation dans un quartier vivant à l’entrée des quais… »
ACTU ! Réouverture de La Salamandre avec son concept des 4C : café, cantine, cabaret, club ! Le seul endroit où l’on peut se restaurer avec un vrai menu jusqu’à 5h du matin en semaine et 6h le week-end. La Salamandre – 3, rue Paul Janet à Strasbourg Actualités de ses autres lieux : www.les-aviateurs.com / www.barcolatino.fr www.alahache.com / www.cafe-atlantico.net Chemise, cardigan en laine et veste en toile G-Star
33 zut !
FRÉDÉRIC CRONENBERGER
41 ans, directeur de Novembre Communication Strasbourg jeudi 15 septembre
OÙ ? LA DIGUE DE LA ROBERTSAU
« Habitant la Robertsau, je me rends chaque semaine à vélo dans ce coin de verdure à proximité de la ville. Je profite de cette biodiversité aussi souvent que possible, ce qui me conforte dans l’idée que Strasbourg n’est pas qu’un environnement urbain ! »
ACTU ! L’agence de communication Novembre fêtera ses 20 ans en novembre 2011. Co-auteur de L’Alsace des As, éd. Good Heidi Production. Guitariste dans le groupe de rock Yeallow. Nouveau single en écoute sur Myspace et sortie d’album prévue fin d’année. www.novembre.com / www.yeallow.net / www.myspace.com/yeallow Blouson en cuir col châle D&G et pull Prada chez Ultima Prêt-à-porter
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Photo : Nathalie Savey
WORKWITHINWORK William Forsythe D’UN PAYS LOINTAIN Noé Soulier AS IF Johan Inger
04 11 26 11 LA SINNe MULHOUSe 04, 05 nov 20 h 06 nov 15 h
OPéRA STRASbOURg
16, 17, 18, 19 nov 20 h 20 nov 15 h
THéÂTRe COLMAR 26 nov 20 h
www.operanationaldurhin.eu
Workwithinwork de William Forsythe avec erica bouvard et Alexandre Van Hoorde, bOnR • Photo Jean-Luc Tanghe • graphisme OnR • Licences 2-1040374 et 3-1040375 • saison 2011-2012
OPUS CORPUS
Exposition
ET LETTERA ÉCRIRE L’IMAGE, DESSINER LE MOT ––––––––––––––
EXPOSITION
DU 6 OCTOBRE AU 17 DÉCEMBRE 2011
MÉDIATHÈQUE ANDRÉ MALRAUX TOUT LE PROGRAMME SUR WWW.ETLETTERA.EU ET WWW.MEDIATHEQUES-CUS.FR
Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne.
Cette publication n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.
ENT
libRRéE E Du 22 novembre au 11 décembre 2011
Daniel Depoutot et ses comparses en tôle
Illiade / 11, allée François Mitterrand Illkirch-Graffenstaden Informations : www.illiade.com Tél. 03 88 65 31 06
L’Illiade
Saison 2011•12
C U L T U R E
ARCHITECTURE
L A V I L L E MODERNE Propos recueillis par Sylvia Dubost
ILOT DE LOMBARDIE —— Visuel : Éco-logis – Architecte : Michael Gies Photo : Julia de Cooker
zut ! 38
« On a ici la même impression qu’à Venise : dans une ville conçue pour être vue depuis l’eau, les piétons ne voient toujours que l’arrière des bâtiments. Là, une ancienne ligne de chemin de fer est devenue une piste cyclable. Depuis le train aussi, on voit les arrière-cours, une certaine intimité, une vérité plutôt que la respectabilité des façades. Cet îlot est une entaille, un endroit insolite où l’on est confronté à ce que l’on ne voit pas d’habitude. Il est alors devenu un terrain de jeu, où l’on peut adopter des attitudes non conventionnelles. Des bureaux d’architectes, un jardin populaire, un immeuble d’autopromotion… on propose ici de nouvelles initiatives urbaines, de nouvelles sociabilités. L’architecture doit être porteuse de valeurs, et une partie des valeurs contemporaines est présente ici. Il se dévoile une vérité plus intime que la respectabilité bourgeoise. »
À L’OCCASION DES JOURNÉES DE L’ARCHITECTURE, ZUT ! A DEMANDÉ À YVES AYRAULT, ANCIEN DIRECTEUR DE L’ÉCOLE D’ARCHITECTURE ET MEMBRE ACTIF DES JA, DE SÉLECTIONNER ET DE COMMENTER UNE DIZAINE D’OUVRAGES STRASBOURGEOIS. VISITE 100% SUBJECTIVE DANS LE BÂTI CONTEMPORAIN DE LA VILLE, QUE SES HABITANTS ONT PARFOIS DU MAL À COMPRENDRE ET À AIMER.
PARKING DES RIVES DE L’AAR ——
——
ADRESSE 33, rue du Maréchal Lefèbvre DATE 1941
Photo : Christophe Urbain
ADRESSE Avenue Herrenschmidt ARCHITECTE Jacques Meyzaud DATE 2000
ANCIENNE USINE JUNKERS FLUGZEUG UND MOTORENWERKE
Photo : Jean-Baptiste Dorner
« De manière générale, tous les parkings sont nuls. C’est très ingrat, souvent sordide mais là, c’est parfaitement élégant. L’ancrage au sol, les formes courbes et obliques, l’insertion dans le réseau donnent l’impression d’être sur une île, un isolat calme et serein. C’est vraiment un espace de cinéma, propice à la fête. On imagine y faire autre chose que se garer. Pourtant, cet ouvrage n’a jamais été retenu lors des palmarès d’architecture, l’une des conditions étant l’adéquation entre le programme et le projet, et on lui reproche d’être vide… Cela n’a rien à voir avec l’architecture, c’est une erreur des spécialistes de la circulation qui ont décidé d’implanter un parking ici. »
« On a retenu du nazisme la grandiloquence et la boursouflure de l’architecture. Mais cette emphase concernait les lieux de pouvoir. Le courant rationaliste, important en Italie ou en Allemagne, a beaucoup inspiré l’architecture ordinaire, domestique ou industrielle. Nous avons ici une architecture de la période hitlérienne, d’un très grand rationalisme fonctionnel et constructif. À l’extérieur, elle est élégante et composée ; à l’intérieur, les effets de matière et de lumière donnent envie de tourner des films. De plus, elle démontre sa capacité à être réutilisée par une société vivante, en l’occurrence par des créateurs (architectes, designers, ndlr). L’architecture est tellement forte qu’on ne peut rien y commettre d’irréparable. »
39 zut !
ARCHITECTURE
AUTOPONT DE L’INSTITUT LEBEL ——
ADRESSE Rue Gaspar Monge (campus de l’Esplanade) ARCHITECTE IXO (L. Gourio,S. Rozier, Ch Touet) DATE 2005-2006
MUR DE LA MAISON D'ARRÊT DE L’ELSAU / MUR EN GABION SUR L’AUTOROUTE A 35, SORTIE LA VIGIE ——
ARCHITECTES M. Hubner, J.-C. Kuntz, J.-J. Leitz (mur de la maison d'arrêt) DATES 1988 / 2011
Photo : DR
Photo : Christophe Urbain
« En retrait du boulevard de la Victoire, cette barre, longue, haute et étroite, était d’une pauvreté totale. La restructuration de ce bâtiment devait notamment permettre l’accès des échelles de pompiers au dernier étage du bâtiment. Il fallait soit couper la tête de l’immeuble, soit amener les camions de pompiers un peu plus haut. Avec ce prétexte, on a construit un plateau d’accès. À côté et en dessous, on a fait plein de choses intéressantes. Preuve qu’aucune situation n’est jamais désespérée. »
« La plupart des séparations sont d’une parfaite banalité et médiocrité. Ces deux murs-là sont différents. Le premier est une œuvre d’art : un mur de papier froissé, au sens très ambigu, plastiquement très fort, qui adoucit l’image de l’édifice carcéral et qui a en plus très bien vieilli. Le deuxième est un hommage sensuel et coloré à cette pierre qui est une partie de l’âme de Strasbourg. Il propose un usage non vulgaire du grès, qui ailleurs relève de la nostalgie. Ici, on est en dehors de Strasbourg, mais encore un peu dans la ville. D’ailleurs ce mur n’aurait pas de sens ailleurs qu’ici. »
BOUTIQUE FOOT LOCKERS ——
ADRESSE 46, rue du Vieux Marché aux Vins ARCHITECTE Georges Heintz
« Sous la pression des marques, les architectures commerciales sont souvent arrogantes et empreintes de vulgarité. Ce magasin utilise avec élégance des techniques constructives – notamment le profil d’acier – communes dans des bâtiments industriels mais rares en ville. Cette nouvelle manière d’utiliser ce vocabulaire lui donne un caractère moderne, sans toutefois rouler des mécaniques, sans exacerbation d’égo de la part de l’architecte et de la marque. On suit ainsi l’exemple de Mies van der Rohe : classique dans la construction et moderne dans les matériaux. Le moderne n’est pas un style, c’est une attitude. »
Photo : Jean-Marc Biry
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LE ZÉNITH ——
ADRESSE 1 allée du Zénith à Eckbolsheim ARCHITECTE Massimiliano Fuksas DATE 2007
In the corner of my eye, 2009 Huile sur toile, 63 x 54 cm
Jean-Marie Haesslé “In the corner of my eye“ 3 décembre 2011 - 7 janvier 2012 vernissage samedi 3 et dimanche 4 Décembre à 16h
16 rue du 22 novembre 67000 Strasbourg du mardi au samedi de 14h à 19h
tel : 06.10.26.12.52 contact@galerie-bamberger.com
La galerie pop art avec plus d'une centaine de tableaux à partir de 35€
Photo : Christian Deschler
« C’est un ovni gigantesque, à l’échelle du site où il se trouve. La forme est incongrue, mais pas plus que l’idée de mettre ce lieu à cet endroit-là. La ville, c’est l’accessibilité. Or, pour venir ici, il faut prendre la voiture. Le contexte étant nul, il se passe au moins quelque chose en termes d’architecture. Ce bâtiment offre un très beau contraste entre la légèreté de l’enveloppe et la massivité de la salle de spectacle. Un héritage des théâtres antiques, où l’on tendait une toile au dessus de l’amphithéâtre en pierre, pour le protéger du soleil. L’utilisation du textile est vraiment quelque chose de contemporain. Notre architecture, si elle veut être contemporaine, doit dépasser la pierre et le béton.De plus, l’acoustique est une merveille. On a tout pour le critiquer, mais fonctionnellement, le programme est remarquablement réussi. »
29, Place de la Cathédrale 67 000 Strasbourg 03 90 24 98 66
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Une autre vision de l’art Votre univers d'art contemporain à Strasbourg 5, rue des Frères 67000 Strasbourg
29, Place 29, Place de lade Cathédrale la Cathédrale www.zee-art.com / contact@zee-art.com 67 000 67 000 Strasbourg Strasbourg Tél. / fax : 29, Place de la Cathédrale 29, Place de la Cathédrale 03 90 0324 9098 2466 98 6603 88 32 21 41 67 000 Strasbourg 67 000 Strasbourg 03 90 0324 9098 2466 98 66
ARCHITECTURE
CONCESSION MERCEDES
MAISON INDIVIDUELLE
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ADRESSE 17, rue du Fossé des Treize ARCHITECTES Claude Denu & Christian Paradon DATE 1988
ADRESSE 22, rue Gottfried à l’Orangerie ARCHITECTE Michel Gomez DATE 1991
Photo : DR
Photo : DR
« Les concessions automobiles font assaut d’architecture à la périphérie, comme on le voit le long de l’autoroute au Nord de Strasbourg. Ici, on a restructuré un parking urbain de façon remarquable. Que ce soit au sol ou en façade, le rhabillage réalisé il y a 25 ans avait été fort. Mercedes était à l’époque une marque de prestige et on avait réussi à donner à un parking sordide une image presque luxueuse. Il y avait dans la mise en œuvre de ce rhabillage une précision similaire à celle de l’industrie automobile. Ce bâtiment a été un des premiers à se faire rhabiller. Auparavant, on détruisait les architectures mal conçues et on reconstruisait. Désormais, la substance bâtie perdure mais l’enveloppe acquiert une autonomie par rapport à l’intérieur. Elle change l’image du lieu et lui apporte de nouvelles fonctionnalités en termes de lumière et de chaleur. Aujourd’hui, ce bâtiment va à nouveau être transformé : il faut guetter ce qu’il va devenir. »
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« On n’a pas le choix d’être moderne, on se doit de l’être. Et pas nécessairement de manière sauvage : luxe, calme et volupté peuvent être modernes. L’architecture de Michel Gomez est maîtrisée, élégante, sans concession et, dans sa recherche permanente du beau béton, indéfectiblement moderne. Sa maison détonne dans ce quartier cossu où beaucoup d’architectures contemporaines sont veules. La modernité en architecture, notamment dans l’entre-deuxguerres, a longtemps été le fait d’une bourgeoisie éclairée, qui a maintenant quelque peu déserté ce champ. Il faut toujours craindre dans cette ville les « Vieux » Amis du Vieux Strasbourg, qui pèsent pour un statu quo morbide des formes urbaines et architecturales. Notre époque est timorée et l’alliance des conservateurs et de certains écologistes peut conduire à des réalisations qui relèvent du compromis, de la banalité et de la facilité. Pour une bonne architecture, il faut de bons maîtres d’ouvrage. »
TERMINAL DU TRAMWAY À HOENHEIM
CENTRE FUNÉRAIRE DE LA ROBERTSAU
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ARCHITECTE Zaha Hadid DATE 2001
ADRESSE 15, rue de l’Ill ARCHITECTES Bernard Oziol et Georges Fischer DATE 2003
Photo : Christophe Bourgeois / Patrick Bogner
« La plupart des cimetières sont infréquentables, ce n’est pas le cas de celui-là. Quand on y accède par l’entrée traditionnelle, on est face à une architecture de l’entre-deux-guerres de très bonne qualité et d’un paysage remarquable, qui devaient être complétés par un nouveau centre funéraire. C’est un défi d’autant plus profond car il touche à la mort. Ce qui a été construit est à la hauteur de ce qui préexistait, et cela me rend optimiste. Le vocabulaire architectural n’est pas celui de l’intégration ni du pastiche, il se place pourtant dans un contexte riche avec élégance. Donnant d’un côté sur la Robertsau, de l’autre sur la cité de l’Ill, il se situe donc entre deux urbanisations, entre une banlieue cossue et un grand ensemble avec une grande avenue commerciale, et réussit parfaitement cette suture urbaine. »
Photo : Christophe Urbain
LES JOURNÉES DE L’ARCHITECTURE, UNE SÉLECTION
Quelques manifestations parmi plus de 100 propositions au programme de cette édition.
Photo : Christophe Urbain
« Même s’il est moins impressionnant qu’on ne pouvait l’espérer, même si la réalisation n’est pas toujours à la hauteur du projet, c’est un endroit fascinant. Il est à la fois espace, paysage et architecture. À ce titre, c’est une œuvre d’art. On a beaucoup critiqué les architectes pour la conception œuvres autistes, méprisantes du contexte. Cette œuvre, elle, fait le contexte. Personne ne va jamais visiter aucun terminal, sauf celui de Marc Barani à Nice et celui de Zaha Hadid à Strasbourg. »
Gilles Leimdorfer, exposition de ses photographies de façades strasbourgeoises réalisées dans le cadre de la Mission photographique du territoire de Strasbourg, jusqu’au 27 novembre à La Chambre Hellerau, l’atelier de l’art du futur, exposition, du 20 octobre au 18 novembre au Maillon-Wacken Ciné-visite de l’Aubette 1928, les 19 octobre et 1er novembre à 17h Parcours vélo Neudorf, Neuhof et Meinau, le 22 octobre à 9h30 Soirée de clôture avec Michael Hopkins, architecte du New Parliamentary Building de Londres, le 4 novembre à 18h à l’Auditorium de France 3 Alsace Journées de l’architecture, jusqu’au 4 novembre dans toute l'Alsace, en Suisse et le Bade-Wurtenberg www.ja-at.eu
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SCÈNES
“ LE THÉÂTRE EST D’ABORD UNE QUESTION D’AFFINITÉS ET D’ATOMES CROCHUS ” zut ! 44
La tête à l'envers : Marie Desgranges, Ivan Hérisson, Muriel Inès Amat, Fred Cacheux La tête à l'endroit : Cécile Péricone, Antoine Hamel, David Martins
LA TROUPE EST DE PERMANENCE Par Sylvia Dubost // Photos Pascal Bastien
L’ÉQUIPE DE COMÉDIENS PERMANENTS DU THÉÂTRE NATIONAL DE STRASBOURG S’AGRANDIT. ILS SONT DÉSORMAIS SEPT, AUTOUR DE LA DIRECTRICE JULIE BROCHEN, À SE PARTAGER LES RÔLES SUR LE PLATEAU ET DANS LA VIE CULTURELLE DE LA CITÉ. ENTRE CEUX QUI ARRIVENT ET CEUX QUI LES ACCUEILLENT, REGARDS CROISÉS SUR LA TROUPE, SON QUOTIDIEN, SES MISSIONS ET SA RENTRÉE. Sur le plateau de la salle Grüber, ils répètent la première création de la saison : Ce qui évolue, ce qui demeure de Howard Barker, mis en scène par Fanny Mentré, l’auteur associé du théâtre. Et jouent ensemble pour la première fois. Marie Desgranges, Antoine Hamel, David Martins et Ivan Hérisson rejoignent Fred Cacheux, Cécile Péricone et Muriel Inès Amat, déjà en troisième année. S’il leur faut encore découvrir le lieu, tous leurs nouveaux collègues du théâtre, et mesurer l’ampleur de la tâche qui les attend, aucun n’arrive en terrain complètement inconnu. Beaucoup se connaissent déjà avec, au croisement de leurs parcours, Julie Brochen, qui les a tous choisis pour cette mission. Bien avant d’intégrer le TNS, Cécile, Fred, Antoine et Marie avaient joué sous sa direction L’Histoire vraie de La Périchole. Les trois premiers l’ont ensuite retrouvé dans L’Échange. Ivan Hérisson, tout frais sorti de l’école du TNS, les rejoint dans Dom Juan. Muriel a fait le Conservatoire avec Julie. Fred et David ont monté une compagnie ensemble… « On a surtout passé beaucoup de temps à se côtoyer et à discuter, raconte Fred Cacheux. Le théâtre est d’abord une question d’affinités et d’atomes crochus. » Tous ont alors fait le choix de s’installer à Strasbourg pour former un groupe, participer pleinement à la vie d’un théâtre… et devenir collègues de travail.
— RENTRÉE DES CLASSES Fred Cacheux : Trois comédiens permanents, c’était trop peu. Sept, c’est enfin une vraie équipe. Muriel Inès Amat : On sent déjà que ça fourmille. On sera plus visible, plus audible, on aura sept fois plus de demandes et d’envies d’insurrection ! Marie Desgranges : Les anciens sont des grands frères qui nous guident. J’essaye de voir tout ce qu’il y a à faire, de connaître tout le monde, le reste des permanents, dans les bureaux, les ateliers de construction, de savoir comment marche un théâtre. Fred C. : C’est un outil comme on n’en trouve plus en France. On sert un lieu et ce faisant, on se sert soi-même Antoine Hamel : On est aussi amené à travailler avec le service des relations publiques, avec les professeurs. C’est intéressant pour nous. D’habitude, on se contente de travailler nos scènes, là on découvre le fonctionnement d’une entreprise.
David Martins : Nous sommes 100 permanents et nous travaillons tous avec le même objectif. Mais ce n’est pas évident de trouver sa place à l’intérieur de cette grande machine. Je rêvais de l’équipe, je me rends compte que ce n’est pas si facile.
— LES MISSIONS Fred C. : Jouer dans les spectacles est une mission impérieuse et prioritaire. Entre les dates de répétitions et de spectacles, le calendrier est déjà bien rempli. Le reste du temps est mis à disposition notamment des actions de formation et de transmission. Nous menons des ateliers chaque semaine au lycée Pontonniers en option théâtre et ponctuellement en maison d’arrêt, à l’hôpital psychiatrique d’Erstein… Marie D. : Chaque mission nous met en situation de recherche et nous enrichit. Sur ce premier spectacle, je suis assistante metteur en scène. La frustration de ne pas être sur scène est énorme, mais passer de l’autre côté me montre à quel point les acteurs sont fragiles. C’est un travail de fou que d’être assistant, mon cerveau n’est pas fait pour ça ! Muriel I.A. : Avec ces ateliers, Julie m’a donné des responsabilités que je n’avais jamais eues. Ce travail demande une énergie dingue, mais c’est très enrichissant. J’ai la sensation d’être utile à l’autre. Je ne mesurais pas tout ça. Cécile Péricone : J’ai découvert tout ce travail et il m’a fallu du temps pour me sentir légitime. À l’hôpital psychiatrique, j’ai fait des rencontres bouleversantes. J’ai le sentiment d’être là à une vraie bonne place. Le théâtre est cet endroit de partage, d’expérience collective qui me réconcilie avec le monde et l’humanité. David Martins : La question de la transmission est au cœur de notre mission d’acteurs du service public. Le théâtre est aussi un outil d’éducation. Parfois, on est à la lisière de l’éducateur spécialisé. Ce travail est souvent dénigré par les comédiens : on fait des ateliers parce qu’on n’a pas de boulot. C’est important que des comédiens qui travaillent mènent ces ateliers. Ce n’est alors plus une voie de garage. Être au cœur de la politique culturelle m’intéresse. Il ne s’agit pas seulement de faire du théâtre mais de poser une question fondamentale : à quoi sert le théâtre au niveau sociétal ?
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SCÈNES
Marie Desgranges
En haut : Antoine Hamel En bas : David Martins
— LES MOTIVATIONS
— ENSEMBLE MAIS PAS TROP
Marie D. : L’expérience de troupe n’existe pratiquement plus. C’est un luxe, je ne pouvais pas passer à côté, surtout avec Julie. On a grandi ensemble, je connais ses obsessions artistiques, sa façon de travailler. J’aime les risques qu’elle prend et c’est une excellente directrice d’acteurs. Si je ne fais pas cette expérience avec elle, je ne la ferais avec personne d’autre. Antoine H. : Il y a des troupes qui ont fait date, des vraies aventures de théâtre. C’est une chance de faire partie de ces élans. Ivan Hérisson : Je sors de l’école et j’attends un mûrissement pédagogique. Je suis très bien entouré ! Marie D. : J’attends beaucoup d’argent [rires] David M. : C’est un vrai choix, un changement de vie de devenir salarié après 12 ans d’intermittence. On sent que le rythme est différent, qu’on peut avoir une vision à moyen et long terme. Ivan H. : Au théâtre, on a besoin de projets à long terme. Fred C. : J’ai été intermittent pendant 15 ans, c’est une vie sauvage. Mais je serai content d’y retourner après. David M. : Une chose m’a troublée… pourquoi Julie m’a-t-elle choisie ?
Ivan H. : Une troupe apporte de l’écoute. Les gens qui travaillent toujours ensemble se comprennent mieux sur un plateau. Cécile P. : Il y a une familiarité entre nous, j’aime les vieilles blagues dans les loges pendant les spectacles ! Muriel I.A. : Mais même le plateau reste une nouveauté. Aujourd’hui par exemple, c’est la première fois que je répète avec Cécile. Nous avons joué ensemble dans plusieurs spectacles, mais n’avions jamais eu de scène commune. Fred C. : Comme les emplois du temps sont très chargés, nous avons mis en place des réunions hebdomadaires pour prendre le temps de nous voir et de discuter. Cela fait partie de nos priorités. David M. : La difficulté dans ce métier, c’est qu’on est très isolés, même si on travaille en compagnie. Il faut gagner sa croûte, le poids économique est important et se ressent dans l’artistique. Prendre le temps de confronter des points de vue, de réfléchir à un projet est un vrai luxe. Cécile P. : On peut parler de ce qu’on a lu, de ce qu’on a écouté, laisser peut-être naître de cela des choses publiques. C’était impossible avant, à trois, car on avait trop de travail. On a tous envie de trouver un endroit d’effervescence, de partager nos envies. Marie D. : ll n’y en a pas un qui défend le même théâtre. On est rarement du même avis, c’est comme dans un couple. Fred C. : Parfois on ne comprend pas l’autre, mais on a toujours envie de le suivre. On regarde chaque membre en reconnaissant une personnalité artistique. Antoine H. : On travaille ensemble, mais on ne vit pas ensemble non plus. David M. : la fusion, c’est destructeur. Chez Mnouchkine, ils font des spectacles magnifiques… mais je préfère être moins bon sur un plateau et bien dans mes baskets dans la vie.
— S’INSTALLER À STRASBOURG Fred C. : Artistiquement, je n’ai pas hésité, mais j’ai pris un temps pour mesurer les conséquences familiales. Le fait de devoir s’installer à Strasbourg est un engagement et pose des questions très saines. Cela oblige à faire le tri. Muriel I.A. : 20 ans de Paris, ça suffit ! Je ne sais pas si je vais pouvoir retourner dans cette ville. Cécile P. : Strasbourg est une petite ville, les gens nous connaissent et on a un vrai contact avec le public.
Ce qui évolue, ce qui demeure, du 11 octobre au 10 novembre au TNS www.tns.fr
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Cécile Péricone
UNE FAMILLE DE THÉÂTRE Les comédiens, vus par Julie Brochen, directrice et chef de troupe Le critère qui les rassemble tous, c’est que ce sont tous des têtes brûlées. Ils ne rentrent pas dans les cases et ont, pour certains, un caractère un peu difficile… J’ai choisi des acteurs qui ont une vraie capacité d’engagement sur un plateau et qui puissent être des compagnons. Des gens qui s’intéressent à d’autres choses qui viennent enrichir le travail. Fred Cacheux & David Martins Fred m’a dit fermement : « Oui, je veux m’engager dans le projet du TNS » et j’ai aimé ce côté décidé. Il voit enfin des hommes arriver dans la troupe et est très content d’avoir Martins à ses côtés. Ils ont des accointances sur l’engagement et l’éthique mais sont très différents. Fred dégage quelque chose de plus shakespearien, de seigneurial, David est à la fois très archaïque et très contemporain. Ils font partie de la même bande, ont joué dans la précarité et sont très autonomes. Ils n’attendent pas qu’on les sollicite et sont entrepreneurs de leur propre vie artistique. Ce sont des acteurs qui rangent leur costume en sortant du plateau. C’est bête à dire, mais cela dit tout ! Cécile Pericone Je l’ai dirigée pour sa sortie du Conservatoire. Ils étaient 30 et je ne voyais qu’elle. J’ai eu un véritable coup de foudre. Sa maturité déroutante, à son âge, m’a subjuguée. Ensuite, au Jeune Théâtre National, elle ne trouvait pas de travail car elle est trop particulière ; les metteurs en scène cherchaient surtout de jeunes actrices un peu fragiles. Je l’ai fait jouer dans L’Histoire vraie de la Périchole puis dans L’Échange. Je ne l’ai pas choisie, elle s’est imposée à moi.
Marie Desgranges Nous étions compagnes de jeu au Conservatoire, c’est sans doute celle que je connais le mieux. Marie est la plus entière dans son engagement artistique, elle est capable de la même confiance que les enfants. Pour elle, se mettre en danger n’est pas douloureux. Elle travaille dans le bonheur et c’est ressourçant pour moi, en tant que metteur en scène. Muriel Inès Amat La vie nous a soudé. C’est quelqu’un de très différent, elle vient d’une autre planète que Marie. C’est important de trouver des affinités et des contrastes. Dans Penthésilée de Kleist, elle jouait l’amazone qui raconte la mort d’Achille. Elles sont toutes les trois des amazones, elles doivent donc toutes être différentes. Elles pourraient aussi être des divinités autour de Zeus, avec chacune leurs attributs. Ivan Hérisson C’est important de créer des ponts avec l’école. J’ai observé Ivan pendant les trois ans qu’il vient d’y passer, c’est un acteur stupéfiant. Il doit maintenant faire d’autres expériences, avec d’autres sons de cloche. Il a pu faire son stage de 3e année sur le projet de Schiaretti à Lyon, et nous allons continuer à l’accompagner. Antoine Hamel Je vis avec lui, je le connais donc mieux que les autres. Je trouve surtout que c’est un bel acteur, qui m’a impressionné quand je l’ai dirigé dans La Périchole, L’échange où il jouait le rôle de Louis Laine. Lui aussi est très autonome. Il a d’abord refusé d’entrer dans la troupe pour des questions d’éthique. Mais si le cas Olivier Py se renouvelle et que je ne suis pas reconduite ici, il faut qu’il ait goûté à la permanence artistique. Ça a été difficile de le convaincre, et c’est Fanny Mentré, auteur associé, qui s’en est chargé.
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GALERIES D'ART Dossier réalisé par Cécile Becker et Emmanuel Abela Portraits Nathalie Savey
NOUVELLES LIGNES DEPUIS UNE DIZAINE D’ANNÉES, ON CONSTATE UN NOUVEL ESSOR DES GALERIES D’ART À STRASBOURG. AUX LIEUX HISTORIQUES, EN PLACE DEPUIS LES ANNÉES 80 ET 90, SE SONT RAJOUTÉS DES ESPACES QUI AFFIRMENT EUX AUSSI DES LIGNES AUDACIEUSES, UN RELATIONNEL FORT ET UNE PASSION RÉELLE POUR LE MÉTIER. UN TOUR D’HORIZON AVEC LES GALERISTES LES PLUS INFLUENTS.
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“ OUVRIR UNE GALERIE, C’EST UN SACERDOCE ”
Thomas Palme, Ceci n’est pas une pipe, 2011 Crayon sur papier 150 x 112 cm (détail)
Chris Hipkiss, I’ve fallen in love with poppies, 1995 Crayon sur papier 53,5 x 91,5 cm
GALERIE JEAN-PIERRE RITSCH-FISCH QUAND LE COLLECTIONNEUR DEVIENT GALERISTE La galerie Ritsch-Fisch a frappé un grand coup pour son changement de local. Anciennement perchée sur les hauteurs de la place de l’Homme de fer, un peu à l’abri des regards, elle est aujourd’hui située dans un superbe espace avec vitrine, rue des Charpentiers. Pour inaugurer les lieux, les deux galeristes associés ont choisi l’art osé de Thomas Palme : de grands tableaux qui « réveillent un peu les Alsaciens ». Jean-Pierre Ritsch-Fisch, spécialiste ès art brut, et Jean-François Kaiser sont connus dans le monde entier pour leurs propositions pointues et toujours plus riches. Zut ! est allé à la rencontre de Monsieur Ritsch-Fisch, un personnage malicieux et haut en couleur. Comment êtes-vous devenu galeriste ? J’ai été sensibilisé à l’art par un de mes profs, quand j’étais jeune, en Suisse. C’était un fou, un dingue, il avait des bouquins et des tableaux partout... Il nous a appris à analyser une œuvre d’art, à comparer des tableaux. Grâce à lui, j’ai rencontré des artistes et, déjà jeune, je leur achetais quelques toiles. Quand j’ai passé le bac, j’ai été un peu contraint de rejoindre l’entreprise familiale. Je profitais de mes voyages à Paris pour rendre visite à mon amoureuse et courir les ateliers d’artistes. Là, j’ai rencontré toute la figuration narrative, de Recalcati à Monory en passant par Gasiorowski. Personne ne les collectionnait, sauf moi. Sans m’en rendre compte, attiré par une forme d’art plus spontanée, plus intérieure, j’ai découvert l’art brut. Avant d’être galeriste, j’ai donc été collectionneur. J’ai lâché
l’entreprise familiale, mangé des sardines et des yaourts pendant quelques années, puis j’ai réussi à ouvrir ma galerie. Comment fonctionnez-vous ? La plupart du temps, on achète les œuvres, nous n’avons pas beaucoup de dépôts. Nous avons un stock d’art brut à l’arrière qui ne cesse de bouger et, à l’avant, un espace où nous présentons des pièces d’art contemporain comme celles de Barbara Thaden ou de Thomas Palme actuellement. Les artistes que nous présentons sont des coups de cœur. On a par exemple décidé d’organiser une exposition avec les quatre meilleurs élèves des Arts déco. C’est important pour nous de soutenir ces artistes en devenir. Jean-François et moi leur achetons à chacun une œuvre, c’est une manière de les encourager. Comment définiriez-vous votre travail de galeriste ? Ouvrir une galerie, c’est un sacerdoce. Mais par contre, on vit heureux et ça, ça n’a pas de prix. J’ai eu des hauts et des bas, de beaux bas, mais plus rien ne m’empêche de dormir. Je vibre avec mes œuvres. Pour moi, l’authenticité du marchand fait la différence. Galerie J.P Ritsch-Fisch 6, rue des Charpentiers – 03 88 23 60 74 Exposition Thomas Palme, jusqu’au 29 octobre
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GALERIES D'ART
GALERIE CHANTAL BAMBERGER UN MODE AFFECTIF En plein cœur de la ville, la galerie Chantal Bamberger est prisée de ceux qui cherchent à faire l’acquisition de beaux travaux, notamment sur papier, de quelques grandes figures du siècle passé (Antoni Tàpies, Francis Bacon, Louise Bourgeois, David Hockney, Pierre Alechinsky…) mais aussi de la jeune création d’aujourd’hui. Avec un regard pétillant, la galeriste raconte comment elle a repris des études d’Histoire de l’art avant de se lancer ce pari fou, en 2005. « Pour moi, c’était comme reconstituer les éléments d’un puzzle, et je baignais dans quelque chose qui me semblait évident », se souvient-elle. Certains dans son entourage ont cherché à la dissuader et lui ont rappelé les difficultés rencontrées par les galeries en général. Elle ne s’est pas démontée pour autant. Ne lui parlez pas de marché potentiel, l’art se vit pour elle sur un mode affectif et non comptable. « Je ne sais pas si j’ai réussi ou pas », semble-t-elle s’interroger elle-même. Quand on s’étonne du niveau des œuvres qu’elle présente dans sa galerie, elle nous répond avec un petit sourire : « Ces œuvres, il faut les chercher. » C’est le cas pour le bel ensemble de lithographies de Bram van Velde présenté courant octobre, un artiste que l’on connaît bien, notamment pour la relation qu’il a entretenu avec Samuel Beckett. Pour autant, il semble difficile d’approche aux visiteurs de la galerie qui découvrent un univers particulier, à la fois très coloré et de temps en temps tourmenté.
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« RECONSTITUER LES ÉLÉMENTS D’UN PUZZLE. »
Le travail d’accompagnement est nécessaire, et Chantal Bamberger s’y livre volontiers, exhumant des catalogues et installant ainsi un échange très plaisant avec son auditoire. Elle exprime une petite pointe de regret : « Les Strasbourgeois ne se déplacent pas tellement pour venir me voir ; ils ne constituent que la moitié de mes clients. » Cependant, la proximité de Bâle et même de Paris, comble ce manque. « Pour Bram, des acheteurs sont même venus d’Aix-les-Bains. » Avec une candeur enthousiaste, elle livre les clés de sa programmation à venir, notamment un coup de cœur pour une artiste suisse, Christine Sefolosha. « Elle est présente dans des collections particulières aux Etats-Unis. Je ne sais pas comment les gens vont réagir, mais j’espère qu’ils seront curieux. » Chantal Bamberger emportera l’une des toiles de Sefolosha à St’art, une manière de dire que si le public ne connaît pas cette artiste, elle, en revanche, n’hésitera pas à provoquer la rencontre. Galerie Chantal Bamberger 16, rue du 22 Novembre – 03 88 22 54 48 www.galerie-bamberger.com Exposition Bram van Velde, sélection d’estampes, jusqu’au 15 octobre Exposition Christine Sefolosha, du 22 octobre au 26 novembre
« L’ART AIDE À PENSER LE MONDE. »
GALERIE YVES IFFRIG
Jean-François Maurige, Sans titre, 2008 Acrylique et huile sur toile rouge, 79 x 55 cm
LA FIDÉLITÉ AUX ARTISTES Quand il a installé sa galerie au premier étage du numéro 6 de la rue des Charpentiers, à deux pas de l’Hôtel de Ville et de la place Broglie, Yves Iffrig a choisi un espace à la forte charge historique : l’appartement privé du célèbre Maire Dietrich, celui-là même qui avait encouragé Rouget de L’Isle à composer un chant pour l’armée du Rhin, la future Marseillaise. De son bureau, le galeriste nous désigne un encadrement boisé qui correspondait à l’emplacement du lit, puis nous entraine dans des salles, et nous raconte un parcours atypique. Comment avez-vous rencontré l’art ? Un professeur de technologie avait initié un cours sur l’art moderne, en s’appuyant sur des reproductions de qualité, dont certaines me sont restées en tête : Le Christ jaune de Gauguin, des Manet, des Seurat. Pour moi, cette découverte a constitué un choc. Par la suite, j’ai résidé à Avignon pendant quatre ans. Audelà des expositions que je pouvais y voir chaque été, j’ai compris grâce à la galerie de la place Crillon qu’on pouvait faire de sa passion pour l’art un métier. Mais j’avais une autre activité [de cadre en logistique, ndlr]. À mon retour à Strasbourg, j’ai entamé une collection mais cette idée de galerie me trottait dans la tête. En 2004, à l’âge de 46 ans, j’ai décidé d’occuper un premier local, rue de l’Ail. Au cours de vos premières années, aviez-vous des modèles en tête ? Parmi les rencontres déterminantes, il faut citer celle, au mitan des années 90, de l’immense marchand parisien aujourd’hui décédé, Jean Fournier. C’était la noblesse même du métier, avec un vrai regard sur l’art de son temps, une vraie ligne, une fidélité
indéfectible aux artistes qu’il défendait et l’absence de toute compromission formelle. Sa fréquentation m’a permis de gagner beaucoup de temps. À son contact, j’ai mûri mon projet artistique. On vous reconnaît une vraie ligne… Je cherche à établir une proximité formelle entre les artistes que je montre, qu’il soient issus de l’abstraction ou de la figuration, et quel que soit le médium. Et puis, comme lui, je suis fidèle aux artistes. À certains d’entre eux, Claude Viallat, Jean-Pierre Bertrand ou Marc Couturier, j’avais acheté des œuvres en tant que collectionneur. Et aux autres, Richard Monnier, Pierre Savatier, Jean-François Maurige par exemple, j’ai proposé au moins deux expositions personnelles ou collectives en l’espace de sept ans. Ça me vaut une reconnaissance des collectionneurs privés français, allemands ou suisses, mais aussi parmi les acheteurs des institutions comme le musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, le Fonds national d’art contemporain ou différents Frac. On sent chez vous une volonté de transmettre. Oui, l’art aide à penser le monde et à rendre la vie moins difficile, donc, forcément, je cherche à transmettre quelque chose, que ce soit à des scolaires qui viennent à la galerie, à de simples visiteurs et aux collectionneurs. Galerie Yves Iffrig 6, rue des Charpentiers – 03 88 32 30 81 www.iffrig.com Exposition Jean-François Maurige, L’Œuvre Imprimée, 1999-2011, jusqu’au 5 novembre
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GALERIES D'ART Bernard Buffet, Nature morte fond rouge, 73 x 54 cm Bernard Buffet, Voilier à marée basse, 130 x 97 cm
GALERIE PASCALE FROESSEL
« J’HABITE MA GALERIE. »
LE RESSENTI ET LA COULEUR Entrer dans la galerie de Pascale Froessel, c’est être frappé par un univers coloré, figuratif, et par des formes contemporaines qui invitent au voyage en plein cœur de la petite France. Cette vitrine, tout le monde la connaît, peut-être même sans être entré dans la galerie. Pascale Froessel, discrète mais habitée par l’envie de défendre l’art, veut ouvrir son espace à ceux qui flashent sur ses pièces, elle explique : « Ma vitrine est un superbe atout, je suis dans un quartier touristique, il y a donc beaucoup de passage. Les gens peuvent accrocher leur regard à une œuvre particulière et entrer pour la découvrir. Certains repartent avec l’envie de revenir pour s’offrir une œuvre, d’autres reviendront plus tard, ou entrent pour échanger. J’aime ces relations. » Ces relations, elle les met à l’honneur à l’occasion du 25e anniversaire de la galerie en présentant un éventail d’artistes qui ont participé à sa renommée. Il y a bien sûr le premier artiste qu’elle a défendu, Emile Rampelberg et ses aplats de couleurs qui évoquent l’ailleurs, mais aussi les plus récents : Patricia Simsa et ses sculptures à taille humaine ou encore Véronique La Roque et ses femmes, certaines sans visages. L’année dernière, Pascale Froessel présentait à Strasbourg le travail de Bernard Buffet. Un coup d’éclat : « C’est un symbole de mes années de galeriste, j’ai exposé 24 pièces qui ont permis de se faire une idée de qui il était. Il est autant aimé que mal-aimé, mais ne laisse pas indifférent. L’engouement pour ce peintre est de plus en plus fort. » Depuis, il n’est pas rare de croiser des amateurs ou collectionneurs qui ont fait le déplacement pour ses toiles
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expressionnistes. Et des coups de cœurs, il y en a dans chaque pièce. Après avoir traversé la cour, elle nous ouvre la porte d’un espace intime où l’on découvre les peintures érotico-poétiques de Willie Cools et les paysages de Robert Delval. C’est une caverne d’Ali Baba qui ravit autant les passionnés que les profanes. Autre originalité : Pascale Froessel organise des expositions thématiques pour lesquelles les artistes créent des œuvres uniques et conçues spécialement pour la galerie. L’endroit relève parfois plus du lieu de vie que du lieu d’art : « C’est presque une relation physique, j’ai besoin d’y être souvent. Je préfère être ici plutôt que de courir les foires, même si elles sont importantes pour le carnet d’adresses. » Chez Pascale Froessel, il n’y a pas vraiment de règles, juste une passion qui imprègne ses murs et sa personne. Galerie Pascale Froessel 14, rue des Dentelles – 03 88 32 74 48 www.galerie-pascale-froessel.fr
GALERIE NICOLE BUCK
« ON NE JOUE PAS AVEC L’ART. »
L’INFATIGABLE
Elle veut être « vraiment vraie ». Elle estime ses artistes et bichonne ses acheteurs du haut d’un appartement placé rue des Orfèvres, son « petit coin ». Nicole Buck est une ancienne artiste qui a voulu mettre en avant ses pairs, leurs peintures ou sculptures « très graphiques ». Après des études aux Arts déco, elle abandonne le modelage et se lance dans la communication. Un atout pour ouvrir sa galerie en 1986 dans laquelle elle veut défendre des artistes authentiques : « J’essaye d’échapper à la mode tout en gardant un œil dessus, d’avoir des idées neuves. J’étais l’une des premières à défendre les Latino-américains et les grands de l’illustration. Quand j’ai ouvert ma galerie, j’ai voulu bousculer les codes et imposer une idée qui est la mienne. Je suis partie avec une dizaine d’artistes étonnants : Vladimir Velikovic, Lydie Arickx, Ben Ami Koller, très expressionnistes. » Vingt-cinq ans plus tard, elle est incapable de voir le temps filer : elle enchaîne pas plus de cinq expositions par an, défend une douzaine d’artistes et court les foires à Bâle, Paris ou Strasbourg. Une santé herculéenne et toujours l’envie de mettre en
avant des artistes qui font un « travail de sens ». Entre ses acheteurs et ses artistes, elle créé des ponts. Les choses sont énoncées et claires, il n’y a aucun jeu de malin : Nicole Buck pratique le 50/50 et en échange de la confiance d’un artiste en sa galerie, gère tout l’aspect logistique et relationnel. Un travail physique qu’elle ne prévoit pas de quitter de si tôt : « Tant qu’il y a le désir, il y a l’art. » (C.B) Galerie Nicole Buck 4, rue des Orfèvres 03 88 22 63 09 www.galerienicolebuck.net
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GALERIES D'ART
GALERIE BERTRAND GILLIG L’AFFIRMATION D’UNE LIGNE Avec une mère conseillère pédagogique en arts plastiques, Bertrand Gillig a toujours baigné dans le milieu des arts, fréquenté les musées, les galeries et bien sûr les artistes. Fin 2002 et début 2003, il mûrit un projet qui s’apparente plus à une activité d’agent d’artistes, pour Ewa Bathelier ou Patrick Bastardoz notamment, mais aboutit à l’ouverture de la Galerie Espace G en mai 2004, dans un loft près de la place de Haguenau. Avant même d’ouvrir cet espace, la première œuvre vendue était une toile de Ayline Olukman, encore étudiante aux Arts déco, qu’il avait découvert à l’occasion des Ateliers Ouverts. Dès lors, il crée une vraie programmation dans ce lieu, autour d’une dizaine d’artistes, entame en 2008 une présence dans les foires d’art contemporain, avant de déménager sa galerie à l’automne 2010 dans un appartement situé au premier étage d’une belle bâtisse XIXe siècle, à proximité du Parc des Contades. « Il me semblait nécessaire de donner un second souffle à mon activité. J’avais le sentiment d’avoir atteint une forme de limite. » Avec cette galerie rebaptisée de son nom – « J’ai assumé l’ensemble des lettres », s’amuse-t-il –, il s’est rapproché de sa clientèle, plus encline à se déplacer dans ce nouveau lieu moins underground et peut-être plus en rapport avec la ligne esthétique de la galerie. « Pour moi, c’était l’occasion d’affirmer plus fortement la dimension galerie. » Bertrand Gillig n’hésite pas à prendre des risques, appuyant sa programmation sur des artistes locaux, Stéphane Joannes, Benoît Trimborn, Élisabeth Fréring ou Catherine Metz, qu’il emmène à Lyon, Bâle, Bruxelles ou New York. « Dès le départ, j’ai souhaité
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« DÈS LE DÉPART, J’AI SOUHAITÉ UN ANCRAGE RÉGIONAL. » un ancrage régional, à la fois pour des questions de potentiel et de logistique. Mais là je défends également un certain nombre d’artistes qui viennent d’ailleurs. » C’est le cas du Nantais Patrick Cornillet, du Parisien Jim Delarge ou du Lyonnais Clément Montolio. On sent une grande diversité, et en même temps se dessinent les contours d’une vraie cohérence. « Au début, j’estimais qu’il était difficile d’imposer une ligne – ça me semblait même restrictif – mais, au fil du temps, les axes de programmation se sont clarifiés autour du paysage urbain, si l’on excepte le cas particulier de Benoît Trimborn, la notion d’abandon et l’impact du temps sur les choses. » Des thèmes qui positionnent la galerie mais n’empêchent pas ce dénicheur de continuer à fonctionner au coup de cœur, ni à travailler sur la base de personnalités fortes avec des univers qui leur sont propres. Galerie Bertrand Gillig 15, boulevard Ohmacht – 03 88 32 49 08 www.bertrandgillig.fr Jusqu’au 28 octobre, exposition collective avec Patrick Bastardoz, Patrick Cornillet, Jim Delarge, Elisabeth Fréring, Ayline Olukman, Benoît Trimborn, Olivier Lelong, Catherine Metz…
Gauthier, IfIcould
RADIAL
« J'AI DES GOÛTS BIEN MARQUÉS. »
LE NOUVEAU SOUFFLE Il est jeune, sa galerie vient de fêter sa première année : un avantage et un inconvénient. Fredd Croizer et Radial ont encore à faire leurs preuves mais veulent s’inscrire dans le paysage encore très restreint de l’art contemporain strasbourgeois. Le rythme des expositions est soutenu. Dans sa vitrine, l’humble galeriste veut faire partager ses coups de cœur et « trouver son public ». Le peintre devient galeriste « Je suis venu à la peinture d’une façon aussi improbable que la galerie s’est construite. J’ai eu un coup de foudre pour la peinture et c’est devenu mon activité principale. Quand on décide qu’une passion devient un métier, c’est une belle aventure, il faut s’accrocher. Mon métier de peintre m’a permis de voyager et de rencontrer des artistes avec lesquels je travaille maintenant. L’idée de galerie m’est venue très spontanément, j’avais le local et, en l’aménageant, je me suis rendu compte que ça ressemblait de plus en plus à un endroit où je pouvais présenter de l’art. Après, je savais que ça allait être difficile. Chaque exposition est une surprise et une nouvelle bataille gagnée. »
plein d’idées mais je n’ai pas encore trouvé les duos. Ça laisse de la place à la spontanéité. Même si j’aimerais anticiper davantage, la surprise apporte aussi de l’enthousiasme. » (C.B.) Radial art contemporain 11b, quai de Turckheim 06 61 14 53 26 radial-gallery.eu Radial participe à la biennale internationale du verre, du 20 octobre au 20 novembre avec Alexander Ketele et Gauthier
Ses propositions « J’aime l’art contemporain abstrait. Je propose des sculptures, des peintures ou des photographies. L’idée est d’exposer deux artistes et de créer des connivences entre eux. Pour l’année prochaine, j’ai
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GALERIES D'ART
GALERIE KIWIOR L’INTÉGRITÉ, CLÉ DU SUCCÈS Ils sont enfants de collectionneurs d’art. Les frères Kiwior, Julien et Walter, le premier juriste de formation, le second économiste, transmettent avec une certaine ferveur l’image de ces artistes alsaciens présents au cœur des problématiques esthétiques de leur temps. Ces derniers ont souvent manifesté une forme de singularité, comme l’artiste sundgauvien Jean-Jacques Henner, un familier de Puvis de Chavannes, qui a proposé une version très personnelle du symbolisme avec des formes parfois empruntées au maniérisme. « La galerie fête son premier anniversaire », nous rappelle Walter Kiwior, non sans une petite pointe de fierté. Rappelant qu’il a été formé chez Christie’s à Paris, il s’est spécialisé en peinture ancienne, du XVe siècle jusqu’aux Impressionnistes ; Julien, lui, s’est attaché à la peinture moderne. Ensemble, ils tentent de faire redécouvrir l’art alsacien. « Nous constatons aujourd’hui un engouement, avec une augmentation du nombre d’expositions », comme ça a été le cas pour Alfred Giess. Accrochée au mur, une très belle toile, La Famille de l’artiste de 1946, le situe dans une veine presque américaine. La galerie garantit l’origine des tableaux, meubles et objets présentés, se charge de la restauration des pièces, et le résultat est là : une vraie confiance s’installe, avec des ventes qui se situent « bien au-delà » des estimations prévisionnelles. « Notre clientèle est principalement située hors Strasbourg, à Andlau, Lauterbourg, Colmar ou Mulhouse, mais nous avons également une clientèle parisienne, qui n’est constituée qu’au tiers d’Alsaciens, et nous avons déjà vendu aux Etats-Unis, en Russie, et même au Mexique. Ce que nous constatons, c’est que 80 % de nos clients sont de
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« LE HASARD CONSTITUE NOTRE MATIÈRE PREMIÈRE. » nouveaux acquéreurs. » Cette réussite est sans doute due aux qualités d’accueil de ces deux experts qui prévoient au printemps d’investir un espace privé complémentaire dans un appartement néo-gothique. Ils y présenteront des pièces majeures de la peinture régionale, dignes « en taille et en qualité » d’un musée, comme L’Avaleur de sabre de Gustave Brion, dont ils viennent de faire l’acquisition. Les deux frères s’étaient déjà illustrés l’hiver dernier par la mise en vente d’un recueil de dessins de Gustave Doré. Walter insiste sur le hasard, qui constitue une « matière première » et qui les conduit sur un simple coup de téléphone à se déplacer, à évaluer et parfois à se laisser submerger par l’émotion de la découverte. Julien et Walter sont eux-mêmes collectionneurs, mais il est hors de question pour eux de se réserver les plus belles pièces. L’acquisition est un plaisir, la vente aussi. Walter le rappelle : au moment de la vente du recueil de Gustave Doré, on lui a conseillé de vendre les pages séparément pour gagner plus sur la totalité. Il s’est refusé à démembrer le carnet. Une anecdote révèle la relation intègre que la galerie entretient aux artistes et à leur œuvre… Galerie Kiwior 42, quai des Bateliers – 09 50 84 07 58 www.galeriekiwior.com À lire : Julien et Walter Kiwior, Le Kunschtaafe, Art, histoire et gastronomie en Alsace
GALERIE BRÛLÉE LA FLAMME DE L’INSTANT
Il y a des lieux à Strasbourg qui ont marqué des générations d’amateurs d’art. La galerie Brûlée en fait partie. La familiarité avec le lieu fait que le temps n’y a pas de prise et l’on s’étonne quand Élahé Zahedi nous rappelle qu’elle a ouvert sa galerie en 1993. Elle nous rappelle l’historique du lieu, en remontant jusqu’à la galerie Arts sans Frontières dans les années 80 – certains s’en souviennent, elle faisait galerie et salon de thé – et la galerie Annie Mouilleron. Sur la durée, c’est bien elle qui s’impose depuis 18 ans déjà ! Nulle recette miracle, si ce n’est un attachement profond aux artistes qu’elle rencontre, qui lui en font découvrir d’autres, et ainsi de suite. « L’esprit commerçant, ça me rebute et je ne veux en aucun cas être considérée ainsi. » Pour étayer son propos, elle relate une anecdote concernant Wolfgang Sinwel, « un peintre qui efface autant qu’il ne pose sur la toile » : il y a quelques années, ce dernier lui a montré une pièce d’un sculpteur belge, Lieven d’Haese. « J’avais trouvé cela trop kitsch, mais l’année suivante, j’ai rencontré l’artiste qui présentait ses œuvres sur un stand face au mien. Il était en cohérence avec son travail, ce qui est révélateur, et là j’ai apprécié. » Ça fait 12 ans qu’Élahé Zahedi travaille avec lui.
« AVEC LES VISITEURS, C’EST COMME UNE DANSE. »
Elle a tiré de cette anecdote un certain nombre d’enseignements qui la pose en galeriste avisée. « Avec les visiteurs, l’échange se fait, mais quand la réticence s’installe, c’est comme une danse : on ne sait pas si on doit poursuivre ou pas. Des fois, je laisse tomber, d’autres fois je sens l’ouverture. Je déteste le systématique donc je ne m’installe pas, quitte à improviser parfois. » Galerie Brûlée 6, rue Brûlée – 03 88 21 04 04 Exposition Denis Jully, La Route, jusqu’au 12 novembre
Retrouvez les galeries à St-art, foire d'art contemporain de Strasbourg, du 25 au 28 novembre au Parc des expositions www.st-art.com
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INSTANT F L A S H ILS VIENNENT SE PRODUIRE SUR UNE SCÈNE À STRASBOURG, ASSURENT DES INSTANTS DE PROMOTION. ARTISTES POP, ACTEURS, RÉALISATEURS OU ÉCRIVAINS... ILS POSENT ET S’EXPOSENT. L’ÉQUIPE DE ZUT ! EN PROFITE POUR LES RENCONTRER.
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LOUISE BOURGOIN, PIO MARMAÏ & RÉMI BEZANÇON
LES SALES GOSSES
Par Louise Laclautre // Photos Pascal Bastien
Les plus avisés se souviennent que Le premier jour du reste de ta vie, l’énorme succès de Rémi Bezançon, se terminait par un test de grossesse… Qui annonçait finalement son nouveau film, Un heureux événement, avec Louise Bourgoin et notre vedette strasbourgeoise Pio Marmaï en jeunes parents dépassés par les événements. Une représentation de la maternité très picturale, émouvante mais aussi très cocasse ! Au moment de les croiser tous les trois, nous avons encore en tête les images d’un accouchement sanguinolent et d’une Louise Bourgoin submergée par ses hormones… Nous avons à peine le temps de nous remettre de nos émotions que nous nous retrouvons acculés avec eux dans un ascenseur d’un petit mètre carré. Nous découvrons alors une jeune femme rayonnante à la démarche aérienne – ce qui n’était pas donné, vu la hauteur vertigineuse de ses talons. Au moment de la séance photo avec Pascal, Pio décrète qu’il en a assez des photos trop sérieuses. « Ça vous dérange pas, si je viens avec mon gobelet ? » On assiste à un échange de numéros de Zut ! Eh oui, Louise et Pio ont déjà eu l’occasion, chacun à leur tour, d’être présents dans cette rubrique. Comme deux mômes, ils se lisent l’un l’autre, se congratulant au passage. Rémi Bezançon met un peu d’ordre. Quand on lui fait remarquer que personne n’avait vécu l’expérience d’une naissance, il nous explique : « Dans Un heureux événement, je ne voulais pas un témoignage de plus, j’aimais cette forme de virginité… ». N’étant pas père – « J’ai très envie de l’être, mais ça reste de l’ordre du fantasme » –, il nous confie avoir été particulièrement touché par le livre d’Éliette Abécassis. Louise nous avoue qu’elle a posé autant de questions pour le rôle que pour elle-même. « Rémi m’avait annoncé une mise à nu, au sens propre comme au sens figuré et pourtant, ça n’est pas la question de la nudité qui a présenté la moindre difficulté. Il me semble bien plus impudique de faire semblant d’allaiter par exemple et d’éprouver pour la première fois cette sensation de succion sur mon sein, même au travers d’une fausse peau. » La question du corps est centrale, mais le parti pris formel, inspiré de la peinture baroque, conduit Rémi à s’attarder sur le visage de Louise, comme s’il s’attachait à la figure de la Madone – le lapsus « matrone » provoque l’hilarité générale. Le réalisateur apprécie la remarque : « Les références sont picturales, certains plans sont inspirés de Georges de La Tour. J’étais étudiant à l’École du Louvre, Louise a fait les Beaux-Arts, il n’y a que lui [en désignant Pio] qui n’y connaît rien ! » Pio, justement, ne dit plus rien, mais que fait-il ? Il continue à faire le pitre, il ne cessera pas, y compris lors de la réunion publique, mais c’est sans doute sa manière à lui de montrer qu’il se sent bien, chez lui. Propos recueillis le 27 août à l’UGC Ciné-Cité actuellement en salle
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Par Fabien Texier // Photo Pascal Bastien
BERTRAND BONELLO L'INCOMPRIS
Oublions Laure Adler qui se pââââme devant ses films, oublions la critique qui se masturbe en un, deux ou trois feuillets (ââââhh). Bonello correspond en tous points à ses films : subtil mais direct, marginal mais simple. Le Pornographe, Tiresia, L‘Apollonide ou le sexe dans tous ses états, L’Art de la guerre et sa secte, autant de thématiques porteuses… et trompeuses : « Je perçois le malentendu quand j’annonce le sujet de mes films aux producteurs : ils se frottent déjà les mains. » Parce que Bonello ne choisit pas de traiter un sujet, il cherche un lieu, un milieu à explorer : « Cela induit des codes qui m’intéressent bien plus qu’un grand débat sociétal. Petit à petit, dans L’Apollonide, ça finit par raconter particulièrement l’histoire d’une femme qui… Mais ça n’est pas le but. » Quant à sa réputation de réalisateur difficile : « Je suis pour que les gens s’approprient les films, mais il arrive
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que des critiques aillent chercher des trucs incroyables. Mes films marchent quand le spectateur se laisse aller, ne réfléchit pas trop : je rencontre beaucoup moins de résistance à l’étranger. Au Japon par exemple, j’ai eu droit à des questions simples et précises. » Propos recueillis le 29 août au Star Saint-Exupéry L’Apollonide, souvenirs de la maison close, actuellement en salle
Par Emmanuel Abela // Photo Pascal Bastien
VALÉRIE DONZELLI LA RÉALISATRICE ET LA MÈRE
La guerre est déclarée a marqué cette année cinéma en France. Révélation au printemps au festival de Cannes, choc public à la fin de l’été, l’onde se propage tout au long de cet automne : il y a forcément le combat d’un couple contre la maladie de son enfant, mais au-delà, il y a une manière différente de penser sa relation au film, d’où un traitement visuel éclaté. À les croiser, Valérie Donzelli, réalisatrice du film, actrice et mère de l’enfant, et Jérémie Elkaïm, acteur et père de l’enfant, on imagine à quel point les idées ont dû fuser. Ces deux-là ne tiennent pas en place, ils interrogent tout ce qui les environne, l’un commence à poser une question, l’autre la complète. On ne peut même pas parler de complicité, on suppose simplement une manière d’être… Mais quand Jérémie s’éclipse, épuisé semble-t-il par une nuit trop courte, pour ne plus jamais revenir, l’échange avec Valérie prend une tournure nouvelle. On attend tous les deux le retour de l’acteur prodigue, on quitte le comique de circonstance qui permet de maintenir le sentiment à distance, et on retrouve une forme de gravité. « Avec Jérémie, nous
estimions que l’histoire que nous avions vécue avec notre enfant constituait la matière cinématographique d’une belle histoire d’amour. L’histoire de ce couple est devenue la ligne directrice de toute notre écriture. Ce qui nous plaisait, c’était de construire le récit intime de ce couple, traversé par cette aventure-là. » Elle hésite, puis poursuit : « Le résultat, c’est comme un enfant. » Comme un deuxième enfant ? « Oui, ce film c’est vraiment comme si nous avions fait un autre enfant. Il est un mélange de nous deux, et en même temps, il a son identité propre. » Propos recueillis le 28 août à l’hôtel Hannong à l’occasion de l’avant-première au Star Saint-Exupéry La guerre est déclarée, actuellement en salle
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Par Cécile Becker // Photo Éric Antoine
MAÏWENN LA POLISSONNE
De la jeune réalisatrice armée d’une caméra dans Le Bal des actrices à la femme assurée montant les marches du festival de Cannes en robe bleue électrique, Maïwenn est restée la même. Dans Polisse, elle reprend le genre docu-fiction et les images qui tremblent pour capter des instants uniques. Maïwenn filme avec sensibilité : « Je cherche la candeur dans le regard des acteurs, je veux qu’ils soient en danger tout le temps, je peux venir les filmer alors qu’ils ne parlent pas, qu’ils ne sont pas dans la scène », dit-elle. Après un stage d’observation au sein de la brigade de protection des mineurs à Paris, elle retranscrit le quotidien de ces policiers, interprétés par une belle bande d’acteurs. Observatrice dans le film, elle joue une photographe et retrouve là son rôle favori : un personnage qui assiste à l’action sans y être impliqué et est l’amoureuse de Joey Starr (son vrai amoureux). Le sujet est lourd : pédophilie, inceste, viol. Mais Maïwenn le traite avec finesse et intelligence. Avocate d’une France multiculturelle et colorée, elle montre ici la fragilité de toutes les couches de la société face à ces actes criminels. Qu’on
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ne s’y trompe pas, Maïwenn reste une sale gosse, elle avoue avoir « 14 ans dans sa tête ». Alors quand un journaliste lui parle de Polisse comme un film de la maturité, elle se braque : « Ce n’est pas le film de la maturité, mon producteur m’a recadrée. Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurai ouvert Polisse sur une scène de débauche à Las Vegas où les flics auraient tous été saouls. » Loin de vouloir se construire un personnage de réalisatrice avertie, Maïwenn, en professionnelle, s’imprègne néanmoins de ses sujets et les rend honnêtes. Si la photographie ci-dessus témoigne d’un regard adulte et assuré, en coulisses, elle baille, s’ennuie et joue à la rebelle. Une femme polissonne. Propos recueillis le 3 septembre à l’hôtel Régent Petite France à l’occasion de l’avant-première de Polisse à l’UGC Ciné-Cité Polisse, en salle le 19 octobre
Emmanuel Benner, dit Many Benner - 1873 - 1965
www.galeriekiwior.com
Fine Arts
tableaux anciens & modernes
M. Walter Kiwior Historien de l'art SpĂŠcialiste tableaux anciens +33 (0)6 78 52 82 66
www.galeriekiwior.com
contact@galeriekiwior.com
42 quai des Bateliers - 67000 Strasbourg
M. Julien Kiwior SpĂŠcialiste tableaux alsaciens et modernes +33 (0)6 78 52 87 61 +33 (0) 9 50 84 07 58
Par Nicolas Léger // Illustration Henri Walliser
FRÉDÉRIC BEIGBEDER & SIMON LIBERATI LES DANDYS
Accompagné de Simon Liberati, auteur de Jayne Mansfield 1967, Frédéric Beigbeder vient présenter son essai, Premier bilan après l’apocalypse. Cette anthologie nous fait découvrir un lecteur amoureux, capricieux et enfantin. L’éclectisme y est de mise (de Pacadis à Bret Easton Ellis en passant par Nizon ou Colette) et la subjectivité des choix est revendiquée. Mieux, elle est érigée en principe premier. Critère n°1 de sélection ? « Tronche de l’auteur ou manière de s’habiller ! » Cet éloge de la superficialité n’est pas qu’une provocation, c’est une fascination. Beigbeder se plaît à naviguer dans la mythologie de ces écrivains légers, inquiets, frivoles ou blessés. Ses romans, d’ailleurs, sont le reflet de cette belle obsession : l’écrivain est un personnage, une figure avec laquelle on joue, cruellement parfois. Fantasme et réalité se sont pourtant souvent croisés dans l’existence de cet homme à tout faire : il s’est tantôt retrouvé à la poursuite de l’énigmatique Salinger, à table avec Robbe-Grillet à New York ou encore à plaisanter avec Françoise Sagan fumant ce qu’elle aimait appeler ses « cool molles »...
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Lors du dîner suivant l’intervention à l’Aubette, Liberati est intarissable. Ray-Ban dans la poche de la chemise, il énumère anecdotes, détails signifiants ou glauques sur les 60-70’s américaines. Au fil de la discussion, l’incongru finit en effet par prendre des étranges allures de symbole : « Phil Spector et Charles Manson sont aujourd’hui dans le même quartier pénitentiaire. Manson a même essuyé le refus du producteur des Beatles lorsqu’il lui a demandé de sortir un album... » Beigbeder, assis à sa gauche, contemple son camarade comme un gosse à qui l’on raconte des contes cruels et s’esclaffe à ses effets de chute. Nous les laissons s’enfoncer dans la nuit strasbourgeoise, destination le Living Room… Seuls les oiseaux du petit matin recroiseront alors ces deux élégants oiseaux de nuit. Propos recueillis le 17 septembre à la librairie Kléber à l’occasion des Bibliothèques Idéales Frédéric Beigbeder, Premier bilan après l’apocalypse, Grasset Simon Liberati, Jayne Mansfield 1967, Grasset
Texte Cécile Becker // Illustration Chloé Fournier
ANNA CALVI L’ENCHANTERESSE
Anna Calvi se fait attendre. Il est 18 heures et toujours aucun signe du tour bus tombé en panne entre Clermont-Ferrand et Strasbourg. Déjà, quelques fans font le pied de grue. Aussi, quand un petit bus couleur aubergine s’avance vers La Laiterie le soulagement est général. Anna Calvi, petite et frêle, sort, capuche sur la tête, et s’avance vers les loges d’un air timide. Tout juste le temps de souligner ses yeux de noir et là voilà disponible et fraîche pour une belle interview. Le regard souvent baissé, la voix presque imperceptible, elle répond aux questions assez succinctement mais tape juste. Le contraste entre la femme discrète et la chanteuse tigresse, maîtresse de sa guitare, est frappant. Elle qui compare la scène à un instant de sacrifice avoue : « C’est une expérience magnifique que de pouvoir s’exprimer de cette façon, j’aime provoquer des sentiments chez le spectateur. Je chante pour moi et pour le public, je suis consciente de sa présence et j’essaye maintenant de le regarder. » Animale, sa voix l’est sans aucun doute. Sans vouloir domestiquer son côté sauvage, elle préfère
l’offrir à sa musique. Elle explique : « J’essaye de faire sortir de moi cet animal. Pour être chanteur, je crois qu’il faut être capable de se laisser aller, d’être libre. » Habillée de rouge et juchée sur de hauts escarpins, elle laisse sur les planches parler son côté femme fatale : « C’est une façon de refléter ma musique, de refléter le caractère direct de celle-ci. » Début du concert : ses cheveux toujours tirés, son regard direct et charmeur, elle agrippe sa guitare et la fait vibrer. Son public, lui, est saisi. Marqué par sa puissance, il se laisse prendre aux tripes par une jeune femme inoubliable et renversante. Propos recueillis le 22 septembre à La Laiterie Album : Anna Calvi, Domino
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CULTURE ZUT !
Albert Von Schrenk-Notzing, La médium Eva C. avec une matérialisation sur une tête et une apparition lumineuse entre les mains, 17 mai 1912 - Photo : D.R.
ARTS & SCIENCES
ESPRITS, ÊTES-VOUS LÀ ?
Visuel : collectif Hoochie Coochie
ÇA BOUILLONNE !
ILLUSTRATION
L’association Central Vapeur explose. Elle est partout et crée des ponts entre les pratiques de l’illustration. Avec son salon des indépendants, elle invite des intervenants à réfléchir sur l’avenir de l’illustration à travers des conférences et des rencontres. Enfin, une émulation se crée dans la région ! Temps fort de la manifestation : l’exposition au Hall des chars, où l’on retrouvera autant les bijoux de créateurs locaux, comme la micro-édition FrenchFourch, l’imprimerie artisanale Papier Gâchette, les expérimentaux d’Icinori, que des collectifs d’ailleurs qui font bouger le milieu. Petits personnages, histoires rigolotes ou tristes, édition, il est temps de soutenir le coup de crayon de ceux qui font avancer l’illustration. (C.B.) Salon des indépendants de Central Vapeur, du 27 au 30 octobre, différents lieux à Strasbourg www.centralvapeur.org
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La fascination de l’homme pour l’au-delà est éternelle et traverse tous les champs du savoir et des arts. Les musées de Strasbourg unissent leurs forces pour se lancer dans une grande exploration pluridisciplinaire des relations entre l’homme et le monde des esprits. L’exposition L’Europe des Esprits ou la fascination de l’occulte (1750-1950) rassemble ainsi des œuvres artistiques, littéraires, des documents et des instruments scientifiques qui témoignent de l’importance de ces relations dans l’histoire de la modernité. Un projet considérable, avec près de 900 pièces sur 2000 m2. (S.D.) Du 8 octobre au 12 février au musée d'Art moderne et contemporain www.musees-strasbourg.org Soirée Paparazz'art, pilotée par les étudiants de l'IUT d'Illkirch, le 2 décembre à partir de 20h
ÇA JAZZE DANS L’BOURG MUSIQUE
FAUT QU’ÇA GDANSK !
ARTS
Avec son projet annuel e.cité, apollonia visite les capitales de l’est de l’Europe par le biais de ses artistes. Jusqu’en décembre, elle fait étape à Gdansk, ville chargée, depuis les années 80, d’un imaginaire naval et militant. À travers expositions, résidence et interventions dans l’espace urbain, photographes, vidéastes et plasticiens partagent leur regard sur leur ville et sur monde. Un regard qui transcende la grisaille à laquelle on associe bien souvent la cité polonaise, qui s’avère un vivier enthousiasmant de jeunes talents. (S.D.) e.cité – Gdansk, jusqu’au 8 décembre à l’espace apollonia et en ville www.apollonia-art-exchanges.com
THÉÂTRE
COMME UN ÉCLAIR
Les amants de Vérone auront toujours des choses à nous dire. Pour le metteur en scène Olivier Py, c’est le défi de l’impossible qui est à la source même de leur amour. Roméo et Juliette s’aiment justement parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas s’aimer. « Chaque amant est pour l’autre une porte sur l’infini » : ainsi explique-til sa vision du classique de Shakespeare, pour lequel il a mené un nouveau travail de traduction. La fulgurance plutôt que la souffrance. (S.D.) Roméo et Juliette, du 22 novembre au 10 décembre au TNS www.tns.fr
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Photo : Alain Fonteray
Photo : Michal Szlaga
La 26e édition de Jazzdor envoie du lourd ! À tel point qu’on a envie d’en égrainer les perles, juste pour le plaisir. Steve Coleman, Aldo Romano, La grande campagnie des musiques à ouïr jouant Monk & Ellington, Richard Galliano, Archie Shep, Michel Portal, Jean-Jacques Avenel, un ciné-concert d’Akosh S et Gildas Etevenard accompagnant Les Saisons de Artavazd Pelechian. Sans compter les découvertes des soirées club à 22h. Ça sent l’abonnement ! (S.D.) Jazzdor, du 4 au 18 novembre www.jazzdor.com
Visuel : Daniel Depoutot, L’Horloge - Photo : Kristina Shishkova
Visuel : Workwithinwork, chorégraphie William Forsythe – Photo : Jean-Luc Tangue
CULTURE ZUT !
ARTS
EN FER
Ballet de corps DANSE Pour son premier programme de la saison, le Ballet du Rhin revient aux questions essentielles. Qu’est-ce qui fait le style d’un chorégraphe ? La force d’un récit chorégraphique ? Comment le construire, comment occuper l’espace de la scène avec son corps ? Trois chorégraphes de génération différentes proposent leurs réponses et confrontent leurs points de vue. À Workwithinwork du maître William Forsythe, où s’emboîtent dans un équilibre parfait duos et ensembles, succèdent As If de Johan Inger, ronde infernale et violente, et Un pays lointain du jeune prodige Noé Soulier, qui revisite ici l’art de la pantomime. Une soirée de danse qui permettra au Ballet de déployer toute une palette d’interprétations. (S.D.) Opus Corpus, du 16 au 20 novembre à l’Opéra du Rhin www.onr.fr
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Dans son atelier, l’artiste strasbourgeois Daniel Depoutot utilise de la ferraille et de la tôle de récupération pour former des sculptures et des machines de l’étrange. Il assemble, soude, découpe pour s’inscrire dans une démarche de mécanique durable. L’Illiade expose son travail ainsi que sa collaboration avec ses comparses de Kinshasa qu’il a initié à l’assemblage. Des sculptures impressionnantes réalisées par un magicien du fer. (C.B.) Daniel Depoutot et ses comparses en tôle, du 22 novembre au 11 décembre à l’Illiade 11, allée François Mitterand à Illkirch www.illiade.com
Photo : Danny Willems
Mythe again
DANSE
Wim Vandekeybus is back. Avec toujours les mêmes obsessions. Pour la troisième fois, le chorégraphe flamand propose une adaptation de l’adaptation de Jan Decorte de l’Œdipe de Sophocle. Vous suivez ? Il semble avoir développé une véritable fascination pour ce texte à la langue éblouissante et le destin de cet homme qui, à son insu, tue son père et épouse sa mère. Un combat impossible comme Vandekeybus les affectionne et qu’il explore avec 16 danseurs, acteurs et musiciens, interprètes de sa danse dangereuse et désespérée. Psychanalytique ? (S.D.)
MUSIQUE
Visuel : Stromae
Œdipus / Bêt noir, du 20 au 22 octobre au Maillon-Wacken - 03 88 27 61 81 www.le-maillon.com
Photos : Marie Taillefer
TOP LE 67 !
L from L
MUSIQUE
L nous a bouleversé au début de l’année avec un album comme on n’en fait plus de pareil. Avec ce quelque chose de Barbara, Lhasa, Thom Yorke, mais aussi de Brel, cette artiste discrète cherche une forme d’épure dans la voix : une émotion demeurée intacte, vibrante et sensuelle. L, une simple initiale comme une griffe, mais déjà la patte d’une grande. Essentielle. (E.A.) En concert le 22 octobre au Cheval Blanc, à Schiltigheim 03 88 83 84 85 www.ville-schiltigheim.fr
Top chrono. Le Conseil général du BasRhin organise une série d’événements sur 67 lieux et durant 67 heures, afin de sensibiliser les Alsaciens sur l’action large menée par l’institution. Culture, transport, environnement, gastronomie ou numérique, autant d’enjeux nécessaires à la vie quotidienne du Bas-rhinois. Des sujets sérieux et essentiels mais aussi de la musique, avec l’organisation d’une nuit électro à Sélestat : une soirée de concerts gratuits en plein air. On y croisera Stromae et son Alors on danse, le ciné-concert des Colt Silvers sur le film Blade Runner ou encore le DJ colmarien Edouard Von Shaeke. Shake your booty ! (C.B.) Nuit Electro 67, dans le cadre des 67h du 67, le 15 octobre, square Ehm à Sélestat www.bas-rhin.fr
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CULTURE ZUT ! MUSIQUE
ENCORE L’ÉTÉ Dernier né de la vague geek, Washed Out fait partie de la nouvelle génération de musiciens qui composent les yeux vissés sur leur laptop. S’il ne sort pas beaucoup de chez lui, l’Américain a pourtant sorti Within and Without, un premier disque frais à tendance nettement estivale enregistré avec Ben Allen (Deerhunter, Animal Collective). Dans la même veine que le fabuleux Sexuality de Sébastien Tellier, il nous entraîne dans des paysages ensoleillés où l’on rêverait de s’allonger. Alors que l’automne point le bout de son nez, il est grand temps, pour nous aussi, de décoller de nos ordinateurs et de mettre le nez dehors pour aller apprécier ses tubes electro lo-fi sensuels sur la scène du club de La Laiterie. (C.B.)
Photo : Marc Coudrais
Washed Out, le 29 octobre à La Laiterie www.laiterie.artefact.org
FOU’ART DANSE
JEUNES GENS MODERNES Dans les années 80, de jeunes chorégraphes français révolutionnaient l’histoire de la danse. Parmi eux, Mathilde Monnier et Jean-François Duroure. Influencés à la fois par la danse-théâtre de Pina Bausch et l’abstraction de Merce Cunnigham, ils créent Pudique acide (1984) et Extasis (1985), pièces fougueuses et modernes qui les propulsent sur le devant de la scène. Aujourd’hui reprises par de jeunes danseurs, elles témoignent d’une époque et d’une esthétique sans rien avoir perdu de leur capacité d’étonnement. (S.D.) Pudique acide / Extasis, du 22 au 24 novembre à Pôle Sud www.pole-sud.fr
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ARTS
16e édition pour St-art, la foire d’art contemporain de Strasbourg, qui attend cette année encore 30 000 visiteurs sur les stands d’une centaine de galeries. Parmi les événements qui l’accompagnent, on ne manquera pas l’exposition par cinq collectionneurs privés strasbourgeois d’une partie de la collection. Voilà qui nous donnera sans doute des idées. (S.D.) St-art, du 25 au 28 novembre au parc des expositions www.st-art.com
Mode de vie L’esthétique oriente le regard Les systèmes d’aménagement USM allient élégance et fonctionnalité.
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CULTURE ZUT ! PORTRAIT DE VILLE
À quoi ressemblera la ville de demain ? PHOTO Quelles représentations avons-nous de la ville ? Comment la ville se dessine-t-elle et se transforme-t-elle ? C’est pour tenter de répondre à ces vastes questions que La Chambre a lancé la mission photographique du territoire de Strasbourg. Et c’est le photographe Gilles Leimdorfer qui a été chargé de tirer le portrait de la capitale alsacienne. Un portrait à la fois juste et subjectif. Leimdorfer délaisse volontiers l’architecture monumentale et lui préfère celle qui dont les habitants font un usage quotidien. De même, il marque un intérêt particulier pour les frontières de la ville, où la densité se relâche, la circulation s’intensifie et les jardins ouvriers fleurissent. Au final, il propose quatre séries d’images qui inviteront sans doute les Strasbourgeois à poser sur leur ville un regard neuf. (S.D.) Gilles Leimdorfer, du 14 octobre au 27 novembre à La Chambre et sur les colonnes Morris de la ville www.la-chambre.org
HISTOIRES NATURELLES
Enzo De Leonibus est obsédé par la nature. Il l’analyse, la retourne, cherche ses formes, essaye de les comprendre. Dans son installation Il Corpo delle parole présentée à l’institut culturel italien, il lie art et biologie, peinture et recherche, science et mots pour donner un sens à ses errances. Il recherche le souffle dans des branches d’arbre, expose des lettres d’un voyage, fait corps avec la nature pour comprendre ses moindres secrets. Une exposition mystique. (C.B.) Il corpo della parole – Le corps des mots, jusqu’au 3 novembre à l’Instituto italiano di Cultura 7, rue Schweighaeuser www.iicstraburgo.esteri.it
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ÉVÉNEMENT
RACONTE-MOI UNE HISTOIRE Un ciné-concert monstrueux ! Dans le cadre du Salon du Livre de Colmar, Enki Bilal, accompagné de la musique de Goran Vejvoda, mixe en live ses trois films Bunker Palace Hotel, Tykho Moon et Immortel. Ce cinémonstre hostile et inspiré s'inscrit dans le thème du salon, qui cette année se penche sur d’Effroyables Forêts ? et viendra rythmer la programmation riche du salon. Cafés littéraires, rencontres, dédicaces sont organisés autour des auteurs d’ici ou d’ailleurs, qui font la littérature d’aujourd’hui. Lisons ! (C.B.) Salon du livre de Colmar, les 26 et 27 novembre au parc des expositions de Colmar www.salon-du-livre-colmar.com
Visuel : Tykho Moon de EnkiBilal
ARTS
DANSE ŒDipuS / Bêt Noir
INTERN(ART)IONAL
ARTS
L’art contemporain joue encore à saute-frontières. Pour la 12e fois, des artistes français, allemands et suisses de la tri-regio expose dans des lieux français, allemands et suisses de la tri-regio… et pas forcément dans leurs pénates. Ils invitent les visiteurs à circuler entre 15 lieux et à, oh aventure !, se risquer dans les pays voisins. À Strasbourg, c’est Accélérateur de particules qui accueille et joue le jeu à plein en invitant des commissaires suisses, français et allemand. Ils ont concocté une sélection 100% vidéo, regroupant pas moins de 30 artistes. Un événement revigorant, introduit par le concert de T., le génial songwriter du label strasbourgeois Herzfeld. Une raison supplémentaire de ne pas s’en passer ! (S.D.) Regionale 12, du 3 décembre au 13 janvier au Maillon-Wacken et dans 14 autres lieux de la tri-regio
Concert de T. lors du vernissage, le 2 décembre à 19h www.accelerateurdeparticules.net www.regionale.org
Jan Decorte / Wim Vandekeybus / ultima Vez
BirDS With SkymirrorS Lemi ponifasio / mAu
puDiquE AciDE / ExtASiS
mathilde monnier / Jean-François Duroure
JourNEy homE
Les Slovaks Dance collective
FLip Book
Boris charmatz
SALVES
maguy marin
uN pEu DE tENDrESSE BorDEL DE mErDE ! Dave St-pierre
thÉÂtrE DiE hEimkEhr DES oDySSEuS claudio monteverdi / David marton / Schaubühne Berlin
your BrothEr. rEmEmBEr? Zachary oberzan
LE chEmiN SoLitAirE
Arthur Schnitzler / tg StAN
GiNA
Eugénie rebetez
ADiShAtZ / ADiEu
EXPO
Et Lettera, écrire l’image, dessiner le mot, du 6 octobre au 17 décembre www.etlettera.eu
LES quAtrE JumELLES
CRÉATION
copi / Jean-michel rabeux
BoDENproBE kASAchStAN Stefan kaegi / rimini protokoll
iN DE mAïS
David Van reybrouck / Johan Dehollander
LA Loi Du mArchEur
Nicolas Bouchaud / Éric Didry
LA cASA DE LA FuErZA Angélica Liddell
L’ENtêtEmENt
rafael Spregelburd / marcial Di Fonzo Bo / Élise Vigier
miDDLE EASt
Franck Nuyts / philippe Blasband / Johan Dehollander / LoD
ArS moriENDi
capriconnection & Schola cantorum Basiliensis / Anna-Sophie mahler / Anthony rooley
ANtikLimA (x) CRÉATION
Werner Schwab / mathias moritz / Dinoponera / howl Factory
FEStiVAL prEmiÈrES
Jeunes metteurs en scène européens
cirquE iNFuNDiBuLum Feria musica
ciNÉmAtiquE
Adrien m / claire B
qu’AprÈS EN êtrE rEVENu
Jean-Baptiste André / Association W
muSiquE BALkAN BrASS BAttLE
Fanfare ciocarlia vs Boban & marko markovic orchestra
www.le-mAIllON.COm
ATelIeR POsTe 4 — photo Jose Fuste Raga
DRAWING WORDS
Jonathan capdevielle
Et Lettera est un projet européen réunissant six villes : Arad, Barcelone, Brno, Debrecen, Varsovie et Strasbourg. Cette exposition gigantesque s’intéresse aux relations étroites entre les lettres en tant que signes d’écriture et les lettres considérées comme des images. Au-delà d’une exposition phare à la médiathèque André Malraux qui présentera au public une collection de livres de référence du XVIe au XXe siècle, d’autres manifestations viennent compléter la thématique de l’illustration et de l’écriture. AtopoZ, regard sur la lettre dessinée à la Chaufferie propose un regard panoramique sur la lettre dessinée dans le livre illustré des années 70 à aujourd’hui. À travers le travail d’illustrateurs ou d’auteurs de bande dessinée, les lettres et le dessin prennent tout leur sens et se déclinent. Des rencontres, conférences, spectacles et ateliers (dont un chapeauté par Martin Roulet, en résidence à la Médiathèque Sud) sont également organisés dans le réseau des médiathèques de la CUS. Parce que l’ère du numérique ne nous fera jamais oublier le papier. (C.B.)
03 88 27 61 81
Visuel : œuvre de Régis Pirastru - Photo : Stéphane Spach
CULTURE ZUT ! ARTS
SINOOXYGÈNE Changer d’air, exposer en Chine et à Strasbourg, mixer les cultures : Régis Pirastru est un Strasbourgeois chanceux qui, grâce à l’association Sinoccygen, a pu mettre en regard son travail avec celui de Zhuo Li, artiste de là-bas. L’exposition présentée au Centre culturel de Chine se veut le témoin d’une rencontre internationale et à visée créatrice. Régis Pirastru montrera son travail sur la matière et les fragments, des objets banals qu’il transforme en curiosités poétiques. (C.B.) Métamorphe naturelle, jusqu'au 30 octobre au Centre culturel de Chine 69, rue du Faubourg de Pierre www.aisoac.org
CINÉMA
Rêver en couleurs Déferlement de formes et de couleurs au cinéma Star ! Pendant ces vacances de la Toussaint, Animastar invite petits et grands à rêver devant des trésors du cinéma d’animation. 2D, 3D, dessins ou marionnettes animées, cellulo, courts ou longs métrages… ici, on varie les techniques et on pense à tous les âges : du mignon petit conte (Emilie Jolie) à une critique acide du marketing et de la pub (Logorama), Animastar rappelle que le cinéma d’animation est d’abord du cinéma, et qu’avec lui, on peut parler de tout et traverser toutes les émotions ! Des stages et ateliers seront proposés à tous ceux que les merveilles animées du festival auraient inspirés. (S.D.)
Visuel : Le Gruffalo de Jakob Schuh, Max Lang
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Animastar, du 19 au 6 novembre au cinéma Star www.cinema-star.com
ARTS
LA VIDA LOCA
Un mix de la culture latino-américaine avec le graffiti nord américain ? Cela donne Mi Vida Carnaval, l’exposition de Pisco graffeur et peintre depuis les années 90. Après avoir réalisé des décorations pour un défilé Vuitton, les Restos du Cœur ou encore France 3, il s’invite sur les murs d’Avila et d’Avila Factory pour présenter ses calligraphies et portraits. (C.B.) Mi Vida Carnaval Pisco, du 3 novembre au 3 décembre chez Avila 69, rue des Grandes Arcades et 33, rue du Maréchal Lefebvre
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T E N D A N C E S
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Caban en lainage et manches fourrure BURBERRY, blouse et mini-jupe en soie frangée laser PLEIN SUD, babies bicolores BARBARA BUI, le tout chez L’Altra. Collier chaîne maillon Meplat en or jaune CARTIER
L' U S I N E Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon
Coiffeur Sébastien Rick Make-up artist Jacques Uzzardi / www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits Mac / Galeries Lafayette Mannequin Audrey / Agence New Madison Post-production Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Camille Vogeleisen / Preview Assistante mode Alix Renaux Lieu Corderie Meyer-Sansboeuf à Guebwiller www.meyer-sansboeuf.com Boutiques Cartier, Gabrièle Schwartz, K.Collections, L’Altra, Ultima
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Montre Délices de Cartier en or rose et quartz et bracelet en toile brossée CARTIER Escarpins à bracelets cheville CÉLINE chez Ultima
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Robe en jersey de laine PLEIN SUD, ceinture en crocodile et rangers BURBERRY PRORSUM, le tout chez L’Altra Bracelets cordons, diamants et ébène, bague en résine mate et diamants ANDRÉ BENITAH, le tout chez Gabrièle Schwartz
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Tailleur pantalon en lainage gris foncé, intérieur gansé cuir, GUSTAVOLINS chez K.Collections Collier chaîne maillon et bracelet maillon Meplat en or jaune CARTIER
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Veste en cuir et ceinture élastique JUST CAVALLI, robe en tricot ajouré D&G, les deux chez L’Altra. Escarpins MIU MIU chez Ultima
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Robe écossaise en soie et laine à boutonnage coté et bottes gants en daim et reptile, les deux PRADA chez Ultima
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Robe à col capeline, à porter aussi façon col bénitier MAISON MARTIN MARGIELA chez K.Collections. Escarpins MIU MIU chez Ultima. Bague en calcédoine grise SUSIE OTERO et bracelet Oneday, forme maille gourmette, en céramique noire et diamants, les deux VICTORIA CASAL chez Gabrièle Schwartz
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Chemisier à jabot en soie blanche gansé noir TSUMORI CHISATO, jupe longue, plissé dans le biais avec ceinture cuir attenante, MAISON MARTIN MARGIELA, les deux chez K.Collections. Escarpins en cuir et paillettes MIU MIU chez Ultima Bague SUSIE OTERO et bracelet VICTORIA CASAL chez Gabrièle Schwartz
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SHOPPING FEMME Réalisation Myriam Commot-Delon Photos Preview
BACKSTAGE LA PALETTE DE CET HIVER POURRAIT ÊTRE CELLE-CI : DU NOIR ET DU BEIGE, UN NUAGE DE GRIS, UN FLASH DE JAUNE ET UNE TOUCHE DE ROUGE QUI CLAQUE ! ON ADORE CE GRAND DÉBALLAGE D’AUTOMNE QUI NOUS RHABILLE POUR L’HIVER. VITE, DU FROID !
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Botte zippée intérieur fourré et boots en cuir vieilli de couleur beige grisé, intérieur mouton, les deux chez MONA
Manteau gris en rancoon tricoté, manches gansées de tricot et mitaines attenantes MAX & MOI chez Vicino Débardeur imprimé « Alain Delon » D&G et sac en cuir tressé « Prada - Made in India », fait main à Madras. Dessous : derbies à semelle rayée brun/beige. Au sol : creepers en noir et gris PRADA. Le tout chez Ultima
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SHOPPING FEMME Pull et débardeur tricotés en cachemire ultra fin, point de jersey finition dentelle « Made in Népal », différents modèles à porter seuls ou superposés pour un effet deuxième peau, JEAN COLONNA en exclusivité chez K.Collections
Écharpe imprimée étoiles en feutre et voile de coton FALIERO SARTI chez K.Collections
Veste en mouton, double brandebourg en cuir noir MIU MIU chez Ultima
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En haut de gauche à droite : bottines à talon compensé cranté GUGLIELMO ROTTA, bottines en daim gansé mouton JANETSPORT, boots à fermeture épingle à nourrice JANET & JANET En dessous : bottes en cuir et boucles or LUCIANO PADOVAN, bottines à boucles et mouton retourné SEE BY CHLOÉ. Le tout chez Chaussures Différence
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SHOPPING FEMME En bas à droite : baskets en nubuck rouge patiné MONA, mocassins en cuir chocolat et sac en cuir vieilli à rabat gansé de peau lainée HARDRIGE. À l’arrière : bottine à talon compensé et rabat fourrure MOSQUITOS, mocassin à talon noir et chocolat C.PETULA, les deux chez Hardrige Pantalon « carrot » en velours côtelé LIU-JO JEANS chez Vicino
Sac en nylon et multibrides en cuir glacé et écharpes en lainage gaufré façon écailles, le tout BURBERRY chez L’Altra
Veste matelassée en duvet d’oie à col drapé ERMANO CERVINO et bottines zippées en veau noir FREE LANCE, les deux chez K.Collections
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IL FAUT LAVER LE JEAN DE SES IDEES
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SHOPPING FEMME Robe en jersey imprimé, ceinture attenante à large boucle JUST CAVALLI chez L’Altra. Bottine, cuir et revers fourrure, MONA
Bottines bikers en cuir fourré JIMMY CHOO chez Ultima
Veste imperméable Courrier Anorak Bomber en lin enduit, dos plongeant et capuche ajustable, G-STAR RAW
De gauche à droite : botte à talon compensé et revers modulable en mouton ASH, bottine noire à revers mouton ESPACE et low-boots en daim à revers mouton et semelle à plateau de gomme MARITHÉ+FRANÇOIS GIRBAUD. Le tout chez Ultima Bis
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Costume pantalon couleur grenadine, veste croisÊe et pantalon droit LOLA, parapluie noir, doublure zèbre et pivoine PASOTTI chez Revenge
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SHOPPING FEMME
T-shirt « Mondrian » PRADA chez Ultima
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3 Bottines Alpha Bravo, HARDRIGE
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4 Bottines et chapeau en feutre, G-STAR RAW
5 Chauffeuse Catifa gamme 80
design Lievore Altherr Molina, ARPER chez DÉCOBURO
9 Derby Osbourne, HESCHUNG
8 Écharpe en laine et soie, TRAITS chez REVENGE
7 Sac de voyage, HARDRIGE
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Baskets et chaussettes Heraldix, MARITHÉ+FRANÇOIS GIRBAUD
Besace Messenger, HESCHUNG
En plus d’accorder de l’attention aux détails, et fatalement aux accessoires, tout dandy qui se respecte ne mégotera jamais sur le choix du fauteuil dans lequel il va s’asseoir pour enfiler ses souliers. Il attachera la plus grande importance à la commode qui accueillera ses écharpes et ne sera jamais contre ce petit rappel de couleur qui assortira divinement ses accessoires à son intérieur. Cela s’appelle du raffinement et ce n’est jamais superflu.
CHRONIQUE //
#10 Au bon parfum
JUS DE LUNE
Par Sylvia Dubost // Illustration Laetitia Gorsy
//// C’est peut-être la matière la plus noble de toute la parfumerie. Et comme tout aristocrate, elle se livre avec retenue. La recueillir demande patience et délicatesse. L’iris sait se faire désirer. Il faut attendre trois ans avant de pouvoir en déterrer le rhizome et le laisser se dessécher, pendant encore trois années. Six ans, au minimum, pour que cette racine toute rabougrie et dure comme de la pierre, et non la fleur altière, soit prête à être broyée et distillée. C’est long, dans l’industrie… D’autant plus que le procédé d’extraction est complexe et le rendement médiocre, que la culture sur des terrains caillouteux et escarpés rend la mécanisation de la récolte impossible. L’absolue d’Iris Pallida florentin, l’espèce la plus raffinée, atteint ainsi aisément les 60 000€ le kilo… Si l’on s’assujettit ainsi à ses caprices, c’est que l’imaginaire que véhicule cette matière est unique. Froide et métallique, humide et pierreux, légèrement boisée et délicatement poudrée : elle a l’odeur du clair de lune. Rappelant aussi la violette et la carotte (l’effet racine), l’iris est presque toujours mélancolique. Soit parce qu’il est froid comme la nuit et la mort, soit parce qu’il rappelle les cosmétiques d’antan, parfumés aux rhizomes d’iris pilés. Sa plus belle interprétation est sans aucun doute celle de Serge Lutens, orchestrée par le parfumeur Maurice Roucel. Iris Silver Mist (1994) évoque un brouillard argenté dans de sombres sous-bois. Tellement froid qu’il me fait monter les larmes aux yeux et me le rend impossible à porter. Un iris total, sublime et mortuaire. Dans le même registre sylvestre et nocturne, Bois d’argent (Dior, 2004) joue lui aussi l’épure tout en se faisant plus chaleureux et portable. Mais le plus touchant dans cet esprit reste pour moi Après l’ondée (Guerlain, 1906) : cette lisière humide et nostalgique est d’une poésie inégalée. Sans conteste l’un des plus beaux parfums de tous les temps.
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La froideur intrinsèque de l’iris le garde toujours quelque peu à distance. Même travaillé loin de cet imaginaire féérique, sa séduction est toujours cérébrale, jamais sensuelle. Il aura ainsi inspiré à Henri Robert l’un des chefs d’œuvre de Chanel : le vert et nerveux n°19, parfum d’une femme de tête. Et lorsque l’iris se fait doux, lorsque sa poudre délicate nous enveloppe comme un cocon et dévoile une facette rétro, la féminité qu’il évoque est tout en retenue. Toujours en raffinement et en délicatesse, jamais il ne s’impose, jamais il ne laisse un sillage derrière celui qui le porte. Timide comme la lune, fugace comme la rosée, c’est un parfum pour soi qui ne se dévoile que dans l’intimité. Avant de disparaître, noblesse oblige, sur la pointe des pieds mais dans un infini regret. Mes iris préférés : Après l’ondée, Guerlain (Jacques Guerlain, 1906) : une prairie à l’aurore, trempée de rosée ; de la pure mélancolie en flacon. Dior homme, Christian Dior (Olivier Polge, 2005) : cet iris chocolaté est la preuve que le mainstream est capable de chefs d’œuvre. Evitez les versions intense et sport, qui ont perdu toute élégance. N°19, Chanel (Henri Robert, 1971) : s’il n’est pas en vedette, l’iris donne à cet composition la froideur hiératique qui convient à une séductrice plus en verve qu’en courbes. Iris, Santa Maria Novella (1901) : un iris-violette délicat, frais et innocent. Une merveille de douceur étonnante de modernité. Iris poudre, Frédéric Malle (Pierre Bourdon, 2000) : délicieusement désuet, un aldéhydé qui ne garde de la racine que l’effet cosmétique.
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LORS DE NOS PÉRÉGRINATIONS STYLISTIQUES POUR LA RUBRIQUE URBAN STYLES, À LA RECHERCHE DE LA PERLE RARE, NOUS AVIONS CROISÉ IL Y A DEUX ANS LE CHEMIN D’UN OVNI DU LOOK : PIERRE BRIGHTON. DEPUIS, APRÈS PLUSIEURS FASHION WEEK, IL EST PASSÉ DE TÉMÉRAIRE À PROVOCATEUR ET BÉNÉFICIE, À 19 ANS, D'UNE COUVERTURE MÉDIATIQUE DIGNE DES STARS. BIENVENUS DANS L’UNIVERS ÉTRANGE DE PIERROT LE FOU.
L’ANARCH Par Caroline Lévy
DE PIERRE À BRIGHTON
UN UNIVERS SOMBRE ET ONIRIQUE
Il porte une capeline en feutre démesurée et une peau de renard sur une veste en damier noir et blanc. Le ton est donné. Les gens le regardent, mais ça ne le gêne pas. Il y est habitué, après tout, c’est même son quotidien. Celui d’un garçon de 19 ans à peine qui, au prix d’une liberté quasi totale, accepte de subir les railleries. Pierre ne répond à aucun code vestimentaire, n’appartient à aucun groupe, seul celui qu’il s’est créé de toute pièce. Tout comme son pseudo Pierre Brighton, qui n’a d’anglais que sa sonorité ! Il est Alsacien, issu d’une famille aux antipodes de la mode, et habite un petit village dans la campagne haut-rhinoise. Sa mère est assistante sociale et son père contremaître dans la métallurgie ; on est loin de son monde d’apparat et d’idéaux, avec le vintage pour seule religion ! Pourtant, sa passion pour les choses anciennes est bien un héritage de sa mère, une amoureuse d’antiquités qui lui a appris très tôt à croire en l’objet d’époque, auquel il voue aujourd’hui une vraie fascination.
Si jeune et déjà hanté par la mort, Pierre revendique son amour pour le noir et cultive un univers de deuil. Il revisite ainsi largement la voilette, initialement destinée à la veuve pour masquer sa tristesse. Et marque un étrange penchant pour les animaux morts au travers de la taxidermie, art auquel il a songé à se destiner ! Pour l’heure, son rêve ultime serait de présenter une collection de créations autour d’un thème morbide et chic, certainement inspirée par ses mentors Yves Saint Laurent et Alexander McQueen, deux légendes, disparues évidemment !
UNE MODE DÉMODÉE L’ancien et le rétro sont devenus des leitmotivs, si bien qu’en deux ans, Pierre n’a rien acheté de neuf (sauf slips et chaussettes) et il s’en vanterait presque ! Il mixe les formes, les matières, les époques et ose tous les assemblages. Ses fautes de goût constituent son style, comme de nouvelles créations qu’il proposerait chaque jour en franchissant le pas de sa porte ! C’est en aidant à ranger l’armoire de sa grand-mère trois ans plus tôt qu’il a commencé à récupérer des pièces qu’elle ne mettait plus, comme ce chemisier à épaulettes orné de boutons dorés, qui marquera le point de départ de sa folie stylistique ! Depuis, Pierre chine, amasse et craque pour des vêtements oubliés que personne ne trouverait digne d’intérêt ! D’abord chez Emmaüs, puis dans la friperie Le Léopard à Strasbourg qui devient vite son antre, un lieu de loisirs où il passe presque tout son temps libre. Son vestiaire sent désormais la naphtaline et commence à marquer sa singularité, celle d’un anarchiste qui ne ressemble à personne !
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ANDROGYNE MALGRÉ LUI L’ère du mannequinat est à l’ambivalence et à la frontière entre les genres. Depuis plusieurs saisons, on admire la silhouette d’Andrej Pejic, mannequin homme perché sur des talons lors des défilés femme, ou encore le top transsexuel Léa T., muse et égérie de Ricardo Tisci pour Givenchy. Extrême, la mode sème le trouble et joue avec les codes du masculin-féminin. Qu’importe, finalement, si le vêtement est bien porté. Pierre Brighton profite de la tendance et cultive son look androgyne. Son physique longiligne s’amuse de cette ambigüité, tant par sa fantaisie vestimentaire que par sa coupe au bol, bien plus proche de celle de Mireille Mathieu que des Beatles ! Sans le vouloir, il touche du doigt son idéal féminin, cette femme qu’il rêve d’une pureté insolente, élancée, au teint de porcelaine et au regard charbonneux. Il aime les contradictions et les formes extraordinaires, comme cette peinture d’Otto Dix datant des années folles, mettant en scène La Journaliste Sylvia von Harden, une caricature laide de la garçonne libérée.
HIC
Photo : ChloĂŠ Bertron
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MODE
« POURQUOI PORTER LES CRÉATIONS D'UN AUTRE ALORS QU'ON PEUT PORTER LES SIENNES. »
SA FASHION WEAK* C’est au bras d’Anna Dello Russo, actuelle directrice artistique du Vogue Japon que Pierre Brighton pénètre l’univers impitoyable des défilés parisiens. Subjuguée par de son couvre-chef insolite orné d’une pie qui ne chantera plus, la « Fashion maniac » (ainsi qualifiée par Helmut Newton) invite le garçon téméraire à se joindre à elle, dans le public très sélect du défilé Balmain. Pierre se verra photographiés dans plusieurs blogs internationaux, immortalisé dans les pages mode de magazines et, consécration ultime, filmé dans Le Petit Journal de Yann Barthès, où tous saluent le look ambitieux du jeune homme. Il écume alors les shows sans carton d’invitation, se retrouve parfois même au premier rang des plus grands créateurs et tout cela l’amuse. Ne pas savoir à l’avance s’il arrivera à s’immiscer dans l’antre des modeux de la planète est pour lui une source d’adrénaline incroyable ! Dans cet univers où tout est permis, Pierre trouve enfin sa place, il fait le show en se fondant dans la masse. Il est chez lui. http://lookbook.nu/brighton *sa faiblesse pour la mode
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LUISA CERANO ANNETTE GÖRTZ CREENSTONE PIANURASTUDIO TRICOT CHIC DISMERO
LOUISE DELLA CBY WHITE MAX & MOI LIU.JO MARCCAIN …
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U R B A N S T Y L E S MODE
Textes et photos Caroline Lévy
TIFFANY 22 ANS, ÉTUDIANTE EN COM’ Tiffany démontre une belle maîtrise de la couleur cyan, portée en camaïeu, de la tête aux pieds confortablement chaussés de derbies Anniel ! Un mix frais et acidulé, où la couleur fait elle aussi sa rentrée des classes !
LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ?
Forever Dolphin Love de Connan Mockasin
TON FASHION FAUX-PAS ?
Mon style tout entier est une faute de goût ! Je mélange tellement les couleurs et les genres que je me vois parfois comme un clown… mais j’aime bien !
ALICE 29 ANS BANQUIÈRE
Coup de cœur pour la coupe rock de cette trentenaire stylée, adepte du guichet ! Jean un tantinet trash et chemise à carreaux de rigueur, pour un look casual boyish qu’Alice arbore à merveille. Bien vu.
LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ? Fuck U d’Archive TON FASHION FAUX-PAS ? Étudiante, j’assortissais barrettes à cheveux, bijoux et ceintures fluo ! Je passais de l’orange au rose avec beaucoup d’adresse ! Un carnage.
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INSTANTS VOLÉS OU FURTIVES RENCONTRES AVEC DES STRASBOURGEOIS EN GOGUETTE… ILS ONT DU STYLE ET PRENNENT LA POSE…
JULES & FRÉDÉRIQUE 13 ET 24 ANS, COLLÉGIEN ET ÉTUDIANTE EN MARKETING Le color block est encore de saison avec ce duo qui fait presque mal aux yeux ! On salue l’audace de Fred qui ose le legging en lycra, tout droit sorti d’un clip des années 80 ; son frère Jules se la joue cool et assure avec des baskets flashy Hummel.
ATEF
LE TITRE QUI DÉFINIT VOTRE STYLE ?
25 ANS , CONCEPTEUR-RÉDACTEUR ET MUSICIEN
F. : Rock’n’roll de The Sounds J. : Superman d’Eminem
LE TITRE QUI DÉFINIT TON STYLE ? At Night de The Cure.
F. : Lorsque ma jupe en plumes d’autruche s’est mise à perdre ses plumes. Dur ! J. : Ma rencontre avec la nouvelle copine de mon père…
On aime la dégaine faussement négligée du guitariste du groupe strasbourgeois qui buzze, Hermetic Delight, avec sa chemise loose et son ceinturon. Son t-shirt affiche un drôle de Saignant Fleurir, une mauvaise traduction qui fait assurément sourire. Cocorico !
VOTRE DERNIER ZUT !
TON FASHION FAUX PAS ? Depuis le collège, je possède un pull acheté chez Cora que je continue de porter ! Il est informe et complètement destroy, mais idéal pour les soirées au Molodoï ! www.facebook.com/hermeticdelight hermeticdelight.bandcamp.com 111 zut !
TENDANCES ZUT ! BOUTIQUE
COIFFURE Chaussures Robert Clergerie - Photo : Preview
LOGIQUE BIO
À PIED D’ŒUVRE Vous êtes épuisée d’avance à l’idée d’arpenter le bitume pour trouver votre nouvelle paire de ballerines Repetto, des bottes Hunter ou Ugg ? Dénicher de belles marques françaises et espagnoles comme Accessoire Diffusion et Pura Lopez ou les incontournables cabas de Vanessa Bruno ? Brigitte Thomas, la très chic propriétaire de la boutique multimarques Différence, l’institution colmarienne qui fait trotter toute l’Alsace, œuvre depuis plus de 25 ans pour vous combler ! Cette femme a du style et cela se sent à la vue de l’étendue de ses collections (on murmure même qu’on y trouve près d’une cinquantaine de référence...). Sa différence ? Proposer des chaussures à prix abordables mixées avec zut ! 112
des marques luxueuses. Vous y trouverez aussi bien les boots trendy de Marc by Marc Jacobs qu’une ribambelle de délicieuses marques Italiennes… À la rédaction, notre choix s’est porté sur la collection de la maison Robert Clergerie. Son cuir caramel à croquer nous fera patienter jusqu’à la saison prochaine et la collection de Roland Mouret, le nouveau directeur artistique de la griffe française. (M.C.D) Chaussures & maroquinerie Différence 32, rue des Têtes à Colmar 03 89 24 03 41
Quand coiffure rime avec éthique, ça donne envie de s’engager dans la green attitude ! Installée depuis 30 ans à la Krutenau, Agnès a décidé d’ouvrir l’an passé un deuxième salon au concept éco-responsable dans le quartier de la Bourse. La nature est au centre de ses préoccupations, de la déco sous influence zen à l’utilisation de produits bios, pour la plupart exclusifs à Strasbourg. Car si les salons sont labélisés Viva la Vie – groupement français de coiffeurs indépendants –, leur engagement écolo chic leur est propre. On adhère aux soins capillaires révolutionnaires de la marque so hype Privé, avec sa formule aux herbes qui fait fondre le tout Hollywood ! La coloration, avec la gamme CHI de Farouk Systems et ses produits à base d’huile d’olive, protéine de soie et germe de blé, est garantie 100% naturelle. Viva la vie plus belle et bio ! (C.L.) Viva la Vie by Lylou 2, rue Sédillot 03 88 24 56 56 Viva la Vie by Laureline 46, rue de la Krutenau 03 88 36 44 41
Photos : Cécile Van Hecke / Preview
Visuels : April Shower by Polder
Mille pompons ! KIDS
BOUTIQUE
NOUVELLE PEAU
Belle rentrée des classes pour Ultima 2 qui possède dorénavant un nouvel écrin noir et blanc, en harmonie avec ses deux boutiques jumelles et voisines de rue, Ultima et Ultima prêt-à-porter. Michèle et Philippe Moubarack, fidèles à l’Atelier d’architecture BriotGomez, leur ont confié le soin de recomposer les volumes intérieurs… Miu-Miu, Prada ou Sergio Rossi exposent désormais leurs plus jolis modèles sur des linéaires immaculés tandis qu’un énigmatique volume noir serpente au cœur de la boutique. Y pénétrer sera facile, c’est à l’intérieur qu’il risque d’y avoir quelques difficultés : quel modèle choisir ? Dilemme de la plus haute importance que la très dynamique Christine, responsable des lieux, secondé par ses collègues passionnés, se fera un plaisir de vous aider à résoudre ! La chaussure, pur objet de désir, n’est-elle pas plus que jamais désirable, quand l’écrin qui l‘enveloppe met en scène avec luxe et élégance le sommeil des belles qui ne demandent qu’à être portées ? Il faut que je vous laisse, j’ai une course à faire… (M.C.D) Ultima 2 3, petite rue de l’Église - 03 88 22 10 11
Oui, c’est bien un petit singe et une Fantômette qui virevoltent dans votre salon… Non, la décoration de leur chambre n’est pas nulle, elle manque juste d’un je-ne-sais-quoi de poésie, de charme et de fantaisie. Et bien dansez maintenant, chers parents !… Virginie Thivet – avec son concept store Marcel & Finette – vient de régler d’un seul coup de baguette toutes vos (et leurs) envies de jolis vêtements, accessoires et déco. Vous voulez connaître les ingrédients de ce délicieux soufflé au parfum d’enfance ? Des cartables régressifs Miniseri (à vous donner envie de retourner à l’école), du linge de lit à tomber (dans les bras de Morphée) ou un pyjama de cow-boy pour le réveiller avec le sourire. Les jolis chiffons d’April Shower by Polder vont ravir les petites filles (et les mamans désespérées d’avoir dépassé la taille 8 ans), tandis que les garçons vont adorer se rouler sur le tapis en fausse fourrure en forme de voiture ! Le coup de cœur Zut ! va à Inke et son sticker arbre, en papier peint vintage. Ouf ! C‘est la rentrée et c’est le pompon… On est ravis ! (M.C.D) Marcel & Finette 32, rue des Juifs 03 69 31 21 85
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TENDANCES ZUT ! MUSES
MODE
La boutique Vicino aime les égéries… Après Kate Moss incarnant la marque Liu-Jo Jeans, c’est au tour de Marilyn Monroe d’être l’ambassadrice de Max & Moi, cette jolie marque française de prêt-à-porter féminin qui travaille le cuir, le cachemire et la fourrure avec beaucoup d’allure. Elle rend hommage à la blonde actrice et c’est Vicino, délicieuse boutique nichée juste derrière la place Kléber, qui nous propose sa nouvelle collection automne-hiver 2011-12. On y trouve aussi Luisa Cerrano, Pianurastudio ou Louise Della… Les tentations sont si nombreuses et les accessoires si variés qu’il sera difficile de ne pas repartir les mains vides. (M.C.D)
MODE
Vicino 6, rue Frédéric Piton
Kids in America
La marque Freeman T. Porter puise ses racines à Saint Louis dans le Missouri et s’inspire toujours de la jeunesse américaine pour définir ses collections. Cette saison, c’est à New York que la griffe nous fait voyager, par delà l’East River. On laisse de côté l’esprit « army » cher à la marque et on découvre un vestiaire urbain et confort pour crapahuter sur les hauteurs de la ville. La Freeman girl se réchauffera dans des pièces en lainage et des mailles fines pour faire des ricochets face à la skyline de Manhattan. Son homme, faussement négligé sur son pignon fixe, enfilera un hoodie avant de parcourir les rues prisées par les hipsters. Le denim quant à lui, musthave de la marque, mixera les genres et inversera les codes du masculinféminin pour un look casual à tomber. (C.L.) Freeman Store 17, rue de la Haute Montée www.freemantporter.com
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PRÊT-À-SHOPPER
BOUTIQUES
Amies fashionistas en quête de bons plans, direction outre-Rhin dans le village de toutes les tentations ! Zweibrücken the Style Outlets, un nom un brin compliqué au concept aussi simple qu’efficace : un centre de 120 boutiques pour shopper à prix mini ! Mesdames, optez pour des marques chics et preppy avec Versace, Escada ou Ralph Lauren et habillez de jolis basics vos chérubins chez Petit Bateau. Pour les looks plus casual, vous pourrez compléter votre vestiaire de pièces indispensables chez Diesel, Calvin Klein ou Levi’s. Et pour les aficionados de sport, courez agrémenter sa panoplie aux couleurs des trois bandes et de la virgule légendaire ! L’univers de la maison n’est pas en reste avec de nombreuses marques d’art de la table ou de petit électroménager, le tout avec 30% à 70% de remise sur les prix de référence. Et pour prolonger vos séances shopping, le plus grand centre d’Allemagne ouvre ses portes les dimanches 16 et 30 octobre de 13h à 18h. Wunderbar ! (C.L.) Zweibrücken The Style Outlets www.thestyleoutlets.de/fr
Tapissier décoraTeur
La conception aérodynamique brevetée et le design intelligent du senz° original lui permettent de toujours trouver la position la plus confortable dans le vent, même par forte tempête. Il fait face à des vents de 100 km/h !
www.senzumbrellas.fr
Conseil décoration d’intérieur Création - Rénovation Vente mobilier Siège Rideau Store
83, Grand’rue à Strasbourg
Tapis
03 88 23 29 22
Literie Textile Cuir
8 quai des Pêcheurs 67000 Strasbourg 03 88 36 03 91 06 71 78 19 58 contact@idde-stras.fr www.idde-stras.fr
TENDANCES ZUT !
TRANSFERT ZUT ! vous avait déjà parlé de l’artiste et sculptrice Zoé Rumeau et d’Eux3, le site qu’elle partage avec Jules Maillard et Elsa Blin… La BEAUTÉ
SHERM.A.C
Avec ses collaborations décalées, notre chouchou make-up n’en finit pas de surprendre. M.A.C invite la grande et sulfureuse Cindy Sherman pour incarner l’image de sa nouvelle collection Fall Colour. Photographe et artiste adepte de la transformation, elle joue ici la provocation avec un maquillage outrancier et dénonciateur, à l’image de ses autoportraits qui valent de l’or. Les cosmétiques servent-ils à sublimer la femme ou tout simplement à la réinventer ? Nous, on dit oui à M.A.C arty ! (C.L.) M.A.C aux Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre 03 88 36 00 15 www.maccosmetics.fr
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bonne nouvelle, c’est qu’elle a trouvé un week-end pour venir nous voir à Strasbourg et nous déposer une sélection de son travail à la Galerie Fou du Roi, lors de la première nuit du design. L'occasion de découvrir le travail de cette jeune femme à la main de fer dans un gant de velours ! (M.C.D) Galerie Fou du Roi 4, rue du Faisan – 03 88 24 09 09 Nuit du design, le 14 octobre de 17h à 23h. Une soirée proposée par les Journées de l’architecture 2011 www.ja-at.eu
MODE
L-O-L-A, OH MA LOLA !
coiffure makeupfashion accessories
Bientôt incontournable dans le panorama du prêt-à-porter féminin, Lola passe la vitesse supérieur et offre cette saison une collection survitaminée furieusement actuelle. Dans sa sublime boutique avec mezzanine au cœur du Carré d’or, la griffe française fait twister le minimal vital dans un esprit color block passé à l’heure d’hiver. La femme Lola joue des matières et des formes et passe du rouge vermillon au bleu Klein avec dextérité. On craque pour les robes en cuir, vestes croisées structurées et pantalons carotte à injecter savamment à sa garde-robe. Coup de cœur également pour les accessoires aux détails subtils qui viennent parfaire la silhouette. De quoi se créer un look automnal dans l’air du temps sans trop d’effort. (C.L.)
présente…
Lola 3, rue du Temple neuf 03 67 10 13 35 www.lola.fr
BIJOUX
PERLES ROMANTIQUES
Ce mois-ci, la boutique Pêle-Mêle présente les bijoux bohèmes et romantiques de la créatrice Nini Barok. Derrière la marque, Virginie Renard joue de son doigté pour présenter un univers audacieux et doux à la fois : des pierres fines, des perles de verres mêlées à des rubans colorés et des tissus Liberty. Le résultat garde un air rétro, toujours discret, mais ne passant pas inaperçu. On retrouvera chez Pêle-Mêle ces créations haut de gamme et des pièces uniques, généreuses et élégantes, entre autres créations toujours glamour. (C.B.) Boutique Pêle-Mêle 9, rue des Veaux www.pelemele.eu
4quaidesbateliers 67000strasbourg phone+33(0)388251538
TENDANCES ZUT ! Photo : Cécile Van Hecke
Tsar du thé
Si Kusmi Tea vous évoque une technique de relaxation asiatique, il n’en est rien ! Comme son nom ne l’indique pas, la marque de thé qui déchaîne les passions a des origines slaves. C’est Pavel Kousmichoff, un paysan russe, qui lança cet élixir qui s’imposera très vite à la cour du tsar Nicolas II. Fraîchement installée à Strasbourg, la boutique-écrin prend des airs d’officine regorgeant de remèdes miracles. Ses boites acidulées font le bonheur des amateurs de thé et autres bobos curieux. On dévale les montagnes russes avec Prince Wladimir et Anastasia, deux incontournables de la maison ; on se requinque avant l’hiver avec une cure de Boost et Détox et on fond littéralement pour Sweet Love. Kusmi, le cosmic thé ! (C.L.)
COIFFURE
STORY
Atmostore n’a jamais été un salon comme les autres… Nathalie Venturini et son équipe aux doigts agiles (dont le très doué Sébastien Rick qui officie régulièrement comme coiffeur studio dans nos pages mode) est plus que jamais dans le peloton de tête des salons de coiffure atypiques de la ville dont on se chuchote religieusement l’adresse. Entre les objets 70’s (chinés par son mari JeanMarc / Agent Dooble), les luminaires de la très convoitée marque danoise House Doctor (dont de très jolies appliques « potence » en acier laqué) ou les produits de bain de nouvelle marque Bomb Cosmetics (réalisés à la main avec des ingrédients naturels), vous ne serez pas en manque d’idées pour vous faire plaisir ou offrir un cadeau… Comme cette bombe bleue explosive en forme de grenade grandeur nature de Bomb Cosmetics, à jeter dans le bain ! Chic, les nouveautés sont de retour chez Atmostore ! (M.C.D) Atmostore 4, quai des Bateliers 03 88 25 15 38
Kusmi Tea – 29, rue des Hallebardes www.kusmitea.com MODE
Corps à Kors La rentrée du temple de la mode a été marquée par « Le plus grand défilé du monde » mettant en scène des looks urbains déjantés sur un podium installé en pleine rue. Les Galeries Lafayette continuent à nous en mettre plein la vue en invitant des marques pointues et souvent exclusives à Strasbourg. La confection femme accueille désormais le maître américain du casual chic Michael Kors, pour une collection féminine tout confort, mixant son incontournable trench à des vestes aviateur structurées. Ses couleurs fétiches, camel et fauve, réchaufferont la saison hivernale avec élégance et discrétion. Nos dandys, quant à eux, succomberont à la marque De Fursac, avec ses coupes impeccables tout droit sorties d’un épisode de Mad Men en version française. On se délecte. (C.L.) Michael Kors et De Fursac aux Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre 03 88 15 23 00 www.galerieslafayette.com
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SOIF
La B eauté n e s’arr ête jam ais
BIJOUX
BIG FAT SMILEY !
Noémie Pichon est un petit bout de femme inspiré qui souffle un vent de fraîcheur sur la création de bijoux. Jeune strasbourgeoise issue des Arts décos et expatriée dans un atelier-vitrine sur la montée de la grande côte à Lyon, elle s’inspire pour sa collection Hirn & Herz (le cerveau et le cœur, un clin d’œil à son passage à Berlin et à ses racines alsaciennes) des formes enfantines et y appose un côté décalé. Des couples de cœurs sexués, des nuages-montages, des masques, autant de belles bizarreries à porter autour du cou et remplies de second degré. Noémie aime imaginer que ses bijoux « deviennent des grigris avec lesquels on dialogue discrètement en espérant qu’ils révèlent un pouvoir magique. » Un peu de poésie qui lui permet de faire une pause quand sa réflexion de plasticienne la submerge. On trouve ses bijoux entièrement réalisés à la main dans le dressing ambulant Hic & Nunc et sur Internet. On adore ! (C.B.)
La maison de beauté Luis Kraemer Votre partenaire beauté à Vendenheim
coiffure Esthétique 03.88.201.202
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RDV
www.hirnundherz.tumblr.com www.hicetnunc-store.com www.etsy.com/mooen
WEB
Amoureuses de la culture 2.0 avec une âme résolument girly ? Vous avez envie découvrir les derniers joujoux high-tech ? Les Girl Geek Dinners débarquent enfin à Strasbourg pour vous permettre de partager sans complexe votre penchant pour les nouvelles technologies. On se rend fissa au premier rendez-vous de cette communauté connectée, prévu le 16 novembre à la Salamandre, avec Bemac comme partenaire. (C.L.)
comquoi.com
Pipelettes & Geekettes
7 rue des Artisans - 67550 VENDENHEIM
www.strasbourggirlgeekdinners.com
Offre spéciale ‘Shooting Avant/Après’ www.benshooting.com
Visuel : By Lio
TENDANCES ZUT ! POP LES GALERIES !
LIEU
Des pièces contemporaines à prix défiants toute concurrence ? C'est possible. À Strasbourg, Toufik Zekhnini, gérant de la galerie Zee Art propose 500 œuvres uniques allant du cubisme à l’abstraction en passant par l’art naïf. Dans la boutique, on peut croiser Clémentine Martinez, illustratrice et plasticienne, et d’autres plus renommés, comme Jean-François Van Den Bogaert. Ces galeries se présentent comme une alternative au classicisme et à l’élitisme, un peu comme la démarche Pop Art que défend justement Pop Shop. Karl Aeschbacher, propriétaire du lieu, a voulu, à travers une dizaine d’expositions par an, transformer le simple concept de galerie en lieu de vie où couleurs et publics se rencontrent sans complexe. On peut craquer pour les œuvres d’artistes européens émergents : By Lio, Johanne 8 ou encore le très décalé Jean Vandevelde qui détourne les objets du quotidien. La fourchette de prix s’étalant de 35 à environ 400€, il est plus facile de dégainer la carte bleue. Autre galerie du même type, Carré d’artistes propose petits et grands formats tout en instaurant l’idée d’un club d’adhérents qui se voient offrir une palette d’avantages liés à l’art. Plus question de passer à côté d’un joli tableau : faites-vous plaisir ! (C.B.) Pop Shop 29, place de la Cathédrale www.pop-shop-strasbourg.com Zee Art 5, rue des Frères - www.zee-art.com Carré d’artistes 24, rue du Dôme - fr.carredartistes.com
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MODE
Hardrige 12, rue des Juifs 03 88 52 04 66 www.hardrige.com
BRAVO ! Du nouveau chez Hardrige ! La boutique de la rue des Juifs développe son univers féminin en associant Mosquitos et C Petula à sa collection. Que vous ayez envie d’une touche de fourrure, de derbies cloutés ou d’une paire de mocassins trendy, le choix y est vaste et raffiné. Dans l’univers masculin, la collection Bottier met toujours à l’honneur le cousu Goodyear ou Norvégien, tandis que la collection Terre Air Mer ravira le plus pointu des dandys urbains. Hardrige conçoit depuis 25 ans des chaussures professionnelles pour les armées françaises, et c’est tout leur savoir-faire et leur technicité que vous retrouverez dans ces chaussures au look racé et résolument contemporain. Du modèle Rafale (des bottes de vol supersonique réalisées pour l’aviation de chasse) au soulier de cérémonie de la Marine Nationale, vous serez armé pour affronter le froid. Et vous adorerez enfiler en une seconde le modèle Alpha Bravo grâce à son double système de serrage ultra rapide… Parfait pour les réveils tardifs des matins d’hiver, non ? (M.C.D)
RESTAURANT
Restauration 7j/7 Entreprises : Fêtes de fin d'année Cocktails / Réceptions
Le Jardin de l’Orangerie Parc de l’Orangerie 67000 STRASBOURG Tél : 03 90 41 68 05 www.jardinorangerie.fr
L I F E S T Y L E
DESIGN
FACES DE DESIGN Texte Cécile Becker Portrait de groupe Christophe Urbain
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ET SI LE TERME DESIGN ÉTAIT DEVENU TROP ÉTROIT ? LOIN DE L’ADJECTIF TRENDY ET CONFUS (« OH, ELLE EST SUPERBE TA NOUVELLE CHAISE DESIGN ! »), LES DESIGNERS, VISIONNAIRES ET ESTHÈTES, DÉVELOPPENT UNE PRATIQUE TRANSVERSALE ET PLURIDISCIPLINAIRE. ON PARLE DÉSORMAIS DE DESIGN D’AUTEUR, INDUSTRIEL, D’ESPACES, DURABLE OU MÊME INSTITUTIONNEL. ZUT ! FAIT LE POINT SUR LE SUJET ET PART À LA RENCONTRE DE CEUX QUI, À STRASBOURG, LOIN DU BROUHAHA PARISIEN ET DES ATELIERS SURCHAUFFÉS, RÉINVENTENT AUSSI LEUR PRATIQUE.
Sur cette photo de classe immortalisée dans le jardin de l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg (ESAD), on trouve l’avant-garde strasbourgeoise du design. Il y a les tout jeunes, les moins jeunes, ceux que l’on connaît déjà et ceux qui se lancent à la conquête du business en faisant un pied de nez au cadre admis du genre. Ils sont tous là, certains fraîchement débarqués de la Paris Design Week, contrats, promesses ou articles de presse sous le bras. C’est là-bas que l’on a croisé l’atelier de Jean Nouvel, « l’architecte qui fait du design », et si Christian Lacroix et Jean-Paul Gaultier se mettent à faire des canapés et des assiettes, alors que Karl Lagerfeld dessine des verres pour Orrefors, c’est bien que les frontières du design s’ouvrent. Car il n’y a pas de définition unique du design et, en France particulièrement, l’image du designer est confuse. Est-il décorateur ? Est-il faiseur d’objets ? Son dess(e)in varie selon les cultures, les époques et les individus. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’opposer unicité et industrialisation, mais bien de se nourrir de ces deux pratiques, ni d’éloigner art et design puisque les artistes « désignent » et que les designers sont aujourd’hui invités par des galeries ou des musées. — Art ou design ? Pour le commun des mortels, le design ressemble à de l’art contemporain appliqué à la vie quotidienne. Ce n’est ni complètement vrai, ni complètement faux. Car si certains partent d’une idée fonctionnelle pour donner forme à un objet esthétique, d’autres dessinent, imaginent un objet d’art qui deviendra fonctionnel selon l’usage du consommateur. Claude Saos s’inscrit plutôt dans cette deuxième démarche : « Je brouille un peu les lignes entre un travail de plasticien et celui d’un designer : je ne suis pas dans la réflexion de résolution de problématiques fonctionnelles, ce n’est pas mon déclic premier quand je travaille sur un objet, c’est une question que je me pose quand j’avance dans la conception. Je veux provoquer des sensations, des histoires chez un acheteur, créer un lien plus intime mais aussi plus fragile avec l’objet », explique t-il. Le résultat est proche d’un design d’auteur qui travaille sur des éditions limitées : des pièces que l’on expose ou que l’on vend à la demande. Pour Fred Rieffel, qui se définit comme « un designer qui travaille avec l’industrie du meuble » (Rochebobois, Ligne Roset, Habitat) sans pratiquer pour autant un design industriel : « Il faut avoir l’âme d’un artiste pour être designer. » car les designers ont une façon de voir le monde propre aux artistes. Ce débordement entre art et design, l’association MAD le met en évidence en organisant régulièrement des expositions et des ateliers autour d’un design intermédiaire empreint de poésie, d’humour et parfois
de subversion. L’art et le design se frôlent alors mais se différencient fondamentalement, comme le préconise Philippe Riehling : « Ce n’est pas la typologie de l’objet qui décrit la nature du design mais bien son mode de conception et de fabrication. » — Dis moi ce que tu designes, je te dirai qui tu es Un même designer décline des pratiques devenues complémentaires. À Strasbourg, tous partagent leur emploi du temps entre des projets destinés aux professionnels, à l’industrie, aux particuliers ou même aux musées. L’agence Ruault & Daoudi, respectivement Grégoire et Tamim, a une particularité : elle décline sous l’appellation design global du graphisme, des produits, de l’industriel et de l’espace : « Ces différents secteurs d’activité nous permettent de maintenir un flux de travail continu. Le design global est intéressant par exemple quand on travaille sur un espace : on peut alors redessiner le logo, donner une nouvelle identité à un nouvel espace, tout créer autour d’un concept. Tout reste alors très cohérent. » Ainsi, ils ont pu revoir l’aménagement de la galerie Hip à Paris, imaginer un banc en béton pour la société Batilest et sont même présents sur le site Internet Woodeos qui permet aux internautes de se choisir des meubles en bois sur mesure. L’agence Ruault & Daoudi a fait le choix de développer des partenariats avec des fabricants et évite ainsi le système de l’édition, très contraignant concernant les royalties. La menuiserie Meeder, par exemple, a souhaité développer une logique de collection et a fait appel au talent de l’agence : les deux designers proposent leurs idées à l’artisan qui prend le risque de produire des prototypes tout en renouvelant son image. Une forme d’édition un peu plus libre. Autre problème symptomatique du métier : les éditeurs sont peu nombreux en France, comparé à d’autres pays européens. Comme l’expliquent les deux designers de l’agence V8 : « Il faut être très patient pour trouver un éditeur, c’est un petit milieu et nous sommes très nombreux. » D’autres designers ont alors choisi de destiner leur production à d’autres structures : Claude Saos ou Géraldine Husson préfèrent se tourner vers la conception de séries limitées et choisissent galeries ou musées pour présenter leurs objets. Car le système de distribution dépend aussi de l’objet que l’on produit. Commandes, contrats, distribution, des mots aujourd’hui nécessaires au questionnement du designer, en constante évolution. La pensée du designer change, s’adapte à la culture et à la société.
De gauche à droite : Claude Saos, Géraldine Husson, Pierre Bindreiff, Anne-Virginie Diez, Thierry Boltz, Fred Rieffel, Philippe Riehling, Sébastien Geissert Tamim Daoudi, Grégoire Ruault, Beatrix Li-Chin Loos, Serge Schielin
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DESIGN
— Un design durable Alors que le design a été anti-écolo par essence, les designers travaillent aujourd’hui dans l’économie et préfèrent les matières non polluantes au plastique traditionnel. S’il devait y avoir un point commun entre tous nos designers, ce serait bien celui de l’éco-conception. Philippe Riehling, le designer éco-logique, a été sensibilisé lors de ses études aux questions environnementales. Il choisit un mode de production local et des matières écologiques, une question qu’il a notamment du se poser lors de la conception de sa chaise Néo Noé : « Plusieurs éditeurs ont voulu me prendre cette chaise mais sans respecter le circuit d’approvisionnement que j’avais mis en place : un forestier, un transformateur de panneau, un découpeur et un finisseur tous dans un rayon maximum de 80 km avec très peu de transport et des certifications au niveau des matières. Toute la chaise a été conçue dans une planche de bois unique. J’aime ce design, mais aujourd’hui on a perdu toute logique au profit d’une autre logique qui est cette fois économique. » Une démarche que les V8 pratiquent également en n’utilisant que des matières recyclables et poussée à son extrême par Beatrix LiChin Loos qui, à travers Chut ! Collections, travaille sur les chutes de bois : « Ma motivation est de ne pas gaspiller, de préserver les ressources naturelles. Mais il y a aussi une dimension plus émotive et personnelle. Transformer un rebut en matière nouvelle, c’est donner une seconde vie à la chute mais ça demande beaucoup de travail. Mes objets, je les bichonne. » — Les amis de mes amis Strasbourg n’est pas Paris et les structures mettant le design d’auteur en valeur sont peu nombreuses. Dès lors, il est primordial de préserver les échanges entre les designers et d’organiser workshops et événements afin de valoriser leurs travaux. Si Philippe Riehling a été le stagiaire de Fred Rieffel, si Claude Saos et Thierry Boltz travaillent ensemble sur certaines pièces et si certains se retrouvent au Centre international d’Art Verrier (CIAV) à Meisenthal pour participer à des ateliers autour du verre, l’association Idee, qui regroupe les designers du coin, n’est plus aussi active qu’elle a pu l’être. Grégoire Ruault, ex-président de l’association, avoue : « Il faudrait que cette association soit un élément fédérateur.
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Si nous avons l’occasion d’organiser plus de workshops, ça pourrait même favoriser la création d’emplois. Il y a clairement une volonté de relancer l’association, il faut qu’on refasse des réunions… » Tous déplorent des échanges de moins en moins fréquents et, pour ceux qui ne sont pas originaires de Strasbourg mais s’y sont installés, comme Géraldine Husson ou Beatrix Lin-Chin Loos, c’est encore plus compliqué : le manque de visibilité au niveau local se fait clairement ressentir. Certains personnages-clé permettent de relancer la machine. Yann Grienenberger, directeur du CIAV, invite régulièrement les designers locaux à réfléchir sur le verre. Christelle Carrier et Barbara Bay, chargées de la culture au sein des hôpitaux de Strasbourg, ont choisi les projets de Fred Rieffel pour restructurer la Maison des adolescents et des V8 pour mettre en couleur le Nouvel Hôpital Civil (NHC). L’ESAD fait par ailleurs office de plaque tournante où designers interviennent et se croisent. — Les bébé-designers « À Strasbourg, ou même en France, il y a un manque de visibilité des jeunes designers. Aujourd’hui on est jeune designer à 40 ans, les plus jeunes sont un peu comme les bébé rockeurs : les bébé designers », déplore Géraldine Husson. Alors comment fait-on à 25 ans ? Une fois qu’ils ont quitté le système scolaire, les bébé-designers sont, seuls, livrés à leur sort. La transversalité de l’option design de l’ESAD permet toutefois aux diplômés de pouvoir s’adapter à chaque spécificité du design, à eux ensuite d’en faire bon usage. Intervenant à l’ESAD, Fred Rieffel reste impressionné par le talent de ses étudiants : « L’école a permis de faire émerger des personnalités. Pour les anciens de l’option il y a bien sûr les V8 qui sont un bon exemple d’interdisciplinarité, les plus jeunes Marie Dessuant lauréate du concours Cinna 2010 ou encore Manon Leblanc diplômée en juin dernier et lauréate du concours Cinna Luminaire 2011. » Un avenir tout tracé, empreint du croisement des pratiques qui invite les jeunes designers installés et reconnus à la réflexion. Les bébédesigners d’aujourd’hui sont capables de tout faire et de s’adapter à toutes les matières. Grâce à leurs démarches, le design n’a de cesse de se réinventer et, à Strasbourg, ils sont nombreux à tenir l’avenir du design entre leurs mains.
FRED RIEFFEL
LE PROFESSEUR
—— La table Urban est composée de caissons creux de différents coloris et tailles. Elle symbolise la ville, avec ses volumes et hauteurs variés, et est réalisée en panneaux de MDF laqués, dont l’un est plaqué en noyer.
——
ON AIME Ses réalisations chics // SON SITE www.fredrieffel.com SA PLAYLIST Björk // IL PRÉSENTE La table Urban Fred Rieffel, c’est un peu Moïse. Autodidacte et designer depuis 1997, il a ouvert la voie aux designers strasbourgeois avec ses réalisations à la fois chics et simples. Édité par Ligne Roset, Roche Bobois ou encore Habitat, il est LE designer strasbourgeois, mais reste humble quant à sa réussite. Ardent défenseur d’un design utile, il est considéré par ses pairs comme un artiste responsable réalisant un mobilier qui, au fil des ans, ne prend pas une ride.
Y a-t-il une démarche design qui ne vous plaît pas ? Le design jetable, le design gadget, je n’aime pas ça. Aujourd’hui, on est beaucoup moins dans ce genre de démarche, les jeunes designers privilégient l’économie, le durable, la recherche. Le discours de Philippe Starck m’exaspère un peu, il sait communiquer, et il est sûrement intelligent, mais l’approche de son travail est surtout du marketing.
Comment vous êtes vous installé dans le paysage du design ? Tout a commencé à Milan. C’est assez fréquent pour les designers que d’être d’abord reconnus à l’étranger puis en France. Il y a des designers de ma génération qui ont explosé. Comparé à eux, je suis tout petit, je suis un artisan, je suis tout seul. Heureusement, il y a les structures comme Ligne Roset ou Cinna qui portent haut et fort le design.
Avez-vous un conseil pour les newbies qui ne connaissent rien au design ? Je leur dirais d’aller faire un tour au musée Vitra à Weil am Rhein. En automne, c’est mieux. Il y a un petit café très agréable et ont des pièces magnifiques. Il faut commencer au dernier étage et descendre au fur et à mesure. Là-bas, on comprend la passion du design.
Quelle est votre écriture ? Mes formes sont très simples et s’inscrivent dans l’idée du durable, ce n’est pas quelque chose qu’on a envie de jeter au bout de trois ans. J’aime bien produire des objets qui durent 10 ou 15 ans. Dans ce domaine, tout va vite, comme les modes vestimentaires. J’aimerais qu’au-delà des modes mon design s’inscrive dans le temps. Envie d’être sur le devant de la scène ? Je ne me pose plus cette question.
A propos de la table URBAN : Depuis que je réfléchis à des tables basses, je cherche toujours à faire en sorte que celles-ci remplissent leur rôle : poser, poser ses pieds, ranger ses revues.
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DESIGN
CLAUDE SAOS & THIERRY BOLTZ
LES INTIMISTES
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ON AIME Leur proximité avec l’art // SITE www.claudesaos.com LEUR PLAYLIST Paul Kalkbrenner, David Bowie et Thelonious Monk ILS PRÉSENTENT La lampe Mademoiselle
—— Lampe La Mademoiselle, 2010, hêtre et feutre
PHILIPPE RIEHLING
L’ÉCO-LOGIQUE
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ON AIME Ses conceptions en bois clair, son raisonnement écolo // SON SITE www.riehling.com SA PLAYLIST Black Bomb A, The Dillinger Escape Plan IL PRÉSENTE Le mobilier Samiel « J’aime parler de simplicité, de logique, mais aussi d’intemporalité. Je pratique l’éco-design, je me pose des questions sur le transport, les matières et la diffusion. J’essaye de ne pas m’inscrire dans une tendance, un usage ou une fonction. Je me rédige moi-même mon cahier des charges. Même quand je travaille pour moimême, mes projets sont toujours écrits. » —— Mobilier Samiel, panneau contreplaqué de 1250 x 2500 mm, travaillé à la défonceuse numérique. Le transport se fait à plat et le montage sans outil. Devient table basse, étagère, meuble TV, bureau.
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Claude Saos n’est pas originaire de Strasbourg, Thierry Boltz si, et est issu de l’ESAD. Ils travaillent sur des projets séparément mais se retrouvent souvent dans des créations où l’art se mêle au design.D’un côté, il y a Claude Saos au parcours chaotique, passé par la photographie et revenu au design par l’envie de retoucher à la matière. Exclusivement édité par le CIAV sur des séries limitées, il ne cherche pas vraiment d’éditeur et sort principalement des prototypes d'inspiration scandinave. Ce boulimique de culture aime le voyage – il a habité à Nantes, rêve de Berlin, et a étudié à l’école HKU d’Utrecht. Ce designer-plasticien n’est pas dans la résolution de problématiques fonctionnelles. De l’autre côté, il y a Thierry Boltz, vendeur à Vélojob à la Krutenau qui répartit son temps entre les vélos et le design. Son travail est plus diffus mais quand il crée, c’est souvent avec Claude Saos. Ensemble, ils ont mis au point un travail passionnant sur les relations qu'entretiennent l'art et le design. Les deux designers ont besoin de cet aspect immédiat de la réalisation de l’œuvre. Claude Saos a un carnet de croquis très minimaliste et Thierry Boltz travaille ponctuellement, il a donc besoin de se lancer très vite dans les réalisations.
—— Les verres Saint-Louis, le Méticuleux et le Chevronné, cristal
V8
Pierre Bindreiff Sébastien Geissert
LES IMPERTINENTS
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ON AIME Leurs objets décalés et délirants LEUR SITE www.v8designers.com // LEUR PLAYLIST Chain & The Gang, Owen Pallett // ILS PRÉSENTENT Les verres Saint-Louis Les verres Saint-Louis des V8 sont basés sur une proposition de concept autour d’une chope et d’une flûte. Ainsi, sur une demande de la cristallerie de Saint-Louis en partenariat avec le CIAV, les deux designers ont joué sur le cristal et y ont apporté un contraste entre la bourgeoisie et le monde du travail. Il y a le chevronné où des détails mécaniques mettent en exergue le côté dur et froid, et le méticuleux rappelant le mandrin d’une perceuse. Un hommage à la précision des tailleurs de verre. Comment avez-vous commencé à travailler ensemble ? Nous sortons tous les deux des Arts déco. Déjà à l’époque, on se filait des coups de main sur nos projets personnels. Nous avons commencé chacun de notre côté et nous sommes retrouvés sur le projet de réaménagement de la CAF de Ribeauvillé, un travail assez conséquent. On a les mêmes envies mais pas toujours les mêmes moyens d’y arriver. Qu’est-ce que vous aimez dans le design ? On aime l’objet à la base, quand on designe on aime bien s’amuser. On est peut-être un peu impertinents, le design est une autre façon d’affirmer une manière de vivre. Les objets sont les choses qui sont les plus proches de nous, mis à part les humains, on a une relation intime avec les objets. On aime beaucoup apporter un contraste entre un monde populaire et intellectuel.
—— Vase Bonsaï équilibre, médium laqué © Beatrix Li-Chin Loos
CHUT ! COLLECTIONS
Beatrix Li-Chin Loos
L’IDÉALISTE
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ON AIME Sa relation à la chute de bois, son joli traitement des rebuts // SON SITE www.chutcollections.fr SA PLAYLIST Nick Cave // ELLE PRÉSENTE Le vase Bonsaï équilibre Membre de la fine équipe de la galerie Gosserez à Paris, galerie jeune et dynamique bien implantée dans le paysage design, Beatrix Li-Chin Loos nous vient de Paris, en passant par le Sud et s’est installée à Strasbourg. Son déménagement, elle le voit plutôt comme une renaissance. Petit bout de femme transporté par une rage créative, elle se nourrit d’écologie, de politique et de mode. Après des études d’architecture, de sciences sociales et de politique d’environnement, elle change de cap et entre à l’école Boulle en ébénisterie. Un parcours lourd de sens qui se ressent dans ses objets, très esthétiques et très écologiques. Ses vases-sculptures Bonsaï équilibre, gracieux et poétiques, sont entièrement réalisés avec des chutes de médium retravaillées et ensuite laquées, ou des emballages carton. Quatre pièces circulaires tournent librement autour d’un tube en verre dans lequel fleur, bonsaï ou même branche peuvent venir se poser.
Quel regard portez-vous sur le design strasbourgeois ? Strasbourg, c’est petit. C’est bien qu’il n’y ait pas grand chose ici, ça nous pousse à nous bouger pour trouver des choses. Ce qui est regrettable, c’est de ne pas profiter du fait qu’on soit une région frontalière : on pourrait organiser tellement de choses avec la Suisse et l’Allemagne ! 129 zut !
DESIGN
GÉRALDINE HUSSON
L’HYBRIDE
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ON AIME Son design textile sobre et sensible SON SITE www.geraldinehusson.com // SA PLAYLIST The Kills, Angus & Julia Stone // ELLE PRÉSENTE Ses Hybrid Objects
—— Ovoïd Dress, objet hybride, robe pouf en jersey polaire anthracite
« J’ai fait l’école du Quai à Mulhouse et à la fin de ma troisième année, la directrice du CRAC Alsace m’a donné la chance de pouvoir exposer des pièces là-bas, j’ai même pu partir à Xiamen en Chine faire le point sur ma créativité. En 2006, diplôme en poche, j’ai fait un stage chez la designer Meresine (Sandrine Ziegler). Elle m’a fait découvrir le milieu des salons. Depuis, j’ai fait le salon Maison & Objet en septembre 2010 et en janvier 2011 et me suis installée au Bastion. J’ai croisé la route du musée MUDAM au Luxembourg qui me prend régulièrement des bijoux et les propose à la vente. J’ai fait le choix de ne pas me spécialiser, chaque pratique nourrit l’autre et l’inspiration circule entre mes bijoux, mes sacs, mes objets, mes coussins, mes poufs… La forme cellulaire revient assez souvent, je me pose des questions philosophiques, anthropologiques et esthétiques. Je travaille à partir des sensations que provoque le tissu. J’aime décliner l’échelle de mes réalisations, je peux passer du minuscule au très grand. J’espère continuer cette pratique transdisciplinaire. »
RUAULT & DAOUDI
Grégoire Ruault & Tamim Daoudi
LES DESIGNERS MULTICARTES
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ON AIME Leurs lignes contemporaines et décalées LEUR SITE www.ruaultdaoudi.com LEUR PLAYLIST The Cinematic Orchestra, Just Jack ILS PRÉSENTENT La table Manhattan Cette table très expérimentale pourrait être celle de Dark Vador. D’ordinaire centrés sur des objets assez sobres aux lignes simples et efficaces, les Ruault & Daoudi se sont ici complètement affranchis des codes du design pour réaliser une table de l’ordre de la pièce unique. Des tasseaux de bois de différentes hauteurs s’emboîtent pour supporter un plateau composé de sciure de bois agglomérée résultante de la fabrication. Grâce à l’implication de la menuiserie Meeder et de la société AB Composite, cette table a été réalisée selon le thème du Parcours du Design : l’éco-conception. Entièrement conçue de bois de récupération, elle sublime les chutes assemblées comme un puzzle. Un exercice de style pour un fort impact visuel.
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—— Table Manhattan, tasseaux de bois
MAD
—— Lampe Bunker suisse, béton, bois, acier brossé, aluminium, fibre optique, peinture aimantée
Anne-Virginie Diez & Serge Schielin
LES FOUS
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ON AIME Leurs objets déments LEUR PLAYLIST Nina Hagen, Gaëtan Roussel ILS PRÉSENTENT La lampe Bunker suisse Association représentée par Serge Schielin, designer indépendant (4.4 design) s’inspirant de l’art du détournement, et AnneVirginie Diez, historienne de l’art spécialisée en sculpture du XXe siècle, Mad about design and art met en évidence l’émergence d’un design très créatif qui va plus loin que l’aspect fonctionnel et s’inspire d’ironie et d’humour. « Le but de l’association est d’observer, d’étudier et de présenter au public les relations entre l’art et le design intermédiaire, ce design à la frontière de l’art. » Mus par ce leitmotiv, ils sont à l’origine du OFF du Parcours du design. Pression Design, présents sur cinq lieux, a voulu offrir au plus grand nombre de designers du Rhin Supérieur la possibilité d’exposer un design d’auteur un peu déglingos, en opposition avec ce design industriel et commercial proposé par le Parcours du Design. L’association met en lumière ceux qui s’inspirent de tout ce qu’ils touchent, une folie...
Maison des adolescents réaménagée par Fred Rieffel
DU DESIGN À L’HÔPITAL Christelle Carrier et Barbara Bay sont fantastiques. Grâce à elles et à l’appel à candidature national qui invite la culture à l’hôpital, elles ont pu faire travailler collectifs et designers sur divers projets de réaménagement de structures de santé à Strasbourg. Si Fred Rieffel réaménage la Maison des adolescents et les V8, le NHC, la collaboration ne s’arrête pas là et les deux femmes avancent déjà l’envie de faire travailler Philippe Riehling sur un nouveau projet… Ensemble, designers et institutions tentent donc de renouveler un espace froid et effrayant pour certains : « Nous tentons de réfléchir à l’ensemble des implications de l’intervention artistique et du design dans notre espace hospitalier très contraint. La proposition de l’artiste vient donc après une longue maturation et donne corps, et souvent dépasse, un projet collectif. Il y a donc une grande attente et un réel impact sur la qualité des espaces et du temps vécu à l’hôpital. » Ça nous donnerait presque envie d’aller y faire un tour...
MERCI LE CIAV ! Les designers strasbourgeois ne tarissent pas d’éloges sur le Centre international d’Art Verrier de Meisenthal : Philippe Riehling en parle comme d’un projet hallucinant, les V8 comme d’une occasion unique de rencontrer une nouvelle matière et des personnes motivées... Structure à la fois transportée par un savoir-faire unique et une envie d’apporter un nouveau souffle à une technique ancienne, elle invite designers locaux et de renommée internationale à se partager un espace d’exposition et de recherche. Un projet d’envergure qui a vu Philippe Riehling, les V8 ou encore Claude Saos travailler cette matière difficile : le verre. Lampe Torch de Claude Saos, Baladeuse des V8 ou encore ces boules de Noël revisitées, le CIAV continue son exploration du verre, de l’art et du design. Yann Grienenberger, qui porte cette structure, explique : « Au-delà d’un savoir-faire, les créateurs que nous invitons sont porteurs de questionnements et de nouveautés. Dans la région du Grand Est, il y a un gisement de créateurs, d’écoles et de beaux talents que nous aurions tort d’ignorer. Peu importe que les designers viennent de Paris, de Strasbourg ou de Brumath, l’essentiel est que nous leur apportions des projets et qu’ils nous apportent leur vision. C’est une relation d’échange très importante. Tout seuls, chacun de notre côté, nous ne sommes rien. » Une collaboration primordiale dont la ville de Strasbourg et ses structures devraient s’inspirer... CIAV Place Robert Schuman à Meisenthal www.ciav-meisenthal.fr Le CIAV sera présent à St-art, du 25 au 28 novembre - www.st-art.com Lampe Torch de Claude Saos, verre soufflé à la bouche, ampoule LED à refroidissement liquide.
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DESIGN
—— Chaise Granny chair, structure en bois imputrescible et habillage maille waterproof résistant à l'eau, studio Wa.De.Be. Designers —— Étagère de coin en bois laqué, 2008 Collection objets vagues, révélateur de talents 2010 Édition 2011 Cinna / Ligne Roset
PERCHÉ
+ D’UNE CORDE À LEUR ARC… Wa.De.Be est un collectif parisien de designers composé par Claire Desbois, Rodrigo Bertotto et Gérard Wantz. Rien à voir avec Strasbourg… Si ce n’est que l’assise tricotée de leur chaise Granny Chair est composée d’une matière première qui provient de la corderie Meyer-Sansboeuf, à Guebwiller, là où nous avons réalisé le shooting de la série mode de ce numéro. Le concept ? Une structure en bois naturel associée à une assise en maille, tricotée en partenariat avec les grand-mères parisiennes, et une production 100% made in France. Benoît Basier, directeur de la corderie, nous avait confié que ses premières collaborations dans le domaine du design s’avéraient très enthousiasmantes. Mais pourquoi l’ont-ils choisi ? Gérard Wantz nous répond : « Le dynamisme et l’approche de la corderie Meyer Sansboeuf correspondent tout à fait à nos attentes car l’ensemble de nos créations se fait dans une démarche environnementale. En tant que designers, nous nous devons de l’inclure dans notre réflexion et lors de l’édition de nos produits. » Ah, au fait ! En Alsace, le designer Philippe Riehling a lui aussi une collaboration en cours avec la corderie Meyer-Sansboeuf. À suivre donc. (M.C.D) www.wadebe.com www.meyer-sansboeuf.com
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Voici une Étagère de coin qui a le mérite de voir le rangement sous un autre angle. Œuvre de la designer Marie Dessuant (diplômée de l’ESAD et lauréate du Révélateur de Talents 2010 de la maison d’édition Cinna), c’est un vrai petit brin de folie qui va animer les encoignures. Cette très charmante et jeune créatrice a répondu à ZUT ! sur l’origine de ce corner arty et haut perché. Votre étagère été conçue à lors de vos études à Strasbourg, qu’est-ce qui vous a inspiré ? Les terrains vagues de mon enfance dans le vingtième arrondissement de Paris. J’ai tenté de traduire dans cet objet les zones d’hésitations, les espaces intermédiaires. Située dans un coin, avec son échelle à un barreau, elle oblige à un vide, à une respiration dans l’espace domestique, à l’image du terrain vague dans la ville. Il y a beaucoup de poésie et de fraîcheur dans ce projet insolite. La notion de nomadisme présente dans votre étagère, et dans d’autres de vos projets, est-elle une constante dans votre travail ? La notion de nomadisme, sûrement… Je m’intéresse à une certaine instabilité dans l’habitat, une forme de provisoire. J’aime quand les choses ne sont pas définies, quand l’interprétation et l’appropriation sont possibles. C’est sans doute lié aussi à un mode de vie, ces cinq dernières années, j’ai habité à Strasbourg, Shanghai, Paris, Trévise en Italie. L’éditeur de mobilier contemporain Cinna organise chaque année un concours ouvert aux jeunes créateurs, les œuvres éditées sont disponibles à la vente chez Cinna en France et Ligne Roset à l’international www.cinna.fr www.mariedessuant.com
www.lamaisoncontemporaine.com
Zone commerciale de Vendenheim 17 rue du commerce À 100 m de la Pyramide 03 88 19 62 79
N UVEL ESPACE D’EMBELLISSEMENT Meubles ∙ Salons ∙ Décorations
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OBJET DESIGN
— Par Régis Meyer — Réalisation et illustration Myriam Commot-Delon
SLOW CHAIR
DESIGN / RONAN & ERWAN BOUROULLEC
ÉDITION VITRA, 2007
QUAND LES BOUROULLEC FONT D’UN BAS RÉSILLE… UN FAUTEUIL ! ET DU PASSÉ UN PRÉSENT. Évacuons d’emblée l’évidence : les frères Bouroullec sont géniaux. Qu’il s’agisse d’une lampe ou d’un fauteuil, Ronan et Erwan savent nous émouvoir avec des objets d’apparences simples qui convoquent des rémanences de formes, vues… il y a longtemps. Un détail qui s’affirme, un artifice en moins, une matière travaillée, et nous voilà avec une Slow chair au dessin aérien et à la matière diaphane. Enlevons, enlevons, il restera bien quelque chose. Bien debout sur ses quatre courtes pattes, la Slow chair impose ses dimensions à travers un cadre qui maintient en tension le tissu qui sert à la fois de dossier et d’assise. Rien n’est caché. C’est certain : la technicité inscrit l’objet dans un certain air du temps. Et il est également vrai que derrière son apparente légèreté se cache un confort à toute épreuve. La fascination revendiquée par les Bouroullec pour la matière textile, qui s’apparente à un bas de femme, est au cœur du projet. Les données techniques de la Slow Chair, presque trop grande pour une personne, sont cependant formelles : elle ne supporte que 140 kg. Amoureux des siestes à deux, il faudra vous lover ailleurs. Mais derrière sa carrure de poids lourd, cette Slow chair nous rappelle certainement les lignes très mid century de la Womb chair de Eero Saarinen éditée en 1947, de la chauffeuse CM190 de Pierre Paulin éditée en 1954 par Thonet France ou encore l’aspect low tech de la chauffeuse d’André Monpoix réalisée par Meubles
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TV en 1954. Qu’importe ! Il ne s’agit plus de copier ou encore de faire du neuf avec du vieux mais bien de ne pas oublier. Car les objets des Bouroullec servent aussi de pense-bêtes. Les deux designers samplent les formes à la manière d’un DJ, toujours en les recontextualisant afin de s’inscrire au mieux dans leur temps. Ce fauteuil, formidable machine à souvenirs, donne à penser alors que tant d’autres productions actuelles ne donnent qu’à voir.
LA GRAND METZ DU DESIGN ! Ronan et Erwan Bouroullec… Deux frères qui conjuguent élégance et poésie, en toute simplicité. Ils sont devenus en une décennie des stars incontestées de la scène internationale. Il était donc logique que les créations, recherches et maquettes des quatre mains les plus douées de France (et de Bretagne) occupent plus de 1000 m2 au Centre Pompidou-Metz ! À 40 et 35 ans, ils se payent le luxe d’une grande rétrospective… pour la beauté du geste. (M.C.D) Bivouac, exposition Ronan & Erwan Bouroullec, du 7 octobre 2011 au 30 juillet 2012 au Centre Pompidou-Metz www.centrepompidou-metz.fr www.bouroullec.com
Ouverture à Brumath
Nos conseillers et architectes d’intérieur vous présentent des solutions pour composer votre séjour, cuisine et chambre, mais aussi des idées décos afin de créer le cadre de vie qui vous ressemble !
Mardi au Vendredi 9h30 à 12h00 & 14h00 à 19h00 Samedi 9h30 à 18h00 Autoroute A4 sortie 48
197 Av de Strasbourg - Brumath 03 90 29 50 40
DÉCO
DESIGN D'INITIÉ Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview
EN AMATEUR ÉCLAIRÉ, CE COUPLE DE STRASBOURGEOIS, ASSIDU COLLECTIONNEUR DE L’AVANT-GARDE DU DESIGN DES ANNÉES 80, S’EST OFFERT UNE COHABITATION AVEC DES ŒUVRES PHARES DE L’ÉPOQUE… DANS UN ESPRIT AUX ANTIPODES D’UNE MISE EN SITUATION MUSÉALE !
La table basse de Philippe Starck, au centre de cet ensemble, est composée de pieds en métal vendus en 1984 par lot de trois dans le catalogue des 3 Suisses pour composer à l’envi sa propre table en réalisant soi-même le plateau. « L’idée, c’est trois piquets dans le sol et une planche dessus. On garde l’espoir que les gens vont être cohérents et vont prendre leur scie sauteuse et une planche pour créer eux-mêmes la forme finale. » (P. Starck). À gauche contre le mur, Palmer, une commode de Jean-Michel Wilmotte, en bois de couleur ébène et à l’élégant piètement mille-pattes en acier (1989 – Éd.Viaduc des Arts – Carte blanche VIA), dessus vase de Gaetano Pesce.
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Un canapé gris de Georges Nelson, datant du début des années soixante, joue à merveille, au milieu des pièces eighties, son rôle de grand frère au design épuré. À sa droite, Profil est une banquette rabattable de Jean Nouvel, éditée en très petite série (1989 - Ligne Roset – aide à projet du VIA) et juste devant, Riflessionne, un lampadaire en acier, tôle laquée et marbre de Claudio Salocchi (1973 – Skipper). Dans l’angle, à droite, Mickville est une table d’appoint pliable à anneau de Philippe Starck en acier laqué noir (1985 – Driade) et, juste derrière, on peut apercevoir Pi, un guéridon rare de Martin Szekely (1983 – Néotu) surmonté d’un vase de Gaetano Pesce. Au premier plan, deux fauteuils de Philippe Starck : Dr Sonderbar, un fauteuil en acier laqué noir qui n’est plus édité dans cette couleur (1985 – XO) et Pat Conley II un modèle en acier laqué rouge (1986 – XO).
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DÉCO
Dans l’entrée, XM2 est une très rare bibliothèque en verre et acier de Xavier Mategot (1986 – Christian Farjon) avec, à ses côtés, la version argent de la table Mickville Philippe Starck. Au centre, table basse rouge de Dan Friedman (1993 – Néotù) et au premier plan, deux fauteuils à roulettes en résine de polymérisation, 4814 d’Anna Castelli-Ferrieri (1988 – Kartell). La jeune fille travaille sur un tabouret Mr Bliss de 1984, bureau en acier et plateau de formica de Michel Cadestin pour le Centre Georges Pompidou (provenant du bureau d’architecte de Michel Cadestin lui-même, au milieu des années 70). Lampe de bureau, Jean Pierre Vitrac (années 70). À droite Polifemo, un lampadaire de Carlo Forcolini (1983 – Artemide)
C
e vaste loft strasbourgeois de plus de 300 m2 s’inscrit dans un petit groupe d’immeubles citadins. Le type même de lieu dont la découverte vous fait pousser des « oh! » et des « ah! » de surprise. Caché dans l’arrièrecour d’un bâtiment anodin, le jardin apparaît une fois passé le sas en tôle industrielle : environ 150 m2 de sol végétalisé et un terrassement graphique en ardoise brut précèdent une façade intrigante, recouverte de nappes en acier galvanisé et surmontée d’un auvent en filet camouflage. La messe est dite, le ton est donné et la visite s’annonce passionnante… Le maître atout de ce loft est donc son volume, conséquent. À l’origine, un ancien atelier de décolletage encombré de grosses tours à métaux dont l’espace fut libéré et les volumes laissés volontairement ouverts pour faire vivre et dialogue les créations. L’étage est plus intimiste, avec les chambres et la suite parentale qui jouit d’une vaste terrasse à l’abri des regards. Les sols furent uniformisés par un béton lissé d’un beau gris foncé, la toiture en bac acier recouverte d’un complexe goudronné : des matériaux assez courants dans la réhabilitation de lofts industriels. Au final, les murs blancs offrent une toile de fond toute en sobriété au mobilier de designer qui peuple l’espace.
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Chaise pliante en acier laqué noir Mrs Frick de Philippe Starck (1985 – 3 Suisses) —— Chaise B1 à trois pieds de Stefan Wewerka, en bois laqué noir, assise recouverte d’un tissu rayé noir et blanc (1979 – Tecta)
Mais comment en arrive t-on à posséder un aussi vaste ensemble, avec des pièces majeures du XXe siècle ? Un flash back sur leur parcours s’impose. On est d’emblée enchanté de faire la connaissance de ce couple passionné qui consacre son temps libre à la recherche de pièces d’exception et transforme son lieu de vie en une vaste galerie privée où le mobilier des années 80 est omniprésent (pas de névrose eighties chez eux, on y trouve aussi des pièces antérieures). Ici, les meubles vivent et jouent les chaises musicales : ils vont et viennent entre l’appartement et les réserves, se mélangent et se revendent. Les pièces limitées suscitent le plus d’émoi chez ces amateurs éclairés. Trois grandes influences stylistiques ont déjà jalonné la vie de nos hôtes (nés à l’aube des sixties) et le propriétaire a un lourd passé familial lié à la Chine… Soit on rejette cet héritage, soit on s’y abandonne, et très franchement, on a du mal de croire qu’on puisse échapper à des grands-parents et parents sérial-chineurs !
“ IL EST UNE FAÇON DE CONCEVOIR LA VIE, LA POLITIQUE, L’ÉROTISME, LA NOURRITURE ET MÊME LE DESIGN. ” ETTORE SOTTSASS
Cette console en acier et bois de Norman Foster est un modèle rare fait pour un client suisse (éditions tecno), elle met en scène divers objets décoratifs : à droite, noire et élégante, Washington est une lampe en métal de Jean-Michel Wilmotte (1983 – Lumen Center Italia). À gauche, un vase jaune Pago-pago et deux vide-poches Colleoni d’Enzo Mari (1970 – Danese) entourent Camicia, vase en verre et inox, toujours d’Enzo Mari (1961 – Danese) alors que Maldive, une coupe en laiton rarissime de Bruno Munari (probablement un prototype exécuté par Genazzi pour Danese en 1969) attire le regard avec son ingénieux et simplissime pliage. À droite, un lampadaire de 1980, non identifié.
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DÉCO
Focus sur le lampadaire Shogun de Mario Botta (1986 – Artemide)
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“ J’AI POUR AMBITION UN RÉSULTAT ÉCONOME QUI NE SOIT MÊME PAS QUALIFIABLE DE MINIMALISTE. UN LIEU COMMUN. ” MARTIN SZEKELY
L’enfilade de Florence Knoll date de 1961 et fait partie d’une acquisition plus ancienne ; elle se marie parfaitement aux deux vases en céramique noire Champs de Mars d’Olivier Gagnère (1991), à un vase rouge d’Ettore Sottsass (vers 1972-73) et à un luminaire en verre sablé d’Alain Chauvel (Verreries de Vianne – carte blanche du VIA en 1987). Au premier plan, à droite : table Greco de Boccato-GiganteZambussi et chaises Von Vogelsang de Philippe Starck (1985 – Driade) Au mur, applique Foglio de Tobia Scarpa (1966 – Flos). Dans l’angle de la pièce se trouvent trois lampes superposées de Tom Dixon : Jack (1994 – Eurolounge ) est un objet multifonctionnel pouvant être utilisé en lampe à poser, en tabouret, en colonne de lumière lorsqu’il est empilé, comme ici, ou encore en table basse lorsqu’on lui associe un plateau en verre. Il fut récompensé par le Millennium Mark Award en 1997. Magistrales, deux pièces majeures de Martin Szekely occupent le devant de la scène : au premier plan, se prélasse Pi, une chaise longue en acier (édition limitée Néotu et carte blanche du VIA), alors que le prototype du bureau Pettit (Neotu 1985 – prototype avec croquis signé de la main de Szekely : « à Madame Pettit de Andreis, petit bureau métal laqué juillet 1985 ») fait face au patio intérieur. Dessus, une coupe en silicone ainsi qu’une horloge sur le mur de droite, les deux de Gaetano Pesce (Fish Design).
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DÉCO
À gauche, Le Bureau du Théâtre du Monde, ce petit meuble en tôle laquée époxy de Philippe Starck (1985 – 3 Suisses), était une commande de Mme Mitterrand pour l’aménagement de son bureau à l’Elysée et fut édité à 3 000 exemplaires. Posés sur Abitacolo, un banc en métal laqué époxy d’Enzo Munari qui a reçu en 1971 le Compasso d’Oro (1971 – Robots), une magnifique série de cinq vases Bambu, Tortiglione et Trifoglio d’Enzo Mari (1969 – Danese) en PVC moulé sous vide (une technique révolutionnaire à l’époque). Une coupe de Bruno Munari réalisée dans une feuille de laiton découpée et pliée par l’orfèvre Genazzi pour l’éditeur Danese à Milan.
« Tout a un début, une existence, une fin. » Philippe Starck Les premiers achats sérieux, principalement des pièces des années 1930, ont commencé il y a environ 25 ans, balayés ensuite par l’engouement pour les fifties et le mobilier moderniste. S’ensuit une période difficile où ils ont dû vivre entourés d’une collection faisant la part belle aux meubles de Jean Prouvé et de Mathieu Matégot, aux céramiques de Jouve, aux luminaires de Serge Mouille. Ce que notre hôte considère comme « une jolie petite collection, cohérente, avec quelques pièces d’exceptions » devait être un ensemble conséquent, dont les plus belles pièces, dont celles de Jean Prouvé, furent revendues à un antiquaire parisien réputé pour financer les travaux du loft. Au passage, du mobilier Eames, Nelson et de fabrication scandinave fut exhumé des réserves. C’est à ce moment-là qu’ils commencèrent à acheter du plastique ! Après quelques années consacrées aux années 60 et 70, ils s’attaquèrent aux années 80. Un juste retour aux sources et aux meubles 30, puisque le 80 fait appel à des artisans spécifiques pour développer ses éditions limitées produites en petites séries, pièces uniques ou prototypes. « Le design n’est pas tradition, il est remise en question continue. » Roger Tallon C’est l’époque du triomphe de la société de communication et d’un retour des designers à l’artisanat de qualité. Les années « de laboratoire » et d’ouverture que furent les années Mitterrand ont été un vaste chantier pour ces créateurs qui tournèrent le dos au classicisme pour retrouver le goût de l’exception, après des années zut ! 142
de plastique en tout genre. C’est l’époque aussi de l’hybridation, avec la démarche globale et la production industrialisée de Philippe Starck ou du « mobilier-sculpture », plus marginalisé. Pi, la sculpturale chaise longue de Martin Szekely, en est un parfait exemple, trônant au centre du salon. Devant des pièces de cette trempe, on prend conscience de la porosité entre art et design et de l’importance de cette décennie novatrice. En y ajoutant une dose de polychromie farfelue, l’approche contestataire de personnalités comme Ettore Sottsass et le groupe Memphis et une prise de conscience écologique, on se rend compte de l’influence de cette période. Un seul style ne pouvant pas classifier l’eighties, c’est le fruit d’un mélange de genre, qu’on retrouve chez les occupants de ce lieu, palpable dans les différentes étapes de leur parcours de collectionneurs. Et en écho à ces années de collage et d’humour, on ne peut que sourire en regardant leur installation de lettres métalliques, théâtralisées dans le mur végétalisé du patio, qui inscrit Icône, comme pour amuser la galerie…
ACCEPTABLE IN THE 80’S
(playlist forcément subjective) by DJ M&S
Contiguë au salon, la salle à manger met en scène une toile de Mathieu Boisadan dialoguant avec une table en marbre et acier de Florence Knoll (début des années 60) qui, lorsqu’elle ne sert pas pour les dîners, fait office de table de couture pour la maîtresse des lieux et sa fille. À gauche, entourant la table quatre chaises de Philippe Starck : Miss Wirt, au dossier-paravent et Miss Dorn (1982 – 3 Suisses – carte Blanche VIA) À droite, on aperçoit les lignes bleues et arrondies de Kestar, un rare valet de nuit de François Scali et Alain Domingo, plus connus sous le nom de Nemo (années 80 – Studio Nemo), servant à suspendre les créations couture maison.
1. B-Movie, Nowhere Girl 2. Simple Minds, New Gold Dream (81-82-83-84) 3. The Gist, Love at First Sight 4. Orchestral Manœuvres in the Dark, Souvenir 5. Polyphonic Size, Je t’ai toujours aimé 6. Marquis de Sade, Japanese Spy 7. Talking Heads, Once in a Lifetime 8. Soft Cell, Say Hello Wave Goodbye 9. Fad Gadget, Collapsing New People 10. Depeche Mode, Enjoy the Silence 1 1. D.A.F., Der Räuber und der Prinz 12. Elli et Jacno, Je t’aime tant 13. The B-52’s, Rock Lobster 14. Alan Vega, Juke Box Baby 15. The Clash, Magnificent Seven 143 zut !
LIFESTYLE ZUT ! TO SHOW G-Star Raw voue une véritable fascination pour la production innovante et le travail emprunt d’idéaux sociaux et culturels de l’inclassable Jean Prouvé. La marque vient ainsi de revisiter et éditer neuf objets, grâce à la coopération de la famille Prouvé et de Vitra. L’occasion de découvrir et de redécouvrir certaines des pièces intemporelles du fameux constructeur et designer nancéien. Avec ce nouveau nuancier aux teintes sourdes et aux matières brutes, l’équipe créative de G-Star Raw s’est livrée à un bel exercice, tout en finesse et retenue pour ne pas dénaturer les originaux. On ne peut qu’applaudir cette initiative qui va nous permettre d’acquérir enfin ces meubles majeurs des années 50’s. La collection est disponible depuis cet automne chez les dépositaires de la marque et au VitraHaus à Weil am Rhein. (M.C.D.)
DESIGN
Prouvé RAW / Jean Prouvé by G-Star RAW for Vitra, Spécial Édition G.Star Raw – 9, rue du Dôme 03 88 23 51 66 www.vitra.com TOURISME
VOYAGE VOYAGE En 27 ans, le Salon International du Tourisme et des Voyages s’est hissé dans le top 5 des salons touristiques nationaux. Une fois de plus, il s’annonce comme le rendez-vous incontournable des futurs vacanciers, les accompagnant dans leurs rêves d’évasion. À signaler, pour la troisième fois consécutive, l’accueil de Solidarissimo, le Salon du Tourisme et de l’Économie Solidaire, pour des départs forcément responsables. (E.A.) Du 11 au 13 novembre au Parc des Expositions, à Colmar www.sitvcolmar.com
DÉCO
MODULABLE L’ensemblier La Maison Contemporaine a ouvert ses portes cet été à Vendenheim. Cette enseigne réputée pour l’excellence de ses produits, à la fabrication exclusivement européenne, est spécialisée dans le modulable avec des systèmes de rangements multifonctionnels mais aussi du mobilier pour la salle à manger et le salon. L’accompagnement et les conseils avisés qui vont de pair avec des configurations à la carte sont des points forts de cette maison… Autant laisser des professionnels gérer l’aménagement de votre intérieur, non ? Ils sauront tenir compte de votre budget, goûts et besoins, tout en apportant comme signature un dessin et une « ligne claire ». Un gage de réussite pour un sentiment de confort et d’espace à votre nid… qui n’en sera que plus douillet, raffiné et original. (M.C.D) 17, rue du Commerce 67550 Vendenheim - 03 88 19 62 79 www.lamaisoncontemporaine.com
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GONFLÉ !
Humour et design font souvent bon ménage. Pallone est sans aucun doute le modèle phare de la collection Leolux. Cet étonnant fauteuil aux faux airs de ballon flottant a été dessiné en 1989 par Roy de Scheemaker pour sa « maison du futur ». La série Pallone Limited offre une combinaison de couleurs uniques, choisies par le bureau d’étude de Leolux. Mais vous pouvez aussi configurer vousmême la gamme de teintes grâce au Pallone Configurator ou vous rendre chez 197.Design, dans son espace d’exposition de plus de 1600m2. Leurs architectes d’intérieur vont trouver des solutions pour l’aménagement de vos espaces de vie, parmi des marques comme Desalto, Herman Miller, Erba, Riva 1920… et Leolux, dont ils sont les distributeurs exclusifs sur le Bas-Rhin ! (M.C.D)
DESIGN 197.Design 197, avenue de Strasbourg à Brumath 03 90 29 50 40
DÉCO
N U A N C E S FOOD
COMIC STRIP
À New York, le 231 East St. était l’adresse de la Factory, l’antre des délires créatifs d’Andy Warhol. À Strasbourg, c’est un nouveau repère pop art avec déco colorée et playlist d’époque (Chuck Berry, The Flirtations, The Beach Boys, etc.), où l’on replonge dans l’univers des comics avec le Burger comme super-héros ! À déguster bleu ou à point, on le customise selon ses envies. Une fabrique à délices façon newyorkaise initiée par Cédric Moulot, déjà à la tête de la célèbre winstub Le TireBouchon. Un Big Burger inspiré de la Big Apple, on crie « Yeah baby », mais pas la bouche pleine ! (C.L.) 231 East St. – 3, place Saint-Etienne www.231-east.fr
Si les Belges raffolent de grisaille, de couleurs sourdes et de ce mélange subtil et élégant qui caractérise la décoration flamande, c’est qu’ils expriment un doux sentiment de quiétude et de luxe naturel. Un mélange de styles qui vous tend les bras chez Lisème, la boutique de Pierre Legaye, quai Finkmatt. Distributeur exclusif du concept flamand à Strasbourg, il vous proposera beaucoup d’autres marques comme Vincent Sheppard, Scapa Home ou les bétons Mercadier. Le style famand, ses accents bourgeois, son mobilier brut et industriel s’adaptent très bien à nos intérieurs alsaciens… Le bois, les lambris et le lin sont des éléments utilisés autant chez nous que dans le nord de la France, non ? De très bonnes raisons pour s’offrir une parenthèse en allant visiter le site web de la boutique, ou d’y passer pour flâner et rencontrer Pierre, qui partagera avec vous les nouveautés de cet automne et vous ravira avec son œil très belge ! (M.C.D) Lisème 2, quai Finkmatt 03 88 23 08 29 http://deco.liseme.com
BOUTIQUE
VÉLOCIPÈDE Un petit crème et des olives ? Non, ce n’est pas un nouveau concept de café réveil - apéro, juste le bon binôme de couleurs de ce beau vélo Viva « made in Danemark » trouvé chez Vélojob. Avec cette marque, Philippe Angot fait pédaler avec classe les Strasbourgeois qui cherchaient un vélo de qualité au design parfait (et en design, il s’y connait, puisque son collaborateur, Thierry Boltz, est aussi designer…). Des vélos qui allient à la perfection classicisme, technicité et originalité pour les trajets quotidiens. Vélojob vous propose aussi une assurance (à partir de 65€ /mois pour tout vélo acheté) : un petit plus non négligeable pour parer à la casse ou au vol de la petite merveille, ce qui ne devrait pas arriver si vous suivez leurs conseils avisés. (M.C.D) Vélojob 5, rue de Zurich 03 88 36 18 18 www.vivabikes.com
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LIFESTYLE ZUT ! HYBRIDE
MODE
Vous connaissez le système Ribcap ? C’est une protection de la tête mais pas un casque de vélo classique : développé au CNRS de Strasbourg, il contient des inserts en mousse polyuréthane se durcissant automatiquement en cas de choc. Édité par la marque suisse Ribcap, il ressemble à la fois à un bonnet de laine et à un joli casque d’équitation, tout en souplesse et douceur. Pour faire court, c’est le mariage entre un bonnet et un casque, que vous pouvez utiliser aussi pour d’autres sports ou pour protéger votre petit casse-cou d’enfant ! À découvrir en exclusivité chez Vélojob. (M.C.D)
SERVICES
SCÈNE DE MÉNAGE
Illustration : Chloé Fournier
Photo : Cécile Van Hecke
Vélojob 5, rue de Zurich 03 88 36 18 18 velojobstrasbourg@gmail.com
Comme dans Édouard et Caroline, le film de Jacques Becker avec son quiproquo vestimentaire mettant en scène son charmant couple bourgeois « bohème », la société Euromaids brouille les genres en remplaçant Édouard, notre si smart majordome, par une pétillante Caroline. Pas de quiproquo, ils ont toujours eu autant d’hommes que de femmes pour répondre à vos besoins de techniciens de service. Mais il était important de le signaler, non ? (M.C.D) Euromaids cleaning service 03 88 43 53 26 www.euromaids.fr
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BLOG
COMBLÉ !
Vie de grenier est le blog de Jules, un passionné de mobilier industriel, un amoureux des objets intemporels, des matériaux nobles et d’un design brut et juste. Et c’est tout un monde d’artisans et d’ouvriers que l’on retrouve dans ses luminaires, horloges d’usine, projecteurs de cinéma ou chaises d’ateliers… Du bois et du métal bien ouvragé qui évoquent une époque révolue. C’est avec beaucoup de soin qu’ils sont réhabilités et chinés dès potron-minet pour se retrouver croqués avec esprit sur ce blog plein d’atmosphère. Chaque meuble ou antiquité industrielle en vente y est présenté par lui-même, à la première personne… Une deuxième vie pour des objets plein de curiosité qui ne se la raconte pas. (M.C.D) Pour commander : 06 08 35 50 62 http://viedegrenier.over-blog.com
LIVRE SERVICE
CAFÉ
Qui a dit que le livre se portait mal ? À en croire le nouveau café-librairie niché à la Krutenau, lire n’a jamais été aussi branché ! Inspirée par un concept déjà bien répandu en Bretagne, Nadine, la sémillante gérante du Bar des mots, défend une lecture décomplexée. On y découvre polars, bouquins culinaires, un espace anglo-saxon à consulter sur place ou à acheter… ou tout simplement la petite restauration de saison de cette passionnée de cuisine. Pour profiter du Bar des mots en démo, on court se détendre aux apéros à thème certains jeudis ont craque pour le brunch dominical une fois par mois. Et pour les mordus de lecture sur tablette, le café est aussi wifi. Damn it ! (C.L.) Le Bar des Mots 36, rue de la Krutenau 09 54 83 07 53 www.lebardesmots.com
GOTHA PROJECT
ÉVÉNEMENT
S’il y avait un rendez-vous à ne pas manquer cette rentrée, c’était sans nul doute la soirée initiée par les maisons de luxe Cartier et Land Rover : un événement placé sous le signe de l’élégance et du savoir-faire, rassemblant plus de 800 invités autour d’un barbecue géant, dans les jardins de la Villa Schmidt, au bord du Rhin à Kehl. Un public trié sur le volet et des hôtes chiquissimes lors de leur arrivée en hélico. Dominique Di Matteo pour Cartier et Clément Wieser pour Land Rover ont vu les choses en grand pour marquer les esprits. Cette soirée de cobranding mettait à l’honneur le dernier Range Rover Evoque à la silhouette élancée et compacte et les montres de Haute Horlogerie de la maison Cartier. Une ambiance chaleureuse et conviviale, accompagnée par le répertoire jazzy du chanteur Pascal Vecca, qui a enchanté le gotha strasbourgeois de passage outre-rhin, venu également découvrir les savoir-faire d’un restaurateur de voitures anciennes et du créateur du musée du Bagage à Haguenau. Un moment d’exception que l’on aimerait revivre bientôt... (C.L.) www.cartier.fr www.landrover.com
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CHRONIQUE // L’appétit vient en regardant n°10
TOUT SUR LE NAVET
Le navet fait partie de la trilogie des légumes dits « basiques », au même titre que la carotte et le poireau. Ressource des sols ingrats et base de l’alimentation humaine, il fut longtemps consommé cuit sous la cendre avant d’être supplanté par la pomme de terre. Par Marc Paul / www.ghosttv.fr // Illustration Laurence Bentz
//// Le navet continue de résister et reste un composant de notre gastronomie. Il est surtout apprécié au printemps pour sa saveur douce de primeur et en hiver pour la préparation de soupes et de pot-au-feu. On en recense plus d’une trentaine d’espèces partout dans le monde, récoltés deux fois par an, au printemps-été et en hiver, en fonction de la période de semis : le Milan, rond et aplati, blanc à col violet ; le Nancy, tout rond et de couleur jaune ; le Nantais et le Croissy, allongés et blancs sont les variétés le plus fréquemment rencontrées sur nos étals. L’astuce Choisissez-le ferme et lourd, d’une couleur franche et avec une peau bien lisse. Privilégiez l’achat de légumes jeunes car les plus vieux sont souvent spongieux. Conservez-le dans un endroit sombre et frais ou dans le bac à légumes du réfrigérateur, une semaine tout au plus pour les navets nouveaux. Les autres se conservent un peu plus longtemps, toutefois pas plus de deux à trois semaines si vous voulez profiter de toutes leurs qualités gustatives. En vieillissant, le navet devient mou, creux et filandreux. Les fanes, elles, ne se conservent que quatre à cinq jours. Les recettes de l’ami navet Consommez-le après l’avoir épluché. Vous pouvez le faire cuire dans deux eaux à découvert afin d’en améliorer la digestibilité. Le navet se déguste cuit, à la vapeur ou à l’eau, en légume d›accompagnement. Glacé au beurre ou caramélisé, il est idéal à côté d’un magret de canard ou d’un rôti de veau. Sa capacité à absorber les graisses fait également de lui la garniture idéale du mouton. Il se mêle aux carottes, aux poireaux, aux pommes de
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terre dans une jardinière de légumes ou est utilisé pour réaliser le traditionnel pot-au-feu. Lorsqu’il est gros, le navet peut être creusé et farci avec de la chair à saucisse, des champignons ou du risotto comme en Italie. Pour finir, ne jetez pas les fanes ; elles seront délicieuses, préparées comme des épinards, c’est-à-dire cuites à l’étuvée ou réduites en potage. L’adresse L’estaminet-restaurant Les Bons Amis, à Geispolsheim Gare est l’une des bonnes adresses pour des plats du jour issus d’une cuisine comme chez maman. Parmi les suggestions de Fata, le nouveau patron et chef de cuisine, le navet salé tient au gré des saisons une place de roi. D’octobre à novembre, venez le découvrir avec son compagnon, le confit de canard, ou son ami des eaux douces, le sandre. Restaurant Les Bons Amis 1, rue de Verdun à Geispolsheim Gare 03 88 67 11 05
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Les coiffeurs de vos envies
VIVA LA VIE by LAURELINE créateur 46 rue de la Krutenau 67000 Strasbourg 03 88 36 44 41 VIVA LA VIE by LyLoU créateur 2 rue Sédillot 67000 Strasbourg 03 88 24 56 56
MUSIQUE
Par Emmanuel Abela
NOUVEAUTÉS COMPULSIVES, NUGGETS INTEMPORELLES, LA BANDE-SON DE L’AUTOMNE EN 10 TITRES !
Z-U-TAPE — Dirty Beaches, Lord Knows Best Comme bien d’autres avant lui, Brian Jones ou Bob Dylan, Alex Zhang Hungtai alias Dirty Beaches a succombé au charme de Françoise Hardy au point de sampler le thème de Voilà pour construire ce magnifique Lord Knows Best. À découvrir le 31 octobre à la Galerie Stimultania.
— Anna Calvi, Jezebel Oui, on reste sous le charme de la version française interprétée par la petite Londonienne sur la scène de La Laiterie. Du coup, on ne cesse de parcourir toutes les versions de cette chanson populaire de Wayne Shanklin : Edith Piaf, Charles Aznavour, Gene Vincent, The Milkshakes crient un seul et même nom : JE-ZE-BEL !
— Lana del Rey, Video Games Elle risque fort d’illuminer notre automne. Cette petite blonde au physique improbable – quelle bouche ! –, soutenue par Vincent Gallo himself va cartonner, c’est sûr. Mais au-delà du buzz, il y a cette pop-song pleine de nostalgie 60’s qui nous renvoie au meilleur de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra.
— Lene Lovich, Lucky Number Doit-on remercier les publicitaires d’exhumer les perles du passé ? En tout cas, c’est bien grâce à la campagne de la nouvelle Nissan Micra DIG-S qu’on peut réécouter ce classique 80’s de Lene Lovich, une Américaine délurée qui effrayait les petits en prime-time sur toutes les chaines de la télévision française.
— Sharon Jones & The Dap-Kings, When I Come Home Et si la vraie diva de la soul, c’était elle ? Les connaisseurs n’en ont jamais douté. Pour les autres, il suffit d’écouter ce titre taillé pour la scène pour s’en convaincre définitivement : groovy, sexy, voilà l’écrin langoureux pour nos prochaines soirées.
— Yello, I Love You I LOVE YOU, HUM ! Une injustice à réparer au plus vite… Qui se souvient de Yello, sans doute le plus inventif des groupes suisses proto-electro ? À réclamer au plus vite auprès de tous les DJ’s de la terre !
— Baxter Dury, Claire Difficile de choisir parmi les dix titres du nouvel album de l’enfant prodige mais, au milieu des hits potentiels, ce morceau se distingue nettement par son immédiateté plaintive. Il n’est pas étonnant qu’il ait été choisi comme le premier single extrait de Happy Soup.
— The Vagrants, Oh Those Eyes Ils n’ont pas enregistré un seul album, mais qu’importe ! On doit à ces petits gars de Long Island une pépite 60’s, le single imparable Oh Those Eyes. Une ritournelle pop qui puise sa source dans les sons garage.
Visuel : Lana Del Rey
— Buddy Holly, Dearest Un disque rend hommage à cette figure éternelle, mais rien ne vaut l’original. Dearest est l’une des plus belles déclarations d’amour pop qui soit : cette minute 53 secondes magnifie la force du désir. À faire tourner en boucle…
— Anika, I Go To Sleep Avec une voix d’outre-tombe qui rappelle la fragilité de Nico, la jeune Berlinoise Anika s’attaque à ce classique des Kinks : une rythmique réduite à sa plus simple expression dub, décharnée et fascinante. Une beauté blafarde à découvrir sur scène, le 30 novembre au MAMCS.
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BULLETIN 2011/2012 D’ABONNEMENT
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MAGAZINE CULTURE, TENDANCES & ART DE VIVRE À STRASBOURG
ABONNEMENT
Photo // Alexis Delon / Preview
SAISON 201 1 / 2012
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CARNET D'ADRESSES
MODE • L’Altra - 5, place du Temple Neuf - 03 88 75 12 11 • Freeman T. Porter - 17, rue de la Haute Montée • Galeries Lafayette 34,rue du 22 Novembre - 03 88 15 23 00 • G-Star - 9, rue du Dôme - 03 88 23 51 66 • I.T.O - 2, rue de l'Épine - 03 89 21 72 00 et 18, rue des Sœurs 03 88 35 55 93 • K.Collections - 5, rue des Marchands à Colmar - 03 89 23 07 06 • Lola - 3, rue du Temple Neuf- 03 67 10 13 35 • Marcel & Finette 32, rue des Juifs - 03 69 31 21 85 • Marithé + François Girbaud - 22, rue de la Mésange - 03 88 23 08 08 • Ultima, Ultima prêt-à-porter, Ultima 2 8, 4 et 3, petite rue de l’Église - 03 88 32 87 69 • Ultima bis - 29, rue du Vieux Marché aux Vins - 03 88 75 64 32 • Vicino Boutique - 6, rue Frédéric Piton - 03 88 23 19 39
ACCESSOIRES • Cartier - 12, rue de la Mésange - 03 88 21 80 00 • Chaussures Différence - 32, rue des Têtes à Colmar - 03 89 24 03 41 Hardrige - 12, rue des Juifs - 03 88 52 04 66 • Heschung - 11, rue du Chaudron - 03 88 32 31 80 • Joaillerie Gabrièle Schwartz - 3, petite rue de l'Église - 03 88 75 52 72 • Mona - 83, Grand'Rue - 03 88 23 29 22 • Pêle-Mêle - 9, rue des Veaux - 03 88 32 54 59 • Revenge Hom - 6, rue du Fossé des Tailleurs - 03 90 22 37 • 69 senz° umbrellas France – 173 rue Saint Exupéry – 34130 Mauguio - nordin@senz-umbrellas.fr – www.senzumbrellas.fr 09 61 57 51 09 • Vélo Job - 58, rue de Zurich - 03 88 36 18 18 BEAUTÉ • Atmostore - 4, quai des Bateliers - 03 88 25 15 38 • Avila - 69, rue des Grandes Arcades - 03 88 23 05 43 • Avila Factory - 33, rue du Maréchal Lefebvre - 03 88 22 26 71• Luis Kraemer - 7 rue des Artisans à Vendenheim - 03 88 20 12 02 • M.A.C aux Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre - 03 88 36 00 15 • Viva la Vie by Lylou - 2, rue Sédillot - 03 88 24 56 56 • Viva la Vie by Laureline - 46, rue de la Krutenau 03 88 36 44 41 DÉCO-DESIGN • 197. Design - 197, avenue de Strasbourg à Brumath - 03 90 29 50 40 • Cinna - 23, rue de la Nuée Bleue - 03 90 40 67 06 Décoburo - 5, place de l'Ancienne Douane à Colmar - 03 89 21 72 00 • Galerie Fou du Roi - 4, rue du Faisan - 03 88 24 09 09 • Idde - 8 quai des pêcheurs - 03 88 36 03 91 • La Maison contemporaine - 17, rue du Commerce à Vendenheim - 03 88 19 62 79 • Ligne Roset - 8, quai Kellermann - 03 88 23 16 23 • Lisème - 2, quai Finkmatt - 03 88 23 08 29 • Roche Bobois - 8, rue du Chemin de Fer à Lampertheim - 03 88 19 97 74 • USM / Décoburo - 4, Le Schlossbergà Zellenberg - 03 89 21 72 00 BARS ET RESTAURANTS • 231 East St. - 3, place Saint-Étienne - 03 88 16 96 13 • Au Camionneur - 14, rue Georges Wodli - 03 88 32 12 60 A la Hâche - 11, rue de la Douane - 03 88 32 34 32 • Barco Latino - Quai des Pêcheurs - 03 88 23 59 06 • Café Atlantico - 19, quai des Pêcheurs 03 88 35 77 81 • La Salamandre - 3, rue Paul Janet - 03 90 41 87 27 • Le Bar des Mots - 36, rue de la Krutenau - 09 54 83 07 53 Les Aviateurs 12, rue des Soeurs - 03 88 36 52 69 • Les Bons Amis - 1, rue de Verdun à Geispolsheim - 03 88 67 11 05 • Le Jardin de l'Orangerie - Parc de l'Orangerie - 03 90 41 68 00 HÔTELS • Hannong - 15, rue du 22 Novembre - 03 88 32 16 22 • Régent Petite France - 5, rue des Moulins - 03 88 76 43 43 GALERIES • Bertrand Gillig - 15, boulevard Ohmacht - 03 88 32 49 08 • Brûlée - 6, rue Brûlée - 03 88 21 04 04 • Carré d'artistes - 24, rue du Dôme 03 88 35 86 55 • Chantal Bamberger - 16, rue du 22 Novembre - 03 88 22 54 48 • J.-P. Ritsch-Fisch - 6, rue des Charpentiers - 03 88 23 60 74 Kiwior - 42, quai des Bateliers - 09 50 84 07 58 • Nicole Buck - 4, rue des Orfèvres - 03 88 22 63 09 • Pascale Froessel - 14, rue des Dentelles 03 88 32 74 48 • Pop Shop - 29, place de la Cathédrale - 03 90 24 98 66 • Radial art contemporain - 11b, quai de Turckheim - 06 61 14 53 26 Yves Iffrig - 6, rue des Charpentiers - 03 88 32 30 81 • Zee Art - 5, rue des Frères - 03 88 32 21 41 CULTURE • Accélerateur de particules - 12, rue du Faubourg de Pierre - 03 88 32 22 02 • Apollonia - 12, rue du Faubourg de Pierre - 03 88 52 15 12 • Centre International d'Art Verrier - Place Robert Schuman à Meisenthal (57) - 03 87 96 87 16 • Centre Pompidou-Metz - 1, parvis des Droits de l'Homme - 03 87 15 39 39 • Cinéma Star Saint-Exupéry - 18, rue du 22 Novembre - 03 88 32 34 82 • Cinéma Star - 27, rue du Jeu des Enfants 03 88 22 73 20 • Centre culturel de Chine - 69, rue du Faubourg de Pierre • Institut culturel italien - 7, rue Schweighaeuser - 03 88 45 54 00 La Chaufferie - 5, rue de la Manufacture des Tabacs - www.esad-stg.org/chaufferie • La Chambre - 4, place d'Austerlitz - 03 88 36 65 38 • La Laiterie 10, rue de Hohwald - 03 88 237 237 • L'Illiade - 11, allée François Mitterand - 03 88 65 31 00 • Le Cheval Blanc - 25, rue Principale à Schiltigheim 03 88 83 84 85 • Le Maillon - Place Adrien Zeller - 03 88 27 61 81 • Librairie Kléber - 1, rue des Francs Bourgeois - 03 88 15 78 88 Médiathèque André Malraux - 1, presqu'île André Malraux - 03 88 45 10 10 • Médiathèque Sud - 9, allée François Mitterand à Illkirch 03 90 40 64 91 • Musée d’Art moderne et contemporain - 1, place Hans Jean Arp - 03 88 23 31 31 • Opéra National du Rhin - 19, place Broglie 03 88 75 48 01 • Pôle Sud - 1, rue de Bourgogne - 03 88 39 23 40 • Théâtre National de Strasbourg - 1, avenue de la Marseillaise - 03 88 24 88 24 UGC Ciné Cité - 25, route du Rhin - 08 92 70 00 00 DIVERS • Bemac - 18, quai Saint-Nicolas - 03 88 25 84 88 - 14 bis, rue de la Mésange - 03 88 22 78 87 • Citroën - 101, route de Marienthal à Haguenau - 7, rue Grenchen ZI Nord à Sélestat - rue du Kochersberg à Saverne - Zone Ariane de Buhl à Sarrebourg • Euromaids Cleaning Service 13, rue Lafayette - 03 88 43 53 26 • Horstaxe Studio - 7, quai des Pêcheurs - 03 88 36 33 60 • Julien Rhinn Paysage - 57, allée de la Robertsau 03 88 77 98 74 • Kusmi Tea - 29, rue des Hallebardes • Palais des Fêtes - 5, rue Sellenick - 03 88 36 32 47 • Novembre Communication 7, rue des Magasins - 03 88 22 71 22 • Terra Computer - 7, rue des Artisans à Vendenheim - 03 88 20 85 45 • Zénith - 1, allée du Zénith à Eckbolsheim - 03 88 10 50 50 • Zweibrücken The Style Outlets - www.zweibrucken.thestyleoutlets.de/fr
www.lola.fr | Show Room : 3 place des Vosges, Paris 4e
3 rue du Temple Neuf, 67000 Strasbourg
STRASBOURG NUMÉRO 9
HOW FAR WOULD YOU GO FOR www.cartier.com
*Jusqu'où iriez-vous par am ur 12, rue de la Mésange - Strasbourg - 03 88 21 80 00