Zut Strasbourg N°44

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Strasbourg Hiver 2019

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Les prochaines parutions de Zut en 2020 Strasbourg n째45 | avril Lorraine n째25 | mai Oberrhein n째11 | mai Journal de Haguenau et alentours n째7 | juin

zut-magazine.com


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Zut team

Contri— buteurs

contact@chicmedias.com ou prenom.nom@chicmedias.com www.zut-magazine.com

Rédacteurs

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Administration et gestion Gwenaëlle Lecointe Rédaction en chef Sylvia Dubost Rédaction en chef Cahier La Table Cécile Becker Directeur artistique Hugues François — Brokism Directrice artistique Cahier Le Style Myriam Commot-Delon Design graphique Clémence Viardot

Commercialisation & développement Léonor Anstett +33 (0)6 87 33 24 20 Bruno Chibane +33 (0)6 08 07 99 45 Olivia Chansana +33 (0)6 23 75 04 06 Guy Hassenfratz +33 (0)6 17 90 34 71 Caroline Lévy +33 (0)6 24 70 62 94 Philippe Schweyer +33 (0)6 22 44 68 67

Cécile Becker, Valérie Bisson, Caroline Châtelet, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Caroline Lévy, Déborah Liss, JiBé Mathieu, Corinne Maix, Mylène Mistre-Schaal, Gilles Pudlowski, Romain Sublon, Philippe Schweyer, Fabrice Voné Stylistes Myriam Commot-Delon Caroline Lévy Photographes Jésus s. Baptista Pascal Bastien Alexis Delon / Preview Simon Pagès Christophe Urbain Henri Vogt Sandro Weltin Illustrateurs Pierre Caroff Nadia Diz Grana Claire Perret She BAM Studio Relectures Fabrice Voné

Responsable promotion & partenariats Caroline Lévy

Retouche numérique

Chargée de projets & développement Léonor Anstett

Jess | upmodels.fr

Emmanuel Van Hecke | preview.fr Mannequin

Coiffure Alexandre Lesmes | avila-coiffure.com Make-up Julie Gless | julieglessmaquilleuse.com Stagiaires Aurea Bloch Pierre Caroff Nastia Kartachova Solène Lauth Séverine Voegeli

Ce magazine trimestriel est édité par chicmedias 37, rue du Fossé des Treize 67000 Strasbourg +33 (0)3 67 08 20 87 www.chicmedias.com S.à.R.L. au capital de 47 057 euros Tirage : 9000 exemplaires Dépôt légal : décembre 2019 SIRET : 509 169 280 00047 ISSN : 1969-0789

Impression Ott imprimeurs Parc d’activités « L es Pins » 67319 Wasselonne Cedex Diffusion Novéa 4, rue de Haguenau 67000 Strasbourg Abonnements abonnement@chicmedias.com

Crédits couverture Robe chemise Saint Laurent chez Ultima. Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Jess Make-up Julie Gless Coiffeur Alexandre Lesmes Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview Assistante mode Prune Delon Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen www.preview.fr


FEMME Emporio Armani / Giorgio & Mario / Cinzia Rocca / Esthème Cachemire Caroline Biss / Karl Lagerfeld / Joseph Ribkoff Passioni / Brax / Raffaello Rossi / Repeat / Saint James /Weill HOMME Karl Lagerfeld / Gran Sasso / New Canadian / Alberto Esthème Cachemire / Fynch-Hatton Saint James / Gardeur / Olymp / Seidensticker / Manuel Ritz

ACCESSOIRES Sacs, gants, ceintures en cuir, écharpes, bijoux argent et fantaisie.

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10 É dito 12 L e choix de la rédaction 14 C arte blanche Être de la fête, par Claire Perret 16 T u viens de Stras, toi ? Marion Goettlé 18 L ’actu Joy, boutique unisexe pour enfants et adultes 20 S trasbourg vu par − Sonita Siek − Nora Tafiroult − Sébastien Vonesch − Atelier d’architecture CNB − Warren Mbouba 30 L e quartier Vivre à la Krutenau #1

La Cité 44 P hilo Mickaël Labbé Le philosophe strasbourgeois défend la ville comme espace à habiter, par tous. 48 S port Le sport hors champ #2 Un événement en deux clics, en début et fin de partie. 51 É dition Gorge Bleue Marie Marchal vient de lancer une maison indépendante. Avec curiosité et détermination. 54 S cènes Julien Gosselin Entretien avec l’un des metteurs en scène français les plus pertinents. Où il est question de littérature, de projets colossaux et de quête du mal.

58 P ortfolio Central Vapeur / éditions 2024 Ces deux structures, qui soutiennent la culture de l’image imprimée à Strasbourg, fêtent leurs 10 ans. Best of. 66 S hopping Sélection cadeaux pour urbains mobiles. 72 L ’actu


Crémant d’Alsace. Simplement brillant.

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Tant de personnalité(s) * Le savoi r- f a i re d e s vignero ns al saciens co nfère au Crémant d ’Alsace un e robe br illante et délic ate

L’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É , À C O N S O M M E R A V E C M O D É R A T I O N


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Le Style

La Table

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L a mode I’m Your Man

116 L e produit Le céleri-rave

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P op-up Designers et artisans de la région dans notre Vitrine de Noël.

118 L es nouveaux lieux Mireille Oster Tonton gâteau Paulo Pâtisserie Pauline Kaijoo Café Le Chapitre

138 L e vin Rencontre avec Camille, la sommelière du Banquet des Sophistes.

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S hopping Sélection cadeaux pour urbains pointus.

100 L ’objet culte La Houdini Chair de Stephan Diez pour E15, par Fred Rieffel. 102 L e parfum Les parfums cultes #19 : Calandre de Paco Rabanne. 104 U rban Styles Les nageuses artistiques de Strasbourg. 108 L ’actu

126 L a recette Le foie gras by Le Bistrot d’Antoine. 128 L e reportage Des Étoiles et des Femmes au Sofitel. 132 L e panier Notre sélection pour une table de fête.

142 L ’actu 146 L a chronique Gilles Pudlowski au Pont Corbeau.


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Édito. Par Philippe Schweyer

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Un Père Noël dans l’open space.

Il n’était pas encore dix heures, l’open space était désert. J’étais en train de faire du tri pour dégager un peu de place sur mon bureau, quand le patron s’est approché, son bol de café dans une main, son téléphone dans l’autre. Il s’est installé dans le fauteuil de la rédactrice en chef, tandis que je continuais à faire mon petit ménage. En feuilletant un vieux dossier de presse du TNS, j’ai retrouvé le photomaton d’une jolie brune. Avec sa curiosité maladive, le patron a voulu jeter un œil : « C’est qui ? — Une lectrice. — Avant de te connaître, je croyais qu’il n’y avait que les footballeurs et les chanteurs qui recevaient des photos d’admiratrices. — J’en reçois plein. — Qu’est-ce qu’elles te trouvent ? — Elles adorent mon style. Elles disent que je sais parler aux femmes et que c’est plutôt rare de nos jours. — On devrait les publier… Il y a du fric à se faire. — Pas question. C’est intime. — Alors, ça n’a rien à faire là. Je ne veux pas avoir l’Inspection du travail sur le dos. C’est pas le moment ! — Avec toi, c’est jamais le moment… » Le patron a commencé à se rouler un petit joint d’herbe. J’ai compris qu’il avait quelque chose d’important à me demander. Il n’était pas question de l’accompagner à une soirée mondaine chez un de ses clients. J’avais une vie de famille épanouissante et un emploi du temps surchargé jusqu’à la fin de l’année. Il a tiré deux taffes, puis s’est approché de moi pour me chuchoter à l’oreille : « Ça te dirait de te déguiser ? — Bof… — J’ai eu une super idée pour souder l’équipe. On pourrait organiser une petite fête ici. Inviter les familles.

— Dans l’open space ? — C’est pas le moment de payer le restau à tout le monde. — Avec toi, c’est jamais le moment… — On pourrait aussi en profiter pour fêter le départ de Caro. Les pots de départ, il n’y a rien de plus émouvant… — Ok, mais pourquoi veux-tu que je me déguise ? — J’ai pensé que tu pourrais faire le Père Noël. » J’avais besoin d’un peu de temps pour réfléchir. J’ai jeté à la poubelle quelques feuilles couvertes de gribouillis. C’était le début du grand roman que j’essayais d’écrire en douce pendant les heures de bureau. Une photo, envoyée par une admiratrice allemande, a flotté dans l’air comme une feuille morte avant de se poser à côté de la poubelle. Ça n’a pas échappé au patron qui s’est approché pour jeter un œil en connaisseur. Choisir les photographes et les modèles faisait partie de son job depuis si longtemps qu’il était un peu blasé. « À ta place, je planquerais ces photos. Je ne voudrais pas qu’un gosse tombe là-dessus le soir de la fête de Noël. C’est vraiment pas le moment. — Avec toi, c’est jamais le moment… — J’ai demandé à Myriam de te dégotter un costume. — Elle s’y connaît en fringues de Père Noël ? — La mode, c’est son job. — C’est pas vraiment tendance le rouge… — Avec Mimi, t’es sûr d’être le Père Noël le plus chic de Strasbourg. — Je pourrai garder mes bottines en croco ? — A h les cro, cro, cro, les cro cro cro, les crocodiles… — Sur les bords du Nil, ils sont partis n’en parlons plus ! » Le patron avait perdu assez de temps avec moi. Maintenant qu’il avait obtenu ce qu’il voulait, je ne l’intéressais plus. Mais j’avais une dernière question à lui poser : «  Si je me déguise pour la soirée du boulot, est-ce que j’aurai droit à ma prime de Noël ? — C’est vraiment pas le moment. — Avec toi, c’est jamais le moment… » Heureusement, j’avais mes lectrices pour me remonter le moral. Le patron a contemplé avec une pointe d’envie le tas de courriers parfumés qu’il me restait à ouvrir. Alors que je m’apprêtais à lui lire la lettre enflammée d’une de mes plus fidèles admiratrices, il s’est levé pour aller ­parler de Noël avec les filles du marketing à l’autre bout de l’open space, en oubliant son bol de café et son téléphone sur mon bureau. Il était temps pour moi de faire plaisir à mes admiratrices qui attendaient avec impatience mon grand roman.


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Le choix de

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Des membres de l'équipe du magazine livrent leur coup de cœur.

Sylvia Dubost

Caroline Lévy

« Youpi, ma fixette écolocale aura bientôt un e-shop : Made in Stras’, qui verra le jour début 2020 et s’annonce en effet comme la plateforme éco-responsable dédiée à la création locale. J’y ai déjà repéré quelques-unes de mes marques chouchoutes : Les Perruches, Ville de cœur, le Chat dans l’armoire, Niu ou les savons Scala. Que du très très bio ! » Facebook : Made in Stras’

« J’avoue avoir découvert Laurent Moreau lorsqu’il a réalisé la couverture de Zap, le magazine que nous réalisons pour l’école d’architecture. Je me suis plongée dans son travail, et son dernier album est une pure merveille. C'est le récit d’une vie, des choix que l’on fait au quotidien et qui nous font avancer, racontés à un enfant de manière très simple. La puissance du livre réside dans les ellipses du texte (signé Christian Demilly) et les couleurs franches des images. » Laurent Moreau, Un temps pour tout Seuil jeunesse

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Photo Alexis Delon / Preview

Le choix de

Zut.

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Cécile Becker

Myriam Commot-Delon

«  Un coup de cœur inattendu, pour moi qui ne jure que par les poteries wabi-sabi et le beige : le nouvel atelier / boutique haut en couleurs de deux illusionnistes naturalistes non dénués d’humour, Olivier Crocitti et Sarah Calba, jeune couple d’artistes travaillant à quatre mains. C’est à Venise, lors de l’exposition Trésors de l’épave de l’Incroyable de Damien Hirst, qu’ils ont eu l’idée d’ouvrir ce cabinet de curiosités pour

exposer les objets décoratifs et bijoux en céramique, textiles et mobilier, qu’ils créent sous leur marque CORétrangerBEAU. » Le Palais du Corbeau 2, rue des Veaux www.lepalaisducorbeau.fr

« Une fois n’est pas coutume, voilà ma liste à la mère Noël : — Daydream du Backyard Folk Club : über folk, parfois country, très bien orchestré. — Le Féminisme pour les nul.le.s : je déteste cette collection souvent indigeste, mais comme je lis tout ce que je vois passer sur le sujet et que la Strasbourgeoise Mine Günbay y a contribué… — Faces of Sound, bouquin photographique de Delphine Ghosarossian, sorti chez Médiapop : parce que beaucoup d’artistes que j’aime en sont et que même Étienne Daho, il kiffe — Matriochka de Fanette Mellier, livre miniature aux Éditions du Livre : vraiment trop mignon. »


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02 PLACE à 12


Marion Goettlé Tu viens de Stras, toi ?

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Par Caroline Lévy

C’est qui, elle ? Tombée dans la marmite dès l’enfance, la cheffe pâtissière strasbourgeoise a fait ses armes dans de grandes maisons de gastronomie avant d’ouvrir il y a deux ans dans la capitale un bistrot-salon de thé adoubé par la presse. Café Mirabelle rend hommage à la cuisine alsacienne, subtilement remise au goût du jour. Son parcours strasbourgeois « J’ai quitté Strasbourg à l’âge de 20 ans, peu de temps après la fin de mes études au lycée hôtelier d’Illkirch. »

Son expérience marquante « Mon premier poste à Strasbourg en tant que cheffe pâtissière, au restaurant du Sofitel aux côtés de Stéphane ­Humbert, l’ancien chef de cuisine. Cette expérience d’un an a été très bénéfique et m’a encouragée à ­tenter l’aventure parisienne. » Son héritage « Nous sommes une famille de restaurateurs ! Mes quatre grands-parents et mes parents sont issus du sérail, avec plusieurs maisons alsaciennes au compteur. Mon grand père [Paul Schloesser, ndlr] a tenu l’Ami Schutz et la Maison Kammerzell ! » Sa signature locale « Chaque semaine, on ­retrouve à la carte une recette typiquement alsacienne : fleischschnacka, käsknepfle ou encore ­bibeleskaes. Sans compter les douceurs sucrées comme le kougelhopf et les pâtisseries aux quetsches et mirabelles pendant la saison. Ça m’aide à me sentir comme à la maison et à parler de mes racines. » Son empreinte « Pour ne pas être trop ­dépaysée, j’ai accroché ici les tableaux qui étaient au restaurant l’Ami Schutz. Côté art de la table, j’ai fait appel à la céramiste strasbourgeoise Carole ­Kaltenbacher. Vous avez dit mordu d’Alsace ? » Ce qui lui reste ici ? « Toute ma famille et mes amis ! Je rentre environ quatre fois par an et j’essaie de passer saluer mes camarades de promo dans leurs restos du coin. Toujours très convivial ! » Café Mirabelle 16, rue de la Vacquerie, Paris XIe cafemirabelleparis.wixsite.com



Carte blanche

Être de la fête, par Claire Perret.

Son diplôme en poche (obtenu en 2016 à la HEAR), Claire Perret choisit étonnamment la BD avant d’être happée par l’esprit de synthèse qu’exige l’illustration jeunesse. Passionnée par les planches botaniques et inspirée par le règne animal, elle favorise les formes organiques. De toutes les techniques qu’elle utilise, pochoirs, crayons de couleur, numérique… celle qu’elle préfère est le papier découpé. perretclaire.ultra-book.com

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Joy, concept store unisexe Par Sylvia Dubost

Collection Colchik

À l’heure où nous rédigeons ces lignes, l’ouverture est imminente. Joy installe sa boutique unisexe pour enfants (et parents) dans une cour intérieure de la rue du Jeu-des-Enfants « avant le 15 décembre ». Son objectif ? À travers des objets du quotidien unisexes, battre en brèche les clichés sur les filles et les garçons. On y trouvera ainsi trois grandes catégories de produits : vêtements, jouets et livres. « J’ai choisi des marques qui réfléchissent à ses questions, raconte Joy Fleutot, la créatrice du concept store. Je voulais qu’elles aient un vrai engagement à la fois sur le sujet de l’égalité, mais aussi les matières, sur les

Éditions Cambourakis

modes de production. » Côté vêtements, on sort des codes binaires de couleur (« comme chez les adultes », rappelle Joy), côté jouets, on retrouve des jouets classiques type poupons ou dînettes, mais avec des packagings qui s’adressent aussi bien aux filles qu’aux garçons. « Parce que c’est dommage de ne pas laisser les enfants avoir envie, déplore Joy. Quand j’étais petite, j’adorais les voitures télécommandées, et pourtant je n’ai jamais eu l’idée d’en mettre une sur ma liste de Noël. » Côté livres aussi, l’idée est d’ouvrir le champ des possibles. On découvre des maisons d’édition comme Cambourakis, Talents

hauts ou La ville brûle, « qui s’engagent pour un monde différent », et défendent l’égalité et le respect de manière générale, au-delà des stéréotypes de genre. En bonus, des événements pour enfants et parents autour d’un sujet ou d’un livre. Mots d’ordre : égalité, écologie et respect. 46, rue du Jeu-des-Enfants joy-concept.fr Ouverture prévue mi-décembre


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Ils vivent, travaillent, créent et sortent à Strasbourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.

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Réalisation & textes Caroline Lévy

Strasbourg vu par

Guillaume Christmann, Xavier Nachbrand et Matthieu Belhaddad 39, 40 et 32 ans Atelier d’architecture CNB

La Maison bleue

« Ce nouveau lieu de spectacle au cœur du Neudorf est un de nos récents projets de réhabilitation, répondant aux questions qui nous préoccupent. Comment construire la ville dans la ville ? Comment s’inscrire dans un renouvellement urbain sans pousser les murs ? Comment changer les usages d’un espace ? La Maison bleue en est un bel exemple. »

Actu

Conception et suivi de chantier de la brasserie Le Météor. Conception et réhabilitation du tiers-lieu Bliiida à Metz. Scénographie de L’Ososphère www.cnbarchitectes.fr Guillaume : marinière Le Slip Français et duffle coat Gloverall Xavier : chemise Portuguese Flannel et veste en velours Lee Matthieu : veste Carhartt Le tout chez Curieux?


Photo JĂŠsus s. Baptista

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Chargée de mission à la Fabrique à projets Présidente de l’association sp3ak3r

Gymnase Reuss - Neuhof

« Repris par les jeunes du quartier, ce gymnase a vu grandir l’un des meilleurs clubs français de futsal, avec une équipe féminine très prometteuse ! Les jours de match sont comme des jours de fête. Les gens sont joyeux et unis avec la ferme volonté de faire bouger le quartier. C’est un formidable lieu de rencontres et un vecteur de mixité sociale. »

Actu

Inauguration à la Meinau du nouveau local de l’association sp3ak3r, média collaboratif des quartiers populaires. Lancement de sp3ak3r TV, en partenariat avec le journaliste Redwane Telha. www.sp3ak3r.fr Pull Absolut cashmere et jupe Heimstone chez Muse

Photo Henri Vogt

Nora Tafiroult


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Restaurateur

Avenue de la Marseillaise

« Tout me rattache à cette avenue ! J’y suis né, j’y travaille et y habite encore aujourd’hui ! Les souvenirs d’ado, en famille ou à la brasserie sont innombrables… elle a été le témoin des plus belles rencontres de ma vie… »

Actu

Café philo tous les mercredis soirs de 18h30 à 20h30 Le Michel — Café Brasserie 20, avenue de la Marseillaise 03 88 35 45 40 Manteau, pull col roulé et waistcoat Tagliatore chez Revenge Hom.

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« Cette cour a été l’un de mes premiers coups de cœur à mon arrivée à Strasbourg. Pourtant situé dans un quartier très touristique, cet écrin nous préserve de l’agitation urbaine. Une déconnexion totale. Ce n’est pas un hasard si j’y ai organisé l’un de mes premiers événements ! »

Actu

Implantation des espaces Aroma-Zone et Air Bagel. Ouverture d’un shop in shop UGG. www.printemps.fr Robe et manteau Pablo au Printemps Strasbourg

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Restaurateur

Rue des Charpentiers

« C’est ici que tout a débuté pour moi : j’y ai ouvert mon tout premier business il y a quelques années ! Ce que j’affectionne tout particulièrement, c’est le calme et l’atmosphère qui règnent dans cette rue pourtant située en plein cœur de la ville. »

Actu

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1 re partie de notre balade dans un des plus anciens quartiers de Strasbourg. Du boulevard de la Victoire à la rue des Bateliers, sélection subjective et surtout pas exhaustive de lieux qu’on affectionne. Le quartier

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Par Cécile Becker, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost et Caroline Lévy Photos Alexis Delon / Preview, Christophe Urbain, Henri Vogt, Sandro Weltin

Vivre à la Krutenau #1 La Krutenau, c’est où ? Elle est délimitée par le boulevard de la Victoire, les rues du Général Zimmer, de Lausanne, de la Porte de l’Hôpital, des Bouchers, les quais des Bateliers et des Pêcheurs. RDV dans nos pages cet été pour la 2e partie de cette balade. Considéré comme le quartier étudiant par excellence, c’est d’abord un bout de ville où il fait bon vivre. Plus encore en période de fêtes, car on y est à l’abri du tourisme de masse. Si l’aménagement des quais en a considérablement transformé les abords, ici, pas d’attraction. Le quartier vit d’abord par ses habitants, et garde à l’esprit son passé de quartier populaire : en témoignent la Quincaillerie de la Krutenau, l’improbable café-vidéothèque Les petites fugues, les nombreux tatoueurs et fripes-brocantes. Si la gentrification y est achevée, on y croise quelques personnes qui se souviennent que, jusqu’en 1998, la place de Zurich était un rond-point et qu’à la place du Pain de mon grand-père, il y avait les merguez Azoulay.

Un peu d’histoire L’histoire de la Krut’ remonte au Moyen Âge. C’est un village de maraîchers et de pêcheurs (mais aussi de bateliers), qui approvisionnent Strasbourg, de l’autre côté de l’Ill. Indispensable à la vie de la ville, il sera entouré de remparts au XVe. Si l’étymologie de « Krut » n’est pas claire, le « Au » de Krutenau désigne clairement, comme celui de Robertsau, une prairie entourée d’eau. Jusqu’à la transformation de la ville par les Allemands, presque toutes les rues sont des bras d’eau. On l’appelle d’ailleurs in undis, aux ondes, ce qui donnera son nom à la place. Après 1871, les voies d’eau, par ailleurs insalubres, sont comblées. Le Rheingiessen, canal qui menait de l’Ill au petit Rhin (parc de la Citadelle), devient la rue de Zurich. Des ponts et voies ont disparu, notamment la passerelle du Pont aux chats, le pont Sainte-Catherine (dans la rue du Café des anges !) ou le quai aux Fleurs devant la cour du Brochet. À partir de la 2e moitié du XIXe siècle, la construction d’habitation bon marché voit elle aussi voit disparaître des rues. Le quartier reste longtemps très populaire et échappe au pire : Pierre Pflimlin (maire de 1959 à 1983, qui a notamment commis la Maison rouge) voulait faire passer une quatre voies dans le prolongement du quai des Pêcheurs, vers la place de Zurich, qui aurait détruit les maisons entre l’Église Saint-Guillaume et le quai.


Photo Henri Vogt

Photo Henri Vogt

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Place de Zurich, le marché se tient tous les mercredis. Le fossé pavé marque l’emplacement de l’ancien fossé des remparts.

Le bâtiment (1892) est construit sur le site de l’ancien jardin botanique fondé en 1619, lui-même installé sur le cimetière du chapitre de Saint-Nicolasaux-Ondes. Il servit d’ailleurs de sépulture à de nombreux Strasbourgeois lors du siège de 1870, comme en témoigne le monument installé dans le parc.

Restos du monde On n’a pas réussi à savoir pourquoi ce quartier rassemblait autant de cuisines du monde. Libanais (on aime beaucoup Al-Diwan), coréen, russe (le généreux et gourmand Transsibérien), portugais, italien (l’indispensable Pasta & Ravioli) et même brésilien. On avoue un faible pour Dim Sum Sam (voir photo), ses raviolis vapeur à tomber et la gentillesse de Sam.

Photo Sandro Weltin

École des arts décoratifs / HEAR

La Manufacture des Tabacs

Construite entre 1849 et 1852, elle est restée en activité jusqu’en 2008, et accueillera dès 2022 lieux de formation (Université et HEAR), incubateur de start-up, hostel, commerces alternatifs et, annonce-t-on, un espace géré par les associations de quartier.


Église Saint-Guillaume. Tout34 krumm car coincé à l’origine entre deux cours d’eau, l’édifice de 1309 fait l’objet de travaux de réfection, qui se pousuivront au printemps. La paroisse a même organisé un espace game pour les financer.

Rutsch

C’est le QG de notre ancien rédac’chef, et on sait qu’il y allait aussi bien pour la cuisine généreuse que pour l’atmosphère chaleureuse, presque familiale. 9, rue du Renard Prêchant

Photo Henri Vogt

Le Bocal

Entre bobos, on se reconnaît quand, le samedi, on trace en file indienne vers Le Bocal, boutique zéro déchet. S’il est évident que, parfois, les prix donnent le tournis, on est 100% sûrs de la provenance des produits et de l’engagement des tenancières. 21, rue de la Krutenau 03 88 36 70 61

Photo : Alexis Delon / Preview

Café Bretelles par le photographe Benoit Schupp, un habitué des lieux.

CEAAC

Pourquoi Café Bretelles ? Parce que ce n’est pas prétentieux pour un coffee shop ! On se sent ici comme dans un troquet avec un excellent café en prime.

Rue de l’Abreuvoir (l’emplacement de l’ancien Rheingiessen), le centre d’art contemporain s’est installé depuis 1987 dans l’ancien magasin de verrerie et de porcelaine Neureiter (1902), réhabilité en 1995 par l’architecte Éric Gauthier. 7, rue de l’Abreuvoir

Le meilleur spot pour déguster son café ? À l’entrée sur le comptoir face à la fenêtre. On est à l’abris des conversations mais pas de l’air ! Le meilleur moment pour venir ? Entre 10 et 12h, en même temps qu’une faune bigarrée d’habitués, de commerçants du quartier et d’étudiants. C’est un peu comme un PMU sans la bière !

Photo Alexis Delon / Preview

Photo Alexis Delon / Preview

La boisson préférée ? Le V60, un café filtre. Moi qui vient du thé, je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir autant de subtilités dans un café. Un bon jus de chaussette comme chez ta grand-mère ! 2, rue Fritz


Photo Henri Vogt

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La joyeuse troupe de créatifs composée par Ben & Jo, agence et studio de communication et graphisme, Studio Petit Martin et Ektor Studio, architectes d’intérieurs, vient d’investir une ancienne imprimerie de quartier. Un espace de travail encore en chantier, avec en prime un show-room design et déco bien sourcé par ses hôtes. On a hâte. 55, rue de Zurich

Photo Sandro Weltin

Enfin.

Œnosphère

Photo Henri Vogt

Bien sûr, il y a une sélection exigeante de belles bouteilles en biodynamie ou de vins naturels. Mais pour profiter des savoirs de l’équipe emmenée par Benoît Hecker (et faire de belles rencontres), rien de tel que les soirées dégustation et les cours d’œnologie. On note : le 7.12, dégustation de vieux rhums, le 11.12 l’histoire du vin, le 14.12 dégustation de vins de fête et le 18.12 un cours sur l’élaboration du vin. 33, rue de Zurich www.oenosphere.com


Quincaillerie de la Krutenau Dans la dernière quincaillerie de la ville, Patrick Daté propose, en riant,w « 10850 références ». Et ce n’est sans doute pas si faux. Les clients viennent de toute l’Eurométropole pour des produits qu’on ne trouve certainement pas chez Leroy Merlin. 52, rue de Zurich

La place du Pont-aux-chats Un jardin partagé a transformé la place, où se situait l’un des anciens ports de la ville, en un espace public.

Photo Christophe urbain

Bistrot Paulus C’est à l’heure du déjeuner que l’adresse se révèle : les habitué.e.s s’installent au Stammtisch, sifflent leurs ballons de rouge bien recommandés par Maxime Lheureux (les quilles viennent de chez le voisin, Œnosphère), croquent dans le pain maison et glissent en fin de repas vers la blague facile. Tout le charme du vrai bistrot de quartier avec une cuisine simple mais de qualité, conçue par le patron Michael Lévi. En novembre dernier, il a décroché le titre de Maître restaurateur. Incontournable et très sympathique. 33, rue de Zurich 03 88 13 71 68

Photo Sandro Weltin

Photo : Sandro Weltin

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Le Transsibérien

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Photo : Alexis Delon / Preview

Prêt(e)s pour un petit flash girls ? Sur le devant de la scène, Les trésors du Quai (photo en bas à droite), le fief de l’incontournable Corinne Kaufmann, installée ici depuis une quarantaine d’années. On aime s’y faire l’œil, y débusquer une curiosité mobilière, un lustre plein de panache ou des accessoires de mode vintage signés. Côté courette, deux ateliers joyeusement reliés par une guirlande de fanions : le vintage Paradise Rehab (photo ci-dessous) de la chineuse Axelle Garcia, nouveau cocon où dénicher vêtements récents, fripes mixtes, vinyles ou bouquins, et Papier Organique, studio de tatouagerie vegan-friendly fondé par La Petite Encre où officient les tatoueuses Le Page Novembre et Sauge. N’y allez jamais le vendredi sans faire un détour par la pâtisserie Alain Kretz (n°16), qui prépare ce jour-là ses millefeuilles de compète.

Photo Alexis Delon / Preview

Au 18, quai des Pêcheurs

Photo Jesus S. Baptista

À l’abri dans sa petite ruelle, Le Transsibérien propose une cuisine russe, et ça c’est pas commun. Bœuf Strogonoff, bortsch, paprikasch (nostalgie personnelle…) et raviolis russes (pelmeni) sont gourmands et généreux, parfaits pour la saison. 3, ruelle de la Bruche

Côté fripes

La culture du vintage a contaminé la Krut en 2013, avec l’installation de Froc’n’Roll, une des premières friperies à Strasbourg. Ici c’est le paradis du cuir. Un peu plus loin, place de Zurich, Le Cabaret du Chat, ouvert il y a deux ans par Sonia, passionnée de fringues d’époque, propose une sélection de pièces femmes, hommes et enfants, pour une seconde main de premier choix.


© La Kulture

Le Semis. Caféfleuriste aux couleurs british installé au 68, rue de Zurich depuis juin dernier. Le midi, Hélène et Charlène y servent de petits plats et y vendent de très belles plantes/ fleurs/petites déco.

Night fever

N’en déplaise aux garants de la morosité (même si franchement, des fois, les picolos et les picolettas, ça hurle vraiment très fort !), la Krutenau est le dernier bastion de la fête à Strasbourg. Une conséquence de la proximité de l’Université. Le quartier rassemble la plus forte concentration de bars et de clubs, qui sont aussi les plus authentiques et bruts de la ville. La Cahute (notre préféré) tenue par Agnès, une habitante de la première heure, le Marché Bar, pour

parler sujets de société et fomenter la prochaine grève, Le Local, l’un des rares bars (à bières) de la ville où l’on peut encore voir des concerts ou encore L’Atlantico et Le Terminal, adresses plus appréciables sous un doux soleil de printemps… Malgré la fermeture de nombreuses adresses de la nuit, le Café des Anges, club généraliste, fait de la résistance (idem pour le Living Room dont nous ne sommes pas franchement pratiquants). Nous irons

Photo Henri Vogt

Photo Christophe Urbain

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Les Canailles

Le chef Joël Margotton se définit comme un « enfant de la Krutenau ». Son grand-père y tenait une vitrerie, y vivait, tout comme ses parents ou lui-même. « Ce quartier réunit tout et tout le monde, il y a une convivialité qu’on a voulu insuffler au restaurant. » Il résume ainsi l’esprit de cette adresse : « qualité, épicurien, sensible » avec ce qu’il faut d’impertinence pour apporter un supplément d’âme. On y va pour ses poissons – rare à Strasbourg –, la noblesse avec laquelle il travaille ses viandes et l’engagement personnel qu’il met à dénicher les meilleurs produits. 52, rue de Zurich 03 88 22 45 23

volontiers à la Kulture (voir photos ci-dessus) pour ses soirées électroniques pointues ou à L’Elastic Bar en souvenir de notre jeunesse et de soirées plus rock’n’roll. Comme tous les Strasbourgeois.e.s, direction la Salamandre pour la traditionnelle soirée de Noël, organisée par l’asso Sneakers Empire, où l’on retrouve toutes celles et ceux qui ont quitté la ville. Et chez Maison Mimir, lieu alternatif et solidaire, qui fête ses 10 ans le 31 janvier prochain.


RESTAURANT RUSSE

Photo : Jésus s.Baptiste

Une exploration culinaire raffinée et dépaysante dans le quartier de la Krutenau

Ouvert du lundi au vendredi midi et soir et le samedi soir 3, ruelle de la Bruche | Strasbourg | 03 88 38 86 72


Photo : Alexis Delon / Preview

Photo Sandro Weltin

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La Krutenau vue par Thierry Boltz « J’ai habité ici quand j’étais étudiant aux arts déco. J’ai beaucoup déménagé et je suis revenu il y a quelques années. C’est mon quartier, j’y travaille chez Re-cycle [cour du Brochet], j’y ai mes habitudes. Le Café Bretelles est une bénédiction, d’ailleurs j’y croise souvent Schuppi [Benoît Schupp, voir son interview, ndlr]. C’est un quartier vivant, qui a repris vie, avec un côté village, près de tout. Avant, il n’était pas mieux fréquenté que le quartier Gare. J’habite derrière les Bains municipaux*. Le projet, c’est sympa, mais ce sera de nouveau un truc de luxe. Au départ, c’était social, et pas pour les pignoufs qui ont du blé. Ils n’ont qu’à aller en Forêt-Noire ! »

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Photo Sandro Weltin

Décidément, Strasbourg aime les livres. Place de Zurich, le samedi, la minuscule librairie généraliste Page 50 ne désemplit pas. Sans doute grâce à sa sémillante propriétaire, jamais avare de conseils amicaux et avisés aux habitués. Sur le quai, La tâche noire et Le tigre ont ouvert presque simultanément, à l’automne 2018. Dans la première, spécialisée polar, on aime la large sélection et le coin café, où l’on peut venir travailler avec un forfait boisson à volonté de 5€ pour l’après-midi. Dans la 2e, spécialisée BD, la sélection pointue et très indé, les expos et animations, l’expertise et le look du proprio. Aussi la librairie des Bateliers, mais on en parlera dans un prochain épisode…

Magasinage quai des Bateliers Au n°39, Au Pays de Jade, mignon repère mode et déco qui exotise le quai de ses déments coussins en velours de soie. Au 35, on est happé par le luxe agreste et discret du dressing féminin surdoué de l’élégantissime boutique Ipsae de Catherine Bourion. Le style ici se cultive religieusement, et ce n’est pas son voisin qui la contredira. L’architecte d’intérieur Jean-Paul Pfeffer déploie dans son showroom Pyramide (photo ci-contre) un vocabulaire design bien accordé, pétri de références prestigieuses.

* Le bâtiment sera restauré dans le respect des espaces d’origine, pour un projet centré sur le bien-être et la santé. Avec, notamment, un spa et un bassin extérieur.

Photo Alexis Delon / Preview

Côté livres


Caviste

CUISINE DE PROXIMITÉ PRODUITS FRAIS ET DE SAISON

Lun. - Mar. | 12h - 14h Mer. - Ven. | 12h - 14h / 19h - 22h Sam. | 12h0 - 14h fermé le dimanche 33, rue de Zurich I Strasbourg I 03 88 13 71 68 www. restaurantpaulus.fr

Bar à Vin Cours d’Œnologie

33, rue de Zurich 67000 Strasbourg 03 88 36 10 87 www.oenosphere.com

Cuisine du chef Joël Margotton.

Le Cuisine bistronomique à base de produits frais et de saison. LUN. MIDI & SOIR | MAR. MIDI | MER. › VEN. MIDI & SOIR | SAM. SOIR

52, rue de Zurich | 67000 Strasbourg | 03 88 22 45 23 restaurant-lescanailles.fr

3, rue de la Courtine | Strasbourg | 03 90 24 93 25 www.lebistrotdantoine.com


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Je crois que nous, que cette planète, n’avons pas encore connu notre âge d’or. Tout le monde dit que c’en est fini. Que c’est la fin de l’art, que le rock’n’roll est mort, que Dieu est mort. Fuck that! […] Si seulement chaque géné­ ration pouvait réaliser que le temps de la grandeur, c’est quand elle est en vie… Le moment de s’épanouir, c’est maintenant. ——— La Cité. Patti Smith

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Dans son livre Reprendre place. Contre l’architecture du mépris, le philosophe strasbourgeois Mickaël Labbé montre comment les villes se développent en excluant des pans entiers de la population. Et défend la nécessité d’inventer une ville qui s’adresse à tous. La Cité—Philo

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Propos recueillis par Sylvia Dubost / Illustration Nadia Diz Grana

Retisser le quotidien

Quel a été le point de départ du livre ? Dans votre introduction, vous décrivez longuement la place d’Austerlitz à Strasbourg… Le point de départ est dans la conjonction de deux choses. D’abord, des lectures essentielles* sur la ville d’un point de vue politique. Dans la réalité, les mots d’ordre m’atteignaient très peu ; Strasbourg est une ville où il fait bon vivre, et quand on est un privilégié comme moi, on en a une expérience plutôt heureuse. Puis, au cours du projet Prendre place qu’on a mené l’année dernière [à l’occasion des 50 ans de la publication du Droit à la ville d’Henri Lefebvre ndlr], j’ai eu plusieurs discussions notamment avec des acteurs associatifs et des gens de la municipalité. Ils ont révélé sur la place d’Austerlitz ces formes de négativité que j’avais rencontrées dans mes lectures. J’ai aussi lu un article hallucinant sur Rue89Strasbourg à propos des cafés de cette place. * notamment Le Droit à la ville d’Henri Lefebvre, Déclin et survie des grandes villes américaines de Jane Jacobs et La Lutte pour la reconnaissance d’Axel Honneth Cette architecture du mépris dont vous parlez prend plusieurs formes : lesquelles ? Elles sont multiples, depuis des équipements urbains qui visent une population pour lui signifier qu’elle est

indésirable, comme un banc anti-SDF par exemple, jusqu’à l’aménagement de zones entières qui s’adressent à des usagers ouvertement sélectionnés et réduits à des consommateurs, comme dans le cas de la Gare du nord par exemple. De quelles logiques témoigne-t-elle ? Les villes sont soumises à des logiques globales de production de l’espace, de concurrence territoriale, sont obsédées par la production de leur propre image. Elles se sont lancées dans une course à la valorisation marchande, à destination des touristes et de la promotion immobilière. Cette logique de production de l’espace se fait au mépris ou au détriment des habitants, contre l’idée que la ville est un lieu qu’on habite et pas un produit à valoriser. Cela pose la question du droit à la ville : pour qui est-elle faite ? Il y a une crise de la part habitante des villes, et de leur diversité. Il faut une ville qui soit faite pour un usage collectif. On évolue dans des bulles qui nous font vivre dans une existence fantasmée et perdre ce qui fait l’essence de la ville : l’altérité. C’est ça, la puissance de la ville, ça nous confronte à l’autre. Or, on produit de plus en plus de ghettos homogènes. C’est une perte pour les privilégiés eux-mêmes et ils ne s’en rendent pas compte.


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La Cité—Philo

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Mais le commerce est essentiel à la ville, il en est même le fondement… Il ne s’agit pas de dire qu’il ne faut pas de commerce. Dans l’Antiquité, l’agora était à la fois le marché et un lieu de délibération. Aujourd’hui, il y a dissymétrie complète entre les usages. On essaye depuis des siècles de donner une forme à la ville, or il semble que, quelle qu’elle soit, ce ne soit jamais au bénéfice des habitants. Est-ce que la ville n’est pas tout simplement un environnement hostile ? C’est une bonne question. En plus, elle est dans l’air du temps. Dans ce contexte de crise écologique, la ville est vue comme la source de tous les maux. Dans la littérature, le rapport à la ville est toujours ambivalent, elle représente à la fois l’aliénation, l’anonymat et l’indifférence, mais aussi l’aventure, une liberté extraordinaire, un lieu où on peut se réinventer. Il faut attirer l’attention sur le fait que c’est dans nos

« La ville est un lieu qu’on habite et pas un produit à valoriser. » villes que nous nous sommes inventés démocratiquement. Et aujourd’hui, où va-t-on si ce n’est pas dans nos villes ? J’en appelle à la réinvention de la vie dans les villes, qui sont sources d’exclusion et de tensions. Dans votre ouvrage, il est finalement moins question d’architecture que d’urbanisme, et surtout d’espace public. Pour vous, qu’est-ce qu’un espace public ? C’est un lieu dont on peut faire un usage collectif, qu’on peut s’approprier, auquel on peut donner une forme par ses usages, sans en être propriétaire. Or, les phénomènes de privatisation empêchent cela. Au Jardin du Luxembourg par exemple, il y a des espaces de jeu pour enfants qui sont payants. D’autre part, la

ville mise en forme par des usages commerciaux tarit même notre imaginaire sur l’usage qu’on pourrait faire des lieux. La monofonctionnalité de la place d’Austerlitz l’uniformise ; ce qui est considéré comme une réussite indéniable s’accompagne d’un manque de diversité et d’identité singulière. Un espace plus vide, plus bancal, comme la place du Marché à Neudorf est plus appropriable, par des gens différents qui viennent pour des usages différents. Y a-t-il des lieux à Strasbourg qui vous semblent, à ces égards, réussis ? C’est un grand bonheur d’habiter à Strasbourg. Maintenant je vis à Koenigshoffen ; tous les jours je prends la piste cyclable le long du canal de la Bruche, je vois des gens faire leur jogging, pêcher, des enfants qui dessinent, d’autres qui speedent à vélo. Je passe aussi devant le parvis du musée d’Art moderne et ça vit, je trouve ! Il y a là une surreprésentation de gens en difficulté, mais une coexistence paisible entre squatteurs et skateurs, qui ne sont pas admis dans d’autres lieux. Ça a l’air de marcher. Finalement, on peut se demander s’il faut un projet urbain… En tout cas, si c’est au politique de le porter. Je me suis rendu compte à quel point j’étais un acteur de ce phénomène que je réprouvais. J’ai une conception déflationniste de la politique : l’échelon municipal reste déterminant. Il ne va pas bouleverser le système, mais peut le contrecarrer, le contenir, amortir les chocs, et poser de premières pierres contre des processus ancrés et puissants, qu’on a tous incorporés. À défaut de changer le monde, on peut retisser le quotidien. En quoi est-ce un sujet philosophique ? Qu’est-ce que la philosophie a à nous dire sur la ville ? D’une part parce qu’il a été traité par les philosophes depuis Platon ; c’est foncièrement un sujet de philosophie politique. De manière plus profonde, notre espèce a la particularité de créer son propre milieu pour pouvoir


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« La réforme sociale passe par la réforme spatiale. » s’épanouir. Ce qui est absolument frappant, c’est que dès lors qu’on s’intéresse aux utopies, à d’autres manières de vivre ensemble, elles sont toujours formulées par la création d’espaces autres, l’invention d’autres territoires, d’autres villes. La réforme sociale passe par la réforme spatiale, c’est ce que nous disent Platon, Utopia de Thomas More, les projets de phalanstères, jusqu’à la ville verte d’aujourd’hui. On s’est rendu compte que le « nous » est dépendant d’un « où ». Selon où l’on crée cette communauté, le « nous » sera différent. Notre existence est conditionnée par notre imaginaire et notre condition urbaine ; la ville n’est pas juste un contenant. Aujourd’hui le « où » rend difficile le « nous », que ce soit par des mécanismes d’exclusion, de dépossession du pouvoir, de mettre en forme notre cadre de vie, et l’extension d’une logique de privatisation des différents types d’espaces. Mais n’en a-t-il pas toujours été ainsi ? On assiste à l’amplification d’une tendance au moins aussi ancienne que l’urbanisation. Et il me semble aussi que ces villes qui construisent une image ne peuvent plus mettre en place des politiques ouvertes de ségrégation : on agit alors par des nouvelles formes de négativité et d’exclusion compatibles avec ce souci de l’image. Elles se manifestent dans le mobilier anti-SDF ou dans des messages ambivalents, comme la piétonisation des quais. Peut-être que ce projet est très bien intentionné, mais vouloir faire venir plus de touristes par-là peut avoir des effets négatifs sur certaines populations.

Vous considérez qu’il faut revivifier l’idée du droit à la ville d’Henri Lefebvre : quelle est-elle ? Les mouvements sociaux récents – gilets jaunes, mouvement des places, ZAD – ont en commun de tenter de réinventer du « nous » en investissant un « où » inédit. Il me semble pourtant que le droit à la ville place en son cœur l’idée que l’émancipation peut avoir lieu là où on est. Ce droit à la ville a pour cœur deux éléments. D’abord, la volonté d’appropriation ou de réappropriation des cadres, pour en faire un usage collectif, en faire notre œuvre propre, en distinguant propriété et appropriation. Je peux m’approprier une place sans en être propriétaire. Ensuite, l’idée que la ville doit faire place à la totalité de ce qu’on est, à la totalité de nos aspirations : jeu, activités improductives, besoin d’aventure, besoin de sécurité, besoins matériels et spirituels. Or, aujourd’hui, elle ne fait place qu’à certains besoins. Pourtant il y a de plus en plus de projets dits « participatifs » ? Il y a des bonnes initiatives, beaucoup de gens très impliqués, c’est essentiel. Encore faut-il que ces initiatives soient pérennes, qu’on les soutienne, et qu’elles ne soient pas instrumentalisées. Comment doivent s’articuler les rôles des politiques, des citoyens et des architectes ? La part des habitants doit peser plus lourd. Il faut inventer des dispositifs, car les mécanismes de co-construction sont faits pour avaliser des projets déjà validés par ailleurs. Le niveau intermédiaire des architectes est essentiel. Combien m’ont dit qu’ils se sentaient dépossédés de leur pouvoir d’agir par des contraintes administratives et budgétaires ? D’un autre côté, ils se retranchent souvent derrière des considérations esthétiques ou techniques, et doivent assumer leur fonction de constructeurs d’espaces politiques et sociaux.

La grande majorité des c­ andidats déclarés aux élections ­municipales disent vouloir une ville plus « ci­ toyen­ne »… Comment ne pas vouloir une ville plus citoyenne, plus verte ? Encore faut-il que ça se traduise dans les faits et repose sur une vision plus distanciée. Il faut se demander qui sont les citoyens, quel type de citoyenneté on veut. Cela nécessite égards et attention. Qu’est-ce que cette « architecture du mépris » dit de nous ? La société a peur d’elle-même. C’est central. L’aménagement des villes est centré sur la défiance, non la confiance, et est obnubilé par la valorisation marchande. On considère la ville comme un bien à protéger. Or, si l’on ne veut pas une société où on se défie de nous-mêmes, il ne faut pas produire des espaces qui excluent. Il faut au contraire des espaces où l’on permet aux liens de se retisser. Or, en s’investissant dans les lieux, les habitants en prennent soin. Ce n’est pas une formule magique, mais un pari de confiance dans la possibilité d’être ensemble. Mickaël Labbé, Reprendre place. Contre l’architecture du mépris, Payot


Proposition d’une série en quatre épisodes, où le sport se raconte en deux clics, en début et fin de partie. Entre les deux, place à la dérive. La Cité—Sport

Par Romain Sublon / Photos Pascal Bastien

Le sport hors champ 2 Il y a tous les bruits du silence. Chaque reniflement est un éternuement, chaque dégluti est une éructation, chaque mouvement est un manifeste. Plusieurs coups ont déjà été joués, plusieurs parties ont rendu leur verdict. À ce moment-là, l’équipe menée au score peut encore espérer ce qu’aujourd’hui on appelle une remontada. À cet instant-là, la concentration transpire ses premières gouttes. Bon, il faut dire aussi qu’il fait chaud. Mais à quoi attribuer cela ?

À cette partie que l’on devine déjà inter­ minable, quand un Roi blanc, ses deux pions et sa tour font face à la même armée, en noire mais plus forte d’un pion. Ce pion qui on le sait deviendra grand. À cette partie que l’on devine déjà interminable, donc, ou à l’exiguïté d’une salle tout juste en capacité d’accueillir les 16 joueurs et joueuses de ce dimanche matin ? Il fait chaud à l’intérieur, ça caille dehors, les pulls tombent comme des feuilles et on se pose la question : y a-t-il une saison pour jouer aux échecs ?

36.TC5 : l’échange de tours est proche, la fin inéluctable, les soupirs sont des bourrasques.

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On ne voit plus qu’elle. Extraite de son marasme pour clore un bal trop long, la Dame noire est à l’image autant qu’elle dévore le hors champ. Tout le bruit des gens autour le dit, ce n’est plus un secret. On entendit même, peut-être dans un moment de relâche, l’un de ses moments de relâche que l’on dit vrai, quelqu’un parler à voix haute. On pense alors au petit aquarium de l’entrée, où de multiples petits poissons oublient être déjà passés par là, on y pense en ignorant pourquoi mais c’est ainsi.

Jouer l’injouable, défier l’évidence, la dame, la vraie, n’a plus d’autres alternatives que l’abandon. Et pourtant non, les échecs sont un ressac. Tout est enfoui, tout se libère, tout va, vient et revient. Chacun pourra penser, tour à tour, qu’il est question d’ego, de fierté, de ténacité ou de lutte, chacun pourra penser aussi loin que le coup d’après. 57. d3 : aux échecs, il n’y a pas d’avantdernier coup.

Entente JSK / CES vs Entente Mommenheim / Gambsheim : 4,5 - 3,5. Rencontre d’échecs, par équipes, de Départementale 1 groupe B, jouée le dimanche 17 novembre 2019 à l’association Joie et Santé Koenigshoffen. Les photos ont été prises lors de la partie opposant les deux n°3 de chaque équipe, Mlle Ducarme (1429 points Elo) à Mr. Andemer (1675 points Elo), La première photo au 29e coup, la deuxième au 57e coup.



À Strasbourg, Marie Marchal vient tout juste de lancer Gorge Bleue, une nouvelle maison d’édition indépendante. Avec des convictions bien ancrées, une bonne dose d’enthousiasme et de curiosité. Récit d’une fondation. Par Mylène Mistre-Schaal / Portrait Pascal Bastien La Cité—Édition

Bibliodynamie

Gorge Bleue, c’est d’abord un nom en forme de manifeste, dans lequel phonétique et poétique forment une jolie antithèse : « J’assimile le bleu à la couleur idéale, pure et céleste, raconte Marie Marchal, tandis que la gorge est son pendant charnel, physique. C’est aussi le lieu de la vibration, de l’articulation, entre la pensée et la parole. Et mon travail consiste avant tout à valoriser des voix. » « Touche à tout des métiers du livre », la jeune éditrice assume son goût pour les chemins de traverse. C’est d’abord par le bouche-àoreille qu’elle se fraye sa route dans le milieu de l’édition indépendante, et pour sa grande amplitude de rencontres qu’elle y reste. Alors qu’elle officie en tant que libraire, c’est en accompagnant le projet d’écriture d’une amie que l’idée de devenir éditrice lui effleure l’esprit, et finit par s’y ancrer.


La Cité—Portrait

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« J'ai voulu publier des livres qui concernent le groupe, le collectif, l’Autre. » Les 3 titres parus chez Gorge Bleue en octobre 2019

Nous sommes en 2017, et c’est un déclencheur. « La moi du futur avait déjà fait des livres, il fallait que je la rejoigne », plaisantet-elle. Deux ans, un premier roman et deux essais plus tard, Gorge Bleue, maison d’édition indépendante, est au point. Mais comment concevoir un tel projet aujourd’hui, alors que la « crise du livre » est sur toutes les lèvres ? Très simplement ; l’enthousiasme de Marie ne se berce d’aucune illusion. Riche de six années d’expérience dans la chaîne du livre, elle est tout à fait consciente des difficultés et des enjeux inhérents au milieu. « De toute façon, aujourd’hui, pour se lancer en connaissance de cause dans le monde de l’édition, il faut être un peu taré ! Mais j’ai des objectifs réalistes, un petit tirage (1000 exemplaires), une structure à l’échelle associative qui me permettent de tester des choses et de prendre quelques risques ! » Il ne s’agit pas de faire fortune, ni même de se dégager un salaire. « Je le fais pour porter des textes en lesquels je crois. Le but est de payer les auteurs, mes collaborateurs, et de faire des ouvrages qualitatifs qui rencontrent leurs lecteurs. » Parmi ses lignes de force, une politique éditoriale qui sait où elle va : « J’ai voulu une ligne éditoriale qui traverse le monde d’aujourd’hui et ses préoccupations. Je souhaite également sortir de l’expérience personnelle et individuelle, et publier des romans, des essais ou d’autres formes encore qui concernent le groupe, le collectif, l’Autre. » Au nom de la

Démocratie, essai au carrefour entre philo­ sophie du droit et droit constitutionnel, s’adresse à nous en tant que citoyens tout en faisant écho au mouvement des Gilets jaunes. Le roman de Madeleine Roy, Les Tombes, interroge à sa manière la place des femmes dans la littérature, tandis que Vulves aborde le rapport des femmes avec leur sexe dans une perspective féministe. Cet engagement transparaît aussi dans les actes de l’éditrice. « Je veux qu’il y ait autant de sens dans ma manière de publier que dans les textes que je publie. » Alors que pour des raisons économiques, de plus en plus d’éditeurs se tournent vers l’étranger, Marie fait imprimer ses livres en France, sur du papier issu de forêts gérées durablement. De même, les auteurs perçoivent l’intégralité de leurs droits à la sortie des ouvrages, ce qui est aussi rare qu’audacieux. Autre singularité, qui classe la nouvelle maison d’édition strasbourgeoise dans la catégorie des affranchis du productivisme : ne publier que trois livres par an, en même temps. Pour des raisons économiques et écologiques, mais aussi, nous le devinons, pour des raisons poétiques, « afin de troquer l’immédiateté contre la quête, le hasard et la surprise ». L’idée est d’étendre la notion d’actualité et de donner une année entière aux ouvrages pour rencontrer leurs lecteurs, alors qu’aujourd’hui, dans la plupart des librairies, un livre ne reste que quelques mois en rayon !

Rencontres, débats, expositions… Marie porte ses livres avec énergie et inventivité à Strasbourg et au-delà. Outre la programmation d’ateliers d’écriture autour de l’ouvrage Vulves (lui-même basé sur l’expérience des ateliers d’écriture), la participation à la Quinzaine des libraires indépendants et au Salon du livre de Colmar, elle prévoit aussi d’exposer les tirages des couvertures des trois ouvrages parus dans la galerie d’art Les2portes de Besançon. « Comme une porte d’entrée visuelle pour mieux parler des livres. » Pour Gorge Bleue, l’année ne fait que commencer… « Entre l’abri et le laboratoire », Marie Marchal imagine sa maison d’édition comme un lieu d’accueil pour les textes. Un lieu d’expérimentation aussi, où l’on fignole des solutions artisanales pour penser l’édition différemment. Gorge Bleue est une équation à plusieurs voies, la tête dans les nuages et les pieds sur terre, avec une sérieuse envie de renverser la vapeur. www.gorgebleue.fr Livres disponibles au pop-up store de Noël Zut, du 6 au 23 décembre à La Vitrine chicmedias


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Artiste associé au TNS, le metteur en scène Julien Gosselin s’est fait connaître pour ses œuvres fleuves adaptés de romans contemporains. Après 2666 du Chilien Roberto Bolaño (d’une durée de 11h), Gosselin a créé en 2018 Joueurs, Mao II, Les Noms de l’écrivain américain Don DeLillo. Un théâtre radical, prenant plaisir à brouiller les pistes, et où le rapport à la scène est sans cesse recomposé par le recours au cinéma. Rencontre. La Cité—Théâtre

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Propos recueillis par Caroline Châtelet

Photo Jean-Louis Fernandez

Théâtre-fleuve


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Joueurs — Photos Simon Gosselin

Dans diverses esthétiques et à travers des parcours intimes, ces trois spectacles que Julien Gosselin met en scène avec son collectif Si vous pouviez lécher mon cœur sont visibles indépendamment ou en intégrale (9h30). Ils mettent en jeu les questions du terrorisme, de l’internationalisation des échanges, de la circulation des biens et des personnes, comme de la puissance du langage. Les romans de Don DeLillo sont mystérieux, touffus. Les mettre en scène procède-t-il d’une tentative d’élucidation ou d’une manière d’en prolonger la complexité ? Lorsque nous avons terminé 2666, j’avais la sensation d’avoir fait quelque chose d’assez frontal thématiquement, jusque dans la façon de jouer. Je sentais que les acteurs étaient capables désormais d’aller toucher des zones d’incarnation moins nettes, de représenter des personnes plus que des personnages. Personnellement, j’avais, aussi, envie d’aller vers des textes qui constitueraient davantage un paysage littéraire qu’une machine didactique. Par exemple, il y a une scène assez longue de dîner dans Les Noms, où les acteurs parlent de choses frivoles, peu utiles au récit. Le but de ce moment est de nous faire ressentir quelque chose d’un temps, d’une époque. Je voulais

tenter de retranscrire la beauté mystérieuse contenue dans les textes de Don DeLillo, sans trop l’élucider. Même si, en travaillant sur des œuvres, on finit toujours par en percer une part de mystère… Parmi les thèmes développés figure la question de la place de l’écrivain. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette problématique ? La place de l’écrivain m’intéresse davantage que celle de l’artiste en général. Je ne sais pas ce qu’est la place du peintre – ni celle du metteur en scène, par ailleurs. L’idée géniale formulée par DeLillo est que les créateurs de fiction aujourd’hui sont moins les écrivains que les terroristes. J’ai l’impression qu’il est difficile de faire un théâtre contemporain qui ne soit pas conscient de cette défaite. Cela me surprend toujours d’entendre des personnes faisant du théâtre ou de la littérature dire que les fictions qu’ils composent sont plus puissantes que la vie. Si je le souhaite, et si ce sont de tels chocs qui m’ont fait faire du théâtre, je crois malheureusement que la terreur provoquée par le terrorisme à grande échelle produit sur nos esprits des fictions bien plus fortes que Shakespeare. Penser la figure de l’artiste comme quelqu’un qui se bat mais échoue constamment face à la puissance du réel, cela m’intéresse.

Le réalisateur Jean-Luc Godard est cité à plusieurs reprises. Que représente-t-il pour vous ? Difficile à dire en quelques phrases… J’ai mis longtemps à m’intéresser à la Nouvelle Vague. Je suis assez usé par une nostalgie très parisienne pour les œuvres de François Truffaut. Filmer Paris aujourd’hui telle que Truffaut la filmait relève pour moi d’une forme de nostalgie réactionnaire. Et à chaque fois que j’entendais parler d’À bout de souffle, j’étais épuisé. Ce sont les textes et les derniers films de Godard – notamment Histoire(s) du cinéma – qui m’ont fait reconsidérer le reste. Cela a été salvateur pour une raison simple : il était contre tout. Voir quelqu’un qui à chaque instant s’élève – pas que politiquement – contre tout et avec mauvaise foi m’a fait un bien fou. Et DeLillo travaille les mêmes questions que Godard : la puissance de l’image, de la littérature, de la parole ; la violence produite par celles-ci ; le rapport que cette violence entretient, ou pas, avec la violence réelle. Rien ne m’intéresse plus que cela.


La Cité—Théâtre

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« Malheureusement, le terrorisme produit sur nos esprits des fictions bien plus fortes que Shakespeare. »

Mao II — Photo Simon Gosselin

Dans un entretien pour l’émission Les Temps qui courent (France culture, janvier 2019), vous dites : « Chaque objet que je fais parle du mal et de la littérature ou du mal par la littérature. » En êtes-vous encore là ? Pas tant que ça … En ce moment, j’ai envie de faire du théâtre académique, comme on parle des « films académiques », avec des costumes et des chandeliers – même si ce sera sûrement filmé. Mais tout cela est lié à la manière de produire des spectacles. J’ai le sentiment de produire des spectacles comme un écrivain écrirait des livres. Même si les spectacles finissent par disparaître, je n’arrive pas à poser un objet mineur. Refusant de monter plusieurs spectacles par an, pour plutôt créer un petit spectacle tous les ans et un gros tous les deux, trois ans, il faut que je trouve un auteur qui corresponde exactement à ce que je cherche, ou qui développe un mystère suffisamment profond pour que je m’y attache. Force est de constater que cela finit toujours par parler du mal, de la littérature, de l’art en lui-même. Mais je ne sais pas si c’est quelque chose que je cherche, ou si c’est que, créant peu, il me faut aller au plus profond de ce que je peux raconter à chaque fois. Vos spectacles semblent à chaque fois plus colossaux... C’est un problème que j’ai. En général, je l’explique en disant que j’adore la bouffe et que lorsque je vais dans un bon restaurant, je veux tout goûter. Je crois que je fonctionne aussi comme cela pour les œuvres que je monte. J’ai

besoin d’une totalité, que le public soit usé par l’abondance de signes, de mots, de sens. Ayant un amour extrêmement contrarié vis-à-vis du théâtre – je le déteste autant que j’y suis attaché –, j’ai du mal à faire du théâtre qui ne produise pas une forme d’épuisement. L’idée que la fiction, que raconter une histoire soit le socle du théâtre, me pose problème. Lorsque je crée un spectacle court, j’ai une sorte de frustration, puisqu’à la fin, on finit par raconter une histoire. Monter un spectacle long racontant quatre, cinq histoires, permet de déjouer cela. Il n’y a pas un récit, mais plusieurs, pas un message, mais mille. Et puis le défi de la longueur me permet d’avoir cette sensation encore nécessaire de mes débuts, ce « on n’y arrivera jamais ». Votre rapport contrarié au théâtre a-t-il à voir avec votre utilisation du cinéma, qui vient « abîmer » le théâtre ? Une actrice m’a confié que travailler avec moi pouvait être dur : les acteurs ont besoin de gens qui aiment le théâtre, et en l’abîmant j’avais, parfois, tendance à abîmer la joie que les acteurs avaient à jouer, ou la pureté de leur geste. Le théâtre étant un art collectif, c’est difficile de débarquer tout seul avec sa sulfateuse… Mais je sais que je continuerai à faire du théâtre tant que j’aurai un problème avec cet art. Je n’en ai aucun avec le cinéma – c’est pour cela que je n’en fais pas – et je pense que si j’en faisais, je produirais des objets complètement lisses. Beaucoup de metteurs en scène n’ont pas de problèmes avec le théâtre

et leurs productions sont souvent académiques et ennuyeuses. Par exemple, je déteste les metteurs en scène qui évoquent la communion avec le public. Le théâtre que j’aime, celui des metteurs en scène Frank Castorf, Claude Régy, etc., sont des théâtres d’expérience solitaire, des théâtres qui vont contre quelque chose, parfois le public ou, même, contre eux-mêmes. Ce peut être des théâtres de puissance collective et de partage, mais aussi introspectifs. Mes spectacles, même massifs, relèvent de la solitude et de l’introspection. Joueurs, Mao II, Les Noms Du 12 au 16 janvier au Maillon, une coproduction du Théâtre National de Strasbourg www.tns.fr – www.maillon.eu


ANDY MANLEY GRANDE-BRETAGNE & TEATER REFLEKSION DANEMARK CIE ATTENTION FRAGILE FRANCE LA BOÎTE À SEL FRANCE LES COMPAGNONS DE PIERRE MÉNARD FRANCE CLAUDIO STELLATO BELGIQUE COLLECTIF UBIQUE FRANCE COLLECTIF X FRANCE CIE DES Ô FRANCE DROLATIC INDUSTRY FRANCE IÉTO FRANCE LA MÂCHOIRE 36 FRANCE

LA MAIN DE L’HOMME FRANCE LE MÉLODROME FRANCE L’ARTIFICE FRANCE CIE MOOST SUISSE PETRI DISH BELGIQUE CIE PHILIPPE SAIRE SUISSE CIE RODISIO ITALIE SAM-HESTER SUISSE CIE STT–DORIAN ROSSEL SUISSE TEATRO GIOCO VITA ITALIE THÉÂTRE DES TARABATES FRANCE TOURNEBOULÉ FRANCE TRO-HÉOL FRANCE …

iIllustration : it’s raining elephants


La première soutient et accompagne l’illustration du cru. Les secondes éditent bandes dessinées et livres illustrés. L’association Central Vapeur et les Éditions 2024 fêtent leurs 10 ans en 2020. À elles deux, elles défendent une certaine culture de l’image imprimée, trop peu considérée à Strasbourg, pourtant ville chère à Gutenberg. Retour en images et en commentaires de Fabien Texier, directeur de l’association Central Vapeur, et d’Olivier Bron, co-fondateur des Éditions 2024. La Cité—Portfolio

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Propos recueillis par Cécile Becker

10 ans (x 2) Matthias Picard, Jim Curious Voyage au cœur de l’océan, 2012 « C’est le livre qui a changé notre positionnement. Depuis 2010, on publiait par plaisir, en gardant nos boulots à côté [avec Simon Liberman, l’autre fondateur, ndlr]. C’est avec cette sortie qu’on s’est dit qu’on pourrait vivre de l’édition. » (Olivier Bron)


central vapeur

illustration & Bande dessinée

27-30 octoBre 2011

strasBourg

1er Battlestar de dessins, festival Central Vapeur, 2013 Illustration : Juliette Etrivert

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« J’avais vu un battle d’illustrateurs au festival Fumetto. On a poussé la démarche et croisé l’illustration avec le cinéma. Des illustrateurs s’affrontent, on pioche des extraits de film que les illustrateurs “complètent” : le public les voit à l’œuvre sur l’écran et vote. » (Fabien Texier)

salon des indépendants - exposition - conférences - concert - projection 27.10 à 20h15

28.10 de 9h30 à 17h

29.10 à 21h30

28-30.10

au star saint-exupéry

à l’uniVersité de strasBourg

au hall des Chars

au hall des Chars

projeCtion-renContre : Winshluss/VinCent paronnaud

ConférenCes le dessin narratif

ConCert : BangBangCoCkCoCk ex-crocodiles

salon des indépendants : sCène loCale, nationale & Belge

pour PouLet aux Prunes

avec j. Carrier, j. gerner, m. guédron, j.-C. menu, h. morgan, d. nadaud, a. urruty

CentralVapeur.org

illustration © simon roussin / central vapeur

exposition simon roussin : Lemon Jefferson & La Grande aventure

direction regionale des affaires culturelles d’alsace

1er festival Central Vapeur, 2011 Illustration : Simon Roussin « L’association Central Vapeur a été fondée pour valoriser l’illustration locale qui était alors trop peu montrée. Courant 2011, nous avions organisé des ateliers ouverts et un dialogue de dessins [ping-pong entre deux illustrateurs, comme un cadavre exquis illustré, ndlr] qui nous avait donné envie de voir plus grand : un salon des indépendants, des expositions, des concerts… On a compté 1 500 visiteurs. » (Fabien Texier)

Gustave Doré, Les Travaux d’Hercule, 2018 « Ce livre a été sélectionné par Angoulême et a remporté le prix du patrimoine en 2019 [l’édition de livres du patrimoine étant un large pan du travail des Éditions 2024, ndlr]. Ça ne change pas grand-chose en termes de ventes, mais ça a un vrai impact dans la manière dont tu es perçu localement, notamment par les politiques. » (Olivier Bron)


2e édition des 24h de l’illustration, Central Vapeur, 2014 Illustration : Anne Laval

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« On a monté cette édition à Strasbourg [pendant 24h, des illustrateurs travaillent sous contrainte avant un rendu public, ndlr] avec le collectif les Rhubarbus – dont Anne Laval est une des deux patronnes. C’est la 1re année où on a imprimé le résultat sur place, en riso, avec Pierre Faedi. » (Fabien Texier)

Léon Maret, Canne de fer et Lucifer, 2012 « Financièrement, Canne de fer est le truc le plus risqué qu’on ait fait. À ce moment-là, on a fait un choix déterminant pour les Éditions 2024 : soit on choisissait une fabrication au rabais, soit on cherchait à faire le plus beau livre qui soit. On a retenu la deuxième option, qu’on ne regrette pas du tout. » (Olivier Bron)

Anouk Ricard et Étienne Chaize, Boule de feu, 2019 « C’est un livre qu’on aime beaucoup et qui implique Étienne Chaize, très proche de nous au quotidien. C’était aussi l’occasion de travailler avec une autrice plus confirmée. Qu’Anouk choisisse de faire un livre chez nous, c’est gratifiant. » (Olivier Bron)


61 Illustration pour l’affiche du 3e Battlestar de dessins, dans le cadre du festival, 2016 Illustratrice : Violaine Leroy

« C’est le gagnant de la précédente édition du Battlestar qui exécute l’affiche de la suivante. Violaine, qui portait le surnom de Lady Vengeance, avait massacré ses opposants. » (Fabien Texier)


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Illustration pour l’affiche du 3e festival Central Vapeur, 2013 Illustrateurs : Jean Lecointre et Icinori

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« À l’époque, on cherchait une forme particulière pour le festival, Icinori a proposé l’idée du dialogue de dessins. On a donc pensé à eux pour la troisième édition, c’est la seule exposition importante d’Icinori à ce jour à Strasbourg… » (Fabien Texier)

Affiche et illustration pour Central Vapeur avant Fumetto, 2012 Illustration : Laurent Moreau « Le festival Fumetto à Lucerne a longtemps été une référence et un modèle pour nous, notamment dans les liens qu’il crée entre les institutions et les artistes. On a essayé de travailler avec eux sur une forme importée à Strasbourg “avant/après Fumetto”, on a tenté 3 années puis abandonné. Cette année-là, c’était avec les éditions Drozophile, un éditeur suisse important qui travaille essentiellement en sérigraphie. » (Fabien Texier) Simon Roussin, Lemon Jefferson et la grande aventure, 2011 « Première bande dessinée du catalogue, première sélection à Angoulême. Beaucoup de presse, pas mal de visibilité, on était super content. Avec ce livre, on a découvert Excel : on a fait un super tableau pour calculer le prix de la diffusion. Bon, on a oublié d’inclure la marge libraire. Du coup, on ne gagnera jamais d’argent avec mais ça nous a appris beaucoup. Simon incarne le point de gravité du catalogue ; nous qui voulions faire de la fiction d’auteur, on est en plein dedans ! » (Olivier Bron)


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5e festival Central Vapeur, 2015 Illustration : Pierre Faedi « Ça a été une édition douloureuse. Ambiance lourde suite aux attentats de Paris, fréquentation en baisse… 2015 a été une année de transition puisqu’en 2016, la Ville a raccroché les wagons avec les Rencontres de l’illustration organisées en mars ; 2 festivals à organiser à quelques mois d’intervalle. On a aussi lancé Central Vapeur Pro, un accompagnement administratif et juridique pour les artistes. » (Fabien Texier)

Donatien Mary et Bérangère Cournut, Le Roi de la lune, 2019 « Avec cette sortie, on a lancé notre branche jeunesse, le label 4048. C’était naturel et logique de débarquer dans un nouveau rayon de librairie, d’explorer de nouveaux territoires, d’ajouter une autre corde que celle de l’édition de bandes dessinées. » (Olivier Bron)

Tom Gauld, En cuisine avec Kafka, 2017 « Premier auteur étranger, premier achat de droits, autre façon d’être éditeur. Tom, on en était fan depuis longtemps, c’est d’ailleurs une figure tutélaire pour pas mal d’auteurs du catalogue. Ça nous paraissait inexplicable qu’il ne soit pas défendu en France. C’est devenu une locomotive du catalogue. » (Olivier Bron)


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Illustration pour l’affiche du 9e festival Central Vapeur, 2019 Illustratrice : Anne-Margot Ramstein « Blutch [à l’honneur du festival Central Vapeur et des Rencontres de l’illustration, ndlr] est inscrit dans nos projets depuis le début, on a essayé plusieurs fois de lui proposer le dialogue de dessins. Le duo formé avec Anne-Margot a très bien fonctionné. On a ajouté de nouveaux lieux en s’étirant vers le Grand Est, Metz et Nancy notamment. Environ 8 000 visiteurs pour le salon : un record. » (Fabien Texier)

Donatien Mary et Didier de Calan, Les Derniers dinosaures, 2010 « Notre premier livre. C’est aussi de ce livre que l’on a extrait notre première expo invitée à Angoulême. Pendant quelques années, organiser des expos basées sur des livres a été notre levier de développement – c’est maintenant marginal. Comme Jim Curious, c’est un projet de fin de diplôme vu aux Arts déco [dont Simon et Olivier sont issus, ndlr] On ne voyait pas quelle maison d’édition pouvait les publier, on s’est lancé. C’est par là que tout démarre. 2010 : 1 livre. 2020 : 12 livres. Merci Donatien ! » (Olivier Bron)

10e festival Central Vapeur, du 19 au 29 mars 2020 www.centralvapeur.org

10 ans des Éditions 2024, sortie d’un journal distribué en librairie en avril 2020 www.editions2024.com


La Cité—Shopping

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Joyeuses fêtes, la Cité

Zut, même le Père Noël fait désormais sa tournée à vélo

Par Myriam Commot-Delon

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Sac de week-end en cuir de cerf et crocodile Revenge Hom 4, rue du Fossé des Tailleurs www.revenge-hom.com

William Hall, Brique, Phaidon à la librairie Gutenberg – 10, place Saint-Étienne www.librairiegutenberg.com

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Attitude de Nadia Diz Grana, tirage d’art sur papier Hahnemüh photo Rag Bright White 310g, 25 exemplaires. www.gallerylac.eu

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Gourde isotherme Black Marble, 24 Bottles aux Galeries Lafayette 34, rue du 22 Novembre www.galerieslafayette.com

Réédition de la radio Cubo TS522D+ (1964) Brionvega chez Fou du Roi 4, rue du Faisan – www.fouduroi.eu

Bi-porteur électrique Urban Arrow chez Rustine et Burette 1, rue des Sœurs - www.rustineetburette.fr


La Cité—Shopping

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Lunettes solaires en matériaux écoresponsables Stella McCartney chez Jacques Marmet – 9, rue des Hallebardes www.optique-marmet.fr

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T-shirt L’Avenir est à nous Maison Labiche chez Curieuse – 4, quai des Bateliers – www.curieux-store.com

Lampe à poser LED Bumble Hoptimist chez Fou du Roi – 4, rue du Faisan www.fouduroi.eu

Coffret sèche-cheveux AirWrap Dyson au Le Printemps 1-5, rue de la Haute Montée www.printempsfrance.com

Veste homme imprimé camo Ultimate snow Superdry – 10, rue des Grandes Arcades – www.superdry.fr

Anne-Margot Ramstein, J’étais au pays de Ava & Eve, Albin Michel.

Draisienne évolutive, de 18 mois à 3 ans, Oxybul / IDKids, place des Halles – 24, place des Halles www.placedeshalles.com


CRÉATION - PREMIÈRES

DÉC 10 + 11 20:30

CRÉATION - PREMIÈRES

DÉC 16 + 17 + 18 19:00

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L’ANNÉE COMMENCE AVEC ELLES

JAN 09 > 28

FANNY BROUYAUX & SOPHIE GUISSET / CAROLINE ALLAIRE / OONA DOHERTY / MADELEINE FOURNIER / FLORA DÉTRAZ


Oona Doherty Par Valérie Bisson

Photo Luca Trufarelli

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Avec ses deux pièces, Hope Hunt & The Ascension into Lazarus, la danseuse et chorégraphe Oona Doherty réactive les épreuves et les violences de Belfast, la ville où elle a grandi. Elles font partie d’un projet au long cours intitulé Hard to be soft – A Belfast prayer in four parts. La chorégraphe y construit un propos sur la vulnérabilité dans un monde en guerre, comme si elle souhaitait réparer et revaloriser l’environnement cabossé dans lequel elle a toujours évolué. Croisant danse, performance et poésie sonore, ces deux pièces proposent une réflexion brute et méticuleuse, pleine de langages. Celui du corps mais aussi celui des mots, pour dessiner ce qu’elle appelle « le stéréotype masculin désavantagé ». Dans un jogging bleu marine ample et informe, elle danse un hip-hop désarticulé ; d’un doigt, elle mime une

moustache et met en scène une masculinité outrancière, puissamment forgée entre fierté et haine insidieuse, dans le but de dénoncer et de conjurer l’oppression exercée sur la jeunesse par la violence politique et sociale. Au fond de la scène gît un tas de détritus de malbouffe dont Oona parle, d’abord avec un accent allemand, en référence à Kurt Schwitters, puis avec les dures intonations irlandaises. Elle respire fort et assemble les mots soigneusement choisis en de nouvelles formes sonores. Une langue argotique se mêle à la musique sacrée. D’arrogant, son personnage devient peu à peu vulnérable. Selon la chorégraphe, « pour danser, il faut muscler son imagination ». Aussi fait-elle jaillir de son corps d’autres corps, de son vocabulaire singulier des images et des affects fortement imprégnés par les cultures

populaires, les danses de rue, le slam de Kate Tempest, la photographie de Wolfgang Tillmans, entre autres. Puis, l’uniforme bleu marine s’illumine de blanc dans une douloureuse et mystérieuse rédemption, la transfiguration du jogging a lieu et prend une connotation toute particulière car Oona reste avant tout une vraie rebelle. Hope Hunt & The Ascension into Lazarus Les 16 et 17 janvier à Pole-Sud www.pole-sud.fr Le festival Extradanse, du 24 mars au 9 avril, célèbrera les retrouvailles avec les chorégraphes qui ont marqués les 25 ans de l’histoire de Pole-Sud. On leur donne rendez-vous au printemps sur www.zut-magazine.com.


de l’argile à l’assiette du 02/12/19 au 06/01/20

création / / nadege-quebaud-graphiste.com

06 24 71 14 91 - © PHOTO Alexandre SCHLUB / CD 67

EXPO photos

POTIERS D’ALSACE

Accès libre 10h - 18h / lundi - vendredi HÔTEL DU DÉPARTEMENT Place du Quartier Blanc - Strasbourg Près des Ponts Couverts / Petite France


Momix Propos recueillis par Sylvia Dubost

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Gribouillis, spectacle de la compagnie La Mâchoire

29e édition pour ce festival de théâtre jeune public, devenu l’un des plus importants au niveau européen. Et qui articule comme personne exigence artistique et ouverture au public. Philippe Schlienger, son directeur, commente quelques-unes de nos affirmations à son égard. Momix est un activateur de regard. « Oui, tout à fait. Un activateur de consciences aussi, à travers les artistes qui ont cette responsabilité d’interroger les enjeux de notre société. Ils activent un regard exigeant, affuté. Un regard actif, finalement, qui est pour moi la posture du spectateur. »

Momix est un festival avant-gardiste dans sa manière ­d’articuler exigence artistique et ouverture aux publics. « On était pionnier dans la volonté de mettre en valeur des compagnies qui s’adressaient à des publics divers avec un vrai propos artistique. Les spectateurs fidèles ont vraiment ce sentiment d’avoir été nourris par des formes peu présentes dans le domaine du jeune public. » Momix est un festival engagé. « Je suis sensible à l’idée qu’on va au spectacle d’abord pour se faire plaisir : c’est le premier vecteur de tout acte culturel. Mais il s’agit aussi de savoir ce qu’on

raconte. Les spectacles de Momix abordent des sujets comme les migrants, l’amour, la maladie, de manière poétique et imagée. On est loin de la façon dont la culture de masse proposée aux enfants évoque le monde. Sur scène, le corps, l’image, le son, le texte… apportent plusieurs niveaux de lecture et des possibilités de débat intéressantes. » 30.01 → 09.02.20 Créa | Kingersheim (68) www.momix.org


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Le Fantôme de Theresienstadt En 1942, Hanuš Hachenburg, jeune orphelin juif de 13 ans, est déporté dans le camp de Theresienstadt, où il mourra. Il y écrit une courte pièce satyrique pour marionnettes, étonnante de lucidité, qu’on découvrira 70 ans plus tard. Le Strasbourgeois Baptiste Cogitore lui consacre un beau documentaire, qui a reçu le 21 octobre le prix de la fondation Auschwitz. Disponible en VOD sur vimeo

Ososphère On nous signale que, rapport au nouveau calendrier de travaux dans la rue ( !), le volet arts plastiques et cafés conversatoires du festival prévu en janvier est annulé et reporté à… septembre. www.artefact.org

Amati Schmitt Un épatant trio, pour fêter le 110e anniversaire du génial Django Reinhardt, et mettre un coup de projecteur sur la culture manouche qui imprègne encore et toujours le territoire. Espace Django | 31.01 www.espacedjango.eu

Léopoldine HH L’Alsacienne zinzin offre un voyage musical et littéraire à travers ses sons et les mots des auteurs qu’elle aime : Olivier Cadiot, Gwenaëlle Aubry, Roland Topor, Gildas Milin). Point d’eau | 07.02.20 www.lepointdeau.com

Arno Gisinger En résidence à l’université de Strasbourg, le photographe réactive les archives sismologiques et livre des images intrigantes qui évoquent la fragilité du monde. La Chambre | 18.01 → 08.03.20 www.la-chambre.org

Les Giboulées Au programme de la Biennale internationale corps-objet-image (dont les interactions sont au cœur du projet du TJP), des performances poétiques et/ou azimutées. Liste complète des spectacles en janvier. TJP | 13 → 21.03.20 www.tjp-strasbourg.com

Actuelles Concoctées par les artistes associés Pascale Jaeggy et Yann Siptrott, une série de lectures de textes contemporaine dans espace scénographié par les étudiants de la HEAR et mis en bouche par le chef Olivier Meyer. TAPS Laiterie | 24 → 28.03.20 www.taps.strasbourg.eu

Arsmondo Le festival initié par l’Opéra du Rhin se penche cette année sur l’Inde. Dans cette programmation pluridisciplinaire, on attend Until the Lions, opéra de Thierry Pécou, variation de l’épopée du Mahabaratha mise en scène et chorégraphiée par Shobana Jeyasingh. Opéra | 21.03 → 07.04.20 www.operanationaldurhin.eu

Bocau pou l conserv, l cuisin, les veines, l pêt à mange, l tak away... .mc-europ.f


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JANVIER Item

© Jean-Pierre Estournet

Théâtre du Radeau François Tanguy 8 | 16 janv

Joueurs, Mao II, Les Noms

Présenté avec le Maillon, Théâtre de Strasbourg − Scène européenne

© Simon Gosselin

Don DeLillo Julien Gosselin 12 | 19 janv

Nous pour un moment

© Élisabeth Carecchio

Arne Lygre Stéphane Braunschweig 22 | 30 janv

03 88 24 88 24 | tns.fr | #tns1920


Tagliatore

TAGLIATORE ETON TRANSIT JOHN SMEDLEY VIVIENNE WEST WOOD ZIMMERLI ALBERT THURSTON TATEOSSIAN ANGEL A CAPUTI BEGG MAISON F MEILLEUR AMI TRAITS BERWICH HANCOCK PASOT TI JEFFERY WEST THE L AST CONSPIRACY…

4, rue du Fossé des Tailleurs 67000 Strasbourg 06 65 46 37 55 | 03 90 22 37 69

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Les beaux habits du soir un à un que l’on quitte. Tombent indolemment sur l’aube des planchers. On dirait que notre fan­tôme les habite. Ils sont autour de nous comme un plaisir fauché. Les acteurs revenant sur scène. Ainsi de souvenirs notre vie est jonchée ——— Le Style. Louis Aragon, Le Roman inachevé, 1956

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I’M YOUR MAN

Photos Alexis Delon / Preview | www.preview.fr Réalisation | Myriam Commot-Delon

Mannequin Jess | www.upmodels.fr Maquillage Julie Gless | www.julieglessmaquilleuse.com Coiffure Alexandre Lesmes | www.avila-coiffure.com Post-prod Emmanuel Van Hecke / Preview | www.preview.fr Assistante mode Prune Delon


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Manteau du soir ajouré (porté ici en top) Joseph Ribkoff et pantalon Caroline Biss (blouse assortie disponible) chez Bloch Gensburger à Colmar.


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Manteau peignoir et veste en lainage Ipsae. Dans la main, pendentif Chat en or blanc, opale Wollo et brillants, collection Ethiopian Dream Éric Humbert.


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Pull Isabel Benenato et legging bicolore en cuir Rick Owens chez Algorithme La Loggia. Bottines Banco en cuir et caoutchouc vulcanisé Clergerie x Both chez Ultima Bis. Pendentif Petit calibre en cuir et bois Beatrix Li-Chin Loos (disponible au pop-up Zut – 14, rue Sainte-Hélène). Tabouret Les Woodcutters.


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Col roulĂŠ portĂŠ en top Isabel Benenato et legging Rick Owens chez Algorithme La Loggia.


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Manteau à boutonnière croisée Tagliatore (collection femme) et chemise blanche Eton (collection homme) chez Revenge Hom.


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À gauche : Pull à col montant (vendu avec sous-pull sans manches amovible, non porté sur la photo) et jupe en tissu à finition filet Fendi chez Ultima. À droite : Robe chemise, ceinturée et froncée, en crêpe imprimé léopard Saint Laurent chez Ultima.


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Manteau matelassé en duvet et legging en cuir tie and dye Rick Owens, col roulé Isabel Benenato, le tout chez Algorithme La Loggia. Bottines Banco en cuir et caoutchouc vulcanisé Clergerie x Both chez Ultima Bis.


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Manteau kimono et combinaison à taille empire et sequins léopard Heimstone chez Muse. Bottines Banco en cuir et caoutchouc vulcanisé Clergerie x Both chez Ultima Bis.


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À gauche et à droite : manteau en lainage à col brodé et martingale en vison imprimé Ipsae. À la main, collier en perles d’eau douce baroques Éric Humbert.


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Regain

Par Myriam Commot-Delon Photos Alexis Delon / Preview | www.preview.fr

Cette année, chez Zut, le sapin s’est mué en un mousseux nuage de pampa, pour envelopper de beaux objets artisanaux choisis par la rédaction et disponibles dans sa Vitrine. Cette année, le pop-up store Zut célèbre un retour à la terre porteur de sens, né du travail de la main, une ode au slow design. Artistes, artisans et maisons d’éditions y sont réunis pour célébrer l’éphémère, la vie et la belle énergie créative qui anime notre ville. Non, il n’y aura pas que du beige… La Vitrine chicmedias est un lieu dédié à nos livres maison et à de chouettes éditeurs locaux : Éditions 2024, Gorge Bleue et Médiapop. On y trouvera les plans de Strasbourg de Maison Magique, les affiches de l’artiste Anne-Sophie Tschiegg, les savons de L’Esperluète, les bougies Le Chat dans L’Armoire et une déferlante de boules de Noël du CIAV de Meisenthal !

Pop-up store de Noël Zut

La Vitrine chicmedias 14, rue Sainte-Hélène | Strasbourg

7→ 23 décembre | 14h à 19h Nuage végétal : Myriam Commot-Delon x Samuel Messer / La Serre | www.la-serre.net De gauche à droite : collection de bougies Light My Fire IDeE, vases Coralie Lesage, sculpture Homme/singe Barbara Lebœuf et coupe Coralie Lesage.


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1 — Beatrix Li-Chin Loos | Bougeoir Capeline en cuir, hêtre, aggloméré (chutes) et grès, pièce unique estampillée. www.slowdesigncreations.fr 2— IDeE | Collection de bougies Light My Fire, née de la rencontre entre les designers d’IDeE et Nathalie Flesch de La Curieuse Fabrique, fabricante de bougies à Strasbourg. 10 modèles revisités par 9 designers. Facebook : lacurieusefabrique / www.designers.alsace De gauche à droite : modèles Torche de Teddy Moissant), Joséphine de Grégoire Ruault, Le Chapelet Zen de Peggy Noss). 3 — Coralie Lesage | Coupe en grès et porcelaine www.coralielesage.fr 4 — Beatrix Li-Chin Loos | Vase Bonsai Équilibre, collection Classic, composé de 4 pièces circulaires en chutes de médium, tournant librement autour d’un tube en verre. Vendu dans un emballage-mallette à anse en cuir et en carton 100 % recyclé, pièce unique estampillée. www.slowdesigncreations.fr

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1 — Laurence Labbé | Vaisselle en en grès www.laurencelabbe.com 2 — Barbara Lebœuf | Homme/singe (30 x 15 x 6 cm), pièce issue de la série Figure totémique, grès enrobé ww.barbara-studio.fr 3 — Raw Adornements | Boucles d’oreilles en bois (différentes essences et tailles disponibles) et fermoirs en laiton argenté | www.rawadornments.co 4 — LAD / Les Ateliers Domestiques Planche en chêne d’Alsace à lacet de cuir naturel et duo de baguettes réalisées dans les chutes (différents formats disponibles). LAD est une toute nouvelle maison d’objets utilitaires et de petit mobilier durable (bois français et porcelaine), dont les premières pièces sont présentées en avant-première au Pop Up Zut | www.lesateliersdomestiques.fr 5 — CIAV Meisenthal Vases Douglas Junior, design François Azambourg, édition CIAV | ciav-meisenthal.fr

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Le Style—Shopping

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Joyeuses fêtes, le Style

Zut, le Père Noël porte une perruque

Par Myriam Commot-Delon

Sac à main en veau et crocodile (disponible aussi en vert sapin) ­à bandoulière amovible Revenge Hom 4, rue du Fossé des Tailleurs www.revenge-hom.com Photo Alexis Delon / Studio Preview Imagemaker / www.preview.fr Set design Myriam Commot-Delon


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Sandales Jimmy Choo aux Galeries Lafayette - 34, rue du 22 Novembre www.galerieslafayette.com

Suspension Illan, design Zsuzsanna Horvath, Luceplan chez decoburo 4, le Schlossberg à Zellenberg www.designbest.com

Montre Oyster Perpetual 34 mm, acier Oystersteel, Rolex chez Jacquot joaillier – horloger, distributeur officiel Rolex – 10, rue du Dôme www.jacquot-horloger.com

Table basse en résine et bois Kauri de Nouvelle-Zélande, vestiges d’arbres de 2000 ans et piétement Renzo Piano, Riva 1920 chez 197 Design 197, avenue de Strasbourg à Brumath www.197design.com

Boucles d’oreilles, collection Trombone, en or jaune et perle gold, Éric Humbert 46, rue des Hallebardes www.eric-humbert.com

Édition limitée de l’album Designer de Aldous Harding, entourée de John Parish, H. Hawkline, Stephen Black, Gwion Llewelyn et Clare Mactaggart, à la Fnac - www.fnac.com

Caisson mobile à 3 tiroirs A6 USM chez decoburo. 4, le Schlossberg à Zellenberg www.decoburo-store.com

Olivier Saillard (dir.), Le Bouquin de la mode, collection Bouquins Robert Laffont à la Librairie des Bateliers 5, rue Modeste Schickelé 03 88 37 90 60

Barrettes en acétate de cellulose, matière renouvelable et écologique, Machete chez Celeste - 30, Grand’Rue www.boutiqueceleste.com


Le Style—Shopping

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Anne-Sophie Tschiegg, Andy, chat blanc (4 couvertures disponibles), Chicmedias éditions 14, rue Sainte-Hélène www.chicmedias.com

Eau de toilette boisée By The Fireplace, Collection Replica, Maison Margiela au Printemps 1-5, rue de la Haute Montée www.printempsfrance.com

Lingot en bois polychrome, œuvre de l’artiste Diane Albisser (10cm x 5cm) à la Galerie-Librairie-Café L’Oiseau rare- 23, quai des Bateliers www.loiseau-rare.fr

Pantalon homme skinny effet brillant Zara – place des Halles www.placedeshalles.com www.zara.com

Peluche licorne Staly Steiff chez Terre d’Ours - 8, rue du Bouclier www.terredours.com

Lampe Greta en chêne, jute et cuir, design Gabriel Teixidó, 3 tailles disponibles, Carpyen chez Fou du Roi 4, rue du Faisan - www.fouduroi.eu

Portraits d’intérieurs. Axel Vervoordt, Flammarion à la Librairie des Bateliers 5, rue Modeste Schickelé 03 88 37 90 60

Ceinture femme en cuir de fabrication française Maison Berthille à la Boutique Pôles - 90, Grand’Rue 03 88 22 13 40

Foulard mixte en soie à imprimé floral façon canevas, Pierre-Louis Mascia chez Marbre - 14, quai des Bateliers www.marbre-strasbourg.com


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Le Style—Design

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Mon objet culte. La Houdini Chair de Stephan Diez pour E15 par Fred Rieffel Par Valérie Bisson Portrait Laurianne Rieffel Kast

Développée il y a tout juste 10 ans par Stephan Diez, la Houdini Chair est produite par le très qualitatif label allemand E15 basé à Francfort. « Cette chaise illustre pour moi la démarche parfaite de design, commente Fred Rieffel. Je la place sur la troisième place du podium des chaises les plus intéressantes, après la chaise n° 14 de Michael Thonet et la Plastic Chair des Eames » C’est une pièce emblématique conçue dans un matériau naturel, le chêne massif, avec une technique poussée à sa limite, celle du minimum de matière pour une chaise suffisamment solide. L’esthétique découle alors de la maîtrise technique. « J’ai une grande admiration pour Stefan Diez, designer allemand basé à Munich, passé par le studio de Konstantin Grcic. Il a développé une démarche très technique donnant naissance à des produits intemporels et durables. » À l’heure de l’accélération et du zapping, voilà qui inspire le travail de Fred Rieffel, qui passe par un long processus d’élaboration autour des proportions, pour des produits bien dessinés et pérennes. « C’est ce que j’aime dans cette chaise : elle réussit la prouesse d’être légère, confortable et durable. Une petite pièce de bois massif, cachée, permet l’assemblage des deux coques en bois moulé, comme par magie. D’où son nom ! »

Fred Rieffel a ouvert son studio de design à Strasbourg en 1997. Il collabore avec des éditeurs et fabricants français ou étrangers comme Collinet, Roche Bobois, Pianca ou encore Habitat, et a obtenu le Good Design Award du Chicago Athenaeum et le Reddot Design award. Certaines de ses pièces figurent au Fonds National d’Art Contemporain de Paris et au Chicago Athenaeum, musée du design et de l’architecture. En 2019, son fauteuil CURL pour Cider édition fait partie des projets incubés par French Design VIA.


©Nathalie Blanc

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Le Style—Le parfum

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Par Sylvia Dubost / Illustration She BAM Studio

Les parfums cultes #19 Calandre, Paco Rabanne, 1969 Nez : Michel Hy On avait failli l’oublier, celui-là… Pour tout dire, on était obnubilé par son clone, le beau et profond Rive gauche, sorti deux ans plus tard et auquel la réputation de la maison Yves Saint Laurent avait assuré un succès plus retentissant. On était même déjà passé au suivant (N°19 de Chanel, voir Zut 43). La faute à une chronologie un peu brouillée, qui nous empêchait de le percevoir tel qu’il était : une révolution dans le domaine de la parfumerie, dont ceux qui ont suivi ses traces ont profité plus que lui. Lancé par une jeune maison l’année de la légalisation de l’avortement par une toute jeune maison, il révèle ce que l’historienne des parfums Élisabeth de Feydeau appelle « une nouvelle donne olfactive », qui accompagne un tournant sociologique et un nouvel âge dans l’histoire des femmes. Tout ce qui a été créé « avant » symbolise cette femme-objet dont l’époque ne veut plus. Elle veut autre chose, elle veut quelque chose qu’on n’a pas encore senti, qu’on porterait avec des vêtements qu’on n’a encore jamais portés.

En 1966, Francisco Rabaneda y Cuervo, jeune prodige de la mode qui se fait appeler Paco Rabanne, lance sa première collection : des robes « importables » en matériaux contemporains, avec sequins et plaques de rhodoïd. En toute logique, « le métallurgiste », comme l’appelait avec mépris cette vieille chouette de Coco Chanel, veut un parfum symbolisant cet esprit révolutionnaire. « Si avant-garde qu’il en serait choquant. » Il doit évoquer un couple qui, au bord de la mer, fait l’amour sur le capot d’une Jaguar … À partir de ce brief qui semble aujourd’hui un peu ridicule, le parfumeur Michel Hy crée un jus effectivement révolutionnaire. Comme un joyeux pied de nez, il réinvente le parfum aldéhydé, né avec le N°5, qui bouleversa la parfumerie dans les années 20 mais représente, à la fin des années 60, le classicisme et la bourgeoise. Sa construction est d’ailleurs très proche de celle de son aïeul : une envolée fusante mais plus verte, où le végétal terreux du galbanum rejoint

le savonneux des aldéhydes ; un cœur floral moins opulent, où la douceur blanche du muguet se conjugue au piquant de la jacinthe. Et surtout, la molécule d’Evernyl, découverte dans la mousse de chêne. Cette note grinçante et froide lui donne cet aspect métallique si caractéristique. Un effet coup de fouet cinglant qui ouvre une brèche dans laquelle le monde de la parfumerie s’engouffrera. D’une simplicité qui confine à la radicalité, Calandre a souvent été mal compris et sous-estimé par les critiques d’hier et d’aujourd’hui, qui ont souvent préféré ses successeurs, plus riches et plus denses. C’est sûr que ça rutile un peu, que cette claque peut ressembler à une agression. Mais ça sent surtout la liberté et la vitesse. Le n°19, qui arrive un an plus tard et doit marquer le 2e souffle de la maison Chanel, semble en comparaison bien sage et bourgeois… Aujourd’hui pourtant, dans les rayons des parfumeries, c’est lui qui a gagné.


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Le Style—Dans la ville

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S’habiller de paillettes, ça peut être pour briller, mais aussi pour se surpasser et rêver de victoire. Immersion dans le centre nautique de Schiltigheim et rencontre avec ces naïades, quelques jours avant leur gala. Par Caroline Lévy — Photos Christophe Urbain

Urban Styles

Dans la discipline injustement méconnue de la natation artistique (ex-natation synchro­ nisée), bien plus qu’un équipement, le maillot de bain apparaît comme l’élément d’esthétisation du corps. Ces costumes sur-mesure toujours liés aux chorégraphiques sont le fruit d’une recherche collective et sont souvent décorés par les nageuses elles-mêmes. Malgré le succès du Grand Bain de Gilles Lellouche, ce sport d’une extrême exigence pâtit d’un manque de reconnaissance et d’une médiatisation où subsistent clichés et discriminations. La natation artistique est d’ailleurs l’une des seules disciplines des JO à rester exclusivement féminine.

Elena. 16 ans Dans le bain depuis 10 ans

Célia. 15 ans Dans le bain depuis 6 ans

Elle a fait le plongeon dès son plus jeune âge et, aujourd’hui, la natation artistique fait partie intégrante de sa vie d’ado. Son point de vue anti-clichés « Ce n’est pas qu’un jeu de jambes en l’air ! Il faut comprendre que sans nos maillots, il n’y aurait pas de choré. C’est un peu comme une pièce de théâtre : le costume est primordial. »

Elle est fraîchement arrivée de NouvelleCalédonie avec sa famille pour rejoindre le club strasbourgeois : le Ballet Nautique de Strasbourg (BNS) est 2e au classement français de natation artistique. Son point de vue anti-clichés « Ce sport nous demande une telle rigueur qu’il nous permet aussi de grandir. Les compétitions sont aussi un excellent moyen de voyager dans toute la France ! »


Urban Styles

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Le Style—Street

Bérénice. 17 ans Dans le bain depuis 12 ans

Emma. 18 ans Dans le bain depuis 9 ans

Après une tentative ratée en danse classique, ses cabrioles dans la piscine familiale ont marqué le début de sa vocation. Son point de vue anti-clichés « On ne peut pas dissocier une chorégraphie de son costume. Il nous porte et nous pousse à être meilleure. »

Toute jeune, à l’occasion d’un gala où l’accompagnait sa grand-mère, cette senior (déjà !) originaire de Bordeaux est instantanément tombée sous le charme de ce sport. Son point de vue anti-clichés « Personne ne nous prend au sérieux alors que ce sport demande force, souplesse, grâce et vitesse. Il faut être focus à chaque instant. Un entrainement peut durer jusqu’à 5h d’affilée : un record chez les sportifs ! »

Le BNS à l’Opéra 6 → 8.12.19 Centre nautique de Schiltigheim www.bns67.fr


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Llunettes de la collection 2019/20 Gigi Studio Photo Teddy Iborra Wicksteed

Photo Alexis Delon / Preview

Rendez-vous

Soyez Curieuse Cold me maybe !

On met à jour ses tablettes : le fameux Mardi de Marmet se déroule désormais le premier samedi de chaque mois. Jordane, maquilleuse experte en image, vous aidera à mettre en valeur votre visage pour accenteur ou adoucir vos traits, choisir les bonnes tonalités de fards ou la coupe de cheveux : autant de clés essentielles pour bien choisir sa monture de lunettes. (M.C.D)

Voici enfin à quoi ressemble Curieuse!, la version 100 % féminine du concept Store Curieux? : un écrin contemporain qui reflète la vision nette et fraîche de Patrick Verchot et du fringant Studio Petit Martin. Leurs bonnes idées ? Avoir laissé brut le mur central et le plafond, carrelé les niches lumineuses et nimbé de vert pastel l’espace cabines, qui d’un coup de rideau se transforme en espace ouvert pour des essayages entre copines. On salue aussi le bel éventail d’idées cadeaux trendy Made in Alsace : un torchon Cathédrale La Cerise sur le Gâteau, un plan de la ville vu par la blogueuse Wafa, des T-shirts Strasbourg Ville de Cœur (dont une choupette version kids en exclu)… mais on ne va pas tout spoiler ! (M.C.D)

Optique Jacques Marmet 7, rue de l’Église 9 rue des Hallebardes www.optique-marmet.fr

Curieuse! | 4, quai des Bateliers www.curieux-store.com

Et si on hibernait sans renoncer au style ? Cet hiver, sur les pistes ou sur le pavé, on affronte la vague de froid avec joie et on se réjouit de l’arrivée au village de marques de Roppenheim des deux pop-ups Rossignol et Salomon qui réchaufferont notre hiver. Toute leurs panoplies outdoor à petits prix et pour toute la famille. L’occasion aussi de tester le tout nouveau service premium et personal shopper pour un shopping sur-mesure. (C.L.) Roppenheim The Style Outlets 1, route de l’Europe à Roppenheim www.roppenheim.thestyleoutlets.fr



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Fugue colmarienne À seulement une demi-heure de train de Strasbourg, Colmar et son ­marché de Noël nous tendent les bras. Ainsi que ces deux QG à cadeaux parfaits pour remplir la hotte.

Photo Doutzen Kroes, égérie du label de cachemire suisse Repeat

Photo Alexis Delon / Preview

Bloch Gensburger

Chambre cinquante-sept

Une institution du prêt-à-porter colmarien fondée en 1913. On y découvre ? Un multimarques mixte et élégant, où la propriétaire, Brigitte Meyer, et ses collaboratrices dispensent des conseils aussi judicieux qu’affutés. On s’offre ? Sa tenue de fête chez Caroline Biss, le créateur canadien Joseph Ribkoff ou dans le vestiaire italien ultra-raffiné de Cinzia Rocca, escortés d’une flopée de maisons françaises et européennes. Une nouveauté ? Karl Lagerfeld, déjà présent chez l’homme, vient de rejoindre l’espace femme avec ses collections aux réminiscences eighties et ses accessoires azimutés. Un label homme à retenir ? La jeune manufacture italienne Manuel Ritz et son tailoring urbain d’un luxe contemporain et accessible. (M.C.D)

C’est le cabinet de curiosité qui fait courir tout le Grand Est. On y découvre ? Tout l’univers onirique de son créateur, Philippe Chapon, qui vient de transformer la galerie de l’artiste Karin Zielinski. On offre ? Du rare et de l’étrange inspiré par la terre, les mers et les airs, ou des objets empreints de voyages lointains. Quelques obsessions ? Le secrétaire L’astucieux (photo) qui nous tend les bras pour écrire nos vœux, les miroirs de sorcières, boîtes à jeux et autres globes terrestres. Une pépite pour ? Dénicher enfin des cadeaux masculins qui changent et faire une razzia d’objets déco pour noëliser sa maison. (M.C.D)

3-5, rue des Boulangers | Colmar www.bloch-gensburger.fr

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Moche et écœurant pour les uns, charmant (justement parce qu’il est moche, cqfd) et plein de saveurs pour les autres, le céleri-rave est largement cultivé en Alsace. Zut milite pour le retour de cette autre boule de Noël sur les tables de fête. La Table—Le produit

Par Cécile Becker / Photo Alexis Delon/Preview / Stylisme Myriam Commot-Delon

Le céleri-rave Lorsqu’on dit qu’un mets nécessite des années pour se révéler aux papilles, il faut être honnête, c’est qu’il y a anguille sous roche. Une robe pas franchement ragoûtante et un goût un peu terreux — s’il n’a pas été bien cultivé, mon capitaine — : le céleri-rave, c’est un peu l’ado de notre bac à légumes. Il est là (en hiver, le choix réduit des étals nous force à le considérer), on ne sait pas trop quoi en faire, il est plein de boutons (ces aspérités difficiles à éplucher) et rechigne a priori à s’accommoder avec ses petits copains. Et pourtant… Je t’aime moi non plus C’est quoi, le problème ? Difficile à dire. Le céleri-rave a de tout temps été boudé. Après avoir mené des recherches dans des livres de recettes traditionnelles et anciennes publiés en Italie, où le céleri-rave est réputé plus savoureux, le chef d’origine italienne Tommaso Melilli, auteur de Spaghetti Wars et du podcast Finis tes légumes, écrivait récemment dans un article publié sur Slate : « Comment peut-on cultiver un légume pendant des décennies, le reconnaître comme issu de son terroir, et n’imaginer aucune stratégie spécifique pour le consommer ? Je n’en revenais pas. » Peu de recettes, peu de techniques et de savoirs transmis par nos aïeux pour apprivoiser et apprécier le céleri-rave expliquent la relation conflictuelle entretenue avec ce légume. Il faut alors regarder aujourd’hui et maintenant (avouez que c’est appréciable ; c’était pas toujours mieux avant) et se tourner vers la jeune garde. The Independant décrétait l’année 2016 comme LE millésime du céleri-rave, en citant notamment les moules cuites à l’eau de céleri du chef britannique Tom Hunt.

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De la terre à l’assiette Didier Helmstetter, jardinier paresseux (son livre Le Potager du Paresseux s’est arraché à 20 000 exemplaires, le deuxième tome est en route) installé à Rosheim, pratique la phénoculture (sur le foin). En gros, la permaculture pour les flemmards : pas de compost (selon lui, le compostage à l’usage des potagers est « une énorme connerie ») mais un tapissage régulier et anarchique de déchets organiques et de foin pour mieux répartir la biomasse et nourrir la terre pour « qu’elle fasse le boulot toute seule ». Lui plante ses céleris-raves la première quinzaine de juin et les récolte avant les premières grosses gelées, pour éviter que le cœur ne pourrisse. « C’est un légume très exigeant, il a besoin de beaucoup d’eau et de beaucoup de nutriments. » Il les conserve en silo, sous la terre, pour en manger tout l’hiver. Ses conseils pour le choisir : « Comme le melon, il faut le sentir : qu’il s’en dégage une bonne odeur de céleri. Il ne faut jamais le prendre trop gros, au risque qu’il soit creux et fibreux. » À la dégustation, un bon goût de noisette qu’on associera volontiers à la pomme pour une salade de compét’ ou tout simplement en remplacement de notre bonne vieille patate. Zut, il en a sous la croûte ! Notre D.A mode et design, Myriam Commot-Delon, nous livre sa recette préférée : le céleri-rave en croûte de sel d’Alain Passard. « J’en suis tellement dingue que j’ai spécialement acheté une petite cocotte en fonte Staub. Elle m’évite de mettre trop de sel et permet de passer en beauté du four à la table. Le meilleur moment : quand on soulève le couvercle devant ses invités, prélève la boule après avoir brisé la croûte de sel et qu’on le dépose sur une belle planche de bois pour le découper en grosses tranches. Un filet d’une (très) bonne huile d’olive ou un morceau de beurre fermier et hop ! Rien d’autre. Ou des Saint-Jacques snackées. » 1 céleri-rave bien brossé déposé dans une cocotte, 1 à 2 kg de gros sel (suffisamment pour recouvrir le céleri), 1h30 à 2h de cuisson dans un four à 180-200°C. Le tout pour moins de 8€. Didier Helmstetter, Le Potager du paresseux. Produire en abondance des légumes plus que bio, sans compost, sans travail du sol, sans buttes, éd. Tana


La Table—Les nouveaux lieux

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Pain d’épices Mireille Oster

Du miel et des abeilles À l’heure du rendez-vous, Mireille Oster est en train d’écrire sur des pots de miel dans un coin de sa boutique au 14 de la rue des Dentelles qui a pris ses airs de ruche. Justement, pour pallier aux rushs des touristes, la reine du pain d’épices vient d’investir la Würtzmühle, un ancien moulin à épices, située de l’autre côté du pont SaintMartin, avec vue imprenable sur l’Ill. Sa deuxième et nouvelle boutique. « On a l’impression d’être sur un bateau », apprécie-t-elle au son d’une musique baroque qui parcourt l’espace, délicatement zen, lumineux et joliment enrichi de ses subtiles créations.

Photos Christophe Urbain

Grande surface « Cet espace est voué à recevoir des gens désireux d’assister à des démonstrations d’épices et de cuisine au pain d’épices, c’est aussi un lieu de convivialité et d’échanges », indique-t-elle. Disposant d’une surface cinq fois plus grande que la boutique historique, elle projette également de convier des amis musiciens tels Marc Hervieux et son ensemble Le Masque. Femme de goûts Ce nouvel espace coïncide avec la sortie du Huit épices à base notamment de miel de forêt, badiane, cannelle, clou de girofle, gingembre et de liqueur de poire

17, rue des Moulins (et 14, rue des Dentelles) www.mireille-oster.com

en provenance de chez Manou MassenezHeitzmann. Pour l’occasion, la dégustation s’accompagne d’une interrogation surprise. « Qu’est-ce qui fait le goût ? », sonde Mireille Oster. Le nez ? La bouche ? « Zéro pointé, répond l’institutrice du jour. C’est le cerveau qui influence le goût en fonction de la culture et de l’ambiance. » Forcément, avec le pain d’épices, on en revient aux réminiscences de l’enfance. Au final, c’est la notion d’amour qui s’impose. Les prochains goûteurs seront américains puisque Mireille Oster fait partie de la délégation qui s’envolera pour New York où se déroule, du 6 au 21 décembre, le premier marché de Noël alsacien. (F.V.)


Chan Chira RESTAURANT THAÏLANDAIS À LA PETITE FRANCE

Au fond de la cour Rathsamhausen à la Petite France, votre restaurant gastronomique vous accueille dans un tout nouveau décor pour une cuisine créative toujours fraîche et de saison.

MAR > VEN | 12:00-14:30 / 19:00-22:00 SAM > LUN | 19:00-22:00

2, rue des Moulins | Strasbourg | +33 3 88 32 68 34

DU MARDI AU SAMEDI | MIDI ET SOIR 9, rue des Dentelles | Strasbourg | 03 88 22 19 81 www.perlesdesaveurs.fr


La Table—Les nouveaux lieux

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Tonton Gâteau Il était une fois… Ils se rencontrent à l’hôtel. Enfin, au travail. Pour eux, c’est du pareil au même. L’histoire ne dit pas qui d’Élodie, campée derrière la réception, ou de Benjamin, chef pâtissier du Sofitel, a fait le premier pas. Mais ils ne se quittent plus. Filent à Paris pour s’essayer au Palace, font escale en Corse, à Val d’Isère, puis s’installent à la Réunion, exerçant partout leur métier. Une maison qui roule Le couple a traversé la Nouvelle-Zélande en van, avalé du kilomètre en vivant un rêve, jusqu’à l’envie de se poser à l’aube de la trentaine et l’arrivée du premier enfant. Le graal, pour l’artisan, n’est-il pas dans l’accomplissement de (son chez) soi ? En chemin, le couple a accumulé les idées. « On voulait créer un mix entre la maison de

Photos Jésus s. Baptista

café de type coffee shop, comme en Nouvelle Zélande, et une pâtisserie à la française, avec plus de chaleur et de modernité. » Rue des Bouchers, leur café gourmet prend forme. Entourés d’amis, elle et lui jouent les décorateurs. Et le résultat témoigne de l’éventail de leurs talents. Vous avez dit TGV ? L’atmosphère est moderne, un brin champêtre, juxtapose les matières et les textures, dégage une impression de sérénité. Trente-cinq places. L’embarras du choix. Du petit-déjeuner au goûter. En passant par la pause méridienne, avec une proposition de tartines, accompagnées cet hiver de soupe. Certains n’hésitent pas à tester les lieux à la journée. Dégustent au passage les bijoux de Benjamin devant un café de spécialité – le couple est formé au latte art.

11, rue des Bouchers 03 67 97 19 67

Une gamme de cinq pâtisseries, bientôt six, à emporter où déguster sur place. Des pépites qui revisitent les classiques, comme la tarte au citron en forme de flamme meringuée ou ce brownie – best seller, déjà – habillé de granola maison. « Ce ne sont pas des pâtisseries ultra modernes avec du concombre ou je ne sais quoi. Les goût sont connus, mais les présentations plus rock’n’roll », insiste Benjamin, fier de son mantra TGV (pour Texture, Goût et Visuel.) En décembre, venez donc goûter leurs bûches. Vous pourrez commander la vôtre. Les 24 et 25 décembre, Tonton Gâteau ne baissera pas rideau. (J.M.)


L’Indiana Café vous entraînent de l'autre côté de l'Atlantique 45-47, Presqu'île André-Malraux | Strasbourg Arrêt de tram Churchill 03 88 66 56 42 www.indianacafe.fr


La Table—Les nouveaux lieux

11, rue Sainte-Barbe 03 88 22 24 30

56, avenue de la Forêt Noire 03 88 55 74 33

Paulo

Pâtisserie Pauline

C’est quoi ? Une « mangerie – café – bar » mais sinon, un mélange de classiques de bistrot et de culture Instagram. Chez Paulo, il y a de la gourmandise, des plats équilibrés, des burgers, des desserts et pâtisseries yummy, à toute heure de la journée (la cuisine est ouverte de 9h30 – pour les petits déjeuners – jusqu’à 22h30), dans un décor léché. All day, every day Au p’tit déj : œufs brouillés au fromage ou brioche perdue. Midi et soir : burgers, salades, plats traditionnels revisités (happy hours de 12h à 14h et de 18h à 20h). Goûter : les pâtisseries fabriquées par l’atelier de Bloom (tarte choco meringuée, chou maison, brownies…). Apéro : 10 € la formule pinte + tarte flambée. Tous les dimanches et jours fériés, c’est brunch jusqu’à 16h. La transition Pour ne pas bousculer les habitudes des anciens clients de L’Atelier d’grandpère, Paulo conserve pour le moment trois tartines sur sa carte ; après le marché de Noël, elle affichera des classiques. On causera donc plus volontiers hachis parmentier après une immersion bienvenue dans la comfort food des fêtes de fin d’année. Touristes et habitants plongeront tout droit dans l’Alsace avec vin chaud, tarte à l’oignon et une belle brouette de bredele. (C.B.)

Photo Jésus s. Baptista

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C’est qui, Pauline ? La patronne, tout simplement. Pas encore 30 ans et déjà une expérience étoilée de chef pâtissière (Arnsbourg, Pic, Villa René Lalique…), Pauline Wolf a eu envie de trouver son rythme et de créer un lieu qui lui ressemble. Bleu canard, étagères dorées et tapisserie fleurie créent une ambiance avenante où l’on reste volontiers pour un café, pour snacker de wraps ou quiches, et se fournir en pain quotidien. Le loup Son emblème, sa signature, son logo, son clin d’œil et sa touche d’imagination. Son nom décliné sur ses pains, ses pâtisseries, ses murs. Un hommage à la famille, ses parents du métier et son frère associé aux côtés de Mathilde et Lisa. La patte, c’est aussi des produits de qualité, des farines bio Kircher, du beurre AOP, du chocolat haut de gamme et la créativité séduisante des étoilés. Coup de cœur Une création suave et enveloppante : compotée et mousse banane, enrobée d’un glaçage chocolat Bahibé Valrhona sur croustillant praliné cacahuètes. (V.B.)


Concept Store de peluches, doudous & poupées

Cuisine Latino-Américaine

Le savoir-faire des meilleurs artisans Avec les marques Steiff, Teddy-Hermann, Moulin Roty et bien plus encore.

8, rue du bouclier | quartier Petite France à Strasbourg + 33 (0)3 88 24 57 54 | e-shop : www.terredours.com

Restaurant Santa Elena 11, rue Sainte-Hélène Strasbourg - 03 88 22 88 96

23 quai des 23 Bateliers | Strasbourg | 09 52 76 33 48 Quai des Bateliers 23 Quai des Bateliers www.loiseau-rare.fr 67000 Strasbourg

23 67000 Quai des Bateliers Strasbourg +33 (0)9 Strasbourg 52 76 33 48 67000 +33 (0)9 52 76 33 48

www.loiseau-rare.fr - contact@loiseau-rare.fr

+33 (0)9- 52 76 33 48 www.loiseau-rare.fr contact@loiseau-rare.fr www.loiseau-rare.fr - contact@loiseau-rare.fr 23 Quai des Bateliers 67000 Strasbourg +33 (0)9 52 76 33 48 www.loiseau-rare.fr - contact@loiseau-rare.fr

24, rue d’Austerlitz – 67000 Strasbourg – 03 88 25 53 32 – www.cafebale.com Ouvert tous les jours : 7h30 – 01h30


La Table—Les nouveaux lieux

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2, rue du Jeu-des-Enfants hotel-kaijoo.com

95, rue de Bâle 09 81 09 32 22

Quèsaco ? Le Kaijoo Kafé orchestre la rencontre entre les Strasbourgeois et les clients de son hôtel pour tribus modernes. Niché au centre-ville, encoigné comme un secret – il sera plus visible au printemps, avec ses 18 mètres de terrasse –, le café de l’hôtel éponyme se donne les moyens de séduire. Palette ethnique et bigarrée mélangeant avec profit le chic vintage à la chaleur scandinave, sous une touche industrielle. Une gageure !

C’est où ? Au cœur du quartier de Neudorf. Quartier en plein renouveau qui abrite ce bâtiment plus que centenaire choisi par le nouveau gérant pour raconter une nouvelle histoire, la sienne et celle du quartier. Une histoire portée par l’ancien responsable de salle du restaurant Les Sales Gosses et par son chef Benjamin.

Kaijoo Kafé

Noël Soleil Levant Les lieux s’animent dès 17h, avec l’arrivée du barman. Dingue de cocktails. Féru de recettes japonisantes à base de yuzu, qui propose aussi, pour Noël, un vin chaud… au saké ! À accompagner d’une planchette où rillettes et bretzel copinent avec la vegan plate. Kai quoi ? Le mot signifie « se réunir » en japonais. Adepte d’une happy culture focalisée sur les petites attentions qui font plaisir, le Kaijoo est un café culturel accueillant des évènements ancrés dans le tissu local : concerts, vernissages d’expos, signatures ou conférences… Bref, un café quatre étoiles, ouvert sur la vie nocturne. (J.M.)

Kaijoo Kafé

Le Chapitre

C’est comment ? L’endroit est cosy, raffiné mais dans la décontraction de l’esprit bistrot, genre sortie de marché, et joue avec les grands classiques de la cuisine française. Le salon-boudoir permet la proximité et la convivialité pour la dégustation d’un large choix de vins, une trentaine de références, servis au verre. La cuisine Une carte élémentaire et épurée qui reprend les codes de la gastronomie de terroir tel l’oublié œuf meurette et son lard paysan ou le parmentier de confit de canard. Pour la fin de l’année, la poire se met en habit de fête avec roquefort, noix et jambon de Bayonne et le bœuf Wellington s’habille de morilles et petit légumes glacés au jus corsé. (V.B.)


Brasserie familiale indépendante Cuisine maison et petits déjeuners en continu Pâtisseries & viennoiseries maison

PÂTISSERIE SALON DE THÉ DÉJEUNER 11, rue des bouchers | Strasbourg 03 67 97 19 67 | contact@tontongateau.fr www.tontongateau.fr

Lun. - Ven. | 06h - 21h • Sam. | 06h - 19h Exceptionnellement ouvert les 3 dimanches avant Noël 20, avenue de la Marseillaise | Strasbourg | 03 88 35 45 40

RESTAURANT

Le Rouget de l’Isle POP-UP STORE jusqu'au 31.12.19

Lun. → Ven. | 12h-14h / 19h-22h Sam. | 12h-14h

3, RUE BERTHE MOLLY | COLMAR | 06 73 35 89 37

24, avenue de la Marseillaise | Strasbourg 03 88 36 92 92

WWW.CHAMBRECINQUANTESEPT.COM


Au Bistrot d’Antoine, les fêtes de fin d’année s’apprécient par la panse : en dehors du traditionnel lièvre à la royale, on sert ici un foie gras assaisonné à la perfection et accompagné d’un chutney de figues fraîches et séchées. Comme à son habitude, le chef Antoine Kuster se fournit chez des producteurs consciencieux : le foie gras de canard provient de la ferme Lechner à Pfettisheim. Par Cécile Becker / Photo Christophe Urbain La Table—La recette

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Le foie gras PRÉPARATION 20 min CUISSON 1 heure REPOS 3 nuits

• 1 kg de foie gras frais • 11g de sel fin • 3g de poivre • 3 cl de gewurztraminer • 3l de bouillon de volaille Indispensables : un torchon, du film alimentaire et, surtout, une sonde !

Préparation

— Le foie doit être à température ambiante, il sera ainsi plus malléable et cela facilitera le déveinage. — Ouvrez délicatement les lobes du foie gras sur une plaque pour découvrir le système veineux. Retirez la première veine avec le doigt ou à la pointe d’un couteau. La deuxième est plus emmêlée, il faudra prendre votre temps. — Laissez le foie à plat. — Mélangez le sel et le poivre et saupoudrer le foie de chaque côté, arroser de vin. Recouvrir d’un film alimentaire et laisser mariner pendant 1 nuit.

Cuisson comme au four vapeur

(Si vous avez un four vapeur, vous pouvez mettre le foie directement dans une terrine et le mettre en cuisson, la température et le temps de cuisson restent les mêmes.) — Le lendemain, faites chauffer 3l de bouillon de volaille (c’est meilleur quand c’est maison). — Roulez le foie gras en boudin dans un film alimentaire. — Faites-en sorte que le boudin soit le plus régulier possible en le pressant bien pour éviter les trous d’air. Piquez le film à quelques endroits pour laisser le gras s’évacuer. — Enroulez le boudin dans un torchon propre et ficelez-le : tout autour et aux deux extrémités, comme un bonbon. — Plongez le boudin enroulé de son torchon dans le bouillon que vous aurez pris soin de maintenir entre 63 et 65°C. — Cuire environ une heure jusqu’à obtenir une température de 50°C à cœur. — Réservez 2 nuits au frais.

Le bonus Le chutney de JB

Les conseils des pros

Jean-Baptiste, c’est le nouveau second d’Antoine. Pour accompagner le foie gras, il réalise un chutney de figues fraîches et séchées : « C’est un produit qui se marie très bien avec le foie gras, l’acidité et le sucre cassent le côté gras du foie. »

« Lorsque vous ouvrez le lobe, essayez de ne pas trop le triturer pour que le foie soit le plus net possible. Rassemblez les lobes en boudin permet aussi d’obtenir une belle marbrure. Je choisis un sel de Maldon et du poivre de Sarawak pour l’assaisonner. Comment on le déguste ? En grande quantité [rires]. Il ne faut surtout pas l’étaler car on casserait la texture, et on le dépose sur une belle tranche de pain de campagne toastée. »

• 100g de sucre roux • 100g de vinaigre Melfor • 1 dizaine de figues fraîches • 1 dizaine de petites figues séchées Faites un caramel avec le sucre roux, déglacez au vinaigre (c’est ce qu’on appelle une gastrique). Ajoutez les figues grossièrement découpées et mélangez jusqu’à consistance.

Le Bistrot d’Antoine 3, rue de la Courtine www.lebistrotdantoine.com

Antoine Kuster

Pierre Ohmann (en salle)

« On accompagne ce foie gras du riesling de grès signé Anna et André Durrmann, un vin super facile à boire et hyper digeste. Sec avec un peu salinité. » On confirme ! Si tous les vins Durrmann sont à se taper le c** par terre, cette association est parfaite : le côté aérien du riesling accompagne le foie gras d’une belle légèreté, sans lésiner sur l’énergie.


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De haut en bas et de gauche à droite : figue fraîche, foie gras dressé avec le chutney, boudin dans son torchon avant cuisson, et figue séchée.


Le programme Des Étoiles et des Femmes permet à des femmes éloignées de l’emploi de passer un CAP cuisine en se formant chez des chefs étoilés. Émilie, mère au foyer passionnée de cuisine, a saisi cette chance. Au Sofitel, hôtel de luxe strasbourgeois, elle entre dans la profession par la grande porte. Par Déborah Liss / Photo Simon Pagès La Table—Le reportage

Reconversion 5 étoiles

Emilie fait partie de la première promo strasbourgeoise du programme.

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Dans les cuisines de Terroir & Co

Un tremplin pour rebondir Il faut se faufiler le long des feux allumés et entrer dans le secteur Pâtisserie, une petite pièce où reposent des bretzels, pour la trouver. Penchée au-dessus d’un mélange doré, elle prépare la glace au miel qui doit accompagner le biscuit Dulcey et les pommes caramélisées qui figurent sur la carte. Elle est l’une des dernières recrues du chef exécutif Mathieu Klein, qui a repris les rênes des cuisines de Terroir & Co en mars 2019. C’est qu’à 36 ans, Émilie est en pleine reconversion, rendue possible par le programme Des Étoiles et des Femmes. Elle fait partie de la première promotion strasbourgeoise de ce projet déjà installé dans plusieurs villes de France, qui permet à des femmes de passer un CAP cuisine et de travailler chez un chef étoilé deux jours par semaine. Elles étaient 20 candidates pour 12 places. En début d’année, Émilie et ses camarades ont ainsi participé à un Job dating avec tous les chefs volontaires. Il y avait là la Maison des Tanneurs, Les Haras, L’Écrin des Saveurs… Émilie, elle, a rencontré Mathieu Klein ; le chef ne regrette pas une seconde son choix : « Je suis tombé sur une perle. Les gens qui ont la trentaine et veulent se reconvertir sont parfois plus intéressants que les jeunes de 15 ans. Elle a la maturité nécessaire, elle sait ce qu’elle veut, et elle apprend très vite. » Avec un sourire aussi sincère qu’humble, Émilie confirme que tout se passe très bien. Depuis son arrivée au mois de mai, elle a fait plusieurs postes : les entrées, le chaud… « J’avais très hâte de commencer la pâtisserie, qui est ma véritable

passion », s’enthousiasme-t-elle. Avant de s’exercer au Sofitel, elle illuminait les anniversaires de ses enfants de ses number cakes, créations sucrées en forme de chiffre, que son entourage n’a de cesse de lui réclamer. La cuisine est dans sa vie depuis toute petite, quand elle se glissait dans les coulisses du restaurant de son père, pour « jouer avec les sauces » : « Aujourd’hui encore, quand j’entre dans les chambres froides, il y a cette odeur qui me revient. Mon père n’a plus de restaurant mais on échange encore des conseils. » Tout comme elle, sa famille a dû faire face au bouleversement qu’a été sa reconversion. Auparavant agent commercial à la SNCF, elle a ensuite pris le temps de s’occuper de ses trois enfants. Le plus petit a trois ans et demi, la plus grande 19 ans… et va au même lycée que sa mère, où elle a intégré un BTS tourisme. Le lycée Alexandre Dumas à Illkirch-Graffenstaden accueille les stagiaires trois jours par semaine pour des cours théoriques, techniques et de l’enseignement général. « J’appréhendais un peu ce retour à l’école, mais je découvre que j’aime apprendre », raconte la mère de famille. L’école permet aussi de “souffler” par rapport au restaurant. Les horaires sont éreintants, et la plupart du temps, le personnel travaille en coupure : de 9h à 14h et de 18h à 22h30. Parfois, Émilie travaille aussi le samedi, de 15h à 23h. « Au moins, ça me permet de dormir le matin et de profiter de mes enfants. » Un quotidien bien différent de l’époque où elle était « très dispo », où elle

faisait « tous les rendez-vous, toutes les fêtes de Noël, les sorties d’école… » Heureusement, sa mère a « beaucoup pris le relais ». L’arrivée de l’été a testé son endurance et sa motivation, ainsi que celles de ses camarades de promotion. Il a fallu subir la chaleur des fourneaux en pleine canicule. Malgré quelques défections dans sa classe, Émilie tient le cap et en redemande. Pendant son temps libre, la professionnelle en devenir pense et rêve gastronomie : « Même le weekend, je continue, je reproduis ce que je fais en cuisine, je teste… Ils en profitent bien à la maison ! » Tout le monde est content Tous la poussent à s’accrocher, d’autant plus qu’elle a trouvé au Sofitel un lieu stimulant, et une équipe qui lui a fait confiance depuis le début. Pour Mathieu Klein, chef engagé qui a notamment participé au Refugee Food Festival, il était évident que tout le monde serait gagnant dans ce dispositif : « L’échange, le partage, ce sont les bases de notre métier… Nous avons déjà une grande équipe, et Émilie est un bonus, un vrai plus. On l’a prise pour la former, et l’objectif est qu’elle devienne la plus autonome possible. » C’est ce qu’elle a ressenti dès son premier jour. Alors qu’elle avait peur qu’on la relègue à l’observation, qu’on lui dise de ne rien toucher ou de ne pas gêner, l’accueil de son tuteur, Olivier, le responsable “viande et poisson”, a été tout autre : « Il m’a dit : “Tu as déjà cuisiné dans ta vie, tu peux t’occuper du poulet ce midi”. J’étais lancée. »


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Le chef Mathieu Klein

« Les gens qui veulent se reconvertir sont parfois plus intéressants que les jeunes de 15 ans. » Mathieu Klein

Entrer sans expérience professionnelle dans un hôtel 5 étoiles ne lui faisait pas peur. Cela lui a juste donné encore plus envie de s’y mettre : « C’est vraiment une bonne expérience. Jusqu’à maintenant, j’ai vraiment beaucoup aimé faire les entrées, préparer toutes ces petites choses et les assembler, soigner la présentation… Il y a quelque chose de très créatif. » Il est presque 11h. Après avoir pris une pause pour se confier, Émilie doit bientôt retourner en cuisine. Le chef Klein blague : « Il va falloir la libérer, qu’elle rattrape son retard. » La jeune femme ne se fait pas prier. Le programme Des Étoiles et des Femmes aura vraiment été une opportunité pour elle : « C’était un pied à l’étrier, car je ne sais pas si je me serais aventurée toute seule là-dedans. Mais quand j’en ai entendu parler, je me suis dit “Là, c’est une chance que je ne peux pas laisser passer.” » Cette cuisine, elle s’y sent de plus en plus à l’aise, et on le lui rend bien : alors que son cursus doit durer jusqu’en mars 2020, le Sofitel lui a déjà proposé un CDD de 6 mois.

Après ces prolongations, elle pourra, grâce à son CAP, être commis dans un autre établissement, voire accéder à poste de chef de partie. Ensuite, elle envisage de se tourner un temps vers la restauration collective, pour s’adapter aux horaires des enfants. Puis, « pourquoi pas voir plus loin ». D’ailleurs, sa cousine vient de l’inscrire au concours télévisé Le meilleur pâtissier. « Mais je n’irai pas. J’ai trop de travail », rit-elle. Terroir & Co / Hôtel Sofitel 4, place Saint-Pierre-le-Jeune www.terroir-and-co.fr Plus d’infos sur Des Étoiles et des Femmes sur www.startupdeterritoire.alsace


Boulangerie - Pâtisserie - Traiteur 50 rue des Grandes Arcades, Strasbourg 5 place du Corbeau, Strasbourg

Commandez en ligne sur www.drehers.eu


Un petit coup d’inspiration à boire et à manger. Par Cécile Becker

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La Table—Le panier

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L’entrée Du foie gras Celui de Lucien Doriath 1. Et aussi ses spécialités autour du canard, notamment de beaux magrets. Chez Hop’la - Oberhausbergen www.hopla-ferme.fr

— À saupoudrer du Mélange voyageur de la boutique Citron Safran : poivre noir, poivre voatsiperifery, baie de Szechuan… Citron Safran 22, Grand’Rue | citronsafran.com

— À déposer sur les spécialités au levain de Dreher 2 : pain aux noix, de campagne (notre favori) ou aux figues. Les plus aventureux se tourneront vers la brioche. Dreher Strasbourg 5, place du Corbeau 50, rue des Grandes Arcades www.drehers.eu

— À arroser du gewurztraminer nature de la Cave du Roi Dagobert, plus sec que ses congénères conventionnels. À la Nouvelle Douane : www.lanouvelledouane.com À la cave Dagobert à Traenheim : cave-dagobert.com

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Shopper des fruits de mer Un stand écailler jouxte le Café Bâle 3. Les huîtres ultra-goûteuses viennent de l’île de Ré (par l’ostréiculteur Thierry, que vous croiserez sûrement sur le stand) : fines de claire (1 à 2 mois d’affinage) et spéciales de claire (au moins 2 mois d’affinage). Et aussi, homard cuit, crevettes et langoustines, très belles coques et amandes de mer livrés chaque jour. On peut passer commande, et tout déguster en direct au Café Bâle et sans passer les checkpoints. Mardi → dimanche (11h - 20h en semaine et jusqu’à 22h les vendredis et les samedis), jusqu’au 31.12.19 Café Bâle | 24, rue d’Austerlitz www.cafebale.com

S’inspirer Le livre d’Anaïs Delon 4 part à la rencontre des ostréiculteurs français et propose 50 recettes autour des huîtres. Beau et inspirant. Anaïs Delon, Huîtres, éd. Hachette Pratique

Photo Jésus s. Baptista

Une table de fête


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Alternatives végé/vegan S’inspirer — On dévore les bibles Plenty ou Plenty More, livres de recettes végétariennes de Yotam Ottolenghi (éd. Hachette cuisine). Les légumes y sont exceptionnellement cuisinés. On peut aussi aller zieuter le site du Guardian où le chef a préparé 4 recettes végé spécialement pour les fêtes. — Si on est vegan, on opte pour ce livre plus minimal et plein de belles trouvailles joliment illustrées : Raw de Solla Eiriiksdottir 5, éd. Phaidon

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Le plat Dresser On choisit la vaisselle de la céramiste Barbara Lebœuf ! 6 www.gallerylac.eu

S’approvisionner Vous êtes plutôt dinde ? Direction le stand de Christine Spiesser (d’ordinaire place Broglie, délocalisé place Kléber durant le marché de Noël), la bouchère aux lunettes rouge dont on adore les écriteaux. Ses dindes fermières alsaciennes ou landaises sont sélectionnées avec soin et quasiment oubliables dans le four sans pour autant être sèches. Boucherie Spiesser | www.boucherie-spiesser.fr Marché place Kléber : mercredis et vendredis Robertsau : jeudis et samedis

Plutôt poisson ? Depuis peu, les produits de la plateforme Poiscaille 7, qui permet d’être en lien direct avec des pêcheurs français très très responsables, sont disponibles à l’îlot de la Meinau, en plus de la Nouvelle Douane. On peut s’abonner à leurs “casiers” ou picorer les produits disponibles. À l’honneur, coquillages et crustacés, et si le temps le permet, flets et plies – deux espèces méconnues – ou soles et limandes de Courseulles-sur-mer. On peut tenter un grand classique de la cuisine française : la sole à l’amirale, accompagnée de moules. La recette par Thierry Marx est trouvable en deux clics. Îlot de la Meinau + Nouvelle Douane www.poiscaille.fr

Photo Mathieu Bertola

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La Table—Le panier

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8 Photo Henri Vogt

Le dessert

Et pour le goûter ?

Pour un dessert original, subtil et délicieux, on préfère Histoire d’Ô, la bûche de Noël sans lactose de Gat’ô 8 . Un biscuit moelleux aux amandes et cacao sans matières grasses, un croustillant praliné, une mousse au chocolat, une crème intense à la noisette et une coque de chocolat craquante. Le + ? Un corner et salon de thé au 4e étage des Galeries Lafayette.

Chez Dreher, on trouve le Christstollen, un incontournable que les Allemands dévorent dès le mois de novembre. Trois options : raisins secs au rhum, marc de champagne ou cranberries au pinot noir. Son frère, carrément italien, le Panettone est plus aéré et plus corsé (oranges et citrons confits). Sinon, bien sûr leurs bredele (l’étoile à la cannelle !) 9 .

Gat’ô 55, avenue des Vosges & aux Galeries Lafayette

Dreher Strasbourg 5, place du Corbeau 50, rue des Grandes Arcades www.drehers.eu

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Et des accords mets et thés ? Pour se distinguer, quelques propositions à puiser dans les nouveautés des Jardins de Gaïa : Foie gras + thé noir Samabeong : parfums de raisins et de miel, très complexe. Digne d’un grand cru. Poisson + thé vert Gyokuro : un thé d’excellente qualité, saveur profonde de fruits jaunes mêlées et des notes marines.

Bûche au chocolat + thé blanc Moonlight : pour nous, le thé blanc est le plus raffiné et le plus puissant. On oscille entre vanille, orange et saveurs boisées. Digestion + tisane Happy Bedon : mauve et menthe douce, un goût fruité et anisé. À infuser dans la théière en fonte Itome (10). jardinsdegaia.com



Au Banquet des Sophistes, on est très porté sur le vin. La carte glou-glou est pensée en accord avec les mets, et les conseils sont sur-mesure. Derrière cette machine bien rôdée, Camille Leblanc, en salle, qui s’applique à toujours créer du lien. La Table—Le vin

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Propos recueillis par JiBé Mathieu / Photos Jésus s. Baptista

Le goût du vin Il suffit de faire quelques recherches sur les sites font la pluie et le beau temps sur la gastronomie (même si les commentaires sont loin d’être toujours pertinents) pour constater que les clients du Banquet louent tout autant la cuisine que l’attention portée aux vins. Loin d’être relégué à un simple accompagnement choisi par les innombrables représentants et distributeurs qui défilent dans tous les restaurants, la carte des vins est soignée, pensée avec la cuisine et en équipe, et toujours adaptée aux goûts variés des nombreux palais qui passent par ici. Camille Leblanc, vous êtes sommelière au Banquet des Sophistes, c’est bien cela ? Oui et non. J’ai pris en charge la salle avec mon diplôme de l’école hôtelière, mais je n’ai pas de formation spécifique en sommellerie. C’est venu comme ça, à travers le goût du vin, que j’ai développé au fur et à mesure de mes rencontres avec des gens passionnés. Si l’on aime la bonne nourriture, on va forcément aimer le vin, vous ne trouvez pas ? C’est d’ailleurs le cas de toute mon équipe, en salle. Camille (Castellon), Florian, ainsi que Samuel, un jeune stagiaire hyper motivé qui nous a rejoint depuis peu. Pour bien parler du vin, il faut l’aimer. Alors parlons vins… C’est quoi, la touche maison ? Notre carte se compose de dix vins blancs et dix vins rouges, qui changent tous les mois, pour s’adapter aux plats. Nous avons aussi une carte des vins du midi, à des prix plus abordables, et une autre pour le soir, avec des appellations haut de gamme. Tous sont servis au verre. On aime les faire goûter, pour que le client fasse son choix. Le vin doit plaire. Sinon, il ne sert à rien.


Une carte qui se renouvelle aussi souvent, c’est un peu galère, non ? C’est du plaisir ! Nous organisons des dégustations tous les deux mois. Cela prend du temps, mais au final, la carte reflète nos choix. Et puis, elle est construite avec nos clients. Des habitués avec lesquels nous échangeons. Au fil du temps, on s’est adapté à la demande. Mais attention, chacun ses coups de cœur.

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Et si on lève un coin du voile sur vos choix, qu’est-ce qu’on voit/boit ? Que nous donnons la part belle à toutes les régions. Avec une prédilection pour des vins en biodynamie. De manière générale, on aime bien les petites appellations. Vous trouverez de perles du Sud-Ouest, du Languedoc, du Roussillon… Nous avons aussi une carte de vin d’Alsace que l’on aimerait voir redevenir à la mode, alors qu’il est plutôt boudé par les Alsaciens. Mais notre carte est surtout le reflet de la cuisine, où l’on privilégie les bons produits, la créativité, dans un esprit bistronomique au déjeuner, plus gastronomique le soir. En ce moment, les produits nobles sont à la fête ! Un coup de cœur à dévoiler ? Pour la carte d’hiver, j’ai introduit des vins saisonniers du Jura et de Savoie. De prime abord, les gens sont réticents, mais il faut se lancer ! Cela aide à développer le palais. D’ailleurs, avec les accords mets et vins que nous proposons, on peut découvrir des choses en se faisant plaisir. Parfois, pour le client, c’est une source d’étonnement. Une belle surprise ! Mais j’y viens. Côté coups de cœur, il faut goûter le poulsard « Subtil » de Jérôme Arnoux. Un vin tout en délicatesse. Du vrai velours. Quant à la mondeuse du domaine Dupasquier, c’est un vin glou-glou, facile à boire, avec des tanins soyeux qui s’adapte très bien avec le poisson comme la viande. C’est écrit sur notre carte : « N’hésitez pas à vous faire plaisir avec une bouteille, vous pouvez repartir avec ! » Au Banquet des Sophistes 5, rue d’Austerlitz www.le-banquet.com

L'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ À CONSOMMER AVEC MODÉRATION


La Table—Shopping

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Joyeuses fêtes, la Table

Zut, le Père Noël se prend pour un bon génie

Par Myriam Commot-Delon

* Pop-up store de Noël Zut

Pichet Melon, 1L, collection inspirée du jardin potager de la Manufacture de Digoin au Fou du Roi 4, rue du Faisan - www.fouduroi.eu

7 → 23 décembre | 14h à 19h

Photo Alexis Delon / Studio Preview Imagemaker / www.preview.fr Set design Myriam Commot-Delon

La Vitrine chicmedias 14, rue Sainte-Hélène | Strasbourg


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Figurine de Botruc pour collectionneur, en feutre de laine, collection Fantastic Beasts, édition limitée, 38 cm, Steiff chez Terre d’Ours - 8, rue du Bouclier www.terredours.com

Théière Teapot en grès chamotté Laurence Labbé sur www.laurencelabbe.com et au pop-up store de Noël Zut*

Couronne en feuillage artificiel Pentik chez Trésors Boréals - 9, rue des Veaux www.tresors-boreals-decoration.fr

Table ronde Mayra en métal effet usé pour 6 personnes AM.PM aux Galeries Lafayette - www.galerieslafayette.com

Set de 5 cuillères en bois pour cuisiner, ou à accrocher au mur comme au (Surtout) café (www.surtout.cafe), Serax chez Fou du Roi - 4, rue du Faisan www.fouduroi.eu

Savon surgras N°6, À la tombée de la nuit, certifié bio, L’Esperluète sur www.lesperluete.com et au pop-up store de Noël Zut*

Boule de Noël Lab, édition 2019, design Studio Clara + Clémence, CIAV Meisenthal au stand du CIAV (jusqu’au 29.12) place Benjamin Zix et au pop-up store de Noël Zut*

Casserole Nostalgy (made in France) en acier inoxydable De Buyer aux Galeries Lafayette www.galerieslafayette.com

Yotam Ottolenghi et Ramael Scully, Nopi, 120 nouvelles recettes du MoyenOrient à l’Extrême-Orient, Hachette à la Librairie Quai des Brumes.


La Table—Shopping

Bouilloire électrique en résine thermo­ plastique, design Michele De Lucchi, Alessi chez Pyramide Design 2, rue des Sœurs www.pyramide-design.com

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Potager d’intérieur Copper pour herbes aromatiques Véritable chez Alice Délice au CC Rivetoile www.rivetoile.com

Vin de Bourgogne au naturel Aloxe Corton 2017, Maison En Belles Lies, Domaine Pierre Fenals + Vin du LanguedocRoussillon La D18, 2017, Domaine Olivier Pithon. Les deux chez Oenosphère 33, rue de Zurich www.oenosphere.com

Torchon en coton imprimé Pentik chez Trésors Boréals - 9, rue des Veaux www.tresors-boreals-decoration.fr

Bonbonne à robinet en verre 100% recyclé (plusieurs contenances et formes) disponible sur www.mcm-europe.fr

Huile d’olive vierge extra Dolce e la Vita Oliviers & Co - 6, rue du Fossé des Tailleurs - www.oliviers-co.com

Seau à champagne timbale en acier inox L’Atelier du Vin chez Fou du Roi 4, rue du Faisan - www.fouduroi.eu

Cocotte en fonte 24 cm, fabrication française, Staub aux Galeries Lafayette - 34, rue du 22 Novembre www.galerieslafayette.com


NIKKEI FOOD & DRINKS

Tervetuloa* chez

Trésors Boréals Boutique finlandaise à Strasbourg. Produits culinaires - Décoration - Art de la table - Linge de maison

*Bienvenue en finnois

9, rue des Veaux | Strasbourg | 07 71 60 28 30 tresors-boreals-decoration.fr

18, rue Hannong | Strasbourg | 03 88 22 08 48

Ancienne demeure seigneuriale 49 chambres toutes rénovées Canal | Canal Sat | TNT | Wifi gratuit 18, rue de Guise | 54000 Nancy | +33 (0)3 83 322 468 contact@hoteldeguise.com | www.hoteldeguise.com


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www.myfood.eu

Les serres de MyFood

Start-up primée pour son engagement en faveur d’une alimentation plus saine et durable dans le cadre des Trophées RSE Grand Est, Myfood, installée à Molsheim, ambitionne rien de moins qu’un changement radical de nos manières de consommer. Partant du constat que le système actuel n’est viable ni pour la planète ni pour la santé de ses habitants, ses trois jeunes concepteurs – Mickaël Gandecki, Johan Nazaraly et Matthieu Urban – proposent des modèles de serres connectées bioclimatiques, cultivées en aquaponie (avec des poissons) et en permaculture. Une solution qui permet, selon les entrepreneurs, de résoudre

trois des freins que rencontre tout aspirant jardinier : je n’y connais rien, je n’ai pas la place et pas le temps. Si les particuliers – à qui le procédé promet, pour le grand modèle de 22m2, jusqu’à 400 kilos de fruits et légumes chaque année – constituent la moitié de la clientèle, les écoles, communes, Ehpad et entreprises comme les hôtels ou les restaurateurs, sont aussi intéressés. En trois ans, plus de 200 serres ont déjà été livrées par Myfood dans 14 pays. De quoi occuper à plein temps 12 personnes dans l’entreprise. « On ne récolte que ce que l’on sème », rappelle leur plaquette. Pas faux ! (J.M.)


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9, rue des Dentelles www.perlesdesaveurs.fr

La carte d’hiver de Perles de Saveurs

À Noël, et après, on pourra se régaler chez Régis Gutapfel. Parce que son credo, c’est de manger du foie gras toute l’année et de l’accommoder aux saisons… À la carte, un foie gras maison, pain d’épices, poires confites au vin chaud, une tartelette aux champignons et à la tête de moine ou une verrine de gambas marinées dans un jus gingembre-agrumes et espuma à la citronnelle. On garde l’accent terroir avec un lieu jaune, grenouilles et lit de choucroute, des noix de Saint Jacques sur potiron et réduction orange, huile d’olive et truffe râpée. Le bourguignon tradi est revisité d’épices, accompagné de spaetzle à la farine de châtaignes, de légumes d’hiver et de noisettes torréfiées. La tarte au citron fait de l’œil aux citrons verts et combavas et les textures se débauchent avec le moelleux au chocolat, glace praliné, espuma amaretto ou le rocher coco, ananas confit, cassonade, huile d’olive, coulis de mangues et crème pâtissière aux pistils de safran. (V.B.)

17, rue de Sélestat (Neudorf) www.lulu-le-gourmand.com

La raclette de L’Épicerie de Lulu Sans conteste la boutique qu’on fréquente le plus en cette saison. Chez Lulu, on vient pour une fameuse sélection de charcuteries et fromages artisanaux de Savoie, et surtout pour la version plateau pour raclette. Malin, délicieux et franchement raisonnable. 11€ par personne pour 200g de fromage (mentions spéciales pour la raclette frottée à l’ail et la version fumée) et une douzaine de tranches de charcuterie du maître artisan du Mont Charvin : qui dit mieux ? « Nan mais sérieux, c’est la meilleure raclette que j’ai jamais mangée ! », s’exclamait récemment un de nos hôtes. Du coup, rapport à un bouche-àoreille élogieux et efficace, mieux vaut passer commande la veille. Et aussi ? Du génépi, des chutneys inventifs et L’Ancelle, un filet mignon infusé aux bourgeons de sapin. Miam… (S.D.)

Rhétorique Raffinée Des plats bistronomiques à Strasbourg

Le Banquet des Sophistes 5 rue d’Austertliz 67000 Strasbourg

03.88.68.59.67

www.le-banquet.com


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La table

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46, rue du Bassin d’Austerlitz www.okkohotels.com

L’aperitivo de l’hôtel Okko

50, route de Bitche à Haguenau www.daniel-stoffel.fr

Les nouveaux choco de Daniel Stoffel

Photo : Jérôme Galland

Depuis son ouverture il y a deux ans, le chic hôtel du groupe Okko, niché dans les Black Swans, continue discrètement de surprendre. L’écrin designé par Patrick Norguet s’ouvre aux Strasbourgeois à l’heure de l’aperitivo, une tradition conviviale du nord de l’Italie. La formule magique : profiter d’un gigantesque buffet à volonté pour ne pas boire le ventre vide. Généreux, l’aperitivo du Okko Hotels Strasbourg prend des couleurs locales : les antipasti à base de tapenades, fromages et charcuteries côtoient kougelhopfs salés, tartes flambées et bretzels. Et dans le verre ? On boit local, avec la fine sélection de vins bios et l’iconique bière locale La Perle. Hop’ grazie ! (C.L.) Formule Aperitivo à 20€ buffet à volonté + un verre de vin ou une bière Du lundi au dimanche | 18h30 - 21h30

Ça craque, ça croustille, ça libère en bouche une explosion de saveurs… Belle découverte que cette nouvelle gamme de « choco bien-être » choco’oh essentiel de la chocolaterie Daniel Stoffel. Le concept est gourmand avec l’association de chocolats, de fruits secs, de graines ou d’agrumes et réveille un cruel dilemme : choisir entre le subtil mélange de chocolat au lait, figues, noix de pécan et orange confite et le chocolat noir, pistache, abricot, banane et cranberries ? Une seule solution s’impose : les croquer en guise de petit-déjeuner énergétique, en glisser une barre dans son sac pour le petit encas de 16h et s’adonner à son vice, sans culpabilité, à l’heure du café. Et pour éviter de se faire subtiliser ces barres chocolatées par ses enfants, on leur offre des moulages de Noël, garantis sans colorant ! (C.M.)



Le nouveau Pont Corbeau est arrivé, désormais sous la houlette de Coralie Andt, fille de l’ancien propriétaire. Illustration Pierre Caroff

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La Table—Chronique

La chronique de Pudlo

S’en est-on aperçu ? La Rolls de la winstub a changé de patron. Oh, mais rassurez-vous ! La maison n’a pas été reprise, comme beaucoup de ses semblables, par un groupe dans lequel elle jouerait le rôle de faire-valoir. Christophe Andt, qui a créé la demeure il y a quatre décennies, a transmis les rênes à sa fille. Coralie, qui possède la pétulance et le dynamisme de papa, a travaillé jadis en pâtisserie chez Paul au Cygne à Gundershoffen et officié, côté boulangerie, avec Thierry Schwartz d’Obernai, sans omettre des stages fructueux sur l’île de Sylt en Allemagne du Nord, ainsi que sur la Riviera française. En cuisine, le registre demeure le même, sous la houlette du fidèle Mickaël Zimmermann qui exerce là depuis trois ans. C’est dire que même si le monde de la winstub évolue à Strasbourg et si les « vrais » patrons de taverne disparaissent, celle-ci demeure dans son jus, avec sa cuisine de tradition, son décor, exaltant les valeurs alsaciennes dans ce qu’elles ont de meilleur. Voisin immédiat du Musée alsacien, dont il constitue l’annexe non-dite, le Pont Corbeau figure toujours au « top » de

son registre. Le lieu ouvre le dimanche soir et le lundi (voilà qui est assez rare pour être noté), demeure fidèle aux plats d’antan, propose une imbattable formule déjeuner à 13,80€ et offre, à travers cinq entrées et cinq plats, un condensé du bon goût à la mode d’ici, avec ce qu’il faut de cochonnailles pour comprendre le bel esprit bucolique de la région. Terrine de jarret, tarte à la choucroute, filet de hareng matjes aux pommes à l’huile, formidable émincé de tête de cochon avec sa fine sauce gribiche moutardée y précèdent le jambon à l’os servi chaud, la choucroute garnie, les fleischkiechle évidemment maison, le splendide saumon (fort peu cuit, donc moelleux) poêlé sur choucroute et beurre blanc sans omettre la belle poitrine de cochon rôtie aux pommes grenailles. Je n’aurai garde d’oublier la mirobolante tarte à l’oignon, l’un des chefs-d’œuvre du genre, comme de souligner que la carte des vins fait la part belle à des crus et des domaines quasi inconnus ailleurs, sur une carte des vins riche en surprises. Ainsi, le

muscat riant d’Albert Maurer à Eichhoffen, le sylvaner sec mais ample de Fernand Seltz à Mittelbergheim, le pinot noir fruité et croquant de Jean-Marc Dreyer à Rosheim. On achève sur un dessert de choix, la fondante tarte aux myrtilles, le riche – mais léger – moelleux au chocolat, le savoureux savarin au rhum sans omettre les très régressifs pots de crème aux petites confitures du jour, avant un splendide café expresso de chez Reck et un marc de gewurtz de chez Hagmeyer à Balbronn. Bref, avec le beau cadre boisé, peint, signé du duo Waydelich et Mahler, avec ses fenêtres en culs de bouteille qui laissent à peine filtrer la lumière du jour, on se croirait dans un film sur une winstub à Strasbourg. Mais, on l’a déjà dit, pas n’importe laquelle : un sommet du genre ! Au Pont Corbeau 21, quai Saint Nicolas 03 88 35 60 68




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