Jôli • Zyp
Éditions LLB
Dessins: Jôli Textes: Zyp Éditions Ligue pour la lecture de la Bible Collection Récits Rte de Fenil 38 – 1806 St-Légier – Suisse info@ligue.ch – www.ligue.ch © Éditions Ligue pour la lecture de la Bible, St-Légier, Suisse Tous droits réservés 1re édition 2016 ISBN : 978-2-940565-24-5 1re impression 2016 (3000 exemplaires) Impression: SaxoPrint
Introduction Chaque année, c’est le même débat. Noël est-il encore une fête religieuse ? Il y a d’un côté les convaincus, souvent intransigeants, qui estiment que la fête de Noël leur appartient en propre et qu’elle doit être libérée de toutes les influences profanes et commerciales qui lui ont été infligées. De l’autre côté, on retrouve les incroyants ou les peu pratiquants qui ne voient dans cette fête que l’occasion de se retrouver en famille et de se faire plaisir. Nous aimerions, au travers de dessins et de petits dialogues, permettre à ces deux extrêmes de se parler, d’échanger leurs points de vue. Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans l’un ou l’autre de ces personnages. Notre but n’est pas de convaincre, mais de nous aider les uns et les autres, à vivre ces fêtes de la meilleure et de la plus belle des manières.
Les cadeaux « De mon temps, on recevait une orange à Noël et on était déjà bien content ! – Mais arrête, c’est dans tes rêves ! Tu n’es pas aussi vieux que ça, c’est ta grandmère qui recevait une orange ! Je suis certain que tu as reçu des cadeaux comme tout le monde. – Bon, c’est vrai qu’en y réfléchissant bien, je crois me souvenir d’un train électrique… – Tu vois ! – Laisse-moi finir ! Je me souviens d’un train électrique que je n’ai pas reçu et qui m’a fait fantasmer toute mon enfance. C’est mon cousin qui l’a eu. Des fois, j’allais chez lui pour jouer avec, mais ce n’était pas pareil… – Mais ce n’est pas vrai, tu vas me finir par me faire pleurer ! On se croirait dans Oliver Twist ! – Je ne joue pas les enfants martyrs, je te dis simplement que quand j’étais gosse, je recevais pas l’avalanche de cadeaux que reçoivent les mouflets d’aujourd’hui. – Bon, je te l’accorde, c’est vrai qu’on exagère parfois un peu. Mais on a tellement envie de leur faire plaisir ! – Il n’y a même plus de surprise ! Ils font leur liste, ils exigent des trucs qui coûtent des sommes astronomiques, j’en ai même vu qui allaient directement acheter leurs futurs cadeaux au magasin ! C’est vraiment n’importe quoi ! – Ben non, pas vraiment ! Ça évite de devoir aller les échanger le lendemain de Noël ! – Échanger un cadeau ! On aura tout vu ! Et puis d’ailleurs, Noël, ce n’est pas ça ! – Ce n’est pas échanger des cadeaux ? – Le vrai sens de Noël, ce n’est pas se faire des cadeaux en veux-tu en voilà ! Noël, c’est une fête religieuse ! – Et depuis quand la religion est contre les cadeaux ? – Tu n’y comprends rien ! Noël, c’est la fête de la naissance de Jésus ! Le cadeau de Dieu pour les hommes ! – Ben, tu vois ! C’est bien ce que je disais ! Noël, c’est la fête des cadeaux, même que c’est Dieu qui a commencé !
Le récit de Noël « C’est une belle histoire ! – C’est une vieille histoire ! – C’est l’histoire par excellence, celle qui a changé le monde ! – Plus personne ne la connaît aujourd’hui ! C’est ringard cette histoire de crèche ! Imagine, un enfant qui naît dans la paille avec un bœuf pour sage-femme ! Franchement, qui va croire à une histoire pareille ? – C’est vrai qu’avec les milliers de migrants qui dorment dans les champs un peu partout en Europe, sans même un toit pour les protéger, sans même un bœuf pour les réchauffer, il est difficile d’imaginer qu’un enfant ait pu naître dans des conditions précaires il y a deux mille ans ! – C’est ça, moque-toi de moi ! J’avoue que sur ce coup-là, tu as un peu raison ! Mais bon, même si elle est vraie cette histoire, Noël ce n’est plus ça aujourd’hui ! – Pour une fois, je suis d’accord avec toi ! Noël, ce n’est plus seulement la Nativité. C’est les cadeaux, le commerce à outrance, les bons repas. Mais laisse-moi te raconter le récit de la naissance de Jésus. – D’accord, mais fais-la courte ! – Quand Marie et Joseph arrivèrent à Bethléem, il n’y avait plus de place dans l’auberge. La ville était noire de monde parce que les Romains avaient organisé un grand recensement. À défaut d’autre chose, ils se réfugièrent dans une étable. C’est là que Marie a donné naissance à Jésus. Jésus n’était pas un enfant comme les autres. Il est Dieu qui est venu du ciel, pour vivre une vie d’homme, d’homme pauvre. Il a tout quitté pour être à nos côtés. Il a voulu partager notre vie, nos joies et nos peines. Son autre nom c’est « Emmanuel, Dieu avec nous ». – C’est vrai qu’elle est belle ton histoire ! Si seulement je pouvais y croire ! – Ça changerait ta vie pour toujours ! Imagine un peu, Dieu lui-même qui va à tes côtés, qui partage tout ce que tu vis, qui est prêt à t’aider, à te conseiller, à te consoler ! – C’est presque trop beau pour être vrai ! – Pour Dieu, rien n’est trop beau pour toi !
Le folklore de Noël « Ça m’énerve tous ces trucs ! – Qu’est-ce qui se passe encore ? Essaie de te détendre pour une fois ! – Mais, c’est tout ce folklore autour de la fête de Noël, je trouve ça insupportable ! – Moi, je trouve plutôt joli ! Regarde toutes ces lumières dans la rue, ça donne un air de fête et puis, les gens ont l’air heureux, il y a un esprit de convivialité… – Je trouve surtout que les gens sont stressés ! – C’est parce que tu regardes mal. Tu sens cette bonne odeur de vin chaud ? C’est certainement une association qui profite des fêtes pour se faire connaître et qui nous offre un verre gratuit en prime. C’est sympa, non ? – Je n’aime pas le vin chaud ! – Alors, écoute les chants ! Tu ne peux pas les rater, ils font partie de l’esprit de Noël ! C’est l’Armée du Salut et ses célèbres marmites. Ils chantent comme ça dans le monde entier pour nous rappeler que cette fête est aussi celle du partage. Il y a toujours un plus pauvre que nous que nous pouvons aider. – Je trouve tout ça mièvre et calculé. Tous ces bons sentiments, cet amour dégoulinant, ces chants sirupeux, ces guirlandes, toute cette lumière ! Ça sonne tellement faux ! – Tu préfères la guerre, la violence, l’intolérance, l’indifférence, l’obscurité… – Non, mais… – Alors, essaie de voir le bon côté des choses. Noël nous propose de nous souvenir que le monde peut être différent de ce que nous en avons fait. La violence, la solitude, le désarroi ne sont pas des fatalités. Notre vie peut être lumineuse et heureuse si nous laissons un peu de place à l’amour.
Noël, une fête religieuse ? « Cette année, j’ai décidé de supprimer toute trace de religion de ma fête de Noël. Pas de santons, pas de cantiques, pas de crèches, pas de messe de minuit, rien de tout ça. De toute façon, je n’y crois pas à ces choses. Je ne vais jamais à l’église, alors je ne vois pas pourquoi je ferais semblant d’être chrétien juste parce que le calendrier me suggère de l’être. – Tu as bien raison ! – J’y crois pas ! Pour une fois, tu es d’accord avec moi ! – Oui ! Je pense que tu as raison de faire les choses comme tu le sens et pas forcément comme les autres aimeraient que tu les fasses. Après… – Ah, tout de même ! Ça m’étonnait que tu sois d’accord sans ajouter un mais… – J’ai pas dit « mais », j’ai dit « après » ! – C’est la même chose ! Tu allais me prouver par A + B que mon choix était mauvais. – Non, pas vraiment, je voulais juste te rappeler qu’à la base, la fête de Noël est inspirée des récits bibliques et donc forcément religieuse. – Alors, je dois ressortir ma crèche, mes santons poussiéreux et tous ces chants ringards qui me donnent envie de vomir ? – Pas du tout ! Tu es libre de vivre ce temps comme tu le désires. Si tu veux en faire une occasion de retrouver tes amis, ta famille, ou de partir bronzer à l’autre bout du monde, libre à toi ! – Tu me rassures, là ! – Dieu n’a jamais forcé quiconque à le rejoindre. Il propose, c’est tout ! – Tu m’en diras tant ! Et que fais-tu de l’inquisition, des croisades, des baptêmes forcés ? – Je parlais de Dieu, pas de ses fidèles ! Dieu ne s’impose pas ! Ses fidèles n’ont pas toujours le même respect de leur prochain. Mais c’est un autre débat ! Je te disais que Dieu te propose à Noël de prendre un temps pour penser à toi, à lui, aux défis importants de ta vie, à ton avenir… Tu n’as pas besoin d’aller à la messe de minuit pour cela. Tu peux en parler simplement avec lui dans le calme de ton salon. Essaie, tu verras, ça peut changer ta vie.
Noël, une fête de famille ? « Ça me gonfle, t’as pas idée ! – Qu’est-ce qu’il y a encore qui ne va pas ? – Mais, c’est toujours cette histoire de Noël ! – Qu’est-ce qui te pose problème aujourd’hui ? Tu n’aimes plus les bougies, t’es allergique à la bûche de Noël ? – Non, c’est ma famille ! – Mais, Noël, c’est justement une fête familliale ! – C’est bien ça le problème ! Je déteste cette obligation artificielle de rencontrer des gens que l’on ne voit jamais le reste de l’année. On reste plantés dans le salon à se dire des banalités et à s’offrir des cadeaux prétextes comme si on était dans « La petite maison dans la prairie ». Mais en fait, on n’a rien à se dire. On se connaît à peine, on n’a pas les mêmes valeurs, on ne partage rien dans la vie. – C’est triste ! – Oui, c’est triste de devoir passer Noël avec des gens que l’on n’aime pas vraiment ! – Non, je voulais dire, c’est triste de ne pas avoir une vraie relation avec ses proches. Tu sais, la famille, c’est important ! C’est différent des amis. Il y a entre nous, un lien spécial, unique. Les amis, on les choisit. On s’arrange pour qu’ils aient les mêmes affinités que nous, fréquentent les mêmes lieux, aient les mêmes hobbys. La famille demande davantage d’efforts. Nos proches sont souvent différents de nous. Il faut aller à leur rencontre, s’intéresser à eux, soigner la relation. C’est parfois difficile, mais quand on réussit, on a gagné un trésor inestimable ! – Si tu le dis ! – Essaie, tu verras ! Profite de ces fêtes pour commencer à tisser des liens réels et profonds avec ta famille. Et ne t’arrête pas là, continue dans les mois qui viennent. On en reparle dans une année, tu m’en diras des nouvelles !
Ça sent le sapin ! – Tu ne devineras jamais ce que j’ai fait hier soir ! – Ben, je ne sais pas ! Tu as joué au loto et tu as perdu ? – Ah, c’est malin ça ! Non, je suis allé acheter le sapin de Noël avec mon fils. On en a pris un grand. Il touche presque le plafond du salon. Une fois décoré, il sera magnifique ! – Ce n’est pas un peu tôt ? Noël est dans trois semaines ! – Ce n’est jamais trop tôt pour le sapin ! Il apporte une ambiance particulière, un peu magique ! Et ne t’inquiète pas, on l’a mis dans un pied spécial avec de l’eau, comme ça, il ne sèche pas ! – Moi, je ne mets jamais de sapin ! – Tu m’étonnes ! Toi, le fan numéro 1 de Noël, le spécialiste du religieux, tu n’as pas de sapin à Noël ! – Non, je n’aime pas trop et puis ce n’est pas biblique ! – On s’en fiche ! Le sapin fait partie de nos traditions, un point c’est tout ! – Tu as sans doute raison. C’est vrai que le symbole est joli. Le sapin est un arbre qui reste vert toute l’année. C’est pour cela qu’il a été choisi par les Scandinaves pour symboliser le renouveau de la vie au moment du solstice d’hiver. – Rien à voir avec Noël, donc ! – À l’origine, non ! Mais, la naissance de Jésus contient le même symbole du renouveau de la vie. – Ouf, tu me rassures ! Je peux donc garder mon sapin ! Mais alors, pourquoi tu n’aimes pas ça ? – C’est à cause des aiguilles ! – Quoi, les aiguilles ? – Elles tombent et on en retrouve partout jusqu’à Pâques ! C’est super énervant ! – Moi, je trouve que le symbole est beau et il devrait te plaire à toi aussi. Le sapin de Noël, avec ses aiguilles disséminées qui nous accompagnent jusqu’au matin de la résurrection !
Nous vous souhaitons de belles Fêtes de Noël ! Jôli et Zyp