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Editions Prétexte Collection Au féminin Editions Prétexte Rte de Fenil 38 / 1806 St-Légier / Suisse info@pretexte.ch / editions-pretexte.ch © Editions Prétexte, St-Légier, Suisse Tous droits réservés ISBN : 978-2-940565-26-9 Illustrations et mise en page Jenay Loetscher / jenay.ch Ont participés à la création de ce livre Monique Roulet, Myriam Antonin, Christiane Poulin, Pierre-Yves Zwahlen, Daniel Knuchel Les textes bibliques cités sont généralement tirés des versions de la Bible Segond 21 et du Semeur 1e édition 2016 Ce livre a été imprimé sur les presses de l’imprimerie SEPEC à Peronnas, France
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Les quelques pages qui suivent sont des extraits de notre vie de famille… écrits sur 3 ans et publiés dans mon blog, www.melimelodemoi.blogspot.com. Vous allez directement plonger dans notre vie avec de jeunes ados et dans les questionnements e-xis-ten-Ciels de la mère que je suis. J’espère que ça ne vous submergera pas. Mais plutôt que ça puisse vous aider, pourquoi pas, à mieux surnager. Dans votre vie de famille à vous. Dans la paix, dans l’humour et la bonne humeur. Le plus souvent possible. Avec le coaching du MMNQS (Meilleur Maître-Nageur Qui Soit). Le Créateur de la famille. Bonne lecture !
PS : Les petits numérosx à côté des expressions ou mots bien de chez moi se réfèrent au lexique page 194
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Hiver
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Petit matin blanc, glacial et… tempétueux Imaginez un paysage hivernal dans la nuit du petit matin. Température, -8°C. Il neige, beaucoup. Vous êtes perdu au milieu de cette étendue blanche. Et là, apparaît devant vous une petit chaumière avec de la fumée qui s’échappe de la cheminée. Une lumière chaleureuse luit à travers les fenêtres. Vous vous précipitez, car vous êtes sûr d’y trouver une ambiance chaleureuse, zen. Mais, aïe ! Vous n’aviez pas pensé à un détail de taille : c’est l’heure où les enfants partent à l’école ! Ben ouais ! De ZEN, l’ambiance est passée à ZENervante. Donc, dès que quelques indices vous mettent la puce à l’oreille, vous fuyez dans la direction opposée, préférant rester dans ce congélateur naturel, plutôt que d’entrer dans cette fournaise d’agitation et de cris. Comme je vous comprends ! Car dans cette chaumière, mon chez-moi à moi, voilà ce qui s’y passe depuis ce matin. 6h20 : Je me lève. Je regarde la température extérieure, -7,8°C pour être précise. Il est tombé au moins 30 cm de neige cette nuit. Trop beau ! Je suis extasiée devant ce paysage de carte postale. Cela me met de bonne humeur. À déjeuner, mes recommandations vont bon train : écharpe, plusieurs couches d’habits, bonnet, gants, veste d’hiver et bottes de neige OBLIGATOIRES pour partir à l’école. Point. Final, le point ! 7h00 : C’est le moment. Je veille à ce que Fiston 2e, 11 ans, soit bien emballé, couvert, ficelé, protégé. OK. Super. Pas de problème. J’ai réussi mon élevage. J’en suis fière. Manana 1ère, 16 ans, s’en va. Habillée comme il se doit. Mais elle râle. Son sac est trop lourd ! On le pèse. Il avoue 7kg sur la balance. Je suis d’accord avec elle. Elle en a marre de cette neige. Marre de partir pour l’école qui est à 900 mètres d’altitude : c’est-à-dire, où il fait 3 degrés de moins qu’ici ! De mauvais poil qu’elle est : 10
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– Toi, tu sors pas, t’as de la chance, hein !!!. – Oui bon. Mais c’est qui, hier, qui stressait parce que le frein à main de la voiture était coincé à cause du froid et qui n’a pas pu partir comme prévu car la voiture n’avançait pas ? Et quand enfin elle a démarré, c’est qui, qui a embaumé tout l’air de notre petite ville de l’odeur de plastique brûlé du frein à main, tout ça pour remplir le frigo, hein ? C’est qui, qui stressait parce qu’elle ne savait pas si elle pourrait remonter sa rue enneigée et pentue avec la voiture, hein ? C’est QUI ? C’est qui qui a déblayé la neige devant le garage ? Elle s’en va. Fiston 1er se prépare. 14 ans. Un homme, déjà. Presque. Gros morceau pour moi. J’insiste pour qu’il enfile ses grosses bottes de neige, moches (ça je ne peux pas le nier), mais chaudes et imperméables. – NON, NON, NON. J’insiste encore. J’ouvre la porte, je lui montre les 30 cm de neige qu’il devra fouler de ses petons1. – Non, j’veux pas me payer la honte2 !!! Non, non, non !!! Eh ben, je ne le lui ai pas dit, mais pour moi, c’est aussi trop la honte3 que d’envoyer par ce temps mes enfants presque en tongs à l’école. Y en a marre ! Alors je réponds : – Tu n’as qu’à partir en chaussettes alors ! Ça reviendra au même ! – Ah ben ouais ! qu’il me dit, avec l’air soulagé de celui qui a trouvé un accord avec son caporal de mère. … ET IL PART EN CHAUSSETTES !!!!! CE N’EST PAS UN GAG ! JE VOUS DIS QU’IL EST PARTI EN CHAUSSETTES !!!! Bon, j’ai émis l’hypothèse qu’il allait revenir assez vite et mon cerveau carburait à plein régime4 (que dois-je faire après, je lâche je lâche pas… ?)… Je le vois, là, 11
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longer la rue, en chaussettes (bon, franchement, ce n’était pas trop choquant, car ses jambes s’enfonçaient jusqu’à mi-tibia dans l’or blanc). Et oui. YEEEEESSSSS. Il est revenu (j’ai toujours été forte pour deviner certaines choses…). Ne dites rien. Aucun commentaire, svp : je suis allée chercher des chaussettes de rechange, il les a changées lui-même (quand même), il a repris ses baskets peut-être sèches (parce que l’avant-veille il était allé jouer dans la neige avec, et hier elles étaient toujours trempées, ce qui ne l’avait pas empêché de les remettre ! Bonne mère, je les avais posées la veille sur le radiateur). Oui. Je dois vous avouer que j’ai baissé les bras : – Bon, débrouille-toi (= je-laisse-tomber-j’en-peux-plus-je-sais-j’ai-perdu-c’estla-honte-c’est-comme-ça-t’as-gagné-aie-froid-jeune-homme). Il part, en me lâchant : – J’ai perdu 5 minutes par ta faute ! Je serai en retard maintenant ! Par MA faute ????? Mais oui, cause toujours ! Bon, où en étais-je ? Ah oui ! J’ai 4 enfants. Encore une donc. Manana 2e se prépare. Elle râle. Elle stresse pour son test d’allemand. Et elle ne trouve pas son écharpe. Revient avec un bout de tissu qui ressemble à un mouchoir de poche. Je file chercher la bonne, toute propre et qui sent bon. Je lui donne ses gants : – Mais j’veux pas mettre ces gants, j’ai encore plus froid avec ! ( ??????? ). Je lui tends alors ses moufles bien chaudes. Elle va partir, avec 4 gants qu’elle tient à la main…. ??????? Moi : – Mais mais mais !!!! C’est plus efficace si tu les mets !!!! Bon, là, je peux même plus vous dire ce qu’elle en a fait. Car à ce moment-là, elle voit le sac d’école de Fiston 2e qui traîne par terre. Oubli ! Il était sûrement tellement habillé qu’il croyait l’avoir au dos. Bon. Elle le prend et le lui donnera 12
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à l’école. La bouche à l’envers. J’ai donc perdu le fil de l’histoire des gants. À ce moment précis, je n’attends qu’une chose : qu’ils soient tous LOIN ! Et que j’aie LA PAIX dans ma chaumière ! C’est ça que je veux. Tout de suite. PFFFFF. Enfin, je me retrouve seule, tendue tout de même d’avoir résisté pour ne pas «monter dans les tours»5 (drôle d’expression tout de même). Je rigole jaune en pensant à mon ado d’fils, parti en chaussettes. Je le raconte par SMS (long le SMS) à mon Nommamoi qui transpire au plein milieu de l’Afrique pour son boulot. J’essaie de me calmer intérieurement. Je me dis que coucher cela sur le papier est le meilleur remède. Ahhhhhhh, être maman ! Que du bonheur ! Ce serait tellement plus simple si je ne voulais pas le meilleur pour mes enfants, non ? Il faut que je m’arrête. Je dois m’habiller chaudement pour aller déblayer la neige. Avec mes grosses bottes, moches les bottes. C’est quand l’printemps déjà ?
PS : En me relisant, je suis morte de rire, ou presque. Et je me dis que mon prochain défi, c’est d’apprendre le lâcher-prise. Gelez, mes enfants, gelez seulement ! Rendez-vous avec mon défi, demain matin, même heure, 5 degrés en moins à ce qu’il paraît. Mouais ! PS2 : Mon Nommamoi, m’a répondu : «La pomme ne tombe pas loin de l’arbre.» Et l’arbre, c’est moi ! PS3 : Vous n’êtes pas obligés de lire le PS précédent. PS4 : Je lis Proverbes 31.21 qui dit «Pour elle et tous les siens, peu importe la neige, car toute sa famille est revêtue de doubles vêtements», ça me laisse quelque peu songeuse… 13
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J’ai roulé, j’ai plié ! J’ai passé une semaine assez reposante. Le fait que mon Nommamoi soit en voyage et que j’aie un ado de moins à nourrir-bichonner6-écouter (et éventuellement gronder7, mais c’est teellement raaare) y est sûrement pour quelque chose. Les camps, ça peut être sympa. Pour les parents aussi ! Par le fait aussi que quelques-unes de mes activités s’annulent à cause de la neige qui n’arrête pas de tomber : notre rue étant fort raide, pas trop fréquentée, donc pas trop entretenue par temps hivernal, j’ai dû faire une croix sur certains petits cafés entre amies et la petite ballade tant attendue chez Ik_a, et laisser notre voiture en hibernation. À la place, j’avance dans mes albums de photos, tout en culpabilisant sur la description de ce départ à l’école quelque peu houleux où, il est vrai, je n’ai pas du tout pu montrer le côté fabuleusement exceptionnel de mes enfants. Alors je me dis que je pourrais équilibrer tout ça à leurs yeux, en vous racontant ce qui m’est arrivé il y a quelques jours… Au fil des jours donc, mon frigo commença à se vider dangereusement (malgré l’absence des deux grands mangeurs de la famille). Ce n’était donc pas une bonne idée d’attendre que l’hiver s’en aille pour en refaire le plein. Allez, la mère-courage que je suis se mit en action et décida de sortir sa voiture du sommeil l’après-midi du retour de Fiston 1er, jour où l’état des routes était le plus mauvais… Voilà. Et ce qui devait arriver arriva : j’ai roulé, j’ai plié8 ! En voilà le récit : Je déblaie l’allée devant chez moi et dégage la neige de mon engin en hibernation, j’enclenche le moteur qui crève plusieurs fois, puis réchauffe ma voiture en polluant l’atmosphère pendant quelques minutes (je déteste ça). Réveil en 14
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douceur, mais efficace. Je démarre et descends très prudemment ma rue. Tout en roulant, j’ai bien le temps de répéter mon p’tit programme : profiter d’amener ça à la brocante, se réapprovisionner en vue du retour de mon campeur, puis de mon aventurier préféré et affamé dans quelques jours et… terminer par récupérer mon snowboardeur de fils au lieu de rendez-vous, en espérant de tout mon cœur pouvoir remonter à la maison après. Con-fi-an-ce. C’est le moment de m’enfiler dans le parking souterrain du supermarché. Quel monde ! Super, une place de parc ! C’est un peu serré entre ces deux poteaux métalliques, mais ok, j’y arrive ! The boss of the parking ! J’me donne mentalement une p’tite tape de félicitations sur l’épaule. Voilà, mes courses sont faites. Pendant que je remplis ma voiture de provisions en tout genre, je reçois un téléphone de Fiston 2e : – Maman, il faut te dépêcher, Fiston 1er t’attend, ils sont déjà arrivés ! Je termine en vitesse ce que je fais, puis me mets au volant. Je démarre, braque et avance… de 50 cm au plus, je stoppe. Enfin, elle stoppe. Fixée sur mon objectif d’aller chercher mon fils, j’avais oublié que j’étais parquée à l’étroit. Je ne peux plus ni avancer ni reculer, impossible. Un poteau retient fermement ma voiture d’une poigne de fer. Une seconde je me demande si quelqu’un pourrait m’aider. Mais je me demande bien comment. À mon avis, je n’ai vraiment pas le choix. Je mets des gaz9, et ça avance «tremblottantement» (le mot est plus joli que la réalité). Le supermarché vibre, le bruit semble assourdissant à mes oreilles, et peut-être pas qu’aux miennes d’ailleurs. Une dame nous regarde (ma voiture et moi), secoue sa main d’une façon qui me fait comprendre que ce n’est pas du joli joli. J’aimerais que mon volant soit 15
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plus grand, pour pouvoir me cacher derrière. Libérées soudainement, nous fiiiiiilons comme des voleuses prises en flagrant délit… pour aller sauver mon fils en train de mourir de froid non loin… Pas le temps de regarder si le poteau a un air de tour de Pise, ni si le supermarché est en train de s’effondrer derrière moi. Pas le temps de contrôler si ma voiture est encore entière. Elle roule. Les portes ont l’air d’être encore là, car je n’ai pas froid. Je sue plutôt. Fiston 1er m’attend. Tout à coup, la réalité de la situation me submerge, l’énervement me gagne ! Pourquoi n’ai-je pas réfléchi avant d’avancer !!! Tarte que je suis, mon fils pouvait attendre quand même !!! Bécasse de bécasse ! Moule à gaufre ! Arrivée au lieu de rendez-vous, je fais le tour de ma voiture. En voyant les dégâts, je grince des dents. Je jette un coup d’œil discret du côté du supermarché pour m’assurer qu’il n’y a pas un nuage de poussière à la place… J’en oublie presque la présence de mon campeur, peut-être parce qu’il n’a pas l’air d’être en hypothermie malgré une attente d’au moins 15 bonnes minutes dans le froid glacial (mais c’est vrai qu’il était habillé chaudement pour une fois). Impossible d’imaginer raconter aux intéressés un superbe accident de la route, genre glissade sur plaque de glace, 3 tonneaux, et voiture que j’ai pu habilement rétablir dans le bon sens de la circulation d’un mouvement de l’auriculaire droit accompagné d’un frémissement du lobe de l’oreille gauche. J’aurais mauvaise conscience. Je dois assumer mes actes. Et puis, si la carrosserie était discrètement pliée, ce ne serait pas si grave, mais elle arbore fièrement toute la couleur orange du poteau sur un fond… noir. Je suis restée énervée toute la fin de la journée. 16
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