24/11/21 >10/01/22
MIRABAL JOURNÉE INTERNATI ONA LE POUR L’ÉLIMINATI ON DE LA VI OLE NC E À L’ÉGARD DE S FEMME S INTERNATI ONA LE DAG VOOR DE UI TBANNING VAN GEWELD TEGE N VROUWE N
E.R.: Collège des Bourgmestre et Echevins de Schaerbeek - V.U.: College van Burgemeester en Schepenen van Schaarbeek
EXPOSITION
INFO
Maison des femmes 02 240 43 50 maisondesfemmes@1030.be
www.1030.be/agenda-MdF
Avec le soutien du Collège des bourgmestre et échevins, représenté par Sihame Haddioui, échevine de l’Égalité des genres et des chances.
EDITEUR RESPONSABLE Administration communale de Schaerbeek Place Colignon 1 - 1030 Schaerbeek www.1030.be • 1030be
SO SO SO SOLIDARITÉ AVEC LES FEMMES DU MONDE ENTIER !
C’est ce slogan que l’on entend chaque année depuis quatre ans lorsque, au cœur de la manifestation MIRABAL du 25 novembre, on marche avec des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants, pour l’élimination des violences faites aux femmes. Aujourd’hui, il résonne, avec effroi et amertume, mais aussi force et courage, jusqu’en Afghanistan. Plus que jamais, nous sommes afghanes. Nous sommes belges, polonaises, texanes, argentines, turques, égyptiennes, hongroises, russes, indiennes, chinoises, saoudiennes, congolaises, nigérianes. Nous sommes sœurs. Nous sommes. Rendons visibles les combats menés par les femmes pour leurs droits ! La Maison des Femmes a fait appel aux artistes professionnel.le.s et amateur.e.s pour créer une vague de sororité et viser ainsi une égalité entre les femmes et les hommes. Vous trouverez ici les résultats de cet appel. « Seul on va plus vite. Ensemble, on va plus loin » (proverbe africain)
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FRANÇOISE CARDINAUX FEMMES ENSAUVAGÉES, 2020-2021 Peinture Ces portraits ont été réalisés durant des moments tragiques (maladie grave, catastrophe extérieure, pandémie, confinement, deuil…). Ils expriment les doutes, les craintes et les angoisses des personnes qui ont accepté le miroir qui leur était tendu. Mes modèles ont accueilli la déformation comme la transformation de leurs expressions par ma propre lecture. Ces portraits ont été peints dans une époque de perte de repères individuels ou collectifs. Face à un monde qui se met à vaciller, comme toujours quand un événement destructeur surgit, une guerre, une révolution, une épidémie, chacun se positionne selon son désir, son histoire, sa structure subjective, sa façon de faire avec le monde depuis qu’il y est entré. Ce sont les expressions d’un vertige éprouvé lorsque la vie ne tient plus qu’à un fil. Ils cherchent une réponse à ces questions existentielles dont l’année 2020 nous rappelle cruellement l’actualité. Ils s’alimentent à une démarche psychanalytique mais veulent dépasser le pessimisme de Freud qui réduisait l’art à une « légère narcose » et écrivait que « simple retraite devant les dures nécessités de la vie, elle n’est point assez profonde pour nous faire oublier notre misère réelle ». Pour moi, l’enjeu n’est pas d’oublier mais d’exprimer et de traverser nos angoisses. 4
ANNETTE EINSWEILER ENVOL…, 2019 Soudure, stylisme, couture Tout d’abord il y a eu l’idée du vêtement qui nous donne notre individualité et qui a fait de nous des femmes et des hommes. L’habit comme seconde peau, l’habit habité. Et puis il y a eu les robes qui ont été longtemps symbole féminin dans notre société et que j’ai détournées en robes faites de papier, de cartons, de matériaux trouvés ou découverts. Pour finir par la dernière robe qui résumait le tout : le vol, les ailes et la liberté. Quoi de plus beau que de prendre son vol, d’être emportée par le vent, un souffle ? De ne pas être retenue captive, pouvoir agir sans contraintes. De pouvoir agir en toutes libertés : liberté de pensée, de langage, d’expression, d’allures. De pouvoir se délivrer de ce qui lie, qui gêne, embarrasse et retient, apprendre ou réapprendre à se tenir debout, même aux pires moments de la vie et de garder un coin de liberté pour s’évader et secouer le joug. 5
JUDITH FARAONI LES TROIS GRÂCES DANSENT SOUS LA MER Dessin sur papier au feutre noir, encre rouge, couleurs végétales, pastels, gouache et dentelle cousue sur papier J’ai choisi de représenter la mer, source de toute vie, la mère originelle ou la mère nourricière, symbole éminemment féminin. Par ailleurs, la mer symbolise l’Inconscient qui est en nous, la mer dont nous sommes tous/toutes issu.e.s. C’est dans cet espace allégorique et surréel que j’ai imaginé les trois grâces incarnant des caractéristiques positives telles que le bonheur, la fécondité, la beauté et la créativité. Elles respirent, sous l’eau et dansent, libres d’être elles-mêmes. Des femmes de diverses ethnies, qui s’étreignent sous la mer, et qui symbolisent la sororité, la transmission entre mère, sœur et fille, mais aussi le potentiel créatif, la passion, l’intelligence et la force de vie qu’elles portent en elles. Non seulement ces 3 femmes s’enlacent mais elles se font aussi confiance, elles forment une image d’espoir et de résistance face à un monde souvent hostile. Ici, le rouge est ambivalent ; leurs cheveux teintés de rouge représentent la force vigoureuse qui brûle en elles sans relâche, et rouge comme la Révolution qui est en marche. Mais le rouge incarne également l’hostilité, le sang et la violence dont elles sont victimes. Ensemble dansons ! 6
ÉLODIE FOURNOT PAGES BLANCHES, 2021 Photo, couleur Est un livre, trop long à la forme sinueuse, difforme et qui est composé entièrement de pages blanches, non écrites ; on peut y observer qu’il est constitué de pages blanches à l’intérieur La couverture du livre porte le titre : L’Histoire des femmes À côté de lui, une flaque d’encre et quelques autres gouttes le chevauchent, comme s’il s’agissait d’une mare de sang, pour signifier l’absence et la douleur d’une histoire non écrite. Cette flaque de couleur violette est le résultat du mélange de la couleur rouge sang et du bleu de l’encre traditionnelle. Le violet étant également la couleur symbolique du féminisme. 7
Photo 2 Ne pas toucher 40x30cm 2020
ESTHER LATONE NE PAS TOUCHER, 2020 Photo Ma démarche traite précisément le sujet du féminin et les profondeurs des mondes intérieurs qui nous relient. Sujet et symboliques. C’est un bout de tarlatane utilisé pour en faire une empreinte sur papier. J’aime le côté absurde et piquant de cette image. Le blanc autour de la photo représente entre autres l’infini et la lumière que le format carré renforce, il y a plusieurs jeux d’interprétations possible entre l’image et le fond. 8
PAULA MAGGI LA PETITE FILLE Dessin et huile, exposés sous forme d’impression photographique La petite fille a été touchée. Elle a été violée. Elle se remettra ou pas. Sa vie a été coupée, scindée. Il y a un abîme entre l’avant et l’après. Elle essaie de marcher normalement mais ses pas trébuchent. Douleur, honte, incompréhension, mépris de soi-même sont des bâtons dans son chemin. En Afghanistan sont enregistrés environ 1 500 cas d’abus sexuels chaque année, mais la plupart des enfants ne dénoncent jamais ces violences. Le plus souvent, les auteurs ne sont pas poursuivis en justice, pour des raisons politiques (anciens chefs de guerre ou membres des autorités, corruption, etc.). Source : www.humanium.org. 9
ANNA SIMON L’INUTILITÉ DU PLAISIR FÉMININ, 2021 Peinture à l’huile sur toile libre Je pense que fondamentalement ma démarche créative tient de la RÉPARATION, celle d’un corps meurtri, le mien sans doute, et à travers lui, celui de tant de femmes, partout et de tout temps. On pourrait assez vite sortir les mots de «justicière» ou de «vengeance» mais je préfère qu’on me lise, mes images, ma voix, comme une tentative de rééquilibrage des forces, féminine et masculine, au sein du patriarcat dans lequel tous.tes nous sommes pris.e.s. Mon travail dénonce la violence et l’injustice profonde de ce système, au travers de mon regard et de mon ressenti. Les voix qui se lèvent de nos jours et parlent enfin sont mes alliées, je m’en abreuve le soir en couvrant les pages de mes carnets où apparaissent « toutes seules » des figures, souvent féminines, souvent maltraitées, mais aussi résistantes et fortes : celles qui me parlent le plus, je les agrandis alors en dessins ou peintures sur tissus libres, parfois accompagnées de textes. 10
SUZ STYLÉE Lithographie digitale Il s’agit d’une représentation symbolique imbriquée de mutilation génitale (infibulation dans ce cas), avortement à la sauvette (avec cintre), port du corset ou sous-vêtements. La lutte contre les violences faites aux femmes, comme l’atteinte au droit de celles-ci de disposer de leur corps, est de plus en plus visible. Même si ces luttes sont lointaines, nous soutenons les femmes qui subissent des violences génitales extrêmes. Plus proches de nous, l’actualité a rappelé récemment que, dans les pays où on le pensait acquis, le droit à l’avortement vacille. Mais qu’en est-il de la violence plus sournoise, comme les diktats esthétiques de la vie de tous les jours... 11
ANNE-CATHERINE VAN SANTEN J’AI L’IMPRESSION D’ÉVOLUER EN PERMANENCE SUR UN CHAMP DE MINES…, 2020 Lithographie Cette lithographie fait partie d’une série que j’ai intitulée « Les passants ». Celles et ceux que l’on croise en silence, dans la rue, le métro, ou ailleurs, que l’on voit ou pas. Ces trois filles m’ont semblé convenir, par leur expression et leur connivence. J’ai ajouté cette phrase provenant d’un témoignage anonyme d’une femme victime de harcèlement.