#helvet magazine Genève | Été 2024 | FR

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La cosmopolite. L’insolite. La favorite. La plus grande des petites villes se dévoile. Ici,

ÉTÉ 2024
l’eau est le miroir du monde. KATE WINSLET

LONGINES BOUTIQUE

Place de la Fusterie

40, Rue du Rhône • 1204 Genève

LONGINES MINI DOLCEVITA

Il y a Verbier et il y a Zermatt. Deux icônes suisses dans les montagnes. Une invitation à découvrir ces stations sous un angle intime, recueil d’envies, d’effervescences sportives et de personnalités attachantes.

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geneva.intercontinental.com D I V E I N T O T H E L A R G E S T H O T E L P O O L I N G E N E V A

Éditorial

Genève, l’été, prend des airs de station balnéaire, en version alpine. Chic et décontractée, avec ses longues promenades en bord d’eau et ses paysages invitant à respirer à pleins poumons. Le lac, la plage, les montagnes et les vignes, tout au même endroit. Qui peut en dire autant ? Genève est une privilégiée et elle le sait bien.

La plus petite des grandes capitales cache discrètement son statut de ville-monde sous une élégante bonhommie. Et si la Terre entière s’y retrouve pour discuter de l’essentiel, elle s’y retrouve dans l’opulence d’un décor ciselé, où l’esthétique et le bien-vivre prédominent. Nul ne sert de courir. À Genève, on marche plutôt (rien n’est bien loin). On nage et on se baigne, aussi. Et pas qu’un peu. Avec 30 plages à portée de palmes, un fleuve sauvage pour barboter, des spas à foison et un bel éventail d’activités nautiques déroulées sous le parasol du jet d’eau, la ville a su sacrément faire fructifier son implantation au coin du Léman. L’été s’en trouve tout ébloui.

On navigue aussi, naturellement — c’est peu de le dire. Loin de l’océan, la mer intérieure du Léman est depuis longtemps (85 ans !) le point focal de la plus grande régate en bassin fermé du monde : le Bol d’Or. Une propension à larguer les amarres sublimée par la saga Alinghi, qui recommence cet automne pour la 37e America’s Cup. L’occasion, à nouveau, de faire briller l’ingénierie navale helvétique.

Sur l’eau, à terre, les enthousiasmes sont multiples. Genève, l’histoire l’a prouvé, est une terre d’entreprise(s) — où le temps, plus qu’ailleurs, prend (belle) forme et valeur. Genève ? Un vivier de cerveaux, dont nos pages se font l’écho. Saviez-vous que le co-inventeur de Siri était d’ici ? Que la banque Swissquote a grandi sur les rives du Léman ? Que Dior vient d’inaugurer rue du Rhône l’un de ses plus iconiques fleurons architecturaux, tout en volutes florales ? Et que la Watch Valley (Vallée de Joux), cœur battant de l’horlogerie, n’est qu’à une petite heure de là ?

C’est ça, Genève. Tout ça. Une vitrine invitant à pousser la porte, un temple de la confiance, serein et sûr, une réserve de talents et de l’énergie à revendre.

Aiguilles «

À braver l’inconnu ? À nous aventurer au-delà de nos propres limites ? C’est l’état d’esprit à l’origine de la marque TUDOR. Celui incarné par chaque montre TUDOR. Certains se contentent de suivre, d’autres sont nés pour oser.

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I district.swiss I Tél : +41 21 312 41 41 Rédacteur en chef Christian Bugnon : christian@helvet.swiss Cheffe de projets Anne-Laure Bugnon : annelaure@district.swiss Rédaction info@helvet.swiss | Daniel Bauchervez, Christian Bugnon, Lore Essac, Isabelle Guignet, Claude Hervé-Bazin, Philippe D. Monnier, Yannick Nardin Photographes Tom Claeren, Guillaume Cottancin, Lucien Fortunati, Grégoire Gardette, Gauvin Lapetoule, Nicolas Righetti, Loris von Siebenthal, Jonathan Taylor, Darrin Vanselow — Genève Tourisme Graphisme District Creative Lab — Samuel Galley Traduction anglaise Karen Cooper Photolithographie RS Solutions Publicité info@district.swiss Copyright © 2024 helvet magazine, tous droits réservés. Tous les textes et visuels publiés sont soumis au droit d’auteur. Leur reproduction, en tout ou partie, est strictement prohibée, sauf autorisation expresse des ayants droit respectifs. Cover Grégoire Gardette, La Réserve Genève Hotel and Spa | Prochaine édition helvet Genève HIVER 2024-2025 I Dans la même collection : helvet magazine Zermatt, Verbier et Crans-Montana, livre helvet Verbier | shop sur helvet.swiss Living the high life !

12 News Été 2024 18 Cabotages lémaniques
24 Grandes tables d’été Une gastronomie tout en légèreté 30 Christian Dior s’épanouit Rue du Rhône Une fleur architecturale au cœur de Genève 34 Swissquote
banque 38 La Réserve
air de dolce vita 44 Dites
avec des fleurs L’Horloge fleurie de Genève 48 Le Top 5 des bars genevois 52 Portfolio Loris von Siebenthal 64 Bol d’Or
voile
Sommaire
Le patrimoine maritime genevois, à fleur d’eau
L’avènement d’une
Un
l’heure
Mirabaud Le laboratoire de la
70 Didier Guzzoni
73 News
74
Été 2024
Échappée belle chez les horlogers
80
86 Trends Watches
Shopping
– Suisse I info@district.swiss
Jeux Olympiques La saga du chronométrage
&
Édition, administration et publicité District Creative Lab sàrl I Place de la Palud 23, 1003 Lausanne

CULTURE

LES MUSÉES GRATUITS DE GENÈVE

Chère, Genève ? Pas forcément. Si la ville caracole dans le peloton de tête des métropoles les plus dispendieuses de la planète, les amateurs de culture ont droit ici à quelques bonnes surprises. Dans les musées et institutions dépendant de la Ville, les collections permanentes se visitent ainsi toujours gratuitement — de même que leurs expositions temporaires chaque premier dimanche du mois. Et pour les autres, alors ? Le Pass Musées, valable un an et vendu seulement 40 francs, donne accès à pas moins de 14 institutions publiques et privées et/ou à leurs expositions temporaires, librement ou à tarif réduit. geneve.ch/themes/culture/musees museesdegeneve.ch

ÉCOLOGIE

10 ANS DE BIO AUX

CONSERVATOIRE ET JARDIN BOTANIQUES

C’était une première en Suisse. Le plus grand jardin botanique public du pays s’apprête à célébrer une décennie de culture biologique. Pesticides et engrais de synthèse y ont été éliminés dès 2015 pour respecter le cahier des charges du label BioSuisse, avec certification à la clef deux ans plus tard. Un défi — et une fierté, au final — pour les jardiniers qui ont dû s’adapter à des solutions techniques respectueuses de l’environnement sans mettre en danger aucune des 15’000 plantes des collections, certaines rares. Pour ne rien laisser au hasard, les bâtiments sont alimentés en énergies renouvelables et les eaux de pluie récupérées.

cjbg.ch

MANIFESTATION

L’EUROPEAN FREESTYLE PRO TOUR DE RETOUR À GENÈVE

Pour la troisième fois, le circuit européen de planche à voile freestyle revient à Genève — en espérant, cette fois, des vents un peu plus soutenus. Rendez-vous est donné du 18 au 22 septembre, dans le cadre du Geneva Wind Festival, pour deux épreuves différentes mais tout aussi spectaculaires : foilstyle (pour l’épreuve finale du tour) et tow-in. Frissons garantis. Ajoutons à cela foil pumping battles et soirées musicales au Tropical Corner. Le circuit EFPT réunit pas moins de 14 événements dans l’année, dont deux hors d’Europe. L’objectif, pour les meilleurs : rejoindre le PWA Freestyle World Tour. efpt.net gvawindfestival.ch

GASTRONOMIE

GENEVA STREET FOOD FESTIVAL, NOUVELLE ÉDITION

Dix jours durant, du 30 mai au 9 juin, les nourritures de rue s’invitent au cœur de Genève, de 11 h 30 à 22 h (minuit vendredi et samedi). Pour la deuxième année consécutive, c’est sur la Plaine de Plainpalais que se regrouperont les meilleurs food-trucks de la ville et de Suisse romande. Ils y côtoieront des stands de cuisines du monde et d’autres tenus par traiteurs, épiceries fines, vignerons et autres brasseurs locaux. gvastreetfoodfest.ch

GASTRONOMIE

AU PARADIS

DES GOURMANDS

Les chocoholics ont trouvé leur sésame. Vendu en ligne ou à l’office de tourisme du quai du Mont-Blanc (30 francs), le Choco Pass donne droit, pendant 24 h, à de généreuses dégustations chez sept des meilleurs chocolatiers de la ville. Bonbons et amande princesse chez Guillaume Bichet, truffes (bio) et dragées chez Sweetzerland, pavés glacés et florentin de Zeller, Avelines et Nougalines de Favarger, etc. Il existe même un pass adapté aux enfants, en version ludique. Quel que soit l’âge, attention à la crise de foie ! À noter : le Geneva City Pass donne 20 % de réduction sur le Choco Pass. geneve.com

LES CARTES EN RÉALITÉ AUGMENTÉE

Si tous les visiteurs qui séjournent à Genève ont droit à la gratuité des transports en commun à travers la Geneva Transport Card, le Geneva City Pass lui ajoute de nombreux avantages. Disponible pour 24 h (30 CHF), 48 h (40 CHF) ou 72 h (50 CHF), il offre, en plus, la gratuité ou des réductions sur une soixantaine de musées et attractions en ville. La croisière Geneva Tour ? Gratuit. L’entrée au Musée d’Art Moderne et Contemporain (MAMCO) ? Gratuit. La location de paddle chez Tropical Corner ? Incluse. Les visites guidées ? Le téléphérique du Salève ? Idem. Et voilà la carte déjà largement rentabilisée. geneve.com

OUTDOORS

BAIN DE CHLOROPHYLLE

Genève ne manque pas de parcs, petits et grands, lacustres ou plus urbains. L’été venu, résidents et visiteurs y sont choyés avec, d’un lieu à l’autre, chaises longues mises à disposition, barbecues pour organiser son pique-nique, jeux de société et jeux de balles proposés, sans oublier les animations culturelles organisées par les bibliothèques municipales. Plus surprenant, le cœur de ville s’ouvre même alors au golf urbain (au gré d’un parcours de 7 trous sur 4 km !) et au cinéma en plein air de CinéTransat — avec des projections gratuites du 11 juillet au 18 août au parc de la Perle du Lac. geneve.ch cinetransat.ch

GASTRONOMIE

DÉJEUNER AU VERT

Avec le retour de la belle saison, les adresses nichées dans les parcs publics voient leur pouvoir de séduction décuplé. C’est notamment le cas de l’incontournable Kiosque des Bastions, dont la vaste terrasse et l’immense verrière attirent tous les regards — à fréquenter en priorité pour le brunch du dimanche ou pour boire un verre. Plus discret, le Cottage Café, niché dans une ancienne maisonnette de jardinier donnant sur le Monument Brunswick, invite à s’attarder devant un plat méditerranéen ou une salade aux notes estivales, 100 % frais — à moins de préférer les tapas servies à partir de 18 h, une pâtisserie… ou même le petit déjeuner ! Dans le quartier international, le Colladon Parc, attaché à un EMS, sert une cuisine bistronomique à base de produits locaux (en partie bio) à l’ombre de marronniers centenaires. La carte est courte et les desserts particulièrement réussis. bastions.ch cottagecafe.ch colladonparc.ch

ÉTÉ 2024 BON
PLAN
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INFRASTRUCTURES

L’AÉROPORT DE GENÈVE

VISE LOIN

Le nouveau visage de l’aéroport de Genève Cointrin, contraint par un espace insuffisant et des infrastructures vieillissantes, commence à se dessiner dans le cadre du projet CAP2030. Il s’agira, dans un premier temps, de réaliser une extension de 40’000 m2 côté autoroute, sans fermer le Terminal 1 (à l’horizon 2032), puis de rénover ou reconstruire ce dernier. Les étages supérieurs de la gare existante seront par ailleurs rabotés pour créer un pôle d’échange intermodal réunissant tous les moyens de transport, en privilégiant les transports en commun. Les surfaces commerciales devraient, elles, être augmentées d’environ 40 %. Rappelons que, d’ici 2026, l’aéroport sera en outre climatisé et chauffé grâce au réseau écologique GeniLac, permettant de réduire ses émissions de CO2 de 60 %.

gva.ch

COURSE

LES CALORIES

BIEN DÉPENSÉES

DU TRIATHLON

Les 6 et 7 juillet, la 34e édition du La Tour Genève Triathlon investira le centre-ville, les berges du Léman et le lac même, avec la rade et le jet d’eau dans le viseur. Pas moins de six formats de course sont proposés, des deux courts parcours Juniors (6-10 et 11-13 ans) à l’épreuve reine (1,9 km de natation, 90 km de vélo et 21,1 km de course à pied), en passant par les options Découverte, Short et Standard. Les adultes ont en outre l’option de participer seuls ou en relais, par équipes de deux ou de trois participants. Les inscriptions restent possibles jusqu’à la veille de l’épreuve. latourgenevetriathlon.ch

OUTDOORS

GLISSE TOUS

AZIMUTS SUR LE LÉMAN

Envie de vous mettre à l’eau ? Côté rade, l’école de planche à voile Tropical Corner (installée à Genève-Plage) s’est graduellement ouverte aux autres disciplines de la glisse, jusqu’à devenir le fer de lance de l’étape genevoise du European Freestyle Pro Tour (voir plus haut). Stand up paddle, foil et wing, tout est bon pour se laisser emporter par le vent sur les eaux du Léman. La maison propose la location de matériel, des initiations, des cours de perfectionnement privés ou partagés, ainsi que des stages. trop.ch

CULTURE

LES NUITS ARTISTES DES BAINS

Les Bains, vous connaissez ? Non, plus de douches comme jadis, mais un ancien quartier semi-industriel réinventé, à quelques rues seulement du Rhône et de la Vieille Ville. Le Soho genevois. Là, entre le Centre d’Art Contemporain et le MAMCO (Musée d’Art Moderne et Contemporain), se sont regroupés galeries, adresses qui bougent, cafés cool et végans, bars de la rue de l’École-de-Médecine, glaciers inventifs et magasins insolites. À l’origine du mouvement au début des années 2000, l’Association du Quartier organise quatre fois l’an, en mars, mai (le 16), septembre (12) et novembre (14), la Nuit des Bains, autour de vernissages fort trendy — qui contribuent à faire du quartier une plateforme de l’art contemporain en Suisse. L’occasion, pour CAC et MAMCO, de faire nocturne jusqu’à 21 h. quartierdesbains.ch

ÉTÉ 2024
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OUTDOORS

GENÈVE EN PINCE POUR LE VÉLO

Genève Roule, c’est le nom du programme de prêt de vélos soutenu par la ville du 29 avril au 1er octobre. Des stations, ouvertes tous les jours sauf le lundi, sont implantées à cet effet aux Pâquis (quai du Mont-Blanc) et Plaine de Plainpalais (à côté du skate-park).

L’occasion de participer aux multiples activités cyclistes mises en avant par la municipalité et les associations, à commencer par les Samedis du vélo. Ces balades guidées gratuites, réservées aux adultes, ont lieu une fois par mois du printemps à la fin de l’été, selon 18 itinéraires thématiques — certains fort originaux. Save the Date : 1er juin, 6 juillet, 3 août, 7 septembre. Des cours de conduite et de mécanique sont même proposés ! geneveroule.ch

pro-velo-geneve.ch

ÉCOLOGIE

L’ÉCRIN D’UNE

GENÈVE

PLUS VERTE

Le changement climatique frappe à la porte. Forte de ce constat et des nécessités d’adaptation qui en découlent, la ville de Genève s’est engagée, à travers sa Stratégie Climat, en faveur de diverses initiatives : piétonnisation et végétalisation des rues et des toitures pour lutter contre les îlots de chaleur, renforcement de la biodiversité, développement d’un Écoquartier, création d’un nouveau parc public à la Pointe de la Jonction, aménagement de la Voie Verte d’Agglomération (22 km) réservée aux piétons et cyclistes, ou encore création d’une manufacture réservée à l’économie circulaire. Autant d’aménagements réalisés ou en cours de réalisation, à découvrir au fil du Sentier climatique, qui relie le Cimetière des rois à la zone industrielle de Châtelaine. Une balade instructive de 4,4 km (environ 2 h). geneve.ch

OUTDOORS

AU FIL DU RHÔNE, EN BOUÉE

C’est un classique des journées chaudes. Au sortir du lac Léman, les eaux du fleuve, émeraude et pures, invitent à la divagation nautique. Fin août, elles atteignent 24-25°C ! Les habitués se jettent à l’eau au pied du pont de Sous-Terre (quai du Seujet), puis se laissent emporter par le courant — d’abord assez puissant — en bouée, paddle, kayak ou petit bateau gonflable. La Jonction avec l’Arve, boueuse et à 10-15°C, refroidit un peu l’ambiance… Mais ces eaux rafraîchies deviennent de plus en plus calmes. Dans l’objectif : la sortie par la rampe d’accès de la passerelle du Lignon (45-75 mn) ou les plages du Moulin de Vernier (60-90 mn). La section jusqu’au pont de Peney, dernier arrêt avant le dangereux barrage du même nom, ajoute 1 h 30-2 h de descente dans un cadre de forêt, mais là il faut ramer ! Précautions essentielles : éviter les journées à fort débit, le temps orageux et les bateaux de croisière, emporter des pagaies pour se diriger, un sac étanche et… un pique-nique ! rafting-loisirs.ch

ÉTÉ 2024

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Cabotages lémaniques

Le patrimoine maritime genevois, à fleur d’eau

Texte Daniel Bauchervez Photos Genève Tourisme | CGN

La Révolution industrielle amène la vapeur, la Belle Époque ses lignes pures et son envie de prendre le large. Dès le XIXe siècle, des dizaines d’embarcations sillonnent les eaux du Léman. Certaines sont encore là, invitant à de tendres périples.

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Les sept navires Belle Époque de la Compagnie Générale de Navigation (CGN) encore en service (à vapeur ou diesel) ont été classés monuments historiques.

C’est un Américain, homme d’affaires avisé et consul de son pays en France, qui, le premier, lance ses embarcations sur le lac Léman, dès 1823 — sur le modèle des bateaux à vapeur navigant alors déjà sur l’Hudson River. Desservant Ouchy depuis Genève via la Côte, le Guillaume Tell, tel est son nom, connaît d’emblée un engouement phénoménal, notamment avec ses croisières dominicales autour du lac. D’autres embarcations, adoptant coques en fer et chaudières à haute pression, lui font vite concurrence, précipitant la création en 1873 de la Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman — ancêtre de l’actuelle CGN. À cette époque, l’autre bateau d’Edward Church, un étrange catamaran aux deux aubes mues chacune par quatre chevaux (!), bruyant et peu efficient, a déjà pris sa retraite…

LES CHARMES DE LA BELLE ÉPOQUE

En 1896, à Genève, l’Exposition Nationale Suisse voit triompher le progrès, la foi en l’avenir et le beau. Sur l’eau filent désormais des perles mécaniques. Cinq ont survécu aux aléas du temps : les bateaux-salons Montreux (1904), La Suisse II (1910) et le Savoie (1914), puis le Simplon III (1920, récemment accidenté) et le Rhône III (1927). Autant de silhouettes longilignes et gracieuses, étirées sur 68 m à 78,50 m, à bord desquelles on embarque encore l’été pour de mémorables croisières.

Plus que la destination, c’est ici le voyage qui compte. Ce temps harmonieux à glisser sur le miroir des eaux, où la balade devient ballade, romantique. Devant une belle assiette, un verre, une fondue, ou à lézarder au soleil, sur les transats du pont supérieur, regard rivé sur les villas cos-

sues du Petit-Lac, les vignes de la Côte, ses châteaux et les sommets du Chablais qui s’amoncellent à tribord.

ET LES MOUETTES, ALORS ?

Rive droite. Rive gauche. Et, entre deux, le trait d’union des mouettes. Les Genevois adorent ces petites embarcations lancées en 1897 et sautent à bord à la moindre occasion. Et pour cause, en 5 à 10 minutes de traversée de la rade, la journée de travail s’agrémente d’un sympathique facteur aventure, embruns en proue.

Les ornithologues l’affirment : les mouettes sont fidèles. Celles du Léman aussi. Faisant leur nid sur les berges genevoises depuis plus d’un siècle, ces ferrys de poche (embarquant 40 à 60 passagers) ne manquent pas une journée d’allers et venues, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Leur point de ralliement ? Les Pâquis. De là, toutes les 10 minutes, une ligne dessert Molard, à l’orée du Rhône, et une autre les Eaux-Vives, à fleur de jet d’eau. Une troisième, moins fréquente (toutes les 30 mn) rejoint Port-Noir (plage) — d’où la navigation peut se prolonger jusqu’à la délicieuse parenthèse de verdure de la Perle du Lac. Tarif : 2 francs seulement.

Aux mouettes historiques, se sont récemment jointes deux embarcations électro-solaires de forme similaire, mais révolutionnaires — qui peuvent naviguer jusqu’à 13 h sans recharge. L’union parfaite de la tradition et d’un futur décarboné, au clapot atténué, avançant sans bruit. Presque comme en voilier.

cgn.ch

mouettesgenevoises.ch

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Grandes tables d’été

Une gastronomie tout en légèreté

Texte Daniel Bauchervez Photos Guillaume Cottancin L’omble chevalier du chef Mathieu Croze au restaurant Le Chat Botté, sublimé par la douceur de l’avocat et rehaussé par la fraîcheur de la menthe poivrée.

Ci-dessus : Raviolo aperto du chef Ivan Baretti au restaurant Tosca : double feuille de pâte, ragoût de blettes locales, crevettes rouges de Mazara del Vallo, citron vert et ricotta.

Ci-contre : Bar de ligne en fines tranches mariné aux agrumes du chef Olivier Jean à l’Atelier Robuchon, et sa nage à la courge musquée d’Hermance.

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L’été venant, une cuisine pleine de délicatesse s’invite à la table des restaurants étoilés de Genève.

Pétrie d’inventivité,

elle évolue autour des produits de saison et du meilleur des potagers locaux, finement sélectionnés par des chefs-orfèvres.

AU FIRMAMENT DES TABLES GENEVOISES

Face au Léman, un air de Belle Époque flotte au Woodward. À l’automne 2023, deux ans seulement après son ouverture, L’Atelier Robuchon s’y est offert un grand bonheur : 2 étoiles Michelin, cas unique à Genève. On déjeune ou dîne ici dans un cadre tout en rouge et noir, ancré sur une table haute ou au bar, face au théâtre de la cuisine ouverte. À la tête de la brigade, le chef Olivier Jean a fait escale à Taipei, Miami, New York et Montréal avant d’atterrir à Genève et de propulser l’Atelier Robuchon vers le firmament de la gastronomie locale. Sa cuisine ? Une partition tout en nuances et en esthétique, jonglant entre les plats signature maison et une farandole de small plates taillés pour la dégustation, interprétation personnelle des meilleurs produits locaux de saison. Le menu végétarien, tout en finesse, en est une belle illustration, avec notamment son velouté de carotte soyeux et son risotto au safran et riz du Vully — cultivé aux confins des cantons de Vaud et de Fribourg. Pour l’accompagner : un couscous de crucifères.

Quai Wilson, 37

Tél. 022 901 37 70

Tous les jours sauf dimanche et lundi 12 h-13 h 30, 19 h-21 h 15 Menu déjeuner mardi-vendredi 79-89 francs oetkercollection.com/hotels/the-woodward/restaurants/latelier-robuchon

DANS

LE SÉRAIL DU BEAU-RIVAGE

Première grande table d’hôtel genevoise ouverte au public (en 1967), Le Chat-Botté (1 étoile Michelin) occupe un écrin à nul autre pareil : le bien-nommé Beau-Rivage, une maison chargée d’histoire, à l’âme généreuse, amarrée avec superbe face au lac — terrasse gastronomique au premier plan. Attaché au souvenir de l’Impératrice Sissi, l’établissement fait partie de ces palaces de légende, aux mains de la famille Mayer depuis cinq générations. Depuis septembre 2023, c’est un chef auvergnat qui, après quatre années en tant que souschef, y fait merveille : Mathieu Croze. Sa cuisine ? Française comme lui, sublimée par des notes acidulées asiatiques… et une cave spectaculaire. La raison y guide les choix d’ingré-

Trois chefs pour quatre étoiles Michelin : Ivan Baretti au Restaurant Tosca (en haut à gauche), Mathieu Croze au Chat-Botté de l’Hôtel Beau-Rivage (en haut à droite) et Olivier Jean à l’Atelier Robuchon de l’Hôtel The Woodward (2 étoiles ; en bas).

dients de saison et du terroir (végétaux omniprésents), venus du lac et des montagnes proches, et le cœur s’y emballe pour les menus à thème déclinés plusieurs fois l’an autour d’un produit phare. Là aussi, un surprenant menu végétal, puisant exclusivement dans le vivier local, est proposé.

Quai du Mont-Blanc, 13

Tél. 022 716 69 20

Tous les jours sauf dimanche et lundi 12 h-13 h 30, 19 h-21 h Menu déjeuner mardi-vendredi 75-85 francs beau-rivage.com/fr/restaurant-le-chat-botte.html

SUR UN AIR DE TOSCA(NE)

Les détails font la perfection et la perfection n’est pas un détail, affirmait Léonard de Vinci. L’adage semble avoir été taillé sur mesure pour la maison, établie aux Eaux-Vives (1 étoile Michelin). Tosca, comme Toscane. Fresque à l’italienne, toiles du défunt Marco Borgianni, verre soufflé de Murano, assiettes en bronze patiné, tissus florentins griffés

Gucci et Pucci, soie, dentelle de Tavernelle… le cadre, chantant l’éternité de la Renaissance, fait écho à l’esthétique pure des créations du chef Ivan Baretti — formé à L’Arpège (Paris) et passé par l’incontournable Il Lago, référence italienne de Genève. Ses maîtres mots ? Raffinement, qualité et authenticité aux accents de Toscane, servis par la richesse de productions suisses et transalpines de premier choix, repensées sur des notes contemporaines, fraîches et inventives. Le raviolo aperto ? Au ragoût de côtes de blettes, citron vert et crevettes rouges de Mazara del Vallo. La côte de veau ? Au Gruyère affiné 24 mois, citron noir et dent-de-lion confit. A tavola !

Rue de la Mairie, 8 Tél. 022 707 14 44

Tous les jours sauf samedi midi, dimanche et lundi 12 h-14 h, 19 h-22 h Menu déjeuner mardi-vendredi 59 francs tosca-geneva.ch

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Christian Dior s’épanouit Rue du Rhône

Une fleur architecturale au cœur de Genève

Entre les bâtiments classiques de la rue la plus élégante de la ville, a fleuri un édifice extraordinaire : la nouvelle boutique Dior. Des pétales blancs forment sa façade, immaculés de jour et illuminés de nuit, en hommage à l’une des passions du couturier : les fleurs.

Texte Yannick Nardin Photos Jonathan Taylor
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Imaginée par l’architecte Christian de Portzamparc, lauréat du Prix Pritzker, la nouvelle adresse de Dior à Genève affirme en grand la présence de la maison de luxe parisienne. De l’extérieur, cette fleur blanche monumentale met la rue du Rhône, la plus courue de Genève, au diapason de l’esthétique maison. Derrière ses immenses pétales, les espaces s’articulent sur plusieurs étages, le long d’une « tige centrale » : un puits de lumière et de verre s’élevant vers le salon privé du rooftop et plongeant jusqu’aux « racines » du premier sous-sol — dédié au prêt-à-porter Homme. Tous les thèmes chers au couturier sont subtilement agencés au gré des étages et salons privés. Ainsi, la décoration fait-elle la part belle à l’art, dans une atmosphère intimiste et raffinée.

Fervent amoureux des fleurs, symbole de beauté naturelle et de sophistication intemporelle, le couturier les intègre dès ses premières collections. Ses robes sont brodées de pétales délicates, ses parfums inspirés par les jardins de sa jeunesse en Normandie. Au fil des décennies, chaque directeur artistique de Dior apporte sa propre interprétation. Dans les années 1960, Yves Saint Laurent introduit des imprimés floraux audacieux, tandis que John Galliano crée des robes de bal exubérantes ornées de fleurs en tissu luxuriant. Raf Simons réinterprète la thématique de manière plus minimaliste, par des motifs abstraits. Aujourd’hui, sous la direction de Maria Grazia Chiuri, le végétal reste source d’inspiration majeure pour la maison.

Pour Christian Dior, le blanc incarne l’élégance, la pureté et la sophistication. Le couturier l’utilise volontiers seul, mais aussi en contrepoint de teintes plus foncées, ou en opposition au noir. Son premier succès en 1938, un tailleur pied-de-poule noir et blanc, se place déjà sous le signe de cette association. Le blanc est aussi omniprésent dans la collection Corolle de 1947, qui révolutionne la mode féminine avec ses robes fluides aux courbes florales et ses tailleurs structurés. Le début d’une nouvelle ère. Passionné par l’harmonie des couleurs et la perfection des formes, construisant ses silhouettes tel un architecte — ajustées toujours d’une touche de douceur —, le créateur ne renierait certainement pas la nouvelle fleur genevoise de la maison dont il a planté la graine.

dior.com

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Swissquote — L’avènement d’une banque

« Notre région est bénie des Dieux »

Texte Philippe Monnier Photo Nicolas Righetti

Diplômé de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne,

Marc Bürki a co-fondé en 1996 la banque en ligne Swissquote. Il revient pour helvet sur cette

grande aventure

Fort d’un certain charisme et d’un bon relationnel, boulimique de ses propres mots, traversé par 1001 idées chaque jour et par une envie d’ubiquité, impatient… Marc Bürki se décrit comme un modèle d’entrepreneur, aux qualités miroirs de ses défauts.

En 1990, il fonde avec Paolo Buzzi, comme lui ingénieur diplômé de l’EPFL, une entreprise dédiée à la création de logiciels et applications web spécialisés dans la finance. Six ans plus tard, Swissquote voit le jour. Entrée en bourse dès l’an 2000, l’entreprise connaît une croissance fulgurante, attirant un nombre sans cesse croissant d’investisseurs privés et institutionnels — et s’impose aujourd’hui comme le leader suisse de la banque en ligne. Élargissant sa gamme de produits et étendant sa présence à l’international au fil du temps, elle dispose désormais de 11 bureaux à travers le monde, 1’134 employés et plus de 500’000 clients, pour un chiffre d’affaires de CHF 531 millions, un bénéfice avant impôts de CHF 255 millions et des avoirs clients atteignant CHF 58 milliards. C’est dans son siège à Gland que Marc Bürki, CEO de Swissquote, a reçu helvet

2023 A ÉTÉ UNE EXCELLENTE ANNÉE

POUR SWISSQUOTE. À QUI PRENEZ-VOUS DES PARTS DE MARCHÉ ?

Notre progression de l’année 2023 est en partie attribuable aux taux d’intérêt normalisés. Néanmoins, en Suisse, nous avons réussi à capter des parts de marché des grandes banques et, dans une moindre mesure, des banques cantonales. À l’international, par exemple à Dubaï, un nombre important d’expatriés ont choisi d’utiliser la plate-forme Swissquote au détriment des banques d’affaires internationales. Le fruit de notre engagement à offrir des services de qualité presque comparables à ceux des grandes banques, mais à un tiers de leur prix.

DANS QUELS DOMAINES PRÉVOYEZ-VOUS

UNE FORTE CROISSANCE ?

Il y a trois ans, en tant que banque spécialisée dans les investissements, nous n’étions généralement pas l’établis-

sement principal de nos clients. Mais nous avons décidé de redéfinir notre stratégie pour devenir une « banque de tous les jours », gestion des comptes salaires inclus. Pour cela, nous avons élargi notre gamme de services pour proposer diverses méthodes de paiement — telles que les cartes de crédit et de débit —, ainsi que des prêts, notamment hypothécaires. Cette diversification a attiré une nouvelle clientèle et engendré une croissance soutenue qui devrait se poursuivre. De plus, en collaboration avec PostFinance, nous avons lancé l’application mobile Yuh, qui permet de payer, épargner et investir ; avec plus de 200’000 clients et CHF 5 milliards déposés, c’est aujourd’hui la première application fintech en Suisse.

PARLEZ-NOUS DE VOTRE

DÉVELOPPEMENT À L’ÉTRANGER

Nous sommes actuellement implantés dans neuf autres pays. En 2023, pour la première fois, nos clients internationaux ont généré une part de notre chiffre d’affaires net supérieure à celle de nos clients résidant en Suisse. Le potentiel de croissance à l’international demeure considérable, même si notre gamme de services est plus limitée à l’étranger, à l’exception notable du Luxembourg.

PRÉVOYEZ-VOUS DE POURSUIVRE VOTRE POLITIQUE D’ACQUISITIONS ?

Avec une valorisation de CHF 4 milliards et un excellent ratio de fonds propres dépassant les 25 %, nous sommes idéalement positionnés pour poursuivre notre stratégie d’acquisitions. Nous envisageons ainsi d’acheter d’autres entreprises en utilisant nos fonds propres excédentaires ou en levant du capital, mais restons très sélectifs sur nos cibles, les acquisitions ayant pour but principal d’accélérer notre croissance.

OÙ EN SERA SWISSQUOTE DANS DIX ANS ?

Notre premier objectif est d’atteindre un bénéfice avant impôts de CHF 350 millions d’ici 2025 et nous sommes sur la bonne voie pour y parvenir. Dans une décennie, nous aurons

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KHAKI AVIATION PILOT

La construction de la nouvelle tour de l’entreprise à Gland symbolise la croissance de Swissquote, en Suisse et à l’international.

très probablement considérablement grandi et notre présence internationale sera bien plus marquée. Je pense que nous resterons indépendants, car cela fait partie de notre identité.

Du point de vue des produits, je prévois une augmentation de l’instantanéité dans le monde de l’investissement, avec par exemple des bourses ouvertes en continu et une utilisation beaucoup plus poussée de l’intelligence artificielle.

COMMENT VOYEZ-VOUS LE DÉVELOPPEMENT DES ICO (INITIAL COIN OFFERING), DE LA BLOCKCHAIN ET DES CRYPTOMONNAIES ?

Concernant les ICO, après deux tentatives peu fructueuses, je reste sceptique, surtout pour les PME locales à actionnariat restreint et bien défini. Je ne perçois pas de bénéfices à remplacer les actions classiques par l’émission de jetons (tokens). En revanche, mon enthousiasme pour la technologie blockchain et les cryptomonnaies demeure intact. C’est pourquoi nous avons choisi d’élargir notre offre de services dans ce secteur, malgré le scepticisme des dernières années. Les développements récents confirment la pertinence de notre approche.

QUE PENSEZ-VOUS DES CONDITIONS-CADRES DANS LA RÉGION LÉMANO-GENEVOISE ?

Le panorama de notre région est unique et, pour les entreprises, les conditions-cadres sont hautement favorables. Cela inclut le dynamisme du bassin lémanique, la proximité de l’EPFL et la facilité de dialogue avec les autorités. Le taux d’imposition sur les bénéfices, aux alentours de 14 %, est raisonnable, même si la fiscalité des personnes physiques souffre de la concurrence avec les cantons de Suisse centrale. Les opportunités de formation et la sécurité sont également excellentes. Bref, j’ai vraiment l’impression que notre région est bénie des Dieux. C’est cette attractivité qui

nous permet d’attirer des talents de calibre, tels que notre nouveau Chief Operating Officer, Nestor Verriez.

PARLEZ-NOUS DE VOTRE TOUR DE 16 ÉTAGES EN CONSTRUCTION À GLAND

Avec 700 employés, notre siège actuel a atteint sa capacité maximale. Actuellement 150 employés supplémentaires se répartissent dans des bureaux externes temporaires. Le projet de la nouvelle tour vise à réunir tout le monde sur un même site et fournir l’espace nécessaire pour accueillir de nouveaux collaborateurs indispensables pour gérer l’augmentation de notre clientèle. Toutefois, le défi réside dans la durée des travaux de construction, estimée à trois ans pour les nouveaux locaux et deux ans pour la rénovation des anciens. Déjà qu’il nous a fallu cinq ans pour obtenir un permis de construire !

IL Y A QUELQUES ANNÉES, VOUS DISPOSIEZ D’UN CENTRE DE CODAGE À KIEV. QU’EN EST-IL ADVENU ? Nous avons dû fermer ce centre de codage, mais la résilience de certains anciens employés, qui sont au front et continuent de nous envoyer du code, est admirable. Nous avons depuis mis sur pied notre propre centre de technologie à Bucarest, une région riche en ingénieurs.

SI VOUS AVIEZ 30 ANS AUJOURD’HUI, DANS QUEL DOMAINE EST-CE QUE VOUS LANCERIEZ UNE NOUVELLE ENTREPRISE ?

Dans la robotique, non pas dans le but de faire fortune, mais parce que les évolutions sont spectaculaires. Je suis convaincu que, dans une cinquantaine d’années, de nombreux robots interactifs équipés d’intelligence artificielle feront partie intégrante de notre quotidien. Je pense non seulement aux robots humanoïdes, mais aussi aux assistants virtuels, aux véhicules autonomes et à d’autres innovations similaires.

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© Tom Claeren

La Réserve

Un air de dolce vita

Un voyage immobile. Une parenthèse enchantée

aux portes de la ville, sur un territoire secret préservé des regards. Voilà l’essence du La Réserve

Genève Hotel and Spa, blotti dans 4 hectares de verdure sur les berges du petit lac, rive droite.

Les embruns du jet d’eau s’éloignent dans des éclaboussures de Léman. Ronronnant sous un bain de soleil, le coquet motoscafo (vedette) de La Réserve — tout en bois verni — file bon train, cheveux et croix suisse au vent. La ville dans le rétroviseur (quel rétroviseur ?), les Alpes en toile de fond, battant la chamade sur l’horizon oriental.

L’arrivée est resplendissante. Un ponton privatif déroulé comme un rêve sur l’eau et, déjà, une villa tout en verre, sirotant le paysage à tous les étages — jusque sur le large tapis de gazon l’enveloppant. Là-haut, vu du lit, vu de la baignoire en îlot, les voiliers dansent pour les montagnes. L’aéroport de Genève n’est pourtant qu’à 3 kilomètres.

UNE RETRAITE

Un passage secret plus tard, l’hôtel est là. Comme un lodge dans sa savane savamment soignée, comme un opulent refuge dans sa vaste clairière coupée du monde, fleurant bon l’herbe fraîche et les buis taillés. Une immense piscine trapézoïdale y déroule ses longueurs inégales. Plus loin, des haies façon pièces d’échiquier dissimulent des terrasses très privatives butinant le parc, en toutes intimités.

Pas de numéros à La Réserve. Rien que des sourires et la bienveillance dans l’œil du voiturier, du bagagiste, du groom, du réceptionniste, des serveurs et du personnel d’étage. Chaque client, ici, est connu par son prénom. Ses goûts et préférences sont notés — portant à un niveau stratosphérique ce souci du détail et cette discrétion indissociables de l’hôtellerie de luxe suisse.

UN SANCTUAIRE

Vin, fruits, gâteaux, bonbons pour les enfants… l’arrivée dans la chambre est déjà une récompense. Supérieure aux bruns chamarrés de terres africaines. Deluxe tout en vieux rouge colonial et parquet de chêne. Suites chamarrées aux bordeaux britanniques, champagne et chocolat, ou terrasses tropéziennes, jusqu’à la présidentielle réinterprétant une Afrique de légende, l’exotisme est partout — mais partout discret.

Ici comme ailleurs, certains courent après le temps, de rendez-vous en réunions d’affaires. Beaucoup reviennent le week-end, en amoureux ou en famille — car, oui, les familles sont ici les bienvenues. Facile d’occuper les chérubins à La Réserve… Entre le tapis lion, la tente-cabane et les coussins

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La ville, pourtant proche, semble bien loin vue du parc de l’hôtel La Réserve — tourné, comme sa vaste piscine, vers le lac Léman et les sommets qui le coiffent. © Grégoire
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Gardette

doudous de la chambre des enfants, les multiples activités (gratuites) de La Petite Réserve (atelier sushi ? why not !) et le créneau horaire dédié à la piscine du spa, fort est de croire qu’ils dormiront bien ce soir.

UN REMÈDE

Le mot est un peu fourre-tout. D’un lieu à l’autre, le « spa » peut aussi bien désigner un sous-sol humide qu’un délicieux univers parallèle invitant à vivre une expérience à grande échelle. Au Spa Nescens de La Réserve (2’500 m2 !) c’est clairement la seconde définition qui prévaut. Tout y appelle à réveiller ses sens, dans une synergie holistique anti-stress et anti-âge qui conjugue soins sur mesure, nutrition, médecine et activités physiques. Si les horlogers suisses subliment le temps, ici, on le remonte !

Comme partout à La Réserve, l’écoute et l’approche douce priment. Ce qui n’interdit pas une bonne suée dans la salle de sport, un entraînement un peu poussé avec un coach privatif, une séance de tennis ou… de ski nautique ou de wakeboard, Léman oblige.

UN FESTIN

Toujours, à La Réserve, s’exprime le sentiment d’être privilégié. Jusque dans les cuisines où, parfois, le chef invite ses hôtes. Les chefs, devrait-on plutôt dire, avec un « s ». L’établissement compte en effet deux tables principales, déclinant autant d’ambiances. Au très orientaliste Loti, imaginé par le décorateur Jacques Garcia, une jungle très contrôlée

prospère sous la présidence d’un éléphant de bronze et de perroquets de bois colorés devenus légendaires. Tout l’appel du voyage est là, jusque dans l’assiette, sublimant les produits suisses sans s’interdire des incartades sur les chemins du Japon.

Exotisme toujours. Au Tsé Fung, unique restaurant chinois étoilé de Suisse, on goûte une cuisine cantonaise revisitée par maître Xu, dans un décor de soie, de rouges et de laque noire inspiré du tumultueux Shanghai des années 1930. En vedette : le traditionnel canard laqué, servi en deux temps, de deux manières différentes.

UN ART DE VIVRE

Si La Réserve fait les beaux jours de Genève et des Genevois, nombreux à apprécier ses tables et son Spa Nescens, la maison s’inscrit dans une plus vaste constellation de propriétés haut de gamme conjuguant étoiles, excellence, authenticité et (relative) simplicité.

Le Crans-Ambassador à Crans-Montana, Mont Cervin Palace, Monte Rosa et Schweizerhof à Zermatt, AlpenGold à Davos, Bellevue Palace à Berne, La Réserve à Zurich, Paris et Ramatuelle, et d’autres encore, le groupe, dirigé par le discret homme d’affaires Michel Reybier, s’investit uniquement dans des lieux de prestige, hors du temps.

lareserve-geneve.com michelreybierhospitality.com

L’architecture intérieure de La Réserve s’inspire des notes intemporelles des grands lodges de luxe africains. © Grégoire Gardette

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Dites l’heure avec des fleurs

L’Horloge fleurie de Genève

Aussi emblématique que le proche jet d’eau, L’Horloge Fleurie incarne l’esprit de Genève : élégante, toujours à l’heure et parfaitement fidèle à l’esprit des horlogers suisses, qui se sont toujours efforcés de magnifier le décompte du temps.

Texte Claude Hervé-Bazin Photos Lucien Fortunati | Gauvin Lapetoule
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Les designs de l’Horloge sont le fruit d’un travail d’équipe réunissant contremaître principal, architecte, chef de service et producteur de plantes.

Elle est là, sur sa butte, tournant le dos au lac et aux vieux vapeurs, face au Quai du Général-Guisan, à l’entrée du Jardin Anglais. Un tapis de fleurs sur gazon britannique immaculé, aux arabesques romantiques, enluminé comme un livre d’heures.

C’est en Suisse, croit-on savoir, que la première horloge fleurie au monde fut conçue : c’était en 1900, au pied du grand hôtel des Avants, au-dessus de Montreux. Celle de Genève, fruit d’une initiative d’une association de bijoutiers-horlogers, date de 1955. Créée par l’architecte paysagiste Armand Auberson (père de la roseraie du Parc La Grange), elle a connu plusieurs incarnations au fil du temps : cadran unique, adjonction d’autres cadrans décalés ou superposés (2002), puis retour aux sources en 2017 — l’esthétique en tête.

L’HORLOGE RÉIMAGINÉE

Cette année-là, le mécanisme de l’horloge est rénové et de nouvelles aiguilles aux reflets argentés (en fibre de verre) installées, remplaçant celles, tubulaires et noires, des années antérieures. Leur forme Dauphine trahit le mécène : Patek Philippe. L’horloger star sort alors le grand jeu… trois jeux d’aiguilles, précisément ! L’Horloge en profite pour s’offrir des systèmes d’arrosage intégré et de sécurité. Quiconque approche trop près déclenche désormais sonnerie et lumières, tandis qu’un signal informe la police de l’intrusion.

Le nouveau concept, aussi joli soit-il, est plus consommateur de fleurs que jamais. Là où il en fallait environ 6’500 auparavant, il en faut parfois désormais plus de 12’000 — produites de manière durable au Centre horticole de Vessy.

L’essentiel sert à dessiner les jolies frises de volutes qui encadrent l’Horloge. Des alternantheras, souvent. Le centre, lui, n’est pas très vorace malgré ses 5 m de diamètre et 15,7 m de circonférence : quelques centaines de plantes en général — et autant de santolines pour tracer les chiffres.

SOUS HAUTE SURVEILLANCE HORTICOLE

Les cinq jardiniers du Service des espaces verts de la ville (SEVE) attachés à l’Horloge parlent de mosaïculture. À chaque saison son design. Primevères dès mars souvent, pensées en avril-mai, bégonias et/ou succulentes (adaptées à la sécheresse estivale) à partir de juin, puis retour des pensées pour l’automne et l’hiver. Un travail de titan, à vrai dire. Et un casse-tête lorsque les anniversaires sont inscrits en lettres de fleurs aux couleurs de l’institution célébrée — comme le rouge et le blanc, à l’été 2022, pour commémorer les 160 ans de la Croix-Rouge. Quelles plantes voudront bien résister durant cette saison ? Genève ayant abandonné depuis des années les produits phytosanitaires, il s’agit aussi de veiller au grain. Chasser les insectes voraces. Éviter maladies et champignons. Tailler. Remplacer les plantes en mauvais état. L’équipe s’y consacre au moins deux fois par semaine.

Cet été, l’horloge s’habille en ophiopogons, echeverias, bégonias et coléus foncés. On imagine déjà un beau camaïeu de violet et de vert — renforcé par le contraste des chiffres en coléus jaunes. Pour les jardiniers : une semaine de travail, au moins.

geneve.ch

Le Top des bars genevois

Texte Daniel Bauchervez
Ville sage, Genève ? Oui mais… Du côté de Plainpalais, la rue de l’École-de-Médecine (EDM) s’anime fort en fin de semaine. Et chaque quartier possède ses perles…

LE VERRE À MONIQUE

Des multiples terrasses de la rue, c’est celle-là qu’il faut choisir. À l’intérieur, les vieux sols et l’arrondi du bar cuivré font écho à quelques touches vintage et à une carte de cocktails longue comme le bras (une grosse quarantaine). Ils sont ici classés par dominantes : acidulés, salés ou non, à la verte fraîcheur, fruités ou floraux, boisés, épicés… Du classique, du moins classique, du pas classique du tout — à la cire d’abeille, par exemple !

Rue des Savoises 19 022 320 23 07

Ouvert mardi-mercredi 17 h 30-minuit, jeudi 17 h 30-1 h, vendredi 17 h 30-2 h, samedi 19 h-2 h, fermé dimanche-lundi. verreamonique.ch

À L’ANCIENNE

Pas d’éléphant dans la pièce et pourtant, tout est rose ! Les banquettes, les chaises et les tabourets. Les murs et les poutres. Le p’tit vélo qui pédale dans le vide. Les lumières by night. Et jusqu’à certains drinks. Pas girly pour autant, À L’Ancienne. Dans le quartier Saint-Gervais, pas bien loin du Rhône, le bar distille vins du monde au verre, Asahi et cocktails de compétition, sans négliger soirées DJ et open mic épisodiques.

Place De-Grenus 4 022 313 62 69

Ouvert mardi 17h-23h, mercredi 17h-minuit, jeudi 17h-1h, vendredi 17h-2h, samedi 21h-2h, fermé dimanche-lundi. alancienne.ch

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Orchestre de la Suisse Romande Genève

Orchestre de la Suisse Romande Genève 022 807 00 00 osr.ch billetterie@osr.ch 2025 2024
Le temps de s’abonner Grands Mécènes Partenaire de diffusion Partenaire de saison Partenaire institutionnel Autorités subventionnantes
Saison

LITTLE EMINENTE BARREL

Aux Eaux-Vives, il n’y a pas que le jet d’eau qui coule à flot. À quelques pas des quais, Little Eminente Barrel distille du rhum à gogo. Si la maison a noué un partenariat privilégié avec une marque cubaine, il en vient de partout, des Bermudes à la Barbade, de Jamaïque et même du Costa Rica. L’occasion de cocktails bien dosés, à savourer en terrasse l’été, ou dans un intérieur néo-rétro tropical tout juste revivifié, saupoudré de photos de la perle des Caraïbes.

Rue du Lac 15

022 700 73 40

Ouvert mardi-vendredi 18h-minuit, samedi 19h-2h, fermé dimanche-lundi. littlebarrel.ch

SOULWINES

Exit cocktails, bonjour nectars. Discrètement installé dans la vieille ville, l’épicurien Soulwines met en avant les vins suisses naturels ou élevés en bio ou biodynamique, servis avec une belle carte de produits du terroir sur planchette (charcuterie et fromages) — et des boissons artisanales suisses, aussi. Même le pain est bio. Des sélections de 3 et 6 vins invitent à se lancer. Convaincu ? Il n’y a plus qu’à repartir avec une bouteille… ou deux.

Grand-Rue 24

021 888 39 09

Ouvert mardi-samedi 17h-23h, fermé dimanche-lundi soulwines.ch

JOY SECRET BAR

Tout est dans le titre : secret. Inspiré par les speakeasies, ces bars américains cachés du temps de la Prohibition, le Joy s’est planqué au fin fond du quartier du Petit-Saconnex, sous le restaurant (péruvien) Jules-Édouard. Un escalier s’enfonçant sous terre et un rideau de plantes plus tard, le voilà, plein d’énergie, avec ses fauteuils Emmanuelle et tables basses tête de mort, ses luminaires ananas et ses gars aux platines. On danse ? Yes !

Rue du Grand-Pré 2

022 734 20 98

Ouvert mercredi 18h-minuit, jeudisamedi 18h-2h, fermé dimanche-mardi. jules-edouard.ch

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Loris von Siebenthal

Un photographe dans le vent

Texte Claude Hervé-Bazin Photos Loris von Siebenthal

Propulsés par les vents thermiques matinaux, les concurrents du Bol d’Or filent de Genève vers Le Bouveret, à l’extrémité orientale du lac, puis retour: la plus longue régate en bassin fermé du monde (66,5 milles marins).

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La jeune championne d’aviron genevoise Éline Rol, attachée à la Société Nautique de Genève, traverse la rade au lever du jour en compagnie des pêcheurs.

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Pour les grands voiliers, le lac Léman prend des allures de petite mer intérieure, propice à une navigation parfois exigeante — à droite, un Décision 35 propulsé par une bise bien établie.

Le 15 juin 2019, au large de Lutrin, un front orageux d’une rare violence secoue la flotte du Bol d’Or (81 e édition) de ses rafales dépassant 50 nœuds. L’image de Loris von Siebenthal, témoignant de l’événement, devient virale.

Le LX de Thomas Jundt, un prototype à structure tubulaire, s’envole sur ses foils dans un petit grain de fin d’après-midi, sur le retour du Bol d’Or.
Un pied sur les rives du Léman, un autre sur les

côtes bretonnes. Devenu navigateur et photographe au contact des embruns de l’Atlantique, Loris von Siebenthal est passé maître dans l’art d’immortaliser les marins et leur monde.

« Je devais avoir 10 ans quand j’ai reçu mon premier appareil photo, se souvient Loris. Au début de l’adolescence, j’ai découvert le développement photo en noir et blanc… dans la baignoire familiale — vite abimée par les sels d’argent. C’est là que le virus s’est vraiment emparé de moi. Pouvoir saisir une scène, la reproduire en l’interprétant et voir l’image renaître dans ma salle de bains grâce à la chimie, c’était chouette ! »

Ses vacances au nord de la Bretagne exposent le jeune homme aux fougues de l’océan. Les rochers, les vagues, les marées l’enchantent. « La photographie est devenue un moyen de partager la fascination que j’éprouvais pour ces atmosphères sauvages », confie-t-il. Une manière, aussi, de raconter le monde de la voile qu’il découvre, si hermétique aux terriens. Loris se jette à l’eau dès qu’il le peut. Dériveur, windsurf, puis croisière et régates, il fait ses classes et gravit les échelons. À 24 ans, il embarque pour un premier tour de France à la voile avec le Centre d’Entraînement à la Régate genevois. Quatre autres suivront, entre cordages et appareils photos. Le jeune navigateur se rapproche aussi d’Éric Monnin, le roi du match racing européen.

LA NOUVELLE ÈRE DE LA VOILE SUISSE

L’époque est marquée par l’émergence du team Alinghi, propulsé sur le devant de la scène par Ernesto Bertarelli sous les couleurs de la Société Nautique de Genève. Loris rejoint le skipper et photographe Philippe Schiller sur la base Alinghi d’Auckland, en 2003, à la veille de l’America’s Cup. Le voici aux premières loges pour immortaliser les galops d’essai du syndicat suisse et les équipes concurrentes.

L’incroyable victoire d’Alinghi sur Team New Zealand (5-0) précipite la voile helvétique dans une nouvelle réalité. La discipline se professionnalise, entraînant des milliers de jeunes dans son sillage, tandis que le lac Léman se mue en terrain de jeu des plus grands marins. Loris, lui, s’embarque

dans une nouvelle aventure à domicile, sans en mesurer encore vraiment la portée : le voilà photographe officiel du Bol d’Or Mirabaud, la plus importante régate en bassin fermé du monde. Un clin d’œil du destin… L’année précédente, le jeune homme et son team ont fini seconds de l’épreuve, lors d’une édition mémorable marquée par un gros orage « qui avait décimé toute la flotte ».

Loris ajoute à son portfolio un titre de photographe officiel du circuit de match racing. Une activité commerciale se développe en parallèle, au profit de multiples grandes entreprises. Sa marque de fabrique ? Quitter le studio pour photographier in situ, dans les environnements les plus complexes. « Créer une petite équipe pour monter un studio photo en haut d’une montagne, c’est mon kif ! » s’enthousiasme Loris. L’approche lui vaut en 2016 le Prix « Cube » Best of Advertising, pour une campagne en faveur de la BCGE. Sa cote professionnelle est renforcée en 2019 par le prix Mirabaud de la Best sports sailing photo of the year, le Nobel de la photographie de voile, pour l’image d’un catamaran affrontant des vents de près de 60 nœuds sous un ciel très menaçant, lors de l’épique Bol d’Or 2019 — décimé lui aussi par un violent orage. Un événement et une série de clichés qui lui valent également le Swiss Press Photo Award 2020. Vive la tempête !

La force des éléments transcende la photographie de Loris von Siebenthal. « Au fil des ans, j’ai développé une bonne quantité d’images témoignant de rencontres entre des lieux et des lumières, qui nous racontent la taille de la nature. Une manière de partager ma perception enthousiaste de notre environnement, auquel je tente de rajouter un zeste de poésie », déclare l’intéressé, plus impliqué que jamais dans ce travail aux dimensions très personnelles. « Un retour aux sources », en quelque sorte.

lorisvonsiebenthal.com

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Bol d’Or Mirabaud

Le laboratoire de la voile

Texte Lore Essac Photos Loris Von Siebenthal

Lancé en 1939 avec 26 participants, le Bol d’Or Mirabaud est devenu la principale régate au monde disputée sur un plan d’eau fermé, réunissant plus de 400 compétiteurs, dont certains des meilleurs marins de la planète. En 85 ans, la course s’est imposée comme un laboratoire d’innovations technologiques.

Le Bol d’Or Mirabaud est dans une certaine mesure la régate la plus simple du lac Léman, puisqu’il suffit d’en faire le tour, en laissant la barge du Bouveret à tribord. Mais c’est aussi, et pour bien des raisons, la plus compliquée.

Compétition pour les uns, le Bol d’Or Mirabaud est aussi, et surtout, une fête pour les centaines d’équipiers qui le disputent chaque année, à la mi-juin. Certains voiliers se rendent célèbres par leur élégance, leurs bois vernis et leurs cuivres lustrés ; d’autres par leurs faits d’armes et leur haut niveau de technicité. Organisé par la Société Nautique de Genève depuis 1939, le Bol d’Or Mirabaud doit beaucoup aux grandes familles de la région, qui rivalisent depuis longtemps d’ingéniosité et de technologie pour tenter de l’emporter. C’est d’ailleurs à l’un de ses représentants, l’homme d’affaires et philanthrope Ernesto Bertarelli, tombé dans les eaux du lac dès son enfance, que l’on doit la révolution de la voile suisse. Lorsqu’il s’investit dans l’aventure Alinghi au cours des années 1990, sans doute ne mesure-t-il pas encore lui-même comment la double victoire du syndicat lors de l’America’s Cup (2003, 2007) va propulser la Suisse parmi les nations de tête de la voile mondiale. Dès l’origine, la passion des élites économiques genevoises et vaudoises pour la discipline favorise l’émergence de talents. Ainsi de Louis Noverraz, barreur de la famille Firmenich, qui s’impose comme l’un des premiers grands régatiers de l’histoire du Léman. Les fortunes bien établies des rives permettent l’émergence d’une architecture navale ambitieuse, à l’image de celle d’Henri Copponex.

LA COURSE À L’HEURE PLANÉTAIRE

Si le Bol d’Or Mirabaud réunit d’abord des voiliers destinés à briller dans les courses de jauge internationale, il voit de nouveaux projets se dessiner dans les années 1970, à l’initiative d’architectes de la région souvent autodidactes, bien établis sur les rives du lac. Leur objectif principal : remporter LA grande course. L’histoire s’accélère, le sponsoring entre en jeu, les voiliers et les clubs se parent des couleurs de leurs commanditaires, de nouveaux projets toujours plus ambitieux voient le jour… Les représentants des grandes familles historiques ne sont cependant plus les seuls à jouer : le sport se démocratise et permet à un nombre toujours plus important de jeunes de découvrir la voile et la compétition, à travers le prisme unique de

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la culture lémanique. Les rives du Léman se transforment plus que jamais en un laboratoire de recherche, dont émergent des voiliers novateurs, des techniques nouvelles, des matériaux inédits. On y teste et développe les techniques de construction en fibre de carbone, les voiliers à foils, les quilles basculantes, les voiles rigides ou les mâts-ailes avec une fréquence, une durabilité et une passion uniques au monde. Les multicoques conquièrent le Léman dès le début des années 1980, grâce à l’attrait exercé par le Bol, favorisant des innovations que l’on retrouvera ensuite en mer. L’épreuve séduit désormais bien au-delà des frontières. Éric Tabarly, Dennis Conner, Russell Coutts, Ellen MacArthur, Loïck Peyron, Michel Desjoyeaux et tant d’autres contribuent au rayonnement international de l’épreuve.

LE BOL INNOVE ENCORE

En 2024, les organisateurs du Bol d’Or Mirabaud font une nouvelle fois office de pionniers à l’échelle internationale, en intégrant à l’épreuve deux nouveaux challenges : le Bol de Basalte, remis au premier des multicoques archimédiens, et le Bol de Carbone, qui récompense le meilleur foiler. Cette innovation est destinée à préserver l’attrait des classes préexistantes tout en encourageant le développement de nouveaux voiliers, quel que soit leur type. Et c’est bien là l’essentiel : préserver cette passion et cet engouement qui ont permis au Bol d’Or Mirabaud de s’affirmer comme une course star, propulsée sur le devant de la scène par la belle santé économique de la région lémanique, l’esprit d’entreprendre de ses résidents, la passion de la haute technologie et la splendeur du plan d’eau.

nautique.ch

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Didier Guzzoni

La grande aventure de Siri Inc.

L’homme est modeste. « On construit toujours sur les épaules des géants », affirme Didier Guzzoni. En une quinzaine de lignes, sa courte biographie Wikipédia déroule pourtant un parcours spectaculaire, qui l’a mené de la campagne genevoise à l’avant-garde de la Silicon Valley — avec, en vedette, une application qui a révolutionné l’intelligence artificielle : Siri.

Tout remonte, peut-être, à ces années d’enfance partagées entre promenades dans les bois, baignades dans le Léman, pêche et après-midi passés dans l’atelier de son grand-père, horloger chez Rolex. La technique passionne le jeune Didier. Les Legos n’y suffisent vite plus et il se met à désosser des radios pour mieux les remonter. Il répare aussi vélomoteurs, vieilles motos et bientôt voitures. À 13 ans, l’informatique et la robotique le fascinent. Là encore, tout s’emboîte, en un puzzle de plus en plus complexe dont la maîtrise procure un « sentiment presque étourdissant de créativité », repoussant sans cesse les limites de la curiosité scientifique. Suivent de longues heures à la bibliothèque de La Madeleine en quête d’ouvrages sur l’électronique, entrecoupées de dimanches après-midi à jouer aux échecs au Parc des Bastions.

Diplôme de l’École d’ingénieurs de Genève, puis d’informatique à l’EPFL, le parcours coule de source — sans encore quitter les eaux du Léman. Master en poche, Didier Guzzoni intègre une équipe travaillant au développement d’une application de robotique médicale commandée par la voix. Une voie prometteuse, justement : dès l’année suivante, il s’envole pour la Silicon Valley et rejoint le Centre d’Intelligence Artificielle de SRI International, ex-Stanford Research Institute — d’où ont déjà émergé, à la génération précédente, l’environnement graphique, la souris et l’Internet !

AU COMMENCEMENT DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

À Menlo Park (aux portes de Palo Alto), en plein boom de l’Internet, les projets s’enchaînent dans une effervescence et une énergie communicatives. Le Suisse se crée un « dense réseau de camarades geeks »… Le grand Lego de l’intelligence artificielle prend parallèlement forme, en collaboration avec d’autres passionnés — à commencer par l’Américain Adam Cheyer et le Français Luc Julia qui, enfant, a essayé de bricoler un robot pour faire son lit à sa place ! CALO voit le jour : Cognitive Assistant that Learns and Organizes. S’il ne s’agit encore que d’améliorer la prise de décision militaire, un programme civil et commercial se développe en parallèle, visant à développer un téléphone intelligent répondant aux commandes vocales.

De retour à l’EPFL en 2004 dans le laboratoire de Charles Baur, son mentor depuis de nombreuses années, Didier Guzzoni mène un vaste et long travail de synthèse entre Californie et Suisse. Puis publie sa thèse de doctorat : Active : A united platform for building intelligent applications. Ou comment construire un langage commun entre hommes et machines. L’entreprise Active Technologies est fondée dans la foulée — et très vite rebaptisée Siri sous l’impulsion du CEO de la jeune pousse, l’Américano-Norvégien Dag Kittlaus. Siri ? « Une petite fée qui mène vers le succès, dans la mythologie scandinave », précise Didier Guzzoni. Le premier assistant personnel virtuel au monde.

« Étant d’un naturel curieux et technique, l’envie de concevoir et réaliser des machines a toujours été mon moteur. L’informatique permettant d’allier les deux dans un même environnement est ainsi la discipline naturelle dans laquelle j’ai pu combler mes aspirations. Ensuite est venue l’envie de partager, vulgariser et expliquer notre ‘art’. D’où la motivation de faire sortir l’IA des laboratoires et d’en faire profiter le plus grand nombre. »

« Nous savions que c’était possible et que cela allait arriver, avec ou sans nous. Nous avons eu la chance d’être les premiers à y parvenir à grande échelle. » Comment ? Par le truchement d’un des géants précurseurs de l’informatique. En février 2010, l’application est proposée en télécharge-

ment gratuit sur l’App Store. Quelques jours plus tard, le pionnier de l’ordinateur personnel, Steve Jobs, contacte l’équipe en personne. « Ce fut un immense privilège de le rencontrer », se souvient Didier Guzzoni. En avril Apple rachète Siri. Didier et ses collègues se voient chargés de l’intégrer à l’iPhone 4S.

ENTRE DEUX ESPACES-TEMPS

Côte californienne, côte vaudoise, Didier Guzzoni mène aujourd’hui sa vie entre deux mondes. À l’ouest, Siri s’est développée ; langues, fonctionnalités, l’application est chaque jour plus présente dans la vie des Terriens. À l’est, le chercheur, installé à Mont-sur-Rolle, s’implique pour « garder les pieds sur terre » en tant que Président du conseil communal. « Passer en 15 minutes d’une réunion avec des collègues de la Silicon Valley à une réunion avec mes amis vignerons est une expérience tout à fait singulière ! »

Et demain ? Comprend-il l’inquiétude du grand public, qui fantasme une intelligence artificielle supérieure, forcément rationnelle, dépourvue de tout sentiment, qui tendrait à remplacer l’humanité par sa plus grande efficience ? « J’ai toujours considéré l’IA comme un intermédiaire entre l’homme et la machine. C’est un fantastique assistant pour nous — et non un remplaçant », précise le chercheur. « Je prends toujours l’exemple du Commandant Sullenberger qui a posé d’urgence un avion de ligne d’US Airways sur la rivière Hudson en 2009 (ndlr : histoire à l’origine du film Sully, avec Tom Hanks). La décision n’aurait pas pu être prise par une IA. Par contre, le pilote a bien expliqué que si les systèmes d’assistance de l’Airbus ne l’avaient pas aidé, il n’aurait pas réussi sans dommages. Quand la machine travaille avec l’homme, on obtient un système plus fort. Il s’applique d’ailleurs aussi très bien à l’analyse d’images médicales », renchérit Didier Guzzoni.

« Finalement, il s’agit de bien définir nos attentes. L’IA n’est pas très intelligente. Elle est très forte dans des niches, mais pas encore générale. La meilleure IA spécialisée dans les échecs ne sait pas jouer aux dames. Comme dirait le chercheur en informatique Andrew Ng : « avoir peur que l’IA se rebelle, c’est comme se soucier de la surpopulation humaine sur Mars. »

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CULTURE

LA FONDATION BAUR

A 60 ANS

En 1964, le musée des arts d’Extrême-Orient était inauguré dans un bel hôtel particulier de la rue Munier-Romilly (n°8), autour de l’exceptionnelle collection privée de l’entrepreneur suisse Alfred Baur — constituée de plus de 9’000 pièces nippones et chinoises d’exception, achetées à son retour de Sri Lanka, où il possédait plantations de thé et de cocotiers. Des donations ont depuis enrichi le fonds, lui ajoutant notamment laqués anciens, textiles chinois et important ensemble lié à la cérémonie du thé au Japon. À l’occasion de son 60e anniversaire, la Fondation propose plus que jamais conférences, visites guidées et ateliers à thèmes, ainsi qu’un week-end de célébrations et d’animations, les 31 août et 1er septembre. Et pour célébrer avec tous cette belle occasion, l’accès aux expositions temporaires est gratuit tous les samedis de l’année. En vedette : le pays du matin calme (Corée) jusqu’au 30 juin, puis le travail de la tisseuse japonaise Michiko Uehara à compter de fin octobre.

fondation-baur.ch

GASTRONOMIE

LE CIGALON, UNE GRANDE TABLE À PETIT PRIX

Parmi les restaurants les mieux notés de Genève, il s’affiche tout en haut de la liste. Avec 17/20 au Gault&Millau et 1 étoile Michelin, Le Cigalon détonne dans la scène gastronomique genevoise : ici, l’essentiel tourne autour de la mer, de l’iode, des poissons et des crustacés — sublimés de franches notes personnelles. Installé Route d’Ambilly 39 à Thonex, à quelques centimètres de la frontière française, l’établissement propose en semaine (du mardi au vendredi midi) l’un des menus du jour les plus avantageux de la région, au plat principal axé sur les arrivages du jour, facturé 56 francs. le-cigalon.ch

FESTIVAL

UNE NOUVELLE

FÊTE ESTIVALE

AU BORD DU LAC

La ville de Genève lance une nouvelle manifestation estivale sur la petite Rade, du 14 au 18 août. Le projet choisi pour cette première édition est mené par une équipe 100 % locale et très investie dans la culture. Les scènes des quais, installées sur les deux rives, accueilleront gratuitement le public pour une série de concerts, de spectacles de danse, du théâtre et des animations familiales — sans oublier, naturellement, tout un éventail de buvettes et espaces de restauration pour se requinquer. Un successeur aux défuntes Fêtes de Genève, plus modeste mais à la programmation assurément qualitative.

ÉTÉ 2024
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Échappée belle chez les horlogers

Moments d’exception à l’heure du terroir

Texte Yannick Nardin Photos Hôtel des Horlogers | Audemars Piguet

Au cœur de la vallée de Joux se niche un bijou : l’Hôtel des Horlogers. Immergé dans une nature paisible, l’établissement invite à une douce parenthèse, animée par l’inoubliable gastronomie de la nouvelle Table des Horlogers, et la découverte du savoir-faire horloger au Musée Atelier Audemars Piguet.

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L’architecture et les décors du Musée Atelier Audemars Piguet et de l’Hôtel des Horlogers ont été imaginés en osmose avec l’environnement. Bois, pierre et formes organiques, rappelant racines et champignons, sont mis à l’honneur.

Au Brassus, pour basculer dans un univers enchanté, une potion suffit. Proposée à la réception de l’Hôtel des Horlogers, l’infusion, nommée « Souvenir de Vaulion », se sirote sous la petite forêt inversée de bois flottés de l’entrée. La saveur du lieu est donnée : spectaculaire et authentique, en forme d’hommage à la vallée de Joux.

Visionnaire, l’Hôtel des Horlogers est le premier établissement suisse à avoir décroché le label Minergie-ECO — garant d’un bâtiment particulièrement sain, circulaire et écologique. Les lignes en zigzag de l’édifice s’intègrent parfaitement au coteau — les chambres sont agencées le long de couloirs en pente douce. Face aux larges baies vitrées se déroule le tableau naturel de la vallée : intrigant enfoui dans les brumes automnales, bucolique au printemps, piqueté de champs, de sapins et du trait bleu de la rivière de l’Orbe s’écoulant vers le lac de Joux. L’architecture et l’atmosphère extraordinaires de l’Hôtel des Horlogers, mais aussi du Musée Atelier Audemars Piguet attenant, ouvrent les portes d’une expérience unique.

LA SPIRALE DU TEMPS

Dans la vallée, l’horlogerie règne depuis près de trois siècles. Pour prendre le tempo de cet art de la précision mécanique, mais aussi de son esthétique, Audemars Piguet a créé le Musée Atelier. Un édifice dont les anneaux végétalisés du toit prolongent sans accrocs le paysage verdoyant. C’est la courbure d’une fine lame de métal par un artisan qui a inspiré cette forme en colimaçon à l’architecte danois Bjarke Ingels, de BIG (Bjarke Ingels Group), également à l’origine de l’Hôtel des Horlogers.

Point de murs, mais du verre — 108 panneaux porteurs, mesurant jusqu’à 12 cm d’épaisseur ! Les jeux de transparence entremêlent intérieur et extérieur, laissant couler librement la lumière naturelle, si essentielle aux horlogers. Car, ici, se trouvent les établis des artisans grandes complications et de décoration, œuvrant face à la vallée, sous le regard attentif d’une exposition de quelque 300 montres.

Les spires du Musée déroulent la visite autour de deux gardetemps exceptionnels : la montre de poche « Universelle » de 1899, au cœur de la section permanente, et la Code 11.59 Ultra-Complication Universelle RD#4, mise à l’honneur par l’exposition temporaire « Simplement Compliqué » jusqu’à fin 2024. Inspirée par la première, la seconde, présentée l’an passé, est aussi complexe que simple d’utilisation : elle réunit plus de 1100 composants, 17 innovations techniques, 40 fonctions et 23 complications réglées par seulement trois couronnes équipées de poussoirs.

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La Table des Horlogers, ouverte sur réservation du mercredi au vendredi, propose une expérience gastronomique immersive.

À LA TABLE DES HORLOGERS

Au caractère exceptionnel de l’exposition horlogère déroulée face à la vallée, répond depuis février 2024 l’atmosphère plus intimiste de la Table des Horlogers — nouveau versant gastronomique de l’hôtel, s’ajoutant à l’offre de la Brasserie Le Gogand et du Bar des Horlogers. André Cheminade, directeur de l’établissement, rappelle l’esprit du lieu : « Le conseil de fondation d’Audemars Piguet a souhaité que l’endroit reste accessible pour les gens de la vallée. Ainsi, nous proposons le café le plus abordable de la région et un plat du jour à une vingtaine de francs. Pour l’anecdote, nous avons décroché suffisamment de points pour une classification cinq étoiles, mais nous nous en tenons volontairement à quatre étoiles, moins intimidantes ! »

« Nous vous invitons à vous déchausser, pour vous promener dans la forêt du Risoud », sourient le maître d’hôtel et le sommelier dédiés à la Table des Horlogers. Pieds dans les copeaux de bois et la mousse, l’expérience se veut immersive, dans un décor amené à évoluer au fil des saisons. Aujourd’hui, sur les dernières traces de l’hiver et à l’aube du printemps,

voilà les convives (entre deux et huit, réunis à une table commune) transformés en oiseaux, picorant des chips variées sur les arbres de la salle et des amuse-bouche disposés sur des bûches. Le menu, composé de 8 plats et de multiples petits « à côté », célèbre le terroir et les talents locaux, avec un mot d’ordre : le fait maison. A l’origine du concept : le chef étoilé Emmanuel Renaut (trois étoiles Michelin au Flocons de Sel à Megève) et le chef exécutif de l’hôtel Alessandro Cannata, à l’œuvre en cuisine avec sa brigade. Bouillon de racines, tartelette aux asperges, gnocchi à la truffe noire, poisson du lac aux billes de sapin, filet de veau au café, les mets surprennent et ravissent. Quant au petit noir, il est torréfié dans la vallée — un impératif du label Minergie-Eco, obligeant à se fournir dans un périmètre restreint pour cette consommation phare.

L’héritage de la région, placé sous le signe du respect d’une nature-reine, de l’excellence et de l’ingéniosité, a certainement trouvé expression à sa mesure.

museeatelier.audemarspiguet.com hoteldeshorlogers.com

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Chopard Happy Sport

Sur le cadran joyeux de la Happy Sport valsent depuis trente ans déjà des diamants scintillants, s’entrechoquant doucement. En acier sportif et polyvalent, ce modèle emblématique de la marque se décline ici dans une tendre variation bleu ciel. Cette version aux accents célestes se prête à tous les porters, élégants comme plus vitaminés.

chopard.com

Rolex

Perpetual 1908

Depuis l’an passé, il existe une Rolex (relativement) confidentielle : la Perpetual 1908, nouvelle collection d’inspiration classique, au chiffre célébrant l’année de naissance de la marque. Ses lignes élégantes revêtent ce printemps une association caractéristique de l’horloger — boîtier en platine et cadran bleu glacier, rehaussé d’un décor inédit, guilloché grain de riz.

rolex.com

Vacheron Constantin Égérie Phase de Lune

Invitée au cercle restreint des partenariats « One of Not Many », réunissant des passionnés en quête constante d’excellence et de raffinement, la créatrice de haute couture Yiqing Yin signe pour Vacheron Constantin la nouvelle Égérie Phase de lune, au boîtier serti de 37 mm en or rose. Les bracelets interchangeables promettent un port éclectique et fantaisiste.

vacheron-constantin.com

Hublot MP-11 Water Blue Sapphire

Déclinée en différentes couleurs de saphir et de céramique, la MP-11 s’offre cette fois un look glacialement attirant de sérac — en un bleu acqua translucide et radieux. Un écrin idéal pour observer le mouvement apparent, qui s’illustre par une inhabituelle réserve de marche de 14 jours rendue possible par 7 barillets empilés.

hublot.com

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Baume & Mercier

Riviera 10765

L’essence même du sport-chic suisse infuse cette toute récente métamorphose de la Riviera, née il y a un demisiècle déjà. Déclinant cadran bleu nuit au décor vagues, lunette dodécagonale en acier sertie de 44 diamants et bracelet assorti, ce garde-temps allie puissamment élégance et simplicité — avec gros chiffres romains et quantième à guichet à 3 h.

baume-et-mercier.com

Six décennies après son lancement, la Carrera traverse le temps avec une nouvelle incarnation « panda » au boîtier en acier poli et satiné de 39 mm. Plus que jamais, son verre saphir bombé Glassbox offre une lisibilité remarquable et l’absence de lunette une ergonomie inégalée. Pour la première fois, une Carrera adopte le bracelet à 3 rangs.

tagheuer.com

Zenith DEFY Extreme Diver

Depuis son lancement en 1969, la ligne DEFY a su repousser les limites de la robustesse. Le nouveau modèle, assurément contemporain, adopte un boîtier de 42,5 mm en titane conçu pour résister aux conditions les plus extrêmes. La lunette unidirectionnelle ne manque pas de couleurs vives et de Super-Luminova, pour une lecture infaillible sous les eaux.

zenith-watches.com

Chanel

Montre J12 Atelier Couture

Automate Calibre 6

Plus chic et iconique que jamais, Gabrielle (Coco) Chanel revit à travers une montre aussi ludique qu’ingénieuse. Plus de 350 composants permettent d’animer sa silhouette-automate, par simple pression sur un bouton poussoir. Ciseaux à la main, Mademoiselle fait ainsi mine de tailler une petite veste noire placée sur un buste de couture.

chanel.com

Hermès

Arceau Duc Attelé

Hermès arpente de son galop élégant les terres des grandes complications horlogères. Doté en son centre d’un tourbillon tri-axial apparent sous son dôme de saphir et d’une répétition minutes au timbre cathédrale sonnant les heures, les quarts et les minutes, la Duc Attelé prouve la capacité de la maison à atteindre le summum de l’art mécanique horloger.

hermes.com

Tudor

Black Bay 58 GMT

Certifiée Master Chronometer, la nouvelle Black Bay 58 GMT reprend les dimensions fétiches des années 1950, avec un diamètre de 39 mm — format idéal pour une montre GMT. Sa lunette bidirectionnelle aux teintes chaudes et ses aiguilles « Snowflake » ramènent, quant à elles, aux premières montres de plongée Tudor lancées en 1969.

tudorwatch.com

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1. Swatch

Coral Dunes

Avec ses innombrables déclinaisons, voilà longtemps que Swatch revendique la palme de l’inventivité et de l’originalité. Ce modèle fait montre d’une relative sobriété, mise en musique par une biocéramique beige désert — que tranche le corail explosif de l’anneau des minutes et de la couronne. Un quartz infaillible pour la mesure du temps.

swatch.com

4. Omega

Speedmaster Chronoscope

Ce modèle spécial, lancé à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, pourrait bien déclencher de folles envies de mesurer toutes les performances qui peuvent l’être. Pulsomètre, échelles tachymétrique et télémétrique multiplient le champ des possibles — sur un magnifique cadran opalin décoré d’un motif « colimaçon » des années 1940.

omegawatches.com

2. Hamilton

Jazzmaster Open Heart

Tel un cœur qui palpite au rythme de la musique, la Jazzmaster Open Heart d’Hamilton, faisant jouer de concert technique et esthétique, dévoile ses vibrations les plus intimes côté cadran. Son visage partiellement ajouré laisse en effet apparaître le mécanisme, révélant rubis, rouages dorés et ponts perlés — en 9 variations de couleur et de bracelet.

hamiltonwatch.com

5. Piaget

Polo Date 150th Anniversary Edition

1979, le sport chic bat son plein et la Piaget Polo fait carton plein avec ses motifs ornementaux à godrons. Aujourd’hui, la nouvelle Polo Date — disponible en 300 exemplaires seulement — réinterprète la signature solaire avec un garde-temps de 42 mm en acier, dont le cœur bat au rythme du mouvement manufacture automatique 1110P.

piaget.com

3. Longines

Comment résister à une si jolie montre-bijou, enlaçant le poignet avec la souplesse d’un double tour de cuir nappa ? Longines a dessiné et mis au point un système exclusif de bracelet aussi ingénieux que raffiné. Le modèle, doublement inspiré par la collection DolceVita et par une création mythique de la marque en 1927, en retire un supplément de charme.

longines.com

6. Jaeger-LeCoultre

Duomètre Heliotourbillon Perpetual

Mis au point en 2007, le duomètre, en dédoublant et rendant indépendants barillets et rouages, a enfin permis de conjuguer complications et grande précision. Ce nouveau modèle repousse encore la prouesse : son tourbillon pivote sur trois axes, créant un effet cinématique saisissant, façon toupie, tout en intégrant un quantième perpétuel à grande date.

jaeger-lecoultre.com

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Van Cleef & Arpels

Lady Arpels Brise d’Été

Van Cleef & Arpels matérialise sur le cadran de la Brise d’Été un temps d’une poésie absolue : des papillons y virevoltent au fil des heures, alors qu’une douce brise fait danser les fleurs sur demande. Des savoir-faire rares — peinture miniature et émail plique-à-jour — font chatoyer cette création en effets tridimensionnels et teintes vibrantes.

vancleefarpels.com

Cartier

Animal Jewelry Crocodile

En 1914, Cartier introduisait les félins en horlogerie. Depuis, la marque n’a cessé de sublimer le monde animal. En or blanc, serti d’yeux d’émeraude, le crocodile vole aujourd’hui la vedette à la Panthère. Voilà un saurien resplendissant, au museau, au corps entièrement pavés de diamants, saphirs, tourmalines et émeraudes.

cartier.com

Patek Philippe

Aquanaut réf. 5268/461G

L’allure « sport chic » de l’Aquanaut se révèle encore plus flamboyante sous une pluie de diamants et de saphirs bleus aux harmonies chromatiques scintillantes. Les connaisseurs reconnaîtront le motif emblématique de la collection au centre du cadran, pavé de gemmes de taille baguette pour une version au-delà du précieux.

patek.com

Chopard

L’Heure du Diamant

Les savoir-faire horlogers et joailliers de Chopard convolent ici pour donner naissance à une montre à la fois mécanique et précieuse, mariant or rose éthique, malachite et diamants. Un habile serti à griffes permet à la lumière de révéler la transparence des gemmes, alors qu’au creux de son boîtier palpite un tout petit mouvement mécanique.

chopard.com

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6. Bang & Olufsen

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