Zermatt
Les Alpes y triomphent. Le ski y est une évidence. Et, sous les toits enneigés des grands chalets, le temps suspend son vol.
Les Alpes y triomphent. Le ski y est une évidence. Et, sous les toits enneigés des grands chalets, le temps suspend son vol.
Continental GT S (V8) WLTP drive cycle: fuel consumption (petrol), mpg (l/100km) – Low 14.6 (19.4), Medium 22.6 (12.5), High 27.4 (10.3), Extra high 26.4 (10.7), Combined 23.3 (12.1). Combined CO₂ Emissions – 275 g/km. Fuel efficiency class: G. The name ‘Bentley’
L’hiver passé fut exceptionnel et l’année qui arrive ne s’an nonce pas moins emballante. Dans le rétroviseur : un en gouement post-Covid servi par un indéfectible beau temps, qui a dépassé toutes les espérances et vu revenir en nombre Suisses et étrangers à Zermatt. Droit devant : une nouvelle saison 2022-2023 pleine d’enthousiasmes montagnards avec, à l’horizon de l’été, l’inauguration de la grande traversée transalpine de l’X-Alps.
Durant l’épidémie, ailleurs, certains se sont assis au bord du chemin, à attendre. Pas à Zermatt. Partout, ici, on a réno vé, travaillé, investi, imaginé demain, barre fermement en mains et convictions chevillées au corps. Car, oui, Zermatt est une conviction : celle de vivre bien, de vivre mieux, de vivre dans un lieu exceptionnel et inimitable.
Zermatt est un paradoxe — presque un oxymore : sans cesse à innover, éternellement inchangée. Son succès planétaire réside sans doute dans cette dualité prometteuse. Toujours prompte à saisir le train du monde, sans se départir de cette suissitude essentielle qui l’a vue traverser les siècles dans la résilience et la sagesse. C’est bien pour ce sentiment d’at tachement et d’appartenance que l’on remonte à Zermatt, année après année. Pour l’hospitalité et les sourires imman quablement gravés sur le visage des hôteliers. Pour l’écrin des montagnes et le bijou du village qu’elles contiennent. Pour le souvenir attendri de magies enfantines, de flocons sur le bout du nez, de chevaux tintinnabulant, de chemins croustillants et de runs invariablement panoramiques. Pour la paix qui règne là, loin du tumulte. De tous les tumultes. Zermatt, mon refuge.
Christian Bugnon Éditeur & rédacteur en chefa uniquely wonderful experience.
Come and see for yourself.
14 News Hiver 2022-2023 20 Matterhorn ski paradise La quintessence du ski 26
Zermatt Bergbahnen
Entretien avec Markus Hasler, CEO 30 Backstage Hotel
The one and only 36 La « Gran Becca » La piste de coupe du monde FIS 40 Odermatt rime avec Zermatt Rencontre entre icônes 44 Pascal Gertschen Le Cervin dans le viseur 52 Moncler, l’étoile des neiges De la montagne aux podiums
54 Zermatt Stratégie gagnante La force tranquille de la bourgeoisie 56 Bahnhofstrasse Shopping unlimited 57 Instagram Les coups de cœur de la rédaction 58 Schönegg & National Une belle histoire de famille 62
Les yeux dans les cieux Les plus beaux points de vue de Zermatt 64
76 L’art et la manière du CERVO Un hôtel enraciné entre tradition et engagement 81 News Hiver 2022-2023 82 Farmhouse chic Les plus intéressants restaurants de montagne de Zermatt 87 Bahnhofstrasse Time to shop 91 News Hiver 2022-2023 92 Trends Watches 96 Trends Luxe
Claude Hervé-Bazin,
Si les people ne manquent pas à Zer matt, ce sont des vraies étoiles que l’on parle ici. Au menu : 35 minutes d’une délicieuse ascension en train jusqu’au Gornergrat, puis une fon due chinoise à partager au Kulmhotel 3100 — plus près du ciel que jamais. On accède ensuite à la salle de l’Ob servatoire de l’établissement, utilisée durant près d’un demi-siècle par des astronomes du monde entier, pour dé couvrir l’un des cieux européens les plus purs, scintillant de milliards de feux. L’excursion est proposée chaque jeudi, du 5 janvier au 23 mars 2023. Départ à 18 h 24, retour en vallée à 23 h 15 précises.
gornergrat.ch stellarium-gornergrat.ch
Si les cartes postales ont perdu la cote ces dernières années, elles pour raient faire un retour en force grâce à l’introduction du nouveau timbre Cervin à 1,10 franc, lancé par La Poste en septembre pour une période d’un an. Profil découpé au gré de la célèbre arête du Hörnli, edelweiss, cor des Alpes et drapeau, difficile de faire plus helvétique ! shop.post.ch
HÔTELLERIEEn plein cœur du quartier Anglais, l’hôtel Schaller’s Tannenhof a rou vert cet été après de grands travaux.
On apprécie ses 16 chambres lumi neuses et douillettes aux tonalités de bois clair, invitant le panorama à l’intérieur et prolongées pour cer taines par de belles terrasses. Autre atout : le spectaculaire restaurant Golden Lokdown, niché dans une salle cathédrale tout en pierre à l’apparence de tunnel. Au centre, sur ses rails : la première locomo tive électrique d’Europe, jaune d’or, lancée sur la ligne du Gornergrat en 1898 ! Un sacré décor pour des piz zas au feu de bois et pâtes maison de qualité.
tannenhofzermatt.ch goldenlokdown.ch
Le Zermatterhof ? Cette grande dame de l’hôtellerie locale, bâtie dès 1879 en plein centre par les bourgeois du village — qui mirent tous la main à la pâte —, affiche aujourd’hui 5 étoiles au compteur. Tradition, confort douillet, terrasse panoramique vue Cervin, rien ne manque. Rien ? Longtemps, très longtemps, l’établis sement n’ouvrit que pour les saisons d’été, puis d’hiver. C’est désormais chose révolue : depuis le printemps 2022, le Zermatterhof accueille ses clients toute l’année. zermatterhof.ch
« Le Cervo n’est pas seulement un hô tel, c’est aussi un style de vie, entre valeurs alpines et influences modernes et internationales », affirme son fon dateur, Daniel F. Lauber. Mettant en pratique le slogan, l’établissement 5-étoiles design, parmi les plus en vue de Zermatt, accueille désormais des artistes émergeants en résidence dans le cadre du projet Cabin Essence, pour des séjours créatifs de trois ou quatre semaines. Écriture, musique, photographie, peinture, cinéma, arts numériques, bien des domaines sont concernés.
cervo.swiss
GASTRONOMIEAux pieds, des raquettes. Sous les yeux : le Cervin en majesté — si près qu’on pourrait presque le toucher. La randonnée organisée par la Compa gnie des guides de Zermatt entre le Trockener Steg (2’939 m) et le lac Noir (2’552 m) constitue l’une des plus belles expériences de l’hiver valaisan. Rien de trop ardu. Après la montée initiale au pied du glacier Théodule, l’itinéraire (5 h) est essen tiellement en descente. Lorsque la chapelle blanche Maria zum Schnee émerge de ses neiges, vous voilà arrivé(e). L’excursion est proposée les mercredi et vendredi de mi-dé cembre à fin avril. zermatters.ch
Alors que, partout à travers les Alpes, le réchauffement climatique menace les installations existantes, Zermatt a inauguré fin septembre le nouveau refuge de Lonza (8 per sonnes) sur l’austère arête de Zmutt — qui offre aux alpinistes une alter native rude, mais joueuse et sauvage, à la voie normale très encombrée. Il devrait être réservable à partir de fin février-début mars 2023. zermatters.ch
Tout débute par une ascension pa noramique jusqu’au Trockener Steg (2’939 m). Dans l’axe : le Breithorn couronné de blanc. À droite : l’im placable Cervin. Là-haut, les huskies jappent déjà à l’idée de la balade qui s’annonce. Tracé dans la neige fraîche la veille, le circuit (1 km) se déroule au pied même de la célèbre pyramide. Plus instagrammable, impossible ! L’excursion est proposée quotidien nement (sauf le dimanche) de début décembre jusqu’au 10 avril, le matin ou en fin de matinée. huskyzermatt.ch
Inaugurée en 1898, la première voie de chemin de fer électrique à cré maillère d’Europe, reliant la station de Zermatt au Gornergrat (3’089 m), s’est dotée cet automne de nouvelles rames Polaris tout confort — pro duites par l’entreprise suisse Stadler. Plus confortables, silencieuses et rapides, elles doivent leur design intérieur aux Italiens de Pininfarina, partenaires notamment de Ferrari et Maserati. Une chose ne change pas, cependant : les extraordinaires pano ramas sur le Cervin durant la montée ! gornergrat.ch
Perché à Furi, à 1’867 m d’altitude, le Silvana Mountain Hotel est l’établisse ment wellness le plus proche du Cervin. Après avoir agrandi le spa il y a deux ans, les propriétaires se sont cette fois attaqués à la reconstruction du Moun tain Chalet, posé à quelques pas de l’hôtel, tout contre les pistes. Il peut dé sormais accueillir jusqu’à 6 personnes dans 3 chambres avec salles de bains à l’élégant style alpin. En prime : le spa et la piscine de l’hôtel, inclus. Comment y aller après le transfert initial ? Par la télécabine. Comment redescendre après sa fermeture ? En taxi ou… en luge (mises gratuitement à disposition) ! hotelsilvana.ch © Luzi Schaller
Les parois ondulées du tunnel dé bouchent sur un labyrinthe de salles taillées dans la base même du glacier. Bienvenue au Gletscher Palast du Pe tit Cervin, le plus haut Palais de glace du monde, à 3’883 m d’altitude. Dans ses entrailles, différentes sculptures évoquent l’héritage local et l’imagi naire des pays du froid : flocons et cristaux géants, chamois, bouquetin, aigles, reines combattantes et loups, dragon et scènes villageoises… Cette année, le site a vu s’ajouter une nou velle œuvre, représentant toute une laiterie d’alpage. Il a fallu cinq jours aux sculpteurs Toni Steingruber et Reto Odermatt pour la réaliser. matterhornparadise.ch
SKILà-haut étincellent sommets et pentes vierges. Pour approcher ces extraor dinaires montagnes, il y a les remon tées mécaniques, bien sûr, mais il y a aussi le ski de randonnée. À la clef, davantage de sueur et de sensations, encore. De la longue matinée d’ini tiation à l’intégrale de la Haute-Route Chamonix-Zermatt, les guides de Zer matters proposent bien des options pour redécouvrir l’origine même du ski. Notamment l’ascension de plu sieurs 4’000 m, à commencer par le très accessible Breithorn. zermatters.ch
C’est la nouvelle voix de Zermatt ! Lancé mi-octobre, le podcast en dia lecte local, Iischers Zermatt, a pour ambition de saisir à bras le corps les grandes thématiques chères aux ha bitants de la station. « Qu’est-ce qui fait bouger Zermatt ? De quoi ses résidents ont-ils besoin de parler ? À quels défis sont-ils confrontés ? » Voilà le(s) sujet(s) lancé(s), à raison d’un nouvel épisode de 40 à 60 mi nutes toutes les deux semaines. Pas de pub ni de sponsors, mais un sys tème d’abonnement pour assurer l’in dépendance de parole. iischers-zermatt.ch
Le soleil s’annonce tout juste derrière l’écran fabuleux des Alpes et, déjà, vous dévalez les pentes du domaine de Zermatt, dans une sérénité envoûtante. Qui n’a jamais rêvé de skier avant l’ouverture des pistes ? C’est l’option First Track, proposée tous les jours au départ de la station du Trockener Steg, de 7 h 30 à 9 h 30, pour seulement 44 francs, petit déjeuner inclus. Les insatiables peuvent faire coup double en s’offrant aussi une descente au clair de lune après la fermeture du domaine, avec fondue à la clef ! matterhornparadise.ch
L’impossible s’apprête à devenir réa lité. Après des années d’études et de travaux, la plus haute traversée inté grale des Alpes par remontées méca niques, imaginée il y a près de trois générations, sera inaugurée au début de l’été 2023 avec l’achèvement de la dernière pièce du puzzle : le Matterhorn Glacier Ride II, un téléphérique 3S à la pointe de la technologie, qui reliera le Klein Matterhorn au Plateau Rosa, sur la frontière italienne. L’ex périence, précieuse, permettra de sur voler 1,6 km du glacier de Théodule sans aucun pilier intermédiaire et de relier à pied sec Zermatt à Cervinia, en Italie !
matterhornparadise.ch
Les Zermatt Bergbahnen continuent d’investir massivement dans l’entre tien et le développement du domaine. Cette année, le vénérable Matterhorn-Express, élément clef du sys tème des remontées mécaniques de la station, qui relie le village au Trockener Steg via Furi et le Lac Noir, a vu reconstruire sa station inférieure et changer ses cabines Omega-3 pour de nouveaux modèles Omega-4 dernier cri. Le projet s’ins crit dans le cadre plus vaste du lance ment en 2023 du Matterhorn Alpine Crossing. matterhornparadise.ch
Chaque jour, à la nuit tombante, une vingtaine d’employés des Zermatt Bergbahnen, arrimés au volant de leurs grosses dameuses, s’échinent à repasser les plis des pistes pour que les skieurs les retrouvent le matin suivant, impeccablement dé froissées. À quoi ressemble leur travail ? Comment se pilotent ces drôles d’engins ? Combien pèsent et consomment-ils ? Pour tout savoir, rien de plus simple : montez à bord (du mardi au jeudi). matterhornparadise.ch
Tout en fond de vallée, le discret Hôtel Boutique Matthiol s’implante à l’orée de la forêt. Ses 31 chambres, réparties dans deux édifices tout de pierre ap parente et de bois vieux, sont parmi les plus proches du Cervin ! L’éta blissement s’est récemment offert un spectaculaire lifting, qui a vu s’inviter dans ses intérieurs matériaux naturels et couleurs douces pour une ambiance chaleureuse mais contemporaine. Les chanceux ayant réservé une chambre spa bénéficient en plus d’un sauna, d’une douche à hydromassage, d’une baignoire-îlot et d’un coin repos. Lob by, réception et bar ont eu aussi été ré novés, dans un même esprit. Quant au spa, agrandi, il est désormais destiné aux couples, sur réservation. matthiol.ch
Impossible de lui échapper. Tant que les nuages ne s’en mêlent pas, il est là, dans le champ. Qui ? Le Cervin, bien sûr. Aussi icône que scénario. Moteurs.
y a deux manières d’aborder la vie. En faisant du ski. Ou en faisant du ski à Zermatt. Point le plus bas du domaine : 1’620 m. Point le plus haut : 3’899 m, à l’arrivée du téléski Gobba di Rol lin. Record d’Europe.
Il y a d’abord le village, bien sûr, son authenticité, sa séré nité, l’absence de voitures, la qualité de ses infrastructures. Il y a l’iconique Cervin, qui règne en maître sur ce coin de val lée. Et toutes les montagnes qui l’accompagnent, dessinant la plus forte concentration de hauts sommets des Alpes : pas moins de trente-huit 4’000 m dans le viseur.
Il y a bien sûr le domaine du Matterhorn ski paradise : 360 km de pistes tous niveaux s’étirant entre la Suisse et l’Italie, dont 200 km côté suisse — sur glacier ou aux trois quarts sécurisés par des canons à neige en cas de défaillance météo. Difficile de parcourir l’intégralité en un jour, il faut choisir : secteurs du Rothorn ou du Gornergrat, embléma tique Matterhorn glacier paradise ouvrant la porte du Theo dulgletscher, ou bascule vers le vaste écheveau des pistes italiennes (160 km) côté Breuil-Cervinia ou Valtournenche, au soleil du sud. En tout, près de 150 ha de neige damée, répartis en 21 % de pistes bleues, 61 % de rouges et 18 % de noires. Plus un snowpark vraiment canon et le parc Wolli (avec tapis roulants) pour les enfants, à Sunnegga.
Il
The Matterhorn Ski Paradise offers up to 360 kilometres of slopes and is one of the best ski resorts in the Alps. The perfectly prepared slopes, the panorama and the culinary delights on the mountainside offer a very special experience. The connection to Italy makes it possible to enjoy Swiss hospitality and Italian lifestyle in one day. Book your ticket now and enjoy magical moments.
Il y a la manière de s’y rendre. Zermatt, c’est la garantie d’infrastructures récentes de très haute qualité (où l’on fait rarement la queue), à l’image du Matterhorn-Express tout juste modernisé et de la télécabine tricâble reliant le Trocke ner Steg (2’939 m) au Petit Matterhorn (3’883 m). Aussi rapide que spectaculairement panoramique, cette dernière est d’une stabilité à toute épreuve bien qu’elle repose seu lement sur trois piliers ! Mais si la technologie est reine à Zermatt, la tradition n’est pas oubliée et le forfait comprend aussi la montée au Gornergrat (3’089 m) par le petit train à crémaillère inauguré en 1898 — doté cette année de tout nouveaux wagons plus confortables et silencieux ! Trentetrois minutes de bonheur avec, dans le viseur, le Cervin non-stop. So Swiss.
Il y a les runs qui construisent la légende, à commencer par celui qui relie le Petit Matterhorn au cœur de Zermatt : 25 km de ski non-stop pour 2’263 m de dénivelé ! En chemin, un panorama époustouflant sur le Cervin, notamment depuis
les pistes Sandiger Boden (n°63) et plus encore Matterhorn (n°69), au plus près de la montagne. Et si, de l’autre côté des crêtes, la Gran Becca, la nouvelle piste de descente trans frontalière homologuée pour les Championnats du monde n’a pas pu être inaugurée fin octobre, faute de neige sur sa partie inférieure, la question ne se pose plus (du tout) en plein hiver ! Direction le Gobba di Rollin (3’899 m) pour 1’000 m de dénivelé jusqu’aux Laghi Cime Bianche. Un coup de télésiège et on enchaîne avec la Reine Blanche, jusqu’à Valtournenche : 20 km de plus ! Et pour les plus émérites, la Pista Nera del Cervino (n°59), alias The Wall, au pied même de la face sud de la pyramide, ne manque pas de piquant, avec des passages tutoyant les 65 %. Autre temps fort, accessible au plus grand nombre : une descente «First Track» proposée tout au long de la saison, avant l’ouver ture du domaine au public. La sensation garantie d’avoir les montagnes rien que pour soi. Exaltant.
Les chiffres sont éloquents. Si 2021, année de récupération, est restée globalement en-deçà des résultats pré-Covid, l’hi ver 2021-2022 a, lui, vu exploser la fréquentation en dépit de l’absence relative de clientèle asiatique — nationaux (plus nombreux que jamais), Européens, Britanniques et Améri cains étant, eux, de retour. Résultat: un chiffre d’affaires record, exceptionnel. À quoi attribuer ce succès ? « Qua lité de vie, qualité de l’hébergement et des tables locales, qualité des infrastructures font un tout », explique Markus Hasler. « Le soleil qui a lui sans discontinuer durant près de six semaines a joué aussi. Et le système d’enneigement artificiel très complet du domaine, qui a permis de palier à la modicité des chutes ». Autre facteur non négligeable: l’application en Suisse de restrictions sanitaires relativement moins contraignantes que dans les pays voisins.
Forte d’un hiver 2021-2022 record et d’un été dynamique, la Société des Remontées mécaniques de Zermatt aborde la nouvelle saison pleine de projets et d’enthousiasme.
Une société dynamique et engagée Loin de se reposer sur leurs lauriers, les Zermatt Berg bahnen continuent d’investir massivement pour améliorer les infrastructures de la station et le confort des skieurs. Citons la récente télécabine automatique et le système d’en neigement technique intégré de la piste Kumme (la seule qui en était encore dépourvue), le Ski Testcenter inauguré l’an passé et l’amélioration toujours en cours de la liaison Zermatt-Furi par le Matterhorn-Express dans le cadre du développement du Matterhorn Alpine-X… L’achèvement de ce dernier, qui lancera au début de l’été 2023 la plus haute traversée des Alpes par remontées mécaniques, s’inscrit parmi les projets phare de cette dernière décennie.
Tous ces travaux d’ampleur se font en accordant une atten tion sans cesse croissante à l’environnement et à l’emprise au sol des infrastructures. Les Zermatt Bergbahnen investissent notamment quelque 300’000 francs annuellement dans des projets de renaturation — tant sur d’anciens secteurs rendus à la nature que dans des zones de travaux réhabilitées.
Que réservera cet hiver 2022-2023 ? « La demande de sports d’hiver est forte et les réservations prometteuses — et ce mal gré la force du franc suisse et les incertitudes liées au conflit en Ukraine », observe le CEO des Zermatt Bergbahnen. « Je m’attends toutefois à une saison un peu moins éclatante que l’année dernière » conclut Markus Hasler.
Originaire de Lucerne, mathématicien et physicien de formation, Markus Hasler dirige les Zermatt Bergbahnen depuis 12 ans. Depuis 2002, la compagnie a investi près d’un demimilliard de francs dans le renouvellement et le développement de ses infrastructures.Un refuge alpin à mille lieues du traditionnel
Texte Claude Hervé-Bazin Photos Backstage HotelBardé de grandes baies vitrées de tous côtés, le Backstage Hotel collectionne les panoramas montagnards.
Les espaces décloisonnés et les lignes contemporaines sont la règle au Backstage et dans les autres hébergements appartenant à Heinz Julen.
Rien ne ressemble au Backstage Hotel de Zermatt. Hébergement, gastronomie de haut vol, galerie d’art et divertissement s’y rencontrent au cœur battant de la station.
À sa tête, un homme hors du commun : Heinz Julen. Archi tecte, designer d’intérieur et homme aux mille-et-un talents, le Zermattois a fait du Backstage, implanté en pleine Bahn hofstrasse, ce que les Anglo-saxons appellent destination hotel : un établissement tout-en-un, incontournable, qui satisfait — et anticipe même — toutes les attentes.
Les incontournables sont là : la vue imprenable sur le Cer vin, magnifiée ici par de vastes baies vitrées, le confort douillet, le service suisse hyper prévenant. Le style, lui, est unique. Inimitable. Insolite. Entre éléments alpins éter nels et fulgurances contemporaines. Entre touches de folie,
espaces réinventés et concepts d’un siècle nouveau. Parties communes, chambres, spa, rien n’a échappé à l’esprit et à la patte féconde de l’artiste.
Au-delà du simple hébergement, le Backstage se veut lifestyle, surfant sur la vague créatrice. Avec une galerie d’art. Un cinéma feutré. Un club. Et une table raffinée, incon tournable. Nec plus ultra de Zermatt durant la saison d’hiver, l’After Seven (17 points au Gault&Millau, 1 étoile Michelin), placé sous l’égide d’Ivo Adam et dirigé par Florian Neubauer, bat la mesure avec sa cuisine précise, tout en nuances, ser vie dans une salle centrée sur une cheminée ultra-contem poraine et un chandelier fantasque composé d’instruments
À la tête de la cuisine de l’After Seven et du Vernissage, Florian Neubauer est le plus jeune chef d’Europe à s’être vu décerner 2 étoiles Michelin, alors qu’il avait à peine plus de 30 ans.
de musique — pièce unique, naturellement… Cette année, le chef a consacré beaucoup de son énergie à transposer la perfection de l’After Seven au Vernissage, qui réunit en contrebas bar à cocktails, cinéma, club et galerie. L’idée ? « Lier plus que jamais la haute gastronomie au dynamisme du Vernissage, pour en faire un lieu de vie intégral, vibrant. »
La cuisine du Backstage s’exporte
Le succès est assurément au rendez-vous. Récemment, Florian Neubauer s’est envolé pour six semaines à Bali à l’invitation d’un client fidèle, lui-même propriétaire d’hôtels sur l’île des Dieux. Le défi ? Servir 17 plats en 170 minutes pendant 17 jours, pour célébrer le 17e anniversaire des Hanging Gardens of Bali — un établissement de grand luxe survolant la jungle, près d’Ubud, la capitale culturelle de l’île. « Quelle surprise de constater la différence de goût d’ingrédients pourtant identiques ! » se remémore Florian
Neubauer. « L’occasion de ramener de beaux souvenirs et de nouvelles idées culinaires, aussi. »
L’expérience accumulée ne cesse de faire boule de neige. En ce moment même, d’ailleurs, Swiss sert à son bord, en Première et Business class, des menus concoctés par Florian Neubauer. « Un vrai défi de réaliser un repas de grande qualité en tenant compte des contraintes propres au voyage en avion ! » Un chef de haut vol, assurément.
Du mardi au samedi : musique acoustique live au Diner’s Club (19 h-22 h)
Tous les jeudis : Open Mic au bar du Vernissage à partir de 23 h
Tous les vendredis et samedis : musique live à partir de 23 h
Chaque dernier samedi du mois : 90s Party
backstagehotel.ch heinzjulen.com
Zermatt dispose désormais de sa piste de coupe du monde FIS
Texte César Deffeyes Photos Gabriel Perren | Pascal GertschenLa nouvelle piste de descente de Zermatt-Cervinia, des sinée par l’ancien champion olympique valaisan Didier Défago au pied même du Cervin, vient étoffer le circuit du « grand cirque blanc ». Sa longueur (4 km pour 960 m de dénivelé), sa haute altitude et ses sauts devraient donner du fil à retordre aux meilleurs skieurs du monde.
Dès l’été, le glacier du Théodule est fréquenté par de nombreuses équipes nationales qui y organisent leurs camps d’entraînement.
Les acteurs du « grand cirque blanc » en trépignent d’avance. Dès 2023, ils devraient pouvoir se mesurer à la toute nouvelle piste de Coupe du monde FIS de la « Gran Becca » — surnom valdotain du Cervin. Appelé à devenir un classique de début de saison, le tracé, parcourant le glacier du Théodule, se déroule sur 4 km à cheval entre Zermatt et Cervinia (I), ce qui en fait le second plus long du circuit après Wengen et ses 4,5 km. De quoi donner des sueurs froides aux plus expérimentés… dès le départ à la Gobba di Rollin, à 3’800 m — un bon 300 m plus haut qu’à Beaver Creek ! Le champion olympique 2010 Didier Défago, architecte de cette
piste, le confesse : il s’agit d’une difficulté pour les athlètes car, à cette altitude, les muscles sont bien moins oxygénés. L’arrivée est située 2’865 m plus bas à Laghi Cime Bianche. L’itinéraire, comportant des passages à plus de 50 %, devrait être avalé en environ 2 min par les athlètes et leur vitesse de pointe atteindre les 135 km / h. Ils auront en chemin à se jouer de trois sauts, qui les obligeront à défier la pesanteur sur 40 à 50 m… « En tant qu’athlète, j’aurais rêvé courir sur une piste comme celle-ci. Par sa longueur et l’altitude, elle représente un défi extraordinaire », s’enthousiasme Pirmin Zurbriggen. Régional de l’étape, l’ancien quadruple vain queur du classement général de la Coupe du monde est l’am bassadeur de la Gran Becca, dont le chronométrage sera
assuré par Longines, partenaire de longue date de la FIS. L’horloger suisse, fort d’une expérience de 99 ans (!) dans le chronométrage des courses de ski, profite de l’occasion pour renforcer sa présence dans la station via l’ouverture d’une Boutique Evenementiel Longines. « Nous partageons avec Zermatt un esprit pionnier, un attachement aux traditions, à l’élégance et à la performance tout en étant ouverts sur le monde », relève Matthias Breschan. Le CEO de Longines en est convaincu : avec la Grand Becca, les destins de sa marque et de Zermatt seront plus que jamais liés.
speedopening.com longines.com
Le départ de la piste FIS se fait à la Gobba di Rollin, à 3’800 m, nouveau record mondial. Le tracé permet d’admirer le Cervin sous divers angles.
Rencontre entre icônes
Texte César DeffeyesMarco Odermatt, Didier Cuche. Les deux skieurs, élus Sportif de l’année à 11 ans d’intervalle, se sont connus au pied du Mat terhorn, voici belle lurette. Nul doute que le champion olym pique 2021 y reviendra bientôt pour défier la nouvelle piste de descente de la « Gran Becca »…
© Alfred Jürgen WesternmeyerLors du premier slalom géant de la saison 2022-2023, à Sölden (Autriche), Marco Odermatt a une fois encore (largement) surpassé ses adversaires.
Son nom est sur toutes les lèvres ces dernières années. À tout juste 25 ans, Marco Odermatt est déjà une icône suisse. Comme nombre de skieurs de l’équipe nationale, le Nidwal dien connaît bien Zermatt. Le lauréat du dernier Globe de cristal s’est souvent entraîné sur le glacier du Théodule en début de saison. Mais ses liens avec la station haut-valai sanne remontent plus loin encore : c’est en effet au pied du Cervin que le prodige de Buochs a d’abord été remarqué par celui qu’il adulait alors — Didier Cuche. « J’ai skié avec lui à Zermatt quand il avait dix ans. À l’époque, sa technique déjà très posée m’avait frappé pour son âge. Aujourd’hui, sa poly valence est incroyable et je le vois si mûr dans sa manière de relativiser ses succès qu’il ne pourra qu’en avoir beaucoup d’autres… », confie le grand champion neuchâtelois, retiré de la compétition.
En station, le visage souriant de Marco Odermatt accueille les clients de la nouvelle Boutique Evenementiel Longines, dans la Bahnhofstrasse. Ambassadeur de prestige de la marque horlogère, le jeune skieur comptait bien s’illustrer à Zermatt, fin octobre dernier, sur l’exigeant tracé de la « Gran Becca », la nouvelle descente de Coupe du monde étirée entre Suisse et Italie, finalement annulée pour cause de manque de neige. Une semaine plus tôt, déjà, il avait empoché sa première victoire de la saison en survolant le géant de Söl den, en Autriche, qui marque classiquement l’ouverture de la Coupe du monde. Partie remise.
Les succès et les attentes suscités ajoutent-ils de la pres sion à Marco Odermatt ? Au contraire ! « Je skie plus libéré désormais et je dors même comme un bébé. Je ne skie pas pour satisfaire les autres et n’ai encore jamais essayé de jouer un rôle dans la vie. Je préfère être authentique aux yeux de tous », nous confiait-il en fin de saison passée, sans se départir de son sourire doux exhalant la force tranquille. On sentait alors l’athlète d’1 m 80 pour 79 kilos de muscles solide comme un roc. Un peu comme un inébranlable Cervin.
À hauteur d’aigle, le Cervin, jouant avec les nuages, révèle toutes ses faces et facettes sous un jour nouveau.
Bon sang valaisan ne saurait mentir. Installé entre Brigue et Berne, le photographe Pascal Gertschen est un amoureux des montagnes qui l’entourent. Une passion retranscrite en images, bien sûr.
C’était en Valais, dans une télécabine : la première photo de Pascal Gertschen, alors qu’il était petit garçon, avec l’appareil de son père. À cet âge, les envies fusent. Poli cier, pompier… et photographe, pourquoi pas ? Le temps enfouit ces premières impulsions, mais un jour elles resurgissent. En voyage en Australie, Pascal mitraille. Se passionne rapidement pour les lumières, les effets de bougé, la technique. Et il ne lui faut pas longtemps avant de succomber, à son tour, au GAS — Gear Acquisition Syndrome…
Le loisir devient dévorant. Balaye le reste et se mue en métier, sans jamais que la flamme ne palisse. Grandi à Berne, « rentré » en Valais à l’âge de 30 ans, Pascal ouvre finalement son studio à Brigue en 2014. Le voilà Valaisan pour de bon et photographe à plein temps.
À ses portes : les plus belles montagnes du monde. « J’adore prendre des photos dans la nature, jouer avec la lumière — et parfois même les lumières artificielles. Représenter les hommes en train de s’y confronter, quelle que soit la couleur du ciel. Plus que tout peut-être, j’aime
restituer les ambiances, au-delà même de la réalité : ce sentiment profond que l’on ressent au pied d’une belle face ou au bord d’un lac grandiose. »
Où ? « Sur les rives du Grindjisee, par exemple », dans lequel se reflètent le roi Cervin et quelques mélèzes. « Un lieu mémorable à l’automne, au coucher du soleil. » Pascal explore assidument les deux versants du Valais — Belalp, la région d’Aletsch et bien sûr Zermatt (Gornergrat, Fluhalp, Schwarzsee…). Les souvenirs y sont puissants, attachants, ravivés par les images et, au-dessus, trône ce Matterhorn dont le regard ne parvient jamais à se détacher. Caricatu ral ? Beau, tout simplement, surtout vu des airs.
Pas de quête névrotique chez Pascal Gertschen. Le photo graphe maîtrise son sujet, fait tout ce qu’il faut faire pour assurer ses prises de vue commerciales, mais s’en remet aux circonstances dès qu’il s’agit de nature. « Mieux vaut, là, je crois, avoir l’âme poétique. En extérieurs, c’est la lumière qui joue les directeurs artistiques. »
De la montagne aux podiums : l’odyssée d’une marque
Texte Daniel Bauchervez Photo MonclerMoncler, comme Monestier-de-Clermont. Un village posé entre massifs du Vercors et du Dévoluy, près de Grenoble (F), sur les vieilles routes de la transhumance. Les pieds dans le terroir, la tête dans les montagnes. L’histoire est pleine de rebondissements. Elle débute en 1952 autour de quelques plumes d’oies fourrées dans des vestes pour tenir chaud aux ouvriers de l’usine, qui fabrique alors sacs de couchage et tentes télescopiques. Vraiment miraculeux, ce duvet d’oie. L’idée devient produit. L’alpiniste Lionel Terray l’adopte. Ce Grenoblois pur souche, membre de l’expédition qui vient de défricher le premier 8’000 m (l’Annapurna), s’adjuge bientôt le Makalu — tout habillé de Moncler. Une collection de la marque porte son nom. Une décennie plus tard, les Jeux Olympiques s’invitent à Grenoble. Pour Moncler, c’est le grand jour : ses anoraks emballent les skieurs de l’équipe de France, qui décrochent l’or — trois fois, pour Jean-Claude Killy. Pour le grand public, au début des années 1970, la doudoune s’appelle Moncler ou ne s’appelle pas.
Les années 1980 voient la doudoune accéder au statut d’objet de mode. Les plus grandes griffes s’y intéressent et Moncler entame une collaboration avec la créatrice Chantal Tho mass, qui chasse les fermetures éclairs, adopte boutons, strass, satin et fourrure. Au même moment, en Italie, la dou doune Moncler aux boudins matelassés, gorgée de taches colorées, devient fétiche des ados milanais. La marque franchit allègrement les Alpes.
Aujourd’hui plus que jamais, l’heure est à la couture et au luxe. La doudoune, réappropriée au sportswear, a explosé son carcan montagnard et déferlé dans les villes qui comptent, à travers un grand réseau de boutiques siglées
Moncler. Des collaborations éphémères ou de plus longue haleine se sont nouées avec des designers de renom, comme la Japonaise Chitose Abe inventrice de la jupe en doudoune et le chanteur américain Pharrell Williams. Depuis 2018, le projet Genius s’impose. Le parrain du streetwear japonais Hiroshi Fujiwara, l’actuel directeur artistique de Givenchy issu de la mode urbaine Matthew Williams, le pape du workwear Craig Green, les rétro-viseurs japonais de Hyke, le très singulier Sandro Mandrino et beaucoup d’autres ont signé des collections Moncler.
Tout ramène toujours à Grenoble Pour autant, la marque n’oublie pas son ADN montagnard. Le cultive, même, à travers ses nouvelles chaussures Trail grip aux crampons surdimensionnés et son indéfectible col lection Grenoble — la plus technique, remise au goût du jour, sans perdre de vue l’après-ski… Patchs de couleur pétulants, coutures thermoscellées, visière rigide, fermetures zippées imperméables, les modèles Brizon, Hintenburg et Cerniat (ce dernier doublé de duvet) jouent chacun à leur manière sur les deux tableaux, entre style affirmé et capacité à affronter un blizzard sans se perdre de vue ! Et pour trinquer ? La veste réversible Hostun se retourne en fonction des humeurs et des rencontres off-piste.
Le meilleur ? Membre fondateur du Fashion Pact, Moncler s’est engagée en faveur de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Sa récente collection Born to Protect, conçue exclusivement à partir de matériaux à faible impact environnemental, le prouve. Un beau cadeau d’anniversaire pour célébrer les 70 ans de la marque.
Née en montagne, grandie en ville, Moncler marie le meilleur des deux mondes : tradition et mode, appel des cimes et bruissements de bitume, technicité et look.
Biner, Julen, Perren, Taugwalder… Certains patronymes ont marqué l’histoire de Zermatt. Ils sont ceux de familles aux racines profondément ancrées dans la Mattertal, liées entre elles par la bourgeoisie. Échanges avec son chef, Andreas Biner.
La structure, typiquement suisse, est fort peu connue en dehors des frontières : institution collective héritée du passé, la bourgeoisie forme une sorte de commune dans la com mune réunissant tous les habitants de souche d’un lieu. À Zermatt, près du tiers des résidents en font partie. En investis sant largement le champ du tourisme depuis un siècle et demi, la bourgeoisie locale a permis à l’ensemble de la population d’origine du village de bénéficier de l’essor qui en a découlé.
Tout commence vraiment en 1870 lorsque, cinq ans après la conquête du Cervin, la commune bourgeoise de Zermatt, jusque-là surtout investie dans la gestion des affaires agri coles, se lance dans la construction du Grand Hôtel Zermat terhof. Pour limiter les coûts, importants, chaque famille participe aux travaux, bénévolement, en échange d’un droit de jouissance sur les revenus futurs. Petit à petit, investisse ment après investissement, se construit ainsi un patrimoine commun comprenant hôtels, restaurants, bars, boutiques et locaux divers loués à des investisseurs venus de l’extérieur — sans oublier 23 % des Zermatt Bergbahnen, la société des remontées mécaniques. Chaque membre de la bourgeoisie bénéficie de divers privilèges, reçoit des dividendes et… une bouteille annuelle de Burgerwein !
La bourgeoisie ?
Une manière de préserver l’authenticité
Le modèle, inchangé, a largement contribué à préserver Zermatt du surdéveloppement… et des voitures. Ici, les prin cipaux intéressés ont tous leur mot à dire et, si les décisions ne sont pas toujours faciles à prendre, elles le sont pour le bien de la majorité, dans un esprit de consensus. Avec un leit motiv : conserver à Zermatt son charme et son attractivité.
Le bien commun et le long terme sont ici toujours privi légiés. La prudence aussi. C’est ainsi que la bourgeoisie a suspendu ses investissements durant l’épidémie de covid, pour les reprendre aujourd’hui. « Le projet le plus important concerne la revitalisation du 3100 Kulmhotel Gornergrat, qui doit permettre d’augmenter son attractivité et sa durabi lité », précise Andreas Biner. Un nouveau restaurant axé sur la cuisine valaisanne remplacera notamment le self. Quelle tonalité pour l’hiver à venir ? « L’inflation, la crise énergé tique et la force du franc suisse constituent des défis. Malgré cela, le niveau actuel des réservations est réjouissant. Nous nous attendons donc à une saison d’hiver 2022/23 forte » s’enthousiasme Andreas Biner. Bref, à la bourgeoisie, on est résolument optimistes !
« Happiness is not in money, but in shopping », affirmait Marilyn Monroe. À Zermatt, tous ceux qui ont fait de la formule un mantra filent vers l’ar tère-clef de la station : la Bahnhofstrasse.
Texte Daniel BauchervezÉtirée entre la gare et la place de l’Église, la Bahn hofstrasse est à Zermatt ce que la 5e Avenue est à New York et les Champs-Élysées sont à Paris : une adresse, une vitrine indémodable, résolument cosmopolite, réu nissant à touche-touche magasins stars, hôtels, restaurants et terrasses de cafés. Six cents mètres de goudron nappé l’hiver de glace et de neige. Six cents mètres de plaisirs et de désirs, accompagnés par le clopin-clopant et le tin tinnabulement des clochettes des chevaux et l’écho sourd des six cloches perchées dans la tour de la Pfarrkirche St. Mauritius. Sur ses flancs, quelques venelles ajoutent leurs impasses au maillage du centre piéton.
La Bahnhofstrasse est un label de qualité. On ne trouve ici que des produits haut de gamme, pour la plupart made in Switzerland. Créations horlogères en vedette. Vêtements et équipements outdoors. Skis et matériel de randonnée. Articles de mode. Bäckerei croulant sous les gâteaux à la crème et au chocolat, aux recettes transmises de géné ration en génération. Épiceries gourmet. Galeries d’art. Vendeurs de coucous et de mélodies. La Bahnhofstrasse réunit tout.
On y déambule en toute quiétude. Même les véhicules élec triques, les seuls ayant droit de cité à Zermatt, y sont inter dits de circulation l’après-midi. Côté horaires, la plupart des magasins ouvrent tous les jours en saison, fermant seu lement le dimanche après-midi et pour la pause déjeuner.
Pour s’y retrouver, rien de plus simple. La Shopping Map of Zermatt, un grand plan dépliant édité par #helvet (220 x 630 mm), met en lumière l’ensemble des enseignes installées sur la Bahnhofstrasse et à ses abords. Pratique. Aisément lisible. Actualisé deux fois par an. Et facile à trouver : il est disponible gratuitement dans plus de 200 points de distribution de la station — hôtels, restaurants, bars, magasins de sport, remontées mécaniques, station de taxis, etc.
Facile à trouver, la Shopping Map of Zermatt est disponible dans toutes les bonnes enseignes de la station !Grand air, grand train, grand écran, grand hiver. À cheval ou en téléphérique, à peau de phoque comme sur une planche, Zermatt se vit partout en grand, en intense, en puissant — dans l’axe du Cervin, précisément.
Une belle histoire de famille
Texte Claude Hervé-Bazin Photos Pascal GertschenHôteliers et viticulteurs, les Metry-Julen et Février gèrent de mains de maîtres deux hôtels incontournables à Zermatt, tous deux clas sés 4*S, implantés de part et d’autre de la rivière : le Chalet Hotel Schönegg, membre du prestigieux cercle des Relais & Châteaux, et le National, tout juste rénové et largement tourné vers les familles. Portrait — de famille, justement.
Cheminées, poutres, tonalités de bois très présentes, le Chalet Hotel Schönegg porte assurément bien son nom. Du balcon : une vue sans concurrence sur le Cervin.
C’est le seul Relais & Châteaux de Zermatt. Ni relais ni châ teau en vérité, mais grand chalet historique tout de bois vêtu, aux balcons soulignés l’été de géraniums et de pétunias — un de ces édifices qui contribuent à définir la station. Le Schönegg est un fleuron, un porte-drapeau, une alcôve de savoir-vivre et de bien-être, en discussion quasi permanente avec l’iconique Cervin planté dans le prolongement de sa vaste terrasse Infinity et dans l’axe parfait des trois quarts de ses chambres (et de leurs balcons). Heureux hôtes !
Le raffinement à l’ordre du jour se décline ici sur deux tons, entre les notes traditionnelles cossues de la catégorie Charme et les élans boisés plus contemporains des Style Cer vin. Au spa, aussi. Et au restaurant Saveurs, bien sûr, placé depuis deux décennies sous la baguette (magique) du chef Reinhold Wrobel, passé maître dans l’art d’accommoder les produits locaux, au gré d’un menu dégustation évoluant quotidiennement — avec version végétarienne. À l’honneur, le coq au vin, issu d’un élevage valaisan, marine ici pendant deux jours dans du Pinot Noir avant de mitonner à basse température pendant 7 longues heures.
Du vin dans les veines Ces ablutions ne doivent rien au hasard. Le vin, dans la famille Metry, coule de source : on l’élève depuis quatre générations du côté de Varen, sur l’autre versant de la vallée du Rhône. Du Pinot Noir, du Fendant aussi, en production confidentielle (2’000 bouteilles par an) — le second délica tement sublimé dès les hors-d’œuvre, en velouté.
Je crois que le bonheur vient aux hommes qui naissent là où l’on trouve le bon vin, constata jadis Léonard de Vinci. Voilà qui expliquerait l’heureuse nature du Valais. Fidèle à ses origines et à cette philosophie bonne vivante qui caractérise le canton, Sebastian Metry a constitué une remarquable carte des vins réunissant plus de 400 références de crus régionaux, mais aussi de Bordeaux et de Bourgogne (parmi lesquels, de splendides millésimes). L’impressionnant choix de vins au verre, à tester notamment au bar joyeusement baptisé Uncorked, est exclusivement valaisan. Une volonté du maître de maison et de sa sœur Anna qui, dans l’esprit convivial des lieux, invitent aussi désormais certains de leurs hôtes pour un apéritif en coulisses — à la cave, s’entend !
Classé lui aussi 4-étoiles Supérieur, l’Hôtel National navigue entre tradition côté restaurants et confort très contemporain.
Le National, métamorphosé
Sur la berge opposée de la Matter Vispa, Line Février, l’épouse de Sebastian, veille sur le National comme sur la prunelle de ses yeux. Pas non plus de regards déçus, ici… Construit aux portes de la gare du Gornergratbahn il y a près de 40 ans par le grand-père Johann Julen, l’établisse ment se cale précisément sur un angle de 110° par rapport au Cervin : toutes les chambres y sont tournées au sud, face à la plus belle des montagnes.
Une longue cure de jouvence, tendance total makeover, a vu le National successivement refaire lobby, restaurant, bar, chambres et spa au cours des dernières années. C’est ainsi un hôtel en grande partie réinventé qui se présente au public — 365 jours par an, désormais. Un hôtel de luxe au confort douillet, oui, mais pas-tout-à-fait-comme-les-autres. Là où certaines maisons découragent le séjour des familles, le National, lui, les accueille à bras ouverts.
Un hôtel qui aime les enfants
Au 4e étage, les chambres familiales en duplex, nouveau bestseller de l’établissement, donnent le ton des rénovations, avec leurs murs vert bouteille et leurs parquets sombres. Contemporain, sans prétention. En bas les parents. En haut les enfants, avec leur papier peint aux drôles d’animaux et
un large puits de lumière fermé par un filet de catamaran ludique, façon trampoline, pour jouer au marin d’eau douce. Ici comme à l’étage inférieur, salles de bains, balcons, iso lation et même chauffage ont été revus de fond en combles.
La touche familiale se répercute dans les parties communes. Avec une salle de jeux, parfaite pour occuper la marmaille durant un tête-à-tête. Avec un bassin enfant dans le tout-nou vel espace spa et bien-être (de 400 m2), centré autour d’une immense piscine épurée, pour permettre aux plus grands de profiter en toute sérénité du sauna finlandais, du sauna au foin et du bain de vapeur… Même le restaurant a pensé aux tout-petits, avec des menus bébés et enfants disponibles toute la journée.
Il n’y a pourtant pas que la purée au menu, loin s’en faut ! Au Stübli, les favoris valaisans triomphent. Et au National, sous la conduite du chef alsacien Max Latt, la fondue et le chateaubriand de toujours — favoris des fidèles —, ont appris à cohabiter avec une cuisine de saison dopée d’influences voya geuses. Résultat ? Une adresse bien dans sa peau, à l’image de la famille Metry-Julen-Février et de Zermatt, tout simplement.
schonegg.ch nationalzermatt.ch
Les plus beaux points de vue alpins de Zermatt, à pied sec
Texte Claude Hervé-Bazin Photo Emilie ChaixZermatt est bien joli tapi dans l’alcôve de sa vallée mais, vu de ce nid douillet, les montagnes ont l’ai un peu déformées: pied surdimensionné, sommet filant vers le ciel. Pour bien voir, il faut se placer à hauteur d’yeux. Monter en altitude, donc.
Pourquoi se compliquer la vie ? Du centre, le funiculaire (souterrain) de Sunnegga se hisse en à peine 5 minutes jusqu’à 2’288 m d’altitude. Et hop, 668 m de gagnés. Le panorama montagneux le plus accessible de la station ne déçoit pas. Pile poil dans l’axe de la vallée et d’une croupe blanche soulignée d’une frise d’arbres: le Cervin. Un peu lointain, peut-être. Une télécabine permet d’enchaîner jusqu’à Blauherd (2’571 m), puis un téléphérique termine le parcours jusqu’au Rothorn (3’103 m). Là, déjà, une autre montagne se dessine, en chemin vers l’apesanteur. Un monde sauvage. Venteux. Intact.
Le serpent rouge du Gornergratbahn S’élançant juste en face de la gare, le vénérable Gornergrat bahn remonte la pente tout autant que le temps. Inauguré dès
À Zermatt, les amateurs de glisse ont constamment devant eux les panoramas alpins les plus exceptionnels. Mais où aller pour en profiter aussi si l’on ne skie pas ?
les
Parmi les plus beaux panoramas aisément accessibles de Zermatt : le glacier du Gornergrat vu de la terrasse du Kulm Hotel 3100.
1898, le plus ancien train électrique à crémaillère d’Europe est du genre icône. Au menu : 33 minutes d’une croisière ferroviaire hors du commun. Cent-vingt secondes après le départ, premier coup d’éclat: le Cervin, à tribord. Quelques vilains mélèzes (jaloux ?) tentent bien de le dissimuler, mais ça ne dure pas. Ils s’écartent finalement pour découvrir des balcons naturels tout blancs: Riffelberg (2’582 m), aussi accessible par une télécabine depuis Furi, puis Rotenboden (2’815 m), où descendent les lugeurs. Vue d’ici, l’incisive du Cervin a pris de l’ampleur — à l’aube de l’hiver, elle se reflète encore brillamment dans les eaux miroitantes du Riffelsee, à 5 minutes à pied. Finalement, la voie butte au pied du Kulmhotel, à 3’089 m, face au fleuve de glace du Gornergletscher. Saisissant. L’œil gauche agrippe le Toit de la Suisse, à la Pointe Dufour (4’634 m).
Au plus près du Cervin Là, il faut d’abord rejoindre Furi, puis enchaîner avec la télécabine du Schwarzsee (2’583 m). Pas de Lac Noir pour dire au Matterhorn qu’il est le plus beau en plein hiver, mais
ça n’empêche pas la vue. D’ici, la pyramide joue la dent de requin, tranchant sur le bleu du ciel. Pour l’admirer (avec respect), la terrasse de l’hôtel Schwarzsee est toute désignée. Le luxe de Zermatt, c’est aussi de pouvoir enchaîner les remontées mécaniques. Troisième étape: la télécabine du Trockener Steg (2’939 m). On peut aussi le rejoindre en ligne droite depuis Furi, mais pourquoi se presser ? Là, le coup d’œil atteint les 360°. Le Cervin, plus effilé que jamais, s’empile derrière l’arête de Furggen. Fascinant. Mais pour quoi s’arrêter en si bon chemin ? Un dernier coup de benne (double choix) et le Matterhorn Glacier Paradise est atteint, à 3’883 m. Terminus provisoire — jusqu’à juin prochain.
matterhornparadise.ch
Un refuge contemporain et panoramique au-dessus de Zermatt
Texte Claude Hervé-Bazin Photos The OmniaThe Omnia surplombe les toits de Zermatt de 45 m, sous l’œil attentif du Cervin. Espaces baignés de lumière et alcôves cosy, lignes épurées et détails inspirés des traditions caractérisent l’interprétation contemporaine du mountain lodge traditionnel.
Révisez votre latin : omnis, c’est le « tout ». Tout beau, tout sur un plateau, tout pour être heureux. L’Omnia a cette ambition : créer un ensemble parfait où toutes les pièces du puzzle s’emboîtent pré cisément pour un séjour inoubliable.
Essentiellement végétariens, les menus offrent néanmoins aux convives qui le souhaitent la possibilité d’agrémenter leurs plats d’un poisson ou d’une viande.
Il y a d’abord l’emplacement, unique à Zermatt : une ter rasse naturelle sans vis-à-vis, encadrée de sapins, louvoyant au-dessus du cœur du village — pfarrkirche St. Mauritius au premier plan, Cervin à droite toute, terrasse panoramique à l’appui. Son adresse? Auf dem Fels… Sur la falaise. Un joli piédestal plutôt, à la hauteur des aspirations du lieu. Comment l’atteindre ? Un tunnel, un ascenseur et hop, voilà !
Il y a bien sûr l’architecture et le design. Imaginé par le New Yorkais Ali Tayar, l’Omnia tend un pont entre l’Ancien monde et le Nouveau. Sa matrice : les lodges de montagne et le modernisme américains, revus et corrigés sur des notes valaisannes très épurées. Le lobby donne déjà le ton avec sa cheminée crépitante, sa réserve de bûches, ses leitmotivs de granite blanc et de chêne clair locaux, ses jeux de cuir et de feutre, ses camaïeux de taupe savamment dosés. On y passerait des heures à paresser.
Rien, ici, n’est le fruit du hasard. Chaque pièce a sa place. Chaque place à ses pièces. Le mobilier, pour l’essentiel conçu à la main, navigue entre l’esthétique Bauhaus, le design industriel et l’ingéniosité du Bernois USM, spécia liste contemporain du modulable — entré au MoMA new-
yorkais, s’il vous plaît. De ces arrangements précis mais sans prétention, trois maîtres-mots se dégagent: qualité, épure, raffinement. Une trinité qui fait parfaitement écho aux valeurs cardinales de l’Omnia.
Il y a l’hospitalité, maintes fois reconnue — notamment par six titres Europe’s Best Boutique Hotel d’affilée, attribués par les World Travel Awards (2017-2022).
Il y a les heures tièdes passées au spa et sa piscine adossée à d’immenses baies vitrées, que l’on traverse tel un miroir pour émerger en terrasse, à petites brasses, face aux Alpes. Il y a la salle de sports, la caverne privatisable.
Il y a enfin le restaurant, titulaire de 15 points au Gault& Millau, dirigé par le chef Tony Rudolph — passé préala blement par le Zermatterhof et le Prato Boni. Sa cuisine ? Axée sur les produits régionaux et issus du développement durable, à travers un menu végétarien auquel s’agrège (ou non) viande ou poisson. Le goût de l’authentique, sublimé, dans le plein respect des ressources.
On sait qu’on peut leur faire confiance. Qu’ils seront tou jours là en cas de danger. Née il y a un bon demi-siècle à l’initiative de Beat Perren, un pharmacien soucieux de désenclaver la vallée et de permettre d’évacuer les alpinistes blessés, Air Zermatt assure toujours cette mission essentielle — décuplée par la multiplication des courses en montagne. Au fil des ans et des interventions (58’000 à ce jour !), l’ex périence s’est accumulée, des milliers de vies ont été sauvées et les récompenses sont tombées. Trois Heroism Awards notamment. Le premier récolté en 1971 pour un sauvetage réalisé en pleine paroi sur la mythique face nord de l’Eiger (une première), le dernier en 2011 suite à une opération d’as sistance à près de 7’000 m d’altitude dans l’Himalaya — où la compagnie participe à la formation de pilotes et secou
Ses hélicoptères griffés des étoiles valaisannes rouges et blanches fendent souvent les cieux au-dessus de Zermatt et des Alpes. Leur mission : sauver des vies et exaucer des rêves.
ristes népalais. Très engagée en la matière, Air Zermatt a carrément ouvert à domicile un centre d’entraînement (doté d’un tout nouveau simulateur).
Le souvenir de l’unique Agusta-Bell 206A Jet Ranger des débuts, véritable « jeep des airs », est loin. Aujourd’hui, Air Zermatt exploite 11 appareils, basés sur trois héli ports : Zermatt bien sûr, mais aussi Raron et Gampel, dans la vallée du Rhône. À leur chevet : pas moins de 75 employés, dont 13 pilotes — montre Hamilton au poi gnet et volonté chevillée au corps. Parmi eux, le CEO en personne, Gerold Biner. « Six à huit jours par mois, pour rester en contact avec la première ligne, les sauveteurs et nos clients », précise l’intéressé.
Les secours en montagne représentent environ 20 % de l’activité d’Air Zermatt, autant que l’héliski et les vols panoramiques. L’essentiel (55 %) est lié au transport de marchandises et de personnes.
Aventures de haut vol
Les opérations de sauvetage coûtent cher, bien plus cher qu’elles ne rapportent. Pour permettre leur pérennité, la com pagnie a dû diversifier ses activités. C’est ainsi qu’Air Zermatt est devenu essentiel pour le transport des matériaux vers des sites isolés (notamment au cœur du domaine skiable), mais aussi de passagers et… de bétail blessé. Autres cordes à son arc : l’héliski et les vols touristiques, Cervin dans le viseur, voire glacier d’Aletsch, Eiger, Mönch et Jungfrau. The Sky is the Limit, dit le slogan d’Air Zermatt. Possibilités illimitées.
Les survols classiques du Cervin et des sommets voisins, d’une durée de 20 à 40 minutes, sont disponibles à partir de 220 francs.
« Pure comme un cristal de roche »
Texte Laurent Grabet Photos Tonatiuh AmbrosettiInauguré en 2009, ce refuge de montagne, étape incontournable sur le chemin de la Pointe
Dufour — point culminant de la Suisse (4’634 m) —, est l’un des plus célèbres, des plus beaux et des plus modernes des Alpes. Visite guidée.
Posée à 2’883 m sur une terrasse naturelle, face au Castor, au Pollux, au Breithorn, au Matterhorn et aux glaciers du Grenz et du Gorner, la Monte Rosa Hütte s’implante 100 m au-dessus de l’ancienne cabane rustique qu’elle a remplacée. Voilà le refuge de montagne le plus architecturalement sur prenant du pays. Propriété de la section Monte Rosa du Club Alpin Suisse (CAS), cet édifice high-tech se présente sous la forme d’un « cristal de roche » de bois de 18 m de haut, entièrement recouvert de fenêtres, d’aluminium protecteur et de 180 m2 de panneaux photovoltaïques — qui lui per mettent d’atteindre une autonomie énergétique de 92 %... et de bénéficier, du coup, du label Minergie-P.
Nous faisons la trace dans les lieux qui valent la peine d’être protégés. À chaque pas et à chaque virage, nos liens avec la montagne se renforcent. En créant des équipements durables sur lesquels on peut compter pendant des années, nous réduisons notre empreinte carbone en passant plus de temps en montagne.
Photo: MATTHEW TUFTS © 2022 Patagonia, Inc.Extérieurement, la cabane du Mont-Rose dessine des lignes gracieuses. Intérieurement, on y jouit d’un confort rare en haute montagne.
Ce laboratoire vivant de l’architecte de montagne est né d’un projet lancé en 2003 pour célébrer le 150e anniversaire de la prestigieuse École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Édifié en moins de 5 mois, entre début mai et fin septembre 2009, il est constitué d’un noyau de béton le soudant à la roche, au-dessus duquel a été élevée une structure de 6 étages tout en bois d’épicéa valaisan, constituée de 420 éléments préfabriqués, assemblés à la manière d’un puzzle géant. Un travail de haute précision, sachant que certains dépassent 1,5 tonne ! But de la manœuvre : créer un édifice modèle de durabilité, sans négliger la solidité (il est conçu pour résister à des rafales de 200 km/h) ni le confort.
Pari réussi. La cabane, qui peut accueillir 120 personnes dans 18 chambres de 3 à 8 lits, loin des dortoirs exigus de jadis, dispose de bons matelas, de l’eau courante (chaude) et même, comble du luxe, de toilettes intérieures et de 4 douches ! Un sacré changement par rapport à l’ancienne cabane, où il fallait faire fondre la neige sur un poêle à
charbon… Une station d’épuration intégrée permet de retrai ter les eaux usées et un système de commande numérique, installé à Zurich, gère la consommation d’énergie du bâti ment en fonction de la météo, du taux d’occupation et des besoins.
Un joli objectif de randonnée
La cabane ne désemplit pas. Il faut donc réserver à l’avance pour pouvoir y séjourner à la belle saison, sachant qu’elle ne sera ouverte, en 2022, que du 17 mars au 29 mai, puis du 23 juin au 16 septembre. À défaut, elle offre une bien belle destination de randonnée à ski. L’itinéraire est relative ment peu exigeant physiquement, et traverse des paysages grandioses dévoilant quantité de glaciers et de sommets mythiques. Les plus entraînés y feront simplement escale sur le chemin de la Pointe Dufour.
monterosahuette.ch neuemonterosahuette.ch section-monte-rosa.ch/fr/cabanes/monte-rosa
Un hôtel enraciné entre tradition et engagement
Texte Claude Hervé-Bazin Photos CERVO Mountain ResortFermement arrimé dans l’éternité alpine, l’unique représentant zermattois des Design Hotels s’est embarqué dans un nouveau voyage plus cosmopolite et conscient des enjeux que jamais, en connexion constante avec la nature.
On jurerait un hameau montagnard niché dans sa corolle de sapins altiers. Juché en léger retrait du centre, sur une pente dominante, dans l’axe majeur du Matterhorn, l’Hôtel CERVO Mountain Resort regroupe un bouquet de grands chalets alpins. Sous leurs toits nappés de poudreuse, le « sens de la qualité et le goût profond pour l’extraordinaire » de la maison s’expriment à travers un luxe décontracté, moderne mais aux teintes chaleureuses, faisant largement appel aux matières nobles et naturelles.
Le meilleur des mondes Né il y a une grosse décennie autour du concept de lodge de chasse, le CERVO a doucement évolué avec le temps, pour embrasser (outre le panorama !) l’évolution vers un
monde toujours plus intégré, sans rien abandonner de son identité. Pas de globalisation, qui dissout les identités dans un grand chaudron sans goût. Le CERVO s’affirme adepte de la glocalisation — entre local et global. D’un côté, les valeurs et le respect des traditions alpines, l’envie d’intangibilité, de continuité, de ressourcement dans un village alpin aux pieds bien ancrés dans l’histoire et le terroir. De l’autre, un souci plus présent que jamais d’intégrer les influences qui construisent les réalités et les envies d’aujourd’hui, de répondre aux besoins des digital nomads, d’assurer fonc tionnalité, efficacité et visibilité dans un univers plus inter connecté que jamais. Le glocal, c’est un peu vouloir béné ficier du meilleur, en toutes circonstances ! Et le CERVO entend bien, dans cette démarche, se placer à l’avant-garde.
À la tête de l’établissement, Daniel F. Lauber résume : « Plus qu’un simple hôtel, le CERVO se veut style de vie. C’est un melting-pot qui embrasse la culture des Alpes, tout en intégrant contemporanéité et influences internationales. Le CERVO est un lieu où clients, staff et locaux se rencontrent et interagissent, participant par là-même à la définition de ce que sera Zermatt dans le futur. »
Par les temps qui courent, être à l’avant-garde c’est, naturel lement, se soucier du milieu qui nous entoure. « La nature est au cœur de notre projet — qui se doit d’être durable et de respecter l’authenticité » précise Daniel Lauber. C’est ainsi que le CERVO s’est récemment doté d’un système de
Destination Verbier, à travers 288 pages à l’ico nographie exceptionnelle. La quintessence du val de Bagnes et ses paysages à couper le souffle, hiver comme été, toile de fond des plus exceptionnels chalets de la région.
L'édition de Zermatt arrive en 2023.
CHF 109.– (expédition inclue)
Yves Garneau / Office de Tourisme de Verbierchauffage par géothermie, qui assure 95 % de ses besoins en énergie — les 5 % restant devant bientôt être couverts par le biogaz. Pour minimiser au maximum l’impact, la chaleur résiduelle des réfrigérateurs et des eaux usées est récupérée, tandis que des systèmes de sondes et de gestion harmonisée permettent de limiter la consommation au strict essentiel.
Le haut niveau de conscience écologique du CERVO va de pair avec une responsabilité sociale aiguisée et, plus glo balement, une « attitude responsable envers la vie » affirme Daniel Lauber. Un engagement déjà reconnu par l’obten tion des labels Sustainable living et Ibex Fairstay, et l’in tégration aux réseaux Green Pearls et Responsible Hotels of Switzerland — dont le CERVO est membre fondateur. L’éta blissement soutient parallèlement plusieurs associations écologiques ou socialement responsables. Dans tous les cas, un leitmotiv est ici central : le sens de la communauté.
En 2021, le CERVO a remporté l’Ahead Award, pour son engagement en faveur de la durabilité et de la nature.Les larges pneus mordent la croute de neige gelée en croustillant. À gauche, à droite, la forêt endormie. Et le si lence, envoûtant, tout au long de la montée. À la nuit tombée, le fatbike prend une autre dimension — et plus encore à la redescente. C’est cette expérience très nature que le guide Beat Habegger propose de partager, 3 h durant, tout au long de l’hiver. Vélo, casque, genouillères et frontale puissante sont fournis. fatbikezermatt.ch
Certains rêvent toute une vie de gravir le Cervin avant d’y parvenir. D’autres n’oseront jamais. Pour ceux-là et pour tous ceux que passionnent les dispo sitifs de réalité virtuelle innovants, le Musée Suisse des Transports de Lu cerne propose, en partenariat avec Red Bull The Edge, de vivre l’ascen sion finale de l’emblématique pyra mide en compagnie du guide et enfant du pays Sam Anthamatten. Harnais d’escalade, lunettes VR, foot et hand tracking, montre-altimètre Alpina, vent, vibrations et textures ressentis leur donneront l’impression d’y être, pour de vrai ! Adrénaline garantie, dès 12 ans.
Sourires contenus, conversations réduites au minimum… partager sa cabine avec des inconnus est toujours un peu gênant. Partant de ce constat, les Zermatt Bergbahnen proposent de privatiser la VIP Gondola pour s’offrir un moment de choix à bord du Matterhorn-Express (direction le Trockener Steg). En scène : fau teuils en cuir cosy et bouteille de champagne à partager, en duo ou entre amis. matterhornparadise.ch
Planté sur les berges de la Matter Vis pa, face au Cimetière des Alpinistes, entre l’église et le Cervin en majesté — distillé depuis la large terrasse —, l’Hôtel 3-étoiles de la Couronne est on ne peut plus central. Accueil cha leureux, propreté suisse, confort as suré, boutique de sport et bike shop sur place, l’établissement est une valeur sûre. Pour autant, il ne se re pose pas sur ses lauriers : ce mois de décembre voit l’inauguration de son tout nouveau spa. Au menu : quatre saunas (dont un « des neiges »), un hammam, une piscine intérieure et une autre extérieure avec vue sur le Matterhorn, bien sûr. hotel-couronne.ch
À la mi-octobre, le Michelin Suisse a fait connaître sa sélection 2022. Bonne surprise, 2 restaurants de Zermatt se voient nouvellement gratifier d’une étoile par le célèbre guide : l’élégant restaurant italien Capri à l’hôtel Mont Cervin Palace et la brasserie Uno, plus décontrac tée, qui décline ses menus au rythme des saisons. Cette dernière a fait coup double en s’adjugeant égale ment une étoile verte, qui reconnaît désormais les efforts accomplis par les établissements privilégiant les produits locaux. L’After Seven et l’Al pine Gourmet Prato Borni ont tous les deux conservé leur étoile. guide.michelin.com/ch/fr
Certains ne viennent à Zermatt que pour eux. Là-haut, sur la montagne, une cinquantaine de cabanes, stübli, restaurants, bars, selfs et buffets permettent aux skieurs, amateurs de luge et marcheurs de faire halte dans le plus beau des cadres alpins. À l’atmosphère intemporelle des vieux chalets d’alpage répond celle des établissements modernes tutoyant les sommets (jusqu’à 3’883 m !). Sous les yeux : le Cervin, (très) souvent, et toute sa cour de montagnes ouatées. Si la station est réputée pour sa scène gastronomique, l’affirma tion vaut aussi pour ces restaurants d’altitude : plusieurs sont même classés au Gault&Millau ! Ils sont généralement ouverts de début décembre à la seconde quinzaine d’avril.
Les plus intéressants restaurants de montagne de Zermatt TexteDans la chaleur réconfortante des vieux chalets Pour une touche de nostalgie, c’est vers les alpages qu’il faut filer. Vers Findeln. Vers Riffelalp. Vers Furi (1’867 m) plus encore. Certains y vont à pied (45-60 min), d’autres par la télécabine du Matterhorn-Express, survolant doucement pans de forêt et éclats blancs d’alpages engourdis. Au tréfonds du Mattertal, le hameau, carrefour des remontées mécaniques, regroupe une poignée de chalets et plusieurs belles tables. Il y a là l’hôtel Silvana et son chaleureux Gitz-Gädi, où l’on se délecte de rösti, fondue, viande séchée, agneau et même cabri, bercé par le crépitement d’un bon feu. Il y a le Bergres taurant Simi, sans prétention, proche de la tradition côté assiette comme décor, avec cheminée de rigueur. L’Aroleid, tenu par une équipe jeune impliquée dans le développement durable, innove avec son chalet réinventé et sa cuisine interactive créative aux notes de fusion (volontiers végétarienne) autour de la cuisine ouverte, ses cours de poterie et de barista ! Michelin l’a logiquement fait entrer au Bib Gourmand. hotelsilvana.ch/en/restaurant | restaurantsimi.ch | aroleid-kollektiv.ch
À l’orée du Moos-Trail, l’accueillant Chalet Alm, repris par un jeune couple de profs de ski gastronomes, sert toujours les truites élevées sur place (au bleu, grillées ou en papil lote), sans négliger fondue moitié-moitié, rösti, gaufres et gâteaux pour un bon 4-heures. À 15 mn de marche vers Riffelalp, le Ritti pourrait avoir été prescrit par votre méde cin. Voilà un chalet 100 % antistress, avec son lourd toit de lauzes et sa micro-terrasse cachée entre les arbres. Au menu, notamment : des rösti et une fondue de référence. chaletalm.ch | ritti.ch
L’un des principaux chemins reliant Furi à Zermatt passe par les adorables hameaux de Blatten et de Zum See. À chacun sa poignée de raccards de mélèze noirci, vieux de trois ou quatre siècles. À chacun son restaurant de référence. Le Zum See, gratifié de 14 points par Gault&Millau, tient de la carte postale, avec sa touchante patine montagnarde, sa magnifique terrasse (offrant une pointe de Cervin) et sa table de qualité hyperlocale, naviguant entre classiques montagnards et cuisine fine, foie de veau, potage valaisan à l’orge et pâtes maison. Le dimanche, pour changer, les rösti sont au saumon fumé ! Incontournable, plus familial encore, le Blatten est tenu par Leander et Simone Taugwalder, leur fille Sarah et son mari Hans. Le nom interpelle… C’est un Taugwalder, Peter, qui emmena la première cordée au som met du Cervin, en 1869. Ironie de l’histoire, les parents se sont rencontrés lors d’une ascension de l’iconique montagne défrichée par l’ancêtre ! La cuisine, ici, est on ne peut plus traditionnelle. Avec une surprenante spécialité : la soupe de bolets nappée d’une fine croûte de pâte feuilletée, à briser délicatement. L’hiver, c’est fondue le mercredi soir (sur résa) et snow bar à partir de février. zumsee.ch | blatten-zermatt.ch
Sur son replat de l’autre côté du torrent du Zmuttbach, à distance des remontées mécaniques, Z’mutt appartient à ces hameaux croquignolets aux mazots d’autrefois, serrés de (très) près et croulant sous leurs chapeaux de neige. Le modeste Jäger Stube y sert une cuisine solide, uber-locale. À une bonne demi-heure de marche, à 2’200 m, le Stafelalp, à la grande salle moderne lumineuse, est précédé par
une belle terrasse vissée dans l’axe même du Cervin — il n’est nulle part plus proche ! On l’atteint aisément par la piste rouge 52, dans un des secteurs les plus isolés du domaine skiable. Au menu, beaucoup de choix, tendance classiques revisités. De là, le télésiège de Hirli permet de rejoindre en un saut de puce le Schwarzsee (à 2’583 m) et son hôtel-restaurant éponyme. Bon repas et vue specta culaire plus que garantie. matthiol.ch/en/stafelalp-zermatt | schwarzsee-zermatt.ch
De jolis chalets d’alpage, il y en a aussi du côté de Fin deln, sur la bleue n°5. L’ancien mayen, croquignolet, est aujourd’hui l’un des QG gastronomiques de la station avec ses deux incontournables, identiquement notés 14 par Gault&Millau. Le plus célèbre peut-être, distingué par le titre d’« Hôte de l’Année » en 2022 par le guide gas tronomique, Chez Vrony met superbement en valeur les produits valaisans de saison, souvent bio, sur des notes créatives. En vedette : la viande de ses propres vaches, nourries à l’herbe de l’alpage, excellente séchée dans la soupe de foin de Findeln, ou en version burger, iconique (à la sauce secrète). L’ambiance ? Chill-out un peu chic, avec chaises longues en terrasse nappées de peaux de mouton et décor intérieur réalisé par l’architecte-artiste zermattois Heinz Julen, frère de Vrony. En contrebas, le Findlerhof, à la croix suisse fermement arrimée sur son mât, à l’orée d’une gigantesque terrasse panoramique, est lui aussi bien connu. Pour son esprit décalé. Pour l’accueil de Francis, qui a succédé à ses parents Franz et Heidi. Pour sa quiche au bacon et poireaux. Pour ses gargantuesques rösti Matterhorn. Ceux qui viennent en ski doivent au pré alable les déposer près de la petite chapelle blanche, puis descendre à pied.
Trois autres restaurants d’altitude proches méritent une halte : l’Adler Hitta, tendance chill & grill, musique, sunset dinners le jeudi et soirées épisodiques ; l’Enzian agrémenté d’une belle terrasse panoramique, tendance rösti et forêt noire; et plus encore le @Paradise, repris en 2020 par une collaboratrice de Vrony et son époux Elia Zurbriggen (fils de Pirmin), déjà noté 13 par Gault&Millau — que les habitués espèrent voir demeurer le petit secret que se transmettent pour l’heure les initiés. chezvrony.ch | findlerhof.ch | adler-hitta.ch enzian-zermatt.ch | paradisezermatt.ch
Et à Riffelalp alors ? Là, c’est sur le restaurant italien Al Bosco qu’il faut miser, au cœur du très chic Riffelalp Resort (5*), alangui sur son vaste replat panoramique, à 2’222 m. Sa terrasse XXL est frôlée par les skieurs dévalant la rouge du Riffelberg. Et pour rejoindre la salle intérieure, la maison fournit des chaussons ! riffelalp.com
Au plus près des sommets Plus en altitude, le réseau des remontées mécaniques des ZBAG dessert tout un ensemble de stations et haltes où l’on peut se restaurer, généralement en bénéficiant de panoramas imprenables sur les Alpes. Parmi les meil leures escales figure, au Rothorn (3’103 m), le Ristorante Pizzeria, tout de bois clair et de vues spectaculaires (avec héliport !). À Blauherd, à « l’étage » d’en-dessous (2’571 m), le Blue Lounge, musical de décembre à avril (groupes et DJs), bénéficie d’une terrasse splendide — face Cervin, naturellement. Mais il faut avant tout pousser jusqu’à Flu halp (2’620 m), une solide et amicale cabane de montagne bâtie dans les années 1930, rejointe par la rouge Rotweng ou depuis le Rothorn. À la carte : des assiettes valaisannes mémorables, des plats de pâtes et des tartes maison à se lécher les babines. rothornpizzeria.ch | fluhalp-zermatt.ch
Plus haut encore ? Sautons dans le téléphérique du Trocke ner Steg, enchaînons par le téléphérique de Furggsattel et, enfin, laissons-nous glisser jusqu’à la Gandegghütte. À 3’030 m d’altitude, face à l’un des plus beaux points de vue des Alpes, cette ex-cabane réinventée en bar-restaurant surplombe, côté arrière, le glacier de Théodule. Le lieu accueille chaque année ou presque la plus haute scène du festival de musique Unplugged ! On y sert des petits plats locaux et autrichiens pour se requinquer.
Et si le plancher des vaches semble encore trop près, reste à grimper jusqu’au Klein Matterhorn pour déjeuner au Mat terhorn glacier paradise, à 3’883 m d’altitude. On n’a pas tous les jours l’occasion de manger dans le restaurant de montagne le plus élevé d’Europe. gandegg.ch | matterhornparadise.ch
Et côté italien ? Difficile, ici, d’échapper à la pause expresso ou ristretto, à condition d’avoir ses papiers (au cas où) et quelques euros en poche. À peine franchies les crêtes, se fait sentir l’appel de la fondue valdôtaine, des raviolis, de l’ossobuco et du chamois à la polenta du Bontadini. De son tiramisu aussi ! Prolongée par une vaste terrasse panoramique à 3’100 m, au pied même de la face sud du Cervin et de l’arête de Furggen, l’établissement se partage entre self de qualité, bar et res taurant chaleureux, tendance locanda. Plus bas (2’750 m), dans une belle ambiance boisée mais aérée, le Chalet Étoile, au-dessus de Plan Maison, est tenu depuis 1974 par la chef suédoise Ulla Frassi, son mari italien Cesare et leurs deux enfants. D’un côté le self, de l’autre le resto pour une cui sine de marché esthétique, souvent surprenante et gouteuse, butinant entre l’Italie alpine et la Scandinavie. Encore un joli petit voyage gastronomique. chaletetoile.it
Dans la collection des rues prestigieuses, la Bahnhofstrasse de Zermatt s’impose en tête d’affiche. Six cents mètres de plaisirs et de désirs made in Switzerland, entre la gare et l’église, où se sont — notamment — donné rendez-vous les plus grands horlogers du pays.
Hamilton x Air Zermatt hamiltonwatch.com
La marque horlogère favorite des avia teurs avait beau jeu de se rapprocher des pilotes d’Air Zermatt. Depuis plus d’une décennie maintenant, l’Améri cain Hamilton soutient la compagnie d’aviation et de sauvetage en montagne. Elles sont à ce point intimes qu’elles partagent même désormais un pop-up store à l’orée de la Bahnhofplatz!
Le shop Rolex by Bucherer bucherer.com | rolex.com
Le partenariat entre Rolex et l’entre prise lucernoise Bucherer, experte en horlogerie et joaillerie depuis 135 ans, est pour ainsi dire centenaire. Voilà qui méritait bien un pop-up store dédié. La garantie pour les clients de bénéficier d’une expertise maintes fois attestée et d’être reçu avec un professionnalisme sans faille.
Incontournable, la Haute Horlogerie Schindler schindler-zermatt.ch
Inaugurée à Zermatt il y a près de 45 ans, la maison au logo Cervin joint l’utile à l’agréable dans son flagship store aux épures de bois et pierre. Une bonne dou zaine des plus prestigieuses marques de montres (dont Vacheron Constantin et Patek Philippe) y côtoient des pièces de haute horlogerie signées notamment Chopard, Frieden et Wallendorff.
Longines longines.com
Partenaire privilégié du 150e anniver saire de la première ascension du Cer vin, Tissot n’a eu de cesse de renforcer sa présence dans la station, notamment à travers une édition spéciale Zermatt de la T-Touch Solar. Les dernières ver sions de cette pionnière des montres tactiles multifonctions se découvrent dans les écrins noir anthracite et rouge suisse de la marque.
Partenaire officiel de la Fédération Internationale de Ski, Longines s’ins talle tout naturellement à Zermatt cet hiver, dans une Boutique Événemen tiel au décor dédié au ski alpin et à ses chantres — Michaela Shiffrin et Marco Odermatt aux premières loges. En vitrine: une copie du Globe de Cris tal. Et en prime: un bracelet spécial Longines siglé Zermatt.
Norqain l’aventurière, aussi norqain.com
Tout le monde adopte le n° 5! Il y a moins d’un an, la petite marque hor logère suisse indépendante Norqain ouvrait son premier store à Zermatt — very Swiss, entre grès, vieux bois, pierre et présentoirs angulaires aux faux airs de sommets enneigés. L’oc casion de découvrir ses collections Independence, Adventure et Freedom
helvet, c’est la Suisse, le Swiss-made, la suissitude, tout ce que le pays est, tout ce que le pays a fait de meilleur et fera encore. C’est toute l’âme d’une nation qui réside dans ce nom.
Sous les flocons, la parenthèse heureuse d’une station vibrante au cœur d’un des plus beaux domaines freeride du monde.
Au pied d’une façade aux vieux balcons ciselés, dans le cadre d’un espace contemporain mais revêtu de bois vieux, Bucherer présente ici ses propres créations et celles d’une dizaine de prestigieuses marques partenaires — parmi lesquelles diffé rents garde-temps en éditions limitées issus de Blue, sa célèbre collection de montres bleues.
Le pop-up Zenith schindler-zermatt.ch | zenith-watches.com
Breitling à l’assaut de Zermatt breitling.com
L’ancien multibrand store Stäuble a cédé la place à une boutique Breitling en bonne et due forme, faisant la part belle aux chronographes maison (cer tifiés chronomètre), réputés pour leur fiabilité et leur robustesse — qui ont largement participé à la conquête des airs et aux événements sportifs. De quoi évaluer précisément ses perfor mances sur les pistes.
Plus de partage! L’horloger du Locle, inventeur du calibre El Primero, pre mier mouvement de chronographe à haute fréquence de l’histoire, porté aussi bien par l’explorateur Jean-Louis Étienne que par le parachutiste Felix Baumgartner, est désormais seul à profiter de l’espace d’exposition du 14 Bahnhofstrasse — sous tutelle Schindler. Toute récente et déjà refaite! Ouverte il y a seulement quelques années, l’an tenne zermattoise de la firme bien noise s’est offert un lifting et dévoilera son nouveau visage en primeur à la mi-décembre. L’occasion de se pencher (avec précision) sur son échappement coaxial, ses calibres maison et ses meilleurs chronographes.
L’espace Patek by Schindler schindler-zermatt.ch | patek.com
À tout seigneur tout honneur. Syno nyme d’horlogerie de très (très) haute qualité, la maison genevoise Patek Philippe dispose de son propre point de vente — au décor feutré crème et brun — pour mettre en valeur ses créa tions montrant une précision et un savoir-faire tels qu’elles confinent à de vraies œuvres d’art.
Omega sur son 31 omegawatches.com
Hublot en son chalet hublot.com
Inaugurée en grande pompe en 2016, l’enseigne zermattoise de la compa gnie nyonnaise s’est installée dans un vrai petit chalet — un lieu qui exprime parfaitement l’âme de la station dans sa chaleureuse alchimie de sobriété et d’élégance, de bois vieux et de céra miques noires. Pour le clin d’œil: un discret carnotzet au sous-sol pour les clients privilégiés.
Les couleurs de Swatch swatch.com
Ambiance relaxante et corset de briques façon pub, le shop Swatch de Zermatt, situé dans la partie haute de la Bahnhofstrasse, près du Mont-Cer vin Palace, est à l’image de la marque: jeune et ludique. Big Bold aux gros chiffres, Bioceramic, Skin, montres aux matériaux biosourcés et collec tions du moment, tous les incontour nables sont là.
Indétrônable Bucherer bucherer.comChaque produit Pro Montagna acheté est un soutien apporté au Parrainage Coop pour les régions de montagne, qui finance tous les ans environ 200 projets d’initiative individuelle de familles de paysans. Jusqu’à aujourd’hui, ce sont plus de 13 millions qui ont ainsi été versés.
Derrière cette « corne de bœuf » inaugurée au printemps 2022 à l’Hôtel Alpen Resort & Spa, dans la Spisstrasse, un leitmotiv : les grillades au feu de bois. On y vient avant tout pour dévorer à belle dent un T-Bone ou un Tomahawk, mais rien n’interdit de croquer dans des aubergines grillées au chimichurri ou des choux-fleurs fumés ! Soyez rassurés : viandes et lé gumes ne sont pas cuits sur le même grill. Family-friendly, l’adresse dis pose d’une belle salle de jeux pour occuper les enfants pendant que les parents partagent un dessert en tête à tête. L’établissement est ouvert tous les soirs sauf mardi et mercredi.
VIE NOCTURNE CHEERSIl n’y a pas que le Hornox. L’Alpen Re sort & Spa a aussi inauguré cet automne un nouveau pub, baptisé The Dude. Bil lard, carte de burgers et autres comfort foods, atmosphère décontractée et prix abordables, rock, concerts occasion nels et retransmissions sportives sur grand écran, tabourets de bar en skaï rouge et fresques-graffitis aux murs, il a tout des vrais pubs anglo-saxons. En prime : une bonne bière Dude. dude.ch
C’est officiel : en septembre 2025, le Valais accueillera pour la première fois l’ensemble des sept épreuves des Championnats du Monde UCI de mountain bike. Huit sites ont été sélectionnés, dont Zermatt, où se dé roulera la course de short track – une compétition aussi courte qu’intense, qui verra s’affronter les trente meil leurs spécialistes de cross-country au monde, sur un circuit de 1,5 km conçu pour être spectaculaire. Les autres sites sélectionnés sont Crans-Mon tana (cross-country), Verbier et le Val d’Anniviers (marathon), les Dents du Midi (descente), Grächen (e-bike), Loèche-les-Bains (enduro) et Mon they (pumptrack). swiss-cycling.ch
S’il est trop tard pour participer, cette année, au grand Zermatt Ski Test qui, chaque début de saison (octobrenovembre), permet de se familiari ser avec les nouveaux matériels de 13 fabricants différents, le Stöckli Ski Test se poursuit, lui, jusqu’à la mi-décembre. Passée cette date, la marque lucernoise conservera un test center ouvert toute la saison au nouveau Matterhorn Testcenter, inau guré à l’automne 2021 au Trockener Steg, aux portes des pistes. Il n’a vrai ment pas usurpé son nom : le Cervin s’y impose directement à travers les baies vitrées ! matterhornparadise.ch
À force de voir ces images de free riders avalant les pentes raides et vierges, difficile de ne pas avoir envie de les imiter. La pratique res tant néanmoins réservée aux initiés, mieux vaut effectuer sa première descente coaché par les guides de Zermatt — ski ou snowboard, en pe tit groupe ou avec moniteur privé. L’activité, d’une durée de 6 h (avec déjeuner) est ouverte à tous dès 15 ans et adaptée au niveau technique des participants. zermatters.ch
Yacht-Master 42
Certifiée COSC et Chronomètre Superlatif, la Yacht-Master joue l’ul tra-précision, avec son calibre 3235 entièrement développé et manufac turé chez Rolex. Les matériaux qui la composent — luminescence Chro malight, spiral en Parachrom, disque en Cerachrom — révèlent d’ailleurs la haute technologie ici à l’œuvre.
rolex.com
En vente à la bijouterie Bucherer
Son allure si fraîche semble avoir été imaginée pour accompagner les plus époustouflants week-ends sur les pistes. Sa mécanique — mise au point par Carl F. Bucherer — propose d’ailleurs la fonction flyback, le très joueur retour en vol du chronographe, pour chronométrer ses prouesses, encore et encore.
carl-f-bucherer.com
En vente à la bijouterie Bucherer
La finition « givrée » du cadran de cette édition spéciale tranche à merveille avec l’acier revêtu de noir du boîtier et du bracelet. L’Adventure Neverest est aussi bonne que belle : 10 % des recettes issues de ses ventes sont reversés aux familles des sherpas ayant perdu la vie dans l’Himalaya pour faciliter l’accès à l’éducation de leurs enfants.
norqain.com
En vente à la boutique Norqain
La marque, propulsée par JeanClaude Biver parmi les horlogers qui comptent, a créé son hublot carré en céramique high tech — peut-être des écoutilles ? — la Square Bang ! Pour mesurer le temps, ce chronographe est équipé du mouvement de manu facture Unico 2, apparent, dans une version affinée encore plus versatile.
hublot.com
En vente à la boutique Hublot
Hublot Square Bang Unico King Gold Ceramic Carl F. Bucherer Manero Flyback Norqain Adventure Neverest Zermatt EditionCarrée elle aussi, la légendaire Santos de Cartier se réinvente avec un cadran bleu dégradé associé à un bracelet interchangeable en acier ou en cuir bleu. Une couleur qui évoque ses ori gines aéronautiques : Créée en 1904 pour le pionnier de l’aviation Alberto Santos-Dumont , elle fut l’une des premières à s’attacher au poignet !
cartier.com
En vente à la bijouterie Bucherer
Difficile d’en détacher son regard — et pour cause: le motif texturé de son cadran évoque l’iris puissant d’un aigle. Chopard associe clins d’œil stylistiques et élégance sportive dans cette montre au magnétisme aquilin.
Le Chopard Lucent Steel, un acier à l’éclat et à la dureté remarquables, a été spécialement développé pour elle.
chopard.com
En vente à la bijouterie Bucherer
« P » pour Précis, « R » pour Robuste et « X » pour symboliser les 10 ATM — l’étanchéité du modèle d’origine, datant de la fin des années 1970. Ce chro nographe revisité conserve un style délicieusement rétro : trois compteurs blancs sur cadran bleu satiné, aiguilles et index nickelés, bracelet acier « inté gré ». Pour voyager dans le temps ?
tissotwatches.com
En vente à la bijouterie Tissot
Cartier Santos Chopard Alpine EagleSi la planète a depuis longtemps été sillonnée d’un bout à l’autre des pôles, l’esprit d’aventure et le romantisme des conquêtes d’autrefois ne faiblit pas. La Tudor Ranger, incarnation de la montre-outil, robuste et pratique, célèbre le 70e anniversaire de la British North Greenland Expedition. Elle est dotée d’un calibre manufacture MT5402.
tudorwatch.com
En vente à la bijouterie Bucherer
Longines Longines Spirit Zulu TimesInspiré par les grands aventuriers des airs qui firent son histoire, Longines met une nouvelle fois son esprit pion nier à portée de poignet. La Spirit Zulu Times — Zulu comme « Z » pour l’heure universelle — revêt une allure et un nom vintage en hommage à la pre mière montre-bracelet à double fuseau horaire de la marque, présentée en 1925.
longines.com
En vente à la Boutique Evenementiel Longines
Portofino Automatic 34
Son bracelet, réalisé par le bottier Santoni, est peint à la main selon la technique ancestrale de la patine. Une couleur coup de cœur qui prolonge le visage de cette Portofino ultraraf finée, à peine marqué d’aiguilles et d’index et — oh mais oui ! — de 12 dis crets diamants rythmant l’affichage des heures.
iwc.com
En vente à la bijouterie Bucherer
Tudor Ranger1. Moncler Doudoune courte Bernin moncler.com
2. Alpinte Carafe Matterhorn alpinte.ch
3. The Alpinist
Rare Blend Premium Rhum the-alpinist.com
4. MACH Luge Tan Hawk machski.ch
5. Bang & Olufsen
Beoplay H95 — Le casque circum-auriculaire ultime bang-olufsen.com
6. L’Epée 1839 × MB&F ORB — Horloge ultramoderne en aluminium mbandf.com
7. Trauffer Switzerland Chèvre du Valais en bois trauffer.ch
8. Bally Baily Mini-sac en cuir marron et blanc bally.ch
9. Geneva
Enceinte connectée Hi-Fi tout-en-un DeCon store.genevalab.ch
10. Dom Ruinart
Blanc de blancs 2010 Champagne d’exception ruinart.com
SPIRIT OF BIG BANG MECA-10
Boîtier en céramique noire. Mouvement manuel manufacture avec 10 jours de réserve de marche.
Sublimée par la neige fraîchement tombée, OMEGA révèle une étincelante merveille. La Seamaster Diver 300M en acier inoxydable et or Sedna™ 18 carats se trouve au cœur de notre paysage de rêve, où l’héritage iconique et la précision mécanique sont harmonieusement mis en valeur. Et même si le temps semble figé, la scène est animée par un fantastique élan qui célèbre la quête continue de l’excellence par OMEGA. Cette montre Co-Axial Master Chronometer, avec son cadran en céramique noire et son légendaire motif de vagues, est le choix idéal pour un hiver magique empli de beauté et de féerie.