N° 34 – Printemps 2011

Page 1



Avec l’iPad, « 30 degrés » entre dans une nouvelle réalité… virtuelle ! Au printemps, les Grecs offrent une nouvelle couche de chaux aux murs de leur maison. D’autres font de grandes lessives, tandis que les dictons parlent des premières fleurs, des arbres qui se rhabillent ou des hirondelles qui reviennent. Le renouveau est assurément dans l’air. Ce renouveau dans la continuité, c’est le courant même de la vie qui se perpétue et, sans cesse, se réinvente. Porté par les ailes du temps et ses métamorphoses, « 30 degrés » ne pouvait que s’inscrire dans son cours. Et engendrer un nouvel avatar multimédia. Magazine, Web et maintenant iPad, votre magazine devient tridimensionnel. Sur écran, mieux encore que sur le papier glacé, le monde tourne au bout des doigts, s’emballe, se juxtapose, se renvoie la balle, explose de vie et d’envies. Le sport atteint de nouveaux extrêmes. Les voyages de nouvelles altitudes… Comme les frères Gentil, explorateurs chaux-de-fonniers perchés dans les tree houses des papous Korowai. Soudain, le corps-à-corps des bodysurfeurs avec l’océan (le cœur à cœur, diront certains) semble encore plus intime; l’équilibre des adeptes du stand-up paddle plus précaire. Et les défis à la gravité de Li Wei plus fous que jamais.

,

L’iPad et 30° semblaient être faits l’un pour l’autre. Les bonus vidéo donnent vie aux instants, les sons restituent l’action, les ambiances, le suspens. Le vertige de l’escalade, l’exaltation de la chute et la décharge d’adrénaline n’ont jamais été aussi prenants. Cerise sur le gâteau : une interactivité encore renforcée, avec nos news en flux RSS, vos votes et un moteur de recherche. Bref, tout pour s’approcher, mieux que jamais, de l’exception, des sommets, des mondes inaccessibles et de ceux qui les peuplent. Claude Hervé-Bazin

TRENTE DEGRÉS | 03





sommaire n°34 PRINTEMPS 2011

SPORT

Edito

Le Stand Up Paddle surfe sur la vague du succès Le bodysurf conduit au cœur de la vague America’s Cup, des multicoques et des ailes Freeride World Tour 2011 : Aurélien Ducroz, sur le toit du monde du ski freeride Le GiantXtour 2011 Escalade : Giovanni Quirici ouvre une nouvelle voie en Gruyère Le Trail Verbier Saint-Bernard, acte III Trail : tour d’horizon des plus belles cimes de la course à pied VTT : Nendaz, des randonnées pour tous Portrait : Denis Burdet, entre Terre de Baffin et Patagonie

LIFESTYLE News

Les frères Gentil, explorateurs des temps modernes Avec Li Wei, l’art contemporain a trouvé son Superman ! Design : des meubles qui cartonnent Chronique femmes : l’épreuve du maillot approche Musique : Raphael Saadiq, la voix de la soul rétro Portrait cinéma : Tahar Rahim Cinéma : to be continued… Cinéma : quand la séance devient un luxe Skydance nous emmène vers le septième ciel artistique Voyage : Budapest, entre histoire et modernité Voyage : Cuba, joyau tropical

SOCIETE

L’art du graffiti A l’école du freeride avec les frères Falquet Quand la TV rencontre le Net La relation homme-machine se rapproche de la science-fiction Les nouveautés dans l’univers des jeux Panoplies Bonnes adresses de 30° degrés

003

14 23 52 54 57 60 64 68 70 76

Réservez facile, voyagez tranquille. Vols et séjours villes à prix bas. Réservez vos vols et séjours villes à prix bas garantis auprès de l’agence de voyages Internet leader en Suisse. Découvrez également les meilleures promos hôtels ou voitures de location sur www.ebookers.ch Promos vols

Dubaï vol A/R dès CHF 435.– New Delhi vol A/R dès CHF 535.– New York vol A/R dès CHF 565.– Montréal vol A/R dès CHF 689.– Bangkok vol A/R dès CHF 695.– San Francisco vol A/R dès CHF 999.– Johannesbourg vol A/R dès CHF 1030.– Sydney vol A/R dès CHF 1415.–

08 24 30 34 38 40 45 46 49 42 78 82

51 58 85 87 88 95 98

Promos vol + hôtel

Nice Vol + Hôtel*** 2 nuits dès CHF 172.– Budapest Vol + Hôtel**** 2 nuits dès CHF 179.– Madrid Vol + Hôtel*** 2 nuits dès CHF 184.– Bruxelles Vol + Hôtel**** 2 nuits dès CHF 198.– Rome Vol + Hôtel*** 2 nuits dès CHF 244.– Edimbourg Vol + Hôtel*** 2 nuits dès CHF 269.– Prague Vol + Hôtel**** 2 nuits dès CHF 274.– Dubaï Vol + Hôtel***** 3 nuits dès CHF 879.– Vol + hôtel: vols directs au départ de Genève (sauf Edimbourg et Dubaï), prix par personne et par chambre (ch. double), taxes incluses. Offres valables jusqu’au 30 juin 2011. Vols: départs de Genève, aller-retour, taxes et frais de dossier compris. Offres valables jusqu’au 30.06.2011 sauf New York et Montréal jusqu’au 31.05.2011, San Francisco jusqu’au 28.6.2011 et Johannesburg jusqu’au 23.6.2011. Sous réserve de disponibilité.

Suivez-nous sur Facebook et Twitter.


iPhone – Une application (pas) très catholique Au demeurant, cet acte n’est pas très catholique. Pourtant, l’église catholique américaine (mais pas le Vatican !) a bel et bien donné sa bénédiction à l’application pour iPhone baptisée « Confession ». Elle permet d’avouer ses fautes et ses péchés à un curé virtuel, sans donc avoir besoin de se rendre à l’église. D’après son créateur, Patrick Leinen, cela « invite les catholiques à adapter leur foi à la technologie numérique ». Amen !

Alpinisme – Le sommet du Karakorum vaincu en hiver L’exploit est historique. Simone Moro, Denis Urubko et Cory Richards, du team The North Face, sont les premiers à avoir atteint le sommet du Gasherbrum (8035 m) durant la période hivernale. C’était le 2 février dernier. Au terme de l’ascension du treizième plus haut sommet du monde, situé dans le Karakoram, au Pakistan, Simone Moro, qui accrochait là à son palmarès son 3e sommet hivernal de plus de 8000 mètres, a avoué que l’ascension a été difficile. Mais la persévérance les a conduits jusqu’au sommet. Chapeau bas ! www.thenorthface.com

08 | trente degrés

Patrice Schmidt/musée d’Orsey distribution RMN

DR

Art – Miró et Manet s’exposent L’un est surréaliste, l’autre impressionniste. Deux styles très différents, mais un début d’année 2011 qui les rapprochent, puisque leurs œuvres ont les honneurs de deux grands musées européens. La rétrospective sur Joan Miró prend place du 14 avril au 11 septembre au Tate Modern, à Londres, alors que l’éclairage personnel et historique sur Manet a lieu entre le 5 avril et le 3 juillet au Musée d’Orsay, à Paris. Deux visions distinctes du monde, mais une même fibre artistique… www.tate.org.uk et www.musee-orsay.fr/fr


DR

Design – Un vélo sans chaîne, ni rayons ni câbles ! A quoi ressemblera le vélo du futur ? John Villarreal, designer américain du Wisconsin, l’a imaginé sans chaîne, ni rayons ni câbles ! Le tout est remplacé par un système à base de pignons à entraînement direct. L’envie de tester cet engin aux lignes incroyables vous démange ? Il faudra être patient, car il ne s’agit pour l’heure que d’un prototype, réalisé dans le cadre d’une étude purement prospective. L’exercice de style est pour le moins réussi. Ne reste plus qu’à attendre pour voir si ce cycle prendra un jour la route des chaînes de production… www.coroflot.com/Doodle_Monkey

Internet – Un test d’alcoolémie avant de se connecter Un petit verre de trop dans le nez dans la vie réelle peut avoir de fâcheuses répercussions dans le monde virtuel. Sur les réseaux sociaux, un commentaire malheureux posté en état d’ébriété, et c’est votre réputation qui en prend un coup. La société Webroot, spécialisée dans la sécurité Internet, propose donc un plug-in Firefox qui empêche l’internaute de se connecter à Facebook ou tout autre site si l’utilisateur ne parvient pas à passer un test de sobriété sous forme d’une épreuve de coordination. Ou comment éviter d’être dans un état pas très net sur le Net! www.webroot.com

Culinaire – Des insectes à la place des steaks « Le jour viendra où un Big Mac coûtera 120 euros et un Bug Mac (« bug » signifie insecte en anglais, ndlr) 12 euros. Où les gens qui mangent des insectes seront plus nombreux que ceux qui mangent de la viande ». Cette prédiction lâchée par un entomologiste deviendra-t-elle réalité ? Les conclusions d’une récente étude scientifique néerlandaise vont en tout cas dans son sens. Car l’insecte possède l’avantage d’être riche en protéines, pauvre en graisses, de rejeter peu de gaz à effet de serre et de ne pas transmettre de maladies à l’homme. D’autant qu’en 2050, il devrait y avoir 9 milliards de bouches à nourrir. Ne reste plus qu’à faire évoluer les mentalités occidentales…

Sport – Il surfe Jaws, célèbre vague hawaiienne, avec des… skis ! Chuck Patterson a dévalé à skis une pente bien particulière. On la nomme Jaws, et elle est réputée pour être l’une des vagues les plus grandes et les plus dangereuses au monde! Conjuguant son amour de la neige et de l’eau, le Californien a glissé durant plusieurs minutes, en février dernier, sur cette montagne liquide hawaiienne, haute de plusieurs mètres. Cette discipline figure parmi les plus techniques du monde de la glisse. Jaws a désormais été surfée de nuit et à skis. Qui dit mieux? La vidéo sur www.youtube.com/watch?v=Ahk48h7P4ts

DR

Voyage – Un guide pour bien dormir à l’aéroport Vous devez prendre l’avion, mais votre vol a été annulé? Cloué au sol, vous n’êtes pas prêt à vous payer une nuit d’hôtel. C’est là qu’intervient le guide online des nuits confortables à l’aéroport ! Il vous donne des conseils généraux, mais aussi propres à l’aéroport international dans lequel vous vous trouvez. On trouve même un classement des meilleurs et des pires aéroports de la planète. Singapour est plébiscité par les voyageurs restés en rade, Zurich se classe 9e, alors que Paris Charles de Gaulle est considéré comme le pire ! www.sleepinginairports.net

trente degrés | 09


Martin Roemers

Photographie – Les meilleurs clichés de presse 2010 à Zurich Le Hollandais Martin Roemers, avec une série intitulée Metropolis (en photo), a reçu le 1er prix dans la catégorie «Reportage de vie quotidienne» lors du 54e World Press Photo Contest, le plus prestigieux concours de photojournalisme. Mais c’est le portrait de la Sud-africaine Jodi Bieber, montrant une jeune Afghane défigurée pour avoir quitté la maison de son époux, qui a remporté la plus haute distinction, toutes catégories confondues. Les clichés des lauréats seront visibles lors d’une exposition itinérante, organisée par l’agence Keystone qui s’arrêtera du 13 mai au 5 juin au Sihlcity de Zurich. www.worldpressphoto.org

Art – Des tableaux très personnalisés Une séquence d’ADN et une empreinte digitale sont propres à chaque être humain. Deux docteurs en biologie français devenus chefs d’entreprise leur ont trouvé un second point commun: elles peuvent se transformer en œuvres d’art singulières une fois reproduites sur des toiles colorées, voire sur le fond d’écran d’un iPhone. La maison Helys propose de mettre en images ces données très personnelles, leur offrant ainsi une dimension inattendue et innovante. Comme le mentionne le slogan: «Etre unique, c’est tout un art.» www.helys.fr Martin Roemers

Sport – Sur les marches new-yorkaises de la gloire ! Pendant que certains testent leur endurance sur pistes, eux préfèrent en faire autant dans une cage d’escaliers! Les quelque 450 participants du 34e Empire State Building Run-Up ont gravi les 1576 marches qui se trouvent entre le hall et le 86e étage du gratte-ciel new-yorkais. L’Australienne Allee McNamara et l’Allemand Thomas Dold – pour la sixième fois consécutive – sont montés sur la plus haute marche du podium. Un bel échauffement en vue de l’épreuve suisse du Niesen-Treppenlauf (dans l’Oberland bernois), qui déroulera, le 4 juin prochain, ses 11 674 marches! Retour en images sur le 34e Empire State Building Run-Up sur www.youtube.com/watch?v=WwAVmUZeTwY

DR

Aventure – Miss Water en haut du Kilimandjaro La jeune argovienne Jenny Pedrini avait fini l’an dernier quatrième de l’élection Miss Earth Suisse – un concours qui allie beauté et engagements écologiques et/ou humanitaires – décrochant en revanche le titre de Miss Water. Pourtant, au vu de son dernier exploit, on se demande si elle n’aurait pas plutôt dû être couronnée Miss Air! Elle n’en a en effet pas manqué pour gravir le Kilimanjaro, en Tanzanie. Cette performance sportive, soutenue par Athleticum, a permis à l’ambassadrice de «Pro Juventute» de collecter des dons en faveur des enfants et des jeunes de Suisse.

10 | trente degrés





La glisse renvoie à des notions de liberté et de dépassement de soi. En quête de nouveaux horizons, ses adeptes recherchent le moyen de sortir des sentiers battus pour découvrir d’autres sensations. Aujourd’hui, nombreux sont les sports qui rentrent dans cette catégorie. Parmi eux, le Stand Up Paddle sort de l’ombre…

Le Stand Up

Paddle S P O RT

surfe sur la vague du succès Swilly

trente degrés | 15


La glisse renvoie à des notions de liberté et de dépassement de soi. En quête de nouveaux horizons, ses adeptes recherchent le moyen de sortir des sentiers battus pour découvrir d’autres sensations. Aujourd’hui, nombreux sont les sports qui rentrent dans cette catégorie. Parmi eux, le Stand Up Paddle sort de l’ombre…

Le Stand Up

Paddle S P O RT

surfe sur la vague du succès Swilly

trente degrés | 15


Ben Thouard.com

Laird Hamilton au bottum, avant de se glisser dans le tube Teahupoo, à Tahiti.

Texte°°° Christelle Coulon Face à la grande popularité du surf, le Stand Up Paddle (SUP), ou surf paddle, a essuyé quelques critiques, mais s’en est plutôt bien sorti au vu de l’engouement des nombreux passionnés. Cette nouvelle technique de glisse, qui a d’abord représenté un moyen de s’entraîner d’une autre façon les jours de « flat », a très vite été appréciée à sa juste valeur. Ses multiples facettes lui confèrent une diversité étonnante. Sur une vague, la position debout donne confiance, tandis que sur un lac ou une rivière, elle offre des perspectives jusque-là inexploitées. Chacun peut évoluer en fonction de ses envies, rendant ainsi le surf paddle très accessible. La phase délicate, où il faut se lever, n’existe pas, et la grande taille de la planche aide dans la prise de vagues et dans l’équilibre. L’autre point fort de cette discipline, c’est qu’elle se pratique aussi sur des eaux calmes, de quoi s’adonner aux joies de la glisse sans pour autant devoir se retrouver sur un océan. Le surf paddle se développe d’année en année, et convainc tous ceux qui en font l’expérience. Sa pratique tente bon nombre de personnes, que ce soit comme loisir ou comme activité sportive. Toutefois, les débuts sont souvent très laborieux, et le temps nécessaire pour acquérir la technique suffisante permettant de s’amuser est parfois très long. Le Stand Up Paddle facilite en revanche l’accès au surf, sport où l’on peut par la suite récolter le fruit de ses efforts pagaie en mains.

Ben Thouard.com

,

trente degrés | 17


Ben Thouard.com

Laird Hamilton au bottum, avant de se glisser dans le tube Teahupoo, à Tahiti.

Texte°°° Christelle Coulon Face à la grande popularité du surf, le Stand Up Paddle (SUP), ou surf paddle, a essuyé quelques critiques, mais s’en est plutôt bien sorti au vu de l’engouement des nombreux passionnés. Cette nouvelle technique de glisse, qui a d’abord représenté un moyen de s’entraîner d’une autre façon les jours de « flat », a très vite été appréciée à sa juste valeur. Ses multiples facettes lui confèrent une diversité étonnante. Sur une vague, la position debout donne confiance, tandis que sur un lac ou une rivière, elle offre des perspectives jusque-là inexploitées. Chacun peut évoluer en fonction de ses envies, rendant ainsi le surf paddle très accessible. La phase délicate, où il faut se lever, n’existe pas, et la grande taille de la planche aide dans la prise de vagues et dans l’équilibre. L’autre point fort de cette discipline, c’est qu’elle se pratique aussi sur des eaux calmes, de quoi s’adonner aux joies de la glisse sans pour autant devoir se retrouver sur un océan. Le surf paddle se développe d’année en année, et convainc tous ceux qui en font l’expérience. Sa pratique tente bon nombre de personnes, que ce soit comme loisir ou comme activité sportive. Toutefois, les débuts sont souvent très laborieux, et le temps nécessaire pour acquérir la technique suffisante permettant de s’amuser est parfois très long. Le Stand Up Paddle facilite en revanche l’accès au surf, sport où l’on peut par la suite récolter le fruit de ses efforts pagaie en mains.

Ben Thouard.com

,

trente degrés | 17


Ben Thouard.com

Kai Lenny, à Tahiti. Malgré son jeune âge et sa taille, Kai reste très présent dans les grosses vagues. Il est d’ailleurs devenu le premier champion du monde de l’histoire du Stand Up.


Ben Thouard.com

Kai Lenny, à Tahiti. Malgré son jeune âge et sa taille, Kai reste très présent dans les grosses vagues. Il est d’ailleurs devenu le premier champion du monde de l’histoire du Stand Up.


INTERVIEW Carine Camboulives, qui vit à Maui (Hawaii), pratique le windsurf, le kitesurf, le longboard et, bien sûr, le Stand Up Paddle, qui tient une place importante dans sa vie.

Carine Camboulives, comment avez-vous découvert le Stand Up Paddle ? C’était en 2004, à Hawaii. Quelques riders étaient en train de développer ce sport (Laird Hamilton, Sean Ordonez...). J’ai essayé une de leurs planches et je suis tout de suite tombée addict. C’est génial d’assister à la naissance d’un nouveau sport et à son développement. J’avais déjà vécu ça avec le kitesurf à la fin des années 90. Il y a une synergie et une excitation incroyables. Tout le monde tâtonne et essaie plein de modèles et d’innovations différentes, sans trop savoir où ça mènera. Pour vous, c’est plus un loisir ou un sport ? C’est vraiment une discipline à part entière – une de plus ! – mais aussi un loisir. Le SUP a complètement transformé ma relation avec les vagues. J’avais lâché le surf pur après de mauvaises expériences à Hawaii, il y a plusieurs années. Etant donné que l’on glisse sur les vagues debout (comme en windsurf ou en kitesurf ), j’étais beaucoup plus à l’aise qu’en surf. J’ai pu prendre des vagues beaucoup plus grosses et toute mon appréhension du « take off » a disparu. Grâce au SUP, je me suis remise au longboard, que je pratique dès que je peux. Où pratiquez-vous le SUP? Et quel est votre spot favori ? Quand il n’y a pas de vent sur le North Shore de Maui, j’emmène mon SUP partout en trip (aux Caraïbes, en Micronésie, en Indonésie, etc.). Mais pas besoin d’aller très loin non plus; j’ai eu des sessions fantastiques chaque automne au sud de la Bretagne et à l’Ile de Ré. Et quelle a été votre meilleure session ? C’était au Mexique, sur une vague world class que les Mexicains comptent bien garder secrète. Mais aussi à Maui. Quel sentiment éprouvez-vous lors de vos sessions ? Une sensation de plénitude et de liberté. Le Stand Up est un magnifique outil de promenade et de découverte. Parfait pour atteindre des

20 | trente degrés

Max Houyvet

baies inaccessibles à pied ou des îles aux récifs coralliens trop à sec pour passer en bateau. Ma board m’a rendue plusieurs fois service ! Depuis plusieurs années déjà, les filles sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des sports de glisse. Qu’est-ce que le SUP peut leur apporter ? On peut en faire dans les vagues, mais aussi sur des eaux calmes, donc sur un lac ou une rivière. C’est une sorte de « jogging des mers ». Avec des habits chauds, on peut «paddler» tout au long de l’année. C’est un sport extrêmement complet pour les femmes. Un moyen parfait de remise en forme, d’entretien et de gainage. Tous les muscles travaillent en harmonie, contrairement à d’autres sports ne sollicitant que le haut ou le bas du corps. La recherche d’équilibre demande beaucoup de concentration au début et représente une véritable thérapie physique. C’est un travail d’équilibre neuromusculaire comparable à celui que l’on fait généralement sur des bouées ou des balles durant une rééducation ou à l’entraînement. Quels conseils pouvez-vous donner aux débutantes ? De choisir une planche et une pagaie en adéquation avec leur taille et leur poids. Il vaut mieux opter pour une pagaie légère, qui sollicite moins les épaules. Commencer à plusieurs, c’est aussi plus sympa et motivant. Afin de protéger son dos, il ne faut pas non plus hésiter à s’asseoir pour se reposer ou ramer, et ainsi remonter au « peak ». Et n’oubliez jamais que le SUP n’a pas la priorité sur le surf. Comme il est plus mobile, on se place et on démarre plus facilement sur les vagues, alors attention de ne pas abuser. Les planches étant lourdes, faites également toujours attention aux surfeurs derrière vous lors des passages de vagues. Comment voyez-vous l’avenir du SUP ? Cette discipline est en train d’exploser. On peut la pratiquer partout, à tout âge et en famille. Ça peut être un engin de plage-loisirs, de fitness, de surf pur et de promenade. Bref, il y a beaucoup de possibilités à explorer ! www.carinecamboulives.com

trente degrés | 21




BODYSURF

S P O RT

Comparée au surf, cette discipline reste encore méconnue. Pourtant, tout surfeur un tant soit peu téméraire se révèle être un excellent «waterman». Si le «sport des rois» est plus populaire, l’art de «faire le dauphin» demeure incontournable pour défier l’océan. Rencontre avec Fred David, l’un des plus doués de sa génération.

Fred David - copyright: Stéphane Bellocq

Patricia Michel

AU CŒUR DE LA VAGUE Texte°°° Christelle Coulon Les passionnés de glisse s’intéressent le plus souvent aux origines du surf, que l’on retrouve incontestablement dans les îles du Pacifique. Ces insulaires, qui s’adonnaient aux plaisirs de la glisse sur des troncs habilement taillés, nourrissent aujourd’hui les légendes. Mais avant même l’apparition de ces planches de fortune, c’est avec leur corps qu’ils s’amusaient dans les vagues. D’instinct, les Polynésiens découvraient alors la forme la plus primitive, mais la plus pure, du surf. Cette glisse se pratique sans planche et consiste à prendre la vague au bon moment en utilisant l’énergie du corps pour se propulser et suivre le déferlement. Pour beaucoup, c’est une véritable communion avec l’océan. Se retrouver au cœur de la vague, ressentir tous les mouvements de l’eau, procure des sensations inégalables. Hormis cette notion de plaisir, le bodysurf offre une dimension très physique, tout comme le surf. La maîtrise de ces deux disciplines est donc étroitement liée. La plupart des meilleurs surfeurs, comme Tom Curren ou Kelly Slater, sont également de très bons bodysurfeurs. Cette pratique doit cependant être considérée comme un sport à part entière. L’une des plus importantes compétitions est le Pipeline Bodysurfing Classic, qui se déroule depuis 1971 sur la vague de Banzai Pipeline, au large de l’île d’Oahu. Les Hawaiiens restent les maîtres sur cette déferlante. Mais au cours de l’année 2008, le Biarrot Fred David est monté sur la seconde marche du podium, derrière Mike Stewart, ce qui représente, à ce jour, le meilleur résultat pour un non autochtone. Petit entretien avec l’un des bodysurfeurs les plus doués de sa génération…

,

Fred David, au départ, qu’est-ce qui vous a poussé à pratiquer le bodysurf ? Lorsque j’ai commencé le sauvetage côtier, David Dubès nous faisait faire du bodysurf pendant les entraînements. Durant quelques années, j’ai uniquement bodysurfé, avant de découvrir le surf et, plus récemment, le SUP (Stand Up Paddle, ndlr). Du coup, ça devient dur de choisir quand les conditions sont bonnes ! Quelles sensations éprouvez-vous quand vous êtes au cœur de la vague ? J’ai l’impression de partager quelque chose d’assez unique avec l’océan. Il n’y a pas de support entre la vague et le corps, et on ressent tous les frottements et la puissance de l’océan. C’est simplement unique comme sensation... A 23 ans, quels sont vos futurs challenges en bodysurf ? Pour l’instant, on tente de réaliser un film sur le bodysurf avec Riraw et Watermansport. On est en train de tourner les premières images en ce moment à Hawaii. J’ai aussi envie de continuer à faire mon possible pour contribuer au développement du bodysurf en France. Et j’essaie également de tester de nouvelles techniques (tracté, nouvelles vues…). ­ www.freddavid.fr

trente degrés | 23


Les

frères Gentil av e n t u r e

explorateurs des temps modernes

L’équipe d’ExplorAction a assisté à toute la construction de cette maison Korowai, peuple de Papouasie qui vit dans les arbres, en l’occurrence à 30 mètres du sol!


Les

frères Gentil av e n t u r e

explorateurs des temps modernes

L’équipe d’ExplorAction a assisté à toute la construction de cette maison Korowai, peuple de Papouasie qui vit dans les arbres, en l’occurrence à 30 mètres du sol!


Un orage s’est déclaré durant le tournage. La tribu papoue Una s’est alors réfugiée dans le creux d’un arbre pour faire rôtir du pigeon et des patates.

Laurent Ballesta. www.andromede-ocean.com

Dans l’objectif du photographe et biologiste marin Laurent Ballesta, Cédric Gentil nage pour la première fois avec un cœlacanthe dans les eaux d’Afrique du Sud, à 120 mètres de fond.

Texte°°° Frédéric Rein Une incroyable pile de bagages et de caméras s’amoncèle dans leur appartement de La Chaux-de-Fonds. Ce monticule mal ordonné est là en permanence, entre la cuisine et le salon. Il semble les rassurer, les apaiser. Il rappelle surtout aux frères Gentil qu’ils sont en transit et que le départ est toujours proche. Leur Suisse natale est leur pied-à-terre, le monde une terre de découvertes possibles. Cédric et Yanick Gentil, 36 et 33 ans, sont des explorateurs. Depuis 2000, les frangins aux mœurs et au cœur bohèmes vont d’expéditions en expéditions dans les pays lointains, de chantiers en chantiers en Suisse. Les premières remplissent l’esprit de souvenirs immarcescibles, les seconds le porte-monnaie ! Ils baladent leurs caméras high-tech sur terre comme sous l’eau, en quête d’images inédites et de rencontres exclusives leur permettant d’alimenter ExplorAction, leur propre société de production, mais aussi parfois l’émission culte française Ushuaïa. Les deux compères ont notamment réalisé l’impensable l’an dernier en Afrique du Sud. Par 120 mètres de fond, ils ont nagé – en utilisant la technique du recyclage électronique, qui permet de faire circuler les gaz dans un circuit en boucle – avec le mythique cœlacanthe, sorte de poisson fossile vieux de 350 millions d’années, et qui a joué un rôle charnière entre les vertébrés marins et les premiers animaux terrestres. Les personnes à l’avoir fait précédemment se comptent sur les doigts d’une main, et eux sont les seuls à avoir remonté des abysses un film en haute définition. « C’est le seul endroit connu où ils ne vivent pas à des profondeurs supérieures à 300 mètres, précise Cédric. Ce poisson de près de deux mètres a évolué à nos côtés sans crainte. C’était magique. Cela fait partie des endroits encore vierges de toute présence humaine, qui font penser à Pandora, dans Avatar. » Un réel exploit, puisque pour trente minutes passées dans la cassure du canyon fossilisé qu’ils habitent, il faut compter environ 5 heures de plongée, en raison des paliers de décompression à effectuer. Sans oublier un courant qui déporte les plongeurs de 10 km, avec le risque de se perdre en mer, et des requins qui ont voulu aiguiser leurs dents sur leurs palmes aux différents paliers.

DR DR DR

Parmi les nombreux sujets réalisés en Papouasie par ExplorAction, il y a eu celui sur les peintures rupestres vieilles de 5000 à 25 000 ans.

Rencontre avec les dents de la mer Pas de quoi impressionner les frères Gentil. Les requins d’Afrique du Sud, ils connaissent… En 2005, ils ont plongé, sans cage ni protections particulières, avec le plus imposant d’entre eux, le grand requin blanc! Dans une forêt d’algues, ils se sont retrouvés entourés de quatre de ces squales d’environ 4 mètres pour près d’une tonne chacun. «Les réserves d’air des bouteilles se sont épuisées quatre fois plus vite que d’habitude ! », se rappellent Cédric et Yanick, en parlant d’un stress nécessaire et vital. « Il s’agit de réagir avec eux comme avec des chiens ! Ne pas faire de mouvements brusques et leur faire face. Il faut leur montrer qui est le patron, même si, en réalité, ce sont eux ! S’ils nous foncent dessus à vive allure, il convient d’en faire autant. Ce comportement inhabituel va les faire douter. Pour les attirer vers nous, on se fait tout petit, puis

DR

,

En Papouasie, les serpents sont omniprésents. David Lipka, le preneur de son, arbore un joli python vert sur sa perche. Le mimétisme permet à de nombreux animaux de Papouasie de survivre, à l’image de cette araignée.

26 | trente degrés

Depuis dix ans, les deux frangins chaux-de-fonniers écument la planète à la recherche d’émotions fortes et d’images inédites. Ils figurent parmi les rares plongeurs à avoir pu nager à 120 mètres de fond avec le mythique poisson cœlacanthe. Ils ont aussi évolué, sans cage, aux côtés des grands requins blancs, et sont partis à la rencontre des Papous. Récit d’une épopée fantastique.


Un orage s’est déclaré durant le tournage. La tribu papoue Una s’est alors réfugiée dans le creux d’un arbre pour faire rôtir du pigeon et des patates.

Laurent Ballesta. www.andromede-ocean.com

Dans l’objectif du photographe et biologiste marin Laurent Ballesta, Cédric Gentil nage pour la première fois avec un cœlacanthe dans les eaux d’Afrique du Sud, à 120 mètres de fond.

Texte°°° Frédéric Rein Une incroyable pile de bagages et de caméras s’amoncèle dans leur appartement de La Chaux-de-Fonds. Ce monticule mal ordonné est là en permanence, entre la cuisine et le salon. Il semble les rassurer, les apaiser. Il rappelle surtout aux frères Gentil qu’ils sont en transit et que le départ est toujours proche. Leur Suisse natale est leur pied-à-terre, le monde une terre de découvertes possibles. Cédric et Yanick Gentil, 36 et 33 ans, sont des explorateurs. Depuis 2000, les frangins aux mœurs et au cœur bohèmes vont d’expéditions en expéditions dans les pays lointains, de chantiers en chantiers en Suisse. Les premières remplissent l’esprit de souvenirs immarcescibles, les seconds le porte-monnaie ! Ils baladent leurs caméras high-tech sur terre comme sous l’eau, en quête d’images inédites et de rencontres exclusives leur permettant d’alimenter ExplorAction, leur propre société de production, mais aussi parfois l’émission culte française Ushuaïa. Les deux compères ont notamment réalisé l’impensable l’an dernier en Afrique du Sud. Par 120 mètres de fond, ils ont nagé – en utilisant la technique du recyclage électronique, qui permet de faire circuler les gaz dans un circuit en boucle – avec le mythique cœlacanthe, sorte de poisson fossile vieux de 350 millions d’années, et qui a joué un rôle charnière entre les vertébrés marins et les premiers animaux terrestres. Les personnes à l’avoir fait précédemment se comptent sur les doigts d’une main, et eux sont les seuls à avoir remonté des abysses un film en haute définition. « C’est le seul endroit connu où ils ne vivent pas à des profondeurs supérieures à 300 mètres, précise Cédric. Ce poisson de près de deux mètres a évolué à nos côtés sans crainte. C’était magique. Cela fait partie des endroits encore vierges de toute présence humaine, qui font penser à Pandora, dans Avatar. » Un réel exploit, puisque pour trente minutes passées dans la cassure du canyon fossilisé qu’ils habitent, il faut compter environ 5 heures de plongée, en raison des paliers de décompression à effectuer. Sans oublier un courant qui déporte les plongeurs de 10 km, avec le risque de se perdre en mer, et des requins qui ont voulu aiguiser leurs dents sur leurs palmes aux différents paliers.

DR DR DR

Parmi les nombreux sujets réalisés en Papouasie par ExplorAction, il y a eu celui sur les peintures rupestres vieilles de 5000 à 25 000 ans.

Rencontre avec les dents de la mer Pas de quoi impressionner les frères Gentil. Les requins d’Afrique du Sud, ils connaissent… En 2005, ils ont plongé, sans cage ni protections particulières, avec le plus imposant d’entre eux, le grand requin blanc! Dans une forêt d’algues, ils se sont retrouvés entourés de quatre de ces squales d’environ 4 mètres pour près d’une tonne chacun. «Les réserves d’air des bouteilles se sont épuisées quatre fois plus vite que d’habitude ! », se rappellent Cédric et Yanick, en parlant d’un stress nécessaire et vital. « Il s’agit de réagir avec eux comme avec des chiens ! Ne pas faire de mouvements brusques et leur faire face. Il faut leur montrer qui est le patron, même si, en réalité, ce sont eux ! S’ils nous foncent dessus à vive allure, il convient d’en faire autant. Ce comportement inhabituel va les faire douter. Pour les attirer vers nous, on se fait tout petit, puis

DR

,

En Papouasie, les serpents sont omniprésents. David Lipka, le preneur de son, arbore un joli python vert sur sa perche. Le mimétisme permet à de nombreux animaux de Papouasie de survivre, à l’image de cette araignée.

26 | trente degrés

Depuis dix ans, les deux frangins chaux-de-fonniers écument la planète à la recherche d’émotions fortes et d’images inédites. Ils figurent parmi les rares plongeurs à avoir pu nager à 120 mètres de fond avec le mythique poisson cœlacanthe. Ils ont aussi évolué, sans cage, aux côtés des grands requins blancs, et sont partis à la rencontre des Papous. Récit d’une épopée fantastique.


Les frères Gentil ont nagé avec des requins blancs en Afrique du Sud, sans cage! Pour faire honneur aux Unas, les visiteurs doivent leur offrir un cochon, qui sera sacrifié. Une fête, ici immortalisée par Yanick Gentil, est alors organisée.

on déploie les bras et les jambes avant qu’ils ne tentent de prendre leurs repères en nous mordant ! » Un affrontement psychologique duquel les Chaux-de-Fonniers sont sortis vainqueurs, images à l’appui, parvenant même à s’accrocher à la nageoire dorsale de l’un d’entre eux pour se faire tirer sur quelques mètres. Des animaux et des hommes Des rendez-vous avec la faune, mais également avec les hommes. Comme en 2007, dans la province indonésienne du Papua, sur l’île de Nouvelle-Guinée, où ils sont allés à la rencontre de tribus qui vivent encore de la même façon qu’il y a des centaines d’années. A Madagascar en 2003, avec ces paysans et ces pêcheurs du sud de l’île qui utilisent toujours des méthodes traditionnelles, ou encore en Amérique centrale, en 2001, terre des descendants d’Indiens, dont les coutumes restent ancrées dans le quotidien. « Dans nos périples, nous essayons d’allier une dimension humaine, animale et des possibilités de faire de la plongée », précise Cédric Gentil, qui a déjà en ligne de mire un périple dans le bassin amazonien. Les deux frères évitent à tout prix les lieux communs, leur préférant l’authenticité de mondes sans références. « Nous voulons être surpris, et donc arriver à surprendre le téléspectateur là où il n’aurait pas forcément pensé l’être. Nous préparons naturellement nos expéditions depuis la Suisse, mais faisons aussi beaucoup de recherches sur place pour trouver des endroits inexplorés. De ceux qui ne sont pas encore répertoriés sur Internet. C’est ainsi que nous avons plongé à Madagascar dans des grottes englouties. Elles étaient connues, mais n’avaient jamais été visitées. Nous y avons observé de nouvelles espèces, à l’instar d’un poisson aveugle (Typhleotris madagascariensis), alors qu’en Papouasie, on a découvert de nouvelles sous-espèces dans un lac, comme des crevettes rouges ou des poissons gobies. » Un seul moteur: l’envie En dix ans, qu’est-ce qui a le plus changé dans leurs expéditions ? « Le poids des sacs, certifient-ils. En Amérique centrale, nous étions partis avec un caméscope, alors que maintenant, nos exigences sont nette-

28 | trente degrés

Teclop, chef una du village de Larié, dans ses habits d’apparat. d  Dans la vie des Unas, de nombreuses fêtes rythment la vie sociale. Les plumes d’oiseaux du paradis représentent un ornement de choix. s  Les frères Cédric et Yanick Gentil, Mellie Francon et David Lipka, l’équipe d’ExplorAction en Papouasie au grand complet.

ment plus pointues. On veut de la qualité dans l’image et le son, que ce soit sous l’eau, dans le noir… Comme nous n’avons pas les moyens de faire des repérages avant les tournages, nous devons prendre tout notre matériel. On a aussi gagné en expérience. Il y a 15 ans, nous aurions eu peur d’avancer trop profondément dans la jungle, d’un serpent, et même des gens. A force d’avoir été arnaqués, on sent venir les embrouilles, et l’on repère aussi tout de suite les personnes charismatiques et les lieux photogéniques. Cela nous permet de mieux profiter de l’instant présent, sans pour autant dépasser nos propres limites, que nous avons appris à connaître. » En revanche, leur envie n’a pas changé. Et ils nous prouvent à chaque fois que l’audace d’explorer le monde ne s’arrête qu’à la frontière de notre esprit! www.exploreaction.ch

trente degrés | 29


Les frères Gentil ont nagé avec des requins blancs en Afrique du Sud, sans cage! Pour faire honneur aux Unas, les visiteurs doivent leur offrir un cochon, qui sera sacrifié. Une fête, ici immortalisée par Yanick Gentil, est alors organisée.

on déploie les bras et les jambes avant qu’ils ne tentent de prendre leurs repères en nous mordant ! » Un affrontement psychologique duquel les Chaux-de-Fonniers sont sortis vainqueurs, images à l’appui, parvenant même à s’accrocher à la nageoire dorsale de l’un d’entre eux pour se faire tirer sur quelques mètres. Des animaux et des hommes Des rendez-vous avec la faune, mais également avec les hommes. Comme en 2007, dans la province indonésienne du Papua, sur l’île de Nouvelle-Guinée, où ils sont allés à la rencontre de tribus qui vivent encore de la même façon qu’il y a des centaines d’années. A Madagascar en 2003, avec ces paysans et ces pêcheurs du sud de l’île qui utilisent toujours des méthodes traditionnelles, ou encore en Amérique centrale, en 2001, terre des descendants d’Indiens, dont les coutumes restent ancrées dans le quotidien. « Dans nos périples, nous essayons d’allier une dimension humaine, animale et des possibilités de faire de la plongée », précise Cédric Gentil, qui a déjà en ligne de mire un périple dans le bassin amazonien. Les deux frères évitent à tout prix les lieux communs, leur préférant l’authenticité de mondes sans références. « Nous voulons être surpris, et donc arriver à surprendre le téléspectateur là où il n’aurait pas forcément pensé l’être. Nous préparons naturellement nos expéditions depuis la Suisse, mais faisons aussi beaucoup de recherches sur place pour trouver des endroits inexplorés. De ceux qui ne sont pas encore répertoriés sur Internet. C’est ainsi que nous avons plongé à Madagascar dans des grottes englouties. Elles étaient connues, mais n’avaient jamais été visitées. Nous y avons observé de nouvelles espèces, à l’instar d’un poisson aveugle (Typhleotris madagascariensis), alors qu’en Papouasie, on a découvert de nouvelles sous-espèces dans un lac, comme des crevettes rouges ou des poissons gobies. » Un seul moteur: l’envie En dix ans, qu’est-ce qui a le plus changé dans leurs expéditions ? « Le poids des sacs, certifient-ils. En Amérique centrale, nous étions partis avec un caméscope, alors que maintenant, nos exigences sont nette-

28 | trente degrés

Teclop, chef una du village de Larié, dans ses habits d’apparat. d  Dans la vie des Unas, de nombreuses fêtes rythment la vie sociale. Les plumes d’oiseaux du paradis représentent un ornement de choix. s  Les frères Cédric et Yanick Gentil, Mellie Francon et David Lipka, l’équipe d’ExplorAction en Papouasie au grand complet.

ment plus pointues. On veut de la qualité dans l’image et le son, que ce soit sous l’eau, dans le noir… Comme nous n’avons pas les moyens de faire des repérages avant les tournages, nous devons prendre tout notre matériel. On a aussi gagné en expérience. Il y a 15 ans, nous aurions eu peur d’avancer trop profondément dans la jungle, d’un serpent, et même des gens. A force d’avoir été arnaqués, on sent venir les embrouilles, et l’on repère aussi tout de suite les personnes charismatiques et les lieux photogéniques. Cela nous permet de mieux profiter de l’instant présent, sans pour autant dépasser nos propres limites, que nous avons appris à connaître. » En revanche, leur envie n’a pas changé. Et ils nous prouvent à chaque fois que l’audace d’explorer le monde ne s’arrête qu’à la frontière de notre esprit! www.exploreaction.ch

trente degrés | 29


DR

Lors de ses performances artistiques, le Chinois se joue des lois de la gravitation pour dénoncer, images à l’appui, un monde instable, où le danger est de tous les instants. Depuis Pékin, où il réside, il nous éclaire sur son spectaculaire travail.

avec Li Wei Superman

Texte°°° Frédéric Rein La gravité est au centre de l’œuvre de Li Wei. Il y a d’abord celle qu’il ne cesse de défier avec ces corps qui restent en lévitation, comme si l’attraction terrestre n’avait pas d’emprise sur eux. Il y a ensuite celle liée à l’urgence du moment présent. Car, pour les sujets qui figurent sur ses fresques contemporaines, l’instant est toujours grave: la chute dans le vide semble imminente, quand elle ne s’est pas déjà produite! Li Wei bouscule les codes établis. Devant son travail, on se retrouve rapidement pris par un sentiment légitime de vertige, où se mêlent à la fois mystère, malaise et amusement. Que doit-on voir dans les photos qui immortalisent ses performances? Un délicat moment de poésie ou une vision désabusée de l’environnement qui l’entoure? «Il s’agit d’un univers imaginaire, où est transposée l’instabilité du monde. Je ne suis pas effrayé par l’environnement dans lequel je vis, mais, pour être franc, je le considère vraiment comme très dangereux. Et le péril est partout: dans la vie au quotidien, mais aussi dans l’économie et la politique. C’est le message que j’aimerais faire passer, et j’espère que les gens l’entendront», nous confie l’artiste de 40 ans depuis Pékin, où il réside. Un danger que Li Wei, qui se met la plupart du temps lui-même en scène, a décidé de recréer lors de chacun de ses happenings. Si les images qu’il nous livre sortent directement de son imagination, elles se matérialisent en effet toujours entre-temps dans la réalité, avant d’être figées par son photographe attitré. C’est bien entre ciel et terre, et non sur un logiciel informatique, que cet artiste performer, comme il se

DR

DR

l’art contemporain a trouvé son

DR

,

trente degrés | 31


DR

Lors de ses performances artistiques, le Chinois se joue des lois de la gravitation pour dénoncer, images à l’appui, un monde instable, où le danger est de tous les instants. Depuis Pékin, où il réside, il nous éclaire sur son spectaculaire travail.

avec Li Wei Superman

Texte°°° Frédéric Rein La gravité est au centre de l’œuvre de Li Wei. Il y a d’abord celle qu’il ne cesse de défier avec ces corps qui restent en lévitation, comme si l’attraction terrestre n’avait pas d’emprise sur eux. Il y a ensuite celle liée à l’urgence du moment présent. Car, pour les sujets qui figurent sur ses fresques contemporaines, l’instant est toujours grave: la chute dans le vide semble imminente, quand elle ne s’est pas déjà produite! Li Wei bouscule les codes établis. Devant son travail, on se retrouve rapidement pris par un sentiment légitime de vertige, où se mêlent à la fois mystère, malaise et amusement. Que doit-on voir dans les photos qui immortalisent ses performances? Un délicat moment de poésie ou une vision désabusée de l’environnement qui l’entoure? «Il s’agit d’un univers imaginaire, où est transposée l’instabilité du monde. Je ne suis pas effrayé par l’environnement dans lequel je vis, mais, pour être franc, je le considère vraiment comme très dangereux. Et le péril est partout: dans la vie au quotidien, mais aussi dans l’économie et la politique. C’est le message que j’aimerais faire passer, et j’espère que les gens l’entendront», nous confie l’artiste de 40 ans depuis Pékin, où il réside. Un danger que Li Wei, qui se met la plupart du temps lui-même en scène, a décidé de recréer lors de chacun de ses happenings. Si les images qu’il nous livre sortent directement de son imagination, elles se matérialisent en effet toujours entre-temps dans la réalité, avant d’être figées par son photographe attitré. C’est bien entre ciel et terre, et non sur un logiciel informatique, que cet artiste performer, comme il se

DR

DR

l’art contemporain a trouvé son

DR

,

trente degrés | 31


DR DR

DR

définit lui-même, donne vie à ses idées. «Lors des performances, je me fais parfois même un peu mal! Nous utilisons des câbles quand nous nous retrouvons dans les airs. Ensuite, je les efface sur Photoshop. Dans un autre style, j’ai fait une série nommée «miroir», où j’ai joué avec les reflets», explique celui qui a attendu près de 9 ans avant de connaître une reconnaissance internationale, notamment auprès des collectionneurs, à partir de 2007. Rendre l’impossible possible Et c’est précisément l’existence de ces scènes dans la vraie vie qui donne ce petit supplément d’âme à ces clichés surréalistes. Ce sont également elles qui motivent Li Wei. «J’aime relever des défis. J’essaie de rendre l’impossible possible, et ce sera toujours le cas dans 10 ans», prédit l’artiste, sans vouloir évoquer les nouveaux challenges qu’il se lancera à l’avenir. En revanche, il avoue sans détour qu’il aurait bien aimé être Superman, ce défenseur des justes causes! Une révélation qui, à l’aune de ses prouesses, ne surprend guère. D’ailleurs, Li Wei emprunte régulièrement les postures du super-héros, même s’il n’en revêt pas le costume, trop large pour ses épaules de terrien. Lui vit dans la réalité, où dominent les lois de la gravitation. Par contre, sa démarche artistique l’affranchit des barrières physiques et le rapproche de la fiction, donc de son héros. Et comme lui, il dénonce un monde en péril…

DR

Retrouvez toute l’actualité de Li Wei sur www.liweiart.com

32 | trente degrés



des

meubles qui

f  Grâce à sa technique, Giles Miller obtient des sortes de dessins pixélisés sur certains de ses objets en carton, comme sur ce « Brown Paper Handbag ». s  Cette petite montre, baptisée « Mantle clock-C », est la pièce en carton la moins chère signée Giles Miller.

cartonnent!

f  Le fauteuil en carton « Pool Rocker II » de Giles Miller a été conçu pour résister de longues années aux assauts du temps.

DR

DR

design

Léger, résistant et durable, le carton est un matériau qui séduit les créateurs depuis quelques années maintenant. Le jeune designer britannique Giles Miller en a fait sa spécialité. Il nous fait pénétrer dans son univers en papier rigide. Texte°°° Frédéric Rein Il est écologique, ludique et parfois même chic, le carton. Dans les années 1970, l’architecte américain Frank O. Gehry le prouve en le faisant passer de la cave au salon. L’idée tient debout, tout comme les chaises, les tables et les fauteuils qu’il a imaginés ! Au fil du temps, le carton sort progressivement de sa boîte. Il se dévoile, se déballe. En 1993, il assoira un peu plus sa renommée grâce au fauteuil T.4.1 d’Olivier Leblois, vendu à plus de 150 000 exemplaires. « Manipulable, le carton est un peu notre béton de concepteurs. Plié en triangle, on en fait des poutres indéformables, qui résistent à 200 ou 300 kg ! En outre, le carton ondulé, parce qu’il contient de l’air, possède des qualités isothermiques qui en font une matière chaleureuse », aime à dire le Français. Un subtil mélange de légèreté et de robustesse qui n’a pas échappé à l’architecte japonais Shigeru Ban. Celui-ci a conçu, après le tremblement de terre de Kobe, en 1995, des maisons d’urgence nommées Paper Log House, principalement constituées de tubes en carton. Aujourd’hui, de nombreux « cartonnistes » – amateurs ou professionnels – continuent à surfer sur les petites vagues ondulées du carton. C’est le cas du Britannique Giles Miller, qui clame haut et fort sa passion pour ce matériau à la fois intelligent et contemporain. Interview de ce jeune designer de 28 ans, également prédestiné à faire un carton !

DR

,

34 | trente degrés

Giles Miller, vous travaillez le carton depuis 2006. Pourquoi avoir fait ce choix ? Ses ondulations sont très intéressantes, tant d’un point de vue structurel qu’esthétique. Et il y a également sa dimension écologique, puisqu’il est largement recyclé, et provient en grande partie de forêts gérées de manière durable, où, pour chaque arbre coupé, trois sont replantés. Quant au surplus de carton, il est directement recyclé. Mais il y a tout de même des limites à son utilisation ? Je me suis précisément donné pour mission de prouver que le carton possède un véritable potentiel, qui dépasse largement les idées reçues. J’ai par exemple réalisé un sac destiné aux ordinateurs portables, qui a été imprégné pour résister à l’eau. De plus, la durée de vie des objets en carton n’a rien d’éphémère. Prenez mon fauteuil « Pool rocker ». On peut le garder de très longues années sans qu’il ne s’abîme.

trente degrés | 35


des

meubles qui

f  Grâce à sa technique, Giles Miller obtient des sortes de dessins pixélisés sur certains de ses objets en carton, comme sur ce « Brown Paper Handbag ». s  Cette petite montre, baptisée « Mantle clock-C », est la pièce en carton la moins chère signée Giles Miller.

cartonnent!

f  Le fauteuil en carton « Pool Rocker II » de Giles Miller a été conçu pour résister de longues années aux assauts du temps.

DR

DR

design

Léger, résistant et durable, le carton est un matériau qui séduit les créateurs depuis quelques années maintenant. Le jeune designer britannique Giles Miller en a fait sa spécialité. Il nous fait pénétrer dans son univers en papier rigide. Texte°°° Frédéric Rein Il est écologique, ludique et parfois même chic, le carton. Dans les années 1970, l’architecte américain Frank O. Gehry le prouve en le faisant passer de la cave au salon. L’idée tient debout, tout comme les chaises, les tables et les fauteuils qu’il a imaginés ! Au fil du temps, le carton sort progressivement de sa boîte. Il se dévoile, se déballe. En 1993, il assoira un peu plus sa renommée grâce au fauteuil T.4.1 d’Olivier Leblois, vendu à plus de 150 000 exemplaires. « Manipulable, le carton est un peu notre béton de concepteurs. Plié en triangle, on en fait des poutres indéformables, qui résistent à 200 ou 300 kg ! En outre, le carton ondulé, parce qu’il contient de l’air, possède des qualités isothermiques qui en font une matière chaleureuse », aime à dire le Français. Un subtil mélange de légèreté et de robustesse qui n’a pas échappé à l’architecte japonais Shigeru Ban. Celui-ci a conçu, après le tremblement de terre de Kobe, en 1995, des maisons d’urgence nommées Paper Log House, principalement constituées de tubes en carton. Aujourd’hui, de nombreux « cartonnistes » – amateurs ou professionnels – continuent à surfer sur les petites vagues ondulées du carton. C’est le cas du Britannique Giles Miller, qui clame haut et fort sa passion pour ce matériau à la fois intelligent et contemporain. Interview de ce jeune designer de 28 ans, également prédestiné à faire un carton !

DR

,

34 | trente degrés

Giles Miller, vous travaillez le carton depuis 2006. Pourquoi avoir fait ce choix ? Ses ondulations sont très intéressantes, tant d’un point de vue structurel qu’esthétique. Et il y a également sa dimension écologique, puisqu’il est largement recyclé, et provient en grande partie de forêts gérées de manière durable, où, pour chaque arbre coupé, trois sont replantés. Quant au surplus de carton, il est directement recyclé. Mais il y a tout de même des limites à son utilisation ? Je me suis précisément donné pour mission de prouver que le carton possède un véritable potentiel, qui dépasse largement les idées reçues. J’ai par exemple réalisé un sac destiné aux ordinateurs portables, qui a été imprégné pour résister à l’eau. De plus, la durée de vie des objets en carton n’a rien d’éphémère. Prenez mon fauteuil « Pool rocker ». On peut le garder de très longues années sans qu’il ne s’abîme.

trente degrés | 35


DR

i  Le « Cardcase », un sac destiné aux ordinateurs portables, a été imprégné pour résister à l’eau.

s  Le créateur britannique Giles Miller apprécie les ondulations du carton, tant d’un point de vue structurel qu’esthétique.

Vous n’êtes de loin pas le seul designer à utiliser le carton. Quelle est votre singularité ? J’ai développé ma propre technique de cannelure, où je modifie l’angle d’ondulation qui traverse le carton, de sorte à obtenir des genres de dessins pixélisés. Mais je trouve génial de voir toujours plus de personnes utiliser le carton comme matériau, et j’espère que d’une certaine façon, je jouerai un petit rôle dans sa promotion.

Au fait, obtenir un objet en carton signé Giles Miller, c’est hors de prix ? Les prix varient beaucoup d’un objet à l’autre. Cela va de 28 livres (40 francs environ, ndlr) pour les objets que les clients doivent assembler eux-mêmes, comme la petite montre, à 1500 livres (près de 2 250 francs, ndlr) pour certaines commodes ! Poursuivez la découverte de l’univers tout en carton – mais pas seulement – du design Giles Miller sur son site: www.gilesmiller.com

36 | trente degrés

DR

Quelle est votre plus belle pièce ? J’ai récemment entamé la création de revêtements muraux d’intérieur haut de gamme. Cela a commencé par une commande de la styliste Stella McCartney pour sa boutique parisienne. C’est pour l’heure ma réalisation la plus passionnante en carton, mais j’espère que d’autres créations tout aussi incroyables suivront dans un proche futur. Dans un même registre, mais avec un matériau différent, je dois accomplir un mur en laiton pour l’hôtel Ritz-Carlton de Singapour, et je suis en train de développer le même procédé avec de la céramique.



Texte°°° Catherine Cochard

Les journées s’allongent, le soleil se fait jour après jour plus présent, les oiseaux chantent : c’est le retour du printemps. Mais déjà à l’horizon se dessine l’été, et l’apparition au grand jour des excès hivernaux…

Tout l’hiver qu’on l’aura attendu… Passé le mois de mars et les pluies résiduelles d’avril, le printemps, cette période enchantée de beaux jours, se profile. On va enfin pouvoir se débarrasser des couches vestimentaires qui – si elles réchauffent le corps – lestent la silhouette. D’un poids presque coupable, d’ailleurs. Mais sous le manteau, on dissimulait confortablement les agapes de Noël, les chocolats de fin d’année et les apéritifs d’avant vacances. Et du coup, au moment de se séparer des encombrants habits hivernaux, le cœur se fait moins léger et les sifflotements des moineaux plus stridents : on n’aurait pas pris quelques kilos ? Sous le t-shirt, passe encore, mais qu’en dira le fameux deux pièces lorsqu’il reprendra du service à la fin du mois de mai ?

,

L’épreuve du maillot

approche chroniQUE

Keystone

Typologie Après les larmes, les cris et les incantations désespérées – « Pourquoi moi ? » – place à la résignation et, enfin peut-être, à l’action. Une «action» qui se concrétisera de diverses manières, chacune faisant en fonction de sa nature et de son caractère. Les pudiques se diront que de toute façon, la piscine, ça n’est vraiment pas leur tasse de thé, alors à quoi bon s’astreindre à une discipline de fer si l’on n’a pas la moindre intention de tomber la chemise. Fin de la discussion. Les volontaristes se feront violence sept jours sur sept jusqu’à la saison chaude pour retrouver un corps présentable sur les transats. Une large panoplie de tortures s’offre à elles, de la salle de fitness et son coach à la voix de stentor, en passant par les chemins de campagne et autre promenades qu’il faudra parcourir au trot. Autre catégorie: les résignées, qui misent sur leur personnalité pour faire aimer les rondeurs disgracieuses apparues durant les mois de novembre-décembre-janvier-février-mars. « Quoi mes formes, tu ne les aimes pas mes formes ? Parce que moi, je suis bien comme ça ! » Un refrain revendicateur, répété comme un mantra par une frange grandissante de femmes « qui s’assument », mais qui, à force de l’affirmer, font douter de leur sincérité. Se serrer la ceinture Et puis il y a les profils les plus communs et répandus : toutes celles qui tenteront de limiter les dégâts en liant l’effort physique à une restriction alimentaire déprimante et saisonnière. Souvent organisées en bandes, ces femmes essaient de trouver leur motivation dans la communion et le partage. Leurs mots d’ordre : « Moins cinq kilos en une semaine », « Au revoir aux bourrelets disgracieux en 20 jours », « Des fesses de rêve en 5 minutes chrono ». Autant de formules magiques qui les feront tenir jusqu’aux beaux jours et qui leur permettront – à défaut d’avoir retrouvé la ligne – de se sentir moins coupables des excès hivernaux…



Raphael

Saadiq

la voix de la soul rétro!

Le chanteur américain au groove inimitable revient avec « Stone Rollin », son cinquième album studio. Dans la même veine que son précédent opus, il y revisite à sa façon l’âge d’or de la pop noire américaine. musique

Sony Music


Texte°°° Frédéric Rein Le caractère suranné de la soul de Raphael Saadiq nous replonge dans les années 70, à la grande époque de la Motown. Calqué sur son quatrième album studio en solo nommé « The way I see it » – sacré « Album de l’Année » 2008 par iTunes US et abondamment salué par la presse – son cinquième opus intitulé « Stone Rollin », sorti fin mars, le positionne à nouveau en digne représentant du R&B « old school ». Raphael Saadiq y honore toujours l’âge d’or de la pop noire américaine avec rythme et élégance, conservant ce petit twist singulier résolument moderne. Et ça lui va bien! On y trouve naturellement le single rocailleux « Radio », mais on appréciera tout particulièrement le brillant « Go to hell », ainsi que « Just don’t », titre auquel a collaboré Larry Dunn (Earth, Wind and Fire), l’une de ses idoles. L’auteur et interprète nous montre également ses talents de musicien, puisqu’il évolue aussi bien à la basse, au mellotron, aux claviers, à la guitare, aux percussions qu’à la batterie ! A l’aise sur le devant de la scène, l’ex-protégé de Prince s’est aussi fait un nom en coulisses en produisant des artistes comme 2Pac, Whitney Houston ou encore Joss Stone.

,

Changement de style et de costume L’histoire de Raphael Saadiq, de son vrai nom Charlie Ray Wiggins, commence en 1966 à Oakland, en Californie. Dès son plus jeune âge, la musique rythme sa vie. A six ans déjà, on pouvait l’entendre jouer de la basse à l’école ou à l’église. De la fin des années 80 jusqu’au milieu des années 90, il devient bassiste et chanteur du groupe Tony ! Toni ! Toné !, où il invente le New Jack Swing. On le retrouve à partir de 1999 au sein de la formation Lucy Pearl, avant de le voir entamer une carrière solo en 2002, avec l’album « Instant Vintage ». Mais ce n’est qu’à partir de 2008 qu’il met un terme à son approche très contemporaine de la musique. Il change alors de style et de look. Exit la casquette à l’envers et les t-shirts trop larges. Le costume est désormais bien taillé, sur et à la mesure de la figure du renouveau soul! Car au-delà du brillant exercice de style, il se réapproprie, avec son groove inimitable, les traditions soul d’antan. Il leur reste fidèle, sans pour autant jouer les copies. Raphael Saadiq est incontestablement un original… soul man ! www.raphaelsaadiq.com

Alex Prager

En concert Au Kaufleuten de Zurich, le 23 avril 2011.


nous emmène vers le septième ciel artistique


avant tout de faire-valoir durant les concerts de stars comme Mariah Carey, Anastacia, Britney Spears, Madonna, Usher. Mais à Skydance, ces danseurs, exceptionnellement réunis, sortiront de l’ombre. Le « Hip Hop Gang of the World » se retrouvera sur le devant de la scène afin de nous éclabousser de ses prouesses athlétiques et artistiques.

StarEvent Gmbh

Le plus gigantesque show de musique et de danse au monde s’arrête pour la première fois à Genève et revient à Zurich, en mai. La 10e édition de ce spectacle voit une nouvelle fois grand. Très grand !

La crème de l’Irish dance Les bras et le haut du corps ne bougent presque pas, le dos est droit comme un piquet et les bras sont tendus le long du corps. En revanche, les jambes, comme séparées du reste du corps, sont entrainées par la musique dans un mouvement endiablé. L’Irish dance est une danse à part. A part entière devrait-on plutôt dire. C’est ce que nous prouvera le groupe CIDA, constitué des meilleurs Irish dancers du moment. A cette troupe de 70 danseurs de classe mondiale se rajoutera la présence exceptionnelle de la superstar John Carey, quintuple champion du monde dans cette discipline. Leur tonnerre de claquettes recevra certainement le tonnerre d’applaudissements qu’il mérite !

Texte°°° Serge Greter Quand les projecteurs s’allument, c’est tout un monde qui s’anime. Un monde de strass et de paillettes teinté de joie et de bonne humeur. Bienvenue dans l’univers enchanteur de Skydance. Ce spectacle, qui s’est autoproclamé plus grand show de musique et de danse du monde, réunit sur une même scène 220 stars de la musique, de la danse et de la comédie, venues de 22 pays différents. Et cette année, cette œuvre d’art vivante s’arrête pour la première fois à l’Arena de Genève les 6 et 7 mai, puis, du 12 au 14 mai, au Hallenstadion de Zurich – où elle avait fait salle comble lors des quatre représentations données en 2010 ! Pour son jubilé décennal, la présence de la chanteuse française Patricia Kaas dans la Cité de Calvin a déjà été confirmée, alors qu’outre-Sarine, c’est la voix d’opéra du « Supertalent » allemand Freddy Sahin-Scholl, qui fait un duo avec… lui-même, qui séduira le public. Des instants d’intense émotion que nous feront également partager les nombreuses autres troupes qui assureront le show. « 30 degrés » a choisi, en toute subjectivité, quelques-uns des moments forts à ne manquer sous aucun prétexte…

StarEvent Gmbh

,

Le hip-hop sur le devant de la scène Jimmie Surles (USA), Dimitry Lavrinenko (UKR), Jonathan Huor (CAM), Gerrit Hotzel (D), Yannik Misteli (CH)… Leurs noms ne vous disent certainement pas grand-chose. Pourtant, ce sont des stars dans la danse hip-hop. En général, leurs performances, bien que remarquées, servent

Du flamenco sur de la musique de ballet Il s’agit d’une rencontre improbable. Celle du flamenco et de la musique de ballet. Celle de la danseuse Nina Corti et de l’orchestre philharmonique SOZ, composé de 50 musiciens. Cette ambassadrice d’un flamenco résolument moderne, mais qui n’a rien perdu de son explosivité émotionnelle, prêtera sa fougue et sa passion au Boléro de Maurice Ravel, dont le rythme et le tempo sont invariables. Ce mélange unique et audacieux brouillera aussi bien nos repères visuels qu’acoustiques. Du sport (de combat) spectacle C’est du sport (de combat) spectacle. Une fusion détonante d’arts martiaux, de mouvements hip-hop et d’acrobaties, avec une pointe bienvenue de comédie, aux confins de l’autodérision. Les Swisstricks, fondés il y a dix ans par des Helvètes, mais désormais très cosmopolites – puisque leurs membres viennent naturellement de Suisse, mais aussi d’Israël, de République Tchèque, de Corée, d’Allemagne, etc. – font un grand écart entre des univers qui ne sont pour finir pas aussi éloignés que cela les uns des autres. Des arts martiaux avec un grand « A », comme Artistique. Les billets sont disponibles aux services de billeterie Manor. Plus d’informations sur www.skydance.info

trente degrés | 43



Tahar Rahim prophète dans son pays et ailleurs

cinema

Consacré en 2010 pour son rôle dans « Un Prophète » de Jacques Audiard, le Français est à l’affiche de la superproduction américaine « The Eagle ». Car aujourd’hui, il construit sa carrière au niveau international. Texte°°° Catherine Cochard Après lui, plus aucun acteur ne pourra gagner à la fois le César du meilleur espoir et celui du meilleur acteur. En mars 2010, le comédien français Tahar Rahim raflait doublement la mise lors de la cérémonie de remise des prix les plus convoités du cinéma bleu-blanc-rouge. Si l’institution a dû s’incliner par KO face au triomphe du méritant comédien, elle s’est promis de modifier son règlement pour ne plus jamais voir monter sur scène deux fois de suite la même personne lors de ses futures éditions… Plus d’un an après ce sacrement, on retrouve le « Frenchy » à l’affiche de plusieurs films, dont une superproduction américaine, « The Eagle », de Kevin Macdonald. Un long-métrage qui se déroule dans l’Angleterre romaine du IIe siècle, et dans lequel on suit un légionnaire (l’acteur Channing Tatum) à la recherche de son père disparu vingt ans auparavant dans les montagnes écossaises. C’est Tahar Rahim, sous les traits du Prince Seal (un chef de guerre tribal) et une épaisse couche de maquillage, qui tentera d’empêcher le soldat de découvrir la vérité. Du sport au cinéma Le cinéma, Tahar Rahim le découvre à l’adolescence à Belfort, la ville où il a grandi. Dans une interview accordée au magazine L’Express, il raconte : « Je passais mon temps dans les salles. J’y allais quatre à cinq fois par semaine, jusqu’à me donner mal à la tête (…). J’avais besoin de divertissement, d’un espace où m’émanciper, et je ne le trouvais pas ailleurs. » Il lui faudra néanmoins encore quelques années pour qu’il en fasse sa vocation.

DR

,

En 2000, il commence des études de sport à la faculté de Strasbourg, avec comme spécialité la natation. Mais un an plus tard, il s’ennuie et s’inscrit en mathématique et informatique à Marseille. Il arrête après trois mois et se tourne enfin vers ce qui l’appelle depuis toujours : le septième art. Par le biais de la section cinéma de Montpellier, il obtient sa licence. En 2005, il monte à Paris avec pour seul bagage un sac à dos. Il cumule deux petits boulots pour se payer sa chambre et des cours de comédie. Après de nombreux castings, Tahar Rahim décroche un rôle dans la série « La Commune », écrite pour Canal+ par Abdel Raouf Dafri, le coscénariste d’« Un Prophète ». Et c’est ainsi que son nom remontera jusqu’à Jacques Audiard… Depuis qu’il a joué le rôle de Malik El Djebena dans «Un Prophète», Tahar Rahim a enchaîné les récompenses (Meilleur acteur européen en 2009, Prix Lumière de la critique, Globe de Cristal, Etoile d’or du cinéma français et, enfin, les deux César). Aujourd’hui, il construit sa carrière au niveau international, puisqu’après « The Eagle », on le verra aussi dans « Les Hommes libres » d’Ismaël Ferroukhi, dans «Chienne» du Chinois Lou Ye, ou encore dans « Or noir » de Jean-Jacques Annaud.

trente degrés | 45


The Hangover 2: Touchstone Pictures

cinema

Le printemps 2011 du cinéma enfante plusieurs suites de longs-métrages cultes. Focale sur trois d’entre eux : « Pirates des Caraïbes », « Very Bad Trip » et « Kung Fu Panda ».

Texte°°° Catherine Cochard

To be continued… En mai, on retrouve l’infatigable Jack Sparrow (Johnny Depp) dans le quatrième volet de la saga « Pirates des Caraïbes », débutée en 2003. Mais cette fois-ci, le flibustier n’est pas flanqué de ses compagnons de fortune William Turner (Orlando Bloom) et Elizabeth Swann (Keira Knightley), ni du réalisateur des précédents films, Gore Verbinski, qui préfère se consacrer à d’autres projets. Pour ce numéro 4, c’est Rob Marshall (« Chicago », « Mémoires d’une geisha ») qui tient le gouvernail. Pas celui du Black Pearl bien sûr, mais celui de la réalisation. Dans ce long-métrage, on repart donc sur les eaux agitées des mers en compagnie de Jack Sparrow, qui s’est mis en quête de la fontaine de Jouvence. Sur les traces d’un conquistador espagnol, il fait route vers la Floride, croise sur son chemin son rival de toujours, Hector Barbossa, puis le légendaire et redoutable capitaine Edward Teach, plus connu sous le nom de Barbe-Noire. Il devra résister aux sirènes, vaincre des zombies et – bien sûr – les nombreux autres pirates qui tenteront d’arrêter sa course. Surtout, il reverra Angelica Teach (Penelope Cruz), la fille de Barbe-Noire. Cette femme de son passé l’accompagnera dans cette nouvelle aventure…

,

Pirates 4: Disney

Voyage initiatique Puis, juste avant l’été, on part en Thaïlande pour un second voyage en compagnie des acolytes de « Very Bad Trip » («The Hangover» en version originale, un peu plus à propos), numéro 2 donc. On s’en souvient, lors du premier volet, Phil, Alan et Stu partaient à Las Vegas pour enterrer la vie de garçon de Doug. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la fête

46 | trente degrés


Kung Fu Panda 2: Dreamworks

HOT SHOT.*

fut mouvementée. Mais ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas. Pour cette suite, c’est au tour de Stu de passer devant Monsieur le Maire. Et pour mettre fin à son célibat comme il se doit, il emmène ses potes jusqu’en Asie pour une virée exotique. Comme on peut s’y attendre, tout ne se passe pas comme prévu. Mais ce qui arrive à Bangkok restera-t-il à Bangkok ? Si l’on retrouve à l’affiche les acteurs qui ont fait le succès du premier opus – Bradley Cooper, Zach Galifianakis, Justin Bartha, Ed Helms, mais aussi Mike Tyson – de nouvelles têtes font leur apparition dans cette suite. Et pas des moindres, car on a droit à la présence exceptionnelle de Juliette Lewis – qui préférait la musique au cinéma ces dernières années – et surtout celle de l’ancien président Bill Clinton. Kung Fu Panda 2, le retour On suivra, en juin, la suite des aventures du héros obèse – doublé dans la version originale du dessin animé par l’acteur américain Jack Black – de Kung Fu Panda. A la fin du film précédent, on s’en rappelle, le rêve de Po s’était exaucé. Devenu le Guerrier Dragon, le ventripotent animal protège la Vallée de la Paix, aidé par ses amis les Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe. Mais cette douce existence est menacée par l’arrivée d’un nouvel ennemi qui veut plus que tout conquérir la Chine, en commençant par anéantir le kung-fu grâce à une arme secrète et indestructible. Po saura-t-il défendre ses proches, sauver sa patrie et triompher d’une arme plus forte que le kung-fu ? Pour y parvenir, le panda devra se plonger dans son passé, afin de mieux comprendre d’où il vient, faire tout le jour sur ses mystérieuses origines, lesquelles lui permettront alors de venir à bout du dangereux assaillant.

*Hot Shot: 2 cl de Molinari Sambuca Extra,  2 cl de liqueur Marie Brizard Cranberry, 2 cl de vodka Svedka,  flamber le shot (éteindre la flamme avant de consommer).   A consommer avec modération. Molinari Sambuca Extra est disponible chez Coop, Globus, Manor,  Denner, auprès des bons détaillants et dans toute la restauration.



Quand la séance devient un luxe DR

Depuis quelques mois, les cinéphiles genevois peuvent se faire une toile dans un cadre des plus raffinés, confortablement assis dans des fauteuils en cuir extra-larges, un cocktail à la main. Zoom avant sur une nouvelle tendance.

Texte°°° Serge Greter Les petits fours remplacent le pop-corn. Les 81 fauteuils en cuir extra-larges, à dossiers réglables et reposepieds, font oublier les sièges des salles obscures que l’on est souvent content de quitter à la fin du film. L’Astor Film Lounge de Genève n’est pas un cinéma comme les autres. Depuis décembre dernier, il aristocratise les séances, les raffine, leur confère un petit supplément de luxe. Réservations sur Internet, vestiaire, accueil personnalisé avec un cocktail offert, projecteur à la pointe de la technologie 35 mm, numérique ou 3D, personnel de salle qui vient vous servir dans votre fauteuil, à quoi s’ajoutent, moyennant finances, un service de voiturier et une possibilité de se restaurer dans la salle de cinéma ou dans un espace lounge. « Tout le concept réside dans la qualité du service », insiste Grégoire Schnegg, directeur général de la société d’exploitation Premium Entertainment Switzerland, qui a déjà ouvert une salle de la sorte à Berlin il y a deux ans. Un autre luxe est de pouvoir s’affranchir des publicités, bannies du grand écran. Ces séances qui riment avec opulence ont évidemment un prix: 38 francs la place. Qui sont les spectateurs ? « Des personnes de 30 ans et plus, mais également des plus jeunes qui viennent fêter un événement spécial », assure Grégoire Schnegg, également à l’origine du réseau Pathé en Suisse. Quant à la programmation, elle se veut éclectique : « Il y a aussi bien des

DR

,

cinema films d’auteur que des longs-métrages grand public, mais toujours de qualité. Nous avons par exemple programmé de nombreux films nominés aux Oscars », précise-t-il. Aussi du côté de Zurich Outre-Sarine, une ébauche de ce concept existe déjà depuis 2004 dans le multiplex Pathé de Dietlikon (ZH). Pour 44 francs, on se retrouve dans l’un des 32 larges fauteuils tout confort, avec une petite coupe de Prosecco à la main, un snack, ainsi que des pop-corn à discrétion. Nettement moins tape-à-l’œil que dans la cité de Calvin! Ce qui fait dire à Grégoire Schnegg qu’il existe encore une place pour un Astor Film Lounge au centreville de Zurich, et, pourquoi pas, dans l’arc lémanique. « Mais nous visons surtout les grandes villes européennes, comme Barcelone, Milan, Rome… », confie-t-il. S’il se fait rare en Europe, hormis peut-être à Londres, et commence à se développer depuis 5 ans aux Etats-Unis, ce concept est très répandu en Asie et en Australie. Et vous, auriez-vous aussi envie d’aller au cinéma pour vous faire votre propre cinéma ?

trente degrés | 49



Graffs de Flow du TWE CREW

L’ART DU GRAFF

Texte°°° Christelle Coulon

Souvent associé à la culture hip-hop, le street art parsème l’univers visuel des grandes villes de la planète. Murs, rues, trottoirs et mobiliers urbains n’échappent pas à ce mouvement territorial qui représente pour certains un moyen d’expression et pour d’autres un art à part entière. Dans son aspect subversif, il véhicule un mécontentement général, un moyen évident de transgresser les règles. Mais dans son évolution, il est devenu une démarche artistique qui offre beaucoup de visibilité et qui est maintenant reconnue comme telle.

,

Contre toute attente, l’Europe voit naître le graffiti assez tôt et dès les années 60 on le compare à une forme d’art. Bien évidemment, les critiques sont nombreuses, mais beaucoup d’artistes voient l’occasion de s’adonner à une nouvelle pratique. On peint alors avec humour, de manière décalée et ça plaît. C’est aussi à cette période que le style « newyorkais » fait son apparition à Paris, tandis que l’Allemagne est en pleine effervescence. La construction du mur de Berlin attise le mécontentement des jeunes Allemands qui le submergent de slogans, dessins et peintures en tous genres. L’histoire révèle donc que l’intérêt pour ce mouvement artistique n’est pas récent. Aujourd’hui mieux connu du grand public, on retrouve de grands chefs d’œuvres un peu partout et les capitales du monde entier sont souvent la scène privilégiée de projets de grande envergure. L’art urbain s’est affiné avec le temps pour se hisser au même rang que n’importe quelle autre tendance artistique. Plusieurs graffiti-artistes privilégient dorénavant la reconnaissance et la célébrité qui peut découler de leurs travaux, à l’image de certains graffeurs de grand talent devenus des icônes grâce à leurs productions. Parmi eux, Banksy, Blek le Rat, Jean-Michel Basquiat ou encore Cornbread. Dans un autre registre, certains sont plutôt portés par le simple désir de créativité et préfèrent réaliser leurs œuvres dans cet esprit, en utilisant des couleurs variées et des techniques diversifiées.

On connaît le graffiti pour son caractère souvent illégal. Longtemps considéré comme un acte de vandalisme, on peut aujourd’hui observer une remarquable évolution au fil du temps. Certains de ses adeptes en ont fait un art respectable et le résultat est plutôt réussi. Le graffiti tel qu’on le connaît aujourd’hui est urbain mais de nouveaux styles sont venus rendre cette pratique beaucoup plus crédible aux yeux du monde artistique. Des groupes de graffeurs, plus communément appelés « crew » se retrouvent pour unir leur savoir-faire et créer de véritables œuvres d’art. On trouve même des graffs dans les galeries comme c’est le cas pour Flow du Twe Crew. Au fil du temps et grâce à l’essor d’internet, il est devenu un graffeur reconnu dans le milieu du street art. Son style extrêmement réaliste donne à coup sûr l’illusion d’une photographie. Comme beaucoup d’autres adeptes, il tire son inspiration de la musique hip-hop et du cinéma (Tarantino, Scorsese, De Niro…) Sa capacité à reproduire le détail d’une scène ou d’un portrait est probablement innée. Dans ce cas précis, la rencontre d’une culture de rue et d’un artiste à part entière est tellement réussie qu’on a du mal à voir le graff sous un angle négatif. Flow fait parti de ceux qui graffent pour un résultat esthétiquement beau et agréable à l’œil. Réaliser la performance la plus réaliste possible avec pour seul outil une bombe de peinture reste sa principale motivation. Et quand on aborde la question de son avenir, la réponse ne tarde pas: toujours plus de murs, de fresques et, pourquoi pas, sortir des frontières de la France. Dorénavant les graffeurs les plus reconnus ne sont plus forcément ceux qui prennent le plus de risques mais aussi ceux qui produisent les œuvres les plus techniques et les plus belles. Et même si ces œuvres d’un nouveau genre restent par nature éphémères, un graff qui ne laisse pas indifférent a déjà gagné son pari. Au final, l’art du graffiti se révèle bien plus riche qu’on pouvait l’imaginer. Encore plus de graff sur www.flowtwe.skyrock.com www.twecrew.skyrock.com www.flickr.com/photos/flowtwe

trente degrés | 51


America’s

Cup des multicoques et des ailes

USA 17 se dirige vers la ligne d’arrivée de la première manche de la 33e America’s Cup.


La prochaine édition de la prestigieuse régate se déroulera en septembre 2013 dans la baie de San Francisco. A bord de catamarans de 22 mètres équipés d’une aile rigide, les challengers tenteront de ravir l’Aiguière d’argent aux Américains.

qu’une voile conventionnelle. Ce système s’est toutefois développé de manière marginale, eu égard aux contraintes de manutention évidente qu’il occasionne. On peut aisément affaler une voile, mais la manœuvre devient impossible lorsqu’il s’agit d’un ensemble rigide. Personne ne sait d’ailleurs quelles solutions les syndicats vont trouver d’ici septembre 2013 pour gérer ces immenses ailes. L’option qui consiste à remiser les bateaux tous les soirs dans d’énormes hangars abrités du vent n’est pas exclue.

Texte°°° Vincent Gillioz

Des World Series pour commencer Actuellement, huit équipes sont inscrites, mais il est probable qu’il n’y en aura que quatre ou cinq au final, compte tenu des budgets colossaux nécessaires (environ 80 millions d’euros). Comme le développement et la construction d’un catamaran de 22 mètres ne se font pas en deux jours, l’organisation a décidé de créer en 2011/2012 un championnat AC 45 monotype, où tous les voiliers sont identiques, afin de permettre aux potentiels participants de se faire la main sur cet engin high-tech à l’aile rigide. Pour y participer, chaque challenger doit donc acquérir l’un de ces petits bijoux avant de courir sur son propre prototype. Une épreuve de sélection des prétendants est par ailleurs toujours prévue avant la grand-messe de l’America’s Cup, qui opposera le vainqueur du tournoi au defender Oracle. Selon de nombreux connaisseurs, les dés sont pipés et l’avance technologique acquise par les Américains n’autorise pas de défis réellement compétitifs. Pourtant, deux syndicats français, passés depuis longtemps maîtres en matière de multicoques, ont déjà payé les droits de préinscription, au même titre que les Suédois, les Australiens et les Italiens. Quoi qu’en disent les pseudo-aficionados, le dénouement de la 34e America’s Cup est loin d’être connu. Et même si Alinghi n’a pas souhaité revenir cette fois dans le jeu, les régates promettent d’apporter une nouvelle dimension à la voile de compétition.

L’extraordinaire feuilleton juridico-sportif qui a fait vibrer le monde nautique pendant plus de deux ans s’est achevé il y a maintenant une année à Valence. Le match du siècle entre le trimaran géant de Larry Ellison (USA) et le catamaran d’Ernesto Bertarelli, Alinghi V, signait la fin de l’ultime épisode de cette longue série. Les Suisses s’étaient finalement inclinés sans appel, avec deux défaites sur deux régates, face aux Américains. L’équipage de BMW Oracle Racing, qui avait eu l’audace de doter son monstre d’une aile rigide de près de 70 mètres de haut, n’a fait qu’une bouchée de son concurrent. Cette étonnante 33e America’s Cup s’était disputée sans autre challenger, suite à une attaque juridique des Américains portant sur les termes du protocole. De nombreux amateurs de voile s’étaient aussi lassés des innombrables et incompréhensibles rebondissements de l’affaire. Le public avait même fini par se désintéresser de l’épreuve, qui semblait se jouer dans une salle de tribunal plutôt que sur l’eau.

,

DR

Ce qui va changer Jusqu’à la mythique rencontre de 2010, cette régate s’est toujours disputée – à une exception près – sur des voiliers conventionnels, qui tirent leur puissance et leur équilibre du lest, le plomb disposé sous la quille. Depuis maintenant 30 ans, si l’on fait abstraction des embarcations aborigènes des îles du Pacifique, le développement des voiliers rapides s’est tourné vers des bateaux à plusieurs coques, qui permettent de s’affranchir du poids de ce lest, et donc de passer à des vitesses largement supérieures. Un Class America de la génération 2007 traînait 19 tonnes de plomb sous l’eau, ce qui peut paraître aberrant, quand on dépense des millions dans d’autres domaines pour économiser quelques grammes. Ces contraintes de jauges (les règlements de mesure des voiliers) ont fait que l’une des plus prestigieuses épreuves de voile au monde se soit disputée pendant des années sur des bateaux évoluant à 20 km/h. Ce qui équivaudrait à courir le Championnat du monde de Formule 1 sur des camions de 30 tonnes haute technologie qui ne dépasseraient pas les 120 km/h ! En choisissant le catamaran, les Américains jouent la carte de la modernité, et la compétition va enfin pouvoir se dérouler sur les engins les plus rapides du moment.

Yves Carcelle au centre, Russell Coutts à sa droite, et Bruno Troublé à gauche.

Le nouveau AC45, un catamaran à l’aile rigide, en navigation dans la baie d’Auckland (NZ).

Gilles Martin-Raget / www.americascup.com

Gilles Martin-Raget / www.americascup.com

Le droit du defender En remportant la 33e édition du plus vieux trophée sportif du monde, les Américains ont gagné le droit d’organiser la 34e, et d’en édicter les règles. Pour beaucoup d’observateurs, le projet proposé par l’actuel détenteur de l’Aiguière d’argent n’est pas beaucoup plus équitable que le protocole controversé d’Alinghi en 2007. Aucune procédure juridique n’a toutefois été entreprise, et ceux qui n’étaient pas d’accord ont simplement renoncé à s’inscrire. La prochaine America’s Cup se déroulera donc en septembre 2013, à San Francisco, sur des multicoques de 72 pieds (22 mètres).

De la voile à l’aile En plus de deux coques, les nouveaux Class America seront dotés d’une aile rigide, à l’image de celle portée par « USA » en février 2010 à Valence. En matière de performance, ces gréements sont connus de longue date, car ils offrent un profil épais beaucoup plus efficace

trente degrés | 53


Texte°°° Vincent Gillioz Six étapes, cinq pays, une épreuve commune avec le championnat nord-américain et une finale toujours aussi mythique au Bec des Rosses ont été les principaux ingrédients du Freeride World Tour (FWT) 2011. Les concurrents qui ont participé à toutes les courses ne sont pas prêts d’oublier cette saison d’une rare intensité. Aurélien Ducroz, ambassadeur des montres Alpina, qui s’était promis de reconquérir le titre mondial, a réussi un véritable exploit en s’imposant au terme d’un championnat ponctué de nombreuses chutes.

de champion du monde de ski freeride, la catégorie reine: Stefan Hausl (AUT), Samuel Anthamatten (SUI), Aurélien Ducroz (FRA), Reine Barkered (SWE) et Henrik Windstedt (SWE). Ils devaient donc tout donner pour essayer de faire la différence. Ducroz, au terme d’un run d’une rare agressivité, s’est imposé sans équivoque, alors que le Valaisan Anthamatten se classe à la deuxième place du championnat, remarquable pour une première participation! A nouveau brillant à Verbier, où il gagne, De Le Rue termine finalement troisième, concédant la victoire suprême à l’Autrichien Mitch Tölderer.

,

Ouverture de la saison Chamonix a été pour la deuxième fois le théâtre de l’ouverture de la saison, et la troupe du FWT s’est retrouvée fin janvier au pied du MontBlanc pour lancer les hostilités. L’enneigement peu réjouissant sur la face du Brévent a incité les organisateurs à traverser le massif pour disputer l’épreuve du côté sud des Alpes, largement mieux servi en termes de poudreuse. Les riders ont donc pris le chemin de Courmayeur et n’ont pas été déçus. Chacun a d’entrée de jeu montré ce qu’il avait dans les tripes pour impressionner ses adversaires. Aurélien Ducroz, Xavier De Le Rue, Angel Collinson et Anne-Flore Marxer s’imposent dans leur discipline respective et donnent le ton pour la suite de la compétition.

Aurélien Ducroz

Les meilleurs riders du Freeride World Tour 2011, ainsi que ceux des qualifiers, ont remporté leur sésame pour 2012. Le programme de l’année prochaine n’a pas encore été dévoilé, mais les plus belles faces devraient être à l’agenda, afin de satisfaire l’élite de la discipline et les spectateurs.

g  Nissan Freeride de ChamonixMont-Blanc 2011 by Swatch : Aurélien Ducroz.

Le Tour s’est ensuite dirigé vers les Grisons pour le Nissan Engadinsnow by Swatch. La face nord du Corvatsch n’a pas été du goût de tout le monde, et les vainqueurs de Chamonix n’ont pas réitéré leur performance. Ducroz chute à la réception d’un saut et termine dernier, alors que De Le Rue se fait piéger par le sluff dans un couloir, pour finir relégué au 8e rang. Victorieux, le skieur suédois Henrik Windstedt et le snowboardeur américain Matt Annetts montrent, quant à eux, des runs presque parfaits.

freeride

USA nous voilà Les snowboardeurs ont ensuite traversé l’Atlantique. Direction Crystal Mountain, dans l’État de Washington. Les conditions ont été difficiles, comme l’explique Xavier De Le Rue, 6e et un peu déçu de sa performance: « Il a plu pendant une semaine, puis il est tombé 20 cm de neige fraîche. Au final, c’était glacé sur le haut et mou sur le bas. » La Californie a pris le relais pour les skieurs hommes et femmes, qui devaient s’affronter fin février à Kirkwood, lors d’une épreuve co-organisée avec le North American Freeskiing Championships. Les Américains sont restés maîtres chez eux, et le régional Josh Daiek s’est imposé. Le Valaisan Samuel Anthamatten a, de son côté, créé la surprise en domptant littéralement la face sur l’une des lignes les plus rapides. Il se classe 10e, largement devant plusieurs cadors.

S P O RT

Le Chamoniard remporte pour la deuxième fois de sa carrière le titre de champion du monde, laissant ses adversaires pantois lors de son run d’exception de la finale de Verbier. Retour sur les hauts faits du Freeride World Tour 2011.

ff  Nissan Xtreme Verbier 2011 by Swatch : Aurélien Ducroz. f  Swatch Big Mountain Fieberbrunn 2011 by Nissan : Jeremy Prevost. d  Nissan Xtreme Verbier 2011 by Swatch. freerideworldtour.com / D.Daher

sur le toit du monde du ski

Back to the roots Le dénouement s’est comme d’habitude joué lors de l’Xtreme de Verbier, avec la face nord du Bec des Rosses comme juge. A la veille de la compétition, cinq riders pouvaient mathématiquement remporter le titre

SKI HOMMES Aurélien Ducroz (FRA) Champion du monde Samuel Anthamatten (SUI) Jérémy Prévost (FRA)

SKI FEMMES Janette Hargin (SWE) Championne du monde Angel Collinson (USA) Janina Kuzma (NZL)

freerideworldtour.com / D.Daher

Lors de l’étape autrichienne de Fieberbrunn, des surprises étaient à nouveau au rendez-vous. Stefan Hausl et Mitch Toelderer, deux régionaux de l’étape, triomphent, pendant que certaines têtes de série terminent au milieu, voire en fin de peloton. De Le Rue est victime d’une nouvelle chute spectaculaire, peu appréciée du jury, qui sanctionne immédiatement une prise de risques trop importante.

Classement final FWT 2011

SNOWBOARD HOMMES Mitch Tölderer (AUT) Champion du monde Flo Orley (AUT) Xavier de Le Rue (FRA)

De retour en Europe, les hommes prennent le chemin de Sochi, en Russie. Anthamatten y poursuit son ascension pour s’imposer devant Ducroz, qui semble enfin en avoir terminé avec les chutes. De Le Rue reste toujours en retrait, à la 9e place, alors que l’Autrichien Flo Orley gagne en snowboard.

freerideworldtour.com / C. Margot

54 | trente degrés

Chez les filles, qui rejoignaient le FWT pour la finale, la Suédoise Janette Hargin coiffe l’Américaine Angel Collinson au poteau pour le titre mondial, et la Franco-suisse Anne-Flore Marxer gagne en snowboard.

SNOWBOARD FEMMES Anne-Flore Marxer (FRA/SUI) Championne du monde Liz Kristoferitsch (AUT) Ursula Wohlschlager (AUT)

trente degrés | 55


Texte°°° Vincent Gillioz Six étapes, cinq pays, une épreuve commune avec le championnat nord-américain et une finale toujours aussi mythique au Bec des Rosses ont été les principaux ingrédients du Freeride World Tour (FWT) 2011. Les concurrents qui ont participé à toutes les courses ne sont pas prêts d’oublier cette saison d’une rare intensité. Aurélien Ducroz, ambassadeur des montres Alpina, qui s’était promis de reconquérir le titre mondial, a réussi un véritable exploit en s’imposant au terme d’un championnat ponctué de nombreuses chutes.

de champion du monde de ski freeride, la catégorie reine: Stefan Hausl (AUT), Samuel Anthamatten (SUI), Aurélien Ducroz (FRA), Reine Barkered (SWE) et Henrik Windstedt (SWE). Ils devaient donc tout donner pour essayer de faire la différence. Ducroz, au terme d’un run d’une rare agressivité, s’est imposé sans équivoque, alors que le Valaisan Anthamatten se classe à la deuxième place du championnat, remarquable pour une première participation! A nouveau brillant à Verbier, où il gagne, De Le Rue termine finalement troisième, concédant la victoire suprême à l’Autrichien Mitch Tölderer.

,

Ouverture de la saison Chamonix a été pour la deuxième fois le théâtre de l’ouverture de la saison, et la troupe du FWT s’est retrouvée fin janvier au pied du MontBlanc pour lancer les hostilités. L’enneigement peu réjouissant sur la face du Brévent a incité les organisateurs à traverser le massif pour disputer l’épreuve du côté sud des Alpes, largement mieux servi en termes de poudreuse. Les riders ont donc pris le chemin de Courmayeur et n’ont pas été déçus. Chacun a d’entrée de jeu montré ce qu’il avait dans les tripes pour impressionner ses adversaires. Aurélien Ducroz, Xavier De Le Rue, Angel Collinson et Anne-Flore Marxer s’imposent dans leur discipline respective et donnent le ton pour la suite de la compétition.

Aurélien Ducroz

Les meilleurs riders du Freeride World Tour 2011, ainsi que ceux des qualifiers, ont remporté leur sésame pour 2012. Le programme de l’année prochaine n’a pas encore été dévoilé, mais les plus belles faces devraient être à l’agenda, afin de satisfaire l’élite de la discipline et les spectateurs.

g  Nissan Freeride de ChamonixMont-Blanc 2011 by Swatch : Aurélien Ducroz.

Le Tour s’est ensuite dirigé vers les Grisons pour le Nissan Engadinsnow by Swatch. La face nord du Corvatsch n’a pas été du goût de tout le monde, et les vainqueurs de Chamonix n’ont pas réitéré leur performance. Ducroz chute à la réception d’un saut et termine dernier, alors que De Le Rue se fait piéger par le sluff dans un couloir, pour finir relégué au 8e rang. Victorieux, le skieur suédois Henrik Windstedt et le snowboardeur américain Matt Annetts montrent, quant à eux, des runs presque parfaits.

freeride

USA nous voilà Les snowboardeurs ont ensuite traversé l’Atlantique. Direction Crystal Mountain, dans l’État de Washington. Les conditions ont été difficiles, comme l’explique Xavier De Le Rue, 6e et un peu déçu de sa performance: « Il a plu pendant une semaine, puis il est tombé 20 cm de neige fraîche. Au final, c’était glacé sur le haut et mou sur le bas. » La Californie a pris le relais pour les skieurs hommes et femmes, qui devaient s’affronter fin février à Kirkwood, lors d’une épreuve co-organisée avec le North American Freeskiing Championships. Les Américains sont restés maîtres chez eux, et le régional Josh Daiek s’est imposé. Le Valaisan Samuel Anthamatten a, de son côté, créé la surprise en domptant littéralement la face sur l’une des lignes les plus rapides. Il se classe 10e, largement devant plusieurs cadors.

S P O RT

Le Chamoniard remporte pour la deuxième fois de sa carrière le titre de champion du monde, laissant ses adversaires pantois lors de son run d’exception de la finale de Verbier. Retour sur les hauts faits du Freeride World Tour 2011.

ff  Nissan Xtreme Verbier 2011 by Swatch : Aurélien Ducroz. f  Swatch Big Mountain Fieberbrunn 2011 by Nissan : Jeremy Prevost. d  Nissan Xtreme Verbier 2011 by Swatch. freerideworldtour.com / D.Daher

sur le toit du monde du ski

Back to the roots Le dénouement s’est comme d’habitude joué lors de l’Xtreme de Verbier, avec la face nord du Bec des Rosses comme juge. A la veille de la compétition, cinq riders pouvaient mathématiquement remporter le titre

SKI HOMMES Aurélien Ducroz (FRA) Champion du monde Samuel Anthamatten (SUI) Jérémy Prévost (FRA)

SKI FEMMES Janette Hargin (SWE) Championne du monde Angel Collinson (USA) Janina Kuzma (NZL)

freerideworldtour.com / D.Daher

Lors de l’étape autrichienne de Fieberbrunn, des surprises étaient à nouveau au rendez-vous. Stefan Hausl et Mitch Toelderer, deux régionaux de l’étape, triomphent, pendant que certaines têtes de série terminent au milieu, voire en fin de peloton. De Le Rue est victime d’une nouvelle chute spectaculaire, peu appréciée du jury, qui sanctionne immédiatement une prise de risques trop importante.

Classement final FWT 2011

SNOWBOARD HOMMES Mitch Tölderer (AUT) Champion du monde Flo Orley (AUT) Xavier de Le Rue (FRA)

De retour en Europe, les hommes prennent le chemin de Sochi, en Russie. Anthamatten y poursuit son ascension pour s’imposer devant Ducroz, qui semble enfin en avoir terminé avec les chutes. De Le Rue reste toujours en retrait, à la 9e place, alors que l’Autrichien Flo Orley gagne en snowboard.

freerideworldtour.com / C. Margot

54 | trente degrés

Chez les filles, qui rejoignaient le FWT pour la finale, la Suédoise Janette Hargin coiffe l’Américaine Angel Collinson au poteau pour le titre mondial, et la Franco-suisse Anne-Flore Marxer gagne en snowboard.

SNOWBOARD FEMMES Anne-Flore Marxer (FRA/SUI) Championne du monde Liz Kristoferitsch (AUT) Ursula Wohlschlager (AUT)

trente degrés | 55



Le GiantXtour une nouvelle fois géant!

giantXtour

S P O RT

Pour sa 14e édition, cette compétition nationale interscolaire de snowboard (boardercross et Big Air) et de ski (skicross et Big Air) a encore rencontré un franc succès. Philippe Wenger, son créateur, dresse le bilan 2011. Texte°°° Serge Greter Une fois de plus, le Rivella GiantXtour by Dakine a fait honneur à son patronyme. Les finales de sa 14e édition, qui ont eu lieu le 12 mars dernier à Leysin, ont été géantes ! Cette compétition interscolaire dédiée aux apprentis et aux gymnasiens de Suisse, qui allie snowboard (boardercross et Big Air) et ski (skicross et Big Air), fait en effet état d’un incroyable bilan 2011, comme le confirme Philippe Wenger, son créateur : « Ce fut une excellente année. On constate une impressionnante augmentation du niveau moyen en Big Air, à skis comme en snowboard, qui est encore plus marquée en skicross. Peut-être est-ce dû à l’effet post-olympique et au titre de Mike Schmid. Difficile à dire. Toujours est-il qu’il y a beaucoup de skieurs recalés sur le circuit traditionnel qui trouvent leur compte dans le skicross. En revanche, on remarque une stagnation du niveau concernant le snowboard cross. »

giantXtour

,

Les lauréats de l’édition 2011 Les vainqueurs de chaque catégorie décrochent des contrats auprès des sponsors principaux du GiantXtour. Et cette année, les lauréats sont… Skicross filles Claudia Grob, KBZ Saint-Gall. Skicross garçons Timothé Henzi, ECCG Sierre. Snowboardcross filles Stefanie Rieder, Gymnasium Interlaken. Snowboardcross garçons Erik Bullens, CPLN Berne. Big Air ski filles Camillia Berra, St-Maurice. Big Air ski garçons Alex Chabot, Monthey. Big Air snowboard filles Célia Petrig, Stiftsschule Einsiedeln. Big Air snowboard garçons Nils Loye, Valais.

Une année charnière D’après le coorganisateur du GiantXtour, cette saison a aussi fait office d’année charnière pour la manifestation, grâce à une nette augmentation de sa notoriété en Suisse alémanique. Du côté de l’Open & Pro, petite sœur du GiantXtour ouverte à tous les amateurs de skicross et de snowboard cross de plus de 13 ans (sans limite d’âge supérieure), le succès a également été au rendez-vous. Au point que Philippe Wenger annonce d’ores et déjà une étape supplémentaire dans les Grisons pour l’année prochaine, ce qui portera leur total à trois. Le GiantXtour devrait donc encore avoir de nombreuses occasions de faire honneur à son nom ! Plus d’informations sur www.rivellagiantxtour.ch

trente degrés | 57


Vincent Gillioz

i  Loris Falquet n’hésite pas à se placer derrière la camera tout en coachant les riders en herbe. p  Malgré le manque de chute de neige, les jeunes ont pu bénéficier de conseils avertis pour trouver les meilleurs spots.

Myriam Lang-Willar

Myriam Lang-Willar

s  Les appareils photo reflex numériques, DSLR, sont aujourd’hui couramment utilisés pour les prises de vues vidéo.

à l’école du

freeride S P O RT

58 | trente degrés


Une trentaine de jeunes riders ont participé début mars à un camp de freeride avec les frères Falquet. L’occasion de découvrir l’envers du décor des films réalisés par «Huck and Chuck». Texte°°° Vincent Gillioz Les frères Falquet, alias «Huck and Chuck», ont organisé du 8 au 10 mars dernier un stage de freeride destiné aux jeunes qui souhaitent découvrir les réalités d’un tournage de film outdoor. Le but de l’exercice était d’en montrer les différents aspects: sécurité, prises de vues et performance sportive. Un épisode web diffusé sur Huck and Chuck TV a par ailleurs été réalisé à l’issue de ces trois jours en montagne très instructifs. Une trentaine de skieurs et de snowboardeurs âgés de 12 à 22 ans s’est donc retrouvée aux Marécottes (VS) pour profiter de cette opportunité unique. «Nous avons dû refuser quelques personnes qui avaient dépassé l’âge limite, mais autrement, nous avons pris tous les candidats qui se sont inscrits en présentant un mini-dossier», explique Loris Falquet avant d’attaquer la première journée. L’expérience est unique. Quatre guides de montagne, ainsi que deux photographes et deux caméramans, font partie de l’équipe qui encadre les quatre groupes formés en début de matinée.

Même pas peur! Une équipe de jeunes de Finhaut se poste au sommet, écoutant attentivement les instructions de Steven, le guide, et de Loris, placé plus bas avec sa caméra. Estelle Lugon, 15 ans, s’élance sur un passage abrupt. Saut, appui à droite pour faire voler la neige, et réception au milieu du couloir. La jeune rideuse impressionne par son assurance. «OK, tu peux remonter pour une nouvelle prise», lui indique Loris. Le soleil commence à taper, et il faut passer dans le couloir suivant pour retrouver une neige pas trop transformée. Malgré la fatigue, personne ne se plaint et le groupe n’hésite pas à remonter pour enchaîner les runs. Durant la pause de midi, les participants se retrouvent pour échanger leurs expériences. Mais certains sont restés au pied du couloir pour suivre une formation de sauvetage en avalanche. Stéphane Hottinger observe son team qui creuse la neige, à la recherche d’un DVA (détecteur de victime d’avalanche) caché. Bip, bip, bip… Les recherches vont bon train, et l’exercice semble ludique. «Les nouveaux appareils permettent vraiment de retrouver rapidement les victimes, même quand il y en a plusieurs. Les gamins sont de la génération iPhone, et ils s’adaptent très vite à ce matériel», précise le guide, avant d’ajouter: «Ce genre d’exercices leur permet de prendre conscience de beaucoup de choses. Je suis convaincu que tous

Myriam Lang-Willar

Véritable Mecque du freeride, les Marécottes offrent, en plus d’un panorama d’exception, d’innombrables petits couloirs aux amateurs du genre. Un bon physique est toutefois requis pour y accéder.

Myriam Lang-Willar

Rapide mise au parfum Les riders en herbe sont rapidement mis dans le bain. Après un petit briefing, chaque groupe rejoint un atelier images ou sécurité. Au sommet des pistes, Loris emmène une partie des participants pour une fastidieuse montée de 45 minutes afin de gagner le sommet d’un petit couloir. Les skis fixés sur les sacs, ils avancent péniblement en file indienne dans la poudreuse. Sébastien Giroux, 17 ans, domicilié à Salvan (VS): «Ça vaut le coup de faire une telle montée quand on sait ce qui nous attend à la descente, dit-il bien essoufflé. Nous connaissons bien les frères Falquet dans la région, et on a du plaisir à partager un camp comme celui-ci avec eux.» «Les kids n’imaginent pas forcément ce qu’est notre quotidien», souligne de son côté Loris Falquet, en traçant des marches dans la neige pour accéder à une zone vierge. «Ceux qui regardent nos films croient que nous passons nos journées à dévaler des longues lignes dans la poudre, alors que la réalité est complètement différente. En 12 ans d’activité, je n’ai jamais pu filmer un long run. Un film de 5 minutes nécessite presque une saison de prises de vues.»

Myriam Lang-Willar

,

les skieurs hors-piste devraient faire un stage de ce type. Nous le faisons en tant que pro, alors, pour des amateurs, cela semble aussi nécessaire.» Une expérience à reconduire Le déjeuner pris, chaque équipe repart sur le terrain. Un groupe taille une coupe dans la neige pour analyser le profil, pendant qu’un autre cherche une jolie ligne dans un petit massif rocheux, juste en dessus des pistes. Martin, 12 ans, le plus jeune du stage, suit avec une impressionnante motivation. Il refuse de se faire aider pour porter ses skis, et s’engage sans broncher dans le couloir. «Laisse-toi glisser là, fait ton virage ici, enchaîne avec un appui en dessous…» Les instructions sont suivies avec attention, et la descente se déroule bien, sous les cliquetis de l’appareil photo de Myriam. La soirée est passée à visionner les images, et à discuter des différentes prises de vues. Au terme des trois jours, Nicolas Falquet se félicite de cette première, et promet que le camp sera reconduit. «Il y a de la demande. Nous allons analyser ce stage pour améliorer le suivant.» La prochaine édition risque de tenter encore plus de monde. Restez en ligne pour ne pas rater l’annonce d’un Freeride Camp numéro 2! www.huckandchuck.com TRENTE DEGRES | 59


Giovanni Quirici ouvre une nouvelle voie

en GruyEre escalade

Giovanni Quirici dans la longueur clé de « Yeah Man », un 8b+ de 50m de pure résistance.


La face nord de la chaine des Gastlosen.

Le grimpeur de renommée mondiale a réussi la première ascension en libre de la voie « Yeah Man » (8b+, 7b obl. 330 m) des Gastlosen. Il nous conte le récit de cet incroyable défi d’un jour, qui aura nécessité plusieurs tentatives. Texte°°° Giovanni Quirici Photos°°° Evrard Wendenbaum Véritable incarnation de l’harmonie entre l’activité humaine et la nature, la Gruyère nous accueille comme dans un conte de fées. Après avoir quitté les bains de Charmey et les spécialités culinaires de Jaun, les Gastlosen, « les Inhospitalières », attendent les âmes grimpantes qui ont décidé de poursuivre leur chemin vers de nouveaux défis verticaux. Cette longue chaîne de calcaire, surnommée « les petites Dolomites », est une barre de 400 m de haut et de 15 km de long, aux frontières des cantons de Berne, Fribourg et Vaud. Elle porte dans sa chair de pierre les traces de remords diaboliques. Un jour, en effet, le diable avait lancé sa grand-mère par-dessus la montagne. Mais, saisissant toute la gravité de son geste, il fit un trou dans la roche pour la rattraper. C’est le Grossmutterloch, une ouverture percée dans la chaîne des Petites Sattelspitzen. Ici, le réservoir de légendes semble sans fond. L’histoire de l’ascension des Gastlosen débute en 1975, sur la face nord du Grand Pfad. Deux ans après ont lieu les deux premières ascensions en artificiel de la face. Erhard Loretan, le troisième conquérant des quatorze 8000 mètres, sera l’un des premiers à venir à bout de cette paroi de plus de 300 mètres. Dans les années qui suivent, d’autres voies

,

seront ouvertes en artificiel. Totalement équipée en 1999, la voie « Yeah man » est prête pour être gravie en libre. Les quatre premières longueurs seront rapidement réalisées. Il faudra ensuite attendre jusqu’à l’été 2004 pour que toutes les longueurs soient libérées. Par la suite, quelques cordées tentent de gravir cette paroi. Sans succès… Plusieurs essais En septembre 2008, Guy Scherrer, guide de montagne, m’emmène dans la face, mais c’est déjà un peu tard dans la saison. Après les quatre premières longueurs (7a+, 7c, 7b+, 7c), la progression devient plus délicate. Au premier essai, j’enchaîne rapidement le 8a+ très technique avec une section de résistance, vu l’absence de prises pour les pieds le long de la traversée finale. La longueur suivante (cotée 8a) me posera par contre plus de problèmes. Quelques tentatives plus tard, je trouve une méthode dynamique avec une légère rotation interne de la pointe du pied gauche qui me permet d’atteindre une belle prise. A la fin de la sixième longueur, on atteint une vire assez large pour s’asseoir confortablement et y reprendre des forces. Je lance un petit morceau de pain qu’un chocard se presse d’attraper. La longueur après la vire, un 7c+ déversant, se termine par un joli pas de bloc sur pieds foireux et un bon blocage du bras droit. Mais c’est maintenant que commencent les choses sérieuses. La 8e longueur est un 8b+ de pure résistance, à 300 mètres du sol, avec une sortie sur un rocher beau lisse. Suite à quatre tentatives, je réalise finalement cette dernière longueur. Malheureusement, il fait déjà trop froid pour essayer l’enchaînement de toutes ces longueurs. J’y retourne avec mon ami tessinois Pablo Moghini en juin 2009, juste avant une expédition au Kirghizstan. Après avoir mis en place les cordes fixes, je retravaille un peu les longueurs. Tout semble aller assez 61 | trente degrés


Giovanni Quirici à la recherche de la prochaine prise dans la voie « Yeah Man » (voir tracé rouge) rapidement. J’enchaîne les quatre premières, puis les deux suivantes. Après un repas frugal sur la vire, j’attaque la 7e longueur. Ça passe ! Je suis proche du but. Je me lance dans la 8e longueur. Trente-cinq mètres sont déjà sous mes pieds. Le rêve d’accomplir la voie dans la journée paraît proche, mais les passages les plus aléatoires vont arriver. Les bras commencent à tétaniser. Les cinq premiers millimètres du majeur et de l’annulaire serrent un petit renversé. La pointe du pied gauche pousse sur une micro-adhérence. Je m’élance pour attraper un petit trou avec le bout de l’index. La réussite tient à un rien. Proche de ma limite, je sens mes mains qui s’ouvrent. Rien à faire, me voilà 10 mètres plus bas, suspendu à la corde. Malgré l’échec, je ressens de la joie. Maintenant, je sais que c’est possible. Quelques jours plus tard, j’ai encore le temps de faire un dernier essai. Me revoilà au même endroit, à 300 mètres du sol, où j’étais tombé. Cette fois pas de chute, mais une petite stabilisation sur un spit qui me permet de rester collé à la paroi. Si proche du but, et en même temps si loin…

62 | trente degrés

Des prises comme autant de notes Fin juillet 2010. En deux jours, avec Pablo, nous fixons les statiques. Comme me racontait un ami musicien, pour jouer parfaitement un morceau, il faut le travailler à fond, puis le laisser reposer et, quand on le reprend, il y a quelque chose de magique qui se passe. J’ai la sensation que les milliers de prises de cette paroi sont devenues des notes. Il faudra que j’arrive à les tenir dans le tempo et à respecter les poses pour jouer ce morceau sans fautes. La réussite tient à la synchronisation. Je suis assis sur la vire, à 250 mètres du sol. Les six premières longueurs sont déjà derrière moi. Après la 7e longueur, mon corps s’élance dans le 8b+, collé comme dans une vague de pierre. Toute ma conscience est dans la pointe de mes pieds pour optimaliser leur poussée vers le haut. Les bras, accrochés à de fines protubérances du rocher, affinent la direction du mouvement. Le temps de permanence sur une prise de cette taille y est compté. Tout mon être se projette vers l’avant. Le passé n’a plus de place. C’est la force du moment présent qui doit être saisie. Je lance le talon droit sur une réglette qui me permet de secouer un peu les bras. Je fais un grand écart. La clé de chaque réussite est de savoir doser sa force. Je serre calmement les deux minuscules prises devant moi. La fin de la voie paraît proche. Le bourgeonnement d’une joie caresse mon effort. J’aurais envie de pleurer, de remercier tous ceux qui m’ont aidé. Une dernière longueur de 7a, et me voilà au sommet. Des lumières s’allument dans le noir qui s’approche. Quelques feux d’artifices me rappellent qu’aujourd’hui en Suisse, c’est le 1er août. Merci « Yeah man » ! www.arium.ch



S P O RT

Gérard Berthoud

Cet été, le Valais sera pour la troisième fois le théâtre de cette course à pied longue distance. Le calendrier de ce type d’épreuves s’étoffe chaque année davantage en Suisse, et les forçats de la petite foulée semblent de plus en plus nombreux à s’y intéresser. Décryptage d’un phénomène et d’une manifestation emblématique de cet engouement grandissant.

Le Trail Verbier Saint-Bernard,


Darbellay

acte III Texte°°° Serge Greter

Elle court, elle court, la maladie de l’amour de la course à pied sur longues distances! Si vite que les trails, ces courses aux kilométrages irraisonnables, trouvent progressivement en Suisse le même écho favorable que celui rencontré depuis quelques années en Europe. De nouvelles épreuves y naissent ou s’y affirment (lire l’encadré), alors que de nombreux coureurs voient cette douce folie les rattraper. Pablo Blanco, 36 ans, fait partie de ces forçats de la petite foulée : « Ce sont des courses où l’on se bat avant tout contre ses propres limites. Même si les distances sont plus importantes que sur un marathon, le fait d’évoluer sur des sentiers plutôt que sur du bitume ménage davantage les articulations, et on récupère plus rapidement. Il faut aussi voir que la moyenne horaire est souvent à peine plus élevée que celle réalisée par un bon marcheur. L’an dernier, j’ai par exemple mis, entre les parties où j’ai marché et les pauses, 27 heures pour accomplir les 110 km du Trail Verbier Saint-Bernard, l’unique course à pied de plus de 100 km entièrement disputée sur des pistes suisses. Ce n’est pas un très bon temps, car j’ai aussi dû composer avec la pluie. Mais au-delà des chronos, ces épreuves de l’extrême, généralement organisées dans des paysages montagneux, offrent des panoramas grandioses, qui les rendent inoubliables. » Pour sa troisième édition, les 2 et 3 juillet prochains, le Trail Verbier Saint-Bernard (TVSB), qui compte également une catégorie Military, devrait apporter une preuve supplémentaire de l’engouement grandissant que connaissent ces courses. Les 884 coureurs présents l’an dernier sur la ligne de départ seront-ils pour autant plus nombreux en

Darbellay

,

f  « La Fouly - Départ de la Traversée, et passage des coureurs de la Boucle, 49e kilomètres des trailers partis de Verbier à 5h00 du matin »

trente degrés | 65


Trois autres trails suisses Le Trail des Dents-du-Midi (quelques 60 km pour 4700 mètres de dénivelé positif ), premier du nom, réalisera son galop d’essai le 18 septembre 2011. Plus de détails sur www.traildm.ch Le Trail de l’Absinthe (75 km), pionnier du trail en Suisse, verra ses coureurs s’élancer les 17 et 18 juin 2011. Renseignements sur www.defi-vdt.ch

Darbellay

Gérard Berthoud

Le Brooks Trail de la Vallée de Joux (50 km pour 2600 mètres de dénivelé), pour sa deuxième édition, aura lieu le dimanche 22 mai 2011. Informations sur www.trailvalleedejoux.ch

Un départ avancé Comme ses coureurs, le TVSB poursuit donc la route qui doit le mener vers les sommets à son rythme, soutenu mais pas excessif. Il ne présume pas de ses forces, et tire les enseignements des éditions précédentes. Ainsi, le coup d’envoi de la Traversée sera avancé de deux heures cette année, soit à 10h. « Cela répond à une demande des coureurs. On évite d’une part de les faire s’élancer sous une chaleur cuisante, et, d’autre part, de les faire patienter jusqu’à midi pour prendre le départ. Cela avance du même coup le moment de l’arrivée, entre 22h et 2h du matin en 2010, avec pour conséquence directe plus de monde pour accueillir les derniers », commente Tiphaine Artur, avant de poursuivre : « Nous allons aussi faciliter la communication entre les guides et le directeur de course en les équipant de téléphones satellites. La présence de guides sera renforcée sur les points délicats du parcours, potentiellement accidentés en cas de fortes intempéries, comme le

66 | trente degrés

Darbellay

2011? Les organisateurs ne s’aventurent pas à des estimations chiffrées, mais constatent seulement qu’à quelques mois de l’événement, le nombre d’inscrits semble suivre la même courbe qu’en 2010. Un quota maximum de 1500 participants – 500 sur la Boucle (110 km pour 7000 mètres de dénivellation positive), 1000 sur la Traversée (61 km pour 4000 mètres de dénivellation positive) – a même été fixé. « Nous ne souhaitons pas évoluer trop rapidement et prendre le risque de péjorer l’accueil et la sécurité des coureurs, justifie Tiphaine Artur, co-présidente de la manifestation. Nous avons doublé le nombre de participants de la 1ère à la 2ème édition, ce qui demande d’adapter toute l’organisation de la course, d’où cette limitation momentanée. »

Col de Fenêtre, le Col des Chevaux et dans la Combe de Drône. De plus, afin de permettre aux randonneurs de découvrir le superbe parcours du Trail Verbier Saint-Bernard en plusieurs étapes, et de faciliter les entraînements de reconnaissance des coureurs inscrits, nous finalisons un partenariat avec ValRando assurant le balisage permanent du parcours. Sa mise en place devrait être effective début juin. » A l’image du Trail Verbier Saint-Bernard, les courses longues distances ne semblent pas prêtes de s’essouffler… Plus de renseignement sur le Trail Verbier Saint-Bernard, ainsi que les dates des sorties-reconnaissances organisées par l’organisation sur www.trailvsb.com



Transgrancanaria

Le trail running est en plein boum et la montagne est le terrain de prédilection de nombreux coureurs de l’extrême. Des courses à couper le souffle permettent maintenant de découvrir les plus beaux massifs du monde. Tour d’horizon des plus belles cimes de la course à pied.

LES PLUS BELLES MONTAGNES DU MONDE

Texte°°° sylvain bazin

Europe : Alpes françaises, suisses et italiennes Ultra Trail du Mont-Blanc : le classique des classiques Lancée en 2003, cette course n’a pas attendu les années pour devenir un véritable mythe. Une première édition restée légendaire pour les conditions météo dantesques et ses 60 arrivants sur 1000 partants, un parcours qui reprend un itinéraire de randonnée légendaire, autour du plus haut sommet d’Europe occidentale, une équipe organisatrice efficace et des bénévoles mobilisés comme jamais, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de l’UTMB le sommet mondial de la course en montagne. Depuis, l’épreuve attire chaque dernier week-end d’août des milliers de coureurs venus du monde entier pour atteindre leur « Everest » personnel: courir d’une seule traite, en moins de 46 heures les 166 kilomètres du parcours et franchir les quelques 9000 mètres de dénivelé positif et négatif pour boucler la boucle, derrière les plus grands champions de la discipline en quête quant à eux de la victoire la plus prestigieuse du calendrier. Un défi hors norme qui s’accompagne désormais d’autres épreuves courues sur des distances un peu moins longues (98 kilomètres tout de même pour Courmayeur-Champex-Chamonix, la plus courte !) ou par équipes pour faire de l’évènement le plus grand weekend de trail running du monde. 22 au 28 août.160 km. France, Italie, Suisse. www.ultratrailmb.com

68 | trente degrés

EN COURANT ! Asie : Himalaya Annapurna 100 : l’Ultra népalais Courir en frôlant le plus haut massif de la planète, les yeux rivés sur une ligne de crêtes à plus de 8000 mètres d’altitude, c’est le programme proposé par cette course de 100 kilomètres qui vous emmènera sur les sentiers de trekking du fameux tour des Annapurnas. Un départ de Pokhara, la plus belle ville du Népal avec son lac au pied des géants de roches et de glace, puis une envolée vers les montagnes, à travers les sentiers et les villages. L’Annapurna 100, ce sont des vues merveilleuses sur les sommets, des chemins forestiers, des villages traditionnels et c’est certainement la seule course où vous recevez un tikka sur le front au 20e kilomètre et un khata autour du coup pour une plongée dans la culture hindouiste et bouddhiste du Népal. Car courir au Népal, c’est autant découvrir une montagne vivante et remplie de sourires que crapahuter à l’assaut des sommets. La course a lieu chaque année le 1er janvier, une façon des plus originales de célébrer la nouvelle année, car l’effort est à la hauteur de la beauté du parcours ! 1er janvier 2012. 50, 70 ou 100 km. Népal. www.annapurna100.com


f  Courir au plus près des cimes, franchir des ponts vertigineux: la magie du trail au Népal.

Sylvain Bazin

d  Les conditions climatiques à bien appréhender, ici sur la Grancanaria: une composante du trail running.

Afrique : Haut Atlas central Ultra Trail Atlas Toubkal : Maroc, le nouveau spot montagne Situé à trois heures d’avion de Genève, mais assurant un dépaysement total, le massif du Toubkal est à coup sûr la nouvelle perle de la planète trail. Autour de la plus haute montagne d’Afrique du Nord grimpent des single tracks techniques à souhait, fleurissent des villages berbères préservés et pullulent les vues les plus spectaculaires sur ces montagnes et leurs roches ocres si particulières. Le Maroc ce n’est pas que le désert. Avec cet UTAT, les organisateurs ont bon espoir de créer un « UTMB » africain, tout en gardant la spécificité du pays, en s’appuyant sur la qualité d’accueil des Marocains et la découverte de ce massif où vit la culture berbère. Une découverte pleine de couleurs, d’odeurs d’épices mais aussi de sueurs et de courage avec ses 105 kilomètres et 6500 mètres de dénivelé positif. Un nouveau domaine privilégié pour les trailers que cet Atlas, d’ailleurs les plus grands champions de la discipline ne s’y sont pas trompés puisqu’on retrouvera Mohamad Ahansal, multiple vainqueur du marathon des Sables, ou encore le Népalais Dawa Dacchiri Sherpa au départ de la 3e édition.

Dix autres courses au sommet: La Diagonale des fous, grand raid de la Réunion. Traversée intégrale de «l’île montagne» au cœur de l’océan Indien. 160 km, 13 au 16 octobre. www.grandraid-reunion.com Hardrock 100. Colorado. Etats-Unis. La course la plus haute des USA, avec des passages à 4500m d’altitude. 160 km, 8 juillet. www.hardrock100.com Kinabalu Climbathon. Malaisie, Bornéo. La course de montagne la plus célèbre d’Asie, à l’assaut du Mont Kinabalu. 21 km, 22 au 23 octobre. www.climbathon.sabahtourism.com Ultra Trail du Mont Fuji, Japon. 160 km autour du mythique volcan japonais. 160 km, 21, 22 mai. www.ultratrailmf.com

6 et 7 octobre 2011. 25, 42 et 105 km. Maroc. www.atlas-trail.com

p  Foulées aériennes et rocailleuses, le ciel pour témoin.

Mont Cameroun, Cameroun. L’ascension du « Char des dieux », la course la plus dépaysante de la planète. 55 km et 8000 mètres de dénivelé. Février.

s  L’Atlas, sa terre ocre et ses sentiers techniques, le nouveau grand spot du trail running.

Transgrancanaria

Grand Raid des Pyrénées, France. Une grande transversale dans les Pyrénées françaises. 160 km, 24 au 28 août. www.grandraidpyrenees.com Huay Huash Trail, Pérou. Une course par étapes dans la plus belle cordillera du Pérou. 200 km, 1 au 18 juillet. www.amac973.nuxit.net/gt973 La Mision, Argentine. Une mission sauvage en autonomie au cœur de la Patagonie. 150 km, fin novembre. www.axandes.voila.net/mission.html Transgrancanaria, Canaries, Espagne. Traversée intégrale de la plus grande île des Canaries. 123 km, mars. www.transgrancanaria.net

UTAT

Kepler Challenge, Nouvelle-Zélande. Le plus célèbre trail de Nouvelle-Zélande. 60 km, 3 décembre. www.keplerchallenge.co.nz

69 | trente degrés


Nendaz des randonnées v tt

pour tous

Lovée dans le domaine des 4 Vallées, Nendaz se distingue par une offre capable d’intéresser les familles désirant découvrir le VTT de descente en toute sécurité, et représente une option intéressante pour les riders avertis.

Texte°°° Alban Aubert Photos°°° Patrice Schreyer La station valaisanne de Nendaz possède une très bonne image auprès des familles. Avec ses vues sur les glaciers et ses randonnées à la journée, elle déploie une belle variété de terrains, capables de faire pâlir n’importe quelle autre station. Quant au village, il dispose de toutes les commodités nécessaires. En cas de mauvais temps, vous n’aurez donc aucun problème pour vous occuper. Pour commencer la découverte du domaine, direction la télécabine située au milieu du village. Elle donne accès aux deux descentes dessinées pour les familles. Le rider averti n’y trouvera certes pas son compte, mais les tracés conviendront parfaitement aux personnes qui n’ont pas l’habitude de faire du VTT, comme par exemple celles ayant loué un VTT pour découvrir de nouvelles sensations. Ces deux tracés ont un départ (Tracouet) et une arrivée (Nendaz) identiques, mais l’un passe par Prarion, alors que l’autre transite par Siviez. Le tour est en plus très bien expliqué dans une brochure «VTT», éditée par Nendaz Tourisme en collaboration avec Neige Aventure. On loue la qualité du travail, et on se dit que d’autres stations pourraient prendre exemple.

,

Du cross, de la descente, mais aussi de l’endurance Les freeriders cherchant un tracé digne de ce nom auront aussi de quoi se mettre sous la pédale… Depuis Tracouet, il convient d’emprunter la piste qui va en direction du lac, et de prendre la première à droite. Ensuite, il faut ouvrir l’œil pour ne pas manquer les différentes connexions. Ce n’est pas fléché, mais c’est le plus beau parcours que vous trouverez dans les alentours de la station. La plus belle partie est certainement celle qui vous amène à Pra da Dzeu, avec un single de toute beauté et tout en flow. Si vous avez l’habitude, vous trouverez le tracé sur les cartes au 1:50 000. Si vous préférez en revanche vous laisser guider, n’hésitez pas à vous adresser à Ben, qui travaille comme guide chez Neige Aventure. Il vous en faut plus? Partez alors à la journée pour un Tour du MontFort ou un Tour de la Printse. Ces deux pistes sont typées enduro (parcours en descente, mais avec quelques sections de pédalage) et vous emmèneront dans tout le domaine des 4 Vallées, à la découverte des stations de Verbier, Siviez, La Tzoumaz et Veysonnaz! Une vraie aventure, avec des tracés balisés, que viendra confirmer le descriptif précis

Le Lac Noir est le point de départ des différents itinéraires.

trente degrés | 71


Nendaz des randonnées v tt

pour tous

Lovée dans le domaine des 4 Vallées, Nendaz se distingue par une offre capable d’intéresser les familles désirant découvrir le VTT de descente en toute sécurité, et représente une option intéressante pour les riders avertis.

Texte°°° Alban Aubert Photos°°° Patrice Schreyer La station valaisanne de Nendaz possède une très bonne image auprès des familles. Avec ses vues sur les glaciers et ses randonnées à la journée, elle déploie une belle variété de terrains, capables de faire pâlir n’importe quelle autre station. Quant au village, il dispose de toutes les commodités nécessaires. En cas de mauvais temps, vous n’aurez donc aucun problème pour vous occuper. Pour commencer la découverte du domaine, direction la télécabine située au milieu du village. Elle donne accès aux deux descentes dessinées pour les familles. Le rider averti n’y trouvera certes pas son compte, mais les tracés conviendront parfaitement aux personnes qui n’ont pas l’habitude de faire du VTT, comme par exemple celles ayant loué un VTT pour découvrir de nouvelles sensations. Ces deux tracés ont un départ (Tracouet) et une arrivée (Nendaz) identiques, mais l’un passe par Prarion, alors que l’autre transite par Siviez. Le tour est en plus très bien expliqué dans une brochure «VTT», éditée par Nendaz Tourisme en collaboration avec Neige Aventure. On loue la qualité du travail, et on se dit que d’autres stations pourraient prendre exemple.

,

Du cross, de la descente, mais aussi de l’endurance Les freeriders cherchant un tracé digne de ce nom auront aussi de quoi se mettre sous la pédale… Depuis Tracouet, il convient d’emprunter la piste qui va en direction du lac, et de prendre la première à droite. Ensuite, il faut ouvrir l’œil pour ne pas manquer les différentes connexions. Ce n’est pas fléché, mais c’est le plus beau parcours que vous trouverez dans les alentours de la station. La plus belle partie est certainement celle qui vous amène à Pra da Dzeu, avec un single de toute beauté et tout en flow. Si vous avez l’habitude, vous trouverez le tracé sur les cartes au 1:50 000. Si vous préférez en revanche vous laisser guider, n’hésitez pas à vous adresser à Ben, qui travaille comme guide chez Neige Aventure. Il vous en faut plus? Partez alors à la journée pour un Tour du MontFort ou un Tour de la Printse. Ces deux pistes sont typées enduro (parcours en descente, mais avec quelques sections de pédalage) et vous emmèneront dans tout le domaine des 4 Vallées, à la découverte des stations de Verbier, Siviez, La Tzoumaz et Veysonnaz! Une vraie aventure, avec des tracés balisés, que viendra confirmer le descriptif précis

Le Lac Noir est le point de départ des différents itinéraires.

trente degrés | 71


p  Seb Dassi sur un passage technique. s  La forêt est belle avant d'arriver à Pra da Dzeu. p  p  Alban Aubert s'envole sur le tracé « experts ».

72 | trente degrés

qui vous sera fourni. Les deux tours offrent près de 2500 mètres de dénivelé négatif pour 400 à 600 mètres de dénivelé positif. On n’oublie pas non plus les accros à l’endurance, qui pourront s’élancer sur le Tour du Mont-Fort, version pro, avec quatre fois plus de montées! De quoi ravir tous les aficionados du VTT: du crosseux au descendeur, en passant par l’enduriste. En tout, ce sont dix remontées mécaniques qui sont à votre disposition dans tout le domaine des 4 Vallées! Si vous n’en avez pas assez, on vous conseille la longue descente jusque dans la vallée. Le départ se fait sous la piscine de Nendaz et l’arrivée à Bieudron. La descente, très technique, n’est pas conseillée aux débutants. Par contre, les riders confirmés auront le plus grand plaisir à enchaîner les épingles qui se succèdent à un bon rythme. Du sommet de la télécabine, ce ne sont pas moins de 1700 mètres qui s’offrent à vous! Depuis le bas de la descente, il vous faudra pédaler trente minutes pour rejoindre Sion. Toutefois, ce trajet peut être scindé en deux, et se terminer par par une halte aux bains rafraîchissants des Iles – un lac aménagé pour les baignades, proche de Sion – avec grillades si vous avez prévu le coup à l’avance. De quoi finir votre journée en beauté!


p  Seb Dassi sur un passage technique. s  La forêt est belle avant d'arriver à Pra da Dzeu. p  p  Alban Aubert s'envole sur le tracé « experts ».

72 | trente degrés

qui vous sera fourni. Les deux tours offrent près de 2500 mètres de dénivelé négatif pour 400 à 600 mètres de dénivelé positif. On n’oublie pas non plus les accros à l’endurance, qui pourront s’élancer sur le Tour du Mont-Fort, version pro, avec quatre fois plus de montées! De quoi ravir tous les aficionados du VTT: du crosseux au descendeur, en passant par l’enduriste. En tout, ce sont dix remontées mécaniques qui sont à votre disposition dans tout le domaine des 4 Vallées! Si vous n’en avez pas assez, on vous conseille la longue descente jusque dans la vallée. Le départ se fait sous la piscine de Nendaz et l’arrivée à Bieudron. La descente, très technique, n’est pas conseillée aux débutants. Par contre, les riders confirmés auront le plus grand plaisir à enchaîner les épingles qui se succèdent à un bon rythme. Du sommet de la télécabine, ce ne sont pas moins de 1700 mètres qui s’offrent à vous! Depuis le bas de la descente, il vous faudra pédaler trente minutes pour rejoindre Sion. Toutefois, ce trajet peut être scindé en deux, et se terminer par par une halte aux bains rafraîchissants des Iles – un lac aménagé pour les baignades, proche de Sion – avec grillades si vous avez prévu le coup à l’avance. De quoi finir votre journée en beauté!


Informations: www.nendaz.ch/vtt Tour du Mont-Fort : www.tdmf.ch Tour de la Printse : www.tdlp.ch

p  Seb Dassi à pleine vitesse sur les premiers virages de la variante destinée aux riders expérimentés. s  Seb Dassi à la poursuite d'Alban Aubert au sommet de Tracouet. a  Les premiers coups de pédales, avec en toile de fond les sommets des 4000 mètres avoisinants.

Prix des remontées mécaniques: Nendaz: 27 francs. Les 4 Vallées : 44 francs. Tour du Mont-Fort : 30 francs. Sortir: Pour les fines bouches, le restaurant gastronomique Le Mont-Rouge, 079/634.49.62, www.mont-rouge.ch Pour une ambiance feutrée, le restaurant du Mont-Fort, 027/288.26.16, www.hotelmontfort.ch/fr/resto.html Pour les spécialités locales, La Cabane, 027/288.20.11 Pour faire la fête, le Cactus Saloon (ouvert mercredi et samedi), 027/288.31.32 www.ocactus.com Dormir: Hôtel Mont-Fort, 027/288.26.16 www.hotelmontfort.ch/fr/hotel.html Le Vieux Chalet (pour les petits budgets), 027/288.28.88, www.le-vieux-chalet.ch Location & réparations: Neige Aventure, 027/288.31.31, www.onthemountain.ch En plus, ils ont des guides compétents!

74 | trente degrés



p  Fitz Roy. Diedre de 70m. s  Argentine bariloche frey. pp  Eiger avant la descente de la face ouest à ski.

Denis Burdet Nacéra Balanche

Entre Terre de Baffin et Patagonie

Texte°°° Vincent Gillioz

Nacéra Balanche

Collectionneur d’expéditions et grimpeur hors pair, Denis Burdet est un guide de montagne atypique qui connaît presque mieux la Terre de Baffin et la Patagonie que les Alpes. De retour du Fitz Roy qu’il a gravi avec sa compagne cet hiver, ce Neuchâtelois de 40 ans pose un regard modeste et passionné sur vingt années de carrière d’une rare richesse. 76 | trente degrés


Authentic

Loïc Béguelin

Stephan Siegrist and Pro Trek

Habitué à crapahuter par monts et par vaux depuis son enfance, lorsqu’il gardait les vaches à l’alpage pendant les vacances d’été, Denis Burdet se sent bien en montagne depuis toujours. Sportif, il fait de l’athlétisme et du motocross, avant de se découvrir un certain don pour l’escalade lors d’une rencontre avec Régis Dubois. Capable de franchir du 7a sans préparation spécifique, il s’investit rapidement corps et âme dans cette activité qui constitue encore aujourd’hui sa plus grande passion. À vingt-trois ans, il prépare avec ses copains sa première expédition en Terre de Baffin. « Il y avait encore beaucoup d’improvisation à cette époque. Nous avons découvert et acquis énormément d’expérience, même si notre première tentative sur la tour nord du Mont Asgard s’est soldée par un échec après 15 jours dans la face. » L’équipe de copains qui ne s’est pas laissée abattre par cette première est revenue l’année suivante pour terminer le travail et ouvrir Inukshuk jusqu’au sommet. Suivra la Patagonie, avec une première tentative au Fitz Roy ainsi qu’une tentative au Torres del Paine. Puis le Groenland et Madagascar, moment où il décide de changer de métier. Ingénieur en microtechnique, c’est en effet à son retour d’Afrique qu’il décide faire de sa passion son métier. « J’étais toujours du mauvais côté de la fenêtre quand je travaillais en bureau d’étude. Même si j’avais la possibilité de partir régulièrement pour des expéditions, ça ne me convenait pas. » Même s’il considère cette transition professionnelle comme risquée : « Partir en montagne pour soi, ou emmener des clients sont deux choses très différentes. » Il se félicite encore aujourd’hui de ce choix audacieux. « La satisfaction qu’on trouve dans le métier de guide est immédiate après un retour de course. C’est une chose que j’apprécie toujours énormément. »

Foto / visualimpact.ch / Thomas Ulrich

,

Sa nouvelle profession lui permet en plus de mieux découvrir les Alpes, qu’il connaît finalement assez peu. Il gravit même son premier 4000 alpins pendant sa formation. Toujours fan de grandes voies et de terres lointaines, il poursuit les expéditions dans le Yukon, au Pakistan ou encore en Inde. En parallèle, il ouvre quelques belles voies dans son pays, notamment « Into the wild » au Wetterhorn en 2009. « La tendance de l’alpinisme actuel est de privilégier les belles lignes directes, plutôt que de viser les sommets à tout prix. Je me retrouve bien dans cet esprit et c’est dans ce sens que je grimpe. »

PRG-240-8ER CHF 349.–

Comblé par son mode de vie, Denis Burdet déclare ne pas avoir de réel projet ou un grand rêve pour les années à venir. « J’espère juste garder la santé et continuer à pratiquer mon métier comme je l’aime. » Il confie toutefois conserver une affection particulière pour le Grand nord et l’Arctique, et espère bien retourner en Terre de Baffin pour faire quelques voies en libre et revenir aux racines de ses premières expéditions.

www.protrek.eu

www.denisburdet.ch


Budapest entre histoire et modernitĂŠ

78 | trente degrĂŠs


La perle du Danube propose un savant mélange entre passé et futur. Les nombreux monuments historiques et les curiosités y côtoient des galeries branchées et des manifestations culturelles. La capitale hongroise est l’endroit idéal pour combiner des moments relaxants dans les bains thermaux et des excursions dans la ville et ses environs.

Keystone

v o ya g e

Texte°°° Jeffrey Tirman Budapest, avec ses 1,7 million d’habitants, est une métropole fascinante, ouverte et très élégante. Son prestigieux patrimoine historique, son intense vie culturelle, ses splendides monuments d’Art nouveau, ses palais hébergeant des bains thermaux, ses magnifiques boulevards, ainsi que ses maisons de café traditionnelles et ses bistros animés justifient largement son surnom de «Paris de l’Est».

Keystone

,

79 | trente degrés

Buda historique... Notre voyage débute dans la partie ouest de la ville. En effet, le Danube la sépare en deux parties: Buda et Pest. Nous grimpons sur la montagne chapeautée du majestueux château de Buda et de son quartier historique, qui figurent au patrimoine mondial de l’Unesco. En flânant dans les ruelles, nous apercevons des vestiges gothiques, des fioritures issues du baroque et d’anciennes armoiries formant un mélange audacieux. L’esprit aventureux, nous avançons dans le labyrinthe creusé dans la montagne, constitué d’une multitude de grottes. A vrai dire, on n’est pas très rassuré. En 1541, Buda a été occupé par les Turcs, qui ont détruit une bonne partie de la cité, tout en construisant du neuf. Nous leur devons notamment les nombreux bains qui occupent toujours une place centrale dans le paysage touristique de Budapest. Les 123 sources thermales sont éparpillées dans toute la ville. Nous ne pouvons évidemment pas manquer pareille occasion de nous détendre, et nous nous rendons directement aux fameux bains Gellért, chef-d’œuvre architectural construit et ouvert en 1918, en même temps que l’hôtel éponyme.


Design et nostalgie Lors de notre séance de shopping dans les boutiques modernes et branchées de la capitale, nous approchons du paradis. Aux amoureux de vêtements, chaussures, sacs et autres accessoires personnalisés et un tant soit peu extravagants, on ne peut que conseiller le Ballon Showroom et galerie. Cinq créateurs de mode y ont aménagé un petit local chaleureux où ils proposent à leurs clients une garde-robe complète. La mode des jeunes stylistes hongrois n’a rien à envier aux créations des couturiers de renommée internationale. Parmi les magasins de mode les plus récents, on trouve le Chee Chee, à proximité immédiate de l’opéra. Pour dénicher des pièces uniques, tendance et atypiques, un crochet au Mono Fashion Store s’impose. Sur le marché dominical de Wasárnapi Müvészpiac (WAMP), qui a lieu tous les mois, nous nous mêlons à une foule majoritairement composée de Hongrois. A côté de magnifiques pièces d’orfèvrerie, de tableaux, de textiles, de céramiques, d’objets en verre, de jouets et d’œuvres d’art en matériaux recyclés, quelques galeries de renom y exposent leurs produits. Le charme des environs La ville a encore une pléthore d’autres attractions à offrir, mais la fin de notre voyage approchant, nous désirons encore explorer les environs de la capitale. Par manque de temps, nous sommes contraints de choisir l’une des nombreuses possibilités d’excursions. Comme le patrimoine aristocratique de la Hongrie réunit plus de 700 châteaux et forteresses, c’est tout naturellement que notre choix se porte sur l’une de ces superbes bâtisses. A l’époque baroque, sous l’influence de la cour viennoise et française, les familles nobles se sont livrées une véritable bataille afin de savoir qui construirait le palais le plus somptueux. C’est ainsi qu’est né le château royal de Gödöllö, près de Budapest, qui allait devenir la résidence préférée de l’impératrice Sissi. En le visitant, on a l’impression de se retrouver à cette époque, à tel point que l’on s’attend

80 | trente degrés

Keystone

Office tourisme Budapest

...Pest animé Rassasié par autant d’histoire et de détente, on traverse le Danube pour rejoindre l’autre rive et découvrir l’est de la ville. Pest est plat et offre en plus des rues commerçantes très variées et une multitude d’activités culturelles. Notre visite de l’opéra et du Palais des Arts, construit à l’époque postmoderne, figurent incontestablement parmi les points forts de notre voyage. Les festivals de musique, qui accueillent régulièrement la crème internationale dans ce domaine, font également de Budapest un endroit privilégié. Connu loin au-delà des frontières, le festival rock Sziget, par exemple, peut se targuer d’attirer chaque été une foule de jeunes du monde entier.

En pratique Quand s’y rendre? La Hongrie possède un climat continental avec des étés chauds et des hivers froids. Pour des vacances balnéaires, préférez les mois de mai à septembre. Comment y aller? Les compagnies aériennes Swiss, Malev et Easy Jet proposent plusieurs vols par semaine vers Budapest (aéroport de Ferihegy). Il est également possible de rejoindre la capitale hongroise en bus ou en train. Formalités Carte d’identité valable ou passeport.

à tout moment à la voir surgir… A notre grande déception, nous n’avons plus assez de temps pour nous rendre à Szentendre. Qu’à cela ne tienne, ce bourg pittoresque figurera certainement sur le programme de notre prochaine escapade à Budapest. Il serait en effet dommage de ne pas goûter à son charme historique et visiter ne serait-ce qu’une partie des deux douzaines de musées qui valent certainement tous le détour. Parmi eux, on notera le musée Margit-Kovács, exposant les adorables figurines en céramique de cette artiste hongroise (1902-1977), ou le musée de massepain Szabó, où l’on peut voir cette pâte d’amandes sous toutes ses formes. Amateurs de bons millésimes, le musée national du vin est également un endroit à ne pas manquer. Nous avons vraiment hâte de revenir à Budapest. La ville et ses environs romantiques à souhait nous ont incontestablement séduits. Avec une telle variété de curiosités entre tradition et modernité, d’activités et de possibilités de détente, un séjour à Budapest passe vite, trop vite…



cuba joyau v o ya g e

tropical La première fois que Christophe Colomb y a posé le pied, il se serait écrié : «L’homme n’a jamais vu une aussi belle terre!». Plus de 500 ans après, l’affirmation semble toujours d’actualité lorsque l’on arrive sur cette île des Caraïbes joliment surnommée le «crocodile», en raison de sa forme étirée (1250 km de long pour 200 km de large).


fierté de l’île. Le rón, distillé depuis le XVIème siècle, est blanc, doré ou ambré. On le sert en cocktail, dans le fameux Cuba libre, ou avec quelques glaçons, c’est selon. On raconte que le rhum aurait été inventé pour donner des forces aux pirates qui sévissaient dans les mers alentours… Aujourd’hui, les nouveaux pirates partent à la découverte des trésors immergés. Le rêve pour les fans de plongée. Car on l’oublie souvent: Cuba se situe au milieu d’un archipel d’une multitude d’îlots qu’il convient aussi d’explorer. A l’abordage! Les meilleurs spots sont l’île de la Jeunesse, la célèbre et historique baie des Cochons, mais surtout María la Gorda, sur la pointe ouest. Les fonds sont riches en épaves de bateaux et la faune aquatique viendra tranquillement taquiner votre hublot. Tous les plongeurs, quel que soit leur niveau, seront comblés, les déclivités étant très diverses. A terre, les randonneurs s’en donneront à cœur joie vers l’intérieur de l’île. Mais au besoin, la mer n’est jamais très loin. Texte°°° Gavin’s Clemente Ruiz Photos°°° KEYSTONE

Direction La Havane, la capitale de l’île, à bord d’un «coco-taxi» pour partir à la découverte des différentes facettes cubaines. Le vieux quartier, ou Habana Vieja, nous transporte à l’époque de la colonisation espagnole, avec ses vieilles maisons, ses anciens immeubles aux balcons en fer forgé, ses portes peintes en bleu, jaune ou rouge. Les couleurs du soleil, en fin de journée, donnent un charme fou à ces ruelles. Tiens, une Chevrolet 1954 passe sous nos yeux. Dans la calle Obispo, on fait du lèche-vitrines. Sur la plaza de Armas, entourée de bâtiments administratifs, les petits papys fument le cigare, l’un des symboles de cette île. Visiter une fabrique de cigares s’avère nécessaire, ne serait-ce que pour admirer quelquesunes des 170 étapes nécessaires à leur élaboration. Les amateurs iront directement à Vuelta Abajo, vers l’ouest, où la majeure partie des havanes se prépare. Déambulons encore entre toutes ces casas de La Havane ou dans l’étonnant quartier chinois. On imagine les gloires passées de ces belles demeures, comme sur la plazza Vieja ou près du paseo Martí, à l’ombre des majestueux lampadaires Art déco. Le temps s’est arrêté. C’est ici que l’on prend le pouls de la cité, au milieu des amoureux, des gamins, des parents, et autres Havanais, venus discuter, se promener ou parier sur la victoire d’une des équipes de baseball de la ville, les Metropolitanos ou les Industriales. Ouvrons les paris!

,

Une ambiance très festive Très vite, nous voilà embarqués dans les discotecas, l’autre versant de la vie cubaine. On se déhanche de façon endiablée sur des rythmes tropicaux vers Miramar ou dans le Vedado. Il y en a pour tous les goûts, toutes les couleurs de musique, du tango à la salsa, en passant par le jazz latino. Mais il ne faut surtout pas manquer les peñas, sortes de fêtes populaires, où les percussions font chalouper les foules. On y boit du rhum, le Havana Club en tête. Cette boisson – que l’on consommera, difficilement, avec modération – est l’autre



Après une tentative de démocratisation de la 3D dans nos salons, les fabricants de téléviseurs, qui ont plus d’un tour dans leur sac, misent sur l’intégration de services connectés à Internet…

DR

Quand la TV rencontre le Net

Texte°°° Eric Rivera Conscients du peu d’intérêt rencontré jusqu’ici par la 3D, faute d’un contenu étoffé, les fabricants de téléviseurs semblent avoir trouvé la parade en adaptant aux téléviseurs dernier cri des services comparables à ceux issus du très juteux marché des smartphones. Sony et Samsung, entre autres, misent sur des systèmes qui offrent des applications, de la vidéo à la demande, la navigation Internet, ou encore des services d’interaction avec certaines chaînes de télévision. S’agissant des applications, les habitués de l’iPhone ne seront pas dépaysés : les réseaux sociaux, l’actualité, la météo, les jeux, et autres applications relatives aux portails vidéos pourront être stockés directement dans la mémoire de la TV, qu’ils soient payants ou gratuits. A vous les joies du Tweet pendant les publicités ! Pour ce qui est de la VOD, l’utilisateur pourra retrouver une sélection de

,

films, qu’il aura la possibilité de regarder en format HD. Le long-métrage ne sera pas stocké dans la mémoire du téléviseur, mais se visionnera en streaming. Avec l’accès aux services télévisés, on obtient les mêmes fonctionnalités qu’avec les set-top boxes (comprenez les boîtiers décodeurs), mais avec des prestations encore plus interactives, grâce notamment au standard HbbTV. Celui-ci permet de cliquer sur des icônes en pleine émission, liant au plus près les contenus télévisuels et web, pour les plus curieux d’entre nous. Le modèle d’intégration d’Internet aux nouveaux écrans semble plus que probant, d’autant qu’avec le navigateur intégré, on peut lancer depuis son canapé une navigation vers n’importe quel site via son smartphone! Ce dernier servira pour l’occasion d’écran d’appoint, au cas où un besoin pressant se ferait sentir en plein match…

trente degrés | 85



La relation homme-machine se rapproche de la science-fiction

DR

DR

Dans l’histoire de l’informatique grand public, rien n’a vraiment bougé depuis le premier Macintosh, en 1984, avec son interface graphique et sa souris. Pourtant, une nouvelle étape importante est en marche…

Texte°°° Eric Rivera

Même si le trio interface graphique, clavier et souris est bien implanté et risque de le rester encore longtemps s’agissant des tâches bureautiques, de nombreuses recherches ont été menées en matière d’interaction entre l’homme et la machine. Si les avancées dans le domaine de la reconnaissance vocale sont devenues probantes et que l’on peut efficacement dicter depuis peu un texte, il faut bien avouer que les autres pistes n’ont jamais trouvé de débouchés pour le commun des mortels. Pourtant, récemment, la mode du tactile franchissait un pas supplémentaire avec les écrans capacitifs, permettant de se passer d’un stylet. Ce boom est actuellement bien visible dans le monde des smartphones et des tablettes. En regardant vers l’avenir, on remarque que des objets comme le Kinect, dédié à la console de divertissement de Microsoft, démocratisent déjà le système de reconnaissance visuelle en l’introduisant dans nos salons, alors que pareille solution était encore hors de prix et généralement réservée à l’armée il y a peu. D’ailleurs, certains programmeurs n’ont pas hésité à détourner ce jouet high-tech pour en faire une interface visuelle permettant de piloter son ordinateur par les gestes, comme on peut le voir dans le film « Minority Report »… Là où cela devient intéressant, c’est que ce concept occupe déjà des acteurs majeurs de l’électronique, à l’image de Toshiba et son système AirSwing destiné au grand public. Des applications commencent à fleurir de tous bords, nécessitant à peine la puissance de calcul d’un téléphone portable actuel. En ajoutant à cela qu’il devient désormais possible de faire «signe» à n’importe quel appareil doté d’une webcam pour lui ordonner une action, on peut encore une fois affirmer que la réalité finit par dépasser la fiction…

,

trente degrés | 87


Deus Ex Human Revolution Une fin, de nombreux moyens Troisième itération d’une franchise initiée en 2000, Deus Ex Human Revolution focalisait les attentes des amateurs de FPS assaisonnés à la sauce jeu de rôle…

Réfléchir avant de tirer Apportant une bonne dose de réflexion dans un jeu de tir bien réalisé et prenant, Deus Ex Human Revolution se veut original. A découvrir.

Un soupçon de Matrix Propulsant le joueur en 2027 dans un Detroit futuriste, l’intrigue de ce nouvel opus exploite à merveille les principaux thèmes que sont le chaos et la conspiration dans un avenir bien sombre. Incarnant Adam Jensen, héros qui n’est pas sans rappeler Néo de Matrix, le titre mêle intelligemment le tir à la première personne et le jeu de rôle. Ainsi, pour chaque mission proposée, il est possible d’envisager des approches différentes. Les adeptes de la solution musclée pourront dézinguer à tout va, alors qu’une approche axée sur la psychologie des dialogues permet de remplir les missions en douceur. La suite des événements, selon l’approche choisie, se retrouve de fait différente, ce qui apporte un plus au niveau de la jouabilité globale du titre. L’infiltration est également de la partie, avec une bonne part de l’intrigue et des mini-jeux axés sur le piratage de systèmes informatiques.

Un jeu de tir à la première personne de Square Enix sur PC, PS3 et X360

Portal 2 Des dimensions en plus Très apprécié par les adeptes du jeu d’action réflexion, le premier volet de Portal avait apporté un vent de fraîcheur avec son concept de portes dimensionnelles, apparemment simples…

Mortal Kombat Âmes sensibles, s’abstenir ! Mortal Kombat, jeu de combat qui avait connu ses heures de gloire il y a une quinzaine d’années, revient avec fracas! Os brisés, corps déchiquetés et décapitations en règle restent sa marque de fabrique dans sa version HD, et Mortal Kombat n’a d’autre ambition que de faire du Mortal Kombat. Tous les ingrédients du titre original sont présents, avec en plus un mode de jeu coopératif très sympathique jouable à quatre. Il devrait trouver son public assez facilement, surtout parmi les joueurs avertis, amateurs d’hémoglobine et de finalités bien gores… Un jeu de combat Warner Interactive pour public averti sur X360 et PS3

88 | trente degrés

A deux, c’est mieux ! Le concept de jeu était déjà posé dans le premier épisode: le but résidait dans la résolution d’énigmes par le biais d’une arme permettant de faire apparaître 2 portes dimensionnelles communiquant entre elles. Le second opus le pousse plus avant. Portal 2 introduit un mode multijoueurs, dans lequel une coopération de tous les instants permet aux joueurs, sous les traits de 2 petits robots sympathiques, de traverser des niveaux aux énigmes de plus en plus relevées. Pour ceux qui se tordaient déjà les méninges en ouvrant 2 portes, la réflexion passe ici au niveau supérieur, puisque leur nombre est doublé… Une jolie prise de tête saupoudrée d’humour Agréablement réalisé, doté d’une jouabilité novatrice, Portal 2 est, comme son aîné, relevé par des commentaires à l’humour particulier et piquant. Les amateurs de réflexion devraient accueillir ces nouveaux challenges à bras ouverts… Un jeu de réflexion/tir EA sur PC, Mac, PS3 et X360


Fight Night Champion K.O. Côté sport, EA en connaît un rayon. Ses titres de boxe sont régulièrement pris en référence, et Fight Night Champion ne déroge pas à la règle. Doté d’une plastique superbe qui rend vraiment les coups portés, le titre se dote en plus d’un mode carrière scénarisé qui permet de vivre l’aventure de son boxeur comme une superproduction hollywoodienne. Des vedettes comme Ali ou Tyson sont en outre jouables, et on notera des nouveautés comme le “one punch KO”, permettant de mettre en un seul coup son adversaire au tapis. Normal, avec Tyson! Un excellent titre qui donne envie d’enfiler ses gants… Un jeu de boxe EA sur X360 et PS3

Duke Nukem Forever L’Arlésienne débarque enfin ! Duke Nukem Forever, c’est un peu l’histoire de la plus grosse Arlésienne du jeu vidéo. Annoncé initialement en 1997, le projet a été reporté un nombre incalculable de fois. Pourtant, les fans de ce jeu de tir à la première personne dont l’histoire débutait en 1991 sont enfin comblés. Bien connu pour son sens de l’humour, le grand blond aux lunettes noires revient des années plus tard pour leur plus grand plaisir. Après tant d’années d’attente, retrouver Duke en pleine possession de ses moyens est un réel plaisir dans un épisode qui a pleinement conservé l’esprit de ses ancêtres. A ne pas manquer ! Un jeu de tir à la première personne de 2K sur X360, PS3 et PC

à ne pas manquer Conduit2 sur Wii Brink sur X360, PS3 et Wii Dungeon Siege III sur X360, PS3 et PC God Eater Burst sur PSP Patapon 3 sur PSP Playstation Move Heroes sur PS3

89 | trente degrés


F.3.A.R. T’as peur ? F.3.A.R. se présente comme un jeu de tir à la première personne dans un univers chaotique propre à la série, toujours empreint d’une atmosphère pesante. La campagne principale permet au joueur d’incarner Point Man, alors que le mode coopératif permettra au second joueur d’incarner Paxton Fettel, son ennemi juré, dont l’approche au combat est bien différente. L’univers survival-horror de la série est bel et bien préservé et les scènes d’action du jeu sont rythmées par les caractéristiques propres de chaque personnage, comme le pouvoir de téléportation de Paxton Fettel, ou la vitesse surhumaine de Point Man. A voir.

InFamous 2

Toujours aussi électrisant Après avoir découvert en Cole un héros manipulant la Fée Electricité avec brio dans un premier titre, inFamous 2 débarque, rechargé à bloc. Si sur le fond, le titre reste dans la veine de son prédécesseur, l’effet «bigger, better» en met plein les yeux. Les efforts de présentation, de mise en scène, de design ou simplement l’aisance avec laquelle Cole agit comme un surhomme en utilisant ses pouvoirs donnent une sacrée claque au joueur dans ce jeu d’action plutôt original, surtout grâce à son histoire, riche en rebondissements. Un super héros électricien qu’il vaut vraiment la peine de retrouver dans ce volet survolté! Un jeu d’action de Sony, exclusivement sur PS3

Un jeu de tir teinté d’horreur de Warner Interactive sur PC, PS3 et X360

L.A. Noire Sombres investigations L.A. Noire raconte une histoire de détective se déroulant à Los Angeles, à la fin des années 1940, dans un contexte d’après-guerre où se mêlent corruption, drogues et jazz. Le titre, qui débarque après un développement de quatre ans, croise action, enquête et narration complexe, tout en présentant une série de meurtres horribles à élucider. Ceux qui en ont pincé pour le célèbre Marlowe risquent de se prendre rapidement au jeu, qui révèle une expérience intéressante grâce à un travail d’écriture soigné. Une fiction interactive très immersive qui ravira les amateurs de polars. Un jeu d’aventure Rockstar sur PS3 et X360.

The Witcher 2 : Assassins of Kings Une suite magistrale ! Le premier épisode de The Witcher avait impressionné dans le monde du jeu de rôle sur PC en 2007, générant une déferlante de qualificatifs admiratifs. Dans ce deuxième volet, qui s’ouvre aux consoles, l’aventure devient sublime. Geralt et les rois sans tête Geralt de Riv, le fameux sorceleur va cette fois-ci devoir faire face à une conspiration visant à mettre un terme à la vie des têtes couronnées. Si le personnage est imposé, son évolution en revanche est libre. Aussi bien au niveau des compétences incluant la magie et les potions que des choix que vous pourrez faire tout au long de l’aventure. Tout cela aura un impact sur le monde qui vous entoure. Un monde définitivement mature, dans lequel les dialogues ne font pas dans la dentelle. Pour ne rien gâcher, les combats y sont grandioses, avec une immersion parfaitement gérée, qui plus est aussi spectaculaires qu’agréables à prendre en main. Un must du genre Avec son univers particulier, son gameplay soigné, des graphismes séduisants, 16 fins différentes et ses 2h30 de cinématiques, the Witcher 2 se pose en référence du genre. A ne manquer sous aucun prétexte ! Un jeu de rôle Namco Bandai sur PC, PS3 et X360

90 | trente degrés



MotorStorm Apocalypse

SOCOM : Forces Spéciales Une action radicale ! Parachuté au milieu d’une ville en plein désarroi terroriste et infestée d’ennemis, le joueur ne cherche plus à rester discret, mais plutôt à rester en vie au milieu d’une véritable guerre dans laquelle nous plonge ce nouveau SOCOM. Taillé pour le Playstation Move Bien que Forces Spéciales reste un jeu de tir à la troisième personne, sa jouabilité axée sur l’utilisation du Playstation Move distille une ambiance particulière. Celle-ci est encore relevée par un mode narratif blindé de cinématiques participant grandement à l’immersion du joueur. Ici, même si les phases tactiques sont toujours de la partie, avec la possibilité de donner des ordres à son escouade, l’action pure et dure est mise en avant. Avec un Playstation Move qui répond au poil, notre soldat aura fort à faire tant en combat direct que pour demander un appui aérien lorsque l’artillerie lourde adverse se met en marche !

La dernière course? Après s’être affrontés dans le désert, au milieu d’un volcan en éruption ou au sommet de hautes montagnes, les pilotes du championnat Motorstorm se retrouvent dans ce qui pourrait être le dernier théâtre de leur folie : une ville en train de disparaître au rythme de l’apocalypse. Fun et impressionnant, MotorStorm Apocalypse distille des courses qui forcent à une attention de tous les instants pour ne rien rater du spectacle. Un jeu de course déjanté qui devrait plaire à ceux qui adorent progresser instinctivement, misant tout sur leurs réflexes de pilotes chevronnés. Un jeu de course Sony exclusivement sur PS3, jouable en 3D

Un tournant dans la série Appuyé par une gestion au Playstation Move aux petits oignons, ce SOCOM se veut plus spectaculaire que jamais. Une bonne dose d’action, savamment saupoudrée d’effets spéciaux, qui ne saurait laisser de glace les amateurs d’adrénaline sur Playstation 3. Un jeu de tir à la troisième personne de Sony jouable avec le Playstation Move - exclusivement sur PS3, jouable en 3D

Virtua Tennis 4 Ça bouge sur les courts ! Virtua Tennis 4 arrive avec des balles neuves! Sur consoles, le jeu de tennis profite de la reconnaissance de mouvements (Move, Kinect ou Wiimote), procurant une expérience intense. Le titre dispose en outre d’un nouveau système de jeu pour participer en ligne à des tournois de façon rapide. Le mode Carrière profite lui aussi de changements, l’accent étant mis sur la réputation des joueurs à surveiller de près hors des courts. Enfin, une nouvelle jauge de confiance apparaît durant les matchs, évoluant au fil de la rencontre et augmentant la capacité physique du joueur pendant un instant.. Un jeu de tennis Sega sur X360, PS3, Wii et PC

92 | trente degrés




DR

Par christian Bugnon

DR

DR

HONDA CBR250 R nouveauté 2011 Dans la catégorie souvent délaissée des 250cc, ce nouveau modèle apporte une touche de fraîcheur bienvenue. Avec ses lignes qui ne sont pas sans rappeler une certaine VFR1200, la CBR250 va sans doute marquer les esprits. La gamme complète sur www.honda.ch

COLUMBIA SPORTSWEAR - Tectonic Softshell Elle a gagné le privilège d’avoir sa place dans le monde des vêtements outdoor légers et thermo-régulateurs. Conçue pour l’action, la doublure thermo-réfléchissante OmniHeat™ offre un apport de chaleur supplémentaire de 15 % combiné à l’évacuation de la transpiration, permettant ainsi d’éviter la sensation de surchauffe. Vous vous sentez à l’aise, que la température monte ou descende, tandis que la technologie Omni-Shield améliore la protection grâce au traitement déperlant et antitache, waterproof et respirant. www.columbia.com

ALPINA GENEVE Avec sa nouvelle collection Startimer Pilot, Alpina revisite son patrimoine aéronautique en étroite coopération avec Cessna Aviation et PrivatAir. Une gamme extrêmement séduisante de montres contemporaines, inspirée par le design des Alpina originales conçues dans les années 1920 et 1930. Découvrez toute la collection sur www.alpina-watches.com.

FIAT 500 by Gucci Avec cette édition spéciale créée par Frida Giannini, directrice artistique de Gucci, en collaboration avec le Centro Stile de Fiat, on assiste à la naissance d’une nouvelle star du design italien. Une diva également en matière d’environnement. Car la toute nouvelle Fiat 500C TwinAir turbo à gaz naturel/biogaz est un modèle en matière de propreté. La petite citadine est même la voiture la plus écologique parmi tous les véhicules à moteur à explosion ou hybrides, avec des émissions de CO2 limitées à 72 grammes. Développée en primeur pour le marché helvétique, elle possède un réservoir gaz naturel/biogaz de 10 kg et un second réservoir d’une capacité de 30 litres d’essence. Cette petite Fiat roule incontestablement vers le futur. www.fiat.ch

DR

94 | TRENTE DEGRÉS



Par christian Bugnon

SALEWA - Ascent 30 Ce nouveau sac à dos de conception innovante est un compagnon fidèle pour les randonnées d’un ou plusieurs jours. Le nouveau système de transport MotionFit assure la symbiose entre le sac à dos et le corps du porteur. Plus de stabilité, plus de confort et plus de plaisir. www.salewa.com

Sorel collection printemps-été 2011 Chassez la morosité des jours de pluie avec ces bottes qui n’ont pas froid aux yeux. Avec leurs semelles extérieures en caoutchouc, ces bottes nouvelle génération, qui se décline dans un arc-en-ciel de couleurs, résistent à la pluie. Grâce à la tige en toile enduite de caoutchouc et à la coque en cuir verni, vos pieds resteront au sec et au chaud. Quant à la semelle intérieure amovible, elle garantit respirabilité et aération. La doublure et la paire de lacets à pois donnent une petite touche d’excentricité supplémentaire à ce modèle. www.sorel.com

DR

DR

DR

PEAK PERFORMANCE Cette veste classique fabriquée en matériel Limonta, connu pour sa qualité haut de gamme et son imperméabilité, fera chavirer le coeur de plus d’un homme. Pratique et élégante, elle s’inspire de la course automobile et s’adresse à l’homme moderne qui aime vivre à 100 à l’heure. www.peakperformance.com

DR

Timbuk 2 : Classic Messenger Bag Simple mais costaud, sobre mais pratique, le sac Timbuk 2 exhibe un look fashion, grâce à son éventail de couleurs, et promet une incroyable durabilité de part sa solidité et sa résistance à l’eau. En nylon balistique à l’extérieur, puis recouvert d’une bâche en 2ème couche, ce sac offre également une multitude de poches de rangement pratiques pour un ordinateur portable et d’autres affaires. www.timbuk2.com

DR

JULBO - MONTEBIANCO Un grand classique pour les montagnards qui tutoient les sommets… mais reviennent aussi dans la vallée ! Idéal pour les visages moyens à grands, les coques latérales de protection amovibles assurent une parfaite adaptabilité aux conditions climatiques. Légèreté, technicité et haute protection. D’autres modèles sur www.julbo-eyewear.com

TRENTE DEGRÉS | 97


Impressum

C’est arrivé près de chez vous

Créativité, originalité, ambiances uniques et concepts de bon goût ne manquent pas autour de nous. 30° vous ouvre les pages de son carnet d’adresses urbaines et vous fait partager ses coups de cœur.

DR

Texte°°° SERGE GRETER CupCakes & the City La décoration du Cupcakes & the City de Carouge est à l’image des quatre-quarts dont ce café-boutique a fait sa spécialité : des murs et un sol aux teintes crémeuses, des meubles couleur biscuit, et des chaises d’un rose pétant, aussi kitch qu’un beau glaçage coloré ! Logé dans un ancien carnotzet, cet établissement au cœur tendre dispose d’une charmante petite terrasse pour les beaux jours. On y dégustera bien évidemment des cupcakes sucrés en tout genre (miel-speculoos, carambar,…), mais également une restauration légère, composée de divers croq’city – des croque-monsieur – de soupes maison, de carpaccios de poulpe, de pain et de jambon iberico… S’ajoutent à cela de nombreux petits accessoires gourmands et décoratifs, à l’instar de bougies parfumées, de bijoux et de livres de recettes. Une ambiance – que l’on retrouve d’ailleurs sous la même enseigne dans le quartier genevois des Eaux-Vives – très « girl y», digne de la série chère à Sarah Jessica Parker…

DR

Cupcakes & the City, Rue St-Joseph 42, 1227 Carouge, 022/301.15.50. www.cupcakesandthecity.ch Fermé le mardi. Restaurant Bar Le MÖ Cette adresse neuchâteloise vous fera certainement un effet bœuf ! Son nom, le MÖ (à prononcer meuh !), donne tout de suite le ton. Dans ce restaurant à viande, la vache est présente dans la décoration par le biais de petites touches amusantes et subtiles, qui n’écornent en rien un cadre volontairement sobre, teinté de gris. La vache est évidemment aussi dans les assiettes. Du pur bœuf helvétique – mais aussi des plats de pâtes qui se présente sous des formes très variées : différentes sortes de tartares, des hamburgers et des pièces de viande rouge, allant de la bavette au châteaubriand. Après les fromages suisses, évidemment au lait de vache, vous vous laisserez peut-être tenter par une crème brûlée à la banane ou une glace. Vous dire que c’est vachement bon tombe sous le sens !

30° Degrés N°34, printemps 2011

Photo cover : Benjamin Thouard Editeur & directeur de la rédaction christian.bugnon@cbcommunication.com Edition & administration CB Communication sàrl Rue du Simplon 20 – Case Postale 386 1001 Lausanne - Suisse e-mail : info@cbcommunication.com site : www.cbcommunication.com Tél : +41 21/ 312 41 41, Fax : +41 21/ 312 41 11 Publicité Suisse romande et version anglaise www.30degres.tv www.30degrees.tv christian.bugnon@cbcommunication.com Publicité Suisse alémanique www.30grad.tv Blueorange Media GmbH Karin Witschi 076/ 379 82 07 kw@blueorange-media.ch Sonja Kupper 062/ 772 21 56 sk@blueorange-media.ch Secrétariat de rédaction ines.yenoth@cbcommunication.com Rédaction Claude Hervé-Bazin , Christelle Coulon, Frédéric Rein, Serge Greter, Catherine Cochard, Vincent Gillioz, Giovanni Quirici, Alban Aubert, Hilde Brunner, Gavin’s Clemente Ruiz, Eric Rivera, Christian Bugnon Photographes Swilly, Benjamin Thouard, Max Houyvet, Patricia Michel, Stéphane Bellocq, Laurent Ballesta, exploreaction.ch, keystone, Sony Music, Alex Prager, StarEvent Gmbh, Graffs de Flow du TWE CREW, Gilles Martin-Raget/www. americascup.com, Freerideworldtour.com / C. Margot/ D.Daher, GiantXtour, Vincent Gillioz, Myriam LangWillar, Evrard Wendenbaum, Gérard Berthoud, Darbellay, Transgrancanaria, Sylvain Bazin, UTAT, Patrice Schreyer, Nacéra Balanche, Office du Tourisme d’Hongrie Direction artistique et layout Mélanie & Nicolas Zentner, Mathieu Moret Traduction allemande : Sabine Dröschel Traduction anglaise : AST Services Photolithographie : Images 3 Imprimerie : Swissprinters Lausanne SA Distribution : It’s Time To Bienne 30° par abonnement 4 éditions avril / juin / septembre / décembre Suisse CHF 23.- Europe € 40.-

30° présent dans les kiosques en Suisse ainsi que sur :

Distribué chez :

DR

Restaurant Bar Le MÖ, Pierre-à-Mazel 53, 2000 Neuchâtel, 032/724.61.33. www.le-mö.ch Ouvert du lundi au vendredi, et le week-end sur réservation de groupes. Double Z Son nom, cet établissement du cœur de Lausanne le signe à la pointe d’une fourchette d’un Double Z qui veut dire resto ! Un nom en forme de clin d’œil à l’histoire du quartier du Rôtillon, ancien bastion alternatif de la ville, puisque l’îlot « C » où il se trouve s’appelait à l’époque « Zizanie ». Aujourd’hui, cette adresse n’a plus rien de rebelle. Elle s’est rangée, comme l’atteste un cadre épuré aux teintes grises, répondant parfaitement aux goûts du jour. La cuisine se veut saine et équilibrée, mettant à l’honneur des produits du terroir de qualité, ainsi qu’une belle carte des vins. Une confrérie d’Epicure y a d’ailleurs été créée. En outre, la Terrasse sur le toit, indépendante du restaurant, permet de réunir une trentaine de personnes lors de soirées privées, et deux salles de conférences, avec service traiteur possible, sont à louer. Avis aux zz’amateurs !

Double Z, rue Centrale 16, 1003 Lausanne. 021/349.94.10. www.doublezed.ch Ouvert du mardi au samedi entre 8h et 18h, ainsi que le soir et le week-end sur réservation de groupes.

98 | trente degrés

Partenaires médias :

www.30degres.tv www.30GRAD.tv www.30degrees.tv




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.