Lumieres 19

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Lumières N° 19 - JUIN 2017

- 19 E

ENTRETIEN

Dominique Perrault Architecte DPLG, DPA DESIGNER

Gaëlle Lauriot-Prévost Directrice artistique, DPA

Dossier

Lumière et architectures intérieures



Éditorial

par Isabelle Arnaud rédactrice en chef

Université féminine Ewha, Séoul Architecte Dominique Perrault © Ewha Womans University

Lumière et architectures intérieures…

V

Directeur de la publication Jean Tillinac Édition 3e Médias 39, rue Jean-Baptiste-Pigalle 75009 Paris Tél : +33 (0)9 82 34 89 62 www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud Tél : +33 (0)1 40 37 41 70 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél : +33 (0)9 82 34 89 62 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène Vincent Laganier (Light ZOOM Lumière) Abonnements Solène Collat Tél : +33 (0)9 82 34 89 62 scollat@filiere-3e.fr Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Catherine Legrand, Littera legrand@littera-sarl.com Conception et réalisation graphique Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Dépôt légal : juin 2017 ISSN : 2259-3772

aste programme ! Trop vaste, sans nul doute. Et pourquoi le singulier pour cette lumière aux multiples facettes ? Aux teintes si variées lorsqu’elle est naturelle, aux technologies si complexes quand elle est artificielle. Admettons que ce sont là les raisons de l’utilisation du terme générique, la Lumière, avec un L majuscule pour en souligner la majesté, et aussi la magie. Mais, comme le constatent les maîtres d’œuvre, si elle « fait vivre l’architecture », ainsi que le souligne Dominique Perrault, la lumière naturelle reste encore aujourd’hui peu considérée dans les appels d’offres et rarement prise en compte en même temps que le projet d’éclairage artificiel, même si, à l’instar de Roger Narboni (Concepto), les concepteurs lumière expliquent sans relâche que l’étude conjointe des deux est une évidence. Pourtant, les exemples foisonnent où l’une et l’autre se conjuguent, se répliquent, s’associent, se répondent pour apporter, là une émotion, ici révéler un détail architectural. Nous avons considéré que l’architecture était, elle, plurielle, pour annoncer d’emblée cette diversité des concepts, ce travail complexe sur les matières, les volumes, les courbes, les transparences qui laisseront entrer la lumière du jour afin qu’elle donne vie à ces espaces et leurs occupants. Affranchi des minima réglementaires, l’éclairage artificiel prend le relais et apporte des solutions où flexibilité rivalise avec modularité, où perception se conjugue avec émotion. Et c’est sans nulle arrière-pensée ni aucune volonté d’opposer des contraires, que nous avons choisi pour thème du Cahier technique l’éclairage de sécurité, un peu oublié des sujets de communication, occulté peut-être par une réglementation où l’on risque de se perdre…, mais qui, lui aussi, a pris le virage de la LED, offrant ainsi des solutions qui s’intègrent au bâti sans pour autant le dénaturer. Entre poésie et technologie, réglementation et liberté de création, imagination et savoir-faire, il n’existe pas réellement de frontière, mais un lien que conduit la lumière.

LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 3


8 -S ERMES Lamdalux : la force de l’adaptabilité

Le design en osmose avec l’architecture

21 Kelvin versus Celsius

11 - Thorn fait son show !

© Alexis Toureau

Dossier 25 L umière

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Entretien

16 Dominique Perrault architecte DPLG, DPA

© Sammode. Photo Patrick Miara

t 26 - Interview : Aurélien de Fursac concepteur lumière, agence Latérale

27 - La lumière au cœur de l’architecture

35

Enquête produits

Zoom 48

t

15 - Recyclage des déchets de second œuvre : DEMOCLES II

© iGuzzini. Photo Marc Detiffe

© Serge Morillon

14 - Recyclage des lampes : portes ouvertes chez Artémise

Cahier technique 43 Eclairage de sécurité

et architectures intérieures

12 -A nalyse : Nouvelles références pour la rénovation énergétique des installations d’éclairage intérieur

t

- Ragni labellisée EPV - Règlement européen 245/2009 : 3e étape, 13 avril 2017

t

10

Ligne de mire – Le Chronographe

51 Produits

Rendez-vous 56 A rchitect@work – t

9 - Catalogues 2017 Feilo Sylvania Sécurlite

Showroom 40 Radian

La lumière pertinente

© Exatechnic. Photo Gilles Bertrand

Pierre Schmittheisler

Designer 39 Gaëlle Lauriot-Prévost

© Patrick Swirc

© Eric Peltier Anne Bureau (Wonderfulight) : auditorium de la Chapelle de Corneille

par l’architecture

t

Jean-Yves Soëtinck (L'Acte Lumière) : cathédrale de Strasbourg

Projets 18 Interpréter le patrimoine

t

t

7 - ILD Awards

© Xavier Boymond

Actualités

© Véronique Descatoire Albano

t

Lumières Sommaire

Agnès Provot

© Jaathe Sankei Shimbun

57 E xpo A lire 58 S alons et index des entreprises Retro R ue vt reoz u lvae zv el ras ivoenr sei o bn o oekb o su o rk w su wrwl. uf im l i ieerree-s3. ef i. lfire/ rl e u -m3iee.rfer s - 3 e

4 - LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017




Lumières Actualités

Prix de l’ACEtylène 2017

L’

ACE (Association des concepteurs lumière et éclairagistes) lance la 6e édition des prix de l’ACEtylène. La remise des prix de l’ACEtylène 2017 aura lieu à Paris en septembre. La thématique de ce concours est libre. Quatre récompenses seront attribuées : • Prix de la conception lumière extérieure ; • Prix de la conception lumière intérieure ; • Prix du jeune concepteur lumière : cette catégorie est ouverte aux candidats de moins de 35 ans au 1er janvier 2017 et récompense une œuvre pérenne ou éphémère ; • Prix petit budget : mise en lumière de moins de 50 000 euros HT.

Les dossiers sont à retourner au plus tard le 21 juillet 2017 à : ACE - Concours Prix de l’ACEtylène 17, rue Hamelin 75783 Paris Cedex 16 Contact : Vinca Guezennec – Tél. : 06 98 68 53 39 ace.vincaguezennec@orange.fr

ILD Awards 2017

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© Eric Peltier

© Xavier Boymond

a France est à l’honneur à la 34e édition du Prix international de la conception lumière (International Lighting Design) organisé par l’IALD (association internationale des concepteurs lumière). La Cathédrale de Strasbourg, concepteur lumière Jean-Yves Soëtinck, L’Acte Lumière (voir ZOOM du n° 17 de Lumières) a reçu l’un des quatre prix « Excellence » dont un des juges a commenté en ces termes la mise en lumière « il s’agit d’un magnifique équilibre de lumière et d’ombre au sein d’une solution technique impressionnante ». www.acte-lumiere.com Une mention spéciale pour l’auditorium de la Chapelle Corneille, signé de la conceptrice lumière Anne Bureau, Wonderfulight (voir ZOOM n°18 de Lumières) pour le lustre sphère pluridisciplinaire.

Hommage à… Marc Speeg, décédé en février 2017, concepteur lumière, MSGK. En compagnie de Sabine Charoy et de Philippe Michel, nous avions navigué de concert au sein de cet Espace lumière, inédit, éphémère, mais qui dura plusieurs années pour le grand plaisir des éclairagistes en herbe comme des concepteurs lumière confirmés. Benoît Bohu, décédé en avril 2017. Son nom a toujours été associé à Atelier Sedap, où il arrive en 1980, pour accéder au poste de directeur du développement, puis en 1986 il endosse la responsabilité de directeur commercial. C’est en 1987 qu’il devient directeur général et commercial d’Atelier Sedap et en 2001, il prend la présidence du directoire du groupe familial, et de la société holding CMBC en 2013. D’architectures en lumières, une petite interview avait pris l’allure d’un long débat devant les portes d’architect@work… LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 7


Lumières Actualités

Née en 1949 à Strasbourg, la société Sermes a démarré son activité par l’appareillage. Son développement s’est poursuivi dans le domaine des fils et câbles puis dans celui des moteurs électriques. Pierre Schmittheisler, fils du fondateur et président du directoire, nous présente le déploiement de la marque d’éclairage Lamdalux créée en 1975.

Sermes est une entreprise familiale, quels sont les points forts de son organisation ? Pierre Schmittheisler – Les fondements de notre culture d’entreprise reposent sur la qualité de service, la satisfaction des clients et, bien sûr, la rigueur, l’engagement et la convivialité. C’est grâce à l’écoute, aux conseils et aux compétences de nos collaborateurs que nous pouvons proposer des solutions adaptées à leurs attentes. Les résultats ont depuis l’origine été réinvestis dans notre outil de travail pour le rendre plus performant, mais aussi pour améliorer les conditions de travail. Nous disposons aujourd’hui de quatre centres logistiques sur une surface de stockage totale de 50 000 m² et pour une valeur globale de stock d’environ 30 millions d’euros. En 2016, Sermes a réalisé un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros avec un effectif global de 280 personnes.

À quels domaines d’application les solutions Lamdalux sont-elles dédiées ? Pierre Schmittheisler – Lamdalux propose plus de 4 000 références, luminaires et composants, dont 3 000 en stock, pour l’industrie, le tertiaire, les commerces, l’hospitalier et le résidentiel extérieur. À notre catalogue général annuel s’ajoutent des brochures nouveautés et applications. Nous introduisons chaque année sur le marché plus d’une centaine de nouvelles références. Pour garantir ce rythme, nous venons d’ailleurs de recruter un collaborateur qui a en charge la création des catalogues. Afin de gagner en flexibilité comme en rapidité, nous investissons cette année dans un logiciel qui nous permet d’éditer plus rapidement nos catalogues et de mettre à jour notre site Internet qui est en pleine refonte ! Pour Lamdalux, notre valeur stock est d’environ 2,5 mois de CA, soit plus de 1 800 palettes, et nous disposons de 300 places de picking… Notre logiciel d’approvisionnement prend en compte l’historique des ventes, les prévisions marchés, mais aussi les délais d’approvisionnement pour garantir jusqu’à 99 % de disponibilité. Notre objectif est d’avoir le bon produit en stock, au bon moment et dans les bonnes quantités.

Comment la commercialisation des produits est-elle organisée ? Pierre Schmittheisler – Treize commerciaux travaillent en France métropolitaine, et une personne à l’export. Chaque commercial porte une offre Sermes diversifiée : appareillage, câbles et bien sûr éclairage. Ainsi, ils peuvent mettre en avant nos coffrets électriques qui seront reliés aux appareils d’éclairage grâce à nos propres câbles ! Pour nos clients, c’est plus simple et plus rapide. Nous offrons l’assurance d’un projet parfaitement maîtrisé et opérationnel. De plus, chaque commercial peut s’appuyer sur des relais sédentaires spécialisés par activité ou business unit. Le respect des délais de livraison est assuré par un réseau de transporteurs agréés qui livrent entre 24 et 72 heures partout en Europe. Notre organisation rigoureuse et flexible se vérifie dans le traitement des 20 000 tonnes de marchandises et des 150 000 colis expédiés chaque année pour l’ensemble des activités Sermes. L’éclairage gère à lui seul 15 000 commandes par an. © SERMES

© SERMES

SERMES Lamdalux : la force de l’adaptabilité

Comment les luminaires sont-ils conçus ? Pierre Schmittheisler – Nos équipes sélectionnent en permanence les produits conformes à la tendance du moment et définissent des cahiers des charges très précis qui tiennent compte des attentes du marché. Chaque produit est alors étudié avec attention par notre bureau d’études qui le valide ou en demande des modifications. Lamdalux travaille avec les meilleures usines européennes, si bien que 95 % de l’offre est fabriquée en Europe. Soulignons aussi que nous réalisons près de 10 % de notre chiffre d’affaires éclairage avec des produits spéciaux. Il nous est ainsi possible de faire des adaptations pour des luminaires existants en modifiant par exemple la couleur, le mode de gestion, les optiques… Pour ce faire, dès le stade de la conception d’un projet, notre bureau d’études aide les clients à définir leurs besoins et propose des solutions en fonction de leurs spécificités techniques, économiques et ergonomiques. Il réalise ainsi plus de 1 500 études d’éclairage et de produits par an.

Quels sont les futurs développements de Lamdalux ?

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© SERMES

Pierre Schmittheisler – Déjà certifiée ISO 9001, la société s’engage cette année dans une certification 14001. Toujours soucieux d’être proches du marché et de la demande de nos clients, nous allons renforcer notre offre luminaires afin de continuer à présenter aussi bien des produits simples et compétitifs que des produits de prescription, très techniques et adaptables aux demandes de nos clients.

www.sermes.fr


Lumières Actualités

Guide des solutions d’éclairage Feilo Sylvania 2017

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nrichi des dernières nouveautés des marques du groupe, Sylvania, Concord et Lumiance, le guide des solutions 2017 rassemble, sur 460 pages, toutes les solutions d’éclairage de chaque marque au travers de 19 chapitres facilement repérables grâce à un code couleur. En préambule, une double page permet de découvrir les produits phares. Pour identifier aisément et rapidement les principales informations et caractéristiques d’un produit, toutes les pages sont présentées sur le même format : marque, nom, photo et fonctionnalités du produit. En fin d’ouvrage, Feilo Sylvania complète l’information du lecteur par des spécifications techniques concernant la classification des luminaires, les indices de protection dans les zones humides, la liste des abréviations et le guide des symboles utilisés. Un index numérique et alphabétique permet d’accéder encore plus rapidement au produit recherché. L’ouvrage peut être consulté en ligne ou téléchargé sur le site : www.feilosylvania.com, dans la rubrique « documents ».

Catalogue Sécurlite 2017

L

e catalogue 2017 Sécurlite propose sur près de 190 pages une actualisation de ses solutions d’éclairage ainsi que de nouveaux luminaires. Il se compose de quatre chapitres facilement accessibles grâce au sommaire : la société, les luminaires logement (hublots, plafonniers, appliques, encastrés, downlights, etc.), les luminaires techniques (architecturaux, compacts, encastrés Inox, bornes, réglettes étanches…), un guide technique avec des pages d’aide au choix des produits. Chaque produit bénéficie d’un descriptif complet et de visuels de réalisations. Un numéro permet d’accéder rapidement aux mises à jour des informations techniques de chaque produit sur le site www.securlite.com. Le catalogue est téléchargeable sur le site ou disponible en version papier sur demande par mail à : contact@securlite.com. LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 9


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Ragni, société familiale de 90 ans, labellisée EPV a société familiale Ragni vient de se voir attribuer le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) qui récompense les savoir-faire rares et l’excellence de la fabrication française. Comptant parmi les derniers fabricants français indépendants dans le secteur de l’éclairage public, l’entreprise reçoit cette distinction en 2017, année qui marque sa 90e année d’existence. Fondée en 1927 par un immigré italien fuyant le régime fasciste, la société est aujourd’hui dirigée par la 4e génération de la famille Ragni. Ragni a atteint un chiffre d’affaires moyen de 32 millions d’euros ces dernières années. Avec un réseau commercial couvrant entièrement le territoire français et plus de 40 pays clients, l’entreprise familiale côtoie les plus grands noms du secteur et s’impose même, avec sa filiale Novéa Énergies, comme un précurseur et expert dans l’éclairage solaire. Pliage, usinage, soudure, ponçage sont des procédés anciens encore utilisés aujourd’hui, même s’ils bénéficient des avantages apportés par les évolutions techniques. L’ancienneté des salariés est de dix-sept ans en moyenne, témoignant ainsi du caractère transgénérationnel de l’entreprise. Le label Entreprise du Patrimoine Vivant permet de valoriser cet aspect historique et patrimonial de l’activité de Ragni et de faire valoir une culture

© A. ISSOCK

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d’entreprise axée sur l’humain, le dialogue et la passion, thématiques phares de la politique de responsabilité sociétale que mène le fabricant.

www.ragni.com

Règlement européen 245/2009 : 3e étape, 13 avril 2017

Q

uatre règlements européens, relatifs à l’éclairage domestique ou professionnel, ont été publiés dans le cadre de la directive écoconception. Mais le Syndicat de l’éclairage précise que les matériels professionnels pour l’éclairage intérieur et extérieur sont aussi concernés par des exigences de performance énergétique, prévues au règlement 245/2009. La troisième étape de ce règlement s’applique à tous les produits dont la première mise sur le marché européen est postérieure au 13 avril 2017. • Les lampes aux halogénures métalliques doivent présenter au moins les efficacités lumineuses assignées figurant au tableau ci-dessous et au moins des facteurs de conservation du flux lumineux et de survie > 0,80 pour 12 000 h de fonctionnement.

• Les ballasts pour les tubes fluorescents et pour les lampes fluocompactes longues doivent respecter un niveau limité de pertes énergétiques qui aboutit à l’exclusion d e la grande majorité des ballasts ferromagnétiques. • Les ballasts pour lampes à décharge à haute intensité doivent présenter l’efficacité décrite ci-dessous. Puissance nominale (P) en watts

Rendement minimal du ballast ( ballast)

P ≤ 30 W

78 %

30 W < P ≤ 75 W

85 %

75 W < P ≤ 105 W

87 %

105 W < P ≤ 405 W

90 %

P > 405 W

92 %

Puissance nominale en watts

Efficacité lumineuse assignée des lampes claires, en lumens par watt

Si la lampe claire a une Efficacité lumineuse Tc ≥ 5 000 K ou est munie assignée des lampes non d’une seconde enveloppe claires, en lumens par watt

Si la lampe non claire a une Tc ≥ 5 000 K ou est munie d’une seconde enveloppe

P ≤ 55 W

≥ 70 lm/W

≥ 63 lm/W

≥ 65 lm/W

≥ 58,5 lm/W

55 W < P ≤ 75 W

≥ 80 lm/W

≥ 72 lm/W

≥ 75 lm/W

≥ 67,5 lm/W

75 W < P ≤ 105 W

≥ 85 lm/W

≥ 76,5 lm/W

≥ 80 lm/W

≥ 72 lm/W

105 W < P ≤ 155 W

≥ 85 lm/W

≥ 76,5 lm/W

≥ 80 lm/W

≥ 72 lm/W

155 W < P ≤ 255 W

≥ 85 lm/W

≥ 76,5 lm/W

≥ 80 lm/W

≥ 72 lm/W

255 W < P ≤ 405 W

≥ 90 lm/W

≥ 81 lm/W

≥ 85 lm/W

≥ 76,5 lm/W www.syndicat-eclairage.com

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Lumières Actualités

© Thorn

Thorn fait son show !

À

www.thornlighting.fr www.zumtobel.com/fr www.acdclighting.co.uk

© Thorn

travers trois régions et douze lieux, le groupe Zumtobel est allé à la rencontre de ses clients du 8 février au 24 mars derniers. Pas moins de 600 invités représentant les collectivités locales, syndicats d’énergie, bureaux d’études, services techniques des villes et installateurs, sont venus découvrir les gammes d’éclairage extérieur. En haut de l’affiche, les solutions d’éclairage routier de la marque Thorn, mais aussi les luminaires Zumtobel dédiés à l’éclairage urbain ainsi que les produits acdc pour la mise en lumière de façades. Au centre des démonstrations, les nouvelles lanternes d’éclairage urbain et routier côtoyaient les derniers projecteurs d’éclairage sportif et de grands espaces de la marque Thorn. Autour d’un cocktail déjeunatoire, explications, conseils, description des produits, étaient au rendez-vous, permettant aux invités de manipuler les luminaires pilotés via les systèmes de gestion pour des solutions smart city. « La réussite de ce roadshow repose sur la mobilisation et l’engouement de plusieurs services de l’entreprise, explique Yannick Sainlez, directeur Éclairage public, Zumtobel Group. Nos clients ont ainsi pu échanger avec notre force de vente, la direction commerciale mais aussi le marketing. » Ce fut l’occasion pour le groupe de faire découvrir aux clients la marque acdc qui complète l’offre d’éclairage extérieur architectural. Rappelons que la marque Zumtobel comprend aussi une collection de luminaires d’éclairage urbain décoratif. Le rendez-vous est déjà pris pour l’an prochain…

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Lumières Analyse

Dominique OUVRARD, délégué général adjoint du Syndicat de l’éclairage

Nouvelles références pour la rénovation énergétique des installations d’éclairage intérieur

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es arrêtés qui viennent d’être publiés sur l’éclairage intérieur public ou privé sont l’opportunité de rénover les installations obsolètes et de limiter de façon importante la facture d’électricité due à l’éclairage. Il y a dix ans qu’est paru au JORF le premier texte exigeant un minimum d’efficacité énergétique lorsqu’est engagée la rénovation, même partielle, d’un bâtiment. Ce texte, assez ignoré, pour la partie éclairage, par la majorité des acteurs du bâtiment, vient d’être modifié par un arrêté du 22 mars 20171, applicable dès 20182. L’évolution des produits, mais aussi la publication d’un décret très attendu fixant des obligations de travaux d’amélioration énergétique dans le bâtiment tertiaire, rendaient nécessaire de mettre enfin à jour les prescriptions relatives à ces rénovations obligatoires. Quelles en sont les principales nouveautés ? • Il s’étend à l’éclairage des parties communes en habitat collectif (sauf pour l’éclairage extérieur), avec une obligation de gradation ou d’extinction par la détection d’absence dans les couloirs, les parkings… • Il impose, uniquement en non-résidentiel, de profiter des apports gratuits de lumière du jour. • Il abaisse le plafond de puissance installée pour l’éclairage, uniquement en non résidentiel.

www.syndicat-eclairage.com

Parties communes de tous types de bâtiments, habitation ou professionnel

Type de locaux

Prescription

L’arrêté manquant de clarté, la Commission éclairage intérieur du Syndicat de l’éclairage a traduit dans le tableau ci-dessous les détails des nouvelles obligations. Quel financement ? Il existe des offres, allant jusqu’à la location, d’aide au financement de travaux de rénovation de l’éclairage, pour les secteurs public ou privé. Par ailleurs, les solutions techniques disponibles sont éligibles au dispositif des CEE (fiches BAR EQ 101 et BAT EQ 127) si les luminaires sont conformes aux conditions pour la délivrance. Enfin, des guides relatifs à la rénovation de l’éclairage intérieur sont disponibles gratuitement sur les sites de l’ADEME, du Syndicat de l’éclairage, de la CAPEB, de la FFIE, du SERCE. L’intérêt d’engager ces travaux ? Par rapport à une installation de plus de quinze ans, chaque mètre carré d’installation d’éclairage rénové avec des luminaires LED performants et des automatismes simples de contrôle de la lumière, aboutit aujourd’hui à une économie de 5 à 8 euros par an.

Escaliers, escalators

Abaissement ou extinction automatique si le local est inoccupé

Espaces de stationnement

Entrées, paliers, couloirs et autres parties communes intérieures

Dispositif automatique permettant l’abaissement ou l’extinction de l’éclairage

Détection de lumière du jour

Non précisé

Non précisé

Bâtiments ou parties de bâtiment à usage autre que d’habitation

Dispositif automatique ou commande centralisée permettant l’abaissement ou l’extinction de l’éclairage

Non précisé

Gradation automatique de l’éclairage en fonction des apports de lumière du jour

Surface maximale contrôlée par un seul dispositif

Non précisé

500 m²

100 m²

25 m² pour la gradation automatique Sans zonage précisé pour la présence

Nombre maximal de niveaux contrôlés

3 étages maximum

Par niveau

Par étage

Sans objet

Puissance installée maximale pour l’éclairage général3

Non précisé

Non précisé

Non précisé

1,6 W/m² par tranche de 100 lux d’éclairement moyen à maintenir

1. Arrêté modifiant l’arrêté du 3 mai 2007 relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments existants. 2. Sauf pour les rénovations globales des bâtiments de plus de 1 000 m² construits après 1948, lorsque le coût total des travaux atteint 25 % du coût estimé du bâtiment, qui relèvent d’un arrêté du 13 juin 2008. 3. L’annexe I de l’arrêté modifié (ancienne annexe II) définit les notions d’« éclairage général » et d’« éclairement moyen à maintenir », et fait explicitement référence à la norme européenne NF EN 12464-1 Éclairage intérieur des lieux de travail, pour les niveaux d’éclairement à fournir selon les espaces.

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Hormis les incandescentes et les halogènes, toutes les lampes, qu’elles soient à usage domestique ou professionnel, doivent être recyclées. La société Artémise, agréée par l’éco-organisme Récylum, est spécialisée dans le traitement des sources à décharge usagées. Parcours d’une lampe pour une seconde vie…

F

ondée en 2011 par Jean-Marie Bailly, Artémise, située à Vulaines, dans l’Aube, recycle chaque année plus de 2 000 tonnes de sources lumineuses (2 200 en 2015). Elle propose un service de récupération qui s’élargit à tous les DEEE (déchets d’équipement électrique et électronique). Pourquoi recycler ? Tout d’abord, rappelons les textes réglementaires en la matière : - Loi 75-633 du 15 juillet 1975 : « Toute personne qui produit ou détient des déchets… est tenue d’en assurer ou d’en faire assurer l’élimination », dans des filières respectueuses de l’environnement. Le producteur du déchet est légalement responsable de sa complète élimination, sauf à le remettre à un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics dans le cadre des filières REP (responsabilité élargie du producteur). - Le décret n° 92-646 du 13 juillet 1992 rend obligatoires le recyclage et la valorisation des déchets et le décret n° 2002-540 du 18 avril 2002 relatif à la classification des déchets identifie les

© Recylum

lampes sans filament, contenant du mercure, comme déchets dangereux. - Le décret n° 2005-829 du 20 juillet 2005 relatif à la composition des équipements électriques et électroniques et à l’élimination des déchets issus de ces équipements. Il impose aux producteurs d’organiser et de financer la collecte et l’élimination des équipements qu’ils mettent sur le marché. Sont concernés les lampes à décharge, dont les tubes fluorescents, et à LED ainsi que les luminaires à usage professionnel (DEEE PRO). Mais ce ne sont pas les seules raisons, comme nous l’explique Laure Clerget, directrice d’Artémise : « Le recyclage des lampes permet de récupérer et de neutraliser le mercure, les métaux lourds et les terres rares et d’empêcher ces rejets dans l’atmosphère ou dans les sols. Plus de 90 % du poids des lampes peuvent être recyclés, notamment le verre et les métaux qui vont ensuite être réutilisés pour fabriquer de nouvelles lampes. » Du conteneur à la valorisation Les lampes et les tubes fluorescents arrivent au site d’Artémise soit dans les

© Serge Morillon

Recyclage des lampes : portes ouvertes chez Artémise

© Serge Morillon

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conteneurs Récylum, soit dans les Artémise box (comprenant également des compartiments pour les piles et petites batteries, cartouches d’encre). Ces dernières sont posées aux emplacements définis par les collectivités (un pour 2 000 habitants) puis collectées pour être triées à Vulaines. Les tubes et les lampes suivent un chemin différent, pour une question de verre (qualité différente selon les catégories de lampes), mais le principe est le même : un premier tri manuel est effectué afin d’isoler les lampes non traitées (incandescentes ou halogènes) ou d’autres produits (piles, par exemple). Les tubes sont acheminés sur un tapis séparateur, les culots sont retirés, puis le verre et les poudres fluorescentes, les métaux ferreux et non ferreux sont séparés en circuit complètement fermé. Chaque zone est contrôlée toute la journée sur un cycle de 15 minutes et le taux de mercure surveillé (1). Par ailleurs, toutes les machines de traitement sont équipées de systèmes d’aspiration et de filtres captant les vapeurs de mercure. Les métaux, ferreux et non-ferreux (acier, aluminium, Inox, cuivre, etc.) repartent en fonderie. Le verre constitue l’essentiel du poids des tubes fluorescents et des lampes. Il est essentiellement recyclé dans la fabrication d’abrasifs, d’isolants pour le bâtiment et de tubes fluorescents neufs. 1. Le décret n° 2012-746 du 9 mai 2012 fixe des valeurs limites d’exposition professionnelle contraignantes pour le mercure et composés inorganiques bivalents du mercure : 0,02 mg/m3, valeur mesurée ou calculée par rapport à une période de référence de 8 heures, moyenne pondérée dans le temps.

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Recyclage des déchets du second œuvre DÉMOCLÈS II : la maîtrise d’ouvrage au cœur du projet

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e succès de DÉMOCLÈS se traduit par une demande plus pressante de la maîtrise d’ouvrage pour être accompagnée dans l’amélioration de la gestion des déchets de ses chantiers. Conscient de l’intérêt d’apporter une réponse à cette demande, le comité de pilotage de DÉMOCLÈS a lancé DÉMOCLÈS II. Durant deux ans, les partenaires du projet s’emploieront à apporter des solutions concrètes pour faire évoluer les pratiques de gestion des déchets du second œuvre sur les chantiers de démolition/réhabilitation. Le challenge de DÉMOCLÈS II • Donner les moyens à la maîtrise d’ouvrage de mettre en œuvre les recommandations de DÉMOCLÈS I. DÉMOCLÈS II sera l’occasion de continuer à sensibiliser la maîtrise d’ouvrage à ses responsabilités et surtout à son rôle clé pour changer les pratiques. Il s’agira ensuite d’élaborer une boîte à outils (clauses types, documents harmonisés de suivi des déchets…) destinée à être testée sur une dizaine de chantiers que la maîtrise d’ouvrage partenaire de DÉMOCLÈS mettra à disposition du projet. • Donner les moyens à la maîtrise d’œuvre et aux entreprises de travaux de répondre à une maîtrise d’ouvrage de plus en plus exigeante. Deux outils vont être développés - une cartographie des filières opérationnelles de valorisation des déchets du second œuvre : cette information, qui s’adresse aussi bien à la maîtrise d’ouvrage qu’à la maîtrise d’œuvre et aux entreprises de travaux, a pour but de localiser les filières de valorisation de déchets du second œuvre sur le territoire ; - une mise à jour de la base de données en ligne de la FFB (http://www.dechets-chantier.ffbatiment.fr/), outil incontournable des entreprises de travaux qui cherchent à évacuer leurs déchets. Objectif : apporter une information supplémentaire qui permette de trouver les gestionnaires de déchets à même de garantir la valorisation/recyclage des déchets du second œuvre d’un chantier. www.recylum.com/democles

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Parcours

••• Architecte DPLG, Dominique Perrault est également diplômé de l’École supérieure des Ponts et Chaussées et de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il crée son agence Dominique Perrault Architecture en 1981. En 1989, il gagne le concours de la Bibliothèque nationale de France pour laquelle il reçoit en 1997 le prix Mies van der Rohe. Parmi ses réalisations les plus emblématiques, le vélodrome et la piscine olympique de Berlin, l’extension de la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg, le centre olympique de tennis à Madrid – couronné du Seoul Metropolitan Architecture Award –, ou encore la tour Fukoku à Osaka. Citons aussi le prix Afex pour l’université féminine Ewha de Séoul, reçu en 2010, tout comme la Grande médaille d’or de l’Académie d’architecture pour l’ensemble de son œuvre et, en 2015, le Praemium Imperiale, catégorie architecture. Dominique Perrault est officier de la Légion d’honneur et membre de l’Institut de France.

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© Jaathe Sankei Shimbun

Lumières Entretien

Dominique PERRAULT Architecte DPLG, DPA

LE PARADOXE DE LA LUMIÈRE Naturelle ou artificielle, la lumière a toujours été intimement liée à l’architecture et, curieusement, se trouve relayée au second plan, voire totalement absente des appels d’offres. Dominique Perrault souligne cet étrange paradoxe : alors qu’elle constitue une composante vitale de notre quotidien et donc des espaces que nous occupons, la lumière se limite trop souvent à l’expression de lux normés. « Puisse la perception de la lumière redevenir une composante du bonheur de la promenade architecturale. » Qu’il s’agisse de s’en protéger ou au contraire de la laisser pénétrer dans le bâtiment, comment traitez-vous ce double aspect de la lumière naturelle dans vos concepts architecturaux ? Dominique Perrault - À la fois matérielle et immatérielle, la lumière constitue un véritable matériau. Même si on ne peut pas la comparer au verre ou au métal, elle se manipule et se transforme, à l’image du son et du vide. Pour que l’architecture puisse être vécue par l’homme, le vide est nécessaire entre les parois, créant des espaces, des volumes habités par la lumière. Elle va donner naissance à des reflets, des ombres, des transparences, des zones plus claires, faisant vivre ainsi l’architecture. Mais cette composante n’est curieusement pas prise en compte dans sa dimension essentielle. Il suffit d’analyser les appels d’offres :

l’industriel fournit des appareils électriques, l’électricien se charge du câblage et le poseur finalise les installations. L’éclairage n’est pas considéré comme un élément global alors qu’il va animer et transformer les lieux dans lesquels ce matériel est installé. C’est pour cette raison que nous travaillons avec des designers et des éclairagistes qui se consacrent à définir et à développer des ambiances et des objets lumineux. Si le contrôle de l’éclairage artificiel s’avère relativement facile grâce à la maîtrise des technologies, des formes, des matériaux eux-mêmes, il en va différemment en ce qui concerne la lumière naturelle. C’est au bâtiment de s’adapter : il peut être surexposé, sous-exposé, la lumière trop incidente, etc., il faut donc faire appel à des systèmes pour s’en protéger ou tout au moins la filtrer.


© Ewha Womans University

Lumières Entretien

Université féminine Ewha, Séoul, Corée.

Qu’en est-il des illuminations extérieures de l’architecture ? Dominique Perrault - Mes bâtiments sont rarement illuminés, c’est un choix, mais ils ne

restent pas pour autant dans l’ombre. Prenons l’exemple de l’université Ewha de Séoul : la nuit, elle est éclairée uniquement de l’intérieur, l’effet est absolument somptueux. Pensée comme une scénographie délibérée et choisie, la lumière issue de l’intérieur fait rayonner le bâtiment, c’est un spectacle nocturne élégant, magique, assez mystérieux, que je trouve extrêmement beau, comme la vision de la Bnf dont seuls les pignons éclairés en dessinent la silhouette, la nuit. Illuminer des monuments historiques avec des projecteurs sur les façades est d’un grotesque absolu. Vous avez souvent créé, avec Gaëlle LauriotPrévost, des objets lumineux architecturaux inspirés de designs de luminaires industriels. Comment appréhendez-vous ces concepts ? Dominique Perrault - J’ai une certaine fascination pour ce qui est produit par l’industrie en matière de finition, de précision, de performance, de technique ; l’architecture s’inspire de l’industrie depuis toujours, c’est historique. L’idée consiste à inscrire dans nos concepts ce travail d’une formidable qualité, mais avec des tolérances bien moindres que celles de la construction. Nous cherchons à domestiquer cette production, à l’apprivoiser de façon à ce qu’elle entre dans la maison, les bâtiments publics, les bureaux et les musées, etc. La fabrication de ces pièces industrielles prend une dimension très contemporaine et moderne une fois qu’elles sont contextualisées, et c’est le travail permanent de Gaëlle LauriotPrévost sur l’ensemble de ces objets et de ces matériaux. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud

“La lumière

fait vivre l’architecture

Bibliothèque nationale de France (Prix Mies van der Rohe 1997).

© Georges Fessy

L’architecture joue ici pleinement son rôle d’enveloppe protectrice en gérant, en termes de quantité mais aussi de qualité, les apports solaires et la relation entre le dedans et le dehors. Sans lumière, les matériaux n’existent pas, la vie ne peut pas se développer, cette composante de notre environnement s’avère donc essentielle à la vie de l’architecture, en tant qu’objet construit et esthétique. Or, on s’attarde davantage à compter les mètres carrés qu’à porter attention à l’ambiance confortable au sein du bâtiment. Il existe une sorte de démagogie, de démocratie molle, qui cherche à ce que chacun bénéficie néanmoins de sa part de lumière. Ainsi, les normes répartissent les éclairements selon des coefficients et des performances prédéterminés, au demeurant tout à fait intéressants car ils garantissent des niveaux lumineux dans les espaces intérieurs, mais quid de la poésie, de l’émerveillement, de l’enchantement que la lumière peut nous apporter ? Des lux normés sur un plan de travail n’ont jamais fait le bonheur de l’humanité ! Une lumière diffusée, conduite, organisée en relation avec des usages, des moments dans la journée, avec toute une vie du quotidien, reste, pour l’instant, un peu loin des préoccupations des commanditaires. Il serait bienvenu que cette perception de la lumière redevînt une composante du bonheur de la promenade architecturale.

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© Véronique Descatoire Albano

Lumières Projets

Cuisine.

Maître d’ouvrage Ville de Saint-Laurent-du-Maroni Maîtrise d’œuvre Florence Le Gall, architecte & scénographe Éclairagiste Stéphanie Daniel Fabricants Procédés Hallier, Advantelec, Matali Crasset, Jieldé, Roger Pradier BET EGIS Antilles Guyane Graphiste Bureau Bas Smets (phase de conception), Kino

© Véronique Descatoire Albano

Solution éclairage CB Design

Case entrée droite. Accueil. 18 - LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017

INTERPRÉTER LE PATRIMOINE PAR L’ARCHITECTURE Le CIAP (Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine) de Saint-Laurent-du-Maroni, créé dans les bâtiments de l’ancien bagne de Guyane, a pour objectif de sensibiliser les habitants à leur histoire. La conceptrice lumière Stéphanie Daniel a mis au point un éclairage simple et discret, pour ne pas altérer l’intégrité de ce monument classé.

L

es initiateurs du projet souhaitaient en faire un lieu vivant et évolutif, accueillant expositions permanentes, temporaires et activités culturelles diverses. Dans cet ancien bagne, fermé en 1946 au moment du rapatriement du dernier bagnard, la culture reprend ses droits. Le lieu, chargé d’histoire et classé aux Monuments historiques, est occupé à partir de 2006 par la bibliothèque, le service Patrimoine et le groupe de théâtre de la ville. Depuis 2015, le CIAP vient apporter sa dimension historique au lieu pour faire le lien entre l’histoire du bagne et la vie actuelle. Le bagne est constitué de douze cases intérieures servant autrefois de cellules, d’un bâtiment chapelle/cuisine/anthropométrie (technique qui concerne la mesure des particularités dimensionnelles d’un homme) et de deux cases d’entrée, le tout entouré d’un mur d’en-

ceinte. En 2011, l’architecte et scénographe du projet, Florence Le Gall, fait appel à la conceptrice lumière Stéphanie Daniel. La création du CIAP a fait l’objet d’une étude de faisabilité, ainsi que d’un diagnostic préalable et a donné lieu à un véritable travail d’échange avec les architectes des bâtiments de France. « Le cahier des charges exigeait d’intégrer les sources lumineuses au bâti sans perçage, afin de garder les bâtiments dans leur strict état d’origine. Pour l’ensemble du projet, les sources lumineuses ont été intégrées à un chemin de câble en acier Corten, un type d’acier patiné utilisé dans la conception du mobilier et servant de fil rouge au projet », explique Stéphanie Daniel. La case d’entrée regroupe l’accueil, une salle d’introduction aux expositions – venant recontextualiser la visite –, un café et sa grande


© Véronique Descatoire Albano

Lumières Projets

terrasse située en face. L’accueil est sobre : on y retrouve des luminaires LED Teo et mini Leo de chez Procédés Hallier placés sur les chemins de câbles. Une température de couleur de 4 000 K a été privilégiée pour éclairer l’ensemble du projet. L’espace d’exposition, quant à lui, est constitué de deux tables et d’une carte au sol qui vient détailler et illustrer de façon chronologique les flux d’arrivée des bagnards. Au premier étage, des bureaux ont été éclairés grâce à des dalles LED d’Advantelec, en direct/indirect. La terrasse est pourvue d’un éclairage constitué de lampions Trilly de Martinelli Luce de deux tailles, qui rythment l’espace extérieur et donnent une sensation d’apesanteur. Muséographie immersive Le bâtiment chapelle/cuisine/anthropométrie se compose de trois salles d’exposition sur le bagne. L’accès s’effectue par la salle d’anthropométrie, dans laquelle est retracé le voyage du bagnard, depuis son départ en bateau jusqu’à son arrivée au bagne. Un éclairage immersif, créant une atmosphère intime, met en œuvre des projecteurs Luneo à LED 3 W de Procédés Hallier, intégrés au plafond et dans les alcôves.

© Véronique Descatoire Albano

Salle d’anthropométrie.

Cuisine.

L’espace cuisine est constitué de grandes tables avec textes et objets de la vie quotidienne du bagne. Elles sont éclairées par des projecteurs 4 000 K Focus, de Procédés Hallier, fixés aux chemins de câbles et dirigés sur les visuels suspendus dans l’espace. LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 19


© Véronique Descatoire Albano

Lumières Projets

© Véronique Descatoire Albano

Case 12. RDC - La ville.

Case 11. 1er étage – Portraits de Saint-Laurentais.

© Véronique Descatoire Albano

ont été installés et des tubes modulables permettent de fixer les appareils d’éclairage selon les besoins. Seuls les luminaires Jieldé rouges à bras, véritable clin d’œil à la lampe d’architecte, occuperont la salle de manière permanente.

Case 12. 1er étage - Salle d’exposition temporaire.

L’éclairage, pour recréer la ville En sortant de l'espace cuisine, on accède à la case 12. Au rez-de-chaussée, une exposition sur la ville montre l’évolution de SaintLaurent-du-Maroni au fil des époques. Des projecteurs LED indirects ont été intégrés à la structure métallique, tandis que des guirlandes lumineuses ainsi que des câbles électriques traversent la pièce pour recréer une ambiance « urbaine ». À l’étage, un espace d’exposition temporaire accueille des présentations autour de l’architecture et de la ville. La salle a été entièrement pensée de façon modulaire, permettant de déplacer les éléments selon les besoins des différentes expositions. Quatre linéaires 20 - LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017

Une âme matérialisée par la lumière À l’étage de la case 11, les cellules de l’époque ont été « aménagées » afin d’accueillir des portraits de Saint-Laurentais. Dans chacune d’elles, une photo personnifie le lieu et des témoignages oraux ou vidéo sont diffusés. De petits objets ont été intégrés pour gagner encore en réalisme : l'objectif de cette mise en scène était d'illustrer un lieu de vie et de réhumaniser les cellules. Dans le couloir, les chemins de câbles accueillent des suspensions LED rondes Faktory de Roger Pradier, évoquant la rue qui relie tous ces « habitants ». Dans les cellules, des luminaires Reminiscence de Matali Crasset, suspendus à la charpente, simulent une présence humaine, comme une petite âme qui occupe les lieux. « L’intégration de l’éclairage par touches avait un objectif bien précis : la technique ne devait pas prendre le dessus sur l’architecture et l’éclairage se devait d’être le moins intrusif possible, pour laisser s’exprimer de lui-même ce lieu chargé d’histoire », précise Stéphanie Daniel. n Alexandre Arène


© Exatechnic. Photo Gilles Bertrand

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Au cœur du CERN à Genève, trois espaces, occupés par les archives, se sont vu transformés en laboratoire de microscopie moléculaire. Le tout nouveau microscope FIB (Focused ion beam : sonde ionique focalisée) à bombardement ionique doit fonctionner à une température ambiante stable : aucun écart supérieur à 0,1 °C n’est toléré. Un défi à relever pour le bureau d’études Exatechnic, tant en ce qui concerne l’isolation des locaux que leur éclairage.

E

xatechnic, spécialisée depuis plus de vingt ans dans la construction de bâtiments industriels, de locaux techniques particuliers, d’équipements et d’installations industriels, a l’habitude de relever des défis techniques multiples. En tant qu’expert en « froid et climatisation », l’entreprise livre, clés en main, des locaux répondant aux plus hautes exigences en matière de contrôle thermique. Cette fois, Stéphane Neuvy, ingénieur et dirigeant de la société, a dû faire face à une autre problématique : l’éclairage. « Nous maîtrisons parfaitement tout ce qui concerne la climatisation et le génie thermique, expliquet-il, et nous savons reproduire des conditions atmosphériques extrêmes, qui vont de -35° à +80°, nous savons également garantir des

ambiances thermiques de très haute précision, notamment pour des salles blanches. Dans le cas du laboratoire de microscopie moléculaire, les exigences étaient encore plus draconiennes car, pour garantir le bon fonctionnement du microscope, nous devions obtenir une température ambiante très stable. Les équipements ont aussi tous été choisis parfaitement étanches. » L’appareil produit des images au cœur de la matière, à l’échelle du nanomètre, par conséquent, la plus petite variation de température peut nuire à la qualité des images ; ce qui signifie une tolérance d’écart de seulement 0,1 °Celsius et ce, pour une période allant de 72 heures à trois semaines, durées moyennes des expériences réalisées.

Maître d’œuvre Stéphane Neuvy, Exatechnic Solution éclairage Zumtobel (distributeur Azaelit) Installateur Systems & Technics France

© Exatechnic. Photo Gilles Bertrand

KELVIN VERSUS CELSIUS

Maître d’ouvrage CERN Genève

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Lumières Projets Des variations de températures… de couleur Il ne faut pas confondre Celsius et kelvins car, si on parle de températures dans les deux cas, l’une concerne la chaleur, l’autre la couleur. Les trois salles, situées au centre d’un bâtiment de 10 000 m², sont totalement aveugles, et le cahier des charges précisait bien qu’il fallait assurer le bien-être des chercheurs par une lumière agréable afin de créer des conditions de travail aussi confortables que possible. Agnès Desjardins, en charge du projet chez Zumtobel, a proposé les luminaires Light Fields « Tunable White » qui permettent de faire varier la température de couleur en plus de l’intensité. « Le kit Circle Tune est composé d’un boîtier de commande et d’un panneau mural. Sur celuici, l’utilisateur dispose de quatre fonctions : le bouton-poussoir ON/OFF, trois scénarios d’ambiances lumineuses enregistrées (touches 1, 2 et 3 disposées en cercle), ainsi que deux boutons qui permettent de modifier manuellement, pour l’un, la température de couleur de 3 000 K à 6 000 K, et pour l’autre l’intensité. » Les trois ambiances peuvent être enregistrées et programmées par l’utilisateur, en adaptant différents niveaux d’intensité et de températures de couleur à l’activité ou au moment de la journée (cycle de la lumière du jour, par exemple). Le système peut piloter plusieurs groupes de luminaires. « Les chercheurs apprécient vraiment de pouvoir reproduire le cycle de la lumière naturelle et de bénéficier d’une ambiance lumineuse chaleureuse à des niveaux d’éclairement plus faibles selon leurs besoins et sans que cela ne nuise à l’efficacité de l’installation », constate Stéphane Neuvy. n Isabelle Arnaud

© Exatechnic. Photo Gilles Bertrand

Dissipation calorifique limitée Le choix d’un éclairage LED s’est imposé tout de suite à Exatechnic car il ne dégage pas de chaleur et répond aux contraintes d’une salle blanche. En effet, dans une salle propre (au sens de la norme ISO 14644-1), la concentration particulaire doit être maîtrisée afin de minimiser l’introduction, la génération, la rétention de particules à l’intérieur. Les paramètres tels que la température, l’humidité relative et la surpression, y sont également maintenus à un niveau précis, ici conforme au classement ISO8 (nombre déterminé de particules dans l’air par mètre cube). Par ailleurs, le cahier des charges exigeait un niveau d’éclairement élevé, soit 700 lux moyens dans les trois salles. Stéphane Neuvy a opté pour les luminaires Light Fields et Clean de Zumtobel. L’appareil Clean en 95 W, plafonnier en saillie spécifiquement adapté aux salles blanches, qui présente un IP65, un indice de rendu des couleurs supérieur à 90 pour un flux lumineux de 7 402 lm avec un UGR inférieur à 19 et pilotable via DALI, dispose d’une commande qui permet de faire varier l’intensité lumineuse. Il a été installé dans la salle du microscope ainsi que dans les deux autres pièces où l’on trouve aussi le luminaire encastré Light Fields, IP20, qui offre un indice de rendu des couleurs de 80, un flux lumineux de 6 020 lm, soit une efficacité lumineuse globale du luminaire de 93 lm/W ; l’appareil est également pilotable via DALI et affiche un UGR inférieur à 19. L’étude d’éclairage a déterminé un éclairement moyen de 1 115 lux pour l’ensemble de l’installation ; au total, 40 980 lm, soit 478 W, c’est-à-dire 9.04 W/m².

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© Exatechnic. Photo Gilles Bertrand

© Exatechnic. Photo Gilles Bertrand

Lumières Projets Lumières

© Exatechnic. Photo Gilles Bertrand

Kit de gestion de l’éclairage Circle Tune L’élément de commande Circle Tune permet d’activer trois ambiances pour diverses utilisations de la pièce ou différentes activités : l’utilisateur actionne une des trois touches d’ambiances disposées en cercle. L’ambiance activée est signalée par un arc de cercle éclairé en vert. Lorsque l’utilisateur quitte la pièce, il actionne la touche centrale. Le cercle lumineux entourant cette touche s’allume, ce qui permet de mieux la localiser en entrant dans la pièce. Il est à tout moment possible de modifier l’ambiance activée : les touches à bascule permettent la gradation de l’intensité et la variation manuelles des températures de couleur.

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© iGuzzini. Photo Marc Detiffe

Lumières Dossier

Lumière et architectures intérieures Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

Conseil de l’Europe Strasbourg Solution éclairage : iGuzzini Architecte : Samyn & Partners (Architects & Engineers), Studio Valle Progettazioni Ingénierie structure : Samyn & Partners (Architects & Engineers), Buro Happold Limited engineers Design intérieur : Samyn & Partners (Architects & Engineers)

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Lumières Dossier

Aurélien de Fursac

Concepteur lumière, agence Latérale

Développer son imaginaire

© DR

Diplômé en sciences et techniques du théâtre, avec une spécialisation en optique, colorimétrie, sources de lumière à l’ISTS, Aurélien de Fursac travaille pendant dix ans avec des scénographes, architectes, metteurs en scène puis, en 2007, intègre l’agence Côté lumière. En 2015, il crée Latérale, agence spécialisée dans l’étude et la conception lumière, et met à disposition son laboratoire d’idées, sa méthode de travail, ainsi que son atelier de recherche et de développement. Dans l’architecture intérieure, comment s’effectue le lien entre lumière naturelle et éclairage artificiel ? Nous commençons par identifier toutes les ouvertures qui vont laisser pénétrer la lumière naturelle : fenêtres, patios, façades vitrées, verrières, et nous travaillons sur ces interstices qui vont faire le lien entre l’extérieur, c’est-à-dire la lumière du jour, et l’intérieur, à savoir l’éclairage artificiel. Ce dernier doit être étudié comme un complément à la lumière naturelle ou un relais. Notre analyse se fait également dans l’autre sens : il faut tenir compte des apports de l’éclairage artificiel, ou au moins de la perception que l’on peut en avoir de l’extérieur. Quels sont les points déterminants de l’étude éclairage ? Quel que soit le projet ou l’activité dans les espaces, nous devons anticiper les résultats et nous projeter dans le rendu lumineux. Notre travail est étroitement lié à notre imaginaire, c’est le fil conducteur entre le concept initial et la réalisation technique finale. C’est l’expérience de notre œil, et plus particulièrement l’éducation de notre regard, qui vont nous permettre cette anticipation, qui ne se trouve pas dans les catalogues… Une fois que le fil conducteur est posé, nous nous attachons au descriptif technique, à l’élaboration du projet à proprement parler et principalement à l’implantation et à l’intégration des sources sur plan. 26 - LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017

En ce qui concerne les sources, justement, sur quels critères repose le choix des technologies et de la typologie des luminaires ? Avec la LED, l’optique a pris une importance primordiale : c’est comme travailler avec un large choix de pinceaux, plus ou moins étroits, arrondis, plats, coniques, pour dessiner les faisceaux de lumière. Le collimateur de la LED offre davantage de précision que les sources traditionnelles. Aujourd’hui, nous disposons de toute une déclinaison de possibilités pour agir sur la diffusion de la lumière, créer des ombres portées, ponctuer, diluer, jouer sur les contrastes. La colorimétrie joue aussi un rôle déterminant, il faut rester vigilant à l’équilibre du spectre lumineux, à la nuance des températures de couleur, à l’indice élevé des rendus des couleurs, ce qui permet de donner plus de valeur aux détails architecturaux. C’est tout un jeu sur les brillances, les opacités, les transparences, qui s’offre à nous. Enfin, l’intégration des sources dans l’espace est un atout : il devient facile de dissimuler les luminaires dans le bâti pour ne laisser à voir que l’effet lumière, le travail de l’axe et de l’intensité doit être alors précis et adapté à l’émotion que doit transmettre l’espace. Comment se déroule la collaboration avec l’architecte et l’installateur ? Nous tissons le lien entre l’architecture et la réalisation technique finale. Notre rôle consiste à accompagner le concept

architectural, à raconter l’histoire à l’installateur, comme des passeurs d’informations, et cela fonctionne dans les deux sens. Il peut arriver que l’on parte de la technique pour alimenter, si l’on peut dire, l’architecture ; on ne peut pas dissocier les étapes et compartimenter l’étude d’éclairage. La sensibilité et la technique doivent se rejoindre à un moment donné, par exemple au cours des tests et réglages où les compétences des uns servent le savoir-faire des autres et vice versa. La réussite d’un projet passe par la conjugaison, en bonne intelligence, de toutes ces expériences. Dans les mises en lumière intérieures, il est parfois question de contraintes draconiennes liées au bâtiment lorsqu’il est classé monument historique. Qu’en est-il vraiment ? Les règles sont restées les mêmes, mais il est plus facile aujourd’hui, avec des luminaires compacts et miniaturisés, de les respecter sans trop de difficulté, tout en conservant le concept initial de mise en lumière. On peut même aller jusqu’à associer « l’historique » au « contemporain », tout est question de dialogue avec l’architecte des Bâtiments de France. Si notre travail passe par la transmission de notre sensibilité, il repose aussi essentiellement sur l’échange. Il nous faut rester sincère, aller chercher une part d’intime en soi, développer son imaginaire tout en restant à l’écoute de ce qu’il nous est demandé. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud


© SERMES/Lamdalux

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La lumière au cœur de l’architecture Matière première pour les uns, immatérielle pour les autres, tous s’accordent cependant à souligner que la lumière participe à l’architecture, tel un matériau que l’on peut sculpter, modeler, mais sans doute difficile à maîtriser. Naturelle, elle s’invite aujourd’hui dans les espaces intérieurs pour le bien-être des occupants, mais, paradoxe, fait souvent l’objet de filtrage, de détournement pour mieux servir ce confort. Et même lorsque la nuit tombée, l’ombre fait disparaître les détails architecturaux et que l’éclairage artificiel prend le relais, cette lumière naturelle continue à jouer un rôle essentiel dans la définition du projet d’éclairage. Orientables, inclinables, à multiples faisceaux, et intégrant des systèmes de gestion de la lumière facilement pilotables, les produits mettent en œuvre des technologies aux caractéristiques en constante évolution, dans un souci de la recherche du détail et de la performance.

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Dès la genèse du projet Et si la lumière et l’architecture étaient intrinsèquement liées, tout simplement indissociables ? Qu’en pensent les principaux intéressés ? On se souvient de Thierry Van de Wyngaert, qui s’exprimait ainsi dans nos colonnes : « La lumière permet de voir le monde, la ville, de réunir les hommes, elle ne s’appuie pas sur le projet d’architecture, elle en fait partie dès le début de la conception. » De Jean-Paul Viguier, qui nous confiait : « Lorsque je conçois un bâtiment, j’ai toujours à l’esprit cette capacité qu’a la lumière de révéler les volumes et les matières. » Plus récemment, de Francis Soler, pour qui « la lumière, comme la technique, est la clé d’une architecture d’utilité publique ». Du côté des concepteurs lumière, les points de vue se rejoignent. Pour Roger Narboni (Concepto), « le rôle du concepteur lumière n’est pas de se substituer à l’architecte mais de comprendre l’œuvre architecturale ». François Migeon (8’18’’) exprime la même idée en ces termes : « À chaque projet, nous inventons un langage propre pour une architecture unique qui nous permet d’explorer la lumière dans tous ses états. » Et pour Sara Castagné (LUMINOcité), présidente de l’ACE : « La lumière a la capacité de révéler les matières, les formes, les espaces et les âmes. » • • • suite p. 30

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Église Notre-Dame de Lorette, Paris. Concepteur lumière : Armand Zadikian.

Philharmonie de l’Elbe, Hambourg. Zumtobel a repris le concept de l’architecture, l’association de l’ancien et du neuf, et a élaboré en étroite collaboration avec Herzog & de Meuron, le bureau de conception d’éclairage Ulrike Brandi Licht à Hambourg et le concepteur de verre Detlef Tanz de Wegberg, environ 1 200 luminaires à globes de verre soufflés, qui se détachent telles des bulles d’eau remplies de lumière sur le plafond acoustique ondulé de la salle de concert.

© Zumtobel

L

e cœur désigne à la fois le centre, le point de focalisation et l’organe qui fait vivre, mais aussi à qui l’on attribue les émotions. Longtemps, en particulier pour désigner les illuminations extérieures de bâtiment, on a pu lire que la lumière « accompagnait l’architecture », ou encore qu’elle la « mettait en valeur ». Le mot est lâché : « mise en valeur ». Les architectures intérieures auraient-elles besoin de la lumière pour être valorisées ? Si l’on exclut les exigences liées à l’activité propre aux espaces intérieurs, peut-on se passer d’éclairer le bâtiment lui-même, les parois, les plafonds, les détails architecturaux ? Dans la mesure où ces espaces bénéficient, peu ou prou, de lumière naturelle dans la journée, il semble évident que l’éclairage artificiel prenne le relais la nuit tombée. Est-ce que cela veut nécessairement dire que cette lumière sert de fairevaloir à l’architecture ? Aujourd’hui, elle s’est vu octroyer le rôle de « révélation », plus humble, plus proche de la vérité sans doute.

© Armand Zadikian

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© iGuzzini. Photo Studio 8 Photos, Efi Panagoula

La Rotonde, Salonique Solution éclairage : iGuzzini

Maîtres d’ouvrage : ministère de la Culture et des Sports de la République hellénique, Surintendance archéologique de la ville de Salonique Concepteur lumière : L4A

© iGuzzini. Photo Studio 8 Photos, Efi Panagoula

de murs de plus de 6 m. La Rotonde est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le choix du système et du type d’éclairage s’est fait dans le respect de la préservation du monument, en répondant pleinement à la mission de la Social innovation through lighting (Innovation sociale à travers l’éclairage). La mise en lumière concerne trois zones : - la première intervention se concentre sur les voûtes des niches périphériques, avec une très belle présentation de fruits et d’oiseaux. L’éclairage rasant et homogène est obtenu avec des lignes de lumière des appareils Underscore, posés sur les côtés des impostes de voûte des niches ; - la deuxième intervention intéresse la coupole avec ses mosaïques sur fond vert et doré, avec de précieuses compositions

architecturales qui reproduisent les édifices de l’architecture helléniste et latine ; - enfin, la troisième intervention concerne le Sanctuaire et la fresque de l’Ascension sur l’abside, qui remonte à la fin de l’iconoclasme (842). Pour la mise en lumière de la coupole et celle de l’abside, des projecteurs Woody à optique de 40° et Maxi Woody Compact à optique de 50° ont été utilisés, avec un rendu de couleur élevé. Les faisceaux lumineux de différentes largeurs et puissances permettent d’obtenir un éclairage uniforme et homogène de toute la surface décorée. Les fresques comme les mosaïques sont ainsi mises en lumière, en toute sécurité grâce à l’utilisation d’une source LED sans rayonnements infrarouges ni ultraviolets.

© iGuzzini. Photo Studio 8 Photos, Efi Panagoula

L

e monument, symbole de Salonique, a été construit au début du IVe siècle apr. J.-C. Peu de temps après sa construction et au cours des premières années de l’Empire byzantin (330-1453), la Rotonde est devenue une église chrétienne, avec l’ajout d’un sanctuaire dans sa partie orientale. Elle a été la cathédrale de Salonique entre 1524 et 1591, année de sa transformation en mosquée par les conquérants ottomans ; en 1912, elle est dédiée à saint Georges. L’intérieur a été décoré de reliefs architecturaux et de mosaïques murales, chefs-d’œuvre de l’art paléochrétien, qui recouvrent la coupole et les voûtes des niches. Cet édifice circulaire à coupole affiche des dimensions surprenantes : une hauteur de près de 30 m, un diamètre de 25 m, avec une épaisseur

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Sculpter l’impalpable Telle est la tâche des architectes et des concepteurs lumière qui s’accordent à penser que, de jour comme de nuit, la lumière doit être travaillée comme un tout, comme en témoigne Dominique Perrault, qui s’intéresse à la lumière « non pas seulement à sa capacité à révéler l’espace, à éclairer une situation, mais bien à la lumière pour elle-même, en tant que telle, dans sa matérialité propre ». Mais encore aujourd’hui, aux yeux des maîtres d’ouvrage, le travail des concepteurs lumière sur l’éclairage naturel apparaît souvent superflu. Pourtant, selon François Migeon, « cet aspect impacte fortement le projet de lumière artificielle, qui doit trouver son équilibre, tant dans les niveaux d’éclairement cumulés (naturel + artificiel) que dans des notions de contrastes et de luminances. La lumière naturelle est une lumière vivante, active, riche de nuances, et représente une plusvalue fantastique pour un projet ». Roger Narboni espérait, en 2015, qu’« avec l’évolution des technologies LED les possibilités d’intégration qu’elles offrent dans l’architecture, et • • • suite p. 32

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© Targetti. Photo Ivan Rossi

• • • suite de la p. 28 « La lumière est immatérielle, mais bien réelle – elle n’est visible que lorsqu’elle est émise ou reflétée par un corps », c’est ainsi que James Turrell traduisait cet étonnant paradoxe qu’est la lumière, invisible et pourtant matière première de l’architecture, désirée et pourtant dont on doit se protéger. Naturelle, elle pénètre aujourd’hui largement dans les espaces intérieurs, parfois même trop et il faut alors la filtrer, la détourner, mais elle reste omniprésente, jouant, par ses variations de température de couleur et d’intensité toute la journée, sur les contrastes, les reflets et même les ombres, mettant l’accent ici sur un détail architectural, là en enveloppant un large volume.


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Salon des Cinquecento, Florence. Maître d’ouvrage : Confindustria Firenze – Solution éclairage : Targetti en collaboration avec SILFI Spa. 144 luminaires à LED ont été expressément conçus par Targetti. Pour l’éclairage des fresques murales et du plafond de Giorgio Vasari, des mâts spécifiques ont été réalisés pour recevoir les projecteurs à LED afin de les intégrer de façon discrète pour ne faire place qu’à la lumière. Le mélange de sources LED à l’IRC élevé (RA > 90) avec différentes températures de couleur, 2 700 K et 4 000 K, permet d’exalter les couleurs et les architectures présentes en parvenant à dévoiler des détails. À la base des mâts, ont été insérés des appareils équipés d’une optique floor washer, à même de créer des scénarios lumineux. Les sculptures sont éclairées par des luminaires LED, spécialement conçus pour s’intégrer dans le bâti, tandis que les tableaux, la table des rapporteurs et le pupitre bénéficient de la lumière des projecteurs Coro, disposés sur des cadres en hauteur. Le système de contrôle sans fil permet de gérer de façon optimale les différentes scénographies lumineuses en fonction des exigences spécifiques du Salon. LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 31


Lumières Dossier

• • • suite de la p. 30

Des solutions en constante évolution Chez les fabricants, à l’instar de Trilux, on admet que, grâce au développement de luminaires LED modernes, les concepteurs disposent de davantage de possibilités qu’il y a quelques années. Le design du luminaire, plus libre, peut mieux s’adapter à l’architecture pour y placer des accents plus ciblés et créer un aménagement lumineux réussi, à l’échelle de l’architecture, sans la falsifier ni l’éclipser. Il faut d’abord comprendre l’architecture ellemême avant de pouvoir commencer à supporter ou même à renforcer ses effets. De nombreux paramètres sont aujourd’hui modifiables : outre la gradation de l’intensité, il est possible de faire varier les températures de couleur, de disposer de plusieurs ouvertures de faisceaux, de choisir parmi plusieurs tailles au sein d’une même gamme de luminaires, donnant la possibilité de faire apparaître l’architecture encore plus vivante. Zumtobel, Philips Lighting, mais aussi Feilo Sylvania, et d’autres encore, ont développé des systèmes de gestion qui permettent d’enregistrer des ambiances lumière différentes et programmables. • • • suite p. 34

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DomQuartier, Salzbourg Solution éclairage : Regent Maître d’ouvrage : Land de Salzbourg Architectes : Gerhard Mitterberger, Heide Mühlfellner Bureau technique : Pürcher Planungs GmbH

© Regent. Photo Christian S. Poschner

grâce aux recherches et à l’arrivée programmée des matériaux lumineux de construction, ce travail complexe et conjoint de conception lumière(s), naturelle et artificielle, deviendra une évidence, un besoin et une nécessité de toute rénovation comme de tout projet architectural innovant ». Armand Zadikian, spécialiste de la mise en lumière intérieure des lieux de culte, rappelle que « dans le cas de monuments historiques ou classés, le projet comme l’installation doivent être effectués en collaboration étroite avec l’ABF ou l’AMH ou le maître d’œuvre, afin de choisir judicieusement les emplacements des appareils dans le respect de l’architecture et des besoins de l’éclairage. Il faut se laisser porter par l’architecture, en jouant sur les contrastes, les températures de couleur, les angles d’ouverture des luminaires ». Quelles fonctions, quelles performances, quelles nouvelles technologies, aujourd’hui ? Les solutions LED répondent-elles aux attentes des concepteurs lumière ?

L

’Oratoire nord fait partie du nouveau quartier de la cathédrale, le DomQuartier, ouvert à la mi-mai 2014. Ce circuit des musées relie les magnifiques salles d’apparat de l’ancienne Résidence, la galerie de la Résidence, le Dom Nordoratorium, le cabinet des curiosités, la Longue galerie et le nouveau musée de l’abbatiale Saint-Pierre situé dans l’aile du Wallistrakt. Pour éclairer la salle d’exposition, Regent a choisi de suspendre, au centre de la pièce, un cercle de rails de 6 m de diamètre. Les luminaires LED intégrés projettent une lumière indirecte, dont l’intensité est variable et se règle par le biais d’une interface DALI. En outre, la température de couleur est elle aussi modulable de 2 500 à 6 500 K. Les spots fixés sur la boucle peuvent être positionnés selon les effets recherchés, et orientés individuellement en fonction des besoins. Le circuit se poursuit par les marches nord de la cathédrale de Salzbourg. Cet escalier arqué orné d’une passementerie sacrée est discrètement éclairé par un luminaire Torino

suspendu en son centre. Un éclairage à LED intégré dans le soubassement des marches éclaire le reste de l’escalier. Pour réaliser ce circuit, l’Université de Salzbourg a dû abandonner un étage de l’aile Wallistrakt qu’elle utilisait. Afin que celle-ci puisse disposer des locaux nécessaires, les combles situés sous les arcs ont été aménagés. Le projet a été dirigé par l’architecte de Salzbourg Heide Mühlfellner qui a elle aussi collaboré avec le bureau technique Pürcher de Schladming. Pour garantir l’homogénéité de l’éclairage, Regent Lighting a été chargé de cette partie également. Les auditoires et les couloirs sont éclairés de manière indirecte et dans le respect des normes grâce aux downlights encastrés Echo LED alliés à la solution ICE Case LED. Par leur construction, ces luminaires répondaient au souhait de l’architecte d’utiliser des solutions d’éclairage aussi discrètes que possible dans les combles ouverts. La réglette système Slash 2 LED vient en outre souligner la sobriété de la nouvelle installation sanitaire intégrée.


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Médiathèque La Source, Le Bouscat Solution éclairage : Feilo Sylvania Maître d’ouvrage : Commune du Bouscat Architecte : Agence King Kong Bureau d’études : Artelia Installateur : CIMEA

© Feilo Sylvania. Photo Arthur Péquin

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u cœur de la ville du Bouscat, commune de la métropole de Bordeaux, La Source, médiathèque et maison de la vie éco-citoyenne et associative, conçue par l’Atelier d’architecture King Kong, est un élément majeur de la remodélisation urbaine et paysagère du centre-ville. Déployé sur 2 831 m², ce bâtiment de béton blanc donne sur la place de la mairie et ses platanes historiques. Conscients de l’importance des arbres anciens et de la valeur qu’ils incarnent aux yeux des résidents, les architectes ont fait le choix de les conserver et d’incurver la façade principale vitrée de La Source selon une ligne à la fois douce et franche indiquant d’emblée la spécificité du bâtiment. La double courbure de la toiture en charpente métallique rayonne autour de la façade en mur-rideau qui s’enroule autour des arbres. Au rez-de-chaussée, sont logés les espaces publics de la médiathèque ainsi que ceux de la maison de la vie éco-citoyenne et associative, à l’étage, les espaces réservés à l’administration et aux bureaux du personnel.

Dans une enveloppe de niveau BBC, tous les matériaux utilisés pour la construction de ce bâtiment ont été choisis pour leurs qualités d’efficacité énergétique et acoustique, leur confort d’usage et leur esthétique. Pour répondre aux souhaits de l’architecte, Sylvania a développé un concept d’éclairage LED spécifique : Rana Linear Led, des lignes lumineuses continues suivant la structure métallique du bâtiment. Équipé d’un diffuseur micro-prismatique à haute transmission (UGR < 19), ce luminaire garantit un excellent confort visuel. Il offre un flux

© Feilo Sylvania. Photo Arthur Péquin

lumineux uniforme (jusqu’à 3 186 lm sur une longueur de 1 150 m). « Quand on veut révéler les principes architecturaux d’un édifice, le choix des luminaires est important, indique Julie Dehaut, chef de projet à l’agence King Kong. Sur ce projet, pour souligner le rayonnement de la charpente métallique, nous recherchions un luminaire dont l’esthétique forme des lignes lumineuses. Il devait aussi être suffisamment puissant pour éclairer des hauteurs sous-plafond élevées – 9 m au plus haut – sans éblouir les usagers. »

© Feilo Sylvania. Photo Arthur Péquin

LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 33


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• • • suite de la p. 32

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Pavillon UniCredit à Milan Solution éclairage : Erco

© ERCO . Photo Dirk Vogel

iGuzzini vient de présenter la dernière version de Laser Blade XS « The Blade », de dimensions extrêmement réduites (28 mm de largeur seulement), qui permet d’obtenir, en fonction des exigences, soit une lumière asymétrique qui éclaire les surfaces verticales, soit une lumière à fort contraste avec différents faisceaux disponibles (24°, 36°, 55°). La solution avec faisceau plus étroit concentre la lumière sur les surfaces horizontales de type tables, sols ou plans d’appui, et fait donc office de lumière d’accentuation. Le cône de lumière plus large crée en revanche un éclairage général. Targetti, de son côté, propose Cloud, disponible dans les versions Spot, Flood, Medium wide flood et Wide flood. Orientable de - 25° à + 75° sur le plan vertical, et à 355° sur le plan horizontal, avec système de visée manuel. Le projecteur Oseris d’Erco offre, quant à lui, sept répartitions de lumière qui, pour les versions à symétrie radiaire, vont de Narrow spot à Extra wide flood avec, pour cette dernière, un angle qui approche les 80°. À ces cinq distributions s’ajoutent les versions asymétrique et à symétrie orthogonale Wallwash et Oval flood, pour un éclairage vertical. L’Enquête produits (pp. 35, 36 et 37), loin d’être exhaustive, montre bien la diversité des solutions disponibles sur le marché, mais, compte tenu de la rapidité des avancées technologiques, n’est qu’une photographie des performances atteintes aujourd’hui. n

Architecture : aMDL Architetto Michele De Lucchi Sr Conception lumière : Gruppo C14, Alexander Bellman

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e célèbre architecte et designer italien Michele De Lucchi a conçu sous la forme d’une lanterne géante le nouveau pavillon polyvalent du groupe bancaire UniCredit en collaboration avec les concepteurs lumière de Gruppo C14 : le joyau architectural de bois et de verre semble illuminé de l’intérieur. En contraste avec le langage architectural aussi froid que technique des tours en verre réfléchissant de la piazza Gae Aulenti, la tour de bureaux se dresse avec ses 218 m au centre et marquant la nouvelle silhouette milanaise. La construction verticale en montants de bois et lamelles de mélèze horizontales enveloppe un noyau vitré, comprenant l’auditorium au rez-de-chaussée, la galerie au niveau intermédiaire et le lounge sous la toiture arrondie. La tour se distingue de l’architecture high-tech environnante non seulement par sa forme organique et son matériau naturel, mais aussi par sa lumière blanc chaud (3 000 K) choisie pour l’ensemble de l’éclairage intérieur et extérieur du pavillon. Pour transposer dans la réalité l’idée d’une « lanterne » visible au loin, accessible et dégageant une lumière chaleureuse, le spécialiste en éclairage Alexander Bellman a élaboré d’astucieux détails constructifs,

en association avec les concepteurs de l’agence Michele De Lucchi : des projecteurs Grasshopper, invisibles pour les visiteurs, ont notamment été installés dans des niches à l’intérieur de la structure verticale porteuse en bois et à l’extérieur devant la façade vitrée, apportant ainsi un éclairage ascendant et accentué de la façade avec des cônes lumineux qui se chevauchent en donnant l'impression que la construction est éclairée de l’intérieur. Des encastrés Light Board en blanc chaud (48 W) installés sur les poutres latérales éclairent par de larges cônes lumineux la sous-face voûtée du plafond du pavillon. En retrait par rapport à la façade vitrée, les plaques murales entourant le cœur du pavillon à tous les niveaux ont été éclairées de façon homogène avec des encastrés à faisceau mural à lentille Compact intégrés au plafond, blanc chaud (24 W et 32 W). L’exposition inaugurale dans le nouveau pavillon présentait soixante-dix œuvres d’art de l’UniCredit Art Collection. Avec leurs optiques interchangeables, les projecteurs Optec permettent des accents lumineux contrastés, l’éclairage d’accentuation d’objets exposés, l’éclairage homogène des murs ou encore des éclairages à contours nets pour des effets lumière spectaculaires. Par les contours lumineux précis qu’ils appliquent sur les objets exposés, les projecteurs à contours Pollux assurent une mise en scène magique de l’art.


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Enquête produits

Liberté de création Optiques, températures de couleur, formes, ou encore modes de fixation, dimensions, le portefeuille des solutions proposées pour l’éclairage architectural comprend un large éventail de possibilités. Les produits, pour la plupart orientables et inclinables, se conjuguent aussi avec des systèmes permettant la programmation de scénarios lumineux pour une meilleure adaptation au bâtiment. Olmo, de Giulio Iacchetti, pour ARTEMIDE Olmo est un système basé sur une combinaison d’éléments optiques et mécaniques : un module de rail linéaire, une jonction/alimentation et trois têtes lumineuses qui offrent des performances différentes. Les rails de suspension peuvent être reliés entre eux ou installés en position verticale ou horizontale ; ils supportent jusqu’à 130 W. Les têtes lumineuses sont disponibles en deux versions : lumière spot ou diffuse. Le spot a une émission contrôlée et est équipé d’un élément permettant la rotation sur 360° et l’inclinaison à 90°. La version lumière diffuse est disponible en deux tailles. Lors de l’installation, chaque élément peut être équipé d’un variateur de lumière, et le réglage sélectionné peut être enregistré pour une utilisation ultérieure, ce qui permet une définition précise des innombrables scénarios lumineux. Flux lumineux (lm) 1 236 lm, IRC 90 et 2 700 K. www.artemide.com

Egg de LAMDALUX Avec une efficacité lumineuse qui peut atteindre plus de 125 lm/W, ce luminaire se décline en suspension, applique, encastré, saillie et projecteur avec adaptateur 3 allumages pour rail Lamdalux. Avec des combinaisons variées de 1, 2 ou 4 appareils selon les versions, il offre un IRC de 85 et une température de couleur de 3 000 K (4 000 K sur demande). En tout, 14 références sont disponibles. www.sermes.fr

Beacon XL de CONCORD Ce luminaire affiche une efficacité lumineuse qui peut atteindre 119 lm/W, un IRC de 93 ou 85, selon les modèles, et une durée de vie de 72 000 heures. Il se décline en plusieurs faisceaux : étroit (15°), moyen (34°) et large (50°) ; deux températures de couleur de 3 000 K et deux finitions, blanche ou noire en standard (autres couleurs sur demande). De nombreux accessoires sont disponibles : lentille élongation, lentille anti-éblouissement, nid d’abeille, volets coupe-flux et visière. www.feilosylvania.com Triade de RZB Triade se décline désormais en version LED. Grâce au montage optionnel des rails électriques, la position du luminaire peut être modifiée. Il est également possible de l’adapter à des conceptions de pièces ou de murs changeantes. La diffusion de la lumière est tout aussi flexible : le diffuseur pivote jusqu’à 90° à la verticale. En polycarbonate opale et résistant aux chocs, il diffuse une lumière douce et régulière. Triade LED est équipé en standard d’un multi-adaptateur pour rails triphasés ou d’un adaptateur pour rails DALI triphasés de RZB. De 3 100 lm à 5 450 lm en 3 000 K et 4 000 K. www.rzb.de/fr

LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 35


Lumières Dossier Palco Low Voltage d’Artec3 Studio pour iGUZZINI Avec le Palco Low Voltage, la série de projecteurs et cadreurs Palco s’enrichit de nouveaux modèles dans la dimension du micro, avec des solutions aux diamètres de 51 mm, 37 mm et 19 mm, alimentés à très basse tension. La technologie optique Opti Beam produit un faisceau défini, sans effet double-ring pour un extraordinaire confort visuel. Des projecteurs à distributions spot, medium et flood et de multiples cônes sont disponibles, Wall Washer pour une distribution verticale excellente et des cadreurs pour créer des formes géométriques lumineuses aux contours nets et précis. Jusqu’à deux accessoires à monter simultanément, pour adapter et diriger le faisceau lumineux. Flexible, avec inclinaison de +/- 90° et rotation jusqu’à 355°. Existe en 2 700 K et 3 000 K avec un IRC 90 et de multiples flux lumineux. www.iguzzini.com

Ø19 mm

Ø37 mm

Oseris d’ERCO Ce projecteur offre pas moins de sept répartitions de lumière. Ces distributions, pour les versions à symétrie radiaire, vont de Narrow spot à Extra wide flood. Cette dernière, avec un angle qui approche les 80°, fait de ces projecteurs une solution d’éclairage général avec seulement quelques appareils. À cela, s’ajoutent les versions asymétrique et à symétrie orthogonale Wallwash et Oval flood, pour un éclairage vertical. La gamme se décline en 3 000 K ou 4 000 K. www.erco.com

Ocullo XL de LUMIANCE Ce downlight LED se destine aussi bien à l’éclairage général des espaces de vente que des vitrines ou des portants. Associé à des flux lumineux de 3 000 à 4 000 lm, il offre des températures de couleur de 3 000 K et 4 000 K avec un IRC de 90. Les luminaires sont disponibles en versions Mono (ronde ou carrée), Duo et Trio, avec un large éventail d’accessoires et différents angles de faisceaux afin d’offrir la liberté et la souplesse nécessaires pour éclairer au mieux les espaces de vente. www.feilosylvania.com

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Ø51 mm

Mosaic de MEGAMAN Ce luminaire sur rail offre un éclairage d’une grande flexibilité. Conçu pour accueillir les différentes gammes de LED PAR 16 GU10, il répond aux exigences des professionnels en autorisant sur un même rail, plusieurs combinaisons d’angles de faisceaux, de puissances, de températures de couleur et de technologies. Avec une rotation de 330° et 90° d’angle d’inclinaison, il fournit une solution d’éclairage multidirectionnel qui convient à l’accentuation. www.megaman.fr

Cloud de TARGETTI Ce projecteur orientable LED haute puissance blanc chaud (3 000 K) ou blanc neutre (4 000 K) offre un IRC de 84 (et Ra 97 disponible sur demande). L’optique de précision à facettes convexes en polycarbonate métallisé avec haute réflexion est disponible dans les versions Spot, Flood, Medium wide flood et Wide flood ; traitement « Scratch Proof Formula » anti-rayures. Orientable de - 25°à + 75° sur le plan vertical et à 355° sur le plan horizontal, avec système de visée manuel. www.targetti.com/fr


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Spot Darklight de LEDVANCE Le spot Darklight peut être intéressant pour l’éclairage général car il présente la particularité d’avoir la source en retrait – on ne voit pas la source – ce qui évite tout risque d’éblouissement, appréciable également pour créer une ambiance douce et agréable. Il présente une efficacité lumineuse de 85 lm/W en 3 000 K. www.ledvance.fr

Wiggle de REGENT Cette ligne lumineuse flexible, modelable in situ – en ligne droite, courbe ou en cercle – peut être librement configurée. Qu’il soit installé en mode apparent au mur ou au plafond ou en mode suspendu, le Wiggle, grâce à sa composition offrant différents éléments d’éclairage, se modèle en toute flexibilité et peut être adapté à n’importe quelle forme de bâtiment ou, au contraire, configuré comme objet lumineux autonome. Il est extensible à volonté en longueur, rectiligne continue ou en courbe. 4 000 lm/1,50 m en 3 000 K ou 4 000 K. www.regent.ch/fr

Biloba XL de HOLIGHT Gradable, ce projecteur pour rail existe en deux puissances (42 W et 55 W), plusieurs flux lumineux, de 4 350 lm à 5 700 lm, et trois faisceaux, Spot (18°), Medium (33°) et Flood (57°). Il propose deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K, et en option, des teintes adaptées à l’éclairage des boulangeries, boucheries, et poissonneries. IRC de 80 ou 90, selon les modèles. www.holight.com

Supersystem II de ZUMTOBEL Désormais, des downlights et des projecteurs encastrables, disponibles en trois tailles, ainsi que des rails conducteurs encastrables parachèvent le portefeuille de Supersystem II. Pièces de jonction d’angle, accessoires de suspension ou appareils de commande dissimulés dans le cache-piton élargissent également le champ conceptuel des possibles. Le système comprend dix produits adaptés à chaque situation : du module linéaire LEDline, en passant par les projecteurs (au nombre de 7 avec faisceaux différents) d’accentuation pour une atmosphère animée, jusqu’aux lèche-murs dédiés aux surfaces verticales, sans oublier les rails. www.zumtobel.com

Tonic de THORN Avec un indice de rendu des couleurs de 90 et une efficacité lumineuse qui peut atteindre 100 lm/W, sa flexibilité (rotation de 0° à 350°, inclinaison de 0° à 90°), ce projecteur sur rail, disponible en blanc ou noir, s’adapte à tout type d’éclairage dans les commerces, qu’il s’agisse de l’éclairage général, des vitrines ou d’accentuation. www.thornlighting.fr

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DP A

Le design en osmose avec l’architecture

Lumières Designer

© Patrick Swirc

Gaëlle Lauriot-Prévost, Dominique Perrault Architecture Diplômée de l’école Camondo à Paris, Gaëlle Lauriot-Prévost intègre tout de suite l’agence d’une jeune architecte irakobritannique, Zaha Hadid. En 1989, elle rejoint l’agence de Dominique Perrault, au moment où celui-ci entame l’œuvre de sa vie : la Bibliothèque nationale de France. Outre le travail d’aménagement intérieur, c’est elle qui élabore l’iconique chaise en bois rectangulaire. Gaëlle Lauriot-Prévost est directrice artistique de l’agence DPA et designer. Dans le domaine de la lumière, on lui doit, entre autres, la collection « In The Tube » et, récemment, les luminaires du pavillon Dufour au château de Versailles.

Vous avez signé plusieurs designs lumière, comment abordezvous leur concept ? Mon approche de la lumière a vraiment débuté lorsque je suis entrée à l’agence DPA, en 1989, au moment où commençait le projet de la BnF. J’ai appris à regarder la nature des parois, à comprendre où le matériau commence et s’arrête afin que la lumière s’intègre à l’architecture. Par exemple, les éclairages de la BnF se font discrets alors qu’au pavillon Dufour, leur ostentation est un écho à l’histoire du château de Versailles. C’est ce travail sur le design contextuel qui permet d’interpréter l’architecture par la lumière, de créer cette osmose. Les luminaires « In The Tube », conçus avec Dominique Perrault, sont destinés au domestique. Comment avez-vous transposé votre réflexion à un objet lumineux dédié à un usage quotidien, hors d’un contexte architectural ? Nous sommes partis d’un tube, que nous travaillons depuis des années en architecture, mais avons utilisé d’autres matériaux : notamment le verre plutôt que le polycarbonate, qui apporte une très belle transparence au luminaire ; nous avons repris la maille plissée, mais travaillée à une plus petite échelle. En Inox,

laiton ou cuivre, elle donne la teinte argentée, dorée ou cuivrée aux différents modèles. La couleur joue un rôle très important dans l’éclairage et j’accorde une attention particulière aux températures de couleur des sources, afin que la couleur de la lumière soit en totale adéquation avec les espaces qu’elle éclaire. Comme la lumière chaude des éclairages de la grande galerie du pavillon Dufour au château de Versailles ? Cette salle, dédiée à l’accueil des visiteurs individuels, donne en effet le ton « Versailles » dès l’entrée. La lumière chaude accompagne le métal doré, matériau principalement utilisé, et favorise la cohérence de l’ensemble, qu’il s’agisse du bardage ondulé du plafond, des lattes du parquet ou de la lustrerie. Les luminaires, qui se dressent de part et d’autre des fenêtres tels des étendards, se prolongent par de larges pétales positionnés dos à dos et dont les courbes et les contre-courbes se renvoient la lumière dans des teintes ambrées. Leur côté extravagant et les teintes flamboyantes de la salle transcendent l’histoire de la vieille aile, sans la gommer, et replacent les visiteurs dans le contexte architectural défini par Gabriel. Ce rapport entre histoire et modernité se retrouve dans les luminaires conçus pour le restaurant ore – Ducasse… En effet, j’ai choisi un tube que j’ai décliné en objets lumineux très décoratifs selon les espaces. J’ai ainsi travaillé les tubes à l’horizontale pour créer un lustre « soleil » dans les salles de restauration, et à la verticale pour les suspensions tubulaires qui font écho aux bouteilles et aux verres disposés dans la partie bar. Les limites de notre liberté de création étaient celles de la technologie, levées par des adaptations définies ensemble avec le fabricant, l’installateur. Ce dialogue nourrit et enrichit l’idée du designer et lui permet d’aller jusqu’au bout de son concept. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 39


LA LUMIÈRE

pertinente

© Alexis Toureau

Lumières Showroom

Rubrique réalisée par Alexandre Arène

Radian, créé et dirigé par Gérard de Longcamp, développe et produit depuis plus de vingt-cinq ans des solutions d’éclairage de haute qualité pour les applications commerces et tertiaires. Le showroom de la marque, emblématique de l’esprit Radian, accueille les bureaux du siège de l’entreprise parmi les solutions d’éclairage, exposées dans leurs conditions réelles de fonctionnement.

« Un éclairage direct/ indirect, simultané ou dissocié, signé Radian. Ludic Touch est emblématique de l’état d’esprit de Radian : l’exigence d’une lumière de qualité portée par un design sobre et élégant. »

© Alexis Toureau

Ludic Touch

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Véritable fer de lance de Radian, Ludic Touch est une solution d’éclairage qui se décline pour de multiples usages dans le tertiaire, avec un accent mis sur la technologie et le design. Décliné en lampadaire sur pied ou sur presse en version déporté simple et déporté double, en suspension, applique murale ou sur mât technique, Ludic Touch comprend une gamme très diversifiée, dont Radian poursuit en permanence le développement. Au-delà de ses performances, cette solution est le fruit d’une exploration novatrice des modes d’éclairage direct/indirect, simultanés ou dissociés.


Lumières Showroom « Une solution d’éclairage linéaire modulaire pour structurer l’espace » Spaceline

© Alexis Toureau

Disponible en suspension, encastré plafond et plafonnier, Spaceline est un système d’éclairage LED linéaire qui permet de multiples assemblages pour structurer l’espace. Ce produit, de très haute qualité, est apprécié des architectes pour sa modularité. L’homogénéité de la lumière diffusée par l’appareil ne permet pas de distinguer les LED et la finition en aluminium très travaillée ne laisse pas fuir la lumière. Ce luminaire a été conçu avec un très haut niveau d’exigence, tant en termes de qualité de lumière que de design. Avec un flux lumineux de 1 300 lm/m pour les versions encastrées (2 320 lm/m pour les suspensions) et un UGR < 19, il offre un bon confort visuel.

« Un appareil qui repousse les potentiels de la LED à travers l’optique et l’électronique » Doté d’un véritable « moteur de lumière » optoélectronique, comportant jusqu’à 360 LED et collimateurs selon la version, TeamLed offre un éclairage performant (140 lm/W) avec une efficacité lumineuse de sans le moindre éblouissement. Les LED de très faible puissance focalisent la lumière grâce aux collimateurs ; en résultent un rendement élevé, un flux lumineux bien dirigé et une luminance réduite. TeamLed est pilotable et gradable et se décline en encastré, suspension, ou encore en plafonnier centré ou décentré, avec une température de couleur de 4 000 K et un UGR < 19. TeamLed constitue une solution peu énergivore et confortable, adaptée aux installations tertiaires, en particulier aux bureaux et salles de réunion.

© DEGW France / Air France

TeamLed

« Une lampe conçue pour le travail de précision » Plux

© Alexis Toureau

Élaboré à partir du « moteur de lumière » optoélectronique conçu par Radian, Plux offre une uniformité d’éclairement supérieure à 0,7, un UGR < 19 et un IRC supérieur à 80, permettant d’obtenir un niveau d’éclairement au poste de travail de 500 lux moyens. D’une fonctionnalité intuitive, Plux autorise plusieurs possibilités de réglage, grâce à son système de double pivotement, qui lui permet notamment de rester parallèle au poste de travail quelle que soit son implantation sur la table. Disponible en deux températures de couleur (4 000 K en modèle standard et 3 000 K en option) et en deux versions, lampe de travail et liseuse sur pied, Plux constitue une solution polyvalente tant pour les activités de bureau, les salles d’attente ou les établissements de santé, que pour répondre aux besoins des professionnels amenés à réaliser des travaux minutieux.

Showroom Radian : 5, rue d’Arsonval – 75015 Paris - Tél. : 01 43 21 65 65 Ouvert de 8 h à 19 h

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Lumières Cahier

technique

ÉCLAIRAGE DE SÉCURITÉ L’éclairage de sécurité est vital pour la protection des personnes. En cas de coupure de l’alimentation électrique, de défaillance de l’éclairage normal ou d’alarme incendie, il permet l’évacuation rapide et sûre des bâtiments, en diminuant les risques de panique et en facilitant l’intervention des secours.

© Sammode. Photo Patrick Miara

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

Tour des Arts, Les Herbiers (84) Luminaire d’éclairage de sécurité Coulomb LSC de Sammode.

LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 43


technique

© Legrand

Lumières Cahier

BAES LED d’évacuation encastré Kickspot de Legrand équipé d’un système automatique de test intégré SATI AutoDiag, certifié NF Environnement.

© Schneider Electric

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BAES SATI Exiway Smart de Schneider Electric.

© Kaufel

BAES Elitt de Kaufel (installation en drapeau), autotestable et adressable SATI.

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oit-on le rappeler ? Le décret no 73-1007 du 31 octobre 1973 relatif à la protection contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public a renforcé la règlementation, suite à l’incendie tragique qui avait fait 146 victimes dans une boîte de nuit, en France en 1970. Aujourd’hui, les causes d’évacuation d’un établissement sont encore plus nombreuses qu’hier (alertes à la bombe, risques chimiques, inondations, attentats) et ne concernent pas seulement la coupure secteur de l’éclairage normal. L’éclairage de sécurité peut être assuré, soit à partir d’une source centralisée constituée d’une batterie d’accumulateurs alimentant des luminaires (LSC), soit à partir de blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES). Que dit la règlementation ? Comment fonctionne l’éclairage de sécurité ? Comment l’installer ? Quelles sont les opérations de vérification à effectuer ? Pour les établissements recevant des travailleurs (ERT), les obligations des chefs d’établissement et des maîtres d’ouvrage concernant l’éclairage de sécurité sont énoncées dans le Code du travail, en parti-

culier à l’article R4227-14 (créé par le décret n° 2008-244 du 7 mars 2008, et modifié par le décret 2010-1018 du 30 août 2010). L’arrêté d’application du 14 décembre 2011 en fixe les règles de conception et de mise en œuvre ainsi que les conditions d’exploitation et de maintenance. Pour les établissements recevant du public (ERP), c’est le Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique, aux articles EL et EC, qui précise les responsabilités et les règles de conception, d’installation et de maintenance de l’éclairage de sécurité. Selon Vincent Huin, directeur Développement et responsable du comité Métier Éclairage de sécurité, IGNES, « si les pouvoirs publics ont imposé la mise en place de l’éclairage de sécurité dans les ERP, ERT, les IGH et les immeubles d’habitat collectif, les exploitants et les installateurs semblent parfois oublier le sens premier de cette règlementation ». Ces obligations sont le plus souvent vécues comme une contrainte, en perdant de vue que l’éclairage de sécurité peut sauver des vies en guidant les occupants vers les issues de secours et en limitant les risques de panique.


Lumières Cahier © DR

Éclairage d’évacuation Pour bien comprendre le rôle de l’éclairage de sécurité, quelques définitions s’imposent. On entend par « éclairage d’évacuation » celui qui balise les cheminements, les sorties, les obstacles, les changements de direction. Pour remplir cette fonction en toute sécurité, le règlement impose un flux lumineux d’au moins 45 lumens pendant une heure au minimum. Dans les couloirs ou dégagements, les luminaires d’éclairage de sécurité ne doivent pas être espacés de plus de 15 mètres. En ERP, l’éclairage d’évacuation est imposé pour tous les locaux dont l’effectif est supérieur à 50 personnes ou ceux dont la superficie excède 300 m² ou ayant un sous-sol de plus de 100 m². En ERT, il n’est pas obligatoire pour les établissements réunissant les conditions suivantes : • le local débouche directement, de plain-pied, sur un dégagement commun équipé d’un éclairage d’évacuation ou à l’extérieur ; • l’effectif du local est inférieur à 20 personnes ; • toute personne se trouvant à l’intérieur dudit local doit avoir moins de 30 mètres à parcourir.

Nathalie Coursière Présidente du comité Métier Éclairage de sécurité, IGNES Grâce notamment à la technologie LED, les fabricants proposent des offres qui concilient esthétique et sécurité. Leur faible encombrement permet leur intégration optimale dans l’environnement architectural des bâtiments. Mais le critère esthétique ne doit pas contrarier l’impératif de sécurité : on peut parfois voir des étiquettes fantaisistes non conformes aux exigences de l’article CO 42 du règlement de sécurité qui nuisent à la lisibilité des indications de balisage. Soulignons également l’importance des marques de qualité NF AEAS

Visibilité du pictogramme Le public doit pouvoir visualiser aisément les indications de balisage en cas d’évacuation, en tout point du bâtiment accessible au public, même en cas d’affluence. À cette fin, ces pictogrammes doivent être éclairés, soit par le bloc qui les porte s’ils sont transparents, soit par le bloc situé à proximité s’ils sont opaques. Ils doivent être conformes aux normes NF EN 7010 et NF ISO 3864 : au minimum de 10 cm (H) x 20 cm (L) et blancs sur fond vert. Les étiquettes « sortie » et « sortie de secours » ne peuvent être installées qu’en complément des pictogrammes réglementaires. De même, les panneaux photoluminescents ne peuvent en aucun cas se substituer aux luminaires d’éclairage de sécurité : ils ne sont tolérés là aussi qu’en complément.

(Appareils Électriques Autonomes de Sécurité) et NF AEAS PERFORMANCE SATI (Système Automatique de Test Intégré). Attribuées par un organisme indépendant, elles donnent l’assurance d’utiliser des produits sûrs et fiables et attestent leur conformité aux exigences des normes et de la réglementation. L’éclairage de sécurité éco-labellisé NF Environnement garantit, quant à lui, le meilleur choix de solutions en termes de performances énergétique et environnementale.

© IGNES

© Vertiv

technique

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technique « Autre point d’achoppement, explique Vincent Huin, la nécessité d’accroître la visibilité du balisage ; on voit encore des luminaires d’évacuation apposés au plafond, ce qui les rend inefficaces, puisqu’il faut être dessous pour voir le pictogramme ! Les industriels proposent pourtant des solutions avec des modes de pose répondant à toutes les contraintes de configuration : en drapeau, suspension…, qui concilient esthétique et visibilité optimale. La durée d’évacuation diffère selon les types d’établissement, précise Vincent Huin. Le temps de réaction des occupants est plus ou moins long. Ils ont aussi tendance, par réflexe, à reprendre le chemin par lequel ils sont entrés, au risque de créer une congestion et d’accentuer la panique. Par conséquent, plus nette est la perception du balisage, plus rapide s’effectuera l’évacuation par l’utilisation des issues de secours disponibles. »

le secteur est intentionnellement coupé (période de non activité, réhabilitation partielle…). Cette exigence est satisfaite par la télécommande qui permet de restituer immédiatement la fonction après la coupure volontaire et prolonge la durée de vie de l’installation tout en minimisant la consommation d’énergie. Les chefs d’établissements sont responsables du bon fonctionnement de leur installation d’éclairage de sécurité : ils doivent procéder à sa vérification et aux opérations de maintenance prévues à intervalle régulier (articles EC13 et EC14 du règlement de sécurité pour les ERP et arrêtés des 26/02/2003 et 14/12/2011 pour les ERT). Respecter la norme NF C 71-830 permet de se conformer à ces obligations.

BAES Serenga de Kaufel SATI.

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© Behar

BAES ETAL FI de Béhar sécurité (Cité des Vins, Bordeaux).

© Legrand

© Kaufel

Éclairage d’ambiance L’éclairage « d’ambiance » est destiné à réduire les risques de panique. Il doit procurer un flux lumineux minimal de 5 lumens par mètre carré pendant au moins une heure (durée assignée de fonctionnement) et doit comporter au minimum deux luminaires. Le rapport entre la distance maximale séparant deux foyers lumineux voisins doit être inférieur ou égal à quatre fois leur hauteur au-dessus du sol. Dans les ERP, l’éclairage d’ambiance doit être installé dans chaque local où l’effectif est supérieur à 100 personnes et à 50 personnes en sous-sol. Dans les ERT, il est obligatoire dès lors que l’effectif dépasse 100 personnes, avec une occupation supérieure à une personne par 10 m². Dans les ERP et ERT, l’éclairage de sécurité est à l’état de veille pendant les périodes d’exploitation, et mis à l’état de repos ou d’arrêt lorsque

BAES LED d’évacuation Eco1 de Legrand. Pose saillie ou encastrée ; équipé d'un système automatique de test intégré SATI AutoDiag, certifié NF Environnement.

© Zemper

Lumières Cahier

BAES et LSC Lumina de Zemper. Pose en drapeau, saillie ou encastrée. SATI adressable.


Lumières Cahier

© Sammode

Vérifications et maintenance Parmi les vérifications périodiques obligatoires figurent : • une fois par mois : le passage à la position de fonctionnement en cas de défaillance de l’alimentation normale, l’allumage de toutes les sources lumineuses, le bon fonctionnement de la télécommande ; • une fois tous les six mois : l’autonomie d’au moins une heure en ERP/ERT, 5 heures en habitat collectif. Le résultat de ces opérations doit être consigné sur le registre de sécurité. Nathalie Coursière rappelle « tout l’intérêt des systèmes adressables pour des installations à partir de 100 BAES ou multi-sites : ils optimisent fortement les coûts et temps d’intervention en déterminant la position du luminaire défectueux et la nature de la panne. Pour les autres installations, les BAES comportant un système automatique de test intégré (SATI) sont recommandés car ils réduisent les coûts d’intervention en permettant, secteur présent, la vérification périodique des produits offrant ainsi une meilleure garantie et visibilité de leur bon fonctionnement. Pour valoriser l’installation de ces solutions, sources d’économies et de sécurité, IGNES a mis en place des modules de formation sur la maintenance de l’éclairage de sécurité en partenariat avec les fédérations professionnelles (installateurs, mainteneurs incendie…) et organismes de formation concernés. Outre ces actions de communication et de formation, nous travaillons avec les acteurs du marché (sécurité civile, préventionnistes, architectes, installateurs…) pour développer et promouvoir des solutions qui, à coût maîtrisé ou nul, permettront de renforcer le balisage en cas de nécessité, quelle que soit la cause de l’évacuation ». n

© Behar

Ceisam, Nantes. Coulomb LSC de Sammode pour source centrale 230V AC/DC permettant de réaliser un éclairage d’évacuation permanent ou non permanent (IP68) garantissant l’absence d’empoussièrement interne, ainsi qu'une résistance mécanique accrue (IK10).

© Eaton

BAES LED d’évacuation Eco1 de Legrand. Pose saillie ou encastrée ; équipé d'un système automatique de test intégré SATI AutoDiag, certifié NF Environnement.

technique

BAES Star de Béhar (Musée des Confluences, Lyon).

LUMIÈRES LUMIÈRES N°8 - SEPTEMBRE N°19 - JUIN 2017 2014 - 47


Lumières Zoom

Le Chronographe est un nouveau centre d’interprétation du patrimoine de Berranger & Vincent Architectes. Proche de Nantes, de la Maison radieuse de Le Corbusier et de l’ancienne église Saint-Lupien à Rezé, sa tour-belvédère de 16 m de haut accueille une œuvre lumière de Bernard Calet. Jouant des horizontales, elle s’intitule Servante.

LIGNE © François Dantart

© François Dantart

www.lightzoomlumiere.fr Rubrique réalisée par Vincent Laganier, Light ZOOM Lumière

Point de repère Depuis la voie rapide qui vient de Nantes Métropole, comme une aura verte dans la nuit, la sentinelle marque le site archéologique gallo-romain de Ratiatum. Une veilleuse dans l’obscurité demeure.

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© Vincent Laganier

Lumières Zoom

Morphologie De 20 h à 23 h, Servante s’allume. Une œuvre lumière conçue au titre du 1 % artistique par Bernard Calet. Sa lumière verte est diffuse et inhabituelle en architecture. Elle enveloppe l’intérieur de la tour-belvédère et crée un effet de silhouette.

Forme et lumière Sur trois niveaux à l’intérieur de la structure, trois formes en U sont luminescentes. Réalisées avec des tubes à cathode froide haute tension, elles sont peu perceptibles de loin.

© François Dantart

© Vincent Laganier

Intégration à l’architecture Fixées sur un support en Inox réfléchissant et protégées par une grille métallique pour éviter les risques de contact électrique, ces lumières s’inscrivent en ligne de mire.

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Lumières Produits

De l’intérieur à l’extérieur : les nouveautés LEDVANCE Panel LED DALI Destiné aux bureaux, salles de classe, salles de conférences, bâtiments administratifs ou encore aux commerces, le Panel LED DALI remplace les luminaires conventionnels 4 x 18 W ou 4 x 14 W. Facile et rapide à installer (en encastré, en suspension ou en saillie), il offre une distribution lumineuse parfaitement homogène. Dans sa version avec UGR < 19, un diffuseur prismatique de haute qualité le rend conforme à l’éclairage des postes de travail avec écran (EN 12494-1). Disponible en trois températures de couleur (3 000, 4 000 et 6 500 K) et en deux formats (600 x 600 et 1 200 x 300), son flux lumineux atteint les 4 000 lm pour une efficacité lumineuse de 110 lm/W. Cette gamme de luminaires professionnels est garantie 5 ans et 50 000 heures.

Downlights pour le tertiaire et le résidentiel Idéal pour les applications tertiaires, le downlight DALI est disponible en deux versions : en 25 W pour un flux lumineux de 2 500 lm et 35 W pour un flux lumineux de 3 500 lm. Les deux puissances se déclinent en trois températures de couleur : 3 000 K, 4 000 K et 6 500 K. Très facile à installer, ce downlight offre une bonne homogénéité et peut s’équiper de cellules de détection de présence Osram LUXeye DALI. www.ledvance.fr

Spot Fireproof IP65, 8 W, gradable Cette solution se destine à des applications résidentielles et notamment à l’éclairage des pièces humides (IP65) ou des maisons basse consommation (joint d’étanchéité à l’air au niveau de la collerette). D’une puissance de 8 W, il est disponible en deux versions : 3 000 K pour un flux lumineux de 620 lm et 4 000 K pour un flux lumineux de 670 lm. Le Spot Fireproof IP65 est gradable et propose deux finitions : avec collerette blanche ou en aluminium brossé. Solution professionnelle facile à installer, ce luminaire diffuse une lumière homogène avec un faisceau lumineux de 36°.

Projecteur LED IP65 asymétrique Dédié à l’éclairage des façades ou de grands espaces, le projecteur LED asymétrique IP65 est disponible en deux versions. La première d’une puissance de 150 W pour un flux lumineux de 15 000 lm, et la seconde d’une puissance de 200 W pour un flux lumineux de 20 000 lm. Les deux versions proposent une température de couleur de 4 000 K et une efficacité lumineuse de 100 lm/W. Robustes (IK08) et compacts (épaisseur de 66 mm), ces produits se manipulent aisément en raison de leur poids contenu et sont faciles à installer (câble de 1 mètre).

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Lumières Produits

Laser Blade XS « The Blade » d’iGuzzini Un symbole de miniaturisation et de précision qui s’intègre parfaitement à l’architecture, créant des formes d’expression inédites en redéfinissant le rapport entre l’espace, la lumière et le design. Précision chirurgicale dans la diffusion de la lumière, dimensions très réduites, extrême confort visuel, une source de lumière invisible et une gamme étendue de formes (linéaires et carrées) constituent les principales caractéristiques du nouveau produit qui rejoint la gamme Laser Blade. Large choix de faisceaux Avec son design minimaliste grâce à la miniaturisation des composants électroniques et optiques, le Laser Blade XS présente une largeur de 28 mm seulement. Un produit qui permet d’obtenir, en fonction des exigences, soit une lumière asymétrique, qui éclaire les surfaces verticales, soit une lumière à fort contraste avec différents faisceaux disponibles (24°, 36°, 55°). La solution avec faisceau plus étroit concentre la lumière sur les surfaces horizontales de type tables, sols ou plans d’appui, et fait donc office de lumière d’accentuation qui, sur des murs par exemple, met en valeur les objets exposés. Le cône de lumière plus large crée en revanche un éclairage général. Tous les faisceaux de lumière garantissent un excellent confort visuel, grâce à la position en retrait des LED. Par ailleurs, la configuration particulière du système optique crée une distribution lumineuse circulaire homogène sans effet d’ombres multiples.

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Températures de couleur variables Disponible en deux modèles (High Contrast et Wall Washer) et dans une gamme étendue de finitions (blanc, noir, doré et gris anthracite) pour satisfaire de multiples exigences d’application, le Laser Blade XS « The Blade » utilise l’innovante technologie Tunable White. Cette technologie règle la température de couleur de 2 700 K à 5 700 K), en améliorant ainsi le bien-être psychologique des personnes, par la possibilité d’obtenir une lumière dynamique et riche sur le plan spectral, similaire à la lumière naturelle. L’IRC est supérieur à 90, même dans les tons chauds comme le rouge. Du commerce au résidentiel Comme la source de lumière est invisible, l’impact visuel du Laser Blade XS est quasi nul, ce qui le rend particulièrement adapté aux secteurs du retail, de l’hôtellerie et du résidentiel. En effet, la lumière est perçue sans dévoiler sa provenance, grâce à la position en retrait de la source. Les hautes performances de la gamme sont soulignées par les nombreux prix et récompenses obtenus jusqu’ici, parmi lesquels : IF Design Award, Red Dot Product Design Award, Lux Innovative Luminaire Award, World Interior News Award, Futurshop d’Exporetail et tout récemment le le prix du luminaire intérieur architectural, au Lighting Design Awards à Londres. www.iguzzini.com


Lumières Produits

ARIC

CONCORD

LAMDALUX

LINELED – 230 V

GLACE II

KORAIL

Lineled est un ruban LED flexible disponible en quatre longueurs et deux températures de couleur (3 000 K et 4 000 K) avec une connexion IP65 : - 1 m : 800 lm - 3 m : 2 400 lm - 5 m : 4 000 lm -10 m : 8 000 lm Il dispose d’un câble de raccordement étanche permettant une installation jusqu’à 50 mètres.

Ce luminaire au design épuré évolue vers plus de performances, il peut être monté en applique, au plafond ou en suspension et convient aux zones de circulation telles que les couloirs, escaliers et espaces de réception. En 3 000 K, il offre deux flux lumineux : 853 lm et 1 599 lm ; en 4 000 K : 989 lm et 1 848 lm avec versions gradables DALI et un UGR ≤ 18. Il est compatible avec les capteurs à hyperfréquence MW (Microwave) déportés avec détecteur de présence et prise en compte de la lumière naturelle pour optimiser les économies d’énergie.

Ce luminaire étanche IP65 se monte en plafonnier ou en suspension (option). Il comprend un corps en polycarbonate gris injecté, un diffuseur prismatique en polycarbonate et peut fonctionner à des températures situées entre -20 °C et +30 °C. Il offre un flux lumineux de 6 700 lm, soit une efficacité lumineuse de plus de 131 lm/W pour une température de couleur de 4 000 K.

www.aric-sa.com

www.feilosylvania.com

www.sermes.fr

DIALux evo 7 Simplifier la conception des projets d’éclairage DIALux evo 7 offre un ensemble de nouvelles fonctions destinées aux architectes et aux concepteurs lumière. Cette solution logicielle est la première à s’intégrer au BIM via un import sur IFC (Industry Foundation Classes), ce qui permet une utilisation plus rapide et simplifiée des modélisations de bâtiments complets ou de pièces, en provenance d’autres applications de CAO. Une reconstitution 3D du projet n’est plus nécessaire, ce qui allège le travail des concepteurs lumière et des architectes sur le logiciel BIM. Des informations sur les niveaux de photométrie ainsi que des données basées sur de vrais produits disponibles sur le marché peuvent être ajoutées. De son côté, le logiciel fournit les éléments normatifs nécessaires et simule les résultats des différentes solutions en matière de consommations énergétiques et de rendu de l’éclairage. Un autre aspect important de DIALux evo 7, ainsi que des prochaines versions en cours de développement, est l’accent mis sur le développement de process plus rapides et plus efficaces pour le concepteur lumière. Il est donc possible d’utiliser les plans existants avec des informations sur les meubles et les accessoires présents dans la pièce. Cela signifie, par exemple, qu’il n’est pas nécessaire de fournir les plans des pièces qui sont déjà intégrées au plan initial. Enfin, une autre nouveauté de cette version est la possibilité d’influencer et,

si nécessaire, de réduire de façon substantielle le temps de calcul à l’aide d’options dédiées. Après calcul, les données photométriques peuvent être évaluées très facilement, car DIALux evo 7 produit automatiquement des diagrammes isolux. www.dial.de

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Lumières Produits

MEGAMAN

OSRAM

SAMMODE

RICO HR

CONVERTISSEUR OT FIT LT2 S

JOULE 133

Avec un encombrement de 30 mm, ce spot équipe les plafonds et les surfaces disposant d’une très faible profondeur. Intégrant la technologie à variation universelle U-DIM™ de 100 % à 5 % sans aucun scintillement, il fonctionne avec la plus large gamme possible de variateurs, qu’ils soient linéaires ou à découpage de phases. Il se décline en 6,5 W (jusqu’à 500 lm), en 9 W (900 lm) et en 2 800 K et 4 000 K, avec un angle de faisceau de 36°. Disponible en version RichColour 9 W avec un IRC élevé, jusqu’à Ra 95.

Taille minimale, puissance et flexibilité maximales. Cette nouvelle gamme de convertisseurs convient aux luminaires de classes de protection I et II, downlights, spots, encastrés LED, etc. Il est conforme aux normes EN 61347-1, 61347-2-13, 62384 et EN 61000-3-2. Durée de vie : jusqu’à 100 000 h (température de T = 65 °C, taux de défaillance de 10 % au maximum).

Ce luminaire à LED, conçu pour fonctionner jusqu’à une température ambiante de +70 °C, bénéficie du principe de construction SCREW qui garantit une herméticité absolue (IP68/IP69K) et une résistance mécanique à toute épreuve grâce à son serrage axial. Leur vasque composite en coextrudé polycarbonate/ PMMA conjugue une tenue aux attaques chimiques et une forte résistance aux chocs (IK10). Il est conforme aux conditions sévères de l’EN 60598-1 (tests aux vibrations selon CEI 60068-2-6). Installation en mode Plug & Play. Garanti cinq ans

www.megaman.fr

www.osram.fr

www.sammode.com

Tridonic : net4more, quand l’éclairage crée la connectivité Omniprésent dans notre vie quotidienne, l’éclairage devient aujourd’hui l’épine dorsale des solutions connectées avec la solution net4more, présentée par Tridonic. Grâce à cette solution sans fil et de faible puissance, basée sur l’IPv6 (Internet Protocol version 6), un ensemble d’appareils et de dispositifs peuvent cohabiter. La boîte à outils net4more comportera trois versions. La première version est basée sur le PoE (Power of Ethernet), et chaque driver se connecte à un switch Ethernet standard, qui lui apporte, via un câble RJ45 (câble Ethernet), l’accès Internet en même temps que l’électricité nécessaire à son fonctionnement. La deuxième version, sans fil, est basée sur le protocole de communication « Thread », via des points d’accès de faible puissance qui acheminent les informations IP entre le domaine filaire et sans fil. Enfin, une troisième version PaE (Power and Ethernet) permet de combiner les trois versions. Un serveur de liaison, pouvant être ajouté en option, permet d’utiliser des fonctions avancées et d’interagir avec d’autres services par l’intermédiaire des interfaces de programmation. Cette solution d’éclairage, en synergie avec l’IoT (Internet of Things ou Internet des objets), est adaptée à des applications de commerce connecté, qu’il s’agisse de navigation au sein de l’enseigne par l’intermédiaire de plans et d’un guidage, de localisation des personnes ou encore de suivi des comportements des acheteurs, permettant de leur proposer les meilleures offres, adaptées à leurs habitudes de consommation. Cette solution s’adapte aussi aux bâtiments connectés, offrant des possibilités 54 - LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017

de surveillance à distance de l’infrastructure éclairage ou encore de gestion des espaces par le suivi des habitudes des usagers. Enfin, net4more couvre également des applications comme la gestion des consommations énergétiques, la localisation des luminaires défectueux ou encore la maintenance préventive. Cette application offre donc de nombreuses possibilités et profite aux bureaux d’études et aux intégrateurs, pour ce qui est de la conception, aux fabricants de luminaires, en intégrant de l’intelligence aux solutions d’éclairage, mais aussi aux clients finaux, qui bénéficient ainsi d’un large éventail de services. www.tridonic.com


Lumières Produits

RZB

HOME OUTDOOR La famille des luminaires extérieurs de la gamme RZB Home se compose d’appliques murales et de bornes (Home 201), ainsi que d’un éclairage décoratif de jardin. Les luminaires de jardin en plastique rechargeables sans câbles, qu’ils soient en forme de boule, de cylindre ou de cyprès, lorsqu’ils sont chargés, peuvent briller jusqu’à 10 heures. À l’aide d’un séquenceur de changement de couleur, chaque jardin s’illumine dans les couleurs lumineuses les plus variées : du jaune et orange au violet et au rose, en passant par des tons de vert et de bleu. www.rzb.de/fr

TRILUX

DEVEO LED Adapté à des environnements soumis aux contraintes les plus extrêmes, comme les sites de production, les parkings, ou encore les passages souterrains, le luminaire DEVEO LED permet de réaliser jusqu’à 58 % d’économies d’énergie par rapport aux anciennes installations. Étanche à l’humidité et à la poussière et résistant aux chocs et aux UV, ce luminaire affiche un indice de protection de 65. Disponible en 2 longueurs (1 200 et 1 500 mm) et en 2 flux lumineux (3 600 et 5 500 lm), DEVEO LED admet une efficacité de 100 lm/W. Doté de connecteurs Stucchi mâle et femelle et d’étriers de fixation inclus à la livraison, ce luminaire se raccorde facilement à une installation existante. www.trilux.com

ZUMTOBEL

KATALYST Grâce à un éclairage vertical homogène des rayons, les articles attirent l’attention que chacun mérite. Pivotant à 90°, les deux vantaux du luminaire sur rail électrique Katalyst garantissent une répartition de la lumière parfaitement adaptée à la hauteur d’installation, à la largeur de passage et à la hauteur des rayons. Il existe en deux puissances : 46 W avec deux flux lumineux 4 300 lm et 5 000 lm et 92 W pour 8 600 lm et 10 000 lm, soit une efficacité lumineuse de 93 à 109 lm/W en deux températures de couleur 3 000 K et 4 000 K. www.zumtobel.com

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Lumières Rendez-vous

Rencontre avec Agnès Provot chef de projet

Lumières – architect@work Paris fête sa 10e édition en septembre prochain. Comment ce salon a-t-il été créé ? L’événement a commencé en Belgique à Courtrai, puis ont suivi Rotterdam, et Paris en 2008. L’idée de créer un salon dédié aux architectes était un concept très novateur, aussi bien eu égard au contenu qu’à la forme, avec une scénographie assez atypique pour un salon. Les industriels ne présentent que des nouveautés, compte tenu de la surface limitée mise à disposition, et cinq ou six produits chacun ; par conséquent, nous devons faire une sélection parmi toutes les propositions qui nous sont soumises. Ce travail est réalisé par un comité technique composé non seulement d’architectes mais aussi d’architectes d’intérieur, agenceurs et experts matériaux (UNSFA, UNAID, UNIFA Agenceurs, Innovathèque). Vous voulez dire que les produits sont répartis par secteur ? En effet, nous avons des quotas selon les secteurs d’activités : - 30 % pour l’enveloppe du bâtiment ; - 40 % dédiés au second œuvre ; - 25 % pour les équipements techniques, éclairage inclus ; - 5 % les services. Cette répartition répond en fait aux attentes de nos visiteurs et à leurs centres d’intérêt. Quels domaines d’activité l’éclairage couvre-t-il ? Une vingtaine d’industriels exposent à l’édition parisienne d’architect@ work, principalement en éclairage intérieur. Mais au-delà des objets lumineux en tant que tels, nous voyons de plus en plus d’associations de matériaux et de lumière. Je pense notamment aux luminaires acoustiques, mais aussi au béton ciré luminescent, au carrelage qui absorbe certaines couleurs et en rejette d’autres, aux moquettes à LED, aux vitrages photovoltaïques, et même des pommeaux de douche qui ressemblent à des luminaires ! Les nouvelles technologies permettent cette interaction entre différents matériaux et une meilleure intégration de l’éclairage dans le bâti, comme ces profilés lumineux qui se fondent dans les plâtres. Toutes ces solutions participent à l’ambiance générale du salon, avec ces boules lumineuses qui ponctuent les allées…

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Justement, vous évoquiez la scénographie propre à architect@work. Quelles en sont les particularités ? C’est une équipe de designers belges, Creative 4, qui, dès l’origine du salon, a créé cette scénographie et en sont propriétaires. Les 256 corners sont séparés par de hautes tentures noires formant de véritables galeries au sein desquelles le visiteur déambule, allant ainsi d’une nouveauté à une autre. Les allées sont transformées en espaces réceptifs où chacun peut librement s’asseoir, discuter, échanger. Par ailleurs, des aires de convivialité proposent gratuitement des rafraîchissements et un service de restauration tout au long de la journée. Cet ensemble offre une atmosphère très cosy et professionnelle qui est renforcée par un programme de conférences et la présentation d’expositions de matériaux, de photographies sur l’architecture et d’œuvres monumentales artistiques. Quelle sera la thématique cette année ? Nous n’avons pas encore le programme détaillé des conférences. Mais le thème général de l’édition parisienne portera sur les architectures alternatives avec des interventions d’architectes, une conférence du centre Innovathèque, une table ronde sur la métropole Grand Paris et, bien entendu, la présentation de projets. Nous avons le soutien de bon nombre d’organisations professionnelles d’architectes qui nous permet de mettre en place une programmation très diversifiée et renouvelée à chaque édition, que ce soit celle de Paris ou celles organisées en régions. Les autres éditions ont-elles lieu également tous les ans ? Non, en France, les autres villes, qui ont commencé plus tard, reçoivent architect@work tous les deux ans. Cette année, Marseille aura lieu les 15 et 16 novembre, puis viendront Lyon les 7 et 8 juin 2018 et enfin Nantes à l’hiver 2018. Seule, l’édition parisienne est annuelle et les 21 et 22 septembre prochains vont très certainement accueillir plus de visiteurs que d’habitude (5 600 en 2016) qui viendront fêter l’événement à Paris Event Center, Porte de la Villette, où nous sommes installés depuis désormais trois ans.

www.architectatwork.fr


Lumières Rendez-vous

EXPO

Akari-Lisa Ishii éclaire Rodin Du 22 mars au 31 juillet 2017 Grand Palais, Galeries nationales Akari-Lisa Ishii a été choisie par la Réunion des musées nationaux pour mettre en lumière cette exposition d’exception, consacrée à Auguste Rodin, avec une scénographie particulière imaginée par Didier Blin. En effet, ces 350 œuvres uniques nécessitaient un éclairage harmonieux et travaillé afin de révéler le dialogue entre les matières, les formes, les styles… sans en dénaturer aucun. Pour en exprimer toute la beauté, il a parfois fallu utiliser jusqu’à cinq projecteurs pour une seule sculpture afin d’en rendre la complexité. Le voisinage de couleurs très différentes demandait aussi un éclairage subtil. www.icon-lighting.com À LIRE

Gaëlle Lauriot-Prévost Design/ Dominique Perrault Architectures par Michèle Champenois L’auteure met en lumière l’œuvre de Gaëlle Lauriot-Prévost, des débuts de sa collaboration avec Dominique Perrault jusqu’à l’aménagement du pavillon Dufour, au château de Versailles, ainsi que les meubles et objets qu’elle a dessinés en son nom. Fruit d’un échange nourri entre un architecte, Dominique Perrault, une designer, Gaëlle LauriotPrévost, une journaliste, Michèle Champenois et un graphiste-typographe, Philippe Apeloig, cet ouvrage choral permet de restituer les liens intimes entre design et architecture. Largement illustré de photographies (Georges Fessy, André Morin, Vincent Fillon…), de dessins et de plans, le livre présente en détail une dizaine de réalisations majeures. ISBN978-2-9155-42851 - 360 pages - 500 illustrations – 45 € www.editions-norma.com

Ambivalences de la lumière Sous la direction de Charlotte Beaufort et Marylène Lebrère La lumière est par nature ambivalente : ondulatoire et corpusculaire, matérielle et immatérielle, phénomène physique et psychophysiologique, tour à tour éblouissante et crépusculaire, source de visibilité et de chaleur, condition de la clarté et de l’illusion, au principe des couleurs, mais aussi déterminante dans notre perception des surfaces, des volumes, des textures ou d’atmosphères, elle est toujours au cœur de nos conceptions du monde. Ce volume, qui fait suite au colloque interdisciplinaire international qui s’est tenu à l’Université de Pau en 2014, réunit les contributions d’artistes, d’archéologues, d’historiens, de philosophes, de littéraires, de physiciens, de théoriciens de l’art. ISBN 2-35311-079-7 – ISSN 2269-0778 - 337 pages – 24 € www.presses-univ-pau.fr LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 57


Lumières Index SALONS

EUREXPO LYON, CHASSIEU Du 13 au 15 juin 2017

PARIS EVENT CENTER Du 21 au 22 septembre 2017

PARIS, PALAIS DES CONGRÈS Du 1er au 4 novembre

Tous les deux ans, durant trois jours, onlylight est le point de ralliement de toutes les familles de la lumière. La première édition de cette année 2017 annonce des centaines d’opportunités de trouver de nouveaux partenaires et conquérir de nouveaux marchés. onlylight est un véritable carrefour pour l’information des responsables et le développement des échanges commerciaux entre utilisateurs, prescripteurs et fournisseurs.

Architect@work présente les innovations produits des industriels de la construction. Ce concept s’adresse aux architectes, architectes d’intérieur et agenceurs, mais aussi aux économistes de la construction et aux bureaux d’études. 20, avenue de la Porte de la Villette 75019 Paris MARSEILLE Les 15 et 16 novembre 2017 Parc Chanot - Hall 8 - Palais de l’Europe - rondpoint du Prado

onlylight-event.com

www.architectatwork.fr

La « Professional Lighting Design Convention » est un congrès qui rassemble les concepteurs lumière à un rythme biannuel, dans une ville d’Europe. Le programme se déroule sur quatre jours autour de conférences, forums, ateliers, expositions, soirées et visites. Notons la participation, pour la France, des conférenciers : Anne Bureau, Sophie Caclin, Sara Castagné et Rozenn Le Couillard, Fanny Guerard, Emmanuel Clair, Christiaan Weiler, sans oublier Roger Narboni, membre du comité directeur de PLDC 2017. www.pld-c.com

PARIS NORD VILLEPINTE Du 7 au 10 novembre 2017

PORTE DE VERSAILLES, PARIS Du 21 au 23 novembre 2017

LYON EUREXPO Du 5 au 7 décembre 2017

Salon professionnel des solutions de mise en œuvre et des innovations en matière d’efficacité énergétique, d’utilisation des énergies renouvelables, de confort et de communication pour l’habitat et le bâtiment.

Le Salon des Maires et des Collectivités Locales est le rendez-vous annuel national qui réunit tous les grands acteurs de la commande publique avec l’ensemble de leurs partenaires institutionnels ou spécialisés dans la gestion, les services, l’aménagement et le développement des villes, départements et régions de France. www.salondesmaires.com

Paysalia est le salon professionnel qui rassemble l’ensemble des acteurs de la filière du paysage en France. Depuis 2009, durant trois jours, ils se rassemblent, se rencontrent, échangent ensemble et font avancer la profession.

www.interclimaelec.com

ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS 8’18’’ (François Migeon)......................................www.8-18lumiere.com...........................28, 30 ACE.....................................................................www.ace-fr.org...................................7, 28, 57 Agence Stéphanie Daniel....................................www.agencestephaniedaniel.com..........18, 19 architect@work...................................................www.architectatwork.fr..........................56, 58 Artemide.............................................................www.artemide.com......................................35 Artémise..............................................................www.artemise-recyclage.com......................14 Atelier Sedap.......................................................www.sedap.com.............................................7 Behar Sécurité....................................................www.beharsecurite.com.........................46, 47 Cab42 (Christiaan Weiler)....................................www.christiaanweiler.com/cab42.................58 Concepto (Roger Narboni)...................................www.concepto.fr.......................... 3, 28, 30, 58 Concord...............................................................www.feilosylvania.com.............................9, 35 DIAL....................................................................www.dial.de..................................................53 DPA, Dominique Perrault...........................................www.perraultarchitecture.com... 3, 16, 17, 30, 39 DPA, Gaëlle Lauriot-Prévost.................................www.perraultarchitecture.com...............39, 57 Eaton...................................................................www.eaton.fr................................................47 Erco.....................................................................www.erco.com.......................................34, 36 Exatechnic...........................................................www.exatechnic.fr............................21, 22, 23 Feilo Sylvania......................................................www.feilosylvania.com................. 9, 32, 33, 35 Holight.................................................................www.holight.com..........................................37 I.C.O.N. (Akari-Lisa Ishii)......................................www.icon-lighting.com...........................57, 58 IGNES..................................................................www.ignes.fr..........................................44, 45 iGuzzini...............................................................www.iguzzini.com/fr............. 25, 29, 34, 36, 52 Kaufel..................................................................www.kaufel.fr.........................................44, 46 L’Acte Lumière....................................................www.acte-lumiere.com..................................7 Lambdalux..........................................................www.sermes.fr...................................8, 27, 35 Latérale (Aurélien de Fursac)...............................www.laterale.fr.............................................26 Ledvance............................................................www.ledvance.fr...........................................51 Legrand...............................................................www.legrand.fr.......................................44, 46 Light Cibles (Emmanuel Clair)..............................www.light-cibles.com...................................58 Lighting Europe...................................................www.lightingeurope.org .................................7 Light Zoom Lumière............................................www.lightzoomlumiere.fr........................48, 49 Lumiance............................................................www.feilosylvania.com.............................9, 36 LUMINOcité (Sara Castagné)...............................www.luminocite.fr..................................28, 58 Megaman............................................................www.megaman.fr.........................................36 MSGK..................................................................www.speeg-michel.com.................................7 Noctiluca (Rozenn Le Couillard)...........................www.noctiluca.fr...........................................58 Onlylight..............................................................www.onlight-event.com................................57 Orpin de Lune (Sophie Caclin).............................www.orpindelune.fr......................................58 Philips Lighting....................................................www.lighting.philips.fr..................................32 58 - LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017

www.paysalia.com

PLDC...................................................................www.pld-c.com............................................58 Radian.................................................................www.radian.fr.........................................40, 41 Ragni...................................................................www.ragni.com............................................10 Récylum..............................................................www.recylum.com..................................14, 15 Regent................................................................www.regent.ch/fr....................................32, 37 RZB.....................................................................www.rzb.de.fr...............................................35 Sammode............................................................www.sammode.com...............................43, 46 Schneider Electric...............................................www.schneider-electric.com........................44 Sécurlite..............................................................www.securlite.com.........................................9 Samyn & Partners...............................................www.samynandpartners.com.......................25 Sermes................................................................www.sermes.fr...................................8, 27, 35 Sylvania..............................................................www.feilosylvania.com...................................9 Syndicat de l’éclairage .......................................www.syndicat-eclairage.com...................9, 12 Targetti................................................................www.targetti.com/fr.................... 30, 31, 34, 36 Tridonic...............................................................www.tridonic.com.........................................54 Thorn..................................................................www.thornlighting.fr...............................11, 37 Trilux...................................................................www.trilux.com/fr.........................................32 Vertiv...................................................................www.VertivCo.com.......................................45 Wonderfulight (Anne Bureau)...............................www.wonderfulight.com...........................7, 58 Zemper...............................................................www.zemper.fr.............................................46 Zumtobel.............................................................www.zumtobel.com.. 11, 21, 22, 23, 28, 32, 37

LISTE DES ANNONCEURS LEDVANCE...........................................................................................................................2E COUV. OSRAM LIGHTING................................................................................................................3E COUV. ZUMTOBEL......................................................................................................................... 4E COUV. ARCHITECTATWORK......................................................................................................................24 BWF.............................................................................................................................................11 DIAL...............................................................................................................................................9 FEILO SYLVANIA..............................................................................................................................6 GIRAD SUDRON............................................................................................................................57 INTERCLIMA ELEC.........................................................................................................................42 LIGHT ZOOM LUMIERE....................................................................................................................7 PAYSALIA......................................................................................................................................50 PLDC............................................................................................................................................38 RECYLUM.....................................................................................................................................13 RZB..............................................................................................................................................15 SEOUL SEMICONDUCTOR..............................................................................................................55 TRILUX............................................................................................................................................5



Lumières N° 19 - JUIN 2017

- 19 E

ENTRETIEN

Dominique Perrault Architecte DPLG, DPA DESIGNER

Gaëlle Lauriot-Prévost Directrice artistique, DPA

Dossier

Lumière et architectures intérieures


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