J3e d'octobre 2022 : Smart Building, l'âge de raison

Page 1

Building Intelligence

Une solution complète pour des bâtiments durables, connectés et autonomes.

The future is now

Le courant passe entre nous depuis 73 ans
Découvrir page 35
www.distech-controls.com
v 897WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / OCTOBRE 2022 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE SMART BUILDING : L'ÂGE DE RAISON Dossier spécial IBS Paroles d'experts IoT Les objets connectés au service de la performance des bâtiments Le courant passe entre nous depuis 73 ans

Passer l’hiver

Le 6 octobre dernier, le gouvernement a réuni neuf de ses ministres de façon à détailler sa feuille de route pour passer l’hiver sans coupures d’électricité.

Le plan de sobriété énergétique, présenté en grande pompe par les ténors du gouvernement, prévoit un ensemble de mesures allant des écogestes des particuliers à l’allocation de budgets pour accélérer la transition énergétique du parc public : température maximale de chauffage des bureaux, travail en horaires décalés, télétravail, covoiturage… Un bouquet bien fleuri, avec pour objectif de réduire de 10 % la consommation énergétique française, le tout sans contraintes lourdes pour les particuliers et les entreprises privées.

En cas de tension sur le réseau, le dispositif Ecowatt, lancé par RTE, demande aux utilisateurs de réduire ou de décaler leur consommation d’électricité. Véritable météo de l’électricité, le site internet, qui devrait aussi prendre la forme d’une application d’ici cet hiver, alerte en temps réel en cas de risque de coupure de courant pour inciter les particuliers, entreprises et collectivités à réduire leur consommation.

L’objectif du plan de sobriété énergétique est double : il vise d’une part à atténuer les répercussions de la crise ukrainienne sur l’approvisionnement en gaz et à compenser le fonctionnement réduit des centrales nucléaires françaises cet hiver. Au-delà des enjeux immédiats, le plan vise d’autre part à sortir progressivement la France de sa dépendance aux énergies fossiles pour accélérer la transition énergétique, et tenir l’objectif de 40 % de réduction d’ici à 2050. Ces actions se veulent pérennes, précise le gouvernement, et ne s’arrêteront pas à l’arrivée du printemps.

Pour les entreprises privées, les mesures restent sur le mode des recommandations. Mais aujourd’hui, avec l’envolée des prix de l’énergie, la mise en œuvre de solutions de performance énergétique constitue un enjeu de rentabilité. Pour mener à bien ces actions, le comptage constitue le premier niveau : impossible d’agir sur ses consommations sans les connaître. Ensuite, l’installation de solutions de régulation et de gestion technique du bâtiment peut engendrer des gains rapides, avec des retours sur investissement considérablement réduits vu le coût de l’énergie. Le plan de sobriété prévoit d’ailleurs un coup de pouce pour l’installation ou la mise à jour des systèmes de gestion du bâtiment. Il est aussi question du renforcement du décret BACS. À suivre…

Comme tous les ans, J3e consacre ce numéro au salon Intelligent Building Systems (IBS), en donnant la parole aux experts de la gestion de l’énergie. Un florilège de solutions de comptage, de gestion du bâtiment et de performance énergétique, pour accompagner les gestionnaires de bâtiments dans leurs actions de sobriété et aider la France entière à passer l’hiver.

Bonne lecture,

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 3 ÉDITO
’’
’’Avec l’envolée des prix de l’énergie, la mise en œuvre de solutions de performance énergétique constitue un enjeu de rentabilité.
© DR En couverture : Comme tous les ans, J3e consacre ce numéro au salon Intelligent Building Systems, en donnant la parole aux experts de la gestion de l’énergie. © Adobe Stock v 897WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 OCTOBRE 2022 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE SMART BUILDING : L'ÂGE DE RAISON Dossier spécial IBS Paroles d'experts IoT Les objets connectés au service de la performance des bâtiments Le courant passe entre nous depuis 73 ans

j3e est édité par la société 3e Médias, SAS au capital de 140 000 euros ; siège social, 44, avenue du Général Leclerc, 75014 Paris ; représentant légal Jean Tillinac.

© 3e Médias, Paris.

Reproduction interdite.

Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur.

Celle-ci pourra être obtenue auprès du Centre français du copyright, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris, auquel

3e Médias a donné mandat pour le représenter auprès des utilisateurs.

Tél. : + 33 (0)1 44 07 47 70

Dépôt légal : octobre 2022

Conception graphique - Réalisation : Planète Graphique Studio - Paris 17e

Impression : IPPAC / Imprimerie de Champagne 52500 Langres.

Directeur de la publication : Jean Tillinac

Rédaction

3e Médias

17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris Tél. + 33 (0) 6 83 95 28 13

Email : redaction@filiere-3e.fr

Rédacteur en chef : Alexandre Arène

Ont collaboré à ce numéro : Jean-Paul Beaudet, Olivier Durand et Jean-François Moreau.

Marketing & Publicité

3e Médias

Sandrine de Montmorillon

Responsable publicité print & digital

3e Médias

17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris Tél. + 33 (0) 6 51 30 28 68 sdm@filiere-3e.fr

Diffusion Relations abonnements

Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com

Pour l’étranger : 155 E HT franco ; 175 E HT par avion Prix au numéro : 17 E

Corrections

Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com

DANS CE NUMÉRO

‘‘

Depuis quelques années, le bâtiment a gagné en intelligence, grâce à l’arrivée du numérique, permettant une optimisation du fonctionnement des équipements et un développement des usages. ’’© DR

06

INTERVIEW

Guillaume Courcelle, directeur du salon IBS

12

ACTUALITÉS

12 / Plan de sobriété énergétique

Les pouvoirs publics présentent un bouquet de mesures pour passer l’hiver sans coupures

13 / Décret tertiaire Report de l’échéance de déclaration au 31 décembre 2022

Smart Grids et transition énergétique

L’ESTP inaugure un banc d’essai Smart Grid pour répondre aux besoins de formation, de R&D et d’innovation

14 / Performance énergétique

PERF-ACTEE : un nouveau guide interactif des solutions de pilotage énergétique et numérique des bâtiments

Hausse des factures énergétiques

AMORCE consulte plus de 200 collecti vités et publie un Plan d’urgence Sobriété

15 / Colloque du SER 2022

Inscrire l’accélération et la planification des énergies renouvelables dans la loi

16 / Énergie

RTE devrait rendre plus d’un milliard d’euros à ses clients début 2023, sous la forme d’une restitution exceptionnelle

Véhicule électrique

Delta-EE publie une étude sur les habitudes de recharge dans 8 pays européens

Transition écologique

Le projet de loi de finances 2023 octroie un budget de 60 milliards d’euros à la transition écologique et énergétique

17 / Transition énergétique

Les consommateurs européens pourraient économiser 71 milliards d’euros en 2030 grâce à la flexibilité

4 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
Guillaume Courcelle

DOSSIERS

MOIS

LES OBJETS CONNECTÉS AU SERVICE DE LA PERFORMANCE ET DE L’EFFICACITÉ DES BÂTIMENTS

Alexandre Arène Rédacteur en chef alexandre.arene@filiere-3e.fr

Jean-François Moreau Journaliste spécialiste supervision, efficacité énergétique, BIM journalistes@filiere-3e.fr

Jean-Paul Beaudet Journaliste spécialiste datacenters, stockage de l’énergie, énergies renouvelables, véhicules électriques et IRVE journalistes@filiere-3e.fr

Olivier Durand Journaliste portrait d’entreprise et billet d’humeur journalistes@filiere-3e.fr

Sandrine de Montmorillon Responsable publicité, partenariats & réseaux sociaux Groupe 3e Médias sdm@filiere-3e.fr

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 5 DANS CE NUMÉRO 18 AGENDA 19 SMART DATA Chiffres clés de la GTB en France 20 DÉVELOPPEMENT 20 / Myriam Cilleros Directrice marketing, Intuis 22 / Sarah-Jane Demolliere Responsable marketing EMEA, Distech Controls 24 LE POINT SUR Protéger les installations photovoltaïques contre la foudre et les surtensions 60 SOLUTIONS La sélection de la rédaction 64 3 QUESTIONS À Marc Ruch Directeur marketing, Viessmann • COUVERTURE CAVALIER – DISTECH CONTROLS • 2e COUV – VIESSMANN • 3e COUV – EQUIPHOTEL • 4e COUV – APSYSTEMS • P. 11 – ÉLECTRICIENS SANS FRONTIÈRES • P. 13 – UNIFORMATIC • P. 15 – ADM21 • P. 17 – LACROIX • P. 21 – INTUIS • P. 25 – CITEL • P. 27 – RAYCAP • P. 30 – ABB • P. 32 – B.E.G. • P. 34 – DISTECH CONTROLS • P. 36 – HAGER • P. 38 – KNX • P. 40 – LEDVANCE • P. 42 – PHOENIX CONTACT • P. 46 – SMART & CONNECTIVE • P. 48 – DATA CENTRE WORLD • P. 50 – SYLVANIA • P. 52 – WAGO • P. 63 – HORIZONS HYDROGÈNE LISTE DES ANNONCEURS : 28 PAROLES D'EXPERTS 54
LES
DU
IoTSpécial IBS 
Jean Tillinac Directeur de la publication

Guillaume Courcelle

Directeur du salon IBS

Tous les ans, le salon IBS rassemble l’ensemble des acteurs du Smart Building et de la gestion de l’énergie et du confort pour les bâtiments tertiaires industriels et collectifs. Cette édition est plus que jamais au cœur des enjeux, avec l’augmentation des prix de l’énergie et la sobriété appelée de ses vœux par les pouvoirs publics. Guillaume Courcelle, directeur du salon IBS, revient sur les thèmes phares abordés sur le salon, sur les tendances du marché et sur les évolutions du salon pour les années à venir.

j3e - Pouvez-vous nous présenter les particularités de cette édition d’IBS ?

Guillaume Courcelle – Depuis sa création en 2010, le salon IBS a la particularité d’être le seul événement professionnel dédié à l’intelligence et la performance des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs. Il s’est toujours inscrit dans une démarche de réflexion et d’échanges entre acteurs de la filière pour promouvoir une vision européenne d’une gestion technique et énergétique du bâtiment plus « résiliente, inclusive et connectée », tout en offrant des services numériques utiles aux utilisateurs. Le salon IBS présente également la particularité d’être un salon et un congrès capable de réu nir 200 exposants, 7 000 visiteurs et auditeurs. Ce qui en fait un événement à fort contenu et

un lieu d’exposition entre des offreurs de solu tions dans les domaines de la GTB, l’autocon sommation, la régulation, les CVC, la connec tivité du bâtiment et des porteurs de projets (maîtres d’ouvrage, prescripteurs, installateurs intégrateurs) qui viennent les rencontrer. Autre particularité, IBS se tient en parallèle du salon Smart City + Smart Grid dédié à l’innovation numérique pour les villes et les territoires pour la 7e année de suite, offrant aux visiteurs du secteur privé et des collectivités un panorama complet des technologies du bâti et de l’urba nisme intelligent, durable et connecté.

j3e - Quels sont les thèmes phares cette année ?

G. C. – Le thème numéro 1 et phare de cette édi tion, « La sobriété énergétique et la décarbona tion » ou comment réussir à décarboner les bâ timents tertiaires, industriels ou collectifs pour accompagner les préoccupations fortes face aux risques du dérèglement climatique et de la fin annoncée des énergies fossiles. Dans ce thème, l’ensemble des questions relatives à la sobriété du bâtiment connecté seront abordées au même titre que le stockage d’énergie et la gestion de la recharge des véhicules électriques. Le thème des « Innovations, nouvelles technologies et tendances dans le bâtiment » se recentrera sur des procédés et des technologies concourant à la numérisation et à l’automatisation intelligente du bâtiment grâce à l’IoT, l’IA, le BOS ou encore le jumeau numérique. Le thème « Approches services datas et sécurité » abordera les services apportés aux occupants, particulièrement avec les nouveaux usages conditionnés par la sobriété

6 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW © DR
© DR

énergétique. Les sujets de la cybersécurité et de la gouvernance des datas étant parmi les pré occupations majeures pour le fonctionnement d’un bâtiment connecté, seront largement abordés. Enfin, le thème « Mise en œuvre, ap plications marchés et compétences » ferme les cycles, avec des sujets centrés autour des régle mentations (RE2020, BACS et tertiaire) et des concepts comme le Building as a Service ou le Digital as a Service.

j3e - En quoi le contexte géopolitique et les enjeux d’économies d’énergie impactent cette édition ?

G. C. – Il est difficile de se projeter en raison de la hausse des prix de l’énergie, de la pénurie des matières premières et de l’énergie aggravée par la guerre en Ukraine. Mais tous ces phénomènes auront probablement un impact sur le secteur de la construction dans les années à venir.

j3e - Le gouvernement a multiplié les annonces, ces derniers mois, pour réduire nos consommations énergétiques et préparer un hiver difficile. En quoi les solutions de gestion du bâtiment présentées sur le salon constituent une réponse à ces exigences ?

G. C. – Installer une GTB permet de piloter les équipements à distance, de visualiser les consommations énergétiques et les indicateurs de performance, les alertes et les dérives. Une bonne GTB permet d’optimiser les réglages et de former les équipes de maintenance. Les solu tions de GTB répondent donc tout à fait aux exigences, puisqu’elles permettent de réduire les consommations énergétiques et les émissions carbone. Et rappelons que le décret tertiaire impose de réduire de 40 % la consommation énergétique dans les bâtiments d’ici à 2030, afin de lutter contre le réchauffement climatique, et permet une gestion durable de l’énergie. Le décret Bacs qui en découle va plus loin, car il contraint à une obligation de suivi annuel. Les bâtiments tertiaires neufs et existants devront ainsi être équipés de GTB d’ici au 1er janvier 2025. Sont concernés : tous les systèmes de chauffage, climatisation et ventilation équipés d’une puissance nominale cumulée dépas sant les 290 kW/h et les bâtiments anciens de 3 000 m2 ou ceux de plus de 5 000 m2 construits depuis la RT 2005.

j3e - Quelles solutions les visiteurs pourrontils découvrir cette année ? G. C. – Les solutions sont nombreuses et va riées. Les visiteurs pourront découvrir des solu

INTERVIEW

tions innovantes dédiées à l’optimisation des consommations d’énergie et à la réduction de l’empreinte carbone du bâtiment. Des logiciels SaaS (Softwares as a Service) capables d’acqué rir et de centraliser tout type de données éner gétiques issues de sources variées. Des solutions d’éclairage intelligent, d’analyse de l’air connec tées pour le bâtiment, la digitalisation des systèmes de CVC, ou encore des solutions de maintenance prédictive. Ils pourront également découvrir des services d’assistance, ou « packs décret tertiaire », pour aider les propriétaires et preneurs à déclarer leurs données énergétiques pour répondre aux exigences du dispositif Ecoénergie tertiaire (3 mois de répit viennent d’être accordés par le législateur pour déclarer ses données au plus tard le 31 décembre).

j3e - Les solutions de gestion du bâtiment sont aujourd’hui présentes dans la loi, au travers du décret tertiaire et du décret BACS. Dans quelle mesure ces textes vont-ils permettre de faire accélérer le déploiement des solutions de performance énergétique active ?

G. C. – Le décret incite les fabricants de solu tions à se mobiliser afin de répondre à ces obli gations. À titre d’exemple, l’année 2021 a été dynamique pour le secteur du bâtiment et les besoins de s’équiper d’une GTB par les don neurs d’ordre privés se sont accélérés. Ce dyna misme se renforce également par le nombre croissant de commandes publiques et les per mis de construire déposés par l’État et les col lectivités qui tendent à augmenter. On constate que le marché est soutenu à la fois par le privé et le public. Il est néanmoins difficile de se projeter

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 7
Guillaume Courcelle © DR

INTERVIEW

...

en raison de la hausse des prix de l’énergie, de la pénurie des matières premières et de l’énergie, aggravée par la guerre en Ukraine. Et tous ces phénomènes auront probablement un impact sur le secteur de la construction dans les années à venir.

j3e - Dans ses annonces, le gouvernement sous-entend également de privilégier l’électricité pour de nombreuses applications, afin de s’affranchir des énergies fossiles importées. La migration progressive des usages vers l’électricité est-elle bénéfique, selon vous, et pour quelles raisons ?

G. C. – L’électrification des nouveaux usages dans les bâtiments représente un défi pour le tertiaire : IRVE, fibre, pilotage énergétique, cap teurs... Entre les nouveaux usages qui explosent et les objectifs de décarbonation à atteindre, la consommation électrique va fortement pro gresser dans les prochaines années. D’ici 2040, l’Ademe estime que la demande en électricité aura grimpé de 30 %. Mais comment fait-on si l’on veut assurer la continuité des services et ne pas risquer une surcharge du réseau électrique d’un bâtiment ? Dans ces conditions, la néces sité d’équiper rapidement tous ces bâtiments d’une infrastructure numérique capable de connecter les bâtiments et de gérer l’énergie en temps réel pour répondre à la forte demande est essentielle. Les solutions de pilotage et de flexi bilité telles que le Vehicle-to-grid permettent de puiser et de redistribuer l’énergie stockée dans la batterie d’un véhicule électrique vers le bâti ment ou le réseau électrique, selon les besoins et la demande en énergie. Ou encore, le stockage de l’énergie, qui consiste à préserver une quan

tité d’énergie produite pour un usage ultérieur sont des solutions d’avenir.

j3e - Au-delà de la performance énergétique, le bâtiment prend progressivement une place de hub énergétique, avec le développement de l’autoconsommation et l’intégration d’infrastructures de recharge de véhicules électriques (IRVE). Comment ces changements impactent-ils les métiers des exposants et la nécessité d’intégrer plus d’intelligence au bâtiment ?

G. C. – Oui, le bâtiment devient une « station multi-services » qui intègre toujours plus d’in telligence et de services grâce au numérique. La convergence entre le bâtiment et la mobilité électrique en est un parfait exemple. La multi plication des installations de production d’éner gie renouvelable et particulièrement sur les bâ timents et les infrastructures, et le stockage de l’énergie pour une utilisation ultérieure se déve loppent. Mais doit-on privilégier une produc tion locale ou décentralisée ? Comment équiper durablement les bâtiments en accompagnant la décarbonation ? Quelles technologies choisir ?

La technologie V2B-V2G (Vehicule-to-grid) qui permet de puiser et de redistribuer l’éner gie stockée dans la batterie d’un véhicule élec trique vers le bâtiment ou le réseau électrique selon les besoins et la demande en énergie est un exemple intéressant. On voit bien que les nou veaux usages, le développement des nouvelles mobilités (la mobilité douce, notamment), la généralisation du télétravail et les besoins en énergie transforment en profondeur les usages du bâtiment et ont un impact sur les métiers des exposants.

8 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
Guillaume Courcelle © DR

INTERVIEW

Guillaume Courcelle

j3e - Constatez-vous un engouement autour des sujets liés au Smart Building et à la Smart City ?

G. C. – Oui très clairement, l’engouement pour le bâtiment et la ville intelligente se confirme et preuve en est avec la tenue conjointe du salon Smart City + Smart Grid, dédié à l’innovation numérique pour la ville et les territoires, au salon IBS depuis 7 éditions. Une aggloméra tion urbaine désigne un ensemble urbanisé, un regroupement de bâtiments qui forme un quar tier. Les préoccupations du bâtiment sont étroi tement liées à celles de la ville. Sans les Smart Buildings pas de Smart Cities.

j3e - Comment le visitorat du salon a évolué ces dernières années ?

G. C. – Le visitorat d’IBS est en progression constante depuis sa création en 2010 et un quart du visitorat est détenteur de budget au sein de l’entreprise, ce qui montre un engouement des visiteurs au fil des ans pour la thématique du salon et un profil de qualité.

j3e - Constatez-vous l’arrivée de nouveaux profils ?

G. C. – Nous accueillons aujourd’hui davantage de maîtres d’ouvrage, promoteurs-constructeurs et de prescripteurs du bâtiment (architectes-bu reaux d’études techniques). Le métier d’instal lateur intégrateur, par exemple, a évolué vers la domotique, avec des certifications qui offrent de nouvelles possibilités dans le domaine des sys tèmes de gestion domotique. Aujourd’hui, l’inté grateur installateur est un technicien chevronné qui joue un rôle de premier plan dans le déploie ment de systèmes de sécurité électronique d’un bâtiment et qui doit se former pour acquérir les compétences de demain.

j3e - L’enjeu des compétences est aujourd’hui fondamental pour mener à bien ces transitions. Comment adressez-vous ces sujets sur le salon ? G. C. – À travers des conférences dédiées à la montée en compétence des opérateurs de la filière bâtiment. Qu’il s'agisse de concevoir, d’installer et de maintenir les systèmes com municants, quelles sont les filières et les pos sibilités de mise à niveau ? Quelles formations pour accompagner la révolution numérique du bâtiment ? Comment les acteurs de la filière s’organisent-ils sur ce sujet ? Les réponses sont à trouver sur les stands qui proposent des cer tifications pour les intégrateurs installateurs comme KNX ou LonMark.

j3e - Depuis quelques années, nous assistons à l’arrivée d’acteurs de la mobilité, au travers des solutions de recharge des véhicules électriques. Quels sont les liens entre bâtiment et mobilité ?

G. C. – Un constat a été établi par la profession : 90 % de la recharge de véhicules électriques s’effectue dans un bâtiment (à domicile ou au travail). Le véhicule électrique devient un outil d’autoconsommation pour le bâtiment, mais aussi de flexibilité énergétique pour la ville. La convergence entre le bâtiment et la mobilité électrique, tout comme le bâtiment et la ville, est avérée.

j3e - Pensez-vous que ce sujet gagnera en puissance dans les années à venir ? G. C. – Oui c’est certain, aujourd’hui une voi ture sur dix vendue en France fonctionne à l’électricité. En 2030, 58 % des voitures neuves seront électriques, selon les estimations du BCG. Les besoins en infrastructures seront donc considérables pour répondre à la demande, et la pression sur les propriétaires fonciers et les gestionnaires de bâtiments n’a jamais été aussi forte pour installer des infrastructures adaptées, qui vont même au-delà du simple équipement de bornes de recharge. Les États et les politiques s’en préoccupent également. Le 8 juin dernier, le Parlement européen a adopté l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035. La loi d’orientation des mobilités (LOM) impose, à compter de 2025, que les parcs de stationnement des bâtiments non résidentiels existants devront disposer d’au moins un point de recharge pour les véhicules électriques et hy brides rechargeables par tranche de 20 places de

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 9
© DR

INTERVIEW

Guillaume Courcelle

stationnement. Ce sujet gagnera en puissance dans les années à venir.

j3e - Quels nouveaux acteurs pensez-vous pouvoir attirer lors des prochaines éditions ? G. C. – Nous souhaitons faire venir sur le salon les acteurs spécialisés dans le stockage de l’éner gie par exemple, mais aussi dans le solaire, avec le développement d’ombrières photovoltaïques sur les parkings pour autoconsommer (vous produisez et consommez votre propre énergie verte au niveau local) ou revendre de l’éner gie décarbonée. Avec la loi LOM, les projets d’ombrières photovoltaïques s’inscrivent dans la conformité sur l’équipement de bornes de recharge. On va bien, là encore, vers une syner gie intelligente entre mobilité électrique et om brières photovoltaïques.

j3e - Quels sont vos objectifs pour cette édition ?

G. C. – Notre premier objectif est de dépasser les 7 000 visiteurs sur le salon cette année. En suite, nous voulons tester nos rendez-vous busi ness entre industriels et porteurs de projets, qui est une nouveauté cette année. Nous souhaitons également fédérer de nouveaux acteurs à travers « Le Lab e-mobility by IBS » pour promouvoir l’électro-mobilité dans le bâtiment. Enfin, l’ob jectif est qu’IBS reste le salon référent de la per formance des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs pour les professionnels du secteur.

j3e - Comment le salon va-t-il évoluer dans les années à venir ?

G. C. – Un salon se doit d’être le reflet d’un mar ché dynamique à un instant T, mais doit aussi

être capable de se projeter. Depuis quelques an nées, le bâtiment a gagné en intelligence, grâce à l’arrivée du numérique, permettant une opti misation du fonctionnement des équipements et un développement des usages. En plus d’être au service de l’occupant, le numérique est au service du bâtiment lui-même, avec des béné fices sur ses performances énergétique et opéra tionnelle. En neuf, mais aussi, et surtout, en ré novation. Le déploiement des Smart Buildings est un vecteur de performance énergétique et de services opérationnels. Le bâtiment connecté se doit d’être éco-responsable et durable, car les usages numériques sont responsables de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ; ce chiffre devrait doubler d’ici 2025. Le numé rique consomme de nombreuses ressources non renouvelables.

j3e - Avez-vous mis en place une démarche de développement durable pour le salon, notamment sur le recyclage et la réutilisation des éléments de décor ou la réduction de l’empreinte environnementale, par exemple ? G. C. – Nous avons mis en place, depuis plu sieurs années, une démarche de développe ment durable sur l’ensemble de nos salons au sein de notre groupe Infopromotions. Parmi les actions, une généralisation de l’éclairage led sur les stands, l’installation de moquette recy clée, le recours à des matériaux recyclables type bois pour les cloisons de stands et carton pour la signalétique visiteurs, le recours le plus pos sible à la location de mobilier, la limitation de l’usage du papier (dématérialisation du cata logue, des programmes de conférences, sensi bilisation auprès nos partenaires de la presse professionnelle) et enfin, le covoiturage. Le ges tionnaire de Paris Expo Porte de Versailles, Vi paris, adopte également depuis plusieurs années une démarche éco-responsable, avec et auprès des organisateurs d’événements, pour réduire l’empreinte carbone des foires et salons organi sés sur l’ensemble des sites d’exposition de Paris et de la région Île-de-France.

j3e - Que pouvons-nous vous souhaiter pour les prochaines éditions ? G. C. – IBS a acquis une solide notoriété depuis 2010 auprès des professionnels du secteur du bâti comme étant un salon spécialiste. IBS a été précurseur dès les premières années, il y a plus de dix ans, en faisant de la performance énergé tique du bâtiment un thème majeur du salon. Que pouvons-nous souhaiter à IBS ? Qu’il per dure et fête ses 20 ans d’existence ! 

10 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
© DR

ACTUALITÉ

Présenté par neuf ministres jeudi 6 octobre à Paris, le plan de sobriété énergétique est la feuille de route du gouvernement pour passer l’hiver sans coupures d’électricité. Le gouvernement a donc rappelé cet objectif de 10 % de réduction des consommations énergétiques, à la fois pour faire face à la baisse des approvisionnements de gaz et à la mise à l’arrêt d’une partie du parc nucléaire. Ces mesures devront également être pérennisées pour accélérer la transition énergétique.

Le 10 octobre, une campagne nationale baptisée « Chaque geste compte » a été lancée, mettant l’accent sur cinq gestes à fort impact. Parmi ces gestes, on retrouve bien évidemment la limitation du chauffage à 19 °C dans les pièces de vie et 17 °C dans les chambres, mais aussi la baisse du chauffe-eau à 55 °C maximum, l’installation de thermostats programmables, le décalage des heures d’usage d’appareils énergivores après 22 h et, enfin, éteindre les appareils en veille ou peu utilisés. Les meilleurs élèves pourraient recevoir un « bonus sobriété », déjà proposé par certains fournisseurs d’énergie. Ensuite, l’exécutif a décliné une série de mesures pour aller plus loin dans la sobriété. En premier lieu, un bonus financier pour le covoiturage, à partir du 1er janvier 2023.

Rappelons que les transports représentent 32 % de l’énergie consommée en France et que l’autosolisme représente une part extrêmement importante des déplacements.

L’État va également

allouer 150 millions d’euros à la rénovation des bâtiments publics, en se focalisant sur de petits travaux à gains rapides. Ces rénovations peuvent concerner le changement des sources par des led, l’installation de chaudières plus performantes, une meilleure isolation ponctuelle ou la mise en place de thermostats intelligents.

Par ailleurs, l’État envisage de couper les ballons d’eau chaude dans les bâtiments administratifs. Ces équipements sont parmi les plus énergivores et représentent près de 10 % des consommations des bâtiments publics. Dans certains cas particuliers, si l’eau chaude est jugée indispensable, les ballons ne seront pas coupés. Autre mesure dévoilée il y a quelques semaines déjà, la réduction de la température dans les bâtiments et lieux publics, qui ne peut pas excéder les 19 °C, voire 18 °C si la situation énergétique devenait trop tendue. Les collectivités locales et les gymnases sont encouragés à suivre ces recommandations, tout comme les piscines, qui devront réduire le thermostat d’un degré.

L’éclairage des stades est également un levier identifié. L’éclairage n’est pas épargné par ces mesures, car l’État prévoit de réduire l’éclairage public, mais aussi celui des enseignes lumineuses et des panneaux publicitaires. L’éclairage public représente près de 30 % des dépenses énergétiques des collectivités. Parmi les pistes explorées, la réduction de l’intensité lumineuse, l’extinction des lampadaires au milieu de la nuit, le passage à la led et le pilotage de l’éclairage. Les maires pourront également invoquer un décret (20221294 du 5 octobre 2022) qui modifie les règles d’extinction nocturne des publicités lumineuses entre 1 h et 6 h du matin. L’État a également enjoint aux entreprises et administrations de se servir du télétravail comme outil de sobriété. L’objectif est de couper l’alimentation de bâtiments sur des durées minimales de quatre jours, notamment sur des ponts. Le ministère de la Fonction publique va d’ailleurs augmenter l’indemnité télétravail de 15 %, pour éviter de reporter des

coûts de chauffage sur les agents publics. Enfin, les entreprises ne sont pas oubliées par cette feuille de route : une charte de « 16 actions concrètes » leur sera distribuée. On y retrouve notamment des recommandations sur la température des locaux, l’usage du Wi-Fi plutôt que de la 4G au sein du bâtiment, l’isolation, l’éclairage intérieur la nuit ou les modes de transport. Le pari est donc clair pour les pouvoirs publics : limiter les consommations au travers de mesures plutôt incitatives que contraignantes. Il s’agit également, comme l’a rappelé le président de la République en juillet, d’un premier pas vers le respect des engagements de la France, de réduire ses consommations de 40 % en 2050. Comme l’a rappelé Agnès PannierRunacher, ministre de la Transition énergétique : « Le combat ne s’arrêtera pas à l’hiver 2022-2023. Nous devons le continuer. C’est un travail des trente ans qui viennent. » Chiffré à 800 millions d’euros, ce plan de sobriété ne concernera donc pas ce seul hiver et les nouvelles habitudes prises devront être pérennisées. 

12 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
Les pouvoirs publics présentent un bouquet de mesures pour passer l’hiver sans coupures
Plan de sobriété énergétique

Décret tertiaire Report de l’échéance de déclaration au 31 décembre 2022

Mis en place dans le cadre de la loi ELAN de 2018, le décret tertiaire impose aux entreprises et organisations de réaliser des économies d’énergie : les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m2 doivent obtenir une réduction de leur consommation d’énergie finale de 40 %, 50 % et 60 %, respectivement

en 2030, 2040 et 2050, par rapport à 2010. Pour ce faire, ces derniers doivent transmettre les données relatives à leur consommation énergétique sur la plateforme OPERAT de l’Ademe. L’échéance, initialement prévue au 30 septembre 2022, vient d’être reportée au 31 décembre 2022.

Smart Grids et transition énergétique

L’ESTP inaugure un banc d’essai Smart Grid pour répondre aux besoins de formation, de R&D et d’innovation

Le 29 septembre, l’ESTP a inauguré, au sein de son laboratoire d’électricité, un banc d’essai Smart Grid sur son campus de Cachan. Outil pédagogique, de R&D et de conseil, ce démonstrateur conçu en collaboration avec le groupe VINCI Energies et la Fondation ESTP a pour vocation de répondre aux besoins des écoles, universités, entreprises, start-up, industriels et installateurs concernés par la transition énergétique dans les villes de demain. L’inauguration du banc d’essai Smart Grid s’inscrit dans la stratégie de campus « bacs à sable » que l’ESTP a engagée en se dotant de démonstrateurs, d’installations et

d’équipements dédiés à l’expérimentation dans les différents domaines de son activité recherche, autour des enjeux de constructibilité et de décarbonation des villes, territoires et infrastructures. Le banc d’essai a pour vocation de sensibiliser les ingénieurs de demain, d’accompagner les laboratoires et centres de recherche et d’apporter des outils permettant aux industriels de choisir les infrastructures énergétiques et les équipements les plus adaptés. Le banc d’essai Smart Grid de l’ESTP permettra de développer et d’expérimenter des innovations dans le secteur des réseaux électriques intelligents.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 13
ACTUALITÉ

ACTUALITÉ

Performance énergétique

Alors que la hausse des prix de l’énergie constitue un défi majeur pour les collectivités et pour atteindre les objectifs de -10 % fixés par le plan de sobriété du gouvernement, le programme ACTEE porté par la FNCCR et les acteurs de la filière du pilotage des bâtiments (GIMELEC, FFIE, IGNES, SBA, SERCE) ont développé l’outil PERF-ACTEE. Disponible en ligne, ce guide pédagogique et intuitif permet aux territoires d’identifier les solutions d’économies d’énergie rapides et adaptées à leur contexte local. PERF-ACTEE est accessible gratuitement depuis le site Internet du programme national ACTEE. PERF-ACTEE vient compléter la boîte à outils mise à disposition des gestionnaires de bâtiments publics par le programme ACTEE de la FNCCR. Sans

équivalent, ce nouvel outil a été conçu en lien étroit avec les acteurs de la filière du pilotage et de la gestion des bâtiments intelligents avec une approche spécifique de la rénovation énergétique, celle du pilotage énergétique et numérique. Il facilite, grâce à un parcours intuitif, l’identification de méthodes et de solutions techniques adaptées aux différents types de bâtiments des collectivités.

PERF-ACTEE recense plusieurs dizaines de fiches pratiques pour identifier les besoins, trouver des financements, cadrer les projets, lancer des travaux et conduire l’exploitation avec des résultats dans la durée.

PERF-ACTEE demeure centré sur des solutions efficientes à gains rapides. www.perfactee.fr

AMORCE consulte plus de 200 collectivités et publie un Plan d’urgence Sobriété

Avant la crise énergétique de ce début d’année, les collectivités locales dépensaient 3,86 milliards d’euros pour couvrir les consommations énergétiques de leur patrimoine (bâtiments publics, éclairage public, flotte de véhicules…), soit environ 57 €/habitant et 5 % de leur budget de fonctionnement.

AMORCE et les associations partenaires publient leur proposition de plan de sobriété pour les collectivités. Ces mesures d’urgence sont applicables à court terme et pour faire face à l’hiver difficile qui s’annonce.

Une facture qui va exploser en 2022 et 2023, impactant ainsi durement les finances locales et le maintien de services essentiels à la population. La sobriété énergétique devient donc indispensable pour limiter cette hausse des factures, d’autant plus que les prix de l’énergie devraient rester élevés pendant plusieurs années. Face à cette crise sans précédent, AMORCE, l’AMF et Intercommunalités de France, avec le soutien de la Banque des Territoires, ont travaillé cet été sur une proposition de plan à mettre en place par les collectivités,

dans le but de limiter la hausse des factures. Plus de 200 collectivités sont venues partager au sein de plusieurs groupes de travail près de 800 propositions d’action. AMORCE et les associations partenaires publient leur proposition de plan de sobriété pour les collectivités. Ces mesures d’urgence sont applicables à court terme et pour faire face à l’hiver difficile qui s’annonce. Elles ne dispenseront pas d’actions sur le long terme, notamment pour la rénovation des bâtiments publics. 

Plus d’informations sur : www.e-sherpa.fr

14 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
Hausse des factures énergétiques PERF-ACTEE : un nouveau guide interactif des solutions de pilotage énergétique et numérique des bâtiments

Colloque du SER 2022

Inscrire l’accélération et la planification des énergies renouvelables dans la loi

La 23e édition du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER) a réuni plus de 700 participants, dont une trentaine de parlementaires, qui ont échangé sur les grandes priorités politiques de ces prochains mois, en particulier le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables et la future loi de programmation énergétique. Jean-Louis Bal, président du SER, a remis à cette occasion sa nouvelle « Feuille de route pour une programmation énergieclimat ambitieuse » à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Alors que l’examen parlementaire du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables va débuter

en octobre, le colloque annuel du SER a accueilli cette année près d’une trentaine de députés et sénateurs afin d’échanger sur les priorités de la filière des énergies renouvelables. Ces débats nourris ont permis de mieux comprendre les attentes et propositions des différentes formations politiques. La « feuille de route » présente une vision de la planification fondée sur l’expérience concrète et les besoins identifiés par les acteurs de terrain. En ligne de mire, un objectif de 45 % d’énergies renouvelables en 2030, en phase avec la vision de la Commission européenne, et une déclinaison pour chaque filière renouvelable des trajectoires de développement pour les périodes 2024-2028 et 2029-2033.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 15 ACTUALITÉ

RTEdevraitrestituer en début d’année prochaine plus d’un milliard d’euros à ses utilisateurs, comme le prévoit un projet de délibération mis en consultation aujourd’hui par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), ce qui correspond à l’excédent exceptionnel prévu pour 2022 sous l’effet des tensions sur le marché de l’électricité. Ces recettes exceptionnelles proviennent notamment des droits d’accès payés, en application du droit européen, par les importateurs ou exportateurs d’électricité pour pouvoir utiliser les interconnexions transfrontalières exploitées par RTE. Ces recettes dépendent des volumes échangés aux frontières, ainsi que des écarts de prix de l’électricité entre la France et ses voisins.

coût de l’électricité qui ne peut être acheminée du fait de congestions du réseau) mais, dans le même temps, le creusement des écarts de prix entre la France et ses voisins a entraîné une croissance considérable des recettes liées aux interconnexions transfrontalières.

Véhicule électrique Delta-EE publie une étude sur les habitudes de recharge dans 8 pays européens

Le niveau très élevé des prix de l’électricité a engendré pour RTE des surcoûts (achats de l’électricité pour compenser les pertes lors du transport, achat des réserves,

Lorsque les recettes de RTE excèdent les montants prévisionnels retenus par la CRE, cet excédent est rendu, selon les règles en vigueur, aux utilisateurs du réseau de transport par des modérations des hausses annuelles de tarif. Néanmoins, l’application des règles actuelles aurait étalé sur plus de six ans la restitution de l’excédent de recettes constaté en 2022. Sur proposition de RTE, la CRE envisage donc, dans le contexte de flambée des prix de l’énergie, d’anticiper cette restitution pour que les utilisateurs de RTE, notamment les grands sites industriels, bénéficient de ce soutien dès le début d’année 2023. Ainsi, près d’un tiers du tarif payé en 2021 par les utilisateurs du réseau public de transport pourrait leur être restitué.

Dans son étude auprès de 2 110 conducteurs de véhicules électriques et 1 284 conducteurs de véhicules hybrides rechar geables dans 8 pays euro péens (4/5 des véhicules électrifiés circulant en Europe), Delta-EE relève que 58 % des conducteurs se rechargent sur leurs bornes à leur domicile. La recharge au travail serait de l’ordre de 25 % des be soins, laissant la recharge sur borne publique dans la fourchette des 10 %. Autres enseignements : la majorité des conducteurs de véhicules électriques ont recours à un comp teur intelligent (81 % aux

Transition écologique

Pays-Bas). La proportion des bornes de recharge connectées installées à domicile est passée de 66 % en 2020 à 75 % en 2021 et 2022. Enfin, plus de 35 % des conducteurs de véhicules électriques ont aussi opté pour l’auto consommation individuelle avec une installation photovoltaïque.

Le projet de loi de finances 2023 octroie un budget de 60 milliards d’euros à la transition écologique et énergétique

Dotés de 60 milliards d’euros dans le projet de loi de finances pour 2023, les ministères de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires et de la Transition énergétique voient leurs budgets atteindre un niveau inédit. Ce budget 2023 amorce la hausse des moyens avant la déclinaison de nos feuilles

de route en matière de planification écologique. Le budget du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires atteint 40 milliards d’euros et celui de la Transition énergétique 20 milliards d’euros. Après plus de vingt années de baisse, les effectifs du ministère seront stabilisés sur le quinquennat.

16 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
Lorsque les recettes de RTE excèdent les montants prévisionnels… cet excédent est rendu
ACTUALITÉ
Énergie RTE devrait rendre plus d’un milliard d’euros à ses clients début 2023, sous la forme d’une restitution exceptionnelle

ACTUALITÉ

Transition énergétique Les consommateurs européens pourraient économiser 71 milliards d’euros en 2030 grâce à la flexibilité

Selon une nouvelle étude de DNV publiée par smartEn (Smart Energy Europe) et sponsorisée par Eaton, Enel X, EDF et Voltalis, les consommateurs européens pourraient économiser 71 milliards d’euros en 2030, et réaliser des économies similaires dans les années suivantes si la flexibilité de la demande était pleinement déployée.

L’étude « Flexibilité

de la demande dans l’UE : quantification des avantages en 2030 » vise à combler une lacune importante car aucune autre projection de cette envergure n’a été réalisée jusqu’à présent dans l’UE. Elle constitue une analyse puissante de l’ampleur des réductions d’émissions et des économies de coûts réalisables si les ménages et les entreprises sont autorisés

et encouragés à jouer un rôle plus actif sur la flexibilité de la demande en énergie. Parmi les résultats présentés, il est notamment expliqué que dans l’hypothèse de la pleine activation de la flexibilité des bâtiments, des véhicules électriques et de l’industrie, la situation en 2030 serait la suivante : 37,5 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre économisées ;

11,1 à 29,1 milliards d’euros économisés en investissements dans le réseau de distribution ; 71 milliards d’euros seraient directement économisés par les consommateurs ; 15,5 TWh (61 %) correspondraient à la réduction des énergies renouvelables évitées. 2,7 milliards d’euros supplémentaires pourraient être injectés sur la capacité de production de pointe.

SOFREL IoT SENSOR

Capteurs de température communicants sur le réseau LoRaWAN®

Télérégulateur SOFREL S4TH

• Régulation installations HVAC et circuits

• Télérelève compteurs

• Planning d’occupation des locaux

• Surveillance 24h/24 et alarme temps réel

Passerelle LoRaWAN® / Modbus

• Création d’un réseau LoRaWAN® privé

Gestion simplifiée du réseau et des équipements

Solution intégrée

SOFREL IoT SENSORS

• Pile lithium longue durée

Paramétrage sur smartphone

Architecture cybersécurisée

Optimisation performances énergétique des bâtiments

Alertes sur évènements...

Plessis -

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 17
CONÇU ET FABRIQUÉ EN FRANCE 2 rue du
35770 Vern sur Seiche Tel. 02 99 04 89 00 Email : info.fr.environment@lacroix.group www.lacroix-environment.fr

au 10 novembre

8 et 9 novembre

8 et 9 novembre

15 novembre

EQUIPHOTEL

„ Paris Expo, porte de Versailles

EquipHotel est le salon international de référence pour les professionnels du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Tous les deux ans, il vous guide et vous accompagne dans la gestion au quotidien de vos établissements, mais aussi pour positionner et peaufiner de nouveaux projets. Le tout rythmé par des conférences, ateliers, masterclasses, concours, scénographies et autres espaces expérientiels.

„ Contacts/informations www.equiphotel.com

SIDO PARIS

„ Palais des Congrès, Paris Avec une croissance annuelle de 25 % de fréquentation, Sido est devenu en 8 ans le rendezvous incontournable en Europe des solutions et technologies IoT, intelligence artificielle, robotique et XR à destination des décideurs stratégiques innovation et opérationnels métier. Sido vous accompagne dans votre transformation numérique pour identifier de nouveaux leviers de performance et définir de nouveaux usages pour vos clients et utilisateurs !

„ Contacts/informations www.sido-paris.com

INTELLIGENT BUILDING SYSTEMS

„ Paris Expo, porte de Versailles, hall 5.1 Le retour en 100 % présentiel du salon de la performance des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs ainsi que du salon des smart cities à la porte de Versailles après 2 ans d’absence était plus qu’attendu par les visiteurs et les exposants. Près de 5 200 visiteurs professionnels et 3 200 congressistes ont arpenté les allées du salon lors de la dernière édition, dont un pourcentage important de décideurs d’entreprises

„ Contacts/informations www.ibs-event.com

15 au 17 novembre

ENERJ-MEETING LYON

„ Palais de la Bourse, Lyon RE2020, impact et neutralité carbone, enjeux de santé et de qualité de vie… de nouveaux challenges se présentent et méritent des échanges au sommet pour concevoir dès aujourd’hui le bâtiment de demain. Décryptages et retours d’expériences, venez faire le point le 15 novembre 2022 !

„ Contacts/informations https://lyon.enerj-meeting.com

EXPOPROTECTION

„ Paris Expo, porte de Versailles

Tous les deux ans à Paris, Expoprotection rassemble les meilleurs spécialistes internationaux, les équipements et solutions les plus innovants de la prévention et de la gestion des risques. Deux univers composent le salon : la zone Risques professionnels, naturels et industriels, et la zone Risques malveillance et incendie.

„ Contacts/informations www.expoprotection.com

5 et 6 avril16 et 17 novembre

DATA CENTRE WORLD

„ Paris Expo, porte de Versailles

La digitalisation croissante de l’économie challenge cette industrie qui doit sans cesse évoluer pour suivre le rythme effréné de la demande. Études de cas, tables rondes et conférences spécialisées seront aux rendez-vous pour vous accompagner dans le développement de vos infrastructures. Profitezen pour échanger avec de nombreux fournisseurs nationaux et internationaux et découvrir des produits innovants.

„ Contacts/informations www.datacentreworld.fr

31 janvier au 3 février

INTEGRATED SYSTEMS EUROPE

„ Fira de Barcelone, Gran Via, Barcelone, Espagne Integrated Systems Europe est le principal salon mondial de l'audiovisuel et de l'intégration de systèmes. ISE 2023 présente les principaux innovateurs technologiques et fournisseurs de solutions au monde, et comprend quatre jours de conférences, d'événements et d'expériences inspirants. Rendez-vous à Barcelone pour cette nouvelle édition.

„ Contacts/informations www.iseurope.org

BIM WORLD

„ Paris Expo, porte de Versailles

Depuis 2015, BIM World est le rendez-vous incontournable des professionnels et des collectivités pour les usages du BIM et du numérique au service de la construction, de l’immobilier et de l’aménagement urbain. Destinées aux TPE comme aux grandes entreprises, aux donneurs d’ordres publics et privés, l’exposition et les conférences BIM World offrent une vitrine des meilleures solutions et des meilleures pratiques pour relever ces défis.

„ Contacts/informations www.bim-w.com

AGENDA
6
18 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr

d’euros

prévu dans

rénovation

Consommation énergétique des bâtiments

l’énergie

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 19 Taille du marché Superficie du parc de bâtiments tertiaires
Objectifs du dispositif « éco-énergie tertiaire » Chiffres clés de la GTB en France 357,6 milliards d’euros de CA pour le marché de la GTB en 2021 4 milliards
de budget
le cadre du plan de relance pour la
énergétique des bâtiments publics 960 millions de mètres carrés total 800 millions de mètres carrés concernés par le dispositif « éco-énergie tertiaire » 45 % de
française est consommée par les bâtiments 27 % d’émissions de CO2 pour le parc de bâtiments français 17 % de consommation d’énergie pour le secteur tertiaire - 40 % de consommation en 2030 - 50 % de consommation en 2040 - 60 % de consommation en 2050 SMART DATA

DÉVELOPPEMENT

Myriam Cilleros

Directrice marketing, Intuis

Né au début des années 1950, le Groupe Muller, maison mère des marques Applimo, Noirot, Campa, Airélec, Auer, France Energie et Muller Intuitiv, opère une réorganisation en profondeur, accompagnée d’un changement de nom et d’identité visuelle. Myriam Cilleros, directrice marketing, revient sur ces deux années de transformations.

j3e - Pour se repositionner sur ses marchés, le Groupe Muller se transforme en profondeur. Quelles sont les principales évolutions ?

Myriam Cilleros – Le Groupe Muller a entamé une mue il y a deux ans maintenant, avec la prise de poste de notre directeur général, Philippe Dénecé. Le groupe a 70 ans d’existence et était ce que l’on peut qualifier de « belle endormie », avec de très forts atouts technologiques. L’objectif est donc de redynamiser l’entreprise en la dotant d’une feuille de route ambitieuse. Nous souhaitons reprendre notre place au cœur des sujets actuels, qu’il s’agisse des économies d’énergie ou de la transition énergétique. Nous voulons aller au-delà des sujets de marques en recherchant l’ADN de la société. Pour cela, il a fallu retravailler en profondeur l’entreprise, afin qu’elle reprenne sa place sur le marché. Nous avons mis en place quatre chantiers majeurs : au niveau organisationnel, un nouveau Comex a été nommé en s’appuyant sur les compétences internes et en apportant des compétences externes. Au niveau commercial et marketing, nous menons un important chantier pour faire connaître nos produits et savoir en parler à nos clients. Au niveau industriel, nous avons revu notre outil de production, avec la relocalisation de certaines lignes, la simplification des process et le développement de notre site de Feuquières-enVimeu, dans la Somme. Au niveau des marques, nous avions auparavant 10 marques et 9 sites internet, ce qui diluait notre notoriété et notre visibilité. Nous avons donc opéré une rationalisation, en rassemblant l’ensemble de nos produits sous la marque « Intuis ».

j3e - Pouvez-vous nous expliquer ce choix de nom et d’identité ?

M. C. – « Intuis » renvoie au terme intuitif, quelque chose de simple, résultat d’une intelligence technique et experte. Les lettres minuscules rondes apportent une dimension humaine, de proximité. Notre nouveau slogan, « Plus de confort, moins d’énergie. », représente l’ADN de la

marque et son ancrage dans les enjeux actuels que sont la protection de l’environnement, la production locale et l’exigence d’innovation. Ces changements d’identité ne sont pas seulement cosmétiques. Ils portent l’ADN du groupe et la volonté de transformation et de fédération. Enfin, le logo est un cercle, symbole de vie et d’unité, et ses couleurs rappellent celles des courbes thermiques, pour apporter une dimension technologique.

j3e - Quelles sont les principales évolutions stratégiques pour les années à venir ? M. C. – Beaucoup de choses ont changé et ce mouvement va se poursuivre. Nous souhaitons nous repositionner fidèlement à nos valeurs, en apporteur de solutions et acteur majeur de la thermique. Nous réfléchissons avec nos clients, selon les cas d’usage, aux offres adaptées aux différentes situations. Nous apportons toute une batterie de solutions répondant aux problématiques de confort et de réduction des consommations. Nous voulons apporter le meilleur de nos deux mondes, que sont l’effet joule et la thermodynamique et nous inscrire dans la dynamique de rénovation des logements en apportant des solutions packagées. Enfin, nous voulons apporter des services digitaux et de la connectivité aux différents niveaux de notre chaîne de valeur.

j3e - Comment ces évolutions vont-elles s’articuler opérationnellement ? M. C. – Nous allons communiquer jusqu’à la fin de la saison de chauffe sur : « Le Groupe Muller devient intuis ». Nous avons également conçu un plan média et nous travaillons avec les distributeurs pour faire exister la marque. Nous sommes en forte croissance et nous allons recruter 200 collaborateurs cette année. Sur le volet industriel, nous souhaitons utiliser au mieux nos capacités de production et investir partout où c’est nécessaire, pour être plus compétitifs et plus réactifs, tout en gardant la maîtrise de notre chaîne de production. 

20 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
Nous souhaitons reprendre notre place au cœur des sujets actuels, qu’il s’agisse des économies d’énergie ou de la transition énergétique.’’ ‘‘
Propos recueillis par Alexandre Arène
© DR

DÉVELOPPEMENT

Propos recueillis par Alexandre Arène

Sarah-Jane Demolliere

Responsable marketing EMEA, Distech Controls

Distech Controls, expert dans le domaine des solutions connectées pour la gestion des bâtiments, a convié ses clients à son événement bisannuel « CONNECT », du 5 au 7 septembre à Chantilly dans l’Oise. Au travers de plénières, d’ateliers et de remises de prix, Distech Controls a pu présenter ses nouveautés en exclusivité, dans une atmosphère détendue. Sarah-Jane Demolliere, responsable marketing EMEA chez Distech Controls, revient sur cet événement.

j3e - Pouvez-vous nous revenir sur la conférence CONNECT ?

Sarah-Jane Demolliere – CONNECT est une conférence clients que nous organisons tous les deux ans, avec l’ensemble de nos clients européens. En raison de la pandémie, la dernière édition a eu lieu en 2017 et comptait 150 participants, contre 300 cette année. Le mardi soir, nous les avons conviés à une soirée de gala dans les écuries du château de Chantilly. La soirée était l’occasion de remettre une série de prix, parmi lesquels : le projet de l’année, le projet de l’année en régulation terminale avec ECLYPSE, le projet de plus innovant de l’année,

ou encore le prix « Who’s got Swag », qui récompense le projet détourné le plus abouti avec des produits Distech Controls. Enfin, nous avons eu le plaisir d’accueillir le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié, qui est revenu sur l’importance de la cohérence du groupe pour atteindre des objectifs.

j3e - Quel est l’objectif de cet événement ? S.-J. D. – CONNECT vise à créer un sentiment d’appartenance et à fédérer une communauté d’intégrateurs Distech Controls. C’est également l’occasion de présenter à nos clients européens nos nouveautés produits et de leur faire tester. Des ateliers permettent d’approfondir et de les accompagner.

j3e - Quelles nouveautés avez-vous présentées à vos clients ? S.-J. D. – Nous avons lancé, en exclusivité sur l’événement, la solution « ECLYPSE Building Intelligence », une plateforme logicielle basée sur des microservices, disponible pour l’ensemble de la gamme de contrôleurs ECLYPSE et qui permet de simplifier la conception, le déploiement, l’exploitation et la maintenance des bâtiments avec une efficacité sans précédent. Nous avons également présenté notre solution complète pour l’hôtellerie, comprenant des interfaces tactiles, un système de contrôle (ECLYPSE) et des services hôteliers. 

22 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
La conférence clients CONNECT vise à créer un sentiment d’appartenance et à fédérer une communauté d’intégrateurs Distech Controls.’’ ‘‘

Pour continuer à recevoir

Abonnez-vous

PRINT & NUMÉRIQUE

100 % NUMÉRIQUE

Accélérer et faciliter le déploiement des bornes de recharge à domicile et en entreprise

1 an : 100 e TTC

n Plus de 10 abonnements par société : 80 e TTC l’abonnement n Abonnement 2 ans : 165 e TTC n Plus de 10 abonnements par société : 140 e TTC l’abonnement

LES DOSSIERS DU MOIS VÉHICULE ÉLECTRIQUE QAI ONDULEURS PHOTOVOLTAÏQUES Des solutions pour un marché qui se développe et évolue rapidement 44 52 © Siemens 27 MARS 2022 www.filiere-3e.fr © APsystems j3e 892 LES DOSSIERS DU MOIS IRVE viduelle, l’installation reste encore plus complexe dans les copropriétés malgré les dispositions du droit la prise et de la loi LOM (loi d’orienta tion des mobilités). Des incitations et obligations pour les entreprises, collectivités locales et copropriétés Depuis la promulgation en décembre 2019 de la loi LOM, des obligations concernent les villes, collectivités territoriales, mais aussi les entre prises pour réussir la transition écologique des mobilités et atteindre l’objectif de neutralité car bone des transports terrestres en 2050. D’après le décompte de l’Avere-France début 2022, la France comptait 53 667 points de charge ouverts au public au 31 décembre 2021, soit une moyenne de 80 points de charge pour 100 000 habitants. Si l’objectif de 100 000 bornes n’a pas été atteint, la progression est de 64 % en un an et une bonne dynamique semble impulsée. Pour Cécile Gou bet, déléguée générale de l’Avere-France, c’est une augmentation liée la forte mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’écosystème, y compris les pouvoirs publics. Cette dynamique doit être main tenue dans le temps l’objectif “100 fixé par le Gouvernement n’est qu’un jalon sur le chemin de la transformation massive des infras tructures de carburant. Pour accompagner ces changements, le programme CEE de financement de bornes de recharge Advenir, piloté par l’AvereFrance, est renforcé de 200 millions d’euros com plémentaires jusqu’en 2025 afin de contribuer, aux côtés des dispositifs du plan France Relance, au maintien de la dynamique des déploiements. Du côté des bornes privatives, le décompte est plus difficile, y compris dans les entreprises qui n’ont aucune obligation installer ces bornes destinées au personnel et/ou aux véhicules élec triques de société. À mi-2021, l’Avere-France estimait plus de 420 000 les points de charge installés dans les sociétés et chez les particuliers. Mais si la recharge à domicile est relativement simple pour les usagers habitant en maison indi Le développement rapide des ventes de véhicules électriques rend encore plus urgente la mise en place d’un réseau de bornes de recharge dense, mais aussi diversifié. À l’installation des bornes publiques en voirie ou dans les parkings publics doivent s’ajouter des infrastructures au domicile, sur les lieux de travail, les centres commerciaux ou les hôtels. Les incitations et aides sont là pour accompagner ce déploiement et les initiatives se multiplient. L’offre des constructeurs de bornes est aussi de plus en plus diversifiée pour couvrir tous les besoins, jusqu’à la recharge ultrarapide.
Hager
Je m’abonne à Nom Prénom Société Activité Adresse Code postal Ville Tél. Fax Email Bulletin d’abonnement à retourner à l’adresse suivante : J3E - 3E MEDIAS - SERVICE ABONNEMENT - 16 RUE D’ATHÈNES - 75009 PARIS CHÈQUE À L’ORDRE DE 3E MÉDIAS OU PAIEMENT EN LIGNE SUR : WWW.FILIERE-3E.FR/ABONNEMENT Pour tout renseignement, contactez Juliette : compta.3emedias@gmail.com
Edition papier 8 numéros par an + newsletters n Abonnement 1 an : 150 e TTC n Plus de 10 abonnements par société : 120 e TTC l’abonnement n Abonnement 2 ans : 240 e TTC n Plus de 10 abonnements par société : 200 e TTC l’abonnement
Edition numérique (PDF) + newsletters n Abonnement
! v 890WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / NOVEMBRE 2021 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE DATACENTERS : GAGNER EN PERFORMANCE ! Équipement Les solutions matérielles pour répondre aux évolutions des datacenters Pilotage Des DCIM de nouvelle génération pour une meilleure gestion Refroidissement Optimiser la gestion thermique des datacenters Lecourantpasseentrenousdepuis73ans LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE LA FILIÈRE AU FÉMININ Smart Building Le BOS, système d’exploitation pourLe courant passe entre nous depuis 73 ans 892WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / MARS 2022 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE LE HUBBÂTIMENT,ÉNERGÉTIQUE IRVE Accélérer le déploiement desbornes de rechargeà domicile et enentrepriseQAI Les bureaux aussisont concernésOnduleurs photovoltaïquesDes solutions pourun marché qui sedéveloppe et évoluerapidement Le courant passe entre nous depuis 73 ans
Le magazine de l’efficacité énergétique et environnementale des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs

Protéger les installations photovoltaïques contre la foudre et les surtensions

Le développement des installations photovoltaïques sur les toitures, les centres commerciaux ou les ombrières a connu une véritable explosion depuis 2017. Une dynamique qui n’est pas près de s’essouffler, au regard des objec tifs de sobriété énergétique, de décarbonation et d’électrification des usages affichés par les pouvoirs publics. Ces installations, composées d’équipements électriques et électroniques sensibles, nécessitent d’être protégées contre les risques liés à la foudre et aux surtensions transitoires.

Le marché du photovoltaïque, en pleine expansion, devrait encore voir l’intensité de déploiement s’accélérer dans les mois et les années à venir, comme l’explique Emmanuel Braunschvig, directeur général de Raycap : « La Commission européenne propose en effet d’imposer l’installation de panneaux photovol taïques sur les bâtiments tertiaires et publics à partir de 2025, et sur tous les nouveaux bâtiments résidentiels à par tir de 2029. Avec la crise de l’énergie, les besoins en nouvelles capacités de pro duction sont critiques. »

Cette généralisation du recours aux panneaux photovoltaïques nécessite une définition précise des règles de mise en œuvre, comme l’explique

Eddy Godefroy, chef de produit Citel : « Pour les installations photovoltaïques, il est essentiel de prendre en compte les risques tels que les surintensités ou les surtensions. » Car ces installations com posées de panneaux solaires et d’un réseau en courant continu en toiture, d’onduleurs, de batteries… nécessitent des protections bien particulières, qui dépendent des contraintes de chaque site. « Une analyse du risque foudre est recommandée lors de la conception des installations photovoltaïques », précise Emmanuel Braunschvig.

Les risques sur les installations Les installations photovoltaïques sont particulièrement sollicitées par les effets indirects de la foudre, précise Eddy Godefroy : « Par couplage et par impact sur les lignes aériennes, des sur tensions transitoires vont circuler sur la ligne basse tension en courant alternatif (AC) et sur le réseau photovoltaïque en courant continu (DC), avec un risque important de destruction des matériels. La protection passe par l’installation de parafoudres sur l’accès AC ainsi que sur le côté DC de l’onduleur. »

Les impératifs de sécurité se jouent à plusieurs niveaux, analyse Jean-Chris tophe Homar, responsable technique France chez APsystems : « L’objec tif de ces protections est de garantir la

sécurité des personnes, qu’il s’agisse des installateurs, des usagers ou des techni ciens Enedis, mais aussi des biens et des équipements, tout en maximisant la continuité de service des installations de production d’électricité. »

Les moyens de se prémunir

La nécessité de mettre en œuvre des parafoudres pour protéger les équipe ments photovoltaïques est liée à plu sieurs phénomènes, détaille Emma nuel Braunschvig : « Le premier niveau concerne les surtensions transitoires, qui peuvent fortement impacter les systèmes électriques et électroniques. Les câbles courant fort ou courant faible peuvent propager ces surtensions et causer des dégâts aux équipements ou déclen cher des incendies. » La protection des réseaux au moyen de parafoudres est essentielle.

Pour cela, il faut bien déterminer les caractéristiques propres à chaque ins tallation pour apporter la protection la plus adaptée, confirme Eddy Gode froy : « La protection dépend de la taille de l’installation : plus la surface couverte par des modules photovoltaïques est éten due, plus le risque foudre est élevé. Elle dépend aussi du niveau kéraunique de la zone d’implantation et l’exposition des lignes, ainsi que de l’implantation ou non au sein d’un site industriel, où

24 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr LE POINT SUR...
Les parafoudres de type 2 DS50PV/51 sont destinés à la
protection
des réseaux d'alimentation
photovoltaïque.
© Citel

il faut prendre en compte les surtensions de manœuvre. » Il faut se référer aux guides UTE C15-712-1 et IEC 61643-32, qui donnent les indications quant à la nécessité de protection, la sélection et l’installation optimisée des parafoudres. Les points à protéger en priorité dé pendent du type d’installation, précise Emmanuel Braunschvig : « Dans le rési dentiel, les schémas d’installation des pa rafoudres sont relativement simples. Pour les plus grosses installations en revanche, il existe un ensemble de contraintes nor matives. Les méthodes de protection contre la foudre et les surtensions sont analysées par les bureaux d’études foudre et vérifiées après mise en œuvre par des bureaux de contrôle spécialisés. » Mais le point le plus sensible de l’ins tallation reste l’onduleur, confie Eddy Godefroy : « Des parafoudres sont nécessaires, voire obligatoires, sur le réseau continu, à l’entrée de l’onduleur photovoltaïque. Les guides imposent la

LE POINT SUR...

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 25
Les
gammes de Citel adaptées aux différentes protections des installations photovoltaïques.

POINT SUR...

mise en œuvre d’un parafoudre com plémentaire sur l’accès AC de l’ondu leur, s’il est éloigné de plus de 10 mètres du parafoudre d’origine. L’installation photovoltaïque peut être interconnec tée à différents réseaux courant faible (sondes, capteurs, monitoring, supervi sion…). Dans ce cas, la mise en œuvre de parafoudres adaptés sur ces réseaux est recommandée. »

En général, le risque se situe au niveau du point d’entrée de l’installation. Mais pour les onduleurs, qui font le lien entre l’AC et le DC, le risque est double, estime Jean-Christophe Ho mar : « Côté AC, les surtensions peuvent venir du réseau, et côté DC, des pan neaux. La mise à la terre externe permet d’écouler les surtensions venues des pan

neaux en cas de foudroiement direct. La NF C 15-100 prévoit une obligation de mise à la terre des équipements situés en toiture. Des bornes de raccordement sur les micro-onduleurs permettent égale ment d’intégrer des câblettes externes. »

Et dans les régions sujettes à la foudre, avec un niveau kéraunique élevé, « les

Zoom sur…

normes imposent l’intégration d’un parafoudre dans le tableau photovol taïque, afin de protéger les onduleurs et les équipements de supervision. Dans l’onduleur, des petits parasurtenseurs intégrés côté AC et DC, appelés Gemov, apportent un premier niveau de dissi pation », précise l’expert.

Comment garantir un haut niveau de protection des installations ?

Les besoins des fabricants d’ondu leurs évoluent, essentiellement pour des raisons d’encombrement et d’éco nomie. Ils intègrent directement les parafoudres côté AC et DC soudés sur circuit imprimé.

Côté courant continu, CITEL a suivi cette évolution en proposant la gamme PPV pour protéger l’en trée photovoltaïque des onduleurs.

« Cette gamme est disponible en ver sion Type 1 + Type 2 ou Type 2 avec télésignalisation. » Côté courant alter

Les micro-onduleurs, vecteurs de sécurité APsystems propose deux gammes d’onduleurs qui, à l’inverse des solutions centralisées, sont des éléments de toute petite taille intégrés sous les panneaux en toiture. La distribution DC de 30 à 40 V (TBT) assure la sécurité et le risque d’arc électrique est quasi nul.

Le DS3 est une gamme de produits monophasés destinés à un usage résidentiel, avec quatre déclinaisons allant de 600 W pour deux panneaux à 960 W pour deux panneaux.

Le QT2 est une gamme d’onduleurs triphasés qui gèrent quatre panneaux individuellement. Elle est destinée à des installations de plusieurs centaines de kilowatts. La puissance maximale est de 2 000 W sur quatre panneaux. Les micro-onduleurs intègrent également un transformateur d’isolement, qui limite la propagation en cas de descente du DC vers l’AC.

APsystems a développé la câblerie associée en Plug and Play, raccordée aux onduleurs. Ces solutions intégrées aux panneaux permettent de prendre en charge l’AC sur toute la toiture et le DC sur une toute petite section en très basse tension, ce qui garantit un haut niveau de sécurité.

« Nous gagnons régulièrement des projets sur des ERP, car ces onduleurs ne nécessitent pas de local dédié et permettent de s’affranchir des risques sécuritaires. Sur toute la zone francophone, nous avons eu un seul cas de micro-onduleur endommagé par la foudre cette année », précise Christophe Homar.

APsystems lancera également début 2023 une gamme de solutions de stockage.

26 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr LE
© Citel
La gamme PPV est une gamme de parafoudres photovoltaïques de Type 2 pour montage PCB. Parafoudre débrochable Raycap Protec T1 1100Vdc de Type 1+2 pour applications solaires PV. © Raycap Le micro-onduleur QT2. © APsystems

LE POINT SUR...

natif, des onduleurs photovoltaïques peuvent être protégés par la gamme PAC montée sur PCB. « Cette gamme est également disponible en version Type 1+2 ou Type 2 avec télésignalisation », explique Eddy Godefroy.

Raycap propose pour sa part la gamme de parafoudres modulaires de nouvelle génération ProTec, composée d’un en semble de produits AC et PV, qui per mettent de protéger les installations en courant alternatif jusqu’à 800 V ou en courant continu jusqu’à 1 500 V, et comprenant des parafoudres de Type 1+2 et Type 2.

Quid de la protection des unités de stockage ?

De nombreuses installations photovol taïques sont désormais associées à du stockage d’énergie par batteries, qui ré pondent à des normes différentes et né cessitent l’utilisation de parafoudres spé cifiques. « Pour la batterie, les risques sont les mêmes côté AC. Il est nécessaire d’ins taller un parafoudre dans le tableau pour garantir la protection des équipements », explique Jean-Christophe Homar. Chez Raycap, la gamme de para foudres hautes performances longue

durée de vie Strikesorb permet de répondre aux contraintes de sécurité liées aux courants de court-circuit DC parfois extrêmement élevés sur ces ins tallations industrielles sensibles. Côté Citel, la gamme DDC50-21Y offre un niveau de protection adapté à ces équi pements singuliers jusqu’à 1 500 Vdc. La tendance est donc à l’intégration des protections dans les équipements, avec une augmentation constante des puis sances prises en charge. Pour les unités de stockage, les règles sont les mêmes que pour les installations de distribution haute tension. Avec le développement exponentiel de ces marchés et l’aspect critique de la production électrique, les solutions de protection contre la foudre sont aujourd’hui incontournables pour garantir la continuité de service et conserver un temps de retour sur inves tissement le plus court possible pour les auto-consommateurs.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 27
Gamme
parafoudres Raycap hautes performances Strikesorb.
©
Raycap

Plévin

Marketing

Smart Building

France

Stéphane Marcinak

Président de Sauter Régulation SAS

Henneton

marketing et

B.E.G.

Nathalie Champeaux

Directrice marketing digital building, Schneider Electric France

des ventes Europe, Distech Controls

Malinvaud

produit, Hager

Ambre Saurat

Directrice générale, Smart & Connective

Guy Saurat

Directeur technique, Smart & Connective Alexandre Yacoub Responsable Marketing Produits, Socomec

Ostermann

France

Nicolas Boyer

Sehmisch

Directeur prescription et nouveaux marchés, Sylvania

Vomscheid

interfaces,

Contact

Pascal Tigréat

Responsable du département automation, Wago

DOSSIER

objets connectés au service de la performance et de l’efficacité des bâtiments

LE DOSSIER SPÉCIAL
IoT 29 54 44 47 49 45 Yann
Responsable
produits
GTB, ABB
31 Benoît
Responsable
communication,
33 Olivier Fillot Vice-président
35 Cyril
Chef de
37 Rémy
Président de KNX
39 Maxime
Chef de produit, Ledvance France 41 Alexandre
Chef de produit
Phoenix
43 28 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
51
53
Les

PAROLES D'EXPERTS

Le marché est en ébullition sur les sujets portant sur la flexibilité électrique. ’’

Yann Plévin, Responsable Marketing produits Smart Building GTB, ABB France

Plus que jamais, les systèmes de gestion du bâtiment sont et doivent être au cœur de la conception des bâtiments pour répondre à nos enjeux de dérèglement climatique. ’’

Olivier Fillot, vice-président des ventes Europe, Distech Controls

L’éclairage représente en moyenne 18 % de la consommation d’un bâtiment tertiaire.’’

Benoît Henneton, responsable marketing et communication, B.E.G.

‘‘

Les solutions de gestion du bâtiment doivent être perçues par les professionnels comme un dispositif au service de leur métier et non comme une contrainte.’’

‘‘

Notre écosystème donne des garanties pour engager la transformation énergétique et digitale dans le bâtiment. ’’

Rémy Ostermann, président de KNX France

Selon l’Ademe, moins de 10 % des bâtiments sont équipés de systèmes de gestion de l’éclairage.’’

Maxime Sehmisch, chef de produit, Ledvance France

La mesure d’énergie est aujourd’hui un atout dans l’optimisation des coûts de production et d’exploitation.’’

Alexandre Vomscheid, chef de produit interfaces, Phoenix Contact

Il faut changer d’échelle sur l’efficacité énergétique, en utilisant le levier du digital. ’’

Nathalie Champeaux, directrice marketing digital building, Schneider Electric France

‘‘

L’éclairage est simple à mettre en place, et répond à toutes les problématiques, qu’il s’agisse des économies d’énergie ou du confort. ’’

Nicolas Boyer, directeur prescription et nouveaux marchés, Sylvania

Cyril Malinvaud, chef de produit, Hager

‘‘

Nos solutions sensibilisent et incitent les occupants des locaux à réaliser des économies d’énergie.’’

Stéphane Marcinak, président de Sauter Régulation SAS

Avant de pouvoir économiser l’énergie, il faut identifier les consommations et les mesurer. ’’

Alexandre Yacoub, responsable Marketing Produits, Socomec

Une GTB, ou système d’automatisation, va permettre jusqu’à 40 % d’économies d’énergie dans un bâtiment tertiaire existant, voire vieillissant. ’’

Ambre Saurat, directrice générale, Smart & Connective Guy Saurat, directeur technique, Smart & Connective

L’augmentation fulgurante des prix de l’énergie rend indispensable l’installation de solutions de pilotage énergétique. ’’

Pascal Tigréat, responsable du Département Automation, Wago

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 29
© AdobeStock
‘‘
‘‘
‘‘
‘‘
‘‘
‘‘
‘‘
‘‘
‘‘

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Parmi les leaders du marché du pilotage du bâtiment et de la gestion de l’énergie, ABB propose un ensemble de solutions techniques pour répondre aux objectifs de performance énergétique fixés par les pouvoirs publics. Yann Plévin, Responsable Marketing produits Smart Building GTB chez ABB France, revient sur les enjeux de la performance énergétique des bâtiments et nous présente les nouveautés du groupe.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ?

Yann Plévin – Les leviers de maîtrise de la consom mation sont catégorisés selon trois axes : réduction de la consommation, lissage et effacement. Le lissage et l’effacement sont abordés au travers d’offres tari faires attractives émises par les fournisseurs d’éner gie à destination du client final, l’objectif étant de répartir plus équitablement la charge du réseau lors de périodes de forte tension, voire de limiter temporairement la consommation d’électricité en contrepartie d’une rémunération. La réduction de la consommation rentre dans le scope des bénéfices apportés par un système GTB. Ce système, par sa capacité à gérer du multidiscipline, contribue par ses actions correctives à agir directement sur les postes consommateurs, mais c’est aussi un moyen de véhiculer des messages simples et efficaces de promotion d’écogestes faciles à adopter par l’utili sateur pour réduire ses consommations.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ? Y. P. – L’envol des prix de l’énergie, venu se super poser au contexte réglementaire (décrets), donne un coup d’accélérateur à cette feuille de route am bitieuse. Pour agir sur une installation existante, il faut du personnel qualifié capable d’établir un dia gnostic. C’est uniquement à la suite de cet audit que des actions pourront être mises en place. Les entre prises doivent trouver un intérêt financier pour travailler sur le parc existant. L’État doit continuer d’être acteur et moteur pour favoriser cette transi tion, en allouant aux propriétaires des aides finan cières pour lancer ces appels d’offres, et en libérant subtilement le bouclier tarifaire portant sur le coût de l’énergie. Mais cela ne doit pas venir uniquement de l’État. Le secteur de l’industrie l’a très bien com pris et a déjà commencé sa « cure énergétique » afin de maintenir son niveau de compétitivité et maîtri ser ses coûts de production.

YANN PLÉVIN

Responsable Marketing produits Smart Building GTB, ABB France

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ? Y. P. – ABB présentera ses offres de gestion tech nique et énergétique du bâtimen toujours plus « connectées et efficientes » au travers de solutions complètes afin de répondre aux enjeux que nous vivons. Nous présentons notre régulateur E-AI RON, Ethernet et multimétier, gérant les espaces de bureaux. Le tout nouvel écran tactile ABB SmartTouch® 10” vient enrichir notre gamme KNX et portiers vidéo. À découvrir également, notre offre de GTB Plug & Play KNX pour amélio rer l’efficacité énergétique des bâtiments et réduire les coûts d’intégration, permettant ainsi d’aider la profession à répondre aux décret tertiaire et décret BACS. Nous présentons également notre vision du bâtiment Smart et de son aptitude à être flexible, organisé autour de son Operating System. Un bâtiment doit pouvoir maîtriser ses consom mations d’énergie, de la production jusqu’à sa consommation. Nos bornes de recharge de véhi cules électriques également présentées font partie intégrante de ce bâtiment Smart car la demande est en plein essor. Comment concilier une part de mobilité électrique dans un contexte énergétique tendu ? Nous nous servirons d’EcoWatt comme d’un indicateur important pour scénariser l’offre et la demande.

Sentez-vous un regain d’intérêt des décideurs sur les sujets liés à la performance énergétique ?

Y. P. – Le marché est en ébullition sur les sujets portant sur la flexibilité électrique. Cela a l’avan tage d’avoir recréé des liens importants avec les distributeurs et fournisseurs d’énergie. Profitons de cela pour consolider les travaux réalisés par la SBA et les associations professionnelles, notam ment autour du Smart Building, pour continuer à porter de façon organisée les sujets connexes liés à la mobilité électrique et aux services, afin que cela puisse profiter à la profession en se ba sant sur des cadres de références précis.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 31
© DR Stand B02

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Leader et précurseur, B.E.G développe une large gamme de détecteurs de présence et de mouvement pour tous les environnements, compatibles avec toutes les technologies et tous les protocoles de communication. Initialement, les détecteurs avaient pour vocation d’apporter du confort aux utilisateurs. Au fil des années, la dimension économie d’énergie a pris le pas sur le confort.

Benoît Henneton, responsable marketing et communication chez B.E.G., revient sur les enjeux du Smart Building et présente les nouveautés du groupe.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ? Benoît Henneton – Nous développons et fabri quons depuis des décennies des produits de qua lité qui apportent confort, économies d’énergie et sécurité. Nos détecteurs contrôlent automa tiquement l’éclairage, la température ambiante, la qualité de l’air, la ventilation et les volets rou lants, et sont donc vecteurs d’importantes écono mies d’énergie. La gestion de l’éclairage rend les bâtiments confortables pour les usagers et per met aux gestionnaires de réaliser des économies d’énergie considérables : l’éclairage représente en moyenne 18 % de la consommation d’un bâti ment tertiaire. La lumière du jour fournit 80 % de l’apport lumineux nécessaire dans un bureau lors des mois d’été. L’apport de lumière artifi cielle peut donc être réduit à 20 % en utilisant un détecteur et des luminaires à variation. La mise en place d’une solution de gestion de l’éclairage en fonction de l’apport de lumière extérieure permet de diviser par deux la consommation énergétique liée à l’éclairage et de réduire la fac ture globale de 10 %.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

B. H. – Nous assistons aujourd’hui à l’explosion du prix du mégawattheure. Le mot d’ordre est donc « sobriété énergétique », et ce, partout en Europe. Les bâtiments sont responsables de 38 % de nos émissions de CO2. C’est dans ce contexte qu’en juillet 2020, le gouvernement a publié le dé cret BACS, qui prévoit l’obligation au 1er janvier 2025 de mettre en place un système d’automa tisation et de contrôle, comme la GTB (gestion technique du bâtiment) pour certains bâtiments

BENOÎT HENNETON

Responsable marketing et communication, B.E.G.

tertiaires. La réglementation va contraindre les gestionnaires à intensifier les efforts pour atteindre les objectifs fixés en matière de réduc tion de consommation énergétique. La nécessité d’économiser l’énergie a pris une grande impor tance dans la conscience de chaque individu. L’augmentation de la température mondiale et les récents épisodes de dérèglement climatique incitent les consommateurs à revoir leur mode de vie, en veillant à leurs dépenses énergétiques.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ?

B. H. – Nous complétons notre gamme d’action neurs, avec un produit qui permet de réunir le monde du KNX avec l’éclairage DALI. La pas serelle DALI/KNX autorise une communication adressable entre différents groupes d’éclairage et le système KNX (jusqu’à 64 ballasts électro niques en 16 groupes DALI). Cette passerelle fait la connexion avec les détecteurs et les modules boutons-poussoirs DALI-LINK. En combinant la passerelle DALI/KNX, des détecteurs B.E.G. et des modules boutons-poussoirs DALI-LINK, les appareils peuvent être intégrés au tableau électrique sans le moindre câble KNX. Seul le câble DALI apparaît, ce qui permet la réduction du câblage. B.E.G. propose à cet effet l’interface PBM-KNX-DX-4W 93365, qui autorise la mise en œuvre de 4 boutons-poussoirs : des voyants lumineux sont alimentés au travers de scénarios. En prenant l’exemple d’un gymnase, un bouton peut être dédié au ménage, un autre aux entraî nements et un dernier pour les compétitions, soit trois niveaux d’éclairage. Quand le mode compétition est activé, l’intensité lumineuse est augmentée selon les choix définis lors de la pro grammation. Le choix des modes est simplifié par la passerelle.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 33
©

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Distech Controls est devenu le leader français de la régulation terminale multi-métiers, ou « smart room control », c’est-à-dire la gestion des espaces de travail incluant le contrôle de la température, de l’éclairage et des stores. Distech Controls a été parmi les premiers fabricants à intégrer des solutions IP sur le marché, avant leur généralisation. Olivier Fillot, vice-président des ventes Europe chez Distech Controls, revient sur les atouts des solutions de gestion des bâtiments et présente les nouveautés.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ?

Olivier Fillot – Il s’agit là de l’essence même de la mise en place d’un système de gestion des bâti ments : économiser l’énergie en maintenant le niveau de confort voulu. Entre-temps, d’autres facettes ont été mises en avant : l’aide à la main tenance, l’accès distant, la relève de compteur à distance et plus récemment le bien-être des occu pants. La gestion du bâtiment intègre un nombre incroyable de données. L’évolution de la technolo gie permet aujourd’hui d’avoir un tableau de bord énergie, embarqué dans un contrôleur, accessible simplement à partir d’un serveur web. Les données peuvent être analysées en local, des décisions de délestage par exemple peuvent être prises automa tiquement selon des séquences prédéfinies, en fonc tion d’un signal reçu d’un agrégateur. L’intelligence embarquée est aujourd’hui telle que des interac tions complexes entre systèmes peuvent être facile ment mises en œuvre dans un souci de réduction des consommations. Plus que jamais, les systèmes de gestion du bâtiment sont et doivent être au cœur de la conception des bâtiments pour répondre à nos enjeux de dérèglement climatique.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

O. F. – Je crois que la législation entrée en vigueur depuis ces derniers mois permet de répondre à ces besoins : décret BACS et son évolution future, dis positif Eco Énergie Tertiaire. D’autres décrets pour raient encore prochainement contribuer à l’utilisa tion plus massive de nos solutions. Sans oublier les démarches volontaires des entreprises, avec la mise en place de politiques RSE incluant un volet « vert » ambitieux, répondant aux attentes des nouvelles générations. Je crois qu’il y a là un véritable « ali gnement des planètes », aubaine pour notre activité, mais plus que nécessaire pour notre planète.

Stand A01

OLIVIER FILLOT

Vice-président des ventes Europe, Distech Controls

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ?

O. F. – Notre première nouveauté est le driver ECLYPSE pour le framework Niagara, qui offre une connectivité directe, sécurisée et simple entre un Superviseur EC-Net et les contrôleurs ECLYPSE. Ensuite, nous mettons en avant notre interface bidirectionnelle pour le contrôle des stores ECx-Blind-4SMI, dotée d’une précision de commande accrue. Une autre nouveauté est notre plateforme logicielle ECLYPSE Building Intelligence, basée sur des micro-services, dispo nible pour l’ensemble de la gamme de contrô leurs ECLYPSE. Elle simplifie la conception, le déploiement, l’exploitation et la maintenance des bâtiments avec une efficacité avérée. Il s’agit du premier Edge Controller Smart Building. Enfin, nous présentons nos solutions pour l’hôtellerie : une expérience utilisateur adaptée au marché hôtelier avec des interfaces spécifiques.

Quelles tendances vous semblent les plus marquantes ? O. F. – Après des années d’inertie, le monde de l’automatisation du bâtiment se transforme depuis quelques années à une vitesse extraor dinaire, avec plusieurs objectifs : offrir toujours plus de fonctionnalités au service du confort des occupants et de la réduction de la consommation d’énergie ; réduire les temps de mise en œuvre pour maintenir un coût constant à fonctionnali tés supérieures ; désiloter les différents systèmes du bâtiment pour mutualiser les équipements et pour faciliter les échanges de données entre les systèmes. Attention aux vieux démons remontant à l’âge des systèmes propriétaires, car certains sont nostalgiques. L’ouverture des systèmes doit être clé dans le choix des investissements. Les coûts cachés qui seront à la charge des utilisateurs durant la vie du bâtiment refont surface. L’évolutivité des solu tions installées doit être au cœur des choix pour assurer la pérennité de l’investissement.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 35
© DR

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Hager Group est l’un des fournisseurs leaders en matière de solutions et de services pour les installations électriques dans les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels. La marque Hager propose une offre complète de produits et solutions allant de la distribution d’énergie électrique à la gestion intelligente des bâtiments, en passant par les solutions pour la mobilité électrique, le cheminement de câbles et les dispositifs de sécurité. Cyril Malinvaud, chef de produit Hager, revient sur les enjeux des solutions de gestion du bâtiment et présente les nouveautés du fabricant.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ?

Cyril Malinvaud – Le principal atout de ces so lutions est de recueillir avec précision toutes les données qui permettent de prendre les décisions adaptées pour piloter de manière plus efficiente les consommations d’énergie d’un ou plusieurs bâtiments. Pour cela, ces systèmes d’information, appelés EMS (Energy Management Systems), s’articulent en 3 niveaux : un premier niveau de terrain avec des appareils de mesure et des cap teurs énergétiques, un deuxième niveau d’auto matismes avec des dispositifs de collecte des don nées et de concentration, et un troisième niveau de management avec un outil logiciel qui permet de visualiser et d’exploiter ces données de ma nière personnalisée. Il faut aujourd’hui prendre en compte un nouveau poste de consommation au sein des bâtiments : la mobilité électrique. Pour répondre à cette problématique de disponi bilité de l’énergie, Hager a lancé une solution de gestion de puissance de charge permettant de ré partir de manière uniforme l’énergie disponible sur le réseau aux différents véhicules en charge sur le site. Cela permet de limiter l’abonnement électrique et de lisser les pics de consommation tout au long d’une journée.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier le recours aux solutions de performance énergétique actives ? C. M. – Au-delà du contexte normatif et de l’augmentation actuelle des coûts de l’énergie, le principal levier est de rendre les solutions plus accessibles aux professionnels de la filière. Elles doivent être perçues comme un dispositif au ser vice de leur métier et non comme une contrainte.

CYRIL MALINVAUD

Chef de produit, Hager

C’est le parti que nous avons pris avec le logiciel Stream qui permet de monitorer la production et les consommations multiénergies de plusieurs sites. Cet outil est facile à installer et à configurer, simple à exploiter au quotidien sur un PC stan dard, avec un affichage clair et personnalisable. Un autre facteur important est la capacité de la solution à évoluer au rythme du bâtiment. Avec Stream, l’utilisateur est autonome pour mainte nir et faire évoluer son écosystème. L’ergonomie et la simplicité de l’interface de Stream facilitent aussi les opérations de maintenance. En cas de remplacement d’un composant, le paramé trage et la configuration des nouveaux éléments s’effectuent en quelques clics, directement depuis le logiciel. Enfin, un des derniers leviers est la ges tion de la donnée de manière sécurisée. Stream a l’avantage d’être installé localement, sur un PC standard, pour répondre aux attentes de la majorité des professionnels de disposer de leurs propres données, avec la possibilité de les expor ter vers leur GTB s’ils le souhaitent.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ? C. M. – Lors du salon IBS, nous présentons sur le stand Hager nos solutions pour la mobilité élec trique, avec, par exemple, les nouvelles bornes de charge witty park 1.6 json et leur gestionnaire local LLM (Local Load Management). Grâce à une interface simple à utiliser, l’utilisateur peut confi gurer, en quelques minutes seulement, son parc de bornes. Sur le stand, nous présenterons également la compatibilité entre nos solutions de monito ring de l’énergie et les hyperviseurs de la marque Iconics, dont nous sommes partenaires. Cette nouveauté permet de rendre encore plus accessible la donnée au niveau de grands bâtiments. 

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 37
© DR
Stand A08

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

L’association KNX France rassemble une communauté de constructeurs, centres et organismes de formation, distributeurs et un réseau intégrateur expert, pour donner des réponses aux enjeux actuels autour du management de l’énergie et la digitalisation des bâtiments. Acteur de référence du Smart Building en France, KNX partage les bonnes pratiques avec les acteurs de la filière et apporte des solutions aux clients finaux. Rémy Ostermann, président de KNX France, revient sur les atouts du Smart Building dans un contexte environnemental et énergétique tendu et présente les évolutions mises en avant par l’association sur le salon IBS.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ?

Rémy Ostermann – Nos offres et solutions répondent parfaitement au contexte actuel de réduction des consommations énergétiques. Les Building Automation and Control Systems (BACS) sont des systèmes d’automatisation, de régula tion et de gestion du bâtiment qui trouvent natu rellement leur sens et bénéficient aujourd’hui de temps de retour sur investissement considéra blement réduits, avec l’augmentation des prix de l’énergie. Leur installation est rendue obligatoire par le décret BACS, qui permet d’atteindre les objectifs fixés par le décret tertiaire. Les systèmes de gestion active optimisent le fonctionnement des équipements, qu’il s’agisse des solutions de chauffage, de ventilation, de climatisation (CVC), d’éclairage ou de gestion des ouvrants. Ils permettent d’économiser efficacement l’éner gie selon l’occupation et la période de la journée pour répondre aux besoins réels des occupants et propriétaires des bâtiments. Ces solutions vont au-delà des seules préoccupations du moment, elles s’inscrivent dans une dynamique long terme de sécurité, et d’évolutivité.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

R. O. – Le levier réglementaire permet d’activer les mises en chantier des clients finaux, qui sont dans l’obligation d’atteindre les objectifs fixés par le décret tertiaire. Dans le bâtiment, les temps de retour sur investissement peuvent être longs et les solutions KNX aident à optimiser les systèmes exis tants rapidement, en particulier ceux de la CVC, qui représente la part la plus importante en termes

C01

RÉMY OSTERMANN

Président de KNX France

de consommation. Le remplacement des équipe ments existants moins performants, combiné à nos solutions de régulation, est un levier essentiel pour agir favorablement sur les installations. Des miniBMS (Building Management System) contribuent également à avoir localement ou à distance des services pour contrôler et suivre le comportement du bâtiment. Ensuite, le second levier réside dans la capacité de la filière à répondre favorablement à la demande. Au travers du Collège Intégrateurs KNX, KNX s’appuie sur le réseau d’Experts du Smart Building en France. Ce réseau a la capacité de concevoir, intégrer et maintenir les systèmes dans le temps et donne ainsi des garanties claires aux dif férents acteurs tout au long de la vie du bâtiment.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ?

R. O. – Sur IBS, nous mettons en avant les évolu tions de KNX avec « KNX Secure ». La sécurisa tion des données, au travers de réseaux encryp tés, est un levier central pour créer la confiance et massifier le déploiement des solutions. Les fabri cants partenaires KNX intègrent cette évolution normative sur les produits KNX. L’autre sujet mis en avant sur le stand KNX est l’évolution des interfaces utilisateurs, avec l’arrivée progressive d’écrans qui offrent une meilleure ergonomie et une visualisation plus claire pour les utilisateurs. Enfin, l’extension des solutions KNX sans fil et les systèmes hybrides sont également mis à l’hon neur et apportent une flexibilité supplémentaire à la solution, pour les projets de rénovation, ou pour faire évoluer plus aisément les installations existantes dans le temps. Le rendez-vous est déjà donné en 2023 avec les évolutions majeures de KNX Energy Manage ment et KNX IoT… À suivre.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 39
© DR
Stand

Parmi les leaders mondiaux de l’éclairage général, Ledvance intègre aujourd’hui des solutions de pilotage aux installations afin de réaliser des économies d’énergie et d’améliorer le confort des occupants. Maxime Sehmisch, chef de produit Ledvance, revient sur les enjeux de l’éclairage à des fins d’économies d’énergie et présente les nouveautés produits du fabricant.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ?

Maxime Sehmisch – Leur premier atout est de permettre le bon respect de la réglementation. L’arrêté sur la rénovation de 2017 et le décret ter tiaire imposent d’intégrer des solutions de gestion de l’éclairage lors des travaux de rénovation des bâtiments. La lumière doit prendre en compte l’oc cupation des lieux et l’apport de lumière du jour et doit être éteinte lorsqu’il n’y a plus d’activité. Cela permet d’agir à la fois sur l’impact environne mental des bâtiments et de réaliser des économies d’énergie. Sans ces outils de gestion de l’éclairage, il sera par ailleurs impossible d’atteindre l’objec tif de 60 % de réduction de la consommation des bâtiments tertiaires en 2050. Des installations conformes aux règles de l’art permettent égale ment d’apporter du confort, d’améliorer la pro ductivité au travail et participent pleinement à la sécurité des usagers. Selon l’Ademe, moins de 10 % des bâtiments sont équipés de systèmes de gestion de l’éclairage. Une autre réglementation, issue de l’arrêté de 2018 sur les nuisances lumi neuses, impose pour tous les bâtiments d’éteindre l’éclairage la nuit si le bâtiment n’est pas occupé. Avec la gestion : les gestionnaires de bâtiments sont certains de respecter la réglementation.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

M. S. – Sans hiérarchie aucune, un premier levier concerne la formation et l’information de la filière : il faut informer les acteurs sur les réglementations et les solutions techniques permettant leur bon res pect. Ensuite, un deuxième levier concerne les éco nomies d’énergie. Entre une installation on/off avec des sources fluo et un système équipé en led et pi

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

MAXIME SEHMISCH

Chef de produit, Ledvance France

loté, les économies sont phénoménales. Cela repré sente un surinvestissement, mais le retour sur inves tissement est rapide, tout comme la mise en œuvre. Un troisième levier concerne bien entendu l’impact environnemental et la réduction des émissions de CO2. En outre, réaliser des économies d’énergie contribue à notre indépendance énergétique. Le gouvernement a demandé à tous les Français de réduire leurs consommations de 10 % cet hiver. C’est justement ce que peut apporter la gestion en éclairage dans un bâtiment. Un autre levier, et non des moindres, est l’arrêt programmé des tubes fluo rescents en août 2023 à l’échelle européenne. C’est un parc monumental qu’il va falloir rénover dans les années à venir. Enfin, le confort des usagers est un levier fort, avec l’abandon des interrupteurs, un bon niveau d’éclairement au bon endroit, au bon moment, et une extinction automatique.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ? M. S. – Dans le contexte de la flambée des prix de l’énergie évoqué au début de nos échanges, et considérant les exigences de rénovation dans les bâtiments et la gestion de l’éclairage qui doit obli gatoirement y être associée, c’est naturellement notre offre Vivares qui me vient en tête. Disponible en version filaire DALI ou sans fil (Zigbee 3.0), ce système offre l’avantage de simplifier l’installation et l’usage des luminaires et de leurs composants associés. Avec une remontée d’informations dans le cloud (optionnelle), Vivares permet de réali ser des actions de maintenance préventive et de connaître ses consommations énergétiques. Enfin, la solution va plus loin dans le confort, en inté grant de l’éclairage circadien (HCL), qui adapte l’intensité lumineuse, la température de couleur suivant l’heure de la journée et la position géogra phique du bâtiment.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 41
© DR

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Phoenix Contact est un groupe mondial qui conçoit, fabrique et commercialise des solutions de connectique et d’automatismes. Il développe des solutions à forte valeur ajoutée, innovantes et durables, destinées à garantir une performance optimale, quelle que soit l’application. Alexandre Vomscheid, chef de produit interfaces chez Phoenix Contact, nous décrit les principaux enjeux de la gestion du bâtiment et nous présente les nouveautés du fabricant.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ? Alexandre Vomscheid – Le contexte économique actuel augmente la part des énergies sur le bilan des entreprises par des prix qui explosent. La mesure d’énergie est aujourd’hui un atout dans l’optimisation des coûts de production et d’ex ploitation. Ces solutions permettent notamment d’identifier rapidement des actions ne nécessi tant pas ou peu d’investissements pour réduire les consommations d’énergie. Il s’agit notam ment de changer les habitudes des usagers des locaux ainsi que de réaliser des ajustements au niveau de la GTC/GTB. Parmi les actions les plus courantes, on compte l’extinction des lumières quand tout le monde quitte une salle ou l’arrêt automatique des éclairages sur les plateaux de bureaux à partir d’une certaine heure, ainsi que le pilotage du chauffage, de la climatisation et des stores en fonction de l’ensoleillement et des tem pératures. Les actions ne nécessitant aucun inves tissement lourd peuvent représenter une écono mie de 5 à 15 % sur les consommations d’énergie et donc, sur les factures.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

A. V. – Pendant des décennies et dans de nom breuses industries, l’électricité était considérée comme faisant partie des frais généraux. Cepen dant, ce paradigme est abandonné de plus en plus souvent au profit d’une inclusion de l’énergie dans les coûts variables de production. Cette transition arrive en plusieurs étapes. Dans un premier temps en jouant sur la performance énergétique de l’ap pareil productif global, afin de réduire les factures d’énergies au travers de démarches comme l’audit

ALEXANDRE VOMSCHEID

Chef de produit interfaces, Phoenix Contact

énergétique, l’ISO 50001 et son système de mana gement de l’énergie ou encore l’ISO 14001. L’étape suivante, émergeant au sein de plus en plus de sociétés, consiste en la volonté de mettre en parallèle performance de la production et consommations énergétiques. Cette seconde étape débouche, in fine, sur l’intégration des énergies aux coûts variables de production et donc sur le besoin de nouveaux modes d’intégrations des données de l’énergie.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ?

A. V. – Phoenix Contact, expert des solutions dédiées au secteur de l’énergie, propose un large éventail de produits. Ces solutions couvrent les besoins les plus simples, de la centrale de mesure ou le compteur d’énergie MID et leurs acces soires (transformateur d’intensité classique ou ouvrant et bobine Rogowski), mais aussi les plus complexes, allant jusqu’à l’automate industriel pour la mise en place d’une boucle complète de régulation de l’énergie réactive. Cet écosystème est également complété par des produits pour la mise en réseau et un accès à distance sécurisé (switch basique ou manageable et routeur de télé maintenance), ainsi que par des accessoires pour la sécurisation du système de mesure d’énergie, des bornes avec sectionnement pour la mise en court-circuit, des transformateurs, mais aussi des disjoncteurs électroniques. Mieux mesurer l’éner gie consommée est primordial. Cela passe de plus en plus par l’analyse des données issues de nos centrales de mesure intelligentes. À notre siège de Marne-la-Vallée, où nous sommes installés depuis un an, nous intégrons cette stratégie autour d’un démonstrateur. Notre propre bâtiment devient un showroom dynamique de nos solutions qui per mettent d’optimiser nos consommations.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 43
©

B18

LES DOSSIERS DU MOIS

Paroles d'experts

STÉPHANE MARCINAK

Président de Sauter Régulation SAS

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ? Stéphane Marcinak – Les solutions de gestion du bâtiment de Sauter offrent la possibilité de reprendre la main sur les consommations éner gétiques. Elles permettent de mener un diagnos tic énergétique, d’identifier les pistes d’optimisa tion, de prioriser les pistes d’optimisation selon les temps de retour sur investissement, ou encore de pouvoir publier son plan d’action sur la pla teforme OPERAT. L’autre atout de ces solutions est de réduire le budget énergétique, en suivant la mise en œuvre du plan d’action, en s’assurant du respect des objectifs et en ajustant le plan d’action si besoin, tout en sélectionnant et en gérant les relations avec les prestataires. Nos so lutions sensibilisent et incitent les occupants des locaux à réaliser des économies d’énergie grâce à la récupération des historiques des consomma tions, l’analyse et l’identification de l’année de référence, la remontée annuelle des données de consommation et leur mise en forme.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

S. M. – Le premier levier est lié au contexte régle mentaire, avec l’obligation cette année d’effectuer la première déclaration des consommations éner gétiques prévue par le décret tertiaire, accompa gnée du choix de l’année de référence. Le décret BACS, avec une obligation d’installer une GTB de classe A, B ou C avant le 1er janvier 2025, donne de son côté les moyens d’atteindre les objectifs du décret tertiaire. Le deuxième levier concerne la simplification des solutions d’accompagnement des financements des travaux. Enfin, le troisième levier concerne la répercussion des économies réalisées sur le pouvoir d’achat ou les dépenses de l’utilisateur, et pas seulement du propriétaire.

En tant qu’acteur mondial majeur des solutions pour la gestion technique et l’automatisation des « Green Buildings », Sauter assure le confort et le climat ambiant optimal dans les environnements durables. Stéphane Marcinak, président de Sauter Régulation SAS, revient sur les enjeux du Smart Building et présente les nouveautés de Sauter, parmi lesquelles une charte déontologique portant sur l’utilisation des données du bâtiment.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ?

S. M. – Sauter Régulation met l’accent cette année sur de nouveaux services numériques, les Digital Services, pour une exploitation rentable, durable et le maintien de la valeur des biens immobiliers. Le Remote Management assure la gestion à dis tance avec un accès sécurisé aux installations et applications décentralisées et une connexion au réseau totalement transparente et sécurisée. Par ailleurs, le Performance Management aide à créer du confort pour gagner en efficacité, diffuser la bonne quantité d’énergie au bon endroit et au bon moment. Ensuite, nous mettons en avant le Smart Actuator, produit 3 en 1 qui assure la fonc tion de servomoteur, régulateur et intégration dans le cloud pour une commande autonome des applications de chauffage et de climatisation. En fin, le Smart Sensor est un capteur multifonction pour l’automatisation de locaux : température, humidité, composés organiques volatils (COV), présence/mouvements (PIR), luminosité, niveau sonore, indication visuelle (anneau led RGB).

Pouvez-vous nous dire un mot sur votre nouvelle charte de déontologie portant sur l’usage des données dans le Smart Building ? S. M. – La charte de déontologie « Éthique de la donnée dans le bâtiment intelligent », réalisée par Sauter Régulation SAS et la chaire Gouver ner l’organisation numérique de l’Université Paris Nanterre, vient s’inscrire en complément des obligations réglementaires existantes. Elle vise à accompagner les maîtres d’ouvrage, dont les bâtiments et infrastructures sont rendus in telligents par l’essor des nouvelles technologies numériques, dans le respect de la vie privée des occupants ainsi que leur qualité de vie profes sionnelle.

Stand
© DR 44 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Parmi les leaders de la transformation numérique, de la gestion de l’énergie et des automatismes, Schneider Electric a pour objectif d’aider ses clients à tirer le meilleur de leurs ressources, pour concilier progrès et développement durable. Nathalie Champeaux, directrice marketing digital building chez Schneider Electric France, présente les atouts des solutions de performance énergétique en période de sobriété imposée ainsi que les nouveautés du fabricant.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ? Nathalie Champeaux – Les solutions de pilotage du bâtiment sont des technologies existantes et éprouvées, avec des retours économiques rapides, encore raccourcis au prix actuel de l’énergie. Elles permettent de diminuer la consommation d’énergie, et donc la facture énergétique, jusqu’à 40 %, avec un système de gestion technique du bâtiment performant. Une gestion technique du bâtiment (GTB) permet par exemple de pro grammer une réduction de la ventilation et de l’éclairage en période d’inoccupation. Ce sont des actions à gains rapides, car plus de 50 % de la consommation d’un bâtiment provient du chauffage et de la ventilation*. IntenCity, l’un de nos bâtiments tertiaires récents, situé à Grenoble, ou notre siège social Le Hive à Rueil-Malmai son, sont des exemples réplicables. Au Hive, en huit ans, l’installation d’un système de pilotage a permis de diviser par trois la consommation énergétique (de 150 à 50 kWh/m²/an), en pilo tant le chauffage, la climatisation, les ouvrants, et l’éclairage de l’intégralité du bâtiment, des bureaux aux parkings, permettant un retour sur investissement inférieur à la durée du bail.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

N. C. – Il faut changer d’échelle sur l’efficacité éner gétique, en utilisant le levier du digital. Le déploie ment massif de systèmes de pilotage des bâtiments, efficaces et maintenus dans la durée, est déjà poussé par les décrets BACS et tertiaire. Pour le tertiaire, il faudrait lancer une campagne immédiate de contrôle et de paramétrage des systèmes de pilotage existants et s’assurer d’une remise à niveau et d’une maintenance annuelle de ces systèmes. Il s’agit de garantir que les systèmes en place fonctionnent de

NATHALIE CHAMPEAUX

Directrice marketing digital building, Schneider Electric France

manière optimale, par rapport aux besoins actuels d’économies d’énergie. Ces systèmes auront alors un réel impact sur les consommations et les coûts énergétiques. Les décrets tertiaire et BACS de vraient également être étendus afin d’encourager le pilotage et adresser des bâtiments dont la sur face est inférieure à 1 000 m², notamment dans le secteur du commerce.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ? N. C. – Nous avons enrichi en 2022 nos solutions de pilotage pour le bâtiment avec SpaceLogic In sight-Sensor, un capteur six-en-un avec comptage anonyme des personnes en temps réel, en plus des mesures classiques de détection de l’occupation, de la lumière du jour, du bruit, de la température et de l’humidité. Ce nouveau capteur s’intègre directe ment à notre GTB EcoStruxure Building Operation 2022, pour permettre un fonctionnement optimisé du bâtiment et une réduction des consommations. Ces nouvelles offres apportent également l’adap tabilité nécessaire pour répondre aux besoins de flexibilité et d’effacement. Les nouveaux services de Building Advisor permettent d’augmenter la performance opérationnelle de la gestion tech nique du bâtiment, grâce à des tableaux de bord de la santé des capteurs et des équipements, pour assurer les réductions des consommations dans le temps. Nous proposons également une gamme de services pour gérer des portefeuilles de sites de taille moyenne, avec une capacité de contrôle à distance sur l’ensemble des domaines techniques du bâti ment. Les solutions existent et sont éprouvées pour réduire les consommations énergétiques et donc les factures dans le bâtiment. Elles sont de plus favori sées par un cadre réglementaire incitatif. Il ne faut plus hésiter à les déployer !

*Étude Ceren (Centre d’études et de recherches économiques sur l’énergie), 2021.

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 45
© DR

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Smart & Connective propose une GTB Light innovante, qui permet de répondre à la demande urgente de rénovation énergétique du parc tertiaire français soumis aux décrets Tertiaire et BACS. Basée sur la technologie des IoT, elle permet de contrôler les appareils énergivores du bâtiment au niveau des pièces, et d’améliorer la régulation des systèmes de production de chaud et de froid. Ambre Saurat, directrice générale, et Guy Saurat, directeur technique, reviennent sur les enjeux du déploiement des solutions de gestion du bâtiment et présentent leurs nouveautés.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ? Guy Saurat – Une bonne stratégie de manage ment de l’énergie va être incontournable face à la hausse des prix de l’énergie. Une GTB, ou système d’automatisation, va permettre jusqu’à 40 % d’économies d’énergie dans un bâtiment tertiaire existant, voire vieillissant. En effet, une GTB mène à plus de sobriété, car en automati sant les usages des organes énergivores, on limite le gaspillage énergétique : couper la climatisation le soir, éteindre les lumières quand la pièce est vide, passer en mode ventilation quand la fenêtre est ouverte avec le chauffage… Les scénarios créés sont simples mais très efficaces, d’autant plus lorsqu’on s’installe au niveau de la produc tion chaud/froid et au niveau de chaque pièce. De plus, en automatisant ces usages « basiques », on permet aux occupants du bâtiment de se libérer de cette pression placée sur leurs épaules. Ils ont bien assez à penser chez eux.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

Ambre Saurat – Le premier levier est la régle mentation qui rendra bientôt les systèmes d’au tomatisation et de contrôle obligatoires, avec le décret BACS en 2025. Ce décret est une obligation de moyens, pour aider les bâtiments tertiaires à atteindre les objectifs fixés par le décret Tertiaire, qui touche plus de 800 millions de mètres carrés en France. Je pense également que les Français, propriétaires, exploitants ou occupants d’un bâ

AMBRE SAURAT

Directrice générale, Smart & Connective

timent tertiaire prennent pleinement conscience de l’urgence climatique et de l’inévitable chemin à emprunter vers la sobriété, notamment éner gétique. Chez S&C, nous croyons fermement que l’humain peut faire bouger les choses, du « petit geste » à l’élan collectif. Pour y parvenir, il faut proposer une solution la plus simple pos sible afin qu’elle soit utilisée de façon optimale. Enfin, si la GTB installée dans le bâtiment est de classe A ou B, elle est éligible aux aides des fiches CEE (notamment la fiche BAT-TH-116), ce qui permet un investissement moindre pour des éco nomies immédiates et significatives.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ? G. S. – Ce qui fait notre force est de pouvoir pro poser une solution complète, du SaaS au device, le tout géré par notre automate CEOS avec une intelligence embarquée d’une grande puissance. Sur le salon IBS, nous présentons également en avant-première notre CEOS BMS, un automate S&C nouvelle génération communiquant avec les protocoles industriels utilisés dans votre Smart Building (BACnet, Modbus, LonWork, KNX, MBus, OPC). Il peut donc s’adapter à l’existant. Par exemple, si le bâtiment possède déjà une GTB peu ou mal utilisée, il sera tout à fait possible pour Smart & Connective de s’y greffer grâce à CEOS BMS. De même si vous avez déjà des IoT en LoRa, CEOS BMS pourra également commu niquer avec eux. Cela nous permet notamment d’être cohérents dans notre démarche de sobriété en privilégiant l’existant, dans des bâtiments par fois anciens.

GUY SAURAT

Directeur technique, Smart & Connective

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 47
© DR Stand G09

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Socomec est un groupe industriel spécialisé dans la disponibilité, le contrôle et la sécurité de l’énergie électrique basse tension pour l’industrie et le tertiaire. Alexandre Yacoub, responsable Marketing Produits chez Socomec, revient sur les enjeux de la gestion de l’énergie et présente les nouveautés du fabricant.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ? Alexandre Yacoub – L’énergie représente un pour centage de plus en plus important dans les dépenses des entreprises et des propriétaires de bâtiments tertiaires. L’objectif est aujourd’hui de réduire les consommations d’énergie. Ces démarches sont normées, selon les dispositions prévues par l’ISO 50 001. Mais avant de pouvoir économiser l’énergie, il faut identifier les consommations et les mesurer au travers de compteurs. Plus les gestion naires veulent identifier en détail leurs consom mations, plus il faut intégrer de compteurs. Il faut ensuite mettre en œuvre des logiciels pour analy ser les consommations : ils récupèrent les données pour leur donner un sens. L’objectif est d’identifier les consommations par bâtiment, par zone et par étage, selon la période de la journée et la période tarifaire. Les solutions de gestion aident le ges tionnaire à identifier les postes de consommation les plus importants. Elles constituent une aide à la décision pour mener des actions correctives et per mettent de se rendre compte des usages et des com portements inadaptés.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

A. Y. – Le premier levier est normatif, au travers des décrets et des normes, qui imposent aux gestion naires de mettre en place des solutions de perfor mance énergétique. Le décret tertiaire prévoit, pour les bâtiments non résidentiels, l’obligation de publier les données de consommations sur la plateforme OPERAT. Cela force les gestionnaires de bâtiments à installer des solutions de comptage. Le décret BACS permet quant à lui de respecter les objectifs du décret tertiaire en imposant l’installation de GTB. Le deu xième volet est lié aux subventions. Les fiches CEE (Certificats d’économies d’énergie) permettent d’in

Stand D21

ALEXANDRE YACOUB

Responsable Marketing Produits, Socomec

citer à l’installation de ces systèmes grâce à la prise en charge d’une partie des coûts par l’État. Elle est fonc tion de la taille des bâtiments, de l’investissement nécessaire et de la consommation de base. Enfin, le volet accompagnement est essentiel : dans le cadre du décret tertiaire, la publication des informations sur OPERAT est complexe pour les Energy Mana gers. Socomec accompagne ses clients dans la mise en conformité au dispositif Éco Énergie Tertiaire.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ? A. Y. – En premier lieu, nous proposons un ensemble de produits de mesure, adaptés aux contraintes réglementaires. Les gestionnaires sont amenés à multiplier les points de mesure : un seul tableau peut concentrer de 10 à 50 compteurs. La solution Digiware est une solution de mesure multipoints qui récupère les données de comptage de charges AC ou DC et permet d’analyser entre autres les consommations par charge, par zone, par usage et par période temporelle. Cette solution est person nalisable, avec la possibilité d’ajouter des modules additionnels. Elle peut traiter tous types de données énergétiques multifluides. Ensuite, nous proposons une gamme de modules additionnels R-60, pour surveiller les courants résiduels liés à des défauts et aider, le cas échéant, à trouver les bonnes actions correctives. Des modules spécifiques ISOM peuvent être rattachés à DIGIWARE, qui permettent de sur veiller le niveau d’isolement dans les réseaux avec schéma de liaison à la terre IT ainsi que de localiser les défauts pour intervenir rapidement. Nous pré sentons également les systèmes de comptage mo nopoint des gammes COUNTIS et DIRIS, pour des besoins en comptage ou surveillance des points de mesure individuels ou isolés. Enfin, nous faisons la lumière sur notre solution logicielle Webview. Elle permet la visualisation sous forme de graphiques et de rapports des données pour identifier aisément les dérives et les valeurs importantes à analyser.

DR

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 49
©

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Avec plus d’un siècle d’expertise dans le domaine des lampes et luminaires, Sylvania se positionne aujourd’hui parmi les principaux fournisseurs de solutions d’éclairage architectural, professionnel et résidentiel, incluant luminaires et logiciels de pilotage énergétique. Nicolas Boyer, directeur prescription et nouveaux marchés chez Sylvania, développe les enjeux de la gestion de l’éclairage au service de la performance énergétique, et présente les solutions du groupe pour répondre à ces problématiques.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ? Nicolas Boyer – L’objectif principal est d’adap ter les consommations aux besoins pour utili ser l’énergie plus efficacement. Pour cela, il faut être en mesure d’analyser les consommations du bâtiment de manière précise, de façon à pouvoir agir sur les postes les plus consommateurs. Il faut également améliorer les synergies entre les équi pements, pour atteindre une meilleure interopé rabilité. Par exemple, les solutions de détection de présence peuvent être couplées à l’éclairage, aux stores et aux systèmes de chauffage et de ven tilation, pour éteindre les équipements dans les espaces inoccupés. La réservation de salles per met également d’optimiser l’usage des systèmes dans les espaces de vie. L’éclairage a un rôle à jouer, et l’objectif est d’éclairer au bon moment, au bon endroit et avec un niveau d’éclairement suffisant. Les installations d’éclairage peuvent pour cela être intégrées aux GTB ou fonctionner avec leurs propres systèmes de gestion.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

N. B. – La réglementation reste le principal levier en France. Il s’agit d’une porte d’entrée efficace pour les industriels comme Sylvania, notam ment grâce au décret tertiaire et au décret BACS, qui définissent les obligations de réduction de la consommation, d’automatisation et d’interopé rabilité des matériels d’éclairage avec les GTB. En tant que fournisseur de solutions, notre rôle est d’apporter des réponses techniques pour res pecter les obligations et aller même au-delà. En complément, il est impératif de travailler avec des protocoles ouverts et des solutions évolu tives, capables de s’adapter aux usages présents et futurs. Par ailleurs, l’éducation de la filière doit

NICOLAS BOYER

Directeur prescription et nouveaux marchés, Sylvania

être réalisée, au travers de cycles de formations et d’actions de communication, notamment à des tination des installateurs et des gestionnaires de bâtiments.

Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits et services ? N. B. – D’abord, notre solution d’analyse énergé tique SylSmart Energy est une plateforme digi tale qui récupère les données de consommation du bâtiment et de ses équipements, en électri cité ou gaz. Elle permet l’analyse et le suivi des consommations selon les obligations fixées par le décret tertiaire avec le niveau de granularité souhaité. Ensuite, la solution technique SylSmart Connected permet de piloter l’éclairage. Chaque luminaire intègre un capteur avec une communi cation Bluetooth Mesh. SylSmart Connected crée un mapping des luminaires installés et, couplé à nos passerelles, permet de faire remonter les informations de l’installation aux systèmes de gestion du bâtiment à travers ses API.

Comment l’éclairage peut-il permettre d’aller plus loin dans la gestion du bâtiment ? N. B. – Aujourd’hui, il est intéressant de com prendre les capacités élargies de Sylvania, qui traite aussi bien les enjeux technologiques que les problématiques énergétiques via des solu tions orientées Smart Building où l’éclairage facilite la récupération de données. Nous avons recruté des experts de l’énergie pour nous ac compagner dans cette transformation, car nous sentons l’intérêt croissant pour ces propositions de valeur venant d’une majorité des clients qui effectuent des travaux dans le cade du décret ter tiaire. L’éclairage est simple à mettre en place, et répond à toutes les problématiques, qu’il s’agisse des économies d’énergie ou du confort. Dans les mois qui viennent, ces sujets vont encore monter en puissance. 

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 51
© DR

DOSSIER SPÉCIAL IBS

Paroles d'experts

Acteur parmi les principaux fournisseurs d’automatismes pour la gestion du bâtiment, Wago propose un ensemble de solutions ouvertes et interopérables avec des produits tiers. Pascal Tigréat, Responsable du département automation Wago France, dresse les enjeux du déploiement des solutions de gestion du bâtiment et présente les solutions Wago au service de la performance énergétique.

Quels sont les atouts des solutions de gestion du bâtiment dans un contexte de pénuries et de flambée des prix de l’énergie ?

Pascal Tigréat – L’augmentation fulgurante des prix de l’énergie rend indispensable l’installation de solutions de gestion du bâtiment. Nous pro posons tout un ensemble de solutions de pilotage énergétique permettant à nos clients de réaliser des économies d’énergie et, en fonction de leur consommation cumulée actualisée, d’obtenir des certificats d’économies d’énergie (CEE) et ainsi réduire le temps de retour sur investissement de leurs installations. Pour atteindre leurs objec tifs, ils doivent installer une GTB de classe A ou B, comme défini par la norme EN 52 120-1, qui remplace la norme EN 15 232-1, et sert de cadre de référence. Par exemple, passer d’une GTB de classe C à une GTB de classe A permet de réali ser 25 à 35 % d’économies, contre 15 % pour le passage d’une classe C à une classe B. Les gains potentiels sont colossaux pour les grands bâti ments. Avant la flambée des coûts de l’énergie, ces solutions pouvaient afficher un temps de retour sur investissement de quatre ans. Avec le prix actuel de l’énergie, ce temps peut passer à un ou deux ans, en fonction de l’installation et du nombre de mètres carrés. Enfin, la publication du décret BACS (Building Automation and Control Systems) et la première échéance de déclaration liée au dispositif Éco-énergie tertiaire est un enjeu de taille sur lequel il faut agir dès aujourd’hui.

Quels sont pour vous les principaux leviers pour massifier les solutions de performance énergétique actives ?

P. T. – Le décret BACS, qui rend obligatoire l’installation de systèmes de régulation de cha leur/froid permettant de suivre les données de consommations et d’ajuster celles-ci, va accélérer leur développement à grande échelle. Un autre levier concerne la formation à tous les niveaux. Wago s’est engagé auprès de l’enseignement su

PASCAL TIGRÉAT

Responsable du département automation, Wago

périeur et je suis d’ailleurs membre actif du Haut Comité d’Évaluation de la Recherche et de l’En seignement Supérieur à ce titre. Nous formons des enseignants, au travers de stages CEFPEP (Centre d’études et de formation en partenariat avec les entreprises et les professions). Enfin, un autre levier concerne la simplification. Nous dé veloppons des produits de plus en plus simples, pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ?

P. T. – Sur le salon IBS, nous présenterons un ensemble d’offres permettant de mettre en place et d’améliorer la gestion du bâtiment. Le WAGO Cloud, qui simplifie la visualisation et l’analyse des consommations et permet l’acquisition de don nées sur des installations existantes, via des me sures de courant/température. Nous présenterons notre nouveau Compact Contrôler 100, un auto mate au format modulaire, qui se caractérise par son ouverture de protocoles de communication et de possibilités de programmation. Il permet de re monter les informations de manière simplifiée et sécurisée dans le WAGO Cloud ou dans n’importe quel autre cloud. Et ce sera l’occasion de continuer la mise en avant de notre solution BIM Exploita tion simplifiée Immersive. Après un déploiement à grande échelle sur des projets importants, nous disposons aujourd’hui d’un certain recul avec de nombreux retours d’expériences. Notre rôle est de répondre à l’ensemble des décrets et de propo ser des solutions par usage. Avec l’augmentation du prix de l’énergie, les décideurs sont bien plus concernés. D’autant qu’il y a un certain niveau d’urgence avec l’hiver qui arrive. Pour aller plus loin, nous proposons à certains clients équipés de produits Wago de réaliser des mises à niveaux sur leurs installations, pour réaliser des économies supplémentaires à moindre coût, via de l’efface ment ou en s’interfaçant à de la modélisation et de l’optimisation via de l’intelligence artificielle. 

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 53
© DR Stand C06

Les objets connectés au service de la performance et de l’efficacité des bâtiments

Avec la hausse du coût de l’énergie, les contraintes réglementaires ou la nécessité d’adapter des bâtiments à de nouveaux besoins (flexibilité, confort, sécurité…), le secteur du bâtiment fait de plus en plus appel à l’Internet des Objets (IdO ou IoT) pour mener à bien des projets d’optimisation de la performance énergétique, d’amélioration de la maintenance ou de la qualité de vie au travail. Les données, collectées par les capteurs IoT, seront ensuite traitées et analysées sur les plateformes de l’exploitant (GTB, ERP). Des solutions de plus en plus performantes sont disponibles pour faire face à la complexité des installations et à la multiplicité des objectifs. Le bâtiment, nouveau ou ancien, doit être aujourd’hui intelligent et communicant.

La hausse brutale des coûts de l’énergie, voire les risques de coupure ou de déles tage d’alimentation, le besoin d’adap ter la gestion des locaux à de nouveaux besoins (occupation partielle, télétravail, nouveaux horaires), mais aussi le respect ou l’anticipation de nouvelles réglementations environnemen tales poussent les propriétaires et exploitants de bâtiments tertiaires ou commerciaux à mettre en place rapidement de nouveaux outils pour s’adapter à ces contraintes.

Olivier Delepine, vice-président Buildings & Channels de Schneider Electric France, le confirme : « En France, le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée avec plus de 123 millions de tonnes de CO2 émises annuel lement, ce qui en fait l’un des secteurs stratégiques

dans la lutte contre le réchauffement climatique. Réduire l’impact carbone des bâtiments existants comme construire des bâtiments neufs beaucoup moins énergivores est donc indispensable.

Notre système énergétique est à ce jour extrême ment inefficace, puisque 60 % de l’énergie est gas pillée. C’est là que la technologie entre en scène : connecter nos installations, collecter les données au cœur du bâtiment nous permet d’agir à la source et de gérer intelligemment ses consommations.

L’électricité 4.0 rend visible l’invisible pour nous permettre de faire état sur la situation de notre bâ timent et de prendre des décisions en temps réel au

54 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
IoT LES DOSSIERS DU MOIS
 IntenCity,
nouveau siège de la Direction de l'Innovation de Schneider Electric, un Smart Building à très hautes performances énergétiques.
 Contrôle
du traitement de l'air (CTA) du bâtiment IntenCity.
© Schneider Electric  Olivier
Delepine, Vice-président Building & Channels de Schneider Electric France.
© Schneider Electric © Schneider Electric

LES DOSSIERS DU MOIS IoT

travers de logiciels. Le cadre réglementaire se durcit en matière de décarbonation. Le report à fin 2022 de l’obligation d’information du décret tertiaire ne doit absolument pas sous-entendre que nous pou vons être attentistes !

Avec un taux de renouvellement des bâtiments anciens par des bâtiments neufs inférieur à 1 % par an, c’est bien la rénovation du parc existant (rési dentiels, tertiaires publics) qui doit nous animer et accélérer massivement. »

De nouvelles réglementations poussent à agir rapidement

Deux décrets concernent particulièrement les bâtiments tertiaires pour diminuer fortement leur consommation d’énergie tout en garantis sant le confort des usagers : le décret Tertiaire et le décret BACS.

Le décret Tertiaire précise les modalités d’appli cation de l’article 175 de la loi ELAN concernant la réduction des consommations des bâtiments tertiaires d’une surface supérieure à 1 000 m2 pour lesquels les assujettis devront réduire leur consommation d’énergie de 40 % en 2030 à 60 % en 2050 par rapport à une année de référence postérieure à 2010. Parmi les actions à mettre en place, les exploitants devront installer des équipe ments CVC performants, mais aussi des disposi tifs de contrôle et d’automatisation performants. Cette installation doit suivre les préconisations du décret BACS 2020-887 de juillet 2020. Ce dé cret prévoit pour tous les bâtiments dont la puis sance nominale dépasse 290 kW l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle (GTB) efficaces. Olivier Delepine explique : « Seulement 6 % du parc tertiaire en France est équipé d’un système de GTB (gestion technique du bâtiment). Dont 70 % ne sont pas en état de fonctionnement ! Or on sait que ces “sortes de cerveaux informa tiques gérant les consommations d’énergie d’un bâtiment” permettraient de diminuer ces consom mations de 120 kWh par mètre carré et par an pour un bâtiment équipé. Ces solutions existent : nous devons œuvrer pour un déploiement massif en France, un pays très tertiaire qui a énormément de bureaux, afin de répondre aux crises énergétiques et climatiques. »

L’IoT, pilier de la digitalisation des bâtiments L’IoT, véritable écosystème d’appareils connectés, de capteurs, va permettre de créer des réseaux interopérables et intelligents en connectant des systèmes électriques, électromécaniques ou mé caniques. Les données générées par ces produits connectés seront analysées, traitées et combinées pour fournir des données, des analyses et mettre

en réseau le chauffage-ventilation-climatisation (CVC), l’éclairage, la sécurité et le contrôle d’ac cès ou des dispositifs de commande (capteurs, compteurs, actionneurs). Cela permettra de contrôler les équipements, de détecter une panne ou un fonctionnement anormal, de contrôler la qualité de l’air ou encore d’optimiser les contrats avec les fournisseurs d’énergie. Mais Frank Fischer, PDG d’Adeunis, une société spécialiste des capteurs et solutions connectées d’IoT, souligne : « La première chose à faire avant de piloter ses consommations, c’est de comprendre comment fonctionne le bâtiment. Il faut analyser les consommations en fonction de l’usage du bâti ment. C’est le point de départ. L’IoT permet ainsi de déployer une solution complète, rapide à mettre en place et peu onéreuse pour analyser ce fonction nement. Pour donner quelques exemples, l’IoT va permettre de suivre les consommations d’éner gie (gaz, électricité, eau, thermique), d’analyser la température, l’humidité, le CO2, la luminosité présents dans une pièce ou encore de suivre le bon fonctionnement d’un système de ventilation. Ces données sont collectées par les capteurs IoT puis analysées. Dans un premier temps, un système ...

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 55  Frank
Fischer, PDG d'Adeunis.
© Adeunis

LES DOSSIERS DU MOIS

d’alertes va permettre d’agir rapidement en cas de surconsommations (souvent synonyme de fuite) ou de consommations dites anormales (exemple : bâ timent fermé pendant les vacances où l’on détecte des lumières allumées). Dans un second temps, l’analyse et l’agrégation des données remontées permettront de mettre en évidence les postes de consommation les plus importants et de défi nir des plans d’action, qui peuvent être de dif férentes natures, comme : - la sensibilisation des usagers du bâtiment pour un meilleur usage des équipements, - le pilotage des équipements, notamment au travers d’une GTB.

Les capteurs sont déclarés et associés à un réseau IoT public ou privé. Ils émettent, de façon périodique ou sur dépassements de seuils, des informations et/ou des alertes.

Ces données transitent à travers les réseaux sans fil IoT et sont mises à disposition, après décodage, sur les plateformes de nos clients (visua lisation, GTB, supervision, ERP) ou de nos parte naires éditeurs de solutions métier.

Pour simplifier l’intégration de ces données, Adeu nis met également à disposition de ses clients des plateformes intermédiaires (middleware) permet tant la gestion du patrimoine de capteurs, leur mise à jour et le décodage des données. »

Le Smart Metering pour collecter toutes ces données à distance

La télérelève ou Smart Metering désigne un dis positif de collecte à distance de données recueil lies via des capteurs IoT ou des compteurs intel ligents.

« Avoir une parfaite maîtrise de ses consomma tions (gaz, électricité, chauffage, etc.) et évaluer le potentiel d’économies à réaliser n’est pas une mince affaire. Si les entreprises du tertiaire et collectivités ont l’ambition de mettre en place un système leur permettant d’atteindre leurs objectifs en matière d’efficacité énergétique, certaines ne savent pas comment s’y prendre. Et l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation du décret Tertiaire impo sant aux bâtiments de plus de 1 000 m2 de réduire leur consommation énergétique de plus de 40 % d’ici à 2030 a clairement accéléré le processus ! Dé sormais, avec le dispositif de “smart metering” plus communément appelé télérelève, nous facilitons la collecte de données à distance et permettons une gestion énergétique plus vertueuse, explique Julien Meriaudeau, cofondateur d’Ubigreen. Que ce soit pour des bureaux, un hôpital ou une université, la télérelève permet d’éviter un déplacement physique d’un technicien et d’effectuer à distance un relevé des consommations des usages à intervalles régu liers, voire en temps réel. Pour le gestionnaire de ré seau, elle permet une gestion à distance (réduction

56 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr IoT
...
 Transmetteur pour connecter les capteurs aux réseaux IoT. © Adeunis © Adeunis 
Contrôleur CVC Eclypse connecté BACnet de Distech Controls.
© Distech Controls 
Les différents capteurs IoT d'un bâtiment tertiaire.

LES DOSSIERS DU MOIS IoT

de la puissance, coupure, gestion de la demande, gestion des structures tarifaires). »

Des capteurs IoT et des solutions GTB pour tous les besoins du bâtiment La réduction de la consommation énergétique des bâtiments va donc être un objectif priori taire pour tous les investisseurs et propriétaires de bâtiments pour les années qui viennent. Les solutions de capteurs et de systèmes GTB per formants et adaptés pour ces nouveaux besoins et contraintes se développent pour répondre aux exigences de tous les types de bâtiments : bureaux, hôpitaux, universités, bâtiments admi nistratifs…

Pour le contrôle des CVCA, de l’éclairage ou des stores, Distech Controls propose une approche unifiée avec les contrôleurs de la série ECLYPSE, associés à ECLYPSE Designer, interface web HTML de conception et de visualisation gra phique. Ces contrôleurs ECLYPSE proposent une interface API RESTful pour faciliter l’échange et l’exploitation des données.

« Avec l’interface API RESTful documentée de Distech Controls, l’utilisateur peut accéder effica cement aux données du contrôleur pour créer des applications personnalisées ou améliorer les appli cations existantes, tableaux de bord et outils d’ana lyse pour offrir des services adaptés à l’utilisation du bâtiment. L’interface web de conception et de vi sualisation graphique intégrée dans les contrôleurs ECLYPSE permet de proposer de manière simple et rapide des interfaces personnalisées, ergonomiques et esthétiques, pour avoir une vue d’ensemble des systèmes de contrôle de pièce, de locaux technique ou d’équipement. Les pages ainsi créées sont acces sibles sur site ou à distance, à partir de n’importe quel appareil connecté (browser web HTML5) »,

explique Sarah-Jane Demolliere, Marketing So lutions Manager chez Distech Controls. Phoenix Contact offre aujourd’hui une large gamme d’outils pour mesurer et suivre les consommations d’énergie avec des centrales de mesure offrant des interfaces de communica tion modernes telles que Profinet et EtherNet/IP, pour un raccordement direct à l’automate ou à un logiciel de bureautique comme Excel via une API REST, des compteurs d’énergie homologués MID pour la refacturation d’électricité ainsi que des convertisseurs de tension lorsque celle-ci est supérieure à 690 V. Une offre qui vient d’être complétée pour le tertiaire par deux nouveaux compteurs d’énergie homologués MID. Ces nouveaux compteurs EEM-DM357-70 et EEMAM157-70 permettent une mesure de l’énergie dans les environnements les plus exigeants avec une température de service allant jusqu’à 70 °C, idéale pour la chaufferie ou la borne de recharge pour véhicule électrique. Le premier permet un suivi sur les réseaux triphasés tandis que le se cond est adapté aux réseaux monophasés. L’en semble de ces outils est complété par un logiciel

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 57
Compteur connecté EEM de Phoenix Contact.
 Affichage
des performances d'un bâtiment grâce à Eclypse.
© Distech Controls ©
Phoenix Contact
Capteur six-en-un InsightSensor pour l'occupation des bureaux de Schneider Electric.
Affichage des mesures du capteur Insight-Sensor.
©
Schneider Electric
...

IntenCity, construit dans une démarche de développement durable fait appel aux énergies renouvelables (photovoltaïque et éolien).

LES DOSSIERS DU MOIS IoT

de présence B.E.G. pour éclairage LED.

de gestion de l’énergie EMMA hébergé dans le Cloud.

Schneider Electric a développé un écosystème complet, EcoStruxure Building, composé de pro duits connectés, de logiciels, d’applications et de services. Trois nouvelles offres sont proposées en 2022 : EcoStruxure Building Operation 2022 ; les capteurs SpaceLogic Insight-Sensor, un cap teur avancé six-en-un pour le comptage des personnes, la détection de l’occupation, la lumi nosité, le niveau de bruit, la température et l’hy grométrie et la suite de services de gestion des bâtiments ; EcoStruxure Building Advisor avec de nouvelles fonctionnalités.

« Le logiciel EcoStruxure Building Operation in tègre de manière transparente les systèmes natifs et tiers de gestion de l’énergie, de l’éclairage, du CVC, de la sécurité incendie, de la sécurité et du lieu de travail, tout en tirant parti de la numérisa tion et du big data. Idéal pour les petits bâtiments

ou les grandes entreprises complexes multisites, EcoStruxure Building Operation est à la pointe du secteur en matière de technologie et de capacités avancées de GTB. La version de nouvelle génération offre des performances encore plus rapides, avec une sécurité et une facilité d’entretien accrues. Vous pou vez effectuer une mise à niveau à partir de versions antérieures ou effectuer une transition en douceur à partir d’autres produits de GTB », explique Natha lie Champeaux, directrice marketing Digital Buil ding de Schneider Electric France.

Schneider Electric donne l’exemple du site Inten City, le nouveau siège grenoblois de la Direction de l’innovation de Schneider Electric depuis fin 2020. Sa conception permet de réduire les besoins énergétiques du site à seulement 37 kWh/m²/an, tous usages confondus, quand la moyenne euro péenne est de 330 kWh/m² par an dans les bâti ments tertiaires, soit neuf fois moins.

Des solutions pour l’amélioration du confort et de la satisfaction des occupants Si l’objectif de réduction des consommations énergétiques des bâtiments reste prioritaire, ce lui-ci peut se conjuguer avec des objectifs d’amé lioration du confort et de la qualité de vie au travail. Cela peut passer alors par le contrôle de l’éclairage, de la qualité de l’air ou de l’humidité associés à des capteurs de présence.

Ainsi, Adeunis a développé la solution IAMo, une agrégation de plusieurs types de capteurs (CO2, PM, COVT, température, humidité, luminosité, présence, suivi des systèmes de ventilation) per mettant de déterminer de façon très précise la qualité de l’air dans un bâtiment. Ces capteurs sont associés à une plateforme dédiée qui permet d’agréger et d’enrichir les données relevées.

58 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
 Détecteur
©
Schneider
Electric 
IMAo, ensemble de capteurs Adeunis pour mesurer la qualité de l'air d'un bâtiment.
© Adeunis © BEG ...

LES DOSSIERS DU MOIS IoT

Frank Fischer confie : « Le résultat est une vision globale de l’ensemble des paramètres influant sur la qualité de l’air. Cela permet à nos clients d’aler ter et surtout d’analyser et prévoir (affluence plus importante, forte occupation des salles, données météo…) des dégradations potentielles de la qua lité de l’air. En fonction de ces éléments, ils vont pouvoir anticiper l’ajustement de la ventilation et du renouvellement de l’air, tout en limitant les consommations d’énergie. Quand on sait que les équipements de climatisa tion-ventilation-chauffage et réfrigération sont les systèmes techniques les plus énergivores du bâtiment et représentent 30 à 40 % des consomma tions, on comprend aisément l’importance à don ner au suivi de ces équipements et à l’optimisation de leur utilisation. Les principaux utilisateurs de IAMo sont les propriétaires et gestionnaires d’ERP (établissements recevant du public) qui sont dans l’obligation légale de suivre la qualité de l’air dans leurs bâtiments, et de mettre en œuvre des plans d’action permettant de conserver un niveau nor matif. IAMo se déploie également dans les bâti ments tertiaires (bureaux) dans la mesure où, depuis la crise sanitaire, le suivi de la qualité de l’air est devenu un élément important pour le bienêtre et la santé des salariés. Plusieurs études ont en effet montré qu’une mauvaise qualité de l’air était notamment synonyme de baisse de la concentra tion et donc de la productivité. » B.E.G. a développé des détecteurs de présence, détecteurs de mouvement, capteurs et action neurs pour contrôler l’éclairage, la température ambiante, la qualité de l’air, la ventilation et les volets roulants de manière entièrement automa tique. « Ils peuvent ainsi contribuer à d’importantes économies d’énergie et à la sécurité lors de l’utilisa tion des bâtiments – sans que les utilisateurs aient à y penser dans la vie quotidienne, rappelle Benoît Henneton, responsable marketing et communi cation de B.E.G. France. Pour des pièces multiples, nous pouvons proposer d’utiliser un réseau DALILINK pour la gestion de l’éclairage en fonction de l’occupation et de l’apport de lumière naturelle. Cette installation sera contrôlable depuis n’importe quel smartphone, avec un paramétrage rapide de la ligne DALI et des possibilités simples d’extension de la zone de couverture. Le client final peut ensuite activer des scénarios standards et à tout moment en créer, en nommer et en sauvegarder de nouveaux. »

L’équipement des bâtiments anciens fait partie des priorités

Environ 85 % des bâtiments existants au jourd’hui existeront encore en 2050 et avec un taux de renouvellement de 1 % par an, il est donc

important d’appliquer rapidement à ce parc im mobilier les solutions et systèmes basés sur l’IoT en utilisant des capteurs et appareils connectés déjà largement disponibles. Contrairement aux systèmes plus anciens qui devaient être intégrés lors de la construction du bâtiment, la technolo gie « intelligente » permet d’ajouter de nouvelles solutions aux solutions de base avec une grande flexibilité.

Car pour Frank Fischer, « les solutions IoT sont particulièrement bien adaptées aux sites anciens ou aux bâtis existants, dans la mesure où elles ne nécessitent aucune installation d’infrastructures lourdes (type filaire, réseau Ethernet…). Il suffit de positionner les capteurs dans les pièces ou sur les équipements que l’on souhaite analyser, puis de les connecter au réseau.

Pour cela, on réalise une étude de couverture par les réseaux IoT, puis en fonction des résultats obte nus (et du cas d’usage traité), on définit le type de connexion à utiliser : un réseau public IoT existant (LoRa/Sigfox), un réseau privé ou un mixte des deux. Une fois les capteurs connectés, les données sont alors directement transmises. Pour exemple, sur le CHU de Grenoble, le déploiement d’une infrastructure en réseau privé avec des capteurs de température et de suivi des consommations d’eau a été réalisé en 48 heures ».

Le bâtiment, qu’il soit ancien ou nouveau, doit être intelligent et communicant afin de réduire ses empreintes carbone et énergétique. Il va de voir également s’adapter à l’offre de fourniture d’énergie en ajustant sa consommation (Smart Grid), à l’évolution rapide des besoins de ses uti lisateurs et aux contraintes de sécurité.

Jean-Paul Beaudet

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 59
 Installation de capteurs Adeunis communicants sur des compteurs. © Adeunis

Smart Room Control

Une nouvelle solution pour le pilotage des stores

Pour élever le contrôle des pièces au niveau supérieur, Distech Controls ouvre et connecte la GTB aux services numériques avec sa gamme ECLYPSE et annonce la nouvelle version du contrôleur de stores ECLYPSE Smart Room Control. Depuis son lancement, en 2016, Distech Controls a adapté et amélioré ce contrôleur afin de répondre aux enjeux actuels et futurs des bâtiments. Avec le nouveau module d’extension ECx-Blind-4SMI, le fabricant propose un pilotage des moteurs de stores haute tension SMI. Compatible avec la solution ECLYPSE Smart Room Control, ce contrôleur garantit une mise en service facile, sans adressage manuel. Elle assure également une installation rapide et profite d’une alimentation intégrée. Avec la technologie SMI intégrée, utilisée par de nombreux fabricants en Europe, Distech Controls propose une solution adaptée pour tout type de bâtiment. Embarquant le système BACnet/IP ou le RESTful API, ce contrôleur est dorénavant ouvert à de multiples services. www.distech-controls.com

Test et mesure

Une gamme de testeurs à prix réduits

Fluke Networks a annoncé une nouvelle promotion limitée dans le temps sur une gamme de solutions de test phares cuivre et fibre, permettant jusqu’à 4 000 e d’économies. L’offre « Pas d’histoires. Juste des prix réduits ! » a été élaborée pour célébrer le 30e anniversaire de Fluke Networks, commémorant le lancement du premier testeur de câbles de la société en décembre 1992. Les clients sont invités à profiter de réductions exclusives sur une large gamme de produits, avec des remises allant de 800 e, sur le CableAnalyser DSX-602 PRO, à 4 000 e sur le CableAnalyser DSX2-5000QI-G-INT. Ces remises importantes sont proposées à tous les clients en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique (EMEA) et dans les États de la CEI (Communauté des États indépendants). L’offre est disponible pour une durée limitée, de septembre à décembre 2022, et s’applique aux achats de produits éligibles effectués auprès de distributeurs agréés Fluke Networks. www.Flukenetworks.com/NFJSPromoFR

CVC

Heiwa répond aux besoins du tertiaire, du grand résidentiel et des collectivités avec sa nouvelle gamme mini DRV, une solution performante pour chauffer et rafraîchir les grandes superficies. Composée de gainables, de cassettes, de consoles et de muraux, la gamme mini DRV Heiwa a été conçue pour être simple à dimensionner, à poser, à mettre en service et à utiliser. Pour satisfaire les besoins en chauffage et climatisation des grands espaces, la puissance des groupes extérieurs s’élève de 12 à 33,5 kW, et chaque produit offre de nombreuses options pour améliorer le confort au sein de l’espace équipé. Le mini DRV Heiwa est conçu pour être à la fois accessible et très performant. Le groupe extérieur est fabriqué à partir de composants de dernière génération : compresseurs Mitsubishi Electric dès 22,4 kW, moteur à technologie Permasyn pour une meilleure efficacité et une parfaite fiabilité, et échangeur antirouille GOLD FIN. www.heiwa-france.com

60 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr SOLUTIONS
Une gamme de mini DRV pour chauffer et rafraîchir les grandes superficies
© Distech Controls © Heiwa
 ©
Fluke Networks

Variateur AC

Un microvariateur avec pilotage par application mobile en standard

Nidec Leroy-Somer présente le dernier-né de sa gamme de variateurs de vitesse : Commander S. Disponible en 3 tailles, avec une plage de puissance de 0,18 kW à 4 kW, ce nouveau micro-variateur constitue la solution idéale pour les applications qui nécessitent la commodité d’un contrôle plug-and-play direct. Il est particulièrement indiqué pour les métiers de la ventilation, du pompage, de la compression, du déplacement ou de la transformation. Commander S est le premier variateur équipé en série d’une application mobile gratuite d’interfaçage : Marshal révolutionne la façon dont l’utilisateur interagit avec le variateur et inclut des fonctions comme la mise en service, la surveillance, le diagnostic et l’assistance. Grâce à la technologie NFC intégrée, il suffit d’approcher le mobile du variateur pour se connecter. www.leroy-somer.com

Régulation

Une solution de maîtrise du bâtiment autoadaptative et dynamique

ThermoZYKLUS, spécialiste allemand de la régulation, propose sa solution brevetée thermocyclique, une solution intelligente de maîtrise du bâtiment à la fois autoadaptative et dynamique. Grâce à son algorithme breveté, la régulation intelligente thermocyclique est efficace et rapide : elle détermine à l’avance quand les émetteurs doivent libérer ou non l’énergie. Elle apprend aussi les caractéristiques de chaque émetteur et anticipe ses réactions. La solution de régulation ThermoZYKLUS permet une installation simple et rapide des équipements, le pilotage de la température suivant des plannings, l’historisation, la synoptique dynamique des entrepôts, le retour d’état des alarmes et dérives des équipements et le contrôle complet à distance et en local de l’installation. Il existe une solution pour chaque projet : logement collectif, locaux professionnels, collectivités, hôtels, crèches, écoles, universités, gares, résidentiel… www.thermozyklus-inside.fr

CVC

Une gamme de DRV fonctionnant au R32 dédiée aux bâtiments tertiaires

Le DRV SHRMAdvance présenté par Toshiba est une solution hybride 3-Tubes à récupération d’énergie ou 2-Tubes réversibles au réfrigérant R32, qui assure une réduction importante de l’impact environnemental du chauffage et du rafraîchissement. En effet, le R32 a un PRP (potentiel de réchauffement planétaire) divisé par trois par rapport au R410A. Autre avantage, la nouvelle conception de ce DRV permet de diminuer la charge de réfrigérant requise, atteignant 30 % par rapport à la génération précédente (charge initiale + appoint). L’impact carbone du réfrigérant atteint ainsi jusqu’à 80 % de diminution par rapport à une solution au R410A. Le DRV SHRMAdvance affiche des niveaux de performances énergétiques très élevés, avec un SCOP atteignant jusqu’à 4,67 en mode rafraîchissement, et un SEER atteignant jusqu’à 8,90 en mode rafraîchissement. Le haut niveau d’efficience du système permet de réduire fortement les consommations énergétiques. www.toshiba-confort.fr

j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 61 SOLUTIONS
© Nidec Leroy-Somer © Toshiba
©
ThermoZYKLUS

SOLUTIONS

Transition énergétique

Une solution innovante pour la sobriété énergétique des bâtiments tertiaires

À l’heure où la sobriété énergétique concerne tous les gestionnaires, propriétaires et utilisateurs de bâtiments tertiaires, Lowit présente une innovation SaaS deeptech, véritable GPS pour guider les stratégies d’investissement évolutives au long terme. Lowit répond avec cette innovation à deux défis majeurs pour accélérer la transition énergétique des bâtiments tertiaires : la massification des audits et l’optimisation des coûts d’investissement, pour le privé comme pour les collectivités. Lowit combine digitalisation de l’audit, planification et pilotage d’investissements au service d’ une stratégie globale d’efficacité énergétique, en optimisant ses dépenses. Lowit offre une vision globale pluriannuelle évolutive et fournit les moyens pour atteindre ses objectifs : comme un GPS, il prend en compte de multiples critères et contraintes (exogènes comme endogènes) et recalcule à chaque instant la meilleure trajectoire. www.lowit.fr

Autoconsommation

Viessmann Energy Management ou HEMS (Home Energy Management System) affiche en temps réel les flux d’énergie dans la maison sur le smartphone ou la tablette. Il peut notamment s’agir des valeurs de l’électricité autoproduite par l’installation photovoltaïque et de l’électricité autoconsommée. Ce système de gestion d’énergie met notamment ces fonctions à disposition pour le système de stockage d’électricité Vitocharge, les pompes à chaleur de la nouvelle série Vitocal 25x-A ainsi que les pompes à chaleur existantes avec Vitoconnect à partir de 2016. Viessmann Energy Management peut être facilement mis en service et activé par le professionnel à l’aide de ViGuide. La surveillance par le partenaire Viessmann s’effectue comme d’habitude à l’aide de l’application (l’affichage peut varier en fonction de la version installée chez le client et le chauffagiste).

Capteurs de température communicants sur le réseau LoRaWAN

Autonomes en énergie et communicants sur le réseau LoRaWAN®, les capteurs de température SOFREL IoT Sensor de Lacroix sont conçus pour le monitoring à distance de la température des bâtiments équipés. S’inscrivant dans le Smart Building, cette nouvelle gamme de capteurs permet l’optimisation de la performance énergétique des bâtiments ainsi que la réduction du montant des factures d’énergie. Conçue pour le monitoring à distance des bâtiments industriels, logements collectifs, bâtiments publics (gymnase, hôpitaux, etc.) ou tertiaires (bureaux), la nouvelle gamme de capteurs communicants SOFREL IoT Sensor se compose de deux capteurs pouvant mesurer les températures intérieures (IP30) ou extérieures (IP67) selon le modèle. L’enregistrement et la transmission des données de températures des bâtiments permettent d’optimiser la performance énergétique de ces infrastructures et contribuent à la réduction des dépenses d’énergie. www.lacroix-sofrel.fr

62 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
 IoT
 © Lowit ©
Lacroix
Une solution complète combinant production d’énergie, stockage et gestion de l’énergie
www.viessmann.fr  © Viessmann

Spécialiste du chauffage, de la climatisation et des eaux chaudes sanitaires, Viessmann innove aujourd’hui avec une solution globale, combinant panneaux solaires, pompe à chaleur, batterie et gestion de l’énergie. Marc Ruch, directeur marketing chez Viessmann, nous présente cette nouvelle offre.

j3e - Le bâtiment prend progressivement le rôle de hub énergétique, avec l’intégration de production d’énergie, de stockage et d’IRVE. Quelles sont les opportunités offertes par ces nouveaux usages dans un contexte de flambée des coûts de l’énergie ?

Marc Ruch - La crise énergétique pousse de plus en plus de consom mateurs, au-delà des préoccupations de réduction des consommations, à envisager des solutions pour autopro duire leur énergie électrique. Dans ce contexte, les systèmes intégrant pro duction, stockage et optimisation des consommations peuvent représenter des solutions à court terme pour les particuliers. En combinaison avec ces solutions, les générateurs de chaleur de type pompe à chaleur s’intègrent par faitement dans les logiques d’autocon sommation de l’électricité. Il en est de même pour le rafraîchissement en été avec des pompes à chaleur air/air. Pour avoir un suivi et un pilotage du fonc tionnement de ces différents compo sants, Viessmann propose Viessmann Energy Management qui est un HEMS (Home Energy Management System). Celui-ci permet d’une part d’afficher en temps réel les flux d’énergie dans la maison sur un smartphone ou une ta blette. Ces valeurs peuvent être l’élec tricité autoproduite par l’installation photovoltaïque, ou l’électricité auto consommée. D’autre part, Viessmann

Energy Management est un système de gestion de l’énergie intégré dans la plateforme Viessmann One Base, accessible via l’application ViCare.

j3e - Pouvez-vous nous décrire le fonctionnement de ces installations ? M. R. - Viessmann Energy Manage ment est compatible avec différents produits Viessmann bénéficiant de la technologie One Base : le système de stockage d’électricité Vitocharge, les pompes à chaleur de la nouvelle série Vitocal 25x-A et les pompes à chaleur existantes (modèles à partir de 2016) avec Vitoconnect. Viessmann Energy Management propose de nombreuses fonctionnalités, notamment grâce à l’application ViCare ou ViGuide (pour le professionnel), parmi les quelles : l’affichage et la surveillance en direct de la production, de l’auto consommation et du niveau de charge de la batterie ; une vue d’ensemble de l’utilisation de la charge de la batte rie, de l’alimentation et de l’électricité prélevée sur le réseau, y compris l’his torique sur deux ans ; l’affichage des émissions de CO2 et des économies de CO2 réalisées par le système ; l’indica tion du taux d’autarcie. Ce système de gestion de l’énergie permet un fonc tionnement optimisé des pompes à chaleur, en association avec des ins tallations photovoltaïques. Le cockpit énergétique permet à l’utilisateur final d’obtenir un aperçu des flux d’énergie

de son domicile. Le bilan énergétique permet de visualiser les flux d’énergie actuels et passés. Il documente les per formances de l’ensemble du système. Grâce à cette diversité d’utilisation, il est possible de piloter de nombreux composants du système dans la mai son en préservant les ressources et en améliorant l’efficacité énergétique.

j3e - De quoi se compose l’offre complète lancée par Viessmann ? M. R. - La palette de produits com patibles avec Viessmann Energy Management est évolutive. En effet, l’équipement de base est souvent constitué par une pompe à chaleur de la gamme Vitocal. En association avec les pompes à chaleur, nous proposons aux utilisateurs de s’équiper d’une installation photovoltaïque, gamme Vitovolt, afin de produire l’électricité qui pourra être consommée par la pompe à chaleur et le foyer de façon générale. Pour optimiser l’autocon sommation, il est intéressant d’ajou ter, avec la solution Vitocharge, une batterie de stockage de l’électricité produite, si celle-ci n’est pas consom mée immédiatement lors de sa pro duction. Pour les foyers équipés de véhicules électriques, nous propose rons prochainement des bornes de recharge. Le fonctionnement de l’en semble de ces composants pourra être suivi et optimisé grâce à la solution Viessmann Energy Management. 

64 j3e 897 / OCTOBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 3 QUESTIONS À
© DR
Propos recueillis par Alexandre Arène
’’
‘‘
La crise énergétique pousse de plus en plus de consommateurs à envisager des solutions pour autoproduire leur énergie électrique

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.