J3e de novembre 2022 : L'électron, talon d'Achille du datacenter

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898 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / NOVEMBRE 2022 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE L'ÉLECTRON, TALON D'ACHILLE DU DATACENTER Le courant passe entre nous depuis 73 ans Équipements Optimiser l’alimentation des datacenters DCIM Des outils logiciels au service de la performance Refroidissement Améliorer la gestion thermique des datacenters

’’Nous créons et exploitons quotidiennement des données. Dont le volume va doubler chaque année.

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Le datacenter, une industrie sous pression

Indispensable mais décrié, le datacenter est une industrie florissante mais qui subit de fortes pressions. Un phénomène accentué par les crises, environnementale, énergétique et supply chain, et par les pressions réglementaires qui les accompagnent. Et si elle se montre vertueuse, elle reste soumise aux diktats de ses clients, réticents à faire des efforts.

L’existence du datacenter est liée à la donnée. Nous créons et exploitons quotidiennement des données. Dont le volume va doubler chaque année. Ce qui, mécaniquement, pousse la demande de capacités de stockage et la construction de datacenters. Ce phénomène est accentué par la migration massive vers le cloud computing. 80 % des espaces informatiques dans les datacenters en construction sont aujourd’hui réservés aux grands acteurs du cloud, Amazon AWS, Microsoft Azure et Google Cloud, aussi appelés hyperscalers.

L’électron, l’énergie du datacenter et son talon d’Achille. Le numérique est lié à l’électricité, mais les serveurs et leur refroidissement consomment beaucoup d’énergie, 2 % de l’électricité produite dans le monde. L’implantation des datacenters dans de grandes agglomérations, proches de leurs clients, est également liée à la capacité à accéder à la quantité d’énergie nécessaire à leur fonctionnement. Jusqu’à parfois saturation et moratoire sur les projets. Et la facture électrique grimpe… Quant à la déclinaison de la haute tension (MW) vers les serveurs (kVA), elle porte un risque électrique permanent dans le datacenter. L’incident grave, comme l’incendie, est cependant très rare.

RSE et exploitation de la chaleur fatale. Le processeur et le serveur chauffent, il faut les refroidir. Difficilement exploitable dans nos contrées tempérées, la chaleur fatale ainsi extraite est massivement perdue. Pourtant, des solutions existent, comme la piscine olympique des JO 2024 qui sera en partie réchauffée par un datacenter. Car l’industrie du datacenter est vertueuse. Au cours de la précédente décennie, le nombre des datacenters a doublé, mais leur consommation n’a augmenté que de 6 %. Les équipementiers du datacenter n’ont guère d’autre choix que de faire toujours mieux pour réduire la consommation électrique, pour réduire les coûts, encore, et aujourd’hui, pour accompagner les stratégies RSE de leurs clients.

Dans ce numéro J3e s’intéresse aux défis qui attendent les acteurs du datacenter à l’approche de l’hiver. Entre continuité de service, gestion de la performance et refroidissement, la filière devra contribuer à "l’effort de guerre" pour soulager le réseau. © Adobe Stock

Le datacenter subit la pression de la supply chain, du réglementaire et de ses clients. Les pénuries de composants et l’inflation frappent le datacenter comme toute industrie. S’y ajoute la pression réglementaire, l’Europe impose aux datacenters d’être zéro carbone dès 2030. Mais c’est aujourd’hui aux clients du datacenter de faire des efforts. Comme augmenter la température dans les salles, couper les serveurs fantômes ou accepter l’effacement du réseau pour fonctionner sur les groupes électrogènes en cas de pic de consommation durant l’hiver. C’est là l’un des moindres paradoxes du datacenter : ses clients veulent des engagements RSE à leur profit, mais ils ne sont pas prêts à accepter de faire des efforts.

Bonne lecture,

Grandmontagne

j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 3 ÉDITO
Yves
Cofondateur et rédacteur en chef de Datacenter Magazine (DCmag)
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898 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 NOVEMBRE 2022 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE L'ÉLECTRON, TALON D'ACHILLE DU DATACENTER Le courant passe entre nous depuis 73 ans Équipements Optimiser l’alimentation des datacenters DCIM Des outils logiciels au service de la performance Refroidissement Améliorer la gestion thermique des datacenters

DANS CE NUMÉRO

j3e est édité par la société 3e Médias, SAS au capital de 140 000 euros ; siège social, 44, avenue du Général Leclerc, 75014 Paris ; représentant légal Jean Tillinac.

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Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Celle-ci pourra être obtenue auprès du Centre français du copyright, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris, auquel 3e Médias a donné mandat pour le représenter auprès des utilisateurs. Tél. : + 33 (0)1 44 07 47 70 Dépôt légal : novembre 2022

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Directeur de la publication : Jean Tillinac

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Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com

Pour l’étranger : 155 E HT franco ; 175 E HT par avion Prix au numéro : 17 E

Corrections

Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com

En 2021, les charges opérationnelles des opérateurs de datacenters avoisinaient les 30 %. Cette part va passer à 50 % en 2023, ce qui est colossal.’’

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INTERVIEW

Olivier Micheli, président de France Datacenter et PDG de Data4 12 ACTUALITÉ

12 / Sobriété énergétique

RTE lance l’application mobile EcoWatt, la météo de l’électricité France 2030

Le gouvernement dévoile les 5 premiers lauréats de l’appel à projets « métaux critiques »

13 / Cybersécurité

Bessé et Stelliant dévoilent les conclusions de l’étude sur les sinistres des entreprises

14 / MOOC

Lancement de la troisième session : Adaptation des bâtiments au changement climatique

IoT

LoRa Alliance annonce une nouvelle fonctionnalité qui accélère l’intégration des dispositifs Bâtiment Ecomaison appelle les professionnels à adhérer pour répondre à leurs obligations de recyclage

15 / Stockage

Inauguration de la plus grande centrale de stockage d’énergie d’Europe continentale

Hiver 2022-2023

RTE publie un suivi hebdomadaire de la consommation d’électricité Crise énergétique

L’État renforce son soutien aux entreprises et collectivités

16 / Projet de loi énergies renouvelables Le Collectif pour l’énergie citoyenne publie son livre blanc à l’occasion du conseil des ministres

Industrie Lancement de la démarche « Je Décarbone »

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25 OPTIMISER L’ALIMENTATION DES DATACENTERS
DOSSIERS
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LES
DU MOIS Équipements
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Olivier Micheli

Alexandre Arène Rédacteur en chef alexandre.arene@filiere-3e.fr

Jean-François Moreau Journaliste spécialiste supervision, efficacité énergétique, BIM journalistes@filiere-3e.fr

Jean-Paul Beaudet

Journaliste spécialiste datacenters, stockage de l’énergie, énergies renouvelables, véhicules électriques et IRVE journalistes@filiere-3e.fr

Olivier Durand

Journaliste portrait d’entreprise et billet d’humeur journalistes@filiere-3e.fr

Sandrine de Montmorillon Responsable publicité, partenariats & réseaux sociaux Groupe 3e Médias sdm@filiere-3e.fr

j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 5 DANS CE NUMÉRO 17 AGENDA 18 SMART DATA Chiffres clés des datacenters 20 ANALYSES Quand l’électrification devient une mission critique 
22 DÉCRYPTAGE Le datacenter : des données, de l’électricité, du refroidissement et de la chaleur fatale 46 SOLUTIONS La sélection de la rédaction 50 3 QUESTIONS À Augustin Wilmot-Roussel, responsable marché datacenter France, Legrand • 2e COUV – BEPOSITIVE • 3e COUV – INTUIS • 4e COUV – ABB • P. 13 – UNIFORMATIC • P. 19 – BEGA • P. 21 – DATACENTER MAGAZINE • P. 27 – SOCOMEC • P. 29 – LEGRAND • P. 31 – BRADY • P. 33 – ENERJ-MEETING • P. 49 – ÉLECTRICIENS SANS FRONTIÈRES LISTE DES ANNONCEURS : 34 DES OUTILS LOGICIELS AU SERVICE DE LA PERFORMANCE 40 AMÉLIORER LA GESTION THERMIQUE DES DATACENTERS DCIM Refroidissement © JAEGGI © Schneider/Getty Images
Jean Tillinac Directeur de la publication

INTERVIEW

Propos recueillis par Alexandre Arène

j3e - Pouvez-vous brièvement nous présenter France Datacenter et ses missions ?

Olivier Micheli - France Datacenter regroupe 80 % des acteurs du datacenter en France. Parmi les adhérents, nous retrouvons des concepteurs, des constructeurs, des opérateurs et des usagers. La mission interne de France Datacenter est de formaliser les savoirs, de définir et de diffuser les

bonnes pratiques et de développer les compé tences. À l’externe, il s’agit de défendre les inté rêts du secteur et de le faire connaître. Les data centers ont parfois une mauvaise image pour la plupart des citoyens, car le secteur souffre d’une mauvaise compréhension.

j3e - Quelles sont les conséquences de l’envolée des prix de l’énergie sur les gestionnaires de datacenters ? O. M. – La crise est très brutale. Nous aurions pu l’amortir en France et être le pays qui s’en sort le mieux, mais nous sommes finalement parmi ceux qui s’en sortent le moins bien. La concomitance de l’augmentation du prix du gaz en raison des arrêts d’approvisionnement par la Russie et des problèmes de maintenance sur le parc nucléaire français, qui engendre une sousproduction de 15 GW de puissance nucléaire et nous oblige à importer plus de gaz est la princi pale cause de ces prix stratosphériques. En 2021, le prix de l’électricité avoisinait les 50 € du mé gawattheure, contre près de 500 € aujourd’hui. Cela fait bondir les charges opérationnelles, ce qui oblige la plupart des acteurs à répercuter les coûts sur leurs clients. Ceux qui n’ont pas cette possibilité subissent de plein fouet la crise, mettant en péril leur pérennité. Notre rôle est de défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics.

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© DR Président de France Datacenter, l’association de promotion de la filière en France, et PDG de Data4, parmi les opérateurs majeurs sur le marché européen, Olivier Micheli revient sur les enjeux liés au secteur des datacenters en France, marqués par les pénuries de composants et l’explosion des prix de l’énergie. Un marché dynamique malgré la crise, et qui a su prendre à bras le corps la performance énergétique des installations.
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‘‘En 2021, les charges opérationnelles des opérateurs de datacenters avoisinaient les 30 %. Cette part va passer à 50 % en 2023, ce qui est colossal.

INTERVIEW

j3e - Quelles sont les solutions pour y faire face ?

O. M. – En France, nous avons un système de protection contre l’augmentation des prix : les volumes d’accès régulé à l’électricité nu cléaire historique (Arenh). Ce volume est fixé à 100 TWh, avec un prix encadré de 40 à 50 € par mégawattheure. En 2022, quand le prix de l’électricité avait été multiplié par cinq, le vo lume d’Arenh était passé de 100 à 120 TWh. En 2023, alors que les prix auront été multipliés par dix, le Gouvernement revient à un volume d’électricité régulé de 100 TWh, soit un volume équivalent à celui de 2021. Le Gouvernement met en avant sa volonté de réguler les prix au niveau européen et de conserver le volume de 100 TWh. Pour les électro-intensifs, qui ont une consommation linéaire, il est essentiel de pou voir se projeter. Cette situation crée de fortes tensions sur le marché par manque de lisibilité. Nous prônons une augmentation du volume d’Arenh pour permettre aux électro-intensifs de passer la crise plus sereinement.

j3e - Aujourd’hui, l’énergie représente 30 % du coût d’exploitation d’un datacenter. Quelle sera cette part en tenant compte des prévisions actuelles ?

O. M. – En 2021, les charges opérationnelles des opérateurs de datacenters avoisinaient les 30 %. Cette part va passer à 50 % en 2023, ce qui est colossal. Cette situation va réduire fortement la trésorerie des entreprises, dans un secteur où les besoins en investissements sont très importants. Il faut aujourd’hui trouver d’autres modèles de financement, notamment en passant par des tiers, mais cela augmente considérablement les

délais. Les financements de 2023 sont actés et nous nous inquiétons qu’ils faiblissent de ma nière importante. Nous devons être acteurs et trouver des solutions pour contrer la crise. Nous avons plusieurs moyens d’y parvenir. Le premier est de travailler avec les pouvoirs publics et de se battre pour les intérêts des électro-intensifs. France Datacenter et Data4 sont par exemple signataires de la charte EcoWatt, ce qui prouve notre volontarisme sur le sujet. Le deuxième est de répercuter les hausses de prix et l’inflation sur nos clients finaux. Enfin, le troisième levier consiste à continuer à travailler sur la perfor mance énergétique de nos infrastructures. Cer taines actions immédiates peuvent être réalisées avant cet hiver, notamment celle d’augmenter la température des salles de serveurs de 2 à 3 °C pour les datacenters qui le peuvent, ce qui per met de réaliser 7 à 8 % d’économies d’énergie. Pour aller plus loin dans la performance à long terme, nous devrons recruter de plus en plus de spécialistes de l’énergie.

j3e - Quels seront les premiers touchés par l’envolée des coûts ? O. M. – Il existe différents types d’offres de ser vices packagées selon les acteurs, comprenant de l’hébergement, de la connectivité… L’énergie est noyée dans ces offres de services globales et si cela n’a pas été prévu dans le contrat initial, il est très compliqué d’instaurer une clause de revoyure, notamment pour les plus petits ac teurs. Les acteurs de taille plus importante sont capables de répercuter les coûts énergétiques. France Datacenter s’inquiète en premier lieu pour ces petits acteurs, que nous devons pro téger.

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INTERVIEW

j3e - Quelles sont les actions concrètes menées par France Datacenter pour maintenir la compétitivité de la filière malgré ce contexte ?

O. M. - Nous menons des actions afin que les évolutions des coûts de l’énergie impactent le moins possible ceux qui conçoivent, construisent et exploitent les datacenters. France Datacenter diffuse les meilleures pratiques en matière de consommation énergétique et d’impact envi ronnemental : nous avons travaillé sur l’intel ligence artificielle, qui peut favoriser l’efficience énergétique, la récupération de la chaleur fatale, etc. Nous nous coordonnons également avec nos homologues européens, notamment dans le cadre du Pacte sur la neutralité carbone des datacenters. Enfin, nous alertons régulièrement les pouvoirs publics sur nos problématiques à travers des communiqués ciblés sur le prix de l’énergie, la sobriété énergétique…

j3e - Les acteurs des datacenters ont fourni d’importants efforts pour améliorer la performance énergétique de leurs installations. Quels sont les leviers actuels pour aller plus loin ?

O. M. – À court terme, comme je l’évoquais, le

premier levier serait d’augmenter la tempéra ture des salles. Cette action n’est pas réalisable dans tous les datacenters, notamment les plus anciens. Chaque datacenter et chaque salle de serveurs a des contraintes de fonctionnement particulières, mais dans la mesure du possible, une augmentation de la température de 2 à 3 °C a un impact très significatif. Les nouvelles salles sont prévues pour un fonctionnement à 27 °C et l’idéal serait d’atteindre les 29, 30, voire 31 °C. Les datacenters se gèrent sur le temps long et l’optimisation des salles de machines est un levier important. Il faut continuer d’inves tir aujourd’hui et ne pas repousser ces investis sements à plus tard. Pour aller plus loin, il est possible d’injecter de plus en plus de couches logicielles pour monitorer plus d’indicateurs de performance énergétique. Pour pouvoir agir sur un datacenter, il faut pouvoir mesurer ce qui s’y passe. L’investissement dans des projets d’intel ligence artificielle, avec l’installation de capteurs sur chaque équipement, permet de délivrer des alertes précises et d’agir rapidement en consé quence. Le datacenter a longtemps été une boîte statique, qui doit devenir de plus en plus dyna mique pour permettre un pilotage en temps réel et gagner en performance. Chez Data4, nous développons des projets basés sur l’intelligence artificielle, mais il s’agit de processus très longs. Il est également intéressant d’étudier un data center sur l’ensemble de son cycle de vie, pour en avoir une connaissance plus fine au niveau des consommations d’énergie, d’eau, de terres rares… et déterminer les émissions de CO2 sur toute sa durée de vie. Ces enjeux vont plus loin que l’énergie.

j3e - France Datacenter avait lancé l’an passé un plan stratégique Ambitions 2025. Quelles en étaient les lignes directrices ? O. M. – Les quatre axes du plan sont plus que ja mais d’actualité. Le premier concerne l’emploi et la formation, car nous avons une réelle pénu rie de main-d’œuvre qualifiée. Le deuxième se concentre sur la résilience des infrastructures, et englobe des sujets tels que la continuité de service ou encore les cyberattaques, qui sont un vrai enjeu. Le troisième concerne les aspects liés à l’innovation et au développement durable, en globant notamment les questions énergétiques et carbone. Enfin, le dernier axe vise à améliorer la compétitivité de la France : notre pays a de nombreux atouts, notamment ses infrastruc tures, son climat tempéré et son énergie moins carbonée que chez nos voisins. Tous ces enjeux sont imbriqués et créent les conditions pour développer notre activité.

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INTERVIEW

j3e - Les pénuries d’énergie ont poussé les pouvoirs publics à envisager des opérations d’effacement cet hiver. Dans quelle mesure les datacenters seront-ils impactés ?

O. M. – Il y a deux sujets différents. Le premier concerne notre participation à la sobriété de mandée par les pouvoirs publics. Les acteurs des datacenters sont très volontaires sur ce sujet : nous avons signé la charte EcoWatt, le manifeste Convergences numériques et nous améliorons constamment la performance de nos installa tions. Le second sujet concerne l’effacement, ou comment soulager le réseau en cas de tensions.

Les datacenters sont tous dotés de groupes élec trogènes. Un décret impose d’ailleurs l’efface ment de nos consommations en cas de tensions et le passage sur groupes électrogènes. Nous souhaitons travailler de manière constructive avec les pouvoirs publics et les gestionnaires du réseau, mais ces sujets nous sont imposés. J’espère que cela n’arrivera pas. Si l’effort des citoyens est important et que les températures sont clémentes, il n’y a pas de raison d’en arriver à effacer nos consommations.

j3e - Quel est votre point de vue sur la santé de la filière après la crise sanitaire, les pénuries de composants et de matières premières et aujourd’hui la crise énergétique ? O. M. – Globalement, la croissance de la filière reste très forte, car les datacenters sont récipien daires de nos besoins numériques. Comme le trafic internet augmente énormément et que nous produisons de plus en plus de données, il faut de nouvelles capacités et donc de nou velles infrastructures. En France, nous consta tons aujourd’hui un effet de rattrapage, car il y a eu moins d’investissements effectués lors de la pandémie. Le marché français est très dynamique. Logistiquement, la situation est plus complexe : les datacenters concentrent un nombre très important et varié d’équipements qui viennent du monde entier. Depuis la pandé mie, les chaînes logistiques sont beaucoup plus complexes et les délais d’approvisionnement ont explosé. Nous encourageons les fabricants d’équipements à constituer plus de stocks pour parer à la demande. Mais malgré les pénuries et l’explosion des coûts de l’énergie, la filière reste très dynamique.

j3e - Du point de vue des infrastructures numériques, dans quelle position se trouve la France vis-à-vis de ses voisins européens ?

O. M. – La France est toujours à la quatrième place au niveau européen, après l’Angleterre et l’Allemagne qui occupent le haut du tableau,

suivis des Pays-Bas, puis de la France et de l’Irlande. La France ne s’en sort pas trop mal, mais les difficultés sur la gestion du temps admi nistratif constituent un réel parcours du com battant pour le développement de nouveaux projets. Par ailleurs, nous espérons que les coûts actuels de l’énergie sont un élément conjonctu rel. Pour qu’ils ne deviennent pas un problème structurel, il est impératif de faire redémarrer nos centrales le plus rapidement possible.

j3e - Malgré la hausse des coûts de l’énergie, pour quelles raisons la France est-elle un pays attractif pour l’accueil de datacenters sur son sol ?

O. M. - La France reste attractive et garde cer tains atouts indéniables : haute connectivité, économie relativement résiliente, énergie de qualité, climat tempéré, cadre juridique sécu risé et compétences en ingénierie de niveau in ternational. Elle est aussi la porte d’entrée vers l’Afrique et le Moyen-Orient.

j3e - Quelle est votre appréciation du parc français aujourd’hui ? O. M. – Nous distinguons deux types de data centers. D’une part, les centres de données mutualisés, dont les surfaces vont de 500 à plusieurs milliers de mètres carrés, ils sont au nombre de 220. Paris et Marseille regroupent les infrastructures de grandes tailles, suivis par Lyon et Bordeaux qui concentrent les data centers de tailles moyennes et les territoires qui accueillent de plus petites infrastructures. D’autre part, de nombreuses entreprises dis posent encore de leurs propres salles machines, allant de 50 à 200 m². Pour différentes raisons et à différents niveaux, ces salles machines sont un non-sens économique et énergétique. Les

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datacenters de taille importante sont beaucoup plus pertinents, le marché est très mature et de nombreuses offres existent.

j3e - Quels sont les enjeux de rénovation du parc existant pour gagner en efficacité énergétique et opérationnelle ?

O. M. – Sur les datacenters anciens, datant des années 2000, il faut se poser la question de la rénovation énergétique tous les 20 ans. En 2000, les datacenters avaient une capacité de 1 kW par mètre carré, alors qu’aujourd’hui ce chiffre avoi sine les 2,5 kW par mètre carré. La performance énergétique, mais aussi la redondance, doivent faire l’objet de mises à jour. Il est cependant dif ficile d’agir sur l’architecture des bâtiments. Les anciennes salles de serveurs ne dépassent pas les 250 m² alors qu’aujourd’hui nous atteignons les 1 000 m² sans piliers. Il faut suivre les règles de maintenance des équipements et revoir les architectures globales tous les 20 ans.

j3e - Quels sont les atouts de l’Edge computing pour contribuer à la réduction des consommations ?

O. M. – L’Edge répond à un besoin de proximité. Tous les datacenters sont l’Edge d’un autre. Les entreprises veulent de plus en plus avoir leurs données sensibles hébergées à proximité, pour des questions de souveraineté, mais aussi de dé veloppement durable et de facilité d’interven tion. Pour les territoires et les villes intelligentes, le besoin de proximité est fort, avec la nécessité d’accéder aux informations en temps réel. Par exemple, des applications comme la vidéosur veillance nécessitent de la bande passante et la proximité est tout à fait pertinente.

j3e - Quelles technologies permettent de répondre au mieux aux enjeux de performance énergétique ?

O. M. – Au niveau de la conception et de la construction, on distingue le freecooling, qui utilise l’air extérieur pour refroidir les salles. Le confinement est également très bénéfique, en séparant les allées chaudes et les allées froides, ce qui permet de concentrer la climatisation sur les points chauds. Les outils logiciels per mettent de leur côté d’agir sur chaque compo sant individuellement, grâce à la possibilité de mesurer, de piloter et d’agir en cas d’anomalie.

Il faut pour cela des capteurs qui font remonter des données de fonctionnement et des logiciels capables d’interpréter ces données pour appor ter une réponse rapide et pertinente. Enfin, l’hydrogène et le liquid cooling sont des pistes

de développement intéressantes et les projets se multiplient.

j3e - En dehors de la gestion technique des datacenters, quelles sont les bonnes pratiques à l’usage pour les gestionnaires ?

O. M. – Nous avons plusieurs recomman dations. La première est d’investir dans des compétences opérationnelles, c’est-à-dire en ressources humaines, capables d’analyser plus finement le fonctionnement et la performance des infrastructures. Nous devons également tra vailler sur les consommations d’eau, les émis sions de CO2 ou la composition des batteries.

j3e - Les acteurs du datacenter ont montré un certain volontarisme sur la réduction de leurs consommations, ces dernières années. Comment cela se traduit-il en chiffres ? O. M. – Le coefficient d’efficacité énergétique des datacenters, ou PUE, est passé de 2 il y a 10 ans à 1,5 aujourd’hui, et poursuit sa baisse. Le rendement des équipements entre 2010 et 2020 a été amélioré de 600 % et les consommations énergétiques sur cette période ont augmenté de seulement 6 %, ce qui est très peu au regard de l’augmentation des volumes de données échan gés. Tout l’écosystème des datacenters a contri bué à réduire les consommations.

j3e - Selon vos estimations, quel sera l’impact de la 5G ou de la digitalisation de la société sur les besoins en infrastructures numériques ?

O. M. - La 5G, l’explosion du cloud vont néces sairement accroître le besoin d’hébergement de données en France. La croissance du secteur du datacenter, à deux chiffres, se poursuivra dans les prochaines années.

j3e - Selon vous, quelles seront les principales évolutions pour le marché des datacenters en France dans les cinq années à venir ?

O. M. – Le développement des datacenters en France est lié aux volumes de données produits. En France et en Europe, le cloud va multiplier ses capacités par deux d’ici à 2025 et par trois en 2030. La production de données est multipliée par 5 ou 10 tous les 10 ans. Nous aurons donc toujours besoin de nouvelles capacités et donc de nouveaux datacenters. D’autant que pour de nombreuses raisons, notamment liées à la sou veraineté, à l’environnement et au coût, il est bien plus pertinent de répondre aux usages en développant de nouveaux datacenters en France qu’en s’appuyant sur les capacités étrangères.

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Olivier

Accélérer et faciliter le déploiement des bornes de recharge à domicile et en entreprise

Le développement rapide des ventes de véhicules électriques rend encore plus urgente la mise en place d’un réseau de bornes de recharge dense, mais aussi diversifié. À l’installation des bornes publiques en voirie ou dans les parkings publics doivent s’ajouter des infrastructures au domicile, sur les lieux de travail, les centres commerciaux ou les hôtels. Les incitations et aides sont là pour accompagner ce déploiement et les initiatives se multiplient. L’offre des constructeurs de bornes est aussi de plus en plus diversifiée pour couvrir tous les besoins, jusqu’à la recharge ultrarapide.

de 100 000 bornes n’a pas été atteint, la progression est de 64 % en un an et une bonne dynamique semble impulsée. Pour Cécile Gou bet, déléguée générale de l’Avere-France, c’est une augmentation liée la forte mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’écosystème, y compris les pouvoirs publics. Cette dynamique doit être main tenue dans le temps l’objectif “100 fixé par le Gouvernement n’est qu’un jalon sur le chemin de la transformation massive des infras tructures de carburant. Pour accompagner ces changements, le programme CEE de financement de bornes de recharge Advenir, piloté par l’AvereFrance, est renforcé de 200 millions d’euros com plémentaires jusqu’en 2025 afin de contribuer, aux côtés des dispositifs du plan France Relance, au maintien de la dynamique des déploiements.

Du côté des bornes privatives, le décompte est plus difficile, y compris dans les entreprises qui n’ont aucune obligation installer ces bornes destinées au personnel et/ou aux véhicules élec triques de société. À mi-2021, l’Avere-France estimait plus de 420 000 les points de charge installés dans les sociétés et chez les particuliers. Mais si la recharge à domicile est relativement simple pour les usagers habitant en maison indi

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après le décompte de l’Avere-France début 2022, la France comptait 53 667 points de charge ouverts au public au 31 décembre 2021, soit une moyenne de 80 points de charge pour 100 000 habitants. Si l’objectif
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Abonnez-vous ! v 890 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / NOVEMBRE 2021 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE DATACENTERS : GAGNER EN PERFORMANCE ! Équipement Les solutions matérielles pour répondre aux évolutions des datacenters Pilotage Des DCIM de nouvelle génération pour une meilleure gestion Refroidissement Optimiser la gestion thermique des datacenters Lecourantpasseentrenousdepuis73ans LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE LA FILIÈRE AU FÉMININ Smart Building Le BOS, système d’exploitation pour Le courant passe entre nous depuis 73 ans 892 WWW.FILIERE-3E.FR ISSN 0758-3826 / MARS 2022 LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE LE HUBBÂTIMENT,ÉNERGÉTIQUE IRVE Accélérer le déploiement des bornes de recharge à domicile et en entrepriseQAI Les bureaux aussi sont concernésOnduleurs photovoltaïquesDes solutions pour un marché qui se développe et évolue rapidement Le courant passe entre nous depuis 73 ans Le magazine de l’efficacité énergétique et environnementale des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs Pour continuer à recevoir

ACTUALITÉ

Sobriété énergétique

RTE lance l’application mobile EcoWatt, la météo de l’électricité

Àl’approche de l’hiver, l’arrivée de l’application EcoWatt sur mobile permet à ceux qui le souhaitent de s’informer en temps réel sur l’équilibre du système électrique et de réaliser, s’ils le peuvent, des gestes simples afin de réduire la consommation et d’éviter les coupures d’électricité lors des jours de tension. L’application mobile est disponible

sur l’Apple Store et sur le Google Play Store, depuis le 19 octobre. En paramétrant les notifications, l’utilisateur peut ainsi recevoir les alertes orange (« Système électrique tendu. Les éco-gestes sont les bienvenus ») ou rouge (« Système électrique très tendu. Coupures inévitables si nous ne baissons pas notre consommation ») trois

jours avant les jours de tension et sur les tranches horaires de tension le jour J, principalement de 8 h à 13 h et de 18 h à 20 h. Cette application vient compléter le dispositif Ecowatt, site internet avec plus de 300 000 inscrits aux alertes SMS et e-mail, et une centaine d’entreprises partenaires qui relaieront les alertes et agiront, elles aussi, sur leur consommation.

France 2030

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, ont rendu publique la carte des 5 premiers projets sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets « Métaux Critiques » de France 2030. Les métaux dits critiques (lithium, nickel, cobalt, tantale, cuivre, etc.) sont des éléments clés des technologies de la transition écologique (batteries, moteurs électriques, etc.), dont l’approvisionnement

sera de plus en plus stratégique pour l’économie française de demain. Le plan France 2030 prévoit 1 milliard d’euros d’investissements pour déployer des projets de production et de recyclage de ces

matériaux sur le territoire national et assurer ainsi la résilience des chaînes d’approvisionnement de l’industrie française en métaux critiques. Dans ce cadre, le gouvernement a lancé un premier appel à projets le 10 janvier 2022 pour faire émerger des

projets de production, de raffinage ou de recyclage de ces matériaux critiques. Les trois ministres ont donc révélé les cinq premiers projets industriels sélectionnés qui seront soutenus pour près de 100 millions d’euros. Ils concernent la production de lithium et le recyclage de métaux critiques contenus dans les batteries lithiumion (nickel, cobalt, lithium) et permettront de sécuriser une chaîne d’approvisionnement bas carbone et à basse empreinte environnementale pour les trois premières gigafactories de batteries prévues sur le territoire français.

12 j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
Le gouvernement dévoile les 5 premiers lauréats de l’appel à projets « métaux critiques »

BESSÉ, courtier et conseils en assurances, publie, en partenariat avec le Groupe Stelliant, une analyse approfondie des impacts d’une attaque cyber et de la capacité de gestion et de résilience des organisations françaises. À l’instar de sa participation au groupe de travail de la direction générale du Trésor qui vient de publier son rapport sur le développement de l’assurance du risque cyber, cette étude s’inscrit dans une démarche de réflexion et de sensibilisation menée depuis 2016 pour contribuer à améliorer la posture des entreprises face au risque cyber. Alors que le taux de couverture des entreprises, tous segments confondus, reste faible et très contrasté, l’étude réalisée examine un échantillon de 59 sinistres (entre 2019 et 2021) de sociétés ayant souscrit une police d’assurance cyber et dont les impacts financiers excèdent 100 K€ pour les grands groupes et 50 K€ pour les petites et moyennes

entreprises. L’étude confirme en premier lieu la part majoritaire des attaques sur les PME à 44 %, particulièrement exposées avec les TPE, en raison d’un niveau de protection très faible. Les attaques par ransomware constituent près de 90 % de la sinistralité enregistrée. Le montant des rançons reste faible en comparaison du préjudice total subi et le nombre de dossiers concernés par un paiement de rançon est très limité. Les campagnes de phishing (e-mail ou SMS incitant le destinataire à utiliser un lien corrompu) sont la première source des attaques du système d’information d’une entreprise, pour 30 % des dossiers. L’attaquant pourra alors récupérer des mots de passe et des noms d’utilisateurs ou introduire un code malveillant utilisé par la suite. Les cyberattaques conduisent l’entreprise à devoir reconstruire totalement ou partiellement son système d’information dans 94 % des cas. Consultez l’étude en intégralité sur le site : www.besse.fr 

j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 13 ACTUALITÉ
Bessé et Stelliant dévoilent les conclusions de l’étude sur les sinistres des entreprises
Cybersécurité

L’OID, en partenariat avec la société Wild Trees, l’ADEME et le Plan Bâtiment Durable, lance la troisième session du MOOC Adaptation des bâtiments au changement climatique. Cet outil pédagogique, gratuit et accessible à tous, a déjà permis de sensibiliser et former plus de 5 500 acteurs de l’immobilier aux enjeux de l’adaptation

changement climatique au travers d’un contenu interactif et de retours d’expérience d’experts. Le MOOC est organisé en 5 semaines de formation et 4 séquences : Bâtiment et climats, Diagnostic des risques, Stratégies et actions adaptatives et Les acteurs de l’adaptation. Les inscriptions sont ouvertes sur la plateforme : www.moocbatiment-durable.fr

LoRa Alliance, l’association mondiale des entreprises qui soutiennent le standard ouvert LoRaWAN pour les réseaux étendus à basse consommation (LPWAN) de l’Internet des objets (IoT), a annoncé avoir étendu la norme relative à la couche de liaison LoRaWAN en y ajoutant le document TS0131.0.0, une interface de programmation d’application (API) pour les décodeursencodeurs (codecs) pour les données des applications. L’adoption de la nouvelle spécification

permettra aux fabricants de dispositifs et aux fournisseurs de serveurs d’applications de réduire considérablement la complexité du déploiement. Il sera ainsi beaucoup plus facile et rapide de déployer des dispositifs LoRaWAN à grande échelle. LoRa Alliance organisera un webinaire le 27 octobre à 7 h (UTC-7) pour expliquer comment créer un codec standard, en mettant l’accent sur sa structure et les recommandations d’optimisation.

Ecomaison ouvre l’adhésion aux metteurs sur le marché avec une offre complète pour tous les produits et matériaux de construction du bâtiment. Suite à la publication de l’arrêté d’agrément au Journal officiel, Ecomaison déploie son offre de services auprès des entreprises pour les accompagner dans leur mise en conformité et leurs obligations de recyclage, applicables à compter du 1er janvier 2023.

Avec la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), l’État impose la prise en charge des déchets issus des matériaux et produits du bâtiment par les professionnels qui mettent sur le marché ces produits à partir du 1er janvier 2023. Fabricants, distributeurs, importateurs, places de marché… tous les metteurs sur le marché de produits et matériaux de construction doivent se préparer pour appliquer

la réglementation relative au recyclage. À compter du 1er janvier 2023, ils devront avoir adhéré, signé leur contrat de services et mis en place l’éco-participation sur les produits et matériaux concernés. Ecomaison, au travers de son accord de coopération croisée avec Ecominéro (agréé pour la catégorie 1), propose la conformité réglementaire sur l’ensemble de la filière bâtiment en intervenant sur les deux catégories

des produits et matériaux, inertes et non inertes. Tout metteur sur le marché doit payer une éco-participation à l’éco-organisme auquel il adhère, selon le barème publié par l’éco-organisme. Les sommes versées financent le réemploi, les contenants et la collecte, le transport, le recyclage et la valorisation des déchets ainsi que les dépenses de recherche et développement et d’incitation à l’écoconception.

14 j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ
LoRa Alliance annonce une nouvelle fonctionnalité qui accélère l’intégration des dispositifs
IoT MOOC
Bâtiment
Lancement de la troisième session : Adaptation des bâtiments au changement climatique Ecomaison appelle les professionnels à adhérer pour répondre à leurs obligations de recyclage
au

Mise en service le 1er décembre 2022, la centrale de stockage de 100 MWh, située à Deux-Acren en Belgique, est la plus grande du réseau électrique européen. Intégralement constituée de batteries lithium-ion, elle assurera notamment la régulation de la fréquence sur le réseau d’électricité. En effet, en cas de hausse ou de baisse de la fréquence du réseau, la centrale aura 30 secondes pour contrebalancer les variations en stockant ou en déstockant l’énergie.

Cette centrale a été construite en 6 mois. La multiplication de ce type de projets est un enjeu stratégique pour garantir la souveraineté énergétique de l’Europe. Dans le contexte de la crise énergétique, le stockage de l’énergie est aujourd’hui un élément clé pour garantir l’indépendance énergétique de l’Union européenne. Il permet de stabiliser les réseaux électriques en assurant l’équilibre entre production et consommation sans avoir recours à des centrales d’appoint au fioul ou au gaz.

Hiver 2022-2023

Àla suite de ses analyses rendues publiques le 14 septembre, RTE a placé l’automne et l’hiver 2022-2023 sous forte vigilance. Dans ce contexte, la maîtrise de la consommation constitue un levier essentiel permettant d’améliorer la sécurité d’approvisionnement à court terme. À ce titre, RTE publie un tableau de bord hebdomadaire qui permet de suivre l’évolution de la consommation d’électricité et de mesurer notamment les effets du plan de sobriété énergétique annoncé par le gouvernement le 6 octobre 2022. Pour identifier les raisons structurelles qui influencent

la consommation nationale d’électricité, la consommation brute d’électricité est retraitée des effets météorologiques (ramenée aux températures normales) et calendaires (tenant compte du placement des weekends et des jours fériés et des années bissextiles). La consommation des dernières semaines est ensuite comparée à celle des années précédentes sur la même période (hors crise sanitaire). Le premier bilan sur 30 jours affiche une consommation d’électricité en France à température normale en baisse de 5,3 % par rapport aux années précédentes (2014-2019, hors crise sanitaire) sur la même période.

Crise énergétique

renforce son soutien aux entreprises et collectivités

Afin de soutenir les acteurs publics et privés face à l’explosion de leurs factures d’énergie, le gouvernement annonce trois dispositifs d’aides à venir. Selon le gouvernement, les perspectives de prix se maintiennent à un niveau très élevé : « Les prix sur les marchés du gaz et de l’électricité pour des livraisons en 2023 sont toujours à des prix près de 10 fois supérieurs à ceux de 2020 (550 €/mégawattheure en électricité,

160 €/MWh en gaz). »

La Première ministre Élisabeth Borne, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu, et la ministre de la Transition énergétique Agnès PannierRunacher ont dévoilé une série de mesures de soutien destinée aux entreprises, collectivités, établissements publics et associations.

Les entreprises vont bénéficier de la baisse de la TICFE (contribution au service public de l’électricité) « à son minimum légal européen », ainsi que du mécanisme d’Arenh (accès réglementé à l’électricité nucléaire historique, fixé à 120 térawatts-heures). Le bouclier tarifaire, déjà en vigueur pour les ménages, s’étend désormais aux TPE (très petites entreprises) de moins de 10 salariés, réalisant un chiffre

d’affaires de 2 millions d’euros et possédant un compteur électrique d’une puissance inférieure à 36 kVA. En outre, toutes les entreprises ont la possibilité de se tourner vers le guichet d’aide au paiement des factures d’électricité et de gaz. Doté de 3 milliards d’euros, ce service est accessible sur le site Internet impots.gouv.fr depuis juillet 2022. Déjà simplifié en septembre dernier, il va être encore facilité d’ici à fin novembre 2022

j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 15
Stockage
Inauguration de la plus grande centrale de stockage d’énergie d’Europe continentale
L’État
RTE publie un suivi hebdomadaire de la consommation d’électricité
ACTUALITÉ

ACTUALITÉ

Projet de loi énergies renouvelables

Le Collectif pour l’énergie citoyenne publie son livre blanc à l’occasion du conseil des ministres

Le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables a été présenté en conseil des ministres lundi 26 septembre. Ce texte a pour objectif de favoriser le déploiement de nouveaux moyens de production solaires et éoliens, afin de répondre à la crise économique, géopolitique et environnementale actuelle. Le Collectif pour l’énergie citoyenne, qui

Industrie

Roland Lescure, ministre délégué en charge de l’Industrie, François Jacq, administrateur général du CEA, avec Sylvie Jéhanno, présidentedirectrice générale de Dalkia et Stéphane Michel, directeur Gas, Renewables & Power de TotalEnergies, tous deux co-présidents du Comité stratégique de filière des Nouveaux Systèmes Énergétiques, ont inauguré la démarche « Je Décarbone » au ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. La démarche « Je Décarbone », initiée par le Comité stratégique de filière des Nouveaux Systèmes Énergétiques, met en relation les offreurs et

regroupe 13 structures engagées pour la transition énergétique et écologique, présente son Livre blanc pour le développement des énergies renouvelables locales et citoyennes à horizon 2030. Il porte cinq mesures axées sur la participation des acteurs locaux dans les projets d’énergies renouvelables, qui permettraient de rehausser l’ambition du projet de loi, certaines demandeurs de solutions de décarbonation avec deux objectifs principaux. Elle vise à promouvoir les solutions technologiques françaises afin d’en accélérer le déploiement et la baisse des coûts. D’autre part, elle ambitionne

lacunes l’empêchant, selon le Collectif, d’être à la hauteur des enjeux immenses du secteur. À travers son livre blanc, le Collectif pour l’énergie citoyenne formule des propositions et identifie des leviers concrets pour soutenir l’essor de l’énergie citoyenne et favoriser la démocratie énergétique au cours des prochaines années en France. Pour en savoir plus, rendez-vous sur : www.cler.org.

Lancement de la démarche « Je Décarbone »

d’accompagner les industriels dans leurs parcours de décarbonation et d’économie d’énergie et plus particulièrement dans l’identification des solutions et des acteurs avec lesquels travailler. La journée de lancement

a réuni 350 acteurs de la filière de la décarbonation et des économies d’énergie. Cette rencontre permet de structurer la filière en présentant 40 technologies made in France et de réaliser plus de 600 rencontres d’affaires.

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AGENDA

31 janvier au 3 février

7 au 10 mars

14 au 17 mars

DATA CENTRE WORLD

„ Paris Expo, porte de Versailles

La digitalisation croissante de l’économie challenge cette industrie qui doit sans cesse évoluer pour suivre le rythme effréné de la demande. Études de cas, tables rondes et conférences spécialisées seront aux rendez-vous pour vous accompagner dans le développement de vos infrastructures. Profitezen pour échanger avec de nombreux fournisseurs nationaux et internationaux et découvrir des produits innovants.

„ Contacts/informations www.datacentreworld.fr

INTEGRATED SYSTEMS EUROPE

„ Fira de Barcelone, Gran Via, Barcelone, Espagne

Integrated Systems Europe est le principal salon mondial de l’audiovisuel et de l’intégration de systèmes. ISE 2023 présente les principaux innovateurs technologiques et fournisseurs de solutions du monde, et comprend quatre jours de conférences, d’événements et d’expériences inspirants. Rendez-vous à Barcelone pour cette nouvelle édition.

„ Contacts/informations www.iseurope.org

GLOBAL INDUSTRIE

„ Lyon Eurexpo

Après une belle édition parisienne placée sous le signe de la réindustrialisation responsable, Global Industrie se tourne vers l’avenir et a hâte de retrouver ses exposants et ses visiteurs du 7 au 10 mars 2023 à Lyon. Son positionnement résolument moderne orienté à la fois vers l’industrie du futur et l’international explique le succès rencontré par ses précédentes éditions qui se déroulent les années paires à Paris et impaires à Lyon.

„ Contacts/informations www.global-industrie.com

21 au 23 mars 28 et 29 mars 4 au 6 avril

MIPIM

„ Palais des Festivals, Cannes

Le Mipim est le salon de l’immobilier numéro 1 pour découvrir de nouvelles opportunités et rencontrer des acteurs internationaux de premier plan. Un programme complet de conférences où des experts partageront leur éclairage sur les secteurs clés et les dernières tendances de l’immobilier. Une plateforme exclusive permettant aux participants de développer leur réseau et nouer des partenariats et des relations commerciales à travers des événements dédiés.

„ Contacts/informations www.mipim.com

5 et 6 avril

BEPOSITIVE

„ Lyon Eurexpo

À l’heure du défi climatique, les filières de l’énergie et du bâtiment vivent une révolution. Boostées par les engagements européens et les réglementations environnementales, elles doivent aussi s’adapter à des contextes incertains. Plus que jamais, la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, le numérique et l’innovation sont au cœur de la trajectoire à suivre pour une gestion optimisée et responsable de l’énergie.

„ Contacts/informations www.bepositive-events. com

PASSI’BAT

„ Pavillon Baltard, Nogent-sur-Marne

L’équipe Passi’bat a prévu un contenu pointu au travers de thématiques techniques associées à des retours d’expériences concrets. Ces conférences seront une fois encore le reflet des avancées du secteur ainsi que de l’expérience acquise par les professionnels sur le terrain. Une trentaine de sujets seront abordés par des experts français et internationaux.

„ Contacts/informations www.passibat.fr

LE SALON DE L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL & DES ACHATS

„ Paris Expo, porte de Versailles En 2022, Le Salon de l’environnement de travail & des achats (SETA) présente les acteurs des marchés liés aux services aux collaborateurs, aux moyens qui sont mis à leur disposition et à l’exploitation technique du bâtiment, tout en abordant les sujets d’actualité par le biais de conférences et de workshops. La manifestation apporte des solutions et des innovations, dans cette période où l’environnement de travail et les achats sont plus que jamais des fonctions stratégiques.

„ Contacts/informations www.salon-environnementde-travail-achats.fr

BIM WORLD

„ Paris Expo, porte de Versailles Depuis 2015, BIM World est le rendez-vous incontournable des professionnels et des collectivités pour les usages du BIM et du numérique au service de la construction, de l’immobilier et de l’aménagement urbain. Destinées aux TPE comme aux grandes entreprises, aux donneurs d’ordres publics et privés, l’exposition et les conférences BIM World offrent une vitrine des meilleures solutions et des meilleures pratiques pour relever ces défis.

„ Contacts/informations www.bim-w.com

j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 17
16 et 17 novembre
18 j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr INTERVIEW Répartition de la superficie totale des salles informatiques en France Répartition du PUE moyen selon le type de centre de données Empreinte environnementale des datacenters Empreinte environnementale des services numériques SMART DATA Source : ARCEP, ADEME, Cloudscene, France Datacenter Chiffres clés des datacenters 3 % de la consommation mondiale d’énergie 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales Entre 2010 et 2020, la puissance nécessaire pour traiter 1 To de données a été divisée par 9 10 % des consommations électriques françaises pour les entreprises et le public pour la colocation pour les HPC (supercalculateurs) 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre en France 20 millions de tonnes de déchets par an pour l’ensemble des équipements 18 j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr 1,93% 1,55% 1,17% Sélection des pays avec plus de 200 datacenters répertoriés. 1 États-Unis 2 701 2 5 4 3 6 7 8 9 Allemagne 487 Royaume-Uni 456 Chine 443 Canada 328 Australie 287 Pays-Bas 281 France 264 Japon 207 Classement des pays qui hébergent le plus de datacenters Public Local Public National Entreprises Colocation HPC 47 % 35 % 8 % 9 % 1 %

Quand l’électrification devient une mission critique

Les avancées technologiques et les récentes crises ont mis en lumière une réalité : le monde de demain sera électrique. Télécommunications, transports, datacenters, sites industriels, l’électricité alimentera et connectera toujours plus de systèmes dont les missions sont cruciales. Des systèmes électriques innovants sont nécessaires pour connecter et protéger des risques les infrastructures à l’électrification.

Des espaces physiques aux espaces virtuels, l’électrifica tion crée de nouvelles façons d’accomplir des tâches complexes. Avec l’avancée de la 5G, de nouvelles applications qui n’étaient pas pos sibles il y a quelques années voient le jour, notamment en matière de médecine connectée. Or ces nouveaux réseaux 5G et la grande quantité de données qu’ils engendrent vont avoir une forte répercussion sur les data centers ; en capacité de calcul bien sûr, mais surtout en infrastructures asso ciées telles que le stockage, la connec tivité, la prise en charge de l’informa tique de pointe.

Les innovations électriques créent aussi des gains d’efficacité dans des domaines comme la mobilité. La façon dont beaucoup d’entre nous se déplacent devient plus intelligente. Grâce à l’amélioration de la signalisa tion électrique, le transport ferroviaire est plus rapide et plus efficace… L’élec tricité alimente également un plus grand nombre de nos voitures. D’ici à 2030, 145 millions de véhicules en cir culation en France seront équipés de moteurs électriques.

Et qui dit voitures, dit industrie auto mobile. L’automatisation industrielle améliore les capacités de fabrication

de ces nouveaux véhicules électriques, mais aussi celles de nombreux autres biens dont nous avons besoin au quo tidien. Ce processus associe la pro duction physique aux technologies de pointe, au Machine Learning et à l’intelligence artificielle, en utilisant des systèmes de contrôle comme les ordinateurs, la robotique et les techno logies de l’information pour gérer les processus et les machines. D’ici 2029, la taille du marché mondial de l’auto matisation industrielle devrait passer de 205 milliards en 2022 à environ 395 milliards de dollars.*

En raison de tous ces progrès, la demande d’électricité augmente presque deux fois plus vite que la demande totale d’énergie. Cette aug mentation soudaine de la demande modifie même la façon dont l’énergie est produite, stockée et distribuée. Les améliorations apportées aux réseaux intelligents doivent permettre aux services publics de stocker la bonne quantité de ressources et de les libérer rapidement selon les besoins pour ali menter notre monde, créant ainsi un cycle continu du stockage à la trans mission et à l’utilisateur final.

Dans le monde d’aujourd’hui, les systèmes électriques ne peuvent plus tomber en panne, au risque de pertur

ber la vie quotidienne. Et les risques sont nombreux, qu’ils soient provo qués par une action humaine ou liés à des catastrophes naturelles. Pour les protéger, de nouveaux systèmes élec triques innovants et durables sont apparus : des solutions de refroidisse ment liquide qui aident les datacenters à utiliser l’énergie plus efficacement, des solutions de connexion électrique qui réduisent les risques d’incendie ou encore des câbles calorifiques auto régulateurs à haut rendement éner gétique qui empêchent les tuyaux de geler. Ils se retrouvent dans le trans port ferroviaire, les services publics intelligents, les stations de recharge de véhicules électriques, la construction de bâtiments intelligents (Smart Buil ding), les datacenters… L’électrification est en train de changer notre monde et les changements vont se poursuivre. De nouvelles solutions plus sûres et plus compactes vont per mettre de soutenir des applications électriques qui dépassent l’imagina tion et alimenteront les avancées de demain.

* Rapport Fortune Business Insights sur le marché mondial de l’automatisation industriel 2022-2029 : https://www. fortunebusinessinsights.com/industry-reports/industrialautomation-market-101589

20 j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr
ANALYSE
Pierre
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Le datacenter : des données, de l’électricité, du refroidissement et de la chaleur fatale

Le datacenter est l’infrastructure industrielle du numérique et un marché en forte progression, qui se positionne à la pointe des technologies pour s’adapter aux contraintes réglementaires et environnementales, et à la crise énergétique. S’il se montre vertueux, c’est aussi à ses clients IT de l’accompagner pour faire encore mieux.

Depuis son origine, le datacenter est l’infrastructure industrielle qui héberge l’informatique des entre prises. Il réunit l’immobilier, l’électricité, le refroi dissement, les interconnexions et la sécurité. Et il n’existe rait pas sans la donnée. Mais pour comprendre ses modèles comme ses problématiques, il est nécessaire de le distinguer de l’IT auquel il est indispensable. C’est ainsi qu’aux experts qui ont encensé la résistance de l’Internet lors de la crise Covid, nous opposerons la résilience des datacenters, qui ont offert la continuité au cloud malgré la multiplication des usages, dont le télétravail.

Le datacenter est également un marché. Un écosystème qui repose sur des investisseurs, des bureaux d’études, des archi tectes, des constructeurs, des énergéticiens, des équipemen tiers, des télécoms, des sociétés de service, des exploitants, des techniciens, et bien évidemment des clients. Il intéresse la finance pour ses investissements sur le long terme (jusqu’à plus de 20 ans), plus rentables que des centres commerciaux ou des bureaux. Les investisseurs institutionnels (Caisse des

Dépôts, Banque des Territoires) comme les fonds d’investis sement ou souverains accompagnent financièrement les pro jets. Et la marge est grande, du plus petit datacenter neutre en construction en France (Stratosfair) avec un budget de 1,5 million d’euros, au plus grand datacenter, le campus de Digital Realty à La Courneuve, un investissement de plus de 1,25 milliard d’euros.

Retour sur les fondamentaux du datacenter La donnée est le moteur des datacenters. Le volume des don nées numériques créées double tous les deux ans – tous les ans dès 2025. Nous sommes tous, par nos usages, nos smart phones, notre consommation de l’Internet et du cloud, res ponsables de ce phénomène inflationniste. Voilà pourquoi la construction des datacenters suit le même rythme, car il faut bien placer ces données et les exploiter dans des lieux protégés. Difficile de faire machine arrière, nous sommes engagés dans la transformation numérique. À l’exemple de la migration vers le cloud. Et peu importe les questions de propriété, de sécurité ou de souveraineté, les géants du cloud public sont les premiers consommateurs des datacenters, ils réservent 80 % des espaces IT construits. Mais la saturation guette. La France ne manque pas d’espaces pour accueillir des datacenters, ce qui favorise le développe ment de projets en région. Mais le nord de Paris, terre d’ac cueil des géants de la colocation, souffre de congestion. En particulier sur la capacité à alimenter les projets (160 MW engagés sur les projets en construction, autant pour alimen ter les projets à venir). Après Amsterdam et Dublin, Paris frô lerait la saturation. Et avec la crise énergétique, qui a démarré avant la crise géopolitique liée à l’Ukraine avec les problèmes du nucléaire, la situation n’est politiquement pas favorable aux datacenters.

Crise énergétique et prix de l’électricité Le numérique est indissociable de l’électron (électricité). L’énergie consommée par les infrastructures informatiques

22 j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr DÉCRYPTAGE
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DÉCRYPTAGE

et leur refroidissement est le premier poste de dépense dans le datacenter. Et celui-ci explose, les tarifs jouent au yoyo avec une marge d’augmentation selon les cours qui varie de 100 % à 500 %. Pour autant, les datacenters se sont montrés ver tueux en améliorant l’efficacité énergétique. Au cours de la dernière décennie, le nombre de datacenters a doublé, mais leur consommation énergétique n’a augmenté que de 6 %. Et pour tenir leurs engagements environnementaux, ils se tournent vers les énergies renouvelables. Et ils recourent aux PPA (Power Purchase Agreements), les engagements dans la construction des ENR, qui viennent compenser la consom mation de l’énergie nucléaire et/ou carbonée. C’est plutôt tiré par les cheveux, mais au moins cela finance la filière. Côté IT, serveurs et processeurs chauffent, plus encore lorsqu’il s’agit de calcul HPC (High Performance Compu ting). Pour se protéger contre les risques de dysfonction nement liés à l’élévation de la température sur les serveurs, il faut refroidir les salles informatiques. Le free-cooling, le refroidissement par l’échange entre l’air chaud de la salle informatique et l’air frais extérieur, et le confinement de l’IT en allées chaudes et froides ont rendu le refroidissement moins consommateur d’énergie et plus efficace, rendant les datacenters plus vertueux. L’adiabatique, le refroidissement via des micro-molécules d’eau, fait aussi son chemin. Mais avec la concentration des technologies et l’adoption du HPC, ces technologies atteignent leurs limites. D’autres solutions émergent, comme le liquid cooling (refroidissement liquide directement sur le processeur) ou l’immersion (les serveurs sont trempés dans un liquide diélectrique). Elles sont certai nement l’avenir.

Concentrons-nous sur la chaleur fatale, la chaleur émise par les serveurs et captée par les systèmes d’échange pour être dispersée à l’extérieur du datacenter, considérée comme per due. Des projets de datacenters ont été bloqués pour l’ab sence d’exploitation de la chaleur fatale. D’autres se sont au contraire fait remarquer par leur capacité à l’exploiter, comme Equinix PA10 dont la chaleur captée va alimenter la piscine olympique des JO 2024, ou encore des serres de production agricole. Mais ces projets sont rares en France, où les réseaux de chaleur ne sont pas adaptés, également moins accessibles (les zones industrielles sont éloignées des zones urbaines), et le coût de raccordement se chiffre en millions d’euros, ce qui les rend peu attractifs. L’inclusion des datacenters dans le grid énergétique et l’augmentation de la température dans les salles serveurs devraient permettre d’inverser la tendance avec une chaleur fatale supérieure à 30 °C enfin exploitables.

Le rendez-vous du datacenter vertueux et de l’IT En matière d’environnement, le datacenter est trop souvent vu comme un pollueur, alors qu’il évolue dans un environne ment réglementaire à plusieurs dimensions particulièrement contraignant. La décarbonation – l’Europe impose aux data centers d’être zéro carbone dès 2030 –, l’énergie, l’eau sont de venues des préoccupations majeures. Et les clients reportent sur les exploitants une partie de leurs engagements RSE. Les acteurs du datacenter ne les ont pas attendus. Même si ce

n’est pas simple. Par exemple, le béton dans la construction représente la plus grosse part du CO2 émis par les datacenters. Quant aux clients, les DSI ne sont pas enclins à prendre ce qu’ils considèrent comme des risques. Ils exigent des tempé ratures de l’ordre de 20 à 22 °C, et refusent de les augmenter à 24 voire 26 °C, même si les équipements le permettent et que cela réduirait leur facture d’électricité de 5 à 10 %.

Il reste encore beaucoup d’axes d’études pour rendre le data center encore plus vertueux. Sous pression, France Datacenter, qui regroupe les acteurs de la filière, a répondu positivement à l’appel du gouvernement à l’industrie pour pratiquer l’efface ment. Ce qui va imposer aux datacenters de tourner sur leurs groupes électrogènes de secours durant les coupures afin d’as surer la continuité d’activité. De quoi lancer le débat sur le da tacenter qui produit et partage sa propre énergie, et intègre le grid énergétique. Mais le principal axe devrait porter sur l’IT, loin d’être aussi vertueux avec ses températures basses et ses serveurs fantômes qui pourraient être coupés. Les datacenters ont beaucoup investi et réalisé des transformations profondes pour réduire leur consommation énergétique, en particulier sur le refroidissement. Aux clients de participer à l’effort com mun, en élevant les seuils de température et en optimisant leur gestion. Une voie sur laquelle est engagé le datacenter avec le DCIM (Data Center Infrastructure Management) et l’arrivée de l’IA pour affiner son pilotage. Les prochaines années seront riches pour un secteur qui reste très actif malgré la crise.

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Yves Grandmontagne © DR
LES DOSSIERS DU MOIS ÉQUIPEMENTS DCIM Des outils logiciels au service de la performance 34 40 25 24 j3e 898 / NOVEMBRE 2022 - www.filiere-3e.fr REFROIDISSEMENT Améliorer la gestion thermique des datacenters © Schneider/Getty Images © JAEGGI © AdobeStock

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Optimiser l’alimentation des datacenters

Les datacenters consomment beaucoup d’énergie et leur empreinte écologique ne cesse de croître avec le développement du volume de données, du nombre de datacenters petits ou grands et de leur consommation en énergie souvent montrée du doigt. Il faut donc réduire leur empreinte carbone et améliorer l’efficacité énergétique de tous les équipements. Nous nous intéresserons ici à la réduction des consommations de leurs équipements d’alimentation électrique, depuis le réseau MT jusqu’à l’alimentation des serveurs dans les baies. Des réductions qui doivent se faire en conservant la sécurité et la continuité de cette alimentation vitale pour ces sites.

Le plan de sobriété énergétique publié par le Gouvernement le 8 octobre 2022 pré conise des mesures pour l’industrie, le logement, les transports ou les collectivités terri toriales qui visent à baisser notre consommation de 10 % d’ici 2024, et le numérique fait bien en tendu partie des secteurs concernés. Trois types d’acteurs s’engagent à aller plus loin : les opéra teurs de télécommunications, les entreprises de services numériques et les centres de données.

Le même jour, France Datacenter, partie pre nante du groupe de travail « Numérique » de ce plan de sobriété, a confirmé sa pleine mobilisa tion « pour répondre aux exigences énergétiques actuelles et face à un contexte de tensions sur les approvisionnements en électricité. France Data center a largement consulté ses adhérents, qui ont fait émerger des propositions sectorielles telles que l’augmentation des températures d’un à trois de grés dans les salles serveurs, après étude technique, et avec l’appui du Gouvernement, la réalisation d’audits énergétiques et l’utilisation de logiciels d’optimisation, le confinement des flux d’air, la densification des espaces serveurs et, enfin, dans la mesure du possible et en accord avec les clients, la coupure des serveurs "dormants" ».

Mais comme le souligne Jean-Pierre Tournemaine, country Manager de Vertiv France, « depuis des années, les effets de la consommation électrique des datacenters sont au cœur des préoccupations. Les opérateurs de datacenters s’engagent plus que ja mais à répondre efficacement aux problématiques d’éco-responsabilité. À mesure qu’ils poursuivent

des initiatives ambitieuses pour répondre à ces pré occupations sur la durabilité environnementale, ils tracent une voie pour le reste du secteur tout en tirant parti de leur envergure pour accélérer l’avan cement de technologies qui permettent des opéra tions plus durables ».

Ces nouvelles technologies d’infrastructure pro posées par les constructeurs vont concerner les équipements de refroidissement et de climatisa tion, très consommateurs d’énergie, mais aussi toute la chaîne de l’alimentation électrique et l’utilisation de cette énergie.

 Les datacenters restent de gros consommateurs d’énergie, mais s'emploient à réduire leur consommation.

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mation énergétique des ASI, il convient d’augmen ter leur rendement. En d’autres termes, diminuer les pertes de l’ASI ainsi que l’énergie nécessaire pour évacuer les calories associées afin d’agir sur la consommation électrique du datacenter. Parmi les technologies disponibles sur le marché des ASI, la double conversion (VFI) est très majoritai rement utilisée pour les applications de moyenne et forte puissances. Leur rendement est généralement de l’ordre de 96 %. La large gamme d’ASI double conversion de Socomec comprend, entre autres, MODULYS XL, MODULYS GP, DELPHYS GP, ainsi que le tout dernier DELPHYS XL qui atteint un rendement de 97 %. Pour réduire la consom mation énergétique des ASI, Socomec s’appuie sur différents modes de fonctionnement qui permettent d’optimiser les performances énergétiques en fonc tion du taux d’utilisation et de la qualité du réseau, aussi bien sur les onduleurs monolithiques que mo dulaires de dernière génération.

L’efficacité énergétique des onduleurs toujours en progrès

Les onduleurs ou UPS, associés à des batteries, restent un équipement indispensable pour assurer la continuité et la qualité de l’alimentation élec trique des équipements informatiques, le coût d’une coupure de cette alimentation étant de plus en plus élevé. Les constructeurs ont donc travaillé à améliorer le rendement de ces alimentations, même si les derniers pourcentages de pertes sont difficiles à gagner lorsque le rendement de ces convertisseurs d’électronique de puissance com plexes a vu ses pertes divisées par deux en l’espace de 15 ans, passant de 90 % à plus de 95 % avec des performances de régula tion, de fiabilité et de den sité de puissance au mètre cube également en hausse. Comme le confirme Christophe Dorschner, expert des solutions d’ASI chez Socomec, « la qualité de l’alimentation constitue un autre enjeu crucial pour les exploitants de centres de données. En vue de réduire la consom

• Le VFI (technologie « on line - double conver sion ») est le mode le plus sécurisé, avec une protec tion totale des utilisations contre tous les problèmes de qualité d’alimentation. La fonction Energy Saver développée par Socomec est particulièrement adap tée aux applications dont la puissance consommée est faible au regard de la puissance installée ou en core lorsqu’elle varie fréquemment. Elle optimise le rendement en permettant de mettre une partie des briques en veille. Seuls les convertisseurs nécessaires pour fournir l’énergie demandée sont actifs. Ainsi, lors d’une augmentation de la puissance consom mée, les onduleurs adaptent automatiquement le nombre de convertisseurs pour répondre immédia tement à la demande.

• Le mode Smart Conversion permet, quant à lui, d’adapter le mode de conversion de l’ASI en fonction de la qualité du réseau d’alimentation. Il permet de basculer du mode VFI au « Line Interactive », mode qui consiste à alimenter la charge au travers d’un interrupteur statique associé à l’onduleur qui fonc tionne en parallèle pour améliorer la qualité d’ali mentation. En cas de perturbation ou de défaillance du réseau d’alimentation, le basculement vers la double conversion se fait alors de manière ultrara pide, sans risque d’interruption. Dans cette confi guration, les pertes d’énergie sont drastiquement ré duites puisque le rendement peut atteindre 99 % ».

« Les dernières gammes d’onduleurs Schneider Electric ont vu leurs rendement et efficacité éner gétique augmenter, confirme Pierre-Antoine Louvot, Business Development & Offer Mana ger Secure Power de Schneider Electric France. Plus particulièrement sur la gamme GALAXY V series, qui dispose d’un rendement de 99 % avec la technologie ECOnversion certifiée classe 1 selon

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© Socomec  Nouvel onduleur Delphys XL 1200 kVA de Socomec. ...
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Équipements

la norme ondu leur IEC 62040-3. Cette performance permet aux clients d’économiser entre 3 et 7 % d’électri cité. Les onduleurs actuels classiques disposent de rende ment entre 93 % et 96 % en moyenne. Les onduleurs d’an ciennes générations "années 2000" ont quant à eux des ren dements entre 90 % et 93 %, autant dire que la dernière géné ration des onduleurs apporte des écono mies importantes sur les coûts d’électricité.

Par exemple, pour une charge de 100 KW, rempla cer un onduleur d’ancienne génération ou de per formance moyenne "93 % de rendement" par un onduleur Schneider Electric Galaxy V series avec 99 % de rendement représente près de 16 000 e d’économies par an sur la facture d’électricité (prix du kW/H = 0,30 e), soit 160 000 e sur 10 ans.

La tension actuelle sur le marché de l’électricité ne fait que renforcer, voire augmenter la nécessité de changer de technologie ».

Legrand, pour son système d’onduleurs évolutif Keor XPE basé sur des unités de puissance de 250 ou 300 kVA pour une puissance maximale de 2,1 MVA, annonce un rendement en mode double conversion (VFI) de 96,4 %. Ces appareils disposent également d’un Ecomode permettant d’atteindre 99 % de ren dement. La gamme d’onduleurs Keor HPE de 60 à 500 kVA utilise également une technologie IGBT à 3 niveaux de dernière génération qui lui permet d’at teindre des niveaux de rendement de 95 % à 96,4 % suivant la puissance de l’appareil.

Pour ces appareils, le rendement est maximal dès que le niveau de charge dépasse 30 %, ce qui rend le rendement peu dépendant des variations des charges informatiques.

Pour ces modes Eco, l’onduleur double conversion fonctionne en mode bypass alimenté par le réseau lorsque celui-ci délivre une tension et une fréquence dans les tolérances déterminées, et ne repasse en mode double conversion que lorsque le réseau sort de ces tolérances ou en cas de coupure du réseau.

ABB propose son offre MegaFlex (1 0001 500 kW) avec plusieurs bénéfices clients, comme l’explique Hatem Bouzidi, responsable du segment Datacenter d’ABB France : « L’UPS

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 Onduleur Galaxy VL 200-500 kW modulaire de Schneider Electric. © Schneider Electric

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MegaFlex est le plus compact du marché, avec une efficacité énergétique offrant des rendements de 97,4 %. De nos jours, l’aspect environnemen tal prend de plus en plus d’importance auprès des acteurs du datacenter et apporter un gain sur une économie d’énergie est clé. Le MegaFlex est aussi une solution modulaire et flexible : on peut instal ler dans un premier temps un ou plusieurs modules de 250 kW pouvant aller jusqu’à 1 500 kW. Cette offre s’inscrit dans le programme "pay-as-yougrow" d’ABB ».

Séverine Hanauer, directrice segments straté giques Telco & déploiement Edge, Europe du Sud chez Vertiv, le confirme : « Nos dernières gammes de produits et services incarnent nos principes en vironnementaux et présentent des caractéristiques uniques, notamment en matière de rendement énergétique et de consommation d’eau, ainsi que d’autres aspects liés au développement durable. Vertiv propose des solutions d’alimentation écoénergétiques qui consomment moins d’énergie que nos anciens modèles. Par exemple, notre onduleur Liebert EXLS1 avec mode online dynamique peut augmenter le rendement énergétique jusqu’à 5 % et réduire les pertes d’énergie jusqu’à 75 % par rapport à un modèle traditionnel. De plus, au sein de notre portefeuille, nous proposons des onduleurs certifiés ENERGY STAR dans huit gammes de pro duits, couvrant plus de 70 modèles.

Les solutions Vertiv peuvent exploiter l’énergie pro venant de sources renouvelables. Cela inclut notre convertisseur solaire Vertiv™ eSure™ qui connecte les panneaux solaires aux charges d’alimentation

-48 V DC utilisées dans les réseaux de télécom munications. Nous utilisons également des tech nologies qui stockent l’excès d’énergie provenant de sources renouvelables, telles que des batteries lithium-ion éco-énergétiques qui se rechargent et se rétablissent rapidement. Nous proposons, en outre, des services et des outils à l’échelle du système, qui aident les clients à ré duire leur consommation d’énergie. Par exemple, il y a plus d’une décennie, nous avons introduit l’un de ces outils, Energy Logic, comme feuille de route open source qui aide les gestionnaires d’installa tions à identifier les moyens de réduire la consom mation d’énergie au sein de leurs activités. »

Les solutions modulaires vont aussi permettre d’améliorer l’efficacité énergétique

Les équipements modulaires sont une solution pour s’adapter à l’évolution des besoins des centres de données. Lors de la création d’un nouveau centre de données, il était habituel de dimensionner tous les équipements de l’alimentation électrique, des transformateurs aux onduleurs et batteries, en fonction de la puissance prévisionnelle du datacen ter. Une puissance théorique qui ne sera peut-être jamais atteinte avec l’évolution rapide des matériels informatiques. D’où des équipements qui vont peut-être fonctionner à faible charge, donc faible rendement pendant des mois ou des années. Mettre en œuvre des produits modulaires permet de réduire l’investissement initial et de suivre le dé veloppement des besoins réels du centre. Ce « Pay as you grow » peut se faire par l’ajout de modules complets ou de modules de puissance. Cet ajout pouvant parfois se faire sous tension, l’onduleur étant connecté et totalement opérationnel comme pour le Galaxy VL de Schneider Electric. Cette conception Live Swap assure une protection accrue des collaborateurs, qui n’ont plus à transférer l’on duleur sur le bypass de maintenance ou en mode batterie pendant l’installation ou le retrait de mo dules d’alimentation.

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 Nouvel onduleur Keor XPE de Legrand extensible de 600 kVA à 2,1 MVA.
Onduleur MegaFlex modulaire 250 kW à 1 500 kW basé sur l’architecture parallèle décentralisée d’ABB. © Legrand
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ABB
Onduleur Vertiv EXM2 100-250 kVA à haut rendement.  Onduleurs parallèles Liebert EXM2 de Vertiv avec batteries Li-ion.
© Vertiv ©
Vertiv

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Équipements

Des solutions modulaires que Schneider Electric a retenues pour ses gammes nouvelles Galaxy VS (20 à 150 kW) et VL (200 à 500 kW) avec une fonction Live Swap qui permet le remplacement de modules pendant que l’onduleur est connecté et totalement opérationnel. Pour le Galaxy VX (500-1 500 kW), la puissance du système peut s’adapter à la charge en ajoutant des armoires électriques de 250 kW après l’installation initiale. « Les onduleurs actuels ont leurs performances optimales entre 75 % et 100 % de leur puissance. La modularité permet d’avoir la juste puis sance et de faire fonctionner l’onduleur dans sa plage de rendement optimum et donc de faire des économies d’énergies », confirme Pierre-Antoine Louvot. Pour Hatem Bouzidi, « les onduleurs modulaires ABB permettent une flexibilité sur l’évolution de l’ins tallation ainsi que sur l’exploitation :

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 Installation d’onduleurs Galaxy VX de Schneider Electric en parallèle distribuée. © Schneider Electric

Starline

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• la puissance nomi nale peut être ajustée à chaud par palier de 50KW pour la gamme

DPA et 250KW pour le MegaFlex ;

• maintenance simple sans impact sur l’utilisation ;

• temps de maintenance et de réparation réduits ;

• redondance totale et erreur d’exploitation limitées grâce à la facilité d’utilisation ».

Socomec a développé une fonction Energy Saver sur ses onduleurs. « Cette fonction Energy Saver existe sur nos ASI depuis une vingtaine d’années. Disponible sur nos système ASI parallèles ou modulaires, ce mode de mise en veille automatique n’est pas toujours mis en service, mais il est possible de l’activer sur les ins tallations existantes, notamment si la puissance d’uti lisation est faible au regard de la puissance installée.

Les bénéfices dépendent du nombre de modules pré sents, du taux de charge effectif et de la variabilité de la consommation, mais il est dans certains cas possible de gagner de 2 à 3 % sur la consommation globale de la chaîne critique – sans compromis sur le niveau de protection », souligne Christophe Dorschner. Pour s’adapter à l’évolution des datacenters, Vertiv a développé le Liebert Trinergy Cube (150 kW à 3,4 MW), une solution UPS modulaire avec une densité de puissance par module de 200 à 400 kW, ainsi qu’une grande flexibilité d’installation. L’in tervention sur ces modules peut se faire pendant que l’onduleur continue de protéger la charge.

Avoir une bonne visibilité des consommations électriques dans le datacenter Un système intelligent de gestion des alimenta tions et des consommations va permettre une visibilité en temps réel du fonctionnement des

installations pour l’infrastructure d’alimenta tion, les jeux de barre, les onduleurs, les unités de distribution de l’alimentation (PDU) dans les racks et les baies. Des capteurs et compteurs connectés vont permettre de collecter et trans mettre toutes ces données.

Schneider Electric a conçu pour le Edge Com puting, le cloud et les fournisseurs de services, ses PDU de la série NetShelter 9000. Ces PDU, compatibles avec la plateforme EcoStruxure IT permettent par exemple, grâce à une connectivité sans fil, d’activer ou de désactiver des sorties à distance et de réinitialiser des serveurs. Raritan (Groupe Legrand) propose une offre de PDU intelligents, sa gamme PX déclinée en des centaines de configurations avec une surveillance prise par prise pour une meilleure efficacité de la consommation énergétique. Cela permet par exemple d’identifier les racks consommant plus d’énergie que nécessaire, d’augmenter l’effica cité opérationnelle rack par rack et d’avoir une meilleure planification et utilisation du système électrique.

Socomec accompagne ses clients avec un sys tème complet de mesure et de surveillance de l’énergie : DIRIS Digiware. « Avec ce dernier, les paramètres et la consommation électriques sont

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Uniformatic
Onduleur Vertiv Trinergy Cube de 1 600 kVA.
Unités de distribution de l’alimentation (PDU) de Raritan.
© Vertiv ©
Raritan
Alimentation de baies par jeux de barres de puissance Starline-Legrand.
Système complet de mesure et de surveillance de l’énergie DIRIS de Socomec. ©
Socomec
• installation fa cile à faire évoluer et réduction de l’emprise au sol ;

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désormais disponibles jusqu’au niveau des équi pements. Les problèmes d’alimentation sont ainsi mieux identifiés et anticipés, et des économies tan gibles sont réalisées, et ce, dès la mise en service. Installé dans les tableaux d’alimentation déportés (RPP) – également appelés unités de distribution d’énergie (PDU) – ou, pour plus de flexibilité, dans des unités de distribution (tap-off) montées le long des canalisations électriques préfabriquées, il parti cipe activement à garantir une continuité d’exploi tation et l’optimisation de l’installation électrique. Il permet notamment le calcul de PUE (Power Usage Effectiveness), l’analyse de la répartition des consommations entre les différentes salles IT, la surveillance de l’état des disjoncteurs sans contacts auxiliaires », explique Christophe Dorschner.

Pour suivre les consommations, explique PierreAntoine Louvot, « les solutions digitales EcoStruxure de Schneider Electric, avec la version Energy Management, permettent de suivre, de contrôler, de maîtriser et réduire les consomma tions des installations électriques industrielles, des datacenters et des bâtiments ».

Mieux utiliser l’énergie stockée dans les batteries

Les datacenters disposent de batteries qui stockent de l’énergie qui ne sera utilisée que dans les (rares) cas de coupure de l’alimentation du réseau et, pour les plus importants, de groupes électrogènes qui prennent le relais en cas de cou pure longue.

L’idée est d’exploiter ces ressources en collabo ration avec le gestionnaire du réseau électrique qui risque bien d’avoir à faire face à des pics de demandes à certaines heures de la journée l’obli geant à recourir à des achats de mégawattheures très coûteux.

Cette idée intéresse les exploitants de datacen ters, comme le montre une étude internationale récente réalisée par S&P Global Market Intelli gence pour Eaton : 47 % des répondants veulent améliorer le stockage de l’énergie et 34 % vendre de l’électricité au réseau ou fournir des services à ces réseaux.

Eaton a développé une technologie d’ondu leurs EnergyAware. Comme l’explique François ...

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Debray, chef de produit onduleurs & solutions associées, responsable marketing datacenter d’Eaton France, « l’intérêt de la technologie EnergyAware est à la fois de réguler la fréquence du réseau électrique qui alimente le datacenter et d’utiliser davantage les batteries onduleurs que simplement en cas de coupure de courant. En effet, les batteries peuvent alors être utilisées comme "tampon" si le réseau ne suffit plus à alimenter le datacenter (pic de conso en hiver, par exemple) et dans le cas des EnR, si celles-ci ne sont pas présentes en quantité suffisante (jour sans vent pour l’éolien, par exemple) ».

EnergyAware va ainsi aider à :

• Utiliser l’énergie produite par les batteries des onduleurs pour réduire les pics de consommation d’électricité et ainsi réduire la facture énergétique.

• Pour les sites dont la tarification électrique varie en fonction de l’heure, utiliser l’énergie produite par les onduleurs pour les besoins du site en heures pleines, et les recharger pendant les heures creuses.

• Renforcer les méthodes existantes de réduction de la charge ou l’utilisation des générateurs si participation à des programmes de réponse à la demande parrainés par les services publics. Tirer profit des onduleurs pour multiplier les bénéfices des programmes de réponse à la demande.

François Debray cite l’exemple du datacenter de Bahnhof AB en Suède, équipé d’onduleurs Eaton Power Xpert 9395P avec la fonctionnalité Ener gyAware qui va contribuer à réguler la fréquence du réseau (Fast Frequency Response). « Lorsque la fré quence de l’alimentation du réseau est en dehors des points de consigne prédéterminés, l’onduleur Eaton

Power Xpert 9395P s’active de manière transparente pour prendre en charge la stabilisation de la fréquence du réseau en utilisant l’énergie stockée dans les bat teries connectées à l’onduleur. La charge critique est priorisée et seule la capacité de réserve de l’onduleur et du système de batterie est utilisée pour la fonction de support du réseau. »

« Et le choix de la technologie des batteries a son importance, surtout en termes de coût de possession (TCO), même si l’investissement est plus important, note Pierre-Antoine Louvot. Par exemple avec le choix de batteries Li-ion qui ont une durée de vie près de 3 fois supérieure au plomb VRLA, pour un investisse ment 1,2 à 2 fois plus important. Donc l’économie sera entre 30 % et 50 % sur 15 ans en termes de TCO. » Certaines ASI de Vertiv sont dotées de fonctionnalités de support dynamique du réseau. Séverine Hanauer explique leur intérêt : « Ces solutions pourraient jouer un rôle dans la décarbonisation en facilitant la tran sition vers l’énergie verte. Elles fournissent un stockage d’énergie sur site qui peut être utilisé pour compenser l’imprévisibilité des sources d’énergie renouvelable et pour revendre l’énergie excédentaire au réseau.

Vertiv Liebert EXL S1 avec fonction support réseau dynamique permet aux industries à forte consomma tion d’énergie d’utiliser les ASI de manière proactive et de soutenir la transition vers des sources d’énergie verte. Il assure alors la régulation statique et dyna mique de la fréquence en contrôlant la puissance d’en trée et la charge/décharge des batteries en fonction de seuils d’activation de la fréquence. Il prend également en charge les services de gestion de la demande lorsque les commandes de modulation de la réponse de l’ASI sont liées à la flexibilité du contrôle de la demande. » L’utilisation des groupes électrogènes peut aussi permettre de réduire l’appel au réseau lors des pics de consommation, mais l’utilisation de groupes thermiques en zones urbaines n’est pas toujours bien acceptée du fait des émissions. La solution pourrait venir des groupes électro-hydrogène tels que ceux développés par le concepteur et fabri cant français EODev. Plus silencieux que les géné rateurs diesel et n’émettant pas de CO2, NOx ou particules, ces groupes électro-hydrogène à pile à combustible équipent déjà des chantiers ou four nissent l’énergie lors d’opérations de maintenance du réseau par Enedis.

« Bien que la quantité de calcul dans les datacenters ait plus que quintuplé entre 2010 et 2018, la quantité d’énergie électrique consommée n’a augmenté que de 6 % sur la même période. Et ce, grâce à un effort de tous les acteurs du secteur pour améliorer leur effica cité énergétique », rappelle Xavier Mercier, directeur marketing chez Socomec.

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 Installation d’onduleurs Eaton avec solution EnergyAware du datacenter Bahnhof AB, en Suède.  Groupe électrohydrogène GEH2 de 110 kVA du fabricant français EODev. © Eaton
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Des outils logiciels au service de l'optimisation énergétique des datacenters

Avec l’augmentation brutale et importante du coût de l’énergie et des risques pesant sur sa disponibilité, les solutions logiciels de gestion des infrastructures des datacenters sont toujours plus indispensables. S’ajoutent à ces problèmes d’énergie les besoins de surveillance de sécurité environnementale, d’une bonne gestion des capacités des installations techniques ou encore la question de la cybersécurité. Ces solutions de DCIM (Data Center Infrastructure Management) doivent donc s’adapter, rester simples à mettre en œuvre et à utiliser, pour des centres de données qui vont du petit centre d’Edge Computing au très grand datacenter de colocation.

Les solutions DCIM qui, depuis une di zaine d’années, se sont pratiquement généralisées à tous les centres de données avec des outils plus ou moins élaborés, couvrent plusieurs fonctions : mesurer, gérer et contrôler les consommations d’énergie ou d’eau pour le refroidissement de tous les équipements infor matiques, mais aussi de tous les équipements de l’infrastructure d’un site et en particulier ceux assurant l’alimentation sécurisée (onduleurs,

batteries, groupes électrogènes) et le refroidisse ment.

Mais ce DCIM doit aussi permettre de gérer les capacités, les actifs, leur utilisation optimale et cela, pour un environnement informatique qui peut comprendre des systèmes centralisés ou répartis en périphérie (Edge), avec des équipe ments et processus différents ou des matériels provenant de plusieurs fournisseurs. À cela s’ajoutent les problèmes de sécurité pour protéger

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LES DOSSIERS DU MOIS

DCIM

ces installations sensibles, voire stratégiques contre les cyberattaques ; une question que les solutions DCIM devront prendre en compte.

Les solutions DCIM doivent se développer pour prendre en compte l’évolution des datacenters et de leur gestion Le coût de l’énergie, la complexité et la criticité de toutes les infrastructures, mais aussi leur évo lution rapide pour intégrer de nouveaux équipe ments, ainsi que l’augmentation de la densité de puissance des installations, nécessitent de nou veaux outils pour rester compétitifs. Plus de puissance dans les baies va entraîner plus de chaleur à évacuer et des coûts de refroidis sement (qui peuvent représenter plus de 50 % des coûts d’exploitation) en forte hausse et une exploitation du datacenter moins durable. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouver nance) de l’entreprise ; des critères importants dans la démarche RSE.

De nouvelles solutions, dites DCIM de nouvelle génération, se développent pour répondre à ces nouveaux enjeux Avec le développement du nombre de capteurs et d’appareils de mesure et de l’internet des ob jets (IoT), les quantités de données à traiter ont explosé et il est devenu plus difficile d’utiliser certains logiciels de DCIM, que des exploitants de datacenters trouvent alors trop complexes à utiliser, voire peu utiles.

De nouvelles solutions DCIM basées sur des tech nologies cloud et mobiles se développent pour apporter de nouveaux services aux exploitants, plus de sécurité, de réactivité et plus de durabilité.

Le DCIM traditionnel fournit aux utilisateurs une solution locale de surveillance, de planifi cation et de modélisation qui aide les adminis trateurs à gérer les modifications, la capacité et les ressources tout en atténuant les risques et en évitant tout temps d’arrêt, envoie des alertes à un tableau de bord afin que les administrateurs puissent résoudre un problème et fournit des données sur la consommation d’énergie, les tem pératures, l’humidité et la sécurité. ...

Pour Charlotte Arroyo, Software Sales Manager France Secure Power de Schneider Electric, les

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Une solution comme EcoStruxure IT Advisor permet de contrôler les datacenters en colocation.
© Schneider Electric

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avantages d’une solution basée sur le cloud sont nombreux : « Elle permet un déploiement simple, rapide et évolutif, avec des mises à jour automatiques et une maintenance du système d’exploitation par l’éditeur et utilise une interface web unique et moderne. Elle permet des analyses prédictives et prescriptives sur les performances des actifs (onduleurs, batteries, groupes électro gènes, équipements de refroidissement et de dis tribution électrique…). L’intelligence artificielle (IA) se met au service de la performance.

La sécurité est assurée par une authentification sécurisée multifacteurs et une cybersécurité à jour. Celle-ci est gérée par Schneider Electric avec un support international. Et il n’y a pas de problème de stockage dans le cloud. »

L’offre EcoStruxure IT de Schneider Electric se développe ainsi avec de nouvelles fonctionnali tés pour tous les types de datacenters.

EcoStruxure IT Expert va permettre d’avoir un contrôle à tout moment des équipements cri tiques d’alimentation ou de refroidissement et de pouvoir gérer à distance tous les actifs pour identifier rapidement les appareils défaillants ou vulnérables et prendre les mesures pour ré soudre le problème. Les tableaux de bord, dans IT Expert, sont personnalisables pour afficher les informations les plus importantes.

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EcoStruxure Advisor va fournir les informa tions sur les infrastructures et les actifs pour leur gestion et leur optimisation : déplacer, ajouter, modifier ou retirer des équipements informatiques pour une gestion précise de l’es pace, de l’alimentation ou du refroidissement. © ABB
Visualisation des capacités dans des baies de colocation.
Visualisation des capacités d’un étage de datacenter.
© Schneider Electric

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Charlotte Arroyo souligne que « IT Advisor dis pose d’un module “Efficacité énergétique” qui permet d’afficher la valeur actuelle du PUE, sa valeur historique, d’identifier les pertes d’efficaci té et les émissions de CO2 et d’intégrer des données multifournisseurs ».

Ces deux solutions sont complétées par EcoStruxure IT Custom Solutions qui propose des solutions personnalisées, adaptées aux besoins de chaque site : rapports et tableaux de bord personnalisés et intégration d’autres logiciels pertinents du client ou des fonctionnalités web spécifiques.

Pour Charlotte Arroyo, il s’agit du passage à un DCIM 3.0 : « L’environnement informatique hy bride tentaculaire met au défi les organisations de DSI même les plus sophistiquées de maintenir la résilience, la sécurité et la durabilité de leurs sys tèmes informatiques. C’est la tendance que nous appelons DCIM 3.0. Et c’est pourquoi nous avons modernisé notre portefeuille de logiciels EcoS truxure IT pour la surveillance, la gestion, la planification et la modélisation de l’infrastruc ture physique informatique, avec des options de déploiement flexibles qui incluent des solutions sur site et basées sur le cloud pour prendre en charge les environnements informatiques distri bués de quelques sites à des milliers de sites dans le monde. »

La solution d’ABB, ABB Ability™ Data Center

Automation fournit le contrôle, la surveillance et l’optimisation des infrastructures critiques, avec des capacités mécaniques (BMS), élec triques (EPMS) et DCIM dans une solution in dustrielle unique. Selon ABB, « il est plus qu’un système DCIM et aide à automatiser et à gérer en toute sécurité le flux de travail et l’infrastructure physique, ce qui permet d’optimiser en perma nence les opérations d’un centre de données aux plus hauts niveaux de performance. Il fournit des

outils de qualité industrielle pour aider à gérer un réseau flexible d’alimentation, de refroidissement et d’informatique.

Plus qu’un système de gestion de bâtiment (BMS) ou un système d’automatisation de bâtiment (BAS) traditionnel, ABB Ability™ Data Center

Automation fournit la visibilité, l’aide à la déci sion et les technologies d’automatisation sur une

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© Eaton
 Visualisation des paramètres des installations de refroidissement.
Suivi des consommations et prix d’énergie. Suivi des consommations de racks avec VCOM, d’Eaton. Visualisation 3D des équipements d’un datacenter avec VCOM, d’Eaton.
© ABB © ABB
Eaton

LES DOSSIERS DU MOIS

plateforme ouverte prenant en charge des communications bidirectionnelles sécurisées avec des systèmes mécaniques, électriques et infor matiques. Les don nées sont acheminées à travers le système en temps réel vers des modules d’applica tion qui permettent de gérer et d’optimiser de manière exhaustive les 3 C : coût, capacité et contrôle. L’exploitant peut désormais maî triser les coûts, mieux gérer la capacité de son centre de données et de ses actifs, et auto matiser le flux de travail et l’infrastructure pour améliorer l’efficacité au plus haut niveau ». Eaton a développé sa suite logicielle VCOM que présente François Debray, chef produit ondu leurs & solutions associées, responsable marke ting datacenter d’Eaton France : « Dans le cadre du programme Brightlayer, Eaton propose sa suite logicielle VCOM (Visual Capacity Optimization Manager). Aussi appelée DCIM (Data Center Infrastructure Management), cette solution est une offre de supervision intuitive et complète qui fournit toutes les données de l’infrastructure d’un datacenter, aussi bien électrique qu’informatique. Cette plateforme en HTML5 permet de réduire les coûts opérationnels (OPEX) des datacenters, d’en améliorer la fiabilité et de limiter les risques à tra vers une analyse pertinente des données. Destinée à la surveillance et à la gestion des datacenters,

la solution logicielle VCOM offre des informations et des outils de contrôle permettant de gagner du temps, de l’argent et de réduire les risques. Elle va permettre de : • visualiser des rendus 3D à tous les niveaux du datacenter et de l’entreprise (alimentation, espace, environ nement, réseau informatique, virtualisation) et identifier les problèmes pour une grande variété d’actifs in formatiques, notamment les serveurs physiques, les VM hosts, les VM guests, les commutateurs, les PDU, les onduleurs et les dispositifs pour grandes installations (groupe électrogène, etc.) ; • centraliser le référentiel de données des appareils et utiliser le suivi illimité des attributs pour faci liter la gestion des sites distribués ; • examiner les rapports multiniveaux, les ta bleaux de bord basés sur les rôles, le suivi des indicateurs clés de performance, les tendances et les analyses prédictives ;

• exécuter des scénarios de simulation pour com prendre l’utilisation actuelle et s’assurer de dis poser de la capacité nécessaire pour les projets à venir ;

• créer des profils d’imagerie thermique de l’envi ronnement en temps réel à l’aide des données de température, d’humidité, de détection des fuites, de fermeture des portes et de pression atmosphérique ;

• améliorer la vitesse, la recherche, la sécurité et la fonctionnalité globale avec la nouvelle interface web HTML5 pour une expérience mobile et de bureau conviviale ;

• réduire le temps de déploiement et augmenter la précision de la mise en œuvre grâce à la capa cité intégrée et native de générer des projets, des tâches et des commandes ;

• prendre en charge plus d’un type de client/uti lisateur en fournissant des données bien dis tinctes, propres à chaque locataire. »

Optimiser le niveau d’utilisation des équipements

Une façon de réduire les émissions carbone est d’utiliser moins d’énergie, et cela peut se faire notamment par l’augmentation du taux d’uti lisation ou par une gestion plus intelligente des équipements.

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DCIM 
Contrôle continu des équipements critiques avec Vertiv Life Services.
Affichage des alertes d’environnement des installations critiques sur Environet Alert, de Vertiv.
© Vertiv
© Vertiv

LES DOSSIERS DU MOIS

DCIM

Une solution, pour Séverine Hanauer, directrice segments stratégiques Telco & déploiement Edge, Europe du Sud chez Vertiv, consiste en « l’identification et la mise hors service de serveurs inutilisés, la consolidation de serveurs peu utilisés et l’utilisation de fonctions de gestion d’alimen tation des serveurs ; autant de moyens d’optimi ser l’utilisation de l’IT. Les dernières technologies d’infrastructure modulaires peuvent contribuer à garantir un dimensionnement des systèmes en fonction des exigences à un instant donné tout en conservant la flexibilité nécessaire pour adapter immédiatement leur capacité selon l’évolution de la demande. Les nouvelles architectures de sys tèmes d’alimentation redondants permettent par exemple aux ASI d’atteindre des niveaux d’utili sation plus optimisés que par le passé ».

Des solutions DCIM qui bénéficient des apports de l’IA L’intégration de fonctions d’intelligence artifi cielle dans ces solutions DCIM va apporter de nombreux bénéfices :

• une optimisation du refroidissement pour réduire la facture énergétique ;

• une meilleure conformité aux normes de l’ASHRAE qui recommande d’augmenter les températures dans les salles avec une optimi sation du fonctionnement des circuits de re froidissement, une détection et une correction des anomalies.

Cette utilisation de l’IA est donc particulière ment importante pour les systèmes de refroi dissement, gros consommateurs d’énergie, mais peut aussi être avantageuse dans le domaine de l’alimentation sécurisée (surveillance des ondu leurs et des batteries).

Comme l’explique Séverine Hanauer, « l’IA n’apporte pas seulement des avantages à la ges tion énergétique des datacenters. En traitant de grands volumes de données en temps réel, elle permet de détecter les défaillances, de prédire les pannes et de faciliter les interventions techniques. Cela en fait un élément clé pour garantir la conti nuité opérationnelle de l’infrastructure. L’IA peut être un outil puissant pour accomplir une maintenance prédictive basée sur l’analyse des données et pour détecter les problèmes poten tiels des équipements avant même qu’ils ne pré sentent un défaut. Cette capacité de prédiction permet souvent de réduire le temps d’indisponi bilité du datacenter.

Dans l’infrastructure électrique, les services pré dictifs peuvent aider à générer une évaluation de l’équipement et à identifier la corrélation entre des événements isolés qui pourraient générer une

panne. En outre, ils peuvent surveiller le cycle de vie de l’équipement et prévoir les changements nécessaires à apporter pour que la charge critique ne soit pas impactée. Le système de surveillance à distance Vertiv LIFE Services s’appuie sur l’IA et le machine learning pour fournir une visibilité, une analyse et un dia gnostic en temps réel des services critiques et pour une évaluation préventive constante du réseau. La surveillance fonctionne 24 h/24 et 7 j/7 et est connectée à un centre d’intervention à distance. Dès la détection d’une défaillance, l’outil LIFE Services envoie automatiquement un ensemble d’informations à l’équipe d’experts pour l’aider à diagnostiquer le problème et, si nécessaire, affecter le technicien le plus proche pour rétablir le fonc tionnement normal ».

DCIM et cybersécurité L’intégration de la technologie opérationnelle (OT) aux technologies de l’information (IT) avec l’utilisation accrue de l’IoT expose les datacenters aux cyberrisques. Des données de Schneider Electric indiquent que 70 % des ap pareils sont vulnérables en raison d’une confi guration ou d’un microprogramme obsolète. Il est important que les solutions DCIM intègrent des fonctionnalités capables d’aider les profes sionnels de l’informatique à identifier les vul nérabilités des appareils informatiques dans les datacenters ou en périphérie du réseau, et à les résoudre grâce à une gestion et des mises à jour appropriées.

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Jean-Paul Beaudet  Contrôle des équipements de baies informatiques. © Schneider/Getty Images

LES DOSSIERS DU MOIS Refroidissement

Améliorer la gestion thermique des datacenters

Le nombre de datacenters ne cesse d’augmenter avec, pour chacun d’eux, les mêmes impératifs de continuité de service, de sécurité et de performance environnementale. La gestion thermique reste un des points clés d’un bon fonctionnement de ces sites, mais elle doit évoluer en permanence pour répondre aux nouveaux besoins des équipements et applications, avec une gestion rigoureuse des coûts tout en améliorant la performance environnementale. Avec, en moyenne, près de 40 % de la consommation des datacenters allouée au refroidissement, de nouvelles tendances se dessinent aujourd’hui pour améliorer la performance énergétique de ces infrastructures critiques.

L’enjeu principal est de réduire l’em preinte carbone des datacenters. Ce marché est un grand consommateur d’électricité et les besoins en traitement de don nées sont en constante augmentation. Les data centers sont aussi de plus en plus nombreux et la densité au sein des datacenters augmente. Les acteurs du datacenter veillent toujours plus à limiter leur impact, et les choix technologiques des exploitants visent à réduire les consomma tions. « Les solutions de refroidissement repré sentent en moyenne 38 % de la consommation électrique totale d’un datacenter. Comme l’en semble des fabricants d’équipements IT ou d’in frastructure technique progressent, le ratio reste sensiblement le même depuis dix ans », explique Séverine Hanauer, Data Center & Telecom Sales Director de Vertiv France.

Favoriser une approche holistique

Le refroidissement est le premier levier de per formance des datacenters. Dans des datacenters récents, l’objectif de PUE (Power usage effecti veness, indicateur d’efficacité énergétique, en français) se situe souvent entre 1,3 et 1,5. Dans les datacenters anciens, l’amélioration de la per formance est difficile. « Pour une performance optimale des solutions de refroidissement, il faut une vision holistique de son datacenter et jouer sur l’urbanisation des salles », explique Didier Poulanges, directeur des ventes Data Center & Telecom de Stulz France. Trois facteurs princi paux influent sur la performance des systèmes de refroidissement : le bâtiment, l’urbanisation et les choix technologiques. Si ces trois com

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© Vertiv
 Liebert PCW : climatiseur à eau glacée, la solution efficace pour le refroidissement des datacenters et des salles serveur.

LES DOSSIERS DU MOIS

Refroidissement

posantes sont étudiées au mieux, cela permet d’améliorer la performance énergétique. Ces trois éléments doivent être mis en corrélation avec la géographie et la situation climatique du lieu, afin de choisir les technologies les plus adaptées.

Amélioration du PUE Il y a une quinzaine d’années, le PUE moyen était d’environ 3. Aujourd’hui, les exploitants visent un PUE réduit d’au moins la moitié. L’amélioration de la performance énergétique des systèmes de refroidissement vient princi palement des innovations technologiques et de la multiplication des techniques disponibles. « Nous observons également une plus grande va riété de systèmes de refroidissement, parfois asso ciés sur une même installation pour une meilleure efficacité et une flexibilité optimisée », constate Séverine Hanauer.

Mesurer la performance au-delà du PUE La mesure du PUE, qui se concentre sur la part d’électricité consommée par les serveurs au re

gard de l’électricité consommée par le refroidis sement, montre aujourd’hui ses limites si elle ne prend pas en compte les consommations d’eau, comme l’explique Vincent Bitsch, directeur commercial Europe de Jaeggi : « Une nouvelle notion, le WUE (Water usage effectiveness, indi cateur d’efficacité de l’utilisation de l’eau), offre, à nos yeux, un meilleur visuel du refroidisse ment en mettant en parallèle les consommations d’eau et d’électricité. En France, l’électricité n’est pas chère, ce qui biaise les perfor mances. »

 Groupe de production d’eau glacée free-cooling ou « Chiller Free-chilling » dont le cahier des charges pour sa conception a été de répondre au mieux aux besoins spécifiques des applications datacenters. Fiable, performant et réfrigérant, le HFO 1234 Ze affiche un GWP (global warning potential) de 6.

– jusqu’à 500 kW de capacité frigorifique –pour une optimisation de l’espace IT.

ZOOM SUR

+ Sec avec échange convectif d’air

Ce système est limité et contraint par la température sèche extérieure ; il convient donc aux climats froids. S’il fait 45 °C dehors, il ne sera pas possible de refroidir le fluide en dessous de 45 °C.

+ Adiabatique

Il s’agit d’un système qui humidifie l’air pour refroidir le

Les différents modes de refroidissement

fluide. L’eau ruissèle sur des médias d’humidification pour faire baisser la température ambiante. Il présente un avantage psychologique, car il n’est pas soumis au règlement ICPE et consomme peu d’eau par rapport aux tours ouvertes.

+ Les tours ouvertes Elles restent le système le plus efficace pour refroidir

un fluide, mais consomment énormément d’eau et sont soumises à la réglementation ICPE 2921.

+ Les refroidisseurs hybrides

Ils combinent le mode humide par ruissellement de l’eau sur les batteries et la convection forcée à l’aide de ventilateurs. Ils reprennent donc à la fois le principe des

tours à ruissellement et des Dry Coolers. En été, le mode humide permet de refroidir davantage, la limite de température froide du fluide théorique est la température de bulbe humide. Ce système nécessite en moyenne deux fois moins de surface au sol que les systèmes adiabatiques et a un meilleur rendement.

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 Solution Fanwall Schneider Electric © Schneider Electric © Stulz

LES DOSSIERS DU MOIS

Refroidissement

Là aussi, le choix dépend de la nature du data center. « S’il s’agit d’un minidata constitué d’une petite salle avec 4 à 5 baies, une armoire périmé trique soufflant en vrac sera la solution la plus adaptée. Pour les concentrations plus importantes avec un agencement en allées froides, les systèmes InRow permettent de s’affranchir du plancher technique », poursuit Ludovic Roy.

Pour les centres de données d’hébergement de plusieurs dizaines de mégawatts, ou pour les gros centres de plusieurs dizaines de kilowatts, les enjeux diffèrent. « Pour les hébergeurs, les da tacenters sont un outil de travail et leur objectif est de réduire les consommations pour améliorer leur rentabilité. Pour les datacenters propriétaires, le seul objectif est lié à la continuité de service, et la performance énergétique n’est pas un enjeu stra tégique », explique Didier Poulanges.

Choisir le système le plus adapté Selon la puissance du datacenter, la pertinence des technologies diffère, comme l’explique Ludovic Roy, responsable des ventes France et zones francophones de Tecnair LV : « Il existe deux modes de refroidissement. Les systèmes dits à détente directe et les systèmes à eau glacée. La détente directe est préconisée dans les datacenters de moins de 100 kW. Au-delà, un système à eau glacée est plus rentable. » Ensuite viennent les différentes architectures, armoires périmétriques, InRow ou Coldwall.

Enfin, pour un dimensionnement optimal, il est important de prendre en compte quatre élé ments, comme l’explique Séverine Hanauer : « Il faut considérer le niveau de redondance souhaité ou imposé et limiter le nombre d’équipements né cessaires sur le site au final, tout en tenant compte du phasage d’évolution de puissance du site et de l’impact que les différents niveaux de charge intermédiaires peuvent avoir sur le système de refroidissement et son rendement. »

Les hébergeurs traditionnels utilisent des boucles d’eau glacée, du freecooling adiabatique ou le refroidissement directement dans les ser

Récupérer la chaleur produite par les datacenters

La récupération de la chaleur des datacenters pose de nombreuses questions, liées notamment à la complexité de la mise en œuvre. Quelques projets ont émergé, notamment pour chauffer des piscines implantées à proximité des centres de données. « Ce domaine mériterait une véritable exploration. Les datacenters ont une charge constante, ce qui pose un problème d’usage de la chaleur. Chauffer une piscine ou alimenter des bâtiments en ECS nécessite plus de besoins l’hiver. Que fait-on alors de cette eau chaude l’été ? D’autant que la température de l’eau en sortie est assez basse, de l’ordre de 30 à 40 °C », explique Vincent Bitsch. Ce que

confirme Didier Poulanges : « Par exemple, pour un bassin de piscine, il faut environ 100 kW, alors qu’un moyen datacenter produit plutôt de l’ordre d’un mégawatt. Que fait-on de cette chaleur ? Pour quels usages ? D’autant qu’il s’agit d’un mégawatt de température faible, ne dépassant pas les 35 °C.

Tant que les datacenters seront en dehors de la ville, il sera difficile de trouver des installations pertinentes. » Les projets se heurtent également aux coûts d’installation, parfois très élevés, et le dimensionnement doit être adapté, comme l’explique Séverine Hanauer : « La récupération de chaleur est possible si une application

voisine est adaptée pour récupérer l’air chaud du datacenter. Il y a un ensemble d’équipements à mettre en place, ce qui grève le coût d’un projet. Il faut prévoir un dimensionnement et une conception du datacenter adaptés aux besoins en chaleur à fournir. » D’autres freins compliquent le développement des projets de récupération de chaleur, comme l’explique François Salomon : « La récupération de chaleur pose problème pour la continuité de service du datacenter : interconnecter un réseau de chaleur à usage tertiaire et un réseau process ne plaît pas aux hébergeurs. Par ailleurs, la chaleur se transporte mal et ces installations

nécessitent de multiplier les infrastructures et les coûts. Il y a enfin une contradiction forte entre les infrastructures free-chilling, qui visent à limiter l’usage des circuits à détente directe et représentent maintenant la norme dans les datacenters, et la récupération de chaleur qui implique de faire fonctionner ces circuits. Le bilan énergétique global de ces solutions serait très pertinent, mais il n’a pas encore trouvé son modèle économique en France. » Ce sujet devra faire l’objet de développements et certains articles de loi obligent d’ores et déjà les acteurs à réaliser des études sur la récupération d’énergie avant même d’implanter un datacenter.

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 Backdoor cooling, refroidissement direct sans machine frigorifique aile froide et aile chaude. © JAEGGI

LES DOSSIERS DU MOIS

Refroidissement

 Nouvelle gamme de groupe d’eau glacée haute température free-cooling XRAF Schneider Eletric – pour les datacenters de fortes puissances, fluides HFO, SEPR jusqu’à 7,7.

veurs. « En France, ce sont principalement les sys tèmes de refroidisseurs adiabatiques qui sont plé biscités du fait de la réglementation ICPE 2921. En Europe, sur les grosses installations, ce sont plutôt les systèmes hybrides qui sont plébiscités », détaille Vincent Bitsch.

Pour les petits datacenters

Pour le Edge et les applications de micro-infor matique dans les bureaux, en dessous de 3 kW IT, les serveurs sont intégrés dans une armoire, avec une ventilation simple qui tire l’air du bâti ment dans le rack.

Pour les petites salles de 10 à 15 kW, les solutions à détente directe sont favorisées. Une unité inté rieure refroidit et une unité extérieure rejette les calories. Les solutions InRow sont souvent pri vilégiées, car elles ne nécessitent pas de plancher technique et apportent une solution efficace, résiliente et simple à déployer.

Pour les datacenters de taille moyenne Au-delà de 15 kW et jusqu’à 150 kW, les solu tions à détente directe sont là encore privilé giées, car elles représentent le meilleur compro mis technico-économique. La détente directe présente également l’avantage de simplifier la mise en place de redondance (normal/secours) avec la mise à disposition d’unités de climatisa tion indépendantes les unes des autres. Néan moins, de nombreux hébergeurs préfèrent la mise en œuvre de solutions fonctionnant à l’eau glacée, avec une production centralisée d’eau froide qui alimente l’ensemble du datacenter. « L’eau glacée est plus souple d’utilisation que la

détente directe et plus simple à réguler finement. Les régimes d’eau glacée se situent entre 15 et 20 °C, avec une tendance à l’augmentation des régimes de température entre 20 et 25 °C. Les le viers d’optimisation de la consommation énergé tique, avec la mise en œuvre de free-chilling, sont bien plus importants en eau glacée qu’en détente directe », explique François Salomon, directeur de l’activité Froid Climatisation - IT Division de Schneider Electric France.

Pour les plus gros datacenters Au-delà de 150 kW, les datacenters sont refroidis par des Air CRAC (unités de climatisation pour les salles de serveurs) et des Fanwalls (murs de ventilation), qui fonctionnent tous deux à l’eau glacée. « Aujourd’hui, avec l’augmentation des régimes d’eau glacée, il est nécessaire de privilé

 Unité de refroidissement périphérique à détente directe. L’économiseur avec pompage de réfrigérant Liebert® EconoPhase™ est compatible avec Liebert PDX et le condenseur à microcanaux Liebert MC pour améliorer le refroidissement et la régulation tout en réduisant considérablement les coûts d’énergie et en abaissant le PUE.

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 Refroidissement en free-cooling, les machines frigo à l’arrêt.
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© JAEGGI
Vertiv
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LES DOSSIERS DU MOIS

Refroidissement

 La toute dernière gamme de groupes de production d’eau glacée Liebert AFC à vis inverter avec réfrigérant écologique.

gier des terminaux de ventilation plus puissants. Les armoires sont conçues pour avoir une plus grande surface d’échange avec une diffusion d’air en couloir froid, soit via un plancher technique,

soit directement dans la salle IT. La tendance est à l’usage d’armoires de climatisation ou Fanwall de très fortes puissances (jusqu’à 500 kW) per mettant de limiter les coûts d’investissement et d’intégration, tout en conservant un niveau très élevé de performance, quelle que soit la charge du datacenter », poursuit François Salomon. Chaque solution, si elle est bien utilisée, est aussi efficace qu’une autre. Il faut dès lors en visager chaque solution dans son ensemble et tenir compte des besoins du client en termes de redondance, de coûts d’acheminement et de mise en place. Le parcours des tuyauteries d’eau glacée ou le nombre de raccordements hydrau liques et électriques ont eux aussi leur impor tance. « Une maintenance aisée participe à la diminution des coûts et augmente ainsi l’efficacité globale du système », précise Ludovic Roy.

Urbaniser les salles de serveurs Depuis plusieurs années, l’urbanisation s’est imposée comme vecteur de performance. Les salles sont constituées de zones froides, sur la face avant des serveurs, et de zones chaudes sur la face arrière. D’importants progrès ont été ré alisés dans l’urbanisation, qui ont ouvert la voie à l’augmentation des régimes de température. « Auparavant, l’ensemble des salles de serveurs étaient réfrigérées à 15 °C, alors qu’aujourd’hui, les couloirs confinés amènent de l’air à 25 °C dans les serveurs et le rejettent entre 35 et 40 °C. Cette augmentation des régimes de température permet une réelle amélioration de la performance énergétique », explique François Salomon. Ainsi, l’Ashrae (American Society of Heating, Refrige rating and Air Conditioning) conseille depuis 2011 une température des salles comprise entre 15 et 32 °C. « Le simple fait de maintenir une salle à 27 °C au lieu de 22 vous permet de remonter votre régime d’eau glacée et de faire de substan tielles économies », commente Ludovic Roy.

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Système de refroidissement free-cooling hybride. © Stulz
Betrieb, refroidissement des machines frigo.
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Vertiv
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LES DOSSIERS DU MOIS

Refroidissement

Favoriser le pilotage

Au-delà du matériel, qui fait l’objet d’amélio rations permanentes, il est important de se concentrer sur le pilotage des équipements, qui permet d’adapter le refroidissement à la demande. « L’adoption de débit variable permet d’adapter les systèmes à la demande, ce qui ouvre la voie à un pilotage plus fin », explique Didier Poulanges. Tout comme l’usage de moteurs à courant continu, qui permettent de faire varier la vitesse et le couple et peuvent être raccordés directement à la source d’énergie, comme l’ex plique Ludovic Roy : « Depuis plusieurs années, l’usage de moteurs à courant continu est devenu la norme dans les systèmes de climatisation. » Par exemple, s’il faut produire 10 000 m3 d’air pour les serveurs, la climatisation doit s’adapter. Il ne faut pas surclimatiser ou surventiler. « La régu lation fine du débit d’air, du débit d’eau et du fonctionnement des compresseurs est un véritable levier de performance, que ce soit pour les microou les mégadatacenters. Plus les datacenters sont grands, plus les gains en euros sont importants », explique Didier Poulanges.

Une polarisation du marché Aujourd’hui, le marché se polarise, entre de très petits datacenters propriétaires dans les bureaux et de très gros datacenters d’héber gement. « Les PME abandonnent leurs propres infrastructures et externalisent leurs données en faisant appel à des hébergeurs privés. De grands groupes (Casino, Amazon) font de même et cela permet l’avènement de datacenters de plusieurs milliers de mètres carrés (Iliad, Interxion, OVH). Cette centralisation réduit les coûts d’exploita tion. Cependant, certains acteurs nécessitant une totale maîtrise de leurs flux de données rénovent leurs datacenters », décrit Ludovic Roy.

Les technologies progressent Au-delà de l’urbanisation, du pilotage des infrastructures et de l’augmentation des ré gimes de température, les équipementiers font constamment évoluer les technologies. C’est le cas pour les fluides frigorigènes : « Toute la profession migre vers les fluides frigorigènes, plus respectueux de l’environnement, avec un PRG (pouvoir de réchauffement global) le plus petit possible : aujourd’hui, plutôt des fluides de type HFO », explique François Salomon. « Les réfri gérants évoluent selon les directives, avec de nou velles générations tous les 2-3 ans, qui permettent de réduire leur empreinte carbone », complète Séverine Hanauer.

Les composants des systèmes de refroidisse ment évoluent également avec, par exemple, de nouvelles générations de ventilateurs aux formes plus aérodynamiques, l’utilisation de matériaux plus légers, l’arrivée de systèmes de régulation plus performants et intelligents.

« Tout cela contribue à l’optimisation de la per formance énergétique des systèmes de refroidisse ment », explique Séverine Hanauer.

« Nous constatons l’arrivée de ruptures tech nologiques dans des projets de R&D, mais qui n’aboutissent le plus souvent pas ou rarement et dépendent de la volonté des décideurs. Dans certains cas, il s’agit d’augmenter les régimes de température des serveurs, pour réduire ou suppri mer les besoins en refroidissement. Nous voyons également arriver du refroidissement direct sur systèmes à eau, mais ces technologies sont encore très confidentielles », conclut Didier Poulanges.

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Alexandre  Coolwall, refroidissement direct sans machine frigorifique, soufflage mur froid. © Jaeggi  Centre d’expérience client à Tognana, en Italie : zone de test laboratoire de refroidissement adiabatique free-cooling. © Vertiv

SOLUTIONS

Alimentation sans interruption

Une solution d'UPS innovante et compacte à haut rendement

La solution MegaFlex DPA développée par ABB est parmi les systèmes d’alimentation sans interruption (UPS) les plus efficients et les plus compacts du marché, avec une empreinte au sol réduite jusqu’à 45 %. Face à la demande des entreprises entraînant davantage d’applications SaaS (Software as a Service) et IaaS (Infrastructure as a Service), la continuité des centres de données n’a jamais été aussi critique. En tant que leader du marché de la technologie UPS, la gamme MegaFlex DPA d’ABB cible le marché IEC et UL, avec des gammes de puissance allant respectivement jusqu’à 1,5 MW. MegaFlex DPA fournit une disponibilité et une fiabilité excellentes. L’onduleur offre également une technologie d’alimentation durable avec des pertes d’énergie réduites, grâce à des convertisseurs à haut rendement pouvant atteindre 97,4 %, adaptables à une charge informatique variable. new.abb.com

Alimentation

Afin de répondre aux exigences de puissance plus élevées, Mean Well a lancé la nouvelle série 180 W DRC-180. Ce produit peut être installé sur des rails TS-35/7,5 ou TS-35/15 au sein d’un boîtier de distribution d’alimentation. Non seulement l’entrée de tension 90~264 VAC est applicable partout dans le monde, mais deux modèles de 13,8 VDC et 27,6 VDC sont également prévus pour élargir l’éventail d’installations. Le côté sortie DC est divisé en une sortie principale (CH1) qui peut être utilisée pour l’équipement de charge, et une sortie auxiliaire (CH2) qui peut charger la batterie dans le même temps. De plus, il dispose d’une alarme AC OK, d’une alarme de basse tension de batterie et d’une fonction de système de secours DC-UPS avec une batterie externe. Il est particulièrement adapté aux systèmes qui doivent encore fonctionner normalement lors d’une panne de courant alternatif. www.adm21.fr 

DCIM

Une plateforme d’optimisation des systèmes de datacenters

Destinée à la surveillance et à la gestion des datacenters, la solution Visual Capacity Optimization Manager (VCOM) développée par Eaton est un logiciel intuitif de surveillance et de gestion à distance qui apporte des informations essentielles pour prendre des décisions commerciales plus avisées. La plateforme HTML5 offre des fonctionnalités conçues pour réduire les dépenses opérationnelles des datacenters, améliorer la fiabilité des systèmes et des applications et atténuer les risques, grâce à l’analyse de toutes les données critiques. Elle offre donc aux gestionnaires de datacenters la possibilité unique de mesurer, entre autres, l’utilisation, l’exploitation, et les limitations de capacité du système, tout en leur permettant de faire preuve de réactivité face à d’éventuels problèmes. www.eaton.com

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Nouvelle série d’alimentations de sécurité sur rail DIN 180 W
© Eaton
© ABB © Mean Well

SOLUTIONS

Alimentation sans interruption

Un onduleur modulaire conçu pour les fortes puissances

L’onduleur modulaire UPSaver de Legrand a été conçu pour les fortes puissances. La solution permet de combiner 8 modules de 333 kW, pour un total de 2,67 MW, et 8 onduleurs de 2,67 MW peuvent à leur tour être mis en parallèle pour atteindre une puissance totale de 21 MW. L’UPSaver est modulaire et évolutif à chaud, ce qui permet d’ajouter ou de remplacer des modules en fonctionnement. Cet onduleur s’adapte à toutes les salles et à toutes les configurations (Back to back, In Row, L-Shape, entrée des câbles ou gaine à barre par le haut ou par le bas) et présente un faible encombrement au sol. Les modules de 333 kW sont décomposés en six sous-modules (ou Power Pack), permettant de réduire le MTTR (Mean time to repair ou temps de réparation). Si un Power Pack cesse de fonctionner, il peut être remplacé en moins de 30 minutes. www.datacenter.legrand.com

Alimentation

Des bandeaux de prises rackables pour baies et coffrets

Uniformatic propose des bandeaux de prises 19 pouces allant de 6 à 12 prises adaptés à chaque besoin. Avec des pattes positionnables, les bandeaux rackables permettent une rotation de 45° offrant jusqu’à 12 positions différentes. Du standard au plus complet, la société propose diffé rentes gammes : avec voyant lumineux pour repérer si les prises sont alimentées ou non, avec interrupteur et capot de protection pour éviter les coupures maladroites, avec parasurtenseur offrant une sécurité en cas de surtension. La société propose également une version destinée à être utilisée avec des onduleurs avec un cordon C14 mais aussi avec des prises C13 permettant d’alimenter les éléments actifs tels que les switchs et les serveurs. Pour compléter sa gamme, Uniformatic propose également un bandeau rackable 8 prises avec bornier à une extrémité.

Refroidissement liquide Une unité de distribution de réfrigérant fiable

Le RackChiller CDU800 de nVent HOFFMAN est conçu pour garantir une alimentation efficace et sûre des équipements informatiques. L’ensemble du système offre une fiabilité, une disponibilité et une facilité d’entretien maximales pour la prise en charge du refroidissement liquide directement sur la puce. Le CDU800 est alimenté par un système hydraulique d’installation (Facility Water System, FWS) primaire, où les pompes intégrées entraînent le flux de la boucle de réfrigération du système de refroidissement technologique (Technology Cooling System, TCS) secondaire. L’échangeur thermique transfère l’excès de chaleur du réfrigérant secondaire vers le primaire. Le système complet est intégré dans un boîtier élégant avec des panneaux latéraux et des portes amovibles. La CDU peut être installée sur une dalle ou un plancher surélevé, en rang avec des racks d’équipement ou dans une salle distincte. www.nvent.com

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www.uniformatic.fr
© nVent HOFFMAN
 © Legrand © Uniformatic

SOLUTIONS

Levage

Un chariot spécialement conçu pour les data centers

Le fabricant d’équipements de levage Pronomic propose une solution dédiée et personnalisable pour la manutention de serveurs. Les chariots Lift&Drive Data Center sont conçus pour permettre une manipulation efficace, sûre et ergonomique des serveurs. Leur colonne télescopique et leur plateau coulissant permettent notamment de faciliter la prise et la pose des serveurs. Compacts et légers, d’une grande maniabilité, ils sont parfaitement adaptés à l’environnement des data centers. Le coefficient poids/charge moyen des chariots Pronomic est de 0,6. La gamme Data Center peut charger jusqu’à 150 kg et lever des serveurs jusqu’à 52U. Différentes options sont possibles pour adapter les équipements aux besoins, un chariot sur mesure peut également être fabriqué à partir d’un cahier des charges du client. www.pronomic.com

CVC

Nouvelle chaudière numérique dédiée aux sites industriels

Après le succès de QB 1, Qalway, la marque Qarnot dédiée à la chaleur, présente QBx, sa nouvelle chaudière numérique. Chauffer de l’eau écologiquement grâce à la chaleur dégagée par des serveurs, c’est le défi que relève l’entreprise depuis de nombreuses années. QBx marque un tournant et propulse Qalway dans un virage industriel. Dans un contexte de crise énergétique qui impose à chacun de tendre vers la sobriété et le recours à des énergies non fossiles, la chaudière numérique QBx se présente comme une solution idoine : énergie de récupération (ENR&R) non intermittente grâce à la valorisation de chaleur fatale, QBx produit de l’eau chaude en continu à des gammes de températures de 10 °C à 65 °C, avec un rendement de 95 %. QBX répond également aux différentes réglementations : ENR&R dans la RE2020 (Titre V Système et fiche PEP), avantages décret tertiaire, fiche CEE, fonds chaleur pour les sites industriels et réseaux de chaleur urbains… www.qalway.com 

Alimentation sans interruption

Une ASI compacte dotée d’une redondance intrinsèque

DELPHYS XL rejoint la gamme d’onduleurs (ASI) double conversion du groupe industriel alsacien Socomec et offre un rendement de 97 %. DELPHYS XL est une ASI compacte proposant une redondance intrinsèque. Elle permet une intégration flexible avec une empreinte au sol optimisée. La solution offre également des économies maximales, grâce à une gestion intelligente de l’énergie et une interopérabilité des chaînes critiques. DELPHYS XL offre une résilience exemplaire, pour maximiser la disponibilité des équipements. Sa maintenance simple et sécurisée permet de réduire le MTTR (Mean time to repair). Parmi les technologies disponibles sur le marché des ASI, la double conversion (VFI) est très majoritairement utilisée pour les applications de moyenne et forte puissance. Leur rendement est généralement de l’ordre de 96 %. www.socomec.fr

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Pronomic © Qarnot © Socomec
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Propos recueillis par Alexandre Arène

Augustin Wilmot-Roussel

Responsable marché datacenter France, Legrand

Legrand Energies Solutions (L.E.S.), expert dans la qualité de l’énergie au sein des bâtiments, propose une offre d’onduleurs, de STS (Static Transfer Switches) jusqu’à 2 000 A, de chargeurs 48 V, ainsi que des services de maintenance. Legrand met à la disposition de ses clients plus d’une trentaine de techniciens formés et capables d’intervenir rapidement et sur tout le territoire français, en se conformant aux protocoles de chaque datacenter. Augustin Wilmot-Roussel, responsable marché datacenter France chez Legrand, revient sur le rôle des onduleurs qui garantit la continuité de service des datacenters pour présenter l’UPSaver, le nouvel onduleur modulaire de la marque Legrand, développé pour les datacenters et les fortes puissances.

j3e - Quel est le rôle des onduleurs pour assurer la continuité de service des datacenters ?

Augustin Wilmot-Roussel Les onduleurs sont au cœur de la distribution électrique des datacenters, car ils prennent le relais en cas de défaillance du réseau. Ils sécurisent les charges et évitent les coupures intem pestives. Ils distribuent également un cou rant de qualité, en recréant la sinusoïde parfaite du signal électrique. En cas de problème en amont, l’onduleur continue d’alimenter la charge grâce à ses batteries, offrant le temps nécessaire aux groupes électrogènes de démarrer. Leurs modes éco et ultra-haute efficacité permettent des gains significatifs de performance énergé tique. En France, le réseau est globalement de bonne qualité : le passage en mode éco a donc peu de conséquences sur la qualité du signal, sauf par exemple dans le cas de salles IT positionnées en bout de ligne, pour lesquelles des variations de tensions peuvent être importantes.

j3e - Pouvez-vous nous présenter votre nouvel onduleur modulaire et ses principales particularités ? A. W.-R. L’onduleur modulaire UPSaver de Legrand a été conçu pour les fortes

puissances. La solution permet de com biner 8 modules de 333 kW, pour un total de 2,67 MW. Huit onduleurs de 2,67 MW peuvent à leur tour être mis en parallèle pour atteindre une puis sance totale de 21 MW. L’UPSaver est modulaire et évolutif à chaud, ce qui permet d’ajouter ou de remplacer des modules en fonctionnement. Cet ondu leur s’adapte à toutes les salles et à toutes les configurations (Back to back, In Row, L-Shape, entrée des câbles ou gaine à barre par le haut ou par le bas) et pré sente un faible encombrement au sol. Les modules de 333 kW sont décomposés en six sous-modules (ou Power Packs), per mettant de réduire le MTTR (mean time to repair ou temps de réparation). Si un Power Pack cesse de fonctionner, il peut être remplacé en moins de 30 minutes. La solution est également compatible avec des batteries au Lithium.

j3e - Quels sont ses atouts pour améliorer la performance énergétique des datacenters ?

A. W.-R. UPSaver permet d’atteindre des rendements très performants, ce qui a un impact significatif sur le PUE (Power usage effictiveness). Il admet trois modes

principaux : double conversion, mode le plus sécurisé, un mode Eco et un mode UHE (ultra haute efficacité). Aujourd’hui, les gestionnaires de datacenters privilé gient le mode double conversion pour garantir un très haut niveau de sécurité. Avec l’augmentation des prix de l’éner gie, une réflexion sur l’utilisation du mode Eco ou Ulta High Efficiency est pertinente, car ces modes permettent d’améliorer de manière significative le rendement des onduleurs, de 2 à 3 %. Ce mode peut convenir aux équipements périphériques sur les segments les moins critiques, comme la climatisation, les éclairages et certaines charges. En mode éco, les pertes énergétiques sont ainsi ré duites de moitié. En France, la qualité du signal permet d’envisager un passage en mode éco, notamment pour réaliser des économies d’énergie en période de fortes tensions sur le réseau. Grâce à la techno logie Green conversion développée par Legrand, l’UPSaver est aussi capable d’op timiser la recharge de ces batteries. Nous sommes heureux de vous inviter à venir découvrir l’onduleur UPSaver, ainsi que toute la gamme de solutions dédiées aux datacenters de Legrand, sur le salon Data Center World, au stand G40. 

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QUESTIONS À
DR
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‘‘ Avec l’augmentation des prix de l’énergie, une réflexion sur l’utilisation du mode éco est pertinente, cela permet d’améliorer le rendement des onduleurs de 2 à 3 % et de diviser par deux les pertes énergétiques.

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