Lumières
Bars, cafés, restaurants
Sobriété lumière
Directeur de la publication
Jean Tillinac
Édition 3e Médias
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Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène, Frédéric Bergossen
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Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com
Conception graphique et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris
Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue
© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite.
Dépôt légal : octobre 2022 ISSN : 2259-3772
La sobriété énergétique va-t-elle accélérer les rénovations de l’éclairage, tant en intérieur qu’en extérieur ? Cela semble ne plus faire aucun doute désormais, depuis l’annonce faite, jeudi 6 octobre, par la Première ministre, Élisabeth Borne, des solutions préconisées dans le cadre du plan de sobriété énergétique pour réduire notre facture d’électricité.
Qui dit réduction de la facture, dit bien évidemment diminution des consommations. Il est une habitude, en ce qui concerne l’éclairage, de vouloir économiser l’énergie en éteignant. Radical, efficace, sans appel. On n’allume pas, on ne consomme pas. Pourquoi, par exemple, éteindre l’éclairage public au milieu de la nuit, si le reste du temps il continue à fonctionner avec des sources énergivores, comme c’est le cas la plupart du temps ? Le plan de sobriété énergétique recommande d’ailleurs, entre autres, « (d’)étendre les bonnes pratiques en matière d’éclairage public en passant à l’éclairage led ». En effet, la technologie led constitue une première étape indispensable pour répondre aux enjeux énergétiques grâce à sa faible consommation et à sa longue durée de vie.
Tout laisse à penser donc, que les freins sont définitivement levés concernant la mise en place de cette sobriété lumière, plébiscitée depuis plusieurs années déjà en éclairage extérieur par les concepteurs lumière qui parlent de trames noires, de transition vers l’obscurité, de moments de pénombre. Et le décret de décembre 2018 s’emploie parfaitement à inciter à plus de modération en la matière, avec pour objectif de limiter les nuisances lumineuses et de respecter la faune et la flore.
Le plan sobriété énergétique incite également, en intérieur, à faire appel à des systèmes de gestion : « Dans les bureaux, moderniser l’éclairage, l’associer à des automatismes de détection de présence et d’asservissement à la lumière du jour, c’est réduire immédiatement de 10 % sa facture électrique globale ». Ce que les professionnels de l’éclairage n’ont de cesse de démontrer par la mise en œuvre de bonnes pratiques (justement) : en dosant bien la lumière et en équipant les installations de dispositifs de détection de présence, de lumière du jour, de systèmes de variation d’intensité, il est facile et rapide de réaliser des économies, mais aussi d’améliorer la qualité de la lumière. De plus, ces systèmes se dotent désormais de spectre lumineux et de cycles de variations de températures de couleur qui se rapprochent le plus possible de ceux de la lumière naturelle pour notre plus grand confort.
En filigrane tout au long de ce numéro, sobriété et lumière s’associent au travers de témoignages d’experts, d’applications exemplaires, de produits performants, de technologies efficaces, avec un double objectif : réaliser des économies et améliorer notre bien-être !
INTERVIEW CROISÉE
Vincent THIESSON, vice-président de l’Association
concepteurs lumière et éclairagistes
BAVA, président de la Fédération française du paysage
ACTUALITÉS
Plan de sobriété énergétique : vers une accélération de la rénovation en éclairage ?
Lumen, la Cité de la Lumière, à Lyon
25 ans de l’ACE racontés par Roger Narboni
Lébénoïd : 100 ans de fabrication et de savoir-faire à la française. Interview de Christophe Bayol, directeur général
Sécurlite ouvre son showroom parisien Gautier Renoux, élu président du Gil-Syndicat du luminaire Philippe Holtzhausser nommé directeur commercial et marketing de Trilux France
David Meyer, responsable marketing spécialisé en éclairage : une compétence à « louer »
LightingEurope : les initiatives de développement durable de l’UE
Lampes et tubes fluorescents : fin annoncée pour 2023
Meljac : une progression de 15 % de son CA en 2021
PROJETS
PERSPECTIVES
WITKOWSKI,
général
Charles VICARINI, concepteur lumière, Studio Vicarini
lumière et obscurité
Concepteurs lumière et paysagistes : la lumière au cœur de l’intelligence collective
La Fédération française du paysage (FFP), fondée en 1982, est organisée en 10 associations régionales. Elle a pour objectif de promouvoir les questions liées au paysage et de favoriser son adaptation dans un contexte de changement climatique. Elle regroupe environ 800 paysagistes, soit près d’un professionnel sur trois, dont la plupart ont le titre de « paysagiste concepteur », reconnu dans la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Il s’agit de paysagistes titulaires d’un diplôme délivré par un établissement public français ou européen d’enseignement supérieur de paysage, ainsi que de personnes ayant fait reconnaître les acquis de leur expérience professionnelle (VAE) par le ministère de la Transition écologique et solidaire.
L’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE), créée en 1995, compte une centaine de membres. Elle fédère à l’origine des éclairagistes de théâtre, des plasticiens ou ingénieurs de bureaux d’études. Aujourd’hui, une nouvelle génération s’affirme, constituée d’architectes, de paysagistes ou de designers. Son but est de développer le métier au sein de rencontres professionnelles afin de le faire mieux connaître et également de proposer des formations au sein de partenariats avec des écoles d’enseignement supérieur et universités. Elle a également pour objectif de favoriser un usage rationnel et innovant de la lumière, de contribuer aux débats sur l’environnement et l’aménagement du cadre de vie et de s’engager sur le respect des règles déontologiques relatives à l’exercice du projet.
Lumières
Vincent THIESSON
Vice-président de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes
Comment vos associations respectives sont-elles structurées ?
Henri Bava – La récente reconnaissance de la profession a été obtenue grâce à un long travail d’harmonisation des écoles, soit un cursus à bac + 5, avec un titre commun qui nous rassemble, et à la création d’un code de déontologie dont chaque membre de la FFP est signataire. Notre organisation, avec un siège social à Paris et des centres régionaux, nous permet d’être à la fois en relation directe avec les ministères et en prise avec les particularités de chaque territoire.
Vincent Thiesson – Les concepteurs lumière, malheureusement, ne bénéficient pas de cette reconnaissance : plusieurs cursus existent, répartis dans différentes écoles et universités qui intègrent des cours sur la lumière à des degrés différents, mais il n’existe pas de formation de concepteur lumière ni de diplôme d’État, cette homologation manque terriblement à notre profession. L’association y travaille !
Comment intervenez-vous dans les projets urbains ? Henri Bava – Nous intervenons à différentes échelles pour répondre à des études lancées par des collectivités territoriales jusqu’à la maîtrise d’œuvre, mais aussi en conseils de l’État pour certains d’entre nous (paysagistes conseils de l’État). Nous profitons d’une certaine ouverture, particulière à la France, sur la définition de l’urbanisme, pour intervenir
Henri BAVA
Président de la Fédération française du paysage
comme paysagistes-urbanistes. Les paysagistes concepteurs, devenus souvent mandataires d’équipes pluridisciplinaires, prennent en charge des projets à l’échelle de quartiers et peuvent en réaliser les espaces publics. On commence par s’installer sur des sols, au sens large, on regarde leur qualité afin de bien comprendre comment le vivant s’y inscrit, comment on peut amplifier la biodiversité, où et de quelle façon l’architecture peut s’implanter. C’est là que paysagistes et concepteurs lumière se rejoignent : nous cherchons ensemble le meilleur moyen d’intégrer, de jour, la lumière par rapport aux végétaux, selon leur orientation, et de nuit, en tenant compte de la faune et de la flore. Le projet va générer des pratiques, par exemple se protéger de la lumière du soleil par le filtre des canopées ou dans le clair-obscur de la végétation qui va tamiser un espace, ou encore par l’agencement spatial et les ombres portées des bâtiments. Ce qui m’intéresse particulièrement, c’est comment nous allons travailler pour passer de situations diurnes à des ambiances nocturnes, par des phases intermédiaires de lumière, et créer des parties peu ou pas éclairées qui laissent la place au ciel. Nous réfléchissons ensemble pour éclairer, tout en laissant les végétaux se reposer la nuit, sans nuire à la sécurité. Je souhaite utiliser l’obscurité comme puissance positive, comme à Venise ou à
Lumières Interview croisée
Berlin, par exemple. La question du dosage de la lumière se pose alors et c’est pour cette raison que nous faisons appel à l’expertise des concepteurs lumière.
Vincent Thiesson – En extérieur, nous nous intéressons surtout à la dimension nocturne des espaces, ce qui implique les moments de lumière et les moments de pénombre ou de noir. Notre traitement de l’espace urbain vient interroger la notion de vivant évoquée par Henri Bava, celle de la biodiversité ultra-sensible et enfin, l’usage des espaces. Car la lumière vient accompagner ces usages, mais elle va aussi en créer. Je prends un exemple : imaginons que l’on projette une marelle au sol de nuit, que se passe-t-il ? Eh bien tout le monde se précipite pour jouer à la marelle. Autre exemple : aménager des moments d’obscurité de façon régulière afin d’observer le ciel étoilé un soir de pleine lune. Tous ces jeux de lumière sont possibles et permettent de bénéficier de l’éclairage seulement là et quand on en a besoin, et inversement, n’éclairons pas si cela ne se révèle pas nécessaire. La temporalité est devenue essentielle dans nos études, et on doit pouvoir agir pour modifier la lumière. Cette notion se trouve au cœur des débats sur la maîtrise de l’énergie actuellement : on n’a jamais réalisé autant d’économies qu’en jouant sur cette temporalité. Notre rôle à nous, éclairagistes, est de faire passer ce message afin d’essayer de faire évoluer la culture de lumière locale…
Comment paysagistes et concepteurs lumière travaillent-ils ensemble ? Henri Bava – Le concepteur lumière apporte une nouvelle compréhension de l’espace car il raconte une autre histoire que celle déroulée à la lumière du jour. Et je le découvre à travers nos échanges et les idées qui génèrent l’usage nocturne des lieux. Cela passe par une identité forte de ces espaces. Le concept des trames noires va encore plus loin puisque là, on décide de ne pas tout éclairer et de laisser la place au « vivant », à la biodiversité, aux animaux, y compris en ville. Les mêmes lieux constitués relient l’approche du paysagiste à celle du concepteur lumière et se transforment en diurne ou nocturne. Le paysagiste donne le fil conducteur, mais laisse au concepteur lumière carte blanche pour développer un concept complémentaire. Chacun réfléchit de son côté, puis nous échangeons à travers un processus de projet commun, ce qui nous permet de prendre le recul nécessaire pour mieux revenir ensemble afin de créer un projet combiné.
Vincent Thiesson – La base de toute réflexion reste la conception et les enjeux que le paysagiste va nous donner. Et dans ce schéma, on va s’y reconnaître et apporter la petite touche afin de poursuivre ces engagements à la nuit tombée. Si nous travaillons sur la nuit, le jour, nous sommes aussi présents et avançons dans la même direction pour répondre aux mêmes interrogations. Par exemple, sur la place de la Comédie à Montpellier, Henri Bava nous avait demandé de ne pas ajouter de mâts, car ceux en place étaient conservés ; il fallait donc réinventer l’éclairage. Concepteur lumière, paysagiste, nous sommes tous les deux des concepteurs, c’est par l’échange que nous trouvons la bonne solution ; ensuite, la technique nous donne les moyens d’atteindre nos objectifs.
La technique contribue-t-elle à l’intégration de la lumière dans le paysage ou au contraire représente-t-elle une contrainte ?
Vincent Thiesson – Incontestablement, l’évolution de la technique a apporté énormément à la qualité de la lumière. Au lieu de subir la lumière, on s’aperçoit qu’elle devient vivante : elle peut animer, scénographier, mettre en valeur des espaces parce qu’elle-même offre de nouvelles propriétés. La temporalité dont je parlais précédemment devient complètement accessible ; elle est très intéressante au moment où l’actualité nous oblige à contrôler les consommations. Nous pouvons continuer à éclairer, mais en agissant à la fois sur ce qu’on veut éclairer, comme l’expliquait Henri Bava, et combien de temps. Cette technologie n’a rien de nouveau, mais jusque-là, les maîtres d’ouvrage ne savaient pas trop comment la prendre en compte, alors que maintenant, avec les enjeux énergétiques, la temporalité va devenir une priorité. Éteindre, par exemple, l’éclairage de toute une rue est un non-sens car, à un moment donné, on va avoir besoin de cette lumière pour des raisons d’ambiances, de sécurité, de poésie, et cette temporalité prend alors toute son importance.
Henri Bava – On peut parler de révolution et aussi de prise de conscience des maîtres d’ouvrage qui demandent une spatialité au concepteur lumière, pour qu’il y ait une dimension nocturne bien particulière ; compte tenu des enjeux environnementaux, il devient indispensable de faire appel à des spécialistes qui savent maîtriser la lumière et en réduire l’impact. La technique permet une plus grande réactivité à la vie sociale.
“Le concepteur lumière apporte une nouvelle compréhension de l’espace car il révèle une autre histoire que celle déroulée à la lumière du jour. ” Henri Bava
Vincent Thiesson – La technique nous a aussi permis de limiter les nuisances lumineuses : certes, si on allume on consomme, mais beaucoup moins, et on ne pollue pas pour autant. C’est notre rôle, à nous, concepteurs lumière, d’éclairer pour les humains tout en préservant l’obscurité pour la biodiversité. Cela peut apparaître comme une contradiction, mais en fait, il s’agit plutôt d’une association de deux notions fondamentales que nous maîtrisons bien désormais. Et j’irai même jusqu’à parler de trame évolutive, terme que je préfère à trames noires. Imaginons que nous prenions le parti de ne pas éclairer une zone naturelle sensible mais accueillant des usages ; on anticipe, et on passe juste des fourreaux en sous-sol en prévision d’un futur câblage qui permettra une mise en lumière ultérieurement.
À quelles contraintes devez-vous faire face lors du projet lumière ?
Henri Bava – À des contraintes budgétaires, bien sûr, un grand classique ! Les exigences relatives à l’eau, la lumière, aux plantations, se multiplient, et c’est tant mieux. Il faut donc parvenir à rééquilibrer les masses budgétaires. Et la lumière a pris toute sa place. Aujourd’hui, on ne peut pas faire l’impasse sur la lumière, il y a une masse critique en dessous de laquelle on ne peut pas descendre. Par conséquent, il faut réfléchir aux autres postes sur lesquels les économies sont possibles, par exemple les revêtements de sol : au lieu de les changer, on les répare ou, mieux, on désimperméabilise. À Montpellier, nous avons conservé le sol existant de la place de la Comédie et l’avons traité, ce qui nous a autorisés à étendre le projet à l’esplanade qui va devenir un parc.
Vincent Thiesson – D’où l’importance de bien définir ensemble les objectifs du projet dans les limites du budget imposé, de vérifier la composition nocturne et d’aller à l’essentiel.
Henri Bava – Et parlons des contraintes patrimoniales ou culturelles ! À Montpellier, par exemple, la dernière mise en lumière de la place de la Comédie avait été réalisée par Yann Kersalé il y a plusieurs années et utilise le fameux bleu : il est devenu un tel signe identitaire pour les Montpelliérains qu’il est hors de question de le supprimer.
Peut-on parler de tendances dans la façon d’aménager et d’éclairer les espaces publics ?
Vincent Thiesson – Je préférerais utiliser le mot de « courant ». Prenons l’exemple des trames noires : cela fait quinze ans
qu’on y réfléchit, et tout à coup, on met un mot dessus ! On s’efforce depuis des années de limiter les consommations d’énergie et maintenant, cela devient une obligation. On peut parler de signature ou de vocabulaire lumineux : les mises en lumière évoluent d’une période à une autre, la façon d’éclairer les bâtiments ou les quartiers change, et le regard sur la mise en scène nocturne n’est plus le même.
Henri Bava – En effet, prenons les façades : elles ne sont plus « douchées de lumière » comme avant. Les concepteurs lumière choisissent d’accentuer certains détails et laissent deviner la partie du bâtiment restée dans l’ombre.
Et demain ? Comment voyez-vous la conception lumière du paysage ?
Vincent Thiesson – Je pense que nous devons continuer à travailler en symbiose. Nos deux professions ont besoin l’une de l’autre. Je me nourris de la matière paysagiste du projet pour inventer le concept lumineux. Lors des premières réunions, je me plonge dans l’histoire du paysage, je ne parle jamais lumière au début. Ensuite, je vais puiser dans l’imaginaire, la culture, la technologie pour trouver ce qui va pouvoir répondre aux objectifs du projet. J’ai besoin de cette matière pour démarrer et je suis beaucoup plus à l’aise si on travaille sur des réaménagements parce que le champ des possibles est un peu plus large, l’inventivité est là, plutôt que d’intervenir sur un projet qui est déjà figé. Henri Bava – Dans chaque projet, on recherche le code source, ce n’est pas le dessin ni la composition, mais le « moteur », la dynamique qui va perdurer et guider pendant tout le processus de l’étude jusqu’à la réalisation, et aussi après, une fois le projet terminé, lors des évolutions nécessaires : c’est cela qui nous relie. Chacun essaie de nourrir cette dynamique avec son savoir-faire, c’est ce travail en équipe qui est fascinant, cette intelligence collective qui s’articule, et se développe au cours du projet.
Vincent Thiesson – En effet, la lumière est passée du lot technique à la conception au sens large. D’autres intelligences viennent nourrir le projet, les écologues, les agences environnementales, en apportant des réponses dans d’autres domaines. On se trouve au centre d’un écosystème qui s’élargit de plus en plus…
Propos recueillis par Isabelle Arnaud“Je me nourris de la matière paysagiste du projet pour inventer le concept lumineux.” Vincent Thiesson
Denombreux ministres étaient mobilisés, ce jeudi 6 octobre, pour présenter le plan de sobriété énergétique pour la France. Ce plan « propose des solutions pour toutes les consommations : chauffage, éclairage, outils numériques », indiquait la Première ministre Élisabeth Borne. Et en effet, avec plus de 14 pages sur 50 qui y font référence, l’éclairage n’a cette fois pas été oublié par les autorités, conséquence, sans doute, de la conjonction de l’urgence à trouver des solutions et des actions de communication qu’ont menées le Syndicat de l’éclairage avec l’ADEME en faveur de l’accélération des rénovations (voir entre autres les guides Rénover l’éclairage des bâtiments tertiaires et Rénover l’éclairage extérieur). Voici quelques morceaux choisis des grandes propositions par secteur : L’État exemplaire
Accélérer le déploiement de travaux à gains rapides sur les bâtiments de l’État et de ses opérateurs.
Le gisement énergétique de travaux à gains rapides, déployables à très court terme, est important. Ces travaux sont très variés : outils de régulation et de pilotage comme des thermostats intelligents, changement de chaudière, isolation, passage de l’éclairage en led...
Les établissements recevant du public, activités tertiaires et marchandes
Les secteurs du commerce, des services marchands et du tourisme se sont engagés pour des abaissements d’éclairement de 30 % en présence du public dans les grandes et moyennes surfaces ainsi que dans les centres commerciaux et, lorsque cela est possible, dans les magasins, et de 50 % en l’absence de publics.
Les entreprises
Mieux lutter contre le gaspillage et encourager les économies d’énergie. Dans les bureaux, moderniser l’éclairage, l’associer à des automatismes de détection de présence et d’asservissement à la lumière du jour, c’est réduire immédiatement de 10 % sa facture électrique globale.
Industrie
Pour l’immobilier logistique, réduire la consommation énergétique de l’éclairage : généraliser l’usage des leds, parfois avec détection de présence, et réduire, voire éteindre la nuit, l’éclairage des enseignes lumineuses et, sous réserve des contraintes de sécurité, celui des bâtiments.
Sport
Réduire de près de 50 % le temps d’éclairage avant et après les matchs pour les compétitions se déroulant en journée et de plus de 30 % pour les matchs en soirée, grâce à l’engagement de la Ligue de football professionnel, de la Ligue nationale de rugby, des clubs professionnels et des diffuseurs TV.
Collectivités territoriales
Étendre les bonnes pratiques en matière d’éclairage public en passant à l’éclairage led.
L’éclairage public est le deuxième poste de consommation d’énergie des communes après les bâtiments, avec 12 % des consommations et 18 % des coûts d’énergie. Cela représente 31 % des dépenses d’électricité.
Sur les 10 millions de points lumineux du parc de l’éclairage public français, 45 % ont plus de 25 ans. Une simple mise à niveau en passant à des éclairages led avec pilotage automatisé permettrait une économie d’énergie, dès les premiers mois, de 40 à 80 % avec un retour sur investissement complet entre 4 et 6 ans. n
Située dans le quar tier de Confluence au cœur de Lyon, Lumen, la Cité de la Lumière, est le nou veau hub européen de la lumière, rassem blant sur 6 500 m² et 9 étages des acteurs de la recherche et de l’innovation, de la formation et du monde économique autour de l’éclairage et de la lumière. Le premier étage abrite un espace Recherche & Innovation piloté par l’ENTPE (École nationale des travaux publics de l’État) et son espace Formation piloté par le Campus Lumière. Il rassemble sur 400 m² des équipements scientifiques et techniques de classe mondiale, financés dans le cadre d’un CPER (contrat de plan État/région) et mis à dispo sition des chercheurs et des entreprises (sous forme de prestations) par un consortium de laboratoires de recherche coordonnés par l’ENTPE : salles jumelles d’analyse des effets colorés, hall d’essai et de démonstra tion, salle de cinéma haute luminance, équipement de mesures photomé triques bidirectionnelles pour les matériaux, autres équipements ouverts à la location.
L’espace Formation intègre une salle de formation et d’expérimentation Lab Lumière (60 m²) ainsi qu’un parcours interactif et immersif de découverte de la lumière, de ses innovations, de ses usages et de ses métiers (120 m²), mis à disposition des jeunes apprenants et de leurs enseignants dans le cadre des actions du Campus Lumière, et aussi des entreprises pour des sessions de formation interne ou de présentation à des clients, des prescripteurs, dans le cadre de prestations.
Au 2e étage, l’Innovation Trail est une plateforme d’exposition des lumières innovantes pilotée par le Cluster Lumière, ainsi qu’un espace d’exposition composé de 23 box ouverts de 11 m² chacun, disponibles à la location sur une ou deux années et destinés à mettre en avant les innovations des entreprises de l’éclairage et de la lumière.
Ce centre bénéficie de la proximité des bureaux du Cluster Lumière, du Campus Lumière et de l’animation Lumen (situés au 2e étage), dont les équipes présentent régulièrement l’ensemble des box aux visiteurs du bâtiment et assurent la mise en contact des visiteurs avec les entreprises exposantes.
Aux 3e et 4e étages : des bureaux entièrement aménagés et équipés intégrant de 2 à 8 postes de travail, pour des locations très flexibles (à partir d’un mois). Les 5e, 6e et 7e étages comprennent des surfaces aménageables sur mesure à partir de 150 m² et 20 postes de travail au moins, pour des locations à partir d’un an.
Le 8e étage et le rooftop au 9e étage offrent des espaces réceptifs : six salles de réunion (capacité de 10 à 24 personnes), une salle de conférence (capacité de 80 personnes), un espace détente avec bar et terrasse (capacité de 50 personnes), un rooftop avec une vue exceptionnelle sur le Rhône et Lyon.
Lumen, la Cité de la Lumière
quai Perrache
Plan de sobriété énergétique : vers une accélération des rénovations en éclairage ?
Lumen, la Cité de la Lumière, à Lyon
25 ans de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes racontés par Roger Narboni
En 1995, Georges Berne, Pierre Bideau, Philippe de Bozzi, Louis Clair, Laurent Fachard, Gérard Foucault, Philippe Hutinet, Roger Narboni et Jean Sabatier, travaillaient tous avec la lumière, décident de se fédérer en association. Roger Narboni, concepteur lumière, Concepto, co-fondateur et premier président de l’ACE, raconte.
L’idée de créer une association qui regrouperait des faiseurs de lumière remonte à 1987. Quel a été l’élément déclencheur ? Roger Narboni – Cette année-là, le Grand Palais organisait un événement (le Salon des Artistes Décorateurs qui avait pour thème Le temps des créateurs et quelques éclairagistes, issus de métiers différents (pour la plupart travaillant chez des fabricants) y prenaient la parole et je les ai rencontrés à ce moment-là. Plasticien de formation, je m’étais déjà auto-déclaré concepteur lumière, car le terme anglais « lighting designer » se rapportait davantage aux éclairagistes de l’intérieur (de centres commerciaux, sièges sociaux, etc.) ; cependant, rares étaient ceux qui avaient déjà créé leurs société (Louis Clair a fondé Light Cibles en 1983), même si plusieurs commençaient à travailler en free-lance. Les interventions se sont enchaînées dans les années qui précédaient (la tour Eiffel avec Pierre Bideau fin 1985) comme dans celles qui suivirent : La Grande Arche de la Défense avec Louis Clair, Notre-Dame de Paris dont nous avions réalisé l’étude conjointement avec Italo Rota en collaboration avec Louis Clair, la place des Terreaux à Lyon avec Laurent Fachard, etc. Notre métier se faisait connaître (notamment grâce à l’exposition et au colloque international « La lumière et la ville » que j’ai organisé en 1991 à La Défense) et nous-mêmes, nous nous croisions de plus en plus au fil d’événements sur l’éclairage et nous nous réunissions de temps en temps. Personnellement, je tenais à construire une association afin de mieux faire connaître notre métier, j’utilisais déjà le nom de concepteur lumière pour mes interventions. Mais comme le terme n’a pas fait l’unanimité, nous avons conservé le mot « éclairagistes », ce qui a donné le nom d’Association des concepteurs lumière et éclairagistes. Au même moment, se créait l’association européenne des lighting designers, ELDA, aujourd’hui disparue (en 2014). Tout ce mouvement contribuait à défendre notre profession : jusqu’alors, les bureaux d’études des fabricants avaient,
en France, le monopole des études éclairage en extérieur, et tout à coup, apparaissaient des éclairagistes free-lance dont le travail ouvrait la porte à des concepts lumineux indépendants de toute marque.
Comment rassembler un métier qui, peu de temps auparavant, n’avait pas encore de nom ?
Roger Narboni – Je crois que l’existence de l’association a fait prendre conscience à bon nombre de techniciens chez les fabricants de ce qu’ils voulaient vraiment faire, et les a aidés à franchir le pas pour se mettre à leur compte. Des éclairagistes du spectacle, déjà indépendants, se sont reconnus dans notre association et nous ont rejoints. Enfin, quelques jeunes sont venus grossir les rangs, séduits par nos réalisations, pour certaines très médiatisées, et le premier ouvrage « La lumière urbaine » que j’ai écrit sur notre métier, paru en 1995 aux Éditions du Moniteur, présentait un grand nombre de projets de concepteurs lumière. L’ACE est restée très franco-française, mais cela est en train de changer, je crois. En fait, jusque récemment, la plupart des concepteurs lumière ne s’intéressaient guère à l’export : ils intervenaient essentiellement en France, car ne maîtrisaient pas toujours l’anglais.
Quelles autres évolutions a connues le métier de concepteur lumière ?
Roger Narboni – La reconnaissance du métier, grâce à l’ACE, a marqué une grande étape. Cela a pris longtemps, mais on a fini par convaincre les maîtres d’ouvrage qu’il fallait demander des concepteurs lumière dans les équipes de maîtrise d’œuvre. Comparé à d’autres associations nationales, comme en Italie où il n’y a jamais d’appels d’offres qui intègrent de concepteurs lumière, nous, en France, nous avons plutôt bien défendu notre métier. Cela faisait d’ailleurs partie des premiers objectifs de l’ACE.
“Il faut se réinventer pour tous les métiers du futur”
Le colloque « Penser la ville par la lumière » (et aussi ouvrage d’Ariella Masboungi, architecte urbaniste en chef de l’État, publié en 2003), organisé à la Grande Arche au début des années 2000, nous a également beaucoup aidés en ce sens, ainsi que les Rencards de l’ACE qui ont permis de nous faire connaître auprès des professionnels. En revanche, et c’est sans doute un de nos échecs, nous ne sommes pas parvenus à atteindre le grand public pour qui notre métier reste encore une énigme la plupart du temps.
L’ACE a fait paraître « La conception lumière » aux Éditions du Moniteur en 2017. Cet ouvrage n’a-t-il pas marqué une étape supplémentaire dans la reconnaissance de la profession ?
Roger Narboni – Oui, en effet, il participe à faire découvrir notre métier d’autant qu’il a mobilisé un grand nombre de contributeurs, tous concepteurs lumière ! Il dresse un état de l’art en détaillant les bonnes pratiques, les étapes-clés de notre travail. Il compte d’innombrables illustrations sur plus de 400 pages et rassemble une vingtaine de témoignages issus de tous horizons professionnels. Cependant, les efforts de l’association n’ont pas encore abouti à obtenir un diplôme d’État qui, à mon avis, permettrait aux jeunes générations de s’investir davantage dans ce métier. Nous demandons depuis longtemps, en vain, une filière d’enseignement dédiée à la conception lumière comme il en existe dans plusieurs pays, en Allemagne, en Espagne, en Italie, par exemple, qui bénéficient d’un cursus en master ! Nous avons même essayé de monter une école privée mais nous avons rencontré d’autres difficultés, à savoir un manque d’enseignants : difficile d’être à la fois au four et au moulin ! On nous a souvent répondu que ce métier était accessoire, très
peu représentatif, alors qu’aujourd’hui il se trouve au centre des débats sur la sobriété énergétique ! Et si nous, concepteurs lumière, nous ne parvenons pas à nous réinventer, la profession risque de disparaître !
Comment les concepteurs lumière peuvent-ils se réinventer ? Roger Narboni – Il faut que nous nous impliquions davantage dans les questions cruciales comme le changement climatique, l’obscurité, les enjeux environnementaux. Je pense qu’il faut évoluer vers la bioconception lumière, que nous devenions plus écologues et biologistes dans nos fibres. Et c’est la prospective : créer la lumière du futur et cesser de regarder derrière nous et continuer à faire ce qu’on a toujours fait. Mais ne nous méprenons pas : il existe bien toute une génération de concepteurs lumière avec des valeurs morales, une éthique, mais il faudrait qu’ils soient plus nombreux à théoriser sur la conception lumière, sur la ville. Peut-être qu’un jour, il y aura des bio-concepteurs lumière qui feront de la bioluminescence, des éclairages respectueux de la faune et de la flore, qui seront des experts de l’environnement, de la préservation… parce qu’on aura toujours besoin d’éclairage ! n
Lumières Actualités
Lébénoïd : 100 ans de fabrication et de savoir-faire à la française
Christophe Bayol, directeur général de l’entreprise depuis 2018, nous raconte l’histoire de cette entreprise lyonnaise et ardéchoise, née en 1922, spécialisée dans les luminaires fonctionnels pour logements collectifs.
Comment Lébénoïd est-elle passée de la fabrication d’isolant électrique à celle d’appareils d’éclairage ?
Créée en 1922 à Villeurbanne (69), la société fabriquait des ustensiles de cuisine en matière thermodurcissable. Nous sommes alors au début du XXe siècle, en pleine phase d’électrification en France, l’entreprise, pour diversifier son activité, avait conçu un isolant électrique qu’elle avait appelé « ébénoïd ». Le nom est composé de deux parties : « ében », comme le bois, qui est un matériau robuste et isolant, et la terminaison « oïd » qui, à l’époque de la création de l’entreprise, avait une conation futuriste (et qui signifie aussi « qui se rapporte à »). Dans les années 1950, L’Ébénoïd(1) se diversifie et produit de nouveaux accessoires électriques plus orientés domestiques, puis des hublots, et étend ensuite ses gammes aux luminaires fonctionnels. L’éléphant présent dans le logo existe depuis le début et symbolise la robustesse du produit L’Ébénoïd sur lequel, à l’origine, l’animal reposait sa patte. Les passages d’un produit à l’autre se sont effectués sans changements radicaux, l’entreprise restant un industriel utilisant des matières thermodurcissables ou polymères injectables. Puis, au cours des vingt dernières années, L’Ébénoïd change de mains plusieurs fois : elle est rachetée par Entrelec, fabricant d’accessoires électriques, qui souhaite opérer une véritable synergie industrielle. Dans la foulée, en 2001, Entrelec est rachetée à son tour par le groupe helvético-suédois ABB France au sein duquel la marque L’Ébénoïd se retrouve seul fabricant de luminaires. En 2017, j’intègre L’Ébénoïd comme directeur commercial. Après une formation technique et une école de commerce, j’ai suivi un parcours dans le monde de l’électricité, de la distribution professionnelle (en 1995, je vendais des produits L’Ébénoïd !), en passant par des fabricants de matériels électriques et enfin, des installateurs. En 2018, ABB décide de revendre l’entreprise : Sylvain Palombo et moi-même montons un projet afin d’acquérir L’Ébénoïd via la holding Lighting Developpement, accompagnés par notre partenaire financier Ciclad. La marque devient alors Lébénoïd et se dote d’un nouveau logo affirmant le dynamisme et la modernité de la marque pour mieux se projeter dans le futur.
Lébénoïd est redevenue un industriel français indépendant, quelle est son organisation actuelle ? L’entreprise dispose d’un service R&D, d’un bureau d’études mécanique et électronique, d’un laboratoire électrique et photométrique et de deux usines : une basée en France, à Vernosc-lès-Annonay en Ardèche (ouvert en 1975), et une en Tunisie, proche de Tunis. Nous avons également deux sites de stockage, un à Vernosc et un autre en Belgique. Aujourd’hui, Lébénoïd compte 120 collaborateurs et son chiffre d’affaires est de 31 millions d’euros. Nous commercialisons nos produits majoritairement
en Europe (France, Belgique, Pays-Bas), mais aussi en Afrique du Nord et de l’Ouest. Nos gammes nous permettent d’adresser des marchés aussi divers que celui du logement collectif (luminaires historiques, notamment les hublots et réglettes de salle de bains qui ont fait la notoriété de la marque), du logement individuel, du tertiaire, du commerce, de l’industrie, du sportif, ainsi que de l’extérieur (parkings et abords d’immeubles, par exemple). Lorsque nous avons repris la marque, nous l’avons redynamisée en l’adaptant pour lui redonner du sens et surtout pour retrouver l’adhésion de tous les collaborateurs.
Par « redynamiser la marque », vous voulez dire créer de nouvelles gammes ?
Oui, même plus que cela, l’innovation a toujours été au cœur de la stratégie de Lébénoïd : en 1977 déjà, la marque lançait le premier hublot à économie d’énergie avec lampe fluocompacte ! Dès 2010, elle commercialisait ses propres hublots led développés en interne et, en 2019, le premier luminaire pour le logement qui s’installe sans aucun outil. Nous avons toujours eu cette volonté d’innover et d’apporter aux clients des produits répondant à leurs besoins et qui offrent facilité de montage, durée de vie augmentée, réduction de consommation d’énergie, possibilité de maintenance (réparabilité). Mais surtout, cette redynamisation nous a conduits à réaliser une croissance externe.
Vous voulez parler de l’acquisition d’Integratech ?
Oui, l’acquisition de cette marque belge de luminaires fonctionnels s’est faite en 2021 via Lighting Developpement. Comme nous avions largement anticipé les problèmes de pénurie de composants, la période Covid n’a nullement constitué un frein dans le développement de l’entreprise. Nous avons continué à aller de l’avant. Nous avons cette chance, aussi, de disposer de deux usines de production qui permettent des délais de fabrication très courts et des délais de transport quasiment nuls. Ce qui a représenté un réel atout pour Lébénoïd ; nous avons mobilisé nos équipes achats et notre service logistique pour rester pleinement opérationnels, et nous poursuivons ces efforts encore aujourd’hui afin d’apporter le service attendu par nos clients. Le Covid a été une période difficile pour tous, avec des changements d’habitudes de travail, des bouleversements. Mais nous sommes sortis renforcés de cette période.
Après 100 ans d’existence, quelle est l’ambition de Lébénoïd ?
Notre ambition est bien sûr d’inscrire la marque dans la durée ; donner toute la ressource nécessaire à l’entreprise pour aller de l’avant en relevant les défis environnementaux qui nous incitent à améliorer nos process dans le cadre d’amélioration continue, d’accentuer le développement de produits écoconçus et communicants qui permettent d’optimiser les consommations d’énergie, de maximiser à chaque fois que cela est possible la production locale. Autant d’éléments structurants pour l’entreprise et différenciants qu’apprécient nos clients aujourd’hui, et demain probablement encore davantage face à toutes les contraintes environnementales et normatives qui nous entourent. Nous mettrons tout en œuvre pour que Lébénoïd devienne un acteur français majeur de l’éclairage fonctionnel, tout en demeurant au plus près des préoccupations et des besoins de nos clients et de nos partenaires. n
(1) La rédaction a opté pour l’écriture « L’Ébénoïd » à chaque fois qu’il est fait mention de la marque avant le changement d’orthographe.
Sécurlite ouvre un showroom parisien
Stéphane
Aubry, directeur général de Sécurlite, a inauguré le showroom de la marque situé au 12, rue Lamartine dans le 9e arrondissement, à la même adresse que le showroom Roger Pradier (directeur Jean-Michel Vergain). Au programme, outre les gammes phares de la marque, les visiteurs ont pu découvrir le luminaire Systeo dont le designer Michel Tortel en a présenté les principaux atouts. Pour la première fois, Sécurlite allie son savoir-faire technique à la réflexion créative d’un designer et propose, avec Michel Tortel, une gamme complète d’appliques et d’encastrés à la fois décorative et résistante.
Gautier Renoux, nouveau président du GIL-Syndicat du luminaire
Enm"ai dernier, le conseil d’administration du GIL a élu Gautier Renoux, gérant de la société ASled, à la présidence de l’association. Il succède à Marie-Pierre Le Strat. Gautier Renoux a détaillé les orientations qu’il souhaite donner à son mandat.
« L’histoire du GIL-Syndicat du luminaire est riche de 204 ans d’existence, ce qui va m’obliger à être humble et sérieux dans mes choix. J’espère néanmoins pouvoir écrire une nouvelle page de l’histoire de ce syndicat. Je souhaite accélérer la modernisation de notre syndicat, renforcer notre communication et valoriser notre image. Il me paraît donc nécessaire de demander au conseil d’administration de mener une réflexion sur notre nom et notre logo.
Il est également temps de renforcer l’équipe de salariés pour proposer un service toujours plus qualitatif à nos adhérents. Les réglementations et les normes doivent devenir, pour nos entreprises adhérentes, de véritables opportunités de développement de marché. Une parfaite connaissance de ces règles est indispensable et notre rôle est d’assurer cet accompagnement. Je souhaite également développer les opportunités d’échanges et de projets communs entre adhérents. Il faut encourager nos savoir-faire et promouvoir un rayonnement en France et à l’international. Les actions à mener ainsi que l’excellent travail de tous nous permettront de dépasser prochainement les 100 adhésions !
Pour ce faire, il est essentiel de favoriser l’accès à nos services et nous prendrons rapidement une initiative dans ce sens.
Pour conclure, je souhaite ardemment que l’ensemble de la filière, qui a su se rassembler autour de Lumen & Lux, puisse développer une franche collaboration pour promouvoir l’importance d’un éclairage de qualité auprès des pouvoirs publics et des consommateurs. »
Philippe Holtzhausser a été nommé directeur commercial et marketing de Trilux France
Pilote de la stratégie de marque et de l’expérience client, Philippe Holtzhausser met son expertise commerciale et marketing au service de l’accompagnement de la transformation de l’entreprise. Son objectif : répondre efficacement à l’évolution du secteur et de ses enjeux, notamment sur le segment du smart lighting, et de la structuration de nouvelles offres de services centrées autour des besoins client. Diplômé de l’ESLSCA Paris, il apporte plus de 15 ans d’expérience dans le commerce international, notamment au sein du groupe Kone. « La performance du groupe Trilux repose sur un socle de valeurs fortes et fédératrices telles que l’innovation, la puissance du collectif et le respect de l’humain. Je suis fier de rejoindre une équipe qui a prouvé son engagement et sa compétence pour améliorer le quotidien des utilisateurs. »
David Meyer, responsable marketing spécialisé en éclairage : une compétence à « louer »
David
Meyer a lancé cette année (voir Lumières No 38) Cohérence
Développement pour partager son expertise dans le domaine du marketing et de l’éclairage.
Son approche est originale puisqu’il propose à ses clients d’intervenir en temps partagé. Le principe est d’accompagner plusieurs entreprises en même temps, en allouant à chacune un temps déterminé. Dans un monde qui se complexifie, s’adjoindre des compétences durables mais aussi flexibles permet aux entreprises de maîtriser leurs coûts et leurs risques. Le temps partagé offre une flexibilité totale à la mission, dans sa nature, dans sa durée et dans son rythme, tout en restant modulable en fonction des futurs développements de l’entreprise. La différence avec le conseil pur est qu’il s’agit d’un accompagnement tant opérationnel que sur la durée. Ainsi, David Meyer s’implique directement au sein de l’entreprise qu’il accompagne tout en portant un regard extérieur. Il intervient principalement en marketing stratégique et opérationnel, c’est-à-dire analyse de marché, redéfinition de l’offre, lancement de produits, promotions, communication… Afin de conserver une certaine cohérence à ses nouvelles activités dans le respect d’une éthique professionnelle, il a choisi d’élargir son secteur au-delà de l’éclairage. Dans la filière électrique, et plus largement dans l’industrie, les possibilités sont nombreuses… Son objectif : mettre au service des PME et des PMI des outils et méthodes empruntés aux grands groupes et rendus concrets. Pour le contacter, scanner le QR code ou écrire à : david.meyer@coherencedeveloppement.fr
Lumières Actualités
LightingEurope : les initiatives de développement durable de l’UE
et qui doivent donc être privilégiées dans le cadre des investissements financiers et des marchés publics ;
• les marchés publics écologiques de l’UE (GPP) : intègre des exigences écologiques dans les dossiers d’appels d’offres publics ;
• le rapport sur la durabilité et la gouvernance d’entreprise : met en place des exigences sur la manière dont les entreprises rendent compte de leurs performances en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG, dite RSE en France).
Les implications pour le secteur de l’éclairage
En mars 2022, la Commission européenne a adopté une proposition en faveur d’un nouveau paquet législatif intitulé « Initiative relative aux produits durables » (Sustainable Products Initiative - SPI sous son abréviation anglaise). Cette initiative, qui fait partie du pacte vert de la Commission, entend garantir que seuls les produits les plus durables soient vendus en Europe. Les propositions retenues dans la SPI visent à encourager les consommateurs à économiser de l’énergie et à opérer des choix durables lors de l’achat de nouveaux produits, notamment en privilégiant des produits réparables.
La proposition de règlement sur l’écoconception des produits durables (Ecodesign for Sustainable Products Regulation - ESPR sous son abréviation anglaise) présente un intérêt tout particulier pour le secteur de l’éclairage. Celle-ci abrogerait et remplacerait l’actuelle Directive d’écoconception. À l’instar de cette directive, les informations relatives aux critères de durabilité seront décidées au niveau du produit. Outre les exigences d’efficacité énergétique de la réglementation actuelle, l’ESPR comprendra des exigences spécifiques relatives au cycle de vie, à la durabilité, à l’utilisation de contenu recyclé, à la réparabilité ainsi qu’à l’utilisation de matières premières.
Ces nouvelles exigences de durabilité seront évaluées et mises en œuvre dans des règles spécifiques à chaque produit, y compris pour les produits d’éclairage.
Un environnement hautement réglementé Cependant, l’ESPR n’est que la partie visible de l’iceberg. En effet, de nombreuses autres initiatives de durabilité verront prochainement le jour, qui auront chacune un impact direct sur le secteur de l’éclairage. Prenons l’exemple des initiatives visant à responsabiliser les consommateurs en vue de prévenir le greenwashing. Ces propositions exigeront des entreprises qu’elles étayent non seulement leurs allégations environnementales relatives à la durabilité de leurs produits, mais qu’elles s’y conforment en ayant recours aux méthodes décrites dans l’initiative SGI (Substantiating Green Claims initiative).
D’autres initiatives phares incluent notamment :
• le droit à la réparation : une série de mesures visant à promouvoir une économie circulaire en donnant la possibilité aux consommateurs de faire réparer leurs produits achetés au lieu de les remplacer ;
• le règlement sur les produits de construction : établit des règles harmonisées en matière de durabilité pour les produits de construction ;
• la taxonomie verte de l’UE : fournit aux entreprises, aux investisseurs et aux décideurs un système de classification des activités économiques permettant d’identifier celles qui sont durables sur le plan environnemental
Les entreprises devront repenser la façon dont elles conçoivent leurs produits. Non seulement les produits devront être économes en énergie et respecter les critères de qualité et exigences d’étiquetage comme aujourd’hui déjà, mais ils devront aussi être conçus de sorte qu’ils puissent être réparables et proposer une durabilité accrue – ces deux prérequis supposant la disponibilité de pièces détachées adéquates sur plusieurs années.
En outre, le recrutement et la stabilité d’un personnel qualifié et expérimenté dans la conception et la fabrication de produits durables deviendront de plus en plus complexes. L’impulsion réglementaire de l’UE en matière de durabilité affectera directement tous les secteurs, du textile à l’électronique en passant par l’industrie cimentière. Résultat : les entreprises impactées s’efforcent désormais de renforcer rapidement leurs compétences internes pour rester à l’avant-garde des tendances réglementaires et du marché.
Des investissements importants pour la reconception des produits et des processus sont nécessaires. Les conséquences seront inévitables sur les stratégies commerciales des industriels. Les prix de vente des produits seront impactés, un pronostic déjà confirmé par les législateurs.
Le volume d’informations que les entreprises devront collecter et mettre à disposition connaîtra également une hausse exponentielle. LightingEurope s’attend à ce que le label énergétique actuel évolue en un label de durabilité qui pourrait inclure un score de réparabilité ainsi qu’une évaluation de la durée de vie. De plus, les entreprises devront garantir que toute allégation de durabilité soit étayée par des preuves.
La mise en place de passeports numériques (DPP) ne devrait plus tarder : ils indiqueront toutes les substances qui composent un produit.
L’accompagnement de LightingEurope
Si l’examen de l’écoconception pour les sources lumineuses est censé démarrer en 2025, les obligations de déclarations de taxonomie ont, quant à elles, d’ores et déjà débuté cette année. De plus, toutes les obligations évoquées ci-dessus devraient être appliquées d’ici 2026, voire 2027, soit dans moins de quatre à cinq ans.
Instance crédible au sein du débat européen sur la durabilité, LightingEurope organise régulièrement des discussions avec des législateurs, des ONG et d’autres organisations professionnelles afin d’expliquer les spécifications du secteur de l’éclairage et d’exprimer les recommandations de nos membres. n
LightingEurope : https://www.lightingeurope.org.
Syndicat de l’éclairage : https://www.syndicat-eclairage.com/
Lampes et tubes fluorescents : fin annoncée pour 2023
En application du règlement (UE) 2019/2020(1), établissant des exigences d’écoconception pour les sources lumineuses et les appareillages de commande séparés, et de la directive européenne 2011/65/UE(2) sur la réduction des substances dangereuses(3), la fabrication des tubes fluorescents est sur le point de s’arrêter.
- 24 août 2023, fin des tubes fluorescents T5 et T8, lampes fluorescentes compactes (avec une durée de vie de plus de 20 000 heures), - 31 août 2023, fin des capsules halogènes à culot G9 G4 GY 6.35.
Passé ces dates, les produits déjà mis sur le marché européen pourront continuer à être vendus jusqu’à épuisement des stocks.
Dans
les prochains mois et années, des centaines de millions de lampes et tubes fluorescents en fin de vie devront être remplacés. Pour trouver un équivalent, les professionnels auront le choix parmi de multiples solutions led. Le catalogue des produits d’éclairage s’est en effet transformé, pour offrir aujourd’hui un panel complet de solutions lampes et/ou luminaires.
Cette évolution est le fruit des innovations des fabricants pour répondre aux grands enjeux de l’efficacité énergétique et de la protection de l’environnement, avec toujours un triple objectif : consommer moins de ressources, réduire la facture énergétique, tout en améliorant l’usage et la qualité de la lumière.
Prochaines échéances
- 24 février 2023, fin des tubes fluorescents à longue durée de vie et lampes fluorescentes compactes avec appareillage non intégré (CFL-ni) de moins de 20 000 heures,
Les lampes spéciales et lampes UV ne sont pas concernées par ces échéances.
Que faire des anciennes lampes : les confier à Ecosystem, anciennement Recylum, éco-organisme chargé de la collecte et du traitement des lampes en fin de vie.
Les fabricants s’attendent à faire face, début 2023, à une forte demande de solutions de substitution. Le Syndicat de l’éclairage recommande ainsi d’anticiper dès à présent cette transition, d’autant plus que toute l’industrie électronique affronte une forte pénurie de composants. n
(1) Règlement (UE) 2019/2020 : https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2019/2020/oj (2) Directive 2011/65/UE du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2011 relative à la limitation de l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/ HTML/?uri=CELEX:32011L0065
(3) Décret n° 2013-988 du 6 novembre 2013 relatif à la limitation de l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000028160672
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Meljac : une progression de 15 % de son CA en 2021
Meljac
a développé une stratégie qui repose sur l’innovation, le sur-mesure et l’expansion internationale, permettant de maintenir un rythme de croissance dynamique malgré un contexte général toujours incertain.
« Meljac est née en 1995 de la passion d’André Bousquet, mon mari, rappelle Florence Bousquet, gérante de la société. À l’époque, il était gérant d’une entreprise d’électricité qui équipait des appartements assez haut de gamme et, très fréquemment, le client final lui demandait d’apporter une touche personnelle à l’installation. Meljac est le nom de son village natal dans l’Aveyron. André Bousquet a dessiné le fameux interrupteur goutte d’eau encore très apprécié aujourd’hui. Meljac, c’est 90 collaborateurs, tous passionnés dans différents métiers, et réunis sur quatre sites : deux principaux de fabrication et deux showrooms.
Les collections laiton, verre et porcelaine ont le label “Origine France Garantie”. Pour la première fois, Meljac a dépassé les 10 M€ de chiffre d’affaires avec, en 2021, un CA de 10,8 M€, soit une augmentation de 15 %. »
En 2021, le CA à l’export a enregistré une croissance de 15 % par rapport à 2020. Outre sa présence en Europe, l’entreprise poursuit le développement sur le marché américain avec sa filiale implantée à Los Angeles depuis 2018 (7 % du CA global, soit +56 % en 2021) et exploite progressivement le fort potentiel identifié au Moyen-Orient.
« La progression constante de notre chiffre d’affaires depuis ces 5 dernières années, issue de l’engagement passionné de nos équipes et de la qualité qui fait notre renommée, nous a permis de résister aux épreuves traversées tout au long de cette période. Aujourd’hui, l’entreprise prend une nouvelle dimension avec des projets d’une autre envergure et s’y prépare en recrutant et en investissant dans ses outils… De beaux défis en perspective », a déclaré Jean-Michel Lagarde, directeur général.
Des innovations esthétiques et techniques
Avec 5 % du chiffre d’af faires investis dans la R&D, Meljac conserve son positionnement d’avantgardiste. À l’instar de son premier partenariat avec Jean-Michel Wilmotte pour donner naissance à la col lection Cannelée en 2018, la collection Solaris voit le jour en 2021, à la suite d’une collaboration avec le designer australien Marc Newson. En 2022, c’est désormais l’univers de la joaillerie qu’in tègre la marque grâce à son partenariat avec la Maison Tournaire. De nombreuses réalisations sur mesure et créations personnalisées (35 % des produits fabriqués) voient régulièrement le jour dans les ateliers Meljac, comme le Pupitre, créé pour l’hôtel Mandarin Oriental (Paris et Munich) ou encore des plaques gravées spécifiquement pour les projets résidentiels.
Concernant la domotique, l’entreprise continue de faire évoluer son offre bien que l’ensemble de ses gammes soit déjà connectable à la plupart des systèmes. Afin de simplifier l’installation, elle met au point en 2022 le produit Crestnet, un interrupteur directement connecté au bus Crestron : un modèle combinant à la fois des performances technologiques recon nues, l’élégance d’un matériau noble et la qualité de finition Meljac. Par ailleurs, la marque collabore avec le fabricant italien Black Nova pour créer les modèles Black Jack, compatibles avec quasiment tous les systèmes domotiques du marché.
« La force de Meljac reste la possibilité d’harmoniser l’ensemble des appareillages tout en laissant au client l’entière liberté du choix de la technologie et du design », ajoute Jean-Michel Lagarde. Des investissements humains et matériels pour consolider la croissance L’effectif global a augmen té de 50 % en 5 ans. En 2021, Meljac a créé des postes à la production, au bureau d’études et dans le service commer cial en recrutant 11 sala riés à contrat à durée indéterminée. Par ailleurs, depuis plusieurs années, l’entreprise a établi des partenariats avec des écoles pour favoriser la for mation interne en alternance. Cette démarche a déjà permis d’embaucher 5 apprentis en CDI. En 2022, l’entreprise accueillera encore une vingtaine d’étudiants pour préparer l’avenir. « La majorité de ces recrutements a été rendue possible par la pérennisation du roulement de deux équipes (2 x 8) au service production », précise Jean-Michel Lagarde. En parallèle, l’extension du bureau d’études et l’investissement dans de nouveaux équipements (graveuse, fraiseuse, étuve de traitement de surface, etc.) accompagnent cette évolution organisationnelle. Meljac investit également dans la rénovation de ses deux showrooms français (Paris et Lyon) et y renforce ses équipes.
« L’activité commerciale est aussi soutenue par une visibilité accrue en 2022, poursuit Jean-Michel Lagarde, notamment avec la participation de la marque à une quinzaine de salons tant professionnels que grand public et à des événements BtoB, en France et à l’étranger (EquipHotel, Downtown Design Dubaï, Architect@Work Milan, Révélations Paris…). »
Meljac est labellisé « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2015. Ce label est une marque de reconnaissance de l’État qui dis tingue les entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et in dustriels d’excellence. n
Charles VICARINI
Concepteur lumière Studio Vicarini
Entre lumière et obscurité
Charles Vicarini a très vite compris le potentiel de la lumière-matière, non pour offrir des mises en valeur tapageuses, mais au contraire pour accompagner le noctambule dans une transition lumineuse douce et attractive, qui est depuis longtemps à l’origine de tous ses projets.
Parcours
Charles Vicarini, concepteur lumière, est diplômé de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et de l’École nationale supérieure d’arts et métiers de Paris, spécialité arts et sciences. C’est à l’issue de ces formations et de ses rencontres avec d’autres étudiants ingénieurs et plasticiens qu’il s’intéresse à la lumière. Il arrive à l’éclairage au fur et à mesure de ses expérimentations et de ses échanges avec des enseignants et des intervenants. La formation aux Arts Décoratifs, pluridisciplinaire et transversale, lui permet de découvrir divers ateliers, céramique, verre, métal, bois, gravure, vidéo, sérigraphie, informatique, accédant ainsi à la connaissance de métiers et de savoir-faire très variés, mais c’est l’éclairage qui retient surtout son attention. Il décide alors de devenir concepteur lumière et fonde en 1997 le Studio Vicarini. www.vicarini.com
Vous êtes plasticien de formation, quel a été l’élément déclencheur qui a suscité votre intérêt pour la lumière en tant que matière ? À la fin de mes études d’arts appliqués, j’ai découvert par hasard la Cathédrale d’images des Baux-de-Provence – qu’on appelle aujourd’hui les Carrières de Lumières – où l’on peut admirer des projections d’images sur les parois d’anciennes carrières, synchronisées avec de la musique. C’est un lieu où s’exprime une matière assez brute, très blanche, et dans lequel on est également précipité dans le sombre et dans le noir. La découverte de cet espace animé de projections d’images, de couleurs et de sons m’avait complètement bouleversé. Alors que j’ignorais l’existence du métier de concepteur lumière, j’ai réalisé que l’on pouvait réinventer l’espace avec la lumière, le modifier sans que l’on ait besoin de l’aménager. Je me suis donc intéressé aux métiers de la lumière, notamment via l’ouvrage d’Henri Alekan Des lumières et des ombres, et j’ai adhéré rapidement à l’ACE (Association des concepteurs lumière et éclairagistes), ce qui me permet de rencontrer de nombreux professionnels. Mon premier projet était un travail de lumière et
de signalétique pour le cinéma Pathé de la ville de Strasbourg. Il s’agissait déjà de se poser des questions de design et d’intégration des éclairages. Les aspects techniques sont venus dans un deuxième temps à la faveur du projet que Michel Chevallier, architecte à Strasbourg, m’a confié : qu’est-ce que je montre, quel sens je donne à ce qui est proposé et comment la conception lumière s’intègre-telle à l’aménagement des espaces publics ? Il s’agissait de la cité médiévale fortifiée de La Petite-Pierre, village du Bas-Rhin, construite sur un éperon rocheux. L’enjeu consistait à éclairer les circulations uniquement piétonnes dédiées à la promenade des touristes et habitants, c’est-à-dire les remparts, la place du château, le chemin de ronde. C’était une expérience très intéressante… qui a mis 10 ans à voir le jour ! En parallèle, j’ai suivi un stage de six mois à l’Opéra du Rhin au sein de l’équipe lumière qui m’a permis de compléter ma formation technique. C’est au cours de ce stage que j’ai réellement compris comment je souhaitais travailler la lumière, et que j’étais lié à la question de l’espace en tant qu’acteur, par opposition au « spectateur ».
Lumières
Ensuite, j’ai réalisé un parcours nocturne
«
Au clair de vigne » qui conduisait d’un village jusqu’à une table d’orientation en pleine campagne. Je souhaitais aider les habitants à entrer doucement dans la nuit tout en les guidant dans l’obscurité pour qu’ils contemplent le paysage nocturne.
C’est donc sur le terrain que vous avez appris votre métier ?
Au début, ce sont les rencontres autour de la lumière qui m’ont façonné : je pense en particulier à Yann Kersalé qui prônait une pratique plastique artistique ; je pense également aux Fêtes des Lumières à Lyon qui proposaient des expériences exploratoires, des interactions avec les habitants. J’ai en effet appris sur le tas : par le biais de la maîtrise d’œuvre et de la sous-traitance, par exemple avec Hervé Audibert, Atelier H.Audibert, qui venait du théâtre et dont la manière de travailler m’a mis à l’aise immédiatement. C’est avec lui que j’ai abordé les projets d’éclairage intérieur. L’approche est différente : on peut passer d’un travail d’intégration des appareils dans l’architecture à, au contraire, la mise en avant du luminaire avec la création d’un design spécifique, d’un objet lumineux qui crée une présence. Yves Adrien, de Coup d’Éclat, m’a également fait confiance en m’associant au chantier des berges du Rhône à Lyon. Il m’a offert l’opportunité d’aller jusqu’au bout d’un projet et de poser les bases solides de mon métier de concepteur lumière. En parallèle, j’ai collaboré avec la paysagiste Marion Talagrand, l’architecte Han Tumertekin, les agences de paysagistes DIGITALEpaysage, Phytolab.
Quelle est la singularité de Studio Vicarini aujourd’hui ?
La question de la transition est notre ADN : comment passer de la lumière à l’obscurité. C’est plus compliqué qu’il n’y paraît car l’œil doit s’adapter à la pénombre. Le pont de la Loire à Beaugency est sans doute le projet fondateur de cette démarche. Il n’a jamais été terminé, à mon grand regret, car j’aurais bien aimé l’inaugurer avec Pierre Bideau qui m’avait fait confiance sur ce chantier. Pour la première fois, un maître d’ouvrage croyait à la transition nocturne. J’ai concrétisé le passage de la lumière à l’obscurité dans l’espace public par la couleur, la gradation, le graphisme.
Plus tard, la place du Commando à SaintNazaire s’est aussi inscrite dans cette réflexion ; là, un dégradé chromatique permet de rentrer dans la nuit avec beaucoup d’attrait et de
douceur. Encore une fois, je me laisse guider par la question « qu’est-ce que je vois et qu’estce que je donne à voir ? ».
Comment décririez-vous le métier de concepteur lumière en 2022 ?
Il s’agit de concevoir la lumière dans notre environnement architectural, urbain. C’est un travail qui est toujours transversal et pluridisciplinaire, qui a besoin encore d’acquérir une certaine autonomie. Aujourd’hui, les concepteurs lumière apportent une compétence dans un domaine précis au sein de projets pluridisciplinaires et sont de plus en plus souvent sous-traitants, co-traitants et moins mandataires. Nous nous efforçons d’expliquer et de développer le concept de trame noire, tout en gardant à l’esprit les besoins des élus, le confort des usagers, la nécessité de faire des économies, et en tenant compte de la faune et de la flore. Nous travaillons en ce moment pour la ville de Dunkerque sur le schéma de cohérence d’aménagement nocturne. Nous avons sensibilisé les élus à un certain nombre de choses : moins éclairer les circulations automobiles, offrir une lumière plus apaisée, créer du bien-être pour les piétons. Nous devons continuer à mettre les villes en scène et saisir l’occasion, lors de rénovations de l’éclairage, de faire autrement, d’en profiter pour renouveler la fonction de la lumière.
Par exemple à Dunkerque, aujourd’hui, la voiture n’est plus intégrée de la même façon dans les projets urbains, ce qui nous a conduits à supprimer pas mal d’éclairage sur la voirie au profit des abords. La conception lumière constitue un medium très créatif : profitons de ce paradigme pour inventer d’autres paysages. n
1 - Au clair de vigne
MOA : Commune de Blienschwiller Parcours nocturne du centre du village à la table d’orientation.
2 - Rives de l’étang de Berre
MOA : Ville de Saint-Chamas Paysagiste : AMT
BET : OTEIS
Installateur : INEOS.
Lumières Projets
Maître d’ouvrage : Emootio by Moortgat
Maîtrise d’œuvre : José Piquer, architecte, Christophe Linconnu, directeur artistique, agence Super Sans Plomb Étude d’éclairage : Intension
Solution éclairage : Delta Light, Casambi
EMOOTIO : UNE EXPÉRIENCE...
Moortgat, organisme de formation professionnelle, accompagne ses clients dans les domaines du leadership, du management, de la vente et de la prise de parole. Implanté à Saint-Maur-des-Fossés, Emootio offre à la fois expérience gustative, cohésion et innovation pour les entreprises en recherche de sens et qui désirent réenchanter le travail de leurs collaborateurs et managers.
Dédié à la restauration exclusive et haut de gamme, ce lieu au design d’exception nous fait voyager. Alliant des inspirations japonaises aux matériaux nobles du Brésil et met tant à l’honneur la production locale, grâce à ses ruches par exemple, et des produits frais de sai son, Emootio exalte les sens.
Le principe de la grande salle à manger est d’offrir un espace convivial aux stagiaires le midi plutôt que de ne leur laisser d’autre choix qu’un plateaurepas ou de déjeuner au restaurant, qui risque d’être éloigné et peut-être bruyant. « L’idée était de créer un espace attenant à la salle de formation que nous avons aussi éclairée et de proposer aux
stagiaires un moment convivial et gastronomique en présence d’un chef qui prépare les plats devant les convives », explique Pascal Loiré, gérant de la société Intension à qui a été confiée l’étude d’éclai rage.
Ainsi, José Piquer, architecte, et Christophe Lin connu, directeur artistique, agence Super Sans Plomb, ont créé cette grande pièce qui s’arti cule autour d’un îlot central, ce dernier étant la partie technique du chef, avec tous les éléments professionnels nécessaires à la préparation des plats et leur cuisson. De part et d’autre de cet îlot sont disposées deux longues tables autour des quelles les participants s’installent pour déjeuner.
...INNOVANTE SIGNÉE MOORTGAT
Lumière et architecture : une concertation au diapason
Afin de gérer le mieux possible l’ambiance sonore de la pièce, l’architecte a choisi d’installer des cais sons acoustiques, ce qui atténue le bruit des cou verts mais, en revanche, prive aussi la pièce de faux plafond. Dans ce contexte, il était impossible à Pas cal Loiré d’encastrer des luminaires : il a donc uti lisé les panneaux acoustiques suspendus pour venir y insérer des structures de profils 48 V dans lesquels il a intégré soit des systèmes d’éclairage linéaires pour l’éclairage général, soit des projecteurs pour l’éclairage d’accentuation. Il a par ailleurs placé, au-dessus de l’îlot de cuisson, une hotte aspirante en forme de cloche qui est également éclairante. « J’ai traité ce projet en étroite concertation avec José Piquer, un architecte avec qui je travaille régulièrement. J’avais notamment éclairé un centre pédagogique conçu par lui, il y a quelques années. Ce qui m’intéresse dans son approche, c’est qu’il a pleinement conscience du rôle de l’éclairage et dans quelle mesure il peut être un support à la pédagogie. Pour Emootio, je suis par ti d’une feuille blanche avec pour seule contrainte
la configuration tout en longueur de la pièce », confie Pascal Loiré.
José Piquer a entièrement reconfiguré la salle à manger et l’a ouverte sur l’extérieur, où une magnifique terrasse a été créée. Auparavant, cet espace était divisé en deux parties : une petite cafeteria et une pièce utilisée pour la formation. La reconfiguration des espaces a offert la possi bilité de repositionner les tables, ce qui permet d’accueillir jusqu’à 30 convives. Comme la salle est un bloc tout en béton, l’architecte souhaitait utiliser au maximum le câblage existant pour évi ter de faire des saignées, ce qui peut se révéler très coûteux et prend énormément de temps.
« Comme la salle est à la fois un lieu de forma tion et un espace de restauration, ajoute Pascal Loiré, elle doit bénéficier de niveaux d’éclaire ment différents. C’est pour cette raison que j’ai opté pour un profilé qui pouvait à la fois diffuser l’éclairage général et servir de support à l’éclairage d’accentuation. Cela me semblait particulièrement adapté à l’architecture et au cahier des charges. J’ai effectué, en amont du projet, une étude via le logiciel DIALux evo, très réaliste et offrant une
Lumières Projets
visualisation 3D qui rend bien compte des effets de l’éclairage.
Une autre particularité, c’est que j’ai traité tout le projet avec des luminaires d’un seul fabricant : les profilés, les projecteurs et les appliques. »
Une gestion affinée des ambiances lumineuses
La mise en œuvre d’une solution Casambi offre la possibilité de piloter l’ensemble de l’éclairage uniquement avec le câble existant. La program mation permet de contrôler toute l’intelligence de l’éclairage qui se trouve au niveau des lumi naires et de gérer les différentes scènes lumineuses.
L’ambiance « accueil » associe éclairage général et éclairage d’accentuation. Ensuite, la zone « prépa ration culinaire » met en œuvre un niveau d’éclai rage général élevé. « C’est volontairement que nous n’avons pas disposé d’appareils spécifiques à cet endroit car nous souhaitions conserver l’har monie esthétique de la salle », précise Pascal Loiré. L’aspect esthétique du lieu jouait en effet un rôle très important dans le parti pris de l’éclairage : le revêtement du sol et le mobilier aux teintes chaudes, les chaises haut de gamme, les tables en bois du Brésil, le mur, avec le logo Emootio,
en bois brûlé que l’on utilise au Japon. Dans cet esprit, Pascal Loiré a choisi une température de couleur de 3 000 K, qui est un bon compromis : 2 700 K était trop chaud et 4 000 K trop blanc.
« Nous avons disposé des petits projecteurs orien tés sur les tables et les assiettes afin de théâtraliser les espaces », poursuit Pascal Loiré. Il a également veillé à ce que l’installation des appareils d’éclai rage soit simple et rapide, qu’il s’agisse des projec teurs ou des linéaires : ils sont juste fixés par des aimants. L’exploitant peut donc très facilement modifier la position des luminaires. Les appliques d’éclairage direct-indirect sont positionnées sur des sorties de fil existantes. Tous les projecteurs sont orientables : au-dessus des tables, ils sont dirigés directement au-dessus des assiettes avec un effet « downlight » ; sur la table de présentation des livres de cuisine ouverts, ils sont légèrement inclinés.
« Nous avons tout fait pour conserver la sobrié té de l’espace, tout en jouant sur les différentes atmosphères : un éclairement élevé pour la pré paration des plats, une ambiance plus douce avec des niveaux un peu plus bas pour l’espace restau ration », conclut Pascal Loiré. n
Isabelle ArnaudProjets
© We Feel Maîtrise d’ouvrage :
Österreichische Nationalbibliothek, ÖNB – Direction technique : Wolfgang Zellermayer
Conception lumière : Helmut Regvart, Lighting Design Austria
Solution d’éclairage : Linea Light Group, Autriche
ART ET CULTURE EN LUMIÈRE À VIENNE
L’agence de conception lumière autrichienne Lighting Design Austria (LDA) et le fabricant Linea Light Group Autriche ont uni leur savoir-faire pour la rénovation de l’éclairage de la bibliothèque de Vienne. Le concepteur lumière, Helmut Regvart, a lié approche artistique, étude technique et bilan énergétique pour offrir une lumière aussi efficace que théâtrale.
La Bibliothèque nationale autrichienne (en alle mand : Österreichische Nationalbibliothek, ÖNB) constitue, avec plus de 12 millions de documents, dont près de 4 millions de livres, la plus riche bibliothèque d’Autriche. Elle est chargée du dépôt légal, de la bibliographie nationale, du dépôt des travaux universitaires, et possède également d’importantes collections d’incunables, de cartes et de globes, de papyrus (Papyrussammlung Wien : formée autour de la collection de l’archiduc Rainier, classée au patri moine mondial de l’Unesco en 2001), de langues construites et de documents iconographiques.
La salle d’apparat (Prunksaal), qui est la biblio thèque impériale historique, se trouve au centre
du palais Hofburg, entre la Josephsplatz au nord et le Burggarten au sud. Il s’agit d’une grande salle, conçue par Fischer von Erlrach, qui mesure 80 mètres de long et 20 mètres de haut. Elle est surplombée d’une coupole somptueusement ornée de fresques du peintre de la cour Daniel Gran. Plus de 200 000 volumes sont conservés ici, notamment les 15 000 œuvres que contenait la bibliothèque du prince Eugène de Savoie ainsi qu’une des plus vastes collections d’écrits réfor mateurs de Martin Luther.
Parmi les objets exposés, citons également deux magnifiques globes vénitiens de l’époque baroque, l’un terrestre et l’autre céleste, mesu rant chacun plus d’un mètre de diamètre.
Un éclairage conçu pour accompagner les œuvres
Le projet de rénovation de l’éclairage a impliqué le remplacement et la rénovation de tous les systèmes d’éclairage et de leurs composants électriques (des câbles aux passerelles, aux panneaux de distribu tion, en passant par les systèmes de sécurité) dans le but de créer une lumière théâtrale, à travers l’ins tallation de solutions aux performances élevées et parfaitement intégrées à l’architecture du bâtiment.
Le défi, pour Helmut Regvart, était donc très com plexe car l’éclairage précédent utilisait de grands projecteurs dont le rendement était insuffisant et qui étaient placés le long de la galerie. Le concep teur lumière souhaitait un excellent rendement chromatique afin de permettre aux visiteurs de pouvoir admirer les détails architecturaux et de mettre en valeur les couleurs chaudes de l’espace, non seulement des objets conservés, mais aussi des œuvres d’art et des fresques.
La nouvelle solution d’éclairage fait appel à des rails DALI triphasés sur lesquels tous les luminaires LED de Linea Light sont installés et connectés. Le système ainsi conçu a permis l’installation facile des appareils et une gestion globale des luminaires.
Le concept lumineux s’est appuyé avant tout sur la mise en valeur des œuvres, en respectant les contraintes imposées par les réglementations en
matière de conservation. Par exemple, pour éviter tout dommage causé par une lumière excessive, il n’était pas possible d’éclairer les rayonnages de livres avec un niveau d’éclairement supérieur à 60 lux.
« Mon expérience dans le monde du théâtre m’a été très utile pour développer ce projet, explique
Helmut Regvart. Sur scène, les acteurs sont en mouvement continu et la lumière doit accompa gner leurs actions ; de même, dans les couloirs de la bibliothèque, le personnel qui gère quotidien nement la consultation des manuels, y compris à travers l’utilisation de hauts escaliers, avait besoin d’un système d’éclairage flexible, qui suive leurs mouvements, et réalisé de manière personnalisée. Dans la bibliothèque, se déroulent très souvent des événements et des expositions temporaires qui nécessitent l’installation de cloisons ou de mobilier qui demandent d’ajuster constamment l’éclairage. C’est pourquoi nous avons choisi des éléments standard pouvant être modifiés et adaptés à chaque situation. Nous aimons résoudre les problèmes avec de petits changements de conception. »
Des systèmes d’éclairage sous contrôle
Le projet d’éclairage est réalisé à l’aide de solu tions de Linea Light, en lumière indirecte, pour organiser la distribution lumineuse sans nuire aux œuvres, tout en soulignant de nombreux détails longtemps ignorés, car restés dans l’ombre, telles les touches dorées présentes dans de nombreuses fresques.
Les projecteurs Navata Optus, par exemple, ont été choisis pour l’éclairage des rayonnages de livres, des fresques au plafond (au-dessus de l’escalier impérial) et de certains éléments archi tecturaux. Les dimensions réduites de la structure semblent presque disparaître pour ne laisser place
qu’à l’effet lumineux. Ce produit est doté d’un bras articulé et d’une base intégrée qui garan tissent au projecteur une installation 100 % stable et une visée fixe. En outre, conformément aux dispositions du département de la restauration, tous les niveaux de lumière des 300 appareils uti lisés ont été réduits et réglés par un système de gradation.
Les appliques Optus_W ont remplacé efficacement les anciens appareils PAR64. Les deux sources d’Optus sont réglables individuellement. De plus, chaque appareil a été personnalisé avec un pilote DALI qui permet une intégration parfaite dans le système de contrôle.
Les appareils High Protection ont également trouvé leur place dans le projet d’éclairage. Avec une tem pérature de couleur personnalisée à 3 500 K et une commande DALI, ils ont été utilisés pour mettre l’accent sur les escaliers en spirale historiques qui, dans la salle impériale, conduisent à la galerie.
Les luminaires Periskop, dans une version per sonnalisée avec 14 éléments à faisceau étroit, ont également été utilisés pour éclairer l’escalier impé rial. Ils créent une sorte de couronne autour des bustes, des vases et l’inscription au-dessus de l’en trée. D’autres luminaires Periskop ont été disposés pour éclairer les demi-dômes des fenêtres.
Ces différentes solutions ont permis d’obtenir un éclairage efficace des rayonnages et une mise en scène lumineuse qui révèle les œuvres d’art sécu laires, les artefacts historiques, et les éléments architecturaux de la bibliothèque. n
TRILUX : une entreprise familiale à l’échelle internationale
Lionel Witkowski Directeur général de Trilux France
Trilux fait partie de ce que l’on appelle en Allemagne le « Mittelstand », un terme qui renvoie à l’idée d’entreprises familiales, indépendantes, avec un attachement fort à leur territoire et une inscription dans la durée. Ces petites entreprises sont devenues des groupes internationaux qui ont conservé leur génome et leur esprit de taille moyenne. Trilux a été créée en Allemagne en 1912 et était au départ un sous-traitant de l’industrie du luminaire. Elle a pris son essor dans la période d’après-guerre et a décidé de ne produire que des luminaires fluorescents qui, à l’époque, fournissaient trois fois plus de lumière que les lampes à incandescence : d’où le nom de « tri lux ».
Vous travaillez chez Trilux depuis plus de 25 ans. Quel regard portez-vous sur cette entreprise aujourd’hui ?
Trilux correspond à mon premier travail à ma sortie d’école d’ingé nieur. Je suis devenu PDG de Trilux France en 2000. Quand on est aussi longtemps dans une entreprise, les décisions que l’on prend s’inscrivent dans le long terme et sont bienveillantes. Trilux se place toujours dans le long terme, c’est un point fort et une réelle richesse de l’entreprise. La crise que nous connaissons actuellement montre combien il est important de maîtriser la chaîne de production dans le temps. Je dois reconnaître que finalement, nous avons relativement peu souffert de problèmes de pénurie car nous avons su anticiper et garder cette vision sur le long terme. Nous avons du mal, comme tout le monde, à obtenir des composants électroniques, des capteurs, mais pour tout ce qui concerne la fabrication, nous avons réussi à établir des canaux d’approvisionnements des composants. Et comme, ensuite, nous gérons nous-mêmes la production, nous avons pu tra verser cette crise avec un très fort taux de disponibilité. Et d’ailleurs, nous avons réfléchi à la pertinence de continuer à étendre notre pré sence industrielle en Europe, et donc de réduire notre empreinte car bone. Pour moi, c’est aussi important que de développer des produits de qualité.
Vous évoquez là le design des produits ? Oui, dans l’éclairage, le design compte double ! Les produits d’éclai rage sont visibles. De plus, on joue avec la lumière : on a donc à la fois la visibilité du produit et celle de l’effet lumineux. Trilux dispose de designers en interne de manière à avoir un fil conducteur de la marque dans son design, mais, pour éviter l’autarcie, sait s’enrichir de talents extérieurs. C’est ce que nous avons cherché à montrer tout au long du tour d’Europe de Trilux : présenter nos produits, inviter nos partenaires à les toucher, à parler d’éclairage. En France, le tour a permis de réinventer les rencontres avec nos clients, de les retrouver dans un autre contexte que celui des salons, afin de leur faire décou vrir des usages et des solutions. Pour ce faire, nous avions associé des
L’éclairage occupe une place importante dans la décarbonation et va ouvrir de nouvelles perspectives pour répondre aux défis de demain.”
partenaires comme Sedus qui est l’un des fabricants européens leaders dans l’aménagement des espaces de travail. La complémentarité de nos gammes de pro duits et la convergence de nos exigences de qualité nous ont incités à construire un partenariat avec notre participation commune aux éditions 2021 et 2022 du salon Workspace Expo à Paris et au tour Trilux en Eu rope. Nous avons également proposé, avec l’industriel Hager, des webinaires pour expliquer comment offrir une gestion de l’éclairage et de l’énergie performante dans les bâtiments tertiaires. Ce tour d’Europe, que nous avons appelé « Living Contrasts Tour », a mis en avant notre positionnement de spécialiste de solutions d’éclairage professionnel, et notre capacité à répondre aux exigences les plus élevées en matière de qualité et d’innovation. Cette tournée événementielle a fait étape dans 12 villes européennes et 5 pays. En France, le tour s’est arrêté à Nantes, Lyon et Strasbourg où il a reçu un accueil très chaleureux et une forte mobilisa tion de la part de nos clients. Aujourd’hui, Trilux c’est 5 000 personnes dans le monde, 620 millions d’eu ros de chiffre d’affaires et une présence dans plus de 50 pays, ce qui n’empêche pas Trilux de se considérer avant tout comme européenne. D’autres marques ont rejoint le groupe : Oktalite, Zalux, Watt24, Pacelum, Crosscan, Monolicht et récemment Trilux a pris une participation à hauteur de 25 % dans la société Wtec, un des spécialistes du « PoE » (Power over Ethernet : alimentation électrique par câble Ethernet), ce qui illustre bien l’évolution de notre entreprise dans le monde digital.
Vous pensez que l’éclairage va devenir de plus en plus numérique ? L’avenir se situe en effet « beyond lighting », au-delà de l’éclairage. Nous allons pouvoir adresser tous ces usages grâce aux capteurs multifonctions embarqués dans les luminaires : par exemple, déterminer le taux d’occupation des salles, remonter des informations précises de température, de concentration de CO2, de molécules volatiles dans un local, identifier les flux à l’intérieur d’un bâtiment, géolocaliser des personnes pour les guider ou leur adresser un contenu informa tif par rapport à leur position. C’est aussi la capacité de savoir localiser les objets, comme des paperboards
dans un espace de coworking, ou des défibrillateurs dans un lieu public… Nous savons qu’à un moment donné, nous allons basculer vers du service, ce qu’on appelle « Light as a service ». L’impact de l’économie circulaire va nous aider car il y a réutilisation des pro duits. Imaginons louer une installation d’éclairage à un utilisateur pour une période donnée, et en fin de période de location, installer des produits nouveaux et récupérer les anciens pour les réutiliser dans d’autres projets. De plus, nous pouvons aussi proposer des financements qui permettent dès le départ de réaliser des économies d’énergie qui financeront l’investisse ment. Trilux France s’engage dans cette démarche.
Justement, quelle place occupe Trilux en France ? Trilux France a été fondée en 1959 ; elle est implantée aujourd’hui à Entzheim, dans le Bas-Rhin, et affiche un chiffre d’affaires de 51 millions d’euros. Dans le domaine du BtoB, elle est n° 2 de l’éclairage intérieur. Trilux France compte 76 salariés ; elle est composée d’un bureau d’études, d’un service des affaires spé ciales, d’une équipe de commerciaux itinérants et sédentaires. Le fait d’être généraliste lui permet de répondre efficacement à une large palette de besoins et de situations, que les applications soient fonctionnelles ou plus design, grâce notamment à la marque Simes que nous distribuons. Trilux a recruté cette année un nouveau directeur commercial et marketing, Philippe Holtzhausser, pour la filiale France. Pilote de la straté gie de marque et de l’expérience client, il met son ex pertise au service de la transformation de l’entreprise afin d’accompagner l’évolution du secteur et ses en jeux, notamment sur le segment du Smart Lighting et de la structuration de nouvelles offres de services axées sur les besoins des clients. Tous ces développements nous placent au-devant de la scène et Trilux a un rôle important à jouer au moment où l’éclairage devient à la fois un vecteur essentiel de la transition écologique et un fort levier de décarbonation. L’arrêt de la mise sur le marché des tubes fluorescents en 2023 va entraîner la nécessité de rénovation du parc installé et permettre de réaliser des installations durables (aujourd’hui, nos produits affichent jusqu’à 100 000 heures). Nous sommes prêts à relever ce défi ! n
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
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Bars, cafés, restaurants
Comment définiriez-vous le rôle de Rayflexion ? Rayflexion est un bureau d’études spécialisé dans les systèmes de contrôle qui accompagne les maîtres d’ouvrage, concepteurs lumière et installateurs. Mon expérience de plusieurs années dans une agence dans l’événementiel et dans les mises en services, puis dans une agence de conception lumière, me permet de comprendre chaque étape d’un projet d’éclairage, ainsi que les différents intervenants afin de proposer des solutions totalement adaptées à la demande de chacun. Par exemple, nous aidons les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre à optimiser les systèmes de contrôle pour leur garantir un coût juste, le choix des produits en fonction des besoins de l’utilisateur, sans oublier une consommation maîtrisée. Notre travail ne se substitue pas du tout à celui du concepteur lumière, nous contribuons plutôt à concrétiser ses idées et veillons à ce que l’installation soit parfaitement opérationnelle afin de pouvoir passer à la programmation en toute sérénité. Et nous élaborons des synoptiques de câblage et allons jusqu’au suivi de chantier pour aider l’installateur à définir les réseaux de commande.
À quel moment l’étude de la gestion de l’éclairage intervient-elle dans le projet ?
Plus la partie étude est anticipée et mieux c’est ; il est essentiel de définir les systèmes de gestion très tôt pour qu’ils répondent le plus précisément possible aux besoins de l’utilisateur final. L’étude permet de porter un regard sur les souhaits et les intentions du client et du concepteur lumière et d’orienter le projet vers différents protocoles de commande. La partie suivi est tout aussi
Damien JOYEUX Fondateur et directeur de RayflexionIssu d’une agence de conception lumière, et après avoir constaté le manque d’accompagnement sur la gestion de l’éclairage, Damien Joyeux crée Rayflexion en avril 2020. L’objectif : traduire ce que souhaite le concepteur lumière et rendre concrètes ses intentions en définissant les éléments nécessaires à l’installateur pour répondre aux demandes de l’utilisateur.
La gestion comme interprète de la conception lumière
importante parce qu’elle constitue le lien avec l’installateur : ensemble, nous nous assurons de la bonne mise en place de tous les systèmes avant de lancer la programmation avec le concepteur lumière.
Qu’est-ce qui nécessite un système de gestion dans un restaurant ?
Un restaurant représente, par excellence, un lieu où plusieurs ambiances lumineuses cohabitent, que ce soit de façon temporelle ou spatiale. La gestion de l’éclairage est l’outil qui va permettre de créer plusieurs scénarios. Un bar ou un restaurant comporte très souvent de larges baies vitrées, et vit donc avec la lumière naturelle une grande partie de la journée ; comme ces établissements restent ouverts tard le soir, l’atmosphère s’en trouve complètement modifiée à la nuit tombée. À midi, les clients, qui la plupart du temps sortent du bureau, apprécient un éclairage dynamique qui ressemble à la lumière naturelle ; tandis que le soir, ils préfèrent le confort chaleureux et calfeutré d’un espace qui leur rappelle plutôt l’intimité de la maison. Grâce à un système de gestion adapté à ces différents moments, nous faisons varier les niveaux d’éclairement, les températures de couleur, nous créons des contrastes en passant d’un scénario à l’autre, de façon imperceptible, et sans intervention particulière du gérant de l’établissement. Par exemple, pour le restaurant 39V, nous avons défini des niveaux d’éclairement très faibles pour la nuit, de l’ordre de 3 ou 4 %. Le système de gestion est aussi fonction des technologies utilisées. Dans les restaurants, on trouve principalement deux typologies de produits : des appareils led linéaires ou encastrés de plafond, assez techniques, qui se
pilotent directement en DALI et permettent des variations de 0 à 100 %. À l’opposé, les sources type lampes led se pilotent directement en 230 V, avec une gradation par phase.
Comment réalisez-vous cette orchestration ? Nous travaillons à partir des plans du projet du concepteur lumière et les fiches techniques des produits. Nous analysons les objectifs : faut-il seulement un déclenchement horaire, de nombreux scénarios, avec changement de températures de couleur, à quel rythme, etc. Que souhaite le client final : disposer d’une commande par bouton-poussoir, avec une tablette, ou un déclenchement automatique selon certaines heures ? Notre étude s’appuie à la fois sur les aspects techniques, pour la définition du système, et pratiques pour son utilisation. Nous devons cependant être pragmatiques et rester à l’écoute du maître d’ouvrage qui doit pouvoir intervenir, pour modifier les ambiances : en baissant par exemple le niveau d’éclairage sur une seule table si les convives le souhaitent. Les systèmes de gestion permettent cette flexibilité, et on peut laisser la main au chef d’établissement. C’est pour cette raison que l’analyse des besoins se trouve au centre de nos études, afin d’accompagner le restaurateur qui, lui-même, ne sait pas exactement ce qu’il veut. Nous intervenons comme des interprètes en fait, car ces systèmes de gestion ont besoin de passerelles, de traducteurs, pour piloter une installation en DALI, faire de la gradation en 0-10 V, organiser des séquences lumière… Tous ces traducteurs construisent une sorte de pyramide de dispositifs commandés par le système de gestion que nous mettons en place. n
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
Bien manger, chacun y aspire. Bien y voir, tout le monde le souhaite. Dépenser moins, tous le veulent. Non, il n’existe ni recette ni adresse de restaurant magique où l’on vous sert des plats de luxe pour une addition de misère. En revanche, ce qui existe bel et bien, ce sont des technologies qui offrent plus de lumière pour moins de consommation. Et ça, tout le monde devrait le savoir car les leds occupent maintenant le marché depuis plus de quinze ans. Elles ont gagné en performance, en qualité de lumière, en durée de vie. De plus, elles n’auront bientôt plus de sources concurrentes puisqu’à son tour la fluorescente se voit interdite du marché européen. Et désormais, elles s’inscrivent dans le tout récent plan de sobriété énergétique avec leur capacité à être pilotées automatiquement, pour ne s’allumer que si nécessaire, s’éteindre dès qu’il n’y a plus personne, monter et descendre en puissance selon les fluctuations de la lumière du jour, et déclencher des scénarios à heures fixes ou selon le bon vouloir du restaurateur, et tout cela à moindres frais…
Un vent nouveau de lumière souffle sur les bars, cafés, restaurants. La pandémie a mis à l’arrêt pendant des mois tous ces lieux de convivialité où il fait bon se retrouver.
Qu’il s’agisse de déjeuners de travail, de mo ments récréatifs entre amis, de soirées animées ou au contraire de dîners calmes en toute inti mité, les établissements de restauration nous ont terriblement manqué. Pour les établisse ments qui sont parvenus à tenir jusqu’au bout, la réouverture a permis de se réinventer tant dans l’assiette que dans le décor, et l’éclairage s’est retrouvé au premier plan des préoccupa tions. La plaisanterie est bien connue « j’ai vu de la lumière et je suis entré » : et si la lumière invitait effectivement à entrer, au même titre que la carte ? Mieux : si elle accompagnait les plats et les moments de la journée pour mar quer la différence ?
Pour Erco, « les projets de gastronomie sont de nos jours un champ d’expérimentation et un laboratoire de tendances : ils promettent à leurs clients non seulement une gastronomie exquise, mais aussi un intérieur de caractère.
Qu’il s’agisse d’hôtel design, de restaurant thé matique ou de bar provisoire, chaque concept gastronomique requiert un décor scénique qui interprète le sujet spatialement et se concentre
sur l’essentiel. Par son large choix de mises en scène, l’éclairage architectural contribue à la création de situations spatiales centrées sur le plaisir gustatif ». Ainsi, le fabricant a équipé de spots Eclipse le Skybar et le restaurant Sjös taden qui offrent une vue panoramique impre nable sur Stockholm. À une hauteur de 102 m, les clients dégustent des cocktails et des plats dans une lumière confortable et efficace. La présence d’une large baie vitrée n’est pas un obstacle à la mise en lumière.
Pour Damien Joyeux, Rayflexion, spécialisé dans les études de systèmes de gestion (voir interview page 34), la présence de lumière naturelle ne constitue pas un obstacle, au contraire. « Gérer l’éclairage en fonction des apports de lumière naturelle, des espaces, ou de la typologie des luminaires, permet d’appor ter une bonne qualité de lumière et surtout de répondre aux attentes de la maîtrise d’ouvrage ou du concepteur lumière, explique-t-il. Par exemple, dans le restaurant Titi Palacio à Paris, nous avons fait le choix de la solution Casambi car, compte tenu des larges baies vitrées et du nombre de luminaires différents, tirer des bus en DALI était dans ce cas un peu trop com pliqué.
Under, à Båly, Norvège par iGuzzini
Le cabinet Snøhetta a conçu pour la zone côtière la plus méridionale de Norvège, près du village de Båly, le premier restaurant sousmarin d’Europe.
Under – c’est son nom – a été pensé en accordant une attention particulière à son contexte aquatique : l’édifice, de forme élégante et élancée, est constitué de béton rugueux qui facilite l’agrippement des moules. Avec le temps et la densification de la population de mollusques, le monolit he submergé deviendra une barrière artificielle de moules à double fonction : purifier la mer et attirer encore plus de vie marine dans ses eaux propres.
Avec ses murs en béton de 50 cm d’épaisseur, la structure est réalisée pour résister à la pression et aux violentes tempêtes. La grande baie vitrée en acrylique – 11 m x 4 m – d’une épaisseur de 288 mm donne sur les fonds marins et leurs changements au fil des saisons et en fonction des conditions météorologiques. L’architecture, le menu et les objectifs didactiques d’Under offrent
au visiteur une expérience multisensorielle. Le restaurant accueille aussi des équipes de recherche interdisciplinaires pour étudier la biologie marine et le comportement des poissons.
Le voyage du visiteur s’articule sur trois niveaux, un peu comme une plongée, mais sans combinaisons ni bouteilles. Depuis l’entrée, on accède à la zone du vestiaire puis, en descendant d’un niveau, au Champagne bar, qui marque la transition de la côte à l’océan. Ce passage physique est aussi souligné par une étroite fenêtre en acrylique qui coupe verticalement les niveaux du restaurant. Du bar, le client a vue sur les fonds marins, vers le bas, où se trouve le restaurant. Là, deux longues tables à manger et d’autres, plus petites, sont installées face à la grande fenêtre panoramique...
La palette des coloris adoptée au restaurant suit la logique des différents espaces de la construction : alors que le bar à champagne se décline dans les couleurs tendres de la région de la côte qui rappellent les sédiments de roche, coquillages et
sable, la salle à manger est plongée dans les tons plus foncés de bleu et de vert, inspirés des fonds marins, des algues et de la mer agitée. La couleur chaude du bois de chêne utilisé pour l’intérieur du restaurant tranche avec le gris de la coque en béton, en créant une atmosphère intime.
Et c’est sur cette caractéristique de l’espace qu’est basée la lumière conçue par AF Lighting qui a opté pour les encastrés Laser Blade XS à une cellule – environ 400 appareils – positionnés de manière à concentrer l’éclairage sur les tables, en laissant l’espace dans une certaine pénombre. Les appareils, de faibles dimensions, sont dissimulés dans le plafond et semblent éteints, même sous différents angles de vue. L’éclairage de service, identique et nécessaire pour les serveurs, est réduit au minimum grâce à l’usage de balises qui dialoguent avec les appareils : les Laser Blade XS s’allument à l’approche du serveur et s’éteignent après son passage. L’atmosphère d’intimité pour les clients et le respect du milieu marin sont ainsi garantis.
Restaurant Under à Båly Maître(s) d’ouvrage : Gaute et Stig Ubostad Architecte(s) : Snøhetta Concepteur(s) lumière : ÅF Lighting - Morten Jensen Solution éclairage : iGuzzini
AF Lighting a opté pour des encastrés Laser Blade XS à une cellule, positionnés de manière à concentrer l’éclairage sur les tables, en laissant l’espace dans une certaine pénombre.
Damien Joyeux a donc pris le parti de gérer l’éclairage selon les types de luminaires et les dif férents espaces : la salle du restaurant, le bar et la partie guinguette. Il précise : « Dans la journée, l’éclairage offre une certaine uniformité et le soir venu, chaque zone bénéficie de son propre éclai rage. Pour créer des contrastes, nous avons réduit l’éclairage général apporté par les suspensions et augmenté celui de la végétation. Les contrastes permettent de voir très loin les plantes dans la par tie guinguette, ce qui offre plus de profondeur à l’architecture. »
Choisir son accompagnement lumineux
Bien souvent, les produits s’affichent comme com posantes décoratives des restaurants ou des bars – il suffit de regarder les luminaires présentés dans l’enquête produits de ce dossier (voir pages 46, 47, 48) –, ils rivalisent d’originalité en termes de matières, de couleurs et de formes. Cependant, même si les suspensions tiennent le haut du pavé, les systèmes d’éclairage qui s’intègrent facilement dans les architectures s’imposent de plus en plus. Bega propose notamment la gamme de luminaires suspendus Studio Line qui se distinguent par le contraste entre la couleur extérieure et la teinte métallique intérieure. Les boîtiers métalliques des luminaires forment un écran devant la lumière di rigée vers le bas.
partie
lumière
vers le haut et met ainsi en scène la forme de la suspension en soulignant l’interaction des finitions (photo 3 ci-dessous).
L’offre START Flex de Sylvania (photo 1 ci-des sous) se compose, quant à elle, d’une gamme de rubans led discrets, Flex Pro et START Flex, de drivers et de profilés en aluminium qui peuvent s’installer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ils offrent des flux élevés (jusqu’à 11 750 lm/5 m) et un indice de rendu des couleurs de 90.
Fagerhult choisit également la discrétion avec le petit downlight, Stelo 75 (en situation photo 2), qui comporte, en version standard, un cadre noir ou blanc, de forme ronde ou carrée. La version flexible peut être inclinée de 0 à 25°. Il est dispo nible avec un IRC de 90 et des températures de couleur de 2 700 K ou 3 000 K. Il comporte le driver intégré DALI et peut être contrôlé via Ca sambi. L’exploitant peut modifier l’éclairage et la dynamique de la salle de restaurant tout en écono misant de l’énergie.
Ce qui nous amène à rappeler, s’il le faut, qu’en cette période de « sobriété énergétique », avec les outils adéquats, il n’est pas nécessaire de dîner à la bougie ou de se munir de son téléphone pour lire la carte. Nombreux aujourd’hui sont les fabricants à proposer des systèmes de gestion efficaces (voir le Cahier technique de cette édition page 55).
1. Le ruban Start Flex de Sylvania se décline en 4 versions : 2 650 lm/5 m avec 300 leds ; 11 750 lm/5 m avec 420 leds ; une version RGB avec 600 leds et une version RGBW avec 600 leds.
2. Stelo 75 de Fagerhult présente un diamètre pour le perçage de seulement 75 mm et se décline en option fixe ou flexible qui peut être inclinée de 0 à 25°.
3. La Studio Line de Bega comprend une armature métallique et une lentille diffusante en silicone. Elle propose un IRC supérieur à 90 en 3 000 K. Elle est équipée de blocs d’alimentation pour pilotage DALI.
Restaurant Harena à San Benedetto del Tronto, Italie par Artemide
Avec le projet Harena, l’architecte
Enzo Eusebi veut trouver un lien entre les communautés et les individus, dans un moment historique où le concept de relation est reconsidéré de manière critique et radicale. L’espace se compose d’une séquence de salles abritant un restaurant, une académie de chefs professionnels organisée autour de postes de travail ultratechnologiques, un bar/bistrot américain avec un salon-bibliothèque et une cave à vin internationale.
La rénovation utilise l’ancien cinéma comme un grand espace en forme d’atrium. Ici, les plateformes d’origine qui supportaient les machines ont été utilisées comme points d’agrégation supplémentaires et différents.
Enzo Eusebi a également préservé et rénové avec des matériaux contemporains les structures existantes du bâtiment, en insérant seulement une nouvelle structure légère en acier qui réinvente la façade principale également par de nouvelles ouvertures pour la ventilation naturelle, qui réduit le besoin de refroidissement artificiel.
L’éclairage a été réalisé avec la suspension nh signée des designers chinois Neri&Hu pour Artemide. nh est un appareil simple, polyvalent et pratique qui peut être posé ou suspendu. Une sphère en verre soufflé blanc coulisse le long d’un anneau en laiton brossé, ce qui lui permet de prendre différentes positions et d’ajuster et de diriger librement le diffuseur.
Une gestion… comme par magie
Signify développe depuis longtemps des systèmes de gestion à la fois sophistiqués dans leur fonc tionnement et très simples d’utilisation. Le fabri cant a lancé une solution d’éclairage intelligent de détection automatique de présence via les lampes WiZ Pro. Une fois l’installation connectée au WiFi, les utilisateurs peuvent contrôler les lumières de n’importe où grâce à l’application et les lampes WiZ. Il est même possible d’obtenir des infor mations et une gestion de l’éclairage exploitables grâce à une vue d’ensemble claire de toute l’ins tallation. Le premier système d’éclairage WiZ Pro de Finlande a été installé dans le restaurant de la brasserie Mad Finn, dans le quartier Pyynikki Tri koo de Tampere. Suvi Volanen, responsable tech nique du restaurant, explique que changer l’éclai rage est un moyen facile d’obtenir l’atmosphère souhaitée : « Pour la soirée, on peut choisir un éclairage d’ambiance qui évoque un éclairage ro mantique à la bougie ou la lueur d’une cheminée chaleureuse. Le matin, lorsque nous venons faire le ménage, les mêmes lampes fourniront un éclai rage de travail efficace. Les sources lumineuses WiZ Pro sont très faciles à mettre en place. »
L’éclairage est contrôlé par un interrupteur, une télécommande, une application téléphonique ou un ordinateur qui peuvent être reliés à un détec teur de mouvement. La commande vocale via Alexa, Siri ou Google Assistant est également possible. Les changements d’éclairage peuvent être planifiés et programmés à l’avance via le pan neau de contrôle WiZ Pro, de sorte que le person nel n’a pas à y penser pendant qu’il travaille. La connexion des lumières intelligentes à Internet via une puce Wi-Fi permet de programmer et d’effec tuer des mises à jour automatiquement. WiZ Pro peut être utilisé pour créer un réseau comprenant jusqu’à 200 lampes intelligentes.
Lors de l’étude gestion de l’éclairage du bar Sci licet à Paris, Damien Joyeux, Rayflexion, a porté « un regard transversal qui fait la liaison entre la partie conception et le choix du scénario du maître d’ouvrage et la partie réalisation, afin que tout le monde se comprenne », explique-t-il. Le bar est aménagé dans un ancien chai, sans apport de lumière naturelle : en journée, le niveau de l’éclairage est très élevé, tandis que le soir, les pro jecteurs en DMX créent des effets colorés sur les parois, parfois au rythme de la musique.
Ci-contre. Le bar Scilicet, Paris. Maîtrise d’ouvrage : Groupe SOS. Conception lumière : Jean François Touchard et Jean Baptiste Verguin. Installateur : Astorg Électricité. Les employés du restaurant peuvent prendre la main pour déclencher les scénarios d’éclairage dynamique.
Ci-dessous. Mad Finn pub à Tampere, Finlande. Le pub dispose de spots RVB au plafond et d’une bande RVB indirecte d’éclairage d’ambiance sous le bar. La série WiZ Pro de lampes et de bandes led RVB peut produire 16 millions de couleurs différentes en combinant la lumière rouge (R), verte (G) et bleue (B).
© Signify.Photo Maarit Myllymaki. © RayflexionLe Harp Bar, à Belfast, Irlande du Nord par ERCO
Le nouveau Harp Bar n’est distant de l’ancien que de quelques mètres. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, ce dernier était un local célèbre pour la musique punk. De nombreux artistes s’y sont fait un nom et ont même atteint une célébrité internationale.
Au cours des deux dernières décennies, Cathedral Quarter s’est transformé en centre culturel qui organise notamment chaque année le Cathedral Quarter Arts Festival.
Le Harp Bar compte toujours parmi les pubs les plus fréquentés de la région, grâce entre autres à la musique live tous les soirs. Reconstituée en studio, la version historique du Harp Bar a également servi de coulisses pour le film Good Vibrations de 2013, souvent récompensé. Il raconte la vie du propriétaire de magasin de disques Terri Hooley, l’une des figures de la scène punk au moment du conflit nord-irlandais.
L’actuel bâtiment du Harp Bar, qui date de 1832, appartenait autrefois à la Bushmills Distillery, l’une des plus anciennes distilleries de whisky au monde avec une tradition de plus de 400 ans. Dès 1989, le bâtiment historique a abrité le restaurant Nick’s Warehouse, et depuis peu, ces locaux sont occupés sur deux niveaux par le Harp Bar. Le patron, Willie Jack, qui exploite
d’autres pubs à Belfast avec sa société Commercial Court Inns, collectionne du mobilier et des miroirs de bar irlandais. L’aménagement intérieur du Harp Bar est marqué par le victorianisme belfastois.
L’ambiance est dominée par des bois sombres, des capitonnages rouges, des surfaces cuivrées
sont placées des antiquités chinées – notamment un lampadaire historique qui se dressait jusque dans les années 1980 devant l’Ulster Tavern de la Chichester Street.
polies, des miroirs aux murs et du marmoleum avec un revêtement spécial au plafond. Le décor est complété par des objets de la culture écossaise du whisky et de la bière noire : des bouteilles soigneusement rangées et des pièces techniques de distilleries en passant par des affiches publicitaires historiques. Sous ces objets décoratifs
L’éclairage du nouveau Harp Bar, mis en œuvre avec la dernière technologie led, devait rappeler un ancien pub belfastois. Les appareils suspendus décoratifs historiques sont complétés par des luminaires ERCO – Quintessence, Zylinder, Pollux et Nadir –, l’éclairage d’ambiance étant assuré par des accentuations sur les sièges et la décoration. Les musiciens sont naturellement mis en valeur par des spots à lumière variable. L’un des principaux défis pour les concepteurs consistait à prévoir une adaptation permanente du concept lumière du pub, qui a été progressivement aménagé avec des pièces de collection du fonds d’antiquités du patron. Les miroirs agrémentés d’écritures, de logos et d’ornements par les fabricants irlandais de boissons devaient être les premiers mis en scène avec précision – en évitant tout éblouissement. Les miroirs sont soulignés au moyen de projecteurs qui révèlent les couleurs des inscriptions décoratives. Les invités ne sont éblouis ni par les luminaires ni par les réflexions et l’éclairage led ne nuit pas aux objets vintage.
© ERCO. Photo : Dirk VogelDe nombreuses réalisations sur mesure et créations personnalisées (35 % des produits fabriqués) voient régulièrement le jour dans les ateliers Meljac, comme le Pupitre créé pour l’hôtel Mandarin Oriental (Paris et Munich).
Restaurant Tim Boury, Belgique. Architecte : Waeles Interieur.
de la p. 42
C’est volontairement que nous n’avons pas abordé l’éclairage dans l’hôtellerie, qui mérite à lui tout seul un dossier complet, comme nous l’avons abordé par le passé. Cependant, nous tenions à évoquer les appareillages qui habillent de matières nobles les salons et cir culations des hôtels, telles les créations Meljac qui, d’ailleurs, ne dérogent pas à la règle de la gestion. L’entreprise continue de faire évoluer son offre bien que l’ensemble de ses gammes soit déjà connectable à la plupart des systèmes. Afin de simplifier l’installation, elle a mis au point en 2022 le produit Crestnet, un interrup teur directement connecté au bus Crestron : un modèle combinant à la fois des performances technologiques reconnues, l’élégance d’un matériau noble. Avec une expérience de longue date dans le domaine de l’hôtellerie, la marque peut répondre aux besoins les plus spécifiques avec des produits adaptés à chaque particu
larité : interrupteurs classiques ou systèmes domotiques, liseuses, sonnettes, thermostats, commandes de climatisation, lecteurs de carte mais aussi plaques avec numéros de chambre et autre signalétique intérieure. Enfin, les cuisines doivent recevoir une atten tion particulière en ce qui concerne l’éclairage général. D’après la norme NF EN 12464-1 et la norme ISO 8995/CIE 8008 qui régissent les exigences en termes d’éclairage des lieux de tra vail, les établissements doivent prévoir 500 lux dans les cuisines. Les luminaires sont de préfé rence des encastrés de plafond qui procurent une lumière directe et uniforme dans toute la pièce. Là aussi, un pilotage automatique est recommandé afin que les employés puissent bénéficier d’un niveau d’éclairement constant, quelles que soient les variations de la lumière naturelle. n
Restaurant Commotie à Gand, Belgique par Delta Light
Après deux essais réussis à Courtrai et à Gand, le chef Thomas Gellynck et la sommelière Lara De Vlieger ont décidé d’ouvrir un lieu permanent à la périphérie de Gand, dans le vert, avec le meilleur des deux mondes.
Dans la cuisine ouverte, on trouve des herbes cultivées sur place, des produits biologiques et des vins locaux.
Le chef cuisine régulièrement sur un feu ouvert, créant une expérience unique et partageant sa vision de la pureté.
Avec l’architecte Merijn Degraeve, ils ont opté pour un design minimaliste japonais, l’atmosphère Wabi Sabi avec de nombreux éléments naturels et bruts.
La nature et le silence deviennent les plus grandes sources d’inspiration des lieux, entourés de verdure et d’une forêt.
Les matériaux tels que le béton, le bois, la chaux, le liège et la pierre naturelle devaient faire l’objet de la plus grande attention, en montrant le moins de différences possible entre l’extérieur et l’intérieur.
Les questions techniques dont les luminaires devaient rester en arrière-plan autant que faire se peut.
Des luminaires miniatures (Kix Pin, Micro Reo et Dot.Com ON) ont été sélectionnés et dotés de la couleur de l’arrière-plan, ce qui a donné lieu à une atmosphère sublime, notamment pendant le service du soir.
« À mon avis, et d’après les réactions enthousiastes des visiteurs, nous avons parfaitement réussi à traduire l’intérieur de ce qui est servi dans l’assiette », estime Merijn Degraeve.
Designer/architecte d’intérieur : Merijn Degraeve
Concepteur lumière : Julian Langeraert (Alfa Licht Gent)
Enquête produits
Délices de lumière sur compositions dynamiques
Un assortiment de gammes aux formes délicates, servies avec un bouquet de températures de couleur, des lumens en abondance, une garniture connectée, le tout arrosé d’un indice de rendu des couleurs élevé.
Ring of Fire de RZB
Cette suspension, de 690 mm de diamètre, présente une forme unique avec verre elliptique. L’anneau intérieur est en aluminium anodisé. La suspension se fixe par câble en 3 points, elle est réglable en hauteur en continu ou longueurs spéciales sur demande. Pour les longueurs allant jusqu’à 2 m, l’alimentation se fait par le câble de suspension ; pour celles supérieures à 2 m, l’alimentation doit se faire par un câble séparé. Le driver est intégré dans le baldaquin. Compatible avec capteur TouchDim. Disponible en 4 000 K. www.rzb.de/fr/
Light Shed 60 d’iGUZZINI
Le Light Shed 60 assure une lumière puissante, à la fois efficace et très confortable. L’effet de spaciosité accentue la perception de l’espace en contribuant à l’amélioration du bien-être. Il peut accueillir en son centre des outils intelligents qui étendent ses fonctions au-delà de la lumière, en faisant évoluer le concept d’intégration à l’architecture et en activant des services de sécurité, divertissement, confort et durabilité en mode smart. Disponible en finition blanc, gris, vert, bleu et or, ou personnalisée. Il se décline en 3 000 K, 4 000 K et TunableWhite. www.iguzzini.com/fr/
Powerlight Moon de LUCIBEL
Conçu et fabriqué en France, cet encastré basse luminance de diamètre 85 mm permet une intégration discrète dans l’architecture. Il convient à l’éclairage général des restaurants, avec un choix d’angle de 20° et 40°, de températures de couleur de 2 700 K, 3 000 K, 3 500 K, 4 000 K, 6 000 K et son IRC de 80, 90 ou 97. Son driver déporté lui permet une durée de vie de 50 000 h et en option une gradation en triac, DALI ou Bluetooth. www.lucibel.io
M10 de FOSNOVA
Ces downlights à encastrer, de très petites dimensions, se fondent dans les plafonds. Ces modules se distinguent par leur optique à haute définition en thermoplastique métallisé, assortie d’un diffuseur spécial qui optimise l’émission lumineuse, tout en réduisant l’éblouissement direct. Ils existent en 2 038 lm et 4 000 K avec un IRC de 90 et en 1 895 lm et 3 000 K avec également un IRC de 90. www.fosnova.it/
Microspy de DELTA LIGHT
Cette gamme miniature propose des luminaires suspendus qui existent en noir ou blanc. Avec une efficacité de 110 lm/W, le Microspy offre une température de couleur de 2 700 K et un indice de rendu des couleurs de 90. www.deltalight.com/fr
Studio Line de BEGA
Les luminaires de cette série se distinguent par le contraste entre la couleur extérieure et la teinte métallique intérieure, qui ressort particulièrement dans ces suspensions. Les boîtiers métalliques des luminaires forment un écran devant la lumière dirigée vers le bas. Une partie de la lumière est dirigée vers le haut et met ainsi également en scène la forme du luminaire en soulignant l’interaction des finitions. L’armature métallique est de couleur noir satiné et laiton mat à l’intérieur. Blocs d’alimentation pour pilotage DALI. 3 000 K et IRC > 90. www.bega.com/fr
Eclipse de CLAREO
Avec plus de 40 combinaisons colorées possibles, un driver intégré et version led avec culot E27, cette suspension a été pensée pour une installation en moyenne hauteur. Le luminaire en kit s’assemble facilement en 15 secondes. Il propose un rendement lumineux de 100 lm/W avec un IRC > 90 et SDCM < 3. Existe en 3 couleurs extérieures, noir, blanc et gris, et 5 réflecteurs : alu blanc, gris, noir, cuivre et réflecteur polycarbonate. Le câble d’alimentation fait office de suspension, il est ajustable de 20 cm à 2,5 m. www.clareolighting.com
Stellar Nebula d’ARTEMIDE
Conçues par BIG (Bjarke Ingels Group), ces suspensions permettent d’interpréter et de mettre en valeur le soufflage artisanal du verre avec des techniques de finition PVD. Les valeurs, les rôles et les limites de la production industrielle et artisanale sont au cœur de l’idée de ce projet. Les formes des diffuseurs soufflés à la main sont toujours uniques. La suspension propose trois tailles et existe en 3 000 K avec un IRC de 90. Hauteur : 55 cm. Diamètre : 40 cm. www.artemide.com/fr
COB LED Strip de LEDVANCE
Ces rubans ont la particularité de rendre les points lumineux invisibles : en effet, les puces led sont si nombreuses et rapprochées que, combinées à une couche de phosphore, elles produisent une ligne lumineuse d’une uniformité impressionnante sur toute leur longueur.
Un autre avantage est leur indice de rendu des couleurs > 90. Ils sont également faciles à configurer, à combiner et à installer. www.ledvance.fr
Stelo 75 de FAGERHULT
Ce petit downlight encastré est conçu pour mettre en valeur les architectures intérieures et comporte, en version standard, un cadre noir ou blanc, de forme ronde ou carrée. Le baffle sur le luminaire est disponible en noir ou blanc classique ou dans des tons or ou cuivre. Il se décline avec un IP54 pour une installation dans des zones humides, par exemple les vestiaires, les toilettes ou les zones de relaxation des spas. Il est disponible avec un IRC de 90 et en 2 700 K ou 3 000 K. Il comporte un driver intégré DALI et peut être contrôlé avec Casambi. www.fagerhult.com/fr
LED START Flex de SYLVANIA
Cette gamme de rubans LED comprend drivers et profilés en aluminium pour l’intérieur et l’extérieur. Elle se compose des produits Flex Pro et START Flex. Flex Pro propose des rubans led avec un IRC de 90 et SDCM ≤ 3 de haute qualité, offrant un rendu uniforme et une excellente qualité de lumière : rubans composés de 600 leds avec un flux moyen de 5 150 lm sur 5 m et rubans composés de 400 leds avec un flux de 9 700 lm sur 5 m (nécessite un profilé en aluminium). La gamme START Flex est conçue avec des leds à IRC 80 et SDCM ≤ 3. Elle existe en 4 versions : 2 650 lm sur 5 m avec 300 leds, 11 750 lm sur 5 m avec 420 leds (nécessite un profilé aluminium) ; en RGB ou RGBW avec 600 leds.
Parscan d’ERCO
La nouvelle génération de ces projecteurs comprend trois gammes de produits. Avec 6 tailles, 12 répartitions de lumière interchangeables, des filtres, Tunablewhite et RGBW ainsi que la connectivité numérique. Le système de lentilles dirige la lumière avec précision et sans lumière parasite. Il présente une efficacité de 108 lm/W. Il offre, avec six spectres, la combinaison adéquate de température de couleur et de rendu des couleurs. Des filtres de conversion permettent même de générer 24 spectres supplémentaires à partir de ces six types de led. www.erco.com/fr
Mini-spot de MELJAC Spécialisé dans la fabrication d’appareillages haut de gamme, Meljac propose là deux nouveaux modèles de mini-spots encastrés à led, ronds ou carrés en laiton massif, pour faux plafonds. Disponibles dans les 30 finitions de la marque, ils garantissent une harmonie optimale avec l’ensemble des appareillages électriques : interrupteurs, liseuses, thermostats… Élégants et simples à installer, leur fixation a été optimisée : le transformateur est placé dans le faux plafond et la plaque en laiton directement clipsée sur le spot. Avec un indice de protection IP54, ils peuvent être installés aussi bien dans les couloirs et chambres que salles de bains et cuisines. L’éclairage peut être direct ou asymétrique, blanc chaud ou froid. Les deux modèles existent avec intérieur blanc ou noir. www.meljac.com
Architecte DPLG de formation, Michel Tortel s’est rapidement orienté vers le design de luminaires.
Alors étudiant, il dessine une lampe de bureau, baptisée Kephren et crée une société pour l’éditer.
Elle sera commercialisée par Habitat. Il travaille ensuite avec Atelier Sedap, puis dessine des produits industriels, mais aussi des voitures et même un hélicoptère. Sa démarche s’inscrit dans la pérennité, avec une volonté de créer des produits intemporels, d’une grande longévité. Le luminaire urbain Stik, développé pour Sécurlite, a remporté le « Lighting Design Award » dans la catégorie « Street Lighting ».
Lumière intemporelle
Comment parvenez-vous à créer une unité entre la lumière et la matière pour concevoir un tout cohérent ?
Le lieu commun entre ces deux éléments est l’objet et ses différents aspects, qu’il soit en fonctionnement ou éteint. L’objet éteint est déjà visible et il doit apporter un premier niveau de plaisir visuel, à l’image d’une sculpture, par un langage de la forme. Soit il disparaît, ce qui n’impacte pas ou peu visuellement l’espace, soit il prend le contre-pied pour devenir un objet signature. Lorsque l’objet est éclairé, il change de nature. Mais il faut aussi réfléchir à ce qui reste visible lorsqu’il est allumé.
Quelle est votre démarche lors de la création d’un luminaire ?
La plupart du temps, mes projets sont des commandes. Le point de départ est donc le cahier des charges, qui répond à un besoin précis. Pour des produits industriels, le cahier des charges se fo calise sur ce qui existe et sur l’innovation qui permettra d’offrir un nouveau service à l’usager. Pour les industriels, l’objectif est de produire en grande quantité pour un prix de marché donné. C’est là que l’ingénierie intervient, car chaque opération sur la matière a un coût. La création est donc une équation technique qui nourrit un ensemble d’intuitions sensibles. Les idées sont des objets mentaux singuliers qui naissent sans que l’on ait de prise sur eux. Ce que l’on peut faire, c’est les trier de façon itérative pour resserrer le champ des possibles. Le fruit de ces recherches devient un ensemble de propositions que je soumets à l’entre prise. On sous-estime la dimension humaine de la création, car l’objectif est d’arriver à un consensus avec l’ensemble des
acteurs du projet. Une fois que tout le monde est d’ac cord, on peut donner un sens à l’objet et clarifier sa struc ture technique. On passe alors aux maquettes, puis aux prototypes fonctionnels. À chaque phase, il faut faire des arbitrages complexes : c’est un exercice de tâtonnement et de rééquilibrage permanent. Certains projets sont des ex périmentations. Dans ce cas, je cherche à raconter d’autres histoires avec d’autres sources d’inspiration, toujours dans le prisme d’une amélioration de la qualité de vie. Pour le luminaire Stik, je cherchais une autre typologie structurelle, en rupture avec ce que le marché proposait. Ce luminaire concentre le plaisir de l’astuce et du détail.
Pouvez-vous justement nous parler de ce luminaire urbain singulier, développé pour Sécurlite ?
Stick était une création initiée pour un projet de la Cité du design de Saint-Étienne que j’ai développé avec Sécurlite.
Ce luminaire semble simple, mais il est complexe à réaliser.
Les découpes et le positionnement des tubes recevant les leds demandent beaucoup de précision. L’idée était de créer trois sources douces et non éblouissantes, en intégrant un change ment de couleur. Ce luminaire est moins agressif et moins haut qu’un produit classique. C’est un produit lumineux urbain as sez fin, mais il est en réalité extrêmement solide. Stik est une expérience sur la douceur de la lumière et sur les biais pour la décompacter, tout en lui donnant une dimension joyeuse grâce à la couleur.
Rubrique réalisée par Alexandre Arène
LUCIBEL : L’INGÉNIERIE
au service du sur-mesure
Implanté à Barentin, en Normandie, le site de production de Lucibel s’étend sur 12 000 m², intégrant des bureaux, le centre de R&D du groupe et la production. Cet ancien site de Schneider Electric a été repris par Lucibel après la délocalisation de l’activité, avec une partie de ses salariés. Le site compte une quarantaine d’employés, en lien avec l’autre site de production Procédés Hallier, situé à Montreuil. Pour répondre aux évolutions très rapides des technologies de l’éclairage et aux demandes particulières de ses clients, Lucibel a créé, autour du site de Barentin, un réseau de sous-traitants locaux, pour répondre à ses besoins en tôlerie, peinture ou usinage. L’objectif est triple : réduire l’empreinte carbone, développer un tissu local et améliorer la réactivité de l’entreprise ainsi que la qualité des produits. Thibault David, directeur technique et offre produits, nous présente les particularités du site.
Montage de produit dans une salle propre
« Le site de Barentin est doté d’une salle propre pour assembler les luminaires très techniques dédiés à des applications critiques. »
L’assemblage du luminaire Albedo exige un très haut niveau de technicité. Destiné à l’éclairage des cabinets dentaires, il est constitué de plus de 60 composants, notamment des films optiques, qui doivent être appliqués les uns contre les autres. 100 % des composants de structure sont produits localement, par trois fournisseurs installés à moins de 100 km du site.
Contrôle qualité d’un luminaire imprimé « LuciDream souligne le savoir-faire de Lucibel pour proposer des solutions sur mesure à ses clients. »
Depuis 10 ans, chaque luminaire est réalisé sur mesure, avec une impression spécifique. Selon les besoins, l’impression est effectuée soit directement sur le polycarbonate, soit sur un film appliqué sur le luminaire. Le premier projet, finalisé en 2013, visait à recréer un ciel dans un hôpital pour « enfants de la Lune », avec 21 luminaires placés côte à côte. Chaque luminaire subit un contrôle qualité très poussé, pour détecter les éventuels défauts d’impression.
Intégration de l’optique d’un panel
« Lucibel fabrique ses panels en France. L’objectif est de pouvoir, par la suite, intégrer l’ensemble des technologies de l’éclairage dans le luminaire. »
Plus de 50 % des composants du panel sont fabriqués en France, ce qui a contraint Lucibel à le concevoir différemment. Il utilise plus de led que les produits du marché pour une meilleure efficacité lumineuse. Sa puissance a été réduite à 25 W, ce qui a nécessité un important travail sur les optiques. Celles-ci sont fabriquées en polycarbonate PMMA afin de garantir une durée de vie de 80 000 heures. Ce panel intègre par la suite Cronos, la technologie d’éclairage circadien de Lucibel, mais aussi le Li-Fi.
Adaptation de luminaires étanches
« La gamme Tubular est un exemple d’adaptation des produits à différentes applications. »
La gamme Tubular nécessite de maîtriser à la fois l’optique et la led. Cela souligne les savoir-faire multiples des ingénieurs : sur la photo ci-contre, en bas, un luminaire design, en haut, une version ambre destinée aux caves à champagne, au centre, une adaptation pour la signalisation dans le transport ferroviaire. Cette gamme couvre un large champ d’applications, de la décoration à l’immersion complète.
Recherche et développement
« Le centre de R&D compte 10 ingénieurs, spécialisés dans l’optique, l’électronique, la mécanique et l’informatique. Cela nous permet de déposer 5 brevets par an environ. »
Les ingénieurs recherchent sans cesse de nouvelles technologies applicables à l’éclairage, pour faire émerger la lumière de demain. Ils travaillent chaque année sur une quinzaine de projets de développement, tout en adaptant les produits existants à de nouvelles applications. Les ingénieurs qualité jouent également un rôle essentiel, et sont en lien avec l’ensemble des process de l’entreprise.
Lucibel – Siège social et usine
Site de Barentin : 101, allée des Vergers
Parc d’activités du Hoquet
Barentin
La gestion, accélérateur de sobriété énergétique
Dossier réalisé par Isabelle ArnaudMaître
Depuis les annonces gouvernementales du plan de sobriété énergétique, la question ne se pose plus, elle s’impose : tout projet d’éclairage devrait intégrer des systèmes de gestion. Nous avons interrogé cinq fabricants qui nous expliquent le fonctionnement de ces outils encore trop ignorés dans les espaces tertiaires.
Rappelons que l’arrêté du 22 mars 2017, qui modifie l’arrêté du 3 mai 2007, indique les ni veaux de performance à atteindre lorsqu’on rénove, entre autres, l’éclairage d’un bâtiment. Outre 1,4W/m²/100 lux, il exige la gradation ou l’extinction par détection d’absence ainsi que la gradation automatique de l’éclairage artificiel en fonction des apports de lumière du jour, par zone de 25 m².
Pour parler concrètement, prenons un exemple : la rénovation de l’école nationale supérieure de
Chimie ParisTech à Paris, réalisée par Sylvania (voir photos ci-dessus et ci-contre). En juin 2021, des travaux portant sur la rénovation énergétique, dont l’amélioration de l’éclairage, ont été engagés grâce à l’obtention d’un financement de l’État à hauteur de 7,4 millions d’euros dans le cadre du Plan France Relance. « Pour faire baisser les coûts, nous souhaitions mettre en place un système de gestion d’éclairage associé à des luminaires led afin d’éviter que, comme jusqu’alors, ces derniers restent allumés toute la journée même dans les salles non occupées », explique Patrick Guezo, responsable du Patrimoine et des services tech niques de l’établissement. La solution de gestion d’éclairage intelligente, décentralisée et connec tée SylSmart Connected de Sylvania a été retenue pour accroître l’efficacité énergétique sans com promettre le confort des occupants. Sans câblage ni appareil de commande supplémentaire, elle fonctionne grâce à des luminaires led intégrant un détecteur de luminosité et de présence, un module de communication sans fil dès la mise en service. Lorsqu’il y a plusieurs luminaires dans une salle, ils communiquent entre eux et fonctionnent en automatique, ou bien ils peuvent être contrôlés à l’aide d’un smartphone. Comment se fait-il qu’un outil simple à instal ler, efficace, qui permet de faire des économies et qui en plus améliore notre confort de vie, ait pu mettre aussi longtemps à intégrer les projets de rénovation ?
Lumières Cahier technique
Les locaux de l’École Nationale Supérieure de Chimie Paristech-PSL, à Paris, ont été rénovés avec le système de gestion Syslmart Connected de Sylvania.Les économies par le bon sens : la détection en première étape
Pour Ludovic Voltz, gérant de Tridonic France et directeur commercial France et Benelux, « les raisons ne manquent pas pour justifier la mise en place de systèmes de gestion de l’éclairage : la guerre en Ukraine, les difficultés liées au trans port de l’énergie, les enjeux environnementaux et écologiques convergent vers le même besoin de baisser les consommations électriques. La gestion de l’éclairage est un excellent levier pour faire de grandes économies. »
Quand, en 2007, le ballast électronique arrive sur le marché français, on commence utiliser la gra
dation. Ensuite, en 2012, les ventes des leds s’en volent et on assiste en même temps à un pilotage plus généralisé de l’éclairage. La gradation s’ef fectue tout d’abord très simplement par boutonpoussoir, puis via la détection de luminosité et de présence, ce qui génère des économies significa tives.
Le graphique ci-contre montre comment il devient possible alors d’atteindre 70 % d’économies avec la mise en œuvre de détection. « Aujourd’hui, poursuit Ludovic Volz, l’organisme Connecti vity Standards Alliance (CSA) — qui a remplacé l’alliance Zigbee – réunit plus de 350 sociétés autour de la création, de la maintenance et de la promotion de standards ouverts pour l’Internet des objets. Une nouvelle marque, Matter, a vu le jour et vise à assurer que les futurs produits la bellisés seront fiables, sécurisés par conception et compatibles à grande échelle ». Les systèmes de gestion deviennent de plus en plus sophistiqués et efficaces. Citons, parmi les dernières solutions de Tridonic, les drivers Tunable White DT8 lp PRE, conformes aux dernières spécifications DALI-2, qui permettent non seulement un éclairage dyna mique avec une température de couleur adap table, mais qui « ouvrent également la voie aux solutions d’avenir avec une gestion d’installation et un suivi des consommations simplifiés, et bien d’autres choses encore », ajoute Ludovic Voltz.
De son côté, B.E.G., dès 1986, a sorti ses premiers détecteurs de présence pour déclencher l’éclairage.
« Un peu plus tard, explique Ludovic Bécourt, di recteur adjoint de B.E.G. France, nous avons four ni des produits capables de calculer les apports de lumière naturelle pour réduire l’éclairage artificiel en conséquence.
Ensuite la variation de lumière a fait son entrée, d’abord en dimmable, puis en DALI avec l’arrivée du ballast électronique. Enfin la led a permis de faire de la gestion de l’éclairage optimisée : avec des bus comme KNX, LWON, etc., et la connecti vité qui a donné lieu à des systèmes communicants et automatisés. »
Deuxième étape : l’intelligence au service des économies d’énergie
Ainsi B.E.G. propose le système de régulation de la lumière DALI-SYS, modulaire, qui peut équi per des pièces individuelles, ou un bâtiment entier, localement ou à distance. « Au-delà du pilotage de l’éclairage, indique Ludovic Bécourt, cette solution permet de voir l’état de toute l’installa tion, sur de très grandes surfaces et de détecter les dysfonctionnements éventuels ». Ce produit utilise la technologie DALI 2 BMS avec des sys tèmes ultra-communicants, équipés de multicap teurs et des dispositifs de GTB de B.E.G., avec
un protocole totalement ouvert qui permet de fonctionner avec d’autres solutions de gestion du bâtiment. « Les économies d’énergie redeviennent une priorité absolue, commente Ludovic Bécourt, et l’heure n’est plus à l’hésitation : si les exploi tants veulent réduire leur facture, voire éviter les coupures d’électricité, il faut qu’ils adoptent les technologies pertinentes et qu’ils investissent dans ces outils de gestion. » Autre spécialiste de systèmes de gestion, Osram Digital Systems propose plusieurs solutions dont la gamme HubSense. Il s’agit d’un ensemble d’ou tils logiciels qui permet aux agents de mise en ser vice, aux entrepreneurs, aux installateurs et aux gestionnaires d’installations de configurer, contrô ler et gérer les infrastructures d’éclairage commer ciales avec les composants « Works with Osram HubSense » basés sur un maillage Bluetooth qua lifié (QBM : qualified Bluetooth mesh). « La com munication s’effectue sans fil, explique Thierry Bechtel, ingénieur Applications, Osram DS, ce qui implique donc un gain énorme en termes de câ blage. De plus, grâce au maillage, il n’y a aucune perte de signal. On peut interconnecter les cap teurs, et aussi laisser la main à l’utilisateur avec des bouton-poussoir, disposer des drivers équipés de la puce HubSense. »
Les différentes options de commande de l’éclai
Lorsqu’il y a plusieurs luminaires dans une salle, ils communiquent entre eux et fonctionnent en auto matique ou ils peuvent être contrôlés à l’aide d’un smartphone Dans les grandes salles, plusieurs groupes de luminaires ont été définis pour obtenir la même consigne d’éclairage. Dans les bureaux, les amphithéâtres et salles de classe, chaque utilisateur peut prendre la main sur le système pour grader ou éteindre les luminaires en cas de projection, par exemple. Selon Philippe Jedrezak, chargé d’affaires chez Sylvania, « l’étude préalable a révélé qu’avec ce nouveau système et les futurs luminaires led, la consommation d’énergie liée à l’éclai rage serait réduite de 66 % sur la base de 2 500 heures de fonctionnement annuel, alors que les engagements du plan de Relance portent sur 60 % ».
rage (détection de présence et contrôle de la lumière du jour) permettent de réduire la consommation d’énergie aussi bien que les coûts d’exploitation.
Il est possible de créer des ambiances d’éclairage confortable et de les adapter facilement à de nou veaux plans d’aménagement des bureaux – à tout moment, sans recâblage. « Le faible coût d’adapta tion de l’éclairage est l’une des principales raisons pour laquelle le système HubSense représente un investissement solide et rentable, remarque Thierry Bechtel. J’aime bien rappeler également que l’arrêté de décembre 2018 impose d’éteindre l’éclairage des bureaux au plus tard une heure après la fin de l’occupation de ces locaux ! Les solutions que nous développons permettent de répondre exactement et de façon automatique à ces exigences ». Steve Denni, en charge de la direction commer ciale d’Osram DS au sein du groupe Osram, ajoute « qu’il ne faut pas oublier que dans le tertiaire, vous avez un éclairage au-dessus de vos têtes en permanence : que vous soyez dans les couloirs, les toilettes, les ascenseurs, les halls, ou dans les bureaux. Et tout cela est en réseau, avec ou sans fil. Pourquoi ne pas utiliser ce réseau pour appor ter plus d’intelligence au bâtiment ? On peut ima giner des extensions avec des systèmes Bluetooth ouverts pour détecter le bruit, la quantité de CO2, exemples parmi tant d’autres qui pourraient amé liorer notre bien-être ! ».
Éclairer juste pour réduire l’impact énergétique
Pour Yoann Sinel, directeur de l’activité OEM chez Signify « l’expression « éclairer juste » convient parfaitement pour définir la gestion de l’éclairage. Éclairer juste pour limiter l’impact énergétique, au sens du bien-être pour un éclairage confortable et adéquat, pour respecter les normes et les textes réglementaires, pour améliorer la qualité de vie, pour rester en conformité avec l’environnement. Aujourd’hui, on parle de sobriété énergétique, mais ce n’est pas nouveau, en revanche dans la profession, nous avons encore du mal à faire en tendre tous les bénéfices flagrants, factuels, de la gestion de l’éclairage, ou de ce que j’appellerai un éclairage optimal ». Les systèmes sont là, efficaces et fiables depuis longtemps. « Nous estimons, poursuit Yoann Sinel, que lorsque l’on passe à un éclairage led, on réalise environ 50 % d’éco nomies d’énergie, auxquelles s’ajoutent d’autres économies grâce à la détection de présence et l’asservissement à la lumière naturelle, soit encore 15 % chacun. » Les systèmes relatifs à la gestion s'appuient sur trois types de communication : le Bluetooth, le Zigbee et le Wi-Fi. Chacune présente des avantages et des inconvénients mais les trois répondent aux critères sans fil et protocole ouvert.
« Le Bluetooth présente l’avantage de ne pas coûter cher, il est universel mais n’est pas très
Cahier technique
sécurisé, commente Yoann Sinel. Le grand intérêt du Wi-Fi, c’est qu’il s’agit d’un réseau unique qui permet d’adresser des milieux fermés comme le cercle familial, une petite entreprise, un établis sement recevant du public, et l’on a les outils pour se connec ter très facilement afin de bénéficier de l’intercommunication. Enfin, le Zigbee offre l’avantage du maillage qui permet l’envoi et la réception du message, avec par conséquent des surfaces plus importantes ; grâce aux bandes spécifiques, il n’y aucun risque d’interférer avec les autres systèmes. » Signify a développé des systèmes —WiZ Pro, Interact par exemple, qui fonctionnent en Wi-Fi pour l’utilisation et en Bluetooth pour la programmation.
Dans le tertiaire, une des solutions évolutives de Signify, Interact, propose différents niveaux de fonctionnalités : facilité de mise en œuvre, création de plusieurs zones d’éclairage, personnalisation de la lumière en fonction des besoins, détection de présence, de luminosité et la possibilité de gradation, la collecte de données, etc. L’exploitant peut ainsi réaliser jusqu’à 25 % d’économies supplémentaires en adaptant l’éclairage aux usages, et intervenir rapidement sur l’installation, gérer l’occupation des locaux, tout en améliorant le bien-être des utilisateurs.
Mais Yoann Sinel met en garde : « avant de se lancer dans la mise en œuvre de systèmes de gestion, quels qu’ils soient, il est indis pensable de rénover l’éclairage en passant tout en led. Dans le ter tiaire, les rénovations ne relèvent pas des mêmes dispositifs, selon que l’on considère les grandes entreprises relativement en avance, ou le petit tertiaire, ou encore les commerces. Les entrepôts et centres de logistique, en revanche, font figure de bons élèves de la rénovation, compte tenu des consommations énergétiques consi dérables ».
Au-delà des watts récupérés, Yoann Sinel rappelle qu’une gestion bien adaptée à l’application apporte d’autres gains, pour notre santé en général et notre bien-être, et souligne que « sobriété ne signifie pas de rationnement de l’éclairage, mais modération, et c’est exactement ce que nos solutions proposent. » n
Les collections automne 2022 de Ledvance
Ledvance a fait le choix du Wi-Fi pour sa gamme qui démocratise l’accès à l’éclairage connecté en le rendant accessible à tous les budgets.
« Le contrôle des luminaires s’effectue soit via l’application Smart+ Wi-Fi de Ledvance, soit via les enceintes Google Assistant, Alexa. Il n’a jamais été aussi simple de contrôler l’éclairage par smart phone grâce à l’appli Ledvance SMART+ WIFI : les possibilités sont ainsi quasiment illimitées » explique Frédéric Speisser, chef produit, Ledvance. En effet, l’application propose diverses fonctionnalités, permettant de créer une ambiance unique en intérieur comme en extérieur. Le champ des possibles est très large : de la simple gradation de l’intensité lumineuse de la lampe jusqu’au changement de couleur des luminaires (RGBTW) et la création de scénarios et de différentes ambiances.
Twist, Cross, Cylyndro, Swan, Wood
En suspension et aussi en applique pour certaines d'entre elles, ces luminaires offrent une émission directe/indirecte de la lumière. Il est possible de faire varier les tempé ratures de couleur de 3 000 K à 6 500 K, soit directement, soit en programmant via l’application les variations de blancs en fonction de l’heure de la journée en choisissant des ambiances plus froides pour la matinée et des blancs chauds en fin de journée. L’applique Wood, quant à elle, éclaire ver le haut ou vers le bas selon l’orientation qu’on lui donne.
La Cross, de son côté peut s’orienter à 360°, horizontale, verticale, et toutes les orien tations intermédiaires.
Les luminaires sont équipés de lampes led de 600 lm. Ils se veulent à la fois modernes et fiables en métal, bois, plâtre, verre ou aluminium. Autant de matières que la marque propose afin de s’adapter à toutes les envies.
SUN@HOME
La recherche de confort et de bien-être, et plus particulièrement d’un bon éclairage a gagné la plupart des personnes qui ont expérimenté le travail à la maison. De plus, de nombreuses entreprises souhaitent que leurs employés continuent à travailler depuis leur domicile. Ledvance a désormais une réponse adaptée au marché : il s’agit de Sun@Home, littéralement « le soleil à la maison » ! Une solution HCL (Human Centric Lighting) innovante et facile à utiliser pour les applications résidentielles.
Sa technologie led offre une bonne qualité de lumière et permet de s’adapter aux rythmes biologiques des individus. Le tout nouveau portefeuille comprend une large
sélection de luminaires et de lampes intelligents pilotables via une application gratuite et intuitive.
Les lampes et les luminaires reproduisent le cycle naturel de la lumière du jour, ce qui améliore non seulement le bien-être des utilisateurs mais aussi leurs performances. La lampe à poser et le luminaire Panan présentent un indice de rendu des couleurs supérieur à 95 et permettent de faire varier la température de couleur de 2 200 K à 5 000 K. La lumière s’adapte automatiquement aux différentes situations de travail et de vie pendant la journée. Cela signifie démarrer la matinée dans une atmosphère détendue de lever de soleil et travailler dans une lumière blanche froide qui favorise la concentration. Et le soir ? Après une journée bien remplie, la qualité de la lumière offre une atmosphère chaleureuse pour préparer une bonne nuit de sommeil. C’est l’utilisa teur qui paramètre le rythme qui lui convient le mieux et il peut intervenir directement sur le luminaire. Les têtes des luminaires sont orientables par simple rotation et offrent ainsi la possibilité de bénéficier au choix d’un éclairage direct ou indirect.
www.ledvance.fr
Lumières Produits
LOUIS POULSEN
PH 5
C’est nouveau et… ce ne l’est pas ! Créée en 1958 par Poul Henningsen, la PH 5 est une icône du design particulièrement connue et appréciée. Cet automne, elle renaît avec une palette de nouvelles couleurs pastel pour les intérieurs modernes : rose pâle, bleu pâle, gris clair, monochrome blanc, etc., plusieurs combinaisons sont proposées en conservant toujours l’élégance de la célèbre suspension. L’abat-jour réfléchissant de Poul Henningsen conduit la majeure partie de la lumière vers le bas et produit une lumière dirigée vers les côtés tout en s’éclairant lui-même, avec un éclairage doux provenant de son centre. L’abat-jour inférieur est doté d’un diffuseur en verre dépoli pour un éclairage vers le bas 100 % antiéblouissant.
www.louispoulsen.com/fr-fr/
LUCIBEL
TUBULAR DARK-LINE
Ce luminaire étanche aux embouts inox se pare de noir et d’optiques très basse luminance, sur ses 120 cm de longueur, pour s’inviter dans les bureaux et les showrooms. Il associe le confort de l’optique LEDIL et l’esthétique industrielle du Tubular. Il présente un flux de 2 700 lm dans un angle optique de 66°, ainsi qu’une durée de vie supérieure à 72 000 heures en L80B10.
www.lucibel.io/
ROGER PRADIER
BRIDE
Cette lampe baladeuse d’extérieur comme d’intérieur associe bois de châtaignier, verre soufflé et textile upcyclé. Suspendue ou à poser, elle s’adapte à de multiples usages. Modulable, grâce à sa poignée en sangle, elle devient liseuse, lampe de table ou d’ambiance. Elle se décline en une gamme de couleurs qui s’accorde avec chaque environnement. Imaginée par le designer Thibaud Klepper, fabriquée par Roger Pradier, Atelier W110 et SCF (entreprises toutes métiers d’art ou EPV, entreprises du patrimoine vivant).
www.roger-pradier.com
EAS Solutions présente Rubens, une gamme dédiée à l’éclairage des magasins
Avec un indice de rendu des couleurs de 97 et une efficacité lumineuse qui peut atteindre130 lm/W, les projecteurs led Rubens mettent fidèlement en lumière les marchandises et autres denrées tout en améliorant, notamment par le jeu des tem pératures de couleur et des angles de faisceaux, l’éclairage général et d’accentuation des différents emplacements de l’espace de vente : vitrines, rayonnages, têtes de gondoles, corners, circulations, cabines d’essayage… Grâce à sa propension à rendre très fidèlement les couleurs, la gamme Rubens répond aux attentes des professionnels du commerce et de leurs clients qui recherchent un rendu des couleurs proche de celui de la lumière du jour (100), afin de restituer au mieux les couleurs.
Les luminaires Rubens sont disponibles en plusieurs versions (suspension, encas tré, sur rail), puissances (16 W, 28 W, 36 W, 40 W), avec un flux lumineux (jusqu’à 4 300 lm), températures de couleur (3 000 K et 4 000 K) et angles de faisceau (15°, 28°, 41° en 16 W ; 16°, 21°, 43° en 28 W ; 21°, 36°, 45° en 36 W ; 20°, 45° en sus pension 28 W et 36 W). Les projecteurs sur rail possèdent un axe de rotation de 350° autour de l’axe vertical, une possibilité d’inclinaison de 90° sur le plan horizontal et un corps en aluminium anodisé qui se décline en deux couleurs (noir et blanc).
Totalisant une centaine de références, la gamme offre une multitude d’options, de combinaisons et d’accessoires qui mettent en lumière les différentes marchan dises exposées et valorisent chaque recoin de l’espace de vente. Elle est dispo nible en version ON/OFF, DALI et en « Smart Facility » avec un système de gestion modulant l’éclairage en fonction de l’activité, des horaires, de l’ensoleillement, de la fréquentation, des périodes de consommation critiques, tout en autorisant dans un même espace différents niveaux d’éclairement et en économisant alors plus de 90 % d’énergie. Les projecteurs Rubens sont garantis 5 ans. www.eas-solutions.fr/
Éclairage solaire INTI, nouveau rayon d’action pour Technilum
Désireuse de se diversifier pour fabriquer et concevoir des solutions d’éclai rage toujours plus durables, sobres et intelligentes, Technilum lance une gamme solaire baptisée INTI, au travers de deux offres distinctes : - INTI Basic : Technilum acquiert la branche éclairage solaire de l’entreprise Amarenco France, et propose désormais une gamme solaire classique, ro buste et fonctionnelle. Afin d’accompagner les collectivités dans leur transition énergétique, Technilum propose également, en partenariat avec Amarenco, une offre globale en matière d’éclairage (solaire ou filaire), en échange de la concession de surfaces d’exploitation photovoltaïque ;
- INTI Design : parallèlement, Technilum noue un partenariat fort avec sa consœur Nowatt Lighting, entreprise française installée à Marseille spécialisée dans la fa brication d’éclairage autonome et reconnue internationalement pour ses solutions intégrées et innovantes, notamment en matière d’éclairage architectural. En asso ciant les solutions autonomes Nowatt à son mobilier d’éclairage, Technilum offre une alternative solaire esthétique, parfaitement en phase avec son ADN Design. Cette nouvelle gamme solaire INTI est fabriquée et assemblée, comme l’intégralité des produits Technilum, sur son site de production à Lézigno, Béziers (34).
« Destinée prioritairement à des projets particuliers où le raccordement électrique est difficile d’accès (voies vertes, parking de covoiturage, abribus en zone rurale…), INTI permet à Technilum de répondre à des demandes clients croissantes en la matière », explique Agnès Jullian, présidente de Technilum. Autonome, performante et durable, cette nouvelle gamme solaire est compatible avec la plupart des mâts d’éclairage Technilum, eux-mêmes composés d’aluminium recyclé : un mobilier et de l’énergie propres, pour un éclairage garanti 365 nuits par an. Récompensée par la médaille d’or EcoVadis 2022, Technilum poursuit son œuvre vers un espace public sobre, intel ligent et durable.
FAGERHULT
INDUFLEX
Dédié à l’éclairage des locaux industriels, des entrepôts ou même des grandes surfaces commerciales, ce luminaire répond aux exigences de performance, fiabilité, confort, longévité et de respect de l’environnement. Il propose des flux allant de 16 730 lm à 21 480 lm, soit plus de 170 lm/W en 4 000 K. Il intègre une optique toute nouvelle, où sont combinés des lentilles et des réflecteurs, ce qui permet d’obtenir un flux lumineux maîtrisé, équilibré et confortable. Il est également gradable en DALI.
www.fagerhult.com/fr/
SAMMODE STUDIO
PANAME NANO
Trois motifs de grille et trois couleurs de finition accompagnent cette nouvelle déclinaison de Paname, en offrant de multiples possibilités : Belleville, Monceau et Vendôme. Une atmosphère plutôt industrielle avec le Belleville Nano finition inox, alors que le Monceau Nano se pare d’un noir chic et charbonneux. Le Vendôme Nano conviendra à une ambiance douce et chaleureuse avec sa finition laiton. Cette nouvelle petite applique de 27 cm de verre haute résistance s’installe aussi bien à la verticale qu’à l’horizontale.
www.studio.sammode.com
SECURLITE
SYSTEO
Signée du designer Michel Tortel, cette gamme à la fois décorative et résistante est dédiée aux parties communes des immeubles d’habitation ainsi qu’aux espaces extérieurs. L’unité lumineuse indépendante en polycarbonate (IK10/20J) s’intègre dans différents habillages à résistance renforcée allant jusqu’à IK11+/80J : applique, suspension, plafonnier, encastré, angle, ligne continue, trunking… Il peut offrir des fonctions intelligentes de détection et de communication. Durée de vie de 72 000 heures, il offre une garantie de 5 ans.
www.securlite.com/
Clareo Lighting remplace la série ECO par la gamme EASY
Pour les bureaux : Panel Clareo Pack6
La dalle 600 x 600 présente un flux lumineux de 3 600 lm pour un IRC de 80 avec une température de couleur de 4 000 K. Elle est équipée de la technologie « Backlit » qui permet d’obtenir une bonne uniformité. Elle affiche une durée de vie de 50 000 heures (L80B10) et offre une garantie de 5 ans. L’installation s’effectue simplement avec le driver précâblé. La dalle led existe également en suspension ou en saillie.
Les hublots LED pour l’éclairage des parties communes d’immeuble d’habitation Avec ou sans détection HF, antivandales, câblage derrière ou sur le côté, repiquables ou avec bornier de raccordement, ces hublots offrent un flux de 2 000 lm ou 2 500 lm et une durée de vie de 80 000 heures.
Pour les parkings, Everpark
Ce luminaire étanche est facile à installer et convient aux parkings, locaux techniques, lieux de stockage. Le raccordement s’effectue sans outils avec bornier poussoir, clips métalliques réglables sur toute la longueur. IP65 et IK08. Il peut se fixer en saillie ou en suspension. Il propose un rendement de 120 lm/W en 4 000 K et, comme les autres luminaires de la série, une durée de vie de 50 000 heures et une garantie 5 ans. www.clareolighting.com
ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS
ACE www.ace-fr.org
7, 8, 9, 12, 13, 20
Agence Michel Tortel ...www.michel-tortel.com.............................................51
Artemide www.artemide.com/fr/
Atelier des Lumières www.atelier-lumieres.com
Atelier H.Audibert www.atelierherveaudibert.com
41, 47
BEGA www.bega.com/fr-be/ 40, 47
B.E.G. www.beg-luxomat.com/fr/ 56
Clareo Lighting www.clareolighting.com
Cluster Lumière
65
Cohérence Développement www.coherencedeveloppement.fr.............................15
Concepto www.concepto.fr 12, 13
Coup d’Éclat www.coupdeclat.fr
DELTA LIGHT www.deltalight.com/fr 22, 44, 45, 47
DIGITALEpaysage www.digitalepaysage.com
Disano www.disano.it/it/home
EAS Solutions www.eas-solutions.fr
Emootio
ENTPE www.entpe.fr
ERCO
Fagerhult www.fagerhult.com/fr/
Fédération française du paysage www.f-f-p.org
Fosnova www.fosnova.it/it/
GIL Syndicat du luminaire www.luminaire.org
EQUIPHOTEL
Paris Expo, porte de Versailles 6 au 10 novembre
7, 8,
iGuzzini www.iguzzini.com/fr 37, 38, 39, 40, 46
Intension www.eclairage-lighting-design-intension.com 22, 23, 24
Lébénoïd www.lebenoid.fr 14
Ledvance www.ledvance.fr 48, 60
LightingEurope
Linea Light Group www.linealight.com/fr-fr 26, 27, 28 Louis poulsen ..............www.louispoulsen.com/fr-fr/
Lucibel www.lucibel.io 46, 52, 53, 61
Lumen https://lumen-hub.eu/ 10
Meljac www.meljac.com 18, 44, 48
Moortgat www.moortgat.com 22
OSRAM www.osram.fr/cb/ 57, 58
Phytolab www.phytolab.fr 21
Rayflexion ...................www.rayflexion.fr
34, 35, 36
Roger Pradier www.roger-pradier.com 61
RZB
Sammode Studio www.studio.sammode.com 65
Sécurlite www.securlite.com 15, 65
Studio Vicarini www.vicarini.com 20, 21
Signify www.signify.com/fr-fr 42, 58 Sylvania www.sylvania-lighting.com/fr-fr 40, 48, 55, 58
Syndicat de l’éclairage www.syndicat-eclairage.com 10, 16
Technilum....................www.technilum.com
L’hospitalité engagée sert de fil rouge à EquipHotel. Car terroirs, territoires, « slow tech », « slow living », économies d’énergies et mobilités douces sont devenus des points forts pour un établissement. www.equiphotel.com/
IBS
Paris Expo Porte de Versailles - Pavillon 5.1 8 et 9 novembre
Le salon de la performance des bâtiments tertiaires, industriels et collectifs En totale synergie avec la 8ème édition du salon Smart City + Smart Grid dédié à la Ville, aux réseaux intelligents et la mobilité durable, ce sont plus de 7000 visiteurs attendus les 8 et 9 novembre. www.ibs-event.com
ARCHITECT @ WORK NANTES
Parc des Expositions de La Beaujoire 24 et 25 novembre
Ce salon, qui présente conférences et produits, est exclusivement réservé aux architectes.
MAISON & OBJET
Parc des exposition
2023
Nord Villepinte
de business et d’échanges entre les acteurs de la décoration, du design et de l’art de vivre.
Tridonic www.tridonic.fr/fr/ 54, 56 Trilux
ANNONCEURS
MELJAC
www.ledvance.fr
POULSEN
15, 30, 31
couv.
couv.