Smarthome electricien 71

Page 1

POURQUOI LA DOMOTIQUE SANS FIL EST L’AVENIR ? • I NTERVIEW MICHÈLE PAPPALARDO •D OSSIER OUTILLAGE INTELLIGENT

• P HOTOVOLTAÏQUE SURTENSION POSSIBLE ÉALISATION •R NIKO ÉQUIPE UN CHALET

Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr Une publication de 3eMédias

ISSN : 2297-098X

• 3 QUESTIONS À FRÉDÉRIC BETTEGA ERARD • É VÈNEMENT RETOUR SUR ISE 2018 ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018


ÉDITO

Chauffage à l’électricité : les écarts se creusent David Le Souder

A

lors que la campagne de chauffe 2017-2018 touche presque à sa fin, j’ai souhaité revenir sur les chiffres 2017 pour analyser les différences entre les énergies utilisées pour se chauffer. En 2017, le chauffage a coûté en moyenne aux Français 1 683 €*. Mais derrière ce chiffre se cachent d’énormes différences selon le type d’énergie. 769 € pour 6 % de la population qui se chauffe au bois, 1 475 € au gaz (27 % de la population), 1 750 € à l’électricité (41 %) et 2 230 € au fioul (19 %). Le bois reste donc l’énergie la moins chère. Et pourtant, c’est l’énergie de chauffage la moins utilisée par les Français. Peut-être est-ce dû à la difficulté à approvisionner les villes. Le fait de devoir régulièrement racheter du bois est bien plus douloureux que de recevoir simplement sa facture dans la boîte aux lettres. Pour la deuxième année consécutive, la facture moyenne de chauffage au fioul dépasse celle du chauffage à l’électricité. Le fioul domestique a en effet connu une flambée de son prix en 2017. Celui-ci a grimpé de 18 % par rapport à 2016 et il en sera de même en 2018. La facture moyenne du chauffage au gaz est en légère augmentation par rapport à 2016, tandis que les prix de l’électricité stagnent. Toutefois, il est important de relier ces chiffres aux superficies moyennes observées selon le type d’énergie. Par exemple, les logements équipés au fioul sont généralement de grosses surfaces, supérieures à 120 m², tandis que les logements chauffés à l’électricité sont plutôt inférieurs à 100 m². Lorsque l’on observe les prix au mètre carré, on s’aperçoit qu’en réalité l’électricité est l’énergie qui reste la plus chère avec un coût de 16,10 € au m², contre 5,9 € pour le bois. La raison ? Les Français se chauffant au fioul ont en moyenne des surfaces plus élevées que ceux se chauffant à l’électricité. Ainsi, au m², le prix du fioul est plus abordable. Le bois reste l’énergie imbattable au niveau du prix. En tant qu’électricien, ces chiffres doivent vous alerter et vous permettre de discuter avec vos clients pour les amener à installer des systèmes de mesure de consommation de l’énergie. C’est votre rôle de conseil que vous devez assumer et ne pas laisser à d’autres organismes ou sociétés. Beaucoup de logements sont encore équipés de radiateurs « grille-pain ». Conseillez vos clients sur les nouveaux systèmes radiants, à accumulation, infrarouge, plancher chauffant ou plancher rayonnant électrique (PRE). Ces systèmes sont dits « intelligents » et sont souvent équipés de systèmes de détection d’ouverture de fenêtre, de programmateur, et peuvent être pilotés par une domotique très simple. 41 % de vos clients attendent vos conseils pour économiser. C’est le moment de les conseiller et d’ouvrir vos compétences sur le chauffage connecté, voire sur la domotique. David Le Souder

* Enquête réalisée à partir des montants déclarés par les utilisateurs de 17 766 bilans énergétiques sur le site QuelleEnergie.fr en 2017. La facture moyenne de chauffage ici calculée ne prend pas en compte le coût de l’eau chaude sanitaire.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 3



40

43 23

8 3e Médias 39 Rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris tél : + 33 (0)9 82 34 89 62 fax : + 33 (0)1 44 92 50 51 Directeur de la publication : Jean Tillinac

7 6

ÉVÉNEMENT

ISE, bien plus que le salon de l’intégration audiovisuelle

8

TENDANCES ET MARCHÉS

8 Electricité Le connecteur 6 mm2 qui change tout 10 Calcul de la puissance dédiée aux IRVE dans les bâtiments neufs 12 Concept YRYS by MFC Confort, chauffage et respect de l’environnement Éclairage « LiFi by Lucibel » 13 Maison connectée Radiateur Intuitiv with Netatmo Éclairage Suppression progressive des lampes halogènes

11 À LIRE La sélection Électricien+ presse

14 INTERVIEW Michèle Pappalardo, directrice de cabinet du ministère de la Transition écologique et solidaire

18 DOSSIER Maison connectée Le sans-fil marque son territoire 24 Electricité L’outillage devient intelligent et connecté

28 AVIS D'EXPERT Migration vers les 200 et 400 Gigabit Ethernet dans les data centers : l’importance stratégique du câblage 30 Ready2Services, un référentiel pour les bâtiments intelligents

Rédacteur en chef : David Le Souder Relations lecteurs : Solène Collat Publicité : Sandrine de Montmorillon 06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95,  boulevard Berthier,  75017 Paris

32 LETTRE Retour sur une rencontre-métier CSEEE L’outillage : un enjeu stratégique pour l’entreprise d’électricité

Impression : imprimerie de Champagne, 52200 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : avril 2018

36 APPLICATION Maison connectée Un chalet entre forêt et sommets

38 É CONOMIE ÉNERGIE EN ENTREPRISE

L'Electricien est un périodique inscrit à la Commission paritaire des publications et agences de presse sous le n° : 0617 T 92734

POUR TOUS NOS LECTEURS Encart jeté Fluke

Air comprimé : optimisez vos consommations d’énergie

40 LE POINT SUR Installations photovoltaïques Bien se protéger contre la foudre

43 C E SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX

Christian Macanda, CITEL

44 LE COIN DES ÉTUDES Bien-être physique et mental au travail

46 PRODUITS 50 3 QUESTIONS À Frederic Bettega, directeur général d'Erard

LISTE DES ANNONCEURS INTRATONE.................................. COUV SUR-COUV CITEL................................................... 2ÈME DE COUV ELECTRICIEN SANS FRONTIÈRE..... 3ÈME DE COUV FLIR...................................................... 4ÈME DE COUV ABONNEMENT ELECTRICIEN+....................PAGE 4 SALON PREVENTICA.....................................PAGE 8 WIELAND.......................................................PAGE 10 HELLERMANN TYTON.................................PAGE 12 WAGO............................................................PAGE 27 FENOTEK.......................................................PAGE 47

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 5


ÉVÉNEMENT

ISE, bien plus que le salon de l’intégration audiovisuelle

© DR

© DR

Depuis quelques années, une journée de conférences sur le smart building est organisée la veille de l’ouverture du salon ISE. Cette année, le discours d’ouverture a été prononcé par Kevin Flanagan, de PLP Architecture, entreprise qui a dessiné The Edge, le nouveau smart building de Deloitte à Amsterdam. Flanagan a mis en avant la manière dont les villes intelligentes peuvent améliorer nos vies : « La technologie nous permet de penser au-delà de l’esthétique de la ville. Nous pouvons développer des moyens de transport qui limitent le trafic routier et améliorent le poumon de la ville. La prochaine avancée sera la technologie 5G. Une personne aveugle pourra se déplacer dans la ville grâce à la 5G. »

L’architecture, l’ingénierie et la construction tombent dans la réalité virtuelle « La réalité virtuelle appliquée à l’architecture, à l’ingénierie et à la construction entre dans une phase d‘adoption “rapide” », explique l’architecte italien Fabio D’Agnano, présentateur au sommet du smart building de l’ISE. Directeur du cours de troisième cycle en architecture numérique à l’université de Venise (IUAV), D’Agnano estime que les deux tiers au moins des cabinets d’architectes expérimentent actuellement la réalité virtuelle. Pour l’architecte, l’adoption a tendance à être plus élevée dans les plus grands cabinets, qui ont le temps et les ressources pour s’engager. Pour ceux qui ont utilisé la réalité virtuelle, la plupart l’ont appliquée à plus de cinq projets et exploitée à tous les stades de la conception, de la construction et de la maintenance. Avec du recul sur ces nouvelles technologies, comme le rendu à 360°, cela ne demande « pas plus d’effort qu’un rendu 3D standard », explique D’Agnano : « Vous appuyez sur le même bouton. » Il estime que le rendu en temps réel, qui permettrait aux architectes et aux clients de se rendre virtuellement sur le site, sera disponible sous deux ans, avec très probablement entre-temps un mélange de technologies 360 et de réalité virtuelle. D’autres applications à venir incluent l’intégration de la réalité virtuelle avec les données BIM afin que les projets puissent être testés sur site via un modèle 3D.

6 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

L’ISE 2018 a battu des records en termes d’exposants et de visiteurs. Au total, 1 296 exposants, dont 294 exposaient à l’ISE pour la première fois, ont occupé 53 000 m² de surface d’exposition dans 15 halls. Plus de 80 000 personnes personnes ont assisté au salon, soit une augmentation de 10 % par rapport à l’édition 2017. Fait significatif, près de 20 000 personnes étaient présentes le dernier jour, et plus de 30 % des participants visitaient l’ISE pour la première fois. À ISE 2018 était présenté pour la première fois un projecteur de résolution 8K, et une technologie intelligente simulait 8K en utilisant des panneaux DLP 4K. Les images diffusées étaient à couper le souffle et donnaient l’impression d’être en trois dimensions. 4K, la norme Mais si l’image 8K a volé la vedette en termes de projection, les écrans 4K sont devenus la norme. Ce qui était intéressant, cependant, était la prise de conscience croissante que les écrans 4K ne sont pas seulement bons pour fournir une image unique et renversante. Plusieurs fabricants montraient une seule dalle fournissant quatre images (ou plus) : la résolution 4K permettait à chacune d’être extrêmement détaillée. L’autre phénomène remarquable est la diminution continue des pas de pixels LED. Les pas inférieurs à 1 mm sont désormais courants. Et cela peut changer beaucoup de choses. En effet, les pas de pixels plus petits des écrans LED favorisent les gros plans pour lesquels les écrans


Intel dévoile de nouvelles opportunités pour des réunions intelligentes Intel démontre la flexibilité et l’adaptabilité offertes par sa plate-forme ouverte Intel Unite, une solution de collaboration sans fil pour un partage transparent de contenu, qui permet aux intégrateurs audiovisuels de se développer et de générer de la valeur ajoutée pour leurs clients. De nouvelles fonctionnalités peuvent être ajoutées pour étendre l’expérience de réunion. Depuis une réunion sans code PIN à une connexion automatique en passant par une réunion via un lecteur de badge, le potentiel des partenaires AV semble illimité.

Lutron s’étend en Europe Selon une analyse récente de Statista, la pénétration des produits destinés aux maisons intelligentes dans les foyers européens passera de 9,4 % en 2018 à 21,7 % en 2022, ce qui représente pour les installateurs de produits Lutron une opportunité d’augmenter significativement leur activité concernant le contrôle de l’éclairage et des stores. Pour renforcer son engagement sur ce marché, Lutron présentait ses dernières solutions innovantes pour le contrôle de l’éclairage, des stores et de la température dans les secteurs résidentiels, commerciaux et hôteliers, incluant l’Experience Room Lutron, Energi Savr Node – le premier produit de contrôle de l’éclairage au monde certifié DALI-2, la nouvelle télécommande RF sans fil Pico 4-boutons permettant un contrôle facilité de scènes en cas de rénovation, et les nouvelles versions avec cadre invisible des luminaires LED Finiré encastrables avec éclairage dirigé vers le bas (downlights). Crestron trône au milieu de l’ISECES. Cette année, l’espace consacré à la solution Pyng et aux salles de réunion est en augmentation. Une première chez Crestron, la solution Crestron Mercury Table s’affiche à 2 228 €, avec, un extendeur 4K HDMI et USB sur HDBase T, une caméra HD de conférence, le contrôle infrarouge, les câbles HDMI, le câble USB, l’extension pour câble USB 15‘, le câble HDMI 20’ et le plenum Cat5e 50‘.

Control4 présentait le contrôleur domotique CA-1, très compact, idéal pour les petits projets ou pour démarrer un projet Smart Home. Control4 représente une nouvelle gamme autour du confort et de l’automation à faible prix, pour les constructeurs, les développeurs MDU ou pour l’hôtellerie. Il dispose de quelques caractéristiques remarquables : connectivité ZigBee, Ethernet et Wi-Fi (b, g, n), supporte Z-Wave, le protocole série (RS232) et l’alimentation courant et PoE. Il est équipé d’un processeur 1 GHz ARM pour une faible consommation d’énergie. Son design compact lui permet d’être monté sur un mur. NEC Display Solutions présentait sa dernière gamme d’écrans 4K/UHD grand format MultiSync P et V Series disponibles en quatre tailles, de 65 à 98 pouces. Ils offrent des capacités HDR, ce qui augmente à la fois le contraste et la précision des couleurs. Les deux séries sont adaptées à une vaste gamme d’industries et d’environnements, de la vente au détail et l’affichage publicitaire extérieur, Digital out of Home (DooH), à la finance, la fabrication, l’éducation, la santé et le transport. En raison de sa grande homogénéité d’image et de sa stabilité, la série P est particulièrement adaptée aux environnements de salles de contrôle critiques.

Google étend Hangouts Meet et Jamboard à travers l’Europe Scott Johnston (directeur, gestion de projet, GSuite), de Google, a présenté l’évolution de sa dernière série de produits de conférence, Hangout Meet, Hangout Chat et Jamboard.

© DR

BenQ présentait l’écran plat interactif LCD/ LED BenQ IL550. Basé sur l’infrarouge, la série IL offre de multiples points de contact, avec une durée de vie de plus de 50 000 heures. Il est équipé du logiciel de gestion de contenu basé sur le nuage BenQ X-Sign pour aider les utilisateurs à créer, planifier et afficher du contenu de signalisation numérique à travers différents modèles. L’application MDA (Multiple Display Administrator) contrôle plusieurs écrans simultanément via le réseau local et coordonne le contenu dans le même environnement LAN. Optoma a annoncé une nouvelle technologie d’affichage pour sa gamme d’afficheurs LED

© DR

LCD ont été largement installés. La LED présente de nombreux avantages potentiels par rapport à l’écran LCD, en termes de capacité de déploiement, de qualité d’image, de maintenance, de coût de possession et de possibilités créatives.

© DR

ÉVÉNEMENT

4K UHD, full HD 16:9 à rapport d’aspect natif et HD intégrale. Ils sont spécialement adaptés aux entreprises, à l’enseignement supérieur, à l’accueil et à l’affichage numérique. Optoma propose également des tailles et des résolutions personnalisées. Les écrans LED peuvent être montés directement sur un mur approprié sans cadre de montage. L’accès frontal permet une installation rapide et une maintenance facile. Vestel a lancé un écran interactif PCAP (capacitif projectif ) 65 pouces 4K pour le secteur classique de l’éducation. Conçu avec un multipoint tactile capacitif de 20 points, l’écran offre une précision tactile et une précision du stylet améliorées, offrant une expérience d’écriture naturelle et fluide. En utilisant le contrôleur d’affichage pour distinguer les entrées réelles des intempéries, l’IFC améliore considérablement la sensibilité à la pression et la précision des écritures, permettant même aux utilisateurs de poser la paume de la main sur l’écran pendant qu’ils écrivent. Aopen apporte l’expérience de la compagnie aérienne virtuelle. De l’enregistrement au duty-free, puis à l’avion, le stand d’Aopen proposait un parcours client dans le domaine de la petite informatique et de la technologie d’affichage tactile. Sa signalisation numérique, sa surveillance, ses kiosques et ses solutions de point de vente couvrent tous les aspects des marchés de la vente au détail, du transport et de l’automatisation.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 7


TENDANCES ET MARCHÉS Actualité

ELECTRICITÉ

Le connecteur 6 mm2 qui change tout Depuis son lancement en 2014, les utilisateurs des bornes 221 de Wago attendaient une version pour section de câbles 6 mm2. Et bien c’est fait. Nous étions très peu dans la confidence de cette nouveauté, et ce mercredi 14 mars 2018, les électriciens français ont eu la primeur mondiale de découvrir avant l’Allemagne et le monde entier, la nouvelle borne. ▼

Romaric Thévenet responsable marketing Wago France est fier de présenter la borne Wago 221 6 mm2 en avant-première mondiale avant l’Allemagne.

T

ous les électriciens professionnels ainsi que beaucoup de particuliers utilisent les mini-bornes 221 au quotidien en France et dans le monde. La nouvelle borne à levier 6 mm² s’inscrit dans la continuité de sa « petite sœur » la 221 4mm². Wago ne change pas un produit au succès planétaire. Comme le dit Romaric Thévenet responsable marketing Wago France, « ce sont 60 millions de bornes 221 qui sont vendues en France chaque année. Une par habitant. Avec cette version 6 mm2, l’électricien peut indifféremment raccorder de 0,5 mm2 jusqu’à 6 mm² en souple ou en rigide. Cela évite d’utiliser un domino 6 ou 10 mm² avec toutes les contraintes qu’on lui connait : grosseur dans la boite d’encastrement, serrage des vis, isolation… »

La 221 6 mm² offre des possibilités complètement nouvelles, par exemple pour les systèmes d'éclairage haute puissance ou les systèmes HVAC dans les bâtiments commerciaux. Par rapport à un utilisateur de dominos, par exemple, les utilisateurs de la 221 ont de nombreux avantages : • Pas besoin d’outils (pas de tournevis) • Le raccordement des fils est beaucoup plus rapide, il n’y a qu’à actionner un levier • La qualité de connexion est garantie, il n’y a pas de force en jeu c’est le ressort qui travaille • La connexion peut-être rapidement vérifiée, visuellement ou par testeur Sauf pour un usage dans un pot, l’électricien peut se suffire d’une seule référence de bornes à levier.

DONNÉES TECHNIQUES : Versions : • 2 conducteurs 221-612 • 3 conducteurs 221-613 • 5 conducteurs 221-615 Plage de section : • 0,5 – 6mm² • Avec embout : max. 4 mm² • AWG 20 – AWG 10 • Ø1,6 ; Ø 2,0 ; Ø 2,6 Approbations : • ENEC 450V, 41A T85 • cULus 600V, 1000 V signaux & luminaires 30A ; 105°C matières isolante • PSE-JET 300V, 30A • EAC

8 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018


TENDANCES ET MARCHÉS

Actualité

Comme le précise David Quezel-Perron, dirigeant de DQP Elec à Saint Jean de Maurienne, « c’est vraiment extra de ne plus avoir à se faxer pour installer la plaque à induction. Et nous avons la certitude que le raccordement est bien fait. Avant avec les dominos, nous n’étions pas sereins car aucune certitude du bon branchement avec le risque d’incendie avec des échauffements. Bien sûr, je l’utilise en industrie car c’est tellement plus rapide à installer. Pourquoi continuer à mettre des dominos. » Une gamme très étendue En plus des bornes 2,3 et 4 connecteurs, Wago propose de nombreux accessoires très utiles pour montage sur rail DIN ou fixations dans l’armoire ou en plafonnier. N’oubliez pas la valises L-boxx 887-920 et la mini L-boxx 887-957 qui seront disponible en juin 2018. De petites attention qui font toute la différence. Une qualité industrielle irréprochable Calquée sur la même technologie, la borne 6mm² permet maintenant des raccordements jusqu’à 6 mm² en souple ou en rigide. L’exigence industrielle est bien présente. La 221 6 mm² est comme la 4 mm² fabriquée en Europe (les machines sont implantées dans notre usine Suisse de Domdidier. La production va très vite monter en rythme de croisière pour atteindre des cadences à plusieurs centaines de milliers de pièces semaine (la 221 s’exporte sur tous les continents). D’autre part parce que la connexion à ressort CAGE CLAMP® de WAGO réduit techniquement l’insécurité électrique en garantissant la bonne qualité des contacts électriques : chaque fil dispose d’un point de serrage individuel et indépendant de la force appliquée par l’utilisateur. Les procédés d’assemblage sont similaires aux exigences de l’industrie automobile et cela fait toute la différence, surtout quand l’attente au niveau sécurité électrique est maximale ! « Nous sommes fiers de présenter un produit qui va faire l’unanimité. Vous l’avez constaté par vous-même, il n’existe aucun jeu entre un levier qui maintient un câble 6mm2 et celui d’à-côté en 0,5 mm2. Seul Wago a l’expertise pour réussir cela », ajoute Romaric Thevenet. Dès le mois d’avril, elle sera disponible chez tous les distributeurs de matériel électrique au côté du reste de la gamme. SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 9


TENDANCES ET MARCHÉS Actualité

NOMINATIONS Renaud Tamberi 45 ans, prend la direction générale du Consuel. Il était directeur général adjoint depuis le 1er juillet 2017.

Arnaud Leroy nommé à la présidence de l’Ademe. Il succède à Bruno Léchevin.

David Descamps est nommé directeur général France de Legrand. Il était directeur commercial France.

Ridwan Panchbhaya est nommé responsable commercial France et export de Meljac en étroite collaboration avec le directeur général Jean-Michel Lagarde.

Calcul de la puissance dédiée aux IRVE dans les bâtiments neufs

L

a réglementation relative aux infrastructures de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables (IRVE) prévoit des pourcentages de réservation en puissance pour chaque type de bâtiment (habitation collective, bâtiments tertiaires, centres commerciaux…), sans pour autant exiger la mise à disposition d’une puissance unitaire maximale à chaque point de charge et de façon simultanée. Aussi, afin de calculer la puissance dédiée aux IRVE dans un bâtiment neuf, il convient d’intégrer un coefficient dit « coefficient naturel » (voir Notec 563 relative à la réglementation IRVE de juillet 2016). Les analyses menées dans des parcs de stationnement équipés d’IRVE, et les échanges avec des gestionnaires de parcs ainsi qu’avec des opérateurs de mobilité ont permis au gestionnaire du réseau de distribution de converger vers une valeur de coefficient naturel de 0,4. Cette valeur est la valeur que la FFIE conseille de prendre en compte pour le calcul de la puissance minimale dédiée aux IRVE, et donc pour le dimensionnement de la Puis-

10 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

sance de raccordement du bâtiment. Ainsi, le calcul de la puissance minimale dédiée aux IRVE dans les bâtiments neufs est déterminé par la formule suivante : PIRVE = N x A x Ppdc x 0,4 • N : nombre total de places de stationnement des automobiles • A : pourcentage réglementaire de réservation minimale en puissance IRVE à chaque point de charge (voir Notec 563 , à ne pas confondre avec le pourcentage de places devant être pré-équipées • Ppdc : puissance unitaire d’un point de charge, soit 7,4 kVA dans les locaux d’habitation et 22 kVA pour les autres types de bâtiments (ou 7,4 kVA s’il existe une production d’énergie par arrêté de février 2017) Le résultat de ce calcul est à ajouter aux usages courants des bâtiments (avec ou sans chauffage, suivant les règles de la NF C 14-100 en vigueur) afin de dimensionner la Puissance de raccordement du bâtiment.


À LIRE

La sélection L’Officiel de l’électricité tome 2 ı

presse

PROMOTELEC

Élaboré avec l’ensemble de la filière des professionnels de l’électricité, du bâtiment et leurs organisations représentatives (Cinov, Consuel, EDF, Enedis, Fedelec, FFIE, Ignes, Sycabel et Una3e-Capeb) ainsi qu’avec l’Afpa, ce second volume de la collection « L’Officiel de l’Électricité » traite de la sécurité des installations électriques des bâtiments d’habitation existants (parties communes et privatives), ainsi que des solutions de confort pour un habitat plus durable, plus connecté et mieux adapté. Le plus : les chapitres 3 et 4, présentant les exigences minimales de sécurité électrique, constituent le référentiel du Consuel dans le cadre de la délivrance des attestations de mise en sécurité dans les bâtiments d’habitation existants, lesquelles tiennent lieu de rapport de diagnostic réglementaire.

Le guide de la foudre ı COMST Ce support permet à tous les professionnels du secteur de mieux maîtriser le phénomène de la foudre dans sa globalité. Explication du phénomène en lui-même, méthode d’évaluation du risque selon la réglementation en vigueur, mesures de protection appropriées et exemples d’installations en font un ouvrage complet.

Les Immanquables chantier ı SOCODA Réseau Socoda lance son catalogue – Les Immanquables du chantier. Ce mini-catalogue présente les produits indispensables à avoir sur un chantier.

Manuel NF C 16-600 ı COMST- AFNOR

Manuel NF C 17-200 » ı COMST- AFNOR

Ce guide permet de mieux comprendre les exigences du diagnostic électrique selon la norme NF C 16-600. Très illustré, il clarifie et guide l’opérateur dans la mise en œuvre des différents points de contrôle avec les équipements et les méthodes appropriés.

Pratique, ce guide s’adresse à l’ensemble des acteurs (MOA, MOE, collectivités, entreprises...) qui conçoivent, exploitent ou maintiennent les installations extérieures impactées par la NF C 17-200 (installations d’éclairage extérieur, mobilier urbain, installations d’illuminations temporaires, édicules, coffrets de prises de courant, infrastructures de recharge de véhicules électriques).

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 11


TENDANCES ET MARCHÉS

Actualité

CONCEPT YRYS BY MFC

Confort, chauffage et respect de l’environnement

V

itrine technologique préfigurant la maison de demain, le Concept YRYS by MFC promeut également un mode de vie plus qualitatif, où l’efficacité des solutions rime avec bien-être, confort, économie et respect de l’environnement. Ses 18 m² de panneaux PV produisent jusqu’à 40 % d’électricité de plus qu’une installation fixe sur toiture. Précisons que l’électricité produite est stockée dans une batterie révolutionnaire développée par EDF, mise en service pour la première fois sur le Concept YRYS,

la Zinium, qui utilise la technologie zinc-air (réaction électrochimique zinc-oxygène). Schneider Electric participe au concept et fournit la borne de recharge pour voiture électrique EV Link Wallbox à charge rapide, le tableau électrique Resi9 et Wiser Home Touch. Plus qu’un thermostat intelligent qui pilote chauffage, volets roulants, éclairage et gestion de l’énergie en fonction de scénarios, Wiser Home Touch apprend des habitudes de vie et de l’environnement pour s’adapter et gérer ces fonctions de manière optimale et autonome.

Compatible avec toutes les grandes plateformes d’interopérabilité (IFTTT, Homekit d’Apple, Thread de Google…), Wiser Home Touch intègre les objets connectés et interagit avec l’environnement extérieur. Les autres participants au projet sont notamment Saint-Gobain Glass Bâtiment, Atlantic, Qarnot Computing, Invicta, Grohe et Velux.

ECLAIRAGE

« LiFi by Lucibel »

© DR

L

12 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

ucibel, spécialiste français de solutions LED, proposera désormais sa technologie « LiFi by Lucibel », qui permet d’accéder à Internet par la lumière, à travers Be Ip, distributeur spécialisé d’infrastructures Réseaux et sécurité. L’objectif de Lucibel est de rendre sa solution LiFi accessible au plus grand nombre de revendeurs IT en France. Be-Ip, grâce à son expertise réseaux et sécurité, est un partenaire de qualité pour promouvoir l’offre LiFi, solution innovante qui fait converger le monde de l’éclairage LED et celui des télécommunications et infrastructures sans fil.


TENDANCES ET MARCHÉS

Actualité MAISON CONNECTÉE

Radiateur Intuitiv with Netatmo

N

etatmo, leader français des objets connectés pour la maison, déploie son programme de partenariat IoT « with Netatmo » et annonce un partenariat avec le Groupe Muller, spécialiste du confort thermique. Netatmo et le Groupe Muller co-créent les radiateurs électriques connectés Intuitiv with Netatmo. Les solutions « with Netatmo », dévoilées lors du salon CES 2017, sont désormais adoptées par les promoteurs immobiliers et les professionnels du bâtiment. Ainsi, BNP Paribas Real Estate a équipé les 60 logements connectés de la résidence Issy Préférence à Issy-les-Moulineaux avec la solution Céliane with Netatmo, conçue avec Le-

grand France ; tout comme Vinci Immobilier, qui a équipé les 78 logements de la résidence Cérès à Blagnac avec la gamme d’interrupteurs et de prises connectés. « Le programme “with Netatmo” nous permet de développer avec des partenaires, leaders dans leurs domaines, de nouveaux objets connectés pour la maison, au cœur de leur expertise, tels que des fenêtres avec le Groupe Velux, des solutions d’appareillage électrique avec Legrand ou de chauffage électrique avec le Groupe Muller », explique Fred Potter, fondateur et président de Netatmo. « Ceci souligne notre capacité à développer des offres à destination des professionnels du bâtiment. »

ÉCLAIRAGE

Suppression progressive des lampes halogènes

L

e 1er septembre 2018, l’étape 6 du règlement européen 244/2009 entrera en vigueur. Après cette date, les lampes halogènes non dirigées à tension de secteur ne répondront plus aux exigences de l’Union européenne en matière d’éco-conception. Elles ne pourront donc plus être introduites sur le marché européen par un fabricant ou un importateur. En vertu de la législation actuelle, les lampes linéaires halogènes R7s et les capsules halogènes G9, pour lesquelles les exigences de la phase 5 du règlement mentionné continuent de s’appliquer, sont exemptées de ce qui précède. En conséquence, les produits conformes à ces exigences de la phase 5 restent disponibles sur le marché européen.

ABB ET LA FORMULE E ABB et la Formule E établissent un partenariat afin d’écrire l’avenir de l’e-mobilité. Le « ABB Championnat FIA de Formule E » a choisi ABB, leader des technologies de pointe, comme sponsor titre de la première compétition de sport automobile au monde 100 % électrique organisée par la FIA.

CONTROL4 ACQUIERT IHIJI Ihiji est un acteur majeur de la gestion de la « maison intelligente » qui fonctionne avec plus de 2 000 équipements appartenant à un large éventail de fabricants, comme Belkin, Cisco, Crestron, Dell, Denon, Netgear, Sony, D-Link, Savant, Onkyo…

Lampes halogènes très basse tension À partir du 1er septembre 2018, les lampes halogènes très basse tension non dirigées devront satisfaire aux exigences d’éco-conception de l’étape 6 du règlement européen 244/2009 codifié (équivalent de l’actuelle classe B d’efficacité énergétique) : la puissance maximale assignée (Pmax) pour un flux lumineux assigné donné (Ø) sera égale à 0,6 * (0,88√Ø + 0,049Ø) pour les lampes claires et à 0,24√Ø + 0,0103Øpour les lampes non claires (en tenant compte des facteurs de correction précisés dans le règlement).

BATTERIES MYRESERVE MATRIX MyReserve Matrix établit de nouvelles normes pour le marché du stockage des batteries avec un système entièrement modulaire. Le module de batterie et l’unité de renseignement sont logés dans des blocs d’aluminium solides et hautement sécurisés. Chaque module individuel a la taille d’une boîte à chaussures et pèse moins de 25 kg. En combinant ces deux composants de base, toute capacité de stockage de 2 kWh à 2 MWh peut être configurée.

NOUVELLES QUALIFICATIONS COURANT FAIBLE Pour refléter les mutations d’un marché en fort développement, porté par de constantes innovations technologiques, Qualifelec présente deux qualifications : Courants Faibles

Logement-Commerce-Petit Tertiaire (CF LCPT), le Petit Tertiaire correspondant à des surfaces < 400 m² et Courants Faibles Moyen-Gros Tertiaire-Industrie (CF MGTI), le Moyen-Gros Tertiaire correspondant à des surfaces > 400 m².

SEULE LA TBTS EST ADMISE Pour la mise en service conforme des LED, la TBT correspond à une tension inférieure à 50 V en courant alternatif ou à 120 V en courant continu, sachant, par ailleurs, que les différentes catégories de TBT ne répondent pas aux mêmes besoins. La TBTS et la TBTP (très basse tension de protection) ont comme caractéristique commune de mettre en œuvre une source qui rend improbable tout défaut entre le circuit primaire (BT) et le circuit secondaire (TBT).

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 13


© MTES / DICOM / Manuel Bouquet

L'INTERVIEW

14 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018


L'INTERVIEW

MICHÈLE PAPPALARDO,

DIRECTRICE DE CABINET DU MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE Magistrate à la Cour des comptes, ancienne directrice générale de l’Ademe, et de France 2, Michèle Pappalardo a occupé les fonctions de responsable du Commissariat général au développement durable, coordinatrice de Vivapolis, avant d’être nommée directrice de cabinet du ministère de la Transition écologique et solidaire, fonction qu’elle retrouve après l’avoir occupée auprès de Michel Barnier. Michèle Pappalardo dispose d’une connaissance accrue des sujets liés à l’environnement, de la filière française du bâtiment et de la ville durable.

Electricien+ - Pouvez-vous brièvement nous décrire votre fonction de directrice du cabinet du ministre de la Transition écologique et solidaire, M. Nicolas Hulot ? En quoi consiste cette fonction au quotidien ? Michèle Pappalardo - En tant que

© MTES / DICOM / Manuel Bouquet

directrice du cabinet, je me vois avant tout comme une cheffe d’orchestre, en ce sens où je m’efforce d’harmoniser l’ensemble des activités du ministère. Je suis le lien entre les administrations, les conseillers et le ministre. J’accompagne le ministre quotidiennement dans ses prises de décisions, mais je veille aussi à leur bonne exécution. À cette fin, je coordonne l’action des administrations centrales du ministère et de ses opérateurs, en veillant à leur cohérence avec les orientations stratégiques de nos politiques publiques. J’espère avoir aussi une petite expertise sur certaines de ces politiques publiques… Ces responsabilités impliquent une totale confiance entre le ministre et sa directrice de cabinet, bien sûr, mais aussi plus largement, avec l’ensemble des membres du cabinet. Electricien+ - Quelles sont vos observations sur le secteur du bâtiment et de la ville durable et son impact sur l’économie française ? M. P. - Le secteur du bâtiment est sans

conteste l’un des principaux secteurs d’activité économique en France.

Il a su s’adapter au cours du temps à de nombreuses évolutions des techniques et de son environnement. Aujourd’hui, ce sont notamment les technologies numériques qui le font évoluer : le BIM, les smart grids, la domotique... Mais surtout, il emporte des enjeux considérables pour l’ensemble de la société, en particulier pour la transition écologique et solidaire qui, bien plus qu’une transition environnementale, est avant tout une transition économique et sociétale. Le secteur du bâtiment a ainsi aussi bien intégré les enjeux énergétiques en permettant la réalisation d’économies d’énergie de grande échelle ou en participant au déploiement des énergies renouvelables, qu’il s’est saisi des enjeux écologiques, notamment climatiques, en contribuant à la réduction de notre empreinte carbone par exemple, mais aussi dans le domaine de l’économie circulaire, même s’il reste encore beaucoup à faire pour le recyclage des déchets du bâtiment.

Electricien+ - Quels sont les atouts de la France en matière d’économie verte, d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables ? M. P. - La France a de multiples

atouts dans tous ces domaines et, contrairement à ce que l’on dit parfois, elle n’a pas à rougir de ses résultats, même s’ils peuvent être sensiblement améliorés ! En matière d’efficacité énergétique tout d’abord, notre pays est fort notamment de ses grandes entreprises de construction telles que Spie Batignolles, Eiffage ou encore Bouygues et Vinci, qui sont les deux leaders mondiaux du secteur. C’est grâce à ces grands groupes que nous pouvons être ambitieux dans nos objectifs, car ensemble nous avons les capacités d’amorcer une transition écologique concrète et irréversible. En matière d’énergies renouvelables, notre atout principal est la diversité de notre potentiel. Rares sont les pays qui, comme le nôtre, peuvent développer aussi bien l’énergie solaire

I l est essentiel que nous fassions de la rénovation énergétique une priorité nationale.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 15


L'INTERVIEW

que l’éolien (terrestre et offshore), l’énergie hydraulique, la géothermie et la biomasse. Toutes ces énergies sont là et n’attendent qu’une chose : que nous les exploitions. D’une manière plus générale, en matière d’économie verte, notre meilleur atout est notre matière grise ! Je suis souvent surprise par l’imagination et l’ingéniosité de nos startups dans ce domaine et par l’enthousiasme et la motivation des jeunes (ou moins jeunes) qui les créent et les dirigent ; il nous faut mieux nous organiser pour leur permettre de mieux se financer et se développer. Electricien+ - Quels sont, selon vous, les grands leviers pour réduire les consommations et l’impact environnemental des bâtiments en France ? M. P. - Le premier levier est celui de

l’augmentation de notre efficacité énergétique, dans les bâtiments neufs, bien entendu, mais surtout dans les bâtiments existants. Cela veut dire que nous devons avant tout nous concentrer sur la rénovation des 7 à 8 millions de passoires thermiques de notre parc actuel, et en particulier sur les 3,8 millions occupées par des ménages en situation de précarité énergétique. Nicolas Hulot le rappelle systématiquement : nous devons donner la priorité à la solidarité et aider les plus modestes à réduire leur facture énergétique, c’est notre meilleur levier pour la transition écologique. Ces progrès passeront par la rénovation des bâtiments et l’intégration des progrès technologiques : le déploiement et l’accessibilité de toutes les innovations sont nécessaires. Mais cela passe aussi par la mobilisation des habitants, ce qui suppose de maintenir nos efforts de pédagogie pour faire changer les comportements : éteindre le chauffage lorsqu’on ouvre une fenêtre, éteindre la lumière quand on quitte une pièce… mais, pour ça aussi, les technologies vont venir à notre aide avec des dispositifs automatiques pour détecter nos besoins et s’y adapter sans même qu’on y pense. En outre, on sait aussi aujourd’hui que la construction des bâtiments est un grand consommateur d’énergie, et nous avons là un nouveau gisement de réduction

d’impact environnemental à explorer. Sans oublier bien sûr le nécessaire recyclage des déchets du bâtiment de manière à réduire drastiquement le recours à des matières premières qui se font de plus en plus rares et difficiles à exploiter. Enfin, la consommation d’espace et l’artificialisation des sols liées à la construction constituent des sujets de plus en plus prégnants et qu’il va falloir mieux traiter dans les années à venir. Electricien+ - D’un point de vue législatif, le sujet du bâtiment fait l’objet en ce moment de nombreuses réglementations. Le plan rénovation énergétique est actuellement en concertation. Quelles en seront les grandes lignes ? M. P. - Le plan de rénovation

énergétique des bâtiments va se déployer autour de quatre axes. Tout d’abord, il est essentiel que nous fassions de la rénovation énergétique une priorité nationale. Pour cette raison, nous mobiliserons les ministères et les collectivités territoriales pour la mise en œuvre de ce plan et nous développerons un programme ambitieux d’éducation aux économies d’énergie. Ce sera notre premier axe. Notre 2e axe consistera à lutter contre la précarité énergétique et à massifier la rénovation pour les particuliers. Nous nous concentrerons notamment sur la rénovation des passoires thermiques habitées par des ménages précaires, un guichet unique d’information sera créé et nous nous efforcerons de rendre les aides publiques plus lisibles, efficaces et incitatives pour les particuliers. Le 3e axe portera sur la rénovation des bâtiments publics et tertiaires. Nous favoriserons ainsi la rénovation du parc public tout en poursuivant la rénovation du parc tertiaire privé, avec pour objectif une réduction de la consommation énergétique d’au moins 40 % en 2030. Enfin, le 4e axe du plan de rénovation des bâtiments portera sur le renforcement des compétences et de l’innovation avec notamment le déploiement d’un important soutien de l’État en faveur de ces innovations et de leur diffusion à un maximum d’acteurs.

16 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

Electricien+ - Une consultation en ligne a été lancée sur le thème du plan rénovation énergétique, destinée à faire participer l’ensemble des citoyens qui le souhaitent à son élaboration. Quel est l’objectif de cette démarche ? M. P. - La concertation sur le thème du

plan de rénovation énergétique a été lancée conjointement par le ministère de la Transition écologique et solidaire et le ministère en charge de la Cohésion des territoires. Notre objectif est non seulement de permettre à l’ensemble des citoyens qui le souhaitent de participer à l’élaboration de ce plan, mais aussi à l’ensemble des parties prenantes – fédérations professionnelles, associations de consommateurs, associations environnementales, représentants des collectivités territoriales et opérateurs publics – de nous préciser leurs commentaires et propositions. Le plan définitif ne sera arrêté et arbitré qu’après cette consultation et il intégrera ses résultats. C’est aussi un moyen de susciter l’adhésion et la mobilisation de tous, citoyens, collectivités locales, professionnels… Sans cette mobilisation, le plan ne pourra pas atteindre ses objectifs. Electricien+ - Lors de l’assemblée extraordinaire du Plan Bâtiment Durable, le 16 janvier dernier, vous évoquiez l’idée de créer une « marque ombrelle » intégrant l’ensemble des dispositifs de rénovation énergétique. Quel en serait l’objectif ? M. P. - L’objectif en réalité est assez

simple : nous devons mieux organiser la communication autour du plan de rénovation des bâtiments. Aujourd’hui, les sigles, les labels et les marques, plus ou moins locales ou spécialisées, sont nombreux en matière de rénovation énergétique, si bien qu’il est difficile à nos concitoyens de s’y retrouver. La création d’une marque ombrelle nationale permettra de repérer plus facilement les actions et les acteurs qui participent bien à cette démarche nationale, même si c’est dans le cadre d’une action plus locale ou plus spécialisée. Cela permettra donc à chacun de prendre des initiatives, tout en faisant en sorte de ne pas perdre la visibilité globale du plan. Les entreprises


L'INTERVIEW

et les collectivités territoriales seront donc incitées à utiliser cette « marque ombrelle » dans leur communication puisqu’elle témoignera de leur implication dans la réalisation de nos ambitions et en faveur de la transition écologique. Electricien+ - Les aides de l’État pour la rénovation des logements évoluent constamment, ce qui a pour effet d’« embrouiller » les professionnels et les particuliers. Le gouvernement s’engagera-t-il à stabiliser ces dispositifs dans le temps, en y intégrant éventuellement de nouvelles technologies ? M. P. - Non seulement nous stabiliserons

les dispositifs existants, mais en plus nous voulons créer un guichet unique d’information qui sera mis à la disposition des particuliers. En effet, sur la base des propositions du rapport présenté le 20 décembre dernier au CSCEE (Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique) par Michel Piron et Benoît Faucheux, il nous faut créer un véritable service public de la performance énergétique, associant l’État, ses opérateurs et les collectivités locales, et qui accompagnera les professionnels et les particuliers dans leurs démarches de rénovation ou de construction de logements à faible consommation énergétique.

Electricien+ - Le décret tertiaire, publié au Journal officiel le 9 mai 2017, a été suspendu deux mois plus tard suite à un recours. Quand reviendra-t-il à l’ordre du jour ? M. P. - Le décret tertiaire a été

suspendu par le Conseil d’État le 11 juillet 2017 parce qu’il instaurait une obligation de réduction de - 25 % des consommations énergétiques d’ici à 2020, or la loi de transition énergétique accorde un délai de cinq ans entre la publication du décret d’application et son entrée en vigueur. La loi ELAN (relative à l’évolution du logement et à l'aménagement numérique) inclura une nouvelle rédaction de la loi de transition énergétique qui nous permettra de reprendre le décret, désormais sécurisé juridiquement, avec le même niveau d’ambition.

Nous devons avant tout nous concentrer sur la rénovation des 7 à 8 millions de passoires thermiques de notre parc actuel.

Electricien+ - Quelles seront les différences avec la version précédente du texte, jugée trop contraignante par un certain nombre de syndicats professionnels (FFB, Perifem...) ? M. P. - En réalité, il y aura très peu de

différences. La version précédente du texte était jugée trop contraignante du fait des seuils intermédiaires que le précédent gouvernement avait introduits alors qu’ils n’étaient pas prévus par la loi. Ces seuils étaient trop proches et ne laissaient pas le temps aux professionnels de réaliser les travaux nécessaires au respect de leurs obligations. Le nouveau décret ne fixera pas d’objectif avant 2030 et donnera par conséquent plus de possibilités aux acteurs concernés pour qu’ils s’organisent. Mais les niveaux d’exigences ne changent pas. Electricien+ - Les magazines Electricien+ et j3e donnent régulièrement la parole aux expertes du bâtiment et de l'énergie. Quel est votre ressenti sur la place des femmes au sein de ces filières, traditionnellement très masculines ? M. P. - Je trouve que les femmes sont

encore trop peu présentes dans les filières du bâtiment et de l’énergie ! Il faut en finir avec ce mythe selon lequel certains secteurs d’activité seraient davantage masculins que féminins. Par ailleurs, j’en ai toujours été intimement convaincue, la mixité est aussi garante d’une plus large créativité et d’une plus grande inventivité, or nous avons besoin de toutes les intelligences – celles de toutes les femmes et de tous les hommes – pour surmonter le défi de la transition écologique et solidaire.

Quoi qu’il en soit, personnellement, j’ai toujours fait le constat que les équipes de travail mixtes fonctionnent bien mieux que celles exclusivement masculines ou féminines. Electricien+ - Avez-vous constaté une évolution au cours de votre carrière ? M. P. - Très sincèrement, je n’ai pas

le sentiment que les choses aient beaucoup changé, malheureusement. Je continue à me sentir bien seule dans certaines réunions concernant nos secteurs du bâtiment et de l’énergie… malgré les efforts qui ont été faits, je le sais, notamment pour recruter plus de femmes dans le secteur du bâtiment. C’est pourtant un enjeu majeur pour ces filières si elles veulent pleinement s’inscrire dans la modernité. Mais je reconnais que c’est une question qui touche plus largement à l’ensemble des activités du secteur secondaire, de l’industrie et de la construction, et je pense que les femmes elles-mêmes ont une certaine responsabilité dans cette situation. À nous de mieux faire partager aux jeunes étudiantes tout l’intérêt de ces secteurs d’activité et de leur place dans la résolution des problèmes majeurs d’environnement et de développement durable auxquels nous devons faire face collectivement. Propos recueillis par Alexandre Arène

j3e 860 - mars 2017 www.filiere-3e.fr

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 17


© Heger

DOSSIER

MAISON CONNECTÉE LE SANS-FIL MARQUE SON TERRITOIRE Les solutions domotiques sans fil sont des installations évolutives qui permettent d’équiper le logement au fur et à mesure des besoins et du budget disponible. Pour réaliser une maison intelligente, il faut choisir une box domotique qui pourra évoluer au fil du temps, en fonction des enrichissements que votre client souhaitera. Seule l’expérience du confort apporté par la domotique lui permettra d’imaginer de nouveaux besoins. En clair, avant d’avoir inventé la flèche, personne n’avait imaginé l’arc et tué à 30 mètres. David Le Souder

18 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018


DOSSIER

Les différentes technologies sans fil Faisant appel à un support de communication radio, les technologies sans fil sont plus récentes, mais souvent incompatibles entre elles. C’est là le point faible de ces technologies modernes. Cependant, il ne faut pas refermer la parenthèse pour autant. En effet, certaines de ces technologies ont atteint un niveau de maturité, de fiabilité et de représentativité sur le marché de la domotique actuelle, qu’il ne faut surtout pas négliger. Tandis que certaines technologies sont déjà reconnues, d’autres sont promises à un bel avenir. Et parmi elles, celles ayant des fonctionnalités de retour d’état. Z-Wave est probablement la technologie la plus répandue sur le marché grand public, et accessible à l’auto-installation de son système. À voir évoluer le marché Z-Wave et la quantité impressionnante de modules (périphériques), on peut dire que ce standard est à ce jour le leader des systèmes sans fil. C’est aussi la technologie la plus plébiscitée. ZigBee semblait mieux positionnée sur le marché initial du grand public, mais aujourd'hui peu de systèmes résidentiels ont vu le jour. Cette solution offre sur le papier le même niveau de fiabilité et de performances que le Z-Wave, mais sa visibilité sur le marché est bien plus faible. ZigBee s’appuie sur le standard IEEE 802.15.4 qui offre de belles perspectives à venir. Legrand et Schneider utilisent des versions propriétaires de ZigBee. RF433 est une radiofréquence 433 MHz. Cette technologie très fiable était très répandue mais perd du terrain face à Z-Wave ou EnOcean. De nombreuses solutions propriétaires cohabitent, avec une faible interopérabilité entre constructeurs. Infrarouge : principalement utilisée dans les systèmes audiovidéo multimédias de salon. EnOcean : cette technologie est très déployée dans le monde avec 500 000 bâtiments connectés. Sa percée en France est encore timide. Une situation pro-

© DR

L

e choix d’une solution domotique et de la technologie associée dépend de plusieurs facteurs propres à chaque situation : besoins, budget, immobilier et compétences techniques de l’utilisateur. Si les solutions filaires (KNX, 1-Wire, fil pilote, BacNet IP, Modbus IP, xPL IP, VDI…) s’adressent prioritairement au 1 % de logements neufs construits annuellement, les solutions sans fil, très adaptées à la rénovation, ont fait de tels progrès qu’elles s’adaptent à tous les besoins. Les locataires qui veulent un logement connecté choisiront le sans-fil pour l’emporter avec eux le jour du déménagement. Quatre axes d’améliorations du logement définissent l’orientation du projet : • Le confort : automatisation, personnalisation, scenarii, intelligence du système ; • Les économies : remontée des données de consommation ; • La sécurité : alarme incendie, inondation, intrusion, surveillance vidéo… ; • Maintien à domicile si perte d’autonomie.

bablement due à notre système de distribution de matériel électrique. 6LowPAN s’appuie sur le standard IEEE 802.15.4. Ce protocole est très orienté « objets connectés » (IoT : Internet of Things) en raison de sa faible consommation, mais surtout, il est basé sur le protocole IPv6 qui, de fait, permettra une forte multiplication des adressages IP. À ce jour, cette technologie n’est pas répandue. LoRa : opère dans les bandes de fréquences ISM (industrielle,scientifique et médicale,autour de 868 MHz pour l’Europe) et utilise une modulation à étalement de spectre, avec pour effets des performances optimisées en termes de portée, en augmentant significativement la robustesse du signal et la sensibilité du récepteur, tout en conservant une faible consommation d’énergie. BLE ou Bluetooth Low Energy : il est principalement destiné aux objets connectés, pour lesquels le besoin en débit de transmission de données est faible. Les axes de choix d’une solution domotique.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 19


DOSSIER

© DR

TaHoma de Somfy.

Les box ou passerelles domotiques Un contrôleur domotique est un dispositif électronique et informatique permettant la centralisation de la gestion de périphériques domotiques compatibles. Le choix de cette plateforme est souvent compliqué pour ses acquéreurs. Les critères déterminants les plus souvent utilisés pour choisir un contrôleur domotique (une box) sont : • Les technologies compatibles comme KNX, Z-Wave, Rfx, EnOcean… (hétérogénéité et interopérabilité) ; • La compatibilité des périphériques (ouverture constructeur) ; • La continuité de la gamme (pérennité) ; • Le nombre de périphériques gérables (puissance) ; • Le mode d’accès distant et l’indépendance constructeur ;

© DR

LA DOMOTIQUE AU SERVICE DES SENIORS

Didier Marsollier, Domea Conseil

Le maintien à domicile s’appuie pour l’instant presque uniquement sur les offres technologiques des téléassisteurs, comprenant un abonnement mensuel et une montre ou un médaillon porté. « Les téléassisteurs sont une première

étape, explique Didier Marsolier, de Domea Conseil, mais leurs offres “domotiques” ne concernent en réalité souvent que l’actimétrie, la détection de chutes et les chemins lumineux. Elles n’abordent pas les sujets de l’énergie, de la sécurité et du

20 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

confort, par exemple la régulation de chauffage, les alarmes, les volets roulants, le portier vidéo. Mais avec une box telle que e-lio, de Technosens, qui est spécialisée dans les services aux personnes âgées, on peut aller beaucoup plus loin en la couplant à des produits domotiques Delta Dore, par exemple, et piloter le chauffage, les volets, etc. » C’est l’un des domaines d’expertise de Didier Marsolier, qui imagine avec ses partenaires des solutions domotiques sans fil très élaborées de maintien à domicile… et ouvre ainsi de nouveaux marchés aux électriciens.

• La sécurité ; • Les interfaces clientes pour utilisateurs (Web, Webapp, Client « lourd » pour terminaux ordinateurs et pour terminaux mobiles) ; • L’ouverture au développement de la plateforme. Pour être quasiment exhaustif, voici les contrôleurs domotiques référencés sur les sites domotique-info. fr, domadoo.fr et autres sites de distribution domotique : Wizzbox et Mini Wizzbox d’Ubiwizz, Zibase Pro+ et Lite+ de Zodianet, Eedomus de Connected Object, Zipabox de Zipato, Vera Lite et 3 de Micasaverde, Home Control 2 de MyFox, Home Center 2 et Lite de Fibaro, IPX800 V3 de Gce Electronics, Zbox, Somfybox de Somfy, MyXyBox de M2M, BlyssBox de Castorama, Tellstick de Telldus, Razberry de Z-Wave et HomeWizard. On peut ajouter Jeedom mini et Pro de Jeedom, pack Edisio, Kub de E-sylife, Hub Popp, IPX800 V4 de GCE Electronics, Tahoma de Somfy, Tydom 1 – 2 -3 de Delta Dore, Coviva de Hager, Wiser de Schneider Electric et la Energeasy Connect de Rexel La domotique sans fil s’installe facilement et sans poussière. Pas besoin de tirer des câbles ou de faire des saignées dans les murs, on peut s’équiper sans crainte de détériorer son intérieur. La technologie radio est la mieux adaptée pour les nouvelles constructions, la rénovation ou tout simplement pour améliorer un logement existant. Les besoins sont subordonnés au type de logement. Il est évident que la gestion d’un portail électrique (privatif ) dans un appartement n’est pas du tout la préoccupation de son utilisateur. De même, piloter une production photovoltaïque dans un appartement n’est pas « courant ». Pour ces raisons, la domotique d’appartement sera souvent sur un périmètre et un champ d’action inférieurs à celui d’une maison. Cela ne la rend pas pour autant plus facile à installer et paramétrer. Ainsi la maison offre un grand champ d’application domotique. En extérieur avec un jardin, un potager, une piscine, un portail, une porte de garage, un contrôle d’accès, un portier vocal ou vidéo, une boîte aux lettres intelligente, des capteurs environnementaux, des éclairages à allumage crépusculaire ou sur détection, des caméras de surveillance… Il n’y a pas de limite à la « domotisation » de l’extérieur comme de l’intérieur. A l’intérieur d’un appartement, on peut envisager les mêmes fonctionnalités qu’à l’intérieur d’une maison. Soit la gestion du confort thermique avec le pilotage du chauffage, mais aussi les stores, les ouvrants (volets roulants, état des portes ou fenêtres…), le contrôle de l’éclairage, la vidéosurveillance, la détection de mouvements, de fumée, de température, d’humidité… Mais le critère déterminant le système et le protocole choisis porte sur le logement. Est-il en construction, en rénovation ou sans travaux prévus ? Les solutions domotiques dites « filaires » nécessitent une anticipation sur la construction ou la rénovation. Si aucun chantier n’est prévu ou à prévoir, les technologies filaires seront à écarter implicitement. Il est donc plus compliqué d’envisager des choix domotiques lorsque


DOSSIER

LES GAFA AVANCENT LEURS PIONS

tout est possible. Dans le cadre de la construction, le budget est souvent serré, vous pouvez aussi temporiser votre projet en plusieurs étapes d’investissement. Pourquoi ne pas envisager simplement de mettre en place des réservations filaires, ou plus simple encore, prévoir toutes les gaines dormantes sans câblage, qui pourront un jour vous permettre, ou permettre à un éventuel futur propriétaire de déployer une solution filaire ? Il faut aussi considérer qu’aujourd’hui, peu d’acquéreurs de logement voient la domotique comme valeur ajoutée à un nouvel investissement, mais il est certain que le futur nous prouvera le contraire. Le marché est prêt Tous les spécialistes que nous avons interrogés s’accordent sur un point : le marché de la maison connectée est prêt à décoller, tout le monde ou presque est dans les starting-blocks. Le déclic se fait encore attendre, certes, mais les technologies sans fil se sont affinées, et au niveau industriel, les fabricants et les grands acteurs sont prêts. Les solutions proposées sont maintenant convaincantes, les startups sont plus innovantes que jamais, et même les donneurs d’ordre et promoteurs immobiliers commencent à se positionner pour équiper leurs immeubles (Bouygues Immobilier et Nexity livrent ainsi tous leurs nouveaux logements connectés et pilotables en sans-fil). Chacun se concentre sur un même objectif : le marché professionnel. Le grand public suivra après. Si la grande distribution a une carte à jouer, ce sera plutôt celle du particulier qui aura acheté un appartement ou une maison connectée, et qui voudra ajouter des accessoires dans un second temps. Mais pour partir de zéro, il faut un professionnel, y compris en rénovation. Les électriciens sont donc bien placés pour jouer le rôle de prescripteurs et d’installateurs auprès du grand public. La filière électrique en première ligne Or, justement, parmi les freins régulièrement cités au décollage de la domotique, il y a la filière électrique

elle-même, qui doit encore s’organiser et se former. « Il reste un travail à faire auprès des installateurs, il faut prévoir des formations beaucoup plus approfondies auprès des électriciens et des intégrateurs, pour bien appréhender les nouvelles offres », juge Alexandre Chaverot, de la société française Avidsen, qui conçoit et fabrique des solutions pour maison connectée. Pascal Stephany, d’Ubiwizz, confirme : « Beaucoup d’électriciens n’ont jamais entendu parler des technologies Z-Wave, EnOcean, ZigBee ou autre. Quand on leur présente nos solutions et nos tarifs, ils découvrent et sont étonnés. Même en dehors de la domotique, pour faire de la rénovation, le sans-fil offre pourtant un gain de temps et de facilité. Bien souvent, si un client leur dit qu’il manque un interrupteur dans la salle de bain ou dans la cuisine, ils peuvent mettre un micromodule et un interrupteur sans fil, l’installation est faite : en moins d’une demi-heure ils ont posé un va-et-vient, alors qu’ils auraient mis une matinée pour faire une moulure, et ça aurait coûté, en plus, beaucoup plus cher ! Tous ceux qui ont testé la domotique par ce point d’entrée vont plus loin, car ils sont convaincus de la simplicité. »

© DR

Il n’empêche. Avec leur puissance de tir et leur ingénierie en matière d’intelligence artificielle, de reconnaissance vocale et surtout de gestion d’une infrastructure grâce au cloud, les Gafa sont imbattables en termes de logiciel. Même les gros acteurs électriques historiques doivent regarder de près ces univers. Car en plus de lire une chanson ou de vous donner les news et la météo, les technologies des Gafa sont dès à présent capables de piloter des objets connectés issus de la domotique. Et ce n’est qu’un début.

Wizzbox et Mini Wizzbox d’Ubiwizz.

© DR

Même si vous n’êtes pas experts en domotique, certains noms vous seront forcément familiers : Google, Apple, Facebook, Amazon… autrement dit les Gafa. Tous sont en train de se positionner. Après Google en août dernier, qui lançait en France son assistant personnel Google Home, Amazon dégaine lui aussi dans l’Hexagone son enceinte intelligente Echo. On pourrait croire que ces initiatives grand public sont loin de constituer une solution crédible face à la solide offre domotique d’un Legrand ou d’un Hager, par exemple.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 21


© DR

DOSSIER

▼ Les modules de gestion énergétique @mod d'Avidsen.

Box eEzy.

Des solutions multiprotocoles La multiplicité des protocoles radio complique évidemment la tâche. Alors, en attendant que le marché ne se stabilise sur ce point, les spécialistes s’adaptent et adoptent une démarche volontaire et rassurante. « Pour un acteur comme nous, qui faisons des capteurs et des actionneurs, afin de pouvoir adresser tous les marchés à moindre coût, notre concept @mod nous permet d’être disponible entre autres en LoRa, Sigfox, EnOcean, Z-Wave, ZigBee 3.0, et là nous finalisons le Bluetooth Low Energy 5.0 », explique-t-on chez Advisen. Ubiwizz est sur la même longueur d’onde : « Notre passerelle est multiprotocole, elle permet de communiquer avec les protocoles radio EnOcean, io, RTS, Z-Wave, Wi-Fi, et d’ici quelques semaines, ZigBee 3.0 et IFTTT. C’est une vraie passerelle, qui fait le lien d’une technologie à une autre. » Chaque protocole a évidemment ses avantages et ses inconvénients. Avec son slogan « Sans fil, sans pile », EnOcean a assurément le vent en poupe, c’est notamment le protocole choisi par Bouygues Immobilier pour sa solution Flexom de logements connectés. Prenons ce protocole pour exemple. On le retrouve également ce protocole mis en avant dans les célèbres box de Jeedom

22 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

avec notamment la Jeedom Pro accessible à l’achat seulement pour les professionnels. Et depuis peu sur la eEzy box multiprotocole, distribuée par GigaConcept, est compatible avec différents protocoles de communication tels que EnOcean, Edisio, Z-Wave, DIO v2.0. Ce qui vous permet de faire interagir différents périphériques. Vous pouvez ajouter de nombreux services. Contrairement à ses concurrents comme le Z-Wave, EnOcean n’oblige pas à mettre (et à remplacer régulièrement) une pile dans chaque module de l’installation domotique : un interrupteur récolte directement de son environnement l’infime quantité d’énergie qu’il lui faut pour communiquer, par exemple quand vous pressez le bouton. Autre principe d’EnOcean : il offre un appairage point à point. Autrement dit, s’il n’y a pas de passerelle, ou si elle tombe en panne, ou si le foyer perd sa connexion à Internet, quand on appuie sur un interrupteur, on aura toujours de la lumière. L’installation continuera de fonctionner sans passerelle, vos volets continueront de se fermer à 23 heures s’ils étaient programmés ainsi. En revanche, sans passerelle, vous ne pourrez pas utiliser l’appli installée sur votre smartphone ou votre tablette pour modifier un scénario d’usage. Au passage, notez que les solutions actuelles n’imposent plus de passer par un ordinateur pour paramétrer l’installation (ce qui rebutait autant les électriciens que le grand public) : désormais, un smartphone suffit. Et la portée radio ? Pour des surfaces jusqu’à 200 m², voire un peu plus, la technologie EnOcean suffit amplement, estime Pascal Stephany : « Avec du EnOcean, en activant les modes répéteurs, ça marche très bien. Aujourd’hui, tous nos modules récepteurs sont répéteurs, donc si on active les répéteurs, on solutionne aussi le problème de portée radio. C’est fiable, ça marche. » Et puis, d’autres protocoles comme le LoRa peuvent prendre la relève pour de plus longues portées, par exemple en extérieur. Piloter différentes marques grâce au cloud Au-delà des protocoles radio, il faut aussi composer avec les services cloud-to-cloud tels que Somfy Protect (alarmes, caméras…), les serrures connectées, les objets connectés Netatmo… Pour bâtir sa solution, Ubiwizz s’appuie, par exemple, sur les API d’Overkiz, la filiale de Somfy. « L’avantage de fonctionner avec Overkiz, c’est que cela nous apporte tous ces services, qu’ils intègrent au fur et à mesure. On devient interopérable avec toutes les solutions, que ce soit avec Somfy io, avec un Velux ou même avec une caméra ou un thermostat Netatmo, ou encore un système audio Sonos. Avec un interrupteur sans fil et sans pile, par exemple, on peut très bien activer une alarme. » Des solutions concurrentes à Overkiz existent, bien sûr, comme le logiciel open source Jeedom, compatible lui aussi avec de nombreux protocoles. Avec la eEzy box, le particulier a la possibilité de donner des ordres à un grand nombre d’objets connectés quels qu'ils


© Céliane With Netatmo de Legrand

DOSSIER

Former les électriciens Pour petits et grands fabricants de produits domotiques, reste donc à faire connaître leurs solutions aux électriciens. Et là, les acteurs majeurs comme Delta Dore, Legrand ou Schneider ont un net avantage. D’abord parce que tous ont déjà leurs entrées chez les grands distributeurs de matériels tels que CGED ou Rexel, auprès desquels se fournissent les électriciens. De plus – et ce n’est pas le cas de tout le monde –, ces grands noms de la domotique ont les budgets pour organiser des démonstrations, mul-

tiplier les animations, lancer des invitations et des formations pour convaincre les électriciens. Sur la partie infrastructure domotique, ces grands acteurs ne prêchent d’ailleurs pas nécessairement pour le tout sans-fil, explique François-Xavier Jeuland, de la Fédération française de domotique (FFD) : « Les grands noms s’appuient sur un mixte radio/filaire, avec une infrastructure filaire pour la partie réseau, et du sans-fil sur ce qu’on appelle “les derniers mètres” ou pour les fonctions qu’on n’arrive pas à câbler : la réalité est un mixte des deux, avec le meilleur des deux mondes. » Mais pour François-Xavier Jeuland comme pour tous les fabricants, l’avenir est aux solutions extrêmement souples et mobiles, donc au sans-fil. C’est aussi la voie qu’adoptent les Gafa (voir encadré). Le marché reste ouvert Si la gestion de l’infrastructure devrait rester l’affaire de quelques grands noms, l’objet connecté sans fil, en lui-même, peut provenir de startups, de PME ou de grands groupes. « On peut imaginer qu’il y ait vraiment de la place pour du service basé sur des solutions cloud, et sur une innovation réelle en termes d’usages. Il y a un eldorado hallucinant, le ticket d’entrée n’est pas très élevé, et on demande là de la créativité, de vrais nouveaux concepts. L’innovation viendra des startups », prédit François-Xavier Jeuland. Comment le marché va-t-il finalement s’organiser ? « Nul ne le sait vraiment, conclut François-Xavier Jeuland, mais il y a de la place pour des “prestataires smart home de confiance”, parce qu’on est bien dans quelque chose de sensible. Un logement, c’est l’intimité des gens, ils se méfient, tous ces objets connectés remontent des données. On voit comment la partie produit va se déployer, on voit aussi comment la partie cloud va se déployer : entre les deux, il y a une immensité de services à proposer. Tout reste à inventer. » Avec une certitude, pour ne pas dire une opportunité : de la prescription à l’installation, rien ne pourra se faire sans la filière électrique.

VIVRE PLUS LONGTEMPS EN BONNE SANTÉ CHEZ SOI La lampe connecté Aladin, de Domalys, permet aux jeunes de plus de 65 ans de rester plus longtemps à domicile et en bonne santé en prévenant les aidants des éventuels signes avant-coureurs de l’entrée en dépendance.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 23

© DR

soient, par exemple Sonos. Ou via le service IFTTT, vous pouvez contrôler votre système de chauffage Daikin, Honeywell, Netatmo, des caméras Nest… Et désormais avec Google Home. Mais le marché est toujours dominé par les gros acteurs car il faut le reconnaître la confiance dans la marque joue un grand rôle. Est-ce que les nouveaux acteurs existeront dans 3 ans et assureront le suivi des matériels et logiciels ? Legrand comme Hager avancent les pions de leur stratégie industrielle. Ainsi Coviva d’Hager et Céliane with Netatmo sont des solutions sans fil complémentaires de systèmes filaires. Il s’agit d’utiliser la radiofréquence pour piloter le dernier mètre. Céliane with Netatmo a ceci de particulier que l’écosystème est spécialement fait pour les électriciens. Les équipes de Legrand sont parties du postulat qu’il ne fallait pas changer le quotidien et la manière de travailler des électriciens tout en leur donnant la possibilité de rendre connectée l’électricité. Il suffit de remplacer les prises et interrupteurs standards par des versions connectées. S’il y a une panne d’Internet, le pilotage à distance s’arrête mais le Wi-Fi du domicile permet le contrôle. Si l’Internet et le WiFi sautent, le système fonctionne classiquement sur l’électricité, ce qui rassure le client et l’électricien qui peut le prescrire. Somfy et Delta Dore disposent de leur solution propre avec leur protocole spécifique qui s’ouvre sur le monde extérieur par une passerelle.


DOSSIER

ÉLECTRICITÉ

L’outillage devient intelligent et connecté

© Bosch

▼ © Fein

Bosch Connectivity Modul.

Bosh Un ensemble d’outils numériques pour les artisans et autres professionnels se regroupe sous le nom de Toolbox Bosch. Lorsqu’il faut aller vite, l’outillage électroportatif professionnel connecté de Bosch offre des solutions intelligentes. En combinaison avec l’application Toolbox, l’outillage électroportatif permet une nouvelle manière de travailler. L’installateur peut adapter ses paramètres d’outillage à ses besoins individuels et enregistrer les paramètres pour les tâches à venir. La lampe sans fil GLI 18V-1900C

24 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

T

oute cette numérisation ajoute une expertise à l’électricien, qui prouve son sérieux et la qualité de ses interventions, et peut lui faire gagner de l’argent par une gestion optimisée de son parc de machines.

© Bosch

Le monde de l’outillage n’échappe pas à la numérisation. En effet, la récupération des données des appareils et leur analyse peuvent apporter aux professionnels de réels avantages. Il est rare qu’une personne de l’entreprise tienne à jour un carnet d’entretien par matériel, en notant les pannes survenues et les utilisateurs successifs. Et la numérisation va plus loin avec la possibilité de paramétrer des fonctions spécifiques par personne ou par matériau, comme la force de serrage préprogrammée, ou encore pour prouver dans un rapport de synthèse que les cosses ont bien été serties à la force demandée par le fabricant.

Application Toolbox de Bosch.

Professional, premier projecteur télécommandable à partir d’un smartphone, apporte un nouvel éclairage. Via l’application Toolbox, elle peut être activée à partir du smartphone et regroupée pour commander plusieurs lampes simultanément. Chez Bosch outillage, on trouve également le module de connectivité Bluetooth GCY 30-4 permettant de se connecter à son outil électroportatif par smartphone/Bluetooth au moyen de l’application Boîte à outils. Il se loge dans le compartiment prévu à cet effet des outils professionnels dont la dénomination se termine par la lettre C (pour Connectivity, par exemple GSB 18V-85 C) et permet : • L’enregistrement de l’outil chez Bosch et sa personnalisation (propriétaire) • Le réglage de certaines fonctions (par exemple KickBack Control) • Le contrôle de l’état de l’outil (état de charge de la batterie, affichage du protocole d’erreurs) Cembre Chez le spécialiste du sertissage, ce sont les batteries nommées Smartool qui sont devenues intelligentes. Comme le souligne Olivier Dralet, commercial sédentaire chez Cembre, « la nouvelle gamme de sertisseuses électrohydrauliques sur batterie 18 V assure une gestion intelligente des données de sertissage. L’afficheur OLED des nouveaux outils de sertissage 18 V Cembre indique en temps réel la validation de la pression et de la force du sertissage effectué, le nombre de cycles effectués et le nombre de cycles restants avant la révision recommandée et, bien sûr, l’état de la batterie ». Les outils contrôlent les paramètres en cours de sertissage et indiquent si l’opération est validée. Par ailleurs, les paramètres peuvent être envoyés vers un ordinateur


DOSSIER

© Hilti

Hilti Chez Hilti, le produit qui remporte le plus de succès auprès des électriciens est le cloueur. En effet, vous êtes de plus en plus nombreux à choisir la méthode clouage pour fixer les gaines, goulottes, câbles… plutôt que de les fixer à l’aide de chevilles. La deuxième génération du cloueur sur batterie BX 3 apporte de nouvelles fonctionnalités et caractéristiques. Neena Sinnou, Chef Produit Hilti France, souligne que « sa cadence de tir est accélérée et son champ d’applications possibles est élargi car il est utilisable jusqu’à une température de -15˚C. « Mais surtout, le BX 3 est devenu un outil intelligent ! Grâce à la connectivité Bluetooth avec l'application Hilti Connect, les professionnels peuvent facilement identifier l'outil, le retrouver à distance en activant le signal sonore depuis l’application, comptabiliser les fixations réalisées et accéder aux informations de maintenance. » Grâce à l'application Hilti Connect, il est possible de demander directement une prise en charge SAV

Application Hilti de Connect.

© Mafell

Perceuse-visseuse Mafell ASB 18M bl.

© Makita

pour éditer immédiatement le rapport à remettre au client. Un rapport de pression et de force des 10 derniers sertissages peut être édité en PDF, et un fichier au format CSV permet de récupérer les données de plus de 200 000 cycles de travail. Les enregistrements des mauvaises utilisations ou des dysfonctionnements lors des sertissages sont aisément identifiables de façon à faciliter les investigations. Les rapports indiquent également le type et le numéro de série de l’outil, le firmware utilisé, le nombre de cycles effectués et de cycles restants avant la révision recommandée, et le nombre d’heures de travail.

Cembre smartool.

Mafell La perceuse-visseuse ASB 18 M bl réunit trois appareils sans fil en un seul : visseuse, perceuse et perceuse à percussion. Sur cette machine, le couple extrêmement élevé peut être réglé sur une vaste plage de 44 à 90 Nm. Cela permet le vissage contrôlé d’un grand nombre de vis. Les vis largement dimensionnées peuvent être également introduites par présélection du couple. Le système de changement rapide sans outil de la perceuse visseuse 18 V ASB 18 M bl assure un travail à la fois efficace et rapide lors du vissage et du perçage. Le mode impulsion peut être enclenché en particulier lorsque des vis sont coincées. Pratique, le clip de ceinture permet d’avoir toujours sa machine à portée de la main. Il peut être monté rapidement sur le boîtier de la machine à gauche comme à droite. Les batteries puissantes sont équipées d’une technologie à accus commandée par processeur, permettant de surveiller toutes les fonctions essentielles telles que le refroidissement de l’air et la température des cellules. Elles sont logées de façon flottante pour les protéger contre des sollicitations mécaniques. Capacité de perçage bois/acier : 50/13 mm.

© Cembre

en un clic et d’accéder à toutes les informations liées aux outils de l’entreprise. « Toutes les informations sont sauvegardées sur une étiquette dans l'outil, ce qui vous permet d'identifier facilement l'outil et d'accéder à toutes les informations qui le concernent (statut entretien, date de maintenance, utilisation, accessoires) même si le numéro de série est illisible. Il suffit d’avoir l'application Hilti Connect sur votre Smartphone ! » ajoute Neena Sinnou.

Makita AWS XCV08 XRH07.

Makita Le système sans fil à démarrage automatique AWS, pour Auto-Start Wireless System, est la nouvelle intelligence proposée par Makita. Ce système utilise la technologie Bluetooth pour communiquer (mise sous tension et extinction) entre l’outil équipé et un extracteur de poussière. Une fois connecté via AWS, l’extracteur de poussière s’allume ou s’éteint automatiquement lorsque l’outil sans fil démarre ou s’arrête, ne fonctionnant que lorsque l’outil sans fil est utilisé. Pour plus de commodité, jusqu’à 10 outils AWS peuvent être associés à un aspirateur AWS. Les avantages sont nombreux. L’utilisation de l’extracteur de poussière LXT sans fil avec un outil LXT SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 25


FEIN : L’OUTIL À TOUT FAIRE Il n’est pas connecté, et pourtant : qui a goûté à MultiMaster AFMM 18 QSL sans fil de Fein ne s’en sépare plus, car il rend d’innombrables services.. C’est un partenaire précieux pour tous les professionnels. Pour éviter de trop faire de poussière, pour découper des formes improbables, pour évider, pour scier dans toutes les positions, au ras du sol, dans les angles, cet outil à mouvement oscillatoire et non rotatif permet tout ou presque, grâce à sa large gamme d’accessoires Starlock.

• Générateur tachymétrique : système électronique de haute qualité qui régule en continu la vitesse de rotation. • Système Starlock : changement rapide d’outils, en moins de 3 secondes. Permet de passer rapidement d’une application et d’une surface à une autre. Ce système offre un excellent transfert de couple, sans perte de puissance.

Application Milwaukee One-Key.

améliorant l’utilisation, la batterie dure plus longtemps, et moins d’accessoires sont utilisés », ajoute Laetitia Todisco. Pour la gestion du parc de machines, l’utilisateur active la connectivité Bluetooth sur son outil électroportatif et son appareil mobile pour associer la machine à l’application. L’association entre les deux appareils s’opère très facilement et les fonctionnalités deviennent accessibles immédiatement. Il est possible d’associer autant de machines que nécessaire et de les trier ensuite par catégorie pour une recherche rapide. Sam Outillage L’internet des objets est au centre de l’actualité. En ligne avec son époque, Sam Outillage, fabricant d’outillage à mains professionnel, a déjà développé de nombreux outils et servantes communicantes grâce à la technologie et propose aujourd’hui la gamme Sam 4.0 d’outils connectés, développée en partenariat avec ELA Innovation, spécialiste de la RFID et des capteurs sans fil. Pour André Nicolas, Ingénieur R&D mécanique chez SAM Outillage, la solution Sam 4.0 permet de savoir en permanence « qu’aucun outil ne fait défaut et que chaque outil se trouve à la bonne place ; d’effectuer chaque opération avec l’outil adéquat, selon le protocole défini et en toute sécurité ; de révolutionner le rapport au travail en facilitant le quotidien (identification, inventaire en temps réel, localisation, sécurisation des moyens et des processus, traçabilité, image…) ».

© Fein

• Système anti-vibrations : avec son moteur autoportant et des éléments amortisseurs élastiques

• Réduction des vibrations pour un confort de travail (jusqu’à 70 % de vibrations en moins)

© Milwaukee

Milwaukee One-Key.

Milwaukee One-Key Laetitia Todisco, chef produit électroportatif chez Milwaukee, explique : « La plateforme numérique en plein développement reste One-Key, capable de gérer directement sur le chantier, grâce à une application mobile, un parc d’outils électroportatifs. Nous devons encore en expliquer les avantages car beaucoup restent sur les fonctionnalités traditionnelles des appareils. » Pour l’utilisateur professionnel, la gestion à distance est permise grâce à la technologie Bluetooth à une application dédiée One-Key, ainsi que l’accès à différentes fonctionnalités comme le « paramétrage de la machine connectée pour une personnalisation en fonction du travail à effectuer. Par exemple, sur une visseuse : la vitesse de rotation, le couple, le débrayage de couple, le démarrage progressif ou encore l’éclairage LED (temporisation et l’intensité). Le gros avantage est qu’en

© Milwaukee

sans fil signifie qu’il n’y a plus de problèmes de mise à la terre, pas de rebranchement du cordon et une réduction des risques de se prendre les pieds dans le câble. Mais surtout, grâce au Bluetooth, l’aspirateur ne fonctionne qu’au moment de la production de poussière. Enfin un peu de silence sur les chantiers.

©

▼ ▼

Conseil

DOSSIER

26 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

Fein MultiMaster AFMM 18 QSL.

Sam Outillage

S

am

til

ou

e lag


DOSSIER

Spit cloueur à gaz Pulsa 800E.

© Spit

© Spit

Spit Pour Patrick Boucher, Responsable technique et formation de Spit France, « nous sommes probablement les seuls à toujours avoir une solution de fixation à proposer aux électriciens. Que les câbles soient à fixer au sol, au mur ou au plafond, de manière temporaire ou définitive, aussi bien sur un petit chantier individuel qu’en grand tertiaire ». Ainsi le cloueur à gaz de 3e génération multi-matériau est spécialement destiné aux électriciens. « Nous voulions qu’avec un appareil, l’électricien puisse fixer tous les types de câbles sur tous les supports. Nous avons créé le cloueur à gaz Pulsa 800E (E pour électricien) et toute une panoplie d’accessoires dédiés. Il suffit de changer l’accessoire. La puissance d’outil est toujours la même, peu importe la résistance du support. C’est l’avantage du gaz. Le système fonctionne exactement comme un moteur à explosion. » L’installateur doit se poser la question du type de câble à fixer pour adapter l’accessoire et le type de support, tendre ou dur, pour choisir le clou adéquat. Le clouage est en moyenne cinq fois plus rapide que le chevillage. Et s’agissant d’une fixation directe, les jeux sont évités. « Spit a même perfectionné le système jusqu’à créer une perche pour clouer au plafond sans devoir utiliser d’escabeau. Sur le chantier, l’électricien n’est pas le seul corps d’état et éviter de déplacer un escabeau permet une utilisation ultra-simplifiée et beaucoup plus naturelle », conclut Patrick Boucher.

TITRE Texte

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 27


AVIS D'EXPERT

MIGRATION VERS LES 200 ET 400 GIGABIT ETHERNET DANS LES DATA CENTERS : L’IMPORTANCE STRATÉGIQUE DU CÂBLAGE

© DR

L Thierry Besrest, Sales Data Center France de Rosenberger OSI

Les besoins en constante augmentation en bande passante et en débit nécessitent régulièrement le développement de nouveaux protocoles. Ces derniers sont, le plus souvent, conçus pour fonctionner via le support de transmission le plus performant aujourd’hui, la fibre optique. Il existe deux grandes familles de fibres optiques : les multimodes et les monomodes.

es nouveaux protocoles doivent prendre en compte les avantages et les inconvénients des fibres optiques. C’est pourquoi certains de ces protocoles ont été étudiés pour fonctionner via des fibres optiques multimodes (distances courtes) et d’autres via des fibres monomodes (distances plus longues). Nous allons détailler ce large éventail de possibilités apporté par tous ces nouveaux protocoles : 40GBE, 100GBE, 200GBE, 400GBE, combinés avec des abréviations telles que SR4, PSM4, DR2, DR4, CLR4, LR4, ER4, FR4, FR8, LR8, SR10, SR16. Comment choisir le bon design de son infrastructure de câblage pour supporter les protocoles actuels et futurs ? La situation actuelle et les nouvelles technologies Dans les data centers, les protocoles Ethernet actuellement les plus utilisés sont les 10GBASE-SR, 40GBE-SR4, 100GBE-SR10, 100GBE-SR4 ou le protocole Fibre Channel 4x16GFC, tous en fibre multimode. Cependant, conformément au standard IEEE 802.3, les liaisons ne peuvent dépasser une longueur maximum totale de 100 m en OM3, de 150 m en OM4 ou de 300 m en OM5. Pour des distances plus longues, seul le protocole PSM4 sur fibre monomode est exploitable actuellement. Le protocole Ethernet 100GBE-PSM4 permet de gérer de façon économique des distances de transmission allant jusqu’à 500 mètres avec une atténuation maximale par canal de 3,26 dB (IEEE 802.3bm). Pour des distances encore plus longues, les protocoles de transmission sur fibre monomode 100GBE-CLR4 (compatible IEEE), 100GBE-LR4 et 100 GBE-ER4 avec des distances de 2 kilomètres, 10 kilomètres et 40 kilomètres respectivement sont utilisés. Cependant, ceux-ci ne sont pas basés sur la transmission des données en parallèle sur différentes fibres, mais sur des technologies de multiplexage de longueurs d’onde WDM. Des débits de plus en plus élevés dans les data centers La demande dans les data centers pour des débits de plus en plus élevés a entraîné l’introduction de nouveaux protocoles Ethernet allant jusqu’à 400 Gbits/s (Norme IEEE 802.3bs-du 6 décembre 2017). Sept nouveaux protocoles ont déjà été normalisés par l’IEEE pour les 200 et 400 G : 200GBASE-DR4 : 200 Gbits/s transmissions sur 4 fibres dans un sens et 4 fibres dans l’autre sens (soit 8 fibres au total) sur fibres monomode avec une distance de fonctionnement d’au moins 500 m. 200GBASE-FR4 : 200 Gbits/s transmissions via le multiplexage de 4 longueurs d’onde (WDM) dans une fibre (soit 2 fibres au total) monomode avec une distance de fonctionnement d’au moins 2 km. 200GBASE-LR4 : 200 Gbits/s transmissions via le multiplexage de 4 longueurs d’onde (WDM) dans une fibre (soit 2 fibres au total) monomode avec une distance de fonctionnement d’au moins 10 km. 400GBASE-SR16 : 400 Gbits/s transmissions sur 16 canaux (soit 32 fibres au total) sur fibres multimode avec une distance de fonctionnement d’au moins 100 m. 400GBASE-DR4 : 400 Gbits/s transmissions sur 4 canaux (soit 8 fibres au total) sur fibres monomode avec une distance de fonctionnement d’au moins 500 m. 400GBASE-FR8 : 400 Gbits/s transmissions via le multiplexage de 8 longueurs d’onde (WDM) par fibre (soit 2 fibres au total) monomode avec une distance de fonctionnement d’au moins 2 km.

28 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018


AVIS D'EXPERT

400GBASE-LR8 : 400 Gbits/s transmissions via le multiplexage de 8 longueurs d’onde (WDM) par fibre (soit 2 fibres au total) monomode avec une distance de fonctionnement d’au moins 10 km. Pour supporter les protocoles 200GBE-SR4 et 400GBE-SR16 sur fibre optique multimode, de nouveaux produits ont dû être développés. Le protocole 400GBASE-SR16 utilise un connecteur MTP® 32 fibres (réparties sur deux rangées de 16 fibres) et non plus un MTP® 12 ou 24 fibres comme ceux utilisés aujourd’hui et, comme le protocole 100GBE-SR4, supporte des débits de 25 gigabits par fibre (soit 8 x 25 Gbits/s = 400G dans les deux directions), ce qui autorise une distance de transmission maximum de 100 mètres. Le protocole 200GBE-SR4 utilise lui aussi un connecteur MTP® mais avec 2 x 4 fibres (4 fibres en Tx et 4 fibres en Rx) en tout, chaque fibre supportant un débit de 50 gigabits. Sa normalisation est prévue en 2018/2019. L’étape suivante verra l’introduction du protocole 400GBE-SR4, utilisant un MTP® 8 fibres de 100 gigabits en parallèle (4 x 100 Gbits/s dans un sens et 4 x 100 Gbits/s dans l’autre sens), dont la normalisation n’est pas attendue avant 2020. Pour les infrastructures de câblage basées sur de la fibre monomode, des développements sont en cours avec des fibres supportant des débits de (source 50 gigabits dans chaque sens avec de nouveaux protocoles tels que les 200GBE-DR4 (500 m), 200GBE-FR4 (2 km) et 200GBE-LR4 (10 km). Les protocoles 400GBE-FR8 et 400GBE-LR8, qui sont déjà en phase de normalisation, permettront des distances de fonctionnement encore plus grandes. Les protocoles aux suffixes FR, LR et ER ne concernent pas les data centers et sont uniquement destinés aux réseaux distants de type MAN (Metropolitan Area Network) et WAN (Wide Area Network).

L’influence de l’infrastructure de câblage sur les performances des data centers est encore largement sous-estimée, alors même que celle-ci serait responsable de 47 % des problèmes des réseaux informatiques (source Gartner). Les matériels actifs et les protocoles qu’ils utilisent doivent donc être pris en considération le plus en amont possible du projet. Car comme il a été décrit plus haut, les applications et protocoles utilisés ont des limites (budget optique et limite de distance) qui ont une influence directe sur le design de l’infrastructure de câblage. Des protocoles offrant toujours plus de débit impactent les choix en matière d’infrastructure des data centers Pour garantir que l’infrastructure de câblage reste pertinente et efficace sur le long terme, l’analyse précise des protocoles déjà utilisés et des développements en cours est d’une importance cruciale. De plus, l’augmentation des débits requis aujourd’hui par les nouvelles technologies des matériels actifs dans les data centers accroît également les exigences qui pèsent sur la couche physique des réseaux. L’infrastructure de câblage doit donc être définie le plus tôt possible dans le cadre du projet, de préférence conjointement avec les alimentations électriques, la climatisation et tous les lots techniques. En effet, une infrastructure de câblage Gartner) bien étudiée devra permettre de supporter plusieurs générations de matériels actifs et donc anticiper sur les distances de transmission et les budgets optiques à respecter pour garantir une infrastructure pérenne et aussi simple que possible à faire évoluer. Le choix d’un schéma de câblage idéalement adapté aux exigences de chaque data center doit se faire dans le cadre des normes EN 50173-5, EN 50174-1-2 et EN 50600-2-4. De nombreux aspects devront être précisés avant la phase d’installation – aujourd’hui plus que jamais. La complexité des technologies et leurs exigences de disponibilité sont les principaux aspects qui doivent être pris en considération. Thierry Besrest, Sales Data Center France de Rosenberger OSI

L’influence de l’infrastructure de câblage sur les performances des data centers est encore largement sous-estimée, alors même que celle-ci serait responsable de 47 % des problèmes des réseaux . informatiques

Quelles infrastructures pour les applications basées sur les protocoles SR4 et PSM4 ? Les protocoles qui utilisent le Parallèle Optique de type SR4, standardisés dans la norme ANSI/TIA 568-C, ont conduit Rosenberger OSI, par exemple, à développer la solution PreCONNECT® Octo, qui se base sur des connecteurs MTP® où uniquement 8 fibres sont connectées (4 Tx et 4 Rx, les 4 fibres du milieu étant inutilisées). Pour le monomode, cela correspond au protocole PSM4. Dans la conception d’une infrastructure de câblage en Parallèle Optique pour ces deux protocoles, il est important de bien considérer le genre des connecteurs MTP® (mâle – avec guide d’alignement ou pins – ou femelle) et la polarité des composants (méthode A – droite, 1 vers 1, 2 vers 2, etc. ; méthode B – croisée, 1 vers 12, 2 vers 11, etc.), car la bonne définition des composants de la chaîne de liaison est vitale pour le bon fonctionnement de celle-ci. Par exemple, en monomode, les connecteurs MTP® sont polis avec un angle de 8° (APC : Angled Physical Contact) afin d’obtenir de très bonnes valeurs de réflectance, mais cela implique d’avoir des coupleurs spécifiques de type A. Installation et fonctionnement dans les data centers Les phases de design de l’installation (définition de la chaîne de liaison, genre et polarité des connecteurs…) et d’installation en ellemême sont donc primordiales pour obtenir une infrastructure de câblage fonctionnelle, fiable et pérenne.

À PROPOS DE ROSENBERGER OSI : Fondé en 1991, Rosenberger Optical Solutions & Infrastructure (Rosenberger OSI) est un expert dans le domaine des solutions innovantes d’infrastructures de câblage fibre optique et des services associés pour les data centers, les télécommunications et l’industrie. On trouve ses produits et services partout où de très grandes quantités de données doivent être transférées rapidement et en toute sécurité. En plus du développement et de la production d’une large gamme de systèmes de câblage fibre optique et cuivre, Rosenberger OSI offre également une variété de services tels que la planification, l’installation et la maintenance d’infrastructures de câblage. Rosenberger OSI emploie environ 600 personnes en Europe et fait partie depuis 1998 du groupe Rosenberger, un des plus grands fournisseurs mondiaux de solutions de connexion fibre optique à haute fréquence et à haut voltage, basé en Allemagne.

Pour plus d’informations, visiter : www.rosenberger.com/osi

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 29


AVIS D'EXPERT

READY2SERVICES, UN RÉFÉRENTIEL POUR LES BÂTIMENTS INTELLIGENTS

© DR

L Sege Le Men, Président de la smartbuilding Alliance Président de Newron System (groupe ABB)

Serge Le Men est le président de Newron System racheté par ABB en 2015 et vice-président fondateur avec Emmanuel François de la Smart Building Alliance SBA. Les travaux des différentes commissions ont permis de sortir un manifeste sur le bâtiment intelligent et depuis peu le référentiel Ready to service R2S qui définit toutes les préconisations nécessaires pour rendre un bâtiment connecté, interopérable et ouverts aux futurs services. Dans ces prérogatives, les installateurs et intégrateurs ont un rôle essentiel.

e smart building est une notion très à la mode, mais il faut bien admettre que, pour certains, le concept reste encore assez flou quant aux bénéfices que l’on peut en espérer, et surtout quant aux exigences requises pour qu’un édifice connecté puisse raisonnablement être qualifié de « bâtiment intelligent ». C’est justement l’objectif du référentiel Ready2Services élaboré par l’association Smart Buildings Alliance. Les maîtres d’ouvrage et leurs partenaires puiseront dans ce modèle R2S des conseils et une grille d’analyse pour la mise en place et l’émergence de nouveaux services dans les bâtiments connectés. Car pour concevoir un smart building de qualité, il ne suffit pas de le « smartiser », autrement dit de conserver sa fonction première en le complétant par une fonction de connectivité et une fonction de services connectés. Le modèle Ready2Services encourage les bureaux d’études et les intégrateurs à dissocier l’infrastructure elle-même des services et des équipements. Autrement dit, un service ne doit pas nécessiter une infrastructure dédiée ni un équipement d’une marque précise, et réciproquement. La recommandation est d’autant plus « smart » que les nouvelles technologies ont une durée de vie bien inférieure à celle d’un bâtiment ! Afin de véhiculer le quatrième fluide du bâtiment que sont les données, l’immeuble doit au contraire s’appuyer sur des infrastructures mutualisées, basées sur un réseau IP (Internet Protocol). Le référentiel R2S réclame également une interopérabilité des systèmes afin de gérer toutes les données applicatives et concevoir les services d’aujourd’hui et de demain. Serge Le Men, le vice-président de la Smart Buildings Alliance, a répondu à nos questions et détaille les enjeux et les atouts de ce référentiel Ready2Services. Pourquoi avoir élaboré cette préconisation R2S ? Serge Le Men – La maîtrise d’ouvrage a vraiment besoin d’offrir des services, parce que cela valorise le bâtiment. Par contre, il y a zéro interopérabilité, chacun va pousser son service dans son cloud, ce n’est juste pas possible ! À l’arrivée, on a des silos de services qui ne peuvent pas partager des données, si ce n’est dans le cloud. Alors que l’idée, c’est de prendre de la data, de la structurer, que ce soit en physique ou en logique, de la qualifier, et de la fournir avec des interfaces de programmation (API) et des interfaces ouvertes, pour que n’importe qui puisse développer une partie de service. Parmi les superviseurs d’aujourd’hui, il y en a pourtant qui agrègent déjà les différentes données pour les traiter ? Serge Le Men – Oui, mais uniquement pour les traiter, et avec des interfaces compliquées. Il faut être bac+8 avec un tournevis ! Là, l’idée, d’un point de vue physique, c’est d’abord de structurer. Si j’ai 15 fils IP qui passent dans mes colonnes montantes, voilà déjà un gisement d’économies pour faire un « lot smart » avec une interopérabilité physique : mutualiser une infrastructure pour tous les services. Il faut que toutes les datas passent par le même tuyau, sinon on se connecte à 50 tuyaux, on a 50 drivers, etc. Toutes les données passent par la même infrastructure. Ensuite, elles vont être comprises par une entité supérieure capable de les qualifier. Donc, premièrement, de prendre la data et de la mettre à disposition de manière intelligible. On ne va pas dire « Capteur 18, valeur 12 », mais « Bureau_de_Serge. Température, exprimée en Celsius ». Ça c’est une donnée qualifiée. Pour se faire et éviter les silos, il faut de l’interopérabilité. C’est-à-dire la capacité pour deux équipements d’échanger des données, et qu’ils se comprennent même s’ils sont de marque différente. Et éviter des solutions 100 % propriétaires qui vont pousser des infos dans un cloud propriétaire, qui, lui, ouvre ses API. Ça, c’est déjà très limite parce qu’on a une

30 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018


AVIS D'EXPERT

Bâtiment connecté Interopérabilité Évolutivité

ES U

ur s,

t la truc nstal Cons I

RID

T

FM, Services

IQ UE S

le ),

N IO te CTégra U t R ST s, In urs CON eur te

Ge st A io ut nd on E e om ace la p ie men ointe RE én erg t AD étiq Y2 ue G

ns té d la rie e v Sm ls ie ar tC it

EXPLOITANT .

ÉVOLUTIONS DES MÉTIERS, DES PRATIQUES, DES CADRES JURIDIQUES ET RÉGLEMENTAIRES

Au G Éq tom TB uip ati em cien s, en tier s

UE RIQ

Afin de véhiculer le quatrième fluide du bâtiment que sont les données, l’immeuble doit au contraire s’appuyer sur des infrastructures mutualisées, basées sur un réseau IP (Internet Protocol)

INTEROPÉRABILITÉ

(

& Fluides

g , In e lo om s d ec eur l é it Éd

Arch CON ite Amé ctes, CEP nag Bu T eu rea IO rs, u Pr x d N om ’é ot t e

ÉNERGIE

Cela se rapproche donc du label WiredScore ? Serge Le Men – Oui. WiredScore ne concerne que la connectivité, etc., mais au-dessus, il y a également du communiquant, de la data structurée, de la data ouverte. R2S va beaucoup plus loin que WiredScore car il concerne la data et l’opérabilité. Quel sera le rôle des intégrateurs ? Et, en premier lieu, comment un bureau d’études pourra-t-il spécifier le R2S ? Serge Le Men – Tous les BE se posent la question… Par le « lot smart ». Ce sera imposé par la maîtrise d’ouvrage. Un lot smart, c’est une infrastructure IP qui a de la data structurée, avec derrière de l’interopérable, etc. Donc le lot smart va être un lot complémentaire à tous les autres lots techniques, comme le lot numérique totalement transversal. Le directeur du système d’information (DSI) va être capable de mettre le tout en réseau, d’indiquer quelle donnée va être échangée avec qui, etc. Et c’est là que l’intégrateur, pour déployer la spécification du bureau

e,

tiqu C TI forma iciels

STANDARDS OUVERTS

el ci tifi .. Ar l, e Fi t) nc s ne

n r e G lig Sa the tel n, LO (In hai er E d, IA lockc r ov NO Clou B we CH RE (Po PoE TE U NS UPT ATIODE R INNOV

C’est donc un concept qui dit : voici ce qu’il faudrait faire pour que tout fonctionne… Serge Le Men – Exactement. Pour que l’on puisse mixer des données et avoir une vraie valeur ajoutée. Et surtout : voilà ce que l’on doit faire pour donner de la valeur au bâtiment. C’est de l’investissement. Même s’il y a des gisements d’économies, c’est de l’investissement. Il faut que le retour sur investissement revienne à celui qui les fait, que toute cette structure de R2S donne de la valeur : un bâtiment qui vaut X, lorsqu’il a R2S, il doit par exemple valoir X * 1,2. Tout ce réseau IP du bâtiment doit devenir immobilier par destination : il est valorisable, il fait partie de l’actif du bâtiment. Et le deuxième point : on peut marketer le bâtiment, ce qui veut dire qu’il est connectable à des services. Pour l’instant, cela ne veut pas dire qu’on en a, mais il est connectable. Bien sûr, pour prouver que ça marche, il faut qu’il y ait au minimum un service de connecté. En R2S, le service énergétique est celui qui semble à première vue le plus légitime. En fait, R2S, ce n’est pas un cahier des charges, c’est un label. Il y a des préconisations, et un label est une succession de questionnements, qui rapportent des points ou non, avec un minimum, un socle commun.

y

É UM iment, T N du bâtonnéesé...) d l rit EN M irtuent dese, sécu v g TI Â ble emeparta ou ag , D an iété M pr o pr

MOD ÈLE SÉ Coû CO tg lo NO Inté Acti bal gra /C f s M tio IQ n d imm ycl e a a

B

, es ud rs u

vraie problématique : les connexions peuvent se faire « cloud to cloud », mais il n’y a rien « on premise », c’est-à-dire sur site, donc ce n’est pas forcément génial. On cherche plus à avoir cette opérabilité sur toutes les données endogènes du bâtiment, et les fournir sur un API ouvert, documenté. De telle manière qu’une application, disons « au-dessus », soit capable de récupérer ces données et d’interagir en lecture ou en écriture, soit en contrôle, soit en commande, et d’agir sur ces équipements. R2S, c’est ça.

SE READY2 RVICES

Services au bâtiment Servic upants é Mobil es aux occ t ité / Bien-être / San

BUI LDING CE AS A SERVI

d’études techniques, devra être capable de créer ce réseau, avoir une dimension IT, une dimension réseau, une dimension « DSI », en plus de ses connaissances terrain. Et c’est pour cela qu’il va devenir un peu un « couteau suisse », et que lui seul peut faire le liant. Est-ce à la portée de tous les intégrateurs, selon vous ? Serge Le Men – Un petit intégrateur est capable de programmer un switch IP. C’est un nouveau métier à créer, mais l’intégrateur a déjà plusieurs casquettes, c’est un débrouillard ! Ce que j’aime dans l’intégrateur immotique / domotique, c’est que c’est le plus débrouillard de tous. Il peut tout faire fonctionner, et il est hyper agile, c’est pour ça qu’il est parfait pour ce métier. C’est une casquette supplémentaire pour lui : la casquette réseau informatique. En 5 jours de formation, vous n’êtes évidemment pas DSI, mais vous savez ce que c’est que du DHCP, du SNMP, comment mettre un hub, un switch, comment programmer s’il y a une alerte SNMP… Le basique. Mais n’oublions pas le mainteneur qui doit également avoir les mêmes compétences. Quelles sont les premières perceptions du R2S, depuis un an, et comment va-t-il se déployer ? Serge Le Men – La demande R2S, c’est de la folie ! Il y a une demande de la maîtrise d’ouvrage parce qu’elle sait dès maintenant valoriser cette connectivité. Elle est capable de faire payer un mètre carré connecté sur du logement collectif, de faire payer un preneur 10 ou 15 euros de plus au m² avec une GTB locale pour bouger les cloisons, recloisonner dans sa tour de location d’étages 1, 2, 3… Donc le modèle économique est déjà créé, et il y a la demande avec les digital natives, les sociétés qui ont besoin de plus de services. Les BE s’y mettent… la prochaine étape, c’est l’intégrateur. Propos recueillis du site www.agora-blog.fr SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 31


ACTU

N°71 AVRIL 2018

© DR

Retour sur une rencontre-métier CSEEE

L’OUTILLAGE : UN ENJEU STRATÉGIQUE POUR L’ENTREPRISE D’ÉLECTRICITÉ

L’outillage est à l’électricien ce que la machine est à l’industriel, un investissement à multiples facettes. Performant, il permettra de réaliser des opérations de qualité en réduisant les délais. Confortable d’utilisation, il apportera de la satisfaction à ses utilisateurs tout en prévenant les risques liés aux usages. Communicant, il permettra une gestion optimale de parc en réduisant les risques liés aux utilisations inappropriées et aux vols. Ces différents aspects ont fait l’objet d’une rencontre métier organisée par la CSEEE avec Milwaukee, BTP Banque, Ergalis et l’OPPBTP.

D

epuis la nuit des temps, les progrès accomplis par l’homme sont liés aux avancées accomplies par les outils, et ce mouvement n’est pas prêt de s’arrêter, notamment pour les électriciens. L’outillage est un vrai sujet stratégique qui concentre plusieurs préoccupations majeures de l’entreprise notamment réaliser vite et bien, motiver et protéger les salariés ou encore investir au plus juste pour optimiser le retour sur investissement.

32

Pour permettre aux entreprises adhérentes d’aborder le thème de l’outillage avec cette vision 360 degrés, la CSEEE s’est appuyée sur des membres de son club Partenaires qui ont travaillé chacun dans leur spécialité à transmettre un point de vue complémentaire. Le fil rouge de cette rencontre a été une immersion dans le monde de l’outillage de dernière génération, rendue possible par son déroulement dans le show-room de Milwaukee, acteur majeur du secteur. La première intervention réalisée par l’OPPBTP a permis d’aborder le thème de la protection de la santé des utilisateurs d’outillage, avec un diagnostic précis des risques et de la prévention des troubles musculo-squelettiques. Les machines portatives guidées à la main ou encore certaines opérations nécessitant que les opérateurs travaillent des pièces tenues à la main peuvent exposer les mains et les bras à des niveaux élevés de vibrations. De courtes vidéos ont servi à démontrer l’impact du choix d’outils adaptés et performants sur


les utilisateurs en fonction de la durée d’exposition aux vibrations. Le surcoût que peut représenter un investissement dans un outillage de qualité est très rapidement compensé par les gains de productivité, de confort et de prévention des TMS. Une étude de l’OPPBTP menée auprès plus de 180 entreprises illustre clairement que la prévention rapporte à l’entreprise avec un retour sur investissement rapide et très favorable. A l’appui de ces arguments et chiffres, Milwaukee a présenté quelques outils en action sur des opérations accomplies régulièrement par des électriciens. Le constat est sans appel sur la commodité d’utilisation, le poids, le gabarit et l’ergonomie des outils. Les performances sont également au rendez-vous avec des niveaux de puissance que l’on ne pouvait obtenir par le passé qu’avec des modèles beaucoup plus volumineux. Les accessoires de recharge et de transport sont également optimisés pour tenir compte des contraintes et favoriser le confort et la simplicité d’utilisation notamment à bord des véhicules et sur les chantiers. A l’image des machines-outils de l’industriel, les outils de l’entreprise de bâtiment représentent un investissement. D’où l’intérêt dans le cadre de cette rencontre d’évoquer le financement avec un acteur proche des entreprises

© DR

ACTU

du secteur BTP Banque. Les formules d’acquisition ou de location sont à examiner attentivement en fonction des besoins et des pratiques de l’entreprise. La propriété est-elle importante ou optionnelle ? Quelle incidence sur la trésorerie et la fiscalité ? Quelles opérations administratives et comptables devra-t-on réaliser. Le parc outillage et les pratiques de l’entreprise sont des questions à regarder de près en s’entourant de spécialistes pour faire les choix les mieux adaptés, crédit-bail, crédit mobilisable par billets, location financière, droit d’utilisation des équipements. Dans cette analyse, on devra également prendre en compte l’entretien, les consommables, la prévention des vols.

INTERVENTION DE CHRISTELLE DUPRÉ, CONSEILLÈRE EN PRÉVENTION OPPBTP RÉFÉRENTE DU MÉTIER ÉLECTRICITÉ AUPRÈS DE LA CSEEE Que désignent exactement les Troubles musculo-squelettiques (TMS) ? Ce sont des pathologies qui affectent les tissus mous situés à la périphérie des articulations (tendons, gaines des tendons, bourses séreuses et nerfs). La graduation des symptômes va de la douleur à la gêne puis à l’incapacité fonctionnelle. Pour les électriciens on notera particulièrement le travail les bras en l'air, les bras tendus ou accroupi, le branchement des armoires électriques, le tirage ou le cheminement de câble, le poids des outils, l'utilisation des outils vibrants et les gestes répétitifs. Pour les vibrations, quelles sont les valeurs d’exposition à prendre en compte ? La valeur d'exposition journalière est calculée à partir de la valeur de l'accélération

de chaque vibration mesurée en mètres par seconde au carré (m/s²) et de la durée d'exposition. Concernant les vibrations transmises à l’ensemble du corps, les articles R. 4443-1 et R. 4443-2 du Code du travail fixent 2 valeurs seuils d’exposition journalière pour 8 heures de travail quotidiennes : • Une valeur d’exposition journalière déclenchant l’action, dite valeur d’action : 0,5 m/s². Si cette valeur est dépassée, des mesures techniques et organisationnelles doivent être prises afin de réduire au minimum l’exposition. • Une valeur limite d’exposition journalière : 1,15 m/s². Cette valeur ne doit jamais être dépassée. Par exemple, le perforateur compact SDS+ de Milwaukee est coté à 4,4 m/s², la valeur d’action est atteinte au bout de 3h d’utilisation journalière. Un tableau récapitulatif

permet en consultant les valeurs en m/s² de chaque matériel sur quelle durée les seuils sont atteints. Un bon outillage, ça rapporte, pourquoi ? L’OPPBTP suit une étude sur les investissements en prévention d’entreprises de différents corps de métier du bâtiment et le constat est sans appel. En moyenne, pour 1 € investi dans une action de prévention, on obtient un gain économique de 2,34 €. L’action de prévention est souvent liée à un investissement dans l’outillage avec un retour sur investissement visible dès le remplacement des anciens matériels. Plusieurs effets vertueux peuvent se superposer. Les délais sont raccourcis, la qualité est meilleure, les opérateurs sont moins impactés par les possibles contraintes physiques, sans compter l’image qu’un matériel de qualité donne de l’entreprise.

33


EN RÉSUMÉ L’outillage est un enjeu stratégique pour l’entreprise et ses équipes, il impacte : • La rentabilité : réaliser vite et bien les chantiers • Les finances : investir juste en fonction de sa surface financière et de sa trésorerie • La sécurité : protéger les intervenants • La motivation : Essentielles pour l’opérateur, la qualité et la performance des outils sont aussi des signes de professionnalisme • La gestion : L’outillage est un investissement qui doit être rentabilisé au mieux, maintenu et protégé des dégradations et vols.

Enfin, les outils et leurs utilisateurs forment un tout indissociable. Les bons ouvriers ont de bons outils, mais lesquels sont fournis par l’entreprise ou par l’opérateur lui-même ? Il était utile au cours de ce tour d’horizon de clarifier les obligations des intervenants, car les pratiques ne sont pas toujours bien connues de tous. Le cas de l’intérimaire est particulièrement intéressant, car il s’accompagne généralement d’une situation de découverte rapide d’un nouvel environnement, de nouveaux intervenants et de nouveaux équipements. Spécialiste du travail temporaire, la société Ergalis est amenée à accompagner ses clients et intervenants pour la mise en place des dispositions de prévention et de sécurité, permettant un bon respect des obligations incombant à l’entreprise de travail temporaire, à l’entreprise utilisatrice et au travailleur intérimaire, lui-même. En répondant aux questions : qui est responsable ? Qui fournit quoi ? Quelles sont les obligations et les pratiques conseillées ? Ergalis a pu transmettre aux entreprises présentes une ligne de conduite claire et conforme à la réglementation. En conclusion, Pauline de Pommerol, Chargée de mission sociale à la CSEEE, qui répond au quotidien aux nombreuses questions des adhérents a donné quelques repères utiles : les outils prévus par la convention collective des ouvriers et ceux recommandés ; les démarches pour remplacer la prime d’outillage pour la fourniture directe de l’outillage conformément aux dispositions du Code du Travail qui ont succédé en 1997 à la pratique de la prime d’outillage prévue par la convention collective.

© DR

ACTU

Les intervenants. De gauche à droite Patricia PaulyouCoujan (BTP Banque), Olivier Biou (TTI), Eugénia Nunes (Ergalis), Tommaso Comboni (TTI).

De l’avis général des participants, ce 360 a permis de nombreux éclairages sur un sujet, si quotidien pour l’entreprise, qu’on ne le situe pas toujours à hauteur stratégique. L’outillage est pourtant aujourd’hui un vrai sujet de réflexion pour des entreprises qui s’aperçoivent que leurs pratiques sont trop dispersées, que l’attachement aux outils des opérateurs est quelquefois plus affectif que rationnel. Il y a donc un vrai chantier de réflexion et une autre réunion autour de ce thème est d’ores et déjà envisagée au second semestre 2018. Xavier Hornung, Secrétaire Général CSEEE, Patrick Debelut, Chargé de mission aux affaires techniques CSEEE, Pauline de Pommerol, Chargée de mission sociale à la CSEEE et Régine Gandolfini du Club Partenaires Electricité remercient Milwaukee pour son accueil ainsi que tous les intervenants de cette rencontre.

INTERVENTION DE TOMMASO COMBONI, DIRECTEUR GÉNÉRAL ET OLIVIER BIOU, DIRECTEUR PRESCRIPTION FRANCE TTI (GROUPE GÉRANT PLUSIEURS MARQUES DONT MILWAUKEE) Comment bien choisir son outil ? Les innovations en matière d’outillage sont-elles bien connues ? Très souvent, le manque d’information à jour par rapport aux innovations développées par les constructeurs amène les salariés à choisir l’outil pour une certaine application par habitude et non pas selon de critères rationnels. Le bon outil pour une application c’est celui qui répond à 3 principes fondamentaux : Productivité, Qualité du résultat, Ergonomie-sécurité. Avez-vous des illustrations dans notre secteur ? Le monde de l’électricité nous fournit beaucoup d’exemples : si on doit couper un rail de supportage, le réflexe du monteur sera probablement de couper à la meuleuse. Le

34

travail sera fait, mais le résultat pas bien fini et l’opérateur aura absorbé des vibrations et aura été exposé aux risques intrinsèques d’une telle machine (étincelles). En revanche, le marché offre aujourd’hui une petite scie ruban en sans-fil, polyvalente, maniable et efficace. Mais, trop souvent, les entreprises ne connaissent pas ces solutions alternatives. Le parc d’outils d’une entreprise peut être considérable, comment le gérer de manière optimale ? Les différentes plateformes d’outils à batteries (12V, 18V,…) qui existent aujourd’hui représentent une opportunité importante de rationalisation. Avoir toute sa flotte d’outils qui marche avec la même batterie permet une optimisation des stocks, une réduction

des coûts et une simplification de répartition de l’outillage entre les équipes. Nous sommes passés à l’heure de l’outillage connecté, quels sont les principaux gains ? Le système One Key de Milwaukee, avec son application téléchargeable gratuitement, permet à la fois de : • Pré-régler les outils pour optimiser le ratio performance/application, en permettant un résultat homogène même si l’utilisateur n’est pas expérimenté ou que plusieurs personnes travaillent sur un même support. • Tracer ses outils entre les différents chantiers, points de stockage ou véhicules. • Gérer son stock de matériel, qu’il s’agisse d’outillage ou d’autre matériel.


ACTU INTERVENTION DE PATRICIA PAULYOU-COUJAN, DIRECTRICE DE CENTRE D’AFFAIRES BTP BANQUE L’outillage représente un investissement important pour l’entreprise, comment peut-on le financer ? BTP Banque propose une offre élargie pour financer le gros outillage et les matériels, en crédit classique ou crédit-bail, à taux fixe ou à taux variable, mais aussi des offres en location financière. Sa connaissance des métiers du BTP confère à BTP Banque une véritable expertise des matériels nécessaires à l’activité des entreprises. Des solutions de financement moyen terme classiques sont également disponibles avec le choix entre un taux fixe ou un taux variable. Un prêt à 1% est proposé en partenariat avec l’OPPBTP, à quelles conditions ? La liste des matériels et outillage éligibles est déterminée par l’OPPBTP. Le prêt est réservé aux entreprises de moins de

50 salariés qui adhèrent à l’OPPBTP et sont en démarche progrès. Le financement se fait à 100% du HT dans la limite de 30.000 € et pour un montant minimum de 3.000 € sur une durée de 12 à 36 mois.

votre entreprise. L’entreprise n’avance pas la TVA et paie des loyers, comptabilisés en charges d’exploitation, déductibles du résultat fiscal. L’acquisition du matériel est possible à l’issue du contrat de crédit-bail.

Crédit mobilisable par billets et crédit-bail mobilier. Quelles sont les caractéristiques de ces formules ?

Et la location financière ?

Le crédit mobilisable par billets s’utilise à moyen terme pour financer des investissements de matériels ou de véhicules utilitaires. L’option offerte par BTP Banque permet d’optimiser les tirages de billets financiers à tout moment pendant la durée de remboursement en l’adaptant aux besoins de trésorerie de l’entreprise. Il s’agit d’un véritable avantage financier pour l’emprunteur. Le crédit-bail mobilier est un mode de financement souple, fiscalement intéressant et qui préserve la trésorerie de

Les solutions de location financière permettent de louer un bien à usage professionnel sans envisager d’en faire l’acquisition au terme du contrat. Grâce à des accords passés avec Natixis Lease (filiale du groupe BPCE), BTP Banque met à disposition des entreprises ce mode de financement souple et avantageux qui présente des atouts fiscaux, une mise en place rapide, une durée adaptée à vos chantiers et qui ne pèse pas sur la trésorerie. Pour les véhicules particuliers et utilitaires légers, des solutions de location longue durée (LLD) peuvent également être étudiées.

INTERVENTION D’EUGÉNIA NUNES, DIRECTRICE DE SECTEUR ERGALIS Outillage / EPI - Qui fournit quoi ? Dans le travail temporaire, l’Entreprise Utilisatrice (EU) identifie et évalue les risques dans son entreprise, puis détermine les EPI appropriés que devront porter les salariés permanents et les salariés intérimaires. L’EPI doit être conforme aux règles techniques et aux procédures de certification imposées par la réglementation française et européenne. L’EPI est fourni gratuitement par l’employeur et ne constitue pas un avantage en nature. Dans le travail temporaire, la fourniture des EPI incombe à l’EU, sauf les casques et les chaussures de sécurité qui peuvent être fournis par l’Entreprise de travail temporaire. L’EU fournit également tous les outils nécessaires à l’exécution des travaux. L’intérimaire peut avoir casque et chaussures et petit outillage à main. Si le travail temporaire est régulier, il est conseillé d’avoir des petits outils en plus et des machines, éventuellement louées spécialement pour les intérimaires. La fourniture des EPI doit être spécifiée sur le contrat

Outillage / EPI - Qui est responsable de quoi ? L’EU est responsable de tout équipement et outillage fournit ainsi que de son utilisation. Elle doit ainsi vérifier l’état général qui doit être bon état et sans défaut, aux normes et révisés. Elle a en charge le rappel des consignes de sécurité concernant l’utilisation des outils et des EPI. Ces derniers doivent être adaptés au travail à réaliser et aux contraintes, par exemple le réglage du harnais. L’intérimaire, peut être rappelé à l’ordre, voire sanctionné, dans le cas où les consignes ne sont pas respectées. L’intérimaire quant à lui doit veiller à prendre soin des équipements qu’on lui confie et respecter les consignes de sécurité et d’utilisation des outils et EPI. Il ne doit pas enlever les sécurités des machines. Il est conseillé de faire signer à l’intérimaire un document de remise de matériel/ EPI en début et en fin de mission. Et si l’entreprise accueille des apprentis ou des stagiaires ? La procédure de dérogation aux travaux

interdits pour les jeunes de moins de 18 ans en formation professionnelle a été modifiée par une série de décrets du 11 octobre 2013 puis du 17 avril 2015. Désormais pour affecter un jeune mineur à certains travaux dangereux qui lui sont normalement interdits, l’employeur et l’établissement de formation qui reçoit le jeune doivent envoyer une déclaration de dérogation à l’interdiction d’affecter des mineurs à certains travaux, et suivre des dispositions prévues par le Code du travail. On peut citer comme exemple les travaux utilisant des machines comportant des éléments mobiles concourant à l’exécution du travail qui ne peuvent pas être rendus inaccessibles durant leur fonctionnement (ex : perceuse, disqueuse, meuleuse….). Les travaux temporaires en hauteur lorsque la prévention du risque de chute de hauteur requiert l’utilisation d’Equipements de Protection Individuels (EPI) ex. longe, harnais ou encore le montage et démontage d’échafaudage.

35


APPLICATION MAISON CONNECTÉE

Un chalet entre forêt et sommets

Au cœur de la vallée morzinoise en Haute-Savoie, cet élégant chalet familial offre une vue imprenable sur les pistes et bénéficie de toute la technologie nécessaire pour un séjour à la montagne tout confort, été comme hiver, grâce au système électrique intelligent Niko Home Control. Gestion de l’éclairage, du chauffage, des volets, contrôle des accès, détecteurs de mouvements… depuis un écran tactile, une tablette ou un smartphone.

Une architecture qui épouse la montagne Le chalet à la façade en pierre et bois a été construit sur un terrain très pentu. Afin de profiter pleinement de la surface et de la vue dégagée, le cabinet Marullaz Architectures a fait le choix de diviser la propriété en deux chalets superposés en décalé pour suivre la pente du terrain. Cette conception lui a permis d’aménager de grandes terrasses à plat pour les pièces à vivre. L’intérieur de ce cocon familial affiche une décoration à la fois moderne et authentique entre mariage de bois clair et nuances de blanc et de gris. Un quotidien simplifié pour plus de moments passés en famille « Les produits Niko sont apparus comme une évidence, nous les proposons systématiquement pour ce type de projets pour lesquels les propriétaires ont une exigence particulière en matière de confort et

36 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

de sécurité. Détecteurs de mouvement, gestion de l’éclairage, du chauffage, des volets, vidéophone… tous les produits Niko ont été installés pour que la famille puisse sereinement profiter de son séjour à la montagne, dans le plus grand des conforts », explique Hervé Marullaz, de Marullaz Architectures. Les occupants gardent une totale maîtrise du chalet à partir de l’écran tactile Niko, de leur tablette ou smartphone. Gestion et contrôle des accès à distance Entièrement intégré dans Niko Home Control, le poste vidéo extérieur permet aux propriétaires, n’ayant pas de vue sur l’entrée depuis le séjour, d’identifier les visiteurs depuis l’écran tactile Niko sans se déplacer. Il est aussi possible de visionner les personnes s’étant présentées à la porte pendant leur absence grâce à l’enregistrement automatique des images. L’accès à la résidence se fait au rez-de-chaussée, une grande entrée donne sur un escalier


APPLICATION

Chalet Morzine © Jean-Pierre Delagarde/Niko

architectural et invite à poursuivre son chemin à l’étage. Les chambres sont situées au premier et le salon/séjour au deuxième niveau pour plus de luminosité dans les pièces à vivre. Ventilation et chauffage intelligents « Exposé plein sud, le chalet baigne dans la lumière du matin jusqu’au soir. Nous l’avons donc conçu de manière à ce que les propriétaires puissent profiter de l’ensoleillement et des vues imprenables. Le choix de la domotique est venu naturellement, notamment pour permettre aux résidents de se protéger du soleil l’été, grâce à la commande automatique des volets via le capteur de chaleur », poursuit Hervé Marullaz. Le chauffage par zone permet de régler la température de chaque pièce au moment et au niveau voulus. La ventilation intelligente réagit aux présences et aux lumières dans la pièce. Les résidents peuvent aussi réguler la température et la luminosité naturelle intérieure grâce à la commande automatique des rideaux et des

stores. Même si la maison est vide, les volets peuvent être baissés le soir et les stores peuvent se fermer automatiquement. Ainsi, le chalet est à température ambiante lorsque la famille rentre des pistes. Commande d’éclairage conviviale Les détecteurs de mouvements Niko ont été installés à l’entrée de la cave à vin juste à côté de l’entrée principale pour des raisons de confort et d’économies d’énergie. L’automatisation de l’éclairage au passage de la porte d’entrée permet aux résidents de ne pas avoir à allumer et éteindre la lumière constamment et réduit ainsi leur consommation électrique en matière d’éclairage. L’éclairage de la salle de cinéma se contrôle depuis un smartphone, selon l’ambiance souhaitée, qui permet également de gérer l’éclairage automatique de la « ski room » au retour des pistes. La fonction « tout éteint » assure à la famille qu’aucune lumière ne reste allumée

durant la journée, en désactivant l’éclairage et les prises de courant commutées par simple pression sur un bouton. Une installation aux lignes pures et intemporelles En cohérence avec le design intérieur du chalet, l’architecte a fait le choix d’harmoniser les interrupteurs aux revêtements muraux. La gamme Niko Intense a été choisie et déclinée sous deux finitions : Niko Intense white sur les murs blancs et Niko Intense anthracite sur les murs en bois pour un caractère chaleureux. Le choix s’est porté sur la gamme Niko Pure pour la cuisine, avec la finition white steel. AGENCE D’ARCHITECTURE Marullaz Architectures DPLG La Crusaz - 135, route du Téléphérique 74110 Morzine Site Web : marullaz-architecte.com Tél. : 04 50 79 10 79 - Fax : 04 50 75 99 43

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 37


ÉCONOMIE ÉNERGIE EN ENTREPRISE

38 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018


ÉCONOMIE ÉNERGIE EN ENTREPRISE

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 39


LE POINT SUR INSTALLATIONS PHOTOVOLTAÏQUES

Bien se protéger contre la foudre

© Dehn

Alors que le nombre d’installations photovoltaïques croît d’année en année, sur les habitations, les bâtiments tertiaires ou industriels mais aussi au sol, avec de grandes fermes photovoltaïques, le besoin de protection contre les dégradations éventuelles dues à la foudre est bien pris en compte avec des matériels adaptés à ces installations. Encore faut-il bien appliquer les normes et règles complexes pour une mise en œuvre efficace.

À

mi-2017, plus de 350 000 installations PV étaient en service en France, dont plus de 35 000 de puissance supérieure à 9 kW. Les exploitants de ces installations raccordées au réseau attendent un retour sur investissement sur plus de 20 ans. Or ces installations sont souvent très exposées à la foudre et aux surtensions, qui peuvent provoquer de gros dégâts aux modules et équipements électriques et électroniques et entraîner une perte d’exploitation importante pour un champ de plusieurs MW.

© Indelec

Paratonnerre à dispositif d'amorçage.

Des installations vulnérables aux dommages causés par la foudre Les installations PV sont le plus souvent en toiture mais aussi au sol, pour des installations qui peuvent s’étendre sur plusieurs hectares et être touchées par des impacts directs de la foudre, avec d’éventuels dommages sur les modules ou les câbles et dispositifs de connexion. Des destructions qui peuvent aussi toucher les équipements électroniques (onduleurs), élec-

40 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

triques ou de communication, les installations étant souvent supervisées à distance. Ces dégâts vont être provoqués par des effets directs ou indirects de la foudre. Les effets directs proviennent de l’écoulement d’un courant de 1 000 à 200 000 A en quelques microsecondes ; les effets indirects ont pour origine les impacts sur les lignes aériennes, les remontées du potentiel de terre ou le rayonnement électromagnétique. Dans la plupart des cas et en particulier dans les régions plus touchées par la foudre (niveau kéraunique Nk > 25), une protection adaptée s’impose. De l’analyse du risque à la mise en place de solutions adaptées à chaque installation La première étape de mise en œuvre d’une protection efficace passe par une étude technique, précédée si besoin d’une Analyse du risque foudre (ARF), réalisée suivant les normes en vigueur NFC 17-102 et NF EN 62305-3 et -4. Ainsi, explique Arnaud Lefort, PDG d’Inde-


LE POINT SUR

lec, société spécialiste de la protection foudre qui vient d’inaugurer son centre de recherche LIRI dédié à la foudre : « Pour les installations sur bâtiment, on va faire une protection de ce bâtiment contre les effets directs en vérifiant l’équipotentialité générale, et que tout est bien relié à la terre. Pour les parafoudres, il faudra bien tenir compte des longueurs de câbles importantes. Pour les installations au sol, la protection est importante, en particulier dans les pays chauds et humides. L’exploitant ne prend pas de risque pour les centrales importantes : si un coup de foudre déclenche une inflammation des panneaux, les pompiers ne pourront probablement pas intervenir. L’analyse de risque donne alors un besoin de protection fort, par exemple dans le sud de la France. La mise à la terre des panneaux doit être réalisée soigneusement en parfaite équipotentialité. Les paratonnerres tels que les PDA (paratonnerre à dispositif d’amorçage) vont couvrir chacun une certaine surface et leur implantation va dépendre de l’étude technique. » Pour ces champs PV, une protection foudre pourra être installée sur le bâtiment abritant les équipements électriques (onduleurs, transformateurs, contrôle). Autre point à prendre en compte pour Régis Reeb, directeur marketing, technique et services de Dehn France : « Sur un bâtiment, le positionnement des paratonnerres est important, en évitant l’ombrage sur les panneaux, ainsi que la distance entre ces paratonnerres et les panneaux. Les études peuvent se faire à partir de plans ou vues 3D. On pourra aussi utiliser des conducteurs isolés pour ne pas avoir d’amorçage entre les panneaux et les conducteurs de descente. » Cette protection, si elle est installée, sera complétée par une protection anti-surtensions : mise en œuvre de parafoudres. Le choix du type de parafoudres aux endroits névralgiques de l’installation dépendra de plusieurs paramètres : présence ou non d’un paratonnerre, longueur de déploiement des câbles. Ce choix, explique Christian Macanda, responsable produits de Citel, « se fera à partir du guide européen CLC/TS 50539-12 et, pour les marchés export, en prenant en compte les normes IEC 61643-11 et 12 ou, pour les USA, la norme UL 1449 ». Des parafoudres de type 1 seront installés sur la ligne AC s’il y a un paratonnerre, et sur la partie DC si le paratonnerre n’est pas isolé. Ces parafoudres seront de type 2 pour les accès AC (onduleur et raccordement au réseau) et DC s’il n’y a pas de paratonnerre. Pour les équipements raccordés aux réseaux de données ou à des sondes, l’installation d’un parafoudre « courants faibles » est fortement recommandée. Chaque site étant différent et les normes et guides étant complexes, l’intervention d’un professionnel est indispensable pour mettre en place la protection maximale.

LE BOOM DU SOLAIRE PROFITE DES TECHNIQUES DE PRODUCTION PV Le marché mondial du photovoltaïque est en plein essor : les prévisions pour 2018 tablent sur une hausse des capacités de l’ordre de 110 GW. La compétitivité de la production PV alimente cette dynamique. Les technologies de fabrication innovantes et économiques, un rythme d’innovation effréné, la qualité et la fiabilité garantissent aujourd’hui des systèmes et modules photovoltaïques ultraperformants à coûts toujours plus bas. L’édition 2018 d’Intersolar Europe consacre de nouveau un de ses grands thèmes aux techniques de production PV. Automatica, salon leader de l’automatisation intelligente et de la robotique qui se tient en parallèle, abordera aussi ce sujet. Ainsi, du 20 au 22 juin, Munich deviendra l’importante vitrine de l’innovation du secteur. Des centrales à 3 centimes de dollar le Wc La tendance est claire. Les coûts de production de l’électricité d’origine renouvelable enregistrent une baisse massive. Selon les calculs de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), le coût de production des grandes centrales solaires devrait avoisiner les trois centimes de dollar le watt-crête (Wc) dans de nombreuses régions du monde d’ici 2020. L’énergie solaire entre ainsi de plus en plus en concurrence directe avec les combustibles fossiles. Dans ce contexte, les entreprises qui continuent à encourager le développement de la production économique en série par la mise en place de nouvelles technologies et de procédés de fabrication performants, contribuant de cette manière à rendre le solaire plus attractif, constituent des acteurs cruciaux. Demande croissante de cellules haute performance Ce sont avant tout les industriels du solaire asiatiques qui investissent dans des unités de production modernes et font appel à des biens d’équipement haut de gamme. Exemple dans l’actualité récente : le fabricant PV chinois Risen Energy a inauguré son

unité de fabrication de cellules et de modules solaires début 2018 à Changzhou. Objectif à terme : produire 5 GW par an. D’après la Confédération allemande des constructeurs de machines-outils (VDMA), les soustraitants allemands de l’industrie solaire profitent aussi du boom de la production asiatique. La majorité de leurs exportations (87 %) part en Asie de l’Est, et les équipements de production PV des constructeurs de machines-outils allemands continuent à bénéficier d’une demande soutenue. En particulier, la demande d’installations PERC et en silicium noir sur le segment du silicium cristallin et sur celui des couches minces ne faiblit pas, ce qui témoigne du besoin grandissant de cellules haute performance. De plus en plus également, les modules à couches minces et particulièrement les cellules CIGS (cuivre, indium, gallium, sélénium) servent d’éléments de façade. Pourtant, le marché du photovoltaïque intégré au bâti n’a pas encore décollé : à partir de 2020, tous les bâtiments non résidentiels construits dans l’Union européenne devront être des bâtiments à consommation d’énergie quasi nulle, ce qui devrait donner un coup d’accélérateur à l’usage des cellules solaires en couches minces en façade. Un programme-cadre séduisant pour les sous-traitants de l’industrie photovoltaïque Le dynamisme des techniques de production PV fait partie des thématiques d’actualité de la filière solaire. Intersolar Europe, en collaboration avec la Confédération allemande des constructeurs de machines-outils, y consacrera donc une large place au cours de l’Intersolar Europe Conference et du programmecadre du salon. Ainsi, le 21 juin 2018, par exemple, un atelier sur mesure reviendra en détail sur les récentes évolutions et les problématiques. La manifestation mettra en avant les principaux défis auxquels les constructeurs de machines-outils spécialisés sur le segment du photovoltaïque doivent faire face dans la compétition internationale.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 41


© France Paratonnerre

représentent un vrai challenge pour les fabricants de cette technologie car les distances d’isolement entre parties actives et système de déconnexion du parafoudre sont vraiment des points critiques », explique David Dumon, Applications Manager Surge Protection de Mersen. Pour Régis Reeb, « des installations demandent des parafoudres avec des tensions de 1 000 voire 1 500 VDC et nous avons aussi développé un parafoudre de type 2 équipé de la technologie SCI alliant une protection efficace contre les surtensions et une protection des personnes, tout en éliminant les risques d’incendie en cas de défaut ». Et, explique Olivier Pellissier, Product Manager Trabtech & Power Supplies de Phoenix Contact France, « les parafoudres basse tension conformes à la norme EN 61643-11 sont adaptés aux réseaux électriques à basse tension en courant alternatif. La future norme CEI 61643-41 pour les parafoudres connectés à un réseau électrique basse tension en courant continu est en cours de rédaction. Cette nouvelle norme ne devrait pas voir le jour avant 2020 ». Pour l’expert de Phoenix Contact France, « la principale difficulté concerne le mode de défaillance et le comportement du parafoudre en cas de fin de vie. Les parafoudres à basse tension sont équipés d’un déconnecteur interne qui assure la mise en sécurité lorsque le ou les composants internes sont usés ou détruits. Un courant de fuite apparaît, ce qui entraîne un emballement thermique qui doit être stoppé rapidement. Un déconnecteur thermique est souvent utilisé pour isoler les parafoudres du réseau. Le pouvoir de coupure de ce dispositif doit être suffisant pour couper le courant de courtcircuit généré par la source de tension ». « En courant alternatif, explique Olivier Pellissier, les déconnecteurs sont bien maîtrisés et permettent de couper des courants de plusieurs dizaines de milliers d’ampères. En courant continu, le scénario est bien différent. En effet, le courant est constant et ne repasse jamais par 0. La coupure de l’arc est beaucoup plus contraignante et difficile à réaliser. »

42 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

© Indelec

Protection par un ensemble de paratonnerres d'une installation photovoltaïque en toiture d'un immeuble.

Mât d'un paratonnerre protégeant une installation photovoltaïque au sol.

Une R&D toujours dynamique Les technologies ne sont pas figées, les sociétés petites et grandes investissent en R&D, souvent en collaboration avec des organismes de recherche et des laboratoires d’essais. Pour les paratonnerres, la technique du PDA apparue en France dans les années 80 continue à se perfectionner et à évoluer. Pour Arnaud Lefort : « la technologie PDA fait l’objet d’un processus continu de recherches et d’améliorations. Pour Indelec, une technologie laser est en cours d’étude et un nouveau produit, Fast Connect, est en phase d’exploitation : ce module de test autonome sécurisé permet de récupérer à distance des informations sur le paratonnerre, module pouvant être adapté sur d’anciens paratonnerres. » Pour les parafoudres, Citel mise sur sa technologie VG intégrant des éclateurs à gaz spécifiques « pouvant écouler, comme l’indique Christian Macanda, des courants élevés avec une absence de courant de fuite, d’où une fiabilité accrue et une plus longue durée de vie (pas de vieillissement des varistances) ». Les progrès se font aussi avec une tenue en tension continue de plus en plus élevée. « Depuis quelques années, les principaux fabricants d’onduleurs PV sont favorables à travailler avec 1 500 VDC de tension. Cela permet de réduire le courant du système et par conséquent la section des câbles et le calibre de quelques équipements. Globalement, la réduction du coût de l’installation est importante. Au niveau du parafoudre, les 1 500 VDC

© Dehn

LE POINT SUR

Montage en toiture d'un paratonnerre à dispositif d'amorçage et conducteur de descente.

Et de conclure : « Fort de près de 30 années d’expérience dans l’ingénierie des réseaux à courants continus, les ingénieurs de Phoenix Contact ont développé des parafoudres basse tension pour le courant continu qui intègrent des déconnecteurs particulièrement efficaces pour interrompre des courants de plusieurs centaines d’ampères. Associés à des fusibles externes, ces parafoudres type 2 peuvent être utilisés en aval de batteries d’accumulateurs dans des systèmes d’alimentation sans interruption (ASI), de forte puissance. Une gamme est déjà disponible de 48 à 380 VDC. La recherche dans ce domaine n’en est qu’à ses débuts. Phoenix Contact à mis au point des protocoles d’essais spécifiques et s’est doté de moyens d’essais en courant continu capable de générer de forts courants de courts-circuits afin de consolider encore son laboratoire foudre. » Jean-Paul Beaudet


CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX

CHRISTIAN MACANDA, CITEL

Électricien+ : Les parafoudres pour installations photovoltaïques sont-ils particuliers ? Oui, Citel propose toute une gamme de parafoudres dédiés, née avec le boom du photovoltaïque, dans les années 2009-2010. Les installations PV raccordées au réseau électrique extérieur se sont alors multipliées, et le risque de surtension a été pris en compte. Ici, ce n’est plus du courant alternatif, mais du courant continu, et les tensions sont plus élevées. Du côté AC, on a en général un réseau 230 V. Mais en PV, c’est très variable en fonction de l’installation. Les petites installations PV étaient au départ de l’ordre de 600 V en continu, puis on est monté à 800 V, puis à 1 000 V, et les nouveaux marchés montent à 1 500 V continu, qui est aujourd’hui le maximum. Petit à petit, notre

Christian Macanda

MÊME UN IMPACT DE FOUDRE QUI TOMBE À 200 M EST DANGEREUX POUR UNE INSTALLATION PV.

1937 © DR

LE PARAFOUDRE POUR RÉSEAU PHOTOVOLTAÏQUE gamme s’est adaptée. Ces parafoudres pour réseau PV doivent être conformes à la norme d'essai NF EN 50539-11. Comme pour le courant alternatif, il existe aussi des parafoudres de Type 1 et Type 2, qui correspondent respectivement aux risques directs et indirects (en revanche, en PV, il n’y a pas de Type 3). La norme de sélection et d'installation (CC/TS 5053912) indique que si l’installation est équipée de paratonnerres, les parafoudres seront sursollicités et devront être surdimensionnés, donc de Type 1.

Électricien+ : L’arrivée des fermes solaires a-t-elle changé la donne ? Déjà, il ya a eu une prise en compte normative. Les normes d’installation PV

françaises (Afnor), puis européennes (Cenelec), puis internationales (IEC) ont intégré la recommandation, voire l’obligation d’installer des parafoudres. Le risque économique est si important que, dans certains cas, il est en effet obligatoire de mettre en œuvre des parafoudres, que ce soit du côté des panneaux PV et de la production, ou du côté de la connexion au réseau basse tension. De plus, sur les grands sites se pose le problème du monitoring, avec des lignes de données ultrafragiles circulant sur des centaines de mètres. En cas d’incident, c’est ce qui casse en premier. Il faut donc traiter la protection du côté réseau alternatif, du côté réseau PV et aussi du côté communication (avec la fibre optique il n’y a pas de problème).

création de l’entreprise

2008 premiers parafoudres pour réseau photovoltaïque

2013 implantation d’un grand labo de test à Reims

Électricien+ : Quels sont vos conseils pour les électriciens ? Pour les électriciens, il y a un guide européen dédié (Cenelec CLC/TS-50539-12). Concernant le parafoudre, il faut bien sûr sélectionner le bon modèle, notamment en fonction de la tension souhaitée et de son type. Puis il faut respecter les règles de mise en œuvre générale des parafoudres, et tenir compte de la longueur de raccordement, la fameuse « règle des 50 cm » : le parafoudre est un composant qui se place en mode parallèle, et la longueur de conducteur doit être la plus courte possible. De plus, du côté PV, la norme indique que l’on doit placer un parafoudre à l’entrée de l’onduleur. Mais si les panneaux sont très éloignés de l’onduleur, au-delà de 10 mètres, il est recommandé (mais pas obligatoire) d’ajouter un parafoudre près du panneau.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 43


LE COIN DES ÉTUDES

23 2

€ 0

par an)

75 1

€ 5 47 1

2

12,2€

76

9

LE COÛT DU CHAUFFAGE AU M2

0

DES DIFFÉRENCES COLOSSALES ENTRE LES FACTURES SELON LE TYPE D’ÉNERGIE UTILISÉ

14,9€ 16,1€

5,9€

CHAUFFAGE AU BOIS

CHAUFFAGE AU GAZ

CHAUFFAGE À L’ÉLECTRICITÉ

CHAUFFAGE AU FIOUL

6% de la population

27 % de la population

41 % de la population

19 % de la population

44 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

CHAUFFAGE AU BOIS

CHAUFFAGE AU GAZ

CHAUFFAGE CHAUFFAGE AU FIOUL À L’ÉLECTRICITÉ


LE COIN DES ÉTUDES

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018 - 45


PRODUITS

ZIP-CLIP

WIELAND ELECTRIC

CONTA-CLIP

Suspension par câble à réglage intégré

Répartiteurs en T gesis

Système de passage de câbles universel KES

Lancé dans la révolution numérique, le spécialiste de la suspension par câble à réglage intégré Zip-Clip propose tous ses produits en BIM Ready ! Les électriciens ont ainsi accès aux modèles 3D des produits du fabricant, sous format Revit, prêts à être incorporés dans les projets et à apporter de nombreux avantages. Pendant la phase de réalisation, lorsque l’installateur-intégrateur se retrouve face à un problème non identifié, seule la vérification du modèle suffit, éliminant ainsi les déplacements à répétition sur site pour effectuer des relevés dimensionnels, susceptibles par ailleurs d’induire en erreur.

Désormais « cascadable » et comprenant un système de fixation, le système de précâblage rapide gesis de Wieland Electric est une solution reconnue et intégrée par l’ensemble des professionnels de la filière électrique : 20 % des références gesis suffisent pour couvrir 90 % des installations. Ces solutions offrent un gain de temps de câblage de plus de 50 % et une réduction des coûts d’installation de 30 % grâce à leur raccordement « plug & play » en un clic, rapide et simple. Un système de détrompage intégré garantit une parfaite connexion sans risque d’inversion de phases. Les nouveaux répartiteurs en T gesis 18i3 apportent une plus grande modularité avec leur connexion en cascade et une sécurité maximale grâce à leur système de fixation intégré.

La nouvelle gamme de plaques passe-câbles KES de Conta-Clip permet d’introduire les câbles et tubes sans connecteurs de manière rapide et sécurisée dans les armoires et boîtiers de machine. Les plaques KES offrent une protection IP66 sans montage de produits supplémentaires et sans serrage. Les cadres robustes en polyamide surmoulés d’élastomère sont placés à l’extérieur de la paroi de l’armoire ou du boîtier et fixés par des vis sur des ouvertures de 36 mm x 112 mm. Les plaques offrent une épaisseur réduite ne dépassant pas 14 mm.

HELLERMANNTYTON

DELTA DORE

HAGER

Colliers d’identification et accessoires intelligents en RFID

Contrôleur IP/WEB DB-70

Outil d’exploitation du bâtiment agardio.manager

La nouvelle gamme de colliers et d’accessoires intégrant la RFID est disponible sur les trois types de fréquences, BF, HF et UHF. Cette gamme, la plus étendue et complémentaire du marché, comprend également des lecteurs/ encodeurs RFID portables ou filaires, légers et de conception ergonomique, adaptés pour la lecture ou la réécriture des puces BF ou HF. Enfin, pour fournir un service complet, HellermannTyton offre un logiciel HTrack dédié, déclinable en application mobile et intégrable à une tablette. L’ajout de la RFID aux colliers et accessoires apporte de nombreux avantages liés à une communication de données flexible, une identification claire et fiable même sans contact, sans visibilité et dans les environnements difficiles.

Au-delà des solutions connectées pour la maison, Delta Dore propose aussi des solutions d’efficacité énergétique pour piloter les bâtiments tertiaires. Le contrôleur IP/WEB DB70 de la gamme DEL-SYS est une solution touten-un modulaire, pour un pilotage performant et économique adapté aux bâtiments de petite taille. Cette solution multiprotocole particulièrement adaptée à la gestion multisite offre un grand nombre de fonctions pour un encombrement minimum. Compatible Powerbat, flexible et programmable, il permet un accès et une maintenance simplifiés grâce au Wi-Fi sécurisé.

Cette solution de gestion intelligente des énergies supervise l’ensemble de la distribution d’énergie d’un bâtiment. Chargé de la collecte, du stockage et de l’affichage des informations, agardio.manager gère tout aussi bien les sources de consommation que de production d’énergie. Mécaniquement, agardio.manager est complet puisqu’il est équipé de 31 périphériques connectés Modbus RTU, 2 entrées 4-20 mA, 2 entrées digitales et d’une entrée pour une sonde de type PT100. Il indique aux clients les dépassements et les surconsommations, avec des indications de temps et de localisation des événements. Il est possible d’agir de manière efficace et ciblée sur les défauts techniques ou les surconsommations des différents usages du bâtiment.

46 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018



PRODUITS

MEGAMAN

TRILUX

LUTRON

Éclairage de bureau Bicult LED

Télécommande sans fil Pico 4 boutons

Le luminaire Zita est conçu pour apporter un éco-éclairage LED design et performant lorsque la profondeur d’encastrement est limitée. Ce plafonnier LED est intégré semiencastrable au profil ultramince de 15 mm. Bénéficiant de la technologie U-DIM, le luminaire Zita fonctionne avec la plus large gamme possible de variateurs, qu’ils soient linéaires ou à découpage de phases. Avec une variation de 100 % à 5 % sans aucun scintillement, il offre d’excellentes performances lumineuses. Cette solution est adaptée aux espaces dont les plafonds ont une profondeur d’encastrement limitée : magasins, bureaux, cages d’escalier, corridors, zones de services et de stockage…

Les structures classiques disparaissent, les activités deviennent plus complexes et le bienêtre des collaborateurs est de plus en plus pris en compte. Les solutions d’éclairage modernes allient excellente lumière, grande flexibilité et possibilités de réglage personnalisé. La composante indirecte éclaire tout le bureau sans aucun éblouissement. La composante directe, quant à elle, crée un éclairage parfait sur le bureau et garantit des conditions de travail optimales, y compris en home office. Il est possible, via une application, d’individualiser l’éclairage. Dans la version Smart Connect, plusieurs luminaires Bicult LED peuvent être réunis en réseau.

Plus besoin de câbles pour piloter le contrôleur qui gère les éléments de puissance comme l’éclairage, par exemple, le Pico Remote combine flexibilité et simplicité d’utilisation. Les avantages du Pico Remote 4 boutons sont nombreux : • Disponible maintenant • Voyant à LED qui indique l’état de la télécommande (batterie, info défaillance) • 8 modèles d’icônes possibles • Personnalisation possible de la gravure à la commande • Compatible avec le système Lutron HomeWorks QS

AURORA

TRIDONIC

HOLIGHT

Spot encastrable mPro

Chemin lumineux complet

Gamme BILOBA Applique

Le spot est composé d’un seul bloc compact avec de très bonnes finitions PVC. Ce spot BBC, IP65, est compatible avec tous les isolants avec un très haut rendement. Il possède des caractéristiques importantes dans la conception d’installations électriques devant répondre aux dernières normes. Il convient aux installations en logement BBC et IP65 lorsqu’il est équipé de sa collerette. Niveau rendement, ce ne sont pas moins de 600 lumens pour une puissance LED de 7 W. Le montage en série est possible grâce au pontage entre spots, avec deux entrées pour le neutre (marquage N) et deux entrées pour la phase (marque L).

La quatrième génération de modules LLEAdvanced compte trois nouvelles longueurs compatibles Zhaga pour réaliser un éclairage linéaire homogène avec câblage réduit. Ainsi, de très longs chemins lumineux homogènes pourront être installés sans câblage supplémentaire, par exemple, dans des immeubles de bureaux. Avec les drivers correspondants, les modules atteignent une efficacité de près de 170 lm/W et émettent un flux lumineux de 650, 1 250 et 2 000 lm/ft, selon leur longueur. Pour couvrir divers scénarios d’application, il existe des modules LED avec différentes températures de couleurs : 2 700 K, 3 000 K, 3 500 K, 4 000 K, 5 000 K. En ce qui concerne la qualité de la lumière, l’indice de rendu des couleurs est supérieur à 80.

Profitez de la souplesse d’orientation d’un projecteur tout en évitant de devoir installer des rails grâce à cette nouvelle gamme d’appareils prévus pour un montage en applique. Disponible en modèle Solo avec patère ronde ou carrée, et en modèle Duo. Les puissances s’échelonnent entre 20 W et 42 W et Holight propose toujours une grande personnalisation par la variété de teintes de lumière, de faisceaux et de finitions. Principales caractéristiques : LED COB de dernière génération ; réflecteur en aluminium métallisé à facettes ; fermeture du bloc optique par un verre clair trempé ; alimentation électronique intégrée ; adaptateur universel pour rail 3 allumages ; dissipateur passif à ailettes courbes en aluminium injecté ; corps en acier laqué et finition par poudre polyester.

Plafonnier LED semiencastrable ultramince Zita

48 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018


PRODUITS

FLIR

CHAUVIN ARNOUX

FLUKE

Caméra thermique E53 série Exx

Caméra thermique DiaCAm2

Caméra thermique Ti450 PRO

C’est le modèle le plus abordable de la série Exx. Cette caméra offre une qualité d’image, une précision de mesure ainsi que bon nombre des fonctionnalités des autres modèles de la série Exx. FLIR E53 est dotée d’un écran tactile lumineux de 4 pouces avec un angle de vision de 160°. La technologie MSX de FLIR, grâce à une caméra visible de 5 mégapixels, optimise la netteté, la perspective et la lisibilité de l’image. Le détecteur de résolution 240 x 180 de la FLIR E53 propose plus de 43 000 points de mesures thermiques et une plage de thermique élevée pouvant atteindre 650 °C. Fonction Wi-Fi améliorée et connectivité MeterLink.

La C.A. 1954 DiaCAm2 est parfaitement équilibrée, posée ou en main. L’affichage sur un large écran de 2,8 pouces à la luminosité qui se règle automatiquement assure le confort de lecture. Le champ de vision est de 38° x 28° avec focus free. L’objectif est protégé par un volet coulissant intégré dans l’appareil, qui évite toutes pertes et gènes. Particulièrement robuste et IP54, la caméra supporte les chutes à 2 mètres de hauteur (tests réalisés en laboratoire). Communicante, la caméra C.A1954 récupère via Bluetooth en simultané les mesures issues d’autres instruments tels que pinces de courant, multimètres, thermomètres, thermohygromètres (point de rosée, humidité, température ambiante, courant…).

Les caméras infrarouges Fluke Ti450 de la série PRO possèdent une meilleure sensibilité thermique pour capter de très petits écarts de température, et sont équipées de la dernière technologie de Fluke pour plus de clarté à l´écran, d’où un repérage plus facile des problèmes sur le terrain. Avec une précision de mesure améliorée et la gamme de température dynamique élargie du Ti450 PRO : jusqu’à 1 500 °C avec une résolution thermique de mesure aussi faible que 25 mK. Ces caméras indiquent les écarts qui existent par rapport aux températures standards et signalent les problèmes au moyen de marqueurs Delta-T (ΔT).

UVEX

WD-40

BOSCH

Gants anti-coupures haute protection D500 Foam

Flexible métal 18 cm à mémoire de forme

Aspirateur petit nettoyage GAS 18V-1 Professional

Les gants Uvex D500 Foam (mousse, en anglais) offrent une protection maximale contre les coupures grâce à la technologie Bamboo TwinFlex, qui combine fibres d’acier et polyamide à l’extérieur, et fils de bambou côté peau. En Europe, le niveau de protection des gants contre les coupures est désormais déterminé par la norme EN 388:2016. Les fibres d’acier offrent une résistance à la coupure (niveau D, selon la norme EN 388:2016) et le polyamide procure une bonne résistance à l’abrasion. De plus, les gants Uvex D500 Foam sont adaptés aux écrans tactiles, un avantage non négligeable qui évite au porteur de devoir retirer ses gants.

Résistant à la chaleur, cet ingénieux système, équipant le nouveau format pro (aérosol de 600 ml utilisable à 360°), permet d’atteindre aisément toutes les zones à traiter, y compris les plus inaccessibles, et ce, sans avoir recours à des démontages fastidieux et chronophages. Les 8 formules WD-40 Specialist apportent une réponse aux besoins spécifiques de lubrification, dégrippage, nettoyage et protection tout en assurant une meilleure maintenance des équipements professionnels. Le « Nettoyant Contacts » désencrasse les serrures et la connectique des digicodes. Le « Lubrifiant au silicone » facilite le passage des câbles, notamment à travers les gaines, passe-fils et presse-étoupes.

Mobile, puissant et ergonomique, avec une forme équilibrée, le GAS 18V-1 Professional est particulièrement bien adapté aux petits nettoyages rapides et aux travaux de courte durée, où il suffit d’enlever peu de poussière. Ce modèle bénéficie de la technologie « Rotational Airflow », un débit d’air cyclonique, qui assure une aspiration efficace grâce à la géométrie particulière de l’aspirateur. Un tourbillon est généré à l’intérieur de l’appareil de sorte que la poussière se dépose plus lentement sur le filtre. Avec le filtre ainsi protégé, la performance d’aspiration reste élevée plus longtemps. Grande autonomie de 42 minutes.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 49


3 QUESTIONS À

La transmission des signaux audio-vidéo nécessite une véritable expertise.

© DR

FREDERIC BETTEGA, directeur général d'Erard

Le groupe Erard, spécialiste de l’intégration du téléviseur dans l’habitat (supports, mobiliers pour TV et périphériques) a récemment renforcé son offre en solutions de connexion en acquérant la société francilienne D3C, spécialiste des solutions de connectique professionnelle.

Comment avez-vous développé votre expertise dans la transmission des signaux audio-vidéo ? En 2000, nous avons acquis ITC Europe, située en Vendée, qui avait développé un remarquable outil de production de cordons et de boîtiers électroniques. Nous nous sommes appuyés sur cette expertise pour faire évoluer notre offre et développer de nouveaux savoir-faire en Sourcing. Nous avons ainsi pu, grâce à des critères drastiques de sélection des usines de nos partenaires en Asie, constituer une offre de qualité à des prix compétitifs. Ceci grâce à un double système : en amont, de validation systématique des usines ; en aval, de tests avant expédition pouvant aller jusqu’à un contrôle à 100 % pour les boîtiers électroniques professionnels. Nous avons par ailleurs développé notre propre expertise dans notre laboratoire de Fontenay-leComte en mettant tous nos produits en situation de fonctionnement, ce qui nous permet de valider leurs réelles capacités de transmission.

Pourquoi n'est-il pas si simple de faire transiter des signaux AV ? Et quelles sont les spécificités de l'offre Erard sur ce marché ? En réalité, tout est lié, d’une part au « poids » de l’image transmise et, d’autre part, à la distance entre la Source et le Display. Par exemple, pour des cordons HDMI non amplifiés, on préconise une longueur maximale de 15 mètres. Et pour les grandes longueurs à partir de 50 mètres, on va proposer des « extenders » qui convertissent le signal pour le faire transiter via un câble réseau ou une fibre optique. De fait, nous sommes toujours à la recherche de solutions nouvelles qui prennent en compte l’évolution des formats des sources au-delà de la simple résolution de l’image, telle la nouvelle norme de colorimétrie HDR. Nous sommes reconnus pour nos gammes de supports, accessoires d’antenne et meubles, pour l’excellent rapport qualité-prix de nos produits. Appliqué à la connectique, cela donne des produits certifiés, contrôlés et garantis. Et c’est un

50 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 71 - AVRIL 2018

marché sur lequel nous innovons aussi en prenant en compte les contraintes des installateurs. Ainsi, nous proposons des gammes de cordons HMDI et VGA à très faible rayon de courbure (nos gammes FLEX), très pratiques à l’installation et à l’usage. Quels devraient être les grands enjeux des toutes prochaines années dans la transmission de l’image ? Nous allons devoir faire face à un double défi. D’abord, accompagner l’accroissement constant de la résolution de l’image, puisque les premiers essais en 8K sont attendus dans le cadre des JO de Tokyo en 2020. Ensuite, relever le défi de la transmission des signaux au sein de l’habitat, par le seul réseau RJ qui nécessite une évolution des pratiques dans les constructions neuves. Nous suivons cela de très près et c’est la raison pour laquelle nous sommes présents sur le marché avec une offre de coffrets VDI qui nous positionne comme un véritable acteur du courant faible.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.