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Anniv’info
Après plusieurs années de démarches et grâce à un dossier extrêmement complet établi par le bureau Patrick Epiney ingénieurs Sàrl, la Commune d’Anniviers obtient l’homologation des différents réseaux de mobilité douce.
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Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi cantonale sur les itinéraires de mobilité de loisirs (LIML) et son règlement (RIML), les réseaux pédestres estivaux et hivernaux ainsi que toutes les voies cyclables (pistes de descente VTT, enduro, singletrail, etc.) nécessitent une homologation par le Conseil d’Etat.
Une homologation pour chaque type de mobilité
Le territoire de la Commune d’Anniviers comporte un réseau potentiel de chemins existants très dense. Cette opportunité a permis de mettre en place des réseaux distincts pour les pratiques conflictuelles, sans nécessiter d’importantes constructions, conformément à la législation en la matière.
Les pratiques par mobilité ont été optimisées et uniformisées à l’échelle de la Commune. Plusieurs dizaines de kilomètres de routes revêtues ont été supprimés des réseaux pour le confort et la sécurité des différents utilisateurs. La prise en compte des offres proches de la randonnée pédestre (chemins de promenade, chemins de course à pied, curiosités touristiques, …) ou de la randonnée alpine dans la planification générale, a également permis d’harmoniser le réseau et sa signalisation. Beaucoup de carrefours ont ainsi pu être simplifiés, ce qui facilitera la création et la compréhension des indicateurs. Les itinéraires fédéraux, régionaux ou locaux ont été intégrés à la réflexion et ont été soit améliorés, soit prolongés.
Une offre touristique diversifiée et améliorée
Au total ce sont 421 km de sentiers pédestres et 253 km d’itinéraires VTT qui sont proposés en Anniviers, de même que plusieurs randonnées hivernales. Par ailleurs deux pistes cyclables, également destinées aux rollers seront créées à Zinal et Moiry. L’ensemble de ces parcours bénéficieront d’une signalétique revue et adaptée. Les travaux et aménagements ont débuté cet été et se poursuivront l’année prochaine.
A l’instar du tour du Val d’Anniviers existant depuis quelques années en format pédestre, un produit similaire sera proposé à nos hôtes en version e-bike dès 2022 afin de répondre à la demande croissante pour ce type d’activité. L’ensemble des itinéraires sont disponibles en ligne sur le site d’Anniviers Tourisme ou sur les différentes cartes éditées par l’office du tourisme.
Assainissement du Grand Bisse de St-Luc
Le Grand Bisse de St-Luc est déjà mentionné dans les archives en 1593. Il servait à l’irrigation de tout le versant des Fénèss, de la Fortouna, de la Moungné et de la Barma, sur près de 3.5 km. Il alimentait également le torrent de Tsarrire, au milieu du village de St-Luc, lequel était utilisé pour la scierie et le lavoir public.
L’irrigation des prés se poursuivit jusqu’à la fin des années 1970-80. Le bisse tomba ensuite à l’abandon, suivant la baisse progressive de l’agriculture de montagne au Val d’Anniviers. Des travaux d’entretien communaux ont bien été débutés en 2002 jusqu’à la Pierre des Sauvages. Malheureusement, les nombreuses infiltrations et le glissement de terrain sous les Girettes ont poussé les autorités de l’époque à l’abandon du projet.
Face à l’irrégularité grandissante des précipitations, les besoins en irrigation agricole redonnent du sens aux bisses et la volonté d’en rénover a été entendue par la Confédération et le Canton du Valais. Pour ce faire, la Commune d’Anniviers a réalisé préalablement un inventaire de l’ensemble des bisses de la vallée. Ainsi, 110 bisses distincts (env. 330 en incluant les ramifications secondaires) ont été recensés pour une longueur totale de 188 km. En 2017, seuls 14 km étaient périodiquement en eau (~ 7%).
Pour l’assainissement du Grand Bisse de St-Luc, la Commune d’Anniviers s’est associée à la Bourgeoisie de St-Luc, qui est également propriétaire du fonds sur près de la moitié du tracé. Le projet prévoit globalement la réfection ou la reconstruction de la cunette du bisse, l’aménagement de prises d’eau, en vue de l’irrigation des surfaces agricoles sises en aval, et enfin la réfection du chemin longeant l’ouvrage. Ces travaux s’étendent sur près de 2,4 km et seront terminés en septembre 2021.
Le captage d’origine qui existait sur le Torrent de l’Arolec, a été déplacé env. 100 m en amont à Vuibiesse, en contrebas des cascades du Torrent des Moulins, de manière à le grouper avec le nouveau captage du Bisse Roux (ce dernier bisse sera assaini et remis en eau d’ici fin 2022). Cette modification permet de réduire les coûts de réalisation pour le captage et assure un débit plus important à disposition en cas de sécheresse. Le tracé du sentier sera adapté à l’aide de 2 ponts pour permettre le cheminement direct entre les 2 bisses. Différentes techniques sont utilisées (natte étanche, bazots en mélèze, cheneaux en planches) selon les particularités du terrain pour permettre l’irrigation de près de 13 ha de surfaces agricoles aux Fénèss, mais également pour éviter des débordements vers le village de St-Luc. Elles limitent aussi les problèmes d’infiltrations de l’époque dans le sol très pierreux.
L’ensemble de ces travaux est devisé à CHF 640’000.-. 27 % des coûts sont couverts par des subventions fédérales et cantonales, 56 % par des dons de la Loterie Romande, de la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage, de l’Aide aux communes de montagne et du Fonds Suisse pour le Paysage et les 17% restants sont financés par les porteurs du projet.

Les 12 travaux du Plat de la Lée à Zinal
La Commune d’Anniviers a initié en 2010 un vaste concept de restauration des valeurs naturelles et paysagères au Plat de la Lée, à Zinal. Pour y parvenir, 12 mesures ont été définies. Leur financement provient principalement d’un fonds cantonal destiné aux compensations forestières et de subventions cantonales et fédérales pour des mesures de biodiversité en forêt ou de renaturation de cours d’eau. Le solde provient de compensations spécifiques imposées aux Forces Motrices de la Gougra SA et aux Remontées Mécaniques Grimentz-Zinal SA. La réalisation des mesures s’étalera jusqu’en 2025.
Alors que les travaux situés sur les abords directs de la Navisence ont été réalisés entre 2016 et 2020 (réfection de la route agricole en rive gauche, suppression du site d’extraction de graviers et réfection du pont de Gietti), d’autres mesures plus distantes de la rivière ont débuté à l’automne 2020 sur la rive gauche. Il s’agit de la mise en défends du basmarais des Teinsons et de la suppression du terrain de football.
Le bas-marais des Teinsons a été placé sous protection fédérale en 2017 avec la zone alluviale de la Navisence en amont du parking de Singline. Afin d’éviter les perturbations qui compromettent la richesse floristique et faunistique, un andain pierreux de près de 600 m de longueur a été construit sur son pourtour. Cet ouvrage permet d’utiliser des techniques de séparation traditionnelles déjà présentes dans les environs tout en épierrant les pâturages. Le bétail est ainsi contenu à l’extérieur du bas-marais et ne cause plus de souci d’enlisement à l’exploitant de l’alpage. De plus, il agit également comme un déflecteur en limitant les apports éventuels de boues schisteuses qui ravinent régulièrement du flanc de la Garda Bordon. Par ailleurs, sa forme pyramidale et sa masse lui permettent de résister aux avalanches en hiver contrairement à une barrière en bois par exemple. Finalement, il fait office de refuge pour les reptiles et les amphibiens présents dans les environs. A proximité, le terrain de football a été fortement atteint par les coulées de boues en 2016. L’augmentation de la fréquence de ce genre de phénomène a poussé les autorités et les autres organismes concernés à abandonner son usage, d’entente avec le consortage de l’alpage de la Lée. Des travaux ont donc été initiés pour remettre en état le site et offrir à nouveau des surfaces agricoles pour la pâture du bétail. Les anciens drainages souterrains ont pu être réutilisés pour alimenter le basmarais voisin en eau claire à l’aide d’un système de siphon.
A partir de cet automne, d’autres travaux vont débuter à proximité du restaurant de la Tzoucdana, pour étendre les plans d’eau existants et ainsi favoriser la reproduction de la truite indigène. La source qui les alimente n’est pas froide et évite le gel des étangs en hiver. Il s’agit de l’unique site qui offre de telles conditions pour la truite dans le Vallon de Zinal. A terme, l’amélioration de la jonction avec la Navisence permettra peut-être l’installation d’une population naturelle dans la rivière et ses affluents.

La révision du Plan d’Affectation des Zones (PAZ) et du Règlement Communal des Constructions et des Zones (RCCZ): un travail de longue haleine !
Le PAZ et le RCCZ sont les outils centraux de l’aménagement du territoire en Suisse qui a pour objectif d’organiser de manière rationnelle et cohérente les différentes activités humaines au sein d’un territoire donné.
Le PAZ détermine une affectation adéquate à chaque partie du territoire communal, distinguant les zones à bâtir (habitat, artisanat, tourisme, commerce, équipements publics, etc.) des secteurs hors zone à bâtir (agriculture, forêt, protection de la nature, etc.).
Le RCCZ définit, quant à lui, les règles de construction générales et spécifiques à chacune de ces zones. La loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT) définit les grands principes de ces outils et notamment leur durée de vie, fixée à 15 ans. En 2015, le Canton a demandé que le projet d’harmonisation soumis par la Commune soit redimensionné conformément aux exigences de la LAT. Ce travail de redimensionnement a démarré en 2017 et a abouti, une année plus tard, à l’introduction de zones réservées sur les terrains les moins favorables à la construction ou répondant à des besoins touristiques.
Pour le PAZ, le contour des zones vieuxvillage est réajusté en fonction des notes de l’inventaire du patrimoine bâti. Les zones destinées au logement sont réparties en 3 catégories en fonction de la densité. Sont également introduites de nombreuses zones touristiques dans des secteurs stratégiques de la vallée, afin d’accueillir les futurs hébergements et équipements touristiques.
Concernant le RCCZ, sa forme a été harmonisée au canevas proposé par le Canton. Quant à son contenu, un soin tout particulier est porté aux questions d’intégration des constructions dans la pente, en limitant l’impact des aménagements extérieurs et mouvements de terre. Finalement, les éléments de gabarits et de matérialité sont également passés en revue, afin de préserver l’identité architecturale de la vallée.
Dans le courant de l’automne 2021, les révisions du PAZ et du RCCZ seront transmises au Canton pour son avis de principe. Une fois cette vérification faite, la Commune informera la population sur le contenu des dits documents, à priori dans le courant du premier semestre 2022. Suivra la phase de mise à l’enquête publique qui permettra aux administrés et propriétaires de faire valoir leur droit d’opposition. La date d’entrée en force des plans (soit la phase d’homologation par le Conseil d’État) n’est pas arrêtée à ce jour. La durée dépendra notamment du nombre d’oppositions et de recours. La Commune espère toutefois disposer de plans et d’un règlement en force dans un horizon de 2 à 3 ans, limitant ainsi cette période transitoire juridiquement instable et peu confortable pour tout un chacun.
Procédure schématisée de la révision globale du PAZ et RCCZ, selon LcAT, art. 33 et suivants.
