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Nuits blanches
portrait
Passer de la deuxième place à la première a un prix qui se paie cash, en une monnaie universelle, les nuits blanches. Patricia l’a expérimenté à quelques reprises dans sa vie, et plus spécialement depuis octobre dernier, lorsqu’elle a accepté le poste de présidente des Remontées Mécaniques St-Luc/ Chandolin. Ces nuits blanches qui permettent aussi de trouver des solutions, d’ouvrir d’autres chemins, d’entrevoir la réalité sous divers aspects. Les nuits blanches attisent parfois un autre regard et ne sont pas uniquement négatives, elles permettent de réfléchir sans bruits perturbateurs. A chacun de se situer ou non du bon côté de ces nuits, parfois un peu trop longues.
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Un parcours tout en lacets
Patricia Chardon Kaufmann est née en 1965 à Sierre, d’une maman lucquérande et d’un papa de Venthône. Quant elle a atteint ses deux ans, la famille a déménagé à Orbe durant huit ans, avant de s’installer à St-Luc pour reprendre le café – restaurant familial du Prilet. Patricia a entrepris ensuite des études qui l’ont amenée au notariat, pratiqué d’abord en indépendante, avant de s’engager au Registre Foncier. Dès 2003, elle a débuté une carrière dans l’enseignement en fréquentant la HEP (Haute Ecole Pédagogique) en emploi. Cette profession l’occupe toujours actuellement puisque Patricia enseigne le français, les sciences, l’histoire et la géographie aux élèves des 9 – 10 et 11 H, classe dont elle est titulaire, au Centre Scolaire d’Anniviers à Vissoie à 80 %. L’horaire continu en cours au centre scolaire facilite beaucoup l’organisation d’une vie plutôt trépidante. Et le covid n’a pas eu que du mauvais, il a permis de développer d’autres moyens d’actions, même si leur mise en œuvre a exigé beaucoup d’énergie et de temps.
Bien installée à son poste, Patricia pourrait s’en contenter, penserait-on… que nenni! Sensibilisée aux questions de harcèlement chez les enfants, Patricia a entrepris une nouvelle formation qui s’intitule « Thérapie brève systémique et stratégique selon le modèle de Palo Alto ». Après avoir suivi un cursus de 4 ans, elle a pu ouvrir un cabinet à Sierre et espère faire connaître cette autre manière de leur venir en aide, car tout est relations et ce modèle apporte une autre manière de les appréhender.
Engagements pour la collectivité
Conjointement au côté professionnel de son parcours, Patricia a toujours eu à cœur de s’engager pour la vie sociale et politique de notre coin de terre, occupant la fonction de vice-présidente de l’ancienne commune de St-Luc durant huit ans, dès 1992. Elle a également co-présidé la société théâtrale des Compagnons de la Navizence, puis a été membre d’Anniviers Tourisme, fonction transmise aujourd’hui à un jeune Anniviard. Quant à l’Association des Amis du Cervin, elle a remis son mandat à une jeune maman de chez nous qui prend donc le relais. D’ailleurs, le projet de rénovation du Grand Hôtel du Cervin arrive à bout touchant et son ouverture est prévue pour le 16 juillet prochain, après trois ans d’un travail phénoménal.
Ces occupations ont été encouragées et rendues possible par son entourage grâce à qui Patricia a pu réaliser ces étapes sereinement. Aujourd’hui, l’organisation familiale quotidienne est plus facile, ce qui permet un certain confort dans la gestion du temps. Car prendre du temps pour soi se réalise aussi en s’engageant pour la collectivité de laquelle on fait partie.
Première et seule présidente d’un conseil d’administration de remontées mécaniques en Valais
Et pionnière en Suisse avec peut-être une autre femme qui occupe un poste similaire dans le canton de Fribourg, cela reste à vérifier.
Après quinze ans de vice-présidence, Patricia s’est sentie prête à endosser LE costume de présidente, connaissant bien la maison et n’ayant donc pas tout à apprendre. Elle a l’impression d’avoir réussi à prendre sa place, c’est la première fois qu’elle est « devant ». Elle ressent parfois un changement étrange dans le regard des gens, comme s’ils craignaient que la fonction transforme la personne. Crainte sans fondement, puisque Patricia poursuit ses engagements comme d’habitude, avec son caractère et sa manière d’agir. Au cours du temps, elle a appris à relativiser les critiques, ayant à cœur d’œuvrer au mieux au profit de la Société.
Cette fonction nécessite d’être atteignable promptement, de prendre des décisions rapides, de réagir vite. Beaucoup de choses se règlent par téléphone, mais les séances sont régulières, elles répondent aux besoins variables et multiples. Patricia sait déléguer, faire confiance, ce processus lui paraît naturel. Lorsqu’elle doit représenter la Société des remontées mécaniques auprès de diverses instances, elle le fait volontiers, consciente que cette obligation amène aussi du positif. C’est dans une bien belle et importante aventure que s’est lancée Patricia. Les remontées mécaniques représentent un poumon économique fort de notre petite vallée, avec une centaine d’employés durant la saison d’hiver et une trentaine l’année durant à St-Luc/Chandolin seulement. Le personnel saisonnier remplit un rôle essentiel chez nous et les problèmes les concernant directement, comme le logement, occupent les instances dirigeantes à la recherche de solutions. Sans la collaboration des habitants et des R2, il sera difficile d’atteindre cet objectif.
Les nuits blanches de Patricia continueront à remplir leur rôle de pauses – réflexions. Mais point trop n’en faut, pour que l’intérêt de cette fonction demeure passionnant sans être trop éprouvant. Bravo à elle et bon vent !
Simone Salamin
3961 Vissoie www.kevinepiney.ch

Joël Bonnard
conseiller en assurances 079 690 51 34
