N° 52 - Septembre 2023

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NUMERO 52 | SEPTEMBRE ’23 | TRIMESTRIEL AUTOMNE Tri des fèvesORFEVE Manufacture Suisse de Cacao et Chocolatphoto diode SA Denis Hayoun
COMMUNE D’ANNIVIERS
23-28
INFOS OFFICIELLES
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L’invitée

Mon parcours a été celui d’une Anniviardetype de ma génération : je suis née et j’ai grandi à Vissoie ; après la scolarité obligatoire, j’ai suivi l’école de commerce puis collaboré à divers organismes, dont l’office du tourisme, la Société de développement, le Bureau de Gestion en attendant d’avoir 20 ans, âge minimum exigé à l’époque pour entrer à l’Ecole d’Etudes Sociales et Pédagogiques à Lausanne. Un séjour comme fille « au pair » à Cologne en Allemagne a comblé cette période avant d’entamer la vie citadine comme étudiante pendant 3 ans.

Ma trajectoire professionnelle s’est poursuivie dans le canton de Vaud, au Service de Prévoyance et d’Aide Sociale. Je revenais régulièrement en Anniviers et mon souhait était de pouvoir vivre et travailler en Valais. L’opportunité s’est présentée au Centre médico-social de Sierre où j’ai trouvé un emploi comme assistante sociale.

Puis, pendant 6 ans, j’ai stoppé mes engagements professionnels pour me consacrer à la vie familiale, deux filles ayant agrandi le foyer.

Je donnais quelques coups de mains à mon papa, Marc Melly, officier d’état civil. Ce travail de saisie était autorisé par le canton. Marc a pris sa retraite en 1997 et, après formation, j’ai pu lui succéder dans la nouvelle structure mise en place pour Anniviers. Par la suite, une restructuration fédérale a exigé la fermeture des offices périphériques. Ainsi, en 2003, j’ai été engagée par l’Etat du Valais comme officier de l’état civil de l’arrondissement de Sierre. Les cérémonies de mariage, partie importante de notre travail, se passent majoritairement à l’Hôtel de Ville de Sierre, parfois

au Château Mercier qui appartient à l’Etat du Valais. Les locaux choisis sont homologués par le Conseil d’Etat.

J’ai également fonctionné comme conseillère communale à Vissoie de 2000 à 2004 et vice-présidente jusqu’en 2008, puis comme présidente de la bourgeoisie de Vissoie de 2009 à 2013. En effet, depuis la fusion des communes anniviardes, la bourgeoisie a pris son indépendance. J’ai aussi participé à différentes commissions communales, notamment en préparation de la fusion des communes. Cette période riche en expériences humaines m’a appris, entre autre, que les réactions de mécontentement visaient surtout la fonction et ses effets, et non la personne.

Le théâtre a occupé une belle partie de mes loisirs au cours des années : des stages de théâtre pour enfants à Lausanne, des spectacles pour ados à Vissoie et ma participation au comité des Compagnons de la Navizence, avec de belles réalisations rendues possible grâce à une équipe motivée et joyeuse.

On se souvient peut-être encore de différentes revues comme celles mises sur pied pour le centenaire de la Fanfare de Vissoie, les Fifres et Tambours de Grimentz, la patronale Ste Anne à Ayer, pour Sierre-Zinal, le Safarire et des pièces de théâtre : D’après nature ou presque, La Meunière d’Arcos ou Des Souris et des

Hommes à Vissoie. Jouer des personnages aussi divers que dépaysants m’a beaucoup apporté.

L’investissement de chacun à la vie locale me parait essentiel à la bonne marche de notre société. J’ai donc accepté de présider le comité de soutien de la fanfare et de faire partie du comité de VissoiArt.

J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir suivre un tel itinéraire de vie ! Je souhaite un avenir positif pour notre vallée, j’y crois, je suis confiante, l’héritage laissé par nos anciens et leur style de vie remuant est magnifique, à nous de construire un futur digne d’eux.

Propos recueillis par Simone Salamin

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- 43961 St-Luc Tél. 027 475 13 48 sport4000@netplus.ch www.sport4000.ch Route des Landoux 35 027 475 32 70-3961 Vissoie JONATHAN EPINEY +4 1 79 32 2 27 7 8 EIMMOBILIER.CH

Concours à la découverte d’Anniviers Durant quelle période a été construit le Barrage de Moiry ?

A) de 1954 à 1958

B) de 1955 à 1959

C) de 1953 à 1957

Envoyez votre réponse par mail à impa@impa.ch ou votre carte postale (n’oubliez pas de mentionner votre adresse postale complète) avec la mention «Concours-photo de septembre» à l’adresse: Imprimerie d’Anniviers, 4 Saisons d’Anniviers, route des Landoux 35, 3961 Vissoie

Délai de réponse: 7 novembre 2023 à gagner un bon de 50.- chez et OFFERT par Do-Sports à Grimentz

La gagnante de l’édition no 51 est: Madame Fabienne Peiry à Vissoie

La réponse était: C / Cabane du Grand Mountet

- 5Sommaire 3 L’invitée 5 Sommaire / Concours 7 Michel Mayor 8 Montagne Club Anniviers 9 Vivat en Anniviers 10 Anniviers Tourisme 12 La fève de cacao, de l’or en fève 14 Anniviers, un refuge pour les explorateurs 20 Befa, O.X.O, S’tö, DJ d’ici 23 Anniv’info 29 Les tiques sont parmi nous 33 Vercorin Tourisme 34 FC Anniviers 36 Merci aux hommes en orange 39 HC Anniviers 41 Ski Team Anniviers 42 Pius et Gaby 90 ans et toujours sur les pistes 44 enviedebouger.com 46 notreHistoire.ch
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Michel Mayor

Un Nobel de simplicité

La simplicité élevée au rang de TGV (Très Grande Valeur), c’est le reflet de ma rencontre avec Michel Mayor, à Tignousa, lors de la Star Party 2023 en juillet dernier. Une entrevue cordiale, naturelle avec un homme qui a su rester accessible et combien sympathique, malgré les pressions de toutes sortes arrivées en trombe après l’obtention de son prix Nobel de physique en 2019, partagé avec Didier Queloz.

Anniviers, territoire apprécié Venu très jeune dans notre vallée pour approcher la montagne, Michel Mayor a commencé, à 16 ans, par séjourner quelques semaines à la cabane de Tracuit, lorsque le gardiennage était assuré par Edouard Vianin. Il a entre autres escaladé le Besso par l’arête ouest avec un ami de la jeunesse de la section Aigle du CAS, propriétaire de la cabane de Tracuit. A cette époque, il avait reçu l’autorisation du guide Joseph Savioz et de son client, pour le suivre sur cette montée au Besso. Puis de nombreuses ascensions ont suivi, il ne lui manque que la Dent Blanche dans sa conquête des hauteurs anniviardes ! Ainsi des liens se sont créés et Michel Mayor a pu faire l’acquisition d’un chalet à Ayer pour concrétiser son amour de la région.

Michel Mayor a suivi de près le développement des animations astronomiques de St-Luc, depuis la création du Chemin des Planètes, jusqu’à la construction de l’Observatoire François-Xavier Bagnoud et les innombrables nuits de plongées dans l’espace et les conférences qui en ont résulté. Jean-Claude Pont et Georges Meynet, ses collègues de l’université de Genève

et néanmoins Anniviards, ont sûrement contribué à renforcer le lien entre ce scientifique de haut vol et notre extraordinaire petite vallée.

Le parcours d’un érudit

Michel Mayor est né à Lausanne, a accompli sa scolarité à Aigle et a été attiré par le domaine scientifique depuis gamin. Il lui fallait comprendre le pli retourné de la Dent de Morcles qui domine le Chablais, par exemple. Sur son chemin, un prof extraordinaire, pédagogue incroyable, a joué un rôle déterminant. L’encouragement d’expériences en forêt, de multiples observations au microscope nourrissaient ce besoin de comprendre le fonctionnement scientifique du vivant. Mais son appétit paraissait insatiable.

Michel Mayor se définit comme théoricien, a toujours été intéressé par la physique théorique. A l’université de Lausanne, il a bénéficié de professeurs exceptionnels : Georges De Rahm, un mathématicien ( et alpiniste ! ) très célèbre, mais aussi le très grand physicien Ernst Carl Stueckelberg. Pour l’obtention de son diplôme de physique, Michel Mayor a présenté une thèse en astrophysique, déjà. Et puis, avec son collègue Didier Queloz, alors doctorant, ils ont réussi à prouver l’existence de la première exoplanète (planète hors de notre système solaire) en 1995, après plusieurs mois de recherches à l’observatoire français de Haute-Provence. Partager cette immense révélation a marqué le début d’une nouvelle ère en astronomie. Enfin, leur recherche sans relâche et assidue se concrétisait.

Cocon familial

A Ayer, la famille se retrouve pour se res-

sourcer, depuis de nombreuses années. Au moment du choix d’un lieu pour y ancrer un havre, un refuge, une oasis, le cœur balançait entre vallées d’Hérens et d’Anniviers. Les offres de pistes de ski souhaitées par les enfants ont favorisé la décision. Aucun regret depuis, randonnées à pied ou à skis, haute et moyenne montagne, ski alpin, tout cela permet à la famille de vivre d’heureux moments. Mme Mayor s’était rendue la première fois à Chandolin à dos de mulet, avant la construction de la route carrossable. C’est dire si la famille Mayor reste fidèle à notre région ! Une randonnée particulièrement appréciée par ce couple tellement chaleureux ? Celle qui part un peu en-dessous de l’hôtel Weisshorn en direction de l’alpage de Nava, une vraie merveille en automne ! Mais chut ! La faune se sent tellement bien dans ces parages…

Repousser l’horizon de la beauté du cosmos, découvrir de sublimes parcours dans nos montagnes : fabuleuses explorations, tout simplement.

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Simone Salamin événements

Montagne Club Anniviers

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sport

Vivat en Anniviers

Le quatuor VIVAT a été créé en 1991 par Victor Stupnev dans le but de faire revivre et connaitre les traditions liturgique et folklorique russes. Les membres du quatuor, formés au Conservatoire de Saint-Petersbourg, bénéficient d’une technique vocale d’un niveau élevé leur conférant harmonie et puissance remarquables.

Ces qualités ont été attestées par leurs nombreuses tournées en Allemagne, en Suisse et dans d’autres pays européens.

Leur répertoire comprend des oeuvres du XIVe siècle jusqu’à nos jours et des chefs-d’oeuvre de la musique profane de grands compositeurs russes et occidentaux, comme des chansons de la tradition folklorique russe.

Leur programme de musique spirituelle compte des oeuvres souvent inconnues chez nous d’auteurs tels que Rachmaninov, Tchesnokov, Bortniansky, Tchaikovsky, etc.

Leur interprétation de chansons folkloriques leur donne l’occasion de faire valoir des talents de comédiens évidents.

Le directeur artistique de VIVAT est maître de conférences à l’Université de Saint-Petersbourg.

Le quatuor, grâce aux bénéfices de ses tournées, exerce une action humanitaire en participant au financement d’un hôpital soignant des prématurés dans cette grande cité.

C’est la quatrième fois que VIVAT se produit à Vissoie, où il a régulièrement obtenu un vif succès et où il aime à revenir. Son dernier concert date du 13 octobre 2017 avant que le Covid vienne pertur-

ber nombre de relations dans toute notre Europe.

Cette année, VIVAT effectue sa tournée dans 19 localités suisses, dont Bâle, Fribourg, Martigny, Viège, Zermatt entre autres, et…Vissoie !

Le concert à Vissoie aura lieu le 29 septembre prochain à 20 heures dans l’Eglise paroissiale. L’entrée est libre avec collecte à la sortie.

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musique
ReTROUVeZ TOUS NOS ÉVÉNEMENTS eT aNIMaTIONS SUR NOTRe AGeNDA eN LIGNe
Vivat 2017, de gauche à droite: Oleg Semenov, Sergeï Tchaplinski, Piotr Samoilin (remplacé maintenant par Innokenti Muravjev), Victot Stupnev

BIaTHLON D'ORIENTaTION À TeSTeR CeT AUTOMNe

Après l'arrivée cet hiver du "biathlon électronique" à Zinal, Anniviers Tourisme est heureux d'annoncer la version estivale de cette activité. Mettez à l'épreuve votre sens de l'orientation dans une course en étoile et testez votre adresse et votre sang-froid au tir à la carabine électronique. Cette animation sportive et ludique promet de réserver des sensations uniques à tous les participants. Etes-vous prêt à relever le challenge ?

UN Pa RCOURS UNIQUE POUR TOUS

Le parcours d'orientation est structuré autour de huit balises dissimulées dans les environs pittoresques de Zinal. Les participants, munis d'une carte, devront faire preuve de rapidité pour découvrir les balises au pas de course. L'aventure est ponctuée par des séances de tir à la carabine électronique sur quatre "pas de tirs" spécialement aménagés et situés à une distance de 10 mètres.

F a CILITÉ D' a CCÈS ET RÉSERVaTIONS

Cette aventure palpitante est proposée tous les jours à Zinal. Pour participer, il suffit de réserver son activité en ligne et retirer le jour-j le matériel à l'Office du Tourisme de Zinal. L'activité est autonome, ce qui permet aux participants de profiter pleinement de leur expérience. Le tarif est de CHF 15.- par personne, pour environ 2 heures d'activité. Une occasion unique de partager des moments inoubliables en famille ou entre amis.

INFORMaTIONS PRaTIQUES

- Age : dès 8 ans, activité autonome

- CHF 15.- / pour environ 2 heures - activité proposée tous les jours

- Comprend la location du matériel de biathlon éléctronique

- Réservation en ligne ou auprès des Offices du Tourisme jusqu'au 27 octobre

- Les carabines peuvent être louées l'hiver pour une activité à ski de fond SaVOUREZ

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L' aUTOMNE à TaBLE ! DéGUSTeZ LA CHASSe DANS LeS ReSTAURANTS De LA RéGION

LES aNIMaTIONS

GRIMeNTZ 17:00 - 18:00

VISITE GUIDÉE DE La BOURGEOISIE

9 — 23 octobre

GRIMeNTZ 19:00 - 22:00

DÉFIER LES MEILLEURS PÉTaNQUEURS jusqu'au 2 octobre

ST-LUC 17:30 - 19:00

VISITe GUIDée DU VILLAGe jusqu'au 6 novembre

LUNDI MaRDI

GRIMeNTZ 14:00

VISITE GUIDÉE DU BaRRaGE DE MOIRY jusqu'au 24 octobre

ST-LUC 15:00-18:30 MaRCHÉ LUCQUÉRaND 17 - 24 octobre

ST-LUC 16:00 - 18:00

FaBRICaTION DU PaIN DE SEIGLE jusqu'au 24 octobre

GRIMeNTZ 16:00 - 18:00

VISITE GUIDÉE DE La MaISON DE GRD-MaMaN 10 — 24 octobre

ZINaL 17:00 - 18:30

VISITe GUIDée DU VILLAGe jusqu'au 26 septembre

MERCREDI

ZINaL 11:00 - 16:30

VISITe GUIDée De LA MINe De CUIVRe jusqu'au 25 octobre

CHaNDOLIN 14:30 - 16:30

VISITe DU VILLAGe, DU MUSée eLLA MAILLART jusqu'au 25 octobre

CHaNDOLIN 17:00 - 18:00

VIN DU GLaCIER ET VISITE DE La BOURGEOISIE

18-25 octobre

GRIMeNTZ 17:30 - 19:00

VISITE GUIDÉE DU VILLaGE jusqu'au 6 septembre + 11 — 25 octobre

JEUDI

ZINaL 13:30 - 15:00

ORPAILLAGe 12 - 26 octobre

GRIMeNTZ 17:00 - 19:00

FaBRICaTION DU PaIN DE SEIGLE jusqu'au 26 octobre

SaMEDI

GRIMeNTZ 7:30 - 10:00

MORNING E-BIKE RIDE 2 septembre - 14 octobre ReTROUVeZ L'AGeNDA COMPLeT SUR :

- 11LeS éVéNeMeNTS J a ZZ SOUS Le S éTOILES 7 10 ST-LUC SePTeMBR e 2PPFM 8 9 ZIN a L SePTeMBR e JOURNÉES EUROPÉENNES DU 9 PaTRIMOINE / AYER SePTeMBR e Les KM D e CHANDO 16 CH a NDOLIN SePTeMBR e D é SALP e S 16 eT 23 a NNIVIERS SePTeMBR e HOT TRAIL S e RIe S 23 24 ST-LUC - BIKE P a RK SePTeMBR e COMB aT DES GÉNISSONS 7 NIOUC OCTOBR e eXPOSITION Le CHANDOLIN D'e DMOND BILLe DèS LE 7 CH a NDOLIN - S a LLE COMMUN a LE OCTOBR e SPECT a CLE DE M a GIE - PHILIPPE BONNEM a N 13 eT 15 VISSOIe - TOUR D'ANNIVIe RS OCTOBR e IN a UGUR aTION DES BISSES 14 ST-LUC - AYe R OCTOBR e BRISOLÉE ROYa LE 14 GRIM e NTZ - ANCIe NN e SCIe R e OCTOBR e SOUPER CH a SSE 2 1 ST-LUC - TIGNOUSA OCTOBR e
VALDANNIVIERS.CH/EVENEMENTS

La fève de cacao

de l’or en fève

Le chocolat ? Une gourmandise fine qui apporte bonheur et délice, s’il est fabriqué avec amour, mais aussi avec des ingrédients de qualité irréprochable, issus d’une nature préservée et respectée. Valorisé par de vrais artisans, il se déguste comme un vin ou une bière, avec un goût de terroir marqué. François-Xavier Mousin et Caroline Buechler se sont lancés dans un voyage aux multiples péripéties pour nous faire fondre de plaisir.

Une traversée d’aventures

Lui est né à Sierre, il vient très souvent à la Combaz dans son chalet acheté en 1948 par ses grands-parents, d’origine belge. François-Xavier a vécu à St-Luc, puis à Sion où il a suivi sa scolarité. Après un séjour heureux chez ses grands-parents à Bruxelles, il a poursuivi ses études à Genève en économie, gestion d’entreprise et marketing. Il a travaillé plusieurs années dans une entreprise viticole puis dans une société active en distribution de montres et bijoux de qualité. Quant à Caroline, elle est née à Bratislava et est arrivée très jeune en Suisse. Leur collaboration professionnelle les a conduit au constat que souvent, la communication ne parvient pas à faire décoller la vente d’un produit qui ne correspond pas aux désirs des clients. Le marketing est fréquemment contraint par sa fonction même d’intermédiaire entre le produit et le marché, il n’a pas pour objet de toucher à la production. D’où leur frustration d’être mandatés en marketing, mais de devoir trouver des solutions en communication. Animés par un fort désir de construire un projet commun, et après avoir approché le monde du chocolat, deuxième constat : il n’existe aucune

formation, aucune école qui apprend à fabriquer du chocolat. Même en Suisse. Et pourtant il existe de très nombreux chocolatiers qui transforment la masse en pralines, bonbons, desserts, mais ils ne la fabriquent pas. Ces douceurs se réalisent le plus souvent avec du chocolat fabriqué à grande

échelle par quelques puissants groupes qui se partagent le marché. Heureusement pourtant, une belle entreprise familiale à taille humaine et qui n’appartient pas à un grand groupe fabrique encore du chocolat pour les chocolatiers, il s’agit de la maison Felchlin à Schwyz.

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passion
Torréfaction

Le coup de tête est parti de ce constat. Il a fallu un an et demi pour apprendre, et tenter de comprendre la riche et délicate vie des fèves de cacao en voyageant à travers le monde. Le manque de formation peut représenter un gros inconvénient, mais présente un avantage aussi, celui de se différencier de ce qui existe déjà.

Une

route sinueuse

Forts de l’expérience acquise dans leurs emplois précédents, François-Xavier et Caroline, convaincus qu’il n’est pas possible de mentir sur la qualité d’un produit, sont donc partis à la recherche de sourceurs, ces personnes de confiance qui font discrètement la chasse aux producteurs de fèves irréprochables, mûrissant sur des terroirs typés. Les sourceurs sélectionnent le produit et garantissent le processus de récolte, de séchage, de fermentation. Le cacao pousse entre les deux tropiques, dans des régions souvent instables politiquement. De plus, il faut s’assurer que la traversée des océans en container soit optimale : qualité des sacs de jute, containers au taux d’hygrométrie constant. Le déchargement aux ports d’Anvers ou d’Amsterdam doit être rapide et fiable. C’est là que François-Xavier récupère la précieuse denrée qu’il faut encore protéger de tout risque de contamination. Grosse pression, lourde responsabilité. Le transport avec une entreprise valaisanne se poursuit alors jusqu’à Satigny dans le canton de Genève.

Concevoir et imaginer le cadeau gustatif

Avoir passé des heures à créer des meubles en bois dans l’atelier de Maurice à la Combaz, inventer, composer des assemblages a certainement contribué au désir d’indépendance. Ce long cheminement a pris son essor en 2017, tests, échecs, nouveaux essais, dégustations, tests, encore et encore. Car de la plantation à la récolte des fèves, des coopératives de fermentation au séchage de l’autre côté du monde, jusqu’au voyage en containers ventilés, au stockage en entrepôts et enfin à l’arrivée à Genève, il y en a des risques de péjoration du produit !

Quand tout se passe au mieux, c’est près d’une dizaine de tonnes de fèves par an qui sont traitées par François-Xavier et Caroline, et par eux deux seulement. Cette épopée ne leur a pas encore permis d’engager des aides. Deux ans d’arrêt causés par le Covid et cinq ans de travail sans salaire, il fallait s’accrocher, y croire.

Le processus exige une minutie précise, la traçabilité doit être complète, la température de torréfaction reste très importante, le vannage qui sépare les parties légères des lourdes peut exiger jusqu’à cinq passages, le broyage s’exécute aux meules de granit, le conchage peut durer jusqu’à une centaine d’heures, la maturation, minimum deux semaines… ce sont là quelques exemples de ce lent et exceptionnel procédé. Un produit de luxe ? Ce mot demeure dans le regard du consommateur. Pour François-

Xavier, c’est une notion creuse, la qualité de l’offre se met au service de l’autre, elle matérialise le fait de ne plus penser à soi.

Les machines indispensables à la fabrication proviennent de par le monde : Russie, Liban, Italie… François-Xavier se fait mécanicien de précision, bricoleur, réparateur. Ah ! l’expérience acquise à l’atelier de la Combaz !

Deux artistes, inventeurs de produits qui se dégustent tout en douceur, lentement, aux goûts de terroirs authentiques, purs. Le sucre de canne réhausse les sensations apportées par ces chocolats noirs, nés de fèves de cacao récoltées dans différentes régions du Pérou, de Colombie, du Mexique, de Grenade, des îles Salomon, de Madagascar. Des grands chefs cuisiniers imaginent des desserts étonnants grâce aux chocolats élaborés par nos deux artisans. Remettre l’ouvrage sur le métier fait partie de leur langage. Mais aujourd’hui, ils semblent enfin atteindre le résultat espéré au début de l’aventure. Je souhaite à François-Xavier et Caroline la poursuite de cet itinéraire de passion et surtout la reconnaissance de cette belle réalisation. « Quand la fatigue est trop forte, ménagez-vous une pause à la Combaz. Même dans un chalet dont la réputation le dit hanté, les fantômes ne peuvent qu’applaudir à votre œuvre ! »

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www.orfeve.com
Conchage Caroline Buechler & François-Xavier Mousin Chocolats

Anniviers

un refuge pour les explorateurs

Notre vallée blottie est un abri loin des douleurs du monde, un coussin tendre où poser la tête après les fatigues du voyage. Ici la forêt bruisse et ouvre à chacun les portes de son monde intérieur. Dans le noir d’encre d’un ciel d’été, une étoile filante scintille. L’air est doux et tiède. Un parfum de résine et de mousse calme l’agitation du cœur.

Le val d’Anniviers a toujours attiré les explorateurs qui y trouvent un calme profond et une nature dont la beauté réside à la fois dans la grandeur et dans les détails. Un lieu hors du temps d’où on peut facilement partir et revenir, une ancre dans une vie nomade. Ainsi Ella Maillart se fit construire un chalet à Chandolin et y passa ses étés en solitaire durant les cinquante dernières années de sa vie. Après avoir exploré l’Asie centrale soviétique, voyagé six mille kilomètres de Chine jusqu’en Inde en 1935 dans une période troublée, roulé en Ford de Genève à Kaboul et vécu mille vies en une seule, l’aventurière a choisi Chandolin comme refuge. Ella Maillart n’est pas un cas isolé, même si l’intensité de sa vie et le courage de ses expéditions marquent fortement les esprits. D’autres voyageurs ont choisi le val d’Anniviers comme base, car ils y trouvent la sérénité, la protection, la beauté majestueuse, le repos et la stabilité d’un abri auquel ils aspirent au retour de leurs explorations.

Retour d’un fabuleux voyage de 14 ans autour du monde

Le trimaran Pegasus file sur les flots comme s’il les survolait sans les toucher. On dirait une fragile araignée d’eau, un vaisseau aquatique taillé pour la vitesse. Difficile

d’imaginer cette légère embarcation naviguer à travers les icebergs du Groenland. C’est sans compter sur le coriace esprit d’aventure de son capitaine Benedikt Reichhold. Le voilà en train de rentrer d’un tour du monde en voilier qui a duré 14 ans, 83 000 kilomètres poussé par les caprices du vent, soit deux fois le tour de la Terre.

Benedikt est intensément attaché aux montagnes, mais tout autant à l’océan, aux vastes espaces ouverts du grand large, avec leur lot de périls, de secrets, de surprises, de défis et de merveilles. L’origine de sa passion pour la navigation à voile remonte à un voyage qu’il fit à 19 ans sur la côte Pacifique du Canada, pour rendre visite à des membres de sa famille allemande exilés là-bas par crainte du conflit nucléaire durant la guerre froide. Artistes et alternatifs, ils vivaient sur une île en Colombie britannique. Dans ce paradis de nature pure, d’archipels sauvages et d’îles isolées, de nombreux habitants naviguaient et vivaient sur leurs bateaux. Benedikt resta quatre mois avec eux, et c’est là qu’il découvrit le monde de la navigation à voile et de la construction. Une graine était semée, celle de l’appel irrésistible des destinations

lointaines. Mais avant de partir à la voile au gré des vents, il voulut apprendre à construire des bateaux, ce qui le mena en Angleterre où il fit un apprentissage de charpente marine. C’est là qu’il fit ses premières expériences de navigation, apprenant sur le tas, tâtonnant et chavirant. Il y avait beaucoup à apprendre pour que ses rêves puissent devenir réalité, mais rien ne pouvait l’arrêter. S’ensuivit un voyage à la voile de trois mois en Méditerranée, qui confirma sa conviction de vouloir découvrir le monde grâce à un bateau. Il répara pendant trois ans avec des amis un voilier en ruine à Perpignan, en remontant de temps en temps travailler en Allemagne dans le cinéma pour financer les travaux.

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voyage
Rester attentif à la profondeur et à la direction

Et en 2009, c’est enfin le grand départ

Le bateau est prêt, et c’est une épopée qui commence : parti de Méditerranée, le voilier descend la côte africaine jusqu’en Guinée-Bissau, puis traverse l’Atlantique du Cap Vert au Brésil, pour remonter ensuite la côte nord de l’Amérique du Sud. Au Vénézuela, Benedikt interrompt son périple pendant quatre mois pour retourner gagner de l’argent en Allemagne. A son retour, il part sac au dos visiter l’Argentine et le Chili pendant plusieurs mois, puis reprend son bateau pour longer la Colombie et les îles Caraïbes jusqu’au Panama. Il décide alors de continuer son voyage vers le Pacifique, laisse le voilier aux îles San Blas et rentre encore une fois en Europe pour travailler quelques mois et préparer cette nouvelle aventure. Les dés sont jetés : il se lance dans la traversée de l’océan Pacifique. Elle débute par « dix jours de navigation dure et orageuse, dans la zone de convergence entre les hémisphères sud et nord, sans voir le soleil, balloté par les tempêtes tropicales » 1. Arrivé aux îles Galapagos, le rideau s’ouvre tout à coup. Le voilier, porté par les alizés, se lance à l’attaque de l’immensité qui le sépare des premières îles, celles de la Polynésie. 5200 kilomètres de traversée sans aucune terre, soumis à la fantaisie des vents et avec comme seul horizon le vertige du grand bleu sans fin. Après 19 jours de navigation, le navire arrive aux Marquises, des îles volcaniques hautes de 1500 mètres, raides et majestueuses. « La nuit précédant notre arrivée, des nuages

pointus sont apparus dans le lointain. Arriver à terre après presque trois semaines de mer est un moment fantastique : avant toute chose, avant même d’apercevoir une île, on voit des oiseaux. Puis vient l’odeur puissante de la terre humide. On sent la terre avant de la voir. A peine l’ancre jetée devant le premier village, on a entendu le son des ukulélés. Les villageois jouaient de la musique pour nous accueillir. On pleurait. On est entré dans le village et les habitants ont commencé à nous offrir des fruits. C’était comme arriver au paradis. On est resté là des semaines, dans ces îles si nombreuses, belles et toutes différentes, à faire de la montagne. » 1 Le voilier repart ensuite vers l’archipel des Tuamotu constitué de 76 atolls, d’anciens cratères volcaniques effondrés et immergés, parsemés de lagons et entourés de récifs coralliens, où Benedikt s’adonne à la plongée pour découvrir une fantastique vie sous-marine. Après la Polynésie, l’esquif rejoint la Micronésie, puis la Papouasie, l’Indonésie et la Mélanésie: « J’avais décidé de ne plus rentrer en Europe, parce j’étais tellement loin. J’ai traversé la moitié de la Terre quasiment sans utiliser de moteur, mais arrivé à Sulawesi, j’ai été coincé, parce qu’il n’y avait pas de vent, et j’ai dû faire beaucoup de moteur pendant deux ou trois mois. Puis est arrivé le moment de traverser l’océan indien, un long passage sans terre ferme et un nouveau défi, avec de fortes vagues qui remplissaient le bateau et une mer dure qui remonte de l’Antarctique sans être freinée.

» 1 Arrivé à Madagascar, Benedikt y passe

plusieurs mois et explore l’île en moto avec sa fille. Puis c’est l’Afrique du Sud, un nouveau retour en Allemagne pour travailler et se réhabituer après ces sept ans d‘absence, et une remontée le long de la côte ouest africaine dans l’idée de rapporter le voilier en Europe. Son tour du monde est achevé, mais le retour va durer encore plusieurs années, par intermittence. Le plus court chemin n’est pas toujours le plus direct ! Il est plus facile de suivre les faveurs des vents et de retraverser l’Atlantique vers le Brésil. Il décide alors de vendre son voilier à Trinidad et s’achète une moto au Chili, avec laquelle il remonte jusqu’en Colombie. « Comme j’avais honte de rentrer en avion, j’ai racheté un bateau plus petit à New York et j’ai décidé de rentrer en Europe par le grand Nord : le Canada, la Nouvelle Ecosse, Saint-Pierreet-Miquelon, Terre-Neuve, puis un mois au Groenland, et enfin l’Islande et les îles Féroé. » 1 Benedikt tombe amoureux des paysages du Nord de l’Europe et prolonge son chemin du retour par une exploration de la mer Baltique, de la Norvège, de l’Ecosse… Puis c’est finalement le moment de retourner à Naples, ville point de départ de cette expédition à travers les continents.

Merveilleuse Méditerranée

Après ce long morceau de vie passé en haute mer, voilà le Pegasus qui entre en Méditerranée en 2023, bouclant ce tour du monde de 14 ans non sans une pointe de mélancolie. A l’entrée du détroit de Gibraltar, la tentation est grande de virer de bord et de repartir à droite pour une nouvelle traversée de l’Atlantique. Des orques, depuis deux ans, attaquent les voiliers dans la région, allant parfois jusqu’à les couler, et les voilà qui viennent jouer autour du Pegasus. Des vents contraires forts rendent la navigation difficile. Malgré tout, le navire fait son entrée en Méditerranée. Accompagné parfois par des dauphins ou des méduses fluorescentes, il longe de hautes falaises de craie et des îlots rocheux verticaux, pitons sombres et abrupts, puis respire l’odeur entêtante du maquis, fend la transparence de l’eau, zigzague entre des parois de basalte aux polygones géométriques, admire les grottes sous-marines turquoises aux parois recouvertes d’étranges créatures, glisse dans l’eau peu profonde des plages aux galets ronds multicolores, jette l’ancre le long d’îles

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couvertes de bambous et de cactus, écoute le chant des cigales, rêve près du sable de plages paradisiaques, puis fonce toutes voiles dehors à travers le Grand Bleu, ce bleu roi profond méditerranéen si particulier qu’on ne trouve qu’au large.

Une famille enracinée en Anniviers

Benedikt a toujours été profondément lié au val d’Anniviers et y revient entre chaque aventure. La vallée constitue pour lui une ancre fixe dans sa vie nomade, un lieu où il a des souvenirs et des racines, en plus d’y avoir un chalet hérité à la mort de ses parents. Son premier souvenir d’enfance, alors qu’il n’avait que deux ans, est celui de l’incendie du chalet familial à Ayer. C’est lui qui donna l’alerte, réveillant la famille par ses cris, et il se souvient très bien aujourd’hui encore du feu et de la fumée qui avaient rempli la pièce où il dormait. Il revint ensuite régulièrement dans la vallée durant toute sa jeunesse. Avec ses grands-parents, il découvrit les sentiers de montagne, fabriqua des petits moulins en bois et des barrages le long des ruisseaux, ramassa des champignons, regarda la voisine traire ses chèvres, joua à lancer des planeurs dans les alpages, campa à Barneuza avec ses oncles et ses cousins, apprit à scier du bois de chauffe, cueillit des myrtilles et des framboises et observa les femmes d’Ayer vêtues de noir ramasser le foin séché, l’empaqueter dans des ballots et le charger sur leur dos pour le descendre. Ses cousins et lui parcoururent très jeunes la montagne librement, sans leurs parents. Ainsi lors de la première (ou peut-être la deuxième) édition de la course de Sierre-

Zinal, Benedikt monta avec ses deux cousins à Barneuza pour rejoindre leur grandpère qui était bénévole sur le parcours. Les trois enfants burent beaucoup de thé de course au poste de ravitaillement puis dévalèrent seuls la montagne pour rejoindre Ayer. Mais ils commencèrent tous trois à se sentir malades en descendant, et le retour fut bien pénible pour ces trois gamins de quatre à six ans seuls dans la forêt… En hiver, il allait skier sur les pistes à Zinal ou faire de la peau de phoque. Chaque année à Pâques, toute la famille faisait traditionnellement une randonnée à ski, du col du Louché à la Brinta, en passant par le vallon de Réchy, puis jusqu’à St-Jean. Comme il est rare de pouvoir encore faire ce tour à ski à Pâques aujourd’hui ! Le Valais est ainsi devenu, pour Benedikt, une patrie et un point fixe dès son plus jeune âge, un lieu de rassemblement familial. Lorsque sa fille naquit, il revint plus souvent encore en Anniviers et lui transmit son amour de la montagne, lui faisant découvrir les jeux de son enfance parmi les torrents, les mélèzes et les crêtes. Il faut remonter loin pour trouver l’origine de l’attachement de cette famille à Anniviers. Le grand-père maternel, Pierre Piguet, originaire de la vallée de Joux, fut envoyé dans notre vallée comme soldat durant la deuxième guerre mondiale. A l’époque, on y accédait encore par le vieux tunnel muletier des Pontis : les militaires étaient obligés de dégonfler les pneus de leur camion pour passer, parce que le plafond du tunnel était trop bas. Par la suite, il revint travailler comme ingénieur à la production des turbines du barrage de Moiry, et tomba amoureux de nos montagnes. Il décida d’acheter un terrain à

Ayer et y fit construire un chalet, point de départ d’un lien profond entre sa famille et Anniviers, une passion pour les cimes et l’alpinisme qui dure depuis plusieurs générations. Il y a deux ans, son tour du monde se terminant, Benedikt décida qu’Anniviers serait désormais sa base : il resta deux saisons d’hiver durant dans la vallée et travailla aux remontées mécaniques de Zinal, découvrant une autre facette de la société anniviarde, celle du tourisme et de son importance pour l’économie des habitants.

Entre cimes et océans

Les voyages et la vie de Benedikt sont ainsi portés par deux piliers, l’océan et la montagne. Il aime alterner ces deux facettes d’une aventure, l’approche par la mer et l’exploration des terres : repérer un sommet depuis le large, accoster au plus près et se frayer un chemin jusqu’à la cime. Il avait ainsi abordé une partie sauvage et isolée du Groenland pour parcourir ses paysages magnétiques en campant deux semaines durant. Il aime la terre ferme, les gens qui la peuplent et la multiplicité de leurs langues ; sa passion des mots l’a d’ailleurs conduit à étudier et parler tout à fait couramment l’allemand, le français, l’anglais et l’espagnol, plus un peu d’italien. Terre et eau, forêts et vagues, vert et bleu, deux visages indissociables et complémentaires de l’exploration du monde, avec comme abri le val d’Anniviers. « Je rentre en Méditerranée, c’est beau et ça me rend un peu triste aussi, après tout ce temps passé en haute mer, mais ça me fait plaisir de rentrer, surtout dans un endroit aussi fort que le val d’Anniviers, ça me recalibre. La beauté des montagnes m’attire fortement

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Le Pegasus au nord de Kristiansund en Norvège En randonnée à ski dans le vallon de Réchy

et je suis en montagne depuis ma naissance, mais j’ai aussi un grand besoin d’un horizon ouvert, que ce soit l’océan ou le désert. J’aime les contrastes, ça me fera repartir. J’ai besoin de comprendre sur quelle planète je vis, de l’embrasser, de vivre et de voir tous ces paysages et ces cultures qui changent ; c’est important de prendre conscience qu’on est sur une Terre et qu’on est tous pareils, même si on vit dans des mondes différents. Pour moi c’est un grand cadeau de pouvoir faire ça. »

1 Propos de Benedikt Reichhold recueillis par Pauline Archambault, juillet 2023

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Befa, O.X.O, S’tö

DJ d’ici

DJ, le mot est connu, il demande cependant quelques éclaircissements pour les non-initiés. Un DJ est une personne qui assure l’animation musicale d’événements particuliers : soirées dans des boîtes de nuit, fêtes, privées ou non, etc. Il propose un programme musical, qu’il choisit et compose. Son but est de créer une atmosphère particulière, adaptée aux goûts du public, dans une situation donnée. S’adonnant à cette activité, de jeunes Anniviards commencent à se faire un nom dans le monde de la nuit. Fabien Antille, Andy Peter et Simon Stoeri racontent leur passion.

Rudiments

Avant de découvrir leurs expériences personnelles, voici quelques notions de base pour mieux comprendre de quoi il s’agit. Mixer de la musique peut désigner deux choses : il s’agit soit de recomposer une musique à partir de fragments d’autres, soit d’enchaîner des morceaux en les déformant ou les superposant afin d’éviter une interruption de la musique. De nombreux genres musicaux se prêtent au mixage audio. Pour ce faire, il existe différentes techniques. La terminologie est essentiellement anglaise. Si le vinyle a été le premier support des DJ, il est aujourd’hui supplanté par le format numérique, plus pratique et offrant de multiples possibilités de travail. Set est le nom donné à la prestation d’un DJ. C’est une suite continue de mix de disques, appartenant souvent à un même genre musical, qui peut durer de 30 mn jusqu’à 1h30 voire plus.

Avant de mixer, un grand travail prépa-

ratoire doit être fait, débutant par la recherche de morceaux sur des sites en ligne. Cela correspond à environ 50% de la préparation, le reste étant constitué de l’analyse et de l’assemblage des morceaux. Il convient aussi de s’entraîner longuement pour savoir utiliser le matériel audio.

Afin de respecter les droits d’auteur, les morceaux utilisés sont payés lors du téléchargement sur un site officiel, qui assure une bonne qualité de son.

Une bonne performance sur scène nécessite une parfaite connaissance du sujet et une concentration à 200%. Le moindre décalage s’entend et il faut aussi être attentif à ce qui se passe, afin de ne pas perdre les gens. Le but c’est de faire quelque chose d’inattendu, en gardant la maîtrise de ce qu’on propose et être capable de rebondir si nécessaire. Un set est généralement structuré de manière progressive, commençant assez tranquillement, sur un rythme plutôt lent de 120 BPM (battement par minute), pouvant évoluer par la suite jusqu’à un rythme rapide de près de 150 BPM. Il embarque les gens dans un voyage musical les menant là où ils n’iraient peut-être pas

par eux-mêmes. Certains sets sont complètement préparés à l’avance, alors que dans d’autres cas, le DJ s’adonne à une certaine improvisation.

Befa (Fabien Antille)

Quand et comment as-tu commencé à mixer ?

J’aime la musique électronique, que j’ai découverte avec mon père. Dès 2017, je m’y suis intéressé de près. J’avais envie de savoir comment elle est faite. J’ai acheté du matériel pas trop cher et essayé de mixer pour moi. La prise en main de l’équipement est plutôt compliquée et m’a deman-

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musique
Fabien Antille, 23 ans, assistant de gérance, Pinsec

dé beaucoup de temps. Pour progresser j’ai pris des cours dans une école privée du canton de Vaud. J’y ai appris comment un morceau se fait, sa construction, les sonorités différentes, etc. J’ai aimé ce que j’ai découvert.

Et après ?

Pour mixer il n’y a pas que l’aspect technique à maîtriser, il faut aussi connaître quantité de morceaux pour trouver ceux qui conviennent. Alors j’ai beaucoup bossé, j’ai mixé des sets que j’ai envoyés à mes amis. Leur retour a été positif. Après ça, j’ai assez vite animé ma première soirée à L’Alambic, à Zinal. Ensuite, le 2PPFM m’a proposé de monter sur scène le vendredi soir, lors de leur festival 2019. Ça m’a permis de me faire connaître. Je ne peux que dire merci aux organisateurs de m’avoir donné la chance de me produire comme un pro.

Quel est ton style de musique ?

La techno. D’ailleurs je fais partie de Nachtfalter, un collectif constitué de jeunes Valaisans qui aiment la techno. L’engouement pour ce genre de musique est aujourd’hui très fort. Malheureusement, la vie nocturne, en Anniviers comme dans l’ensemble du canton, est assez limitée. Il y a quelques animations en hiver, grâce à la présence de nombreux touristes. On a besoin de plus d’animations jusqu’à tard dans la nuit. Pour les jeunes, dès 2h du matin, il n’y a plus de distractions possibles. C’est pour cette raison que divers collectifs se sont faits en Valais, avec pour but l’organisation de soirées destinées aux jeunes.

As-tu joué ailleurs qu’en Anniviers ?

Je suis connu en Valais et un peu dans le reste de la Romandie. J’ai joué à Sion, Monthey, Martigny, Sierre. J’ai même joué récemment à Zurich à la Rote Fabrik

Comment se fait-on connaître ?

C’est grâce aux podcasts. Ils sont la carte de visite du DJ, lui servent de vitrine. Les plateformes de diffusion protègent les auteurs en leur faisant de la pub.

Comment travailles-tu ?

Je compose régulièrement. Il faut être tenace, car les logiciels sont difficiles à comprendre. J’ai une bibliothèque énorme

dans ma tête et je m’en sers. Il y a un côté mathématique dans les arrangements que je fais. Pour préparer un set en vue d’une soirée, je tiens compte de l’endroit, du public (qui était là l’année passée), je regarde quels DJ sont invités. Le but est d’être en accord avec le DJ principal, au niveau de la vitesse ou de l’intensité d’un morceau, par exemple. Il faut aussi considérer à quel moment on joue. Cela a son importance. Il y a deux écoles: ceux qui préparent et ceux qui improvisent. Pour improviser il faut de l’expérience, être à l’aise et être capable de rebondir.

Quels sont tes projets ?

Par l’intermédiaire d’un label au Paraguay, j’ai été découvert par des gens de Lille. Grâce aux événements que notre collectif a organisés, par exemple à Sierre, il est maintenant connu à Berlin, qui est la Mecque des DJ. Cela montre le pouvoir des réseaux sociaux qui permettent d’être découvert à l’autre bout du monde. Il faut percer la première barrière, après ça peut aller très vite.

Dans l’immédiat j’aimerais passer une étape : je souhaite produire, c’est-à-dire sortir un morceau. Je souhaite aussi aller me produire dans d’autres cantons suisses. Je ne veux pas brûler les étapes.

O.X.O (Andy Peter) et S’tö (Simon Stoeri) Quand et comment avez-vous commencé à mixer ?

S. : J’ai commencé un peu avant le Covid. C’est François Vervloet, un DJ parisien, mon mentor, qui m’a motivé. Avec sa

compagne, ils tiennent la cabane de l’Illhorn depuis quelques années. Il m’a initié à la pratique sur vinyle et m’a transmis sa passion.

A. : En 2019, j’étais en Australie quand j’ai découvert la techno. J’ai entendu un set de Fabien, qu’il avait posté sur un réseau social. Ça m’a donné une monstre envie d’essayer à mon tour.

S. : On a commencé chacun de son côté et puis on a mixé pour des amis.

A. : Deux ans après, le 2PPFM nous a donné la possibilité de nous produire. Ça a été notre première prestation payée.

Qu’est-ce qui vous plaît spécialement dans ce genre de musique ?

S. : Il existe plein de styles et de cultures différents. Nous, on s’intéresse plutôt à cinq styles. Personnellement, je suis très attiré par les sonorités africaines et sud-américaines.

A. : L’électro est mondialement répandue. Il y a tellement de choses. On peut piocher un peu partout.

S. : Quand on mixe ensemble, on aime bien faire ce qu’on appelle un back to back. Chacun doit rebondir sur ce qu’a fait l’autre. Il y a une émulation très sympa. Ce

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Andy Peter, 24 ans, technicien ES en menuiserie et ébénisterie, Zinal

sont les meilleurs moments, mais aussi les plus compliqués.

A. : C’est vraiment chouette, ce partage avec un copain, avec qui on a une bonne entente. Chacun a ses forces et ses faiblesses, on se complète bien.

Qu’est-ce que c’est la kyatsotâ ?

A. : C’est le nom de l’association que nous avons créée avec une équipe de copains. Son but est d’organiser des soirées et de faire découvrir des nouveautés dans la vallée.

Pourquoi ce nom ? Que signifie-t-il ?

S. : Nous voulions un nom qui nous rattache à la région. On s’est dit qu’un mot en patois, ce serait bien. On a interrogé des anciens, puis on a fait une liste et c’est kyatsotâ qui a été retenu. Il sonne bien et veut dire : faire des cachotteries.

Vous avez déjà organisé des soirées ?

S. : Oui. Plusieurs en extérieur et intérieur mais le meilleur reste à venir…

Comment ça se passe ?

S. : On peut manger, boire et puis passer une soirée dans un contexte agréable et tranquille. Dans ce monde, qui était underground à l’origine, des valeurs ont été établies dès le départ : « Tu viens danser comme tu es ». Le non-jugement est garanti.

A. : C’est un milieu très inclusif, dont les valeurs sont connues de tous. De ce fait, beaucoup de gens viennent, ils savent qu’ils pourront être à l’aise, sans se faire embêter. L’âge, le genre, le look, la religion, la couleur de peau, l’orientation sexuelle n’ont pas d’importance.

Ce qui est dommage, c’est que certaines personnes ont des préjugés. Elles pensent que les DJ font de la «musique de sauvages»

et se plaignent du bruit. Elles voudraient interdire les moments de fête, alors que la jeunesse a été longtemps contrainte à l’inactivité et l’isolement à cause du covid. Pourtant quand nous organisons quelque chose, nous avons les autorisations requises. Notre but n’est pas de déranger ou de choquer.

Est-ce que vous mixez ailleurs que dans la vallée ?

S. : Nous avons participé à un festival à Lausanne. On a aussi mixé dans un bar à Champoussin et à l’Hacienda à Sierre. Récemment nous avons été invités par un gros club à Lausanne. C’était une grande chance de nous faire connaître davantage. Malheureusement, notre prestation n’a duré qu’une vingtaine de minutes. Nous avons été stoppés parce que le public ne consommait plus assez. Cette importance de la rentabilité et du business nous a vraiment déçus.

A. : D’ailleurs, plusieurs mauvaises expériences en club ont entraîné la création d’associations qui mettent sur pied des soirées, parfois illégales, mais tout de même bien encadrées.

Quels sont vos projets dans l’immédiat ?

S. : Comme on a reçu de très bons retours,

on aimerait passer à un échelon supérieur. On prépare de nouveaux sets pour les mettre sur les réseaux sociaux et en ligne. On a une vidéo promotionnelle faite par un copain. On veut faire un peu de marketing.

A. : On doit commencer à se vendre un peu mieux, pour aller dans de nouveaux endroits, faire de nouvelles connaissances. On voit que les artistes et le public nous apprécient. C’est une sacrée motivation. Si vous voulez nous écouter, venez au 2PPFM le samedi 9 septembre !

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Janine Barmaz Simon Stoeri, 23 ans, responsable de bar, St-Luc ©samueldevantery.com

Pénurie énergétique

Recommandations maintenues cet hiver

Il faudra à nouveau faire avec un risque d’insuffisance d’approvisionnement énergétique ce prochain hiver. C’est pourquoi la Commune d’Anniviers maintient ses mesures et recommandations d’économie d’énergie. De plus, elle a établi un plan de gestion de crise en cas de pénurie.

Chaque kilowattheure qui n’est pas consommé n’a pas besoin d’être produit. Le leitmotiv de l’hiver dernier fait son come-back. Les risques de pénurie sont encore existants et il s’agit d’éviter tout gaspillage d’électricité. La Commune d’Anniviers invite donc la population à poursuivre ses efforts d’économie. De son côté, elle va renouveler les mesures prises l’an dernier dans ses locaux avec ses collaborateurs (chauffage modéré, utilisation parcimonieuse des appareils informatiques et électriques), mais aussi dans les rues au niveau de l’éclairage public.

Éclairage public limité

Les restrictions de l’éclairage public durant l’hiver seront revues en tenant compte de l’évolution de la situation énergétique et de la sécurité des usagers. Des adaptations sont envisagées au niveau des horaires et des secteurs éclairés durant la nuit. « Cette mesure a aussi pour but de sensibiliser les citoyens aux économies d’énergie », explique Vincent Massy, conseiller communal en charge de la mobilité.

Efficience énergétique dans les villages

En parallèle, la Commune investit dans le renouvellement des lampadaires: il s’agit de les remplacer par des mâts d’éclairage LED, qui consomment environ cinq fois moins d’électricité. Par exemple, les ampoules des lanternes de la rue centrale de Grimentz ont été remplacées par des platines LED, dont la source lumineuse est dirigée vers le sol. « En plus de leur efficience énergétique, ces nouvelles installations permettent de diminuer la pollution lumineuse », précise Vincent Massy.

Parés pour les situations de crise

Dès le début de cette année, le Conseil municipal a élaboré un plan de gestion de crise, afin de se préparer à une éventuelle pénurie d’électricité. Les conséquences des différents niveaux de restriction exigés par la Confédération, de la limitation à la coupure de courant, ont été étudiées en détail. État-major de crise, information à la population, services de secours, etc. Le Conseil a établi précisément « qui fait quoi dans quelle situation », avec la participation de tous les services communaux.

- 23Commune d’Anniviers
Astuces pour limiter sa consommation 23

Deux bisses reprennent vie entre Saint-Luc et Ayer

Après trois ans de travaux, l’eau coule à nouveau dans le Grand Bisse de Saint-Luc et le Bisse Roux. Ces moyens d’irrigation abandonnés depuis plusieurs décennies vont aider les agriculteurs en période de sécheresse. Une opération qui profite aussi au tourisme et à la conservation du patrimoine.

«C’est la première fois en Suisse que des bisses sont réhabilités pour l’agriculture», explique Lambert Zufferey, ingénieur en gestion de la nature et responsable du projet. En effet, c’est d’abord pour irriguer les surfaces agricoles en aval que le Grand Bisse de Saint-Luc et le Bisse Roux ont repris du service. Il s’agit d’anticiper les épisodes de sécheresse induits par le changement climatique et d’améliorer la production fourragère qui manque en Anniviers. Or, les prés de cette zone entre Saint-Luc et Ayer ne disposent plus de moyen d’arrosage depuis que les bisses ont été abandonnés il y a plus de cinquante ans. Les voilà à nouveau raccordés à une puissante arrivée d’eau, qui a le potentiel d’irriguer plus de 60 hectares de terrain.

Techniques ancestrales et modernes

Il aura fallu trois bonnes années pour rénover la cunette des bisses, aménager des prises d’eau destinées à l’irrigation et refaire le chemin pédestre. Des travaux complexes, réalisés selon des méthodes aussi bien traditionnelles qu’actuelles. Comme le souligne Lambert Zufferey, « il n’existe aucun manuel qui explique comment construire un bisse. On doit s’inspirer de ce que nous ont laissé les anciens. En même temps, ce n’est pas un musée. Par exemple, les prises d’eau doivent être modernes pour répondre aux exigences de l’agriculture d’aujourd’hui. »

La mise en tuyau a été nécessaire à chaque fois que la configuration ou l’état

du terrain l’exigeait: les trois quarts du Grand Bisse de Saint-Luc et la quasi-totalité du Bisse Roux sont à ciel ouvert. La rénovation de chaque tronçon a été soigneusement étudiée, faisant appel à un panachage de techniques très différentes, afin d’assurer la meilleure étanchéité et la plus grande sécurité selon les situations: cheneaux en planches, troncs creusés (bazots), nattes en argile, dallages en pierres, etc. Les amateurs de techniques ancestrales seront comblés. Afin de mieux maîtriser le débit et la gestion de l’eau, une prise commune pour les deux bisses a été construite sur le Torrent des Moulins, qui devient la source d’alimentation principale de l’irrigation.

Une balade de 7,3 kilomètres

La réfection des deux bisses réjouit les randonneurs. On peut désormais se balader au fil de l’eau sur plus de 7 kilomètres, entre le torrent de Tsarrire à Saint-Luc et le village d’Ayer, avec la possibilité de revenir en car. Le chemin pédestre homologué a été nettement amélioré et apporte une nouvelle pierre à l’édifice du futur tour des bisses du val d’Anniviers. Avec ses passages étroits et abrupts, il ne se prête cependant pas à la pratique du VTT, qui profite d’autres itinéraires dans le secteur. Cet assainissement contribue aussi à la conservation d’un important patrimoine régional, qui sera prochainement valorisé via la pose de panneaux didactiques. Enfin, la présence de l’eau va faire des heureux chez les animaux. Lambert

Zufferey estime que « la faune sauvage reviendra plus souvent dans le coin pour s’abreuver et certaines espèces, comme les batraciens ou les libellules, utiliseront le bisse comme corridor de migration. »

Soutiens humains et financiers

Ces bisses n’auraient pas repris vie sans l’implication de nombreuses personnes et institutions. « Cet assainissement a fait l’objet d’une grande ferveur. Une dizaine d’habitants et de résidents secondaires se sont portés volontaires pour se relayer comme gardiens. Leur travail de surveillance et de nettoyage est indispensable au bon fonctionnement des bisses », relève Danièle Zufferey, la conseillère communale en charge de l’agriculture.

Les Bourgeoisies de St-Luc et d’Ayer, qui détiennent une grande partie des tracés, se sont associées à la Commune pour porter les projets et des propriétaires privés ont cédé le droit de passage sur leur parcelle. Les travaux ont coûté 1,5 millions de francs. La Commune y a contribué à hauteur de 300’000 francs. La part restante a été financée par des subventions fédérales et cantonales, la Loterie romande, ainsi que plusieurs fondations (Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage, Fondation Ernst Göhner, Fondation Sophie und Karl Binding, Aide aux communes de montagne et Fonds suisse pour le paysage).

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24 Commune d’Anniviers Agriculture
Pages communales :
Geneviève Hagmann (textes) et krla.ch (graphisme)
LeBisseRouxdanslaForêtde«Lâche»,lors dupremiertestdemiseeneau.

Construction de la cunette du Bisse Roux à l’aide de la technique dite «tretschbord», soit une succession de pierres verticales perpendiculaires aubisse,dontl’étanchéitéestassuréepardesmottesd’herbetasséesàla massette.

Pour la petite histoire

On trouve mention du Grand Bisse de Saint-Luc dès 1593. Il a servi à l’irrigation de tout le versant des Fénis, de la Fortouna, de la Moungné et de la Barma jusqu’à la fin des années 1970-80. Il a été abandonné avec la baisse d’activité de l’agriculture de montagne. La partie située entre le Torrent des Moulins et celui de Roua était considérée comme un autre bisse dénommé « des Frasses » ou « de la Grécfa ».

Le Bisse Roux figure dans les archives en 1578 déjà. En 1785, le vice-châtelain d’Anniviers Jean-Georges Roux interdit de faire des coupes de bois sur un certain périmètre en raison de glissements provoqués par le bisse. Le qualificatif ‘Roux’ viendrait soit de son nom de famille, soit de celui de l’ingénieur qui planifia la remise en eau. Le Bisse Roux subit d’importants travaux en 1825, pour alimenter les clairières de Gillou et des hauts de Mission. Suite à des pertes et des ravinements, il fut mis partiellement sous tuyau en 1939. L’irrigation des prés se poursuivit jusqu’en 1965, avant d’être progressivement abandonnée.

Journée d’inauguration ouverte à tous, le 14 octobre 2023

Café-croissant

Rendez-vous sur la place de pique-nique de la Fortuna, café-croissant offert par le Triage forestier d’Anniviers et départ pour la balade commentée par les guides des bisses

Bénédiction

Bénédiction de la croix de la Mission (Crea Tsarva) au départ des cheneaux

Discours officiels & apéro

Inauguration à la source (Prilett), animation Fifres et Tambours de St-Luc, Ayer et Mission, discours officiels, apéro servi par les procureurs de St-Luc

Tavolata géante

Cantines à Gillou avec une tavolata géante

Animation

Jeu de piste

Direction Ayer

Départ avec les guides pour la suite du chemin en direction d’Ayer

Apéro offert

Ouverture de la cave de la Bourgeoisie d’Ayer et apéro offert

Retour en bus depuis Ayer : 15h55, 17h15, 18h15, 19h37, 21h00

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9h00 10h00 11h00 12h00 13h00 14h00 16h00
LeGrandBissedeSt-Lucau-dessusduvillage,dansdescheneauxenplanchesou«essannes» . GrandBissedeSt-Lucdanslesbazots,traversantlesecteurdes«Fénèss» («lieuricheenfoin»).
C’estlapremièrefoisen Suissequedesbissessont réhabilitéspour l’agriculture. LambertZufferey Ingénieurengestiondelanature

Assemblée primaire du 12 juin 2023

Le projet de parc solaire est sur les rails

L’Assemblée primaire a soutenu à 96% la création d’un parc solaire alpin sur les hauts de Grimentz, ainsi que la participation financière communale. Le projet est donc mûr pour la prochaine étape : le dépôt d’un dossier technique solide auprès du Canton.

La Commune d’Anniviers souhaite contribuer aux mesures urgentes de la nouvelle loi sur l’énergie, en installant un parc solaire sur son territoire. Après analyse, le Conseil municipal, en collaboration avec le comité du consortage, les remontées mécaniques de Grimentz-Zinal, Oiken et Alpiq, a porté son choix sur un secteur situé près du télésiège des Grands Plans à Grimentz, sur les terres de l’alpage du Marais.

Ce site répond aux exigences légales: situé à 2’450 mètres d’altitude, il est hors des zones protégées et bénéficie d’un excellent ensoleillement. De plus, l’installation ne perturberait en rien les activités déjà présentes dans la zone (alpage et domaine skiable). Elle profiterait aussi des infrastructures existantes, comme l’accès routier et le raccordement électrique.

Appelée à se prononcer sur ce projet et son financement,

l’Assemblée primaire du 12 juin dernier a plébiscité la proposition du Conseil municipal. Elle a aussi voté le crédit d’engagement de 2,4 millions de francs dédié à la participation de la Commune au capital-actions de la future société d’exploitation. Les arguments avancés ont convaincu les personnes présentes et apaisé les craintes liées notamment aux impacts environnementaux d’une telle construction.

Le bétail pourra pâturer

Le parc occupera 12 hectares de surfaces pâturables. C’est pourquoi des compensations ont été prévues. Des indemnités seront versées au consortage de l’alpage du Marais pour améliorer les activités agricoles, mais également pour réhabiliter certains éléments paysagers, comme la réfection d’enclos et de bisses.

L’espacement des panneaux permettra au bétail de circuler entre les châssis. La pâture pourra donc se poursuivre.

Un impact visuel limité

La présence de 25’000 panneaux posés sur 4200 cadres ne passera bien sûr pas inaperçue, mais l’impact visuel restera limité. L’installation sera quasiment invisible depuis le restaurant de Bendolla. Seuls les habitants d’Ayer auront une vue sur une petite partie de l’infrastructure. Rappelons que le parc solaire sera démonté en fin de vie. La Confédération oblige d’ailleurs les promoteurs à constituer un fonds pour financer ce démantèlement.

Bénéfices communaux

La société d’exploitation du parc solaire sera à 60% en mains locales : 40% pour la Commune, 20% pour Oiken et les remontées mécaniques, et 40% pour Alpiq. Le rendement annuel dont profiterait Anniviers est estimé à 120’000 francs, dont la moitié alimenterait un fonds de soutien dédié aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables.

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26 Commune d’Anniviers
Lac de Moiry Parc solaire VAL D’ ANNIVIERS

Questions à David Melly, président d’Anniviers

Le soutien de l’Assemblée primaire à plus de 95% est un signal fort. Comment l’interprétez-vous ?

Les citoyens ont pris conscience du rôle que notre commune alpine peut jouer dans la transition énergétique, afin d’augmenter la production électrique renouvelable en Suisse. De plus, les informations transmises pendant l’Assemblée ont apaisé les craintes de certains. Par exemple, le fait que la surface du parc ne représente que le huitième du lac de Moiry et que l’activité de l’alpage ne sera pas affectée.

Le Valais compte déjà 8 projets de ce genre. Quelles sont les chances pour que celui d’Anniviers aboutisse ?

Je dirais que nos chances sont grandes. Il y a de la place pour de nombreux projets afin d’atteindre l’objectif de 2000 GWh recherché par la Confédération. De plus, le site du parc des Grands Plans a été choisi avec soin et répond à tous les critères exigés par Berne.

PARC SOLAIRE DES GRANDS PLANS

L’issue du vote cantonal du 10 septembre, au sujet de la procédure d’autorisation des parcs solaires alpins, aura-t-elle une influence sur la réalisation du projet anniviard ?

Ce vote va déterminer quelle autorité (le Conseil d’Etat ou la Commission cantonale des constructions) autorise les parcs solaires. Il peut modifier et retarder la procédure en Valais, qui serait ensuite pénalisé par rapport aux autres cantons. C’est pourquoi j’encourage les citoyens à soutenir le décret cantonal établi par le Conseil d’Etat et le Grand Conseil valaisans.

166’000 m 2

Surface de l’installation photovoltaïque

15 mio de kWh2

Estimation de l’énergie produite annuellement, soit l’équivalent de la consommation de 3500 ménages

2,4 mio de francs

Participation de la Commune sous forme d’actions dans la future société d’exploitation

40%

Part des bénéfices revenant à la Commune chaque année

30 mio de francs

Coût du projet, dont le 60% sera subventionné par la Confédération

Distinctions et mérites 2024 : à vos marques !

La Commune d’Anniviers invite les sportifs et artistes à déposer leur candidature jusqu’au 31 janvier 2024. Les « distinctions » reviennent aux individus et sociétés qui ont réalisé des performances lors de compétitions sur le plan cantonal, national ou international. Quant au « mérite sportif » et au « mérite culturel », ils sont attribués à une personnalité pour son engagement exemplaire ou pour l’ensemble de sa carrière.

Règlement et informations

Règlement et formulaire d’inscription disponibles sur le site internet anniviers.org

Délai pour le dépôt des candidatures : 31 janvier 2024.

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«Nousavonsdegrandeschancesdevoirceprojetaboutir»

Assemblée primaire du 12 juin 2023

Feu

vert

pour le toit de la patinoire

La patinoire de Vissoie aura son toit ! Elle deviendra un lieu polyvalent dédié aux activités sportives et culturelles, hiver comme été. Les dons récoltés par une association privée ont permis de compléter le financement communal, validé par l’Assemblée primaire.

Suite aux crues de 2018 et aux importants montants investis dans les travaux de sécurisation, la Commune avait dû renoncer à la construction d’une toiture pour la patinoire. Pour de nombreux citoyens, dont les jeunes du HC Anniviers, il était exclu d’abandonner un tel projet. C’est dans le but de trouver le financement manquant que l’association « Toit pour toi » est née. Soutenue par des personnalités de la région, elle a réussi à réunir la somme de 1,2 million de francs.

La Commune mettra la même somme pour cautionner un prêt bancaire, afin de couvrir un coût global de 2,4 millions de francs. Il est prévu qu’elle récupère l’infrastructure en 2027, après la dissolution de l’association. Le 12 juin dernier, l’Assemblée primaire a accepté les modalités de ce financement.

Toute l’année, par tous les temps

La couverture de la patinoire va contribuer au dynamisme culturel et sportif de la vallée. On y patinera par tous les temps et la glace protégée du soleil pourra se maintenir plus longtemps. Idéal pour les adeptes de hockey et de curling, mais aussi pour les familles et les touristes. « Le patinage est très apprécié de nos hôtes, en complément du ski. La possibilité de le pratiquer plus tôt dans la saison, dès octobre jusqu’à mars, y compris par mauvais temps, va renforcer cette offre », se réjouit Michaël Moret, directeur d’Anniviers Tourisme.

Pendant la belle saison, l’endroit servira de couvert géant pour des manifestations d’envergure, avec une capacité d’accueil de 2000 personnes. Simon Epiney, président de l’association « Toit pour toi », ne doute pas du succès de la future infrastructure. « Les organisateurs d’événements doivent souvent s’équiper de tentes coûteuses pour abriter leurs spectateurs de la pluie et du soleil. Ils vont disposer ici d’une belle place protégée, idéalement située. »

Lepatinageesttrès appréciédenos hôtes,encomplément duski.Lapossibilité delepratiquerplus tôtdanslasaison,dès octobrejusqu’àmars, ycomprispar mauvaistemps,va renforcer cette offre.

L’atout énergétique du projet a également convaincu les donateurs: la pose de panneaux solaires sur 2400 mètres carrés permettra une production de 420’000 kWh par an, l’équivalent de la consommation annuelle de 140 ménages. L’installation photovoltaïque va alléger la facture d’électricité de la patinoire.

Le bénéfice issu des ventes d’énergie servira aussi à financer les intérêts du prêt et une partie de l’amortissement.

Les travaux pourront démarrer au printemps prochain. Le nouvel abri de la patinoire devrait être en place pour l’hiver 2024-25.

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28 Commune d’Anniviers
Une importante production d’énergie renouvelable Une production
de 420’000 kWh par an, l’équivalent de la consommation annuelle de 140 ménages.
Lastructureenboisseraréaliséepardesentreprisesdelarégionetletoitdeviendraunimportant producteurd’énergie,grâceàlaposedepanneauxsolaires. Michaël Moret Directeur Anniviers Tourisme

Les tiques sont parmi nous

La tique est un drôle de minuscule vampire qui attend vaillamment, blottie dans la végétation, que passe son repas. Coriace, elle peut patienter pendant cinq ans en jeûnant. Elle se poste habituellement au sommet d’un brin d’herbe, en haut d’une branche ou à l’extrémité d’une feuille, prête à accrocher au passage l’animal qui la frôlera.

Celui qui a la malchance de croiser sa route devient tout d’abord son véhicule: le parasite s’accroche à lui en toute discrétion et se laisse emporter au loin sans savoir où sa monture l’emmènera. Puis, la tique se promène lentement sur le corps, parfois pendant plusieurs heures, en utilisant ses fines griffes pour se stabiliser sur l’épiderme. Son hôte ne se doute encore de rien. Le parasite parcourt l’animal conquis en quête d’un lieu à son goût, de préférence un repli humide et chaud, et lorsqu’il trouve l’endroit rêvé, il perce la peau et enfonce lentement ses crochets. L’opération dure plusieurs heures, jusqu’à ce que le rostre (les crochets buccaux) soit solidement arrimé. Puis la tique renforce son ancrage grâce à une sorte de colle biologique. Son repas de sang peut enfin commencer. Sa stratégie est de rester le plus longtemps possible indétectable pour éviter que son hôte cherche à se débarrasser d’elle : sa salive contient des molécules anesthésiantes qui rendent la morsure indolore. Certaines tiques parviennent même à percer la peau épaisse d’un rhinocéros ou d’une tortue sans être repérées. Ce parasite est redoutablement efficace : sa salive contient aussi des anticoagulants et des vasodilatateurs pour faciliter le pompage du sang de sa victime. Essayez donc

d’écraser cet acarien avec votre doigt, vous n’y parviendrez pas. Il est étonnamment résistant à l’écrabouillement. Et aussi aux tentatives de nettoyage : l’animal hôte, finalement averti de la présence importune du parasite, essaie de s’en débarrasser en se léchant, en se grattant, en s’épouillant, en prenant des bains de boue ou en se roulant dans la poussière… Peine perdue ! La tique s’accroche et semble impossible à déloger. Même avec une pince à épiler, s’en débarrasser devient un tour d’adresse, car bien souvent sa tête reste ancrée sous la peau même lorsque son corps a été arraché. Sa salive magique est un autre de ses superpouvoirs : elle contient des molécules qui, lors de la morsure, la protègent des bactéries pathogènes tout en affaiblissant le système immunitaire de sa victime.

Une créature championne de la survie

La tique est un acarien dont le nom scien-

tifique, Ixodida, vient du grec ancien Ixôdês, qui veut dire gluant. On en dénombre 900 espèces différentes, dont une trentaine se nourrissent de sang humain. Des scientifiques avancent l’hypothèse que cet animal existerait sur Terre depuis 140 millions d’années, comme en témoignent certains fossiles. Cette créature peu vulnérable passe une partie de sa vie au sol (ou dans les herbes et les feuilles d’une hauteur inférieure à un mètre cinquante), et l’autre partie ancrée sur la peau des mammifères, des oiseaux ou même des reptiles. Petit animal noir de quelques millimètres, elle peut multiplier son poids par 624 lorsqu’elle se gorge de sang. Comme si vous pesiez 37 tonnes après une copieuse orgie de nourriture. Et ces repas gargantuesques permettent à la femelle de pondre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers d’œufs !

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danger nature

Les tiques sont montées en Anniviers

Lorsque vous vous promenez dans une prairie bucolique, vous ne pensez pas forcément que la mésaventure d’être agrippé par ce parasite va vous arriver. Particulièrement si vous vivez en montagne, où les tiques étaient quasiment inexistantes. Et pourtant… Jusqu’à récemment, on ne trouvait que rarement ces vilaines bestioles au-dessus de 1500 mètres. Mais l’augmentation des températures, beaucoup plus rapide en Suisse que dans le reste du monde, change la répartition des plantes et des animaux. De nouveaux végétaux colonisent les hauteurs, et des créatures parfois malvenues se répandent sur d’autres territoires. Ainsi le moustique Tigre, porteur potentiel de la dengue, est en train d’envahir l’Europe. Certaines maladies qui restaient jusqu’ici cantonnées aux tropiques, ne vont désormais malheureusement plus épargner les pays tempérés. Partout sur la planète, la transition climatique modifie les aires de répartition des espèces, détruisant certaines populations tout en offrant à d’autres de nouvelles opportunités de développement. Ce bouleversement crée de nouveaux défis à relever face à des épidémies inédites. Ainsi, dans les régions de montagne en Valais, nous devons prendre conscience qu’un danger inhabituel nous guette, celui des maladies véhiculées par les tiques.

Mais comment cette petite bête de quelques millimètres pourrait-elle menacer un humain ? La tique, lorsqu’elle suce le sang de sa proie, peut transmettre divers agents pathogènes (virus, bactéries, protozoaires, nématodes) et provoquer ainsi de nombreuses maladies, comme la peste porcine africaine, la fièvre du Nil occidental, le typhus ou la coxiellose. Une étude menée en Allemagne a collecté et analysé mille tiques dans une zone de loisirs boisée : 43,6 % d’entre elles étaient infectées par au moins un pathogène (Borrelia, Babesia, Anaplasma, Rickettsia, Coxiella Burnett ou Francisella tularensis). En Suisse, de nombreuses tiques sont porteuses de la borréliose de Lyme ou de l’encéphalite, des pathologies quelquefois lourdes et difficiles à traiter.

Maladie de Lyme : restez vigilants

Désormais, l’ensemble de la Suisse est considéré comme une zone à risque de transmission de la borréliose, ou maladie de Lyme. Chaque année dans notre pays, 10 000 personnes contractent cette maladie infectieuse liée à une bactérie transmise par les piqûres de tiques. Quelques semaines ou quelques mois après la contamination, la personne infectée ressent souvent une profonde fatigue et des douleurs articulaires ou musculaires, voire même une paralysie, la plupart du temps du visage, ou des problèmes cardiaques. La maladie peut ensuite évoluer vers de graves

atteintes neurologiques ou des arthrites chroniques invalidantes. Une fièvre, un état grippal, des douleurs musculaires ou articulaires faisant suite à une morsure de tique peuvent alerter sur une éventuelle contamination à la maladie de Lyme. Si une rougeur de forme annulaire, appelée érythème migrant, apparait, il faut immédiatement consulter un médecin. Ce cercle rouge peut indiquer une infection. Il peut passer inaperçu ou se situer sur d’autres parties du corps qu’à l’endroit de la piqûre, et il disparaît après quelques jours. Il n’existe pas de vaccin contre la borréliose, mais un traitement aux antibiotiques. Si celui-ci est administré rapidement après l’infection, il peut ralentir la maladie et l’empêcher d’évoluer vers une atteinte articulaire, neurologique ou cardiaque.

L’encéphalite à tiques, très présente dans la plaine du Rhône

De nombreuses tiques sont aussi porteuses de l’encéphalite. Sur le site promotionsantevalais, les Valaisans sont sensibilisés aux conséquences de cette maladie: l’encéphalite « est provoquée par un virus, qui n’occasionne souvent aucune maladie. La plupart du temps, l’infection passe inaperçue. Environ 7 à 14 jours après la piqûre, des symptômes de type grippal (maux de tête, courbatures, fièvre) peuvent être observés. 5 à 15% des personnes atteintes peuvent présenter, généralement après un intervalle sans symptôme, une évolution plus sévère avec forte fièvre, raideur de nuque, vomissements et méningite. Chez 5 à 20% des personnes qui présentent cette deuxième phase de la maladie, des séquelles permanentes comme des paralysies et des troubles de la coordination peuvent exister et le risque d’issue fatale est de 1%. Il n’existe aucun traitement causal contre l’encéphalite à tiques. Seule la vaccination peut protéger contre la maladie. L’Office fédéral de la santé publique recommande la vaccination des enfants à partir de l’âge de 6 ans et de tous les adultes vivant ou séjournant temporairement dans une zone à risque (tous les cantons sauf Genève et Tessin). La situation des enfants âgés de 1 à 5 ans doit être examinée individuellement. La vaccination peut commencer à tout mo-

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ment de l’année. Le vaccin est remboursé par l’assurance maladie de base.

Mais comment se protéger ?

Le meilleur moyen d’échapper à ces maladies reste d’éviter les morsures de tiques. Plus facile à dire qu’à faire… En été, il faut fuir les zones où pullulent ces acariens et se renseigner sur le taux d’infection de la région visitée pour adapter au mieux son comportement. Lors de promenades dans les prés ou d’activités en forêt, mieux vaut s’habiller avec des vêtements longs, des chaussures fermées et même des chaussettes hautes recouvrant le bas du pantalon, pour donner moins de chance aux tiques de pouvoir s’agripper. On peut aussi utiliser du produit répulsif. On évite avec regret les longues siestes dans les hautes herbes. L’insouciance passée nous plonge dans la mélancolie… De retour chez soi, une inspection générale soigneuse de tout le corps s’impose. Il s’agit de vérifier minutieusement les plus obscurs recoins, et même si possible le dos. Plus on repèrera la tique rapidement, moins elle aura le temps d’enfoncer profondément son rostre et sera ainsi plus facile à extraire. La laisser quelques heures de plus augmente aussi le

taux d’infection. Tout est ici affaire de rapidité. Le risque devient très élevé lorsque le parasite reste plus de 24 heures fixé sur la peau. Pour extraire la tique, il faut faire preuve de délicatesse. En effet, si elle se sent agressée, elle risque de régurgiter et d’envoyer ses microbes dans le corps de sa victime. Il faut aussi essayer de ne pas comprimer son abdomen pour éviter son reflux salivaire. Les meilleurs outils pour enlever le parasite restent la carte ou le crochet à tiques. On peut les trouver en pharmacie. La carte comporte deux encoches qui permettent de la glisser sous l’acarien, même lorsqu’il est très petit, et de le soulever en douceur, ce qui évite que les crochets buccaux se détachent du corps de la tique et restent ancrés sous la peau. La pince à épiler les sourcils est à proscrire, car elle risque de couper la tête de la bestiole. Lorsque le minuscule vampire a été retiré, il est nécessaire de désinfecter l’endroit de la piqûre, puis de le surveiller durant trois semaines pour détecter une éventuelle contamination. Alors restez vigilants !

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FC Anniviers

Play More Football - le jeu avant tout

L’école de foot :

Valérie Naoux et moi-même sommes les entraîneurs de l’école de foot. Nous sommes toujours impressionnées de voir l’engouement pour notre sport. Cette saison, ce ne fut pas moins de 17 enfants qui ont fait partie de notre équipe.

Nous adhérons totalement à la nouvelle philosophie de jeu en cherchant à varier au maximum nos entraînements et notre manière de coacher. Nous offrons aux enfants une panoplie d’exercices en favorisant au maximum le jeu. Nous avons intégré à nos entraînements le nouveau format de jeu Play More Football et les enfants se sont très bien adaptés. Ils développent davantage de responsabilité, d’autonomie et gagnent en temps de jeu. Nous nous réjouissons déjà d’accueillir en août les nouveaux footballeurs en herbe.

Charlène Massy

Les Juniors E3 :

Après avoir repris le flambeau de l’école de foot avec Charlène Massy et Valérie Naoux, Nuno Oliveira et votre serviteur avons accepté de nous occuper d’une

équipe de Juniors E3 sous le nouveau format Play More Football

- Fini, les joueuses et joueurs ne touchant presque pas le ballon ;

- Fini, les querelles ridicules entre parents et/ou entraîneurs ;

- Fini, les remontrances contre des arbitres ayant parfois à peine 15 ans et souhaitant se lancer dans cette tâche.

En effet, et sous le format Play More Football, l’arbitrage disparaît et se gère, en cas de litige, via le jeu « feuille-caillouciseau » entre les enfants et, si nécessaire, entre les entraîneurs. Les parents gardent une distance acceptable par rapport au jeu, sans interférer, et il n’y a plus de classement.

Dans un premier temps, nous mettons en place un jeu à trois contre trois avec quatre petits buts puis, dans un deuxième temps, un match « normal », séparé en trois tierstemps de quinze minutes.

Avec ce format, il a été constaté que tous les enfants touchent plus le ballon

(et non pas seulement les meilleur(e)s), que l’ambiance générale autour du terrain est beaucoup plus légère, et que les joueur(se)s, sans véritable enjeu, arrivent à faire tout de même la différence entre une défaite et une victoire, mais l’oublient très vite.

Bref, et comme vous l’aurez compris, Nuno et moi-même avons adhéré à cette formule et nous nous réjouissons de poursuivre notre travail avec la jeunesse anniviarde.

Le FC Anniviers recrute !

Quel que soit votre âge, votre niveau de jeu, garçon ou fille, il y a une équipe pour chacun au sein de notre club, de l’école de foot aux 1ères équipes masculine ou féminine.

Contact : secretariat.fca@gmail.com Suivez-nous sur Instagram et Facebook @fc_anniviers pour connaitre les matchs à domicile et les news du club

- 34sport
Nuno Oliveira et Frédéric Salamin
Avenu e du Rothorn 26 CH-3960 Sierr e Tél. 027 456 53 1 4 Fax 027 456 53 1 5 LEHNER SA SIERRE - ST-LÉONARD I n st a ll a t i o n s s a nitaire s F erbl ant er i e - C ou v er t ur e

Gérard Epiney

Hommage à l’un des piliers du club

Dans la nuit du 1er juillet dernier, Gérard Epiney, notre numéro 10 au sein du team fanion du premier FC Anniviers mais aussi entraîneur des juniors à l’époque, s’en est allé sans faire de bruit rejoindre et renforcer l’équipe de Là-Haut.

Membre fondateur du FC Anniviers, il est resté fidèle à son club de football à l’instar de son choix d’enseigner les maths au Centre scolaire d’Anniviers. Ses compétences humaines, professionnelles et sportives ont suscité des propositions flatteuses émanant de l’extérieur et de catégories supérieures. Son attachement indéfectible à notre coin de terre et, par ricochet, à notre club de football a dicté sa décision de ne pas aller voir ailleurs.

Comme tout vrai numéro 10, Gérard était un constructeur de jeu. A l’autorité indiscutable et qui, spontanément, régnait au milieu du terrain. Qui savait passer trois adversaires en les dribblant, partir au bon moment, accélérer et temporiser, voir tout de suite à quel partenaire le mieux placé adresser la balle. Bref, un petit chef d’orchestre, en même temps qu’un exécutant à qui rien n’échappait, et dont on aurait dit qu’il portait les autres en lui.

Capitaine exemplaire, passeur hors pair, Gérard se transformait en magicien du ballon rond au moment de tirer les coups de pied arrêtés, voire dans l’exécution des penalties qu’il transformait la plupart du temps avec maestria.

Entraîneur des équipes juniors et prof adulé de ses élèves, il a marqué l’histoire de notre club ainsi que celle de notre vallée d’Anniviers dont il fut président de la commune de Vissoie.

Comme il aimait à le dire : « Gros becs, on gère »

Au nom de tes anciens coéquipiers et des jeunes du club que tu as formés, nous t’adressons, cher Gérard, un grand MERCI ! »

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Christian Melly, ancien joueur du FC Anniviers De gauche à droite en haut: Bernard Zufferey, Nicolas Viaccoz, René Massy, René Crettaz, Jean-Pascal Solioz, Gaby Solioz, Jean-Michel Zuber, Aimé Melly De gauche à droite en bas: Georges Solioz, Christian Melly, Charly Bonnard, Françis Salamin, Gérard Epiney, Robert Solioz

Merci aux hommes en

orange

Un matin de mai dernier, je descendais la vallée très tôt, aux alentours de 5h. J’ai été frappée par le nombre de petits cailloux qui parsemaient la route. On aurait dit que le Petit Poucet était passé par là. C’est alors que j’ai pensé aux cantonniers, qui, tous les jours de l’an, font en sorte que nos voies de communication soient les plus praticables possibles. Dans la mythologie populaire, les cantonniers sont souvent dépeints comme des paresseux et on aime les taquiner un peu. Mais lorsque nous zigzaguions entre les gravillons et pierres de plus grosse taille, je me suis souvenue que, dans une maison, c’est quand le ménage n’est pas fait qu’on remarque que d’habitude il l’est. De même c’est quand l’état des routes demande une attention accrue que l’on songe à la sécurité et au confort qu’elles offrent la plupart du temps. Et cela grâce aux cantonniers ! Ils méritent donc qu’on s’intéresse de plus près à leurs activités qui, pour une bonne part, se pratiquent loin des regards.

Didier Antille est le cantonnier responsable du val d’Anniviers, depuis septembre 2019. Avec ses sept collègues, il s’occupe de l’entretien des 100 km de routes cantonales qui sillonnent la vallée. Le réseau routier qui leur est confié part d’une altitude de 515m et s’étire jusqu’à 2250m, entre la plaine de Sierre et le barrage de Moiry. Avant la fusion des communes, la vallée était divisée en plusieurs secteurs, chacun sous la responsabilité d’un cantonnier. Aujourd’hui, tout le monde est

amené à travailler partout. Chaque matin, l’équipe se retrouve au CTM à Vissoie, où le programme du jour est donné. C’est là que sont rangés les machines, les outils et le matériel à disposition.

A ma demande, Didier a accepté de brosser un tableau de ce métier méconnu et mésestimé.

Comment se passe une journée de travail ?

Pour un cantonnier, il n’y a pas de journée type. L’horaire standard est 7h-12h et 13h16h30. Cependant, tout dépend du temps et des changements qui peuvent survenir brutalement, de manière imprévisible. Consulter la météo est essentiel, mais ne

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travail
Grappinage pour faire de la place derrière les barrières protectrices

permet pas forcément d’être sûr du déroulement d’une journée. Bon nombre d’interventions sont décidées, sur le champ, au cas par cas.

Il y a un service de piquet, sept jours sur sept, qui permet d’agir rapidement, aussi durant la nuit. Le cantonnier peut alors demander de l’aide à un ou plusieurs collègues. La sécurité doit être privilégiée. S’il faut déplacer un arbre qui est tombé sur la route, le danger est bien présent quand on ne voit pas grand-chose.

Peut-on tout de même programmer certaines choses ?

Bien sûr. Chaque année, par exemple, au début mai, on organise la purge des parois rocheuses et le nettoyage des filets de protection. Cela dure de deux à trois semaines. Il est aussi nécessaire de planifier les moments où on a besoin de machines fournies par le canton, comme les balayeuses.

Il faut, en effet, les partager avec les autres arrondissements. Différentes activités se répètent d’année en année, comme le balayage des chaussées, le grappinage ou encore le curage des caniveaux.

Quelle est la saison la plus difficile ?

L’hiver est évidemment la saison la plus chargée, la plus exigeante. Il faut savoir l’anticiper, car l’hiver ne commence pas le 21 décembre. A Chandolin, il peut neiger n’importe quel mois de l’année. Les machines doivent être prêtes quand on en a besoin.

Une organisation hivernale est mise en place, qui dure du 1er novembre au 30 avril. Pendant cette période, un service est assuré toutes les nuits. Ce travail est assumé à tour de rôle, d’un lundi à l’autre, par les huit cantonniers. A 2h du matin, un cantonnier part en pickup pour contrôler

l’état des routes de la vallée. Une tournée normale se termine à 6h du matin. Parfois, en fonction de l’évolution du temps, il faut retourner sur ses pas et cela peut durer bien plus longtemps. Quand c’est nécessaire, le cantonnier appelle ses collègues afin d’organiser le salage ou le déneigement des routes. En principe, nous faisons en sorte que, chaque matin, lorsque le premier car part pour la plaine, cela soit fait. Le déneigement des routes cantonales est assuré par quatre entreprises concessionnaires. Nous, les cantonniers, nous déblayons les routes de Soussillon, Fang et Vercorin (jusqu’à la télécabine). Le salage, c’est généralement nous qui le faisons sur l’ensemble de la vallée. Au besoin nous pouvons faire appel à deux entreprises concessionnaires. Au CTM, à Vissoie, se trouve un silo, appartenant à la commune, contenant cent cinquante tonnes de sel, dont l’état gère le ravitaillement.

Qu’est-ce qui est particulièrement problématique en hiver ?

Le pire, c’est la pluie sur la neige. Dès que la température tombe, il gèle. Avec la topographie de la région, c’est extrêmement compliqué à gérer. On ne peut pas être à deux endroits en même temps. Assurer la sécurité est notre priorité. Le problème du gel prime donc sur celui de cailloux encombrant la chaussée. Les chauffeurs ne doivent pas oublier qu’en hiver la vitesse doit être adaptée et qu’il peut être utile de partir dix minutes plus tôt.

Par ailleurs, le 31 décembre est la pire nuit de l’année, à cause du trafic et aussi parce que ce soir-là il n’y a pas que la route qui soit givrée !

En hiver, il convient d’être constamment sur le pied de guerre, nous ne prenons jamais de vacances.

A qui s’adresser si l’on doit signaler un gros problème ?

Il faut appeler le numéro 027 326 55 80 qui est celui de la Centrale d’engagement de Noës. Elle répond pour tout le Valais et met en contact avec qui de droit.

Est-ce que vous collaborez avec les employés communaux ?

Essentiellement pour nous signaler les uns aux autres des travaux à effectuer.

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À la rencontre d’un hôte indésirable

Qu’est-ce qui est le plus dangereux dans ce métier ?

Etonnamment, ce ne sont ni la neige ni les pierres, mais bien l’inattention ou la négligence de certains automobilistes. Quand nous travaillons sur ou au bord de la chaussée, il y a des panneaux indiquant les travaux. Pourtant de plus en plus de gens n’en tiennent pas compte. Ils mettent nos vies en danger, car le cantonnier n’entend pas forcément les véhicules arriver. Tant d’incivilités sont commises, qu’on en arrive à envisager de fermer la route pour garantir notre sécurité, alors que nous travaillons à la sécurité de tous !

Nous devons sélectionner les périodes pour diminuer les risques, ainsi il faut évi-

ter les vacances et les fêtes. L’augmentation des véhicules circulant dans la vallée se fait sentir, surtout lorsque les conditions d’enneigement sont meilleures ici. Grâce au Magic Pass, beaucoup de skieurs viennent alors dans nos stations.

Beaucoup de travaux de sécurisation ont été réalisés ces dernières années. Quel en est l’impact sur votre travail ?

C’est sûr que tous les talus qui ont été refaits, les filets de protection qui ont été installés facilitent notre tâche. Cependant du fait du réchauffement climatique, nous rencontrons des problèmes que nous connaissions moins autrefois. Comme la

pluie givrante, des orages très violents, le passage d’une température de 30° à une chute de grêle, …

Quelles qualités faut-il avoir pour être cantonnier ?

Avant tout, il faut être disponible et prêt à avoir un rythme de vie différent. Il faut accepter de travailler de nuit, d’être seul sur des routes parfois extrêmement mauvaises et de se faire des frayeurs. Le fait de changer d’horaire peut être difficile à supporter. Il faut aussi savoir rester placide face aux incivilités ou aux quolibets de certains en gardant à l’esprit que nous jouons un rôle essentiel, qui garantit l’accès à notre vallée.

Même si, en réfléchissant un tantinet, on peut bien se douter que le métier de cantonnier n’est pas le petit boulot tranquille qu’on veut bien dire, apprendre de la bouche d’un professionnel ce qu’il en est réellement est une bonne chose. Les cantonniers méritent notre reconnaissance. Qu’ils se sentent désormais remerciés par les sourires que leur adresseront nos visages de conducteurs redevables et heureux !

Un peu d’histoire de la langue

C’est en France, vers le milieu de la deuxième moitié du XVIIIème siècle qu’apparaît le nom de « cantonnier ». Il est créé à partir du terme « canton » qui a le sens de « portion de route à entretenir ». Donc rien à voir avec un canton suisse…

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Faire la circulation est essentiel à la sécurité de tous

HC Anniviers

Swiss hockey day 2023

Le Swiss Ice Hockey Day se déroulera le dimanche 5 novembre 2023 dès 10h00 sur la patinoire d’Anniviers à Vissoie.

Durant cette journée les enfants pourront profiter de la présence de plusieurs joueurs du HC Sierre. Les noms de ces joueurs seront communiqués prochainement. Tous les enfants pourront participer à cette journée et cela gratuitement. Comme indiqué ci-contre, l’enfant qui aimerait participer à cet événement devra emporter avec lui un casque, des patins, des gants, des protègecoudes ainsi que des jambières.

Les parents seront les bienvenus également. Le HC Anniviers organisera cette journée et la buvette sera ouverte avec repas chauds et boissons.

Le HC Anniviers compte sur votre participation à cette journée destinée à la promotion du hockey sur glace auprès de nos enfants.

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sport
Rte de Grimentz 1, Vissoie
Le Président Frédéric Pellat
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Tél. 027 475 21 70 Fax 027 475 21 79 Mobile 079 738 24 67
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Ski Team Anniviers

Atteindre les sommets: bien plus qu’un crédo

Cinq années d’amitié, de respect, de dévotion et une passion commune. Voici ce que partagent Maël Bürgi et Aymeric Hannart depuis leurs débuts ensemble. L’un jeune entraineur, l’autre jeune athlète, ont alors des rêves en commun et un but bien précis pour atteindre les sommets du ski alpin helvétique.

Des hivers parsemés de rire, de plaisir, de doutes, et de blessures feront d’eux un binôme de choc. Poulain comme mentor grandissent côte à côte, apprennent l’un de l’autre et se soutiennent mutuellement à chaque étape de leur carrière. Que ce soit au sein du Ski Team Anniviers ou de Ski Valais, ces deux queues de cerises s’autorisent à des aspirations de grandeur. Les saisons passent, les résultats s’enchainent et sont excellents. L’engagement et la force de caractère du jeune prodige Aymeric, feront la fierté de son coach.

La sélection d’Aymeric pour la Whistler Cup (Coupe du Monde Junior), enverra les deux compagnons au Canada où ils brilleront par leurs performances et leur professionnalisme. Cet événement bouleversera la vie de chacun d’eux et donnera le ton pour la suite de leurs carrières respectives. Ils se voient ouvrir les portes du NLZ (Centre national de Performance) l’un comme entraineur national, l’autre comme futur espoir de la relève suisse. Nouveau palier, nouveaux défis, mais toujours ensemble.

Bosser dur, montrer de quoi ils sont capables, tel est leur crédo, et ils s’y tiennent ! Avançant à l’unisson, ces deux personnalités nous promettent encore de

fortes émotions, et pourquoi ne pas nous faire, nous aussi, rêver de grandeur grâce à une complicité des plus touchantes.

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sport
Aymeric et Maël à Veysonnaz

Pius et Gaby, 90 ans

et toujours sur les pistes... Inspirant !

Ils sont tous deux nés en 1933 et en 2023 ils dévalent encore régulièrement les pistes de ski de Grimentz-Zinal. L’aîné Pius a vu le jour le 10 juin, Gaby le 9 décembre. Des battants pour lesquels vieillir ne signifie pas renoncer au plaisir de la glisse et du mouvement.

Pius Varonier est né à Varône, dès l’âge de 10-12 ans il a chaussé des skis. Avec ses camarades de classe il dévalait les talus du village après l’école. En ce temps-là, celleci commençait le 2 novembre et finissait le 30 avril. Son père était cordonnier, possédait des vignes et avait des bêtes. A l’époque il y avait encore des prés dans son village, maintenant ces terrains sont tous plantés en vignes. Dans le cadre scolaire, lors de son adolescence, ses camarades et lui ont reçu des skis de l’armée suisse. Ils allaient toujours à Bodmen près de Loèche-les-Bains faire quelques descentes avant l’école. Ils n’avaient pas de peaux de phoque mais montaient en escalier pour tasser les pistes, parfois plus d’une demiheure. C’était beaucoup d’efforts pour seulement deux ou trois descentes mais quel plaisir ! Pius a toujours adoré le ski, il aimait aussi le sport. Tous les matins son papa se rendait au travail à vélo de Varone à Salquenen, un vélo militaire qu’il empruntait parfois. Lorsqu’il a eu 15-16 ans son père lui a offert un vélo avec trois vitesses. Il se rappelle, dans les années 50, être monté jusqu’à Vissoie avec son vélo depuis Varone, un aller-retour sur une route non goudronnée, le tunnel des Pontis n’existait pas encore. Départ avant 9h et tout juste de retour pour le dîner ! Parfois le dimanche de Pâques, avec des amis ils quittaient Varone les skis sur l’épaule et

montaient jusque dans les alpages à 2300 mètres, certaines années ils avaient la possibilité de redescendre jusqu’en bas dans la forêt. Mais il n’a jamais eu l’occasion de faire de la randonnée à peau de phoque. Il a aussi fait du ski avec l’armée, il était à Reckingen lors de la fameuse avalanche1, par chance il était redescendu un jour avant. A l’âge de 21 ans Pius a commencé à travailler à Alusuisse, il y est resté pendant 37 ans. Il a fait partie du ski-club. Ils allaient toujours skier à Vercorin, il y avait chaque année un concours, Pius aimait bien y participer. Il allait aussi skier avec ses copains de Varone. Cinq-dix copains, ils partaient pour Montana à 5h15 le matin avec le bus d’Alusuisse pour Sierre puis ils prenaient le funiculaire. En haut il n’y avait que des anciens téléskis. En 1963 il a appris à skier à celle qui allait être son épouse, quelques années plus tard ils sont aussi allés faire du ski de fond ensemble à Goms. C’est en 1965 qu’ils ont déménagé à Salquenen où ils résident toujours. Au départ, lorsqu’il skiait en famille, avec son épouse et ses nièces, c’était surtout à Sorebois et à Chandolin. Le ski-club de Salquenen a été fondé en 1968, Pius faisait partie des membres fondateurs, chaque année il y avait un concours avec la participation des skieurs des villages alentour. Pius fait quelques podiums avec les séniors une fois deuxième, une fois troisième. Actuellement il participe encore aux quatre

sorties organisées par son ski-club dans le val d’Anniviers. En 1972, il a ouvert un bureau de banque Raiffeisen dans sa maison et en 1994 il a repris la banque du village. En 1998 il prend sa retraite. Pius est très actif, il travaille encore la vigne, ce qu’il a fait toute sa vie, peut-être une des recettes de sa forme et de son énergie actuelles. A Grimentz, il a encore connu le vieux télésiège qui partait du village, mais il a commencé à y skier régulièrement en 2007 lorsqu’il a acheté un appartement. Lors de la saison 22-23 il a compté 52 jours de ski à son actif. Il n’emprunte plus les pistes noires, évite les jours de grande affluence et de mauvais temps. Il va encore 4 à 5 fois par hiver à Zinal. Le matin il commence à 9h, après il rejoint son épouse qui ne skie plus à Bendolla pour manger, et il skie encore un peu ensuite. Il a longtemps skié avec des skis de slalom (Authier) mais il y a trois ans il a eu quelques problèmes avec un genou alors il a opté pour un ski plus facile et moins agressif. En novembre 2006 il est opéré d’un cancer de l’intestin ce qui ne l’a pas empêché de rechausser ses skis.

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trait
por-

Gabriel Torche est né dans la Broye fribourgeoise, il a reçu sa toute première paire de skis à 13-14 ans. Une amie de sa mère les avait achetés pour son fils, mais il ne les utilisait pas. A l’époque les paysans n’étaient pas très riches mais cette amie était rebouteuse et avait de l’argent. Cet hiver-là il habitait chez sa marraine à Cheiry, dans une ferme qui se situait à environ 1km de l’école, comme il y avait de la neige il s’était fait une trace sur le chemin forestier et avait rejoint l’école à ski pendant un ou deux mois. Il était le seul, ses copains le regardaient glisser avec curiosité. Mais il débute vraiment le ski en 1953 au Locle sur les pentes des crêtes du Jura. C’était du ski sauvage avec des skis de la légendaire marque Hickory, des bâtons allemands, les tout premiers en fibre de verre, et des chaussures en cuir à lacets. Il n’y avait pas de téléskis, pas de peaux, juste des balades avec trois copains. Cet hiver-là, le brouillard avait recouvert le plateau pendant trois mois alors qu’au-dessus des nuages le soleil continuait à briller. Les crêtes du Jura étaient recouvertes de neige, le givre avait figé le paysage. Ils partaient le matin après une bonne heure de montée, suivaient des chemins forestiers, parcourant pâturages et forêts, dans des sites vallonnés. Ses deux amis skiaient déjà sans être vraiment des champions, lui il a suivi... Mais tout a vraiment débuté avec son collègue de travail, un Boillat de la Chaux-de-Fonds qui faisait partie des cadres B de l’équipe suisse de ski, lui travaillait aux CFF, l’autre aux douanes, au Locle. Chaque jour Boillat avait une pause à midi et allait s’entrainer. Un jour il lui a demandé: « Tu ne voudrais pas venir me donner un coup de main, relever les piquets... » Après une semaine, il a ajouté: « Tu ne vas pas passer l’hiver ici sans t’acheter des skis, la semaine prochaine on ira au Crêt du Locle, il y a un marchand de skis que je connais bien ». Gaby a payé ses premières chaussures 120.- , son salaire était de 300 à 400 francs par mois, un sacré

investissement pour l’époque. Il est resté un hiver au Locle puis il est parti travailler à Zürich. Les cheminots avaient un club sportif : un vélo-club et un ski-club. Le skiclub organisait des sorties, il s’y est inscrit, idem pour le vélo-club en été. Il est allé par exemple au Rigi, ils montaient avec le train et descendaient jusque sur les quais de la gare d’Art Goldau. Il a aussi été à Klosters avec le train des neiges qui était organisé depuis Zürich, ainsi qu’au Flumserberg, la patrie de la championne Marie-Thérèse Nadig, où il y avait un petit téléski. C’est là qu’il a fait de la poudreuse pour la première fois. « On skiait 20 mètres, on tombait, on riait et on repartait, c’est comme cela que j’ai appris, sur le tas » me dit-il. Il avait aussi deux collègues romands qui allaient faire de la randonnée, la première fois, ils sont allés au Pizol. Ils ont aussi fait l’ascension du Titlis. A Verbier, il y est allé une semaine avec des copains, l’un d’entre eux avait un mayen en bas des pistes. Ils sont montés tous les matins au col des Vaux en peaux. Puis ils prenaient un vieux télésiège pour faire quelques pistes. C’était en 1955. Ensuite depuis Genève, il est allé skier dans le Jura français à Crozet. Depuis 1959 il y avait une télécabine, des oeufs à deux places, tous les Genevois s’y retrouvaient. En voiture le trajet jusqu’à la gare de départ durait 25 minutes depuis le centre-ville. Après il a fondé un ski-club avec ses collègues cheminots. Cela s’appelait « le jeudi des neiges 2 », ils partaient avec les bus des TPG 3, tous debout, entassés comme des sardines (inimaginable de nos jours avec toutes les normes de sécurité). Il a donné quelques cours de ski, un bien grand mot, il a plutôt accompagné des enfants, comme moniteur. Ensuite, chaque année, lors des vacances de février, il partait en famille skier une semaine : Leysin, Bettmeralp, Riederalp, Nendaz, Anzère, Klosters. Et puis depuis 35 ans il prend l’abonnement annuel de Grimentz, puis Anniviers et enfin le Magic Pass. Il n’a pas manqué une année. Il a pris sa retraite en 1993. Un hiver Pierre-Marie Epiney 4 lui a même mis une veste de prof de ski sur le dos, il avait trop d’élèves et pas assez de personnel. C’était en février 2003, il avait 70 ans, juste pour une semaine, un cours collectif avec des enfants. Il s’en souvient encore, il y avait un petit garçon qui voulait absolument un cours privé l’après-midi

mais seulement avec Gaby. Depuis sa retraite il passe 2-3 mois et maintenant tout l’hiver à Grimentz. Actuellement il skie seulement si la visibilité est bonne et il évite le monde autant que possible, le matin c’est mieux. Il est encore allé une fois à la cabane des Becs de Bosson en peau de phoque cette année, dire bonjour à Eloi le gardien. Il a aussi skié avec son arrièrepetite-fille, Maya, elle n’a que deux ans, elle commence. Ils ont fait le chemin des Grands Plans. Il aime aussi aller à Zinal, la Barthélémy, la piste de l’Aigle et celle du Chamois n’ont plus de secret pour lui.

Ouvrez l’oeil, il se pourrait bien que vous les recroisiez sur les pistes l’hiver prochain !

1 Le 24 février 1970, une avalanche s’abat sur le village haut-valaisan de Reckingen. Elle tue onze habitants et dix-neuf militaires de la compagnie motorisée de DCA 54. Il s’agit de l’avalanche la plus meurtrière du XXe siècle en Suisse.

2 A l’époque les petits Genevois avaient congé tous les jeudis, mais avaient l’école le samedi matin

3 Transports publics genevois

4 A l’époque directeur de l’ESS

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enviedebouger.com

Escapade au pays d’Arsène Lupin

Au nord de la Normandie, entre Le Havre et Dieppe, se trouve une terre hors du commun. Peuplée entre le IIIème et le VIème siècle avant Jésus-Christ par les Calètes, un peuple descendant des Celtes belges, elle en a d’ailleurs hérité son nom, le Pays de Caux. Le nom Calètes est issu du gaulois Caleto, un terme celte qui signifie dur, vaillant ou encore courageux.

Du courage, il leur en aura fallu pour résister à la conquête romaine avant d’être finalement vaincus par César en 57 avant J-C et intégrés à la Gaule romaine. Le Pays de Caux est donc le Pays des Durs. Dur est aussi le paysage constitué de gigantesques falaises surplombant la Manche. Vous connaissez, d’ailleurs, sûrement cette région sous un autre nom. Le Pays de Caux abrite la Côte d’Albâtre. Ça y est, je sens que vous commencez à visualiser. Un dernier indice ? Maurice Leblanc y a planté le décor des aventures de son célèbre héros: Arsène Lupin, l’un des personnages de roman les plus populaires du XXème siècle. Les célèbres falaises de la côte normande s’exportent très bien en photos et la falaise d’Etretat, la fameuse Aiguille Creuse dans laquelle Arsène Lupin aurait caché son butin, fait sans doute partie des images les plus connues du patrimoine naturel français.

Il faut dire que le paysage est saisissant. Imaginez, d’immenses falaises de pierre blanche, essentiellement composées de silex, surplombant la mer. Que l’on se trouve au sommet ou au pied de ces falaises, on se sent tout petit. C’est impressionnant et superbe à la fois. On sent la puissance d’une

Nature qui petit à petit se transforme. La mer avance et les falaises s’effondrent par pans entiers. Un peu à la manière d’une banquise qui reculerait face au réchauffement climatique. Le paysage est marqué ici par l’érosion. La dureté de la roche ne fait pas le poids face aux assauts des vagues. Le paysage est donc en constante transformation et la terre recule. Certaines habitations, centenaires pour la plupart, ont déjà fait les frais de l’érosion des falaises. D’autres, récemment évacuées, subiront bientôt le même funeste sort. La côte est composée de nombreux villages de pêcheurs, parmi eux, Yport, un charmant port de pêche, se détache des autres. Récemment élu au palmarès des plus beaux villages de France, il n’en a pas usurpé le titre. Ses ruelles étroites qui descendent vers la mer, sa plage de galets et surtout l’atmosphère très reposante qui s’en dégage font de Yport un lieu idéal pour explorer le Pays de Caux.

De pêche, il en est aussi question à quelques kilomètres d’Yport. La petite ville portuaire de Fécamp abrite un musée de la pêche, installé au milieu du port dans une ancienne sécherie de morue. Un musée surprenant et très bien documenté qui nous fait découvrir une autre réalité du Pays de Caux. La pêche à la morue a marqué la vie de la région jusqu’à la fin des années 80. Pratiqué dès le milieu du XVIème siècle, ce type de pêche très particulier s’industrialise au XIXème siècle. Les pêcheurs, en majorité français, partaient pour des expéditions de plusieurs mois pour pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve, au large du Canada. Les terre-neuvas embarquaient pour 6 à 8 mois de pêche en haute mer. Une ou deux étapes, à Saint Pierre et Miquelon, notamment, constituaient les seuls moments où ces hommes, entre 20 et 30 par équipage, pouvaient mettre pied à terre. Fécamp est au XXème siècle, le premier port morutier

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évasion
En haut de la falaise

de France. Le musée des Pêcheries rend hommage à ces hommes qui s’absentaient de longs mois, mais aussi et surtout à leurs familles, épouses et enfants au travers de témoignages, mais aussi d’œuvres d’art ou d’objets du quotidien.

Terminons cette escapade par une étape devenue, aujourd’hui encore plus qu’hier, incontournable. Nous nous rendons à quelques kilomètres de Fécamp, dans une ancienne station balnéaire de la Belle Époque, celle des bains de mer et des touristes anglais en villégiature. Cette station balnéaire avec sa plage de galets, j’en ai parlé en début d’article. Il s’agit, vous l’aurez compris, d’Etretat. C’est dans sa célèbre falaise que le Gentleman cambrioleur cachait son butin. L’Aiguille Creuse, image d’Epinal de la Normandie, est impressionnante vue depuis la corniche. Elle se dresse fièrement, son flanc éventré par la puissance des vagues mais faisant face au large. On imagine facilement une barque s’en approcher, à la nuit tombée et la silhouette d’Arsène Lupin, son célèbre haut de forme se détachant dans l’obscurité, jeter un regard furtif autour de lui et s’engouffrer à l’intérieur de l’Aiguille pour y déposer le

fruit de son dernier larcin. Tout comme on se plaît à imaginer pouvoir remonter le temps, fermer les yeux en se promenant le long de la mer et les rouvrir au début du siècle, voir ces hommes et ces femmes habillés avec soin venus profiter des bains de mer, s’y mêler et, le temps d’un instant, échapper à la réalité et surtout à ces hordes de touristes qui se pressent pour admirer la carte postale. Car Etretat connaît depuis quelques années, un afflux de visiteurs que la ville peine parfois à absorber. La cause ? Netflix qui a remis Arsène Lupin au goût du jour dans une série où Omar Sy joue un fan du héros de Maurice Leblanc. Alors forcément, Etretat vit son moment de gloire. Au même titre qu’une boulangerie parisienne devenue célèbre grâce à une autre série, américaine cette fois. Alors, oui, Etretat est en train de devenir une attraction touristique majeure. Oui, l’afflux de touristes se pressant pour obtenir un selfie avec l’Aiguille Creuse devient un réel problème. Pour autant, le lieu mérite un arrêt… et une photo !

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Yanis Chauvel DR Enviedebouger.com Photos Yousra Morsi Les ruelles d’Yport Face à la mer

notreHistoire.ch

par Michel Savioz de Vissoie

Cortège des Patoisants

Août 1968 - Anniviers

Edouard Florey, collection Paul-André Florey

Les Patoisants et Costumes de Vissoie dans un cortège en 1968

Devant: Mario Rossi (*1963), Edouard Florey (19011985), Martine Florey (1895-1980), Marina Rossi (*1959). 2ème rang: Georges Rossi (*1955), Oswald Salamin (1908-1987), Claudy Zufferey (1941-1996), Gilles Rossi (*1953). Derrière: Jeanne Zufferey (18981978), Symphorien Florey (1891-1979), derrière Gilles Rossi: Rosita Rossi (*1952).

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CARROSSERIE D’ANNIVIERS

Impressum Bienvenue aux non-résidents

Abonnez-vous !

Comité de rédaction :

Fabrice Ganioz (Conseiller communal)

Leslie Melly (Présidente FC Anniviers)

Frédéric Pellat (Président HC Anniviers)

Martin Hannart (Président Montagne Club Anniviers)

Nicolas Droux (Président Ski Team Anniviers)

Paolo Marandola (Imprimerie d’Anniviers)

Rédaction: Pauline Archambault, Janine Barmaz, Simone Salamin et intervenants

Correctrice : Pauline Archambault

Impression : Imprimerie d’Anniviers, Vissoie-Anniviers

Mise en page: Imprimerie d’Anniviers (sauf les pages communales, Anniviers tourisme et Vercorin tourisme)

Remerciements : Commune d’Anniviers et tous les annonceurs

Mode de parution : trimestrielle

Tirage : 2100 exemplaires

Des journaux sont à disposition dans les différents offices du tourisme d’Anniviers, dans les bureaux communaux d’Anniviers ainsi que dans la caissette située sur le bâtiment de la poste à Vissoie, à côté de l’entrée d’Anniviers Tourisme.

Pour soutenir la jeunesse sportive du val d’Anniviers

Tarif : CHF 50.-/an (4 éditions) en Suisse et CHF 100.-/an à l’étranger.

Adressez votre demande par e-mail à impa@impa.ch ou par courrier à Imprimerie d’Anniviers 4 Saisons d’Anniviers, route des Landoux 35 3961 Vissoie.

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Route de la Fusion 31 - 3961 VISSOIE Tél. 027 475 20 10 - 078 645 41 76 carrosseriedanniviers@bluewin.ch
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Les 4 Saisons d’Anniviers
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