IC LE MAG #17

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DOSSIER

START-UP

COMMUNICATION OUTDOOR : LE CHANT DU SIGN ?

SMARTALOG BOUSCULE LE PRINT PERSONNALISÉ

GRAND ANGLE

IC LE MAG

EN RÉALITÉ AUGMENTÉE !

DÉCORATION IMPRIMÉE : SORTIR DES CLICHÉS



ÉDITORIAL

Les professionnels de la communication extérieure n’ont pas dû goûter l’ironie du calendrier. Le 3 mai, la France entamait son troisième déconfinement. Dès le lendemain, l’Assemblée nationale adoptait, en première lecture, le projet de loi « Climat et Résilience » et son désormais célèbre article 7, férocement combattu par les acteurs de l’affichage et de l’enseigne. Un article qui, à l’heure où les consommateurs sont de retour dans la rue et les points de vente, donne la possibilité aux élus locaux d’encadrer les publicités et enseignes lumineuses situées à l’intérieur des vitrines, « lorsqu’elles sont visibles depuis une voie ouverte au public ». Alors que le texte est désormais entre les mains du Sénat, le monde de la communication outdoor maintient sa pression sur les acteurs politiques. Mais au-delà du combat législatif actuel, régies publicitaires, enseignistes et professionnels de l’affichage extérieur n’ont pas attendu les récents débats pour agir et faire évoluer leurs pratiques. Comment continuent-ils à investir et innover dans cet environnement contraint ? C’est l’objet de notre dossier. Cependant, dans un contexte où la pression réglementaire se fait toujours plus forte sur les dispositifs de communication extérieure, le secteur du sign est en train d’opérer un véritable transfert de volumes vers la communication intérieure, porté par un marché en pleine croissance : celui de la décoration imprimée. Une tendance forte depuis quelques années, mais que la crise sanitaire du Covid-19 a singulièrement accéléré, particuliers et entreprises mettant à profit les différents confinements pour repenser et soigner leurs intérieurs. Effet d’aubaine ou stratégie anticipée : de nombreux acteurs de la communication visuelle, de la signalétique et même du display et du stand ont développé des offres pour la décoration intérieure. Mais aborder ce marché concurrentiel, où donneurs d’ordres et prescripteurs ont des besoins techniques et esthétiques à la fois, tout en valorisant ses savoir-faire au juste prix, n’est pas chose aisée. C’est l’objet de notre grand angle. Certains, à l’image de la jeune société Les Storistes, y arrivent pourtant très bien. La start-up bouscule aujourd’hui le marché du store avec ses produits bioclimatiques et personnalisables, où le print représente le point clé de la valeur. En transformant une problématique technique en un vecteur d’expérience de marque, l’entreprise réussit même à jouer sur les deux terrains : la décoration intérieure et la communication extérieure. Un exemple à suivre ? Bonne lecture, Florent Zucca, Rédacteur en chef Retrouvez aussi IC LE MAG / Industries Créatives sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn) et sur notre site www.lemag-ic.fr

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1| ÉDITORIAL

« LA DÉCO À BONNE ENSEIGNE » Par Florent ZUCCA, rédacteur en chef.

#17

JUIN 2021

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GRAND TÉMOIN

Philippe DE MAREILHAC, directeur général de MARKET VALUE

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En couverture : Opération de publishing conçue par le studio de design graphique Midi Quinze pour la marque Nike Women. Impression de 300 exemplaires du book La Parisienne est une style editor par Atelier Bulk, spécialiste de l’embellissement de l’objet imprimé, sur un papier Fedrigoni Arcoprint Milk. © Chloé Gassian

ÉDITION :

Des panneaux publicitaires moins nombreux et moins grands, des enseignes lumineuses plus économes en énergie… La réglementation en matière de communication visuelle extérieure - à l’image du projet de loi Climat et Résilience - tend à limiter toujours plus ces dispositifs, qu’ils soient imprimés ou digitaux. Et, à cette logique réglementaire, s’ajoute aussi la pression citoyenne qui appelle à plus de beauté dans la ville. Quel avenir pour « le plus vieux média du monde », dans un cadre aussi contraint ? Bien décidés à ne pas disparaître au nom de la défense de l’environnement, mais plutôt à y prendre leur part, nombre d’acteurs de ce secteur n’ont pas attendu les récents débats pour agir et faire évoluer leurs pratiques.

656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Guillaume Abou, g-abou@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Florent Zucca, Bertrand Genevi, Céline Collot, Emmanuelle Hebert DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 06 66 88 14 87 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 25 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (4 numéros) : 84 euros IMPRESSION ET ROUTAGE : Jouve-Print, 733 rue Saint Léonard, 53100 Mayenne

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021


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IDÉES À SUIVRE Un trimestre à travers l’œil d’IC LE MAG.

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EN VUE Avec LES STORISTES, le store climatique personnalisable sort de l’ombre

L’ACTUALITÉ DES EXPERTS DU SECTEUR DE L’IMPRESSION ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE

40| GRAND ANGLE Décoration imprimée : sortir des clichés

65| LES NEWS DE LA FAB → EN DIRECT DES ATELIERS : PAGES 65 À 70 → SALLE DES MACHINES : PAGES 72 À 76

77| BUSINESS LES ÉCHOS DU MARCHÉ

78| INTERVIEW

© Neodko

« HEXIS VA INVESTIR 4 MILLIONS D’EUROS PAR AN JUSQU’EN 2025 » INTERVIEW CROISÉE DE CAROLINE ET CLÉMENT MATEU, DIRIGEANTS DU GROUPE INDUSTRIEL FRANÇAIS HEXIS

82| THINK ! 52| INCUBATEUR Smartalog, la start-up qui bouscule le marché du print personnalisé

56| INNOVATION Print et digital : un couple solide et durable

« RÉUSSIR LA DIGITALISATION DE SON ENTREPRISE : UN ENJEU COLLECTIF », UNE TRIBUNE D’ABDELLAH BEN HAMOU

84| REPORTAGES → CFP FLEX : LE TRANSFERT FAIT SA RÉVOLUTION VERTE → DOMING : CN INDUSTRIE CONFORTE SON LEADERSHIP EUROPÉEN → APF ENTREPRISES SE DESSINE UN AVENIR DURABLE DANS LE TEXTILE → FAYOLLE ATTAQUE DE NOUVEAUX MARCHÉS AVEC LA HP LATEX 800W

N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : en cours. Pays d’origine du papier : Espagne - Pas de fibres recyclées - Certification : PEFC - Impact sur l’eau (P tôt) : 0.02 kg/tonne. Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.

94| SÉRIE LIMITÉE ATELIER BULK : L’IMPRESSION HAUTE COUTURE

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GRAND TÉMOIN

Philippe DE MAREILHAC directeur général de MARKET VALUE

© Market Value

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Il y a un peu plus d’un an, PHILIPPE DE MAREILHAC, directeur général de l’agence de design MARKET VALUE, prédisait que pour le secteur du retail « la crise ne changerait rien, qu’elle accélérerait tout ». Un an et une pandémie plus tard, qu’en est-il réellement ? À l’heure où les magasins rouvrent leurs portes, la crise a-t-elle effectivement bien joué ce rôle ? Quelles sont les tendances qui émergent ? Éléments de réponse avec l’intéressé. Propos recueillis par Cécile Jarry

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021


Dans une tribune publiée dans le magazine LSA en mai 2020, vous annonciez l’avènement du sans-contact, le boom du click & collect, le besoin d’humain, le goût croissant des consommateurs pour le shopping-loisir et une prise de conscience plus forte des défis écologiques à relever. « Des signaux faibles », que la crise devait transformer en tendances de fond. Vous aviez vu juste ? Oui, je crois que je n’ai pas raconté n’importe quoi (rires). Plus sérieusement, dans cette tribune, j’avais identifié cinq tendances qui, pour moi, allaient s’accélérer profondément avec la crise et qui aujourd’hui sont, de fait, en train de se développer. Commençons par l’une des plus évidentes : l’avènement du sanscontact. Il y a trois ans, quand Amazon Go a débarqué en France, il faisait figure d’ovni. On pensait que ça n’arriverait pas chez nous. Aujourd’hui, c’est en train de basculer dans tous les réseaux retail. Ce développement s’est fait indépendamment du Covid au départ, puisque l’objectif était de supprimer des éléments qui irritaient les consommateurs, comme l’attente en caisse. Mais la pandémie a donné un coup d’accélérateur évident au phénomène. Le deuxième sujet était le click & collect. Il n’y a plus de débat sur ce point. On l’a tous vécu et expérimenté de façon massive : il s’est imposé dans les usages. Le besoin d’humain est aussi devenu majeur, avec cette idée : moins de contact, mais plus de liens. Quand Apple a lancé, il y a quelques années, son offre Today@Apple, avec ses sessions de formation en magasin, on n’a pas pris la mesure du phénomène. Aujourd’hui, nous y sommes. Dans son magasin de Montparnasse, Monoprix vient d’ouvrir une plateforme citoyenne - la Place Publique - où clients, artisans et entrepreneurs peuvent se rencontrer. La notion de shopping-loisir préexistait elle aussi, mais la crise l’a confirmée. Il suffit de voir le monde qu’il y a dans les centres commerciaux en ce moment pour

comprendre que tout ne passera pas par le e-commerce. Enfin, le cinquième sujet sur lequel on a avancé, mais peut-être moins vite que sur les autres, c’est le défi écologique. On a beaucoup parlé de relocalisation, de local et d’écologie, mais je ne peux pas vous dire si la crise a accéléré les choses. Concernant l’écoconception des points de vente, qui est un sujet qui nous tient à cœur au sein de l’agence, les demandes restent encore timides. Le click & collect a été vécu comme une mesure d’urgence pour beaucoup d’enseignes, pour pallier les effets du confinement. Ce service va-t-il perdurer et s’imposer à tous après la crise ? Le click & collect, c’est la grande transformation à court terme que tout retailer doit intégrer. Pour ceux qui n’ont pas encore repensé cette étape de leur parcours client, c’est même une mesure d’urgence à prendre dans les 6-12 mois qui viennent. Le click & collect est encore trop souvent le parent pauvre dans les magasins, alors qu’il y a une explosion dans les usages. Il doit être pensé comme une expérience à part entière : ce n’est pas seulement un point de retrait où je viens récupérer mon produit. Il faut impérativement apporter de la valeur ajoutée, scénariser l’espace et proposer des services additionnels, comme la possibilité d’essayer les produits, de gérer les retours, voire de recycler les emballages.

« LE CLICK & COLLECT EST ENCORE TROP SOUVENT LE PARENT PAUVRE DANS LES MAGASINS, ALORS QU’IL Y A UNE EXPLOSION DANS LES USAGES »

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GRAND TÉMOIN

Philippe DE MAREILHAC directeur général de MARKET VALUE

L’avènement du « sans contact » et le retour de « l’humain » sont-ils compatibles ?

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Je pense qu’il faut remettre de l’humain dans la dimension services et conseils en magasin, et plus de technologie dans ce qui touche à ce que l’on appelle les “irritants” dans le domaine du retail, comme le paiement. Il ne se passe grand-chose en caisse. En revanche, le besoin de relations humaines au sein du magasin est réel. On est allé trop loin dans le libre-service et si cette crise a joué un rôle de révélateur, c’est aussi en mettant en lumière la nécessité de repenser le rôle des vendeurs en magasin. On s’aperçoit que le modèle de l’hyperconsommation qui consistait, pour faire court, à vendre du produit, du produit et encore du produit, est en train d’évoluer, avec un nouvel axe de développement davantage tourné vers les services. Des enseignes comme Darty ou Boulanger, qui vendaient du grille-pain et du frigo, se développent aujourd’hui en proposant de la réparation et des abonnements. C’est une variante du business model qui fera la différence avec l’achat online, qui certes va plus vite mais ne vous aide pas à connecter votre Box. Regardez la grande distribution. Il y a quelques années, c’était l’empire de la logistique : une cagette partait d’un entrepôt pour se retrouver dans un caddie, puis dans une voiture. Aujourd’hui, tout change, avec des scénarisations qui rappellent celles du commerce de détail, des comptoirs et des personnes à même de vous conseiller. Aujourd’hui, le défi pour les enseignes consiste à concilier une recherche d’efficacité souhaitée par le client et une quête de liens. Autrement dit, si on développe un service de click & collect sans y mettre de la valeur ajoutée et de l’humain, on passe à côté d’une opportunité business évidente et on ne va pas apporter une expérience satisfaisante à son client.

Le shopping est donc aussi un loisir... Oui, je pense que tout le monde a hâte de sortir des achats essentiels. C’est l’idée du magasin expérientiel, qui n’est pas nouvelle en soi, mais qui continue à faire son chemin dans les esprits, sous différentes formes. Avec la pandémie, les chaînes logistiques ont été désorganisées, ce qui a eu pour conséquence de réduire l’assortiment en magasin et comme vertu de montrer qu’on pouvait faire tout aussi bien avec moins de produits, en allouant quelques mètres carrés à un comptoir de click & collect ou un espace de réparation. On est en train de sortir de la consommation de masse. Demain, le magasin sera hybride, avec des ateliers créatifs comme chez Cultura, un service de réparation de smartphone comme chez Darty, des offres de seconde main comme chez Bocage ou Ikea. Les ateliers de fabrication sur place, pour incarner un savoir-faire ou une production locale, font aussi partie des bonnes pistes explorées par les enseignes. Visuellement, c’est beau et valorisant. Une sortie de crise entre adaptation et transformation ? La réponse dépend évidemment des secteurs, mais si on doit généraliser, il y a une adaptation hyper rapide à faire à court terme, notamment sur le click & collect et la place de l’humain. Sur le service, c’est une bascule du modèle économique qui est en train de s’opérer. Et puis, il y a une transformation à opérer sur le long terme, avec ce besoin essentiel d’expérience qui demande des réponses précises et personnalisées, éloignées du commerce de masse, avec un vrai design relationnel et des scénographies, le plus possible, durables !

« LE BESOIN D’EXPÉRIENCE DEMANDE DES RÉPONSES PRÉCISES ET PERSONNALISÉES, ÉLOIGNÉES DU COMMERCE DE MASSE » IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021



IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

WORKSPACE Le groupe L’Oréal a étendu l’emprise immobilière de son siège mondial à Clichy, avec un projet de rénovation et d’extension de 7000 m2. Pour la personnalisation des espaces de ce nouveau lieu, baptisé Le Loft, le groupe a fait appel à Muzéo. Vitrophanie, adhésifs, luminaire, toiles, logo métallique, artworks imprimés : toute l’expertise de l’entreprise a été mobilisée. Un projet de deux ans et demi, et près de 100 jours de travail en création et conseil pour l’équipe de Muzéo. Par Florent Zucca

MUZÉO PERSONNALISE

« LE LOFT » DE L’ORÉAL

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Installé à Clichy depuis 1928, L’Oréal est resté fidèle à la commune, y étendant toujours plus son emprise immobilière. Dernier projet en date : une extension de son siège mondial, avec un projet de rénovation et de construction, pour près de 7000 m2. Un site pilote, baptisé Le Loft, destiné à être déployé dans l’ensemble des rénovations et constructions du groupe à l’avenir. Pour incarner l’identité de L’Oréal au sein du Loft, le groupe français a fait appel à l’expertise et aux savoir-faire de Muzéo. Spécialiste de la reproduction d’œuvres d’art, cette entreprise du patrimoine vivant imagine, conçoit, réalise et installe des mises en scène d’espace uniques et personnalisées. Dans ses 2500 m2 d’ateliers à Montrouge, Muzéo emploie des graphistes, designers, iconographes, scénographes à la création, et des imprimeurs, tireurs d’art, ébénistes, encadreurs à la production. Connue pour son site BtoC, Muzéo travaille essentiellement sur de beaux projets en BtoB, pour les secteurs de l’hospitality et du tertiaire. Ainsi, plus de 1000 clients professionnels dans plus de 20 pays ont déjà signé un projet avec Muzéo. Parmi eux : des boutiques de luxe, les grandes chaînes hôtelières, ainsi que des grands noms du design comme Philippe Stark ou Jean-Philippe Nuel.

RÉINVENTER L’EXPÉRIENCE COLLABORATEUR

À Clichy, Muzéo a accompagné les équipes de l’Oréal dans la création d’un concept et d’une direction artistique capable de retranscrire les valeurs et la culture de l’entreprise. « L’identité

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de L’Oréal était en quelque sorte diluée par les quelque quarante marques du groupe. Il fallait, sur ce nouveau lieu, faire émerger L’Oréal, créer des marqueurs visuels, mais aussi repenser le lieu de travail, avec l’ambition d’incarner le nouveau positionnement du groupe, ainsi que les valeurs du programme RSE », explique Eric Angiboust, Pdg de Muzéo. Un projet de décoration de deux ans et demi, suivi du début à la fin par les équipes de Muzéo, de la mission de conseil à l’installation des artworks sur site, en passant par la création et la fabrication. « Bien sûr, nous sommes intégrateurs et nous réalisons donc tout en interne, mais nous vendons avant tout du contenu, notre savoir-faire créatif et artistique, donc du conseil », précise le dirigeant. Ainsi, la partie création et conseil a représenté près de 100 jours de travail (460 heures, sans compter la gestion de projet) pour l’équipe de Muzéo !

UNE MULTITUDE DE SAVOIR-FAIRE

Sur les cinq étages, thématisés, du nouveau bâtiment, Muzéo a fait étalage de son expertise et de ses savoir-faire : composition de murs de cadres avec des citations en adhésif échenillé, vitrophanie, adhésivage, création sur-mesure d’un luminaire personnalisé, installation de toile acoustique, toile enduite et toile tendue sur profilé, création d’un logo métallique, du papier peint et surtout pas moins de 225 artworks imprimés, issus de l’iconographie du groupe L’Oréal. Un travail qui aura nécessité un mois de production. Pour un résultat à la hauteur des attentes du leader mondial de la beauté.


© Florent Michel / 11h45 / L’Oréal Tous visuels © Alain Buu / L’Oréal

QUI FAIT QUOI ? Au sein du pôle Impression et Découpe de Muzéo : une EFI-Vutek GS 3250LX Pro, une HP Latex, des traceurs Epson et une table de découpe Zünd.

Maître d’ouvrage : L’Oréal Opérations Architecte : Lobjoy-Bouvier-Boisseau Architecture Architecte d’intérieur : Archimage Agence Décorateur : Design Studio Paysagiste : Neveux-Rouyer Paysagistes DPLG Artwork : Muzéo

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IDÉES À SUIVRE

SCÉNOGRAPHIE

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JCDECAUX HABILLE CARTIER Première boutique du joaillier, ouverte par Louis Cartier en 1899, l’établissement de la rue de la Paix, à Paris, fait l’objet d’un programme de rénovation ambitieux. Pour habiller l’édifice pendant la durée des travaux, la célèbre maison a fait appel aux équipes de JCDecaux Artvertising. Résultat : une incroyable scénographie qui aura nécessité un an de travail, mobilisé pas moins de 100 personnes et sollicité une multitude de savoir-faire. Par Florent Zucca

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© JCDecaux Artvertising

UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

En plein cœur du quartier de la joaillerie à Paris, l’hôtel particulier du 13 rue de la Paix héberge depuis 1899 la plus ancienne boutique de la Maison Cartier. Créée par Louis Cartier en personne, l’établissement iconique du joaillier français est aujourd’hui entré dans une phase de rénovation ambitieuse. Mais la marque a saisi l’occasion de ces travaux d’envergure pour mener une prise de parole originale, en s’adressant autrement à ses clients, aussi bien qu’aux passants de la rue de la Paix. Pour ce faire, la Maison Cartier a fait appel aux services de JCDecaux Artvertising, spécialiste de la scénographie urbaine, afin de créer un spectaculaire habillage de chantier, qui soit à la fois une expérience éphémère poétique. Il aura fallu près d’un an et pas moins de 100 personnes pour imaginer, concevoir et réaliser cette impressionnante scénographie, sur site et en atelier. Une multitude de métiers et savoir-faire ont été impliqués dans le projet. Architectes, artistes, scénographes, imprimeurs, ingénieurs, alpinistes, maquettistes, sculpteurs, ferronniers d’art, peintres ou encore électriciens ont été mobilisés sur ce dispositif composé, entre autres, d’une palissade habillée d’huisseries en bois peintes en noir, d’un espace de déambulation de plus de 25 mètres de haut et de trois vitrines animées et mises en lumière.


© JCDecaux Artvertising

© JCDecaux Artvertising © JCDecaux Artvertising

I 11 UNE DÉMARCHE ÉCO-RESPONSABLE

Pour rester ancré dans l’histoire de Cartier, tous les habillages reprennent les détails de la façade de l’hôtel particulier, auxquels ont été adjoints des décors exceptionnels, dont un claustra monumental doré reprenant le monogramme Cartier dans l’esprit d’un moucharabieh, ou encore un passage couvert immersif entraînant les passants dans l’univers de la marque. Il aura fallu moins de dix jours aux équipes de JCDecaux et ses sous-traitants pour installer l’habillage. Une véritable prouesse technique, qui s’inscrit dans le cadre d’une démarche éco-responsable. En effet, à l’issue du chantier, tous les décors seront intégralement reconditionnés ou recyclés. Une démarche qui fait écho au lancement d’Empreinte 360, le premier calculateur d’empreinte environnementale, économique et sociale des campagnes affichées sur les médias JCDecaux. Le calculateur, qui sera disponible à partir de l’automne prochain, s’appliquera aux dispositifs OOH et DOOH (abribus, mupi, mâts drapeaux, kiosques, mobiliers urbains rétroéclairés, colonnes, digital urbain et en aéroport, toiles événementielles). La mesure d’impact intègrera toutes les étapes de la diffusion d’une campagne, une fois celle-ci confiée à JCDecaux : de l’élaboration des réseaux jusqu’au désaffichage, en passant par l’impression, l’expédition et l’affichage.

LE PROJET EN DÉTAIL - Une toile de plus de 500 m² habillant le passage couvert - 28 fenêtres décoratives sur-mesure, comprenant chacune un encadrement couleur pierre, un balcon, un garde-corps « monogramme » en acier doré et un store rouge aux couleurs de la marque - 3 rangées de corniches fidèles à la façade - Plus de 400 m² de panneaux façon marbre, pour reproduire la boutique en trompe-l’œil - 3 vitrines décoratives animées et mises en lumière - Plus de 50 éléments de décors faits main, incluant des haut-de-colonnes, écussons, bas-de-colonnes, logos et autres surfaces d’expression - Une rangée de lanternes d’époque pour sublimer l’immersion historique - 4 caissons rétroéclairés, afin d’orienter, de nuit, les clients de la marque - La reproduction intégrale de la porte iconique du 13 rue de la Paix, avec ses nombreux détails - Près de 150 mètres d’huisseries en bois peintes en noir, pour sublimer la palissade


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

MARCHÉ PUBLICITAIRE

L’ESPOIR EN 2021, APRÈS UN EXERCICE 2020 INÉDIT

2020, annus horribilis pour les investissements publicitaires. Selon le Baromètre unifié du marché publicitaire (BUMP), les dépenses se sont contractées de 21,6 % l’année dernière. Mais l’optimisme est de mise pour 2021. Par Bertrand Genevi

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Le bilan est sans surprise. Élaboré par l’Institut de Recherches et d’Études Publicitaires (IREP), Kantar et France Pub, le Baromètre unifié du marché publicitaire (BUMP) dévoile une chute inédite des investissements en 2020. La crise sanitaire a chamboulé toutes les prévisions et, avec un marché évalué à 26,49 milliards d’euros, la régression des dépenses publicitaires se monte à près de 22 % (quand, sur la même période, le PIB de la France n’a perdu « que » 8,3 %). Une contraction record depuis la création du BUMP il y a 25 ans.

LE DIGITAL SURNAGE

Télévision (-11 %), radio (-12,7 %), presse (-23,7 %) : les médias historiques ont tous enregistré une baisse majeure d’investissements publicitaires. Mais c’est bien la publicité extérieure qui a connu l’année la plus compliquée, avec un repli de -31 %. Le gel de l’activité économique, la baisse de la mobilité et la fermeture des centres commerciaux lors du premier confinement ont brisé le bel élan de ce média (+3,6 % de croissance en 2019). Sur le segment spécifique du DOOH (Digital Out-OfHome), la baisse d’investissement s’établit à -41,9 %, alors que la nouvelle star des médias progressait de 20,5 % en 2019. Seule la publicité digitale surnage au sein de ce marasme quasigénéralisé. Mais si le support a bénéficié, en pleine pandémie, de transferts de budgets initialement prévus sur d’autres médias, nous sommes très loin du raz-de-marée (+0,5 %).

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021

En matière d’annonceurs, la distribution reste le secteur le plus investi, malgré une baisse de -13 % des dépenses publicitaires. Les services, boostés par la livraison, et les télécoms, poussés par l’explosion de la vidéo à la demande, se distinguent par une croissance respective de +2 % et +4 %. E. Leclerc, Renault et Intermarché composent le podium des plus gros annonceurs en 2020.

PLUS FORT QUE LE PIB EN 2021

En revanche, l’exercice 2021 pourrait offrir des perspectives un peu plus réjouissantes. En effet, si le marché publicitaire a surréagi à la crise en 2020, il pourrait a contrario se relever plus vite que le PIB du pays cette année. En effet, le BUMP table sur une croissance des investissements publicitaires des annonceurs français de 13,2 % en 2021, quand dans le même temps, la Banque de France envisage une progression de 5,5 % pour l’indicateur phare de la santé économique du pays. Si ces prévisions se révèlent exactes, la moitié des pertes enregistrées en 2020 seraient alors rattrapées. Les chiffres du BUMP pour le 1er trimestre 2021, qui viennent d’être publiés, confirment d’ailleurs l’amorce timide d’une reprise, avec des recettes nettes publicitaires totales qui s’affichent en légère progression de +0,9 % par rapport au 1er trimestre 2020. Dans les médias print, les imprimés sans adresse montrent même une hausse de +2,3 % par rapport au T1 2020.


Marché 2020 de la communication

26,49

- 21,6 %

milliards €

vs 2019

Autres médias : - 30,8 %

Digital : 0,5 % Display Search Emailing MPN*

6,8 Mds €

* Médias Propriétaires Numériques

Marketing Direct Annuaire Promotions & PLV Parrainage Mécénat Foires, Expositions Relations publiques

Médias historiques : - 19,5 % Presse TV Radio Affichage Cinéma

12,8 Mds €

6,9 Mds €

Prévisions 2021

+ 13,2 % vs 2020

Digital :

Médias historiques : 7,4 Mds €

I I 13

7,8 Mds €

+ 14,7 % vs 2020 + 15,2 % vs 2019

+ 8,8 % vs 2020 - 12,5 % vs 2019

Autres médias :

14,7 Mds €

+ 14,7 % vs 2020 - 20,6 % vs 2019

#bump2020

- 11,3 % vs 2019


IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

PACKAGING

PAC-MAN, UN JEU À DÉVORER CHEZ Le « rétro-gaming » est en vogue. La marque Pizza Hut l’a bien compris, en proposant à ses clients américains de jouer à Pac-Man en réalité augmentée, via ses boîtes à pizza. Une opération qui mêle délicieusement nostalgie et modernité. Par Bertrand Genevi

© Pizza Pizza

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La légende veut que Tōru Iwatani, le créateur japonais du jeu vidéo Pac-Man, mangeait une pizza lorsqu’il eut l’idée d’un personnage engloutissant des gommes au sein d’un labyrinthe. Quarante ans plus tard, Pizza Hut s’empare du mythe et lance une campagne de communication aux Etats-Unis sur le thème de Pac-Man, en association avec l’agence de publicité GSD&M. La forme carrée des boîtes à pizza se prête à une reproduction fidèle du terrain de jeu de Pac-Man. Des cartons imprimés du labyrinthe iconique sont ainsi proposés en série limitée aux consommateurs américains. Pour les heureux élus, la partie en réalité augmentée peut commencer : un simple scan du QR Code intégré au carton suffit. Celui-ci renvoie vers un site mobile qui permet aux personnages du jeu d’apparaître en 3D dans la cuisine ou dans le salon. De quoi se divertir le temps de manger une pizza. Pour

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021

© Pizza Hut

PIZZA HUT

pimenter le tout, un concours accompagne le lancement du jeu. En partageant leur score sur Twitter, les gamers les plus aguerris peuvent gagner une véritable borne d’arcade Pac-Man personnalisée.

LE PACKAGING ÉVÉNEMENTIEL DANS L’AIR DU TEMPS

Cette opération marketing s’inscrit dans le concept de « Newstalgia » (néologisme couplant les mots new et nostalgia) développé par Pizza Hut. La marque remet au goût du jour des éléments emblématiques qui faisaient le charme de ses restaurants dans les années 1980 et qui séduisaient les parents comme les enfants : des tasses rouges, des lampes de style Tiffany, des bornes de jeux d’arcade… Toute une expérience client recréée ces dernières années, notamment grâce aux nouvelles technologies. Pizza Hut n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai. En 2017, au Royaume-Uni, la marque avait transformé son packaging en platines DJ, connectées à un ordinateur ou un smartphone par Bluetooth. Une prouesse rendue possible grâce à une encre conductrice développée par Novalia, spécialiste britannique des technologies phygitales. Mais la tendance créée par Pizza Hut a aiguisé l’appétit de ses concurrents, qui donnent à leur tour vie aux cartons d’emballage. Citons par exemple la chaîne canadienne Pizza Pizza qui, grâce à un découpage et un assemblage astucieux, a transformé sa boîte en terrain de basketball miniature à l’effigie de la franchise NBA des Toronto Raptors.


CONCOURS

XEROX

CREATIVE AWARDS :

PRINT & MORE ! Packaging, marketing direct, communication promotionnelle et même livres et produits photo : faites la démonstration de vos savoir-faire et de l’impact du print en participant à la deuxième édition des Xerox Creative Awards. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 1er septembre. Un évènement dont votre magazine IC Le Mag est partenaire. Avec son concours des Creative Awards, qui permet aux participants de s’emparer des capacités d’impression et d’ennoblissement numériques de Xerox, le constructeur offre un espace de liberté à tous ceux - designers, graphistes, étudiants, imprimeurs qui souhaitent repousser les limites de leur créativité. L’événement est devenu un espace d’expression incontournable pour tous les professionnels qui croient en l’avenir du print. Côté pile, le concours vous invite à découvrir tout le potentiel de l’impression numérique made in Xerox. Côté face, c’est une invitation à valoriser le print sous toutes ses formes.

UN ACCOMPAGNEMENT CRÉATIF

Pour ce concours, Xerox met à la disposition de ses participants - sur la page officielle des Creative Awards des ressources créatives et innovantes pour les aider à concevoir des projets « out of the box » : des vidéos pour s’inspirer et découvrir les possibilités offertes par les solutions d’impression numérique, des témoignages de designers, des guides de conception, des tutoriels vidéo pour créer des effets d’ennoblissement et une liste d’ateliers de production partenaires pour réaliser son projet. Le concours, qui s’étend jusqu’au 1er septembre prochain, est d’ores et déjà ouvert. Il se concentre sur cinq catégories de créations : Livre, Produits Photo & Carterie, Marketing direct, Packaging et Communication promotionnelle. Découvrez les conditions de participation, les ressources mises à disposition et les prix mis en jeu sur le site lemag-ic.fr et sur la page internet officielle des Xerox Creative Awards.


EN VUE

Créée fin 2020, LES STORISTES entend bousculer un marché du store où le phénomène de la personnalisation reste encore très peu développé. En associant les qualités bioclimatiques des toiles solaires aux capacités de personnalisation de l’impression numérique, la jeune société veut transformer une problématique technique en un vecteur d’expérience de marque. Show devant ! Par Cécile Jarry

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LE STORE CLIMATIQUE PERSONNALISABLE SORT DE L’OMBRE

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021


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n bon bol d’air et un sacré coup de jeune. Nouvelle venue sur le marché de la protection solaire, la jeune PME Les Storistes, créée fin 2020 près de Lyon par un trio d’experts, entend bien bousculer un marché du store resté jusqu’ici quelque peu atone. Son idée : lier les atouts climatiques du produit à une approche résolument esthétique. Comme le résume très bien son directeur associé, Thibault Raudet : « Les Storistes ont pour objectif de transformer une problématique en un vecteur d’expérience de marque ».

UNE RÉPONSE TECHNIQUE ET ESTHÉTIQUE

La problématique, c’est la protection solaire. Une donnée bien connue et maîtrisée par tous les acteurs du marché, où les toiles de stores sont utilisées pour diminuer fortement l’éblouissement, bloquer le rayonnement direct du soleil et faire baisser la température, afin de pouvoir profiter d’un intérieur lumineux, sans souffrir de la chaleur. « On parle d’une réduction de l’ordre de 10°C », précise Thibault

I I 17 Raudet. En faire un vecteur d’expérience de marque, en revanche, représente une véritable avancée sur ce marché où la couleur unie reste globalement la règle, avec du vert bouteille pour les terrasses de café et des tons crème ou gris pour les bureaux. « Les progrès de l’impression numérique nous ont ouvert la voie. On le sait, la personnalisation est aujourd’hui une attente forte des marques, comme des consommateurs. Le store n’avait pas encore fait sa mue dans ce domaine. Notre projet entend donc répondre à ce besoin de personnalisation des espaces, tout en apportant une réponse technique aux problématiques de l’habitat », précise Thibault Raudet.

« NOTRE PROJET ENTEND RÉPONDRE AU BESOIN DE PERSONNALISATION DES ESPACES, TOUT EN APPORTANT UNE RÉPONSE TECHNIQUE AUX PROBLÉMATIQUES DE L’HABITAT » Thibault RAUDET, directeur associé des Storistes


EN VUE LE STORE CLIMATIQUE PERSONNALISABLE SORT DE L’OMBRE

« LES PROGRÈS DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE NOUS ONT OUVERT LA VOIE »

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Thibault RAUDET, directeur associé des Storistes

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Les techniques pour personnaliser un store se résumaient jusqu’ici à faire du pochoir, du transfert, voire de la peinture, limitant ainsi les possibilités. Avec l’impression numérique en revanche, tout devient possible ou presque.

LE PRINT : POINT CLÉ DE LA VALEUR

Les techniques pour personnaliser un store se résumaient jusqu’ici à faire du pochoir ou du transfert, voire utiliser de la peinture, ce qui limitait quelque peu les possibilités. Avec l’impression numérique en revanche, tout devient possible ou presque. « Le print est le point clé de la valeur de notre produit, car il permet d’aller là où personne n’est encore allé », confirme Thibault Raudet. Et d’imaginer un store de magasin dont la couleur est raccord avec celle de son enseigne, des terrasses de café qui changent de décor au fil des saisons, etc. Pour aider le marché à passer le cap, Les Storistes ont développé leurs propres collections de stores imprimés. Ils se sont rapprochés pour cela de designers et d’artistes, qui ont composé pour eux des imprimés uniques et dans l’air du temps, à raison d’une nouvelle gamme par saison.

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UN TRIO D’EXPERTS

Derrière l’aventure des Storistes, on retrouve trois hommes, dont l’expertise dans le secteur des industries graphiques n’est plus à démontrer : Serge Raudet, créateur et Pdg de la société EPS, spécialiste du post-print depuis plus de 25 ans, Jérôme Beuret, dirigeant de Mark Bric Display France, et Thibault Raudet, à l’initiative du projet et actif sur les marchés de l’impression numérique depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont créé l’entité TSJ Structures, qui est la cheville ouvrière des Storistes. « Avec TSJ Structures, nous maîtrisons toutes les étapes d’un projet : de la configuration des stores en ligne à leur impression, en passant par l’achat des structures et des moteurs, et jusqu’à la pose des projets, précise le directeur associé. Nous sommes également en mesure d’accompagner imprimeurs et enseignistes dans la mise en place de cette offre auprès de leurs propres clients ». Revendeurs, marques, collectivités, etc. : l’écosystème tissé par les trois hommes permet aujourd’hui de répondre à toutes les configurations possibles.


PUBLI REPORTAGE

Xerox accompagne Inneo Solutions dans l’impression personnalisée Implantée dans le Grand Est, Inneo Solutions est progressivement passée de l’éditique traditionnelle à l’impression personnalisée qui représente aujourd’hui 85 % de son activité. Un renouvellement du parc était donc nécessaire pour suivre cette évolution vers les données variables. Bernard Dossmann, Directeur Général d’Inneo Solutions, nous explique les raisons de son choix : «L’objectif était de pouvoir produire en volume avec une très haute qualité et une flexibilité maximale quant aux supports, pour pouvoir intervenir sur un maximum de projets sans avoir recours à des prestataires tiers. Le choix s’est donc porté sur des Xerox® Iridesse® pour remplacer les Xerox® Versant® antérieures, afin d’apporter une qualité égale, voire supérieure, à l’offset et un traitement de la donnée variable, impérative pour les impressions personnalisées, avec la possibilité de proposer de nouveaux embellissements comme le blanc, le fluo ou l’argenté. Aujourd’hui, nous pouvons produire 100 à 150 000 feuilles par jour sur ces machines sans aucune gâche. L’intégration des nouvelles presses dans le parc fut très facile grâce au très bon accompagnement et aux formations adéquates de Xerox®.

Comment Inneo Solutions adresse-t-elle de nouveaux marchés ? Les Xerox® Iridesse® nous ont fait monter en gamme et nous ont permis de diversifier notre offre de services, aborder de nouveaux marchés comme les agences de communication ou l’emballage. Nous servons également des clients dans le domaine de la signalétique et des expositions. Du coup, nous avons créé une cellule graphisme/ photocomposition en interne pour mieux répondre à ces besoins. En complément, le logiciel de communication multicanal Xerox XMPie® a également été installé. Il conjugue imprimé, web et SMS vers le consommateur et permet de sortir de l’impression de masse pour imprimer juste et bien, afin de réduire les déchets. ®

Et comme ce sont des machines connectées, nous pouvons les faire tourner sans présence humaine, en particulier la nuit, avec une fiabilité totale. Cela apporte un plus grand confort de travail à nos équipes qui ne sont plus obligées de rester sur site. Mais le résultat le plus probant, c’est notre chiffre d’affaires, en progression constante grâce à ces investissements. Malgré la pandémie et le retrait de certains de nos clients, nous avons fait aussi bien en 2020 que l’année précédente. Et nous pouvons enfin offrir le service global que j’avais en tête en lançant l’entreprise il y a des années.»

Bernard DOSSMANN DG Inneo Solutions inneo-solutions.com

« Les clients veulent se démarquer avec des produits à valeur ajoutée et ils ont compris que la qualité avait un prix. La Xerox® Iridesse® nous permet d’adresser de nouveaux marchés en maîtrisant nos coûts pour soutenir le développement d’Inneo Solutions malgré un contexte difficile »

Relevez le défi des Xerox Creative Awards 2021 ! Rendez-vous sur : www.xerox.fr/creative-awards Iridesse®


DOSSIER

Cette campagne d’affichage grand format pour easyJet, installée à Bordeaux en 2019, a été conçue par l’agence Buzzman et mise en scène par LightAir. La toile imprimée, dont le message se reflète (et se lit) dans le miroir d’eau, a remporté le Grand Prix de la Communication Extérieure et suscité 4,9 millions d’impressions sur Twitter.

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DOSSIER

AFFICHAGE & ENSEIGNE

Com munication outdoor : le chant du sign ?

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© LightAir

Des panneaux publicitaires moins nombreux et moins grands, des enseignes lumineuses plus économes en énergie… La réglementation en matière de communication visuelle extérieure - à l’image du projet de loi Climat et Résilience - tend à limiter toujours plus ces dispositifs, qu’ils soient imprimés ou digitaux. Et, à cette logique réglementaire, s’ajoute aussi la pression citoyenne qui appelle à plus de beauté dans la ville. Quel avenir pour « le plus vieux média du monde », dans un cadre aussi contraint ? Bien décidés à ne pas disparaître au nom de la défense de l’environnement, mais plutôt à y prendre leur part, nombre d’acteurs de ce secteur n’ont pas attendu les récents débats pour agir et faire évoluer leurs pratiques. Par Céline Collot


DOSSIER AFFICHAGE & ENSEIGNE COMMUNICATION OUTDOOR : LE CHANT DU SIGN ?

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onfinements, couvre-feu, magasins et centres commerciaux fermés, rues désertées… Après une année 2020 qui a fait figure de séisme économique pour une grande partie des commerçants, mais aussi pour les régies publicitaires et autres professionnels de l’affichage extérieur, une partie du projet de loi « Climat et Résilience » (adopté en première lecture le 4 mai par l’Assemblée nationale, après trois semaines de débat, ndlr) a provoqué colère et incompréhension. En cause : l’article 7, qui donne la possibilité aux maires, à travers leur Règlement local de publicité (RLP), d’encadrer les publicités et enseignes lumineuses situées à l’intérieur des vitrines, « lorsqu’elles sont visibles depuis une voie ouverte au public ». L’article incriminé a provoqué une levée de bouclier des fédérations de commerçants, qui y voient une atteinte à leur liberté d’entreprendre et à leur droit de propriété. Du côté des professionnels de l’affichage digital, même réaction. « Il est difficile de se voir stigmatisé en pleine pandémie, alors que nous sommes justement le média le plus durement touché par cette crise, confiait, dans nos colonnes en mars dernier, Sébastien Romelot, Pdg de Phenix Groupe, opérateur de réseaux d’affichage traditionnel et d’écrans digitaux. L’impact environnemental du DOOH n’est clairement pas celui que l’on voudrait nous faire croire ». Le dirigeant s’appuyait notamment sur une étude publiée fin 2020 par le cabinet KPMG, montrant que les vitrines digitales et le Digital-Out-of-Home (DOOH) ne représentent que 0,4 % de la consommation énergétique du secteur des technologies de l’information et de la communication. De plus, rapportée à son poids économique et à son impact en termes de visibilité, une vitrine digitale serait trois à quatre fois moins énergivore qu’une publicité sur internet.

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DES RÈGLES LOCALES QUI POURRAIENT SE DURCIR. Alors, pas si polluant

que ça l’affichage numérique ? Tout dépend, bien sûr, avec quoi on le compare, mais aussi de quelle pollution l’on parle. Certainement moins énergivore que la publicité en ligne, un panneau digital l’est en revanche plus qu’une simple affiche imprimée. De plus, si le DOOH est dans le viseur de la loi Climat et Résilience, c’est aussi pour son impact en termes de pollution visuelle. Ainsi, malgré une forte mobilisation, l’article 7 a été adopté début avril avec, néanmoins, quelques aménagements. « La prescription de l’emplacement a été supprimée. Autrement dit, on a échappé à l’interdiction pure et simple des dispositifs lumineux dans les vitrines au bon vouloir des maires. En revanche, ceux-ci pourront inscrire dans leurs règlements locaux des prescriptions en matière de surface, de hauteur, de consommation énergétique, de prévention des nuisances lumineuses, ainsi que des horaires d’extinction, explique Julia Nojac, présidente de e-Visions, le syndicat professionnel de la communication visuelle. Hormis sur ce dernier point, on est dans le flou. Tant qu’il n’y aura pas de seuils définis, pour la consommation énergétique par exemple, cela va être très compliqué, pour les commerçants bien sûr, pour nous professionnels de la communication visuelle, mais aussi pour les collectivités elles-mêmes, qui ne sont pas toutes armées pareillement pour faire la “police” de la publicité ». En effet, en ligne de mire, il y a les RLP, en cours de révision dans plusieurs municipalités et métropoles françaises, sans compter les plus petites mairies, qui se voient confier cette responsabilité autrefois dévolue aux préfets (article 6 de la loi Climat et Résilience, également adopté début avril). Dès lors, le débat parlementaire fournit un argument supplémentaire aux villes qui veulent changer leur rapport à la publicité.


DOSSIER

« CE N’EST PAS TANT LE NOMBRE DE PANNEAUX D’AFFICHAGE QUI IMPORTE, MAIS CE QU’ON MET DEDANS ET LA FAÇON DONT ON LES EXPLOITE » Jean-François CURTIL, Pdg d’Exterion Media France

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Affichage et enseigne :

que dit la loi ?

Restrictions de quantité, d’emplacement, de taille... En matière de communication extérieure, c’est le code de l’environnement qui pose le cadre général, auquel s’ajoutent des contraintes spécifiques qui découlent des RLP (règlement local de publicité). « D’un secteur géographique à l’autre, on ne travaille pas de la même façon. Certains matériaux ou certaines technologies sont parfois bannis et, au sein d’une même ville, il peut y avoir plusieurs zones ayant chacune des règles différentes », indique Julia Nojac, présidente du syndicat e-Visions et de la société Nojac Enseignes. Pour les professionnels de la communication visuelle, vendre une enseigne ou un dispositif d’affichage implique donc de bien connaître les usages locaux, puisqu’en amont de l’exécution, c’est à eux qu’il revient de gérer les demandes d’autorisations administratives. Par ailleurs, il y a le cas particulier des monuments historiques ou classés, qui dépendent du code du patrimoine. Celui-ci s’impose aux municipalités pour autoriser la publicité sur les habillages de chantier, afin de financer les travaux de rénovation de ces bâtiments.


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Parmi elles, la métropole de Lyon s’affiche parmi les plus radicales. Son RLP, qui sera voté à l’été 2022, prévoit une réduction drastique du nombre et de la taille des dispositifs publicitaires, l’interdiction de tout écran numérique, l’extinction des enseignes dès la fermeture des magasins et celle des publicités lumineuses dès 22h. Le projet va même jusqu’à annoncer la résiliation de contrats passés avec de grands annonceurs privés.

LA RÉPONSE DES PROFESSIONNELS.

Dans ce contexte de pression réglementaire accrue, les professionnels de l’affichage et de l’enseigne expriment leur mécontentement, mais tiennent aussi à être constructifs, au service d’une conception plus écoresponsable de leur activité. Depuis plusieurs années déjà, e-Visions a pris à bras de corps les questions environnementales. Parmi les démarches entreprises par sa commission environnement, il y a par exemple le partenariat avec Ecosystem

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pour le recyclage des néons et des enseignes. Sa présidente, Julia Nojac, souligne aussi à quel point les évolutions technologiques font sans cesse progresser la trajectoire carbone de tout un secteur : les LEDs, moins énergivores, l’impression numérique avec des encres sans solvants, les enseignes fonctionnant à l’énergie photovoltaïque ou encore la découpe assistée par ordinateur qui réduit considérablement le gaspillage de matière. « C’est une somme de petits éléments dont l’impact global, à l'échelle de la profession, et sur la durée, est loin d’être négligeable », estime la dirigeante. D’autres rappellent que, de tous les médias, l’affichage est celui qui s’est déjà le plus adapté à la contrainte environnementale. « Nos détracteurs pensent que pour vivre mieux, il faut moins de panneaux, et que l’impact d’un panneau sur l’environnement est proportionnel à sa surface », résume Jean-François Curtil, Pdg d’Exterion Média France.

Exterion Media appelle à une communication extérieure faisant la part belle à la proximité, la responsabilité et la solidarité, comme ici pour cette campagne de la marque Nespresso.



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À Lyon, où l’exécutif a décidé de baisser l’éclairage public de 22h à 5h pour créer une « trame noire » dans certains quartiers, LightAir met en veille ses affichages grand format sur échafaudage. Grâce à des projecteurs LED à faible consommation électrique, programmés pour s’éteindre automatiquement, les campagnes restent suffisamment visibles, tout en respectant ce nouveau règlement.

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À rebours de cette vision purement quantitative, il rétorque que la dédensification publicitaire en France ne date pas d’hier - le nombre de panneaux a été divisé par deux en 20 ans - et qu’aujourd’hui, les enjeux sont ailleurs pour transformer durablement le secteur. « Ce n’est pas tant le nombre de panneaux qui importe, mais ce qu’on met dedans et la façon dont on les exploite. Pourquoi ne pas obliger les afficheurs à se fournir intégralement en énergie verte, à nettoyer tous leurs mobiliers à l’eau pure, sans produit chimique, à éclairer uniquement à la LED, à équiper leurs déroulants de moteurs basse tension ou encore à ne plus diffuser de publicité pour des produits polluants ? Voilà des contraintes qui seraient bien plus efficaces pour réduire durablement notre empreinte carbone », assure Jean-François Curtil.

L’INNOVATION PAR LA CONTRAINTE.

En matière de surface des panneaux, la Pdg d’Exterion Média France pointe aussi le coût environnemental de la transformation du parc actuel : « Il y a en France quelque 30 000 panneaux de 12 m2 : les remplacer par des 8 m2, c’est un non-sens écologique ». À l’appui, il cite le rapport du cabinet d’audit Riposte Verte, qui a analysé, à la demande du SNPE (Syndicat National de la Publicité Extérieure), le bilan carbone d’une telle transformation. Résultat : « L’équivalent des émissions de gaz à effet de serre de 90 000 vols aller-retour Paris-NewYork ou de 26 100 tours du monde en avion » ! Très actif au sein du SNPE, Jean-François Curtil interpelle régulièrement les élus sur ce thème et souhaite recentrer les débats sur le contenu, appelant à une communication extérieure faisant la part belle à la proximité,

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la responsabilité et la solidarité. « Il n’y aura pas de transformation gratuite : nous sommes prêts à investir pour faire mieux, mais pas pour disparaître purement et simplement ». Prêt à s’engager et à aller plus loin, Julien Aguettant, directeur du développement chez LightAir, acteur de la communication très grand format basé à Lyon, l’est également. Regrettant le durcissement réglementaire attendu dans sa ville et le manque de concertation, il constate aussi, paradoxalement, l’effet vertueux de la contrainte. « Cela va nous pousser à innover encore plus pour continuer notre business. C’est très stimulant au final, mais il faut nous laisser plus de temps. À notre niveau, nous sommes engagés dans une démarche qualité et RSE, qui implique aussi des engagements de nos fournisseurs et partenaires, mais nous n’imposons rien que


DOSSIER

© LightAir

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nous ne soyons capables de nous appliquer à nous-mêmes, c’est une règle ! D’ailleurs, toute la filière est concernée : les fabricants d’imprimantes, d’encres, de supports… Les vraies innovations ne pourront émerger que si tout le monde s’y met », explique-t-il. De plus, le futur RLP de la métropole lyonnaise pourrait interdire les publicités sur bâches de chantier (hors monuments classés), dont LightAir est l’un des spécialistes, avec des réalisations monumentales partout en France. « Une toile imprimée, à 80 % décorative, serait interdite, c’est en tout cas ce que m’a rapporté l’élu en charge de cette question à la métropole. Dommage, car c’est quand même plus esthétique et valorisant qu’un échafaudage, qui plus est dans la ville mondialement connue pour ses murs peints », se défend Julien Aguettant.

« TOUTE LA FILIÈRE EST CONCERNÉE : LES FABRICANTS D’IMPRIMANTES, D’ENCRES, DE SUPPORTS… LES VRAIES INNOVATIONS NE POURRONT ÉMERGER QUE SI TOUT LE MONDE S’Y MET » Julien AGUETTANT, directeur du développement chez LightAir


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À Paris, Prismaflex a déployé 160 journaux électroniques d’information (JEI) à la sortie des bouches de métro, pour communiquer en direction des usagers en temps réel.

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(RÉ)CONCILIER COMMUNICATION OUTDOOR ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT. Ainsi visé au nom de l’urgence

climatique et de la lutte contre la pollution visuelle, le secteur de la communication extérieure n’a d’autre choix que de se réinventer. La première réponse à ces enjeux se joue au niveau des supports et solutions techniques utilisés, à tout ce qui peut servir d’alternative aux matériaux et dispositifs les plus décriés en raison de leur impact environnemental. En la matière, le fabricant de panneaux analogiques et digitaux Prismaflex a frappé un grand coup en 2014 avec Bluetech, un panneau statique et rétroéclairé, fonctionnant uniquement à l’énergie solaire. Et malgré l’échec relatif du produit, le département R&D de Prismaflex a continué d’explorer cette voie prometteuse (voir interview page 30).

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Preuve que l’innovation n’est pas qu’affaire de nouvelles technologies, Prismaflex a aussi mis au point le Cristal Kit, un système breveté d’affichage qui permet de hisser très simplement son affiche imprimée sous la vitre souple d’un panneau mural ou portatif. Un système plus vertueux, car sans colle. Ainsi, la façade reste propre et l’affiche recyclable avec les déchets papier. De plus, elle offre une meilleure conservation (jusqu’à huit semaines, contre quatre à six semaines pour un affichage colle classique), ce qui évite d’avoir recours à des réaffichages d’entretien. Imprimée sur toile Polytex, l’affiche peut même être réutilisée sur la durée, en alternance avec des campagnes éphémères. Autre intérêt du Cristal Kit : il ne nécessite pas l’intervention d’un poseur professionnel, y compris pour des panneaux avec un hors-sol important.



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Trois questions à

Pierre-Henry Bassouls, Pdg de PRISMAFLEX Quel bilan tirez-vous de Bluetech, premier panneau 100 % autonome en énergie ? C’est une prouesse technique d’avoir mis au point un panneau déroulant rétroéclairé autonome en énergie. Mais à l’arrivée, son prix de vente s’est révélé dissuasif. Peu de donneurs d’ordres, régies publicitaires ou villes, ont fait le choix d’investir dans cette solution vertueuse. Suite à ce relatif échec commercial, nous avons développé une version simplifiée, soit un panneau analogique de 2 m2 qui s’éclaire avec une casquette photovoltaïque. Il rencontre pas mal de succès en Afrique, dans des pays où il est parfois compliqué d’avoir une connexion électrique fiable. Nous proposons aussi des kits solaires pour le Trivision, un panneau motorisé avec trois images en alternance. En revanche, le solaire n’est pas envisageable pour alimenter des panneaux digitaux dont la consommation instantanée est bien supérieure. Or, c’est clairement dans le digital que se dessine l’avenir de notre activité : il a représenté environ 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, contre 6 dans l’analogique, sur un volume global de 26 millions d’euros.

Quelles seront les prochains développements technologiques ?

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La résolution des panneaux LED progresse en permanence. Actuellement, nous commercialisons des panneaux avec un pitch de 2,9 mm, alors que nous étions encore entre 4 et 6 mm il y a cinq ans. Plus de finesse et de moins en moins de consommation : dans quelques semaines, nous lançons la série Gold, qui permettra une réduction de 15 % de la consommation électrique moyenne grâce à l’optimisation des drivers qui s’éteignent lors d’une image noire et à un abaissement de la tension nominale de 4,2 à 3,8V. Nous veillons aussi tout particulièrement à gérer l’agressivité lumineuse : ces panneaux atteignent 200 à 300 NIT (unité de mesure de la luminance, ndlr) la nuit contre 6 000 à 7 000 en journée.

Que répondez-vous à ceux qui dénoncent l’impact environnemental du DOOH ? Le digital offre de tels avantages par rapport à l’analogique en termes d’instantanéité qu’il serait dommage de s’en passer. Nous avons pris l’initiative de réaliser avec Bureau Veritas, pour la Ville de Paris, un comparatif de l’empreinte environnementale d’un panneau digital LED et d’un panneau déroulant de même format. Intrinsèquement, le premier consomme plus d’énergie (9 kWh par jour contre 2,6), mais l’analyse du cycle de vie sur sept ans révèle que le bilan carbone n’est que 50 % supérieur pour le panneau digital, avec une capacité de diffusion bien supérieure, ce qui démontre tout l’intérêt d'analyser les choses dans leur contexte d’utilisation. Si on remplaçait les 1600 panneaux déroulants de 2 m2 de la capitale par moitié moins de panneaux digitaux, on améliorerait le bilan carbone de 23 %. Ces résultats font partie des éléments actuellement pris en compte dans la révision du RLP de Paris. Le numérique est parfois décrié, mais je pense qu’il va continuer de s’imposer grâce à son rôle d’information. À Paris, nous avons déployé 160 journaux électroniques d’information (JEI) à la sortie des bouches de métro, pour communiquer en direction des usagers en temps réel : cela fait trois ans déjà et il n’y a eu aucune levée de bouclier.

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DOSSIER

DES MATÉRIAUX À LA POINTE. Si la

La société Semios a mis au point cette

aujourd’hui dans des dispositifs toujours plus perfectionnés. Exemple avec la Lightbox City de LightAir, qui répond aux normes techniques des RLP de la plupart des grandes villes : un caisson lumineux plus fin (83 mm d’épaisseur au lieu de 160 mm) qui, allumé ou éteint, est conçu pour se fondre dans le décor urbain, tout en répondant aux impératifs de visibilité du client. Toujours à Lyon - où l’exécutif écologiste a décidé depuis début 2021 de baisser l’éclairage public de 22h à 5h pour créer une « trame noire » dans certains quartiers de la ville - LightAir met en veille ses affichages grand format sur échafaudage. Grâce à des projecteurs LED à faible consommation électrique, programmés pour s’éteindre automatiquement, les campagnes restent suffisamment visibles, tout en respectant ce nouveau règlement. Et certaines solutions de demain, en matière d’éclairage, pourraient venir de la nature elle-même. Sovilec, fabricant d’enseigne et de signalétique, s’est rapproché de la start-up Glowee pour expérimenter la bioluminescence via des micro-organismes marins : rien de plus naturel pour illuminer une enseigne.

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© Sovilec

© Semios

R&D fait sans cesse évoluer les dispositifs de communication outdoor pour les rendre moins polluants à l’échelle de leur cycle de vie, il existe aussi une recherche permanente autour des matériaux. Du côté des bâches publicitaires et des habillages de façade, les matières plastiques, qu’elles soient pleines ou micro-perforées, dominent encore le marché. Pour autant, des alternatives commencent à émerger et plusieurs sociétés revendiquent l’utilisation, sur certains projets, de toiles sans PVC. Du côté de l’enseigne, le PVC (carrément interdit dans certains zonages de RLP) cède de plus en plus souvent la place à des matières naturelles : bois, mousse végétale figée, etc. e-Visions signale régulièrement les innovations mises sur le marché par ses adhérents, à l’image de la société Semios, qui a fait de la cosse de riz la matière première d’un projet pour Logis Hôtels, avec des plaques d’entrée décorées par impression numérique, 100 % recyclables et particulièrement résistantes. En matière d’éclairage, la LED est incontournable, car peu énergivore. Populaire depuis le début des années 2000, elle se décline

plaque signalétique à base de cosse de riz : une création 100 % recyclable, adoptée par plus de 500 établissements de la marque Logis Hôtel.

Sovilec, fabricant d’enseigne et de signalétique, s’est rapproché de la start-up Glowee pour expérimenter la bioluminescence via des micro-organismes marins.


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QUAND LE CONTENU RESTAURE L’IMAGE DE L’AFFICHAGE. Afin de proposer des

© Terres Rouges

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communications extérieures qui s’intègrent harmonieusement à leur environnement, un autre parti-pris largement partagé consiste à miser sur le contenu. Illustration avec l’agence de communication Terres Rouges, spécialisée en scénographie urbaine. Pour ses clients, acteurs du luxe et de l’immobilier, elle conçoit des habillages de chantiers et des animations événementielles extérieures qui rivalisent de créativité. « Nous intervenons sur les façades principalement. Notre sujet, c’est avant tout le mécénat autour de l’art. On ne fait pas ou très peu de publicité », indique Olivier Girardot, Pdg de Terres Rouges. Pour autant, la publicité « pure et dure » peut elle aussi être très créative, comme en témoigne la campagne easyJet à Bordeaux en 2019, conçue par l’agence Buzzman et déployée sur un site de LightAir (le Palais de la Bourse à Bordeaux). Cette toile, dont le message se reflète (et se lit) dans le miroir d’eau voisin, a remporté le Grand Prix de la Communication Extérieure et interpellé les passants au point de susciter 4,9 millions d’impressions sur Twitter et plus de 1 000 tweets. Par ailleurs, on constate, y compris chez les annonceurs, une tendance à faire plus de place à la communication utile et citoyenne, au sens large. Emmanuel Pottier, qui a travaillé une dizaine d’années pour Clear Channel (dont trois ans comme directeur général adjoint) et qui est désormais consultant indépendant en stratégie médias, estime que cette tendance idéologique dépasse la logique purement réglementaire. « Depuis quelques temps, la pression citoyenne remet en question la publicité et la façon dont elle est présentée, et encore plus depuis la crise sanitaire. Après avoir été énormément bousculées par le Covid, les marques font aujourd’hui face à l’enjeu de montrer qu’elles sont utiles et responsables. On peut donc prédire qu’il y aura à la fois moins de panneaux d’affichage et que, qualitativement, la narration publicitaire va évoluer », estime-t-il.

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Spécialiste de la scénographie urbaine, l’agence Terres Rouges conçoit des habillages de chantiers et des animations événementielles extérieures haut de gamme, comme ici pour la marque Dior.

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Artchantiers : la communication à hauteur d'homme

À la croisée de l’information, de l’utilité et de la création artistique, la société Artchantiers pratique une communication de chantier à forte valeur ajoutée. L’entreprise fondée par Geneviève Beuchon et Anne Le Breton a développé les « palissades à vivre » et les « bancs à histoires » : des habillages grand format qui limitent les nuisances visuelles des chantiers.

© Artchantiers

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À la croisée de l’information, de l’utilité et de la création artistique, la société Artchantiers pratique une communication de chantier à forte valeur ajoutée. Dès son lancement en 1986, Geneviève Beuchon et Anne Le Breton ont eu à cœur de proposer des habillages grand format qui limitent les nuisances visuelles des chantiers. « Cela fait écho à l’évolution des attentes des maîtres d’ouvrage pour des habillages de chantier communicants qui soient non seulement agréables à vivre et à regarder, mais qui privilégient aussi une forme générosité en direction du public », explique Anne Le Breton. La recherche esthétique initiale s’est en effet doublée, au fil du temps, d’une volonté de réappropriation de la ville par ses habitants. Ainsi, Artchantiers a inventé le concept des « palissades à vivre », à voir notamment à Boulogne-Billancourt sur le chantier du futur siège de BNP Paris Real Estate. Ici, la palissade n’enferme pas le chantier, mais l’ouvre au contraire sur la ville, grâce à des alcôves où

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les piétons peuvent se reposer, s’abriter et même écouter une histoire sortie des murs grâce à un système sonore très peu intrusif, puisque le son est porté par une mise en vibration de la matière et se déclenche au toucher. Le projet se veut aussi pédagogique, donnant à voir l’environnement du passé (les usines Renault) et celui du futur (le projet du futur siège BNP). Une communication qui se démarque de toute forme de « réclame » et affiche une sobriété énergétique maximale. Dans la même veine, les « bancs à histoires », nouvelle innovation d’Artchantiers, sont des mobiliers urbains communicants, modulables, rapides à monter et réutilisables. Installés dans des espaces en transition, ces bancs racontent la ville de façon visuelle et sonore, tout en offrant des espaces de détente temporaires aux habitants. « Une solution ludique et innovante qui permet aux maîtres d'ouvrage de remplir leur devoir d’information vis-à-vis des riverains d’un chantier », résume Anne Le Breton.


DOSSIER

LA VILLE INTELLIGENTE ET SOLIDAIRE.

En effet, les différents réseaux de mobilier urbains se sont avérés particulièrement pertinents dans le contexte de la pandémie, offrant aux acteurs publics la possibilité de relayer des messages de prévention et d’informer en temps réel. Cet usage n’est certes pas nouveau : faire coexister la communication des marques et la diffusion d’un service utile et gratuit aux citoyens, c’est le modèle adopté par les opérateurs nationaux tels que JCDecaux et Clear Channel depuis l’avènement du digital dans la communication outdoor. Dans un registre purement serviciel, les Journaux électroniques d’information (JEI) que Prismaflex fabrique déjà depuis plus de 30 ans démontrent aussi comment le DOOH peut se mettre au service de la « ville intelligente ».

Autre illustration avec Exterion Media, qui fait de la publicité solidaire l’un de ses axes de développement. Une publicité est dite solidaire lorsque la marque reverse un pourcentage du budget investi à une association. Depuis 2018, Exterion Media s’est aussi engagée aux côtés de l’association Entourage, qui lutte contre l’exclusion des sans-abris, afin de relayer des messages d’entraide sur l’ensemble de son offre DOOH parisienne. Ces messages sont connectés avec la plateforme technologique d’Entourage, qui permet de diffuser en temps réel les demandes d’aides de personnes situées dans un rayon de 500 mètres autour de l’écran digital. Preuve que 2020, annus horribilis, aura aussi eu des effets vertueux en exacerbant la quête de sens des consommateurs et, par conséquent, celle des marques…


DOSSIER AFFICHAGE & ENSEIGNE COMMUNICATION OUTDOOR : LE CHANT DU SIGN ?

EXPLOITER ET COMMERCIALISER DIFFÉREMENT : UNE AUTRE FAÇON D’INNOVER. Comment donner une image

© JCDecaux

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plus (éco)responsable de la communication extérieure et ainsi « dédiaboliser » le DOOH ? Après la forme (les solutions techniques) et le fond (le contenu), place à la manière ! Autrement dit, comment exploiter et commercialiser autrement les écrans digitaux et lumineux, qui sont en train d’accélérer leur développement partout dans le monde ? En France, le groupe JCDecaux possède actuellement 2000 écrans digitaux. « Cela représente moins de 1 % de notre parc. Notre approche est pleinement maîtrisée et extrêmement qualitative dans ce déploiement », souligne Alban Duron, directeur marketing France chez JCDecaux. Face aux critiques qui visent l’affichage en général et le DOOH en particulier, il rétorque avec un brin de provocation : « Certains nous reprochent l’envahissement du digital, alors que l’omniprésence des écrans est avant tout dans les foyers et dans nos poches ». Selon lui, la transforma-

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tion digitale est un phénomène de société inéluctable et un axe structurant pour l’activité. Au cœur de cette transformation digitale, « la donnée est la clé ». Des données anonymisées, essentiellement contextuelles, faisant du groupe JCDecaux, comme de la plupart des autres grands opérateurs du secteur, un acteur de la « data responsable ». « Il serait dommage de priver la communication extérieure d’un levier de croissance si important, alors même que nous opérons cette transformation avec maîtrise, responsabilité et dans le respect des règles ». Est-ce à dire que le DOOH est victime de ce qui est aussi son principal atout, sa visibilité ? Sans entrer dans le débat de ce qui constitue ou pas une agression visuelle, force est de constater qu’un écran numérique n’apporte pas le même service qu’une affiche imprimée. La contextualisation et l’instantanéité permises par ces dispositifs constituent une indéniable valeur ajoutée. Jamais auparavant l’adage du « bon message, au bon moment, au bon

En France, le groupe JCDecaux possède actuellement 2000 écrans digitaux, ce qui représente moins de 1 % de son parc. Pour le groupe, la transformation digitale est un phénomène de société inéluctable et un axe structurant pour l’activité, avec, au cœur de ce mouvement, « la donnée ».


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endroit, auprès des bons publics » n’aura été aussi vrai, puisque le DOOH permet l’optimisation de la communication d’un annonceur et son évolution en temps réel en fonction du lieu, de l’heure et même pourquoi pas de la météo. Ainsi, pour Alban Duron, c’est le DOOH qui incarne aujourd’hui le mieux la promesse originelle de la communication digitale : « Notre priorité est de continuer à concevoir des communications qui s’inscrivent avec justesse dans les parcours quotidiens des citadins ou des consommateurs, dans une véritable approche d’audience planning. À nous, professionnels, de faire en sorte que l’expérience visuelle soit la plus pertinente et la plus positive possible pour les publics. Ce sont ces deux enjeux-là qui assureront un avenir durable à notre activité dans sa partie digitale ».

UN MÉDIA AU SERVICE DE L’ÉCONOMIE LOCALE. Un autre enjeu pour la publicité

I I 37 Bilan de l’expérimentation de la plateforme GLOOH pendant 75 jours sur 18 écrans Clear Channel de la ville de Nîmes : 8 campagnes réservées, 4,5 jours de diffusion par campagne et un panier moyen de 374 euros. Et des commerçants satisfaits : « Nous pouvons toucher plus précisément un large public de proximité, grâce à nos spots publicitaires diffusés sur le mobilier urbain autour de notre boutique », explique Fanny Bousson, fondatrice du concept-store Maison Garlaban. Tous visuels © GLOOH

extérieure consiste à tisser des liens avec le marché local. Pour Emmanuel Pottier, donner aux commerces et PME locales une place sur ces réseaux est une voie de diversification qui suggèrerait « une vision moins mercantile » de la publicité. « L’une des forces de la communication extérieure, c’est d’avoir un point de contact tangible. Ce qui, pour ces acteurs locaux, est un point essentiel. Dans un contexte de réouverture post-Covid, les restaurateurs par exemple, qui font d’ordinaire peu ou pas d’affichage, auraient tout intérêt à privilégier ce type de média très ciblé et territorialisé », analyse le consultant. Mais comment faire pour que, demain, le boulanger ou le bistrot du coin puissent eux aussi profiter du potentiel des écrans publicitaires situés dans leur quartier ? Cela devra nécessairement passer par une démocratisation du processus d’achat. Une révolution du marché du DOOH en somme, dont la start-up belge GLOOH, créée en 2019, se veut l’un des instigateurs. Son fondateur, Dimitri Themelis, est parti du constat que l’inventaire disponible était très important, de l’ordre de 50 à 70 % sur certains écrans, mais qu’il n’était tout simplement par rentable pour les grands opérateurs de ces réseaux de chercher à combler ce vide.


DOSSIER AFFICHAGE & ENSEIGNE COMMUNICATION OUTDOOR : LE CHANT DU SIGN ?

Avec VIOOH,

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« Ils ne sont pas organisés commercialement pour aller prospecter ce type d’annonceurs, avec des paniers moyens de 500 à 1 500 euros. Ce n’est pas leur modèle », explique-t-il. C’est là que GLOOH innove, en proposant de simplifier le processus d’acquisition de clients à travers une plateforme mobile, pour en faire un vrai support au service de l’économie locale. Prenons l’exemple d’un restaurant qui, à 19h, se retrouve avec des invendus ou produits frais qui risquent de partir à la poubelle. Le restaurateur se rend alors sur la plateforme GLOOH depuis son ordinateur ou son smartphone pour créer une offre promotionnelle de dernière minute, sélectionne les écrans d’affichage digitaux disponibles dans les environs et déclenche la diffusion de son offre, le tout en quelques clics. L’autre atout de ce concept pour les artisans et commerçants qui disposent rarement de compétences marketing en interne, c’est son outil d’édition, baptisé #Streetstagram, avec un large choix de gabarits, pour créer une annonce digne d’une agence. GLOOH, qui a ouvert un bureau à Paris en mai 2021 pour renforcer sa présence sur le marché français, a déjà expérimenté sa solution à Nîmes, en partenariat avec Clear Channel, et dans le nord de la France avec la régie publicitaire Oxialive. Tout récemment, la jeune société belge a signé un nouveau partenariat avec un acteur important dans l’univers des foncières et de l’immobilier commercial, qui lui donnera accès à près de 600 écrans situés au sein de centres commerciaux. La start-up souhaite également aider ses partenaires à valoriser leur mobilier urbain de façon plus vertueuse. « À une époque où beaucoup dénoncent l’envahissement de l’espace public par la publicité, nous proposons aussi aux collectivités locales de se réapproprier le mobilier urbain à d’autres fins, artistiques ou culturelles », explique Dimitri Themelis. Autant d’initiatives qui aident à donner une autre perception des écrans et de l’affichage.

JCDecaux lance l'achat programmatique en France

Déjà déployée dans 13 pays depuis 2018, VIOOH, la plateforme programmatique de planning et de trading initiée par JCDecaux, sera lancée en France d’ici la fin de l’été dans les univers mobilier urbain et points de vente, puis les aéroports. Dès lors, les espaces d’affichage digital du groupe seront accessibles aux annonceurs via cette place de marché indépendante et automatisée, selon un mode de commercialisation déjà connu dans l’univers de la publicité online. « C’est une nouvelle façon de mettre en relation les annonceurs avec les offres digitales de l’entreprise, tout en apportant une réponse innovante à leurs attentes en termes d’efficacité, de transparence et de protection de la marque, résume Alban Duron, directeur marketing France chez JCDecaux. On entre dans une logique de trading en temps réel, qui apporte dans le média outdoor une flexibilité d’achat inédite, tout en incluant la possibilité d’une synergie entre l’écran numérique extérieur et celui du mobile ».

« À UNE ÉPOQUE OÙ BEAUCOUP DÉNONCENT L’ENVAHISSEMENT DE L’ESPACE PUBLIC PAR LA PUBLICITÉ, NOUS PROPOSONS AUX COLLECTIVITÉS LOCALES DE SE RÉAPPROPRIER LE MOBILIER URBAIN À D’AUTRES FINS, ARTISTIQUES OU CULTURELLES » Dimitri THEMELIS, fondateur de GLOOH

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GRAND ANGLE

Spécialisée dans la création de papiers peints personnalisés, Neodko est partenaire des plus grands éditeurs, de designers et de marques qui souhaitent développer leur propre gamme. Il offre aussi un service sur-mesure pour des projets d’architectes ou de décorateurs.

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DÉCORATION IMPRIMÉE

SORTIR DES CLICHÉS

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© Neodko

Vent dans le dos, le marché de la décoration personnalisée a conservé tout son dynamisme durant la pandémie. Changer de papier peint a été l’une des grandes tendances pendant les confinements, avec des ventes en forte croissance. De nombreux acteurs des industries graphiques se sont donc positionnés sur ce marché porteur. Il faut admettre que, technologiquement parlant, les voyants sont au vert. Petites séries, diversité des supports, effets de texture, jeux de matière, rapidité de production : en passant de l’analogique au numérique, le monde de l’impression s’est affranchi de nombreuses contraintes et a ouvert la voie au boom de la décoration. Aujourd’hui, tout (ou presque) est réalisable. Reste une dernière étape stratégique à franchir : celle du fichier. Car c’est là que se niche désormais toute la valeur ajoutée d’un projet. Par Cécile Jarry


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© Le Presse Papier

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n taxi jaune newyorkais, une jungle luxuriante, une vieille femme cubaine fumant son cigare... Ces images ont fait le tour du monde pour s’imposer dans les esprits comme les symboles d’une tendance forte de ces dernières années : celle de la décoration personnalisée. Alors que tout un chacun cherchait à être différent, original, unique, c’est l’inverse qui s’est produit. À force de puiser son inspiration aux mêmes sources et dans les mêmes banques d’images, tout a fini par se ressembler, trahissant ainsi la promesse initiale qui était de créer des univers singuliers. « Le secteur est en transition. Dans les années 2010, architectes et designers découvraient les atouts de l’impression numérique, qui allaient leur permettre de traduire leurs idées

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en réalités concrètes sur le terrain. Ils ont fait des expérimentations. Aujourd’hui que nous avons les bons supports d’impression, les bonnes machines et les bonnes encres, il est temps de passer un cap. Le rebond doit venir du fichier. Créer le dialogue entre création et technique est l’enjeu majeur que doivent désormais relever tous ceux qui veulent s’imposer sur ce marché, dont le potentiel reste encore sous-exploité, analyse Frédéric Tisseyre, chef de projet en personnalisation décorative. Le réflexe de la profession, qui était au départ un réflexe de communication, doit maintenant privilégier une approche plus décorative. Autrement dit, proposer des projets plus subtils, sans perdre de vue l’enjeu initial. La décoration


« DANS LE CADRE D’UN PROJET DE DÉCORATION PERSONNALISÉE, TOUTE LA VALEUR VA RÉSIDER DANS LE TRAVAIL DU FICHIER » Frédéric TISSEYRE, chef de projet en personnalisation décorative.

d’une entreprise, ce n’est pas seulement appliquer un logo avec une photo. On peut aller beaucoup plus loin ». Interviewé dans nos colonnes sur le sujet de la personnalisation, le designer Olivier Saguez faisait, à juste titre, cette remarque : « Que tout se ressemble, tout le temps, partout, finit par être assommant. Économiquement parlant, la personnalisation est une bonne martingale, mais en termes de créativité, le compte n’y est pas. Pour créer, il faut avant tout avoir de la sensibilité. Les consommateurs l’ont d’ailleurs bien compris, quand ils plébiscitent Airbnb plutôt que des chaînes d’hôtels uniformisées ».

UN SERVICE PERSONNALISÉ

Le fait est qu’un changement de paradigme industriel est en train de s’opérer dans le secteur. Avant, le client qui achetait du papier peint achetait un rouleau avec la création et l’impression. Aujourd’hui, ce n’est plus forcément le cas. Du fait de l’évolution du marché, ces deux budgets peuvent se retrouver séparés : une chance énorme, car cela permet de faire du sur-mesure et de la vraie personnalisation, mais aussi un défi important à relever pour les professionnels, qui doivent expliquer à leurs clients qu’il y aura une ligne de plus sur le devis. « Ajouter une ligne sur un devis n’est jamais simple. Dans le cadre d’un projet de décoration personnalisée, c’est pourtant essentiel, car toute la valeur d’un projet va résider dans ce travail du fichier. Cela va du choix du décor que l’on va imprimer, voire de sa création, au traitement du fichier en lui-même avec, souvent, de l’étalonnage couleur ou une remise en état. Ce savoirfaire doit être valorisé par les imprimeurs, car il est stratégique. La personnalisation, ce n’est pas open bar », martèle Frédéric Tisseyre.

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TOUT RESTE À CRÉER

C’est un métier qui se définit en ce moment, avec des compétences qui lui sont propres, et des coûts et niveaux de marge qui doivent être adaptés en fonction du service exigé », poursuit la cheffe d’entreprise. « Faire du design mural ne revient pas à prendre un motif et le poser sur un mur », complète Sophie Riccobono, responsable marketing et communication du Groupe Riccobono. Spécialisée dans la scénographie d’espaces, l’agence du groupe a réalisé l’habillage de l’école Saint-François-de-Paule, à Fréjus. « Les ambitions n’étaient pas seulement décoratives, mais aussi pédagogiques. Notre designer a donc proposé de diviser l’école en trois zones, chacune correspondant à un climat, avec ses animaux, ses plantes et ses océans. Nous y avons associé des personnages auxquels les enfants ont pu s’identifier et dont la taille avait été pensée en fonction de l’âge des élèves, rappelle Sophie Riccobono. Dans un projet comme celui de l’école de Fréjus, nous avons eu une démarche de design thinking : le décor ne devait pas perturber les enfants.

© Conceptuwall

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« Pour nos projets de décoration, nous fournissons systématiquement un BAT physique à nos clients et nous nous déplaçons sur les chantiers avec nos palettes de colorimétrie afin de voir si le papier peint qui a été imprimé fonctionne avec le reste du décor. Le rendu sera différent selon que le client ait choisi une moquette bleue ou une moquette rouge », confie Pascale TessierMorin, directrice d’Atelier Images&Cie. Niché au cœur du quartier des Puces de Saint-Ouen, ce spécialiste de l’impression numérique grand format et de la communication événementielle a mis à profit son année 2020 pour concrétiser le développement de son offre de décoration murale. Une diversification stratégique, appuyée par plusieurs investissements et la construction de partenariats avec le monde de la création. « Le monde de l’impression est devenu très vaste, avec des savoir-faire bien spécifiques. Comme il existe des imprimeurs spécialisés dans l’industrie, nous avons aujourd’hui besoin d’imprimeurs spécialisés dans le revêtement mural personnalisé.

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Jolie Galerie décline, depuis un peu plus d’un an, une offre de « murs illustrés », en s’appuyant © Jolie Galerie

sur un réseau de partenaires, notamment l’imprimerie Nessprint.


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Nous nous sommes mis à leur place, pour placer les animaux à la bonne hauteur et au bon endroit. Bien réfléchir aux usages est aussi un élément clé de notre métier ».

LA PART BELLE AUX ARTISTES

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Si le recours aux banques d’images a été le premier réflexe des professionnels du secteur pour personnaliser leurs décors, le marché semble prêt à tourner la page et puise désormais son inspiration auprès d’artistes, photographes et designers. Par un effet de balancier, les créatifs, de leur côté, se montrent de plus en plus intéressés par ce marché en pleine ébullition, pour lequel ils développent des offres spécifiques. Dans un article publié dans le magazine américain AD Pro, en avril dernier, on découvre que le célèbre photographe d’art Gray Malin collabore aujourd’hui avec des marques de design d’intérieur pour personnaliser leurs collections. Un travail qui lui permet de pousser plus loin son art en s’exprimant sur de nouveaux supports, dans de nouveaux formats. Le photographe Robert Malmberg a, quant à lui, développé sa propre collection de papiers peints, à partir de ses archives. Onze motifs ont déjà vu le jour. Sur la page d’accueil de son site, la phrase Fine art photography for your interiors, suivie du bouton « Shop », résume tout le propos. Parmi les initiatives intéressantes repérées en France, il y a celle de Jolie Galerie qui décline, depuis un peu plus d’un an, une offre de « murs illustrés ». Après avoir dirigé une galerie pendant plus de dix ans à Paris et deux ans en Australie, Jeanne Chemla, sa fondatrice et directrice, s’est installée en Champagne, d’où elle continue à promouvoir l'art de l'illustration. Elle a récemment étendu sa passion à un nouveau projet : la création de papiers peints illustrés à partir d'œuvres originales et la réalisation de fresques et de peintures murales surmesure. Afin de relever ce beau défi, Jeanne Chemla s’est entourée d’un réseau de partenaires. Pour l’impression, elle s’appuie sur l’exper-

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tise de Stéphane Brunet, de l’imprimerie Nessprint, installée à Troyes. Elle écoute aussi les conseils en architecture d’intérieur de l’agence Bécile et Trémiste, à Paris. Et peut compter sur le soutien en webdesign de l’agence SparkWeb, à Toulouse. « Nous avons besoin de toute cette expertise pour permettre à nos artistes de s’exprimer ailleurs que sur une toile, pour choisir les bons supports et adapter les fichiers aux configurations des lieux à personnaliser. De notre côté, nous venons avec toute la richesse de nos collections. Les artistes sont demandeurs et enthousiastes à l’idée de participer à ce type de projet. Pour eux, l’important est surtout de ne pas faire une simple reproduction d’un de leurs dessins, mais bien de produire une pièce unique, en grand format », confie Jeanne Chemla.



GRAND ANGLE

© Jolie Galerie

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En France, le nouveau site mur-panoramique.fr propose de créer ses propres fresques murales : un lé unique sans raccord, pouvant aller jusqu’à 3,20 mètres de hauteur. Plusieurs collections de visuels sont mises à la disposition des clients, tous signés d’artistes. On découvre ainsi le travail du dessinateur de BD spécialisé dans l’aéronautique Romain Hugault, du photographe naturaliste Dominique Delfino, de la photographe Marie-Pierre Renaud et de la créatrice Valérie Szewczyk. Pas de banque d’images donc, mais des collections plus singulières et la possibilité, aussi, de faire une demande personnalisée pour imprimer son propre visuel.

VITE, UN(E) WALL-DESIGNER !

« On parle beaucoup des photographes et des artistes, mais il y a aussi les wall-designers. Il ne faut pas restreindre ce marché à de grands panoramiques. On peut faire aussi faire des choses beaucoup plus douces et subtiles, mais qui vont être créées sur-mesure, dans le respect de l’histoire des arts déco. Et là, c’est d’un wall-designer dont on aura besoin, autrement dit quelqu’un qui a travaillé dans le papier peint et qui sait créer des motifs », poursuit Frédéric Tisseyre. Fondée en 1936, la société Georges Piolat pratique la gravure au cadre à la lyonnaise pour l’impression de la soie, du textile en général, mais aussi du papier peint. Près de 85 plus tard, elle est toujours là, mais s’est diversifiée. Si l’ex-

pertise est restée, l’impression numérique est passée par là, et a poussé Hervé Piolat, petit-fils de Georges, à créer en 2009 une nouvelle entité, Neodko, spécialisée dans la création de papiers peints personnalisés. Partenaire des plus grands éditeurs, de designers et de marques qui souhaitent développer leur propre gamme de papiers peints, l’atelier offre aussi un service sur-mesure pour des projets d’architectes ou de décorateurs. Lors de notre visite, nous avons eu la chance d’assister en direct à la création d’un décor unique. Sur la table de la dessinatrice, des images d’archives et des livres d’art. Sur son écran, une première transcription du brief du client, réalisée à partir d’un dessin qu’elle a elle-même effectué à la main. Chez Neodko, on ne parle pas de wall designer, mais les compétences sont là. « Notre équipe de dessinateurs et de graphistes a, à sa disposition, toutes nos archives de dessins d’ameublement, conservées depuis 1936, pour concevoir des décors subtils qui respectent l’historique et les codes du secteur », confie Hervé Piolat, qui fait aussi appel à des graphistes indépendants pour certains projets spécifiques.

« COMME IL EXISTE DES IMPRIMEURS SPÉCIALISÉS DANS L’INDUSTRIE, NOUS AVONS AUJOURD’HUI BESOIN D’IMPRIMEURS SPÉCIALISÉS DANS LE REVÊTEMENT MURAL PERSONNALISÉ » Pascale TESSIER-MORIN, directrice d’Atelier Images&Cie

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Créée en 2009 par Hervé Piolat, Neodko s’est spécialisée dès l’origine dans la création de décors muraux numériques, sans jamais céder au chant des sirènes de la diversification, pour mieux s’imposer comme l’un des meilleurs experts de ce marché. De fait, de nombreux éditeurs, designers et architectes lui font aujourd’hui confiance pour développer leurs projets sur-mesure. Dans l’atelier, la technologie HP Latex règne en maître. Deux nouvelles machines viennent d’arriver : une HP Latex R avec encre blanche et une HP 3600. « Cela fait dix ans que j’imprime sur des machines HP. J’ai fait le choix de cette technologie pour les vertus écologiques de ses encres et la qualité des impressions, deux points fondamentaux pour nos métiers. Avec ces deux nouvelles machines, je vais pouvoir étoffer mon offre pour le marché du sur-mesure et être plus performant pour de la petite série », explique Hervé Piolat. Avec l’encre blanche, l’impression de supports colorés devient possible. « D’autres investissements sont à venir », prévient le dirigeant, qui travaille en ce moment sur la personnalisation des matières à imprimer. Sur une table de l’atelier se dévoile un lé de papier peint imprimé sur un support recouvert de feuilles d’or. Une merveille. « Le marché monte en gamme. Les demandes sont de plus en plus pointues, les clients attendent de nous davantage d’innovation, au-delà même de l’impression », pointe le chef d’entreprise. Dans son équipe, cinq personnes travaillent au sein du pôle création, autant qu’à la production !

© Neodko

DÉCOR MURAL NUMÉRIQUE : L’EXPERTISE ET L’EXPÉRIENCE DE NEODKO


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« NOS MURS ILLUSTRÉS SONT TOUS SIGNÉS »

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Trois questions à Jeanne Chemla, fondatrice et directrice de Jolie Galerie.

© Jolie Galerie

Dans son Atelier Mattera, installé à Peyrus, aux portes du Vercors, Audrey Fonterme est une designer heureuse. Elle vient de créer son entreprise spécialisée dans la création de décors muraux et de signalétique décorative, compétences auxquelles elle a associé sa passion pour la rénovation de meubles et d’accessoires vintage. Après plus de sept ans passés en tant que directrice artistique et designer du pôle Création de l’imprimeur grand format ATC Groupe, la jeune femme a décidé de devenir indépendante, tout en continuant à suivre certains projets avec son ancien employeur, pour le compte de clients qui apprécient son travail et son approche. Les deux partenaires viennent justement de terminer un projet avec un groupe spécialisé dans l'accompagnement des personnes âgées. « Le client avait cette volonté de mettre en place une décoration ancrée dans une réalité territoriale. Le projet devait raconter des histoires locales, qui s’inspiraient de la culture de la région dans laquelle se trouvait les structures concernées, raconte Audrey Fonterme. L’autre contrainte créative était de proposer des jeux graphiques et une signalétique décorative compréhensibles par les personnes âgées, qui pouvaient avoir des problèmes de vue notamment ». « L’idée est d’utiliser les murs pour communiquer, mais aussi pour créer une ambiance agréable, pour avoir un espace où le visiteur, le résident, le consommateur, se sente bien. Le défi aujourd’hui est de concilier les deux attentes », conclut Frédéric Tisseyre.

Les frontières entre les mondes de l’art et de la décoration sont devenues poreuses ces dernières années, l’un nourrissant l’autre. Vous-même proposez aujourd’hui une offre de « murs illustrés ». Comment s’est effectuée cette évolution ? En tant que galeriste, je suis très attachée à l’œuvre originale qui sent la peinture, et je n’ai pas réussi, pendant dix ans, à aller au-delà de cette notion de pièce unique. Et puis est arrivée la révolution de l’impression numérique qui m’a permis, ainsi qu’aux artistes de la galerie que je représente, de voir les choses en grand et de participer à cette création de singularité dont nous avons tous besoin et envie. J’ai compris que je pouvais proposer un nouveau terrain de jeu aux illustrateurs qui m’entouraient, avec une grande diversité de supports et de formats possibles.

Quelle a été la réaction des artistes et quid de leur rémunération ? La confiance mutuelle que nous partageons était essentielle pour débuter cette aventure, car il a fallu parfois retravailler trois semaines un fichier, avec beaucoup de minutie, pour pouvoir l’imprimer en grand format. Le passage de l’original au fichier numérique ne va pas de soi. Il y a aussi tout le travail d’adaptation en colorimétrie et d’adaptation au projet. Chaque œuvre fait l’objet d’une autorisation de reproduction limitée. Et la rémunération des illustrateurs avec lesquels nous travaillons est incluse dans chaque devis. Avec cette particularité que ce sont des artistes, et donc qu’ils peuvent avoir une cote qui fluctue. Enfin, tous nos murs illustrés sont signés.

Qui sont vos clients aujourd’hui ? Nous travaillons à la fois pour des particuliers, des lieux publics et des entreprises. Ce qui séduit nos clients, ce sont nos choix d’illustrations. À charge à nous, ensuite, de trouver les solutions techniques pour chaque projet. Jolie Galerie a su s’entourer et gravite aujourd’hui dans un écosystème créatif performant, composé d’imprimeurs, de décorateurs, de photograveurs et d’architectes d’intérieur. IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021



INCUBATEUR

« LE NERF DE LA GUERRE, C’EST D’OBTENIR DE LA DONNÉE STRUCTURÉE ET EXPLOITABLE »

© Smartalog

Mathilde GARIN, co-fondatrice de Smartalog

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PRINT PERSONNALISÉ

SMARTALOG : LA START-UP QUI MONTE ! Incubée au sein du pôle d’excellence et d’innovation lillois EuraTechnologies, la start-up spécialisée dans les solutions marketing d’impression personnalisée réalise des catalogues connectés et individualisés. Ses 50 000 catalogues différents édités pour l’enseigne Blancheporte en 2019 ont généré un ROI inédit pour la marque et permis à Smartalog et ses partenaires de recevoir plusieurs distinctions. La jeune pousse lilloise veut aujourd’hui dupliquer son offre sur le marché de la presse. Par Florent Zucca

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© Smartalog

Les 50 000 catalogues Blancheporte personnalisés ont été imprimés par Arcania (groupe Paragon Customer Communications) sur une presse numérique HP PageWide T240.

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’opération a fait parler d’elle et reçu plusieurs récompenses. En 2019, pour célébrer les 85 ans de son catalogue, l’enseigne de e-commerce Blancheporte, spécialiste du vêtement et du linge de maison, lance un catalogue expérimental de 60 pages, personnalisé et connecté. L’ancien vépéciste, qui s’est mué en expert de la vente en ligne, compte encore sur son fameux catalogue mais veut lui donner un coup de fouet. Blancheporte poursuit plusieurs objectifs : rendre ce courrier plus efficace, diminuer sa pagination, et proposer une expérience d’achat sans couture entre print et digital en poussant le plus loin possible les alliances entre les deux médias. La marque fait alors appel à deux start-ups lilloises : Nuukik, spécialiste du marketing prédictif, et Smartalog, expert en solutions marketing d’impression personnalisée. Ensemble, les deux partenaires s’appuient sur le recueil et le traitement de 18 mois de données de navigation clients et sur la recommandation de produits portée par une intelligence artificielle, afin d’éditer un catalogue unique, portant trois ruptures majeures. D’abord, un traitement « magazine » : la mise en page adopte

les codes de la presse féminine et prodigue des conseils, pour capter l’attention et être une source d’inspiration plus émotionnelle, avant un passage en ligne plus rationnel. Ensuite, la personnalisation : 22 pages (sur les 60 du catalogue) de produits ont été construites en fonction de l’historique d’achat et de navigation des clientes sur le site de Blancheporte. Enfin, le drive-to-web : des QR Codes ont été intégrés au fil des pages, pour permettre aux clientes de rebondir sur le site internet de la marque, directement à partir du catalogue imprimé (sans téléchargement d’application).

LE CATALOGUE PRINT : MÉDIA ROIste

50 000 catalogues individualisés et connectés ont ainsi été envoyés chez les clientes, tandis que, dans le même temps, 50 000 catalogues traditionnels (76 pages) étaient aussi routés. Résultat : 35 % de commandes en plus et un panier moyen plus élevé de 7 % chez les clientes ayant reçu un catalogue personnalisé ! Mais également un taux de lecture et de mémorisation 2,5 fois plus élevé que pour le catalogue traditionnel.


INCUBATEUR PRINT PERSONNALISÉ SMARTALOG : LA START-UP QUI MONTE !

« Au-delà de la prouesse technologique, ce catalogue personnalisé est un formidable activateur de complicité. Aujourd’hui, les technologies nous offrent l’opportunité d’innover pour mieux converser avec nos clientes. Personnalisé et connecté, le catalogue passe ici de l’ère du mass market à celle de la recommandation individuelle », expliquait alors Salvatore Spatafora, directeur associé Marketing & E-commerce chez Blancheporte.

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DU COURRIER DE MASSE AU MÉDIA ONE-TO-ONE

Derrière cette opération, récompensée par un Trophée du Média Courrier et un Trophée du E-Commerce en 2020, on retrouve donc la jeune start-up Smartalog, fondée en 2017 et incubée au sein du pôle d’excellence et d’innovation lillois EuraTechnologies. Son co-fondateur, Christian Garin, possède une longue expérience dans les industries graphiques. Ancien directeur des opérations, puis directeur général de Cité Numérique, ex-directeur de la communication et de la marque du groupe 3 Suisses, il préside depuis près de deux ans le conseil d’administration de l’imprimerie L’Artésienne (62). « L’objectif de Smartalog est de créer des supports imprimés à forte valeur ajoutée, d’envoyer à chaque personne un document entièrement personnalisé, de favoriser la transition du média de masse vers le média one-to-one », explique Mathilde Garin, co-fondatrice aux côtés de son père et qui a repris la direction opérationnelle de Smartalog il y a maintenant un an. « Le nerf de la guerre, c’est d’obtenir de la donnée structurée et exploitable. Nous accompagnons nos clients dans ce travail de récupération et de traitement. Ensuite, la campagne qui exploite ces données doit être orientée client, apporter de l’émotion, être peu intrusive et doit faciliter le quotidien de l’utilisateur », poursuit la dirigeante.

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Auréolée de quelques beaux succès (Bouygues Immobilier, Blancheporte, Cyrillus), Smartalog veut désormais aller plus loin. « Notre ambition est d’aller vers plus d’automatisation, en installant des plateformes connectées à nos flux de production directement chez les clients, qui pourraient ainsi créer en interne leurs documents personnalisés et les faire arriver en boîtes aux lettres en seulement quatre à cinq jours », précise Mathilde Garin, qui mène actuellement une levée de fonds de 500 000 euros. Une somme qui pourrait aider la start-up à développer son projet de magazines personnalisés, baptisé Smartamag. « Nous souhaitons transposer à la presse ce que nous faisons pour nos clients du retail », déclare la dirigeante. À court terme, Smartalog conduit un projet pilote pour le compte de l’hebdomadaire Challenges, qui vise à réaliser un numéro condensé et personnalisé autour des centres d’intérêt de chaque lecteur. « Un projet qui présente également un intérêt pour les annonceurs, qui peuvent ainsi faire de la publicité ciblée, en publiant moins d’encarts, mais mieux », complète Mathilde Garin. Et à plus long terme, la start-up envisage de développer une offre de presse à la demande. « On peut imaginer une presse du 7e jour : je sélectionne pendant la semaine des titres qui m’intéressent sur internet, puis je reçois mon journal imprimé et personnalisé le week-end », imagine Mathilde Garin. Mais une presse personnalisée ne risque-telle pas d’empêcher les lecteurs de se confronter à d’autres points de vue ? « Nous ne ferons jamais de 100 % personnalisé dans la presse, pour ne pas laisser les lecteurs s’enfermer dans une bulle de pensée. Il faut conserver la possibilité de la découverte et de la controverse », assure Mathilde Garin. Hébergée depuis septembre dernier au sein de YouM3DIA, l’incubateur médias & tech fondé par EuraTechnologies, France Télévisions, Challenges et l’École Supérieure de Journalisme de Lille, Smartalog possède en la matière de solides garde-fous.

© Smartalog

© Smartalog

BIENTÔT DES JOURNAUX À LA DEMANDE ?



© ARGO

INNOVATION

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PRINT ET DIGITAL : UN COUPLE SOLIDE ET DURABLE L’association du print et du digital dans les campagnes de communication n’est pas un phénomène nouveau. Mais, portés par l’émergence de nouvelles solutions technologiques, les projets mêlant les deux médias fourmillent ces derniers mois. Stickers personnalisés, campagnes automatisées, display géolocalisé : focus sur trois initiatives représentatives d’un couple solide et amené à durer.

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AVEC STQR, ARGO S’ATTAQUE AU POST-IT VIDÉO STQR. Derrière cet acronyme proche de la devise de l’Empire romain se cache une nouvelle solution de réalité augmentée sur support imprimé : un sticker équipé d’un QR code qui permet d’envoyer un message vidéo personnalisé. Développée par ARGO, cette innovation qui colle à l’air du temps noue un double lien, interpersonnel et marketing. Par Bertrand Genevi

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SCANNEZ

le QRcode ci-dessus pour lancer la WebAR.

SCANNEZ

les pages indiquées de votre document.

Il ne s’agit pas d’une lubie pour ARGO. Ce pionnier français, issu de la fusion des start-ups Bear et SnapPress, porte le lien entre print et digital dans son ADN. L’entreprise possède une solide expertise technologique dans l’enrichissement des documents numériques et imprimés, avec des solutions qui s’étendent du PDF interactif à la réalité augmentée. Deux ambitions guident chaque nouveau lancement de produit : enrichir le dialogue homme-machine et apporter une expérience servicielle. L’idée de STQR germait depuis 2016 dans l’esprit de Christophe Bossu, co-fondateur d’ARGO. Elle a pris sa forme finale avec la Covid-19 et le besoin impérieux pour les restaurants de proposer un accès sans contact aux cartes de menu.

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LE RETOUR EN GRÂCE DES QR CODES

Créé en 1994 par un ingénieur de Toyota, le QR code a longtemps peiné à trouver des adeptes à grande échelle. En cause : la complexité à scanner les codes et le faible intérêt des contenus transmis. Mais la crise sanitaire a déferlé et le QR code, sous une forme plus accessible et performante, est devenu un outil de choix pour nos nouvelles interactions sans contact. ARGO s’en est emparé pour inventer STQR, une sorte de post-it nouvelle génération. Grâce à un QR code intégré, imprimé en données variables, l’adhésif se mue en interface pour transmettre des messages vidéo personnalisés de 15 à 60 secondes.


INNOVATION PRINT ET DIGITAL : UN COUPLE SOLIDE ET DURABLE

AVEC STQR, ARGO S’ATTAQUE AU POST-IT VIDÉO (SUITE)

À l’usage, trois étapes élémentaires suffisent pour préparer STQR à l’envoi : smartphone en mains, il s’agit de scanner l’autocollant avec la caméra - sans télécharger d’application - puis d’enregistrer un message vidéo, et enfin de coller le sticker sur un support. Pour le destinataire, une lecture basique du QR code permet de révéler la vidéo. « STQR est un canal de communication offert par une marque à ses clients, afin qu’ils puissent communiquer simplement et en toute confidentialité. Le QR code ouvre un canal d’échange entre deux individus, sans qu’ils ne partagent quoi que ce soit d’autre. Ni numéro de téléphone, ni adresse email », insiste Christophe Bossu.

AUTOUR DE BÉBÉ : LA CRÉATION DE LIEN AU CŒUR DE L’ADOPTION DE STQR

UNE SOLUTION 100 % PERSONNALISABLE

ARGO met sa technologie à disposition d’une vingtaine de partenaires imprimeurs et agences, dont Riou Solutions, Azur Adhésifs, Bernétic, Altavia AURA, Agence Trois et Plus, et Tikerz. Charge ensuite à ces partenaires de commercialiser des opérations incluant STQR : la solution s’intègre dans une grande variété de dispositifs de communication (packagings, livres, étiquettes, PLV, street-marketing, objets publicitaires...). Mieux, elle se présente comme 100 % personnalisable, aux couleurs de l’entreprise qui en fait l’usage. De la charte graphique au contenu, en passant par des animations 3D en réalité augmentée, c’est une landing page du QR code unique et dédiée dont bénéficient les marques pour s’exprimer. Cet environnement cliquable, qui constitue un ingénieux outil de marketing relationnel, est modifiable a posteriori de l’édition des stickers. L’enseigne peut ainsi faire vivre sa communication au fil des saisons, via la plateforme ARGO, en renouvelant le contenu diffusé en temps réel. Une expérience surprenante et engageante pour les consommateurs.

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© ADBB

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CAS D’ÉTUDE

Autour de Bébé (ADBB) est un réseau de franchises créé en 1984, qui fédère aujourd’hui 110 boutiques dédiées à la puériculture. L’innovation fonde l’un des piliers de l’entreprise et Laurent Minaud, son directeur général, s’est rapidement laissé séduire par la solution d’ARGO : « STQR répond au besoin de mettre plus d’humain dans un contexte où on en manque, avec un format vidéo personnalisé totalement en phase avec les attentes de nos clients. Et il y a un effet waouh intéressant ». ADBB se félicite aussi de la future transformation de ses clients en ambassadeurs de la marque. Avec STQR, le destinataire d’un message est en effet exposé à l’univers complet de l’enseigne (e-shop, contenus, codes promotionnels), sur proposition d’un proche. Après une phase test concluante, STQR va être déployé courant juin sur l’ensemble du réseau ADBB et offert gratuitement aux clients. Une première salve de 10 000 stickers sera imprimée par le Groupe Prenant sur une presse nanographique Landa S10P.


DES CAMPAGNES AUTOMATISÉES QUI INTÈGRENT LE PRINT : LE NOUVEAU PARI DE LA POSTE ET D’ORACLE ELOQUA L’objectif de ce partenariat : (re)mettre le courrier publicitaire au cœur des usages de la nouvelle génération de marketeurs « digitaux ». Par Cécile Jarry

© Leon / Unsplash

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Le média papier comme canal complémentaire aux stratégies d’acquisitions digitales : c’était le message porté par Oracle et La Poste lors de l’AFRCx Transformation Day qui s’est tenu le 11 mars dernier. Un message incarné par l’annonce conjointe d’un partenariat innovant entre les deux groupes. Au cœur de ce partenariat : l’intégration du canal papier au sein de

la plateforme de marketing automation Oracle Eloqua. Une collaboration annoncée par Nathalie d’Isanto, directrice du courrier publicitaire du groupe La Poste, et David Pastural, directeur France pour Oracle Customer eXperience, lors de la table ronde intitulée « Intégrer le courrier au digital : une hybridation parfaite pour un multicanal piloté et automatisé ».


INNOVATION PRINT ET DIGITAL : UN COUPLE SOLIDE ET DURABLE

DES CAMPAGNES AUTOMATISÉES QUI INTÈGRENT LE PRINT : LE NOUVEAU PARI DE LA POSTE ET D’ORACLE ELOQUA (SUITE)

DES CAMPAGNES OMNICANALES EFFICACES ET MESURABLES

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Le groupe La Poste a choisi Oracle Eloqua, solution de marketing automation, pour proposer aux acteurs du marketing une gestion de leurs campagnes multicanales intégrant le canal papier. L’outil intègre une gestion automatisée des campagnes menées par les directions marketing utilisatrices, depuis leur création jusqu’au stockage des contenus, en passant par leur diffusion cross-canal. « Si le contexte actuel pousse à accélérer fortement la digitalisation, les annonceurs recherchent de nouveaux moyens pour s’adresser à leurs cibles, clients et prospects », explique Nathalie d’Isanto. De ce constat est née la volonté de La Poste de diversifier les canaux pour les annonceurs qui souhaitent aussi (re)placer le courrier publicitaire au cœur de leur stratégie. « Ce projet permet de fluidifier et d’intégrer ces campagnes de courriers publicitaires dans l’outil marketing central, au même titre que les canaux digitaux », poursuit Nathalie d’Isanto. « Grâce à ce partenariat entre La Poste et Oracle, il est désormais possible d’intégrer le print comme canal supplémentaire dans Oracle Eloqua. On peut, par exemple, faire une campagne d’échantillonnage, puis une relance par email ou, au contraire, envoyer un email puis compléter par l’envoi d’un échantillon à ceux qui ont ouvert (ou pas) l’email. Ceci permet une intégration sans couture dans le parcours d’expérience client et peut aider à lever les freins relatifs à l’utilisation du courrier dans le mix marketing, en simplifiant les usages », explique Olivia Faucheux, customer eXperience sales development manager chez Oracle.

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À travers l’intégration de la gestion des courriers publicitaires au sein de la plateforme Eloqua, La Poste souhaite simplifier l’expérience client des équipes marketing des annonceurs, pour leur permettre de mener des campagnes courrier aussi facilement que des campagnes digitales. Objectif : la vente d’un parcours client complet (ciblage, contenu, personnalisation, impression, distribution) et l’élaboration de campagnes omnicanales avec une efficacité aisément mesurable.

UN ÉCOSYSTEME EN PHASE PILOTE

L’interconnexion entre les solutions proposées par Oracle et les API de la Poste étant aujourd’hui parfaitement opérationnelles, la phase pilote peut commencer. Charge désormais aux deux partenaires de recruter des marques et de convaincre les directions marketing de la pertinence de cette offre. De premiers rendez-vous sont déjà programmés. « Pour une marque, pouvoir brancher son canal postal à son outil de CRM représentera un atout majeur dans les années à venir. Nous l’avons démontré : l’impact et les bénéfices du média courrier sont avérés, et cette automatisation des flux print représente une véritable innovation et une belle opportunité à saisir pour les imprimeurs français », précise Eric Trousset, directeur du développement de la BU Media de La Poste. Dans l’écosystème proposé avec Oracle, La Poste a d’ores et déjà référencé, sur appels d’offre, plusieurs imprimeurs français qui, connectés à la solution, pourront effectivement produire les différents médias sélectionnés par les marques. Des templates et gabarits ont été pensés en amont pour pouvoir proposer un flux de production performant. Reste une question : quid du rôle des agences dans ce nouveau schéma ? Pour Éric Trousset, il n’y a pas d’inquiétude à avoir : le sur-mesure aura toujours sa place dans le mix communication des marques.


MEDIAPOST : LE DRIVE-TO-STORE SERVI SUR UN PLATEAU Comment attirer les consommateurs au restaurant dans le contexte limitant de la crise sanitaire ? Voici la gageure à laquelle se sont attelés Quick et Mediapost en 2020. La mise en place d’un dispositif de display géolocalisé en complément d’imprimés a permis de trouver la parade. Avec, à la clé, un Trophée de l’Innovation Publicitaire 2021. Par Bertrand Genevi

PRINT ET DIGITAL, UN MIX MÉDIA EFFICACE

Filiale du groupe La Poste, Mediapost est un acteur majeur de la communication de proximité. Son champ d’expertise - du marketing relationnel à la data - combine des solutions offline et online. L’entreprise, convaincue du bien-fondé du mix média print et digital, a monté son offre Géodisplay à l’automne 2020.

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© Mediapost / Quick

L’imprimé publicitaire a fait ses preuves. Malgré la montée en puissance du digital, c’est encore un média essentiel pour générer du trafic en magasin. Selon la dernière étude BALmétrie 2020, menée par La Poste, 43 % des lecteurs d’un imprimé publicitaire déclarent être allés ou avoir l’intention d’aller en point de vente après leur lecture. Et contrairement aux idées reçues, les 15-34 ans, souvent en quête de bons plans et de nouveautés, se montrent également réceptifs au courrier. « L’imprimé publicitaire revêt plusieurs vertus : il permet de rentrer au domicile des consommateurs, il donne le choix du moment de lecture, et il se conserve sur la durée », avance Nicole Abenhaim, directrice générale adjointe Marketing et Expérience client chez Mediapost. La bonne santé et l’impact des imprimés publicitaires ne doivent toutefois pas occulter les vertus du digital dans le cadre d’un plan de communication. L’association des deux médias renforce avec efficacité le drive-to-store, notamment dans le cadre de campagnes publicitaires locales.


INNOVATION PRINT ET DIGITAL : UN COUPLE SOLIDE ET DURABLE

MEDIAPOST : LE DRIVE-TO-STORE SERVI SUR UN PLATEAU (SUITE)

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Cette solution associe la puissance des imprimés publicitaires à l’agilité du display géolocalisé. Ce dernier permet de toucher, par une publicité sur internet, des cibles qui passent à proximité d’un point de vente de façon récurrente - car ils habitent ou travaillent dans le périmètre - ou non. Clientèle de voisinage déjà touchée par un imprimé publicitaire, trafic de passage : ces audiences complémentaires démultiplient la portée du message publicitaire dans les zones de chalandise. « Géodisplay illustre notre savoir-faire complet en communication de proximité. Cette association entre le print et le digital prouve la complémentarité de ces leviers et l’efficacité du mix media dans les campagnes publicitaires locales de nos clients. Nos experts les accompagnent et coordonnent l’intégralité du dispositif avec, à la clé, un effet booster incontestable sur le trafic et le chiffre d’affaires », confirme Nicole Abenhaim.

UNE CAMPAGNE À SUCCÈS AVEC QUICK

Client historique de Mediapost, Quick croit fermement au pouvoir de l’imprimé publicitaire comme générateur de trafic en point de vente. Avec l’arrivée de la crise sanitaire, la chaîne de restauration rapide avait deux objectifs : augmenter les ventes à emporter via le click & collect et promouvoir son programme de bons plans digitaux auprès d’une cible élargie. Pour

répondre à ces problématiques, Mediapost a déployé sa solution Géodisplay en fin d’année 2020. Quatre millions d’imprimés publicitaires ont été distribués en boîtes aux lettres dans les zones de chalandise d’une centaine de restaurants Quick, sur l’ensemble du territoire français. En complément, sur la même période de 15 jours et dans des secteurs géographiques analogues, des publicités display géolocalisées ont été diffusées sur des sites à forte audience. Une action massive, qui doit son succès au volet print comme au pendant digital, comme le souligne Philippe Lucas, responsable Marketing opérationnel chez Quick : « Plus de la moitié des retours provenaient de la distribution de nos promotions en boîtes aux lettres. Les bons plans digitaux annoncés sur les bannières ayant été accessibles grâce à l’application Quick, le nombre de téléchargements de l’application sur la période a augmenté de 50 %. C’est l’originalité de cette combinaison qui a fait la différence ». L’opération a été récompensée par un Trophée de l’Innovation Publicitaire 2021. Ce prix, organisé par les Cas d’OR, récompense les entreprises qui démontrent dans leurs pratiques le lien omnicanal entre print et digital. Fort de son succès, le dispositif Géodisplay a été reconduit par Quick et Mediapost en mars 2021 et élargi à des acteurs de la GSA (grandes surfaces alimentaires).

© Mediapost / Quick

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LES NEWS DE LA FAB

ESTRABOLS IMPRIMEUR

© Estrabols Imprimeur

RÉUSSIT SA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

L’imprimeur d’étiquettes a fait le pari de l’automatisation dès 2015. Un choix stratégique qui lui permet aujourd’hui de tirer son épingle du jeu et de se diversifier sur de nouveaux marchés, avec des étiquettes à plus forte valeur ajoutée.

Annus horribilis pour beaucoup, 2020 n’a pas été une mauvaise année pour Estrabols Imprimeur, spécialiste de la production d’étiquettes pour le secteur des vins et spiritueux. « Grâce à l’automatisation de nos flux de production, nous avons bien résisté. Notre chiffre d’affaires a même progressé, alors que 60 % de nos effectifs seulement étaient dans l’atelier », confie Marine Estrabols, Pdg de l’entreprise familiale. C’est en 2015 que la dirigeante amorce une première phase d’automatisation, pour accompagner la croissance d’Estrabols. Elle fait le choix de changer d’ERP pour en sélectionner un spécialisé dans les métiers de l’étiquette, celui de la société CERM. Quatre ans plus tard, l’entreprise décide d’investir dans l’automatisation de ses flux de production. Son choix se porte sur la solution Automation Engine d’Esko, qui permet d’intégrer le système ERP de CERM.

UN AVANTAGE COMPÉTITIF

Pour la cheffe d’entreprise, qui dirige une équipe de 35 personnes mais qui fait face à de grands groupes, les enjeux de cette transformation numérique sont cruciaux. « L’idée est d’aller de plus en plus vite pour rester compétitif. Nous avions besoin d’optimiser nos processus de production de bout en bout et de parler un langage commun pour éviter toute déperdition d’informations et sécuriser nos données ». « On tend vers une standardisation de la gestion des fichiers. Tout le monde travaille de la même manière, ce qui rend l’entreprise plus agile et les personnes plus polyvalentes et réactives », précise Anne-Sophie Bureau, responsable du prépresse chez Estrabols Imprimeur. « Je voulais aussi que le fonctionnement de mon service prépresse gagne en souplesse et en flexibilité. Une partie de notre travail consiste parfois seulement à changer le millésime d’une étiquette d’une année sur l’autre. Je voulais que cette opération se fasse plus rapidement, pour libérer du temps pour d’autres missions et développer notre offre, poursuit Marine Estrabols. L’objectif, enfin, était aussi de pouvoir absorber plus d’ordres de fabrication, sans forcément recruter. Et c’est ce qui s’est passé, puisqu’en 2020 nous avons eu deux départs à la retraite dans notre équipe prépresse, qui n’ont pas été remplacés ».

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LES NEWS DE LA FAB

YETIQ.PRO,

TÊTE DE PONT DIGITALE DE 5SEPT ÉTIQUETTE La société 5Sept Etiquettes a fusionné ses entités digitales 5SeptDirect, dédiée aux marques, et Yetiq.pro, réservé aux professionnels revendeurs, sous une seule et même bannière.

En développant une nouvelle version de sa plateforme web-to-print Yetiq.pro, la société 5Sept Étiquette, spécialiste de la production d’étiquettes adhésives, a souhaité revenir à une identité de marque unique. Entièrement repensé, pour une meilleure expérience utilisateur, ce nouveau site d’achat en ligne - fusion de 5SeptDirect, dédié aux marques, et Yetiq.pro, réservé aux professionnels revendeurs - s’adresse désormais à toutes les entreprises françaises ayant des besoins d’étiquettes adhésives simples et des délais serrés. « Yetiq.pro répond aux demandes simples, correspondant au standard du marché de l’étiquette. L’offre se concentre sur une quinzaine de supports papiers et synthétiques et deux finitions, le vernis mat et le brillant », précise Cédric Caboche, responsable du pôle numérique de l’entreprise.

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© Yetiq.pro

DE NOUVELLES FONCTIONNALITÉS

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021

Modernisé, le site Yetiq.pro affiche un nouveau design et intègre de nouvelles fonctionnalités, comme un formulaire de devis simplifié et plus intuitif, un calculateur de devis mis à jour et offrant une prévisualisation plus claire qui limite les erreurs de commande, la sauvegarde de devis au format PDF, le téléchargement de documents liés à la commande ou encore le tracking pour suivre les livraisons de commandes. Mais si Yetiq.pro évolue, le site conserve les acquis des clients de la précédente version. Un programme spécifique a donc été mis en place à l’attention des professionnels de l’industrie graphique pour qu’ils continuent de profiter des avantages liés à leur activité. « Avec Yetiq.pro, nous apportons une évolution majeure à notre solution de commande d’étiquettes adhésives en ligne à destination de toutes les entreprises, explique Arnaud Jullian, chargé de webmarketing chez Yetiq.pro. Nous restons à l’écoute du marché et continuerons de le faire évoluer. De nouvelles améliorations et fonctionnalités sont déjà prévues dans les prochains mois ».


© Adesa

ADESA ACCOMPAGNE

SA CROISSANCE SUR LE WEB AVEC UNE NOUVELLE PLATEFORME Imprimeur d’étiquettes depuis presque 60 ans, Adesa s’est lancé dans l’e-commerce en 2017. Un nouveau canal de distribution sur lequel il enregistre une croissance forte, qu’il accompagne aujourd’hui avec la mise en place d’une nouvelle plateforme.

L’imprimeur d’étiquettes Adesa vient d’inaugurer une nouvelle plateforme e-commerce dotée de fonctionnalités adaptées aux attentes de ses 1200 clients web réguliers. Nous ne connaîtrons pas le nom de l’outil choisi par l’entreprise - trop stratégique - mais douze mois de travail auront été nécessaires aux équipes IT et marketing d’Adesa pour mettre en place la plateforme adesa.fr. « Ce site a été pensé pour apporter de nouveaux services à une clientèle professionnelle : calculateur de prix dynamique basé sur les surfaces et les matières choisies, système de devis convertissable en article du panier, workflow de bon à tirer électronique, fonction de retirage de commande, messagerie intégrée », détaille Brice Carugati, président d’Adesa. L’idée est de fluidifier les prises de commande, pour rester compétitif et performant. Le site propose beaucoup de produits sur étagères, mais le propre de la vente en ligne associée à un outil d’impression numérique est aussi de faciliter la personnalisation des commandes et donc la production de fichiers plus complexes avec de la donnée variable, différentes finitions ou des livraisons sur différents sites par exemple. La plateforme intègre ces nouveaux comportements d’achats, avec des mises à jour et un tracking efficace de chaque commande, sans déperdition d’informations.

UNE API PLUS PERFORMANTE. L’autre grand atout de ce nouveau site est son API pour faciliter les opérations de sous-traitance avec les grosses plateformes ou les impressions en cloud printing. Adesa, qui jouit d’une forte expertise sur ces marchés, va ainsi pouvoir asseoir ses compétences pour faire de la livraison en marque blanche dans des délais courts. Cette maîtrise de l’API doit aussi permettre à l’imprimeur de renforcer son offre en proposant, à terme, des produits complémentaires à ses étiquettes. Avec sa nouvelle plateforme, Adesa, qui s’est lancé dans la vente en ligne en 2017, espère franchir la barre des deux millions d’euros de chiffre d’affaires en ligne fin 2021.

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LES NEWS DE LA FAB

INNOVATION :

© Marcell Viragh / Unsplash

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VOUS AVEZ ENTENDU PARLER DES ENCRES COMPOSTABLES ? Directeur technique de Mistral Graphic, spécialiste du développement de formules à façon pour les secteurs graphique, textile, industriel, étiquette et sécurité, Philippe Alzina est l’un des meilleurs experts dans son domaine. Il aborde aujourd’hui un nouvel axe de développement : les encres compostables.

Dans leur quête effrénée pour avoir des produits plus respectueux de l’environnement, les donneurs d’ordres explorent plusieurs pistes et se focalisent de plus en plus sur les encres utilisées pour imprimer leurs tee-shirts, packagings ou campagnes de communication. Encres végétales, biodégradables, à base d’algues ou de micro-organismes : de nouvelles solutions émergent. Expert de ce domaine, Philippe Alzina, directeur technique de Mistral Graphic, est régulièrement sollicité pour développer de nouvelles formules susceptibles de répondre à ces attentes. Récemment, la demande s’est focalisée sur des encres dites compostables. Elle émanait de marques du secteur du luxe pour de l’impression de packaging. Actuellement en phase de test, elles devraient bientôt être visibles en boutique.

LA GAMME « COMPOST’INK »

Mais qui dit compostable, ne dit pas forcément recyclable. « Une encre compostable sera considérée comme un perturbateur de tri », prévient l’expert. Mais pour les marques, là n’était pas le sujet puisqu’elles voulaient pouvoir produire un packaging biodégradable. Soit un packaging que l’on puisse mettre directement dans son compost plutôt que dans sa poubelle jaune. À une époque où la filière de recyclage française est en pleine remise en question, avec notamment la fermeture de l’usine de la Chapelle-Darblay, l’argument peut s’entendre. Pour Philippe Alzina, la démarche est intéressante, à condition qu’elle soit accompagnée de toutes les explications nécessaires pour que le process soit vertueux jusqu’au bout. Dans sa gamme « Compost’Ink », tous les liants et composants sont d’origine naturelle avec des vernis 100 % naturels à base d’eau, sans COV, des paillettes 200 µm biodégradables et compostables, avec ou sans fond nacré constitué de mica naturel… « Utilisables en sérigraphie et en flexo, ces encres sont relativement faciles à mettre en œuvre, mais n’ont évidemment pas les mêmes tenues que les encres classiques et nécessitent quelques adaptations. Leur coût est également supérieur », précise Philippe Alzina. À suivre.

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© Semios

LES BELLES LETTRES DE SEMIOS POUR LE PORT DE CALAIS Dans le cadre du vaste projet d’extension portuaire Calais Port 2015, Semios a été mandaté par Bouygues Bâtiment Grand Ouest pour réaliser les deux enseignes lumineuses monumentales (4 mètres de haut) qui habillent les façades Est et Ouest du bâtiment d’entrée du port. L’enseigniste n’a eu que 6 semaines pour concevoir, fabriquer et installer les enseignes double face, visibles de l’extérieur comme de l’intérieur du bâtiment. 5000 LEDs, 400 heures de métallerie et plus de 300 mètres de parclose ont été nécessaires pour fabriquer les lettres, conçues avec chants et fonds en alu brut mécano-soudé laqué blanc, faces en PMMA blanc diffusant maintenues par double parclose externe et interne et structure centrale en alu brut pour un positionnement des lettrages dos à dos. Les enseignes ont, par ailleurs, bénéficié d’un traitement pour garantir peintures et composants électriques contre la corrosion du sel.

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SLX+, SLX Cast Wrap, IllumiNITE Wrap, Fusion Wrap : si ces films Arlon possèdent leurs spécificités, tous ont en commun l’intégration de la nouvelle Flite Technology. Ce système de contact léger permet aux adhésifs de flotter sur un substrat, jusqu’à ce qu’une pression ferme soit appliquée. Le positionnement et le repositionnement des films se réalisent ainsi avec plus de facilité, sans nécessiter l’intervention de plusieurs applicateurs. Cette technologie se destine aux novices, qui y verront une solution pour faciliter leur apprentissage du covering, comme aux experts, qui gagneront en vitesse d’application.

Print clean, go green : Filmolux France met en avant les produits responsables proposés par la marque Neschen. À découvrir : une gamme de solutions fabriquées en Europe et adaptées aux attentes des marchés de la décoration intérieure, de l’événementiel et de la signalétique. Et notamment les produits « Easy dot » désormais disponibles en version polypropylène pour l’impression UV, un film spécialement conçu pour les encres à base d’eau et la technologie d’impression HP Indigo, ainsi que les films adhésifs sans PVC easySTYLE à base de papier et adaptés à la personnalisation de mobilier.

© GMI / Fespa

Arlon facilite le covering

© Filmolux

© Arlon

LES BRÈVES DE LA FAB

Créativité durable chez Filmolux

Le GMI et FESPA France unissent leurs forces

Le GMI, organisation des secteurs de la communication et de l’impression (200 adhérents), et l’association FESPA France, dédiée aux professionnels de la sérigraphie, de l’impression numérique grand format et des médiapplicateurs (70 adhérents), ont signé un contrat de partenariat destiné à renforcer leur représentativité et assurer ainsi une meilleure défense des intérêts des entreprises de leurs branches professionnelles. Suite à la volonté de l’État de réduire le nombre de branches professionnelles représentant des conventions collectives, la branche des industries de la sérigraphie et de l’impression numérique a été rattachée à celle des imprimeries de labeur et industries graphiques.


LES NEWS DE LA FAB

IMPRIMERIE EUROPÉENNE S’INTERNATIONALISE ET LANCE SA NOUVELLE PLATEFORME

Des certifications pour la gamme Decolit

Les références 251, 251 B&W et 411 de la gamme Decolit de Serge Ferrari ont obtenu les certifications Greenguard et Greenguard Gold. Délivrées par l’organisme UL Environnement, elles assurent le respect des normes internationales les plus strictes en matière d’émissions chimiques, garantissant ainsi une meilleure qualité de l’air en intérieur. Reconnues pour leur stabilité dimensionnelle, les toiles Decolit sont utilisées comme supports de communication et d’agencement. Pour Serge Ferrari, ces certifications valident une démarche environnementale amorcée depuis de nombreuses années, permettant à ses supports d’être utilisés dans des lieux accueillant du public, et des établissements de santé ou scolaires.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021

© LPTent

LES BRÈVES DE LA FAB

© TTS

F I 70

© Serge Ferrari

Nous l’évoquions dans notre précédent numéro (voir IC Le Mag n°16), c’est désormais une réalité : Imprimerie Européenne a mis en ligne sa toute nouvelle plateforme, fruit d’un travail de trente mois de la part de l’entreprise rochelaise. Avec une navigation fluide et optimisée, et un nouveau moteur extrêmement puissant, la marketplace propose « un outil d’achat et de sourcing unique sur le marché de l’imprimerie en ligne, doté d’une multitude de fonctionnalités incroyables », selon les mots de son dirigeant, Didier Belin. Dans le même temps, la société, qui ne cachait pas ses ambitions internationales, a annoncé son ouverture en Espagne et au Portugal. Imprimerie Européenne, qui a installé des bureaux à Calpe, entre Valence et Murcie, travaille pour l’instant avec un réseau de revendeurs dans ces deux pays.

TTS élargit sa gamme MuroSubli

Suite au succès rencontré par sa tenture pour sublimation sans PVC MuroSubli, Texo Trade Services (TTS) élargit son offre avec MuroSubli® Soft Touch Cosy, destinée au segment haut de gamme. Outre la sublimation directe ou par transfert, cette référence est également conçue pour l’impression sans sublimation et disponible dans une largeur de 135 cm. TTS a également lancé la MuroSubli® UVTex. Cette tenture sans raccord, imprimée en un seul passage, permet de tapisser des murs de grandes dimensions.

Une nouvelle tente personnalisable chez LPTent

Le fabricant français de solutions événementielles LPTent a lancé une nouvelle tente gonflable 100 % personnalisable. Le modèle Airbuzz utilise le procédé d'air captif qui permet de monter son stand en quelques minutes, à deux personnes. Une solution pratique et flexible qui, grâce à des systèmes de liaison intégrés, offre la possibilité de combiner plusieurs modules pour créer un espace à la demande. Entièrement personnalisable, le module offre une très grande surface d’impression pour s’exprimer. Les impressions sont réalisées dans l’atelier de LPTent, à Saint-Quentin-Fallavier (38).


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LES NEWS DE LA FAB

MUCHCOLOURS

© Much Colors

LANCE UNE NOUVELLE MACHINE DE PRODUCTION PETIT FORMAT

F I 72 Le constructeur italien a dévoilé, en avril, son modèle d’entrée de gamme K36 : une machine de production jet d’encre capable de prendre en charge des produits imprimables jusqu’à une hauteur de 50 cm.

Déjà propriétaire de FG Distribution / Muchcolours France, la société Logaddis s’est associée à Muchcolours Italie pour créer la structure Poligraf France. Son objet : l’assemblage et la vente à des distributeurs du nouveau modèle du constructeur italien : la K36. Cette nouvelle solution jet d’encre petit format (plateau de 60 x 90 cm) a été conçue comme une véritable machine de production (jusqu’à 30 m2/h). « Ce modèle d’entrée de gamme dispose des mêmes têtes, système de guidage, soft et accessoires que la K86, le plus gros modèle de la gamme, précise Guilhem Gales, gérant de Poligraf France. Certains de nos clients industriels nous avaient fait part de leurs besoins d’une petite machine pour du prototypage qui leur permettrait de ne pas arrêter leurs imprimantes de production. Mais nous nous sommes rendus compte que de nombreux marchés étaient intéressés par ce type de solution ».

UN LARGE CHAMP D’APPLICATIONS

Au-delà des industriels, les enseignes du sport, du textile et de la chaussure figurent au rang des marchés auxquels s’adresse la K36. Avec ses caractéristiques techniques lui permettant de prendre en charge des produits imprimables jusqu’à une hauteur maximum de 50 cm et grâce à de nombreux accessoires en option (projecteur pour impression cylindrique, matrice broderie, matrice chaussures…), le nouveau modèle de Muchcolours offre un vaste champ d’applications et de supports, pour des besoins de pièces uniques, de prototypage comme de production. De plus, son ergonomie, son faible encombrement, et son alimentation en 220v en font une solution très facile à intégrer dans un atelier. Disponible sur stock depuis le mois de mai, la K36 est commercialisée par un réseau de distributeurs bénéficiant d’une stricte exclusivité géographique.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021


DE NOUVELLES ÉVOLUTIONS CHEZ

SWISSQPRINT

La Karibu de swissQprint fait partie des imprimantes roll-to-roll haut de gamme du marché. Sa nouvelle déclinaison en format « S » (pour Speed) conserve tous ses points forts, en y ajoutant davantage de productivité et d’efficacité, ainsi que la possibilité de développer de nouvelles applications, pour permettre aux professionnels de la PLV, de la communication visuelle, de la décoration ou de l’événementiel de se différencier. « Nos encres UV, spécifiquement développées pour l’impression roll-to-roll, adhèrent sur quasiment tous les supports. Et leur souplesse leur permet de résister à tout ce que le matériau doit endurer : découpe, pliage, étirement, etc. Sur des applications en intérieur, nous sommes en mesure de concurrencer l’impression par sublimation », précise Alain Greiner, président de swissQprint France. Impression pleine laize, précision, coûts de production, polyvalence : les imprimante UV roll-to-roll de swissQprint disposent en effet de nombreux atouts. Dont la vitesse. Avec ses quatre têtes d’impression par canal d’encre, la Karibu S offre des performances pouvant atteindre les 330 m2/h, toujours en laize de 3,40 m. « La Karibu S offre neuf canaux d’encrage, deux fois quatre CMJN et un dernier pour, par exemple, du blanc. Mais comme toutes nos machines, ce modèle est évolutif. Si, demain, un client veut repasser en six couleurs, une journée d’intervention technique suffit, explique Alain Greiner. Dans le contexte économique actuel, qui offre peu de visibilité et une forte versatilité de l’activité, il est très important de pouvoir compter sur des machines flexibles, adaptables, configurables. Nos clients s’en sortent car ils peuvent facilement s’adapter, développer de nouvelles applications et travailler de nouveaux marchés rapidement ».

IMPRESSION AUTOMATIQUE RECTO/VERSO

Et désormais, les modèles Karibu et Karibu S seront dotées de l’impression automatique recto/verso. Le système fonctionne grâce à une caméra intégrée capable de lire les QR codes imprimés à côté de chaque image. Une fois le rouleau retourné, l’imprimante, pilotée par le logiciel d’édition swissQprint Lory, se recale automatiquement au 1/10e de millimètre près. Pour les opérateurs, c’est un gain de temps évident et un risque d’erreur réduit. « Retourner une bobine est toujours compliqué, car sur des médias souples on va rencontrer des problématiques de déformation et d’enroulage. Avec l’encodeur numérique et la poutre mobile qui viennent compenser les déformations de la matière tout au long de la production, les modèles Karibu et Karibu S offrent une précision exceptionnelle en recto/verso, sur toute la bobine, précise Alain Greiner. Aujourd’hui, cette gamme est arrivée à une forme d’aboutissement. Tous les besoins en matière de roll ont été anticipés, pour offrir des machines extrêmement polyvalentes ».

F I 73

DES ENCRES FLUORESCENTES JAUNE ET ROSE

Un aboutissement qui se traduit aussi par le lancement de nouvelles couleurs fluorescentes - rose et jaune - pour l’impression UV, destinées à toutes les machines LED de la marque, en roll comme à plat. « Les encres fluorescentes existent depuis longtemps, mais elles sont compliquées à mettre en œuvre en offset et en sérigraphie. Nous constations une vraie demande, notamment du marché de la PLV, pour mettre en place le fluo de manière simple en numérique. C’est une vraie valeur ajoutée pour des applications intérieures - en extérieur le fluo ne tient pas la lumière. Et en lumière noire, ces nouvelles couleurs accrochent le regard », assure Alain Greiner. Signalétique, PLV, affiches… le panel des applications est large.

© swissQprint

Le constructeur suisse a lancé la Karibu S, version rapide de son imprimante UV roll-to-roll. Outre une capacité de production pouvant monter jusqu’à 330 m2/h, cette nouvelle solution propose une option d’impression recto/verso automatique. Des encres fluorescentes jaune et rose font également leur entrée sur toute la gamme du fabricant.


KONICA MINOLTA :

UNE NOUVELLE PRESSE POUR L’IMPRESSION D’EMBALLAGES À LA DEMANDE Konica Minolta a dévoilé le modèle PKG-675i, conçu pour permettre aux imprimeurs, convertisseurs et marques de proposer de l’impression d’emballages à la demande et répondre aux besoins croissants d’impressions personnalisées sur carton ondulé.

F I 74

La nouvelle PKG-675i de Konica Minolta est une solution jet d’encre haute qualité capable d’imprimer rapidement et de manière économique des emballages en carton pliant et ondulé, qu’ils soient à plat ou prédécoupés. Une solution polyvalente, qui correspond aux attentes des imprimeurs et des marques, mais aussi des convertisseurs qui souhaitent réaliser des maquettes d’emballage, afin d’accélérer la commercialisation de leurs produits et réduire leur gâche.

UN MARCHÉ EN MUTATION

Affecté par la crise sanitaire, le secteur de l’emballage est en train de basculer de la conception d’emballages RRP (Retail-Ready Design) vers des formats plus adaptés à la vente en ligne. « La croissance du e-commerce a un impact significatif pour les acteurs du secteur du carton ondulé. Ils vont devoir être capables de réagir rapidement et de mettre au point des emballages adaptés, pour relever les défis inhérents à la distribution postale. La production de versions différentes et la personnalisation ne cessent de croître. Notre presse numérique à jet d’encre PKG-675i permet justement de trouver le bon équilibre entre création de prototypes de haute qualité et productions individualisées à faibles tirages », explique Edoardo Cotichini, senior manager Professional Print chez Konica Minolta Business Solutions Europe. Fabriquée par MTEX NS, partenaire de Konica Minolta, la PKG-675i est équipée de cinq têtes Memjet CMYK, permettant d’imprimer sur une largeur de 1 067 mm, avec une résolution de 1 600 x 1 600 dpi. Compte tenu du nombre très réduit d’opérations prépresse nécessaires, les travaux d’impression à la demande peuvent être produits à une vitesse allant jusqu’à 18 m par minute. La PKG-675i utilise par ailleurs des encres à base aqueuse autorisées par la FDA (Food and Drug Administration) pour les produits en contact avec des aliments.

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© Konica Minolta

LES NEWS DE LA FAB

UNE NOUVELLE TAURO CHEZ AGFA La gamme Jeti Tauro du constructeur AGFA s’enrichit d’une troisième imprimante jet d’encre hybride : la Jeti Tauro H3300 UHS (ultra-high speed) LED. Ce nouveau modèle grand format, le plus rapide de la gamme, peut atteindre les 600 m2/h et imprime sur supports souples et rigides, jusqu’à 3,3 m de laize en quatre ou six couleurs (encre blanche et primaire d’accroche en option). Destinée aux marchés de la signalétique et de l’affichage haut de gamme, mais également au segment de l’emballage en carton ondulé, la Jeti Tauro H3300 UHS revendique la consommation d’encre la plus faible du marché (encres Anuvia, certifiées Greenguard Gold), grâce à la technologie brevetée Thin Ink Layer d’Agfa.

UNE DEUXIÈME PRESSE HYBRIDE POUR EFI Le constructeur américain EFI a dévoilé sa nouvelle presse jet d’encre hybride grand format : la EFI Pro 30H LED. Modèle d’entrée de gamme, petite sœur de la Pro 32 R+, cette machine de 3,2 m de laize, qui peut qui atteindre les 230 m2/h, prend en charge un grand nombre de supports (dont des substrats jusqu’à 5 cm d’épaisseur en impression à plat), pour une grande variété d’applications. Configurée en CMJN et encre blanche (sur deux canaux), avec vernis en option, la Pro 30H se destine « aux imprimeurs commerciaux, aux fabricants d’enseignes et aux services d’impression en usine », selon Thomas Krumm, responsable production d’EFI.

XEIKON SUR TOUS LES FRONTS Depuis le début de l’année, le constructeur fait feu de tout bois. XEIKON a d’abord lancé deux nouvelles presses numériques d’étiquettes, la CX30 et la CX50, conçues pour les imprimeurs qui travaillent sur de la moyenne capacité, essentiellement pour les marchés de la pharmacie, de l’agroalimentaire et des vins et spiritueux. Le fabricant a ensuite dévoilé la presse couleur numérique SX20000, dédiée aux arts graphiques et à l’impression commerciale en général et aux marchés du livre et du publipostage en particulier. Enfin, Xeikon a lancé son imprimante pour décoration murale CX50, qui exploite la technologie du toner sec, pour répondre aux besoins de production de papier peint.


CANON LANCE UNE

NOUVELLE COLORADO

LES BRÈVES DE LA FAB

Après le lancement de sa première imprimante textile industrielle de 76 pouces en 2020, EPSON étend sa gamme avec le modèle SC-F10000H. Une imprimante encore plus productive, grâce à ses deux jeux de cartouches d’encre différents, qui permettent d’obtenir une impression de qualité sur une gamme variée d’applications (vêtements, ameublement, signalétique souple, textiles promotionnels). La première configuration comprend du CMJN et des encres jaune et rose fluorescentes authentiques, tandis que la seconde comprend du CMJN et des encres cyan clair et magenta clair.

Le constructeur italien DURST lance le modèle P5 TEX iSub, une machine d’impression par sublimation de 3,3 m de laize qui permet l’impression directe sur les tissus en polyester ou sur papiers de transfert, avec une vitesse pouvant atteindre 383 m2/h. La technologie d’impression sans contact iSub, combinée aux encres Sublifix, offre cohérence des couleurs et netteté des détails, même sur supports difficiles comme les tissus à dos noir. La P5 TEX iSub peut imprimer sur une vaste gamme de supports, pour les marchés de la décoration et du soft signage. Le modèle est aussi doté d’une unité de finition intégrée, qui permet la couture et l’assemblage des supports.

F I 75

© Mutoh

© Durst

© Epson

© Canon

La famille d’imprimantes bobines UVgel de CANON s’agrandit avec le lancement de la Colorado 1630. Toujours en 64 pouces, comme les autres imprimantes de la gamme, cette machine industrielle d’entrée de gamme offre la possibilité de développer son activité sur le marché du grand format, en traitant des tirages moins volumineux que ses grandes sœurs (Colorado 1640 et 1650). Avec une qualité d’impression de 1 800 dpi et une vitesse d’impression maximale de 111 m²/heure, la Colorado 1630 prend en charge un très grand nombre de supports. Modulaire, l’imprimante peut être complétée par toute une gamme de modules supplémentaires en fonction des besoins (second rouleau, impression recto-verso…). Enfin, le module de finition FLXfinish et sa technique de séchage LED, proposé en option, permet notamment de réaliser des impressions sur des substrats poreux, tels que les papiers non couchés et les éléments de signalétique souple, donnant accès à de nouvelles opportunités d’applications.

Le constructeur MUTOH a lancé son nouveau modèle XpertJet 1682WR : une imprimante jet d’encre à sublimation 64 pouces, alimentée par rouleau à la demande. Équipée de deux têtes d’impression, avec des configurations en 4, 6, 7 ou 8 couleurs, ce nouveau modèle se destine à produire des applications pour la décoration, le soft signage, le sportswear ou les vêtements promotionnels et personnalisés. La XpertJet 1682WR permet l’impression en continu, grâce aux différents systèmes d’enroulement motorisés, pour des poids de rouleaux allant jusqu’à 30, 40 ou 100 kg, et des diamètres de rouleaux de 150 à 250 mm.


LES NEWS DE LA FAB

IMPRESSION 3D : MASSIVIT VOIT ENCORE PLUS GRAND © Massivit

Pionnier de l’impression 3D grand format, le constructeur israélien a dévoilé la Massivit 5000 : une machine à deux têtes d’impression, qui permet de travailler avec deux matériaux différents en même temps, avec des résolutions différentes.

F I 76

Fondée en 2013, la société israélienne Massivit s’est fait une place sur le marché de l’impression 3D, en investissant le segment du grand format avec une technologie unique : le Gel Dispensing Printing (GDP). Un procédé qui consiste à extruder un polymère photosensible sous forme de gel qui durcit ensuite instantanément sous l’effet d’une lumière UV, au fur et à mesure de l’impression. Aujourd’hui, le fabricant ajoute une quatrième machine à sa gamme : la Massivit 5000. Équipé de deux têtes d’impression, ce modèle permet aux utilisateurs d’imprimer deux pièces, à partir de deux matériaux différents, en même temps. Chaque tête peut être configurée avec des résolutions différentes, donc des couches de matériau plus ou moins épaisses et des vitesses plus ou moins rapides, pour des impressions d’une taille maximum de 145 x 111 x 180 cm.

DES IMPRESSIONS 3D HAUTE DÉFINITION

Trois caméras pointées sur les têtes d’impression permettent de suivre le travail en direct, tandis que le software permet de modifier les paramètres en temps

KORNIT POUSSE LE DTG AU MAX Le constructeur israélien a dévoilé fin avril sa nouvelle technologie d’impression textile MAX, dédiée au marché de la personnalisation de vêtements à la demande. Au cœur de cette technologie DTG (direct-to-garment), qui permet d’imprimer sur de multiples types de fibres, se trouve le système XDi, développé par KORNIT, qui offre la possibilité de simuler des effets de broderie, de vinyle et de transfert de manière bluffante. L’imprimante Kornit Atlas Max, première solution DTG équipée de cette technologie, est disponible depuis le mois de juin et peut être combinée au système de chargement robotisé ActiveLoad Automation.

réel, optimisant la vitesse et la qualité de l’impression au moment voulu. L’arrivée de la Massivit 5000 s’accompagne du lancement d’un nouveau gel d’impression - le Dimengel 110 - spécifiquement développé pour faciliter les impressions 3D en haute définition et pour offrir un rendu d’une très grande fidélité par rapport au designs CAD. Si le constructeur israélien cible prioritairement les industries automobile, ferroviaire et marine, Massivit compte également approcher, avec ce nouveau modèle, ses marchés historiques du display, de l’enseigne et de la signalétique, de la communication visuelle et évènementielle, de la scénographie et de la muséographie. En France, les sociétés Métropole, Marie 3D, Paradis Expansion, Déco 3D by Sépia ou encore Multiplast ont déjà investi dans une solution Massivit, pour les secteurs de la communication et de l’événementiel. Dans l’industrie, on peut citer le groupe Stratiforme. Avec la crise, plusieurs investissements ont été reportés, mais trois projets d’acquisition sont aujourd’hui en cours de signature : chez un imprimeur, dans une société d’événementiel et chez un industriel.

MIMAKI TRAVAILLE LE CUIR Le fabricant MIMAKI Europe a dévoilé une nouvelle imprimante jet d’encre, conçue pour reproduire de façon réaliste la texture du cuir naturel et synthétique : le modèle SUJV-160. Cette machine grand format (jusqu’à 1 610 mm) utilise l’encre à solvant UV en film fin SU200, développée par Fujifilm et exclusivement commercialisée par Mimaki, qui offre une flexibilité et une extensibilité exceptionnelles, ainsi qu’une forte résistance aux rayures sur le cuir naturel et synthétique. Sacs, chaussures, articles de sport, éléments de décoration intérieure, accessoires automobiles : le champ d’applications est vaste. En parallèle, le constructeur a lancé deux nouvelles tables à plat LED UV grand format - la JFX600-2513 et la JFX550-2513 - qui seront commercialisées après l’été 2021.

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PRINT EQUIPMENT LANCE LE DTF Spécialiste de la sublimation et de l’équipement pour le marquage textile et objet, l’entreprise allemande PRINT EQUIPMENT a mis au point une nouvelle technologie pour produire ses propres feuilles de transfert, à motif unique ou en grand tirage : le direct-to-film (DTF). Avec le DTF, il est désormais possible d’imprimer en roll-to-roll des transferts multicolores avec des dégradés de couleurs. Une fois imprimée, la feuille est saupoudrée d’une colle thermofusible en poudre, elle-même gélifiée sur le motif sous l’effet de la chaleur : l’adhésif forme ainsi une couche homogène, qui offre une forte adhésion, sur une large gamme de fibres, lors du transfert.


BUSINESS

MÉGA DEAL Le groupe CIMPRESS - propriétaire, entre autres, de Vistaprint, Pixartprinting et Exaprint - vient de signer un contrat pluriannuel avec HP INDIGO, portant sur l’achat d’une nouvelle flotte de presses numériques, essentiellement constituée de la toute dernière HP Indigo 100 K. Lancée l’an dernier par HP, cette machine de format B2 a été conçue pour l’impression continue. Si le nombre de presses acquises n’a pas été dévoilé, Cimpress annonce que plus de la moitié des nouvelles machines seront installées en 2021, le solde en 2022. Avec ce contrat, le géant de l’'impression en ligne devient le plus gros client de HP Indigo dans le monde.

IMPRESSION À LA DEMANDE La plateforme de e-commerce britannique ASOS, dédiée à la vente en ligne de vêtements et cosmétiques, va installer, chez son fournisseur Fashion-Enter, une machine KORNIT Presto S, afin de développer une unité de fabrication et d’impression de textile à la demande. Avec cette solution, Fashion-Enter pourra produire et livrer, pour le compte d’Asos, de courtes séries personnalisées, sur de multiples matières.

ACQUISITION Le fabricant d’emballages VERPACK vient d’acquérir la société PLV 37, filiale du groupe Posson. Située à Neuillé-Pont-Pierre, cette unité d’une vingtaine de salariés est spécialisée dans les fonctions à fortes valeurs ajoutées, telles que le pelliculage, la sérigraphie, la découpe, la dorure, le pliage ou le collage. Cette acquisition, réalisée sur fonds propres, marque la première étape de la stratégie de développement du groupe Verpack, qui entend doubler son chiffre d’affaires d’ici cinq à sept ans. L’intégration a été placée sous la direction opérationnelle de Jonathan Allain, ex-dirigeant de la société TPG Packaging.

REPRISE L’imprimerie LÉONCE DEPREZ (62) - qui était en redressement judiciaire depuis juin 2019 - a été cédée au premier trimestre dernier à son dirigeant, Léonce-Antoine Deprez (représentant de la 4e génération), associé au groupe SPRINT, spécialiste de la communication imprimée et qui prend une part minoritaire au capital. Rebaptisée ILD, l’imprimerie des Hauts-de-France conserve 57 salariés sur 76 et vise un objectif de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021.

PVP S’ÉQUIPE EN AGFA…

Basée en Saône-et-Loire, spécialiste des solutions de marquage, signalétique et PLV, la société PVP renforce son partenariat avec le constructeur Agfa en s’équipant d'une Jeti Tauro H3300 LED et d’une Jeti Cérès RTR3200 LED. Les atouts économiques et écologiques des solutions LED d’Agfa ont été prépondérants dans le choix de la société PVP. Cet investissement est accompagné d’un flux de production Agfa Asanti, qui permet une rationalisation de la gestion de l’atelier, du prépresse à la production, en incluant le pilotage des outils de finition.

…VOLUMIA AUSSI

Avec l’acquisition d’une machine Agfa Jeti Tauro H2500 LED, Volumia Groupe (87) - créateur et fabricant de PLV - installe une deuxième ligne d’impression numérique et peut ainsi se positionner sur de nombreux marchés (cosmétiques, édition, food…) où les séries courtes sont de plus en plus privilégiées. Une table Zünd multifonction G3 vient compléter cet équipement et permet un process de fabrication cohérent et pertinent. « La qualité d’impression est telle que nous pouvons convaincre la quasi-totalité de nos clients du bien-fondé de cette technique », estime Benoit Gallian, Pdg de Volumia.

F I 77


INTERVIEW

© Hexis

F I 78

« HEXIS VA INVESTIR 4 MILLIONS D’EUROS PAR AN JUSQU’EN 2025 » Le fabricant français de films adhésifs, qui a plutôt « bien » résisté en 2020, annonce plusieurs projets d’investissements pour ses deux sites industriels de Frontignan (34) et Hagetmau (40). Le groupe familial, qui se lance dans le déploiement d’une politique RSE ambitieuse, mène également des opérations de croissance externe à l’étranger. Caroline et Clément Mateu, à la tête du groupe industriel français, font le point sur ces sujets d’actualité avec IC Le Mag. Propos recueillis par Cécile Jarry et Florent Zucca

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021


Comment le groupe Hexis a-t-il traversé l’année 2020 et comment se porte l’activité sur ce premier semestre 2021 ?

Clément Mateu : Nous avons bien évidemment placé un certain nombre de salariés en activité partielle en 2020, mais nous n’avons jamais arrêté nos lignes de production, même lorsque l’activité a baissé. Hexis est un gros bateau, avec forcément un peu d’inertie. Nous avons donc mis en place un plan de continuité, afin d’anticiper la reprise et en nous armant de produits finis. Notre Hexis Training Center a également continué à fonctionner pendant toute la durée de la crise, les professionnels ont mis à profit le temps imparti pour monter en compétences. Caroline Mateu : Nous étions à - 25 % d’activité après les trois mois du premier confinement. Puis, nous avons connu un rebond porté par le secteur de la communication visuelle et par les marchés de l’automobile et de la décoration. La décoration est encore un marché de niche pour nous, mais en croissance constante depuis plusieurs années. Et cette période a contribué à renforcer cette tendance : les gens ont profité du confinement pour s’occuper de leurs intérieurs. Nous avons également beaucoup travaillé sur des produits de signalétique sanitaire pour du marquage au sol, sur les murs et les vitres. Notre gamme de films antimicrobiens Pure Zone est ainsi passée de 200 000 euros de chiffre d’affaires à 2 millions. Au final, nous avons bouclé notre exercice 2020 à - 8 % (en consolidé) par rapport à 2019, soit près de 90 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Clément Mateu : Depuis le début de l’année, nous n’avons plus d’activité partielle et toutes les lignes tournent, même si l’activité reste un peu dégradée et assez volatile. Et comme d’autres secteurs industriels, nous faisons face à une crise des matières premières sans précédent. PVC, papiers siliconés, poudres, additifs : les prix flambent et l’approvisionnement est très compliqué. C’est du jamais vu. Quels sont aujourd’hui vos principaux marchés ?

Caroline Mateu : Les arts graphiques représentent toujours notre plus gros marché, devant celui de la protection (protection industrielle, protection de surface et de carrosserie). Nous avons également plusieurs marchés de niche, qui connaissent de belles croissances, que ce soit dans l’aéronautique, les sports mécaniques, le solaire et le textile. Clément Mateu : En termes géographiques, la France est de loin notre marché principal. Nous réalisons 45 % de notre chiffre d’affaires dans l’Hexagone, avec quelque 5000 clients. L’export représente 55 % de l’activité, et nous grapillons des parts de marché un peu partout. Nous disposons actuellement de huit filiales à l’étranger, mais nous changeons un peu de stratégie à l’international. Jusqu’ici, nous avions toujours créé des filiales ex-nihilo. Désormais, nous passons aussi par des opérations de croissance externe, en rachetant des distributeurs, comme récemment en Suisse. Ce sont des opportunités qu’il faut savoir saisir, nous avons d’ailleurs trois projets en cours.

« Cet investissement sur le site de Frontignan doit nous permettre d’augmenter notre productivité et d’améliorer nos flux » Caroline MATEU

F I 79


INTERVIEW « HEXIS VA INVESTIR 4 MILLIONS D’EUROS PAR AN JUSQU’EN 2025 »

Hexis a obtenu, en janvier dernier, un soutien de l’État à hauteur de 800 000 euros, dans le cadre du plan France Relance. Cette enveloppe est destinée à vous aider à développer votre outil industriel. Quels sont les projets sur la table aujourd’hui ?

F I 80

Clément Mateu : Hexis dispose d’un outil industriel exclusivement basé en France, avec une usine historique à Frontignan (12 000 m2) et une nouvelle usine à Hagetmau (25 000 m2), dans les Landes. Sur le site de Frontignan, nous allons construire un nouvel atelier de mélange destiné à l’élaboration de nos films. Chaque année, 25 millions de mètres carrés sont adhésivés avec des produits Hexis : tous sont, à la base, développés dans notre atelier de mélange. Cette nouvelle extension est aujourd’hui nécessaire pour nous permettre de gagner en productivité. Elle devrait être achevée fin 2022 et nécessite une enveloppe de près de 4 millions d’euros. Caroline Mateu : Les 800 000 euros du plan France Relance vont nous aider à financer cet investissement. Mais nous voyons plus loin. Dans un second temps, à horizon 2025, nous prévoyons aussi d’installer une nouvelle ligne de production à Frontignan, soit une ligne d’enduction et un carrousel d’emballage. Dans le même temps, nous investissons aussi sur notre site d’Hagetmau, avec l’installation de deux lignes d’induction (pour une enveloppe de 8 millions d’euros), un oxydateur thermique (1,7 million) et un carrousel d’emballage (2 millions). Au total, tous projets confondus, Hexis va ainsi investir 4 millions d’euros par an d’ici 2025, avec, on l’espère, une trentaine d’embauches à la clé.

Ces développements s’inscrivent-ils dans le cadre d’une démarche RSE ?

Caroline Mateu : Oui, nous menons d’ailleurs un projet de déploiement d’une stratégie RSE beaucoup plus poussée que ce qui existe actuellement. Nous sommes accompagnés pour cela par GreenFlex (une entreprise française spécialisée dans l’accompagnement de la transition environnementale et sociétale des entreprises et des territoires, ndlr). Tous les aspects du groupe sont audités et le rapport donnera lieu à un plan d’actions concret impliquant toute la chaîne de valeur (de nos fournisseurs à nos salariés, en passant par la production et la logistique), avec comme axe stratégique la réduction de nos émissions carbone, mais aussi une communication autour des bonnes pratiques concernant les caractéristiques et l’utilisation des produits PVC. Clément Mateu : Nous débutons également un programme de recyclage de nos films. Mais on ne met pas en place un tel process d’un claquement de doigt, donc nous serons en mesure d’en dire plus au cours des prochains mois. La R&D occupe aussi une place importante dans cette stratégie de développement avec notamment le développement de notre gamme sans PVC. Ce sont des produits qui nécessitent des temps de développement longs pour répondre aux besoins et aux caractéristiques requises par les transformateurs. Néanmoins, nous sommes déjà fournisseur depuis deux ans, avec ces produits, du Championnat du Monde de monoplaces électriques Formule E.

« Chaque année, 25 millions de m2 sont adhésivés avec des produits Hexis : tous sont, à la base, développés dans nos ateliers de mélange » Clément MATEU

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021



THINK !

RÉUSSIR LA DIGITALISATION DE SON ENTREPRISE :

UN ENJEU COLLECTIF

UNE TRIBUNE D’ABDELLAH BEN HAMOU

En questionnant nos habitudes, la crise sanitaire et économique a eu un point positif : celui de révéler notre retard sur les enjeux du digital. Nos entreprises vivent aujourd’hui dans un monde organisé autour de l’information et de la donnée. Le temps est venu, pour les imprimeurs, de franchir le cap.

F I 82

Dans un marché en recul, conjugué à une crise sans précédent, les tendances chez les imprimeurs vont de -20 à -60 % d’activité pour les plus impactés. Les imprimeurs cherchent donc plus que jamais de nouveaux océans bleus pour leur entreprise et veulent dans le même temps optimiser leur organisation pour tenir leurs lignes de coûts.

tons de cette période où le temps permet d’auditer son organisation, pour lancer ou muscler dans nos imprimeries le chantier de la transformation digitale, dans le but de gagner en efficacité et sortir de cette crise plus fort qu’en y entrant.

de l’entreprise et d’améliorer les performances de nos organisations. Il s’agit d’un enjeu stratégique. En conséquence, il doit être inscrit dans le plan de développement de l’entreprise, au même titre qu’un impératif de satisfaction-client ou de certification environnementale. Ceci avec transparence et dans un contexte engageant pour toutes les parties prenantes de l’entreprise. Nous pensons souvent le digital dans la relation qu’une entreprise peut avoir avec son marché et nous sous-estimons l’impact plus profond que cette transformation génère en interne. Un projet, quel qu’il soit - et à plus forte raison quand on parle de digitalisation lancé sans l’adhésion des équipes fera naître une résistance naturelle. Après avoir mesuré le degré de maturité digitale de son imprimerie, il est essentiel de se faire accompagner sur ces enjeux. Comme dans tout projet, il conviendra d’identifier les actions prioritaires à mettre en place. Le digital bouleverse l’ensemble des secteurs de l’entreprise : le management de la relation-client, avec des outils qui permettent de les accompagner au plus près ; nos rythmes de travail, avec les bureaux à distance ; nos échanges commerciaux, avec le développement de solutions de web-to-print ; la gestion des bases de données et la vie dans nos ateliers, avec la connectivité des outils de production.

La digitalisation n’est pas synonyme d’exclusion. Souvent, dans l’inconscient collectif,

Il n’y a pas de mauvaises questions, mais plutôt de mauvaises réponses. La période

Le métier d’imprimeur tend vers un ensemble de services autour de l’imprimé.

Cette crise sanitaire et économique, dont j’espère que nous sortirons dans les mois à venir, révèle notre retard sur les enjeux du digital. Elle a eu néanmoins un aspect positif : celui de nous questionner sur nos habitudes et nos réticences et de nous faire avancer à marche forcée vers une révision de nos process. Elle a installé nos entreprises dans un monde organisé autour de l’information et de la donnée.

Il n’est pas nécessaire d’attendre d’être malade pour prendre soin de sa santé. Profi-

le digital est opposé à la place de l’humain dans l’entreprise. L’opportunité de la transformation digitale est au contraire, pour moi, un formidable terrain de jeu qui permet d’accroître la visibilité

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021

que nous traversons depuis plus d’un an nous a poussé à repenser notre mode de vie, nos relations sociales et le sens de notre travail. Et par conséquent, à mieux utiliser notre temps et à travailler


BIO ➜ Entré chez l’Artésienne (62) en 2003, en tant

que commercial, Abdellah Ben HAMOU gravit tous les échelons, pour devenir président du conseil d’administration de l’imprimerie, de 2013 à 2020. Dix-sept années au cours desquelles cet expert des arts graphiques sera amené à piloter la transformation digitale de l’entreprise, en concertation avec les 65 salariés de l’imprimerie, qui a choisi le format SCOP (Société Coopérative de Production) pour se développer. Garant des résultats et gardien des valeurs de l’Artésienne, Abdellah Ben Hamou démontrera que l’idée d’une économie sociale et solidaire est compatible avec les notions de performance économique et d’excellence industrielle. En 2020, il passe le relais et crée sa société de conseils pour aider les entreprises des arts graphiques à explorer les canaux digitaux et accélérer leur développement. Parmi ses premiers clients se trouve la société Nuanciel, un collectif de print-managers spécialistes de l’imprimerie, de la signalétique et de l’étiquette. Une rencontre forte qui pousse Abdellah Ben Hamou à s’investir davantage au sein de l’équipe : il en est le directeur du développement depuis mars 2021.

plus efficacement. Dans cette optique d’amélioration continue, la question qui doit guider notre projet est donc de savoir comment faire mieux demain, en analysant l’existant et en sortant des traditionnelles postures du type “j’ai toujours fait comme ça”. Le piège est souvent de vouloir mener tous les chantiers de front et, dans le même temps, de vouloir faire table rase de ce qui était déjà en place en changeant, par exemple, l’ensemble de ses logiciels. Dans l’audit de départ, mieux vaut d’abord s’assurer que ses outils sont utilisés de manière optimale : l’ERP, les solutions prépresse, les logiciels comptables... La plus belle des voitures ne fait pas forcément de vous un meilleur conducteur. Ce qui pose la question du budget. Même si je considère que c’est un investissement sur l’avenir, renforcer ses outils digitaux implique un coût non négligeable.

Enfin, on progresse toujours plus vite en partageant avec ses équipes, ses partenaires et ses clients. C’est aussi dans cette intelligence

collective que se construisent les projets et les évolutions dans nos entreprises.

UNE DIGITALISATION SUR TOUS LES FRONTS : L’EXEMPLE DE L’ARTÉSIENNE « Une promesse de BAT en 20 minutes, cela fait rêver... »

Un rêve devenu réalité pour l’imprimerie l’Artésienne, qui a fait le choix d’automatiser son prépresse pour les parties Conformité de fichier et BAT. Elle a choisi pour cela la suite Enfocus / Switch / Aproove. « Là où il fallait parfois 48 heures au studio pour présenter un BAT, pendant les périodes de fortes charges, il ne faut plus aujourd’hui que quelques minutes », précise Abdellah Ben Hamou. Un argument qui fait mouche auprès des donneurs d’ordres, notamment pour les marchés publics.

« 3780 devis en quelques minutes... »

Répondre aux appels d’offres peut très vite devenir une vraie sinécure pour un imprimeur, à moins d’équiper son ERP d’un module spécifique pour automatiser cette tâche extrêmement chronophage. L’Artésienne a décidé d’upgrader son ERP MasterPrint en ce sens, pour multiplier de manière exponentielle le nombre de devis étudiés. « Cette solution nous a permis de soumettre davantage d’offres, là où nous nous limitions auparavant à 100 devis maximum par marché pour ne pas engorger notre service. Nous avons ainsi pu répondre à des marchés plus volumineux, avec moins de compétition, puisque moins d’imprimeurs en face », commente Abdellah Ben Hamou.

« Disposer en temps réel des performances économiques de son entreprise »

Pour la partie pilotage de l’entreprise, l’Artésienne a opté pour la solution Microsoft Power BI. Connecté à l’ERP et au logiciel de facturation et de gestion commerciale SAGE, Power BI permet de prendre connaissance des performances de l’entreprise en temps réel. « Autrement dit, grâce à Power BI, le ou la chef(fe) d’entreprise peut efficacement interpréter les données, prendre des décisions de gestion et diriger son entreprise plutôt que de perdre un temps précieux à compiler les données », confirme Abdellah Ben Hamou.

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REPORTAGE

Industriel français, fabricant de bobines de flex et d’imprimables pour transfert à chaud sur textiles, Christian Rozier, gérant de CFP Flex (42), conçoit, fabrique et commercialise des produits écologiques uniques au monde. Des innovations qui rencontrent un succès croissant, en France comme à l’international, où l’entreprise ligérienne réalise 90 % de son chiffre d’affaires. Emmanuelle Hebert

CFP FLEX :

LE TRANSFERT FAIT SA RÉVOLUTION VERTE

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Après avoir passé dix ans à Londres, Christian Rozier revient en France en 2004. Aidé par son père et rejoint par son épouse, il créé, à Andrézieux-Bouthéon (42), la société CFP Flex, spécialisée dans les films de transfert à chaud pour la personnalisation textile. Conscient de l’impact de son activité sur l’environnement, Christian Rozier entend créer des produits innovants et écoresponsables. En 2015, il investit dans un laboratoire et des machines. Alors que le marché travaille essentiellement avec des solutions solvantées, CFP Flex s’attache à créer un polyuréthane à base aqueuse (ou basse dispersion). Objectif : éviter le rejet de composés organiques volatiles (COV). Après des années de R&D, il trouve la bonne formulation. « Le principe consiste à déposer une peinture liquide que l’on fait sécher sur un support auquel on extrait la vapeur d’eau. Un procédé unique au monde », explique Christian Rozier. Tests, formulations, mélanges des polyuréthanes, création des couleurs, enduction, transformation, conditionnement : tout est réalisé en interne. Une stratégie qui permet à CFP Flex de limiter son empreinte carbone, de garantir un strict contrôle de la qualité, de la productivité et de la gestion des stocks, et d’assurer des prix compétitifs.


Aujourd’hui, CFP Flex propose une gamme de flex et d’imprimables pour transfert à chaud sur textiles avec le même thermocollant universel, permettant de faciliter le travail des spécialistes du marquage et d’optimiser la gestion des stocks. La société française s’est notamment fait remarquer sur la FESPA 2019, à Munich, avec ses solutions « Uniflex A Nature » et « Uniprint Nature ». Le premier est un film thermocollant polyuréthane à base aqueuse (sans solvant) avec un support adhésif papier, universel, applicable sur tous types de textiles pour vêtements de pluie, bagages, parapluies et autres applications. Le second un film polyuréthane blanc, mat, sans solvant, imprimable, laminé sur une couche thermocollante universelle, elle-même laminée sur un support en papier recyclable et applicable là aussi sur tous types de textiles. « Nous sommes les premiers et les seuls au monde à offrir cela. Nos produits sont innovants, écologiques, mais surtout faciles à utiliser avec une garantie d’échenillage à 100 % », précise Christian Rozier.

© CFP Flex

© CFP Flex

DES FILMS POLYURÉTHANE À BASE AQUEUSE

UNE TRÈS FORTE INTERNATIONALISATION

Aujourd’hui, CFP Flex, soutenue par six distributeurs en France, propose une gamme de près de 70 références. Mais la PME réalise 90 % de ses ventes à l’export, principalement en Europe, mais aussi au Moyen-Orient, aux États-Unis, en Afrique du Sud, et bientôt en Australie et en Amérique du sud. Grâce à la standardisation de ses process et la flexibilité de ses produits, destinés à tous les supports textiles et pour tout type d’encres, CFP Flex s’adresse aussi bien aux grands industriels (mode, sport, évènementiel, vêtement professionnel) qu’aux PME et aux « krafteurs », ces particuliers adeptes du Do It Yourself. Christian Rozier, lui, poursuit ses recherches dans son laboratoire. Tests, lavages, pressages : il connaît ses produits par cœur. « C’est de là que les innovations surgissent et il y a beaucoup à imaginer. Je n’ai pas encore tout essayé, mais nos produits sont aussi efficaces sur le bois et le cuir ». Ce qui laisse présager de jolies perspectives. Le dirigeant entend ainsi continuer à éveiller le sentiment de responsabilité chez ses clients. « Le monde change, il faut suivre et rester attentif, car il est urgent d’agir ».

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REPORTAGE

Installé au sud de Clermont-Ferrand, CN Industrie dispose aujourd’hui de la plus grande capacité européenne en termes de doming. Pour conserver ses volumes pendant la crise, l’industriel vient de racheter l’un de ses confrères, Etik3D, qui travaille avec quelque 400 clients récurrents chaque année et affiche une capacité de production de 100 000 domings par jour. Cécile Jarry

DOMING :

CN INDUSTRIE

EcoChrome, dôme parfumé, maxi dôme, micro dôme et doming : les solutions de finition et d’ennoblissement proposées par le spécialiste français du doming, CN Industrie, sont extrêmement variées. Présent dans l’industrie comme dans le secteur du luxe, pour lequel il conçoit des développements spécifiques, l’industriel est installé à Brioude, au sud de Clermont-Ferrand, depuis 2008. Son usine de 1500 m2 représente la plus importante capacité de production de doming en Europe.

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CONFORTE SON LEADERSHIP EUROPÉEN

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UNE FABRICATION FRANÇAISE, UN SAVOIR-FAIRE DE QUALITÉ

Trois lignes automatiques, dont une flambant neuve, installée en 2020, tournent dans l’atelier. « Ma stratégie a toujours été d’avoir une surcapacité de production, car nous sommes des sous-traitants et nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des délais de production trop longs, explique Clément Neyrial, fondateur et dirigeant de l’entreprise auvergnate. La mission de CN Industrie est d’industrialiser la fabrication de marquage en relief, doming et EcoChrome, pour garantir un travail de qualité dans des délais courts. Mais aussi de maintenir un savoirfaire de qualité et une fabrication française, et continuer d’innover et d’optimiser nos process et notre environnement de travail ».


© CN Industrie

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Malgré cet outil industriel extrêmement agile et performant, l’année 2020 a été difficile pour CN Industrie, qui a vu s’envoler 30 % de son chiffre d’affaires à cause de la pandémie. La crise qui a frappé tour à tour l’Asie, l’Europe et les États-Unis, a touché tous ses marchés. Une disparition de certains volumes qui a poussé le dirigeant à en chercher de nouveaux et à investir dans une opération de croissance externe, avec le rachat de son confrère Etik3D, basé à Montpellier. « Nous travaillions ensemble depuis une dizaine d’années, avec une vraie relation de confiance. Son dirigeant, Joël Levorati, n’était pas loin de la retraite. J’ai donc repris l’entreprise et ses capacités de production, les volumes ainsi cumulés devant nous aider à faire face à la conjoncture actuelle », confie Clément Neyrial. Créée en 2008, Etik3D est un spécialiste du marquage industriel et plus particulièrement de l’adhésif de décor et de communication. Née de la volonté d’explorer les dernières technologies en matière de relief et de 3D, l’entreprise montpelliéraine s’adresse aux industriels et artisans, imprimeurs et professionnels de la communication. Etik3D travaille ainsi avec quelque 400 clients récurrents chaque année et affiche une capacité de production de 100 000 domings par jour.

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OPÉRATION DE CROISSANCE EXTERNE

« La mission de CN Industrie est d’industrialiser la fabrication de marquage en relief, doming et EcoChrome, pour garantir un travail de qualité dans des délais courts » Clément NEYRIAL, fondateur et dirigeant de CN Industrie


REPORTAGE

Après la filière maroquinerie, APF Entreprises a décidé, en début d’année, de lancer sa filière textile. L’atelier a investi en conséquence, avec l’acquisition d’une imprimante Monna Lisa, du constructeur Epson. Objectif : devenir le partenaire inclusif de référence de la mode éthique et responsable d’ici 2024. Cécile Jarry

APF ENTREPRISES

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SE DESSINE UN AVENIR DURABLE DANS LE TEXTILE

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Le succès grandissant de marques françaises comme Le Slip Français donne à penser que l’idéal d’une souveraineté industrielle retrouvée, pour le secteur du textile en France, est aujourd’hui possible. De fait, la relocalisation gagne du terrain. Dans la foulée de la mobilisation exemplaire qui, pendant la crise du Covid-19, a vu les entreprises françaises unir leurs efforts pour produire des masques en urgence, la filière textile prend un nouvel élan. Après s’être fait laminer par la concurrence chinoise, elle crée désormais plus d’emplois qu’elle n’en détruit. Son arme secrète pour refaire tourner ses ateliers ? L’innovation. Exactement la voie suivie par APF France Handicap, via sa structure de travail adapté APF Entreprises, installée à Noisy-le-Sec (93). « Après la filière maroquinerie, APF Entreprises a décidé, en début d’année, de lancer sa filière textile. Notre activité de fabrication de masques durant la crise du Covid-19 a accéléré le lancement de cette nouvelle filière, en nous permettant de former nos équipes et de faire des investissements matériels adéquats », confirme Patrick Naturel, responsable de production d’APF Entreprises.


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DU PATRONAGE À L’IMPRESSION

Derrière l’imposante façade en verre miroir de l’entreprise, une centaine de personnes s’active. Certaines découpent avec précision et minutie des pièces de cuir qui serviront à fabriquer des sacs pour une luxueuse marque de maroquinerie française, d’autres réparent et reconditionnent des imprimantes de bureau, tandis que dans un troisième atelier, on démantèle une quantité phénoménale de vieux compteurs électriques, juste bons à être recyclés et valorisés. À l’étage, une salle blanche accueille des spécialistes en technologie fine, qui assurent la maintenance des fameux pousse-seringues électriques si utiles pour lutter contre la pandémie. Au rez-de chaussée, une dizaine de machines à coudre s’activent : elles fabriquent des masques. Juste à côté, un atelier de broderie prend forme. Un peu plus loin, on aperçoit un nouveau local, flambant neuf. C’est le nouvel atelier d’impression textile. À l’intérieur : une imprimante est en production. « Il s’agit de notre dernier investissement. La tête de pont de notre stratégie de diversification dans le textile. Jusqu’ici, nos prestations allaient du modélisme au façonnage, en passant par la découpe. En intégrant l’impression, nous sommes à

même de produire des collections complètes, en France », précise Patrick Naturel. Constituée en mode projet, l’équipe qu’il pilote s’est fixée comme objectif de devenir le partenaire inclusif de la mode éthique et responsable en France d’ici 2024.

UN ÉCOSYSTÈME VERTUEUX

« Nous sommes aujourd’hui, via notre réseau, un partenaire actif du mouvement Paris Good Fashion, qui souhaite faire de Paris la capitale de la mode responsable », indique Patrick Naturel. Pour imprimer les collections de ses clients, APF Entreprises a fait le choix d’investir dans une imprimante Monna Lisa, du constructeur Epson. « Il était important pour nous d’avoir une solution d’impression qui soit conforme à nos attentes, en termes de qualité d’impression bien sûr, mais aussi de respect de l’environnement. Epson répondait à tous ces critères », précise Patrick Naturel. Le modèle choisi est une Monna Lisa Evi Tre, équipée de 8 têtes d’impression et dotée d’encres pigmentaires. Grâce à elle, APF imprime des tissus naturels avec un rendu identique à celui d’une impression conventionnelle.


REPORTAGE

© APF Entreprises

APF ENTREPRISES SE DESSINE UN AVENIR DURABLE DANS LE TEXTILE

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À ce détail près que sa machine consomme 90 % d’eau et 70 % d’énergie en moins. Opérationnel depuis janvier 2021, l’atelier vient d’imprimer la nouvelle collection de bandanas que la créatrice Agnès B a dessiné pour le Slip Français. Guillaume Gibaud, fondateur de la marque, est d’ailleurs venu visiter les lieux, avec sa directrice de production. Lors de notre visite dans les locaux, c’est l’équipe de Télévisionstyle - une agence de conseil en style, spécialiste des médias - qui est là. Durant ces vingt dernières années, ses équipes ont conseillé et habillé plus de 500 journalistes et contribué à l’identité vestimentaire de 300 programmes. En 2020, elle a décidé, en tant que diffuseur de tendances à la télé, de s’engager en faveur d’une mode plus responsable et de créer, pour cela, un vestiaire de mode durable. « Nous avons expertisé plus de 300 marques, retenu 71 d’entre elles et placé 80 pièces vestimentaires auprès de 24 célébrités, avec une moyenne de 950 000 téléspectateurs par diffusion, explique France Thébaut, fondatrice et dirigeante de Télévisionstyle. Aujourd’hui, nous voulons franchir une étape supplémentaire, en produisant notre propre collection ».

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À l’instar de ce qui a déjà été fait pour accompagner les créateurs en maroquinerie avec la mise en place d’un partenariat avec La Caserne, APF souhaite désormais accompagner les marques dans leurs projets textiles responsables. « On recherche des projets et des idées à expérimenter, pour continuer à évoluer », confie Patrick Naturel.

200 MACHINES ET 120 SALARIÉS DANS L’HEXAGONE

Dans le showroom de l’atelier, on découvre la collection réalisée par APF pour Damart. En 2020, la marque s’est associée à la start-up lilloise Modimalisme pour entrer dans le cercle vertueux de la revalorisation des invendus et des surstocks. Et c’est le fameux Thermolactyl, qui, le premier, a bénéficié de ce nouveau souffle, en s’imprimant de motifs uniques, créés pour l’occasion. France Thébaut restera plus de trois heures dans l’atelier. Patrick Naturel lui expliquera qu’APF Entreprises fonctionne comme une entreprise classique, avec un système de salaire fixé sur les grilles de l’industrie et de la métallurgie.


© APF Entreprises © APF Entreprises

« La différence se fait seulement au niveau des rythmes de production, qui sont adaptés », souligne le responsable. Présent également sur les lieux ce jour-là, François Le Bas, ingénieur textile chez Epson, avec qui APF travaille main dans la main. Il est venu avec une malle d’échantillons. France Thébaut et la styliste-modéliste qui l’accompagne sont séduites par la qualité des tissus imprimés. En sortant de l’atelier, elles prennent date avec Patrick Naturel pour continuer à construire leur projet de mode durable. Sept autres entreprises adaptées, basées à Dinozé, Illkirch, Ludres, Pau, Amiens, Echirolles et Briec, sont aujourd’hui positionnées, aux côtés d’APF Entreprises, pour étendre l’expertise de l’atelier de Noisy-le-Sec. Avec, pour chaque établissement, une ou plusieurs spécialités qui vont du modélisme à la confection, en passant par le patronage, la découpe et l’impression. Soit près de 200 machines et 120 collaborateurs dédiés à cette nouvelle filière textile dont la démarche, éthique, s’appuie sur des outils de production responsables, des matières premières provenant de France, le respect des labels et une vraie réflexion autour du recyclage.

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PUBLI-REPORTAGE

Pour diversifier son activité, l’entreprise Fayolle a décidé d’investir dans la toute première HP Latex 800W avec encre blanche disponible en France. Un pari gagnant selon le spécialiste, qui développe aujourd’hui de nouveaux projets créatifs dans le secteur de la vitrophanie et celui de la décoration.

FAYOLLE

© Fayolle / Romain Hugault

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ATTAQUE DE NOUVEAUX MARCHÉS AVEC LA NOUVELLE HP LATEX 800W

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Il est tombé dedans quand il était petit. Hervé Fayolle baigne, depuis sa naissance, dans l’univers de la communication visuelle. Celui qui dirige aujourd’hui l’entreprise familiale a appris le métier aux côtés de son père, peintre en lettres, avant de creuser son sillon sur le marché, animé par la passion du métier, beaucoup de détermination et un goût prononcé pour l’innovation. Spécialiste de l’enseigne et de la signalétique depuis ses origines, l’entreprise Fayolle décline aujourd’hui une multitude de savoir-faire qui vont du marquage numérique à la création de stand événementiel, en passant par l’impression de supports de communication, le covering de véhicule et la vitrophanie. Elle s’appuie pour cela sur un outil industriel performant : un site de production de 2000 m2 rodé aux métiers du numérique. Impression, finition, pose : sa palette de compétences est large. « Nous avons connu les différentes (r)évolutions du monde de l’enseigne, avec le néon, la LED, etc. Et nous avons adapté nos outils en circonstance. Dans le marquage, nous avons franchi toutes les étapes en passant des lettres peintes à l’adhésif, et là aussi, notre parc a évolué en fonction des attentes de nos clients. Aujourd’hui, nous continuons dans cette même veine en diversifiant nos solutions en impression numérique pour attaquer un marché stratégique, celui de la décoration personnalisée », explique Hervé Fayolle.


© Fayolle

© Fayolle

© Fayolle

VERS DE NOUVEAUX MARCHÉS

Pionnier dans l’âme, l’homme décide donc d’investir en 2020 dans une solution qu’il n’a pas encore dans son atelier : la technologie HP Latex. Son projet : la création de décors muraux personnalisés. Sa vitrine : un site de vente en ligne, mur-panoramique.fr. Son arme : la toute nouvelle imprimante HP Latex 800W avec encre blanche. « C’est la première installée en France, mais aussi une grande première pour nous », confie le dirigeant, qui s’était montré jusqu’ici sceptique par rapport à cette technologie. « La promesse était belle, nous avons donc voulu la tester et nous sommes aujourd’hui convaincus », poursuit l’imprimeur, séduit par la souplesse de la nouvelle génération des encres HP Latex à base d’eau, le fait qu’elles ne dégagent pas d’odeur et de Composés Organiques Volatils (COV) dangereux, ainsi que par la finesse des impressions.

LA SPÉCIFICITÉ DU BLANC HP LATEX

« Le blanc Latex est aussi un des atouts indéniables de cette machine. Il permet, entre autres, de créer des effets vaporeux, en toute subtilité, et sans relief, ce qui nous ouvre des possibilités nouvelles en termes de création, notamment pour la vitrophanie et la décoration. Il a aussi pour lui d’être parfaitement blanc, non laiteux et facile à utiliser », précise Hervé Fayolle, qui souligne au passage le professionna-

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lisme des équipes d’HP et du distributeur Euromedia, qui l’ont accompagné dans la mise en place de ce nouvel équipement. Sur le site mur-panoramique.fr, destiné aux professionnels et au grand public, l’imprimeur propose des décors muraux - personnalisés par des artistes comme le dessinateur de BD spécialisé dans l’aéronautique Romain Hugault - en un seul lé, jusqu’à 3,20 mètres sous plafond. Saint Clair Textiles et ses toiles Jet Tex Comfort sont associés à cette nouvelle aventure qui se veut made in France. « Nos équipes maîtrisent le savoir-faire de l’impression numérique depuis près de 15 ans et nous avons fortement investi ces dernières années pour nous constituer un parc machines parmi les plus pointus et les plus compétitifs du marché. Grâce à la nouvelle HP Latex 800W avec encre blanche, nous ajoutons une nouvelle corde stratégique à notre arc », résume le chef d’entreprise. Dans l’atelier, dix lignes d’impression numérique ultra modernes tournent. Impression Latex, UV, à plat et en rouleau… La dizaine de salariés de l’entreprise maîtrise les atouts de chaque technologie. « C’est là toute notre valeur ajoutée : savoir proposer des solutions et des supports d’impression très variés, des plus classiques aux plus spécifiques, pour répondre à tous les types de demandes », conclut Hervé Fayolle.


SÉRIE LIMITÉE

ATELIER BULK :

L’IMPRESSION HAUTE COUTURE

Spécialiste de l’embellissement de l’objet imprimé, l’ATELIER BULK vient de réaliser, en partenariat avec le distributeur ANTALIS, un magnifique nuancier éco-conçu pour promouvoir le lancement du nouveau papier de création recyclé à base de fibres naturelles Refit, du fabricant italien FAVINI. Emmanuelle Hebert

© Atelier Bulk

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A

ntalis, distributeur exclusif de la nouvelle gamme de papier premium Refit du fabricant italien Favini, a confié à l’Atelier Bulk la confection d’un nuancier dédié, pour accompagner le lancement de cette innovation. Ce papier de création recyclé à base de fibres naturelles, en version coton et laine, est issu des déchets de l’industrie textile. Composé à 15 % de fibres de laine ou de coton, 40 % de fibres de cellulose recyclée et 45 % de fibres de cellulose fraîche, il offre un bel aspect texturé grâce à ses micro-résidus en surface.

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #17 JUIN 2021

PRESSES TYPO, ENCRE DE SEICHE ET COUTURE SINGER

Pour la réalisation de ce carnet en édition limitée, l’atelier bordelais avait carte blanche. « L’idée était de présenter l’intégralité de cette gamme durable à travers un bel objet qui soit tout aussi durable. Mais pour ce faire, nous devions adapter la production à nos contraintes techniques, afin de fabriquer un objet qui ait du sens. Il a ainsi fallu repenser tous les médiums de production, pour être en totale adéquation avec la matière », explique Yann Cloutier, fondateur et Pdg de l’Atelier Bulk.


© Atelier Bulk © Atelier Bulk

© Atelier Bulk © Atelier Bulk

liant naturel et d’encre de seiche. Enfin, pour assembler le tout, Bulk a réalisé une couture Singer en fil 100 % coton, pour éviter les agrafes métal. Conception, réalisation, production et découpe : tout a été fabriqué en interne. Ce nuancier entièrement éco-conçu, outil de présentation et de prospection pour promouvoir la nouvelle référence d’Antalis, est aussi une vitrine du savoir-faire de l’Atelier Bulk.

Le carnet se présente ainsi avec une couverture en gaufrage simple, avec trois niveaux de papier et des systèmes de découpe. Respectant le propos du produit, Yann Cloutier a donc « développé une identité autour de la matière et de la technicité, par la mise en exergue de ses différentes possibilités d’impression et d’embellissement ». Le choix du gaufrage, en gravure mécanique, a été motivé par le souhait de ne pas générer de chimie. L’impression noire dans les pages intérieures du carnet a été réalisée sur de vieilles presses typo, avec des outils en laiton. L’encre, quant à elle, est composée à base de

LA PHILOSOPHIE BULK AU SERVICE DE L’EXCELLENCE

Yann Cloutier a débuté dans le monde de l’imprimerie à 17 ans, comme apprenti. Après un passage en start-up, il enseigne aux Beaux-Arts de Bordeaux, avant de créer le bureau de fabrication 42 Lignes. Persuadé que les meilleures idées du monde ne peuvent voir le jour sans le savoir-faire d’artisans qualifiés, Yann Cloutier co-fonde l’Atelier Bulk en 2015. À 40 ans, c’est à Bordeaux qu’il défie la loi de l’obsolescence en réadaptant des techniques anciennes au profit d’un embellissement et d’une impression contemporaine.

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SÉRIE LIMITÉE

© Atelier Bulk

ATELIER BULK : L’IMPRESSION HAUTE COUTURE

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UN SAVOIR-FAIRE MAÎTRISÉ, DANS UNE TEMPORALITÉ EXIGEANTE

Cartons d’invitation, look books, dossiers de presse ou encore packagings pour Chanel, Chaumet, Weston, Ruinart, Zadig & Voltaire... les marques les plus prestigieuses font confiance à Bulk. « Au premier mois de notre activité, nous avons enregistré 247 euros de chiffre d’affaires, s’amuse Yann Cloutier. Aujourd’hui nous atteignons 137 000 euros par mois ». Une réussite qui s’explique par le mariage de techniques traditionnelles avec la réactivité d’une imprimerie moderne. « Nous avons su conserver l’essence de l’artisanat dans l’imprimerie, ce que les clients, séduits par la tendance du fait main et du made in France, recherchent chez nous,

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analyse le dirigeant. Grâce à nos process de production modernes, nous sommes aujourd’hui en mesure de sortir un ouvrage en 24 ou 48h, ce qu’un imprimeur “à l’ancienne” ne pourrait pas réaliser ». Ainsi, ce qui sort de l’atelier le soir à 17h peut être livré le lendemain, partout en Europe, pour 10h. Bulk peut donc honorer entre 250 et 450 commandes par mois, pour un panier variant de 250 euros à 15 000 euros. Un savoir-faire maîtrisé, dans une temporalité exigeante. Garant de cette histoire, l’Atelier Bulk valorise et forme ainsi aux savoir-faire traditionnels et aux métiers anciens ou oubliés des apprentis issus d’écoles de graphisme ou de design (couture, travail sur table, marqueterie, presse typo traditionnelle, façonnage, R&D, prototypage, dorure à chaud…). « Éco-conception, respect de l’environnement et bien-être au travail : j’ai créé l’entreprise que je souhaitais trouver en tant que salarié », conclut Yann Cloutier.

© Atelier Bulk

L’entrepreneur souhaitait en effet réinventer un artisanat industrialisé, en minimisant son impact écologique. Aujourd’hui, l’Atelier Bulk est équipé, entre autres, de presses Heidelberg reconditionnées. « Ma plus vieille presse date de 1948 et la plus récente de 1972 », précise Yann Cloutier. Des machines, sauvées par Bulk, qui sont reparties pour un nouveau cycle de 50 ans. Travaillant des matières nobles, Yann Cloutier et ses équipes produisent peu, mais bien, en générant peu de gâche.




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