IC LE MAG #19

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DOSSIER

IC FAB

FLOORING : LES SOLS SOUPLES PRENNENT DE L’ÉPAISSEUR

DTF : LE NOUVEAU GRAAL DU MARQUAGE TEXTILE ?

GRAND ANGLE

IMPRESSION À LA DEMANDE : ELDORADO OU FAR WEST ?



ÉDITORIAL

L’appétit vient en imprimant

L’appétit vient en imprimant. Et quand le gâteau - le marché des produits personnalisés - pèse 230 milliards de dollars et continue de s’épaissir (100 milliards de plus d’ici 2025), les gros mangeurs se mettent à table. En quelques années, Amazon s’est patiemment fait une place sur le segment de l’impression à la demande. Depuis la signature de son contrat colossal de 400 millions de dollars avec le constructeur de machines d’impression numérique textile Kornit en 2020, le géant des Gafam possède même son rond de serviette sur ce juteux marché. Appâtée par l’odeur de la croissance, la plateforme de création graphique Canva s’est à son tour installée, n’hésitant pas à tourner le dos aux imprimeurs en ligne avec qui elle avait noué d’alléchants partenariats. Les deux géants y ont rejoint des spécialistes du cloud printing - Printful, Gelato, Printify - nourris aux levées de fonds gargantuesques. Mais autour de cette table, où le partenaire d’aujourd’hui peut être le concurrent de demain, de plus petits acteurs s’invitent aussi et tirent les marrons du feu. Impression textile, signalétique, objets publicitaires… en développant des outils de print-on-demand innovants, spécialisés et répondant aux besoins de leurs clients existants, certains imprimeurs de taille moyenne arrivent à créer des barrières à l’entrée de leur marché et à se préserver de l’appétit de la concurrence (voir notre grand angle, pages 38 à 50). Et si l’impression à la demande est aujourd’hui l’objet de toutes les attentions, d’autres marchés reviennent en odeur de sainteté. Autrefois superbement ignoré par le monde de la décoration, le sol est désormais au menu, sous l’impulsion d’une offre florissante de revêtements souples qui se distinguent par leur qualité, leur responsabilité et… leur imprimabilité (voir notre dossier, pages 20 à 37). Et dans les ateliers de marquage textile, la nouvelle technologie Direct-to-Film fait office d’ustensile révolutionnaire (voir notre enquête, pages 57 à 63). Autant de marchés, d’acteurs et d’applications qui seront à retrouver sur le salon C!Print, dont l’édition 2022 - initialement prévue début février - a été reportée au 10, 11 et 12 mai en raison de la situation sanitaire. Alors, en attendant l’évènement, IC Le Mag, partenaire de C!Print, vous propose un avant-goût du salon, en découvrant les dernières nouveautés des exposants (pages 64 à 75).

Bonne lecture, Florent Zucca, Rédacteur en chef

Retrouvez aussi IC LE MAG / Industries Créatives sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn) et sur notre site www.lemag-ic.fr

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1| ÉDITORIAL

« L’APPÉTIT VIENT EN IMPRIMANT » Par Florent ZUCCA, rédacteur en chef.

#19

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JANVIER 2022

GRAND TÉMOIN

Jean-Marc GUILLEMET directeur des opérations de PETIT BATEAU

20| DOSSIER FLOORING

LES SOLS

SOUPLES

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PRENNENT DE L’ÉPAISSEUR En couverture : Les « Singes Bleus », création de la maison artisanale lyonnaise Le Presse Papier, spécialiste des papiers peints de collection et des textiles imprimés, qui fait ici référence à une fresque produite en 1600 avant notre ère dans une cité grecque des Cyclades. © Didier Delmas - Le Presse Papier

ÉDITION :

Autrefois superbement ignoré par le monde de la décoration, le sol a désormais voix au chapitre, sous l’impulsion d’une offre florissante de revêtements. Au cœur de cette proposition enrichie, les sols souples se distinguent tout particulièrement : du PVC au linoleum, en passant par la LVT, ils rivalisent de qualité, d’imprimabilité et de responsabilité. Un trio de fabricants leaders, composé de Tarkett, Forbo et Gerflor, domine sans partage le marché français. État des lieux.

656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Pierre Mirlit, pierre.mirlit@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Florent Zucca, Bertrand Genevi DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 06 66 88 14 87 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 30 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (3 numéros) : 84 euros IMPRESSION ET ROUTAGE : Dupliprint, 733 rue Saint Léonard, 53100 Mayenne

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IDÉES À SUIVRE Un trimestre à travers l’œil d’IC LE MAG.

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EN VUE LICHEN, passeur de savoirs durables

38| GRAND ANGLE IMPRESSION À LA DEMANDE : ELDORADO OU FAR WEST ?

L’ACTUALITÉ DES EXPERTS DU SECTEUR DE L’IMPRESSION ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE

57| DOSSIER DTF : LE NOUVEL GRAAL DU MARQUAGE TEXTILE ?

© Printful

64| LES NEWS DE LA FAB DÉCOUVREZ, EN AVANT-PREMIÈRE, LES DERNIÈRES NOUVEAUTÉS ET INNOVATIONS DES EXPOSANTS DU SALON C!PRINT

76| BUSINESS INVESTISSEMENTS MACHINES, RACHATS, CERTIFICATIONS : LES DERNIERS ÉCHOS DU MARCHÉ

52| ÉVÉNEMENT Les acteurs des industries graphiques se retrouveront au mois de mai sur le salon C!Print

78| REPORTAGES → ATC GROUPE S’AUTORISE TOUTE CRÉATIVITÉ POUR SES 30 ANS → PRINTOCLOCK, UNE CROISSANCE EN TOUTE INDÉPENDANCE

82| SÉRIES LIMITÉES → SCÉNOGRAPHIE : LES MYSTÈRES DE LA CRÉATION N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : en cours. Pays d’origine du papier : Espagne - Pas de fibres recyclées - Certification : PEFC - Impact sur l’eau (P tôt) : 0.02 kg/tonne. Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.

→ LE PRESSE PAPIER, POUR LA BEAUTÉ DU GESTE

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Jean-Marc GUILLEMET directeur des opérations de PETIT BATEAU

© Petit Bateau

GRAND TÉMOIN

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Prises entre le recul des ventes, l’interdiction de détruire leurs invendus et l’aspiration à des moyens de fabrication plus raisonnés, les marques rebattent plus que jamais les cartes de leur modèle de production. L’année 2020 aura fait date dans le milieu de la mode et de l’habillement, avec un nombre croissant de marques qui se sont essayées à la production à la demande. Parmi elles, PETIT BATEAU, qui vient d’équiper son usine historique de Troyes d’un atelier d’impression numérique, avec l’ambition d’accroître son niveau de réactivité par rapport aux demandes du marché, tout en limitant son impact sur l’environnement. Une révolution verte et digitale que nous explique JEAN-MARC GUILLEMET, directeur des opérations de Petit Bateau.

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Propos recueillis par Cécile Jarry


Depuis le 1er janvier 2022, les invendus non alimentaires ne peuvent plus être détruits. Le textile et la mode sont concernés par cette mesure. Produire à la demande ne peut donc plus être une option ? Avant même que cette mesure de la loi antigaspillage soit effective, la production à la demande était un sujet stratégique pour Petit Bateau. En 2020, nous étions dans une situation critique, nous accusions 20 millions d’euros de pertes. Il était donc devenu urgent de repenser notre business modèle pour que Petit Bateau redevienne une marque rentable. Nous souhaitions aussi nous fixer de nouveaux objectifs de développement durable. Dans cette équation, produire à la demande s’est naturellement imposé comme un levier de croissance pour nous. Pour des raisons qui tiennent à la fois à l’écologie et à l’économie : les consommateurs étant de plus en plus versatiles dans leurs comportements d’achat, mais aussi plus enclin à acheter des produits responsables. Il a donc été décidé d’engager la transformation de notre site de Troyes, pour en faire une plateforme de fabrication à la demande, l’objectif à terme étant de ne produire que ce que nous vendons, réduisant ainsi notre empreinte environnementale. Une stratégie incarnée dans notre nouvelle devise « Liberté, qualité, durabilité ». La bonneterie Petit Bateau existe depuis plus d’un siècle, 400 personnes travaillent dans l’usine historique de Troyes, sans compter les 200 intérimaires de votre plateforme logistique. Comment, concrètement, s’opère ce changement ? La particularité de Petit Bateau est de maîtriser l’ensemble de sa chaîne de valeur. Notre matière première est le fil de coton, que nous achetons en Turquie, chez un filateur avec qui nous travaillons depuis des années. Ce fil est ensuite tricoté, teint, ennobli et confectionné à Troyes, et dans

nos deux usines partenaires, au Maroc et en Tunisie. Seule l’impression était jusqu’ici sous-traitée, en région lyonnaise. Afin de proposer une production à la demande, nous devions intégrer cette étape, ce qui s’est traduit par l’acquisition d’une imprimante numérique textile adaptée à notre métier - une Monna Lisa de chez Epson - , la construction, sur le site de Troyes, d’un atelier dédié et la formation de deux opérateurs. Qu’est-ce que cela va changer ? Nous sommes passés d’un atelier de confection traditionnel à un outil industriel réactif. Là où il nous fallait trois mois pour décliner un nouvel imprimé, grâce à l’impression numérique, nous pouvons aujourd’hui le sortir en deux semaines. Là où nous produisions 100 % de nos collections avant saison, nous n’en produisons plus que 50 %. La production à la demande telle que nous sommes en train de la mettre en place représente un gage évident de rentabilité pour Petit Bateau. Nous sommes désormais en mesure de produire les bonnes quantités au bon moment, et donc de limiter nos invendus et nos pertes. Mais cela va également plus loin. Grâce à la réactivité que nous donne la Monna Lisa, nous pourrons aussi adapter nos collections en fonction des tendances. C’est un gage de créativité supplémentaire pour la marque, tout en limitant la part de risque pour l’entreprise.

« GRÂCE À LA RÉACTIVITÉ QUE NOUS DONNE LA MONNA LISA, NOUS POURRONS ADAPTER NOS COLLECTIONS EN FONCTION DES TENDANCES »

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GRAND TÉMOIN

Jean-Marc GUILLEMET directeur des opérations de PETIT BATEAU

Vous parlez d’un « premier investissement ». D’autres sont attendus ?

Oui, l’idée est d’être inspirant pour nos partenaires historiques. Nous travaillons depuis plus de 30 ans avec notre usine au Maroc et 15 ans avec notre usine en Tunisie, et je peux vous dire que de part et d’autre de la Méditerranée, le niveau d’exigence est le même. La dynamique est globale et partagée. Avec l’impression numérique, nous avons transformé notre logique de production. Pour quand sont attendues les premières collections imprimées à Troyes ? Il y aura sûrement quelques imprimés dans la collection de cet été, mais le vrai lancement se fera pour la saison Automne-Hiver 2022-2023.

Arrivée dans l’atelier en juillet 2021, la Monna Lisa choisie par Petit Bateau est une imprimante Epson à encres pigmentaires 8 couleurs (CMJN/gris/orange/ vert/rouge) avec 16 têtes d’impression (technologie PrecisionCore), et de laize 180 cm.

© Petit Bateau

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Nous sommes en pleine phase d’accélération. L’impression représente un investissement majeur, mais qui en appelle d’autres. L’idée est d’automatiser notre production et d’intégrer progressivement les outils qui vont nous permettre d’atteindre cet objectif. Je pense notamment à la découpe numérique. Le développement de la vente en ligne d’offres personnalisées, imprimées à la demande, est un sujet sur lequel nous réfléchissons. La mise en place de notre nouveau centre de production, auquel nous réfléchissions depuis longtemps, a représenté un investissement global de deux millions d’euros, rendu possible grâce au plan France Relance qui nous a soutenu à hauteur de 650 000 euros.

Quid de vos usines au Maghreb ? Le modèle que vous mettez en place à Troyes est-il appelé à essaimer ?

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

AFFICHAGE

© Levi’s - OMD

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AFFICHAGE : LEVI’S COMMUNIQUE-T-ELLE (IR)RESPONSABLE ? Au mois de novembre, la marque de prêt-à-porter Levi’s a mis en place une campagne d’affichage à Paris, composée notamment d’une toile de 350 m2 habillant le chantier de rénovation de l’Église de la Trinité. Sa particularité : des propriétés dépolluantes lui permettant d’absorber les émissions des véhicules passant sous la toile. Mais en dépit d’un storytelling efficace, l’opération n’a pas manqué de soulever quelques questions sur son caractère éco-responsable.

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LA RECYCLABILITÉ EN QUESTION

À première vue, l’opération, abondamment relayée, cochait donc toutes les cases. Pourtant, des voix se sont élevées pour remettre en perspective le storytelling de la marque textile, notamment en ce qui concerne le choix du matériau. C’est notamment le cas d’Olivier Girardot, fondateur de l’agence de scénographie urbaine et communication outdoor Terres Rouges : « Nous avons étudié cette solution il y a quelques mois, avant d’abandonner. En effet, d’une part le support est classé M2 en termes de législation des normes non-feu (combustible, mais difficilement inflammable, selon la classification de l’inflammabilité des matériaux, ndlr). Or, les Pompiers de Paris demandent des produits M1 en façade. Ce produit ne devrait

© Levi’s - OMD

À l’heure de la COP26, qui s’est déroulée du 1er au 12 novembre à Glasgow, la marque de prêtà-porter Levi’s a souhaité afficher, de manière concrète et en grand format son engagement vis-à-vis de la planète en mettant en scène une opération de communication responsable. Accompagnée par l’agence OMD et la société JCDecaux, Levi’s a donc installé, du 3 au 30 novembre sur l’Église de la Trinité à Paris, une toile monumentale de 350 m2 pour habiller le chantier de rénovation de l’édifice (participant ainsi au financement des travaux). Particularité de cet affichage grand format : des propriétés dépolluantes ! Sourcée par les équipes de JCDecaux, la toile utilise la technologie The Breath, mise au point par la start-up industrielle italienne Anemotech. Composée d’une maille de carbone intégrée entre deux couches imprimables et bactéricides, la toile développée par l’entreprise milanaise permettrait d’absorber les particules fines nocives présentes dans l’air, puis de les désagréger, pour ensuite restituer un air propre. Anemotech destine ainsi son support innovant aux marchés de l’affichage et de la signalétique. Utilisée pour la première fois, dans le cadre d’un affichage grand format, à Milan, The Breath aurait permis, selon les calculs de la société italienne, d’absorber en un mois les émissions d’environ 2000 véhicules passant à l’aplomb du dispositif.

donc pas, en l’état, être installé en extérieur en France. Deuxièmement, le produit n’est pas recyclable actuellement. La seule solution pour s’en débarrasser consiste à le brûler, donc de relâcher les polluants sous une forme, a priori, encore plus nocive ». Outre son classement au feu, ce sont donc bien les caractéristiques durables et éco-responsables du produit sur toute sa durée de vie qui étaient remises en question, au-delà de ses qualités intrinsèques.

S’INSPIRER DE LA NATURE

Alors greenwashing ? Le calendrier - en résonnance avec la COP26 - et l’absence d’analyse du cycle de vie du produit ne plaidaient pas en faveur de la marque. Mais l’opération ne reposait pas uniquement sur cette toile grand format. Levi’s et l’agence OMD ont également équipés six abribus (avec un affichage de la marque) d’un tapis de mousse végétale captant et absorbant les polluants. Un dispositif inspiré de l’abribus Filtreo, conçu par JCDecaux. « Résistante et dépourvue de racines, la mousse se nourrit des particules dans l’air pour se développer naturellement et durablement. Ce dispositif est complété par une ventilation intégrée à la toiture de l’abri, qui aspire l’air au travers de la couche végétale et le diffuse vers les usagers sous l’abribus. Avec un système de pilotage intelligent, les ventilateurs se déclenchent en cas de pic de pollution. Ces ventilateurs basse consommation peuvent être alimentés par énergie solaire », explique le constructeur de mobilier urbain. Utiliser une matière organique abondante d’un côté et un matériau innovant mais non recyclable de l’autre : Levi’s n’avait pas tout faux.

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

DEMAIN, UNE PLV PLUS CIRCULAIRE ?

Concepteurs de PLV, industriels, grande distribution, gestionnaire de déchets : l’agence de conseil Circul’R a réuni dix grandes entreprises présentes sur toute la chaîne de valeur, afin d’inscrire la PLV dans une dynamique d’économie circulaire. Un programme d’actions doit voir le jour en 2022.

© DR

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LE GROUPE ELBA S’ENGAGE Spécialiste du marketing opérationnel et visual merchandising pour l’univers du luxe, le groupe Elba a lancé, au printemps dernier, l’association artistique Res’Art, dédiée à l’upcycling. Projet artistique, écologique et social visant à encourager la créativité et la circularité, cette association à but non lucratif, destinée aux jeunes de 16 à 25 ans, met gracieusement à disposition des écoles d’art et de design les matériaux récupérés de mobiliers en fin de vie issus des activités Retail du groupe Elba. Au sein des 10000 m2 d’ateliers du fabricant, des experts « matières » bénévoles accompagnent aussi les étudiants dans la conception de leurs œuvres artistiques, de mobiliers de design ou d’objets d’édition.

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RETAIL

Le sujet de la circularité de la PLV n’est pas nouveau, puisque de nombreux producteurs réfléchissent déjà à cette question depuis plusieurs années, inventant parfois des modèles vertueux et qui fonctionnent, mais qui ont du mal à être déployés à grande échelle. L’originalité de l’initiative de Circul’R - cabinet de conseil qui accompagne les organisations dans leur transition vers un modèle économique durable - tient à son caractère partenarial qui implique des acteurs présents sur toute la chaîne de valeur de la PLV. Concepteurs (BMA Conception Fabrication, Benoît Brissart), industriels (Danone, Nestlé, The CocaCola Company, Ruinart, Bel, Red Bull), distributeurs (Auchan France) et gestionnaire de déchets (Suez) : dix grandes entreprises ont ainsi rejoint, en 2021, la coalition lancée par l’agence parisienne, afin d’inscrire la PLV dans une dynamique d’économie circulaire. « Une étude conduite auprès de ces entreprises nous a permis d’identifier deux grandes problématiques environnementales. La première : 30 % de la PLV qui est produite n’est même pas mise en rayon. On surproduit de la PLV qui n’est même pas utilisée, ce qui est un non-sens absolu, environnemental et économique. La deuxième concerne la fin de vie. Près de 80 % de la PLV (hors carton) est incinérée ou détruite en fin de cycle », explique Jules Coignard, cofondateur de Circul’R. De cette réflexion commune ont émergé cinq axes de travail : créer un label d’éco-conception de la PLV, envisager la PLV comme un service, mettre en œuvre un système de collecte de la PLV en zone urbaine, utiliser un outil de traçabilité de la donnée sur toute la chaîne et mettre en place une filière REP (responsabilité élargie des producteurs) dédiée à la PLV. « Sur l’année 2021, nous étions dans une phase de recherche, nous allons désormais entrer dans une dynamique d’action, confirme Jules Coignard. En 2022, nous allons déployer différents projets pilotes, sur les cinq axes sélectionnés ». Si les premiers partenaires de l’opération sont issus de l’agro-alimentaire, Circul’R souhaite désormais élargir son panel au textile, à la cosmétique et la pharmacie, secteurs particulièrement consommateurs de PLV.



IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

ÉVÉNEMENT – XEROX CREATIVE AWARDS

LE FABRICANT D’ÉTIQUETTES

INTERFAS © Xerox

RÉCOMPENSÉ POUR SON… BOOK PHOTO !

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Spécialiste des étiquettes d’identification et de traçabilité, la société du groupe Firopa a participé à la deuxième édition des Xerox Creative Awards dans la catégorie… photo. En proposant un projet créatif très éloigné de leur cœur de métier, Christian Linossier et son équipe ont (re)découvert les capacités de leur presse Iridesse et mis en place des process applicables à l’étiquette. Interfas s’est peut-être même trouvé une nouvelle vocation.

Un expert des étiquettes industrielles qui remporte un concours créatif dans la catégorie Photo ? Ce n’est pas la moindre des vertus de cette deuxième édition des Xerox Creative Awards et de ce lauréat iconoclaste : l’entreprise Interfas (27). Créée en 1973 sur le segment de l’impression en continu, la société du groupe Firopa a pris un virage vers l’étiquette à la fin des années 1980. Logistique, automobile, électronique, santé/pharma, agroalimentaire, textile, chimie, BTP : les industriels de tous les secteurs font appel à Interfas pour leurs besoins d’étiquetage en matière de traçabilité, sécurité et indentification. Mais depuis cinq ans, Interfas élargit son panel de produits et ouvre ses applications au segment des étiquettes décoratives et de packaging, notamment pour ses clients de l’agroalimentaire, du luxe et de la santé/ pharma. Si l’entreprise a entamé cette diversification avec l’acquisition de presses Xerox Versant, elle est passé à la vitesse supérieure avec l’intégration, en 2017,

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d’une presse Iridesse. Un positionnement et des investissements qui ont légitimé la participation de la société aux Xerox Creative Awards, en 2020. Déçu de ne pas avoir remporté de prix, sur la première édition du concours, avec ses étiquettes, Christian Linossier, le président d’Interfas, décide de retenter sa chance en 2021, mais avec un projet qui fait sortir les équipes de leur zone de confort : un book photo. « C’était un défi pour nous, en interne, car ce n’est pas du tout notre métier. Nous voulions séduire le jury en sortant de nos applications traditionnelles, tout en réussissant à transposer les process nés du projet à notre domaine de l’étiquette, explique le dirigeant. Nous avons fait la preuve de notre capacité d’adaptation. Le projet nous a permis de mieux comprendre le potentiel de notre Iridesse, grâce aussi à l’appui de MarieLaure Bugnicourt, responsable projets graphiques Iridesse chez Xerox, qui nous a accompagné, et au soutien de la société


XEROX CREATIVE AWARDS :

Idemaps, distributeur Xerox, qui a mis un formateur à notre disposition pour nous aider si besoin ». Pour réaliser le book Farouche, du photographe Jean-Pierre Linossier, adepte du surréalisme, les équipes d’Interfas ont utilisé les toners spéciaux de Xerox (pink, clear, or et argent) sur un papier Curious Alchemy Copper d’Arjowiggins - un choix de substrat stratégique, adéquat pour l’Iridesse - et complété par des finitions de découpe laser, rainage, montage et encollage. « Avec ce book, l’ennoblissement fait intégralement partie de la photo. Ça ouvre de nouveaux champs d’expression au photographe, qui imagine désormais des compositions destinées à être ennoblies », explique Christian Linossier. Quant à Interfas (140 salariés, 25 millions d’euros de chiffre d’affaires), qui aura mobilisé huit personnes sur les différents projets soumis aux Xerox Creative Awards, ce projet aura fait mûrir des idées de développement. Au lendemain du concours et de son prix, Christian Linossier se dit prêt à réfléchir à intégrer une activité de tirage photo ennobli grâce à l’Iridesse installée sur le site de sa filiale ILD.

Aujourd’hui, les presses numériques du constructeur Xerox permettent de répondre à tous les enjeux du print. Mais encore faut-il savoir exploiter au maximum leur potentiel. C’est là tout l’objectif du concours Xerox Creative Awards, dont la 2e édition, qui s’est déroulée entre mars et septembre derniers, a rendu son verdict fin 2021. Avec cette compétition, qui permet aux participants de s’emparer des capacités d’impression et d’ennoblissement numériques de Xerox, le constructeur offre un espace de liberté à tous ceux qui souhaitent repousser les limites de leur créativité. L’événement est ainsi devenu un espace d’expression inédit pour les professionnels qui croient en l’avenir du print. Pour cette 2e édition, cinq catégories de créations (packaging, communication promotionnelle, publipostage, photo, livre) ont offert un périmètre de production très large aux 35 participants qui ont soumis leurs projets les plus marquants. Seul critère, évident, pour intégrer les Creative Awards : réaliser la totalité ou une partie de son projet sur les presses numériques Xerox Versalink C8000W, Primelink C9065/9070, C60/C70, Versant 180/280, Iridesse ou iGen5. Tout au long du concours, Xerox aura mis à disposition des participants une multitude de ressources créatives et innovantes (vidéos, témoignages, guides de conception, tutoriels, ateliers de production, etc.) pour les aider à concevoir des projets « out of the box ».

© Xerox

© Xerox

UN ESPACE D’EXPRESSION INÉDIT

LES LAURÉATS 2021 Packaging : Inneo Solutions pour son coffret à bijoux Octopus, réalisé sur Iridesse Communication promotionnelle : InPressco pour sa Creativ’Box, réalisée sur Primelink Publipostage : Publishop pour sa carte de vœux J’en vœux plus, réalisée sur Iridesse Photo : Interfas pour son book Farouche, réalisé sur Iridesse Livre : Imprimerie Coopérative des Sucs pour La Bible de Timothée, réalisée sur Iridesse

Prix spécial Xerox : Lab9Pro pour son livret promotionnel Beyond CMYK, réalisé sur Iridesse

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

RETAIL

LE GROUPE ELBA OFFRE UN ÉCRIN ÉCO-CONÇU À LA MAISON RUINART

I I 14

Lauréat dans la catégorie Éco-Conception et Grand Prix de la Création aux Popai Awards 2021, le groupe Elba a fait sensation lors de ces trophées récompensant l’excellence en matière de marketing point de vente, grâce à une magnifique réalisation pour la marque Ruinart. Le spécialiste du marketing opérationnel et du visual merchandising pour l’univers du luxe a ainsi conçu une vitrine exceptionnelle au Bon Marché, mettant en valeur le packaging éco-conçu Second Peau développé par la célèbre maison de champagne. Fruit de deux années de R&D, l’étui Seconde Peau est une enveloppe 100 % papier, entièrement recyclable, avec une empreinte carbone de 60 % inférieure à la précédente génération de coffrets (voir IC Le Mag n°14). Cet engagement de la Maison Ruinart, en réponse aux défis environnementaux, s’est également traduit dans le concept merchandising de la campagne de lancement, notamment au travers de cette vitrine. Exclusivement conçue pour mettre ce nouvel étui en lumière, avec des matières nobles et responsables telles que la carte et le bois (matériaux certifiés FSC), en passant par des LED basse consommation, la vitrine se prolongeait dans la Grande Épicerie du Bon Marché avec l’installation d’un pop-up immersif, ensuite réutilisé chez Ruinart à Reims, ainsi que dans d’autres points de vente.

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© Groupe Elba

Le spécialiste du marketing opérationnel et du visual merchandising pour l’univers du luxe a conçu une vitrine exceptionnelle au Bon Marché, mettant en valeur le packaging éco-conçu Second Peau de la Maison Ruinart. Une réalisation récompensée par deux trophées aux Popai Awards 2021.

UN DÉFI TECHNIQUE

Pour cette réalisation le groupe Elba a dû relever de nombreux défis techniques. La production, complexe, des stèles en carte et en bois a nécessité une importante recherche de papiers pouvant se tenir et n’étant pas trop souples. Un gros travail des formes et de la matière a été engagé pour reproduire les courbes de la bouteille, tandis que l’imposant et fragile élément central a bénéficié d’un conditionnement sur-mesure durable et réutilisable. Et pour rester cohérent avec le produit mis en valeur, le fabricant a intégré l’éco-conception à toutes les étapes de création. Tous les matériaux ont été sourcés en Europe, les chutes de matières ont été réduites au maximum grâce à une optimisation de l’imposition, le conditionnement a été créé spécifiquement pour transporter, installer et démonter l’élément central (pour de prochaines opérations), la livraison des éléments - dont une partie a été livrée montée et une autre à plat - a été faite en un seul camion, et complétée par une autre opération de la même campagne devant être installée le même jour sur ce même point de vente. Enfin, tous les éléments ont été stockés pour de la visibilité en interne ou pour d’éventuels autres marchés. Ils sont donc réutilisables pour éviter une nouvelle production.



Tous visuels © Lichen / Les Passeurs

EN VUE

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PASSEUR DE SAVOIRS DURABLES

Sa parole est rare et pourtant précieuse. En déconstruisant plusieurs de nos savoirs et de nos idées reçues sur le sujet de l’impression durable, Camille Poulain, fondatrice de l’agence LICHEN, spécialisée dans la création éditoriale éco-conçue, fait bouger les lignes. Son dernier combat, pour la nouvelle revue LES PASSEURS, en est un exemple parfait. Cécile Jarry

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« ÉCO-CONCEVOIR UN IMPRIMÉ, C’EST UN TRAVAIL D’ÉQUILIBRISTE, UNE BALANCE CONSTANTE ENTRE L’ÉCORESPONSABILITÉ, LE BUDGET ET LES CONTRAINTES INHÉRENTES À CHAQUE PROJET » Camille POULAIN, fondatrice de l’agence Lichen

«

À chaque fois que j’entends quelqu’un énoncer fièrement “Imprimé sur un papier issu de forêts gérées durablement”, je me dis, oui et alors ? C’est juste la base, non ? Évidemment c'est important, indispensable, incontournable. Mais justement, cela devrait être un non-sujet. Aujourd’hui, ça ne devrait pas être à ceux qui utilisent du papier qui n'est pas issu de déforestation sauvage d'être fiers, mais aux quelques-uns qui n'en utilisent pas d'avoir honte ! ». Camille Poulain est une personne discrète, mais qui ne mâche pas ses mots. Avec la directrice de création Marine Pacoret, elle a créé Lichen, une agence de création éditoriale éco-conçue, dont l’une des activités favorites est de passer au crible la fabrication d’imprimés existants pour la rendre plus responsable. Plus largement, Lichen accompagne les PME, associations et petits éditeurs de livres et de presse engagés, dans leurs projets de communication durables. Parmi eux, le tout nouveau magazine Les Passeurs qui, pour son deuxième numéro, souhaitait « faire mieux » que pour son premier opus en termes d’impression, comprendre « imprimer plus durablement ».

FAIRE UN MAGAZINE RAISONNÉ... VASTE PROGRAMME

« Les Passeurs, c’est un magazine de prospective sur les futurs possibles de la montagne. Un exercice passionnant de projection. Des articles sérieux, instructifs, bourrés d’infos, avec un ton qui rend le tout facile à lire et à comprendre. Bref, à lire absolument quand on est amoureux de la montagne ! Le numéro 1 est paru début 2021 et le numéro 2 vient de sortir. Depuis le début de l’aventure, l’équipe voulait que le contenant soit raccord avec les idées prônées dans le contenu. Elle a donc cherché quelles étaient les bonnes pratiques à mettre à œuvre pour

imprimer le magazine », résume Camille Poulain. « Et ce fut loin d’être aussi simple que nous avions pu l’imaginer, indique, de son côté, Anne Gallienne, une des co-fondatrices des Passeurs. Nous baignions dans un flou artistique complet et on s’est très vite rendu compte que pour faire de l’impression responsable aujourd’hui, il ne suffisait pas de prendre un papier recyclé et de choisir un imprimeur local ! Pour un jeune magazine comme le nôtre, faire face à des process industriels bien en place a été très compliqué, mais nous avons beaucoup appris... et nous continuons à apprendre ».

LE PAPIER RECYCLÉ ? PAS FORCÉMENT L’IDÉAL

Pour le premier numéro, Les Passeurs, dans leur envie de bien faire, avaient choisi d’imprimer le magazine sur un papier recyclé - le Cyclus - auparavant fabriqué en France par Arjowiggins, mais qui, depuis la fermeture de l’usine et la reprise de la référence par Antalis, l’est désormais en Allemagne et en Autriche. « Ce qui est problématique, car il s’agit de deux pays à la production d’énergie très carbonée, impliquant des émissions de CO2 importantes lors de la fabrication. De plus, le papier recyclé a déjà souvent à son actif un bilan carbone peu glorieux, car les papiers à recycler traversent l’Europe de part en part pour être livrés sur leur lieu de recyclage, pour ensuite en revenir, analyse Camille Poulain. Par ailleurs, le Cyclus est un papier qui boit énormément, il a donc besoin d’un fort taux d’encrage. Or, pour imprimer le magazine, l’imprimeur avait opté pour une impression en noir, avec deux Pantone, dont un fluo. Les Pantone ne sont pas des encres écologiques. Elles sont composées sur une base d’huile minérale, avec des pigments très chimiques ».

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EN VUE LICHEN, PASSEUR DE SAVOIRS DURABLES

Les Passeurs, c’est un magazine passionnant, qui imagine la vie en montagne demain. Il est destiné à tous ceux que la montagne attire. Au sommaire du numéro 2 : La montagne zéro carbone, mode d’emploi. Disponible à l’achat en ligne et dans une sélection de très bonnes librairies. Pour en savoir plus : www.lespasseurslemag.com

I I 18 Autre point d’amélioration : le choix de la technique d’impression. En l’occurrence, de l’offset HUV. « Cette technique, prisée par les imprimeurs, intègre un séchage instantané des encres après impression, au moyen de lampes LED, l’objectif étant d’optimiser la production en gagnant du temps sur le séchage. Le problème, c’est que les encres UV sont polymérisées en séchant et forment ainsi une couche solide sur le papier, ce qui rend les imprimés très difficiles à désencrer et donc à recycler, si ce n’est pour faire du papier-toilette », décrypte Camille Poulain.

UN ENJEU AUSSI POUR LA DIRECTION ARTISTIQUE

« Durant l’élaboration de notre premier numéro, notre directeur artistique, Christophe Peter du studio Wanaka, s’est rendu compte qu’à son niveau, il avait aussi un rôle important à jouer. Que ce soit au niveau de la maquette des articles, en évitant par exemple les aplats qui nécessitent l’utilisation de beaucoup d’encre, ou celui des formats utilisés, afin d’éviter par exemple d’avoir trop de chutes de

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papier, révèle Anne Gallienne. Pour le second numéro, Camille nous a aussi préconisé de passer en simple bichromie, avec un noir et un Pantone, ce qui a été un nouveau challenge pour Christophe ». « On peut, bien sûr, se demander pourquoi avoir fait le choix de garder un Pantone plutôt que de le supprimer totalement. Tout est question de balance, de choix et d’équilibre. Rendre un imprimé plus responsable ne signifie pas d’oublier l’âme originelle du projet. Ni, non plus, de chercher à être parfait, ce qui est impossible. En matière d’encre, comme pour beaucoup de choses, c’est surtout l’accumulation qui est nuisible : quadri plus Pantone. Dans le cas d’une bichromie, la quantité d’encre utilisée sera inférieure », argumente Camille Poulain. Évidemment, l’encre noire préconisée par l’experte fut une encre à base d’huile végétale, certifiée par les très reconnus et exigeants labels Blue Angel et Nordic Ecolabel, mais également Cradle-to-Cradle. En accord avec le studio Wanaka, il a également été décidé de fixer le noir à 90 % au lieu de 100 %, ce qui


« DURANT L’ÉLABORATION DE NOTRE PREMIER NUMÉRO, NOTRE DIRECTEUR ARTISTIQUE S’EST RENDU COMPTE QU’À SON NIVEAU, IL AVAIT AUSSI UN RÔLE IMPORTANT À JOUER, AU NIVEAU DE LA MAQUETTE OU DES FORMATS UTILISÉS » Anne GALLIENNE, co-fondatrice des Passeurs

I I 19 a représenté une baisse de consommation non négligeable. Une consommation d’encre bien inférieure, des économies d’eau - car moins d’encres, c’est moins de lavage pour la machine - et moins de plaques offset en aluminium... restait le choix du papier.

UN TRAVAIL D’ÉQUILIBRISTE

« Pour l’intérieur, nous avons choisi un Munken Print White 1.8. Ce papier conserve l’aspect brut, un peu vintage, donné par le Cyclus au premier numéro, mais sans ses inconvénients. Il possède en effet une main importante, qui permet de réduire fortement le grammage, tout en conservant une belle épaisseur. Nous avons opté pour un 90 g. C’est également un papier qui offre un excellent rendu des couleurs et ne nécessite pas de vernis », détaille Camille Poulain. Cerise sur le gâteau, il a permis au magazine de gagner 107 g sur la balance et de basculer sous la fameuse barre des 500 g. Soit une belle économie d’émissions et de frais postaux ! Pour la couverture, le choix s’est porté sur un Arctic Volume White 300 g, très beau papier

bouffant, couché, mais au rendu extrêmement mat. « Si nous avons sélectionné ces papiers, c’est également, et en grande partie, pour leur labellisation Cradle-to-Cradle. Il s’agit d’une certification et surtout d’une philosophie d’écoconception et d’économie circulaire que nous affectionnons particulièrement chez Lichen. Son principe est de faire du bien plutôt que faire moins mal », confie Camille Poulain. « L’impression du deuxième numéro a été confiée à un imprimeur implanté en Rhône-Alpes, le magazine étant lui-même largement savoyard. Le choix s’est porté sur l’imprimerie Chirat, qui imprime uniquement sur des presses Heidelberg en offset traditionnel, donc sans polymères », précise Anne Gallienne. « Éco-concevoir un imprimé, c’est un travail d’équilibriste, une balance constante entre l’écoresponsabilité, le budget et les contraintes inhérentes à chaque projet. Une réflexion non seulement sur l’objet imprimé, mais également sur le fait qu’il aura une fin de vie, pas forcément heureuse. Il est important que son impact reste le plus léger possible… même à ce moment-là », conclut Camille Poulain.


DOSSIER

LES SOLS SOUPLES FLOORING

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DOSSIER

PRENNENT DE

L’ÉPAISSEUR

© Forbo

Autrefois superbement ignoré par le monde de la décoration, le sol a désormais voix au chapitre, sous l’impulsion d’une offre florissante de revêtements. Au cœur de cette proposition enrichie, les sols souples se distinguent tout particulièrement : du PVC au linoleum, en passant par la LVT, ils rivalisent de qualité, d’imprimabilité et de responsabilité. Un trio de fabricants leaders, composé de Tarkett, Forbo et Gerflor, domine sans partage le marché français. État des lieux. Bertrand Genevi

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DOSSIER FLOORING LES SOLS SOUPLES PRENNENT DE L’ÉPAISSEUR

« POUR GAGNER EN RÉALISME, NOUS SCANNONS DES VRAIS MATÉRIAUX POUR CRÉER LES DESIGNS. CELA DONNE UN ASPECT PLUS AUTHENTIQUE POUR LES ESPACES DANS LESQUELS L’IMAGE PRIME, COMME LE RETAIL, LES BUREAUX OU L’HABITAT » Pascale TRICHON, directrice commerciale grands comptes chez Tarkett

© Tarkett

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millions de mètres carrés : voici la taille du marché des revêtements de sols en France. Le secteur du bâtiment s’y taille la part du lion, mais le marché résidentiel forme une proportion loin d’être négligeable. Au sein de la famille des revêtements, le segment des supports souples - également appelés sols résilients - représente un tiers du volume total. Ceux-ci peuvent prendre différentes formes : on y retrouve des types de produits aussi divers que les sols PVC, la LVT (Luxury Vinyl Tile) et le linoleum ainsi que, de façon très marginale, les supports en liège et en caoutchouc. Distribués en rouleaux, en dalles ou en lames, les sols souples ont grignoté d’importantes parts de marché sur les autres types de revêtements ces dernières années, notamment au détriment des sols stratifiés et des carrelages. Le marché français se montre plutôt dynamique dans l’ensemble, même si les fabricants ont souffert

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en 2020. Le contexte sanitaire a certes dopé les ventes de revêtements aux propriétés hygiéniques, mais un secteur de la construction en fort ralentissement a grevé la santé globale du marché. En revanche, le segment résidentiel a pris de l’ampleur, en particulier pendant les périodes de confinement, qui furent propices aux envies de changement de décoration intérieure. À l’instar de l’activité économique, l’heure est au rebond général depuis 2021, notamment sur le marché professionnel. Les secteurs de la construction et du retail ont en effet repris de la vigueur. Pascale Trichon, directrice commerciale grands comptes chez Tarkett, note même « une légère croissance par rapport à 2019 ». La responsable justifie cette bonne orientation : « Le sol souple est incontournable sur le marché des revêtements : c’est une solution qui a fait ses preuves, à la fois esthétique, fonctionnelle et dotée d’un rapport qualité-prix inégalé ».



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LA LVT, MOTEUR DU MARCHÉ

« AVEC L’IMPRESSION NUMÉRIQUE, NOUS POUVONS PROPOSER DES DESIGNS EXTRAVAGANTS, DANS UNE TENDANCE COURT-TERMISTE ET AVEC PLUS DE PERSONNALISATION, POUR LE SECTEUR DU RETAIL PAR EXEMPLE » Jean-Baptiste DEMOTES-MAINARD, directeur de la communication corporate chez Gerflor.

© Gerflor

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Les revêtements de sols souples connaissent une montée en gamme ces dernières années. L’essor de la LVT, des lames ou dalles vinyle haute performance, en constitue l’illustration. Ce support modulaire s’est installé petit à petit dans les espaces à fort trafic, tels que les bureaux, les commerces et l’hôtellerie. « La LVT a véritablement explosé dans les années 2000, mais elle continue encore aujourd’hui à tirer le marché des sols résilients », affirme Jean-Baptiste Demotes-Mainard, directeur de la communication corporate chez Gerflor. Les sols LVT séduisent, car ils combinent les vertus. À l’inverse des revêtements traditionnels en vinyle, qui se présentent sous forme de rouleaux, les dalles LVT sont indépendantes. Faciles à manipuler, elles s’installent et se remplacent aisément, de façon individuelle si besoin. Ce caractère éco-responsable se couple à un aspect haut de gamme et une grande durabilité

induite par une résistance supérieure à l’usure et aux chocs. Une somme conséquente de qualités qui font de la LVT un produit très demandé pour les sols à visée décorative. La collection Allura Decibel de Forbo symbolise la nouvelle génération de LVT. Fruit de longues recherches, cette solution, de fabrication française, conçue sans phtalate (un composé chimique couramment utilisé dans le PVC, ndlr), est produite à partir d’électricité d’origine renouvelable. Sa technicité lui offre un confort acoustique de 19 dB, soit un niveau inférieur à celui d’un sol stratifié, et ses formats multiples garantissent des constructions variées. Enfin, ce produit est 100 % recyclable en fin de vie. (suite page 26)

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© Sophie Delaporte

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CAS

D’ÉTUDE

UNE COLLABORATION ENTRE FORBO ET PHILIPPE STARCK Le Flotex est un revêtement de sol hybride développé par Forbo, qui combine les qualités d’un sol PVC et les avantages d’un revêtement de sol textile. Doté d’une sous-couche, d’un envers et d’un dossier en PVC, ce produit se coiffe de fibres en polyamide. « Le Flotex, avec ses 80 millions de fibres par mètre carré implantées par flocage électrostatique, possède une densité dix fois supérieure à celle d’une moquette traditionnelle. Cela facilite les impressions de haute qualité », avance Jérôme Gautho, directeur général de Forbo. La technicité et le rendu premium de la solution ont convaincu le designer star Philippe Starck de s’associer à Forbo pour une collection capsule. Grâce à l’utilisation combinée de l’impression numérique et de la densité des revêtements de sols Flotex, la gamme propose des systèmes de motifs inédits qui jouent sur les échelles et les transitions, pour établir une nouvelle perception de l’espace et du revêtement de sol. Au-delà de Philippe Starck, Forbo a par ailleurs déjà collaboré dans le cadre de sa gamme Flotex avec le célèbre studio italien Ettore Sottsass et le pionnier du design textile Tibor Reich.


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Autre produit phare des revêtements : l’emblématique et historique linoleum. « Le linoleum existe depuis 1860, c’est un produit vert avant l’heure », s’enthousiasme Jérôme Gautho, directeur général de Forbo, une entreprise née du regroupement, en 1928, de trois fabricants européens de linoleum. Le grand atout de cette matière réside dans sa composition, inchangée depuis sa création : matériau naturel et écologique, il se compose d'une toile du jute en sous-face et d'une enduction fabriquée à base d'huile de lin, de poudre de bois et de résine de pin. Annoncée en mars prochain, la nouvelle gamme de linoleum imaginée par Tarkett s’est déjà distinguée aux Muuuz International Awards 2021, un évènement qui récompense les produits les plus innovants de l’architecture et du design. Lauréate dans la catégorie « Agencements, matériaux et revêtements », le linoleum de la marque française aux 140 ans d’histoire a séduit le jury par ses caractéristiques environnementales responsables et sa centaine de coloris inspirés de la nature. Le linoleum détient également des propriétés inattendues, qui en font un revêtement de choix dans le monde de l’éducation, du sport et de la santé : il possède une double action antiseptique et antibactérienne reconnue, études scientifiques internationales à l’appui. Mais ce n’est pas tout. Le linoleum revêt un autre caractère intéressant : à la manière de la LVT, il s’agit d’une matière aisément imprimable.

« L’IMPRESSION NUMÉRIQUE PERMET DE LIVRER DE PETITES QUANTITÉS. NOUS SOMMES CAPABLES DE PRODUIRE 1 M2 COMME 3 000 M2 » © Forbo

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© Forbo

LE LINOLEUM, VERT AVANT L’HEURE

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Jérôme GAUTHO, directeur général de Forbo



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La technicité et la performance des sols ont été historiquement érigées en valeur cardinale par les industriels. En grossissant le trait, toute considération sortant d’une réponse précise à des contraintes techniques appartenait à un domaine proche du superfétatoire. Mais cet état de fait a évolué. Depuis quelques années, la valeur et le potentiel esthétiques des sols sont reconnus. Ces derniers ont incontestablement gagné en importance sur le marché, sous l’impulsion du perfectionnement des technologies d’impression numérique. Tarkett, Forbo et Gerflor sont aujourd’hui tous équipés en interne d’un atelier d’impression sophistiqué. Utilisant les technologies UV ou Latex pour leurs productions, les fabricants renouvellent régulièrement leur parc technologique, pour profiter des dernières solutions. Des solutions qui leur offrent des rendus plus vrais que nature. « Notre dernière collection LVT ID Inspiration compte 100 références, qui sont réalisées pour la quasi-totalité en impression numérique. Pour gagner en réalisme, nous scannons des vrais matériaux pour créer les designs. Cela donne un aspect plus authentique pour les espaces dans lesquels l’image prime, comme le retail, les bureaux ou l’habitat », détaille Pascale Trichon. L’esthétique des sols se voit également renforcée par un autre bénéfice rendu possible par l’impression numérique : la non-répétition des motifs. Couplé à la matification de plus en plus nette des finitions, les vinyles deviennent bluffants de réalisme. À tel point qu’à l’œil, il est parfois difficile de faire le distinguo entre un sol souple imitant du bois, du marbre ou du béton et un sol en matière véritable.

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© Tarkett

LA FINESSE DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE

LE SOL, MATIÈRE À CRÉATION Cette qualité supérieure des revêtements aiguise l’appétit des architectes d’intérieur et des designers, qui explorent désormais les sols au même titre que les murs. Un virage qui n’était pas si évident selon Anthony Lebossé, directeur associé du studio de design 5•5 : « Nous sortons d’une longue culture d’habillage mural exclusif. Dans les églises, et même bien avant cela, dans les grottes préhistoriques, les sols étaient déjà négligés au profit des murs ! Mais le marché y prête de plus en plus attention, car il existe désormais des propositions plus riches qui nous permettent de nous exprimer. Cela crée de nouveaux réflexes d’appropriation de nos intérieurs. » Les fabricants de revêtements de sols répondent à cet intérêt croissant en intégrant des directions artistiques et des studios de création de plus en plus étoffés en leur sein. Des cahiers de tendances sont


édités chaque année et deviennent des évènements attendus. Pour les définir, les marques parcourent le monde, des salons professionnels aux expositions, pour repérer des tendances globales en matière de design, d’architecture et de mode, et y puiser leur inspiration pour créer de nouveaux produits dans l’air du temps. Mais s’il existe une grande liberté dans la création, Jean-Baptiste Demotes-Mainard apporte toutefois un bémol : « Le sol doit rester un élément assez neutre dans un bâtiment, pour être agréable à vivre sur la durée. Il faut savoir qu’en moyenne, un sol reste installé 25 ans dans un bâtiment, donc la majorité de nos ventes consiste en des imitations de matières naturelles ou des motifs répétitifs assez discrets. Mais en complément, nous proposons bien entendu des designs plus extravagants, dans une tendance court-termiste et avec plus de personnalisation, pour le secteur du retail par exemple. C’est là où l’impression numérique prend toute son importance. »

PERSONNALISATION À GOGO Au-delà d’une finesse visuelle, l’impression numérique autorise en effet une personnalisation totale des sols, en agissant en toute liberté sur les motifs ou la coloration, en intégrant des logos ou des images haute définition, etc. Si les trois grands fabricants ont tous développé un service de personnalisation, Gerflor se distingue avec sa gamme de sols sportifs Taraflex. Conçus pour la pratique de sports d’intérieur comme le basketball et le handball, ces revêtements PVC équipent les plus grandes compétitions sportives - notamment les Jeux Olympiques depuis 1976 - mais se destinent également au grand public. Avec le service « My Taraflex », qui combine les dernières technologies d’impression numérique avec le confort, la sécurité et la durabilité des services Taraflex, Gerflor offre ainsi la possibilité de customiser un gymnase aux couleurs du club local.


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Forbo tente, pour sa part, de développer des prestations de conseils personnalisés, pour être en mesure de devenir force de proposition, dans le design du sol d’une chambre d’hôtel par exemple. La souplesse sur les quantités produites rend possible et rentable un tel service. « L’impression numérique permet de livrer de petites quantités, souligne Jérôme Gautho. Nous sommes capables de produire 1 m 2 comme 3 000 m 2 ». Une option intéressante pour des chaînes hôtelières qui souhaiteraient décliner une identité différente selon la localisation des établissements. L’impression à la demande facilite également la gestion des stocks des fabricants : cette approche sans invendu s’avère économique sur le plan financier, mais elle se montre aussi éco-responsable.

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VERS UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE Dans une industrie qui produit de très grandes quantités de références en PVC, la question de l’impact environnemental est des plus prégnante. Déjà soumis à des réglementations telle que la norme européenne REACH sur l’utilisation des substances chimiques, les marques s’astreignent à des dispositions complémentaires pour contribuer au respect de la planète. Les émissions de CO2 sont au cœur du débat. Pour réduire l’empreinte de ses cinq sites de production en France, tous certifiés ISO 14001, Gerflor s’engage. « Nous travaillons sur le retraitement des fumées, la nuisance sonore et la consommation d’énergie. L’électricité que nous utilisons est 100 % verte et nous développons le solaire », détaille Jean-Baptiste Demotes-Mainard. La composition des produits constitue un autre sujet brûlant. Tarkett, qui possède 24 laboratoires de R&D dans le monde, a ainsi annoncé en 2019 que l’intégralité de ses sites de production vinyle en Europe utilisaient une technologie sans phtalate. De façon générale, la marque affiche une

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grande transparence sur la composition de ses produits, en réalisant un affichage volontaire, certifié par un organisme indépendant. Des fiches de données environnementales et sanitaires (FDES) sont ainsi réalisées pour chaque produit Tarkett, plutôt qu’une fiche globale pour l’entreprise. Quant à la part de matière recyclée dans les produits, elle est aujourd’hui très variable, atteignant jusqu’à 40 % pour le linoleum, mais pouvant être nulle pour d’autres. Le chemin est encore long, mais les grands fabricants fonctionnent de plus en plus sur un mode d’économie circulaire. Les chutes de production, mais aussi les chutes de pose sur les chantiers, sont récupérées et réintégrées dans les nouveaux revêtements. Et au-delà des chutes, les sols en fin de vie sont aussi réutilisés. Car « contrairement aux idées reçues, le PVC est un matériau qui se recycle à 100 % », rappelle Jérôme Gautho. Si les objectifs de matières recyclées et biosourcées fixés par les fabricants pour les années qui viennent sont ambitieux, l’évolution des modes de pose pourrait aussi jouer un rôle considérable.

POSE LIBRE ET USAGES HORS SOL À date, le volume des ventes de revêtements de sols s’annonce plutôt flou pour 2022, du fait de l’évolution incertaine de la situation sanitaire et de la tenue d’élections qui pourraient impacter les marchés publics. Mais une chose est sûre : la pose libre devrait s’affirmer comme une tendance forte. Ce système de mise en œuvre sans colle répond aux nouvelles habitudes de construction, qui font la part belle à la modularité et à la durabilité. Les fabricants de revêtements s’y adaptent, en développant des produits adéquats, qui s’installent, se désinstallent et se recyclent aisément. Une solution idéale en magasins notamment, car elle nécessite peu de préparation et une mobilisation des locaux sur un temps limité.



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naturel, chaleureux et il vit aussi très bien dans le temps, car un produit fait pour le sol est intrinsèquement résistant. On pourrait aussi imaginer l’adaptation d’un sol PVC destiné aux hôpitaux dans de l’habitat résidentiel, uniquement en parant de couleurs les cordons de soudure. Cela changerait totalement la perception du produit ». Et si l’avenir du sol souple passait par la fluidité des usages ?

« LE MARCHÉ PRÊTE DE PLUS EN PLUS ATTENTION AUX SOLS, CAR IL EXISTE DÉSORMAIS DES PROPOSITIONS PLUS RICHES QUI NOUS PERMETTENT DE NOUS EXPRIMER. CELA CRÉE DE NOUVEAUX RÉFLEXES D’APPROPRIATION DE NOS INTÉRIEURS » Antony LEBOSSÉ, directeur associé du Studio 5•5

© Gerflor

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Autre tendance : les incursions hors sol. Gerflor a ainsi développé une collection de revêtements muraux. La marque appréhende de plus en plus le flooring dans une expérience élargie. « Nous analysons à présent l’environnement dans son ensemble, en prenant en compte l’usage et l’expérience des usagers, dans un musée ou dans un lieu de consommation par exemple. Il y a quelques années, nous ne fournissions que des commodités. Désormais, nous travaillons sur une solution complète, des sols aux murs, pour amener une meilleure expérience utilisateur au global », confie Jean-Baptiste Demotes-Mainard. Le détournement et l’extension des usages constitue également une piste pour l’avenir, selon le designer Anthony Lebossé : « Le linoleum, par exemple, est une surface initialement développée pour les sols, mais elle représente aussi une solution idéale pour les plans de travail. Le linoleum est

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CAS

D’ÉTUDE

TARKETT :

UN SHOWROOM ORIGINAL CONÇU AVEC LE STUDIO 5•5

© Tarkett

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« L’Atelier Tarkett ne ressemble pas à un showroom traditionnel. C’est un lieu de prescription qui invite également à la création et à l’expérimentation, et dans lequel les architectes, les décorateurs et les designers peuvent travailler nos matières et s’inspirer. On y accueille aussi des résidences de créateurs, des expositions et des conférences sur le design au sens large, et pas uniquement sur le sol », dévoile Pascale Trichon, directrice commerciale grands comptes chez Tarkett. Cet espace, inédit dans l’industrie des revêtements de sols, a été conçu en collaboration avec le studio de design 5•5, qui a axé son travail sur le potentiel d’utilisation des produits plutôt que sur leur technicité. « Tarkett avait une vision très techno-centrée de ses produits. La créativité n’était pas mise en avant, donc plutôt que de faire une mise en volume du catalogue, nous avons abordé le sol comme un vrai sujet d’expression dans l’architecture, explique Antony Lebossé, directeur associé de 5•5. C’est une surface intéressante, car on peut avoir un gros impact en utilisant peu d’éléments : de la création d’un sens de circulation à la mise en valeur d’une zone, en passant par l’élaboration de différents espaces au sein d’un même espace ».

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DOSSIER

GERFLOR HABILLE LE MUSÉE DES CONFLUENCES À LYON

Après une première collaboration avec le Musée des Confluences en 2020, Gerflor a renouvelé son mécénat avec l’institution lyonnaise pour l’exposition temporaire Sur la piste des Sioux, qui s’étend jusqu’au 28 août prochain. La marque a conçu un sol totalement sur-mesure pour créer une expérience immersive dans le cadre de cet évènement qui revient sur la construction des stéréotypes autour des nations indiennes en Amérique du Nord. « Nous avons collaboré avec les scénographes du musée pour que le sol de la pièce principale de l’exposition participe pleinement à l’immersion des visiteurs, explique Jean-Baptiste Demotes-Mainard, directeur de la communication corporate chez Gerflor. Nous avons photographié des empreintes de chevaux et nos designers ont travaillé les couleurs en se rendant sur le sentier des Ocres de Roussillon. Ils ont puisé dans la palette chromatique de ce site exceptionnel pour y recueillir du sable et s’approcher au plus près de la teinte d’origine de la terre des Indiens. Un visuel de 2 x 6 mètres a été créé sur cette base, pour être ensuite imprimé en numérique. Une fois installé, le sol en trompel’œil donne l’illusion que le motif ne se répète pas, et ce sur une surface de 200 m2. »

© Gerflor

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Fondé par un trio d’associés très complémentaires, venant des secteurs du revêtement de sol et du print, l’Atelier la Démesure s’est lancé, en 2019, sur le marché de la moquette imprimée. En deux ans, la start-up industrielle a séduit de très grands comptes pour des projets workspace, retail et en hôtellerie-restauration, grâce à ses dalles de moquette personnalisées. Et la pépite continue de se développer rapidement. Florent Zucca

LES GRANDS COMPTES AU RENDEZ-VOUS

Tous visuels © Atelier la Démesure

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ATELIER LA DÉMESURE, LA START-UP QUI A LA DALLE !

Le projet a infusé un temps dans la tête de Julie Beauperin, Bruno Szwed et Arnaud Delière. Puis les trois entrepreneurs, forts de leurs expériences professionnelles - passées et présentes - ainsi que de leur complémentarité, se sont lancés en 2019 en créant l’Atelier la Démesure, une start-up industrielle dédiée à la production de moquettes imprimées. Les associés se sont connus sur ce secteur d’activité, auquel ils ont souhaité donner un coup de fouet : Julie Beauperin a travaillé chez Tarkett et TecSOM, Bruno Szwed chez le fabricant Sommer, tandis qu’Arnaud Delière dirige l’imprimerie Documentis. Ensemble, ils ont investi dans un système d’impression numérique jet d’encre Colaris du fabricant autrichien Zimmer (pionnier des technologies de sérigraphie, impression numérique, revêtement, teinture, étuvage ou textiles techniques) pour de l’impression quadri à plat de dalles de moquette. Pendant six mois, la petite équipe travaille d’arrache pied afin de mettre au point la bonne recette pour fixer les couleurs sur la moquette. « Notre machine embarque quatre têtes d’impression, ainsi que deux boosters qui, à l’aide d’un produit gras, permettent de diffuser l’encre jusqu’au bout de la fibre de polyamide. Ensuite, un post-traitement à la vapeur permet de fixer les encres », explique Bruno Szwed, responsable de production chez Atelier la Démesure.

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Une fois au point, l’entreprise se lance. « Nous avons créé Atelier la Démesure le jour où nous avons su fabriquer, précise sa présidente, Julie Beauperin. En un mois et demi, nous avons lancé une collection composée de cent motifs ». Aujourd’hui, le catalogue standard comporte 300 références. Les clients peuvent également proposer leurs propres motifs ou se faire guider par l’Atelier la Démesure, en conseil et accompagnement à la création graphique, pour des projets sur-mesure, sans minimum de commande. « Nous avons encore besoin d’évangéliser, que ce soit auprès des prescripteurs (architectes et designers) comme des clients finaux, car le produit est peu connu », explique Julie Beauperin.


Pourtant, la jeune pépite du flooring séduit rapidement de très grands comptes. En workspace, la SNCF, EDF, Sisley, Orange, Bouygues Construction, Vinci, Air France ou encore LVMH font appel à Atelier la Démesure pour de l’aménagement de bureaux. En retail, la Caisse d’Épargne, Truffaut et Chaumet lui confient des projets pour des magasins et agences. Le Crédit Agricole sollicite même l’entreprise pour un ouvrage immobilier de 45 000 m2 : un projet colossal qui va faire travailler la jeune société pendant trois ans ! De très belles signatures qui marquent un retour de l’activité à la normale après un exercice 2020 où l’Atelier s’est adapté en proposant une offre de signalétique Covid sur moquette qui aura très bien marché. « Depuis le mois de septembre dernier, nous avons débuté nos premiers projets à l’international, en Europe et en Afrique, ajoute Julie Beauperin. La moquette est un produit qui redevient tendance. Dans le secteur du workspace, on loue notamment ses propriétés acoustiques ».

UNE NOUVELLE LIGNE DE PRODUCTION

Forte de ce carnet de commandes (très) bien rempli, Atelier la Démesure s’agrandit déjà. La start-up industrielle vient de déménager dans de nouveaux locaux (1500 m2) à Blagny, au cœur des Ardennes, où elle va installer une seconde machine Colaris, beaucoup plus rapide que la première. « L’objectif est de consacrer notre première machine à la R&D, aux petits projets et à l’impression sur de nouveaux supports », précise la dirigeante. Et les idées de développement ne manquent pas. L’entreprise, qui se fournit chez des fabricants français et italiens de moquette vierge, travaille déjà en prestation d’impression pour quelques grands acteurs du revêtement de sol. « Nous envisageons de créer des collections pour des fabricants étrangers de moquette qui font du rouleau et qui voudraient proposer une option de personnalisation », confie Julie Beauperin. Également dans les tuyaux de l’entreprise, qui réalise 15 % de son chiffre d’affaires avec des particuliers : un projet d’activité web-to-print. Chez Atelier la Démesure, l’appétit vient en imprimant.


GRAND ANGLE

IMPRESSION À LA DEMANDE : ELDORADO OU FAR WEST ?

© Business Wire

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Textile, objets publicitaires, édition, décoration, impression commerciale, voire même signalétique : le marché des produits personnalisés pourrait représenter 320 milliards de dollars en 2025. Le chiffre donne le vertige et aiguise l’appétit, parfois féroce, de (très) gros acteurs qui essaient dès à présent de se constituer - à coups d’investissements colossaux, de rachats spectaculaires et de levées de fonds pharaoniques - une position dominante. Mais sur ce secteur mouvant de l’impression à la demande, où le partenaire d’aujourd’hui peut être le concurrent de demain, de plus petits acteurs arrivent également à tirer leur épingle du jeu, en développant des services pointus et spécifiques à leur cœur de métier. Florent Zucca

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millions de dollars. C’est la somme levée en 2021 par trois entreprises de l’impression à la demande : Gelato, Printful et Printify. Les trois licornes, qui affichent des croissances insolentes - la plateforme norvégienne Gelato, comptant parmi les leaders mondiaux du secteur, enregistre plus de 60 % de croissance annuelle suscitent un fort appétit des investisseurs, à l’instar de tout le segment du print-ondemand. Il faut dire que le marché des produits personnalisés, aujourd’hui estimé à 230 milliards de dollars, pourrait atteindre les 320 milliards de dollars en 2025, selon une estimation de Gelato. « Aujourd’hui, les opérateurs de print-on-demand se positionnent clairement, aux yeux des grands comptes, comme des alternatives aux grandes plateformes d’impression historiques d’un côté, aux imprimeurs en ligne habituels et aux imprimeurs traditionnels de l’autre, explique le consultant Ludovic Martin, expert des marchés du web-toprint et du e-commerce. Leur modèle, qui combine habilement des services web, des

I I 39 connecteurs universels, des délais courts et un maillage de lieux de production, séduit de plus en plus de clients ».

LE PRINT-ON-DEMAND, UNE « MÉGA-FAMILLE »

Cependant, parler d’impression à la demande pour définir ces entreprises représente une forme d’abus de langage. « Le terme d’impression à la demande est né chez les fabricants de presses numériques. Mais depuis la crise du Covid et la forte hausse des créations de boutiques web fonctionnant sous modèle Shopify (plateforme de commerce électronique en mode SaaS, ndlr), les entreprises comme Printful, Gelato ou Printify se sont en quelque sorte appropriées cette dénomination », précise Ludovic Martin. Or, l’impression à la demande recouvre une réalité plus vaste. Pour l’expert, le printon-demand est une « méga-famille » dont le spectre s’étend à toutes les productions d’imprimés personnalisés, où « l’impression, de l’exemplaire unique à la grande série, est déclenchée par la commande ».


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IMPRESSION À LA DEMANDE : ELDORADO OU FAR WEST ?

I I 40 Une famille au sein de laquelle il distingue deux grands sous-ensembles : le web-to-print, soit l’ensemble des applications web permettant de créer un lien entre les imprimeurs et les acheteurs de documents imprimés ; et le cloud printing, soit une architecture sans portail web, reposant uniquement sur de l’échange de données via des API, connecteurs et web services, où l’on retrouve notamment nos trois licornes aux levées de fonds majestueuses.

UN OGRE NOMMÉ AMAZON…

C’est dans cette catégorie poids lourds que boxe également Amazon. Le géant des Gafam construit patiemment, depuis plusieurs années, son offre d’impression

à la demande, ciblant particulièrement la personnalisation d’objets et de textile, au travers de sa solution Merch by Amazon et de ses services associés Amazon Custom et Amazon Merch Collab. Une activité qui connaît une croissance forte et rapide et pour laquelle l’entreprise américaine déploie des investissements colossaux. Car après avoir testé le marché en permettant aux imprimeurs d’ouvrir des boutiques sur sa place de marché, le groupe internalise la production. Ainsi, Amazon signait, en septembre 2020, un contrat faramineux de 400 millions de dollars avec le constructeur israélien de machines d’impression textile Kornit, portant sur l’acquisition, sur une durée de cinq ans, de presses numériques et d’encres.

« Il est plus simple et rentable de travailler sa base de clients existants en leur proposant des produits et services supplémentaires que d’aller chercher de nouveaux clients » Ludovic MARTIN, consultant spécialisé sur les marchés du web-to-print et du e-commerce

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IMPRESSION À LA DEMANDE : ELDORADO OU FAR WEST ?

I I 42 Et les premiers résultats de cet investissement ne se sont pas fait attendre. Amazon a lancé, en 2021, une offre d’impression à la demande sur sa plateforme musicale Amazon Music, afin de permettre aux artistes de vendre des produits dérivés à leurs fans. Si, pour l’instant, l’offre est resserrée sur des produits textiles et des accessoires pour smartphones, le catalogue pourrait rapidement s’étoffer. Car pour les artistes, ce service est particulièrement attrayant : ils peuvent en effet vendre du merchandising en série limitée depuis leur page officielle sur Amazon Music - se concentrant sur la gestion de leur marque - le groupe américain s’occupant ensuite de tout le reste, de l’impression à la logistique, en passant par le service après-vente. Un modèle que le géant des Gafam pourrait très bien dupliquer, demain, sur sa plateforme de vidéo à la demande Amazon Prime, les spectateurs achetant, directement depuis leur télévision ou leur ordinateur, des produits dérivés de leur film ou de leur série préférée…

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…UN CHALLENGER NOMMÉ CANVA

L’énorme potentiel du print-on-demand n’a pas échappé non plus à un autre acteur désireux de se faire une place au soleil : Canva. En moins de dix ans, la plateforme de création graphique a conquis 60 millions d’utilisateurs dans le monde… mais seulement 500 000 clients payants, dont de nombreux acteurs du web-to-print, heureux de pouvoir proposer à leurs propres clients un outil de création de contenus marketing fonctionnel, ergonomique et universel. Mais alors que la licorne australienne vient, en 2021, de lever plus de 270 millions de dollars, de déployer son service Canva Print partout dans le monde, d’embaucher un manager « Ecosystem and Lead Print » ou encore de signer un partenariat avec Kornit Digital pour son intégration dans la suite logicielle de d’impression à la demande KornitX, les acteurs du webto-print peuvent légitimement s’interroger sur la stratégie réelle de la pépite australienne, sur laquelle ils ont tant misé jusque-là. Ont-ils fait entrer « le loup dans la bergerie » ?


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I I 43 « Le secteur de l’impression à la demande fonction sur le principe de la “coopétition” : on coopère avec tout le monde mais on est également en compétition avec tout le monde, explique Ludovic Martin. Il faut être agile, car les règles changent très vite. Du jour au lendemain, un partenaire peut devenir un concurrent. C’est ce que l’on observe ces derniers temps avec Canva. C’est un peu le Far West, mais cela crée aussi des opportunités ». La société française PrintOClock, qui a intégré Canva à sa plateforme, ne dit pas autre chose. « Notre partenariat avec eux est toujours d’actualité. Et quoi qu’il se passe dans le futur, l’impact sera limité sur notre activité car l’utilisation de Canva reste marginale dans le volume de nos commandes, de l’ordre de 3 % », dévoile Sacha Le Prat, chef de produit chez l’imprimeur en ligne toulousain.

UNE COURSE À LA TAILLE CRITIQUE…

Amazon, Canva… effet d’aubaine ou fruit d’une stratégie, l’impression à la demande attire quoi qu’il en soit plusieurs acteurs imposants, à la recherche d’une taille critique pour peser sur le marché. C’est aussi le cas du fournisseur PF Concept, leader européen des produits promotionnels, qui, en mars dernier, a racheté le spécialiste britannique T-Shirt & Sons Ltd. « Nous en étions absents de ce marché, alors que tous les acteurs de ce secteur utilisent nos produits. Nous sommes déjà leaders en matière de développement de produits, de solutions IT et d’impression numérique, donc ce rachat fait sens. Développer cette activité nousmême nous aurait pris deux ans. Or, c’est maintenant que tout se joue.

« Aujourd’hui que les parcs machines sont sensiblement équivalents, à la pointe de la technologie, la différence se fait sur la créativité et le niveau de services » Christophe AUSSENAC, directeur associé d’ATC Groupe


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I I 44 Il était donc préférable de passer par de la croissance externe et de bâtir à partir de là. Nous prenons ainsi une part significative du marché européen, avant de dupliquer cette offre sur le marché nord-américain, explique Ralf Oster, Pdg de PF Concept. Il s’agit d’un marché différent du secteur promotionnel. Ici, nos clients sont des marketplaces, des plateformes de e-commerce fonctionnant sous Shopify, des retailers qui vendent de produits personnalisés… Notre structure est connectée à ces clients, pour qui nous sommes le fournisseur de produits, l’imprimeur et le centre de distribution. Cependant, après avoir reçu de nombreux retours positifs et encourageants de la part de certains de nos plus gros clients du marché promotionnel, nous sommes convaincus que l’impression à la demande peut aider nos distributeurs à ajouter un service supplémentaire à leur offre et à rester attractifs ». Et dans ce périmètre mouvant, d’autres agents économiques pourraient demain être tentés d’offrir des services de printon-demand. « Les acteurs de l’équipement

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de bureaux par exemple. Leur clientèle est consommatrice de fournitures et d’impression commerciale : ils pourraient internaliser des corners d’impression personnalisée, afin de proposer une offre globale, analyse Ludovic Martin. Il est toujours plus simple et rentable de travailler sa base de clients existants en leur proposant des produits et services supplémentaires que d’aller chercher de nouveaux clients ».

…ET DES PETITS ACTEURS ULTRA-SPÉCIALISÉS

Un adage qu’ont bien compris un certain nombre de prestataires d’impression qui, plutôt que de céder aux sirènes des grandes marketplaces pour aller chercher d’hypothétiques nouveaux clients, ont choisi de développer des services d’impression à la demande pointus et spécialisés afin de répondre aux besoins de leur clientèle existante. À Lyon, le spécialiste de l’impression numérique grand format ATC Groupe installe, chez ses clients, des portails webto-print pour de la commande de panneaux de signalétique personnalisés.



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CONNECTIVITÉ ET LOGISTIQUE : NERFS DE LA GUERRE

Une analyse partagée par Ludovic Martin : « En matière d’impression à la demande, les enjeux ne se situent plus au niveau des presses, mais dans la qualité des connecteurs informatiques - un enjeu crucial pour les imprimeurs, sous-traitants ou non, qui doivent arriver à se connecter aux ERP des clients, notamment grands comptes - et dans la logistique, soit la résilience du cycle de production et de livraison ». Un constat que dresse aussi Antoine Maury, fondateur de Zanzibar Production.

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« Il s’agit d’une interface web liée à nos flux de production automatisés », précise Pierre Gaimard, responsable Flux Numérique & Informatique chez ATC. L’imprimeur lyonnais a ainsi implémenté son premier portail, fin 2021, chez une enseigne française de la grande distribution spécialisée, pour la signalétique des allées de leurs magasins. « Le portail dispose d’un accès pour le siège et d’un accès par magasin. Environ 80 points de vente, qui ont tous des besoins différents, passent désormais commande en toute autonomie via le portail web-to-print. En un mois, nous avons enregistré une centaine de commandes, qui s’intègrent parfaitement dans notre flux de production. Et nous n’avons constaté aucun retour magasin », précise Pierre Gaimard. Une vraie valeur ajoutée, quand on sait que près de 30 % de la signalétique n’est jamais installée dans les points de vente des grands réseaux, pour cause d’inadéquation avec les besoins des magasins. « Pendant vingt ans, nous avons assisté à une course à l’armement dans le monde de l’impression numérique. Aujourd’hui que les parcs machines sont sensiblement équivalents, à la pointe de la technologie, la différence se fait sur la créativité et le niveau de services », justifie Christophe Aussenac, directeur associé d’ATC Groupe.

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I I 48 Basé à Anglet, l’imprimeur textile (spécialisé dans les vêtements pour sports nautiques, les boxers et accessoires textiles) a pris quatre ans pour développer un outil d’impression à la demande destiné à sa clientèle de professionnels. « Si l’on voulait exister sur du made in France, il fallait industrialiser nos flux de personnalisation et d’impression - éliminer les étapes intermédiaires (PAO, devis), automatiser le plus possible - afin de garder nos savoir-faire en confection », explique Antoine Maury. Aujourd’hui, son webshop dispose d’un configurateur visuel 3D et de la technologie mock-up, qui permet au client de visualiser le rendu de sa personnalisation pour laquelle il est autonome - sur produit et sur mannequin, avant la commande. « Le fichier généré au moment du design est un fichier imprimable. Quand je passe

ma commande, je génère un fichier d’impression, qui prend en compte l’ensemble des éléments de la commande : la taille, les couleurs, le nombre d’exemplaires, précise le dirigeant, qui aura consacré 150 000 euros d’investissement à ce nouvel outil. Cela nous permet de prendre des commandes jusqu’à l’unité, qui sont amalgamées dans la calandre. Nous ne connaissons jamais de rupture de production ». L’entrepreneur, qui s’attaque à la création d’un système d’API pour ses clients revendeurs de textile promotionnel, reconnaît que l’enjeu principal réside aujourd’hui dans la logistique. Mais pour Ludovic Martin, cette stratégie est la bonne : « Pour les imprimeurs de taille moyenne, un service d’impression à la demande spécialisé permet de créer des barrières à l’entrée de son marché, donc de se préserver de la concurrence ».

« Pour les imprimeurs de taille moyenne, un service d’impression à la demande spécialisé permet de créer des barrières à l’entrée de son marché, donc de se préserver de la concurrence » Ludovic MARTIN

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CHEZ WOBZ, LES CLIENTS DIRIGENT L’USINE

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La start-up industrielle, connue du secteur de l’objet média pour son entité de distribution Dalvin, associe une usine ultra moderne, équipée de cinq chaînes d’impression numérique jet d’encre, à la suite logicielle web-to-print la plus complète du marché, dédiée à la personnalisation sur objet. Un marché dont Wobz entend devenir le leader.

L’impression à la demande ne suscite pas uniquement l’ambition des géants du web. Bien connu du secteur de l’objet publicitaire pour son entité de distribution Dalvin, le groupe Wobz entend devenir le leader des solutions d’industrialisation des petites séries d’objets personnalisables. Basée à Villeurbanne, la start-up industrielle française regroupe trois entités. La première, Wobz Distribution, commercialise les produits drinkware fabriqués par le groupe. La deuxième, Wobz Technologies, édite, après trois ans de R&D, la suite logicielle web-to-print la plus complète du marché pour la personnalisation sur objet : CustomDesk. « Aucun logiciel sur le marché ne permettait de personnaliser des objets à l’unité, à échelle industrielle et internationale. Conserver les cadences et les coûts sans multiplier la masse salariale était un vrai challenge, explique Damien Fauve, Pdg de Wobz. CustomDesk permet d’automatiser de gros flux de commandes, du devis jusqu’à la livraison, en passant par la production ». Enfin, troisième entité du groupe, Wobz Industrie est le pôle de production du groupe. Cette branche industrielle est le fruit d’un rapprochement entre Wobz et SMTD, fabricant historique de machines d’impression numérique jet d’encre sur objets et producteur de gobelets imprimés, fondé par Jean Pierre Rousselet, pionnier du secteur. Conçues et fabriquées en interne, par SMTD, les cinq machines d’impression de Wobz, installées à Veyziat (01), font de l’usine du groupe la plus grande chaîne d’impression numérique jet d’encre sur objet du monde, offrant une cadence de 30 000 pièces par heure, quel que soit le nombre des décors différents.

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INDUSTRIALISER LA PERSONNALISATION

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L’usine de Veyziat - inaugurée en novembre dernier - et la suite logicielle CustomDesk ont été financées grâce à une levée de fonds de 4,3 millions d’euros réalisée en 2020 (auprès de la BPI, la Société Générale, la Banque Populaire et des fonds privés). Et un deuxième tour de table est en préparation pour cette année, afin d’accélérer le développement de Wobz (40 personnes). « Notre objectif est d’élever la personnalisation à un stade industriel. Cela nous donne accès à un marché de 400 millions d’euros, constitué d’un très large panel de clients, allant de la demande unitaire à une production de masse. Nous leur permettons d’accéder à un niveau de personnalisation inédit, grâce à une offre accessible en ligne, une impression de qualité photo, des délais de livraison dès trois jours, et une production 100 % made in France, explique Benjamin Demay, chief technology officer de Wobz. Nous avons regroupé l’ensemble des ressources marketing, technologiques et industrielles, nous permettant d’offrir une expérience unique et simple, grâce à notre outil de conception 3D, notre bibliothèque de plus de 2000 contenus personnalisables, et notre chaîne technologique qui contrôle, optimise et corrige les créations de nos clients grâce à l’intelligence artificielle. Tout cela contribue à notre vision de l’industrie, où chaque client devient, le temps de sa commande, le dirigeant de notre usine ». Laisser les manettes de l’usine au client : et si finalement c’était ça, la meilleure définition de l’impression à la demande ?

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CUSTOMDESK, UNE SOLUTION UNIQUE Solution unique se substituant à tout autre logiciel, CustomDesk intègre ainsi, en une seule suite : une plateforme e-commerce avec configurateur 3D pour les produits, une API permettant l’intégration automatique de sites, ERP et technologies, une suite ERP (gestion des commandes, du SAV, des stocks, des approvisionnements, des BAT), une suite MRP (gestion des machines, préparation des visuels à l’impression, gestion, suivi et pilotage de la production, contrôle qualité), une suite WMS (conditionnement, regroupement d’ordres de production en un seul colis, calcul automatique des poids, gestion des contraintes de transport, génération automatique des bordereaux transporteur), mais aussi un outil de reporting et de business intelligence, et une intégration comptable.


15 16 17 MARS 2022 LYON NOUVELLES DATES OBJET ET TEXTILE PUBLICITAIRES

Un événement


ÉVÉNEMENT

C!PRINT VOUS DONNE RENDEZ-VOUS EN MAI

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Initialement prévu les 1er, 2 et 3 février 2022, le salon C!Print Lyon a décalé ses dates aux 10, 11 et 12 mai 2022, en raison du contexte sanitaire. « Future is now », son nouveau mot d’ordre, se veut volontairement ambitieux et optimiste : il reflète la stratégie du salon qui est d’accompagner le développement et la transformation du marché des industries graphiques. Un événement dont IC Le Mag est partenaire.

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ransversal, C!Print 2022 rassemblera fabricants et distributeurs de machines et de supports d’impression, prestataires de services en impression et communication visuelle, prescripteurs et clients finaux. Référent pour les secteurs de la communication visuelle, de la communication extérieure et lumineuse, de la personnalisation, de l’industrie graphique et du textile, il poursuivra également son ouverture vers des marchés comme le packaging et l’étiquette, l’industrie et la photographie. Près de 250 exposants sont attendus sur sa 9e édition, initialement prévue du 1er au 3 février, mais qui se tiendra finalement les 10, 11 et 12 mai 2022, contexte sanitaire oblige. « Cette décision de décaler le salon est motivée par notre envie commune de proposer un événement de qualité, tout en répondant aux enjeux induits par le contexte sanitaire. Elle a été prise en concertation avec tous les acteurs de la filière », indique Pierre Mirlit, directeur général de 656 Éditions, organisateur du salon. Rendez-vous très attendu par les professionnels des industries graphiques, C!Print s’est imposé au fil des ans comme un temps fort pour tous les acteurs du secteur, qui viennent y prendre le pouls du marché et voir les dernières innovations. « C!Print, c’est en effet plus qu’un simple salon. C’est un rendez-vous convivial, où les professionnels aiment se retrouver et échanger. Décaler notre édition 2022 en mai nous permettra de garder cet esprit qui est le nôtre, et que tout le monde apprécie, exposants comme visiteurs », confirme Pierre Mirlit.

solutions d’accostage du courrier à des plateformes de marketing automation. Une modernité écologique également, tant il est vrai qu’un support imprimé bien pensé peut être aujourd’hui entièrement recyclé. Sur C!Print, petit et grand format cohabitent désormais parfaitement. Dans les allées du salon, comme dans les ateliers, les savoir-faire et les compétences se croisent, estompant des frontières jadis clairement marquées. Nouvelles solutions de finitions, nouveaux supports d’expression éco-conçus, nouveaux formats d’impression... le salon sera l’occasion de découvrir les dernières nouveautés qui dynamiseront le secteur cette année.

L’INDUSTRIE GRAPHIQUE DANS LA DYNAMIQUE

Cette année le salon inaugure un nouvel espace, le Software Village, dans le but d’accompagner la transformation digitale du secteur des industries graphiques. En bousculant les écosystèmes économiques, la pandémie a renforcé le besoin impérieux des entreprises d’accélérer dans ce domaine, les poussant à revoir leurs process opérationnels pour optimiser leurs méthodes de travail.

Média choisi, complément du digital. Média premium, personnalisé, ciblé, multisensoriel ou connecté. Média de la mémorisation et de l’émotion... En 2022, le support imprimé revendique haut et fort sa modernité. Une modernité technologique grâce à la réalité augmentée, le voice commerce ou encore les nouvelles

C!WRAP : L’AVENTURE CONTINUE

Fort du succès rencontré lors de son lancement en 2020, le concours de pose officiel du salon est de retour en 2022, avec un nouveau défi proposé à six équipes de poseurs prêtes à s’affronter pendant les trois jours du salon. Leur terrain de jeu : l’univers d’une micro-brasserie. Chaque équipe aura cinq heures pour recouvrir entièrement l’ensemble du décor, lequel sera composé d’une banque d’accueil, d’une cloison, d’une vitre et d’une bouteille imprimée en 3D. Un véhicule complètera l’ensemble. À l’issue de chaque journée, les réalisations seront notées par un jury puis remises en blanc pour la journée suivante, afin de permettre à deux nouvelles équipes de participer.

SOFTWARE VILLAGE : DEMAIN, LE PRINT 4.0 ?

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ÉVÉNEMENT

Pour répondre aux questions sur le web-to-print, les flux d’automatisation ou encore les logiciels de création graphique et de personnalisation, une trentaine d’expert(e)s et de chef(fe)s d’entreprise invitent les visiteurs à venir échanger avec eux lors des nombreuses conférences et masterclass qui se tiendront pendant les trois jours du salon.

LUMIÈRE SUR L’INNOVATION AU C!SIGN

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Lancé il y a trois ans, l’espace C!Sign sera l’un des pôles forts du salon. Près de vingt exposants y présenteront leur offre en communication lumineuse, enseigne et signalétique. Une galerie de l’innovation responsable prendra place au cœur de l’espace et dévoilera une sélection des meilleures initiatives du secteur en termes d’écoconception. Bousculé par la loi Climat & Résilience, le secteur veut montrer qu’il n’a pas attendu que le législateur s’empare de ce thème pour se lancer dans sa transformation environnementale.

UN CAFÉ DE LA PERSONNALISATION

Le salon C!Print fait évoluer son espace Plug&Play en créant le Café de la Personnalisation : un espace « atelier » entièrement scénarisé, dans lequel les visiteurs peuvent découvrir et tester une large sélection de solutions de marquage. Gravure laser, impression numérique sur objet, transfert sur sacs et tee-shirts, impression numérique directe sur textile, broderie, sublimation sur support photographique, etc. Près de dix marques de matériel de marquage y mettront en avant leurs dernières solutions. Découvrez en avant-première, les innovations produits des exposants du salon C!Print 2022 dans notre dossier spécial « IC FAB », pages 64 à 75.

PARTENAIRE DE L’ÉVÈNEMENT, IC LE MAG VOUS INVITE SUR C!PRINT ! Réservez votre badge dès à présent sur le site www.salon-cprint.com avec le code invitation A-NEWSIC22

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LES ENJEUX DU PRINT À LA UNE ! Impression textile, DTF, web-to-pack et web-to-print, automatisation et digitalisation, créativité durable, recyclage des supports imprimés et ennoblis, personnalisation... et bien d'autres encore : le salon C!Print propose un programme inédit et ambitieux, avec pas moins de 50 conférences et 80 speakers, afin d’accompagner la transformation du secteur des industries graphiques. Découvrez ici en avant-première une sélection des temps forts du salon. L’IMPRESSION TEXTILE : CLÉ DE VOÛTE D’UN SOURCING QUI SE RÉINVENTE L’année 2020 aura fait date dans le milieu de la mode et de l’habillement, avec un nombre croissant de marques qui se sont essayées à la production à la demande, en France. Un nouvel écosystème en construction, où l’impression a évidemment toute sa place. ➜ François Lebas (EPSON), Jean-Michaël Peinchina

(MAISON OBAL), Patrick Naturel (APF Entreprises)

WEB-TO-PACK : PROCHAINE RÉVOLUTION DANS L’IMPRESSION D’EMBALLAGES ? Au départ cantonné à des offres très basiques, le web-to-pack fait sa mue et creuse son sillon sur un marché porté par la personnalisation et les petites séries. ➜ Frédéric Corbo (FP MERCURE), Thomas Othax

(PACKITOO), Régis Ruys (KONICA MINOLTA) et Rafael Mari (REALISAPRINT.COM)

PRINT 4.0 : VISITE GUIDÉE DE L’ATELIER D’EXAPRINT Manager IT d’Exaprint, Florian Bruand nous fait découvrir les coulisses de cet atelier aujourd’hui à la pointe de l’innovation.


DÉSENCRAGE, ENNOBLISSEMENT : QUAND LE PRINT MET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’ÉPREUVE Régis Ruys, chef de produit Industrial Printing chez Konica Minolta, s’est penché sur le sujet en collaboration avec l’expert environnement de l’Uniic, Matthieu Prévost et Florent Sylvestre, gérant et associé de l’imprimerie Baron & Fils. COMMUNICATION IMPRIMÉE : UN MÉDIA MODERNE ? Vous êtes une agence, une marque, un professionnel du marketing et vous vous demandez si communiquer sur papier ne fait pas de vous un dinosaure, à l’heure où il n’est question que de transformation digitale ? ➜ Christian Garin (L’ARTÉSIENNE - SMARTALOG),

Frédéric Eugène-L’Exact, (LA POSTE)

ENSEIGNES : QUELS ENJEUX POUR 2022 ? Cette année verra les premières applications des mesures votées dans le cadre de la loi Climat & Résilience, les révisions en cours des règlements locaux de publicité (RLP) et la mise en place de la nouvelle norme sur l’accessibilité. Bilan et perspectives. ➜ Julia Boutoille-Nojac, présidente d’e-VISIONS

et dirigeante de l’entreprise Nojac Enseignes.

DTF : LE NOUVEAU GRAAL DU MARQUAGE TEXTILE ? Le marché de l’impression textile est peut-être en train de vivre une petite révolution, menée par une nouvelle technologie : le Direct-to-Film. Rapide, économique et qualitatif, le DTF compte de nombreux atouts. Les distributeurs sont pris d’assaut et les carnets de commandes explosent sous la demande. Pourtant, cette technologie prometteuse possède aussi ses limites. Analyse du phénomène. ➜ Daniel Dumas (BGA GROUP), Nicolas Le Baron

(PROMATTEX) et Serge Fayolle (PRINT EQUIPMENT)

PERSONNALISATION : SORTIR DES CLICHÉS Si le recours aux banques d’images a été le premier réflexe des professionnels du secteur pour personnaliser leurs décors, il semblerait que le marché soit en train de tourner la page et puise désormais son inspiration auprès d’artistes, de photographes et de designers. Le temps de la « vraie » personnalisation est-il (enfin) arrivé ? ➜ Pascale Penet (TAND'M DESIGN), Salomé Milet

(STUDIO HÉLIOSCOPE), Sylvain Brossard (AGENCE TREIZE) et Jacques Villié (SIX&CIE)

Cyril CHAUSSARD, directeur, ARTNELL Frédéric CORBO, co-fondateur et directeur général, FP MERCURE Nils DE MOMIGNY, dirigeant, WT ART Christian GARIN, président du conseil d’administration, L'ARTÉSIENNE Axel LAMOTTE, directeur général, GROUPE AVEK Salomé MILET, directrice artistique, STUDIO HÉLIOSCOPE Laurent BARBUT, directeur du Print Center, SODEXO Jean-Michaël PEINCHINA, co-fondateur et dirigeant, MAISON OBAL Patrick NATUREL, directeur de projet Textile, APF ENTREPRISES Pascale PENET, designer scénographe, TAND'M DESIGN Frédéric EUGÈNE-L’EXACT, directeur Innovation et Expérience client, LA POSTE Florent SYLVESTRE, gérant et associé, IMPRIMERIE BARON & FILS Christophe AUSSENAC, directeur associé, ATC GROUPE Bruno CIMAN, responsable national Ligne Métier Edition, SNCF ET BIEN D’AUTRES…

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DOSSIER

DTF Le distributeur allemand Print Equipment, qui vend des solutions DTF depuis le printemps 2021, retravaille en profondeur les produits qu’il importe, de la mise aux normes UE de l’électronique jusqu’à l’installation de têtes d’impression Epson.

LE NOUVEAU GRAAL DU MARQUAGE TEXTILE ? Le marché de l’impression textile est peut-être en train de vivre une petite révolution, menée par une nouvelle technologie qui a débarqué à grand bruit ces derniers mois en Europe : le Direct-to-Film (DTF). Rapide, économique et qualitatif, le DTF compte de nombreux atouts. Les distributeurs sont ainsi pris d’assaut et les carnets de commandes explosent sous la demande des marqueurs, imprimeurs et sérigraphes. Pourtant, cette technologie prometteuse possède aussi ses limites. Analyse d’un phénomène. Bertrand Genevi

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DOSSIER

DTF : le nouveau Graal du marquage textile ?

Tout le monde en parle. Des professionnels du marquage aux distributeurs de solutions d’impression en passant par les observateurs du marché, l’ensemble du secteur textile n’a d’yeux que pour le Direct-ToFilm (DTF). « Technologie disruptive », « révolution », « virage immanquable » : les avis recueillis sur le DTF sont bien souvent dithyrambiques. À dire vrai, le marché textile n’avait pas connu un tel engouement depuis l’avènement du procédé Direct-To-Garment (DTG) il y a une dizaine d’années.

DES ATOUTS DE POIDS

Alors, marquer en DTF, comment ça marche ? Quatre grandes étapes de production sont nécessaires. En premier lieu, les visuels sont imprimés avec une encre spécifique sur un film transfert PET, pelable à froid ou à chaud. Une colle thermofusible en poudre est ensuite

appliquée sur le film dès sa sortie de l’imprimante, quand l’encre est encore humide. Puis le séchage s’opère via un passage dans un four de durcissement ou dans une presse à chaud. Dernière étape, le film est transféré sur un tissu pré-pressé. Des solutions au format A3, destinées au prototypage et aux petites séries, ainsi que des machines industrielles de 60 cm de laize, équipées de deux ou quatre têtes d’impression, sont actuellement disponibles sur le marché. L’avantage essentiel du DTF tient dans sa polyvalence. Cette technologie offre la liberté d’imprimer sur tout type de matières textiles (des fibres naturelles au polyester), de supports (tee-shirt, polo, sweatshirt, veste, casquette, etc.) et de couleurs (blanc, pastel ou foncé). La qualité du marquage se montre très satisfaisante, avec un joli rendu visuel, un tissu léger au toucher et une bonne résistance au lavage. Enfin,

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« Le DTF combine la résistance de la sérigraphie et une qualité d’impression quasiment identique au DTG, le tout sans leurs contraintes » Nicolas LE BARON, directeur commercial chez Promattex

le prix de vente des machines reste raisonnable. Les solutions de petite taille s’écoulent à partir de 4 000 euros et les imprimantes industrielles se négocient entre 10 et 20 000 euros. Des atouts en pagaille qui ont vite conquis les distributeurs de matériel textile.

LES DISTRIBUTEURS ENTHOUSIASTES

BGA Group fait partie des précurseurs. Créé l’été dernier, le groupe rassemble un spécialiste de la broderie (BGA Diffusion), un expert de l’impression numérique (Frézal Numérique Diffusion), ainsi qu’une nouvelle entité dédiée au DTF (NSP-DTF). BGA Group s’intéresse à cette technologie depuis plusieurs mois. Après avoir mené de nombreux tests en important différentes machines depuis la Chine, le groupe troyen a livré sa première imprimante DTF en mars 2021. Depuis, les commandes déferlent, essentiellement en provenance de professionnels du marquage textile et de sérigraphes qui produisent à haut volume. À date, BGA Group revendique « l’installation de plus d’une cinquantaine de machines », selon son vice-président, Daniel Dumas.

Autre acteur majeur dans la distribution de solutions textile, Promattex a pris le temps de la réflexion avant de se lancer dans le DTF. L’entreprise basée en Seine-Saint-Denis a reçu les premières imprimantes en septembre 2020, mais ce n’est qu’en octobre 2021, soit 13 mois plus tard, que Promattex a inauguré la commercialisation de ses systèmes DTF. « Nous connaissons actuellement la quatrième génération de machines. Après avoir constaté certaines choses qui auraient posé problème en production, notamment en termes de fiabilité, nous avons exigé plusieurs modifications à nos fournisseurs. Nous avons pris notre temps pour être certains que nos clients soient satisfaits. C’est aujourd’hui le cas », explique Nicolas Le Baron, directeur commercial chez Promattex. Le DTF attise aussi les convoitises au-delà de nos frontières. Le distributeur allemand Print Equipment, qui vend des solutions dédiées depuis le printemps 2021, retravaille en profondeur les produits qu’il importe, de la mise aux normes UE de l’électronique jusqu’à l’installation de têtes d’impression Epson.

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DOSSIER

DTF : le nouveau Graal du marquage textile ?

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Fort de cette amélioration des performances réalisée au sein de ses ateliers, Print Equipment se positionne plutôt comme fournisseur. L’entreprise travaille d’ailleurs avec un distributeur pour la France, Alcora Traceur, qui se charge de la commercialisation et de la maintenance des machines, mais est aussi en pourparlers avec un autre distributeur pour compléter sa couverture du territoire français. Car la dynamique de transformation des équipements semble en effet profonde sur le marché.

LES AUTRES TECHNIQUES ÉCLIPSÉES ?

Bernard Hofer, responsable des ventes Textile chez Print Equipment, constate déjà d’importants changements : « Quantité de nos clients migrent du flex, du DTG, mais aussi du transfert sérigraphique vers le DTF. Chaque technologie présente toutefois

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des avantages et, selon le domaine d'application, les exigences ou le volume de commandes, une technologie peut être plus appropriée qu’une autre ». Le flex semble pourtant particulièrement menacé. Le gain de temps et la simplicité d’utilisation induits par l’absence d’échenillage représentent des avantages considérables pour le DTF. Le rendu des détails et des visuels complexes y est bien plus fin que sur flex, sans parler d’une meilleure tenue dans le temps. « Le DTF combine la résistance de la sérigraphie et une qualité d’impression quasiment identique au DTG, le tout sans leurs contraintes », souligne Nicolas Le Baron. La technologie DTF ne nécessite en effet pas de prétraitement, à l’inverse du DTG. Elle s’avère aussi plus économique et sa résistance au lavage apparaît supérieure. « Un textile marqué en DTF peut être lavé 60 fois à 60 degrés, alors que c’est plutôt 40 fois


à 40 degrés pour le DTG », résume Serge Fayolle, responsable des ventes France chez Print Equipment. Les retours des premiers sérigraphes équipés sont également positifs. Ils se disent séduits par la vitesse de production, le panel des couleurs proposées et la flexibilité de l’impression. Nicolas Le Baron reconnaît que le DTF risque de cannibaliser d’autres solutions commercialisées par Promattex, mais que le virage apparaît nécessaire : « Cela va impacter les ventes d’autres technologies, mais si nous ne nous lançons pas dès maintenant, nous passerions à côté de la révolution ». Sommes-nous donc en présence du nouveau Graal de l’impression textile ? Pas tout à fait.

ENCORE QUELQUES LIMITES

Les solutions DTF sont commercialisées sur le marché français depuis moins d’un an. Cette faible maturité constitue un premier inconvénient car les distributeurs, malgré des tests poussés, s’inscrivent encore dans une phase de découverte et d’appréhension de la technologie. En termes de qualité d’impression, le blanc marqué en DTF est un peu moins couvrant qu’avec d’autres techniques et les dégradés de couleurs peuvent aussi poser problème. Les machines ont par ailleurs besoin de fonctionner régulièrement, tous les jours ou presque, car les têtes d’impression sont susceptibles de s’encrasser. Mais la plus grande limite actuelle du DTF réside dans le fait que les solutions sont encore exclusivement fabriquées en Asie. Une donnée qui complique le

sourcing. Pour maintenir un fort degré d’exigence, BGA Group se fixe donc un cap. « Nous sommes sollicités tous les jours pour acquérir des machines DTF. Notre premier objectif est donc de qualifier au maximum nos fournisseurs et d’organiser un contrôle qualité en Chine, pour être certains que l’on nous livre toujours les mêmes produits », explique Daniel Dumas. Print Equipment souligne aussi l’inconstance des solutions actuellement disponibles sur le marché : « Il existe des systèmes très différents et une grande quantité de fabricants. Toutes les solutions se ressemblent visuellement, mais elles se distinguent en termes de fonctionnalités. Or, pour une production de qualité, la répétabilité joue un rôle important », rappelle Bernard Hofer. De son côté, Promattex, qui partage un lien historique avec la Chine, possède du personnel sur place, en capacité de se rendre dans les usines, ce qui facilite la maîtrise des importations. En revanche, cette présence locale ne résout pas la problématique actuelle de la disponibilité des containers. Une fabrication en Asie implique par essence de longs délais de livraison. Mais couplés aux problèmes persistants d’approvisionnement en matières premières et en micro-processeurs, entre un et deux mois sont aujourd’hui nécessaires pour réceptionner les commandes de systèmes d’impression. Les distributeurs, assaillis par les demandes de leurs clients, expriment quelques difficultés à suivre le rythme. Mais l’offre de solutions pourrait s’étoffer dans les mois qui viennent.

« Quantité de nos clients migrent du flex, du DTG ou du transfert sérigraphique vers le DTF. Mais chaque technique présente des avantages et, selon le domaine d'application, les exigences ou le volume de commandes, une technologie peut être plus appropriée qu’une autre »

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Bernard HOFER, responsable des ventes Textile chez Print Equipment

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DOSSIER

DTF : le nouveau Graal du marquage textile ?

« C’est la technologie de demain. Elle va probablement prendre de l’ampleur et cela nous offre de nouvelles opportunités » Julien GARAT, business development manager Textile chez Hexis

PRUDENCE CHEZ LES GRANDS FABRICANTS

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Si, bien entendu, le DTF pique la curiosité des grands fabricants de matériel d’impression, ils font, globalement, encore preuve de prudence. Certains d’entre eux multiplient les tests à l’abri des regards, avant d’hypothétiques lancements en cours d’année. Il faut avouer que la tâche s’annonce ardue pour les constructeurs, car la marge de manœuvre est bien plus étroite qu’à l’époque de l’avènement du DTG. « Les premières imprimantes DTG importées étaient catastrophiques. Nous attendions impatiemment que des fabricants renommés débarquent sur le marché. Mais aujourd’hui, c’est différent. Les solutions DTF actuelles sont encore perfectibles, mais elles sont déjà au point. Les grands constructeurs vont peut-être avoir quelques difficultés à révolutionner le DTF comme ils l’ont fait avec le DTG », analyse Nicolas Le Baron. Autre sujet d’incertitude pour les marques, la taille potentielle du marché. Le responsable commercial d’un fabricant de renom se montre perplexe : « La technologie est disruptive, mais cela reste un marché de niche, car de gros volumes sont nécessaires pour rentabiliser l’investissement. Aujourd’hui, la plupart de nos clients ne jurent que par la polyvalence et la multiplication des applications. Le DTF n’apporte pas cela. Mais certains ateliers aux volumes limités s’équiperont peut-être en DTF pour répondre à leurs besoins habituels et proposer de la sous-traitance en complément ». Néanmoins, un constructeur possède peut-être un coup d’avance dans la course. Epson intègre en effet dans sa gamme un modèle d’ores et déjà opérationnel pour réaliser du marquage en DTF, comme le confirme Vincent Aubert, responsable Produits Textile chez Epson France : « Il est aujourd’hui possible d’imprimer en DTF avec notre solution SC-F2100. Les encres Epson existantes sont compatibles et aucune modification technique n’est nécessaire sur la machine. Mais il faut savoir que l’on reste limité à des quantités de production artisanales. Sans parler de la problématique d’achat des films et de la colle adéquats ».

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BIENTÔT UN FILM FRANÇAIS ?

Et si les systèmes d’impression viennent exclusivement d’Asie, les consommables nécessaires au DTF ne dépendent pas d’une source unique. Ceci s’explique par le fait que certains d’entre eux sont historiquement exploités dans le marquage textile : c’est le cas des poudres, qui sont utilisées en sérigraphie depuis une dizaine d’années et qui peuvent être sourcées en Europe. Des encres DTF certifiées Eco Passport by Oeko-Tex® sont par ailleurs déjà commercialisées. Mais la grande nouveauté de ce début d’année 2022, c’est l’apparition de films transfert développés sur le Vieux Continent. Après un long travail de R&D, le fabricant français Hexis intègre en effet des produits DTF dans son nouveau catalogue. Une première référence se pelant à froid, appelée DTF-C-PEEL, est dès à présent disponible. Un second film sera lancé plus tard dans l’année, sur un principe de pelage à chaud. « Nous ne voulions pas passer à côté de cette opportunité. C’est la technologie de demain. Elle va probablement prendre de l’ampleur et cela nous offre de nouvelles opportunités, auprès des professionnels du transfert sérigraphique par exemple, justifie Julien Garat, business development manager Textile chez Hexis. Historiquement, ce ne sont pas nos clients, mais ils pourraient le devenir avec nos films DTF. Notre clientèle actuelle devrait, elle aussi, se convertir petit à petit à cette technologie ». Tout va décidément très vite avec le DTF. Le marché est encore loin d’être mature et la réalité du moment ne sera certainement pas celle de la fin de l’année. L’arrivée probable de solutions issues des grands fabricants, potentiellement plus performantes et plus fiables que les machines actuelles, pourrait chambouler le marché et séduire de nouveaux clients. Et si le DTF ne cannibalise pas totalement les autres techniques de marquage, il devrait tout du moins s’affirmer dans la durée comme une solide option complémentaire dans l’arsenal technologique des professionnels du textile.


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« Notre premier objectif est de qualifier au maximum nos fournisseurs et d’organiser un contrôle qualité en Chine, pour être certains que l’on nous livre toujours les mêmes produits » Daniel DUMAS, vice-président de BGA Group


LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

FAITES LE PLEIN D’INNOVATION AVANT C!PRINT Impression petit, moyen et grand format, solutions de finition, impression textile, supports et médias, softwares, web-to-print, sign et displays : les 250 exposants de C!Print présenteront sur le salon leurs dernières nouveautés. Initialement prévu début février, l’évènement de référence des industries graphiques a été reporté du 10 au 12 mai en raison de la situation sanitaire. Avant de les découvrir sur le salon, IC Le Mag, partenaire de C!Print, vous propose de découvrir ici, en avant-première, les innovations des principaux acteurs du marché.

MOYEN & GRAND FORMAT

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CANON

EUROMEDIA

HANDTOP

« Goûtez aux nombreuses formes d’impression ! », tel est le credo de Canon cette année. Au menu : de nouvelles « recettes » d’impression et une nouvelle encre mitonnée par les experts de la marque. Sont annoncées la Colorado 1650, l’Arizona 2380 GTF, la ColorWave 3800 et l’imagePROGRAF GP, une solution d’impression grand format qui permet d’imprimer avec une encre rose fluo. La solution logicielle PRISMAprepare Go, disponible sur le Cloud, sera également en démonstration.

Limiter l’impact environnemental, sans sacrifier la performance : voilà le motto d’Euromedia depuis de nombreuses années. Dans le cadre de cette quête de responsabilité et de proximité, les dernières solutions HP seront exposées sur le stand du distributeur. L’imprimante PageWide XL Pro 10000 apparaît comme une véritable innovation, à la convergence de la reprographie, de l’imprimerie et de l’imagerie. Les Latex 700/800, qui offrent de nouvelles possibilités d’applications à forte valeur ajoutée avec l’arrivée du blanc, seront aussi au rendezvous.

L’imprimante hybride est un outil efficace pour partir à la conquête de nouveaux marchés. La nouvelle HT3200 Design Linear, proposée par Handtop, répond à cette problématique. Elle est équipée de 5 têtes d’impression Kyocera, pour des impressions sur supports souple ou rigides, jusqu’à 5 cm d’épaisseur et 155 m²/h. Trois laizes sont au catalogue : 1,60 m, 2,50 m et 3,20 m. Elle embraque un moteur linéaire par entraînement magnétique qui améliore considérablement le déplacement du chariot, pour un déplacement plus stable, plus silencieux et sans vibration.

DES NOUVEAUTÉS HAUTES EN COULEUR... AVEC UN NOUVEAU ROSE FLUO

RESPONSABILITÉ ET PROXIMITÉ AVEC LES DERNIÈRES SOLUTIONS HP

UNE SOLUTION HYBRIDE POUR CONQUÉRIR DE NOUVEAUX MARCHÉS

ID NUMÉRIQUE

DES PRODUITS DE RÉFÉRENCE AVEC ENCRE BLANCHE

Le distributeur présentera des produits de référence pour le grand format, à commencer par les nouvelles imprimantes HP Latex 700W et 800W avec encre blanche, ainsi que l’imprimante textile par sublimation HP S500, qui permet d’imprimer soit directement sur un support en polyester, soit sur papier transfert. Très attendue, la table à plat Mutoh PerformanceJet 2508UF (format 2,5 x 1,25 m), équipée de 8 couleurs incluant le blanc et le vernis, sera également en démonstration.

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RICOH EPSON

LA QUALITÉ PRECISIONCORE ADAPTÉE À TOUS LES MARCHÉS

Epson développe ses nouveaux produits en se basant sur sa technologie de têtes d’impression PrecisionCore, ce qui lui permet de combiner de nombreux atouts : réduction de l’impact écologique et des coûts de revient des produits, optimisation de la qualité et de la vitesse d’impression. Affichage commercial, documents techniques, photos, impression textile en sublimation ou directe, décoration, personnalisation d’objets promotionnels ou impression d’étiquettes : Epson possède une solution adaptée à chaque marché.

MIMAKI

HP

LES SOLUTIONS LATEX EN MAJESTÉ

Disponible sur les nouvelles séries 700/800 et les tables à plat hybrides R1000 et R2000, le blanc HP Latex permet d’ajouter de la valeur aux impressions grand format et de s’ouvrir à de nouvelles applications. Un blanc pur, brillant et simple d’utilisation, qui s’utilise sans contraintes. La nouvelle génération d’encres HP Latex permet d’aller encore plus loin en matière d’impression responsable : encres à base d’eau inodores et éco-certifiées, imprimantes fabriquées avec du plastique recyclé, programme de recyclage dédié… pour une approche durable globale.

TOUTE LA VALEUR AJOUTÉE DU PRINT

Alors que de récentes études démontrent que l'ajout d'encres métalliques et fluorescentes augmente la valeur d’un document imprimé et donc les revenus des prestataires d’impression, Ricoh présentera sur le salon l’éventail des applications permises par les toners Or et Argent de ses solutions Pro C7200x. Le constructeur proposera également, en exclusivité, ses nouveaux guides de couleur Touch 7 Neon, avec quatre nuanciers disponibles. Ces guides ont été conçus pour aider les imprimeurs à utiliser plus facilement un gamut de couleurs plus large et permettre aux agences de concevoir, simplement, des documents à plus haute valeur ajoutée.

KONICA MINOLTA

UNE IMPRIMANTE INDUSTRIELLE UV LED

UNE SOLUTION INNOVANTE POUR LE MARCHÉ DU WEB-TO-PACK

AROBASE NUMÉRIQUE

Mimaki présentera, pour la première fois en France, sa nouvelle solution à plat grand format : la JFX600-2513. Ce modèle, doté de 16 têtes d’impression, atteint une vitesse de 200 m2/h, la positionnant ainsi parmi les tables à plat les plus rapides du marché. Disponibles dans une configuration à 4 ou 8 couleurs, pour l’option haute résolution, les jeux d’encres variés facilitent l’obtention de nuances éclatantes pour différents types d’applications : décoration, signalétique et matériaux d’intérieur grand format.

La technologie du jet d’encre aqueux arrive sur le marché de l’emballage personnalisé en carton ondulé. La PKG-675i de Konica Minolta est une solution jet d’encre capable d’imprimer rapidement (jusqu’à 900 m2/heure) sur carton ondulé, en feuille ou prédécoupé. Une solution idéale pour les imprimeurs et transformateurs qui souhaitent produire de petites séries d’emballages personnalisés, destinés à protéger, promouvoir et livrer des produits. Elle permet également de réaliser des maquettes.

Depuis 1999, Arobase Numérique déploie son expertise sur le marché de l'impression grand format. Cette année, le spécialiste présentera la solution PersBiz Business eCommerce de Roland DG, une application web-to-print qui permet aux propriétaires de produits Roland (fabricants d'enseignes et fournisseurs de services d'impression) de créer, de manière simple et directe, une plateforme e-commerce dédiée, à la pointe de la technologie.

OBJECTIF WEB-TO-PRINT AVEC LA SOLUTION PERSBIZ

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

ATELIERS CASSANDRE

« LE PRINT FRANÇAIS » À L’HONNEUR

Avec des dizaines de milliers de mètres carrés imprimés au compteur, de la carte de visite à la bâche XXL, les Ateliers Cassandre sont aujourd’hui un acteur clé de la sous-traitance d’impression en France et en Europe. Leur force : un atelier à la pointe de la technologie et l’un des plus gros parc machines d’Ile-de-France. Des devis sous 24h, des interlocuteurs dédiés et une nouvelle plateforme e-commerce : les Ateliers Cassandre défendent « Le Print français », marque déposée. En 2021, ce sont plus de 3 000 clients qui leur ont fait confiance.

PETIT FORMAT

MAUGIN TAJIMA

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LE DISPOSITIF COLOREEL DISPONIBLE SUR TOUTES LES MACHINES TAJIMA

Tous les avantages du système Coloreel sont désormais accessibles à l’ensemble des machines Tajima. Cette innovation technologique représente une avancée notable pour le marché de la broderie : elle permet d’avoir toujours à disposition la bonne couleur de fil, elle réduit les stocks de matières et elle s’inscrit dans une démarche écoresponsable. Le tout avec un résultat qualitatif.

HAPPY JAPAN

UNE BRODERIE À LA POINTE DE L’INNOVATION

Le marché de la broderie gagne en précision avec le nouveau modèle Happy Japan HCS3 120-30 qui est une mono-tête de 12 aiguilles au format de broderie de 300 x 300 mm. Un canon court permet de broder avec un plus grand champ, les casquettes, les poches de chemises ou les sacs. La brodeuse intègre également un pointeur plus précis, car installé à la verticale en position 0, ainsi qu’une tête d’aiguille plus large pour accueillir plus facilement des cônes de fils de 5 000 mètres.

LA PERSONNALISATION TEXTILE HAUTE PERFORMANCE

Importateur et distributeur d’équipements pour la personnalisation textile, Maugin propose une large offre de solutions avec des machines d’impression numérique, des machines de découpe laser et des solutions de broderie industrielle. La nouvelle imprimante textile Brother GTX PRO, moins gourmande en encres et certifiée Oeko Tex et GOTS 5.0, figurera parmi les produits phares qui seront présentés. Tout comme la nouvelle brodeuse Brother PR680W, dont la nouvelle fonction d’accélération grande vitesse (0 à 1000 points en 7 secondes) intéressera, à coup sûr, les professionnels de la personnalisation à la demande.

THERMOFLAN

EKO 7 : NOUVEAU LASER DE GRAVURE ET DE DÉCOUPE

La société Thermoflan, spécialisée depuis de nombreuses années dans les technologies de marquage, lance une nouvelle gamme de machines laser. Les lasers EKO assurent de hautes performances en découpe et peuvent également être utilisés en gravure. Ils bénéficient aussi de nombreux éléments en standard, tels que l’autofocus automatique, le pointeur laser rouge, la table de découpe nid d’abeille ainsi qu’un logiciel de CAO.

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ETAC

UN FABRICANT D’ÉTIQUETTES ENGAGÉ

Au service des professionnels de la filière graphique depuis 1980, le fabricant français d’étiquettes Etac s’adresse à une cible 100 % revendeurs. Il conduit aujourd’hui une ambitieuse politique d’amélioration continue de ses process industriels, ce qui lui permet de proposer des délais rapides de livraison, à partir de J+3, ainsi qu’un service de devis instantané en ligne. Le développement de l'entreprise s'accompagne également d’un engagement fort de ses dirigeants et de ses équipes en faveur d'une démarche RSE et éthique.

DNP PHOTO IMAGING

UNE IMPRESSION PHOTO FACILE ET RENTABLE

DNP Photo Imaging poursuit son ambition de rendre le tirage photo toujours plus attrayant pour les clients et plus profitable pour les points de vente et les prestataires de services. Au-delà d’une grande variété de formats et d’un large choix de finitions, la gamme d’imprimantes DNP innove en donnant accès à une offre de papiers créatifs autocollants, perforés, métalliques et super mats (nouveauté 2022) qui permettent l’impression sur place de photos et de cartes personnalisées à haute valeur ajoutée.

IMPRESSION TEXTILE COTONNIÈRE LYONNAISE

L’IMPRESSION SUBLIMATION EN GRAND FORMAT

La Cotonnière Lyonnaise a acquis, début 2019, la société Senszoline, spécialisée depuis 20 ans dans l’impression grand format par sublimation. Elle regroupe aujourd’hui sur un même site trois métiers indissociables : l’impression par sublimation, la confection de tissus et la fabrication de supports aluminium. Cette activité est exclusivement développée au service des clients transformateurs et professionnels des arts graphiques.

PROMATTEX A. BUISINE

UNE NOUVELLE LIGNE DE PRODUCTION DTF AVEC ENCRES FLUO

Le spécialiste des solutions de marquage en sérigraphie, impression numérique et sublimation présentera sur son stand la nouvelle ligne de production DTF Binterjet, en 8 couleurs + blanc. Cette machine présente l’avantage, en plus de la quadri CMJN, d’être équipée d’encres fluo jaune, rose, bleu et rouge. L’ensemble est piloté par le RIP d’impression Wasatch, permettant une gestion étendue des couleurs et des profils ICC.

PLEIN FEU SUR LES SOLUTIONS DTF

Technologie d’impression 100 % numérique pour un résultat 100 % sérigraphie, le Direct-to-Film (DTF) débarque à grand bruit sur le marché. Promattex distribue une gamme complète de matériels rigoureusement testés et sélectionnés pour réaliser tous types de marquage par ce procédé innovant. Simplicité de mise en œuvre, diversité des supports, qualité du rendu, faible coût de revient : les avantages du DTF sont multiples et à découvrir sur le stand de Promattex.

BGA GROUP

TOUTE L’EXPERTISE DU MARQUAGE TEXTILE

BGA Group - qui réunit désormais les entités BGA Diffusion, Frézal Numérique Diffusion (suite au rachat du distributeur) et la nouvelle société NSP-DTF - fait partie des experts français du marquage textile. Sur le salon, il déclinera son expertise à travers plusieurs nouveautés : la nouvelle Brother GTX 600, lancée en janvier 2022, ainsi que la nouvelle machine à broder Barudan Elite Pro CBIII. La technologie DTF sera également en vedette.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

LES STORISTES

MULTIGRAPHIC

LE STORE CLIMATIQUE PERSONNALISABLE SORT DE L’OMBRE

ACTIMAT

Nouvelle venue sur le marché de la protection solaire, la jeune PME Les Storistes, créée en 2020 par un trio d’experts, bouscule un marché du store quelque peu atone. Son idée : lier les atouts climatiques du produit à une approche résolument esthétique. Avec l’impression numérique, tout est devenu possible. Pour aider le marché à passer le cap, Les Storistes ont développé leurs propres collections de stores imprimés. Ils proposent désormais leurs services aux imprimeurs, via l’entité TSJ Structures.

DES TAPIS ÉCO-RESPONSABLES ET PERSONNALISABLES

Actimat, c’est 25 ans d’expérience, 15 412 entrées équipées, 425 kilomètres de tapis réalisés, 97 % de taux de satisfaction. C'est aussi l’obtention du label « Entreprise éco-responsable de Bretagne ». Cette année, la nouveauté, c’est un tapis personnalisé éco-responsable, composé à 100 % de fibres issues de bouteilles en plastique recyclées. Une fibre polyamide qui permet les plus belles personnalisations.

UN ATELIER TEXTILE COMPLET EN PRODUCTION

C’est un projet de longue haleine que Multigraphic concrétisera cette année sur C!Print : recréer un véritable atelier textile au cœur du salon. Sur son stand, les visiteurs pourront découvrir et tester un flux complet de solutions en production, avec une imprimante d.gen Atrix et une HP Stitch S1000, une calandre Vertex, une machine à coudre Matic Cronos Ultimate et la fameuse table de découpe Kongsberg C64. Un projet ambitieux à la hauteur des attentes du marché.

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UNE SOLUTION POUR LES PETITES SÉRIES TEXTILES

Les éditions limitées sont à la mode dans l’industrie du vêtement et du textile. Un besoin de production auquel répond le modèle Texart XT-640S-F de chez Roland DG, grâce à sa grande flexibilité, dans les types d’articles (tee-shirts, sacs, jeans…) comme dans les matières imprimables (coton, polyester, cuir…). Disponible en trois tailles de plateau et facile à prendre en mains, cette imprimante est en mesure de personnaliser des vêtements et accessoires de différents gabarits et de couleurs variées au sein d’une même série. Le tout avec un système grand encrage pour réduire les coûts d’impression.

SOLUTIONS DE FINITION ARISTO GRAPHIC France

DES SOLUTIONS DE DÉCOUPE HAUTE QUALITÉ

Avec une largeur de coupe allant de 1300 mm jusqu’à 5200 mm, une précision maximale et une technologie d'avant-garde en matière d'automatisation, les solutions de découpe Aristo sont destinées aux projets de découpe de haute qualité en impression numérique et en sérigraphie. Pour les applications dans le domaine de la signalétique, les matériaux épais comme l'aluminium, le bois et l'acrylique peuvent également être fraisés rapidement et proprement.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

EPS POSTPRINT

LGEN

MDC PLASTIQUE

La spécialiste des solutions de finition présentera cette année une véritable innovation : la seule découpeuse XY 100 % autonome du marché : la XLA 170 de Fotoba. La prouesse technique réside dans la capacité de la machine à lire un code-barres imprimé sur un support, pour ajuster ensuite automatiquement la position des lames verticales de coupe longitudinale. Découper sans surveillance des tailles XY différentes, dans un même rouleau, avec précision, est désormais possible.

Le distributeur LGEN sera présent sur le salon avec un large panel de solutions. Une douzaine de matériels grand format et de façonnage de 6 marques partenaires seront exposés et feront l’objet d’ateliers de démonstration. Une pelliculeuse, une table de découpe haute précision, des solutions d’impression et découpe et une machine spécialisée dans la découpe oscillante et le rainage feront partie des produits phares présentés.

La société Bermaq, représentée sur le marché français par MDC Plastique, présente sa nouvelle fraiseuse CNC 3 axes, destinée à la découpe et l'usinage des matériaux tendres. Nouvelle table à dépression multi-zones automatique ultra performante pour la tenue des pièces par le vide, elle concentre plusieurs atouts dont une broche puissante pour une qualité de découpe parfaite, un chargeur embarqué ou encore un tableau de commande optimisé. Une version 5 axes est aussi disponible.

UNE SOLUTION DE DÉCOUPE AUTONOME

IMPRESSION, DÉCOUPE ET FAÇONNAGE

UNE FRAISEUSE 3 OU 5 AXES POUR MATÉRIAUX TENDRES

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MÉCANUMERIC

DES SOLUTIONS DE DÉCOUPE PERSONNALISÉES

Deux nouvelles gammes de machines dédiées au monde de la communication sur le stand de Mecanumeric : les machines de fraisage 3 axes Mecapro NL et la gamme de machines de découpe au couteau Mecacut NL, destinée aux professionnels du packaging. La première est une solution polyvalente adaptée à la découpe de plusieurs matériaux et dotée de nombreuses options de personnalisation. La seconde permet de découper facilement, rapidement et précisément cartons, mousses, caoutchouc et textiles.

TROTEC

LASER : PRODUCTIVITÉ ASSURÉE AVEC LE LOGICIEL RUBY

SŸNIA

Trotec présente son nouveau logiciel Ruby : un logiciel laser à la pointe de l’innovation, conçu pour optimiser les process de production, de l’idée au produit fini. La plateforme garantit un traitement rentable des commandes en ligne et offre pour la première fois une infrastructure connectée, basée sur le web. Associée à la Trotec Laser Speedy 400, la graveuse la plus rapide du monde, Ruby permet d’optimiser toutes les opérations de gravure, découpe et marquage, sur un grand nombre de matériaux.

Leader européen du doming, Sÿnia maîtrise la chaîne de production de A à Z, de l’impression, en passant par le dépôt de résine, jusqu’à l’expédition. Grâce à sa technologie olfactive brevetée, Sÿnia apporte une réelle valeur ajoutée aux supports en injectant la fragrance dans la résine. Vue, toucher, odorat : le doming est un outil de marketing sensoriel qui s’appuie sur les neurosciences et rend votre communication unique. Le plus de Sÿnia : proposer des domings mats, satinés, ou brillants.

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LE DOMING N’A DE LIMITE QUE VOTRE IMAGINATION


GMP BIBLIOFILM

UNE VERNISSEUSE ÉCO-RESPONSABLE CERTIFIÉE HP

Nouvelle vernisseuse B2 en configuration autonome ou en ligne, l’Ultra 1000A présentée par GMP Bibliofilm est une solution de finition écologique qui offre une alternative innovante au pelliculage plastique. Elle convient parfaitement pour des applications in-line ou near-line, en association avec les presses numériques HP Indigo 10000 ou 12000, pour lesquelles elle a reçu le label « HP Certified ». De quoi embellir durablement albums photos, livres, puzzles, carte à jouer, cartes de vœux, brochures, posters et emballages.

SUPPORTS ET MÉDIAS

HEXIS

UN FILM DTF DÉVELOPPÉ EN FRANCE !

Après un long travail de R&D, le fabricant français Hexis intègre des produits DTF dans son nouveau catalogue. Une première référence se pelant à froid, appelée DTF-C-PEEL, voit ainsi le jour. Un second film apparaîtra plus tard dans l’année, sur un principe de pelage à chaud. Des lancements qui s’inscrivent dans la tendance du moment et qui contribuent à la dynamique de la dernière technologie à la mode dans le marquage textile. Au-delà des films DTF, Hexis dévoile aussi ses derniers produits Hex’perience, Hexlights et Skintac.

ARLON GRAPHICS APA SPA

UNE GAMME COMPLÈTE DE FILMS ADHÉSIFS

Le fabricant italien lance sa nouvelle gamme UltraJet : un film coulé de qualité, spécialement conçu pour faciliter le covering de véhicules. Facile à appliquer grâce à une nouvelle technologie d'adhésif, l’UltraJet System, il adhère par la simple pression de la raclette. L'objectif : permettre à un seul applicateur d’habiller un véhicule entier. L’UltraJet a été conçu et développé en Italie.

Le leader mondial des films graphiques présente une gamme complète de films d’impression, supports souples et vinyles adhésifs pour l’imagerie numérique, la signalétique, la sérigraphie et le covering de véhicules. Sponsor du concours C!Wrap, il met à disposition des poseurs divers films dont le nouveau film SLX+® de covering multisurfaces. Sera aussi mis en avant le film réfléchissant IllumiNITE Wrap, gage de visuels brillants en journée et lumineux de nuit.

L’ULTRA BRILLANT QUI FACILITE LE COVERING

AVERY DENNISON / MACTAC

UNE IMMERSION DANS LE MONDE DE LA CRÉATIVITÉ

Découvrez le film adhésif MPI 8726 Wood : doté d’une texture bois, ce PVC high-tack complète la collection Interior Design d’Avery Dennison. Pour joindre l’immersion à la suggestion créative, le fabricant présentera aussi sa nouvelle gamme Organoid Natural Surfaces, fabriquée avec des matières premières naturelles. Les textiles pour vitrages seront aussi à l’honneur avec le Squid opaque, et les films miroirs seront représentés par les Mactac MACal 1169 & 1179 Print & Cut.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

EUGANEA PANNELLI

DES PANNEAUX EN ALUMINIUM 100% RECYCLABLES

CAPOVERDE TBR

UNE COMMUNICATION 100 % RECYCLÉE

Capoverde fournit des toiles et des textiles écologiques au marché de l’impression numérique grand format. Sa particularité : proposer des textiles issus à 100 % du recyclage sélectif de bouteilles plastiques. La marque décline une gamme complète et variée de produits (Capotoile, Capodeco, Caposatin et Caposoie) certifiés Ecocert Textile.

Le fabricant italien du Smartbond, panneau aluminium destiné au secteur de la communication visuelle, creuse son sillon sur le marché français. Nouveauté de la gamme cette année : la couleur, avec neuf teintes disponibles, qui vont du noir au grège, en passant par un rouge et un vert foncé qui ont fait l'objet d'une recherche approfondie pour répondre aux critères de qualité exigés par l'industriel et attendus par le marché. Les panneaux Smartbond sont entièrement recyclables, réutilisables à l’infini ou presque.

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SAINT-CLAIR TEXTILES

UNE GAMME DE TEXTILES ÉCOLOGIQUES ENRICHIE

Le fabricant étoffe sa gamme de supports de créativité durables. Pour les marchés de la décoration et de l’aménagement intérieur, on découvre notamment la Jet Tex Acoustic, un textile EverGreen avec de hautes performances d’absorption acoustique, ignifuge M1/B1, certifiée sans PVC et sans COV et imprimable en impression numérique directe, avec des encres UV et HP Latex. Tous les textiles EverGreen sont fabriqués en Isère, dans une usine certifiée ISO 9001 et 14001.

ADHÉRHÔNE

UNE OFFRE RICHE ET DIVERSIFIÉE

Rattaché au groupe Vink depuis novembre 2017, AdhéRhône propose une offre diversifiée, sur des niveaux de stocks très élevés, grâce aux produits de ses partenaires historiques (3M, Metamark, Chemica, Saint-Clair Textiles), complétés par d’autres fabricants tels que General Formulation, R Tape… AdhéRhône présentera notamment la gamme 3M 2080, le film coulé imprimable 3D Metamark MDC, ainsi que d’autres solutions pour la décoration, la protection ou le marquage textile.

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IMAZU PUBLICIDAD

COMMUNIQUER SUR DU PET RECYCLÉ

Le fabricant espagnol de drapeaux et de mâts présentera ses solutions de communication extérieure, en mettant en avant sa volonté de se diriger vers une production plus responsable, via notamment l’utilisation de supports durables. Dans les nouveautés de sa gamme : des toiles en PET recyclé, issues du recyclage des bouteilles d’eau.


SOFTWARES

CALDERA

DE NOUVELLES FONCTIONNALITÉS RIP ET PRÉPRESSE

GALILÉE

DES PLATEFORMES DE PRODUCTION MARKETING ÉVOLUTIVES

Le spécialiste des logiciels dédiés à l’impression numérique grand format présente les dernières nouveautés de ses produits phares, CalderaRIP et PrimeCenter. La version 15 de CalderaRIP permet aux utilisateurs d’automatiser la soumission des travaux et la validation client avant impression, et d’améliorer la précision et la qualité de l’impression et de la découpe. Tandis que le logiciel de prépresse PrimeCenter permet aux prestataires de services d’impression d’optimiser la préparation des travaux pour l’impression et la découpe numériques.

Galilée déploie des plateformes cloud de production marketing qui facilitent la gestion et la diffusion des contenus de marque et des informations produits destinés aux supports digitaux, print et packaging. Bâties autour d’un référentiel unique et d’une sélection de logiciels innovants leaders du marché, les plateformes Galilée sont conçues pour évoluer dans le temps et s’adapter aux organisations qui vendent de larges gammes de produits en ligne et via des réseaux de magasins physiques.

HYBRID SOFTWARE

LINGSOFT

OPTIMISER SES FLUX DE PRODUCTION POUR SE DÉVELOPPER

Dans un monde où l’impression à la demande est devenue la règle, le marché a besoin de solutions de production automatisées et efficaces. Avec sa solution CloudFlow, Hybrid Software présente une suite modulaire de gestion des flux de production basée sur le web, qui permet de contrôler les volumes de commandes, le traitement des fichiers, la gestion des actifs, l'épreuvage numérique et l'automatisation des flux de production. La révolution du prépresse est en marche.

UNE SUITE LOGICIELLE HAUTEMENT PERSONNALISABLE

Cette année, la suite logicielle MonDeviseur - qui regroupe des fonctionnalités de gestion commerciale, gestion de production, web-to-print et automatisation de flux numériques - fêtera ses dix ans. Ses développeurs l’ont conçu comme un mécano qu'ils acceptent facilement de modifier et de compléter pour répondre aux besoins spécifiques de chaque client. Parmi les nouveautés présentées cette année, citons un nouvel intranet web-toprint, de nouveaux plannings de production ou encore une nouvelle méthode de composition de devis.

FRESHPROCESS

UN OUTIL COLLABORATIF DE GESTION DE PROJET

Initialement conçue pour répondre à un besoin d’optimisation des flux et d’automatisation des process de production de l’agence digitale spécialisée en signalétique Freshcore, la solution Freshprocess est depuis devenue un outil collaboratif de gestion de projet, destiné à faciliter la transformation numérique des entreprises des industries graphiques. Freshprocess s’adapte aux attentes des professionnels de la communication grâce à des modules spécifiquement conçus pour ce secteur.

PUNCHCLOUD

CRÉATION DE FICHIERS DE BRODERIE EN MODE CLOUD

Depuis plus de vingt ans, PunchCloud est spécialisé dans la prestation de services de numérisation et de vectorisation. La société développe des fichiers de broderie de haute qualité, dans tous les formats de machines à broder, et des graphiques vectoriels de tous niveaux de difficulté, à prix abordables. Une équipe graphique expérimentée retouche, vectorise et illustre les images. La société présente un développement unique, fonctionnant sur le principe d’un cloud, où tous les fichiers sont archivés, systématisés et gérés pour les clients.

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LES NEWS DE LA FAB

SPÉCIAL

WEB-TO-PRINT

EXAPRINT

DES KITS RESPONSABLES, POUR UNE COMMUNICATION DURABLE

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Premier imprimeur en ligne certifié ISO 14001, Exaprint déploie sa stratégie durable pour tracer et minimiser l’impact de ses actions. Des supports grand format recyclés aux alternatives sans PVC, l’imprimeur se positionne comme l’ambassadeur majeur des communications responsables. Un kit de ses solutions, présentant notamment ses dernières innovations, des idées d’utilisations originales, mais aussi des guides et livrets, sera distribué sur le salon.

HELLOPRINT

UNE PLATEFORME POUR IMPRIMER VITE, BIEN ET PAS CHER

Lancée en France début 2020, la plateforme Helloprint Connect est réservée aux revendeurs qui recherchent le meilleur produit au meilleur prix. Elle fait partie de la famille Helloprint, qui opère en France depuis 2016. La promesse : des prix bas garantis sur tout le catalogue, des délais de livraison raccourcis et une part de la production en France qui s'accroît chaque jour grâce au développement d'un réseau de prestataires spécialisés par typologie de produits.

PRINT8

DE NOUVELLES OFFRES EN TEXTILE PERSONNALISÉ ET WEB-TO-PACK

Après une exceptionnelle année 2020, clôturée sur une croissance de 18 %, l’imprimeur en ligne français a doublé sa surface totale de production début 2021. C’est au sein de cette unité qu'il a installé deux nouvelles machines : une table de découpe Zünd et une imprimante jet d’encre hybride grand format Agfa Jeti Tauro H3300 LED. Sont annoncées de nouvelles offres de produits, avec notamment du textile personnalisé et du web-to-pack.

UNIK WEB-TO-PRINT

LA SOLUTION POUR LA GESTION DE VOS DOSSIERS

Des besoins en imprimés, cartes, étiquettes, routage-mailing, enveloppes, roll-up, PLV ? Print8 est la solution pour la gestion de vos dossiers. Apportez une solution innovante à vos clients en déployant Print8 sous forme de marque blanche, à votre image, en personnalisant le besoin de chacun de vos clients...

REALISAPRINT.COM

PRINTBOX

DE L’UX DESIGN POUR MIEUX CONCEVOIR SES PROJETS

Printbox est une plateforme innovante conçue pour faciliter la création de produits photo personnalisés. Récemment, la société a fait évoluer son interface pour faciliter la prise en mains de ses outils de création et rendre la conception de livres et d’albums photo sur des appareils mobiles encore plus pratique qu'auparavant.

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UNE SOLUTION POUR AUTOMATISER L’ÉDITION DE DOCUMENTS DE TRANSPORT

Unik Shipping est la dernière innovation conçue par Unik Solutions : une solution clé en main pour automatiser l'édition des documents de transport. En un clic et peu importe le mode de livraison, tous les documents sont imprimés sur des étiquettes adhésives (étiquette de transport, bordereau de livraison, formulaire pour les douanes…). Une solution qui permet aux équipes de se concentrer sur des tâches à valeurs ajoutées.


SIGN & DISPLAY

LEDIT-YAKI

POUR UNE LUMIÈRE DURABLE ET MADE IN FRANCE

Le fabriquant français et concepteur de solutions lumineuses pour le marché de la signalétique et de la communication visuelle commercialise des solutions innovantes et de haute qualité, répondant aux problématiques environnementales. Parmi ses nouveautés : les solutions SPI pour dynamiser la communication lumineuse, de nouvelles générations de modules OptiKa pour un rétroéclairage plus efficace sans augmenter la consommation d’énergie, et la gamme MiNeon pour logos et signatures lumineuses.

SIGNABOX MR ENSEIGNES

UNE PLATEFORME POUR IMPRIMER VITE, BIEN ET PAS CHER

Mr Enseignes se positionne comme un acteur incontournable de l’enseigne et de la signalétique à destination des revendeurs. Livrant partout en France, l’entreprise attache une attention particulière à la qualité de ses produits et services, ainsi qu’à la réactivité de son équipe. Son offre : des lettres en reliefs, panneaux, caissons, totems, solutions d’éclairage, affichages, adhésifs, bâches, produits événementiels, PLV, marquage véhicule, accessoires de pose, pièces détachées...

Was Light s’est fait un nom dans le domaine de la communication lumineuse en promouvant l’électroluminescence, via des films rétroréfléchissants lumineux brevetés, fabriqués à Lyon. Aujourd’hui, sa solution fait l’objet de multiples applications en signalétique, communication, dans les secteurs du retail, de l’architecture, de l’art, mais aussi du transport et de la logistique ou, très récemment dans celui de la sécurité avec la déclinaison de gilets pare-balles lumineux pour la police municipale de la ville de Mions (69).

Depuis 1993, Signabox propose à toute la profession des enseignes en lettres découpées, lumineuses ou non, des caissons à lettres en relief, de la signalétique gravée en creux comme en relief, avec le braille en option. Nouveauté cette année : Simpla, une gamme de profilés aluminium avec plastique transparent amovible, entièrement produite dans leurs ateliers et qui autorise tous les formats et tous les coloris.

WINLIGHT

WAS LIGHT

DES FILMS RÉTRORÉFLÉCHISSANTS LUMINEUX BREVETÉS

UNE NOUVELLE GAMME DE PROFILÉS ALUMINIUM

ULTIMA DISPLAYS

UN ÉCRAN TRANSPARENT ET FLEXIBLE POUR LES SURFACES VITRÉES

La collection IllumiGo est idéale pour les expositions, les événements ou la communication en magasins. Ces lightboxes sont entièrement portables, simples à déployer et à assembler sans outil. Les visuels imprimés s’insèrent dans la rainure du cadre grâce à un jonc PVC. L’éclairage LED basse tension permet un éclairage puissant, tout en économisant de l'énergie. Les produits se rangent dans leur boîte de protection avec poignée, pour un transport et un stockage en toute simplicité.

Le spécialiste français en écran géant LED propose des solutions pour des secteurs très variés : les commerces, les collectivités, les terrains sportifs, les salles de spectacle, l’événementiel, la publicité ou encore les pharmacies. Basée en Alsace, l’entreprise se développe aujourd’hui sur tout le territoire, grâce à son réseau de concessionnaires, et à l’international. Lancée en 2020, sa dernière innovation, l’écran LED X7-Air, rencontre un franc succès : transparent et flexible, il permet d’animer des surfaces vitrées sans perdre l’effet de transparence.

COMMUNIQUER EN LUMIÈRE EN TOUTE SIMPLICITÉ

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BUSINESS

BRODELEC EN CONFIANCE CHEZ KORNIT Le constructeur israélien d’imprimantes numériques textiles KORNIT, partenaire depuis plus de 15 ans de BRODELEC, a installé sa dernière machine, l’Atlas Max, au sein de l’atelier de l’entreprise française, déjà équipé d’une presse d’impression directe sur vêtements Kornit Avalanche et des systèmes d’impression directe sur tissu Kornit Presto S. Brodelec, qui produit des marquages personnalisés sur des textiles, des bagages et des articles promotionnels, s’est récemment lancé dans l’impression à la demande, au travers d’une plateforme web dédiée.

RICCOBONO

RECONDUIT HP LATEX

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Imprimeur numérique grand format et spécialiste de la scénographie d’espaces, basé au Muy (83), L’AGENCE RICCOBONO complète son parc de machines à technologie HP LATEX avec l’arrivée d’une nouvelle presse HP 800, dont les encres à base d’eau, sans odeurs, ne dégagent aucun polluant atmosphérique et sont certifiées UL Ecologo et Greenguard au niveau maximum. Cette machine est aussi dotée d’un blanc pur, opaque et brillant, pour les supports souples transparents et colorés.

L’ENGAGEMENT D’EXHIBIT RÉCOMPENSÉ La société française EXHIBIT GROUP a obtenu, fin 2021, la médaille « Gold » auprès de l’agence indépendante EcoVadis spécialisée dans l’évaluation de la responsabilité sociétale des entreprises, de leur durabilité, ainsi que des outils d’intelligence et d’amélioration de la performance collaborative. Basée sur des preuves, des partages de résultats, des données comparatives par secteurs et des outils de suivi et d’amélioration des performances, la méthode d’audit d’EcoVadis s’articule autour de quatre critères fondamentaux : l’environnement, le social et les droits de l’homme, l’éthique, et la gestion des achats responsables. Exhibit fait désormais partie des 30 % d’entreprises les plus performantes en matière de développement durable.

NAISSANCE DE L’ATELIER GROUPE Après l’acquisition de l’imprimerie offset Stin et de l’agence de communication IPS Publicité au mois de juillet, l’imprimerie numérique toulousaine Alias Print a repris la société PLV 31, spécialiste du contrecollage (calendriers, classeurs, PLV de comptoir), en septembre dernier. Les quatre entités, désormais réunies sous le même toit, forment aujourd’hui L’ATELIER GROUPE, qui compte 70 salariés et réalise 12,7 millions d’euros de chiffre d’affaires. Après l’arrivée d’une HP Indigo 7900 en décembre, le nouveau groupe prévoit d’automatiser le prépresse et l’ERP de l’offset.

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GPM SIGNALÉTIQUE CHOISIT AGFA

Créée en 1997, aujourd’hui dirigée par les frères Laurent, Matthieu et Olivier Chatron, la société GPM Signalétique, basée à Ingrandes (86), vient de réaliser l’acquisition d’une machine Agfa Anapurna H2500i LED. Ses performances de qualité et de productivité, aussi bien sur supports souples que rigides, donnent à l’entreprise une nouvelle corde à son arc. Depuis 24 ans, GPM Signalétique développe des savoir-faire et compétences reconnues sur une vaste palette d’activités : la gravure industrielle, la signalétique en braille et relief, l’impression numérique, le marquage de véhicules, les bâches et panneaux, etc…

NORTIER MISE SUR SWISSQPRINT Nortier Emballages (95) spécialiste de l’impression offset pour la fabrication d’étuis haut de gamme pour les grands acteurs de la cosmétique, de la parfumerie et des spiritueux, a repris la société ARP (95), lui offrant de nouvelles possibilités en impression numérique. Ce rachat s’est ainsi accompagné d’un investissement dans une imprimante Nyala 3 du constructeur swissQprint, afin de produire des imprimés à très haute valeur ajoutée dans les domaines de l’enseigne, la signalétique, la PLV, la communication visuelle.



REPORTAGE

ATC GROUPE

S’AUTORISE TOUTE CRÉATIVITÉ POUR SES 30 ANS Spécialiste de l’impression numérique grand format, le groupe lyonnais a fêté ses 30 ans en 2021. Pour son anniversaire, l’entreprise dirigée par Christophe Aussenac s’est offert une nouvelle identité. Mais au-delà de son image de marque, la « Manufacture de supports d’expression » a surtout profité des exercices 2020 et 2021 pour investir et développer de nouveaux outils, notamment l’intégration d’un nouvel ERP et la création d’un portail web-to-print de signalétique, personnalisé pour ses clients. Et d’autres projets sont déjà dans les tuyaux. Florent Zucca

© ATC Groupe

F I 78 La façade reste inchangée, mais l’affichage monumental qui s’étend sur le bâtiment d’ATC Groupe laisse deviner les changements à l’œuvre au sein de la société lyonnaise. Voilà 30 ans que le groupe dirigé par Christophe Aussenac déploie ses savoir-faire dans le monde de l’impression grand format. Pour fêter cet anniversaire, célébré en 2021, ATC Groupe a voulu s’offrir une identité de marque toute neuve. Pilotée par l’agence de brand strategy Dissidentia, sous l’égide de Gwendoline Pey, nouvelle responsable marketing et communication, la nouvelle image du groupe met en avant, sous un nouveau jour, les quatre grands secteurs d’activité de l’imprimeur numérique - expressions monumentales, communications d’espaces, création de structures évènementielles et production de coverings véhicules - qui a également choisi de se présenter sous un nouveau vocable : Manufacture de supports d’expression.

UN PIONNIER DU DESIGN

Dans l’air du temps, le terme “manufacture” - qui évoque à la fois l’industrie et le travail de la main - sied bien à une entreprise dont 30 des 54 salariés travaillent à la production, en atelier et au service PAO. Mais au-delà de son image de marque, ATC a surtout engagé des projets structurants pour l’avenir du groupe. Malgré la crise sanitaire et économique, qui a fait passer le chiffre d’af-

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© ATC Groupe

faires de 10 à 7,5 millions d’euros sur les deux derniers exercices, le groupe a mis à profit 2020 et 2021 pour investir. Au programme : l’intégration d’un nouvel ERP et la création d’un portail web-to-print de signalétique, personnalisé pour ses clients (voir notre Grand Angle, pages 38 à 50). « Nous n’avions pas d’ERP jusqu’alors, mais plusieurs logiciels qui communiquaient entre eux. Puis j’ai rencontré, sur le salon C!Print, la société Dataline, qui proposait l’ERP MultiPress, rappelle Christophe Aussenac, dirigeant associé d’ATC Groupe. Ce fut un vrai choix d’équipe. Deux personnes, à temps complet, se sont occupées de l’intégration de l’ERP. Au total, le projet aura nécessité un an de développement et près de 200 000 euros d’investissement ». Le groupe lyonnais, qui a lancé un catalogue de supports nomades de haute qualité, a aussi renforcé son pôle Design, avec l’arrivée de Mona Bussonne en tant que directrice artistique. Un studio interne - qui emploie donc trois designers et qui devrait encore s’agrandir sous peu – où se niche une grande partie de la valeur ajoutée d’ATC. « Pendant vingt ans, nous avons connu une révolution industrielle avec l’impression numérique et assisté à une course à l’armement. Aujourd’hui, la valeur ajoutée, c’est la créativité et les services », explique le dirigeant. Une analyse que Christophe Aussenac a fait il y a longtemps déjà. Pionnier, ATC possède son propre

studio de design depuis sept ans et dispose aujourd’hui d’une forte légitimité sur les marchés émergeants de la signalétique décorative, la communication architecturale et le workspace.

UN ENGAGEMENT RSE RÉCOMPENSÉ

Expert du Reboard, matériau vertueux que le groupe travaille depuis déjà dix ans, ATC poursuit ses explorations en accueillant en résidence, sur ce début d’année 2022, le designer Maximilian Hansen, créateur du cabinet Nordwerk Design et spécialiste de cette matière, qui va travailler avec le studio du groupe lyonnais. « Il nous faut créer un réseau d’échanges sur le Reboard. L’objectif, c’est de faire évoluer le produit et générer du business, précise Christophe Aussenac, dont l’entreprise possède déjà une belle gamme de mobilier en Reboard et qui souhaite développer maintenant des structures évènementielles (stands, pop-up stores, podiums, etc.). L’idée, c’est de proposer demain un book commun ». Enfin, également précurseur en matière de RSE - ATC Groupe est certifié ISO 14001 par l’Afnor sur l’intégralité de ses services et de ses sites (Lyon et Paris) - l’entreprise vient d’améliorer encore sa note EcoVadis, en obtenant la médaille d’or. ATC fait donc partie du top 5 % des entreprises les plus vertueuses en matière de RSE.

F I 79


REPORTAGE

Déménagement sur un site de production plus vaste, investissements dans de nouvelles solutions : l’imprimeur en ligne toulousain PrintOClock a passé la démultipliée au cours des derniers mois. Point d’étape au moment de débuter l’exercice 2022 avec toujours plus d’ambition. Bertrand Genevi

PRINTOCLOCK,

UNE CROISSANCE EN TOUTE INDÉPENDANCE

© PrintOClock

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400 m2. C’est la superficie gagnée par PrintOClock en prenant ses quartiers sur un nouveau site implanté en périphérie de Toulouse. Si ce déménagement permet d’occuper des locaux plus spacieux (1 600 m2 sont aujourd’hui à sa disposition), il a également octroyé à l’imprimeur un nouveau statut : PrintOClock est désormais propriétaire de ses murs. L’entreprise, qui peut organiser l’espace à sa guise, intègre à présent son équipe de production et son service PAO dans les mêmes locaux. Ce rapprochement stratégique permet d’accroître la réactivité de l’imprimeur et d’optimiser les flux de production, pour in fine gagner un temps précieux dans la livraison des commandes. Les nouveaux locaux ont aussi fait de la place pour de nouveaux investissements. Le parc machines s’est ainsi étoffé d’une seconde Konica Minolta AccurioPress C14000. Le numérique prend en effet une place grandissante dans les commandes de PrintOClock : sur le premier semestre 2021, l’entreprise a enregistré un doublement des demandes par rapport à la même période en 2019. S’équiper d’une nouvelle imprimante Konica Minolta a aidé l’entreprise à répondre à cette hausse, ainsi qu’à développer sa gamme de brochures et reliures. PrintOClock a par ailleurs intégré un nouveau massicot Polar, ainsi qu’un module de brochage 600i de chez Duplo.


© PrintOClock

F I 81 UNE SOLIDITÉ ACQUISE AU FIL DES ANS

PrintOClock fut en mesure investir l’été dernier car l’entreprise toulousaine a su faire le dos rond au plus fort de la crise. « Notre taille raisonnable nous offre une certaine agilité. Le fait de ne pas avoir de frais fixes exorbitants nous a permis de traverser la crise sans trop de difficultés et de nous relancer rapidement dès que l’activité a repris », confie Charlène Davignon, directrice de production chez PrintOClock. Fondée en 2008, la société jouit également aujourd’hui d’une grande solidité. « Nous comptons 70 employés et nous générons 13 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous sommes suffisamment armés pour tenir nos positions et continuer à nous développer, tout en conservant notre indépendance. Un statut auquel nous tenons », poursuit la dirigeante. Sûr de sa force, PrintOClock ne se déclare pas ébranlé par l’agitation qui règne ces temps-ci dans le monde du web-to-print, entre Canva qui monte en puissance dans l’impression, le repositionnement de Vista (ex-Vistaprint) dans la création de contenus et Amazon qui avance ses pions. La société française, qui intègre l’éditeur Canva sur son site, voit l’avenir sereinement : « Notre partenariat avec eux est toujours d’actualité. Et quoi qu’il se passe dans le futur, l’impact sera limité sur notre activité car l’utilisation de Canva reste marginale dans le volume de nos commandes, de l’ordre de 3 % », assure Sacha Le Prat, chef de produit chez PrintOClock.

DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS EN 2022

Pour parer à toute éventualité, ne pas se faire déborder et accélérer son développement, l’heure est encore une fois au renforcement technologique chez l’imprimeur. Le pôle numérique est en première ligne, car les quatre solutions d’impression de PrintOClock tournent actuellement à plein régime. La question d’un nouvel investissement va se poser cette année, avec le remplacement des machines les plus anciennes. Le grand format, qui n’a pas fait l’objet d’acquisitions importantes au cours de ces dernières années, pourrait être consolidé pour répondre aux commandes croissantes de signalétique. La stratégie d’investissement de PrintOClock ne tient pas dans le fait d’opérer un bond technologique soudain. L’imprimeur en ligne se donne plutôt pour objectif de gagner petit à petit en productivité et de procéder à une montée en gamme dans les propositions de son catalogue. La croissance budgétée pour 2022 est conséquente, mais entre les investissements technologiques au programme et les recrutements commerciaux et marketing massifs de ces derniers mois, PrintOClock se donne les moyens de ses ambitions.


SÉRIE LIMITÉE

SCÉNOGRAPHIE

LES MYSTÈRES DE LA CRÉATION Elle est située juste en dessous d’un des monuments les plus connus et visités de Paris. Pourtant, peu de personnes la connaissent. La crypte du Sacré Cœur fait partie de ces lieux secrets, auréolés de mystère, qui n’ouvrent leurs portes que très rarement, sauf à l’occasion de quelques événements privés ou d’une exposition. D’ailleurs, celle qui vient de s’achever ici était grandiose. Imaginée par le scénographe Bruno Sellier, à l’occasion du centième anniversaire de la consécration de la basilique, elle proposait une mise en scène « sensorielle » de la Bible. En charge de la coordination du projet : Pascale Penet et Jean-Marie Monnier, les deux designers scénographes de l’agence nantaise TAND’M. Décryptage. Cécile Jarry

© Tand'm

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O

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n a un peu de mal à l’imaginer, mais elle est aussi grande que la basilique elle-même. Lieu méconnu des Parisiens et des touristes, la crypte du Sacré Cœur a exceptionnellement ouvert ses portes à l’occasion du centième anniversaire de la consécration de la basilique, pour une exposition unique qui a permis à 250 000 curieux de découvrir les lieux. Se basant sur le verset biblique Venez à moi, le scénographe Bruno Seillier a proposé une découverte « sensorielle » de la Bible, à grand renfort de sons et de lumières, et avec plus de 1100 m2 de toiles et de tulles imprimés. « Près d’un million d’euros a été mis sur la table par l’évêché pour réaliser cette exposition, qui a nécessité beaucoup d’achats d’art », indique Pascale Penet, designer scénographe de l’agence nantaise Tand’m, en charge de la coordination du projet.


© Tand'm

TAND’M PORTE LA BONNE PAROLE CRÉATIVE

UNE AMBIANCE « COUSUE MAIN »

Parmi les entreprises mandatées pour réaliser cette exposition : la société ShowTex, experte en techniques de scène pour l’industrie du spectacle et de l’événement. C’est elle qui a notamment fourni les toiles et les tulles ignifuges qui ont servi de supports à l’exposition et qui habillaient, entre autres, les grandes arches de huit mètres de la crypte. « Une fois imprimées, les toiles ont été découpées avec précision pour épouser les voûtes de la crypte », commente Pascale Penet. L’équipe de ShowTex a également proposé une combinaison d’écrans backlit et blackout pour occulter la lumière ou, à l’inverse, permettre un époustouflant rétro-éclairage qui donnait l’illusion de verre vieilli. « La judicieuse association de motifs imprimés et d’écrans blackout a permis de donner cette atmosphère paisible au lieu », souligne Pascale Penet. L’expertise du groupe français Reorev a également été décisive pour réaliser ce projet. Ses ingénieurs structure ont en effet rendu possible la pose de ces immenses toiles, en imaginant un système simple et solide pour les fixer de chaque côté de l’arche et les tendre via une solution à base de scratchs.

Installés à Nantes, Pascale Penet et Jean-Marie Monnier, les fondateurs du studio de design Tand’m, portent depuis de nombreuses années la bonne parole « créative » auprès de leurs clients, institutionnels et entreprises. S’ils saluent la soif de personnalisation qui caractérise notre époque, ils en connaissent aussi les travers et militent pour que chacun de leur projet cultive une vraie singularité. Pour parvenir à leurs fins, ils organisent des ateliers de design participatif avec leurs clients, pour les aider à créer de nouveaux imaginaires. « Et ça marche ! Nous n’avons jamais eu autant besoin de se parler et de créer », confie Pascale Penet. Et les deux designers essaiment leurs bonnes idées dans tous types de lieux. « Pour un Ehpad, on nous a demandé d’imaginer un parcours créatif pour inciter les résidents à prendre les escaliers et non plus l’ascenseur. Le salon Serbotel (salon des métiers de bouche, de la boulangerie pâtisserie et de l’hôtellerie restauration, ndlr) lui, voulait que l’on imagine une scénographie réutilisable. Nos motifs devaient donc intégrer cette notion de durée dans le temps, tout comme les structures que nous avions préconisées. Nous étions dans de la créativité durable, ce qui, pour nous, est le chemin à suivre », confie Pascale Penet.

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SÉRIE LIMITÉE SCÉNOGRAPHIE LES MYSTÈRES DE LA CRÉATION

UN LIEU BAIGNÉ DE LUMIÈRE

« Dans son projet scénographique, Bruno Sellier a souhaité faire entrer la lumière dans un lieu qui en est habituellement dépourvu. Il voulait que l’on recrée des vitraux », poursuit Pascale Penet. Et l’illusion a été parfaite. « Tous les visiteurs se sont laissés prendre au jeu ». Pour créer les effets de trompe-l’œil, les équipes ont choisi d’imprimer les motifs sur du plexiglas et de jouer avec des blancs de soutien et différents types d’impression pour avoir un résultat au plus proche du réel. Côté lumière, il a fallu recréer l’illusion d’une lumière naturelle, ce qui a été réalisé de mains de maître par la société Novelty Group, autre grand nom de la prestation événementielle. « Les autres éléments de l’exposition ont été imprimés sur du Dibond et des adhésifs par la société Agelia », précise Pascale Penet.

UNE BELLE AVENTURE COMMUNE

© Tand'm © Tand'm

F I 84

Plus de cinq mois de travail ont été nécessaires pour monter et installer cette exposition, qui a nécessité une coordination parfaite de tous les corps de métier. En charge des achats d’art et de la bonne organisation du chantier, Pascale Penet et Jean-Marie Monnier avaient édité pour l’occasion une « bible » de 200 pages pour guider tous les acteurs du projet, pas à pas. Tous saluent aujourd’hui une belle aventure commune.

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SÉRIE LIMITÉE

Maison artisanale créée en 2012, Le Presse Papier se spécialise dans les papiers peints de collection et les textiles imprimés. Une équipe de dessinateurs émérites produit dans cet atelier lyonnais de sublimes créations inspirées par le monde végétal, l’Art Déco ou la Grèce antique. Un travail d’orfèvre qui a notamment séduit de grands noms du luxe. Bertrand Genevi

LE PRESSE PAPIER,

POUR LA BEAUTÉ DU GESTE

© Sabine Serrad - Le Presse Papier

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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #19 JANVIER 2022


« Avec le numérique, on reste fidèle à la création initiale » Sébastien BARCET, Le Presse Papier

yon, quartier de la Croix-Rousse. Il n’y a pas si longtemps, des dizaines de studios de dessin et d’illustres ateliers textiles œuvraient ici. Des clients du monde entier, de l’Italie aux États-Unis, s’y pressaient pour acheter des créations originales et en profiter, dans la foulée, pour faire bonne chère dans les bouchons lyonnais. La Croix-Rousse, c’est aujourd’hui le point d’ancrage du Presse Papier, une maison artisanale qui créé, édite et fabrique des papiers peints, ainsi que des collections textiles. En se nichant au plein cœur de ce quartier, l’ambition de Sébastien Barcet, le fondateur de l’entreprise, était claire : faire écho au savoir-faire emblématique et ancestral de la capitale des Gaules.

RÉACTIVER UNE TRADITION

Il existe depuis le XVIe siècle une grande tradition du dessin floral à Lyon. Les illustrateurs spécialisés étaient alors nombreux entre Saône et Rhône. Pour créer les motifs de ses collections, Le Presse Papier s’inspire de cet héritage, en revisitant des classiques entièrement à la main, selon des techniques spécifiques à la gouache. Quatre dessinateurs de talent, tous Croix-Roussiens, épaulent Sébastien Barcet pour élaborer les illustrations. Nourris par les expériences et les goûts de chacun, les modèles développés par l’équipe ne font pas que résonner la tradition lyonnaise. Histoire de l’art, monde animal, musique des années 1960… les sources d’inspiration sont diverses et le processus de création conduit les dessins parfois bien loin des pentes de la Croix-Rousse. Comme, par exemple, pour le papier peint des « Singes Bleus », qui fait référence à une fresque produite en 1600 avant notre ère dans une cité grecque des Cyclades.

© Le Presse Papier

L

F I 87 Chaque modèle est doté d’une histoire singulière et, depuis sa fondation en 2012, Le Presse Papier en a publié pas moins de 250. Un chiffre considérable pour une entreprise qui réalise tout en interne, et qui doit autant au bouillonnement créatif de l’équipe de Sébastien Barcet qu’à l’usage de l’impression numérique.

UN MODÈLE RENDU POSSIBLE GRÂCE À L’IMPRESSION NUMÉRIQUE

Le dirigeant le confesse sans détour : sans la technologie numérique, le business modèle de son entreprise ne serait pas viable. L’usage de solutions HP Latex lui offre un luxe, celui de ne pas avoir de stock. Le Presse Papier imprime uniquement à la demande. Cette démarche s’inscrit d’ailleurs dans une logique écoresponsable plus globale, incluant l’usage de papiers recyclables, d’énergie verte et d’encres à base d’eau. En amont de la production, l’impression numérique permet aussi de réaliser rapidement, et à moindre coût, différents tests avant de lancer une nouvelle collection. Sébastien Barcet, avec son œil de coloriste, souligne également la qualité du rendu. « Le numérique est parfois encore un peu snobé, mais quand on crée un dessin avec 26 couleurs, il serait trop chronophage d’imprimer à la planche par exemple. Sans parler de la finesse de trait. Avec le numérique, on reste fidèle à la création initiale », explique le dirigeant.


SÉRIE LIMITÉE LE PRESSE PAPIER, POUR LA BEAUTÉ DU GESTE

« Nous réalisons des tests sur de la toile vosgienne et les résultats sont prometteurs »

© Sabine Serrad - Le Presse Papier

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© Le Presse Papier

Sébastien BARCET, Le Presse Papier

DES CRÉATIONS TRÈS DEMANDÉES

Labellisé « Artisan d’art » en 2020, Le Presse Papier séduit bien au-delà des frontières de la Croix-Rousse, en touchant les particuliers, comme les professionnels. De grandes marques ne s’y sont pas trompées et font appel à l’entreprise pour des projets d’envergure. C’est le cas d’une institution du luxe français, qui a récemment choisi Le Presse Papier pour conceptualiser et fabriquer son offre de papiers peints à l’échelle mondiale. La maison lyonnaise attire aussi le regard d’autres acteurs de l’artisanat, en quête de collaborations. Un collection capsule a ainsi été réalisée l’année dernière, dans le cadre de la Paris Design Week, avec Moissonnier, un ébéniste d’art actif depuis 1885. Le Presse

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #19 JANVIER 2022

Papier a ainsi paré les meubles de la marque de ses créations luxuriantes. Ces échanges réguliers, menés au gré des rencontres et des opportunités, permettent à l’atelier de gagner encore un peu plus en visibilité. Dans ce contexte, quelles sont les prochaines étapes pour un Presse Papier d’ores et déjà en pleine expansion ? « En premier lieu, développer notre offre textile. Nous réalisons des tests sur de la toile vosgienne et les résultats sont prometteurs, donc nous pourrions lancer une collection de tissu au mètre. Des collaborations avec de grandes enseignes vont aussi être dévoilées dans les mois qui viennent et, bien entendu, de nouveaux modèles vont apparaître », précise Sébastien Barcet. De quoi occuper pour quelque temps l’équipe de passionnés du Presse Papier.


10_11_12 MAI 2022 LYON NOUVELLES IMAGE PERSONNALISATION NUMÉRIQUE

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