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Facturer à l’heure de service 10 Stolt Tankers et ABB définissent une nouvelle norme par un contrat novateur Cruise control 18 Le Celebrity Solstice : le paquebot de croisière le plus efficient au monde ! Rencontre avec le professeur Ronnie Belmans 24 Sur la nécessité d’aménager des ‘smart grids’

1I11 The customer magazine of the ABB Group Benelux


Avant-propos

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Prise de pouls Le ‘pouls’ d’ABB. Nouvelles d’une entreprise en mouvement.

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Au travail ABB fournit 325 mégawatts d’énergie verte au pays.

Innovation en matière de technologie et de collaboration Le nouveau magazine ABB que vous feuilletez parle principalement de technologie et d’innovation. Nous sommes une entreprise d’ingénieurs, et trouvons important de captiver nos parties prenantes en leur faisant découvrir notre monde fascinant. Histoire de bien faire comprendre ce que nous voulons dire par ‘power and productivity for a better world’.

Alfons Goos, CEO ABB Benelux

Un slogan, mais aussi - d’après moi une promesse de taille, qu’ABB ne pourra tenir qu’en innovant et en se montrant créative. Non seulement sur le plan purement technologique, mais aussi dans notre collaboration avec nos clients, qui ne sont d’ailleurs pas de simples clients, mais aussi des partenaires. Je vise des relations durables, qui, à mon sens, sont plus fertiles, plus efficaces et plus durables que les accords à court terme. Les récits que vous lirez dans ce magazine reflètent cette vision. Vous découvrirez la forme de collaboration unique que nous entretenons avec Stolt-Nielsen dans le secteur maritime. Voilà un bel

exemple d’innovation en termes de collaboration. Un service innovant, qui fera des émules dans le monde maritime. Grâce à la vision du professeur Belmans, vous apprendrez à mieux connaître les smart grids, nécessaires à l’envol de l’énergie verte dans le Benelux et en Europe. La durabilité et l’entreprise responsable sont les fers de lance d’ABB. Et je suis d’accord avec le professeur pour dire qu’en plus de la vision et de l’expertise, la collaboration entre les différentes parties est indispensable pour permettre la percée des smart grids et de l’énergie durable. J’espère que notre magazine sera pour vous une véritable source d’inspiration, surtout à l’aube de cette nouvelle année technologique que sera 2011. Bonne lecture ! Alfons Goos

et cetera 1/11 - Une édition d’ABB Benelux - Editeur responsable : Katrina Wright - Conception : MediaPartners Group Ont collaboré à ce magazine : Arjen van der Sar, Luc Engelbos, Marco Mertens et Marc Jacops - Copyright 2011

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Sommaire

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Les merveilles du monde Le navire de croisière le plus efficient au monde, le Celebrity Solstice.

Prise de pouls 4

Les pulsations d’ABB, une entreprise en mouvement. Avec les avis de rachat de K-Tek et de Ventyx, les livraisons au CERN (Genève).

Perspective 6

Nouvelles conceptions, tendances et innovations. Cette fois, nous évoquerons la collaboration avec GM pour les batteries des voitures électriques, les évaluations énergétiques rapides et une nouveauté en matière de robotisation : le FlexPicker Cell.

Au travail

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Les merveilles du monde 18

Dans cette rubrique consacrée aux méthodes de travail d’ABB, vous découvrirez une forme de collaboration particulière avec Stolt Tankers, la valeur ajoutée des robots ABB dans l’entreprise de palettisation Kompak et la liaison entre un parc éolien belge et le réseau électrique.

For a better world 16

L’entreprise durable dans la pratique, grâce à la contribution de Bruno Stock à un projet scientifique qui étudie la fonte des glaces au Groenland.

Un projet attrayant auquel ABB a grandement contribué : le navire de croisière le plus efficient au monde sur le plan énergétique : le Celebrity Solstice.

Hotspot 23

Brèves infos sur les événements à venir tels que Waterindustrie 2011, Aqua NL Vakbeurs et Indumation 2011.

Encore et toujours 24

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Encore et toujours Le professeur Rony Belmans sur la nécessité d’implanter des ‘smart grids’.

Le professeur Ronny Belmans nous parle de la nécessité de l’aménagement de smart grids.

Vu autrement 30

ABB vue sous un angle plus large : des participants courent pour le Roparun.

L’année ... 31

Un beau moment d’histoire. 1920 : l’électrification de la ligne ferroviaire du Gothard (un trajet montagneux difficile de plus de 200 kilomètres de long), véritable prouesse technique.

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Prise de pouls

ABB rachète K-TEK, spécialiste en technologie de mesure

ABB a racheté l’entreprise américaine K-TEK, un acteur de taille dans le domaine de la technologie de mesure. La reprise de K-TEK - présente sur le marché au travers de plusieurs produits très spécifiques - permettra au groupe de renforcer sa position dans l’industrie du gaz et du pétrole. K-TEK est leader international dans le domaine des jauges magnétiques, des balises magnétostrictives et des balises laser. L’entreprise fournit d’excellents instruments de mesure ainsi que des pressostats et des thermostats. Son offre ne présente aucun chevauchement avec l’actuelle gamme de produits d’ABB. “Nous percevons de nombreuses synergies entre le vaste champ d’action géographique d’ABB, les contacts qu’entretient ABB avec d’autres secteurs et l’expérience considérable de K-TEK dans le domaine des technologies de mesure”, déclare Veli-Matti Reinikkala, Division Manager ‘Process Automation’. Depuis sa création en 1975, K-TEK a réalisé plus de 350.000 installations. Cette entreprise, qui génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 38 millions d’euros, emploie 250 personnes dans ses implantations aux États-Unis, en Chine, aux PaysBas, en Inde et en Afrique du Sud. Son siège est établi à Prairieville, en Louisiane.

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ABB plus fort sur le marché de la gestion énergétique grâce à Ventyx Avec la reprise de l’entreprise américaine Ventyx, ABB a renforcé sa position dans le domaine des solutions logicielles pour la gestion des réseaux énergétiques. La reprise de Ventyx offre à ABB un meilleur accès au marché de la gestion des entreprises d’utilité publique. Ventyx est réputée pour ses logiciels de gestion destinés - entre autres - au secteur énergétique ainsi qu’aux entreprises d’utilité publique et de communication. Ce spécialiste propose des solutions pour la gestion d’actifs, la gestion du personnel mobile, le marché énergétique et la gestion des risques, les opérations énergétiques et les analyses énergétiques. Ventyx est également reconnue pour ses solutions de planification et de prévision des besoins énergétiques. Implantée à Atlanta, Ventyx possède de nombreux clients aux États-Unis et en Europe. En 2009, Ventyx a généré un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros. Cette entreprise emploie 900 personnes. ABB va combiner ses activités de gestion de réseaux de sa division Power Systems avec les activités de Ventyx en vue de commercialiser des solutions logicielles de gestion énergétique. “Le principal avantage de la reprise de Ventyx réside dans le fait que les entreprises du secteur énergétique, les entreprises d’utilité publique et les clients industriels disposent aujourd’hui d’un fournisseur unique pour leurs plates-formes de technologies de l’information et leurs systèmes d’automatisation énergétique”, déclare Joe Hogan, CEO d’ABB. L’une des principales solutions logicielles de Ventyx permet aux producteurs d’énergie de mieux harmoniser l’offre et la demande en électricité. Avec des informations en temps réel sur les achats, la disponibilité et le prix de l’électricité, Ventyx offre aux exploitants un modèle commercial pratique pour générer des bénéfices au départ des “smart grids” et des échanges de droits d’émissions de carbone.

Des transformateurs de distribution pour le CERN ABB livre des transformateurs à haute efficience au CERN, le Centre européen pour la recherche nucléaire. Le CERN est l’un des plus grands centres de recherche au monde dans le domaine de l’énergie nucléaire. Á Genève (Suisse), le CERN vient de mettre en service un Grand Collisionneur de Hadrons (LHC). Dans cet accélérateur de particules (le plus grand au monde !), le CERN espère trouver le boson de Higgs, une particule qui confère leur masse aux autres particules. Il s’agit de la dernière particule non observée du modèle standard de la matière. Au cours des trois prochaines années, ABB livrera des transformateurs dont la puissance nominale pourra atteindre 12.000 kilo-volt-ampères (kVA). Ces transformateurs de la nouvelle série EcoDry sont utilisés pour alimenter le LHC en électricité et satisfont aux exigences sévères fixées par le CERN. Les produits ABB présentent un taux d’efficience de plus de 99 % et permettent ainsi d’économiser chaque année quelque 33.000 kilowattheures (kWh) sur chaque transformateur de 1.000 kVA tournant à plein régime. Cette économie équivaut à la consommation d’électricité annuelle moyenne de dix ménages. “C’est un plaisir pour nous de nous associer à un institut de recherche de haut niveau tel que le CERN”, explique Tarak Mehta, responsable à l’échelle mondiale du département Transformers d’ABB, qui fait partie de la division Power Products. “Très peu de pertes, un taux d’efficience élevé et des frais opérationnels minimum étaient les facteurs qui ont incité le CERN à s’associer avec nous pour l’acquisition de ses transformateurs.” Préalablement à cette collaboration, ABB avait déjà livré trois transformateurs secs de 2.500 kVA, mis en œuvre dans le cadre d’autres projets du CERN à Genève.


Prise de pouls

Het Vlaggenschip, la technique rendue passionnante pour les enfants Un groupe de scientifiques part pour l’Exposition Universelle de Shanghai à bord d’un navire regorgeant d’inventions. Un voyage aventureux et passionnant. Voici, en quelques mots, l’histoire du long métrage “De Uitvinders en het verborgen oog”, qui a pour objectif d’intéresser les enfants à la technique. Le rôle principal était bien évidemment tenu par ‘Het Vlaggenschip’, construit par les étudiants du ROC Tilburg, avec le soutien d’ABB. Pour ce navire, ABB a fourni le système d’entraînement, composé d’un moteur, d’un convertisseur de fréquence, d’un PLC AC31 et d’une télécommande radiographique. Grâce à ce système, Het Vlaggenschip peut être propulsé sans vent, les mâts étant mis en mouvement via la télécommande radiographique. Ce long métrage a été réalisé à l’initiative du projet technicopédagogique De Uitvinders, un projet néerlandais destiné aux enfants. Par le biais de plusieurs activités, ce projet permet aux enfants de découvrir les aspects aventureux de la technique. La contribution d’ABB s’inscrit dans le désir d’investir dans l’enseignement technique.

Nouvelle version du System 800xA : des avantages sur tous les fronts La nouvelle version du système de commande 800xA d’ABB offre aux clients de meilleures performances, davantage de convivialité et une efficacité accrue pour les opérateurs Avec plus de 6.000 licences vendues, le vaste et novateur concept d’automatisation System 800xA rencontre un franc succès dans de nombreux secteurs industriels. La dernière version du System 800xA – disponible depuis peu – a été sensiblement améliorée en vue d’accroître les performances du système et la convivialité tout en limitant son ampleur physique. D’importantes nouveautés optimisent l’efficacité de l’opérateur et l’ergonomie et permettent une intégration plus approfondie avec les appareils perfectionnés et les systèmes électriques. Ces améliorations aident les clients à travailler de façon plus efficace et plus rentable mais aussi à optimiser leurs systèmes, leurs sources d’énergie et leur personnel. ABB et cetera 1/11

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Perspective

Á la recherche d’une seconde vie pour les batteries de voiture ABB et General Motors (GM) vont collaborer dans le cadre d’un projet de recherche et de développement de nouvelles applications pour les batteries des voitures électriques.

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a recherche portant sur les possibilités de réutilisation des batteries lithium-ion de la Chevrolet Volt de GM peut améliorer l’efficience des systèmes électriques dans le cadre des ‘smart grids’, autrement dit des réseaux de distribution énergétique intelligents. “De tels

systèmes utiliseront davantage des sources d’énergies renouvelables afin de pouvoir approvisionner en énergie une infrastructure toujours plus importante de solutions d’e-mobility. Nous avons besoin d’un large éventail de solutions pour le stockage de l’énergie”, explique Bazmi Husain, responsable des activités Smart Grids d’ABB. ABB et GM voient dans la réutilisation des batteries automobiles un mode de stockage de l’électricité intéressant et respectueux de l’environnement pour de nombreuses applications (mobiles).

L’ ‘economical grid storage’ est souvent considéré comme la clé de la technologie des réseaux électriques intelligents pour un grand nombre d’applications. Il s’agit de gérer les rendements fluctuants de l’énergie éolienne et solaire, de prendre en charge les pics de demande en électricité, de fournir une alimentation de secours et de transférer le courant des heures creuses aux heures de pointe. ABB participe actuellement à plus de vingt projets de recherche et de développement sur les réseaux électriques intelligents.

Pas uniquement le robot mais la cellule dans sa totalité La commodité au service de l’homme, surtout si celui-ci est client du département robotique d’ABB. Aujourd’hui, ABB fournit en effet le robot FlexPicker dans une version ‘cellule’ complète, autrement dit avec le logiciel, les caméras et le châssis sur lequel l’ensemble est monté. Une solution standardisée pour une cellule robotisée flexible.

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vec la Cellule FlexPicker, ABB ne se contente pas de livrer seulement un robot qui demanderait à l’intégrateur système de faire appel à un tiers pour la fourniture d’un châssis adapté, des caméras et de l’éclairage correspondants. Cette cellule offre une unité complète comprenant tout ce qu’il faut, sauf les éléments apparentés au processus. Ces 6

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articles spécifiques à l’application (grappin et bandes de transport, par exemple) peuvent en effet sensiblement varier d’une application à l’autre. Pour l’intégrateur système comme pour le client final, le principal avantage de la disponibilité d’un produit prêt à l’emploi, tel la cellule robotisée, réside dans le fait qu’il est plus rapidement

opérationnel et qu’il nécessite moins d’efforts en termes d’ingénierie. Les intégrateurs systèmes peuvent alors se concentrer sur leur tâche principale, à savoir les applications. La Cellule ABB FlexPicker est principalement utilisée pour le “top loading” et a été tout spécialement élaborée pour agencer très rapidement divers produits que le robot doit reconnaître et ramasser en respectant l’orientation appropriée. Après le montage du grappin, le robot peut conditionner toutes sortes de produits : biscuits, chocolat sous blister, croissants sous plastique, charcuterie en ravier, ...


Perspective

Une vue rapide des réelles opportunités d’économie Dans l’industrie, les électromoteurs sont les principaux consommateurs d’énergie. Quelque 60 % de l’énergie électrique sont consommés par ces moteurs et chaque pour cent d’économie à ce niveau représente une somme non négligeable pour l’industrie. D’où l’intérêt considérable pour la nouvelle méthode de screening – l’évaluation énergétique – permettant à ABB de présenter une image claire de la consommation et des possibilités d’économie.

L’

évaluation énergétique est un outil de calcul extrêmement pratique. “Nous introduisons les données existantes pour la consommation des électromoteurs et, sur la base des meilleures pratiques dans le système, nous pouvons calculer de façon assez précise le gain énergétique possible, le quantifier et le localiser”, déclare Eric Mulders, Program Leader Energy Efficiency chez ABB.

Ces gains peuvent s’avérer intéressants dans l’industrie alimentaire et la pétrochimie, par exemple, mais aussi pour les piscines, les parkings et les grands complexes de bureau. Cette méthode est appliquée depuis longtemps avec succès en Angleterre et est aujourd’hui utilisée dans d’autres pays. De façon rapide, pratique et pragmatique, le client peut se faire une idée précise des avantages. Sans délai de mise en œuvre et d’étude, sans rapports indigestes caractéristiques des vastes audits. Mulders : “Cette évaluation se fait en un jour ou un jour et demi, selon une approche pragmatique, avec un rapport modeste mais très transparent. Ce rapport mentionne les consommations existantes avec les moteurs actuels et les économies pouvant être réalisées avec de nouveaux moteurs et entraînements. Le client y trouvera aussi des informations sur le budget nécessaire, les économies et le temps de récupération.”

Cette évaluation répond aux besoins actuels de l’industrie : en cette période de crise, les économies énergétiques sont très ‘tendance’. Mulders : “La personne responsable des installations techniques dans un environnement industriel sait généralement que des économies sont possibles. Mais ce n’est pas toujours facile à réaliser rapidement. Notre évaluation énergétique le permet. Nous la fournissons sur une simple feuille de présentation ! Et ensuite ? “Notre donneur d’ordre peut étayer les investissements dans de nouveaux moteurs et entraînements avec les bons chiffres au sein de son organisation. Une fois qu’il a le feu vert, nous pouvons implémenter les travaux rapidement. Et ainsi réaliser les économies prévues”, déclare Eric Mulders, avant d’ajouter que les clients désireux de voir d’abord les résultats peuvent compter sur ABB pour la mise en œuvre d’appareils à l’essai.

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Au travail - C-Power

Du courant pour 600.000 personnes ABB fournit 325 mégawatts d’énergie verte au pays

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Au travail

La mission : relier au continent un grand parc à éoliennes, situé à trente kilomètres de la Côte belge et fournir au réseau électrique européen 325 mégawatts d’électricité verte. Cette mission, l’entreprise belge C-Power SA ne pouvait que la confier aux grands spécialistes de l’énergie, belges et néerlandais, d’ABB.

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contrat conclu entre ABB et C-Power SA pour le raccordement du parc à éoliennes de Thornton Bank fait suite à d’intenses préparatifs. Durant cette phase de démonstration, les six premières turbines éoliennes de 5 MW du même parc ont également été reliées par ABB au réseau électrique terrestre. “Dans les phases suivantes du projet, il s’agira de construire encore 48 nouvelles turbines éoliennes de 6.15 MW”, explique fièrement Leo van der Pols chez ABB à Rotterdam, qui a totalement encadré, en tant que Market Manager Grid Systems, la réalisation du contrat avec C-Power SA. “Notre organisation Benelux s’est occupée du system engineering, de la conception, de la livraison et de la mise en service de la sous-station offshore et de la plate-forme sur laquelle elle se trouve. Nous nous occuperons non seulement de la sous-station offshore, mais aussi de la livraison et de la connexion de câbles terrestres et marins par lesquels le courant sera fourni au continent près de Bredene.”

C-Power SA et ABB travaillent ensemble depuis onze ans et les parties ont développé une très grande confiance mutuelle. Pour ce projet, C-Power avait besoin d’un partenaire fiable et expérimenté pour raccorder le parc éolien au réseau continental. Le CEO, Filip Martens, nous explique: “Nous avons choisi ABB parce que nous aimons travailler avec un seul partenaire, tant pour le design, que pour la livraison, le placement et l’entretien de toute l’installation électrique qui relie les turbines éoliennes au réseau, pour répondre ainsi sans équivoque à toutes les obligations du gestionnaire de réseau.” Leo Van der Pols n’est pas totalement étonné que ce soit ABB qui ait une fois encore gagné le contrat. “Le couplement de sources d’énergie renouvelables comme l’énergie éolienne au réseau est une activité importante d’ABB. Nous sommes le fournisseur le plus complet du marché et nous sommes très forts pour les connecteurs éoliens offshore.”

Fournisseur de système Leo Van der Pols poursuit: “Dans ce projet, nous ne sommes pas un fournisseur de produit, mais un fournisseur de système. Nous n’avons donc aucune difficulté à prendre la responsabilité des études électriques requises, par exemple, pour sélectionner les composants requis pour répondre aux besoins de C-Power.” Avec ce second succès, après la réalisation du parc éolien Prinses Amalia aux Pays-Bas, ABB prouve être un acteur significatif sur le marché de l’énergie éolienne offshore au Benelux. “On innove et on investit beaucoup dans l’énergie durable offshore en Mer du Nord. ABB a aussi réalisé de très grands projets en Allemagne pour raccorder l’énergie éolienne offshore au réseau terrestre. Nous avons la technologie, l’expertise et l’expérience pour réaliser de tels projets, dont la nécessité va aller croissant. C’est une bonne manière de satisfaire durablement à la demande croissante pour l’énergie.”

1.000 gigawatts/heures de courant par an Le parc éolien doit être prêt en 2013, explique Filip Martens, CEO de C-Power SA en Belgique, qui dispose, avec son parc éolien offshore de Thornton Bank d’une capacité installée de 30 mégawatts (MW) et avec laquelle elle a produit 150 gigawatts-heures (GWh) jusqu’à présent. “Nous pourrons éviter 450.000 tonnes d’émissions de CO2 par an. Ce parc génèrera environ 1.000 gigawattsheures de courant par an, ce qui correspond à la consommation électrique de 600.000 personnes.” ABB et cetera 1/11

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Au travail - Stolt Tankers

Facturer à l’heure de service Stolt Tankers et ABB définissent une nouvelle norme avec un contrat novateur

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Au travail

L’entreprise de transport maritime norvégienne Stolt Tankers et ABB ont entrepris une collaboration selon un nouveau concept d’entretien révolutionnaire qui accorde la priorité à la fiabilité des machines et des navires. Toutes deux ont décidé de ne pas facturer l’entretien des turbochargeurs sur la base des heures de travail et des matériaux mais en fonction du nombre d’heures de navigation sans accroc des navires. Une approche qui permet à l’armateur d’économiser 10 % en termes de frais opérationnels. Ce contrat intéresse le monde entier, aussi bien dans le secteur maritime qu’en dehors !

L

es experts estiment que dans le secteur maritime, les achats de produits et de services se font de manière assez conservatrice. De nombreux acheteurs achètent aux armateurs des contrats d’entretien et d’achat à court terme dont la durée dépasse rarement un an, voire deux. Les critiques déclarent que le prix de l’article, à proprement parler, l’emporte sur des aspects tels que les coûts intégraux et la valeur ajoutée. Les entreprises n’en font qu’à leur tête Rob Scharff, General Manager Purchasing & Logistics chez Stolt Tankers à Rotterdam, confirme l’image sur la base de la politique d’approvisionnement et de distribution des fournisseurs maritimes. “Avec cette politique conservatrice, les entreprises maritimes n’en font qu’à leur tête,” estime Scharff. “Elles ne considèrent pas le coût total de propriété ni l’influence du comportement de commande sur les frais inutiles, notamment en ce qui concerne les stocks de sécurité (et les stocks en général) chez le fournisseur. Même si l’achat requiert beaucoup de travail et si cela leur ferme des opportunités d’acheter plus intelligemment, grâce à une étroite collaboration avec les fournisseurs. Une telle forme de collaboration permet une politique d’entretien plus proactive pour les navires. Et donc, un meilleur en-

tretien, moins de pannes, une plus grande fiabilité et, enfin, une flotte qui fournit de meilleures performances.” Le temps, c’est de l’argent Ces aspects sont primordiaux pour Stolt Tankers, qui est l’une des plus grandes entreprises de tankers au monde et qui possède une flotte de 130 bateaux. Pour un transporteur maritime, le temps, c’est de l’argent, et les clients attendent de la ponctualité. Le transporteur maritime consacre beaucoup de temps à l’entretien et au maintien de sa flotte et accorde la priorité à la fiabilité. Chez ABB, la fiabilité fut le point de départ d’une réflexion sur une toute nouvelle méthode de collaboration entre les armateurs et les fournisseurs de matériel et d’entretien. Le cœur de l’affaire : la planification et la réalisation de l’entretien ont été confiées à ABB pour une période contractuelle de dix ans. OPAC Peter Zijdemans, General Manager Turbocharging Benelux chez ABB : “Petit à petit, nous sommes arrivés à ce que nous appelons l’OPAC, autrement dit le ‘Operational Performance Package’ : le client reçoit une facture pour le nombre d’heures de service, qui comprend nos heures et les pièces nécessaires. Nous avons élaboré ce package ensemble, et cela nous a pris deux ans.”

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Au travail - Stolt Tankers

L’entretien maritime selon un concept unique : pas de facture pour la maind’œuvre et les pièces

Une responsabilité énorme La responsabilité cédée au fournisseur par le client est bien évidemment énorme. Rien d’étonnant à ce que la description des tâches et la répartition des risques et des responsabilités entre les parties aient pris autant de temps. Zijdemans : “Ce fut un travail de titans, surtout pour des organisations qui, la plupart du temps, évitent de tels risques. L’idée a dû faire son chemin. Les avantages ont fini par l’emporter sur les craintes originelles des parties.” Rob Scharff : “Le principal problème lors de la mise en œuvre était le transfert de la responsabilité. Lâcher le gouvernail ne fait pas partie de la culture d’un armateur. En interne, nous avons dû expliquer, encore et encore, qu’il n’y avait pas anguille sous roche, avant d’avoir l’autorisation de nous y mettre sérieusement. Dans la pratique, les producteurs de produits tels que les turbochargeurs sont pressés par les chantiers et les armateurs. Nous pensons qu’une forme de partenariat, avec une approche basée sur la gestion du cycle de vie par solde, fonctionne mieux. La continuité, une meilleure gestion et une planification de l’entretien plus étudiée : l’optimalisation du processus représente une valeur.” Presque parfait Á ce jour, les parties estiment que la solution fonctionne presque parfaitement. Et les avantages attendus sont bel et bien réels. Zijdemans : “Le premier avantage 12

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est déjà perceptible car nous sommes en mesure de planifier, pour le client, l’entretien sur une période plus longue. Cet avantage permet de réduire le prix d’achat des pièces, ce qui est impossible à court terme.” Le contrat s’applique notamment aux turbochargeurs sur un grand nombre de navires de Stolt Tankers, qui jouent un rôle déterminant dans le bon fonctionnement de l’entreprise. Il est également essentiel que les deux parties puissent collaborer sur une plus longue période, afin de laisser le concept s’exprimer pleinement. “ Nous avons conclu un contrat pour une durée de dix ans, ce qui est absolument unique dans ce secteur. Difficile d’envisager plus étroite collaboration dans le domaine de l’entretien…” Dix pour cent d’économie Maintenant que le service tourne bien, Stolt Tankers et ABB sont très satisfaits. Scharff : “Nos avantages – outre les 10 % d’économie sur les frais opérationnels – sont évidents. Nous connaissons le montant des frais à l’avance, il n’y a pas de surprises et nous pouvons établir un budget fiable. Nous pouvons également confier à ABB une partie du planning qui demande plus de travail. Et le principal, c’est que nous avons nettement réduit les temps d’arrêt dus aux pannes, entretiens et réparations.” Stolt Tankers a résolument mis ABB aux


Au travail

commandes de son planning d’entretien. Peter Zijdemans : “Nous déterminons nous-mêmes où et quand un navire reste à quai pour un entretien, que ce soit pour quelques heures ou quelques jours. Pour pouvoir le faire, le client nous donne accès à ses systèmes opérationnels. Nous pouvons y consulter les schémas de navigation et voir quand les entretiens et les réparations sont possibles.” Cette approche soulage le client au niveau du travail administratif et de planification en mettant à sa disposition un point de contact unique chez ABB.” Impossible sans présence mondiale D’après Zijdemans, ce contrat ne peut être exécuté que grâce à la présence mondiale d’ABB. “Nous effectuons les entretiens dans quatre ports : Rotterdam, Houston, Le Cap et Singapour. Nous y concentrons notre capacité d’entretien et les matériaux pour ce client, nous veillons à toujours disposer de moteurs, ce qui nous permet de travailler rapidement. Le travail se planifie assez vite, notamment parce que nous ne devons pas établir de bons de commande ni gérer d’autres aspects administratifs avec le client. Et une fois le bateau reparti, nous pouvons réparer et réviser les pièces pour un prochain entretien sur le navire de Stolt Tankers. Pour l’entretien, nous définissons le meilleur moment et endroit, en concertation avec le client.” Depuis qu’ABB organise les entretiens de la sorte, Stolt Tankers a enregistré une diminution du nombre de sinistres et de réparations matériels. Cela se traduit par une plus grande fiabilité des installations. Scharff : “La diminution du nombre de pannes réduit les coûts. Les collaborateurs d’ABB assurent un suivi précis des journaux d’entretien. Ils savent précisément quand un tel entretien est nécessaire pour tel navire. Et avec les différents ports possibles, l’entretien est toujours fait au moment et à l’endroit appropriés.” Zijdemans va même plus loin : “L’entretien s’est amélioré. Nous savons longtemps à l’avance ce qui devra être fait et pouvons ainsi réaliser des économies.”

profitable à ABB. “Pour nous également, la continuité est importante. Le contrat est bien entendu très précis, nous devons travailler dur pour qu’il soit efficace. Mais plus nous pourrons organiser ces services de façon intelligente, abordable et efficace pour ce client, mieux ce sera pour ABB,” déclare Zijdemans, qui souligne que l’époque des achats d’entretien à court terme – presque ad hoc – dans le monde maritime présente désormais une alternative. “Que les choses soient claires : nous promettons beaucoup à notre client, mais en retour, nous avons un contrat à plus long terme. Il s’agit de la forme ultime de collaboration, avec une garantie de clientèle pour une longue période.” Avantages et inconvénients Les deux parties ont aujourd’hui une vision claire des avantages et des inconvénients de cette forme de collaboration. Pour Stolt Tankers, le bilan est résolument positif. “Le fait d’avoir conclu de tels contrats de longue durée avec le fournisseur des radeaux de sauvetage, entre autres, en dit assez long. Je pense que la facturation à l’heure de service convient particulièrement pour l’entretien du matériel, qui revêt une importance stratégique »,

déclare Scharff, qui faisait remarquer, lors d’un récent congrès maritime à Dubaï, que tout le monde dans le secteur, n’était pas encore prêt à suivre ce mode de collaboration. “J’y ai rencontré beaucoup de personnes qui m’ont conseillé d’appliquer le multiple sourcing, autrement dit de travailler avec davantage de fournisseurs, histoire de comprimer les prix d’achat par le biais d’un consortium d’achat de plusieurs armateurs. Ça marche très bien dans certaines cultures, notamment en Asie. Mais avec le contrat ABB, nous avons, à terme, le meilleur deal, grâce au fait que les deux parties disposent d’une stratégie mondiale.” Chez ABB également, le format est appliqué à une échelle plus vaste, sur le plan maritime mais aussi dans d’autres secteurs. Les deux parties suscitent l’attention du secteur en raison du pas audacieux qu’elles ont franchi. Peter Zijdemans : “Je m’attends à ce que ce concept soit de plus en plus souvent appliqué dans l’industrie en général. Mais cela ne marchera que si vous pouvez offrir un service mondial et si vous maîtrisez parfaitement les aspects techniques et organisationnels. Chez ABB, c’est le cas.”

Plus malin, moins cher et plus efficace Cette nouvelle situation est également ABB et cetera 1/11

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Au travail - Kompak

Rapidité, fiabilité et quantité : le co-emballeur Kompak à Etten-Leur Les robots orange, des emballeurs rapides

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Au travail

À Etten-Leur, ça travaille dur sur la Munniekenheiweg. Chez Kompak, des robots ABB orange tournent à plein régime, dans un léger chuintement soufflé pour palettiser des milliers de paquets de lessive. En un rien de temps, une palette est prête, selon le scénario qui fait de Kompak un prestataire de taille : être capable de traiter et d’emballer de grandes quantités à toute vitesse, et sans erreurs.

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et après-midi, cinq robots palettiseurs IRB 660 - dont la taille dépasse celle de l’être humain - empilent à la vitesse de l’éclair des paquets de poudre à lessiver sur des palettes. Un sixième robot, paré de grands bras, prépare les palettes vides. Ce matin, c’étaient des tablettes pour lave-vaisselle, en fin d’après-midi ce seront des bouteilles de liquide de rinçage pour lave-vaisselle. Le tout avec les mêmes robots et les mêmes grappins, après une courte période de conversion, réalisée sur place par les opérateurs de l’entreprise. Rapide, fiable et flexible Nous pouvons voir ici Kompak dans toute sa splendeur, en tant que co-producteur et co-emballeur pour l’industrie Home & Personal Care à Etten-Leur, sans oublier le site de Tilburg pour le secteur alimentaire. C’est en partie grâce à ces robots ABB que Kompak peut, à Etten-Leur, emballer et palettiser très rapidement et très efficacement pour une foule de clients. Ces clients savent que Kompak mènera sa mission à bien sans faille. “Rapide, fiable et très flexible », ajoute Steven Nijweide (chef de projet chez Kompak). “Tout le processus logistique, de la production au camion, est optimalisé. En centralisant la palettisation, nous avons, pour la nouvelle construction, pu réduire les frais de construction au niveau des onéreuses cellules de production. Cette approche nous a permis d’accroître notre flexibilité logistique”, déclare M. Nijweide. Mot-clé Chez Kompak, la fiabilité n’est pas un vain mot. C’est un mot-clé synonyme de disponibilité maximale pour un temps

d’arrêt minimal. Les exigences de Kompak ont été prises très au sérieux par l’intégrateur système CSi, de Raamsdonkveer. “Les experts de CSi ont proposé les solutions d’ABB, précisément en raison de ces caractéristiques”, précise le directeur des ventes et du marketing d’ABB, Martin van der Have. “Nous sommes réputés sur le marché local et international, que nous desservons principalement via des partenaires tels que CSi”, poursuit Martin. “Dans ce cas précis, le client voulait une transition rapide et pouvoir effectuer différentes tâches sur une journée. C’est parfaitement possible, en quelques minutes, et selon un procédé entièrement numérique. La fiabilité de nos robots permet à Kompak de respecter ses échéances en évitant les mauvaises surprises”. Idées novatrices Dans le cas de Kompak, ABB a pu répondre aux besoins de l’entreprise avec des produits existants. En outre, des intégrateurs systèmes tels que CSi sont des partenaires qui poussent ABB vers de nouvelles idées. Van der Have : “Leurs experts partagent avec nous des informations tirées de leur expérience pratique. Je pense par exemple à l’industrie, qui doit aujourd’hui être capable de charger les palettes non plus uniquement boîte par boîte, mais aussi couche par couche. Nous transposons ces besoins en nouveaux produits, tels que des robots plus lourds. Ces modèles vont être lancés dans les mois qui viennent. Nous sommes ainsi ensemble à la source de l’innovation.” Cela vaut également, par exemple, pour une tendance dans l’industrie alimentaire : la robotique se fait une place dans le processus de production primaire, et plus uniquement

dans le volet logistique. Il peut s’agir de robots ‘dénudeurs’ qui enlèvent la croûte du fromage avant sa découpe en tranches, par exemple. Pendant ce temps, chez Kompak, une nouvelle conversion s’impose. La flexibilité souhaitée est ici mise en pratique, notamment grâce au fait que les cinq robots palettiseurs utilisent tous le même grappin universel. La conversion de ces robots orange assidus se fait en un rien de temps. La première palette vide destinée à accueillir les bouteilles de liquide de rinçage pour lave-vaisselle est prête. Une pression sur un bouton... Et c’est parti !

Kompak est une entreprise de coproduction et de co-emballage qui possède un site à Etten-Leur et un site à Tilburg. Il s’agit d’une organisation de services professionnelle qui emploie 100 personnes et qui possède de nombreux clients internationaux et fidèles. En 2009, Kompak Home & Personal Care a quitté Bavel pour s’installer dans un nouveau bâtiment, à Etten-Leur. L’intégrateur système CSi a conçu et réalisé le processus logistique de Kompak pour le nouveau bâtiment. CSi, qui jouit d’une renommée mondiale, est un fournisseur fiable de systèmes logistiques entièrement intégrés pour la manutention et la distribution de produits, principalement pour les gros producteurs et distributeurs internationaux de denrées alimentaires, de boissons et de tabac.

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For a better world

Un courant glacé pour la bonne cause Jusqu’où iriez-vous pour mettre un terme au réchauffement planétaire et servir la science ? Très loin, si vous vous appelez Bruno Stocker. Le collaborateur d’ABB est parti au Groenland veiller à l’approvisionnement électrique des scientifiques qui étudient le réchauffement planétaire. Durant six semaines, en plein été polaire, avec une température qui ne dépassait pas les -10 °C. Bruno : “S’ils ont à nouveau besoin de moi, j’y retourne !” 16

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La créativité à deux heures de vol de toute civilisation : “La créativité était une exigence, je ne pouvais pas compter sur des pièces de rechange.”

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’est en étudiant des glaciers de la période interglaciaire du Groenland (il y a 115.000 ans) que les scientifiques peuvent prédire les changements de notre climat. Et comme ces scientifiques ne pouvaient pour ainsi dire pas travailler sans électricité, Bruno Stocker (61 ans), de chez ABB, a décidé de leur prêter main forte. Le chef du laboratoire de test d’ABB à Turgi, en Suisse, a veillé durant six semaines, cet été, à l’alimentation électrique de la station North Greenland Eemian Ice Drilling (NEEM), un projet d’étude conjoint entre le Danemark et la Suisse. Il fut sur place durant toute la saison de forage pour assister l’équipe internationale de chercheurs. “C’était du pur bénévolat. Je n’étais pas payé et j’ai pris un congé sans

solde pour pouvoir apporter ma contribution au Groenland. Et ce fut un plaisir”, déclare Bruno, qui a bien résisté aux conditions climatiques. Ce Suisse, qui s’adonne au ski dans les Alpes en hiver, connaît bien le froid. “Nous séjournions sur la partie la plus élevée de l’île, à 2.500 mètres d’altitude. En hiver, la température peut y descendre jusque -40 °C, mais durant mon séjour, il faisait nettement meilleur : à peine -10 °C !”, plaisante Stocker. Sur le plan technique également, ce fut un défi intéressant. Un générateur diesel de 125 kW constitue le cœur de l’approvisionnement électrique. Bruno Stocker a installé un nouveau coffret électrique, des connexions câblées sûres et des fusibles. Il a également transformé un panneau de commande pour la fo-

reuse. Avec les excellents produits basse tension d’ABB, évidemment ! Stocker a dû fameusement improviser dans ce monde glacé à deux heures de vol de la civilisation. “La créativité était une exigence, je ne pouvais pas compter sur des pièces de rechange. Lorsque, par malchance, un collaborateur sectionnait un câble avec le souffleur, je n’avais pas de câble de rechange… Il fallait donc trouver une solution provisoire. C’est ce genre de situations qui a rendu mon séjour passionnant.” Bruno Stocker retournera-t-il au Groenland en 2011 ? “S’ils ont besoin de moi pour leur projet, j’y retourne. Je suis heureux de pouvoir contribuer à de grands travaux scientifiques. De plus, j’aime l’aventure.” ABB et cetera 1/11

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Les merveilles du monde

Cruise Control! Le Celebrity Solstice, le paquebot de croisière le plus efficient des mers

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Un luxueux paquebot de croisière de 350 mètres pouvant accueillir pas moins de 2.850 personnes. Vous y trouverez des restaurants, des salles de théâtre, des bars et toutes les distractions possibles et imaginables. Cette nouvelle merveille, baptisée le Celebrity Solstice, vous garantit une croisière royale et très respectueuse de l’environnement. C’est en partie grâce à l’apport d’ABB que ce navire amiral de l’armateur Celebrity Cruises est le bateau de croisière le plus efficient des mers !

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e Celebrity Solstice, c’est avant tout une longue succession de ‘ooohhh’ et de ‘aaaahhhh’. Ce paquebot de luxe, qui navigue principalement dans les Caraïbes, est le seul à posséder une vraie pelouse, et de deux hectares, encore bien. Soit la superficie de huit courts de tennis, sur le pont supérieur. Les hôtes peuvent y jouer à la pétanque, au croquet et même y pique-niquer. Un jardinier sillonne le monde à bord de ce bateau pour entretenir et tondre cette exceptionnelle pelouse !

Innovation “sous le capot” La séries de nouveautés exotiques est longue et impressionnante. Mais c’est “sous le capot” que se trouvent les vraies innovations de ce géant des mers. Le commanditaire et propriétaire du navire, l’armateur Celebrity Cruises, a voulu que sa nouvelle acquisition con-somme 30 % d’énergie en moins que ses semblables, par la mise en œuvre de technologies d’économie de l’énergie. Cette exigence a bien évidemment demandé de gros investissements et beaucoup d’efforts : panneaux solaires, éclairage LED, systèmes HVAC peu énergivores et hydrodynamique optimisée. La coque du navire a même été enduite d’un revêtement en silicone qui réduit le frottement dans l’eau. Par ses innovations et sa gestion de l’énergie, le Celebrity Solstice lance une nouvelle classe de paquebots de croisière. Le luxe et l’économie d’énergie au superlatif. Contribution : Azipod et PCMS La contribution d’ABB à ce navire particulier repose sur deux technologies sensationnelles. La première, c’est Azipod, le système de propulsion électrique qui consomme nettement moins d’énergie que les systèmes classiques des ba-

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teaux de croisière. La seconde, c’est le Propulsion Condition Management System (PCMS) d’ABB, qui contrôle en permanence les systèmes de commande à faible consommation énergétique vitaux du Celebrity Solstice. Markku Hokkanen, Sales Manager Cruise Vessel Segment chez ABB, est fier de la contribution d’ABB à la construction de ce navire à faible consommation. Nous l’avons rencontré au Centre d’Excellence d’ABB pour les paquebots de croisière en Finlande : “Pour le propriétaire de ce navire, il était primordial de pouvoir contrôler en permanence les prestations des systèmes du bateau. C’est pour cette raison que le PCMS, avec toute l’intelligence qu’il rassemble, bénéficie d’une grande attention. Mais nous sommes aussi très fiers d’avoir fourni toute l’installation de génération d’énergie.” Les besoins des armateurs Les deux systèmes répondent aux principaux besoins des armateurs de paquebots de croisière, notamment en matière d’économie de l’énergie. Hokkanen poursuit : “Il ne faut pas perdre de vue que l’énergie nécessaire pour propulser le navire, pour maintenir les


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systèmes en fonctionnement et pour alimenter toutes les installations représente deux tiers de tous les frais opérationnels. Une économie sur ce plan représente des sommes considérables. Le propriétaire du navire a mis en œuvre d’innombrables mesures pour réaliser 15 à 30 % d’économies, et nos systèmes y contribuent sensiblement.” En outre, la fiabilité est primordiale. Dans le cadre de l’exploitation de paquebots de croisière, les schémas de navigation fixes sont sacrés : un retard de quelques heures dû à une panne perturbe tout le programme et suscite le mécontentement des clients à bord. La ponctualité est déterminée par la vitesse et la manœuvrabilité du navire. C’est pour cette raison que le système de propulsion Azipod a été retenu. Outre une faible consommation de carburant, Azipod permet une vitesse accrue avec moins de puissance, davantage de manœuvrabilité, moins de bruits et de vibrations et une efficience hydrodynamique considérable. Fiabilité La fiabilité du système tout au long de la durée de vie du navire, à chaque minute de navigation, est un facteur de

réussite dans le secteur. Les armateurs veulent non seulement une capacité de réaction en cas de problèmes techniques, mais ils veulent aussi et surtout les éviter. Le PCMS s’inscrit dans le cadre de cette stratégie. Cet outil entièrement paramétrable et flexible d’ABB permet un contrôle permanent de tous les systèmes critiques d’un navire. Le PCMS répond au besoin crucial des armateurs : la disponibilité maximale de la technologie avec un temps d’arrêt minimal. Le système affiche une image continue des performances des systèmes du navire. Non seulement pour l’équipage, mais aussi pour les ingénieurs à terre, qui peuvent suivre à distance les performances des principaux systèmes. Le PCMS, un chien de garde Pour contrôler efficacement autant de technologies différentes, le PCMS est le chien de garde idéal. Tous les composants critiques de la chaîne de propulsion sont contrôlés en permanence et comparés à des normes établies, et toute anomalie (avec marge) déclenche une alarme. Le système repose sur DriveMonitorTM, le fameux outil de diagnostic d’ABB développé

pour les systèmes de propulsion moyenne et basse tension. Le PCMS est capable de rassembler des mesures brutes et de les traiter en fonction des exigences de l’utilisateur. Le système contrôle ainsi le fonctionnement de l’Azipod dans une certaine portée. Le PCMS peut, en cas de prestations anormales, effectuer automatiquement des mesures de vibrations au niveau du système de propulsion. Si ces mesures démontrent des vibrations anormales, le système déclenche une alarme. Ce sont là les premiers signes d’un problème de roulement, et l’équipage peut prendre des mesures. Si l’incident s’est produit plus de 24 heures auparavant, un Bearing Asset Monitor (BeAM) est demandé afin d’analyser les données des vibrations sur une période de 6 secondes, à haute fréquence. Les données de ce test sont ensuite traitées par le PCMS, qui peut détecter les premiers signes d’une panne de roulement. Le PCMS contrôle ainsi en continu le fonctionnement de l’Azipod. Le système comporte également une solution de contrôle pour le réseau de distribution à moyen voltage. Cette solution permet au PCMS de définir d’importants indicateurs d’efficience tels que la répartition ABB et cetera 1/11

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Celebrity Solstice • Longueur : 350 mètres • Poids : 122.000 tonnes • Capacité : 2.850 passagers • Vitesse : 24 nœuds • Coût de construction : 570 millions d’euros • 15 ponts, 1.426 cabines, 10 restaurants, 18 magasins • Particularités :  Une véritable pelouse de 2 hectares pour le lawn bowling et le golf putting  Consommation en énergie : 30 % de moins que des navires comparables  Navigue entre autres vers l’Alaska, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Californie, le Canada, la Nouvelle-Angleterre, les Caraïbes, l’Europe, les Îles Galápagos, Hawaii, la Côte Pacifique, le Canal de Panama et l’Amérique du Sud.  Croisière la plus économique dans les Caraïbes : 457 euros par personne

de la puissance totale sur les générateurs actifs, la charge de chaque générateur et le bilan entre l’énergie produite et consommée. Accès et feed-back La principale interface utilisateur du PCMS se trouve dans la salle de contrôle des machines du navire. La quantité d’informations fournies et le mode d’affichage de ces informations peuvent être adaptées en fonction de l’utilisateur. Les ingénieurs de service peuvent se connecter au système à distance, ce qui revêt une importance cruciale pour un diagnostic rapide et précis. Le panneau de commande présente les informations d’alarme et d’événement des principaux composants de l’Azipod. Le système fournit des informations complémentaires aux données telles que la “cause probable” ou les “conseils de restauration”. L’agrégation des informations provenant de plusieurs sources offre une nette valeur ajoutée lors de la détection et de la résolution des pannes. Des présentations d’écran tout spécialement élaborées permettent d’analyser facilement des types de données complexes. Le système PCMS est en outre capable de générer automatiquement des rapports pour une période donnée, non seulement avec des informations générales sur les performances générales de l’Azipod, mais aussi sur d’éventuelles erreurs critiques. 22

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Le développement se poursuit Nul doute que la plupart des passagers du Celebrity Solstice ne penseront pas à tout cela alors qu’ils découvriront les Caraïbes et profiteront de leur croisière. Ils miseront des jetons sur le rouge ou sur le noir du tapis de roulette du magnifique casino du navire ou feront quelques longueurs dans l’une des trois superbes piscines. Le soir, dans l’un des dix restaurants, ils savoureront leur steak à point ou se perdront dans la contemplation d’une olive flottant dans leur martini. Pendant ce temps, sur terre, les développements technologiques continuent. “Nous avons élaboré une version améliorée de l’Azipod, qui livre des performances meilleures et encore plus efficientes. Sans oublier une plus longue durée de vie et un entretien plus facile. Encore une étape de franchie…”, déclare Hokkanen en riant. “L’innovation ne s’arrête jamais.” Le développement du système PCMS se poursuit lui aussi. De plus en plus de composants et de systèmes seront à l’avenir couverts par un contrôle et un diagnostic automatiques, pour encore davantage de fiabilité et de ponctualité. Jusqu’où cela ira-t-il ? Jusqu’à un système capable de contrôler tous les systèmes critiques, et qui veille également aux prestations et à la durée de vie de toute la flotte de l’armateur. Markku Hokkanen en attend beaucoup. “Les informations sont disponibles et peu-

vent être partagées avec l’armateur par satellite. Il faut encore voir quels sont les vrais avantages de cette possibilité. Comment assurer le suivi de signalements de problèmes éventuels et comment le monitoring à distance peut-il permettre davantage d’efficience, de fiabilité, et moins de coûts ? Pour nos clients, les armateurs, tels sont les aspects principaux.”

L’Azipod L’Azipod est un système perfectionné et complexe. En dehors du pod en lui-même , de tous ses composants internes, des capteurs et du moteur synchrone multiphase, le système comporte également un système de lubrification pour l’arbre, les roulements et le gouvernail, un système de refroidissement pour le moteur, un convertisseur de fréquence, des transformateurs, un réseau de distribution moyen voltage avec feeders et commutateurs, ainsi que des générateurs électriques. Enfin, ce système comporte tout le réseau de contrôle, dans lequel les contrôleurs de la propulsion principale veillent à l’équilibre entre la vitesse demandée par le pont et la puissance électrique totale disponible dans le système.


Hotspot

Séminaire 2011: “Technologie pour l’industrie de l’eau” Le 14 avril 2011, ABB organisera un séminaire sur la technologie dans l’industrie de l’eau pour les relations et les clients intéressés. Le séminaire sera dédié aux solutions d’automatisation qui, dans le secteur de l’eau, participent à une gestion d’entreprise efficace, comme le traitement de tout le cycle de l’eau, tant le traitement de l’eau potable que des eaux résiduelles, toujours dans le but d’atteindre une efficacité maximale de l’entreprise, avec le moins d’impact possible pour l’environnement. Le séminaire intéressera tous ceux qui ont une affinité technique avec l’industrie de l’eau. Vous avez envie de participer, des suggestions ou des questions ? Dans ce cas, prenez contact avec Sabbah Doudou, tél.: +31 (0)76 5086373.

ABB lancera le nou- Indumation.be: veau water-drive premier grand salon lors de l’Aqua professionnel ! Nederland Vakbeurs

ABB sera présente à l’‘Aqua Nederland Vakbeurs 2011’, le salon professionnel pour les entrepreneurs du secteur de l’eau, qui aura lieu en mars 2011 à Gorinchem. Les clients et les relations pourront découvrir notamment à ce salon le nouveau waterdrive d’ABB, l’ACQ 810. ABB présentera au salon ses solutions et produits pour l’industrie de l’eau, comme ce water-drive. Des conseillers expérimentés répondront à toutes les questions. Le salon professionnel se concentrera sur tous les aspects de l’épuration et du traitement des eaux, comme la préparation de l’eau de processus et de l’eau potable, le traitement des eaux résiduelles, de l’eau de refroidissement et de chaudière, la prévention de la légionellose, la désinfection, les techniques de mesure et de réglage, les pompes, les filtres, les débitmètres, les systèmes de conduite, les constructions hydrauliques, les bioréacteurs à membrane, le traitement des eaux de piscines et les laboratoires. Le salon est le point de rencontre de plus de 200 exposants et d’environ 7.000 visiteurs. Cet important salon professionnel aura lieu du 15 au 17 mars 2011, à l’Evenementenhal de Gorinchem. Vous désirez en savoir plus sur le nouveau water drive d’ABB ou vous voulez venir nous voir au salon ? Dans ce cas, prenez contact avec Marcel Zevenbergen, tél.: +31 104078886.

La Belgique connaissait déjà des salons régionaux et des salons spécifiquement orientés sur certains secteurs. Mais avec le nouveau salon Indumation.be, le pays dispose enfin d’une plate-forme très large et complète pour toutes les technologies d’automatisation industrielle. ABB sera l’un des plus grands exposants et présentera une grande partie de son portefeuille à Indumation.be, du 18 au 20 mai à Kortrijk Expo. “Pour ABB, Indumation.be est un podium de rêve pour mettre à l’honneur nos nouveaux produits et nos innovations importantes ”, explique Katrina Wright, Corporate Communications Manager pour ABB au Benelux. Le nouveau salon, qui sera dorénavant organisé tous les deux ans, est destiné aux professionnels de Belgique et du Nord de la France. Indumation.be se concentrera sur les composants industriels, les équipements, logiciels et solutions pour l’automatisation d’usine, de processus et des infrastructures industrielles et publiques. Sur ce dernier terrain, il s’agit notamment de systèmes spécifiques aux applications et d’engineering pour les grandes infrastructures publiques et industrielles, comme les centrales énergétiques, les ponts, les barrages, les gares ferroviaires, les systèmes de péage et les grues. Dans le domaine de l’automatisation d’usine, ABB présentera des solutions d’engineering mécanique et d’usine, de robotique, de contrôle du mouvement, des systèmes de capteurs et des solutions logicielles industrielles. Dans le domaine de l’automatisation de processus, l’entreprise présentera toutes les nouveautés en termes de systèmes de contrôle de processus, d’instrumentation, de technologie de mesure, de réglage et de contrôle. En outre, ABB présentera également un vaste portefeuille électrotechnique.

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Le plaidoyer du professeur Ronnie Belmans : “Les smart grids, un investissement indispensable” “Notre société a grandement besoin de smart grids. Sans ces ‘réseaux électriques de demain’, les consommateurs ne feront que consommer de l’énergie verte et ne pourront jamais ‘uploader’ leur propre énergie éolienne et solaire. Sans smart grids, la voiture électrique n’avancera jamais vraiment. Si l’on n’y travaille pas dans les dix années à venir, la mise en œuvre de l’énergie verte posera de gros problèmes ”, déclare le professeur Ronnie Belmans, professeur d’électrotechnique à la KUL (Louvain, Belgique). Pour mener à bien ces développements, il faudra du courage politique, une bonne dose d’audace commerciale et beaucoup d’argent. ABB et cetera 1/11

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es smart grids constituent le grand sujet d’expérimentation de l’année 2010. À Waterschei, près de Genk, EnergyVille ouvrira ses portes en 2012. Il s’agit d’un centre de recherche sur l’énergie verte et les smart grids dans les zones urbaines vertes. À Lommel et à Opglabbeek, un projet faisant office de test européen porte sur la conversion des réseaux existants en réseaux intelligents. Aux Pays-Bas également, il existe des pilotes : à Hoogkerk, près de Groningue, la consommation et la production d’énergie durable font l’objet de tests qui consistent à gérer intelligemment l’offre et la demande en vue de les harmoniser.

De belles promesses Mais quel est donc le principal atout écologique des smart grids ? Ils permettent un mélange d’énergie produite de façon centralisée et décentralisée (chez l’habitant et par les petits parcs éoliens). Grâce à un smart grid, le courant peut circuler dans deux directions. Cette caractéristique est importante pour l’avenir car les citoyens seront à la fois consommateurs et fournisseurs d’énergie. L’énergie électrique superflue peut être 26

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injectée dans ce réseau intelligent et utilisée par d’autres personnes. Ronnie Belmans, Professeur Dr. Ir. d’électrotechnique à Louvain, fait autorité dans le domaine des smart grids. Il nous donne quelques mots d’explication : “Sur le plan visuel, les réseaux intelligents ne diffèrent pas des réseaux existants, mais ils offrent de nouvelles fonctionnalités passionnantes. Les futurs utilisateurs de voitures électriques pourront en recharger les batteries partout dans le pays, et cette consommation sera directement et automatiquement facturée au consommateur. Ces derniers pourront ‘charger’ l’énergie produite par leurs panneaux solaires sur le réseau électrique à un prix intéressant. Grâce aux smart grids, l’énergie produite par les parcs éoliens offshore arrivera directement aux prises électriques. Les smart grids permettent un échange d’électricité bidirectionnel et offrent aux consommateurs et aux entreprises – grâce à des compteurs digitaux intelligents – un contrôle maximal de leur propre consommation énergétique. Ce rêve est possible, la technologie existe. C’est son application en masse qui demande du courage de la

“Si nous voulons vraiment que notre société tourne avec un tiers d’énergie solaire et éolienne, le smart grid est indispensable.”


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part du politique », ajoute le professeur Belmans. L’intérêt pour l’énergie renouvelable augmente Depuis cinq ans, le professeur Belmans participe à une cellule de réflexion scientifique et industrielle à l’échelle européenne (la European Technology Platform). Au début, l’ancien modèle central était encore prédominant, avec une production d’énergie majoritairement centrale. Depuis lors, les parcs éoliens offshore se multiplient et le nombre de fournisseurs d’énergie renouvelable ne cesse d’augmenter. Les voitures électriques se développent elles aussi. “Dans l’un de nos documents visionnaires, nous constatons que si l’énergie renouvelable doit jouer un rôle majeur en Europe au niveau de l’approvisionnement, nous devons disposer de réseaux capables de la gérer et permettant une organisation flexible du stockage et de l’échange de l’énergie superflue », poursuit le professeur. Cinq ans plus tard, cette vision est toujours d’actualité et revêt même un caractère urgent. “Nous ne manquons pas de démonstrations et de pilotes sur l’énergie renouvelable et les smart grids. Mais à mon sens, il ne s’agit que de scintillements, de petits flashes. La grande mobilisation qui doit déboucher sur le développement d’une revalorisation à grande échelle de nos réseaux existants fait encore défaut.”

entre la technique, l’environnement et l’économie n’est pas facile.” Ronnie Belmans donne quelques exemples : “Comment allons-nous permettre que de nombreux acteurs plus petits fournissent de l’énergie à un smart grid à des moments imprévisibles ? Quel doit être le coût de l’électricité en fonction des moments ? Comment un exploitant peut-il trouver l’équilibre, sans parler de gagner sa vie ?” L’évolution des voitures électriques comporte elle aussi son lot d’exigences. Elle n’a en effet une chance de réussir que moyennant un élargissement du champ d’action. “Le niveau actuel de la technologie des batteries dicte cette exigence. Cela signifie qu’avec un kit de batteries rechargées à la maison, vous n’allez pas encore assez loin. Nous allons avoir besoin de bornes de chargement au bord des routes, près des bureaux et des magasins. Et si je me rends chez un client avec ma voiture électrique préalablement rechargée chez moi, je veux pouvoir recharger mes batteries chez lui, mais pas nécessairement à ses frais. Il faudra donc un système qui reconnaisse ma voiture de fonction lorsque je la branche et qui facture le chargement à mon entreprise ou à la société de leasing. Le smart grid doit permettre cela. La facturation de la consommation électrique à plusieurs endroits, à grande échelle, pour des centaines de milliers de voitures électriques !”

période de crise. Cet argent arrivera-t-il un jour ? Le professeur Belmans n’est pas des plus optimistes. “En Belgique et aux Pays-Bas, les instances de contrôle subissent une pression constante pour empêcher les prix de l’énergie d’augmenter. Dans ces conditions, pour les entreprises du secteur électrique, il ne sera pas facile de dégager des fonds au départ du tarif régulé. Les émissions de CO2 des voitures classiques devront être payées, d’une manière ou d’une autre. L’argent devra bien venir de quelque part. Je ne vois pas d’autre possibilité qu’une augmentation des taxes sur les carburants fossiles.” Le professeur Belmans estime qu’il est primordial de ne pas adopter un raisonnement anticyclique. “Ne pensez pas aux frais actuels mais au rendement de demain. Nous pouvons atteindre nos objectifs fondamentaux. Réduire la part de carburants fossiles dans notre consommation énergétique, utiliser des carburants renouvelables à la place. Si nous ne travaillons pas en ce sens, nous allons épuiser le pétrole, le gaz et le charbon, garder l’ancien réseau énergétique… pour, à terme, ne plus rien avoir. Développer un smart grid, un réseau intelligent, c’est le moyen le moins cher d’atteindre nos objectifs pour 2020 et au-delà. Si nous voulons vraiment que notre société tourne avec un tiers d’énergie solaire et éolienne, le smart grid est indispensable.”

Les objectifs pour 2020 Le professeur évoque les objectifs en matière d’énergie et d’émissions de CO 2 définis par les pays européens pour 2020. “Ces objectifs ne sont pas réalisables sans la mise en œuvre de l’énergie renouvelable », souligne le professeur, qui nous énumère les obstacles possibles : “La technologie et la fourniture d’énergie renouvelable ne sont pas un problème. Le modèle économique non plus. La fiabilité de la fourniture ? Il faut l’organiser. Tous les problèmes ont une solution. Mais aboutir à un équilibre

Le grand saut “Échelle”. Ce mot reviendra souvent dans la conversation. Un grand pas en avant est nécessaire pour faire décoller la circulation bidirectionnelle de l’élec-tricité et pour, par exemple, assurer la promotion des voitures électriques comme moyen de transport à part entière. “Ce grand saut, c’est l’aménagement à grande échelle de smart grids, auxquels chaque ménage, entreprise, école et hôpital sera raccordé. Un défi colossal, qui va coûter des milliards.” Le financement semble être le principal défi, surtout en

Voilier vs bateau à vapeur Un investissement inévitable ? Avonsnous le choix ? Monsieur Belmans sort une photo d’un beau voilier du tiroir de son bureau. “J’aime comparer cette situation avec le passage du voilier au bateau à vapeur. Les fabricants de voiliers ont longtemps essayé de rester dans la course en apportant de légères modifications, comme la mise en œuvre de voiles mobiles. Mais en fin de compte, c’est le bateau à vapeur qui a remporté la bataille. Il en va de même à l’heure actuelle avec les smart grids. La disponibiABB et cetera 1/11

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“ Si l’on n’y travaille pas dans les dix années à venir, la mise en œuvre de l’énergie verte posera de gros problèmes. ”

lité de nouvelles facilités, l’intelligence et les possibilités sont, à la longue, impossibles à contrer. Á terme, on ne pourra pas se passer des smart grids. Pour évoluer, d’ici 2020, vers une société sans CO2, nous devons travailler avec cette nouvelle technologie.” Et il faut se dépêcher, surtout si nous voulons prendre nos objectifs environnementaux au sérieux. Avec les dix années qui nous restent, nous sommes déjà en retard. Quelles sont les étapes à entreprendre au cours de la décennie à venir ? Le professeur Belmans perçoit une “chaîne de décisions” à prendre avant de pouvoir passer de l’utilisation de sources énergétiques à ce qu’il appelle “la récolte de flux énergétiques”. Premièrement, nous devons accepter le fait que nous avons besoin d’un nouveau réseau pour pouvoir utiliser les nouvelles sources énergétiques, provenant par exemple du nouveau parc éolien à construire au large de la côte belge. Deuxièmement, si nous voulons récolter des flux énergétiques, nous ne pouvons le faire là où se trouvent nos centrales énergétiques actuelles. Cette récolte se fera dans les parcs éoliens, parfois en mer. Ou dans les collecteurs solaires, dont une partie se trouve chez les gens. Le courant doit être transporté. Troisièmement, il faut rassembler l’argent. Quatrièmement, si le capital est présent et si des plans sont élaborés, si la technologie et les systèmes sont disponibles, la construction n’est possible qu’à l’issue de toutes les procédures d’autorisation. Et tout cela en dix ans. Suis-je optimiste ? Non.” 28

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Un professeur qui prêche dans le désert Belmans donne l’image d’un professeur qui prêche dans le désert, mais il nuance vite. “Je ne suis heureusement pas le seul. Les gestionnaires de réseau perçoivent eux aussi la nécessité d’investir. Les entreprises du secteur énergétique et l’industrie sont du même avis, et les politiques belges et néerlandais ne sont pas sourds. Parmi les exemples parlants, citons Ingrid Lieten, Ministre flamande de la recherche scientifique et de l’innovation, ainsi que le Ministre-Président Kris Peeters. Toutefois, ils connaissent eux aussi les limites financières. Le problème, c’est qu’il y a tant d’autres choses à faire, qui doivent, à court terme, générer et des résultats et des bénéfices politiques. Les smart grids ne sont pas un fruit à portée de main, ils demandent foi et conviction pour permettre de vrais progrès.” Dans le bureau du professeur, notre regard se porte sur l’affiche d’un grand congrès scientifique sur l’électrotechnique de 1975. Le sujet de ce congrès était “L’électricité, l’exploitation des grandes machines rotatives et leur influence sur les réseaux”. Contrairement à cette époque, la discussion en 2010 sur les smart grids ne porte pas tellement sur la technologie mais sur la nécessité sociale et la volonté politique. Le travail du professeur a donc évolué… “Soyons clairs, la libéralisation de l’énergie est un cadeau divin. Le développement de l’énergie durable ? C’est la même chose. En 1990, la discussion était encore minime, relevant de précurseurs idéalistes. Mais aujourd’hui, c’est fascinant : la technologie se développe, mais il faut également tenir compte de la situation du marché, il faut développer des modèles d’entreprise tout en veillant à obtenir le capital des investissements. C’est incroyablement fascinant. Mais aussi terriblement important pour l’approvisionnement en énergie de notre société de demain. Je ne m’ennuie pas un seul instant.”

Le Smart grid selon le professeur Belmans “ Il est important de noter que le smart grid permet la production et le stockage local d’électricité. Il doit donner aux petits utilisateurs la chance de participer au marché. Le réseau intelligent doit fournir de la qualité et être bien intégré dans l’infrastructure existante. Le réseau doit également se restaurer automatiquement, de sorte que les pannes du réseau soient détectées avec les moyens numériques les plus modernes. Ce réseau intelligent doit donc être équipé au niveau télécommunication et IT, de façon à permettre aux consommateurs de réguler leur énergie (consommation et production) chez eux. Pour que les propriétaires d’une voiture électrique puissent, par exemple, recharger leur batterie à moindres frais le soir et la nuit. Ou encore pour que le courant en surplus puisse être réinjecté dans le smart grid lorsque la demande de courant connaît un pic. ”


Encore et toujours

Ronnie Belmans est professeur ordinaire à la KU de Louvain, et professeur invité à l’Impérial College de Londres. Il est membre de l’IEEE et de l’IET et président de l’Union Internationale d’Électrotechnologie, l’UIE. Le Professeur Belmans est vice-président de l’Institut d’Énergie de la KUL, et co-fondateur de l’EEI, l’European Energy Institute. Il a également siégé comme président du conseil d’administration d’Elia, le gestionnaire du réseau à haute tension belge, de juin 2002 à mai 2010. Depuis juin 2010, le Professeur Belmans est président honoraire du conseil d’administration d’Elia.

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Vu autrement

Relayez-vous contre le cancer Les membres de la One Team d’ABB remettent ça en 2011 : ils courront ensemble de Paris à Rotterdam dans le cadre du Roparun, une course de relais de 520 kilomètres étalée sur deux jours, réalisée par équipes de huit coureurs. Une prestation de haut niveau pour les participants, l’équipe d’encadrement, les sponsors et les supporters, qui récolteront ainsi des sommes considérables au bénéfice des personnes atteintes du cancer.

de six cyclistes, de quatre chauffeurs, de trois physiothérapeutes et de six collaborateurs qui assistent l’équipe de diverses manières (boissons, repas…). Avant le départ de la course (qui aura lieu cette année le 11 juin à Paris), la One Team d’ABB récolte des fonds par le biais d’actions ludiques. En 2010, il s’agissait de collectes de bouteilles consignées chez Albert Heijn, d’un dîner Roparun au domicile des collègues d’ABB (715 €), d’un bowling contre le cancer (413 €) ainsi que de la vente de roses blanches (882 €) et de beignets (700 €).

L

e Roparun est un événement exceptionnel (c’est la plus longue course de relais au monde) visant un objectif unique : “ essayer d’ajouter de la vie aux jours lorsqu’il n’est plus possible d’ajouter des jours à la vie”. Cette course fait autorité dans le domaine de la collecte de fonds : en 2010, toutes les équipes participantes ont récolté pas moins de 4,6 millions d’euros en faveur 30

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de diverses associations de lutte contre le cancer. En 2011, l’équipe ABB participera à l’événement pour la 7e fois consécutive. S’il est une prestation exceptionnelle pour les coureurs, qui parcourent chacun près d’un marathon et demi, le Roparun est aussi un événement unique pour leur entourage, composé

Nous avons rencontré Anne-Marie van den Berge, l’une des participantes : “Nous sommes en train de préparer nos actions et, à ce propos, nous essayons de joindre l’utile à l’agréable. Le dîner chez les collègues a remporté un franc succès, notamment parce que les participants ne se sont pas fait prier pour payer leur repas. Le bowling était, lui aussi, une initiative sympathique qui a permis de récolter pas mal d’argent en faveur de notre action : à refaire, donc. Pour nous aider, il suffit d’acheter des billets de tombola Roparun, il y a de magnifiques prix à gagner”, poursuit Anne-Marie avec enthousiasme. Si vous voulez suivre de près l’évolution de la One Team ABB (entraînements, voyages de reconnaissance, actions spéciales), surfez sur www.roparun.abb.nl. Pour de plus amples informations sur le Roparun : www.roparun.nl.


L’année ...

L’année 1920 L

e défi que la Société des chemins de fer suisse a lancé aux ingénieurs d’ABB en 1919 était colossal : électrifier la ligne du Gotthard, un trajet de plus de 200 kilomètres à travers les Alpes suisses. Une mission particulièrement ardue compte tenu de l’intensité du trafic ferroviaire sur cette ligne, avec des pourcentages de croissance de 25 à 26 pour mille. Les commanditaires avaient d’excellentes raisons de vouloir l’électrification de cette ligne. Á l’époque, les locomotives fonctionnaient à vapeur. Déjà pendant la Première Guerre mondiale, les Suisses avaient bien compris à quel point ils dépendaient du charbon provenant de fournisseurs étrangers. Cette situation devait et pouvait changer, à condition

que BBC puisse réaliser l’électrification grâce à de l’électricité générée dans des centrales propres à la société des chemins de fer. Les ingénieurs d’ABB (qui s’appelait alors BBC, Brown Boveri Cie) relevèrent le défi en appliquant les techniques de pointe du moment : un système de courant alternatif monophasé avec une tension de 15.000 volts (15 kV) et une fréquence de 16 2/3 Hertz. Des centrales virent ainsi le jour à Piotta (trois générateurs de 9 MVA chacun), de même que deux grandes centrales hydroélectriques à Ambri et à Amsteg. La construction des centrales et l’électrification débutèrent en 1919. Et en 1922, la ligne accueillit le premier train roulant à l’électricité 100 % suisse ! ABB et cetera 1/11

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Augmenter de 25% l’efficacité énergétique? La complète solution puissance et automatisation d’ABB a aidé la plus grande raffinerie d’aluminium en Europe à augmenter son efficacité énergétique de 25% en augmentant en même temps sa productivité. Avec la recherche et le développement focalisé à augmenter les performances et la conservation des ressources, nous travaillons constamment à économiser énergie et argent. Et notre environnement. www.abb.com/betterworld

Certainement.


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