NUMÉRO THÉMATIQUE PEOPLE
et cetera LE MAGAZINE DES CLIENTS D’ABB BENELUX 01/2019 fr
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LA FORMATION EN ALTERNANCE
Le meilleur moyen de combiner études et expérience pratique — ENTRETIEN À DISTANCE PROJET PILOTE CHEZ VOLVO CARS
— LA PLACE DES FEMMES CHEZ ABB ELLES NE S’EN LAISSENT PAS CONTER
— DURABILITÉ UN TRAVAIL D’ÉQUIPE POUR UNE NAVIGATION ÉCOLOGIQUE
— PERSONNEL COMMENT ABB MISE-T-ELLE SUR L’EMPLOYABILITÉ DURABLE ?
E T C E T E R A 0 1 / 1 9 É D I TO & S O M M A I R E
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— ÉDITO
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Chers lecteurs,
JO PAUWELS, Managing Director ABB Benelux
Chez ABB, nous misons depuis des années déjà sur la technologie d’avant-garde et le développement durable. Mais l’une et l’autre restent inaccessibles sans le moteur que constitue le facteur humain. Nous investissons donc plus que jamais dans le capital humain. Dans des individus qui traduisent des idées révolutionnaires en techniques révolutionnaires. Dans des individus à qui nous voulons offrir l’opportunité d’évoluer, afin qu’ils permettent à notre entreprise de croître. Par où commencer ? Assurément par les étudiants, qui sont l’avenir ! Offrir aux ingénieurs, techniciens et dirigeants de demain l’expérience nécessaire pendant leurs études est essentiel. C’est la seule façon de mieux coordonner l’enseignement et la vie de l’entreprise. ABB défend ardemment le système de formation en alternance, dans le cadre duquel les étudiants passent une grande partie de leur temps d’étude au travail. Cette forme combinée d’études et de travail est mise en pratique chez ABB Electrification Industrial Solutions à Gand. Avec succès ! Les étudiants apprennent des techniques qui ne peuvent pas leur être inculquées à l’école. Cela démontre qu’apprendre un métier est plus facile sur le terrain. Et aussi plus agréable que de
suivre chaque jour d’interminables cours théoriques sur un banc d’école. Nous en sommes encore au commencement, mais ces premières étapes symbolisent le rôle de pionnier que nous endossons chez ABB. L’entretien à distance chez Volvo Cars et les projets de navires moins polluants que vous découvrirez aussi dans ce numéro en sont la preuve. Le monde de la technique reste pour beaucoup associé aux hommes. Mais nous savons chez ABB que réfléchir selon le critère hommes-femmes ne peut que freiner le progrès. De plus en plus de femmes trouvent aujourd’hui sans le moindre problème un emploi technique. Chez ABB, notamment. Et une fois que des individus ont trouvé leur vocation, nous estimons très important qu’ils puissent aller de l’avant sur la voie qu’ils se sont tracée. Lorsque nous misons sur des individus, nous voulons en d’autres termes le faire de façon durable. De sorte que les travailleurs qui sont chez nous depuis plusieurs années s’épanouissent encore dans leur travail et y puisent de l’énergie. C’est la seule façon pour notre entreprise de continuer à évoluer, et d’offrir le niveau de productivité que nous recherchons jour après jour.
Excellente lecture à tous.
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16 — SOMMAIRE 04 Zoom Campus de l’Université de technologie de Delft 06
Prise de pouls La formation en alternance
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Au travail Projet pilote chez Volvo Cars
16 Perspective Des femmes de caractère
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Les merveilles du monde Navigation verte
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Encore et toujours Travail durable
25 Innovation ABB Experience 26
For a better world Atelier de travail adapté Gandae
30 L’année 1953, les dames de la salle de dactylographie
et cetera 1|19 - Une publication d’ABB Benelux Éditeur responsable Marco Moerland, ABB N.V., Hoge Wei 27, 1930 Zaventem - Copyright 2019 Concept HeadOffice Rédacteur en chef Marco Moerland Comité de rédaction Veerle Van Asbroeck, Isabelle Spettante, Jos Bernaards et Marco Moerland Ont collaboré à la rédaction de ce magazine John Edwards, Jan Bosteels, Gunther Ritsmans, Amke Heindryckx, Inne Vanden Bremt, Amandine Philippe, Kristien Vermaelen et Katrien Robijns.
Demander, modifier ou résilier votre abonnement à et cetera : www.abb.com/benelux/etcetera
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Z O O M C A M P U S D E L’ U N I V E R S I T É D E D E L F T
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UN NOUVEAU COMPLEXE DOTÉ D’INFRASTRUCTURES POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT
ABB s’installe sur le campus de l’Université de technologie de Delft C’est dans le courant du deuxième semestre de 2019 que le groupe de produits Electrical Vehicle Charging d’ABB quittera son bâtiment situé à Rijswijk pour s’installer dans une nouvelle construction hypermoderne sur le campus de l’Université de technologie de Delft. Le département de recherche sur les infrastructures de recharge prendra également ses quartiers dans ce bâtiment high-tech durable situé sur la Heertjeslaat. Ce département, qui s’occupe du développement et de la vente de systèmes de recharge pour véhicules électriques, se trouve actuellement à Rijswijk, mais le bâtiment est devenu obsolète et trop petit. Le nouveau bâtiment satisfait aux exigences spécifiques pour les tests des systèmes de recharge. On y trouve une salle climatisée spéciale et il est même possible d’y faire entrer un bus électrique pour procéder à des essais. La toiture couverte de panneaux solaires produit une grande partie de l’énergie électrique nécessaire. L’utilisation d’appareils ABB intelligents permet de réduire la consommation énergétique du bâtiment au niveau de l’éclairage, de la climatisation et de la sécurité. Par ailleurs, étant donné que le bâtiment se situe à proximité directe de l’université, ABB attend beaucoup de la collaboration avec de nouveaux talents. Il s’agit enfin d’un site de choix qui se trouve à un jet de pierre de l’autoroute et près des aéroports de Schiphol et Rotterdam-La Haye. La desserte par les transports publics est excellente et un nombre suffisant de bornes de recharge est prévu pour les collaborateurs et visiteurs qui viennent en véhicule électrique.
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P R I S E D E P O U L S F O R M AT I O N E N A LT E R N A N C E
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L’IMPORTANCE DES STAGES EN ENTREPRISE
Les solutions au décalage entre l’enseignement et le travail Comme bon nombre d’entreprises, ABB éprouve bien des difficultés à trouver des candidats pour certains postes vacants. Accumuler plus d’expérience de terrain pendant les études ferait un monde de différence. C’est pour cette raison qu’ABB collabore avec le « Global Apprenticeship Network ».
— La formation en alternance constitue un filet de sécurité pour compenser la perte de talents.
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« Plus de 50 % des jeunes qui entament des études supérieures n’obtiennent pas de diplôme, alors que nous avons besoin de chaque talent pour permettre à notre système socio-économique de continuer à tourner. » NICO REESKENS P R É S I D E N T D U G A N B E LG I Q U E
Toutes les entreprises ou presque éprouvent des difficultés à trouver des candidats pour certains postes vacants. Une des causes du problème est le décalage qui existe entre l’enseignement et le monde du travail. Le « Global Apprenticeship Network » (GAN) s’est fixé pour objectif de réconcilier ces deux univers. Le GAN est un réseau mondial d’entreprises qui misent sur l’apprentissage sur le lieu de travail. ABB Group en est un des membres fondateurs, au même titre que The Adecco Group, et ce n’est pas par hasard que le siège social de ces deux entreprises se trouve en Suisse. La formation en alternance (ou la combinaison entre travailler et apprendre) est en effet très répandue en Suisse depuis de longues années. Que pouvons-nous apprendre du modèle suisse et comment pourrions nous en mettre diverses facettes en pratique chez nous ? Entretien avec Nico Reeskens, président du GAN Belgique, Country Manager de The Adecco Group Belgium et Président de Federgon pour le secteur de l’intérim, la fédération des prestataires de services en RH. « Le décalage entre l’enseignement et la vie des entreprises n’est pas uniquement un handicap pour les entreprises actives en Belgique », assure Nico Reeskens. « Il constitue aussi un problème pour de nombreux jeunes pendant leur parcours scolaire.
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— ABB organise régulièrement des visites techniques pour les étudiants.
« Le modèle suisse de la formation en alternance dans l’enseignement supérieur constitue un filet de sécurité pour compenser la perte considérable de talents entre l’enseignement secondaire et le supérieur. De nombreux étudiants de l’enseignement supérieur se perdent au début de leurs études supérieures. Dans notre pays, plus de 50 % des jeunes qui entament des études supérieures n’obtiennent pas de diplôme, alors que nous avons besoin de chaque talent pour permettre à notre système socio-économique de continuer à tourner face au défi du vieillissement de la population. Dans de nombreux cas, les étudiants qui arrêtent sont rebutés par le cadre d’apprentissage essentiellement théorique qui leur est proposé. Une combinaison plus équilibrée entre théorie et pratique pourrait inciter de nombreux étudiants qui jettent aujourd’hui l’éponge à persévérer. » MISSION ROYALE Le problème est tout aussi sévère dans les entreprises. « Le succès d’une entreprise dépend dans une large mesure de sa capacité à attirer, fidéliser et faire évoluer les bonnes personnes », observe Nico Reeskens. « Mais il existe un décalage croissant entre les compétences et les capacités recherchées par le monde de l’entreprise et notre système d’apprentissage. Dans un monde évoluant plus vite que jamais en raison de la numérisation et de la globalisation, cette discordance devient de plus en plus prononcée.
« Nous plaidons pour un modèle où la moitié du temps d’étude est passée sur les bancs de l’école et l’autre en entreprise. » NICO REESKENS P R É S I D E N T D U G A N B E LG I Q U E
La Suisse, a trouvé des façons plus efficaces de résoudre l’équation. Nous voulons suivre l’exemple suisse en Belgique également. Nous voulons ainsi influer sur les décideurs. Notre système d’apprentissage est traditionnellement fort et d’excellente qualité mais il s’adapte trop lentement aux conditions changeantes. Nous voulons mieux mettre ce problème en lumière avec le GAN, proposer des alternatives et gommer les obstacles en collaboration avec les pouvoirs publics et toutes les parties prenantes. » Il y a deux ans, la mission royale qui a notamment rendu visite à ABB en Suisse a incité Nico Reeskens à s’engager pour le Global Apprenticeship Network. « En Suisse, ABB attire de jeunes talents, leur assure un plan de formation solide sur plusieurs années ainsi qu’un salaire. À la fin de leur carrière en alternance, ils reçoivent un diplôme à part entière, qui correspond aux besoins des entreprises. Ces profils sont extrêmement demandés sur le marché du travail : ils sont
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secondaire a dans une grande mesure déjà été mis en place ces dernières années. Le principal obstacle pour les écoles secondaires est d’entrer en contact avec les entreprises. C’est ici que les captains of industry, avec leur important réseau, peuvent jouer le rôle de coordinateur. »
— « MANQUE D’EXPÉRIENCE »
Antonie Klop, HR Director Benelux chez ABB, ne cache pas son enthousiasme pour l’augmentation des possibilités de stage pour les formations supérieures et l’apprentissage sur le lieu de travail. « Aux Pays-Bas, les stages sur le lieu du travail sont devenus quelque chose de courant tant pour l’enseignement secondaire que pour l’enseignement professionnel supérieur. Chaque année, nous accueillons une quarantaine de stagiaires. Pour le professionnel supérieur, il s’agit généralement de stages de fin d’études. Six mois pendant lesquels les étudiants réalisent une enquête, rédigent un mémoire sur le sujet et travaillent à temps partiel dans l’entreprise. L’entreprise bénéficie ainsi à la fois d’un consultant gratuit et d’un travailleur débutant qui perçoit une rémunération. Ce qui débouche évidemment de temps en temps sur un contrat de travail. Il serait intéressant de voir apparaître en Belgique des possibilités de stage pour les étudiants des écoles supérieures et universités, car ces derniers sont souvent victimes de leur manque d’expérience lors de l’embauche. Cela pourrait nous permettre de sortir de l’impasse. »
formés dans un domaine d’expertise donné et sont au courant des technologies de pointe. » « Dès le début, il est clair que tous les stagiaires ne travailleront pas pour ABB par la suite», souligne Nico Reeskens. « Le programme offre aux entreprises l’opportunité d’attirer les talents et d’embaucher les meilleurs candidats avec lesquels une affinité s’est créée. Il s’agit donc d’un investissement, mais, si vous ne le faites pas, vous courez le risque de ne pas trouver de candidats pour vos postes vacants. Bref, c’est le prix à payer. » 50% DU TEMPS EN ENTREPRISE « Introduire un tel modèle dans un délai court en Belgique n’est pas simple, mais bon nombre d’instances impliquées y travaillent avec beaucoup d’ambition. C’est le cas notamment des membres belges du GAN », nous explique Nico Reeskens. « Le cadre de la formation en alternance au niveau de l’enseignement
L’ajout de l’apprentissage en entreprise au programme de l’enseignement supérieur, et plus particulièrement à celui des universités, reste par contre une inconnue et un défi. Nico Reeskens : « Ici, le cadre n’est pas encore clair. De nombreuses entreprises y réfléchissent, mais doivent revoir leurs ambitions à la baisse en raison de la complexité et des nombreuses zones d’ombre qui subsistent aux niveaux didactique, social et légal. C’est en particulier le cas pour les entreprises internationales, qui sont malgré tout bien implantées en Belgique. Leurs besoins sont gigantesques et elles offrent d’énormes opportunités, mais leurs règles de gouvernance strictes leur offrent peu ou pas de latitude pour s’ouvrir à la formation en alternance. Ce qui n’empêche pas le GAN Belgique de viser haut. « Des efforts ont déjà été consentis pour rendre l’enseignement supérieur davantage orienté vers la pratique, mais nous n’avons guère dépassé le stade de la théorie. Nous voulons aller beaucoup plus loin avec la formation en alternance dans l’enseignement supérieur : nous plaidons pour un modèle où, tout comme en Suisse, la moitié du temps d’étude est passée sur les bancs de l’école et l’autre en entreprise. C’est beaucoup plus efficace que de suivre d’abord quatre ou cinq ans de cours avant de découvrir le terrain. » Les choses commencent d’ailleurs à bouger au niveau des écoles supérieures. Les étudiants en Bachelor Retail Management à la HOGENT sont plongés dans la pratique dès la première année, avec 50% d’heures de cours et 50% du temps passé en entreprise. The Adecco Group propose lui-même un certain nombre de possibilités : des semaines d’essai (calquées sur l’exemple suisse), lors desquelles les jeunes qui doivent choisir une orientation peuvent venir découvrir sur le terrain si le secteur de l’intérim pourrait leur convenir. Sans oublier le désormais célèbre « CEO pour un mois », auquel plus de 3.700 candidats se sont inscrits cette année. « De belles initiatives, mais cela reste une goutte d’eau dans l’océan. Il en faut plus, et plus vite », estime Nico Reeskens. « D’ici un an, nous voulons avoir lancé un certain nombre de projets pilotes dans l’enseignement supérieur et devons également avoir levé un certain nombre d’obstacles pour permettre aux étudiants de l’enseignement supérieur de suivre des stages équitablement rémunérés dans les entreprises. »
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APPRENTISSAGE PRATIQUE CHEZ ABB GAND
Combiner études et expérience de travail La formation en alternance est un terme pédagogique qui désigne une méthode permettant à un étudiant de combiner apprentissage sur les bancs de l’école et travail en entreprise. Elle est mise en pratique chez ABB Electrification Industrial Solutions à Gand.
Ernest Tolloch étudie à la EDUGO - Campus Glorieux (École des Sciences et Techniques) à Oostakker. Il est en 7e et termine sa formation dans le courant de l’année. Pour cette année de spécialisation, Ernest a choisi la plasturgie. La formation en plasturgie forme les jeunes pour en faire des techniciens spécialisés disposant, à la fin de leurs études, d’une connaissance approfondie des plastiques, des techniques d’injection et de mise en œuvre, ainsi que des matrices. Précisément le profil que recherche ABB Industrial Solutions à Gand. Depuis quelques semaines, Ernest suit chez ABB Gand un programme spécial au cours duquel il découvre sur le terrain de nombreux aspects de la technologie du plastique. Il nous explique : « Chez ABB, j’apprends des techniques qui ne peuvent pas être montrées à l’école, comme la technique de compression. Seule la théorie nous est apprise à l’école. Il est également très intéressant de voir les nombreuses matrices complexes qu’ABB utilise. À l’école, nous ne disposons que de quelques matrices de plasturgie, mais ABB en possède une très large gamme, dont certains exemplaires peuvent être parfois très grands. Lorsqu’une matrice unique est endommagée pendant l’utilisation, elle doit être réparée rapidement. Ces réparations sont effectuées très efficacement
en interne chez ABB. C’est très intéressant pour moi d’assister à ces opérations. Une matrice endommagée, cela signifie un arrêt de la production, ce qui n’est évidemment pas possible dans l’industrie. C’est pourquoi il faut travailler vite. À l’école, nous apprenons à travailler correctement, mais c’est la combinaison de la qualité et de la vitesse qui est cruciale pour une entreprise de production. » CONNAISSANCES PRATIQUES POUR LA FORMATION EN ALTERNANCE ABB Gand travaille depuis plusieurs années déjà avec le Campus Glorieux où Ernest Tolloch termine sa formation. Danny Pattijn, Senior manager operations chez ABB Industrial Solutions, assure l’accompagnement des étudiants.
« Apprendre une spécialité permet aux jeunes d’arriver plus rapidement sur le marché du travail. Les élèves peuvent désormais passer 60 % de leur temps en entreprise. » D A N N Y PAT T I J N , S E N I O R M A N A G E R O P E R AT I O N S A B B
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— Roy Bekaert a, lui aussi, affectué son stage chez ABB et a été engagé comme technicien d’injection.
— GE INDUSTRIAL SOLUTIONS
Depuis juin 2018, GE Industrial Solutions à Gand fait partie du groupe ABB. Le site Nieuwevaart à Gand regroupe une unité de production et les départements ventes et marketing. La production englobe différentes lignes de fabrication et d’assemblage permettant de réaliser des produits pour la basse tension, comme des armoires de distribution et des compteurs en plastique. ABB occupe à Gand une position forte sur le marché résidentiel belge et aide ses clients à garantir de façon efficace et intelligente la protection de leurs infrastructures électriques.
— Ernest Tolloch étudie à la EDUGO - Campus Glorieux à Oostaker. Depuis quelques semaines, il suit un programme spécial pour les étudiants de plasturgie chez ABB Gand.
Son analyse : « Apprendre un métier ? C’est possible sur les bancs de l’école. Cela dit, bon nombre de jeunes préfèrent une voie plus rapide, en entreprise. C’est pour cette raison que le gouvernement flamand a réformé l’enseignement secondaire technique et professionnel il y a quelques années. Depuis, les élèves peuvent passer 60 % de leur temps en entreprise. C’est bien, car cela leur permet de voir comment se déroulent les choses dans la pratique. La formation en alternance permet aux élèves d’assimiler beaucoup plus de connaissances. En tant qu’employeur et tuteur, vous portez une lourde responsabilité. Le tuteur est un maillon indispensable de la partie pratique enseignée dans son entreprise. En outre, les entreprises ont l’occasion de faire vraiment connaissance avec des travailleurs potentiels intéressants. La profession de technicien est un métier en pénurie. Trouver du personnel technique est devenu un casse-tête, et la formation en alternance nous offre l’opportunité d’y remédier. »
UNE CARRIÈRE CHEZ ABB APRÈS UN STAGE Il y a deux ans, Roy Bekaert a effectué lui aussi son stage chez ABB. « J’ai trouvé que c’était une entreprise agréable, avec de beaux produits et des collègues sympas. Et j’ai beaucoup appris pendant mon stage. J’y ai découvert des machines dont je n’avais appris que la théorie, et que je voyais pour la première fois fonctionner en situation réelle. » Danny Pattijn ajoute : « Une fois son diplôme en poche, Roy a été engagé chez nous comme technicien d’injection. Une vraie réussite pour nous ! Aujourd’hui, Roy fait presque partie des meubles. Il est notamment responsable du réglage des machines, du contrôle des matrices et de l’autorisation de la production après la mise en place d’une matrice. Si les gens rencontrent des problèmes en production, c’est à Roy qu’ils s’adressent. Il résout très rapidement presque tous les problèmes à la satisfaction de tous. » VISITE DE CLASSE En mai, toute la classe d’Ernest Tolloch s’est rendue chez ABB pour une journée de visite et Ernest était évidemment de la partie. Chez ABB Industrial Solutions, les élèves peuvent voir les machines à l’œuvre pendant une visite technique détaillée. Les injecteuses plastiques qu’ils utilisent à l’école sont uniquement de petits modèles, mais celles qu’ils découvrent chez ABB à Gand peuvent faire jusqu’à 1.400 tonnes. Ils peuvent également voir dans la pratique des machines qu’ils n’ont apprises qu’en théorie, comme des presses de plasturgie allant jusqu’à 2.000 tonnes. En outre, une visite guidée comme celle-là peut montrer comment se déroulent l’entretien et la réparation de nos machines dans un environnement de production. Comme par exemple la détection de fissures dans les matrices et leur réparation par soudage au laser et soudage au microplasma. APPRÉCIATION DE L’ÉCOLE Piet Laureys est responsable du département Mécanique et plasturgie du Campus Glorieux à Oostakker. « Pour nous, dans l’enseignement technique, il est important de faire découvrir à nos étudiants des techniques modernes et de grosses machines en entreprise. Pour la qualité de la formation, les séances sur le terrain s’avèrent très efficaces. Car finalement, nous voulons mettre sur le marché du travail des techniciens capables de se fondre très rapidement dans un environnement industriel. Toutes les entreprises ne peuvent pas offrir un accompagnement très intensif aux élèves et organiser une journée de cours pour tout le groupe. Nous sommes parfaitement conscients que cela leur coûte beaucoup de temps, et c’est pour cela que nous apprécions énormément l’engagement d’ABB ! »
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A U T R AVA I L V O LV O C A R S
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PROJET PILOTE AVEC L’AIDE DE LA RÉALITÉ AUGMENTÉE
ABB, pionnier dans le domaine de l'entretien à distance chez Volvo Cars
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Et si le Service Engineer ne devait plus systématiquement se rendre sur place pour résoudre un problème ? Le projet pilote déployé par ABB et Viu More chez Volvo Cars semble en tout cas prometteur. ABB surveille déjà systématiquement les appareils et processus à distance afin d’améliorer la qualité de ses produits et services. Aujourd’hui, il est toutefois temps de passer à la vitesse supérieure : la réparation à distance. Ce qui sera peutêtre possible à terme pour toutes les applications est testé depuis le début d’année dans le cadre d’un projet pilote chez Volvo Cars. Herwig Devadder, Country Service Program Manager chez ABB, esquisse l’importance du défi. « Il y a plus de 500 robots ABB actifs dans la production chez Volvo Cars Gand. Chaque jour, des centaines de voitures y sont assemblées. Tout arrêt de la production coûte cher et doit donc être réduit à un minimum. Il est donc essentiel de trouver une solution le plus rapidement possible, de préférence sans qu’un collaborateur d’ABB doive se rendre sur place, car cela prend au minimum une heure. » À la recherche d’une solution, ABB a trouvé Viu More, une entreprise qui fournit des appareils numériques, mais qui accompagne également toute la procédure d’implémentation de la technologie.
« L’approche de Viu More répond aux changements qui interviennent dans l’industrie et sur le marché du travail », explique Jan Meynen. « Les entreprises voient s’approcher une déferlante de technologies. Qui plus est, les clients sont de plus en plus impatients : tout doit aller plus vite. Les erreurs sont de moins en moins tolérées. Dans l’intervalle, les entreprises ressentent le vieillissement de la population, ce qui se traduit par un exode des profils plus âgés et expérimentés, alors que le marché du travail est en proie à une guerre des talents. Il est difficile de trouver de nouveaux collaborateurs, et quand c’est le cas, ils n’ont souvent pas la formation adaptée pour intégrer une filière spécifique. Il faut donc leur faire suivre tout un processus de formation onéreux. Nous pallions ce problème grâce à la technologie, et l’entretien à distance constitue à cet égard un choix qui coule de source. »
« Pour nous, la technologie n’est pas un but en soi mais un moyen d’atteindre cet objectif. » JAN ME YNEN M A N A G I N G D I R E C TO R V I U M O R E
« La collaboration entre ABB et Viu More chez Volvo Gand est un projet pilote », souligne Herwig Devadder. « Nous y allons pas à pas. En notre qualité de grande organisation, nous voulons d’abord étudier comment nous pouvons appliquer cela sur le terrain, en tirer les enseignements et ensuite examiner comment nous pouvons en poursuivre le déploiement, comme nous l’avons fait pour les services connectés. »
En cas de problème, un technicien Volvo spécialement formé prend contact avec un Service Engineer d’ABB. Pour ce faire, les deux acteurs disposent de lunettes intelligentes mains libres ou d’une tablette. Ils entament une discussion vidéo dans laquelle le Service Engineer d’ABB regarde littéralement par-dessus l’épaule du technicien de Volvo. La voix, la discussion vidéo et les fonctionnalités de réalité augmentée permettent ainsi d’offrir la meilleure assistance à distance.
STRESS Les interventions de service sans aide à distance se déroulent encore trop souvent selon un scénario classique. Un technicien se rend sur place, constate qu’il n’y arrivera pas seul, et fait appel à un collègue qui doit lui aussi se déplacer jusque chez le client. Ou quelqu’un d’autre doit se déplacer le lendemain, ce qui a des conséquences négatives sur la production et les précieuses heures de main-d’œuvre perdues.
« Nous voulons permettre aux gens de prendre des décisions correctes et sûres », explique Jan Meynen, Managing Director de Viu More. « Pour cela, nous avons recours à la réalité augmentée et virtuelle, à l’Internet des objets et au deep learning. Et tout comme pour ABB, pour nous, la technologie n’est pas un but en soi mais un moyen d’atteindre cet objectif. »
Les choses sont bien différentes avec la conversation vidéo en direct en réalité augmentée : l’expert n’a pas besoin de se déplacer et la réparation s’effectue donc beaucoup plus rapidement. Les jeunes Service Engineers peuvent être assistés à distance par un collègue plus expérimenté. Et le client est satisfait, car son usine tourne mieux que jamais. « Cela évite beaucoup de stress aux personnes sur le terrain »,
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A U T R AVA I L V O LV O C A R S
assure Herwig Devadder. « Elles ne sont plus seules : si elles ne trouvent pas la solution, une aide à distance est disponible. » Autre atout : l’appel d’assistance est enregistré. Cela permet aux techniciens de regarder à la réparation par la suite et d’en tirer des enseignements. Mais à terme, c’est une base de données complète de vidéos pédagogiques qui sera ainsi créée pour résoudre les problèmes. Pour que les choses soient claires, il n’est pas question de montrer les visages des techniciens, mais bien leurs mains et les notes qu’ils prennent à l’écran. Viu More a également veillé à ce que les informations des capteurs ABB du Powertrain soient intégrées à la plate-forme en temps réel. Pendant que le technicien effectue la réparation, il peut assembler un tableau de bord en réalité augmentée sur son ordinateur portable avec toutes les informations pertinentes sur la panne. L’IMPORTANCE DES COLLABORATEURS Toute cette technologie ne doit pas nous faire oublier que son succès dépend de la façon dont les gens l’utilisent, ce à quoi nous accordons une grande attention tant chez ABB que chez Viu More. « Viu More n’est pas un pionnier de la technologie, mais plutôt un bureau de conseil », fait observer Jan Meynen. « Vous pouvez nous comparer à un cabinet d’architectes qui recherche avec ses clients des solutions offrant une valeur ajoutée et un avantage concurrentiel. Mais nous savons que la réussite d’une entreprise dépend toujours des collaborateurs. Mieux ils font leur travail, plus cette réussite est assurée. Il est illusoire de penser qu’on pourrait robotiser les gens en les dotant de technologie. Les fondateurs de Viu More sont tous issus du secteur et ils savent donc très bien comment les choses se passent dans l’atelier. » Cette vision correspond bien à ce qu’ABB recherchait : un partenaire capable de l’aider à exploiter les données fournies par les capteurs pour exécuter plus rapidement et plus efficacement les réparations et les entretiens dans un environnement de réalité augmentée. Comment réagissent les gens sur le terrain ? Jan Meynen : « Comme nous le faisons toujours, nous avons aussi commencé par nous asseoir autour
« C’est une évolution positive pour tous nos collaborateurs, qui préfèrent en général éviter les tâches routinières pour relever d’autres défis. » H E R W I G D E VA D D E R COUNTRY SERVICE PROGR AM MANAGER ABB
d’une table avec les acteurs de terrain pour ce projet. Lorsque vous lancez un processus d’amélioration, vous vous heurtez immédiatement à des résistances. C’est normal, et nous avons également conscience que le projet va échouer si nous ne parvenons pas à éliminer ces résistances. » C’est pourquoi Viu More, à l’instar d’ABB, a mis en place de petits projets pilotes auxquels participent une dizaine de collaborateurs afin de démontrer leur bien-fondé avant que le projet ne soit déployé dans toute l’organisation. Le fait que Viu More et ABB étaient déjà fournisseurs de Volvo a forcément facilité les choses. Ils pouvaient donc se challenger et se compléter mutuellement. « Le client-fournisseur traditionnel n’existe plus », explique Meynen. « Il s’agit maintenant de travailler ensemble, y compris entre des multinationales comme Volvo et ABB et un petit acteur comme nous. Ce que Volvo et ABB veulent est clair : Volvo veut que son usine tourne, ABB veut réduire au minimum l’immobilisation de ses robots. » Quel est le secret de projets réussis ? Jan Meynen : « Keep it simple. Ne surchargez pas les gens de technologie et améliorez ce qui est bien. On ne peut pas améliorer un processus peu qualitatif en y ajoutant de la technologie. C’est sur les processus qui fonctionnent déjà bien que nous engrangeons le plus de succès. Vous créez déjà beaucoup de valeur ajoutée si vous parvenez à une amélioration de l’efficacité de 10 à 20 %.
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— Jan Meynen (g.), Managing Director de Viu More et Herwig Devadder, Country Service Program Manager chez ABB.
— QUE PENSENT LES COLLABORATEURS D’ABB DE CETTE NOUVELLE MANIÈRE D’OFFRIR DU SERVICE ? Herwig Devadder : « Il est vrai que le changement va toujours de pair avec une certaine résistance. Et si quelque chose doit changer dans le planning, nous devons évidemment d’abord l’examiner avec les Service Engineers. Mais nos collaborateurs sont assurément ouverts à cette idée. Certains d’entre eux viennent même nous demander de pouvoir participer à un projet pilote lorsqu’ils apprennent sa mise en place. Et chacun se rend également compte que cela ne supprimera pas d’emplois. L’automatisation est à l’ordre du jour et la croissance de Service Robotics est de 10 % par an. Il y a donc de plus en plus de travail, et nous recherchons toujours plus de nouveaux collaborateurs. Le système aide à maintenir une charge de travail acceptable pour tous, afin d’assurer une rétention maximale du personnel. Et le fait que nos collaborateurs soient moins souvent coincés dans les embouteillages et puissent aller chercher leurs enfants à temps à l’école, car ils ont aidé le client à distance sans devoir se déplacer, est également un point positif. »
Volvo Gand est une usine qui tourne en continu. Cela ne pose pas de problème en soi : il y a toujours quelqu’un pour résoudre les problèmes chez ABB.
— Les lunettes intelligentes aident à régler le problème à distance via une discussion vidéo en réalité augmentée.
UN CLIENT SATISFAIT « Le client est lui aussi satisfait », assure Herwig. « Dans un cas de figure idéal, cette application nous permet de résoudre le problème à distance. Et si ce n’est pas le cas, nous avons au moins une connaissance parfaite du problème et pouvons faire en sorte que les pièces de rechange nécessaires soient déjà prêtes sur place. » Pour ce pilote, Volvo Gand a formé dix personnes à travailler avec les lunettes intelligentes et la tablette. Chez ABB, quatre personnes sont impliquées dans le projet, de sorte que quelqu’un est toujours prêt à intervenir immédiatement. Ce service est provisoirement proposé de 8 h à 17 h, mais à l’avenir une disponibilité 24 h sur 24 devrait être possible, puisque
Pourtant, le projet pilote soulève aussi un certain nombre de questions. Si l’offre de service augmente, le client devra-t-il payer plus ? Il s’agit d’une nouvelle étape dans le processus de « servitization », où l’offre de services joue un rôle de plus en plus important dans le business modèle des entreprises manufacturières. Les robots seront-ils à l’avenir vendus davantage comme des services que comme des produits ? À supposer que l’assistance à distance prenne son envol au sein d’ABB, cela signifiera-t-il qu’il faudra à l’avenir rechercher d’autres compétences chez les candidats à l’emploi ? Herwig Devadder : « Nous aurons probablement besoin de plus de profils d’analystes. Le client pourra probablement à terme reprendre à son compte un certain nombre de compétences de base. Nous devrons alors moins souvent nous rendre sur place, nous aurons moins de travail standardisé et plus de travail de réflexion. Je pense que c’est une évolution positive pour tous nos collaborateurs, qui préfèrent en général éviter les tâches routinières pour relever d’autres défis. Nous voyons aussi que nous pouvons déployer nos spécialistes avec plus d’efficacité en les sortant des embouteillages, et que nous pouvons envoyer plus rapidement nos nouveaux salariés sur le terrain, car ils peuvent toujours faire appel à quelqu’un qui regarde virtuellement par-dessus leur épaule. »
PERSPECTIVE FEMMES DE C AR AC TÈRE
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QUATRE FEMMES DE CARACTÈRE CHEZ ABB
Elles ne s’en laissent pas conter Le monde de la technique est essentiellement masculin. Mais on y rencontre de plus en plus de femmes. Chez ABB aussi, des femmes tordent le cou à ce cliché dépassé. Faites connaissance avec quatre femmes qui ne s’en laissent pas conter.
— LYDIA BASTIAANSEN Travaille depuis 21 ans chez ABB Fonction : Account Manager Industrial Automation
« J’aime les mentalités cartésiennes » « En fait, j’ai toujours travaillé avec des hommes. Quand j’étudiais l’électrotechnique, les autres étudiants étaient principalement masculins. D’où est-ce que je tiens cet intérêt pour la technique ? Les choses précises me conviennent parfaitement. Et oui, je voulais peut-être faire les choses un peu différemment des autres femmes (rires). Pourtant, j’apprécie le fait qu’ABB ne fasse aucune différence entre les hommes et les femmes. Il est vrai qu’une femme doit parfois faire doublement ses preuves au début. Mais les choses se normalisent une fois que
vous avez gagné la confiance de chacun. C’est finalement la même chose pour les hommes, non ? Je suis heureuse de ma situation professionnelle, car je travaille plus facilement avec des hommes. J’aime leur mentalité, ils ne tournent pas autour du pot. Cela me ressemble, car je suis moi aussi plutôt directe. Je recommande d’ailleurs ABB comme employeur à d’autres femmes. C’est vraiment une entreprise où il fait bon travailler. L’équilibre hommes-femmes n’y est pas encore tout à fait atteint et il serait donc bon d’y accueillir plus de femmes ! »
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— VEERLE ROBBERECHTS Travaille depuis 26 ans chez ABB Fonction : Sales Process Specialist
« Un bel équilibre au sein de la direction » « J’adore travailler chez ABB. Les hommes et les femmes se complètent parfaitement. Les femmes sont souvent à l’aise dans des domaines comme la responsabilité, la planification et l’organisation, la précision et la gestion des clients. Les hommes, de leur côté, préfèrent mettre en place une vision, déléguer et diriger. Combinez toutes ces qualités et vous obtenez une collaboration qui tient la route. ABB est parvenue à créer un bel équilibre entre les hommes et les femmes, dans le management par exemple, et nous offre beaucoup de flexibilité, ce qui permet de bien combiner travail et vie privée. Si je me comporte différemment dans un monde composé essentiellement d’hommes ? Pas vraiment, je suis qui je suis : ouverte, disponible et toujours prête à aider. Je remarque cependant que je suis devenue plus sûre de moi et plus indépendante au fil des ans. Réfléchir rapidement pour trouver une solution est ma force. Et c’est vrai, le fait d’être une femme ouvre parfois des portes. Il faut pour cela utiliser son intuition et son charme, sans en abuser évidemment (clin d’œil). »
— PRABHJOT KAUR Travaille depuis 6 ans chez ABB Fonction : Contract and Delivery Manager
« Nous travaillons dans un climat d’ouverture »
— LINDA MUILWIJK Travaille depuis 8,5 ans chez ABB Fonction : Marketing Manager ABB EV Infrastructure
« Je suis actuellement la seule femme dans mon département, mais cela ne me pose pas de problème. Les hommes sont très rationnels. Et je me plais bien dans cet environnement. Je suis capable de donner efficacement des instructions aux cadres, j’ai une grande capacité à relativiser et je fais bien la part des choses entre travail et privé. Je remarque toutefois que davantage de femmes choisissent progressivement les métiers techniques. C’est une évolution positive. Je ne me suis jamais sentie différente. De temps en temps, certaines choses atterrissent automatiquement sur le bureau des femmes dans l’organisation. Commander les lunchs, par exemple. Mais nous ne nous laissons pas faire... L’ambiance qui règne ici est en outre ouverte et tous les sujets peuvent être abordés en toute franchise. J’avais, par exemple, un collègue dont la réponse « out of office » commençait par « Dear sirs ». Je trouvais cela tellement vieux jeu. Alors, j’ai tout simplement été lui dire que cela n’est vraiment plus acceptable en 2019. Non, je ne me vois pas quitter ABB de sitôt. Mais c’est aussi beaucoup lié à l’activité que j’exerce. L’e-mobilité est vraiment un thème d’actualité et il n’y a pas d’autre branche dans laquelle je préférerais travailler. »
« Je n’hésite pas à faire entendre ma voix » « Les clients qui travaillent avec des produits ABB bénéficient également d’un service. C’est pour cela que nous concluons des contrats de service. Ma tâche consiste à gérer ces derniers pour les clients contractuels en Belgique et au Luxembourg. Je m’occupe donc toute la journée d’aspects techniques. Comment j’ai atterri ici ? Mon père était ingénieur et je m’intéressais énormément à ce qu’il faisait. Pendant ma première année d’études, je réalisais des trucs que mes copines n’auraient pas faits. Automatiser un portail, par exemple. J’adorais ça. Je suis autant prise au sérieux que mes collègues masculins. Pourquoi en irait-il autrement ? Sur le plan technique, les contacts avec les hommes sont beaucoup plus simples. Comment je réagis quand on me fait sentir qu’on doute de mes capacités ? Je fais un peu de mon nez (sourire) pour montrer que je suis sûre de moi. Si vous ne le faites pas, vous risquez de renforcer l’autre dans ses préjugés sexistes. Je suis très heureuse dans mon travail et j’apprécie la branche dans laquelle je suis. »
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L E S M E R V E I L L E S D U M O N D E N AV I G AT I O N V E R T E
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LES FERRIES REÇOIVENT UNE ALIMENTATION ÉLECTRIQUE À QUAI
UN TRAVAIL D’ÉQUIPE POUR DES TRAVERSÉES PLUS ÉCOLOGIQUES VERS LA CORSE
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L’innovation et le respect de l’environnement sont inscrits dans les gènes des collaborateurs d’ABB. Cet esprit se traduit également par la volonté d’assurer des transports maritimes durables qui émettent moins de CO2. ABB réalise actuellement pour l’armateur français Corsica Linea une alimentation électrique à quai pour les ferries dans le port de Marseille. Il s’agit d’un projet international regroupant d’importants éléments d’installations provenant d’usines ABB implantées dans différents pays. Un travail d’équipe à tous les niveaux est une condition préalable au bon déroulement d’un projet aussi complexe. Basée dans le sud de la France, dans la ville portuaire de Marseille, Corsica Linea exploite des lignes de ferries vers quatre destinations en Corse. Les bateaux de l’armateur desservent également l’Algérie et la Tunisie. Les traversées entre la France et la Corse se font essentiellement de nuit. Elles durent environ 12 heures. Le jour, les navires sont au port, où ils sont nettoyés, entretenus et approvisionnés. Les nombreuses pompes, la climatisation et le refroidissement, entre autres, consomment de l’énergie électrique, et ce, même quand le ferry est à quai. L’électricité fournie par le réseau électrique terrestre est un moyen innovant et durable de garantir une exploitation plus écologique des ferries. En fait, le navire est relié via un connecteur au réseau électrique terrestre. Un système qui est plus complexe qu’il n’en a l’air compte tenu de l’importante consommation énergétique. Cette solution permet d’arrêter les moteurs auxiliaires utilisés à bord pour produire de l’électricité lorsque le navire est à quai. Et ainsi de réduire considérablement les émissions de CO2, d’azote et de particules.
« Pour décrocher ce marché, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos collègues français. » BART DE GR A AF P R OJ E C T M A N A G E R
Frans Baartmans, d’ABB Marine à Rotterdam, est responsable commercial du projet. Il explique : « Pour décrocher ce marché, nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos collègues français.
Aux Pays-Bas, nous possédons déjà une certaine expérience de l’utilisation de l’alimentation électrique à quai. Il y a quelques années, nous avons adapté les navires de la Stena Line qui assurent la liaison Hoek van Holland - Harwich pour qu’ils puissent se connecter au réseau électrique terrestre. Et les Français ont souhaité profiter de notre expertise en la matière. Des responsables de Corsica Linea sont donc venus en visite chez nous. Avec nos collègues d’ABB France, nous avons examiné l’installation de Hoek van Holland à l’automne 2018. Les questions étaient nombreuses, mais nous sommes parvenus à y répondre à la satisfaction de nos visiteurs français. Ceux-ci ont été impressionnés par les installations chez Stena. Comme à Hoek van Holland, le quai de Marseille est équipé d’une grue treillis permettant d’amener le lourd câble de 11 kV à bord. » Responsable du projet, Bart de Graaf ajoute : « Trois ferries de Corsica Linea doivent être adaptés. Le premier, le Paglia Orba, est déjà passé par le chantier en Tunisie. Une grande trappe a été aménagée dans le flanc du navire pour permettre le passage du câble avec son connecteur. Sur un navire, l’espace est limité et chaque surface doit être utilisée de façon optimale. Nous avons résolu le problème d’espace à bord du Paglia Orba en montant le transformateur qui doit permettre de réduire la tension de 11 kV sur un plancher flottant, au-dessus de l’installation haute tension. Le transformateur reste accessible pour inspection via une nacelle. Pour installer les appareils, nous avons pu, pour l’essentiel, utiliser une gaine de ventilation qui n’est plus en service. Cela nous a évité de perdre un espace de chargement précieux. Les deux autres navires que nous devons encore transformer présentent une configuration
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toute différente. Nous avons choisi d’y placer les appareillages de commutation, de protection et de commande dans un conteneur construit spécialement à cet effet. Ce conteneur est placé à un endroit du pont-garage où les voitures et les camions sont les moins susceptibles de venir se garer. C’est une solution intéressante pour nous, car elle nous permet de préparer au mieux les conteneurs, sans gêner le chantier. Sous la supervision de Bart de Graaf, une équipe de quinze électrotechniciens et mécaniciens venus d’Estonie a posé les câbles sur le navire, mis en place l’installation et procédé à toutes les modifications mécaniques indispensables. » C’est un projet très international. Ce qui le rend à la fois amusant et complexe », explique Frans Baartmans. « Nous avons décroché le marché en partenariat avec ABB Marine & Ports à Marseille, en France. Notre partenaire français a exécuté de façon autonome certaines parties de la mission, comme des modifications au niveau du système de gestion de puissance ou l’installation d’un système de compensation du facteur de puissance. Les appareils en question ont été fournis par ABB Jumet (Belgique). Nous avons fait réaliser les plans CAO et les calculs par le bureau d’études spécialisé de l’ABB Operational Project Center en Inde. Le transformateur 11 kV a été assemblé dans notre usine allemande de Brilon, tandis que l’installation de moyenne tension provient de Ratingen, toujours en Allemagne. Un navire requiert une puissance élevée, c’est pour cette raison que le transformateur offre une puissance de 1.850 kVA. Pour pouvoir faire face aux fluctuations de tension du réseau 11 kV d’Électricité de France (EDF), les générateurs du navire ont été équipés de nouveaux régulateurs de tension de type ABB Unitrol. Ces derniers proviennent de Turgi, en Suisse. Enfin, les disjoncteurs basse tension ont été produits dans notre usine italienne de Dalmine. Comme il s’agit d’un projet clés en main, nous nous chargeons de points supplémentaires, comme l’adaptation de la ventilation et l’éclairage. »
temporairement partie de l’équipage. J’étais à Marseille un jour et en Corse le lendemain. Cela dit, je n’ai guère eu le temps d’en profiter, car c’est quand le navire était à quai que je pouvais tester les installations et en assurer la mise en service. Il ne faut pas que le bateau se retrouve sans éclairage lorsque les passagers sont à bord ! Je travaillais sur le pont inférieur et je ne voyais donc rien du paysage. C’est dommage, mais ma cabine et les repas à bord étaient parfaits ! Quand l’installation est bien rodée et qu’il ne faut que deux manipulations pour passer sur l’alimentation 11 kV externe, cela donne le sentiment du devoir accompli », explique Ali. « Dans un projet de ce type, il faut faire attention à beaucoup de choses », conclut Frans. « Tout le système d’alarme et les alarmes incendie du navire ont été adaptés. Si vous utilisez des espaces d’un navire pour des installations techniques, la certification doit être modifiée. Nous avons veillé à ce que la classification du navire chez Bureau Veritas soit en ordre. La réglementation technique pour les navires transportant des passagers est particulièrement stricte. Le second navire, le Pascal Paoli, sera modifié dans le courant de l’année 2019. Puis ce sera au tour du Jean Nicoli en 2020. Une fois que nous aurons terminé, les navires qui seront à quai à Marseille ne rejetteront plus d’émissions. Notre projet, réalisé en partenariat international, permettra à Corsica Linea d’offrir des services plus efficaces tout en réduisant considérablement son impact sur l’environnement. »
« Notre projet permettra à Corsica Linea d’offrir des services plus efficaces tout en réduisant son impact sur l’environnement. » FR ANS BA ARTMANS P R OJ E C T M A N A G E R
En tant que Field Service Engineer d’ABB Marine & Ports à Rotterdam, Ali Sobhi a l’habitude de mettre en service des installations à bord de navires aux quatre coins du monde. Il s’est rendu dans la cité phocéenne pour procéder aux essais et à la mise en service sur le Paglia Orba. « J’ai habité une semaine et demie à bord du navire. Vous faites vraiment
— D.g.à.d. : Bart de Graaf, Ali Sobhi et Frans Baartmans d’ABB Marine & Ports à Rotterdam.
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— Grâce à l’alimentation à quai, les émissions de CO2, d’azote et de particules sont considérablement réduites.
« Il ne faut que deux manipulations pour passer sur l’alimentation 11 kV externe. » ALI SOBHI FIELD SERVICE ENGINEER
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« Nous voulons que les personnes fassent toute leur carrière chez nous. » A N TO N I E K LO P H R D I R E C TO R B E N E LU X
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HEUREUX AU TRAVAIL DANS LA DURÉE
L’employabilité durable des personnes
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— L’implication dans le travail affiche une courbe intéressante. Elle est la plus élevée jusqu’à 34 ans. Elle diminue ensuite pour remonter à nouveau de 50 à 65 ans. De nombreuses personnes sont donc moins impliquées dans leur travail de 34 à 49 ans.
Comment ABB peut-elle demeurer un employeur attrayant, même pour les personnes employées depuis de nombreuses années ?
Partout en Europe, l’âge de la retraite passe à 67 ans. L’âge moyen des salariés d’ABB dans le Benelux est de 47 ans et dans l’entreprise, l’âge moyen de la retraite est de 65 ans. Les personnes restent actives dans l’entreprise pendant 16 ans en moyenne. Serait-il possible d’allonger cette durée et de s’assurer que le travail reste passionnant et faisable pour le plus grand nombre ? SERVICE ENGINEERS ABB travaille dans divers domaines sur le maintien de l’employabilité des personnes mais jusqu’à présent, un cadre général faisait encore défaut. Pour mieux connaître la position des salariés par rapport à l’employabilité, ABB a mené une enquête auprès des service engineers néerlandais. « Dans cette catégorie, l’âge moyen est de 50 ans », explique Antonie Klop, HR Director Benelux. « Ces personnes travaillent en autonomie. Elles passent l’essentiel de leur temps chez les clients et partent fréquemment à l’étranger. Une activité assez intense donc. L’en-
quête a révélé que nos service engineers sont très dévoués à leur métier et à leurs clients. Ils trouvent leur travail intéressant et agréable, de même qu’ils apprécient leur autonomie et leur liberté. Il ne serait donc guère judicieux de museler cette dernière avec toutes sortes de règles, de directives ou d’horaires. Leur liberté leur procure en effet de l’énergie et favorise donc une productivité accrue. Que demander de plus ? En nous appuyant sur un groupe de projet avec deux HR Business Partners (les collaborateurs HR responsables de l’une des Business au sein d’ABB), nous voulons savoir à quoi ces service engineers sont confrontés et comment nous pouvons encore mieux intégrer leurs activités dans la perspective d’un départ à la retraite plus tardif. LES MEILLEURES ANNÉES « Notre ambition est claire : Hire to retire. Nous voulons que les personnes fassent toute leur carrière chez nous. Mais cela signifie également que de temps à autre, une personne effectuera un travail
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E N C O R E E T T O U J O U R S E M P LOYA B I L I T É D U R A B L E
« Un collaborateur ‘durable’ est compétent, satisfait, impliqué et en bonne santé. » A N TO N I E K LO P H R D I R E C TO R B E N E LU X
complètement différent au sein du groupe. L’employabilité durable repose sur quatre piliers. Un collaborateur ‘durable’ est compétent, satisfait, impliqué et en bonne santé. » L’implication et l’enthousiasme sont les plus forts chez les collaborateurs employés depuis moins de 5 ans. « Ce sont les meilleures années », déclare Klop. « Les collaborateurs arrivent au sein d’une organisation, tout est nouveau... Ils sont enthousiastes car ils sont en mesure d’évoluer. Après 5 ans, la plupart des gens ont besoin de renouveau. Il nous faut alors leur offrir la possibilité d’exercer d’autres fonctions ou de participer à d’autres projets. Nous devrons y consacrer plus d’attention. Ce qui m’a frappé dans l’enquête menée, c’est que le service engineer et le manager parlent des activités mais peu de l’avenir. Comment le collaborateur peut-il rester « employable » à long terme, que va faire le salarié luimême et quelle peut être la contribution du manager ? Les raisons pour lesquelles ces sujets ne sont pas abordés ne sont pas claires, il nous faut examiner ce point de plus près. Au niveau du management, il va falloir prendre conscience du fait que l’employabilité durable constitue un thème essentiel. Pour les collaborateurs plus âgés mais aussi pour les plus jeunes. Ces derniers veulent évoluer et leur durée d’occupation d’un poste est de plus en plus courte. Ainsi, si les gens veulent quitter une fonction, ils franchiront le pas tôt ou tard et ils iront probablement voir ailleurs. Et c’est vraisemblablement un concurrent qui récupérera alors un élément talentueux et de qualité. Certes, c’est embêtant de perdre des bons éléments au profit d’un autre département mais les managers sont aussi fiers quand leurs collaborateurs évoluent. Cela montre également qu’ils ont bien fait leur travail. » LE RÔLE CRUCIAL DE LA COMMUNICATION Tout le monde n’est pas obligé de postuler en interne : il est parfaitement possible d’exercer la même fonction pendant 30 ans et d’en être pleinement heureux. « Il n’y a évidemment aucun mal à ça. Il ne faut pas forcer les gens. Mais parlez-en et soyez
— Antonie Klop, HR Director Benelux
ouvert(e). Il en va de même pour les formations. Nous organisons de nombreux ateliers et formations. C’est nécessaire car le monde n’est pas figé et nos fonctions évoluent en permanence. Il est capital que les personnes sachent comment leur fonction évolue et comment elles peuvent s’y préparer. » « L’implication dans le travail affiche une courbe intéressante », explique Antonie Klop. « Elle est la plus élevée jusqu’à 34 ans. Elle diminue ensuite pour remonter à nouveau de 50 à 65 ans. Donc de nombreuses personnes sont moins impliquées dans leur travail de 34 à 49 ans. Trois raisons sont avancées : les gens sont confinés dans un rôle spécifique, ils bataillent pour préserver l’équilibre travail/vie privée et se demandent s’ils passeront le reste de leur carrière chez ABB. À 50 ans, la situation change : les enfants ont quitté le nid familial, vous avez acquis une certaine ancienneté et vous maîtrisez les tenants et aboutissants de votre travail. Tout cela corrobore des études scientifiques sur les phases de la vie de l’être humain. Je pense qu’il est important d’en prendre conscience et que nous devons toujours être prêts à parler des problèmes qui surviennent dans la vie privée de nos travailleurs dans la mesure où ils sont disposés eux-mêmes à le faire. »
INNOVATION ABB EXPERIENCE
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LES SOLUTIONS D’AUJOURD’HUI, LA TECHNOLOGIE DE DEMAIN
Vivez l’ABB Experience et prenez une longueur d’avance Qu’il s’agisse de rendre nos villes plus durables, les bâtiments et l’industrie plus intelligents ; d’accélérer les processus ou d’assurer la continuité ; d’augmenter la sécurité et la facilité d’installation : ABB innove continuellement pour stimuler le progrès à tous points de vue.
La collaboration est essentielle pour créer un avenir où nous pouvons faire plus avec moins. Même si vous lancez le plus beau des produits, il est voué à l’échec si le marché ne le trouve pas intéressant. C’est pour cette raison que nous mettons nos systèmes au point en étroite concertation avec le marché ; que nous partageons nos connaissances, notre expérience et celles de nos partenaires. Et que nous montrons à nos clients comment traduire les défis qu’ils doivent relever en solutions globales d’avenir. L’ABB Experience offre à cette fin une mise en situation parfaite. DES THÈMES D’ACTUALITÉ DANS LA PRATIQUE Dans notre Experience Center de Nieuwegein, vous pouvez découvrir dans un lieu inspirant les solutions innovantes les plus récentes, chacune placée dans un contexte spécifique. Vous y voyez comment ABB traduit des thèmes actuels comme l’efficacité énergétique et la distribution d’énergie, la puissance critique, la productivité, la robotique, la sécurité des machines et la sécurité alimentaire en produits et systèmes pratiques et durables. Mais c’est également l’endroit idéal pour rencontrer vos relations, les inspirer, les informer et les former. Toujours en partant d’une approche propre au thème et au marché, et en mettant l’accent sur différentes facettes : essayer, faire et vivre soi-même.
INDUSTRY EXPERIENCE ET BIEN D’AUTRES Dans l’Industry Experience, vous pouvez par exemple découvrir de façon interactive les dernières solutions adaptées à différents secteurs, comme le secteur maritime, l’agroalimentaire, l’agriculture et les centres de traitement de données. Ou identifier dans la Living Space® Experience les possibilités les plus récentes en matière de gestion intelligente des bâtiments. Ou encore voir en action les nouveautés pour les services facilitaires dans la Building Space® Experience. Et vivre dans l’Experience Éclairage de secours une véritable situation d’urgence afin de comprendre la nécessité d’avoir un éclairage de secours efficace. Avec toutes ces possibilités et les nombreuses autres à venir, nous concevons ensemble avenir solide. Si nous restons continuellement en contact, partageons des connaissances, nous inspirons mutuellement, collaborons intensivement et innovons, il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons réaliser.
— EXPÉRIMENTEZ L’INNOVATION Visitez notre portail web https://new.abb.com/low-voltage/fr
— Vous pouvez découvrir les solutions innovantes les plus récentes dans notre Experience Center de Nieuwegein.
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DANS LES COULISSES DE L’ENTREPRISE DE TRAVAIL ADAPTÉ GANDAE
« Nos atouts ? La flexibilité et le professionnalisme » La filiale ABB de Gand tourne à plein régime. Le mérite n’en revient pas qu’à l’équipe de production présente sur le terrain. Venez découvrir Gandae, une entreprise de travail adapté qui travaille depuis des années déjà en étroite collaboration avec ABB.
Créée il y a 53 ans, Gandae a commencé à collaborer avec ABB il y a plus de 15 ans. « Mais notre partenariat remonte plus loin, à l’époque de notre prédécesseur General Electric. Au début, nos ouvriers travaillaient chez nous (nous sommes pour ainsi dire voisins), mais nous nous sommes rapidement aperçus qu’il était beaucoup plus efficace de faire aller les collaborateurs de Gandae directement sur le site d’ABB », explique Bjorn Joos, qui vient d’être nommé directeur de Gandae. Un bel exemple de la façon dont une collaboration « hors site » peut déboucher sur une intégration sur site à part entière. « C’est tout à fait exact », explique Sofie Sierens, responsable RH chez ABB à Gand. « Nous travaillons avec d’autres entreprises de travail adapté, mais ce partenariat est le plus ancien. Je pense même que Gandae fut notre tout premier partenaire. Cela signifie bien sûr quelque chose pour nous. » RÉACTIVITÉ En moyenne, 12 à 14 collaborateurs de Gandae travaillent chez nous chaque jour. « Il s’agit en fait de travailleurs qui sont éloignés du marché du travail », explique Bjorn. « Par ailleurs, 3 accompagnateurs sont continuellement présents. Des accompagnateurs comme Marcel Carton, chef d’équipe. « Nos ouvriers assurent les opérations d’emballage. Ils réalisent de petits sets internes et des sets destinés à la vente. Donc pas de montage d’armoires, mais toutes les petites pièces telles que vis, écrous... et les petits travaux de montage », explique-t-il. « Et tout se déroule à la demande.
« Nous sommes un des ateliers où le pourcentage d’erreurs est le plus faible. » M A R C E L C A R TO N , C H E F D ’ É Q U I P E G A N D A E
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Tout ce qui est nécessaire en interne est en fait fourni directement. » Cela signifie qu’il faut parfois savoir anticiper. « Tout à fait. Parfois, il nous arrive de devoir travailler dans l’urgence », souligne Johan De Cuyper, responsable notamment des emballages chez ABB. « Nous avons parfois besoin de quelque chose dans l’heure. Nous transmettons alors la demande directement à Marcel et son équipe. Ils essaient de trouver une solution aussi rapidement que possible pour fournir le matériel demandé. » Marcel opine. « Oui, cela demande beaucoup d’organisation et de planification. » La vitesse, un atout évident de la collaboration ‘in house’. « Si nous devions faire réaliser en externe ces pièces pour le montage de nos armoires, nous perdrions énormément de temps. Et ce ne serait pas durable, puisqu’il faudrait en plus prévoir le transport », ajoute Johan. AUTONOMIE ET ABSENCE D’ERREURS « La flexibilité offre elle aussi une énorme valeur ajoutée », estime Bjorn. « Nous pouvons anticiper très facilement et jouer sur la demande de notre
— QU’EST-CE QU’UNE ENTREPRISE DE TRAVAIL ADAPTÉ ? Les entreprises de travail adapté sont des entreprises employant des gens qui ne trouvent pas d’emploi dans le circuit du travail « classique ». Ou qui sont « en retard » par rapport au marché du travail, comme dit Bjorn Joos. Il s’agit des anciens ateliers protégés et ateliers sociaux. Leur objectif est à la fois social et économique. Elles travaillent comme toutes les entreprises : elles sont professionnelles et rentables et fournissent des produits de qualité. « Nous avons certes une mission sociale, mais nous nous différencions par notre approche résolument économique. Nous réfléchissons avec le client, voulons continuellement améliorer les choses et investir en fonction du client », explique Bjorn.
client. À un moment donné, ABB nous a fait savoir qu’elle souhaitait occuper des gens en interne. Nous avons alors examiné les possibilités, fait les investissements nécessaires, comme l’achat de machines, et sélectionné du personnel spécifique. ABB voulait par exemple aussi travailler avec des intérimaires, mais cela n’aurait sans doute pas été aussi rentable. Notre personnel a bénéficié d’une formation spécifique et offre dès lors une importante valeur ajoutée en production. Alors, il y a certes une certaine perte de rendement en raison
— D.g.à.d.: Johan De Cuyper, Huguette Dryhoels, Bjorn Joos et Marcel Carton.
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— Le personnel a bénéficié d’une formation spécifique lui permettant d’être meilleur et plus constant que des intérimaires.
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de leur éloignement du marché du travail, mais comme le travail a un caractère répétitif, cela devient une routine et leurs résultats sont en définitive meilleurs et plus constants que ceux qu’offriraient des travailleurs qui passent continuellement d’une tâche à l’autre, comme des intérimaires. » Les ouvriers de Gandae savent parfaitement ce qu’ils font. « Ils reçoivent un bon de travail pour chaque tâche. Avec ce bon, ils sont généralement en mesure de travailler de façon autonome. Nous leur fournissons l’accompagnement nécessaire, surtout pendant les pauses, mais ce sont eux qui font le travail pour le reste. Nous sommes un des ateliers où le pourcentage d’erreurs est le plus faible », souligne Marcel. Et si un problème occasionnel se présente, Marcel et sa collègue-accompagnatrice Linda sont toujours prêts à intervenir.
« Je me sens chez moi ici. Quand les gens me demandent où je travaille, je réponds chez ABB. » HUGUET TE DRYHOELS
« J’aime venir au travail. Notamment parce que je sais que nous sommes bien accompagnés », enchaîne Huguette Dryhoels. Elle est là depuis les débuts de l’atelier. « Nous pouvons toujours appeler nos accompagnateurs en cas de problème ou pour un conseil. » Les liens qui unissent l’équipe sont dès lors très forts. « Nous avons un service de politique sociale (c’est obligatoire) qui assure le suivi des problèmes
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Quand quelqu’un de la production passe, il leur fait un brin de causette exactement comme aux autres. » Les collaborateurs de Gandae sentent qu’ils font partie de la famille d’ABB. Huguette ajoute : « Je me sens vraiment chez moi ici. Quand les gens me demandent où je travaille, je réponds chez ABB plutôt que chez Gandae. » « Il faut dire qu’on ne les voit pour ainsi dire plus chez Gandae », explique Bjorn. « L’équipe qui travaille ici est toujours la même. Il n’y a pour ainsi dire pas de fluctuation ni de rotation. La stabilité crée également la confiance nécessaire, à la fois chez ABB et chez nos collaborateurs. » Et cela se traduit de toute évidence par une formidable ambiance, au travail et à côté. « J’ai un excellent contact avec mes collègues. Nous
« C’est une situation win-win. Les gens de Gandae nous offrent la productivité dont nous avons besoin. » SOFIE SIERENS, RESPONSABLE RH CHEZ ABB À G AND
nous voyons parfois après le travail. Le vendredi après-midi, par exemple, il nous arrive d’aller prendre un café ou faire du shopping ensemble. C’est vraiment très amusant. Tout comme les événements organisés par ABB d’ailleurs », raconte Huguette.
— Sofie Sierens, Responsable RH chez ABB à Gand.
chez les collaborateurs du groupe-cible. Mais dans la pratique, les choses vont plus vite lorsque nos accompagnateurs apportent leur aide chez ABB. Si nécessaire ils peuvent encore faire appel au service de politique sociale », assure Bjorn. COLLABORATEURS D’ABB L’intégration des salariés de Gandae au sein d’ABB se passe bien également. « Nous sommes une entreprise très ouverte. Même si les gens de Gandae ne sont pas inscrits officiellement dans notre registre des salaires, ils sont considérés comme des collègues d’ABB à part entière. Ils sont invités à tous les événements que nous organisons. Ils font partie de notre groupe », affirme Sofie. Et Marcel de confirmer cet aspect convivial. « Nous sommes traités comme du personnel d’ABB. Aucune distinction n’est faite. Nos collaborateurs participent comme les autres à la vie de l’entreprise.
COMME UN PUZZLE Gandae a-t-elle déjà été victime des préjugés dont souffrent les entreprises de travail adapté ? « Une fois qu’une entreprise a pris l’habitude de travailler avec une entreprise de travail adapté, les travailleurs deviennent tout simplement des collègues. Mais c’est vrai qu’on ignore encore souvent ce qui se passe derrière les portes d’une entreprise de travail adapté », explique Bjorn. « Les gens ont tendance à penser qu’on y fait de la thérapie occupationnelle, mais c’est tout sauf cela ! Quand vous visitez une entreprise de travail adapté, vous remarquez rapidement qu’il s’agit d’une entreprise productive, qui est ou doit être rentable comme toutes les autres. Nous sommes une ASBL, mais nous devons nous aussi faire des bénéfices pour pouvoir investir et payer les salaires. Grâce à son partenariat avec Gandae, ABB s’implique socialement, mais cela va plus loin. « L’aspect social joue un rôle et constitue une motivation qui n’est pas à négliger. Mais cela reste une situation win-win. Les gens de Gandae nous offrent la productivité dont nous avons besoin. C’est uniquement de cette façon que toutes les pièces du puzzle s’imbriquent », renchérit Sofie. « Une collaboration avec une entreprise de travail adapté peut être une vitrine intéressante pour une société, mais ce n’est pas notre argument de vente. Car cela ne suffit par pour fidéliser des clients. Nous misons sur notre plus-value économique et notre rendement élevé », conclut Bjorn.
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L’ANNÉE 1953
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1953 LES FEMMES AU TRAVAIL
Les dames de la salle de dactylographie se sont mises sur leur trente et un pour le photographe. Nous sommes dans les bureaux d’Electrostoom, situés sur la Elektroweg à Rotterdam.
Electrostoom fut le prédécesseur d’ABB aux Pays-Bas. À l’époque, les femmes constituaient une toute petite minorité dans une entreprise technique. Mais la salle de dactylographie que nous voyons ici est un peu leur bastion. Les plantes sur l’appui de fenêtre et sur les bureaux rendent l’ambiance plus chaleureuse. Les dames sont alignées comme il se doit. La cheffe dispose du bureau le plus grand et est assise à l’arrière. Depuis son poste de travail central, elle veille au bon déroulement du travail.
Ces dames ne sont pas encore mariées : en 1953, il était de coutume que les jeunes filles mettent fin à leur contrat de travail en se mariant. Il n’y a pas de téléphones sur les bureaux. La téléphonie était chère et on surveillait les coûts de très près. Pour les communications internes, on disposait d’un système d’appel avec des lampes de couleur. En haut à gauche, on aperçoit le boîtier avec les verres de couleur et une sonnette fixée au mur. Bien des choses ont changé en un peu plus d’un demi-siècle, tant en ce qui concerne les communications que la place de la femme dans l’entreprise.
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— Plus proche d’ABB en un clic
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