La Sentinelle Mai - Juin 2019 - n° 03
Élections Périodique bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. Éditeur responsable : Yves Huwart - Bureau de dépôt : Alost X - P109013
Points de vue sur la Défense le syndicat militaire
Avant-propos
Cécité stratégique AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | PRÉSIDENT
La Belgique a-t-elle oublié d’envisager l’avenir de son armée de manière réaliste et analytique ? Ou le silence est-il sciemment de mise sur des thèmes politiques délicats et de possibles solutions ? C’est en effet le sentiment qu’on éprouve en lisant le volet ‘Défense’ des programmes électoraux des partis politiques. De ce fait, nous risquons de confondre politique de défense – les choix politiques – avec stratégie réfléchie. Les élections législatives mettent rarement en avant des sujets pertinents. Les campagnes sont courtes et les messages électoraux doivent être transmis de façon compacte. Dans le tumulte de messages rapides, de répliques bien étudiées et de courtes synthèses délivrées par chaque parti politique, le syndicat militaire ACMP-CGPM souhaite malgré tout attirer l’attention sur les points de vue en matière de défense, dans l’optique des prochaines élections du 26 mai. Le but est bien sûr de vous atteindre et de vous permettre de voter en toute connaissance de cause, car notre pays se retrouve confronté à des choix cruciaux quant à l’avenir de notre armée. La chute vertigineuse des effectifs et l’incertitude de son financement futur nous y obligent. La comparaison des programmes électoraux met en lumière bien des ‘silences’ au sujet de questions politiques trop importantes pour être ignorées. Il s’agit, entre autres, de savoir comment seront payées les commandes récentes de systèmes d’armes importants ; de comment sera atteint le niveau d’ambition préconisé, au regard d’une situation précaire en personnel et si nous devrons participer à des missions plus ou moins souvent. Mais il est question aussi de domaines familiers comme les investissements dans le personnel,
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les dépenses de défense ou la coopération internationale, pour lesquels les programmes des partis n’apportent souvent pas plus que de belles paroles ou, dans le meilleur des cas, des solutions imparfaites. Est-on suffisamment conscient de la place de la Belgique dans le monde, de l’évolution rapide de la planète et de notre immobilisme, et (donc) de la nature de nos intérêts et de la manière dont nous devrions ou pourrions agir en conséquence avec notre armée ? Peut-être cette cécité stratégique est-elle liée à la configuration de notre Plat Pays situé au bord de la Mer du Nord ? Cette position semble vraiment nous masquer la vue sur les rapports de force changeants, la relativité du concept de ‘souveraineté’, la valeur du marché et celle du travail de la Défense dans notre pays ainsi qu’au sein de la communauté internationale, et sur le profil optimal et le meilleur usage de notre armée. Bien que le débat sur la politique étrangère et de défense de la Belgique soit principalement mené par des partis politiques – en conséquence de quoi les forces de traction et de poussée ainsi que l’intérêt des organisations de la société civile, des groupes de réflexion, du monde académique et des médias ne sont (malheureusement) pas suffisants – l’on
peut conclure qu’ils négligent une de leurs tâches. Les éléments repris dans notre revue mettent le doigt sur des sujets épineux : les partis politiques s’abstiennent de perspectives essentielles pour l’Armée belge. Ils omettent de formuler des solutions concrètes aux problèmes majeurs tels que la crise en personnel et les possibilités d’engagement de l’armée. Ils digressent sur des sujets comme la localisation géographique sur le territoire belge. Les partis font fi du soutien de la société et hypothèquent donc l’appui et l’attention du Belge (en âge de voter) pour l’armée. Ou bien, ils apportent parfois des solutions qui ne sont pas bonnes pour la Belgique ou même impossibles à mettre en œuvre. En outre, les partis politiques ne parviennent pas bien à concilier les ambitions et les moyens pour la Défense. En bref, la cécité stratégique prévaut. Il est donc à craindre que la politique de défense, dans ce pays, continuera à patauger pour la période à venir. Ce qui est nécessaire, c’est une vision analytique de l‘usage de la force militaire et de l’appareil militaire. Le constat est donc que la politique (la distribution des euros, l’achat de matériel, la politique du personnel) ne s’apparente pas automatiquement à une stratégie à long terme.
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Photo : DG StratCom
Colophon La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres. Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR). Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Concetto Bandinelli et Laurent Schmitz Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be Tél. : 02 245 72 14 Fax : 02 245 73 01
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EUROMIL
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Cécité stratégique OAvert ! Point de vue d'Ecolo Point de vue de l'Open Vld Point de vue du cdH Point de vue du MR Point de vue de la N-VA Point de vue du Vlaams Belang Point de vue du CD&V Point de vue du PTB Point de vue de Groen Point de vue du sp.a Point de vue du PS Quatre Jours de l’Yser – 47e Édition
European Organisation of Military Associations
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Info
OAvert ! Avec les élections du 26 mai en vue, le syndicat militaire ACMP-CGPM a pris l’initiative de solliciter différents partis politiques pour qu’ils nous communiquent leur position en matière de Défense. Nous reprenons intégralement leurs réponses à partir de la page 5. De cette façon, vous pourrez voter en connaissance de cause. Il est de tradition de fournir aux lecteurs de ‘La Sentinelle’, quelques semaines avant les élections fédérales, un aperçu des différents points de vue des partis politiques relatifs à la Défense. Chaque parti politique comptant actuellement au moins un parlementaire au Parlement fédéral a l’opportunité de faire connaître la vision de son parti sur l’avenir de la Défense. Il est bien entendu que nous sommes reconnaissants envers tous les partis qui nous ont fait parvenir leurs positions respectives.
la sécurité intérieure de notre pays ? Notamment, la présence militaire dans nos villes, à la lumière du contexte de la menace et après plus de trois ans d’efforts continus, devrait-elle être une tâche principale pour la Défense ? En outre, compte tenu de la forte diminution des effectifs de l’armée dans les années à venir, le niveau d’ambition doit-il rester de l’ordre « de pouvoir faire tout un petit peu », ou devrait-il y avoir davantage de focalisation ? Si oui, laquelle ?
Etant persuadés que la communauté militaire, dans son ensemble, est curieuse de connaître la vision des partis en ce qui concerne la Défense, nous leur avons posé les questions suivantes :
- Comment voyez-vous l’évolution future du budget de la Défense ? Souscrivez-vous en particulier à la trajectoire budgétaire déterminée en 2016, dans laquelle les efforts en matière de défense de la Belgique sont progressivement portés à 1,3% du PIB, à travers l’objectif de 1,1% du PIB à la fin de la prochaine législature ?
- L’ordre mondial est en mutation, la coopération au sein de l’OTAN et de l’UE est sous pression et l’armée belge est à bout de souffle. Que doit-il être fait en matière de politique de sécurité et de défense belge ? - Que pensez-vous du futur niveau d’ambition de l’armée belge, tel que fixé dans la Vision stratégique de la Défense (en juin 2016) ? Dans ce même contexte, quelle est votre position concernant l’engagement de la Défense pour assurer
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- Quelle est votre position sur les défis à relever sur le plan du personnel de la Défense ? Par exemple, y a-t-il encore une marge pour augmenter l’attractivité du métier militaire et ainsi être compétitif avec des secteurs professionnels comparables ? Et une baisse ultérieure des effectifs sous les 25.000 ETP est-elle acceptable ?
Belles paroles électorales ou intentions réelles ? Certains points de vue sont rédigés de façon très vague. D’autres semblent prometteurs. Nous allons sans doute devoir lire entre les lignes. En d’autres termes, soyez convaincus que ce qui n’est pas écrit peut parfois avoir un impact plus important pour la Défense que ce qui est mentionné ! En conclusion : les envois des partis néerlandophones ont été traduits librement, à l’exception de Groen dont le texte présentait de fortes similitudes avec celui d’Ecolo.
‘Nous sommes reconnaissants envers tous les partis qui nous ont fait parvenir leurs positions respectives.’ Les avis des partis que nous avons reçus sont présentés dans l’ordre des listes électorales pour les élections. Bonne lecture et espérons que cette édition de La Sentinelle vous aidera à faire le bon choix le 26 mai 2019 !
Ecolo
Point de vue d'Ecolo Nos principaux points d'attention en matière de défense sont les suivants : - Agir en faveur d’une Europe de la défense intégrée en développant plus avant des synergies avec d'autres pays européens, tant pour les investissements que pour la collaboration opérationnelle. - Revenir aux missions centrales de la Défense, à savoir, les missions à l'étranger et la défense du territoire national. - Renforcer l’attractivité du métier et offrir une clarté au personnel concernant leur statut, leur pension, leur lieu d'affectation et leur avenir au sein de la défense. La Défense est une maison solide, le personnel en constitue les fondations, ce qui est trop souvent oublié. - Mettre un terme aux économies continues dans la Défense et réaliser des investissements afin que les militaires puissent mener leur travail quotidien en fonction d’objectifs cohérents et dans les meilleures conditions possibles. Une défense européenne intégrée Le contexte sécuritaire belge et européen évolue. Les crises persistantes au Moyen-Orient (et leurs répercussions sécuritaires
chez nous), l'attitude assertive de la Russie, l'insécurité apportée par le Brexit et la politique étrangère de Donald Trump, impliquent de faire évoluer notre politique de sécurité et de défense. Pour Ecolo, la principale évolution nécessaire relève d'une coopération militaire renforcée sur notre propre continent, au sein de l'Union européenne. Il ne s’agit pas d’un choix contre l'OTAN, mais d’une option claire d'indépendance stratégique afin de profiler l’UE comme un des piliers de l’OTAN. À terme, nous croyons en une structure de commandement militaire européen. Cela nécessite une intégration politique plus forte au niveau européen et pour ce faire, nous souhaitons renforcer l'administration européenne des Affaires étrangères (plus précisément le staff militaire UE) afin qu'elle puisse, à terme, décider comment déployer la défense européenne. Dans ce contexte cela n'a aucun sens que chaque pays constitue une force armée complète couvrant tout le spectre des capacités offensives, défensives et logistiques. Les collaborations et mutualisation européennes doivent mener à des économies d'échelle et à des gains d'efficacité. À cette fin, les armées nationales doivent se spécialiser et collaborer. Pour Ecolo, les opportunités en matières de pooling et sharing doivent être davantage envisagées, sur base d’un partage équitable de la charge entre les
partenaires. Dans cette optique, la Défense a besoin d'investissements en matériel. Nous regrettons que dans certains choix posés, les synergies européennes ne soient pas recherchées, comme ce fut le cas pour dossier des avions de chasse. Il existe des besoins d'unités terrestres légères, manœuvrables et rapidement déployables, des besoins en matière de transports aériens tactique et stratégique, centrés sur les opérations spéciales et les éléments de soutien nécessaires. Nous pensons qu'investir davantage dans notre expertise en matière de déminage, de maintien de la paix et de gestion de catastrophes naturelles est souhaitable, comme dans la marine, le sauvetage en mer, la cyberdéfense et la formation. Les missions de la Défense La Défense doit selon nous revenir à ses missions centrales : les missions à l'étranger et la défense du territoire national.
Photo : Daniel Orban
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Pour Ecolo, les missions à l'étran-
ger doivent toujours être des missions de l'ONU ou sous mandat onusien. Cela peut impliquer le maintien de la paix ou l'instauration de la paix dans une perspective de sécurité internationale. Ecolo soutient également le principe de responsability to protect qui permet aux opérations de l'ONU, dans une perspective humanitaire, de prévenir les génocides, crimes de guerre, crimes contre l'humanité et le nettoyage ethnique. En outre, le Parlement fédéral doit approuver le déploiement des troupes belges à l'étranger. Le gouvernement doit également inscrire la participation belge à des opérations internationales dans une vision qui dépasse le seul niveau militaire. À cette fin, le gouvernement doit renforcer la cohérence entre les moyens diplomatiques, de coopération au développement et d'aide humanitaire mis en place. Le système hollandais de l'article 100 peut ici être cité en exemple.
Le gouvernement et le staff de la Défense doivent également rendre compte du déroulement des opérations de façon la plus transparente possible, tant en termes de communication publique que visà-vis du Parlement. Enfin, après l'opération, celle-ci doit être évaluée à l'aide d'un cadre d'évaluation clair. Les investissements dans la Défense Le temps des économies continues dans la Défense est révolu. Notre sécurité a un prix dans le contexte européen et mondial. Les investissements dans le personnel, la formation, l'infrastructure, le matériel et l'équipement doivent être faits selon des critères de qualité et les objectifs que l’on poursuit, de telle sorte que les militaires puissent mener leur travail quotidien dans les meilleures conditions. La Vision stratégique de la Défense d’ici 2030, et la loi de programmation militaire qui la traduit, sont le fruit d’un long travail de
qualité. Selon nous, elle pourrait toutefois être affinée d’une part afin de mieux traduire un trajet en vue d’une Europe de la défense intégrée, d’autre part, pour mieux prendre en compte les besoins actuels en matière de défense nationale, notamment en termes de renseignement, de cybersécurité, d'équipements technologiques ou de génie civil. Les trajectoires budgétaires déterminées doivent selon nous être entendues en fonction de tels objectifs qualitatifs, répondant aux besoins actuels. Le personnel de la Défense L'attraction en début de la carrière est un défi majeur. Pour rendre le métier de militaire plus attrayant, la Défense doit retourner à son core business : les opérations à l'étranger (missions des Nations Unies ou sous mandat des Nations Unies) et la défense (collective) du territoire. La perspective de déploiement sur le terrain et la formation dans cette perspective contribueront à la motivation des nouveaux militaires. Les
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Photo : Decloedt Christian
missions de surveillance en contexte d'alerte terroriste élevée n'en font en principe pas partie, sauf en cas de danger imminent ou dans des cas précis et spécifiques, par exemple pour compenser une pénurie temporaire de policiers. À côté de cela, le statut (conditions de pension incluses) doit rester attrayant et compétitif pour les fonctions techniques et spécialisées. Les mesures que le DGHR Général Hennes a présentées mi-février sont un pas dans la bonne direction. Les départs prématurés pourraient être freinés via un investissement dans des jobs de qualité et sur mesure pour les militaires plus âgés. L'ambition d’une élévation brutale de l'âge de la pension à 63 ans a selon nous manqué son but. En effet, l’externalisation grandissante des jobs non-opérationnels entraîne la raréfaction des jobs de qualité et intéressants pour les militaires plus âgés. De plus, le métier de militaire est un travail lourd, exigeant physiquement et psychiquement, ayant un impact important sur la vie sociale et familiale.
Une reconnaissance en tant que métier pénible doit se traduire dans un âge de départ à la pension inférieur à 63 ans. Nous comprenons les objectifs du statut BDL (carrière à durée limitée) : un rajeunissement drastique de la pyramide des âges au sein de la Défense et la capacité de répondre avec flexibilité aux besoins de recrutement. Il comporte toutefois une série d’inconvénients. En effet, les militaires se retrouvent ensuite sur le marché du travail vers 30-35 ans, un moment où beaucoup construisent une vie de famille, et – comme cela semble être le cas actuellement – sans mesures d'outplacement appropriées. De plus, 8 (ou 12) ans, c'est trop court pour être pleinement rentable pour la Défense. Tout ceci ne contribue pas à rendre la profession attractive. Le personnel de la Défense va bientôt descendre sous les 25 000 hommes en vertu d'une vague de départs à la pension. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les gens partir trop rapidement. Dès lors, nous voulons sortir du BDL tel qu'il est actuellement. Par ailleurs, il est important
de prévoir des possibilités de départ qualitatives, satisfaisantes et facultatives à différents moments de la carrière. Enfin, le rajeunissement de notre armée restant fondamental, les possibilités de mieux ajuster vie privée et vie professionnelle, à travers une flexibilité sous forme de crédit-temps, de travail à temps partiel ou de télétravail, doivent être implémentées quand cela est possible. Nous plaidons également pour une présence forte de la Défense dans toutes les provinces, afin d’offrir aux militaires un maximum de chances de travailler, au moins une grande partie de leur carrière, à une distance acceptable de leur domicile. C'est aussi un moyen d’éviter les attritions. Une implantation étendue contribue aussi à augmenter la visibilité et le soutien de la Défense au sein de la population. Naturellement, les profils spécialisés auront moins de possibilités de choisir leur lieu d'affectation (un Arlonais qui choisit la Composante Marine sait à quoi il s'engage, par exemple), mais tout concentrer au centre du pays n'est pas le choix que nous faisons.
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Open Vld
Point de vue de l'Open Vld efficacement au niveau européen. En partant aussi de la logique d’une police d’assurance qui est liée à la Défense, il est avisé de pouvoir recourir à ce même niveau européen, le cas échéant.
Gwendolyn Rutten, Présidente
L’ordre mondial est en mutation, la coopération au sein de l’OTAN et de l’UE est sous pression et l’armée belge est à bout de souffle. Que doit-il être fait en matière de politique de sécurité et de défense belge ? Nous défendons depuis des années une Europe, une OTAN et une ONU fortes. Plus que jamais, nous continuons à tout mettre en œuvre pour une consultation et une coopération internationale. Le monde et notre pays ont besoin d’organisations fortes. La Défense belge s’engager dans une défense plus forte et continuer à coordonner ses efforts avec notre diplomatie et notre coopération au développement. Notre parti est pleinement attaché à une Europe forte et efficace, non pas basée sur certains dogmes mais sur le bon sens : de nombreux défis peuvent être abordés beaucoup plus
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Notre idéal est une armée européenne, mais nous sommes conscients que cela ne sera ni pour demain, ni pour après-demain. Il y a encore trop de freins pour cela. Cela ne doit pas être une excuse pour que l’on ne fasse rien. Une intégration et une coopération approfondies peuvent générer des gains en termes d’efficience, d’efficacité et de budget. Les budgets libérés doivent être davantage réinvestis dans la Défense. Nous encourageons fondamentalement chaque étape vers plus de coopération et d’intégration. Il y a quelques années encore, des éléments tels que le Fonds européen de défense et la collaboration structurée permanente étaient impensables. La Belgique a été la première à y apposer sa signature. Aujourd’hui, les premières mesures sont prises et notre pays y participe. Nos entreprises doivent également en tirer profit. Quel est le futur niveau d’ambition de l’armée belge, comme défini dans la Vision stratégique ? Quel est le point de vue sur l’engagement dans la sécurité intérieure ? Est-ce une tâche principale ? Plus de focalisation ou « pouvoir faire un petit peu de tout ? », compte tenu de la diminution de militaires ? Quelles tâches ? La sécurité intérieure, telle qu'elle est aujourd’hui mise en
œuvre par notre armée dans les grandes villes, n'est pas une tâche essentielle de la Défense. Pour la sécurité intérieure, l'armée belge doit jouer un rôle dans les situations d'urgence, mais ce rôle doit être limité dans le temps. La police et les autres acteurs de la sécurité sont les principaux responsables de la sécurité intérieure (nous examinons également le secteur privé). L’Open Vld est favorable à la réduction progressive et à la fin du déploiement actuel des militaires dans les rues des villes belges. Il ne peut être question que les militaires acquièrent leur (première) expérience dans nos villes. Ce déploiement se fait au détriment des besoins opérationnels et de la formation, même si ce déploiement a accru la visibilité de nos militaires auprès de la population. À l'avenir, la Défense doit se concentrer sur un certain nombre de domaines dans lesquels nous pouvons ajouter de la valeur à la défense européenne et transatlantique. L'achat de nouveaux véhicules blindés avec la France et notre coopération avec la marine néerlandaise, mais également l'investissement dans des capacités lacunaires telles que le ravitaillement en vol, en sont des exemples. Dans ce que nous faisons, nous devons toujours viser le plus haut niveau, comme par exemple (mais pas uniquement) dans le déminage en mer ou dans la capacité de combat aérien. Nous devons laisser les domaines où nous ne pouvons pas changer les choses – ou ne pouvons pas le faire sans investissements disproportionnés – à nos alliés. « Un peu de tout » n'est plus de cette ère.
Comment voyez-vous l'évolution future du budget ? Êtesvous favorables à une augmentation progressive du PIB à 1,3 via les 1,1 à la fin de la période gouvernementale à venir ? Dans l’évolution du budget de la Défense, nous devons tenir compte des engagements internationaux, de la réalité mondiale et des finances publiques. Le "dividende de la paix" après la Guerre froide s’est tari. Le monde devient de plus en plus instable et l'Europe ne le voit que lentement. Cependant, l'UE aura besoin non seulement de forces économiques, mais également militaires et diplomatiques pour défendre ses intérêts. Un pays comme la Belgique, fortement axé sur l'exportation et la coopération, a d'autant plus intérêt à disposer d'un climat international aussi stable que possible. D'autre part, il y a la réalité budgétaire. Les investissements que nous faisons dans les personnes ou les équipements doivent donc être utiles et significatifs et s’inscrire dans une stratégie claire. Point de vue sur les défis du personnel ? Y a-t-il une marge pour augmenter l'attractivité ? Une baisse sous les 25.000 ETP est-elle acceptable ? L’Open Vld veut continuer à travailler à une Défense petite mais bien équipée et crédible, offrant une carrière stimulante. Au cours de la législature précédente, beaucoup d’énergie a été investie dans le remplacement du matériel militaire. Ce sont des dossiers importants. Nous devons continuer à acheter le meilleur équipement au meilleur prix. Dans les années à venir, cependant, nous devrons accorder plus d’attention au personnel que jamais. Nous devons être
reconnaissants pour ses services et ses efforts. Après tout, sans militaires, pas de F-35, de frégates et de drones ! Nous devons intensifier nos efforts pour attirer de nouvelles recrues et les intégrer efficacement à l'armée. Des hommes et certainement plus de femmes ! Alors oui, il y a certainement encore de la place pour augmenter l'attractivité. Une bonne combinaison entre la vie professionnelle et la vie privée constitue un équilibre important pour de nombreux employés. En outre, il existe divers outils pour améliorer cette combinaison : télétravail, congé parental, ... Le fait d'être militaire n'est pas un travail « 9-5 », mais nous devons également prêter plus d'attention à cela, tant dans notre cadre réglementaire que sur le lieu de travail. Aujourd'hui, vous n'êtes souvent plus militaire toute la vie, mais en échange de votre engagement, vous pouvez vous attendre à une carrière militaire comportant du défi et de l’aventure. Cependant, même si nous recherchons de nouveaux militaires, la concurrence sur le marché du travail est féroce et ne fera que s'intensifier dans le futur. Toutefois, la Défense peut offrir aux candidats militaires une carrière très variée : expérience de la vie, aventure, diversité. Une atmosphère et un environnement de travail particuliers. Néanmoins, nous devons continuer à réfléchir aux moyens de garantir et d’optimiser l’attractivité de la profession militaire. La formation et le déploiement efficace à l’étranger constituent un élément unique de la profession. Maintenant qu’une carrière militaire est standard selon le statut BDL, un plan individuel doit être
élaboré en fonction des compétences, en mettant l’accent sur la carrière après le service actif. Cela peut être au sein de la Défense ou dans un autre secteur gouvernemental/privé. Si nécessaire, une formation est proposée en vue d’une reconversion aisée. Les militaires peuvent amener beaucoup d'expérience et de qualités (loyauté, courage, connaissances techniques, etc.) qui, aujourd'hui, sont beaucoup trop peu reconnues et valorisées par notre société et nos employeurs. La répartition des casernes/sites militaires sur notre territoire fait aussi partie d’une histoire beaucoup plus large. Elle doit être organisée à la fois en tenant compte des besoins opérationnels et en garantissant la répartition des candidats potentiels. Nous ne pouvons pas attendre des gens qu’ils traversent la moitié du pays pour rejoindre leur caserne. Naturellement, nous ne pouvons pas organiser une tâche X ou Y sur un site quelconque. Il faut donc pouvoir envisager de nouveaux sites. Nous devons élargir notre Réserve, tant dans le nombre que dans ses tâches. Au milieu de la division, de la polarisation et de la radicalisation, ces personnes prennent un engagement noble pour le bien de notre pays. Nous devons également leur être très reconnaissants. Autant se faire que peut, nous devons aligner les statuts du militaire actif et du réserviste, de sorte que les personnes du secteur public et du secteur privé puissent soutenir notre corps actif. Pour ce faire, nous devons en discuter avec les employeurs, car il leur devra être possible de s’en séparer temporairement.
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Point de vue du cdH de l’OTAN et de l’UE. Sa coopération s‘est toujours avérée très précieuse et efficace dans le cadre des opérations du maintien de la paix et du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Malheureusement, les coupes budgétaires de ces 10 dernières années, et principalement sous cette législature, ont sérieusement entamé sa capacité à déployer des troupes dans le cadre d’opérations de l’ONU, de l’OTAN ou de l’UE.
Maxime Prévot, Président
1. Ordre mondial en mutation Le cdH est particulièrement conscient des enjeux et difficultés majeurs qui touchent la Défense et souhaite y apporter toute l’attention qu’ils requièrent. En effet, le contexte politique et stratégique international a considérablement évolué ces dernières années. Les tensions internationales sont plus vives, les dangers plus nombreux. En conséquence, les besoins des militaires ont évolué. La Défense représente plus que jamais un rempart essentiel pour le maintien de la démocratie, de la paix et du respect de nos libertés fondamentales. Pour le cdH, il importe que la Belgique assure sa part dans la sécurité internationale et soit un partenaire fiable. En effet, notre pays est un membre fondateur
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C’est pourquoi, à l’inverse des réductions budgétaires à court terme mises en œuvre depuis 2014, le cdH plaide pour un réinvestissement majeur dans chacun des instruments de notre projection internationale. Il est indispensable de redresser la barre. Si nous n’assumons pas notre part dans la sécurité internationale nous mettrons en danger la sécurité de notre pays. En effet, lorsque nous ne prenons pas la peine d’investir suffisamment dans notre action extérieure et lorsque nous désertons la scène internationale, d’autres acteurs ne manquent pas de combler ce vide et ils le font selon leurs méthodes et leurs agendas. Ce sont nos intérêts et nos valeurs qui sont alors fragilisés. 2. Vision stratégique et présence militaire dans les rues La défense belge ne se conçoit que dans le cadre de la défense européenne et de l’Alliance atlantique. La Vision stratégique développée en juin 2016 est un très bon socle pour développer une stratégie de défense cohérente. Cependant, cette vision doit ab-
solument être adaptée en fonction des évolutions du contexte international, en fonction du rattrapage que nous devons réaliser par rapport à un certain retard dans le maintien des infrastructures et des équipements ainsi que par rapport aux constantes évolutions technologiques. À notre sens, chacun des chapitres doit être approfondi. Notamment pour ce qui concerne l’évaluation de la menace, la définition d’une doctrine et l’intégration européenne. Ces questions doivent évidemment être débattues et faire l’objet d’un consensus le plus large possible au niveau européen. La Vision stratégique doit également être adaptée en fonction des nouveaux instruments apparus sur la scène européenne ainsi que l’ambition énoncée par le tandem Allemagne-France (CSP et AED, entre autres). La présence de nos militaires dans nos rues à travers l’opération Vigilant Guardian a évidemment permis de rassurer la population et d’éviter des attentats terroristes. Il s’agissait d’une mission indispensable par rapport à un contexte de menace élevée. Nous saluons l’effort qui a été ainsi réalisé par nos militaires. Cela dit, cela ne peut constituer une solution sur le long terme. D’une part parce que la loi ne permet pas aux militaires d’exercer toutes les prérogatives des policiers. D’autre part parce que cela se fait aux dépends des opérations militaires à l’étranger. C’est pourquoi, nous saluons la mise en place du nouveau corps de sécurité DAB dont le déploiement doit être accéléré à travers des ressources spécifiques.
3. Évolution future du budget de la Défense En matière de budget, il est évident que des efforts supplémentaires plus importants que ceux réalisés aujourd’hui sont à prévoir. Il en va de notre crédibilité à la fois sur le plan européen que dans le cadre de l’OTAN. Il est cependant illusoire de croire qu’à court et moyen terme nous pourrons rencontrer les engagements pris à Newport lors du sommet de l’OTAN, en septembre 2014. Nous pensons d’ailleurs que la contribution de la Belgique à la sécurité internationale doit se concevoir au regard des 3 critères que représentent les 3 C (cash, capabilities, commitment) et pas uniquement au regard de son budget défense. Raison pour laquelle il sera indispensable de retrouver une contribution substantielle à la hauteur de nos contributions traditionnelles. Par ailleurs, nous pensons également qu’il faut davantage prendre en compte les investissements ayant une vocation duale dans le calcul de nos dépenses de défense. Il faut, à notre sens, créer un grand partenariat public-privé pour les investissements en matière de défense. Sur ces deux sujets nous avons déposé une résolution à la Chambre. Parallèlement,
le cdH se montre conscient des rattrapages à réaliser d’urgence suite aux retards accumulés dans le maintien de nos infrastructures, de nos équipements ainsi que par rapport aux évolutions technologiques récentes. Nous sommes dès lors favorables à une nécessaire réévaluation de la courbe budgétaire telle qu’inscrite au sein de la Vision stratégique. 4. Défis à relever sur le plan du personnel Dans sa Vision stratégique : « Une armée opérationnelle disposant d’un meilleur matériel », le gouvernement s’est essentiellement focalisé sur l’acquisition de bons outils. Or, pour qu’une armée soit opérationnelle, il faut que celle-ci dispose non seulement du bon équipement mais surtout de capacités humaines motivées, bien formées, convenablement équipées et valorisées. Cela implique notamment un personnel en nombre suffisant mais aussi un personnel dont la spécificité est reconnue et prise en compte et dont la formation est adaptée aux besoins nouveaux d’une défense moderne. Il convient dès lors de ne surtout pas minimiser la singularité du statut militaire et, par conséquent, de garantir les spécificités liées à son statut.
Photo : Daniel Orban
La question des pensions et des nombreux départs à prévoir (entre 1.000 et 2.000 personnes par an) pose inévitablement celle du recrutement et du nombre d’effectifs qui ne cessent de diminuer. Si les effectifs de 25.000 ETP nous paraissent acceptables, il importe cependant de ne pas les réduire davantage. En outre, il est primordial d’assurer l’attractivité de la Défense et d’ainsi donner envie aux jeunes travailleurs de rester et d’y faire carrière. Sensible à cette problématique qui représente le véritable défi actuel de notre Défense, le cdH se montrera particulièrement attentif à l’amélioration de l’attractivité de la carrière au sein de la Défense. Pour ce faire, le cdH soutient les propositions que la Défense a déjà faites (télétravail, modernisation des casernes, carrières mixtes, etc.) et s’engage à leur mise en œuvre ou approfondissement. Par ailleurs, le cdH propose d’ouvrir un nouveau quartier militaire dans le Hainaut. En effet, le Hainaut dispose d’un important bassin de demandeurs d’emploi qui pourrait grandement aider à pallier le problème de recrutement de la Défense. De plus, celui-ci permettra aux militaires de cette région de disposer d’un lieu de travail plus proche de leur domicile. Le cdH souhaite également encourager la constitution de pôles d’innovation liés à certains quartiers militaires spécialisés dans des domaines spécifiques. Cette proposition entend allier d’une part le besoin urgent d’investir dans la recherche et le développement technologique afin de faire face à la nouvelle réalité des menaces pesant sur la sécurité de notre pays, tout en profitant de l’expertise déjà propre à chaque quartier militaire.
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Point de vue du MR Depuis des années, nos forces armées ont tenu leur rang avec efficacité et professionnalisme. Elles ont été un partenaire loyal dans le cadre de l’OTAN et des missions de l’ONU ou de l’UE. Nos forces armées ont répondu présentes pour protéger nos concitoyens dans le cadre de l’opération Homeland. multilatéral basé sur l’ONU, l’UE, l’OSCE et l’OTAN est le socle des relations internationales de la Belgique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Belgique défend le multilatéralisme. C’est la seule option crédible pour assurer notre sécurité, notre défense et la stabilité de l’UE.
Charles Michel, Président Cette présence en rue de 1.800 militaires a été saluée par la très grande majeure partie de notre population et a permis de sécuriser notre pays et d’empêcher un certain nombre d’attentats. Cette période particulière a permis à nos concitoyens de se reconnecter avec leurs forces armées. Pour répondre à votre première question, notre environnement sécuritaire a fortement changé ces dernières années. Du fait du monde multipolarisé, cet environnement est plus complexe et les menaces se font sentir aussi bien sur la défense de l’espace euro-atlantique que sur notre sécurité que ce soit dans notre pays ou à l’étranger. L’ordre diplomatique
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La sécurité et la défense de la Belgique sont autant européennes qu’atlantiques. Le développement d’une capacité de sécurité au niveau européen, y compris militaire, s’inscrit dans l’OTAN qui reste la pierre angulaire de la défense pour les pays membres. Il n’y a ni contradiction ni concurrence entre la Politique de sécurité et de Défense commune (PSDC) et la défense collective de l’OTAN mais bien une forte complémentarité. Les investissements sont essentiels. à la suite de l’adoption par le gouvernement de Charles Michel de la Vision stratégique et de la première Loi de programmation militaire (LPM), le MR réitère son ambition pour notre Défense. Nos militaires doivent disposer des moyens d’accomplir leurs missions. La LPM a fixé un cap en matière d’investissements ; à l’horizon 2030, l’effort en faveur de notre Défense devrait représenter 1,35 % de notre PIB, c’està-dire la moyenne des dépenses
de défense des pays européens non-nucléaires membres de l’OTAN. Le gouvernement a fait le choix d’anticiper le financement des investissements via des avances sur les programmes d’investissement. Au-delà du montant de 9,2 milliards € d’ici 2030 pour les investissement, la trajectoire budgétaire comprend les moyens nécessaires pour soutenir le fonctionnement de la Défense (entretien, équipement, personnel, formation, entraînement). Le renouvellement complet des capacités opérationnelles est un impératif absolu. La politique du minimum (in)suffisant n’a plus lieu d’être. Le principe « train as you fight » doit être la règle. Après des années de sous-investissements et de réductions du personnel, notre Défense va bénéficier d’un effort budgétaire conséquent pour procéder à des réinvestissements et acquérir du matériel moderne (F-35, frégates, chasseurs de mines, véhicules de manœuvre, moyens de communication, drones, …). Ces outils sont construits en coopération avec nos partenaires européens et américains. Nos entreprises participeront à cette collaboration, synonyme d’emplois et de partages technologiques.
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Grâce aux investissements inscrits dans la LPM, nos forces armées bénéficieront des équipements modernes et adaptés. Les 4 dimensions capacitaires (air, mer, terre et cyber-renseignement) sont concernées. C’est aussi un facteur motivant pour le personnel que de disposer de matériels performants, protégés et efficaces. L’objectif de la prochaine législature est le personnel. Cela répond à votre dernière question. Le personnel devra bénéficier de l’attention nécessaire et d’une politique des ressources humaines forte. L’objectif d’une armée de 25.000 hommes en 2030 (dont 1.000 civils) doit être tenu. Il impose le recrutement de plus de 10.000 militaires et civils au cours de la période 2019-2024. Une dynamique doit être lancée pour attirer et fidéliser au sein de la Défense des jeunes de tous les horizons et de toutes les qualifications (domaines opérationnels et techniques). La prochaine
législature devra faire correspondre le niveau d’ambition, la qualité et la quantité des équipements et la qualité et la quantité du personnel. Pendant trop longtemps, les forces armées se sont déclinées au masculin, une féminisation du métier doit être aussi un objectif majeur. Conséquence de la spécificité du métier, les militaires blessés ou malades en service et leurs familles ainsi que les familles des militaires décédés en opération feront l’objet d’un soutien renforcé. En matière de reconversion, les militaires devenus inaptes à la suite de blessures ou de dommages subis en service pourront accéder aux emplois publics avec une priorité à définir. Le MR sera attentif à améliorer les procédures pour obtenir une pension de réparation. Il conviendra de poursuivre la mise en œuvre, pour nos militaires, d’une politique familiale adaptée
à la spécificité de la carrière (accès à la propriété, élargissement des prestations sociales pendant l’absence, places de crèche, prêts spécifiques en mission (titre-service ou chèque-repas par exemple), etc. Dans le secteur public, les droits liés à la reconnaissance de pénibilité doivent remplacer à terme les régimes spéciaux des militaires. Le projet de loi a d’ailleurs été approuvé par 2 syndicats sur 3 de la Fonction publique. Une liste définissant les fonctions pénibles dans le secteur public a été établie en concertation avec les organisations syndicales. La réforme des pensions inquiète la communauté militaire. S’il est juste – de nombreux militaires et les organisations syndicales l’admettent– de relever l’âge du départ à la retraite, il est vrai que l’on ne peut demander à un militaire de 58 ans d’effectuer les tâches physiques qu’il remplissait à 20 ans. Or, les fonctions de
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reclassement au sein de la Défense se réduisent. Dans le cas des métiers de sécurité, l’harmonisation de l’âge de départ à la retraite peut créer des difficultés organisationnelles, opérationnelles et engendre un coût. Le MR estime que le système réformé a un impact négatif sur l’attractivité et la rétention des militaires. Il propose dès lors de mettre en place des dispositifs spécifiques d’aides au départ pour les militaires amenés à quitter la Défense en tenant compte de la carrière effectuée ainsi que de la spécificité du métier. La transition professionnelle sera améliorée, les conditions d’accès à la Fonction publique des militaires doivent être simplifiées. En concertation avec les Communautés et les Régions, les modalités de reconnaissance des qualifications et de l’expérience acquises par les militaires seront développées. Les défis du recrutement, la compétition sur le marché du travail et
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la technicité de certains métiers imposeront, dans les prochaines années, des pistes alternatives de carrière au sein de la Défense (carrières mixtes ou duales) et des collaborations renforcées avec les universités et le secteur industriel à la recherche de compétences identiques. Des soins de santé performants en opération sont une source de motivation pour nos militaires. À cet effet, la préservation de la capacité opérationnelle de la Composante Médicale nécessitera d’assurer la cohérence de l'articulation entre celle-ci et le Service public de Santé. À terme, elle intègrera progressivement notre système de santé tout en conservant ses spécificités militaires. L’externalisation complète de la 4e composante ne doit pas être envisagée et des synergies avec un hôpital de crise à créer seront bien évidemment recherchées. Une réforme du statut du corps technique médical devra être envisagée afin d’en assurer
une meilleure attractivité. Le projet d’harmonisation du régime des absences pour motifs de santé n’a pas de raison d’être à la Défense qui propose un système performant et équilibré. En outre, le MR estime qu’aucune fermeture de quartier ne doit avoir lieu sous la prochaine législature. Il sera recherché, en collaboration avec le secteur privé ou d’autres partenaires publics, comment les quartiers qui seraient sous-utilisés par les militaires peuvent être partagés. La concertation et le dialogue social, souvent positif à la Défense, constituent également un mode essentiel d’amélioration du quotidien du personnel de la Défense. Il sera maintenu et encouragé. Par ailleurs, vous pouvez découvrir l’ensemble de notre programme Défense et proposer vos contributions et amendements sur le site h t t p : / / w w w. m r. b e / p r o gramme2019/
N-VA
Point de vue de la N-VA La N-VA a remis la Défense au-devant de la scène. Avec un programme d’investissements de 9,2 milliards au total, notre politique met fin à des années d’économies à la Défense. Nos Forces armées disposeront d’un matériel moderne qui leur donnera la force de frappe nécessaire pour remplir leurs tâches. les moyens nécessaires pour exécuter leurs tâches. Plus de capacité d’innover pour la Défense et investir dans du matériel moderne Notre politique de matériel doit porter sur l’air, la terre, la mer et la cybersécurité. Nous augmentons la capacité d’innovation de la Défense. Nous installons une stratégie de recherche pluriannuelle et enregistrons quelle connaissance est essentielle pour notre sécurité.
Bart De Wever, Président La Défense s’est avérée être un pilier important de la sécurité intérieure. Les militaires dans le paysage urbain ont contribué à la sécurité de nos concitoyens. Ce sont les militaires eux-mêmes qui en portent avant tout le mérite. Ils pourront compter à l’avenir sur le meilleur matériel et le meilleur leadership pour effectuer leur mission. Nous voulons poursuivre le changement de cap stratégique et continuer à rompre avec le passé. Nous construisons une armée professionnelle, polyvalente et engageable. Nous continuons à investir dans du matériel moderne et donnons à nos Forces armées
Nous renforçons la coopération européenne pour une industrie de défense compétitive et innovative, non pas en opposition mais en complément de notre vision sur la coopération au sein de l’OTAN. Nous combattons les capacités inutiles ou dupliquées. Nous
veillons à ce que nos entreprises flamandes profitent au maximum du potentiel des programmes de recherche européens. Nous renforçons la position concurrentielle de notre industrie de défense flamande. Pour ses achats de matériel, la Défense doit réaliser un développement des connaissances du meilleur rapport qualité-prix et le renforcement de nos industries et pôles d’expertise. Nous œuvrons à des accords de défense à long terme, sur plusieurs législatures, qui garantissent perspectives et stabilité financière. La Défense est un employeur attrayant
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La politique du personnel s’appuie sur des trajets de carrière modernes, des conditions de travail attrayantes et une mobilité d’emploi accrue au sein et en-dehors de la Fonction publique. Nous encourageons l’engagement d’employés avec de l’expérience dans le privé et nous valorisons l’ancienneté existante. Les jeunes qui possèdent les bonnes compétences doivent pouvoir évoluer plus rapidement vers des fonctions supérieures. Nous optimalisons la dispersion régionale des quartiers. Nous ouvrons une unité terrestre supplémentaire en Flandre et nous
rationalisons là où c’est possible. Pas à pas, nous modernisons les quartiers militaires d’une façon durable. Ils seront transformés en un environnement de travail attrayant. Nous avons davantage d’attention pour le bien-être des militaires. La Défense se concentre sur ses tâches principales et ne délègue pas les tâches militaires. De cette façon, nous arrivons à un appareil de défense décisif. Nous affinons la collaboration avec les entreprises privées et rendons possible des stages temporaires à la Défense. Les droits politiques des militaires sont étendus. Les militaires
doivent également pouvoir se rendre éligibles à la Chambre et aux parlements flamand et européen. Nous voulons renforcer la relation entre la Défense et la population. Nous ravivons la réserve militaire, qui se compose de volontaires. En assouplissant les conditions d’âge, plus de personnes peuvent s’engager. Les militaires de réserve forment une capacité supplémentaire à part entière et méritent aussi une image forte et moderne.
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Vlaams Belang
Point de vue du Vlaams Belang
Tom Van Grieken, Président
L’ordre mondial est en mutation, la coopération au sein de l’OTAN et de l’UE est sous pression et l’armée belge est à bout de souffle. Que doit-il être fait en matière de politique de sécurité et de défense belge ? Notre politique de défense est principalement dictée par l’OTAN. Nous sommes dégradés au rang de troupes d’assistance au
profit des intérêts étrangers. Il nous manque la flexibilité politique et militaire nécessaire pour justement faire de notre petit pays un ‘bras de levier’, malgré des moyens limités. En ces temps de haute technologie, la coopération internationale en matière de défense est indispensable. La participation à une alliance ou une coopération internationale ne doit cependant pas mener à une perte d’autonomie dans le choix des systèmes d’armes ou la participation aux opérations. Les pays européens ne doivent pas se laisser manipuler pour servir de fondation à la politique étrangère d’autres puissances mais doivent déterminer eux-mêmes leur cap. La coopération militaire entre pays membres – en premier lieu nos voisins les Pays-Bas et l’Allemagne – est une bonne chose mais elle ne devrait pas mener à terme à une armée européenne intégrée sous un commandement unique. C’est entre-autres pour cela que le Vlaams Belang est fermement opposé à un rôle accru de l’Europe en matière de défense.
Les pays européens doivent coopérer, mais doivent rester souverains dans l’usage de leurs propres moyens. Que pensez-vous du futur niveau d’ambition de l’armée belge, tel que fixé dans la Vision stratégique de la Défense (en juin 2016) ? Dans ce même contexte, quelle est votre position concernant l’engagement de la Défense pour assurer la sécurité intérieure de notre pays ? Notamment, la présence militaire dans nos villes. Devrait-il y avoir davantage de focalisation ? La plus grande limitation de la Défense est son manque de capacité de déploiement. Seule une petite partie du personnel peut être engagée en opération. Pourtant, la Défense dépense à peu près 70% de son budget en frais de personnel. C’est causé par une moyenne d’âge élevée. De ce fait, il ne reste plus beaucoup de budget pour les investissements en matériel, en formation, en entraînement et en opérations. Nos militaires ne disposent pas de matériel moderne en quantité suffisante. Le Vlaams Belang continue de plaider pour le maintien et le développement d’une armée rapidement engageable faite d’unités coopérant efficacement et qui disposent d’un matériel moderne propre.
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La Force aérienne a comme tâche principale la sécurisation de notre espace aérien et l’appui à nos troupes en opération à l’étranger. C’est pourquoi il faut investir tant dans le transport aérien que dans
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des avions de combat. Le Vlaams
Belang ne soutient pas le choix du nouveau type d’avion de combat mais reconnait qu’un remplacement était nécessaire. Le développement d’une capacité expéditionnaire fait de nous un partenaire intéressant pour les autres Nations. Notre Marine possède une expertise internationale dans le déminage. Par ailleurs, elle doit pouvoir patrouiller et escorter dans les eaux étrangères ou internationales. L’engagement de militaires dans les rues de nos propres villes a déjà débuté en 2015. Rapidement, il est apparu que les Flamands apprécient beaucoup cette présence militaire. Même si l’engagement luimême et la façon dont il est concrétisé ont entre-temps été révisés, il n’en reste pas moins que cette opération pèse sur l’armée. La Défense fait face à un fort manque de personnel. Si nous voulons conserver les militaires dans les villes, une importante opération de recrutement sera nécessaire. Souscrivez-vous en particulier à la trajectoire budgétaire déterminée en 2016, dans laquelle
les efforts en matière de défense de la Belgique sont progressivement portés à 1,3% du PIB, à travers l’objectif de 1,1% du PIB à la fin de la prochaine législature ? Pour assurer les tâches principales de défense, nous aurons toujours besoin d’une capacité de base dans les trois composantes des Forces armées : air, terre et mer. On a trop souvent coupé dans les budgets militaires, et ce de façon répétée, jusqu’à un niveau intenable. Il est temps que cela cesse. Le Vlaams Belang est convaincu de l’utilité d’un appareil de défense sain. Jusqu'à nouvel ordre, nous faisons partie de l’OTAN et nous devons respecter nos engagements financiers en tant que partenaire loyal. Sur le plan du personnel de la Défense : y a-t-il encore une marge pour augmenter l’attractivité du métier militaire ? Une baisse ultérieure des effectifs sous les 25.000 ETP est-elle acceptable ? Dans le cadre de la réforme de la Défense, il est crucial de réorganiser la gestion du personnel.
Après des années de diminution, le temps est venu de mettre l’accent sur l’engagement et la rétention de jeunes militaires. Les unités opérationnelles font face à un manque important de personnel qui oblige de répartir les tâches sur un nombre d’épaules toujours plus restreint. Une augmentation des revenus, une amélioration des conditions de travail et des possibilités de carrière à court et long terme s’imposent. Ceci en vue de favoriser le développement et le maintien d’une capacité de combat suffisante. Aujourd’hui on parle d’un concept de militaires de carrière. Cela limite la capacité d’engagement et augmente les coûts. À l’étranger, il existe des solutions plus flexibles à ces problèmes. Nous devons réhabiliter le service militaire. Ce doit être un tremplin prestigieux pour une future carrière ; un début et non une fin. Les militaires de carrière doivent rester une exception, et uniquement pour des profils hautement techniques ou disponibles dans des capacités de commandement exceptionnelles.
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CD&V
Point de vue du CD&V engagement budgétaire et opérationnel acceptable. En soi, cette donnée a déjà une influence positive sur le fonctionnement du personnel de la Défense. Pour le CD&V, le personnel doit pouvoir travailler avec du matériel neuf et de haute technologie. Il est essentiel que la mission, la sécurité, la motivation et la compétitivité soient préservées.
Wouter Beke, Président
Le personnel de la Défense, un maillon essentiel pour une politique de la sécurité réussie Précisons d’emblée que le CD&V ne voit pas de raison pour que le personnel de la Défense soit autrement traité que les autres employés du secteur public, dans des circonstances normales de travail (lisez ici le travail quotidien). Nous devons bien entendu ne pas perdre de vue leurs tâches spécifiques, sans pour autant les placer dans un cadre distinct qui n’a aucun lien ou comparaison avec celui de leurs collègues travaillant dans le secteur public. Pour le CD&V, il est clair qu’une attention suffisante doit être accordée au personnel, qui constitue un outil essentiel de notre politique de sécurité et de défense nationale et internationale. L'engagement de la Belgique dans un contexte multinational doit se traduire par un
Le CD&V estime que le grand défi est de rendre à nouveau attractive une carrière à la Défense. Pour ce faire, certaines mesures statutaires relatives au personnel doivent être abordées de manière urgente lors de la prochaine législature. Nous constatons que peu de dispositions législatives ont été mises en œuvre lors la législature actuelle, ce qui a bouleversé l’équilibre statutaire. L'harmonisation que le ministre compétent voulait imposer faisait de la Défense un employeur moins attrayant. Malheureusement, il est récemment apparu que les militaires se cherchent d’autres défis et refusent de continuer encore davantage à promouvoir leur profession au monde extérieur. Le meilleur moyen de fournir à la Défense un sang frais demeure toutefois le bouche à oreille de quelqu'un qui peut le constater par expérience, en l'occurrence le militaire et sa famille. Ces mesures statutaires pour le personnel en question doivent faire l’objet de discussions approfondies à l’occasion de négociations sérieuses. Un certain nombre de mesures compensatoires pour le personnel de la Défense doivent être élaborées. C’est le seul moyen de rétablir l’attractivité de ce merveilleux métier. Au cours de la législature précédente, il n’était pas
question de concertation syndicale sérieuse à la Défense. Le CD&V estime qu'une concertation syndicale sérieuse, dans le cadre de laquelle le gouvernement tentera de trouver un compromis avec les organisations syndicales militaires, doit être la règle. Comme cela a déjà été précisé, le CD&V souhaite débattre d’un certain nombre de problèmes. Ce n’est un secret pour personne que l’effectif de la Défense en matière de chiffres s’est considérablement réduit en quelques années, avec environ 10.000 militaires. Nous aimerions attirer l'attention sur le fait qu’il n’a jamais été fait usage de licenciements secs et que le CD&V n'acceptera jamais cela à l'avenir. Néanmoins, le niveau d'ambition a été à peine ajusté, ce qui contraste avec un certain nombre de visions approuvées par le gouvernement. Avec des rangs décroissants, la Défense doit continuer à effectuer les mêmes tâches – ainsi que plusieurs extras. Cela alourdit considérablement la charge imposée aux militaires et aux familles, un élément sur lequel le CD&V souhaite accorder une attention particulière. Un dossier spécifique est celui de la réglementation du temps de travail. Conformément à la loi, le CD&V propose que des exigences minimales soient fixées pour le personnel de la Défense afin d'atteindre un niveau de protection équivalent à celui des autres collaborateurs du secteur public. Cela fait partie du processus de mise en œuvre de la directive européenne sur le temps de travail et son application au personnel militaire, entre autres, a été confirmée par la Commission européenne en
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2018 dans une explication de cette
directive. Cela devrait donner lieu à un arrêté royal réglementant l'organisation des temps de travail et de repos et du travail de nuit. Le CD&V pourrait également améliorer l’attractivité en adaptant le système de rémunération, qui repose aujourd’hui principalement sur des paiements forfaitaires. Une politique de rémunération équitable fondée sur l’indemnisation des heures effectivement prestées, en tenant compte des heures du soir et de nuit, et des heures prestées le week-end et les jours fériés, devrait être envisagée. Le système actuel rend le personnel militaire meilleur marché dans certaines situations. Nous rappelons ici un certain nombre de commentaires formulés par le CD&V, par exemple, sur le déploiement de militaires pour leurs missions sur notre territoire. Les militaires effectuent ces tâches supplémentaires à la satisfaction de tous et de manière très professionnelle. Au fil du temps, la réquisition de soldats pour ces tâches non militaires a fini par devenir un élément structurel dans le débat sur la sécurité, après les premiers mois qui ont suivi les attaques terroristes. Pour le CD&V, ces missions intérieures de soutien constituent plutôt une exception et un débat parlementaire sur les tâches essentielles des services de sécurité est nécessaire. Le CD&V est d'ores et déjà d'avis que le déploiement de personnel militaire pour toute sorte de tâches à la rémunération non conforme a une influence négative sur l'équilibre entre les conditions de vie et de travail. En raison de situations diverses, cet équilibre est devenu instable. Divers dossiers, tels que, entre autres, le débat sur les retraites avec à ce propos une communication déficiente, la réduction du revenu des militaires malades (s’ils étaient
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inaptes suite au service), l’adaptation de la pension pour des raisons médicales, avaient une influence négative sur la motivation des militaires. Pour le CD&V, le principe du "travail faisable", cher au ministre du Travail Kris Peeters, doit également être un principe de base pour le personnel de la Défense. Peut-être pourrait-on encore travailler sur la flexibilité en faveur du militaire. Une réglementation flexible du travail (avec, dans certaines situations, de longues périodes glissantes) dans laquelle les besoins du militaire sont pris en compte, peut être revue. En outre, les autorités doivent être pilotées pour rendre possible le télétravail, le travail à domicile et le travail dans un bureau satellite. Le CD&V souhaite également travailler au transfert du personnel militaire vers d'autres institutions publiques, sur base de règles à négocier avec les partenaires sociaux et les départements concernés, à la fois dans le cadre de carrières limitées et de départs normaux. Pour ceux qui poursuivent une carrière militaire, cependant, une plus grande participation à leur propre plan de carrière devrait être possible. L’exploitation et le développement personnels ainsi que la participation à une véritable promotion sociale doivent faire partie intégrante de la carrière militaire. Enfin et surtout, le CD&V estime que, dans le contexte d’une rémunération basée sur le marché et de l’attractivité accrue, associées à la concurrence avec d’autres acteurs du secteur de la sécurité, une mise à jour du package salarial doit être réalisée. N’oublions pas ici qu’il existe un lien avec le débat sur les pensions. Plus précisément, certaines allocations sont prises en compte pour le calcul de la pension, mais il existe néanmoins des allocations qui cesseront de l’être.
Outre ces mesures visant le personnel de la Défense, le CD&V souhaite également revoir le concept de réserve dans son ensemble. Cela doit être fait en concertation avec les employeurs du secteur privé et public afin de disposer d'un instrument utilisable par toutes les parties et de protéger socialement de manière optimale les personnes impliquées. Le CD&V accorde également une attention particulière au personnel civil de la Défense. Le personnel civil diminue actuellement chaque année. Cela est dû au vieillissement des employés, auquel il est répondu par un recrutement limité. Cependant, l’engagement de personnel civil là où le poste n’a aucune valeur militaire ajoutée présente de nombreux avantages, comme c’est le cas pour de nombreux postes administratifs. À l'heure actuelle, les fonctions les plus évidentes et qui font également l’objet d’un large recrutement, sont celles en faveur des services de sécurité militaire. Mais bien sûr, il existe aussi beaucoup d'autres fonctions comme dans le secteur juridique, financier, technique ou des ressources humaines. D'autre part, nous constatons que la Défense a du mal à recruter du personnel militaire et que de nombreux militaires la quittent trop tôt. Le CD&V est convaincu qu'il est très important pour l'avenir de recruter du personnel civil. En 2030, il ne resterait plus que 1.000 membres du personnel civil. C'est trop peu et ce chiffre doit être révisé à la hausse dans le prochain accord de gouvernement. Pour ce faire, un accord doit être trouvé avec le SPF Personnel et Organisation afin que le recrutement puisse se dérouler plus facilement. Les procédures sont actuellement trop longues et trop lourdes.
PTB
Point de vue du PTB pas axée sur la paix, les Droits de l’Homme ou la démocratie. Alors, l’alliance avec Israël et l’Arabie saoudite aurait été impensable. C’est une politique étrangère – depuis la pression diplomatique sur les sanctions jusqu’à l’ingérence militaire – au service des intérêts stratégiques et économiques. C'est pourquoi les États-Unis sont activement impliqués dans les plus grands conflits.
Peter Mertens, Président Le PTB opte pour une politique de paix active. Défense signifie « défense » et ne représente pas les interventions à l’étranger qui créent le chaos, les réfugiés et le terrorisme, en plus de mettre inutilement en danger nos militaires. Sans tomber dans la naïveté, nous nous battons pour un monde qui élimine progressivement les budgets militaires au lieu de les augmenter. La paix passe par le désarmement et non par l’armement. Mais cela ne signifie pas que nous ne voyons aucune place pour l’armée et le personnel de la Défense. Le monde aspire à la paix. Nous voulons remplacer la menace de la guerre par le respect de la souveraineté et l’intégrité territoriale comme inscrites dans la Charte des Nations Unies. Nous voulons un monde qui garantisse par la paix et la sécurité via le désarmement. Il en va autrement aujourd’hui. La politique étrangère des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN n’est
Les interventions militaires occidentales ne veillent pas à la paix, la sécurité et la stabilité. Cependant, la Belgique participe toujours à des opérations militaires au MoyenOrient. La Belgique a bombardé avec zèle la Libye. La Belgique participe également aux exercices de l'OTAN en Europe de l'Est, aux frontières avec la Russie. C’est chercher et causer des problèmes. La guerre coûte cher. L'intervention en Libye a coûté 40 millions d'euros à la Belgique. La participation belge en Afghanistan en 2012 a coûté plus de 100 millions d'euros. Il est temps de tirer des conclusions et de changer de cap. La question clé est la suivante : quel rôle voyons-nous pour l'armée belge ? Choisissons-nous un équipement qui surveille notre espace aérien ou des avions de combat et des drones pour larguer des bombes sur d'autres pays ? Nous rejetons la course aux armements, le langage de la guerre et les interventions militaires. Bien sûr, un monde sans guerre ni conflit militaire n’est pas encore pour demain, mais notre politique étrangère doit opter pour une rupture avec la logique de guerre occidentale.
La Défense, c’est la défense : pas d'argent pour la guerre À nos yeux, la guerre n’est pas le moyen de la politique étrangère. Nous voulons une Défense purement défensive. Nous renversons la tâche centrale de notre armée. Il ne s’agit plus de missions et d’interventions à l’étranger, mais de tâches purement défensives. La Suisse officiellement neutre peut être ici un exemple. Nous ne voulons pas de nouveaux avions de combat. Nous arrêtons la recherche et les investissements dans les systèmes d’armes militaires offensifs comme les drones armés. L’achat de 34 nouveaux avions de combat F-35 coûte à notre pays 15 milliards d’euros quand 16% de notre population vit dans la pauvreté. Pour la défense aérienne de notre pays, nous n’avons besoin que de quatre ou cinq avions de combat. Une politique de paix active, c’est briser l'économie de guerre et ne pas jeter d’huile sur le feu. C’est aussi l’oxygène financier et économique qui permet de mettre fin aux conflits et de donner toutes les occasions possibles aux solutions négociées localement, dans le respect de la souveraineté des peuples. À l’instar de la mission de déminage au Liban, la Belgique peut entreprendre des missions de maintien de la paix, mais uniquement dans le cadre strict d’un accord de paix régional multilatéral, avec la participation du pays hôte et dans le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies.
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Collaboration
internationale, contre les aventures militaires Depuis les années 1990, l’OTAN est passé la vitesse supérieure. Le nouvel OTAN global veut pouvoir intervenir à tout moment, presque partout dans le monde, afin de protéger les intérêts économiques et stratégiques des puissances occidentales. Sous Trump, le budget militaire américain a augmenté de façon exponentielle. Trump demande aux alliés de l’OTAN d’augmenter leurs dépenses militaires. Les États membres de l'OTAN augmenteront leurs dépenses de 234 milliards d'euros d'ici 2024, avec une augmentation immédiate de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Le nouveau budget de l'Union européenne prévoit des milliards de dollars pour les groupes multinationaux de l'armement. L’objectif de l’OTAN de consacrer 2% de son PIB à la guerre s’élève à 5 milliards d’euros de plus par an, pour la Belgique, pour la « défense ». L'OTAN est une alliance de guerre agressive dont les ambitions vont des Philippines à la Colombie. Nous ne voulons pas d'une telle alliance, nous voulons une politique de paix active. L’OTAN considère les armes nucléaires comme la pierre angulaire de sa politique. Nous voulons que la Traité des Nations
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Unies sur l'interdiction des armes nucléaires soit respecté. L'OTAN veut plus d'argent pour les armes. Nous voulons plus d’argent pour le progrès social et environnemental. Ce sont deux points de vue opposés. C'est pourquoi nous devons quitter l'OTAN. Des pays tels que la Suède, la Finlande, l'Irlande, l'Autriche et la Suisse ne sont également pas membres de l'OTAN. Pourquoi notre pays ne pourrait-il pas faire cela ?
terre et en mer ou à la coopération civilo-militaire (CIMIC). Mais notre armée peut également être déployée pour certaines missions civiles terrestres, par exemple pour renforcer la Protection civile en cas de catastrophe naturelle. Nous nous opposons toutefois aux missions de « sécurité intérieure » dans notre pays. Pour nous, cela ne devrait pas être une tâche de l'armée, mais plutôt de la police, du moins dans le contexte de menace actuel.
Pour la défense et le désarmement, nous nous efforçons de coopérer avec les pays voisins. Mais les alliances au niveau européen vont toujours dans le sens d'une armée européenne avec la vision du complexe militaro-industriel européen. Nous devons rompre avec cette vision exprimée à l'article 42 du Traité sur l'Union européenne. Nous voulons une coopération européenne qui investit moins dans la guerre. C'est une coopération européenne tout à fait contraire aux traités européens et à la politique étrangère et de sécurité commune européenne.
Compte tenu de la forte diminution de la force numérique de l’armée au cours des années à venir, nous pensons que ces missions plus clairement définies définissent un objectif clair qui peut être atteint avec les ressources humaines et financières actuelles et futures de l’armée. Grâce à ces missions, l'État-major de la Défense peut se sentir utile pour la société, tout en renforçant l'attrait de la profession militaire.
Un avenir pour le personnel de la Défense Notre vision de la Défense ne signifie pas que nous ne voyons plus de rôle pour l'armée belge. Au contraire. Premièrement, il y a les véritables tâches de défense, de préférence en coopération avec les pays voisins comme ils le font déjà (cf. surveillance de l'espace aérien), ou au niveau européen (mais pas sous la forme d'une force d'intervention européenne). Deuxièmement, il y a une participation à des missions de maintien de la paix à la demande des Nations Unies ou de pays tiers, où la Belgique a développé une expertise utile dans certains domaines. Nous pensons, par exemple, au déminage sur
Le PTB garantit dans tous les cas le maintien du statut de militaire pour le personnel de la Défense et s’engage à analyser, avec les syndicats représentatifs, les conséquences des réformes dans les domaines du personnel et économique. Le point de départ doit être que la Défense dispose de ressources humaines et financières suffisantes pour pouvoir mener à bien ses missions (redéfinies) et qu'aucun membre de son personnel ne soit contraint de quitter l'armée ou ne soit désavantagé financièrement par les réformes proposées. Enfin, nous souhaitons également une meilleure correspondance entre la taille du corps des officiers et celle des troupes dans leur ensemble, et un meilleur sentiment des officiers avec la réalité du terrain.
Groen
Point de vue de Groen - L’ère des économies permanentes à la Défense est révolue. Le fond est atteint. Dans le contexte européen et mondial actuel, il faut accepter que notre sécurité a un prix. Une défense européenne intégrée
Wouter De Vriendt
Le contexte sécuritaire belge et européen évolue. Les crises persistantes au Moyen-Orient (et leurs répercussions sécuritaires chez nous), l'attitude assertive de la Russie, l'insécurité apportée par le Brexit et la politique étrangère de Donald Trump, impliquent de faire évoluer notre politique de sécurité et de défense.
Points d'attention - Réaliser des investissements dans l’infrastructure, le matériel et l’équipement afin que les militaires puissent effectuer leur travail quotidien dans les meilleures conditions possibles. À ce niveau, il est temps de passer à la vitesse supérieure. - Agir en faveur d’une Europe de la défense intégrée en développant plus avant des synergies avec d'autres pays européens, tant pour les investissements que pour la collaboration opérationnelle. - Offrir une clarté au personnel concernant son statut, sa pension, son lieu d'affectation et son avenir au sein de la Défense. La Défense est une maison solide, le personnel en constitue les fondations, ce qui est trop souvent oublié.
Pour Groen, la principale évolution nécessaire relève d'une coopération militaire renforcée sur notre propre continent, au sein de l'Union européenne. Il ne s’agit pas d’un choix contre l'OTAN, mais d’une option claire d'indépendance stratégique afin de profiler l’UE comme un des piliers de l’OTAN. À terme, nous croyons en une structure de commandement militaire européen. Cela nécessite une intégration politique plus forte au niveau européen et pour ce faire, nous souhaitons renforcer l'administration européenne des Affaires étrangères (plus précisément le staff militaire UE) afin qu'elle puisse, à terme, décider comment déployer la défense européenne. Dans ce contexte cela n'a aucun sens que chaque pays constitue une force armée complète couvrant tout le spectre des capa-
cités offensives, défensives et logistiques. Les collaborations et mutualisations européennes doivent mener à des économies d'échelle et à des gains d'efficacité. À cette fin, les armées nationales doivent se spécialiser et collaborer. Pour Groen, les opportunités en matière de pooling et sharing doivent être davantage envisagées, sur base d’un partage équitable de la charge entre les partenaires. Dans cette optique, la Défense a besoin d'investissements en matériel. Nous regrettons que dans certains choix posés, les synergies européennes ne soient pas recherchées, comme ce fut le cas pour le dossier des avions de chasse. Il existe des besoins d'unités terrestres légères, manœuvrables et rapidement déployables, des besoins en matière de transports aériens tactique et stratégique, centrés sur les opérations spéciales et les éléments de soutien nécessaires. Nous pensons qu'investir davantage dans notre expertise en matière de déminage, de maintien de la paix et de gestion de catastrophes naturelles est souhaitable, comme dans la marine, le sauvetage en mer, la cyberdéfense et la formation. Le personnel de la Défense L'attrition en début de la carrière est un défi majeur. Pour rendre le métier de militaire plus attrayant, la Défense doit retourner à son core business : les opérations à l'étranger (missions des Nations Unies ou sous mandat des Nations Unies) et la défense (collective) du territoire.
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La perspective de déploiement sur
le terrain et la formation dans cette perspective contribueront à la motivation des nouveaux militaires. Les missions de surveillance en contexte d'alerte terroriste élevée n'en font en principe pas partie, sauf en cas de danger imminent ou dans des cas précis et spécifiques, par exemple pour compenser une pénurie temporaire de policiers. À côté de cela, le statut (conditions de pension incluses) doit rester attrayant et compétitif pour les fonctions techniques et spécialisées. Les mesures que le DGHR Général Hennes a présentées mi-février sont un pas dans la bonne direction. Les départs prématurés pourraient être freinés via un investissement dans des jobs de qualité et sur mesure pour les militaires plus âgés. L'ambition d’une élévation brutale de l'âge de la pension à 63 ans a selon nous manqué son but. En effet, l’externalisation grandissante des jobs non-opérationnels entraîne la raréfaction des jobs de qualité et intéressants pour les militaires plus âgés. De plus, le métier de militaire est un travail lourd, physiquement et psychiquement exigeant, ayant un impact important sur la vie sociale et familiale. Une reconnaissance en tant que métier pénible doit se traduire dans un âge de départ à la pension inférieur à 63 ans. Nous comprenons les objectifs du statut BDL (carrière à durée limitée) : un rajeunissement drastique de la pyramide des âges au sein de la Défense et la capacité de répondre avec flexibilité aux besoins de recrutement. Il comporte toutefois une série d’inconvénients. En effet, les militaires se retrouvent
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ensuite sur le marché du travail vers 30-35 ans, un moment où beaucoup construisent une vie de famille, et – comme cela semble être le cas actuellement – sans mesures d'outplacement appropriées. De plus, 8 (ou 12) ans, c'est trop court pour être pleinement rentable pour la Défense. Tout ceci ne contribue pas à rendre la profession attractive. Le personnel de la Défense va bientôt descendre sous les 25 000 hommes en vertu d'une vague de départs à la pension. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les gens partir trop rapidement. Dès lors, nous voulons sortir du BDL tel qu'il est actuellement. Par ailleurs, il est important de prévoir des possibilités de départ qualitatives, satisfaisantes et facultatives à différents moments de la carrière. Enfin, le rajeunissement de notre armée restant fondamental, les possibilités pour mieux ajuster vie privée et vie professionnelle, à travers une flexibilité sous forme de crédit-temps, de travail à temps partiel ou de télétravail, doivent être implémentées lorsque cela est possible. Nous plaidons également pour une présence forte de la Défense dans toutes les provinces, afin d’offrir aux militaires un maximum de chances de travailler, au moins une grande partie de leur carrière, à une distance acceptable de leur domicile. C'est aussi un moyen d’éviter les attritions. Une implantation étendue contribue aussi à augmenter la visibilité et le soutien de la Défense au sein de la population. Naturellement, les profils spécialisés auront moins de possibilités de choisir leur lieu d'affectation (un Arlonais qui choisit la Composante Marine sait à quoi il s'engage, par exemple), mais tout
concentrer au centre du pays n'est pas le choix que nous faisons. Les missions de la Défense La Défense doit selon nous revenir à ses missions centrales : les missions à l'étranger et la défense du territoire national. Pour Groen, les missions à l'étranger doivent toujours être des missions de l'ONU ou sous mandat onusien. Cela peut impliquer le maintien de la paix ou l'instauration de la paix dans une perspective de sécurité internationale. Groen soutient également le principe de responsability to protect qui permet aux opérations de l'ONU, dans une perspective humanitaire, de prévenir les génocides, crimes de guerre, crimes contre l'humanité et le nettoyage ethnique. En outre, le Parlement fédéral doit approuver le déploiement des troupes belges à l'étranger. Le gouvernement doit également inscrire la participation belge à des opérations internationales dans une vision qui dépasse le seul niveau militaire. À cette fin, le gouvernement doit renforcer la cohérence entre les moyens diplomatiques, de coopération au développement et d'aide humanitaire mis en place. Le système néerlandais de l'article 100 peut ici être cité en exemple. Le gouvernement et le staff de la Défense doivent également rendre compte du déroulement des opérations de façon la plus transparente possible, tant en termes de communication publique que visà-vis du Parlement. Enfin, après l'opération, celle-ci doit être évaluée à l'aide d'un cadre d'évaluation clair.
sp.a
Point de vue du sp.a est un métier lourd. Nous nous opposons au rehaussement de l’âge de la pension. Un âge de retraite supérieur à 60 ans est totalement incompatible avec les exigences physiques, médicales et mentales de la profession militaire. En raison de la nature du métier, le risque de maladie de longue durée chez les militaires est plus élevé que dans la moyenne des autres emplois de la Fonction publique. Nous ne voulons pas qu’après un mois de maladie les militaires tombent à 60% de leur salaire.
John Crombez, Président
1. Le capital le plus important est le capital humain Le défi des années à venir réside dans le domaine du personnel. Divers gouvernements ont réalisé de nombreuses économies en matière de défense. Les récentes commandes d’équipement font en sorte que les investissements en personnel sont devenus quasi impossibles. Les effectifs de la Défense sont en chute libre et nombre de postes vacants ne sont plus pourvus. Les années précédentes, tous les avantages pour devenir militaires ont été supprimés. Paradoxalement, nous aurons bientôt de nouveaux navires, avions et véhicules de combats, mais plus de soldats pour les occuper ou les utiliser. Le sp.a estime que nous devons urgemment et prioritairement investir dans le personnel. Pour le sp.a, il est important que le personnel retrouve plus de certitude. Par exemple à propos des pensions et des maladies de longue durée : être militaire
La grande incertitude au sujet des casernes donne lieu à un exode. Nous devons investir plus encore dans le recrutement et l’affectation régionale. Pour le sp.a, un véritable plan de casernes doit être mis en place d’urgence. De plus, les transports en commun doivent être mieux adaptés aux casernes. Les missions de surveillance statique dans les rues ne constituent pas, selon nous, la tâche principale de la Défense. Dans la pratique, les militaires sont de plus en plus employés comme des forces de police bon marché. En conséquence, ils acquièrent une expérience utile insuffisante sur le terrain. Nous voulons que le personnel militaire soit déployé pour ses tâches essentielles. Ce n'est que dans des circonstances de crise exceptionnelles et pour une durée limitée (premier jour) qu'il est possible de déployer des militaires pour des missions de surveillance. Le traitement des militaires doit être aligné sur celui du personnel de police, la répartition travail-vie privée doit retrouver l’équilibre. Les emplois en cumul à la Défense doivent être résorbés. Ceci est important pour le recrutement, mais aussi pour le transfert éventuel vers d’autres fonctions publiques.
2. La Défense dans un contexte international La collaboration européenne dans le domaine de la Défense n’est pas seulement inévitable, elle est surtout moins chère pour les gouvernements et les citoyens. Les États-Unis répètent à maintes reprises que l’Europe devra à l’avenir faire face à ses propres problèmes. Aujourd’hui, l’Europe consacre 200 milliards d’euros de plus à la défense que la Russie. Cependant, par les efforts individuels de 28 armées, il est question d’une dispersion gigantesque des moyens, avec une énorme perte financière. L’Europe doit ellemême veiller à plus de sécurité en et autour d’elle. Pour cela, nos armées doivent mieux collaborer. La conséquence, pour la Belgique, est que nous ne pouvons plus rester sur la touche, mais que nous devons nous-même investir davantage dans notre sécurité. Les investissements militaires doivent toujours être envisagés dans un contexte européen. Les États membres doivent coordonner au mieux leurs capacités afin d’éviter la surcapacité d’une tâche ou la sous-capacité d’une autre. C’est pourquoi il est nécessaire que le Conseil européen de la Défense, le Service européen pour l’action extérieure et l’Agence européenne de Défense donnent des directives descendantes claires. Le sp.a va encore plus loin. Nous souhaitons également coordonner en amont la planification de la défense au niveau européen, au sein de l’Agence européenne de Défense, avant de la soumettre au niveau national pour analyse et prise de décision. Nous voulons faire un usage maximum de CARO. La PESCO offre une plate-forme unique où les Européens peuvent
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collectivement générer leurs capacités.
La défense européenne n’est peut-être pas pour demain mais nous sommes à un tournant. Nous devons jouer un rôle exemplaire au sein de la PESCO et respecter fidèlement nos engagements. Nous pouvons aussi jouer un rôle dans d’autres grands projets stratégiques. Nous considérons que le budget de recherche pour la Défense est important, mais nous ne voulons pas que cela se fasse au détriment de la recherche civile. Nous voulons utiliser la PESCO pour stimuler les industries belge et européenne. Nous voulons une alliance entre les États-Unis et l'Union européenne, dans laquelle les deux blocs peuvent travailler ensemble, mais où ils peuvent opérer séparément. Nous nous concentrons sur la sécurité en Europe et autour de l'Europe, et devons reconnaître que nos intérêts géographiques ne sont souvent pas les mêmes que ceux de l'OTAN. 3. Prise en compte de l'évolution du contexte sécuritaire Les interventions militaires sont toujours le dernier recours. Là où nos propres intérêts sont en jeu, nous sommes prêts à engager des moyens militaires. De préférence, nous devons le faire de manière préventive, en assurant la stabilité dans différentes régions, mais parfois les interventions militaires se révèlent inévitables. Le terme « Défense » désigne les instruments traditionnels de la force militaire, tels que les avions de combat, les navires de guerre et les véhicules de combat. Mais dans l'environnement sécuritaire d'aujourd'hui et de demain, de tels systèmes d'armes deviennent progressivement inadéquats. À l’avenir, les plates-formes seront commandées à distance et de nouvelles formes de guerre deviendront plus pertinentes, une évolution dont nous devons tenir compte au maximum. D’ici 2030, plus de 80% de la population
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mondiale vivra dans les villes situées à moins de 150km du littoral. Les risques que de futures crises se produisent dans les zones urbaines et dans les eaux côtières sont considérables. L'importance de l'armée et la dimension maritime augmentent. En outre, l'Afrique du Nord et le Sahel restent une région pouvant avoir un impact direct sur la sécurité européenne. La Composante Air devrait continuer à jouer un rôle dans cette région à l'avenir. De nouveaux phénomènes entraînent des tâches de défense adaptées. Les adversaires utiliseront beaucoup plus le domaine maritime pour leurs communications, leur logistique et leur déploiement. De plus, ils se « dissimuleront » davantage dans les villes qu’auparavant et se fonderont dans la population. Plus que jamais, les militaires devront être en mesure de gagner la confiance de la population locale. Nous devons plus anticiper et prévenir. Notre Défense devra se concentrer davantage sur le secteur maritime. Les eaux du littoral prennent de plus en plus d’importance et c’est pour cette raison que les navires pouvant être déployés pour des tâches de sécurité et d'intervention telles que la protection des ports, les patrouilles, le déminage, les barrages, les embargos, etc. vont gagner en importance. La Défense va devoir défendre de plus en plus les intérêts économiques, et nos ports ainsi que nos voies maritimes jouent un rôle majeur à cet égard. Des militaires bien équipés et protégés doivent, dans les zones urbaines, assurer la protection des résidents locaux et créer les conditions pour la reconstruction économique et administrative. De plus, il y a nécessité de formations capables de fournir une aide d’urgence ; d’effectuer des réparations urgentes aux ponts et routes ; d’assurer les tâches critiques de service collectif. Notre Défense devra œuvrer davantage dans la défense cybernétique et le
renseignement pour garantir la sécurité digitale. Les armes et les systèmes militaires, qui auparavant se trouvaient exclusivement entre les mains d'organisations de défense nationale, deviennent plus facilement accessibles aux organisations privées et même aux bandes criminelles. Un commandement belge unique pour les différents services constituerait un pas dans la bonne direction. 4. Arrêter les économies dans la défense et la sécurité Le sp.a veut donner l’assurance, par un effort de défense nécessaire, que nous pourrons continuer à vivre en Europe dans la stabilité et la paix. Ces dernières années, différents gouvernements ont systématiquement réduit le budget de la Défense. Le gouvernement Michel a déclaré qu'il avait remis la Défense sur les rails, mais il a encore plus déraillé que jamais le budget de la Défense. Malgré de belles promesses, le budget de la Défense sous le Premier ministre Michel est également tombé de 0,978% à 0,922% du PIB. La Belgique doit jouer un rôle de pionnier dans l’histoire de la défense européenne, mais cela nécessite des efforts financiers supplémentaires. En outre, l'état-major de la Défense est au bout du rouleau. Les économies doivent cesser. Nos militaires, notre Défense ont pour mission première et principale de protéger notre société. Nous devons alors leur octroyer les moyens et les possibilités pour le faire. Les économies doivent s’arrêter. Nous devons investir de manière substantielle en fonction d’une défense européenne et des investissements en personnel. Le nouveau gouvernement doit établir une véritable stratégie conjointe pour les Affaires étrangères, la Défense et la Coopération au développement, à partir de laquelle une stratégie de défense actualisée, réaliste et spécifique pourra suivre.
PS
Point de vue du PS Pour le PS, un environnement sécurisé et pacifié à l’échelle nationale et internationale est une priorité. Nos démocraties doivent faire face à de nouvelles menaces, y répondre nécessite une approche globale au sein de laquelle la Défense joue un rôle essentiel avec la diplomatie et la coopération au développement. ou de l’OTAN devra impliquer pleinement le Parlement dans un processus rendu plus transparent. En temps de paix, le PS estime que le rôle de la Défense devrait être focalisé sur l’aide logistique aux pays en difficulté ou en reconstruction. C’est ainsi que le PS demande que les missions de la Défense en matière par exemple de déminage, d’aide urgente en cas de catastrophe naturelle ou de formation de militaires étrangers soient prioritaires.
Elio Di Rupo, Président
À l’heure où certains conflits s’éternisent faisant des milliers de victimes et de déplacés, où les populismes sont exacerbés et où la communauté internationale semble souvent impuissante, le besoin de multilatéralisme n’a jamais été aussi fort afin de réaliser une paix durable. Face à ces menaces toujours plus variées, asymétriques et hybrides telles que le terrorisme ou les cyber-attaques, le PS défend l’importance des fonctions régaliennes de l’État. L’opérationnalité de notre armée est notre priorité. Pour le PS, la présence de la Défense dans les opérations menées sous l’égide de l’ONU, de l’Union européenne
Sur le plan international, la Belgique doit poursuivre et renforcer son engagement pour une Défense européenne. L’avènement à terme d’une véritable Défense européenne tant sur le plan humain, stratégique qu’industriel doit être une priorité.
socle commun de formation des militaires à l’échelle de l’UE et la compatibilité totale du matériel qui fait défaut aujourd’hui, seront de facto favorisés. Au plan national, la Vision stratégique 2015-2030 adoptée par le gouvernement Michel comporte de nombreuses lacunes qui peuvent porter atteinte à la pérennité de l’armée et au renforcement d’un pilier européen au sein de l’OTAN. Sous cette législature, des décisions dommageables ont été prises : 7.000 pertes d’emplois avec une Défense passée de 32.000 à 25.000 personnes, un moral en
L’émergence d’une réelle stratégie européenne en matière de Défense doit permettre de renforcer la voix et les positions de l’Europe au sein de l’OTAN. La base industrielle et technologique de la Défense européenne, créatrice d'emplois, doit être consolidée. En outre, cette coopération européenne permettra des économies d’échelle et l’achat commun de matériel militaire européen. Un
Photo : Daniel Orban
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berne suite aux discussions visant
à prolonger leur carrière de sept ans, l’engagement exclusif des soldats sous le statut à durée limitée, des coupes budgétaires massives, des fermetures annoncées de casernes et donc un éloignement géographique et des difficultés familiales ou encore le nombre de missions à l’étranger réduit à un plancher historique. La privatisation massive de tâches jusque-là dévolues aux militaires et la remise en cause de l’avenir de l’École royale militaire, du Musée royal de l’Armée et de la Composante Médicale sont également des sources d’inquiétudes. Le départ des jeunes recrues de la Défense a par conséquent atteint des records. Pour le PS, il est impératif de donner à la Défense les moyens d’accomplir les missions que lui confie l’Etat. Ceux-ci doivent être affectés d’abord au recrutement et aux
investissements pour l’attractivité de la Défense. Les objectifs du PS en matière de Défense tant au niveau belge, européen qu’international supposent une véritable prise en compte et une amélioration de la gestion des ressources humaines au sein des personnels civil et militaire. Cet effort doit préserver une armée jeune et motivée à même de répondre à ses missions. Il s’agit de susciter davantage de vocations auprès de nouvelles recrues mais aussi et surtout de garder les militaires au sein de la Défense à moyen et long terme.
leurs familles est crucial pendant et après les opérations, ce qui fait trop souvent défaut aujourd’hui. Pour le PS, au vu de la diversité des fonctions en son sein, la Défense doit être un acteur majeur de formation et de développement personnel pour les jeunes. Une politique de recrutement qualitative et quantitative de jeunes est indispensable pour garantir le caractère opérationnel des unités. Une politique proactive au plus proche des bassins d’emploi de notre pays s’impose.
Il est dès lors essentiel de prendre en compte le bien être du personnel, tant en opération qu’une fois de retour en famille, pour assurer la pérennité de la Défense.
Cela doit concerner l’ensemble des grades et des fonctions que compte notre armée tant via la formation en caserne qu’au sein de l’ERM ou de l’École royale des sous-officiers, deux formidables instruments de formation et de véritables ascenseurs sociaux.
Par exemple, l’accompagnement médical et psychosocial des membres du personnel et de
Le PS veut également mettre fin à l’engagement exclusif des soldats sous le statut à durée déterminée
Photo : Daniel Orban
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Photo : Daniel Orban
tel que pratiqué actuellement et qui renforce l’attrition que connait la Défense. La prise en compte de la particularité et de la pénibilité du métier de militaire doit aussi être un impératif tout au long de la carrière. À ce titre, il faut renforcer la concertation sociale en impliquant pleinement les syndicats militaires. Enfin, il s’agira de moderniser les quartiers militaires de manière durable, notamment en termes d’isolation afin d’offrir des conditions de travail optimales aux personnels civil et militaire. Les socialistes pensent, qu’au-delà du bien-être au travail, le lien société civile-armée, son rôle citoyen, le travail de Mémoire ou encore des missions d’aide à la population repensées en synergie avec les autres acteurs publics, renforceront encore l’attractivité de la Défense. La plus-value certaine de notre Défense doit mieux apparaitre aux yeux du grand public.
La protection des Belges expatriés, de nos postes diplomatiques et les opérations à l’étranger doivent rester le core business de la Défense. Le PS veut d’ailleurs proposer davantage d’opérations, d’exercices et d’entrainements à l’étranger aux militaires afin d’augmenter leur motivation. Toutefois, elle peut également accomplir de nombreuses tâches en Belgique, au service de la population. C’est par exemple le cas chaque jour au travers de l’hôpital militaire, avec le prêt de matériel à des camps de jeunesses ou via la mise à disposition de casernes dans le cadre du plan « grand froid ». Ces services doivent rester gratuits pour la population. Pour le PS, il s’agit d’encourager l’engagement de la Défense en faveur des valeurs démocratiques, de paix et du développement de la citoyenneté. Développer les activités à destination des jeunes est indispensable : événements publics, shows aériens, marches,
journées portes ouvertes, visites de casernes et d’installations ainsi que du Musée royal de l’Armée par les écoles. Le PS souhaite faire du travail de mémoire et du développement de la citoyenneté des priorités à part entière de la Défense en collaboration avec les entités fédérées. Le PS en est convaincu, ce lien population-armée renouvelé aura des conséquences positives sur l’image de la Défense mais aussi, à plus long terme, sur le recrutement. Ce ne sont que quelquesunes de nos idées pour l’avenir de notre Défense, nous en avons beaucoup d’autres. Vous pouvez les découvrir dans notre programme complet : https://www.ps.be/#/Election/ Programme
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Info
Quatre Jours de l’Yser e 47 Édition Une délégation de l’ACMP-CGPM participera, pour la 18e fois consécutive, aux Quatre Jours de l’Yser. Le départ sera donné le mardi 20 août à Oostduinkerke et l’arrivée est prévue le vendredi 23 août 2019 à Ypres. Nos membres peuvent y participer gratuitement. Soyez rapide, car le nombre de places est limité ! Nous sommes à la recherche de membres motivés souhaitant profiter de l’ambiance et porter nos couleurs au cours de cet événement qui rend hommage aux victimes des deux conflits mondiaux. En outre, cette année, les marcheurs découvrent de nouveaux sites pittoresques dans cette région campagnarde. Nous logerons au camp de la caserne des pompiers, Doornstraat 43, 8970 Poperinge.
Ce qu’offre l’ACMP-CGPM Le coût total (maximum 152,00 €) pour la marche et la formule allin vous est offert. Cela comprend pour les quatre journées : le logement, les repas, le transport, l’assurance, les soins médicaux et le petit souvenir. En plus, nous vous remettons un T-shirt et une casquette. En chemin, nous offrons aussi une consommation. Distances possibles : 4 x 16 km ou 4 x 32 km. Une marche familiale de 4 x 8 km et un parcours pour les jeunes de 4 x 24 km. Possibilité de combiner différentes distances (exemple : 1 x 16 km, 1 x 24 km et 2 x 32 km).
Le parcours et le coût de la participation sont les suivants : - Nous marchons de mardi à vendredi compris. Le camp est accessible dès le lundi après-midi ; - Le transport vers le lieu de départ et la participation aux Quatre Jours de l’Yser coûtent 42,00 € pour les quatre journées ; - Le camp à Poperinge est organisé et tenu par le service touristique de la ville. La somme totale (110,00 € all-in) leur est directement remise.
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Pour les militaires en service actif parmi nous : nous marchons en civil et non en tenue militaire. Vous devez donc prendre quatre jours de congé ou de récupération.
L’inscription auprès du Secrétariat permanent de l’ACMP-CGPM, à l’attention de Filip Duquesne et ce pour avant le 1er juin 2019. Nous acceptons 25 membres. Répondez donc vite en envoyant un courriel à srt@acmp-cgpm.be ou filip.duquesne@gmail.com Communiquez vos données : - Nom et prénom – Adresse civile - Numéro de membre ACMP-CGPM - Date de naissance - Numéro de téléphone et adresse électronique - Nombre de participants - Distances souhaitées - Plaque minéralogique (si vous venez à Poperinge avec votre propre voiture) - En principe, nous dormons tous sous la grande tente derrière la salle Maeke Blyde. Pour plus d’information sur l’événement : www.vierdaagse.be
Photo : © Flanders Fields
NAISSANCES
NECROLOGIE
HÉLOÏSE – 08/03/2019 Dans la famille de Vincent STEEGER (Namur)
JULES MOTTE (Waremme) 1936 - 11/03/2019
JULIA – 11/03/2019 Dans la famille de Rémy CHEVAL (Dinant)
GEORGES LANGBEEN (Bruges) 1934 – 14/03/2019
MATHIS – 21/03/2019 Dans la famille de Miguel PLANCHE (Louvain) CHARLOTTE – 23/03/2019 Dans la famille de Sebastiaan SIBORGS (Genk)
MARIAGES
04/04/2018 Paul HOFMAN et Odette MILO (Alost) 08/12/2018 Thibaut CALLENS et Pauline CHANTRENNE (Onhaye) (Cohabitation légale)
GUILLAUME GRAINDOURZE (Saint-Trond) 1935 - 15/04/2019
Indice des prix à la consommation - Février : 108,52 points - Mars : 108,85 points - Avril : 108,91 points
Indice santé - Février : 108,78 points - Mars : 109,04 points - Avril : 108,98 points L’indice santé lissé des quatre derniers mois (janvier, février, mars et avril 2019) s’établit à 106,65 points. L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales, fixé à 107,20 points, n’est pas été dépassé ce mois-ci. L’indice pivot a été dépassé pour la dernière fois en août 2018.
Source : Statbel
22/01/2019 Quinten DEGLAIN et Lynn KUCNEROWICZ (Keerbergen) (Cohabitation légale) 22/03/2019 Michel MONNOM et Patricia RICHARD (Andenne) (Cohabitation légale) 21/04/2019 Fabrice HUART et Brigitte JANSEN (Manage)
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PRIME SYNDICALE POUR L’ANNEE DE REFERENCE 2018 La Défense a envoyé aux militaires le formulaire de demande de la prime syndicale pour l’année de référence 2018. Ce formulaire original (donc pas de fax ni d’email avec en annexe le formulaire scanné) doit être complété et envoyé AVANT le 1er juillet 2019 à : ACMP-CGPM, Romboutsstraat 1 – Bus 021, 1932 ZAVENTEM. Vous pouvez aussi remettre le formulaire original complété et signé à un délégué CGPM qui nous le fera parvenir. Mais ceci n’est nullement une obligation.
Ne tardez pas à envoyer votre formulaire ! Dans les trois mois qui suivront la date de réception du formulaire de demande par le Secrétariat permanent de l’ACMP-CGPM, nous ferons le nécessaire pour exécuter le paiement de la prime. Les montants :
- 12 mois complets d’affiliation = 90 euro - 9 mois complets d’affiliation = 67,50 euro - 6 mois complets d’affiliation = 45 euro - 3 mois complets d’affiliation = 22,50 euro
Que faire si vous n’avez pas reçu le formulaire? Prenez contact avec l’ACMP-CGPM. De préférence via e-mail à : srt@acmp-cgpm.be. Renseignez vos nom, prénom, date de naissance, adresse et le numéro de compte bancaire (IBAN) sur lequel la prime syndicale doit être versée. L’ACMP-CGPM s’adressera alors au service compétent du Premier Ministre et, après obtention des données nécessaires, effectuera le plus rapidement possible le paiement. Ceci va cependant engendrer un retard dans le paiement de ladite prime ! Pour rappel : le militaire ne peut légalement introduire qu’une et une seule demande de paiement de la prime syndicale et ce auprès d’un seul syndicat représentatif.