La Sentinelle 04/2020

Page 1

La Sentinelle Juillet - Août 2020 - n° 04

Portrait Périodique bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. Éditeur responsable : Yves Huwart - Bureau de dépôt : Bruxelles X - P109013

Qui est donc le CHOD ? le syndicat militaire


Avant-propos

Le ‘niveau de honte’ AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | PRÉSIDENT

Nous avons déjà un nouveau chef d'état-major en la personne de l'amiral M. Hofman. Pour un nouveau gouvernement, il est encore ‘un peu trop tôt’, plus d'un an après les élections. Cependant, la situation précaire de nombreuses unités exige d’ajuster sérieusement le cap suivi. En particulier au niveau du personnel. À moins que nos décideurs politiques continuent à changer - contre tout bon sens le ‘niveau d'ambition’ en un ‘niveau de honte’. Le terme ‘niveau d'ambition’ est bien établi au sein du ministère de la Défense depuis de nombreuses années. C'est l'interprétation de ce que notre pays veut pouvoir faire avec ses moyens militaires pour réaliser sa politique étrangère et de sécurité. En particulier, comment la Belgique voit sa place et son rôle en Europe et dans le monde et comment elle veut remplir ce rôle avec son appareil de défense.

personnel pour réaliser ces ambitions. Et c'est là que le bât blesse depuis longtemps ! Comme cette édition l'illustre plus loin (les articles ‘24.962 !’ et ‘Forum à Florennes’), l'armée n'a plus les moyens et encore moins le personnel pour faire ce que le gouvernement et la population pensent qu'elle peut faire. En réalité, le niveau d'ambition déterminé politiquement est devenu en grande partie une boîte vide.

Concrètement, le niveau d'ambition sert d’étalon stratégique pour la Défense. Sur base du niveau d'ambition, il est possible de déterminer quelles sont les capacités militaires requises pour atteindre les objectifs politiques et comment les instruments militaires doivent être utilisés. Par exemple : être capable de déployer ‘x’ navires pendant tant de mois, d’envoyer ‘y’ avions de chasse à l'étranger pendant une certaine période ou d'être capable d’engager un battlegroup de ‘z’ soldats avec un certain préavis et pendant une certaine durée.

En bons soldats, nous parvenons toujours à camoufler joliment cette farce. Bien que cela soit devenu de plus en plus difficile ces dernières années, le ministère de la Défense reste maître dans l'art de ‘déshabiller l'empereur’ : l'empereur (l'armée) n'a presque plus de vêtements (le personnel), mais tout le monde - y compris la Rue de la Loi – le trouve toujours très élégant. Un cas d'auto-illusion collective, bien sûr.

Le niveau d'ambition a donc un prix, en particulier les moyens et le

2

La Sentinelle

La conséquence de cette attitude est que notre ‘niveau d'ambition’ a en fait dégénéré en un ‘niveau de honte’ : un niveau de capacités militaires qui est tombé si bas que nous essayons maintenant

(et surtout espérons !) de juste rester visibles. Pour que nous n'ayons pas à ramper sous terre, dans les profondeurs de la honte. Par conséquent, nous n’engageons plus la Défense parce que nous le voulons nous-mêmes en tant que nation, mais parce que les attentes des autres nous y obligent : l'Otan, les États-Unis ou nos autres alliés. La finalité est maintenant de continuer à en faire juste assez militairement pour pouvoir regarder nos partenaires dans les yeux. Depuis un certain temps, l'ambition politique de ce pays en matière de défense est de ne pas tomber en dessous du niveau de la honte, avec le commandement de la Défense en dévoué partenaire de ce ‘crime’. S'il existait un championnat militaire du ‘prétendre faire plus avec moins’, notre pays aurait gagné depuis longtemps la coupe du monde. Combien de temps cette imposture peut-elle être maintenue ? Surtout en période post-Corona... 


La Sentinelle Juillet - Août 2020 - n° 04

Photo : Défense

Colophon

2

Le ‘niveau de honte’

La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.

4

24.962 !

8

To share or not to share?

Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR). Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Concetto Bandinelli et Laurent Schmitz Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be Tél. : 02 245 72 14 Fax : 02 245 73 01

BE32 2100 6234 6602 BIC : GEBABEBB

10

Initiatives en matière de ressources humaines

13

Congés des officiers … enfin une solution structurelle !

14

Forum à Florennes

16

Qui est donc le CHOD ?

18

Assimilé temps de guerre ?

BE57 0682 3639 9535 BIC : GKCCBEB

Photo couverture : Sedeyn Ritchie

Facebook “f ” Logo

CMYK / .ai

Facebook “f ” Logo

CMYK / .ai

Rejoignez-nous sur Facebook EUROMIL

European Organisation of Military Associations

La Sentinelle

3


Opinion

24.962 ! Ce n’est pas un cauchemar mais la triste réalité. Au 1er juillet 2020, la Défense belge comptait moins de 25.000 militaires actifs. Incompétence ou sabotage coupable ? L’ancien ministre Steven Vandeput nous assurait encore il n’y a pas si longtemps que la ‘Vision stratégique’ allait diminuer ‘graduellement’ les effectifs d’ici à… 2030 ! Cette descente graduelle ressemble plus à une ‘chute libre’ incontrôlée. Dix mille emplois perdus, tout un secteur d’activité sinistré, un personnel dégoûté par une situation qui n’en finit pas de se dégrader. Non, ce n’est ni la faillite de Thomas Cook (500 postes), ni la fermeture de Ford Genk (4.300 emplois). Nous parlons bien de la Défense belge, un des plus gros employeurs du pays. Et tout ça dans l’indifférence la plus totale. Pas de vitrines cassées, de canons à eau, de ‘procédure Renault’. Ces postes sont passés à la trappe en un peu plus de dix ans, sans faire de vagues, au nez et à la barbe d’une population qui croit toujours que la ‘Grande Muette’ pourrait la défendre ‘si jamais’. Aujourd’hui, la situation est telle qu’avec la meilleure bonne volonté, la Défense belge ne peut plus exploiter tous ses systèmes d’armes, faute de personnel et de moyens. La vague des départs à la pension, on en parle depuis vingt ans. Sans rien faire. Au contraire, le gouvernement Michel a délibérément aggravé son effet en bridant le recrutement en 2014 et 2015. Le résultat de ce sabotage institutionnel est aujourd’hui flagrant : l’armée est exsangue et la crise du COVID-19 n’arrangera rien. Statut précaire Le départ des ‘baby-boomers’ est supposé être compensé par un engagement massif. Hélas, non seulement la Défense a beaucoup de mal à convaincre les jeunes de s’engager, mais ceux qu’elle engage sont en majorité des militaires ‘BDL’, à la carrière limitée dans le temps. Ces emplois précaires imposés par le politique enfoncent la Défense toujours plus bas. S’ils donnent l’impression que l’effectif est suffisant, en réalité ces collègues ‘sur siège éjectable’ ont un rendement désastreux par rapport à un militaire de carrière. Beaucoup d’entre eux jettent l’éponge bien avant la fin de leur engagement, attirés par un ‘vrai boulot’ et de meilleures conditions dans le civil. Si bien qu’actuellement, l’expérience moyenne du BDL belge est de

4

La Sentinelle

deux ans et demi. Or, il faut des années de formation et d’entraînement coûteux pour qu’un spécialiste maîtrise son boulot. Ces jeunes ne sont donc pas prêts à assumer des fonctions clés. Inutile d’investir dans leurs compétences à long terme puisqu’ils risquent de partir à tout moment. Car le passage ‘automatique’ dans le cadre de carrière promis par l’état-major est un mirage. Sur le terrain on constate bien que le nombre de places ouvertes est insuffisant. Les chiffres sont éloquents. Au 1er juillet 2020, la Défense comptait 3.130 officiers, sous-officiers et volontaires BDL, dont 2.542 candidats ! À côté de ces ‘temporaires’, le nombre de candidats engagés pour un emploi durable ‘de carrière’ n’était que de 1.851. Indécent Aujourd’hui, les pelotons de combat sont alimentés par une majorité de jeunes engagés sous ce statut précaire ‘BDL’. Ils signent un engagement pour huit ans, prolongeable éventuellement jusqu’à douze ans, mais sans garantie. Même si l’état-major ouvre d’urgence le passage dans le cadre de carrière, on peut se demander combien de ces ‘BDL’ choisiront d’abandonner 


 leur prime de départ (à peu près un an de salaire) pour rester à l’armée. Cette ‘bombe à retardement’ risque de toucher de plein fouet les unités de combat, premières consommatrices de jeunes recrues. On saura bientôt si l’attrait du métier est plus fort que celui de la prime, puisque les premières sessions BDL arriveront à terme en 2021. Cependant, on sait déjà qu’un tiers des jeunes quitte l’armée endéans les deux ans… Alors, sur mille nouveaux soldats ’BDL ’, combien deviendront un jour caporal-chef ? Photo : Daniel Orban

La solution ‘BDL’ permet à nos dirigeants de tirer leur épingle du jeu sur le plan politique car ces jeunes-là ne seront jamais pensionnés sous l’uniforme. Au fur et à mesure qu’ils remplacent du personnel de carrière, le débat sur l’âge de la pension perd son sens. L’armée meurt à petit feu mais ce n’est pas faute de moyens. En effet, il n’y a pas d’argent pour le personnel mais nos dirigeants n’hésitent pas à dépenser des milliards pour conclure de très juteux contrats. C’en est presque indécent puisqu’ils se félicitent de remplacer tout, ou presque ! Dans le caddie de nos politiciens, on trouve en vrac : des navires, des avions de combat, des blindés, des drones, … et une bonne dose de plantureux marchés publics : construction, mobilité, transport, gardiennage, Horeca, … On arrose large et on se frotte les mains : ‘The Sky is the Limit !’ Après tout, c’est le contribuable qui paie, sans se rendre compte que ces ‘investissements’ ne serviront à rien si on n’a pas le personnel pour s’en servir. Tout cet argent public destiné ‘sur papier’ à la

Manque d’expérience, stress, démotivation, … Le syndicat militaire ACMP-CGPM met en garde contre une recrudescence des accidents de tir chez les militaires.

Défense enrichit en réalité le secteur privé. Le comble, c’est que ces firmes recrutent à leur tour les jeunes dont la Défense a tant besoin. L’État entretient ainsi sa propre concurrence. À qui profite le crime ? Unités fantômes 12/13Li, Bvr/5Li, 3Para, ... tous ces bataillons alignent désormais des compagnies fantômes. Des unités qui possèdent des véhicules, du matériel, des armes, des logements, … mais pas de personnel. Un exemple ? Cet été, les trois compagnies de combat du 1C/1Gr alignent ensemble 165 fantassins sur 310 prévus au ‘tableau organique’ ! Un petit tour d’horizon des autres unités de combat révèle une situation tout aussi désespérée. En tout, 295 militaires d’active (sur 432 prévus) sont affectés au 1C/1Gr mais cela ne signifie pas qu’il y en a autant à la caserne. Comme dans les autres organismes de l’armée, cet ‘ordre de bataille’ inclut les malades et blessés de longue durée, fréquents dans les unités de combat et qui sont temporairement indisponibles. Il y a aussi les militaires en formation qui occupent toujours une place ‘sur papier’. Et puis ceux qui tentent désespérément de prendre leurs congés et récupérations. En effet, les fantassins participent à tant de missions et manœuvres qu’ils accumulent une quantité invraisemblable de jours de repos. 

La Sentinelle

5


Photo : Daniel Orban

Nos NH-90 de transport tactique ne voleront plus, entre-autres faute de personnel pour les entretenir.  Si on retire tous ces absents, un jour ‘lambda’ on ne retrouve guère plus de 150 ‘Carpates’ sur la plaine de Bourg-Léopold. Depuis 2018, les unités de combat sont aussi responsables de la ‘formation délocalisée’. Cela consiste à accueillir de jeunes candidats directement dans les bataillons. L’idée est de former les recrues au plus près de leur domicile, dans leurs futures unités. Selon le commandement, l’éloignement géographique serait une cause majeure de l’échec du recrutement. En se focalisant là-dessus, on évite de parler du manque de moyens, du matériel obsolète, des traitements d’un autre temps, du statut précaire, etc. Seulement voilà, lors d’une récente visite au bataillon Bvr/5Li de Leopoldsburg, nous avons pu constater que le personnel de cette unité de combat était employé à former de futurs marins et membres de la Composante Air. Au sein du peloton confié à nos soldats d’élite, pas un seul candidat ne devait rester dans la caserne ! Déjà qu’il n’y a plus grand-monde pour faire tourner les bataillons, alors si en plus on en retire pour assurer ce genre d’obligation, inutile de vous faire un dessin. Sans parler du moral chez les ‘instructeurs’ auxquels cette corvée est confiée, souvent en 2e ou 3e cumul. Bref, cette initiative géniale prive encore les unités d’un peloton qui doit s’occuper des nouveaux au lieu de participer aux missions. Attrition Ces dernières années, les unités ont perdu un capital d’expérience énorme. D’une part à cause des départs

6

La Sentinelle

à la retraite et d’autre part suite au désistement de nombreux militaires. Ils quittent les unités de combat ou même l’armée, par dépit ou attirés par de meilleures conditions d’emploi. Aujourd’hui, l’état-major annonce un recrutement record. Sur le terrain, en 2019 nous avons accueilli seulement 10% de candidats en plus par rapport à 2013, avant les coupes sombres du gouvernement Michel. Les jeunes qui remplacent finalement les ‘anciens’, ont beaucoup à apprendre. Inévitablement, ce jeu de ‘chaises musicales’ rajeunit les unités mais diminue aussi leur efficacité à court terme, avec des pelotons jeunes mais peu expérimentés. Par ailleurs, certaines fonctions sont particulièrement touchées par la pénurie. Ainsi, il manque un peu partout de chauffeurs. À quoi bon posséder 40 véhicules blindés si on n’a que 12 chauffeurs ? Comment déployer les postes de commandement sans électromécaniciens pour faire tourner les générateurs ? Comment former de nouveaux tireurs d’élite, si le dernier tireur d’élite est parti ? Cette situation fait que même quand une unité semble ‘disponible’ sur papier, par exemple pour patrouiller dans les rues, en réalité elle serait en difficulté face à une formation similaire d’une armée étrangère. Abandon Il n’y a pas que l’infanterie qui est touchée par le manque de personnel. Au sein du Génie, de l’Artillerie, de la Logistique, le constat est le même. Au 29 Bn Log, on se débrouille avec 432 militaires affectés 

Photo : Daniel Orban

Le manque de spécialistes à la Défense devient dramatique.


circulatoire, la Défense concentre son flux vital près du cœur, au détriment des extrémités. Un dernier recours avant la mort… Un métier attractif

En offrant un grand nombre d’emplois solides et correctement rémunérés, la Défense contribuerait aussi à la relance post-COVID-19.  sur 582 prévus. Des chiffres à première vue moins inquiétants mais ce n’est qu’un effet d’optique. Les bataillons d’appui sont peuplés en majorité de militaires plus âgés. Ces unités fondront comme neige au soleil dans les prochaines années. Le problème du personnel ne se pose pas seulement au sein de la Composante Terre. À la Marine aussi, la situation est dramatique. Il sera impossible de fournir assez d’équipages pour déployer la nouvelle flotte ultramoderne commandée par le gouvernement. Aujourd’hui, nous trouvons à peine assez de marins pour armer une seule frégate. Quant à la Composante Air, si ses chiffres absolus semblent moins préoccupants, elle manque cruellement de techniciens, au point de devoir abandonner certains systèmes d’armes. C’est ainsi que les hélicoptères de transport NH-90 sont désormais cloués au sol et que le 80 UAV est en cours de dissolution prématurée. En soi, le constat est inquiétant en temps de paix, mais comment feraient toutes ces unités si elles devaient réellement combattre ? Si notre pays devait déployer ses bataillons contre un ennemi ‘traditionnel’, on sait exactement ce qu’il se passerait puisque la Belgique a hélas l’habitude de ce genre de situation. L’Histoire nous apprend que nos troupes mal équipées, mal entraînées et trop peu nombreuses ne résisteraient que quelques jours, au prix de pertes effroyables. Existe-il encore des unités confortablement fournies en personnel à la Défense ? En fait, oui. La DG HR s’en sort plutôt bien avec 614 militaires affectés pour 637 places. Comme un blessé grave en état de choc

Il ne reste plus d’autre choix à la Défense que de diminuer, encore une fois, ses ambitions militaires. Pourtant, une solution existe. Il faut d’urgence rendre le métier des armes plus attractif. Non seulement en alignant les salaires sur ceux des autres métiers de la sécurité, mais aussi en rendant aux militaires le plaisir de servir. Cela passe par un matériel moderne, des infrastructures saines, un salaire correct et des statuts durables, mais aussi par une reconnaissance du travail accompli par les militaires. Nous ne demandons pas qu’on nous cède le passage à la caisse du supermarché ni à recevoir des bières gratuites, comme cela se fait aux Etats-Unis. Aujourd’hui, le militaire belge serait déjà très content d’avoir le respect de la classe politique qu’il sert fidèlement. 

Photo : Michael Moors – Mil.be

Le chiffre du jour Calculer le nombre exact de militaires est un exercice difficile. Nous avons utilisé comme référence le 1er juillet de cette année. Nous avons choisi de ne pas compter les collègues en retrait temporaire d’emploi, ceux qui sont détachés ‘hors Défense’ ni les quelques jeunes de la Division préparatoire à l’ERM. En revanche, nous reprenons bien tous les militaires en service actif, y compris le personnel en formation, les malades ou blessés, ceux qui sont en congé de fin de carrière, les déserteurs, les temps partiels, etc. Si on retirait tous ces gens présents sur le papier mais qui ne contribuent pas pleinement à la ‘machine’ militaire, le nombre d’équivalents temps plein serait encore plus bas…

La Sentinelle

7


Info

To share or not to share? À l’heure où tout se sait et se voit sur les réseaux sociaux et professionnels (Facebook, LinkedIn, etc.), le Chef de la Défense a édité une nouvelle ‘Procédure spécifique’ en matière de partage et de protection de l’information non classifiée à la Défense. Une manière d’avertir quelque peu les petits bavards de la Grande Muette ? C’est en plein confinement ‘Covid-19’ que cette procédure spécifique a été publiée, avec mise en application au 1er juin 2020. Il s’agit ici non pas de classification Otan mais bien d’une régulation interne propre à notre Défense, valable en temps de paix. Cette SPS1 s’applique aux documents non classifiés, y compris ceux portant la mention DIFFUSION RESTREINTE. L’objectif de cette règle est de préciser le partage (digital, papier ou oral) et la protection de l’information (de plus en plus sous forme électronique) non classifiée, en fonction de trois catégories : publique, usage interne et diffusion restreinte. Chaque catégorie relève d’une sensibilité proche du nul, faible ou moyennement haute. Si la sensibilité est nulle (Cat 0), l’information peut être diffusée même à l’extérieur de la Défense. Un cran au-dessus, la Cat 1 (considérée comme catégorie dite « par défaut ») permet une diffusion interne à la Défense sans restriction et une diffusion externe limitée par des restrictions. Enfin, dernière catégorie : la Cat 2, qui regroupe l’information dite ‘sensible’ et dont la distribution doit être contrôlée et restreinte aux personnes ayant le besoin d’être informées (interne et externe à la Défense). Il s’agit ici de l’information

portant le label DIFFUSION RESTREINTE. Cette nouvelle procédure tend vers une optimisation du travail par un partage responsable de l’information, en cherchant l’équilibre entre la ‘responsabilité de partager’ (Responsability to Share) et le ‘besoin d’en connaître’ (Need to Know) : la première vise l’efficacité et encourage le personnel à partager l’information au sein de l’organisation pour que tous les collaborateurs y aient facilement accès, tandis que la seconde oblige, pour des raisons de sécurité, de respecter une certaine discrétion et les règles liées à 'la vie privée' lors du partage d’informations avec les personnes habilitées à recevoir et à connaître l’information. Dans tous les cas, il faudra éviter autant que faire se peut les fuites ou vols d’information lors de ce partage. Règles de base Trois règles de base régissent l’utilisation/le transfert de données : - Par défaut, rien ne sort de la Défense : la très grande majorité de l’information qui circule au sein de notre département ne doit pas en sortir puisqu’elle est destinée à un usage interne. Si une sortie est organisée et planifiée, elle sera évaluée grâce à des mécanismes qui l’autorisent (note de la CGPM : traduisez par 1

8

La Sentinelle

« On lave notre linge sale en famille. » Parfois, il est pourtant préférable que cette information sorte des rangs, pour entamer la résolution de problèmes qui peuvent être réglés par l’entremise de la négociation entre la Défense et les partenaires sociaux) ; - Lorsque l’information n’est pas sensible, le principe ‘Responsibility to Share’ est d’application. La personne qui diffuse l’information a la responsabilité de veiller à ce qu’elle soit bien partagée avec le public visé. Si la règle n°1 est respectée, l’information ne doit pas être surprotégée ; elle doit être accessible pour consultation aisée et indexée par un moteur de recherche pour une réutilisation ultérieure ; - Pour l’information sensible, le principe ‘Need to Know’ doit être appliqué. Ne peuvent avoir accès à l’information que les personnes qui ont besoin d’être informées (le/les auteur(s), les destinataires bien définis par l’auteur pour leur ‘Besoin d’en connaître’). 

Photo : Pixabay

CHOD-SPS-IMGT-ISEC, Ed 001/ Rev 001 du 03 Avr 2020


Photo : Pixabay

 Sensible ou pas ? Quant à la sensibilité du sujet traité dans l’information, c’est à

l’auteur qui produit l’information d’en juger : documents à caractère opérationnel, personnel, technique, financier, etc. La sensibilité

peut d’abord être définie par la loi (classification EU/Otan, marchés publics, règlement général sur la gestion des données personnelles, etc.). C’est aussi l’auteur qui doit juger des risques qu’il encourt s’il vient à diffuser une information non classifiée. Ici, la SPS avertit bien tout volontaire qui souhaiterait ‘parler’ ou ‘cafeter’. Encore une manière d’agiter le bâton au bout duquel pendent des sanctions de divers types : disciplinaires et/ou statutaires mais aussi pénales et restrictives (fin de l’habilitation de sécurité), sans oublier une éventuelle indemnisation envers la Défense et les personnes lésées (responsabilité civile). À bon entendeur… 

Le syndicat militaire voit dans cette nouvelle procédure spécifique un avertissement adressé à tout ‘lanceur d’alerte’ qui chercherait une solution ‘ailleurs’ qu’à la Défense lorsque celle-ci n’a pas voulu/pu la fournir. Imaginons qu’un militaire soit témoin d’un incident de sécurité et que, pour des raisons techniques, économiques, matérielles ou simplement négatives pour la réputation de l’unité/du service ou de son chef, sa chaîne hiérarchique fasse tout pour le faire taire. Cette SPS pourrait être le blanc-seing permettant de punir au nom de la sécurité. Lorsque la santé ou l’intégrité physique de l’intéressé et/ou de ses collègues est en jeu, ce n’est pas une SPS qui doit freiner la recherche d’une solution. Les exemples abordés dans votre périodique La Sentinelle trouvent souvent leur origine dans un ‘vent favorable’, très souvent rapportés par des témoins directs : les ‘burn pits’ en Afghanistan, le montant de l’amende encourue par les utilisateurs de PC qui n’en auraient pas gardé les emballages ou tout autre sujet lié au bien-être du personnel. L'ACMP-CGPM ne peut se détacher de l'impression qu'avec cette SPS, l'état-major de la Défense veuille cadenasser les critiques militaires et que la voix des militaires soit encore plus étouffée. Après tout, en plus de l'objectif majeur, la sécurité des informations de la Défense, la classification ‘usage interne’ a également un effet dissuasif sur le terrain : les considérations ou arguments pertinents du personnel militaire ne peuvent plus arriver auprès d’un représentant de la population, des médias ou du public. Le bâton pour frapper les militaires qui le font malgré tout s’allonge et grossit. Aussi, les demandes des médias pour accéder aux documents administratifs de la Défense en vertu de la loi sur la Publicité de l’Administration seront plus facilement bloquées pour une raison unique : ‘usage interne’. La philosophie de cette SPS est en contradiction avec la ‘transparence’ et la ‘confiance envers le personnel’ invoquées par les hautes sphères de la Défense. Avec cette SPS, les bonnes nouvelles deviendront désormais ‘transparentes’ et les mauvaises seront estampillées ‘usage interne’. Le syndicat militaire est lui aussi attaché aux valeurs de loyauté et d’intégrité prônées par la Défense. Très souvent, un dialogue constructif entre adultes se solde par la fin du problème. L’ACMP-CGPM exhorte les lanceurs d’alerte, petits et grands, à se manifester pour que le syndicat militaire puisse à son tour alerter l’état-major ou le Ministre sur une problématique réelle, actuelle et dommageable pour les parties. La résolution de problèmes ne se cache pas dans une restriction, mais dans une recherche collective et concertée organisée par la Défense et les partenaires sociaux. À eux de la dégager, pour le bien du personnel et de l’organisation.

La Sentinelle

9


Statut

Initiatives en matière de ressources humaines Le Programme Général de l’ACMP-CGPM 2019-2023, notre ‘Cahier de revendications’, a nourri sans conteste la ‘vision HR 2030’ de la Défense, une série de mesures visant principalement à améliorer le métier militaire sur le plan pécuniaire. Aujourd’hui, nous voyons la concrétisation de revendications syndicales majeures du syndicat militaire ! Toutes les dates de mise en vigueur évoquées sont prévues par l'autorité, sous réserve d’un processus mené sans encombre et sans retard. Rappelez-vous l’indemnité pour communication digitale dont les négociations ont été clôturées en 2018 mais qui n’a été versée qu’au 1er mars 2020… ‘1/1618’ versus ‘1/1850’ Dans La Sentinelle de septembre-octobre 2019, nous avions expliqué que la fraction du traitement annuel brut servant à calculer le montant des allocations liées au traitement sera fixée à 1/1618 au lieu de 1/1850. Nous avions souligné que ce changement permettrait aux militaires de percevoir un peu plus lors de certaines prestations (quelque 14% de plus en poche), comme lors d’un service intensif ou d’un engagement opérationnel. Mise en vigueur prévue par l’autorité : 01/12/2020, mais la CGPM émet de grandes réserves sur cette date !

mentation de l’attractivité d’une affectation à l’étranger par le biais d’une amélioration substantielle du volet pécuniaire. Ainsi, l’indemnité (regroupant celle de poste, pour frais de logement, pour frais de scolarité et pour courtage) sera équitable et adaptée au coût de la vie à l'étranger ; il y aura une valorisation de l’éloignement et de la pénibilité et une attention particulière pour la situation familiale. L’indemnité de poste a été introduite et est alignée sur celle des fonctionnaires du corps diplomatique des Affaires étrangères. La simplification administrative sera d’application en indexant les montants de base, en les uniformisant pour toutes les catégories de personnel, en visant la forfaitisation quand c’est possible, en évitant au maximum les exceptions et en ne prévoyant a priori pas d’interruption d’octroi pendant la mise sur poste. D’après une communication de l’autorité politique du début d’août 2020, la mise en vigueur serait fixée au 1er octobre 2020.

Service permanent (à l’étranger) Le régime d’indemnisation applicable aux militaires en service permanent (à l’étranger) (plus de 5 mois) devrait être revu avec l’aug-

10 La Sentinelle

Allocation pour la connaissance de l’anglais Octroi d’une allocation mensuelle brute indexée : pour les officiers en

possession du SLP 3333 : 130,58 € ; pour les sous-officiers en possession du SLP 3232 : 95,75 € et pour les volontaires en possession du SLP 2222 : 87,05 €. (Les montants non indexés sont respectivement de 75€, 55 € et 50 €). D’après une communication de l’autorité politique du début d’août 2020, la mise en vigueur serait fixée au 1er octobre 2020. Allocation d’éloignement Elle permettra de compenser les coûts indirects (sur le plan social et familial, découlant de l’absence du domicile) à la suite du temps de parcours nécessaire pour se rendre du domicile vers les différents quartiers de la Défense. Le bénéficiaire sera le militaire du cadre tant actif que de réserve ‘en service normal’ (donc pas le candidat ‘en formation’ sauf en cas de promotion sociale, de stage ou période d’attente) (pas le militaire ‘en service permanent’). C’est la distance (en km) qui sera prise en considération (une facilité de calcul ; cette allocation n’est pas une compensation des kilomètres parcourus !) pour déterminer le montant journalier. 


Distance par trajet (en km)

Montant par trajet (en €)

< 20

0,00

20 ≤ x < 30

1,17

30 ≤ x < 40

1,52

40 ≤ x < 50

1,87

50 ≤ x < 60

2,22

60 ≤ x < 70

2,57

70 ≤ x < 80

2,92

80 ≤ x < 90

3,27

90 ≤ x < 100

3,62

100 ≤ x < 110

3,97

110 ≤ x < 120

4,32

120 ≤ x < 130

4,67

130 ≤ x < 140

5,02

140 ≤ x < 150

5,37

150 ≤ x < 160

5,72

160 ≤ x < 170

6,07

170 ≤ x < 180

6,43

180 ≤ x < 190

6,78

190 ≤ x < 200

7,13

≥ 200

7,48

 Les montants sont à indexer (index actuel : 1,7410) et donc, par exemple pour 20 km aller et 20 km retour = (1,17€ x 2 x 1,7410) x 210 jours de prestation = 855,53 € (montant brut annuel indexé) ; par tranche de 10 km = 256 € en plus par an. Pour 210 jours de prestation, le montant maximum pourrait être de 5.469,53 €/an (si distance est ≥ 200 km). Cette allocation est due par jour de prestation (dès la 1ère seconde de prestation) ; un maximum de 2 trajets/jour (aller et retour) sera pris en compte. Par exemple, en cas de garde occasionnelle ou professionnelle, de permanence : 1 x fois aller et 1 fois retour (autre jour). En revanche, lorsque le militaire loge sur son lieu habituel de travail (sans que cela soit lié à une ‘obligation de service’), il aura quand même le bénéfice d’une double allocation par jour. Ainsi, en logeant au quartier durant toute la semaine, il aura

droit à 10 x l’allocation correspondant à la distance entre son domicile et le lieu habituel de travail. Mise en vigueur prévue par l’autorité : 01/12/2020, mais la CGPM émet de grandes réserves sur cette date ! Militaire du cadre de réserve Par jour de rappel, le militaire du cadre de réserve sera rémunéré en 20ième (avec un maximum de 20/20) et plus en 30ième. Les allocations et indemnités qui n’étaient jusqu’à présent octroyées qu’aux militaires du cadre actif ou du cadre de réserve en prestations volontaires d’encadrement (PVE), seront aussi octroyées lors d’un rappel, de prestations complémentaires ou d’avancement. Le paiement en 1/20 et non plus en 1/30 sera aussi le cas échéant d’application. Il s’agit, entre autres, de l’allocation due pour travaux dangereux et insalubres, de l’allocation de fin d'année ; du pécule de vacances ; de l’indemnité de tenue ; de l’allocation de bilinguisme ; de l’allocation de la connaissance de l’anglais ; de l’indemnité de communication digitale.

Chèques repas Un titre-repas électronique sera octroyé au militaire (dont le lieu habituel de travail se situe en Belgique) par journée prestée (sans aucun maximum ou minimum quant à la durée des prestations). La valeur nominale journalière est de 8€ avec une intervention du militaire de 1,09€. Le militaire aura donc en poche, 6,91€. Le montant n’est pas lié à l’index, mais évoluera en fonction de ce qui se fera au niveau de l’exonération fiscale. Comme tout chèque repas, il permettra l’achat de nourriture en interne et en externe à la Défense. Lors d’un déplacement de service en Belgique et à l’étranger, le chèque repas sera octroyé et complété de la différence éventuelle entre les 6,91€ et les montants remboursés prévus actuellement. Le bénéficiaire sera le militaire du cadre tant actif que réserve ‘en service normal’ (donc pas le candidat ‘en formation’ sauf en cas de promotion sociale, de stage ou période d’attente). Le militaire qui aura le bénéfice de la nourriture gratuite, comme en service intensif, en engagement opérationnel, 

Photo : Pixabay

La Sentinelle

11


 en appui humanitaire,… n’aura pas de chèques repas. Le paiement se fera mensuellement sur un compte chèque-repas (des régularisations seront possibles le mois suivant lors du décompte définitif mensuel). Mise en vigueur prévue par l’autorité : 01/12/2020, mais la CGPM émet de grandes réserves sur cette date ! Régime d’indemnisation lors de déplacements de service à l’étranger En 2017, de premières modifications avaient eu lieu en liant les indemnités à celles octroyées aux fonctionnaires du SPF Affaires étrangères, mais cette liaison n’était uniquement valable qu’au prorata d’un pourcentage limité (jusqu’à 80% en régime). En outre, un autre mécanisme restait maintenu de sorte que les indemnités octroyées variaient en fonction de la catégorie du personnel auquel le militaire appartenait. L’ACMP-CGPM avait revendiqué un alignement à 100% et l’abandon de la différence par catégorie de personnel. Aujourd’hui, c’est fait : tout militaire, quelle que soit sa catégorie d’appartenance, aura la même indemnité forfaitaire journalière et elle sera identique à celle des fonctionnaires, dès publication de l’arrêté ministériel. Deux indemnités forfaitaires existent : soit celle pour les militaires qui ne sont pas en service permanent, soit celle (montant moins élevé) pour les militaires qui

12 La Sentinelle

sont en service permanent et qui, pendant cette période de service, effectuent des missions temporaires vers d’autres pays ou dans le pays du service permanent. Montant de base de ces indemnités : 15% petit-déjeuner, 35% (dîner et souper) et 15 % menues dépenses. Allocation pour exécution de prestations d'enlèvement ou de destruction d'engins explosifs (ou sein du SEDEE ou ailleurs) Actuellement, un militaire détenteur du brevet militaire de spécialiste en enlèvement et destruction d'engins explosifs qui exerce une fonction organique impliquant l'exécution de prestations d'enlèvement ou de destruction d'engins explosif au sein du Service d’enlèvement et de destruction des engins explosifs (SEDEE), perçoit une allocation dont le montant est nettement supérieur à ce qui est prévu pour un même militaire affecté ailleurs qu’au SEDEE. Dès que l’arrêté royal ad hoc aura été modifié, cette différence sera supprimée et le même montant sera octroyé que le militaire concerné soit ou non au SEDEE. Amélioration ‘salariale’ Les syndicats et le CHOD ont conclu un accord le 10 juin 2020 à propos de l’amélioration salariale des militaires. Voilà un autre point essentiel de notre Programme Général 2019-2023 qui est en passe de se réaliser : ‘A-11.1 : Revalorisez les échelles de traitement.’

Cet accord vise à aligner les traitements des militaires sur ceux des policiers. Le syndicat militaire ACMP-CGPM a pesé lourd sur les discussions avec l’autorité pour dégager un accord sur cet alignement et obtenir l'engagement des ressources nécessaires à cet effet. Nous avons également œuvré à rattacher les traitements des militaires à l'évolution future de ceux de la Police. Un premier pas important a été franchi pour que, après plus de 17 ans, il puisse enfin y avoir de nouveau une augmentation sérieuse des traitements. À la suite de cet accord, les premiers travaux ont débuté dès la mi-juin. Un groupe de travail dans lequel siège l’ACMP-CGPM a entre-temps fixé les ‘tâches’ de la firme externe. Cette dernière est chargée d’établir un document relatif à la spécificité du métier militaire, d’effectuer la comparaison proprement dite et d’élaborer un argumentaire étayant cette revalorisation salariale. Cette première phase devrait être clôturée en automne. Les dispositions réglementaires pour réaliser cet alignement seront alors rédigées et négociées afin qu’il soit concrétisé entre 2021 et 2025. L’ACMP-CGPM agira toujours afin que l’accord du 10 juin 2020 soit respecté. Elle informera aussi régulièrement ses affiliés de l’avancement du dossier. 


Statut

Congés des officiers … enfin une solution structurelle ! Ce sujet a fait l’objet d’une enquête menée parmi tous les officiers en octobre 2005, sous le Ministre Flahaut. Depuis lors, l’ACMP-CGPM demande que la concertation sociale produise une solution digne du 21e siècle, compatible avec le régime des prestations et le statut des officiers. Après quelques tentatives menées au cours des quinze dernières années, les discussions relatives aux congés des officiers ont finalement abouti le 10 juin 2020 en comité militaire de négociation et en Haut Comité de Concertation. L’ACMP-CGPM a tenu bon et a ainsi pu concrétiser ses revendications, soutenues largement par la communauté des officiers. Comme de coutume, il faudra attendre la publication officielle des textes, mais les nouvelles dispositions réglementaires (tant au niveau d’un arrêté royal que du règlement militaire DGHR-REGTRAVARB-001) devraient être en vigueur au 1er janvier 2021. Nous pouvons déjà communiquer que le crédit actuel de 60 jours ‘calendrier’ fera place à un crédit de 40 jours ouvrables ET un crédit de 5 jours de dispense de service pour officiers (DS Offr). L’officier disposera in fine d’un quota de 45 jours d’absence pour motif de congé. Les weekends, jours fériés et congés de compensation ‘encadrés’ par des congés de vacances ou des dispenses de service du Département (ou une combinaison des deux) NE seront PLUS décomptés.

Précisions concernant les 5 DS Offr : − En 2021, le Chef de Corps pourra imposer jusqu’à 5 jours de DS à certains ou à tous ses officiers. Par exemple, dans une école ou un service qui ferme pendant une période. Dans ce cas, ceux qui ne veulent pas prendre congé se voient imposer des heures de compensation (pour les volontaires et les sous-officiers) ou des DS Offr (pour les officiers). − L’Offr ne pourra donc pas prendre librement ces 5 jours. Ils seront ‘réservés’ pour l’usage du Chef de Corps, jusqu’à la fin de l’année. − Entre janvier et fin avril 2022, le reliquat éventuel des DS Offr de 2021 ne pourra cependant plus être imposé. Ces jours seront pris à la demande de l’Offr et à sa convenance, comme le reliquat éventuel des congés de vacances de 2021.

En d’autres termes, en régime, dès 2022, l’officier aura droit à 40 jours et 5 DS Offr ouvrables, plus le restant des DS Offr qui n’ont pas été imposées au cours de l’année précédente. C’est plus que pour les autres catégories du personnel mais pour rappel, les officiers ne peuvent pas compenser leurs heures supplémentaires par des heures de ‘récup’. Évolution probable Certains officiers se posent déjà des questions concernant l’épargne des Dispense de Service Flexible (DS Flex). Sachez qu’un dossier sera soumis prochainement à la concertation syndicale puisque la conversion de congés de vacances en DS Flex est évoquée depuis presque deux ans. Vu que cela concerne toutes les catégories de militaires, nous reviendrons en détail sur ce sujet une fois la concertation syndicale clôturée. 

Photo : Daniel Orban

La Sentinelle 13


Bien-être

Forum à Florennes Le syndicat militaire ACMP-CGPM met un point d’honneur à jouer son rôle de partenaire de la Défense. Nous sommes avant tout des militaires, nous travaillons pour la Défense et non contre elle. Un des domaines dans lesquels nous apportons régulièrement une contribution directe concerne les relations entre le personnel et le commandement, comme ce fut le cas dernièrement à Florennes. Généralement, nos affiliés contactent l’ACMP-CGPM pour signaler un problème personnel, pas un problème ‘du personnel’. Mais en cette fin 2019 c’est Xavier Van Den Bulcke, technicien F-16 expérimenté et personne de confiance de la base de Florennes, qui approche Philippe Sion, délégué permanent du syndicat et ancien armurier sur avion. Xavier explique qu’il reçoit de plus en plus de signaux négatifs des collègues. Stress, tension, burn-out et autres soucis psychosociaux sont en recrudescence. La situation a aussi des effets sur le fonctionnement de l’unité. Les quelques accidents spectaculaires qui ont eu lieu récemment n’ont peut-être rien à voir mais ils renforcent encore le sentiment de malaise rapporté par le personnel.

Pour en savoir plus, Philippe décide avec l’appui du nouveau commandant de la base, le colonel aviateur Philippe Goffin, de réunir quelques responsables et chefs de service désireux de s’exprimer à l’occasion d’une entrevue informelle. Le bouche-à-oreille fait le reste et à notre grande surprise, c’est dans une salle de réunion pleine comme un œuf que Philippe et Xavier mènent un premier tour de table. De nombreux services sont représentés : magasin central, ‘ligne’, maintenance, intervention, ... Du ‘Crew Chief’ au magasinier, tous nous dressent un portrait fidèle de l’unité. Certaines situations interpellent. Nous apprenons ainsi que depuis le grave accident de tir survenu l’année passée, il reste encore beaucoup de leçons à tirer car d’autres situations

dangereuses se sont produites. Des accidents potentiels ont été évités de justesse grâce à la vigilance des ‘anciens’ : procédures négligées, matériel mal monté, activation de systèmes alors que du personnel travaille sur l’appareil, ... Selon nos interlocuteurs, certains jeunes techniciens ne possèdent pas encore les compétences requises mais travaillent malgré tout sur des avions opérationnels, faute de personnel. Les réparateurs travaillent sur plusieurs avions à la fois, ce qui augmente le risque d’erreurs et d’oublis. Un fuselage de F-16 a été suspendu par des moyens de fortune car les vieilles grues dédiées ne fonctionnent plus. La ‘zone hydrazine’ (un carburant de secours hautement toxique) est en outre vétuste et dangereuse. Domaines critiques À côté du manque criant de personnel, d’autres point noirs émergent des discussions. Nous identifions les domaines critiques qui nécessitent une intervention. La gestion du personnel et le respect des tableaux organiques (TO) viennent en premier. Des techniciens avion qui sont mutés ailleurs, le départ de spécialistes 

14 La Sentinelle


Photo : Laurent Schmitz

 qui n’est pas anticipé, les horaires des Crew Chiefs qui changent sans cesse pour combler les trous, etc. Les formations posent aussi problème. Certains jeunes techniciens seraient ‘repêchés’ à l’école avec une note de 30% ! Ils s’avèrent incapables de travailler de façon sûre, ce qui alourdit le travail de leurs collègues au lieu de l’alléger. Plusieurs voix signalent un manque de motivation des jeunes. À la consternation générale, des sous-officiers techniciens renoncent en masse aux ‘B1’ et ne sont pas volontaires pour suivre les cours F-35 aux USA. Au magasin de pièces détachées, l’arrivée de jeunes temporaires ‘BDL’ complique tout. Les nouveaux n’ont aucune formation aéronautique et ne peuvent pas compenser par une longue expérience. Quand on leur demande un outil ou une pièce, on voit bien qu’ils ne sont pas sûrs d’eux. On envoie un semi-remorque chercher un joint en stock à Kleine Brogel, ou au contraire une camionnette pour un assemblage de plusieurs tonnes... Par ailleurs, le magasin central éloigné des hangars nécessite un trafic incessant sur la base, alors même que le manque de véhicules se fait sentir. Enfin, le personnel a le sentiment qu’on ne l’écoutait pas, que les incidents étaient ignorés,

que le nombre de vols ne diminuait pas alors qu’il y avait de moins en moins de mains pour faire le travail. Certains évoquent même des menaces en matière de congés ou de mutations si les avions ne sortent pas comme prévu. Un chef de service conclut : « Jusqu’ici on a eu beaucoup de chance, mais il y aura des accidents, c’est inévitable ! »

casion d’échanger leurs points de vue et surtout de proposer des solutions dans un climat favorable. La balle est désormais dans le camp du commandement, qui va maintenant travailler avec les principaux concernés pour améliorer la situation. Certains choix seront certainement douloureux, comme la fermeture du 80UAV annoncée le même jour nous l’a rappelé. Mais pour nous, il est essentiel que le personnel puisse travailler dans des circonstances sûres et avec une charge physique et morale acceptable, même si certaines ambitions militaires doivent être revues à la baisse. En tant que syndicat, nous aurions bien sûr pu ‘forcer la main’ du commandement en exigeant une analyse des risques psychosociaux dans le cadre du CCB (Comité de Concertation de Base). Cependant, l’expérience nous

Photo : Laurent Schmitz

Dialogue constructif Fort de ce compte-rendu exhaustif, Philippe reprend alors contact avec le colonel Goffin. Celui-ci répond de façon très positive. Très vite, nous convenons d’organiser un forum en présence des officiers responsables de la maintenance et de la sécurité. Avec un peu de retard dû au COVID-19, le 24 juin tous les acteurs ont ainsi eu l’oc-

apprend que cette longue procédure ne donne pas d’aussi bons résultats qu’un contact direct entre les parties concernées. C’est pourquoi nous tenions à jouer pleinement notre rôle de ‘partenaire’ social. La tâche de la CGPM ne s’arrête pas là. Nous restons à la disposition de nos collègues et du commandement de Florennes pour faciliter un dialogue constructif au sein de la base. 

La Sentinelle 15


Portrait

Qui est donc le CHOD ? La Défense a depuis peu un nouveau CHOD pour succéder au général Compernol, qui a pris une retraite bien méritée. Mais qui est donc l’amiral Michel Hofman ? Portrait de celui qui doit sauver l’armée belge. No pressure…

« Quelqu’un de ferme pour qui le personnel est le ‘système d’armes’ le plus important »

Photo : Jérusalem Piérard

Nous connaissons déjà l’amiral Hofman pour avoir croisé son chemin à maintes reprises dans les couloirs d’Evere. Après tout, il y était le Vice-CHOD depuis juillet 2017. L’amiral Hofman présidait aussi le Haut Comité de Concertation (HCC) ‘Bien-être’. Armand Riem, notre délégué permanent spécialisé dans ce domaine, l’a donc côtoyé régulièrement. « Quand il a pris la direction du HCC, nous avons tout de suite compris que l’amiral Hofman cherchait à bâtir un climat constructif avec les syndicats. Son attitude positive, mais aussi son charisme nous ont impressionnés. C’est quelqu’un qui n’a pas de tabous ni de préjugés. Il a par exemple

16 La Sentinelle

immédiatement insisté pour impliquer les partenaires sociaux dans la reprise des activités militaires ‘post-COVID’. Il est pragmatique et prend des décisions fermes, mais n’hésite pas non plus à se faire conseiller et à éventuellement revoir sa position. Une chose que j’apprécie beaucoup c’est qu’il est capable de se mettre au niveau de ses interlocuteurs. Je n’ai jamais eu l’impression qu’il me prenait ‘de haut’. Ce comportement n’est pas seulement sympathique ; c’est aussi une marque de respect et cela renforce son autorité. Je salue sa nomination en tant que CHOD, même si sa présidence au HCC me manquera certainement. »

Pour en savoir plus sur notre nouveau CHOD, nous avons pris contact avec quelques collègues qui ont eu l’occasion de travailler avec lui. À commencer par Richard Balyu, délégué et membre du comité directeur de la CGPM : « Tout d’abord, l’amiral Hofman est francophone mais c’est aussi un véritable ostendais. Et quand il parle le flamand d’Ostende, quelle musique ! C’est savoureux, un vrai régal ! Plus sérieusement, je connais Michel Hofman depuis le années ’90, quand nous préparions le départ pour la guerre du Golfe à bord de la frégate Wandelaar. J’étais second maître et il était le ‘CCO’, l’officier responsable des opérations. Les opérations, c’est d’ailleurs son point fort. Il a dirigé la Marine de 2011 à 2015. C’est un homme de terrain qui peut trouver son chemin à bord d’un chasseur de mines ou d’une frégate les yeux fermés mais qui est tout aussi capable de mettre sur pied une mission internationale délicate, au large de la Lybie ou de la corne de l’Afrique. C’est un militaire, pas un ‘commandant de bureau’, même si les tâches administratives ne 


 lui font pas peur. J’ai d’ailleurs à nouveau travaillé à ses côtés lors de la livraison du Wandelaar à la marine bulgare, en 2005. Entretemps j’étais passé enseigne de vaisseau mais pour lui les grades importent moins que la compétence. C’est un officier efficace et intelligent, que j’estime capable de virer de bord si nécessaire. Ce qui ne gâche rien, c’est qu’il est aussi très humain dans ses relations avec les collègues et subordonnés, de tous les rangs et de toutes les origines. Je ne l’ai pas vu depuis des années, pourtant quand je l’ai félicité pour sa nomination, il a pris la peine de me répondre par un message très personnel, alors qu’il avait dû recevoir des dizaines de courriels comme le mien. C’est à mon avis ce genre de chef dont la Défense a aujourd’hui besoin. Quelqu’un de ferme pour qui le personnel est le ‘système d’armes’ le plus important. » « On ne peut pas changer le sens du vent, mais ça n’empêche pas de diriger le navire » L’amiral Hofman n’est pas connu qu’à la Marine. Il occupe des postes interarmes depuis longtemps et connait bien toutes les composantes de la Défense. Il a d’ailleurs choisi le major (Land) Michaël Schroeder pour l’assister : « Quand on m’a proposé de devenir le ‘Military Assistant’ de l’amiral Hofman, je ne cache pas que j’étais nerveux. En tant que ‘kaki’ j’avais l’habitude des généraux mais tous ces galons dorés sur l’uniforme de la Marine, c’est encore autre-chose », explique-til avec un sourire. « L’amiral m’a

Photo : Patrick Brion

reçu très simplement. Une tasse de café et une franche discussion plus tard, j’avais la place. C’est quelqu’un d’accessible et toujours de bonne humeur, qui a le chic de mettre les gens à l’aise. Comme vice-CHOD sa mission principale était d’implémenter la Vision stratégique. Pour y arriver, il fallait rapprocher les composantes et les directions. Il est parvenu à enlever le sable des engrenages pour avancer. C’est un de ses points forts : au lieu de se lamenter que ceci ou ça n’est pas possible, il exploite chaque brèche de façon enthousiaste pour aller de l’avant. Il dit souvent « On ne peut pas changer le sens du vent, mais ça n’empêche pas de diriger le navire ». C’est cette attitude volontariste qui explique son efficacité. » Invictus Games « Sa ‘force conviviale’, je l’ai découverte lors de mon premier déplacement avec l’amiral, à bord du Leopold I. Comme je ne connaissais pas grand-chose à la Marine, il m’avait recommandé de faire le tour de la frégate pendant sa visite

de travail. Alors que je parcourais un peu au hasard le dédale du navire, derrière chaque écoutille je trouvais l’amiral Hofman en grande discussion. De la cale à la passerelle en passant par la salle des machines et le carré, il était partout ! Je crois bien qu’il s’est entretenu avec tout l’équipage, du matelot au commandant. Le personnel est clairement une de ses priorités. D’ailleurs, un des projets qui lui tiennent à cœur est la participation belge aux ‘Invictus Games’. Cette initiative du prince Harry au Royaume-Uni est une compétition multisport internationale ouverte aux soldats et vétérans de guerre blessés et handicapés. Notre pays devait débuter cette année à La Haye avec une solide délégation d’une dizaine d’athlètes mais l’événement est reporté à 2021 suite à la crise sanitaire. L’attention de l’amiral ne va pas qu’aux vétérans. Je sais qu’améliorer l’attractivité du métier militaire est tout en haut de son agenda. Je suis sûr qu’avec sa créativité et sa persuasion, ce dossier finira par aboutir. Si quelqu’un peut y arriver, c’est bien l’amiral Hofman. » 

La Sentinelle 17


Statut

Assimilé temps de guerre ? Même si vous n’êtes pas ‘Invalide militaire temps de paix assimilé temps de guerre’, le changement qui s’est produit ces dernières années dans le traitement des dossiers vous concerne, dès que vous prenez part à une mission armée. Depuis trois ans, la ‘Caisse Auxiliaire pour les Allocations Maladie-Invalidité’ (CAAMI), gère les dossiers des (ex-)militaires blessés lors d’une opération ‘assimilée temps de guerre’ et qui ont obtenu une pension de réparation. Malheureusement, elle refuse de rembourser certains soins de santé et certains médicaments. Or, la loi dit bien que les invalides ont droit au remboursement de tous les soins. Auparavant, c’était la Défense (BFA-M) qui s’occupait des dossiers. Elle remboursait tous les frais, comme il se doit. La CAAMI, elle, ne s’estime pas compétente pour toute une série de soins. Les victimes sont bien entendu les (ex-) militaires, qui subissent un préjudice financier et des tracasseries sans fin. Le ‘flou juridique’ touche essentiellement ceux qui sont dits ‘assimilés temps de guerre’, une notion mal définie dans les textes légaux. Le comble, c’est qu’ils

sont défavorisés par rapport à leurs collègues blessés lors d’activités ‘temps de paix’, à la caserne par exemple. Le problème touche potentiellement beaucoup de militaires. Exemple : Marc V. est fantassin ‘BDL’ dans une unité de combat. À 28 ans, il a déjà participé à pas mal d’opérations armées : l’Afghanistan, les Pays Baltes, OVG, … C’est justement pendant une de ces opérations qu’il a été témoin d’un accident fatal pour un collègue. Depuis lors, le ‘film’ de la tragédie le hante. Il est angoissé, stressé, déprimé. Marc est victime de ‘Post Traumatic Stress Disorder’ (PTSD), un syndrome qui touche les victimes d’une expérience terrifiante ou traumatisante. Le syndicat l’aide à obtenir une pension de réparation, ce qui fait de lui un ‘invalide militaire temps de paix assimilé temps de guerre’.

Photo : Pixabay

18 La Sentinelle

Peu après, Marc doit quitter l’armée, faute de place ouverte pour passer de carrière. La CAAMI, qui prend en charge son dossier médical, refuse de lui rembourser certains frais et médicaments dont il a besoin. Pour Marc, c’est un cauchemar financier et moral. Il a offert sa jeunesse au service de l’État mais celui-ci l’abandonne à son sort… Couverture totale et inconditionnelle Plusieurs de nos membres sont victimes d’une situation similaire. Depuis des années notre affilié Hubert Bernard interpelle les autorités avec l’appui de la CGPM, mais le dossier va de querelle d’experts en bataille juridique. Entre-temps, l’État gagne de l’argent sur le dos des malades et blessés ! Pour nous, il est anormal de demander à un militaire de servir, au péril de sa vie, sans lui assurer une couverture totale et inconditionnelle des dommages encourus. Après un ultime recours au Roi, Hubert a enfin reçu une réponse positive du ministre Goffin. L’amiral Hofman, Vice-CHOD à l’époque, a pris l’initiative de créer un groupe de travail pour simplifier les procédures de remboursement. Entre-temps, le ministre assure que l’armée prendra en charge les frais non couverts par la CAAMI. Il reste encore des zones d’ombre dans ce dossier complexe mais au moins une solution se dessine. 


NAISSANCES

DAMIAN ET BRIANNA 22/01/2020 Dans la famille de Kjell VERMIERDT (Geel) ANGÉLIQUE – 02/02/2020 Dans la famille de Michaël TAMBOUR (Ixelles)

MARIAGES

01/05/2020 Dorian LEISTEN et Céline FESLERTISTA (Doische) 11/07/2020 Roeland VANDENVONDER et Daniela PANIZZI (Evere)

GIULIA – 14/03/2020 Dans la famille de Laurent CUGIA (Seraing) CÉLIA – 31/03/2020 Dans la famille de Claudy BRUYERE (Seraing)

- Mai : 109,45 points - Juin : 109,52 points - Juillet : 109,76 points

NECROLOGIE

ROBIN – 27/06/2020 Dans la famille de Sven VERHULST (Diest)

Indice santé - Mai : 110,10 points - Juin : 110,05 points - Juillet : 110,16 points

FELIX – 31/03/2020 Dans la famille de Kevin KIK (Brasschaat) MARGOT – 09/06/2020 Dans la famille de Stephen QAUEDPEERDS (Seraing)

Indice des prix à la consommation

CAMIEL DERDAELE (Evere) 1932 –  09/03/2020 FRANÇOIS SCHOOFS (Genk) 1933 –  07/07/2020 CHRISTIAN ARKET (Sambreville) 1941 –  22/07/2020

L'indice santé lissé s'élève en mai à 107,93 points. L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales, fixé à 109,34 points, n’est pas atteint. Le précédent dépassement de l'indice-pivot remonte à février 2020. Source : Statbel

CHARLES BRIXIUS (Liège) 1940 -  20/07/2020

Suivez-nous !

La Sentinelle 19


La vie est moins chère avec la carte de membre CGPM Grâce à l'ACMP-CGPM Benefits, vous bénéficiez de réductions et d'avantages auprès de centaines de commerces, de chaînes de magasins, de parcs d'attractions et de webshops.

10 % DE RÉDUCTION CHEZ VERITAS Offre valable dans le magasin et dans le webshop. Vouchers valables toute l'année.

REDUCTIONS MULTIPLES 25% de réduction sur des lunettes complètes et solaires 10% de réduction sur vos lentilles de contact

Toutes les infos sur www.acmp-cgpm-benefits.be

25% SUR TOUTE LA GAMME

COMMANDEZ LES PRODUITS

À l'exception des outils, de la ventilation, de l'électricité et des articles avec une remise limitée.

Braun auprès de la centrale d’achats Merits&Benefits !

Bref, il y en a pour tous les goûts ! Jetez régulièrement un coup d'œil sur www.acmp-cgpm-benefits.be. Consultez l’offre sur le site avant de vous rendre au magasin ! Vous pouvez bénéficier de la plupart des réductions sur simple présentation de votre carte avantage. D’autres réductions requièrent une commande en ligne ou l’impression d’un voucher. Vous avez oublié vos données de connexion ou vous avez des doutes ? Notre Helpdesk se tient à votre disposition : helpdesk@meritsandbenefits.be


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.