La Sentinelle
Novembre - Décembre 2018 - n° 06
Avant-Propos
De la prise en compte des éléments et de l’engagement
Périodique bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. Éditeur responsable : Yves Huwart - Bureau de dépôt : Alost X - P109013
le syndicat militaire
Avant-propos
De la prise en compte des éléments et de l’engagement. Mais aussi de la confiance. AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
« Je veux être le ministre qui prend en compte les éléments, le ministre de l’engagement. », a déclaré notre nouveau ministre dans son exposé d’orientation politique du 26 novembre au Parlement. La réponse du syndicat militaire à ce sujet est : ‘Fort bien !’ Monsieur le Ministre, nous espérons que vous prendrez effectivement le taureau par les cornes même s’il ne reste que six mois de législature. Nous comptons vraiment que vous « n’allez pas faire des promesses en l’air, tenir de beaux discours, vendre du spectacle », comme vous l’avez indiqué au Parlement. Car, ce ‘discours de Bonnes Nouvelles’, vos militaires l’ont déjà assez entendu ces 15 dernières années, jusqu’à en avoir la nausée. Si le personnel est vraiment le capital le plus important, comme l’ont toujours prétendu vos prédécesseurs et les hauts responsables militaires, la communauté militaire mérite un meilleur traitement que celui qu’elle a reçu récemment. Elle mérite de « disposer des moyens nécessaires à l’exercice de ses fonctions », comme vous le déclariez dans votre exposé. Vous attendez un « engagement juste » de la part des militaires. Et en échange, vous allez « faire confiance et accorder des responsabilités » à votre personnel. Nous attendons cette confiance et cette responsabilité. Mais en tant que chef, vous savez qu’il ne s’agit pas simplement de ‘donner’ de la confiance mais également de la mériter. Un chef – politique ou militaire – ne peut gagner la confiance que s’il s’en montre digne par ses actions et non ses propos. À cet égard, vos militaires ont trop souvent été
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laissés sur le carreau. Pensons simplement au dossier de la retraite, à l’incertitude entourant la fermeture de casernes ou à l’intention politique concernant nos congés de maladie. C’est pourquoi nous vous suggérons de restaurer d’abord la confiance dans les dirigeants civils et militaires de la Défense. Le donnant-donnant est ici prépondérant. Donc : fini les beaux discours, comme vous l’indiquez vous-même. Cela débute par des conditions de travail décentes et sérieuses. Cellesci sont non seulement nécessaires pour garder les militaires, mais aussi pour les recruter. Au cours des six mois dont vous disposez, vous pouvez sérieusement changer de cap à ce sujet. L’ACMP-CGPM aimerait vous aider car c’est aussi nécessaire pour effacer l’image selon laquelle la Défense est un employeur peu fiable et peu attrayant. Nous vous demandons également de réaliser vos promesses sur le plan budgétaire. Vous devrez probablement y aller franco, sans compter. En effet, le projet de budget 2019 s’annonce mal. Les crédits prévus pour la Défense seraient de quelque 200 millions inférieurs en termes réels à ceux de 2014, au
début de ce gouvernement. En dépit des tâches et des moyens supplémentaires liés à la menace terroriste, l’armée recevrait à nouveau un budget inférieur à celui d’il y a cinq ans. L’accord gouvernemental d'octobre 2014 disait pourtant « donner à l’armée les moyens de s'acquitter correctement de ses tâches » ? Comme nous, Monsieur le Ministre, vous devez reconnaître que cette promesse n’a pas été tenue. D’autre part, la Cour des Comptes émet de sérieuses réserves quant à ce projet de budget pour 2019. Voilà bien un défi de taille pour celui qui veut faire preuve d’un « engagement et d’une ambition corrects ». Tout comme vous, les militaires aspirent à se mettre à l’œuvre. Mais ils doivent avoir les moyens pour le faire et donc aussi les moyens financiers. Nous espérons que vous souhaitez relever ce gant. Pour finir, cher Ministre, un militaire obéit et met sa vie en jeu. Et cela mérite le respect. Le gouvernement doit traduire ce respect au travers de son devoir de diligence envers ceux qui servent. La Belgique, sa population et l’armée méritent votre loyauté et votre engagement. Vous pouvez compter sur les nôtres. Mais : ‘donnant-donnant’ !
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Colophon
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Avant-propos De la prise en compte des éléments et de l'engagement
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
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Un nouveau système d’évaluation arrive
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L’armée, ce sont avant tout des personnes
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Nouveau Programme Général : Des gens à la Défense – après 2020
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR). Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Concetto Bandinelli et Laurent Schmitz Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be Tél. : 02 245 72 14 Fax : 02 245 73 01
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Le secret d’Évere – épisode II
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Contaminé(e) au chrome 6 ?
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Du nouveau à l’Inspection Générale
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Plan global de Prévention 2019-2023
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La maladie n’est pas un choix !
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Statut
Un nouveau système d’évaluation arrive Le vendredi 19 octobre, sur proposition du ministre Steven Vandeput, le Gouvernement a approuvé un projet d’arrêté royal devant réglementer l’évaluation professionnelle des militaires. Trois des quatre syndicats, dont la l'ACMP-CGPM, avaient pourtant rejeté ce projet lors des négociations préalables. Cette nouvelle méthode d’évaluation doit entrer en vigueur le 1er janvier 2020. Réforme de la mise à la retraite, adaptation du régime de maladie et, en sus, changement de ‘l’évaluation professionnelle’ : tout cela laisse paraître que ce gouvernement veut complètement détruire le métier militaire. Depuis longtemps, l’évaluation professionnelle avec conséquences statutaires est un fait, mais bientôt la méthode pour évaluer les militaires sera profondément modifiée. Un mot d’explication s’impose. Historique Remontons un peu dans le passé. Fin 2005, début 2006, de nombreuses discussions ont lieu entre l’autorité et les syndicats afin d’améliorer ‘l’opérationnalité’ des militaires. Un statut unique pour toutes les catégories de personnel, combiné au ‘Concept de Carrière Mixte’, naît le 28 février 2007. De nombreux militaires se souviennent encore de cette période car il y avait eu pas mal de remous à propos de cette nouvelle législation appelée statut ‘CCM’. Cette loi prévoyait essentiellement qu’après dix ans de service, les jeunes militaires seraient soumis à un processus d’orientation déterminant puisqu’il débouchait soit sur la poursuite de la carrière militaire, soit sur le passage interne comme civil à la Défense, soit sur le
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passage externe vers un autre département ou vers le secteur privé. En d’autres termes, la sécurité de l’emploi n’était plus du tout garantie et, en outre, le personnel militaire allait subir une mesure permanente de son ‘opérationnalité professionnelle, physique et médicale’. À l’époque, il avait déjà été fixé que deux appréciations négatives consécutives entraîneraient la perte de la qualité de militaire. Comme la mémoire de certains semble assez courte, nous vous rappelons que l’ACMP-CGPM, à l’époque, a été le seul syndicat à ne pas être d’accord avec ce projet. Les arguments avancés par l’ACMP-CGPM étaient plus que fondés, puisque la base légale de ce CCM s’est retrouvée finalement au frigo durant environ six ans. En fin de compte, la mise en œuvre du CCM n’a commencé qu’en 2012, après adaptation en profondeur de la loi qui nous posait problème. Étant donné qu’à cette époque, les effectifs de l’armée avaient déjà diminué et qu’il y avait dès lors moins de possibilités de réorienter d’anciens militaires comme civils à la Défense, certaines parties de la fameuse loi CCM ont d’abord été renégociées avant que les arrêtés d’exécution nécessaires soient élaborés en détail. La loi du 31 juillet 2013 a
finalement modifié la base juridique du CCM, qui constitue aujourd’hui la base de notre statut comme militaire et comme candidat militaire. La plupart d’entre nous connaissent ce statut sous le vocable ‘G1’. Dans le même temps, le statut de durée limitée (BDL) a été introduit. Instauration partielle Comme le montre le texte ci-dessus, il ne suffit pas de disposer d’une base légale pour mettre en œuvre le statut (adapté) des militaires. Afin de régler ce dernier, nous avons besoin ‘d’arrêtés royaux’ qui transposent la loi en mesures concrètes. L’un de ces arrêtés devait donc réglementer ‘l’évaluation professionnelle’ des militaires prévue dans la loi. Une des premières conséquences de l’instauration du règlement concernant l’évaluation a été que, dans le cadre de la transition, la procédure d’appréciation des militaires a été partiellement amendée au cours de l’année 2014. Les principaux changements ont consisté à finaliser les notes d’évaluation connues par une mention finale ‘bon', 'suffisant’ ou 'insuffisant’ sur la base de la moyenne arithmétique des qualifications données aux différents critères d’appréciation. Une mesure de protection prévoyait qu’un évaluateur
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ne pouvait pas attribuer de scores qui conduiraient à un ‘insuffisant’ si aucun ‘entretien de fonctionnement’ n’avait eu lieu au cours de la période d’évaluation. Cette réglementation est toujours applicable aujourd’hui. Évaluation des prestations effectuées comme base pour de futures fonctions Excepté le fait d’examiner nos prestations de l’année écoulée, la base légale prévoyait également d’estimer, à intervalles réguliers, ce qu’un individu avait comme ‘potentiel’ pour se développer au sein de la Défense. Cela signifiait qu’à intervalles réguliers (par exemple, avant une promotion sociale), on estimerait si le militaire possède bien les qualités requises pour exercer une fonction dans une catégorie de personnel supérieure ou dans un grade supérieur. Pour cela, le militaire ne devait pas se rendre chez l’un(e) ou l’autre diseur(se) de bonne aventure, mais il aurait été soumis à une ‘estimation du potentiel’ établie par un ‘assesseur’. Un tel assesseur est un militaire ou un civil spécialisé dans le domaine de l’appréciation des compétences et formé à l’appréciation des aptitudes comportementales dans différentes situations. Pour illustrer ceci : on place une personne dans un groupe et on demande au groupe d’exécuter une mission permettant ainsi de vérifier si la personne
possède ou non les aptitudes de leadership nécessaires. Ces assesseurs ‘spécialistes’ ne sont pas seulement formés pour pouvoir apprécier correctement le comportement affiché, mais ils constituent également la meilleure garantie qu’un militaire sera apprécié de manière objective, quelle que soit sa place dans la structure de la Défense. Si on parle de spécialistes, on parle aussi de ressources et de coûts. À propos de ces derniers, à la Défense, nous savons de quoi il retourne. Résultat : une mesure ‘créative’ combinerait, ‘l’évaluation professionnelle’ des militaires et ‘l’évaluation de leur potentiel’. Et c’est là que réside aujourd’hui le point épineux du texte que le Gouvernement a approuvé le 19 octobre. Spécialiste formé par l’imposition des mains afin de diviser pour régner En conséquence, dans un avenir proche, les militaires ne seront pas seulement évalués pour leurs ‘prestations effectuées’, mais, dans la foulée, ils seront évalués quant à leur potentiel pour de futures fonctions et ce, par le même ‘évaluateur’. Une question essentielle qui doit être posée est de savoir si la durée minimale d’une journée de formation des évaluateurs tel que prévu dans le projet d’arrêté suffira à charger aussi ces personnes d’une
mission de ‘demi-assesseur’ ? En tant qu’évaluateur, il ne suffit plus d’évaluer ses collaborateurs sur base des compétences nécessaires à l’exécution du job, mais il convient également, sur la base de 24 compétences comportementales prédéfinies, d’évaluer leurs possibilités pour de futures fonctions. Afin de contrecarrer l’inflation de bons scores de la (sous-) population concernée, l’évaluateur sera obligé de comparer entre eux les membres de son groupe. Si vous appartenez aux meilleurs de votre peloton pour une grande partie des 24 compétences comportementales, vous aurez ensuite une meilleure chance d’être promu. Ça ‘sonne’ bien ! Mais est-ce vraiment une bonne idée que d’être comparé chaque année avec ses camarades afin de déterminer qui sont les meilleurs ? Et qu’en est-il alors d’un groupe exceptionnellement composé de personnes d’un haut niveau ? Bien qu’ils soient tous de très bons militaires, certains se retrouveront classés en queue de peloton lors d’une estimation de potentiel comparative. Le risque de voir se produire le petit jeu du ‘diviser pour mieux régner’ n’est pas non plus impossible. En tant que syndicat militaire, ce ne peut pas être notre choix ! C’est pourquoi l’ACMP-CGPM n’a pas marqué son accord sur la proposition. Tant le cadre légal que l’arrêté d’exécution seront transposés dans un règlement militaire au cours de 2019. Ensuite, plus de détails sur l’application deviendront clairs et nous devrons indubitablement constater à quel point ce qui se produira sera néfaste pour le bon fonctionnement et pour la cohésion interne dans le groupe. Bien que cette dernière ne soit probablement plus une préoccupation de l’autorité depuis longtemps.
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Info
L’armée, ce sont avant tout des personnes « Pour les politiciens l’armée c’est quelque-chose d’abstrait : ce sont des chiffres, le prix des nouveaux chasseurs, 25.000 hommes et comment respecter la norme OTAN de 2%. Mais quand on est dedans – comme moi maintenant – on se rend compte que l’armée, ce sont avant tout des personnes. » Ces mots ne sont pas de nous, mais du porte-parole d’un parti politique qui vient de suivre une formation de réserviste à la Défense. Hélas, même si une certaine prise de conscience commence à émerger chez nos dirigeants, c’est quand même toujours la léthargie qui reste leur stratégie favorite. En descendant sous la barre des 27.000 militaires actifs(*) en juillet 2018, la Défense a dépassé le stade de la faillite. Comme le gros des départs à la pension doit encore venir, la tendance va s’accentuer. Il faut ajouter l’explosion des démissions à l’équation, les difficultés de recrutement et l’inconnue du départ des premières promotions BDL à partir de 2022. Si rien ne change très rapidement, il ne restera plus personne pour profiter du coûteux matériel promis par le gouvernement. OVG Un haut gradé de la branche ‘Opérations’ témoigne : « OVG a étranglé la Composante Terre. Même en
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déployant de jeunes militaires encore en formation ou en remplaçant les fantassins par des volontaires issus d’unités non combattantes, il est impossible d’assurer la mission de façon continue en plus des tâches quotidiennes et des missions à l’étranger ». Le constat à la Composante Air est tout aussi affligeant. Pour déployer quatre F-16 il faut racler les fonds de tiroir pour trouver assez de personnel qualifié. A la Marine aussi, ce sont toujours les mêmes qui tournent à bord des navires. Certains sautent d’une passerelle à l’autre à quelques semaines d’intervalle au gré des départs à la pension, des trous dans l’ordre de bataille et des fonctions en cumul. Combien de temps vont-ils tenir ? Un indice : en six mois la Marine a perdu 4% de son personnel. Motivation Il faut oser le reconnaître : pour le moment, la motivation de beaucoup de militaires en opération est avant tout pécuniaire : les études des enfants, la pension alimentaire de l’ex-partenaire ou la rénovation de la salle de bains. Après cinq OVG, quatre Afghanistan, six croisières ou trois Lituanie en autant d’années,
(*) 26.548 militaires actifs au 01/08/2018, personnel en interruption de carrière exclu.
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la routine a depuis longtemps remplacé l’aventure. Ce n’est plus seulement la passion du métier qui pousse les militaires à abandonner leur famille pendant des mois pour dormir avec cinq autres poilus dans un container de 8m². A côté de ça, l’économie belge est florissante au point que chaque militaire pourrait se trouver un boulot près de chez lui. Technicien, soudeur, chauffeur poids lourd, logisticien, infirmier, informaticien, … autant de compétences fort demandées dans le civil. Et quand bien même le militaire n’aurait aucune formation spécifique, il peut toujours travailler comme agent de sécurité. Dans la plupart des cas il sera mieux payé, aura des horaires réguliers et rejoindra son domicile tous les jours. Qu’est-ce qui le retiendrait encore ? Le prestige de l’uniforme ? La reconnaissance éternelle de l’État ? La pension avantageuse ?
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Les militaires méritent le respect et la reconnaissance du gouvernement et de la population. Attrition Face à l’hémorragie du personnel, les mesures prises pour favoriser le recrutement sont dérisoires, tout comme celles pour endiguer l’attrition, un problème dont l’état-major et les politiciens ne parlent surtout pas ! Comme il est interdit de parler d’argent, de sécurité d’emploi, de statut et encore moins de rêve, on se persuade que les jeunes rechignent à s’engager seulement pour des raisons d’éloignement. Alors on lance de timides projets pilotes de Bruges à Spa, qui n’ont d’autre effet que de désorganiser les formations et mettre encore plus de pression sur les instructeurs. Autre écran de fumée : l’augmentation des places ouvertes (mais pas remplies). Pour vivre heureux il suffit d’oublier qu’un militaire sur deux quitte la Défense dans les dix premières années (BDL non inclus) et que ce sont surtout les spécialistes qui fuient l’uniforme à un rythme inquiétant.
prestige et 10% de salaire correct. Imaginez maintenant que vous ayez 22 ans. Comme près de 90% des jeunes Belges, vous avez décroché un diplôme de l’enseignement secondaire ou supérieur. Vous êtes sportif, contrairement à beaucoup de vos camarades de classe. Vous n’avez pas froid aux yeux et le métier de militaire vous semble intéressant. En ce moment, la Défense vous propose principalement un emploi précaire. Les perspectives d’avenir se limitent à une forte prime de départ dans 8 ou 12 ans. Le prestige de l’uniforme n’existe plus, on recommande d’ailleurs de ne pas le porter hors des casernes. Le traitement est inférieur à celui d’un employé de supermarché (**). Quant à la passion, elle est à la hauteur des moyens de la Défense : des infrastructures
vieillottes, peu ou pas d’exercices, d’heures de vol, de sauts en parachute... Objectivement, le candidat ‘anno 2019’ a plus de chances de surveiller une usine que d’être déployé dans un pays exotique. La contribution belge aux missions internationales se réduit d’ailleurs comme une peau de chagrin. On ne parle plus de ‘bataillons’ depuis déjà longtemps mais de ‘détachements’, un terme qui désigne de petits groupes dépassant rarement la centaine d’hommes et femmes. Comme pour l’exercice OTAN Trident Juncture, le plus grand depuis la chute du Mur, où le détachement terrestre belge en Norvège comptait moins de… 150 militaires !
L’ACMP-CGPM revendique Le syndicat militaire exige avant tout une revalorisation du métier militaire. Aujourd’hui, la Défense a encore plus besoin de soldats que de matériel. Investir des milliards dans des navires, des avions ou des véhicules ne profite qu’à l’industrie et ne servira à rien si on ne prévoit pas les moyens suffisants pour revaloriser le personnel. Car en fin de compte l’armée, ce sont avant tout des personnes.
Passion S’engager à la Défense (ou y rester), repose sur un subtil équilibre fait de 50% de passion, 25% de perspectives alléchantes, 15% de
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(**) StatBel, Jobat, Vacature (sur base du salaire brut annuel,13e mois, primes et avantages extralégaux inclus).
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Évolution des départs volontaires potentiels, car le nombre de jeunes intéressés et capables de devenir militaires n’est pas forcément illimité. Instructeurs
Attrition – départs volontaires (par an) (Données DG HR) L’accélération des départs volontaires est un phénomène qui dépend de facteurs complexes. Les raisons pour lesquelles un militaire jette l’éponge peuvent êtres : un boulot trop dur ou trop barbant, des conditions de travail pénibles, de trop longs trajets entre le domicile et le lieu de travail, un manque de respect ou de reconnaissance envers le personnel, peu ou pas de perspectives d’épanouissement, pas de cours de mise à niveau, du matériel et des équipements délabrés, la dégradation des avantages liés au statut, une perte de confiance en l’employeur, etc. À cela s’ajoute depuis quelques années le fait que le privé recrute massivement dans des secteurs pour lesquels beaucoup de militaires sont qualifiés. Le manque de talents devient criant en Belgique, alors que le gros des départs à la pension doit encore commencer dans le civil. Certaines compagnies n’hésitent plus à débaucher directement des militaires en leur proposant des conditions très attrayantes, certainement chez les techniciens, chauffeurs et diplômés. Même le secteur public fait concurrence à la Défense. Pensons au Corps de sécurité, aux
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administrations communales, à la police locale, aux prisons, etc. Autant de jobs accessibles pour des militaires et souvent mieux rémunérés. BDL D’autres facteurs que les départs volontaires risquent d’aggraver l’attrition. La fin de l’engagement des premières sessions BDL aggravera encore le constat. Même si on propose à tous ces militaires une place dans le cadre de carrière, qui laissera tomber une prime correspondant à plus d’un an de salaire alors que le marché de l’emploi sera alors en plein essor ? Enfin, un autre écueil pointe à l’horizon : à force de recruter massivement, la Défense risque d’épuiser la manne de candidats
Ceux qui restent peuvent causer encore plus de soucis que ceux qui partent en termes de disponibilité. En effet, l’augmentation de l’âge moyen (actuellement de 45 ans) pourrait causer une recrudescence d’indisponibilités temporaires pour causes médicales ou physiques. Par ailleurs, la Défense n’aura pas d’autre choix que de recruter massivement pendant encore une dizaine d’années. On dépassera largement les 2.000 recrues annuelles : des militaires en formation qui ne contribuent pas encore au ‘core business’ de la Défense et auxquels il faut ajouter le personnel affecté à l’instruction. Des militaires parmi les plus qualifiés qui ne participent pas aux missions mais qui occupent bel et bien une place dans les tableaux organiques. Les dernières projections prédisent un ‘plancher’ pouvant descendre jusqu’à 23.000 militaires dans quelques années. Mais de ces 23.000, jusqu’à 4.000 hommes et femmes pourraient être indisponibles sur le plan opérationnel, bien plus que par le passé.
Info
Nouveau Programme Général Des gens à la Défense – après 2020 Le 24 novembre, les membres actifs et retraités de la CGPM se sont réunis à l’occasion du Congrès quinquennal. L’assemblée a approuvé le nouveau Comité Directeur pour la période 2019-2023, quelques modifications mineures aux statuts et le Programme Général. Ce programme formera désormais le ‘fil d’Ariane’ de nos activités. Ce n’est pas seulement une obligation pour nous-mêmes mais aussi pour nos partenaires, nos membres et les autorités politiques et militaires du pays. Chacun a le droit de savoir ce que le syndicat militaire SCMP-CGPM représente. La mission, la vision et les valeurs de l'ACMP-CGPM étaient repris depuis 2009 dans une déclaration de mission, mais en tant que syndicat militaire professionnel il nous faut aussi un programme interne. C’est pourquoi nous avons couché nos principales revendica-
tions sur le papier, sous la forme d’un Programme Général 20192023. Le Programme Général est issu des remarques des membres et délégués qui ont réagi à l’appel à idées lancé dans La Sentinelle. Ces idées ont alors été
– souvent au sein de groupes de travail – transformées en une série de propositions qui nous ont permis de rédiger un projet de texte. Après de nombreux débats, ce document a évolué vers une version finale contenant 128 propositions concrètes pour que la Défense redevienne un employeur performant et que les militaires retrouvent une certaine satisfaction et motivation dans l’exercice de ce métier pas comme les autres.
Nouveau Comité Directeur Au terme d’une longue procédure interne d’élections, le Congrès a approuvé une nouvelle équipe de six dirigeants responsables, qui veillera à la gestion quotidienne de notre organisation pour les cinq prochaines années. Richard Balyu, Jean-Pierre Hulin, Karien Sempels, Armand Riem et Philippe Sion appuieront le Président Yves Huwart dès le 1er janvier 2019.
Parfois, on reproche aux syndicats de n’offrir que des critiques. Ce n’est pas le cas pour l’ACMP-CGPM qui avec ce document offre à la Défense une ‘feuille de route’ pour améliorer la situation du personnel et l’attractivité du métier militaire. Le texte final du Programme Général sera bientôt disponible sur notre site internet. Le temps de la rédaction est passé, nous travaillons maintenant à la mise en forme avant de présenter le document aux autorités politiques et militaires de la Défense.
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Info
Le secret d’Évere – épisode II Les apparences sont trompeuses, même à l’État-major général d’Évere. C’est pourquoi nous dévoilons d’une façon satirique le ‘Second secret d’Évere’ : comment les interminables réunions de commandement arrivent, en appliquant les bons slogans et les meilleures techniques, à rendre notre armée encore plus puissante et efficace malgré un quart de siècle d’oppression. L’épisode I publié dans La Sentinelle de février dévoilait comment l’État-major général arrivait à créer de toutes pièces une information de haute qualité. Nous vous avons initiés aux ‘process’ et aux ‘outputs’ d’un bon travail de commandement. Cette fois nous abordons un autre aspect critique du leadership efficient (sic). Nous révélons les arcanes de réunions au sommet qui mènent à une armée belge toujours diaboliquement plus redoutable. Nous n’inventons rien : les témoignages recueillis par nos fins limiers proviennent de l’inépuisable connaissance d’officiers et sous-officiers d’état-major avertis, tous porteurs du très convoité brevet supérieur de ‘Chevalier de la Table Ovale’ (CTO). Profitant de leur perspicacité basée sur un énorme bagage intellectuel, nous dressons un portrait, certes superficiel, du déroulement d’une réunion de commandement. Comme pendant l’épisode I du Secret d’Évere, nous tentons d’initier chaque militaire aux finesses du
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véritable travail d’état-major. De cette façon, le lecteur pourra un jour peut-être devenir à son tour candidat CTO et ainsi contribuer à augmenter le potentiel inépuisable de nos forces armées. Commençons par balayer une légende urbaine : que ce soit dans le secteur public ou privé, les réunions seraient par nature terriblement inutiles et barbantes. C’est compter sans l’état-major de la Défense, où les réunions sont de qualité supérieure et hautement passionnantes, au point de mener les participants dans un état second de nirvana véhiculaire profond. C’est principalement le jargon technique qui propulse le travail réunionnel d’Évere dans la mésosphère de la créativité. Conjugué à un vocabulaire ad-hoc, il est même possible de réduire le risque de ‘battement nul’ chez les participants. C’est donc sans surprise que chaque jeune militaire un tant soit peu ambitieux met un point d’honneur à maîtriser cet idiome élitaire. En exclusivité pour nos lecteurs, nous levons un coin du voile qui couvrait jusqu’ici les termes les plus obscurs et les concepts les plus furtifs. Les perles que nous vous livrons ci-dessous ont obtenu un score élevé de nos experts. Bien plus qu’un simple ‘top’ ou ‘très bon’, on parle ici de ‘suprême’, ‘prodigieux’, voire ‘orgastique’.
‘Il n’existe pas de solution simple’. N’est-ce pas que ça sonne comme une douce musique ? Cette petite phrase propulse votre travail dans la sphère du très complexe, un peu comme la physique quantique subparticulaire, mais sans vous exposer à la moindre concrétisation, puisque – paf ! – il n’y a pas de solution simple. On peut bien sûr argumenter que c’est de la couille en boîte et qu’il y a plein de solutions simples, comme limoger les généraux, ne pas se lancer dans un truc foireux ou sketter un bac de Jup avec les potes, mais ça ne doit pas s’ébruiter. Dans le même genre, ‘Ce devrait être un trajet intéressant’ signifie en gros que le projet n’a aucune chance d’aboutir mais que ce n’est pas de votre faute. ‘Il faut procéder avec précaution’ veut dire ‘prenons notre temps’ et ‘Ce sera un beau défi’ renvoie au manque de personnel et de pognon qui est devenu la norme depuis 20 ans à l’armée belge.
‘Il convient d’étudier le contexte général’. Toujours très intelligent et ça permet de ne rien faire. ‘Il faudrait d’abord tâter le terrain auprès du ministre’ donne un répit d’au moins six mois. Plus sophistiqué, ‘Une étude d’incidence préalable serait souhaitable’ (idéal si on avait prévu une longue période de congé). Que dire de l’excellentissime ‘Il faut évaluer l’acceptation du projet par le personnel concerné avant de procéder plus avant’. Mentionner ‘le personnel concerné’ fait en outre preuve d’empathie et de sens social envers les pauvres soldats dans leur véhicule tout pourri, même si on n’a plus vu de soldat depuis vingt ans. La prolongation des perles précédentes trouve sa genèse dans cette phrase à ne pas sous-estimer : ‘Il est essentiel que tous suivent ce process’. Vous donnez l’impression que l’appui de chacun est primordial. Le verbe transitif ‘suivre’ prend ici toute son ampleur. Suivre quoi ? La colonne de véhicules en Syrie ? Les bus qui quittent la caserne de Jambes ? Pour brouiller les pistes un peu plus, ajoutez donc d’un air léger : ‘Dans ce cadre, il convient de maintenir une forme de concertation’. Si vous envisagez d’aller surfer en Australie, n’hésitez pas à clamer : ‘Je compte exploiter cette vague porteuse’. Subtil, mais toujours efficace. ‘Tous les chemins mènent à Rome’, signifie que personne n’est d’accord mais que ce n’est pas grave. Au niveau le plus élevé on dit ‘In fine, nous tirons tous sur la même corde’. Des deux côtés en même temps, bien sûr, mais inutile de le préciser. Dites ‘In fine’ toujours en italique, c’est important !
Photo : Daniel Orban
‘Tout dépend du point de vue’ est toujours une remarque pertinente qui tombe dans la même catégorie que ‘D’une façon ou d’une autre on trouvera une solution’. Notez que cette simple phrase vous dispense de trouver une solution puisque c’est ‘on’ qui est chargé de trouver ladite solution. ‘Nous réagirons en fonction des circonstances’. En d’autres termes : ‘On verra bien’. D’abord une tasse de café. Sucre et lait pour moi. Avec un speculoos. ‘Apprenons à marcher avant d’essayer de courir’. Marcher est toujours une meilleure idée que courir, surtout à notre âge. Et ‘apprendre’ sous-entend qu’on a le droit de se tromper. La direction importe peu, de toute façon ‘Le monde est en constante évolution’ (ça fait érudit). Et si rien ne va plus, soupirez donc ‘On ne peut pas changer le passé’. ‘Si on n’essaie pas, on ne le saura jamais’. Ce qui veut dire que vous n’avez aucune idée mais qu’en tant qu’officier ou sous-officier d’état-major breveté ou candidat CTO, il fallait bien dire quelquechose. À compléter par ‘Cela dit, il convient d’adopter une stratégie adaptative’. C’est tellement bien dit que personne n’osera demander ce que c’est.
‘Ah, ça c’est une idée intéressante !’ Vous faites d’une balle trois morts : d’abord, le crétin qui a dit ça se voit obligé de faire le boulot à votre place. Ensuite, il ne peut pas se plaindre puisqu’en fin de compte c’était son idée. Cerise sur le gâteau, si ça foire vous n’êtes pas responsable et si ça marche vous pouvez clamer la paternité du projet. On appelle ça le ‘win-winwin’. Mais attention : le corolaire de cette loi universelle c’est qu’il ne faut jamais proposer soi-même des solutions originales, au risque de se faire tuer trois fois. Terminons par les véritables motsclés I-N-D-I-S-P-E-N-S-A-B-L-E-S. Ils sont en anglais pour éviter qu’on comprenne exactement de quoi il s’agit : ‘Content is key’, ‘Total quality management’, ‘Best practice’, ‘Scalable response’, ‘Core business’, ‘Budget neutral’, ‘Process-driven’, ‘Mission critical’, ‘Out-sourcing, co-sourcing, in-sourcing, …’, ‘Rightsizing’, ‘Outside the box’ et LE plus important : ‘ASAP’ ! Et pour conclure, concluez par ‘En conclusion’. C’est simple, efficace, ça met tout ce qui précède au placard et permet d’aborder sereinement la prochaine réunion. Pas de questions ?
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Bien-être
Contaminé(e) au chrome 6 ? Après les nouvelles concernant le chrome 6 et le risque de cancer du poumon auprès du personnel de la Défense publiées chez nos voisins néerlandais, l’inquiétude est montée chez nos militaires. Ce sentiment est vite apparu comme légitime et a mobilisé la chaîne de prévention pour analyser le problème, au sein de la Composante Air. Entre-temps, nous apprenons que nombre de militaires des Composantes Terre et Marine ont été exposés à cette substance.
Qu’est-ce que le chrome 6 ? Loin de nous l’envie de nous lancer dans une explication scientifique sur ce produit, mais le chrome 6 est une variante naturelle du chrome qui se fixe facilement à tous les autres types de métaux. En tant que couche de base, il offre une résistance supplémentaire et une protection contre la corrosion. Le chrome 6 affecte l’ADN et provoque le développement de tumeurs. Le risque de cancer du poumon est accru, mais il peut causer un cancer dans d’autres organes, comme la gorge ou la cavité nasale. Le chrome 6 peut aussi entrer via les pores de la peau, les voies respiratoires et la déglutition (il touche alors l’estomac et les intestins).
inoxydable, un soudeur est également exposé au chrome 6 via les fumées. Le risque est accru, en particulier lors de soudures au TIG. Depuis 2014, la Défense n’achète plus de peintures à base de chromate, de sorte qu’il n’y a plus d’exposition lors d’activités de pulvérisation. Hélas, des firmes externes comme la SABCA utilisent encore cette peinture. Nous pouvons donc supposer qu’il existe un risque d’exposition lors de travaux de soudure d’acier inox et lors de travaux de métaux traités avec des peintures à base de chromate. Dans ce dernier cas, nous distinguons les travaux à « haute énergie » et à « basse énergie ». Si, lors d’un traitement, une grande quantité d’énergie est transmise à
Utilisation du chrome 6 à la Défense Jusqu’il y a peu, le chrome 6 était surtout présent dans la couche de fond du matériel volant (F-16, C-130), mais entre-temps, ce composant a également fait son apparition dans le matériel roulant, entre autres les générateurs d’électricité. Lors de soudures à l’acier
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une couche de protection sèche, celui-ci est classé comme « énergétiquement haut ». Ceci se caractérise par la création d’une grande quantité de petites particules (poussière) et de particules susceptibles de s’éloigner du lieu de traitement. Les exemples incluent le ponçage mécanique, le meulage, le fraisage et le sablage. Si, lors d’un travail, il n’y a pas ou peu d’énergie transmise à une couche de protection sèche, il est alors question d’un traitement « énergétiquement bas ». L’on parle alors ici de particules plus grosses et/ou de particules et d’éclaboussures proches du lieu de l’action. Exemples : ponçage manuel, perçage et peinture au pinceau/rouleau. Les activités à faible énergie peuvent être abordées de manière moins stricte que celle à « haute énergie ». Mesures de prévention
Photo : Christian Decloedt
La Défense a acquis des kits de tests de détection pour le chrome 6. Cela permet à toute personne de vérifier si l’objet à traiter contient de la peinture au chrome. Ces kits de test ont maintenant été répartis entre tous les SLPPT (Ser-
Pour protéger les travailleurs, tant des moyens de protection individuelle que collective sont indispensables.
qu’elle ne se trouve plus dans l’environnement. Après l’activité, la poussière peut être immédiatement emportée avec cet aspirateur. Ce dernier, dans ce cas, sera utilisé comme système d’extraction temporaire et comme moyen de nettoyage. Cet aspirateur monte aussi des filtres HEPA.
veillance de la santé et des fiches de poste de travail, chaque médecin du travail devrait savoir qui est exposé au chrome 6, afin qu’il/ elle puisse effectuer l’analyse adéquate. Hélas, après enquête, il semble que les médecins du travail ne disposent pas des bonnes listes.
Par mesures collectives, nous pensons en premier lieu à un système d’aspiration approprié. Même si le soudeur doit travailler en dehors de son atelier, une aspiration « mobile » est nécessaire. Ces installations doivent être équipées de filtres HEPA. Ces derniers retiennent également les très petites particules de poussière.
Pour les équipements de protection individuelle (EPI), nous préconisons un casque de soudage entièrement refermable pour le soudeur, garantissant ainsi qu’aucune fumée ne puisse pénétrer entre le casque et le visage. Pour les activités à « haute énergie », un masque complet de type P3 a été désigné.
La méthode la plus simple pour mener une étude consiste à utiliser un échantillon d'urine. Il faut tenir compte du fait que le chrome 6 disparaît assez rapidement de l'urine. D'où notre appel à prélever un échantillon à la fin de la journée ou de la semaine de travail.
Lors de travaux de ponçage, un aspirateur peut retenir une grande partie de la poussière, de sorte
La tenue de travail normale est suffisante tant que les avant-bras sont couverts, mais des vêtements de travail jetables peuvent certainement être portés. L’utilisation de gants en nitrile est également recommandée.
vices locaux de Prévention et de Protection au Travail). En cas de doute, il faut effectuer un test avant de manipuler le matériel.
Surveillance de la santé En principe, via les listes de sur-
Si vous pensez être exposé(e) à cet agent cancérogène et que les mesures ci-dessus ne sont pas ou pas totalement applicables sur votre lieu de travail ou encore si vous avez d'autres questions, nous vous conseillons de contacter votre conseiller en prévention local ou votre délégué ACMP-CGPM. Comme toujours, vous pouvez également contacter directement le secrétariat permanent de votre syndicat militaire.
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Interview
Du nouveau à l’Inspection Générale Depuis le début de l’année, l’Inspection Générale prend petit à petit ses marques. Le service a été créé le 1er janvier par la fusion de l’IAD (Audit Interne de la Défense), de l’AIG Def (Algemene Inspectie/Inspection Générale de la Défense) et du SGP (Service de Gestion des Plaintes), initialement sous l’égide de DG JM.
Le Lieutenant-général Henk Robberecht est, dans cette nouvelle configuration, le premier Inspecteur Général de la Défense (IG). Il nous explique les raisons pour lesquelles son service a vu le jour en début d’année : « Le service fédéral d’audit interne (FAI) a repris les tâches d’Audit de l’IAD à partir du 1er Jan 18. Il était donc logique de regrouper les moyens et le personnel, aussi bien d’IAD que du SGP au sein d’une nouvelle structure : l’Inspection Générale. IG dépend directement du Chef de la Défense (CHOD) et ses missions sont les suivantes. La première est inchangée et relève du Service de Gestion des Plaintes. Il traite de façon systématique tant les plaintes externes, en provenance du citoyen, que les plaintes internes, celles du personnel de la Défense. Les objets de ces plaintes sont très variés. Sans être exhaustif, on peut citer les nuisances aériennes, le comportement dangereux de nos militaires avec les véhicules sur la voie publique pour le citoyen, ainsi que les recours de notre personnel sur une décision de la hiérarchie quant à une mutation, une décision administrative…
La deuxième mission ressort de l’évaluation du système de contrôle interne (ICS). Mes collaborateurs se rendent sur le terrain afin d’établir, avec les unités, des propositions d’amélioration pour un meilleur fonctionnement de l’unité. Le « coaching » et la remédiation font aussi partie de nos compétences. La troisième se fait sur demande du MOD, du CHOD ou à notre propre initiative. Il s’agit de réaliser une enquête concernant un dysfonctionnement spécifique. L’exemple le plus marquant est celui du dossier de la durée de vie des F-16, qui a fait l’objet d’une large couverture médiatique. La quatrième mission consiste en des visites de travail, qui me
tiennent particulièrement à cœur. Je me rends dans les unités afin de ‘prendre le pouls’ des différentes parties de la Défense. Ce ne sont pas des inspections qualitatives ; nous n’allons pas décerner une bonne ou mauvaise note à l’unité. Au contraire, je cherche un contact plus informel avec toutes les catégories du personnel afin de ressentir réellement le fonctionnement de l’unité. Pour moi, il est important d’avoir un contact direct avec nos militaires. La dernière mission consiste à formuler des recommandations à la suite de la récurrence de certaines plaintes, des enquêtes ou des visites afin d’améliorer le fonctionnement de l’organisation et la gestion des processus. Ainsi, une augmentation de l’absentéisme
Photo : Daniel Orban
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ou un nombre anormal de pannes peuvent révéler un problème structurel au sein du département. Nous effectuons la corrélation de diverses sources d’information et identifions des domaines qui peuvent éventuellement faire l’objet d’une étude approfondie. Pour être complet, il se peut également que IG participe occasionnellement aux audits internes exécutés par le FAI en tant que SME (Subject Matter Expert) de la Défense. » IG fait rapport deux fois par an directement au CHOD de ses constations et de ses recommandations. À ce titre, il est un des conseillers les plus proches du Chef de la Défense. Il établit également un rapport annuel destiné au Service Fédéral d’Audit Interne. Médiateur fédéral Il existe une procédure en vigueur au sein de la Défense pour signaler une atteinte suspectée à l’intégrité. Jusqu’ici, la Défense a délibérément choisi de ne pas désigner de ‘personne de confiance intégrité’, qui en soi, forme la composante interne dans le processus de dénonciation. Si un
Photo : Daniel Orban
membre du personnel constate actuellement une atteinte suspectée à l’intégrité, il doit s’adresser, à défaut de sa hiérarchie et comme prévu dans la loi en vigueur, au point de contact central au sein du service des Médiateurs fédéraux. Cette procédure est détaillée sur le site IG dont l’adresse est la suivante : http://units.mil.intra/sites/IG/ Pages/Integriteitschending.aspx Cependant, l’étude demandée par le MOD concernant la mise en place d’une composante interne
« Intégrité » à la Défense avance et les membres du Service Gestion des Plaintes, avec une formation complémentaire en 'personne de confiance intégrité' sont d’excellents candidats pour cette fonction. De plus, ils ont déjà des contacts privilégiés avec le Médiateur fédéral. Une communication adaptée sera effectuée pour informer l’ensemble du personnel de la Défense dès que cette composante interne sera mise en place.
Dénoncer une atteinte à l’intégrité On entend par « atteinte à l’intégrité », la suspicion : D’exécution ou d’omission d’un acte constituant une infraction aux lois, arrêtés, circulaires, règles internes et procédures internes qui sont applicables aux autorités administratives fédérales et aux membres de leur personnel. D’exécution ou d’omission d’un acte impliquant un risque inacceptable pour la vie, la santé ou la sécurité des personnes ou pour l’environnement. D’exécution ou d’omission d’un acte témoignant manifestement d’un manquement grave aux obligations professionnelles ou à la bonne gestion d’une autorité administrative. Qu’un membre du personnel a sciemment ordonné ou conseillé de commettre une atteinte à l’intégrité telle que visée ci-dessus. Si vous comptez porter plainte auprès du service des Médiateurs fédéraux, l'ACMP-CGPM peut vous accompagner dans vos démarches. N’hésitez pas à contacter un de nos collaborateurs.
Photo : Daniel Orban
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Bien-être
Plan global de Prévention 2019-2023 Le Haut Comité de Concertation s’est réuni le 18 octobre dernier autour du Plan global de Prévention (PGP) 2019-2023 et du Plan annuel d’Action 2019. Depuis plusieurs années, nous remarquons que le département d’état-major Well-Being fait preuve d’une réelle volonté pour élaborer une politique de prévention efficace pour la Défense. Pour le reste de l’état-major Défense et des unités, il n’y a plus qu’à…
Riskmanagement Il y a un an, nous écrivions déjà que les différentes composantes de la Défense ne montraient aucune ou peu de volonté pour travailler sur le projet « Riksmanagement ». En réponse à un rapport négatif de l’Inspection du Travail, le Chef de la Défense donnait néanmoins l’ordre, il y a deux ans, d’y travailler dans les années à venir. Dans ce rapport, l’Inspection du Travail (ILE) disait que de nombreuses activités militaires n’étaient pas couvertes par une analyse de risques (complète) et que la Défense tente de combler cette lacune par la publication de directives souvent basées uniquement sur une longue expérience. Jusqu’au 18 octobre, nous ne pouvions espérer guère progrès dans ce domaine. Cependant, une semaine plus tard, le viceChef de la Défense (VCHOD), l'amiral Michel Hofman, s'est adressé aux syndicats et a promis des améliorations. Il s'est déjà engagé à prendre la direction de ce projet. En tant que syndicat, nous ne pouvons que nous féliciter du fait qu’une personne de la ligne hiérarchique
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assume enfin la responsabilité du « bien-être au travail » du personnel. Au cours de cette réunion, nous avons déjà pu signaler une première amélioration. À la suite de l’incident survenu à Florennes au cours duquel un F-16 a brûlé entièrement, le service de la Composante Air chargé des enquêtes
liées aux accidents aériens s’est engagé à associer un conseiller en prévention à cette enquête. Via les organes de concertation, les organisations syndicales seront également impliquées dans les mesures préventives prises pour éviter de tels incidents à l’avenir.
Photo : Nicolas Deplanque
Promotion de la santé et du bien-être Un nouveau projet « Promotion de la santé et du bien-être » a été présenté lors de ce HCC Bien-Être. La Défense souhaite disposer de personnel en bonne santé pour effectuer le travail, tout au long de sa carrière. Pour promouvoir la santé de ce personnel, il est nécessaire de mettre en place une politique de la santé adaptée à une organisation comme la Défense. Un militaire est exposé à divers risques sanitaires. Des risques inhabituels sont souvent inhérents à l’instruction, l’entraînement et très certainement sur les théâtres d’opérations à l’étranger. Ils sont dus à l’environnement (maladies infectieuses, stress, dépendances, troubles du sommeil, etc.). Des mesures préventives réduisent ces risques, à conditions qu’ils soient pris en examinés. Pendant longtemps, les mesures les plus importantes se sont limitées aux dépendances (alcool, drogues), aux MST et aux risques sanitaires ou de santé liés aux
déploiements. Afin de faire de chaque membre du personnel de la Défense un acteur de la santé, il est nécessaire de promouvoir de nouveaux thèmes et un accès permanent et garanti aux informations relatives à la santé, tout au long de la carrière de l'employé. La Défense veut développer un plan de communication pour mieux informer les militaires. Pour ce faire, une attention particulière est portée aux recrues et aux militaires en mission. L’on pense, entre autres, aux sites internet, aux applications adaptées pour smartphones, à l’E-learning et aux briefings thématiques.
concrètes que la Défense souhaite mener à bien en 2019. Ces dernières constituent le PAA 2019. Ce plan sera bientôt signé par le Chef de la Défense et entrera en vigueur à ce moment. Nous constatons qu'un officier responsable est nommé pour chaque fiche et c'est souvent le seul qui se soucie des actions rédigées. À l’exception d’un certain nombre d’initiatives locales, d’autres départements d’état-major et composantes ne participent guère à la réalisation des objectifs proposés. Depuis déjà bien longtemps, l’ACMP-CGPM demande que l’approche de ce plan global de prévention soit multidisciplinaire. Le président du HCC Bien-Être l’a aussi remarqué et il analysera, avec les organisations syndicales, la manière dont ce plan pourra être développé à l’avenir. Nous souhaitons travailler de manière constructive dans ce domaine.
Plan global de Prévention et Plan d'Action annuel Le PGP 2019-2023 est composé de plusieurs fiches. Chacune d’entre elles décrit des actions
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Statut
La maladie n’est pas un choix ! Le 28 septembre 2018, une action était menée contre l’intention gouvernementale de réformer, dès le 1er janvier 2019, certains aspects du règlement maladie des fonctionnaires. Les maladies de longue durée, surtout, risquent de payer la note. Jusqu’à nouvel ordre, l’action a porté ses fruits, les négociations sur la réforme du « capital maladie » n’ayant pas encore démarré. L’été dernier, le gouvernement décidait durement de supprimer, à partir du 1er janvier 2019, le « capital maladie » de la Fonction publique fédérale et des régimes équivalents des corps spéciaux. Après le rehaussement catastrophique de l’âge de la mise à la retraite, cette décision constitue une seconde attaque lourde, en peu de temps, au statut des militaires. Voilà pourquoi la coupe est pleine pour nous. C’est la raison pour laquelle le syndicat militaire ACMP-CGPM, en collaboration avec ses collègues du syndicat neutre policier NSPV-SNPS, a exprimé son mécontentement tant dans la rue qu’auprès des collaborateurs du vice-Premier Jan Jambon et du ministre Vandeput. Les militaires ne disposent pas de jours de maladie (capital maladie), mais ils sont bien concernés par
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cette décision gouvernementale. L’objectif de cette décision est clairement de réduire jusqu’à 60% le revenu du militaire en maladie longue durée, à partir du 31e jour de son « absence pour motif de santé » (AMS). Mais des exceptions devraient être prévues : - Périodes de maladie résultant de troubles pouvant être liés à l’exécution du service. Plus spécifiquement les accidents du travail et les conséquences qui pourraient être reconnues comme maladies professionnelles. - En outre, des exceptions sont prévues pour les maladies longues et sévères comme le cancer, le burn-out, etc. À la demande des organisations syndicales, il sera examiné si la Défense peut souscrire à une assurance pouvant intervenir dans
le cas d’une diminution du traitement à la suite de périodes de maladie de plus de 30 jours. Bien sûr, de nombreuses questions restent encore sans réponse quant à la manière dont cette décision serait mise en œuvre. Par exemple, on ne connaît pas encore l’organe, au sein de la Défense, qui sera compétent pour établir le lien entre le problème médical et l’exécution du service. Les réponses à ces interrogations multiples qui se présentent devront être clarifiées au cours des négociations avec les syndicats. En d’autres termes, les négociations formelles sur base des textes doivent encore être lancées. Compte tenu de cette situation, il semble donc impossible que cette mesure entre en vigueur le 1er janvier 2019.
NAISSANCES
LEILA – 23/06/2018 Dans la famille de Yvan VENKEN (Saint-Trond) GABRIEL – 29/07/2018 Dans la famille de Didier TSAKNAKIS (Namur) LIAM – 31/07/2018 Dans la famille de Anthony VAN GHELUWE (Braine-l’Alleud) PIERRE-LOUIS – 01/08/2018 Dans la famille de Virginie KUBICA (Auderghem) MORIES – 15/08/2018 Dans la famille de Jonas DE LOOSE (Overpelt) LOUAY – 22/08//2018 Dans la famille de Mohamad HAJI (Uccle) VALENTINE – 23/08/2018 Dans la famille de ALLARD Jonathan (Gand) ISOLDE – 31/08/2018 Dans la famille de Dries DEPOORTERE (Roeselare) ARTHUR & ADRIEN – 03/09/2018 Dans la famille de Sébastien HARPIGNY (Woluwe-Saint-Lambert) EMILE – 17/09/2018 Dans la famille de Nathan MELOTTE (Liège) LOUIS – 01/10/2018 Dans la famille de Jacques VINCENT (Gosselies) KATO – 03/10/2018 Dans la famille de Tom PARTHOENS (Genk) JEANNE – 11/10/2018 Dans la famille de Simon DE CONYNCK (Arlon) LINA – 01/11/2018 Dans la famille de Hervé MONNOM (Montigny-le-Tilleul)
MARIAGES
31/08/2018 Stijn JANNES et Isolde SERRAES 07/09/2018 Andy NELIS et Els LAUREYS (Hamme) 08/09/2018 Jean COLSON et Chodchoi KHIDROB (Genk) 15/09/2018 Celien BEECKMAN et Geert VAN BAEL (Kortenaken) 21/09/2018 Xavier VAN DAELE et Caroline BERTRAND (Mettet) 13/09/2018 Maurice VAN AELST et Karine SCHELLENS (Scherpenheuvel) 14/09/2018 Goedroen DEVOS et DE MUL Filip (Oudenburg) 29/09/2018 Mélanie OLETTE et Pascal ADRIEN (Trooz) 05/10/2018 Micheline VERMOTE et Harry KOESHARTO (Bruges) 02/10/2018 Glenn WOUTERS et Liesbeth DE COCK (Lommel) 27/07/2018 Mario PERAZZELLI et Jannicke BECKERS (Tongres) 22/09/2018 Gregory SARTORI et Wendy BISSOT (Spa) 29/09/2018 Dirk MARTENS et Dorine SLABBINCK (Ostende) 29/09/2018 Dennis RUTS et Kim PEETERS (Boechout)
NECROLOGIE
RAYMOND DE BRUYNE (COLOGNE - ALLEMAGNE) 1937 - 26/07/2018 RAYMOND SEYNAEVE (ROESELARE) 1926 - 16/08/2018 MICHEL HENNEGHIEN (PÉRUWELZ) 1944 - 10/09/2018 JULES TIELEMANS (LUMMEN) 1937 - 15/09/2018 DANNY HENDRIKX (HASSELT) 1960 - 20/09/2018 DAVID VANHUMBEEK (MEISE) 1997 - 02/10/2018
Indice des prix à la consommation - Septembre : 107,58 points - Octobre : 108,31 points - Novembre : 108,48 points
Indice santé - Septembre : 107,52 points - Octobre 108,26 points - Novembre : 108,48 points L’indice santé lissé des quatre derniers mois (août, septembre, octobre et novembre 2018) s’établit à 105,79 points. L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales, fixé à 107,20 points, n’est pas dépassé ce mois-ci. L’indice pivot a été atteint pour la dernière fois en août 2018.
Source : Statbel
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AVIS IMPORTAN T
LANCEMENT DE L’ASSURANCE COVER CAR SOLUTIONS POUR LES MILITAIRES
Le TEAM COVER est heureux de vous annoncer le lancement de la première police d’assurance sur mesure pour les militaires.
ristournes supplémentaires via par ex. un nombre limité de kms parcourus, via une voiture écologique ou via un équipement de sécurité.
Cette assurance est proposée à tous les membres en activité des Forces Armées Belges. Bien entendu, les membres de la CGPM reçoivent une ristourne supplémentaire.
De plus, via l’application BONUS DRIVE, vous avez la possibilité de vous faire monitorer dans votre façon de conduire. Le BONUS DRIVE vous permettra d’obtenir des ristournes supplémentaires pouvant atteindre 40 % de la prime Cover Car Solutions de l’année précédente.
Cette police d’assurance n’est pas seulement très avantageuse - en moyenne 30 % moins chère que sur le marché - mais également totalement modulable selons les souhaits de chacun. Vous avez même le choix de déterminer le montant de votre franchise, ce qui n’est pas courant auprès des autres compagnies. Vous pouvez également bénéficier de
Si, malheureusement, la date d’échéance de votre police actuelle ne vous permet pas d’y souscrire immédiatement, pas de souci. Si vous téléchargez l’application BONUS DRIVE, l’offre définitive tiendra compte de votre score obtenu et appliquera directement la réduction supplémentaire.
Bien entendu, nous avons également pensé aux membres sympathisants et pensionnés de la CGPM. Nous avons ausssi lancé une Cover Car Solutions exclusive pour vous. Via l’application BONUS DRIVE, vous pourrez obtenir des réductions importantes. Pour conclure, je tiens à vous signaler que vous pouvez obtenir une offre gratuite, via la simulation sur notre site, vous permettant de vous rendre compte de la prime proposée pour votre véhicule. Militaires en activité, membres sympathisants ou pensionnés de la CGPM, visitez notre site, faites la simulation ou demandez directement une offre.
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