COOPÉRATION EN ACTION 2019

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COOPÉRATION EN ACTION UNIR LES EFFORTS DE LA CARAÏBE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

AU PROGRAMME: S’ADAPTER AUX MUTATIONS DE NOTRE ENVIRONNEMENT LES LITTORAUX SABLONNEUX LES GENS DE LA GRANDE CARAÏBE RÉSEAU RÉGIONAL DES ARTISANS

La Mer des Caraïbes

Plage María Chiquita, au Panama


UNITÉ DES COMMUNICATIONS Association of Caribbean States 5-7 Sweet Briar Road, St. Clair Port-of-Spain, Trinidad and Tobago +1 868 622 9575 communications@acs-aec.org www.acs-aec.org

CONCEPTION ET DISPOSITION The Royalty Club www.royalty-club.com @theroyaltyclub

IMAGE DE COUVERTURE Alexander Girvan


SOMMAIRE 04

À PROPOS DE L’AEC

05

MOT DE BIENVENUE DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE

07

RÉDUIRE LES ÉCARTS

10

LES LITTORAUX SABLONNEUX

11

Q & R, LES LITTORAUX SABLONNEUX

14

PRÉSENTATIONS DES ARTISANS

15

TEASEA “REVE” BENNETT

16

LILIANA DUÁN

17

CATHERINE ROCHEFORD

18

SILVIA TORREZ ARAICA

19

TARIBBA DO NASCIMENTO

20

FÁTIMA POLANCO DE ROBLES

21

NANCY GONZÁLEZ

COOPÉRATION EN ACTION 3


À PROPOS DE L’AEC L’Association des États de la Caraïbe est une organisation de consultation, de coopération et d’action concertée dans la Grande Caraïbe. Les travaux de l’organisation sont axés sur : la réduction des risques de catastrophe; le tourisme durable; le commerce, les transports et les relations économiques extérieures; et la protection de la mer des Caraïbes. ÉTATS MEMBRES Antigua & Barbuda, Les Bahamas, Barbade, Belize, Colombie, Costa Rica, Cuba, Dominique, la République Dominicaine, Le Salvador, Grenade, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Jamaïque, Mexique, Nicaragua, Panama, Saint Kitts & Nevis, Sainte-Lucie, SaintVincent & les Grenadines, Suriname, Trinité Tobago, Venezuela. las Granadinas, Surinam, Trinidad y Tobago y Venezuela.

MEMBRES ASSOCIÉS Aruba, Les Îles vierges Britannique, Curaçao, la France (au nom de la Guyane française et de Saint Barthélemy), la Guadeloupe, le Royaume des Pays-Bas (au nom de Bonaire, Saba et Saint-Eustache), la Martinique, Saint-Martin, Sint Maarten, îles Turks et Caicos (inactives).

OBSERVATEURS FONDATEURS Communauté des Caraïbes (CARICOM), Système économique latino-américain (SELA), Système d’intégration centraméricain (SICA), Secrétariat permanent de l’Accord général d’intégration économique de l’Amérique centrale (SEICA), Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), Organisation du tourisme des Caraïbes (OTC). PAYS OBSERVATEURS Argentine, Biélorussie, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Équateur, Égypte, Finlande, Inde, Italie, Japon Kazakhstan, Royaume des PaysBas, Corée, Maroc, Pérou, Palestine, Fédération de Russie, Serbie, Slovénie, Espagne, Turquie, Ukraine , Royaume-Uni, Uruguay, Émirats arabes unis (EAU). ORGANISATIONS OBSERVATRICES Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique - Traité de commerce des Peuples (ALBA – TCP), Banque Centraméricaine d’intégration Économique (BCIE), Union Européenne, Organisation Internationale pour les Migrations.

25 MEMBRES 9 MEMBRES ASSOCIÉS 250+ MILLIONS DE PERSONNES 1 AEC www.acs-aec.org #ACS #AEC

4 Association of Caribbean States


Représentant du Président du Conseil Ministériel, Vice-Ministre des Affaires Etrangères du Nicaragua, Valdrack Jaentschke recevant la présidence de l’Association à la XXIII Réunion du Conseil Ministériel à Margarita, au Vénézuela.

Mot d’accueil de la Secrétaire Générale

Dr. June Soomer

L

a Conférence annuelle de coopération est rapidement devenue un événement calendaire pour l’Association des États des Caraïbes, et c’est avec

un immense plaisir que je vous souhaite la bienvenue à la troisième édition annuelle du seul événement qui rassemble tous les membres de l’AEC, ses collaborateurs et ses associés autour de la même table. Aujourd’hui, vingt-cinq ans après notre création, le fondement de notre existence reste le même: consultation, coopération, coordination et action concertée. Nos réalisations et nos succès ont été possibles grâce à la force de nos membres : grandes et petites nations, territoires, observateurs et acteurs sociaux. Tous voient le potentiel et, ensemble, ils assurent le développement durable de la Grande Caraïbe. C’est la façon de procéder de l’AEC.

Au fil des ans, la portée de l’Association et ses réalisations ont été uniques. Nous avons fait la promotion de la reconnaissance de la mer des Caraïbes en tant que zone spéciale dans le contexte du développement durable aux Nations Unies. Une version plus récente de la résolution a été adoptée par la 73e Assemblée générale des Nations Unies. Notre projet phare, les Littoraux Sablonneux, est un modèle de coopération unique au monde. L’AEC rassemble l’Orient et l’Occident à travers le dialogue, la réflexion, l’imagination, la recherche et la mise en œuvre d’un projet qui marie l’expertise coréenne, avec l’ingéniosité et la

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Representante de la Presidencia del Consejo de Ministros Michael Campbell con la Secretaria General, Dra. June Soomer, Embajadores y Representantes Permanentes ante la AEC en la XXI Reunión Intersessional del Consejo de Ministros en Puerto España, Trinidad y Tobago en 2018.

Représentant du président du Conseil ministériel, Michael Campbell et la secrétaire générale Dr June Soomer, accompagnés des ambassadeurs et représentants permanents des membres associés de l’AEC, lors de la XXI réunion intersessionnelle du Conseil ministériel à Port-d’Espagne, Trinité-et-Tobago en 2018.

science cubaine, pour continuer de profiter de nos kilomètres d’eaux turquoise Caribéennes et de nos littoraux sablonneux - tout cela au bénéfice de notre peuple. Nous continuerons de nous concentrer sur la vie de plus de 250 millions de membres grâce à des projets qui touchent de vraies personnes et de vraies communautés. Le Réseau régional des artisans de la Grande Caraïbe l’illustre à merveille. Ce projet a démontré la valeur de la coopération internationale pour les communautés professionnelles, les villes, les familles et les gens. Pour ce projet et bien d’autres, nous avons coordonné les contributions inestimables de donateurs et

6 L’Association des États de la Caraïbe

d’organismes internationaux, ainsi que les contributions précieuses de nos membres, chacun avec leurs expériences uniques et leurs compétences cumulées. La coopération est l’un des piliers du travail de l’AEC, et cette revue reflète notre collaboration. Il s’agit d’une feuille de route pour nos collaborations futures sur des projets qui auront un impact sur plus de 250 millions de personnes issues de la Grande Caraïbe. Nous poursuivons le modèle créé lors de la Conférence de coopération inaugurale qui créa un espace d’interaction multilatérale et bilatérale entre États membres, membres associés, observateurs et

nos autres partenaires. Il s’agit d’une occasion décisive pour renforcer les anciennes amitiés et construire de nouvelles alliances. C’est un moment clé pour la coopération.


COOPÉRATION EN ACTION

Lions la réduction des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique dans la Grande Caraïbe André W. Blackburn & Arturo López-Portillo Contreras

L

a Grande Caraïbe a récemment connu une prolifération de catastrophes naturelles extrêmes et imprévisibles. Elles ont affecté 30% des 240 millions d’habitants de la région.1 Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), des changements climatiques radicaux sont non seulement plus fréquents et plus intenses mais se sont installés dans le temps.2 Par exemple, en 2017, la Grande Caraïbe a été frappée par deux ouragans de catégorie 5, Irma et Maria qui ont touché les côtes caribéennes à quelques jours d’intervalle, respectivement les 6 et 19 septembre.

affectées 2,5 millions de personnes.

En octobre 2017, l’ouragan Nate a causé des ravages au Costa Rica, au Honduras, au Guatemala et au Panama, tuant 30 personnes et affectant au moins 600 000 personnes.3 Deux séismes de magnitudes 8,2 et 7,1 sur l’échelle Richter ont eu lieu au Mexique respectivement les 7 et 19 septembre 2017. La Colombie a été frappée par des éboulements dévastateurs qui ont entraîné la mort de plus de 200 personnes. De plus, l’Amérique Centrale a été frappée par de longues sécheresses qui ont été

L’effet de ces catastrophes peut être désastreux, surtout pour les Petits États insulaires en développement (PEID), à cause de leur grande vulnérabilité face à ces catastrophes. Il en résulte des conséquences sociales, économiques et écologiques. Par exemple, les ouragans Irma et Maria ont couté 5 milliards US$ à la Dominique, à Barbuda et aux Îles Vierges Britanniques, ce qui porte un coup important au développement de ces pays.4 À Cuba, plus de 2 millions de personnes ont été sérieusement

affectées par l’ouragan Irma, qui a coûté 55,8 millions USD en frais de recouvrement.5 En 2018, les fortes sécheresses en Amérique Centrale ont coûté 37 millions US$ et 44.5 CFH$ au Salvador en dégâts matériels.6 En outre, les désastreux séismes de 2017 au Mexique ont coûté 2 milliards US$ en fonds de recouvrement.7 L’ampleur et la nature de ces catastrophes suggèrent que les aléas naturels, qui affectent la région, ne résultent pas exclusivement des effets de l’activité humaine telle que l’urbanisation, la déforestation et la désertification mais relèvent également

1 www.acs-aec.org/index.php?q=es/disaster-risk-reduction/la-aec-y-la-reduccion-del-riesgo-de-desastres-en-el-gran-caribe. 2 GEIC, 2007: Changement Climatique 2007 : Rapport synthèse, Contribution des groupes de travail I, II et III au Quatrième Rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [Équipe de rédaction : Pachauri, R.K et Reisinger, A. (eds.)]. GIEC, Genève, Suisse. 3 https://www.unocha.org/hurricane-season-2017 4 Vision régionale : Impact des ouragans Irma et Maria. Document de conférence par ACAPS, OCHA et PNUD. 5 Voir également Plan d’action : Systèmes des Nations Unies à Cuba 2017. 6 Bulletin d’information sur la sécheresse en Amérique Centrale : Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) le 17 août 2018. 7 Cliquez sur les liens ci-dessous pour plus de détails : https://www.insurancejournal.com/news/international/2017/09/29/465995.htm / https://www. telemundodenver.com/noticias/mexico/2500-millones-costo-de-reconstruir-danos-de-terremotos-estima-presidente-pena-nieto-451490543.html

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des problèmes liés au changement climatique. Par conséquent, il faudrait qu’une action décisive, orientée vers le développement de la résilience face aux catastrophes naturelles, soit adoptée dans la région intégrant une approche alliant stratégies de réduction des risques de catastrophes (RRC) et d’adaptation face aux effets du changement climatique (ACC). Selon le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR en anglais), la RRC fait référence à « la conceptualisation et à la mise en pratique d’efforts systématiques pour analyser et réduire les risques de catastrophes et atténuer les facteurs annonciateurs de catastrophes. » Les politiques et les approches de la réduction des risques de catastrophes examinent les circonstances sociales, politiques, environnementales et économiques qui provoquent ces catastrophes. De l’autre côté, l’ACC vise à atténuer « les sources naturelles ou humaines des effets du changement climatique... et en tirer des bénéfices potentiels ».8 Ainsi, la réduction de l’écart entre la RRC et l’ACC vise à considérer les risques actuels (RRC) et les nouveaux risques et incertitudes, elle propose des politiques ex-ante et ex-post pour répondre aux catastrophes naturelles. Ces stratégies doivent aussi marier des politiques locales et des instruments nationaux et internationaux. Ces derniers permettent une action concrète dans la réponse aux risques de catastrophes et à l’adaptation au changement climatique, telles que le Cadre Sendai pour la RRC 2015-2030.

Dans ce contexte, l’Association des États de la Caraïbe (AEC) a fonctionné selon une approche équilibrée. Ceci est illustré par sa décision récente de marier la réduction des risques de catastrophes et la Mer des Caraïbes pour créer une seule direction répondant d’une manière conjointe aux effets du changement climatique et aux problèmes liés aux risques de catastrophes. En outre, les projets phares dirigés par la Direction se sont conformés à cette approche cohésive. Par exemple, le projet sur le Renforcement des opérations et services hydrométéorologiques dans les Petits États insulaires en développement de la Caraïbe (SHOCS, en anglais). Ce projet, monté en collaboration avec l’Institut météorologique finlandais et financé par le gouvernement finlandais à hauteur de 1 904 172,30 US$. Il répond à la volonté d’adaptation au changement climatique ainsi qu’aux risques de catastrophes ainsi il a fourni une formation à des Instituts nationaux météorologiques et hydrologiques (NMHS, pour ses sigles en anglais) et à des Agences pour la gestion des catastrophes (DMA) dans les États Membres de l’AEC dans le but d’augmenter la préparation aux catastrophes naturelles, tout en tenant compte des questions liées à des idiosyncrasies géophysiques, économiques et culturelles. L’ensemble des 25 États Membres de l’AEC ont pu bénéficier de ce projet. De même, les projets de la Plateforme d’Information territoriale de la Caraïbe pour la prévention des catastrophes (PITCA en espagnol) et ceux du Renforcement des infrastructures des données spatiales (UN-GGIM) dans les

États Membres et Territoires de l’AEC représentent une approche intégrée pour lutter contre le changement climatique et des risques de catastrophes. Les projets de la PITCA, qui ont été sponsorisés par l’Agence mexicaine pour la coopération de développement international (AMEXCID) et réalisés en collaboration avec le Centre national pour la prévention des catastrophes (CENAPRED) ont permis d’établir une plateforme pour fournir des informations géospatiales territoriales à partir de ressources nationales et régionales tout en facilitant l’échange de données géospatiales dans la région. Il s’agissait également de réduire la vulnérabilité dans la région par le téléchargement et l’analyse de ces informations dans les 18 États membres de l’Agence caribéenne pour la gestion des urgences (CDEMA). 9 L’usage de cette plateforme renforcera la prise de décision politique en matière de développement et de planification dans ces pays. Le Comité régional des Nations Unies sur la gestion mondiale de l’information géospatiale (UNGGIM), qui a été créé en collaboration avec l’Institut national de statistique et de géographie (INEGI), a également été fondé par AMEXCID. Elle promeut le développement d’une infrastructure des données spatiales afin de renforcer la génération, l’usage et la diffusion des informations géospatiales pour la RRC au sein des 19 États Membres et territoires de l’AEC.10 Actuellement, l’AEC, met en œuvre un projet visant à analyser l’effet du changement climatique sur les littoraux sablonneux de la Caraïbe avec la

8 GEIC, 2007: Changement Climatique 2007 : Rapport synthèse, Contribution des groupes de travail I, II et III au Quatrième Rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [Équipe de rédaction : Pachauri, R.K et Reisinger, A. (eds.)]. GIEC, Genève, Suisse. 9 Le CDEMA se compose de dix-huit (18) pays participants : Anguilla, Antigua et Barbuda, le Commonwealth des Bahamas, Barbade, Bélize, le Commonwealth de la Dominique, Grenade, la République de Guyana, Haïti, Jamaïque, Montserrat, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, SaintVincent-et-les-Grenadines, Surinam, République de Trinité-et-Tobago, les îles Turques-et-Caïques et les îles Vierges. Voir le lien ci-dessous : https:// www.cdema.org/index.php?option=com_content&view=article&id=89&Itemid#which-states-are-members-of-cdema 10 Ces états comprennent Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, Barbade, Belize, Cuba, Dominique, Grenade, Guadeloupe, Guyana, Haïti, Jamaïque, Martinique, la République dominicaine, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Saint Maarten, Surinam et Trinité-et-Tobago. Parmi ces pays, 16 sont des îles et 3 sont des pays continentaux, De l’autre côté, 15 sont des états indépendants et trois sont des territoires dépendants des pays suivants : Guadeloupe et Martinique sont des territoires de la France et Sint Maarten est dirigé par le Royaume des Pays-Bas.

8 L’Association des États de la Caraïbe


collaboration de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et l’aide technique de Cuba. KOICA finance le projet à hauteur de 4 millions US$, l’objectif est d’augmenter la résilience des communautés côtières face au changement climatique et à l’élévation du niveau de la mer par le biais de la création d’un réseau régional pour la surveillance de l’érosion et le partage des meilleures pratiques de réhabilitation, d’observation et de préservation des plages dans 10 États Membres de l’AEC. Même si ces projets constituent un bon point de départ, il faut en faire beaucoup plus afin de synchroniser la planification des catastrophes et des réponses aux désastres dans la Grande Caraïbe. Des catastrophes naturelles sont devenues de plus en plus fréquentes et intenses et affectent parfois plusieurs pays en même temps. Au cours d’une année, certains pays peuvent subir plusieurs catastrophes à l’ampleur similaire, comme cela avait été le cas avec les ouragans Irma et Maria en septembre 2017.Les ouragans s’intensifient, passant de la catégorie 1 à la catégorie 4 en moins d’une journée. Certains pays ont été également affectés deux fois par des ouragans dévastateurs en quelques semaines. Il faut ajouter à cela, un effet domino, c’est-à-dire, des risques qui provoquent des séquences causales. Par exemple, des vents forts peuvent provoquer des précipitations, des précipitations peuvent causer des inondations, des inondations peuvent

provoquer des coulées de boue et ainsi de suite. Finalement, il existe le risque qu’un pays déjà frappé pendant une saison cyclonique soit affecté pendant la prochaine saison, alors qu’il est encore en phase de reconstruction et donc vulnérable. La synchronisation des activités RRC et ACC signifie l’adoption des stratégies de planification et de réponse plus efficaces. À cet égard, le directeur de la réduction des risques de catastrophes, de l’environnement et de la Mer des Caraïbes de l’AEC, a participé à la conférence sur « le Renforcement des sociétés résilientes par le biais des liens entre la recherche, la réduction des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique dans la Caraïbe » tenue à La Havane, à Cuba en mai 2018, sous l’égide du Ministère pour la science, la technologie et l’environnement cubain et l’UNESCO. Il a expliqué que la planification de la RRC devrait incorporer des politiques et des stratégies à court et à long terme. En plus, il faut que les gestionnaires des catastrophes et les chercheurs du changement climatique collaborent pour la création de projets et de stratégies qui répondent à l’ampleur, la fréquence et aux effets dévastateurs potentiels des catastrophes. Il faut que les gestionnaires de catastrophes créent des stratégies pour la RRC et la réponse aux urgences en tenant compte des situations liées aux effets du changement

climatique mentionnées ci-dessus. Il faut également que les pays de la région se réunissent afin d’harmoniser leurs efforts pour la préparation et la réponse aux catastrophes, c’est-à-dire, il faut que la réduction des risques de catastrophes soit adaptée au changement climatique. L’AEC a collaboré avec des organisations de RRC internationales, régionales et nationales telles que le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR), le Centre de coordination pour la prévention des catastrophes naturelles en Amérique Centrale (CEPEDRENAC), l’Agence caribéenne de gestion d’urgences et des catastrophes (CDEMA), le Centre régional logistique pour l’aide humanitaire (CLRAH) du Panama, le Fonds d’assurance caribéen contre les risques liés aux catastrophes (CCRIF), entre autres, afin d’approfondir le travail collaboratif pour la création d’une meilleure RRC afin d’affronter les effets du changement climatique dans la Grande Caraïbe d’une façon plus efficace. Arturo López-Portillo Contreras est le Directeur de la Direction de la réduction des risques de catastrophes, de l’environnement et de la Mer des Caraïbes à l’Association des États de la Caraïbe (AEC) André W. Blackburn a actuellement le poste d’assistant de recherche pour la direction.

COOPÉRATION EN ACTION 9


LES LITTORAUX SABLONNEUX

RÉALISATIONS À CE JOUR

ENTRAÎNEMENT

200+ 4 TECHNICIENS FORMÉS

NETWORKING D’EXPERT

12

HEURES DE FORMATION Á LA SURVEILLANCE DES PLAGES

ACTIONS DE FORMATION AU PROFILAGE DES PLAGES

Visite de l’institut de la Mer Orientale (KIOST)

SAUVEGARDE

ÎLES

+

En Collaboration avec l’Université Maritime Internationale du Panama (UMIP)

SURVEILLANCE

Ē

Exercice experimental de surveillance avec l’Institut des Sciences de la Mer Cubain (ICIMAR) et collaboration directe avec le gouvernement panaméen pour planifier la protection des plages.

7,000

scientifiques régionaux ont participé à deux conférences internationales de haut niveau sur l’ingénierie . côtière

250+ MILLIONS D’HABITANTS

+

12,000 ESPÈCES

WWW.ACS-AEC.ORG #SANDYSHORELINES

=

Plans nationaux de surveillance de l’érosion des plages initiés +/renforcement de la surveillance de l’érosion des plages dans OFVG pays de la Grande Caraïbe.

UNE MER DE LA CARAÏBE PRÉSERVONS CE QUI NOUS UNIS

.


Sandy Shorelines Q&A Quelles ont été les grandes réalisations du projet? En 2018, le projet s’est concentré sur la constitution de réseaux et sur les activités de formation. Ces activités avaient pour objet de renforcer les capacités régionales dans le domaine des études côtières, en permettant aux experts régionaux, ainsi qu’aux experts mondiaux d’avoir accès aux études et tendances les plus récentes en matière de l’érosion des côtes.

¿DE DÓNDE VIENE LA ARENA? Dr. José Luis Juanes le demuestra a científicos regionales cómo determinar el orígen y el tamaño de los granos, lo que ayuda a predecir cómo la erosión costera cambia con el impacto del aumento del nivel del mar.

Formation Plus précisément, le projet a facilité la participation d’experts à deux conférences mondiales sur l’ingénierie et l’érosion côtière, et a organisé un atelier de formation élargi à Panama.

une technologie de pointe et les méthodes de suivi. À Baltimore, aux États-Unis, quatre experts régionaux ont pris part à la Conférence internationale sur l’Ingénierie côtière (ICCE).

Ces activités ont jeté les bases des exercices de surveillance et de réhabilitation des plages approfondis qui commenceront en 2019.

À Busan, en Corée du Sud, le projet a offert à huit scientifiques de la Grande Caraïbe spécialisés en zones côtières l’occasion de visiter le principal institut coréen de recherche océanographique – l’Institut de la mer de l’Est de KIOST (l’Institut coréen des sciences de la mer et de la technologie) – où ils se sont familiarisés avec

Enfin, le projet des Littoraux sablonneux a permis de lancer un atelier de formation qui s’est déroulé en trois parties, à Panama (Panama). Ces ateliers ont permis de former plus de 35 experts régionaux à l’utilisation des méthodes spécifiques à la surveillance des changements littoraux et l’analyse de l’impact de la composition du

Plans nationaux Ce projet a aidé dix territoires à initier ou renforcer leurs plans nationaux de surveillance de l’érosion des plages. Les Plans nationaux de la surveillance côtière sont des lignes directrices nationales qui soulignent la stratégie de surveillance de l’érosion côtière pour chaque pays. Ces documents incluent

sable sur les plages.

COOPÉRATION EN ACTION 11


des détails techniques exhaustifs tels que le nombre de centres, les techniques et technologies de surveillance proposées ou encore les détails administratifs sur le budget, les cadres institutionnels, les organismes responsables, les parties prenantes, la surveillance, etc. À venir L’acquisition des équipements de surveillance de l’érosion côtière devrait commencer en 2019, ce qui donnera aux États membres participants tous les outils dont ils ont besoin pour surveiller, de façon exhaustive, l’évolution de leurs littoraux. Q: ¿Cuántas personas fueron entrenadas? A: 25 techniciens de 10 pays de la Grande Caraïbe Q: Combien d’heures d’enseignement ont-ils reçu? A: Environ 100 heures

Q: En quelles matières ont-ils été formés? A: Processus littoraux – mesure de l’impact de l’érosion sur nos littoraux et analyse de ses causes et recherche d’action de prévention. Sédimentologie – d’où vient le sable? Est-il biogène (à partir des coraux) ou géologique (à partir des rochers) et comment les origines du sable ont un effet sur la gravité de l’érosion. Q: Quels sont les avantages escomptés pour la région, étant donné la formation reçue par ces personnes? A: La formation renforce considérablement les capacités nationales et régionales à répondre aux menaces permanentes de l’érosion côtière et l’élévation du niveau de la mer. Cela fournit aux pays les moyens de mettre en œuvre des stratégies de gestion côtière plus solides à court, moyen et long terme. Les Caraïbes sont mieux préparées à préserver les

plages et les infrastructures côtières indispensables au développement économique durable actuel et futur. Q: Lors de l’atelier, quel a été l’impact des exposés réalisés par les scientifiques issus des États membres participants? A: Des esprits éminents, parmi les plus brillants du monde sont présents dans la région ; en facilitant le partage d’expériences régionales de pointe, l’AEC fait preuve de sa qualité de leader régional en matière de coopération sud-sud et de coopération triangulaire. L’AEC1 apparaît

1 Selon la définition des Nations Unies, la coopération triangulaire (TrC) consiste à “des partenariats dans le Sud entre deux ou plusieurs pays en voie de développement, appuyés par un(e) ou des pays développé(s) ou organisation(s) multilatérale(s), pour mettre en œuvre les programmes et projets de coopération pour le développement”.

12 L’Association des États de la Caraïbe


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Présentation du Réseau Régional des Artisans de la Grande Caraïbe

C

réé en 2015, le Réseau Régional des Artisans du Tourisme de la Grande Caraïbe est un espace au sein duquel les artisans peuvent se rencontrer. Ils échangent des techniques, des matières premières, des conseils commerciaux et négocient entre eux leurs produits finis ; ils interagissent entre artistes. L’AEC appuie le tourisme communautaire en favorisant l’inclusion des groupes vulnérables et en créant des opportunités fondées sur des modèles économiques innovants destinés aux micros, petites et moyennes entreprises. Nous accordons une attention particulière au secteur de l’artisanat par le biais du Réseau Régional des Artisans du Tourisme de la Grande Caraïbe. L’alliance entre l’AEC et les représentants du Réseau contribue à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), en mettant l’accent sur : la réduction de la pauvreté; des conditions décentes de travail; et l’égalité des sexes. Voici quelques-unes des mesures cruciales prises par l’AEC pour accomplir son mandat en matière de Tourisme Durable. Ce projet est un autre exemple concret de la volonté de coopération à

14 L’Association des États de la Caraïbe

plusieurs niveaux que l’Association met en œuvre et facilite. Une nouvelle phase du projet a démarré en 2018. Elle est financée en partie par la République de Turquie, en sa qualité d’observateur de l’AEC. Les artisans et les points focaux des pays du Réseau se sont rendus au Panama pour un atelier à multiples facettes. L’AEC continue de jouer son rôle, en servant de pont entre le continent et les États insulaires de la Grande Caraïbe, en étant persuadé que la région sera positionnée parmi les leaders de la coopération et de l’intégration afin de bâtir de meilleures économies et une vie meilleure pour notre peuple. Cette série de portrait met en lumière le travail coloré et les

histoires de sept femmes artisanes pour le plaisir de plus de 250 millions de personnes habitants la Grande Caraïbe.


Teasea “Reve” Bennett

avons même pu bénéficier d’une petite Elle revient afin de nous parler des

commission. Fatima a été rémunérée

connexions qu’elle a construites au sein

en conséquence et elle a pu utiliser

du Réseau. Elle a déjà tissé des liens

l’authentique ambre de la République

forts avec Fatima Polanco de Robles,

Dominicaine afin de créer ce formidable

une créatrice de bijoux de la République

bijou. Le client le recevra très bientôt

Dominicaine aux multiples talents.

donc c’est parfait. »

du Tourisme dans la Grande Caraïbe.

« Je viens tout juste d’appeler Fatima car

Le Réseau Régional des Artisans du

j’avais un client qui avait une demande

Tourisme dans la Grande Caraïbe est

En dehors de sa boutique de Kingston,

spécifique à laquelle nous ne pouvions

un projet de l’AEC visant à créer des

pas répondre. Elle voulait de l’ambre

liens entre les artisans caribéens afin de

dominicaine et un collier de perle

renforcer le secteur, partager les meilleurs

complexe. Je lui ai dit que je ne pourrai

pratiques et promouvoir des réseaux

pas le faire mais que si elle me faisait

d’opportunités. Chaque territoire ou

confiance, je connaissais la créatrice

région a un représentant responsable

étant très impliquée dans le Réseau.

parfaite en République Dominicaine pour

de la mobilisation des artisans dans son

créer une telle pièce. Elle répondit « oui,

pays. Le projet a démarré en 2014.

“La production pour la haute saison va

bien sûr », ainsi nous avons échangé

Jamaica

T

easea Bennett est créatrice de produits artisanaux depuis 2006. Basée en Jamaïque, elle est une des membres les plus

actives du Réseau Régional des Artisans

Rêve Joailleries & Accessoires, son frère et elle ont lancé une ligne de joaillerie autour de l’or, du cuir et des pierres précieuses. Le tout en encadrant ses équipes, en accueillant chaudement ses clients et en

être livrée […] Au revoir, prenez soin de vous Mesdames! Bienvenue, entrez…je suis désolée, je suis au travail.”

quelques informations. Et je peux te dire

Suivez la boutique de Teasea sur

que Fatima a fait un travail merveilleux.

Instagram @revejewellery

Tout le monde était aux anges et nous

COOPÉRATION EN ACTION 15


Liliana Durán Colombia

J

’ai partagé avec des artisans d’autres pays l’amour qu’ils ont pour ce qu’ils font et leur culture. Toutes ces expériences ont été merveilleuses.» Liliana Durán se fait philosophe au sujet de l’impact de sa participation au Réseau Régional des Artisans du Tourisme de la Grande Caraïbe. Ayant travaillé comme architecte pendant de nombreuses années, elle admet avoir toujours eu «un penchant pour l’art et le design». Basée à Carthagène, sur la côte caribéenne de la Colombie, Liliana a créé un lien très important entre les artisans et les opportunités commerciales potentielles qu’elle entretient. Lili Durán Design Studio offre un débouché commercial

16 L’Association des États de la Caraïbe

aux produits d’autres artisans de Carthagène en vendant leurs créations. « Dieu merci, j’ai pu établir deux points de vente ici en Colombie, tout en incluant le cycle de production complet. Je suis en mesure de contribuer à l’aspect créatif des choses. Je participe processus de production et à la préparation du produit, de sorte que ces produits artisanaux sont très bien conçu. » « L’un des points de vente est consacré aux touristes qui viennent à bord des navires de croisière. » Elle croit qu’il est très important d’offrir aux croisiéristes la possibilité d’acheter un souvenir propre à la région. « Cela apporte de la valeur ajoutée à la visite du touriste, il peut ramener chez lui un produit conçu ici…ces articles ont une valeur historique et culturelle. »

Liliana affirme que le Réseau régional lui offre encore plus d’occasions de tisser des liens avec d’autres artisans. « Personnellement, cela a été très enrichissant et je me suis beaucoup investie. Je me sens comme une personne complètement différente, j’ai beaucoup appris et maintenant je suis certaine de ce que je fais. Quel plaisir, j’aime voir comment les autres artisans travaillent et présentent leur artisanat. J’ai appris à les connaître sur le plan spirituel ; je comprends l’amour qu’ils ont pour ce qu’ils font et leur culture. Il a été formidable d’apprendre à mieux connaître les organisations qui travaillent pour aider les cultures ethniques uniques de nos régions. »


Catherine Rocheford Barbados

D

epuis plus d’une vingtaine d’années, des touristes, heureux d’avoir visité la Barbade, retournent chez eux avec un bout de Caraïbe grâce à l’art et aux créations de Catherine Rocheford : des bijoux manufacturés, des colifichets en cuir et des produits textiles originaux. Catherine est membre du réseau régional des artisans depuis sa création. Très tôt, elle a vu le grand potentiel découlant du regroupement des artisans de la Grande Caraïbe : « Travailler avec le réseau est très enrichissant car cela nous permet de réaliser que nous faisons face aux mêmes défis et nous unis dans notre diversité. » Bien qu’il soit parfois difficile de dépasser la barrière de la langue entre les membres anglophones et hispanophones du

Réseau, Catherine perçoit des similarités et d’immenses opportunités de développement : « Dans l’ensemble de la région, on retrouve souvent les mêmes types de figure, l’utilisation de matériaux et de techniques similaires. Je remarque que nous partageons les mêmes défis. Bien que notre clientèle tende à être surtout touristique, nous pouvons dépasser l’idée selon laquelle nous ne serions que des petits artisans pour apparaître comme des commerçants internationaux. » Catherine, dont les bijoux sont vendus dans différentes boutiques d’un bout à l’autre de la Barbade, est en train de réorganiser ses créations textiles. Le Réseau lui offre une opportunité en or pour échanger des expériences et les meilleurs pratiques. « Liliana et moi souhaitons mettre en place un programme d’entraînement avec les artisans de Barbade, puis le reproduire au sein d’autres îles de la

CARICOM. Nous travaillerons, en vase communicant, afin de développer un plan pour ce programme d’entraînement dans les différents territoires où nous serons allés. » Un exemple de collaboration ambitieuse et potentiellement fructueuse qui reste à être matérialisée pour des raisons financières. Alors que le réseau fournit une opportunité inédite de partage d’expériences, Catherine et ses comparses artisans ont des rêves encore plus grands : une foire commerciale des artistes de la Grande Caraïbe : «J’aimerais que nous ayons une foire commerciale commune ou nous pourrions avoir des représentations issus des différents pays réunis en groupe de cinq ou six artisans parcourant la région. Ils feraient la démonstration de leurs talents, partageant les meilleurs techniques et en démontrant l’efficacité du réseau. »

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Silvia Torrez Araica Nicaragua

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ilvia Torres Araica est une artisane de renom, elle a plus de vingt ans de carrière. Elle produit des souvenirs en bois, des jouets pour enfants, des meubles, le tout en dirigeant des collectifs d’artisans de premier plan. Elle est présidente de Grupo Raíces, une association de producteurs d’artisanat nicaraguayens. Elle est également l’une des représentantes du Réseau Régional des Artisans du Tourisme de la Grande Caraïbe. Una de las prioridades de Silvia es compartir con base en su experiencia como miembro de la red, los avances y los retos que enfrenta el sector artesanal a nivel regional y en particular, en su país. “Una ventaja que tiene el sector artesanal de

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Nicaragua, es que aproximadamente un 70-75% de la materia prima es local, por lo tanto, no se requiere la importación de la mayoría del material de trabajo.” Con respecto a los textiles y pigmentos explica, se han realizado alianzas con artesanos de la región para solventar necesidades de abastecimiento. “Por ejemplo, algunos tipos de cuero se importan de los países vecinos, Honduras y El Salvador… Con la finalidad de incrementar la diversidad en cuanto a materia prima.” La Red Regional de Artesanos en Turismo del Gran Caribe se estableció en 2015 y Silvia ha sido miembro activo desde entonces. En su opinión “La red es una alternativa para fortalecer las capacidades, conocimiento e implementar acciones conjuntas con otros países, intercambio de

productos y estrategias de mercado.” Silvia asegura que las de mujeres de la Red tienen soluciones creativas para resolver limitaciones lingüísticas y dinamizar su interacción como representantes. De igual forma, resalta el desarrollo alcanzado por la red, lo cual ha despertado el interés de cooperación por parte de otros actores del sector turismo, como la Red Interamericana y del Caribe de Pequeños Hoteles (INCAPH). En cuanto a su visión comenta: “En el futuro queremos hacer algo conjunto para demostrar todo lo que podemos lograr como organización en cuanto a productos e intercambios; así como en nuestro rol como hacedores de cultura, arte popular y de la historia milenaria de cada uno de nuestros países.”


Taribba do Nascimento Saint Lucia

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ntre la gestion de son imposante ligne de production et la direction du lancement des ventes de haute saison, Taribba do Nascimento, créatrice d’une marque de sac à main de luxe en cuir à SainteLucie, a trouvé le temps d’évoquer son implication au sein du Réseau régional des artisans de la Grande Caraïbe. Elle travaille dans l’industrie de l’artisanat depuis 2009. Depuis, elle s’est imposée en tant que fabricante de sacs à main aux styles uniques. Elle a appris son métier en Éthiopie et a aiguisé son savoir-faire en Italie. Que ce soit des estampes ethniques africaines ou des styles qui reflètent l’histoire de Sainte-Lucie et la vie insulaire, chaque création est manufacturée avec le soin emblématique de la marque « Meme Bete ». Maintenir la créativité et la qualité de sa production exige parfois

des contributions extérieures. Ainsi, Taribba a établi des relations avec ses collègues régionaux du Réseau et elle utilise efficacement ses relations avec les Caraïbes.

de ses matières premières en Chine, elle a maintenant les contacts nécessaires pour joindre ses collègues de la Grande Caraïbe, et cela correspond à son éthique de production locale.

«Selon moi, le partage d’idées est important en général et plus particulièrement dans mon domaine professionnelle parce que cela donne accès à des compétence que l’on ne retrouve pas toujours à Sainte-Lucie. Lors des réunions, quand je rencontre Nancy du Guatemala et les artisans d’autres pays qui travaillent également le cuir, ils peuvent me donner des idées différentes sur la façon de faire les choses, m’introduire à des styles nouveaux et à différents types de matériaux que je peux, par la suite, utiliser pour renforcer mes sacs. » Taribba a collaboré avec Nancy pour créer des perroquets Amazone versicolore, l’oiseau national de Sainte-Lucie, en perle. Ils ont été incorporés dans une des collections de la marque Meme Bete. Au lieu de se procurer une partie

Elle a également travaillé avec Lili Duran, sa sœur artisane de Colombie, pour s’approvisionner en matières premières. «Plutôt que d’acheter des imprimées en coton et des perles étranges fabriquées en Chine, je m’approvisionne en tissus de Colombie qui sont des valeurs sûres. C’est un tissu traditionnel qui est brodé et qui a fait quelques belles pièces. De même, pour les services d’impression, je n’ai pas à aller aux États-Unis pour faire imprimer mes cartes de visite. » Selon notre artisane Saint-Lucienne, le Réseau des artisans est une source d’opportunités uniques. «Excellents contacts, possibilités, idées, ouais. Le Réseau c’est tout cela! »

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Fátima Polanco de Robles Dominican Republic

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près 25 ans de travail dans l’artisanat en République dominicaine, Fatima Polanco continue de découvrir la richesse des créations artisanales de ses compatriotes grâce au travail qu’elle fournit au sein du Réseau Régional des Artisans du Tourisme de la Grande Caraïbe. « Cette expérience m’a poussé à me rapprocher davantage des artisans de mon propre pays. J’appartiens au Centre National des Artisans (CENADARTE en espagnol). Il y a un large éventail d’artisans dans ce pays. Certains travaillent le bois, peignent, d’autres travaillent avec des coquillages, des bijoux, des pierres précieuses. »

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Les bijoux de Fatima sont également très variés. Elle crée des pièces à partir de métaux précieux et de pierres, de perles et d’autres ornements. Architecte de formation, Fatima a commencé par travailler le **macramé, le porcela microme***. Par la suite, elle a développé des gammes d’accessoires et de bijoux en métaux précieux, qu’elle produit depuis deux décennies.

exemple, une cliente peut visiter ma boutique et souhaiter que je lui enseigne une compétence spécifique. Admettons qu’elle ait vu une de mes créations et souhaite que je la forme à cette technique particulière, je peux le faire. Je n’enseigne pas en groupe parce que chaque personne a des intérêts différents et veut apprendre des choses distinctes. »

Fatima partage son savoir-faire et offre aux autres des occasions uniques de développer leurs propres compétences.

Fatima précise que le Réseau régional des artisans lui a permis de vendre son travail dans d’autres pays de la Grande Caraïbe. C’est ainsi, qu’elle a collaboré avec Tesea Revve Bennet de la Jamaïque, afin de créer un collier d’ambre sur-mesure. Par-delà les frontières linguistiques et culturelles, Fatima et Tesea ont travaillé ensemble pour créer une œuvre d’art exceptionnelle.

« Dans ma boutique, nous donnons aussi des cours aux jeunes femmes. Nous leur enseignons comment fabriquer des accessoires, afin qu’elles puissent gagner leur vie de leurs propres mains. » « Les sessions de formation sont gratuites et individualisées. Par


Nancy González Guatemala

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’ai commencé à apprendre la confection de tissus quand j’avais huit ans. Je travaille comme artisane depuis 36 ans et je vis de mes créations. » Nancy González est Guatémaltèque. Comme les autres artisans du Réseau, Nancy a une longue histoire de créativité, d’entrepreneuriat, d’action associative et de partage de ses connaissances. Nancy est chaleureuse et accueillante et c’est fièrement qu’elle expose ses créations locales inspirées de sa région d’origine. Elle nous montre un tissu coloré très complexe et explique : “Ce tissu est fait à la main, avec un métier à tisser selon une technique traditionnelle de tissage maya, il est réversible.” “Je suis une spécialiste du métier à tisser traditionnel. Il faut six à dix mois de travail pour fabriquer ce tissu. La production des châles nécessite un an travail, à raison de huit à dix heures de labeur par jour. La technique est précise et fastidieuse, tout est fait main. C’est une compétence qui m’a été transmise par ma grand-mère.” Nancy et d’autres artisans d’origine Cakchiquel font perdurer cet artisanat traditionnel autochtone issu des régions occidentales du Guatemala. Cela dit, ils comprennent clairement la nécessité de plaire aux clients. « Aujourd’hui, nous faisons vivre notre technique traditionnelle en la combinant avec les nouveautés issus de la modernité, en lien avec l’évolution du monde. Nous utilisons un tissu traditionnel typique du Guatemala que nous associons au cuir. Nous essayons d’innover afin de le commercialiser. » Pour elle, les avantages du Réseau sont clairs : « Entre autres avantages, nous avons pu commercialiser ce que nous faisons grâce à nos pairs artisans

issus du Réseau. Parfois, les autres artisans du Réseau me disent, ‘Nancy, pourrais-tu m’acheter des boutons ou d’autres choses, et nous échangeons du matériel. Dans le réseau, nous recevons une formation et nous en tirons de nombreux avantages. » Les femmes du Réseau échangent sur Whatsapp, selon Nancy elles utilisent la technologie pour faciliter la communication. “Je parle quelques mots d’anglais, quand il y a trop de mots que je ne comprends pas, je télécharge la conversation et je vais sur Google afin de traduire l’anglais en espagnol ;

ainsi je comprends et nous pouvons communiquer.” Elle est généreuse car toutes les nouvelles compétences qu’elle acquiert par l’intermédiaire du Réseau sont réinjectées dans sa communauté des artisans. « Ce que j’apprends dans le réseau et dans les ateliers, je le partage avec un petit nombre d’artisans guatémaltèques issus de notre groupe afin qu’il sache également qu’ils peuvent croître et commercialiser leur artisanat. »

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