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Édouard Jousselin LES CORMORANS (POCHE)

Un roman d’aventures d’une impressionnante maîtrise, explorant avec mæstria les contradictions de l’âme humaine.

Le Livre

Sur une île au large du Chili, à la fin du XIXe siècle, des hommes battent la terre pour extraire le guano, un fertilisant à base de fiente d’oiseaux marins. Leur vie ne tient qu’à ce substrat boueux avec autour le ciel obstrué une espèace de brouillard épais et qui semble paralyser le monde.

Cette île est organisée en une société de classes où des Lords propriétaires exploitent des carriers miséreux. Joseph est l’un d’eux. Il est amoureux de Catalina, la bonne d’un lord l’abusif Lord et l’ami de Vald, un jeune ambitieux prêt à prendre tous les risques pour s’élever parmi la noblesse de l’archipel. Bientôt, les Fêtes du guano donneront à chacun l’occasion d’infléchir le cours de son destin.

Quand le capitaine Moustache quitte l’île, son vraquier empli de guano, lui aussi vogue vers de grands projets. Bien décidé à en finir définitivement avec son passé de révolutionnaire. Seul marin à fendre ces eaux indomptables, il compte profiter de ce monopole pour s’enrichir plus encore, quitte à pactiser avec cette fripouille de Riffi Stuart, le directeur local de la société minière. Pour ce faire, Moustache s’apprête à trahir ses anciens frères d’armes, José et Jojo ainsi que sa maîtresse, la belle Lady Sue.

Mais rien ne va se produire comme prévu. Personne ne triomphera de la fiente, il ne reste plus qu’à fuir.

Points Forts

• Un roman d’aventures, plein de passion, de pittoresque et de péripéties, aux rebondissements inattendus qui font avant tout de ce texte un véritable plaisir de lecture.

• Un univers du voyage, de la navigation et du suspense à la Robert Louis Stevenson ; on y rencontre des personnages truculents à la Joseph Conrad ; on y reconnaît un imaginaire proche de celui de Miguel Bonnefoy.

• L’auteur joue avec les codes du genre et mêle à son récit des références historiques fortes : il est question de la colonisation occidentale de l’Amérique du Sud ; du guano, un engrais à base d’excréments d’oiseaux de mer, source de richesse mais aussi du déclin de toute une région. Édouard Jousselin décrit sans détour l’avidité, la vanité des hommes qui s’entredéchirent et s’entretuent pour une ressource si repoussante.

• Par une ambiance inquiétante – notamment due à la présence d’un brouillard épais qui ne disparaît que quelques heures du jour dans ce coin abandonné du monde – et l’imbrication de récits, de légendes et de mythes enchâssés par un narrateur malin, ce texte flirte avec le fantastique et le conte.

368 pages 9,90 €

ISBN : 978-2-743-66007-9

L’AUTEUR Édouard Jousselin est né à Montargis en 1989. De son enfance dans le Loiret, il a gardé le goût de la nature et le plaisir des virées à vélo. Après l’obtention du baccalauréat, il part étudier en région parisienne. Il est diplômé de l’École normale supérieure de Cachan, de l’université de Nanterre et de Sciences Po Paris. En 2012, il est affecté par la relégation en deuxième division de l’A.J. Auxerre, son équipe de cœur. Depuis janvier 2015, il travaille pour une institution publique. Il a toujours voulu écrire, Les Cormorans est son premier roman.

• L’auteur multiplie les clins d’œil littéraires : on croise dans son roman deux lords ayant régné successivement sur une île du Pacifique qui portent les prénoms d’Agamemnon et Ménélas ; la belle Hélène ; ou encore Catalina, une gouvernante digne de celles des tragédies de Corneille, etc.

• Une dérision, une malice émanent de ce roman, notamment via une galerie de personnages hauts en couleur et cocasses : le capitaine Moustache, navigateur sans foi ni loi au centre du roman ; Jojo Nozo, le maire d’Agousto, un aveugle aux yeux incrustés d’agates qui a le don de clairvoyance ; le jeune Juan José Simango, avide d’aventures et de femmes, victime d’une machination diabolique, etc.

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