10 minute read
Essai longue durée Audi Q4 e-tron :
from FLEET 141 FR
Essai longue durée Audi Q4 e-tron Avaler les kilomètres en mode électrique
Du côté des flottes, la transition vers la mobilité électrique est engagée. C’est le cas aussi à la rédaction de FLEET, avec pas mal de voitures électriques que nous avons en test durant une semaine. Notre traditionnel essai de longue durée concerne aussi pour la deuxième fois un VE: l’Audi Q4 e-tron.
Mika Tuyaerts – mika.tuyaerts@effectivemedia.be Philip De Paepe - philip.depaepe@effectivemedia.be
Aujourd’hui, le Q4 e-tron est le VE le plus abordable de la marque d’Ingolstadt.
Aux côtés de sa déclinaison Q4 e-tron Sportback, le Q4 e-tron est le dernier modèle à avoir rejoint la gamme VE d’Audi. La marque aux quatre anneaux dispose déjà d’une gamme assez étendue, qui comprend outre ces deux SUV de taille moyenne deux grands SUV (les e-tron et e-tron Sportback construits à Forest) ainsi qu’un séduisant coupé quatre portes, l’e-tron GT. Bientôt, le premier modèle préexistant d’Audi va même passer à l’électrique: l’A6 va aussi devenir un VE, que ce soit en variante berline ou break. Aujourd’hui, le Q4 e-tron est le VE le plus abordable de la marque d’Ingolstadt, et il constitue donc la voie d’accès vers la gamme électrique. Au vu du succès de la marque aux quatre anneaux – et celui des SUV – dans les flottes belges, il pourrait rapidement devenir le modèle Audi le plus populaire. La rédaction de FLEET a donc volontiers accepté de réaliser un essai longue durée: 2 mois et quelque 4.000 kilomètres de mobilité électrique avec les différents profils de conduite de notre rédaction. Voici nos conclusions.
Intérieur
L’intérieur est conforme aux standards Audi. Un paradis technologique, avec un écran d’infodivertissement MMI qui ne manque pas d’attirer le regard et une finition soignée. Heureusement, on retrouve aussi suffisamment de boutons physiques pour contrôler rapidement les fonctions essentielles, comme la climatisation ou le chauffage du pare-brise. Nous avons un peu moins apprécié les commandes au volant. Il est notamment difficile de faire défiler les différents menus, cette commande étant trop sensible, ce qui fait que l’on va parfois trop loin dans les menus.
Extérieur
Honnêtement, nous avons déjà vu des Audi plus palpitantes. Surtout sa calandre fermée et assez sage lui confère un look plutôt gentillet, mais la forme du modèle d’Ingolstadt est fonctionnelle. Ce Q4 affiche
La calandre fermée et assez sage confère à cette Audi un look plutôt gentillet, mais la forme du modèle est fonctionnelle.
d’ailleurs un coefficient aérodynamique de 0,28, une belle performance qui contribue à son autonomie généreuse.
Prestations routières
Ce Q4 e-tron est comme une Audi électrique se doit d’être. Ce n’est pas le VE le plus passionnant du marché, mais il propose un confort de haut niveau. L’autoroute est son terrain de jeu favori et sa consommation demeure raisonnable. En conduite un peu plus dynamique, le Q4 n’affiche pas spécialement beaucoup de roulis, mais il n’incitera jamais à une conduite vraiment sportive. Ce n’est pas le but d’ailleurs, l’acheteur de cette Audi préférant enquiller les kilomètres avec plaisir. Que ce soit dans la circulation dense des villes, lors d’un long trajet sur autoroute ou pour faire la navette tous les jours, le SUV allemand répond présent.
Pratique
Sur le plan pratique, ce Q4 e-tron tire profit d’un long empattement, qui assure un excellent confort intérieur. Quatre adultes peuvent sans problème prendre place à bord de ce SUV de taille moyenne. Quant au volume du coffre, il dépasse les 500 litres. Seul bémol: nulle trace de frunk, c’est-à-dire de petit coffre à l’avant. Il faudra donc ranger les câbles de recharge dans le compartiment du coffre. Ce qui n’est guère pratique quand on part en voyage, coffre rempli, et que l’on doit faire quelques arrêts pour se brancher sur une borne de recharge…
Performances de recharge
La batterie de cette Audi Q4 e-tron peut naturellement être rechargée à la fois sur une wallbox domestique et une borne rapide. Dans le premier cas, la puissance s’élève à maximum 11 kW. Une valeur comparable à nombre de ses concurrentes. Certaines se contentent même d’une puissance maximale de 7 kW. Sur une borne rapide, le Q4 peut recharger à maximum 125 kW. Ce qui lui permet de récupérer 130 km d’autonomie toutes les 10 minutes. Son concurrent un peu plus cher et un peu plus grand chez BMW, le iX3, fait un peu mieux avec 150 kW. C’est aussi le cas chez Polestar et Volvo. Les VE sud-coréens que sont la Hyundai Ioniq 5 et la Kia EV6 dépassent même les 200 kW dans leur version haut de gamme. En d’autres termes, Audi ne s’en tire pas mal, mais il existe aujourd’hui sur le marché des modèles rechargeant un peu plus rapidement.
Paradis technologique
En tant que marque allemande véritablement premium, Audi ne pouvait faire autrement que proposer sur ce Q4 e-tron une belle dose de technologie. L’équipement le plus spectaculaire est la navigation à réalité augmentée. Les symboles de navigation ‘flottant’ au-dessus de la route simplifient le guidage, permettant de visualiser la route à suivre. Les affichages dynamiques des systèmes d’assistance à la conduite sont également superposés au monde extérieur et permettent de voir plus
Ce Q4 e-tron tire profit d’un long empattement, qui assure un excellent confort intérieur.
facilement les choses, même quand la vision est limitée. Notre exemplaire de test pour cet essai longue durée n’en disposait pas, mais nous avons apprécié ce dispositif dans la variante coupé, le Q4 Sportback.
Les quatre signatures lumineuses – optionnelles – proposées pour les feux LED via le menu constituent une intéressante possibilité de personnalisation. Pour le fonctionnement de cette technologie, nous vous renvoyons également volontiers vers la vidéo du Q4 Sportback. Une image en dit bien plus que mille mots. Enfin, encore un mot sur la technologie environnementale de ce modèle, un sujet toujours plus important de nos jours. Le Q4 e-tron est construit dans l’usine de Zwickau sans produire d’émissions grâce à l’utilisation d’électricité verte. Les émissions inévitables sont compensées par des mesures environnementales accompagnées de certificats selon The Gold Standard ou le Verified Carbon Standard. En option, vous pouvez choisir un habillage des sièges et des inserts décoratifs intégrant un pourcentage élevé de plastiques recyclés à partir de bouteilles PET. Au total, quelque 27 éléments, comme les revêtements des sièges et les tapis de sol, sont composés de matériaux recyclés.
Conclusion
Comme nous l’avons déjà dit, cette Audi Q4 e-tron n’est peut-être pas le VE le plus captivant, mais elle fait ce qu’il faut. Et elle le fait bien: des performances de recharge plus que correctes, un intérieur sympa, une technologie embarquée au niveau… Elle possède toutes les armes nécessaires pour figurer dans les car policies électriques de demain.
FLEET FACTS
Audi Q4 40 e-tron 150kW Advanced Prix de base: 51.640 € Consommation mixte normalisée: 16,3 kWh/100 km (WLTP) Émissions de CO2: 0 g/km Cotisation CO2 mensuelle: 27,24 € ATN mensuel: 147,54 € Ce Q4 e-tron dispose aussi de palettes au volant, qui permettent en mode D classique d’utiliser le frein moteur. Pratique quand on ne veut pas rouler tout le temps en utilisant seulement une pédale!
Mika Tuyaerts Quelle angoisse de l’autonomie?
La route entre mon domicile à Louvain et notre rédaction, à Zellik, a longtemps été mon quotidien. Quelque 35 km par trajet. La distance moyenne d’un navetteur belge. Le bond en avant réalisé ces deux dernières années par les voitures électriques en matière d’autonomie était suffisant pour éviter tout stress pour la recharge. Souvent, il me suffisait de bien programmer une recharge pour couvrir une semaine d’essai avec ce VE.
Avec une copine habitant Oudenburg, il y a eu du changement pour ces trajets entre domicile et lieu de travail. Entre cette commune située juste à côté d’Ostende et notre siège, il y a désormais plus de 100 km. Une distance suffisante pour réveiller cette angoisse de l’autonomie?
Pas du tout. Selon la norme officielle WLTP, ce Q4 e-tron est capable de parcourir quelque 520 km avec une batterie pleine. Et dans la pratique, il apparaît que cette distance peut être approchée d’assez près. Un double aller-retour avec la commune proche de la côte était possible, avec le bon temps de la fin avril, sans devoir trop se forcer.
Efficient, mais confortable Nous avons opté pour le mode de conduite Efficiency, mais cela ne veut pas dire que la climatisation est par exemple coupée. Le confort reste au niveau: l’airco sur 21°, le smartphone sur la dalle de recharge sans fil, le régulateur de vitesse adaptatif calé sur 120 km/h et un bon podcast pour un trajet d’une heure en toute décontraction pour revenir à la maison. Un trajet d’ailleurs nettement moins stressant que ces 35 km direction Louvain, qui duraient tout aussi longtemps en raison de la circulation sur le Ring de Bruxelles.
L’angoisse de l’autonomie? Je ne l’ai jamais ressentie. Aussi parce que les 30 derniers pourcents de la batterie, nous pouvions toujours les utiliser en direction de Zellik, où nous disposons d’une borne de recharge. Les infrastructures de recharge publiques sont difficiles à trouver à Oudenburg, avec seulement quatre bornes, qui sont en plus situées assez loin de chez nous. Ou comment le stress de la recharge – grâce aux VE de la dernière génération – trouve davantage son origine dans les infrastructures qu’au niveau des batteries. Les essais longue durée de VE sont fondamentalement différents de ceux réalisés avec des voitures dotées d’un moteur thermique sous le capot. La recharge fait partie de la routine. Mais ça aussi, ça se fait autrement: parfois à la maison, parfois au bureau et parfois sur des bornes publiques. Avec ce Q4 e-tron, cela n’a jamais été un problème. Le niveau le plus bas auquel j’ai laissé descendre la batterie, c’était 20%. Et avec une borne rapide Ionity, je l’ai rechargée en 25 minutes à 80% avec une puissance de recharge d’environ 100 kW. Au-delà des 80%, la recharge est sensiblement moins rapide: la puissance est d’environ 40 kW. Et cela diminue encore progressivement quand on dépasse les 90%. Mais c’est une donnée à prendre en compte avec tous les VE et pas seulement ce Q4 e-tron. Au niveau de l’autonomie, je suis arrivé aux alentours de 458 km, en utilisant essentiellement le mode Efficiency. L’angoisse de l’autonomie, on n’en souffre pas avec ce Q4 e-tron. Recharger tous les jours n’est pas vraiment nécessaire quand on connaît un peu son agenda. Le Q4 e-tron offre une expérience de conduite placée sous le signe de la maturité, avec une bonne tenue de route et un confort du même niveau. Rapide, mais pas brutale, comme j’aime. Enchaîner les accélérations, c’est amusant au début, mais quasiment automatiquement, on cherche à abaisser au maximum la consommation. Sur un parcours mixte durant quatre semaines, j’ai enregistré une moyenne de 21,1 kWh/100 km. Sur de plus courts trajets en utilisant la conduite à une pédale (mode B), la consommation la plus faible a été de 16,9 kWh. Ce Q4 e-tron dispose aussi de palettes au volant, qui permettent en mode D classique d’utiliser le frein moteur. Pratique quand on ne veut pas rouler tout le temps avec seulement une pédale! Si vous voulez viser une consommation extrêmement faible, vous pouvez aussi passer en mode Eco avec l’airco ou choisir le mode Range (vitesse limitée avec neutralisation temporaire du ‘kick-down’). Ces fonctions, je ne les ai pas utilisées. Des bémols? Juste des détails. Le bouton de sélection du mode de conduite se trouve en bas de la console centrale et il faut donc brièvement quitter la route des yeux. Une molette au volant, comme chez Porsche, serait plus pratique. La connexion Bluetooth s’est aussi montrée parfois capricieuse: Android Auto fonctionnait parfois parfaitement, et puis plus du tout. Au final, l’expérience de conduite fut donc très positive avec ce Q4 e-tron. Avec son autonomie généreuse et la possibilité de profiter de la recharge rapide, la mobilité électrique devient vraiment une alternative valable.