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Le retour de Rétromobile
by actual pub
Certains événements du monde automobile resteront incontournables, à l’image de l’événement parisien de
Rétromobile. Par Megan Kohler
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Avec l’arrivée du Covid-19 en début d’année 2020, les salons ont été contraints de fermer leurs portes les uns après les autres. Se sont ensuivis des mois d’attente sans le moindre événement. Comment faire pour relancer de telles manifestations dans l’incertitude dans laquelle nous vivons depuis deux ans ? Nous avons tous vu les plus grands salons du monde souffrir terriblement de cette crise sanitaire, luttant et essayant de garder la tête hors de l’eau. Rétromobile n’a pas été épargné.
RÉTROMOBILE EN QUELQUES MOTS
Tout d’abord, commençons par le commencement : qu’est-ce que Rétromobile ? Rétromobile est le premier salon annuel de l’année et le second plus grand rendez-vous européen consacré aux voitures anciennes. Il marque le début de la saison et se tient au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris. Créé en 1976, c’est un lieu incontournable pour les passionnés de voiture et plus spécifiquement de voiture ancienne. Chaque année, un thème est mis à l’honneur, et des expositions associées sont présentées. Vous y trouverez toutes sortes de choses. Des voitures bien évidemment, certaines sont à vendre tandis que d’autres sont exposées pour se faire admirer. C’est une belle occasion de redécouvrir certains fleurons de l’automobile. Et puis, il y a tous ces petits stands incontournables. Des pièces détachées aux voitures miniatures. Des livres originaux d’époque au carnet de service de voitures anciennes. Bref, c’est un peu la caverne d’Ali Baba gérée par de vrais passionnés.
LE RETOUR
Le salon étant prévu au mois de février de chaque année, vous pensez bien que le Covid-19 n’a pas rendu la tâche facile aux organisateurs cette année non plus. Les cas ayant augmenté et les restrictions sanitaires ayant été durcies, nous apprenons durant le mois de janvier que le salon est repoussé au mois de mars. On peut largement imaginer la tension monter dans l’équipe d’organisation de ce salon qui fait tout pour éviter les différents problèmes qui sont mis sur son chemin. Le Covid-19 est un élément perturbateur majeur, mais il y a aussi d’autres points. Tout d’abord, les marques et les différents exposants qui craignent une annulation, ce qui rend leur inscription difficile. Les visiteurs aussi, est-ce qu’ils souhaitent toujours se rendre à un salon en 2022 ? Cette question est au cœur des discussions depuis deux ans concernant les salons de l’automobile dans leur globalité. Certains ne jurent que par ces grands-messes, tandis que d’autres se contentent d’internet et des plateformes numériques qui leur suffisent amplement. Tous les salons souffrent en ce moment des difficultés mises sur leur route pour redémarrer après deux ans d’arrêt.
Mais Rétromobile y est arrivé et nous a donc ouvert ses portes du 16 au 20 mars avec la traditionnelle soirée d’ouverture à la presse le mardi 15 mars. Pour ma part, il s’agissait d’une première. Après 15 ans dans l’industrie automobile, il s’agissait d’un des seuls événements européens que je n’avais pas encore eu la chance de découvrir. Alors c’est parti, départ et en route pour Paris !
Arrivée porte de Versailles à 17 heures, ouverture du salon pour la soirée réservée à la presse. Quel plaisir de pouvoir revoir les personnes de l’industrie en présentiel. Journalistes, représentant des marques, ils étaient tous là pour des retrouvailles très sympathiques. Après toutes ces rencontres, il est temps de faire le tour de cette édition 2022.
LES HITS
Alors, qu’est-ce qu’il y avait à voir durant cette édition de grand retour ? Grand absent cette année, Peugeot. Néanmoins, les constructeurs français sont bien représentés, avec Renault qui célèbre les 50 ans de la Renault 5 (présentée en première mondiale au salon de l’automobile de Genève en 1972). Plusieurs Renault 5 dans différentes versions étaient à découvrir sur leur stand. Vous pouviez y découvrir le futur entouré de ces vieilles dames, car Renault a pris dans ses valises son homologue plus moderne et électrique, la Renault 5 prototype. Citroën exposait une BX, une CX ainsi qu’un concept basé sur l’Ami électrique. On pouvait aussi y découvrir une exposition hommage à Amédée Gordini. Fondateur de la marque du même nom, Gordini était mécanicien, pilote, préparateur et constructeur automobile, avant de finir sa carrière chez Renault.
La fameuse vente aux enchères Artcurial avait lieu durant le week-end. Tracteur Porsche, Hispano-Suiza et Delahaye accompagnaient une jolie collection de Ferrari. Une F40, une F50, une Enzo ainsi qu’une La Ferrari appartenant toutes au même propriétaire avec un kilométrage mini. Une Porsche 907 usine de 1968 s’est envolée après avoir été adjugée à plus de 4 millions d’euros. Plus de 250 voitures et motos d’exception exposées sur place dans une halle qui leur était presque entièrement dédiée. La Gendarmerie nationale était présente avec une dizaine de véhicules réformés, dont la mythique Renault Alpine, l’hélicoptère Alouette II, ou encore une antique Estafette.
Entre tous ces stands se trouvait une collection peu commune et très impressionnante. Notre cher Simon Kidston nous a éblouis avec non pas seulement une, ni deux mais bien sept McLaren F1 GTR «Le Mans» et F1 dont la seule F1 longtail road légale. Une collection rare, réunie pour faire plaisir au public et qui a énormément fait parler d’elle, notamment sur les réseaux sociaux. L’une des plus grandes légendes de l’automobile en chair et en os. Pour finir, Lamborghini a fait hommage à son moteur 12 cylindres. Une reconstruction de la Countach LP 500 était présentée avec une carrosserie de la Miura P400 SV. Cette Countach LP 500 est exposée dans sa couleur originale Giallo Fly Speciale. Présentée en 1971 au salon de l’automobile de Genève, elle a disparu après avoir été utilisée dans le crash-test d’homologation en mars 1974. Reconstruite après plus de 25 000 heures de travail et maind’œuvre, cette LP 500 était un vrai bonheur pour les yeux.
POUR RÉCAPITULER
Rétromobile en 2022, c’était 450 exposants, 100 000 visiteurs et une vente aux enchères à plus de 37,8 millions. Malgré un salon plus petit qu’à son habitude, c’était le retour d’un événement qui manquait dans le domaine de l’automobile. L’engouement est toujours présent, et, il n’y a pas à dire, l’automobile plaît toujours autant. En espérant que la suite soit plus propice à ces nombreux salons de l’automobile qui malgré tout ce que l’on peut dire sont et resteront des porte-parole incontournables de l’industrie automobile.