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Principe de la fermeture éclair

Principe de la fermeture éclair, de la courtoisie à l’entrave à la circulation

Compte tenu d’un trafic de plus en plus dense au sein des agglomérations, et malgré un nombre important de giratoires qui permettent déjà de fluidifier le trafic, il est courant que le principe de la fermeture éclair soit appliqué par les conducteurs qui circulent

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déjà à vitesse réduite. Julien Broquet, avocat de la route, vice-président central de l’Automobile Club de Suisse

Courtoisie, savoir-vivre ou simple démarche altruiste qui permet d’espérer qu’un jour la pareille leur soit rendue ? La loi sur la circulation routière ne l’impose aucunement, mais il est vivement recommandé d’appliquer ce principe pour des questions de fluidité du trafic.

L’appellation qui est donnée à ce principe est on ne peut plus explicite : il s’agit d’alterner le passage entre un véhicule supposé être prioritaire sur un autre, censé justement ne pas l’être. Ainsi, chaque colonne de circulation avancera certes au ralenti, mais ne sera jamais complètement bloquée.

Le principe de la fermeture éclair a précisément l’avantage de ne désavantager personne ! En tant que conducteur, je reste toujours étonné du mauvais usage ou de la méconnaissance des autres utilisateurs de l’application de ce principe en cas de réduction de voies sur l’autoroute, suite à un accident ou à des travaux, ou encore à l’entrée d’un tunnel, par exemple. En effet, lorsque le trafic est dense, qu’il est au ralenti, et que le nombre de voies diminue, il est essentiel d’appliquer ce principe jusqu’au lieu du rabattement. Cela implique d’utiliser la voie de gauche autant que faire se peut, jusqu’au rétrécissement. C’est précisément à cet endroit qu’il y a lieu d’appliquer alors le principe de la fermeture éclair.

Malgré la pose d’un panneau idoine, le principe rencontre régulièrement un problème dans sa mise en pratique. Trop souvent, les véhicules s’encolonnent sur la voie de droite, laissant la voie de gauche inutilisée et totalement déserte.

Ce n’est pas faire preuve de manque de politesse ni de respect des autres usagers que de continuer sa route sur la voie de gauche. Au contraire, l’utilisation de l’espace à disposition au sol permet de réduire la longueur des files et de libérer une intersection ou encore une sortie d’autoroute, par exemple. Récemment encore, une collision mortelle causée par une colonne à l’arrêt à la hauteur des tunnels de la Vue-des-Alpes démontre la nécessité de fluidifier le trafic autant que possible, cela par les usagers eux-mêmes !

Si la voie de gauche doit ainsi être utilisée jusqu’au rabattement, elle ne doit pas l’être de n’importe quelle manière. Il est important de réduire la vitesse à une vitesse égale ou légèrement supérieure à celle de la colonne de droite, afin de conserver une faible différence de vitesse qui permette la bonne insertion des véhicules en tête de colonne, là où s’applique le principe de la fermeture éclair. Les manœuvres de changement de voie sont ainsi sécurisées et les accidents sont évités.

Malheureusement, bon nombre d’automobilistes méconnaissent ce principe, qui est même obligatoire en Allemagne, en Belgique et en Autriche. Il n’est pas rare de voir des automobilistes encolonnés à droite bloquer le trafic de la colonne de gauche en allant se placer à cheval sur les deux voies. Il s’agit là d’une manœuvre qui entrave la circulation routière, qui constitue elle-même une infraction.

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