5 minute read

Le blé en herbe | Bonnes nouvelles

Le blé en herbe…

Elle monte, elle monte, la relève du sport automobile suisse, qui roule sur la trace de ses aînés, à l’image de Kilian Josseron, talentueux pilote de karting depuis son plus jeune âge. Par Gérard Vallat

Advertisement

Kilian Josseron a 12 ans depuis quelques semaines seulement, mais cela fait déjà neuf ans qu’il s’est installé pour la première fois derrière un volant de karting. «Mon père m’a lancé dans le karting quand j’avais 3 ans, j’étais tout petit, mais je me souviens d’avoir tout de suite aimé ça. Au début, on roulait tranquille, sur des petits chemins près de la maison, avant de commencer à nous déplacer sur des circuits en Suisse pour faire des courses. Après, on a augmenté le niveau pour passer à l’international, et cette année on s’est engagés pour la première fois en championnat du monde. C’était une grande expérience.»

MATURITÉ PRÉCOCE

Lorsque Kilian plonge ses grands yeux bleus pétillants de passion dans notre regard, pour nous décrire son parcours, avec moult détails, une analyse technique des moteurs comme des châssis, mais aussi du ressenti que ses copains d’école ont de son sport, on fait le constat instantané de la maturité développée par l’exercice d’une passion si intense. Concernant l’école et le karting, Kilian bénéficie d’un programme sport/études qui lui permet de suivre ses cours, en palliant les près de cent vingt jours d’absence consacrés annuellement aux entraînements et aux courses. Et quand on lui demande ce que pensent ses copains de son sport, la réponse est claire : «Je ne parle jamais de ce que je fais, je pense qu’ils ne comprendraient pas vraiment quel est mon but. Ils se diraient : ‹Ouais, il fait du kart comme nous, à Vuitebœuf, pour le loisir.» Cet entretien ayant lieu en présence de Didier et Daniel Josseron, le père et le grand-père de Kilian, ces derniers interviennent instantanément et d’une même voix : «Il y a une règle qui est claire : pour que le kart continue, les résultats scolaires doivent suivre.» Une réaction qui suscite un sourire de la part du jeune garçon, aussi compétiteur sur la piste que face à ses devoirs.

BILAN ET AVENIR

Il y aurait énormément de choses à dire sur une saison de kart qui occupe Kilian 120 jours par an. L’important dans un premier temps restant de mettre en lumière ce jeune talent, nous lui avons demandé de sélectionner quelques-uns des meilleurs moments de son année : «Le plus important, c’est d’avoir réussi à me qualifier pour la finale du championnat du monde à Sarno. Pour y arriver, il faut passer par des manches qualificatives, et je me suis classé une fois 3e à Milan.» Et quand on demande à Kilian son objectif pour la saison prochaine : «J’espère bien sûr gagner des courses et faire des podiums, mais surtout j’aimerais me qualifier dans le top 15 du mondial, puis viser le titre dans un ou deux ans.» Pour réaliser ces objectifs, toute la famille Josseron est derrière Kilian, et surtout son père Kevin, lui-même ancien pilote et technicien accompli dans le domaine, tout comme Daniel, le «patriarche» qui prodigue également ses conseils avec bienveillance. Mais, et surtout, le nerf de la guerre demeure le budget, une recherche permanente concernant le financement d’une jeune carrière qui promet de très belles perspectives.

Bonnes nouvelles…

L’automne annonce le clap de fin des divers championnats de sport automobile, ainsi que l’ouverture de la saison des transferts. Au centre de ces événements, les couleurs de la Suisse sont généralement très bien représentées. Par Gérard Vallat

Terrain de jeu favori des Helvètes, les championnats d’endurance sur lesquels ils excellent depuis plusieurs années. Au titre du pilote Louis Delétraz en ELMS, se rajoute maintenant celui des équipes LMP3 de l’équipe Cool Racing dirigée par Nico Lapierre. À relever aussi, la première victoire d’un équipage féminin sur une course de championnat d’Europe. Un exploit réalisé à Portimao par le trio Sarah Bovy/ Gatting/Pin (photo 1), qui s’est imposé au volant de la Ferrari 488 GT3 du team Iron Dames. Si ces «drôles de dames» n’affichent pas la bannière helvétique, on attribue une part de ce succès à Rahel Frey, pilote de cette voiture jusqu’après la mi-saison, avant de se consacrer pleinement au coaching de ce redoutable trio. Pour le classement final du championnat du monde Hypercar, il faudra attendre la dernière course des 8 Heures de Bahreïn pour en connaître l’issue. Favori pour l’obtention de ce titre, Sébastien Buemi a de grandes chances de l’emporter, ce qui lui permettrait d’ajouter cette couronne à celles déjà acquises au cours des saisons 2014 et 2019-2020. Autre spécialité suisse, la course de côte, discipline plus brève que l’endurance, à l’intensité unique, a couronné pour la 7e fois le Valaisan Eric Berguerand (photo 3).

TRANSFERTS ET OPTIONS

On en parlait, le transfert en Formule E de Sébastien Buemi de l’équipe eDam’s vers le team Envision est maintenant entériné (photo 2). Après avoir disputé huit saisons au sein de la formation française, remportant notamment le titre au terme de l’exercice 2015-2016, l’Aiglon repartira à l’assaut avec un grand appétit de victoires. Transfert également notoire, celui du Bernois Nico Muller, qui quittera le giron Audi, après huit saisons marquées notamment par deux titres de vice-champion DTM et de nombreuses victoires au volant de la R8LMS, dont celles acquises aux 24 Heures du Nürburgring et de Spa. La saison prochaine, Nico Muller disputera l’intégralité du championnat du monde d’endurance au volant de la nouvelle Peugeot 9X8 (photo 4), qu’il partagera avec Loïc Duval et Gustavo Menezes. En parallèle de ce programme, notre compatriote sera engagé en Formule E par la formation ABT, qui fera son retour dans la discipline. Pas aussi spectaculaire, mais qui justifie d’être mentionné, le chemin parcouru cette saison par Karen Gaillard (photo 5). Arrivée au terme de sa saison en championnat de France Mitjet, au sein duquel elle a pris de la bouteille, la Fribourgeoise a été sélectionnée par l’équipe Akkodis ASP-Mercedes, en vue de la constitution d’un équipage féminin, pour piloter sa Mercedes GT4 dans le cadre du championnat de France 2023. À l’heure d’écrire ces lignes, la sélection battait son cours, mais sélectionnée ou pas pour cette aventure, Karen Gaillard pourra être fière du chemin parcouru au terme de sa première saison complète.

This article is from: