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Anniversaire – Saint-Ex dans le rétro

Saint-ex dans le rétro

il y a 120 ans naissait le pilote-écrivain Antoine de Saint-exupéry,

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l’un des personnages les plus extraordinaires du 20e siècle. Un personnage mystérieux aussi, qui possède une rue à son nom un peu partout en France, mais aussi à Fribourg où il vécut une partie de son adolescence. Au fait, saviez-vous qu’il avait été représentant chez Saurer ? Par Pierre Thaulaz

Antoine de Saint-Exupéry vient au monde le 29 juin 1900 à Lyon. Son père meurt alors qu’il a 4 ans et le petit Antoine grandit dans un univers féminin. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, sa mère, la comtesse Marie de SaintExupéry, décide de l’inscrire, au même titre que son frère François d’ailleurs (il décèdera à 14 ans, des suites d’un rhumatisme cardiaque articulaire) dans un pensionnat fribourgeois regroupant quelques dizaines d’élèves, en majorité Français. Ces années passées dans la cité des Zaehringen (plus précisément à la Villa Saint-Jean, près du boulevard de Pérolles), et l’influence qu’elles ont pu avoir dans sa trajectoire fulgurante, jusque sur l’étoile du «Petit Prince», sont parfaitement retranscrites dans le livre «Saint-Exupéry en Suisse», d’AlainJacques Tornare et Jean Rime (Editions Cabédita).

St Ex a 17 ans lorsqu’il quitte Fribourg pour entrer au Lycée Saint-Louis, à Paris. On le retrouve en 1921, le 9 juillet, pour son premier vol en solitaire. A 24 ans, il devient représentant de commerce de camions pour le compte de Saurer. Au volant de sa voiture de fonction, il sillonne les routes de France à une vitesse qui, selon la légende, ferait exploser les radars du 21e siècle.

Au VoLANT DE SA VoITuRE DE FoNCTIoN, IL SILLoNNE LES RouTES DE FRANCE à Une

ViTeSSe qUi FerAiT exPlOSer leS rAdArS dU 21e SièCle.

TOUJOUrS Pied AU PlAnCHer

A la fin de l’aventure des Lignes Latécoère, puis de l’Aéropostale (en Afrique et en Amérique du Sud), SaintExupéry rejoint Air France. Il a 33 ans. «Il roule en Bugatti, collectionne les excès de vitesse qu’il oublie de payer», écrit Bernard Chabbert, fils d’un autre pilote de l’Aéropostale ami de St Ex, dans un livre qui sort ce mois, «St Ex, un prince dans sa citadelle» (Editions Paquet), magnifiquement illustré par Romain Hugault. Impossible en revanche de

savoir s’il s’agit d’une Bugatti Type 44 ou Type 30. Certains prétendent que les deux modèles auraient traversé l’Atlantique avec leur propriétaire lors de son départ pour l’Argentine. On a plus de certitudes en revanche concernant la «voiture de sa vie», une de Soto cabriolet 6 cylindres de 1937 que St Ex conduisait du bout des doigts et pied au plancher, capote baissée et cigarette américaine au bec. Propriété du Français Franck Béjat, l’automobile a été exposée l’an dernier à l’occasion du Salon Epoqu’Auto, à Lyon.

«il S’AbîMA en Mer AU lieU de FléTrir SUr Terre.»

diSPArU en Mer

Mais les plus grands risques, c’est bien dans les airs que l’auteur du «Petit Prince» et de «Terre des Hommes» les a pris tout au long de sa brève existence. «Réintégrant l’aviation militaire au Maroc, puis en Algérie, alors occupée par les Américains, il en est à sa neuvième mission de reconnaissance dans le sud de la France au sein de l’escadrille 2/33 lorsqu’il décolle pour la dernière fois, le 31 juillet 1944 à huit heures quarante-cinq. «Il s’abîma en mer au lieu de flétrir sur terre», raconte joliment AlainJacques Tornare, toujours dans «SaintExupéry en Suisse». La découverte de la gourmette en argent de St Ex en 1998 par un pêcheur local précèdera de 2 ans le repérage de l’avion (un Lockheed Lightning P-38) au large de Marseille par un plongeur professionnel. La fin d’une légende, disent certains. Ils ont tort…

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