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Passion automobile – Hypercar Suisse
from AUTO ACS 295
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hypercar «Swiss made»
Dévoilé au cours de cet été si particulier, le projet d’une Hypercar pensée, développée et construite en Suisse peut être considéré comme un signe encourageant pour les passionnés de belles mécaniques, mais il témoigne surtout de la ténacité d’un homme passionné. Par Gérard Vallat
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Cet homme, bien connu du microcosme sport automobile, se nomme Benoît Morand. On lui doit de nombreuses aventures, dont certaines n’ont malheureusement pas été fructueuses. Parmi celles-ci on se souviendra du projet innovateur d’un prototype hybride engagé aux 24 Heures du Mans. Néanmoins, l’histoire retiendra les noms de Benoît Morand et ses partenaires Patrick Zacchia et Jean-Marie Brulhart, qui resteront les précurseurs courageux d’un projet aussi ambitieux que difficile, ayant ouvert la porte aux succès manceaux d’Audi, Porsche et Toyota. Pour conclure avec ce sujet, on notera que la naissance du projet «pionnier» de ce trio, a permis l’élaboration et l’application toujours en vigueur du règlement permettant à cette technologie de voir le jour. Depuis, les années ont passé, comme l’épopée sportive de Benoît Morand, dont l’équipe s’est classée vice-championne de la classe LMP2 en 2016. Retiré des affaires sportives, le Fribourgeois n’est jamais à court d’idées et c’est l’une d’entre celles-ci qui l’a décidé à créer cette nouvelle aventure de l’Hypercar. Mais attention de ne pas faire d’amalgame avec le nouveau règlement de l’endurance qui mettra en piste des voitures baptisées Hypercar. «Je ne renie rien du sport automobile et son cortège de déceptions satisfactions qu’il m’a procuré, mais pour moi c’est une page désormais tournée. Aujourd’hui, mon énergie est concentrée vers la création d’une Hypercar de route «Swiss-made».
Avant de parler du présent de «Morand Cars», un bref retour sur votre parcours s’impose. quelle est la source de votre intense passion pour l’automobile?
Benoît Morand : Je suis né avec l’automobile, mon père était un préparateur de moteurs très réputé, ce qui me rappelle tant de souvenirs, dont l’odeur de mécaniques tournant sur les bancs d’essais moteurs. Je suis imprégné de cette atmosphère qui a façonné toute ma vie. Dès lors, comment dans un tel environnement échapper à ce qui serait mon destin. Rapidement je me suis lancé dans une carrière de pilote, après que mon père m’ait initié au pilotage sur le circuit de Lignières. Lorsqu’il a estimé que j’étais prêt, je me suis lancé dans plusieurs championnats de Formule Ford, en Angleterre et en Suisse. J’ai participé à quelques éditions du fameux Festival de Formule Ford de Brands-Hatch, puis j’ai décroché le titre de champion suisse en 1982. Ensuite, j’ai progressé vers la Formule 3, puis la F3000, avant de passer à l’Eurocup Renault Clio V6. Finalement je me suis décidé à arrêter, faute de budget, comme tant d’autres.
Fin d’une carrière, mais début du rôle de propriétaire d’équipe?
A un moment il a fallu prendre une décision et assumer ma famille en gagnant ma vie, donc mettre un terme au pilotage. J’ai longtemps résisté, mais le virus me tenait, et au début des années 2000, avec mon épouse Gladys nous avons créé l’équipe
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PreMière VOiTUre de HAUTe
PerFOrMAnCe SUiSSe.
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n’est-ce pas risqué de se lancer dans un tel projet d’une voiture difficile à insérer dans le paysage politique actuel?
La niche de l’Hypercar, comme celle du luxe existe, et elle n’est pas près de disparaître. On ne doit pas oublier que l’émotion et la passion font bien heureusement toujours partie de ce monde. Ce qui est nouveau, et c’est une bonne chose, concerne le contexte écologique, qui nous fait prendre conscience qu’il faut savoir évoluer. Ce que nous respectons avec ce projet qui se veut respectueux de l’écologie. Nous ne sommes pas dans l’extrême des verts, mais restons bien conscients de la problématique, en appliquant de nouvelles technologies.
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Eric Boullier, Benoît Morand et Michel Volet.
Autre obstacle sur ce marché la concurrence, avec notamment une Hypercar Mercedes, mais aussi et surtout le Murray T50?
Nous sommes naturellement conscients de notre position de petit poucet face aux géants que sont nos concurrents. Néanmoins, nous misons avant tout sur le label de qualité «Swiss-made» de notre voiture, ainsi que sur certaines solutions technologiques révolutionnaires, pour lesquelles nous avons déposé un brevet.
Parlez-nous de vos partenaires sur ce projet?
Trois personnes avec moi constituent la tête de l’entreprise Morand Cars, il s’agit de Michel Volet, un entrepreneur fribourgeois, ancien président du HC Gotteron, actif dans différents domaines d’affaires. Passionné d’automobiles, l’idée de produire une Hypercar en Suisse l’a motivé à participer au projet. Egalement de la partie, Eric Boullier que l’on connait pour avoir dirigé les équipes McLaren et Lotus F1, est ingénieur en aérodynamique qui a des compétences acquises en compétition, mais aussi dans le domaine des GT et Supercars.
quelle la planification du projet et quand découvrirons nous la première «Morand Cars»?
Nous venons d’emménager dans de vastes locaux situés à Vuadens dans le canton de Fribourg, six personnes sont d’ores et déjà sous contrat. Parmi celles-ci, Soojin Hong, une designer sudcoréenne qui a collaboré avec EDAG, le plus grand fournisseur de services d’ingénierie indépendant au monde, avant de travailler pour Audi et MercedesAMG en tant que designer. Son talent apportera une nouvelle approche et un design révolutionnaire au projet. Ricardo Pentenao, Engine Support Leader pour le compte de Renault Sport, en collaboration avec Toro Rosso, Red Bull, Renault et McLaren. Son expérience acquise au cours de 227 Grands Prix, en près de 20 ans passés en F1 font de lui un atout très précieux. Ali Ammar, spécialiste power-train et boîte de vitesses en provenance du WEC et de la F1 avec Toyota
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et Renault. Pierre Guyonnet, ancien bras droit du président de la FIA et chef de la communication du Grand Prix de France remplit ce même rôle auprès de notre structure. Certainement un des points les plus importants de nos débuts. Concernant la présentation du premier prototype, il est planifié pour le milieu de l’année prochaine, si tout se déroule comme prévu.
Une MArqUe, Une HiSTOire
La marque «Morand Cars» puise son origine dans l’histoire de cette famille Fribourgeoise, dont Louis le père de Benoît a connu une grande notoriété au cours des années septante, quand
sortaient de ses ateliers de la Tour de Trême les moteurs Chevrolet-Morand qui équipaient la quasi-totalité du plateau de Formule 5000, une discipline alors parallèle à la F1. A cette époque, La marque Morand décrochait les titres de championne d’Europe, de Tasmanie et des Etats-Unis. Plus de soixante ans après la création des ateliers Morand, Benoît Morand, s’est à son tour positionné en concepteur de la première voiture hybride capable de concourir au Mans. Aujourd’hui, avec ses partenaires il s’est donné pour mission de redonner l’éclat de la marque créée par son père.
MOrAnd HYPerCAr, à lA POinTe de lA TeCHnOlOgie
Trois ans de réflexion et de développement menés par deux experts issus du monde du sport automobile ont été nécessaires pour planifier le lancement de la première voiture de haute performance suisse. Combinant les technologies de la Formule 1 et des prototypes des 24 Heures du Mans, la Morand Hypercar, qui sera produite à un nombre d’exemplaires restreints, est un véhicule durable à la pointe de la technologie et du luxe SwissMade. En outre, la marque bénéficie d’une grande propriété intellectuelle, ainsi que d’un solide réseau de fournisseurs, ce qui lui permet de se positionner dès son lancement comme leader en matière de recherche et développement.
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Unique en son genre cette voiture sera déclinée en deux versions : «Plug-in Hybrid» et «Full-Electric». Ces deux modèles à la pointe de la technologie bénéficient de l’expérience acquise par Eric Boullier en Formule 1 et par Benoît Morand au Mans. Au cœur de la réflexion, la gestion de l’énergie est un aspect principal du développement de l’Hypercar. La marque s’appuie sur des technologies de pointe de la Formule 1 (MGU-K) et WEC (2 moteurs sur roues avant) pour la récupération d’énergie au freinage, sur celles de la Formule E pour la régénération d’énergie aux 4 roues motrices, et propose une densité d’énergie record pour le secteur (> 210 Wh/kg) sur le modèle «Full Electric». En charge de la réalisation du projet, des équipes talentueuses, aux profils spécifiques ont été réunies, ce qui positionne la marque Morand en leader dans le secteur «recherche et développement». Le design de la voiture, conçu par la senior designer coréenne Soojin Hong, associe des technologies et matériaux suisses ultra-précis et performants à un design privilégiant l’aérodynamisme et la durabilité.
iMPACT éCOlOgiqUe de lA MOrAnd HYPerCAr
Autre préoccupation principale de la marque, l’impact écologique du véhicule et sa durabilité, permettant d’atteindre une puissance au-delà de 1000 chevaux pour un poids espéré de 1250 kilos. Cet objectif phare de la marque les a encouragés à sélectionner des fournisseurs locaux. Par exemple, le choix de la fibre naturelle de lin pour la carrosserie, développée par une société fribourgeoise, permet une réduction considérable du poids, tout en assurant une empreinte écologique réduite de 75% à la production (consommation d’eau, empreinte carbone CO2 et consommation énergétique comprises). Les batteries, les condensateurs et le stockeur hybride sont également conçus par une entreprise implantée dans le canton et permettent une réduction drastique du poids tout en assurant une performance de pointe.
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