AUTO–ACS | 295
passion automobile
Hypercar «Swiss made» Dévoilé au cours de cet été si particulier, le projet d’une Hypercar pensée, développée et construite en Suisse peut être considéré comme un signe encourageant pour les passionnés de belles mécaniques, mais il témoigne surtout de la ténacité d’un homme passionné. Par Gérard Vallat environnement échapper à ce qui serait mon destin. Rapidement je me suis lancé dans une carrière de pilote, après que mon père m’ait initié au pilotage sur le circuit de Lignières. Lorsqu’il a estimé que j’étais prêt, je me suis lancé dans plusieurs championnats de Formule Ford, en Angleterre et en Suisse. J’ai participé à quelques éditions du fameux Festival de Formule Ford de Brands-Hatch, puis j’ai décroché le titre de champion suisse en 1982. Ensuite, j’ai progressé vers la Formule 3, puis la F3000, avant de passer à l’Eurocup Renault Clio V6. Finalement je me suis décidé à arrêter, faute de budget, comme tant d’autres.
C
et homme, bien connu du microcosme sport automobile, se nomme Benoît Morand. On lui doit de nombreuses aventures, dont certaines n’ont malheureusement pas été fructueuses. Parmi celles-ci on se souviendra du projet innovateur d’un prototype hybride engagé aux 24 Heures du Mans. Néanmoins, l’histoire retiendra les noms de Benoît Morand et ses partenaires Patrick Zacchia et Jean-Marie Brulhart, qui resteront les précurseurs courageux d’un projet aussi ambitieux que difficile, ayant ouvert la porte aux succès manceaux d’Audi, Porsche et Toyota. Pour conclure avec ce sujet, on notera que la naissance du projet «pionnier» de ce trio, a permis l’élaboration et l’application toujours en vigueur du règlement permettant à cette technologie de voir le jour. Depuis, les années ont passé, comme l’épopée sportive de Benoît Morand, dont l’équipe s’est classée vice-championne de la classe LMP2 en 2016. Retiré des affaires sportives, le Fribourgeois n’est jamais à court d’idées
et c’est l’une d’entre celles-ci qui l’a décidé à créer cette nouvelle aventure de l’Hypercar. Mais attention de ne pas faire d’amalgame avec le nouveau règlement de l’endurance qui mettra en piste des voitures baptisées Hypercar. «Je ne renie rien du sport automobile et son cortège de déceptions satisfactions qu’il m’a procuré, mais pour moi c’est une page désormais tournée. Aujourd’hui, mon énergie est concentrée vers la création d’une Hypercar de route «Swiss-made». Avant de parler du présent de «Morand Cars», un bref retour sur votre parcours s’impose. Quelle est la source de votre intense passion pour l’automobile ? Benoît Morand : Je suis né avec l’automobile, mon père était un préparateur de moteurs très réputé, ce qui me rappelle tant de souvenirs, dont l’odeur de mécaniques tournant sur les bancs d’essais moteurs. Je suis imprégné de cette atmosphère qui a façonné toute ma vie. Dès lors, comment dans un tel
Fin d’une carrière, mais début du rôle de propriétaire d’équipe ? A un moment il a fallu prendre une décision et assumer ma famille en gagnant ma vie, donc mettre un terme au pilotage. J’ai longtemps résisté, mais le virus me tenait, et au début des années 2000, avec mon épouse Gladys nous avons créé l’équipe