ActuSoins n°4

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l’actualité infirmière TouteToute l’actualité infirmière

mai 2012

N°4

PRATIQUES

Pose d'une voie veineuse périphérique en urgence :

Grands principes et petites astuces VIE PROFESSIONNELLE

Infirmiers,  Aides-soignants :

« Je t'aime, moi non plus »

A la une

Plaies et cicatrisation

Ce que nous devrions tous savoir Retrouvez l'actualité infirmière au quotidien sur www.actusoins.com


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A la une

Pratiques - L a pose de voie veineuse peripherique dans un contexte d’urgence - Médicaments pédiatriques : un dosage difficile

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ABONNEZ-VOUS GRATUITEMENT EN PAGE

- Plaies et cicatrisation : une évolution constante

Vie professionnelle

- Infirmière enceinte : quels risques professionnels ? - Infirmiers / Aides-Soignants : « je t’aime moi non plus »

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16 22 Vos droits Portrait

- Séverine, infirmière salariée et secouriste bénévole

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Se former

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32 Lecture

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- Infirmière au Sénégal : « Une vie consacrée à son métier »

Initiatives

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36 Agenda

- Se former à l’expertise judiciaire - Belgique, une autre chance pour les futurs infirmiers français

Soignants d’ailleurs

Avenir

- Une expérience de télémédecine en EHPAD - Un dispositif de contention créé par des soignants

- Les soignants face à la douleur

- Peut-on quitter son service en l'absence de relève ?

- Réserve sanitaire : osez l'engagement citoyen - Etudiants infirmiers : de la santé dans vos assiettes

37 Edito

Plaies et cicatrisation :

une expertise infirmière en manque de reconnaissance

H

ydrocolloïdes, hydrocellulaires, alginates, pansements complexes à l’argent, au charbon… Difficile pour la profession infirmière de suivre une telle profusion de nouveautés et de se maintenir à un niveau de compétence optimale en matière de plaies et cicatrisations. Difficile aussi, parfois, de faire la part des choses entre réelle innovation thérapeutique et entourloupe marketing. Pourtant, les infirmiers, notamment les libéraux, deviennent progressivement les pivots de la prise en charge des plaies et du suivi de la cicatrisation. Pour autant, tout n’est pas acquis, loin de là. La législation en matière de droit de prescription des dispositifs médicaux pour les IDE libéraux manque encore de cohérence, empêchant par exemple toute prescription d’antiseptiques nécessaires à une prise en charge complète des plaies des patients. A l’hôpital, les DU plaies et cicatrisation n’apportent trop souvent aux IDE formés aucune revalorisation, et la mise en œuvre de leurs nouvelles compétences reste soumise au bon vouloir de leur encadrement et du corps médical. Faute d’effectif suffisant, combien d’entre eux se retrouvent à tenter d’assurer un suivi des plaies de tout un service en plus de la prise en charge de leurs propres patients ? La transversalité, les journées « hors soins » ne pas encore rentrées dans les mœurs d’un monde hospitalier où la reconnaissance d’une quelconque expertise infirmière est encore loin d’être généralisée. Thomas Duvernoy Rédacteur en chef

Actusoins  3  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  à la une

Plaies

et cicatrisation : une évolution constante Il ne se passe pas une année sans qu’une nouvelle technologie en matière de pansement arrive sur le marché. Ce mois-ci, Actusoins a décidé de faire le point sur ces pratiques innovantes et sur le bon usage des pansements. Et qui de mieux pour expliquer cela que de véritables experts en plaies et cicatrisation ? Nous avons interviewé deux soignants qui ont décidé de consacrer leur carrière à la cicatrisation des plaies et à la formation des infirmières dans les services. Être infirmier peut parfois revêtir de nombreuses facettes...

Actusoins  4 

Numéro 4  mai 2012


Actusoins  à la une

Dossier coordonné par Malika Surbled

Grandes nouveautés et petits rappels

B

oosters de cicatrisation à base de facteur de croissance, d’acide hyaluronique, de collagène ou d’inhibiteur de métalloprotéases (enzymes impliquées dans la dégradation de nombreuses protéines), pansements super-absorbants à base de polyacrylate de sodium (substance chimique également utilisée dans les couches et les protections), pansements hydro-balances larguant de l’eau lorsqu’une plaie est trop sèche, bandelettes diagnostic qui indiquent s’il faut utiliser un accélérateur de cicatrisation, bandage tubulaire capable de s’allonger dans le sens de la longueur et de la largeur offrant une plus grande liberté de mouvements aux patients, pansements hydrocellulaires à l’ibuprofène destinés à soulager la douleur des plaies chroniques causée par la destruction cellulaire... Les laboratoires développent chaque jour de nouveaux produits et mettent à disposition des soignants une panoplie importante de technologies avant-gardistes. Les soignants sont très souvent dépassés par la situation et peuvent rapidement se sentir démunis face à de telles avancées. D’autant que les bases en matière de cicatrisation ne sont pas toujours acquises.

© Lohmann & Rauscher

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Actusoins  5  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  à la une

CINQ FAMILLES DE PANSEMENTS

En quelques mots

Parce que les grandes familles de pansements ne sont pas toujours connues des soignants, il est parfois utile de rappeler quelques fondamentaux. C'est quoi ?

A Quoi ca sert ?

Quelles indications ?

Quelle Fréquence ?

Particularité A noter

Hydrocolloïdes

Ce sont des plaques fines ou épaisses, contenant du carboxyméthylcellulose (agent soluble dans l’eau). Exemples : Comfeel ® plus (Coloplast), Askina ® hydro (B.braun), Duoderm ® hydroactive (Hartmann).

À maintenir un milieu chaud et humide par l’intermédiaire d’un gel qui se forme au contact de la plaie, tout en absorbant les exsudats.

Toute plaie, non-infectée, faiblement à modérément exsudative.

Réfection du pansement tous les 2 à 4 jours.

À noter : les hydrofibres (aquacel ®, Convatec) sont des fibres non tissées d’hydrocolloïdes qui ont des propriétés ultra-absorbantes.

Hydrocellulaires

C’est une mousse de polyréthane, adhésive ou non. Exemples : Mepilex ® (Molplycke), Allevyn ® (Smith&Nephew), Cellosorb ® non adhésive (Urgo).

A absorber les exsudats par capillarité, en maintenant un milieu chaud et humide.

Plaies exsudatives et / ou à berges irritées.

Réfection du pansement tous les 4 à 7 jours.

Pansements au charbon

Un tissu de charbon actif, parfois associé à une compresse absorbante pour le drainage des exsudats. Exemples : Carboflex ® (Convatec), Actisorb ® plus (J&J), Wliwaktiv ® (Lohmann).

Absorbe de nombreux composés dont les bactéries et les odeurs.

Sur des plaies malodorantes et peu exsudatives.

Un extrait des parois cellulaires d’algues brunes. Exemples : Algosteril ® (Brothler SA), Seasorb ® (Coloplast), Urgosorb ® (Urgo).

Présentés sous forme de plaque ou de mèche, les alginates ont notamment des propriétés hémostatiques.

Sur des plaies hémorragiques, exsudatives et / ou infectées. Ne pas utiliser sur des plaies nécrotiques sèches.

Réfection du pansement toutes les 24 à 48h.

Pansements gras et interfaces

Un support imprégné de substance grasse. Exemples : Mepitel ® (Mölnlycke), Jelonet ® (Smith&Nephew), Vaselitulle ® (Solvay).

À protéger la plaie.

Plaies aigues ou chroniques en voie d’épidermisation, greffe. Pansement peu absorbant mais qui assure le drainage vers un pansement secondaire. Ne pas utiliser pour des plaies très exsudatives.

Réfection du pansement tous les 2 à 3 jours.

Hydrogels

Gels, plaques ou compresses imprégnées, composés d’eau purifiée. Exemples : Hydrosorb ® (Hartmann), Suprasorb ® G (Lohmann), Intrasite ® Conformable (Smith&Nephew).

À hydrater les plaies, à ramollir les nécroses et à faciliter la détersion mécanique.

Plaies sèches peu exsudatives, plaies nécrotiques ou fibrineuses.

Tous les jours, puis tous les 2 jours.

Alginates

Actusoins  6  Numéro 4  mai 2012

Humidifier le pansement si la plaie est peu exsudative. Toujours recouvrir d’un pansement secondaire.


Actusoins  à la une

Cicatrisation :

ces infirmiers et infirmières qui conseillent et accompagnent Praticiens expérimentés et qualifiés en matière de plaies, certains infirmiers décident de mettre leurs connaissances et leur expertise à disposition des soignants. Partage d’expériences.

Comment devient-on infirmière référente ?

Sylvie Palmier Infirmière référente Plaies et Cicatrisation au CHRU de Montpellier

Les 4 phases de cicatrisation d’une plaie Inflammation et exsudation avec présence de fibrine Granulation (bourgeonnement) Maturation, développement de la cicatrice et épithélialisation : la plaie se rétracte Réparation

Quel est le rôle d’une infirmière référente plaies et cicatrisation ? Son rôle consiste à optimiser la prise en charge des patients en assistant les différents acteurs soignants. Sa mission relève à la fois de l’acte de soin et de l’acte pédagogique car elle peut aussi organiser des formations.

À quelles occasions les services peuvent-ils faire appel à vous ? Lorsqu’ils sont en difficulté de prise en charge d’une plaie. Avec leur diplôme, les infirmières sont supposées pouvoir réaliser des soins de plaies et même prescrire des pansements. Or, beaucoup d’entre elles se sentent démunies face à ce soin. Les appels proviennent également à 40 % des médecins qui souhaitent avoir un avis sur l’évolution d’une plaie.

Qu’est ce qui explique ces difficultés ? La prise en charge d'une plaie est souvent complexe, parfois sous estimée. Je pense que les difficultés sont liées en partie à un défaut de formation initiale dans ce domaine. D’autre part, les techniques de pansement et la cicatrisation ont évolué très vite ces dernières années.

Tout dépend dans quel cadre on souhaite intervenir car il existe des infirmières référentes « service » et des infirmières référentes « institution ». En règle générale il est nécessaire d’avoir de l’expérience en ayant travaillé auprès de patients porteurs de plaies. Il est aussi préférable d’avoir suivi un Diplôme Universitaire en plaies et cicatrisation et de travailler en collaboration interdisciplinaire pour faire vivre son expertise avec d’autres professionnels de santé, notamment les médecins et les chirurgiens.

Quelle est la reconnaissance de cette fonction ? Nous avons une reconnaissance officielle grâce à une nomination de nos directions dans nos institutions. Nous sommes identifiées par notre hiérarchie et choisies pour nos compétences. Malheureusement, aucune reconnaissance financière n’est prévue pour notre expertise.

Avez-vous des revendications particulières à mettre en lumière ? Il serait nécessaire d’harmoniser nos missions. En effet, on se rend compte que nous avons toutes et tous des niveaux de formation et de missions bien différents. Certains infirmiers se déclarent référents en plaies et cicatrisation et sont mandatés en tant que tels par leur institution simplement parce qu’ils ont suivi un congrès. Je pense qu’il faut aller plus loin en construisant et en encadrant notre formation. Cela pourrait passer par les pratiques avancées, telles qu’on nous les annonce aujourd’hui dans les masters. Cela pourrait aussi passer par la recherche. Je suis convaincue que l’enseignement supérieur peut nous ouvrir bien des portes.

Actusoins  7  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  à la une

Pierre Casal Spécialiste clinique pour le laboratoire KCI médical

Infirmier de formation, ce soignant est désormais expert en thérapie par pression négative (TPN)

Votre rôle de spécialiste clinique vous conduit à former les professionnels à la TPN sur le terrain. Dans quels contextes intervenez-vous ? Nous proposons systématiquement un accompagnement des chirurgiens et des soignants lorsque leur institution fait l’acquisition de notre matériel. Nous pouvons également proposer notre passage pour former de nouveaux infirmiers, lorsqu’il y a des difficultés de mise en place ou lorsque nous pensons que les commandes ne sont pas cohérentes par rapport à un bon usage de la thérapie. Nous répondons aussi aux appels réguliers des cadres. Dans tous les cas, notre objectif est de rendre les équipes autonomes.

Cette thérapie, peu enseignée dans les formations initiales peut paraître complexe pour des infirmiers novices.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées par ces soignants ? Il y a les craintes générales qui concernent la mise en place du dispositif. La technique est simple, il faut donc dédramatiser et montrer les bons gestes. Il y a aussi des demandes plus précises qui reviennent souvent concernant la mise en place des mousses ou encore les prises d’air par exemple.

Et que suggérez-vous dans ce cas ? Il faut éviter de tirer les champs adhésifs sur leur longueur afin de ne pas les déstructurer. Ensuite, il est possible d’utiliser une bandelette adhésive adaptée et conçue pour cette problématique. D’une manière générale, je pense qu’il faut avoir un regard très critique sur les pansements, y compris pour la thérapie par pression négative. Celle-ci est un très bon outil quand on s’en sert bien. Elle fait gagner beaucoup de temps et elle est économiquement très intéressante. Néanmoins, tous ces avantages sont perdus si l’application est inadaptée ou mauvaise. Il ne faut donc pas hésiter à faire appel aux spécialistes cliniques des laboratoires et à effectuer une évaluation régulière des plaies pour suivre leur évolution.

Zoom sur la Thérapie par Pression Négative La TPN consiste à placer la surface d’une plaie sous une pression inférieure à la pression atmosphérique ambiante. Pour cela, un pansement spécialement réalisé est raccordé à une source de dépression et à un système de recueil des exsudats. Cette thérapie favorise la cicatrisation en permettant de rapprocher les berges de la plaie. Elle élimine les éléments infectieux et favorise activement la formation du tissu de granulation au niveau cellulaire. Elle peut être indiquée pour des patients présentant des plaies chroniques, aiguës, traumatiques, subaiguës et déhiscentes, des brûlures d'épaisseur partielle, des ulcères, des escarres, des lambeaux ou des greffes. Il existe quelques contre-indications à la TPN, notamment pour les plaies néoplasiques, car la régénération des tissus peut accélérer le processus tumoral.

© Kci

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’utiliser la TPN qu’après avoir envisagé, et selon les cas, essayé des traitements conventionnels.

Actusoins  8  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  à la une

INSOLITE :

DES LARVES POUR CICATRISER LES PLAIES La larvothérapie est utilisée en France dans une cinquantaine d’établissements hospitaliers pour soigner des plaies chroniques. Cette technique de cicatrisation, parfois jugée rebutante par certains patients, fait pourtant ses preuves dans les services.

Précisions de l’AFSSAPS

(Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) En Europe, les larves sont considérées comme un médicament. De ce fait, en l'absence d'Autorisation de mise sur le Marché (AMM) en France, leur utilisation est soumise à une autorisation temporaire d'utilisation (ATU). Ainsi, depuis août 2006, l'Afssaps délivre des ATU nominatives pour des larves de Lucilia sericata pour le traitement de plaies présentant un tissu nécrotique ou un tissu fibreux empêchant la cicatrisation et pour lesquelles une détersion rapide est nécessaire et le recours à une détersion mécanique impossible. 720 patients ont ainsi pu être traités dans ce contexte essentiellement dans des services de dermatologie.

Une larve qui fait mouche Nettoyer les plaies avec des asticots, c’est possible… et efficace. En permettant le débridement de façon plus rapide qu’une intervention classique, la pratique de la larvothétrapie – également appelée luciliathérapie – émerge doucement en France. Utilisées prioritairement pour le traitement des plaies chroniques fibrineuses, atones et/ou infectées, les larves servent les plaies diabétiques, les escarres et les ulcères artériels ou veineux. « On utilise cette technique pour les patients fragiles, comme les personnes âgées qui seraient susceptibles de ne pas supporter une anesthésie générale et donc une intervention chirurgicale » explique le Pr Gayet, chef du service d’ortho-traumato du CHU de Poitiers, qui a prescrit ce traitement une dizaine de fois ces 3 dernières années. « C’est également une excellente alternative aux antibiotiques multi-resistants » enchaîne-t-il. Les larves, dont une seule espèce – la lucilia sericata – parmi 80 000 convient, ont en effet une action bactéricide reconnue. Le soin serait quant à lui, plus court et plus simple pour les infirmières. « Les larves sont dans des sachets que nous posons à même la peau, que nous humidifions puis que nous recouvrons. L’application de larves permet d’éliminer la phase de détersion mécanique, autrement plus longue et plus douloureuse pour le patient » souligne Sophie, infirmière dans le service de dermatologie du CHU de Caen.

Une logistique à rude épreuve Le traitement, dont la mise en application nécessite une ATU – Autorisation temporaire d’Utilisation – en France, détient le statut de médicament mais reste marginalisé par rapport aux pays nordiques où son usage est courant. « C’est parce que la France n’a pas de laboratoire d’élevage. Les larves viennent d’Angleterre. Le traitement est donc très onéreux. D’autant qu’il faut les appliquer dans les 24 heures qui suivent la réception » indique le Pr Gayet. Quant à l’avis des patients traités, apparemment il n’y aurait pas de réticences formulées. Avis aux amateurs d’insectes en tout genre…

Une demande d'AMM est en cours d'évaluation par l'autorité sanitaire allemande. La firme qui a déposé le dossier de demande d'AMM envisage une procédure de reconnaissance mutuelle dans un second temps, ce qui impliquerait une commercialisation du produit dans plusieurs états européens.

D'autres techniques insolites Riche en éléments nutritifs, antiseptiques, cicatrisants voire anti-inflammatoires, le miel est aussi utilisé pour cicatriser les plaies, notamment pour les brûlures, les ulcères variqueux, ou encore les plaies chirurgicales. En France, un seul laboratoire propose des pansements au miel. Stérilisé par un procédé d’irradiation aux rayons gammas, ce miel peut être utilisé dans le cadre d’un soin. De nouveau indiquées pour leurs vertus anticoagulantes et revascularisantes, les sangsues sont notamment utilisées en chirurgie plastique et reconstructrice pour éviter les rejets de greffe (greffe de doigt par exemple).

© Nivalis

La technique de cicatrisation par l’électrostimulation associe une console délivrant des impulsions de courant continu pulsé et des électrodes-pansements qui assurent la dispersion du courant pulsé et le maintien du milieu humide. Cette nouvelle technologie est indiquée pour les patients présentant des plaies chroniques sans amélioration avec des traitements conventionnels. Actusoins  9  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  pratiques

Actusoins  10  Numéro 4  mai 2012


EN bref

Un nouveau vaccin anti-grippal en spray Le calendrier vaccinal 2012 introduit la possibilité de recourir à un spray vaccinal contre la grippe saisonnière en France. Cette recommandation est faite dans « l'espoir d'une amélioration de la couverture vaccinale – actuellement très médiocre – chez les enfants à risque », note le president du Comité technique des vaccinations du Haut Conseil de la santé publique. Le vaccin en spray est utilisé depuis de nombreuses années aux Etats-Unis.

Des staphylocoques dans les ambulances Une équipe américaine a cherché à déterminer le nombre d’ambulances de Chicago présentant des staphylocoques dorés et la résistance de ces derniers aux antibiotiques. Pour ce faire, 26 éléments (bouteilles d’oxygène, volant…) de 71 ambulances ont été écouvillonnés. Le résultat est sans appel : 69 % des véhicules étaient porteurs d’au moins un isolat de Staphylococcus aureus. Parmi ceux-ci, 77 % présentaient une résistance à au moins un antibiotique. Plus inquiétant, 12 % des colonies mises en évidence étaient résistantes à la méticilline (SARM). Aucune souche résistante à la vancomycine n’a toutefois été retrouvée. Pour les auteurs de l’étude parue dans l’American Journal of Infection Control, ces résultats nécessitent « une prise de conscience et une application des techniques de désinfection existantes, en particulier dans les endroits-clé des véhicules. »

Lancement d’un « Plan greffe » pour accroître le nombre des transplantations Le gouvernement a annoncé le lancement d'un « Plan greffe » pour augmenter le nombre des transplantations, en particulier en stimulant les dons de reins à partir de donneurs vivants et les dons de moelle osseuse. Annoncé par Nora Berra, ce plan a l'ambition de « favoriser le développement des greffes de reins à partir de donneurs vivants ». Autre objectif : « augmenter le nombre de greffes d'organes et de tissus à partir de donneurs décédés » avec comme objectif global de passer de 4 708 greffes en 2010 (dont 300 à partir de donneurs vivants) à 5 700 en 2015. Dans ce contexte, « il est prévu de renforcer les moyens » de cette agence, indique-t-on au ministère, sans préciser la nature des moyens supplémentaires alloués pour atteindre les objectifs fixés dans ce plan.

Ulcères de jambe chroniques : un cancer dans 1 cas sur 10 ? Une équipe française a cherché à déterminer l’incidence des cancers de la peau chez des patients présentant un ulcère de jambe non guéri après 3 mois de traitement. Ils ont présenté leurs résultats dans la revue Archives of Dermatology. Les 144 patients inclus dans l’étude et présentant des ulcères chroniques de jambes ont bénéficié d’une biopsie cutanée. Dans 10,4 % des cas, un cancer de la peau (principalement des carcinomes) a été diagnostiqué. Face à ce taux important, les auteurs suggèrent de pratiquer une biopsie sur toute plaie chronique ne présentant pas d’évolution après 3 mois d’un traitement bien conduit.

Actusoins  11  Numéro 4  mai 2012


iques Actusoins  pratiques

LA POSE DE VOIE VEINEUSE PERIPHERIQUE

DANS UN CONTEXTE D’URGENCE En cas d’urgence, l'article R4311-14 du code de la santé publique dispose qu'en l'absence du médecin, l'infirmier « décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin ». Dans ce cadre, nous pouvons donc, entre autres gestes, décider de perfuser le patient présentant une détresse vitale en l’attente d’un médecin. Grands principes et petites astuces pour maîtriser ce geste.

Pourquoi poser une VVP dans le cadre de l’urgence ? La VVP constitue une voie d’abord pour l’injection immédiate ou ultérieure de drogues de réanimation et / ou une voie de remplissage. Cependant, même si elle est nécessaire, il faut se garder de se jeter sur la pose de perfusion en cas d’urgence vitale ! En effet, mettons nous en situation de détresse vitale : ne vaut-il mieux pas oxygéner un malade présentant une détresse respiratoire ? Bien sûr que si : mise sous oxygène et position demi- assise devront précéder la pose de perfusion. De même, effectuer un massage cardiaque et poser un défibrillateur semi automatique doivent devancer la pose de VVP… même si celle-ci s’avèrera indispensable pour l’injection d’adrénaline si la victime est en asystolie. Que dire de la pose de perfusion si l’hémorragie extériorisée présentée par une victime d’accident n’a pas été stoppée ? Rempliriez-vous un seau percé ? Si vous ne devez retenir qu’une chose sur la pose de VVP en urgence, gardez en mémoire que les gestes de secourisme priment sur celle-ci.

Avec quel matériel ? La matériel à préparer pour la pose en urgence est sensiblement le même qu’en dehors de ce cadre. Dans de nombreux services, vous trouverez un « kit pose de VVP » dans le chariot d’urgence. Celui-ci contiendra tout le matériel qui vous sera nécessaire, ce qui constitue un gain de temps appréciable.

• Taille du cathéter : Le choix du diamètre du cathéter dépendra, outre l’état veineux du patient, du type de détresse et des buts de la pose de VVP : on privilégiera un cathéter de bon calibre (au moins 18G, au mieux 16 voire 14G) si un remplissage semble nécessaire : hémorragie, état de choc décompensé… En revanche, si le but est de pouvoir injecter des médicaments tels que des catécholamines ou des dérivés nitrés, un diamètre de 18G ou à défaut 20G, suffira. En pratique, l’infirmier doit être sûr de la voie qui est posée. Mieux vaut un calibre inférieur et savoir que les drogues injectées ne sont pas diffusées en sous cutané ! Tout est affaire de compromis entre le capital veineux et la taille souhaitée du cathéter en fonction de la détresse vitale... • Perfuseur : Il convient d’opter pour un perfuseur simple présentant au moins un robinet à 3 voies pour permettre les injections. • Soluté : En cas d’urgence, le soluté de choix est le NaCl 0.9 %. Vous pouvez utiliser le G5 % en cas d’hypoglycémie, d’insuffisance cardiaque ou le Ringer Lactate chez les brulés mais rien ne vous empêche de garder comme habitude de perfuser en urgence avec du NaCl 0.9 % puis de réajuster en fonction des prescriptions médicales. • Fixation : En urgence, les risques d’arrachage de VVP sont importants en raison d’une équipe soignante nombreuse autour du patient, de l’agitation ou du stress des intervenants donc il est vivement recommandé de fixer le cathéter

Actusoins  12  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  pratiques

avec un pansement occlusif transparent puis de consolider l’ensemble avec du sparadrap. Attention toutefois à ne pas faire le tour du membre avec le sparadrap afin de ne pas faire garrot.

Où piquer ? Là encore, tout est affaire de compromis : entre la nécessité d’une veine présentant une insertion aisée et la préservation du capital veineux en cas d’échec de pose. Pensez aussi que, même s’il semble simple de piquer au pli du coude et que cela peut vous « sauver la mise » au départ, les victimes qui convulsent gardent rarement les bras tendus… ou que l’administration de catécholamines à la seringue électrique qui devient intermittente à cause des flexions de coude peut poser problème…

Les gestes de secourisme priment sur la pose d’une VVP

Dans un souci de préservation du capital veineux, la recherche du site de ponction se fera de l’extrémité vers la racine du membre, car un échec de pose distale laissera à l’infirmier la possibilité de poser le cathéter au-dessus de l’échec de point de ponction. Afin de mieux voir les veines de la victime, le bras sera placé en déclive (à part en cas d’œdèmes majeurs, ce qui aggraverait la situation). Il est également possible d’appliquer de l’alcool modifié ou de tapoter les veines afin de les faire gonfler.

• Le port de gants non stériles, qui est indispensable, comme dans votre pratique quotidienne. Notez que le risque d’AES est majoré en situation d’urgence vitale pour de nombreuses raisons telles que l’agitation, le nombre d’intervenants ou le stress. Puisque les gants ne sont pas stériles, on veillera à ne pas toucher le point de ponction après antisepsie de la zone. • L’antisepsie, qui sera aussi rigoureuse que possible et effectuée de préférence avec un agent antiseptique dermique alcoolique tel que la polyvidone iodée et éthanol car son temps de séchage court est compatible avec l’urgence.

Quelques astuces pour la pédiatrie…. La recherche du site de pose est parfois difficile… Outre la face dorsale des mains, pensez à chercher au niveau des pieds, notamment au niveau des malléoles. Lorsque la bonne veine est enfin trouvée et piquée, le reflux n’est parfois pas franc, en raison du petit calibre de celle-ci. Pour cela, il est conseillé d’avoir préparé au préalable une seringue de NaCl 0.9 % qui servira à vérifier que le cathlon est en bonne position. En cas de pose de VVP impossible, il existe aujourd’hui une alternative qu’est la perfusion intra osseuse. On peut ainsi obtenir un abord vasculaire fiable en moins de 1 minute qui permet la perfusion de solutés, de produits sanguins ou de drogues aussi rapidement qu’une VVP. Cette technique nécessite formation et validation.

Et l’hygiène ?

Déborah Fradin - ANISP

Même en urgence, on ne s’affranchira pas des règles essentielles : • Le lavage des mains, aujourd’hui facilité par l’utilisation de solution hydro alcoolique qui permet de travailler proprement presque n’importe où.

Actusoins  13  Numéro 4  mai 2012

Infirmière Anesthésiste – Infirmière Sapeur-Pompier


Actusoins  pratiques

Médicaments pédiatriques :

un dosage difficile Faute de médicaments développés spécifiquement pour les enfants, le personnel soignant doit jongler avec les présentations. Réduire les doses en fonction du poids n’est pourtant pas la solution.

F

ractionner les comprimés, diluer les solutions, disséquer gélules et suppositoires… Dans les services pédiatriques, il est souvent nécessaire de mettre la main à la pâte avant de pouvoir administrer un produit thérapeutique. Face au manque criant de médicaments développés spécifiquement pour les enfants, l’hôpital est démuni et les solutions adoptées ne sont que des pis-aller. Considérer l’enfant comme un adulte miniature est extrêmement simpliste, voire risqué, et ce pour plusieurs raisons.

Des spécificités anatomiques Chez l’enfant, et à fortiori un nourrisson, les organes n’ont pas la même proportion que chez l’adulte. Par exemple chez un nouveau-né, le cerveau constitue plus de 10 % du poids total alors qu’il ne représente que 2 % du poids de l'adulte. De même pour le foie, proportionnellement beaucoup plus gros chez un enfant. Plus volumineux donc demandant plus d’oxygène pour fonctionner, ces organes bénéficient d’une alimentation sanguine plus importante chez l’enfant, ce qui signifie que les principes actifs qui circulent dans le sang s’y retrouvent en plus forte proportion. La peau et les muqueuses sont quant à elle moins épaisses et donc plus perméables aux produits qu’on applique dessus. Il y a aussi la masse graisseuse qui varie beaucoup de la naissance à l’âge adulte, de 1 à 25 % du poids total avec un pic vers l’âge d’un an. Or certains médicaments sont lipophiles et se retrouvent donc stockés différemment dans le corps selon son âge.

Actusoins  14  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  pratiques

Un métabolisme différent Les reins et le foie ne sont pas complètement matures avant l’âge de 2 ans, et sont bien moins efficaces. Or leur rôle principal est d’éliminer les toxines de l’organisme. Chez des petits enfants, les médicaments et les métabolites liés à leur dégradation peuvent rester plus longtemps dans l’organisme, ce qui signifie une action proportionnellement plus importante et un risque plus élevé d’effets secondaires. Parmi ceux-ci, les plus connus sont un retard de croissance dû aux anti-inflammatoires de type corticoïdes et une surdité liée à une atteinte de l’oreille interne causée par certains antibiotiques, notamment les aminoglycosides (streptomycine, amikacine...).

Considérer l’enfant comme un adulte miniature est extrêmement simpliste, voire risqué.

En 2004, l’Académie de Pharmacie s’est saisie du problème et a mené une vaste étude sur les besoins des hôpitaux en matière de médicaments pédiatriques. Elle formule plusieurs propositions dans son rapport, notamment encourager les essais cliniques chez les enfants, développer des formes liquides plutôt que des comprimés lorsque cela est possible, prêter attention au goût du médicament surtout lorsqu’il s’agit d’un traitement qui doit être pris à long terme, prévoir des contenants de plus petite taille pour éviter le gaspillage… Reste que pour les laboratoires pharmaceutiques, développer des médicaments pédiatriques ressemble encore à un parcours du combattant où les espoirs de rentabilité sont bien faibles. Emilie Gillet

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Infirmière enceinte : quels risques professionnels ? Soumises à de nombreux risques professionnels pendant la grossesse, les soignantes doivent parfois s’exposer à des dangers potentiels pour elles-mêmes et pour leur enfant à naître. Identifier les dangers Rayonnements ionisants, chimiothérapie anticancéreuse, manipulation d’éléments biologiques, exposition aux bactéries multi résistantes ou à différents virus, station debout prolongée, transferts des malades, stress ou encore horaires irréguliers... Malgré les précautions mises en œuvre dans les différents services, les soignants sont astreints à des risques potentiels pour leur santé pendant leur activité. Lors d’une grossesse, il faut savoir identifier les dangers et se décharger si nécessaire. « J’ai eu la chance de consulter une sage-femme plutôt réaliste qui m’a arrêtée au cinquième mois » déclare Hélène, infirmière en hospitalisation à domicile, qui estime son temps de trajets à 3 heures par jour. « En plus, j’avais un peu peur à cause des chimios, car même si c’est la pharmacie hospitalière qui les prépare à présent, il y a les débranchements de patients ou encore leurs urines à manipuler ».

la profession soignante figure bien dans celle des plus à risque pour la grossesse. Outre la chimiothérapie, l’infirmière et l’aide-soignante enceintes ne doivent pas s’exposer aux agents toxiques pour la reproduction. Pour elles, il est aussi interdit de s’exposer à des rayonnements ionisants de plus de 1mSv ou de travailler en milieu hyperbare lorsque la pression excède 1,2 bar.

d’une grossesse. « J’ai travaillé jusqu’au bout, en redoublant de vigilance », commente Sarah, infirmière dans un service de médecine infectieuse. Sarah a dû veiller à ne pas contracter une varicelle, un CMV, ou une hépatite. Si elle n’avait pas été immunisée, elle aurait également été concernée par la rubéole et la toxoplasmose.

Mieux vaut prévenir que guérir Pour le Dr Dominique Lafon, conseiller médical à l’INRS, la profession soignante figure bien dans celle des plus à risque pour la grossesse. Pour lui, la prévention est indispensable. « L’idéal serait de contacter le médecin du travail dès le désir de grossesse ». Il estime aussi que ce métier n’est pas incompatible avec le statut de future maman. « En venant sur place, le médecin évaluera les risques et prendra connaissance des conditions de travail. Il collectera des informations sur certains produits et pourra prendre les dispositions nécessaires. Récemment il y a eu le cas d’une aide-soignante qui utilisait des produits de désinfection qui étaient toxiques. Ceux-ci ont alors été remplacés par d’autres, non dangereux », explique-t-il. En dernier recours, il est aussi possible de préconiser un changement temporaire de poste. Les infirmières qui travaillent de nuit peuvent passer de jour et dans la plupart des conventions hospitalières, le temps de travail est réduit d’une heure par jour à partir du troisième mois. Une mesure « malheureusement difficile à appliquer en pratique » regrette Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat National des Professionnels Infirmiers. Néanmoins, selon lui, les employeurs agiraient de façon générale « en bonne intelligence » avec les soignantes enceintes.

Même si les preuves restent encore insuffisantes, il est aussi fortement déconseillé de manipuler le protoxyde d'azote lors

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Malika Surbled


Actusoins  vie professionnelle

Curatelle tutelle…

Soigner un majeur protégé P Le nombre de majeurs sous protection juridique explose en France. Sauvegarde, curatelle, tutelle... Tour d'horizon des droits de ces patients placés sous protection.

rès de 800 000 personnes sont actuellement soumis à l'un de ces régimes. Prononcée en cas d'altération passagère des facultés mentales, la sauvegarde est la moins contraignante de ces mesures. Sous curatelle, le majeur est davantage assisté mais il prend seul les décisions relatives à sa personne. En cas d'hospitalisation, les patients sous sauvegarde ou sous curatelle exercent personnellement leurs droits. Ils consentent donc eux-mêmes aux actes médicaux.

Autonomie et dignité Décidée en cas de pathologie ou de handicap durables, la tutelle est beaucoup plus contraignante. Le majeur est représenté pour tous les actes de la vie civile par un tuteur. Toutes les informations médicales sont transmises à celui-ci. Cependant un patient sous tutelle peut consentir lui-même aux soins. « C'est le médecin qui estime si la personne a suffisamment de lucidité pour décider seul. Dans ce cas, il n'est pas obligatoire d'avoir l'accord du tuteur. C'est le principe d'autonomie posé par la loi du 5 mars 2007. », explique Valérie Merien, chef du bureau des personnes vulnérables à la direction des affaires juridiques de l'AP-HP. La loi du 5 mars 2007, entrée en vigueur au 1er janvier 2009, vise à assurer la dignité du majeur protégé en tant que personne. Elle renforce la disposition du code de santé publique prévoyant que : « le consentement du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. » Les soignants sont donc tenus de délivrer une information adaptée et compréhensible.

Reste que sur le terrain, comme le précise Valérie Merien, « Les médecins préfèrent souvent se 'couvrir' et demander l'avis du patient et du tuteur. » Mais si le patient refuse des soins et que le tuteur donne, lui, son accord ? « Dans ce cas, s'il n'y a pas de doute sur la lucidité du patient et qu'il n'y a pas d'urgence vitale, son choix doit être respecté », répond Valérie Merien.

Accord du tuteur, et parfois du juge Lorsque la personne n'est pas suffisamment lucide, l'accord du tuteur devient incontournable. Mais le code civil stipule que si cette décision a pour effet de « porter gravement atteinte à l'intégrité corporelle de la personne protégée », le tuteur doit alors obtenir au préalable le feu vert du juge des tutelles. Ce dernier avalise la décision en cas de greffe ou d'amputation, par exemple. En dernier recours, si le tuteur ne répond pas aux sollicitations, l'équipe médicale peut alerter le juge des tutelles de sa défaillance. Enfin, en cas d'urgence médicale, lorsque le pronostic vital est mis en cause, l'équipe est dispensée de recueillir le consentement du patient ou de son tuteur. Dans les mêmes circonstances, elle peut passer outre un refus de soins.

« Responsabilités éthiques » Avec le vieillissement de la population et le développement d'Alzheimer, les équipes médicales traitent de plus en plus de patients sous tutelle. Dans un avis rendu l'année dernière, le Comité éthique et cancer note que « la prise en charge médicale des majeurs sous tutelle créé des responsabilités éthiques particulières et oblige à un souci de l'autre probablement plus exigeant ». Pas évident alors que l'hôpital public a de moins en moins de temps à consacrer à chaque patient. Judith Korber

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Actusoins  vie professionnelle

Infirmiers / Aides-Soignants :

« je t’aime moi non plus » De l'amour à la haine, de l'indifférence à la complicité... le temps d'une vacation ! Les relations entre aides soignant(e)s (AS) et infirmier(e)s (IDE) oscillent à travers cet arc-en-ciel de sentiments en fonction de la charge de travail, de l'horaire ou de tout un tas d'autres facteurs parfois franchement subjectifs.

L

e sujet n'est pas nouveau mais il redevient à la mode depuis l'instauration de la sectorisation dans les services. Alors qu'il y a quelques années ide et as faisaient, parfois volontiers, bande à part, la sectorisation les amènent de nouveau et dans de plus en plus d'établissements à travailler de concert, en binôme.

Une pratique somme toute normale puisque les AS sont censés « travailler dans le cadre du rôle propre de l’infirmière, avec elle et sous sa responsabilité, à des soins visant à répondre aux besoins d’entretien et de continuité de la vie de l’être humain » (extrait du programme de formation des aides-soignants de 1994).

les limites sont parfois floues et la collaboration peut s'avérer source de tension

Mais les limites sont parfois floues et la collaboration peut s'avérer source de tension. « Cela tient en partie à une mauvaise vision des rôles de chacun, si l'ide est responsable des actes de l'aide-soignante, elle n'est pas pour autant sa supérieure hiérarchique il doit exister entre elles un rapport de coopération » explique Simone Roche, cadre dans un service d'orthopédie et ancienne formatrice en IFSI. « Comment puis-je commencer à faire les toilettes avec mon AS quand le matin je dois aussi m'occuper des perfusions, des départs au bloc ou des commandes de sang ? Et bien sûr pour tous ces soins personne ne vient m’aider moi » s'exclame Elisabeth, puéricultrice.

Fixer les limites à ne pas franchir Effectivement, Selon l’article 4 du 11.02.2002, l’IDE ne peut déléguer, à l'AS que des soins relevant de son rôle propre et pour lesquels les aides-soignants ont reçu un enseignement. Voilà pour la théorie ! « Dans la pratique, dès que je

suis arrivée en service on m’a demandé de faire des choses qui dépassaient mon rôle et mes compétences » rétorque Robin, aide-soignant dans un service de soins intensifs. L'éternel problème du glissement de fonction refait surface... « Les réunions de service servent à ça, à recadrer, à fixer certaines limites à ne pas franchir » poursuit Mme Roche. En sachant qu'en cas de plainte l'infirmière qui a délégué mais aussi l'AS qui a accepté de faire un acte en dehors de son domaine de compétence en partageront la responsabilité. Malgré tout, il ne faut pas occulter l'aspect positif de cette collaboration. Les AS, moins enclins à la mobilité, sont souvent les plus anciens du service, ce sont également eux qui sont plus longtemps en contact avec les patients. « Quand je suis arrivée toute nouvelle dans le service, heureusement qu'il y avait les aides-soignantes. Elles m'ont expliqué les habitudes du service, les petites manies des médecins… enfin tout ce qu’on n’apprend pas à l'école ! » raconte Karine, diplômée depuis décembre dernier. Outre ce rôle d'accueil, leur position dans la chaine des soins en fait le premier interlocuteur des malades, et bien souvent ce sont elles qui signalent qu’un « patient va mal ». « Alors même si parfois c'est tendu il faut pas toujours faire attention aux petites remarques. Nos deux professions sont indispensables l'une à l'autre et une bonne prise en charge des patients mérite bien quelques efforts » ! conclut Audrey, IDE en réanimation.

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Joel Ignasse


Actusoins  vie professionnelle

Infirmières libérales :

deux nouvelles majorations dans la nomenclature Afin de valoriser les actes de soins réalisés de façon unique et de reconnaître le rôle prépondérant de l’infirmière dans la prise en charge des patients à domicile, deux nouvelles majorations s’ajouteront à la nomenclature à partir du 27 mai 2012.

Zoom sur les majorations Les nouvelles majorations font suite à l’avenant n°3 de la convention nationale des infirmiers et des infirmières. L’accord, conclu en septembre 2011 entre l’Union nationale des caisses d’assurance maladie et les principaux syndicats infirmiers a notamment pour objet de développer les activités des infirmiers libéraux à domicile.

Valoriser à hauteur de 7 euros au minimum le déplacement à domicile pour la réalisation d’un soin isolé La Majoration Acte Unique (MAU), d’une valeur de 1,35 euros pour les cotations AMI 1 et AMI 1,5, a pour objectif de mieux rémunérer les petits actes sur prescription, qu’ils soient effectués au domicile du patient ou au cabinet de l’infirmière. Cela permet de valoriser à hauteur de 7 euros au minimum le déplacement à domicile pour la réalisation d’un soin isolé.

pour une prise de sang, une injection sous-cutanée ou une glycémie capillaire). La cotation du soin ne doit pas être supérieure à un AMI 1,5 (impossible par exemple pour un sondage urinaire ou une ablation de fils)

La Majoration Coordination Infirmière (MCI), d’une valeur de 5 euros, a pour objectif de répondre à la spécificité de certaines prises en charges lourdes, complexes ou spécialisées (soins palliatifs et pansements spécifiques*, comme par exemple un pansement d’amputation nécessitant une détersion ou un pansement chirurgical nécessitant un méchage). L’avenant inclut par ailleurs une revalorisation de l’indemnité forfaitaire de déplacement (IFD) de 20 centimes, la portant ainsi de 2,30 à 2,50 euros. Ces nouvelles majorations viennent se cumuler aux majorations déjà existantes du dimanche, des jours fériés ainsi qu’aux majorations de nuit.

Cette majoration ne s’applique que lorsqu’un seul soin est prévu. Elle peut être tarifée à chaque passage (par exemple

*

- Pansements lourds et complexes (NGAP, chap. I, art. 3) - Les pansements nécessitant asepsie et détersion pour le patient insuliné (NGAP, chap. II, art. 5 bis) - Les soins de pratique courante (NGAP, titre XVI, chap. I) - Les soins spécialisés (NGAP, titre XVI, chap. II)

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Malika Surbled


ortrait Actusoins  portrait

L’importance des premiers soins « Quand j’ai commencé mes études d’infirmière, j’ai trouvé bizarre que l’on soit formé à certains gestes très techniques, mais pas aux plus élémentaires. J’étais capable de poser une perfusion ou de surveiller une seringue électrique, mais je ne savais pas effectuer un massage cardiaque ou mettre en Position Latérale de Sécurité ». Séverine a 28 ans. Infirmière de bloc opératoire depuis 2 ans, elle consacre une partie de son temps libre au secourisme. Une activité complémentaire selon elle. « Cela me permet de voir les personnes d’un point de vue plus global. Dans mon métier, lorsque les patients arrivent, ils sont déjà conditionnés et pris en charge. Là, ce n’est pas le cas » explique la jeune femme. Lorsqu’elle participe à des postes de secours avec la délégation de Marseille dont elle fait partie, Séverine retire sa casquette d’infirmière. Elle ne fait que des gestes de premiers secours – pour lesquels elle a été formée –, qui relèvent d’une autre compétence. Marathons, festivals, concerts, match de football, ou encore courses hippiques sont les événements que les équipes de la Croix-Rouge couvrent en général. Les prises en charge peuvent s’avérer complexes et enrichissantes. « Par exemple, récemment, lors d’une course hippique et sur la dernière ligne droite, un jockey a fait une grosse chute de cheval. Il y avait un risque potentiel de fracture au niveau du rachis. Il a donc fallu transférer le jockey dans un matelas coquille et lui poser un collier cervical en attendant les pompiers. Les gestes sont délicats. Nous avons des responsabilités », souligne Séverine. Loin du milieu aseptisé du bloc opératoire, elle soigne des maux de toutes sortes, comme des ampoules, des crampes, des hypoglycémies ou encore des états d’ébriété avancés lors des festivals. Pour Séverine, cette activité représente aussi l’occasion de faire partie des coulisses d’évènements sportifs et culturels. « Lors du dernier match de l’O.M, nous sommes passés d’une infirmerie à une autre et nous avons pu voir tous les joueurs qui arrivaient. C’est un petit bonus, mais ce n’est pas primordial. Il ne faut pas que ce soit la seule motivation. Les secouristes risqueraient d’être déçus. Penser que l’on va rester assis sur une chaise et regarder tranquillement un match ou un concert, c’est totalement utopique » explique Séverine en riant.

Lors des matchs au stade ou d’autres grands évènements sportifs, Séverine est en général accompagnée par une trentaine d'équipiers secouristes. Une équipe médicale d’une société d’assistance vient renforcer les effectifs. Ils ne s’occupent que des spectateurs et s’organisent autour de 2 ou 3 infirmeries.

Professionnels, n’hésitez pas à vous former : cela ne prend que quelques heures et peut sauver de nombreuses vies Dans ce cas, travailler de paire avec les infirmières et les médecins présents ne la dérange pas. Elle sait dissocier son métier de son activité bénévole, et sait agir en secouriste. « Je ne suis pas frustrée de ne pas faire d’actes que je fais au quotidien dans mon travail. Chacun sa place », explique Séverine.

Soignante à 100 % Séverine est plutôt du genre empathique et organisé. Originaire de l’Ardèche, elle a suivi les traces professionnelles de son père, médecin pompier. C’est une raison qui l’a poussée vers le métier d’infirmière et vers le secourisme. « Depuis mon enfance, j’ai côtoyé le milieu médical et paramédical. J’étais entourée de kinésithérapeutes, d’infirmières libérales, de médecins » explique Séverine. « Ca me plaisait, en plus j’aime le relationnel ». Devenue marseillaise après ses études, elle travaille à présent dans un hôpital militaire. « Pour la rigueur, et pour le respect : cela correspond à mes valeurs », explique la jeune femme. Cela lui permet aussi de partir de temps à autre en Afrique, comme le propose régulièrement l’armée. « Toute expérience est bonne à prendre, j’aime le changement ». Celle du secourisme lui a permis en partie de se réaliser et de savoir intervenir dans des situations critiques. Porteuse d’un message, elle le transmet à travers cet article : « Professionnels, n’hésitez pas à vous former : cela ne prend que quelques heures et peut sauver de nombreuses vies ». Malika Surbled

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Séverine Tarnot en 4 dates : 2003 : commence sa formation en IFSI. 2005 : obtient plusieurs diplômes de secourisme et s’engage à la Croix-Rouge. 2007 : arrive à Marseille. 2011 : IBODE

Séverine,

infirmière salariée et secouriste bénévole

Séverine Tarnot est infirmière de bloc opératoire. Afin de mieux maîtriser les gestes de secours élémentaires, elle est également secouriste bénévole pour la Croix-Rouge Française. Cette activité représente pour elle un atout professionnel majeur, mais aussi un véritable plaisir. © Malika Surbled


Actusoins  vos droits

D ans mon service, Quelques collègues sont constamment en retard, parfois de 30 mn voire plus ! Notre cadre nous affirme que quitter notre poste de travail sans attendre la relève constitue une faute. Qu’en est-il vraiment ?

En principe, vous êtes seulement tenus d’effectuer vos obligations de service telles qu’elles sont prévues par le planning. Toutefois, à la demande de votre hiérarchie et afin d’assurer la continuité du service, vous pouvez être amené à poursuivre votre service au-delà de votre temps de travail initialement prévu.

moyens employés qui excèdent ceux qu’utilise l’administration. Elle engage la responsabilité personnelle du professionnel de santé. Il peut s’agir d’actes relevant de la malveillance ou de la brutalité, ou dénotant la recherche d’un intérêt personnel, ou encore de fautes particulièrement graves, quasi inexcusables et nettement caractérisées.

En effet, en vertu d’article 28 al 2 du statut de la fonction publique hospitalière, tout fonctionnaire doit obéir aux ordres reçus, sauf s’ils sont à la fois manifestement illégaux et de nature à compromettre gravement un intérêt public. Ceci étant, si vous ne restez pas après avoir effectué votre nuit de travail, cette absence ne pourra être qualifiée d’abandon de poste.

La faute détachable est rarement retenue par les tribunaux, mais il n’est pas possible de préjuger de la position que pourrait adopter un tribunal en cas d’absence de relève, et il n’est pas exclu qu’il la retienne selon les circonstances, étudiées au cas par cas.

Je vous précise que selon la jurisprudence, l’abandon de poste est la conséquence de deux éléments : l’absence irrégulière de l’agent, c'est-à-dire en dehors de vos heures de service, qui doit être totale et prolongée et la volonté manifeste de l’agent de mettre fin à son engagement en rompant le lien avec son service.

Madeleine Bourgeois et Stéphanie Tamburini, juristes du département Responsabilité Civile Professionnelle - et Protection Juridique de la MACSF.

Toutefois, le fait de quitter son poste de travail sans s’assurer de la relève est susceptible d’entraîner une sanction disciplinaire. Ainsi, si vous deviez systématiquement remplacer vos collègues, je vous invite à alerter votre direction sur ce dysfonctionnement. D'autre part, si un patient subit un dommage du fait du départ de l’infirmière sans attendre la relève, il devra mettre en cause la responsabilité de l’hôpital pour la faute commise par son agent. L’infirmière ayant trouvé les moyens de sa faute dans la mission d’exécution des soins qui lui a été confiée par l’hôpital, il s’agit donc d’une faute de service qui engage la responsabilité de l’établissement sur le plan financier. La seule exception à ce principe est la faute détachable, définie par la jurisprudence comme une faute qui, bien qu’étant accomplie dans le service, lui est extérieure, détachable, en raison soit des mobiles qui ont animé son auteur, soit des

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Une questions sur la réglementation, votre responsabilité, une technique de soins ? Rendez-vous sur experts.actusoins.com Posez vos questions, répondez à celles de vos collègues !

Actusoins  22  Numéro 4  mai 2012


EN bref Un guide pour éviter les erreurs et accidents médicaux Erreurs médicamenteuses, au bloc opératoire, risque d'infection... Les hôpitaux et cliniques disposent désormais d'un guide pour lutter contre les plus de 300 000 « événements graves indésirables », dont « un tiers évitable », survenant chaque année en France. La Haute Autorité de Santé (HAS) publie un guide avec des outils pratiques pour permettre à tous les professionnels de santé concernés – décideurs, coordonnateurs, équipes opérationnelles – d'agir de façon pérenne pour sécuriser les soins dans leur établissement de santé. Selon la 2e enquête nationale sur les événements indésirables graves liés aux soins (Eneis 2009), entre 275 000 et 395 000 « événements indésirables graves » (EIG) surviendraient chaque année et dans lesauhôpitaux et les cliniques, dont 95 000 à Les actions thématiques renvois guide 180 000 « évitables ». Fiche 11 Fiche 12 Fiche 13

Axe 3. Définir, adapter ou mettre en place les structures pour le pilotage, la coordination, l’analyse et le traitement des risques

Axe 4 . Développer la culture de sécurité et les pratiques de management associées

Fiche 7

Fiche 28

Mettre en place l’organisation, les groupes de travail thématiques, et les ressources nécessaires, sur chaque thème prioritaire retenu

Définir les actions à conduire sur le long terme pour favoriser un renforcement de la culture de sécurité avec un engagement fort autour du collectif et du parcours du patient

Fiche 8

Fiche 29

Élaborer les actions

Fiche 1

Axe 2. Définir une politique de Qualité-Sécurité des soins et la décliner en programme d’actions

Fiche 2 Fiche 3

Installer l’instance de gouvernance/pilotage de gestion des risques, établir un inventaire actualisé des besoins, définir des critères de priorité, identifier les actions à mettre en œuvre et les indicateurs utiles

Définir quelles méthodes sont pertinentes parmi un choix d’approches en matière de repérage des situations à risque et événements indésirables, puis celles utilisables pour leur sélection et leur traitement

Fiche 4

Fiche 9

Fiche 4

Axe 5. Obtenir un consensus pour le partage de méthodes et outils validés

Fiche 10

Fiche 6

Fiche 7

Définir les outils et les informations à recueillir pour assurer le recueil et le suivi des données (support informatique, fiches, tableaux de bords, panneaux publics)

Fiche 8

Fiche 11

Évaluer

L'arrêté fixant les montants de contribution obligatoire au fonds de garantie des dommages liés à des actes de prévention, de diagnostic ou de soins est paru lundi 23 avril au Journal Officiel. La contribution des infirmiers libéraux s'élève à 15 euros par an.

Axe 7. Rendre lisible le dispositif de gestion des risques Définir quelle communication sur le risque, quels accès, pour qui, avec quelle réactualisation, avec quelles données

Fiche 14

Fiche 11

Fiche 19

Fiche 31

Mettre en œuvre

Axe 12. Suivre la mise en œuvre du programme d’actions et évaluer les résultats

Fiche 10

Fiche 14 à 30

Axe 6. Définir le système d’information des risques associés aux soins

Axe 1. Effectuer le bilan de l’existant Dresser la photographie de tous les résultats connus dans l’établissement sur les domaines de risques associés aux soins

Fiche 5

Fiche 9

Une nouvelle cotisation obligatoire pour les libéraux

Axe 11 : Conduire les démarches préventives et correctives d’analyse et de réduction des risques

Fiche 20

Comment analyser un événement indésirable Comment conduire une démarche préventive

Fiche 21

Fiche 22

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Fiche 25

Fiche 26

Fiche 27

Fiche 28

Fiche 29

Fiche 30

Fiche 33

Fiche 12

Axe 8. Organiser l’accompagnement des professionnels (groupes de travail, équipes de soins) Définir les feuilles de route, les moyens de formation et d’appui (cellule Qualité…), l’agenda et la forme des livrables

Fiche 12

Fiche 32

Analyser

Axe 10. Alerter l’instance de pilotage des risques sur des valeurs de risques jugées inacceptables

Axe 9 . Tracer les éléments d’identification des risques et les actions d’amélioration menées

Définir les modalités de l’alerte, qui , quoi, comment

Définir les modalités de la traçabilité (quoi, où, par qui, pour quel objectif

et quel partage externe)

Fiche 10 Fiche 20 Fiche 30

Ce dispositif est destiné à prendre en charge les dommages médicaux trop importants pour être couverts par les assurances des médecins, exerçant notamment dans les spécialités « à risque ». Le fond public de mutualisation devrait permettre d'indemniser les victimes de sinistres supérieurs à 8 millions d'euros des fonctionnaires ».

La violence en hausse à l’hôpital Les faits de violence se multiplient à l’hôpital et plus particulièrement ceux envers les personnes. Malgré le travail de sensibilisation des professionnels de santé, les suites engagées demeurent pourtant faibles. L’année dernière, 5 760 faits de violence ont été déclarés par 337 établissements de santé, dont 60 % par des CHU, CHR et CH. D’après le rapport annuel de l’Observatoire National des Violences en milieu Hospitalier (ONVH), cela représente une augmentation de 13 % par rapport à l’année précédente. Dans la très grande majorité, il s’agit de violences envers les personnes, et notamment de coups dans 55 % des cas, alors que la proportion d’atteinte aux biens a elle, diminuée. Les services les plus touchés restent la psychiatrie, les urgencies et la médecine générale. Dans 3 situations sur 4, les violences sont exercées par des patients et à l’encontre du personnel de santé.

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Actusoins  se former

Se former

à l’expertise judiciaire

Devers, ancien infirmier, devenu avocat, il aborde plus spécifiquement les particularités relatives à la profession.

En France, les infirmiers ont la possibilité de participer aux expertises judiciaires concernant les pratiques de soins. Pour cela, il est nécessaire de se former. Les Diplômes universitaires représentent la voie la plus empruntée pour se qualifier.

L

es expertises judiciaires se multiplient dans le monde de la santé. Pour éviter que les médecins soient désignés comme experts sur les aspects concernant la pratique soignante, 14 infirmiers sont inscrits sur les listes des différentes cours d’appel françaises. La majorité de ces soignants est titulaire d’un D.U en droit, expertise et soins (Lyon) ou d’un D.U Expertise médico-légale (Paris)

La fonction d’expert judiciaire se pratique en parallèle de son activité.

Le but de ces D.U est d’enseigner les notions fondamentales du droit ainsi que de fournir des données techniques concernant les procédures et les expertises relevant du civil ou du pénal. Le D.U Expertise médico-légale s’adresse à toutes les professions médicales et paramédicales. Il comporte 4 modules généraux (environnement juridique de l’expertise, environnement sociétal, l’expertise en pratique, évaluation du préjudice corporel) répartis sur une année à Paris (les inscriptions se font à Montpellier).

L’obtention d’un de ces D.U n’implique pas obligatoirement une inscription sur les listes. « Il faut être patient. J’ai obtenu le D.U en droit, expertise et soins et je n’ai pas été acceptée sur les listes. Pour cela, on me demandait d’avoir déjà une expérience en expertise, ce que je n’ai pas », explique Sophie, infirmière depuis 20 ans. La fonction d’expert judiciaire se pratique en parallèle de son activité. Il n’est pas possible d’en faire sa profession à part entière.

Les autres débouchés Marylène Guingouain est directrice des soins et expert judicaire. L’obtention d’un D.U Droit, expertise et soins lui a permis de « savoir respecter les procédures sans provoquer de vice de forme ». Il est essentiel à son sens. « J’ai remarqué que certaines infirmières suivaient ce D.U pour leur propre culture. Elles viennent pour avoir de meilleures connaissances sur leurs responsabilités ou pour assurer elles-mêmes la formation de leur équipe par la suite », explique-t-elle. C’est le cas de Laurence Venchiarutti, infirmière et formatrice. Elle a utilisé ses connaissances acquises lors du D.U pour créer ses propres formations et écrire des articles dans des revues spécialisées. « Je sensibilise les gens à la déontologie, aux obligations professionnelles, aux notions de responsabilités. Je leur enseigne aussi à avoir une réflexion sur l’affect, qu’il faut mettre de côté quand on parle de Droit », souligne Laurence.

Le D.U droit, expertise et soins a la particularité de ne s’adresser qu’aux infirmiers. Conçu spécialement par Gilles

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Malika Surbled


Actusoins  25  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  se former

Belgique

une autre chance pour les futurs infirmiers français Malgré un manque d’infirmières en France et des Instituts de formation en soins infirmiers qui ne font pas le plein, de nombreux Français partent étudier en Belgique. Pourquoi ce choix ? Témoignages.

P

our Laurie, le depart en Belgique a été un choix lié à l’échec aux concours français : « j’ai tenté les concours pour intégrer un Ifsi après mon baccalauréat, mais je ne les ai pas réussi», raconte l’étudiante. « Je ne voulais pas entrer tout de suite dans le monde du travail, je suis donc partie en Belgique pour suivre mes études en soins infirmiers. » « Les étudiants français viennent en Belgique soit parce qu’ils ne veulent pas passer les concours des Ifsi en France, soit parce qu’ils ne les ont pas réussi », poursuit Cathy Delannoy, directrice de l’Institut supérieur d’enseignement infirmier à Bruxelles. En effet, l’entrée dans les écoles belges ne requière pas de concours. A cette absence de sélection s’ajoute l’impossibilité, pour les instituts Belgique, de refuser des candidatures.

Les étudiants français doivent simplement remplir des formalités administratives comme fournir une équivalence de leur diplôme du baccalauréat, une lettre de motivation ou encore leur carte de séjour. Ce système a permis à Grégory de reprendre ses études. Ce futur infirmier de 31 ans a passé les concours IFSI en France à 18 ans, mais ne les a pas réussis. N’ayant pas les moyens de faire une école préparatoire, il décide, à l’époque, de se réorienter en BTS analyses biologiques. Cependant, pour des raisons personnelles, il est parti s’installer en Belgique. « J’ai donc saisi l’opportunité pour reprendre mes études et étudier le métier que je souhaitais effectuer au départ », explique-t-il.

La formation Il existe en Belgique deux niveaux de formation pour les futurs infirmiers : un niveau accessible après le baccalauréat

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Actusoins  se former

60 % à 75 % des étudiants sont français dans certains établissements situés à la frontière

et un niveau moins technique qui ne requière pas ce diplôme. « Les étudiants français peuvent choisir le niveau de formation qu’ils souhaitent car les deux ont leur équivalence en France dans le cadre de la libre circulation », souligne Cathy Delannoy. Les Français ayant choisi le diplôme de niveau inférieur peuvent tout de même se spécialiser en France, ce qui n’est pas le cas en Belgique ; la spécialisation n’étant accessible que pour le diplôme de niveau supérieur. Par ailleurs, le contenu de la formation belge n’est pas un obstacle à l’exercice du métier dans l’Hexagone. « Toutefois, la pratique infirmière diffère un peu entre les deux pays, souligne Laurie qui a fait un stage en pédiatrie en France. En Belgique, l’infirmière effectue une prise en charge globale du patient, de la toilette au repas, en passant par les soins. Nous n’apprenons pas à déléguer à l’aide-soignante. »

Même son de cloche du côté de Grégory, qui prévoit de rentrer en France en juillet. « Je n’ai aucune appréhension car les techniques sont similaires dans les deux pays. Cependant, les infirmiers ont certainement plus d’autonomie et de responsabilité en Belgique. » Tous ces avantages expliquent pourquoi 60 % à 75 % des étudiants sont français dans certains établissements situés à la frontière. Seul bémol pour la Belgique : « Nous formons énormément d’étudiants français en soins infirmiers mais nous n’en voyons pas le résultat car ils retournent tous en France exercer leur métier », regrette Cathy Delannoy.

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Laure Martin


enir

Actusoins  avenir

Une expérience de télémédecine

en EHPAD Depuis février deux EPAHD de la région de Troyes sont équipés d’une valise de télémédecine permettant d’envoyer des tracés d’électrocardiogramme directement au médecin régulateur du Samu.

L

a nuit dans les établissements qui hébergent les personnes dépendantes âgées ou handicapées, seuls des aides-soignants et des agents logistiques sont présents. En cas de problème médical, une seule solution : appeler le centre 15, ce qui bien souvent conduit à l’envoi d’une équipe du SMUR et à l’évacuation du résident vers les urgences de l’hôpital voisin. Un transfert mal vécu à plus forte raison quand il s’avère inutile et que le patient est renvoyé quelques heures plus tard dans sa chambre. « C’est pour éviter que ces patients ne soient évacués pour rien que j’ai décidé de mener cette expérimentation de télémédecine » explique Marlène Piubello, Directeur Général de l’EPAHD La Roseraie à Bréviandes dans l'Aube. Depuis mi-février dans deux établissements de la région de Troyes sont à l’essai une valise de télémédecine, la Station Télécardia© fabriquée par la société PARSYS. Du même type que les équipements présents dans les bateaux, elle permet de transmettre des données médicales par internet au Centre 15.

son examen en interrogeant le personnel. C’est l’autorité médicale hospitalière qui a en dernier recours le choix, et la responsabilité, de l’envoi ou non d’une équipe de secours sur place. S’il ne le juge pas nécessaire, l’urgentiste peut par exemple télétransmettre une ordonnance. Pour le moment, le matériel satisfait hôpital comme EPAHD, il a même été utilisé de jour mais chaque station coûte environ 12 000 euros. Il a été prêté dans le cadre de ce projet par la société PARSYS. Pour le conserver et développer son utilisation aux autres EPAHD et MAS de la région, Marlène Piubello qui est aussi présidente de la Conférence territoire Sud pour l'Aube et la Haute-Marne, espère bien obtenir des subventions de l’ARS, la demande est en cours. Joël Ignasse

Depuis mi-février une cinquantaine de transmissions ont été envoyées au SAMU. Les personnels de nuit, et de jour, « ont été formés à l’utilisation de l’appareil et à employer un langage commun avec les personnels hospitaliers » précise Mme Piubello. A l’intérieur de la valise : un ECG 12 dérivations 12 pistes simultanées, de quoi prendre la tension artérielle et l’oxymétrie en standard. Un ordinateur tactile équipé d’un logiciel permet la saisie et la transmission rapide du dossier Patient en 6 étapes. Depuis mi-février une cinquantaine de transmissions ont été envoyées au SAMU. En plus des constantes, il a la possibilité de voir le visage du patient par l’intermédiaire d’une caméra intégrée dans la valise. Il peut également compléter

© PARSYS

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Actusoins  avenir

Un dispositif de contentioN

créé par des soignants Deux ambulanciers SMUR de Montbéliard ont développé un dispositif de contention permettant de maintenir et transférer un patient agité en toute sécurité.

S

i la contention d’un patient obéit à des règles strictes de prescription, les dispositifs existants ne sont pas tous adaptés à un maintien efficace et sécurisé, tant pour la victime que pour les soignants. Pour faire face à cette double exigence, deux ambulanciers SMUR de Montbéliard ont développé un dispositif permettant de transformer tout brancard (ou lit) en brancard spécial contention.

L’objectif : créer un dispositif simple, rapide à mettre en œuvre et qui évite de désentraver le patient lors des changements de brancard. Le dispositif en PVC souple dispose de sangles pour les quatre membres ainsi que plusieurs bandes larges permettant un maintien au niveau thoracique, abdominal, pelvien et un blocage des membres inférieurs.

Un dispositif issu de l’expérience de terrain Damien Tisserand et Jean-Michel le Strat, deux ambulanciers confirmés du SMUR de Montbéliard sont à l’initiative d’une formation au CESU sur la « gestion de la violence physique en milieu hospitalier »

S’ensuit un long travail préparatoire, avec un objectif : Créer un dispositif simple, rapide à mettre en œuvre et qui évite de désentraver le patient lors des changements de brancard.Avantage non négligeable, ce nouveau matériel de contention permet de transférer le patient agité du brancard de l’ambulance à celui des urgences puis à un lit en toute sécurité. Un état d’agitation pouvant être lié à une pathologie médicale ou à un traumatisme, le système permet d’avoir accès en quelques secondes au thorax ou à l’abdomen du patient tout en maintenant une contention optimale. De même, les mains sont toujours accessibles pour la pose d’une voie veineuse périphérique.

Vers la commercialisation Un premier prototype est mis au point en avril 2011, suivi d’un dépôt de brevet quelques mois plus tard. Après de nombreux test sur le personnel des urgences, le matériel est enfin prêt à l’emploi, ne restent plus que quelques certifications à obtenir. Le centre hospitalier de Belfort-Montbéliard sera logiquement le premier équipé, avec un dispositif au SMUR et un deuxième équipant un brancard dédié des urgences. Les deux créateurs sont en cours de négociation avec un laboratoire pour une commercialisation et une distribution sur toute la France.

En confrontant leur propre vécu aux retour d’expérience de leurs collègues confrontés aux patients violents ou agités, ils sont arrivés à la même conclusion : « Les dispositifs de contention existants étaient convenables, mais on souhaitait disposer de matériel vraiment adapté à nos besoins », confie Jean-Michel Le Strat, co-initiateur du projet.

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Sébastien Bondi

© Service communication CHBM


ailleurs Actusoins  soignants d’ailleurs

Infirmière au Sénégal : « Une vie consacrée à son métier » Alors que le système de santé du Sénégal manque cruellement de médecins, les infirmiers sont les premiers contacts possibles des populations modestes pour l'accès aux soins, en dehors des médecins traditionnels. Rencontre avec l'une d'entre elles, Anta Diop.

A

nta Diop, 46 ans, habillée de son boubou traditionnel, vient juste de passer du terrain pur et dur aux bureaux plus confortables de l'hôpital Nabil Choukair du district Nord de Dakar. Après 20 ans de carrière à la campagne, dans la Région de Louga, ou vers Thiès, elle avait besoin de changer, de souffler un peu. Car son métier lui prenait un temps considérable. « J'avais trop de travail. Je devais être disponible tous les jours, même en pause, en cas d'urgence. Cela m'a poussé à changer », explique-t-elle. Aujourd'hui, elle officie comme cadre de santé dans un service de maternité. Avec son niveau bac, promotion 1988, elle peut entamer les 3 ans de formation à l'école infirmière de Dakar qui lui permettent de valider son diplôme, avec obligation de trois stages à réaliser en milieu rural. « Travailler à la campagne et travailler en milieu urbain sont deux métiers différents », explique la désormais nouvelle technicienne de santé. « Le système est tel que l'infirmière au niveau local est réellement à la tête de la structure du poste de santé qui polarise une communauté rurale. Elle doit s'occuper des fonctions curatives, des soins courants, de la gestion des relations avec les comités de santé, le personnel. »

Au Sénégal, les infirmiers sont largement majoritaires par rapport aux femmes Un vrai chef d'entreprise. Avec la pression qui va avec. « J'ai fait le choix de ne pas travailler dans un hôpital, je voulais mesurer ma propre responsabilité. S'il y avait des défaillances, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi. Je voulais gérer les personnels et les populations », explique l'infirmière. « Et puis, en milieu rural, c'est plus communautaire, plus convivial », ajoute-t-elle avec un sourire.

Elle était même devenue une figure locale, entretenant de bons contacts avec les autorités religieuses ou traditionnelles, reconnaît-elle, avec un peu de timidité, mais aussi de la fierté. Elle appréciait également de sortir de la routine de l'hôpital. Etre une femme ne lui a jamais posé de problème dans le milieu, même si elle reconnaît « que les infirmiers sont largement majoritaires au Sénégal », par rapport aux femmes. «Dans ma promotion, nous étions 2 filles sur 30 étudiants », précise-t-elle. Même si les choses ont changé, les hommes sont encore les plus nombreux selon elle. Autre chose qui a évolué : l'informatisation des données. « C'est une révolution », lâche-t-elle carrément. Aujourd'hui, elle est passée de l'autre côté de la barrière. Elle inspecte désormais les infirmiers sur le terrain, grâce à des grilles catégorisées conçues afin d'améliorer la qualité des soins, mais elle n'en garde pas moins le contact avec ses anciens patients. « J'ai encore des nouvelles d'une jeune femme, 16 ans après l'avoir sauvée. C'était lors de mon premier poste. Elle était enceinte, et après l'accouchement, elle a fait une hémorragie. Je n'avais aucune ambulance disponible, aucun moyen de l'évacuer. J'ai été obligée d'agir toute seule… Et elle a fini par récupérer. » Ce miracle l'a probablement confortée dans ce qui l'animait depuis son enfance : la volonté d'aider les autres. « Je n'ai pas de regrets d'avoir consacré tant de temps à mon métier. J'étais motivée par autre chose que le salaire », explique Anta Diop, même si les 200 000 francs CFA qu'une infirmière en fin de carrière peut gagner (environ 300 euros mensuels, ndlr), les placent dans la classe moyenne confortable face au Smic à 60 euros. « Une vie consacrée à son métier », résume-t-elle.

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Delphine Bauer


© Aude Osnowycz Actusoins  31  Numéro 4  mai 2012


tures Actusoins  lectures

Les soignants

face à la douleur Les techniques de prise en charge de la douleur par les infirmier(e) évoluent en permanence et leur maitrise nécessite une remise à jour constante de nos connaissances. Nous avons lu pour vous « Soins infirmiers et douleur », paru aux éditions Masson.

on aime Le traitement de la douleur dans toutes ses composantes, des procédures de prise en charge pragmatiques.

on regrette La mise en page condensée et un peu terne, le peu de schémas et de tableaux synthétiques.

L

ongtemps vécue par les patients ou les soignants comme une fatalité, la douleur a fait l’objet ces dernières années de plans successifs visant à une prise en charge améliorée, notamment à l’hôpital.

Malgré un abord parfois un peu complexe et une mise en page austère, chaque soignant, qu’il soit hospitalier ou libéral, devrait trouver dans cet ouvrage des éléments de remise à niveau salutaires pour la prise en charge des patients. Une nouvelle édition est en préparation pour la fin de l’année.

Jeune diplômé ou IDE expérimenté, chaque infirmier se doit de maitriser les différents paliers d’antalgique et au moins une échelle d’évaluation de la douleur. Pour autant, le processus douloureux ne se résume pas à la douleur aigüe et à la distribution d’antalgiques sur prescription médicale !

Thomas Duvernoy

Neuf chapitres permettent ainsi de couvrir un large spectre de la prise en charge de la douleur. Après une remise à niveau du lecteur sur les mécanismes physiopathologiques du message nociceptif et un rappel des bases pharmacologiques des antalgiques, l’ouvrage s’attache à traiter les modalités pratiques d’antalgie, de la pose de PCA aux anesthésies loco-régionales.

A lire sur le même thème Comprendre et soulager la douleur – Lamarre Claire Chauffour-Ader, Marie-Claude Daydé

Les deux chapitres suivants sont consacrés aux dimensions culturelles et ethnologiques de la douleur, ainsi qu’aux différents dispositifs d’évaluation de l’intensité douloureuse.

Co-écrit par un médecin et une infirmière, cet ouvrage aborde les aspects les plus classiques mais également les plus récents de la douleur.

Les lecteurs à la recherche d’informations pratiques et de solutions concrètes seront eux comblés par une large place faite à la composante douloureuse des soins infirmiers les plus courants, de la pose de sonde naso-gastrique à la ponction artérielle. Un large chapitre est ensuite consacré aux prises en charge de la douleur chez l’enfant, chez le sujet âgé, ainsi que dans différents services spécifiques, comme l’oncologie, les urgences ou les unités de traitement des brûlés.

Douleurs : Compétences et rôle infirmier – Med-Line Collectif

Cet ouvrage se situe dans la perspective du nouveau rôle infirmier et des compétences nécessaires à la prise en charge de la douleur, et traite un grand nombre de situations, pour différents types de patients.

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initia Actusoins  initiatives

Réserve sanitaire : osez l'engagement citoyen

Ni exotique ni intrépide, mais humaine et citoyenne. Voilà l'aventure que propose l'Eprus – Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires – à ses réservistes. Créée il y a tout juste cinq ans, la structure poursuit son développement.

Objectif : 10 000 réservistes

Missions dans l'hexagone

Actuellement, l'établissement compte 3 254 professionnels mobilisables, soignants en activité, à la retraite ou étudiant. Parmi eux : 960 infirmiers.

Mais l'Eprus intervient aussi sur de nombreuses missions localisées en France. Par exemple, en cas de plan « grand froid », des réservistes sont sollicités pour participer aux maraudes. En novembre dernier, des équipes de renfort ont également été envoyées à Nice lors du sommet du G20.

La période où l'Eprus, en manque de notoriété, peinait à recruter semble révolue. « On gère en moyenne 40 nouveaux dossiers par semaine. Cette dynamique participe d'un tour de France pour rencontrer les acteurs concernés par la gestion des risques et des crises sanitaires et d'une communication ciblée à l'adresse des professionnels de santé et de leur employeur », précise Thierry Coudert, directeur général de l'Eprus. D'ici à la fin 2012, l'établissement espère donc atteindre son objectif de 10 000 réservistes.

Lorsqu'on part, il faut être capable de s'adapter aux autres, de vivre en communauté.

Des formations enrichissantes Plusieurs fois par an, les réservistes ont accès à des journées d'information et à des sessions de formation de deux à cinq jours. Parmi les thèmes abordés : la menace bioterroriste ou la médecine tropicale. Une formation en ligne sur la logistique ou sur la prise en charge psychologique est également disponible. « Le pôle de formation est très intéressant, confirme Thomas Guerzider, infirmier anesthésiste au SAMU. Au fil des formations et des missions, j'ai vraiment pu enrichir mes compétences. » Des compétences que le réserviste peut ensuite valoriser dans son travail quotidien et auprès de son employeur. Judith Korber

Représenter la France à l'étranger L'année 2011, marquée par une série de crises à l'international, a été particulièrement chargée. En février, des réservistes ont géré le rapatriement de Français depuis la Libye. En mars, des équipes ont rejoint Tokyo, après le tremblement de terre et l'explosion de Fukushima, pour assurer un soutien médicopsychologique auprès de la communauté française. En avril, à la suite de l'attentat de Marrakech, un dispositif a été monté sur place pour les ressortissants de l'hexagone. En mai, une aide a été déployée pour les Français de Côte d'Ivoire, pays au bord de la guerre civile. Dominique Meslier, infirmier spécialisé en psycho-trauma au CHU Henri-Laborit de Poitiers, a participé à plusieurs de ses actions. « Ce sont des missions très différentes de celles des ONG. Les réservistes sont envoyés par le gouvernement. Nous sommes un peu les représentants de la nation à l'étranger auprès de Français en difficultés. C'est très fort », raconte ce professionnel pour qui l'engagement solidaire était tout naturel.

Intégrer l'Eprus Pour devenir réserviste, une seule direction : le site www.reservesanitaire.fr. Après avoir créé un compte, vous aurez accès à un dossier administratif à remplir avec vos nom, formation, employeur, période de l'année où vous auriez des difficultés à vous libérer... A ces renseignements s'ajoute un questionnaire d'aptitude médicale comprenant les dates de vos vaccins. Toujours sur ce site, vous devez télécharger un contrat et une convention à faire signer par votre employeur. Après ces premières démarches, la visite chez un médecin agréé est obligatoire pour obtenir un certificat médico-administratif. Vous devrez ensuite renvoyer à l'Eprus votre dossier avec l'attestation du médecin ainsi que différentes pièces administratives (pièce d'identité, diplômes...). Le contrat est signé pour une durée de trois ans mais il est possible de le rompre en respectant un préavis d'un mois. Le maintien de la rémunération est assuré par l'Eprus. L'Etablissement prend également en charge assurance, frais de déplacement, d'hébergement et de nourriture lors des missions. Les réservistes peuvent cumuler au maximum 45 jours de missions et de formations par an. Chaque mission dure en moyenne entre sept et dix jours et le réserviste peut refuser de partir.

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Actusoins  initiatives

Etudiants infirmiers : De la santé dans vos assiettes

Manque de temps et d’argent : les étudiants mangent mal et grignotent. Si la conclusion d’une étude parue en 2010 sur les habitudes de vie des étudiants en France est sans équivoque, tout pourrait changer pour les étudiants en soins infirmiers grâce au projet « Aubergine » mis en place par la FNESI (Fédération Française des Etudiants en Soins Infirmiers). L’idée est simple : proposer des paniers de fruits et légumes à prix réduit dans les IFSI. Favoriser un circuit court pour un prix raisonnable et raisonné L’idée n’est pas nouvelle. Elle est même appliquée un peu partout en France dans les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) : acheter directement des paniers de fruits et légumes à un producteur local, en neutralisant la marge de la grande distribution et du transport pour garantir du travail sans gaspillage aux agriculteurs, tout en faisant d’énormes économies sur ses achats. Ce concept gagnant-gagnant dont s’est inspiré la FNESI pour son projet Aubergine a été réalisé pour la première fois à l’IFSI de Nancy-Laxou fin avril. 75 paniers ont été vendus, en présence du producteur. À l’intérieur, les étudiants ont trouvé 3 courgettes, 1 aubergine, des pommes de terre, 4 œufs, 1 botte de radis, 1 salade verte, 2 pommes et 2 poires « Le tout pour 5 euros pour les étudiants. L’opération sera renouvelée toutes les 2 semaines ou tous les mois » explique Claire Goetsch, responsable du projet à Nancy.

questionnaires que nous avons envoyés pour la mise en place de cette initiative, c’est qu’ils aimeraient juste avoir des légumes à moindre prix. D’autre part, il faut savoir que les étudiants en soins infirmiers n’ont que très rarement accès aux restaurants universitaires. Au mieux, ils peuvent bénéficier de la cantine de leur centre hospitalier, qui reste coûteuse pour leur budget », explique Martin Bonté, vice-président, en charge de la prévention, de la solidarité et de la citoyenneté à la FNESI.

Acheter directement des paniers de fruits et légumes à un producteur local, en neutralisant la marge de la grande distribution La FNESI propose donc aux différentes associations d’IFSI une aide pour monter les dossiers nécessaires à l’organisation de cette vente. Des partenariats nationaux ont déjà été trouvés pour réduire au maximum le coût des paniers. Malika Surbled

Vers une mobilisation nationale Si pour l’instant un seul IFSI a franchi le pas, la FNESI invite toutes les associations à prendre connaissance de ce projet. « En général, les étudiants qui font leurs courses se contentent de pâtes et de jambon. Ce que l’on retrouve dans les

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Actusoins  initiatives L'enquête de l’USEM (Union nationale des mutuelles étudiantes régionales) révèle qu’un étudiant sur cinq ne prend que deux repas par jour. Si pour la plupart des étudiants c'est parce qu'ils n'ont pas faim ou pas le temps (60%), 12% d'entre eux se privent car ils rencontrent des problèmes financiers. Selon les enquêtes de l'Observatoire de la Vie Etudiante (OVE), 44,4 % des étudiants sautent le petit-déjeuner en semaine et 34 % le week-end. 95 % des étudiants déclarent qu'il leur arrive de grignoter entre les repas. 24 % des étudiants ne mangent pas de fruits tous les jours. 35 % des étudiants ne mangent pas de légumes tous les jours 14 % des étudiants ne mangent ni fruits ni légumes tous les jours. Chaque jour, plus de 315 000 étudiants ne mangent ni fruits, ni légumes.

60 % à 75 % des étudiants sont français dans certains établissements situés à la frontière © DR Actusoins  35  Numéro 4  mai 2012


Actusoins  agenda

Congrès de l’Association Française Infirmière de Chirurgie Cardiovasculaire et Thoracique 31 MAI ET 1 JUIN 2012

URGENCES 2012

30 - 31 mai et 1er juin 2012

er

L’association, qui rassemble les infirmières et infirmiers exerçant une activité de soin et de recherche auprès des malades de chirurgie cardiaque ou thoracique organise son congrès à Nice. Rôle infirmier en plateau de cardiologie, transplantation cardiaque chez l’enfant, prise en charge d’un patient sous ECMO… Des équipes de toutes la France feront partager leurs expériences.

Le 6e congrès de la société française de médecine d’Urgence (SFMU) laisse une large place aux ateliers pratiques et aux conférences infirmières. De la prise en charge des polytraumatisés aux urgences à la ventilation au masque, en passant par la gestion des patients de psychiatrie ou l’utilisation du MEOPA, un large panel de cas seront évoqués. Lieu : Paris, Palais des Congrès. Informations et inscriptions : http://www.urgences-lecongres.org

Lieu : Nice, Acropolis. Informations et inscriptions : http://www.aficct.org

Cinquième congrès du Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l'espace francophone 17 mars 2012

Durant 4 jours, plus de 1 500 infirmières de l'espace francophone se donnent rendez-vous pour partager des savoirs infirmiers et contribuer au développement de la santé ainsi qu'à la qualité des soins offerts aux populations. Sessions de formation professionnelle, symposium, posters ou soirées festives seront aux rendez-vous de cette manifestation. Lieu : Genève, Centre international de conferences. Informations et inscriptions : www.sidiief2012.org

5e Congrès européen du Toucher-massage 4 et 5 juin 2012

En 2012, nous vous invitons à revenir avec nous sur ces 30 années d’études, d’applications et de témoignages, à travers le thème de la présence par le toucher. C’est Lyon qui nous accueille pour ce 5e opus, dans le cadre magnifique de la Cité des congrès, entre les rives du Rhône et le parc de la Tête-d’Or. Lieu : Lyon, Cité des congrès. Informations et inscriptions : www.assoafic.org Vous êtes organisateur et souhaitez voir apparaître votre prochain événement sur l’agenda ActuSoins ? Contactez-nous par mail : agenda@actusoins.com Éditeur ActuSoins, SARL au capital de 5 000 euros - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris - R.C.S. PARIS 520180688 Directeur de la publication Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN 2256-6260 Dépôt légal : à parution • Rédacteur en chef : Thomas Duvernoy (tduvernoy@actusoins.com) • Ont collaboré à ce numéro : Déborah Fradin, Emilie Gillet, Laure Martin, Malika Surbled, Judith Korber, Delphine Bauer, Joël Ignasse, Sébastien Bondi Photo de couverture : © Uli Langenegger Maquette - intégration : Epok - www.epok-design.fr • Impression : Imprimerie de Champagne - Rue de l'Etoile de Langres - ZI Les Franchises - 52200 LANGRES • Routage : ARS SERVICE PUBLICITÉ : annonceurs@actusoins.com - T : 01 77 37 31 23 ANNONCES D’EMPLOI : emploi@actusoins.com - T : 01 77 37 31 21

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Actusoins  42  Numéro 4  mai 2012


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Crédit photo : Thinkstock - Uni Santé Prévoyance - 34 rue des Moulins 51715 REIMS Cedex S.A.S au capital de 150 000 € - RCS Reims B 410 503 429 N° immatriculation ORIAS : 07 025 792 - Garantie Financière et RC Professionnelle conformes aux articles L530-1 et L530-2 du Code des Assurances.

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POUR NOTRE SANTÉ

34, rue des Moulins - 51100 REIMS Tél. 09 69 390 190 - Fax 03 26 77 37 31



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