N°18
SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
A LA UNE
INFIRMIÈRE EN 2025 : ENTRE PUCES, ROBOTS ET MONITORING
PRATIQUES
IATROGÉNIE MÉDICAMENTEUSE
A LA LOUPE
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PRATIQUES 12
A LA UNE
- L’importance de la cicatrisation en milieu humide - Iatrogénie médicamenteuse : les pratiques en question - Adapter les pratiques, favoriser l’interprofessionnalité
- Infirmière en 2025 : entre puces, robots et monitoring
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L’ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE 10
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RENDEZ-VOUS AU SALON
INFIRMIER STAND C23
VIE PROFESSIONNELLE - Alzheimer : au cœur d’une équipe pluridisciplinaire - Patient debout : une approche logique et digne - Un concierge à l’hôpital : quand les soignants se font chouchouter
À LA LOUPE
- A l’hôpital des grands brûlés
INITIATIVE
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- Appartements de coordination thérapeutique : des infirmiers entre social et médical
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DOSSIER FORMATION PROFESSIONNELLE
VOS DROITS 54
EN IMAGES
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- Insep, des infirmiers à l’école des sportifs
PORTRAIT - Sandrine Fadda
SOIGNANTS D'AILLEURS
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- Infirmière en Colombie : « Ici, la santé est un commerce »
AGENDA 66
Éditeur : ActuSoins SARL - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris R.C.S. PARIS 520180688 Directeur de la publication : Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN : 2256-6260 Dépôt légal : à parution • Rédactrice en chef : Cyrienne Clerc
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SOIGNER AUTREMENT - Parenthèse cubaine en hémodialyse pédiatrique
SALON INFIRMIER 68
(cclerc@actusoins.com) • Ont collaboré à ce numéro : Delphine Bauer, Caroline Guignot, Olivia Dujardin, Laure Martin, Ariane Puccini, Malika Surbled, Philippe Viseux de Potter. • Photo de couverture : © Natacha Soury • Graphisme : Pascal Fossier & Sylviane Lemy
EN PAGE
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EDITO
CHAUDE RENTRÉE
VIE LIBÉRALE - Ils soignent la nuit - Frais de véhicule : comment ça marche ? - S’installer : consulter les cartes et… les collègues
ABONNEZ-VOUS
L
’agenda syndical et législatif est chargé en ce début d’année. Les salariés de l’AP-HP se sont à nouveau mobilisés, le 17 septembre, contre le projet de réorganisation du temps de travail de la direction. Alors que nous bouclons ces pages, les infirmiers anesthésistes devraient manifester le 1er octobre ainsi que les salariés de la fonction publique hospitalière à l’appel de FO, CGT et Sud. Parmi les mots d’ordre : l’arrêt des suppressions de lits, le maintien des postes et de l’emploi et le retrait de la loi de Santé de Marisol Touraine, actuellement en discussion au Sénat. Côté actualités, le salon infirmier s’installe pour trois jours à Paris à la mi-octobre. Dans ce numéro, découvrez quatre conférences en avant-première. À lire aussi deux reportages exclusifs réalisés dans le Centre de traitement des grands brûlés à SaintLouis et au centre médical de l’Insep où infirmiers et médecins suivent de près nos grands sportifs. Des infirmiers vous narrent leurs formations. De quoi donner des idées, peut-être, aux hésitants. ActuSoins propose des solutions pour lutter contre l’iatrogénie et détaille l’importance de la cicatrisation en milieu humide. Enfin, alors que le salon infirmier est l’occasion de discuter des nouvelles pratiques, faites un bond avec nous dans le futur pour imaginer celles de 2025 en suivant Lena, née en 2000 et infirmière en cardiologie. Bonne lecture ! n CYRIENNE CLERC – RÉDACTRICE EN CHEF ACTUSOINS
• Illustrations : Nawak • Impression : Rotimpres • Routage : Routage Catalan • Contact rédaction : 09 72 40 47 17 redaction@actusoins.com • Contact annonces d’emploi / formation / publicité : 09 54 53 45 45 - annie@actusoins.com
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Actusoins • à la une
Infirmière en 2025 :
entre puces, robots et monitoring Dossiers médicaux entièrement numérisés, chambres modulables, patients hyper-connectés, robotisation des gestes soignants ainsi que des actes médicaux et chirurgicaux… ActuSoins a décidé de faire un saut dans le temps et de se projeter en 2025 en suivant une infirmière de demain, dans un centre hospitalier de pointe. Fiction.
I
l est 6 h 45. Lena, jeune infirmière de 25 ans, vient de pénétrer dans l’immense pôle de cardiologie dans lequel elle travaille. À l’entrée du vestiaire, elle prend sur un meuble sa tenue blanche et sort ses chaussures de soins sur
l’une desquelles a été collée une puce de suivi RFID (voir encadré). Ainsi, à tout moment de la journée, sa cadre pourra savoir où Lena se trouve. Car, tous les mouvements de Lena seront enregistrés sur un logiciel de données.
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Actusoins • à la une
© Panasonic
Capable de transporter des médicaments ou d’effectuer des tâches fastidieuses, le robot hospi est expérimenté au Japon.
« Il ne s’agit pas d’un flicage, mais bien d’une possibilité de pouvoir optimiser votre travail après l’avoir étudié via vos déplacements au sein du service », a assuré sa hiérarchie quand, il y a quatre ans, l’ensemble des soignants du pôle a été équipé de la puce, et que les plus âgés, moins habitués au système de traçage du personnel, ont exprimé quelques réticences. Pour Lena, qui a vécu depuis son enfance dans un monde hyper-connecté, rien de plus normal que cette puce pourtant. D’ailleurs, pense-t-elle, si les patients en sont équipés de façon systématique à leur entrée, pourquoi pas les soignants ? Alors que d’une poche de sa tunique elle sort puis allume une tablette numérique dernière génération – celle en 3D qui vient de sortir, une ultra-fine - pour prendre connaissance des transmissions de l’équipe de nuit, elle entend qu’on l’appelle dans le couloir. C’est Alice, sa collègue de nuit qui est encore là et qui l’attend pour quelques transmissions orales. Alice y tient, même si depuis que les dossiers sont informatisés et que toutes les données et paramètres des patients y sont automatiquement transmis sans recopiage nécessaire des soignants, les transmissions orales ne sont plus obligatoires. Alice doit normalement juste s’assurer sur le moniteur central qui comptabilise les entrées et les sorties que la relève est arrivée. « Je suis seule la nuit avec une aide-soignante et notre robot Hospi (voir encadré). Je suis de la vieille génération qui tient encore à un contact humain entre collègues », explique souvent Alice aux jeunes recrues.
Lena et son robot Hospi : deux complices Lena, ravie de cette attention, se retourne vers Hospi, resté lui aussi dans le couloir, lui adressant un sourire complice. Le robot va rester avec elle et la seconder toute la journée, car lui, peut travailler 24h/24, sans fatigue, ni erreur. Malgré sa petite taille (1 m 30), Hospi est plutôt lourd et encombrant. Son sourire reste figé toute la journée sur l’écran qui lui sert de visage. Mais au moins, il assure, pense Lena. Aujourd’hui, Lena aura vingt patients à charge. Il y a quelques années, les infirmières se seraient inquiétées dans un service de chirurgie cardiaque de devoir s’occuper d’un si grand nombre de patients, alors que les allées et venues au bloc sont nombreuses dans la journée et que les pa-
tients sortent de plus en plus tôt – contraintes budgétaires obligent – des services de soins-intensifs en post-op. Mais l’arrivée des robots, notamment pour le transport des traitements per os dans les chambres, mais aussi pour soulever et déplacer les patients, décharge le personnel d’une grosse partie du travail. La généralisation des scopes et autres équipements « high-tech » aussi. Sans fils, ni câbles (voir p. 8), ils transmettent en continu les paramètres vitaux des patients à la pancarte de soins informatisée ainsi qu’aux différents écrans du service, sans qu’aucun geste soignant ne soit réalisé. Aujourd’hui, Lena est d’humeur songeuse. Alors qu’une alarme sur sa tablette lui signale la brusque chute de tension d’un patient attendu au bloc dans la matinée, Lena se demande si elle serait capable de mesurer manuellement une pression artérielle si les chambres n’étaient pas équipées de tous ces appareils. On lui a bien montré, une fois en stage, dans des locaux vétustes et peu équipés, comment appliquer un stéthoscope au pli du coude et quels bruits écouter, mais plus jamais elle n’a eu à reproduire ce geste. Il paraît que dans le temps on se déplaçait avec des tensiomètres à roulettes, d’une chambre à l’autre, et que ceux-ci étaient très bruyants, se souvient la jeune infirmière, d’un récit d’une ancienne formatrice de son université.
LA CHAMBRE D’HÔPITAL DU FUTUR EXISTE DÉJÀ Une chambre d’hôpital moderne, optimisée et hyper-connectée a été créée par un groupe d’entreprises du Nord de la France. D’abord exposée en 2012 à l’état de prototype, elle est maintenant fonctionnelle et utilisée en partie dans quelques hôpitaux de France et de Belgique. Un terminal multimédia au chevet du patient permet non seulement à ce dernier de se divertir et de communiquer avec l’extérieur, mais aussi aux soignants de consulter son dossier et ses prescriptions médicales informatisés, du mobilier conceptualisé avec des matériaux anti-bactériens, une banquette-lit à disposition permanente pour les accompagnants : l’hôpital de Charleroi en Belgique s’est récemment dotée de sept « Concept Room ». En France, le Centre Hospitalier de Lille a aussi investi dans une partie de ces équipements. « Il y a une forte demande des directeurs d’hôpitaux pour les acheter. Grâce à la Concept Room, les patients ne sont plus obligés de recourir systématiquement au personnel de l’hôpital » explique Caroline Auberger, déléguée générale de Clubster Santé. Les soins et l’ergonomie aussi facilités. Côté hygiène, les toilettes - dotés également d’un bassin amovible encastrable sur la lunette – sont automatiquement nettoyés et désinfectés après usage. Côté informations : le dossier médical est accessible via un écran dédié au personnel soignant, qui, grâce à un badge électronique, peut y accéder directement et réaliser les prescriptions adaptées. Le lit est encore à l’état de prototype – il ne peut © Clinifit. pas encore être utilisé faute d’homologation. Il peut se replier en position fauteuil. L’idée est de redonner de l’autonomie du patient en favorisant la position assise plutôt que la position allongée afin qu’il puisse remarcher plus rapidement. n
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Actusoins • à la une
Dans sa chambre, Monsieur Durand est assis dans son lit-fauteuil (voir encadré). En voulant faire une manipulation, il s’est trompé et s’est positionné un peu trop rapidement en position complètement assise et s’est levé ensuite. Ce qui explique la chute de tension signalée à Lena. Lena attend qu’il se sente mieux et lui suggère d’aller dans sa salle de bains, dans laquelle il pourra prendre sa douche avant d’aller au bloc. Avant son opération – on lui greffera aujourd’hui un cœur entier issu d’une impression en 3D(1) -, Monsieur Durand devra subir quelques derniers examens d’imagerie. Les cœurs « bioficiel » en 3 D, c’est tout nouveau en France. Seuls deux patients en ont bénéficié depuis 2024. L’opération de Monsieur Durand représente donc un enjeu majeur pour la réputation de l’établissement.
UNE PUCE POUR LA TRAÇABILITÉ Si la technologie RFID est largement répandue et connue du grand public pour ses usages dans les secteurs des transports, du commerce ou des services public, elle est moins connue dans le secteur de la santé. En installant des puces dans les sabots des soignants de son service des maladies infectieuses, en 2015, l’hôpital Nord de Marseille a été précurseur d’une pratique qui sera peut-être généralisée demain. Le but du dispositif, (associé à des antennes qui reconnaissent l’identité des soignants et à des distributeurs de solutions hydro-alcoolique) est de recueillir des informations sur les pratiques soignantes (lavage des mains dans ce cas) et de les analyser. En termes de traçabilité, les puces RFID sur les soignants pourront servir à bien d’autres causes. n
Au bloc Tout sera fait au bloc, récemment équipé avec du matériel de pointe : la table d’opération est motorisée et deux caméras ont été installées au niveau de l’éclairage opératoire pour que d’une part le chirurgien communique avec son homologue américain qui l’assiste grâce à un robot Da Vinci 2e génération depuis New-York et que d’autre part l’ensemble des protagonistes du bloc puissent suivre ce qui se passe sur le champ opératoire. Au sein même de la salle, IRM et scanners ont été installés. Ce bloc pluridisciplinaire était attendu par les équipes depuis plusieurs années déjà. Il permet d’effectuer plusieurs interventions sur un même patient en une seule fois, sans avoir à le déplacer. C’est un gain de temps et d’argent considérable pour le Centre Hospitalier. Derrière l’un des appareils, un laryngospope robotisé (voir encadré) équipé d’une vidéo a été installé. Manipulé à distance du patient, il permet de faciliter – pour l’anesthésiste – la procédure d’intubation et diminue le risque de complications associées au contrôle de la ventilation. Il est maintenant 10 heures. Dans le service, Lena a effectué tous les prélèvements sanguins et posé antibiotiques et autres perfusions. Dans la chambre 203, elle a eu du mal, pourtant. Il faut dire que Madame Rose a des veines
© MediHandTrace
introuvables. Pour ne pas perdre de temps à demander de l’aide via le terminal multimédia de la chambre à d’autres collègues du pôle ou à l’anesthésiste, Lena a sorti du chariot de soins le BloodBot du service : un dispositif capable de détecter les veines grâce à une simple sonde numérique et d’y insérer un cathéter sans aucun problème. Le geste terminé, elle a pu reprendre sa tournée. Sur son chariot, à côté de l’écran, quelques sets de pansements pour les soins à venir sont disposés. Lena s’assure que Margaux, l’aide-soignante, a terminé les nursings et que Hospi, le robot, a bien distribué les traitements. À 10 h 15, un brancardier vient chercher un premier patient pour le bloc. Sans lit, il entre dans la chambre 206. Lena est présente pour les dernières recommandations et pour s’assurer que tout est bien en ordre. Le patient, qui est en train de jouer à un jeu-vidéo sur le terminal multimédia pouvant servir aussi bien aux soignants pour l’accès aux dossiers, qu’aux patients pour les divertissements, est bien à jeun, l’écran de monitoring ne signale aucune anomalie : Il peut partir dans son lit-fauteuil qui servira jusqu’au au bloc. n MALIKA SURBLED (1) Depuis une dizaine d’années, chercheurs, médecins, industriels et laboratoire tentent de relever le défi de la bio-impression en 3D. Cette année, un groupe de chercheurs russes a affirmé qu’ils marqueront l’histoire en imprimant prochainement une thyroïde qui sera greffée sur un patient qui en est dépourvu. Suivront certainement les reins, les poumons…et le cœur.
Le laryngoscope robotisé équipé d’une vidéo et dirigé depuis un poste de travail à distance permettrait à l’anesthésiste d’insérer une sonde endotrachéale dans la trachée du patient avec une plus grande précision et de réduire les risques associés à l’insertion. Le dispositif existe déjà, au Canada. © Centre universitaire de santé McGill
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Actusoins • à la une
Vers un monitorage portable et mobile Adieu les fils, adieu les câbles encombrants autour du patient. Adieu les alarmes intempestives et les fausses alertes qui gênent tout le monde. Le monitorage du futur sera portable, mobile et moins bruyant… Entretien avec Didier Deltort, directeur général des solutions de monitorage chez GE Healthcare. Quels seront les grands changements en termes de monitorage ces prochaines années ?
Des solutions portables et mobiles et miniaturisées devraient se développer et se généraliser d’ici trois à cinq ans. La prise des paramètres vitaux sera effectuée en continu par des capteurs connectés et posés sur les patients. Les données seront transmises sur un écran, un moniteur, une tablette ou même un téléphone portable, ce qui permettra de suivre l’évolution de l’état du patient de façon constante. Il n’y aura plus de fils, ni de câbles entre le patient et son moniteur. Les patients seront ainsi plus rapidement mobiles et donc rétablis de façon plus précoce. L’accès aux soins et l’ergonomie seront facilités pour les soignants.
Quel est l’intérêt de le généraliser ?
© DR
À l’hôpital, seuls 20 % des lits sont monitorés, principalement dans les services de réanimation et de soins intensifs. Dans les autres services, ce sont
les infirmiers et les aides-soignants qui vont manuellement prendre les constantes toutes les deux, quatre ou six heures. Monitorer l’ensemble des services, c’est permettre une surveillance continue de tous les patients. Plusieurs études ont démontré qu’il y a énormément de décompensations cardiaques et respiratoires entre deux passages soignants, sans aucun signe annonciateur, d’autant que les patients sont transférés de plus en plus tôt des services de réanimation vers des services d’hospitalisation classiques. Des algorythmes prédictifs pourront alerter sur une dégradation potentielle de l’état du patient, à toute heure, sans que le soignant n’ait à effectuer cette surveillance.
Le monitorage de demain pourra-t-il remplacer la surveillance infirmière d’aujourd’hui ? Toutes les données seront transmises à distance, mais l’infirmier aura toujours à passer dans les chambres pour les soins et la surveillance, évidemment. Néanmoins, en effet, il sera déchargé de la prise des constantes et même de la transmission écrite de celles-ci. L’infirmier pourra consacrer plus de temps à d’autres tâches et à d’autres soins. Le nombre d’erreurs liées au recopiage sera également réduit.
A-t-il déjà été mis en place à titre d’expérimentation ? Ces solutions existent déjà, dans des services de soins intensifs de cardiologie par exemple. Mais elles sont limitées à un ou deux paramètres vitaux (ECG et SPO2). Nous travaillons à des solutions plus miniaturisées et surtout à des solutions qui concernent l’ensemble des paramètres vitaux, pour que le patient ne soit plus lié à aucun fil et que le soignant soit déchargé de la prise de tous les paramètres. n PROPOS RECUEILLIS PAR MALIKA SURBLED
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Actusoins • l’actualité scientifique
Une équipe suisse a développé puis validé de façon prospective un score pour identifier les patients à haut risque de décès à l’arrivée aux urgences. L’analyse est basée sur une cohorte de 8 607 admissions consécutives aux urgences de l’hôpital universitaire de Berne sur un an. Les critères prédictifs retenus dans le modèle sont l'âge, un temps de recoloration cutanée prolongé, la pression artérielle, la saturation en oxygène, l’existence d’une ventilation mécanique à l’arrivée, le score de Glasgow et le score de gravité Apache II. La performance du modèle a été comparée à l’estimation du risque de décès fait par l’infirmier d’accueil des urgences et notée de 0 à 10. Le risque prévu et observé de décès est de moins de 5 % dans plus de 80 % des venues. Chez ces patients, les auteurs observent que la prédiction de leur modèle est un peu moins fiable que l’estimation réalisée par l’infirmière. La prédiction s’avère en revanche importante chez les patients ayant un risque de mortalité supérieur à 5 %. L’utilisation de ce modèle permettrait de faciliter l’identification des patients nécessitant la mise en œuvre précoce de mesures thérapeutiques.
Un pansement © Natacha Soury
UN MODÈLE POUR LE TRIAGE DES PATIENTS AUX URGENCES
(Source : jim.fr)
enrichi en agents actifs L’équipe du professeur Rosiak de l’Université polytechnique de Lodz, en Pologne, a mis au point un pansement, en cours d’essai clinique, contenant un hydrogel enrichi en agents actifs qui favorise la revascularisation. L’hydrogel constitue une barrière aux agents pathogènes extérieurs tout en permettant l’oxygénation de la plaie, l’absorption des exsudations et l’élimination des tissus nécrosés. Il peut contenir des agents cicatrisants et antidouleurs et des facteurs de croissance comme les tétrapeptides. Le pansement est ainsi capable de délivrer des agents thérapeutiques de façon progressive. Les premiers résultats permettent d’envisager la production à grande d’échelle de pansements destinés aux plaies à mauvaise cicatrisation comme les brûlures profondes ou encore les escarres, mais aussi les ulcères, les plaies diabétiques… (Source : bulletin de veille scientifique et technologique des ambassades de France à l’étranger)
Les plaies chroniques touchent aujourd’hui 2 à 5 % de la population et impactent fortement le bien-être et la qualité de vie des patients. Une étude britannique de l’Université de Leeds publiée dans le Journal of Investigative Dermatology envisage le recours à l’échographie et à ses ultrasons pour accélérer la cicatrisation. Cette étude montre l’efficacité de certaines vibrations à travers la peau qui vont stimuler et accélérer le processus de guérison. La technique serait particulièrement efficace chez les patients diabétiques et les personnes âgées, et, dans la prise en charge des ulcères et des escarres. De plus, le traitement par ultrasons permet de réduire le risque d’infection, un atout particulièrement précieux chez des patients âgés ou à système immunitaire affaibli. La stratégie par ultrasons permet d’inverser la sénescence des fibroblastes. La stimulation mécanique de la peau par les ultrasons va activer une voie qui remplace l’action de la fibronectine et favorise la migration des fibroblastes. Le recours aux ultrasons permet, ainsi de « réveiller » les cellules, de stimuler le processus normal de guérison et de réduire le délai de cicatrisation.
La propagation des bactéries à l’hôpital peut passer paradoxalement par le matériel de nettoyage, en particulier par les serpillères et lingettes jetables, selon une étude présentée dans l’American Journal of Infection Control. Les chercheurs de l’Université de Cardiff ont testé sept lingettes détergentes utilisées dans les hôpitaux britanniques. Ils ont également pris en compte les trois causes les plus fréquentes d’infection nosocomiale soit Staphylococcus aureus, Clostridium difficile, et Acinetobacter baumannii (une bactérie dangereuse principalement en cas d’immunodépression). L’expérience montre que les lingettes testées, transférées à plusieurs reprises sur trois surfaces consécutives, entraînent une diffusion des bactéries. Une « lingette, une surface, un sens d’utilisation », préconisent les auteurs pour limiter le risque de propagation. (Source : santelog.com)
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Des ULTRASONS pour accélérer la cicatrisation
Lingettes jetables : risque de dissémination des bactéries
(Source : santelog.com)
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Actusoins • l’actualité scientifique
Les infections sanguines liées aux cathéters sont associées à une mortalité accrue et à un allongement de la durée du séjour en réanimation. Ce risque dépend notamment des mesures d'hygiène, du choix du matériel, du type d'antisepsie, de la fréquence de changement du cathéter et du type de pansement, indiquent Franck Maunoury du bureau d'études Statesia au Mans et ses collègues dans Plos One. Cette étude a évalué l'impact médico-économique sur 30 jours des pansements imprégnés de chlorhexidine commercialisés par 3M (Tegaderm* CHG) par rapport aux pansements transparents sans action antibactérienne, auprès de 1.898 patients pris en charge dans 12 services de réanimation français. Selon la modélisation, le recours aux pansements imprégnés de chlorhexidine permet de prévenir 11,8 cas d'infection liée au cathéter pour 1.000 patients, soit des pansements à utiliser pour 85 patients pour éviter un cas d'infection. Sur 30 jours, le coût moyen par patient était de 16 461 euros avec des pansements imprégnés de chlorhexidine, contre 16 320 euros avec des pansements classiques, soit un coût supplémentaire de 141 euros non significatif.
Ecouter de la musique diminue les douleurs post-opératoires Des chercheurs britanniques ont étudié 73 essais cliniques contrôlés randomisés rassemblant plus de 7 000 participants adultes. Certaines de ces études ont comparé les effets de la musique à l’utilisation d’analgésique alors que d’autres ont confronté la musique à des techniques de relaxation ou des massages. Selon l’analyse publiée dans Le Lancet, la musique calme les douleurs, permet de réduire l’usage des antidouleurs et diminue l’anxiété en post-opératoire. « Il existe aujourd’hui suffisamment de preuve pour démontrer que la musique devrait être disponible à tous les patients devant subir une opération. Ceux-ci devraient avoir la possibilité de choisir le type de musique qu’ils veulent entendre. Le moment d’écoute peut bien sûr être adapté en fonction des soins et des équipes médicales », explique Jenny Hole, co-auteur de l’étude et interne en médecine à l’université Queen Mary de Londres (Royaume-Uni). Prochaine étape : étudier l’impact de la musique chez les femmes ayant recours à la césarienne et celles passant un examen par hystéroscopie. (Source : Pourquoidocteur.fr)
© pixabay
INFECTIONS DE CATHÉTERS : LE BÉNÉFICE DES PANSEMENTS CHLORHEXIDINÉS
(Source : agence APM)
La prise en charge des plaies est un métier… exigez l’expertise Schülke ! L’octenidine inhibe, inactive et empêche la prolifération des bactéries du lit de la plaie. Sans effets secondaires connus, l’octenidine est dotée d’une excellente tolérance cutanée. La molécule est non mutagène, non cancérigène et non tératogène. Les produits octenilin® pour les plaies sont à base d’octenidine et ne contiennent pas de PHMB*. Ils permettent dès les premiers actes de prise en charge d’une plaie, d’éliminer toute charge bactérienne et de protéger la plaie contre de nouvelles infections. Le maintien d’un milieu propre et favorable à la cicatrisation est ainsi obtenu. * PHMB : agent classé CMR 2 depuis le 1er janvier 2015
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Actusoins • pratiques
L’importance de la cicatrisation en milieu humide Nous poursuivons une série d’articles sur le thème des plaies et de la cicatrisation. Après avoir abordé, dans les précédents numéros d’ActuSoins, l’anatomie de la peau et l’évolution cicatricielle, analysons l‘importance de la cicatrisation en milieu humide et le rôle de l’exsudat.
Schémas et photos : Philippe Viseux de Potter 2014
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e milieu humide est capital pour la cicatrisation. Croire que l’on doit laisser les plaies à l’air ou dessécher les plaies pour qu’elles puissent cicatriser, fait partie des contre-vérités. En effet, nos cellules et surtout les cellules de la cicatrisation, les fibroblastes, fonctionnent avec 70 % d’eau (ActuSoins N° 17). C’est une notion qui remonte aux années 1960 et qui est à l’origine des pansements dits « moderne ». En 1962 Dr. George D. Winter (1927-1981) publie ses travaux sur l’importance de « maintenir un milieu chaud et humide sur une plaie afin d’optimiser la cicatrisation ». Ses travaux seront repris un an plus tard par Himman et Maibach qui démontreront que l’humidité sur une plaie ne doit cependant pas être excessive pour favoriser les processus de cicatrisation.
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Figure 1 : la molécule d’eau
Les propriétés de l’eau
L’eau est un solvant. Cette propriété permet de dissoudre de nombreuses molécules et de dissocier des minéraux en ions tel le chlorure de sodium NaCl et permet leurs diffusions. Ensuite l’eau est un réactif. Elle facilite le contact entre les molécules, et donc les réactions chimiques. Elle permet, par exemple, la simplification de macromolécules au cours de réactions d’hydrolyse. De plus, l’eau a une forte capacité thermique et joue un rôle dans la thermorégulation. Enfin, l’eau est présente en grande quantité dans les liquides extracellulaires. Elle joue un rôle d’amortisseur et de protection.
Stimuler le processus de cicatrisation
Composition de l’eau L’eau représente entre 60 et 70 % de la masse corporelle. L’eau est constituée de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène. C’est une molécule dite polaire du fait de ses liaisons entre les atomes d’hydrogène et d’oxygène. Cette polarité permet à l’eau de développer des propriétés électrophysiques. (Figure 1)
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Vliwasorb® et Vliwasorb® adhésif Pansement super-absorbant. Réduire Stimuler le les processus de complications cicatrisation associées à l’excès d’exsudat.1
Confortable pour le patient.2
Etude observationnelle menée sur 15 personnes.
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Stimuler le processus de cicatrisation.1
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Etude observationnelle menée sur 15 personnes.
Vliwasorb® et Vliwasorb® adhésif sont des dispositifs médicaux de classe IIb indiqués dans le traitement des plaies très exsudatives chroniques ou aigües superficielles. Fabriqués par Lohmann&Rauscher International GmbH & Co KG. et leur évaluation de conformité a été réalisée par le TÜV (CE0123). Lire attentivement la notice d’utilisation. Remboursé par l’assurance maladie. Source 1 : Faucher et al. 2012. Superabsorbent dressings for copiously exuding wounds. British Journal of Nursing (21) 12, Etude prospective observationnelle, multicentrique, in vivo, réalisée sur 15 patients souffrant de plaies très exsudatives traitées avec un pansement Vliwasorb®. Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité clinique et la capacité d’absorption de ce pansement super-absorbant. N = 15 patients, suivis jusqu’à la fin de l’étude, 2 : KB31-00032-05 section 7.1.5 et section 10. Laboratoires Lohmann&Rauscher - ZA de Choisy -88200 Remiremont - Tél. : 0329623606 SIREN 380 236 091 RCS Epinal B 380 236 091 - AR - 201503 - 002 ACTUSOINS_18.indd 13
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Actusoins • pratiques
La répartition de l’eau dans notre organisme L’eau est répartie dans l’organisme entre deux compartiments : l’un, intracellulaire, situé à l’intérieur des cellules, et le deuxième, extracellulaire. L’eau extracellulaire est le principal composé du milieu intérieur, lui-même constitué du liquide interstitiel ou lymphe interstitielle et de deux liquides circulant dans les vaisseaux : le plasma sanguin et la lymphe canalisée. Le liquide interstitiel constitue le milieu d’échange entre les cellules et les liquides circulants (Figure 2).
sous l’action de facteurs chimiques comme l’histamine par exemple qui est libérée lors de la survenue des plaies. Une action par la mécanique des fluides et l’hémorhéologie. 2) La composition de l’exsudat Ce liquide est constitué de différents éléments, essentiellement de protéines, mais aussi d’autres éléments en concentration variable. (Figure 3)
PROTÉIN
ES
MILIEU IN
TÉRIEUR
ELECTR
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ENZYMES
ESSENTIELLEMENT DE L’ALBUMINE
K+ , NA+, LACTATE +/- GLUCOSE
COLLAGÉNASE, ÉLASTASE….
SECTEU
R
INTRA CELLULA
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Figure 3 : composition de l’exsudat SECTEU
R
INTERST
ITIEL
SECTEU
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VASCULA
IRE
MOUVEMENT D’EAU FLUX DE LIQUIDE ENTRE LES DIFFÉRENTS SECTEURS
Figure 2 : Répartition des fluides dans l’organisme à l’échelle cellulaire
Les avantages d’un milieu Humide L’unité structurelle et fonctionnelle de tout être vivant est la cellule. En effet, « l’unité structurelle de la cellule ne vient pas de ses membranes ou de structures macromoléculaires plus ou moins complexes baignant dans une solution aqueuse mais de son eau qui est, pour sa quasi-totalité, « coincée » au sein de la foule de macromolécules qui remplit la cellule : cette eau est interfaciale (structurée) et c’est elle qui contrôle le fonctionnement cellulaire ». Donc d’un point de vu histo-cytologique l’eau est capitale au fonctionnement cellulaire et au fibroblaste. L’organisme réagit face à une plaie en gérant la quantité d’eau dont le fibroblaste a besoin par la production d’exsudat.
L’exsudat : composition, évaluation et maîtrise 1) D’où provient l’exsudat ? L’exsudat provient du secteur vasculaire. Il sort des vaisseaux sanguins situés sur le lit de la plaie par extravasation sous l‘effet de processus inflammatoires mais aussi
3) Le rôle de l’exsudat dans la cicatrisation L’exsudat permet d’optimiser la cicatrisation. Tout d’abord de part sa composition. Il est en effet constitué de différents éléments qui maintiennent un environnement propice à l’action cicatricielle des fibroblastes. Il permet de réguler une homéostasie favorable mais également de maintenir un milieu humide qui favorise la migration des kératénocytes, la division cellulaire, et la synthèse du collagène du milieu extracellulaire. 4) Maîtriser la quantité d’exsudat Utile, l’exsudat doit cependant être maîtrisé car une plaie desséchée connaitra toujours des retards de cicatrisation, comme l’a démontré le Dr Winter dans ses travaux. Si la quantité d’exsudat augmente sur le lit de la plaie, elle provoquera des phénomènes de macérations qui plongeront le fibroblaste dans un environnement péri-cellulaire défavorable. En effet dans les vaisseaux sanguins, son écoulement non stationnaire est régi par la circulation des fluides. Or, dans le secteur interstitiel, l’écoulement devient stationnaire.
CE QU’IL FAUT RETENIR : L’exsudat joue un rôle capital dans la cicatrisation. Il doit être respecté mais surtout maîtrisé. L’évaluation de la quantité d’exsudat sur la plaie conditionne la cicatrisation. Il est donc important d’évaluer la bonne quantité d’exsudat afin d’utiliser les pansements adaptés pour bien les gérer. n
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Actusoins • pratiques
Sa vitesse s’en retrouve modifiée et le passage dans un système turbulent limite considérablement les échanges avec les fibroblastes. Un soignant ne doit donc pas raisonner par rapport au type de plaie, mais par rapport à la quantité d’exsudat présente sur la plaie. Une plaie n’existe pas en tant que plaie, parce ce que c’est une escarre, une plaie d’ulcère ou une plaie fibrineuse… La plaie évolue en fonction de dérèglements locaux régionaux dus à la variabilité de la quantité d’exsudats présente sur la plaie. 5) Les conséquences de la macération L’exsudat n’est donc pas un élément négatif de la cicatrisation. Cependant, il doit être canalisé pour que la quantité d’exsudat sur le lit de la plaie soit optimale et pour éviter les phénomènes de macération. La macération provoquée sur la plaie lorsque la quantité d’exsudat est mal gérée, majore l’inflammation sur le lit et les berges, favorise l’apparition de fibrine et entraîne des retards de cicatrisation, voire une absence de cicatrisation. La prise en charge peut très vite se compliquer si la plaie est en plus infectée. De plus, en fonction du germe présent sur la plaie, l’exsudat change de couleur et d’odeur.
RÉFÉRENCES 1. Protocoles de soin de plaies chroniques pour les soignants. Principes généraux et techniques Couillet D, Michel JM, Bochaton C, Gury H, Matysiak L - Anndermatol Venereol 2001 ; 128 : 1260-4 2. Formation of the scab and the rate of epithelialization of superficial wounds in the skin of the young domestic pig - Winter GD - Nature 1962 ; 193 : 293-4. 3. L’eau dans la cellule vivante ; État physique, fonctions - Pascale Mentré – 2002 - in L’eau dans les aliments, M. Le Mestre, D. Lorient et D. Simatos coord. - Tec & Doc (ISBN : 2-7430-0523-8) 4. L’eau dans la cellule - Pascale Mentré - 1995, Masson 5. Encyclopedia Universalis - article « vie » - G. Canguilhem 6. La théorie cellulaire - G. Canguilhem - La connaissance de la vie - Hachette, 1952 (pp 4798) 7. Comment les cellules construisent l’animal Rosine Chandebois - 1999, Phénix Editions, Paris 8. Le gène et la forme (ou la démythification de l’ADN) - Rosine Chandebois - 1989, Ed. Espaces 34 9. Le cycle cellulaire chez les animaux et les végétaux - Jean Clos, Marc Coumans et Yves Muller - Biologie-Géologie, 3-2002 10. Hémorhéologie clinique. Concept, physiopathologie et application aux maladies vasculaires - M-R Boisseau - Novembre 2004 11. Hémorhéologie : Volume 22, numéro 23, mars 2010 - Philippe Connes, Michel R Boisseau
6) Evaluer la quantité d’exsudat L’évaluation se fait de manière indirecte, par l’intermédiaire des pansements. Si le soignant positionne un pansement absorbant, l’exsudat se retrouve absorbé par celui-ci et il est alors possible d’en évaluer la quantité. Le soignant est alors plus à même de positionner le bon pansement absorbant afin d’adapter au plus juste la quantité d’humidité pour que le fibroblaste puisse agir au niveau de la cicatrisation. ■ PHILIPPE VISEUX DE POTTER, PDG d’i-Cica institut de la cicatrisation, Directeur d’ATouSoins formation continue www.i-cica.fr www.atousoins.com
12. Assessment and management of wound exsudate - Thomas S. - J WoundCare, 1997 13. Hemorheology and vascular control mechanisms - Baskurt OK, Yalcin O, Meiselman HJ. - Clin Hemorheol Microcirc 2004 ; 30 : 16978. 14. in Rheology : Theory and Applications Goldsmit H.L. & Masons H.G. - Eirich, ed. Acad. Press, N. Y ; 1967, p. 85. 15. i-Cica institut de la cicatrisation : Evaluation des exsudats - Etude juin-décembre 2014. n
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Actusoins • pratiques
Iatrogénie médicamenteuse :
les pratiques en question Le risque de iatrogénie médicamenteuse augmente avec l’âge et la polypathologie. Dans une majorité des cas, elle est évitable. Au-delà des bonnes pratiques professionnelles et du bon usage du médicament, c’est aussi la concertation pluriprofessionnelle et la culture de la déclaration qui peuvent améliorer l’existant.
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ace à l’enjeu de santé public qu’elle représente – 128 000 hospitalisations et 8 000 à 12 000 décès par an –, la iatrogénie médicamenteuse fait l’objet d’une réglementation de plus en plus exigeante. Mais le combat est de longue haleine car le risque de iatrogénie médicamenteuse est multifactoriel : il regroupe tous les effets indésirables provoqués par les médicaments, en dehors d’un mésusage volontaire. Dans 50 à 70 % des cas, ces événements seraient évitables, car émanant de soins inappropriés : suivi médical insuffisant, mauvaise gestion des traitements, information et communication inappropriée…
Les personnes âgées en première ligne Le risque iatrogène est accentué dans certaines populations. On pense notamment aux « enfants dont la maturation des fonctions biologiques est lente et pour lesquels le manque de formulations adaptées rend l’usage hors autorisation de mise sur le marché (AMM) fréquent » explique Daniel An-
tier, responsable de la pharmacie du CHU de Tours. Mais ce sont les personnes polymédiquées et donc les personnes âgées qui sont les plus nombreuses à encourir un risque : la iatrogénie médicamenteuse serait ainsi responsable de plus de 10 % des hospitalisations en urgence des plus de 65 ans, et 20 % chez les plus de 75 ans. Chaque professionnel doit donc porter un regard vigilant sur la thérapeutique de ces patients. Hormis les interactions médicamenteuses résultant directement de la multiplication des prescriptions, d’autres paramètres issus de la
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Actusoins • pratiques
clinique doivent être pris en compte. La dénutrition et la déshydratation, qui modifient la distribution des médicaments dans l’organisme, ainsi que les transformations de certaines fonctions physiologiques liées à l’âge (rénale, hépatique, cardiaque…), nécessitent une adaptation des posologies ou des classes thérapeutiques utilisées. Et tout événement de santé intercurrent demande la plus grande vigilance. « Chez le sujet âgé, les événements indésirables médicamenteux résultent aussi des classes thérapeutiques à risque couramment prescrites », explique ce pharmacien : antihypertenseurs, anticoagulants, antiagrégants, diurétiques, psychotropes. « Beaucoup sont des médicaments à marge thérapeutique étroite, pour lesquels les doses efficaces et toxiques sont très proches. Il faut donc étroitement les surveiller ». Le réflexe iatrogène doit être systématisé : chaque nouveau symptôme doit poser la question d’une éventuelle origine iatrogène, que ce soit à la faveur d’une nouvelle prescription, ou d’un événement aigu de santé. Concernant le médicament lui-même, les établissements de santé et les Omedit* régionaux tiennent à jour des listes de médicaments à proscrire ou à utiliser préférentiellement chez les sujets âgés. Par ailleurs, explique Doreya Monzat, pharmacien (Omedit Haute-Normandie) « en modifiant la façon dont le principe actif est libéré dans l’organisme, la transformation d’un médicament solide – que ce soit par écrasement d’un comprimé ou ouverture d’une gélule, expose à des risques iatrogènes, dus à l’inefficacité ou au surdosage ». Pour aider les soignants, ce dernier a rédigé un document exploitable en pratique infirmière repris et réactualisé aujourd’hui par l’Observatoire et la SFPC (Société Française de Pharmacie Clinique). Quels sont ceux qui peuvent être écrasés, ouverts ? Quels sont ceux qui ne le peuvent pas ? Quelles sont les alternatives ?
LA SIMULATION EN SOUTIEN Qu’il s’agisse de gestes techniques ou de conduites à tenir, la simulation est une méthode retenue par le programme national pour la sécurité des patients comme méthode d’amélioration des pratiques. Au CHU de Nîmes, Elodie Saadat, infirmière en néonatologie travaille sur un tel projet : « la manipulation de médicaments d’urgence sur des nouveaux-nés peut être particulièrement stressante le moment venu. Le projet consiste à recréer le quotidien sur un mannequin autour duquel nous pourrions répéter les gestes, les protocoles. Cela permet d’avoir une plus grande dextérité et de meilleurs réflexes en situation réelle ». Au CH de Dinan, la pharmacie a mis au point une chambre des erreurs mobiles qu’elle installe périodiquement dans les différents services. Un mannequin perfusé et sondé y est installé sur un brancard. À côté de lui, le chariot de soins. « Nous devons identifier toutes les erreurs qui ont été commises. Cela peut être au niveau de l’identification du patient ou du médicament, de la posologie ou des contre-indications… », décrit Alexa Auffray, infirmière. Objectif : permettre aux soignants d’acquérir des réflexes autour d’un patient lambda. Un moyen de réduire la fréquence d’erreurs classiques et facilement évitables. n
Une méthodologie systématique Lutter contre la iatrogénie, c’est repérer les patients à risque, analyser la pertinence de leurs prescriptions, par rapport à leur situation clinique, et entre elles. C’est s’assurer du respect de leur bon usage, de leurs modalités d’administration, de leur prise et de leur tolérance. C’est aussi se pencher sur le fonctionnement et l’organisation des professionnels, depuis la prescription jusqu’à l’administration, car la prévention de la iatrogénie est transversale. Une ordonnance au long cours ne devrait pas être renouvelée sans réévaluation. La hiérarchisation et le toilettage de l’ordonnance des personnes polymédiquées est aujourd’hui recommandée : elle demande d’abord à lister l’ensemble des médicaments pris, ce qui peut être une gageure au domicile. L’infirmière, comme le pharmacien d’officine, peuvent aider à la récupération de cette information. Il s’agit ensuite de hiérarchiser les maladies et les objectifs thérapeutiques, avant d’établir une prescription plus adaptée au patient dans sa globalité (clinique, autonomie…). « La capacité du patient à gérer et suivre ses traitements est primordiale et peut être renforcée par l’infirmière » explique la gériatre Céline Delécluse (Réseau de soins gérontologiques Lille Agglo). Elle peut d’ailleurs faire l’objet d’un programme d’éducation thérapeutique spécifique, à l’image du programme OMAGE (Optimisation des Médicaments chez le sujet AGE).
Le réflexe réseaux « Les réseaux de soins gérontologiques peuvent apporter une coordination d’appui méthodologique intéressante pour les libéraux, ajoute Céline Delécluse. Une infirmière libérale peut contacter le réseau de son territoire directement, ou par le biais du médecin traitant. En accord avec lui, le réseau peut accompagner la sortie d’hospitalisation ou apporter son expertise auprès des patients à domicile ». Au sein du réseau lillois, c’est un tandem spécialiste/ infirmière formée à la gériatrie qui se rend au domicile. Ils utilisent l’outil PMSA-réseaux (Prescription Médicamenteuse chez le Sujet Âgé). « Chacun dans le respect de son expertise, focalise son intervention sur la recherche de prescriptions inappropriées, de mésusage, de mauvaise observance. Le gériatre réalise une évaluation gériatrique standardisée et peut proposer une revue d’ordonnances », précise-t-elle. Leur rôle est ensuite de proposer des actions correctrices, d’alerter et sensibiliser tous les professionnels impliqués auprès du patient. n CAROLINE GUIGNOT * Observatoire du Médicament, des Dispositifs médicaux et de l’Innovation Thérapeutique
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Actusoins • pratiques
Adapter les pratiques, favoriser l’interprofessionnalité
Le risque iatrogène n’est pas seulement la conséquence d’une situation biologique et thérapeutique. Il résulte aussi souvent d’une organisation défectueuse.
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«
ne prémisse de base est que les erreurs médicamenteuses trouvent autant leur origine auprès des médecins, pharmaciens, préparateurs, infirmiers… qu’auprès de nos managers dans les décisions prises au niveau de la conception, la gestion et l’évaluation du circuit du médicament. Néanmoins, les soignants sont en première ligne, en interface directe avec le patient. De ce fait, ils endossent encore seuls, et malgré eux, l’erreur médicamenteuse alors qu’ils héritent en grande partie des défauts dans l’organisation de la prise en charge thérapeutique du patient ». Comme le résume bien Édith Dufay, pharmacien, dans l’introduction du Dictionnaire français de l’erreur médicamenteuse, l’infirmière occupe une place très spécifique dans la chaîne du médicament. Mais les moyens de prévention et d’action sont à géométrie variable. En effet, il n’y a pas grand-chose de commun entre un circuit du médicament particulièrement sécurisé en hôpital et une pratique individuelle en libéral.
ment aux difficultés rencontrées par les soignants. Je suis aussi intermédiaire entre le comité et les soignants pour faire remonter les besoins. Le dernier enjeu de mon travail est ensuite d’assurer la diffusion de ces documents pour qu’ils soient mieux connus et utilisés ». © Inilusion/Fotolia
Renforcer la place de l’infirmière à l’hôpital Depuis 2010, dans les établissements de santé, le management de la qualité est organisé autour d’un professionnel et toutes les étapes du circuit du médicament font l’objet de protocoles qui doivent notamment permettre de sécuriser l’acte infirmier. « Les incidents les plus fréquents concernent les défauts de connaissances techniques ou théoriques et les erreurs dans l’acte de préparation ou d’administration », selon Danier Antier, responsable de la pharmacie du CHU de Tours. Afin d’aider les soignants, le Comité du Médicament au sein des établissements rédige des protocoles thérapeutiques ou des recommandations de bon usage des médicaments. Problème : « ces documents sont rédigés entre pharmaciens et médecins. Nous nous sommes rendu compte qu’ils étaient peu utilisés par le personnel infirmier car insuffisamment adapté à leur pratique ». Le CHU a donc choisi d’intégrer une infirmière au sein du comité. Cette dernière, Marie-France Charon, explique : « en utilisant le vocabulaire infirmier, je travaille à rendre ces documents pratico-pratiques pour qu’ils répondent vrai-
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Actusoins • pratiques
Ehpad : la prescription sous surveillance
BIBLIOGRAPHIE
Dans les Ehpad, l’obligation de sécurisation du circuit du médicament est moins réglementée mais tout autant appuyée par les tutelles. Reste que « c’est un lieu de vie et non un lieu de soins, affirme Stéphanie Guilhem, infirmière coordinatrice (Ehpad Azémia, Evreux). Les résidents restent libres de choisir leur médecin traitant et leur officine, en l’absence de pharmacie à usage intérieur. Or, les libéraux n’ont pas la même culture de gestion des risques ». D’où un vrai travail de fond avec les praticiens pour adapter leurs habitudes aux exigences des EHPAD, comme l’explique Isabelle Garnaud, infirmière cadre (Ehpad du CH Sud Gironde, site de Langon) : « proscrire les prescriptions et ajustements posologiques non écrits, limiter les médicaments hors livret mal connus des soignants, les inciter à saisir leurs prescriptions sur le logiciel de l’établissement, lorsqu’il est informatisé ». Autre gros travail, la gestion du pilulier : A l’Ehpad Azémia, « le temps et les conditions dans lesquelles l’infirmière prépare le pilulier sont apparus comme une activité à risque. Nous avons donc confié la préparation des doses à administrer à une officine. Nous n’en tirons pas de gain de temps, mais une vraie amélioration de la sécurisation, tout en réduisant les questions d’hygiène liées au pilulier ». Au CH de Langon, « nous travaillons avec les prescripteurs pour favoriser les prescriptions évitant le recours aux demi-comprimés non identifiables et nous reconditionnons ceux qui ne peuvent l’être », explique Isabelle Garnaud. Dans cet Ehpad qui comprend une pharmacie à usage intérieur (PUI), un tandem infirmière-préparateur permet de gérer au mieux l’armoire de dotation du service mais aussi de favoriser les échanges autour de questions pratiques liées au médicament. Et pour sécuriser le dernier verrou de l’administration, l’Ehpad utilise des piluliers personnalisés avec la photo du patient et une fiche résumant l’autonomie de chacun en matière de marche, de toilette… mais aussi de prise de médicament et de troubles de la déglutition.
• Liste nationale sur les médicaments per os concernant l’écrasement des comprimés et l’ouverture des gélules, consultable sur sfpc.eu/fr/publications-fr
Infirmière libérale : rapprocher les professionnels « L’isolement des infirmières libérales favorise les événements iatrogéniques, reconnaît Eric Gonzalez, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmier Centre. Améliorer les pratiques passe par le rapprochement pluriprofessionnel d’un territoire ce qui n’est pas facile, faute de moyens et de temps ». Avec l’OMEDIT régional, « l’URPS travaille cependant à un Comité de retour d’expériences (CREX) libéral qui rapprocherait tous les acteurs – infirmiers, aides de vie, pharmaciens, médecins… pour échanger autour d’événements indésirables anonymisés. Nous avons fait une expérimentation qui s’est montrée concluante. Nous souhaitons maintenant mettre en place un CREX fixe qui tirerait des éléments de bonnes pratiques à partir des événements déclarés et qui seraient diffusés
• Dictionnaire français de l’erreur médicamenteuse, SFPC, 2006, consultable sur sfpc.eu/fr/pratiques-professionnelles/remed.html • Enquête ENEIS (événements indésirables graves associés aux soins observés dans les établissements de santé), Dossier Santé solidarité et santé n° 17, 2010, Consultable sur www.drees.sante.gouv.fr/ publications,677.html • Mémo Réflexe iatrogénique, HAS, 2014, Consultable sur www.has-sante.fr, rubrique Outils, Guides & Méthodes/ Démarche Qualité/Thèmes (A-Z)/ Prise en charge médicamenteuse • Guide Revue de mortalité et de morbidité (RMM), HAS, 2009. Consultable sur www.has-sante.fr, rubrique Outils, Guides & Méthodes/ Sécurité du patient/Gérer les risques. n
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auprès des professionnels du terrain ». Reste à faire de la déclaration des événements indésirables un réflexe chez les professionnels libéraux. « Il faut reconnaître que ce n’est pas encore le cas, notamment par crainte du regard des patients ou des autres professionnels de santé », reconnaît Eric Gonzalez. « Mais les Fédérations d’URPS pourraient être des acteurs intéressants pour faciliter ce rapprochement pluriprofessionnel ». Parallèlement, le CEPPRAL travaille à transposé le projet autour du lien ville-hôpital, un carrefour sensible où le manque de conciliation thérapeutique expose au risque iatrogène. n
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EXPÉRIMENTATION POUR LES LIBÉRAUX EN RHÔNE-ALPES Michèle Flament, infirmière libérale (Grenoble), participe depuis trois ans à une expérimentation régionale de l’association CEPPRAL (Coordination pour l’Évaluation des Pratiques Professionnelles en santé en Rhône Alpes) : elle fait partir d’un groupe territorial constitué de médecins libéraux, d’infirmières, de pharmaciens, de biologistes… qui travaillent ensemble à des Revues de morbidité-mortalité pluri-professionnelles (RMMPP). « Nous travaillons dans un esprit bienveillant, sans jugement et dans le respect du secret professionnel avec pour objectif l’amélioration de la qualité des soins. Chacun apporte son expertise mais tout en restant à sa place », explique-t-elle. Dans ces RMM, le but est d’analyser selon une méthodologie précise un événement indésirable plus ou moins grave rencontré par l’un des participants. « On constate que les actions correctrices résident souvent dans l’interprofessionnalité, pour résoudre un problème de coordination, de coopération ou de communication ». Un travail qui a fait évoluer sa pratique : « je constate que je suis plus formatée dans mes habitudes, j’auto-évalue plus facilement mes pratiques et je suis plus en alerte sur des situations cliniques potentiellement à risque ». Cette expérimentation pourrait profiter à d’autres territoires. Le déploiement des RMM-PP a en effet été retenu comme l’une des actions du programme national pour la sécurité des patients lancé fin 2014 par Marisol Touraine. n
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DIPLÔME INTER-UNIVERSITAIRE DE RÉPIT
CALENDRIER 2015-2016 5 et 6 novembre 2015 : aZh Zc_Zjm! aZh h^ijVi^dch Zi aZh WZhd^ch YZ g e^i YZh V^YVcih 10 et 11 décembre 2015 : VeegdX]Z i] gVeZji^fjZ Zi bdYVa^i h YZ hdji^Zc Vjm V^YVcih"V^Y h 28 et 29 janvier 2016 : a¼d[[gZ YZ g e^i Zc ;gVcXZ Zi | a¼^ciZgcVi^dcVa Zi aZ XVYgZ VYb^c^higVi^[
Pour répondre aux besoins des proches aidants de personnes malades ou en situation de handicap prises en charge au domicile, les Universités de Lyon et Saint Etienne créent avec le soutien de la Fondation France Répit et du Programme Avenir Lyon Saint-Etienne :
17 et 18 mars : b^hZ Zc egVi^fjZ YZh ZchZ^\cZbZcih Zi eg eVgVi^dc YZh hiV\Zh$b bd^gZh 9 juin : Xdcig aZ YZh XdccV^hhVcXZh Zi hdjiZcVcXZ YZh b bd^gZh
MEMBRES CRÉATEURS DU DIU ET PRINCIPAUX ENSEIGNANTS Pr Pierre CHATELAIN, PUPH, Pr Emérite – Endocrinologie
Le 1er Diplôme Inter Universitaire de Répit OBJECTIFS
pédiatrique - UCB Lyon 1
Pr Vincent GAUTHERON, PUPH – Médecine Physique et de Réadaptation - Université Jean Monnet, Saint-Etienne Dr Matthias SCHELL, Cancérologie pédiatrique - PH - Centre Léon Bérard Lyon
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Pr Régis AUBRY, PUPH, Gériatrie et soins palliatifs CHU
Besançon, Président de l’Observatoire National de Fin de Vie, Membre du Comité Consultatif National d’Ethique
Pr Vincent DESPORTES, PUPH, Neurologie pédiatrique HFME Lyon
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Pr Gilles RODE, PUPH, chef de service Médecine physique et
Réadaptation, Hôpital Henry Gabrielle
Dr Jérôme FREDOUILLE, Géronto-psychiatre CH Le Vinatier Dr Yves DEVAUX, Cancérologie, Centre Léon Bérard Dr Hugues DESOMBRE, Pédopsychiatrie HFME Lyon
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PROFESSIONNELS CONCERNÉS Hd^\cVcih b YZX^ch! XVYgZh YZ hVci ! ^cÃgb^Zgh! V^YZh"hd^\cVcih! ehnX]dad\jZh! `^c h^i] gVeZjiZh! Zg\di] gVeZjiZh! ehnX]dbdig^X^Zch! ^ciZgcZh VkZX jc Xjghjh Y¼Vj bd^ch YZjm Vch ! IgVkV^aaZjgh hdX^Vjm Vhh^hiVcih hdX^Vjm! Vjm^a^V^gZh YZ k^Z! Vhh^hiVcih b Y^Xd" ehnX]dad\^fjZh! YjXViZjgh he X^Va^h h ! <Zhi^dccV^gZh Y¼ iVWa^hhZbZcih hVc^iV^gZh dj b Y^Xd"hdX^Vjm 6hhdX^Vi^dch Zi edgiZjgh YZ egd_Zih YZ g e^i°
Sandrine BONNAND, assistante sociale Centre Léon Bérard Christelle BONNELL-GESLER, aidante Maïté CASTAING, cadre de santé ESPPéRA Hélène VIENNET, Psychologue Henri de ROHAN-CHABOT, Délégué Général Fondation
France Répit
RENSEIGNEMENTS Fondation France Répit HZXg iVg^Vi Y¼dg\Vc^hVi^dc q 6hig^Y YZ a¼:hXV^aaZ ]iie/$$lll#[dgbVi^dc"gZe^i#[g$XdciVXi$
Fondation France Répit - Siège social : 210 avenue Jean Jaurès, 69007 Lyon. - Bureaux: 13, rue Seignemartin, 69008 Lyon. ContaCt : Henri de Rohan-Chabot - Délégué général - 06 07 42 82 91
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Actusoins • vie libérale
ILS SOIGNENT
LA NUIT
De vingt heures à deux heures, voire quatre heures ou six heures du matin, lorsque la majorité des gens dorment à poings fermés, des infirmiers libéraux ont fait le choix de sillonner les routes de leur territoire pour dispenser des soins. Qu’est-ce que cela implique d’un point de vue organisationnel ? Trois infirmiers témoignent.
C
’est dans les rues de Paris, Boulogne-Billancourt et Neuilly-sur-Seine que Daniel Dufray a fait le choix d’exercer la nuit, de 21 heures à 2 heures du matin. Un travail qu’il a instauré en parallèle de son cabinet libéral de jour situé dans le Val-de-Marne, avant tout pour des raisons économiques. « En 1991, avec ma femme nous avons acheté notre pavillon en Seine-et-Marne, raconte-t-il. Mais en 1992, un quota annuel d’actes infirmiers a été institué, me contraignant à réduire mon activité. Cela a impacté mes recettes alors que mes frais fixes étaient toujours les mêmes ! » Il décide donc d’embaucher un infirmier
dans son cabinet de jour pour ainsi débuter une activité de nuit puisque la nuit, les actes sont mieux payés (cf. encadré page 26). Laurence Moulin, infirmière libérale à Échirolles (Isère) a quant à elle découvert le travail de nuit en 1997, à l’hôpital. « Je ne supportais plus de tourner dans les horaires le jour, se rappelle-t-elle. Je suis une couche-tard et une lèvetard, et j’ai trouvé cela moins fatigant de travailler la nuit. » Un mode d’exercice bien pratique avec l’arrivée de sa fille en 1998 car « je pouvais profiter d’elle le jour, au détriment du sommeil bien entendu » ! Laurence Moulin, infirmière libérale à Echirolles (Isère) : « Nous avons beaucoup de nursing, de nutrition entérale et de ventilation non invasive ».
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Actusoins • vie libérale
À la naissance de son second enfant en 2002, Laurence a l’opportunité de reprendre une patientèle de nuit en libéral. « J’ai sauté sur l’occasion car à l’hôpital, je ne parvenais plus à soigner les patients comme je le voulais, trop accaparée par l’administratif », se souvient-elle. Après six ans d’exercice dans ce cabinet, elle monte le sien en janvier 2009, à Échirolles pour intervenir sur Grenoble et sa banlieue. Six mois après son lancement, elle décide de faire appel à une autre infirmière, Julie Berthollet, qui détenait son propre cabinet libéral à Grenoble depuis 2008. « Comme je suis plus efficace et résistante la nuit, lorsque Laurence a eu besoin de quelqu’un à temps plein, j’ai décidé de la rejoindre », raconte Julie.
Une relation différente aux patients Les deux collègues s’occupent d’une quinzaine de patients : quelques personnes âgées et majoritairement des personnes handicapées atteintes de myopathies, de tétraplégies ou encore de lésions cérébrales. « Nous avons beaucoup de nursing, de nutrition entérale, et de ventilation non invasive », rapporte Laurence. Avec Julie, elles réalisent à tour de rôle, en moyenne 18 passages à domicile entre 20 heures et 5 heures. « Le monde du handicap est particulier, les patients ne se plaignent jamais, je n’ai pas l’impression de travailler », ajoute Laurence en précisant apprécier l’ambiance du travail la nuit, la dispensation des soins dans le calme. Et de reconnaître : « Je ne suis plus dans une relation soignant-soigné avec eux. Certains de mes patients sont devenus mes amis, nous nous invitons pour des repas et nos anniversaires. » « Je fais encore quelques soins techniques, mais nous partageons autre chose avec les patients. J’ai privilégié le relationnel à la technique. », ajoute Julie qui était lassée des soins techniques de jour et des plaintes des patients. « La nuit, nous sommes considérés différemment par les patients, poursuit Daniel. J’ai souvent plus de considération lorsque j’arrive chez eux. » L’infirmier prend essentiellement
QUELLE COTATION ? Les actes réalisés la nuit donnent lieu à la facturation d'une majoration en plus de la valeur propre de l'acte. Cette majoration peut se cumuler avec l'indemnité forfaitaire de déplacement (IFD) et des indemnités kilométriques (IK). Les majorations de nuit vont de 20 heures à 23 heures et de 5 heures à 8 heures, et sont fixées à 9,15 euros. Pour la tranche 23 heures-5 heures, la majoration est doublée à 18,30 euros. Pour en bénéficier, la prescription du médecin doit indiquer la nécessité impérieuse d'une exécution de nuit. n
en charge des déclenchements d’ovulations, mais il réalise aussi des sondages urinaires, des perfusions ou encore des injections intraveineuses. « Les actes que j’accomplis sont généralement ponctuels. Je n’ai pas de patient régulier. Je suis davantage dans une démarche de dépannage de nuit. Je ne pique pas le travail des infirmiers de jour, ce qui évite les rapports conflictuels entre collègues. »
Jongler entre cabinet et vie de famille D’un point de vue organisationnel, Daniel a mis au point un roulement avec les trois autres infirmiers de son cabinet de jour. Chacun travaille une semaine le matin, une semaine l’après-midi, une semaine au cabinet et dispose d’une semaine de repos. En revanche, Daniel poursuit tous les soirs son travail de nuit. « La semaine la plus difficile est celle où je suis du matin au cabinet de jour, explique-t-il. Car je rentre de Paris vers 3 heures et je me relève vers 6 heures » Il a cherché un autre infirmier avec lequel travailler la nuit, mais « quand on est en libéral, il faut accepter l’aléatoire. Certaines nuits je vais avoir huit patients, et d’autres fois, seulement deux. De nombreux infirmiers ne l’acceptent pas. »
C
Je fais encore quelques soins techniques, “ mais nous partageons autre chose avec les patients. J’ai privilégié le relationnel à la technique. « Travailler la nuit, c’est loin d’être idyllique », reconnaît Laurence Moulin. Au premier rang des contraintes : concilier travail et vie de famille. Comme elle accorde une très grande importance aux repas en famille, « les soirs où je travaille, je fais manger tout le monde à 18 h 30, et avec des adolescents, c’est parfois un peu compliqué, constatet-elle. Mais avec mon mari, on leur a appris que le confort de vie dépend du travail, le travail passe donc avant tout. » Et puis, quand elle ne travaille pas, elle a « envie de cocooner, c’est le hic pour eux. C’est un peu égoïste de ma part, mais je change progressivement les choses. » Quant à Julie, elle reste lucide sur sa situation. « Je n’ai que trente-deux ans mais dans dix ans, je me demande quelle tête que je vais avoir ! Le corps n’est pas fait pour travailler la nuit. Je le sens parfois. Et je me demande si sur le long terme je vais tenir. » Avec un conjoint pompier à qui il arrive également de travailler la nuit, « pour le moment, notre organisation fonctionne bien, constate-t-elle. Et puis je me fais remplacer un week-end par mois pour profiter de ma famille. » Et de conclure : « Peut-être qu’un jour je penserais à une reconversion, mais pour le moment, je ne me pose pas la question plus que cela. » n
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Actusoins • vie libérale
Frais de véhicule : comment ça marche ? Comment calculer les frais engendrés par l’utilisation de votre voiture ? Des astuces à connaître pour optimiser la déductibilité de ces frais professionnels.
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es frais de véhicules entrent dans la catégorie « frais professionnels » pour toutes les dépenses réalisées dans le cadre de l’exercice infirmier. L’infirmier libéral peut donc déduire ces dépenses et ainsi faire baisser son bénéfice.
Données générales Deux options pour la déduction des frais La déduction des frais de véhicule peut s’opérer selon deux méthodes, l’une réelle, l’autre forfaitaire. Le choix entre l’une ou l’autre des méthodes se fait au 1er janvier pour l’année entière. Même en cas de changement de véhicule en cours d’année, l’option s’applique sur l’ensemble des véhicules utilisés durant l’année, son effet porte sur l’année civile et non sur un véhicule. Les frais de parking, de box et de péage n’entrent pas dans l’arbitrage frais réels/forfait kilométrique. Ils sont déductibles séparément en fonction de leur caractère professionnel. Lorsqu’ils sont exclusivement liés à l’activité professionnelle, ils sont intégralement déductibles. S’ils sont mixtes (à la fois professionnels et personnels), ils sont alors déductibles en proportion de l’utilisation professionnelle.
Frais réels L’infirmier libéral peut faire le choix des frais réels. Pour être déductibles, les frais doivent être justifiés, donc correctement comptabilisés et tous les justificatifs doivent être conservés.
ET LES PV ? Dans les grandes villes notamment, il est de plus en plus difficile de trouver des places de stationnement. Le caducée n’est pas un passe-droit et ne peut pas justifier un comportement qui ne respecte pas le Code de la route. Certains infirmiers libéraux ont prévu un budget PV mais en aucun cas les contraventions sont déductibles des frais. n
© Istock/ AdamRadosavljevic
Les frais réels regroupent : • les charges d’utilisation : essence, entretien courant (pneu, vidange), petites réparations, loyers versés dans le cadre d’une Location longue durée (LLD) ou d’un crédit-bail. • les charges de propriété : amortissement, assurance, carte grise, grosses réparations, intérêts d’emprunt. Ces charges sont déductibles à condition que le véhicule soit inscrit à l’actif (lire encadré). La déductibilité des loyers, comme celle des amortissements des véhicules de tourisme, est soumise à la limite des 18 300 euros ramenée à 9 900 euros pour les véhicules émettant plus de 200 grammes de CO2 par kilomètre. Il est donc conseillé de privilégier des véhicules à faible émission de CO2. Le barème des frais de carburant Lorsque le professionnel loue son véhicule (contrat de location classique, LLD ou crédit-bail), il peut par mesure de simplification opter pour l’évaluation forfaitaire des frais de carburant. Le choix doit être effectué a priori c’est-à-dire au 1er janvier d’application. La part d’usure étant déjà prise en compte dans le loyer, il n’est pas possible d’appliquer le barème pour les frais de véhicule appelé forfait BNC (bénéfice non commercial).
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Actusoins • vie libérale
Un forfait BIC (bénéfice industriel et commercial), qui ne comprend que les frais de carburant, est alors appliqué. Ce barème est sans incidence sur les modalités réelles de déduction des autres dépenses afférentes à leur véhicule.
Forfait kilométrique Si l’infirmier fait ce choix, il doit être en mesure d’apporter toutes les précisions utiles susceptibles de justifier du kilométrage parcouru à titre professionnel. Dans sa déclaration (2035 B), il doit indiquer le nombre de kilomètres parcourus à des fins professionnelles et le tarif kilométrique qui leur a été appliqué. Ce tarif est fonction du nombre de kilomètres parcourus et du nombre de chevaux fiscaux (voir tableau). Le barème kilométrique prend en compte : • la dépréciation du véhicule, • l’entretien et les petites réparations, • les dépenses de pneumatique, • l’assurance, • le carburant.
Si l’infirmier change de voiture en cours d’année, le barème doit être appliqué de façon séparée à chacun des véhicules, en fonction de chaque puissance fiscale et du kilométrage parcouru par chaque véhicule dans l’année. Il ne faut pas procéder à la globalisation des kilomètres parcourus par l’ensemble des véhicules pour déterminer les frais d’utilisation correspondants. Des frais annexes, non calculés dans ce barème, peuvent être ajoutés si l’infirmier détient les justificatifs et que le véhicule est inscrit au bilan. Il s’agit de : • certaines dépenses à caractère imprévisible telles que les dépenses de réparation à la suite d’un accident qui ne sont pas couvertes par le barème. • les intérêts d’emprunt relatif au financement du véhicule.
ACTIF PROFESSIONNEL OU PATRIMOINE PRIVÉ L’inscription du véhicule à l’actif professionnel n’a pour motivation que la déductibilité des frais financiers relatifs au véhicule (intérêts du prêt pour le financement du véhicule). Cette déductibilité est possible même en cas d’option pour le forfait kilométrique, puisque les frais financiers ne sont pas compris dans ce forfait. Cependant, cette inscription à l’actif peut entraîner la constatation d’une plus-value professionnelle. Certaines mesures d‘exonérations de plus-value vont donc pouvoir s’appliquer. Néanmoins, même si les conséquences fiscales peuvent parfois être atténuées, le montant de la plus-value à court terme sera soumis aux cotisations sociales. La facture peut alors devenir lourde, pour un montant d’intérêts d’emprunt déductible souvent beaucoup moins intéressant en contrepartie. n
Quel choix est le plus avantageux ? Tout dépend de la situation de chacun. Le choix de l’infirmier libéral va se faire en fonction : • du nombre de kilomètres parcourus ; • de la puissance fiscale de sa voiture ; • des dépenses réelles. Très souvent, la solution la plus avantageuse est celle du forfait kilométrique. Mais pour faire un choix en pleine connaissance, il est préférable d’effectuer des simulations en fonction des kilomètres parcourus et des frais réels annuels. Car si le barème kilométrique est limité à 7 cv fiscaux, les frais réels limitent quant à eux la déductibilité des véhicules de tourisme à 18 300 euros - voire 9 900 euros - par le biais des amortissements ou des loyers. C’est pourquoi seule la comparaison assure un choix optimum. n LAURE MARTIN A VEC LE CONCOURS D’ANNE-SOPHIE SIMON, EXPERT-COMPTABLE ET COMMISSAIRE AUX COMPTES CHEZ AT & ASSOCIÉS, CABINET MEMBRE DU RÉSEAU QANTEA.
TARIF APPLICABLE AUX AUTOMOBILES POUR L’ANNÉE 2015 Puissance administrative
Jusqu’à 5 000 km
De 5 001 km à 20 000 km
Au-delà de 20 000 km
3 CV et moins
d x 0,41
(d x 0,245) + 824
d x 0,286
4 CV
d x 0,493
(d x 0,277) + 1 082
d x 0,332
5 CV
d x 0,543
(d x 0,305) + 1 188
d x 0,364
6 CV
d x 0,568
(d x 0,32) + 1 244
d x 0,382
7 CV et plus
d x 0,595
(d x 0,337) + 1 288
d x 0,401
(d=distance parcourue en kilomètre)
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Actusoins • vie libérale
S’installer :
consulter les cartes et… les collègues
La consultation des cartes de dotation des territoires en infirmières libérales constitue un préalable indispensable à toute installation.
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Densité d’infirmiers dans la région Centre sur CartoSanté.
n ne s’installe pas n’importe où. Si on a été remplaçante, collaboratrice ou associée d’une infirmière libérale (Idel), on vérifie d’abord si une clause du contrat qu’on avait avec elle ne limite pas la zone géographique sur laquelle on peut s’installer. Une clause qui a une durée de validité. Ensuite, mieux vaut connaître la densité d’infirmières libérales dans le secteur qu’on convoite. Les installations sont en effet limitées dans les zones sur-dotées : les caisses d’assurance maladie n’accordent le conventionnement à une Idel qui s’installe que si son installation coïncide avec la cessation d’activité d’une autre infirmière et si elle envisage d’assurer la continuité de la prise en charge que l’infirmière sur le départ assurait. Par ailleurs, seule l’installation dans une zone notée comme « très sous-dotée » ouvre droit à la signature d’un contrat incitatif infirmier (ex-contrat « santé solidarité »). Il permet à l’infirmière qui le signe, pendant sa validité, de bénéficier de la prise en charge par l’Assurance maladie de la totalité de ses cotisations Urssaf au titre des allocations familiales et du versement d’une aide à l’équipement du cabinet de 3 000 € par an maximum pendant trois ans. Elle s’engage en échange à pratiquer les deux tiers de son activité dans
© ARS
la zone sous-dotée, à télétransmettre à 80 %, à participer à la vaccination contre la grippe et à assurer le suivi de patients atteints de maladies chroniques.
Aides à l’installation Sur le site de l’Assurance maladie(1) et, en plus détaillé sur celui de CartoSanté(2), une carte interactive indique le niveau de dotation de toutes les communes en infirmières libérales. Celle-ci précise le nombre d’Idels installés dans une région, leur densité, leur répartition, leur niveau moyen d’activité ainsi que le taux de recours des patients locaux aux professionnels de santé libéraux de leur secteur. Pour ceux qui veulent aller plus loin, ces informations peuvent être encore affinées via le service CartoSanté Pro. Il offre aux futurs libéraux la possibilité de s’entretenir individuellement avec un agent de la caisse d’assurance maladie. Les statistiques diffusées par ces deux services sont les chiffres officiels qui conditionnent les formules de conventionnement citées plus haut. Elles doivent donc obligatoirement être connues des futurs installés. Pour autant, ces chiffres ne peuvent pas être pris au pied de la lettre car ils datent en général de 2012, nous a confirmé la CNAMTS. Ils ne reflètent donc plus vraiment la réalité du terrain. Les zones sous-dotées ont pu attirer de nouvelles Idels qui ne sont pas encore comptabilisées par les cartes et les besoins en soins peuvent désormais être couverts alors que des zones sur-dotées ont pu voir partir des infirmières.
À se faire confirmer par les collègues Les infirmiers déjà installés conseillent donc à leurs éventuels futurs collègues de les contacter afin de mieux se rendre compte de la situation locale et du niveau d’activité d’un secteur. Ils sont aussi parfois au courant d’autres projets d’installation… Cela ne changera rien aux droits des candidats à l’installation mais leur permettra de choisir en meilleure connaissance de cause. n OLIVIA DUJARDIN
(1) http://www.ameli.fr/professionnels-de-sante/ infirmiers/gerer-votre-activite/installation/carte-duniveau-de-dotation-en-infirmiers-liberaux.php (2) http://carto.ars.sante.fr/cartosante
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Actusoins • vie professionnelle
Alzheimer : au cœur d’une équipe pluridisciplinaire Les ESA (équipes spécialisées Alzheimer) doivent permettre aux malades de rester le plus longtemps possible chez eux. Elles interviennent chez le patient, et font travailler ensemble des ergothérapeutes, psychomotriciens, assistant de soins en gérontologie, sous la coordination d’infirmiers à la recherche de solution pour apaiser le quotidien du malade et de son aidant.
«
J
e suis le fil rouge de l’intervention », résume Sandra Bayle, infirmière coordinatrice de l’ESA Esprima, adossé au SSIAD « Association Vie Santé Mérignac », à Mérignac en Gironde. Elle gère ainsi la mise en place de l’équipe au domicile du patient. Un nouveau type de structures appuyées sur les SSIAD qui a vu le jour dès mars 2009 : les équipes spécialisées Alzheimer. Partant de la volonté d’offrir un « véritable choix entre domicile et institutionnalisation », le plan prévoyait dans sa mesure n° 6 « le renforcement du soutien à domicile en favorisant l’intervention de personnels spécialisés ». Il devait ainsi donner naissance à quelques 500 équipes pluridisciplinaires à travers la France. Leur rôle : mettre en place les services d’aide qui devraient permettre aux malades de rester le plus longtemps possible chez eux. L’équipe, travaillant en parallèle dans un SSIAD, est composée d’assistants de soins en gérontologie (nouvelle spécialité créée par la même mesure du plan Alzheimer) d’un ergothérapeute ou d’un psychomotricien, chapeautée par une infirmière coordinatrice.
Une expérience du domicile indispensable « Pour travailler en tant qu’infirmière à la coordination d’une ESA, il faut avoir une expérience du domicile, savoir que chez le patient, nous ne sommes jamais en terrain conquis, encore moins dans le cas d’un malade d’Alzheimer », considère Catherine Bouffard-Bertrand, directrice du SSIAD de Mérignac qui a confié la coordination de l’ESA à Sandra Bayle.
« La maladie d’Alzheimer exacerbe toutes les problématiques de dépendances, compliquées par la perte de mémoire. Les infirmiers sont formés à cela », poursuit-elle. « Mon expérience en SSIAD m’a aidée pour la prise en charge du patient », confirme pour sa part Anne Ribe, infirmière coordinatrice ESA de l’AIMV, un SSIAD stéphanois. « En tant qu’infirmier, nous avons déjà une bonne trame, nous savons quoi demander aux patients ou aux proches, quels pourraient être leurs besoins, nous connaissons déjà le réseau de soins nécessaires pour le malade », poursuit l’infirmière qui a été coordinatrice d’un SSIAD avant de chapeauter l’ESA.
Quand on intervient, on “a envie de tout faire, tout
changer, mais il faut avancer au rythme du patient.
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Les infirmières coordinatrice d’ESA ne se voient offrir qu’un temps partiel, 0,25 ETP (équivalent temps plein), et travaillent souvent en plus à la coordination du SSIAD. Rarement au domicile des patients, l’infirmière coordinatrice d’ESA assure ainsi une « mission en amont et en aval » de l’intervention des professionnels de l’équipe. Cette dernière intervient ainsi sur prescription d’un médecin traitant ou généraliste pendant une quinzaine de séances d’une heure, généralement étalées sur trois mois. Pendant
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Actusoins • vie professionnelle
cette période limitée, l’infirmière et les membres de l’équipe doivent ainsi trouver les moyens d’aider le patient et son aidant dans leur quotidien au domicile. L’infirmière prend ainsi contact avec le médecin traitant au début de la prise en charge et assurera la mise en place d’une équipe pérenne au domicile du patient à la fin des quinze séances.
De gauche à droite : Catherine Bouffard-Bertrand, directrice du SSIAD de Mérignac, Ann-Gaël Le Manach, ASG, et Sandra Bayle, infirmière coordinatrice de l’ESA de Mérignac.
Dédramatiser la pathologie « Les familles nous demandent du lien, de la cohérence et de la continuité », explique Sandra Bayle, qui assure que son rôle est de « respecter les services mis en place, déjà existants, pour ne pas provoquer de rupture. » « Le plus gros de notre travail est de dédramatiser la pathologie », considère Mohammed Mhedden, infirmier coordinateur de l’ESA du SSIAD triade 91, dans l’Essonne, qui observe que « la maladie d’Alzheimer fait peur ». La première étape est de faire accepter l’équipe au domicile du malade. « Quand on intervient, on a envie de tout faire, tout changer, mais il faut avancer au rythme du patient », reconnaît Anne Ribe, de l’ESA AIMV de SaintEtienne. Il faut donc prendre son mal en patience « quitte à revenir l’année suivante, alors que le psychomotricien ou l’ergothérapeute n’ont pu que dresser le bilan des besoins du patient. » En amont, l’infirmière se sera entretenue par téléphone avec les proches pour connaître le passé, le parcours professionnel, les passions du malade. Objectif : développer des activités et des solutions pour stimuler les capacités du malade, avec l’Aide de soins en gérontologie (ASG), aides-soignants spécifiquement formés pour ce rôle. Ceuxci, encadrés par l’infirmière coordinatrice, reviennent régulièrement au domicile au cours des 15 séances d’intervention.
Une nouvelle approche du soin « Dans le quotidien, nous désamorçons les conflits entre aidants et patients, nous positivons énormément, décrit Mohammed Mhedden. Il faut ruser, aider l’aidant sans le mettre en difficulté, valoriser les bonnes réponses qu’il a pu déjà trouver ». Et Sandra Bayle d’ajouter : « Il n’y a pas de recettes miracles, seulement des petites solutions. » L’ESA d’Esprima propose ainsi à ses patients de réaliser un arbre généalogique, les accompagne lors de grandes promenades quotidiennes, se mettent à la cuisine avec eux, mais aussi étiquette la télécommande pour pouvoir plus facilement allumer la télévision, crée des sets de table pour mettre le couvert sans se tromper. Autant de petites idées et astuces expérimentées pendant les quinze séances pour donner un nouveau souffle dans le quotidien et parfois « apaiser la relation aidé-aidant », ajoute Catherine Bouffard-Bertrand. « Nous ne sommes pas dans la solution médicamenteuse », analyse pour sa part Mohammed Mhedden qui a été séduit par cette nouvelle approche du soin.
© Ariane Puccini
Et pour ces infirmières à la tête de ces équipes, le lancement des ESA a été une aventure. « Démarrer de rien, ça n’a pas été si simple », se souvient Anne Ribe, infirmière coordinatrice ESA de l’AIMV, comptant parmi les premiers ESA pilotes de France. Découverte d’outils nouveaux, travail avec de nouveaux professionnels… « Nous sommes toujours en réflexion », poursuit Anne Ribe. Le dispositif a d’ailleurs été étendu à la prise en charge de la maladie de Parkinson. Reste des objectifs à tenir très ambitieux. « L’ARS nous demande de suivre trente patients à la fois, mais c’est impossible. Au maximum, nous en suivons vingt », constate Catherine Bouffard-Bertrand, directrice du SSIAD de Mérignac. Et puis le temps manque : « Il faudrait le double des séances, étalées sur six mois », recommande Mohammed Mhedden. Autant d’ajustements attendus pour un dispositif qui n’en est qu’à ses débuts. n ARIANE PUCCINI
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Patient debout : En décidant de permettre au patient d’arriver au bloc opératoire en marchant, plusieurs établissements hospitaliers ont redéfini la place du patient dans le lieu de soin. Une révolution.
N
ous avons tous l’image d’Epinal en tête. Celle d’un patient conduit au bloc allongé sur un brancard. C’est pourtant cette habitude si profondément ancrée dans les pratiques que certains hôpitaux nord-américains ont choisi, il y a quelques années, de revisiter en remettant le patient sur ses pieds. Il y a cinq ans, l’institut de cancérologie Paoli-Calmettes (Marseille) a importé l’idée ; depuis, d’autres hôpitaux ont suivi le mouvement. Désormais, la majeure partie de leurs patients arrive au bloc en marchant. De quoi améliorer leur dignité et leur autonomie. Côté soignants, la transition n’a pas été neutre : elle a bouleversé les habitudes et redéfinit la logistique du bloc et des services de soins.
De la dignité du patient… « Etre sur un brancard réduit l’autonomie, explique l’anesthésiste Daniel Francon qui a porté le projet dans le centre marseillais. Sans compter qu’ils y perdent une part de leur dignité : ils portent des tenues fendues et se font retirer leurs prothèses au moment de s’installer sur le brancard. Désormais, les patients portent des tenues dignes similaires à celle des soignants et peuvent conserver leurs perruques, leurs lunettes ou leurs prothèses auditives jusque dans la salle d’opération ». Le déroulement est simple : le brancardier va chercher le patient dans son service, puis marche avec lui jusqu’au salon d’attente du service de chirurgie. « On se tient d’égal à égal, reconnaît Loïc do Carmo, brancardier dans le centre lillois Oscar Lambret qui s’est lancé dans la démarche au printemps 2014. Nous prenons le temps d’accompagner. Sur le chemin du bloc, ils nous confient plus facilement s’ils sont stressés ». Corentin Cozigou, infirmier dans le service de chirurgie ambulatoire de l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM, Paris) qui a passé le cap, il y a un an, assure : « si certains patients se montrent surpris, ils disent que c’est beaucoup plus agréable, qu’ils ont moins l’impression d’être malades.
Et de notre côté, nous avons le sentiment d’un rapport plus humain et plus adulte ». Arrivé au salon d’attente, le brancardier passe le relais à un aide-soignant après lui avoir transmis toutes les informations utiles. Vient ensuite le temps de l’infirmière de bloc ou de l’infirmière anesthésiste. A Marseille, il n’est pas rare que ce soit le chirurgien qui vienne directement chercher le patient pour l’accompagner à la salle d’intervention. « Le côtoyer en percevant sa corpulence, sa taille nous donne une autre perception et impose un autre relationnel », explique Anne Nicolsky, infirmière anesthésiste à l’IMM. « Les patients se montrent curieux et posent souvent des questions sur ce qui les entoure », raconte Corinne Cea, cadre de santé IBODE au centre marseillais. En un mot, chacun met de côté le statut de malade, jusqu’à l’arrivée en bloc. Là, ils s’installent sur la table d’opération et leurs éventuelles prothèses sont retirées. Le déroulement traditionnel de l’intervention peut alors reprendre.
…à la logistique intrahospitalière « L’enquête de satisfaction conduite pendant les deux premières années a montré que les patients étaient tous très
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une approche logique et digne
Si certains patients se montrent surpris, ils “ disent que c’est beaucoup plus agréable, qu’ils ont moins l’impression d’être malades.
cadre de chirurgie ambulatoire à l’IMM. Désormais, nous ne mettons en place que le Cathlon® pour faciliter la mobilité ». La poche, elle, est posée au bloc. « Cela va dans le sens d’une simplification des pratiques des services de soins, insiste Corinne Cea. Plus besoin de synchroniser la prémédication avec l’heure de l’opération, ni de surveiller le patient dans le délai ». Certes, « il y a des changements de dernière minute sur la façon dont le patient arrive qui compliquent notre travail », relate Monique Casier, IBODE lilloise. Et « certains infirmiers n’ont toujours pas intégré cette évolution et ne veulent pas aller chercher le patient au salon », reconnaît Anne Nicolsky.
”
Une évolution actée
© centre Oscar Lambret
largement satisfaits », poursuit-elle. Les soignants, eux, « ont vite vu que le bénéfice était réel pour les patients mais aussi pour eux ». Mais il n’en n’a pas toujours été ainsi. Médicaux et paramédicaux ont émis des réticences ou des craintes qu’il a fallu lever une à une. « Il y a d’abord un saut générationnel et culturel pour quelques médecins », explique l’anesthésiste lilloise Daniele Lefebvre-Kuntz. Il y a aussi la réticence habituelle face au changement d’habitudes : dans ces trois centres, le projet a été porté par un groupe de travail pluridisciplinaire qui a pu travailler et résoudre ces questions. Deux points d’achoppement ont notamment dû être réglés : d’abord celui de la prémédication anxiolytique, incompatible avec Patient Debout. L’anesthésiste Olivier Untereiner de l’IMM raconte : « des données récentes de la littérature montrent que cette prémédication n’est pas efficace et complique le réveil, mais les infirmières avaient de fortes réticences, car à leurs yeux, elle était indispensable au patient pour gérer son stress. Il a fallu convaincre pour modifier les pratiques et les protocoles ». Idem pour les perfusions : « nous avions l’habitude de placer une perfusion préopératoire, explique Guylaine Rossel,
Un salon apaisant pour accueillir les personnes, une occlusion suffisante des fenêtres de bloc pour leur éviter de voir ce qui s’y déroule, une organisation permettant d’éviter aussi qu’ils ne croisent un sujet sortant d’opération, une traçabilité des affaires personnelles… Moyennant ces quelques ajustements, la démarche Patient Debout améliore le flux des patients : « L’information Debout ou En brancard est intégrée dans notre logiciel de suivi du patient dans le parcours opératoire, explique Florence Bochu, cadre IBODE à Oscar Lambret. Nous gérons ainsi mieux l’organisation des flux et notamment le ballet entre brancard et table d’opération ». En pratique, le choix est toujours laissé au patient, lors de la consultation d’anesthésie. Mais ceux qui préfèrent venir allongés se comptent sur les doigts d’une main et les profils inéligibles (problème de mobilité, patients très douloureux…) sont peu fréquents. Pour eux, les structures réfléchissent à une solution ou ont d’ores et déjà opté pour le fauteuil, solution intermédiaire, et transposable à la sortie de salle de réveil, dans le but d’une meilleure réhabilitation. Ce nouveau fonctionnement semble si naturel désormais que de l’aveu des chefs de projets, personne n’imagine un retour en arrière. La transition est globalement réussie et de plus en plus d’établissements se saisissent du projet. Il n’est pas si fréquent de voir un projet neutre en termes financiers, si ce n’est le coût des tenues, se révéler si bénéfique pour les patients ! n CAROLINE GUIGNOT
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Un concierge à l’hôpital :
quand les soignants se font chouchouter Depuis quelques temps, des services de conciergerie se sont installés dans certains hôpitaux un peu partout en France. Une occasion pour les soignants de gérer leur vie personnelle à distance ou de prendre soin d’eux tout en gagnant du temps.
A
ller au pressing ou à la Poste en courant pour ne pas rater l’heure de fermeture, faire ses courses sur son seul jour de repos, repasser son linge alors qu’on a vraiment autre chose à faire… Qui n’aimerait pas déléguer sur son lieu de travail, quelques tâches de sa vie personnelle pour mieux profiter de son temps libre ? « J’ai toujours cette impression de ne jamais avoir de temps pour moi. Quand vous travaillez en horaires décalés et que vous devez régler tant de choses, vous ne pouvez pas profiter de vos enfants, ni même vous reposer correctement », explique Caroline, infirmière au Centre Hospitalier de St-Cloud. « Depuis que mon établissement a proposé un ser-
vice de conciergerie, je me fais livrer chez moi et je planifie mes rendez-vous avec l’aide du concierge qui se charge de contacter les prestataires pour moi », ajoute la jeune mère de famille. L’idée d’une vie plus confortable, partagée par Nathalie, aide-soignante au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil : « Je fais laver ma voiture pendant que je travaille et je sais qu’il est possible de confier des tâches personnelles administratives à la conciergerie ». Ces conciergeries pour faciliter la vie des salariés ne sont pas nouvelles. C’est un concept qui existe depuis des années dans les entreprises. En revanche, à l’hôpital, ce n’était pas gagné. « En construisant un projet de
CONCIERGE DURABLE Avec un concept éco-responsable, la Conciergerie Durable est installée dans les hôpitaux depuis 2010, et depuis 2013 à l’Hôpital Européen de Marseille. Tous les salariés de l’établissement y ont accès. La société sélectionne ses prestataires en fonction de leur plus-value sociale, sociétale et environnementale. « Cela semble tellement logique pour les soignants : qui est plus sensibilisé à la prévention, aux effets néfastes des produits chimiques, à la pollution, à l’éthique, au respect de l’humain si ce n’est le personnel hospitalier ? », interroge Martine Payeur, la fondatrice. Paniers de fruits et légumes bio et locaux, lavage de voiture sans eau et avec des produits biodégradables, pressing sans produits chimiques… Plus que simplement écologique, la démarche se veut équitable : « Par exemple, pour les services de cordonnerie, nous privilégions les véritables artisans diplômés, qui travaillent avec des produits français ». L’entreprise sensibilise aussi le personnel, les visiteurs et les patients au développement durable. n © Jean-Louis Parbot. Arrêts sur Images
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conciergerie pour les patients, on s’est rendu compte en interrogeant le personnel, qu’il y avait un cruel manque de services proposés au quotidien. Du coup on a également mis en place cette prestation, qui est très bien accueillie dans les hôpitaux et qui fonctionne », explique Pierre Lassarat, dirigeant et fondateur d’Happytal, une entreprise de conciergerie qui s’est installée dans cinq hôpitaux publics en Ile de France.
Un service gratuit pour les salariés « On a véhiculé pendant longtemps une image haut de gamme du terme conciergerie. Il y a des personnes qui se sentent exclues d’emblée, alors qu’elles ne payeraient pas moins cher le service si elles s’organisaient elles-mêmes », regrette Martine Payeur, fondatrice de Concierge Durable, une entreprise de conciergerie au service des salariés de l’Hôpital Européen, à Marseille (voir encadré). Ne pas faire payer plus cher le service au salarié et assurer la gratuité de l’intermédiaire du concierge : c’est le point d’honneur des entrepreneurs qui réussissent ce pari : le personnel paye son pressing, son cordonnier, son bouquet de fleur ou encore son coiffeur, mais ne débourse rien pour celui qui organisera les rendez-vous ou qui acheminera une livraison sur le lieu de travail ou au domicile. En général, le concierge tient un bureau dans le hall de l’établissement, se déplace dans les postes de soins, et répond à toutes les demandes du personnel. Il effectue luimême certaines prestations, comme les tâches administratives (attendre à la préfecture pour refaire sa carte grise ou récupérer son permis de conduire, chercher un colis à la Poste par exemple). Dans ce cas, le plus souvent, le service est gratuit. D’autres sont assurées par des prestataires extérieurs (services de bien-être, soins esthétiques, massages, retouches ou repassage…) et dans ce cas, le concierge orchestre et coordonne. Le salarié paye alors uniquement le prestataire extérieur. Selon les entreprises de conciergerie, le salarié a aussi la possibilité d’accéder à une plateforme internet pour commander tous ces services.
« Les hôpitaux ont tout à y gagner » Si dans les établissements publics, les entreprises de conciergerie se rémunèrent grâce aux partenaires prestataires, qui proposent un prix « de gros » à l’entreprise, dans le privé, c’est souvent un autre « business model » qui est proposé : les directions payent tout simplement un service d’abonnement pour leurs employés. « Les hôpitaux ont tout à y gagner », explique Raphaël Levy, fondateur de Atezain Conciergerie. Confronté dans sa vie personnelle au milieu hospitalier, cet ancien associé de la conciergerie d’entreprise Service Inbox a décidé de mettre à profit ses compétences et son expérience au service des établissements de santé. « Téléphoner à la nounou, prendre rendez-vous chez son coiffeur : les salariés s’occupent par-
© Easylife
Le CHU d’Amiens propose aussi à ses salariés une conciergerie.
fois et parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, de gérer leur vie personnelle sur leur temps de travail. Alors que ce n’est ni l’heure, ni le lieu pour faire cela. Les directions ont conscience de ce manque à gagner car avec moins de contraintes personnelles, les employés deviennent plus efficaces dans leur travail. Proposer un service de conciergerie aux salariés permet de les libérer de ces contraintes », souligne le dirigeant.
On a véhiculé pendant longtemps une image “haut de gamme du terme conciergerie. Il y a
des personnes qui se sentent exclues d’emblée, alors qu’elles ne payeraient pas moins cher le service si elles s’organisaient elles-mêmes. Un argument repris par les directions d’établissements qui y voient aussi un atout en termes d’image et de recrutement. « C’est un gage de qualité de vie au travail et donc un gage de qualité de travail », explique Jérôme Sontag, Directeur des Ressources Humaines au Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil. « Quand je fais passer les entretiens d’embauches, mes interlocuteurs sont très étonnés que l’hôpital public propose ce type de service », ajoute-t-il. Et si posséder une conciergerie dans un hôpital devenait un facteur d’attractivité pour l’embauche, tout comme le sont les crèches hospitalières ou encore la distribution de tickets restaurant ? n
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MALIKA SURBLED
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RetRaites
Les femmes s’inquiètent : ont-eLLes raison ? selon une étude csA-cecoP publiée en 2014, 75 % des femmes disent s’inquiéter pour leur retraite, contre seulement 55 % des hommes ! Pourquoi cette différence ? les femmes ont-elles raison de s’en faire ? la réforme des retraites de 2014 ne les a pas rassurées, au contraire !
L
éa, comme 75 % des femmes se dit « inquiète » face à la retraite. Une inquiétude que l’on retrouve chez les hommes mais dans des proportions moins importantes puisqu’ils ne sont que 55 %. Seulement un sur deux. « Ces 20 points d’écart sont spectaculaires », commente Jérôme Jaffré, le directeur du CECOP, « d’autant qu’il est désormais de plus en plus rare de voir des différences de réponses très marquées entre hommes et femmes dans les enquêtes d’opinion... » Pour les retraites, la différence de perception entre hommes et femmes est donc très nette ! Les pensions des femmes pLus basse de 40 % en moyenne à celles des hommes !
Il ne s’agit pas seulement d’une « impression », mais bien d’une réalité ! La situation économique des femmes face à la retraite est beaucoup moins enviable que celle des hommes. « Leurs pensions sont 40 % inférieures en moyenne à celles des hommes », résume Philippe Crevel, le secrétaire général du Cercle des Épargnants. Tous régimes confondus, la pension mensuelle moyenne de droit direct s’élève en moyenne à 1 600 euros pour les hommes, contre 932 euros pour les femmes. Une étude de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de
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l’Évaluation et des Statistiques) souligne que « seulement 50 % des femmes retraitées bénéficient d’une retraite à taux plein, contre 75 % chez les hommes… ». Ces différences de pensions s’expliquent d’abord par les écarts salariaux pendant la période d’activité. En cause notamment : les inégalités salariales hommes/femmes qui persistent à emplois comparables, les temps partiels souhaités ou subis, les évolutions de carrières ralenties par les congés maternité et parentaux. Ce sont des choix de vie plus ou moins contraints : bon nombre de femmes décident de passer à temps partiel ou de renoncer à des postes de responsabilité pour privilégier leur vie de famille... sans pour autant mesurer les conséquences pour leur avenir. Ce que confirme Virginie, aide-soignante dans le Bas-Rhin : « J’ai 3 enfants de 9, 12 et 15 ans, je me suis arrêtée de travailler à chaque naissance pour les élever à temps plein les premières années. Pour mon aîné, j’ai dû m’arrêter un peu plus longtemps et reprendre seulement à mi-temps car il était dyslexique et il a fallu le faire travailler à la maison... Je n’avais pas d’autre choix : mon mari est routier, il n’était pas question qu’il reste à la maison pour prendre le relais... Je sais qu’un jour, je subirai les conséquences de ces interruptions à répétition, je ne m’attends pas à une retraite exceptionnelle... ». Mais en cas de séparation, ces femmes peuvent ensuite le
regretter. C’est le cas de Céline, ambulancière dans les Pyrénées Atlantiques près de Biarritz : « Pendant des années, j’ai fait de nombreux sacrifices et renoncé à un temps complet à l’hôpital pour être plus présente à la maison... C’est mon mari qui me l’a demandé... Mais quand il a voulu divorcer, personne n’a tenu compte de mes sacrifices pendants des années, je ne pourrai jamais rattraper le temps perdu, j’aurai une petite retraite alors que mon mari aura une retraite complète, c’est vraiment injuste ! »
La RetRaite en chiffRes
15,3 millions
c’est le nombre de personnes ayant perçu une pension de retraite
1 282 €*
perçu par mois
967 €*
perçu par les femmes
1 610 €*
perçu par les hommes * Retraite moyenne perçue en 2012 Source : DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques)
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le PoINT de VUe de : Véronique deloffre, conseillère retraite nord picardie « Je constate tous les jours, que les femmes sont les plus vulnérables face à la retraite. Pour celles qui font le choix du temps partiel, elles oublient souvent que leur cotisation à la retraite de base se fait sur le temps partiel. elles n’ont pas conscience qu’elles ne toucheront qu’une pension partielle. en plus, je leur conseille de réféchir à leur retraite pour elles-mêmes, sans compter sur leur conjoint, car après tout, on ne sait jamais de quoi la vie est faite… »
La RÉfoRme 2014 des RetRaites N’A PAs RAssURÉ les Femmes
La dernière réforme des retraites de 2014 n’a manifestement pas rassuré les femmes. Il faut dire qu’elle ne s’attaque pas frontalement aux écarts de pension. Temps partiel. Pour les agents de la Fonction publique qui travaillent toute une année à temps partiel (au minimum à 50 %), cette année compte pour une année de service entière (4 trimestres) dans la validation des trimestres d’assurance retraite. Une disposition plutôt favorable aux agents. En revanche, pour le calcul du montant de la pension de retraite, les périodes à temps partiel sont prises en compte au prorata de la durée de services effectués. Autrement dit, un agent hospitalier ayant travaillé pendant des années à temps partiel validera ses trimestres aussi rapidement que ses collègues qui sont à temps plein mais il aura une pension très inférieure. Congés de maternité. Avant la réforme de 2014, un accouchement permettait de valider un trimestre, quelle que soit la durée réelle des congés de maternité pris par la mère. Avec la réforme, pour les enfants nés à compter du 1er janvier 2014, chaque période de 90 jours de maternité donne droit à un trimestre. Dans la pratique, cette réforme n’apporte rien de plus aux mères d’un premier ou d’un deuxième enfant. Leur congé de maternité égal à 16 semaines (soit 112 jours) leur permet de valider un seul trimestre comme par le passé. Seules les femmes qui accouchent de leur 3e enfant (ou plus), ou de jumeaux, peuvent bénéficier de deux trimestres au lieu d’un, leur congé de maternité étant plus long. Bon nombre d’associations estiment que le changement est trop timide. Elles auraient préféré
une grande réforme des majorations familiales, ces bonus de pensions dont bénéficient les parents de trois enfants et plus (+10 %). Ces majorations sont critiquées car elles sont proportionnelles : elles profitent plus aux pensions élevées, donc aux hommes ! Elles tiennent compte de l’effet des enfants sur la durée de cotisation mais ne jouent pas sur le niveau des revenus. Pension de réversion. La réforme des retraites de 2014 semble l’avoir totalement ignorée. Ce système permet de verser au conjoint survivant une partie de la pension du conjoint décédé (50 % de cette pension pour les agents ayant travaillé dans la Fonction publique). Seul problème : ce système ne concerne que les couples mariés. Il ne s’applique pas aux couples ayant vécu en concubinage ou aux couples pacsés. Des femmes ayant partagé toute leur existence avec leur compagnon, mais qui ne se sont pas mariées, peuvent ainsi se retrouver privées d’une grosse partie de leurs ressources au moment du décès de leur conjoint… L’espérance de vie moyenne se situant à 79,2 ans pour les hommes, et à 85,4 ans pour les femmes, ces dernières ont donc statistiquement plus de chances de vivre plus longtemps que leurs compagnons. Voilà pourquoi il est tellement important pour les femmes aujourd’hui de se préoccuper le plus tôt possible de leur retraite pour trouver des solutions permettant de compenser la perte de revenus au moment de la retraite. •
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Actusoins • à la loupe
A l’hôpital des grands brûlés Depuis trois ans, le Centre de Traitement des Brûlés de St-Louis accueille des patients qui ont subi explosions, incendies ou accidents domestiques. Dénués de peau, la chair à vif, ils sont traités dans des conditions ultra aseptisées, et pris en charge par une équipe de choc.
Photos © Natacha Soury
Romuald, Karine et Charles : l’anesthésiste, l'aide soignante et l'infirmier, côte à côte, débutent le changement de pansements.
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 42 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Actusoins • à la loupe
Les broches ont remplacé depuis peu les atèles qui, en contact permanent avec la peau, rendait la cicatrisation plus difficile. Les broches empêchent également les mains de se recroqueviller. Ce qui facilitera, par la suite, la mise en place de sa rééducation.
D
eux yeux effrayés émergent des pansements, zieutent dans toute la pièce, à la recherche d’on ne sait quoi. Bientôt, ils se referment, endormis par l’anesthésie. Pratiquement seule surface du corps de cette patiente à ne pas être brûlée, ses prunelles forment son unique porte ouverte sur le monde. La vie de cette agricultrice a été bouleversée, quand il y a un mois, elle a subi l’explosion du système de chauffage au gaz qui servait à ses bêtes. Gravement atteinte, elle a été emmenée d’urgence ici, à l’hôpital Saint Louis, au Centre de Traitement des Brûlés (CTB). Depuis, elle est sous sédatifs et antalgiques, sous haute surveillance dans une salle réservée aux très grands brûlés, avec un dispositif spécifique pour éviter toute contamination bactérienne. Sans peau, les patients sont en danger de mort, soumis à tous les risques pathogènes. Sur les murs de la chambrée, des dessins de sa fille, « Maman, je t’aime. » La patiente est partie pour rester de longs mois, avec, à la clé, l’espoir d’un retour à la vie « normale ». C’est en tout cas l’objectif des dizaines de médecins, d’infirmières, d’aides-soignantes, de kinésithérapeutes, de psychologues… qui composent cette équipe polyvalente. Quand le professeur Maurice Mimoun, chirurgien expérimenté, suggère de moderniser le centre des brûlés de Saint
Antoine, l’AP-HP lui propose de s’installer à Saint Louis, puisque l’hôpital comptait déjà une unité dermatologique. En juin 2012, le CTB né du regroupement de compétences de Saint-Antoine et Saint-Joseph ouvre ainsi ses portes, pensé par le médecin et son équipe dans les moindres détails. « Le traitement des brûlés pose énormément de problèmes car il comporte le pronostic vital, mais aussi le pronostic fonctionnel et esthétique », explique-t-il.
Bouger un patient est toujours délicat car il faut veiller au moindre signe de souffrance
Un centre unique, un travail d’équipe Ce lieu unique en France, co-dirigé par Maurice Mimoun en chirurgie et Alexandre Mebazaa en réanimation comporte trois unités, des patients les moins brûlés aux situations les plus critiques. Dans l’unité 1, celle des plus grands brûlés, il a conceptualisé des chambres qui se transforment en bloc opératoire ou en balnéothérapie, sans avoir à déplacer le patient. Ce dernier peut recevoir tous les soins et faire tous les examens sans être déplacé. C’est le concept du « presque tout dans la chambre ». « On sait que les transports sont délétères pour certains patients », rappelle le chirurgien. Ultra-moderne, le CTB est aussi totalement informatisé. Dans les salles de réunions, les médecins peuvent d’un clic avoir accès aux dernières photos de la patiente et évaluer sa cicatrisation.
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 43 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Actusoins • à la loupe
Le centre a aussi été conçu pour ne « pas devenir une forteresse, où les gens de l’extérieur ne veulent pas voir et où les gens dedans font leur devoir, coupés du monde », précise le chirurgien. Espaces tout en transparence, les salles des très grands brûlés comportent de grandes baies vitrées. « C’est mieux pour le patient, mais aussi pour les personnels », estime ainsi le professeur. « Cela peut servir à voir si le malade s’agite. Et comme dans les restaurants, on a réalisé que les gens travaillaient mieux dans des cuisines à vue, sans compter la reconnaissance de leur travail, qui devient concret aux yeux des autres. »
Un infirmier passé par le CTB sait “absolument tout faire en partant. ”
Le chirurgien souligne le caractère éminemment collectif du travail au CTB. « Dans ce service, personne ne ferait rien sans les autres », affirme-t-il. « La modernité du centre fait 50 % de sa réussite. Le reste provient de ce travail d’équipe. » Et d’insister sur le rôle indispensable des infirmiers : « en matière de brûlure, l’infirmier est fondamental : il doit être compétent en anesthésie-réanimation et en chirurgie plastique et pansement ». Polyvalence et capacité d’adaptation sont des qualités essentielles pour exercer dans ce service. « Nous avons des opérations programmées, mais tout peut changer du jour au lendemain, en fonction de l’état du patient », souligne Sophie Semal, cadre de santé, arrivée en 2012. À ses yeux, pour travailler dans ce service, l’écoute, la maîtrise de la technicité, la capacité à maintenir à flot ses connaissances, et une grande capacité d’adaptation aux matériels qui changent, aux bonnes pratiques qui pro-
gressent et à la législation qui évolue, sont indispensables. Ainsi qu’une bonne résistance à la fatigue.
Des conditions de travail difficiles « Nous évoluons dans des conditions pas naturelles, contraignantes, lâche le professeur Mimoun. Surtout en ce qui concerne l’asepsie et l’hygiène. » Et d’évoquer les dispositifs mis en place : les machineries installées au troisième étage, qui, en cas de panne de la ventilation ou autre, sont accessibles aux réparateurs sans qu’ils aient à rentrer dans les chambres. Pour les personnels soignants, les contraintes sont encore plus fortes. Ils doivent s’adapter à la présence de deux sas : un sas d’entrée, et un sas de décontamination. Dans les sas, la pression est négative, ce qui créée un mur invisible qui empêche les germes de rentrer ou de sortir. Les ouvertures se font au pied, toujours. Quand la chambre se transforme en bloc opératoire, le lit est nettoyé dans le sas de décontamination. À la fin de chaque hospitalisation, un bionettoyage intervient impérativement. Un moment durant lequel les portes sont hermétiquement fermées, sous peine de gazage mortel. À l’intérieur des chambres, la température est chaude, entre 30 et 38 degrés, afin d’éviter le risque d’hypothermie chez le patient, et le taux d’humidité élevé, pour parer à la déshydratation. À l’intérieur de cette atmosphère presque tropicale, les soins prennent aussi beaucoup de temps. L’agricultrice doit se faire changer les pansements tous les deux jours, et à chaque fois, le soin dure environ 2 h 30. Les infirmiers et aides-soignants, qui travaillent en binôme, ne chôment pas : ils doivent retirer les anciens pansements, vérifier la cicatrisation des plaies, la bonne prise ou non
Zineb surélève la jambe de la patiente afin que Karine, aide-soignante, puisse enlever la totalité du « voile de mariée ». L'équipe optera par la suite pour la pause de tulle gras.
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 44 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Actusoins • à la loupe
Jawad est ingénieur de Bio-décontamination pour l'entreprise Bioquell. Après avoir pris soin « d'étancher » la pièce il va mettre en place l'opération de décontamination par vapeur de peroxyde d’hydrogène qui va durer environ deux heures. Cette technique a été notamment utilisée, lors de l'épidémie d'Ebola, afin de décontaminer les camions qui avaient servit au transport des patients atteints par le virus.
des greffes, assurer le nettoyage du corps comme du lit, réaliser le retournement du corps pour n’oublier aucun centimètre carré de peau, faire les prélèvements et installer de nouveaux pansements, après avoir recouvert le corps de crème. Les actes de soin sont tous réalisés avec une grande minutie.
Deux heures et demi de concentration Charles, infirmier au CTB depuis deux ans et demi, a supervisé les opérations. Les médecins sont passés vérifier l’état de la peau. Ils demandent des prélèvements mycologiques car ils soupçonnent un champignon dans l’une de des plaies. Le chirurgien prend des photos sur sa tablette afin de comparer l’évolution des cicatrisations. « Je pense que le tissu de mariée ne lui convient pas », lui glisse Charles. Cela provoque des saignements car la peau à peine reconstituée est arrachée quand les pansements sont retirés. Ils décident finalement de changer de méthode. Charles est très attaché à son métier, même s’il reconnaît que le quotidien n’est pas simple. « Si je devais décrire ce métier, je dirais “intense”. Pendant les pansements, on s’investit à fond. Physiquement, on est fatigué mais on doit rester concentré », explique l’infirmier. Sophie Semal raconte : « Les infirmiers doivent apprendre à s’hydrater. Dans leurs premiers temps, ils sont plusieurs à avoir fait des crises de coliques néphrétiques », met-elle en garde. Des gestes de prévention vite adoptés. Emotionnellement aussi, les personnels sont très sollicités. Delphine, 21 ans, est une jeune infirmière arrivée il y a huit mois. C’est son premier poste. « J’avais passé trois mois au CHU de Nantes en réa, et le travail sur la brûlure m’avait
vraiment plu pendant mes études. Mais j’ai postulé sans savoir exactement à quoi m’attendre », se souvient-elle. Après son intégration de quatre semaines, sous surveillance d’une infirmière référente, elle est lâchée dans le grand bain. « Le premier jour, j’ai commencé à 7 h 30 et je n’ai pu déjeuner qu’à 17 h 30. Je me suis dit : « Dans quoi tu t’es lancée ? », plaisante-t-elle. Ici, même au milieu d’un pansement, il peut se passer n’importe quoi. » Ainsi, dans la chambre 11, le patient de 81 ans, désature. Arrivé il y a cinq jours, il présente des brûlures importantes, et souffre de problèmes respiratoires graves dus à une infection des poumons. Quelques jours après, il décèdera, son état de santé général se dégradant quotidiennement. « Mais ici, on ne lâche rien, confie Delphine. On tente tout pour sauver les patients. » Dans ses tout débuts, elle se rappelle avoir été déstabilisée par l’accueil de la famille d’un jeune de 25 ans : « Ils étaient paniqués. C’est dur de gérer une famille en état de choc. » De trouver les mots justes, de répondre à des interrogations comme « Quand va-t-il sortir ? ». Car, dans ce centre, ces questions n’ont jamais de réponse simple. Seule certitude : « un infirmier passé par le CTB sait absolument tout faire en partant », affirme le professeur Mimoun. Conscients de cette opportunité, les infirmiers du service expriment leur fierté à faire partie de cette équipe de choc. Mais ils ne restent pourtant pas de longues années : travailler en 12 h devient compliqué pour les parents, et confie Sophie Semal, après les soubresauts de l’adrénaline, certains préfèrent le libéral. n DELPHINE BAUER / YOUPRESS
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Actusoins • initiative
Appartements de coordination thérapeutique :
des infirmiers e social et médica
Dans toute la France, les appartements de coordination thérapeutiques permettent de loger des résidents malades et en grande précarité. Entourés d’une équipe qui allie médical et social, ils redeviennent, petit-à-petit, autonomes. Reportage à Paris.
V
«
ous allez bien, aujourd’hui, Ahmed ? » Mathias Sawadogo, 33 ans, est infirmier au sein d’une entreprise sociale qui gère des appartements de coordination thérapeutique (ACT). Ce matin, le trentenaire dynamique et volontiers blagueur, rend visite à l’un des résidents du groupe SOS Santé. Ahmed ouvre la porte et invite Mathias à s’installer dans sa petite cuisine. Instituteur mauritanien de 50 ans, Ahmed est arrivé en France il y a quelques mois, après avoir tenté de recevoir des soins au Sénégal et en Tunisie. Atteint d’une cirrhose du foie, il attendait une greffe urgente et surtout, vitale. Son chemin a croisé celui de l’ACT Paris Est. Il est alors orienté, par un médecin et une assistante sociale, sur les ACT et son dossier est admissible. Depuis son opération, qui s’est bien passée, Mathias continue de le suivre à domicile, s’assurant qu’il maîtrise bien son pilulier, qu’il n’a besoin de rien. Cela rompt aussi la solitude d’Ahmed, dont la famille est restée au pays. « C’est long. Je n’ai que des nouvelles par téléphone », se désole-t-il. Mais, sauvé, il retrouve goût à la vie et fait, à nouveau, seul, ses courses. L’histoire de ces structures à cheval sur le social et le médical, remonte « aux années sida », rappelle Julien Baslé. Infirmier de formation, devenu chef de service de SOS Santé Paris Est, qui gère 22 appartements de coordination thérapeutique, il explique que « les ACT ont été créés dans les années 80, sous une autre dénomination. Les personnes infectées par le sida étaient alors marginalisées. Du jour au lendemain, de nombreux malades ont perdu leur travail, leur santé, leur logement. L’idée était de créer un dispositif qui réponde à cette problématique. » A l’époque, ces structures sont portées majoritairement par le milieu associatif et les activistes de la lutte anti-VIH
et les bénévoles sont nombreux. Dans les années 90, les structures se professionnalisent, face aux enjeux de la trithérapie qui nécessite une batterie de traitement très précis. Aujourd’hui, l’ensemble du personnel est professionnel.
Les ACT comme alternative à l’hôpital En 2002, la loi élargit le profil des bénéficiaires à toutes les pathologies évolutives chroniques : diabète, cancer (en forte hausse), mucoviscidose, victimes d’AVC, pathologies cardiaques, drépanocytose… A Paris, « 30 % des effectifs restent cependant des malades du sida », précise Julien Baslé. Sur les 400 à 500 candidatures reçues annuellement, seules 20 admissions se concrétiseront. Le patient doit répondre à
Mathias Sawadogo, infirmier, rend visite à Ahmed, l’un des résidents du groupe SOS Santé.
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 46 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Actusoins • initiative
s entre dical plusieurs critères, dont celui de la maladie, du besoin de coordination médicale et du critère d’urgence médicale. Après un entretien individualisé, l’équipe formée du médecin coordinateur, des infirmiers, des auxiliaires de vie, des assistantes sociales, des éducateurs spécialisés… décide d’accueillir le futur résident, en habitation individuelle ou collective, selon l’état du patient, sa capacité de socialisation… « Si la durée moyenne de séjour est de 24 mois, il y a des gens qui restent beaucoup moins, et certains beaucoup plus, jusqu’à 5 ans et demi », détaille Julien Baslé. En fin d’ACT, l’objectif est de mettre sur pied un projet d’autonomie médicale avec l’équipe intégrant le suivi, la gestion du parcours de soin, les consultations, le traitement… Cependant, pour certains résidents, ce départ est source © Delphine Bauer
d’angoisse, car « partis de rien, ils bénéficient d’un accompagnement étayé » qui les rassure. Mais « nous insistons toujours, précise Mathias Sawadogo, sur le fait que les ACT ne sont pour eux qu’une étape. » Si le nombre d’appartements de coordination thérapeutique est en hausse à l’échelle du territoire, il reste insuffisant. Dommage, car « parfois, dans le cas d’un patient diabétique sans domicile fixe, par exemple, il n’y a pas d’intérêt à le garder à l’hôpital. Dans ces situations, les ACT seraient idéaux, et reviendraient beaucoup moins chers qu’une hospitalisation », suggère Julien Baslé. Point commun avec l’hôpital : chaque matin, la « transmission » est un temps d’échange très important entre professionnels, pour faire le point sur la situation de chaque résident.
Le rôle charnière de l’infirmier C’est justement cet aspect pluriel du poste qui a séduit Mathias. Habitué des missions humanitaires, il a travaillé trois ans et demi au Burkina-Faso, et également en hôpital et en clinique, avant de décrocher son temps plein au sein des ACT. Avec son homologue infirmier, ils sont en charge de 36 résidents. Avant leur arrivée, ils assistent à l’entretien de pré-admission, et une fois les résidents dans les appartements, ils ont plusieurs missions : « coordonner les soins et les évaluer en fonction de la situation médicale et sociale du résident, les éduquer à la nécessité d’un suivi régulier s’ils n’ont jamais été chez le gynéco ou le dentiste…, précise-t-il. Tous les six mois, on définit un projet médical ou social avec chaque résident, ré-évaluable si nécessaire. » « On les valorise aussi même si le progrès est minime », affirme Mathias. Ce dernier souligne la satisfaction des résidents quand ils deviennent capables de régler leur situation administrative (demande de papiers, régularisation…) ou médicale, de prendre seul un rendez-vous, quand ils comprennent l’intérêt d’un traitement et comment il fonctionne. Pour les nombreux résidents d’origine étrangère, arriver en France signifie certes la possibilité d’une bonne prise en charge thérapeutique, mais implique aussi des soucis de traduction, un manque de repères, des difficultés quotidiennes supplémentaires. Dans ces conditions, Mathias représente un soutien médical mais aussi humain. « Quand je réalise les visites à domicile, je ne parle pas que de médical. Sinon, quelle différence avec l’hôpital ? », affirme-t-il. Il place l’empathie, avec néanmoins la distance nécessaire, au cœur de son quotidien. « Etre infirmier, ce n’est pas que réaliser des actes techniques », estime ce trentenaire. « Ici, on les suit en tant que personnes, pas seulement en tant que malades. » Son téléphone sonne. – « Allo, Solange ? Vous saignez du nez ? Oui, je passe vous voir dans la journée. » Son sac aussitôt mis en bandoulière, Mathias s’engouffre dans le bus pour aller retrouver une résidente dans le besoin. n DELPHINE BAUER / YOUPRESS
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Actusoins • dossier
Se former… Oui, mais comment ? Avec un large éventail de formations sur le marché, les soignants ont facilement de quoi se perdre en termes de formation continue. D’autant que certaines de ces formations relèvent de l’obligation de DPC et que d’autres non. De plus, les modes de financements sont différents selon les enseignements choisis.
D
iplômes universitaires, masters, formations courtes, formations en e-learning, promotions professionnelles… Les soignants qui souhaitent acquérir de nouveaux savoir-faire ou simplement approfondir leurs connaissances ont normalement la possibilité de se lancer dans l’aventure de la formation continue. Néanmoins, pour certains, le flux d’informations concernant les multiples possibilités de formations ou au contraire le défaut de catalogue dans les établissements entraîne des doutes et des remises en question sur la direction à prendre. « J’ai vraiment l’impression que selon les établissements, on vous sert des formations sur un plateau ou qu’au contraire on vous met des bâtons dans les roues quand vous demandez des renseignements », regrette Aurélie, infirmière depuis cinq ans, qui a suivi un D.U Bariatrique cette année. « Personnellement, je n’ai eu aucune difficulté pour me faire financer mon D.U, mais j’ai beaucoup d’amis qui n’ont pas été dans ce cas et pour lesquels les supérieurs hiérarchiques ont refusé des formations », ajoute la jeune femme.
Un sentiment de « non-accès à la formation » ? Pourtant, tous les établissements de santé - comme toutes les entreprises d’ailleurs – et tous les salariés cotisent pour la formation continue. Des millions d’euros sont collectés chaque année, spécialement pour former le personnel. « Pour obtenir un financement, il faut vraiment intégrer le souhait de formation dans un projet professionnel et savoir le vendre », recommande Michel Fourmeaux, responsable du service développement de la Formation et des compétences de l’ANFH (Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier), OPCA de la fonction publique hospitalière qui collecte et gère les fonds consacrés au financement du plan de formation. « Pour monter un projet et mettre tous les atouts de leur côté, les soignants peuvent trouver de l’aide auprès de la cellule formation de leur établissement ou directement auprès des conseillères formation régionales de l’OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) dont ils dépendent ».
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ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 48 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Actusoins • dossier
Priorité aux parcours professionnalisants… mais pas que La collecte de fonds en vue d’un financement de formation s’organise en plusieurs enveloppes. Dans le public par exemple, le fond « Plan de formation » (2,1 %) se distingue du fond « CFP-VAE-BC* » (0,2 %), du « FMEP » (0,6 %) et de l’ESAT (4,8 %) Les parcours professionnalisants qui permettent aux soignants de se spécialiser (une aide-soignante qui devient infirmière, une infirmière qui devient cadre ou puéricultrice par exemple) peuvent ainsi être financés par le plan de formation de l’établissement, le CFP ou encore le FMEP. L’enveloppe réservée au plan de formation de l’établissement peut aussi servir à financer d’autres types de formations, professionnalisantes (acquisition d’expertise et de connaissances complémentaires). Dans ce cas, souvent, c’est l’établissement qui propose des formations plus ou moins courtes et certifiantes à ses employés, selon les priorités de l’établissement. Les formations relevant du DPC s’intègrent en général à ce plan de formation. Le soignant peut tout à fait aussi demander à suivre une formation particulière et mobiliser son DIF (Droit Individuel à la Formation) dans le public ou son CPF (Compte Personnel de Formation) dans le privé. C’est dans ce cadre que la plupart du temps les Diplômes Universitaires sont financés. Enfin, il y a les modes de financements méconnus, qui servent à se reconvertir ou à suivre des formations longues (via un CIF dans le privé ou un CFP dans le public) à faire reconnaître ses compétences (VAE) ou encore à prendre un temps de réflexion sur son avenir professionnel (Bilan de compétences). « Dans le cadre du plan de formation des établissements, en général, les formations les plus attribuées sont celles qui ont un rapport avec une professionnalisation », explique Michel Fourmeaux. Un rapport avec le DPC aussi, au dé-
triment des formations non DPC validantes comme la plupart des Diplômes Universitaires. Ainsi, en 2014, dans la fonction publique hospitalière, plus d’un million de dossiers ont été financés dans le cadre du plan de formation. 72 % de ces dossiers concernaient le personnel de soins. « Les thématiques portaient principalement autour du soin, de la qualité des soins, de l’hygiène, de la psychiatrie et de la gérontologie », ajoute Michel Fourmeaux.
J’ai vraiment l’impression que selon “ les établissements, on vous sert des formations sur un plateau ou qu’au contraire on vous met des bâtons dans les roues quand vous demandez des renseignements.
Selon le rapport 2014 de l’ANFH, la profession aide-soignante est celle qui a le plus bénéficié d’études promotionnelles en vue de l’obtention d’un Diplôme D’État Infirmier. « Il faut aussi savoir qu’il y a des formations qui ne sont quasiment jamais refusées », précise ce directeur. Avec moins de demandes que de budget alloué, le bilan de compétences fait partie de ces dossiers « presque toujours acceptés ». Selon différents OPCA, le CIF permettant de se reconvertir par exemple, tout en continuant à percevoir son salaire, serait attribué en première demande dans un cas sur trois. n MALIKA SURBLED *CPF-VAE-BC : Congé de formation Professionnelle, congé pour validation des acquis et de l’expérience, congé pour bilan de compétences FMEP : Fond mutualisé pour le financement des études promotionnelles ESAT : Formation Continue des travailleurs handicapés accueillis par les établissements et services d’aides pour le travail.
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Choisir une formation plutôt qu’une autre Opter pour une licence professionnelle, une spécialisation d’État, un Diplôme Universitaire, ou une formation certifiante… Quatre professionnels expliquent leur choix. Spécialisation Infirmier anesthésiste.
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Étudiant infirmier anesthésiste en début de 2e année, j’ai été infirmier pendant trois ans dans un service de réanimation polyvalente et dans un service de réanimation de chirurgie cardiaque. Pendant mes études initiales, j’avais croisé des infirmiers anesthésistes, dont le travail et les compétences semblaient correspondre en tout point à mes attentes. C’est ce qui a motivé mon choix rapide de spécialisation. J’ai donc orienté ma carrière vers des services qui préparent à faire de l’anesthésie. J’ai aussi préalablement suivi un D.U en Soins intensifs, ce qui m’a préparé et qui a conforté mon choix vers une spécialisation. En effet, si le D.U m’a apporté énormément, je souhaitais intégrer une école d’Infirmier anesthésiste car la formation est très complète et qu’elle mène à un diplôme d’État reconnu, avec une spécificité et une exclusivité de compétences. Ce sont deux années intensives et difficiles, mais cela en vaut la peine. Si je devais faire le bilan après ma première année d’études, je dirais que j’ai appris énormément en termes de physiopathologie, de pharmacologie, mais aussi dans l’approche relationnelle aux patients. J’ai aussi développé des capacités techniques et des capacités d’anticipation que je n’avais pas avant. Je suis également beaucoup plus structuré et autonome. n
D.U Prise en charge médico-chirurgicale des patients atteints d’obésité sévère ou massive
Pendant cinq ans, j’ai travaillé dans un hôpital privé où l’on pratiquait la chirurgie bariatrique. Je m’occupais en pré-op et en post-op de patients atteints d’obésité sévère, à qui les chirurgiens posaient des anneaux gastriques ou encore des sleeves ou des by-pass. Quand un chirurgien a proposé à plusieurs infirmières de suivre un D.U, j’ai immédiatement saisi l’opportunité. J’avais besoin d’aller plus loin dans mes connaissances, de comprendre dans sa globalité la prise en charge pluridisciplinaire du patient, mais aussi de connaître le parcours de soins. Je voulais porter un nouveau regard sur mes actes avec une approche universitaire que je n’avais pas alors. Le D.U s’est organisé en trois sessions de deux jours, sur six mois. J’y ai appris beaucoup. Depuis, j’ai quitté le service pour m’installer en libéral. Comme je m’intéresse toujours énormément à la chirurgie bariatrique, je démarche les chirurgiens de ma ville pour organiser des rencontres autour de cette pratique. Ce D.U m’a permis de rebondir vers d’autres voies, en montant des projets que je n’aurais jamais pu mener auparavant. C’est un bagage très utile pour moi. n
GARRY LAUDREN, I DE ÉTUDIANT IADE À LA PITIÉ-SALPÊTRIÈRE (AP-HP).
AURÉLIE CANALE GAGGIOLI, I DE LIBÉRALE, FINANCEMENT :
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Licence Professionnelle en santé, sécurité au travail et environnement (LP SSTE)
Formation en Santé environnementale et pratiques de soin
Je suis infirmière depuis 2011 et j’ai commencé à travailler en santé au travail à la SNCF en 2013. J’y suis toujours. Mon entreprise souhaite que ses infirmières se forment en santé au travail, car le nombre de médecins au travail diminue et les infirmières © DR vont avoir de plus en plus de responsabilités dans les années à venir. Elles mettent notamment en place des entretiens infirmiers intermédiaires aux visites médicales avec les employés, ce qui n’existait pas auparavant. J’ai opté pour une licence professionnelle en 2014-2015 plutôt qu’un Diplôme Universitaire car j’ai obtenu mon Diplôme d’État Infirmier en 2011, juste avant la réforme qui attribue aux nouveaux diplômés le grade licence. Grâce à cette licence, je vais être titulaire d’un bac + 3 et j’aurai la possibilité de reprendre des études. Avec un D.U, je n’aurais pas eu les mêmes possibilités et les mêmes ouvertures. J’ai suivi ma licence en alternance sur une année, et j’ai passé environ la moitié du temps à l’université. Les enseignements ont été très variés : réglementation, environnement, évaluation des risques psycho-sociaux, normes de qualité, toxicologie, management, ressources humaines, communication… J’ai eu personnellement parfois des difficultés à m’adapter à certains enseignements comme la physique-chimie, matière non pratiquée depuis le lycée. Il faut savoir qu’en alternance, le rythme est intensif et que pour réussir, il faut concéder à des sacrifices dans sa vie privée. Aujourd’hui, mon entreprise réfléchit à une valorisation de ce diplôme. Celui-ci me permettra sûrement d’être plus autonome et de travailler en étroite collaboration avec les médecins du travail. J’espère notamment pouvoir mettre en place plus d’actions de prévention qu’auparavant. Alors qu’à court et moyen terme, je compte rester infirmière au sein de mon entreprise et devenir formatrice SST, j’envisage peut-être à long terme – et grâce à ce bac +3 - de reprendre un master ou une école pour devenir ingénieur santé- sécurité ou encore responsable qualité-sécurité-environnement. n
Sur le plan personnel, j’ai toujours été intéressée par le développement durable. En tant qu’infirmière puis cadre de proximité, je me suis interrogée sur les pratiques de développement durable à l’hôpital ainsi que sur les problématiques que je rencontrais au quotidien : tri des déchets, pratiques de soins durables et responsables, sensibilisation des autres acteurs de la santé. Lorsque j’ai intégré l’IFSI d’Ussel, j’ai été responsable de l’enseignement de la santé publique et de l’économie de la santé. Je me suis renseignée sur les formations existantes en France et j’ai finalement choisi de m’inscrire à la formation en santé environnementale délivrée à l’IFSEN. La formation que j’ai suivie est très intéressante car elle est globale. On y aborde aussi bien les enjeux sanitaires du développement durable que l’alimentation ou même les polluants présents dans l’air, l’habitat ou encore les cosmétiques. La formation dure neuf mois à raison de neuf sessions de trois jours. Elle se finalise par un module de mise en pratique professionnelle des apprentissages et est validée à l’issue de la présentation d’un travail de fin d’étude. Les participants ont créé un réseau qui permet d’échanger les informations et de les réactualiser. Cette formation m’a été vraiment utile sur le plan personnel et professionnel. J’ai entre autres pu mettre en place des actions de formation et de sensibilisation à la santé environnementale au sein des différentes unités d’enseignements réparties sur les trois années d’études pour nos étudiants en soins infirmiers. En qualité d’éducateurs de santé, ces futurs professionnels seront amenés à sensibiliser différentes populations à la santé environnementale. Avec la direction de l’IFSI, nous avons le projet de développer au sein du département de formation continue un domaine de santé environnementale. Ces formations pourront s’adresser aux autres IFSI mais aussi au « tout public ». J’envisage d’approfondir mes connaissances en participant à d’autres formations dans des domaines de santé environnementale comme le rayonnement magnétique, les produits de consommation ou l’air extérieur. n
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Actusoins • vos droits
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JE SUIS INFIRMIÈRE PUÉRICULTRICE DANS UN CHU ET TITULAIRE DEPUIS NEUF ANS. JE SOUHAITE FAIRE UN DU EN LACTATION HUMAINE. J'AI FAIT DÉJÀ DEUX DEMANDES ET DEUX REFUS. COMBIEN DE FOIS PEUT-ON ME REFUSER MA DEMANDE DE FORMATION ?
e Décret n° 2008-824 du 21 août 2008 relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie des agents de la fonction publique hospitalière prévoit à son article 1er que La formation professionnelle tout au long de la vie comprend principalement les actions ayant notamment pour objet (…) de permettre aux agents de suivre des études favorisant la promotion professionnelle, débouchant sur les diplômes ou certificats du secteur sanitaire et social. Un plan de formation est établi chaque année par le directeur d’établissement après avis du comité technique d’établissement. Ce plan détermine et prévoit le financement des actions de formation initiale et continue organisées par l'employeur ou à l'initiative de l'agent avec l'accord de l'employeur relevant notamment des études favorisant la promotion professionnelle (article 6 du décret n° 2008-824 du 21 août 2008). Par conséquent, pour pouvoir être financées au titre de la promotion professionnelle, les études débouchant sur le DU en lactation humaine doivent figurer au plan de formation de l’année au cours de laquelle vous demandez à les suivre. L’agent doit formuler une demande d’accès aux actions du plan de formation, dont le bénéfice est soumis aux nécessités de service.
Notez que l’article 7 du décret n° 2008-824 du 21 août 2008 prévoit que « l'accès à l'une des formations relevant du plan de formation est de droit pour l'agent n'ayant bénéficié, au cours des trois années antérieures, d'aucune formation de cette catégorie. Cet accès peut toutefois être différé d'une année au maximum en raison des nécessités du fonctionnement du service après avis de l'instance paritaire compétente ». Cela signifie que l’accès à une action de formation relevant du plan de formation ne peut être
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refusé à l’agent qui n’a bénéficié d’aucune action de formation dans les trois ans précédant sa demande. Au-delà de ces trois années, l’accès à cette action de formation pourra toutefois être différé d’une année conformément à l’article 7 précité ; encore faut-il que l’action de formation relève du plan de formation. Dans la négative, si vous comptabilisez trois années de service effectif dans un établissement relevant de la fonction publique hospitalière et que la formation que vous sollicitez a été refusée au titre du plan de formation, il est néanmoins possible de déposer un dossier au titre du congé de formation professionnelle. Les agents peuvent en effet bénéficier d'un congé de formation professionnelle afin de parfaire leur formation personnelle (cf. la circulaire n° DHOS/RH4/2010/57 du 11 février 2010 relative à la mise en oeuvre du congé de formation professionnelle des agents de la fonction publique hospitalière). La durée totale de ces congés ne peut excéder trois ans pour l'ensemble de la carrière. Ils sont accordés dans la limite des crédits disponibles à condition que l'agent ait accompli au moins trois années ou l'équivalent de trois années de services effectifs dans les établissements relevant de la fonction publique hospitalière. Ces congés peuvent être utilisés en une seule fois ou répartis au long de la carrière en stages d'une durée minimale équivalant à un mois à temps plein qui peuvent être fractionnés en semaines, journées ou demi-journées ; la demande de congé de formation professionnelle doit être formulée soixante jours au moins avant la date à laquelle commence la formation et indiquer la date ainsi que la durée du congé demandé. L’employeur doit faire connaître sa décision dans les trente jours qui suivent la réception de la demande, celle-ci pouvant être écartée dans
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l'intérêt du fonctionnement du service ou lorsque le nombre des agents simultanément absents au titre de ce congé dépasse 2 % du nombre total des agents de l'établissement au 31 décembre de l'année précédente. Lorsqu'il n'est pas possible de satisfaire toutes les demandes, priorité est accordée aux agents dont la demande a été précédemment écartée ; à noter qu’il ne peut être opposé un troisième refus à un agent sans l'avis de la commission administrative paritaire. L'agent qui a obtenu un congé de formation professionnelle perçoit une indemnité mensuelle forfaitaire, pendant une durée n'excédant pas douze mois pour l'ensemble de sa carrière. Cette durée est portée à vingt-quatre mois si la formation est d'une durée de deux ans au moins. Les demandes de prise en charge de l'indemnité sont satisfaites par l'organisme paritaire collecteur agréé dans la limite des crédits disponibles. L'indemnité mensuelle forfaitaire est égale à 85 % du montant total du traitement brut et de l'indemnité de résidence perçue par l'agent au moment de sa mise en congé. Le montant de cette indemnité ne peut toutefois excéder la somme du traitement et de l'indemnité de résidence afférents à l'indice brut 650 d'un agent en fonction à Paris. Elle est augmentée du supplément familial. L'indemnité est versée par l'établissement dont dépend l'agent. L'établissement en est remboursé par l'organisme paritaire collecteur agréé, sous réserve que celui-ci prenne en charge la demande de financement. Le remboursement comprend également le supplément familial et les charges sociales attachées au traitement : pour percevoir cette indemnité, l'agent doit en adresser la demande à l'organisme paritaire collecteur agréé. JURISTE SOU MÉDICAL - MACSF
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Ce n’est pas un hasard si de nos sociétaires sont satisfaits(1).
1er assureur mutualiste créé par et pour les professionnels de la santé, la MACSF accompagne et défend plus de 900 000 sociétaires tout au long de leur vie. Parce que notre engagement, c’est d’abord votre satisfaction.
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Sandrine Fadda
est infirmière libérale dans les Bouches-du-Rhône. Entrepreneuse dans l’âme, elle a décidé de monter une agence de prestations de services, d’organisations d’évènements et de consulting spécialisée dans le bien-être et dans le mieux-vivre.
Sandrine Fadda en 7 dates : 2001 : étudie la finance. Cela ne lui convient pas. 2003 : envisage de devenir directrice de crèche et débute ses études d’infirmière.
2006 : obtient son DE. Travaille aux urgences pédiatriques de Robert Debré à Paris.
2009 : travaille dans le service de médecine pédiatrique de la Timone à Marseille.
2010 : s’installe en libérale. 2012 : se forme à la sophrologie et au
Babyplaninng. Propose des consultations.
2015 : fonde Pep’s ta vie*, son agence
de prestations de services, d’organisations d’évènements et de consulting spécialisé dans le bien-être et dans le mieux-vivre.
Malika Surbled
* www.pepstavie.com
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’aurais préféré mieux vivre ma vie, davantage en profiter quand j’étais bien portant. J’aurais tellement aimé mener une vie en adéquation avec mes valeurs et être plus heureux. Maintenant il est trop tard… ». Quel soignant n’a pas entendu au moins une fois dans sa carrière de lourds regrets provenant de patients malades ou en fin de parcours ? Quel soignant n’a pas alors réfléchi au sens de la vie, du bonheur et des choix possibles pour y parvenir ? De ces regrets et de ces remises en question, Sandrine en a fait toute une philosophie. À 35 ans, elle a même décidé d’abandonner progressivement son métier d’infirmière, pour ne se consacrer qu’à la notion du « mieux-vivre ». « Si on change sa vision de ce que l’on est en train de vivre, on peut le vivre autrement » explique la jeune femme souriante, en guise de présentation. « L’agence - Pep’s ta vie - que je lance vise à aider et à accompagner les gens à trouver ce qui leur correspond dans leur mode de vie. Ils y trouvent soutien et conseils ».
Harmoniser sa vie Coaching, développement personnel, sophrologie, ateliers, informations sur les différentes éthiques de vie (végétalisme ou consommation responsable par exemple), rencontres autour de la parentalité ou encore réflexion sur des valeurs et des émotions humaines : les différents services que proposent Sandrine et ses partenaires se veulent ouverts à toute personne désireuse d’harmoniser sa vie et d’agir en adéquation avec ses convictions et ses valeurs. « Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit. Le but est de diriger ces personnes vers la voie qui leur convient le mieux. Face à cette masse d’informations qui circule sur internet et dans les médias, les gens ne savent plus vers quelle solution aller et vers qui se tourner quand ils ressentent le besoin de changer. Doivent-ils faire une psychothérapie, s’orienter vers des médecines douces ? Noyés dans ce trop plein de possibilités, ils ne parviennent pas toujours à faire un choix. À partir d’un questionnaire de personnalité, nous établissons des propositions et des réponses adaptées », souligne-t-elle. Outre les prestations et les mises en relation avec son réseau partenaire, Sandrine propose un webzine gratuit ainsi qu’une chaîne You tube pour les personnes désireuses d’informations et d’accompagnement.
Pour les soignants aussi Bienveillance, éthique, empathie : tels sont depuis toujours les mots d’ordre de Sandrine. Et ce n’est pas pour rien qu’elle est passée par la case « infirmière » avant de se lancer dans l’entreprenariat.
D’ailleurs, elle compte bien mettre à profit cette expérience pour accompagner aussi les soignants, en proposant des formations et des ateliers à ceux qui souhaiteraient mieuxvivre leur quotidien professionnel. « Je vais proposer des thema-cycles pour prendre soin de soi quand on est soignant, avance cette infirmière libérale. Il y a un gros mal-être dans cette profession, un gros manque de reconnaissance. Le but de ces sessions sera de réfléchir aux raisons de son mal-être et aux conditions de son exercice. L’objectif est aussi de parvenir à porter un regard différent sur soi et de mettre des actions en place afin de ne pas seulement subir les situations et d’exercer plus sereinement son métier ». Les formations qui sont actuellement en cours d’habilitation, pourraient être financées au titre du DPC (Développement professionnel continu) par exemple. « Elles contribueront au mieux-être des infirmières dans leur quotidien », tient à préciser la jeune femme.
y a un gros mal-être dans cette profession, “unIlgros manque de reconnaissance. Le but de ces sessions sera de réfléchir aux raisons de son mal-être et aux conditions de son exercice. À l’évocation du bien-être des soignants, Sandrine est d’ailleurs hésitante. Doit-elle avouer qu’elle-même a été victime d’un burn-out et que c’est ce qui a en partie motivé son choix de changement ? Oui, sans aucun doute, elle veut briser le tabou : « C’est une période difficile. J’ai eu un deuil douloureux dans ma famille et par la suite je ne supportais plus les patients. Je ne pouvais plus soigner les personnes âgées et je travaillais uniquement pour m’occuper l’esprit. Je me suis placée dans une situation de déni et d’évitement. J’ai dû faire un gros travail sur moi, je me suis formée à la sophrologie aussi, pour parvenir à ce cheminement. Je me suis aussi mise en relation avec plein de personnes épatantes qui m’ont motivée et guidée indirectement ». Sans aucun doute, Sandrine a trouvé sa voie, même si elle admet en souriant que depuis toujours, les idées fusent dans sa tête. Ce projet-là, en tout cas, elle l’a mené à bout avec enthousiasme et jovialité. À l’image de ce qu’elle est certainement, et de ce qu’elle dégage, inconditionnellement. n
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MALIKA SURBLED
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Insep, DES INFIRMIERS À L’ÉCOLE DES SPORTIFS
L’Institut National du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) de Vincennes est un centre de formation de sport de haut niveau en France. Au cœur de ces murs ultra-modernes, plusieurs centaines de sportifs s’entraînent afin d’atteindre les meilleurs niveaux, sous la surveillance de médecins et infirmiers. ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 58 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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, Dans la salle de tests d’effort, les athlètes sont convoqués pour des contrôles rendus obligatoires par décret depuis 2004, à réaliser tous les 4 ans. Il s’agit d’une obligation médicale, mais également juridique : les médecins doivent pouvoir détecter les moindres risques médicaux, et s’assurer de la sécurité des champions. Le test sera réalisé sous l’œil avisé du médecin du sport Ivan Zagori, et de Pascale Raboisson, infirmière.
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Adaë de typ grâce « Une que p sera a
Mathieu, étudiant infirmier à St Joseph, donne ses dernières recommandations à Ismaël, qui pratique le taekwondo, juste avant le début d'un test d’effort. Le masque – qui permet de mesurer ce que le sportif inspire et expire – mis en place, les électrodes installées, Il doit passer des paliers supplémentaires toutes les minutes, jusqu’à la limite de ses forces. Le sportif résiste très bien, le docteur lui parlera même d’un « ECG parfait. » Cependant, il lui conseille de pratiquer « la course fractionnée », pour améliorer le travail de son cœur.
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oyau névralgique de la santé de ces footballeurs, coureurs de fond ou encore tennismen, le centre médical de l'Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) compte quatre-vingts personnels médicaux et paramédicaux. Ils font du suivi médical de ces athlètes leur fer de lance. Rhumatologues, dentistes, médecins du travail, médecins du sport et infirmiers, entre autres, reçoivent, encadrent, conseillent les sportifs. Fait encore rare en France, l’Insep possède également un centre de cryothérapie, où ils peuvent bénéficier de traitements appropriés, améliorant articulations et confort musculaire : lors de session de quelques minutes, ils sont soumis à des températures d’environ – 110 degrés, sous haute surveillance. À la pointe du progrès, l’Insep prend soin de ses champions. Plusieurs fois dans l’année, le centre médical accueille les sportifs : prélèvements sanguins, pesée, évaluation de l’indice graisseux, tests d’endurance, tous les aspects de leur santé sont pris en charge. Des élèves infirmiers peuvent y réaliser des stages, afin d’appréhender un monde médiatique mais secret. « Ici, on est dans les coulisses du sport », lâche Mathieu, l’un d’entre eux, sportif lui-même. Il lui arrive d’être en contact avec des sportifs très connus, des moments toujours un peu particuliers. « Ici, on dit tous « tu » histoire de se mettre à l’aise », explique-t-il, même s’il ne faut pas froisser les susceptibilités. n
Pendant le prélèvement sanguin, Mathieu, apaise un peu Mourad, un coureur, qui est un peu tendu. Au programme, des actes techniques, comme la prise de sang.
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Actusoins • en images Adaël, étudiant infirmier en première année, réalise un bilan de type 2 : il doit vérifier la taille, le poids, la masse graisseuse grâce à une pince-à-plis et la tension de cette joueuse de tennis. « Une prise de poids pour un tireur à la carabine sera moins grave que pour un marathonien », explique-t-il. Si besoin, un nutritionniste sera appelé en renfort.
Laetitia, autre stagiaire, apprend auprès de Mathieu, présent depuis plus longtemps qu’elle dans le service. Sur le tapis, cette fois, une sportive de 15 ans, Joanna, qui est boxeuse. Le matériel du test coûte cher, les sportifs bénéficient réellement d’une technologie de pointe : 40 000 euros pour le tapis, 30 000 pour la machine.
Après le test, vient le temps du débriefing. Le médecin discute quelques minutes avec les sportifs. S’il existe une dissociation entre puissance et vitesse, il peut mettre des capteurs tridimensionnels qui permettent de saisir tous les gestes : le choc au sol, une éventuelle asymétrie dans la gestuelle etc. Ce qui lui permet d’évaluer les améliorations à apporter en temps réel. A l’athlète ensuite de se remémorer la bonne manière de courir par exemple, afin d’améliorer ses performances.
Pendant le test, les électrodes permettent une analyse en temps réel de l’effort produit par le cœur du jeune athlète. Le médecin décrypte et interprète sur le moniteur, sous les yeux de Mathieu, qui apprend peu à peu à comprendre les courbes et les chiffres qui apparaissent sur l’écran.
Photos Natacha Soury et texte Delphine Bauer
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Infirmière en Colo
« Ici, la santé est un comm Le démantèlement du service public de santé se traduit pour les professionnels de santé par une importante précarisation et la nécessité de cumuler plusieurs jobs. Rendez-vous avec Marcela à Bogota.
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’est les traits tirés et la voix usée que Marcela Caro, 32 ans, raconte sa vie d’infirmière en Colombie. La jeune femme a terminé sa nuit de travail et n’a pu se reposer que quelques heures. « Je ne dors presque jamais chez moi », confie-t-elle. Trois nuits par semaine, cette infirmière spécialisée en soins intensifs passe douze heures à la clinique Méderi, un gigantesque complexe hospitalier privé de Bogota. Trois autres nuits, elle est en poste aux mêmes horaires, de 19 heures à 7 heures du matin, cette fois dans un établissement public, l’hôpital de la police. Et le week-end, Marcela donne des cours de soins intensifs à des auxiliaires de santé. Si la jeune femme, mère au foyer séparée, qui élève ses deux filles de quatre et quinze ans, doit cumuler trois emplois, c’est que les salaires de la profession, dans le privé ou le public, sont bas en Colombie. Au total, ses trois fonctions lui rapportent un peu plus de 1 000 euros par mois. Nombreuses sont les infirmières dans son cas à multiplier les jobs. « J’ai des collègues qui sont aussi vendeuses de chaussures ou de produits diététiques », commente Marcela. Et ses 80 heures de travail hebdomadaires s’avèrent souvent difficiles : « En soins intensifs, la norme est d’avoir quatre patients par infirmière, mais j’en ai bien souvent entre six et douze. Je cours toute la nuit comme une folle et n’ai quasiment jamais de pause ». La surcharge de travail et les sous effectifs lui font craindre des dangers. « Notre responsabilité est engagée et on vit dans la peur qu’il se passe quelque chose. J’ai déjà vu des cas de patients qui meurent dans le couloir et personne ne s’en rend compte car on est trop occupés ».
Un système de santé en partie privatisé Nombreuses sont les infirmières à s’alarmer de l’état du système de santé colombien. Ainsi Beatriz Carvallo, présidente de l’Association Nationale des Infirmières de Colombie (ANIC), met en cause les réformes opérées en 1993 avec la mise en place de la « loi 100 », qui marque le début d’une privatisation du secteur de la santé. Démantelant l’ancien « seguro social », elle confie la gestion du système de santé à des compagnies privées d’assurances les EPS (entreprises prestataires de santé) qui deviennent l’intermédiaire entre les patients assurés et les « prestataires de services de soins », hôpitaux, cliniques, laboratoires… Pour les populations les plus pauvres, le système reste subventionné. Beatriz est très critique sur le rôle des EPS et ces dernières années de nombreux scandales ont éclaté voyant les assureurs refuser des soins aux patients aux moyens insuffisants. « Ce sont des entreprises commerciales intéressées par le profit et non par la santé des gens. Elles sont devenues énormes. Dans la règle, on ne peut être assureur et prestataire en même temps, mais elles l’ont outrepassé en ouvrant des cliniques et sont désormais en situation de monopole. C’est désolant mais ici la santé est un commerce ».
Des infirmières précarisées Pour le personnel de santé, le système est synonyme de précarisation. Marcela reçoit un « solde » comme un prestataire de service et doit payer pour sa sécu, sa retraite, louer ses uniformes de travail et même payer leur entretien. Sur les 60 000 infirmières enregistrées que compte la Colombie, seules 43 % sont en CDI. Et pour la grille de
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olombie :
mmerce »
salaire : 12 % gagnent entre 150 et 300 euros par mois (à peine plus que le salaire minimum). Et 60 % entre 300 et 600 euros. « Des salaires de misère, malgré 4 à 5 ans d’études et de spécialisation », se désole Beatriz Carvallo. « Dans un souci de rentabilité, les hôpitaux préfèrent souvent engager des auxiliaires à la place des infirmières. Même dans les services les plus difficiles, comme les urgences ou les soins intensifs. Cela met la santé en danger », continue la présidente de l’ANIC. Ces auxiliaires de santé, au nombre de 150 000 n’ont suivi qu’une formation courte de deux ans et sont normalement assignés aux soins basiques : aider le patient à se baigner, à se déplacer… mais elles doivent bien souvent outrepasser leurs attributions.
Sur les 60 000 infirmières enregistrées que “ compte la Colombie, seules 43 % sont en CDI. ”
Avec les patients les relations peuvent être difficiles, confie Marcela : « Ils se plaignent car ils font des queues interminables, il n’y a pas assez de lit, les salles sont mal chauffées… de ce fait il y a beaucoup d’actes de violences envers les infirmières. Et logiquement cela affecte plus les femmes. Mais si les patients se montrent agressifs les hommes du personnel médical prennent notre défense. La Colombie est encore très patriarcale ».
Corruption ? Pour autant, Marcela fait son travail avec passion. Avant de rejoindre Bogota, elle a même travaillé plusieurs années dans un dispensaire dans le département de Vichada, un des plus grands de Colombie, près de la forêt amazonienne. Une autre réalité du pays. « Si à Bogota le système de santé fonctionne mal, là-bas, c’est pire. La population est vulnérable et très pauvre, essentiellement indigène et très touchée par les maladies. Il n’y a pas d’eau potable, pas d’électricité. On travaille avec très peu de moyens. J’y ai
© David Breger
été car on a besoin de nous, même si on y est mal payés. Ces municipalités sont très corrompues et l’argent de la santé y disparaît ». Pour financer ses déplacements dans les zones reculées Marcela a du souvent payer de sa poche. « Maintenant, je ne le referai pas, car c’était difficile. On travaillait pour l’amour de l’art. Mais je suis infirmière car j’aime ça : si je voulais de l’argent, je serais devenue ingénieure ! », sourit-elle. n DAVID BREGER / YOUPRESS
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Parenthèse cubaine en hémodialyse pédiatrique
Un groupe de musique cubaine s’est rendu plusieurs fois entre février et juin 2015 dans le service d’hémodialyse pédiatrique de l’hôpital Jeanne-de-Flandre, au CHRU de Lille. Dans le cadre d’un projet d’éducation thérapeutique, ils ont ainsi offert de précieux moments d’évasion et de découverte.
© Olivia Dujardin
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es rythmes cubains inattendus emplissent les couloirs de l’hôpital Jeanne-de-Flandre, au CHRU de Lille. La voix suave de Gustavo sussure un chachacha puis une salsa et un bolero tandis que Fred, Marc, Hubert, Akim, El Jibe et Yannis, du groupe Rayo de son, l’accompagnent à la guitare, aux percussions, à la trompette ou à la contrebasse. Une douzaine d’enfants sont venus des services d’hémodialyse et de néphrologie, endocrinologie, maladies métaboliques et hématologie bénigne (NEMH), certains en fauteuil, d’autres avec leur perfusion, assister à
ce concert. Les jeunes spectateurs ont entre deux et quinze ans environ, certains jouent des maracas, d’autres osent danser un peu. Ils connaissent les musiciens puisqu’ils sont déjà venus six fois dans le service où ils sont soignés, dans le cadre d’un projet de la délégation aux Affaires culturelles du CHRU de Lille. Un projet qui « allie découverte culturelle et musicale mais aussi culinaire dans le cadre de l’éducation thérapeutique », résume Virginie Lavocat, cadre de santé en hémodialyse pédiatrique.
Les interventions des musiciens, organisées par l’association TournesolArtistes à l’hôpital, ont eu lieu une fois par semaine pendant les vacances scolaires de l’hiver et du printemps puis en mai et juin.
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Actusoins • soigner autrement
Salsa et merengue Les infirmières puéricultrices, diététiciennes et psychologues du service ont été associés en amont à la préparation et ont notamment planché sur le choix de la « destination » et sur la dimension alimentaire du projet afin qu’elle soit cohérente avec les objectifs diététiques en matière d’éducation thérapeutique. « Tous les enfants des deux services concernés souffrent en effet de pathologies chroniques qui impliquent des contraintes alimentaires », rappelle la cadre de santé. Les membres de l’équipe ont aussi fait visiter le service aux musiciens du groupe avant le début du cycle afin de les familiariser avec la situation des enfants qu’ils allaient rencontrer et l’environnement dans lequel ils allaient intervenir. Les interventions des musiciens, organisées par l’association Tournesol-Artistes à l’hôpital, ont eu lieu une fois par semaine pendant les vacances scolaires de l’hiver et du printemps puis en mai et juin. Lors de chaque séance, une partie d’entre eux est venue rencontrer les enfants. Ils ont présenté Cuba, projeté des photos et un film sur l’île, organisé des quizz, montré leurs instruments et fait jouer les enfants. Ils ont joué eux-mêmes aussi, bien sûr. Dans la salle commune du service mais aussi parfois dans les chambres des enfants qui ne pouvaient pas se déplacer ou derrière la vitre de ceux qui devaient rester isolés… La dimension diététique a pris la forme en avril d’une découverte des fruits exotiques, à travers des jeux et la confection de brochettes de mangue, noix de coco, banane plantain, goyave, ananas, fruit de la passion… Toujours en musique. Les mélodies cubaines portées par des musiciens dont certains sont originaires de Cuba ont amené le soleil dans les deux services auprès des enfants mais aussi de leurs parents présents et de leurs frères et sœurs quand ils étaient présents. Tous ont participé par leur écoute ou par la manipulation des instruments ou encore en dansant, même dans un lit… « Le challenge a été réussi », remarque avec plaisir Virginie Lavocat lors du petit carnaval qui clôt la séquence sur Cuba.
Une autre expérience de l’hôpital Pour Karine Fraysse, déléguée aux affaires culturelles du CHRU de Lille, le projet vise s’agit d’abord d’aider les enfants à appréhender leur séjour à l’hôpital et les soins autrement. « En hémodialyse, ils viennent entre deux à six fois par semaine. Tous attendent une hypothétique greffe », indique-t-elle… L’hôpital n’est pas pour eux un lieu synonyme de plaisir mais d’obligation médicale vitale, d’ennui, de douleur, de piqûres et pour leurs parents d’inquiétude… « Ce projet vise à changer cette représentation, indique Karine Fraysse, à montrer qu’on peut apprendre des choses et s’amuser ici aussi. Il prouve aussi qu’on ne les accompagne pas que sur le plan des soins mais aussi sur le plan culturel, médicosocial et psychologique. »
Le projet a d’autres implications indirectes. Certains parents, qui étaient réservés au début ou craignaient que la musique ne gêne leur enfant, se sont révélés très enthousiastes par la suite, se remémore la déléguée aux affaires culturelles. « Les musiciens ont même réussi à les faire danser, ajoutet-elle. Les enfants ont vu s’amuser et danser leurs parents et cela a manifestement changé le regard qu’ils portaient sur eux. Les mamans aussi se sont vues différemment dans le regard de leurs enfants… » Pendant un moment, les soucis ont disparu et le plaisir a pris le dessus. Les enfants ont aussi partagé ces bons moments avec les soignants, qui n’étaient plus ceux qui piquent et administrent les traitements, même s’ils le font avec bienveillance… « Une action culturelle qui n’avait pas de visée thérapeutique l’est finalement devenue », souligne Karine Fraysse.
Conjuguer soins et divertissement Sur place, dans l’ombre, les professionnels de santé et éducatifs ont accueilli les musiciens et anticipé ou organisé les soins pour que les séances puissent bien se dérouler et que le maximum d’enfants puissent y participer, souligne Virginie Lavocat. Les soignants ont par exemple privilégié les alertes visuelles des appareils sur les signaux sonores qui pouvaient être couverts par la musique.
les accompagne pas que sur le plan “Ondesnesoins mais aussi sur le plan culturel, médicosocial et psychologique.
« Une fois cela a été un petit peu compliqué car les puéricultrices ont dû préparer deux enfants à leur greffe, se souvient-elle. Deux enfants le même jour, c’est vraiment exceptionnel. » Cela a chamboulé un peu le programme mais la séance a pu se dérouler néanmoins. Un beau livret interactif de la collection Philosettia (anagramme d’hospitalité), distribué lors du carnaval final, sert d’album souvenir pour les enfants. Il évoque Cuba, sa géographie, son histoire et la place qu’occupent la musique et la danse dans sa culture. Il présente les différents musiciens et propose des jeux, notamment sur les fruits exotiques. Enfin, toutes les séances du projet sont racontées et les enfants peuvent associer chacune à une photo qu’ils choisiront parmi toutes celles qui ont été prises. À la fin, un CD permet de se remettre dans l’ambiance des concerts de Rayo de son ! Le projet, qui figure au programme Culture et santé de l’ARS et de la direction régionale des affaires culturelles du Nord-Pas-de-Calais, sera évalué à l’automne avant, peutêtre, une prochaine édition sur une nouvelle destination de rêve. n
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OLIVIA DUJARDIN
http://petitlien.fr/cubahopital
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Actusoins • agenda
1ÈRE JOURNÉE E-SANTÉ DE BRETAGNE
JOURNÉES D’AUTOMNE « PRENONS SOIN DE NOS AÎNÉS »
LE 15 OCTOBRE 2015
LES 16 et 17 NOVEMBRE 2015 Conférences, ateliers pratiques et forums de discussion pour découvrir comment chaque soignant peut améliorer le vécu des personnes âgées. Organisés par l’IFJS (Ecole européenne du touchermassage), ces journées proposent des débats, des exposés ainsi que des ateliers pratiques d’initiation et des séances de massages-minute. Lieu : Centre de rencontres internationales, Dijon (21) Informations et inscriptions : http://www.ifjs.fr/
Organisée par le GCS e-Santé Bretagne, en partenariat avec Orange ; cette journée comporte quatre thématiques : Big Data et objets connectés, e-santé, telemedicine et parcours de santé, avec 12 conférences et 37 intervenants. Au village des partenaires, une dizaine d’éditeurs présenteront leurs solutions et logiciels aux visiteurs. Lieu : Stade rennais, Rennes (35) Informations et inscriptions : http://esante-bretagne.fr/
COLLOQUE DU CECCOF « NOUVELLES BLESSURES, NOUVELLES SOUFFRANCES »
10E JOURNÉE DU CNRD – DOULEUR PROVOQUÉE PAR LES SOINS
LES 6 et 7 NOVEMBRE 2015
LE 15 OCTOBRE 2015 Au cours de ces journées seront abordées à la fois des questions d’éthiques, celle des objectifs en fin de vie, des besoins des Infirmières, des douleurs péri-opératoires. La fin de la journée sera consacrée à l’hypno-analgésie. Lieu : Faculté de Médecine des Saints-Pères, Paris (75006) Informations et inscriptions : http://event.trilogie-sante.com/cnrd/
Tout en reconnaissant l’importance des blessures liées à l’enfance, peut-être devons-nous admettre que le monde contemporain engendre de nouvelles blessures pouvant être à l’origine de souffrances affectives et psychiques, voire somatiques ? Cette question est au cœur de ce colloque organisé par le Centre d’études cliniques des communications familiales. Lieu : Espace Reuilly, Paris Informations et inscriptions : http://www.ceccof.com/
CONGRÈS INFIRMIER : AU CŒUR DE L’EXERCICE LIBÉRAL LES 4 ET 5 DECEMBRE 2015
7E CONGRÈS NATIONAL DE L’AFSOS DU 14 OCTOBRE AU 16 OCTOBRE 2015 © naypong/fotolia
Ces journées, à l’intention des infirmières libérales aborderont sous formes d’ateliers plusieurs sujets : cotation des actes de soins complexes, les différents dispositifs médicaux pour les perfusions à domicile, les plaies et cicatrisation chez le patient diabétique, le dossier de soins infirmiers et les transmissions ciblées à domicile, la responsabilité professionnelle des infirmières liberales… Deux débats sont prévus sur l’importance de la communication dans les conflits intersoignants et l’exercice en groupe. Lieu : Le Bellevue, Biarritz (64) Informations et inscriptions : http://terraforma-congres-infirmier.fr/
La chronicisation de la maladie et le développement des soins oncologiques de support entraînent un besoin permanent d’adaptation tant à l’hôpital qu’à domicile. Parmi les questions : comment gérer les progrès thérapeutiques en terme d’organisation des soins ? Quels nouveaux liens ville/hôpital ? Quelles pratiques pour améliorer l’observance des traitements au long cours ? Lieu : Palais Brongniart, Paris (75002) Informations et inscriptions : http://congres-afsos.comm-sante.com/
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 66 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Actusoins • Spécial Salon Infirmier
SALON INFIRMIER
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SIMULER DÈS L’IFSI LA COLLABORATION
IDE-AIDE-SOIGNANT M
arie-Jeanne Pommier Gadhani, Catherine Dupuy Maribas, Catherine Millet et Sophie Prissette, cadres formateurs à l’IFSI Saint-Joseph, à Paris, utilisent depuis la rentrée 2015 la simulation pour permettre aux futurs infirmiers et aides-soignants de connaître leurs champs de compétence respectifs. Objectif : que les futurs professionnels s’apprécient, se respectent et connaissent bien les périmètres de compétence respectifs afin de travailler de manière collaborative autour du patient, explique Sophie Prissette, cadre formateur à l’IFSI. « Lors de chaque séance, poursuit la formatrice, deux étudiants infirmiers et deux élèves aides-soignants interviennent aux côtés d’un mannequin animé ». Chaque binôme s’exerce dans une des deux situations de soins proposées. Des scénarii conçus par des cadres formateurs des deux filières afin de conduire les apprenants
à mener des actions de soins réparties correctement entre les deux métiers. Les autres étudiants regardent la « scène » retransmise en vidéo dans une autre pièce. Chaque situation est débriefée en groupe dans la foulée. Les étudiants sont prévenus dès le début : « les séances se déroulent dans un climat de confidentialité, de bienveillance et de droit à l’erreur », insiste Sophie Prissette. Ces séances de simulation se déroulent à la fin du cursus aide-soignant et au cinquième semestre du cursus infirmier. Elles nécessitent un fort investissement en temps des équipes pédagogiques. Outre la conception en amont des scénarii, de nombreuses séances doivent être organisées pour que l’ensemble des 120 étudiants infirmiers et des 70 élèves aides-soignants expérimentent ce travail collaboratif. n
Participer à cette conférence
TRAVAIL COLLABORATIF IDE/AS ET SIMULATION EN SANTÉ EN FORMATION INITIALE Mercredi 14 octobre à 15h15
O.D.
CHIRURGIE AMBULATOIRE : LES PATIENTS MIEUX PRÉPARÉS Participer à cette conférence
NOUVEAU CONCEPT DE SOINS INFIRMIERS EN UNITÉ DE CHIRUGIE AMBULATOIRE EN ONCOLOGIE Jeudi 15 octobre à 09h30
M
arie Lesur, Pauline Mons et Tatjana Jeftic, infirmières dans le service de chirurgie ambulatoire de l’Institut Gustave Roussy (Institut Curie) présenteront « un nouveau concept de soins infirmiers en chirurgie ambulatoire en oncologie ». Une organisation mise en place depuis début 2015 qui repose sur une plus grande implication des infirmières et aides-soignantes auprès des patients. En amont de l’hospitalisation, les infirmières rencontrent tous les patients lors d’une consultation préopératoire. « Nous les recevons dans le service et nous leur faisons généralement visiter, explique Marie Lesur. Nous faisons aussi le point sur leurs habitudes de vie, leurs antécédents, leurs traitements, l’intervention programmée, ce qu’ils doivent apporter le jour J et les éventuels soins de support dont ils pourraient avoir besoin. » Des points consignés dans un dossier informatique qui assure la
traçabilité des échanges et « facilite les transmissions », souligne l’infirmière. Les IDE du service ont suivi une formation de trois jours afin de développer leur écoute et de permettre aux patients de bien verbaliser leurs attentes, leurs craintes our leurs questions. Les aides-soignantes téléphonent à chaque patient la veille de l’hospitalisation. Elles leur rappellent les consignes préopératoires, l’heure à laquelle ils sont attendus et s’ils souhaitent poser des questions complémentaires, elles peuvent leur passer une infirmière. Ces deux dispositifs, consultation et appel, ont des effets positifs, ajoute Marie Lesur : « Les patients sont beaucoup plus détendus. Ils sont déjà venus, ils ont eu un premier contact avec l’équipe, ils savent ce qu’il faut apporter. Les hospitalisations se déroulent sereinement. » n O.D.
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 68 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Salon Infirmier
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Actusoins • Spécial Salon Infirmier
INFIRMIÈRE CLINICIENNE :
UNE EXPERTE EN PRATIQUES AVANCÉES
L
es masters offrent aux infirmières des possibilités d’évolution dans le domaine des soins. Séverine Coutier, infirmière à Bichat (Paris), et étudiante en deuxième année du master en Sciences cliniques en soins infirmiers mis en place par l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et Sainte-Anne formation évoquera ce master qui prépare les soignants à devenir infirmiers spécialistes cliniques. Elle s’est engagée dans cette voie pour « approfondir [ses] connaissances en clinique infirmière et en sciences humaines », explique-t-elle. Elle n’est pas déçue : ce cursus est « très enrichissant et apporte un nouveau regard sur la prise en soins », déclare-t-elle. Il offre aux infirmières qui souhaitent évoluer dans leur métier une voie différente de l’encadrement ou de la formation. Il prépare les soignants expérimentés à devenir des infirmières spécialistes cliniques, à la fois « expertes » en soins mais aussi capables de mener des actions de supervision ou de recherche.
A l’issue de cette formation, les infirmières spécialistes cliniques peuvent « suivre les patients dans leur parcours ou conseiller les équipes dans des situations de soins complexes », souligne Séverine Coutier. Les enseignements en sciences humaines (sociologie, anthropologie, etc.) leur donnent des clés pour mieux comprendre certaines situations. Elles acquièrent également des techniques et des outils pour évaluer des situations, mettre en place une relation d’aide ou des groupes d’analyse des pratiques. Elles possèdent également les méthodes nécessaires pour mener et impulser des projets de recherche clinique. Des « pratiques avancées » et transversales que la loi de santé vise à développer et valoriser. Pour l’infirmière, elles sont particulièrement pertinentes face aux besoins liés au vieillissement de la population et à la complexification des parcours de soin. n
Participer à cette conférence
INFIRMIER SPÉCIALISTE CLINIQUE : PERSPECTIVES D’UN NOUVEAU MÉTIER Jeudi 15 octobre à 16h15
O.D.
L’INÉVITABLE ESSOR DE LA PROFESSION INFIRMIÈRE DANS LE PREMIER RECOURS L Participer à cette conférence
RÉORGANISATION DU PREMIER RECOURS ET PRATIQUE INFIRMIÈRE Vendredi 16 octobre à 09h30
’infirmier et consultant Vincent Kaufman présentera l’évolution de la démographie médicale et ses grandes opportunités d’évolution pour le métier d’infirmière au niveau du premier recours. Pour cet infirmier et consultant au sein du cabinet Acsantis (Paris), la diminution inéluctable et déjà amorcée du nombre de médecins en exercice, notamment de ceux qui travaillent de manière isolée, offre aux infirmières l’opportunité d’occuper une place beaucoup plus importante à l’avenir dans les soins de « premier recours ». « Il faut désormais rendre les médecins plus disponibles pour leur pratique médicale, souligne-t-il. Cela va permettre de valoriser la pratique infirmière. Il est essentiel que les professionnels infirmiers se saisissent de cette opportunité. » L’article 30 de la loi de santé (en cours d’adoption) va dans ce sens, estime le consultant, en donnant de l’ampleur aux coopérations et autres délégations entre
professionnels. Pour Vincent Kaufman, les maisons de santé pluridisciplinaires font aussi émerger un modèle nouveau. « Les professionnels médicaux et paramédicaux apprennent à travailler ensemble, témoigne-t-il. Dans le cadre du projet Asalée, notamment, des infirmières suivent des patients diabétiques ou atteints de BPCO, repèrent des troubles cognitifs chez des personnes âgées, participent aux réunions de coordination, dans une vraie logique de parcours de soin... » Cette évolution permettra aux infirmiers qui s’en empareront de « monter en compétence », ajoute le consultant. Les études au grade « master » créeront selon lui une profession intermédiaire, généraliste, adaptée à son territoire et aux besoins notamment des malades chroniques et « les infirmières sont vraisemblablement une réponse à cette problématique. » n O.D.
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ANNONCES CLASSÉES
OFFRES DE FORMATION
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Université François-Rabelais
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Formation Continue
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Prévention et prise en charge des E scarres 3 Modules de 4 jours Module 1 : LYON (Gerland IBCP) décembre 2015 Module 2 : LE MANS (Centre de l’Arche) mars 2016 Module 3 : LYON (Gerland IBCP) mai 2016 Enseignants encadrants : Pr Marc Bonnefoy, Service de gériatrie, Lyon ; Dr Denis Colin, Centre de rééducation de l’Arche, St-Saturnin ; Dr Brigitte Barois, Qualité-Gestion des Risques, Gonesse ; Pr Jean Louis Saumet, Physiologie vasculaire, Lyon ; Jean-Marc Michel, Service de gériatrie, Colmar ; Dr Yves Passadori, Service de gériatrie, Mulhouse.
Public : Médecins, Pharmaciens, Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, Diététiciens, Aide-soignants. Capacité d’accueil maximum : 40 personnes
Informations sur le site : www.univ-lyon1.fr et www.escarre-perse.com Pré-inscriptions : obtenir l’accord écrit du coordinateur d’enseignement, Dr Dominique Sigaudo-Roussel envoyer par courrier électronique vos CV et lettre de motivation à :
DUescarres@univ-lyon1.fr
Tél. 04 72 72 26 09 secrétariat ou 04 37 65 29 34 Dr Dominique Sigaudo-Roussel Inscriptions : sur www.univ-lyon1.fr (spécialités médicales) de juillet à octobre 2015 ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 71 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Programme DPC de 3 jours
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27, 28 et 29 novembre 2015 à BIARRITZ 30 novembre, 01 et 02 décembre 2015 à PARIS
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MEDITATION « Découverte de la méditation de pleine conscience » (pratique, indications, techniques apparentées) 23 et 24 octobre 2015 à BORDEAUX 23 et 24 novembre 2015 à LE GOSIER - GUADELOUPE
« L‛infirmière devant une situation d‛urgence » 21 et 22 novembre 2015 à BIARRITZ
Programme DPC de 1 jour
« La santé passe aussi par notre assiette » 17 octobre 2015 à BORDEAUX 14 novembre 2015 à BIARRITZ 28 novembre 2015 à TOULOUSE
« Adaptation des doses d‛insuline chez le diabétique à domicile » 05 décembre 2015 à TOULOUSE
« AVK, et phlébologie : surveillance et adaptation des doses » 12 décembre 2015 à TOULOUSE
Programme DPC soirée
« La iatrogénie médicamenteuse. Sauriez vous la repérer ? » 01 octobre 2015 à BORDEAUX 05 novembre 2015 à BIARRITZ
Licence Pro Logistique Hospitalière Objectifs : milieu hospitalier et accompagner leur mise en œuvre Public : Salariés ou agents de la fonction publique Lieu : IUT Chalon-sur-Saône et CHU de Dijon INFORMATIONS Prérequis : Bac +2 ou validation des acquis professionnels (VAP) - Durée : 384h Accès : Plan de formation, période de professionnalisation, Congé Individuel de Formation, DIF, Compte Personnel de Formation (CPF) Validation : Diplôme de niveau 2 (Bac +3)
OUVERTURE EN JANVIER 2016 CONTACT Pédagogie : Mme Agnès BASAILLE - agnes.basaille@u-bourgogne.fr - 03 85 42 43 41 Administratif : Mme Martine BAILLY - martine.bailly@u-bourgogne.fr - 03 80 39 51 93 Toute l’info : www.u-bourgogne-formation.fr - www.iutchalon.u-bourgogne.fr
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OFFRES DE FORMATION
Qualité en Établissements de Santé Diplôme universitaire (QES)
Objectifs : Concevoir et manager la démarche qualité (risque, politique de développement durable Public : Cadres de santé, dirigeants, coordonnateurs de la gestion des risques associés aux soins, médecins, pharmaciens, consultants des structures publiques ou privées de conseil Lieu : Centre hospitalier de Chalon-sur-Saône INFORMATIONS POUR LES 2 DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
Logistique de Bloc Opératoire Diplôme universitaire (LBO)
Objectifs : Acquérir une vision globale de la fonction de management au sein du bloc opératoire - Optimiser le fonctionnement d’un plateau technique interventionnel Public : Coordonnateurs de blocs ou de plateformes, cadres de santé, IBODE, IADE, AS, logisticiens, médecins, ingénieurs organisation et méthodes Lieu : CHU de Dijon À savoir : Le DU LBO permet de valider la licence professionnelle « Logistique Hospitalière » en suivant le tronc commun (201h).
Prérequis : Bac +2 ou validation des acquis professionnels (VAP) - Durée : 158h CONTACT POUR LES 2 DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
Accès : Plan de formation, période de professionnalisation, contrat de professionnalisation (secteur privé), Congé Individuel de Formation, DIF, Compte Personnel de Formation (CPF)
Pédagogie : Mme Agnès BASAILLE - agnes.basaille@u-bourgogne.fr - 03 85 42 43 41 Administratif : Mme Martine BAILLY - martine.bailly@u-bourgogne.fr - 03 80 39 51 93
Validation : Diplôme universitaire de niveau 2 (Bac +3)
Toute l’info : www.u-bourgogne-formation.fr - www.iutchalon.u-bourgogne.fr
OUVERTURE DES 2 DIPLÔMES UNIVERSITAIRES EN JANVIER 2016
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OFFRES DE FORMATION
15/16
LES RENDE
OUS
SANTÉ
OCTOBRE 2015 PALAIS DES CONGRÈS
LAENNEC
ATLANTIA LA BAULE
ON
TOLO GI M
EUTIQ
R M AC
RA
M É DI C AL
PA
P
AÏ
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E CI N
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HA
ÉD
E
M
E
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RENCONTRES INTERDISCIPLINAIRES POUR LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
Renseignements et inscriptions: POLE FORMATION CONTINUE SANTÉ Maud Robert-Naquet - 02 53 48 46 19 santelaennec@univ-nantes.fr
nem ent Pou r une éth iqu e de l’ac com pag l édu cat if, thé rap eut iqu e et soc ia
Nos domaines de formation : Des formations en activités corporelles, artistiques et culturelles, physiques ou sportives comme médiations dans le cadre du projet de soin. Des formations pour innover en équipe dans sa pratique.
Des formations dans toute la France
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Organisme national de Formation de la FFSA 9 rue Jean Daudin
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Diplôme Interuniversitaire
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Le DEJEPS «Activités Physiques et Sportives Adaptées».
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ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 74 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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OFFRES DE FORMATION
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Master Management stratégique des organisations de santé Parcours sanitaire Parcours médico-social
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D.U. Qualité et gestion des risques en établissements sanitaires et médico-sociaux
NIVEAU 2
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5
Certification professionnelle Gestionnaire de SSIAD
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ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 75 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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OFFRES DE FORMATION
COLLOQUE ANNUEL DU CECCOF PARIS, Espace Reuilly les 06 et 07 novembre 2015
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ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 76 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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OFFRES DE FORMATION
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 77 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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OFFRES DE FORMATION
SOINS : PRATIQUES, INNOVATION ET RECHERCHE
L'Institut du Travail Social Pierre Bourdieu et l'Institut Meslay ouvriront en janvier 2016 à Pau (64) et à Montaigu (85) une formation de :
Directeur d’Établissement de l'Intervention Sociale (DirEIS) Titre certifié Niveau I répondant aux exigences du décret 2007-221 du 19 février 2007.
Formation en cours d'emploi (réservée aux cadres et directeurs en fonction) Base horaire : 635 heures de formation (de janvier à juin N+1) sur 18 mois. Institut du Travail Social Pierre Bourdieu 8, cours Léon Bérard 64000 Pau www.its-pau.fr contact@its-pau.fr 05 59 84 93 93 Responsable de formation Julie Lacaze-Labadie julie.lacaze-labadie@its-pau.fr
Institut Meslay – Formation & conseil Allée de Meslay - La Guyonnière 85600 Montaigu www.meslay.org contact@meslay.org 02 51 48 84 82 Responsable de formation Dominique Neau-Morin d.neau-morin@meslay.org
Renseignements et inscriptions : ECOLE PARISIENNE DE GESTALT 27 rue Froidevaux - 75014 PARIS 01 43 22 40 41 - www.epg-gestalt.fr ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 78 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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OFFRES DE FORMATION
Siège administratif : 9 rue la Cocquetière - 91470 LES MOLERES
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ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 79 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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Rejoindre l’AREPA, c’est redonner un sens à la vie...
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AREPA – Acteur majeur du secteur médico-social (1700 salariés - 68 sites), spécialisé dans la gestion de résidences pour personnes âgées, recrute pour ses établissements médicalisés en Ile-de-France et Province des :
• INFIRMIER D.E H/F – CDI – Temps plein
Sous la responsabilité du Cadre infirmier, et en relation avec l’équipe pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à l’organisation quotidienne de l’activité de l’équipe soignante, dans un souci de continuité et de qualité de la prise en charge. Au-delà des missions propres dévolues à votre fonction, vous inscrivez votre activité dans une démarche préventive et éducative et créez les conditions d’une prise en charge individualisée. Vous assurez la mise en œuvre des protocoles de soins et des plans de sécurité sanitaire. En lien avec l’équipe et les acteurs du réseau de santé, vous participez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme IDE exigé.
• AIDE SOIGNANT H/F – CDI – Temps plein
En relation avec l’équipe soignante et pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à la prise en charge individualisée des résidents en dispensant les soins requis, dans une démarche éducative et préventive, dans le respect des besoins de la personne. Vous participez au développement d’activités d’animation et de loisirs visant à maintenir le lien social et contribuez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme ASD exigé.
• PSYCHOMOTRICIEN H/F – CDI – Temps plein et temps partiel
Sous la responsabilité du directeur d'établissement, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, et au sein d'une équipe pluridisciplinaire, le psychomotricien met en œuvre des activités de rééducation et de stimulation sensorielle auprès des résidents confrontés à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle. Diplôme de Psychomotricien exigé. Expérience en gérontologie.
• ERGOTHÉRAPEUTE H/F – CDI – Temps plein et temps partiel
Sous la responsabilité du Directeur d'Etablissement, et au sein de l'équipe pluridisciplinaire de la résidence, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, vous contribuez au traitement des déficiences et/ou handicaps de nature somatiques et/ou psychiques par des actes de rééducation et de réadaptation. Vous sollicitez les fonctions déficientes et les capacités résiduelles afin de maintenir, récupérer ou acquérir la meilleure autonomie possible, à travers la mise en œuvre de techniques de compensation du handicap. Diplôme d’Ergothérapeute exigé. Expérience en gérontologie.
• CADRE INFIRMIER H/F – CDI – Temps plein
Sous la responsabilité du Directeur d’établissement, vous avez en charge l’Animation, l’encadrement de l’équipe soignante, le recrutement, la formation, l’évaluation, l’intégration, et l’accueil des stagiaires. Vous organisez et coordonnez la prise en charge des résidents, conformément aux valeurs AREPA, aux projets de vie et de soins de l’établissement. Vous contribuez à la gestion des relations avec les familles et les divers acteurs de la santé, vous êtes garant du respect de la qualité des services dus aux résidents. Vous assurez la mise en œuvre des procédures et des protocoles de soins dans un souci de sécurisation des soins délivrés. Diplôme IDE exigé. Diplôme de Cadre de Santé apprécié.
Pour l’ensemble de ces postes, outre votre formation initiale, ce sont vos qualités professionnelles qui feront la différence : sens de l’écoute, intérêt pour les problématiques sociales et humaines, goût du travail en équipe, rigueur et patience.
Conditions de recrutement : CCN 51 + reprise d’ancienneté + prime. Avantages : Comité d’Entreprise, 1% patronal. Merci d’adresser votre dossier de candidature (CV + LM) à : recrutement@arepa.org
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ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 80 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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OFFRES D’EMPLOI
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CENTRE CHIRURGICAL MARIE LANNELONGUE Centre hospitalier Privé à but non lucratif participant au Service Public, hautement spécialisé dans le traitement des pathologies THORACIQUES et CARDIO-VASCULAIRES
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INFIRMIERS(ÈRES) ANESTHÉSISTES pour bloc cardio-thoracique Adulte et Pédiatrique
INFIRMIERS(ÈRES) AIDES-SOIGNANTS(ES) KINÉSITHÉRAPEUTE Adresser candidature et C.V. au : Centre Chirurgical MARIE LANNELONGUE Mme CARPENTIER Direction des Ressources Humaines 133 avenue de la Résistance 92350 Le Plessis Robinson Tél : 01.40.94.87.95 E-mail : recrutement@ccml.fr
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Infirmiers plein temps pour ses unités d’hospitalisation moyen et long séjour
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1 Orthophoniste à 50% - 50% pour ses CMP de Villejuif et Chevilly-Larue
Pour tout renseignement écrire : dssi@ch-fondationvallee.fr Les candidatures doivent être adressées à Monsieur le Directeur Fondation Vallée - 7, rue Benserade - 94257 GENTILLY Cedex
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 81 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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OFFRES D’EMPLOI
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avec 2 ans minimum dʼexpérience en Cardiologie, Hémodialyse, Oncologie, Réanimation, Urgences, etc.
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Medi-Emploi Sàrl - CP 1270 - 1260 Nyon 01 - Suisse Tél. 0041 22 362 15 53 - www.mediemploi.ch
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INFIRMIER COORDONNATEUR H/F à temps complet. Recrutement du 01/11/2015, qui peut être différé au 01/12/2015 au maximum
• Présentation du poste :
L’infirmier coordonnateur du SSIAD est responsable et organise la prise en soins des patients du service, conformément aux règlementations. Avec ce même objectif, il gère aussi celle d’une équipe spécialisée Alzheimer à domicile. Le candidat maîtrise : • l’environnement professionnel et juridique des SSIAD et ESA, le met en œuvre et tient ses connaissances à jour • les outils de management et l’utilisation adéquate des moyens alloués (planification, analyse, évaluation) • la conduite de projets conformément aux orientations internes. Il est en relation avec les autres services et établissements gérés par le CCAS ; les professionnels de santé extérieurs ; l’autorité de tarification pour l’activité ; les instances de partenariat pour la fluidité du parcours du patient : il n’est pas en responsabilité des fonctions administration et technique (services mutualisés à l’échelle du CCAS).
• Diplôme et expérience requis :
Diplôme de cadre de santé ou une expérience d’encadrement de 5 années dans le secteur hospitalier, médico-social (une expérience dans l’encadrement d’un SSIAD sera appréciée ainsi qu’auprès de personnes atteintes de la maladie Alzheimer).
• Rémunération :
*Rémunération de base par référence à la grille des Infirmiers Territoriaux en Soins Généraux de la fonction publique territoriale et du régime indemnitaire. *Rémunération prenant en compte l’expérience. Supplément familial + Oeuvres sociales (CNAS).
• Modalités et procédure de recrutement :
Par mutation, par détachement ou à défaut par contrat à durée déterminée (1 an dans l’attente de la réussite au concours territorial). Contrat à durée indéterminée possible mais sous certaines conditions (selon les dispositions de la fonction publique territoriale).
Adresser lettre manuscrite de motivation + CV détaillé (périodes d’embauche et coordonnées des employeurs) + copie des Diplômes. Pour les titulaires, l’arrêté en cours. Soit par mail : Administration@ccas-luzech.fr Soit par courrier : CCAS - 203 La Douve - BP 70 010 - 46140 LUZECH
ACTUSOINS NUMÉRO 18 • 82 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015
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RETROUVEZ-NOUS SUR LE SALON INFIRMIER LES 14, 15 ET 16 OCTOBRE
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Crédits photos : Thinkstok - UNIPH (Union Nationale pour les Intérêts du Personnel Hospitalier) Association à but non lucratif (loi 1901), 34 rue des moulins 51100 REIMS. Courtier/Gestionnaire : Uni Santé Prévoyance - n° immatriculation ORIAS 07 025 792.
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