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Juin 2012 | N° 5
PRATIQUES
Décès à l’hôpital
Les premiers gestes des soignants VIE PROFESSIONNELLE
Accueillir les intérimaires : Le rôle de tous !
A la une
Envie d'ailleurs ?
Québec, Suisse, Royaume Uni... Ce qu'il faut savoir pour travailler dans un autre pays
Retrouvez l'actualité infirmière au quotidien sur www.actusoins.com
A la une
Pratiques
- Décès à l’hôpital : les premiers gestes des soignants - Cancer : l’annonce est un moment crucial
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ABONNEZ-VOUS GRATUITEMENT EN PAGE
- Suisse, Québec, Europe... Travailler en dehors de nos frontières
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Vie professionnelle
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- L’infirmière libérale et son organisation - Accueillir les intérimaires : le rôle de tous !
24 Vos droits
Portrait
- Alain, soignant de l’extrême
- L'infirmière et la non-assistance à personne en danger
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Se former
- Formation en psychiatrie : Une nécessité ? - Comment financer sa formation continue ?
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Tenter sa chance en dehors de l’Hexagone
L
'herbe est toujours plus verte ailleurs. La Suisse, le Québec, font parfois figure d'Eldorado pour des soignants français attirés par des conditions de travail présentées comme largement supérieures au système français. En consacrant un dossier spécial à l'exercice infirmier en dehors de nos frontières, nous avons cherché à faire la part entre le monde merveilleux parfois dépeint, et la réalité locale. Puisque le nouveau système licence-master-doctorat permet aux étudiants de valider des crédits européen et d'aligner le DE infirmier sur celui de nos voisins, il est théoriquement possible aux IDE de travailler partout en Europe. Là encore, la réalité de terrain est bien plus complexe, et exercer son métier au Royaume Uni ou en Allemagne nécessite une bonne dose de motivation et de ténacité.
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- Daw Dhein Shu, infirmière en Birmanie
ActuSoins s'est largement fait écho des initiatives de certains IFSI pour développer le programme d'échange Erasmus, et permettre ainsi à leurs étudiants d'enrichir leur pratique professionnelle dans un autre pays.
36 Agenda
Même si, convenons-en, la nouvelle formation infirmière a avant tout besoin d'ajustements, de retour d'expérience et de moyens alloués au tutorat de terrain, une ouverture sur d'autres façons d'exercer la profession infirmière ne peut être que bénéfique.
Soignants d’ailleurs
Initiatives
- L’infirmier réserviste militaire du sein du Service de Santé des Armées : un acte citoyen dans sa profession
Edito
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Thomas Duvernoy Rédacteur en chef
Actusoins 3 Numéro 5 juin 2012
Actusoins à la une
Travailler
dans un autre pays européen :
un choix simple ? Tout infirmier européen, qu’il soit libéral ou salarié, est libre de travailler dans un Etat de la communauté européenne de son choix sans qu’aucune discrimination professionnelle ne soit faite. Mais est-ce pour autant facile de s’installer à l’étranger ? Des conditions doivent être respectées.
L
es infirmiers français ont la possibilité de s’installer et de pratiquer leur métier dans toute l’Union européenne (UE) puisque les différents traités européens ont posé comme principe le droit à la libre circulation pour les ressortissants communautaires. S’agissant de professions réglementées, il a été décidé d’organiser cette libre circulation en posant des exigences minimales de formation afin de permettre une reconnaissance mutuelle des diplômes entre les différents Etats partenaires de l’UE, de l’Espace économique européen (EEE) et de la Suisse. Une circulaire de 2005 prévoit ainsi la reconnaissance des diplômes d’infirmiers détenus par des ressortissants d’un Etat membre de l’UE ou de l’EEE acquis dans un Etat tiers. Les ressortissants de ces Etats doivent satisfaire une double condition : être de nationalité d’un des Etats membres et titulaires d’un diplôme, titre ou certificat acquis dans cet Etat.
Pour exercer la profession d’infirmier dans un autre Etat de l’UE, l’infirmier doit faire la demande auprès de l’autorité compétente chargée de la profession dans le pays d’accueil et apporter la preuve de ces qualifications. Pour les infirmiers en soins généraux, la formation minimale requise pour bénéficier de la reconnaissance automatique des qualifications professionnelles est de trois années d’études à temps plein (4 600 heures). Si toutefois le titre de formation ne répond pas à certains critères, l’infirmier peut tout de même bénéficier de la reconnaissance en vertu d’un régime de droits acquis. Il doit alors apporter la preuve d’une expérience professionnelle d’au moins trois ans au cours des cinq dernières années. Mais si les autorités compétentes constatent des différences importantes entre la formation acquise dans le pays d’origine et celle exigée dans le pays d’accueil, elles peuvent demander aux infirmiers de passer une épreuve d’aptitude ou d’effectuer un stage d’adaptation.
Actusoins 4 Numéro 5 juin 2012
Actusoins à la une
Cette épreuve ou ce stage sont quasiment systématiques pour les infirmiers spécialisés car s’il existe des différences importantes entre le titre de formation délivré par la France et celui requis dans le pays d’accueil pour occuper le poste d’infirmier spécialisé, la reconnaissance du diplôme n’est pas automatique. La demande de reconnaissance doit également être adressée à l’Etat d’accueil qui dispose d’un délai de trois mois pour se prononcer.
Libre circulation, certes, mais sous certaines conditions En pratique En Espagne par exemple, les infirmiers français doivent faire une demande de reconnaissance de leur diplôme au ministère de la Santé espagnol. En Allemagne, il est tout à fait possible pour un infirmier de s'installer en libéral, mais une fois de plus, les dispositions applicables varient selon la spécialité choisie. Enfin, de nombreux Français partent tenter leur chance au Royaume-Uni, en proie à une pénurie d’infirmiers. Pour pouvoir y exercer, il est indispensable pour un infirmier de s’inscrire auprès du Nursing and Midwifery Council (NMC)
qui se prononce sur les équivalences des infirmiers, des sages-femmes et des infirmiers spécialistes en santé publique. Les Français ayant obtenu leur diplôme d’Etat infirmier après 1979 sont éligibles à la reconnaissance automatique de leur statut. La loi européenne empêche le NMC à recueillir une preuve du niveau d’anglais des postulants. Ces derniers doivent cependant s’assurer qu’ils maitrisent suffisamment la langue pour pouvoir pratiquer leur métier. Les infirmiers peuvent postuler à plusieurs fonctions en demandant un dossier auprès de l’EU registration team du NMC. Pour traiter la demande, le NMC a besoin d’informations sur le nombre d’heures théoriques et pratiques provenant du centre de formation, des photocopies certifiées des documents officiels traduits et des diplômes. Sans preuve d’une pratique de 450 heures en France pendant ces trois dernières années, l’infirmier devra reprendre une formation pratique au Royaume-Uni. Tous les infirmiers et sages-femmes doivent être enregistrés auprès du NMC moyennant une cotisation annuelle. Libre circulation, certes, mais sous certaines conditions.
Actusoins 5 Numéro 5 juin 2012
Laure Martin
Actusoins à la une
Tenter sa chancE AU
Québec En raison d’une pénurie d’infirmières, les autorités québécoises mettent tout en œuvre pour attirer les professionnels français dans la province. Une opération séduction qui fonctionne. Témoignages de deux infirmières qui ont tenté l’expérience Outre-atlantique.
L
e manque flagrant d’infirmières au Québec pousse le ministère de la Santé québécois à embaucher directement en France, notamment lors du Salon infirmier de Paris. Le ministère de l’Immigration et l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (OIIQ) sont également de la partie afin de faciliter les démarches des futures expatriées. A ce jour, « ce sont 115 infirmières françaises qui sont recrutées annuellement », précise Line Lacroix, registraire à l’OIIQ. Pourquoi les infirmières françaises ? « Parce qu’elles parlent la même langue et que leur formation est jugée équivalente à la formation québécoise », explique Rolande Chartier, responsable du recrutement à Santé Québec. « J’ai eu tous mes papiers d’immigration en neuf mois », souligne Véronique, 31 ans, qui a travaillé au Centre hospitalier de l’université de Montréal (CHUM) pendant un peu plus d’un an avant de rentrer en France pour des raisons familiales. Pour Clémentine Leduc, infirmière au Children Hospital de Montréal depuis mai 2009, le délai a été de six mois.
Faire ses preuves Une fois le dossier accepté et le visa accordé, rien n’est encore joué. Le diplôme d’infirmier français, bien que reconnu au Québec, ne dispense pas les infirmières des procédures d’intégration pour s’adapter à la pratique nordaméricaine. Elles arrivent en effet dans la Belle Province avec le statut de Candidates à l’exercice de la profession d’infirmière (CEPI), un statut partagé avec les étudiants québécois tout juste sortis de l’école.
Deux options se présentent alors aux Françaises : soit elles font quatre mois de formation à l’école lorsqu’elles n’ont pas exercé depuis plusieurs années, soit six semaines de stage dans un hôpital où elles sont encadrées par un infirmier. « J’ai fait le stage, raconte Clémentine Leduc. Le système de santé étant complètement différent, il s’agit d’un bon moyen pour comprendre l’organisation de l’hôpital, apprendre le nom des médicaments, etc. » A l’issue de cette formation, les CEPI doivent passer l’examen de l’OIIQ et une fois le diplôme en poche, les candidates sont officiellement infirmières québécoises. « Je n’ai pas voulu passer cet examen, indique Véronique. Je l’ai vécu comme une contrainte, surtout après avoir fait trois ans d’études en France ». La jeune femme a mis environ deux mois pour se familiariser avec son nouvel environnement. « Au début, je ne trouvais pas ma place, j’avais l’impression d’être mise à l’écart. Mais j’ai fait mes preuves en situation d’urgence et seulement à partir de là, j’ai été considérée comme une infirmière à part entière », raconte-t-elle.
Une meilleure prise en charge des patients L’un des points forts du système québécois demeure, pour les deux jeunes femmes, l’organisation du système de soins qui permet une meilleure prise en charge du patient. « Alors qu’en France les infirmières prennent en charge 15 patients, au Québec, elles en ont 5. Cela permet de donner un vrai repère au patient », estime Clémentine Leduc. Mais elle
Actusoins 6 Numéro 5 juin 2012
Actusoins à la une reste toutefois perplexe sur l’organisation québécoise. « Les infirmières font beaucoup de va-et-vient car l’organisation n’est pas faite par secteur, comme en France. » Les chambres des patients peuvent donc être éloignées les unes des autres. S’ajoute également la « paperasse ». « Cela me prenait environ 1h30 par nuit pour remplir tous les papiers, observe Véronique. Les vérifications sont constantes. »
On vient te chercher pour que tu prennes ta pause. En France, cela ne dérange personne si l’infirmier n’a pas une seule minute pour prendre un verre d’eau sur ses 8h de travail.
Enfin, si le salaire n’était pas un problème pour Véronique, il pose plus de questions à Clémentine Leduc, officiellement infirmière québécoise depuis septembre 2009. « J’étais persuadé que l’on gagnait plus au Québec par rapport à la France, reconnaît-t-elle. Mais en réalité, le salaire actuel d’une infirmière aux urgences correspond au salaire d’une infirmière en France ». L’avantage étant cependant que le coût de la vie à Montréal est moins élevé. Laure Martin
Partir au Québec : quatre conditions à respecter
Autre point fort : l’organisation des horaires. Les infirmières choisissent de travailler à temps plein, soit environ 40 heures par semaine ou à temps partiel. Dans ce dernier cas, l’infirmière peut compléter ses horaires en proposant, dans d’autres services, des disponibilités qui seront payées. Les infirmières sont également dans l’obligation de prendre une heure et quart de pause par jour travaillé. « On vient te chercher pour que tu prennes ta pause. En France, cela ne dérange personne si l’infirmier n’a pas une seule minute pour prendre un verre d’eau sur ses 8h de travail », rapporte Clémentine Leduc.
En juin 2010, un Arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) a été signé par l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ), le ministère de la Santé et des Sports français et l’Ordre national des infirmiers de France. Depuis le 7 juillet 2011, un nouveau règlement pour les infirmiers français qui souhaitent partir travailler au Québec est entré en vigueur. Ils doivent répondre à quatre critères : • Avoir obtenu, sur le territoire français, d’une autorité reconnue ou désignée par la France, un diplôme d’Etat sanctionnant un programme d’études réalisé sur le territoire de la France et conduisant au titre d’infirmière ou d’infirmier. • Etre inscrit au Tableau de l’Ordre national des infirmiers de France, sans limitation ou restriction de son droit d’exercice. • Avoir exercé la profession d’infirmier au moins 500 heures au cours des quatre années précédant sa demande de permis, s’il a obtenu depuis plus de quatre ans son diplôme d’Etat. • Réussir un stage d’adaptation en milieu clinique d’une durée de 75 jours au Québec.
Actusoins 7 Numéro 5 juin 2012
Actusoins à la une
Suisse :
l’Eldorado français pour les infirmières ?
Partir vivre en Suisse pour exercer son métier ? C’est une tendance qui séduit de nombreux infirmiers français qui franchissent le pas chaque année. Pourquoi un tel choix ? La Suisse est-elle l’Eldorado des infirmiers français ?
C
ontrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas nécessairement l’aspect financier qui pousse les infirmiers français à partir exercer en Suisse.
Certes, les avantages pécuniaires ne sont pas négligeables. « Je gagne entre 3 000 et 3 300 euros net par mois alors qu’en France, en début de carrière, un infirmier gagne environ 1 500 euros par mois », rapporte Bertrand, infirmier en Suisse depuis un an et demi. Mais cette somme doit être relativisée. « Je travaille 42 heures par semaine et j’habite en Suisse où le niveau de vie est beaucoup plus élevé qu’en France, avec des loyers qui avoisinent ceux de Paris », précise l’infirmier.
Un cadre de vie exceptionnel Ce sont surtout deux autres raisons qui motivent les infirmiers français à rester en Suisse. Tout d’abord, le cadre de vie. « Si je reste à Lausanne, c’est parce que cette ville, très culturelle, est proche des montagnes et d’un lac, raconte Frédéric. Il y a aussi moins de pollution et de stress qu’à Paris. » Et Bertrand d’ajouter : « La Suisse est très bien pour ceux qui aiment la tranquillité. Quand on vient de Paris, c’est un autre monde ! »
En France, la charge de travail était très importante. Ce n’est pas le cas en Suisse car le personnel est plus nombreux.
Même son de cloche du côté de Frédéric qui s’est installé il y a dix mois à Lausanne. « Je travaille en intérim et je gagne beaucoup mieux ma vie que lorsque j’étais à Paris. Mais tout coûte plus cher en Suisse : l’alimentation, le loyer, l’accès à la culture. La différence avec la France n’est donc pas si grande que ça ! »
Autre avantage : l’organisation du système de soin. « Lorsque je suis arrivé en Suisse, j’ai eu l’impression d’être face à la version théorique de mon métier, souligne Bertrand. Les systèmes de santé français et suisse se ressemblent, mais ici, on commence à l’heure, on termine à l’heure, il n’y a pas de débordement. »
Pour les infirmiers frontaliers – ceux qui travaillent en Suisse mais vivent en France, les avantages financiers sont un peu plus marqués, bien que le niveau de vie à la frontière demeure élevé.
Fréderic considère, pour sa part, que les conditions de travail sont beaucoup plus souples et intéressantes en Suisse. « En France, la charge de travail était très importante, se souvient-il. Ce n’est pas le cas en Suisse car le personnel est plus
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Actusoins à la une
© Uli Langenegger
nombreux. Il y a donc moins de patients par infirmiers et la prise en charge est meilleure. » Une organisation qui se ressent sur la qualité de vie des infirmiers qui rentrent chez eux moins fatigués grâce aux pauses respectées au cours de la journée.
Un besoin en infirmiers Cette attirance des Français pour la Suisse arrange les autorités helvètes qui ne parviennent pas à former suffisamment de professionnels de santé pour répondre aux besoins du pays qui ne cessent de croitre avec le vieillissement de la population.
Des accords entre l’Union européennes et la Suisse facilitent d’ailleurs l’arrivée des Français. « Seul le canton de Genève exige une reconnaissance du diplôme par la Croix Rouge Suisse et un droit de pratique », explique l’agence de placement Suisse Pronoxa. « Ce sont de simples formalités administratives qui prennent du temps et qui sont payantes. Mais pour les autres cantons, les démarches sont très simples. » Ainsi, « en 2007, 400 infirmiers français ont fait reconnaître leur diplôme en Suisse », ajoute Brigitte Neuhaus, responsable du département de la formation à l’Association suisse des infirmiers et infirmières. Une tendance qui n’est pas sur le point de s’arrêter.
« Les perspectives d’emploi pour le personnel infirmier sont importantes », indique David Talerman, fondateur du site Travailler en Suisse. « D’ici 2020, il y aura 60 000 départs à la retraite pour les professionnels de santé », fait-il savoir. Ce qui explique que les agences de placement et les cabinets de recrutement sont en permanence à la recherche d’infirmiers.
Actusoins 9 Numéro 5 juin 2012
Laure Martin
iques Actusoins pratiques
Décès à l’hôpital :
les premiers gestes Pour un soignant, la mort est une réalité face à laquelle il est impossible de faire l’impasse. Quelles sont les généralités et exceptions à prendre en compte ? L’avis d’acteurs directement concernés par la question.
Les premiers gestes Sitôt le décès constaté, le certificat renseigné et la famille contactée par le médecin, infirmiers et aides-soignants doivent faire une première préparation du corps du défunt avant le relai par les services compétents. Il convient, tout d’abord, de retirer tous les matériels invasifs type voie centrale, sonde d'intubation, vésicale... Concernant l’hygiène, il est recommandé de s’en tenir au strict minimum : pose de protection et réfection de lit. Le patient décédé étant ensuite pris en charge par les pompes funèbres ou un corps religieux (cf. infra), il est inutile voire proscrit d’effectuer une toilette complète. Pour éviter de gêner le travail de ces derniers, il est également déconseillé d’habiller la personne défunte.
De l’importance d’une bonne prise en charge Une bonne synergie des compétences va faciliter le travail de deuil pour les familles. Elle implique une bonne coordination entre les soignants en service et le thanatopracteur. Selon Eliane Lézian, responsable d'une chambre mortuaire à Marseille, certains gestes, d’apparence anodins, ont leur importance : « Laissez le patient la tête à plat et son faciès va prendre une teinte noirâtre que nous aurons toutes les peines du monde à corriger lors des soins d’embaumement ! Le fait de garder la tête légèrement surélevée a une importance capitale pour nous et indirectement, pour les familles. » Il faut en outre s’abstenir de bourrer les orifices avec du coton ou de maintenir les yeux fermés avec du sparadrap. Pour ce dernier point, le seul geste utile est d’appliquer un peu de vaseline sur le globe oculaire. A l’inverse, maintenir la mâchoire fermée à l’aide d’une bande a son utilité, « à
Actusoins pratiques
des soignants condition de ne pas avoir omis de replacer le dentier du défunt » souligne Eliane Lézian. Les thanatopracteurs ont également tendance à conseiller de ne pas couvrir totalement les corps, le poids du drap pouvant suffire à déformer l’arête du nez par exemple. Autant de points de détail auxquels les professionnels comme Eliane Lézian attachent beaucoup d’importance : « Les soins de conservation vont redonner un teint au défunt et faciliter le travail de deuil des familles. Mais certains oublis compliquent grandement notre tâche. »
Décès et exception religieuse
Cadre légal La loi prévoit que toute toilette ou geste ne peut être effectuée avant le constat et la rédaction du certificat de décès. Certificat qui sera transmis dans un délai de vingt-quatre heures au bureau d’état civil de la mairie du lieu de décès.
Une bonne synergie des compétences va faciliter le travail de deuil pour les familles. Elle implique une bonne coordination entre les soignants en service et le thanatopracteur
En regard de la confession de la personne décédée, les soignants doivent également observer certaines démarches. A l’inverse des rites et croyances chrétiennes, il est formellement interdit d’effectuer une toilette mortuaire aux patients musulmans et israélites.
Outre la prise en charge du corps, un inventaire doit être effectué par deux personnes de l’équipe soignante (décret 74-27 du 14 janvier 1974, article 74). Bien que la loi stipule une remise de ces effets au service économique, « ils sont remis directement à la famille contre une signature sur la fiche d’inventaire » observe Audrey Becker, infirmière dans un service de réanimation.
« Nos religions attachent une grande importance au respect du corps » souligne Lionel Dray, adjoint au grand rabbin de Marseille. Ce dernier se veut d’ailleurs conciliant face à toute erreur : « Si un soignant a effectué une toilette par ignorance, ce n’est pas d’une gravité extrême. Nous prenons le relais et le défunt reste juif quand bien même. »
D’un point de vue médico-légal, un corps ne peut être transféré en chambre mortuaire en dessous d’un délai de deux heures. Une durée qui ne peut excéder les dix heures (Décret 97-1039 du 14/11/1987, article 4).
Dans ces deux cas particuliers, les soignants doivent se contenter de retirer les appareillages médicaux, poser ou garder une protection hygiénique et placer les bras le long du corps. Au médecin ayant constaté le décès de prévenir la famille ou, à défaut, les autorités compétentes. Chaque établissement de santé possède et affiche une liste de contacts des responsables de culte dans la ville.
Sans pour autant bafouer toutes les dispositions suscitées, chaque situation peut rester à l’appréciation des soignants et des familles. Pour les professionnels de santé plus fréquemment confrontés aux décès (structure de soins palliatifs, maison de retraite), il existe des formations et ouvrages, comme le guide réalisé par la société française d’accompagnement et de soins palliatifs : L'infirmier(e) et les soins palliatifs : Prendre soin : éthique et pratiques.
Actusoins 11 Numéro 5 juin 2012
Joël Ignasse
Actusoins pratiques
Les troubles de déglutition du sujet âgé :
Savoir agir
Quels sont les signes d’alerte des troubles de la déglutition du sujet âgé ? Comment prévenir les « fausses routes » et enfin, comment réagir face à une personne âgée, et par extension n’importe quel adulte, qui s’étouffe ?
L
a déglutition se définit comme l’action par laquelle le bol alimentaire est transféré de la bouche à l’estomac. Elle peut se décomposer en trois phases. La première est une phase volontaire comprenant la mastication puis le passage vers l’arrière gorge. Les deux autres phases sont des phases réflexes : En premier lieu, le reflexe de déglutition se déclenche quand le bol alimentaire arrive dans le pharynx, la trachée se fermant pour éviter le passage des aliments vers les poumons. En second lieu, le bol alimentaire chemine dans l’œsophage jusqu’à l’estomac. Les troubles de déglutition sont donc des troubles sensitivomoteurs, d’origine centrale ou locale.
On s’attachera à détecter les encombrements bronchiques, qui peuvent signer une pneumopathie d’inhalation. Parfois, les éléments indiquant un trouble de la déglutition sont plus sournois : Les temps de repas sont allongés, la personne âgée évite les repas en communauté, diminue ses rations, ce qui peut aboutir à une dénutrition, une déshydratation ou juste une perte de poids inexpliquée par ailleurs.
Le rôle de l’infirmier dans la prévention d’un étouffement ou d’une inhalation est capital.
Troubles de la déglutition de la personne âgée : Des symptômes nombreux et variables.
En effet, au moment des repas, la personne âgée sera installée assise, droite, au calme. Il faut faire manger lentement et, bien entendu, ne pas faire parler. Afin de faciliter le passage vers l’œsophage, il conviendra de demander à la personne âgée de baisser la tête vers l’avant au moment d’avaler.
En effet, certaines pathologies, telles que les accidents vasculaires cérébraux ou les cancers de la sphère ORL, peuvent engendrer des problèmes de déglutition. Mais, en dehors de toute pathologie connue ou préexistante, il existe des troubles de la déglutition isolés qu’il faut tenter de dépister.
En outre, l’alimentation sera adaptée à la gravité du trouble de déglutition, l’idée étant d’épaissir les aliments pour augmenter la vitesse d’écoulement et donc faciliter le passage dans l’œsophage. Les liquides seront gélifiés et les solides ayant une texture épaisse, hachée seront privilégiés.
Les premiers signes d’alerte sont souvent locaux : • Toux ; • Présence de bave ; • Présence de restes alimentaires dans la bouche en dehors des repas ; • Haleine fétide ; • Voix modifiée ; • Reflux nasal…
Malgré le suivi des mesures préventives, la personne âgée peut être victime d’étouffement. Comment agir en cas d’urgence ? Deux cas peuvent se présenter : • Dans le 1er cas, la victime ne peut plus parler, ne peut pas crier, ne peut pas respirer ou très bruyamment. Très
Actusoins 12 Numéro 5 juin 2012
Actusoins pratiques
fréquemment, elle porte les mains à la gorge et a la bouche ouverte. Dans ce cas, l’obstruction est grave car les voies aériennes sont obstruées totalement ou presque totalement. Si aucun geste de secours n’est effectué, le décès surviendra au bout de quelques minutes.
• Dans le second cas, la victime peut encore ventiler, l’air passe, l’obstruction est partielle. Aucun geste spécifique ne sera à effectuer : installer la victime en position assise et encourager la toux. Les grands principes de secourisme restent toujours de mise : appel à l’aide, faire venir le chariot d’urgence, oxygéner si besoin et, quelque soit le cas, un avis médical est obligatoire par un médecin sur les lieux ou via le 15.
L’urgence respiratoire majeure de cette obstruction totale par corps étranger justifie deux gestes de sauvetage que l’ensemble des professionnels de santé devrait connaître : les claques dans le dos et la manœuvre de Heimlich.
Dans une salle de réfectoire, dans une chambre, l’urgence respiratoire majeure de cette obstruction totale par corps étranger justifie deux gestes de sauvetage que l’ensemble des professionnels de santé devrait connaître : les claques dans le dos et la manœuvre de Heimlich. Déborah Fradin - ANISP Infirmière Anesthésiste – Infirmière Sapeur-Pompier
Conduite à tenir : 1. Laisser la victime dans la position dans laquelle elle se trouve : assise ou debout. 2. Donner à la victime cinq claques vigoureuses dans le dos (au maximum). Ces claques doivent être effectuées avec le plat de la main, entre les omoplates de la victime, son buste penché légèrement en avant. Le but de ces claques est de débloquer et d'expulser le corps étranger qui obstrue les voies aériennes par un mouvement de toux. La désobstruction des voies aériennes est signée par une reprise de la ventilation, l’apparition de toux et l’expulsion du corps étranger. 3. En cas d’inefficacité, réaliser cinq compressions abdominales (au maximum), d’après la méthode de Heimlich, dans le but de comprimer l’air contenu dans les poumons et, comme pour le piston d’une seringue, d’expulser le corps étranger qui obstrue les voies aériennes. Pour cela, se placer derrière la victime, à une hauteur confortable pour pouvoir passer ses bras horizontalement sous les bras de la victime puis mettre le poing au creux de son estomac, sous l’appendice xiphoïde, placer sa seconde main sur son poing, puis, sans s’appuyer sur les côtes, effectuer un mouvement vers soi et vers le haut. Pendant cette manœuvre, la victime sera légèrement penchée en avant, afin de visualiser l’expulsion du corps étranger et de stopper la manœuvre dès que ce sera le cas. Il conviendra, en cas d’échec, de renouveler les claques dans le dos. Si l’expulsion est impossible, l’état de la victime se dégradera et les gestes de secourisme seront à adapter (réanimation cardio-pulmonaire).
Actusoins 13 Numéro 5 juin 2012
Actusoins pratiques
Cancer : l’annonce est un moment crucial L’annonce d’un cancer augmenterait le risque suicidaire. Cependant, le dispositif d’annonce, tel que mis en place en France depuis 6 ans, recueille une satisfaction importante de la part des patients.
L
e risque suicidaire est plus élevé chez les patients cancéreux que dans la population générale : il serait multiplié par 1,5 à 2, voire même par 15 dans la première année qui suit le diagnostic. En général, on incrimine la lourdeur du traitement, les effets secondaires, l’évolution défavorable de la maladie, les complications douloureuses etc… Mais une récente étude 1 suédoise, saluée pour sa rigueur et son ampleur, démontre que c’est bien souvent l’annonce même du diagnostic, et non la progression de la maladie, qui est l’élément déclencheur. Or en France, les IDE jouent un rôle très important dans cette étape, à travers le dispositif d’annonce.
l’importance de ce sur-risque. De même le risque de décès de causes cardiovasculaires est multiplié par 5,6 la semaine suivant l’annonce. En valeur absolue, cela représente un taux de 2,5 / 1000 personnes années pour le suicide et 116,8 / 1000 pour les maladies cardiovasculaires.
L’annonce d’un cancer est aussi un moment très sensible.
Sur-risque suicidaire juste après l’annonce D’après les chercheurs suédois, le risque de suicide est multiplié par 12,6 la semaine qui suit l’annonce du diagnostic, des données venant même étayer un lien de causalité comme l’influence de la gravité de la tumeur sur
Cette étude souligne à quel point l’annonce d’un cancer, devenu depuis quelques temps une étape très protocolisée en France, est aussi un moment très sensible. La prise en compte d’autres facteurs de risques, tels que les antécédents psychiatriques, est donc essentielle.
Enquête de satisfaction en France Et en France justement, qu’en est-il ? Début mai a été rendue publique en France une étude sur l'annonce du diagnostic de cancer et le ressenti des malades par l'Institut national du cancer (INCa), en collaboration avec la DGOS et la Ligue contre le cancer. Elle a été réalisée en 2011, auprès de 908 personnes prises en charge dans 53 établissements. Globalement, il ressort une « satisfaction importante » face au climat de confiance instauré par les soignants ainsi qu’un « ressenti favorable » de l’aide et du soutien apportés par ces soignants. Les personnes interrogées ont également exprimé leur satisfaction par rapport à l'information apportée sur la maladie et les traitements proposés, tant par le médecin que lors du temps d'accompagnement soignant. Cependant cette étude souligne aussi la mise en place incomplète et très souvent variable d’un établissement à l’autre du dispositif d’annonce. Elle démontre aussi l’importance de la parole donnée aux personnes malades pour adapter au mieux les dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Si les contours du rôle de l’IDE dans ce dispositif semblent assez clairs, les retours d’expérience et autres enquêtes sont très importants si l’on veut améliorer les protocoles et surtout adapter au mieux la formation infirmière. Émilie Gillet 1. Fang F et coll. : Suicide and cardiovascular death after a cancer diagnosis. N Engl J Med 2012 ; 366 : 1310-8
Actusoins 14 Numéro 5 juin 2012
EN bref
Un test salivaire du VIH bientôt en vente libre aux Etats-Unis ? Le trafic d’organe explose dans le monde Selon une enquête du Guardian qui se fonde sur les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), chaque année, 10 000 greffes rénales illégales sont réalisées chaque année dans le monde. En Inde, au Pakistan ou en Chine, des patients sur liste d’attente peuvent payer jusqu’à 100 000 euros, tandis que les donneurs, souvent en situation de précarité, en reçoivent à peine quelques milliers.
Un comité d'experts indépendants a recommandé mardi à l'agence américaine des médicaments (FDA) d'autoriser pour la première fois la vente libre d'un test de dépistage du sida sans aucune supervision médicale. Les 17 experts ont estimé à l'unanimité que les « bienfaits de ce test, OraQuick In-Home HIV, surpassaient le risque de voir apparaître des faux positifs ou des faux négatifs ». Ils ont aussi été unanimes pour juger ce test « sûr et efficace ». La FDA (Food and Drug Administration) n'est pas tenue de suivre les recommandations de ces experts mais elle les suit le plus souvent. Un essai clinique mené par le fabricant, le laboratoire américain OraSure Technologies, a montré que le test permettait de détecter avec succès une contamination par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans 93 % des cas, soit légèrement au-dessous du seuil de 95 % recommandé par la FDA. Selon les autorités sanitaires américaines, 20 %, soit environ 240 000 personnes sur les 1,2 million qui sont contaminées par le VIH aux Etats-Unis, ignorent qu'elles sont séropositives. Et un test régulier est le moyen le plus efficace de freiner le nombre des nouvelles infections, qui est d'environ 50 000 par an depuis 20 ans.
Se déclarer « donneur d’organes » sur Facebook ? Désormais, les utilisateurs vivant aux Etats-Unis et au Royaume-Uni peuvent se déclarer donneur d'organes, tout en expliquant leur décision à leurs amis. Des liens redirigent vers les registres de donneurs d'organes officiels et permettent ainsi aux utilisateurs qui le souhaitent de s'inscrire. En France, où la loi pose le principe de « consentement présumé », l'équipe de coordination s'attache à recueillir auprès de la famille d'un patient donneur potentiel une opposition de son vivant au don. Même s'il n'a pas plus de valeur légale qu'une carte de donneur, un statut facebook pourrait être un élément de réponse, pour des proches parfois tentés de s'opposer au prélèvement par peur d'aller à l'encontre de la volonté du défunt.
Un nouveau portail de e-learning dédié aux infirmiers Se remémorer des soins infirmiers peu ou pas pratiqués, remettre au goût du jour ses pratiques de soins, c’est désormais possible avec Pratique Infirmière, nouveau portail de e-learning édité par Elsevier Masson. De la glycémie capillaire à la mise en place d’une aiguille de Hubert sur une chambre implantable en passant par l’ablation de redons, plus de 100 techniques de soins sont ainsi analysées, en associant texte, images, vidéo et quizz de connaissance. Un essai gratuit permet de tester la plateforme avec 3 pratiques de soins en libre accès : www.pratique-infirmiere.com
Actusoins 15 Numéro 5 juin 2012
Actusoins vie professionnelle
L’infirmière libérale et son organisation
La profession infirmière revêt de nombreuses facettes. Pour celles et ceux qui choisissent de s’installer en libéral, il est parfois difficile de se lancer, faute de savoir-faire administratif. Nous avons rencontré Laurence, infirmière libérale dans un quartier populaire de Marseille. Actusoins 16 Numéro 5 juin 2012
© M. Surbled
Actusoins vie professionnelle
Organisation professionnelle : quand libéral rime avec liberté Injections d’insuline, prises de sang, soins d’hygiène et de confort, pansements, branchements et débranchements de perfusions, de chimio ou d’alimentation parentérale… Toute la journée, Laurence s’active pour faire sa tournée, assez riche en diversité. Elle peut soigner jusqu’à 20 patients dans la matinée, et encore davantage le soir. Pour optimiser l’organisation, le soin doit être rapide et efficace. De 6h à 13h, puis de 16h à 21h. « On passe notre temps à courir » regrette Laurence, qui pour des raisons éthiques ne refuse jamais de soins techniques. Même pendant le répit du début d’après-midi, elle reçoit les appels téléphoniques, conseille les patients, et organise éventuellement des passages complémentaires. Un rythme effréné que Laurence partage avec 3 associés et une remplaçante ponctuelle. « Cela me permet de ne travailler que 12 jours par mois avec toujours au moins une semaine consécutive de repos » explique Laurence. Avant, cette infirmière quadragénaire travaillait en cardiologie. Si elle a fini par choisir ce mode d’exercice, c’est avant tout pour la liberté qu’il représente. « Nous décidons nous-même de nos plannings en fonction de nos desideratas personnels. J’ai été attirée dès le départ par cette autonomie organisationnelle que je n’avais pas à l’hôpital. En plus, j’apprécie le type de relation que nous entretenons avec les patients dans leur contexte de vie et familial ». Pas de cadre, pas de hiérarchie, des soins multiples et variés, un salaire mensuel qui avoisine les 3 000 euros net pour Laurence : si la solution du libéral attire, il n’est pas toujours facile de se lancer. Car en coulisses, les tâches administratives effrayent. « Il faut comprendre la nomenclature, facturer, chercher une patientèle et la fidéliser, savoir faire ses comptes, cotiser à l’URSSAF et aux autres organismes : c’est aussi un travail commercial, et nous les infirmières n’avons au départ aucune formation pour cela » souligne Laurence.
pour me constituer ma clientèle, puis rejoindre un groupe pour ne plus avoir ce travail purement commercial à effectuer. Les infirmières qui souhaitent s’installer en libéral peuvent tout à fait acheter une clientèle directement si elles le souhaitent pour ne pas avoir à passer par cette étape », explique Laurence. « Parfois, elles peuvent même avoir la chance de pouvoir obtenir une liste gratuitement », ajoute la jeune femme.
J’ai été attirée dès le départ par cette autonomie organisationnelle que je n’avais pas à l’hôpital Laurence consacre une journée par semaine aux formalités administratives. Envoi de demandes de prescriptions aux médecins, demande d’entente préalable de prise en charge par la sécurité sociale pour les AIS (actes de soins infirmiers qui relèvent du rôle propre - prescrits dans le cadre libéral), facturations et relances pour les impayés, paiement des charges et des cotisations et réunions avec ses associés ponctuent ces quelques journées mensuelles, considérées comme non travaillées.
Organisation personnelle : « impossible sans aide extérieure » Avec des horaires décalés, difficile pour les libérales de concilier vie personnelle avec vie professionnelle. « C’est aussi l’une des raisons qui m’a poussée vers un cabinet où nous sommes 4 à 5. J’ai plus de temps pour moi » explique Laurence. Mère d’un jeune garçon, elle peut à présent s’occuper de lui avant et après la classe, une grande partie du temps. Lorsqu’elle travaille, elle confie cette garde à son mari qui a des horaires plus souples ainsi qu’à une autre mère de famille, qu’elle rémunère en contrepartie. « Cela reste la même problématique qu’à l’hôpital. Il est impossible d’être infirmière sans aide extérieure » conclut Laurence. Malika Surbled
Pour apprendre, elle a commencé par faire des remplacements. Autodidacte dans l’âme, elle a fait ses propres recherches et a démarché auprès de pharmacies et de médecins pour trouver ses « clients ». Une fois sa clientèle établie, elle a pu « re-vendre » celle-ci pour 10 000 euros. « Cela représente 4 années de travail » précise Laurence. Puis, elle a acheté à son tour une clientèle – 13 000 euros – dans le cabinet pour lequel elle travaille à présent. « Il y a beaucoup d’infirmières libérales qui ont un parcours semblable. J’ai préféré dans un premier temps démarcher
Actusoins 17 Numéro 5 juin 2012
Actusoins vie professionnelle
accueillir les intérimaires : le rôle de tous !
Les agences d’intérim paramédical sont à présent bien installées sur le marché et tous les établissements hospitaliers sont ou ont étés amenés, à un moment ou à un autre à les solliciter pour trouver du personnel remplaçant. La qualité de la prestation de l'infirmier intérimaire dépend en grande partie de la qualité de l'accueil qui lui est réservé.
D
ans une profession comme celle d’Infirmier Diplômé d’Etat, qui connaît une situation de pénurie dans certaines régions, et tout particulièrement en Ile-deFrance, le recours à l’intérim est courant. Ce phénomène est amplifié par des impératifs économiques, politiques et par la nécessité de maintenir une offre de soins à la population. Le personnel soignant des services est parfois dépassé par ces impératifs et ne comprend pas toujours les choix faits par le directeur d’établissement. Le recours au personnel intérimaire est onéreux, compliqué à organiser dans les services de soins car aussi compétents qu’ils soient, ces soignants intérimaires qui viennent parfois pour une première mission, n’ont pas la connaissance des habitudes de service, de l’environnement de l’établissement…
Être intérimaire ne comporte pas que des avantages Les intérimaires souffrent d’une mauvaise image. Apparentés à des mercenaires du soin, ils sont attaqués sur leur niveau de compétence jugé inadapté au besoin du poste. Mais ils sont aussi attaqués sur leur choix professionnel et leur niveau de rémunération. Outre les jalousies qui peuvent s’exercer, les infirmiers titulaires d’un service trouvent injustifié l’écart entre leur salaire et celui de l’intérimaire qui vient réaliser les mêmes taches. Sans compter que l’infirmier intérimaire abat moins de travail car on le dispense généralement de faire les soins directs les plus techniques et spécifiques ou les soins indirects comme les commandes de pharmacie ou de matériel.
Les intérimaires souffrent d’une mauvaise image
Dans le contexte tendu que connaissent les hôpitaux, le personnel soignant préférerait souvent que le directeur choisisse de fermer des lits, mais la fermeture de lits est très périlleuse. Fermer des lits implique une réduction d’activité qui elle même implique une réduction des moyens financiers accordés par l’Agence Régionale de Santé (A.R.S.) à l’établissement et donc une réduction du Tableau Prévisionnel des Emplois Rémunérés (T.P.E.R.). Autrement dit, lorsqu’un hôpital ferme des lits même temporairement, il dispose de moins de postes l’année suivante. C’est une spirale que tous les hôpitaux cherchent à éviter. Pour certaines activités soumises à autorisation spéciale, le risque pour l’hôpital d’une fermeture temporaire de lits, est le retrait de cette autorisation et par conséquent la perte pure et simple de l’activité au détriment de la population.
Il est vrai que l’Infirmier intérimaire jouit d’avantages non négligeables qui l’ont conduit à faire ce choix d’exercice professionnel. Il est mieux payé, est maitre de son planning, il choisit ses lieux d’exercice... Au quotidien, il n’a pas à supporter le poids d’une organisation et d’une hiérarchie qui peuvent devenir pesantes dans le temps. Néanmoins la place d’infirmier intérimaire n’est pas à la portée de tous. L’infirmier intérimaire est sollicité par des services en situation de crise. Au quotidien, ces professionnels de santé travaillent donc dans des organisations en mode dégradé. Ils doivent avoir la capacité à s’adapter à des environnements professionnels différents tous les jours. Il faut composer avec les personnes, les lieux, les organisations, les procédures, les outils (dossier patient informatisé…), les habitudes de soins, alors même que souvent, personne n’a pris le temps de montrer les lieux, d’expliquer
Actusoins 18 Numéro 5 juin 2012
Actusoins vie professionnelle
les procédures principales, de présenter à l’équipe… Parfois, l’opposition de l’équipe soignante et son agressivité à l’égard de l’infirmier intérimaire conduit à des situations catastrophiques telles que l’abandon du poste par celui-ci !
présentation du service qui détaille la composition de l'effectif présent le jour de la mission, les pathologies rencontrées, le profil des patients, et enfin la description d'une journée type dans le service.
Tout cela se passe au détriment des conditions de travail de tous, mais surtout au détriment de la qualité des soins dispensés aux patients. Dans de telles situations, l’image de l’établissement est rapidement ternie, et il devient difficile d’obtenir à nouveau une aide extérieur. Cela peut aussi avoir un impact sur la capacité de l’établissement à recruter.
L’infirmier intérimaire choisis alors de réaliser la mission en connaissance de cause. Par nature, l’inconnu est anxiogène, cette communication permettra à l’infirmier intérimaire d’être plus serein lors de sa prise de poste.
Accueillir les intérimaires : le rôle de chacun Une fois que le besoin de remplacement par des infirmiers intérimaires est clairement établi, chacun peut s’interroger sur sa participation à l’accueil du remplaçant. En amont de la demande à l’agence d’intérim, le cadre de santé mobilise son équipe pour expliquer cette stratégie de remplacement. La mise en avant du bénéfice pour l’équipe soignante et pour les patients d’obtenir une aide extérieur doit conduire chacun à accepter cette situation, et à être acteur dans l’adaptation de l’organisation. Une réflexion globale sur le poste proposé à l’infirmier intérimaire en partenariat avec l’agence d’intérim permet de mettre en adéquation les besoins du service avec les compétences des infirmiers intérimaires. D’une façon générale, il est plus facile de trouver un infirmier qui acceptera de travailler en service de médecine cardiologique qu’un infirmier pour une Unité de Soins Intensifs en Cardiologie. Pour le personnel titulaire, cela implique de prendre les postes qui requièrent les compétences les plus techniques.
Le jour de la prise de poste, le travail peut être organisé avec anticipation. Des choses simples telles que préparer les documents nécessaires pour l’envoi des prélèvements sanguins programmés, préparer le dossier du patient qui est attendu en examen dans un autre service ou dans un autre établissement, permettent de faciliter la prise de poste pour l’infirmier intérimaire. Les infirmiers titulaires du service ont souvent bénéficié d’une période d’intégration pour apprendre à réaliser ces soins indirects. Il serait déplacé de leur part de reprocher à la personne qui les réalise pour la première fois de ne pas le faire correctement. L’accueil de l’infirmier intérimaire est un élément majeur. Même si il s’agit d’une période de crise, de ras le bol pour les titulaires du service, la convivialité et le sourire participent grandement à la satisfaction du remplaçant. Ne pas le laisser attendre dans un couloir jusqu’à ce que quelqu’un daigne s’occuper de lui est essentiel. Les professionnels soignants savent ce qu’accueillir signifie et ils le montrent tous les jours à leurs patients et aux familles, ils devraient donc être en mesure de l’appliquer dans cette situation (présentation de l’équipe, des lieux, des ressources telles que les procédures…). La qualité des transmissions infirmières est bien entendu essentielle. Les transmissions orales seront plus détaillées lorsqu’elles s’adressent à un remplaçant qu’à un titulaire qui était déjà présent la veille. Par ailleurs, l’idée de proposer un référent auquel l’infirmier intérimaire peut s’adresser en cas de difficulté est souhaitable. Ce référent est à priori un cadre de santé ou un infirmier, mais lorsque ce n’est pas possible, des aides-soignants chevronnés peuvent assumer cette responsabilité dans la limite de leurs compétences. Le cadre de santé a un rôle en matière de représentation de l’établissement. Son passage dans l’unité limite le sentiment de solitude et d’abandon du professionnel qui pourrait se sentir perdu. Tous ces éléments participent à la bonne prise en charge des patients, à la satisfaction de tous les professionnels titulaires ou intérimaires, et à l’image de marque de l’établissement. Julien Pouvesle - Cadre de santé
Toujours en amont de la demande, le Cadre de santé communique la description du poste à l’agence d’intérim. Cette communication peut se faire par le biais d'une plaquette de
Actusoins 19 Numéro 5 juin 2012
L’accueil de l’infirmier intérimaire est un élément majeur.
Actusoins vie professionnelle
Le système de santé français
dans la moyenne européenne Pour la première fois, le HCSP compare l’état de santé des Français et l’efficacité de notre système de santé par rapport à nos voisins européens. Il met en lumière les atouts et proposent des améliorations.
E
n matière de santé, « la France est aujourd’hui un pays " moyen ", parfois meilleur que certains autres mais pas toujours. » C’est par ces mots que Roger Salomon, président du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) conclue l’éditorial qui introduit le rapport La santé en France et en Europe : convergences et contrastes, premier du genre à être réalisé par le HCSP. Conçu comme « une boussole indispensable » pour ceux qui ont des responsabilités en matière de santé publique, il est surtout utile pour comprendre les atouts de notre système de santé mais aussi ses lacunes. Il n’est pas question de se satisfaire de nos bonnes positions sur certains critères mais plutôt de mettre en lumière ce qui peut être amélioré. La santé
les plus sûres. À relativiser puisque le nombre de blesser légers est par ailleurs sous-estimé par rapport à l’Allemagne ou le Royaume-Uni. - Le taux de mortalité par maladies cardiovasculaires est le plus bas d’Europe.
En matière de santé, la France est aujourd’hui un pays « moyen », parfois meilleur que certains autres mais pas toujours.
• Les points positifs - L’espérance de vie des Françaises est la plus élevée d’Europe, avec 85,3 ans à la naissance. Celle des hommes atteint 77,8 ans, ce qui nous situe à la 8e place européenne.
• À améliorer - La mortalité périnatale est la plus importante d’Europe, avec 13,9 morts fœtales et néonatales pour 1 000 naissances en 2009. Un résultat qui s’expliquerait notamment par une politique active de dépistage des anomalies congénitales et la pratique d’IMG tardives.
- La natalité française est dans le trio de tête, avec 12,7 naissances par an pour 1 000 habitants.
- La consommation d’alcool, de tabac et de drogues reste très élevée, la France se situant au 4e rang européen.
- La mortalité sur la route ne cesse de baisser depuis 1980, plaçant la France au 2e rang des pays dont les routes sont
- La mortalité par suicide, la mortalité prématurée (avant 65 ans) et le taux d’accidents du travail sont importants.
Actusoins 20 Numéro 5 juin 2012
Actusoins vie professionnelle
- L’incidence des cancers est particulièrement élevée, ce que les auteurs interprètent par une excellente qualité de dépistage couplée à une relative faiblesse en matière de prévention.
- Avec 11,2 % de son PIB alloué à la santé en 2008, la France est le pays de européen aux dépenses de santé les plus élevées. - La consommation de médicaments est globalement la plus élevée en France.
Le système de soins • Les points positifs - La durée moyenne d’hospitalisation est relativement faible par rapport aux autres pays européens, notamment grâce au développement de l’ambulatoire dans les services de cancérologie ou de chirurgie de la cataracte par exemple. Le ratio d’hospitalisations de jour sur les séjours en hospitalisation complète est un des plus élevés de l’UE. - La France se situe dans la moyenne haute de l’Union en termes de nombre de lits d’hôpitaux par habitants. Mais la tendance est à la baisse comme partout ailleurs.
Ce rapport a été réalisé à partir des indicateurs de santé ECHI (European Community Health Indicators) définis par la Commission européenne pour unifier les données statistiques à l’échelle communautaire. Ils proviennent de diverses bases de données internationale (OMS, Eurostat…) et d’agences spécialisées sur certaines thématiques (cancers, drogues et toxicomanies…) Ils doivent cependant être considérés avec précaution car toutes les données ne sont pas encore harmonisées entre les 27 pays membres.
• À améliorer - Le taux d’équipement en imagerie médicale reste faible, même s’il s’est amélioré ces dernières d’années. Les délais d’attente pour un IRM ou un scanner restent encore très élevés par rapport à la moyenne européenne.
Actusoins 21 Numéro 5 juin 2012
emilie Gillet
ortrait © M. Surbled
Actusoins portrait
Alain, infirmier au GRIMP - Groupe de Reconnaissance et d'Intervention en Milieu Périlleux - de Seine et Marne
aLAIN,
soignant de l’extrême Infirmier dans le service des urgences de l’hôpital de Coulommiers, Alain Gobin est aussi infirmier sapeur-pompier volontaire sur son temps libre. Il y a quelques années, cet ancien para a intégré l’unité très sélective du GRIMP. Entraînements intensifs, tests d’aptitude multiples et actes infirmiers dans des conditions improbables ponctuent son quotidien.
Actusoins 22 Numéro 5 juin 2012
Actusoins portrait
Signe particulier : Pas le vertige Ils sont rares les infirmiers du GRIMP. Dans certaines régions, ils n’existent même pas. En Seine et Marne, parmi les 1 300 000 habitants, on peut en recenser deux toujours en activité, dont Alain. Grand et athlétique, ses cheveux grisonnants révèlent sa quarantaine tout juste passée. Au premier abord, Alain est aimable et poli. Après quelques heures d’entretien, il s’avère être un vrai « gentil ».
Quelques formations plus tard, il assiste les médecins, suture les plaies, brancarde et soigne les parachutistes avec lesquels il évolue un peu partout dans le monde. « J’ai eu comme une révélation. Pour moi, il devenait clair qu’il fallait que j’en fasse mon métier ». Titulaire du CCA, Alain devient ambulancier SMUR. Il découvre alors l’urgence pré-hospitalière et veut aller plus loin.
Disponible et courtois, Alain partage avec plaisir son expérience au sein du GRIMP. Cette activité, annexe à sa profession d’infirmier hospitalier, se pratique dans des conditions difficiles. « Lorsque les victimes sont inaccessibles par moyen conventionnel ou lorsque l’extraction est impossible, le GRIMP est sollicité. En qualité d’infirmier, j’effectue la médicalisation sur protocole, je conditionne et j’accompagne les blessés. Par exemple, récemment, je suis intervenu sur un silo de 22 mètres, où un ouvrier s’était fracturé le radius. Il a fallu soulager la douleur puis hélitreuiller cette personne ».
L’hôpital de Lagny dont il dépend lui propose la formation d’infirmier, en contrepartie d’un contrat de 5 ans. Alain accepte, conscient de n’être plus être tout à fait maître de ses futures affectations. Après une première année en IFSI, il devient pompier secouriste volontaire. Il part au feu, effectue des désincarcérations et effectue du secours aux victimes. « La semaine, je faisais mes études et le week-end j’étais pompier. Je n’ai jamais pu décrocher et c’est pour cela que même diplômé, j’ai poursuivi ces deux activités. C’est un peu comme si je menais une double vie » explique Alain en souriant.
Pour parvenir à cette compétence, Alain a passé différents tests d’aptitudes. Autonomie sur corde, traversée entre deux immeubles de grande hauteur, test de vertige ou encore descente dans des puits sont pour lui des exercices fréquents pour se maintenir à niveau. Pour avoir le droit d’exercer, il doit d’ailleurs participer à cent heures d’entraînement annuel. « Cela demande une implication énorme. Il faut savoir qu’il y a bien plus d’entraînements que d’intervention réelles » explique Alain.
Un parcours à rebondissements Avant, Alain était plutôt attiré par l’environnement et se voyait évoluer vers un métier où il serait en symbiose avec la nature. L’hôpital, les soins et le sang ne représentaient pas grand-chose pour lui. D’autant que les informations véhiculées sur les professions paramédicales ne lui semblaient pas très aguichantes. « On parlait toujours des mauvaises conditions de travail des infirmières, des bas salaires, des batailles menées par la profession. À 20 ans, même si je me cherchais un peu, je ne pensais vraiment pas me destiner vers cette voie ». Le destin a changé la donne. Appelé par l’armée pour son service militaire, Alain est vite remarqué pour ses aptitudes physiques et son bon niveau de culture générale. Il devient parachutiste, puis travaille au service de santé des armées où il est auxiliaire sanitaire.
Pour avoir le droit d’exercer, il doit participer à cent heures d’entraînement annuel Infirmier dans un service de réanimation polyvalente pendant 10 ans, Alain continue ses gardes sur son temps libre. Il devient infirmier pompier et gère seul la plupart des interventions. « Je suis seul en Véhicule léger de secours médical, et j’agis sur protocole en attente d’un SMUR », explique Alain. À présent il fait partie du GRIMP. Titulaire de l’IMP1 – intervention en milieu périlleux de niveau 1 –, il s’apprête à suivre une formation en sauvetage et déblaiement pour aller plus loin. Cela pourrait lui servir en cas de séisme ou d’éboulement par exemple. Un ultime challenge physique pour Alain qui mène de front « ses » métiers et sa vie de famille. Malika Surbled
Alain Gobin en 6 dates : 1991 : Effectue son service militaire chez les paras et devient auxiliaire sanitaire. 1992 : Brevet de parachutiste, pratique aussi le parapente. 1993 : Entre au SMUR de Lagny en qualité d’ambulancier. 2001 : Obtient son D.E puis commence un double cursus infirmier hospitalier / infirmier pompier.
2005 : Intègre le GRIMP. 2011 : S’apprête à suivre une formation de sauvetage / déblaiement.
Actusoins 23 Numéro 5 juin 2012
Actusoins vos droits
Q uelles sont les obligations d’une infirmière face à un accident ou un malaise grave ? Est-ce que la notion de non-assistance à personne en danger s’applique avec plus de fermeté pour une IDE ? Tout citoyen est soumis à une obligation d’assistance à personne en péril, puisque l’article 223-6 du code pénal précise que « sera puni quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter, soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours ».
La jurisprudence tend à être plus sévère avec un professionnel de santé qui ne satisferait pas à cette obligation, car il est supposé être plus à même de porter un secours approprié à la personne en péril. De surcroît, l’obligation de porter secours est souvent mentionnée dans les règles déontologiques s’appliquant aux différentes professions de santé.
Il résulte de ce texte que pour qu’une non-assistance à personne en péril puisse être reprochée à un citoyen lambda, tout comme à un professionnel de santé, plusieurs conditions doivent être réunies : • la victime doit être réellement en situation de péril ; • la personne à qui l’on reproche une non-assistance doit avoir été clairement avertie de ce péril ; • et enfin, cette personne doit s’être volontairement abstenue de porter secours.
En ce qui concerne l’infirmière, cette obligation est rappelée dans le code de la santé publique, à l’article R. 4312-6, qui énonce : « L’infirmier ou l’infirmière est tenu de porter assistance aux malades ou blessés en péril. »
Stéphanie Tamburini, juriste de la Direction du Risque Médical - Protection Juridique de la MACSF
J ’ai posé une disponibilité de la fonction hospitalière pour faire de l'intérim pendant quelques années. Est-ce que j’ai le droit d’effectuer une mission d’intérim dans mon hôpital d’origine ? Il existe plusieurs cas distincts de disponibilités qui sont mentionnés dans décret n°88-976 du 13 octobre 1988 modifié et un fonctionnaire mis en disponibilité doit justifier à tout moment que son activité ou sa situation correspond réellement aux motifs pour lesquels il a été placé dans cette position (article 36 du décret). S’il s’agit d’une disponibilité pour convenances personnelles, aucun texte n’interdit expressément à un agent public de travailler pendant cette période. Il ne devrait donc pas y avoir de difficulté particulière pour exercer une activité professionnelle rémunérée pendant ce type de disponibilité et notamment pour effectuer des missions d’interim. Par ailleurs, aucun texte n’interdit expressément à l’agent d’exercer des missions d’interim au sein de l’hôpital qui lui a accordé sa disponibilité. Toutefois, l’agent qui souhaite travailler pendant sa disponibilité doit respecter les dispositions du décret n°2007-611 du 26 avril 2007 relatif à l'exercice d'activités privées par des fonctionnaires ou agents non titulaires ayant cessé temporairement ou définitivement leurs fonctions et à la commission de déontologie.
Ainsi, le fonctionnaire qui sollicite une disponibilité pour convenances personnelles (ou son renouvellement) et qui souhaite exercer une activité privée lucrative, salariée ou non, ou une activité libérale, doit en informer son administration par écrit, au plus tard 1 mois avant la cessation de ses fonctions ou avant tout nouveau changement d’activité pendant un délai de trois ans à compter de la cessation des fonctions. Si l’agent ne le fait pas son administration peut alors rapporter, c'est-à-dire annuler la décision de mise en disponibilité. Il semble qu’en l’absence de décision d’incompatibilité, rien ne s’oppose à ce que vous exerciez une mission d’interim au sein de votre hôpital d’origine pendant votre disponibilité pour convenances personnelles.
Christine Bui Quang, Juriste à la Direction du Risque Médical - Protection Juridique de la MACSF
Actusoins 24 Numéro 5 juin 2012
Et les professionnels
de la santé, qui les protège ?
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Crédit photo : Jo Magrean
Depuis 1935, la MACSF est une mutuelle d’assurance créée par et pour les professionnels de la santé. Notre engagement est de les accompagner dans leur vie privée comme dans leur cadre professionnel.
Notre engagement, c’est vous. 3233* ou macsf.fr
R E S P O N S A B I L I T E C I V I L E P R O F E S S I O N N E L L E - P R O T E C T I O N J U R I D I Q U E - E PA R G N E R E T R A I T E P R E V OYA N C E - S A N T E - LO C A L P R O F E S S I O N N E L - H A B I TAT I O N - A U TO - F I N A N C E M E N T
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Actusoins se former
Formation continue en psychiatrie :
Une nécessité ? Avec une formation initiale parfois jugée insuffisante et un tutorat tombant souvent à l’eau faute de budget, les infirmiers DE qui s’orientent vers la santé mentale se sentent souvent démunis en terme de connaissance et de pratique. Une histoire pleine de rebondissements Tout commence en 1992, avec la suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique. Trois années de formation professionnelle spécifique sont remplacées par trois années d’études en soins généraux, avec seulement quelques enseignements et quelques stages en psychiatrie. Un parcours unique aboutissant à un diplôme unique : le D.E. Les infirmiers de secteur psychiatrique, alors dépourvus de leur reconnaissance, se sentent exclus et surtout incompris. « Nous étions traités d’incompétents par les nouveaux à qui l’on inculquait qu’ils savaient tout sur tout » explique Dominique Giffard, infirmier de secteur psychiatrique et créateur du site « psychiatrie infirmière ». Puis, une dizaine d’années plus tard, après de nombreuses revendications, les jeunes DE ou les infirmiers novices en psychiatrie ont de nouveau à se former pour exercer. Dès 2003, une formation de consolidation et d’intégration des savoirs pour l’exercice infirmier en psychiatrie est mise en place. Tous les nouveaux venus en santé mentale sont inscrits obligatoirement à ces séances de stages théoriques. Enfin, un tutorat est instauré en 2006. « Une grosse somme d’argent public a été débloquée dans l’urgence pour que ces IDE soient encadrés, comme pour rattraper les erreurs du passé », souligne Dominique Giffard. « Cela a re-créé du lien entre le personnel et favorisé la transmission des savoirs. Malheureusement, après plusieurs années de mise en place, on se rend compte que certains centres de soins se sont trouvés dans l’impossibilité de le mettre en application, faute de budget ou de personnel », remarque-t-il.
De plus en plus de formations proposées et facultatives En complément de la consolidation des savoirs, de formations courtes intra-hospitalières et du tutorat, il existe des formations qualifiantes type attestation ou Diplôme Universitaire pour les infirmiers qui souhaitent continuer à se former. Elles s’étalent sur quelques jours ou sur quelques mois et sont en général financées par le biais d’un DIF ou d’un plan formation. Les infirmiers peuvent ainsi suivre un D.U de Soins en santé mentale à l’université Paris-Est, un D.U de psychothérapie institutionnelle à Paris Diderot ou à Lille, un D.E.S.U (Diplôme d’Etudes Supérieures d’Université) d’exercice des fonctions d’infirmier en psychiatrie et en santé mentale à l’université Paris 8-Vincennes. Ces diplômes universitaires proposent la poursuite d’une réflexion dans le domaine de la psychiatrie. Par exemple, le D.U d’approfondissement clinique et psychopathologique de l’université Paris Diderot pour 2012/2013, se déroulera sur 320 heures, à raison de 3 jours par mois pendant 18 mois. L’enseignement proposé se compose de cours magistraux, de conférences, d’ateliers pratiques et de groupes de réflexion. L’obtention de ce D.U. est conditionnée par un contrôle des connaissances à la mi-session sous forme écrite, la participation régulière aux enseignements ainsi que la soutenance d’un mémoire.
Actusoins 27 Numéro 5 juin 2012
Malika Surbled
Ces diplômes universitaires proposent la poursuite d’une réflexion dans le domaine de la psychiatrie.
Actusoins se former
Comment financer
sa formation continue ? Culture personnelle ou acquisition de nouveaux savoirs professionnels : dans la fonction publique comme dans le privé, les soignants salariés ont la possibilité de se former tout au long de leur carrière. Formations courtes : En termes d’attribution, ce sont les plus accessibles. Par exemple, à l’AP-HP, elles représentent 80 % des enseignements. Intégration du nouveau personnel, prise en charge de la douleur, gestes d’urgence, accompagnement des étudiants issus de la nouvelle réforme, préparation aux concours de spécialités, éducation thérapeutique, hygiène sont les formations les plus suivies. En général celles-ci durent 2 à 3 jours. Elles dépendent d’un plan de formation interne articulé au projet d’établissement (public ou privé) pour accompagner le développement personnel et la qualification. Parfois, certaines formations courtes peuvent être obligatoires, si cela relève d’un choix de l’employeur. De leur côté, les agents peuvent demander à bénéficier d’une action inscrite au plan de formation. Si la demande émane d’un agent n’en ayant pas bénéficié depuis au moins 3 ans, celle-ci ne peut pas être rejetée. La réglementation oblige les établissements sanitaires, médico-sociaux et sociaux à consacrer 2,1 % de la masse salariale au financement de ce plan de formation. Parfois, l’employeur pourra demander au salarié d’utiliser son DIF pour
financer un enseignement de son choix. Le DIF (Droit Individuel à la Formation) est un droit reconnu à chaque agent dans le cadre d’une demande de formation dans la limite du contingent d’heure attribué annuellement (20 heures par année de service, cumulables jusqu’au quota maximal de 120 heures). Il ne peut être utilisé qu’à son initiative (pas pour les formations imposées).
La réglementation oblige les établissements sanitaires, médico-sociaux et sociaux à consacrer 2,1 % de la masse salariale au financement de ce plan de formation. Les formations universitaires : D.U et masters Depuis l’universitarisation du cursus infirmier, les Diplômes Universitaires et les masters sont de plus en plus plébiscités par les soignants. Dans le public comme dans le privé, le personnel peut normalement y prétendre sans contrepartie.
Actusoins 28 Numéro 5 juin 2012
Actusoins se former En général, la direction demande à l’agent d’utiliser son DIF puis prend en charge le nombre d’heures restantes sur le plan de formation. Le soignant peut alors suivre son enseignement sur son temps de travail et continue à percevoir son salaire. Lorsque le nombre d’heures cumulées de DIF est suffisant pour couvrir la formation, l’établissement dispose de 2 mois pour répondre à la demande écrite de l’agent. En cas de non réponse, celle-ci est considérée comme acceptée.
Les études promotionnelles Dans la fonction publique hospitalière, les études promotionnelles permettent aux agents d’accéder à un diplôme ou à un certificat sanitaire d’un niveau de qualification supérieure (par exemple IBODE, IADE, cadre de santé, D.E de puéricultrice pour les infirmiers et infirmières). Dans les grosses structures, comme à l’AP-HP, le financement se fait en priorité par l’intermédiaire du plan de formation. L’agent signe alors un « engagement de servir » et doit s’engager, après sa formation réussie, sur une durée au moins égale au triple de celle de la formation (dans la limite de 5 ans). Dans les structures de moindre ampleur, le financement peut être obtenu par l’intermédiaire des FMEP (Fonds Mutualisés pour les Etudes Promotionnelles) ou du CFP (Congé de Formation Professionnel). Dans les établissements privés, ces études peuvent aussi être prises en charge par le plan de formation ou par d’autres fonds (CIF).
Les reconversions professionnelles Devenir fleuriste, bibliothécaire, boulanger ou encore journaliste après un cursus paramédical, c’est possible (sous condition de réussir ses concours, ses examens et sa reconversion). En France, tous les établissements cotisent auprès d’organismes collecteurs paritaires agréés (OCPA) pour permettre entre autres à leurs salariés de changer de voie tout en continuant à être rémunérés. Entreprendre cette démarche personnelle peut néanmoins s’avérer être un véritable parcours du combattant et dans ce cas, c’est le soignant qui doit effectuer toutes les demandes, y compris auprès des organismes
de formation (contrairement aux actions qui relèvent du plan de formation). Il existe deux modes de financements pour une reconversion professionnelle : Le Congé de Formation Professionnel (CFP) pour les agents de la fonction publique et le Congé Individuel de Formation (CIF) pour les salariés du secteur privé. Pour pouvoir bénéficier de ces financements, il faut être en position d’activité et justifier d’au moins trois années de services effectifs pour le CFP et de 24 mois consécutifs ou non dont 12 mois dans la structure pour le CIF. Le processus peut s’avérer long (il faut dans un premier temps obtenir l’autorisation d’absence de son employeur puis l’accord de l’OCPA). La priorité est accordée aux formations diplômantes reconnues par l’Etat ou inscrites au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles). À noter : En marge de ces formations, chaque salarié peut sous certaines conditions bénéficier pendant son activité de bilans de compétences ou / et de Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Malika Surbled
Comment procéder ? Les demandes d’attribution de formation se font en général lors de l’entretien annuel d’évaluation avec le cadre de santé. Ce dernier collecte l’ensemble des demandes des agents puis les envoie au service de formation. Avec l’accord de la direction des ressources humaines, les chargés de formation aident ensuite l’agent à constituer un dossier destiné à l’OCPA dont dépend l’établissement pour les enseignements ne relevant pas du plan de formation interne, ou destiné aux universités pour les D.U. Ils l’accompagneront dans ses démarches administratives. Les chargés de la formation continue peuvent aussi être force de proposition lorsque les choix de l’agent ne sont pas clairement identifiés. Le salarié peut se renseigner sur les formations qui existent en consultant les catalogues de son établissement, s’adresser à son OCPA de branche (ANFH pour la fonction publique hospitalière, Unifaf pour la branche professionnelle sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif, l’OPCA PL-Formahp pour les établissements privés), ou consulter le CARIF (Centre d'Animation de Ressources et d'Information sur la Formation) de sa région.
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tives
Actusoins initiatives
L’infirmier réserviste militaire du sein du Service de Santé des Armées :
un acte citoyen dans sa profession
Pour répondre pleinement à ses besoins opérationnels d'aujourd'hui, le Service de Santé des Armées (SSA) intègre des réservistes à ses unités d'active. Plusieurs affectations sont possibles selon le professionnel de santé, ses spécialités et sa situation géographique : Hôpitaux d’Instruction des Armées, centres médicaux des armées (CMA) et la possibilité de participer à des opérations extérieures.
Kosovo Juillet 2005 © B. Moncomble Véhicules sanitaires à disposition en OPEX. Actusoins 30 Numéro 5 juin 2012
Actusoins initiatives
Création de la nouvelle réserve militaire française : Après que l’Assemblée Nationale eut déclaré la « patrie en danger » de nombreux volontaires sont venus combattre avec l’armée révolutionnaire pour arrêter les Prussiens à VALMY le 20 septembre 1792. En 1933, dans son ouvrage « vers l’armée de métier » le général DE GAULLE a évoqué une armée professionnelle adossée à des réservistes. Et c’est seulement en 1999 avec la suspension du Service National obligatoire en 1997 et la création de l’armée professionnelle que la nouvelle réserve militaire, dénommée réserve opérationnelle est née. Cette nouvelle réserve intègre au sein du SSA les paramédicaux infirmier(e)s spécialisés ou non, volontaires, issu(e)s du secteur civil avec ou sans passé militaire. Après une Formation Militaire Initiale des Réservistes (FMIR) ces infirmiers sont affectés selon leurs desiderata et en fonction des places disponibles soit dans un Hôpital d’Instruction des Armées (HIA), soit au sein d’un centre médical des armées (CMA).Après une expérience acquise en métropole et la réalisation de formations complémentaires des missions en Opération Extérieure (OPEX) sont possibles.
Djibouti © F. Noret Soins à un militaire étranger lors d’une OPEX.
L’infirmier(e) réserviste en Centre Médical des Armées (CMA)
se déplacer dans les mêmes conditions qu’elle (bivouac, vie en situation tactique…). Pour ce type de soutien, il faut une connaissance de la vie militaire tant sur le plan humain que technique (topographie, transmissions), une bonne capacité d’adaptation et une certaine rusticité ;
Depuis la création des bases de défense, les réservistes du Service du santé des armées ne sont plus affectés en régiment ou base aérienne, mais en CMA pour le soutien des forces. Cela implique des activités sur un plus grand territoire.
• les relations Armées-Nation : participation aux journées portes ouvertes, accueillir le public, leur faire découvrir nos locaux, nos matériels et notre travail quotidien ;
Les 5 domaines d’activité de l’infirmier réserviste en CMA : • L’Antenne Médicale des Armées : visites médicales d’aptitudes (Biométrie, ECG, vaccinations, prises de sang) des incorporations des nouveaux militaires, du personnel d’active et de réserve. Les soins courants (pansements, strapping), la participation à la prise en charge des urgences médicales (gastro-entérite, lumbago…) et traumatologiques (entorses, traumatismes sonores lors de tirs…) pendant le service, avec les soins qui en découlent ; • Le soutien des activités militaires ponctuelles : sportives (marches courses, cross régimentaires), logistiques (embarquement de véhicules sur voie ferrée, manipulations d’engins dangereux), d’instruction à risque (navigation, rappel …) ou de tir (explosifs, parcours de tir…). La caractéristique principale de ce type de soutien est l’attente avec les moyens de secours et l’intervention immédiate en cas de problème avec l’aide de brancardiers-secouristes ; • le soutien sur le terrain : lors de manoeuvres, stages d’aguerrissement ou de préparation opérationnelle, l’infirmier réserviste peut accompagner une unité sur le terrain, vivre et
L ’infirmier réserviste doit avoir une bonne connaissance du règlement de discipline générale des armées et avoir le même comportement. • l’instruction personnelle sur le plan militaire et / ou professionnelle : journée de formation nationale, participation à des raids du SSA.
Le quotidien au CMA Les Antennes Médicales des Armées (AMA) nous adressent par mail les besoins en renfort nécessaires. Le préavis est très variable (de plusieurs mois à l’avance pour des visites médicales d’incorporations ou des vaccinations, à quelques jours pour des soutiens ponctuels). Les missions sont attribuées en fonction de la disponibilité du réserviste. En dehors du travail en salle de soins, où nous pratiquons des soins infirmiers sur prescription, les autres activités réclament des notions d’urgence et de secourisme, des facultés d’initiatives et bien sûr beaucoup de patience, car le principe même du soutien médical est d’attendre l’hypothétique accident en espérant qu’il n’arrive pas. Etant en permanence au
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Actusoins initiatives
Les HIA ont pour rôle premier le soutien des forces ; ce sont des hôpitaux à taille humaine ayant un haut niveau technique. On peut noter le savoir faire historique des services de reconstruction faciale, des maladies infectieuses et tropicales, des soins aux brulés. Ces hôpitaux sont au nombre de 9 en métropole : à Paris les HIA du Val de Grace, de Begin, de Percy ; à Marseille l’HIA Laveran ; à Bordeaux L’HIA Robert Piqué ; à Brest l’HIA Clermont Tonnerre ; à Toulon l’HIA Saint Anne ; à Lyon l’HIA Desgenettes et à Metz l’HIA Legouest. A ceuxci s’ajoute l’hôpital militaire de campagne (HMC) Bouffard situé à Djibouti (Afrique de l’Est).
Kosovo Juillet 2005 © B. Moncomble Hôpital militaire allemand. contact des militaires professionnels et porteur de la même tenue réglementaire, l’infirmier réserviste doit avoir une bonne connaissance du règlement de discipline générale des armées et avoir le même comportement. Le travail d’infirmier réserviste du SSA en centre médical des armées est passionnant, car les activités sont variées. Cela nécessite disponibilité, rusticité, capacités d’adaptations et initiatives. Des notions d’urgence, une connaissance de la vie militaire et des techniques spécifiques des armées, qui s’acquièrent par la formation militaire initiale de réserve donnée à toute nouvelle recrue réserviste.
L’infirmier(e) réserviste en Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Le personnel d’active accueille le réserviste, le rôle de celuici est d’être un support pour l’équipe soignante. En effet il allège la tâche quotidienne en venant renforcer les équipes d’actives dont certains personnels peuvent être partis en missions extérieures. Le même éventail d’activités s’offre à l’infirmier(e) en HIA que dans un hôpital civil. Par contre en HIA le réserviste est un militaire à part entière. Ses supérieurs attendent de lui un sens des valeurs affinés, un devoir de réserve, et le respect de la hiérarchie. Les périodes de travail sont établies en fonction des disponibilités du réserviste. Le programme prévisionnel est établi en début d’année il peut être de 5 jours à exceptionnellement 120 jours dans une année en métropole. En accord avec le service d’affectation il est possible d’être réserviste à deux endroits différents. L’emploi du temps est relativement souple en horaire et en fréquence. Il est possible d’effectuer des périodes de trois à cinq jours ou bien régulièrement un à deux jours par semaine.
Cette diversité des tâches et la richesse des rencontres offrent une dimension plus humaine du soin au réserviste et lui permet d’avoir un recul appréciable sur son métier.
L'infirmier réserviste en Opération Extérieure (OPEX) L’infirmier réserviste partant en OPEX est un personnel réalisant des journées de Réserve pour le Service de santé des armées en HIA ou en CMA, qui en plus de son cursus de soignant a reçu une formation militaire initiale du réserviste et depuis quelques années une formation complémentaire avant le départ en mission. Cela lui permet d’appréhender le pays et le contexte dans lequel il devra évoluer Une visite médicale d’aptitude à servir en OPEX est également obligatoire. Les infirmiers sont tous volontaires pour partir en mission extérieure. Ils sont affectés sur le terrain soit en infirmerie de campagne au profit de leur régiment soit dans un GMC (Groupe Médico-Chirurgical), un HMC (Hôpital Médico-Chirurgical) ou une ACA (Antenne Chirurgicale Aérotransportable). Pendant toute son OPEX, l’infirmier est disponible H24 et prodiguera des soins au profit des militaires Français et / ou étrangers. Lors de mission sous l’égide de l’EU, de l’ONU ou de l’OTAN.il existe des regroupements de différentes forces armées et chacune prend en charge une partie des activités sur le terrain (sanitaires, sécurité, ravitaillement, protection, formation). Il peut aussi exister une action auprès des populations civiles dans le cadre des CIMIC (Civil-Military Cooperation) ou AMP (Aide Médicale aux Populations). L’infirmier en OPEX basé en infirmerie de campagne est sur le terrain avec une unité militaire. Il prodigue les soins au jour
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Actusoins initiatives
le jour sous l’autorité du médecin des armées, au sein de la base vie, mais aussi pendant toutes les missions d’un régiment sur le terrain (en patrouille par exemple). Son activité est calquée sur l’ensemble des activités du régiment pour lequel il est en soutien sanitaire. Il peut donc travailler en extérieur ou dans les VAB (Véhicules Blindés de l’Avant). Il possède une arme et un équipement de combat complet en plus de son sac médical. Il peut être amené à « techniquer » un soldat blessé avant son évacuation vers une structure de soin (en hélicoptère par exemple).
Comment intégrer la réserve du SSA ? C’est un acte de volontariat demandé par écrit à la direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) dont vous dépendez : (http://www.defense.gouv.fr/sante/nous-rejoindre/ reservistes-sante/reservistes-sante) • Exprimer vos souhaits dans une lettre de motivation ; • Joindre CV + Diplômes ; • Passer une visite médicale auprès d’un médecin militaire ; • Signer un contrat d’Engagement à Servir dans la Réserve (ESR) ; • Prévenir son employeur pour obtenir ses jours de droit (5 jours par an sur son temps de travail) prévu par l’article 10 de la Loi n° 99-894 du 22 octobre 1999 portant organisation de la réserve militaire et du service de défense modifiée par la loi du 19 avril 2006. Précisions : Les délais de constitution du dossier varient entre 4 et 6 mois avant d’être nommé dans la réserve du SSA. L’infirmier civil est recruté avec un statut de militaire infirmier technicien réserviste des hôpitaux des armées (MITRHA au grade de sous-officier) et obtient une carte d’identité militaire. L’employeur doit libérer obligatoirement sur préavis 5 jours par an l’employé sur son temps de travail sans perte de droit, pour rejoindre son affectation militaire, les jours supplémentaires sont généralement pris sur les congés ou repos. Durant ses périodes le réserviste perçoit une solde par journées effectuées, non imposable. Les journées sous ESR peuvent être faites en une ou plusieurs journées consécutives. Les contrats signés vont de 1 à 5 ans renouvelables. Des médailles en fonction de son dévouement et des missions effectuées lui seront attribuées au cours de sa carrière de réserviste militaire.
L’infirmier en OPEX affecté à un hôpital de campagne (HMC ou GMC) quant à lui, a une activité qui ressemble plus à celle de l’activité hospitalière en HIA, avec un rôle très polyvalent, en tournant sur tous les postes. Il est donc tour à tour IAO (Infirmier d’Accueil et d’Orientation) au service des consultations, infirmier en service d’hospitalisation (médical et chirurgical) de jour et/ou de nuit, de garde pour les rapatriements sanitaires vers d’autres hôpitaux de la zone ou vers l’aéroport pour des évacuations sanitaires en Europe de patients ou soldats blessés. Il peut aussi aider dans leurs soins le dentiste, le pharmacien et le vétérinaire, à leur demande et selon l’activité. Pendant toute sa mission sur le théâtre d’opération, l’infirmier participe à des activités militaires en plus de son travail, accompagnement de convois militaires, cérémonie des couleurs, exercice de tir au fusil d’assaut ou pistolet automatique et bien sûr effectue des activités sportives. Le savoir-faire, le comportement et les connaissances demandées à l’infirmier(e) réserviste du Service de santé des armées sont les mêmes que pour l’infirmier(e) militaire d’active (militaire professionnel). Que l’infirmier travaille pour un régiment ou pour un hôpital de campagne, il est disponible 24 heures sur 24 pendant toute la durée de la mission (entre 2 et 3 mois). Les OPEX permettent à l’infirmier réserviste du SSA d’appréhender de manière concrète la vie militaire, de pratiquer des techniques nouvelles de soins et d’organisation, ainsi que d’être confronté à des situations de crise et d’afflux massifs de victimes. Voici une facette particulière du travail d’infirmier(e), où servir son pays s’accorde avec un grand enrichissement personnel et humain. Auteurs : Boris MARTIN LE PLADEC, IADE, CHU Lariboisière AP-HP Paris et réserviste militaire à la Brigade de Sapeurs Pompiers de Paris (coordinateur de l’article) Christophe LAMBERT, Infirmier puer urgences pédiatriques CHU Besançon et réserviste militaire au CMA Besançon Bénédicte MONCOMBLE, Infirmière manager HSE sur site pétroliers et BTP et réserviste militaire à la DRSSA St Germain Elisabeth de MOULINS de ROCHEFORT, infirmière réserviste militaire à l’HIA Val de Grâce Paris Frédéric NORET, manipulateur radio CH de MontereauFault-Yonne, réserviste militaire à l’HIA Bégin St Mandé.
L’association AMITRHA (association des militaires infirmiers techniciens réserviste des hôpitaux des armées) regroupe, fédère et informe les réservistes tout au long de leur vie militaire.
Actusoins 33 Numéro 5 juin 2012
ailleurs Actusoins soignants d’ailleurs
Daw Dhein Shu,
infirmière en Birmanie Alors que a junte a détérioré en profondeur le système de santé d’un pays au fort potentiel de développement dans les années 50, les infirmières ont un rôle d'accueil et d'accompagnement considérable à jouer. Rencontre avec l'une d'entre elles.
D
agon Nord, dans la banlieue modeste de Yangon, entre abris de fortune et restaurants avec pignon sur rue. A l'image du pays, l'accès aux soins y est inégal et globalement coûteux pour des foyers aux revenus très faibles. En Birmanie, environ la population vit sous le seuil de pauvreté et la santé n’a jamais été la priorité de la junte militaire, au pouvoir jusqu’en mars 2011. Selon l’OMS, la Birmanie se situe même à l’avant-dernier rang mondial concernant son système de santé. Afin de pallier les manques de l'Etat dans ce quartier, une ancienne star de cinéma birmane, Kyaw Thu, reconverti dans le social, a décidé d'ouvrir une clinique, en plus du service de funérailles gratuites qu'il offre aux familles les plus démunies. C'est ici, dans la Tukha Clinic, que nous rencontrons Daw Dhein Shu, 51 ans, infirmière.
Sa carrière, elle l'a commencée à Yangon, en 1988, où elle décroche son diplôme après 3 ans de stage dans un hôpital. Mais, particularité, elle précise « ne pas avoir suivi de cursus particulier. C'est sur le terrain que je me suis formée ». Aujourd'hui, elle affirme que les choses sont différentes et qu’une école d’infirmière a ouvert ses portes à Yangon. Après plusieurs longues expériences dans des hôpitaux, elle décide de postuler à la Thuka Clinic. « J'avais de très longs temps de transports, et j'étais mal payée. Il fallait que je change d’emploi, explique-t-elle. Ici, j'ai adhéré au projet social de la clinique », où les patients bénéficient de soins gratuits, grâce à un système de donation.
En plus d’un attachement réel à son métier, Daw Dhein Shu est également contente de bénéficier d’un meilleur salaire que lors de ses emplois précédents. Au sein de la Tukha Clinic, elle gagne désormais 100 000 kyats par mois (environ 100 euros, soit environ le double du salaire moyen, ndlr). Son emploi du temps s'organise en 8 heures de travail quotidien, 6 jours sur 7. « Les jours d'opérations sont les plus occupés, je dois alors aider les chirurgiens. Sinon, en temps habituel, tôt le matin quand j'arrive je nettoie les chambres, vérifie leur état. Puis je vais à la rencontre des patients, je prends soin d’eux. Je vérifie les traitements avec les médecins, je me tiens au courant s’il y a eu des changements, puis je procède aux injections, à la distribution des médicaments. Je m’occupe d’environ 40 patients par jour, qui sont répartis dans des salles à 15 lits », raconte l’infirmière.
la santé n’a jamais été la priorité de la junte militaire, au pouvoir jusqu’en mars 2011 Les pathologies les plus récurrentes qu’elle doit prendre en charge sont le diabète, l’hypertension, la tuberculose, les maladies du foie etc. A l’avenir, Daw Dhein Shu espère que « les standards de santé vont s’améliorer. » Même si elle peine à croire que les hommes politiques feront des efforts dans ce sens. Pourtant, l’élection historique de Aung San Su Kyi le 1er avril dernier comme députée pourrait laisser planer un sentiment d’optimisme sur la situation. Delphine Bauer
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Actusoins initiatives
60 % à 75 % des étudiants sont français dans certains établissements situés à la frontière © Julien DR Muguet / IP3 Actusoins 35 Numéro 5 juin 2012
Actusoins agenda
JOURNEES NATIONALES D’ETUDE ANPDE DU 13 au 16 JUIN 2012
L’association des infirmières puéricultrices organise son congrès annuel. Au programme de ces 37es journées, les liens d’attachement parents-enfants, l’éducation thérapeutique pédiatrique ou le point sur la réforme des études de puériculture.
5e Congrès européen du Toucher-massage 4 et 5 juin 2012
En 2012, nous vous invitons à revenir avec nous sur ces 30 années d’études, d’applications et de témoignages, à travers le thème de la présence par le toucher. C’est Lyon qui nous accueille pour ce 5e opus, dans le cadre magnifique de la Cité des congrès, entre les rives du Rhône et le parc de la Tête-d’Or.
En marge des conférences, plusieurs ateliers sont organisés par l’association. Ils portent notamment sur l’allaitement, les vaccinations ou les responsabilités professionnelles. Lieu : La Rochelle, espace Encan Informations et inscriptions : www.anpde.asso.fr
Lieu : Lyon, Cité des congrès. Informations et inscriptions : www.assoafic.org
65E CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE FRANÇAISE DE MÉDECINE INTERNE CARDIOSTIM 2012 DU 13 au 16 JUIN 2012
Cardiostim 2012, 18e congrès mondial d’électrophysiologie et de techniques cardiaques se déroulera à Nice, du 13 au 16 juin 2012. Il réunit plus de 5 000 professionnels spécialisés (médecins, chirurgiens, infirmiers…) Lieu : Nice, centre Acropolis. Informations et inscriptions : www.cardiostim.com
DU 13 au 15 JUIN 2012
Parmi les 3 jours de ce congrès, la journée du 13 juin est consacrée aux infirmiers. Cette session est notamment consacrée à la maladie thrombo embolique (nouveaux anticoagulants, contention veineuse…) et au métabolisme du fer. Lieu : Clermont-Ferrand, Polydrôme Informations et inscriptions : www.snfmi2012clermont.org
Vous êtes organisateur et souhaitez voir apparaître votre prochain événement sur l’agenda ActuSoins ? Contactez-nous par mail : agenda@actusoins.com Éditeur ActuSoins SARL - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris - R.C.S. PARIS 520180688 Directeur de la publication Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN 2256-6260 Dépôt légal : à parution • Rédacteur en chef : Thomas Duvernoy (tduvernoy@actusoins.com) • Ont collaboré à ce numéro : Déborah Fradin, Emilie Gillet, Laure Martin, Malika Surbled, Judith Korber, Julien Pouvesle, Joël Ignasse, Delphine Bauer, Boris Martin Le Pladec • Photo de couverture : © Uli Langenegger • Illustrations : Derek • Maquette - intégration : Epok - www.epok-design.fr Impression : Imprimerie de Champagne - Rue de l'Etoile de Langres - ZI Les Franchises - 52200 LANGRES • Routage : ARS ActuSoins Magazine juin 2012 - Tirage : 50 000 exemplaires SERVICE PUBLICITÉ : annonceurs@actusoins.com - T : 01 77 37 31 23 ANNONCES D’EMPLOI : emploi@actusoins.com - T : 01 77 37 31 21
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Monsieur Jean-Marc BOUSSARD Coordonnateur Général des Soins Centre Hospitalier de Versailles 177, rue de Versailles 78 157 LE CHESNAY Cedex ( 01 39 63 80 88 - Courriel : emploisds@ch-versailles.fr )
Actusoins 40 Numéro 5 juin 2012
offres d’emploi
Actusoins 41 Numéro 5 juin 2012
Annonces classées
Conseil en Recrutement Santé et Vieillesse Expérience du recrutement depuis 1988 recherche (H/F) pour postes fixes :
· Médecins généralistes, gériatre (France entière) · Médecin M.P.R. (Poste à la Réunion) · Infirmiers de bloc opératoire (H/F) · Infirmiers en résidence Retraite et convalescence (J/N) · Ergothérapeutes, psychomotriciens · Kinésithérapeutes Téléphoner pour un premier contact à Mme Nathalie LAMOT : 01 78 12 07 44 ou envoyez-nous votre CV par mail pour une évolution de carrière : multiservicessante@aliceadsl.fr N’hésitez pas à consulter notre site : www.multi-services-sante.com Actusoins 42 Numéro 5 juin 2012
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