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l’actualité infirmière TouteToute l’actualité infirmière
Janvier - Février 2012
N°2
VIE PROFESSIONNELLE
Formation continue obligatoire : ce qu’il faut savoir sur cette petite révolution infirmière PRATIQUES
Urgences vitales :
Quelle conduite à tenir ?
A LA UNE
Accro au portable ? Que peuvent apporter les smartphones dans notre vie professionnelle ?
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Pratiques
Le monoxyde de carbone, un tueur discret Ne nous laissons plus interrompre ! Urgences vitales : Quelles conduites à tenir pour les infirmiers ?
A la une
Accro au portable ? Nouvel avenant des infirmiers libéraux : Revalorisation et régulation
Vie professionnelle Mais qui est Virginia Henderson ? Les infirmiers devront mettre à jour leurs connaissances tous les ans
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Hélène, infirmière à l’Opéra
23 Lecture
Un « guide de l’infirmière » : Pourquoi, pour qui ?
de la mutation infirmière ?
Attention à la confidentialité des dossiers de soins !
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Se former
24 Avenir
36 Agenda
D.U douleur Demain tous formés sur simulateurs ?
30 Soignants d’ailleurs
Une infirmière aux Emirats Arabes Unis
Arrêt cardiaque : l’espoir de la « ventilation liquide »
11_774 - 12/2011 - MACSF assurances - SIREN n° 775 665 631 - SAM - Entreprise régie par le Code des Assurances - Siège social : Cours du Triangle - 10 rue de Valmy - 92800 PUTEAUX - Crédit photo : Corbis
2012, année
22 Vos droits
Portrait
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Edito
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Initiatives
Le Collectif des Morts de la rue rend hommage aux écorchés vifs de la vie Soignants Globe-Trotters
L
es diplômés de la toute nouvelle licence en soins infirmiers qui sortiront en 2012, trouveront une profession en pleine évolution. Création de nouveaux masters, délégation de compétences entre professionnels, formation continue obligatoire… Difficile de prédire l’avenir de notre métier dans prochaines années. La « profession préférée des français » l’est-elle pour de bonnes raisons ? Le sentiment de manque de reconnaissance est en tout cas bien présent chez une partie de nos collègues. Ordre infirmier, masterisation des spécialités, revalorisation salariale, ActuSoins se penche sans relâche sur l’actualité. Heureusement, notre ligne éditoriale fondée sur la valorisation de l’expertise infirmière, nous amène à évoquer aussi tout ce qui se passe bien : Les initiatives ne manquent pas et ont besoin d’un large écho dans la communauté paramédicale ! En plus de la réactivité quotidienne qui a fait le succès d’actusoins.com sur Internet, nous vous retrouverons désormais pour 8 numéros gratuits d’ActuSoins magazine en 2012. Thomas Duvernoy Rédacteur en chef
Actusoins 3 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Ils l’ont dit : Je suis infirmière libérale : C’est
Isabelle
indispensable pour bosser, mais il reste dans la voiture lorsque je rentre chez les patients... faut pas abuser tout de même ! Quand je suis avec eux, je suis totalement avec eux. Le reste, ça peut attendre... Natacha
C’est un de mes outils de travail, toujours le kit main-libre mais pas question de me séparer du téléphone une seule seconde.
Ludi
Interdit de l’avoir pendant les 12h de boulot donc généralement il reste sur la table du salon.
Accro de mon iPhone
et de toutes ses appli ^^.
http
Stéphanie
Un commentaire ? Un complément d’information ? Rejoignez la communauté ActuSoins sur : www.actusoins.com
© Jiémel Actusoins 4 Numéro 2 Janvier 2012
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une
Actusoins à la une
Accro
à votre portable ? iPhone, Blackberry, Android... Qui aurait pu imaginer il y a quelques années une telle évolution technologique ? Les smartphones ont-ils une place dans la poche des infirmier(e)s ? Quelles sont les applications qui peuvent simplifier notre activité professionnelle ?
P
our un certain nombre de soignants, le téléphone est bien plus qu’un accessoire rangé au fond du sac. Selon un sondage réalisé sur notre site ActuSoins. com, 64 % des lecteurs interrogés possèdent un téléphone de dernière génération.
on retrouve notamment le score de Glasgow, l’échelle de Ramsay, l’autonomie d’une bouteille d’oxygène, débits et vitesse de perfusion... Il est possible de regrouper les éléments les plus souvent utilisés dans une liste de favoris, permettant de les retrouver rapidement.
Fait marquant, il « reste toujours dans la poche » de 51 % d’entre eux, tandis que la même proportion déclare pouvoir « difficilement pouvoir s’en passer une journée ».
Les utilisateurs d’un téléphone sous Androïd ou d’un Blackberry pourront eux utiliser son équivalent gratuit Calculate by QxMD, en anglais. Plus limité mais pratique et gratuit, Débit de perfusion sur Androïd permet de calculer rapidement dilutions et vitesses de perfusions ou de seringues électriques.
Si, comme le souligne en commentaire un infirmier libéral, le téléphone « sert pour les plannings, communiquer avec mes collègues, recherche de thérapeutique, suivi des patients, relations en extra hospitalier avec les hôpitaux… », quelle peut être la valeur ajoutée d’un smartphone dans l’exercice professionnel infirmier ?
Les applications françaises spécifiquement dédiées à l’exercice infirmier restent rares.
Si l’offre médicale sur iPhone ou Androïd ne cesse de s’étoffer, les applications françaises spécifiquement dédiées à l’exercice infirmier restent rares et la gratuité tend à disparaître . Difficile de commencer un tour d’horizon des meilleures applications smartphone sans citer MedCalc, vétéran des calculateurs de scores médicaux. Désormais payante, l’application reste accessible (0,79 euros) et en français. MedCalc sur iOS regroupe un nombre impressionnant de scores et formules diverses. Parmi ceux utiles aux infirmiers,
Comment dire « Montrezmoi où vous avez mal » en mandarin ? Universal Doctor Speaker, s’il ne permet pas de longues conversations, laissera la possibilité au soignant de créer un contact au moyen de quelques phrases simples. Sont disponibles l’anglais, l’espagnol, le chinois, l’allemand et le portugais. Si la version texte est gratuite, il faudra en revanche débourser quelques euros pour la version audio. Il ne semble pas exister d’équivalent de bonne qualité sur les autres systèmes qu’ iOS. Il reste cependant toujours possible d’utiliser les systèmes en ligne, comme Google Translate.
Impossible de se souvenir de ce qu’est un Blépharochalasis ou des signes de la Leishmaniose ? MédicoPédia contient 10 000 définitions médicale. Ce n’est pas une application à proprement parler, puisque la base de donnée est hébergée sur un serveur et nécessite donc une couverture réseau.
Actusoins 5 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Actusoins à la une Elle est accessible de n’importe quel smartphone à l’adresse http://iphone.medicopedia.net. Référence incontournable des postes de soins, le Vidal est disponible depuis 2011 sur iOS, Androïd et Blackberry. Sont prix particulièrement élevé (29 euros) lui feront toutefois préférer son concurrent Médicaments (5,99 euros), malheureusement disponible uniquement sur iPhone et iPad. Sur Androïd, l’alternative gratuite Medscape ne manque pas d’intérêt, même si elle impose un anglais courant et une connaissance de la Dénomination Commune Internationale (DCI) des molécules recherchées. Rares sont les applications spécifiquement dédiées aux IDE français. Exception notable, l’éditeur Médicilline propose IDE Protocoles sur iPhone, une application reprenant pour 9.90 euros quelques 110 gestes techniques en textes et photos, de la pose de canule de guedel aux gaz du sang.
a gauche : IDE Protocoles permet de se remémorer rapidement 110 fiches techniques a droite : MedCalc permet de calculer rapidement débit, dilutions et plusieurs dizaines de scores médicaux.
Elsevier-Masson n’est pas en reste, puisqu’il proposera en février un nouveau portail dédié aux gestes infirmiers (www.pratiques-infirmieres.com), suivi d’une déclinaison pour mobiles. Trouver un défibrillateur près de chez soi, se remémorer l’algorithme de réanimation cardio-pulmonaire, déterminer les équivalences entre morphiniques... Les applications ne manquent pas. Reste que faire preuve d’une confiance aveugle aux informations délivrées est un pari dangereux, tant la qualité de l’apport médical reste hétérogène. Émilie Gillet - Sébastien Bondi
Un écosystème mobile Au coeur de la lutte contre les infections, on trouve le lavage des mains et les solutions hydro alcooliques, nouvelle star des salles de soins et des sacs à main. Mais on oublie bien souvent les objets du quotidien, au premier rang desquels le téléphone portable. À l’occasion de la dernière Journée mondiale du lavage des mains, l’École de Médecine Tropicale et d’Hygiène de Londres a ainsi révélé une étude alarmante : en Grande-Bretagne, 92 % des téléphones portables sont couverts de bactéries, et même 16 % de germes fécaux type E. coli ! Une bactérie dont on sait qu’elle peut être à l’origine d’intoxications graves. L’étude a aussi montré qu’il existe un lien entre le niveau de contamination des mains et celui des téléphones.
Le téléphone ne perturbe plus l’hôpital À peine arrivé dans nos poches, le téléphone portable a été banni de l’hôpital. Interdiction formelle de s’en servir ! Principale crainte, que les interférences électromagnétiques ne perturbent les équipements médicaux. Avec les téléphones première génération, et alors que les réseaux étaient encore peu développés, les risques étaient certains. Mais avec l’extension de la couverture réseau et surtout l’arrivée des téléphones de seconde puis troisème génération, la crainte était-elle toujours fondée ? En 2007, une étude publiée par la revue de la Mayo Clinic concluait qu’il n’y avait aucun risque d’interférence avec les moniteurs de surveillance, pacemaker externe et autre électrocardiographe. D’autres études sont allées dans le même sens, mais l’interdiction a perduré… Probablement parce qu’il s’agissait cette fois de protéger patients et personnel soignant contre les désagréments liés au manque de savoir-vivre de certains !
Par leur présence constante dans nos poches, la proximité avec nos mains et nos bouches, la chaleur qu’ils dégagent, les mobiles constituent un vecteur idéal pour les infections. Une bombe microbienne en puissance ! Dans les hôpitaux, où la lutte contre les infections nosocomiales est une priorité de santé publique, la contamination des téléphones portables est encore plus inquiétante : des chercheurs turcs de l’université d’Ondokuz Mayis ont ainsi montré que plus de 50 % des téléphones des médecins et des infirmiers étaient porteurs du redoutable staphylocoque doré, notamment de souches résistantes ! Décontaminer régulièrement son téléphone portable est donc une mesure à adopter de toute urgence.
Actusoins 6 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Actusoins à la une
Nouvel avenant des infirmiers libéraux :
Revalorisation et régulation
L’avenant n° 3 à la convention nationale des infirmiers a été publié au Journal Officiel. Il prévoit notamment la revalorisation de certains actes et l’augmentation de l’indemnité de déplacement, en contrepartie d’un renforcement de la régulation à l’installation.
Signé par Convergence, la FNI, le SNIIL et l’ONSIL, l’arrêté portant approbation de l’avenant n°3 a été publié le 25 novembre au Journal Officiel. Il prévoit notamment une valorisation des soins uniques cotés AMI 1 ou 1.5, par une majoration d’une valeur de 1.35 euros. Une majoration de 5 euros par passage est également prévue pour la prise en charge des patients en soins palliatifs ou nécessitant des pansements complexes. L’indemnité forfaitaire de déplacement sera elle revalorisée, 5% passant de 2.30 à 2.50 euros.
A l’inverse, des mesures d’incitations sont prévues dans le cas ou un professionnel choisit de s’installer dans une zone dite « très sous dotée ». Ces mesures comportent notamment une aide a l’investissement de 3 000 euros par an (matériel, véhicule...) ou une participation des caisses d’assurance maladie aux cotisations des allocations familiales.
Béatrice Galvan, vice-présidente de l’ONSIL ne cache pas sa satisfaction : « C’est la première fois qu’on reconnait réellement notre rôle propre, et dans le vocabulaire, et en matière de reconnaissance financière » se félicite-t-elle, soulignant « l’unité syndicale » durant ces négociations.
Thomas Duvernoy
Contrepartie principale : le « rééquilibrage de l’offre globale de soins infirmiers au sein de chaque région » Objectif pour l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) : limiter voire stopper l’installation d’infirmiers libéraux dans les zones sur-dotées, tout en augmentant la densité d’offre de soins infirmiers dans les départements sous-dotés. Les mesures de régulation sont donc maintenues. Dans les zones « sur dotées », l’accès au conventionnement ne peut intervenir « que si une autre infirmière cesse son activité définitivement dans la zone considérée ».
L’Assurance Maladie met à disposition sur le site www.ameli.fr une carte de France interactive présentant le niveau de dotation en infirmiers libéraux, commune par commune.
QUE PENSEZ-VOUS DE L’AVENANT N°3 À LA CONVENTION INFIRMIÈRE ? C’EST UNE RÉGRESSION
LES REVALORISATIONS SONT TROP FAIBLES
C’EST UNE RÉELLE AVANCÉE Sondage réalisé le 28 novembre 2011 sur ActuSoins.com
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atiques Actusoins pratiques
Le monoxyde de carbone, un tueur discret
Première cause de mortalité toxique accidentelle en France, l’intoxication au monoxyde de carbone engendre chaque année 5000 intoxications et environs 300 décès. Il est important, pour toutes les personnes, professionnels de l’urgence ou non, de penser aux risques de l’intoxication au CO.
Infirmier isolé : la conduite à tenir Y penser ! • Aérer les locaux en ouvrant portes et fenêtres • Si possible, arrêter le(s) appareil(s) défectueux • Faire évacuer les locaux (dégagement d’urgence si besoin) • Alerter ou faire alerter les secours (18.15.112) Le tout en évitant de se mettre soi-même en danger. Des concentrations élevées peuvent aboutir à une perte de conscience extrêmement rapide.
http Quelle technique conseillez-vous pour réaliser un relai de catécholamines ? Répondez à cette question sur ActuSoins Experts !
L
e CO est un gaz incolore, inodore, toxique qui provient de la combustion incomplète de substances carbonées (combustibles divers comme bois, charbon, pétrole,…) dans une atmosphère pauvre en oxygène. Il a la faculté de se fixer facilement sur l’hémoglobine, ce qui le rend très dangereux car il diminue l’oxygénation de tissus (hypoxie) et provoque l’asphyxie et à terme sans traitement, le décès. Il peut également se fixer sur d’autres protéines (myoglobine par exemple).
Les causes de survenue de l’intoxication • Absence de ventilation dans la pièce où est localisé l’appareil défectueux. • Vétusté de l’appareil. • Mauvaise utilisation de l’appareil. • Défaut d’entretien des appareils de chauffage. • Absence de ventilation de la pièce où est installé l’appareil (sorties d’air bouchées,…) Les familles socialement et économiquement défavorisées sont les plus exposées au risque d’intoxication au CO.
Les signes cliniques On considère deux cas : L’intoxication chronique : Intoxication sur le long terme. Elle se manifeste par des céphalées, des nausées, des vertiges, des vomissements, une asthénie, une confusion mentale. Il est plus difficile de détecter cette intoxication et elle peut entraîner des troubles cardiaques (tachycardie, hypertension, troubles électriques) et/ou respiratoires à plus long terme. L’intoxication grave : Manifestation brutale avec vertiges, perte de connaissance, impotence musculaire voire le coma et le décès. Le plus difficile est que les signes cliniques sont souvent, lors d’une exposition limitée, peu spécifiques et il est possible de penser à tout autre chose telle qu’une grippe saisonnière, une migraine ou une asthénie passagère.
Ces signes cliniques ne sont pas exhaustifs. Il est important d’avoir toujours à l’esprit que le CO peut « frapper » partout et à toutes les saisons. Le maître mot : MEFIANCE. L’intoxication peut également est volontaire (tentative de suicide) mais le mécanisme et le traitement ne seront en aucun cas changés. Il faudra adresser le patient dans une filière de soins psychothérapeutique une fois la phase critique passée.
L’oxygénothérapie reste la base de la thérapeutique. L’oxygène permet l’accélération de la dissociation du monoxyde de carbone de l’hémoglobine et lutte contre l’hypoxie. Pour la personne qui ventile, on appliquera un masque haute concentration à fort débit (10 à 15l / min). Dans le cas ou la personne ne ventile pas, on réalise des insufflations au BAVU à 15l/min. Elles seront associées à des compressions thoraciques si le patient est en arrêt cardio-respiratoire. • Installation de la victime en position d’attente. Position Latérale de Sécurité (PLS) pour la personne inconsciente ; demi-assise pour la personne ayant des difficultés respiratoires ; décubitus dorsal pour la personne en arrêt cardio-respiratoire. • Dosage atmosphérique du CO (en ppm). • Pose d’une voie veineuse périphérique (Nacl 0,9% en garde veine). • Monitorage du patient (Scope, PNI, SpO2, SpCO). Attention, loxymétrie de pouls est faussement rassurante en cas d’intoxication au CO puisque cette technique différencie peut la différence entre la charge de l’oxygène sur l’hémoglobine et la charge du CO. • Dosage sanguin de la carboxyhémoglobine (HbCO) par gaz du sang. Le dosage de la carboxyhémoglobine est la seule manière d’affirmer le diagnostic en cas de positivité. Si d’autres troubles sont associés à l’intoxication (œdème pulmonaire, troubles cardiaques, convulsions,…), ils seront
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Actusoins pratiques
traités conjointement à l’oxygénothérapie. En cas d’incendie, il est important de penser également à l’intoxication aux cyanures. Les intoxiqués les plus graves pourront êtres placés en caisson hyperbare (Oxygénothérapie Hyperbare – OHB). L’indication est systématique pour les femmes enceintes (passage transplacentaire avec une affinité plus forte de l’hémoglobine fœtale), les personnes dans le coma ou ayant perdu connaissance. En terme de santé publique, le meilleur outil reste la prévention. Cela comporte la mise en conformité des installations de chauffage, leur contrôle régulier et la place à grande échelle de détecteurs de CO. Attention ils sont différents des détecteurs de fumée. Ce qu’il est important de retenir pour les personnels intervenants à domicile, c’est la prise systématique du détecteur de CO lors de toute intervention dans un milieu clos. Le CO peut être partout et vous atteindra avant que vous ne puissiez vous en rendre compte. C’est un risque majeur dans la pratique extra-hospitalière trop souvent oublié. Soyez prudent et pensez-y. Pour l’ANISP, Franck PILORGET Infirmier sapeur-pompier
L’oxygénothérapie reste la thérapeutique majeure Actusoins 9 Numéro 2 Janvier - Février 2012 de l’intoxication au monoxyde de carbone.
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Brèves Une poupée pour s’exprimer Aider l’enfant hospitalisé à exprimer ses peines, ses angoisses, sa colère… C’est l’objectif de Poupée Plume, que de nombreux service de pédiatrie ont déjà adoptée. Objet de médiation et d’expression, Plume est une poupée en tissu personnalisable grâce à des feutres qui s’effacent au lavage. Elle permet au jeune patient d’exprimer ce qu’il ressent, et si l’enfant l’accepte, au soignant de lui expliquer sur la poupée les soins qu’il va recevoir. Poupée Plume est une initiative de l’association Apache (Association pour l’Amélioration des Conditions d’Hospitalisation des Enfants), soutenue par la fondation MACSF. Site web de l’association Apache : http://www.apache-france.com
Les benzodiazépines dans le collimateur de l’AFSSAPS L’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé envisage d’encadrer plus strictement les benzodiazépines afin notamment d’en restreindre l’usage détourné Alors qu’un français sur cinq consomme au moins une benzodiazépine ou une molécule apparentée, l’agence estime qu’il existe « une utilisation problématique des benzodiazépines avec un détournement et un usage abusif chez les toxicomanes ainsi qu’un risque d’usage criminel à des fins de soumission chimique ».
Maternité : J3 et puis s’en va ? L’assurance maladie expérimente dans trois départements une réduction de la durée de séjour des femmes à la maternité, en contrepartie d’un accompagnement à domicile par une sage-femme.
Elle émet plusieurs propositions, dont l’extension de leur prescription sur ordonnance sécurisée ou la diminution de la taille des boîtes ce ces molécules.
Selon Xavier Bertrand, « cela repose bien souvent sur une demande » des mamans et des familles. Il a rappelé que ces réductions de la durée de séjour en maternité se décideraient « sur la base du volontariat ». En France, la durée moyenne du séjour en maternité est d’un peu plus de quatre jours, contre 3 dans les autres pays de l’OCDE.
Bientôt la fin des tournées d’anticoagulants ? Déjà autorisé pour la prévention des événements thrombo emboliques en chirurgie orthopédique, le Xarelto, nouvel anti Xa per os, a vu ses indications étendues. En plus de la prévention post-opératoire des thomboses veineuses lors de pose de prothèses de hanche et de genou, le rivaroxaban est désormais autorisé dans la prévention de la récidive des syndrômes coronariens et des AVC. Une manne financière pour le laboratoire Bayer, qui cherche à étendre les indications de son nouveau traitement leader, et espère en tirer plus de deux milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel.
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Actusoins pratiques
Ne nous laissons plus
Interrompre ! Il ne viendrait à personne l’idée de distraire un pilote d’avion en pleine phase d’atterrissage ! Un tel constat ne s’applique pas forcément à toutes les professions. Pourtant, le risque est là : De nombreuses études expérimentales ont d’ores et déjà confirmé que des interruptions qui demandent à un individu de changer de tâche pour aller vers une autre ont un impact négatif sur la mémoire. Interruptions néfastes Le travail à l’hôpital est source de nombreuses interruptions : quelques études dans des services d’urgence ont ainsi rapportés de taux de 6 à 15 interruptions par heure et par médecin ! À l’Université de Sydney (Australie), Johanna Westbrook et ses collègues se sont posés la question suivante : une interruption pendant l’administration de médicaments augmente-t-elle le risque d’erreur ? Pour y répondre, ils ont observé le personnel soignant dans six grands hôpitaux universitaires de Sydney. La conclusion est sans appel : « nous avons trouvé que plus un soignant est interrompu pendant qu’il s’occupe d’un patient, et plus le risque de survenue d’une erreur sérieuse est important, déclare Johanna Westbrook. À notre connaissance, cette étude est la première qui démontre une association directe entre interruptions des infirmiers et erreurs cliniques. »
Dérangés dans plus de 50 % des procédures Au total, 4 271 administrations de médicaments à 720 patients ont analysées. Seulement 20 % d’entre elles se sont déroulés sans aucune erreur. D’après les observations, les quelques 100 soignants suivis ont été dérangés pendant plus de 53 % de leurs procédures d’administration de médicaments.
À chaque interruption, les risques d’échec de procédure et / ou d’erreur clinique augmentent d’environ 12 %. Aucune association n’a été mise en évidence entre interruption et risques cliniques d’une part, et hôpitaux et personnel soignant d’autre part. De façon surprenante, les chercheurs ont constaté que l’expérience des soignants ne les protégeait pas contre le risque d’erreur clinique, au contraire même puisque le personnel expérimenté avait un taux plus élevé d’échec de procédure. Plus attendu : la gravité des erreurs augmente avec la fréquence des interruptions lors de l’administration d’un seul médicament.
Il existe une association directe entre interruptions des infirmiers et erreurs cliniques.
Étude Française En avril 2010, l’HAS a publié une note de cadrage quant à son projet de recommandations sur les outils d’autoévaluation et de sécurisation de l’administration des médicaments en établissements de santé. L’objectif global est d’élaborer des règles de bonnes pratiques et d’adapter au contexte français des outils utilisés à l’étranger. Reste à savoir si les interruptions seront prises en compte par ces recommandations ! Emilie Gillet
Pour aller plus loin « Association of Interruptions With an Increased Risk and Severity of Medication Administration Errors » J. I. Westbrook et al., Arch Intern Med. 2010;170(8):683-690.
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Actusoins pratiques
Urgences vitales :
Quelles conduites
à tenir pour les infirmiers ? Du nouveau dans la prise en charge des urgences vitales par un infirmier seul ? C’est en tout cas le souhait de la société française de médecine d’urgence, qui vient d’éditer une série de recommandations de prise en charge des principales situations de détresse.
Que faire lorsqu’on est infirmier du travail, en EHPAD ou en libéral, en attendant un moyen de secours médicalisé ? Quels gestes réaliser en plus des manœuvres secouristes « classiques » ?
évolution importante des mentalités. On est loin des réticences du début des années 2 000, où mettre à disposition des secouristes des défibrillateurs semi-automatiques était considéré comme une hérésie par certains...
Cette question, bon nombre de professionnels se la sont déjà posée. Et pour cause : si le code de la santé publique autorise un IDE à décider « des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin », le manque de connaissances pratiques ou théoriques, la multiplicité des procédures locales rendent toute initiative complexe.
Un problème de taille demeure toutefois: Ces procédures d’urgence ne sont utiles que si les gestes secouristes «de base» sont réalisés. Avant d’injecter de l’adrénaline, il est nécessaire de reconnaître un arrêt cardio-respiratoire et de maitriser l’algorithme de réanimation cardio-pulmonaire... Un travail de longue haleine, donc, mais un challenge passionnant.
Dirigée par un infirmier anesthésiste et composée de nombreux professionnels médicaux et infirmiers de l’urgence, la commission d’experts à l’origine de ces recommandation s’est appuyée sur des bases scientifiques faisant consensus pour établir une liste de propositions de conduites à tenir infirmières face à une urgence vitale.
Thomas Duvernoy
Des actions infirmières spécifiques Plusieurs situations de détresse sont traitées, de l’accouchement inopiné à domicile à l’arrêt cardio-respiratoire, en passant par la détresse respiratoire, l’antalgie ou le coma hypoglycémique. Pour chaque situation, les auteurs du texte proposent des éléments de « bilan infirmier », des «actions et actes infirmiers» ainsi que les éléments de surveillance associés. Parmi les actions proposées, on retrouve l’administration d’un aérosol de bêta 2 mimétiques chez l’asthmatique connu, l’injection d’adrénaline en cas d’arrêt cardio-respiratoire en cas de rythme non chocable ou l’administration intraveineuse de G30 % sur une hypoglycémie sévère. Ces conduites à tenir font aujourd’hui l’objet d’un large consensus au sein de la communauté de l’urgence. Reste que proposer la réalisation de ces actes par des infirmiers (en attendant un moyen médicalisé et sous couvert du soutien du médecin régulateur SAMU), témoigne d’une
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Actusoins pratiques Cinq questions à Yvon Croguennec, infirmier anesthésiste et président du comité d’organisation : Quel constat est à l’origine de ces recommandations ? Lors de son exercice professionnel un infirmier diplômé d’état (IDE) peut être confronté à une situation inopinée de détresse médicale sans qu’un médecin ne soit présent sur le lieu même si dans le système de santé français le recours à un médecin urgentiste est possible 24 heures sur 24 par le biais du centre de réception et de régulation des appels. Il peut donc être amené à effectuer des gestes complémentaires au secourisme afin de préserver le pronostic vital et/ou fonctionnel. Il n’y avait jusque-là aucune recommandation professionnelle et les pratiques locales étaient très hétérogènes. Différents articles du décret de compétences inscrits dans le code de santé publique rappellent le rôle propre, les actes sous prescriptions médicales et les protocoles de soins d’urgence.
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Avez-vous rencontré des obstacles ou des réticences lors de l’élaboration de ce texte ? Dès lors que la médecine basée sur les preuves servait de cadre à notre écriture, il a fallu établir des recommandations en fonction des données de la science et les avis d’experts et non pas en fonction de « l’habitude ». Le recours possible à l’avis du médecin régulateur a permis de donner du contenu à ces recommandations.
Quel est le poids de ces recommandations face au code de la santé publique ? Le code de santé publique fait référence à l’urgence dans l’article R.4311-14 dans son deuxième alinéa. Jusqu’à maintenant l’IDE agissait face à une urgence inopinée pour éviter la non-assistance à personne en danger. Ces recommandations, qui je l’espère seront déclinées en protocoles, lui permettent de baser son action sur la science. Par exemple ces recommandations permettent des actions immédiates pour la prise en charge de l’arrêt cardiaque qui ne souffre d’aucun délai de prise en charge (Adrénaline sur choc non conseillé ou sur fibrillation réfractaire après le troisième choc). Pour une prise en charge de la douleur l’utilisation de la morphine est recommandée après avis avec un médecin régulateur.
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Actusoins pratiques Est-ce la fin du conflit entre infirmiers sapeurs pompiers et certains médecins SAMU ? La pierre d’achoppement n’est pas une divergence scientifique mais est essentiellement basée sur les conditions d’exercice. La SFMU inscrit ces recommandations dans le cadre du rôle essentiel de la régulation médicale du SAMU dans l’organisation des secours préhospitaliers. Ces premières recommandations appellent à la réalisation de protocoles de recherche pour les faire évoluer.
Comment envisagez-vous la formation des IDE pour intégrer ces conduites à tenir ? Le programme d’universitarisation des études d’infirmière a déjà intégré une unité d’enseignement de soins d’urgence (UE 4.3). La prise en charge de l’urgence inopinée, rare par définition, va imposer comme le dit le professeur SCHMITT président de la SFMU « de gros efforts d’investissement en termes de formation initiale des IDE au sein des instituts de formations en soins infirmiers (IFSI), et dans l’immédiat, la mise sur pied de sessions de formations qui pourraient s’appuyer sur les centres d’enseignement des soins d’urgence (CESU) ». Cependant ces recommandations sont un cadre dans lequel chaque institution peut puiser pour rédiger des protocoles en fonction de sa situation, de la formation de ses IDE. Des protocoles différents inspirés de ces recommandations émergeront pour des IDE exerçant dans des circonstances différentes : en milieu de travail, infirmier sapeur pompier, IDE dans une EPHAD ou sur un terrain militaire...
Comment se former aux gestes d’urgences ? Créée en 2006, la formation aux gestes et soins d’urgence vise l’acquisition de connaissances nécessaires à l’identification et la prise en charge d’une urgence vitale en attendant l’arrivée d’une équipe médicalisée. Le niveau 1 est destiné aux professionnels non médicaux exerçant dans un établissement de soin. Le niveau 2 est lui spécifiquement dédié aux professionnels de santé. Le contenu pédagogique est adapté aux connaissances déjà acquises par le soignant au cours de sa formation. La détention de l’AFGSU de niveau 2 est obligatoire en 2010 pour l’obtention des diplômes d’Etat de la quasi-totalité des filières de formation préparant à un diplôme permettant l’exercice d’une profession de santé. Valable 4 ans, l’attestation n’est à ce jour pas obligatoire pour les professionnels en exercice.
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vie profe Actusoins vie professionnelle
Mais qui est
Virginia Henderson ? Virginia Henderson - DR
Seuls les derniers de leur promotion, les retardataires ou les éternels absents n’en ont pas entendu parler. Et encore. Dans ce milieu, il faut le faire pour ne pas connaître Virginia Henderson. Mais qui se cache derrière ce nom, finalement plus évocateur d’un concept que d’une personne ?
Des actions variées Il suffit de s’enquérir de ce que les infirmiers connaissent de Virginia Henderson, pour comprendre que généralement, elle est reléguée au banc des théoriciennes. « Virginia Henderson, c’est les quatorze besoins, l’amour en moins ». Si Arnold, étudiant en soins infirmiers, plaisante facilement du modèle conceptuel enseigné depuis des décennies dans les IFSI, c’est que celui-ci est souvent considéré comme rébarbatif, démodé ou impossible à mettre en application.
Son diplôme en poche, elle débute dans un dispensaire. Animée par une réflexion et une remise en question des actes et comportements infirmiers, elle se forge des convictions professionnelles qui seront la base de son œuvre. Le désir de transmettre son savoir se manifeste alors qu’elle n’a que vingt-six ans. Elle devient alors enseignante, tout en faisant des gardes le week-end pour « garder la main ». Elle part du principe que l’apprentissage se fait par l’expérimentation et privilégie pour ses étudiants la pluralité et la multiplicité des lieux de stage. Elle est en quelque sorte à l’origine des fonctionnements actuels de l’enseignement infirmier. Certaine que de solides connaissances en anatomie et en physiologie sont indispensables, elle poursuit des études universitaires.
Une vision du soin portée sur le malade et non sur sa maladie.
Pourtant, Virginia Henderson, ce n’est pas que les quatorze besoins. C’est aussi et surtout une femme qui s’est impliquée toute sa vie dans l’amélioration du soin infirmier et dans la recherche. Son grand succès est d’avoir réussi à imposer sa vision du soin porté sur le malade et non sur sa maladie.
Elle a également su marquer un changement radical de l’image de l’infirmière considérée à l’époque comme une simple exécutante. « Inévitablement, lorsque les infirmières assurent le rôle du médecin, elles délèguent leur fonction première à un personnel qui n’est pas préparé comme il convient à cette fonction », déclarait-elle dans son livre the nature of nursing en 1966. Selon elle, la recherche offre aux infirmières la possibilité de « prouver au public le bien-fondé des soins » et de « légitimer leur statut ».
Une vie bien remplie En s’éteignant à 98 ans en 1996, Virginia Henderson est une véritable protagoniste du XXe siècle. Sa vie est d’abord marquée par la première guerre mondiale, alors qu’elle n’a que seize ans. Elle décide alors de devenir infirmière.
Puis, elle se consacre à la révision de livres sur les pratiques de soins et répertorie tous les écrits destinés aux infirmières. Conférences, débats, essais sur la nature des soins infirmiers, contribution à l’avancée de l’image de la profession, et hommages du monde entier s’en suivront. Malika Surbled
Pour aller plus loin La nature des soins infirmiers (consultable dans certaines bibliothèques universitaires) : Texte intégral de V. Henderson traduit de l’anglais. Introduit par Marie-Françoise Collière (1994).
Actusoins 15 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Actusoins vie professionnelle
Les infirmiers devront
mettre à jour leurs connaissances
tous les ans
A partir de 2012 infirmiers et aides-soignants, comme les autres professions paramédicales et médicales, devront participer chaque année à un programme de Développement professionnel continu.
L
e Décret n° 2011-2114 du 30 décembre 2011 introduit l’obligation de participer annuellement à un programme de développement professionnel continu (DPC), dès 2012. Une petite révolution pour les infirmiers qui contrairement aux médecins n’avaient pas jusqu’à présent une formation continue imposée. Le DPC va d’ailleurs au-delà de la seule formation puisqu’il inclut également d’autres formes d’action. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et la secrétaire d’Etat à la Santé, Nora Berra, rappellent d’ailleurs dans un communiqué que cette « mise à jour des connaissances est un facteur essentiel de la qualité des soins ».
Qui est concerné ? Quelle prise en charge ? Tous les infirmiers, salariés et libéraux, actuellement en exercice doivent désormais réaliser un programme de DPC par an. Les établissements, pour les salariés, et les instances ordinales, pour les libéraux, seront chargés du contrôle du respect de l’obligation. Compte tenu des rapports conflictuels entre l’Ordre et les syndicats de libéraux, dont la majorité appelle au boycott, cette attribution risque fort de passer à l’as. Mais au moins une fois tous les cinq ans le directeur de l’Agence régionale de santé doit aussi s’assurer que les infirmiers libéraux ont bien réalisé leur DPC annuel. En cas de non-respect de l’obligation de formation, les employeurs ou le directeur de l’Agence régionale de santé, peuvent après enquête prendre des sanctions disciplinaires. Les actions liées au DPC seront prises en charge au titre du dispositif de formation professionnelle tout au long de la vie pour les salariés. Les libéraux recevront des « chèques DPC » dont le montant forfaitaire sera fixé par la commission paritaire de l’Organisme gestionnaire du DPC (OGDPC). Ces chèques qui seront distribués chaque année permettront de financer les actions faites dans le cadre du DPC.
A quoi ça sert ? Quelles actions sont concernées ? Le développement professionnel continu doit « permettre l’analyse des pratiques professionnelles et également l’acquisition ou l’approfondissement de connaissances ou de compétences » explique-t-on à la DGOS. Les programmes dont la forme et les modalités seront fixés par la HAS intègreront donc aussi bien des actions de formation, des colloques ou d’autres actions comme les réunions pluridisciplinaires de concertation ou des évaluations des pratiques professionnelles. « Nous souhaitons également décloisonner les actions
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et faire en sorte que plusieurs spécialités se rencontrent. Par exemple regrouper un chirurgien vasculaire et des infirmières libérales d’un réseau de soins plaies / icatrisation ».
Qui va gérer ça ? Quels programmes ? Quels garde-fous ? Ce seront des organismes enregistrés par l’Organisme gestionnaire du DPC et évalués favorablement par les commissions scientifiques indépendantes qui seront chargés de mettre en œuvre les programmes de DPC selon une orientation nationale fixée par le ministère de la Santé. Des orientations régionales, proposées par les agences régionales de santé pourront aussi compléter la ligne déterminée par le ministère. Ces organismes DPC seront ensuite évalués par la Commission scientifique du Haut Conseil des professions paramédicales composés de professionnels de santé qui sera chargée d’établir une évaluation technique et scientifique des organismes et veillera à la qualité des programmes dispensés. La commission formulera également un avis sur les orientations nationales du développement professionnel continu ainsi que sur les orientations régionales formulées par les agences régionales de santé. C’est aussi cette instance qui dressera la liste des diplômes universitaires susceptibles d’être considérés comme équivalent à un programme de développement professionnel continu.
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Les décrets régissant le DPC étant maintenant publiés les organismes vont pouvoir s’enregistrer et les premiers programmes pourront débuter prochainement la DGOS a toutefois prévu une certaine souplesse pour 2012 : les infir-
Tous les infirmiers, salariés et libéraux, actuellement en exercice doivent désormais réaliser un programme de DPC par an. miers et qui ont participé en 2011 ou participeront en 2012 des actions de formation continue sont ainsi réputés avoir satisfait à l’obligation annuelle de DPC. Il suffit pour cela d’adresser un justificatif à l’employeur ou à l’ordre.
Et les aides-soignants ? C’est le même décret qui régit le DPC des aides-soignants. Ils doivent également réaliser un programme annuel obligatoire. Les actions seront financées selon le dispositif de formation professionnelle tout au long de la vie et les chefs d’établissement devront veiller au respect de l’obligation de formation. Joël Ignasse
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Brèves Ordre infirmier : nouvelles péripéties et communiqués vengeurs Après quelques semaines de calme relatif, l’Ordre infirmier accentue sa pression. Avec un objectif principal : encaisser le maximum de cotisations pour l’exercice financier 2012.
Les infirmières de bloc en appellent à Nicolas Sarkozy Excédées par la «déqualification» de leur spécialité, les IBODE demandent une reconnaissance Master 2, une validation des acquis pour les infirmiers travaillant au bloc et une exclusivité de compétences. En octobre dernier, les organisations professionnelles IBODE avaient interpellé Xavier Bertrand, visiblement sans succès. A quelques mois de l’élection présidentielle, elles espèrent avoir plus de succès avec un président en pré-campagne.
Les infirmiers inscrit au tableau mais n’ayant pas cotisé en 2011 - 2012 ont ainsi reçu un « dernier rappel avant procédure de recouvrement ». Une initiative qui inquiète ou exaspère sur de nombreux forums professionnels. Le syndicat Résilience, farouche opposant ordinal appelle quant à lui « les inscrits de force à l’ordre infirmier à jeter ces lettres de rappel à la poubelle ». Le 12 janvier dernier, trois syndicats de libéraux (Convergence Infirmière, FNI et ONSIL) ont appelé au « boycott des cotisations » dans un communiqué qualifié d’« injurieux » par l’ONI. La situation financière de l’institution reste très fragile, avec un plan de licenciement en cours. Didier Borniche, président de l’Ordre le reconnaissait luimême : « L’Ordre se trouve dans une situation dont il n’a pas les clefs et dans laquelle beaucoup de choses lui ont été imposées par les banques ».
Une aide-soignante du CHU de Toulouse menacée d’expulsion Le maire de Toulouse et plusieurs autres élus de Haute-Garonne appellent à la régularisation de la situation d’une aidesoignante malienne menacée d’expulsion après onze ans en France. Les soutiens se multiplient pour empêcher l’expulsion de Sophie Danioko, 30 ans qui fait l’objet d’une « obligation de quitter le territoire » édictée par la préfecture. Arrivée en France à l’âge de 13 ans, Sophie a obtenu un DEUG, puis son diplôme d’aide-soignante. Elle travaille à l’hôpital Purpan de Toulouse depuis 3 ans. En cause selon la préfecture : « une absence de vie commune » avec son ex-mari dont elle est dorénavant séparée.
Une formation continue obligatoire pour les infirmières ! A partir de 2012 infirmiers et aides-soignants devront participer chaque année à un programme de développement professionnel continu.
Pour son comité de soutien qui regroupe notamment ses collègues du CHU, « Sophie a quitté le Mali depuis 17 ans et vit en France depuis 11 ans ! Sa vie est ici maintenant ! » Comité de soutien : http://www.urgencepoursophie.com
Un décret publié fin décembre introduit l’obligation pour les infirmier(e)s et aide soignant(e)s de participer annuellement à un programme de développement professionnel continu (DPC), dès 2012. Une petite révolution pour les infirmiers qui contrairement aux médecins n’avaient pas jusqu’à présent une formation continue imposée. Les actions liées au DPC seront prises en charge au titre du dispositif de formation professionnelle tout au long de la vie pour les salariés. Les libéraux recevront eux des « chèques DPC ». La DGOS a toutefois prévu une certaine souplesse pour 2012 : Les infirmiers et qui ont participé en 2011 ou participeront en 2012 des actions de formation continue sont ainsi réputés avoir satisfait à l’obligation annuelle de DPC.
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Hélène Héber-Suffrin
Entre Force et douceur Infirmière pour la prestigieuse école de danse de l’Opéra national de Paris, située à Nanterre, Hélène Héber-Suffrin s’occupe au quotidien de petits danseurs promis à une grande carrière. Soignante des maux physiques liés à l’entraînement intensif, elle est aussi là pour apaiser ces enfants en quête de dépassement.
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lle travaille depuis 40 ans. Pourtant, Hélène ne se préoccupe pas du tout de sa retraite. « Je vis une aventure folle. Je ne compte pas l’interrompre en si bon chemin », déclare-t-elle, comme si la question n’avait pas lieu d’être abordée. Et pour cause. Il y a 6 ans, Hélène a réalisé son plus vieux rêve : faire partie des coulisses de l’Opéra. En intégrant l’école de danse de l’Opéra national de Paris en qualité d’infirmière, elle a rejoint un univers d’excellence dans lequel la performance et l’élitisme ponctuent le quotidien.
Hélène Héber-Suffrin en 7 dates : 1971 : Obtient son Diplôme d’Etat et exerce dans différents services. 1977 : S’expatrie au Nigéria et œuvre dans des activités humanitaires. 1979 : Exerce pendant 10 ans à la fondation Rothchild à Paris.
1989 : Devient infirmière scolaire (à Paris et sur l’île de la Réunion).
1995 : Part en Tunisie et devient bénévole dans un orphelinat. 1999 : Obtient un diplôme de conseillère conjugale et familiale. 2005 : Intègre l’école de danse de l’Opéra de Paris.
« Les élèves sont très méritants. Ils sont exigeants envers eux-mêmes. Je suis là pour les soutenir », explique Hélène. Seule membre de l’équipe médicale à être présente au quotidien, c’est elle qui tient l’infirmerie pendant les répétitions. Elle y accueille, conseille et soigne les petits rats. Elle soutient également les danseurs étrangers dans leur intégration. « Je suis aussi là pour détecter les problèmes psychologiques des enfants, les aider dans leur cheminement personnel en leur garantissant un secret professionnel absolu. Selon les blessures, je peux les orienter vers le kinésithérapeute ou vers le médecin qui consultent ponctuellement. J’interviens également auprès des parents, pour les rassurer ou les tenir au courant de l’évolution de leur enfant », explique-t-elle.
traîner, voire se transformer ». Quant aux problèmes d’anorexie que pourraient rencontrer certains, Hélène les aborde avec précaution. « En effet, la direction leur demande de répondre à des critères de poids et de taille. Il faut être mince. En aucun cas maigre », explique Hélène. Elle intervient donc également à ce niveau. Il s’agit pour elle, en collaboration avec le diététicien de l’école, de faire l’éducation alimentaire des enfants et de lutter contre l’apparition d’éventuels troubles du comportement.
Une carrière accomplie Il y a quelques années, Hélène se demandait comment transformer sa carrière. « Je voulais exercer dans le beau et le doux. Sans détour, mes amis m’ont suggéré de changer radicalement de métier et de ne plus être infirmière », se souvient-elle en riant. « Puis, j’ai vu cette annonce d’emploi. Je travaillais alors dans une association d’aide aux populations souffrant d’addictions. J’ai eu comme une révélation. J’espérais tant que le poste soit pour moi ». Déterminée, Hélène obtient une entrevue avec l’administration de l’école. Forte de plusieurs expériences professionnelles dans le milieu scolaire et d’un diplôme de conseillère familiale, sa candidature est retenue. D’autant qu’elle adore l’Opéra. « Ma mère était italienne, j’ai baigné dans cette culture ».
Souvent, ils pensent à tort que l’apprentissage de cet art passe par la douleur et l’isolement et qu’il faut souffrir toujours davantage.
Lorsqu’elle parle des enfants, Hélène est très émue. Elle les considèrerait presque comme les siens. Il faut dire que certains arrivent à huit ans à l’école et restent en internat jusqu’à l’examen final pour entrer dans le corps de ballet. Tous ont scolarité le matin. Les plus âgés préparent le bac littéraire. « Ils sont doués et cultivés. Ils parlent de culture et de danse comme d’autres parleraient de feuilletons télévisés », raconte-elle, admirative.
Pour elle, le bien-être des enfants passe avant tout. « Souvent, ils pensent à tort que l’apprentissage de cet art passe par la douleur et l’isolement et qu’il faut souffrir toujours davantage. De nos jours, ce n’est plus la réalité. Alors, je suis là pour leur rappeler qu’il vaut mieux s’arrêter quelques jours et venir nous voir à la moindre blessure, plutôt que de la laisser
Outre l’exercice dans un environnement qui la captive, Hélène bénéficie d’horaires de travail qui lui conviennent. Elle ne travaille jamais le matin, et commence sa garde à 12H30. « Cela me permet de voir davantage ma petite-fille ». Plus passionnée que carriériste, sa priorité reste familiale. « J’ai toujours raisonné ainsi. Mon métier me plait, mais il ne faut pas qu’il empiète sur ma vie privée ». Néanmoins, lorsqu’un ancien élève lui téléphone - ce qui est fréquent -, elle est vraiment touchée. Et quand elle sort le soir, c’est bien souvent pour aller à l’Opéra. Malika Surbled
Actusoins 21 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Actusoins vos droits
U n certain nombre d’actes infirmiers sont réalisables « à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment ». Que signifie précisément cette expression ? Quelle en est son implication juridique ? La réglementation (article R. 4311-9 du code de la santé publique) soumet l’accomplissement de certains actes par l’infirmier, tels une transfusion sanguine, aux exigences d’une prescription écrite, qualitative, quantitative, datée et signée mais aussi à ce que l’infirmier s’assure qu’« un médecin puisse intervenir à tout moment », c’est-à-dire qu’un médecin, sans exigence de spécialité, soit en mesure de lui porter assistance sans délai. L’appréciation de cette condition ne semble pas avoir fait l’objet de précision par les services ministériels ou par voie jurisprudentielle. Cette condition ne paraît pas être raisonnablement vérifiée lorsque l’infirmier a pour seule assistance possible celle d’un médecin de garde, localisé en dehors du service dans lequel il est chargé d’accomplir l’acte. La présence d’un médecin au sein du service semble être, le plus souvent, un critère qui satisfasse cette condition réglementaire, sous réserve que l’organisation du service rende possible son intervention sans délai. Par exemple, lorsque le service est organisé sur deux étages d’un même bâtiment et que le médecin n’est pas localisé sur le même niveau lors de l’accomplissement de l’acte, la condition réglementaire ne semble alors pas satisfaite.
On peut donc considérer que le médecin doive se trouver « à portée de voix », afin que l’infirmier puisse le solliciter en cas de difficultés dans l’accomplissement de l’acte qui lui est confié et que le médecin puisse intervenir dans un bref délai. Cette condition, souvent difficile à satisfaire pendant les périodes où l’effectif de médecins est réduit, conduit à envisager le report des actes de soins non urgents. Cette exigence réglementaire vise à renforcer la sécurité des patients lors de l’accomplissement d’actes d’une technicité particulière. L’infirmier engage sa responsabilité lorsqu’il accomplit l’acte sans avoir vérifié que cette condition réglementaire est satisfaite ou en ayant conscience de déroger à cette exigence sans pouvoir justifier d’une situation d’urgence. Olivier Dupuy
http
Olivier Dupuy est docteur en droit. Juriste spécialiste des questions de droit de la santé, il est notamment l’auteur de L’infirmier - Règles d’exercice professionnel, paru aux éditions Heures de France
Attention
à la confidentialité des dossiers de soins ! Le CHU de Caen a été condamné pour avoir laissé des documents confidentiels sur un chariot de soin à l’extérieur de la chambre.
Un patient hospitalisé en mai 2006 dans le service de dermatologie de l’hôpital de Caen, avait expressément demandé à l’équipe soignante de ne pas divulguer sa séropositivité au VIH à ses parents. Profitant d’un soin, la mère de Monsieur X. a pu prendre connaissance de cette information dans le dossier, laissé à l’extérieur de la chambre sur le chariot de soin. La cour d’appel administrative de Nantes a considéré que « la possibilité ainsi laissée par l’établissement hospitalier (…) d’accéder aisément à des documents médicaux couverts par le secret médical est constitutive (…) d’un défaut d’organisation du service engageant la responsabilité du CHU », et a ainsi condamné l’hôpital à verser 3 000 euros à titre de préjudice moral. Détail qui a son importance, le document portant l’information de la séropositivité de Monsieur X était, selon l’hôpital, placé sous le dossier de soins infirmiers, ce qui implique de la part de la mère plus qu’un simple regard, mais une recherche active d’informations. Pour la cour, cet argument
ne change rien, et il demeure constant « que les documents médicaux confidentiels posés sur le chariot sont restés sans surveillance dans le couloir. » Une situation pour le moins fréquente… Rappelons que l’article L. 1112-1 du code de la santé publique précise que « les établissements sont tenus de protéger la confidentialité des informations qu’ils détiennent sur les personnes qu’ils accueillent ».
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lecture Actusoins lectures
Un « guide de l’infirmière » :
Pourquoi, pour qui ? Plusieurs éditeurs ont l’ambition de réunir en un seul ouvrage une bonne part des connaissances théoriques et pratiques infirmières. Nous avons lu pour vous le « Guide pratique de l’infirmière » publié par Elsevier-Masson.
on aime La qualité des informations, l’expertise des auteurs de chaque rubrique
on regrette La difficulté de trouver une information en urgence, l’épaisseur de l’ouvrage.
C
oordonné par les inévitables Gabriel et Léon Perlemuter, professeurs de médecine et auteurs de nombreux ouvrages dont les cahiers de l’infirmière, le « Guide pratique de l’infirmière » en impose d’emblée. Pavé de plus de 1700 pages, cet ouvrage est organisé en 17 spécialités, de la cardiologie à l’urologie. Chaque pathologie traitée est décomposée en plusieurs éléments : une « fiche maladie » reprend la définition, les principales étiologies, le diagnostic, le principe de traitement et le pronostic. Une « fiche infirmière » lui est systématiquement associée, décrivant les principaux gestes diagnostics ou thérapeutiques. Face à un œdème pulmonaire, l’infirmière aura ainsi à sa disposition les étiologies principales, un rappel sur la conduite à tenir en urgence, une fiche technique sur pose de CPAP ou la préparation du traitement, allant jusqu’à la dilution du Risordan ® en seringue électrique.
Véritable condensé de savoir théorique et pratique, ce livre ne remplace certes pas l’expérience et l’expertise infirmière, mais permet d’acquérir très rapidement le minimum vital face à une pathologie mal connue. Sa recherche de quasi exhaustivité est également son point faible : l’effort de l’éditeur pour conserver un format transportable implique des pages extrêmement fines et une mise en page particulièrement condensée, que l’utilisation de tableaux et de couleurs ne parvient pas tout à fait à compenser. Difficile ainsi de trouver une information dans l’urgence. En revanche, cet ouvrage a toute sa place dans le véhicule d’un professionnel libéral, dans un poste de soins ou dans la bibliothèque d’un étudiant. Sébastien Bondi
Deux autres guides à découvrir Le Guide Médical de l’IDE - Médicilline Serge Noquet Cet ouvrage rassemble en un seul volume l’ensemble des pathologies auxquelles l’étudiant tout comme l’infirmier confirmé sera confronté.
Infos et mémos pour la pratique quotidienne - Maloine Christophe Prudhomme
Cet aide-mémoire rassemble des informations facilement accessibles concernant les problèmes cliniques et thérapeutiques quotidiens, avec une présentation synthétique par fiches.
Actusoins 23 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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former Actusoins se former
Depuis quelques années, la prévention et le traitement de la douleur sont devenus des axes prioritaires dans la prise en charge globale des patients. En France, plusieurs Diplômes Universitaires permettent aux professionnels de santé de mieux appréhender cette souffrance physique et d’adapter leurs soins.
D.U.
Douleurs Pour mieux connaître la douleur « Je me suis formée car il me semblait important de savoir reconnaître les différents types de douleurs, de mieux entendre et comprendre les plaintes des patients », déclare Aude De Clerck, infirmière en soins intensifs de pneumologie et titulaire du D.U Prise en charge de la douleur en soins infirmiers, suivi à l’hôpital Cochin, à Paris. En France, plusieurs D.U sont accessibles aux professionnels de santé pour mieux prendre en charge la douleur. Souvent mal maîtrisée, celle-ci est parfois peu gérée par les soignants. « L’infirmière est pourtant en première ligne dans l’expression de la douleur. Une meilleure connaissance de la pharmacologie, par exemple, peut lui permettre de savoir à quel moment faire son soin, de s’alerter d’un effet indésirable et de déterminer si celui-ci est lié au médicament », explique le Dr Sylvie Rostaing, responsable pédagogique du D.U Formation des professionnels de santé à la prise en charge de la douleur à l’hôpital St Antoine, à Paris. « L’évaluation de la douleur dans les services devrait faire partie de la surveillance systématique, comme le sont les constantes vitales », ajoute-elle.
Pour suivre cette formation, il faut se renseigner auprès du centre anti-douleur de son hôpital d’attache, ou auprès de son cadre référent. Infirmières, médecins, inésithérapeutes, aides-soignants et autres professionnels de santé peuvent y prétendre.
Des programmes similaires, un bénéfice certain Tout comme Aude De Clerck, de nombreux infirmiers se forment chaque année. Les programmes varient selon les villes, mais le contenu, la durée et l’organisation restent toujours sensiblement les mêmes. Ainsi, par exemple, la faculté de médecine Paris 6 - site St Antoine - propose son D.U sur la base d’une journée par mois, pendant 1 an. Celui-ci coûte 600 euros lorsque le financement est individuel, 800 lorsqu’il est pris en charge par l’employeur. Quant à l’intitulé du diplôme, il s’agit, dans une vingtaine de villes françaises du « D.U Formation des professionnels de la santé à la prise en charge de la douleur ». Dans d’autres villes, comme à Nancy, il s’agit du « D.U Etude et prise en charge de la douleur », ou encore, comme à Reims, du « D.U La douleur pour les soignants ». Parmi les thèmes abordés figurent, entre autres, de la pharmacologie, l’étude des différents types de douleurs, de la physiologie, des notions éthiques, l’analyse des modes de prise en charge selon les âges et les pathologies. « Maintenant, je prépare mieux les soins en mettant en place des actions concrètes et je réussis davantage à faire verbaliser le patient et à réévaluer sa douleur », déclare Aude De Clerck. Malika Surbled
Actusoins 24 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Actusoins se former
La simulation sur mannequin haute-fidélité et sur serious games devrait bientôt être intégrée dans les formations, initiale et continue, des soignants.
Demain, tous formés sur simulateurs ? Simulation-exercice organisé par iLumens, Paris-Descartes - DR
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n enfant, la clavicule fracturée, se retrouve au bloc opératoire. Un bronchospasme entraîne son intubation. Autour de lui, une équipe de soignants s’active avec tout le sérieux nécessaire. Pourtant, l’enfant est un robot et l’opération un scénario programmé par un enseignant. Cette scène sera bientôt une étape obligée dans la formation des médecins et des infirmiers. Bras de perfusion, bassin pour sonde urinaire... certains IFSI utilisent déjà des simulateurs basse fidélité. Rien à voir cependant avec les possibilités des mannequins nouvelle génération – adulte, femme enceinte, enfant, bébé – qui reproduisent respiration, sons vocaux et physiologiques, sensation de douleur, réaction des pupilles, pouls... Durant les exercices, les formateurs peuvent, à distance, modifier les paramètres et ainsi simuler des chocs anaphylactiques, des arrêts cardio respiratoires...
La France en retard Si la simulation est très répandue aux Etats-Unis et en GrandeBretagne, ce n’est pas encore le cas en France, où seule une dizaine de centres existent. Principal frein : le coût des mannequins haute-fidélité, entre 60 000 et 300 000 euros. L’heure est donc au rattrapage et quatre centres - Caen, Brest, Nancy et Paris – ont été créés récemment. Aujourd’hui, seuls quelques-uns sont ouverts aux infirmiers et seulement dans le cadre de la formation continue. Dans les années à venir, la simulation devrait être accessible dès la formation initiale. A l’instar d’iLumens, plateforme de la faculté de médecine de Paris-Descartes, plusieurs centres sont en train de monter des partenariats avec des IFSI. D’autant que des outils spécifiques aux soins infirmiers, tels que des mannequins de nursing, existent et que les atouts pédagogiques ne font plus débat.
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© IEFS Session de simulation au bloc opératoire
Gestes techniques et travail en équipe
patient au modèle physiologique complet. Au sein d’une structure hospitalière, le « joueur » peut poser un diagnostic, administrer des traitements et voir leurs effets en temps réél ! « Pulse est déjà utilisé dans plus de vingt universités américaines de médecine. Le cerveau retient mieux quand il peut tester par luimême et de manière ludique ce qu’il apprend », avance Jérôme Leleu, directeur d’Interaction Healthcare chargé du développement du logiciel. En France, Pulse en est encore au stade expérimental et ne sera accessible qu’aux étudiants en médecine. La version américaine prévoit pourtant la possibilité d’incarner un infirmier !
« De 60 à 80 % des incidents de soins surviennent non pas à cause d’un manque de compétences mais de problèmes de communication. Avec la simulation, on aborde la technique, les gestes, les procédures, mais aussi le travail en équipe. Lors d’une séance avec un médecin, deux infirmiers et un aide-soignant, chacun doit trouver sa place, donner les bonnes informations aux autres. L’exercice filmé est analysé en debriefing », raconte Antoine Tesnière, anesthésiste-réanimateur à Cochin et co-fondateur d’iLumens.
A Lens, le studio Audace est en train de finaliser un serious game inédit spécifiquement destiné aux soins infirmiers. La première thématique permettra de réviser les protocoles de transfusion sanguine. En cours de développement, il ne porte pas encore de nom et devrait être commercialisé d’ici à janvier. « Tous ces outils ne remplaceront jamais l’enseignement au lit du malade, conclut Antoine Tesnière. Mais c’est un complément indispensable. »
Pour lui, ce ne sont pas là les seuls avantages : « A l’hôpital, nous formons les étudiants en fonction des patients. Sur les mannequins, toutes les pathologies, même les plus rares, peuvent être reproduites. La formation est davantage homogène. On a aussi le temps de travailler la relation avec le malade, comme l’annonce d’une mauvais nouvelle. C’est impossible sur le terrain. La sécurité psychologique de la simulation rend également les conditions d’apprentissage meilleures. »
Judith Korber
Enfin, cet outil répond à un souci d’éthique. « En formation initiale, les étudiants s’exercent directement sur des patients. Il y a des problèmes inhérents liés au manque de compétence. Désormais, ils pourront pratiquer une fois le geste maîtrisé », explique Antoine Tesnière.
Serious games en développement Extrait du serious game Pulse - © Interaction Healthcare Encore plus virtuels, les serious games devraient, eux aussi, dans les prochaines années, être intégrés aux formations. Si ces logiciels de simulation sont déjà largement utilisés dans certains secteurs comme l’aéronautique, ils restent rares dans le milieu médical. Pulse est le plus connu d’entre eux. Ce jeu américain en 3D est le premier à présenter un
Simulation réaliste : Une méthode pédagogique d’avenir ? Plusieurs organismes de formation ont pris le tournant de la simulation en milieu réaliste. Parmi eux, l’institut européen de formation en santé (IEFS) propose un catalogue important de formations, de l’AFGSU 1 et 2 à l’adaptation à l’emploi des IDE en SSPI ou en réanimation. Pour Sylvain Wlodarczyk, infirmier anesthésiste de formation et fondateur de l’IEFS, « la réalisation en réel de l’ensemble des actions permet de pouvoir évaluer ses compétences techniques et de pouvoir, si nécessaire, accroitre sa performance par une maitrise de sa gestuelle ». Selon cet ancien cadre de réanimation, la simulation sera amenée à prendre une place accrue en France, à condition que « les professionnels de Santé arrivent à se détacher de la vision très magistrale de la formation et si les formateurs intervenants s’adaptent à ce type d’enseignement interactif ».
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avenir Actusoins avenir
Arrêt cardiaque : l’espoir de la
« ventilation liquide » Une équipe française propose de limiter les séquelles neurologiques d’un arrêt cardiaque en induisant une hypothermie très rapide par l’utilisation de liquide oxygéné dans les poumons.
L
’hypothermie est un facteur désormais bien établi de bon pronostic dans le cadre d’un arrêt cardio respiratoire. Car en dépit de quelques améliorations de prise en charge, le taux de survie post-ACR reste bien médiocre, voire catastrophique. Alain Berdeaux, Renaud Tissier et leurs collaborateurs de l’INSERM ont développé chez le petit animal un système expérimental qui permet d’administrer des liquides riches en fluor (perfluorocarbones) dans les poumons pour établir une forme de respiration basée sur des liquides et non plus des gaz. L’objectif : amener rapidement la température corporelle aux alentours de 32°C pour créer une hypothermie à visée thérapeutique et assurer un appor t optimisé en oxygène. Chez les animaux ayant bénéficié de l’hypothermie rapide grâce à ce dispositif, « la survie et la qualité des tissus cérébraux et cardiaques ont été considérablement améliorés après un arrêt cardiaque de 5 à 10 minutes ».
L’objectif : amener rapidement la température corporelle aux alentours de 32°C pour créer une hypothermie à visée thérapeutique « Cette technique à l’avantage de présenter la vitesse de refroidissement la plus rapide », constate l’un des auteurs de l’étude Renaud Tissier, interrogé par ActuSoins.
Une technologie bientôt disponible chez l’homme ? « Ce ventilateur est un prototype de notre cru, ce n’est en aucun cas un dispositif médical » tempère toutefois le chercheur. Si elle est la plus rapide, la technologie est également bien plus lourde à mettre en oeuvre que les simples pains de glace régulièrement utilisés en pré hospitalier.
© Rama comme le porc ». Et garantir une sécurité d’emploi chez l’Homme. Les canadiens explorent également la piste de la ventilation liquide, dans le cadre des détresses respiratoires de nourrisson suite à l’inhalation de méconium. Difficile d’envisager ce principe de ventilation ? La science fiction peut vous y aider ! Comme le rappelle avec humour l’un des auteurs de l’étude, les héros du film Abyss ont recours à ces solutions saturées en oxygène pour explorer les grands fonds... Sébastien Bondi
Prochaine étape : « réaliser des expériences complémentaires sur des modèles animaux plus proches de l’homme, Actusoins 28 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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coupes microscopiques A gauche : aspect cellulaire normal ou protégé par hypothermie. A droite : Aspect anormal de cellules ayant souffert pendant l’arrêt cardiaque.
© C. Adam / P. Bruneval / R. Tissier
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ailleurs infirmière Actusoins soignants d’ailleurs
une expatriée aux Emirats Arabes Unis : parmi tant d’autres Dans un pays qui compte 80 % d’étrangers parmi ses résidents, pas étonnant de rencontrer un personnel hospitalier composé presqu’uniquement d’expatriés. Rola Nasseredine, infirmière libanaise, fait partie de ceux-là.
N © Natacha Soury Rola, infirmière au Corniche hospital de Abu Dhabi
e cherchez pas. Dans le service gynécologique du Corniche Hospital d’Abou Dhabi aux Emirats Arabes Unis où travaille Rola Nasseredine, on ne trouvera pas d’infirmière émirienne, d’ailleurs pas plus dans le reste de l’hôpital. Sur les 500 qui travaillent dans cet hôpital dédié aux femmes et aux nouveaux nés, il n’y a aucune infirmière émirienne. Ici, les infirmières viennent d’Europe, des Philippines, d’Inde, dans leur majorité, à l’image du pays où plus de 80 % des résidents sont étrangers.
d’infirmières du service gynécologique qui prend en charge les femmes enceintes de moins de 24 semaines. Au total, l’équipe compte 14 infirmières et quatre aides-soignantes, toutes venues d’Inde, des Philippines, d’Afrique du Sud, des îles Fidji, du Liban et du Sri Lanka. Entre elles, elles ne parlent qu’anglais, l’arabe n’étant utilisé que pour s’adresser aux patientes émiriennes. Rola sert parfois d’interprète entre les médecins indiens et les patientes arabes, même si elle n’est pas sensée le faire « mais on manque de traducteur », souffle-t-elle en haussant les épaules.
Les Emirats arabes unis, pays pétrolier richissime, a dû s’appuyer sur une immigration importante de travailleurs pour construire, grâce à ses pétrodollars, un état moderne en moins de 40 ans. Rola Nasseredine, 38 ans, fait partie de ses travailleurs migrants. Elle a fait ses études d’infirmière au Liban à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), a travaillé 7 ans dans l’hôpital américain de la capitale libanaise avant de s’adresser à une agence de recrutement qui plaçaient les infirmières à l’étranger. Arabophone et anglophone, elle s’est naturellement dirigée vers d’autres pays arabes.
Rola Nasseredine travaille 40 heures par semaine pour un maximum de 173 heures mensuelles. Au-delà, les heures supplémentaires ne sont pas payées, selon une nouvelle politique mise en place par l’hôpital. Mais « 40 heures, c’est suffisant pour faire tout ce que j’ai à faire », assure Rola Nasseredine. Elle ne travaille pas plus de 3 jours d’affilé, douze heures par jour. Les infirmières alternent une semaine de service de jour et une semaine de service de nuit. « Ici, je gagne 10 885 AED par mois (2 215 €) contre 4 000 AED (814 €) au Liban », explique Rola. « Et puis l’hôpital est un endroit agréable où travailler », assène-t-elle.
Des examens à l’embauche
Pourtant, une ombre au tableau : les différences de salaires. D’une nationalité, à l’autre à poste égal, les revenus différent, jusqu’à 5 000 AED (1 000 €) par mois entre les infirmières. Pour cela, mieux vaut être européen ou même surtout émirien. Une inégalité que Rola semble accepter « Après tout, c’est leur pays, c’est normal ! ». Quoiqu’il en soit, Rola reprendra son bâton de pèlerin d’ici deux à trois ans. Direction : le Canada, là où elle pourra peut-être, si elle souhaite s’y établir, obtenir la nationalité. Chose impossible aux Emirats pour elle, ou même ses enfants, si elle en avait.
Après une année et demie passée en l’Arabie Saoudite où elle n’a pas « supporté de [se] sentir enfermée », elle a atterri aux Emirats Arabes Unis. Elle a réussi du premier coup tous les examens de recrutement imposés par l’hôpital : 3 mois où elle a dû passer 16 épreuves théoriques et pratiques. « Pour moi cela n’a pas été difficile, mais d’autres ont dû passer 2 ou 3 fois certaines épreuves », raconte l’infirmière. En 7 ans d’ancienneté, elle a gravi les échelons et supervise aujourd’hui l’équipe
Entre elles, elles ne parlent qu’anglais, l’arabe n’étant utilisé que pour s’adresser aux patientes émiriennes.
Inégalité de salaire
Ariane Puccini
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Actusoins initiatives
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Depuis 2002, le Collectif des Morts de la rue lutte contre l’oubli trop facile de ces morts qui dérangent, et tente de sensibiliser les politiques sur la réalité sociale des personnes sans abri.
© Juliette Robert
Le Collectif
des Morts de la rue
rend hommage aux écorchés vifs de la vie
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ntrecoupée de textes, de récits douloureux ou touchants envoyés par des connaissances ou de la famille, la cérémonie hommage, organisée deux fois par an, réunit des centaines de passants, de citoyens, qui se sentent concernés par le sujet. « Un homme, 37 ans, dans une caravane, à Strasbourg. J-P Gabert, 69 ans, à Strasbourg... » Un à un, les noms des 230 morts comptabilisés dans la rue en France depuis le mois de mai, sont récités, avec émotion, par des bénévoles ou d’anciens compagnons de rue.
Parmi eux, Soeur Elisabeth. A 73 ans, elle n’a pas hésité à braver le froid hivernal et la pluie glaçante de ce début décembre pour venir exprimer, sur la place Léon Blum, dans le XIe arrondissement, son désaveu face à l’attentisme des politiques. « Cette question me scandalise, assène-t-elle. Ces personnes deviennent invisibles ». Et c’est bien le problème. Une bénévole s’emporte : « Ils ont crié 230 fois depuis mai, et personne ne les entend ». Un véritable appel à une révolution charitable. « Didier Langue, 46 ans, mort dans les bras d’un ami ». L’énumération
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Actusoins initiatives de la liste continue, tandis que d’autres bénévoles posent, dix à dix, des masques blancs dont la bouche est recouverte de scotch noir. Comme autant de vies qui ont disparu dans le silence. « Les pauvres dérangent », s’énerve Cécile Rocca, coordinatrice du Collectif. « Face à eux, il y a deux attitudes : on prend des mesures nécessaires, avec la mise en place d’un accompagnement, on régule les loyers. Ou on les chasse. On les arrête, on les criminalise, par exemple, en les accusant de mendicité, pour les exclure. C’est la tendance actuelle », s’inquiète-t-elle.
Ces parcours cabossés passent souvent par la case prison, longue hospitalisation, accidents de la vie. Toutes ces données, le Collectif les obtient grâce aux informations transmises par d’autres associations, par les médias, par des institutions particulières. « Le nombe de mort reste non exhaustif. Et même si en hiver, on nous en communique plus, il n’y en a pas moins en été », nuance Cécile Rocca. Le travail ne manque pas en effet, aux 150 bénévoles du Collectif. Accompagnement des morts isolés parisiens, avec venue au cimetière, édition du journal du collectif, préparation des célébrations, interpellations médiatiques, accompagnement des proches en deuil, les Morts de la Rue multiplient les actions, financées par des dons privés et des fondations, ce qui « nous laisse une certaine liberté. Ca nous permet d’inventer ».
la plupart du temps, ces personnes suscitent l’indifférence totale ou des reproches. Elles renvoient à notre propre fragilité, donc elles font peur
Les 200 millions d’euros dépensés par l’Etat pour la veille sociale, l’hébergement et l’insertion d’urgence à Paris, semblent dérisoires face au drame humain que représente chaque cas. « On ne peut pas comprendre ce que c’est de vivre dans la rue. Avec la durée, les attaches se font de plus en plus rares. La peur prend toute la place. Les personnes sans abri sont épuisées. Elles dorment le jour. Mais pas parce qu’elles sont paresseuses, contrairement à ce que les gens pensent souvent. Parce qu’elles marchent la nuit, pour éviter les agressions, et se reposent dans le métro ou des endroits sécurisés le jour. » Le collectif a même publié une brochure.
Les cérémonies se déroulent dans des lieux tantôt profanes ou tantôt religieux, différents d’une édition sur l’autre. « On ne peut pas s’installer dans un lieu en particulier. Le côté deuil et militant n’en serait pas directement touché, mais cela nous figerait. Or la barbarie est encore en route », lâche Cécile Rocca.
Avec des conseils pour mieux apprendre à vivre avec eux, car « pas besoin d’être compétent pour être humain ». Elle ajoute que « la plupart du temps, ces personnes suscitent l’indifférence totale ou des reproches. Elles renvoient à notre propre fragilité, donc elles font peur », analyse-t-elle.
Delphine Bauer
Des morts oubliées, des vies méconnues Et de parler des clichés qui ont la vie dure. « Par exemple, quand les passants voient des personnes sans abri avec un téléphone, elles jugent que ce n’est franchement pas une priorité. Mais évidemment que c’est essentiel ! Quand on n’a pas d’endroit où être joint, avoir un téléphone devient le seul lien avec l’extérieur, ami ou autorité. Une autre fois, sur Twitter, je lis les commentaires affolés d’une jeune femme qui craignait l’arrivée de sans abris dans le hall de son immeuble. Je lui ai répondu que ces personnes étaient probablement bien plus en danger qu’elle », raconte encore Cécile Rocca. Plus en danger ? Sans aucun doute, à entendre les âges souvent jeunes des défunts. « La moyenne d’espérance de vie des personnes sans abri est comprise entre 40 et 50 ans. La première cause de mort est la mort violente : agressions, overdoses, noyades, écrasés sous le métro, mort par le froid. C’est le carrefour des horreurs. Puis viennent les morts liées au stress : AVC, attaques cardiaques. Enfin les morts naturelles soudaines : maladies chroniques, épilepsie, diabète, qui sont mal pris en charge. »
http Pour en savoir plus sur le collectif des Morts de la rue : http://www.mortsdelarue.org/
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© Juliette Robert Actusoins 33 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Actusoins initiatives
© floetyo.com Yohan et Florence projettent un tour du monde des pratiques soignantes.
Soignants
globe-trotteurs Florence et Yohan s’apprêtent à effectuer un tour du monde pour faire un état des lieux des différentes façons de concevoir le soin. Leur départ est prévu pour 2015 et leur itinéraire dépend en partie des financements qu’ils obtiendront d’ici-là.
Un challenge inédit « On partira, quoi qu’il arrive ». Quand il parle de son projet, Yohan, aide-soignant, est déterminé. Avec sa femme Florence, étudiante manipulatrice en radiologie, ils ont décidé de concevoir un tour du monde en alliant leurs métiers respectifs à leur passion du voyage. « L’idée, c’est d’aller à la découverte des différentes pratiques soignantes » explique le jeune homme.
un long-métrage et des portfolios qu’il présentera dès son retour lors d’expositions, d’ateliers et de conférences. « Nous réaliserons des portraits de soignants et de patients. Nous comparerons aussi les moyens mis à leur disposition, les conditions de travail, l’implication de la religion dans le soin. Pour cela, nous mettrons la main à la pâte en intégrant les équipes soignantes » explique le couple.
Yohan s’apprête à intégrer un Institut de Formation en Soins Infirmiers. Normalement, il obtiendra son D.E avant de partir. Pour lui, conjuguer préparatifs du projet et études supérieures n’est pas incompatible. « Nous n’avons pas peur du travail que cela représente. Avec Florence, nous sommes vraiment complémentaires. Si je suis trop occupé par mes cours, elle prendra le relais. Nous aimons les défis » souligne-t-il.
Fille d’un photographe professionnel, Florence a baigné toute son enfance dans le milieu de l’esthétisme et de l’image. Depuis, elle cultive cet art et en maîtrise toutes les techniques. Elle sera « l’œil photographique » du projet. Yohan, lui, est très axé sur les nouvelles technologies et la vidéo. « Nous n’avons pas la prétention d’être réalisateurs. Mais nous sommes tous les deux portés sur le numérique et l’image. Nous aimons tout faire nous-mêmes et sommes assez autodidactes. Par exemple, nous avons conçu notre logo et nous préparons en ce moment notre générique », explique Yohan.
Celui-ci s’avère ambitieux. Pendant son long voyage, le jeune couple effectuera plusieurs reportages écrits et audiovisuels,
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Actusoins initiatives Des annonceurs et des sponsors à trouver Malheureusement pour Florence et Yohan, partir 18 mois par monts et par vaux en se munissant d’appareils professionnels, représente un coût important. Le budget sera réduit grâce au procédé de coachsurfing – une méthode qui consiste à loger chez l’habitant sans contrepartie financière – qu’ils ont décidé d’adopter.
Nous réaliserons des portraits de soignants et de patients. Nous comparerons aussi les moyens mis à leur disposition, les conditions de travail, l’implication de la religion dans le soin.
nous trouvons des producteurs, des financeurs, ce sera un plus car cela conditionnera notre passage par l’Afrique, qui n’est pour l’instant pas réalisable sans apports extérieurs ». Déjà auteurs d’un blog de photos, reportages et d’interviews, le couple n’en est pas à son coup d’essai en matière journalistique. Très prochainement, tous deux partiront sur l’île de la Réunion pour une première étape anticipée, et commenceront leur périple… au soleil.
Pour l’instant, le couple a obtenu des soutiens moraux et des encouragements. « Ce qui est important pour nous, c’est de communiquer sur notre action. Nous commençons tout juste à envoyer nos dossiers de presse. Nous cherchons des annonceurs, plus que des sponsors. Bien entendu si
Malika Surbled
Pour suivre Florence et Yohan Le projet sur le net : http://careconceptionthroughtheworld.com/ Le groupe facebook : http://www.facebook.com/floetyo
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Actusoins agenda
Colloque TIC Santé 2012
To
7 et 8 février 2012
Journées d’étude de l’Association de Recherche en Soins Infirmiers (ARSI) 26 et 27 janvier 2012
Lors de ces journées, l’ARSI prévoit notamment un temps de présentation de recherches relatives aux soins infirmiers, finalisées ou en cours avec les premiers résultats.
Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) prennent une place de plus en plus importante dans la pratique quotidienne des soignants. Organisé par l’association FORMATICSanté, le colloque développera plusieurs axes d’approche et favorisera la réflexion et les échanges entre experts, professionnels et usagers du système de santé. Lieu : Issy les Moulineaux, Jardins de l’Innovation d’Orange Informations et inscriptions : www.colloqueticsante.fr
D
Ac Cr in dé
Lieu : Paris, espace du centenaire, maison de la RATP. Informations et inscriptions : www.asso-arsi.fr/
URGENCES 2012
Journées nationales du Groupement Infirmier pour la Formation en Endoscopie (GIFE)
30 - 31 mai et 1er juin 2012 Le 6 congrès de la société française de médecine d’Urgence (SFMU) laisse une large place aux ateliers pratiques et aux conférences infirmières. De la prise en charge des polytraumatisés aux urgences à la ventilation au masque, en passant par la gestion des patients de psychiatrie ou l’utilisation du MEOPA, un large panel de cas seront évoqués.
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15 ET 16 MARS 2012
Dè gr
L’association qui regroupe les infirmier(e)s exerçant en endoscopie organise ses journées de formation 2012, axées cette année sur l’hépato – gastroentérologie et l’oncologie digestive.
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Lieu : Issy les Moulineaux, Jardins de l’Innovation d’Orange Informations et inscriptions : www.colloqueticsante.fr
Lieu : Paris, Palais des Congrès Informations et inscriptions : http://www.urgences-lecongres.org
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Quinzièmes rencontres des infirmières en oncologie
Chaque année environ 800 personnes participent à cette journée d’échanges et de partage du savoir infirmier, dont l’objectif est de « favoriser le développement de la qualité de la prise en charge de la personne atteinte de cancer ».
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Lieu : Paris, maison de la Chimie. Informations et inscriptions : www.assoafic.org
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17 mars 2012
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Hôpital référent du Sud des Yvelines organisé en 7 pôles : 4 pour le MCO (nombreux services de médecine et de chirurgie) 1 Psychiatrie (39 lits et 8 places HDJ) 1 Gériatrie (37 lits de SSR + 135 lits en EHPAD) 1 Santé publique Siège du SAMU centre 15 du 78 et du SMUR de Versailles. Détenteur d’un plateau technique de pointe : 2 scanners, 1 IRM, imagerie par capteur plan, 2 gamma-caméras, 8 salles d’opération … Porteur de nombreux projets : - nouveau bâtiment URGENCES/SAMU, Unité 72H de Psychiatrie (ouverture janvier 2012) - nouveau bâtiment Maternité/Scintigraphie - rénovation des blocs opératoires et de la réanimation…
CONTACT
UN CADRE DE BLOC OPERATOIRE UN CADRE POUR SON UNITE DE NEUROLOGIE DES INFIRMIER(E)S DE BOC OPERATOIRE DES INFIRMIER(E)S DIPLOME(E)S D’ETAT DES AIDES SOIGNANT(E)S MANIPULATEURS EN ELECTRORAGIOLOGIE ORTHOPHONISTES, ERGOTHERAPEUTES… CONDITIONS Reprise d’ancienneté Versement de la prime d’installation dès la mise en stage Possibilité de logement Possibilité d’accueil en crèche Accompagnement personnalisé dans votre projet professionnel TEMPS DE TRAVAIL Cadre : 39 H hebdomadaires et 20 jours Non cadre : 37H30 hebdomadaires et 18 jours de RTT
Monsieur Jean-Marc BOUSSARD Coordonnateur Général des Soins Centre Hospitalier de Versailles 177, rue de Versailles 78 157 LE CHESNAY Cedex ( 01 39 63 80 88 - Courriel : emploisds@ch-versailles.fr )
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Actusoins 42 Numéro 2 Janvier - Février 2012
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Le Salon Infirm ier 2012 l’Infirmière M agazine Objectif Soins
ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE
les 500 premiers visiteurs recevront une INVITATION GR ATUITE au salon infirmie r 2012
ORGANISENT
LA 16 JOURNÉE du recrutement Infirmier e
LE 3 AVRIL 2012 Etudiants, Infirmier(e)s, Cadres, Aides-Soignant(e)s venez rencontrer librement vos futurs employeurs. Donnez un élan à votre carrière !
UN ESPACE D’EXPOSITION RASSEMBLANT : • Les institutionnels • Les établissements publics et privés • L’intérim • Les cliniques • Les maisons de retraite Lieu :
Carrousel du LOUVRE - SALLE GABRIEL 99, rue de Rivoli - 75001 PARIS
Métro : Horaires :
Palais Royal-Musée du Louvre 10h30 - 18h Wolters Kluwer France 1 rue Eugène et Armand Peugeot 92856 Rueil-malmaison cedex www.espaceinfirmier.com Tél. : 01 76 73 34 32 - Fax : 01 76 73 48 58
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