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L’accompagnement de l’addiction
La mise en place par la Confédération, dès les années 1990, de la Politique des quatre piliers (prévention, traitement, réduction des risques, répression) 12 a profondément modifié la place de l’abstinence dans le traitement de l’addiction. Longtemps l’abstinence a été jugée comme la clé de voûte du traitement de l’addiction et présentée comme absolue et seule issue possible. Cette position a évolué, et de nos jours, l’abstinence n’est plus considérée comme un objectif unique à viser, mais comme un moyen ou une étape qui peut participer à une prise de conscience de la consommation excessive et à l’établissement d’un processus de responsabilisation incluant une reprise de soi dans la société 13 .
Les accompagnements dans le champ des addictions se sont passablement développés ces dernières années. L’évolution des profils des consommateurs, l’apparition d’addictions sans substances (par exemple jeux, écrans, troubles alimentaires), la prise en compte des comorbidités psychiques, l’intégration des connaissances scientifiques (neurosciences), le développement de la médicalisation des addictions et la prise en compte de la dimension bio-psycho-sociale sont les principaux facteurs à l’origine des développements. Etablir une collaboration interdisciplinaire et reconnaître le client comme acteur de son processus d’accompagnement et de son projet de vie sont aussi devenus des éléments indiscutables.
Aujourd’hui, les accompagnements spécialisés englobent des mesures de conseil et de traitement psychosocial et/ ou socio-thérapeutique et/ou médical, en milieu ambulatoire ou résidentiel, des offres de suivi postcure ou encore des traitements avec prescription de produits de substitution. Ils visent à améliorer la qualité de vie du client aux niveaux de sa santé physique ainsi que de son état psychique, et de son insertion professionnelle et sociale.