ÉPARGNER, UN MAL NÉCESSAIRE “Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent.” Matthieu 6.19
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ous connaissons un paradoxe économique à Maurice. Tout semble indiquer (enfin) une reprise économique, avec le pays qui sort de la liste grise de la Financial Action Task Force on Money Laundering (FATF) et la réouverture des frontières apportant un flux de touristes dans nos hôtels, ainsi que des investisseurs pour les nombreux programmes immobiliers. Paradoxe, car on aurait pu penser que la reprise tant attendue se traduirait immédiatement par une vie quotidienne plus facile et plus abordable, un allègement des coûts ; mais force est de constater que la vie semble plus chère. Une roupie maintenue à un taux faible, la hausse du fret, la demande énergivore mondiale, la faiblesse de production, ou encore les intempéries climatiques, qui ont causé une faible production de certaines matières premières agricoles (le blé, par exemple) peuvent expliquer cet état de choses. Paradoxe aussi, car on aurait pu s’attendre à une baisse dans la consommation des ménages ; mais il semblerait que les statistiques officielles indiquent une hausse. En effet, la consommation des ménages en 2020 a atteint Rs315 milliards, affichant une baisse de 63 milliards par rapport à 2019. Mais les deux premiers trimestres de 2021 indiquent que nous avons consommé 14 milliards de plus que pour les deux premiers trimestres de 2020. Paradoxe aussi, car cette reprise annoncée est encore faible, et surtout fragile, étant dépendante de facteurs qu’aucun humain ne peut contrôler. La reprise d’autres vagues pandémiques, des variants plus agressifs et plus contaminants, un ralentissement économique
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LE LIEN
mondial causé par des scandales dans la nouvelle économie dominante chinoise, des bruits de guerre en Mer de Chine, des scandales financiers fragilisant notre socle, ne sont que quelques possibilités non farfelues. D’ailleurs, nous, chrétiens adventistes, ne croyons pas en un monde qui va s’améliorer, mais attendons plutôt les bouleversements finaux, qui annonceront le retour de Jésus. Enfin, j’ose espérer que nous ne perdons pas de vue notre patrie céleste en hurlant avec les loups pour une Terre qu’on aimerait voir aller mieux. Et, pour autant, ces paradoxes font que nous avons tout de même besoin de prévoir. Prévoir, c’est prendre des précautions, prendre des mesures d’avance ; mais je propose surtout cette définition : faire les préparatifs nécessaires. Un exemple biblique probant : Joseph proposant au Pharaon des mesures d’épargne nationale après son songe sur les temps des vaches grasses et ceux des vaches maigres. La Bible, notamment le Livre des Proverbes, parle aussi de préparatifs nécessaires : Proverbes 6.6–8 : Va vers la fourmi, paresseux ; considère ses voies, et deviens sage. Elle n’a ni chef, ni inspecteur, ni maître ; Elle prépare en été sa nourriture, elle amasse pendant la moisson de quoi manger. Mais la même Bible enseigne aussi dans Matthieu 6.19 : Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent. Devons-nous donc prévoir ? Avons-nous besoin de faire les préparatifs nécessaires ? Plusieurs versets bibliques nous donnent une indication que la sagesse encourage la bonne gestion des ressources qui sont à notre disposition, spécialement Proverbes 21.20 : De précieux trésors et de l’huile sont dans la demeure