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F E VO U LI ALNLT EE
Bulletin de l’Aéro-Club de Genève - Association régionale genevoise de l’AéCS www.aeroclub-geneve.com
RENCONTRE
GAM GENÈVE 18&19 SEPTEMBRE 2004 Numéro 90
L NOE15!!! page 15 novembre 2004
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©Pascal Challande
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UN PRECEPTE A CONSERVER!
Régulièrement remis en cause dans notre activité par une minorité ignorante de notre art, imperméable à nos droits mais toujours bien renseignée quant à nos devoirs, nous, Pilotes de la "petite" aviation, volons avec un sentiment d'injustice au fond du cœur. Ce compréhensible ressentiment a contribué à nous faire quelque peu oublier qu'il existe un grand nombre de personnes qui nous apprécient et nous soutiennent, malgré certaines apparences parfois trompeuses. Dans son éditorial du 15 février 2004 (La Feuille Volante N°87) le Président Michel Favre a souhaité remettre à l'honneur ce précepte quelque peu oublié: Savoir dire merci ! Notre ami Claude Girard, Pilote de montagne respecté et émérite, nous a montré l'exemple dans notre dernière Feuille Volante (N°89). Dans cette positive philosophie je persiste et signe, à la faveur de cet éditorial, pour à mon tour émettre des remerciements sincères et mérités aux différents acteurs, en l'air comme au sol, qui ont permis la réalisation d'une mémorable présentation en vol de neuf aéroplanes de l'Aéro-Club de Genève un fameux dimanche 8 août 2004.
Pour fêter dignement le 95ème anniversaire, le Président Michel Favre a souhaité offrir aux Genevois un défilé aérien composé de différentes machines de l'Aéro-Club de Genève. Savoir transmettre l'enthousiasme sans l'imposer, et cela de nombreux mois avant l'événement, fut parfois un vrai exercice de style. Par chance, notre Président possède de réelles qualités de pompier volant, toujours prêt à éteindre les départs d'incendies attisés par l'alchimie des émotions provoquées par les inévitables divergences de point de vue entre pilotes de caractère…déterminé sur, entre autres, la faisabilité des objectifs fixés et l'engagement demandé. Merci Michel ! A leur grand regret, certains de nos Groupes n'ont pu y participer, les conditions optimales de sécurité n'étant pas réunies. Nos grandes ailes genevoises Vélivoles de Montricher ne pouvaient naturellement pas se présenter à 100m/lac avec un de leurs majestueux goélands, fût-il remorqué. C'était trop bas pour se sortir d'affaire en cas de panne moteur du remorqueur. Nos méticuleux Aéro-modélistes et leurs modèles réduits plus vrais que nature ne pouvaient, eux non plus, présenter au public leurs plus belles machines faute de piste d'atterrissage sécurisée. Quant à nos colorés et gracieux Aérostiers, leur direction de vol étant uniquement établie par Eole, il aurait fallu que la Parade eût lieu à l'aube pour que cela soit envisageable. Merci aux Présidents de ces trois Groupes, Messieurs Patrick Mégard, Jean-Claude Roulin et Jean-Claude Landry pour leur souci de sécurité et leur soutien ! Je remercie Madame Arlette Borradori, Cheffe-pilote du GVM, pour la confiance qu'elle m'a accordée alors qu'un certain nombre d'inconnues subsistaient encore quant à l'organisation et au déroulement final de la présentation en vol des quatre Bravo en formation, fer de lance de notre unique école d'aviation de la République et canton de Genève. Merci Arlette ! Bientôt vous pourrez découvrir le film de cet événement que fut la Parade aérienne du 95 ème grâce à Monsieur Jean-Christian Marti qui a accepté de prendre cette responsabilité. Merci Jean-Christian ! Un diaporama de notre Parade, (visible sur notre site http://www.aeroclub-geneve.com/section/) a été réalisé par Monsieur Roland Millius, que je remercie pour sa patience face à mes exigences
lors de l'élaboration finale de ce beau souvenir. Merci Roland ! De nombreux éléments devaient être réunis pour que notre Parade aérienne puisse se dérouler en toute sécurité aux abords d'un aéroport tel que le nôtre. Le plus essentiel et incontournable fut SKYGUIDE et ses contrôleurs auxquels j'adresse un immense merci pour nous avoir guidés en toute sécurité jusqu'à notre objectif. Merci à vous Monsieur Pascal Hochstrasser, Chef des Opérations Tour, de nous avoir fait confiance et merci à toi Daniel Rytz d'avoir été notre "Contrôleur rade". Ton expérience et ton calme ont su rassurer les pilotes comme les rampants, ce jour mémorable ! Pour son soutien et ses précieux conseils, je voudrais remercier Monsieur Philippe Roy, porte-parole de l'AIG, qui était le commentateur officiel de la parade aérienne 2004. Merci Philippe ! "Il n'est qu'un luxe véritable et c'est celui des relations humaines" Antoine de Saint-Exupéry. Cette visionnaire et lumineuse citation du créateur du Petit Prince a été appliquée à la lettre par la clef de voûte de cet événement, Monsieur Jacques Fritz, Directeur des vols de toutes les patrouilles engagées et grand Manitou de la mise sur pied et de l'organisation globale de ce splendide événement aérien. Merci Jacques ! La nécessaire surveillance de cet événement par l'OFAC était assurée par Monsieur Hans-Jorg Thurnheer qui, après le passage du dernier avion de l'Aéroclub de Genève, m'a fait part de sa grande satisfaction quant à notre prestation aérienne en concluant par cette phrase prometteuse à notre égard: "C'est la meilleure publicité pour que votre aviation continue, bravo!" Ce bravo était avant tout destiné aux pilotes du 95ème qui ont su, par leur sérieuse compétence, faire honneur à notre petite aviation. Merci Monsieur Thurnheer ! Merci aux pilotes du 95ème ! L'Aéroport International de Genève qui, dans le cadre des Fêtes de Genève, a financé notre prestation aérienne mérite naturellement d'être mis à l'honneur et remercié par le biais de son Directeur général, Monsieur Jean-Pierre Jobin, sans qui rien n'aurait été possible. Merci Monsieur Jobin !
Cet extraordinaire souvenir revivra, je l'espère vivement, lors du centenaire prochain de l'Aéroclub de Genève, en 2009. Ce ne sera possible qu'avec l'aide de tous ceux, à tous les échelons, qui possèdent dans leurs cœurs le même dénominateur commun: l'amour de l'aviation. A toutes ces précieuses personnalités, l'Aéro-Club de Genève pourra, une fois encore, dire MERCI ! Philippe Chandelle Vice-président.
Photo de couverture : GAM
S O M M A I R E Pp.4-6 pp.7-9
Parade aérienne pour le 95ème de l’aéro-club, par Philippe Chandelle Quand Lindbergh alaquait à Genève , par Jean-Claude Cailliez
p.10
À la “Fourchette ailée”: rubrique gastronomique, par Blaise Morand
pp. 12-15
Rencontre du GAM, 18&19
septembre: photorama, par Georges Héritier
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PARADE AÉRIENNE
POUR LE 9 5 EME ANNIVERSAIRE DE L’AERO-CLUB DE GENEVE LES PILOTES De gauche à droite:
Briefing du jour J à "zéro neuf cent" par messieurs Jacques FRITZ et Daniel RYTZ.
©Roland Millius
©Roland Millius
©Roland Millius
Jean-Louis PAGE (Pitts S1D); Michel FAVRE (C310 Air Club One); Thierry BLATTI (Robin 3000) Manfred KUENG (Super Dimona); Arlette BORRADORI (Bravo); Blaise MORAND (Piper Super Cub); Jean-Luc SCHERRER (Bravo); Philippe GENOUD (Bravo) Aviation se séparent à 10h00 : Ce dimanche 8 août 2004 est le jour J confirme, étape par étape, son programme pour les acteurs de la Parade aérienne du prévu au Directeur des vols, en collaboration Ultime vérification des avions et dépôts 95ème ! avec le Chef des opérations Tour de SKYdes plans de vol pour les premiers, déplaceGUIDE assisté par notre "Contrôleur rade". ment au Pavillon de Ruth en vue de l'instalL'ambiance est détendue mais studieuse lation du PC pour les seconds. Convoqué à 09h00 pour le briefing final 12h00 / PC-Aviation : Les essais de par Monsieur Jacques Fritz, tous les particiet la concentration se lit sur les visages de pants des avions et patrouilles aériennes se chacun. Le briefing terminé, tout le monde sonorisations vont bon train sous la houlette retrouvent pour une minutieuse mise au sait très exactement ce qu'il doit effectuer, de Monsieur Philippe Roy, les speakers doipoint finale. minute par minute. vent rapidement se faire à l'idée qu'ils Chaque pilote (ou leader de formation) Les pilotes et les "rampants" du PCdevront commenter en présence d'un
Daniel RYTZ - "Contrôleur rade" - En pleine concentration.
Le Directeur des vols et le Contrôleur rade : "Ils arrivent au pont du Mt Blanc !"
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©Roland Millius
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Capitaine HERTIG - "speaker PC7 TEAM".
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"Débriefing PC Aviation" par M. H.J THURNHEER de l'OFAC
"Air Club One" piloté par messieurs Michel FAVRE et Antoine DEMATRAZ
"monstrueux retour de son" provoqué par l'impossibilité d'isoler le PC face aux nombreux et puissants haut-parleurs amarrés sur un bateau ancré à près de 100 mètres de nous. Un seule recette contre ce phénomène acoustique, s'isoler mentalement pour faire abstraction du son de sa propre voix qui nous revient aux oreilles une seconde après avoir parlé ! Le stress gagne peu à peu chacun des participants du PC Aviation, les plus expérimentés gèrent cet instant stoïquement, mais en ce qui me concerne j'ai de plus en plus de mal à relire mes notes…Le risque d'en faire de fausses (notes) semble augmenter de façon alarmante.
Le moment est intense et inoubliable ; reconnaître les voix de nos amis pilotes et pouvoir mettre un visage sur chacun d'entre eux dans ce genre de situation, c'est vraiment …spécial ! Le TOP du Contrôleur rade est donné pour le premier avion du défilé aérien, une minute plus tard "Air Club One" s'annonce au-dessus du pont du Mt Blanc, c'est parti : ILS ARRIVENT ! Je ne sais pas, exactement, ce que nos pilotes pouvaient ressentir, là haut…pas si haut en fait, mais à 100m/lac, dûment autorisé à présenter leurs avions à un public venu nombreux. Quelques heures plus tard, je pouvais encore voir une flamme illuminer leurs yeux parfois humides, ce qui en disait long sur ce qu'ils venaient de vivre et de réaliser. Pour ma part, mes sentiments se nommaient Fierté et Joie et intérieurement je criais :
Après la démonstration de l'hélicoptère HUG, le passage du Boeing 757 de Privatair et des PC7 TEAM des Forces aériennes suisse, nos montres préalablement synchronisées indiquent 14h10. Les avions de l'AéroClub de Genève s'annoncent les uns après les autres "vertical gare de La Praille", à la minute près selon le programme prévu !
Philippe LALOIX - "Coordinateur Breitling
©Roland Millius
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Votre serviteur - "speaker Aéro-Club".
" VIVE L'AERO-CLUB DE GENEVE !" Ordre de passage :
"La Patrouille des Bravo" Pilotée par madame Arlette BORRADORI (leader), messieurs Philippe GENOUD et Jean-Luc SCHERRER (ailiers) et Jérôme MONTESSUIT (charognard)
Le voyage IFR : L'élégant bimoteur C310 "Air Club One" ouvre le Ballet aérien. L'écolage : Hauts en couleur, les quatre BRAVO en vol de formation…et en silence. Le voyage VFR : Le fluide et immaculé ROBIN 3000. Les longues plumes du motoplaneur: Le profilé SUPER DIMONA. Le vol montagne et glaciers : L'éclatant PIPER SUPER CUB. La voltige aérienne : Le brutal biplan PITTS S1D. Bravo les Pilotes et rendez-vous en été 2009 ! Je profite de cette occasion pour transmettre un message à tous les Membres des
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embûches de la vie. Ne vous demandez pas ce que peux faire votre Aéro-Club pour vous mais demandezvous ce que vous pouvez faire pour lui et proposez vos services au sein de vos Groupes
Philippe Chandelle
Le motoplaneur "Super Dimona" piloté par monsieur Manfred KUENG.
Le "Piper Super Cub" piloté par monsieur Blaise MORAND.
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Le Robin "3000" piloté par monsieur Thierry BLATTI.
pour pouvoir à votre tour vous y investir, l'Aéro-club de Genève à besoin de vous !
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différents Groupes constituants votre AéroClub de Genève, en particulier aux jeunes animés par cette dévorante passion qu'est l'aviation et qui ont en eux ce Feu sacré qui permet d'aller de l'avant malgré les
Le "Pitts S1D" piloté par monsieur Jean-Louis PAGE.
a Subsidiary of Pilatus Aircraft, Ltd
TSA TRANSAIRCO SA Leader européen dans la maintenance et la vente d’avions d’affaires P.O. BOX 836 1215 Genève Aéroport Tél. 022 710 44 00 Fax 022 710 44 80
Fiduciaire Edmond Favre SA 11 Rue de Candolle - 1205 Genève Tél. : 022/819.0.800 - Fax : 022/819.0.801 E-mail : info@fief.ch
Michel Favre Membre de la Chambre Fiduciaire Expert-comptable Conseiller Fiscal
Christian Raval Membre de la Chambre Fiduciaire Expert-comptable diplômé
Comptabilité - Révision - Fiscalité - Expertises - Constitution, gestion et administration de sociétés Domiciliation - Liquidateur de sociétés - Exécuteur testamentaire
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OEL e 15!!!
QUAND
LINDBERGH
ALAQUAIT* À GENÈVE T r è s célèbre après la 1e traversée aérienne d e l'Atlantique ( 1 9 2 7 ) , Charles Lindbergh va parcourir les rivages de plusieurs océans à la recherche de futures e s c a l e s aériennes commerciales. A bord d'un hydravion rapide, accompagné Depuis le Club-house de la Société Nautique de Genève, le puissant hydravion des Lindbergh se profile dans la rade. de son épouAu mât les drapeaux suisse et américain (CIG**) se faisant office de radio-télégraphiste, il fait escale dans plusieurs villes dont Genève. Fuyant la presse trop oppressante suite au rapt et décès de son 1er enfant (1932), il évite les journalistes aux escales, tout en réalisant presque à chaque étape un exploit aérien. Les ouvrages d'aviation suisse ne relatèrent pas cette unique visite-surprise helvétique qui voyait un grand homme de l'air rendre hommage à notre petite République du bout du lac. A la recherche de nouvelles escales commerciales aériennes En 1933, la Pan American Airways (PAA) charge à nouveau Charles Lindbergh (1902-1974) de découvrir de potentiels lieux d'escales qui permettront à des hydravions commerciaux de relier
cette fois les Etats-Unis à l'Europe. Cela concerne tout autant les fjords marins que les fleuves, lacs ou archipels de l'Atlantique servant d'aéroports de secours. Plusieurs de ces sites n'ont encore jamais vu d'hydravion ou n'ont pas de dépôt d'essence ou d'infrastructure. Il ne suffit donc pas d'atterrir quelque part, il faut aussi pouvoir en repartir avec le plein de carburant ! Un navire atelier-ravitailleur, le S.S. Jelling, sera à disposition du couple dans l'Atlantique Nord. Une partie du voyage comprendra encore une mission d'exploration de terres inconnues du Groenland ainsi que deux semaines de vacances en Suède, pays où naquit le père de Charles. Une préparation minu-
Profil du puissant hydravion biplace Lockheed 8 Sirius "Tingmissartoq". L'immatriculation a été reprise du "Spirit of Saint-Louis" de 1927 (JCC).
Anne Morrow-Lindbergh, épouse, écrivain et radio, à bord du Tingmissartoq (JCC)
tieuse du voyage est ainsi nécessaire. L'hydravion
est équipé de matériel pouvant faire face à différentes situations de survie en mer, dans les glaces ou sous les tropiques. Parti de New York au début juillet 1933, le couple va réaliser un périple de 47.000 km, qui durera plus de 5 mois, en 51 étapes, au gré de météos variées, visitant quelque 23 nations actuelles et traversant l'Atlantique avec un passager, ceci avec le même moteur. Au hasard de l'étape d'Angmagssalik (Groenland), un adolescent réussit à peindre sur l'avant de l'appareil le mot "Tingmissartoq". Cet hommage peut se traduire par "celui qui vole comme un grand oiseau". L'appareil est enfin baptisé pour la postérité ! Une escale genevoise impromptue. En novembre 1933, les 32 escales de l'hémisphère nord ont pris plus de temps que prévu. Les Lindbergh ne peuvent plus rentrer par la route de l'Atlantique Nord et sont contraints d'envisager et d'improviser une route par le sud. C'est pour cela que le consul suisse d'Amsterdam téléphone inopinément à Genève, le mercredi 8 à 11 heures, informant Ulrich Keller, directeur local de la Swissair (Cointrin), que le colonel Lindbergh et sa femme vont se poser dans la rade dans la journée ! La veille, le couple a essayé de rejoindre Genève mais un fort brouillard sur le Benelux l'a contraint à voler en rond durant 4h30 pour finalement se poser à Rotterdam. La 34e étape est la bonne, il quitte la Hollande à 11h38 GMT par temps brumeux et fort vent arrière. Il alaque* à Genève à 15H50 heure locale. Bien que Genève soit prise de court, une belle délégation de personnalités est massée dès 14h30 sur le quai de la Société Nautique au Port Noir. On cite le conseiller d'Etat Edmond Turrettini (1874-1951), le capitaine Marcel Weber (18961975) représentant l'Office fédéral de l'Air; Hugh Wilson ministre des Etats-Unis à Berne et chef par intérim de la délégation américaine à la conférence du désarmement (en cours à l'ONU/SDN); Prentiss Gilbert consul général des Etats-Unis; Krauer consul général d'Allemagne; Zoller chef de la police; Albert Schmidt (?-1964) président de la Nautique; Maurice Duval (18791941) président de la section genevoise de l'Aéroclub (CSA); diverses autres personnalités genevoises, plusieurs membres de la délégation américaine à ladite conférence ainsi que "de nombreuses dames". Au grand pavois de la Nautique, les drapeaux américain et suisse sont hissés. C'est un bel endroit pour accueillir les aviateurs puisque le bâtiment de la Nautique, flambant neuf, fut inauguré le 8 juillet. De plus, il fait un temps splendide !
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pilote doit s'entretenir à chaque étape avec les responsables du monde aéronautique sur toutes les possibilités d'expansion des lignes aériennes et répondre aux nombreuses sollicitations des ambassades. L'après-midi est donc assez chargée. Les Lindbergh ont visité la ville puis se sont rendus vers 16h à l'aérodrome de Cointrin où ils sont reçus par le capitaine Weber. Pendant plus d'une demi-heure, l'aviateur américain visite les installations de l'aéroport et examine en connaisseur les appareils et les hangars. De retour aux Bergues vers 18h, Lindbergh reçoit la visite de notre "as" Walter Mittelholzer qui a atterri à 17h05 à Cointrin, venant de Rabat. Le soir, le M. le conseiller d'Etat Turrettini et diverses personnalités accueillent Charles Conseil d'Etat reçoit le couple en préLindbergh (au centre, nu-tête) à son arrivée à Genève, le 8 novembre 1933 (CIG**). sence du consul des Etats-Unis et des conseillers d'Etat P.Lachenal, A.Picot et Nos célèbres et charmants visiteurs E.Turrettini. La cérémonie se tient à la Venant du nord et après un grand virage à Chancellerie d'Etat, dans la Salle de l'Alabama où gauche, l'hydravion se pose face au vent à la haufut signé un traité entre l'Angleterre et les USA teur de Cologny. Un bateau de la police guide l'ap(1872). pareil jusqu'à la Nautique où on l'amarre. MM Schmidt et Weber ramènent le couple dans un Vendredi 10 novembre : aviation et touriscanot automobile. Trois coups de canon me. (Nautique) sont tirés dès les Lindbergh à terre. Dans l'espoir de voir l'hydravion de C'est l'heure des félicitations, des discours et des Lindbergh reprendre son vol, de nombreux honneurs. On sait que Charles a horreur de la curieux stationnent aux abords de la Nautique, foule. Il est fort habile pour dépister les photopour rien. Bien protégé par les jetées, l'hydravion graphes. Ces derniers l'attendent avec impatience de grand tourisme noir et orange se balance molet ont bien du mal à faire leur métier (il existe peu lement sur les eaux tranquilles. Il a reçu son plein d'images connues de l'événement). Surprise, d'essence (1500 litres) qui est stocké dans les Anne Morrow-Lindbergh (1906-2001), épouse deux flotteurs, dans les deux réservoirs d'ailes et du pilote, écrivain et fille d'ambassadeur, parle dans un réservoir de 150 litres situé derrière le français ! moteur. Longuement acclamés par le public, les Lindbergh sont emmenés à l'hôtel des Bergues où ils logent dans l'appartement réservé au conseiller fédéral Guiseppe Motta. Vers 18H, Lindbergh retourne à la Nautique et vérifie le ravitaillement de son appareil qui est surveillé en permanence par deux gardes. Puis, à 22H, il dîne en ville avec des personnalités américaines. Retour aux Bergues à 23H. Durant cette journée et les suivantes, comme à chaque escale, les Lindbergh ne se départissent pas de leur calme, leur courtoisie, leur sereine modestie, devant les foules enthousiastes, les journalistes et ceux qui les accostent. Jeudi 9 novembre 1933 : politique et commerce. Ce voyage n'a rien à voir avec du tourisme. Le
Charles Lindbergh sortant de la salle de l'Alabama (Chancellerie d'Etat) après la réception donnée par le Conseil d'Etat, le 9 novembre (CIG**)
A 10h15, Lindbergh arrive en coup de vent. Il scrute le ciel et s'assure que son avion est toujours solidement retenu à la bouée. La police désire savoir si la surveillance doit se poursuivre. L'Américain répond qu'il ne partira pas aujourd'hui, les étapes suivantes du périple sont en cours de négociation ! Puis il s'en va rejoindre son épouse dans le taxi 167 piloté par Paul Henry qui les conduit au monument des RéFORMATEURS, AUX BASTIONS, À LA HAUTE-VILLE ET À LA CATHÉDRALE STPIERRE. A 11H, LES LINDBERGH sont de retour aux Bergues où ils reçoivent avec une véritable satisfaction M. Schmidt, avec lequel ils s'entretiennent pendant deux heures. Ils le remercient pour toutes les mesures de sécurité prises pour la protection de l'hydravion. C'est la première fois, semble-t-il, qu'ils sont complètement rassurés. Lindbergh ne cache pas son plaisir d'être à
Genève où il prend enfin un peu de repos. La grande simplicité des réceptions organisées depuis son arrivée lui plaît. Il souhaite être tranquille et les journalistes genevois se montrent très corrects ! Samedi 11 novembre : après la neige, le départ. Tôt le matin, le ciel est hermétiquement bouché et il neige à gros flocons. Peu à peu le temps s'améliore. Lindbergh fait une rapide apparition à la Nautique vers 9h et regagne les Bergues après s'être assuré que tout allait bien. Le départ est aussitôt décidé. A 10h à la Nautique, les bagages des Lindbergh consistent en deux valises de cuir à fermeture Eclair et un sac de marin en toile. Dans la salle du comité les Lindbergh se préparent en présence de M. et Mme Prentiss Gilbert. Anne a revêtu un costume masculin kaki recouvert d'un épais chandail blanc en poil de chameau et chausse de courtes bottes fourrées. Charles l'imite. La nouvelle du départ s'est vite propagée en ville et de nombreux curieux se massent aux abords du monument du Port Noir tandis que la Nautique voit affluer les journalistes, photographes et personnalités. A 10h30, M. Keller (Swissair) s'entretient avec Lindbergh sur les conditions météo communiquées à Cointrin. Les deux aviateurs examinent minutieusement la carte de la vallée du Rhône jusqu'à Marseille. Keller pointe les divers sommets et marque d'une croix rouge l'emplacement le plus favorable pour un alaquage* sur l'étang de Berre, proche de Marseille. Quant aux conditions météorologiques, elles sont bonnes : ciel couvert jusqu'à Lyon, puis larges éclaircies et beau temps à l'arrivée. M. Keller a souvent fait ce trajet et Lindbergh est donc très satisfait des informations. Très calme et souriant, Lindbergh s'entretient amicalement avec les journalistes et s'intéresse beaucoup aux jeux d'une famille de cygnes évoluant gracieusement autour de l'hydravion. Il accepte avec un grand plaisir d'être nommé membre d'honneur de la Société Nautique, distinction uniquement accordée alors au grand navigateur solitaire Alain Gerbault. Cap au sud à la recherche d'un passage sur l'Atlantique. Peu après 11h, une large éclaircie se produit au-dessus du Salève. C'est la môlaine de bise qui annonce le beau temps. Voici maintenant les Lindbergh prêts au départ. Ils prennent congé de toutes les personnes présentes, montent dans le bateau de police et regagnent l'hydravion près de la bouée. Le pilote escalade la carlingue et s'em-
L NOE15!!! page presse d'installer son épouse à l'arrière. A ce moment les couleurs américaines et suisses montent au grand mât. L'amarre qui retient l'appareil est larguée. Une tête casquée de cuir, une autre recouverte d'un passe-montagne apparaissent au niveau des pare-brise. Le moteur est mis en marche. Le canon de la Nautique tonne et l'hydravion tourne lentement dans le port au grand dam de la famille de cygnes, puis file dans la direction du parc Mon Repos. Il est 11h34, l'hydravion trace un grand cercle sur l'eau devant le parc, jusqu'à midi, car il faut d'abord chauffer le moteur. A ce moment le ciel commence à s'éclaircir dans la direction du Fort l'Ecluse et de larges trouées bleues apparaissent. A 12h05 on entend le moteur gronder plus fort et dans un gros bouillonnement de vagues, l'appareil file rapidement en direction de Cologny. Il décolle en 35 secondes, prend de la hauteur, revient survoler la Nautique et, de 100 m de haut, les Lindbergh penchés hors de la carlingue saluent une dernière fois la foule qui agite chapeaux et mouchoirs. Le "Tingmissartoq" file à une vitesse impressionnante vers la rive droite, survole le futur palais des Nations, puis, politesse d'aviateur, passe au-dessus de Cointrin et monte vers le ciel bleu qui l'absorbe. Traversée record de l'Atlantique, avec passager. Le soir, on apprend que les Lindbergh ont poussé jusqu'à la frontière hispano-portugaise. Il leur reste à trouver d'où ils pourront traverser l'Atlantique en une seule traite et à plein charge-
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ment. Après avoir testé les Açores et les Canaries, Lindbergh démontre sa qualité de grand pilote et fait la démonstration des qualités de son appareil. Depuis la Gambie (la fièvre jaune sévit à Dakar), il attend calmement les conditions favorables, puis l'avion rejoint le Brésil en un vol de 15 heures (3.150 km) le 6 décembre, réalisant le 1e vol transatlantique avec un passager. S'ensuivront diverses étapes vers les USA. Exploits personnels supplémentaires, il est rare de voir un pilote assumer seul, ou à peu près, les visites techniques de son appareil, et se préoccuper des conditions de vol à venir sur un périple de cette envergure, alors que son épouse gère les communications radio. Ce voyage rapporta finalement d'énormes bénéfices à la PAA. Lindbergh démontra que, malgré des conditions météo adverses, ces vols étaient surmontables avec l'aide d'une radio qui fonctionne. Concernant les lignes atlantiques audelà du 50e degré nord, Lindbergh préconise notamment l'utilisation d'appareils de type monoplan cantilever moins sensibles aux grands vents et équipés de systèmes de dégivrage. En forme de conclusion lémanique. Quant au passage de cet hydravion à Genève, c'est l'une des dernières fois où l'on a pu le voir voler car il entra au musée dès le début 1934. Mais ce n'est pas la fin du lien entre les Lindbergh et la Suisse puisque, dès juillet 1959, ils louèrent puis construisirent un chalet (1962) sur la pente sud du Mont de Corsier où ils s'installèrent l'été. Il servit de base pour leurs relations d'affaires en Europe. Après le décès du pilote (1974), Anne y assura sa présence jusque dans les années 1980,
puis revendit le chalet. Jean-Claude Cailliez * Au début du 20e siècle on distinguait les verbes : atterrir, amerrir et alaquer (lacs). ** Photos de Frank-Henri Jullien (18821938), avec le concours du Centre Iconographique Genevois (M. L. Breitmeyer).
L'hydravion "Tingmissartoq". - Le Lockheed 8 "Sirius" est conçu en 1929, à la demande de Lindbergh, par J.K.Northrop et G.Vultee. No de série 140. Prix 22.825$, forte somme en cette époque de dépression. Le 20 avril 1930, équipé d'un train fixe, il pulvérise le record de traversée des USA. Les Lindbergh volent de Californie à New York en 14h23'. - Envergure 13,05m. Longueur 9,14m. Hauteur 4,5m. Poids à vide 1.350kg ; 2.090kg complètement chargé avec le carburant. Vitesse maximale : 300km/h (185mph). Vitesse de croisière : 240km/h (150mph). Autonomie: 1.570km (975miles) sans flotteurs; 3.200km avec flotteurs. Altitude maximale: 20.000pieds. Moteur Pratt & Whitney, Wright SR-1839 Cyclone 710 CV (1933). - Equipé d'une hélice à pas variable Hamilton; d'un horizon artificiel Sperry et d'un gyroscope directionnel. Flotteurs de marque Edo. Pas de parachute à bord ! L'avion "Spirit of Saint-Louis" (1927) immatriculé N-X-211 étant au musée et retiré du vol, l'immatriculation fut ré-attribuée au Lockheed 8 Sirius sous le code NR-211. - Le "Tingmissartoq" est exposé au American Museum of Natural History (NY) de 1934 à 1955. L'Air Force Museum (Dayton) l'acquiert ensuite et le transfère en 1959 au Smithsonian Institute, où il est visible depuis au Air and Space Museum de Washington.
À LA URCHETTE AILÉÉE” “FOU Il y a des jours ou il fait bon vivre, et le six octobre dernier participait de ces petits bonheurs. A tire-d'aile de Cointrin et donc à moins de trente minutes de vol se trouve l'aérodrome de Bourg-Ceyzériat, sur lequel Eric BLANC officie dans son restaurant "LE PETIT PRINCE". Quelle bonne surprise sur un aérodrome que de goûter à une cuisine soignée, élaborée avec des produits frais et de saison. Le chef propose tous les midi et jusqu'au samedi un menu à 11 euros, et 15 euros le dimanche. Le jour de ma
gourmande visite, il y avait une délicieuse entrée sous la forme d'une croûte savoyarde ; délicieux reblochon fondant posé sur une belle salade croquante et agrémentée d'une vinaigrette dosée à souhait, puis, des joues de bœuf braisées aux tomates et aux pommes; succulent sucré-salé accompagné d'endives parfaitement cuites et de pois gourmands. Le menu se terminant par une tarte au chocolat qui aurait ravi le Petit Prince luimême. Avec une eau minérale, un verre d'un excellent bordeaux - mis en
bouteille par le patron - et un café; l'addition se monte à 15 euros. L'accueil est aimable et professionnel tout comme celui du gestionnaire de l'aérodrome, mais il est prudent de réserver. A bientôt pour de nouvelles et exquises destinations ! Blaise Morand Restaurant LE PETIT PRINCE, Aérodrome de Bourg-Ceyzériat, F-01250 JASSERON Tel. +33 474.45.33.17 ou portable 06.61.48.72.16
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En date du 18 et 19 septembre, s'est déroulée sur son terrain de Laconnex-Athenaz, la rencontre amicale du GAM-Genève. Deux magnifiques journées ensoleillées consacrées essentiellement aux modèles réduits d'avions, de planeurs et d'hélicoptères.
gueur de la piste est bien supérieure à un stade de foot,
Il n'est pas aisé, en quelques lignes, de relater un tel événement. Que dire ?
Que les modèles sont de plus en plus beaux tout en étant de plus en plus performants et de moins en moins bruyants, que ceux équipés de turbine(s) côtoient ceux avec moteur à piston,
Que le terrain propriété du GAM n'a rien à envier aux pelouses anglaises et que la lon-
Que l'accueil y est des plus chaleureux, que les repas de midi et du soir font la renommée de notre groupement,
Que c'est vraiment fantastique de pouvoir assister à une telle rencontre, Que nous comptons bien la réitérer l'an prochain et que si tu veux voir de tes yeux, tu seras le bienvenu. www.gamgeneve.ch Georges Héritier
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G RO U P E S
Vol à moteur: Laurent Deletraz, ch. des Magnenets, 23
LA FEUILLE VOLANTE Bulletin de l’Aéro-C Club de Genève
1196 GLAND; ldeletraz@bluewin.ch
(association régionale genevoise de l’Aéro-Club de
www.aeroclub-geneve.com/gvm
Suisse)
Vol à voile: Patrick Mégard : 079 203 33 25; adresse club: cp 114 1290 Versoix; president@gliding.ch
www.gliding.ch Aéromodélisme:
15 août et 15 novembre
Rédaction, mise en page et publicités: Juliane Bourgeois; tél. :022 320 63 16; 079 634 49 68
Jean-Claude Roulin ch. des Hauts-de-
Genthod 2, 1294 Genthod; 079 418 80 52; roulin-jc@bluewin.ch
www.gamgeneve.ch Aérostatique: Jean-Claude Landry, rue de la Prulay 40, 1217 Meyrin; 022 327 01 18, 022 782 12 61
www.geneve-ballon.ch GPM: Blaise Morand, rue Beauregard 11, 1204 Genève; bl.morand@bluewin.ch; 079 202 28 17
Paraît quatre fois par an, les 15 février, 15 mai,
www.aeroclub-geneve.com/gpm
j.bourgeois@aeroclub-geneve.com
Ligne graphique: Céline Mahler Impression:Imprimerie Appi Tirage: 1000 exemplaires
L ’ A É RO - C L U B www.aeroclub-geneve.com
Correspondance: Aéro-Club de Genève
Section genevoise de l’AéCS Case Postale 94, 1215 Genève 15
Parachutisme: Christine Simon, le Malpas, F-74270
Président:
Chaumont; 022 708 99 42
Michel Favre; tél: (022) 819 08 00
Le Groupe des Aéromodélistes de Genève a le plaisir de vous annoncer le traditionnel
ARBRE DE NOEL de l'Aéro-Club de Genève qui aura lieu le :
Dimanche 5 décembre 2004 à 15 h 00 à l'Aéro Bistro Ch. H.C. Forestier 1217 MEYRIN Tous les membres ayant des enfants jusqu'à l'âge de sept ans seront les bienvenus. Le délai pour les inscriptions est fixé au 26 novembre 2004 ; modalités : selon circulaire et BVR envoyés à tous les membres. Venez nombreux célébrer cette très belle fête, et dans cette attente le Comité du Groupe Aéromodélistes vous présente, Chers Membres, ses meilleurs sentiments. Jean-Claude ROULIN Président