LA
F EU I L LE
VOLANTE
Bulletin de l’Aéro-Club de Genève - Association régionale genevoise de l’AéCS www.aeroclub-geneve.com
PILOTES DE
MONTAGNE Numéro 95
15 février 2006
3
EDITORIAL
©Pascal Challande
QUOI DE NEUF POUR
2006?
Cette nouvelle année ne sera certainement pas celle du grand calme sur le front de la pérennité de nos activités, en particulier en ce qui concerne les pilotes de vol à moteur. Après la suppression de la détaxe sur les carburants, d'autres ombres planent sur notre avenir. Des menaces financières en premier lieu: il paraît qu'on examine toujours la taxation des informations météorologiques, pourtant indispensables à la sécurité des vols, on se demande si l'on ne pourrait pas également faire payer les frais de la sécurité aérienne aux vols VFR. On nous a pourtant imposé l'usage de la radio, même pour un tour sur la campagne ! On aimerait bien rendre obligatoire le transpondeur mode S à chacun et pourquoi pas un système de détection de proximité. Pourquoi pas tout faire payer à chacun et de la sorte il deviendra inutile de payer des impôts, puisque toutes les prestations de l'Etat seront payantes. C. q. f. d. comme on dit…. On peut toujours rêver, en effet la rêve n'est pas identifié de manière concrète, il est donc difficilement taxable !
Vous n'aviez sans doute pas remarqué une découverte de la physique moderne : il s'agit du théorème de “pas de risque". Il se définit comme suit: plus vous augmentez le nombre d'intervenants, plus l'espace se rétrécit, vous aurez pu constater qu'en effet les molécules de notre air ambiant se sont terriblement densifiées depuis que Saint-Moritz à décidé de renforcer sa garde rapprochée. Il s'illustre aussi par un dessin trouvé dans un atelier, lequel représente une balance à deux plateaux,
sur l'un on trouve un avion et sur l'autre la documentation technique, les papiers de toutes sortes, et la légende de dire : "dès que le poids du papier égalera celui de l'aéronef, il sera déclaré en état de vol " ! Pour terminer ce billet d'humeur, penchonsnous sur le prix de l'AVGAS : - on sait que les taxes sont identiques à celles prélevées sur l'essence voiture, bien. - on constate que le prix des carburants dépend des cours mondiaux, bien. - on voit que le prix de l'essence à la colonne se situe à environ 1,70 fr. le litre et que, sur votre terrain, l'AVGAS coûte plus de 2.60 fr. le litre à la même période, bien. Mais que fait la police ? Le racket est pourtant prohibé dans notre pays !... Que ce qui précède ne vous gâche pas trop la joie que vous avez à pratiquer cet art, s'il en est: le vol. Très bonne saison aéronautique et, peut-être qui sait, la météo nous sera-t-elle clémente. Un peu de douceur dans ce monde de brutes ! Michel Favre président de l’aéro-club de Genève Photo de couverture: atterrissage au Mont Rose, ancienne carte postale.
S O M M A I R E pp.4-7 pp.8-12
les pilotes de montagnes, par Blaise Morand l’étonnant destin de Ya-Ching-Lee, par JeanClaude Caillez pp.12-13 du côté des livres,par Juliane Bourgeois p.14 Poésie dans les airs p.15 billet de la Feuille Volante
5
LE GROUPE DES
PILOTES DE MONTAGNE
6
Depuis plus de cinquante ans, notre association a pour vocation la pratique du vol en montagne et des différentes activités qui s'y rattachent. La promotion, l'initiation ainsi que la formation des pilotes sont donc pour nous des objectifs essentiels et nous nous y engageons avec beaucoup de plaisir. Nous déployons nos activités en organisant des cours d'atterrissages sur glaciers, des rencontres avec des pilotes de tous horizons, des participations aux meetings nationaux et internationaux de pilotes de montagne, etc. La pratique de nos vols suppose, de la part des pilotes, un entraînement et une rigueur de tous les instants. En outre, nous nous devons d'assurer nos activités aériennes dans le strict respect de la nature environnante et, à cet effet, l'avion Piper " Super-Cub" avec lequel nous opérons est équipé d'une hélice quadripale, ainsi que d'un échappement silencieux, dispositifs permettant d'atténuer de façon
conséquente les nuisances sonores. De plus, la charte du Pilote de Montagne impose à celui-ci d'évoluer dans le relief en observant une conduite irréprochable, de manière à vivre la haute montagne en parfaite harmonie avec celles et ceux qui la parcourent à pied ou à ski. Les atterrissages en montagne, c'est tout cela et plus encore. Venez découvrir cette magnifique forme d'aviation faite d'exigences et d'émotions. Nos instructeurs glaciers sont à votre disposition (en semaine ou en fin de semaine) pour des vols de découverte, d'initiation, de perfectionnement ou, tout simplement, pour déguster une fondue làhaut ! Blaise Morand Président du Groupe des Pilotes de Montagne Secrétariat du Groupe de Vol à Moteur Tel. 022 798.65.08 ou e-mail : aero-club@aero-club.ch
8
1 ER BREVET D’UNE FEMME À
COINTRIN
N&B:Lee-Ya-Ching-Tiger-Moth-GE-1934-35.jpg
L’ETONNANT DESTIN DE YA - C H I N G - L E E ©
Genève et y voir Un petit bout naître leurs deux de femme chinoienfants. L'époux se tombe amoude Ya-ching a reuse du pilotage été choisi par ses à Genève et mène parents lorsune étonnante qu'elle avait 17 carrière aérienans (1929) et ne. L'une des 10 elle n'est pas p r e m i è r e s particulièrement femmes breveheureuse dans tées en Suisse, la cette situation 12e en Chine, elle de mère de sera la 1e femme f a m i l l e . pilote militaire P o u r t a n t , chinoise. YaYa-ching Lee devant le Tiger-Moth de l'Aéro-club de Genève en 1934. Immatriculé comme peu de ching Lee va femmes chidevoir ensuite CH-359, le DH-60G-III (c/n 5041) deviendra dès octobre le HB-OKA. Née sous une bonne étoi- noises, issue d'un milieu aisé, elle défendre les couleurs de son pays face à le, rouge, avec du talent et conduit une voiture, bénéficie d'une nurse, côtoie des gens l'invasion japonaise. Elle du caractère. importants et possède du temps sera momentanément La Société des Nations, libre. starlette de cinéma et pilotera jusqu'à un âge ancêtre le l'ONU, ouvre ses Durant l'été 1933, lors d'un avancé. Après son décès bureaux à Genève en 1919. Dès on découvrira combien 1923, la Chine y envoie une délé- voyage à Paris, Ya-ching a l'occaelle avait apprécié sa gation. C'est ainsi qu'un couple de sion d'assister à son premier meepériode d'écolage à jeunes Chinois s'installera à la ting aérien. Elle tombe réellerue William Favre, au no.22, vers ment amoureuse de l'aéronaul'Aéro-club de Genève. 1930. M. Tcheng Pai-feng et son épouse Ya-ching vont découvrir
tique et décide d'apprendre à piloter. En automne, à Genève,
10
Quelques mois plus tard, elle réussit les épreuves écrites et pratiques et se voit décerner le brevet I no.586, le 6 août 1934, sous le nom de Yaching Tcheng. Elle est la première femme brevetée à Cointrin et probablement parmi les 10 premières femmes brevetées de Suisse. Elle va dorénavant voler seule au-dessus des nuages
Le Japon débarque en Mandchourie et agresse la Chine En janvier 1935, le couple émigre aux USA où son diplomate de mari rejoint une autre affectation. Ya-ching y continue sa formation à la fameuse Ecole Boeing d'Oakland (Californie). Ce n'est plus le bonheur de Cointrin, où elle était traitée comme "une fragile porcelaine chinoise". Les instructeurs américains sont sévères et n'ont pas confiance en sa formation antérieure. Malgré tout, elle s'adapte et obtiendra le brevet US en novembre, à nouveau 1ère femme brevetée dans cette école. Entre-temps, elle vivra une forte émotion; lors d'une leçon
En tournée pour la Chine aux USA (1939).
d'acrobatie aérienne, son harnais casse et elle est éjectée de l'avion à 700 m d'altitude. Elle ouvre son parachute au-dessus de la baie de San Francisco et devient la 1ère femme chinoise membre du Caterpillar Club, regroupant ceux ayant eu leur vie sauvée par une corolle de soie. Depuis l'incident de Mandchourie (1931), la Chine est envahie par le Japon qui progresse sans cesse. Ya-ching croit qu'une puissante armée de l'air chinoise serait le meilleur moyen d'assurer la sécurité de son pays. Comme l'aviation n'y est pas très populaire, elle décide de devenir pilote professionnel et part en Chine pour convaincre ses dirigeants. Elle en profite pour divorcer et porte dorénavant le nom de Ya-ching Lee. Elle devient alors la 1ère femme pilote militaire accré© N&B: Lee-Ya-Ching-Vancouver.jpg
Elle s'inscrit comme élève pilote à l'Aéroclub de Genève et débute sa formation en octobre 1933, très probablement pilotée en vol par le "capitaine" Marcel Weber. L'appareil utilisé est un de Havilland Tiger-Moth presque neuf (CH-359 / HB-OKA) et toutes les appréhensions de Yaching s'effacent en ces occasions. Avec sa petite taille, il faut certainement l'asseoir sur un ou deux parachutes et adapter les palonniers pour qu'elle puisse bénéficier d'une vue dégagée dans le cockpit. L'écolage dans cet avion ouvert, en plein hiver 1933-34, nécessite une volonté farouche et un caractère bien trempé. Mais le pilotage devient une passion et la compagnie des aviateurs un vrai plaisir. Même quand le temps ne permet pas de voler, Ya-ching traverse la ville et "monte" à Cointrin" pour rester proche de ce milieu.
et jouir de cette immense liberté en trois dimensions. Ya-ching ne s'arrête pas en si bon chemin et poursuit l'écolage. Entre-temps elle participe aux sorties et rallyes de l'Aéro-club, étant embarquée à bord des avions des membres du club, par exemple dans le Caudron Phalène de F.Durafour ou dans l'appareil de M. Batsholts (de Gland). Elle décrochera encore son brevet II (no.586) en janvier 1935.
© N&B: Lee-Ya-Ching-1939-04-15.jpg
elle fait son baptême de l'air à Cointrin. C'est probablement le Genevois François Durafour qui l'emmène dans les airs car elle fait mention d'un biplan, surplus de la 1ère guerre mondiale. L'avion va survoler le Salève et les Alpes proches en un vol un peu tourmenté, tant le léger Caudron G-3 réagit aux courants variables proches de ces reliefs. A la suite de cela, Ya-ching doutera quelques jours du bien-fondé de son choix, mais l'avenir ne fera que la conforter.
A Vancouver, reçue par la communauté chinoise locale (1939).
11
En 1937, les Japonais sont à Pékin, en novembre à Shanghai puis à Canton et Hankeou en octobre 1938. En 1938, Ya-ching est devenue l'amie du pilote personnel du général, l'Américain C. Burmood, mais se sent inutile ici pour défendre son pays contre l'agresseur. Elle serait sur la liste des personnalités recherchées par l'occupant. En prévision de l'invasion de Hongkong, elle dépose tous ses papiers de valeur dans 3 troncs d'arbres creux qui sont enfouis dans le sol. Les Japonais entreront à Hongkong en décembre 1941 pour 3 ans et 8 mois. Défendre la cause chinoise avec tous les moyens possibles En octobre 1938, Ya-ching rejoint les USA comme passagère de l'hydravion "China Clipper" de la PanAm. Durant les 8 jours de traversée jusqu'à San Francisco, elle fraternise avec les pilotes qui lui permettent de prendre les commandes plus d'une fois. Elle passe ensuite quelques mois à trouver des appuis pour sa tournée, des sponsors, un avion, et organiser tout ce qui est obligatoire pour une tournée. Un prêt sur ses bijoux personnels décide Walter Beech à lui prêter un appareil. Elle va, dès mars 1939,
parcourir le pays pour récolter des fonds au bénéfice de Tchang Kaï-chek. A bord d'un Stinson Reliant SR-9B (NC-17174), puis d'un Stinson Racer SR-5E (NC13865) "Spirit of new China", en 3 mois (10.000 miles), elle rejoint 300 villes dont 2 au Canada, rencontre des milliers d'amis et récolte beaucoup d'argent pour la cause. Deux autres pilotes féminins chinois font de même, Ta-tsing Yen et Han-yin Cheng. La 1ère, également ex-diplomate à Genève (1935-37), arrête la tournée après quelques semaines suite à un crash dont elle réchappera. La seconde a épousé un cousin du mari de Ya-ching; le monde est petit ! Dans chaque ville où Yaching atterrit, une réception lui est offerte et elle est couverte de fleurs. Elle acquiert ainsi une certaine notoriété, se fait photographier avec Mme Roosevelt, etc… Si bien que lorsque l'on a besoin d'une femme pilote et chinoise, dans le monde d'Hollywood, on fait appel à Yaching Lee. Elle apparaît dans le film "Disputed Passage" (1939) de " l'oscarisé " Frank Borzage. Le thème: un jeune médecin stagiaire doit faire un choix entre sa carrière avec son mariage à l'actrice Dorothy Lamour, et sa passion pour une jeune pilote chinoise qu'il a soignée, dans un climat de Chine en pleine invasion japonaise. En 1942, elle apparaît dans "Les Tigres volants" (Flying Tigers) qui traite des pilotes mercenaires américains au service de Tchang Kaï-chek; mais le film n'est pas commercialisé suite à l'entrée en guerre des USA en fin d'année. On l'entend également sur un radio new-yorkaise, à côté d'acteurs connus, dans le show "Cavalcade of America: Flying
©N&B: Lee-Ya-Ching-Estrella-China.jpg
ditée par le gouvernement, ce qui en fait une célébrité dans les journaux locaux et étrangers. Elle vole des dizaines de milliers de miles à travers la Chine, plus que toute autre femme. En octobre 1936, pour l'anniversaire du général Tchang Kaï-chek, elle est la 1ère chinoise à réaliser de la voltige sur cette nation. Elle demande alors à diriger un escadron aérien, mais le poste est interdit aux femmes.
Tournée aux Caraïbes et Amérique du Sud en 1940.
Tigers". Ses cachets iront à la cause. En 1940 elle fait encore une nouvelle tournée de trois mois vers les Caraïbes et l'Amérique du Sud. A bord d'un Beechcraft Staggerwing B17R baptisé "Estrella China" où elle parcourt 18.000 miles. Ya-ching passera le reste de la guerre aux USA à récolter des fonds au bénéfice de son pays, au United China Relief, tout en réalisant parfois des démonstrations aériennes sur la côte est. La mémoire de Ya-ching Lee La paix revenue, Ya-ching s'installe à nouveau à Hongkong et continue à voler pour son plaisir. Dans les années 1960 elle s'installe définitivement en Californie où vivent aujourd'hui ses descendants. Elle vole jusque vers l'âge de 60 ans et dans ses derniers jours possède même un appartement à Cannes (F). Elle décèdera à l'âge de 86 ans, en 1998. En 2003, ses descendants se sont mis à la recherche des troncs d'arbres enfouis par leur mère en Chine, en 1938, qui sont heureu-
12
© N&B: Lee-Ya-Ching-ycwb-com1.jpg
sa carte d'élève pilote de l'Aéroclub et son laissez-passer de Cointrin !
Starlette de cinéma en 1939
sement récupérés. En mars 2005 se tient la cérémonie d'ouverture des troncs. Surprise ! Ils contiennent notamment ses documents de vol à Genève: la photo devant le Tiger-Moth, ses brevets I et II,
C'est donc à cause de cette redécouverte que l'histoire de Yaching Lee est retournée à Meyrin, 70 ans plus tard. On le doit à une historienne canadienne qui écrit la biographie de ces femmes pilotes chinoises et nous offre ces photographies: Mme Patti Gully. On se réjouit d'avance de posséder et lire cet ouvrage, même en langue anglaise. Ainsi, il nous reste à souligner
le talent et la compétence des instructeurs de vol de l'Aéro-club de 1933-34 qui, également militaires et habitués à ne former que des hommes, réussirent à conserver et développer la passion du pilotage auprès de leur 1ère élève féminine, Ya-ching Lee, ce qui la conduisit fort loin et fort longtemps, avec talent, dans les cieux de plusieurs nations, au bénéfice de ses concitoyens. Jean-Claude Cailliez Retrouvez ce récit et bien d'autres dans Pionnair-GE.com.
DU CÔTÉ DES LIVRES
L ’ AV I A T I O N
DÉBUTS EN DESSINS Quel amateur de Bande Dessinée ne connaît pas, au moins de nom, Jacques Martin? Les aventures de d'Alix, Jehan, Lefranc, c’est lui. Trois séries qui mettent en scène bien plus que trois héros, plutôt trois époques, l'antiquité, le moyen âge, le 20ème siècle, toutes trois servies par un dessin réaliste au classicisme parfaitement lisible et à l’efficace simplicité, ainsi que par des scénarios d'aventure directement inspirés de l'Histoire - la grande spécialité de Martin*, auteur dont la créativité n’est rattrapée que par le souci d’une rigoureuse authenticité documentaire.
Quel rapport, me direz-vous, entre ces bandes dessinées et la Feuille Volante ? Tout simplement un concours d'intérêt. En effet, Martin, qui s'est également spécialisé dans des dossiers documentaires sous forme de bandes dessinées, en a inauguré une avec Régric** sur l'histoire de l'aviation. Le premier tome, sorti en novembre 2004, couvre la période dite "chevaleresque", les pionniers; la reproduction d'une figurine égyptienne, dont la silhouette profile exactement un avion, finit la préface de Jacques
Martin, et laisse comprendre au lecteur que c’est au plus loin de l’Histoire que Martin et Régric vont aller chercher les balbutiements de l’aviation. De la mythologie - Icare... - à 1916, en passant par la littérature, de Léonard de Vinci à Jules Verne, finissant avec les exploits des frères Dufaux, frères Wright, de Blériot ou encore Henri Farman, ce premier tome évoque très agréablement une période de découverte et de créativité passionnante. Les dessins, présentés dans des cadres nous sommes en train en quelque sorte de “lire” un musée - sont grands, au plus trois par pages,
13
s’étalant parfois sur deux pages entières; réalistes mais simples: le détail technique n’est pas le souci principal du dessinateur, mais plutôt la vue d’ensemble. Des schémas d’avions et des commentaires ajoutent à la qualité documentaire de l’ensemble. Paru fin 2005, le deuxième tome traite évidemment de l’aviation de guerre qui trouva dans la guerre de 14-18 l’occasion (!) de progrès immenses. la composition et la présentation sont rigoureusement identiques au premier tome; une chronologie, une introduction de Martin, des tableaux, des pages d'explications techniques sur les monoplans Blériot XI-2 1914, biplans Bristol Bullet C 1914, etc. Tout est traité: les pilotes, chasseurs nouveaux chevaliers, l'aviation et son évolution technique face au combat, la course à la production, la performance qui s’accroît tous les jours, la guerre industrielle... En deux mots, si l’extravagance et la fantaisie de la première période ne sont plus là pour donner à l’album une touche insouciante, si le nouvel aspect “matériel militaire” de l’avion vient quelque peu ternir la pureté de l’exploit et de la découverte,
cependant, l’héroïsme et enthousiasme de ces premiers pilotes de guerre qui entrent dans la légende ne peuvent laisser indifférent. Tout aussi passionnant que le premier tome. Il ne nous reste plus qu’à attendre la suite... Par ailleurs, voilà un complément de choix que l’on peut mettre à disposition dans les
suite de minibiographies dédiées aux pilotes de la Grande guerre, nous découvrons l’histoire de l’aviation de cette époque vue sous l’angle humain - l’histoire des aviateurs, devrions-nous dire. L’album est tout aussi richement illustré que ceux de Martin, mais de manière plus technique . Plans d’avions, caractéristiques techniques, ... Frank Brichau a fait là un travail remarquable et si le graphisme est plus acéré, plus fouillé que celui de Régric, il n’est pas moins lisible. Peut-être un peu plus destiné à l’adulte? C’est encore à vérifier... Car les destins de ces hommes qui ont fait la légende de l’aviation sont propres à fasciner aussi bien l’imagination des enfants que celle des parents! Quant à la qualité des informations, elle est à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre, et l’historien professionnel aura du mal à trouver à y redire. Ainsi donc, que l’on ait 7 ou 77 ans, comme dirait Tintin, pour peu que l’avion fasse partie de nos intérêts, on prendra un grand plaisir à parcourir ces albums, sortes de documentaires dessinés plus que de bandes dessinées à proprement parler***; et on soulignera, en forme de conclusion, une de leurs grandes vertus, si ce n’est la principale: avoir mis à la portée du jeune lecteur une excellente et pédagogue histoire de l’aviation... Juliane Bourgeois rédaction
bibliothèques: encore un album, sorti au début de cette année 2006: “Les as de l’aviation” mise en scène en 22 combats aéronautiques, dans la collection Biggles présente (n° 11). Cet album vient complèter idéalement le deuxième album dont nous venons de dire quelques mots. Grâce à une
*Jacques Martin est issu de l’école de Bruxelles, de laquelle viennent notamment Hergé et Jacobs. Son succès ne se dément pas depuis plus de 40 ans et si aujourd’hui il n’assure plus les dessins de ses séries, il en reste le scénariste et le “patron” incontesté **Frédéric Legrain, pour les dessins. *** que le lecteur n’imagine pas trouver dans ces albums des bulles ou une aventure avec Lefranc ou Biggles! Il serait fort déçu...
14
POESIE DANS LES AIRS
L’HELICE,
CETTE MERVEILLE ... …Quel chef-d'œuvre que ce soleil de cylindres, sept, quatorze, dixhuit, où chaque piston poussé par une déflagration intime vient au juste point et au juste moment ajouter son propre éperon à cet axe central qui recueille l'énergie de l'attelage collectif ! …Et je n'ai pas parlé de l'hélice, cette merveille à la fois tranchante et courbe, ce vortex au pas variable, attaquant le fluide par les angles et moyens multipliés de la spirale et gravissant comme à coups de dents, dévorant dans l'ouragan de ses pales tous les échelons de l'éther !… L'étoile collective, Paul CLAUDEL
15
LES GROUPES
L’AÉRO-C C LUB www.aeroclub-geneve.com
www.aero-club.ch
Vol à moteur
Correspondance
Laurent Deletraz 022 798 65 08 , CP60, 1217 Meyrin 2, aero-club@aero-club.ch
Vol à voile
Aéro-Club de Genève Section genevoise de l’AéCS Case Postale 94, 1215 Genève 15
www.gliding.ch
Patrick Mégard 079 203 33 25; adresse club: cp 114 1290 Versoix; president@gliding.ch
Aéromodélisme
Président Michel Favre téléphone: (022) 819 08 00
www.gamgeneve.ch
Secrétaire
Jean-Claude Roulin 079 418 80 52; roulin-jc@bluewin.ch
Aérostatique
Sylvia Roseren sylvia.roseren@bluewin.ch
www.geneve-ballon.ch
Christian Dederod christian.dederod@db.com
LA FEUILLE VOLANTE Bulletin de l’Aéro-C Club de Genève
Pilotes de Montagne www.aeroclub-geneve.com/gpm
Blaise Morand rue Beauregard 11, 1204 Genève; bl.morand@bluewin.ch; 079 202 28 17
(association régionale genevoise de l’AéroClub de Suisse) Paraît quatre fois par an, les 15 février, 15 mai, 15 août et 15 novembre :
Rédaction, mise en page et publicités
Juliane Bourgeois; tél. : 079 634 49 68 j.bourgeois@aeroclub-geneve.com Céline Mahler :Imprimerie Appi : 1000 exemplaires
Parachutisme
Ligne graphique: Impression Tirage
Christine Simon le Malpas, F-74270 Chaumont; 033 450 44 78 93
LE BILLET DE LA
F E U I L L E VO L A N T E
Deux ou trois lignes - façon de parler - d’abord pour prier le lecteur de la Feuille Volante de bien vouloir excuser le retard qu’elle aura pris pour cette édition, initialement prévue au 15 février; ensuite pour inciter tous les amateurs d’écriture et d’aviation à envoyer leurs textes à la Feuille Volante; vous avez fait un voyage dont
le récit peut faire rêver à nos prochaines vacances, vous avez pris des photos qui parlent d’elles-même, sans qu’il soit besoin d’en rajouter; bref, vous avez quelque chose à faire partager à tous ceux qui aiment l’avion, et tout ce qui lui est lié, qu’il s’agisse de technique, d’histoire, ou de récits vécus, voyages et que sais-je encore.
N’attendez pas, envoyez tout de suite vos articles à la rédaction! Juliane Bourgeois rédaction 9 rue de savoie 74160 St Julien en Genevois, France
SOUTENEZ
LA FEUILLE VOLANTE cet encart publicitaire vous aurait coûté 165 francs pour une parution, 590 pour quatre! pour le détail des tarifs des annonces publicitaires, vous pouvez vous reporter au site www.aeroclub-geneve.com/fvtarif