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VOLANTE
Bulletin de l’Aéro-Club de Genève - Association régionale genevoise de l’AéCS www.aeroclub-geneve.com
PREMIER “LÂCHÉ GLACIER”
SEUL Numéro 99
15 février 2007
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©Pascal Challande
GENÈVE,
EDITORIAL
TERRE DES PIONNIERS... industrie dont on n'imaginait pas l'essor.
Dans ce monde de la communication instantanée et du tout, tout de suite, on oublie trop souvent de prendre le temps de la réflexion et d'enrichir notre pensée des inventions et innovations de nos grands aînés, aussi modestes fussent-ils. Il y a juste cent ans, les frères Dufaux concevaient un moteur révolutionnaire destiné à leur futures machines volantes, pensez 120 CV pour 85 kg, 20 cylindres et j'en passe. Ils avaient la foi en leurs projets et en l'avenir de ceux-ci. Leurs initiatives ne faisaient peut-être pas la une de la presse de l'époque, cela n'a pas tempéré leur ardeur. Belle leçon de ténacité ! Ils devaient, sans doute, essuyer les sarcasmes de ceux qui savent et prédisent doctement l'inutilité, voire la futilité de telles entreprises. Sans découragement ils ont continué à poursuivre leur rêve et, par là, contribué au développement d'une
Aujourd'hui, cette industrie, l'aviation, semble faire naturellement partie de notre environnement quotidien. Aux yeux d'aucuns, nul effort n'est plus nécessaire pour en assurer la pérennité, cela va de soi. A tel point que seule une poignée d'irréductibles animés de la même foi que les pionniers d'antan, pense à la formation de base des personnels, sans les compétences et le savoir-faire desquels cette industrie serait vouée à une extinction prochaine. Le pouvoir politique au plus haut niveau feint de s'occuper du problème de la formation en déléguant cette tâche essentielle aux écoles de formation gérées pour bonne part par les Aéroclubs du pays, tout en réglementant à tout va sans réelle nécessité, sous le prétexte de la garantie de la sécurité. Ces mesures, de plus en plus contraignantes, mal formulées, aux conséquences économiques catastrophiques, et appliquées par du personnel mieux formé aux arcanes du droit qu'aux réalités vécues par les praticiens, sont ressenties comme autant de tentatives de couper les ailes aux acteurs actifs dont les avis sont très souvent ignorés. En réalité le soutien de ces autorités est plus proche de celui de la corde pour le pendu que de celui, responsable, que chacun est en droit d'attendre d'elles. Aujourd'hui, grâce soit rendue
aux parents hypothéquant leur maison, aux amis qui cassent leurs tirelires pour permettre à une génération de jeunes filles et jeunes gens de suivre une formation fort coûteuse de grande qualité pour devenir les acteurs de l'aviation de demain. Genève serait fidèle à son passé si elle se dotait des moyens nécessaires à cette formation générale, mécaniciens d'aviation, employés de gestion spécialisés, personnel navigant, agents d'opération, etc., au travers de ses écoles, en s'appuyant sur ce qui existe déjà, et en le pérennisant. Merci à vous tous, vos efforts sont dignes de ceux de vos aînés et perpétuent ainsi la grande famille des pionniers à Genève. Michel Favre Président
Photo de couverture sur le glacier du Tsanfleuron, Diablerets, 24 décembre 2006. (P.Challande)
SOMMAIRE P.4
Les nouveaux secteurs TMA pp5-9 Mon 1er “lâché glacier” seul, Pascal Challande p10 FAI News pp.11-15 Une passion pour l’écolage, Marcel Weber, Jean-Claude Cailliez
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NOUVEAUX SECTEURS
TM A
Fréquence 1 3 4 . 6 7 5 MHz Téléphone (0)3 89 90 34 67 (France) (0)61 325 34 67 (Suisse)
Système d'approche aux instruments ILS 34 à Bâle, Exploitation des nouveaux secteurs TMA Pendant l'année 2007 un système d'approche aux instrument (ILS) sera installé pour l'utilisation de la piste 34 sur l'Euroairport BâleMulhouse. Ce système remplacera le système d'approche VOR/DME avec circuit visuel actuel. Selon les accords d'utilisation, au maximum 10% des approches seront effectuées par l'ILS 34. Afin de permettre l'environnement contrôlé nécessaire pour tous les vols utilisant cet ILS, la région de contrôle terminale (Terminal Control Area, TMA) Bâle doit être élargie vers le sud. L'exploitation de la nouvelle TMA est réglée de manière suivante (Manuel VFR suisse. RAC 4-0-0): Les nouveaux secteurs au sud sont publiés avec la mention "HX" (Pas d'heures précises de fonctionnement). Les règles relatives aux espaces aériens de classe D s'appliquent dans les secteurs TMA actifs (contact radio et "clearance"), les règles en vigueur dans
les secteurs TMA inactifs sont celles relatives aux espaces aériens environnants de classe G ou E. Renseignements sur la configuration de l'espace aérien Les renseignements concernant l'état d'un secteur TMA de classe D (HX) peuvent être obtenus en contactant le centre de contrôle d'approche compétent ou par un système de répondeur automatique (Automatic Information Transmitter AIT). Au cas où il n'est pas possible d'obtenir ces renseignements ou que l'on renonce à vérifier la situation de l'espace aérien, cet espace aérien est réputé actif. Altitudes en pieds et heures en UTC.
Veille Tous les pilotes d'aéronefs volant dans un secteur TMA de classe D (HX) désactivé doivent être en permanence à l'écoute sur la fréquence sur laquelle ils ont effectué la demande de renseignement relative à l'état de l'espace aérien, afin d'être avertis dès que possible en cas de modification à brève échéance de la configuration de l'espace aérien. Renseignements: www.euroairport.com www.skyguide.ch CD BASILEA Ce papier sert de moyen d'information. Seules les publications aéronautiques font foi légalement. [Cette information venant de l'OFAC et skyguide nous a été transmise pr M.Laurent Délétraz, Président du GVM]
Fiduciaire Edmond Favre SA 11 Rue de Candolle - 1205 Genève Tél. : 022/819.0.800 - Fax : 022/819.0.801 E-mail : info@fief.ch
Michel Favre Membre de la Chambre Fiduciaire Expert-comptable Conseiller Fiscal Comptabilité - Révision - Fiscalité - Expertises - Constitution, gestion et administration de sociétés Domiciliation - Liquidateur de sociétés - Exécuteur testamentaire
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PREMIER LÂCHÉ ©Pascal Challande
SEUL
SUR GLACIER
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“Cela fait depuis quelques années que je vais une fois par an voler avec Blaise et le Piper-Cub équipé de skis. J'apprivoise avec respect et beaucoup d'humilité cette discipline aéronautique particulière qu'est le vol glacier... Je la déguste petit à petit. ”
“Les premiers temps j'avais peur et petit à petit les glaciers m'ont apprivoisés. Ils m’ont fait suivre les traces de Hermann Geiger, revivre ces moments inoubliables dans des décors grandioses, où l'on se sent tout petit, et tellement vulnérable”
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“Blaise aurait voulu me lâcher en avril 2005 sur le glacier de la Rosa Blanche mais les crevasses étaient beaucoup trop nombreuse pour sa sécurité et il n'a pas pu descendre de l'avion à ce moment là. Ce 24 décembre dernier le temps était idéal car il n'y avait pas un souffle de vent, tempête de ciel bleu, pas un nuage... la plénitude en quelque sorte, pendant que toute la région lémanique était sous un épais brouillard.” ©Pascal Challande
©Pascal Challande
Blaise m'a proposé de faire 3 atterrissageS, je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire un 4ème tellement j'avais du plaisir - et j'avais aussi envie de lui faire croire que je partais sans lui ;-) Le Piper allégé de son instructeur volait encore mieux, plus léger, décollage plus court...
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“Bref, le vrai bonheur et une étape important dans l'apprentissage de l'atterrissage sur glacier. Il faut savoir que tout est différent qu'en plaine. Le moteur a perdu 50 % de sa puissance, l'atterrissage se fait plein gaz, l'arrondit est très rapide.... et on glisse, on glisse, on glisse mais TOUJOURS LE MANCHE AU VENTRE!!!!”
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“Nous avons fêté dignement cet heureux évènement au retour dans le restaurant de l'aéroport de SION, avec une bouteille de Champagne généreusement offerte par le chevalier que j'ai nommé, Blaise Morand !”
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ÉDÉRATION
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ÉRONAUTIQUE NTERNATIONALE
NOUVELLES
Mme Madeleine Dupont de Böck et M.Willi Arpagaus devant l’avion de l’exploit qui a regagné sa base chilienne sans encombre.
La conférence annuelle des délégués de la FAI s’est tenue cette année du 26 au 27 octobre à Santiago du Chili. Monsieur Pierre Portmann a été réélu à la présidence de la FAI pour une nouvelle période de 2 ans. Le Président de l’Aecs Monsieur Béat Neuenschwander a été élu VicePrésident de la FAI et le Président d’honneur de l’Aecs Monsieur Willi Arpagaus a été élu FAI Exécutive Director. Notre membre d’honneur chilienne Mme Madeleine Dupont de Böck a grandement aidé à l’organisation de cette conférence et a prié M.Willi Arpagaus de transmettre ses meilleures salutations à tous ceux qu’elle a eu le plaisir de renconter lors de son passage à Genève et tous nos membres avec lesquels elle n’a pas eu le temps de faire connaissance.
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UNE PASSION POUR L’ECOLAGE
MARCEL WEBER
instructeur et âme des pilotes de l'Aéro-cc lub pendant 14 ans, dès 1926 Instructeur dans l'âme, le Genevois Marcel Weber va former, de 1918 à 1939, une centaine d'élèves pilotes. A Lausanne, à Genève, à titre privé, mais surtout pour l'aéro-club genevois, son action est le moteur du système. C'est là aussi la saga des célèbres biplans de Havilland Moth, la constitution d'une équipe genevoise d'une trentaine d'aviateurs issus d'un milieu aisé, un groupe qui va maintenir actif le cœur de l'aéro-club dans les années 1920-30 et fournir des personnalités aériennes d'envergure.
De l'auto-apprentissage aléatoire à l'école de pilotage avec moniteur
Les débuts de l'aviation nécessitaient très souvent qu'un pilote apprenne seul à voler à bord d'un appareil, conseillé éventuellement, avant de lancer son moteur, par une personne restée au sol (1906-1910). Il faut attendre quelques années pour voir des appareils biplaces embarquant élève et pilote (1911). Mais beaucoup de constructeurs et pionniers ont appris de leur propre chef, de façon empirique. Plus tard viendront de petits manuels, puis les "simulateurs" rudimentaires manœuvrés à bras d'homme. Les prem i e r s pilotes ayant réusDH-60G, immatriculé G-ABEV, est l'ancien appareil de l'Aéro-club si à vaincre Genève CH-217 de 1929. Il vole toujours aujourd'hui sous d'autres cette adver-
de couleurs en Grande-Bretagne.
sité de l'apprentissage n'en sont donc que plus valeureux. Nombre d'entre eux quitteront d'ailleurs l'aviation au premier accident ou à la première grande frayeur. A Genève, la première école de pilotage est aussi la première de Suisse. Elle naît à Viry, en automne 1910 et pour quelques mois seulement, grâce au moniteur genevois Emile Taddéoli et elle est réservée aux clients des frères Dufaux. Dès 1911 et jusqu'en 1915, l'Ecole Failloubaz à Avenches forme divers Romands avec, un temps, son chef pilote, le Genevois François Durafour. Genève ne possède pas encore alors de véritable aérodrome. Puis naît l'Ecole Aéro de Lausanne en avril 1914, créée par Edouard Péthoud. Elle va dorénavant former les aviateurs jusqu'en 1922 et utiliser plusieurs moniteurs, dont le Genevois Marcel Weber (1896-1975). En plus des 5 ou 6 élèves qu'il y a formés (06.1918-06.1919), Weber y connaît deux mémorables expériences d'écolage : "Mon appareil est un frêle monoplan propulsé par un 50 CV. J'ai beau tirer à bloc sur le manche à balai quand il ne veut pas monter, il n'y a rien à faire. Il est têtu comme un âne!
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Pas de blessé dans le Hanriot HD-14 de l'Aéroclub qui a culbuté au roulage sur un terrain inégal (Ph.: coll. J.L.Altherr)
Ainsi, une fois, il prend à ce vilain coucou la lubie de plus rien vouloir entendre alors que j'arrive au-dessus d'un verger. Impossible de monter d'un mètre. Il ne me reste qu'une solution : poser l'appareil sur un arbre. Un cerisier me tend les bras et m'accueille le plus aimablement du monde, plutôt rudement mais enfin sans me faire la moindre égratignure. Je me dégage des débris de l'appareil et, comme un maraudeur, me laisse glisser le long du tronc. Jugez de ma surprise en découvrant au pied de l'arbre une femme étendue ne donnant pas signe de vie. …? C'était une bonne dame qui tricotait à l'ombre du cerisier où je venais d'accrocher mon "zinc". Elle s'était tout bonnement évanouie de frayeur. Avouez qu'il y avait de quoi !". Il y a aussi l'histoire d'un gentleman qui veut voler avec Weber et qui s'avère, en vol, être pris de peur et faire une crise de panique
Mécanos de Cointrin et le Gipsy Moth de l'Aéro-club en 193035 (Ph.: coll. J.L.Altherr).
en se crispant sur les commandes à 150m du sol. Weber doit l'assommer d'un magistral coup de poing sur le crâne pour pouvoir, à la dernière seconde, atterrir avec un peu de casse mais laissant les deux hommes indemnes ! Marcel Weber assure la formation privée de pilote ou à l'Aéro-club, à Cointrin dès 1926 Ayant décroché la responsabilité de l'aérodrome de Genève-Cointrin en 1922, Marcel Weber ne tarde pas à renouer avec la formation de personnes au cas par cas, en utilisant l'unique appareil d'un membre de l'aéro-club, un biplan à moteur rotatif de 80cv, le Hanriot HD-14. Weber est déjà, depuis 1924, président dudit aéro-club et donne encore des baptêmes de l'air. Dès mars 1926, il forme un industriel, Frédéric A. Dufaux, qui
décroche le brevet no.37. Les vols se limitent à des évolutions de 5minutes au-dessus du terrain, permettant à l'élève d'effectuer un maximum d'atterrissages et de décollages pendant sa leçon. L'année suivante Weber forme Marcel Geneux-Fox qui obtient le brevet no.60 (1927), puis Werner Stocklin, brevet no.108 (1929). Weber formera ainsi quelque 100 pilotes durant toute sa carrière d'aviateur. La demande croissant, l'Aéro-club acquiert fin octobre 1928, avec une aide financière externe, un premier de Havilland DH-60G Gipsy Moth pour l'écolage (CH-208) et reprend entièrement à son nom l'écolage genevois, ce qui devient effectif dès le printemps 1929, même si Weber continue à assumer les formations. Heureusement l'activité de Cointrin ne nécessite pas encore un directeur à 100% dédié aux lignes commerciales. Un deuxième DH-60 Gipsy Moth arrive encore en mars (CH-235). Au début 1929, sur les 54 pilotes suisses brevetés, seuls 8 résident à Genève, et 5 on reçu une formation de vol militaire (MM.Weber, Edgar Primault, Ulrich Keller, Marc Bornet et Walter Borner). Les 3 pilotes civils restants sont F.A. Dufaux, M.GeneuxFox et un Anglais formé chez lui : Trafford Randolf. Mais à la fin de 1934, on aura bientôt formé 83 élèves à Genève dont 34 seront brevetés, incluant une femme chinoise qui deviendra célèbre : Lee Ya Ching. Parmi tous ces brevetés, Weber reven-
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dique encore la formation de Robert Mussard, Ernest Sudan, Charles Bratschi, Adrien Engelhard (3 futurs grands administrateurs de Cointrin) etc. Les autres nouveaux pilotes seront : Marcel Devaud qui présidera l'Aéro-club genevois en 1926-27 puis de 1937à 49 et finira président central de l'Aéro-Club de Suisse, mais également Jacques Boissier, Charles Boissonas, François Brasier, Emile Burgener, Marc Débrit, Georges Dedye, Johannes Derobert, Fernand Fluckiger, Josef de la Geneste, Arthur Harmann, Henri Honegger, Charles V. Lecoultre, le comte Felix von Luckner, Henri Magnenat, Nino Marinoni, Paul-Henri Mercier, Robert Meyer, Edmond Noverraz, Roger G. Perrot, R.J.Pierroz, le Dr Antoine Ramel, L.G.Serra, Jean Spinedi, Jean de Toledo, Edmond Wanner, Max Zénobel, etc. L'année 1929 voit aussi l'ouverture d'un modeste restaurant-crémerie installé dans un chalet en bois à côté des
locaux de l'aéro-club, à Cointrin, où les pilotes peuvent attendre leur avion ou arroser leur brevet. A la fin de 1929 les 2 "Moth" ont enregistré 3.500 vols en 350h dont 308h d'écolage. Un troisième DH60G-II (CH-217, futur HB-OKI) complète la flotte en décembre. Quelque 107 pilotes sont maintenant recensés en Suisse, dont 14 à Genève, avec également 2 aviateurs brevetés ailleurs (P.R. Bardet et H.Duetschler). Au 1e juillet 1930, 60 appareils sont immatriculés en Suisse, dont 10 basés à Genève, incluant ceux de l'aéro-club. Cette année-là, Edgar Primault forme également quelques pilotes avec Weber, alors que le Genevois Ch. Bratschi le fera dans les années 193233, instruisant une dizaine d'élèves. Formé chez les militaires, ce dernier est embauché par Weber, en 1932, à l'aéroport de Cointrin dont il sera directeur de 1934 à 1972. L'année 1930 est une grande année, 30 élèves
participent aux cours théoriques de Weber et Primault, dont 3 femmes, et 8 brevets sont décernés après 429h de vol de formation. Malgré tout, le déficit de l'école est de 1.442,30F (10.000F actuels). En septembre vient l'acquisition du quatrième DH60G Moth (CH-216, futur HB-OFI) qui remplace l'avion prêté par "Shell". L'école possède 3 avions quasi neufs, dont les 2 derniers valent 35.000F (250.000F actuels). Quant à l'Aéroclub et ses 385 membres, il regroupe dès lors 45 brevetés à la fin 1930 et se trouve en tête des aéro-clubs suisses pour ses heures de vol. Passer le cap de la crise des années 30, ici aussi... L'école de pilotage se poursuit. En juillet 1931 arrive un nouveau DH60G Gipsy Moth de 85cv (CH-277, futur HB-OKE). En juin Weber instruit 12 élèves dont 6 sont brevetés entre-temps. Il est très occupé! Quant
Le CH-208 au repos près de la crèmerie de l'aérodrome (1929).
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Le Moth Major (HB-UXO) de l'aéro-club (1935).
à l'aéro-club, il compte 503 membres, 118 de plus qu'en 1930, dont 60 pilotes. Les avions ont accumulé 577h48' dont 90h35' en double commande et 487h13' en simple commande. Weber a bien tenté de former la Genevoise Bourquin-Crisinel mais sans succès : "Elle n'arrivera à rien !" Elle réussira plus tard chez Kammacher à Lausanne. En mars 1932, quelque 106 pilotes suisses sont recensés dont 19 pour Genève avec l'apport de brevetés externes: Armin Mühlmatter, Max Romy (pilote militaire), Hans Schaer (pilote de ligne) et Thomas Francis (Morges). L'école
compte 15 élèves et génère 7 brevets. Hélas, le CH-235 s'est crashé dans le Pays de Gex et n'est pas récupérable ! Un DH-60G-I de 85cv rejoint le club en mai (CH-341 / HB-OTI) mais, sous-motorisé, on voudra le remplacer 9 mois plus tard. En 1931-32, l'aéro-club occupe la 2e place suisse concernant les heures de vol. En mars 1933, 27 des 161 pilotes suisses résident à Genève, incluant W.P.Michel. En avril, le réservoir d'élèves semble épuisé, avec 5 inscrits seulement. Mais 32 élèves ont été brevetés depuis 1926! M. Batsholts, pro-
priétaire de l'aérodrome de la Tourangelle, près de Gland, détient le record des vols du club. Mme Lee YaChing débute sa formation en octobre et sera la 1ère femme brevetée à Cointrin. Le 23 mars 1911, le Club Suisse d'Aviation avait déjà complété son intitulé par "Section de l'AéroClub de Suisse". En cette année son assemblée générale lui attribue l'intitulé définitif de "Section de Genève de l'Aéro-Club de Suisse". Il occupe la 3ème rang suisse pour le total des heures de vol. Cette heure de vol coûte en double commande 80F (560F actuels), 60F en vol seul, et 45F après l'obtention du brevet B. Ce sport reste donc réservé à des gens aisés, surtout en période de crise économique ! L'été 1933 voit seulement 2 élèves et en février 1934, ils ne sont que 4. Weber demande un congé d'un an pour reprendre l'activité d'importateur des avions de Havilland, suite au décès de Stocklin. En fin d'année il quittera Cointrin pour ce challenge; la marque se vend bien, mais il continuera à former des élèves pour l'aéroclub jusqu'en 1939. Bel exemple de passion et de dévouement. En mai, 31
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LES GROUPES
L’AÉRO-C C LUB www.aeroclub-geneve.com
www.aero-club.ch
Vol à moteur
Correspondance
Laurent Deletraz 022 798 65 08 , CP60, 1217 Meyrin 2, aero-club@aero-club.ch
Vol à voile
Aéro-Club de Genève Section genevoise de l’AéCS Case Postale 94, 1215 Genève 15
www.gliding.ch
Patrick Mégard 079 203 33 25; adresse club: cp 114 1290 Versoix; president@gliding.ch
Aéromodélisme
Président Michel Favre téléphone: (022) 819 08 00
www.gamgeneve.ch
Secrétaire
Jean-Claude Roulin 079 418 80 52; roulin-jc@bluewin.ch
Aérostatique Christian Dederod christian.dederod@db.com
Sylvia Roseren sylvia.roseren@bluewin.ch
www.geneve-ballon.ch LA FEUILLE VOLANTE Bulletin de l’Aéro-C Club de Genève
Pilotes de Montagne www.aeroclub-geneve.com/gpm
Blaise Morand rue Beauregard 11, 1204 Genève; bl.morand@bluewin.ch; 079 202 28 17
Parachutisme
Christine Simon le Malpas, F-74270 Chaumont; 033 450 44 78 93
des 224 pilotes suisses logent à Genève, y compris Mme Suzanne Bourquin-Crisinel, Albert Dupasquier, Pietro Pinna, François Brasier et le Dr Carlo Corte. Un DH-60G-III Moth Major de 120cv a rejoint le club (CH-369 / HB-UXO) et l'école reprend de l'activité, elle n'a jamais eu autant d'élèves ! En octobre tous les appareils modifient leur immatriculation en "HB-aaa", volonté suisse-allemande, c'est la fin de l'emploi des "CH-nnn". Le rôle principal d'un aéro-club est maintenant la formation primaire des pilotes et il doit trouver pour cela des moyens, des appareils et des moniteurs. Cette période de l'entredeux-guerres voit donc l'aviation légère progresser à Genève grâce à la seule passion de gens aisés. Il ne pouvait pas
en être autrement ! Dans les années 30, on n'y croise plus que 2 aérostiers, pas de parachutistes, bientôt des modèles réduits (1936), bientôt des vélivoles et surtout des pilotes d'avions légers. Quelques rares amateurs tenteront bien de construire des appareils individuels, dont les Poudu-ciel, ou d'autre plus conventionnels comme le biplan du Genevois
(association régionale genevoise de l’AéroClub de Suisse) Paraît quatre fois par an, les 15 février, 15 mai, 15 août et 15 novembre :
Rédaction, mise en page et publicités
Juliane Bourgeois; tél. : 079 634 49 68 j.bourgeois@aeroclub-geneve.com Céline Mahler :Imprimerie Appi : 1000 exemplaires
Ligne graphique: Impression Tirage
Jean Augsburger. Mais il faudra attendre 1946, lorsque des centaines de Piper Cub presque neufs seront bradés par l'armée américaine, pour voir le nombre d'avions brusquement doubler en Suisse et une autre tranche de la population accéder à l'aéronautique. Et tout cela bien que les "barons" alors en place dans les aéroclubs, tous issus de l'entre-deuxguerres, soient peu prompts à partager le ciel avec d'autres Helvètes. Jean-Claude Cailliez
L'élève fait un contrôle pré-vol de l'appareil sous les yeux de l'instructeur (siège arrière) à bord d'un de Havilland DH-60 Gipsy-Moth (CH-235) de l'Aéroclub de Genève. (Ph.: coll. J.L.Altherr)
Nb : Les 10 premiers brevets de femmes pilotes en Suisse: Marie Probst 1913; Elsa Haugk 05.1914; Beatrice Simonius 1920's, Elisabeth Gross 1931; Elsie Attenhofer 1933; Clara Becht 1933; Suzanne Bourquin-Crisinel (Lausanne) 1933; Candid Meier 1933, Isabella Trümpy 1934, Lee Ya-Ching (Genève) 1934.