Ga 2015 vol4 bd by AFG

LA REVUE DU GAZ NATUREL, DU BIOMÉTHANE, DU BUTANE ET DU PROPANE ÉDITÉE PAR L’ASSOCIATION FRANÇAISE DU GAZ WWW.AFGAZ.FR

N°2015-4 / OCTOBRE-DÉCEMBRE

DOSSIER

LE GAZ : UN ATOUT POUR LE CLIMAT ? ENTRETIEN

ENTRETIEN

LAURENCE TUBIANA Représentante spéciale pour la conférence Paris Climat 2015

GEOFFROY ROUX DE BÉZIEUX Vice-président délégué du Medef

REVUE TRIMESTRIELLE DE L’AFG / ABONNEMENT ANNUEL : 120 EUROS TTC

LE TROMBINOSCOPE L’ i n f o r m a t i o n p r o f e s s i o n n e l l e d u m o n d e p o l i t i q u e

Pour savoir QUI EST QUI et QUI FAIT QUOI en 2015 2015-2016 36ème édition

TOME I NATIONAL « Parlement, Gouvernement & Institutions »

LE TROMBINOSCOPE L’information professionnelle du monde politique

TOME I

Présidence de la République

PARLEMENT

François HOLLANDE

GOUVERNEMENT INSTITUTIONS

Affaires étrangères et Dévelop. international

Laurent FABIUS

Éd. nationale, Enseignement supérieur et Recherche

TOME II LOCAL

Paru en septembre 2015

Présidence de la République Ministères Corps d’État Autorités administratives indépendantes Assemblée nationale & Sénat Conseil économique, social et environnemental Préfecture de police de Paris Partis politiques

Najat VALLAUD-BELKACEM

« Régions, Départements & Communes »

Premier ministre

Manuel VALLS Écologie, Développement durable et Énergie

Ségolène ROYAL

Garde des Sceaux, Justice

Christiane TAUBIRA

Assemblée nationale

Biographies Photographies Organigrammes Coordonnées Fonctions Attributions

Claude BARTOLONE

Sénat

14 000 personnes citées 2 tomes Fonctions Attributions Biographies Photos et coordonnées

Gérard LARCHER

OFFERT : Trombinoscope spécial Régions (à paraître début 2016)

2015-2016 26ème édition

LE TROMBINOSCOPE L’information professionnelle du monde politique

TOME II RÉGIONS, DÉPARTEMENTS, COMMUNES VOLUME 2 : RÉGIONS

Conseils régionaux Préfectures de régions CESE régionaux Chambres régionales des comptes Organismes consulaires régionaux

BON DE COMMANDE

Je commande Le Trombinoscope 2015/2016 et je choisis la formule suivante : le lot (Tome I National + Tome II Régional) au prix de 285 €HT soit 312,68 €TTC le lot (Tome I National + Tome II Régional) + la revue mensuelle du Trombinoscope (11 n° par an) au prix de 445 €HT soit 481,48 €TTC le lot (Tome I National + Tome II Régional) + la revue mensuelle du Trombinoscope (11 n° par an) + un accès illimité pendant un an à la base France du site trombinoscope.com au prix de 695 €HT soit 781,48 €TTC TVA 5,5% (tomes et revue), 20% (site). Frais de port inclus (6 € par tome).

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E-mail : Bulletin à retourner au Trombinoscope Service abonnements - CS 70001 - 59361 Avesnes-sur-Helpe cedex - Fax : 03 27 61 22 52 www.trombinoscope.com

AFG15

ÉDITO REVUE TRIMESTRIELLE ÉDITÉE PAR : AFG, Association française du gaz 8, rue de l’Hôtel de Ville - 92200 Neuilly-sur-Seine www.afgaz.fr Code Siret : 784854820 00023 Code APE/NAF : 9412Z Président : ��Jérôme Ferrier Vice-présidents : �� Monique Delamare �� Patrick Corbin Trésorier : �� Joël Pedessac Délégué général : ��Georges Bouchard Membres : �� Jean-Michel Figoli ��Fernando Herrera Castro �� Sylvain Waserman Directeur de la publication : ��Georges Bouchard Rédactrice en chef : �� Madeleine Lafon Email : ��madeleine.lafon@afgaz.fr Rédactrice en chef adjointe : �� Laura Icart Email : �� laura.icart@afgaz.fr ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Création et maquette : Eric Leuliet pour Pensioncomplète. Relecture : Pomme Larmoyer. Rédaction : Laura Icart, Madeleine Lafon et Julien Miro. Les opinions formulées dans les articles de Gaz d’aujourd’hui sont celles de leurs auteurs. Elles n’engagent en rien la responsabilité de l’AFG. © Couverture : Fotolia ADMINISTRATION DES ABONNEMENTS : AFG Tél. : +33 (0)1 80 21 08 00 Fax : +33 (0)1 80 21 07 96 E-mail : aurelie.bastien@afgaz.fr Prix au numéro : 33 euros TTC Abonnement annuel France : 120 euros TTC Abonnement annuel étranger : 120 euros TTC Bulletin d’abonnement : p. 13 RÉGIE PUBLICITAIRE : ODYSSEY 28, rue Legendre, 75017 Paris Tél. : +33 (0)1 55 33 51 44 E-mail : sabrina@odyssey.fr IMPRIMÉE PAR : SEPEC ZAC des Bruyères 01960 Péronnas Impression et dépôt légal : Octobre 2015 - N° 4 - XXXXXXXX LISTE DES ANNONCEURS Le Trombinoscope �� 2e de couverture CFAFG �� 3e de couverture AFG �� 4e de couverture Certigaz ��p. 7 Diehl Metering ��p. 12 Siege 27 ��p. 55

e monde entier s’est donné rendezvous à Paris. Du 30 novembre au 11 décembre, les représentants des 195 pays des Nations unies se réuniront dans le cadre de la COP 21, sous présidence française, pour trouver un accord permettant de limiter l’augmentation des températures sur l’ensemble de la planète. L’objectif est ambitieux : contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 °C. Cette COP 21 est au cœur de l’actualité depuis plusieurs mois. L’industrie gazière est mobilisée. Conscients © AFG de l’enjeu climatique et du rôle majeur des acteurs économiques, les gaziers se sont engagés dans une série de mesures et d’actions visant à ce que le gaz contribue à l’atteinte de cet objectif planétaire, les unes pour réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre, en industriels responsables, les autres pour permettre aux consommateurs d’énergie de réduire les leurs en utilisant le gaz de manière performante et en le préférant à des énergies plus émettrices. Biogaz, biométhane, bio-GPL, compteurs communicants, chaudières à condensation, cogénération, cycles combinés, technologie power to gas… Toutes ces technologies performantes et innovatrices illustrent cette volonté et cette capacité de l’industrie gazière de participer pleinement à la lutte contre le réchauffement climatique et pour le développement durable. Ce numéro de Gaz d’aujourd’hui est bien évidemment dédié à ce grand enjeu. Il accueille en particulier des invités comme Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique et Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef en charge du développement durable. L’AFG, accompagnée de certain de ses membres, sera d’ailleurs présente à l’exposition « Solutions COP 21 » organisée au Grand Palais à Paris, du 4 au 10 décembre. Venez nous y voir ! Dans l’immédiat, je vous souhaite une bonne lecture.

Georges Bouchard Directeur de la publication

LE PROCHAIN NUMÉRO SORTIRA EN JANVIER 2015

ISSN 00 16-5328 o

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 1

SOMMAIRE

Octobre - décembre - n° 2015-4 La revue du gaz naturel, du biométhane, du butane et du propane

ENTRETIEN LAURENCE TUBIANA

p. 4

Représentante spéciale pour la conférence Paris Climat 2015

DOSSIER Le gaz : un atout pour le climat ?

p. 26

COP ou pas COP ? Interview de Geoffroy Roux de Bézieux (Medef) Haro sur les subventions La petite encyclopédie gazière | Le gaz booster Tribune libre | « Nouvelle stratégie globale d’action pour le climat, nouveau rôle pour le gaz ? », par Carole Mathieu (Ifri) Le biométhane a le vent en poupe ! Tour du monde des engagements des pays gaziers Biovalsan : il était une fois dans l’Est Les entreprises gazières face au défi climatique De l’isobutène vert dans le GPL L’expertise Butagaz au service du monde agricole

INFRASTRUCTURES

p. 8

Brèves État des lieux du dispositif Seveso en France

ÉCONOMIE ET FOURNITURE

p. 10

p. 14

Brèves Parole à Jacques Maire

UTILISATIONS ET MARCHÉS

p. 16

POLITIQUES ET INSTITUTIONS

p. 24

Brèves Dossier

p. 26

BUTANE ET PROPANE

p. 46

Brèves Emmanuel Trivin, président-directeur général de Butagaz

p. 48

VIE DE L’AFG ET DE L’UIG p. 52 Brèves p. 18

Brèves Focus sur le nouveau Cegibat

p. 20

Le temps des pionniers

p. 22

Les innovations gazières présentes à l’université d’été du Medef

p. 54

C’est la rentrée pour les mastériens !

p. 56

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 3

ENTRETIEN

LAURENCE TUBIANA Représentante spéciale pour la conférence Paris Climat 2015

« La loi de transition énergétique nous a permis au niveau national d’avancer vers un nouveau modèle, plus sobre et moins dépendant des énergies fossiles et nucléaire » La France organise et préside la COP 21, c’est un rendez-vous majeur pour notre pays. Quels objectifs vous êtes-vous fixés pour que cette présidence soit un succès ? Premier impératif, l’impartialité : c’est la seule position qui soit tenable ! Un excès d’autorité serait voué à l’échec : les États gardent la main, car leurs intérêts vitaux sont en jeu. Nous avons également fait le choix d’agir sur tous les plans afin de mettre toutes les chances de notre côté : l’accord, mais aussi les contributions nationales, les moyens financiers et technologiques, l’agenda des solutions. Enfin, nous adoptons une démarche ambitieuse. On ne peut pas se contenter d’un accord a minima, correspondant au plus petit dénominateur commun entre les États, pour sauver la face. Ce ne serait pas rendre service à la cause climatique. Quels sont les engagements de la France ? En amont de la COP 21, chaque pays doit publier une « contribution nationale », ce qu’il se propose de faire à son échelle pour relever le défi climatique. Dans le cas de l’Union européenne, c’est particulier car la contribution est commune aux 28 États membres : une réduction d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. Par ailleurs, la loi de transition énergétique nous a permis au niveau national d’avancer vers un nouveau modèle, plus sobre et moins dépendant des énergies fossiles et nucléaire. Enfin, en matière de solidarité internationale, la France s’est engagée à porter ses financements en faveur du climat à 5 milliards d’euros par an d’ici 2020, contre 3 milliards aujourd’hui.

4 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4

Le président des États-Unis, Barack Obama, a présenté son plan de lutte contre le changement climatique. La Chine a également fait part de sa volonté de s’engager. Ce sont des pays qui n’avaient pas ratifié le protocole de Kyoto. Êtes-vous optimiste sur les chances d’aboutir à un accord contraignant ? Oui, mais tout dépend de ce que l’on entend par « contraignant ». Il aura de toute façon la force d’un traité international, mais le débat sur sa forme juridique précise n’est pas encore tranché. Il est fort peu probable qu’il soit basé sur une logique de sanctions, comme le protocole de Kyoto : cela serait inacceptable pour certains. Il faut donc adopter une autre logique, plus facilitatrice et moins punitive. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne sera pas appliqué : au final, le fait que tous les pays fassent partie de l’accord, la perspective d’être mis au ban de la communauté internationale, peut être le plus dissuasif des mécanismes. Vous avez souvent évoqué l’importance de l’engagement des entreprises. Le « Business and Climate Summit » en mai 2015, la création de l’« Agenda des solutions » en décembre prochain sont autant d’étapes importantes. Avez-vous le sentiment que les entreprises ont pris conscience des enjeux ? Quels rôles peuvent jouer plus spécifiquement les entreprises énergétiques ? Oui, je crois qu’il y a une prise de conscience, une volonté des entreprises de participer activement au succès de la COP 21 plutôt que de regarder simplement les États négo-

ENTRETIEN

Intervention de Laurence Tubiana à la conférence organisée par l’Institut de relations internationales et stratégiques, en septembre dernier, portant sur le thème : « Dérèglements climatiques et crises humanitaires : comprendre et agir ».

LAURENCE TUBIANA Laurence Tubiana est l’ambassadrice française pour les négociations internationales sur le climat , représentante spéciale pour COP21 depuis mai 2014. Elle est responsable de la conduite des négociations internationales pour le climat pour le gouvernement français, qui aura la présidence de la COP21. GPL Fondatrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et présidente du conseil d’administration de l’Agence française de développement (AFD). Elle est directrice scientifique et professeure associée à l’École des Affaires Internationales de Sciences Po (PSIA), et professeure à Columbia University, elle est spécialiste en développement durable. De 1997 à 2002, Laurence Tubiana a été chargée de mission sur les questions d’environnement mondial et conseillère pour l’environnement auprès du Premier ministre Lionel Jospin.

cier entre eux. Il y a trois types de choses que peuvent faire les entreprises : s’engager individuellement, en se fixant des objectifs propres et en prenant des mesures en matière d’adaptation et d’atténuation ; rejoindre des initiatives coopératives ou des partenariats internationaux, soutenues par les partenaires du plan d’actions LimaParis ; et enfin, encourager activement et publiquement les gouvernements à prendre des décisions ambitieuses. Les entreprises énergétiques sont déjà mobilisées sur tous ces plans. Elles peuvent encore faire plus, en diversifiant leur production vers les énergies renouvelables, en investissant dans les technologies de rupture comme la capture et stockage du carbone, en revoyant leurs stratégies d’exploration. L’ère des énergies fossiles tous azimuts touche à sa fin. Il faut prévoir l’après et pour cela agir dès maintenant.

Les industriels dans leur grande majorité appellent à un prix du carbone mondial. Pensezvous que l’on puisse retrouver cette ambition dans l’accord final de décembre ? À partir du moment où l’on abandonne l’idée d’un plafond global aux tonnes de CO2 émises par les pays – ce qui était l’idée du protocole de Kyoto – et que l’on demande à chaque pays de s’engager sur son propre chemin de réduction des émissions, on ne peut pas imaginer un marché du CO2 global, avec un seul prix du carbone. Cela n’empêche pas d’encourager l’émergence de marchés du carbone et de systèmes de taxes un peu partout, en fonction des chemins adoptés. Plutôt que de créer un marché mondial ex nihilo, on pourra ainsi faire progressivement converger les marchés existants : en Californie, au Québec, en Corée du Sud, en Chine, dans l’Union européenne…

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 5

ENTRETIEN

« On ne peut pas se contenter d’un accord a minima. Ce ne serait pas rendre service à la cause climatique. » Lors du dernier Congrès mondial du gaz de Paris en juin dernier, les industriels du gaz ont rappelé l’importance de la COP 21 et leur volonté de lutter contre le changement climatique. Ils ont mis en avant les nombreuses mesures innovantes du secteur (biométhane, power to gas…). Pensezvous que les innovations peuvent contribuer à répondre au défi climatique ? Bien sûr : certaines innovations de rupture, notamment sur la capture et stockage du carbone ou le stockage de l’électricité, peuvent changer la donne. Si l’on regarde les progrès faits en seulement cinq ans sur les énergies renouvelables, notamment le solaire photovoltaïque, c’est considérable et cela donne à tous le sentiment du possible. C’est pourquoi nous agissons pour stimuler les investissements, tant publics que privés, sur la R&D en faveur du climat. Ceci dit, il ne faut pas tout attendre des innovations à

venir. Plus tôt on agit, mieux c’est, et nous pouvons d’ores et déjà transformer nos économies en profondeur grâce aux technologies et procédés existants. Ce rendez-vous est aussi un défi en termes d’organisation. Plus de 40 000 personnes sont attendues pour prendre part aux négociations. La France sera-t-elle prête à temps ? Oui, je ne suis pas du tout inquiète. L’équipe du secrétariat général à l’organisation de la COP 21, sous la direction de Pierre-Henri Guignard, fait un travail formidable depuis deux ans. C’est l’avantage d’avoir été le seul pays candidat pour accueillir la COP 21 : nous savions, longtemps à l’avance, que nous serions très probablement désignés et nous avons anticipé. Propos recueillis par Laura Icart et Julien Miro

Laurence Tubiana, Laurent Fabius et Manuel Pulgar Vidal, ministre péruvien de l’environnement et président de la COP 20, Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations unies pour les changements climatiques.

6 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4

leader français et référence européenne de la certification :

de matériel et appareils à gaz selon des référentiels gérés par CERTIGAZ (Marquage CE, Marques NF et Marques ATG) de système de management (offre commune de Certigaz et d’AFNOR Certification, pour la Certification Coordonnée Système & Produits qui comprend la certification sous marque AFAQ).

CERTIGAZ est l’organisme notifié (n°1312) pour le marquage CE des appareils à gaz en application des directives 2009/142/CE « appareils à gaz » et 92/42/CEE « rendement des chaudières ». Cela représente plus de 1000 certificats CE de type émis ou modifiés et plus de 220 sites de fabrication sous surveillance dont près de la moitié hors de France. Le marquage CE est la preuve de la conformité aux exigences des directives européennes applicables à un produit, il permet la libre circulation du produit au sein de l’Union Européenne. La directive 2009/142/CE « Appareils à gaz » concerne principalement : •Les appareils de cuisson (domestique et professionnelle), •Les appareils de chauffage (chaudières, tubes radiants, générateurs à air chaud), • Les appareils de production d’eau chaude, •Les appareils de réfrigération, •Les appareils de lavage, •L’éclairage.

CERTIGAZ gère également les marques ATG au nom de l'AFG dans le secteur du gaz : ATG Bras : alliages d'apport/flux destinés au brasage capillaire et au soudobrasage pour les canalisations gaz en acier ou en cuivre ; ATG Sert : raccords à sertir en cuivre ; ATG PLT : kits de tuyaux onduleux pliables en acier inoxydable ; ATG MH : installations de gaz GPL pour résidences mobiles et kits d’alimentation en GPL.

CERTIGAZ est l’organisme mandaté par AFNOR Certification pour assurer la gestion des dossiers ainsi que la surveillance des sites de fabrication des marques NF dans le secteur du gaz : NF GAZ : accessoires de raccordement des appareils à gaz et accessoires pour installations GPL ; NF ROB-GAZ : aux robinets de gaz pour réseaux de distribution situés en amont du compteur et aux robinets pour installations de gaz dans les bâtiments, ainsi qu’aux robinets à papillon pour installations de gros diamètres et aux joints plats d’étanchéité pour installations de gaz ; NF APE : accessoires pour réseaux en polyéthylène de distribution de gaz et d’eau ; NF REG-GAZ : régulateurs de pression de gaz pour réseau de distribution et branchements.

CERTIGAZ SAS est une société par action simplifiée détenue pour moitié par AFNOR Certification et par l’AFG. Certigaz est accréditée par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation, portée disponible sur www.cofrac.fr). Contact : 8 rue de l’Hôtel de Ville 92200 Neuilly Tél : +33(0) 1 80 21 07 40 Fax : +33 (0)1 80 21 07 93 www.certigaz.fr infocertigaz@certigaz.fr

En bref… LA FINLANDE AURA SON TERMINAL GNL La Commission européenne, en vertu des règles de l’UE en matière d’aides d’État, a autorisé le 23 septembre la Finlande à accorder une aide de 23 millions d’euros en vue de la construction du premier terminal GNL du pays, à Pori, sur la côte ouest. Le projet vise à encourager l’utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) comme carburant pour les navires, à la place du fuel et du gaz de pétrole liquéfié. Le terminal de Pori aura une capacité de stockage de 30 000 mètres cubes. « Le terminal GNL de Pori est le premier du genre en Finlande. Il fournira à l’industrie maritime une nouvelle source de carburant plus propre et permettra de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz en Finlande. Il s’agit d’un bon exemple de la manière dont les règles de l’UE relatives aux aides d’État peuvent encourager des investissements publics judicieux servant les objectifs de l’Union en matière de sécurité énergétique et de protection de l’environnement », a déclaré Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de la concurrence.

HORIZON 2020 La Commission européenne a organisé le 2 octobre une journée d’information sur le programme de l’Union européenne pour financer notamment les smart grids « Horizon 2020 ». Le programme de travail 2016-2017 ainsi que la procédure de candidature pour les appels à projet ont fait l’objet d’une présentation.

8 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4

MIDCAT OPÉRATIONNEL EN 2020 ? Le projet Midcat sera opérationnel d’ici à 2020, c’est du moins le souhait de l’Union européenne qui l’a exprimé par la voix de son commissaire à l’énergie et au climat, Miguel Arias Cañete. « Un budget de 470 millions d’euros a déjà été alloué à ce projet », a-t-il également déclaré dans le cadre de la journée « le gaz naturel et la sécurité énergétique de l’Europe », organisée par la fondation Gas Natural Fenosa. Le principal objectif du projet Midcat est de réduire autant que possible la dépendance de l’Europe envers le gaz russe, qui fournit encore 66 % de l’approvisionnement en énergie et d’améliorer la sécurité de cette importation. Au cours de son intervention, Felip Puig, le ministre catalan de l’Économie, a déploré quant à lui le retard pris par le projet qu’il décrit comme stratégique pour la compétitivité de l’industrie catalane. Il l’attribue notamment « au manque d’enthousiasme du gouvernement français pour construire cette interconnexion ». Miguel Arias Cañete s’est dit prêt à travailler en étroite collaboration avec les deux pays sur ce dossier.

NORD STREAM DOUBLE Nord Stream, le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique mis en service en octobre 2012, a inauguré début octobre les 100 milliards de mètres cubes de gaz transportés. « Cette étape a été franchie grâce à l’engagement de l’équipe de Nord Stream », a expliqué Matthias Warnig, directeur général de Nord Stream AG, la société qui gère le pipeline. Et d’ajouter : « La demande de gaz naturel [en Europe, NDLR] devrait croître, la production de gaz de l’UE déclinant rapidement. L’UE a besoin d’importer des quantités de gaz supplémentaires de manière sécurisée, respectueuse de l’environnement et dans des conditions économiques raisonnables. Nord Stream est une réponse à ces exigences. Je suis impatient d’atteindre les prochains 100 milliards de mètres cubes. » La capacité de transport du gazoduc est de 55 milliards de mètres cubes par an, soit 10 % de la demande actuelle de gaz dans l’UE. Nord Stream est aujourd’hui principalement alimenté par le gisement d’Ioujno-Rousskoïe, près de Krasnoselkoupsky, par une filiale de Gazprom. Cette dernière a déjà prévu qu’une grande partie du gaz qui sortira de Chtokman sera aussi évacué par Nord Stream.

INFRASTRUCTURES

L’AFNOR A PUBLIÉ :

tion des robinets exposés. L’article sur « piquages de dérivation en tubes droits » a été supprimé, car ce n’est plus une pratique courante.

• Le 4 août 2015, la NF ISO 20765-2 gaz naturel, calcul des propriétés thermodynamiques, partie 2 : propriétés des phases uniques (gaz, • Le 26 août 2015, la XP S 70-003-5, travaux à proxiliquide, fluide dense) pour une gamme étenmité de réseaux, partie 5 : éléments de mission due d’applications. Cette norme est la seconde spécifiques et clauses des marchés de prestations partie de l’ISO 20765, calcul des propriétés intellectuelles d’ingénierie et de maîtrise d’œuvre. thermodynamiques, qui comporte 3 parties : Cette norme expérimentale a pour objet d’apporter - partie 1 : propriétés de la phase gazeuse pour des éléments concrets d’aide à la rédaction des des applications de transport et de distribution ; clauses des marchés de prestations intellectuelles - partie 2 : propriétés des fluides monophad’ingénierie et de maîtrise d’œuvre juridiquement siques (gaz, liquide, fluide dense) pour un doconformes à la réglementation en vigueur, de maine d’application étendu (ce document) ; nature à garantir la clarté des relations contrac- partie 3 : propriétés des milieux dituelles entre les maîtres d’ouvrages et les maîtres phasiques (équilibres liquide-vapeur) ; d’œuvre et à limiter les dommages accidentels et Elle spécifie une méthode de calcul des propriétés les contentieux. Ces exemples doivent aider les volumétriques et calorifiques des gaz naturels, des responsables de projets à adapter dans leurs margaz naturels manufacturés et des mélanges simichés respectifs les clauses existantes en intégrant laires, dans des conditions telles que le mélange les nouvelles obligations réglementaires. peut exister à l’état gazeux homogène (phase unique), à l’état liquide homogène ou à l’état super• Le 5 septembre 2015, la NF S 70-003-2, travaux à critique homogène (fluide dense). proximité de réseaux, partie 2 : techniques de détection sans fouille. Cette norme est relative à • Le 5 août 2015, la NF EN 12007-3 infrastructures la détection et la localisation des ouvrages entergazières, canalisations pour pression maximale rés dans le cadre de la prévention des dommages de service inférieure ou égale à 16 bar, partie 3 : et de leurs conséquences corporelles et matéexigences fonctionnelles spécifiques pour l’acier rielles, par l’ensemble des parties prenantes, lors décrit, en complément des exigences fonctiondes travaux réalisés dans le voisinage de réseaux nelles générales de la NF EN 12007-1, les exide stockage, de transport ou de distribution sougences fonctionnelles spécifiques applicables terrains ou subaquatiques, d’ouvrages de voirie, aux canalisations en acier pour les pressions d’ouvrages militaires couverts par le secret de la maximales de service inférieures ou égales à 16 défense nationale cités ci-dessous, à l’exception bar. Le texte spécifie les principes de base comdes réseaux sous-marins. muns pour les infrastructures gazières. Il convient que les utilisateurs du présent document gardent • Le 23 septembre 2015, la NF EN ISO 16903 pétrole à l’esprit l’existence éventuelle, dans les États et industries du gaz naturel, caractéristiques du membres du CEN, de codes de pratique et/ou de GNL influant sur la conception et le choix des normes nationales plus détaillés. En France, cette matériaux. Cette norme donne des indications sur norme est citée dans les RSDG 1, règles techles caractéristiques du gaz naturel liquéfié (GNL) niques et essais des canalisations de distribution et sur les matériaux cryogéniques utilisés dans de gaz, et RSDG 3.1, soudage des canalisations l’industrie du GNL. Elle donne également des indiet branchements en acier, publiés en appui de cations sur la santé et la sécurité. Elle est destinée l’arrêté du 13 juillet 2000 sur la distribution de gaz. à servir de document de référence pour la mise Par rapport au document remplacé, les recomen œuvre des autres normes dans le domaine du mandations ont été vérifiées et transformées en gaz naturel liquéfié. Elle est destinée à servir de exigences lorsque justifié. Le titre du document a document de référence pour les personnes qui également été changé en « exigences fonctionconçoivent ou exploitent des installations de GNL. nelles ». La référence à la NF EN 10208-1 (retirée Elle remplace l’EN 1160 : 1996. en 08/2014) est remplacée par la NF EN ISO 3183. Les nuances d’acier L235 et L240 sont éliminées Toutes ces normes sont disponibles auprès de l’Afnor : des exigences en conséquence ; les nuances • par courrier à l’administration des ventes d’acier L245 et L290 sont ajoutées. Des références 11, rue Francis de Pressensé générales ont été ajoutées aux systèmes de pro93 571 La Plaine Saint-Denis cedex ; tection cathodique, aux essais nécessaires pour • par Internet sur www.boutique.afnor.org accepter les soudures, ainsi qu’une recommanda(normes en lignes) ; tion concernant le choix de la position de l’installa• par télécopie au 01 49 17 90 30. o

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 9

INFRASTRUCTURES

SÉCURITÉ INDUSTRIELLE

État des lieux du dispositif Seveso en France Il y a quelques mois, un attentat perpétré sur un site classé Seveso dans l’Isère et les différents actes de malveillance qui ont suivi à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône) notamment ramenaient au cœur de l’actualité la problématique de sécurisation des sites industriels sensibles en France. L’occasion de revenir aujourd’hui sur le dispositif, ses évolutions et les nouvelles obligations imposées aux industriels français.

a directive Seveso a été adoptée en 1982 par l’ensemble des États européens après la catastrophe de Seveso, ville italienne où a eu lieu un accident industriel dans une usine chimique (fuite de dioxine) en 1976. L’Europe prend alors conscience de l’importance de se doter d’une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs. La directive Seveso, nom générique attribué à l’ensemble des directives européennes, oblige les États à identifier les sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs pouvant entraîner des conséquences immédiates graves pour le personnel, les riverains, les biens et l’environnement, afin d’y maintenir un haut niveau de prévention et de prendre les mesures pour y faire face. Les principaux objectifs de Seveso Comme tous les textes communautaires, pour être applicable cette directive a été retranscrite dans chaque pays européen selon le droit national. Ses objectifs principaux visaient à la production d’une étude de dangers, l’élaboration de plans de secours et l’information des populations riveraines pour les établissements concernés par cette directive.

Point réglementaire La directive 82/501/CEE, dite « directive Seveso 1 », est entrée en vigueur le 24 juin 1982. Elle a été remplacée en décembre 1996 par la directive 96/82/CE, dite « Seveso 2 ». La directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012, dite « Seveso 3 », a été publiée le 24 juillet 2012 au Journal officiel de l’Union européenne. Entrée en vigueur le 1er juin 2015, elle remplace la précédente et concerne environ 10 000 établissements dans l’Union européenne et environ 1 200 en France. La transposition de la directive au niveau national est faite par décret et par arrêté. o

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Un dispositif renforcé avec Seveso 2 La directive Seveso 2, adoptée en 1996, a consolidé le dispositif de prévention des accidents majeurs impliquant des substances dangereuses en introduisant des mesures complémentaires par rapport à la directive initiale. Ces mesures mettent en avant les « bonnes pratiques » en matière de gestion des risques : introduction de dispositions sur l’utilisation des sols afin de réduire les conséquences des accidents majeurs, prise en compte des aspects organisationnels de la sécurité, amélioration du contenu du rapport de sécurité et renforcement de la participation et de la consultation du public. Le champ d’application est également révisé : absence de distinction entre l’activité de stockage de substances dangereuses et la mise en œuvre de substances dangereuses dans un procédé et extension aux installations manipulant et stockant des explosifs. Les classements des sites selon des seuils Le calcul de dépassement de seuil se réalise par une somme pondérée des masses de produits présents dans l’établissement. Il distingue deux types d’établissements selon la quantité totale de matière dangereuse sur site. En France, au 31 décembre 2014, 1 171 sites sont concernés (dernier recensement du ministère de l’Écologie) : 515 établissements dépassant le premier seuil sont classés « Seveso seuil bas » et 656 établissements dépassant le second seuil sont classés « Seveso seuil haut ». Les mesures de sécurité et les procédures prévues par la directive sont différentes selon le classement de l’établissement afin de conserver une certaine proportionnalité. Le respect de l’application de la directive fait partie des missions prioritaires de l’inspection des installations classées sous l’autorité des préfets. Seveso 3 : une refonte importante du champ d’application Depuis le 1er juin 2015, est entrée en vigueur la directive Seveso 3. Elle prend en compte le règlement CLP (classifica-

INFRASTRUCTURES

Site de stockage de gaz naturel de Beyne (Yvelines). tion, étiquetage et emballage des substances et mélanges), qui conduit à une refonte complète du champ d’application de la directive Seveso 2 avec des incidences sur le classement de certains établissements. Ce règlement établit de nouvelles méthodes de classification des substances et il crée également de nouvelles dénominations de danger. Le CLP : une nouvelle référence pour les industriels Le règlement CLP transpose en droit européen le système d’étiquetage international SGH (système général harmonisé) adopté par les Nations unies afin de mieux protéger les hommes et l’environnement contre la dangerosité des substances et des mélanges. Le CLP a recensé 28 classes de danger dont 16 pour les dangers physiques (explosibles, inflammables, comburants, etc.), 10 pour la santé (cancérogénicité, toxicité, irritation, etc.) et 2 pour l’environnement (couche d’ozone et milieu aquatique). Cette nouvelle définition des substances basée sur le règlement CLP a pour conséquence de modifier le champ d’application de la directive avec l’entrée ou la sortie de certains établissements.

cation des rubriques 1 000), catégorisation des explosifs (A, B, C…) ainsi que la règle des 2 %. Le décret du 3 mars 2014 modifiant la nomenclature des ICPE prévoit que « les substances dangereuses présentes dans un établissement en quantités inférieures ou égales à 2 % seulement de la quantité seuil pertinente ne sont pas prises en compte dans les quantités “qx” si leur localisaRépartition des sites Seveso au 31/12/14

La mise en place de la nouvelle nomenclature des installations classées (ICPE) La transposition de la directive Seveso 3 révise la nomenclature des ICPE afin d’intégrer les nouvelles dénominations des classes, catégories et mentions de danger introduites par le règlement CLP. Afin de simplifier le système, plusieurs homogénéisations ont été réalisées entre la directive Seveso 3 et la réglementation française : alignement de la nomenclature des ICPE sur la structure de la directive (création des rubriques 4 000 et suppression ou modifiSource : MEED

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INFRASTRUCTURES

tion à l’intérieur de l’établissement est telle que les substances ne peuvent déclencher un accident majeur ailleurs dans cet établissement ». Concrètement cela signifie que si les industriels peuvent démontrer que l’endroit où sont stockées les substances dangereuses ne peut conduire à un risque, celles-ci peuvent ne pas être prises en compte dans le calcul pour définir le seuil d’un site.

lations environnantes en cas d’accident. Enfin, l’instauration d’un système de dérogation au niveau européen pour des substances et mélanges (via l’aménagement des seuils ou sortie du champ de la directive) sur la base d’un dossier technique a été mise en place, notamment pour prévenir les incertitudes liées à l’alignement avec le CLP et de futures évolutions technologiques.

Des mises à jour et des nouveautés Avec l’entrée en vigueur de Seveso 3, les dispositions relatives à l’accès du public aux informations en matière de sécurité, sa participation à une prise de décision élargie et l’accès à la justice sont renforcées. Les citoyens pourront désormais s’ils le souhaitent avoir accès via Internet aux informations relatives aux installations Seveso situées à proximité de leurs habitations, ainsi qu’aux programmes de prévention des accidents et aux mesures d’urgence pour mieux réagir en cas de nécessité. Ils auront aussi la possibilité de faire appel à la justice s’ils estiment que leurs droits n’ont pas été respectés lors de l’installation d’un nouveau site Seveso. À noter dans les nouveautés : le renforcement de la politique de prévention des accidents majeurs (PPAM), qui doit garantir un haut niveau de protection dans tous les établissements et un accès à l’information à destination des popu-

La sûreté des sites : un véritable casse-tête pour l’État et les industriels L’efficacité des directives Seveso a toujours été jugée satisfaisante et les différentes améliorations apportées depuis sa création ont répondu jusque-là aux problématiques posées. Cependant aujourd’hui un nouveau risque semble exister : celui du terrorisme. En juin 2015 dans l’usine Air Products (en Isère) classée « Seveso seuil bas », un attentat a été perpétré après qu’un individu a réussi à s’y introduire. Si la malveillance a toujours été intégrée dans les risques, le terrorisme n’en faisait pas partie jusque-là. Une nouvelle donne à prendre en compte dans les scénarios de sécurisation des sites Seveso. Laura Icart

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Infrastructures. DOSSIER LA REVUE DU GAZ NATUREL, DU BIOMÉTHANE, DU BUTANE ET DU PROPANE ÉDITÉE PAR L’ASSOCIATION FRANÇAISE DU GAZ WWW.AFGAZ.FR

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N°2014-1 / JANVIER - MARS

ENTRETIEN

DOSSIER

2015

E FORMULIELLE R TRIMEST

ENTRETIEN

GERTJAN LANKHORST, président d’Eurogas et président-directeur général de la société néerlandaise GasTerra

« Je suis fermement convaincu que l’achèvement du marché européen de l’énergie permettra de mettre en avant les nombreux avantages que présente le gaz en tant que source d’énergie » Vous avez été élu président d’Eurogas en juin nisseurs et des gestionnaires des réseaux de distribution, dernier à Venise. Quelles sont les priorités de nous devrions donc avoir beaucoup de choses à apporter à votre mandat ? ce débat. Enfin, nous devons continuer à mettre en avant les Je pense que dans l’immédiat, nous devons nous concentrer aspects positifs du gaz, qui peuvent souvent être négligés sur le développement du paquet énergie-climat 2030. Il est ou même tenus pour acquis. Les préoccupations actuelles impératif que l’Europe prenne la bonne voie et tire les leçons sur le gaz ne doivent rien enlever au fait que le gaz demeure du paquet énergie-climat de 2020. L’une des composantes une énergie propre, sûre et compétitive. De grands progrès essentielles sera de faire en sorte que le système compeuvent être accomplis dans le secteur du chauffage par munautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) joue exemple, où la pénétration future de technologies plus effipleinement son rôle, qui consiste à réduire les émissions de caces et l’introduction du gaz renouvelable permettront de carbone et à servir de signal pour l’investissement dans des nous assurer que le gaz reste une énergie de choix pour le technologies à faible émission de carbone. Eurogas contichauffage. Nous devons également nous tourner vers les nuera également à consacrer son expertise et son temps, opportunités qui se présentent dans des domaines tels que en coopération avec d’autres parties prenantes et organes le transport et saisir ces opportunités. institutionnels, à la mise en œuvre du marché intérieur de l’énergie. Bien que de grands progrès aient été réalisés, La politique énergétique européenne est d’autres efforts restent à accomplir et nous devons nous critiquée par les PDG des principales entreprises assurer de finir le travail, car il s’agit d’un point essentiel du secteur de l’énergie. À la mi-mars 2014, pour garantir des sources d’approvisionnement en gaz sûres, Eurogas a envoyé une lettre aux chefs d’État ou diversifiées et économiquement viables. Je suis fermement de gouvernement des États membres de l’UE CONTEXTE convaincu que l’achèvement d’un tel marché permettra de afin de souligner le besoin urgent de signaux mettre en avant les nombreux avantages que présente le politiques clairs pour stimuler l’investissement gaz en tant que source d’énergie. L’une des autres priorités dans les infrastructures énergétiques à sera d’étudier avec la Commission et les organes institutionfaible intensité carbonique. Avez-vous vu des nels des questions plus générales quant à la façon dont le évolutions depuis ? rôle des clients en tant qu’acteurs du marché de l’énergie se En fait, dans la lettre d’Eurogas, nous visions un certain développera et quelle devrait être la future conception du nombre de choses, notamment un objectif européen contraidétail. Nous devons l’accent sur des solu- sera gnant réduction Lors de la rentrée parlementaire, le texte demarché loi de de programmation pourmettre la transition énergétique audecœur des d’au moins 40 % des gaz à effet de serre, tions plus efficaces et durables basées sur le marché. Heuun principe sous-jacent d’utilisation d’approches basées débats. Présenté une première fois au Conseil des ministres le 18 juin dernier, le projet de loi a été soumis pour avis reusement, l’expertise d’Eurogas provient à la fois des foursur le marché et des mesures structurelles précoces pour à plusieurs instances pendant l’été.

DOSSIER

Le gaz dans le nouveau modèle énergétique français À l’automne 2014 commence le travail parlementaire sur le texte de loi de programmation pour la transition énergétique qui fait suite au débat souhaité par le président François Hollande lors de la conférence environnementale de septembre 2012. Cette loi, dont le projet a été présenté par la ministre chargée de l’Énergie en juin dernier, a pour objectif de fixer la politique énergétique du pays pour les décennies à venir. Le présent dossier est l’occasion de revenir sur le texte du projet de loi de programmation pour la transition énergétique de Mme Royal, « un nouveau modèle énergétique français », et de présenter les avis de différentes instances concernées soumis avant le travail parlementaire. La contribution de l’AFG à la réflexion sur la transition énergétique y est publiée, elle apporte des compléments d’information sur les atouts du gaz pour répondre aux enjeux. Dans le cadre de ce dossier, MM. Michel Guilbaud, directeur général du Medef, Julien Aubert, député de Vaucluse, et Roland Courteau, sénateur de l’Aude, se sont exprimés sur le déroulement du débat national, les enjeux et les défis à relever par la France, ou encore la place du gaz dans le futur mix énergétique français. Le dossier met également en lumière le modèle énergétique mis en œuvre par notre voisin allemand.

Sommaire :

• Gestation de la loi pour la transition énergétique • Contribution de l’Association française du gaz à la réflexion sur la transition énergétique • Interview de Michel Guilbaud, directeur général du Medef • Interview de Julien Aubert, député de Vaucluse • Interview de Roland Courteau, sénateur de l’Aude • L’Energiewende : où en sont les Allemands ?

Gestation de la loi pour la transition énergétique

réviser le système communautaire d’échange de quotas d’émission. Je pense qu’il est juste de dire que sur ce point nous avons vu des résultats positifs, mais il reste encore beaucoup à faire. Les nouvelles lignes directrices relatives aux aides d’État sont bienvenues, en particulier l’approche globale qui consiste à intégrer l’énergie renouvelable au sein du marché, cela étant essentiel pour garantir un marché intérieur de l’énergie sûr et économiquement viable sans compromettre le développement futur des énergies renouvelables. La Commission européenne propose également un objectif de réduction des gaz à effet de serre comme pierre angulaire du cadre politique de 2030. Il s’agit là d’un point positif, mais reste à voir si l’objectif de réduction des gaz à effet de serre constituera ou non la pierre angulaire du paquet final. La proposition de réserve de stabilité du marché de la Commission constitue également un développement positif et devrait permettre de corriger le système communautaire d’échange de quotas d’émission. Néanmoins, en l’état actuel, la proposition ne permettra pas d’obtenir suffisamment tôt les résultats dont nous avons besoin ; il sera donc nécessaire de trouver plus rapidement une solution au problème de l’offre excédentaire des quotas du SCEQE. Nous craignons cependant que le débat sur la sécurité d’approvisionnement ne conduise pas l’Europe à s’éloigner des approches basées sur le marché, ce qui constituerait un élément clé pour garantir la sécurité de notre énergie. Bien sûr, la réunion du Conseil d’octobre constituera une étape très importante. Il est impératif que les décisions soient prises en octobre afin de ramener de la clarté au sein du marché.

Transformer le possible en réel

Au mois de juin, le Conseil européen a dressé le bilan des progrès réalisés en vue d’une décision finale en octobre sur la politique énergieclimat à l’horizon 2030, et a soutenu la mise en œuvre immédiate de mesures d’urgence pour renforcer la sécurité énergétique européenne. Il a également été demandé au Conseil d’analyser plus en détail d’autres mesures à moyen et long

15/01/2015 16:49

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Gaz d’aujourd’hui • n 2014-3 • 37

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VÉHICULE GPL

Gaz d’aujourd’hui • n 2014-4 • 5

Les deux axes prioritaires Le projet de loi pour la transition énergétique repose sur les deux grands axes que sont la maîtrise de la consommation d’énergie et le développement des énergies renouvelables. Le texte donne la priorité aux économies d’énergie dans le bâtiment, qui reste le premier consommateur d’énergie devant les transports et l’industrie, et fort émetteur de gaz à effet de serre. Ce secteur représente un gisement prioritaire d’économies d’énergie, dont l’ampleur justifie, selon le projet de loi, « un puissant effort d’incitation et d’accompagnement des ménages et des professionnels ». C’est pourquoi celui-ci mobilise les outils techniques, juridiques et financiers nécessaires à une accélération rapide et une amplification massive de ce chantier qui doit notamment permettre de rénover 500 000 logements par an d’ici 2017. Il s’agit de stimuler conjointement, la demande et l’offre de travaux, en accompagnant les ménages, les collectivités territoriales, les entreprises et les professionnels du bâtiment. Le secteur des transports est, lui aussi, visé. L’objectif est de développer des transports moins émetteurs afin de réduire significativement la pollution de l’air. Il promeut par exemple les navires utilisant le gaz naturel liquéfié, en particulier au travers d’opérations pilotes. Le projet de loi pose également les bases du développement de l’économie circulaire et encourage la valorisation énergétique des déchets. Le second pilier du projet de loi pour la transition énergétique est le développement des énergies renouvelables « pour mieux diversifier nos sources d’alimentation, équilibrer notre production et renforcer notre indépendance énergétique ». Les énergies renouvelables, qui représentaient en 2012 14 % de la consommation d’énergie, doivent atteindre 23 % en 2020 et 32 % en 2030. Rien que dans le secteur des transports individuels et collectifs, les biocarburants, l’hydrogène et les biogaz devront couvrir 10,5 % puis 15 % des besoins. Le texte tente de simplifier les procédures et de stabiliser les règles afin d’accélérer l’émergence de filières industrielles. M.L.G.

36 • Gaz d’aujourd’hui • n 2014-3

ENTRETIEN

ARNAUD MONTEBOURG Ministre du Redressement productif

L’année 2014 représente une année charnière pour le marché intérieur de l’énergie car le Conseil européen a fixé l’achèvement du marché intérieur pour cette année. Où en sommes-nous ? Que reste-t-il à faire ? En effet, cette année est importante pour le marché intérieur de l’énergie et bien que nous n’aurons certainement pas totalement atteint notre objectif cette année, de nombreuses pièces du puzzle sont en place et nous devons désormais porter nos efforts sur le travail restant à accomplir. Bien entendu, dans un premier temps, cela signifie qu’ilREVUE TRIMESTRIELLE / ABONNEMENT ANNUEL : 150 EUROS H.T. faut nous assurer de la mise en œuvre effective de la législation actuelle ainsi que la mise en œuvre de bon nombre de codes de réseau pour le gaz qui représentent des étapes esCouv_GA_2014_Vol1.indd 2 sentielles à l’achèvement du marché intérieur. Par ailleurs, un certain nombre de liaisons importantes ont été achevées ces dernières années mais d’autres investissements sur le réseau gazier européen sont encore nécessaires pour renforcer son interconnexion. L’achèvement des liaisons manquantes, ainsi que l’inversion du flux physique, devront donc être poursuivis en priorité.

4 • Gaz d’aujourd’hui • n 2014-4

l’automne 2014 débutera le débat parlementaire sur la loi de programmation pour la transition énergétique, « un Int_GA_2014_Vol4.indd nouveau modèle énergétique fran4-5 çais ». Le texte tant attendu a été présenté par la ministre chargée de l’Énergie, Ségolène Royal, le 18 juin lors d’une communication au conseil des ministres. Le texte définitif du projet de loi sera présenté en conseil des ministres fin juillet, en vue d’une adoption dont la ministre assure qu’elle aura lieu – si le Parlement s’en saisit à l’automne – avant la fin de l’année. Matignon, lui, avait annoncé comme échéance le printemps 2015. D’ici là le texte a été soumis pour avis à plusieurs instances. Le Conseil national de la transition énergétique (CNTE) a adopté à la quasi-unanimité cette première mouture du projet de loi tout en apportant quelques propositions d’ajouts au texte. S’agissant des transports, le CNTE souhaite élargir le cadre du projet de loi, qui fait la part belle aux véhicules électriques. Il estime que « l’ensemble des motorisations alternatives doivent être soutenu et développé », ce qui inclut les véhicules alimentés au biogaz ou à l’hydrogène. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a également adopté à une très large majorité un avis. Toutefois, il appelle à intégrer un « objectif national d’efficacité énergétique à l’horizon 2030 » également prôné par le CNTE. Le Conseil national de l’industrie (CNI) a remis un avis unanime à la ministre tout en relevant « quatre enjeux qui paraissent devoir être complétés dans le projet de loi ». Le CNI propose d’intégrer la compétitivité du prix de l’énergie aux objectifs ciblés de la politique énergétique et aux critères de la programmation pluriannuelle. Il demande que les efforts d’efficacité énergétique de l’industrie soient encouragés et regrette que le projet de loi n’intègre pas une stratégie gaz pour soutenir les gazo-intensifs. Le conseil recommande l’identification des moyens nécessaires pour accompagner la transition énergétique (comme la formation, le financement) et souhaite que l’industrie soit associée à la gouvernance du dispositif en étant consultée sur les programmations pluriannuelles de l’énergie et sur les budgets carbone.

LE DEVENIR DE L’EUROPE DE L’ÉNERGIE

GERTJAN J. LANKHORST Gertjan Lankhorst est né à Amsterdam le 22 décembre 1957. Il a étudié l’économie générale à l’université libre d’Amsterdam de 1982 à 1986. En 1986, il entre au département de la politique économique générale au GPL néerlandais des Affaires économiques. sein du ministère Il a occupé différentes fonctions au ministère dont celle de directeur pétrole et gaz (1996–1999), directeur à la concurrence (1999–2003) et directeur général à l’énergie (2004–2005). Gertjan Lankhorst a été nommé président-directeur général de GasTerra le 1er septembre 2006 et a été élu président de l’Association européenne des fournisseurs de gaz, Eurogas, le 20 juin 2014.

15/01/2015 16:46

Je souhaite m’abonner pour l’année 2015 au tarif suivant : Adhérents AFG, AFG Régionales & CFBP (France et étranger) : 90,00 € TTC Adhérents AFG retraités et étudiants (France et étranger) : 40,00 € TTC Plein tarif (France, étranger) : 120,00 € TTC Nom :

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AFG, Gaz d’aujourd’hui, 8, rue de l’Hôtel de Ville, 92200 Neuilly-sur-Seine - Tél. 33 (0)1 80 21 08 00 - Fax 33 (0)1 46 37 19 55 (1) À préciser si votre service comptable l’exige pour tout règlement de facture. (2) Pour les pays de l'Union européenne.

15/01/2015 16:50

En bref… GNV : AUCHAN S’Y MET Adieu les particules : Auchan s’est adressé à GNVert, filiale d’Engie, pour l’avitaillement en gaz naturel liquéfié (GNL) de ses camions de livraison des plateformes logistiques du sud et de la région Île-de-France. L’objectif était de trouver une alternative écologique au diesel. Le groupe de distribution profite du déploiement, dans le cadre du projet européen « Blue Corridors », des trois stations de GNL de Rungis, Nîmes et Lyon, exploitées par GNVert. Début juin, les premiers pleins ont été effectués à la nouvelle station GNVert de Nîmes, à l’intérieur de la plateforme logistique Auchan. Cette première station GNL ouvrira au public courant 2016. En Île-de-France, ce sont 5 transporteurs Auchan avec 8 camions qui se fourniront en GNL dès l’ouverture en septembre de la station de Rungis. Depuis plusieurs années, Auchan France s’attache à réduire l’impact environnemental de ses activités. Plus particulièrement, avec la réduction des émissions des gaz d’échappements, grâce à un meilleur remplissage des camions, à une minimisation des trajets à vide, au développement du transport multimodal ou encore au déploiement de solutions innovantes pour économiser le carburant et utiliser des carburants alternatifs plus respectueux de l’environnement.

14 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4

GAZPROM BOURSICOTE La diversification des sources d’approvisionnement de l’Europe (notamment auprès des États-Unis) a-t-elle poussé Gazprom à se lancer sur le marché spot ? Le géant russe, qui préfère les contrats long terme, a mis aux enchères, les 8 et 9 septembre, quelque 3 milliards de mètre cubes de gaz. « Le marché européen du gaz change constamment et, face à ces difficultés, nous voulons tester cette nouvelle forme de commerce du gaz et voir quels avantages ils peuvent apporter au vendeur et aux acheteurs », a expliqué le vice-président exécutif, Alexandre Medvedev. Trente-neuf sociétés étaient qualifiées pour participer à ces enchères, parmi lesquels Vitol, Goldman Sachs, Glencore ou encore Novatek Gas & Power. Le 10 septembre, Gazprom Export a estimé que l’opération avait été un succès sur toute la ligne mais n’a pas pourtant communiqué les quantités vendues. Selon le russe, plus de 40 accords ont été conclus avec 15 clients à des prix supérieurs au prix moyen des contrats de l’ensemble du portefeuille pour l’hiver prochain, les prix étaient plus élevés que les prix spot et à terme pour les hubs européens. Une chose est sûre : cette satisfaction affichée peut laisser présager d’autres ventes aux enchères dans le futur.

LE SIGEIF LANCE SON APPEL D’OFFRE ! Le Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France) ouvre son groupement d’achats aux consommateurs de gaz de la moitié nord de la France pour leur éviter une coupure d’alimentation. Le syndicat, regroupant environ 600 acheteurs (communes, structures intercommunales, bailleurs sociaux publics et privés, hôpitaux, collèges…), propose à toutes les collectivités et les établissements publics n’ayant pas encore souscrit d’offre de marché auprès du fournisseur de gaz de leur choix de rejoindre le groupement de commande qu’il va prochainement lancer. La suppression des tarifs réglementés du gaz a entraîné au 1er octobre la caducité des contrats de fourniture de l’ensemble des sites consommant plus de 200 MW par an (seuil abaissé à 30 MW par an au 1er janvier 2016). Conformément à l’obligation légale de mise en concurrence, le Sigeif se prépare à lancer un appel d’offres groupé de fourniture de gaz naturel pour tous les retardataires n’ayant pas encore fait leur choix.

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COUP DOUBLE POUR EDF

L’américain Cheniere Energy a annoncé le 21 septembre un accord pour vendre jusqu’à 24 cargaisons de GNL au français EDF à partir de 2017 et jusqu’en 2018. Selon l’accord, le prix de vente sera lié au « Title Transfer Facility » (TTF) des Pays-Bas. Selon plusieurs agences de presse, cependant, une clause permettrait à Cheniere d’annuler son accord avec EDF si l’américain trouvait des débouchés plus rentables en Asie ou au MoyenOrient. Le GNL, qui partira du terminal de GNL de Sabine Pass, au Texas, sera livré au terminal de Dunkerque. EDF Trading avait déjà annoncé en août avoir signé un accord avec Cheniere sur une quantité comprise entre 0,7 million et 1,5 million de tonnes par an d’ici 2018, soit l’équivalent d’environ 1 à 2 milliards de mètres cubes.

ENI, UNE DÉCOUVERTE MAJEURE L’italien est devenu un habitué des découvertes de champs gaziers géants. Après le Mozambique en 2013, Eni a annoncé avoir mis à jour un champ « super géant » dans les eaux profondes (à 1 450 mètres) au large de l’Égypte. Zohr, ainsi nommé, pourrait avoir un potentiel de 30 milliards de pieds cubes de gaz répartis sur une superficie d’environ 100 kilomètres carrés. « Zohr est la plus importante découverte de gaz jamais faite en Égypte et dans la mer Méditerranée », a affirmé l’italien dans un communiqué. La découverte a été célébrée par le président égytien, Abdel Fattah al-Sissi, qui a reçu pour l’occasion le PDG d’Eni Claudio Descalzi pour qui ces réserves ouvrent la perspective d’une autosuffisance en gaz pour des décennies.

Plateforme Eni au large de l’Égypte.

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 15

ÉCONOMIE ET FOURNITURE

PAROLE À……... JACQUES MAIRE, ancien directeur général de Gaz de France

La biomasse : rêve bucolique et réalités énergétiques

e toutes les idées avancées pour faire évoluer le système énergétique, un recours accru à la biomasse attire a priori la sympathie de tous les acteurs mus par un sentiment de retour à la terre. Il est vrai qu’avec le muscle humain ou animal, le vent et l’hydraulique, la biomasse a été longtemps la source principale d’énergie. C’est une énergie douce qui respecte le climat puisqu’elle absorbe par sa croissance le gaz carbonique qu’elle dégage dans son utilisation énergétique. Mais qu’est-il possible réellement possible de tirer de cette idée ? Quelles sont les voies les plus efficaces pour utiliser ces ressources ? Dans un système énergétique, il est toujours techniquement possible d’aller de toute source d’énergie à tout usage mais le chemin est plus ou moins tortueux, coûteux et respectueux de l’environnement. Chaque énergie a ses domaines où son efficacité relative est la plus grande ; par exemple, son caractère liquide et sa densité en énergie donne au pétrole un avantage déterminant dans les transports et les usages dispersés. Regardons quelques caractéristiques de la biomasse vis-à-vis de l’énergie. La première caractéristique notable est que les ordres de grandeur ne sont pas les mêmes pour toutes les sources d’énergie : la biomasse n’a pu faire face dans le passé qu’avec une population faible et un niveau de vie bas. Le tonnage mondial de céréales est de l’ordre de 3 milliards de tonnes, soit environ 60 % de celui de pétrole, et leur pouvoir calorifique se situe à environ la moitié de celui du pétrole. Les mêmes comparaisons pourraient être faites avec le bois et conduiraient aux mêmes conclusions. Il faut de plus pen-

16 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4

ser que ces produits sont déjà utilisés et que seuls des tonnages supplémentaires et disponibles pourraient aller vers la production d’énergie. De nombreuses voies peuvent être intéressantes à exploiter mais la biomasse ne révolutionnera pas quantitativement le monde énergétique. Par contre, une action même très limitée pour l’énergie peut bouleverser les équilibres de la biomasse, comme l’a montré l’effet des biocarburants sur le marché du maïs en Amérique du Nord. Il faut bien constater aussi que le développement économique n’a été possible que lorsque l’on s’est libéré des limites de la biomasse. On peut ainsi dire qu’au XIXe siècle le charbon a sauvé la forêt qui, en France, couvrait moins de 10 millions d’hectares au début du XIXe contre 16 aujourd’hui (comme en 1600 !). Pour la petite histoire, dans les années soixante-dix, devant la croissance prévisible des besoins alimentaires, des laboratoires très sérieux étudiaient la production de protéines à partir de pétrole, il y avait même des steaks expérimentaux consommables. Deuxième caractéristique de la biomasse : elle couvre des produits et sous-produits très divers, depuis le blé jusqu’aux déchets de l’élevage, en passant par les produits forestiers. L’énergie n’est qu’une des utilisations secondaires de la biomasse et son recours n’est jamais indispensable. La majeure partie des produits servent à l’alimentation. Avec l’augmentation de la population mondiale et son désir légitime de mieux vivre, les besoins énergétiques vont croître au niveau mondial (+ 70 % d’ici 2050 ?) et, à l’évidence, cet usage est prioritaire. Les carburants dérivés des céréales peuvent satisfaire les producteurs par la création de débouchés et certains financiers traumatisés par les excédents agricoles dans les pays développés, mais pas les populations mondiales. De toute façon, la biomasse actuelle est soit consommée, soit se retrouve sous forme de déchets. Le problème est donc de faire croître la masse et de mieux utiliser les déchets mais sûrement pas de la détourner d’un besoin qui n’offre pas d’autre alternative. Troisième caractéristique : la biomasse est constituée de molécules et de structures complexes qui ont des propriétés intéressantes chimiques ou mécaniques. Avant de bouleverser chimiquement ou physiquement ces structures il faut regarder si l’on peut utiliser ces propriétés de façon simple et aussi directe que possible. Le meilleur exemple est le bois

ÉCONOMIE ET FOURNITURE

que l’on utilise directement en menuiserie. Remplacer des sacs plastiques par des sacs en papier est un autre exemple. Les molécules peuvent parfois être utilisées plusieurs fois : papier recyclé, chiffons, etc. Les déchets animaux servent directement d’engrais mais dans certains cas ils sont en excès, nuisibles à l’environnement et ne peuvent pas être utilisés directement. Il faut alors trouver une voie, qui est celle de la gazéification, pour les valoriser. Toutes les études et recherches qui permettent d’utiliser au mieux leurs propriétés sans processus compliqué sont des voies à suivre : cela va des perfectionnements des mécanismes d’alimentation des chaudières aux améliorations des produits comme le papier ou les panneaux. La quatrième considération à prendre en compte est que la ressource est dispersée et coûteuse à transporter, ce qui veut dire qu’il faut privilégier les usages eux-mêmes dispersés et se réjouir si les zones coïncident. Une chaufferie moyenne à proximité d’un massif forestier est sans doute plus facile à justifier qu’une installation alimentée par une noria de camions dans une ruelle de banlieue parisienne pourtant desservie par les réseaux gaz et électricité. Des unités de grande taille, que ce soit pour l’énergie ou pour des unités de biocarburants, ne peuvent qu’avoir un approvisionnent coûteux et peuvent être difficiles à assurer. Cinquième élément à considérer : la possibilité ou non de faire croître la biomasse disponible. Cela peut venir soit de l’augmentation de la production par augmentation des surfaces ou par amélioration des rendements, soit d’une meilleure valorisation des déchets. Nous ne parlerons ici que des déchets proches de l’agriculture et non des déchets urbains, même si beaucoup de choses sont possibles en ce domaine, en particulier la gazéification. Il faut aussi distinguer la situation des pays développés et ceux des pays en voie de développement, avec bien sûr des situations intermédiaires. Dans les pays développés, les surfaces exploitables le sont et dans des conditions qui laissent peu de place pour une croissance ; des inquiétudes se font même jour sur l’épuisement des sols, ce qui veut dire que le rendement a peu de chances d’augmenter nettement. Il serait donc vain de tabler sur une augmentation notable des ressources. Au moins pour la France le problème se situe dans la meilleure utilisation des sous-produits quand ils existent et qu’ils ne sont pas déjà utilisés. Les sous-produits végétaux (comme la paille) sont déjà largement utilisés dans des usages traditionnels, sauf peut-être en Outre-mer avec la bagasse de canne sucre. Cependant, il y a certainement des créneaux à développer, soit vers la construction (isolants), soit vers l’énergie dans certaines zones. Par contre dans les déchets issus de l’élevage, localement les quantités peuvent dépasser les besoins traditionnels d’engrais naturel et poser des problèmes d’environnement (c’est le cas des lisiers de porcs). Ceci ouvre un champ assez vaste à la gazéification avec des unités décentralisées adaptées aux conditions locales. Tout le monde s’accorde pour dire que la forêt qui couvre 34 % du territoire national pourrait produire davantage de bois (de l’ordre de 50 % ?). Chaque gouvernement ou presque commande un

rapport sur la filière bois qui confirme ce potentiel mais personne n’a encore trouvé la solution car la situation résulte de la structure très morcelée de la propriété et des traditions. Les obstacles sont sociologiques et donc politiques. Il faut bien sûr produire, mais aussi valoriser. Il est un peu triste de constater que depuis 2002 la production est restée stable mais que la croissance du bois de feu s’est faite au détriment des usages plus nobles. Des études sont faites pour développer des plantes rustiques à rotation courte, destinées à un usage énergétique. Actuellement, le phénomène est marginal (environ 30 000 tonnes). Quelle ampleur cela pourrait-il prendre ? Cela dépend de la surface consacrée, qui ne doit pas se faire au détriment de l’alimentaire. Quatre pour cent du territoire est classé « landes et friches ». Pourrait-on les orienter vers de telles productions sans mettre en cause des équilibres écologiques ? Une partie de ce qui est classé forêt serait-elle mieux utilisée ? Dans les pays en voie de développement ou intermédiaire, il y a d’abord un grand besoin alimentaire. Il y a bien sûr l’enjeu de l’amélioration de la production mais ira-t-elle aussi vite que la croissance de la population ? C’est loin d’être sûr. Sur le plan énergétique, la biomasse est souvent la seule source d’énergie dans des régions pauvres mais elle a déjà du mal à satisfaire les maigres besoins. Quant à la forêt, le risque est de la voir disparaître au profit de cultures annuelles vivrières ou exportées. Il faut remarquer que remplacer une forêt par des plantes à rotation courte dégrade le bilan « effet de serre » car ce qui est brulé libère un stock qu’on ne reconstitue pas. Comme toujours, il est plus facile de soulever des questions que de les résoudre les problèmes. La biomasse, qui devra faire face à la croissance de la population avec des besoins alimentaires accrus, ne peut pas prétendre bouleverser le bilan énergétique. Par contre, en étant pragmatique et modeste, en analysant les conditions locales et en cherchant la meilleure solution qui est souvent techniquement la plus simple, de nombreuses opérations peuvent être bénéfiques. Il faut sans doute se méfier des solutions de facilité mais aussi des solutions de difficulté.

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En bref… LE GAZ EST PERFORMANT ! Les mesures européennes liées à l’étiquetage énergétique des produits et des systèmes sont entrées en vigueur le 26 septembre 2015. Elles rendent l’étiquetage obligatoire pour l’ensemble des systèmes fonctionnant au gaz, au fuel, à l’électricité ou hybrides ainsi qu’aux installations utilisant des sources d’énergies renouvelables. Ce nouveau cadre réglementaire consacre les excellentes performances énergétiques et environnementales des chaudières gaz à condensation, qui seront classées « A » par l’étiquette. Au niveau national, les performances des solutions gaz et notamment de la chaudière condensation à gaz sont reconnues puisqu’elles répondent aux exigences de la RT 2012 dans le résidentiel neuf individuel ou collectif, mais aussi dans l’existant en cas de rénovation. La chaudière condensation à gaz est d‘ailleurs soutenue par un crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) de 30 % en cas de remplacement d’une chaudière existante.

LNG POWER SHIPPING S’OFFRE 200 NAVIRES CARBURANT AU GNL La compagnie chinoise LNG Power Shipping a signé en août 2015 un contrat avec la compagnie shanghaienne Honghua Offshore pour la construction de 200 navires carburant au GNL. Honghua Offshore construira 100 navires de 750 DWT (tonnes de port en lourd), 50 autres de 950 DWT et 50 bateaux-cargos (1 350 DWT) pour un montant estimé à 104,6 millions de dollars. Tous ces bateaux seront en service sur le fleuve qui traverse Shanghai. C’est la deuxième commande effectuée cette année par LNG Power Shipping, qui a fait l’acquisition en mars 2015 de 200 autres navires propulsés au GNL auprès du chantier naval Qingfeng Shipbuilding. « Ma compagnie a l’intention d’investir dans 600 navires propulsés au GNL d’ici 2018 », a déclaré Zhang Weiguo, le président de LNG Power Shipping.

NORMALISATION L’Afnor a publié : • Le 24 août 2015, la NF EN 13203-2 « appareils domestiques produisant de l’eau chaude sanitaire utilisant les combustibles gazeux, partie 2 : évaluation de la consommation énergétique ». La présente norme européenne, élaborée par le comité technique CEN/TC 109 « chaudières de chauffage central utilisant les combustibles gazeux », s’applique aux appareils de production d’eau chaude sanitaire utilisant les combustibles gazeux. Elle s’applique à la fois aux appareils instantanés et avec ballon, chauffeeau ou chaudières à deux services, qui ont un débit calorifique inférieur ou égal à 70 kW et une capacité du ballon (le cas échéant) inférieure ou égale à 500 litres. Dans le cas des chaudières à deux services avec ou sans ballon, la production d’eau chaude sanitaire est intégrée ou accolée, l’ensemble étant commercialisé comme une seule unité. Le principal objet de la présente révision est de fournir un moyen de conformité aux exigences des règlements (CE) n° 813/2013, (CE) n° 811/2013, (CE) n° 812/2013 et (CE) n° 814/2013 de la commission. Elle remplace l’EN 13 203-2:2006. • Le 7 septembre 2015, la NF EN 15502-1+A1 « chaudières de chauffage central utilisant des combustibles gazeux, partie 1 : exigences générales et essais » (amendement A1 de l’EN 15 502-1:2012).

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La présente norme européenne spécifie les exigences et les méthodes d’essai communes, en particulier la conception, la sécurité, l’aptitude à la fonction, l’utilisation rationnelle de l’énergie, ainsi que la classification et le marquage concernant les chaudières de chauffage central utilisant les combustibles gazeux et dotées de brûleurs atmosphériques, de brûleurs atmosphériques assistés d’un ventilateur ou de brûleurs à prémélange total, ci-après dénommées « chaudières ». Elle doit être utilisée conjointement avec les parties 2 spécifiques (partie 2-1 et les suivantes) et s’applique aux chaudières de types B et C telles que définies par le CEN/TR 1749. Cet amendement a permis de compléter la norme EN 15 502-1:2012 par les dispositions relatives à l’éco-conception et l’étiquetage énergétique en vigueur au 26 septembre 2015. Il remplace l’EN 15502-1 de septembre 2012. Toutes ces normes sont disponibles auprès de l’Afnor : • par courrier à l’administration des ventes 11, rue Francis de Pressensé 93 571 La Plaine Saint-Denis cedex ; • par Internet sur www.boutique.afnor.org (normes en lignes) ; • par télécopie au 01 49 17 90 30.

UTILISATIONS ET MARCHÉS

POUR ENGIE, LE CHANGEMENT C’EST MAINTENANT ! En mai 2015, GDF SUEZ devenait Engie. L’occasion aussi pour le groupe de faire évoluer ses marques commerciales : • à partir du 9 octobre 2015, Savelys sera remplacée par Engie Home Services ; • à partir du 26 octobre 2015, GDF SUEZ Dolce Vita sera remplacée par Engie ; • à partir du 1er janvier 2016, GDF SUEZ pro et GDF SUEZ énergies France seront remplacées par Engie ; « Tarif réglementé gaz GDF SUEZ » sera la nouvelle dénomination à retenir pour les particuliers détenteurs d’un contrat de gaz naturel au tarif réglementé par l’État. La marque Engie portera, elle, l’ensemble des offres de marchés, gaz, électricité et service du groupe. ENGIE ENGIE_logotype_CMYK 10/04/2015

24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Web : www.carrenoir.com

RÉFÉRENCES COULEUR

Zone de protection 1 C100%

Zone de protection 2 Zone de protection 3

DIRECT ÉNERGIE ACQUIERT UNE CENTRALE À GAZ À CYCLE COMBINÉ Le 1er octobre, le groupe français Direct Énergie a annoncé la signature d’un « sale and purchase agreement » avec le groupe suisse Alpiq pour l’acquisition de 100 % du capital de sa filiale française 3CB qui acte l’acquisition, pour environ 45 millions d’euros, de la centrale à gaz à cycle combiné située à Bayet (Allier). Mise en service en juillet 2011, cette installation dispose d’une puissance de 408 MW. « Avec plus de 45 000 nouveaux clients en moyenne qui nous rejoignent chaque mois et l’acquisition en cours d’un outil de production flexible, Direct Énergie se positionne désormais comme un groupe industriel présent à l’amont et à l’aval », a déclaré Xavier Caïtucoli, PDG du groupe français. La cession devrait être finalisée au plus tôt à la fin 2015. « Cette cession s’inscrit dans le cadre de la transformation du groupe qui prévoit notamment une gestion ciblée des coûts et la réduction de l’endettement net », explique Alpiq. Déjà fournisseur d’électricité et de gaz naturel aux grands clients industriels et tertiaires, Direct Énergie souhaite tout de même consolider sa position sur le marché français, notamment via la mise en place de nouveaux services énergétiques en 2016.

L’EUROPE CARBURE AU GNV Au cours du premier semestre 2015, environ 45 000 voitures GNV ont été immatriculées en Europe selon l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA). Avec 35 160 voitures GNV écoulées, l’Italie conserve sa place de leader et représente 78 % du marché européen. La Suède et l’Allemagne se placent en seconde et troisième position avec environ 3 000 exemplaires écoulés. La République tchèque se classe quatrième avec environ 1 500 immatriculations. Un marché qui reste stable par rapport au premier semestre 2014, toujours tiré par l’Italie, la Suède et l’Allemagne. Ces pays bénéficient notamment d’un bonus gouvernemental contrairement à la France, ce qui peut expliquer en partie une présence assez faible de l’Hexagone sur ce marché.

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UTILISATIONS ET MARCHÉS

ENTREPRISE

Focus sur le nouveau Cegibat Né dans les années soixante-dix, le centre d’expertise Cegibat, dédié au gaz naturel, a quitté Engie (ex-GDF Suez) en 2014 pour devenir une marque de GrDF. La société a accompagné ce changement par un ensemble de mesures destinées à faciliter l’accès des professionnels aux informations techniques et règlementaires concernant l’énergie gaz naturel.

egibat est devenue le centre d’expertise et de conseil de GrDF, principal gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel en France. Il a pour mission d’informer, de conseiller et d’outiller l’ensemble des professionnels du bâtiment (bureaux d’études, installateurs, architectes, directeurs techniques, responsables de patrimoine, responsables énergie, exploitants…) sur la réglementation gaz naturel et l’efficacité énergétique.

Quelques chiffres clés depuis le 10 avril 2014 •3 500 guides techniques diffusés aux professionnels du secteur • 30 ouvrages actuellement en vente dans la librairie de Cegibat • Une fréquentation mensuelle de 25 000 visiteurs sur le site Internet • Une newsletter diffusée à plus de 5 000 prescripteurs • La hotline enregistre 8 500 appels annuels, avec un taux de satisfaction de 95 % •3 réunions-débats (web conférence) sont organisées durant l’année avec 150 personnes en moyenne en salle et presque 300 connectées à distance

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Quels sont les outils mis en place ? Le site Internet est le portail d’informations techniques et réglementaires. Il informe et conseille sur les solutions les plus performantes applicables aux secteurs résidentiel, tertiaire et industriel, sur les réglementations en vigueur et à venir. Le site met également à disposition des documents types tels que les derniers certificats de conformité, des outils de calculs pratiques, des retours d’expérience sur des réalisations exemplaires et des dossiers techniques sur des sujets précis. La revue trimestrielle Vecteur gaz, plus spécifiquement, dédiée aux concepteurs que sont les bureaux d’études et les sociétés d’ingénierie permet quant à elle de faire le point sur l’actualité du secteur et de mettre en avant des sujets précis tels que la rénovation énergétique de bâtiments électriques au gaz, des bureaux bioclimatiques ou encore des solutions de chauffage plus performantes. Une trentaine d’ouvrages décryptant la réglementation et les solutions d’efficacité énergétique est proposée par Cegibat via une librairie en ligne. Cegibat organise également des réunions-débats, tables rondes abordant des thématiques d’actualité composées d’experts qui donnent leurs points de vue et débattent sur des aspects techniques, réglementaires, économiques… La dernière réunion a eu lieu le 17 septembre dernier et avait pour thème « la performance énergétique des bâtiments de demain : initiatives et enseignement des professionnels », depuis l’entrée en vigueur de la RT 2012 il y a deux ans. D’autres outils viennent compléter le dispositif existant. Une hotline en lien avec des experts capables de renseigner les utilisateurs sur toute question traitant de la réglementation gaz a été renforcée. Cegibat a également lancé en juin 2015 une e-newsletter mensuelle, L’@parté, qui relate des actualités du secteur. Autant de services et de nouveaux outils qui marquent la volonté de la structure d’être au service des professionnels du bâtiment.

UTILISATIONS ET MARCHÉS

Brice Febvre, responsable de Cegibat, répond à nos questions.

Quel était l’intérêt pour GrDF de faire l’acquisition de Cegibat ? En tant que gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel, nous avons pour mission d’agir de manière transparente pour l’ensemble des fournisseurs, comme ambassadeur de l’énergie gaz au service de l’ensemble de nos clients et des collectivités locales. C’est dans cet esprit que nous avons décidé d’intégrer Cegibat en avril 2014, avec l’ambition de renforcer nos liens avec les acteurs de l’énergie du bâtiment (maîtres d’ouvrages, bureaux d’études, installateurs, architectes…), de redorer l’image du gaz et d’encourager les intentions de prescription des professionnels. Parlez-nous du fonctionnement et des missions de Cegibat… Rattachée à la direction développement de GrDF, Cegibat regroupe aujourd’hui près de 20 personnes. Nos domaines d’expertise portent sur le gaz naturel et l’efficacité énergétique dans l’habitat, le tertiaire et l’industrie. Notre mission s’articule autour de trois actions : informer, conseiller et outiller les professionnels du bâtiment. En d’autres termes, nous veillons à comprendre les besoins et l’évolution des métiers des acteurs de l’énergie du bâtiment pour mieux les accompagner, à décrypter l’information technique et réglementaire et à répondre à leurs attentes dans nos domaines d’expertise. Cegibat propose ainsi différentes solutions accessibles via notre site Internet www.cegibat.grdf.fr : nos dossiers techniques et réglementaires, la librairie composée d’une trentaine d’ouvrages, les conférences interactives que sont les réunions-débats où des spécialistes viennent débattre de sujets d’actualité, la revue trimestrielle Vecteur gaz et la hotline d’experts qui répondent aux questions des professionnels sur la réglementation gaz.

Quelle valeur ajoutée pensez-vous apporter aux professionnels du secteur ? Depuis la relance de Cegibat par GrDF, les professionnels du bâtiment saluent la qualité de notre accompagnement. Deux points clés émergent : notre expertise sur les solutions techniques et la réglementation gaz et notre capacité à informer et éclairer les professionnels, plus particulièrement sur des opérations référence. En ce qui concerne la hotline, nous avons un taux de satisfaction de 95 %. Quels sont les défis à relever pour que le gaz reste une énergie de choix dans le bâtiment ? Le réseau de gaz naturel dispose d’atouts qui le positionne comme vecteur incontournable de la transition énergétique. Aussi, il convient de poursuivre nos actions en termes de développement de produits, d’accompagnement de la filière et de communication sur des éléments de preuve pour faire du gaz naturel une des énergies de demain. L.I.

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UTILISATIONS ET MARCHÉS

L’ÉPOPÉE

Le temps des pionniers… Liquéﬁer du gaz et le transporter par bateau. Voilà un scénario inenvisageable il y a encore à peine un siècle. Le gaz de ville était alors fabriqué à partir de charbon dans des usines qui fournissaient le « gaz à tous les étages ». En 1965, la livraison au Havre d’une première cargaison de méthane liquide change la donne dans le secteur de l’énergie.

partir de 1920 aux États-Unis et des années cinquante en France – les réserves de gaz de Lacq sont localisées en 1951 – le gaz naturel remplace peu à peu le gaz manufacturé1 dans la plupart de ses applications. L’Europe s’équipe en canalisations pour transporter le combustible vers les foyers de consommation depuis les lieux d’extraction, mais aussi les ports industriels. Car le gaz naturel est aussi devenu une marchandise susceptible de prendre la mer. Deux conditions à Chiffre clé cela : le rendre liquide et mettre au point la technologie qui permettra de l’acheminer. En 1941, les Américains sont les premiers à liqué ﬁ er du gaz naturel. Le premier projet La transformation du gaz naturel de transport de gaz à l’état liquide de l’état gazeux à l’état liquide est imaginé par un marchand amépermet de réduire son volume de ricain de viande en gros, qui a des 600 fois. besoins importants pour réfrigérer ses abattoirs de Chicago. Quelques mètres cubes de gaz sont même acheminés par un chaland sur le Mississippi. En 1954, Gaz de France rejoint le rang des pionniers. La direction du groupe lance des recherches pour que le gaz naturel puisse franchir les océans, que ce soit par gazoduc ou sous forme liquide dans des cales de navire.

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La station expérimentale de Roche-Maurice, près de Nantes. o

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Pour transporter le gaz naturel par bateau, il faut le rendre liquide et pouvoir le stocker à bord à - 161 °C. Les défis technologiques En 1955, les britanniques, impliqués dans la recherche aux États-Unis, élaborent un projet de transport de gaz naturel liquide. L’année suivante, les Français détectent de gigantesques gisements dans le Sahara algérien. Cette découverte donne de l’ampleur au programme d’études et d’expérimentations mené par le centre d’essais et de recherches n° 1 de la DETN (direction des études et techniques nouvelles, aujourd’hui direction recherche et technologies) de Gaz de France. Et si, en 1959, 5 000 m3 de GNL effectuent une première traversée transatlantique à bord du Methane Pioneer, navire expérimental construit pour le compte de la Constock américaine et de sa ﬁliale British Methane, les Français talonnent leurs voisins britanniques. Gaz de France entreprend la construction à Roche-Maurice, près de Nantes, d’une « station expérimentale à échelle industrielle » dédiée au GNL, et lance la construction de son propre navire d’essai. Il n’est pas question de copier les systèmes de transport anglo-américains : Le Beauvais aura à son bord des technologies inédites. En France, nombreux sont les chantiers navals lancés dans ce déﬁ. Les Chantiers de l’Atlantique, les Ateliers et chantiers de la SeineMaritime, les Chantiers de Dunkerque et de Bordeaux et

Le terminal du Havre inauguré en 1965.

UTILISATIONS ET MARCHÉS

L e Jules Verne passe sous le pont de Tancarvillle lors de son premier voyage entre Le Trait et Le Havre.

L’usine de liquéfaction d’Arzew, en Algérie.

les Forges et chantiers de la Méditerranée à La Seyne travaillent sur des prototypes de cuves cryogéniques résistant à -161 °C, la température du GNL. La France concentre son ingénierie au sein d’une seule structure en créant la société Méthane Transport, qui regroupe Gaz de France, la Segans, ainsi que des armateurs et des banquiers, et qui prend en charge l’étude du transport maritime et ﬂuvial du gaz. Cette structure travaille en étroite collaboration avec les chantiers navals français pour transformer l’ancien libertyship2 Le Beauvais en méthanier expérimental. Livré en 1961, il prend la mer en 1962 chargé de GNL. Les essais se révèlent concluants et incitent la compagnie gazière à passer commande du premier méthanier français.

quant à lui le 8 septembre 1964. L’usine et la zone portuaire d’Arzew entrent progressivement en service pour assurer les premières livraisons de GNL aux Anglais : le Methane Princess aborde l’estuaire de la Tamise le 12 octobre 1964. Les opérateurs de Gaz de France sont à pied d’œuvre pour installer la canalisation qui relie le terminal méthanier du Havre à Paris. Au printemps 1965, tout est prêt. Le 28 mars, le Jules Verne fait une arrivée triomphale au terminal du Havre, 25 000 m3 de méthane liquide à son bord. Il inaugure une série de rotations intercontinentales de 3 400 km chacune. Une longue carrière l’attend, il effectuera 33 voyages par an entre Arzew et Le Havre jusqu’à la ﬁn de son activité le 2 décembre 1988.

En mai 1962, les accords du premier grand contrat gazier unissant la France et l’Algérie sont scellés.

Article paru dans le hors-série d’Engie de juin 2015 : « 50 ans d’innovation dans le GNL », http://lng.engie.com

Mise en place de la chaîne GNL Dès lors, la chaîne industrielle se met en place à l’amont. Sous l’égide de la SEHR (Société d’exploitation des hydrocarbures d’Hassi R’Mel) et de la CAMEL (Compagnie algérienne de méthane liquide, au capital à 50 % français et 50 % anglo-américain), toutes deux créées en 1960, les infrastructures d’extraction s’érigent dans le Sahara. L’usine de liquéfaction, reliée au gisement d’Hassi R’Mel par gazoduc, est construite à Arzew, au bord de la Méditerranée, en 1963. En mai 1962, Gaz de France et la SEHR3 signent un protocole qui scelle les accords du premier grand contrat gazier unissant la France et l’Algérie. Courant sur deux décennies, il prévoit la livraison de 700 000 m3 de GNL par an. Quelques mois plus tard, la construction d’un terminal pour stocker et regazéiﬁer le gaz arrivé à destination est engagée au Havre. À quelques mois d’intervalle, les premiers navires dédiés au transport du GNL sortent des chantiers navals. Les deux méthaniers britanniques Methane Princess et Methane Progress sont mis à ﬂot en 1963, suivis de près par le français Jules Verne, baptisé

1 À l’inverse du gaz naturel, « prêt à l’emploi », le gaz manufacturé est fabriqué dans des usines, à partir de charbon. En France, l’usine de Belfort en Franche-Comté sera la dernière à fermer ses portes en 1971. 2

Le terme « libertyship » désigne les cargos construits aux États-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui avaient pour but de ravitailler les forces alliées.

Créée le 31 décembre 1963, la Sonatrach, Société nationale algérienne pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures, remplacera la SEHR (Société d’exploitation des hydrocarbures d’Hassi R’Mel).

L’essentiel Dès 1962, Gaz de France réussit à démontrer la faisabilité d’une chaîne GNL, c’est-à-dire la mise en œuvre effective des étapes allant de la liquéfaction du gaz naturel jusqu’à sa regazéification en passant par son transport maritime.

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En bref… CARNET Fatih Birol, nommé le 13 février 2015 directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), a pris ses fonctions le 1er septembre 2015. Précédemment, il était l’économiste en chef et directeur du bureau, responsable de l’analyse économique de la politique énergétique de l’AIE depuis 1995. Serge Duval a été nommé haut fonctionnaire chargé du développement durable pour les services du Premier ministre par arrêté du Premier ministre en date du 31 août 2015 et publié au Journal officiel du 2 septembre. Ingénieur général de l’armement, il était jusqu’alors directeur des services administratifs et financiers du Premier ministre. Richard Chrebor, administrateur civil hors classe, responsable de la mission d’appui au pilotage, est en outre nommé haut fonctionnaire adjoint chargé du développement durable. Didier Houssin, président d’IFP Énergies nouvelles, a été désigné comme nouveau président de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre) par son comité de coordination, dans le cadre d’une présidence tournante tous les deux ans parmi ses quatre membres fondateurs (CEA, CNRS, CPU et Ifpen). Il succède à Jacques Bittoun, président de l’université Paris-Sud, qui exerçait, au titre de la CPU, cette même fonction depuis le 17 octobre 2013. Nicolas Machtou est nommé, par arrêté du 9 octobre 2015, conseiller développement durable, énergie, transports, logement et ville à la présidence de la République. Âgé de 40 ans, conseiller référendaire à la Cour des Comptes depuis avril 2014, il a été notamment conseiller technique chargé de l’énergie et de l’environnement au cabinet de Jean-Marc Ayrault de 2012 à 2014.

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NOMINATIONS À LA COMMISSION SUPÉRIEURE NATIONALE DU PERSONNEL DES INDUSTRIES ÉLECTRIQUES ET GAZIÈRES Jean-Marc Courte est nommé président de cette commission pour un an à compter du 16 septembre et Dominique Kaczmarek, président suppléant. Jérémy Pieltin remplace Elsa de Froment, membre suppléant, en qualité de représentant des employeurs selon deux arrêtés publiés au Journal officiel du 26 septembre.

NOMINATION DU COMITÉ D’EXPERTS POUR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE Michel Colombier, directeur scientifique à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), a été nommé président du comité d’experts pour la transition énergétique mise en place dans le cadre de la loi pour la transition énergétique et la croissante verte, par arrêté de la ministre de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie publié au Journal officiel du 6 octobre. Ce comité est composé de sept autres membres : Mme Pascale Braconnot, chercheuse, M. Patrick Criqui, directeur de laboratoire de recherche, M. Franck Lecocq, directeur de laboratoire de recherche, Mme Nadia Maïzi, directrice de laboratoire de recherche, Mme Francelyne Marano, professeure de toxicologie, M. Philippe Pelletier, président du plan bâtiment durable, et Mme Marie-Christine Zélem, professeure des universités. Le comité d’experts pour la transition énergétique est chargé de donner un avis sur les projets de budget carbone et de stratégie bas carbone, ainsi que sur la programmation pluriannuelle de l’énergie. Il est également chargé d’élaborer une synthèse des schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) avant l’échéance de la première période de cette programmation.

LA CRE DÉLIBÈRE SUR LE BIOGAZ La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié une délibération sur le projet d’arrêté fixant les conditions d’achat de l’électricité produite à partir de biogaz. Selon la CRE, le tarif d’achat proposé ne permet pas de répondre de manière spécifique et proportionné aux problématiques de la filière méthanisation, ni ne constitue un soutien « adéquat » à son développement. L’organisation d’appels d’offres serait plus adaptée pour répondre aux spécificités de la filière, toujours selon la CRE.

POLITIQUES ET INSTITUTIONS

DE NOUVELLES COMPÉTENCES POUR LE MÉDIATEUR NATIONAL DE L’ÉNERGIE Le médiateur national de l’énergie a annoncé la réorganisation de son institution suite à la promulgation de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. L’autorité publique indépendante voit ses compétences élargies à toutes les consommations d’énergie (fuel, GPL, bois énergie, réseaux de chaleur…), alors qu’elle ne traitait que de l’électricité et du gaz naturel depuis 2007. L’institution est désormais organisée autour de trois services opérationnels, contre cinq auparavant : le service médiation, qui traite l’ensemble des litiges soumis au médiateur depuis leur analyse de recevabilité jusqu’à leur clôture ; le service « information et communication », qui assure l’information des consommateurs et du grand public et la communication externe ; et le service « administration et finances », qui gère les ressources financières et humaines du médiateur ainsi que les affaires générales.

LE G20 AU TRAVAIL Les ministres de l’Énergie des pays du G20 ont travaillé à l’élaboration d’une politique inclusive de collaboration énergétique visant à répondre aux défis actuels et futurs, sur leur collaboration dans le secteur de l’énergie. L’accès universel à l’énergie, les investissements énergétiques et conditions actuelles du marché, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique sont des thématiques qui ont été abordées et traitées durant cette réunion. L’occasion également de faire un point sur les avancées de chaque pays, un an après l’adoption du « plan d’action pour l’efficacité énergétique du G20 : collaboration volontaire sur l’efficacité énergétique ». Les ministres ont salué les progrès des travaux en cours sur les transports, la construction, les produits, les finances, l’industrie et la production d’électricité, tout en soulignant l’importance de mener ces travaux à terme.

LE GNL SE DOTE D’UN NOUVEAU SOUS-COMITÉ Un nouveau sous-comité de l’ISO (ISO/TC 67/SC9, équipements et installations pour le gaz naturel liquéfié), a été créé en juin 2015. La présidence est assurée par Max Nussbaum d’Engie, officiellement nommé en septembre ; le secrétariat est assuré par le BNG en la personne de Christophe Erhel. Ce nouveau sous-comité comprendra sept groupes de travail dont deux animés par la France. La première réunion a eu lieu le 16 octobre dans les locaux de l’AFG.

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DOSSIER

Le gaz : un atout pour le climat ? La 21e conférence de l’ONU sur le climat (COP 21) débutera à Paris à la fin du mois. La France en assure la présidence. L’objectif est clairement affiché : arriver à un accord suffisamment contraignant pour limiter à 2 degrés le réchauffement de la planète d’ici la fin du siècle. L’industrie gazière française espère par sa mobilisation pouvoir apporter sa contribution au débat. Notre dossier est donc consacré à la COP 21 et aux solutions initiées par l’industrie du gaz pour créer une énergie « verte » avec les gaz dits « renouvelables ». Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef, nous livre sa vision du rôle que peuvent jouer les entreprises, de leur place et de leurs responsabilités face au défi climatique. Un panorama des engagements des grandes puissances gazières nous permet de faire le point, tout comme la lecture de la tribune libre de Carole Mathieu, chercheuse à l’Ifri, de comprendre les enjeux et la place que le gaz pourrait occuper lors des débats en décembre prochain. Ce dossier met également en lumière l’expansion de la filière biométhane, dont les sites d’injection émergent petit à petit partout sur notre territoire, à l’instar du projet Biovalsan à Strasbourg. Gaz d’aujoud’hui a souhaité donner la parole aux acteurs du secteur afin qu’ils nous expliquent leurs attentes et leurs projets initiés dans le cadre de la COP 21. C’est aussi l’occasion de faire un point sur les subventions accordées aux énergies fossiles et d’expliciter la notion de gaz « booster ». Enfin nous reviendrons sur les solutions proposées par Butagaz pour rendre les bâtiments agricoles moins énergétivores et sur le développement d’une filière en plein devenir : le bio-GPL.

Sommaire :

• COP ou pas COP ? • Interview de Geoffroy Roux de Bézieux (Medef) • Haro sur les subventions • La petite encyclopédie gazière : le gaz booster • Tribune libre : « Nouvelle stratégie globale d’action pour le climat, nouveau rôle pour le gaz ? », par Carole Mathieu (Ifri) • Le biométhane a le vent en poupe ! • Tour du monde des engagements des pays gaziers • Biovalsan : il était une fois dans l’Est • Les entreprises gazières face au défi climatique • De l’isobutène vert dans le GPL • L’expertise Butagaz au service du monde agricole

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CONTEXTE

COP ou pas COP ? Les 195 pays réunis lors de la 21e messe mondiale pour le climat seront-ils capables de s’entendre pour limiter à 2 °C le réchauffement de la planète ? Réponse à Paris, le 15 décembre.

ne seule question était posée aux États du monde, depuis la conférence sur le climat de Varsovie en 2013 : êtes-vous prêts à prendre des engagements, chez vous, pour lutter contre le changement climatique ? Ils avaient jusqu’au 1er octobre pour faire part de leur réponse et de leur contribution à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Les États engagés À moins d’un mois de la COP 21, qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 15 décembre, 147 pays, représentant environ 87 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète, ont pris des engagements. Moins d’une cinquantaine d’États sur les 195 pays que compte la Convention-cadre ne se sont pas encore exprimés. Parmi eux des pays riches, fortement dépendants de leurs énergies fossiles tels que l’Iran, le Qatar et l’Arabie saoudite (membre par ailleurs du G20). Ces contributions comprennent les engagements des États en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2025 ou 2030, les ambitions en termes de transition vers les énergies renouvelables et les moyens de mise en œuvre de ces promesses. Elles seront la base pour les négociations d’un accord à Paris au mois de décembre. Des enjeux colossaux L’objectif de parvenir à un accord contraignant pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici la fin du siècle semble être difficilement atteignable au vu des engagements actuels des États, pourtant les enjeux qui lui sont associés sont colossaux : raréfaction des ressources, catastrophes naturelles à répétition, disparation de la biodiversité, réfugiés climatiques… Si certains États ont rendu leur copie, les entreprises, elles aussi, semblent avoir pris conscience du rôle qu’elles ont à jouer pour répondre, à leur niveau, aux défis posés par le chan-

gement climatique. Ces derniers mois, elles ont eu l’occasion de démontrer leur engagement pour préserver la planète et favoriser la transition vers un modèle de développement moins consommateur en carbone. De nombreuses initiatives ont été mises en place : le « Business and Climate Summit » organisé à Paris au mois de mai, ou encore « l’Agenda des solutions », aussi appelé « plan d’actions Lima-Paris », regroupant les actions des acteurs économiques, institutionnels et des pouvoirs publics locaux en faveur du climat. Le rôle de la société civile Laurent Fabius, président de la COP 21, a souhaité « ne pas limiter la conférence de Paris et les futures COP au seul aspect gouvernemental et mettre en mouvement l’ensemble de la société civile. À commencer par les collectivités locales, les communes et les régions, les entreprises et les ONG », en développant une approche multi-partenariale et multi-acteurs. Le monde gazier se mobilise depuis plusieurs mois pour promouvoir les innovations de son industrie dans le nouveau mix énergétique mondial. Le gaz, énergie fossile la moins polluante, offre de nombreuses possibilités de développement vert. Le biogaz, le biométhane, le bioGPL, la technologie power to gas ou encore la mise en place d’un prix mondial du carbone sont autant de solutions proposées par les entreprises gazières qui affichent la volonté de s’engager dans un schéma de production et de distribution plus respectueux de l’environnement. Pleinement consciente du défi qui s’offre à elle, elle entend peser dans les négociations pour donner à son énergie une place à la hauteur de son potentiel. Tout compte fait, le succès de la COP 21 sera ou ne sera pas au rendez-vous, mais cette grande messe mondiale aura eu le mérite d’offrir une vitrine à ce climat dont nous parlons tant. Laura Icart

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DOSSIER

ENTRETIEN GEOFFROY ROUX DE BÉZIEUX, vice-président délégué du Medef

« La transition écologique et énergétique est une opportunité économique majeure » Le vice-président délégué du Medef nous livre sa vision du rôle que peuvent jouer les entreprises face à l’enjeu climatique, de leur place, leurs responsabilités et leurs projets face à ce défi majeur du XXIe siècle. Qu’est ce qui pourrait indiquer une COP 21 réussie pour le Medef ? Un accord sera vraisemblablement trouvé à Paris mais beaucoup de questions se posent : quel accord, quel niveau d’ambition, quelles règles et quelles conséquences, positives ou négatives, sur notre environnement économique et notre compétitivité ? Pour le Medef, quatre points sont les marqueurs d’une COP 21 réussie. Premier point : la conclusion par un maximum de pays d’un accord ambitieux en matière de réduction des émissions et de mesures d’adaptation au risque climatique est le premier défi. La France et l’Europe doivent continuer à faire la course en tête, mais pas seules. Deuxième point : la remise par les États de contributions volontaires déterminées au niveau national (INDCs) en ligne avec l’objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés serait un autre signal positif. La comparabilité des engagements et la mise en place d’un système de mesure, de publication et de vérification sont indispensables. Un accord réussi devra ouvrir la voie à une convergence, voire un alignement des contraintes environnementales et d’attractivité des investissements en France et en Europe. Des politiques claires et dans la durée sont nécessaires afin de donner la confiance nécessaire aux acteurs et d’envoyer un signal fort aux investisseurs. Troisième point : le financement des technologies. Un soutien technologique et financier doit être apporté aux pays en développement dans le respect des règles de la propriété intellectuelle. Des mesures sont attendues dans ce domaine et seuls 5 milliards de dollars ont été collectés sur un objectif de 100 milliards par an d’ici à 2020. Or les solutions bas carbone doivent dépasser les frontières. Un accord mondial constituera un signal pour permettre un déploiement plus rapide de ces technologies, a fortiori si une valeur du carbone se développe. Quatrième point : l’agenda des solutions constitue le dernier pilier de l’accord. Les entre-

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prises sont invitées à valoriser leurs engagements à travers la plateforme Nazca. Or les entreprises européennes évoluent avec des objectifs climatiques très ambitieux et ont à leur actif un engagement historique peu valorisé par les pouvoirs publics, à l’inverse des entreprises américaines qui ont pris des engagements auprès de la Maison-Blanche. Les points de départ ne sont pas les mêmes et cela doit être rappelé. Pouvez-vous nous parler des actions menées par le Medef dans le cadre de la lutte contre le changement climatique ? Quels sont notamment les outils mis en place pour accompagner les entreprises ? Le plan d’action du Medef pour la COP 21 s’articule autour de plusieurs axes complémentaires. Nous voulons tout d’abord porter une parole forte sur l’enjeu climatique et sur la compétitivité des entreprises. Ce fut le cas en particulier durant le « Business and Climate Summit » qui s’est tenu fin mai et durant l’université d’été du Medef. Ce sera le cas également le 2 novembre dans le cadre d’une conférence de presse que nous organisons puis durant la COP 21 elle-même, notamment à travers l’organisation dans l’espace « génération climat » du Bourget, en lien avec d’autres réseaux d’entreprises, d’une manifestation sur l’impact de l’accord de Paris pour les entreprises européennes. La COP 21 est également pour nous l’occasion de sensibiliser les adhérents du Medef au défi climatique. Nous avons conçu et réalisé plusieurs outils pédagogiques (manifeste, guide, clip vidéo) qui sont à la disposition des entreprises. Des réunions sont organisées dans les territoires pour promouvoir ces outils et favoriser les échanges de bonnes pratiques. Nous avons également l’ambition de contribuer à un dialogue constructif sur les enjeux climatiques avec les autres parties prenantes — État, ONG, syndicats, collectivités, etc.

DOSSIER

GEOFFROY ROUX DE BÉZIEUX Geoffroy Roux de Bézieux a 52 ans, est marié et père de quatre enfants. Diplômé de l’Essec et d’un DESS à Dauphine, il GPL est le président-fondateur de Phone House, OMEA Telecom (Virgin Mobile) et Notus Technologies. Il est également vice-président délégué et trésorier du Medef, en charge du pôle économie (fiscalité, innovation, numérique, développement durable). Il a été vice-président de la Fédération française des télécoms, président de Croissance Plus, l’association des entreprises à forte croissance et président de l’Unedic. Il est l’auteur de Salauds de patrons ! Pourquoi les Français n’aiment plus leurs chefs d’entreprise ? (Hachette, 2007) et de Pour sortir de la crise, le capitalisme (Éditions du Moment, 2011). © MEDEF

—, et de nous faire reconnaître dans celui-ci avec l’organisation de dialogues réguliers. Nous avons déjà auditionné des représentants de France Nature Environnement, WWF et de la Fondation Nicolas Hulot au cours des derniers mois. À travers la COP 21, nous souhaitons également structurer la présence européenne et internationale des réseaux d’entreprises dans ces discussions et favoriser la pérennisation du « Business Dialogue », instance de concertation entre gouvernements et entreprises mise en place par la France. Enfin, nous souhaitons valoriser l’offre française et les solutions : c’était tout l’enjeu de l’espace « innovation » de l’université d’été qui s’est tenue autour du thème : « Climat : la France innove ». Ce sera également l’enjeu de la présence dans différents espaces pendant la COP 21, notamment dans la « galerie des solutions » qui se tiendra au Bourget du 2 au 9 décembre, ou encore lors d’un événement Medef le 8 décembre dans le cadre de l’événement « Solutions COP 21 » qui se tiendra au Grand Palais. Avez-vous l’impression que les entreprises ont intégré l’enjeu climatique dans leur stratégie de développement ? Les entreprises sont convaincues que le développement durable doit être placé au cœur de leur stratégie car nos entreprises, nos fournisseurs, nos clients et les clients de nos clients sont à la recherche de solutions pour réduire leurs émissions de CO2 et s’adapter aux effets du changement climatique. Notre pays bénéficie de véritables filières d’excellence dans tous les domaines : production, transport et distribution d’énergie, industrie, efficacité énergétique dans l’industrie, le bâtiment, les transports, etc. De plus, les entreprises françaises évoluent

dans un cadre législatif et réglementaire sur le changement climatique qui est parmi les plus avancés au monde : système d’échange de quotas ETS, objectifs sectoriels, bilans d’émissions de gaz à effet serre, etc. C’est pourquoi il est si important de disposer d’un contexte favorable qui permette de garantir la compétitivité par des conditions de concurrence équitables, offrir un cadre réglementaire simple, prévisible, lisible, stable, sans surenchérir sur les règles européennes et développer les actions volontaires et la contractualisation. La ministre de l’Écologie Ségolène Royal insiste beaucoup sur la notion de croissance verte et l’attractivité qui en découle. Pensezvous également qu’elle puisse être un moteur, notamment pour l’emploi ? La transition écologique et énergétique est une opportunité économique majeure. Nous observons d’ailleurs des impacts positifs : accompagner ce mouvement peut être source de création d’emplois. Toutefois, il faut bien prendre garde à ne pas opposer des activités qui seraient « vertes » à d’autres qui seraient « grises » et avoir conscience qu’il s’agit davantage de transformations que de créations d’emplois, de transformations de processus et de filières industrielles plutôt que de créations. La plus grande prudence est donc à recommander dans toute déclaration sur les conséquences positives ou négatives de la transition énergétique en termes de créations d’emplois. La nouvelle donne énergétique aura néanmoins des répercussions sur l’emploi en France et sur le développement des filières. D’une part, le développement de nouvelles filières énergétiques appelle des compétences nouvelles et

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DOSSIER

des métiers nouveaux, directs et indirects (production et distribution d’énergie, maintenance, services associés…). D’autre part, la transition énergétique va entraîner l’évolution, voire la transformation complète de certains métiers. Il est donc impératif d’anticiper ces changements le plus rapidement et le plus rigoureusement possible, afin de mettre en place une politique de formation adaptée et efficace : formation initiale et continue, alternance et apprentissage, dispositifs spécifiques de reconversion intersectorielle… Est-ce que le défi du changement climatique peut constituer une opportunité pour les entreprises ? Oui, car les entreprises sont au cœur de la solution à ce défi. La France bénéficie de filières d’excellence capables à travers leurs savoir-faire, leurs innovations et leurs technologies, de proposer des solutions durables autour d’une stratégie ambitieuse et efficace. Nous disposons d’atouts grâce à la vivacité de notre tissu de start-ups et de PME et à la force de nos grands groupes, sur lesquels nous devons capitaliser et par lesquels nous pouvons nous démarquer et être plus compétitifs à l’international. Ce combat pour l’avenir est une immense opportunité pour notre pays, une opportunité fantastique de créer de la croissance et des emplois sur notre territoire. Pour y parvenir, plusieurs conditions sont nécessaires. À titre d’exemple, le rapport Stern-Calderon en a identifié quatre : intégrer le climat dans les processus de décision économique, intensifier l’innovation dans les technologies bas carbone clé, éliminer les obstacles à l’entrepreneuriat et à la créativité, faire des villes intégrées et compactes la forme privilégiée de développement urbain.

Pourquoi est-ce si important d’attribuer une valeur au carbone pour les entreprises ? Des entreprises demandent à payer pour le carbone : la situation peut sembler paradoxale. Mais ce paradoxe apparent s’explique facilement : il vaut mieux payer un prix prévisible aujourd’hui pour anticiper au mieux les risques plutôt qu’un coût climatique insoutenable demain. Attribuer une valeur économique au carbone est l’une des solutions pour orienter chaque acteur vers les solutions les plus efficaces pour diffuser dans toute la chaîne des acteurs économiques le recours aux solutions à bas carbone, réduire les émissions de CO2 et financer l’innovation. Le Medef soutient l’intégration effective d’un système de prix du carbone dans l’ensemble des principaux pays émetteurs. Ceci passe notamment par un phasage réaliste qui ne crée pas de distorsion de concurrence tout en tenant compte de la diversité des points de départ. L’accord de Paris devra marquer une avancée irréversible en la matière. Propos recueillis par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Pour en savoir plus : • Manifeste du Medef pour la COP 21 en français : http://www.medef.com/fileadmin/www.medef.fr/documents/Cop_21/MEDEF_Manifeste_COP21.pdf • Manifeste en anglais : http://www.medef.com/fileadmin/www.medef.fr/documents/Cop_21/MEDEF_Manifeste_COP21ang.pdf • Guide pédagogique « Changement climatique : comprendre et agir » : http://mailing.medef.com/adherents/COP21_maquette_2406_BAT.pdf • Clip vidéo « Les entreprises s’engagent pour le climat » : http://www.medef.com/nc/medef-tv/videos/detail/medeftv/cop-21-ensemble-pour-le-climat.html

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DOSSIER

FISCALITÉ

Haro sur les aides À quand le début de la fin des subventions aux énergies fossiles ? Le dernier « Inventaire 2015 des mesures de soutien pour les combustibles fossiles » de l’OCDE, rendu public le 21 septembre, assure que ce n’est pas pour demain : elles baissent, mais restent très élevées, de l’ordre de 500 milliards de dollars par an dans le monde. Des centaines de milliards pour inciter à produire et à consommer du carbone. « Ce soutien entrave les efforts mondiaux pour réduire les émissions et lutter contre le changement climatique », selon l’organisation. Mauvais point, à quelques semaines de la COP 21.

ombre de pays émergents ont eu à soutenir fortement les ménages face à la hausse des prix de l’essence ces dix dernières années - ce qui devrait se tasser en 2015 avec la chute des prix du pétrole. L’OCDE, citant une étude réalisée conjointement avec l’Agence internationale de l’énergie, estime à ce titre à 3 % la réduction des gaz à effet de serre d’ici à 2020 si toutes les subventions de ces pays étaient supprimées de manière « multilatérale et coordonnée ». Climat planétaire contre climat social potentiellement explosif… Il faudra choisir. L’inventaire, dont la première édition date de 2009, est impartial mais apporte un certain nombre d’éclairages stupéfiants. Les pays sont par exemple davantage généreux pour les énergies qu’ils produisent : ainsi de la Russie pour le gaz et des États-Unis pour le pétrole - bien que le gaz aussi profite largement de subsides. Les trente-quatre pays de la zone OCDE plus le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud (Brics) et l’Indonésie, ont à eux seuls dépensé en subventions entre 160 et 200 milliards de dollars par an entre 2010 et 2014. « Les États dépensent pour soutenir les combustibles fossiles quasiment le double du montant nécessaire pour atteindre les objectifs de financement de la lutte contre le changement climatique définis par la communauté internationale, qui appelle à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 », a souligné le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. Dans ces pays, le gaz naturel n’est subventionné qu’à hauteur de 10 %, contre 82 % pour le pétrole brut et les produits pétroliers - et 8 % pour le charbon. En France, le gaz naturel est de loin le parent pauvre des subventions : près de 90 % des aides sont allouées au pétrole. Il est ainsi possible d’y lire ceci : leur suppression rendrait le gaz naturel bien plus compétitif que le pétrole. Si l’objectif est souvent le même (alléger le coût), la forme de ces subsides est très variée. Pas moins de huit cents mesures diverses ont été recensées par l’OCDE : exemptions, réductions de TVA, bons d’essence pour les ménages à faibles revenus, aides directes… Les États ne manquent pas d’imagination. Le tableau peint par l’organisation contient cependant quelques nuances. Ainsi, la tendance est à la baisse (voir le graphique ci-contre), après avoir atteint des pics en 2008 et 2011-2012. Une part non

négligeable de cette baisse est due à l’élimination, au Mexique, du soutien à la consommation d’essence et de gazole et aux efforts de l’Inde pour le limiter. L’Indonésie, les Pays-Bas, l’Autriche, la Slovaquie, le Canada, l’Allemagne et la France sont également cités parmi les pays qui s’efforcent de réduire ce type de dépenses fiscales. À ce titre, le rapport souligne néanmoins que la contribution climat-énergie, une taxe carbone introduite en 2014 sur le gaz naturel, n’a pas produit d’effets visibles… L.I. Soutien aux combustibles fossiles dans les pays de l’OCDE

Source : OCDE

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DOSSIER

PETITE ENCYCLOPÉDIE GAZIÈRE

Gas booster : les techniques associées C’est une technique qui permet de vider des canalisations de gaz sous pression afin de pouvoir réaliser des travaux sur les tronçons vidés, en évitant de rejeter le gaz naturel dans l’atmosphère lors de la décompression. Deux méthodes sont utilisées : l’une avec un seul compresseur, l’autre avec deux compresseurs. La technique avec un seul compresseur

Vidange de la conduite sans compresseur mobile (état initial) Le compresseur branché sur un poste de sectionnement doit aspirer le gaz de la conduite à vidanger pour le refouler dans la section adjacente. Il est entraîné par un moteur à gaz ou électrique, l’ensemble est monté sur une remorque. Cette solution technique permet de maintenir une pression de refoulement constante malgré la diminution de pression du côté de l’aspiration. La pression de début d’aspiration est d’environ 50 bar et le but est d’obtenir une pression de fin d’aspiration la plus basse possible sans que le temps de décompression soit trop important. Un compresseur qui répond à ces attentes est un compresseur piston à deux étages entraîné par un moteur en général à gaz.

Vidange de la conduite avec un compresseur mobile L’opérationnel : la pression d’aspiration du premier étage est de 7 bar minimum et sa pression de refoulement est de 45 bar maximum, la pression de refoulement du second étage est de 130 bar maximum. Le compresseur est placé au niveau des postes de sectionnement « q » pour effectuer la vidange de la conduite. Une fois que la canalisation atteint 7 bar, le gaz restant est soit rejeté à l’atmosphère soit brûlé à l’aide de la torche mobile.

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La technique avec deux compresseurs Une autre méthode existe avec des compresseurs permettant de diminuer la pression du gaz jusqu’à 1 bar. Deux types de compresseurs en série sont utilisés : l’un dit « basse pression » et un autre dit « haute pression ». Le compresseur basse pression a une pression d’aspiration minimale de 1 bar et une pression de refoulement maximale de 30 bar. Il permet de descendre à la pression atmosphérique et tient le rôle de pré-booster du compresseur haute pression. Ils sont chacun montés sur une remorque dans un conteneur, sont entraînés par des moteurs électriques de 1 250 kilovoltampères. Chacun dispose d’une cabine de contrôle installée dans un autre conteneur ; l’accès à toutes les données se fait de cette salle de contrôle.

L’opérationnel : deux compresseurs sont installés en série. Au début du processus, seul le compresseur haute pression fonctionne pour diminuer la pression dans le pipe ; à partir d’une certaine valeur (déterminée par un logiciel), le compresseur basse pression est utilisé pour aspirer le gaz dans la canalisation, le refouler à 30 bar avant d’être aspiré par le compresseur haute pression pour être refoulé à la pression voulue, jusqu’à ce que la conduite soit à pression atmosphérique. L’utilisation de compresseurs en série permet également d’effectuer le transfert plus rapidement qu’avec un seul. Cécile Boesinger (TIFG) et Laura Icart

Les multiples avantages du gaz booster Environnemental : aucun rejet de gaz dans a’atmosphère. Économique : pas de perte de gaz. Mobile : compresseurs facilement transportables sur la plupart des chantiers. Sociétal : amélioration de l’image de marque d’une entreprise.

DOSSIER

TRIBUNE LIBRE CAROLE MATHIEU, chercheuse au centre énergie de l’Ifri

Nouvelle stratégie globale d’action pour le climat, nouveau rôle pour le gaz ?

e dérogeant pas à la tradition, la grande conférence de Paris sur le climat - la COP 21 - devrait faire durer le suspens jusqu’à sa clôture. Les discussions sur le futur accord climatique mondial avancent, mais à bien faible allure, et il faudra probablement attendre que l’urgence se fasse pleinement sentir pour que les 196 parties consentent à dévoiler toutes leurs cartes. À quelques semaines de l’ouverture de la COP, le jeu des négociations reste donc largement ouvert mais l’on peut tout de même faire un pari, celui d’une issue favorable qui se situerait quelque part entre le bilan en demi-teinte et le succès flamboyant. La confiance est de mise parce que l’approche de cet enjeu global qu’est le réchauffement climatique a été profondément repensée ces dernières années. Tirant les leçons des expériences passées, les négociateurs de l’accord de Paris entendent articuler deux leviers d’action pour passer outre leurs divisions historiques. Le premier consiste à affirmer l’ambition collective de long terme et le second à laisser une plus grande liberté aux différentes parties pour définir ce que sera leur contribution de moyen terme. Plus qu’une nouvelle technique de négociation, il faut y voir l’esquisse du modèle de coopération international post-COP 21. Ses contours exacts peuvent encore varier mais sa philosophie générale influence déjà la conception des dispositifs d’action et plus largement la façon d’envisager le rôle des différentes sources d’énergie dans la transition vers l’économie bas carbone. Étant donné son statut ambivalent de combustible fossile le moins émetteur, le gaz est peut-être le plus concerné par cette remise à plat conceptuelle. Commençons par la prééminence de la cible de long terme. Longtemps, l’enjeu de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est resté lointain et impalpable. La convention de Rio de 1992 s’est bien donné comme objectif d’empêcher toute « perturbation anthropique dangereuse du système climatique » mais sans préciser la mesure des efforts qu’il faudrait mettre en correspondance. C’est l’avancée des connaissances scientifiques qui a permis au Groupe intergouvernemental d’études sur le climat, le Giec, de se prononcer en 2007 sur un seuil de + 2 °C de hausse des tem-

pératures moyennes par rapport aux niveaux préindustriels, au-delà duquel les conséquences du changement climatique seraient majeures. Les limites de l’acceptable ayant été précisées scientifiquement, l’objectif des 2 °C a été officiellement introduit dans les accords de Cancun en 2010 et sera repris lors de toutes les COP. Cette référence, a priori sans conséquence puisqu’elle n’est qu’une simple clarification, va en fait ouvrir la voie à une analyse détaillée des marges de manœuvre dont dispose l’économie mondiale pour se conformer au scénario des 2 °C. Les travaux académiques commencent par populariser le concept de « budget carbone », en tenant compte du stock d’émissions passées, la part « consommée », pour définir le volume de CO2 qu’il faut se contenter d’émettre d’ici 2050 pour conserver une chance raisonnable de ne pas dépasser les + 2 °C. Par comparaison avec ce budget carbone, d’autres mettront en évidence le caractère inexploitable d’une large partie des ressources fossiles, dans le sens où la protection du climat exigerait qu’elle reste sous terre, en l’absence d’un déploiement à grande échelle des technologies de captage et stockage du CO2. Ces démonstrations trouvant un large écho dans la sphère financière, auprès des investisseurs institutionnels en particulier, c’est toute l’industrie des énergies fossiles qui est mise au défi de démontrer la viabilité de ses investissements dans une hypothèse de respect de l’objectif des 2 °C. Même si le débat prend de l’ampleur, c’est surtout la confusion qui domine à ce stade parce que les conférences sur le climat ont tendance à se suivre et à se ressembler. Les intentions sont là mais elles débouchent trop rarement sur des engagements solides alors que les émissions poursuivent leur hausse. Cette incohérence pèse sur les choix d’investissement, notamment dans le secteur de l’énergie qui s’appuie sur des infrastructures lourdes dont l’amortissement s’effectue sur plusieurs décennies. Le grand enjeu de la COP 21 est précisément d’envoyer des signaux clairs, en réduisant l’écart entre les mots et les actes et, finalement, en confortant la crédibilité du scénario des 2 °C. Cela devrait se traduire par un engagement de l’ensemble des parties à revoir tous les cinq ans leurs objectifs individuels de lutte

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DOSSIER

CAROLE MATHIEU Chercheuse au centre énergie de l’Institut français des relations internationales, les principaux axes de recherche de Carole Mathieu concernent les politiques de lutte contre le changement climatique et la transformation des systèmes énergétiques, la politique européenne de l’énergie et la sécurité d’approvisionnement énergétique.

contre le réchauffement climatique mais aussi, vraisemblablement, par la définition d’objectifs collectifs de réduction des émissions. L’Union européenne propose ainsi une trajectoire qui ferait culminer les émissions globales d’ici 2020, permettrait une réduction d’au moins 50 % d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 1990 et viserait des émissions nulles ou négatives à l’horizon 2100. Si cette proposition est retenue dans l’accord de Paris, elle aurait une portée majeure parce qu’elle viendrait donner une définition opérationnelle des 2 °C, en précisant les efforts à entreprendre et le calendrier à tenir. Plus la cible devient concrète et plus les exercices de planification sont légitimés, à l’échelle de chaque bloc régional, pays ou territoire mais aussi à l’échelle de chaque secteur d’activité. Sur ces fondements, la priorité qui s’affirme pour le secteur énergétique est celle d’éviter le verrouillage, qui consisterait à déployer aujourd’hui des infrastructures émettrices qui retarderont la transition ou viendront en accroitre le coût global. Tous les investissements sont regardés de près mais c’est l’industrie charbonnière qui est la première visée. Pour ne prendre qu’un seul exemple, la France, pays hôte de la COP 21, s’est résolue en septembre 2015 à mettre fin aux crédits à l’export pour tous les nouveaux projets de centrales à charbon non dotées d’un dispositif CCS (capture et stockage du CO2). Le lancement de la guerre contre le charbon mérite que les autres industries s’y attardent, et notamment l’industrie gazière. À première vue, cette distinction entre énergies fossiles est une bonne nouvelle pour le gaz car elle signale une prise en compte des différences de facteurs d’émission de GES. Partageant le même « budget carbone », le recul du charbon libère mécaniquement de l’espace pour le gaz, en premier lieu dans le secteur électrique. Pour autant, il serait hasardeux de conclure que le gaz est entièrement à l’abri des assauts qui ciblent aujourd’hui le charbon. Même si l’expérience américaine suggère que le gaz peut jouer un rôle clé dans la réduction des émissions de GES, on entend aussi des craintes sur le risque de concurrence, à terme, avec les technologies non-émettrices. Dans ce monde post -COP 21, le défi pour le gaz n’est plus seulement

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de montrer qu’il crée un avantage immédiat en chassant le charbon, mais aussi que, avec les garde-fous appropriés, il ne met pas en péril l’objectif final de (quasi) -neutralité carbone du secteur électrique. Outre la nécessité de penser le très long terme, l’autre innovation de la COP 21 est de mettre toutes les forces en mouvement. L’accord va se construire sur un registre de contributions nationales, rédigées par chacune des parties, mais il va aussi tenter de donner un cadre aux projets de réduction des émissions portés par le secteur privé, les collectivités territoriales et la société civile en général. Il n’est plus seulement question de répartir le fardeau climatique mais aussi de laisser libre court aux initiatives à plus petite échelle. Sur ce terrain-là, la contribution de l’industrie gazière est évidente. La production de biométhane, le développement des nouveaux usages du gaz, notamment en tant que carburant, ou encore les travaux sur la technologie power to gas sont autant de pistes prometteuses pour faire du local une partie de la réponse au défi climatique. Ce potentiel d’innovation est très marqué dans le cas de l’industrie gazière, notamment au travers de ses réseaux de transport et de distribution. En jouant cette carte des solutions « bottum up », le gaz peut indéniablement conforter sa place dans le nouvel agenda climatique mondial. En somme, tout porte à croire que la COP 21 ne pourra pas, sur la seule base des contributions nationales, résoudre le défi climatique mais qu’elle va néanmoins construire une nouvelle dynamique autour de cette articulation entre cible collective de long terme et mise en mouvement des forces individuelles sur le court terme. Un nouveau contexte narratif est en train d’émerger avec la COP 21 et chaque source d’énergie devra tenir compte de cette évolution pour affirmer son propre rôle. Cet exercice revêt très certainement une importance particulière pour le gaz, qui possède des atouts environnementaux évidents, mais reste une énergie fossile et n’apparaît pas jusqu’ici, tout au moins en Europe, comme une solution de premier choix. À l’industrie gazière d’investir pleinement le débat.

DOSSIER

FILIÈRE

Le biométhane a le vent en poupe ! La filière du biométhane s’inscrit parfaitement dans une démarche d’économie circulaire soutenue notamment par une politique volontariste des collectivités territoriales et des différents acteurs de la filière.

epuis 2011 et la première autorisation d’injecter du biométhane dans les réseaux gaziers, la filière « gaz vert » ne cesse de se développer. La loi pour la transition énergétique et la croissance verte promulguée le 17 août dernier, qui fixe l’objectif de 10 % du gaz consommé d’origine renouvelable en 2030, devrait également contribuer à la stabilisation de cette filière grâce notamment à la multiplication de projets. Chagny : une expérience inédite À Chagny en tout cas, on y croit. C’est en effet dans cette petite ville de Seine-et-Marne qu’a eu lieu, le 17 septembre, l’inauguration du premier site d’injection de biométhane issu des traitements ménagers locaux de l’usine du Smet 71 (Syndicat mixte d’études et de traitement des déchets ménagers et assimilés) dans le réseau de transport de gaz de GRTgaz. Le biométhane servira à alimenter l’usine Terreal pour sa production de tuiles en terre cuite et couvrira un tiers de ses besoins énergétiques annuels. Dès 2016, 28 GWh par an de biométhane seront produits à partir des 73 000 tonnes de déchets sur le site de Chagny : des quantités de production équivalentes à la consommation annuelle de 120 bus ou 2 500 logements chauffés au gaz. Un potentiel prometteur Le potentiel français en termes de production de gaz renouvelable est important, grâce notamment à la forte productivité des déchets issus des activités agricoles et agroalimentaires. En 2011, la publication d’arrêtés et de décrets créant des tarifs d’achat du biométhane injecté dans les réseaux de gaz a renforcé la viabilité économique de sites de méthanisation et contribué au développement de grands projets d’injection de biométhane dans les secteurs agricoles et industriels. La création en mars 2015 d’un Comité national biogaz permettant de réunir l’ensemble des acteurs impliqués dans le développement de la filière biogaz (fédérations professionnelles, administrations, établissements publics, gestionnaires de réseaux, acteurs financiers) marque la volonté de l’État de construire, développer et structurer une filière française de la méthanisation. La ministre de l’Écologie Ségolène Royal, lors d’un déplacement à Strasbourg en septembre (voir page 38) a annoncé qu’elle « serait vigilante à ce que les conditions de rachat de l’électricité ne se fasse pas aux dépens du biogaz et [qu’elle] allait mettre en place des appels d’offres spéci-

Inauguration le 17 septembre du site de Chagny. fiques sur le biométhane », conformément à l’article 119 de la loi de transition énergétique pour la croissante verte, indiquant qu’elle encouragerait de ce fait le développement de la consommation de biométhane, particulièrement dans le secteur de la mobilité. Cette filière de gaz 100 % renouvelable semble être atout non négligeable pour permettre à la France de répondre à son objectif de 32 % d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique finale en 2030 et offre de belles perspectives de développement via de nouveaux procédés de production tels que les biomasses ou encore les algues. L.I.

Indiscrétion

Après quatre années de travaux de normalisation, les industries automobile et gazière sont parvenues à un consensus sur la plupart des composantes de la norme biométhane. La Commission européenne, après une réunion en juillet 2015 avec les représentants des deux parties, a fixé la composition ferme et définitive du biométhane. Cette norme devrait se conformer à celle déjà existante sur le gaz de réseau et ne pas impacter le fonctionnement des infrastructures gazières actuelles. Sa mise en application est prévue pour le début de l’année 2016.

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 35

DOSSIER Norvège

Production : 108,8 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 4,7 Gm3 de gaz en 2014 • Réduction de 40 % des émissions de GES d’ici à 2030, par rapport à 1990 • Vise à être neutre en carbone d’ici à 2050

Canada

Production : 162 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 104,2 Gm3 de gaz en 2014 • Réduction des GES de 30 % d’ici à 2030 par rapport à 2005

Union européenne (28 pays) Production : 132,3 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 386,9 Gm3 de gaz en 2014

• Réduction de 40 % des émissions de GES d’ici 2030 • Atteindre un objectif d’efficacité énergétique de 40 % • Satisfaire 20 % de sa consommation finale d’énergie par les énergies renouvelables à l’horizon 2020

États-Unis

Production : 728,3 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 759,4 Gm3 de gaz en 2014 • Réduction de 26 à 28 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 par rapport à 2005 • Atteindre 20 % d’énergie zéro carbone d’ici 2030

Brésil

Production : 20 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 39,6 Gm3 en 2014 • Réduction de 43 % de ses émissions de GES pour 2030 par rapport à 2005 • 45 % d’énergies renouvelables dans la consommation nationale d’énergie à l’horizon 2030 • 87 % d’énergies renouvelables dans la production d’électricité à l’horizon 2030

Maroc

Pays hôte de la COP 22 • Réduction de 13 % de ses émissions de GES d’ici à 2030 • Réduction de 32 % avec un appui financier international, via notamment le Fonds vert pour le climat • Production d’électricité à 50 % issue des énergies renouvelables d’ici à 2025

Algérie

Production : 83,3 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 37,5 Gm3 de gaz en 2014 • Réduction minimum de 7 % d’émissions de GES d’ici 2030 • Réduction maximum possible de 22 % d’émissions de GES d’ici 2030 conditionnée à une aide financière internationale • Produire 27 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables en 2030

LES CONTRIBUTIONS

Tour du monde des engagements des pays gaziers La COP 21 fixe des objectifs très ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement climatique, avec la volonté affichée d’aboutir un accord contraignant pour les États. Les grandes puissances gazières, qu’elles soient productrices ou consommatrices, ont un rôle majeur à jouer pour participer à la construction d’un nouveau mix énergétique mondial. Les États présentent des contributions très variées. La réduction des émissions, notamment, peut être exprimée en valeur absolue par rapport à une date (1990 ou 2005 essentiellement) ou en valeur relative par rapport à un scénario propre à chaque pays. [À noter qu’à l’heure du bouclage de la revue, l’Arabie saoudite, l’Égypte, le Qatar, l’Iran et le Nigéria n’ont pas déposé leurs contributions, NDLR.]

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DOSSIER Japon

Production : 0 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 112,5 Gm3 de gaz en 2014

Russie

Production : 578,7 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 409,2 Gm3 de gaz en 2014 • Réduction des émissions de GES de 70 à 75 % de leur niveau de 1990 d’ici 2030 (soit une réduction de 30 à 35 %).

• Réduction de 26 % des émissions de GES d’ici à 2030 • 20 à 22 % de l’électricité sera fournie par l’énergie nucléaire • Augmentation de la part budgétaire consacrée aux énergies renouvelables de 22 à 24% d’ici 2030

Chine

Production : 134 ,5 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 185,5 Gm3 de gaz en 2014

Inde

Production : 31,7 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 50,6 Gm3 de gaz en 2014

• Objectif de réduction de l’intensité carbone par unité de PIB de 60 à 65 % d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2005 • Objectif de passer la part des énergies non fossiles dans la consommation d’énergie primaire à environ 20 % d’ici à 2030

• Un objectif de baisse de l’intensité carbone du PIB de 35 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005 • La part des énergies renouvelables devra passer à 40 % de la production d’électricité à l’horizon 2030, avec un objectif de 175 GW issus des énergies renouvelables pour 2022

Indonésie

Production : 73,4 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 38,4 Gm3 de gaz en 2014 • Une réduction non conditionnelle de 29 % de ses émissions de GES d’ici à 2030 • Une réduction conditionnelle (via un soutien et des coopérations internationales) de 41 % d’ici à 2030

Australie

Production : 55,3 Gm3 de gaz en 2014 Consommation : 29,2 Gm3 de gaz en 2014 • Réduction de 26 à 28 % des émissions de GES d’ici à 2030, par rapport à 2005 • Porter la part des énergies renouvelables à 23 % en 2020 • Augmenter l’efficacité énergétique d’au moins 40 % d’ici 2030 Gm3 : soit milliard de mètres cubes. SOURCES : BP STATICAL REVIEW OF WORLD ENERGY 2015.

Les années références

1990 : en 1992, lors de la première conférence mondiale sur le climat à Johannesburg, 1990 a été établie comme année de référence pour les émissions de gaz à effet de serre. 2005 : la 11e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Montréal (en 2005) a vu l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto le 30 novembre. Le chiffre référence « 2005 » fait écho aux engagements pris par les États lors de la signature de l’accord en 1997.

Méthodologie

La méthodologie utilisée par les pays membres de la convention climat pour compter leurs émissions de gaz à effet de serre repose uniquement sur les émissions produites sur leur territoire. Ne sont donc pas prises en compte les émissions induites par l’importation de produits de consommation.

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 37

DOSSIER

BIOMÉTHANE

Il était une fois dans l’Est L’instant était solennel et aurait pu être qualifié d’historique pour la filière gaz naturel. La présence de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, était certes un événement, mais c’est surtout la raison de sa venue qui a ainsi été vécue : l’inauguration, le 8 septembre, de l’unité de traitement de biogaz issu des boues de la station d’épuration de Strasbourg-La Wantzenau (Bas-Rhin) a fait de l’Eurométropole de Strasbourg la première collectivité de France à valoriser ses eaux usées pour produire du biométhane destiné à rejoindre le réseau de gaz naturel. Quelques milliers d’Alsaciens raccordés à ce dernier cuisineront, et/ou se chaufferont désormais grâce à leurs déchets…

e projet Biovalsan a démarré en 2011, sous l’égide de trois acteurs : l’Eurométropole de Strasbourg, le distributeur local de gaz naturel Réseau GDS et l’exploitant de la station d’épuration Suez. Olivier Bitz, président de Réseau GDS, n’a pas caché sa joie : « La France se doit d’être ambitieuse à la veille de la COP 21. Et ce projet, en contribuant à un modèle énergétique plus diversifié, s’inscrit pleinement dans le cadre de la loi pour la transition énergétique pour la croissance verte. C’est également un projet très structurant pour le territoire alsacien. » Un projet gagnant-gagnant, en somme… Soutenu par un financement de 2,3 millions d’euros de la Commission européenne via le programme Life+ (sur un investissement global de 4,7 millions d’euros), Biovalsan a pour objectif de produire un biométhane de haute qualité, purifié et débarrassé du gaz carbonique qu’il contient natu-

rellement, avant de l’injecter dans le réseau de gaz naturel. La modification du cadre réglementaire, le 26 juin 2014, autorisant et soutenant la production de biogaz à partir des boues d’épuration des stations, a de fait ouvert la voie à de nouvelles perspectives de valorisation du biogaz produit dans ces stations. Quatrième plus grande station d’épuration de France, installée sur les rives du Rhin, la station d’épuration va pouvoir fournir environ 1,6 million de m3 de biométhane par an purifié à 98 %. Cette production pourrait couvrir les besoins d’environ 5 000 logements à basse consommation, alimenter 1 500 véhicules motorisés au gaz et réduire les rejets de CO2 de 7 000 tonnes par an. « Cette station, c’est le fleuron de la technologie française, c’est une station vertueuse qui permet une réduction d’environ 66 % de ses émissions de GES tout en produisant une énergie verte », s’est enflammé

De gauche à droite : Jean-Louis Chaussade, Robert Herrmann (président de l’Eurométropole de Strasbourg), Ségolène Royal, Olivier Bitz.

38 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4

DOSSIER

Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez. Il est également revenu sur « le succès d’un partenariat qui a contribué à la réussite d’un projet d’économie circulaire, valorisé à l’échelle d’un territoire ». Le projet de plusieurs acteurs Ségolène Royal était visiblement satisfaite. « Ce projet est exemplaire, car il transforme les déchets en valeur, en énergie ! », a-t-elle insisté, avant de déclencher le processus d’injection des premiers mètres cubes de biométhane dans le réseau de la métropole alsacienne. La ministre est ensuite revenue sur l’article 1er de la loi de transition énergétique qui entend porter à 10 % la part des énergies renouvelables dans le gaz. Si Ségolène Royal a spécifié que les modalités d’application seront précisées dans le plan pluriannuel de l’énergie, elle a tout de même annoncé que « 6 à 8 TWh de biométhane seront injectés chaque année dans les réseaux d’ici 2023, c’est-à-dire l’équivalent de 400 à 500 projets Biovalsan ». Elle a également évoqué la possibilité d’équiper du même système 60 stations d’épuration d’ici 2020, l’équivalent de

LE PROJET BIOVALSAN COMPORTE TROIS VOLETS : • Injection du biométhane produit à partir des eaux usées de la station d’épuration de Strasbourg La-Wantzenau dans le réseau de gaz naturel. • Valorisation du coproduit (un tiers du CO2 en rejet) en matière première secondaire. • Amélioration des connaissances microbiologiques et chimiques pour le biométhane et le CO2 avec les laboratoires SGS et Eurofins. 500 GWh injectés par an, soit la consommation annuelle de 40 000 foyers. Cette station a la possibilité de traiter environ 150 000 tonnes de boues chaque année. Ces boues sont acheminées vers les méthaniseurs pour être brassées, privées d’oxygène et maintenues à 37 °C. Elles sont ensuite, en partie, converties en biogaz, ce qui représente environ 3 millions de m3 chaque année. L’objectif du traitement est

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 39

DOSSIER

d’extraire les molécules de méthane du mélange gazeux. La première étape consiste à capter les impuretés via un système de lavage, mais aussi par filtration. Dans un second temps, le biogaz est comprimé (16 bar environ) pour atteindre, notamment, la pression du réseau de gaz naturel. Enfin, le biogaz est introduit dans près de 50 modules de filtration membranaires qui comprennent elles-mêmes plusieurs milliers de fibres creuses minuscules assurant la séparation entre le méthane et le dioxyde de carbone. Purifié, le méthane est collecté puis orienté vers une unité d’injection. Le dioxyde de carbone, lui, est filtré au mieux avant d’être rejeté dans l’atmosphère. À moyen terme, il sera transformé en matière solide et valorisé dans d’autres filières industrielles. Avant sa mise en réseau, le biométhane est contrôlé, odorisé, détendu et comptabilisé afin de pouvoir le facturer à l’acheteur. Ce processus aboutit à

un biométhane totalement compatible avec le gaz naturel. La réalisation de cette première injection de biométhane n’aurait pas été possible sans la mobilisation de plusieurs d’acteurs : Suez, qui a assuré l’ingénierie du projet et des travaux et qui gère aujourd’hui l’exploitation de la station d’épuration ; Réseau GDS, qui assure l’injection du biométhane dans le réseau de distribution de gaz naturel ; la ville de Strasbourg, qui a mis à disposition la station d’épuration ; les laboratoires SGS Multilab qui ont défini des protocoles chimiques et Eurofins, des protocoles micro biologiques. Tous les acteurs et la ministre de l’Écologie ont souligné la qualité du savoir-faire français et l’importance de le développer dans des projets industriels répondant aux enjeux fixés dans la loi de la transition énergétique pour la croissance verte. Biovalsan est incontestablement de ceux-là. L.I.

Témoignages Sylviane Matter, Suez

Responsable d’exploitation de la station d’épuration de Strasbourg-La Wantzenau « Chez Suez Environnement nous sommes dans une démarche d’amélioration constante de notre savoir-faire (traiter les eaux, traiter les déchets, traiter les boues…) et des outils existants pour le rendre plus vertueux. Cette station d’épuration en est un bon exemple. Ici nous valorisons l’ensemble de nos déchets majoritairement avec une valorisation énergétique mais aussi en les transformant en matière première-secondaire (MPS) avec un objectif clairement affiché de participer à une économie circulaire et de réduire notre impact environnemental. » ©SUEZ ENVIRONNEMENT WILLIAM DANIELS

Fréderic Pierre, Suez

Chef de projet Biovalsan et responsable développement

« Suez a repris l’exploitation de la station d’épuration en 2010 jusque-là gérée par Véolia. Nous avons toute de suite eu la volonté d’en améliorer les performances énergétiques. Nous sommes passés d’une consommation annuelle de 1 500 m3 de fuel à 40 m3 aujourd’hui. Après avoir soumis le projet Biovalsan à la Commission européenne en 2012 notre travail a été d’identifier la technologie la plus adaptée aux contraintes locales. Nous avons assuré conjointement avec Réseau GDS la maîtrise d’ouvrage et seul la maîtrise d’œuvre. Le chantier a démarré en janvier 2015 pour s’achever à la mi-août. Nous avons fait appel à une dizaine d’entreprises spécialisées. Aujourd’hui, nous poursuivons le travail sur la station à travers les autres volets du projet Biovalsan. »

40 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4

Olivier Pisani, Réseau GDS Chef de projet

« L’implication de Réseau GDS est aujourd’hui quasi terminée. En tant que gestionnaire de réseau, nous avons travaillé © RÉSEAU GDS conjointement avec Suez Environnement dans la conception de Biovalsan, en apportant notamment des éléments techniques et financiers (comme le tarif défini pour le rachat de biométhane produit, les analyses après épuration…). On espère que ce projet va dynamiser l’intérêt pour la filière biométhane au niveau national et européen. Notre objectif est de permettre à la collectivité d’avoir le gaz le plus “vert”ʺpossible dans ses réseaux. »

DOSSIER

POINTS DE VUE

Les entreprises gazières face au défi climatique Les entreprises gazières françaises ont un rôle prépondérant à jouer pour répondre au défi climatique. Gaz d’aujourd’hui a souhaité donner la parole aux acteurs du secteur afin qu’ils nous exposent leurs attentes quant à la réussite de la COP 21 à Paris mais aussi les initiatives qu’ils ont initiés ces dernières années pour apporter la contribution de leur secteur à la lutte contre le changement climatique. À tous nous avons posé ces deux questions : quelles sont les attentes de votre entreprise concernant la COP 21 ? Quels sont les projets initiés ou en passe de l’être par votre entreprise, pour lutter contre le changement climatique ?

Anne Chassagnete

Directrice de la responsabilité environnementale et sociétale, Engie Les attentes Engie partage la nécessité d’un accord mondial équitable pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C. En tant qu’énergéticien, nous sou© ENGIE haitons jouer un rôle prépondérant dans la transition énergétique. L’accord qui devra être signé à Paris doit permettre aux pays de poursuivre un développement économique tout en les encourageant à prendre équitablement part à l’effort global de réduction des émissions. Afin de favoriser la transition énergétique et les investissements dans les énergies bas carbone nous considérons que l’accord doit s’articuler autour d’une généralisation des prix du carbone et parmi les différents outils nous privilégions le recours aux marchés du carbone. Donner un signal prix pour le carbone permet en effet aux entreprises d’internaliser le coût et les risques du changement climatique dans leurs décisions économiques et de stimuler les investissements bas carbone. L’accord doit aussi s’appuyer sur des modes de calcul comparables, des systèmes de monitoring, de reporting et de vérification transparents et fiables des

émissions et des réductions d’émissions, afin de donner confiance aux investisseurs et faciliter les liens entre les outils de marché. Enfin, cet accord doit intégrer la mise en place de mécanismes de financement adaptés, les green bonds par exemple, pour soutenir le déploiement de technologies bas carbone. Les projets Engie développe des solutions de suivi et de maîtrise des consommations d’énergie pour les particuliers et les entreprises. Nous lançons également des projets qui visent à favoriser l’efficacité énergétique, notamment en réduisant la consommation des bâtiments neufs ou en rénovation, pour les particuliers mais aussi pour les industriels. Nous souhaitons promouvoir des technologies nouvelles, plus vertes et plus durables. Ainsi l’entreprise développe de nouvelles énergies renouvelables comme l’énergie hydrolienne, la géothermie marine ou des centrales solaires thermiques à concentration. Enfin, Engie développe également de nouvelles solutions à partir du gaz naturel pour le logement et pour la mobilité : développement de la méthanisation des déchets, utilisation du gaz naturel liquéfié comme carburant ou du biométhane (issu des déchets) sont ainsi des alternatives au diesel, plus compétitives et plus respectueuses de l’environnement.

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 41

DOSSIER

Gilles Durand

Secrétaire général de l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV) Les attentes La mobilité est un facteur indissociable de notre monde moderne, tant au plan économique que sociétal, mais pèse lourdement sur le réchauffement climatique. La Chine et les États-Unis, qui avaient refusé à Copenhague en 2009 de réduire fortement leurs émissions de gaz à effet de serre, sont maintenant engagés dans la lutte contre le © AFGNV réchauffement climatique et opèrent une transition énergétique, du pétrole vers le gaz naturel, dans les transports. Une COP 21 réussie déboucherait sur un engagement mondial pour s’accorder sur une transition énergétique vers des carburants alternatifs dans les transports afin de réduire drastiquement leur impact environnemental.

Les projets Les industriels membres de l’AFGNV sont convaincus que le gaz naturel et, plus encore, sa version renouvelable, le biogaz, est un des carburants indispensables pour réussir cette transition énergétique et garantir, à l’avenir, une mobilité écologique et économique. Depuis quelques mois, se développe une véritable convergence industrielle entre la filière du biogaz et celle du gaz naturel carburant, pour offrir à notre pays une solution opérationnelle, de grande ampleur, qui répond dans le domaine de la mobilité à des enjeux d’économie circulaires, de santé publique et de lutte contre le réchauffement climatique. Cette convergence industrielle, source de croissance verte porte une ambition commune : 1 500 stations GNV et bioGNV pour alimenter 2 millions de véhicules à l’horizon 2030.

Élise Bourmeau

Déléguée générale de la Fédération des services énergie environnement (Fedene)

Les attentes La Fedene attend des décisions fortes et engageantes sur le court, moyen et long terme et en particulier : sur la prise en compte du prix du carbone donnant une visibilité aux investisseurs, aux entreprises, aux collectivités territoriales et aux citoyens ; sur l’évolution du mix énergétique également, et en particulier l’importance du développement de la chaleur renouvelable (biomasse, biogaz, géothermie…) et de récupération (valorisation énergétique des déchets, CSR (combustibles solides de récupération), chaleur résiduelle des eaux usées et des process).

Les projets Nos adhérents, opérateurs de services d’efficacité énergétique et de chaleur renouvelable, apportent des solutions éprouvées pour leurs clients publics et privés (en particulier pour la rénovation énergétique du parc immobilier). Ils garantissent ainsi contractuellement l’amélioration de la performance énergétique et l’évolution du mix énergétique, notamment en développant les énergies renouvelables et de récupération. Le gaz constitue sur ce dernier un complément indispensable, notamment avec des solutions efficaces énergétiquement comme la cogénération.

Sylvie Gallois

Directrice commerciale, marketing et innovation, Butagaz

Les attentes Nous espérons que les gaz propane et butane seront mis en avant comme des combustibles incontournables du mix énergétique pour atteindre les objectifs carbone. Pour ne donner qu’un exemple, l’impact sur le réchauffement climatique d’une solution de gaz propane est inférieur de 20 % comparé au fuel (analyse de cycle de vie comparative propane/fuel pour le chauffage domestique, 2014). D’ailleurs, les enjeux climatiques et la qualité de l’air sont des thèmes qui nous préoccupent et sur lesquels nous travaillons depuis plusieurs années.

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Les projets Avant de lutter, il faut déjà évaluer et analyser ! C’est pourquoi nous avons réalisé un bilan carbone de l’entreprise pour cerner les progrès réalisés et les points de vigilance. Nous nous sommes également engagés dans une démarche « produits » avec la réalisation d’analyses de cycle de vie citerne et bouteille. C’est ainsi que nous avons été le seul gazier à participer au test d’affichage environnemental en 2011-2012. Nous luttons plus directement contre le réchauffement climatique en encourageant et en accompagnant nos clients (particuliers, collectivités…) à investir dans le sens de l’efficacité énergétique. Dernière action en date : les « Trophées de la rénovation » ! Ce challenge inédit vise à récompenser les projets exemplaires de rénovation thermique de collectivités rurales.

DOSSIER

Pierre Astruc

Secrétaire général de GRTgaz Les attentes La COP 21 doit acter des engagements des États pour lutter contre le réchauffement climatique à l’instar de la France au travers de la loi sur la transition énergétique. Le paradoxe serait que les atouts (stockage, flexibilité, abondance…) du gaz naturel et l’émergence du gaz renouvelable ne soient pas reconnus pour construire ce nou© GRTGAZ veau monde. Il faut avoir une approche globale et ouverte qui permette de combiner les différentes énergies pour permettre d’accueillir les nouvelles technologies. À titre d’exemple, avec le power to gas, les infrastructures de gaz sont un formidable moyen de stocker les surplus croissants des EnR électriques intermittentes pour restituer ensuite de l’électricité ou fabriquer du gaz.

Les projets GRTgaz travaille à réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre, de même que nous accompagnons les industriels pour les aider à s’affranchir du charbon ou du fuel. En 2015, nous prévoyons de convertir l’équivalent de 5,1 térawattheures, ce qui représentera un gain environnemental de plus de 430 000 tonnes de CO2 évitées. Nous croyons également au redémarrage des centrales de production électriques à partir du gaz, sans oublier la mobilité au gaz naturel qui représente un enjeu très important si tous les acteurs concernés se mobilisent. Mais il faut aussi développer le gaz renouvelable dans les territoires. Nous venons d’inaugurer la plus importante installation d’injection de biométhane en France et avec nos partenaires nous devrions annoncer prochainement le lancement du premier pilote industriel de power to gas dans l’Hexagone pour recycler les surplus d’électricité renouvelable.

Cécile Boesinger

Chef du service développement durable et environnement, TIGF Les attentes Notre attente principale concernant la COP 21 est la reconnaissance du gaz comme acteur incontournable de la transition énergétique. TIGF, en tant qu’acteur de la filière gazière, prône le gaz comme énergie fossile la plus abondante, la plus propre, non toxique. L’entreprise est favorable à la mise en place d’une taxe carbone incitant le dévelop© TIGF pement des énergies les moins polluantes, dont notamment le gaz naturel, pour entre autres une utilisation dans la production d’électricité et dans les transports. Nous disposons d’un réseau performant et disponible qui irrigue l’ensemble des territoires pour les producteurs d’énergie comme pour les consommateurs et garantit la sécurité d’approvisionnement. Le gaz doit être considéré à juste titre comme un contributeur au développement des énergies renouvelables avec le biométhane et comme une solution de stockage du surplus d’électricité renouvelable avec la technologie power to gas. Le succès de la COP 21 et l’éventuelle confirmation de sa feuille de route nous permettrait d’adapter progressivement notre outil industriel aux nouveaux enjeux d’un monde énergétique de plus en plus décentralisé et de moins en moins carboné.

Les projets TIGF a décidé de mettre la recherche et l’innovation au service de ce défi. Nous contribuons au développement de nouveaux gaz plus « verts » ; l’inauguration prochaine de notre premier poste d’injection de biométhane ouvrira ainsi une nouvelle voie de valorisation. Nous contribuons également au développement de la technologie power to gas à travers une implication aux côtés de GRTgaz à la réalisation du premier pilote français couvrant toute la chaîne, depuis la production jusqu’à l’utilisation en passant par l’injection de l’hydrogène et du méthane de synthèse dans un réseau de transport de gaz naturel. Les efforts de TIGF se concentrent sur la mesure et la réduction des émissions diffuses des installations de surface, des émissions de CO2 en optimisant l’utilisation des stations de compression, de la consommation d’énergie de notre parc immobilier et, enfin, sur l’évitement des émissions de gaz naturel lors de travaux programmés sur le réseau. Les solutions existent, comme la recompression, et nous les mettons déjà en œuvre chaque fois que possible. Propos recueillis par Laura Icart

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 43

DOSSIER

RENOUVELABLE

De l’isobutène vert dans le GPL Le Comité français du butane et du propane (CFBP) et Global Bioenergies ont annoncé en septembre la réussite d’une série de tests intégrant de l’isobutène renouvelable dans les bouteilles de gaz à usage domestique.

Usine pilote sur le site industriel de Bazancourt-Pomacle.

e CFBP et la société Global Bioenergies (GE) ont annoncé leur partenariat sur une étude portant sur l’incorporation d’isobutène renouvelable (issu de matières végétales, voir ci-dessous) dans le butane commercial. Cette collaboration scientifique et technique, qui consiste à examiner la compatibilité de l’isobutène renouvelable produit par GE avec des bouteilles de gaz butane, a révélé des résultats prometteurs lors d’une série de tests menés en juillet sur des cuisinières. « À ce stade, les études démontrent la comptabilité de l’isobutène renouvelable avec le butane commercial », a déclaré Joël Pedessac, directeur général du CFBP. « Cette incorporation dans les bouteilles de gaz à usage domestique représente une application concrète dans le quotidien de nombreux citoyens », a quant à lui souligné Marc Delcourt, directeur général de GE. La commercialisa-

L’isobutène renouvelable, quésako ? L’isobutène est produit via un procédé de fermentation qui permet de convertir des ressources végétales, comme le sucre des céréales, les déchets agricoles et forestiers en une molécule ; celle-ci peut ensuite être transformée en carburant (essence), en matériaux ou en gaz domestique.

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tion de ce bio-GPL pourrait démarrer dès 2018, année du lancement prévu de la première usine de production d’isobutène renouvelable de GE. Ce centre est issu d’une co-entreprise (IBN-One) avec la coopérative agro-industrielle Cristal Union. Les tests ont été réalisés sur le site pilote de production d’isobutène renouvelable de GE, à Bazancourt-Pomacle (Marne), situé à proximité d’une sucrerie appartenant à Cristal Union. L’incorporation d’isobutène renouvelable dans le gaz GPL ouvrirait de fait un nouveau marché pour Global Bioenergies : quelque 10 millions de foyers utilisent quotidiennement le GPL domestique… De plus, la réglementation en vigueur autorise déjà la vente de butane en bouteille contenant une très grande proportion d’isobutène. La conversion des ressources végétales en isobutène, conditionné ensuite dans une bouteille de gaz, menant à l’élaboration d’un bioGPL (ou GPL renouvelable), pourrait être à terme une solution intéressante pour remplacer des combustibles moins vertueux. Une perspective qui va dans le sens de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui incite à accroître largement la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français. Toutes les conditions sont donc réunies pour la réussite commerciale de ce projet. L.I.

DOSSIER

SERVICE

L’expertise Butagaz au service du monde agricole À l’orée de la COP 21, le monde agricole et celui de l’élevage en particulier sont souvent considérés comme un important émetteur de gaz à effet de serre. En France, la très grande majorité des exploitations avicoles sont équipées d’un système de chauffage alimenté par du gaz propane. Un marché que Butagaz partage avec quatre autres acteurs (Antargaz, Finagaz, Primagaz et Vitogaz). Fort de ce constat et d’une expertise avérée auprès du monde agricole, Butagaz accompagne, conseille et préconise des solutions innovantes aux éleveurs afin notamment d’améliorer la capacité énergétique de leur bâtiment d’élevage.

es unités d’élevage sont confrontées au quotidien à de nombreuses problématiques : coût de la production, rendement et bien-être des animaux. Le choix et le poste de dépense que représente le facteur énergétique est donc déterminant pour un éleveur. Butagaz travaille avec des groupements d’éleveurs ou directement avec des éleveurs comme fournisseur de gaz propane. L’entreprise est également amenée à proposer un service de conseil en collaboration avec ses partenaires techniques (cabinet d’études, entreprise de matériels…) et à fournir des solutions concrètes pour améliorer l’empreinte énergétique d’un bâtiment essentiellement dans le cadre d’une rénovation de l’existant. Des solutions énergétiques adaptées aux besoins de chaque élevage Butagaz et ses partenaires préconisent et développent des solutions adaptées selon les spécificités des élevages et les conditions d’exploitations. En aviculture par exemple, le chauffage et le degré de température sont essentiels pour la viabilité de l’élevage et la croissance des poussins : des installations tels que les brûleurs radiants infrarouges au gaz qui permet de réchauffer directement les volailles ou le chauffage à air chaud qui réchauffe l’air ambiant sont autant d’outils qui améliorent la productivité de l’élevage et qui, dans le cadre d’une isolation optimale, peuvent réduire la facture énergétique. Autre exemple : élever des veaux nécessite d’être alimenté régulièrement en eau chaude ; une chaudière à haut rendement, un chauffe-bain ou un hydro accumulateur peuvent être proposés aux éleveurs selon

leur besoin. L’élevage porcin peut lui aussi bénéficier de ces solutions. C’est pour le moment un petit marché pour le gaz propane, car les bâtiments d’élevage sont essentiellement alimentés par l’électricité, mais il tend à se développer. L’amélioration de l’existant : un marché croissant Les nouveaux bâtiments d’élevage répondent aujourd’hui à des normes de constructions qui ont intégré dans leur cahier des charges des outils (échangeurs d’air, ventilation…) permettant de réduire la facture énergétique. A contrario, le marché de la rénovation énergétique des bâtiments d’élevage est croissant et offre de belles perspectives à des entreprises comme Butagaz pour accompagner les éleveurs dans des choix de solutions énergétiques plus économes et respectueuses de l’environnement. L.I.

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En bref… FINAGAZ LANCE GAZISSIMO En cette fin d’année 2015, Finagaz innove en créant Gazissimo, le premier site de commande et de livraison express de bouteilles de gaz à domicile, livrées dans la demi-journée dans toute la France. Les résultats de l’étude publiée en septembre par Finagaz, réalisée en collaboration avec l’institut Viavoice, ont permis d’établir le profil type de l’utilisateur de gaz en bouteille - un tiers des Français y ont recours. En majorité senior, résidant en zone rurale, celui-ci fait usage du gaz principalement pour la cuisson. C’est dans l’objectif de faciliter la vie quotidienne de ses utilisateurs que Finagaz a mis en place son nouveau service. Il vient compléter les moyens de distribution existant dont notamment les distributeurs automatiques de bouteilles de gaz installés en 2013, avec la volonté de répondre aux nouveaux modes de consommation des Français.

LE GARAGE HATTERMANN FAIT LA PART BELLE AU GPL Vendredi 25 septembre, le garage Hattermann, spécialiste multimarque de véhicules neufs installé dans la région du Haut-Rhin, a organisé une conférence presse. À cette occasion, il a clairement affiché son implication en faveur de l’éco-mobilité et mis en avant les avantages de la solution GPL à travers la présentation de modèles constructeurs. Bénéficiant d’un maillage de 1 750 stations service sur le territoire, un réseau national de professionnels, un accès dans tous les parkings publics, offrant une solution économique et environnementale, le GPL peut constituer une alternative intéressante pour de futurs acheteurs.

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BUTANE ET PROPANE

BAROMÈTRE DU GPL DE SEPTEMBRE 2015 Moyenne de septembre 2015 1,60 €

LE CARBURANT LE MOINS CHER À LA POMPE :

0,76

€

/ LITRE

1,40 €

GPL 1,20 €

1,30 SP 95

1,10

Gazole

1,00 €

GPL 0,80 €

0,76

0,60 € *Source du prix au litre des carburants en euros : Medde - www.developpement-durable.gouv.fr

BUTAGAZ PASSE SOUS GIRON IRLANDAIS La Commission européenne a autorisé, mercredi 2 septembre, l’entreprise irlandaise DCC Energy à acquérir Butagaz, filiale française de gaz de pétrole liquéfié du groupe pétrolier néerlando-britannique Shell. En France, DCC n’a qu’une faible présence sur le marché de vente en vrac de GPL et vient seulement d’entrer sur le marché de détail des carburants.

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BUTANE ET PROPANE

EMMANUEL TRIVIN, Président du CFBP

« L’énergie GPL a un réel rôle à jouer pour contribuer à atteindre les objectifs fixés par la loi pour réduire les émissions de CO2 et les polluants atmosphériques » Vous avez été nommé président du Comité français du butane et du propane (CFBP) le 1er juillet 2015, pouvez-vous nous rappeler quelles sont les missions du CFBP ? Le CFBP est l’organisation professionnelle de la filière de l’énergie gaz de pétrole liquéfié (GPL), qui comprend les gaz butane et propane. Ses missions s’inscrivent autour de trois axes : la promotion de la filière, le renforcement de la sécurité à travers la mise en place des réglementations et de formations, et l’information du public et des professionnels. La sécurité, le développement durable et la maîtrise de l’énergie sont donc au cœur des préoccupations de la filière. Ces missions prennent d’autant plus leur sens que ces dernières années sont marquées par des enjeux croissants liés au dérèglement climatique, à l’accès à l’énergie pour tous et à l’amélioration de la qualité de l’air. Ils soulignent la nécessité d’un mix énergétique équilibré pour répondre à la fois aux enjeux environnementaux, de sécurité d’approvisionnement, de santé publique, de coût et de gestion des territoires. Quel est l’état des lieux de la filière GPL en France ? En France, la filière GPL représente près de 10 000 emplois non délocalisables. Elle est présente avec près de 70 sites et 50 000 points de vente pour une fournir une énergie gaz sur l’ensemble du territoire. Les distributeurs de gaz butane et propane alimentent l’activité d’un vaste ensemble de partenaires dans des filières aussi diverses que la métallurgie, la robinetterie industrielle, les appareils de mesure et de contrôle ou encore la plasturgie. La France accueille le siège de PME et PMI leaders mondiaux dans les équipements GPL, comme GLI Gaz, Siraga, Robine-Maison neuve, Geostock ou encore Campingaz. Ces opérateurs sont basés sur le territoire national avec plus d’une dizaine de sites

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de production. Ils réalisent plus de 40 % de leur chiffre d’affaires à l’international et contribuent ainsi à améliorer le solde commercial de l’économie française. Depuis sa création dans les années trente, la filière GPL se maintient à la pointe de la technologie et propose des solutions innovantes en matière de stockage et de distribution : invention de la première bouteille cubique, utilisation de matériaux composites réduisant le poids des bouteilles, évolutions ergonomiques et de design, éco-conception, intégration de puces RFID [d’identification par radio-fréquence, NDLR] pour faciliter le processus logistique… Au-delà des produits, la filière GPL participe donc activement au rayonnement de la France à l’international. S’agissant de l’état du marché, il faut garder en tête que 70 % des communes françaises ne sont pas desservies par le gaz de ville. Proposée en bouteille, livrée à domicile en citerne et, depuis 2003, en réseau canalisé, l’énergie GPL offre à l’ensemble du territoire une solution énergétique stockable sur son lieu de consommation et donc immédiatement disponible. Plus de 10 millions de foyers utilisent l’énergie GPL pour cuisiner et 700 000 pour se chauffer ou disposer d’eau chaude, auxquels s’ajoutent les clients professionnels de nombreux secteurs : de l’horticulture à l’élevage, en passant par l’agroalimentaire ou l’artisanat. De plus, ce sont plus de 33 000 foyers qui profitent du raccordement à un réseau propane dans des communes non desservies par le gaz de ville. C’est une solution de plus en plus choisie par les communes et offices HLM pour offrir les avantages d’une énergie gaz à leurs concitoyens. C’est pour cette facilité d’accès, ses multiples usages et ses qualités environnementales qu’elle concourt à l’aménagement du territoire et à l’intérêt général. Ainsi, le GPL participe non seulement au désenclavement énergétique de nombreux territoires,

BUTANE ET PROPANE

EMMANUEL TRIVIN En novembre 2012, Emmanuel Trivin est nommé présidentdirecteur général de Butagaz. Après avoir occupé des postes de responsable commercial et chef des ventes à Bordeaux et Paris, il s’est expatrié quelques années, d’abord aux Bahamas de 2000 à 2002, GPL où il a occupé le poste de responsable des activités GPL sur la zone Amérique centrale-Caraïbes pour Shell, puis à Hambourg, en Allemagne de 2002 à 2004, en tant que directeur marketing Europe pour Shell Metalworking (lubrifiants industriels de spécialité). De retour en France en 2005, il devient directeur opérations et technique de Butagaz. À partir de 2008, il est nommé directeur général marchés export Europe et Afrique pour la branche lubrifiants de Shell, avant sa nomination à la tête de Butagaz. © BUTAGAZ

mais également à leur transition énergétique. Par ailleurs, au-delà de l’énergie, la filière GPL participe au maintien des liens sociaux et des activités économiques dans l’ensemble des départements et communes grâce à un réseau de distribution de près de 50 000 points de vente. Quelle place peut tenir l’énergie GPL dans le mix énergétique dans les prochaines décennies ? Qu’il s’agisse de l’énergie GPL ou des autres énergies, il s’agit de définir un mix équilibré, qui réponde à l’ensemble des besoins. Il peut être parfois difficile de mesurer tout le potentiel de l’énergie GPL et à quel point elle est indispensable au mix. Non seulement il s’agit d’une énergie qui soutient la transition vers un mix énergétique moins carboné, mais elle participe à la sécurité d’approvisionnement et l’accès de tous à l’énergie. Cela en fait l’une des énergies les plus utilisées : près de 11 millions de foyers et 250 000 automobilistes en France et 2 milliards de foyers dans le monde. En Europe, ce sont près de 120 millions d’Européens qui utilisent l’énergie GPL pour leurs usages quotidiens, en tant qu’énergie de cuisson et de chauffage et 7,5 millions pour se déplacer. Les gaz butane et propane sont deux gaz naturels qui ont la même origine et les mêmes usages que le méthane, plus connu sous l’intitulé « gaz de ville ou gaz naturel ». En tant qu’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre, le gaz s’inscrit pleinement dans la transition énergétique. La complémentarité géographique gaz de ville et GPL permet de couvrir en énergie faiblement carbonée 100 % du territoire, îles comprises. Ses multiples usages lui permettent de se substituer à des énergies à plus forte teneur en carbone, comme le fuel, que ce

soit pour le chauffage, la cuisson, la production d’eau chaude, mais aussi en tant que carburant, et répondre ainsi aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) et polluants atmosphériques et améliorer la qualité de l’air. Cette contribution à un mix moins carboné sera par ailleurs d’autant plus important avec le développement du bio-GPL, l’énergie GPL d’origine renouvelable, en contribuant à atteindre la part des 32 % d’énergies renouvelables fixée par la loi de transition énergétique et à réduire les émissions de GES. De plus, si elle ne représente que 1,3 % du bouquet énergétique en France, l’énergie GPL offre toutefois une puissance installée équivalente à 62 GW, soit la production de 39 EPR ! Cela prouve à quel point elle est essentielle au bon fonctionnement du système énergétique du pays et au confort quotidien de nombreux Français. Une France sans énergie GPL reviendrait à augmenter les capacités de production électrique du pays de 40 %. Et à en gérer les défis associés : pointes de consommation électrique et sécurité d’approvisionnement. En plus des usages professionnels, ce sont 11 millions de foyers qui utilisent quotidiennement l’énergie GPL pour cuisiner ou se chauffer. L’enjeu est réel : de plus en plus récurrentes, les pointes entraînent la production ou l’importation d’une électricité très carbonée et le risque de défaillance d’approvisionnement électrique pour certains territoires. L’énergie GPL est une des solutions pour limiter le phénomène. En effet, stockée sur son lieu de consommation et disponible instantanément, elle absorbe une modulation importante de la demande de puissance et joue un rôle de premier plan dans la sécurisation du système électrique français au bénéfice de tous les territoires.

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 49

BUTANE ET PROPANE

« Le GPL participe non seulement au désenclavement énergétique de nombreux territoires, mais également à leur transition énergétique. » Le CFBP se satisfait-il de la place qu’occupe le GPL dans la nouvelle loi sur la transition énergétique ? L’énergie GPL a un réel rôle à jouer pour contribuer à atteindre les objectifs fixés par la loi pour réduire les émissions de CO2 et les polluants atmosphériques. Encore une fois, elle figure avec le gaz naturel parmi les énergies qui émettent moins de CO2 et elle n’émet pas de particules et très peu d’oxydes d’azote (NOx). En ce sens, sa substitution à des solutions plus carbonées comme le fuel tant pour les usages domestiques que professionnels constitue une réelle opportunité de contribuer à décarboner le mix énergétique et améliorer la qualité de l’air. Il en est de même sur le plan de la mobilité. Contrairement aux idées reçues, le GPL est composé de deux gaz naturels : le butane et le propane, qui viennent à 70 % des champs de gaz. Le GPL peut donc être aussi naturel que le méthane, dit « gaz naturel ». L’intérêt du GPL est que le véhicule GPL fonctionne comme un véhicule « classique », l’économie et des atouts pour améliorer la qualité de l’air en plus. Un véhicule GPL dispose de plus de toutes les conditions nécessaires pour rendre une mobilité durable accessible à tous : un prix de véhicule équivalent au véhicule essence et moins élevé qu’un diesel, un plein fait en 2 minutes à 0,8 euro/litre et qui permet de parcourir 500 km environ, 1 750 stations-service pour s’approvisionner sur l’ensemble du territoire et la possibilité de se garer partout… Pas de révolution dans les usages : c’est une alternative facile à adopter. Le projet de loi a beaucoup évolué et en particulier la définition de véhicules à faibles émissions. Reconnaître que l’instauration d’une mobilité plus propre passe par la contribution de toutes les énergies et technologies plus respectueuses de l’environnement, et pas uniquement l’électricité, est une approche réaliste et équilibrée. Toutefois, le texte manque de clarté pour donner la confiance nécessaire à la mobilisation de moyens financiers très importants pour

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l’investissement en faveur du développement des filières alternatives. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi le gouvernement n’a pas voulu citer explicitement les carburants alternatifs dans la loi alors que la directive européenne sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs le fait déjà. Passer par un décret avec des seuils d’émissions est fastidieux à appréhender et insuffisant pour envoyer le signal aux filières concernées par l’investissement dans les infrastructures. De plus, les constructeurs continueront à ne pas se sentir concernés par les motorisations gaz par exemple. Et enfin, cela risque de brouiller le message auprès des usagers qui ont besoin d’informations claires. Cela est d’autant plus dommage dans un contexte de simplification car l’État dispose d’un levier simple et puissant : la parole publique. Une communication qui rappelle l’existence des différentes énergies alternatives permettrait de créer cette dynamique. Le secteur du GPL carburant a connu une forte croissance, notamment avec la mise en place en 2009-2010 des bonus écologiques pour les véhicules, or il connaît aujourd’hui une stagnation. Comment faire pour le développer davantage ? Quelles perspectives sont envisagées ? Des avantages dans le cadre des plans anti-pollution par exemple ? Le débat en faveur d’une mobilité durable invite à s’interroger sur de nouveaux modèles mais il ne faut pas oublier qu’il existe des solutions alternatives disponibles dès à présent. Nous rappelons à ce titre que le GPL est l’une d’entre elles et qu’elle a prouvé son efficacité pour réduire à moindre coût, pour l’État et le consommateur, la pollution et les risques sur la santé. Non seulement le GPL n’émet pas de particules et réduit les émissions de CO2 et de NOx, mais il est une solution accessible et facile à adopter pour la plupart des automobilistes, y compris à l’achat pour les plus modestes

BUTANE ET PROPANE

qui, malgré les aides, n’ont pas les moyens d’acheter un véhicule électrique. Sans oublier le potentiel de la transformation d’un véhicule essence au GPL. Cette dernière est suffisamment simple pour être en mesure de traiter une partie du parc français existant de 15 millions de véhicules essence. Équiper les véhicules essence pour le GPL permet d’abaisser les émissions de polluants du parc existant et de ramener le coût d’usage de ces véhicules au niveau du diesel. Pour ces raisons, le GPL est reconnu comme carburant alternatif et si la France dispose du parc le plus diésélisé du monde avec plus de 65 % des ventes aujourd’hui, dans de nombreux pays les pouvoirs publics locaux ont pour leur part fait le choix de la diversification et du GPL : la Corée du Sud, la Turquie, ou encore en Europe l’Allemagne, l’Italie et la Pologne… Ces pays concilient objectif écologique, enjeu social et développement économique d’une filière à savoir-faire local. Le GPL s’est ainsi imposé comme la première énergie alternative utilisée dans le monde. L’Europe compte près de 14 millions de véhicules GPL dont 7,5 millions de véhicules dans l’Union européenne (en augmentation de 40 % au cours des cinq dernières années) et 30 400 stations-service. En France, certaines villes octroient des avantages à l’usage, comme des tarifs de stationnement préférentiels pour les véhicules GPL et l’État une fiscalité réduite. Mais il importe que les pouvoirs publics envoient un signal positif en faveur de l’ensemble des énergies alternatives pour soutenir leur développement. Comme recommandé par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dans son rapport « Les nouvelles mobilités sereines et durables », le GPL doit bénéficier d’avantages et d’efforts de communication comparables à ceux mis en œuvre par le gouvernement pour promouvoir les véhicules électriques. Il est nécessaire d’informer les usagers sur les différentes solutions en matière de mobilité durable en fonction de leurs besoins et moyens, de rassurer les industriels dans leurs choix et ainsi de soutenir le développement de toutes les filières alternatives. Ce signal peut prendre la forme d’un bonus de 400 euros pour les énergies alternatives ou d’une couleur de pastille dédiée afin de les différencier des motorisations conventionnelles, d’une stabilisation du différentiel de TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers) avec l’essence ou cela peut simplement passer par une communication qui rappelle l’existence des différentes énergies alternatives abordables. Comme expliqué précédemment, il est essentiel d’envoyer un message clair et compréhensible en faveur de toutes les énergies alternatives. Enfin, le développement du GPL aurait peu d’impact sur la dépense publique. C’est sûrement l’argument qui peut peser en période de recherche d’économies. Le succès du GPL dans de nombreux pays souligne sa pertinence et son fort potentiel. Il démontre que, avec le soutien durable et visible des pouvoirs publics, le GPL peut émerger comme un élément clé du portefeuille énergétique combinant des bénéfices environnementaux, socio-économiques et de santé publique importants.

Le CFPB a signé cette année un partenariat avec le gestionnaire de parking Q-Park. Quelles sont les mesures qui en découlent ? Une voiture étant à l’arrêt près de 90 % de son temps, le stationnement est un sujet essentiel pour les automobilistes et un levier indispensable pour les mobiliser et développer une écomobilité intelligente. Dans le cadre de son soutien pour le développement d’une mobilité plus respectueuse de la santé et de l’environnement, Q-Park a déployé le panneau « Bienvenue aux véhicules GPL » à l’entrée de ses parkings dans la France entière. Cette mesure est toute simple, mais elle agit sur l’inconscient de nos concitoyens. En effet, 50 % des Français pensent que l’accès aux parkings souterrains est toujours interdit aux véhicules GPL, alors que l’interdiction a été levée en 2006 ! Il s’agit d’une des principales idées reçues qui freinent le choix du GPL. Idée reçue qui est alimentée par le fait que certains gestionnaires de parkings n’ont pas fait l’effort de retirer ces panneaux. Cette initiative contribue sans aucun doute à mieux faire connaître l’intérêt de cette énergie et à favoriser son adoption au bénéfice de la qualité de l’air et de la santé de tous. Le plan de rénovation énergétique a été mis en place en 2013. À mi-parcours, pouvez-vous faire un point sur les rénovations qui ont eu recours à l’énergie GPL ? Nous constatons que le gaz propane est de plus en plus souvent retenu par les communes et les bailleurs sociaux pour réduire la consommation énergétique de leur parc immobilier. À l’instar des communes de Guerville en collaboration avec Mantes-en-Yvelines Habitat (Yvelines) ou de Préveranges (Cher), Immobilière Podeliha a retenu la solution propane en remplacement de l’électricité comme énergie pour la cuisson, le chauffage et l’eau chaude sanitaire dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique de 25 maisons individuelles situées dans la commune de Bauné (Maine-et-Loire). Ce projet s’inscrit dans une politique de développement durable et d’amélioration de la performance du parc de logements existants avec un triple objectif : obtenir une haute efficacité énergétique, améliorer le confort des locataires et réduire leurs charges. On remarque de plus l’intérêt croissant que portent les communes n’ayant pas accès au réseau de gaz naturel pour les réseaux de gaz propane. Ceux-ci leur permettent d’accéder à l’énergie gaz de manière collective pour leurs administrés. C’est un marché qui est actuellement en croissance et à ce jour plus de 33 000 foyers profitent du raccordement à un réseau propane dans des communes non desservies par le gaz naturel. Propos recueillis par L.I.

Gaz d’aujourd’hui • n 2015-4 • 51

En bref… L’AFG EN ACTIONS ! Le médiateur de l’énergie, Jean Gaubert était l’invité d’honneur du traditionnel dîner des dirigeants de l’AFG, le 16 septembre dernier. L’occasion pour lui d’aborder l’élargissement de ses compétences et la réorganisation de ses services suite la promulgation de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (loi dite « TEPCV »). L’AFG, accompagnée des représentants de Storengy et de TIGF, a été auditionnée le 1er octobre par le sénateur Michel Raison, rapporteur du projet de loi TEPCV afin d’établir des dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine de la prévention des risques.

Le 14 octobre, l’AFG a organisé un déjeuner parlementaire sur le thème « COP 21 : la contribution du gaz pour lutter contre le changement climatique ». La deuxième convention de l’AFG « Gaz et climat : les enjeux et les défis à relever » aura lieu le 3 novembre 2015 à partir de 14 h à l’auditorium de HSBC (Champs-Élysées). Les thématiques abordées durant les tables seront les suivantes : « Les réponses de l’industrie gazière » et « Mobilité et climat : quelle place pour le GNL carburant ? ».

L’AFG À L’HEURE DU CLIMAT L’AFG, accompagnée de six de ses membres - CFBP, Gazprom, GrDF, GRTgaz, Réseau GDS et TIGF - participera, du 4 aux 10 décembre 2015, à l’exposition « Solutions COP 21 », organisée en parallèle de la conférence internationale de l’ONU, au Grand Palais. Animant un stand sur le pôle mobilité, elle donnera un aperçu de la mobilisation de l’industrie gazière au travers de mesures innovantes telles que la production du biométhane, le développement du bio-GPL et des carburants alternatifs notamment.

COP 21

La contribution du gaz pour lutter contre le changement climatique Contribution of the gas industry to ﬁght against climate change

PUBLICATION AFG À l’occasion de la COP 21, un livret « La contribution du gaz pour lutter contre le réchauffement climatique » a été réalisé. Il rassemble les actions mises en place par l’industrie gazière en faveur du climat.

UN NOUVEAU MANDAT POUR JÉRÔME FERRIER Jérôme Ferrier a été réélu le 16 septembre 2015 par le conseil d’administration, président de l’Association française du gaz (AFG), syndicat professionnel de l’industrie du gaz naturel, du biométhane et des GPL, pour un second mandat. Lors de son premier mandat, l’AFG, sous son impulsion, s’est saisi des grands dossiers du secteur et a agi pour une reconnaissance du gaz, notamment dans le cadre de l’élaboration de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte. Ce second mandat sera l’occasion de poursuivre le travail engagé et de continuer à porter la voix du gaz au service des grands enjeux de la transition énergétique, du climat et de la précarité énergétique.

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VIE DE L’AFG ET DE L’UIG

RENDEZ-VOUS ANNUEL DU BNG Le 24 septembre dernier, le BNG a tenu son rendez-vous annuel de la normalisation gazière, rassemblant une cinquantaine de personnes dans les locaux de l’AFG. Les sessions de début de matinée et d’après-midi ont permis de présenter les travaux menés dans la vingtaine de commissions de normalisation dans les domaines des infrastructures gazières puis des utilisations. La deuxième partie de matinée, qui était ouverte à des sujets couvrant l’ensemble de la chaîne gazière, a permis de faire le point sur l’avancement de la refonte de l’arrêté du 2 août 1977 (installations intérieures de gaz) et le futur règlement des appareils à gaz qui remplacera la directive, l’arrivée de la norme sur la qualité du gaz ainsi que des normes sur le biométhane et des travaux en cours sur l’hydrogène, les orientations du comité stratégique gaz, et enfin les activités de Certigaz. L’objectif de cette journée était de faire le point sur les travaux effectués dans l’année et sur les perspectives à plus long terme. Elle a également permis de valider formellement les programmes de travail du BNG au niveau national, européen et international. Cette année a été marquée par la création du prix de la normalisation gazière 2015, remis à Pierre Grellard, ancien responsable normalisation chez Chaffoteaux et Maury puis représentant d’Uniclima qui a notamment présidé le forum sectoriel gaz utilisations du CEN, fut président de plusieurs comités techniques européens et de commissions nationales du BNG, et qui a participé activement aux travaux sur la qualité du gaz.

Pierre Grellard (à gauche), lauréat du prix de la normalisation avec Yannick Onfroy, président du BNG.

UNE NUIT POUR PROMOUVOIR LE SHORTSEA BP2S organise sa 5e édition de la « Nuit du shortsea ». Elle se tiendra le 9 décembre 2015 à partir de 18 h 30 au Collège des Bernardins de Paris. L’occasion pour les professionnels du maritime, du transport et de la logistique d’échanger sur les actualités de leur secteur mais également de valoriser et récompenser des initiatives « shortsea et intermodalité » lors de la cérémonie des trophées 2015.

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VIE DE L’AFG ET DE L’UIG

INNOVATION

Les innovations gazières présentes à l’université d’été du Medef Les 26 et 27 août dernier, l’AFG a participé à l’espace « innovation » de l’université d’été du Medef, accompagnée de quatre de ses membres - CFBP, GrDF, GRTgaz et TIGF. Bilan et perspectives.

e stand de l’AFG a donné un aperçu de la mobilisation de l’industrie gazière en matière d’innovation ainsi que de ses travaux de recherche pour répondre aux enjeux du climat par le biais de nouvelles technologies telles que la production de biométhane, le power to gas, ou le soutien au développement des carburants alternatifs que sont le GNV (GNC ou GNL) et le GPL. Ce fut également l’occasion de présenter les actions entreprises par les opérateurs de réseaux de transport pour réduire les émissions de méthane sur les installations aériennes telles que les stations de compression, postes de sectionnement ou de livraison. Deux outils ont particulièrement illustré ces messages : une maquette représentant le circuit du biométhane et le véhicule Microjoule élaboré par le lycée de la Joliverie (Nantes) et sponsorisé par GRT, qui roule au gaz naturel compressé. Ce véhicule a remporté en mai dernier le Shell Eco-marathon 2015, compétition unique qui défie les étudiants sur le terrain de la

conception, construction et conduite de véhicules capables de parcourir la plus grande distance possible avec une quantité minimum de carburant. Une énergie aux multiples atouts De nombreux chefs d’entreprises, élus, universitaires ont visité le stand de l’AFG et de ses partenaires pendant ces deux journées. Ainsi, les représentants de l’AFG présents sur le stand ont rappelé aux visiteurs que le gaz est une énergie aux multiples atouts. Une énergie résistante aux aléas climatiques : les infrastructures gazières sont fortement résistantes aux impacts du changement climatique en raison de leur capacité d’absorption des pics de demande et la multiplicité des voies d’approvisionnement. L’enfouissement des réseaux permet le maintien de la biodiversité en surface. Une énergie renouvelable à travers la production de biométhane : le développement de ce gaz vert basé sur une économie circulaire a ouvert de nouvelles perspectives pour le recyclage des déchets et l’usage du gaz sur l’ensemble des territoires. Une énergie qui contribue au développement des énergies renouvelables : celles-ci offrent de nombreux avantages, néanmoins leur intermittence complique la gestion de l’équilibre entre l’offre et la demande électrique. Pour sécuriser le système électrique, le power to gas représente une solution d’avenir. Cette technologie vise à convertir le surplus d’électricité renouvelable en gaz combustible, c’est-à-dire en hydrogène ou en méthane, afin de l’injecter dans le réseau gazier qui offre des capacités de stockage dont ne dispose pas le système électrique. Enfin, le gaz est une solution en matière de transport terrestre et maritime : l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques (OPESCT) a réalisé un rapport sur les véhicules écologiques qui reconnaît les bénéfices du gaz carburant et encourage leur utilisation et leur développement. La directive 014/94/UE/ du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs prévoit la mise en place d’un réseau de stations d’avitaillement en gaz naturel compressé (GNC) et liquéfié (GNL). Madeleine Lafon et Julien Miro

Visite de Pierre Gattaz sur le stand de l’AFG. o

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VIE DE L’AFG ET DE L’UIG

FORMATION

C’est la rentrée pour les mastériens ! À l’occasion de la nouvelle année scolaire, le CFAFG accueille dans ses locaux la vingt-neuvième promotion des élèves de son mastère spécialisé en ingénierie et gestion du gaz, organisé en partenariat avec les Mines ParisTech.

réé en 1987, le mastère spécialisé en ingénierie et gestion du gaz a pour objectif de préparer les managers de demain en offrant une formation diplômante et personnalisée de haut niveau, de favoriser l’acquisition du professionnalisme de jeunes diplômés avant leur intégration dans l’industrie gazière et de renforcer le professionnalisme des cadres confirmés de l’industrie gazière. Les quinze nouveaux mastériens vont vivre une année riche d’enseignements, avec un cursus qui s’articlera autour de trois phases : un séminaire d’études en Turquie, pays ou les enjeux énergétiques sont forts, un socle d’enseignement consacré à l’acquisition de compétences gazières et enfin

La nouvelle promotion du mastère est partie en séminaire en Turquie du 31 août au 4 septembre 2015. L’occasion pour ces quatorze nouveaux élèves d’aller à la rencontre de professionnels du secteur et d’effectuer des visites techniques, comme à la société Igdas (distribution de gaz), la centrale à cycle combiné gaz de Marmara, le terminal LNG Marmara Ereglisi, la raffinerie de Tüpras, la société Izgas (distribution de gaz, filiale d’Engie), la société Izaydas (producteur de biogaz à Izmit) et la société Ugetam (centre de formation gazier).

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la pratique et la recherche d’un stage ou d’une mission professionnelle de fin d’études d’une durée minimum de quatre mois, que les étudiants effectueront en France ou à l’étranger. Clap de fin pour la promotion précédente Si la nouvelle promotion vient de commencer les cours, les élèves de l’ancienne promotion, rentrés de stage fin août, ont rendu leurs thèses professionnelles. Les 24 et 25 septembre dernier, ils ont soutenu devant un jury composé de l’équipe pédagogique et de professionnels du secteur. Une occasion de découvrir la variété des sujets traités et des stages effectués en France et à l’étranger. Analyse concurrentielle de la zone de marché Net Connect Germany, élaboration de la politique de maintenance et des modules de formation pour les stations de biométhane, production et valorisation de biogaz par gazéification en Thaïlande ou encore renforcement sécurité des canalisations hyper sensibles sont autant de thématiques qui ont été abordées durant deux jours. Une promotion couronnée de succès dont tous les élèves ont été embauchés à l’issue de leur formation. L.I.

Formation professionnelle aux métiers du gaz La filiale formation de l’Association Française du Gaz, CFAFG vous propose : • 30 ans d’expertise formation • Une ingénierie financière et pédagogique • Des formations intra et interentreprises • Des stages sur mesure • Une expérience importante à l'international Des formations modulaires sur tous les domaines de la chaine gazière : Transport, Distribution, Utilisation, Panorama du monde gazier. Management du gaz • Financement de projet dans l'industrie gazière • Gestion du risque • Management de projets • Négocier dans l’environnement de l’industrie du gaz • Accès aux infrastructures gazières • Sensibilisation au négoce, Trading du gaz naturel… Des formations diplômantes en partenariat avec de grandes Écoles Mastère Spécialisé en Ingénierie et Gestion du Gaz Formation BAC + 6 proposée avec l’École Mines Paris Tech. Formations sur mesure Des modules sont créés : • En France et à l'international • Pour les installateurs et les fabricants • Les entreprises du secteur

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